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TransMusicales de Rennes Jeudi 4 décembre 008 Le festival au quotidien

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TransMusicales de Rennes

Jeudi 4 décembre 008

Le festival au quotidien

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J’étais là en 1988, j’étais là en 1998, je suis là en 2008. La première fois,

c’était avec la Mano Negra, je jouais du clavier avec des moufles, la deuxième avec

P18, j’avais un bonnet, et maintenant avec Paplar pour qui j’ai la lourde tâche de remplacer

Arno, retenu pour l’instant à Bruxelles pour raisons de santé. Là, je ne me suis pas fait baiser, j’ai amené

ma polaire et mes chaussures de rando.En 88, il n’y avait pas de métro à Rennes, pas de ces métros modernes sans conducteur, avec mu-sique malienne à bord et voix d’hôtesse numérisée. Les pubs pour les opérateurs téléphoniques se sont substituées à celles des maisons de disque. Il n’y avait pas non plus d’internet, de TGV et autres CD. C’était l’époque du Minitel rose. Les TransMusicales étaient le festival qui attirait toujours les Parisiens. C’était comme un pélerinage, la célébration du sols-

tice d’hiver, un moment fort qui semblait toujours avoir été là, depuis la nuit des temps, comme une réunion de druides à la pleine lune. On se retrouve dans un pôle des musiques européennes, et autres. Un festi-val toujours en veille sur la création musicale, sur les technologies du spectacle. Une ambiance particuliè-re : «Espace de réalité mixte». Hier, c’était le warm-up. Un petit coup de cinoche pour se remettre du voyage ave Interstella 5555 de Daft Punk, à la Parcheminerie. Ensuite, montée en puissance avec le live-télé de John & Jehn, couplé au discours du Maire. Ensuite retour à l’Ubu, avec ce plaisir retrouvé de vivre des soirées en centre-ville pendant le festival, dans le froid vivifiant de Rennes en décembre. Boulevard de la Liberté, les feux de l’hiver brillent toujours dans la nuit. Ce soir, au Parc Expo, je traînerai certainement dans les Hall 3 ou 4. du Parc Expo.Tout le monde à son poste. À l’abordage !

Darnal sort le billet d’Arno

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Ne dites surtout pas à Christine Albanel que ce specta-cle a été monté en huit jours ; la ministre de la Culture serait capable de saboter davantage le régime de l’inter-mittence... Même si la majorité des morceaux appartient au répertoire d’Orka, l’intégration de Yann Tiersen au show présenté à l’Aire Libre semble en effet naturelle, évidente. Le spectacle est très structuré, tant au niveau de l’agen-cement des morceaux que du jeu de lumière, et monte en puissance. « Yann est comme un nouveau membre du groupe, confirment en chœur les cinq musiciens d’Orka. Nous ne connaissions pas son travail avant que Jean-Louis Brossard ne nous propose cette collaboration. Puis nous avons  écouté  ses  disques,  Les Retrouvailles et  la  B.O. d’Amélie Poulain. Nous avons tout de suite été séduits par 

son univers musical. C’est facile de bosser avec lui... » Pour procéder, ni échanges de mail ou de coups de téléphone. Ce n’est vraiment qu’il y a une semaine que les musiciens ont commencé leur travail. « Le  virtuel,  ce n’est pas  trop notre truc, confirme Yann Tiersen pour qui Jens Thomsen, l’éminence grise d’Orka, a fabriqué un violon et une harpe. Nous sommes partis dans différentes directions, avec dif-férentes émotions. En tout cas, je crois beaucoup aux cho-ses qui arrivent. Quand Rennes Musique a fermé, le dernier album que  j’ai acheté  là-bas était un disque des  Iles Fé-roé... » Cette rencontre entre les six musiciens semble être le point de départ d’une nouvelle collaboration. « Ne jouer que  cinq  jours  n’est  pas  frustrant  car  c’est  peut-être  un début, confie Tiersen. J’aimerais les amener à Ouessant. » 

—Orka feat Yann Tiersen—Chaque année, le spectacle créé à l’Aire Libre dans le cadre des TransMusicales rencontre un franc succès. Il ne devrait pas en être autrement de celui monté par les Féroïens d’Orka avec le local de l’étape Yann Tiersen.

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TÉLEX Initialement programmé ce soir, le groupe suédois Envelopes, au sein duquel évoluait la Française Audrey Pic, a splitté. Ils ont donc annulé leur venue le 27 octobre dernier, le ca-chet de la Poste faisant foi... Ils sont remplacés par Jay Reatard. ////// En fonction de la température extérieure, la directrice administrative des Trans, Béatrice Macé, se frotte les mains. Une température clémente peut lui faire économiser jusqu’à 50 000 euros en chauffage au Parc Expo. ////// La ru-meur bruissait depuis quelques jours. Elle laisse finalement place à la décep-tion : Keziah Jones ne sera pas l’invité surprise des TransMusicales. Le musi-cien au chapeau était pressenti pour intervenir durant le show d’Anthony Joseph & The Spasm Band. ////// Mal-gré son jeune âge, le Nantais Benja-min Bouton va finir par être un habitué des TransMusicales. C’est lui qui avait ouvert le festival au Parc Expo, il y a deux ans. Cette année, il revient au 4 Bis avec Tribeqa, la formation nantaise parrainée par Magic Malik.

Parmi les figures mythiques ayant jalonné l’histoire des Trans, il en est une qui a décidé de fêter l’anniversaire du festival à sa manière. Le Rennais Dominic Sonic, aujourd’hui exilé à Paris, investit le Bistro de la Cité (ce soir, 20h) et La Bernique hurlante (demain, 20h) pour deux concerts exceptionnels. L’ancien chanteur de Kalashnikov rejouera l’intégralité de son premier album solo Cold Tears, composé en 1986. Pour l’occasion, il sera accompagné de son guitariste de l’époque, Vin-cent Sizorn, et de la bande magnéto restaurée par Mik Prima (Bikini Machine). Il est à parier que beaucoup de fidèles des Trans se ruent dans l’un et l’autre de ces deux troquets. « Je suis enchanté et surpris à la fois de constater que ce projet puisse susciter autant d’intérêt et d’excitation, confiait le musicien il y a quelques jours sur le myspace de La Folle de Saint-Lunaire.  Je  ne me mets  cependant aucune pression. »

En marge des Trans, beaucoup de fidèles du festival vont pleurer à chaudes larmes, avec deux concerts «revival» du Rennais.

dEs CAChETs RAIsOnnAbLEs...Les TransMusicales doivent faire nombre d’envieux chez les directeurs de festival. Alors que les sommes de-mandées par les artistes ne cessent d’augmenter, il est intéressant de sa-voir que le plus gros cachet aux Trans n’est «que» de 20 000 euros. Il revient aux Français de Birdy Nam Nam. Deux raisons à cela : les Trans se si-tuent dans une période non-concur-rentielle et les groupes programmés ne sont pas encore les super stars qui ratissent les événements estivaux.

suCCEss sTORY...La Tournée des Trans est renversante pour de nombreux groupes. Lors d’un concert, James Eleganz, le chanteur de Success est tombé de scène et s’est fêlé une côte. Renseignement pris auprès du manager, il semblerait que « l’intégrité physique du chanteur ne soit pas en danger, c’est un sur-homme ». S’est-il acheté une côte sur Second Life pour assurer le concert en direct, sur scène et sur le web, ce samedi dans le Hall 3 à 21h ?

Dominic Sonic

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Imaginez Jean-Louis Brossard, lors d’une Fête de la Musi-que, dodeliner de la tête au milieu d’une énorme affluence de... quatre personnes. C’est ce qu’ont vécu les cinq jeu-nots de The Popopopops, qui jouaient au Jardin Moderne il y a six mois. « Gaetan, qui fait partie de l’équipe des Trans, nous  avait  repérés  quelques  semaines  plus  tôt  et  avait conseillé à Jean-Louis de venir nous voir, raconte Vincent, le plus volubile de la bande. Malgré le maigre public, on a fait un bon concert cet après-midi-là et  il nous a dit qu’il nous programmerait soit pour la Tournée des Trans, soit à l’Ubu, soit dans le Hall 4. Finalement, on a eu les trois ! » Le groupe rennais, qui ne compte pour l’heure qu’une petite trentaine de concerts (dont un mémorable selon eux au Lycée agricole du Rheu !), ne stresse pas à l’heure d’étren-

ner la grande scène du Hall 4. Rôdé par la Tournée des Trans, ils ont pu faire leurs armes dans des salles comme le Chabada ou le Fuzz Yon. Pour cela, deux d’entre eux ont dû se faire porter pâle au lycée. « C’est dur de jongler avec nos horaires d’école. Parfois, ça nous arrive de rater une balance parce qu’on est en D.S. («devoir surveillé», pour ceux qui ont oublié...). » Vincent, Victor, Léonard, Simon et Guillaume attendent avec impatience le concert de ce soir pour se faire repérer par un éventuel producteur ou label. « Nous n’avons qu’une maquette quatre titres, déplore Vin-cent. Nous avons hâte d’enregistrer. » Un album qui, mal-gré les influences très variées de chacun des membres du groupe, sonnera résolument rock. Et là, la plaquette des Trans ne se trompe pas...

—The Popopopops—La plaquette des TransMusicales se trompe. Les Rennais ne sont pas «à peine sortis du lycée». Pour la plupart, ils y sont encore ! La sensation juvénile du festival est à découvrir ce soir sur la grande scène du hall 4.

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Jack Daniel’s

Généralement, ce sont les artistes découverts aux TransMusicales qui font ensuite la tournée estivale des gros festivals métropolitains (The Dø, Cold War Kids…). Pourtant, cette année, Rotor Jambreks, le Rémy Bricka qui vient du « Tennessee Breton, un pays rempli de champ de colza et balayé par le vent », a fait ses armes lors des Vieilles Charrues en juillet dernier. Faire la tournée des cafés-concerts et des tremplins bretons a été le quotidien, en 2008, de ce fan de Bob Log III, mais c’est bien « à la fête de la musique à Lorient » qu’il a joué devant le plus de monde. Rotor a choisi d’être en solo autant « par hasard que par envie, confesse l’intéressé. En fait, c’est après mon démé-nagement à Lorient que, ne connaissant personne et ayant cette envie de monter un groupe tout seul, le projet est né, il y a maintenant plus de deux ans. » Pour son concert hier soir au 4bis, il était accompagné pour la première fois par les musiciens de MBS section cuivres. Pour la troisième fois, il a retrouvé pour un duo mémorable Nola, la chanteuse de Nola’s Noise. L’occasion d’ailleurs d’un renvoi de la balle par cette der-nière car il participera au concert des Nola’s Noise samedi 6 à 16h au 4bis.

Rotor Jambreks

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Rédacteurs en chef / Sylvain Chantal et Jerome Taudon – Invité / Arno – Graphisme / Gregg Bréhin Journalistes / Thomas Darnal, Enid Piffeteau – Photos / DoTheAndyGibbon, Youri Lenquette Thanks / Gwenola Lebris et toute l’équipe des TransMusicales, Jérôme Maleinge, Stéphane Lecoq, Laurent Charliot, Mickael Kraz Y Mick – Imprimerie / Imprimedia, label imprim’vert – Mail / [email protected] éditorial des festivals, Paplar se déplace sur chaque événement pour réaliser en direct le journal de la manifestation. Après Les TransMusicales 07, Génériq, Le Prin-temps de Bourges, Art Rock, Mai  l’Usine en Fête,  le Hellfest,  Les Eurockéennes,  Les Francofolies de La Rochelle, Les Vieilles Charrues, Les Méditerranéennes, La Route du Rock, Scopitone, le Zebramix, The Dø à l’Olympia, Paplar souffle sa première bougie aux TransMusicales 08. Un «rédacteur en chef invité» est également convié pour apporter son regard sur l’événement. Pour les TransMusicales, Arno se prête au jeu.

Retrouvez le magazine Paplar sur paplar.blogspot.com

Mica de Micachu n’a jamais grandi dans un manoir, comme cela peut être marqué parfois sur les bios du groupe. Malgré son nom, elle ne passe pas non plus son temps en compagnie de Pokémons. En revanche, il lui arrive bien de passer l’aspirateur sur scène - « J’aime faire le ménage ! ». En concert, Micachu and the Shapes utilise, en guise de percussion, de curieux ustensiles fabriqués par le batteur. « J’aime le son que donnent les canettes de lait de bébé ! » De formation classique, Mica a troqué son vio-lon pour une magnifique mini-guitare rouge achetée dix livres dans une brocante de type Emmaüs. Musique classique versus pop ? « La texture et la composition sont aussi présentes dans l’une et l’autre. Les idées sont les mêmes. Ce n’est que la façon de les habiller qui change.» Leur son pop coule, semble aussi naturel à un « public qui aime bouger, en transe, qu’à celui qui écoute et ne bouge pas. » Pour leur deuxième passage en France, une chose est certaine : « La France est super cool ! » Comment ça ? Il suffit de rester poli en disant « Silver plates » avant de se servir. Au lieu de « s’il vous plaît »... Les sélections du groupe sur le programme des TransMusicales ? We Have Band, Essor ou bien Dells !

«s’il vous plaît ?» non, «silver Plates» ! Les Anglais de Micachu ont brillamment dégommé le festival hier soir à l’ubu.

TÉLEXDeath Set, le groupe le plus hype de Baltimore se targue d’avoir fait de très nombreuses premières parties (Sui-cide, Part Chimp, Melt Banana…), mais aucun groupe français ne se trouve sur la liste. Ce sera chose faite, ce soir, avec The Popopopops et Minitel Rose… ///// Howska, le DJ hongrois du groupe Le Pneumatiq, est aussi le créateur de l’hymne du Slavia Prague Football Club. Ce club est leader de son championnat. En France, Rennes est deuxième...

Micachu

sIMPLE COMME un COuP dE FIL« Salut Moule, c’est Jean-Louis des Trans. T’es dispo vendredi ? » Dimanche, un sim-ple appel a suffit au directeur des Trans pour remplacer The Magistrates, bloqué en studio avec Damon Albarn. « Jean-Louis nous avait contacté il y a quelques mois en vue d’une programmation lors du festival, raconte DJ Moule, le leader d’Hello Bye Bye. Cela n’avait finalement pas abouti. Entre temps, on est resté en contact car notre démo lui avait bien plu et puis voilà. » Hall 3 vendredi soir...

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Qui êtes-vous et d’où venez-vous ?John : Nous sommes tous deux originaires de Poitou-Charentes, mais nous vivons à Londres depuis trois ans. Avant de partir, nous avons fait trois mois de ré-pétitions intensives en France. Nous avons débuté le groupe sans savoir jouer d’un quelconque instrument. Nous avons ainsi décidé de partir dans la capitale an-glaise pour développer le groupe. Jehn : À Londres, nous étions accueillis par Sally, no-tre manageuse. Notre premier album a été fait dans sa chambre, il est très low-fi. John : Notre départ était aussi dans le but de nous confronter au rêve, de rentrer dans la foire aux bœufs. C’était violent, mais instructif. Cela a forgé notre carac-tère artistique.

Quelles sont vos influences musicales ?John : Actuellement, nous écoutons beaucoup Lee Hazelwood ou encore Nancy Sinatra, mais aussi les Bronski Beat. En fait, on cherche ce genre de sonorités tout en l’actualisant car nous n’avons pas le choix. Jehn : Il y a aussi le Suprême NTM et Donna Summer.bourg.

John&

Jehn

Jehn & John

Premier coup de cœur de Tom darnal, le duo John & Jehn passe au crible de l’interview express.

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