TransMusicales de Rennes

Vendredi 5 décembre 008

Le festival au quotidien

Ce coup-ci, c’est sûr, je remplace Arno pour l’édito ! Pas facile, mais com-

me ma grand-mère habitait à la frontière belge l’accent wallon m’est familier. C’était

les années septantes et je passais donc mes vacances vers Calais. Parfois, je prenais le Ferry

et j’allais écouter du rock sur les Juke-box de Dou-vres. Sinon je tentais désespérément de capter Radio

Caroline dont l’émetteur pirate naviguait quelque part en Mer du Nord... Ambiance ! « D’où venez-vous ? » « Je  viens  de  mon  enfance », avait répondu Saint-Exupéry. L’enfance est encore proche pour la plupart des groupes qui jouent aux Trans. Musique de jeux video, powerbook en bandoulière. Je vieillis, ils me paraissent de plus en plus jeunes. « Qu’on le veuille ou non, toute la merde vient du monde des adultes, et on va passer notre vie à réparer les erreurs des généra-tions précédentes. » C’est le constat d’un jeune punk

Lituanien interviewé dans le documentaire Est-il facile d’être jeune ?. Vaste question...Hier soir aux Halls 3 & 4 : hallucination devant Iglu & Hartly (photo), transe avec Mario Chris, clowne-ries vidéo... Le tout dans un maelstrom cosmique. Le Spaciodrome était en effervescence, la piste bali-sée, le mother ship pouvait décoller. C’est finalemente le trio punk The Death Set qui alluma les réacteurs. Les trois de Baltimore, tels des skate-surfeurs d’ar-gent, nous propulsèrent dans la stratosphère. Nous avons quitté la planète Terre ! Sortis de scène, nous leur avons demandé s’ils voulaient adresser un mes-sage au public des Trans. Ils nous ont répondu : « Fuck the Work Week ! Party Every Day ! ». À la fin, le mother-ship m’a ramené à l’hôtel, peinard. Cet après-midi, à 14h, le film Arno comme les hommes de M. Dixon à la Parcheminerie, parfait pour démarrer la journée.Anarchy is the Key, Do-It-Yourself the Melody.

Tom Darnal sort son billet

Qui êtes-vous et d’où venez-vous ?On vient d’une petite ville de 30 000 habitants dans les bois du Kentucky, près de Memphis. C’est la où on a com-mencé.

Quel genre de musique faites-vous ?On dit que c’est du « punk funk », mais ça change en permanence. On joue tout ce qu’on aime entendre.

Comment passe-t-on d’un petit bled du Kentucky aux prestigieuses TransMusicales de Rennes ?On a joué en première partie des Wombats à Paris il y a six mois, et c’était vraiment bien. Ensuite on a débarqué ici...

Connaissiez-vous les Trans auparavant ?Non ! Il ne se passe rien dans notre petit village, on ne re-

çoit pas beaucoup de nouvelles du reste du monde. C’était un vrai choc quand on est arrivé à Londres ! On y a habité pendant six mois, tous ensemble dans une maison ! Quant aux Français, ce sont des perles ! Au départ, nos différen-ces culturelles semblent être un mur épais alors que ce n’est finalement qu’une feuille de papier !

À vivre si près de Memphis, êtes-vous marqué par l’héritage d’artistes comme Elvis ?N’ importe où dans le Sud, on le sent. Le Rock’n’Roll porte cette riche et lourde spiritualité. Particulièrement dans le « Bible Belt », région très religieuse. On a grandi avec. Nos parents vivaient dans une communauté hippie chrétienne où est né le très grand bassiste du groupe Daniel. On le surnomme « Titch » (« petit » en argot londonien). C’est le « guide spirituel » de notre groupe !

—Cage The Elephant—Débarqués du Kentucky, les cinq Cage The Elephant ont enflammé le Hall 4 hier. Rencontre avec Matt, le chanteur de ce combo capable de faire oublier The Stooges l’espace d’un instant.

TÉLEX Naïve New Beaters, que vous retrouve-rez en interview demain dans Paplar, a cartonné sur le Net avec le clip de Live Good. Cette vidéo a été visionnée plus de 500 000 fois ! Allez jeter un œil, elle vaut vraiment le détour. ////// Déjà présente aux Trans l’an passé en trio, Solange La Frange sera ce coup-ci en duo DJ set pour animer les interludes.

Pour les trente ans des TransMusicales, la rédaction de Paplar a cogité quelques heures sur le nom du «rédacteur en chef» qu’elle souhaitait convier durant trois jours. Il fallait quelqu’un qui symbolise l’histoire du festival rennais et c’est très na-turellement qu’a surgi le nom d’Arno. Le chanteur belge a en effet joué quatre fois aux Trans : une fois avec TC Matic, une avec Charles et les Lulus et deux fois sous son nom. Contacté par téléphone, Arno a immédiatement répondu par la positive à notre invitation. Las, mardi, ils ont été victimes, lui et une amie, d’une intoxication alimentaire qui les a conduit tous deux à l’hôpital. Arno va un peu mieux, son amie beaucoup moins, et c’est la mort dans l’âme qu’ils nous a appelé hier matin pour annuler sa venue. «C’est le bazar..., a-t-il déploré avec son accent inimitable. Je suis très triste de ne pouvoir revenir aux TransMusicales avec vous.» En attendant, c’est Tom Darnal, clavier de la Mano Negra, leader de P18 et déjà vieil habitué de ces colonnes, qui assure avec brio l’intérim.

Bombardé «rédacteur en chef invité» de Paplar pour le premier anniversaire de notre magazine, le chanteur belge a dû déclarer forfait hier matin pour raisons de santé. Il s’en excuse.

LES gRoS PoRCS DEHoRS !Exit les gobelets dégueulasses qui jonchent le site du festival ! Depuis des années, les TransMusicales, ainsi que de nombreux autres fes-tivals, s’inscrivent dans le pro-gramme Agenda 21. Il s’agit d’un engagement écologique qui vise à mettre en place des actions liées au développement durable. Comme nouveauté cette année, on citera les gobelets consignés dont on regret-tera en revanche qu’ils ne soient aux couleurs de l’événement. Cela aurait pu être ainsi un bel objet souvenir... Retrouvez aujourd’hui une confé-rence sur le sujet à 17h, à l’espace Ouest-France.

LES PIEDS DanS L’EauPour se préparer à la pluie légendaire des TransMusicales, les membres d’Alex Grenier Trio ont joué dans une piscine il y a quelques semaines. Bien leur en a pris car il est tombé des cordes sur Rennes hier après-midi.

Arno

Ils avaient prévenu. La forme se rapproche d’un concert classique, mais le résultat se veut, lui, très différent. Présenté une première fois en juillet dans le cadre des Tom-bées de la Nuit, le spectacle de Cabine a été conçu en col-laboration avec un metteur en scène, Benoît Gasnier. « Ju-lie et moi venons du théâtre, raconte Stéphane Fromentin. Benoît est un vieux copain, il était naturel qu’il intervienne dans notre recherche. Nous sommes très proches du théâ-tre dans le questionnement. Avec cette forme, on cherche à installer un autre rapport aux gens, on essaie d’amener la musique différemment. » Le spectateur est ainsi plongé dans une ambiance tamisée, assis à côté des trois musi-ciens qui, eux-mêmes, ne cessent de se déplacer dans un décor fait de bric et de broc. Julie, auteur des textes et

de la première ébauche des morceaux, est ensuite épau-lée par Stéphane, le guitariste qui réalise les arrangements initiaux. Thomas, vu avec Montgommery ou dans La Chair des Anges d’Olivier Mellano, intervient enfin pour sampler le tout, apporter une cohérence aux univers folk de Julie et pop de Stéphane. En à peine un an d’existence, Cabine a donc déjà été programmé au sein des deux événements majeurs de Rennes, les Tombées et les Trans. « C’est vrai que cela a été vite pour nous, approuve Julie. Même si maintenant, très concrètement, nous attendons des dates. On espère que des programmateurs vont se déplacer à la Parcheminerie. » On en serait presque à les encourager de le faire...18h, tous les soirs, au Théâtre de la Parcheminerie.

—Cabine—

« Coup de cœur des Trans », le qualificatif n’est pas usurpé tant le spectacle présenté à la Parche-minerie par les trois Rennais surprend, envoûte, interpelle.

TÉLEX Pour tuer le temps, les cinq membres de Cage The Elephant ont joué au foot sur le parking du Village des Trans. Qui était dans les cages ? ////// Même s’il n’a pas invité Dominic Sonic au trentième anniversaire des Trans, Jean-Louis Brossard est tout de même passé saluer le rocker rennais lors de sa balance au Bistro de la Cité. Sans rancune... ////// Gros challenge pour Gaëtan Saga qui a réalisé la déco de l’espace VIP en à peine cinq jours ! Ne piquez rien, les meubles lui appartien-nent... ////// Minuit, l’heure du choix cornélien. Cette nuit, le public du Parc Expo aura à choisir son camp. À la même heure, se produisent en effet The Penelopes, un projet électropop avec Morpheus le plus fidèle habitué des Trans, White Rabbits, la sensation du moment, et Birdy Nam Nam, les rois de l’électro hip hop.

Françoiz Breut a de nombreuses cordes à son arc. En plus de chanter depuis des années, elle s’adonne également à l’illustration, notamment pour des livres-jeunesse. Ainsi nous a-t-elle envoyé cette illustration la représentant, elle et ses musiciens, en vue du concert qu’elle donne ce soir à la Maison du Champ de Mars (18h). Lors de ce concert des Bars en Trans, elle présentera son dernier album, sorti il y a quelques semaines et dont elle a pour la première fois de sa carrière écrit les textes.

Il y aura au moins un résident de Bruxelles dans ce journal ! La chanteuse Françoiz Breut, connue également pour ses talents d’illustratrice, nous a envoyés mardi un dessin qu’elle a réalisé à notre attention.

LES gRoS PoRCS DEHoRS !Chez les Bretons, on sait recevoir ! Yann Tiersen, programmé cette semaine à l’Aire Libre avec Orka, a débauché son runner pour écumer, toute l’après-midi, les caves de la ville avec les musiciens féroïens. Vu la féli-cité qui animait les six lascars hier soir, on se doute qu’ils n’ont pas fait que les tastevins.

PuTaIn, C’EST PaS vaCHEMEnT BIEnTous les jours, vous pouvez gagner des places pour les concerts des TransMusicales en participant au blind-test proposé sur le stand de la Société Générale, au Village Public. Une sélection de cent trente titres a été validée par Jean-Louis Brossard, directeur des Trans. Le seul morceau refusé par le big boss : un bootleg de TC Matic-White Stripes réalisé par DJ Zebra. L’intéressé appréciera...

Françoiz Breut

#1. Des fluo kids sans doute venus pour Minitel Rose. #2. La direction vous rappelle qu’il est interdit de photographier les artistes. #3. The Dodoz, une des sensations des Bars en Trans. #4. Ombre et lumière. Enfin surtout ombre... #5. Pour la troisième année consé-cutive, l’association «War Trans» sollicite les artistes invités au festival afin qu’ils réalisent des œuvres d’art. Le résultat est ensuite regroupé en vue d’une exposition. Ici, Iglu & Hartly, avec à gauche «Princess Leiah de Star Wars» et à droite une «fille chaude».

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#6. Chez Cage The Elephant, les anti-sèches sont de rigueur. #7. DeathSet. Détente sèche : 1,32 mètres. #8. Comme disaient The Cramps : «You know what was wrong with him ? He was wearing some glasses after dark». #9. Johana au Museum, dans le cadre des Bars en Trans. Quand Yvette Horner rencontre les Béruriers Noirs.

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Nous aussi

Comment est-ce de travailler en couple ? Qui plus est avec une troisième per-sonne ?Ce n’est ni facile ni difficile avec une troisiè-me personne, surtout avec une personne qui nous aime ! On a tellement l’habitude de passer tout notre temps ensemble ! C’est sur scène où l’on profite vraiment du fait d’être trois. On n’est plus un couple, mais un véritable trio.

Vous faites de la musique dans la cui-sine. C’est le cœur de la maison ?C’est là où ça sent bon ! On a déjà écrit une chanson sur la vie d’un « turkey baster », l’ustensile qui sert à arroser de jus une din-de pendant la cuisson pour la garder bien tendre. C’est un vrai piège à bactéries !

Quels sont vos projets ?On échange des remixes avec Micachu and the Shapes. Ce sont des potes et c’est agréable. On aime bien l’exercice du remix. C’est cool, on se soutient entre amis.

Rédacteurs en chef / Sylvain Chantal et Jerome Taudon – Invité / Thomas Darnal – Graphisme / Gregg Bréhin – Journaliste / Enid Piffeteau Photos / DoTheAndyGibbon, Youri Lenquette, Guy Chantal – Thanks / Arno, Gwenola Lebris et toute l’équipe des TransMusicales, Jérôme Maleinge, Stéphane Lecoq, Laurent Charliot – Imprimerie / Imprimedia, label imprim’vert – Mail / journalpaplar@gmail.com Partenaire éditorial des festivals, Paplar se déplace sur chaque événement pour réaliser en direct le journal de la manifestation. Après Les TransMusicales 07, Génériq, Le Printemps de Bourges, Art Rock, Mai l’Usine en Fête, le Hellfest, Les Eurockéennes, Les Francofolies de La Rochelle, Les Vieilles Charrues, Les Méditerranéennes, La Route du Rock, Scopitone, le Zebramix, The Dø à l’Olympia, Paplar souffle sa première bougie aux TransMusicales 08. Un «rédacteur en chef invité» est également convié pour apporter son regard sur l’événement. Pour les TransMusicales, Thomas Darnal se prête au jeu, en remplacement d’Arno.

Retrouvez le magazine Paplar sur www.paplar.com

Thomas, Darren et DeeDee have band. un duo un peu trio qui assure avec brio...

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