Liberté 62 880

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C M J N 128, BOULEVARD BASLY - 62300 LENS -TÉL. 03.21.74.89.89- FAX 03.21.74.89.88 (e-mail : [email protected]) - 1,30 - N°880 DU VENDREDI 25 SEPTEMBRE AU JEUDI 1 er OCTOBRE 2009 ATTACHEMENT AU SERVICE PUBLIC UN GRAND “NON” DES POSTIERS CONTRE LA PRIVATISATION La semaine prochaine sera marquée par la votation citoyenne avec un temps fort le samedi 3 octobre. DÉMANTÈLEMENT DE LA “JUNGLE” À CALAIS LE RATISSAGE DE LA HONTE PAGE 2 page 1:page 1 23/09/09 11:19 Page 1

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128, BOULEVARD BASLY - 62300 LENS -TÉL. 03.21.74.89.89- FAX 03.21.74.89.88 (e-mail : [email protected]) - 1,30 € - N°880 DU VENDREDI 25 SEPTEMBRE AU JEUDI 1er OCTOBRE 2009

ATTACHEMENT AU SERVICE PUBLICUN GRAND “NON” DES POSTIERS

CONTRE LA PRIVATISATION

La semaine prochaine sera marquée par la votation citoyenneavec un temps fort le samedi 3 octobre.

DÉMANTÈLEMENTDE LA “JUNGLE” À CALAIS

LE RATISSAGEDE LA

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Liberté 62 n°880 - Le 25 Septembre 2009- 2 -

ÉvénementDÉMANTÈLEMENT DE LA “JUNGLE” À CALAIS

LE RATISSAGE DE LA HONTELe démantèlement du campement des migrants sans papiers de Calais ne règle rien. Mardi matin, ce fut plutôt le ratissage de lahonte. Les réfugiés sans papiers, en majorité des afghans ayant fuit la guerre dans leur pays, tentent de survivre dans des condi-tions très précaires. Les communistes sont scandalisés, indignés par l̓ opération médiatico-policière, menée par le Ministre de l̓ im-migration Éric Besson. Comment peut-on traiter ainsi des hommes, des femmes, des enfants qui nʼont dʼautre tort que dʼavoir fuides guerres, la misère, et de tenter un avenir meilleur. Pour justifier son acte, le ministre Besson prétend qu i̓l y aurait une «remon-tée très forte de la délinquance dans le Calaisis». Plutôt que de rechercher des solutions humaines et durables à la situation dra-matique dans laquelle se trouvent ces réfugiés, le gouvernement -après avoir laissé la situation se dégrader- agite à présent le chif-fon rouge de l̓ immigration en opérant ici un amalgame insupportable entre délinquance et étranger. Depuis la fermeture du centrede Sangatte décidée en 2002 par le ministre de l̓ intérieur de l̓ époque, Nicolas Sarkozy, le gouvernement nʼa tiré aucune leçon dusort des migrants. Cette fermeture nʼavait déjà fait que précariser encore plus les réfugiés lesquels, pour survivre, ont dû précisé-ment s i̓nstaller dans ce qu i̓ls appellent la «Jungle». Le PCF demande la régularisation pour ces personnes qui ont largementdémontré leur détermination à ne pas revenir en arrière pour, à nouveau, fuir la peur, le danger et la misère. Il faut que soient réta-blis les principes dʼaccueil et du droit dʼasile, en France et en Europe.

Eric Besson l̓ avait annoncé, il l̓ a fait !Du bel ouvrage, CRS, bulldozers,tronçonneuses, semi-remorques…La Jungle est démantelée et les pas-seurs sont, cʼest certain, en état dʼar-restation.Si le sujet nʼétait aussi sérieux, celapourrait ressembler à une superbehistoire des «pieds nickelés».Quel responsable doté dʼun minimumde jugeote peut penser quʼen préve-nant le banc et l̓ arrière banc 3 joursavant (y compris par voie de presse),ceux qui font commerce de la douleurdes autres vont attendre sagementquʼon vienne les interpeller ??Si Monsieur Besson nʼétait pasministre, on pourrait croire qu i̓l ne dis-pose pas de toutes ses facultés !Je me suis toujours refusé à me servirdu malheur des autres pour commu-niquer, j̓ ai de très nombreuses foisrefusé de participer à des émissionsradio ou télé diffusées dès lors quecela sʼapparentait, cʼest ce que jepense, davantage à du voyeurismequʼà une volonté dʼaide concrète.Aujourdʼhui comme hier, je reste pro-fondément persuadé que ce dossier(celui de la migration par Calais) estune tâche indélébile sur la face de

celle que l̓ on nomme France, et quipartout dans le monde est réputéepour être la patrie des droits de l̓ hom-me.Je suis, comme beaucoup dʼautres,particulièrement atteint dans monesprit dʼhomme, par ces souffrancesqui se côtoient chaque jour.Souffrances de ceux qui ont tout quit-té parce quʼon leur a vendu un hypo-thétique bonheur de l̓ autre côté de laManche, souffrances de ces femmeset de ces hommes qui vivent de peuici chez nous.Enfants, femmes, hommes, jeunes etmoins jeunes, obligés de dormir à l̓ ex-térieur, quel que soit le temps, privésdʼeau, de toilettes… de ce que j̓ aiappelé un jour la stricte humanité !Enfants, femmes, hommes, jeunes etmoins jeunes, obligés de se priver detout, condamnés à demander de lanourriture pour finir le mois…Certes, les souffrances ne sont pasexactement les mêmes, mais ellesentraînent les même dégâts irréver-sibles.Je suis particulièrement meurtri deconstater que depuis de trop nom-breuses années les candidats à l̓ im-migration en Grande-Bretagne sont

les otages ou des pouvoirs ou deslobbies.En disant cela je suis prêt à assumerle propos publiquement et mʼenexplique :- Faire croire à tout un chacun quel̓ ouverture de toilettes et de douchesest un acte de nature à permettre laréalisation de points de fixation estdʼune stupidité affligeante et je pèsemes mots.- Laisser une minorité d i̓ntégristes del̓ entraide, quand la majorité silencieu-se est remarquable de courage etdʼhumanité, tout refuser au prétexteque ce sera tout ou rien, que l̓ endroitnʼest pas le bon, que si… est aussidʼune grande stupidité.- Permettre au porteur dʼune idéologierépugnante de sʼappuyer sur la réalitédʼune présence, pour opposer leshommes entre eux et distiller quantitéd i̓dées aussi répugnantes que celleque les migrants seraient mieux trai-tés que la population locale est abject.Le problème est pourtant dʼune gran-de simplicité.Ce qui pousse ces citoyens du mondeà partir, cʼest parfois la guerre, maiscʼest surtout la «guerre sous sa formeéconomique».

Ce qui pousse ces femmes et ceshommes à vouloir se rendre enGrande-Bretagne, cʼest la perspectivepour des raisons propres auRoyaume-Uni de pouvoir trouver dutravail et de ne pas avoir besoin dedocuments d i̓dentité. Le montant dela rémunération et les conditions devie étant à ce stade secondaires tantelles seront de toutes façonsmeilleures que celles vécues anté-rieurement dans les pays dʼorigine.Le constat fait toutes ces dernièresannées prouve que les migrants àleur énorme majorité ne veulent pasrester en France !Apartir de là, est-on capable de réglerrapidement toutes ces questions ? Laréponse évidemment est non, et alorsse pose la question du «que fait-on ?»Certains diront : «mais vous, quʼavez-vous fait ?»Je veux le dire avec simplicité, j̓ ai eutort de croire que la discussion pouvaitpermettre de faire avancer un projetcommun, j̓ ai eu tort de croire que lesCalaisiennes et les Calaisiens necomprendraient pas, j̓ ai surtout eu tortde ne pas dire leurs quatre vérités auxextrémistes de l̓Etat et des lobbiescar ce faisant j̓ ai sans aucun doute

participé à ce que des hommes et desfemmes nʼaient pas la stricte humani-té. Cela je dois l̓ assumer, et ce que jepeux dire, cʼest que ce nʼest pas tou-jours simple.Dans le même temps, je veux redireavec force que, pour ce qui meconcerne, la misère se combat, ellene se commente pas !Aujourdʼhui la jungle est démanteléeet alors, quʼa-t-on réglé ? Rien !!Tout au plus sʼest-on aperçu de la pré-sence de plus de 100 mineurs !Demain, dans quelques jours, ceuxqui croient que le bonheur est del̓ autre côté seront de retour, et quefera-t-on ?Prendra-t-on la décision dʼenvoyer lalégion étrangère ? Jettera-t-on desappâts pour inoculer des maladiescomme pour les animaux ?Il est temps, grand temps de mettre laGrande-Bretagne devant ses respon-sabilités, et dʼoffrir au nom de laRépublique française des douches etdes toilettes.Au delà du blabla, des déclarationsstériles et des effets dʼannonce : vite lastricte humanité !

ET MAINTENANT ? Par Jacky Hénin, député au parlement européen

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DES RACISTES ORDINAIRES

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Événement

Liberté 62 n°880 - Le 25 Septembre 2009

MMAISAIS soixante ansaprès les faits, et mal-gré une interventionde la Halde (Hauteautorité de luttecontre les discrimina-

tions et pour l̓ égalité) en leur faveur, leconseil des prudʼhommes deNanterre sʼen est tenu à une applica-tion stricte de la loi et a débouté les17 demandeurs, dont certains, décé-dés, étaient représentés par leurfamille. La partie adverse a-t-ellegagné ? C'est l'État à travers le suc-cesseur judiciaire de Charbonnagesde France qui est concerné etl'ANGDM (Agence Nationale pour lagarantie des droits des mineurs).Mais de petites procédures existaientpour alimenter ce quʼon savait déjà,cʼest-à-dire, faire traîner les choses,jouer la montre et ne donner auxmineurs grévistes que le minimum duminimum puisque ce “minimum” avaitété couché sur le papier par une lettrede M. Michel Claudel, directeur desressources humaines de CDF, au pré-sident de la Halde en date du 10 mai2007. Et dans cette lettre, il était écrit,noir sur blanc, que des “solutionsamiables et raisonnables sont à trou-ver auprès des requérants, comptetenu du contexte.” Voilà.Il a fallu toute la ténacité au bâtonnierMe Grimbach pour aboutir à une pre-mière audience à Nanterre en janvier2008.Pour Norbert Gilmez, infatigable àpoursuivre la bataille juridique pour lerétablissement des droits, la luttecontinue. “En 1981, dit-il, la CGT obte-nait l̓ examen par le ministre du travailde 200 cas de mineurs sanctionnés

en 1948 ; je nʼétais pas sur cette liste,je ne sais pas pourquoi... Mais une loidʼamnistie était votée en août 1981.Ce fut déterminant pour la suite decette bataille juridique.”Le conseil de prudʼhommes deNanterre avait à statuer, sur l̓ indemni-sation de 60 000 euros réclamée parces 17 mineurs, leurs familles etayants-droit. Une brèche a été ouver-te dans l̓ histoire contemporaine dudroit social. Après l̓ amnistie généraleen 1981, la loi de finances de 2005reconnaît le préjudice subi, la Haldeprend le dossier en mains en 2007 ;tous ces éléments sont à prendre encompte. Ils le sont toujours. La luttecontinue sous dʼautres formes, unemédiation est toujours prévue (jus-quʼen février 2010).

BlessuresQui sont-ils aujourdʼhui ? Les gré-vistes de 1948, les 17 mineurs, lesveuves, leurs enfants, les ayants-droit, ont vécu et vivent des annéesentières de souffrances, de blessuresmorales et les plaies ne sont pasprêtes de se refermer. Après lesgrèves de 1948 dans tous les bassinsminiers de France et principalementdans ceux du Nord et du Pas-de-Calais, la répression fut féroce avec3000 licenciements et l̓ impossibilitépour ces derniers de retrouver du tra-vail tant le réseau des Houillèrestransformait la situation de l̓ emploiexistant en poches dʼétanchéité insur-montable. Parmi eux, GeorgesCarbonnier, André Stérin, Alfred Baur,Henri Vigne, Norbert Gilmez, DanielAmigo...Éviter l̓ oubli, le réparer, la détermina-

tion des engagements des mineurs etde leurs avocats prennent appui sur lecombat collectif, politique, écono-mique, humain. “Les mineurs ont ditnon à la défaite et aux cendres”, cesparoles de Paul Éluard résonneronttrès fortement durant les grèves de1948. Ce fut un tournant social dansun contexte politique très difficile, celuidit de la guerre froide. À partir dʼun telespace, le monde de la mine est bou-leversé.

IndemnisationsÀ la demande d i̓ndemnisations pourle chauffage et le logement, l̓ ANGDMrépond par périphrases en disant quedes compensations ont été faitesmais la défense de cette associationqui régit les droits des mineurs est unétablissement public et administratifde l̓État, (loi du 3 février 2004) il doitprendre en compte les faits de 1948 etnon pas se retrancher derrière la peur

dʼune éventuelle et possible jurispru-dence.L̓incompétence matérielle nʼest pasrecevable. Ses attributions, ses mis-sions, ses modalités de fonctionne-ment, découlent aujourdʼhui, de la dis-parition des Charbonnages deFrance. Les grévistes de 1948 eux nelaisseront pas tomber. 1948 ? Ce futl'emploi de la force, les brutalités pouramener de force les grévistes au tra-vail, toute une période d'illégalités, deviolences avec des morts. C'est par laforce, la violence, illégalement queJules Moch voulait imposer sa volon-té d'empêcher la grève. NorbertGilmez, qui a fait à plusieurs reprisesle déplacement de Nanterre, se veutun témoin direct, un passeur demémoire : “Nous étions les victimesdʼune forme de terrorisme dʼÉtat. Ilfaut le dire. Les mineurs licenciésattendent toujours l'application de laloi d'amnistie d'août 1981, alors que

dans toutes les branches profession-nelles nationalisées les travailleurssanctionnés pour faits de grève etactions syndicales avaient obtenuréparation depuis au moins avril 1982.Ils étaient environ 300 en 1982, il n'enreste plus que 17.”La loi de finances de 2005 a bienprévu une indemnisation pour lesprestations de chauffage et de loge-ment, mais pas pour les salaires nonversés à la suite des licenciements.Les anciens grévistes se sont tournésvers la Halde, mais celle-ci échoue àtrouver un terrain dʼentente avec lesCharbonnages de France. Lors desaudiences aux prudʼhommes, l̓ avocatde la Halde, Me Levildier, avait jugé ladiscrimination "à l̓ évidence incontes-table", car "aucun fait autre que lesfaits de grève ne (pouvaient) êtrereprochés" aux mineurs."Ils se bagarrent depuis 1948, doncau final on peut dire que cʼest uneétape dans un processus de bagar-re", a réagi après la lecture du juge-ment l̓ une des avocates des mineurset de leurs familles Me SavineBernard. Le jugement reconnaît qu i̓l ya eu une discrimination mais que cʼestprescrit...”Et Norbert Gilmez de rétorquer “il fautune réparation qui tienne compte desobjectifs initiaux de la loi dʼamnistie,car notre combat mérite beaucoupmieux quʼune amnistie partielle. Faceà cette forme d i̓nertie (si redoutableque nous pouvons l̓ associer à uneforme de violence), la volonté de nepas laisser tomber toute cette lutte estintacte.”

Pierre Pirierros

LES PRUD’HOMMES DE NANTERRE DÉBOUTENT LESMINEURS GRÉVISTES DE 1948

“LA BATAILLE JURIDIQUEPOUR LE RÉTABLISSEMENT

DE NOS DROITS CONTINUE”,rétorque Norbert Gilmez

Les anciens mineurs des Houillères du Nord-Pas-de-Calais, qui demandaient réparationpour leurs licenciements à la suite de grèves durement réprimées en 1948 et en1952, ont étédéboutés, le 18 septembre dernier, par les prudʼhommes de Nanterre, leur action étant jugée"prescrite". Dʼaprès le jugement, la loi dʼamnistie de 1981, qui réhabilitait les anciensmineurs, nʼa pas interrompu le délai de prescription fixé à 30 ans. Le conseil desprudʼhommes a donc jugé "irrecevable" lʼaction sur le fondement du caractère discriminatoirede la sanction imposée.

RRACISTEACISTE, Brice Hortefeux ?En quelques jours, une vidéoprise par une équipe de Public

Sénat lors d’un échange entre leministre de l’Intérieur et des militantsUMP à Seignosse, dans les Landes,mise en ligne sur le site du journal LeMonde a fait le tour d’internet. Posantpour la photo avec Amine, un militantUMP maghrébin, Brice Hortefeux plai-sante. On le voit rire lorsque la secrétai-re départementale UMP du coin luilance : «Il est catholique, il mange ducochon et il boit de la bière […] C’estnotre petit Arabe». Et le ministre derépondre : «Ah mais ça ne va pas dutout, alors, il ne correspond pas du toutau prototype […] Il en faut toujours un.Quand il y en a un ça va. C'est quand ily en a beaucoup qu'il y a des pro-blèmes».On reste confondu devant ce témoigna-ge pris sur le vif du racisme ordinaire

d’un ministre de la République. Alors,bien sûr, tous les amis d’Hortefeux s’ysont mis : Brice Hortefeux parlait desphotos, il parlait des Auvergnats, c’estde la faute d’internet… Loupé, la vidéon’a rien d’une vidéo volée sur un télé-phone portable, elle a été prise par desjournalistes d’une équipe de télé…Pendant que le ministre de l’Intérieurramait pour justifier l’injustifiable, letransfuge «socialiste» Eric Besson, quijoue les bons élèves du gouvernementSarkozy au poste de ministre del’Immigration annonçait qu’il ne signe-rait pas le décret sur les tests ADN encas de regroupement familial. Et pourcause ! Le décret sur les testsADN étaitde toute façon inapplicable. Devant cepas de deux, on pense immédiatementau jeu bien connu du «bon et du mau-vais flic».Dernier épisode en date, avec le déman-tèlement de la «jungle» de Calais,

annoncé à grand renfort de publicité parle sinistre Besson, mardi 22 septembre.Depuis la fermeture du centre deSangatte décidée en 2002 par le ministrede l’Intérieur de l’époque, NicolasSarkozy, le gouvernement n’a tiré aucu-ne leçon du sort des migrants. Cette fer-meture n’a fait que précariser encoreplus les réfugiés, en majorité desAfghans fuyant la guerre dans leur pays,lesquels, pour survivre, ont dû précisé-ment s’installer dans ce qu’ils appellentla «Jungle».Particulièrement brutale et violente,l’opération policière très médiatiséemenée mardi a principalement visé dejeunes mineurs déjà psychologiquementet affectivement très éprouvés.Selon la Préfecture du Pas-de-Calais,278 migrants dont 132 mineurs auraientété interpellés et n’auraient pas opposéde résistance. Mais beaucoup étaient enpleurs. En fait, la plupart - ils étaient

encore plusieurs centaines en août -avaient déserté les lieux après lesannonces répétées de la destruction deleurs campements par le ministre.Comment peut-on traiter ainsi deshommes, des femmes, des enfants quin’ont d’autre tort que d’avoir fui desguerres, la misère, et de croire en unavenir meilleur ?Loin de rechercher des solutionshumaines et durables à la situation dra-matique dans laquelle se trouvent cesréfugiés, le gouvernement agite le chif-fon rouge de l’immigration, opérant aupassage un amalgame insupportableentre délinquance et étrangers, pour desraisons purement politiciennes : c’estdéjà sur le même thème que NicolasSarkozy avait siphonné l’électorat duFront National…Le Front National, qui reste puissantdans le bassin minier, est aujourd’huiaffaibli à l’échelle nationale, mais c’est

sa politique que les racistes ordinairesdu gouvernement Sarkozy mettent enœuvre quotidiennement, comme ilsl’ont montré à Calais.En opposant les travailleurs français etles immigrés comme ils opposent lestravailleurs du public et du privé, les tra-vailleurs aux chômeurs, la droite«convenable» attise les peurs et pariesur la division des classes populaires.Face à cette stratégie de division, lescommunistes doivent être des combat-tants de l’unité : unité dans les luttes etsolidarité sans faille avec les migrants.La bataille d’aujourd’hui aux côtés desmigrants et pour le respect des droits del’homme n’est qu’un des aspects de labataille idéologique d’ensemble qu’ilnous faut mener contre un pouvoir capi-taliste aux mains de racistes ordinairesqui cherchent à nous diviser.

David Noël

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LL ESES syndicalistes de laCGT (marins, person-nel sédentaire, offi-ciers) sont catégo-riques : "lorsque legroupe SNCF, déten-

teur à 100% de Seafrance, se ditplus que jamais et désormais uni-quement orienté vers une politiquemultimodale de transports, laSNCF nʼest pas fondée à dire quecette activité maritime nʼest passon cœur de métier. Elle doit assu-mer, y compris sa responsabilité

dans lʼobscurité avérée de gestion.Quand lʼÉtat, au travers dʼune lettrede mission du président de laRépublique, lui demande deconstituer le premier groupe multi-modal mondial, il est mal venu dese désintéresser du dossierSeafrance. Quand il affiche lʼambi-tion du développement durable, ildoit être cohérent.” La teneur desdiscussions entre les syndicats etla direction ne va pas être une par-tie de détente, tous les aspects liésaux suppressions de postes vont

être examinés de très près.Lʼintensification de la concurrencesur la liaison “Calais-Douvres” nedate pas dʼaujourdʼhui, la donnereste inchangée. Et la CGT de sou-ligner “cʼest un plan de développe-ment de SeaFrance dans un cadrepublic dont la France a besoin.” Ledémantèlement du pavillon fran-çais doit être combattu avec force.il y va, là encore, de la pérennité duservice public et, bien sûr, de sonrenforcement.Les mots prennent tout leur sens

dès lors quʼils expriment une situa-tion donnée, cʼest ce qui se passe,ces derniers jours, pour les salariés(toutes catégories sociales confon-dues) de SeaFrance avec lʼannon-ce du “plan de sauvegarde de lʼem-ploi” et 543 licenciements. Cʼestlʼobjectif visé par une direction quidit perdre beaucoup dʼargentchaque jour et en fait un argumentde défense absolue. Les "négocia-tions" sur le mode d'armement du"Nord/Pas-de-Calais" n'ont débou-ché sur aucun résultat ce qui per-met à la SNCF d'engager un chan-tage permanent sur la recapitalisa-tion de SeaFrance avec un éven-tuel dépôt de bilan. Le temps estcompté et la date butoir du 3octobre sonne comme un avertis-sement inéluctable.Les échéances financières ne vontpas dans le sens de la défense del'emploi.En février dernier, lʼannonce surdes suppressions de poste parcentaines est enfin officielle (lechiffre de 650 est avancé). Diversarmateurs se lancent alors dansdes exclamations fracassantes surle rachat de SeaFrance, filiale à100% de la SNCF. BritannyFerries, LD Lines, veulent faire uncoup de pub. Il nʼen sera rien.Pendant tout ce temps, les discus-sions avec les syndicats se resser-rent et la direction veut un consen-sus sur une notion des plus abs-traites “aucun licenciement sec”.Cet été, le tourniquet des réunionsreprend de plus belle. Aujourdʼhui,la SNCF évoque le “placement

dans ses structures de plus de410 emplois”, mais ailleurs quʼàCalais. Le “plan de sauvegarde delʼemploi”, plus communémentappelé plan social, est mis sur latable avec les syndicalistes. Pour ladirection de SeaFrance, relayéepar la SNCF, "le dépôt de bilan, s'ilest prononcé, est la conséquencede l'obstruction de la CFDT qui arefusé de signer l'accord d'arme-ment du "Nord/Pas-de-Calais" pourle personnel d'exécution" (14 per-sonnes actuellement pour5 voyages, la direction propose8 personnes pour 3 rotations).

La faute aux syndicalistes(air connu)

Pour Pierre Fa, président du direc-toire de SeaFrance, c'est toujoursla faute aux syndicalistes (airconnu) s'il n'y a pas d'avancées,c'est une posture des plus hypo-crites. "La SNCF suspend la reca-pitalisation, c'est la faillite”, dit-il."Nous avons toute notre place ausein de la SNCF, disent les syndi-calistes et notamment ceux de laCGT, en défendant le servicepublic, nous sommes dans le rôlede syndicalistes de combat. Seul leservice public est en mesuredʼavoir une politique de suivi et destarifs attractifs pour les passagerset le fret. Le service public est plusquʼun argument de principe, cʼest lefondement même de notre actionet de nos revendications."

Pierre Pirierros

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Social

LL ESES responsables dusyndicat CFDTMaritime Nord etJacky Hénin, députéau Parlement euro-péen, se sont ren-

contrés récemment, afin d'exami-ner la situation de l'entrepriseSeaFrance.Conformément à leur précédenterencontre, ils ont tenu à réaffirmerque le respect permanent des pré-rogatives de chacun était bien lameilleure manière de travailler à ladéfense d'intérêts communs.Les négociations direction-syndi-cats s'étant déroulées jusqu'à cesderniers jours, il apparaissait pré-maturé de solliciter l'interventionde parties extérieures à la discus-sion.Le blocage actuel de la situation,résultat de la volonté délibérée dela direction de l'entreprise de refu-

ser toutes négociations sérieusespour imposer sa seule vision del'avenir, appelle une autre attitude.Il apparaît nécessaire aujourd'huide mobiliser tous ceux qui peuventd'une manière ou d'une autre faireévoluer positivement le dossier.Pouvoirs publics, élus, syndicats,salariés... tous doivent se mobili-ser, tout doit être fait pour que laraison, la vraie, l'emporte !Contrairement à ce qui est dit etécrit en permanence, la sociétéSeaFrance n'est pas sur le pointde disparaître. Dans un contextede crise sans précédent, elle seporte plutôt mieux que bonnombre d'entreprises du mêmesecteur d'activité.Par contre, ce qui est indéniable,c'est que tout est fait depuis desmois pour fragiliser l'entreprise etcréer les conditions d'un clash.Toute l'histoire du plan social initial

de 650 suppressions d'emplois,n'a d'autre but que de créer lesconditions d'un allègement dras-tique de charges, pour rendre lamariée plus belle, dans la pers-pective d'un désengagement de laSNCF.Il est d'ailleurs particulièrementinstructif de constater qu'une foisde plus c'est aux seuls salariésque l'on entend faire payer la note,y compris des erreurs des direc-tions précédentes.Pour ce qui le concerne, JackyHénin a annoncé sa volonté derencontrer l'ensemble des syndi-cats de l'entreprise, est prêt àintervenir auprès des pouvoirspublics dès la sollicitation des syn-dicats, conduira des rencontresinformelles pouvant permettre dedébloquer la situation.Les deux parties ont convenu dese revoir rapidement.

JACKY HÉNIN RENCONTRE LES SYNDICALISTES

LA SNCF SUSPEND LA RECAPITALISATION DE SEAFRANCE

QUELLE PÉRENNITÉDU SERVICE PUBLIC ?

SeaFrance "quel plan de sauvetage ?"

(Photo "Liberté 62")

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LL EE tribunal de grande instancede Lille, en date du 9 sep-tembre dernier, par une ordon-

nance de référé, condamnait seizesupermarchés Match à respecterune fermeture hebdomadaire. Cetteenseigne interjetait appel.La cour d'appel de Douai a tranchéen ce 23 septembre et la sentencevient de tomber la SAS Match sevoit dans l'obligation de fermer unjour par semaine, s'ils ouvrent ledimanche matin. Son appel est irre-cevable. Les syndicalistes sont dansleur bon droit lorsqu'ils mettent l'af-faire devant la jsutice, dans uncontexte très particulier puisqueSarkozy veut généraliser le travaildu dimanche. Ce jugement fera-t-iljurisprudence ?Tout est dans la question puisqued'autres enseignes sont dans lamême situation et "échappent" pourl'instant à cette règle du repos heb-

domadaire obligatoire. Les secteursdes services, commerces, grandedistribution, "s'organisent" et ont unegamme très étendue pour contour-ner une éventuelle jurisprudence, àpartir des ventes sur internet, despoints de vente "drive in", des livrai-sons à domicile, par exemple. C'estpour cela que la confusion créée parla loi sur l'autorisation d'ouverture dudimanche est combattue par lessyndicalistes (CFDT, CGT).L'univers de la grande distributionest impitoyable ; le groupe Auchanmet un acharnement anachroniqueà chasser les syndicalistes et à leslicencier, ce fut le cas très récem-ment à Villeneuve d'Ascq où unemployé a perdu son emploi, pure-ment et simplement, parce qu'il étaitsyndicaliste.Précarisation, exclusion, sont le lotquotidien des salariés de la grandedistribution.

Détérioration des conditionsde travail

Dans le prolongement des nom-breuses actions déjà entreprises,la CGT demande à être audition-née par le Conseil constitutionnelafin de faire entendre le point devue des salariés sur le travail dudimanche. Avec cette démarche,c'est la poursuite à lutter contre untexte qui conduit à la détériorationdes conditions de travail et de viedes salariés. La CGT refuse, donc,la banalisation du travail dominicaldans ces secteurs dʼactivité. Avecdʼautant plus de force que cettelibéralisation, au seul bénéfice desgrandes enseignes, est un nou-veau cheval de Troie en matière dedurée du travail.La règle dʼune journée de reposhebdomadaire rebondit sur leshoraires et les effectifs. La sensibi-

lisation des personnels soutenus,dans la plupart des cas, par lesclients-consommateurs gagne duterrain. Le vote en plein été de lapossibilité dʼouvrir le dimanchedans plusieurs villes “touristiques”dont Lille ne passe pas du toutchez les intéressés. Des actionssont envisagées dans plusieursenseignes de la région.

Vie de famille ?La CGT-Conforama, de son côté,organise les conditions d'une gran-de mobilisation contre les ouver-tures des magasins le dimancheafin de protéger la "liberté de vivreune vie de famille normale". Dansces magasins, c'est la loi de lapolyvalence, de la polyperforman-ce qui prévaut, un dispositif sanssystème de contrôle qui prend laforme de confiscation des libertéssyndicales ; la direction annonce

vingt ouvertures de magasins dansles cinq ans à venir.Rappelons que la loi sur l'exten-sion de l'ouverture des magasins ledimanche fait son chemin dans lamétropole lilloise. Le préfet derégion, en effet, a signé l'arrêté quipermet aux maires de demander laconstitution de "périmètres d'usagede consommation exceptionnel",les "PUCE".Le président de la Républiqueannonce son intention de banaliserle travail du dimanche à lʼensembledes secteurs professionnels desservices.

Pierre Pirierros

SS ARKOZYARKOZY, en candi-dat démagogue,avait fait beaucoupde promesses pourune refonte totalede lʼattribution des

retraites des mineurs, mais unefois, élu, tout est oublié, pire, letour de vis supplémentaire estdonné devant lʼinflation importantede ces derniers mois. Une indexa-tion des pensions servies sur lesseuls prix et non sur lʼévolution dusalaire moyen. Au bout de 15 ansde retraite, le pensionné auraperdu au moins 20% de pouvoirdʼachat par rapport aux actifs. LaFrance, contrairement à ce qui estdit, est en pointe au niveau euro-péen dans les sacrifices deman-dés. Cʼest vrai que dans tous lespays européens des mesures ontété prises pour équilibrer lesrégimes de retraite à lʼhorizon2030-2050. Quid de lʼégalité des

soins instaurée, en 1945, lors dela création de la Sécurité sociale ?De plus en plus, cette égalité estbattue en brèche ; à lʼopposé dʼunsystème solidaire, il y a les assu-rances privées, selon le niveau et,par conséquent, le prix, le contratde couverture varient énormé-ment. Cʼest le renforcement dʼunemédecine inégalitaire. Le prétextede financement des plans “cancer”et “Alzheimer” ne tient pas. Il estaussi mince que la “rupture” prô-née par le pouvoir.Le financement solidaire est unecondition indispensable pour amé-liorer le système de santé existant.La prévention des maladies estune donnée fondamentale. Unedes réponses aux besoins de lapopulation de cet ex-Bassin minierpasse par ces Centres de santé,qui ont démontré leur efficacité,depuis la création de la SSM à laLibération.

La CGT réclame lʼouverture deréelles négociations avec le gou-vernement.Il doit être fait un diagnostic sanscomplaisance des conséquencesdes deux premières vagues deréforme des retraites. En effet,malgré les sacrifices imposés,lʼavenir du système de retraitenʼest pas garanti. Il faut dʼabordjuger du déséquilibre des réformesengagées.Le gouvernement comme le patro-nat justifient lʼamputation du mon-tant des retraites en disant “quʼilne faut pas laisser une charge tropimportante aux générationsfutures”. Lʼargument est complète-ment hypocrite. Les retraités duPas-de-Calais en savent quelquechose et notamment les retraitésmineurs.La voix des syndicalistes de laCGT consiste à faire toute lalumière. Compte tenu du prix dʼac-

quisition du point de retraite, lenombre de points matérialisant ledroit à la retraite complémentaireARRCO et AGIRC pour un mêmesalarié va diminuer, en 2009, parrapport à 2008. La retraite parrépartition en dépend, tout le restene vise quʼà sʼaligner sur dʼautrespratiques dont les banques veu-lent tout récupérer. Cela nʼest paspossible. Le gouvernement et leMedef refusent toute augmenta-tion de ressources pour nosrégimes de retraite par répartitionmais, dans le même temps, ilslégifèrent et agissent pour la miseen place, partout dans les entre-prises, celles du secteur publiccomme celles du secteur privé, desystèmes dʼépargne-retraite parcapitalisation.

Le 16 octobre prochain journéenationale de mobilisations, dans leNord/Pas-de-Calais, donc, lesretraités, à l'appel de tous les syn-dicats, vont fustiger les méthodesde la droite qui refuse toujourslʼengagement de la moindre négo-ciation sur la durée de cotisations,les minima de pensions et lʼéqui-libre financier des régimes.“Poursuivre sa mobilisation pourgarantir le niveau de retraite, assu-rer un droit effectif à la retraite à60 ans, dégager de ressourcesnouvelles pour le financement”, delʼaveu de tous les retraités, cʼestune façon de ne pas rester lesbras croisés et poursuivre un com-bat légitime.

P.P.

CMJN

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Social

Liberté 62 n°880 - Le 25 Septembre 2009

RETRAITES

PRESSION MAXIMALE

LLESES organisations syndicalesde retraités CFDT, CFE-CGC, CGT, UNSA et la

FGR-FP se sont réunies et ontfait le point sur le contexte géné-ral marqué par le développementdu chômage et par lʼaffaiblisse-ment de la protection sociale dontsont bénéficiaires les retraitéscomme les salariés.Elles affirment que les retraités,comme les salariés, nʼont pas àsubir les conséquences dʼunecrise dont ils ne sont pas respon-sables.Unanimement elles demandentau gouvernement de répondreaux revendications prioritairesdes retraités :le maintien de leur pouvoirdʼachat largement affecté par leshausses de prix enregistrées en2008 et la suppression de larevalorisation des pensions pen-dant le 1er trimestre 2009 ; uneffort particulier envers les retrai-tés ayant les revenus les plusmodestes ; lʼannonce officielle delʼabandon du projet de décretgouvernemental libéralisant etaugmentant le coût de lʼhéberge-ment dans les maisons de retrai-

te publiques et à but non lucratifet donc du reste à charge, créantdes disparités entre personneshébergées et consolidant lesinégalités territoriales ; la publica-tion rapide de mesures concrètesmettant fin aux dépassementsabusifs des honoraires médicaux,à la mise en place effective etgénéralisée de permanences desoins de qualité ; une répartitionéquilibrée des professionnels desanté sur tout le territoire ; lʼamé-lioration des réponses à la hau-teur des besoins des personnesen situation de perte dʼautonomieà leur domicile et en établisse-ment sur la base dʼune organisa-tion nationale collective et solidai-re.Les organisations syndicalesont décidé de poursuivre leurdémarche unitaire afin dʼobtenirdes réponses concrètes auxbesoins réels des retraités etdemandent au ministre desaffaires sociales une entrevuepour exposer leurs revendica-tions communes. Elles appellentles retraités à se mobiliser lors dela journée commune dʼaction pré-vue le 16 octobre prochain.

UN CONTEXTE DE REFUS DE LA CRISE16 OCTOBRE,

JOURNÉE D’ACTION DES RETRAITÉS

Poursuite de la mobilisation, un combat à la hauteur des enjeux d’aujourd’hui. (Photo Liberté 62)

�� à lire la semaine prochaine :lʼinterview de BertrandPéricaud, secrétaire de laFédération du PCF du Pas-de-Calais, sur la crise de laDentelle dans le Calaisis.

OUVERTURE DU DIMANCHE :

L'enseigne Match condamnée en appel,cette décision fera-t-elle jurisprudence ?

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CMJN

Liberté 62 n°880 - Le 25 Septembre 2009- 6 -

Social/politique

AAPRÈSPRÈS un an depanne généraliséedu secteur, lesconstructeurs auto-mobiles pensentavoir passer un cap

et préparent le redémarrage delʼindustrie automobile en envisa-geant le retour des bénéfices.Mais les salariés, eux, vont êtreplusieurs milliers à rester au bordde la route. Après les grandsconflits du printemps viennentdonc les plans sociaux de lʼautom-ne. Jeudi dernier, une manifesta-tion a réuni quelque trois millesparticipants contre les licencie-ments. Ce rassemblement avaitlieu à lʼappel des fédérations CGTde lʼautomobile (industries chi-miques, métallurgie et verre céra-mique), et de syndicats dʼentre-prises frappées par les suppres-sions dʼemplois. Les salariés deRenault, PSA, Continental,Goodyear Amiens, Michelin,Delphi ou encore Wagon ont étésoutenus par des représentantsde toute la gauche, dont PierreLaurent pour le PCF place delʼOpéra.Une poignée de salariés de FordBlanquefort sont aussi de la manif.Depuis la reprise de leur site, enfévrier, ils continuent dʼassurer le«service après-vente» dʼun conflitsocial qui a duré près dʼun an.Des salariés de Général Motors(GM), de Strasbourg, filiale dugéant américain qui a récemmentfrôlé la sortie de route, s'insurgentcontre un nouveau plan social quia chassé lʼancien. «Après les 168de lʼannée dernière, ils prévoient àprésent 198 suppressions depostes sur 1 200, explique la CGT.Leur objectif est de maintenir lerythme de 8 % de gains de pro-ductivité par an.»Le cortège massif des «Conti»déboule place de lʼOpéra et sʼen-gouffre, sans sʼarrêter, dans la ruequi mène place de la Bourse. Ilpile subitement, le temps dʼat-

tendre les Goodyear. «On est 450,se félicite Didier Bernard, déléguéCGT. Pour nous, lʼobjectif est defaire annuler les condamnationsde nos six camarades (pour leurparticipation au saccage de lasous-préfecture de Compiègne).Ils ont pris trois à cinq mois de pri-son avec sursis alors que lespatrons voyous, comme ceux deMolex, ne sont pas sanctionnéspar la justice.» Les «Conti» sontaussi là pour soutenir les 31 sala-riés dʼUTI, sous-traitant qui sʼoccu-paient de la «logistique expédi-tion» dans lʼusine. «Nous blo-quons lʼentrée depuis juin, indiqueChristian Duval, représentant dupersonnel. On veut les mêmesindemnités que les salariés deContinental Clairoix.» La directionne leur propose, pour lʼinstant, quele strict minimum légal. «Parcontre, elle nous a assignés en

justice pour délit dʼentrave», souritle jeune homme.Les Goodyear se font entendreavec pétards et fumigènes. Lessalariés du site dʼAmiens ontgagné par deux fois devant les tri-bunaux. La justice a invalidé laréorganisation du travail enquatre-huit et le plan social maiscela nʼempêche pas la direction

de préparer une nouvelle mouturedu plan social. Il y a aussi dessalariés de Michelin qui arborentun tee-shirt traitant leur patron de«champion du monde du menson-ge.» «La direction avait promiszéro licenciement sec et, mainte-nant, elle refuse de sʼengagerdans ce sens», dénoncent les tra-vailleurs. Dʼabord postés sur lesmarches du bâtiment, les manifes-tants ont décidé au débotté dʼen-vahir le palais Brongniart, ancientemple de la - finance. Quelques-

uns, drapeaux au poing, grimpentdans les étages. Dʼautres impo-sent leurs revendications sur lescolonnes, dans le hall où les tra-ders achetaient et vendaient, il y aquelques années. Sur le côté dubâtiment, les CRS se rassemblentdiscrètement… Pendant ce temps,juchés sur une camionnette, sur-plombant un joyeux désordre, lesreprésentants syndicaux se pas-sent le micro. «Les gesticulationsdu gouvernement agacent tout lemonde», lance Michel Ducret. Laveille, le secrétaire fédéral de laCGT métallurgie déclarait avoirpeu dʼespoir de voir les étatsgénéraux de lʼindustrie aboutir àune amélioration pour les salariés.«En janvier, lʼÉtat nous avait déjàdemandé de participer aux étatsgénéraux de lʼautomobile.Résultat : presquʼaucune de nospropositions nʼa été prise en

compte.» Comme lors de sonintervention à la Fête delʼHumanité, Xavier Mathieu, délé-gué CGT de Continental, appelle«les luttes à converger et à sortirde leur isolement». Enfin, un brinlyrique, Mickaël Wamen, deGoodyear, harangue la foule :«Contrairement à ce quʼaffirme legouvernement, quand la rue semet en marche, cʼest elle qui com-mande !»Pour Maxime Gremetz, députéPCF de la Somme, il faut "soutenirtous les gens qui luttent face à l'ar-rogance et à l'immobilisme du gou-vernement qui laisse faire" leslicenciements. "On fait passer lessalariés au tribunal" alors qu'"ilsluttent pour leur emploi, leur entre-prise, leur outil industriel. Il fautdéfendre les libertés syndicales".

FILIÈRE AUTOMOBILE

L'EMPLOI EN MARCHE ARRIÈREDes salariés de la filière automobile ont envahi jeudi le palais Brongniart, au cours dʼunemanifestation contre les licenciements qui a réuni plusieurs milliers de personnes.

NNOONN,, NNOOUUSS NNEE PPAAIIEERROONNSS PPAASS LLEEUURR CCRRIISSEE !!LLEE NNOORRDD//PPAASS--DDEE--CCAALLAAIISS DDEEBBOOUUTT !

5,11 millions de chômeurs en plus en Europe en une année. 19,7 % des jeunes de moins de 25 ans sans travail.

Bonjour l’Europe protectrice ! C’est ça, la sortie de crise ?Dans la région, l’emploi est menacé dans de nombreuses entreprises comme SeaFrance, Bosal, Brunet,

Noyon, PPG, Sodemeca Michelin, Visteon, Renault Douai, Arc International…Au lieu de développer les services publics, le gouvernement supprime des postes dans les écoles, privatise La Poste, augmente le forfait hospitalier et fait dormir ses étudiants dans des containers !

Les femmes et les jeunes sont les plus touchés.Avec le taux de chômage le plus élevé des 22 régions françaises, la population a déjà beaucoup trop donné.

Il est temps de relever la tête, de faire respecter notre dignité !Pour défendre notre région, les emplois et le pouvoir d’achat, pour l’avenirde nos enfants, retrouvons-nous tous ensemble, au-delà de nos différences

samedi 17 octobre - 15 h - Lille - Place de la RépubliqueLes sections du PCF sont invitées à organiser des déplacements en bus.

Un tract est disponible à la Fédération avec comme priorité de distribution les entreprises et les quartiers populaires.

Il va s’agir de rassembler largement les salariés en lutte, les chômeurs, les jeunes…

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SSELONELON l'ordre du jour,la séance matinaleétait consacrée àdivers rapports d'acti-vité et au dépôt deplusieurs motions –

une motion sur le droit desenfants, contre la casse du fret fer-roviaire et sur le service publicpostal à l'initiative du groupe com-muniste.

Climat de paniqueDans son discours préliminaire,Dominique Dupilet, président duConseil général du Pas-de-Calais, amis en exergue deux points concer-nant l'actualité politique. La situationfinancière du département et le projetgouvernemental de réforme des col-lectivités territoriales. Sur le premierpoint, il a décrit un «climat depanique» chez de nombreux éluslocaux, «climat de panique qui s'ap-puie sur une inquiétude légitime : lasuppression de la taxe professionnel-le et l'instabilité financière qu'elleentraîne au moment où les collectivi-tés élaborent leur budget». Sur ledeuxième point, le projet de réformegouvernementale des collectivités ter-ritoriales, le président du Conseilgénéral du Pas-de-Calais a soulignéla «rupture conservatrice» qu'elleconstituait qui «si elle devait voir lejour», serait «une catastrophe pourl'action des collectivités, une catas-trophe pour les habitants du Pas-de-Calais, une catastrophe pour laFrance au moment où il nous fautrelever collectivement beaucoup dedéfis.» Sur ces deux points, un dia-gnostic et un pronostic convergentsavec ceux développés par les éluscommunistes au Conseil général à larentrée dernière. Un diagnostic et unpronostic qui appellent cependant,selon eux, non pas seulement unconstat, mais une action efficace.Concernant le RSA par exemple,RSAauquelAlainWacheux, présidentde la 7ème commission a consacré unlong exposé. Intervenant dans ledébat qui lui a fait suite, MartialStienne, conseiller général de Vitry-en-Artois, a ainsi rappelé la positiondes élus communistes sur le RSA,dénoncé les conditions de contrôlepesant sur ses bénéficiaires et en aappelé à la responsabilité du Conseilgénéral pour ne pas se fairel'«instrument» passif de la politique dugouvernement.

EvénementAu cours de la séance de l'après-midi,le préfet du Pas-de-Calais, Pierre deBousquet de Florian, après un rapportpréliminaire portant sur les activités del'Etat dans le département, s'étaitengagé à répondre aux questions desélus du Conseil général, questionsposées oralement ou indirectement,par écrit. Concernant les points soule-vés en séance par les élus du groupecommuniste, l'emploi industriel – inter-vention deDominiqueWatrin -, la sup-pression de la taxe professionnelle etla sécurité dans les communes etquartiers populaires- interventionsd'André Delcourt - ou encore la ques-tion de la qualité de l'accueil enmater-nelle et de la marchandisation de lasanté – intervention d'YvanDruon -, lereprésentant de l'Etat s'est peu oupas départi des figures ordinaires de

la rhétorique gouvernementalesconsistant à botter en toucheouàpro-céder par dénégation pure et simple.

Absence de réponseRéagissant au rapport d'activité dupréfet et intervenant tout d'abord aunom du groupe communiste, AndréDelcourt, conseiller général commu-niste de Divion, a souligné l'absencede réponse du préfet concernant lesdettes de l'Etat à l'égard du départe-ment au titre des compensations detransfert de compétences – 162 mil-lions d'euros en 2008 - et l'a interpelléau sujet du projet gouvernemental deréforme de la taxe professionnelle etde ses conséquences sur les financeset l'avenir des collectivités territoriales.«Par quoi le gouvernement va-t-ilcompenser cette perte de la taxe pro-fessionnelle quand les communes ontmultiplié le nombre de commerces etd'entreprises et dégagé des sommesparfois très importantes pourrépondre aux besoins des habitants ?Le but réel de cette réforme n'est-ilpas de favoriser un transfert de la fis-calité des entreprises vers lesménages, d'amoindrir le champ d'ac-tion des collectivités locales pourmieux imposer aux Français la réfor-me institutionnelle qui prévoit la dispa-rition des départements et l'efface-ment des petites et moyennes com-munes ?», a-t-il demandé.S'appuyant sur les déclarations duprésident de la République relative-ment au rapport Balladur sur le déve-loppement des intercommunalitéscomme «solution incontournable», laréponse du préfet, proposant la sup-pression des compétences et descapacités d'action actuelles des com-munes par l'asphyxie fiscale commemoyen pour sauver cet «échelon»auquels «tous» sont attachés, futd'une subtilité byzantine. Avec la«garantie» apportée par le préfet des«engagements qui ont été pris de lafaçon la plus formelle par le présidentde la République ainsi que par le pre-mier ministre» au sujet du maintiendes ressources des collectivités

locales, il est vrai que les élus duConseil général auront sans doute étérassurés.Ala secondequestionposéeenséan-ce par André Delcourt au sujet de lafermeture des commissariats, de laréduction de leurs horaires d'ouvertu-re et de la disparition de la police deproximité, le préfet a été plus abruptse réclamant de l'évidence des «bonschiffres» de la délinquance fourni parle ministère de l'Intérieur - juge et par-tie - et du «fait» que la «police nationa-le ne peut pas tout faire». «Nousavons fait évoluer la manière de fairede la police ces dernières années», a-t-il souligné : «Pour le bassin minier,nous n'avons pas diminué de maniè-re significative le nombre de policiersmais nous les avons recentrés surleurs missions. Nous les avons remisdans la rue en fermant, en limitantplus exactement, l'ouverture d'un cer-tain nombre de circonscriptions depolice qui sont devenues des bureauxde police moins ouverts mais avecdes policiers redéployés dans des cir-conscriptions plus larges. La police deproximité n'a pas véritablement dispa-ru. Elle s'exerce autrement, de façonplus incisive, avec des capacités d'in-tervention démultipliés.» «À la doléan-

ce quantitative je répondrai a-t-ilconclu sur ce point, par le redéploie-ment qualitatif pour toujours mieuxcibler et être à l'écoute en partenariatavec les élus», exemple de la plusbelle eau de la langue de bois gouver-nementale en la matière.

Aveu publicAux questions posées par YvanDruon, conseiller communiste deHarnes, concernant les servicespublics de la santé et de l'éducation, lepréfet a été «droit dans ses bottes». Al'exemple évoqué par l'élu communis-te d'une personne de son cantonayant appris par téléphone avoir lecancer et qui, une fois avoir priscontact avec son médecin traitant,s'est vue proposée, dans un cadrepublic, un rendez-vous dans les troismois à l'hôpital de Lens pour un IRMet auprès d'un spécialiste, à titre de

soin privé, dans la semaine pour lemême examen, au même endroit,Pierre de Bousquet de Florian adéclaré ne pas croire «qu'il faut tropraisonner sur des cas particuliers»évoquant ensuite l'encouragementpar le gouvernement des «bonnespratiques» en matière de santé. Cequi n'a pas empêché le préfet à pro-pos la question posée sur la scolarisa-tion des enfants en maternelle d'évo-quer le «cas particulier» pour illustrerla «bonne rentrée» du départementcette année.Mais il serait partial de ne pas souli-gner l'aveu du représentant de l'Etatreconnaissant dans le départementautant de suppressions d'emploispour la moitié de l'année 2009 quepour la totalité de l'année 2008 dansson rapport. Le fait a été remarquéparDominique Watrin, conseiller commu-niste du canton de Rouvroy et prési-dent du groupe des élus commu-nistes au Conseil général, soulignantdans sa question en séancel'«hécatombe de l'emploi industriel»dans le Pas-de-Calais et interrogeantle préfet sur l'utilisation des fondspublics en lui proposant de les mobili-ser à l'aide d'un pôle public financierrégional «en faveur des entreprisesqui s'engagent réellement à maintenirou à créer des emplois stables plutôtque de soutenir les grands groupescapitalistes qui procèdent en réalité àdes délocalisations cachées.» Aveuqui n'a pas empêché le représentantde l'Etat, à nouveau, de botter entouche en évoquant, savamment, une«reprise» dont un «effet retard» nouscontraint à nous reposer sur les«nombreuses» initiatives gouverne-mentales déjà engagées pour nous«éviter le pire».Dans son rapport, sur l'ensemble desquestions posés par les élus commu-nistes au Conseil général – par écrit,sur le Pôle emploi et Sea France(Marcel Levaillant), sur l'accueil desenfants en cas d'absence d'un ensei-gnant (Bruno Troni), sur la RGPP(Jean-Claude Juda), sur la fermeturedes Internats de Réussite Educative(André Delcourt) et sur la politique dulogement (LucienAndriès) – ainsi quesur presque l'ensemble des questionsposées en séance par les élus duConseil général, le préfet a, semble-t-il, mis en application la thèse quiapparemment l'oppose au présidentdu Conseil général à propos de l'im-plantation des éoliennes dans ledépartement du Pas-de-Calais - pro-blème posé à l'écrit par MartialStienne pour le canton de Vitry-en-Artois. La preuve par le fait, - maigresespoirs de la plupart des élus de l'as-semblée délibérative départementaledéçus -, depuis la place d'honneurréservée au représentant de l'Etat etdu gouvernement sous la coupole del'hôtel du département : «Il y a enco-re de la place pour des éoliennesdans le Pas-de-Calais».

Jérôme Skalski

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Liberté 62 n°880 - Le 25 Septembre 2009 - 7 -

Département

SSOOLLIIDDAARRIITTÉÉ AAVVEECC LLEESS CCIINNQQ DDEE CCUUBBAALe vendredi 02 octobre , après le rassemblement à 18h00 placedu théâtre à Arras en faveur des 5 patriotes cubains, rendez-vous au centre Chico Mendes de Beaurains (derrière les 4 As)pour une soirée festive et solidaire organisée par France-Cubaavec la participation de l'UL CGT d'Arras et de la section PCFde l'Arrageois. Buvette et petite restauration sur place.

UN PRÉFET «DROIT DANS SES BOTTES»SOUS LA COUPOLE DE L'HÔTEL DU DÉPARTEMENT

Lundi dernier, c'est en deux parties que s'est déroulée la session de rentrée du Conseilgénéral. En matinée, la séance a été marquée par le rapport introductif de son président ainsique par un débat sur le RSA. L'après-midi, l'accueil du préfet du département par les élus del'assemblée délibérative du Pas-de-Calais devait constituer un événement.

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Liberté 62 n°880 - Le 25 Septembre 2009- 8 -

Département

PPRÈSRÈS de 300 per-sonnes réunies dansles grands salons del'Hôtel de ville deCalais... quand onconnaît l'impact de

l'activité portuaire sur la vie écono-mique locale (25% des emploissalariés), on peut comprendre l'in-térêt suscité (site internet du débatpublic www.debatpublic-calais-port2015-org).

Représentant le Conseil régional :J. Marquaille (vice-présidente PS),N. Bouchart (UMP), C. François(PS) et C. Vanzavelberg (PCF)avaient ainsi à répondre au flot desquestions d'une salle composéepour moitié de responsables d'ins-titutions, associations et, pour uneautre moitié, d'habitants.On y aura surtout noté la remise de1000 signatures sur la pétition dusyndicat maritime CFDT au prési-

dent Percheron, présent dans lasalle.L'occasion pour ce dernier demodérer les propos qu'il avaittenus sur Sea France ces derniersmois... En déclarant cette foisnotamment que «l'Actionnaire prin-cipal, la SNCF, se devait d'être aurendez-vous social... que l'État etla SNCF doivent se donner lesmoyens (et ils les ont !) de conti-nuer le métier d'opérateur

Transmanche avec le Pavillon fran-çais».Loin de ses envolées précédentessur le sujet, le président PS duConseil régional précisera mêmeque «si on fait appel au Conseilrégional, nous répondrons pré-sents mais seulement si l'emploiest préservé et après accord dessalariés»...Prenant alors la parole, leconseiller régional communiste,Claude Vanzavelberg, expliqueraêtre cette fois satisfait de cetteréponse en soulignant la nécessitéde préserver les emplois, le«Pavillon Français» et le maintiende la présence de l'État, de laSNCF. Quant à l'engagementéventuel de la Région, le plus judi-cieux serait alors l'achat d'un nou-veau ferry mais remboursablesous forme de location par SeaFrance à la Région !S'opposant au président de la

CCIC, l'élu communiste rappela laprésentation du projet en 2006 auconsul portuaire et donc bien avantl'arrivée à la mairie de Calais del'UMP Bouchart en 2008... et deredire son inquiétude sur les délais(2015 alors que le nouveau Port deDouvres sera opérationnel en2013... avec les risques alors dedétournement de Trafic ailleursqu'à Calais qui sera en travaux). Ilrappela ses multiples interventionssur le sujet depuis deux ans auConseil régional et notamment sademande de remise de l'auditfinancier promis par la Chambre decommerce pour début juillet 2009et toujours pas disponible...Un comble quand on sait que lamise en place de la «SociétéPortuaire Unique» (Boulogne-sur-Mer, Calais) avait été décidée en...juin 2008 et que 16 mois plus tard,aucun document de ce genre n'esttoujours pas disponible !

LE DÉBAT PUBLIC SUR LE PROJET«CALAIS PORT 2015» EST LANCÉ !

On est entré dans le vif du sujet du projet d'extension du 2ème Port mondial de voyageursvendredi dernier. Projet porté par le Conseil régional à l'occasion de la première des8 réunions publiques organisées par les membres de la Commission du débat public.

SECOURS POPULAIRE FRANÇAISURGENCE INONDATIONSTURQUIE – Depuis lundi der-nier, des pluies torrentielles sesont abattues dans le Nord-Ouest de la Turquie. Istanbulconnait les plus graves inonda-tions enregistrées depuis desdécennies.Le bilan provisoire fait état dedizaines de victimes et dedégâts matériels considérables.AFRIQUE DE LʼOUEST –Selon des estimations provi-soires, les terribles inondationssurvenues dans plusieurs paysdʼAfrique de lʼOuest ont provo-qué dʼimmenses dégâts, cau-sés de nombreuses victimes etsinistrés : plus de 600 000 per-sonnes.Le Secours Populaire se mobili-se en soutenant les actions enga-gées auprès des populations enAfrique de lʼOuest et en Turquie. Ilappelle à la générosité pour soute-nir ces actions dʼurgence et desolidarité, afin de répondre auxbesoins immédiats identifiés surplace par ses associations parte-naires : denrées alimentaires depremières nécessités, vêtements,couvertures, tentes, mousti-quaires, ustensiles de cuisine debase, ou toute assistance suscep-tible dʼalléger la souffrance de cespopulations démunies.

Merci de diffuser le plus largementpossible cet appel dʼadresser vosdons financiers à lʼadresse suivan-te :

Secours Populaire FrançaisPrécisez :

“Fonds dʼurgence Monde”Fédération du Pas-de-Calais

38 rue Baudimont62008 Arras CedexTél : 03/21/71/43/19Fax 03/21/51/58/23

Site : www.spf62.orgE-mail : [email protected]

CCP 383155 T LILLE LLAA cellule dʼIzel les Equerchin sʼest réunie, vendredi dernier, pour la projection du film «De Bruxelles àCaracas». À la projection de ce film, les camarades ont constaté que la lutte du peuple est encorepossible pour améliorer les conditions de vie, et de ce fait, ils se remettent en action.

IZEL LES EQUERCHINRENOUVEAU À LA CELLULE

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Liberté 62 n°880 - Le 25 Septembre 2009 - 9 -

Calais

ÉÉLULU régional et du quartier duPetit Courgain à Calais,Claude Vanzavelberg a

adressé la lettre suivante au direc-teur de la poste (sans réponse àce jour...) :«Accosté par de nombreux habi-tants du quartier du PetitCourgain, ces derniers jours,concernant l'acheminement deleur courrier, j'interviens auprès devous, pour que le service publicsoit rétabli au plus vite.Pour ne prendre que mon cas per-sonnel... et celui des habitants duquartier :- je n'ai pas eu de courrier le lundi7 septembre,- j'ai eu le courrier du lundi 7 et dumardi 8 dans l'après-midi du8 septembre,- j'ai eu le courrier du mercredi 9bien après 14H,

- j'ai récupéré le courrier du jeudi10 vers 14H avant de partir au tra-vail,- le courrier du vendredi 11 sep-tembre a été déposé dans maboîte à 16H (j'étais présent).Je vous indique qu'il y avait dansce courrier, et celui de MadameGues, des lettres nécessitant uneréponse rapide et que je suisabonné à un quotidien que je nepeux, dans ces conditions, lire quele soir en rentrant chez moi.Il ne s'agit aucunement, pour moi,d'incriminer mon «facteur» maisbien vos services.J'adresse copie de ce courrier auxmédias locaux».Pas de trace dans les médiaslocaux de cette lettre «ouverte».Raison de plus pour se mobiliserpour le référendum populaire dusamedi 3 octobre.

COURRIER POSTAL,VENEZVOIR ÇA CHANGE...

LL ESES salariés de Leader PriceCalais subissent depuis unan, une politique «managé-

riale» insupportable. Trois salariéslicenciés (sur 21) pour des motifsdivers ; et d'autres sur la «listed'attente» avec mises à pied,

constitution de dossiers... Commepar hasard, il s'agit de personnelancien, expérimenté, syndiqué...pas décidé à se laisser imposern'importe quoi. À plusieursreprises, les salariés ont manifes-té devant le magasin contre le tra-

vail du dimanche imposé, et contreces pratiques d'un autre âge. Lesclients du magasin sont majoritai-rement à leurs côtés. Jusqu'oùfaudra-t-il aller pour étabir, chezLeader Price Calais, des relationssociales normales ?

LEADER PRICE :UN PATRONAT DE DROIT DIVIN ?

L’ACTUALITÉ DE LA SEMAINE SELON BABOUSE

En bref…Alors ce débat public ?Il a fallu à Calais, que les élus com-munistes sortent du placard où l'avaitremisé depuis octobre 2008,Madame le Maire, le fameux «auditsur les finances locales» pour qu'oncommence à en parler mais toujourspas de nouvelles sur le «chiche, undébat public Hénin-Bouchart» sur cesujet. Les contribuables apprécieronttout cela, comme le montant de leurfeuille d'impôts !

Centre communal d'ac-tion sociale... à droitetoute !Nous donnons à nos lecteurs lesextraits de quelques délibérationsprises à l'occasion du conseil d'admi-nistration du 8 septembre dernier.Faut-il un commentaire sur la diffé-rence entre gestion de gauche et dedroite d'un organisme présidé parMme Courmont, adjointe au maire(MODEM) de l'UMP Bouchart ?. 7.200 euros minimum de frais pourle directeur habitant Lille.

Cette délibération concerne le rem-boursement des frais engendrés parM. Ryckeboer dans le cadre de sesdéplacements professionnels.M. Bee juge que la somme de7.200 euros est dérisoire. Il lui est pré-cisé qu'en cas de dépassement decette somme un avenant pouvait êtrefait. M. Ryckeboer ajoute qu'il souhai-te justifier de toutes ses dépenses. Àla question qui lui est posée de savoirs'il dispose d'un véhicule de fonctionou de service, M. Ryckeboer répondqu'il n'est pas favorable à une telleaffectation et qu'il utilise simplementun des véhicules du C.C.A.S., selonses besoins de déplacement sansqu'aucun ne lui soit attribué person-nellement.

20 euros la carte pourpratiquer les activi-tés...Ainsi qu'il a été décidé lors du dernierconseil, il a étémis en place une carte«d'animations/sports» gratuite pourles résidants du C.C.A.S. mais de 20euros pour les adhérents calaisiens

et de 30 euros pour les habitants deCap Calaisis Terre d'Opale.Avant c'était simplement gratuit pourtoutes les personnes âgées...

Finie l'aide «Cantines»pour les enfants desfamilles en difficultésL'extrait éclairant et qui ne se passede commentaire...Mme Dewez souhaiterait que l'aide«cantines» soit réétudiée et que lesbons ne soient pas donnés automati-quement. Si les parents ne travaillentpas, l'enfant peut manger à la mai-son. M. Ryckeboer précise qu'il s'agitlà d'une aide facultative et que la déci-sion est laissée à l'administrateur.M. Laforge précise que cette aide aété instaurée vers 2006-2007 car ilavait été constaté que les effectifs descantines chutaient 15 jours environaprès le versement des prestationsfamiliales. Il avait donc été décidé quecette aide à la cantine permettait auxenfants d'avoir un repas correct cequi n'était pas forcément le cas chezeux.

UNE DATE À RETENIR...MARDI 29 SEPTEMBREAVEC ALAIN BOCQUET

Organisée à l'initiative de l'«Université Populaire Côte d'Opale»et sous l'égide d'«Espace Marx», une séance de dédicace dulivre d'Alain Bocquet «Un Marx et ça repart» à la librairie duChannel à 17h30. Une rencontre-débat aura lieu ensuite à18h30.

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Liberté 62 n°880 - Le 25 Septembre 2009- 12 -

LL ESES cinq syndicats orga-nisant la grève (CGT,Sud, CFDT, FO, CFTC)dénonçaient en particu-lier les conséquencesdu projet gouvernemen-

tal visant à transformer l'entreprisepublique en société anonyme en cequi concerne les métiers et lesusagers de La Poste.«Manifestement les messagespour rassurer les postiers

ne sont pas passés»"Les chiffres de grévistes sont"comparables à ceux de 2008.Manifestement les messages pourrassurer les postiers ne sont paspassés", a déclaré la CGT dans uncommuniqué rappelant les deux jour-nées nationales de grève contre lesrisques de privatisation du 23 sep-tembre et du 22 novembre 2008.

Manifestationset rassemblements

Dans l'après-midi, la manifestationparisienne a rassemblé 4 000 per-sonnes selon les syndicats, chiffressimilaires aux précédentes journéesde grève "contre la privatisation".Le cortège a démarré vers 14H30devant le siège de l'établissementpublic, boulevard de Vaugirard, àParis (XVe) et s'est rendu devant leSénat (VIe), aux cris de "Cheminots,postiers, usagers, contre les pri-vatisations" ou encore "La privati-sation, on n'en veut pas - La priva-tisation, elle passera pas". "Aceux qui veulent privatiser laFrance, les postiers répondentrésistance", scandaient les mani-festants, qui ont reçu le renfortd'agents SNCF opposés à la réfor-me du fret. Une immense banderolede la CGT, premier syndicat du per-sonnel, avait été déployée au moyend'une grue devant la façade du bâti-ment de huit étages, où se trouve ladirection générale, avec l'inscription"Touche pas àma poste - Non à laprivatisation - Oui à un servicepublic moderne et rénové". Lemouvement a reçu le soutien dusecrétaire général de la CGT,Bernard Thibault, qui a souligné "ledécalage entre les plans du gou-vernement et les attentes de lapopulation qui voit une dégrada-tion du service public".Selon lui, lesauvetage des banques prouve que"quand il y a une volonté poli-tique, on peut trouver lesmoyens".

"Quand il y a une volontépolitique, on peut trouver

les moyens"Dans les régions, les manifestationsavaient réuni dès le matin 300 per-sonnes à Strasbourg, de 250 à 500 àBordeaux, de 450 à 2.000 àMarseille, 450 à Rennes et plusieurscentaines à Grenoble, Roanne, Lilleet Nice. Un millier de manifestantsselon les syndicats ont défilé àToulouse avec de nombreusesaffiches annonçant la "votationcitoyenne" organisée dans toute laFrance du 28 septembre au

3 octobre par le Comité nationalcontre la privatisation de La Posteauquel sont affiliés syndicats et par-tis de gauche dont le PCF. La CGT aestimé dans un communiqué quec'était le prochain rendez-vous pourl'intersyndicale.

La réalité de La PosteDans le département du Pas-de-Calais, plusieurs rassemblementsont été organisés dont un à Lens etun autre devant La Poste d'Arras.Intervenant au terme de ce dernier,Michel Gérard, secrétaire général dusyndicat départemental CGT FAPTdu Pas-de-Calais a rappeléquelques faits démentant les alléga-tions gouvernementales selon les-quelles la transformation de LaPoste en société anonyme n'avaitaucun rapport avec un projet de pri-vatisation. «Il est, d'ores et déjà,annoncé 7 500 suppressions d'em-plois environ au niveau national dansl'ensemble du groupe La Poste», a-t-il ainsi souligné : «Telle est la réalitéà La Poste.Pour le département du Pas-de-Calais ce sont 38 600 heures dont lasuppression est programmée et116 emplois en moins. Déjà, desbureaux ont été purement et simple-ment fermés.» Le syndicaliste a faitensuite le point sur l'état de la mobi-lisation dans le département : 100 %de grévistes à Fruges, «une trèsforte mobilisation» dans la région deBoulogne, 53% de grévistes àMontreuil-sur-Mer, 100 % de gré-vistes à Rouvroy, 59 % àSallaumines, 67 % à Aire-sur-la-Lys... «Nous sommes ni pour unstatu quo ni pour la privatisation,nous sommes pour un véritable ser-vice public de La Poste», a-t-il concluavant d'en appeler à la mobilisationpour la votation citoyenne organiséela semaine prochaine contre la priva-tisation de La Poste.

Jérôme Skalski

JOURNÉE NATIONALE DE MOBILISATIONET DE GRÈVE À LA POSTE

Lancé à l'initiative de la CGT, de Sud, de la CFDT, de FO et de la CFTC, lʼappel à la grèvenationale contre le projet de loi gouvernemental visant à transformer La Poste en sociétéanonyme, prélude à sa privatisation, a été suivi mardi par 40 % des salariés de l'entreprisepublique selon les syndicats.

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Liberté 62 n°880 - Le 25 Septembre 2009 - 13 -

Au cours du rassemblement arrageois, MartialStienne, conseiller général communiste du Pas-de-Calais et Jean-Claude Danglot, sénateur PCFdu Pas-de-Calais - avant de se rendre au Sénatpour participer à l'accueil, dans l'après-midi, dela manifestation parisienne contre la privatisa-tion de la Poste - ont rencontré salariés et syndi-calistes.

On voteDe nombreuses villes commu-nistes organisent la votationpopulaire à lʼimage de Rouvroy,Sallaumines, Méricourt,Beaurainville, Rœux, Brêmesles Ardres, Calonne-Ricouart,Houdain, Divion…Les villes socialistes commeLens, Noyelles sous Lens,Bully-les-Mines et dʼautres sesont également inscrits danscette démarche avec les éluscommunistes minoritaires.Dans dʼautres villes comme àVitry, Auchel, Béthune, Calais…ce sont les militantscommunistes qui organisentcette consultation.

Michel Gérard, responsabledépartemental de la CGT/Postedurant la prise de parole sur laPlace du Cantin à Lens.

À Lens, les postiers ont reçu le soutien de Cathy Apourceau, conseillère régionale PCF et d’une délé-gation du Comité fédéral PCF du Pas-de-Calais avec Jean-Michel Humez, Laurence Zaderatsky etSandra Dusautoir. (Photos J.-L.D. Liberté 62)

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BRUXELLESUN SOMMET POUR QUE RIEN NE CHANGE

Les chefs d'État et de gouvernement des 27 pays de l'Union européenne se sont réunis jeudi17 septembre du Conseil extraordinaire à Bruxelles. L'objectif était de définir une positioncommune en vue de la tenue du G20, le 24 septembre aux États-Unis à Pittsburgh.

CCINQINQ mois après ledernier sommet duG20, les 27 se félici-tent des résultatsobtenus. Les plans derelance ont relancé

effectivement l'activité économiquedans certains pays à l'exceptionnotoire de la Grande Bretagne, del'Espagne et même des États-Unis.En France, au 3e trimestre, le PIBaugmente légèrement et F. Fillonannonce qu'il va revoir les prévi-sions de croissance. L'indice bour-sier CAC 40, est en hausse, demême que les indices boursiersdans d'autres pays européens et

même aux États-Unis. Bref, onassiste à une euphorie médiatiquesur la reprise même si certainsadmettent qu'elle est quand mêmetrès légère, la grande questionserait désormais, celle des sortiesde crise. Or même si les financiers,les actionnaires, les spéculateurssont satisfaits, heureux des béné-fices qu'ils se partagent, pour lessalariés en Europe, il n'y a pas de finde crise, bien au contraire : lessalaires restent bas et le pouvoird'achat s'amenuise surtout, le chô-mage grandit. Dans la zone euro, letaux de chômage est passé depuisle début 2009 de 7,5 à 9,5%. EnFrance, le secrétaire général de laCGT B. Thibault estime que300.000 emplois seront encoredétruits d'ici la fin de l'année.Et pourtant, les banques qui ontreçu des cadeaux faramineux avecles plans de relance continuentd'agir comme avant. Les tradersreçoivent leurs bonus considérableset les dirigeants d'entreprise aug-mentent leurs rémunérations, endépit des fermetures d'entrepriseset des plans de licenciement.Les 27 chefs d'État et de gouverne-ment européens ne peuvent doncignorer la colère des salariés, deleur opinion publique devant unetelle situation. Il fallait donc adopterune position pour bien montrer que«la régulation» du système financierinternational, «la moralisation ducapitalisme» étaient leurs préoccu-pations premières, mais sansremettre en cause «l'économie demarché», le libre échange, laconcurrence libre.Au G20 de Londres en avril 2009, lagrande question était celle desparadis fiscaux, question défendueavec acharnement par la France etl'Allemagne. Au G20 de Pittsburgh,les Européens mettent en avant lalimitation des bonus, sans remettreen cause en quoi que ce soit le sys-tème capitaliste : une agitationsuperficielle et médiatisée pourcréer l'illusion afin que rien ne chan-ge.

Les décisions européennesD'abord divisés, d'un côté leRoyaume Uni, de l'autrel'Allemagne et les Européens ontfini par se mettre d'accord à l'unani-mité.Ils demandent d'encadrer les bonusversés aux traders. Suite à une dis-cussion informelle, le premierministre suédois Fredrick Reinfeldt,président de l'Union européennedepuis le 1er juillet 2009, a proposéun texte pour rappeler les exi-gences des 27. Le texte appelle leG20 à «adopter des règles contrai-gnantes sur le bonus», voire mêmeun «plafonnement» (à étudier !).Les vingt sept ont même estiméque le respect de ces règles devaitêtre garantie «par la menace desanctions au niveau national».Les 27 ont été également d'accordpour «étudier la rémunérationvariable soit par rapport à la rému-nération fixe, soit par rapport auxrevenus et ceux aux profits de labanque».Enfin, s'agissant du climat, et enco-re de la conférence deCopenhague à la fin de l'année,l'Union européenne demande àtous les pays des «engagementsambitieux pour réduire leurs émis-sions de gaz à effet de serre àmoyen terme». N. Sarkozy a aver-ti qu'il envisageait une initiativeavec l'Allemagne pour instaurer auxfrontières de l'Europe un texte«pour équilibrer la concurrenceentre les pays qui s'engageront àréduire leurs émissions de C02 etles autres».

Les divergences entreaméricains et européens

Les États-Unis, étant le pays orga-nisateur du G20 à Pittsburgh les 24et 25 septembre sont maîtres del'ordre du jour.La question des bonus est une pre-mière cause de divergence : lesaméricains refusent la limitation desbonus et surtout leur plafonnement.Sur cette question, le président dela commission européenne J.M.Barroso a déclaré : «C'est tellementscandaleux ce qui se passe, c'estvraiment un problème éthique queje trouve que là, si nécessaire, ilfaut y aller seul». Est-ce pour don-ner des gages aux députés euro-péens et montrer son indépendan-ce d'esprit car le Conseil européena été moins affirmatif, se bornant àune étude sur le plafonnement ?N. Sarkozy qui s'était fait le cham-pion de la limitation des bonus estprêt à plus «de souplesse» : l'étale-ment dans le temps des primes afinde tenir compte des gains réalisésà plus long terme et pas seulementsur le court terme.Deuxième sujet de discussion : lesfonds propres des banques. Lesaméricains privilégient une aug-mentation systématique de fondspropres pour les banques pour évi-ter qu'elles ne s'endettent trop lour-dement. Les Européens sont d'ac-cord mais s'opposent auxméthodes de calcul américainesdes fonds propres qui privilégientles banques américaines. Aussi lesbanquiers européens demandent-ils d'abord une harmonisation desrègles comptable avant de releverles exigences de capitaux propres

des banques. 3ème différenced'approche : les règles comptables.France et Allemagne contestent lanotion de comptabilisation desactifs des banques à la valeur dumarché.Pour Wall street, la valorisation demarché est le seul moyen d'êtretout à fait transparent et objectif.Aux États-Unis, cependant, la FED(réserve fédérale c'est à dire labanque centrale américaine) rejointpour partie les positions euro-péennes.Ces questions qui semblent trèstechniques et qui peuvent semblerun leurre pour détourner des vraiesquestions montrent cependant lesrivalités capitalistes entre les États-Unis qui veulent établir leur leader-ship même sur les services finan-ciers et l'Union européenne «leadermondial ur les services financiers»selon Barroso.

De Londres à Pittsburgh :le bilan du G20

D'autres questions qui avaient faitdébat au G20 de Londres ne sontplus guère évoquées.Il en est ainsi des paradis fiscaux :le G20 avait établi deux listes : uneliste «noire» (4 états dont le CostaRica) menacés de sanctions et uneliste «grise» d'états non coopératifs.Des places financières réputéespour leur opacité (Suisse,Singapour...) se sont engagées àcoopérer et s'empressent de signerles 12 conventions d'échanges d'in-formations fiscales. Avec cesconventions, les centres offshorene devraient plus se réfugier derriè-re le secret bancaire pour rejeterune demande d'information sur uncontribuable ou sur une entreprisesoupçonnée d'évasion fiscale.Ainsi, les États-Unis ont obtenu4450 moins d'évadés fiscaux de labanque suisse UBS et la Franceaurait obtenu quant à elle une listede 3000 titulaires de compte helvé-tique.Pour autant, il est douteux que lesecret bancaire soit définitivemententerré comme l'affirme le G20.D'une part, les demandes d'infor-mation doivent être vraisemblable-ment pertinentes et certains payscomme la Suisse exigent que lenom des banques y figure. D'autrepart, si la Suisse est la cible privilé-giée, rien n'est dit des paradis fis-caux américains (États duDelaware, du Wyoming et duNévada) ou des paradis fiscaux bri-tanniques (îles anglo normandes,île de Man, îles vierges).Certes, les États qui se sont lourde-ment endettés avec les plans derelance aux banques ne souhaitentpas que l'argent des expatriés fis-caux leur échappe. Mais il y a biendes accomodements...Le G20 ne discutera probablementpas des paradis fiscaux sauf pourse donner un satisfecit, pas plusqu'il ne reprendra la question desfonds spéculatifs un débat qui divi-se les Européens eux-mêmes.Enfin, les Européens sont d'accordpour accorder une place plusimportante aux pays émergentsdans l'institution du FMI, tout enlaissant traîner les discussions carpas plus que les États-Unis qui onten quelque sorte un droit de veto,ils ne souhaitent voire laisser leur

quote-part, une réforme du FMI oui,mais à condition de rester majoritai-re !

Guerre économiqueet guerre monétaire

Des questions ne seront pas évo-quées au sommet de Pittsburgh,pas plus qu'elle n'ont été abordéeslors de la réunion des 27 : les ques-tions sociales et la question moné-taire.N. Sarkozy a bien invité les confé-dérations pour discuter des enjeuxdu G20, rien de concret n'est sortide ces discussions si l'on en jugepar le silence observé lors du som-met européen du 17 septembre.J.M. Barroso, avant son électionpour s'attirer le soutien des socia-listes, s'était engagé à évaluer l'im-pact social de toutes ses proposi-tions. Veines promesses !En fait, les salariés sont victimes dela guerre économique à laquelle selivrent les multinationales et lesÉtats qui les soutiennent. En témoi-gnent l'OPA de France Telecom surl'opérateur britannique, lesmanoeuvres du gouvernement alle-mand sur Opel. Reviennent égale-ment les fonds d'investissementcharognards sur Europe.La question du dollar en tant quedevise internationale qui avait étéposée par la Chine a été totalementingorée par les 27 et ne fait pas par-tie de l'ordre du jour de Pittsburgh.Par le dollar, les États-Unis éten-dent leur hégémonie économiquesur la planète.Or le dollar est à son niveau le plusbas. La dette publique américaineest ancienne, elle a été gonflée parles centaines de milliards de dollarsémis en bons du trésor afin definancer les plans de relance mis enoeuvre par l'administration Bush,pouis par l'administration d'Obama.En conséquence, la dette publiquecontribue à baisser encore plus lavaleur du dollar.Cet affaiblissement du dollar asso-cié à un nouvel afflux des capitauxvers l'Europe poussent à la haussedu taux de change de l'euro.Comment alors éviter que la crisene débouche sur une guerre destaux de change ?Les États-Unis par exemple maisaussi l'Europe font pression sur laChine pour une réévaluation duYuan. La Chine a vertement répi-qué qu'elle refusait que les États-Unis interviennent dans sa politiquemonétaire, concernant les taux dechange de sa monnaie.En fait, devant la crise, chaque Étattente de faire reporter la crise surd'autres... Les pays industrialisésdu Nord tentent de reporter la crisesur ceux du sud et sur les paysémergents (Chine, Inde, Brésil). Lataxe aux frontières pour les paysqui ne diminuent pas leur C02, pro-posée par N. Sarkozy n'a pasd'autre raison sous le faux prétextede lutter contre le réchauffement cli-matique.La baisse du dollar associé au défi-cit gigantesque américain risqued'aboutir à un effondrement spécu-latif de la monnaie américaineaurait des conséquences dévasta-trices pour les pays industrialisés etl'ensemble de la planète. Mais pourles États-Unis, comme pour lesEuropéens, ils ne font rien changer.

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Commission paritaire : n°83075Dépôt légal : ISSN 160-822 X.

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Imprimé à l’imprimerie de l’Avesnois -L’Observateur, rue Pierre Charpy àAvesnes/Helpe.

ANNONCE LÉGALEAVIS DE CONSTITUTION

Suivant acte en date du 22 septembre 2009, ila été constitué une société dont les caracté-ristiques suivent :Dénomination : AFRICA SHOPForme : SARLSiège social : 6 rue Gambetta 62300 Lens.Objet : Ventes dʼarticles et produits de beauté,tresses africaines, vente de produits divers etlots, alimentation générale, restauration rapide.Durée : 99 ans.Capital : 1.000 eurosGérante : Melle NTAMBWE Francine, demeu-rant à Avion (62210) 42 rue Émile Basly.Immatriculation au RCS de Arras.

Pour Avis.

Fredrik Reinfeldt, le premierministre suèdois à la tribunede l'ONU.

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AA UU rendez-vous dela cérémonie,grave et solennelle,parmi les trois centspersonnes réunies,les représentants

de diverses associations, partis,syndicats et communes du dépar-tement ainsi que diverses person-nalités politiques ou officielles ontdéposé une gerbe de fleurs ensouvenir des martyrs de laRésistance. Dans l'ordre depassage : Ivan Bouchier, sous-préfet, représentant le préfetdu Pas-de-Calais, Jean-MarieVanlerenberghe, sénateur maired'Arras, Yves Delrue, conseillermunicipal d'Arras délégué auxAffaires patriotiques, CatherineGénisson, députée du Pas-de-Calais, Alain Fauquet, conseillergénéral, représentant le présidentdu Conseil général du Pas-de-Calais, une délégation de laRésistance Unie d'Arras, del'Association Nationale desAnciens Combattants et Ami(e)sde La Résistance (ANACR), ducomité du Pas-de-Calais, deCarvin et d'Auchel de laFédération Nationale desDéportés et Internés Résistants etPatriotes (FNDIRP), del'Association des Orphelins deRésistants, du Comité antifascisteallemand VVN de Duisbourg et deHerten, le directeur duCommonwealth, une délégationde l'Association Notre-Dame-de-Lorette, de l'Association France-Russie du Nord/Pas-de-Calais, dela Fédération départementale dela Ligue des Droits de l'Homme,de l'Association Mémoire etCulture de la Région minière, duComité de Coordination desAssociations patriotiques deCarvin, de l'Union départementale

des syndicats CGT du Pas-de-Calais, de l'USTM CGT du Pas-de-Calais, de l'Union locale dessyndicats CGT d'Arras, du syndi-cat CGT EDF-GDF d'Arras, dessyndicats CGT des retraités inter-professionnels d'Arras, de laCoordination CGT des mineurs duNord/Pas-de-Calais, de la sectiondu PS d'Arras, de la fédérationPCF du Pas-de-Calais, des sec-tions PCF d'Arras, d'Avion, deGrenay et de Carvin, de la sectionPS de Carvin, des villesd'Achicourt, Annezin-les-Bethune,Avion, Auchel, Billy-Montigny,Bois-Bernard, Carvin, Drocourt,Grenay, Harnes, Lens, Libercourt,Liévin, Marles-les-Mines, Monti-gny-en-Gohelle, Oignies, Sainte-Catherine, Saint-Nicolas,Sallaumines et Roeux.

«Nous ne saurions accepterque ce combat

et ces sacrifices soient oubliéset escamotés»

Au terme de ce cortège chargéd'émotion, après une minute desilence et quelques mesures de LaMarseillaise, Michel Defrance,président du comité du Nord del'ANACR a souligné au cours deson allocution la nécessité de nepas oublier la leçon de laRésistance et de la conjuguer tou-jours au présent. «C'est l'honneurde notre peuple a-t-il en outredéclaré, que d'avoir, durant lesquatre années d'occupation, écritet ce, dès ses premiers jours, cespages de gloire de la France avecle sang de dizaines de milliers defemmes et d'hommes arrêtés, tor-turés, fusillés et déportés par lesNazis avec le concours de l'appa-reil pétainiste de répression. Descentaines de milliers d'autres ont

risqué leur vie pour la liberté denotre pays et celle de son peuple,leurs proches se trouvant souvent,par là même, être la cible de larépression ou mis en danger.Nous ne saurions accepter que cecombat et ces sacrifices soientoubliés et escamotés et que leurportée soit minimisée. A traversceux dont nous parlons, lesfusillés de la citadelle d'Arras, aqui nous rendons hommage, sontentrés dans la légende ; commeceux qui sacrifièrent les tâches lesplus humbles sans qui laRésistance n'aurait pas existé, laFrance ne se serait pas libérée.»

«Ami entends-tu ...»C'est sans doute cette leçon de laRésistance, au présent, qu'a voulutirer Elisabeth Charpentier, profes-seur d'Allemand ainsi que trois deses élèves du collège Verlaine deSaint-Nicolas-lez-Arras en récitantdepuis l'estrade officielle, mêlés,les poèmes Palestine, le secretdévoilé de Hassen Heerah,Palestine survivras-tu de BenoîtMagnat, Quand les hommesvivront d'amour de RaymondLévesque et La prière de FrancisJammes. Car si le caractère appa-remment décalé de l'objet desdeux premiers par rapport à l'évé-nement – la Palestine, son soixan-tenaire et plus récent martyr – a pucréer quelque émoi chez les repré-sentants de l'Etat présents, sansdoute, c'est bien d'«ici», qu'ils'agissait. Au surlendemain de ladénonciation par un rapport del'ONU des crimes de guerre et descrimes contre l'humanité commispar l'Etat d'Israël pendant l'opéra-tion «Plomb durci» ; à l'avant-veilled'une opération «coup de poing»aux fragrances plus que dou-

teuses organisées par le gouver-nement Fillon-Sarkozy dans lePas-de-Calais, il fallait le rappeler :c'est bien au présent que seconjugue la Résistance. D'ailleurs,l'incident, une fois rassis, a trouvéson écho conclusif dans de nom-breuses têtes. Résistance au pré-sent : au moment où l'orchestre

entamait les premières mesuresdu Chant des partisans, le frissond'un autre émoi parcourait l'assis-tance et presque sur les lèvres, auprésent, se disait : «Ami entends-tu ...» Aucune pierre n'a pâli.

Jérome Skalski

Annonces légales

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Liberté 62 n°880 - Le 25 Septembre 2009 - 15 -

Histoire

AVIS DE CONSTITUTIONAux termes dʼun acte SSP en date du 15/09/2009, il aété constitué une société représentant les caractéris-tiques suivantes :Forme : SARLDénomination : ARTOIS RÉNOVATION HABITATSiège social : 7 rue Charles Gounod 62300 LensCapital : 7.500 eurosObjet : Vente de tous produits pour la rénovation de lamaison et plus généralement toutes opérations dequelque nature quelles soient, juridique, économique,financière, civiles et commerciales de nature à favoriserlʼextension de la société.Durée : 99 ans.Gérant : Monsieur PONTIEUX Pascal, demeurant 7 rueCharles Gounod 62300 Lens.Immatriculation : RCS Arras.

Pour avis, le gérant.

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AVIS DE DISSOLUTIONEURL ALPHA TECHNOLOGIES

au capital de 15.000 euros.Siège social :123 rue des Tulipes 62300 LENS

RCS : B 407 942 077Aux termes de lʼA.G.E. en date du 28/08/2009, lʼassociéunique a décidé la dissolution anticipée de ladite sociétéle 28/08/2009.La société subsistera pour les besoins de la liquidation.Monsieur Floquet Jean-Loup est nommé liquidateur.La correspondance concernant la liquidation sera adres-sée au 72 rue Henriette cabot 02100 Saint-Quentin,adresse du liquidateur.

AVIS DE MODIFICATIONIMMOBILIÈRE RÉNOVATION

SOCIÉTÉ À RESPONSABILITÉ LIMITÉEAU CAPITAL DE : 8.000 EUROS

Siège social : 29 avenue de Flandres 62155 MerlimontSIREN : 484 465 802 RM 620 RCS Boulogne-sur-MerAux termes dʼune AGE en date du 29 juin 2009, lesassociés ont décidé de transférer à compter du 29 juin2009 le siège social qui était situé 29 avenue deFlandres 62155 Merlimont à lʼadresse suivante : 18rue Tirtaine 62530 Hersin Coupigny et du changement degérant. M. DEMUYSERE Thierry, 10 rue Dilly 62800Liévin a été remplacé par M. PAPIN Michel, 13 rue VincentAuriol 62590 Oignies.Lʼarticle 4 des statuts a été, en conséquence, mis à jour.Le dépôt légal sera effectué au registre du commerce etdes sociétés de Arras.

Pour avis et mention,Le gérant.

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AVIS DE CONSTITUTIONAvis est donné de la constitution dʼune Société pré-sentant les caractéristiques suivantes :Dénomination : RÊVES DE BALLONS AGENCYForme : EURLSiège social : 40 Square Zamenhof 62110 Hénin-Beaumont.Objet : Art du spectacle vivant promotion et organisationde spectacle vivant ainsi que la commercialisation de ceci,organisation de tournée ainsi que la décoration et lʼélabo-ration dʼévénement de tout type.Durée : 99 ans.Capital : 1.000 eurosGérance : Monsieur Éric Daussin - 40 Square Zamenhof62110 Hénin-Beaumont.Immatriculation au RCS de Arras.

«C'EST NOUS QUI BRISONS LES BARREAUXPOUR NOS FRÈRES»

Mort pour la France... Prononcés à la suite du nom de chacun des 218 Résistants tombéssous les balles de l'occupant Nazi dans les fossés de la citadelle d'Arras entre le mois d'août1941 et le mois de juillet 1944, ces quatre mots ont résonné cette année d'une manièresingulière à l'occasion de la commémoration du soixante cinquième anniversaire de la libérationdu Pas-de-Calais qui s'est déroulée, dimanche dernier, sur le lieu de leur dernier supplice.

Témoignage de fidélité et de mémoire à l'égard des martyrs de leur parti – plus des deux tiers desnoms inscrits sur les plaques commémoratives du Mur des fusillés étaient membres du PartiCommuniste Français - , militants, élus et responsables du PCF étaient présents en nombre cedimanche dans les fossés de la citadelle d'Arras.

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LLa mission ESA du satel-lite Planck est de mesu-rer avec une très grandeprécision le rayonne-ment cosmique fossileou fond diffus cosmolo-

gique. Il s'agit de la plus anciennelumière émise dans l'univers. Enl'observant, Planck nous fourniraune image de l'univers tel qu'ilétait 380 000 ans après le BigBang, il y a donc 13,7 milliardsd'années. Les observations dePlanck donneront des informa-tions uniques sur les premiers ins-tants de l'univers et permettront detester différentes hypothèses surce qui s'est passé dans les pre-miers instants après le Big Bang.Planck a embarqué un télescopede 1,5 m de diamètre équipé dedeux instruments : dont l'instru-ment français HFI pour HighFrequency Instrument. Le satelliteva balayer plusieurs fois l'intégrali-té de la voûte céleste et fourniraune cartographie avec une préci-sion sans précédent des inhomo-généités de température et de

polarisation du rayonnement cos-mique fossile, grâce en particulierà la sensibilité exceptionnelle del'instrument HFI, capable dedétecter des fluctuations de tem-pérature de l'ordre du millionièmede degré.Planck a été lancé avec Herschelle 14 mai par une Ariane 5 depuisle Centre Spatial Guyanais àKourou. Après le lancement, il afallu refroidir les instruments pourqu'ils atteignent leur températurede fonctionnement optimale. Il afallu également les tester et lescalibrer dans leur nouvel environ-nement.Les premières observations duciel ont commencé le 13 août2009 avec deux semaines d'ob-servations sans interruption. Cettephase a ainsi permis de mettre àl'épreuve le matériel et de vérifierla stabilité des instruments ainsique la capacité à les étalonneravec une extrême précision.Nous avions signalé la fin de cette

étude de la «première lumière»dans notre numéro de fin août.Aujourdʼhui les astrophysicienscommentent les premiers résul-tats. Chaque carte produite est unanneau d'environ 15 degrés delarge s'étirant à travers tout le ciel.Les premières analyses permet-tent d'établir que les donnéesrecueillies sont excellentes. Le feuvert a donc été donné pour ledémarrage des opérations de rou-tine. Si tout se passe bien, c'estdonc parti pour au moins 15 moisde balayage du ciel sans interrup-tion et deux cartes indépendantesdu ciel entier.Il faudra environ deux annéespour traiter les données de façonexhaustive afin d'en extraire lesrésultats scientifiques attendus.En effet, pour tirer parti de l'extra-ordinaire sensibilité de Planck, lesdonnées collectées vont nécessi-ter une analyse extrêmementrigoureuse. La communautéscientifique mondiale se verraainsi livrer ces données traitéesvers la fin 2012.

CMJN

Liberté 62 n°880 - Le 25 Septembre 2009- 16 -

Sciences et Techniques

Le satellite Planck a livré sa «première lumière» : un relevé d'une petite région du ciel. Cesdonnées ont prouvé aux astronomes que la première mission européenne de cosmologietient bien toutes ses promesses. C'est maintenant une carte complète du ciel que le satelli-te entreprend de réaliser pour une période d'environ 6 mois. La durée de vie de la missionpermettra d'établir au moins deux cartes de ce type. Pour les cosmologistes et astrophysi-ciens du monde entier, c'est l'attente d'un véritable trésor qui commence.

PPLLAANNCCKK :: UUNN PPRREEMMIIEERR RREELLEEVVÉÉ DDUU CCIIEELLTTRRÈÈSS PPRROOMMEETTTTEEUURR

LE GROENLAND ET LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE

II l y a plusieurs milliers d'an-nées, la portion côtière de lacalotte glacière du Groenlanda connu une importante pertede glace à cause de tempéra-tures relativement chaudes.

Au sein d'une équipe internationa-le, des chercheurs du Laboratoirede glaciologie et de géophysiquede l'environnement (LGGE,Université Joseph Fourier / CNRS)ont pu décrire cette partie de l'his-toire du Groenland grâce à l'étudede carottages conduits au traversde la calotte. Ces observations,réalisées avec le soutien duGroupement de recherche euro-péen «Vostok» (INSU-CNRS) etde l'Institut polaire français PaulEmile Victor, fournissent un éclai-rage nouveau sur la possible évo-lution des glaces du Groenland,sous l'effet du réchauffement cli-matique d'origine humaine.Lʼétude a été publiée dans larevue «Nature» du 17 septembre.La fonte partielle de l'immensecalotte de glace qui recouvre leGroenland est présentée commeun sujet d'inquiétude majeure pourle futur. La fonte en totalité decette calotte conduirait le niveaudes mers à s'élever en moyennede 7 mètres. Une équipe de glaciologuesdanois, canadiens, français etrusses vient de reconstituer l'his-toire du climat et des altitudes desurface de la calotte groenlandai-se au cours de la période relative-ment chaude que connaît la planè-te depuis environ 11.000 ans.Entre moins 7.000 et moins

10.000 ans, la température de larégion du Groenland était dʼenvi-ron 2°C supérieure à celle enre-gistrée aujourd'hui. Ces conditionschaudes étaient accompagnéesd'une diminution de l'altitude desurface de la calotte glaciaire deplusieurs centaines de mètres(entre 600 et 200 mètres pour lessites étudiés).

Les chercheurs ont déchiffré cettehistoire en analysant différentsparamètres mesurés dans descarottes prélevées dans la calottede glace principale du Groenland,mais aussi au sein de deux petitescalottes situées sur la côte. Lacontribution française du LGGE anotamment consisté à évaluer l'al-titude possible de la calotte au

cours du temps, en utilisant laquantité de gaz emprisonnée dansles bulles d'air au sein descarottes de glace. Ces bulles dʼairsont en effet des indicateurs de latempérature et de la pression quirégnaient lorsquʼelles ont été cap-tées par la glace en formationSur la base de ces observationsdu passé, leurs travaux suggèrent

que le Groenland, dans sa confi-guration actuelle, peut répondrepar une perte nette de glace côtiè-re suite à une augmentation detempérature de quelques degrésseulement. On est en mêmetemps loin du scénario catas-trophe où la fonte de la calotteserait totale.

A.C.

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