Liberté 62 n°859

13
UNIT É (S) 2009 1 er MAI C M J N 128, BOULEVARD BASLY - 62300 LENS -T ÉL . 03.21.74.89.89- FAX 03.21.74.89.88 (e-mail : [email protected]) - 1,30 - N°859 DU J EUDI 30 AVRIL AU J EUDI 8MAI 2009 page 1:page 1 28/04/09 16:19 Page 1

description

Liberté 62 n°859 A feuilleter en ligne

Transcript of Liberté 62 n°859

UNITÉ(S)2009

1er MAICMJN

128, BOULEVARD BASLY - 62300 LENS -TÉL. 03.21.74.89.89- FAX 03.21.74.89.88 (e-mail : l [email protected]) - 1,30 € - N°859 DU JEUDI 30 AVRIL AU JEUDI 8 MAI 2009

page 1:page 1 28/04/09 16:19 Page 1

CMJN

Liberté 62 n°859 - Le 30 Avril 2009- 2 -

La Chronique de Recherches internationales

RRÉCEMMENTÉCEMMENT àS t r a s b o u r g - K e h l -Baden-Baden sʼesttenu le sommet dusoixantième anniver-saire de lʼOTAN. Une

telle commémoration représenteen elle-même un véritable défi. Eneffet quʼune organisation militairetypique de la guerre froide perdureencore, alors que les motivationsqui ont présidé à son avènementont disparu depuis vingt ans, posequestion sur son identité réelle.Alors que les interrogationsse multiplient sur cette identité,le président français NicolasSarkozy, bien que personne ne luidemandât, décide dʼengager laFrance dans la totalité des struc-tures militaires intégrées delʼOTAN et même dʼy exercer enleurs seins des postes de com-mandement. Une décision qui metfin à lʼexception française décrétéepar le Général De Gaulle en 1966et suscite comme on a pu le mesu-rer ces derniers jours, réserves etréactions hostiles dans de largescouches de lʼopinion française etquestionnements dans les autrespays européens. Cʼest un défi quisʼajoute au premier.Alors pourquoi ces défis lancés ?Pourquoi le maintien et le dévelop-pement amorcé de lʼOTAN ?Quʼest ce qui pousse le gouverne-ment français à prendre une telledécision aliénant lʼindépendancenationale, à laquelle il se ditpourtant attaché, et que lʼon saitlʼOTAN placée sous leadershipaméricain ?

Une nouvelle OTAN ?Parmi les arguments avancés, ontrouve lʼidée que lʼOTAN nʼest plusla même que par le passé et quesa nouvelle raison dʼêtre se situedans le contexte internationalactuel. Si dit-on la menace sovié-tique a disparu, de nouvellesmenaces sont apparues comme lechaos, le terrorisme, lʼinsécuritémondiale due au «non droit» et àla haine. Ainsi lʼOTAN se maintien-drait et exercerait plus de respon-sabilités face à ces menaces dif-fuses. Elle se transformerait enune «Alliance contre X», contretout ce quʼon ne peut nommer pré-cisément. Ce qui constitue à lʼévi-dence un vaste champ dʼennemispotentiels. Dans cet esprit, dès lelendemain de la Guerre froide,sous lʼimpulsion des Etats-Unis,lʼOTAN sʼest évertuée à recher-cher des adaptations pour tenterde justifier sa pérennité. Unemutation a été entreprise,lʼOrganisation a intégré de nou-veaux membres, issus de lʼex-URSS, de lʼex-Traité de Varsovie,des Balkans. Un nouveau conceptstratégique a été adopté en 1999,tendant à lʼélargissement des pré-rogatives et de la sphère dʼinfluen-ce, bien au-delà du cadre initial,lʼOTAN partout et pour tout. Cecap défini a été maintenu, tendantà transformer lʼOTAN en brasarmé de la mondialisation libérale,porteur de valeurs occidentales,dites universelles. Il sʼagit dʼunevolonté de moins en moinscamouflée de substituer lʼOTAN àlʼOrganisation des Nations Unies(ONU). LʼOTAN deviendrait ainsi le

lieu où se décide la sécurité dumonde et imposerait sa loi par sapuissance militaire (70 % descapacités militaires mondiales). Ilne sʼagit pas dʼune vue de lʼespritcʼest le sens du «Global Nato»pour la promotion duquel militeson secrétaire général actuel,Jaap De Hoop Scheffer. Déjà lestroupes de lʼOtan interviennentdéjà hors de leur zone enAfghanistan en attendant demaindʼautres aventures sur dʼautrescontinents ? À ce sujet lʼOTAN sepropose dʼinviter à participer à sesstructures des pays comme leJapon, lʼAustralie, la Nouvelle-Zélande....

La crise du relationneltransatlantique

Si la ligne semble tracée, elle ren-contre cependant de vives résis-tances au sein même delʼOrganisation. Elles sont à ratta-cher à la crise du relationnel trans-atlantique ouverte à la fin de laguerre froide. Ce qui rend parfoisces contradictions difficiles à cer-ner, cʼest quʼau fil des événe-ments, compte tenu de la variétédes pays européens, la relationtransatlantique est marquée pardes tendances centrifuges et cen-tripètes, dʼautant que les Etats-Unis ne restent pas les deux piedsdans le même sabot. Ils tentent derassurer leurs alliés tout en main-tenant la pression. Cependant lescontradictions demeurent. La criseirakienne fut un point dʼorgue,mais également les divergencesapparues lors du sommet deBucarest concernant lʼentrée delʼUkraine et de la Géorgie danslʼOrganisation, ou encore les réti-cences de plusieurs pays àenvoyer de nouvelles troupes enAfghanistan. La crainte de plu-

sieurs pays de se voir entraînés defacto dans des opérations mili-taires américaines, aventuristes etdangereuses est vive. Quʼen sera-t-il à Strasbourg , où Barak Obamasera présent ? La nouvelle admi-nistration américaine infléchira-t-elle quelque peu la tendancehégémonique des Etats-Unis ? Derécentes déclarations semblentmarquer certains infléchissementssur lʼIran, le bouclier anti-missile,dans le relationnel avec la Russie,la Chine … Les déclarations deJoé Briden, lors de la récenteconférence de Munich sur la sécu-rité sʼécartent, il est vrai, de latonalité des discours de GeorgeBush. Mais la tonalité ne suffit pasà changer la réalité. Et il sembleassez illusoire de penser que lesEtats-Unis seraient susceptiblesde remettre en cause spontané-ment leur leadership qui est unepermanence de la politique améri-caine.Lors de son discours d i̓nvestitureBarack Obama a été clair à ce sujet.Tout porte à croire que les Américainsentendent redynamiser lʼAllianceAtlantique et redéfinir avec leurs alliésses missions stratégiques. Le nou-veau concept stratégique projetésemble bien s i̓nscrire dans ce sens. Ilapparaît donc peu probable commele décrit Nicolas Sarkozy, au nomdʼune ligne dite «bruxelliste», que lesEtats-Unis envisagent aussi simple-ment de partager véritablement unedirection sur lʼOrganisation quʼilsassument depuis l̓ origine. Dʼautantque cʼest loin dʼêtre une revendicationmajoritaire des pays européens, les-quels ne souhaitent pas non plus unedéfense européenne autonome.Quʼattendre du Sommet deStrasbourg dont Nicolas Sarkozy etAngela Merkel participent à la prési-dence ? Nous le saurons dansquelques jours.

LʼOTAN à la croiséedes chemins

Ce qui est certain cʼest que lʼOTANse trouve placée à la croisée deschemins : le statu quo nʼest pas envi-sageable, pas plus que le retour à lacase départ, souhaité pourtant parplusieurs pays, mais qui remettraiten cause lʼexistence même delʼOrganisation. Reste la fuite enavant déjà entreprise. Cependantaucun de ces chemins ne conduit àcrédibiliser lʼidentité de lʼOtan et salégitimité actuelle. Alors que penserdʼune organisation dont lesmembres ne sʼaccordent quʼà mini-ma sur son rôle actuel et futur ? A-t-elle toujours raison dʼêtre ? Ne peut-on pas émettre lʼidée de sa dissolu-tion ? On peut la penser possible,mais elle ne résultera pas par desincantations. En effet pour le pré-sent, en dépit des divergences évo-quées, aucun des gouvernementsdes pays membres ne désireremettre en cause lʼexistence delʼOTAN, ni même sʼen retirer, dʼau-tant que dʼautres pays frappent à laporte pour y entrer. En cela pèse lelien privilégié avec les Etats-Unis etsurtout lʼabsence dʼune alternativeclaire et crédible. Rien ne sera doncspontané du côté des Etats. Mais uncourant monte dans les opinionspour remettre en cause lʼexistencede lʼOTAN. Le contre sommet quiaura lieu à Strasbourg-Kehl, à lʼinitia-tive dʼorganisations représentatives,en parallèle avec le sommet officielen témoigne. Se retrouveront,Français, Allemands, Belges,Britanniques, Grecs, Américains,Autrichiens… Outre les débats proje-tés ce contre sommet aboutira à unegrande manifestation. On aurait leplus grand tort de penser quʼil sʼagitlà dʼune vaine démonstration.Lʼinquiétude des autorités témoignedu contraire. Cʼest pourquoi la pres-

sion de lʼopinion devra continuer àsʼexercer.

Une nouvelle architectureeuropéenne de sécurité

Face à ce qui peut sembler uneimpasse ne peut-on envisager dʼéta-blir une nouvelle architecture desécurité pour le continent dans unprofil paneuropéen, un projet qui ten-drait à se dégager dʼune conceptionpurement militaire de la sécurité ?Une telle ambition pourrait être por-tée par les Etats européens avec,comme ce fut le cas lors de laConférence pour la sécurité et lacoopération en Europe à Helsinki, en1975, la participation de la Russie etdes Etats-Unis. Dans un autrecontexte une sorte «dʼHelsinki II».Il apparaît évident quʼun tel projet nepourrait être porté par des organisa-tions marquées par la Guerre froide,comme lʼOTAN, structure militaire, nimême lʼOSCE visiblement dépasséepar lʼHistoire.Dans cet esprit, si lʼon évite de faireun point de fixation sur de possiblesarrières pensées russes, la proposi-tion formulée par le président russe,Dmitri Medvedev, dʼun conceptpaneuropéen de sécurité méritesans aucun doute lʼattention.Dans une nouvelle architecture desécurité européenne on peut trouverle moyen de dépasser graduelle-ment lʼOTAN, en offrant aux payseuropéens de réelles perspectives.La construction européenne y trou-verait une dynamique dʼautonomisa-tion lui permettant dʼapporter uneriche contribution dans les rapportsinternationaux.

Jacques Le DauphinDirecteur de lʼInstitut de documenta-tion et de recherche sur la paix(IDRP), collaborateur de la revueRecherches Internationales.

APRÈS LE SOMMET DE L’OTAN,

QUELLE ARCHITECTURE EUROPÉENNEDE SÉCURITÉ ?

page 2:page 14 28/04/09 16:09 Page 1

CMJN

- 3 -

Événement

Liberté 62 n°859 - Le 30 avril 2009

LES MÉDECINS DANS L’ACTION CONTRE LA DÉSORGANISATIONDU SERVICE PUBLIC

LA LOI “HÔPITAL SANTÉ PATIENT TERRITOIRE”ENTRAÎNE UNE SPIRALE MERCANTILE

Qui privilégie quoi ? Jamais la situation nʼa été aussi grave, non seulement, dans leshôpitaux du Nord/Pas-de-Calais mais aussi dans tout le pays. Tous les hôpitaux sont endéficit et cela pèse lourdement sur leur état de marche et surtout sur les patients.La tarification à lʼactivité (T2A) prime sur tout. La loi “Hôpital Santé Patient Territoire”entraîne une spirale mercantile car cʼest le rapprochement du public avec le privé dans uneharmonisation qui ne veut pas dire son nom mais qui existe bel et bien.

DDÉFENDREÉFENDRE et sauvegar-der lʼhôpital public alorsquʼil est asphyxié detoutes parts et, bien sûr,par la politique gouver-nementale qui met en

péril ce bien précieux pour la santédes populations, telle est la revendi-cation fondamentale des personnelsde santé.Dresser des perspectives pour lʼave-nir, dans lʼintérêt des patients et de ladéfense du service public, cette affir-mation fondamentale résume bienlʼétat dʼesprit des personnels deSanté dans la région.Lʼemploi, la formation, les salaires, lareconnaissance des qualifications,les conditions de travail, le servicepublic restent les préoccupationsconvergentes des professionnels desanté, toutes catégories confon-dues. Les contraintes budgétairesimposées ne peuvent que conduireau démantèlement de lʼoffre médico-sociale, sociale et sanitaire.

“Notre région demeure à la traîne ;notre région va mal, il est plus quʼur-gent dʼy remédier.” Le ton revendica-tif est donné, fort de ses syndicatslocaux, la CGT va tout faire pourapporter quotidiennement sa voixdans tous les services et les ins-tances où est elle représentée.Dénoncer les dérives du privé, cʼestfaire grandir lʼidée dʼun grand servi-ce de la santé dans le Pas-de-Calais, dans lʼaction avec les per-sonnels et les usagers. Ces der-niers, depuis quelque temps, sontconstamment associés auxdémarches syndicales et cela resteencore plus vrai.

Manques budgétairesChaque établissement connaît unmanque budgétaire évident pour2009, cela est la résultante de lʼÉtatprévisionnel des dépenses et desrecettes qui fait apparaître des dys-fonctionnements pour la marche

normale puisque les établissementssont obligés de solder leur passif etorganisés des reports de chargessur fonds propres.Les syndicalistes de la CGT ontconfirmé que seule la mobilisationconstante est payante, de Calais àArras et de Béthune à Boulogne-sur-Mer.Projets en rade au Centre hospitalierde Béthune : réanimation, radiolo-gie, archivages, ces secteurs sontau coeur dʼune transformation radi-cale mais ces dossiers restent tou-jours des projets et la CGT entendbien faire entendre sa voix pour défi-nir les potentialités dʼune bonneextension et ne pas laisser unedirection sʼenfermer dans ses illu-sions alors que les budgets ne lepermettent pas. Le plan plurielannuel dʼinvestissements (PPI) a étéanticipé sur le budget lui-même.

Cʼest une situation plus que délicate.Et ce PPI concerne les années2006-2012 ; tout cela représente lasomme de 54 millions dʼeuros, uni-quement sur emprunts et autofinan-cés mais puisque le budget actuelpour lʼannée est en déficit chroniqueet que les années 2008, 2009, 2010,seront une période très difficile...La présence des syndicalistes CGTà lʼintérieur des conseils de pôles estplus que nécessaire car ce sera leseul lien entre lʼorganisation syndi-cale et le choix du pôle dʼactivité. Lecontrat conclu entre le "pôle" et ladirection comprend une véritabledélégation de gestion au respon-sable de pôle en tant qu'ordonnateursecondaire. Ceci veut dire qu'il dis-posera de la capacité d'engager cer-taines dépenses et recettes. Il pour-ra par exemple décider des achatspour son "pôle" de matériels médi-

caux, d'informatiques, voire demédicaments... Chaque établisse-ment développe ses activités maisen même temps la valeur du pointpour chaque activité baisse et lavaleur diminue donc et conséquem-ment il faut encore plus dʼactivités.Le patient est pénalisé directementcar sur les 25% de recettes propres,il y a le forfait hospitalier qui aug-mente, le prix des chambres, la res-tauration, le téléphone, la télévision.Cʼest ainsi que le prix de journée asensiblement augmenté sur lesdeux dernières années. Cʼest lalogique de la rationalisation du soinque les syndicalistes de la CGT qua-lifient d'aberration, la vision auniveau des tutelles consiste en desplans dʼéconomie qui se répercutentsur tous les services.

Pierre Pirierros

LA loi Hôpital Patient SantéTerritoire a été adoptée parlʼassemblée nationale le 18

mars dernier sera soumise à débatau Sénat à compter du 11 mai . Ceprojet deloi, suscite de nombreuses opposi-tions, en particulier au sein de l'hôpi-tal public.Il y a notamment une mobilisationgrandissante de nombreux méde-cins en réaction à la volonté affichéepar la ministre de démédicaliser lefonctionnement hospitalier. Deséchos apparaissent dans d'autreshôpitaux un peu partout sur le territoi-re. Sarkozy veut une «révolution

managériale». La loi en débat orga-nise cette mutation, déjà bien avan-cée, de lʼHôpital public en entrepriseproductrice de soins. Le discoursdʼapparence simpliste, mais très poli-tique sur le fond, conduit à dire quepour bien gérer il faut un «patron»,alias ledirecteur. Ne nous y trompons pasce «patron» nʼen a que lʼapparencetant son action sera corsetée par leContrat dʼObjectifs et de Moyensimposé par la future AgenceRégionale de Santé. Son directeuraux pouvoirs exorbitants en sera levrai patron pour imposer les choixpolitiques. Les professionnels de

Santé ont vocation à soigner. Au seinde lʼHôpital public, le soin est intégrédans la mission de formation et derecherche avec lʼefficacité médicale,scientifique et sociale qui nʼest plus àdémontrer. Ce résultat est aussi àmettre en lien avec son financementsolidaire par la sécurité sociale. Desorganisations qui jusque-là ontéchappé pour partie au secteur de lafinance, autrement dit «au marché»se voit contraintes dʼy adhérer. Cʼestlʼenjeu de la loi HPST qui entraînerades inégalités dʼaccès aux soins, ladégradation de leur qualité, de leursécurité et des conditions de travaildes personnels…

LA LOI “HÔPITAL PATIENT SANTÉ TERRITOIRE”,DANS UNE SPIRALE MERCANTILE...

LES mensonges et les incantationssur «lʼEurope qui nous protège dela crise bien mieux quʼailleurs», ou

sur «le souffle social qui doit traverserlʼEurope avec le PS», sont les seulsthèmes électoraux à trouver place dansles grands médias.Il leur apparaît incongru ou dangereux,ainsi quʼaux forces dʼargent qui les cor-naquent, de laisser un tant soit peutranspirer que le Front unitaire deGauche représente lʼalternative pro-gressiste crédible pour une large partde celles et ceux dont le NON de 2005a été trahi, et qui veulent changerdʼEurope.La mort du débat démocratique, pourfaire place nette aux leçons adminis-trées par les bien-pensants ou les tech-nocrates experts, cʼest tout ce quelʼUMP et le PS sont capables de mettreen scène : sur du vent ou plutôt sur leuradhésion consanguine à une concep-tion de perspectives européennesquʼils ne veulent pas voir en dehors dumodèle capitaliste, son grand marché,sa concurrence libre et non faussée

transformant tout en marchandise, ycompris et dʼabord lʼargent et ses pro-duits empoisonnés, les droits humainsles plus élémentaires et les services lesplus vitaux, jusquʼaux quotas négociéset autorisés de pollution de la planè-te…le tout étant finalisé, gravé dans lemarbre du traité de Lisbonne quʼils onttous deux choisi pour Bible…Mais voilà qui heurte de plein fouet lesviolences sociales vécues quotidienne-ment par des populations confrontées àune construction bleue étoilée sansautre fondement que lʼintérêt capitaliste,et sans autre bilan que les délocalisa-tions, le chômage, le saccage des ser-vices publics, une régression sociale etsalariale sans précédent.Alors, pas étonnant quʼil se trouve peude volontaires à lʼUMP ou au PS pourprésenter le résultat de ces toxiquesrecettes européennes, appliquées enactive contribution ou tacite consente-ment, tour à tour ou ensemble, par ladroite et les sociaux libéraux euro-péens, alliés - il faut bien le redire - àBruxelles et à Strasbourg, sinon à Paris.

Leur tactique électorale est à lʼévidencede faire en sorte que la souffrance ne setransforme pas en une colère et uneexaspération qui résonneraient dans lesurnes le 7 juin, sauf à essayer, pour lePS, de tirer les marrons dʼun feu qui luibrûle les pattes…Et vous aurezdʼailleurs noté, que Ségolène Royal nʼapas demandé «pardon» aux Caterpillar,aux Conti, ou aux 3000 chômeurs sup-plémentaires que notre pays comptechaque jour.Alors, avec Jacky Hénin, tête de listecommuniste du Front de Gauche pourle grand Nord Ouest, attachons-nous àfaire la relation entre la vie des gens etla politique européenne, ses diktats etses dogmes ultra-libéraux. Débattons –chiche ! – dʼune relance qui consisteraità établir un revenu minimum européendécent et suffisant pour une consomma-tion populaire aujourdʼhui exsangue.Parlons tranquillement de nationalisa-tions, dʼinterdiction des licenciementsboursiers et des stocks options, dʼaffec-tation prioritaire et durable des profits àla garantie de revenu des salariés dans

les périodes de chômage technique,plutôt quʼaux actionnaires et auxpatrons qui continuent de se gaver deprimes et de bonus malgré les fanfaron-nades et les rodomontades de Sarkozy.Evoquons aussi nos propositions de loissur le contrôle des fonds publics et lʼat-tribution de financements par un pôlepublic du crédit, sur critères dʼinvestis-sements productifs, de création dʼem-plois et de respect de normes socialeset environnementales. Sans oubliernotre proposition de taxation des pro-duits réimportés depuis des entreprisesdélocalisées dans des pays où cesnormes nʼexistent pas.Refusons de payer leur crise !Empêchons que des milliards conti-nuent dʼêtre versés dans le tonneausans fond du capitalisme financier !Travaillons à rendre lʼargent utile !Il reste aussi du boulot pour convaincredu rôle décisif des députés de laGauche Unitaire Européenne, sur fondde fortes mobilisations citoyennes, parexemple dans la bataille contre la miseen concurrence des travailleurs euro-

péens (directive Bolkestein), contre lalibéralisation des services portuaires etdes services sociaux, contre la dérégle-mentation poussée à lʼextrême sur letemps de travail (les 65 heures hebdo-madaires !).Ce boulot est à notre portée ; faisons-ledans les quartiers populaires et lesentreprises, parmi nos amis, nosproches, au contact des retraités proje-tant de prendre des vacances début juinsans donner procuration. Pas une seulevoix ne doit manquer à la liste du Frontde Gauche conduite par Jacky Hénin.Garder notre député européen pourraitse jouer à très, très peu.Par abstention, ne donnons pas unblanc seing aux choix ultra-libéraux quiont prévalu en Europe jusquʼà présent.Cʼest dʼun engagement au corps àcorps dont dépend lʼissue du combat. ANeuilly et dans les beaux quartiers, lesriches, eux, ont toujours fait corps etferont corps une fois de plus le 7 juin…

Jean-Louis Fossier

Édito ÉLECTIONS EUROPÉENNES :ILS COMPTENT SUR L’ABSTENTION DES MILIEUX POPULAIRES !

Page 3:Page 3 28/04/09 16:03 Page 1

CMJN

Liberté 62 n°859 - Le 30 Avril 2009- 4 -

SocialSTORA-ENSO

LA CASSE DE L'EMPLOI CONTINUEAVEC 2 000 NOUVELLES

SUPPRESSIONS D'EMPLOISÀ Corbehem, cela n'étonne personne

Le numéro un européen du papier et du carton, le finlandais Stora Enso, a annoncé, récemment, qu'il allait supprimerjusqu'à 2.000 emplois supplémentaires dans le monde dans le cadre d'un nouveau plan de restructuration, après denouvelles pertes au premier trimestre."Sur le marché européen, la demande devrait rester faible et clairement inférieure à il y a un an pour tous les produitsdu groupe, et aucune amélioration concrète n'est anticipée avant que l'environnement économique commence à seredresser", l'excuse est là qui contredit toutes les prévision du gouvernement.À Corbehem, l'information qui circulait depuis plusieurs jours n'a étonné personne, ni les salariés, ni l'encadrement, niles syndicalistes. Ces derniers ont toujours maille à partir avec leur direction. Dans le cadre des licenciements abusifs,ils ont saisi le Conseil de prud'hommes ; Me Rilov les défend avec ténacité : "Stora Enso ? Il y a deux dossiers. Celuides licenciements qui a donné lieu à la condamnation de la société Stora Enso parce qu'on a considéré qu'elle n'avaitpas de motif économique valable pour justifier les licenciements. Le deuxième dossier est un enjeu essentiel pourbeaucoup de salariés. C'était l'espoir de centaines de personnes qui avaient perdu leur emploi de recréer eux-mêmesleur outil de travail. Ils ont créé l'association LGPS (Les géants de papier solidaires) et monté un projet de reprise desdeux machines que Stora avait décidé d'arrêter”...

LLESES salariés contestentleur licenciement et nesʼen laissent pas conter.Ils plaident leur causedevant les conseils deprudʼhommes avec une

ténacité indéfectible. Cʼest ainsique récemment, à Arras, devantcette juridiction de proximité,63 papetiers de Corbehem ont ditcombien leur licenciement en 2006ne reposait sur aucun fondement.Cʼétait lʼarbitraire et la loi du plusfort, pour tous les dommagesmoraux et matériels encourus, ilsdemandent 48 mois dʼindemnité.Lʼaspect judiciaire dans tous cesdossiers recouvre le droit le plusélémentaire des travailleurs à sedéfendre. Et là, les stratégies dedivision de la direction vis-à-vis dessyndicats, des salariés et deséquipes restantes, nʼont plus cours.Les Prudʼhommes dʼArras ontécouté les salariés de Stora-Enso ;la Cour dʼappel de Douai a, elle,confirmé lʼimmobilisation desmachines 3 et 4 de lʼentreprisejusquʼau jugement sur le fond. Parailleurs, les “Géants de Papier soli-daires” (association regroupant desouvriers, employés, techniciens,cadres) contestent la décision dutribunal de commerce dʼArras sur lapropriété des machines. Tout celasouligne lʼimportance de nouvellesdonnes dans un combat décisifcontre une multinaltionale qui sesert des salariés comme desimples matricules sur un échiquiermondial. Tout est dans la nuance etla direction se retranche derrièredes arguments de “politique finan-cière” et de “revitalisation du bassindʼemploi”... Dʼun côté, elle licencieet de lʼautre, elle participe à“recréer lʼemploi”...Et lʼavocat des salariés de préciserque seule la rentabilité compte pourStora Enso !

Restructuration de grandeampleur

Le Nord/Pas-de-Calais, deuxièmerégion papetière française derrièreRhône-Alpes, subit de plein fouet lacrise mondiale qui frappe la filière dupapier-carton, avec quelque900 emplois directs à nouveau

menacés. L'érosion des effectifsn'est pas récente : alors qu'elleemployait entre 13.000 et14.000 salariés dans la région il y aune quinzaine d'années, la filière,touchée dans toutes ses compo-santes, n'en compte désormais plusqu'environ 8.000.Octobre 2005, la direction de StoraEnso à Corbehem annonce unerestructuration de grande ampleur,avec des centaines de licenciementsà la clé. Aujourdʼhui, le combat sepoursuit sur la scène judiciaire etoppose la direction à lʼAssociationdes géants de papier solidaires.

Les “Géants de papier solidaires”engagés dans une démarche deproduction alternative avec desmachines de la Papeterie (les “3”et “4”), issue possible à la suite denégociations serrées mais pro-messe ne veut pas dire acte, voilàun point de vue que Stora Ensodéfend au tribunal.Le litige porte donc sur la possibili-té de travailler sur ces deuxmachines ; la direction ne veut pas

les céder et préfère les vendre àun groupe étranger. Aujourdʼhui, letribunal de commerce dʼArras a àtrancher ce nœud gordien, aprèsune première séance en date du7 mars dernier, le verdict a été misen délibéré au vendredi 28 marsprochain...Licenciements, dépôts de bilan,fermeture dʼentreprises, rachats,arrêts de machine, tout cela se faitdans un climat délétère ; il va sansdire.Dans le cadre d'un vaste planeuropéen de restructuration, legéant finlandais du papier avait

annoncé en octobre 2005 l'arrêt dedeux de ses trois machines àCorbehem et la suppression d'en-viron 450 emplois (sur 800).Après avoir donné un accord deprincipe à la reprise de ces deuxmachines en septembre 2006,Stora était revenu sur sa décisionquelques jours plus tard, avant desuspendre les négociations débutoctobre.La situation faite aux salariés de

Stora Enso à Corbehem est plusquʼinquiétante ; ces derniers enga-gent solennellement la riposte aupatronat et aux pouvoirs publics.“Cʼest inadmissible et inacceptablede voir tout ce gâchis, social,humain, économique, disent-ils, ladirection de la multinationalesuédo-finlandaise porte lʼentièreresponsabilité de la casse de lʼem-ploi ; mais elle nʼest pas la seule,les pouvoirs publics, et en premierlieu, les ministres concernés ontété et sont incapables dʼobtenir lamoindre réponse sur la productionalternative de la part du PDG.”

Lʼemploi, un enjeu déterminantEt lʼon sait pertinemment quʼuneactivité industrielle amputée estcondamnée à terme. La situationde lʼemploi est désastreuse dansla région, dans les deux départe-ments, dans lʼArrageois, dans leDouaisis. Lʼavenir industriel de larégion est un enjeu qui concernetoute la population.Lʼévolution de la situation nʼest

guère favorable à lʼemploi, cʼest lemoins que lʼon puisse dire. Quidde la production alternative àCorbehem?“Stora, soulignent les syndica-listes, doit être un cas dʼécole pourles cotisants du Medef ; cʼest icique tout a été fait par la multinatio-nale pour éviter un conflit social enpratiquant la division en faisantcroire à tout le monde quʼun avenirest encore possible sur le site.”Stora Enso considère que la crédi-bilité du projet de reprise desmachines n'est pas suffisante etque les risques de cette opérationsont trop élevés pour poursuivreles négociations. Qui peut fairepression sur la multinationale ? Ilnʼy a pas de fatalité à la crise delʼemploi. Qui peut croire un instantquʼun État comme la France nepeut discuter sérieusement avec lePDG dʼune multinationale ? Cʼestun autre débat qui sʼinstaure, surles pratiques en cours dans cetteEurope libérale, rejetée massive-ment en mai 2005.Les actionnaires se sont octroyésdes profits très confortables cesdernières années. Cʼest le plan“profits 2007” qui sert de référenceaux cadres dirigeants de StoraEnso ; qui dit “profits” dit aussitôtdégraissage et manœuvres entous genres pour se débarrasserdes postes de travail et investirailleurs, là où la main dʼœuvre estmoins chère. Mais comble duparadoxe, dans un domaine - lepapier - où tout se tient, cʼestramener à un coût le plus bas pos-sible pour pouvoir réorganiser lesmarchés et éventuellement réim-porter la marchandise, à fortevaleur ajoutée, dans les paysdemandeurs.La tactique de la direction est demettre en concurrence les salariéspour augmenter le profit financierdes actionnaires. Comment rendrecrédible et justifier un arrêt demachines et des licenciementsquand on demande de produiredes milliers de tonnes de papier ?Les experts indiquent que le mar-ché du papier va croître dʼici à2020.

P.P.

page 4:page 5 28/04/09 17:04 Page 1

CMJN

- 5 -

Social

Liberté 62 n°859 - Le 30 Avril 2009

""LL ESES salariésne veulentpas êtretransférésvers lesautres sites

sans garantie, souligne ThérèseLecocq, déléguée CGT : "onveut négocier l'accompagne-ment social des salariés qui sou-haitent partir (du groupe Faurecia)sur la base du volontariat. Maisles autres restent à Auchel, à ladirection de trouver de l'activité !"Le plan de fermeture prévoit letransfert de 329 postes sur 508vers les sites de Marles-les-Mineset Hénin-Beaumont ainsi que lasuppression des 179 emplois res-tants. Faurecia a aussi proposéune "indemnité de préjudice" pourtous les salariés, une indemnitésupplémentaire de reclassementpour les salariés mutés à Hénin-Beaumont, distante de 50 kilo-mètres, et diverses primes allantau-delà des dispositions légalespour les salariés licenciés. Mais lecompte n'y est pas.Faurecia a consulté lundi dernierles salariés par référendum, seuls168 salariés sur 508 y ont pris

part, ce qui est un fiasco total pourla direction qui voulait (et veut)ainsi contourner la position fermedes syndicats CGT et FO qui sebattent pour le maintien de l'activi-té sur le site d'Auchel.Site qu'un rapport d'un cabinetd'expertises évaluait, récemment,comme rentable mais qui n'estpas l'objectif de la direction géné-rale, pour le moins. Outre lafermeture d'Auchel, le groupe aannoncé la suppression de1.215 suppressions d'emplois enFrance entre 2009 et 2011. Le“cas dʼécole” voulu par la directionest non seulement une divisionparmi le personnel mais aussi uneopposition entre les différentssites. Cela nʼa pas pris, cela neprend pas. Ce que veut la direc-tion, cʼest la spécialisation àoutrance avec lʼabandon, la ventede sites et lʼexternalisation dʼacti-vités, estimés non stratégiques.Cʼest lʼensemble de la filière quiest touchée. Convaincre lesactionnaires de cette fermeture,cʼest fait depuis longtemps par lespropos du PDG. Ce mercredi29 avril une réunion du CCE étaitprogrammée à Paris.

Lʼinvestissement dans la lutte a pourbut dʼamener un changement durapport de force avec la convergen-

ce des actions, notamment, àHénin-Beaumont. C'est ce qui sepasse actuellement à Faurecia-

Auchel où le 1er Mai sera, à n'en pasdouter, très combatif.

Pierre Pirierros

FAURECIA-AUCHEL : FIASCO DU RÉFÉRENDUMORGANISÉ PAR LA DIRECTION

LES SALARIÉS EN GRÈVE,REJET DU PLAN "SYNERGIE NORD"...

Les 508 salariés de Faurecia Auchel sont en grève depuis l'échec des négociations. Lessyndicats refusent le plan de fermeture du site. Les 508 salariés vont perdre leur emploi.D'ici à 2010, le site devrait en effet mettre la clef sous la porte. Les négociations ont échouéjeudi 23 avril dernier et depuis, les salariés sont en grève.

Combativité à Faurecia-Auchel (Ph. Liberté 62)

««JJ EE sais que le per-sonnel refuseabsolument toute

idée de fermeture du sited'Auchel. Cette position estjuste, car rien ne démontrepourquoi on devrait en arri-ver là. D'ailleurs, les élus dusecteur défendent aussi cepoint de vue. Un expert a ditque l'usine est viable et desperspectives de nouveauxmarchés semblent exister.Bien sûr qu'il y a une criseéconomique, mais elle nedate pas de ces derniersmois. Dès que cela va moinsbien, on dit que ça va mal !C'est trop facile et, à chaque

fois, ce sont les salariés quitrinquent. Ceux d'Auchelsont comme tous les autres :ils en ont assez, ils ne veu-lent plus payer l'addition.Après tout, c'est un secondplan social en moins de troisans que la Direction veut leurproposer».La crise mondiale ne peutpas tout expliquer, c'est unprétexte qui sert les intérêtsdes actionnaires. Avant tout,il y a un système écono-mique libéral qui fait qu'onn'investit plus assez, etmême parfois plus du tout.Prenons le cas d'ENRON,aux Etats-Unis. On n'en a

que très peu parlé ici, et pourcause. Cette multinationalequi, soi-disant, accumulaitles bons résultats, se conten-tait en fait de boursicotersans, pratiquement, se mêlerde produire. Résultat : en2001, ce fut la plus importan-te faillite de toute l'histoire ducapitalisme américain et,bassesse absolue, sesemployés ont soudaindécouvert que l'argent qu'onavait retenu sur leurssalaires pour assurer leurretraite avait tout bonnementdisparu ! C'est ce système-làqui marche sur la tête depuislongtemps, par une course

sans limite aux bénéfices, etil a fait des émules cheznous».Il n'y aurait rien d'étonnant àvoir surgir de nouveauxremous avec le début despourparlers si les salariéssont les seuls à devoir fairedes efforts. Un peu partoutdans le pays, on voit sedéclencher des mouvementsde protestation, dont certainssont même assez exaltés. Ilfaut que la raison et la séré-nité l'emportent. Mais pourcela, chacun devra y mettredu sien. C'est beaucoupdemander à des salariés quivivent la hantise du chôma-

ge. Vous savez, ils n'aurontplus grand-chose à perdre siles menaces de fermeture seconfirment. Nous attendonsbeaucoup de Monsieur leSous-préfet de Béthune, quenous avons rencontré ven-dredi dernier. Il a un rôleimportant à jouer en tant quereprésentant de l'Etat. Mais,sincèrement, je pense que laballe est d'abord dans lecamp de la direction généra-le de Faurécia. Quoi qu'il arri-ve, les salariés pourrontencore compter sur notresoutien total, le mien, celuides maires, celui de la popu-lation ».

RENÉ HOCQ, CONSEILLER GÉNÉRAL PCF, PRÉSIDENT DU SAZIRAL :

"REFUSER TOUTE IDÉE DE FERMETURE DE FAURECIA-AUCHEL"

Devant l’UIMM (Hénin-Beaumont), la CGT mobilisée le 23 avril devantle patronat de la métallurgie, afin de le mettre face à ses responsabilités.

page 5 :page 4 29/04/09 9:29 Page 1

CMJN

Liberté 62 n°859 - Le 30 Avril 2009- 6 -

ÉnergiePROTÉGER LES SERVICES PUBLICS

DES LOGIQUES MARCHANDESLors dʼun débat à Grenay sur la situation à EDF/GDF,il est apparu la nécessité de sʼintéresser à la politiqueeuropéenne avant de voter le 7 juin prochain.

CCESES dernières années, on aassisté à un activisme sansprécédent de lʼUnion euro-

péenne en faveur de la dérégulation,de la déréglementation et dʼune poli-tique économique et monétaire touteentière tournée vers le soutien auxmarchés financiers, au détriment delʼemploi, de la formation, des ser-vices publics, de la croissance, dudéveloppement humain.Lʼaccélération sʼest faite en 2000lorsque le Conseil européen décidaitdʼengager lʼUnion sur la voie dudémantèlement des protectionssociales pour en faire lʼéconomie «laplus compétitive du monde».Cʼest le fameux traité de Lisbonneapprouvé par Chirac et Jospin et queNicolas Sarkozy les socialistes euro-péens espèrent toujours faire adop-ter en dépit de lʼéchec manifeste despolitiques économiques et moné-taires quʼil codifie.Cʼest lʼéternel souci de la Commis-sion européenne : il nʼ y a pas assezde concurrence !En prenant lʼexemple de lʼénergie,Henri Tobo, qui animait ce débat, adémontré que toutes les directiveseuropéennes conduisent à ouvrir lessecteurs publics à la concurrence,encouragent les privatisation oulʼadoption, par les entreprisespubliques, des critères de rentabilitéau privé.Le responsable CGT dʼEDF revientsur lʼouverture à la concurrence delʼélectricité et du gaz qui devrait fairebaisser les prix. On allait voir cequʼon allait voir. La ritournelle de laCommission européenne et du gou-vernement a fait long feu.

Après lʼouverture, le 1er Juillet 2007,du marché des particuliers (celui desPME lʼest depuis 2004 et celui desgrosses entreprises, depuis 2000),seul 1% des ménages français aopté pour une offre de marché.Henri Tobo explique que ceux qui ontquitté les tarifs réglementés y revien-nent souvent très rapidement. Unefois perdu le bénéfice de lʼoffre com-merciale alléchante, ils découvrentla réalité des prix pratiqués par lesfournisseurs dʼénergie.Pour le militant syndicaliste, la flam-bée des prix nʼest pas la seuleconséquence de lʼouverture à laconcurrence. En laissant le marchéfaçonner le secteur sur la base decritères de rentabilité et de profitabili-té, la Commission contribue à fragili-ser la sécurité dʼapprovisionnementen électricité et en gaz de lʼEurope,les investissements se faisant dansle rachat dʼentreprises concurrentesen délaissant les investissementsnécessaires.Les nouvelles dispositions décidéespar le Parlement européen ne vontpas arranger les choses (lire ci-contre).Henri Tobo considère «quʼil nʼy apoint de salut hors de la maîtrisepublique».

Défendre les acquisde la Libération

Cʼest pourquoi et parce que lʼéner-gie est un bien vital qui doit êtreaccessible à tous sur lʼensemble duterritoire à un tarif acceptable, laFrance sʼétait dotée, à la Libération,de monopoles publics, donc régu-

lés, avec un système de tarificationalliant péréquation et prise encompte des coûts dʼinvestissement.Le responsable de la CGT informesur les actions menées par les sala-riés dʼEDF/GDF pour une augmen-tation des salaires et une véritablepolitique de lʼemploi.En effet, entre les suppressionsdʼemplois et le recours accru à lasous-traitance, on assiste à la pré-carisation dʼune partie des salariés(lire ci-contre).Dans le débat, on a noté notam-ment lʼintervention de DanielDewalle, maire de Houdain qui aune nouvelle fois fustigé lʼattitudede certains démarcheurs de lasociété de fourniture de gaz etdʼélectricité POWEO sur le territoirede sa commune en février dernier.Avec les explications du mairedʼHoudain, on constate que ceuxqui pratiquent ce type de vente sur-fent souvent sur les limites de lalégalité. Il nʼest pas rare de voir desdémarcheurs faire signer descontrats à des personnes souscuratelle et dʼautres ne comprenantpas parfaitement le français ou toutsimplement les méandres ducontrat proposé où ne sont pas misen avant les aspects négatifs.Cette rencontre sur lʼénergie auracertainement donné plus dʼargu-ments aux participants pourconvaincre que le vote pour le Frontde gauche le 7 juin prochain seraun moyen de défendre les servicespublics et de créer de nouveauxservices européens pour les trans-ports, lʼénergie, lʼeau.

J.M.H.

LLEE Syndicat CGT EDF-GDFArras a pris connaissancedʼun communiqué de lʼAFP

indiquant que : «1300 foyers ont étéprivés dʼalimentation en gaz natureldans la seule ville dʼArras».Il semblerait effectivement que descoupures de gaz soient survenuessur la ville de Bapaume.Cette situation ne relève pas dʼunedécision de lʼassemblée généraledes agents en grève actuellement àERDF-GRDF.Si ces coupures ont été réaliséesde façon «isolé», elles sont le résul-tat du comportement des Directionsqui après trois semaines de conflitne semblent toujours pas dispo-sées à prendre en compte sérieu-sement les légitimes revendicationsdu personnel.Ce nʼest que lors de la rencontre du22 avril que les fédérations syndi-cales ont constaté les premièresavancées avec lʼarrêt des externali-sations des activités, notammentdes activités de dépannage et lʼen-gagement de compenser le départen inactivité des agents assurantlʼastreinte dépannage et sécuritégaz par une embauche.Par contre toujours rien ou quasi-ment sur la question salariale(0,3 % en 2009 soit une augmenta-tion de 4,5 € pour un salaire de

1 500 €) et lʼapplication de la bais-se du tarif du gaz au 1er janvier alorsque :• près de 7 milliards d'Euros de divi-dendes ont été versés aux action-naires• que les rémunérations du PDGd'EDF et du Vice Président deGDF-SUEZ, ont été augmentéesrespectivement de 25% et de 183%(ce qui porte la rémunération de cedernier à 1,2 millions)Jusqu'à présent, en lieu et place àde réelles négociations, les direc-tions ont uniquement eu recours àun comportement répressif avecconstats dʼhuissier, appel à desvigiles accompagnés de chiensmuselés, lettres dʼintimidation,convocations dʼagents pris auhasard en vue de procédures disci-plinaires et assignations en référédes militants syndicaux…Les directions jouent également lacarte de lʼexaspération des usagersen interdisant les rétablissementsen gaz après 17 heures contraire-ment à ce qui se fait en période de«paix sociale».Le syndicat CGT Arras affirmequʼusagers et salariés de lʼénergieont les mêmes intérêts à opposeraux actionnaires et en appelle à laresponsabilité de tous pour avancersérieusement sur les négociations.

STRASBOURGLES EURODÉPUTÉS POUR LA

LIBÉRALISATION DE L’ÉNERGIELe Parlement européen a adopté semainedernière le troisième paquet énergie, quiincite à la concurrence sous couvert de«favoriser les consommateurs».

SSÉPARERÉPARER mais non pascéder. Fin mars lors de la pro-cédure de conciliation, les

délégations du Parlement européenet du Conseil européen (qui repré-sente les gouvernements) étaientparvenues à un compromis. Lesentreprises du secteur de lʼénergiequi comme EDF ou GDF à la foisproduisent et distribuent lʼénergieau consommateur devront séparerleurs activités, dans le but de favori-ser la concurrence. Le Parlementeuropéen a voté la semaine derniè-re en ce sens, par plus de 580 voixsur environ 680 votants (plusieurstextes étaient mis au vote), seul legroupe GUE votant contre. Les rap-porteurs socialistes (PSE), de droite(PPE) et souverainiste (UEN) sesont réjouis de ce compromis, maisne lʼont accepté quʼ«à contrecœur»selon les propos de la travailliste bri-tannique Morgan Eluned.Ces groupes optaient pour uneoption plus radicalement libérale, àsavoir la séparation patrimoniale.Ainsi, la Verte allemandeRebecca Harms a rappelé que «lepoint de départ» de la directive étaitune «proposition de Neelie Kros»,commissaire à la concurrence, etque «lʼinstrument le plus efficace»pour satisfaire le consommateurétait «la séparation de la productionet du réseau». Dans ce cas, lesopérateurs historiques du secteurauraient dû céder lʼactivité de trans-port ou de distribution à leursconcurrents.Si les groupes acquis à lʼoption libé-rale, y compris les souverainistes,ne sont pas parvenus à imposer laséparation patrimoniale, cela est dûà la résistance de huit États. LaFrance, lʼAllemagne, lʼAutriche, laBulgarie, la Grèce, le Luxembourg,

la Lettonie et la Slovaquie étaienthostiles au démantèlement de leurschampions nationaux. Une positionque certains de ces États avaientrappelée lors du Conseil européendes chefs dʼÉtat et de gouverne-ment, les 19 et 20 mars derniers. Laquestion de la sécurité énergétiqueétant stratégique, les États ne peu-vent se permettre de pulvériser desoutils performants. Et ce dʼautantplus que le but de lʼopération estdʼouvrir le marché européen, afinque les opérateurs puissentconquérir des marchés en dehorsdu continent. Par ailleurs, dans cer-tains pays, une telle décision entraî-nerait de fortes résistances de lapart des salariés du secteur.Si les entreprises ne devront plusscissionner, elles devront séparerleurs métiers. La directive leur pro-pose trois solutions : la dissociationdes structures de propriété, la créa-tion de gestionnaires de réseau oude transport indépendants. Cʼest-à-dire confier cette activité de gestionà une filiale.Comme toujours, lorsque danslʼUnion européenne on transformeune politique commerciale dʼouver-ture des marchés en politiqueindustrielle, le paquet de la libérali-sation de lʼénergie a été emballéavec des «mesures en faveur desconsommateurs». Une agence derégulation communautaire seracréée. Elle veillera notamment àfaciliter le changement de fournis-seur pour le consommateur. Dansle cadre de la lutte contre leréchauffement climatique, un«compteur intelligent» sera instau-ré, pour contrôler sa consomma-tion. Les mots «usagers» et «sala-riés», eux, disparaissant du voca-bulaire.

ACTIONS SYNDICALES À EDF/GDFLA CGT DÉNONCE

L’ATTITUDE DE LA DIRECTION

page 6:page 7 28/04/09 15:34 Page 1

CMJN

Liberté 62 n°859 - Le 30 Avril 2009 - 7 -

Société/LittoralFORMATION PROFESSIONNELLE

LE GOUVERNEMENT DOIT REVOIR SON PROJET DE LOILe 14 avril, Laurent Wauquiez a présenté le projet de loi formation professionnelle du gouverne-ment au Conseil National de la Formation Professionnelle Tout au Long de la Vie. Son projet aété massivement rejeté par 21 voix contre (dont la CGT), 16 abstentions et seulement 7 voix pour.La CGT ne se satisfait pas de cette situation. Elle attend du gouvernement et du parlement lʼadop-tion de mesures à la hauteur du contexte social et économique actuel.

EENN toute logique le gouverne-ment devrait tenir compte decet avis et revoir son projet.

Nous nʼopposons pas la légitimitéissue du dialogue social à celle issuedu suffrage électoral. Pour ce qui

ressort de leur responsabilité lesorganisations syndicales et patro-nales ont su, malgré les pressions,trouver les voies dʼun accord natio-nal interprofessionnel signé unani-mement le 7 janvier dernier. La loi

doit reprendre, voire améliorer, lesdispositifs contenus dans lʼANI, fruitsdʼun équilibre entre intérêts pour par-tie divergents, voire antagonistes.Mais elle ne doit pas en rester là !Nous attendons des pouvoirs publicsquʼils sʼengagent sur des résultats etarrêtent dʼaccabler les victimes de lacrise. Des mesures exceptionnellesdoivent être prises pour faire en sorteque les revenus du travail soientgarantis par une neutralisation desrevenus du capital. Les fonds de laformation doivent servir à relever leniveau de qualification du salariat, àdoter chacune et chacun des certifi-cations reconnaissant leur qualifica-tion, à préparer lʼensemble du tissuéconomique et industriel de notrepays à une reprise que nous souhai-tons soutenable et respectueuse despersonnes comme des écosys-tèmes.Les organisations syndicales etpatronales ont souhaité pouvoirmutualiser une partie importante des

obligations de financement de la for-mation professionnelle des entre-prises afin dʼintervenir dans lesbranches et les territoires vis-à-visdes salariés et demandeurs dʼemploiles plus en difficulté. Le gouverne-ment doit abandonner sa volonté derégir l̓ utilisation de ces fonds et lais-ser le paritarisme assumer ses res-ponsabilités dans le cadre decontractualisations (y compris aveclʼEtat). Dans les régions les PRDF(Plan Régional de Développementde la Formation) font lʼobjet dʼuneconcertation approfondie entre lesdifférents acteurs. Il nʼest pas accep-table que lʼEtat veuille assujettirlʼadoption de ce plan au bon vouloirdu préfet de région. Quant audémantèlement de lʼAFPA, quʼunarticle du projet de loi entend accélé-rer, la CGT appelle le gouvernementà abandonner sa décision dogma-tique de transfert de l̓ orientation àPôle Emploi. Le service public delʼemploi est confronté à une arrivée

massive de demandeurs alors quePôle Emploi est sujet à de gravesdisfonctionnements. L̓analyse desbesoins actuels, comme ceux àvenir (ex : impact du RSA), imposede renforcer dʼurgence les effectifsaussi bien de Pôle Emploi que del̓ AFPA. Alors que la réflexion enga-gée dans le cadre de la négociationformation, entre autre sur l̓ orienta-tion, nʼest pas aboutie, il serait irres-ponsable dʼengager le démantèle-ment dʼun des membres du servicepublic de l̓ emploi.Le paritarisme a pris ses responsabi-lités pour faire évoluer les structureset les dispositifs de la formation pro-fessionnelle de notre pays afin qu i̓lsrépondent mieux aux besoins despersonnes, de l̓ économie et des ter-ritoires. La loi doit en intégrer lescontenus en respectant les équi-libres négociés, mais elle doit allerplus loin et porter les dispositions qui,au-delà de la conjoncture, préparentl̓ avenir.

«RÉPRIMANDE» POUR LE JUGE BURGAUDLA SANCTION LA PLUS BASSE POSSIBLE…

Le CSM (Conseil supérieur de la magistrature) a infligé aujuge Fabrice Burgaud une "réprimande avec inscription audossier", la sanction la plus basse possible, pour soninstruction de l'affaire de pédophilie d'Outreau.LLAA polémique sur la "répriman-

de" infligée vendredi par leCSM au juge Fabrice Burgaud

après le fiasco de l'affaire Outreau aenflé avec de nouvelles condamna-tions. Pour l'ancienne Garde dessceaux Elisabeth Guigou, il s'agit làd'un "nouveau fiasco pour la justice".Cette sanction, la plus légère decelles qu'encourait le juge Burgaud,est "perçue comme une offense parles victimes. Je le comprends, évi-demment. On a l'impression d'unecascade de catastrophes dans cetteaffaire", a affirmé la députée deSeine-Saint-Denis sur France Info."Non seulement des gens ont passédes années en prison pour rien alorsqu'ils étaient innocents, mais en pluson s'aperçoit qu'on n'arrive pas àtirer les leçons de ce qui s'est passé.C'est un nouveau fiasco pour la jus-tice", a-t-elle déclaré.

En plus, "on apprend qu'il y a, parmiceux qui ont prononcé cette soi-disant sanction, quelqu'un qui étaitchargé de contrôler l'instruction dujuge Burgaud", a-t-elle dénoncé.

Elle faisait ainsi référence à unancien magistrat de la chambre del'instruction de Douai, qui avait refu-sé par deux fois la remise en libertéd'un suspect finalement acquitté, etqui figurait parmi les onze membresdu CSM ayant sanctionné FabriceBurgaud."Ça na va pas très loin", a déclarél'abbé Wiel (notre photo), qui a dit"regretter que le juge Burgaud n'aitpas démissionné de lui-même aprèsles événements"."J'ai l'impression qu'il ne lâcherajamais, parce que c'est un procédu-rier", a-t-il jugé, ajoutant toutefoisqu'il serait "injuste de dire qu'il est leseul responsable", citant notamment"la chambre de l'instruction" ou "lesassistantes sociales"."Quelle que soit leur façon d'agir, cesont des gens couverts", a-t-il ajouté,évoquant un "esprit de corps".

POLITIQUE COMMUNEDE LA PÊCHE : LE PCF DÉNONCE

LES CHOIX DE BRUXELLES

LLAA commission européennevient de publier son livre vert surla politique commune de la

pêche(PCP). Celui-ci traduit les décla-rations récentes du commissaireeuropéen de la pêche Joe Borg quidisait : «trop de bateaux pourchassetrop peu de poissons». Ce dernieroublie de rappeler que l̓Europe estdéficitaire de 13 milliards dʼeuros surcette activité.Avec la proposition de QuotasIndividuels Transférables permettantaux pêcheurs les plus solides écono-miquement dʼacheter les quotas desplus fragiles, cʼest l̓ avenir des 88000navires et 190000 pêcheurs euro-péens qui est posé.Dernièrement, les pêcheurs françaisont exprimé leur ras le bol dʼunepêche artisanale condamnée sanscesse à réduire la voilure à coup dequotas imposés ou de subventionspour casser les bateaux.Les choix de Bruxelles comme ceuxdes gouvernements portent sur unepêche industrielle, de flottes apparte-nant aux géants de la grande distribu-tion, qui raclent les fonds des océans

et transforment des millions de tonnesde poissons morts en farine dʼaqua-culture.Avec le même cynisme quʼen agricul-ture, la commission européenne viseune pêche dont les prix du produitsont fixés par la concurrence libre etnon faussée du marché, cʼest à diredébarrassée de tout soutien public àl̓ horizon 2013.Pour le Parti Communiste Français,l̓ Europe doit promouvoir une pêcheartisanale, dont la gestion concertéeest à même de préserver la ressour-ce. Elle doit rémunérer les pêcheurset contribuer à la souveraineté alimen-taire.Pour relancer l̓ activité de la pêche etde jeunes pêcheurs en particulier, lePCF propose notamment de fixer unprix minimum indicatif européen dupoisson, dʼactiver la clause de sauve-garde pour protéger les salariés de cesecteur dʼactivité des conséquencesde l̓ importation de certains poissons,de promouvoir le stockage public dessurplus de pêche, de favoriser lesprêts super bonifiés destinés auxinvestissements maritimes.

L’ACTUALITÉ DE LA SEMAINE VUE PAR BABOUSE

page 7:page 6 28/04/09 15:45 Page 1

LL AA colère est puissan-te et ne se démentpas. Des millions desalariés ont manifestélors de grandes jour-nées dʼaction unitaire.

Des luttes se multiplient dans lesentreprises pour défendre lʼemploiou pour les salaires.Stocks options, parachutes dorés,bonus, rémunérations scanda-leuses des grands patrons,annonces quotidiennes de licen-ciements : cʼest insupportable !Lʼunité syndicale demeure ; toutcela constitue un formidable pointdʼappui pour le monde du travail.Cela rend Sarkozy et le MEDEFfébriles, car la question du chan-gement de société est posée avecforce.Chacun le constate, le systèmecapitaliste conduit aujourdʼhui à lamise au chômage de centaines demilliers de salariés, à la montée dela précarité, à la casse de lʼindus-trie et des services, à la destruc-tion de savoir-faire dans le mondeentier. Il y a besoin de réformesradicales !Lʼutilisation de lʼargent est aucoeur de toutes les luttes.Leurs convergences et lʼunité sontnotre force.Nous ne paierons pas leur crise !Au contraire, la situation exigelʼaugmentation des salaires et despensions, mais aussi lʼinvestisse-ment dans lʼindustrie et les ser-vices, la formation, la recherche etlʼemploi pour répondre auxbesoins de notre peuple.Ce ne sont pas les 360 milliardsdʼeuros dʼargent public queSarkozy a versé aux entreprises etaux banques sans aucun contrôle,ni le plan de relance européen de200 milliards, ni les mesures duG20 qui nous sortiront de cettesituation. Car toutes ces mesuressont insuffisantes et ne sʼattaquentpas aux causes de la crise.Le capitalisme nʼest ni moral, niimmoral, il est amoral !Il faut des pouvoirs aux travailleursleur permettant dʼintervenir surlʼutilisation de lʼargent, la gestiondes entreprises !Les communistes proposent demettre en débat des lois nova-trices. Le 28 mai, les députés com-munistes soumettront au vote troisprojets de lois pour porter àlʼAssemblée nationale les exi-gences des mouvements sociaux.Ils porteront des propositions alter-natives visant notamment à préve-nir les licenciements économiqueset à sauvegarder lʼemploi, à aug-menter les salaires, à donner desdroits nouveaux aux salariés et àleurs instances représentatives, àpromouvoir une autre répartitiondes richesses en proposant :� des pouvoirs aux salariés leurpermettant de sʼopposer aux licen-ciements et dʼagir pour une autregestion des entreprises, une autreutilisation de lʼargent et du crédit ;� lʼinterdiction des licenciementspour les entreprises qui distribuentdes dividendes – droit de veto sus-

pensif des Comités dʼentreprisepour toute suppression dʼemploi etobligation dʼexamen des contre-propositions des salariés ;� le développement, avec un pôlepublic bancaire, dʼun nouveau cré-dit sélectif, permettant de baisserles charges financières des entre-prises qui développent lʼemploi etla formation ;� lʼarrêt des exonérations de coti-sations sociales patronales et lʼai-de aux PME et TPE ;

� le contrôle de lʼutilisation desfonds publics en les mettant auservice de lʼemploi et de la forma-tion, la suspension de toute aidede lʼÉtat aux groupes qui veulentsupprimer des emplois et le rem-boursement des aides indûmentperçues ;� lʼannulation des suppressionsdʼemplois publics, le développe-ment des services publics danstous les territoires : Poste, école,santé, université…

� des mesures urgentes de justicesociale en faveur de lʼemploi, dessalaires et du pouvoir dʼachat :augmentation des salaires,retraites et minima sociaux ;� SMIC à 1 600 euros ;� fiscalité : annulation du bouclierfiscal et suppression des stock-options,� Europe : respect du vote majori-taire du peuple français contre leTCE avec la sortie des traités deMaastricht, Nice ou Lisbonne pour

construire une Europe, libérée desdogmes ultralibéraux, celle de lasolidarité, de la fraternité, de lapaix : une Europe des peuples.Le 28 mai prochain dans lʼunité, laconvergence des luttes, la solidari-té du monde du travail, nous pou-vons ensemble donner un prolon-gement à la mobilisation du1er mai, contribuer à transformer lacolère en alternative politique jus-quʼau Parlement.Le 7 juin, unis dans les rues etdans les urnes avec le Front degauche ! Le vote pour donnerun carton rouge au capitalismeet inventer une autre Europeque celle des marchés, des divi-dendes et des profits.

CMJN

Liberté 62 n°859 - Le 30 Avril 2009- 8 -

Politique

128, boulevard Basly62300 Lens03 21 74 89 89Fax : 03 21 74 89 88E-Mail :[email protected]

S.A.R.L. D’ÉDITIONPRESSE HEBDOSARL au capital de 7.622,45 euros

SIR 389 113 333000 22Banquet Scalbert-Dupont 62300 Lens

n°229 100 105 390• Gérant Directeur de la publication : HervéPoly • Responsable du Comité de Rédaction :Hervé Poly.

Commission paritaire : n°83075Dépôt légal : ISSN 160-822 X.

Publicité : • MULTIPUB, SARL DʼÉDITIONSPRESSE HEBDO au capital de 7.622,45 euros• Comédiance : 32, rue Jean-Jaurès - 93528 -Saint-Denis Cedex. Journal dʼannonces légales.Montage et photogravure : Liberté62.

Membre inscrit à « Diffusion Contrôle »Bureau de la presse payante : OJD

Imprimé à l’imprimerie de l’Avesnois -L’Observateur, rue Pierre Charpy àAvesnes/Helpe.

UN APPEL DU PCF…

POUR UN MOIS DE MAIDE RÉSISTANCE ET D’ESPOIR

Après les mobilisations exceptionnelles des 29 janvier et 19 marsdernier, tous ensemble pour un 1er Mai de convergence des luttes etde transformation sociale !

Le 19 mars, dans les rues de Lille.(Photo Liberté 62)

page 8:page 14 28/04/09 15:42 Page 1

LL EE gouvernement a décidécette semaine dʼune cam-pagne de communication

écrite sur les mesures prises dansle cadre de la politique de lʼemploi.A dʼautres occasions, il nous estdéjà arrivé de publier des publici-tés gouvernementales en contra-diction avec nos orientations édito-riales.Nous lʼavons fait lorsque nousavons considéré quʼelles partici-paient de la confrontation démo-cratique.De surcroit, les lectrices et lec-teurs de Liberté 62 financent mal-gré eux, comme contribuables,ces dépenses publicitaires. Il estanormal que leur journal soit privédes ressources financièresquʼelles procurent. Cela constitue-rait un nouveau manque à gagnerpour les caisses de Liberté 62.Pour autant, en publiant lesannonces gouvernementales,nous nʼen avons pas moins notrepoint de vue sur ce sujet.

Si le chef de lʼEtat a bien promisune enveloppe de 1.3 milliarddʼeuros pour 2009-2010, le détaildes aides fait apparaître que lamajeure partie (700 millions dʼeu-ros) ira directement dans la pochedes entreprises au gré dʼem-bauches sous contrats précaires.Le «plan dʼurgence», concoctéentre autres par Martin Hirsch, quipromettait un «plan original»nʼouvre dans les faits aucun dispo-sitif nouveau et se contente pourlʼessentiel de défiscaliser lesentreprises ou de créer de nou-velles primes à lʼembauche.Ainsi, outre les aides en faveurdes contrats dʼinitiative emploi(CIE), le gouvernement donneraaux entreprises 2 000 euros pourchaque recrutement en contrat deprofessionnalisation dʼun jeune demoins de 26 ans nʼayant pas leniveau bac ; 3 000 euros parembauche sous CDI dʼun stagiai-re ; ou encore 1 800 euros parcontrat dʼapprentissage signédans les entreprises de moins de50 salariés. Dans ce dernier cas,le dispositif prévoit une exonéra-tion totale des charges qui, cumu-lée à la prime, se solde par un coûtzéro pour lʼentreprise, soit du tra-vail gratuit.Le MEDEF applaudit à tout rompretant il est vrai que le plan serafinancé pour lʼessentiel via lefonds dʼinvestissement social crééen février dernier dans un toutautre esprit.Tout cela nʼempêche pas NicolasSarkozy dʼen rajouter dans ladémagogie : «Jʼai été élu sur larevalorisation du travail, tous ceux

qui par leurs efforts obtiendrontune formation ou un emploi, on lesaidera ...».Malheur à ceux qui ne trouverontni lʼun ni lʼautre ... Une situationloin dʼêtre marginale lorsque lʼonsait que lʼexplosion du chômageces derniers mois trouve danscette tranche dʼâge ses premièresvictimes et que, de lʼaveu mêmedu chef de lʼEtat : «Si lʼon ne faitrien, ce sont entre 170 000 et220 000 jeunes de plus qui pour-raient se retrouver au chômagedʼici fin 2010».En réalité, Nicolas Sarkozy utilisela crise pour expérimenter jusquʼàsa limite la précarité comme sour-ce de profit supplémentaire. Lacréation de 30 000 emplois finan-cés à 90% par lʼEtat représente30 000 emplois précaires dans laFonction Publique Territoriale pour30 000 postes de titulaires suppri-més dans le même temps dans laFonction Publique dʼEtat.Lʼéquation parfaite de la précarisa-tion en marche.Avec un crédit supplémentaire de356 millions dʼeuros (ContratFormation et «école de la deuxiè-me chance»), lʼambition affichéeest de faire bénéficier517.000 jeunes de 16 à 26 ans de1,285 milliard dʼeuros du plan.Le problème est que les entre-prises risquent de ne pas jouerpas le jeu et de profiter une nou-velle fois dʼun effet dʼaubaine.En clair, recevoir des aides sansaucune garantie de contrepartiesen termes dʼemploi.

Jean-Michel Humez

CMJN

Liberté 62 n°859 - Le 30 Avril 2009 - 9 -

PCF

13 H 30 : Accueil

13 H 45 : Début des Travaux ADECR 62

14 H 30 : 4 Ateliers

Atelier n°1 : Lʼécole qui paye quoi..... le SMAInégalités territorialesQuestions du financement

Atelier n°2 : Face à lʼéchec scolaire«Aider ou Enseigner»De la Maternelle, Première école,premier apprentissage

Atelier n°3 : Lycées, LP, Collèges :Quelles réformes ? Quelles filières ?Les défis à relever au-delà du soclecommun

Atelier n°4 : Les défis à releverQuelles luttes ? Quelles convergences ?Comment amplifier la résistance ?

16 H 00 : Restitution synthèse Ateliers

16 H 15 : Table ronde et plénièreDébat général avec la participationde Christian CHAMPIRE,maire de Grenay, enseignant,Stéphane BONERY, chercheuren Sciences de lʼEducation,Michèle DEMESSINE, sénatrice,dʼélu(e)s, dʼétudiant(e)s, de parentsdʼélèves, de syndicalistes......

17 H 30 : Fin des travaux

Coupon réponse pour signaler votre présence :si possible veuillez téléphoner(demander Cathy Apourceau),

conseillère (égionale au :03 21 08 12 12 ou e-mail :

[email protected]

Nom :..............................................................Prénom :.........................................................Fonction : .......................................................

Ou renvoyer ce coupon :ADECR 22 ter rue du 11 Novembre 62300 Lens

ÉTATS GÉNÉRAUXDES LUTTES POUR L’ÉCOLE

SALLE DES FÊTES DE GRENAYMERCREDI 20 MAI

AVIS PUBLIC À LA CONCURRENCEDénomination et adresse de la collectivité passant lemarché :Monsieur le Maire – Hôtel de Ville – Place Jean-Jaurès –62680 MéricourtTél. : 03 21 69 92 92 – Fax : 03 21 40 08 96Mode de passation : Procédure adaptéeObjet du marché :Affaire 09S0013 Travaux de remplacement du sol sportifde la salle de musculation au complexe sportif JulesLadoumègue.Les dossiers de consultation où sont indiqués les critèreset pièces à produire sont téléchargeables sur le site de laville (U.R.L. : http://www.mairie-mericourt.fr) ou peuventêtre retirés à lʼHôtel de Ville de Méricourt ou par voiepostale.Date limite de réception des offres : Mercredi 13 mai à10h00.Date dʼenvoi de lʼavis à publication : Mardi 28 avril2009.

Annonce légale

SONDAGE

LE FRONT DE GAUCHEGAGNE DU TERRAIN

Malgré le boycott des médias, le programme deslistes du Front de gauche commencent à intéresserles Français. Il reste à multiplier les initiatives pourrassembler plus largement et pour limiter l'abstentiondans l'électorat populaire.

SSELONELON la dernière enquêteEurobaromètre, seuls 27 %des Français savent quʼune

élection européenne se dérouleracette année. Lʼembarras desgrandes formations politiques àentrer dans une campagne quʼilssavent risquée cultive la tendanceà lʼabstention généralementconstatée dans ce type de scrutin.Dans ce contexte, le sondage réa-lisé par lʼIFOP pour lʼHumanitédonne lʼavantage à lʼUMP(26,5 %) devant le PS (22,5 %) enbaisse de 0,5 point en un mois. Àdroite, le FN progresse, à gauchelʼécart entre le Front de gauche etle NPA se resserre.

L'UMP toujours en têteFace à une UMP largement entête à droite, le Modem avec 14 %enregistre un léger recul sur deuxmois (- 0,5 %). Lʼextrême droitegagne 1,5 point (7,5 %) et la listeMFP-CNPT menée par Philippede Villiers plafonne à 5 % des suf-frages. Le ralliement dʼune partiedes centristes au parti présidentielet la drague de Sarkozy sur lesterres du FN continue de porterleurs fruits puisque lʼUMP créditéde 26,5 % des suffrages nʼavait

obtenu que 16,6 % des voix lorsdes élections européennes de2004. À lʼépoque, la liste de lʼUDFengrangeait 12 % des voix et leFN 9,8 %.Si avec 22,5 % des intentions devotes, le Parti socialiste reste entête à gauche, son hégémoniesʼérode significativement si oncompare les prévisions actuellesaux 28,9 % obtenus en 2004. Àlʼépoque, les formations situéessur sa gauche (LCR-LO-PCF) netotalisaient que 8,5 % des voixcontre 15,5 % aujourdʼhui (NPA-Front de gauche-LO).Lʼécart entre le NPA et le Front

de gauche se resserreDans ce contexte, le PS réussitparadoxalement à capter à luiseul 40 % des électeurs degauche ayant voté non au réfé-rendum sur la constitution euro-péenne de 2005 contre 19 % pourle Front de gauche, 18 % pour leNPA et 9 % pour la liste Europeécologie. Lʼécart entre le NPA deBesancenot et le Front de gauchese resserre sensiblement au profitde ce dernier.Crédité de 9 % des intentions devote en février, le NPA nʼen

obtiendrait plus que 7 % aujour-dʼhui alors que les listes du Frontde gauche (PCF-Parti de gauche,Gauche unitaire) passeraient de4 % à 5,5 %. Lʼétude fait appa-raître en outre que 18 % des élec-teurs ayant voté pour Besancenotà la présidentielle de 2007 repor-teraient leur vote sur le Front degauche.De son côté, la liste des Verts,menée conjointement par le libé-ral Daniel Cohn-Bendit et lʼancienmilitant antilibéral José Bové,garde un étiage à la hauteur duscore obtenu en 2004 (7,4 %)avec 7,5 % des intentions de vote.Cette étude a été réalisée parlʼIFOP pour lʼHumanité.Échantillon de 853 personnes ins-crites sur les listes électorales,extrait dʼun échantillon de 958personnes représentatif de lapopulation française âgée de dix-huit ans et plus.La représentativité de lʼéchantillona été assurée par la méthode desquotas (sexe, âge, profession duchef de ménage), après stratifica-tion par région et par catégoriedʼagglomération. Les interviewsont eu lieu du 23 au 24 avril 2009,par téléphone, au domicile despersonnes interrogées.

LIBERTÉ 62 ET LES PUBLICITÉSGOUVERNEMENTALES

page 9:page 9 29/04/09 10:17 Page 1

CMJN

Culture

Liberté 62 n°859 - Le 30 avril 2009- 10 -

Des mesures immédiates. Des mesures justes.

Vous les trouverez sur www.premier-ministre.gouv.fr

Un emploi, une formation,un revenu : des mesuresexceptionnelles sont prisespour les Français les plustouchés par la crise.

LLESES rapports entre lesauteurs et leurs lecteursne sont pas toujoursanonymes. La Preuve.Une langue est ditevivante lorsqu'elle est

utilisée oralement par des per-sonnes dont elle est la languematernelle, ou par une commu-nauté suffisamment nombreuse —et de façon suffisamment intensive— pour permettre une évolutionspontanée de la langue. Témoinsde leur époque, les animateurs du“Salon du livre dʼexpression popu-laire et de critique sociale” du1er mai, à Arras, et les militants de“Colères du présents”, en citoyensconvaincus, ne sʼarrêtent pasdans un sentier facile à débrous-sailler. Les contraintes sont, pour-tant, leur lot, eux, comme nous,qui ne veulent pas et ne voulonspas, vivre dans un monde dʼillu-sions.Afin de se rendre compte de lʼam-pleur et de lʼimportance du rôle dulangage dans la civilisation, il estintéressant de connaître une esti-mation qui en a été faite dans la lit-térature depuis ses origines jus-quʼà nos jours. Nouvelles énigmeset nouvelles nécessités à dégagerune route vers un matériau en per-

pétuelle transformation, le choixdes répertoires se base sur lesconstances des idées définies parles écrivains et sur leurs liensentre eux et le monde environnant.La littérature comme plus hautdegré de la connaissance humai-ne, cʼest la conviction dʼune beau-té primordiale, cette beauté syno-nyme dʼavenir, comme nous lesuggère Éluard. Tout consensusest banni.

VariationsUne langue vivante est rarementun système uniforme et rigide, ellevarie généralement selon le lieugéographique, les dialectes, lemilieu social et les individus et,bien sûr, selon le temps, ce qui faitque, considérée à un momentdonné, une langue est toujours enévolution. Les conjonctions - écri-vains-public-maisons dʼéditions(elles ne sont pas toutes mues uni-quement par la finance) sont desconditions indispensables, ellessont spécifiques au théâtre.Avec le “Salon du livre”, cʼest lerapport de la littérature et de lalangue qui est au coeur dʼuneaction et dʼune préoccupationartistiques. La présence de syndi-

calistes est un signe encourageantpour demain. Langue et place dela langue, situations et disposi-tions précises des situations.Comment peut-on aborder, par lalittérature, la société ? Le pari estdifficile à tenir mais Didier Andreauet lʼAssociation “Colères du pré-sent” dépassent, malgré tout, lesparticularités pour sʼadresser à unpublic beaucoup plus vaste tout encentrant leur travail sur la présen-ce de lʼhomme au coeur de lasociété. Dès sa création, lʼassocia-tion Colères du Présent sʼest don-née pour but de promouvoir lʼécri-ture et la littérature dʼexpressionpopulaire et de critique socialeauprès dʼun large public, avec uneattention particulière pour lespublics éloignés de la lecture et delʼécriture.

IntensitéLa vie culturelle, lorsquʼelle a cetteintensité, fait appel au tempéra-ment particulier des uns, auteurs,et des autres, les publics qui sonten alternance permanente. LaCulture correspond à une certaineorganisation dans un “message”donné. Cʼest le pari de ce cetteédition dʼun salon du livre dʼex-

pression populaire et de critiquesociale. Aussi, les débats et la pré-sence dʼune myriade auteurssʼinscrivent dans une démarchede confrontations des idées, desexpériences, des réflexions et despratiques et en souligne leur acui-té ; convergence des luttes etbataille politique.Ce qui est intéressant dans la litté-rature dʼexpression sociale, danslʼoeuvre, cʼest le lecteur. Et le lec-teur tire de lui-même ce quʼil a àdire. Par déduction, il est seul. Lepublic, cʼest la contrepartie et lapossibilité dʼéchanges. Le “livreengagé” traditionnel cherche àcréer et repose sur des identifica-tions, avec les rôles, le person-nages. Brecht, par exemple, enmodifie les structures, il atteint lessommets de la popularité. Cʼestles débuts de la distanciation. À lanécessité de ces émotions, il y alʼexigence du visible dans undomaine précis, le livre politique etsocial qui nous renseigne beau-coup sur les variations socialesenvironnantes. Aujourd'hui plusque jamais. L'humanité, dit Marx,ne se pose que les tâches qu'elleest en capacité de résoudre...

Pierre Pirierros

LE “SALON DU LIVRE D’EXPRESSION POPULAIREET DE CRITIQUE SOCIALE”, CE VENDREDI 1er MAI, À ARRAS

UN ÉVÉNEMENT POLITIQUE ET SOCIAL,UN CARREFOUR DE LA LUTTE

page 10:page 15 28/04/09 15:50 Page 1

LE SALON DU LIVRE,UN RENDEZ-VOUS POPULAIRE ET FESTIF

RRENCONTREENCONTRE populaire, fes-tive, militante, le Salon dulivre dʼArras se conjugue

aux luttes du présent, tout en seréférant aux grands rendez-voushistoriques. Que cʼest beau unebarricade de livres, que cʼest fortune avalanche de mots ! Cetteannée encore le Salon du livredʻexpression populaire et de cri-tique sociale prolonge le travail

de fond mené à longueur dʼan-née par Colères du Présent endirection de ceux pour qui la lec-ture est dʼaccès difficile.Tous les acteurs du livre (lec-teurs, auteurs, éditeurs, biblio-thécaires, libraires) et ceux duchamp social (associations, syn-

dicats, comités dʼentreprises,centres sociaux) seront rassem-blés sur les pavés du cœur his-torique dʼArras, en ce jour sym-bole des luttes de transformationsociale. Un 1er mai synonymeégalement de fraternité avec lespeuples qui se battent pour sau-

vegarder leur identité, leursdroits les plus élémentaires etconquérir de nouvelles libertés.Événement dans lʼévénement,cʼest dans le cadre du salondʼArras que sera décerné le PrixJean Amila-Meckert, prix littérai-re militant.

CMJN

Culture

Liberté 62 n°859 - Le 30 avril 2009 - 11 -

Des mesures immédiates. Des mesures justes.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur www.premier-ministre.gouv.fr

Plus de 90 % du salaire net dans le cadre de l’activitépartielle.En cas de baisse d’activité, les salariés gardent leur emploi et peuvent bénéficier d’une formation. L’entreprise conserve son potentiel humain dans la perspective de la relance.

"EN HARMONIE",un livre de Jerôme Leroy

Quel plus bel hommage rendre à un auteur de "noir" que de lui écri-re un polar ?

CCOLÈRESOLÈRES du présent a voulusaluer la mémoire du camara-de Frédéric, en confiant à

Jérôme Leroy l'écriture d'En harmo-nie, Jean Claude Claeys a fait la cou-verture, et l'éditeur de Fred l'a publié ;dès le 29 avril en exclusivité ChezColères du présent."Dans une région frappée par lacrise, patrons voyous et anciensmaoïstes jouent à un jeu dangereux :celui dʼun passé qui ne passe pas etdʼun présent violent. Sur fond de fer-metures dʼusines et de délocalisa-tions, lʼécrivain Frédéric Fajardiedevient le héros de ce roman noir quiressemble à ses colères, où resur-gissent le mythique trésor caché dela Gauche Prolétarienne et le souve-nir des années de poudre.Enlèvements de travailleurs clandes-tins, meurtres, trahisons rythmentcette aventure dominée par la sil-

houette inoubliable de Fajardie pourqui lʼhonneur fut de ne jamais serenier et qui rêva jusquʼau bout dʼunmonde plus fraternel, dʼun monde enharmonie."

LL ESES événements politiquesrejaillisent bien au-delà desstructures et de la vie culturel-

le ; que ce soit au Théâtre, dans lesarts plastiques, au Cinéma. Le rôledes artistes et des Intermittents duspectacle est primordial. Lʼalerteest générale. Et puis, un lieu “cultu-rel” se voit et se repère immédiate-ment dans le paysage dʼun quar-tier, dʼune cité, dʼune région.Lʼargent ne sert quʼà une sélection

des publics, il nʼest en rien moteurdʼémancipation. LʼArtiste comme lespectateur sont liés par une expé-rience commune acquise au fil despratiques et dʼune connivence cer-taine qui aboutissent à la créationet à donner une ambiance excep-tionnelle à toute une vie. Il nʼy a pasde culture préétablie mais ce sontle rêve et lʼémotivité qui sʼajoutent -lʼun à lʼautre - et qui deviennentcomplémentaires pour changer le

monde et créer un réel dynamis-me. La vie culturelle fait appel autempérament particulier des uns etdes autres et correspond à unecertaine organisation de la viedémocratique. Il faut avoir lʼaudaceet lʼopiniâtreté dʼimposer au publicce quʼil ne sait pas quʼil désire. Etde rappeler que le combat desartistes - ils seront nombreux dansla ville de Robespierre en ce 1er Mai2009 - est la partie émergée delʼIceberg qui cache les atteintesmercantiles. La solidarité vis-à-visdes exigences de lʼArt, véritableexpression de la liberté, estquelque chose de palpable. Cʼestun combat éminemment politique !“Liberté 62” apporte, en y partici-pant, son plus vif soutien à cettenouvelle édition du “Salon du livredʼexpression populaire et de cri-tique sociale”. Cette année, dansun consensus inavoué, les"Molières" ont, certes, donné unelarge part au Théâtre public mais laparole aux intermittents fut la gran-de absente. O tempora, o mores...

P.P.

Le présent est là avec son che-vauchement de relations de l'ac-tualité, cʼest tellement important.Le dernier recueil de Babousenous indique notre sens de la res-ponsabilité y compris à lʼautre.Sa force tient à sa forme même.La fantaisie du trait démarre duslogan et aboutit à un graphismenet, sans fioritures, visible, à tra-vers un vécu et les actions. Laméthode convient au dessin et la

question est de savoir jusquʼàquel point lʼartiste peut lui donnerune décharge thématique, car ledessin (en noir et blanc ou encouleurs) à un moment précis dela vie, est dans la signification duréel et donc de l'existence. Cettevie qui embrasse toute une régiontoute une population. La vériténʼest pas mitigée, elle est entière.

P.P.

BABOUSE :“LA FRANCE MADE IN SARKO”

INAVOUÉ…

page 11:page 13 28/04/09 15:47 Page 1

CMJN

Hommage

Liberté 62 n°859 - Le 30 avril 2009- 12 -

Des mesures immédiates. Des mesures justes.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur www.premier-ministre.gouv.fr

150 000 embauchesdepuis 5 mois dansles Très Petites Entreprises.Ces embauches sont exonérées de charges patronales durant toute l’année 2009.

Dispositif Zéro Charges :

MM ARTHA DESRUMAUX,ARTHA DESRUMAUX,une ouvrière qui ne se laissepas faire… Martha est née

dans le Nord de la France en 1897.À 10 ans, elle travaille commeouvrière dans le textile et prend sapremière carte à la CGT à 13 ans.En 1912, elle adhère à la SectionSocialiste de Comines. Evacuée àLyon, elle organise en 1917 sa pre-mière grève victorieuse aux usinesHassebroucq. Elle participe aucomité pour lʼadhésion à laTroisième Internationale et devientmembre du Parti Communiste dès1921.Revenue dans le Nord en 1921, elleprend très vite des responsabilitésau sein de la CGTU et du PartiCommuniste. En 1925, MauriceThorez lui confit la rédaction dʼuntélégramme au Président de laRépublique, dénonçant la guerrecoloniale faite au Maroc et les sur-impôts Caillaux. En 1928, elle entreà la Direction de lʼUnion RégionaleUnitaire de la CGTU. Elle est élueau Comité Central du Parti

Communiste en 1929. Durant toutelʼentre-deux guerres, elle organise lalutte des travailleurs du Nord duTextile et en particulier celle desouvrières. En effet, le combat deMartha sʼinscrit dans les luttes pourlʼémancipation des ouvrières et desfemmes quʼelle nʼoppose pas àcelles de lʼensemble destravailleurs : Combat pour les reven-dications des femmes ouvrières : àtravail égal, salaire égal - droitconcernant le travail pénible.Combat pour le respect dû auxFemmes sur le lieu de travail, dansla vie domestique. Combat pour queles femmes puissent accèder,comme les hommes, à des postes àresponsabilités au sein des organi-sations politiques et syndicales.Combat pour que les femmes puis-sent avoir toute leur place dans lesassemblées délibératives.Martha Desrumaux sera la seulefemme présente lors de la signaturedes accords de Matignon en 1936.Elle aura des responsabilités confé-dérales au sein de la CGT réunifiée.Face au fascisme, déportée àRavensbrück De 1936 à 1938, elleorganise la solidarité avec lʼEspagneRépublicaine. De 1939 à 1941, elle

réorganisera le Parti Communistedans le Nord - Pas-de-Calais et laliaison entre Bruxelles et Paris.Arrêtée en août 1941, elle est dépor-

tée à Ravensbrückoù elle participe à ladirection de laRésistance dans lecamp au côté deM a r i e - C l a u d eVaillant - Couturier etde Geneviève deGaulle. Revenue àLille, bien quʼaffaibliepar le typhus, ellereprend des respon-sabilités au sein delʼUD du Nord.Elle est élue adjointeà la mairie de Lille etDéputée du Nord.En 1954, elle quitteses responsabilitéssyndicales et sʼoccu-pe en particulier, ausein de la FNDIRPde la défense desdéportés.Elle meurt le 30novembre 1982, lemême jour que soncompagnon etépoux, Louis

Manguine, qui fut un dirigeantimportant de la métallurgie et delʼUD CGT du Nord.

Résistance1939 : déjà la clandestinité : ellesera un des fers de lance de laRésistance dans le Nord - Pas-de-Calais et verra bon nombre de sescamarades massacrés par lesnazis.Déportée à Ravensbrück, elle seraauprès de Marie-Claude VaillantCouturier et Geneviève Antonioz deGaulle pour assurer la survie et lalutte de toutes les déportées.Toute sa vie n'a été que luttes pourun monde meilleur et juste. Soncompagnon lui aussi était militant.Coup du sort ou ironie du sort : sonmari décède un 30 novembre 1982au matin. Dans l'après-midi, c'est ledécès de Martha qui est annoncé.Comment passer à côté d'une tellegrande dame ? Comment une gami-ne du Nord s'est destinée à la lutte,à toutes les luttes ? Quel a été sonparcours, ses guides, ses aspira-tions ? Le sujet est riche, porteur etpassionnant.(En partenariat avec le Comitérégional CGT Nord - Pas-de-Calais ;préface de Maryse Dumas, secrétai-re de la CGT)

MARTHA DESRUMAUX“UNE FEMME DU NORD OUVRIÈRE,

SYNDICALISTE, DÉPORTÉE, FÉMINISTE”Un ouvrage de Pierre Outteryck aux éditions du "Geai Bleu"

Présence de l'auteur, au Salon du livre d'Arras,vendredi 1er mai, à midi, au stand du PCF

page 12:page 15 28/04/09 15:55 Page 1

CMJN

1er Mai

Liberté 62 n°859 - Le 30 avril 2009 - 13 -

Des mesures immédiates. Des mesures justes.

Pour en savoir plus sur le contrat de transition professionnelle et la convention de reclassement personnalisé, rendez-vous sur www.premier-ministre.gouv.fr

Un salarié licencié pour raison économique peut garder au moins 90 % de son salaire net et bénéficier d’une formation qualifiante.

11ERER MAI 2009 :MAI 2009 : Unejournée revendicative qui compte etqui appuie toutes les revendicationsen cours. Il ne se passe pas un joursans quʼune nouvelle annonce gou-vernementale vienne faire la preuve

de la dégradation du pouvoir dʼachat.Le plan de rigueur qui se met enroute va venir aggraver la situationde millions de salariés.Parallèlement, les mobilisations semultiplient. Autour de la question delʼaugmentation générale des

salaires, du maintien de lʼemploiindustriel, des sites, pour le maintiendu droit au départ à la retraite à60 ans à taux plein, contre la réformede lʼétat à la hussarde. De lʼargent, ilnʼy en aurait plus dans les caisses delʼétat ? Pour lʼenvoi de soldats en

Afghanistan, il y en a, pas pour satis-faire les augmentations de salaire,pensions et minima sociaux. Pour lebouclier fiscal distribué dès lʼélectiondu Président de la République auxfamilles les plus riches, là il y en aaussi. Ce qui se cache derrière les

réformes prises sont un creusetdʼaggravations, des inégalités dansnotre pays. Santé, EducationNationale…, pas un secteur en faitnʼest épargné.Un Premier Mai 2009 dʼexigencesrevendicatives.

DE CHICAGO À FOURMIES, LA COLÈRE GRONDE !

AAUU cours du IVe congrès del'American Federation ofLabor, en 1884, les princi-

paux syndicats ouvriers des États-Unis s'étaient donné deux anspour imposer aux patrons une limi-tation de la journée de travail àhuit heures. Ils avaient choisi dedébuter leur action un 1er maiparce que beaucoup d'entreprisesaméricaines entamaient ce jour-làleur année comptable. Arrive le1er mai 1886. Beaucoup de tra-vailleurs obtiennent immédiate-ment satisfaction de leuremployeur.Mais d'autres au nombre d'environ340.000, doivent faire grève pourforcer leur employeur à céder.Le 3 mai, une manifestation faittrois morts parmi les grévistes dela société McCormick Harvester, àChicago. Une marche de protesta-tion a lieu le lendemain et dans lasoirée, tandis que la manifestationse disperse à Haymarket Square,il ne reste plus que 200 manifes-tants face à autant de policiers.C'est alors qu'une bombe explosedevant les forces de l'ordre. Ellefait une quinzaine de morts dansles rangs de la police.Trois syndicalistes anarchistessont jugés et condamnés à la pri-son à perpétuité. Cinq autres sont

pendus le 11 novembre 1886malgré des preuves incertaines.Trois ans après le drame deChicago, la IIe Internationalesocialiste réunit à Paris sondeuxième congrès. Celui-ci setient au 42, rue Rochechouart,salle des Fantaisies parisiennes,pendant l'Exposition universellequi commémore le centenaire dela Révolution française.Les congressistes se donnentpour objectif la journée de huitheures (soit 48 heures hebdoma-daires, le dimanche seul étantchômé). Jusque-là, il est habituelde travailler dix ou douze heurespar jour (en 1848, en France, undécret réduisant à 10 heures lajournée de travail n'a pas résistéplus de quelques mois à la pres-sion patronale).Le 20 juin 1889, sur une proposi-tion de Raymond Lavigne, ils déci-

dent qu'il sera «organisé une gran-de manifestation à date fixe demanière que dans tous les pays etdans toutes les villes à la fois, lemême jour convenu, les tra-vailleurs mettent les pouvoirspublics en demeure de réduirelégalement à huit heures la jour-née de travail et d'appliquer lesautres résolutions du congrès.Attendu qu'une semblable mani-festation a été déjà décidée pourle 1er mai 1890 par l'AFL, dans soncongrès de décembre 1888 tenu àSaint Louis, cette date est adoptéepour la manifestation.»

Le 1erMai 1891 à Fourmies,la police tire, dix morts

Le 1er mai 1891, à Fourmies, lamanifestation rituelle tourne audrame.La troupe équipée des nouveaux

fusils Lebel et Chassepot tire àbout portant sur la foule pacifiquedes ouvriers. Elle fait dix mortsdont 8 de moins de 21 ans.L'une des victimes, l'ouvrièreMarie Blondeau, habillée de blancet les bras couverts de fleurs,devient le symbole de cette jour-née. Avec le drame de Fourmies,le 1er mai s'enracine dans la tradi-tion de lutte des ouvriers euro-péens. Quelques mois plus tard, àBruxelles, l'Internationale socialis-te renouvelle le caractère revendi-catif et international du 1er mai.L'horizon paraît s'éclaircir après la

première guerre mondiale. Le trai-té de paixsigné à Versailles le28 juin 1919 fixe dans son article247«l'adoption de la journée dehuit heures ou de la semaine dequarante-huit heures comme but àatteindre partout où elle n'a pasencore été obtenue».Les manifestations du 1er mai nese cantonnent plus dès lors à larevendication de la journéede 8 heures. Elles deviennentl'occasion de revendications plusdiverses. La Russie soviétique,décide en 1920 de faire du 1er maiune journée chômée.

UN PREMIER MAI CHARGÉ D'HISTOIRE SOCIALE

À PARTIR DE 1948À PARTIR DE 1948En France, au début du XXe siècle, il devient habituel, à l'occasion du 1er mai, d'of-frir un brin de muguet. Une tolérance de l'administration fiscale permet aux particu-liers et aux organisations de travailleurs de vendre les brins de muguet sans forma-lités ni taxes. Le 23 avril 1919, le Sénat ratifie la journée de huit heures et fait du1er mai suivant une journée chômée. En 1947 le 1er mai devient de droit un jour fériéchômé et payé pour tous les salariés sans conditions (art. L.222-6 du Code du tra-vail ; mais il nʼest pas officiellement désigné comme fête du Travail). Ce nʼest que le29 avril 1948 quʼest officialisée la dénomination «fête du Travail» pour le 1er mai.

LES MANIFESTATIONS DU 1er MAIDANS LE PAS-DE-CALAIS

CALAIS 9H45 Bourse du Travail,Place Crèvecœur

BOULOGNE-SUR-MER 10 H Place DaltonARRAS 10 H Place de la GareLENS 14 H Place du CantinSAINT-OMER 10 H Place FochISBERGUES 9H45 Bourse du travailBRUAY-LA-BUISSIÈRE 11 H Local syndical des

mineurs CGT

page 13:page 13 28/04/09 15:58 Page 1