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C M J N 128, BOULEVARD BASLY - 62300 LENS -TÉL. 03.21.74.89.89- FAX 03.21.74.89.88 (e-mail : [email protected]) - 1,30 - N°875 DU VENDREDI 21 AU JEUDI 27 AOÛT 2009 ème BOSAL RESTRUCTURE AVEC L’AVAL DE LA JUSTICE, MAIS… UNE LOGIQUE INDUSTRIELLE S’IMPOSE Le PCF, ses militants et élus élargissent le débat avec les salariés de l’entreprise PAGES 4 et 5 PAGES 10 et 11 CHIMIE, PÉTROCHIMIE : “DES USINES À GAZ” Un entretien avec Marcel Croquefer, syndicaliste PAGES 6 et 7 page 1:page 1 19/08/09 11:47 Page 1

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128, BOULEVARD BASLY - 62300 LENS -TÉL. 03.21.74.89.89- FAX 03.21.74.89.88 (e-mail : [email protected]) - 1,30 € - N°875 DU VENDREDI 21 AU JEUDI 27 AOÛT 2009

ème

BOSAL RESTRUCTURE AVEC L’AVAL DE LA JUSTICE, MAIS…

UNE LOGIQUE INDUSTRIELLES’IMPOSE

Le PCF, ses militants et élus élargissent le débat avec les salariés de l’entreprise

PAGES 4 et 5

PAGES 10 et 11

CHIMIE, PÉTROCHIMIE :

“DES USINESÀ GAZ”Un entretien

avec Marcel Croquefer,syndicaliste

PAGES 6 et 7

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Liberté 62 n°875 - Le 21 Août 2009- 2 -

Événement

LLAA section française del'Observatoire internationaldes prisons informe des faits

suivants sur son site.Un condamné incarcéré au centrede détention de Bapaume allèguede façon crédible avoir subi desviolences de la part de gendarmesà l'occasion d'une extraction judi-ciaire. Les juges devant qui il com-paraissait ont constaté ses bles-sures et un médecin a établi uncertificat fixant à deux jours l'inca-pacité de travail. Une plainte a étédéposée par le détenu contre lesgendarmes. Ceux-ci ont fait étatd'actes de rébellion de sa part.L'enquête a été confiée à la briga-de de recherches de la gendarme-rie d'Arras.Le 9 juin 2009, X.V., incarcéré aucentre de détention de Bapaume,devait comparaître devant le tribu-nal correctionnel d'Arras.Préalablement à son extraction,les gendarmes en charge de l'es-corter ont entrepris de lui fait subirune fouille corporelle alors qu'il setrouvait au vestiaire de la prison.C'est dans ce contexte que lesgendarmes ont employé la force àson encontre. Les marques de vio-

lences qu'il présentait ont étéremarquées par les personnesprésentes à l'audience. La prési-dente du tribunal s'est arrêtée àdeux reprises pour faire acter dansles notes d'audience l'évolutiondes contusions sur son visage.Invité à s'expliquer sur les faits,alors que les gendarmes de l'es-corte étaient présents, il s'estcontenté d'assurer qu'il ne s'étaitpas opposé à la fouille. A l'issue del'audience, X.V. a immédiatementété présenté à un médecin puistransporté au centre hospitalierafin d'y subir des examens com-plémentaires. Le certificat médicalréalisé le jour même fait étatd'«une ecchymose périorbitairedroite avec oedème de la paupièreinférieure», d'«une palpation del'apophyse zygomatique [qui]déclenche des douleurs» etd'«une vision de l'œil droit [...]légèrement floue». Il conclut que«ces lésions entraînent une inca-pacité temporaire de travail de2 jours».L'avocat de X.V. a déposé, le19 juin 2009, une plainte pour vio-lences volontaires par personnesdépositaires de l'autorité publique

auprès du TGI d'Arras. X.V. a, deson côté, été visé par une procé-dure pour des faits de rébelliondénoncés par les gendarmes encharge de l'escorte.Entendu dans le cadre de cetteenquête, qui a été confiée à la bri-gade de recherches de la gendar-merie d'Arras par le parquet, X.V.a déclaré que l'incident a éclatédurant la fouille corporelle, lorsqu'ila insisté pour conserver samontre. Selon son récit, l'un desgendarmes s'étant avancé vers luipour lui retirer la montre desmains, il est monté sur le banc dela cellule, les bras en l'air pourmanifester son attitude pacifique.Il a affirmé que le gendarme l'aaussitôt saisi par la gorge et l'aplaqué au sol, avant que son col-lègue ne le maintienne dans cetteposition avec son genou. Les mili-taires l'auraient ensuite menacéd'utiliser un Taser (pistolet à impul-sion électrique) s'il ne se rhabillaitpas suffisamment vite.

"Une enquête est en cours..."Interrogée par l'OIP sur ces faits,la gendarmerie a indiqué «ne pas

vouloir se prononcer à la place duProcureur», qu'«une enquête pourrébellion était en cours dont onattendait les résultats». Elle anéanmoins assuré que, «pourl'instant, aucune faute des gen-darmes n'avait été relevée», maisque «si vraiment il y a eu desexactions, des sanctions seraientprises».De son côté, la Direction interré-gionale des services pénitentiairesa affirmé que «M. X.V. a refusé dese soumettre à la fouille réglemen-taire opérée par les agents de ladi-te escorte. Par son attitude belli-queuse, manifestée par desgestes violents, il a placé les gen-darmes dans l'obligation d'utiliserla force strictement nécessairepour mettre fin à la rébellion et pré-venir une agression à leurencontre. A cette occasion, la têtede M. X.V. a heurté le sol. Deretour de son extraction deuxheures plus tard, M. X.V. porteurd'un hématome a proximité del'œil, a immédiatement été reçu enconsultation médicale.»Dans une lettre à l'OIP en date du24 juin, la vice-présidente du TGId'Arras a indiqué que «des rensei-

gnements ont été pris auprès de lacommission de surveillance ducentre de détention pour connaîtrela chronologie des évènements etles circonstances ayant conduits àces évènements. Ces renseigne-ments sont conformes à ceux[mentionnés dans le courrier del'OIP et rapportant les déclarationsde X.V.]».Contacté le 8 juillet, le Substitutgénéral de la Cour d'appel deDouai a indiqué qu'«une enquêteétait en cours». Il a précisé que«cette enquête ne serait pas dis-tincte de l'enquête pour les faits derébellion qui porterait à la fois surles circonstances de l'usage de laforce à l'encontre de X.V.»L'OIP rappelle :- qu'en présence de blessures surle corps d'un détenu, la Cour euro-péenne des droits de l'hommeconsidère qu'il incombe aux autori-tés «de fournir une explicationplausible sur les origines des bles-sures en question et de produiredes preuves établissant des faitsqui font peser des doutes sur lesallégations de la victime, notam-ment si celles-ci sont étayées pardes pièces médicales.»

LLAA Cour européenne desdroits de l'homme a, àl'unanimité, condamnéla France à raison durégime de haute sécuri-té appliqué depuis le

début de son incarcération en2001 à Cyril Khider, inscrit aurépertoire des Détenus particuliè-rement signalés (DPS). La Courconsidère que les conditions dedétention du requérant, soumis àdes transfèrements répétés, placéen régime d'isolement à longterme et faisant l'objet de fouillescorporelles intégrales régulières«s'analysent, par leur effet combi-né et répétitif, en un traitementinhumain et dégradant au sens del'article 3 de la Convention euro-péenne». Au travers de cette affai-re portée par l'Observatoire inter-national des prisons, c'est toute lapolitique pénitentiaire conduitedepuis 2003, orientée vers unegestion ultra-sécuritaire de ladétention des prisonniers réputésdangereux qui fait l'objet d'unemise en cause cinglante.La Cour a examiné dans le détailchacune des mesures qui consti-tuent le régime de détention impo-sé au requérant. Elle incrimined'abord les rotations de sécuritéappliquées, c'est-à-dire un systè-me de transfert continuel dʼun éta-blissement à un autre résultantd'une note confidentielle de l'admi-nistration pénitentiaire, dont l'OIPa obtenu l'annulation par leConseil d'Etat le 29 février 2008.La Cour considère «qu'un nombresi élevé [14] de transferts durequérant pendant son incarcéra-tion (...) était de nature à créerchez lui un sentiment d'angoisseaigu quant à son adaptation dansles différents lieux de détention et

la possibilité de continuer de rece-voir les visites de sa famille et ren-dait quasi impossible la mise enplace d'un suivi médical cohérentsur le plan psychologique.»La Cour pointe «la mise à l'isole-ment pour une si longue période,combinée avec la dégradation del'état de santé psychologique etsomatique du requérant, quid'après les certificats médicauxserait imputable aux prolongationsrépétées de celle-ci». Elle metensuite en cause «le caractèrerépété» de fouilles qui «combinéavec le caractère strict des condi-tions de détention dont le requé-

rant se plaint, ne paraissent pasêtre justifiées par un impératifconvaincant de sécurité, de défen-se de l'ordre ou de prévention desinfractions pénales et sont, del'avis de la Cour, de nature à créeren lui le sentiment d'avoir été victi-me de mesures arbitraires». Selonlles juges, «ces fouilles répétées,pratiquées sur un détenu qui pré-sentait des signes d'instabilité psy-chiatrique et de souffrance psy-chologique, ont été de nature àaccentuer son sentiment d'humi-liation et d'avilissement à un degrétel qu'on peut les qualifier de trai-tement dégradant.»

La Cour condamne enfin la Franceà raison de la violation du droit àun recours effectif, constatant quel'intéressé ne disposait pas demoyens efficaces pour contester lerégime de transfert et de fouillescorporelles, eu égard à la jurispru-dence suivie à l'époque par lesjuridictions administratives. Enfin,elle alloue au requérant12 000 euros à titre de réparationdu dommage moral subi, considé-rant que le traitement appliquéétait de «nature à provoquerdésespoir, angoisse et tension».Par ailleurs, la Cour européenne afait savoir, le 25 juin 2009, qu'elle

examinerait les requêtes dirigéescontre la France de deux autresdétenus, également appuyées parl'OIP. Elle a dans ce cadre deman-dé au Gouvernement de fournirses arguments notamment sur laconformité du régime disciplinairedes détenus au principe du procèséquitable, ou la compatibilité desmodalités d'intervention des ERIS(unités spéciales d'intervention)avec l'interdiction des traitementsinhumains et dégradants.

Réorientation radicaleL'OIP considère que la décisionrendue aujourd'hui par la Coureuropéenne appelle une réorienta-tion radicale de la gestion de ladétention des personnes condam-nées à des longues ou trèslongues peines. Il constate enoutre que le projet de loi péniten-tiaire en discussion au Parlementne satisfait pas aux exigencesrésultant de la jurisprudence de laCour de Strasbourg. En effet, letexte laisse, par son silence, enlʼétat la question du régime del'isolement et celle des transfertsdes personnes détenues. Plus lar-gement, le projet de loi accentue lepouvoir reconnu à l'administrationde porter atteinte aux droits fonda-mentaux des personnes qui luisont confiées, compte tenu de lapossibilité qui lui est octroyée dedifférencier les régimes de déten-tion en fonction de l'appréciationqu'elle porte sur la personnalité etla dangerosité des détenus. Ladécision de la Cour de Strasbourgmet une fois de plus en lumière lefait que le projet de loi pénitentiai-re apparaît en contradiction avecles prescriptions du droit euro-péen.

L’ORIENTATION SÉCURITAIRE DE LA POLITIQUE PÉNITENTIAIRECONDAMNÉE PAR LA COUR EUROPÉENNE :

LE LÉGISLATEUR AU PIED DU MUR

TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE D'ARRAS :DES GENDARMES VISÉS PAR UNE PLAINTE

POUR VIOLENCES SUR UN DÉTENU

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Événement

Liberté 62 n°875 - Le 21 Août 2009

LL 'ÉVÉNEMENT'ÉVÉNEMENT le plus mar-quant de cette mi-aoûtauront été les "révélations"

sur l'évolution des cotations enBourse et des décisions commecelles de la BNP.On pourrait dire à ce propos queles financiers "replongent"…comme des malades sortant d'unebrève cure de désintoxicationpendant laquelle ils avaient juréleurs "grands dieux" que "jamaisplus" !… et qui recommencent

quelques mois après s'être gavésde milliards d'euros d'argentpublic !Cet argent public introuvable pourla vie des gens, mais toujours dis-ponible pour les "docteursFrankenstein de la Finance".Ceux-là étaient humbles, il y aquelques mois, mais çà n'a vrai-ment pas duré longtemps !Et tout cela, alors qu'en France,dans notre région, des centainesde salariés sont, chaque semaine,

jetés à la rue et doivent se battre,parfois des mois durant, pourobtenir des primes de "départ" dequelques milliers d'euros… Unedramatique actualité quotidiennequi fait qu'on a tendance à nemême plus y faire attention !Et quand vous en parlez à un jour-naliste un peu "ouvert", ils vousrétorque : "On ne va quand mêmepas parler des effets de la crisetous les jours"… Suffocant !Cette TARTUFFERIE, nationale et

planétaire, à de quoi donner lanausée médiatiquement parlant,d'autant que, chaque semaineestivale s'est ponctuée par denouveaux coups contre notrepeuple à l'image de "l'impôt vert"de 300 € imaginé par l'ex Premierministre PS, Michel Rocard, sousle prétexte de l'indispensablecombat pour l'écologie et la pré-servation de la planète.Dans ce gigantesque combat desidées que les forces du capital ont

engagé depuis un an (et pour lemoment gagné !), les militantscommunistes ont les armes de laréalité vécue par notre peuple,disait Alain Bocquet, mardi der-nier, lors du rassemblementannuel de Malo-les-Bains.Cette arme conjuguée à celle depropositions claires, donc simples,dynamiques, peut faire mal si ons'y met ensemble pour rassem-bler.

Claude Vanzavelberg

RÉVÉLATEUR…Édito

HERVÉ POLY : «La région ne doit pas devenirun désert industriel»

ALAIN BOCQUET : «En un an, le Nord/Pas-de-Calaisa perdu 30 000 emplois…»

““LLEESS vacancessont un droit,et pourtant desmilliers de per-sonnes ensont encore

privées aujourd'hui faute de moyens".Partant de ce constat, les commu-nistes du Nord organisent chaqueannée depuis 24 ans, une journée à lamer à Malo-les-Bains. Des bus par-tant des quatre coins du département,permettant aux familles modestes des'offrir une journée sur la côte àmoindre coût. Si les communistessont sur le pont tout au long de l'an-née, cette initiative est un moment pri-vilégié pour faire le point sur le contex-te politique national et régional àquelques jours de la rentrée. C'estainsi que les 5.000 participants à cettebelle journée ont pu retrouver leursdeux députés régionaux, AlainBocquet et Jean-Jacques Candelier,mais aussi les secrétaires des fédéra-tions du Nord et du Pas-de-Calais,Eric Corbeaux et Hervé Poly. De nom-breux autres élus communistesétaient également de la journée qu'ilssoient conseillers généraux, régio-naux, maires ou conseillers munici-paux. Et c'est un ton résolument offen-sif qu'a adopté Alain Bocquet lors deson discours. "C'est le premier étédepuis la début de la crise, un étérude pour beaucoup de familles",constate Alain Bocquet.

«Un été très rudepour les familles»

"Les indicateurs régionaux ne sont

pas bons. En un an la région a perduprès de 30.000 emplois. 843 entre-prises régionales sont sur la sellette.14.000 emplois intérimaires perdusen moins d'un an, et plus de 2.000postes supprimés dans la fonctionpublique, alors que la région est déjàtrès fortement sous-administrée".Pourtant le gouvernement fanfaron-ne "nous serions en train de sortir dela crise !" poursuit le député commu-niste "mais une sortie de crise pourqui ? Les banquiers, la bourse et lesactionnaires ! Ce n'est pas leur porte-feuille qui doit être un indicateurd'amélioration, mais celui desfamilles !!! Et force est de constaterque celui-ci est loin, très loin, deretrouver des couleurs ! Les planssociaux se succèdent, le chômageexplose, le pouvoir d'achat est enberne... et on voudrait nous faire ava-ler que parce que les banquiersrecommencent à distribuer desbonus à leurs traders sans aucunehonte, tout va mieux ?" Et AlainBocquet d'ajouter "le gouvernementaffirmait vouloir tirer les leçons de lacrise, moraliser le capitalisme... Etpourtant les mêmes schémas sonten train de se reproduire, et ils provo-queront les mêmes effets. Il faut sor-tir de ce système économique, de lafinanciarisation à tout va, et relancerl'économie en mettant l'Homme aucoeur des préoccupations, et en met-tant tout en oeuvre pour gagner undéveloppement durable de la socié-té." Les combats de la rentrée s'an-noncent nombreux "le gouverne-ment a continué de nous porter des

mauvais coups tout au long de l'été :travail du dimanche, privatisation deLa Poste, réforme territoriale, le votede la Loi Bachelot qui massacre l'hô-pital public, mise en place de la taxeCarbone pour faire payer auxcitoyens français le manque àgagner provoqué par la suppressionde la taxe professionnelle, loi sur lagendarmerie nationale, sur la mobili-té des fonctionnaires, sur la forma-tion professionnelle...”

Faire monter le niveaudes luttes

“Nicolas Sarkozy et son gouverne-ment poursuivent tête dans le guidonles réformes qui saccagent lesacquis de 1936 et du Conseil

National de la Résistance. Il est indis-pensable de faire monter le niveaudes luttes, et de gagner les bataillesqui s'annoncent dans les jours quiviennent. On ne peut pas laisserdétruire ce bien commun qu'est LaPoste, et nous devons tous être surle pont pour que le rendez-vous duréférendum citoyen organisé sur sonavenir par les comités de défense duservice public, soit une énorme réus-site et un grand moment de mobilisa-tion. Il aura lieu le 3 octobre prochain.Il faut faire reculer le gouvernementnous n'avons pas le choix. De lamême manière, la lutte s'annonceféroce dans l'éducation nationaleface aux milliers de suppressions depostes d'enseignants pour cette ren-trée 2009-2010. Les communistes

doivent être le fer de lance de lamobilisation ! Nous sommescapables de résister, et il le faut, noussommes comptables de ce que nousallons laisser à nos enfants, la rési-gnation n'est pas envisageable,"poursuit Alain Bocquet. "Le capitalis-me a les moyens de poursuivre sesbasses œuvres. Tout est savammentorganisé, méthodiquement réfléchi,mis en place de manière déterminée,les moyens idéologiques et finan-ciers sont mis en oeuvre, à cela nousdevons opposer l'intelligence popu-laire, collective et solidaire, gagnerun rassemblement le plus large pos-sible sur un contenu offensif, portantun nouveau mode de fonctionne-ment de la société, pas sur l'accepta-tion. Et c'est dans cet état d'espritque les communistes abordent lesprochaines régionales de mars 2010.Les élus communistes ont travaillésur des projets de loi visant parexemple à supprimer le système desstocks options et des bonus, impo-sant aux entreprises et aux action-naires des entreprises qui mettentles salariés en chômage partiel d'as-sumer totalement les salaires, ouencore visant à créer un pôle publicfinancier qui vise à soutenir les inves-tissements et la création d'emplois...Saisissons-nous de toutes les initia-tives, de tous les outils que nousavons en notre possession pour fairegrandir le niveau de la mobilisationqui n'est pas suffisant aujourd'hui. Ilfaut se le dire. Faisons de cette ren-trée, une rentrée de défaites pour legouvernement".

RENDEZ-VOUS DE RENTRÉE DES COMMUNISTES À MALÔ-LES-BAINS

— Quelles seront les prioritésdʼaction en cette rentrée pourles communistes du Pas-de-Calais ?• Hervé Poly : Nous nous prépa-rons à une grosse bagarre pourdéfendre les services publics.Dʼabord celui de La Poste. La fédé-ration PCF du Pas-de-Calais estpartie prenante du collectif dépar-temental de défense de La Poste,nous avons organisé une premièreconférence de presse avant lesvacances et de nouvelles initiativesse préparent pour la rentrée en lienavec les organisations syndicales,notamment autour de la mise enplace du référendum citoyenconcernant lʼavenir de La Poste quisera organisé le 3 octobre.Rappelons que le Pas-de-Calaisest le département de France quicompte le plus de communes, prèsde 900, autant dire que nousserons le département le plusimpacté par les suppressions depostes et de bureaux. Ensuite évi-demment lʼéducation nationale,

nous sommes déjà en bagarrecontre les fermetures de classes.Nous travaillons également àrésoudre la crise traversée par lesorganismes de formation, qui nesera pas sans conséquence pourlʼemploi et pour nos jeunes.La défense de lʼhôpital public estune priorité, nous venons dʼassis-ter à la privatisation du service deradiothérapie à Boulogne-sur-Mer,cʼest un scandale !— Vous vous préparez égale-ment à une grosse mobilisationpour lʼindustrie dans le départe-ment.• H.P. : En effet, la filière automobi-le est en grand danger commeFaurecia, Bosal (liquidée récem-ment), la Française de Mécanique,STA à Ruitz… Ce sont des milliersdʼemplois qui sont concernés.Nous allons également poursuivreles initiatives engagées auprès dela Cristallerie dʼArques etSaverglass. Le bassin audomaroisest au bord dʼune grave crise. Le

discours ambiant voudrait nousfaire croire que nous sommes ensortie de crise, mais nous sommesconvaincus que les salariés sontloin dʼavoir fini de payer les consé-quences dʼun système qui nʼa faitquʼengraisser les plus riches. Lesentreprises continuent de restruc-turer, de supprimer des emplois.La recrudescence des fusions/acquisitions des grands groupesne sera pas sans conséquencespour les salariés.— La réforme des collectivitésva aussi mobiliser le PCF ?• H.P. : Évidemment. Pour comblerle manque à gagner provoquédans les municipalités par la sup-pression de la Taxe professionnel-le, le gouvernement travaille à fairepayer les ménages par le biais dela taxe carbone. Bref, on veutencore nous faire payer lescadeaux que le gouvernement faitau patronat. Quant à la fiscalitélocale, il nʼest pas sot de penserquʼelle va exploser ! Le gouverne-

ment veut aussi modifier lʼorgani-sation territoriale du pays et limiterles compétences de collectivitésaux politiques obligatoires, ce quiva forcément amener à des désé-quilibres entre régions pauvres etrégions riches, et à une concurren-ce interrégionale. Nous avonsbeaucoup de raisons de mobilisernos forces en cette rentrée. Nousdonnons également rendez-vous àtous les communistes du départe-ment sur le stand du Pas-de-Calaisà la fête de lʼHuma. Nos amis com-munistes de lʼOise ont invité, cesamedi, 1.500 personnes à passerune journée à Berck-sur-Mer. Cesmoments de retrouvailles placéssous le signe de la convivialité etde la fraternité sont aussi trèsimportants pour recharger les bat-teries et travailler à construireensemble la riposte. Et nous enaurons besoin, le gouvernementne nous épargne aucun mauvaiscoup…

Propos recueillispar Pierrette Catrel

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BOSAL RESTRUCTURE AVEC L’AVAL DE LA JUSTICE MAIS...

UNE LOGIQUE INDUSTRIELLE S’IMPOSELe PCF, ses militants et élus élargissent le débat avec les salariés de l’entreprise

La liquidation récente de lʼentreprise Bosal, avec près de 400 emplois, suscite toujourscolère et indignation. Basée à Annezin, Bosal était spécialisée dans le pot dʼéchappe-ment. Lʼaction puissante de juin dernier avec occupation de lʼusine est encore dans tousles esprits, elle faisait suite à un important mouvement de grève en janvier et en marsderniers. La justice, elle, avait à juger cet épineux dossier ; au redressement judiciairede début janvier faisait suite une période transitoire avec lʼannonce dʼun ou desrepreneurs fin juin. Par un retournement complet de situation, le tribunal de commercedʼArras décidait, début juillet, sur la base des données conjoncturelles fournies par ladirection, de confier la poursuite dʼune activité commerciale à Daniel Cassier, lʼanciendirecteur du marketing du site dʼAnnezin, un proche du PDG Karel Bos.

TTOUTOUT au long de cepremier semestre2009, le dialoguesocial dans desconditions de défini-tion du rôle de cha-

cun était mis en avant par la CGT.Une intersyndicale sʼétait crééeune première fois début janvierpuis en juin dernier mais sa “fragi-lité” recouvrait des opinions trèsdivergentes quant au rôle de cha-cun des syndicats dans la luttepour lʼemploi. Les interrogationsdes délégués de la CGT reposentsur une différence majeure avecles autres syndicats (et notam-ment lʼUnsa), la pérennité de lʼem-ploi.Lʼobjectif prioritaire étant de sau-ver un maximum dʼemplois ! Dansle plan de reprise actuel, seuls

30 emplois commerciaux vont êtremaintenus à Annezin et une qua-rantaine dʼautres dans le reste dela France sous la dénomination

“Bosal distribution”... Face à uneissue qui semblait inéluctable, lessyndicalistes cégétistes tiennent àconserver des liens étroits avec

tous les salariés de Bosal qui lesouhaitent. La place de la luttenʼest pas quʼun concours de cir-constance. Cela fait partie dʼunedémarche constructive, à lʼinstarde ce qui sʼest fait, par exemple, àMetaleurop, à Stora Enso ouencore à International Paper.Philippe Laversin, syndicaliste,sait par expérience que la fractureparmi le personnel est profonde ;les plaies sont toujours ouvertes. Illʼa encore dit lors dʼune réunionorganisée par le Parti communisteà Béthune, lundi dernier sur cedossier.“Parce quʼattentifs à tout ce qui setouche de près le monde du tra-vail, nous proposons cet échangede vues quant à la poursuite dʼuneactivité industrielle solide à tousles échelons", soulignait dʼemblée

Jacques Delelis, secrétaire de lasection de Béthune.Cet échange se fait bien évidem-ment en respectant les opinionsde chacun sans imposer quoi quece soit.”Bernard Blondel, président dugroupe communiste dʼArtoisComm précisait son rôle quant à ladécision dʼacheter les bâtimentsde Bosal, une garantie pour tousd'éviter la friche industrielle tantredoutée. Bertrand Péricaud,secrétaire de la fédération du PCFet Henri Tobo, militant de longuedate, présents également à cetteréunion, y ont apporté leurs expé-riences acquises dans le Pas-de-Calais tout au long de ces der-nières années.

Lire suite page 5 �

Lors du débat (riche d’enseignements) à l’initiative du PCF, lundi dernier. Photos Liberté 62

Karel Bos, un PDG qui tire les ficelles d’un jeudangereux au Tribunal de Commerce d’Arras…

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PPHILIPPE LAVERSIN,HILIPPE LAVERSIN,syndicaliste de la CGT,ne mâche pas ses mots,

“ce qui était lourd de consé-quences et dans le mêmetemps insupportable, ce fut lalongue procédure juridique ;commencée en janvier, elledura sept bons mois et toutnʼest pas fini. Aujourdʼhui,beaucoup de mes camaradesde travail soulignent le bienfondé dʼune prime de13 000 euros (en incluant, unepartie extra-légale)...

Après quelques semaines, onsʼaperçoit quʼil y a différentscas. Le dialogue est une bonnechose mais souvent ce fut àsens unique. Nous avionsquelque espoir sur une reprisede 140 emplois, mais cʼétaitsans compter sur lʼinstructiondʼun dossier par le haut avecdes personnes influentes ;Daniel Cassier est dans ce cas,mais il nʼy pas si longtemps onpouvait évoquer avec lui lemaintien dʼune activité indus-trielle, alternative. Cʼest pourcela que les nuances existent.Fin juin, à la CCI de Béthune,lʼadministrateur nʼa pas étéconvaincant ; il fut très indécisquant à la poursuite dʼactivités.Cʼétait déjà la projection dʼunedisparition de lʼentité Bosal.Lʼindustrie dans notre régionpart en lambeaux. Le jugementdu tribunal de commerced'Arras permet 30 emplois com-merciaux, c'est tout. C'estrien !”

Les syndicalistes de la CGTavec le (bref) recul savent com-bien la division syndicale a étépilotée par la direction elle-même. Cʼest une tactique clas-sique mais avec les “épisodes”

judiciaires à répétition, le tempsde la discussion était remplacépar lʼaction. Il y avait des priori-tés dans lʼorganisation de lariposte face aux administra-teurs judiciaires qui, mécani-quement, ne jouaient pas unrôle de direction. Loin sʼen faut.Dans ce contexte précis, il estbon de rappeler le sale boulotde Renault et de Peugeot,pourtant propriétaires desmoules et de certainesmachines. L'emploi à Bosal neles concerne pas. Rien nʼa été

épargné aux salariés de Bosal.Dʼune entreprise industrielle, ilne reste plus quʼune grandeboutique qui livre les succur-sales automobiles.

Pour lʼemploi

Lʼemploi est la cible directedʼune restructuration profondedans un domaine - tellʼAutomobile - où la criseactuelle fait office de bouclierexpiatoire. La rentabilité estrevue à la baisse, cette situa-tion ne plaît nullement aux

actionnaires. La parade esthabituelle.La façon de procéder du patro-nat est claire, depuis desannées, cʼest en filigrane, unedéfinition avouée de casserlʼemploi et les entreprises enpratiquant ouvertement ou pasdes délocalisations. La direc-tion de Bosal disait à voix hautequʼelle perdait de lʼargentdepuis huit ans ; les salariés,eux, avaient des arguments desavoir-faire dans un produitbien spécifique, le pot dʼéchap-

pement, mais pas seulement.La question qui se pose est lapoursuite de l'industrie dans lePas-de-Calais.LʼAutomobile est une chaînecomplexe avec dans la régiontrois constructeurs importants(Renault, PSA, Toyota) et300 entreprises qui répondent àlʼappellation équipementiersautomobiles. Les salariés deBosal savent aussi que la ques-tion de l'industrie est une ques-tion politique.

Pierre Pirierros

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Liberté 62 n°875 - Le 21 Août 2009

“Ne jamais couper le lien, remonterà lʼessentiel, avancer pour demainavec les fondements de la place delʼemploi”, cette façon de voir et deprocéder ne laisse pas indifférentssyndicalistes et salariés de Bosal.Bien au contraire, la douzaine depersonnes ayant fait le déplace-ment sait aussi que le soutien duPCF lors du conflit recouvre unedétermination de base.

Refuser le laxisme

Lʼadministrateur judiciaire, par unlaxisme évident, a laissé fairebeaucoup de choses, mais sa règleà lui était de discréditer le mouve-ment. Aujourdʼhui, les anciens sala-riés de Bosal sont livrés à eux-mêmes, les informations sur tout cequi touche les modalités de fin decontrat arrivent par bribes. Ellessʼéchangent dʼune façon informellepar chacun des salariés, sur le rôledu Pôle Emploi, sur le CRP(Contrat de reclassement person-nalisé), le paiement des salaires dejuillet, les éléments relatifs à lamutuelle, et surtout sur les droitsdécoulant de cette situation. Maisce qui revêt un caractère de défen-se, cʼest le maintien de la sectionsyndicale, moteur dʼune réflexioncollective à partir des aspirationsde chacun des adhérents.La discussion sʼanime autour desprérogatives de la mise en avantdʼun projet industriel dans lʼencein-te même de lʼancienne entreprise.Les pistes privilégiées avec lemaximum dʼinformations sont unconstat à prendre en compte pouravancer et constituer un solide dos-sier pour se rapprocher de tous lesinterlocuteurs décisionnels, à com-mencer par le repreneur actuel.Lʼexigence de cohérence est incon-tournable. Lors des prises de paro-le, la caractéristique de refuser toutfatalisme rebondit sur la volonté dereconquérir un emploi industriel (Lecommerce nʼest pas une finalité).La méthode pour ce faire sʼappuiesur des études de marché, de fai-sabilité, sur les perspectives. “Lespressions politiques, dira BernardBlondel, existent avec la pertinencedu rachat des bâtiments à hauteurde quatre millions dʼeuros. Cela vaaider les salariés dans un dédom-magement élémentaire, si en tantquʼélu communiste, je nʼavais pasréagi positivement, les salariés mele reprocheraient. Quant à uneautre utilisation dʼune partie dubâtiment, cela est du domaine dupossible. Mais en aucun cas, il nepeut y avoir de lʼamertume ; de lacolère, oui, car cʼest un immensegâchis pour tous. Et la perte de laTaxe professionnelle est un vraicasse-tête.”

Le (sale) rôle de Renaultet Peugeot

Lʼautre hypothèse du repreneurCintrax (avec le maintien de140 emplois) nʼétait quʼun casdʼécole et petit à petit lʼon apprendque Renault et Peugeot ont pour-suivi le “sale boulot” en continuantà discuter avec le PDG de Bosal,Karel Bos, sur une production alter-

native. Cela sʼest vu tout au long duconflit, avec la permanence deboutiques dits de l”After market”très rentables à la Chartreuse àGosnay et à La Bassée, bien gar-dées à lʼabri du moindre soubre-saut des salariés grévistes.

Appréciations de la lutte

“Lʼaction, un acte de résistancesociale?”, cette question est fonda-mentale ; “nous avons fait ce quenous devions faire”, observent lessyndicalistes. La dimension de lalutte nʼa pas été appréciée par tousde la même façon, ce qui est et futdommageable à lʼexistence mêmedʼun combat uni comme ce fut lecas à Faurecia-Auchel. Dans lafoulée, lorsquʼon nous annoncedes reclassements en Hongriepour 435 mensuels, cʼest du fouta-ge de gueule. Personne sur les dixpropositions nʼa accepté et nʼac-ceptera jamais. Pour Bosal, le potdʼéchappement reste un bon pro-duit, mais fabriqué ailleurs enBelgique, en Hongrie, enEspagne...”Henri Tobo, Bertrand Péricaud,mettent en cause les manœuvresdes donneurs dʼordre (Renault,Peugeot) qui permettaient à Bosalde vendre à perte pour faire coulerlʼentreprise et avoir lʼoreille desjuges du tribunal de commercedʼArras. La position de DanielCassier, le directeur du marketing,de relancer une activité commer-ciale nʼest quʼune suite logiquedans une affaire qui dépassait detrès loin les seuls enjeux de Bosalà Annezin. Depuis ces cinq der-nières, la notion de fermeture étaitavancée par des syndicalistes de laCGT, renforcés dans cette position,par une récente expertise comp-table. “Quant aux idées pour unerelance industrielle, nous sommeslà, toujours prêts à vous écouter, àvous aider, à vous épauler”, ajoute-ra Jacques Delelis. Le liquidateur aà répondre sur lʼactif et le passif delʼentreprise, que compte-t-il faire ?La volonté politique est là, cʼest unenotion de responsabilité que nousprenons en tant que militants avecnos expériences de combat, (àTestut, à Faurecia, par exemple).”La présence de lʼAutomobile et deséquipementiers automobiles est àsituer dans le cadre de la reconver-sion du bassin minier. Ce para-mètre est toujours dʼactualité, cʼestaussi la base de la relance indus-trielle. Cela fait partie de la bataillepolitique et de son intensité. En cemilieu du mois dʼaoût, il est permisdʼimaginer les semaines qui vontvenir avec lʼidée de reconquête delʼactivité. Les points dʼappui exis-tent. Pour Bernard Blondel, lesconvergences dʼintérêts entre éluspolitiques et salariés sont impor-tantes. Les techniciens dʼArtoisComm font partie également deces points dʼappui nécessairesautour de cette question crucialequʼest lʼemploi et lʼemploi industriel.Aller le plus loin possible, danscette voie. Rien nʼest à exclure.

Pierre Pirierros

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PHILIPPE LAVERSIN, SYNDICALISTE :

“UNE LONGUE PROCÉDURE JURIDIQUE...POUR 30 EMPLOIS COMMERCIAUX

À ANNEZIN !”

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Liberté 62 n°875 - Le 21 Août 2009- 6 -

Social

LL IBERTEIBERTE 62 a rencon-tré Marcel Croquefer,secrétaire CGT ducomité dʼentreprisede Polimeri Europa,entreprise pétrochi-

mique basée à Mardyck –Dunkerque. Il travaille notam-ment dans le collectif SSPE(Santé Sécurité PrécaritéEnvironnement) ainsi que sur laformulation de propositionspour le Grenelle 2 concernantles Risques Industriels… Unpoint de vue sur cette brancheindustrielle qui interpelle…— Pouvez-vous nous expliquerles circonstances de lʼaccidentqui sʼest produit sur le vapocra-queur à Carling ?• Marcel Croquefer – Bien sûr,lʼenquête déterminera les circons-tances précises du drame, maisnous avons déjà de nombreux élé-ments qui expliquent ce qui a puse passer. Lʼaccident sʼest produitsur un surchauffeur. Il sʼagit dʼunepartie de la machine appelée«vapocraqueur». Cet imposantmatériel sert à séparer les compo-sants du pétrole par interventionde la vapeur. Le procédé permet

essentiellement dʼobtenir les gazpropylène et éthylène qui sont lesbases de fabrication du polyéthy-lène et du polypropylène (matièresplastiques). Le surchauffeur estlʼélément du vapocraqueur qui sertà pousser la température de lavapeur jusquʼà 130°. Le principede fonctionnement est identique àcelui du chauffe-eau : un serpentindʼeau, du gaz, et une flamme.Lʼopération est confinée dans unestructure métallique dont lesparois latérales et le sol sont cou-verts de briques réfractaires (pouréviter les déperditions de chaleur).Ce 15 juillet, lʼallumage électro-nique du surchauffeur nʼa pasfonctionné. Les salariés ont alorsvoulu mettre en route de manièremanuelle, en apportant un pointchaud à lʼintérieur du système dedémarrage, exactement commelorsquʼon est obligés de mettre enroute le chauffe-eau avec une allu-mette. Le point dʼentrée dʼalluma-ge manuel se trouve sous le sur-

chauffeur. Malheureusement dugaz sʼest accumulé dans la struc-ture au cours de lʼopération, etlorsque les collègues ont tenté lʼal-lumage tout a explosé. Ils se sonttrouvés ensevelis sous lesbriques.— Les salariés qui ont perdu lavie étaient très jeunes, 21 ans et26 ans, quʼest-ce que cela vousinspire ?• M.C : Il nʼest pas normal que dupersonnel aussi jeune se soitretrouvé sur une opération de cetype, une opération quʼils connais-sent mal puisquʼen temps normallʼallumage sʼeffectue de manièreélectronique. Mais cʼest de plus enplus souvent le cas. Les installa-tions dans nos entreprises sontdangereuses du fait des produitsque nous manipulons et des pro-cédés que nous mettons enœuvre, cela nous le savons.Toutefois lorsque ces opérationssont effectuées par du personnel

formé, expérimenté, qui connaît lefonctionnement du matériel et sessautes dʼhumeur, les risques sontmoindres. Malheureusement, lapolitique des industriels en matièrede formation des personnels lais-se de plus en plus à désirer. Lesgars doivent être opérationnels etau travail le plus rapidement pos-sible. Question de rentabilité, laformation ça coûte cher ! Au mieuxils sont formés à lʼextérieur de lʼen-treprise, ce qui est dʼune efficacitétoute relative, au pire, et cʼest sou-vent le cas, ils se débrouillent plusou moins comme ils peuvent etapprennent sur le tas. Mais cenʼest pas suffisant. Et dans monentreprise, comme dans beau-coup dʼautres de la branche, ilnʼest pas rare que les jeunes sala-riés viennent nous voir, inquiets,parce que les anciens avec qui ilstravaillent habituellement ne sontpas là et quʼils doivent effectuercertaines manœuvres seuls.

15 juillet 2009 - 15h15 - usine pétrochimique Total de Carling (en Moselle) - explosiondu vapocraqueur n°1 – 2 morts : Maximilien, en contrat dʼapprentissage, âgé de 21 ans etJérôme, ouvrier qualifié, âgé de 26 ans. Cʼest le troisième accident mortel enregistré chezTotal depuis le début de lʼannée. Un premier incident avait eu lieu le 4 janvier à TotalProvence faisant un mort, suite à une intoxication. Le second a causé le décès dʼun salariéet cinq blessés (dont quatre graves) sur le site de Total Mardyck (près de Dunkerque), suiteà lʼexplosion dʼun camion-citerne dans un atelier. Des accidents sur des sites chimiques /pétrochimiques qui ne sont pas sans rappeler lʼeffroyable catastrophe dʼAZF à Toulouse le21 septembre 2001. Le bilan officiel faisant état de 30 morts et 2.242 blessés.Dans le Pas-de-Calais, lʼexplosion dans lʼusine Nitrochimie de Billy-Berclau avait provoquéla mort de quatre salariés le 27 mars 2003…Les entreprises, qui travaillent dans cette branche industrielle, sont pour la plupart classées«Seveso 2» du fait notamment de la dangerosité des produits qui y sont manipulés.

CHIMIE, PÉTROCHIMIE :

“DES USINES À GAZ”Un entretien avec Marcel Croquefer,

syndicaliste CGT

Le vapocraqueur de Polimeri à Mardyck. (Photos Liberté 62)

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Le gouvernement veut modifier les règles de classement des entreprises Seveso

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— Mais nʼy a-tʼil pas tout un systè-me de procédures à respecterpour effectuer ces manœuvres ?• M.C : Si bien sûr, mais cʼest de lathéorie. Entre le travail décrit surpapier et la réalité des machines, il ya bien souvent un fossé. Les procé-dures ça marche quand tout est par-faitement en place et fonctionne,quand les machines, leurs élémentset pièces sont correctement identifiéset signalés… Mais ce nʼest plus trèssouvent le cas, toujours là aussi parsouci dʼéconomies. En fait, par lamise en place de toutes ces «procé-dures», on se rend compte que lepatronat a trouvé un bon moyen debanaliser les risques. Une sorte dʼin-fantilisation du personnel. En clair, tunʼes pas là pour réfléchir mais pourappliquer ! Ce nʼest pas que les garssoient stupides, cʼest juste quʼon neleur donne pas les moyens en tempset en formation pour avoir cette intel-ligence du travail qui est tellementfondamentale dans nos boîtes. Etc'est très dommageable, car quandla technique déraille réellement, cesont les yeux, les oreilles, les bras etla réactivité de lʼopérateur qui per-mettent dʼéviter les catastrophes.Aucune procédure, aussi bien décri-te soit-elle, ne remplace la connais-sance du matériel. En plus, en casdʼaccident, les sacro-saintes procé-dures sont le prétexte idéal pour faireporter la responsabilité aux salariés !Il nʼy a quʼà lire les déclarations despatrons des sites qui ont connu desincidents depuis le début dʼannée,comme à lʼusine GPN de Grandpuits(qui appartient au groupe Total). Onpouvait lire dans la presse "erreurhumaine" ou encore quʼil fallait être«plus exigeants sur la rigueur desmanœuvres» ou encore que depuisles incidents les «procédures réali-sées doivent être signalées par écritpar les opérateurs»...— Au lendemain de l'accident deCarling, la CGT dénonçait "la poli-tique du pire" organisée par desgroupes industriels comme Total,pourquoi ?• M.C : Cet accident a eu lieu sur unsite industriel fortement impacté parles choix financiers et stratégiquesde Total. Des choix qui imposent desrestructurations avec suppressionsd'emploi, déstabilisent les équipes detravail, et créent un climat malsain dedoute quant à la pérennité des sites.Il faut "rationnaliser" partout. En clair,supprimer un maximum d'emplois.Résultat, de nombreux salariés pas-sent leur temps à tenter de comblerles manques, à courir pour assurer lebon fonctionnement des matériels, iln'y a plus qu'un seul opérateur là oùils étaient deux ou trois par exemple.Quant à la polyvalence, elle est deve-nue monnaie courante, ils appellentça la "multicompétence". Souvent lesgars n'ont même pas le temps de

s'installer dans un poste de travailque déjà on les incite à accepter unou deux postes supplémentaires.Sans réelle reconnaissance. Celacrée un stress énorme. Il faut ajouterà cela le fait que nos encadrants, diri-geants ne sont plus des techniciensmais des gestionnaires, y comprisdans les services de maintenance, etil n'est pas rare d'avoir un supérieurqui ne connaît pas réellement lecoeur du métier. Ce qui provoquesouvent des tensions, des incompré-hensions. Bref, les ingrédients sontréunis pour que ça se passe mal.— Qu'en est-il de la maintenancedu matériel ?• M.C : C'est là encore un sujet quinous préoccupe fortement. Nousdénonçons depuis longtemps la fai-blesse des entretiens, pour des rai-sons économiques. Et l'Etat est com-plice de cet état de fait. Tous lesappareils sous pression sont norma-lement soumis à des contrôles régle-mentaires tous les 3 ans. Contrôleseffectués notamment par la DRIRE.Eh bien, l'Etat a autorisé les indus-tries pétrochimiques à s'autocontrô-ler ! En échange de la mise en placeau sein des entreprises d'un systèmede contrôle continu - dont le cahierdes charges a été rédigé par lesorganisations patronales - on autori-se les entreprises à reporter lesarrêts réglementaires. Les servicesd'inspection continuent de faire leurtravail, dans la mesure des moyenshumains dont ils disposent, et conti-nuent de rendre leurs rapports. Maisquelles que soient les remarques for-mulées les décideurs des entreprisesn'ont pas obligation de réparation, etchoisissent seuls de mettre en placeou pas les préconisations. Comme

toujours selon le coût que cela repré-sente. C'est comme faire passer uncontrôle technique à sa voiture,prendre connaissance des fai-blesses, voire de défaillances de l'en-gin, et décider de continuer de fairetourner le véhicule parce que l'onjuge les réparations trop onéreuses.Les risques dormants sont de plusen plus importants. Et le matériel quidoit normalement subir les arrêtstechniques pour réparation tous les 3ans, est désormais stoppé tous les 6ans... Les mises à lʼépreuve du maté-riel sont elles aussi repoussées.— Vous êtes donc convaincu quece type d'accidents est appelé à semultiplier ?• M.C : Il y a déjà eu beaucoup tropde drames cette année.On peut citer les derniers en date :Trois incidents en un mois sur le sitede GPN Grande Paroisse àGrandpuits (groupe Total) dont deuxfuites d'ammoniaque. La première le22 juillet a conduit à l'hospitalisationde douze collègues. Début août c'estl'effondrement d'un bac à l'usine deGonfreville en Seine-Maritime : troisblessés graves.Le 12 août, deux salariés brûlés audeuxième degré sur le vapocraqueurde Naphtachimie à Lavéra(Martigues), probablement suite àune fuite d'hydrocarbures.Malheureusement, tout est réunipour que de nouvelles catastrophesse produisent. La perte de la maîtrisede l'outil de travail, la perte du savoir-faire, l'appel à la sous-traitance inex-périmentée et pas toujours adéqua-te, les manipulations dangereusesbanalisées, la précarisation de l'em-ploi, le stress... etc... tout est là... Onne se demande même plus s'il y aura

un autre AZF ou un autreNitrochimie, on se demande juste"où et quand"...— Le gouvernement veut modi-fier les règles de classement desentreprises Seveso, pour quelleraison ?• M.C : Officiellement, il s'agit de faireface à la crise, en favorisant une ins-tallation plus rapide des entreprises.Ce projet de loi est issu du plan derelance gouvernemental déposé parmessieurs Fillon et Devedjian endécembre dernier, et les décretsd'application vont tomber dans lesjours qui viennent. Il est indiqué dansle projet de loi que "pour faciliter lʼim-plantation de sites industriels, il fautsimplifier les règles portant sur lesinstallations classées pour la protec-tion de lʼenvironnement (ICPE) encréant un troisième régime, intermé-diaire entre la déclaration et lʼautori-sation." (1) En effet, pour ce quitouche aux matières dangereuses,en règle générale, le temps d'accom-plir toutes les démarches obligatoireset les vérifications, il faut environ 18mois pour qu'une installation soitautorisée. La réforme du système declassement doit leur permettre des'installer en six mois. L'idée généra-le du projet étant donc de créer uneclassification intermédiaire. Pourfaire simple, cette modification vapermettre à environ 50 % des entre-prises classées SEVESO 2 "seuilhaut" (entreprises reconnues trèsdangereuses) de descendre de caté-gorie, et ainsi se soustraire à cer-taines obligations, comme parexemple les enquêtes publiques,certains plans d'étude des dangers,etc... Enfin bref, on fait plaisir auxindustriels, au détriment des salariés,

des populations, de l'environne-ment... Alors que jusqu'à présent leslois portant sur la sécurité des sitesindustriels dangereux avaient permisde faire des progrès en matière desécurité, de gestion des problèmes,nous entrons dans une démarche derégression que nous allons payerd'une manière ou d'une autre. Il n'y aaucun doute là-dessus ! Il est indis-pensable que syndicalement, politi-quement, des réponses à la hauteurde ce qu'il se passe soient trouvées.— Vous avez peur lorsque vouspassez les portes de votre entre-prise ?• M.C : Disons que je ne suis pas tou-jours tranquille. Vous savez le 29 jan-vier dernier, jour des grandes mani-festations en France pour l'emploi etles salaires, j'ai reçu un coup de fil surle portable m'informant d'une explo-sion à Mardyck qui avait fait un mortet plusieurs blessés. Dans ce coupde fil, on ne m'avait précisé le nom del'entreprise touchée. Jusqu'à ce queje découvre qu'il s'agissait du site deTotal, j'ai pensé qu'il s'agissait dePolimeri, mon entreprise. Et pas uneseconde je n'ai douté que ça puisseêtre arrivé. Alors je ne peux pas direque j'ai peur, car nous nous battonschaque jour à l'intérieur de la boîtepour gagner du terrain sur les condi-tions de sécurité et de travail, pourêtre de moins en moins polluants carnous sommes très concernés parl'impact environnemental d'uneentreprise comme la nôtre. Noussommes très vigilants et avons pous-sé notre entreprise à effectuer multi-tude de contrôles qui n'étaient pasobligatoires, c'est une bataille dechaque instant, face à des dirigeantsqui ne se sentent pas forcémentconcernés par ces questions.Localement nous essayons de tra-vailler avec les associations écolo-gistes. Vous savez, nous tenons ànotre emploi, mais nous tenons aussià la vie, et on se bat pour que l'impactécologique de notre entreprise soit lemoins important possible.Malheureusement si en plus dedirections qui ne pensent qu'au profit,le gouvernement enlève le peu degarde-fous qui tiennent encore nosemployeurs, les industries chimiqueset pétrochimiques n'ont pas fini defaire la une des journaux qu'il s'agis-se de catastrophes humaines ouécologiques...

Isabelle Guetrelle

1 - Parmi les installations soumises à laréglementation relative aux installationsclassées pour la protection de l'environ-nement (ICPE), celles qui engendrentpotentiellement des impacts ou dangersnotables sont soumises à "autorisation".Les autres sont soumises à "déclara-tion".

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Liberté 62 n°875 - Le 21 Août 2009 - 7 -

SocialSuite de la page 6 �

SEVESO 2, ÇA VEUT DIRE QUOI ?

LLAA directive dite Seveso oudirective 96/82/CE est unedirective européenne qui impo-

se aux États membres de l'Unioneuropéenne d'identifier les sitesindustriels présentant des risquesd'accidents majeurs. La directive,officialisée le 24 juin 1982, a étémodifiée le 9 décembre 1996 etamendée en 2003 la directive2003/105/CE. Cette directive estnommée ainsi d'après la catas-trophe de Seveso qui eut lieu enItalie (1976) et qui a incité les Étatseuropéens à se doter d'une politiquecommune en matière de préventiondes risques industriels majeurs. Ladirective SEVESO 2 vise les établis-sements potentiellement dangereuxau travers d'une liste d'activités etde substances associées à desseuils de classement. Elle définitdeux catégories d'entreprises enfonction de la quantité de sub-stances dangereuses présentes.

Les entreprises mettant en œuvreles plus grandes quantités de sub-stances dangereuses, dites"SEVESO 2 seuils hauts", font l'ob-jet d'une attention particulière del'Etat :�� les dangers doivent être claire-ment identifiés (y compris leseffets dominos) et lʼanalyse desrisques doit être réalisée�� leur exploitant doit définir unepolitique de prévention des acci-dents majeurs et mettre en placeun système de gestion de la sécu-rité pour son application �� des mesures techniques de pré-vention, élaborées par les inspec-teurs des installations classéessur la base d'études de dangers,leur sont imposées par arrêtés pré-fectoraux dans le cadre d'une pro-cédure d'autorisation.�� un programme d'inspection estplanifié par l'inspection des instal-lations classées

- des plans d'urgence sont élabo-rés pour faire face à un accident :POI (Plan d'Opération Interne) misen œuvre par les exploitants, etPPI (Plan Particulier d'Intervention)mis en œuvre par le Préfet en casd'accident débordant les limites del'établissement�� une information préventive despopulations concernées doit êtreorganisée�� enfin, à l'intérieur des zones derisques définies par l'Etat, les com-munes sont tenues de prendre encompte l'existence de ces risquespour leur urbanisation future.Les entreprises dites "SEVESO 2seuils bas" ont des contraintesmoindres mais doivent élaborerune politique de prévention desaccidents majeurs.Dans le Nord-Pas-de-Calais, 44 éta-blissements étaient considéréscomme Grands SEVESO et 28comme Petits SEVESO en 2004

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CalaisSOIT DITEN PASSANT…� En rendant public l'audit financier lancé par lanouvelle maire UMP de Calais sur les finances dela ville en avril 2008 (notre édition du 13 août), lasection du PCF démontrait ainsi le pourquoi d'unsecret si bien gardé par la nouvelle municipalitédepuis octobre 2008 : la gestion d'avant 2008 parJacky Hénin et son équipe était ô combiensaine…Il n'empêche… alors qu'ils ont eu la possibilité deprendre ainsi connaissance de cette étude payéepar les contribuables, certains médias locauxcontinuent de reprendre les affirmations faussesdes élus de Droite. Sans aucun doute au nom dela liberté de "désinformer" !

� Dans l'édition du dimanche 9 août, les lecteursde "Nord Littoral" et de "La Voix du Nord" ontdécouvert les pages de publicité sur les JeuxOlympiques 2012 notamment payées par leSMCO (Syndicat Mixte de la Côte d'Opale). Ils'agissait d'y développer l'idée de la Côte d'Opalecomme base arrière de préparation internationaledes prochains Jeux Olympiques en y indiquantque cette opération avait été (en 2007) lancée parnotamment Michel Delebarre et un certain JackyHénin !Et pourtant "Nord Littoral" continue de développerdes articles donnant cette paternité à l'ex PSPhilippe Blet devenu en 2008 Président del'Agglomération du Calaisis. Ça c'est du journalis-me !

� Le 9 juillet dernier, Bertrand Péricaud, secrétai-re de la section du PCF, était convoqué auCommissariat suite au dépôt d'une plainte de lamaire UMP de Calais, le 15 juin dernier, auprèsdu Procureur de la République.Au dossier, une seule photo d'autocollants "Frontde Gauche" sur un horodateur municipal et sansdoute apposés là pour la campagne des euro-péennes, du 7 juin dernier, par des partisans du"Front de Gauche"… On verra la suite que vadonner le Procureur de la République… D'autantplus qu'en 2008 le Procureur avait "classé sanssuite" la plainte déposée par le PCF sur l'afficha-ge illégal (article L 90 du code électoral) desaffiches officielles du candidat FN (plainte dépo-sée pourtant par avocat et avec constat d'huis-sier).

� En sa page 5 ("Vie économique") du 10 juillet,le quotidien explique que "le chômage monte en2008 à Calais". Sur cette question du chômage,l'équipe Bouchart avait mené toute une campagnedémagogique aux dernières Municipales, s'enga-geant à créer des milliers d'emplois…L'article du journaliste de “La Voix du Nord”indique : "Après avoir baissé incessammentdepuis 2006, passant de 15,6 % à 13,4 % en sep-tembre 2008, le taux de chômage est remonté fin2008 à 13,8 %… et les prévisions que le 1er tri-mestre 2009 annoncent d'ores et déjà une trèsforte hausse…". Et de poursuivre que : "les pro-jets de recrutement pour 2009 sont de 49,8 % demoins qu'en 2008". Bref tout s'améliore avecl'UMP aux commandes !

� Il se murmure dans des bureaux de laCommunauté d'Agglomération du Calaisis queson actuel Président, l'ex PS Philippe Blet (passéen 2008 à l'équipe UMP de Bouchart pour devenirégalement 1er adjoint à Calais) "loucherait" du côtéde la 7ème Circonscription prochainement redécou-pée (et qui comprendrait alors les villes de laCommunauté d'Agglomération).Gilles Cocquempot, actuel député PS de la cir-conscription, aurait demandé l'arbitrage de laFédération et de Daniel Percheron, mais pas celuide Natacha Bouchart qui s'y verrait bien aussi !

L’actualité de la semaineselon Babouse

SUCCÈS POUR LA 20ème ÉDITIONDU RASSEMBLEMENT POPULAIRE

AU BOIS CAMPAGNE

"Bien sûr beaucoup d'animation, une brocante, des stands, mais aussi l'occasion de multiples rencontres sur le terrainet des discussions avec les militants communistes".

"Comme une réponse auxmanœuvres de la nouvellemunicipa-lité de Droite qui visaient à priver le PCF des moyens matérielspour tenir sa fête annuelle au "Bois Campagne" dans le quartierdu Beau Marais (ZUP de Calais)… les habitants sont venus ennombre, samedi 15 août dernier. Près de 6 000 comme l'amêmeconstaté "La Voix du Nord" !

"Près de 200 "Liberté 62" diffusés, des adhésions au PCF, standet dédicaces des éditions "Le Geai Bleu" avec l'écrivain PierreOutteryck”. (Notre photo, ici avec Ernest Lhote).

"Des stands de jeux comme dans toute fête populaire. Celui ducasse têtes fut particulièrement apprécié pour "dégommer"Natacha Bouchart, Nicolas Sarkozy ou François Fillon".

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Échos département

Liberté 62 n°875 - Le 21 Août 2009- 12 -

LE SYNDICAT CGT DES PERSONNELSDE LA BNP PARIBAS (ARRAS) :

“LES LEÇONS DE LA CRISENE SERVENT À RIEN”

LLAA CGT a appris lors de ladernière réunion du ComitéCentral d'Entreprise les bons

résultats du second trimestre dontnous ne pouvons que nous félici-ter. Il est fort dommage cependantque la Direction de l'Entreprisen'ait pas été aussi prolixe sur lemilliard d'euros provisionné pourses Traders de CorporateInvestment Banking qu'elle a pul'être sur le commentaire de sesrésultats.Nous souhaitons cependant rap-peler :� que ce résultat est le fruit desefforts demandés à l'ensemble

des salariés du groupe soit prèsde 40 000 personnes,� que la rémunération de la plu-part des techniciens et cadresn'est pas à la hauteur de la réputa-tion d'un grand groupe tel queBNP PARIBAS, et en tout cas cer-tainement pas à la mesure de leurimplication dans l'entreprise.Nous ne pouvons que constaterque les effets de la crise écono-mique ne sont vraiment pas lesmêmes pour tout le monde,puisque la manne financière de1 milliard d'euros ne profitera enréalité qu'à quelques centaines desalariés.

C'est d'autant plus indécentque :

� Nos dirigeants ne cessent declamer partout que des économiesde coûts sont nécessaires,� Que la Banque envisage d'ex-ternaliser des filières entières deback office,� Qu'elle souhaite poursuivre lesrestructurations dans les servicesaprès vente à marche forcée,Qu'elle anticipe les gains de pro-ductivité en réduisant le nombrede salariés,� Qu'elle n'a de cesse de vouloirmutualiser avec d'autres banquesdes plate-formes de production,Qu'elle n'a de cesse de parler demaîtrise des coûts salariaux.La CGT n'oublie pas non plus queBNP PARIS a bénéficié du soutiende l'Etat à travers des fondspublics censés "sauver" notre ins-titution bancaire, laquelle nesemble pas se porter aussi malqu'on aurait aimé nous le fairecroire !Les leçons de la crise n'ont doncmalheureusement pas été tirées,et nous ne pouvons que le déplo-rer.Nous dédions ce communiqué àtous les salariés qui ont du mal àfinir les fins de mois, à tous ceuxdont les emplois sont supprimés, àtous les précaires, et à tous ceuxqui ont à subir les conséquencesde la politique d'octroi des créditsen vigueur aujourd'hui.

CENTRE HOSPITALIERDE BOULOGNE-SUR-MER :

"LA SANTÉ N'EST PASUNE MARCHANDISE"

ERIC Corbeaux, Conseiller régional, spécialisé sur les ques-tions de santé, a interpellé le Préfet concernant la suppres-sion de l'activité de radiothérapie du Centre Hospitalier de

Boulogne, dont l'activité, avec moins de 600 actes par an, neserait pas assez rentable. Les personnes atteintes d'un cancer etdevant bénéficier de soins par radiothérapie, devront dorénavantse faire soigner dans une clinique de la même ville. Cette décisionva concentrer cette activité dans le secteur privé. Ne risque-t-onpas de provoquer des temps d'attente trop long pour les usa-gers ? Les dépassements d'honoraires du secteur privé seront-ilspris en charge par les patients ou par la sécurité sociale ? Cettelogique de rentabilité dans les hôpitaux se fait au détriment desparcours de soins, au détriment de la santé des Français. Elledécoule de la Loi Bachelot, qui incite à fermer des services, desmaternités, voir des hôpitaux entiers. Nous devons refuser letransfert des activités de l'hôpital public vers le privé. L'exemplede Boulogne est, à ce titre, révélateur. Les usagers sont appelésà signer la pétition disponible dans le hall d'accueil de l'hôpitalpublic de Boulogne pour y maintenir un service de radiothérapie.

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""LL ESES indus-tries de laconstruc-tion sec l a s s e n tparmi les

secteurs où les salariés sont lesplus exposés aux risquesdʼaccidents du travail et aux pro-duits nocifs et où les conditions detravail sont les plus mauvaises."Ces interjections de la CGT-Construction viennent corroborerce qui s'est passé samedi 15 aoûtdernier en gare SNCF d'Étaples,où l'effondrement d'une passerelleen béton a fait un mort et deuxblessés graves. Cet accident plon-ge toute le profession dans ledésarroi le plus total, et c'est enco-re toute une corporation qui paieun lourd tribut, mourir au travail.Alors que les progrès technolo-giques en matière d'édification deponts et de passerelles connais-

sent un saut qualificatif des plussignificatifs, ces dernières annéesavec l'arrivée massive de maté-riels informatiques sophistiqués,l'heure est aux multiples interroga-tions et questionnements.

Vécu difficile

Au vécu et aux conditions detravail difficiles, aux salaires etreconnaissance professionnelleau rabais des salariés de laconstruction et du BTP, la protec-tion élémentaire sur les lieux detravail rebondit sur la garantie et laprotection de tous sur les chan-tiers. La passerelle piétonne quis'est affaissée à la gare d'Etaplesétait encore en travaux ; la sociétéNorpac, filiale de BouyguesConstruction avait la responsabilitéde son édification. Aujourd'hui, lepersonnel, toujours sous le choc,veut connaître la vérité ; en aucun

cas, il ne s'agirait de faire payer unquelconque lampiste. Les procé-dures d'enquête technique etadministrative sont longues, trèslongues, et les interrogations dessalariés portent sur la résorptiondurable des accidents du travailalors que la politique patronaletourne le dos à la plus élémentairedes sécurités. Quelle place estdonnée aux CHSCT ?Fréquemment, c'est une bataillede longue haleine qui est menéepar les syndicalistes pour imposerla mission précise du comité desécurité. Leurs rapports entraînela responsabilité des salariés ; ilssont court-circuités par les direc-

tions car il faut à tout prix gagnerdu temps. Cette notion du tempsest en permanence un registre quifait craindre le pire. Était-ce le caschez Norpac à Étaples ? Toutesles interrogations sont actuelle-ment entre les mains des experts.Les salariés, eux, poussent plusloin la réflexion sur les véritablesdroits en matière de sécurité surles lieux de travail.L'effondrement de la passerellepose la question récurrente d'uneprévention totale des risques d'ac-cidents du travail. C'est une priori-té d'intérêt général.

Pierre Pirierros

ÉTAPLES : UN MORT, DEUX BLESSÉSL'effondrement de la passerelle pose la question

d'une prévention totale sur les lieux de travailCMJN

Société

Liberté 62 n°875 - Le 21 Août 2009 - 13 -

� Élargissement de la mission des CHSCT aux sala-riés des entreprises extérieures et aux intérimaires ;� Création de CHSCT de site ou de localité ;� Attribution de moyens matériels, financiers et entemps supplémentaires adaptés à nos professions pourles CHSCT ;� Libre accès des membres des CHSCT à tous leslieux de travail, sans restriction dʼaucune sorte ;� Développement des coopérations entre les diffé-rentes institutions de prévention (CRAM, OPPBTP,Médecine du travail, Inspection du travail, INRS,CHSCT, Syndicats ...) et lʼaccroissement de leursmoyens.

L'ouvrier décédé avait 28 ans de présencedans l'entreprise

L'ouvrier décédé, âgé de 57 ans, marié et père de troisenfants, travaillait depuis 28 ans pour la sociétéNorpac."Les ouvriers étaient en train de travailler sur cette pas-serelle de 50 mètres de long lorsqu'elle s'est effondréesur la moitié de sa longueur", indique la gendarmerie.

Trois des quatre ouvriers, qui se trouvaient à environcinq à six mètres de hauteur, ont réussi a sauter, maispas le dernier qui est décédé.Les voies étaient fermées jusqu'au 17 août pourpermettre la construction de cette nouvelle passerelle,plus haute que la précédente, notamment pourpermettre le passage des TGV.Quinze ouvriers en tout travaillaient sur ce chantier,selon les secours, qui estiment pour leur part que l'ou-vrier décédé se trouvait sous la passerelle lorsqu'elles'est effondrée, alors que les trois autres se trouvaientdessus.Les onze autres ouvriers ont été pris en charge par unecellule de soutien psychologique.En ce qui concerne la circulation des trains, cetaccident "n'a pas d'impact au niveau du week-end, carles travaux étaient prévus", selon une porte-parole dela SNCF, ce qu'a confirmé la préfecture, indiquant quela circulation des trains avait été interrompue demanière préventive pour permettre aux travaux de sedérouler. Les travaux avaient lieu le week-end et la nuitpour limiter la gêne sur le trafic, a précisé la porte-parole de Norpac.

LLESES nouveaux tarifs ont étépubliés vendredi au Journalofficiel. Ils augmenteront à par-

tir du 15 août de 1,9 % en moyennepour les particuliers, de 4 % pour lespetites et moyennes entreprises(PME) et de 5 % pour les grandesentreprises.Cette hausse "intervient dans unepériode marquée par la crise avecdes conséquences tant pour les usa-gers domestiques que pour les entre-prises", et ne sera notamment "passans incidence sur les entreprises uti-lisatrices de l'électricité, notamment

en matière d'emploi, quand on saitqu'il y a 15% de fermetures supplé-mentaires de PME par rapport ausecond trimestre 2008".Derrière une augmentation moyenned'apparence limitée, il y aura en faitdes augmentations importantes pourcertains usagers.Pour la CGT, "les investissementsd'EDF, entreprise contrôlée par l'Etat,doivent être discutés à l'Assembléenationale car il y a une différence detaille entre des besoins pour construi-re des nouveaux moyens de produc-tion, sécuriser le réseau et jouer au

Monopoly à l'international. L'Etatactionnaire devrait aussi cesser deprélever près de deux milliards d'eu-ros de dividendes par an, soit quatrefois l'effet de cette augmentation destarifs."Le syndicat regrette que lesemployeurs des Industries élec-triques et gazières (IEG) aient mis enavant "une évolution négative desprix à la consommation", pour justifierdes faibles augmentations de salairesen 2009, alors que "cette logique n'apas été appliquée pour les tarifs del'électricité".

EDF : UNE HAUSSE DES TARIFS D'ÉLECTRICITÉDANS LE CONTEXTE DE PRIVATISATION

La fédération CGT de l'Energie déplore, la hausse des tarifs réglementés de l'électricité, qui selonelle ne sera "pas sans incidences sur les entreprises notamment en matière d'emploi".

PRÉVENTION DES RISQUES :LES REVENDICATIONS DE LA CGT

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VV OUSOUS nʼavez pas puéchapper à la publici-té télévisuelle de cetopérateur Internet«libre» qui vous pré-sente ce jeune

homme barbu qui «a tout compris».Dans le dernier épisode de la minisaga, il se dit persuadé que lʼon doitpouvoir communiquer entre noussans l̓ interface dʼune machine. Laréalité le ramène à lʼutilisation du wi-fiavec la «boîte» de la marque pourtoutes les applications et communi-quer sans fil à lʼintérieur de sademeure.Pourtant, son père, chilom, apparem-ment vide, à la main, semble avoircapté son appel silencieux et fait uneentrée dans sa maison. Chute cocas-se, supposée ramener au réel de laseule communication entre appareilspar l̓ intermédiaire de rayonnementsinfra rouges. Pourtant, la réalité dʼau-jourdʼhui dépasse les conclusions decette petite fiction. Les interfaces nesont plus réservées à la relation entreun ordinateur et ses périphériques,elles peuvent relier le cerveau dʼunutilisateur à son ordinateur.

InterfacesLes interfaces cerveau ordinateursont des systèmes permettant detraiter les signaux électriques liés àl'activité cérébrale et de les traduireen commande pour des machines.Elles permettent ainsi à une person-ne de communiquer avec un ordina-teur ou tout système automatisésans utiliser ses mains pour activerun bouton ou une télécommande,sans recourir à un moyen moteur.Ces interfaces offrent de multiplesperspectives en termes dʼapplication,que ce soit dans le domaine de lasanté ou dans celui du multimédia.

OpenViBEPour répondre à ces perspectives,plusieurs équipes de chercheursfrançais, regroupées autour delʼINRIA (Institut National deRecherche en Informatique etAutomatique) ont mené le projetOpenVibE, premier projet derecherche multipartenaires à dimen-sion nationale consacré à ce domai-ne.Résultat : la mise au point dʼun logi-ciel gratuit aux applications promet-teuses et de nombreuses avancéesscientifiques dans des domainesvariés (traitement du signal,Neurosciences, réalité virtuelle,).Les interfaces cerveau ordinateurouvrent de multiples perspectives entermes dʼapplications. Elles peuventêtres utilisés pour lʼassistance à despersonnes handicapées motrices (enparticulier les personnes entièrementparalysées mais conscientes), dansle multimédia (pour le jeu vidéo ou laréalité virtuelle), et de manière plusgénérale pour faciliter toute interac-tion avec un système automatisé (enrobotique, en domotique...). Ellesouvrent également des possibilitésde traitement de certains déficits neu-

rologiques (troubles de lʼattention,récupération motrice après accidentvasculaire cérébral, par exemple).

Lien cerveau ordinateurUne interface cerveau ordinateur ouICO (en anglais Brain-ComputerInterface ou BCI) permettent à son uti-lisateur dʼenvoyer des commandes àun ordinateur ou à une machine direc-tement à partir de son activité céré-brale.On peut mesurer l̓ activité cérébrale àlʼaide dʼélectroencéphalogrammes(ou EEG), qui utilisent des électrodessituées à la surface de la tête pourcapter l̓ activité électrique du cerveau.L̓activité cérébrale électrique se pro-page et peut être mesurée sousforme de signaux électriques auniveau du cuir chevelu, à la surface ducrâne. Pour utiliser une interface cer-veau ordinateur, il suffit dʼenfiler uncasque EEG doté dʼélectrodes reliéesà un boîtier facilitant la mise en rela-tion de l̓ activité électrique cérébraleavec l'ordinateur. Le nombre dʼélec-trodes varie selon les fonctions ducerveau sollicitées et le type dʼapplica-tion recherché. Une fois cet équipe-ment prêt et installé, l̓ application peutdémarrer. Complètement non invasif,ce principe est le plus fréquemmentutilisé.

Six phases complexesCe nouveau processus de «comman-de à distance» suit un déroulement ensix phases complexes. Il faut toutdʼabord mesurer l̓ activité cérébraleavec les machines dʼacquisition detype l'activité électroencéphalogram-me. Les signaux cérébraux doiventensuite êtres identifiés et filtrés afin deles séparer des nombreux signauxparasites liés aux mouvements, àl̒ activité musculaire ou à l̓ environne-ment électrique dans lequel se trouvele sujet. Cette filtration permettra deconserver les seuls signaux utiles. Ilsseront ensuite classés de façon àidentifier l̓ activité mentale liée à l̓ ac-tion souhaitée.Cet ordre sera traduit puis envoyé àl̓ ordinateur. L̓utilisateur verra alors lerésultat de sa commande mentale cequi lui permettra dʼaméliorer sa perfor-mance.

Un logiciel gratuitLe fruit de quatre années derecherche pluridisciplinaires publi-ques se présente sous la forme dʼunlogiciel gratuit.Il sʼadresse aussi bien à un publicd i̓nitiés (laboratoire de recherche entraitement du signal, chercheurs neu-rophysiologistes pour l̓ exploration de

nouveaux marqueurs de lʼactivitécérébrale mesurables et modulablesen temps-réel) que de non-spécia-listes : médecins cliniciens (souhaitantsimplement utiliser une telle interfacedans une application thérapeutique)ou entreprises (développeurs de jeuvidéo utilisant OpenViBE comme péri-phérique d i̓nteraction).Gratuit et ouvert («open source»), lelogiciel est directement téléchar-geable sur Internet : http:// openvi-be.inria.fr

Des applications prometteusesLe logiciel OpenViBE propose desapplications dans deux grandsdomaines : le multimédia et la santé.Ainsi, trois prototypes illustrent l̓ usagedes interfaces cerveau ordinateurpour interagir avec des univers vir-tuels et des jeux vidéo.Ces applications montrent que l̓ onpeut utiliser ces interfaces pour piloterdes objets virtuels (qui pourraient êtreréels), par son activité cérébrale, dansdifférents contextes. Des applicationspossibles à des prothèses pour para-plégiques sont donc envisageables.Dans le domaine de la santé, un pro-totype permettant dʼécrire par la pen-sée a été conçu. Dans un premiertemps, il est destiné aux personnesayant perdu lʼusage de leursmembres et de la parole, mais quibénéficient encore de toute leurconscience. Ces résultats peuventêtres reproduits dans dʼautresdomaines. Il suffira peut-être demainde penser à éteindre la lumière ou latélé pour que cela se fasse !La fiction est en marche, partie du vir-tuel, elle arrive dans notre quotidienpour dépasser la réalité dʼaujourdʼhui.Au cours de ces dernières décennies,les connaissances sur le fonctionne-ment du cerveau ont fait des progrèsconsidérables, nous y reviendronsprochainement au cours dʼune sériedʼarticles.

A.C.

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Liberté 62 n°875 - Le 21 Août 2009- 14 -

Sciences et TechniquesLES PARTENAIRES

D’OPENVIBE

La conduite du projetOpenViBE a été menéegrâce à lʼassociationde plusieurs labora-toires de recherche denotre pays.LʼINRIALʼéquipe Bunraku du centreINRIA de Rennes a assuré lacoordination du projet et dudéveloppement du logicielOpenViBE. Les chercheurs delʼINRIA ont apporté leur experti-se scientifique pour la concep-tion des techniques de traite-ment des signaux cérébraux, etdes techniques dʼinteractionavec les mondes virtuels (réalitévirtuelle, jeu vidéo).

LʼINSERMInserm-u821 «Dynamique Céré-brale et Cognition» à Lyon a par-ticipé aux développements infor-matiques du logiciel OpenViBE,et a étudié différents marqueursélectrophysiologiques de lʼactivi-té cérébrale pouvant êtres facile-ment détectables en temps réelpar lʼordinateur et manipulablespar lʼutilisateur.

LE CEA LISTLʼéquipe du CEA LIST à Saclaya développé des algorithmes detraitement du signal multivoiespour analyser en ligne les élec-tro-encéphalogrammes et enextraire, par exemple, la répon-se cérébrale à des stimulationsvisuelles ou auditives.

LʼAFMAssociation Française contre lesMyopathies A apporté sonconseil et son expertise dans ledomaine de lʼassistance auxpersonnes handicapées, en per-mettant notamment aux cher-cheurs dʼêtre au fait des besoinsdes utilisateurs handicapés.

LE GIPSA LABLes chercheurs du DépartementImages et Signal ayant participéau projet OpenViBE ont apportéleur expertise notamment auniveau du traitement statistiquedu signal et en séparation desources pour les interfaces cer-veau ordinateur et le neurofeed-back1.

FRANCE TELECOM R&DDans le cadre dʼOpenViBE,France Télécom R&D a contri-bué aux avancées du projetdans le domaine du traitementdu signal, et dans lʼoptimisationdes Interfaces Homme-Machinepour faciliter lʼutilisation de ser-vices de télécommunication(téléphonie, télévision numé-rique, Internet, etc.) par des per-sonnes handicapées.

1 Neurofeedback : cette tâcheconsiste à demander à une per-sonne d'autoréguler son activitécérébrale mesurée à l'aide decertaines composantes électro-physiologiques.

BBOONNNNEESS VVIIBBRRAATTIIOONNSSEn cette année du quarantième anniversaire du festival de Woodstock, les plusanciens se souviennent peut-être de cette période «hippy-planante» etpsychédélique. La recherche des «bonnes vibrations», «good vibes», était à lamode. Divers moyens, discutables, étaient utilisés pour se rapprocher desautres par la pensée. La transmission de pensée nʼest pas encore à lʼordre dujour. Mais, communiquer avec un ordinateur grâce aux vibrations qui sontémises par son cerveau si. Cʼest ce que plusieurs équipes de recherchefrançaises ont mis au point au cours des quatre dernières années.

Exemple dʼune applicationOpenViBE permettant une navi-gation par la pensée Le «Muséevirtuel» est une application quipermet à lʼutilisateur de se dépla-cer dans un musée «par la pen-sée» en utilisant trois com-mandes mentales : mouvementsimaginaires des pieds, de la maindroite, ou de la main gauche.Pour exploiter ce petit nombre decommandes, cette applicationinnovante met en œuvre unenouvelle approche, de façon à ceque lʼutilisateur envoie des

«ordres» de haut niveau. Aveccette technique, lʼutilisateur peutsélectionner progressivement sadestination finale par un enchaî-nement de choix binaires gauchedroite. En plus de ces deux com-mandes, il peut annuler n'importelequel de ses choix à l'aide demouvements imaginés des pieds.Une fois qu'un point de naviga-tion a été sélectionné, l'applica-tion se charge d'emmener auto-matiquement l'utilisateur jusqu'àsa destination, et il peut profiterpleinement de la visite.

LLEE MMUUSSÉÉEE VVIIRRTTUUEELL ::

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AAU -U -D E L ÀD E L Àdes vic-t i m e sdont onp e u t

craindre quʼellesseront plus nom-breuses, la décisiondʼenvoyer des ren-forts est le signe dʼunalignement inaccep-table sur la politiquedes Etats-Unis.La réintégration ducommandement mili-taire de lʼOtan par laFrance de Sarkozyva dans le mêmesens.La France ne doit pasendosser la visionmanichéenne de «laguerre des civilisa-tions» qui domine àlʼOtan et ainsi renon-cer à faire prévaloirune politique indé-pendante, pour la pri-mauté du droit inter-national et contre laguerre. Elle risquedʼentraîner toutelʼUnion européenne àne devenir quʼunsimple «pilier euro-péen» de lʼOtan, source de nou-velles dépenses militaires au détri-ment des immenses besoinssociaux. Le scrutin du 20 août estaussi marqué par la fraude ; leprésident sortant Hamid Karzaï,est le meilleur atout des États-Unis, puisqu'il a été mis en placepar les "stratèges" de Washington.

64 % des Français opposésà l'intervention militaire françaisePrès des deux tiers des Français(64 %) sont opposés à lʼinterven-tion militaire française enAfghanistan, tandis quʼun tiers(36 %) lʼapprouve, selon un son-dage Ifop.Les Français sont de moins enmoins convaincus que la présencede troupes occidentales estnécessaire pour lutter contre leterrorisme international. Ils étaient66 % à le penser il y a un an, ilssont 50 % aujourdʼhui.

Attentats, voitures piégées...Nouvelle attaque kamikaze àKaboul contre les forces delʼOTAN. Une voiture piégée aexplosé hier matin au passagedʼun convoi de ravitaillement desforces occidentales sur la routereliant la capitale afghane à

Jalalabad, près dʼune base militai-re britannique. Bilan de la défla-gration : sept morts civils, dontdeux employés de lʼONU et cin-quante-deux blessés. Des soldatsde la force internationale delʼOTAN -ISAF ont été tués et plu-sieurs blessés.Cette attaque a été revendiquéeau téléphone par un porte-paroletaliban, Zabihullah Mujahed.Quelques heures avant, deuxroquettes sʼétaient abattues sur lecentre-ville, lʼune sur le palais pré-sidentiel et lʼautre sur le quartiergénéral de la police afghane, sansfaire de victimes. Par ailleurs, tou-jours dans le courant du mardi18 août, un autre attentat suicide atué trois soldats afghans et deuxcivils dans la province delʼOruzgan où sont déployées lesforces françaises. La veille, lundi,un candidat aux élections provin-ciales a été tué dans la provincede Jawzan, dans le nord du pays,portant à quatre le nombre de can-didats exécutés par les talibans.Et ces attaques ont eu lieu moinsde trois jours après celle visant lesiège du commandement delʼOTAN à Kaboul !Les talibans multiplient lesattaques et renouvellent leursavertissements à la populationafghane. «Lʼémirat islamique infor-me à nouveau tous ses compa-

triotes que personne ne devraitprendre part à ce processus dedupes orchestré par lesAméricains. Il faut au contraire leboycotter», affirment-ils dans uncommuniqué publié hier. «Tous lesmoudjahidin doivent conduireleurs opérations contre lʼennemidʼaprès le programme qui leur aété assigné, pour faire échouer cecomplot des ennemis de lʼIslamcontre le pays» ajoutent-ils. «Siquiconque est blessé par lesmoudjahidin parce quʼil a participéaux élections, il en sera lui-mêmeresponsable car les moudjahidinlʼauront prévenu à plusieursreprises», avertit le communiquéavant de conclure quʼ«à lʼexcep-tion de quelques grandes villes etdes capitales de certaines pro-vinces, il sera impossible de tenirles élections».Une menace se précise contre lacrédibilité du scrutin. De lʼaveumême de la Commission euro-péenne qui a dépêché sur placedes observateurs chargés desuperviser les opérations de vote,les «irrégularités dans la procédu-re dʼenregistrement» des élec-teurs créent «un potentiel de frau-de».Même constat de lʼONG de défen-se des droits de lʼhomme, selonlaquelle «les problèmes dʼenregis-trement dʼélecteurs, le vote dʼune

même personne plusieurs fois(…), le bourrage des urnes ouencore lʼenregistrement fraudu-leux des résultats par du person-nel de la commission électoralesur le terrain pourraient saper lalégitimité des résultats». La sécuri-té des électeurs ne sera pas amé-liorée par la présence de groupesarmés qui pourraient ouvrir la voieà des fraudes ou des intimida-tions.

CMJN

Liberté 62 n°875 - Le 21 Août 2009 - 15 -

Monde

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Imprimé à l’imprimerie de l’Avesnois -L’Observateur, rue Pierre Charpy àAvesnes/Helpe.

AVIS D'APPEL PUBLIC À LA CONCURRENCE

DÉNOMINATION ET ADRESSE DE LA COLLECTIVITÉPASSANT LE MARCHÉ :Monsieur le MaireHôtel de VillePlace Jean-Jaurès62680 MéricourtTél. : 03 21 69 92 92 - Fax : 03 21 40 08 96UNITÉ MONÉTAIRE :Unité monétaire souhaitée par l'organisme qui passe lemarché : euro(s)MODE DE PASSATION :Procédure adaptéeOBJET DU MARCHÉ :AFFAIRE 09S0023Etablissement d'un diagnostic d'éclairage public et duDossier de consultation d'entreprises (D.C.E.)Lot(s) :01 : Lot uniqueTranche(s) :Sans objetVariantes autorisées : NONDÉLAI D'EXÉCUTION ENVISAGÉE :Date de début de réalisation : 01/10/2009Date de fin de réalisation : 01/01/2010Durée du (des) marché(s) : 3 moisMODALITÉS D'OBTENTION DU DOSSIER :Les candidats peuvent télécharger le dossier de consul-tation des entreprises à l'adresse suivante :http://www.mairie-mericourt.frAdresse de retrait :Mairie de MéricourtSecrétariat généralHôtel de VillePlace Jean-Jaurès62680 MéricourtTél. : 03 21 69 92 92 - Fax : 03 21 40 08 96Par voie électronique, postale ou contre récépisséRemise des offres sous référence : 09S0023Date limite : vendredi 11 septembre 2009 à 10h00Justifications et pièces à produire :1ère enveloppeLes renseignements demandés aux 43 à 47 du CDMHabilitation à représenter le personne morale2ème enveloppeActe d'engagementRèglement de consultationDevis descriptif et estimatifCahier des Clauses ParticulièresLes plansDÉLAI D'ENGAGEMENT :60 joursRENSEIGNEMENTS COMPLÉMENTAIRES :Renseignements :Correspondant : Mme Delphine AndrzejczakAdresse :Mairie de MéricourtSecrétariat généralHôtel de VillePlace Jean-Jaurès62680 MéricourtTél. : 03 21 69 92 92Fax : 03 21 40 08 96Courriel : [email protected] : http://www.mairie-mericourt.frDATE D'ENVOI DE L'AVIS D'APPEL PUBLIC À LACONCURRENCE :Lundi 17 août 2009

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AVIS DE CONSTITUTION

Il a été constitué une Société présentant lescaractéristiques suivantes :Dénomination : AIDE PERSONNALISÉE FAMYLIKORPForme : SARLCapital : 3.000 eurosSiège social : 143 rue du 4 Septembre 62800Liévin.Durée : 99 ans.Objet : Aide à la personne, ménage, jardinage, bri-colage.Gérant : Monsieur LIKO Ludovic - demeurant 143rue du 4 septembre 62800 Liévin.Immatriculation au RCS de Arras.

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AVIS DʼAPPEL PUBLIC A LA CONCURRENCE

Identification de lʼorganisme qui passe le mar-chéNom et adresse officiels de lʼorganisme ache-teur : MAIRIE de BILLY-MONTIGNYAdresse : Rue Jean Jaurès62420 BILLY-MONTIGNYTél: 03.21.13.81.13Fax: 03.21.13.81.21Personne représentant le pouvoir adjudicateur :Monsieur le Maire de Billy-MontignyObjet du marché :Organisation dʼun séjour de classe de neige pourles enfants des écoles primaires – Année 20009-2010Mode de passation : Procédure adaptée selonlʼarticle 28 du Code des Marchés Publics.Les candidatures et les offres seront entièrementrédigées en langue française ainsi que les docu-ments de présentation associés.Unité monétaire utilisée : lʼeuroConditions de participationCritères de recevabilité et de sélection des can-didatures : ceux fixés dans le règlement deconsultationCritères dʼattributionOffre économiquement la plus avantageuseappréciée en fonction :- Valeur technique 50 Points- Prix du séjour unitaire par enfant 45 Points- Prix du séjour par élu 5 PointsConditions de délaiDate limite de réception des offres : 7 sep-tembre 2009 à 12:00 heuresDélai de validité des offres : 120 joursConditions de retrait des dossiers de consulta-tion :Mairie de Billy-MontignyService Marchés PublicsRue Jean Jaurès62420 BILLY-MONTIGNYTél : 03.21.13.81.10 Fax : 03.21.13.81.21Conditions de remise des candidatures ou desoffres :Les offres seront adressées par lettre recomman-dée avec accusé de réception ou déposées sousenveloppe contre récépissé en Mairie de Billy-Montigny, Hôtel de Ville, Rue Jean Jaurès, 62420BILLY-MONTIGNY.Renseignements dʼordre technique et/ou admi-nistratif : Tél : 03.21.13.81.10Date dʼenvoi du présent avis : 19/08/2009

AnnonceslégalesAGHANISTAN :

LE SCRUTIN PRÉSIDENTIEL,UN TEST POUR L'OTAN

Le bilan de la présence militaire en Afghanistan décidée par le Conseil deSécurité en 2001 et assumée aujourd'hui par lʼOTAN est dramatique : lepays sʼenfonce dans le bourbier de la guerre, de la corruption, de la misè-re. Le terrorisme sʼest développé. Il manque toujours près de la moitié desaides internationales promises, soit 10 milliards de dollars, tandis quedʼénormes moyens sont dilapidés dans la guerre et la destruction. Lʼusagede la force est un échec. Il est temps de mettre en œuvre une solutionpolitique internationale, qui donne la priorité à lʼaide dʼurgence, à lareconstruction et aux droits du peuple afghan. Un retrait rapide destroupes de lʼOtan sʼimpose.

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Liberté 62 n°875 - Le 21 Août 2009- 16 -

Fête de l’Humanité

TTRÈSRÈS présent sur lascène rock des années1970, Deep Purple s'estimposé par des albumset des concerts mettanten valeur la force tech-

nique de ses musiciens, notammenten matière d'improvisation et de soli.Issus d'influences diverses, incluantaussi bien la musique classique quele rock énergique, les aspectsbaroques du style de Deep Purpleont touché un large public. Pourtant,ses détracteurs lui ont reproché unexcès d'exhibitionnisme et des pres-tations flamboyantes à la limite de lamégalomanie. Selon une modeassez répandue à l'époque, lesmusiciens détruisaient parfois dumatériel sur scène, après d'intermi-nables solos d'orgue ou de guitare :seul Ritchie Blackmore l'a fait, SteveMorse jamais. Ces destructionsn'étaient pas une habitude du grou-pe et furent sporadiques.

Roundabout et les débutsLe groupe s'est initialement formé,en 1967, d'abord sous le nom deRoundabout, avec RitchieBlackmore à la guitare et Jon Lord àl'orgue Hammond. Rapidement, l'ar-rivée du chanteur Rod Evans, dubassiste Nick Simper et du batteurIan Paice conduisent à la premièreformation de Deep Purple, au prin-temps 1968. Une reprise du titreHush de Joe South, en single seraleur premier succès (4 aux USA),extrait de l'album Shades of DeepPurple. Influencé par Vanilla Fudge,Purple est considéré comme ungroupe pop, reprenant des titresconnus dans un style assez lourd.Ils continuent dans "the book ofTalyesin". Le 3éme opus appelé "Deeppurple" contient des prémisses dehard rock, ainsi qu'un mini concerto"April" ou se marient harmonieuse-ment pour une unique fois, rock etmusique classique. Pourtant, Purplereste quasiment inconnu enAngleterre.

Le Mark II: le succèsau rendez-vous

Après trois albums et une tournéeaux États-Unis, Ian Gillan devient lenouveau chanteur et Roger Gloverprend la place de Nick Simper à labasse. Tous les deux provenantd'Episode Six. Cette formationdébutera par une expérience alorsinédite dans le monde de lamusique qui les fera gagner enrenommée, à savoir le Concerto forGroup and Orchestra composé parJon Lord, interprété avec le RoyalPhilharmonic Orchestra. Mais, c'estun échec musical : l'osmose ne seproduisant pas entre les musiciens

classiques et les rockers. Elle pro-duira ensuite les albums essentielsdu groupe, Deep Purple In Rock(sorti en juin 1970), Fireball sorti en1971, et Machine Head (ce derniercomportant leur chanson la plusconnue : Smoke on theWater), ainsique l'album en public Made inJapan, qui reste une référence dugenre. Il se trouve toujours dans latête des divers classements de«meilleur album live». Ce dernierregroupe les meilleures prises d'unesérie de trois concerts que le groupea donnés au Japon en août 1972.L'œuvre quasi intégrale est un cof-fret de trois CD qui s'appelle Live inJapan. En 1972, les "Deep" commeon les appelle dans les cours d'éco-le, tournent pendant 48 semainesdans le monde entier. Leur succèset leur popularité sont au zénith,début 1973.Les tensions s'exacerbent au seindu groupe, principalement entreGillan et Blackmore. Celles-ciconduiront le vocaliste à quitter laformation, bientôt suivi par le bassis-te Glover.Glenn Hughes est alors engagé entant que bassiste / chanteur, maisBlackmore n'est pas satisfait : il veutun «vrai frontman» et, surtout, iltrouve la voix de Hughes trop haute.Tout ceci conduit au recrutementd'un inconnu pour tenir le micro : ilsfont passer des auditions, deux can-didats étaient à départager, l'unayant une voix trop grave pour legroupe, un écossais AngusCameron McKinlay et l'autre DavidCoverdale, qui fondera par la suiteWhitesnake.

S'ensuivent deux albums (Burn etStormbringer) avant que Blackmorene quitte Deep Purple à son tour,dénonçant la direction «funky» prisepar le groupe. Il forme Rainbow avecles musiciens du groupe assurantles première parties de Deep Purple,Elf.Le guitariste américain Tommy Bolinest alors engagé pour remplacerBlackmore. Il amène le groupe à desimprovisations sur rythmiques funky,comme le montrent des vidéospirates des concerts de l'époque.Mais le groupe se sépare après undernier album (Come taste the band)suivi d'une tournée difficile et, finale-ment, du décès de Tommy Bolin.Entre 1976 et 1984, chacun vaque àses occupations : Gillan poursuit sacarrière solo (au sein de son propregroupe le Ian Gillan Band fondé en1975) avant de rejoindre les grandsrivaux Black Sabbath en 1983 pourun album (Born Again) et une tour-née controversés (allant même jus-qu'à faire jouer Smoke on the Waterà Black Sabbath). Glover est un pro-ducteur recherché (notammentaprès le succès du titre Love is Allavec entre autres Ronnie James Dioau chant) et offre égalementquelques disques de son cru. RitchieBlackmore, lui, est au sommet avecson groupe Rainbow au line-upconstamment en changement.David Coverdale a montéWhitesnake, dans lequel passerontJon Lord et Ian Paice. Jon Lord tra-vaillera avec Tony Ashton sur deuxalbums, dont un avec Ian Paice,Malice in Wonderland. Il sortira éga-lement pendant cette période deux

des plus célèbres de ses travauxsolos: Sarabande (1976) et BeforeForget (1982).

1984...C'est donc de manière assez inat-tendue que le groupe se reforme àpartir de 1984, dans sa configurationla plus emblématique (Lord/Gillan/Glover/Blackmore/Paice) pour deuxalbums, Perfect Strangers et TheHouse of Blue Light. Les tensionsn'ont pas disparu pour autant : aprèsdeux albums studio, Ian Gillan quitteà nouveau le groupe début 1989 etse trouve remplacé fin 1989 par JoeLynn Turner, l'ex-membre deRainbow. Gillan rejoindra à nouveaule groupe fin 1992 pour, cette fois, neplus le quitter. C'est RitchieBlackmore qui partira fin 1993 aprèsl'album de la re-formation, The BattleRages On, orienté hard rock/FM,pour faire de la «musique médiéva-le» en compagnie de Candice Night(Blackmore's Night) après une brèvenouvelle expérience avec Rainbow.C'est le guitariste américain SteveMorse qui est chargé de le rempla-cer fin 1994 après un intermède livede 8 mois assuré par Joe Satriani.

Le renouveauEn 1996, le groupe sortPurpendicular, l'album du renouveaumarquée par un retour à unemusique plus progressive et à uneinspiration plus mélodique avec destitres comme Loosen My Strings,Sometimes I Feel Like Screamin,sans renoncer pour autant à des

titres plus percutants commeVavoom - Ted The Mechanic.Outre un nouveau style (il n'est pasde la même génération queBlackmore, il n'est pas Anglais et nedescend donc pas du British BluesBoom), le guitariste Steve Morse,plusieurs fois élu meilleur guitaristepar le magazine Guitar Player, per-met au groupe d'interpréter surscène des morceaux dont RitchieBlackmore ne voulait pas entendreparler, entre autres When A BlindMan Cries ou encore Pictures ofHome, ainsi que plusieurs morceauxde Fireball, qui demeure par ailleursl'album préféré de Ian Gillan.

L'albumAbandonsuivra en 1998

À la surprise générale Jon Lordprend sa retraite en 2002 pour seconsacrer à des projets plus person-nels de musique néo-classique.Désormais composé de Ian Gillan(chant), Steve Morse (guitare),Roger Glover (basse), Ian Paice(batterie), et Don Airey (orgue et cla-viers) le groupe sort coup sur coupen 2003 et en 2005 deux albums :Bananas et Rapture of the Deep.Occasions de nouvelles tournéemondiales à guichets fermés, dontune saison 2006-2007 riche endates françaises.En 2008, les quarante ans du grou-pe voient ses anciens collaborateursà l'assaut des scènes du mondeentier (Jon Lord, Glenn Hughes,Blackmore's Night, Whitesnake) tan-dis que le quintette poursuit unelongue nouvelle tournée européen-ne. 2009 verra encore le groupesillonner les scènes du monde entierdurant une tournée qui passera parla France en septembre (Fête del'Humanité) et décembre 2009(L'Axone Montbéliard).Le groupe a toujours été constituéde cinq musiciens : un chanteur, uneguitare, un clavier, un batteur, et unebasse. Au début de son existence(dès 1968) le groupe était constituéde Ritchie Blackmore, Jon Lord, IanPaice, Rod Evans et Nick Simper.Mais la formation la plus célèbre estla deuxième (Mark II), celle desgrands succès, qui comprendRitchie Blackmore, Jon Lord, IanPaice, Ian Gillan et Roger Glover :que l'on va retrouver en gros tout aulong de son existence jusqu'audépart de Blackmore, d'abord rem-placé par Joe Satriani le temps d'unesaison puis par Steve Morse et ledépart de Jon Lord remplacé parDon Airey. À certains moments, cer-tains instruments ont été tenus pard'autres artistes pour des périodesplus courtes. Ian Paice est actuelle-ment le dernier membre d'origine dugroupe.

DEEP PURPLE, LES "FONDATEURS" DU HARD ROCK

DE LA FÊTE DE "L'HUMA"AUX SCÈNES DU MONDE ENTIERDeep Purple est créé en 1968. Ce quintette a été l'une des figures de proue du mouvementhard rock, à l'instar de Led Zeppelin et de Black Sabbath. En effet, ces trois groupes passentpour être les «pères fondateurs» du hard rock.Le groupe a fréquemment changé de style au cours des années, mais a toujours étéconstitué de musiciens de haut niveau. Certaines incarnations de Deep Purple ont amenédes aspects du jazz, du funk avec Tommy Bolin et du classique (par l'intermédiaire deJon Lord avec son Concerto for Group and Orchestra) dans un contexte rock dû à la fréquenteutilisation de leurs chansons comme modèles de solos sophistiqués.

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