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C M J N 128, BOULEVARD BASLY - 62300 LENS -TÉL. 03.21.74.89.89- FAX 03.21.74.89.88 (e-mail : [email protected]) - 1,30 - N°884 DU VENDREDI 23 AU JEUDI 29 OCTOBRE 2009 2000 personnes manifestent à Lille avec le Parti communiste EMPLOI : L'AVENIR DE L'INDUSTRIE PASSE PAR LES SALARIÉS PAGES 4 et 5 MANIFESTATION EN FAVEUR DE L’AVENIR DE L’HÔPITAL DE BAPAUME PAGES 8 page 1:page 1 22/10/09 8:53 Page 1

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Liberté 62 n°884

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128, BOULEVARD BASLY - 62300 LENS -TÉL. 03.21.74.89.89- FAX 03.21.74.89.88 (e-mail : [email protected]) - 1,30 € - N°884 DU VENDREDI 23 AU JEUDI 29 OCTOBRE 2009

2000 personnesmanifestent à Lilleavec le Parti communiste

EMPLOI : L'AVENIR DE L'INDUSTRIEPASSE PAR LES SALARIÉS

PAGES 4 et 5

MANIFESTATIONEN FAVEURDE L’AVENIRDE L’HÔPITALDE BAPAUME

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Liberté 62 n°884 - Le 23 Octobre 2009- 2 -

Événement

CCEE niveau de mobilisa-tion est à apprécierau regard du silenceinhabituel dʼunegrande partie desmédias, de la pres-

sion managériale agressive exer-cée vis-à-vis des cheminots etlʼaccompagnement zélé de la poli-tique de lʼentreprise par les diri-geants nationaux de lʼUNSA che-minots. De ce point de vue, cetteorganisation a pris des responsa-bilités importantes pour lʼavenir enjouant les télégraphistes duPrésident de la SNCF et en accep-tant sans renâcler les promessesfaites par ce dernier. Chacun saitque les promesses nʼengagentque ceux qui y croient !Dans le prolongement de multiplesactions organisées aux plans localet régional ponctuées par une par-ticipation croissante des chemi-nots, des populations, des élus,

cette journée de grève doit êtreentendue par le gouvernement etla direction de lʼentreprise.

En ce sens, après que le présidentde la SNCF ait annoncé hier dansles médias le chiffre de 30% de

grévistes à la veille du conflit,aujourdʼhui, la direction ne cessede triturer les pourcentages degrévistes, pour autant, ce nʼestpas en cassant le thermomètrequʼelle fera baisser la températu-re !Dans ce contexte, gouvernementet direction SNCF viennent derecevoir un sérieux avertissement.Il y a urgence à ouvrir de véri-tables négociations à tous lesniveaux de lʼentreprise sur lesréorganisations, la situation duFret, lʼemploi, les salaires, les pen-sions et les facilités de circulation.En ce sens, forte de la mobilisa-tion des cheminots, la CGT propo-se ce jour aux autres fédérationssyndicales de cheminots (SUDRail et CFDT) de sʼadresser à ladirection de lʼentreprise pour êtrereçues dans les tout prochainsjours et ceci dans le but dʼobtenirde réelles négociations sur les

revendications et des engage-ments concrets sur les proposi-tions novatrices et alternatives quene cesse de produire la CGTdepuis des mois.La SNCF appartient à la Nation,dans ce cadre, elle doit être gérée,sʼorganiser, se développer à partirdes besoins de la collectivité natio-nale et non être cantonnée dans lebusiness et la politique du fric !

Rassemblement à LensÀ Lens, à Lille, à Somain, àDunkerque, des rassemblementsse sont déroulés en présence denombreuses catégories de chemi-nots, à l'appel notamment de laCGT. À Lens, militants et éluscommunistes leur ont apporté leursoutien ; on y notait la présence deLaurence Zadératzky, section deLens et Cathy Apourceau,conseillère régionale.

LA SNCF APPARTIENT À LA NATIONGRÈVE ET MOBILISATION DES CHEMINOTS, MARDI DERNIER

Mardi, à lʼappel des fédérations syndicales CGT, SUD Rail, CFDT, plus de 30 % de cheminots ont cessé le travail.

1 - Pour ce qui concerne laMobilisation en elle-même :Il faut souligner que celle-ci a puêtre organisée en un temps recordet avec des moyens militants etbénévoles…Deuxièmement, nous avonsappris par lʼaction que des forcestrès diverses ont réussi àconjuguer leurs efforts pourconsulter la population et luidemander de voter sur un sujet quiles concerne réellement…Dans mon département , en parti-culier, mais aussi dans tous lesdépartements avec lesquels jʼaipris contact il ressort une idéeforte et quʼil nous faudra prendreen compte, je cite mes interlocu-teurs, syndicaux, associatifs, éluspolitiques de tout niveau :«Nous avons aimé et nous avonspu travailler ensemble, et ce mal-gré a «priori» nos différences depoint de vue.»… En fait noussommes allés bien au-delà dʼunesimple coordination et cʼest tout unesprit qui sʼest instauré pour arri-ver au succès du 3 octobre. Il fau-dra bien entendu en tirer les ensei-gnements…2 - Cette mobilisation aégalement permis de rompreavec un certain nombre

«dʼidées reçues» ou de«clichés» sur le Pas-de-Calaisnotamment :Un département généralementconsidéré comme territoire derésistance «ouvrière» avec sonmouvement ouvrier organisé dansles Mines, dans le «textile» oudans son industrie manufacturière(automobile, équipementiers etc..)Mais cette action «originale» nonseulement marche mais elle aégalement permis de comprendrela grande richesse et la grandediversité de ce Département. Bienau-delà des agglomérationsindustrielles bien connues - Lens-

Liévin-Hénin-Beaumont… - cette«votation citoyenne» a révélé unemobilisation intense des élus devilles moyennes et rurales : nouscomptons pas moins de 660 com-munes rurales sur 898 communesdans le Pas-de-Calais…3 - Depuis ce scrutin du3 octobre jʼai, pour ma part,entrepris une série de réunionspubliques en invitant les élusdes secteurs ruraux,péri-urbains ou de villesmoyennes : je peux affirmer quela motivation ne faiblit pas.Les élus, les syndicats unis, lesassociations dʼusagers ou

citoyennes restent fortementmobilisés.Je confirme que ces élus tropsouvent méconnus et «oubliés»par les medias attendent desréponses claires de la part de lʼÉ-tat afin de leur permettre de fairevivre leur territoire et leurs conci-toyens. Trop souvent ils ont connula suppression dʼune perceptionensuite dʼune gendarmerie et puisdʼun tribunal ou dʼune subdivisionde lʼéquipement… mais pour euxla «Poste» demeure le dernierbastion public pour faire vivre leurterritoire…Je peux, à titre dʼexemple, vouslivrer une remarque dʼun élu ruralqui sʼest exprimé lors dʼune

réunion de canton. Elle permet, àmon sens, de mieux comprendrece que représente «la Poste» etce bien au-delà de ce que nouspouvons décrire, je cite : «LaPoste a été le principal partenairegrâce à son implantation, delʼopération des «pièces jaunes»quʼavaient organisée MadameBernadette Chirac et DavidDouillet. Tout le monde y a cru,ma commune a participé à cetteopération et personne ne pensaitaux bénéfices, aux profits et aufric… Ça été un grand succès auplan national mais cʼest aussiparce que les petits ruisseaux fontles grandes rivières. Cette opéra-tion a été généreuse et a permisde créer des lieux dʼaccueil pourles parents modestes dont lesenfants étaient hospitalisés ouencore dʼaider les hôpitaux publicsqui accueillaient les enfants...Cʼest ça aussi lʼesprit de «laPoste» comme service public etles technocrates du grand pouvoirne veulent que des résultats finan-ciers. On va tout perdre en solida-rité et on ne sera que là pourpayer».Jean-Claude Danglot concluait«on peut légitimement sʼinterrogersur lʼattitude quʼadoptera le toutnouveau député David Douillet quia tant apprécié les services de la«Poste» pour cette action de soli-darité nationale».

LA POSTE : LA GAUCHE SÉNATORIALE LANCE LA BATAILLECONTRE LE PROJET DE LOI

Les sénateurs communistes Nicole Borvo et Jean-Claude Danglot ont exprimé leurpoint de vue devant la presse.LLAA gauche sénatoriale a lancé mardi la bataille

contre le projet de loi sur La Poste qui entame sonparcours parlementaire en commission des

Affaires économiques du Sénat alors que les syndicatsannoncent une nouvelle campagne de mobilisation.Après le succès de la "votation populaire" du 3 octobrecontre le changement de statut de La Poste, les prési-dents des trois groupes PS, Communiste et parti deGauche (CRC-SPG) et RDSE, Jean-Pierre Bel, NicoleBorvo et Yvon Collin, ont voulu présenter un front uni.Accompagnés de représentants du Comité nationalcontre la privatisation de la Poste (CNPP), ils ontannoncé, lors d'une conférence de presse commune,leur opposition "la plus ferme possible" "à ce premierpas vers la privatisation"."On ne s'interdit rien", "la bataille sera à l'intérieur (duSénat) mais aussi à l'extérieur", a averti le représentantdu CNPP, Nicolas Galepides.

Il a notamment annoncé l'installation à partir du2 novembre, début de l'examen en séance, d'une"veille citoyenne" devant le Sénat et le lancementd'une campagne d'envoi de cartes postales à NicolasSarkozy demandant l'organisation d'un référendumsur La Poste."Nous lançons un défi à tous les sénateurs quel quesoit leur groupe, vous avez vos électeurs, est-ce quevous allez encore une fois leur mentir et voter proba-blement la disparition" de La Poste, a renchéri NicoleBorvo. "Nous allons nous entraider pour essayer d'ar-rêter la discussion de ce texte", a-t-elle ajouté.Une motion référendaire des trois groupes, visant àsoumettre le texte à référendum, sera présentée àl'ouverture du débat. L'opposition va par "un nombreimportant d'amendements et de prises de parole" "toutfaire" pour s'opposer au changement de statut, a expli-qué le principal orateur PS sur le texte, Michel Teston.

Jean-Claude Danglot, chef de file du groupe CRC surle projet, a mis en garde contre les "garde-fous" quela majorité pourrait mettre pour prévenir une privati-sation. "Aucun exemple nous prouve que les bonnesintentions pourront être maintenues dans l'avenir",a-t-il dit, rappelant que GDF a été privatisée alors queNicolas Sarkozy avait promis le contraire.Devant l'ampleur de l'affrontement qui se profile, legouvernement est monté au créneau. Le cabinet deFrançois Fillon a ainsi rendu publique mardi une lettredu Premier ministre à tous les maires leur assurantque la transformation de La Poste en société anony-me à capitaux publics était "le contraire d'une privati-sation".La veille, le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi,avait mobilisé l'encadrement de la Poste pour qu'ildéfende auprès du public le changement de statut.

INTERVENTION DE JEAN-CLAUDE DANGLOT DEVANT LA PRESSE (extraits)

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Liberté 62 n°884 - Le 23 Octobre 2009

LE projet de remise au pas descollectivités territoriales,poches de démocratie et de

résistance, est emblématique desvéritables intentions de la droiteau pouvoir.Sous prétexte de simplifier lesniveaux institutionnels, voire defaire des économies, NicolasSarkozy et le gouvernement sʼap-prêteraient, si nous les laissionsfaire, à une véritable remise encause de notre système républi-cain.

Lʼaffaiblissement des Communeset des Départements au profit desuper- intercommunalités et demétropoles ne peut quʼéloignerencore plus les citoyens descentres de décision et ouvrir denouveaux marchés au capital audétriment du service public renduà la population.Nʼoublions pas que ce projet de loiest inséparable de la réforme fis-cale en cours qui organise lʼas-phyxie des collectivités locales(moins 9 milliards dʼeuros de

recettes de Taxe Professionnellepour les seuls Départements). Lespremières simulations financièresle confirment : comme pour laTaxe Carbone, le gouvernementprogramme en fait un nouveau etconsidérable transfert de lʼimpôtdes entreprises vers celui desménages, petits commerçants etartisans.Les 2 000 manifestants qui ontparcouru samedi le Centre de Lilleà lʼappel du PCF ont relevé le défipour rappeler dʼune part au pou-

voir en place quʼils nʼaccepterontpas que notre Région devienneune Misère Land. Dʼautre part auxautres composantes de la gauchequʼils attendent autre chose quedes discours : des actes au pré-sent, des engagements clairspour lʼavenir ! Comme le disait fortjustement Alain Bocquet, cettemanifestation est un véritableappel dʼair pour éclaircir le paysa-ge médiatico-politique de tous cesvoiles de fumée dressés pourbrouiller lʼessentiel : lʼécart devenu

insupportable entre ceux qui ontlʼargent facile et tous ceux trèsnombreux qui peinent ; la nécessi-té dʼinvestir dans lʼéconomie réel-le, pour lʼemploi, le pouvoirdʼachat, les services publics etnon pour les actionnaires du CAC40 dont les Banques.Cʼest aussi dans la rue, en collantaux préoccupations populaires quese construira un rassemblementpolitique majoritaire en rupture avecles orientations actuelles.

Dominique Watrin

LA FORCE DE LA RUE

LLEE chef de l'État pro-pose de réduire demoitié le nombredʼélus territoriaux. Ilaffirme vouloir enfinir avec «l'empile-

ment des structures» mais agiten fait pour éloigner la pratiquedu pouvoir des populations. Ildit permettre ainsi un fonction-nement «à moindre coût» :c'est une aberration. La partdes élus départementaux etrégionaux dans le budget descollectivités est de seulement0,04% !Le mode de scrutin arrêté parle président est quant à lui unerégression sans précédent. Les20% de proportionnelle ne ser-vent qu'à cacher un mode descrutin «uninominal à un tour»qui vise à permettre à une UMPde plus en plus minoritaire degarder le pouvoir.

Il annonce la «suppression dela clause de compétencegénérale». Cette suppressionsigne l'arrêt de mort de poli-tiques publiques locales dequalité.Nicolas Sarkozy lie par ailleurssa réforme à la «suppressionde la taxe professionnelle»,témoin éclairant de son sou-tien aux intérêts privés, preuvede sa volonté de retirer toutmoyen d'action aux collectivi-tés.Les communistes ne propo-sent pas le statu quo. Ils pro-posent une réforme dont ladémocratie serait le cœur.Ils proposent une réforme quiinstitue le partage des déci-sions entre citoyens et élus,qui valorise le rôle et le travaildes élus, qui donne lesmoyens financiers auxCollectivités territoriales, pour

pouvoir conduire leurs poli-tiques, qui favorise le dévelop-pement des services publics etun nouveau mode de dévelop-pement, qui ouvre les collecti-vités sur des coopérationsentre elles et avec le reste dumonde, qui donne à l'État unrôle de régulation et de répar-tition pour faire reculer lesinégalités.La démocratie au coeur decette réforme, c'est défendreet améliorer la démocratiereprésentative et instituer unedémocratie participative c'est-à-dire la participation descitoyens aux décisions pen-dant la durée des mandats.Le président dit vouloir «desacteurs et des projets, pas desinstitutions et des procédures»mais c'est tout le contraire qu'ilmet en place dans un projetcentralisateur et autoritaire.

UU NN récent article publiédans la presse régio-nale commençait parces mots : «Est-on àla veille d'un big-banginstitutionnel ?» et de

poursuivre par une interrogation tein-tée d'inquiétudes quant aux consé-quences sur la vie de tous les jourspour nos concitoyens.La réforme des collectivités territo-riales est en effet un détricotagecomplet du maillage territorial denotre République, une forme decharcutage si vaste et si antidémo-cratique quʼelle provoque déjà desrésistances, des oppositions parminombre d'élus locaux au-delà des cli-vages politiques partisans.Le gouvernement et le chef de l'État,s'appuyant sur les propositions de lacommission Balladur, veulent allervite en besogne : un conseil desministres fin octobre, un examen auSénat en décembre et une adoptiondéfinitive par le parlement en juillet2010.Cette volonté d'aller très vite est à lahauteur de la gravité du coup qu'ilveut porter, à savoir :� Une reprise en main et une mise

au pas de toutes les collectivités.� Un désir de briser les poches dedémocratie et de résistance à la poli-tique libérale quʼil met en œuvre.� Une ambition, celle de casser lesservices publics locaux.De manière plus fondamentale, ils'agit d'ouvrir en grand, toutes lesportes de la marchandisation dumonde.C'est une véritable profession de foilibérale contre la démocratie localequʼon tente de nous imposer.Refonte des régions, limitation oudisparition des compétences dépar-tementales, création autoritaire demégalopoles omnipotentes. Ce pro-jet vise aussi à éloigner, un peu plus,les citoyens des lieux de pouvoir. Laminiaturisation, pour ne pas dire ladisparition possible des échelons ter-ritoriaux locaux, à commencer parles communes, premier foyer démo-cratique du territoire, est une vieilleidée d'inspiration libérale.

Efficacité économique ?Depuis le traité de Maastricht, lavivacité de cette démocratie localese trouve régulièrement opposée à

la fameuse «efficacité économique».Le thème des «grandes régions»n'est pas neuf. Depuis son origine, ilfigure sur le fronton de la construc-tion européenne de type libéral pro-née par ceux-là même qui nousassurent que «seules de grandesrégions» en concurrence (non faus-sée) entre elles, sortiront vivantes duchamp de bataille économique.Dans le cadre d'une philosophie libé-rale, en échec au vue de la criseactuelle, gouvernement et patronatentendent donner tous les pouvoirset toutes les ressources à quelques«champions urbains» plongé dans lajungle mondiale.Dans le cadre d'une bataille desidées permanente et diversifiée, ilstentent de faire valider leur objectifpar le maximum de citoyens au nomde la sacro-sainte compétitivité pré-sentée comme le summum de lamodernité.Cette réforme des collectivités terri-toriales s'inspire d'une logique d'en-treprise à l'échelle d'un pays : «l'en-treprise France».Après la mise en oeuvre de poli-tiques de transfert de charges, l'auto-nomie de gestion des universités, la

réduction à marche forcée des ser-vices publics, La Poste, les tribunauxd'instance ou de prud'hommes, lesrestructurations de services hospita-liers autour de grands établisse-ments régionaux. Une nouvelle cartede France, marquée par la compéti-tion entre les territoires et des inéga-lités criantes entre ces derniers esten train de voir le jour.Les conséquences - pour les popula-tions et leurs élus locaux - de la réfor-me de la taxe professionnelle sont àce point importantes que la pressese fait, chaque jour l'écho de tel outel maire, inquiet pour ne pas direrésolument opposé à sa mise enœuvre.Réforme des collectivités territorialeset réforme de la taxe professionnellesont une même et seule politique àlaquelle nombre de nos concitoyenssʼopposent avec raison. L'actualitérécente nous le confirme avec plusde deux millions de citoyens quivotent contre l'ouverture du capitalde La Poste.Alors que le fonctionnement de nosinstitutions républicaines souffre deplus en plus d'ultra présidentialisme,ce sont les collectivités locales qui

sont particulièrement visées alorsqu'elles impulsent les principalessolidarités citoyennes. La critique de«lʼempilement institutionnel» n'estdonc qu'un prétexte, un «habillageutile» pour cacher l'essentiel.Une certaine conception de laRépublique Française est en jeu.Justice sociale et plus grande solida-rité, voilà ce qu'exigent les habitantsde notre région du Nord-Pas-de-Calais.Voilà la raison pour laquelle nouspouvons nous rassembler contrecette réforme. C'est affaire de démo-cratie, de responsabilité et d'efficaci-té.Le groupe des élus communistes etrépublicains du Conseil régionalforme le vœu que la région Nord-Pas-de-Calais s'oppose publique-ment à ce projet de réforme tel qu'ilest, aujourd'hui, demandé au gou-vernement et à son représentant, lepréfet de région : l'organisation d'ungrand débat citoyen dans toutes noscommunes et collectivités territo-riales, débat portant sur la nature descollectivités territoriales dont ontbesoin les habitants du Nord-Pas-de-Calais.

"BIG-BANG INSTITUTIONNEL"Une motion des conseillers régionaux communistes

du Nord/Pas-de-CalaisLes élus communistes et républicains du Conseil régional ont déposé et fait approuver une motionayant trait à la réforme des collectivités territoriales voulue par Sarkozy et son gouvernement.

RÉFORME TERRITORIALE

LA FRANCE DES DÉCRETS ET DES PRÉFETSLe président de la République vient de s'exprimer sur la réforme territoriale. C'est unerégression démocratique sans précédent qui est annoncée. C'est la France des décrets etdes préfets que veut le président.

Édito

Pour Sarkozy, le Conseil régional va fusionner avec celui du Conseil général.Notre photo, le siège de la Région Nord-Pas-de-Calais.

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Social

AALORSLORS que lesgrands médias et legouvernement glo-saient sur le manquede réaction des sala-riés depuis la rentrée

de septembre, alors que les pessi-mistes de service répétaient à laronde que l'on ne veut plus sebattre, que ce n'est plus commeavant, les communistes duNord/Pas-de-Calais ont démontréà leur manière et à leur niveau quetout n'était pas désespérance. Endécidant, il y a quelquessemaines, d'organiser cette mani-festation du 17 octobre, les res-ponsables des fédérations duNord et du Pas-de-Calais du PCFprenaient en compte les signesd'un profond malaise, d'un profondressentiment contre l'injusticesociale, d'une grande inquiétudeface à la recrudescence du chô-mage.Autant la situation catastrophiquede l'emploi peut apparaître commeun obstacle à un vaste mouve-ment de grèves, dans l'immédiat,autant elle n'empêche pas les tra-vailleurs de prendre consciencequ'il y a bien des responsables à lacrise actuelle et de ses consé-quences sociales catastrophiques.D'où certainement cette fortemobilisation de samedi dernier àLille qui ont vu élus et militantscommunistes défiler avec dessalariés d'entreprises de la région,de jeunes précaires, des étu-diants, des enseignants, des sala-riés de la fonction publique...Une mobilisation qui n'a paséchappé aux médias régionaux etnotamment à la Voix du Nord et àFR3 qui ont souligné la capacitédes communistes à rassemblersur un dossier aussi sensible que

l'emploi industriel. Une preuve quele PCF pourrait rapidement pro-gresser, dans la période à venir,au sein de cette couche de jeuneset de travailleurs que la crise pous-se à remettre en cause l'ensembledu système capitaliste. Encorefaut-il que la direction du PCF ait lavolonté de prendre ses distancesavec cette partie de la gauche quifreine le mouvement et s'attache àtirer toutes les conclusions de lacatastrophe économique et socia-le actuelle.La casse de l'emploi industrielLa liste est longue et quotidiennedes entreprises et des salariés vic-times de licenciements collectifs,de plans de restructuration, de fer-metures de sites, de délocalisa-tions. Très souvent il s'agit d'entre-prises parfaitement viables dontles possesseurs du capital veulentaccroître la rentabilité et sauvegar-der voire augmenter les divi-dendes.Dans notre région, l'inquiétude surles questions de l'emploi est plusélevée que jamais.Le chômage est au plus haut, laprécarité a fait un bond spectacu-laire au cours des dernièresannées, le travail à temps partielnon voulu touche de plus en plusde personnes.L'emploi est bien l'une des ques-tions les plus décisives pourlaquelle les habitants duNord/Pas-de-Calais souhaitentvoir se construire des solutionsafin de transformer la vie dans lesens de la sécurité du lendemain,de la possibilité de faire des pro-jets, de la maîtrise de leur avenir etcelui de leurs enfants.Pour la société, se diriger effecti-

vement vers l'éradication du chô-mage, c'est le moyen d'assurerune dynamique économique fon-dée sur la consommation populai-re et la réponse aux besoins, àcondition, bien sûr, que tout soitmis en oeuvre pour que l'offre cor-respondante soit largement assu-rée par notre outil de production.C'est aussi le moyen essentiel definancer les régimes sociaux, lasanté, les retraites, l'éducation, leséquipements collectifs.C'est à partir de cet ensemble deconsidérations que les parlemen-taires communistes avaient dépo-sé plusieurs propositions de loi àl'Assemblée nationale et au Sénatavant les vacances d'été.Propositions rejetées avec méprispar la droite.

Cynisme patronalet gouvernemental

«Je crois aux usines, c'est montruc», avait osé dire NicolasSarkozy en février 2008. Son trucen plume, sans doute, qu'il agitepour masquer le vide de sa poli-tique industrielle qui a détruit143.800 emplois dans ce secteuren un an.Le ministre de l'industrie, pour nepas être en reste, se prétendquant à lui «ministre desouvriers». Ce dernier commeSarkozy ne fait aucune illusiondans le camp des travailleurs.La peur du chômage, le sentimentque la fermeture du site estd'abord motivée par des considé-rations boursières ou encore celuid'injustice devant l'écart des rému-nérations entre salariés et action-naires forment le trio de tête descauses de la colère des salariés.Surtout qu'une majorité d'entre

eux a accepté la mobilité, lesheures supplémentaires payéeschichement, les départs jamaisremplacés, la précarité, travaillerplus pour gagner moins...Quel sera le visage de la Franced'ici quelques années après tantde fermetures, de restructurationset de délocalisations ? Un grosdossier pour la gauche : résisterou céder, brader ou reconstruire.En attendant, la manifestation desamedi à Lille était tout sauf unmur de lamentations.Face à un constat douloureux, lavolonté de résister, de se battre,de ne pas laisser faire, de réagircollectivement, de construire dessolidarités était bien réelle.L'intervention d'Alain Bocquetdevant la chambre de commerceeut le souci de dégager clairementles responsabilités, de s'attaqueraux sources du mal : la logiquecomptable qui met les hommes au

service de la finance, les politiquesqui n'offrent pas d'autres choix queceux du grand patronat...Pour le député communiste duNord, il s'agit de porter la résistan-ce et la lutte au plus haut niveauafin que la région ne devienne pasun «Misère Land».Hervé Poly, secrétaire de la fédé-ration du Pas-de-Calais du PCF,s'est félicité de la mobilisation descommunistes dans la prolongationde la réussite populaire contre laprivatisation de la Poste.À la fin de la manifestation, lesgrilles de la chambre de commer-ce gardèrent encore pendant uncertain temps les griefs et lesrevendications portées sur lespancartes des manifestants.Nul doute que tout fut mis en placepour que ces traces de la colèrene fassent décor trop longtemps.

J.M.H.

EMPLOI

L'AVENIR DE L'INDUSTRIE PASSEPAR LES SALARIÉS

Quelque 2000 personnes ont manifesté samedi à Lille à l'appel du PCF pour la défense del'emploi industriel dans le Nord/Pas-de-Calais.

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Social

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LL AA réalité dans leNord/Pas-de-Calaisest telle que le social yoccupe une place pré-pondérante avec untaux de chômage

supérieur à la moyenne nationale ;les salariés de tous les secteurssont en attente d'autres types deréponses face aux problèmes quiles assaillent. La région est à ladernière place des 22 régionsfrançaises en terme dʼemplois,cela ne sʼétait jamais vu.Aussi, samedi 17 octobre dernier,2000 personnes manifestaientavec les fédérations du Nord et duPas-de-Calais du Parti communis-te pour lʼemploi, le pouvoir d'achat,les services publics. Elles repré-sentaient les horizons divers duNord/Pas-de-Calais, de Fourmiesà Calais et dʼArras à Tourcoing.De petits groupes du départ à lafoule à lʼarrivée, (de la Place de laRépublique à la Bourse de com-merce, en passant par la gareSNCF et les artères du centreville), les communistes du Nord etdu Pas-de-Calais ont réussi leurpari pour que vive cette régionalors que l'actualité est marquéepar des chiffres de suppressionsde postes de travail en haussevertigineuse.Depuis un an, 23 762 emplois ontété supprimés dans notre région et972 emplois sont directementmenacés dans le cadre de redres-sements judiciaires dʼentreprises.2 000 postes ont été supprimésdans la Fonction Publique dontune majorité dans lʼEducationNationale. Des dizaines d'étu-diants (notre photo) regroupés

derrière la banderole de l'UEC fai-saient part de leurs craintes pourleur formation et leurs études.Les inquiétudes des élus et parle-mentaires communistes rejoignentcelles des salariés (privé etpublic) ; les mécontentementsapparaissent de plus en plus augrand jour. "Cette crise, rétor-quent-ils, nous la combattons avecnotre mission dʼélus du peuple.Lʼemploi, la formation, les salaires,la reconnaissance des qualifica-tions, les conditions de travail, lesservices publics restent les préoc-cupations convergentes des sala-riés. Nous sommes à leurs côtés.Comment relancer la consomma-tion sans réelle augmentation dupouvoir d'achat ?On connaît l'origine de la crise,elle est dans la matrice desrichesses produites par le travail ;richesses qui sont allées prioritai-rement à la spéculation au lieud'aller aux salaires, à la recherche,à l'éducation, à la productiondurable. Il n'y a pas de véritablesmesures, ni sur le Smic, ni sur lessalaires, ni sur le maintien del'emploi dans la fonction publique.

Pour lʼavenirLe politique, le social, lʼécono-mique, sont tellement imbriquésque la place que donnent les mili-tants communistes à la défense dela région est fondamentale. Cʼest lesens de lʼintervention des élus etresponsables départementaux pré-sents dans le défilé, parmi lesquels,Alain Bocquet, Hervé Poly,Bertrand Péricaud, Éric Corbeaux,Alain Bruneel, Jacky Hénin, Jean-Claude Danglot, MichelleDemessine, Dominique Watrin, de

nombreux maires, conseillersgénéraux, conseillers régionaux.Au-delà de lʼemploi, cʼest tout lʼave-nir qui est posé et cet enjeu ne peutlaisser personne indifférent. Lesdélégations de salariés dʼusines,de services, des secteurs privés etpublics en sont la preuve :Sodemeca-Michelin, Faurecia,ArcelorMittal, France Télécom, LaPoste, Hôpital public, enseignants,etc.Précarisation, exclusion, le contratnouvelle embauche, la contre-offensive des salariés s'appuie surdes revendications fondamentalesqui recouvrent l'ensemble des pré-occupations d'aujourd'hui, emploi,pouvoir d'achat, droits sociaux,retraites, salaires, conditions de tra-vail, code du travail, sécurité socia-le, garantie des services publics. Lamobilisation des communistes dece samedi 17 octobre est à situerdans la configuration dʼun débatgénéral qui concerne des pansentiers de la vie de tous les jours.La droite fignole depuis dessemaines le discours de propagan-de destiné à enrober un “paquetcadeau” quʼelle sait empoisonné, laréforme territoriale avec des consé-quences évidentes sur la relationdirecte entre le citoyen et lʼélu.“Dans le Nord/Pas-de-Calais, rétor-quent les syndicalistes, noussommes les premiers en termes deprofits engrangés et les derniers ence qui concerne le service public.Alors, avec les privatisations, lasituation ira toujours dans un senscontraire aux usagers. Le dumpingsocial est une manière de fairepour la direction de FranceTélécom, La Poste, EDF, GDF-SUEZ, cʼest une situation dange-reuse.”

Combat légitimeMarquer un coup dʼarrêt à lʼentre-prise de liquidation des emploisest une ambition tout à fait légitimedéfendue par les communistes dusecteur de lʼAutomobile, de lʼéner-gie, de lʼÉducation nationale, de lasanté, de lʼImprimerie nationale,des services publics. Une desréponses se trouve dans laconvergence des luttes et labataille politique menée, notam-ment, par les militants et élus dansla région. La manifestation desamedi 17 octobre (et sa réussite)montre bien cette convergence etune démarche originale mêlantpopulation, élus, syndicalistes,collectifs et associations.Le gouvernement actuel veutcéder les biens de la Nation auxappétits financiers et tout mar-chandiser. Ils nʼont aucun scrupu-le et montrent leur vrai visage avecleurs salaires (qui ne sont quʼunepartie de leurs revenus) en haussevertigineuse. Devant lʼobstinationde la droite et du Medef, il sʼagit decréer un rapport de forces décisif.Lʼavenir de notre société endépend.Alain Desmons, salarié à FranceTélécom (Villeneuve dʼAscq) saitde quoi il parle lorsquʼil fustige lapassivité de sa direction devant lasouffrance au travail avec tout ceque cela entraîne. La montée de lacolère dans cette entreprise, livréeau privé depuis Jospin, est aussiun fait significatif dans le mouve-ment social actuel.La région est aujourdʼhui ladeuxième région automobile deFrance, dira Raymond, un militantsyndicaliste de Renault mais celane sʼest pas fait par hasard. Rien

ne se fait au hasard. La lutte descommunistes est à situer dans lecadre de la reconversion du bas-sin minier. Aujourdʼhui, sous cou-vert dʼun plan de modernisations,les directions programment laréduction dʼeffectifs et la mise enplace de longues périodes de chô-mage partiel. Mais lʼon sait bienque toute chronologie a des effetspervers sur lʼemploi. Des argu-ments de “rationalisation” et sur-tout la volonté dʼaccroître les pro-fits expliquent les licenciements etles fermetures dʼentreprises.Un syndicaliste de la Chimie-CGTdit combien son secteur dʼactivitésconnaît des disparités socialesdʼun secteur à un autre et lʼemploiest là aussi, la pierre dʼachoppe-ment.À lʼÉcole, les contraintes budgé-taires imposées ne peuvent queconduire au démantèlement sani-taire. Lʼemploi, la formation, lessalaires, la reconnaissance desqualifications, les conditions detravail, le service public, sont lespréoccupations de tous.Alain Bocquet, au nom des com-munistes de la région, a avancéplusieurs pistes de réflexion, “laquestion fondamentale qui estdans toutes les têtes est celle dela prise en compte des revendica-tions économiques, sociales,humaines et un combat pour despolitiques au service des popula-tions. Notre région ne doit pasdevenir Misèreland”. Ces propostenus, symboliquement, devant laBourse de commerce de Lilleexpriment lʼattitude de lutte de cesmêmes populations.

Pierre Pirierros

CONVERGENCES ET DÉMARCHE DES LUTTES DANS LE NORD/PAS-DE-CALAIS

2000 PERSONNES MANIFESTENTÀ LILLE AVEC LE PARTI COMMUNISTE

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““DD ANSANS cemonde, oùl'on veuttout, toutde suite,service et

accueil compris en trois minuteschronos, nous avons des revendi-cations à défendre quant à notreavenir et la perception de notrerôle tant du point de vue de ladirection que de la clientèle. Lespassages en caisse dépendent deplusieurs choses mais le stressimposé par la direction ne se cal-cule pas dans lʼhoraire de travail”,Thérèse D. “hôtesse de caisse” ausupermarché Auchan à Noyelles-Godault s'insurge contre lessalaires et la dégradation desconditions de travail alors que cettegrande enseigne fait des béné-fices. La crise n'est pas pour tout lemonde.

FlexibilitéLes 35 heures, la flexibilité, lesamplitudes des longues journéesde travail ont modifié le travail“habituel” des caissières. “Or, notrejournée est bousculée dʼunesemaine à une autre, pour unsalaire qui dépasse à peine les1.050 euros, avec deux enfants enbas âge, vous faites vite le comp-te ; les relations lors des passagesen caisse dépendent de tasdʼaléas, lʼhumeur des clients nousla subissons à divers moments,cʼest plus facile le matin quʼen finde journée. Par contre, le samediest un jour très difficile, car cʼest laplus grosse journée de la semaineet des familles entières font leurscourses dans un brouhaha décou-su et un mélange de mauvaisemusique et dʼodeurs diverses.Notre direction veut du chiffre.”Distribuer un tract à lʼextérieur dumagasin, par la CGT et FO estpossible mais ce nʼest pas le“moyen” le plus adapté pour fairecomprendre à tout le monde lʼam-pleur des difficultés et des “servi-tudes” des employés de la grandedistribution. Dans quelque temps,le code du travail a changé biendes aspects, ainsi le “licenciementéconomique” se retrouve dans lapartie consacrée aux relations indi-viduelles de travail, au risque defiger une jurisprudence contestée.Aujourd'hui, le souci de la ministrede l'Économie est de "dresser lesconditions" pour limiter les clausesdes licenciements économiques.Nous sommes loin de la garantie etde la progression du pouvoird'achat, pour le moins.“On tend à valoriser le licenciementindividuel, au détriment des dispo-sitions sur lʼappréciation par le jugedu motif économique du licencie-

ment ou sur le plan de sauvegardede lʼemploi. Cʼest une évolutionconforme au discours patronal quimilite pour écarter le juge desaffaires de lʼentreprise. Et dans lagrande distribution, le règlementintérieur, la convention collective,sont-ils compatibles avec le codedu travail ? La réponse est aussidans les mobilisations, mobilisa-tions qui sont un signe conséquentdʼun ras-le-bol généralisé”. Autresujet de grande préoccupation parles syndicalistes cégétistes, la dis-crimination entre hommes etfemmes.Quant aux formations, une notiontrès importante dans la grande dis-tribution, les commentaires cri-tiques sur les contenus de ces for-mations ne manquent pas. “C'estune évidence, il sʼagit de stagesbidons, dit Marc un salariéd'Auchan (après six ans d'ancien-neté) ; pourtant je crois que cesfameux stages entrent dans lecadre d'un plan de formation et quetoute formation doit se solder pourle salarié par une remise d'attesta-tion de fin de stage. Si on relève lenombre de stages imposés parAuchan à ses salariés, on peutconclure que les employés dugroupe sont qualifiés".La lutte dans la grande distributiona fait évoluer les propositions sala-riales, celles-ci, sont encore bienen dessous des attentes et nerépondent pas aux besoins.Lʼexaspération de ne plus pouvoirvivre dignement de son travailavec un salaire décent atteint sonparoxysme.

Noyelles-GodaultLa zone commerciale de Noyelles-Godault, lʼune des plus impor-tantes au nord de Paris, est un lieuincontournable du passage desmilitants cégétistes.

Et les syndicalistes de souligner :“comment rendre la CGT plusforte ? Le secteur du commercecouvre 70 branches profession-nelles et 110 conventions collec-tives. Le patronat de ce secteurcherche à liquider les garantiescollectives, à l'exemple de la

dénonciation de la convention col-lective des grands magasins. A cesrevendications s'ajoutent cellesd'un emploi stable, à temps plein,et d'un salaire convenable en rap-port avec la qualification des tra-vailleurs. Comment pointer, parexemple, la responsabilité des

donneurs d'ordres qui ont recoursà la sous-traitance, comme dans laprévention sécurité? Symbole decette solidarité syndicale et inter-professionnelle, les motions desoutien aux personnels des maga-sins.” Auchan est un groupe mon-dial avec, notamment, 120 maga-sins en France, cinq directionsopérationnelles, une Banque, (labanque Accord), un secteur immo-bilier important avec Immochan.Un salarié syndiqué “isolé” doitpouvoir recevoir et diffuser lesinformations syndicales sur leslieux de travail ; cʼest une conquê-te de mai 68. Cela concerne, aussi,tous les personnels de la Grandedistribution et du commerce.Quant aux consommateurs, à encroire les agriculteurs qui dénon-cent cette mainmise de la grandedistribution sur leur activité, ils sontunanimes à déclarer que si les prixdʼachat de leurs produits par lesgrandes enseignes sont toujourstirés vers le bas, le consommateurne profite pas de cette baisse etcontinue à payer ses produits auprix fort.

Pierre Pirierros

DDESES employés réclament le paiement de salaires non ver-sés entre 2000 et 2007. L'entreprise dit se conformer auxtextes. Les salariés reprochent à l'enseigne de ne pas

avoir respecté la réglementation sur les salaires entre 2000 et2007. “L'entreprise a omis de payer la totalité de son obligationen digérant le temps de pause dans le temps de travail effec-tif”, soulignent les syndicalistes en dénonçant “une tambouillemachiavélique”, qui aboutit à “une grille des salaires minorée de5 %”.“On est plus ou moins rassurés sur l'issue”, indique GéraldVilleroy, au nom de la CGT, qui fait allusion à des condamna-tions prononcées à l'encontre d'autres enseignes,dont Carrefour. “Auchan se dit toujours dans la légalité. Il n'y aqu'un juge qui pourrait prouver le contraire”.Depuis 2005, la CFDT et la CGT ont engagé des actions en jus-tice auprès du tribunal de grande instance de Lille. Elles n'ontpas abouti à cette heure.

Les salariés demandent le remboursement des sommesqu'ils estiment dues, jusqu'à environ 4 000 euros pour lessalaires les plus modestes..“Carrefour, Leclerc, Champion, tous ont été condamnéspour les mêmes raisons. Seul Casino a réussi à passerentre les mailles du filet”.La condamnation la plus symbolique a été celle, en octobre2008, des Carrefour de Givors et Ecully à verser3 000 euros d'amende, sanction maximale prévue par la loi,à chacun des 429 salariés payés en dessous du salaireminimum entre 2004 et 2006. Soit une somme record de1,3 million d'euros.Carrefour a voulu aller plus loin et a fait appel. Il a de nou-veau perdu et est allé en cassation. Mais sur la dernièrecassation à Perpignan, cet été, Carrefour a finalement choi-si de se désister, car il savait qu'il allait se faire condamnerencore plus lourdement.

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Liberté 62 n°884 - Le 23 Octobre 2009- 6 -

Social"NOS CONDITIONS ET NOTRE TEMPS DE TRAVAIL

SE DÉGRADENT DE JOUR EN JOUR"(Thérèse, Auchan-Noyelles-Godault)

La mobilisation dans la grande distribution n'est plus tabouLes grandes surfaces en France risquent de perdre près de 40.000 emplois d'ici 2015, soit6,3% de leurs effectifs, ou au contraire d'en gagner 36.000, voire 86.000, selon une étudecommandée par le patronat du secteur. Les effectifs passeraient de 636.000 actuellement à596.000 en 2015."Des transferts importants de parts de marchés" se feraient "vers le hard-discount". Les"maxidiscount" verraient leurs effectifs progresser de 18.000 emplois, tandis que les grandessurfaces alimentaires traditionnelles (hypermarchés et supermarchés) en perdraient 50.000et le commerce de gros 7.000.

1400 SALARIÉS D'AUCHAN AUX PRUD'HOMMESPOUR LES SALAIRES

1400 salariés d'Auchan, soutenus par la CGT et la CFDT, sont aux prud'hommes pour non respectdes réglementations sur les salaires.

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Social

DDESES milliers de retrai-tés sont descendusdans la rue, vendredidernier, à l'appel dessyndicats CGT -CFDT - CGC, UNSA

et FGR, pour réclamer le maintiende leur pouvoir d'achat.À Lens, les retraités ont défilé endemandant l'augmentation immé-diate des retraites et le droit à lasanté pour tous.La colère était bien présente dansles propos des uns et des autresfustigeant une société qui plongeles jeunes dans la galère et lesvieux dans la misère."Retraités, maltraités, mal payés",tel fut le fil conducteur du discoursde Danièle Carin au nom desorganisations syndicales sur laplace de la mairie avant le départde la manifestation jusqu'en sous-

préfecture. La responsable syndi-cale insista notamment sur ladéfense et l'amélioration de laretraite par répartition, le choixd'une société solidaire, la bataillepour l'emploi, la réduction des exo-nérations patronales et l'élargisse-ment de l'assiette des revenussoumis à cotisations (intéresse-ment, participation épargne sala-riale et stocks-options).En outre, il s'agit également deréformer la cotisation patronale dedeux manières :- la première viserait à inclure lesrevenus financiers des entreprisesdans l'assiette des cotisations afinde faire payer les entreprises quipréfèrent développer leurs place-ments en France ou à l'étrangerplutôt que d'investir en Francedans l'emploi et le développementdes capacités de production ;

- la deuxième est de faire uneréforme des cotisations qui per-mettent de peser sur les politiquesd'emploi et de développement desentreprises. Pour cela la cotisationpatronale serait modulée en fonc-tion des choix positifs ou négatifsdes entreprises vis-à-vis de l'em-ploi et du financement de la pro-tection sociale. Ces mesures pour-raient, en élargissant l'assiette descotisations et en stimulant la dyna-mique d'emploi, rapporter desdizaines de milliards d'euros.

La situation des retraitéss'est dégradée :

Le cahier de revendications desretraités n'est pas nouveau, mais ils'alourdit.La perte du pouvoir d'achat estimportante et elle s'accélère. Elleest due aux hausses des prixenregistrées en 2008 et à la modi-cité de la revalorisation desretraites et pensions. Le montantde beaucoup de retraites est notoi-rement insuffisant et souvent endessous du SMIC.Plus de pouvoir d'achat pour lesretraités pourrait contribuer à larelance économique, d'autant quecette catégorie est de plus en plusimportante. Lui donner desmoyens de vivre décemment, c'estaussi contribuer à sortir le départe-ment de son marasme écono-mique.Une autre grande inquiétude faitjour chez les retraités. Elle concer-ne la protection sociale. Toutes lesmesures prises consistent à

demander de nouveaux sacrificesaux assurés sociaux, sans appor-ter la moindre solution aux besoinsde ressources nouvelles. Et c'estainsi que l'on assiste au non rem-boursement de certains médica-ments, à l'augmentation du forfaithospitalier…

Les retraités mineurs qui étaientégalement dans la manifestationsont eux aussi confrontés à laremise en cause des avantagesacquis par les luttes et qui avaientfait l'ossature exemplaire de lasécurité sociale minière.

Travailler plus longtemps ?Le dossier des retraites va revenird'ici peu dans la discussion entregouvernement et partenairessociaux. L'objectif gouvernemental

étant d'allonger la durée des coti-sations nécessaire pour une retrai-te à taux plein. C'est un moyentrès sûr de fabriquer des pauvres.Les travaux du COR (Conseild'Orientation des Retraites) mon-trent, en effet, que les réformes de2003 (allongement de la durée de

cotisations, décote et surcote)n'auront qu'un impact très limitésur l'âge réel de départ à la retrai-te. Par désir d'un repos bien méri-té, faute de trouver un emploi oupar crainte que les règles du jeu sedurcissent encore, les salariés duprivé comme du public n'ont pasl'intention de vieillir au travail. Ceserait plutôt une bonne nouvelle siles plus modestes ne le payaientau prix fort en ne touchant que despensions de misère.

Jean-Michel Humez

� Une augmentation de 200 euros pour tous pour lerattrapage de perte du pouvoir d'achat.

� La fixation du minimum de retraite au niveau du SMIG.� Le relèvement de la pension de réversion à 75 % de la

retraite initiale.� Le retour à l'indexation de l'évolution des pensions sur

les salaires.� La revalorisation des retraites avec effet rétroactif au

1er janvier 2009.

LL ESES réformes de 1993 et de 2003 ont provoqué unedouble dégradation des retraites. D'une part, sansparler de l'allongement de la durée de cotisation, les

droits sont moins élevés puisqu'ils sont calculés sur les25 dernières années de rémunération, contre les10 meilleures années de salaire auparavant. D'autre part, larevalorisation des retraites est aujourd'hui indexée sur lesprix, alors qu'elle l'était sur les salaires. Or, 64 % desfemmes perçoivent moins de 900 euros par mois et deuxtiers des retraités ont moins de 1 600 euros. Du coup, avecl'augmentation du coût de la vie, les retraités ne peuventplus faire face aux dépenses d'énergie, ou de santé : 80 %d'entre eux n'ont pas les moyens de se payer une place en

établissement médicalisé… La CGT demande 200 eurosd'augmentation tout de suite, pour tout le monde, un simplerattrapage. Il faut également que le minimum des pensionssoit égal au SMIC. Les retraites ne sont pas un revenu d'as-sistance : la CGT ne demande pas une aumône, mais deprofiter d'un droit acquis en travaillant. Une grande partiedes ressources échappe complètement aux caisses : il fautfaire un choix entre actionnaires et retraités. C'est un véri-table choix de société, à l'heure où pour la première foisdans l'histoire de l'humanité, quatre générations vont secôtoyer. Les retraités ne sont pas qu'un coût : ils font mar-cher tous les secteurs de l'économie, et la dépendance estfacteur de développement, de recherche…

Les propositions de la CGT

À LENS, COMME DANSQUELQUE 60 RASSEMBLEMENTS

EN FRANCE

"Retraités, maltraités, mal payés", telfut le fil conducteur du discours deDanièle Carin. Ph. Liberté 62

L'ACTION UNIE DES RETRAITÉSPas plus que les actifs, les retraités n'ont à subir les conséquences d'une crise dont ils nesont pas responsables.

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Social

VV ENUSENUS des hôpitauxde Lens, Calais,Béthune et Saint-Venant, arborant desdrapeaux de la CGTet de Solidaires, per-

sonnels de santé, syndicalistes etcitoyens venus du Bapalmois, delʼArrageois et de la Gohelle, ilsétaient près de deux cents per-sonnes, mardi 20 octobre, à mani-fester à lʼappel de la CGT dans lesrues de Bapaume pour défendrelʼavenir du centre hospitalier decette ville située, au coeur dʼunerégion rurale, à 25 km au suddʼArras. Le motif principal de cettemanifestation tenait dans lacontestation de la sincérité et de lafinalité de la démarche engagéepar les personnalités liées à lagestion du CHB. La mise enexergue dʼun déficit de 1,5 millionsdʼeuros pour le CHB par un récentaudit financier commandéauprès de lʼAgence RégionaleHospitalière (ARH) par Jean-PaulDelevoye, maire UMP deBapaume et président du CA delʼétablissement public apparait eneffet, de plus en plus, comme lʼélé-ment dʼune mise en scène média-tique où la «surprise» feinte delʼédile le dispute à une «amnésie»à géométrie variable. Si elle sʼan-nonce comme visant à épurer lescomptes du CHB et à le remettrefinancièrement à flot, la démarchedes gestionnaires du CHB cachede plus en plus mal la manœuvreconsistant, selon la CGT du CHB,à la veille dʼun CA lourd demenaces qui devait se déroulerjeudi, à faire passer la pilule dʼunerestructuration des services delʼhôpital qui se présente comme lepoint névralgique dʼun projet deliquidation en bonne et due formeet ceci sur la base dʼun déficitsciemment provoqué et, de fait,connu de longue date.

Surprise feinte et amnésieà géométrie variable

Intervenant devant la mairie deBapaume au cours de la manifesta-tion, Patrick Vanderpotte, secrétairedépartemental de la CGT santé etaction sociale a rappelé le contextede ce qui devient lʼ«affaire» duCHB. «Il faut savoir, a-t-il déclaré,quʼon a supprimé 300 postes auCentre Hospitalier de Lens,150 postes à Calais et 100 àBéthune; quʼon est en train defusionner lʼhôpital de Saint-Omer etlʼhôpital de Calais ; quʼon est entrain de préparer la fusion entrepublic et privé au Centre Hospitalierde Lens; quʼon est en train de tuerle Centre Hospitalier de La Basséeau profit du Centre Hospitalierde Béthune. Aujourdʼhui, cʼestBapaume. Pourquoi ? Parce quʼonsʼest dʼabord occupé des grandscentres hospitaliers.»

Continuant, il a souligné :«M. Delevoye nous annonceaujourdʼhui quʼil est surpris de voirun déficit aussi important àBapaume. Cʼest vraiment semoquer du monde ! M. Delevoyefait parti de la majorité, il a sesproches là-bas, il sait très bien quele gouvernement a pris la décisionde casser lʼhôpital public, comme illʼa fait avec EDF, avec FranceTelecom et avec La Poste. La«solution» présentée pour le CHBest prévue de longue date. Onessaie de la faire passer en char-geant lʼancien directeur. Ce quisʼest fait à Bapaume, depuisquelques années, cʼétait unique-ment de rattraper des retards :retard pour des locaux insalubres,retard sur les personnels qui tra-vaillaient dans des conditionsdéplorables, retard pour une popu-lation qui a véritablement besoindʼun hôpital de proximité.

Aujourdʼhui, cet hôpital de proximi-té est mis en danger et on veut enfaire un centre réservé aux per-sonnes âgées !»Pour finir, Patrick Vanderpotte ena appelé aux usagers de lʼhôpitalet ses personnels pour semobiliser : «Il faut continuer de sebattre pour défendre lʼhôpital deBapaume sinon, dans quelquessemaines ou quelques mois, il nerestera plus que le CentreHospitalier dʼArras pour pouvoirmettre un plâtre ou pour pouvoirfaire une radio. Ou bien, ce sera lesecteur privé. Cʼest sur ce secteurque le gouvernement compteaujourdʼhui pour régler le déficit dela sécurité sociale ! Je crois que lecombat qui est mené par lescamarades de Bapaume est plusque légitime. A voir la mobilisationdes personnels de lʼétablisse-ments, je crois que la mobilisationest très grande aujourdʼhui.»

«Les gens qui disaientavoir perdu la mémoirela retrouvent peu à peu»

Concernant cette mobilisation, sonampleur et son extension, le chan-gement de ton et de discours, dumaire de Bapaume notamment,mais aussi de son relais dans lapresse locale, semble témoignerdʼun virage dans lʼopinion bapal-moise et dʼune prise de conscien-ce grandissante de ce qui setrame effectivement autour duCHB. «Aujourdʼhui, nous a préciséMichel Carré, secrétaire généralde la CGT du CHB, les gens quidisaient avoir perdu la mémoire laretrouvent peu à peu.Cʼest le cas notamment de Jean-Paul Delevoye qui reconnait main-tenant que lʼhôpital est en déficitdepuis 2005 alors quʼil a prétendune le découvrir que cet été. Cʼestle cas aussi de Jean-Jacques

Cottel, Conseiller général et admi-nistrateur du CHB qui, aujourdʼhui,en appelle à la population poursoutenir lʼhôpital et les serviceshospitaliers dans le milieu rural deBapaume.A la veille dʼun CA décisif pourlʼavenir du CHB, Michel Carréinsiste : «Aujourdʼhui nous nʼavonsencore que des brides de suspi-cion. La seule chose quʼon nousdise, cʼest que nous risquonsdʼavoir de grandes surprises. Onévoque lʼidée que le directeur pro-poserait de soutenir un projet decréation de 14 lits en gériatrie. Sitel est le cas, nous, ce que noussouhaitons cʼest que ce soit 14 litssupplémentaires et quʼils sʼajou-tent à nos 26 lits de médecine. Enoutre, il ne faut pas retomber dansce quʼon est tombé par le passé. Ilnous faut des dotations supplé-mentaires et des moyens. Ce nʼestpas tout de nous faire desannonces. Nous voulons desengagements explicites, que toutsoit inscrit noir sur blanc.Aujourdʼhui, M. Delevoye a reçu lesyndicat Force ouvrière. Hier, il afortement insisté pour recevoir lesmembres du bureau de la CGTavant le CA de jeudi. Nous nesommes pas fermés à la discus-sion mais, pour nous, une choseest claire : nous maintiendrons lapression jusquʼau bout ! Ce quenous voulons cʼest sauver notremédecine et lʼexercer commenous lʼavons fait depuis toujours.Le personnel du CHB est compé-tent. Les gens qui viennent à lʼhô-pital de Bapaume sont très heu-reux de venir. Nous répondons àun fort besoin de la population.Les gens nʼont pas à se déplacerpour se faire soigner dans deshôpitaux dont le premier est à25 km.»

Jérôme Skalski

MANIFESTATION EN FAVEUR DE L’AVENIRDE L’HÔPITAL DE BAPAUME

Menacé de restructuration et de liquidation, le Centre Hospitalier de Bapaume (CHB) estlʼobjet dʼune mobilisation grandissante en faveur de sa sauvegarde et de son développement.Mardi, venus de tout le département à lʼappel de la CGT, ils étaient près de deux centspersonnes à manifester dans les rues de la capitale du Bapalmois.

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Liberté 62 n°884 - Le 23 Octobre 2009 - 9 -

SOIT DIT EN PASSANT...Les communistes

font tellement peur...

AAPRÈSPRÈS avoir fait untrait sur les projetsde la municipalité

de gauche comme letransfert de Carrefour mivoix sur la zone du Virval(tout en conservant 200emplois sur le site avecun «Champion» au BeauMarais), la création ducomplexe «Victory Park»(tourisme, loisirs, sports)sur la zone du Virval oùse construit actuellementle nouvel hôpital, la muni-cipalité UMP vient derayer la création de 50emplois industriels avecle projet ERAS MÉTALsur le site d'Umicore (ex-Vieille Montagne). Unefaçon démonstrative derefuser un avenir indus-triel à Calais et sesemplois.

Calais

L’actualité de la semaine selon Babouse

LL EE marché d'Audruicq est l'undes plus importants et desplus beaux du Calaisis. Il

réunit chaque mercredi des milliersde personnes. Jacky Hénin y étaitprésent la semaine dernière encompagnie de militants pour diffu-ser le journal du parlementaireeuropéen avec «Liberté 62».L'ensemble des marchés de la 7ème

circonscription et points de ren-contre avec la population (Poste,CPAM, etc...) sont ainsi au «menu»des militants du PCF ces pro-chaines semaines avant leurconférence de section fixée ausamedi 28 novembre, salle Caron.

RÉUNION DES TERRITORIAUX

MMALGRÉALGRÉ un temps n'incitant guère à sortir et une hécatombe de militants pris aupiège des grippes et angines, belle réunion vendredi dernier au siège des territoriauxpour préparer leur prochain journal de cellule.

128, boulevard Basly62300 Lens03 21 74 89 89Fax : 03 21 74 89 88E-Mail :[email protected]

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SIR 389 113 333000 22Banquet Scalbert-Dupont 62300 Lens

n°229 100 105 390• Gérant Directeur de la publication : HervéPoly • Responsable du Comité de Rédaction :Hervé Poly.

Commission paritaire : n°83075Dépôt légal : ISSN 160-822 X.

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Membre inscrit à « Diffusion Contrôle »Bureau de la presse payante : OJD

Imprimé à l’imprimerie de l’Avesnois -L’Observateur, rue Pierre Charpy àAvesnes/Helpe.

JACKY HÉNIN SUR LE MARCHÉ D'AUDRUICQ

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LL ESES résultats prélémi-naires donnaient vain-queur le présidentHamid Karzaï, dès lepremier tour, avec54,6% des voix contre

27,8% à son principal adversaireAbdullah Abdullah, ancien ministredes affaires étrangères. Après l'invali-dation de bulletins pour fraude électo-rale par l'IEC, et l'approbation desconclusions de l'IEC par l'ECC,Hamid Karzaï n'aurait obtenu que49,69% des voix, rendant obligatoireun second tour.D'abord réticent, Hamid Karzaï, quicontestait le mode de comptage del'IEC, a cédé sous la pression desoccidentaux et surtout desAméricains. Il s'est engagé à respec-ter «la légalité constitutionnelle.» Unsecond tour est donc prévu le7 novembre.Même si Hamid Karzaï part favoripour ce second tour, il s'agit pour luid'un revers électoral car il espéraitêtre élu dès le premier tour.Il s'agit surtout d'un revers pour lesOccidentaux et surtout pour lesAméricains : 200 millions de dollarsavaient été dépensés pour l'organisa-tion de cette farce électorale, lesAméricains et les pays de l'OTANavaient envoyé des renforts militairessupplémentaires (17.000 soldatsaméricains et les contingents fran-çais, anglais et allemands) pour sécu-riser le pays.L'Occident s'était réjoui de la partici-pation, pourtant bien faible avec 35%de votants (sans doute beaucoupmoins), participation qui témoignait del'attachement à la démocratie électivemalgré les menaces des Talibans.Le processus électoral avec sesfraudes massives, les tentatives del'ECC (liée à Hamid Karzaï) de tron-quer les résultats réduisent à néantles proclamations occidentales surl'instauration de la démocratie enAfghanistan.L'échecmilitaire face aux Talibans quibénéficient du soutien de la popula-tion afghane hostile aux troupes d'oc-cupation est accompagné de cetéchec politique. La stratégie américai-ne enAfghanistan est dans l'impasse.

Une élection présidentielleembarrassante

Prévue d'abord au printemps 2009,l'élection présidentielle a eu lieu le20 août.Dès le début, le président HamidKarzaï était le favori. Hamid Karzaïqui jouissait de la double nationalitéaméricaine et afghane, ancienemployé de la compagnie pétrolière

Unical, il avait été porté aupouvoir parles Américains après le succès fou-droyant de leur campagnemilitaire en2001.Mais trois ans après les accords deBonn organisant la transition jusqu'àla tenue d'élections, la situation poli-tique restait précaire. L'élection prési-dentielle devait assurer une stabilisa-tion. Celle-ci eut lieu le 9 octobre2004, Hamid Harzaï a été élu prési-dent, dans des conditions douteuses.Cette élection n'a nullement apportéla stabilisation politique espérée parles Occidentaux. Le pouvoir est resté

corrompu et son implantation géogra-phique limitée, les «seigneurs de laguerre» qui avaient soutenu lesAméricains dans leur offensive contreles Talibans gardaient le pouvoir enprovince.L'élection du 20 août a donné lieu àdes fraudesmassives dénoncées parAbdullah Abdullah mais aussi par legénéral Morillon, chef de la missiond'observation de l'Union européennepuis par l'américain P. Galbraith,membre de la représentation perma-nente de l'ONU en Afghanistan(Galbraith a été limogé par Ben KiMoon à la suite de cette dénoncia-tion).Une commission des plaintes électo-rales a alors été mise en place com-prenant deux affaires et troismembres de l'ONU. Au bout de deuxmois, finalement un second tour a étédécidé.

Le jeu diplomatique

Sachant que l'ECC devait fournir sonrapport le 17 octobre, un jeu diploma-tique assez curieux s'est déroulédepuis ce samedi.Bernard Kouchner, le ministre fran-çais des affaires étrangères s'estrendu samedi à Kaboul, «inquiet dublocage», à l'élection présidentielleafghane et déclarant agir au nom del'Union européenne. Il s'est entretenu

avec H. Karzaï et Abdullah. Tout endéclarant que «si aucun candidatn'atteint les 50% des suffrages expri-més, il y aura un second tour», il aaussi affirmé que les relations entreKarzaï et Abdallah n'étaient «pasmauvaises», qu'il y a «une vraievolonté de travailler ensemble» chezeux sur «un programme commun»de gouvernement. B. Kouchner pro-pose «des réformes» acceptablespar tous les candidats en lice.Le sénateur américain John Kerry,président de la commission desaffaires étrangères du Sénat a ren-

contré B. Kouchner à Kaboul etdéfend la même politique de concilia-tion.Lors d'une conférence de presse, ledimanche àWashington, le secrétairegénéral de la Maison Blanche RahmEmmanuel a prévenu que l'envoisupplémentaire de troupes enAfghanistan dépendait de la crédibili-té du gouvernement.Devant ces différentes interventions,Hamid Karzaï a dénoncé une ingé-rence étrangère, et incriminé lesméthodes de l'ECC.Lundi, après le rapport de l'ECC, leministre des affaires étrangères deSuède Carl Bildt (la Suède assurejusqu'au 1er janvier la présidence del'Union européenne) après avoir ren-contré le ministre russe des affairesétrangères S. Laivrov a demandé àH. Karzaï d'accepter un second tour.Mardi après-midi, H.Karzaï annonçaitqu'il respecterait le verdict des urnes,estimant que le processus électoralconstituait un progrès démocratique.Tous les chefs d'État occidentauxexprimaient alors leur satisfaction dela décision d'Hamid Karzaï. Seul lesecrétaire général de l'ONU Ben KiMoon émettait quelques réserves surla suite des événements.Pourquoi cette comédie grotesque dela part des Occidentaux ?S'agit-il d'un coup de semonce àHamid Karzaï qui, lors des bombar-

dements aveugles de l'armée améri-caine tuant des civils ou des «dom-mages colatéraux» des actions destroupes de l'OTAN, protestait ?S'agit-il de donner le change à uneopinion publique internationale quin'est pas dupe ?Ou bien s'agit-il d'essayer de satisfai-re les autres éthnies d'Afghanistan ?En effet, H. Karzaï est un parchtoune,l'éthnie principale d'Afghanistan, quiest aussi celle des Talibans alors queAbdullah était le conseiller politiquedu commandantMassoud, un tadjik ?Il est difficile de comprendre ce jeudiplomatique très curieux.

L'échec militaireet la fuite en avant

Une question est posée : une défaiteaméricaine et occidentale enAfghanistan est-elle possible ?Le 12 septembre 2009, ZbynievBrzezinski, le conseiller du présidentCarter qui avait été conseillerd'Obama pendant sa campagneélectorale déclarait que les États-Unisconnaitraient en Afghanistan «unedéfaite semblable à celle des sovié-tiques».Obama, pendant sa campagne élec-torale, avait promis le retrait destroupes américaines d'Irak (un retraitqui se fait attendre) pour accroîtrel'engagement enAfghanistan.En avril 2009, lors de la réunion del'OTAN à Strasbourg, il avait étédemandé aux États membres de l'or-ganisation d'envoyer des renforts. LaFrance avait précédé la demande,l'Allemagne s'est exécutée et GordonBrown vient d'annoncer l'envoi de500 hommes.Plus de 100.000 soldats sont enga-gés en Afghanistan dont plus de70.000 américains. Il faudrait y ajou-ter les milliers de mercenairesemployés par les sociétés, principale-ment américaines et anglaises.Ces armées puissamment dotéesd'un matériel militaire ultra-modernene parviennent pas à venir à bout dela guérilla talibane. Les Talibans ins-tallés au sud-est, près des zones tri-bales pakistanaises et afghanes ontprogressé dans le pays, à l'est maisaussi au Nord Ouest. Ils contrôle-raient 73% du territoire afghan.Les combats sont particulièrementmeurtriers pour les soldats occiden-taux comme pour les Talibans et lescivils afghans.De janvier à août 2009,plus de 300 soldats auraient été tués,soit plus que pour la seule année2008. Le mois d'août 2009 a été leplus meurtrier. En même temps, l'étatd'esprit de l'armée américaine est à ladémoralisation. Le nombre de sui-

cides augmente. En 2008, le taux desuicides était de 20,2 pour 100.000.Le commandant des armées del'OTAN, le général Stanley MacChrystal demande l'envoi de40.000 soldats supplémentaires. Ladécision d'Obama serait liée à lasituation politique d'Afghanistan.Le choix qui a été fait est celui de lafuite en avant, c'est à dire l'extensiongéographique de la guerre.Enmai 2009 a eu lieu une réunion tri-partite à Washington entre Obama,H. Karzaï et le chef d'État pakistanaisZardari. Yassistaient aussi H.Clinton,les chefs de laCIAet du FBI ainsi quel'état major américain. Il a été deman-dé àZardari d'intensifier la lutte contreles Talibans pakistanais et à Karzaïd'engager davantage les soldatsafghans. L'armée pakistanaise adonc engagé une grande offensive àl'ouest du pays dans le Warziristan,offensive qui provoque le déplace-ment demilliers de réfugiés, offensiveà laquelle répondent les attentatscommis dans le pays dont le plus dra-matique à Lahore.Les troupes afghanes ne sont guèreefficaces.On peut se demander, compte tenude la tension avec l'Iran à propos dunucléaire, si l'attentat qui a été com-mis contre les gardiens de laRévolution dans le sistanBalouchistan, voisin du Balouchistanpakistanais ne risque pas d'étendre laguerre à l'Iran. L'Iran a protestéauprès du Pakistan et accuse lesAméricains et les britanniques d'aiderle Ioundallah, la milice islamiste qui arevendiqué l'attentat.

Quels sont les objectifsdes États-Unis ?

En fait, il semblerait que les États-Unis et leurs alliés ne cherchent pasune victoire militaire mais veulent res-ter en Asie centrale afin de s'opposerà la Russie et surtout à la Chine.Dans ces conditions, la défaite améri-caine et de leurs alliés occidentaux nepeut venir que de l'opinion publiquede ces pays.Dans tous les pays européens, l'opi-nion publique est hostile à l'engage-ment militaire de leur pays enAfghanistan.Aux États-Unis, en dépit du rappel du11 septembre 2001etmêmeenbran-dissant la menace de l'épouvantaild'Oussama Ben Laden, 51% desAméricains jugent ce conflit inutile.Mais il faudrait que cette hostilitédevienne action avant que le Nobelde la paix de Barak Obama nedevienne Nobel de la guerre.

CMJN

Liberté 62 n°884 - Le 23 Octobre 2009 - 15 -

MondeÉLECTION PRÉSIDENTIELLE EN AFGHANISTAN

LA STRATÉGIE AMÉRICAINE DANS L'IMPASSELa commission indépendante électorale (IEC) a suivi, ce mardi 20 octobre, les recommandationsde la commission des plaintes électorales (ECC) en demandant l'organisation d'un secondtour pour l'élection présidentielle en Afghanistan.Lundi, l'ECC avait demandé l'invalidation de 250 bureaux de vote (sur 24.450) et aucontraire la prise en compte de 18 bureaux de vote mis en quarantaine.

John Kerry et Hamid Karzaï.

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