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SORBONNE UNIVERSITÉ FACULTÉ DE MÉDECINE SORBONNE UNIVERSITÉ ANNÉE 2018 THESE N° 2018SORUM00068 PRÉSENTÉE POUR LE DIPLOME DE DOCTEUR EN MÉDECINE Diplôme d’État SPÉCIALITÉ : Médecine générale PAR Delphine SANCHEZ Née le 29 Août 1990 à Bordeaux PRÉSENTÉE ET SOUTENUE PUBLIQUEMENT LE 11 Octobre 2018 ÉVOLUTION DE LA FONCTION RÉNALE CHEZ LES PATIENTS AYANT EU UNE SLEEVE GASTRECTOMIE POUR OBÉSITÉ MORBIDE : Rôle du médecin généraliste dans la prise en charge des malades PRÉSIDENT DU JURY : Pr Philippe CORNET MEMBRES DU JURY : Pr Alain LORENZO, Dr Gilles LAZIMI, Dr Cosmin VOICAN, Pr Gabriel PERLEMUTER DIRECTEUR DE THESE : Dr Cosmin VOICAN

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SORBONNE UNIVERSITÉ

FACULTÉ DE MÉDECINE SORBONNE UNIVERSITÉ

ANNÉE 2018 THESE N° 2018SORUM00068

PRÉSENTÉE POUR LE DIPLOME DE DOCTEUR EN MÉDECINE

Diplôme d’État

SPÉCIALITÉ : Médecine générale

PAR Delphine SANCHEZ

Née le 29 Août 1990 à Bordeaux

PRÉSENTÉE ET SOUTENUE PUBLIQUEMENT LE 11 Octobre 2018

ÉVOLUTION DE LA FONCTION RÉNALE CHEZ LES PATIENTS AYANT EU UNE SLEEVE GASTRECTOMIE POUR OBÉSITÉ MORBIDE : Rôle du médecin généraliste dans la prise en charge

des malades

PRÉSIDENT DU JURY : Pr Philippe CORNET

MEMBRES DU JURY : Pr Alain LORENZO, Dr Gilles LAZIMI,

Dr Cosmin VOICAN, Pr Gabriel PERLEMUTER

DIRECTEUR DE THESE : Dr Cosmin VOICAN

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REMERCIEMENTS

Au Pr Philippe Cornet,

Parce que ses cours sur la nutrition ont orienté ma carrière, et son approche des sciences sociales

ma vision de la médecine. C’est un plaisir et un honneur de le voir présider ce jury.

Au Pr Gabriel Perlemuter,

Pour son accueil dans son service et la confiance qu’il a placée en moi, je n’en serai jamais assez

reconnaissante. Je suis toujours admirative de l’étendue de ses connaissances, de sa façon de les

transmettre au plus grand nombre, et de l’énergie qu’il dépense pour porter son équipe. Merci de

continuer à croire en moi en acceptant de juger ce travail.

Au Pr Alain Lorenzo,

Merci de nous enseigner la médecine générale avec autant de passion et de bonne humeur. Merci

de l’intérêt porté à ce travail en acceptant de le juger.

Au Dr Gilles Lazimi,

Parce qu’il m’a guidée et conseillée durant trois ans, et m’a amenée hors des sentiers battus de la

médecine générale. Je ne peux qu’être admirative des causes qu’il défend et pour lesquelles il se bat.

Merci d’accepter de juger ce travail.

Au Dr Cosmin Voican,

Pour sa bienveillance, sa bonne humeur et sa disponibilité, je n’aurais pu espérer meilleur directeur

de thèse. Ce travail n’aurait pas pu voir le jour sans son aide.

Merci au service d’Hépato-gastro-entérologie et Nutrition d’Antoine Béclère, à mes co-internes

exceptionnels de ce semestre, je me suis épanouie à vos côtés et j’espère que nous resterons

longtemps amis. Merci à Jean David, pour son aide précieuse et son implication dans ce travail.

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A mes amies d’enfance qui resteront mes amies de toujours.

A mes copines bordelaises qui ont supporté toutes mes absences et ont toujours cru en moi.

A tous ceux qui m’ont suivi tout au long de ce cursus, merci à Hugo sans qui je n’aurais peut-être

pas passé cette première année, à Alexandra qui, sans le savoir, m’a donné un jour la capacité de

croire en moi et de continuer. A tous mes co-internes, des anciens aux plus récents. Merci à tous

d’avoir rendu ces années si belles.

A ces amis de la famille, que j’ai choisi comme étant aussi ma famille.

A Mélanie, qui m’a offert le plus beau des cadeaux et la plus difficile des missions, être marraine.

Merci pour ces vingt-cinq années d’amitié, le lien qui nous unit est indéfinissable.

A mon frère, que j’espère rendre fier. On n’aurait pu être aussi différents et pourtant ces neuf mois

particuliers sont là pour nous rappeler qu’au fond, nous sommes pareils.

A ma Mamie, à qui je raconterai tout ce qu’elle veut savoir sur cette thèse, tant que je peux continuer

à l’écouter chanter et me raconter ses histoires.

A mes parents, pour ce qu’ils sont séparément, et ce qu’ils représentent ensemble, merci pour ce

soutien indéfectible pendant dix ans. Ma réussite c’est avant tout la vôtre. Mention spéciale pour

ma mère qui devient par ce fait relectrice émérite de thèse et experte en statistiques.

A Maxime, merci pour ton soutien à chaque étape de l’écriture de cette thèse, et pour toutes ces

belles années. Merci de me faire rire surtout quand il ne faut pas, et de m’aider même si je ne l’ai

pas demandé, merci pour toutes ces preuves d’amour au quotidien. A tous nos non-projets.

Enfin, merci à Sting, Otis Redding, Chris Andrews, The Who … et à ma petite boule de poils

blanche pour m’avoir accompagnée pendant ces longues heures de travail.

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« A toi, avec qui j’ai marché main dans la main, de mes premiers pas jusqu’à tes derniers

A toi, qui aura vu naitre cette thèse, mais n’en connaitra jamais la fin

A toi je voudrais dire, que si la médecine ne résout rien, l’amour et la bienveillance que tu as su

m’apporter continueront de raisonner en moi comme un Idéal … »

A toi, Papi, je dédie cette thèse.

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LISTE DES PROFESSEURS DES UNIVERSITES - PRATICIENS HOSPITALIERS - UFR Médicale Pierre et Marie CURIE. Année universitaire 2017-2018

ACAR Christophe Chirurgie thoracique, Pitié

Salpetrière

AIT OUFELLA Hafid Réanimation médicale,

Saint-Antoine

ALAMOWITCH Sonia Neurologie, Saint-Antoine

AMOUR Julien Anesthésiologie, Pitié Salpetrière

AMOURA Zahir Médecine interne, Pitié Salpetrière

ANDRE Thierry Hépato Gastro Entérologie,

Saint-Antoine

ANDREELLI Fabrizio Endocrinologie, Pitié

Salpetrière

APARTIS Emmanuelle Physiologie, Saint-Antoine

AARNULF Isabelle Neurologie, Pitié Salpetrière

ARRIVE Lionel Radiologie, Saint-Antoine

ASTAGNEAU Pascal Épidémiologie, Pitié

Salpetrière

AUBRY Alexandra Bactériologie, Pitié Salpetrière

AUCOUTURIER Pierre Immunologie, Saint-

Antoine

BACHELOT Anne Endocrinologie, Pitié

Salpetrière

BACHET Jean-Baptiste Hépato Gastro

Entérologie, Pitié Salpetrière

BALLADUR Pierre Chirurgie générale, Saint-

Antoine

BARROU Benoit Urologie, Pitié Salpetrière

BAULAC Michel Anatomie/Neurologie, Pitié

Salpetrière

BAUMELOU Alain Néphrologie, Pitié Salpetrière

BEAUGERIE Laurent

Gastroentérologie/Nutrition, Saint-Antoine

BENVENISTE Olivier Médecine interne, Pitié

Salpetrière

BERENBAUM Francis Rhumatologie, Saint-

Antoine

BERTOLUS Chloé Stomatologie, Pitié Salpetrière

BITKER Marc Olivier Urologie, Pitié Salpetrière

BOCCARA Franck Cardiologie, Saint-Antoine

BODAGHI Bahram Ophtalmologie, Pitié

Salpetrière

BODDAERT Jacques Médecine interne/Gériatrie,

Pitié Salpetrière

BOELLE Pierre Yves Biostatistiques, Saint-Antoine

BRICE Alexis Génétique, Pitié Salpetrière

BROCHERIOU Isabelle Anatomie pathologique,

Pitié Salpetrière

BRUCKERT Éric Endocrinologie, Pitié

Salpetrière

CACOUB Patrice Médecine interne, Pitié

Salpetrière

CALMUS Yvon Bio Cellulaire/Gastro Entérologie,

Pitié Salpetrière

CALVEZ Vincent Virologie, Pitié Salpetrière

CAPRON Frédérique Anatomie pathologique,

Pitié Salpetrière

CARPENTIER Alexandre Neuro chirurgie, Pitié

Salpetrière

CARRAT Fabrice Biostatistiques/inf médicale,

Saint-Antoine

CARRIE Alain Biochimie, Pitié Salpetrière

CATALA Martin Histologie et Cytologie, Pitié

Salpetrière

CAUMES Éric Maladies infectieuses/tropicales,

Pitié Salpetrière

CHAMBAZ Jean Biologie cellulaire, Pitié

Salpetrière

CHARTIER-KASTLER Emmanuel Urologie,

Pitié Salpetrière

CHASTRE Jean Réanimation chirurgicale, Pitié

Salpetrière

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CHAZOUILLERES Olivier Hépatologie, Saint-

Antoine

CHERIN Patrick Médecine interne, Pitié

Salpetrière

CHICHE Laurent Chirurgie vasculaire, Pitié

Salpetrière

CHIRAS Jacques Radiologie/Imagerie médicale,

Pitié Salpetrière

CHRISTIN-MAITRE Sophie Endocrinologie,

Saint-Antoine

CLARENCON Fréderic Radiologie et imagerie

médicale, Pitié Salpetrière

CLEMENT-LAUSCH Karine Nutrition, Pitié

Salpetrière

CLUZEL Philippe Radiologie/Imagerie médicale,

Pitié Salpetrière

COHEN Aron Cardiologie, Saint-Antoine

COHEN David Pédopsychiatrie, Pitié Salpetrière

COHEN Laurent Neurologie, Pitié Salpetrière

COLLET Jean-Philippe Cardiologie, Pitié

Salpetrière

COMBES Alain Réanimation médicale, Pitié

Salpetrière

COPPO Paul Hématologie clinique, Saint-Antoine

CORIAT Pierre Anesthésiologie/réanimation, Pitié

Salpetrière

CORNU Philippe Neuro chirurgie, Pitié

Salpetrière

CORVOL Jean-Christophe Neurologie, Pitié

Salpetrière

DAVI Fréderic Hématologie biologique, Pitié

Salpetrière

DEGOS Vincent Anesthésiologie Réanimation,

Pitié Salpetrière

DELATTRE Jean-Yves Neurologie, Pitié

Salpetrière

DELHOMMEAU François Hématologie

biologique, Saint-Antoine

DEMOULE Alexandre Pneumologie/réanimation,

Pitié Salpetrière

DERAY Gilbert Néphrologie, Pitié Salpetrière

DOMMERGUES Marc Gynécologie obstétrique,

Pitié Salpetrière

DORMONT Didier Radiologie/imagerie médicale,

Pitié Salpetrière

DRAY Xavier Gastroentérologie, Saint-Antoine

DUBOIS Bruno Neurologie, Pitié Salpetrière

DUGUET Alexandre Pneumologie, Pitié

Salpetrière

DUPONT DUFRESNE Sophie

Anatomie/Neurologie, Pitié Salpetrière

DURR Alexandra Génétique, Pitié Salpetrière

DUSSAULE Jean-Claude Physiologie, Saint-

Antoine

DUYCKAERTS Charles Anatomie/Cytologie

pathologique, Pitié Salpetrière

EYMARD Bruno Neurologie, Pitié Salpetrière

FAIN Olivier Médecine interne, Saint-Antoine

FAUTREL Bruno Rhumatologie, Pitié Salpetrière

FERON Jean-Marc Chirurgie orthopédique, Saint-

Antoine

FERRE Pascal Biochimie/Biologie moléculaire,

Pitié Salpetrière

FEVE Bruno Endocrinologie, Saint-Antoine

FLEJOU Jean-François Anatomie pathologique,

Saint-Antoine

FONTAINE Bertrand Neurologie, Pitié

Salpetrière

FOSSATI Philippe Psychiatrie d’adultes, Pitié

Salpetrière

FOURET Pierre Anatomie/Cytologie pathologique,

Pitié Salpetrière

FOURNIER Emmanuel Physiologie, Pitié

Salpetrière

FUNCK- BRENTANO Christian Pharmacologie,

Pitié Salpetrière

GALANAUD Damien Radiologie et imagerie

médicale, Pitié Salpetrière

GIRARD Pierre Marie Maladies

infectieuses/tropicales, Saint-Antoine

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GIRERD Xavier Thérapeutique/Endocrinologie,

Pitié Salpetrière

GONZALEZ Jésus Pneumologie, Pitié Salpetrière

GOROCHOV Guy Immunologie, Pitié Salpetrière

GOSSEC Laure Rhumatologie, Pitié Salpetrière

GOUDOT Patrick Stomatologie, Pitié Salpetrière

GRENIER Philippe Radiologie, Pitié Salpetrière

GUIDET Bertrand Réanimation médicale, Saint-

Antoine

HARTEMANN Agnès Endocrinologie, Pitié

Salpetrière

HAROCHE Julien Médecine interne, Pitié

Salpetrière

HATEM Stéphane Département de Cardiologie,

Pitié Salpetrière

HAUSFATER Pierre Thérapeutique/Médecine

d’urgence, Pitié Salpetrière

HELFT Gérard Cardiologie, Pitié Salpetrière

HENNEQUIN Christophe Parasitologie, Saint-

Antoine

HOANG XUAN Khe Neurologie, Pitié Salpetrière

HOUSSET Chantal Biologie cellulaire, Saint-

Antoine

HULOT Jean Sébastien Pharmacologie, Pitié

Salpetrière

ISNARD-BAGNIS Corinne Néphrologie, Pitié

Salpetrière

ISNARD Richard Cardiologie, Pitié Salpetrière

JARLIER Vincent Bactériologie, Pitié Salpetrière

JOUVENT Roland Psychiatrie d’adultes, Pitié

Salpetrière

KALAMARIDES Michel Neurochirurgie, Pitié

Salpetrière

KAROUI Mehdi Chirurgie digestive, Pitié

Salpetrière

KAS Aurèlie Biophysique/Médecine nucléaire, Pitié

Salpetrière

KATLAMA Christine Maladies

infectieuses/tropicales, Pitié Salpetrière

KLATZMANN David Immunologie, Pitié

Salpetrière

KOSKAS Fabien Chirurgie vasculaire, Pitié

Salpetrière

LACOMBE Karine Maladies Infectieuses, Saint-

Antoine

LACORTE Jean-Marc Biologie cellulaire, Pitié

Salpetrière

LAMAS Georges ORL, Pitié Salpetrière

LANGERON Olivier Anesthésiologie, Pitié

Salpetrière

LAZENNEC Jean-Yves Anatomie/Chirurgie

orthopédique, Pitié Salpetrière

LE FEUVRE Claude Cardiologie, Pitié Salpetrière

LE GUERN Éric Génétique, Pitié Salpetrière

LE HOANG Phuc Ophtalmologie, Pitié

Salpetrière

LEBLOND Véronique Hématologie clinique,

Pitié Salpetrière

LEENHARDT Laurence

Endocrinologie/Médecine Nucléaire, Pitié

Salpetrière

LEFEVRE Jérémie Chirurgie générale, Saint-

Antoine

LEGRAND Ollivier Hématologie clinique, Saint-

Antoine

LEHERICY Stéphane Radiologie/imagerie

médicale, Pitié Salpetrière

LEMOINE François Immunologie, Pitié

Salpetrière

LEPRINCE Pascal Chirurgie thoracique, Pitié

Salpetrière

LESCOT Thomas Anesthésiologie/réanimation,

Saint-Antoine

LEVY Richard Neurologie, Pitié Salpetrière

LUBETZKI Catherine Neurologie, Pitié

Salpetrière

LUCIDARME Olivier Radiologie, Pitié Salpetrière

LUYT Charles Réanimation médicale, Pitié

Salpetrière

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MAINGON Philippe Radiothérapie, Pitié

Salpetrière

MARCELIN Anne Geneviève Bactériologie, Pitié

Salpetrière

MARTEAU Philippe Gastro-entérologie, Saint-

Antoine

MASQUELET Alain Charles Chirurgie

Orthopédique, Saint-Antoine

MAURY Éric Réanimation médicale, Saint-Antoine

MAZERON Jean-Jacques Radiothérapie, Pitié

Salpetrière

MAZIER Dominique Parasitologie, Pitié

Salpetrière

MENEGAUX Fabrice Chirurgie générale, Pitié

Salpetrière

MENU Yves Radiologie, Saint-Antoine

MEYOHAS Marie Caroline Maladies

infectieuses/tropicales, Saint-Antoine

MILLET Bruno Psychiatrie d’adultes, Pitié

Salpetrière

MOHTY Mohamad Hématologie clinique, Saint-

Antoine

MONTALESCOT Gilles Cardiologie, Pitié

Salpetrière

MORAND Laurence Bactériologie virologie, Saint-

Antoine

MOZER Pierre Urologie, Pitié Salpetrière

NACCACHE Lionel Physiologie, Pitié Salpetrière

NAVARRO Vincent Neurologie, Pitié Salpetrière

NGUYEN KHAC Florence Hématologie

biologique, Pitié Salpetrière

NGUYEN QUOC Stéphanie Hématologie

clinique, Pitié Salpetrière

NIZARD Jacky Gynécologie Obstétrique, Pitié

Salpetrière

OPPERT Jean-Michel Nutrition, Pitié Salpetrière

PARC Yann Chirurgie digestive, Saint-Antoine

PASCAL-MOUSSELLARD Hugues Chirurgie

orthopédique, Pitié Salpetrière

PATERON Dominique Thérapeutique/accueil des

urgences, Saint-Antoine

PAYE Francois Chirurgie générale/digestive, Saint-

Antoine

PERETTI Charles Psychiatrie d’Adultes, Saint-

Antoine

PIARROUX Renaud Parasitologie, Pitié

Salpetrière

POITOU-BERNERT Christine Nutrition, Pitié

Salpetrière

POYNARD Thierry Hépato Gastro Entérologie,

Pitié Salpetrière

PRADAT Pascale Rééducation Fonctionnelle, Pitié

Salpetrière

PUYBASSET Louis Anesthésiologie/Réanimation,

Pitié Salpetrière

RATIU Vlad Hépato Gastro Entérologie, Pitié

Salpetrière

RAUX Mathieu Anesthésiologie/réanimation, Pitié

Salpetrière

REDHEUIL Alban Radiologie, Pitié Salpetrière

RIOU Bruno Urgences médico chirurgicales, Pitié

Salpetrière

ROBERT Jérôme Bactériologie, Pitié Salpetrière

ROSMORDUC Olivier Hépato Gastro Entérologie,

Saint-Antoine

ROUPRET Morgan Urologie, Pitié Salpetrière

ROZE Emmanuel Neurologie, Pitié Salpetrière

SAADOUN David Médecine interne, Pitié

Salpetrière

SAMSON Yves Neurologie, Pitié Salpetrière

SANSON Marc Histologie/Neurologie, Pitié

Salpetrière

SARI ALI El Hadi Chirurgie orthopédique, Pitié

Salpetrière

SAUTET Alain Chirurgie orthopédique, Saint-

Antoine

SCATTON Olivier Chirurgie Hépato biliaire, Pitié

Salpetrière

SEILHEAN Danielle Anatomie pathologique,

Pitié Salpetrière

SEKSIK Philippe Hépato Gastroentérologie, Saint-

Antoine

Page 9: THESE - UPMC

SELLAM Jérémie Rhumatologie, Saint-Antoine

SILVAIN Johanne Cardiologie, Pitié Salpetrière

SIMILOWSKI Thomas Pneumologie, Pitié

Salpetrière

SIMON Tabassome Pharmacologie clinique, Saint-

Antoine

SOKOL Harry Gastroentérologie, Saint-Antoine

SOUBRIER Florent Génétique, Pitié Salpetrière

SPANO Jean-Philippe Oncologie médicale, Pitié

Salpetrière

STANKOFF Bruno Neurologie, Saint-Antoine

STERKERS Olivier ORL, P Pitié Salpetrière

STRAUS Christian Physiologie, Pitié Salpetrière

SVRCEK Magali Anatomie pathologique, Saint-

Antoine

TANKERE Fréderic ORL, Pitié Salpetrière

THABUT Dominique Hépato Gastro Entérologie,

Pitié Salpetrière

THOMAS Guy Médecine légale/Psy d’adultes,

Saint-Antoine

TIRET Emmanuel Chirurgie générale/digestive,

Saint-Antoine

TOURAINE Philippe Endocrinologie, Pitié

Salpetrière

TRESALLET Christophe Chirurgie générale, Pitié

Salpetrière

TRUGNAN Germain Biochimie, Saint-Antoine

TUBACH Florence Biostatistiques/inf médicale,

Pitié Salpetrière

UZAN Catherine Chirurgie générale/Gynécologie,

Pitié Salpetrière

VAILLANT Jean-Christophe Chirurgie générale,

Pitié Salpetrière

VERNY Marc Médecine interne/Gériatrie, Pitié

Salpetrière

VEZIRIS Nicolas Bactériologie, Saint-Antoine

VIDAILHET Marie Jose Neurologie, Pitié

Salpetrière

VIGOUROUX Corinne Biologie cellulaire, Saint-

Antoine

WENDUM Dominique Anatomie pathologique,

Saint-Antoine

Détachement et autres positions

BEAUSSIER Marc Anesthésiologie/Réanimation,

Saint-Antoine

BUZYN-LEVY Agnès Hématologie clinique, Saint-

Antoine

KHAYAT David Oncologie médicale, Pitié

Salpetrière

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LISTE DES MAITRES DE CONFERENCES DES UNIVERSITES-PRATICIENS HOSPITALIERS - UFR Médicale Pierre et Marie CURIE

ALLENBACH Yves Médecine interne, Pitié

Salpetrière

ARONWISNEWSKY Judith Nutrition, Pitié

Salpetrière

AUBART COHEN Fleur Médecine interne, Pitié

Salpetrière

DECRE Dominique Bactériologie virologie, Saint-

Antoine

FEKKAR Arnaud Parasitologie, Pitié Salpetrière

FERRERI Florian Psychiatrie Adultes, Saint-

Antoine

FRERE Corinne Hématologie biologique, Pitié

Salpetrière

BARBU Véronique Biochimie, Saint-Antoine

BASSEZ Guillaume Histologie, Pitié Salpetrière

FREUND Yonathan Médecine d’Urgences, Pitié

Salpetrière

BAYEN Éléonore MPR, Pitié Salpetrière

BELLANNE-CHANTELOT Christine

Génétique, Pitié Salpetrière

BELLOCQ Agnès Physiologie/Explo

fonctionnelle, Pitié Salpetrière

BENOLIEL Jean-Jacques Biochimie, Pitié

Salpetrière

BENSIMON Gilbert Pharmacologie, Pitié

Salpetrière

BERLIN Ivan Pharmacologie, Pitié Salpetrière

BERTRAND Anne Radiologie, Saint-Antoine

BIELLE Franck Anatomie pathologique, Pitié

Salpetrière

BILHOU-NABERA Chrystèle Génétique, Saint-

Antoine

BIOUR Michel Pharmacologie, Saint-Antoine

BOURRON Olivier Endocrinologie, Pitié

Salpetrière

BOUTOLLEAU David Virologie, Pitié Salpetrière

BRISSOT Eolia Hématologie clinique, Saint-

Antoine

BURREL Sonia Virologie, Pitié Salpetrière

CAMUS DUBOC Marine Gastroentérologie, Saint-

Antoine

CANLORBE Geoffroy Chirurgie/Gynécologie,

Pitié Salpetrière

CERVERA Pascale Anatomie pathologique, Saint-

Antoine

CHAPIRO Élise Hématologie biologique, Pitié

Salpetrière

CHARLOTTE Fréderic Anatomie pathologique,

Pitié Salpetrière

CONTI-MOLLO Filomena Biocellulaire Chirurgie

hépatique, Pitié Salpetrière

COTE Jean-François Anatomie pathologique, Pitié

Salpetrière

COULET Florence Génétique, Pitié Salpetrière

COUVERT Philippe Biochimie, Pitié Salpetrière

DANZIGER Nicolas Physiologie, Pitié Salpetrière

GANDJBAKHCH Estelle Cardiologie, Pitié

Salpetrière

GARDERET Laurent Hématologie, Saint-Antoine

GAY Frederick Parasitologie, Pitié Salpetrière

GAYMARD Bertrand Physiologie, Pitié Salpetrière

GIRAL Philippe Endocrinologie/Métabolisme,

Pitié Salpetrière

GIURGEA Irina Génétique, Pitié Salpetrière

GOZLAN Joël BactériologieVirologie, Saint-

Antoine

GUIHOT THEVENIN Amélie Immunologie,

Pitié Salpetrière

GUITARD Juliette Parasitologie, Saint-Antoine

HABERT Marie-Odile Biophysique/Med.

Nucléaire, Pitié Salpetrière

HUBERFELD Gilles Physiologie, Pitié Salpetrière

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ID BAIH Ahmed Neurologie, Pitié Salpetrière

JERU Isabelle Génétique, Saint-Antoine

JOHANET Catherine Immunologie, Saint-Antoine

JOYE Nicole Génétique, Saint-Antoine

KARACHI Carine Neurochirurgie, Pitié Salpetrière

LACOMBLEZ Lucette Pharmacologie, Pitié

Salpetrière

LAMAZIERE Antonin Biochimie, Saint-Antoine

LAMBERT-NICLOT Sidonie Bactériologie, Saint-

Antoine

LAPIDUS Nathanaël Biostatistiques/ informatique

médicale, Saint-Antoine

LASCOLS Olivier Biologie cellulaire, Saint-

Antoine

LAUNOIS-ROLLINAT Sandrine Physiologie,

Saint-Antoine

LAURENT Claudine Pédopsychiatrie, Pitié

Salpetrière

LAVENEZIANA Pierantonio Physiologie, Pitié

Salpetrière

LE BIHAN Johanne Biochimie, Pitié Salpetrière

LEBRETON Guillaume Chirurgie thoracique,

Pitié Salpetrière

LUSSEY-LEPOUTRE Charlotte

Biophysique/Méd. Nucléaire, Pitié Salpetrière

MAKSUD Philippe Biophysique/Med. Nucléaire,

Pitié Salpetrière

MANCEAU Gilles Chirurgie digestive, Pitié

Salpetrière

MEKINIAN Arsène Médecine interne, Saint-

Antoine

MIYARA Makoto Immunologie, Pitié Salpetrière

MOCHEL Fanny Génétique, Pitié Salpetrière

MONSEL Antoine Anesthésiologie, Pitié

Salpetrière

MORENO-SABATER Alicia Parasitologie, Saint-

Antoine

NAVA Caroline Génétique, Pitié Salpetrière

NGUYEN Yann ORL, Pitié Salpetrière

PEYRE Matthieu Neurochirurgie, Pitié Salpetrière

PLU Isabelle Médecine légale, Pitié Salpetrière

POIRIER Jean-Marie Pharmacologie clinique,

Saint-Antoine

POURCHER Valérie Maladies

infectieuses/tropicales, Pitié Salpetrière

RAINTEAU Dominique Biologie cellulaire, Saint-

Antoine

REDOLFI Stefania Pneumologie, Pitié Salpetrière

ROOS-WEIL Damien Hématologie clinique, Pitié

Salpetrière

ROSENBAUM David

Thérapeutique/Endocrinologie, Pitié Salpetrière

ROSENZWAJG Michelle Immunologie, Pitié

Salpetrière

ROSSO Charlotte Urgences cerebro vasculaires,

Pitié Salpetrière

ROTGE JeanYves Psychiatrie Adultes, Pitié

Salpetrière

ROUSSEAU Géraldine Chirurgie générale, Pitié

Salpetrière

SCHMIDT Mathieu Réanimation médicale, Pitié

Salpetrière

SOUGAKOFF Wladimir Bactériologie, Pitié

Salpetrière

TANKOVIC Jacques Bactériologie virologie, Saint-

Antoine

TEZENAS DU MONTCEL Sophie

Biostatistiques/ informatique médicale, Pitié

Salpetrière

THELLIER Marc Parasitologie, Pitié Salpetrière

TOUITOU Valérie Ophtalmologie, Pitié

Salpetrière

TOURRET Jérôme Néphrologie, Pitié Salpetrière

TISSIER-RIBLE Frédérique Anatomie

pathologique, Pitié Salpetrière

VATIER Camille Biologie cellulaire, Saint-Antoine

WAGNER Mathilde Radiologie et imagerie

médicale, Pitié Salpetrière

WEISS Nicolas Thérapeutique/Réa médicale, Pitié

Salpetrière

WORBE Youlia Physiologie, Saint-Antoine

Page 12: THESE - UPMC

DEPARTEMENT DE MEDECINE GENERALE - UFR Médicale Pierre et Marie CURIE

Pr. MAGNIER Anne-Marie Professeur universitaire de médecine générale, coordonnatrice du département

Pr. CORNET Philippe Professeur universitaire de médecine générale, directeur du département

Pr LORENZO Alain Professeur associé de médecine générale, directeur du département

Pr. LAFORTUNE Jean Professeur associé de médecine générale, directeur adjoint du département

Dr. IBANEZ Gladys Maitre de conférences universitaire de médecine générale

Dr. CADWALLADER Jean-Sébastien Maitre de conférences universitaire de médecine générale

Dr. LAZIMI Gilles Maitre de conférences associé de médecine générale

Dr. SOARES André Maitre de conférences associé de médecine générale

Dr. CHASTANG Julie Maitre de conférences associée de médecine générale

Dr. MIRAMONT Vincent Maitre de conférences associé de médecine générale

Dr. ROBERT Sarah Chef de clinique de médecine générale

Dr. LAGADEC Nolwenn Chef de clinique de médecine générale

Dr. STEINECKER Magali Chef de clinique de médecine générale

Dr. BESACIER Charlotte Assistante universitaire de médecine générale

Dr. GAOUAOU Nadia Assistante universitaire de médecine générale

Dr. ZARRAD Emna Assistante universitaire de médecine générale

Dr. KAPASSI Amar Assistant universitaire de médecine générale

Dr. CHAVANNES Barbara Assistante Universitaire de Médecine Générale

Dr. DE OLIVIERA Annie Assistante Universitaire de Médecine Générale

Page 13: THESE - UPMC

SERMENT D’HIPPOCRATE

Au moment d’être admise à exercer la médecine, je promets et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité.

Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux.

Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l’humanité.

J’informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences.

Je ne tromperai jamais leur confiance et n’exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences.

Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me les demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire.

Admise dans l’intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés. Reçue à l’intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à corrompre les mœurs.

Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément.

Je préserverai l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de ma mission. Je n’entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me seront demandés.

J’apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu’à leurs familles dans l’adversité.

Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois déshonorée et méprisée si j’y manque.

Page 14: THESE - UPMC

Table des matières

LISTE DES TABLES................................................................................................................. - 15 - LISTE DES FIGURES ............................................................................................................... - 15 - LISTE DES ABREVIATIONS .................................................................................................. - 16 - INTRODUCTION ...................................................................................................................... - 17 - PATIENTS ET METHODES .................................................................................................... - 21 -

DEFINITIONS ............................................................................................................................ - 21 - POPULATION ETUDIEE .............................................................................................................. - 26 - METHODOLOGIE DE RECHERCHE .............................................................................................. - 27 - ÉLABORATION ET DIFFUSION DU QUESTIONNAIRE .................................................................... - 28 - RECUEIL DE DONNEES .............................................................................................................. - 29 - ANALYSE STATISTIQUE ............................................................................................................ - 29 - CRITERES DE JUGEMENT ........................................................................................................... - 30 -

RESULTATS ............................................................................................................................. - 31 - CARACTERISTIQUES DE LA POPULATION ETUDIEE ..................................................................... - 31 - ANALYSE DES RESULTATS A UN AN DE LA SLEEVE GASTRECTOMIE ........................................... - 35 - ÉVOLUTION DE LA FONCTION RENALE ...................................................................................... - 37 - RESULTATS SECONDAIRES........................................................................................................ - 41 - ENQUETE AUPRES DES MEDECINS GENERALISTES ..................................................................... - 46 -

La sleeve gastrectomie ......................................................................................................... - 46 - Fonction rénale et obésité .................................................................................................... - 48 - Suivi post-chirurgical .......................................................................................................... - 49 - Réponses libres .................................................................................................................... - 52 -

DISCUSSION ............................................................................................................................. - 54 - INTERPRETATION DES RESULTATS ............................................................................................ - 54 -

Interprétation des résultats de l’étude .................................................................................. - 54 - Interprétation des résultats du questionnaire........................................................................ - 61 -

FORCES ET LIMITES DE L’ETUDE ............................................................................................... - 72 - Forces ................................................................................................................................. - 72 - Limites ................................................................................................................................. - 73 -

RETOMBEES POTENTIELLES ...................................................................................................... - 74 - CONCLUSION .......................................................................................................................... - 75 - BIBLIOGRAPHIE ..................................................................................................................... - 77 - ANNEXES .................................................................................................................................. - 81 -

QUESTIONNAIRE POUR LES MEDECINS GENERALISTES .............................................................. - 81 - TABLEAUX STATISTIQUES ........................................................................................................ - 82 - PROPOSITION DE BROCHURE INFORMATIONNELLE A DESTINATION DES MEDECINS GENERALISTES ... - 83 -

RÉSUMÉ .................................................................................................................................... - 85 -

Page 15: THESE - UPMC

- 15 -

LISTE DES TABLES Table 1 : Caractéristiques de la population initiale…………………………………….…...... -27-

Table 2 : Caractéristiques à l’inclusion des patients suivis et des perdus de vue à un an de la sleeve

gastrectomie……………………………………………………………………………….... -29-

Table 3 : Comparaison des paramètres avant sleeve gastrectomie et un an après…………...... -31-

Table 4 : Évolution pondérale à un an de la sleeve gastrectomie……………………………. -32-

Table 5 : Évolution de la fonction rénale après sleeve gastrectomie ……………………….... -33-

Table 6 : Paramètres à l’inclusion entre fonction rénale altérée < 90 ml/min initialement ou

non ........................................................................................................................................................... -35-

Table 7 : Comparaison des paramètres initiaux en fonction de l’amélioration ou non de la fonction

rénale………………………………………………………………………………………. -37-

Table 8 : Évolution de la perte de poids en fonction d’une altération ou non de la fonction

rénale........................................................................................................................................................ -38-

Table 9 : Relation entre rein et obésité, réponses des médecins généralistes du panel…….... – 41-

Table 10 : Évolution de la fonction rénale en fonction du DFG initial ; analyse en sous-

groupe ……………………………………………………………………………………... -66-

Table 11 : Fonction rénale en fonction de la présence ou non d’une hypertension artérielle… -66-

Table 12 : Fonction rénale en fonction de la présence ou non d’un diabète de type 2……………….. -66-

LISTE DES FIGURES Figure 1 : Schéma descriptif de la sleeve gastrectomie .................................................................... - 24 -

Figure 2 : Évolution de l'IMC et de la fonction rénale après une sleeve gastrectomie ............... - 38 -

Figure 3 : Analyse en sous-groupe en fonction du débit de filtration glomérulaire initial ......... - 39 -

Figure 4 : Nombre de patients opérés d'une sleeve gastrectomie dans la patientèle du médecin

généraliste ............................................................................................................................................... - 47 -

Figure 5 : Surveillance de la fonction rénale par les médecins généralistes après une sleeve

gastrectomie ........................................................................................................................................... - 49 -

Figure 6 : Consultations en cabinet de médecine générale en post sleeve gastrectomie ............ - 51 -

Page 16: THESE - UPMC

- 16 -

LISTE DES ABREVIATIONS

- ALAT : Alanine Transaminase

- ASAT : Aspartate Transaminase

- CAP : Controlled Attenuation Parameter

- CKD-EPI : Chronic Kidney Disease - Epidemiology Collaboration

- CRP : Protéine C Réactive

- DFG : Débit de Filtration Glomérulaire

- DIU : Diplôme Inter Universitaire

- DU : Diplôme Universitaire

- DT2 : Diabète de Type 2

- GGT : Gamma Glutamyl Transférase

- GROS : Groupe de Réflexion sur l’Obésité et le Surpoids

- HAS : Haute Autorité de Santé

- HbA1c : Hémoglobine Glyquée

- HDL : High Density Lipoprotein

- HTA : Hypertension Artérielle

- IMC : Indice de Masse Corporelle

- ICAN : Institut of Cardiometabolism and Nutrition

- IPP : Inhibiteur de la Pompe à Proton

- LDL : Low Density Lipoprotein

- MDRD : Modification of Diet in Renal Disease

- NASH : Stéatose Hépatique Non Alcoolique

- OMS : Organisation Mondiale de la Santé

- PHRC : Programme Hospitalier de Recherche Clinique

- RCPO : Réunion de Concertation Pluridisciplinaire pour l’Obésité

- SAHOS : Syndrome d’Apnées Hypopnées Obstructives du Sommeil

- SEM : Standard Error of the Mean

- TCA : Troubles des Conduites Alimentaires

- SOS : Swedish Obeses Subject

Page 17: THESE - UPMC

- 17 -

INTRODUCTION

L’obésité, comme chaque personne obèse, a sa propre histoire. Et comme chez chacun

de nous, son histoire actuelle porte encore les stigmates de son évolution. En -400 avant Jésus

Christ, Hippocrate disait déjà que « la mort subite est plus fréquente chez ceux qui sont

naturellement gras que chez le maigre ». Au Moyen Âge bien que l’homme gros jouît d’un

certain prestige, l’obésité n’est pas valorisée par les chroniques. Ainsi on aurait dit que Guillaume

le Conquérant est « mort de graisses » et que l’embonpoint de Louis le Gros était tel que « ses

excès de table seraient la cause de sa mort ». A la Renaissance, bien que certains artistes mettent

en valeur les rondeurs érotiques, les médecins se basent sur la théorie des humeurs pour traiter

l'obésité par la saignée ou la purge. Le siècle des lumières voit s’intensifier la critique envers les

gros, et bien que le XIX° siècle accorde une certaine réussite sociale au « ventre bourgeois »,

l’excès d'embonpoint peut être associé à la vanité et peut être source d'une certaine souffrance

sociale. Le début du XX° siècle, toujours dans cette vision négative du corps gros, voit naitre

les régimes et cures amincissantes1.

Aujourd’hui encore, cette vision péjorative de l’obésité est toujours présente. Il suffit de

regarder les magazines et leurs couvertures ostentatoires mettant en scène bourrelets et titres

choquants, mises en garde et régimes miracles. On pourrait presque parler de phénomène de

mode devant le nombre de cas qui a presque triplé depuis 1975, si l’OMS n’avait pas posé le

statut d’obésité maladie en 19972. « Un corps obèse est-il vivant ? La seule preuve qu’il n’est pas

mort, c’est qu’il grossit encore. C’est ça, la logique de l’obésité » disait Amélie Nothomb. N’y a-

t-il pas plus péjoratif que cette relation constante de l’obésité avec la mort depuis tout temps et

à travers tout art et toute catégorie sociale ? Afin d’enrailler cette « logique de l’obésité » le XXI°

siècle a vu naitre la chirurgie bariatrique, initialement présentée comme thérapeutique miracle

par les médias.

Page 18: THESE - UPMC

- 18 -

Si aujourd’hui plus de 650 millions de personnes sont obèses, on connaît désormais la

plupart des facteurs de risque associés à l’obésité, et si l’on ne sait complètement les guérir, on

sait les prévenir2. De nombreuses études ont montré une relation entre diabète et obésité,

hypertension artérielle et obésité, ou encore avec les dyslipidémies, la stéatose hépatique,

l’insuffisance respiratoire, l’arthrose et les lombalgies. La perte de poids importante permettant

souvent d’obtenir une rémission sur ces pathologies, la chirurgie bariatrique s’est rapidement

imposée comme une thérapeutique de choix.

Parmi ces complications de l’obésité, le diabète et l’hypertension artérielle sont deux

pathologies néfastes pour le rein et sont responsables, à elles deux, de la moitié des insuffisances

rénales. Mais en dehors de ces deux maladies, il s’avère que l'obésité est un facteur de risque

indépendant d'altération de la fonction rénale3,4. En 2001, Kambham et coll.5 ont défini

morphologiquement la glomérulopathie liée à l'obésité dans une grande étude anatomo-clinique

basée sur une revue de 6818 biopsies rénales. Ils y décrivent une nouvelle forme de

glomérulosclérose segmentaire et focale associée à une glomérulomégalie. Chagnac et coll.6 qui ont

étudié l'hémodynamique glomérulaire chez des patients obèses montrent que la filtration

glomérulaire et le flux plasmatique rénal sont augmentés de 51% chez les patients obèses ce qui

pourrait être une des premières manifestations de cette atteinte rénale. La physiopathologie est

complexe ; la vasodilatation de l'artériole afférente, provoquée par l'insuline, et la vasoconstriction

de l’artériole efférente favorisée par la résistance à l’insuline, pourrait jouer un rôle dans

l'augmentation de la pression intraglomérulaire et de l'hyperfiltration glomérulaire. D’autres

facteurs, comme l’excrétion de Transforming Growth Factor induit par la leptine produite par le

tissu endocrine adipeux, seraient responsables de la fibrose rénale, manifestation plus tardive de

l’atteinte rénale. Enfin, l’hyperlipidémie participerait à la survenue de la glomérulosclérose par une

production accrue de cytokines profibrosantes7. Certaines données laissent à penser que

Page 19: THESE - UPMC

- 19 -

l’amélioration de la fonction rénale chez les patients obèses avec atteinte rénale passerait par une

perte de poids importante notamment via une chirurgie bariatrique8,9. Mais cette amélioration n’est

pas proportionnelle au poids perdu, ce qui suggère qu’un autre mécanisme que la perte de poids

intervient dans cette évolution10. Plusieurs études ont effectivement montré qu’un environnement

métabolique plus favorable permet une régression de l’inflammation de bas grade, et avec elle celle

des substances vasoactives et profibrosantes, entrainant une amélioration de l’albuminurie et de la

protéinurie responsables de la glomérulopathie liée à l’obésité11. Mais les facteurs entrant en jeu

dans cette physiopathologie complexe sont encore mal définis, et les études sur le sujet ne

concernent que des études rétrospectives ou observationnelles sur de faibles effectifs10. En

explorant mieux la fonction rénale comme comorbidité aggravée par l'obésité, celle-ci pourrait être

une nouvelle indication à la perte de poids et en particulier au recours à la chirurgie bariatrique.

D’autre part le médecin généraliste en tant qu’acteur de soins primaires a été de tout temps

le premier recours chez le patient en obésité. Il est celui qui prévient la prise de poids, celui qui

conseille lors de la phase dynamique de la prise pondérale, lorsque celle-ci est encore réversible, et

celui qui accompagne son patient vers les prises en charge spécifiques et spécialisées12. Son rôle va

se trouver encore renforcé sur les prochaines années dans la prise en charge post-opératoire des

patients ayant bénéficié d’une chirurgie bariatrique ; étant donné que l’hôpital comptabilise déjà

plus de 40% de perdus de vue à dix ans, les généralistes deviennent les plus à même d’assurer le

suivi bien qu’ils soient encore insuffisamment formés13. Un tel pourcentage revient à dire que plus

de la moitié des patients opérés sont exposés à un non dépistage de déséquilibres nutritionnels, de

carences parfois graves pouvant aller jusqu’à l’apparition d’une neuropathie ou de complications

post-opératoires allant du petit inconfort au risque vital. Le médecin généraliste se doit d’être cet

acteur de prévention des complications par une reprise du suivi en ville, un dépistage régulier des

carences nutritionnelles voire un suivi diététique et psychologique post-opératoire. La question est

de savoir si les médecins généralistes sont prêts pour accueillir cette patientèle retournant en ville

Page 20: THESE - UPMC

- 20 -

après une opération très spécialisée. Et si la place de la fonction rénale dans l’obésité est mal définie

dans la communauté spécialisée, elle reste probablement totalement méconnue des acteurs de soins

primaires.

L’objectif de notre étude est donc d’évaluer la fonction rénale un an après une chirurgie

bariatrique (la sleeve gastrectomie) chez les patients ayant une obésité sévère et de faire un état des

lieux des connaissances des médecins généralistes sur le sujet et de leurs pratiques concernant le

suivi en ville. On s’attachera également à identifier les facteurs associés à l'amélioration de la

fonction rénale et à évaluer l'effet de la présence d'une insuffisance rénale sur la perte de poids à

un an de la sleeve gastrectomie.

Page 21: THESE - UPMC

- 21 -

PATIENTS ET METHODES Définitions

L’obésité est d’abord une pathologie d’organe puis une maladie systémique avec des

complications somatiques, psychiques et sociales. La définir est donc complexe, et l’évaluer

toujours difficile. Lorsque les mutuelles se sont rendues compte que les personnes obèses

représentaient un surcout pour la société il est devenu urgent de poser des normes au-delà

desquelles se définissait la maladie. L’OMS a donc mis en place un outil de définition international

de l’obésité, l’Indice de Masse Corporelle, ou IMC. Cet IMC se calcule en rapportant le poids (en

kilos) du patient sur la taille (en mètres), au carré. On parle d’obésité de grade I pour un IMC égal

ou supérieur à 30 kg/m2. A partir de 35 kg/m2 d’IMC on parle d’obésité sévère ou de grade II, et

au-delà d’un IMC de 40 kg/m2 on parle d’obésité « morbide » ou de grade III.

En 2009, la Haute Autorité de Santé (HAS) a mis en place des règles strictes de recours à

la chirurgie bariatrique pour les personnes en obésité. Elle rappelle tout d’abord que « la prise en

charge des patients dans le cadre de la chirurgie bariatrique doit être réalisée au sein d’équipes

pluridisciplinaires, en liaison avec le médecin traitant »14. Ensuite, les règles d’éligibilité sont bien

définies et doivent respecter les critères suivants :

- « Avoir un IMC ≥ 40 kg/m2 ou bien un IMC ≥ 35 kg/m2 associé à au moins une

comorbidité susceptible d’être améliorée après la chirurgie (notamment hypertension

artérielle, syndrome d’apnées hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) et autres

troubles respiratoires sévères, désordres métaboliques sévères, en particulier diabète de type

2, maladies ostéo-articulaires invalidantes, stéatohépatite non alcoolique).

- En deuxième intention après échec d’un traitement médical, nutritionnel, diététique et

psychothérapeutique bien conduit pendant 6 à 12 mois.

Page 22: THESE - UPMC

- 22 -

- En l’absence de perte de poids suffisante ou en l’absence de maintien de la perte de poids.

- Patients bien informés au préalable, ayant bénéficié d’une évaluation et d’une prise en

charge pré-opératoire pluridisciplinaire.

- Patients ayant compris et accepté la nécessité d’un suivi médical et chirurgical à long terme.

- Risque opératoire acceptable. »

La décision d’opérer se fait au cours d’une réunion de concertation pluridisciplinaire de l’obésité

(RCPO), après réalisation de tout le bilan pré-opératoire, comprenant bilan et prise en charge des

comorbidités, évaluation du comportement alimentaire, bilan nutritionnel et vitaminique,

endoscopie œsogastroduodénale à la recherche d’Helicobacter Pylori et après suivi psychologique

et diététique. L’équipe pluridisciplinaire doit comporter au minimum un chirurgien, un médecin

spécialiste de l’obésité, un diététicien, un psychologue ou psychiatre, et un anesthésiste réanimateur.

Les conclusions de cette RCPO doivent être transmises au patient, à tous les membres de l’équipe

et au médecin traitant14.

La fonction rénale quant à elle est appréciée par l’évaluation du débit de filtration

glomérulaire (DFG). Celui-ci peut être mesuré ou estimé. Les méthodes de mesure du DFG sont

complexes et peu utilisables en pratique clinique. Ainsi l’HAS15 recommande une méthode

d’estimation du DFG qui passe par la mesure de la créatininémie, directement reliée à la masse

musculaire. En pratique courante, on utilise la formule de Cockcroft et Gault qui se base sur le taux

de créatinine, l’âge, le sexe et le poids du patient. Elle mesure la clairance de la créatinine et se

définit comme suit ;

- Chez la femme : DFG (ml/min) = [(140-âge)] x poids / 7,2 x créatininémie en mg/l] x 0,85

- Chez l’homme : DFG (ml/min) = [(140-âge)] x poids / 7,2 x créatininémie en mg/l],

Page 23: THESE - UPMC

- 23 -

Bien qu’elle soit utilisée en pratique, notamment pour l’adaptation des posologies, la HAS

recommande désormais l’utilisation d’autres techniques d’estimation de la fonction rénale. D’autre

part, l’utilisation du poids du patient pour le calcul de la fonction rénale rend cette technique

d’estimation imparfaite chez le sujet obèse. Pour s’affranchir de ce problème plusieurs formules

ont étés proposées. Ces formules sont moins utilisées en pratique courante et toujours non validées

pour les très grands obèses. On retrouve la formule MDRD (Modification of Diet in Renal Disease)

qui mesure le débit de filtration glomérulaire et se définit comme suit ;

- Chez la femme : DFG (ml/min/1,73 m2) = 186 x (créatinine (µmol/l) x 0,0113) -1,154 x âge-

0,203 x 0,742

- Chez l'homme : DFG (ml/min/1,73 m2) = 186 x (créatinine (µmol/l) x 0,0113) -1,154 x âge-

0,203

Enfin, la dernière formule utilisée est celle de CKD EPI (Chronic Kidney Disease - Epidemiology

Collaboration) qui est plus précise encore que celle du MDRD et plus correcte pour les valeurs

dépassant les 60 ml/min/1,73m2. Le calcul tel qu’il a été proposé et validé est le suivant ;

- Chez la femme : ≤62 (≤0,7) DFG (ml/min/1,73 m2) = 144 x (créat/0,7) -0,329 x (0,993)âge

>62 (>0,7) DFG (ml/min/1,73 m2) = 144 x (créat/0,7) -1,209 x (0,993)âge

- Chez l’homme : ≤80 (≤0,9) DFG (ml/min/1,73 m2) = 141 x (créat/0,9)-0,411 x (0,993)âge

>80 (>0,9) DFG (ml/min/1,73 m2) = 141 x (créat/0,9)-1,209 x (0,993)âge

Du fait de la plus grande précision du calcul du DFG par la formule de CKD-EPI, notamment

dans la population obèse par l’affranchissement de la donnée pondérale, c’est celle-ci qui sera

utilisée pour les résultats de cette étude. L’utilisation de cette formule pour l’évaluation du DFG

est recommandée par la HAS depuis 2012.

Page 24: THESE - UPMC

- 24 -

Les valeurs normales du DFG sont comprises entre 90 et 120 ml/min/1,73 m2. Quel que

soit le DFG, la persistance pendant plus de trois mois de marqueurs biologiques d’atteinte rénale

(protéinurie, hématurie ou micro albuminurie) et/ ou d’anomalies morphologiques témoigne d’une

maladie rénale. Lorsque le DFG est entre 60 et 90 ml/min/1,73 m2 en présence de ces marqueurs

on parle de maladie rénale avec DFG légèrement diminué. En revanche, lorsque le DFG est < 60

ml/min/1,73m2 de façon permanente, qu’il y ait ou non des marqueurs d’atteinte rénale associée,

on parle d’insuffisance rénale chronique. Celle-ci est dite modérée lorsque le DFG est situé entre

30 et 60 ml/min/1,73 m2, sévère lorsqu’elle se situe entre 15 et 30 ml/min/1,73 m2, et terminale

lorsqu’elle est inférieure à 15 ml/min/1,73 m2. Selon les valeurs normales du DFG, dans cette

étude, on définit les DFG inférieurs à 90 ml/min/1,73 m2 comme représentatifs d’une diminution

de la filtration glomérulaire et ceux supérieurs à 120 ml/min/1,73 m2 comme représentatifs d’une

hyperfiltration glomérulaire.

La sleeve gastrectomie est, avec l’anneau gastrique ajustable et le bypass gastrique (en Y ou

en Oméga) une des techniques de chirurgie bariatrique ou chirurgie de l’obésité16. Elle consiste en

une tubulisation de l’estomac avec extraction des 2/3 de celui-ci et correspond en cela à une

technique restrictive pure.

En effet, la diminution de

la poche gastrique impose

une diminution importante

du bol alimentaire et un

passage plus rapide des

aliments dans l’intestin.

Mais la partie de l’estomac

qui est retirée est aussi le

lieu de la production d’une Figure 1 : Schéma descriptif de la sleeve gastrectomie

Page 25: THESE - UPMC

- 25 -

hormone orexigène, la ghréline, entrainant une diminution de l’appétit. Cette technique offre

l’avantage de respecter le pylore, sphincter à la partie terminale de l’estomac, et de respecter le

circuit duodénal minorant le risque de dumping syndrome et de carences. C’est une intervention

non réversible, la technique est plus facile que celle du bypass (environ deux heures d’opération

pour une durée d’hospitalisation de trois à huit jours) avec une mortalité liée à l’intervention de

l’ordre de 0,2 %. La perte de poids attendue est de l’ordre de 25 à 35 kg, soit 45 à 65 % de perte de

l’excès de poids à deux ans de l’intervention16. Elle est actuellement la technique la plus réalisée en

France avec 15 000 interventions par an pratiquées par voie laparoscopique en première intention.

La principale complication précoce est la fistule gastrique, et se situe le plus souvent sur la

partie haute de l’agrafage gastrique (2-3 % des cas)17. Le délai de survenue peut être plus ou moins

court si la fistule est dite précoce ou tardive (plus de sept jours après la chirurgie). L’autre

complication la plus fréquente (2 à 4 % des cas) est l’hémorragie sur la rangée d’agrafes gastriques

et peut se révéler par des signes de déglobulisation aigue ou par une anémie. La sténose gastrique

peut être transitoire si elle est causée par un œdème ou un hématome, mais peut aussi être due à

une malfaçon technique. Elle se traduit par une dysphagie avec vomissements et survient dans 0,7

à 4 % des cas. Le traitement consiste en une dilatation endoscopique et nécessite une ré-

intervention avec conversion en bypass gastrique en cas d’échec17. Plus tardivement après

l’opération, la perte de poids rapide et massive peut conduire à des migrations lithiasiques

entrainant une cholécystite voire une angiocholite avec nécessité d’intervention chirurgicale. Les

occlusions digestives sur brides sont rares17. Parmi les complications fonctionnelles on trouve le

reflux gastro œsophagien qui est présent chez plus de 20 % des patients, si bien que sa présence en

pré-opératoire peut poser l’indication d’un autre type de chirurgie bariatrique. D’autre part, même

si ces symptômes répondent bien à l’utilisation d’un inhibiteur de la pompe à proton (ou IPP), des

études ont montré une recrudescence du risque d’endobrachyœsophage après la sleeve

gastrectomie18,19. Ces nouvelles données imposent un dépistage de celui-ci par endoscopie œso-

Page 26: THESE - UPMC

- 26 -

grastro-duodénale après la sleeve. Parmi les complications plus tardives on retrouve la dilatation

du tube gastrique qui concerne 60 % des patients, sans qu’elle soit forcément liée à une reprise

pondérale17. Les patients opérés de sleeve gastrectomie ne présentent pas de carences vitaminiques

systématiques. Cependant, bien que la supplémentation vitaminique ne soit pas obligatoire, il est

recommandé de dépister les carences possibles, notamment en présence de vomissements20.

Population étudiée

Cette étude a été construite sur la base d’une cohorte prospective de patients obèses pris

en charge à l’hôpital Antoine Béclère à Clamart dans le service d’hépato gastro entérologie et

nutrition entre 2013 et 2017 pour réalisation d’une chirurgie bariatrique. Les critères d’inclusion

de cette cohorte étaient une obésité sévère définie par un IMC ≥ 35 kg/m2 avec au moins une

comorbidité ou une obésité morbide (IMC ≥ 40 kg/m2) ne répondant pas à un traitement médical

bien conduit, l’absence de contre-indication médicale ou psychique à la chirurgie bariatrique,

l’absence de consommation excessive d’alcool définie par une consommation journalière de plus

de 20 g pour les femmes et de 30 g pour les hommes, l’absence de consommation de médicaments

hépatotoxiques, l’absence de maladie chronique du foie et la réalisation d’un fibroscan quinze jours

avant celle de la biopsie hépatique lors de la chirurgie. Tous les patients bénéficiaient en pré-

opératoire d’un hôpital de jour où étaient réalisés (i) un bilan biologique complet avec estimation

de la fonction rénale, dépistage des dyslipidémies et des perturbations du bilan hépatique, (ii) une

échographie hépatique et un fibroscan, (iii) une calorimétrie indirecte. Dans le cadre du bilan pré-

opératoire ces patients bénéficiaient également d’une fibroscopie œsogastroduodénale, d’un

dépistage du syndrome d’apnées du sommeil et de consultations avec psychologue et diététicien.

Tous ont été opérés d’une sleeve gastrectomie par voie laparoscopique.

Page 27: THESE - UPMC

- 27 -

Cette étude respectait la déclaration d’Helsinki et a été approuvée par le comité d’éthique d’Ile-de-

France (Hôpital Robert Ballanger, 93602 Aulnay sous-bois). Tous les patients ont donné leur

consentement écrit.

Notre étude se base, quant à elle, sur cette cohorte prospective de patients, afin d’apprécier

l’évolution de la fonction rénale à un an de la sleeve gastrectomie et d’évaluer les différents facteurs

pouvant influencer cette évolution. Le nom du médecin généraliste de chaque patient a été relevé

à partir du dossier médical.

Méthodologie de recherche

Pour chaque patient inclus dans l’étude, les données médicales de l’hôpital de jour avant

chirurgie ainsi que les résultats de la prise de sang et des différents examens sus-cités, ont été inscrits

dans la base de données intranet de l’hôpital Antoine Béclère. Cette base de données était donc

alimentée au fil des années à la fois par les nouveaux bilans pré-opératoires et par les premiers

hôpitaux de jour à un an voire plus pour les premiers patients inclus.

L’alimentation de cette base de données a été faite pendant l’inclusion et à postériori par

deux opérateurs indépendants. Ces données comportaient le compte rendu de consultation

médicale, qui donnait les informations sur le poids perdu et la persistance ou non des comorbidités

(hypertension artérielle, diabète, dyslipidémies), les résultats de la prise de sang réalisée avec

l’évolution des données biologiques (fonction rénale, bilan hépatique, bilan lipidique, bilan

vitaminique…), et les résultats de l’échographie hépatique. Enfin les résultats du fibroscan et de la

calorimétrie indirecte réalisés à un an de la sleeve étaient récupérés sur les dossiers papiers

conservés au sein de l’hôpital.

Page 28: THESE - UPMC

- 28 -

L’enquête auprès des médecins généralistes des patients inclus dans l’étude a été réalisée

par le biais de questionnaires. Le nom de chaque médecin traitant était récupéré à partir du dossier

informatisé, inclus dans la base de données générale et inscrit dans une base de données

indépendante. Sur la totalité des médecins de cette base de données indépendante, cent ont été tirés

au sort pour représenter l’échantillon de notre étude auprès des médecins généralistes. Ce choix

s’est fait arbitrairement, sans connaissance de la relation médecin - patient inclus, ni de l’âge, du

sexe ou du lieu d’exercice du médecin.

Élaboration et diffusion du questionnaire

Après une brève revue de la littérature sur les précédentes thèses de médecine générale, il

apparaissait que le taux de réponse des médecins généralistes aux questionnaires était relativement

faible. Afin d’optimiser le taux de réponse, il a été décidé de réaliser un questionnaire court à

réponses fermées. Celui-ci se compose donc de douze questions permettant de faire un état des

lieux des connaissances des médecins généralistes sur le lien entre fonction rénale et obésité et

d’évaluer les pratiques des médecins en ville concernant le suivi en post-chirurgie bariatrique

(annexe 1). Le questionnaire a été envoyé par voie postale aux médecins généralistes de cent

patients inclus dans notre base de données, préalablement tirés au sort. Ceux-ci recevaient le

questionnaire accompagné d’une lettre d’explication et d’une enveloppe pré-timbrée afin de faciliter

les retours. Dans la lettre, il leur était proposé de recevoir les résultats de cette étude, auquel cas

nom et prénom ainsi qu’une adresse mail ou postale devait être inscrite, autrement les réponses

étaient anonymes. Les questionnaires ont été envoyés début mai 2018, les retours se sont

principalement étalés sur les deux semaines qui ont suivi, et les réponses ont été recueillies jusqu’à

fin juillet 2018.

Page 29: THESE - UPMC

- 29 -

Recueil de données

L’inclusion des patients dans notre étude a été stoppée début janvier 2017 afin d’avoir le

recul nécessaire à un an de la sleeve gastrectomie, soit en janvier 2018. Les patients dont le bilan

pré-opératoire était ultérieur à janvier 2017 n’étaient pas inclus. Le recueil de données pour les

hôpitaux de jour à un an et leur inclusion dans la base s’est faite jusqu’en juin 2018. Toutes ces

données ont ensuite été extraites afin de réaliser l’analyse statistique. La cohorte prospective initiale

est toujours en cours à l’hôpital Antoine Béclère où des patients en pré-opératoire continuent d’être

inclus.

Les réponses aux questionnaires nous ont été renvoyées par voie postale à l’aide de

l’enveloppe pré-timbrée prévue à cet effet. Ce recueil a commencé en mai 2018 et s’est achevé fin

juillet 2018. Les questionnaires étant anonymes, aucune relance n’a été faite auprès des médecins

n’ayant pas répondu. Un fichier Excel a été créé afin de regrouper l’ensemble des réponses aux

questionnaires. Les analyses statistiques des réponses ont été faites sur la base de celui-ci.

Analyse statistique

Le test du χ2 a été utilisé pour les comparaisons entre les variables qualitatives. Celles-ci ont

été décrites par la fréquence et le pourcentage de chaque classe. Le test de T Student a été utilisé

pour la comparaison des variables quantitatives à distribution normale, et les tests de Mann–

Whitney et de Wilcoxon pour celles dont la distribution ne suit pas une loi normale. Les

distributions des variables quantitatives seront décrites par la moyenne plus ou moins l’erreur

standard des moyennes (SEM, standard error of the mean). Toutes les comparaisons seront

réalisées à l’aide de tests bilatéraux avec un risque alpha de 5 %. Les corrélations simples entre les

Page 30: THESE - UPMC

- 30 -

variables ont été évaluées avec le test de corrélation de Spearman. Une analyse des différents

groupes de patients sera faite avant et après la chirurgie bariatrique : d’une part pour évaluer

l’évolution de la fonction rénale en fonction du DFG initial, d’autre part pour évaluer la perte de

poids et l’évolution des comorbidités en fonction d’une insuffisance rénale pré-existante ou non.

Les réponses au questionnaire remplis par les médecins généralistes ont été classées dans

un tableau Excel, et seront présentées en pourcentage pour chacune des variables qualitatives.

Critères de jugement

Le critère de jugement principal était l’amélioration de la fonction rénale sur le suivi à un

an chez les patients inclus dans notre cohorte, et les différentes modalités de leur suivi en médecine

générale. Une analyse en sous-groupe avec différents débits de filtration glomérulaire

(hypofiltration avec DFG < 90 ml/min/1,73 m2 et hyperfiltration glomérulaire avec DFG > 120

ml/min/1,73 m2) a également été réalisée de façon à améliorer l’interprétation statistique des

résultats et être plus près des évaluations cliniques retrouvées dans la littérature.

Les critères de jugement secondaires étaient la présence des comorbidités (hypertension,

diabète, dyslipidémies), les paramètres métaboliques (HbA1c, glycémie à jeun, bilan lipidique

complet, acide urique) et anthropométriques (poids, IMC) chez l’ensemble des patients avant la

réalisation d’une sleeve gastrectomie et un an après celle-ci. Les comorbidités et le pourcentage de

perte de poids à un an de la chirurgie bariatrique chez les patients présentant ou non une

insuffisance rénale seront également évalués.

Page 31: THESE - UPMC

- 31 -

RESULTATS

Caractéristiques de la population étudiée

Cinq cent soixante-trois patients

avec indication de chirurgie bariatrique ont

été inclus dans l’étude entre juillet 2013 et

janvier 2017 à l’hôpital Antoine Béclère à

Clamart. Tous ont bénéficié d’un hôpital de

jour avant chirurgie et par la suite d’une

sleeve gastrectomie. Parmi ces patients,

seulement quatre cent quarante-huit se sont

présentés à l’hôpital de jour à un an en post

chirurgie, ce qui équivaut à cent quinze

patients perdus de vue à un an de

l’opération.

Les caractéristiques de la population

initiale totale sont décrites dans la table 1.

L’âge moyen des patients était de 41,2 ans et

une grande majorité était de sexe féminin

(soit 77,08 %). L’IMC moyen était de 43,49

± 0,26 kg/m2. Concernant les comorbidités,

l’hypertension artérielle était représentée à

hauteur de 30,47 % dans la population

étudiée, le diabète de type 2 à hauteur de 20,39 %, les dyslipidémies à hauteur de 30,70 % et la

Table 1 : Caractéristiques de la population initiale

Inclus (N=563)

Age (ans) 41,2 ± 0,52 Sexe masculin (%) 22,02 IMC (kg/m2) 43,49 ± 0,26 HTA (%) 30,47 DT2 (%) 20,39 Urée (mmol/L) 5,07 ± 0,09

Créatinine (µmol/L) 83,05 ± 2,45 Acide Urique (mmol/L) 350,08 ± 3,50 Glycémie (mmol/L) 5,98 ± 0,11 HbA1c (%) 5,87 ± 0,04 Insuline (mmol/L) 25,25 ± 0,70 ASAT (UI/L) 30,71 ± 0,89 ALAT (UI/L) 43,40 ± 1,48 GGT (UI/L) 46,36 ± 2,32 Albumine (g/L) 40,71 ± 0,13 Dyslipidémie (%) 30,70 Cholestérol total (mmol/L) 5,32 ± 0,07 Triglycérides (g/L) 1,47 ± 0,04 HDLc (mmol/L) 1,29 ± 0,02 LDLc (mmol/L) 3,38 ± 0,06 CRP (mg/L) 12,39 ± 0,40

Ferritine (µg/L) 145,481 ± 6,20 NASH (%) 38,31 ELAST (kPa) 7,68 ± 0,31

CAP (dB/m) 309,78 ± 4,43 Degré de stéatose (%)

0 18,97 1 23,92 2 18,10 3 39,01 Degré de Fibrose (%) 0 – Pas de fibrose 18,26 1 – Fibrose péri-sinusoïdale ou péri-portale

60,00

2 – Fibrose péri-sinusoïdale et péri-portale

19,96

3 – Fibrose septale 3,70 4 - Cirrhose 1,08

Les résultats sont décrits par la moyenne ± l’erreur standard des moyennes (SEM, standard error of the mean) ou n (%). HTA, hypertension artérielle ; DT2, diabète de type 2 ; IMC indice de masse corporelle; ASAT, aspartate transaminase; ALAT, alanine transaminase; GGT, γ-gamma glutamyl transférase; HDL, high density lipoprotein; LDL, low density lipoprotein; CRP, protein C reactive ; NASH, nonalcoholic steatohepatitis ; CAP, controlled attenuation parameter

Page 32: THESE - UPMC

- 32 -

NASH (nonalcoholic steatohepatitis) à hauteur de 38,31 %. La glycémie moyenne des patients

était de 5,98 ± 0,11 mmol/L, et l’HbA1c moyenne de 5,87 ± 0,04 %. Le bilan des anomalies

lipidiques retrouvait un HDLc à 1,29 ± 0,02 mmol/L, un LDL à 3,38 ± 0,06 mmol/L et un

cholestérol total à 5,32 ± 0,07 mmol/L. La CRP moyenne était de 12,39 ± 0,4 mg/L. L’acide urique

était en moyenne de 350,08 ± 3,5 mmol/L. Concernant le bilan hépatique les transaminases étaient

en moyenne à 30,71 ± 0,89 UI/L pour les ASAT, et 43,40 ± 1,48 UI/L pour les ALAT. Les gamma

GT étaient en moyenne à 46,36 ± 2,32 UI/L. On retrouvait une élastométrie en moyenne à 7,68

± 0,31 kPa, avec 39,01 % des patients présentant une stéatose sévère, et 60 % présentant une

fibrose péri-sinusoïdale ou péri-portale. Concernant les paramètres d’évaluation de la fonction

rénale, on retrouvait une créatinine moyenne à 83,05 ± 2,45 µmol/L avec une urée moyenne à 5,07

± 0,09 mmol/L.

Dans la table 2 ont été comparées, à l’aide du test T de Student, les caractéristiques à

l’inclusion des patients ayant eu un bilan à un an de la sleeve et celles des perdus de vue. Les patients

venus à un an pour l’hôpital de jour étaient globalement plus âgés que les patients perdus de vue

(42 ans vs 37 ans) avec un résultat statistiquement significatif (p<0,0001). On retrouvait également

davantage de femmes (79,46 % vs 72,17 %). En revanche on ne montrait pas de différence

significative quant à l’IMC des patients suivis et celui des perdus de vue. Concernant les variables

qualitatives, on retrouvait un pourcentage d’hypertension artérielle quasiment identique dans les

deux groupes (30,93 % pour ceux ayant un bilan à un an vs 28,70 % pour les perdus de vue), tout

comme pour le diabète de type 2 (20,50 % vs 19,13 %). Les patients revenus pour l’hôpital de jour

à un an avaient plus de dyslipidémies (32,58 %) que les patients perdus de vue (23,48 %) mais la

différence n’était pas significative. De la même façon on mettait en évidence 39,56 % de NASH

chez les patients venus à un an et 33,67 % chez les perdus de vue, sans que la différence ne soit

significative. Les patients venus à un an avaient un degré de stéatose et de fibrose hépatique

similaires à ceux perdus de vue (table 2). Concernant les variables quantitatives, on ne retrouvait

Page 33: THESE - UPMC

- 33 -

pas de différence significative dans les deux groupes pour l’acide urique, la glycémie, l’HbA1c,

l’insuline, le bilan hépatique et le bilan lipidique. La CRP était à 12,02 ± 0,44 mg/L chez les patients

ayant eu le bilan à un an contre 13,85 ± 0,96 mg/L chez les patients perdus de vue avec un résultat

statistiquement significatif (p=0,044). Concernant la fonction rénale, on ne trouvait pas de

différence statistiquement significative entre les deux groupes pour le dosage de la créatinine (82,76

± 2,19 µmol/L dans le groupe de patients suivis vs 84,22 ± 8,45 µmol/L pour les patients perdus

de vue). En revanche le DFG était statistiquement différent (86,12 ± 2,29 ml/min/1,73m2 dans le

groupe des patients avec bilan à un an vs 94,30 ± 2,29 ml/min/1,73m2 dans le groupe des patients

perdus de vue avec la formule CKD-EPI ; p<0,0001).

Page 34: THESE - UPMC

- 34 -

Table 2 : Caractéristiques à l’inclusion des patients suivis et des perdus de vue à un an de la sleeve gastrectomie

Les résultats sont décrits par la moyenne ± l’erreur standard des moyennes (SEM, standard error of the mean) ou n (%). HTA, hypertension artérielle ; DT2, diabète de type 2 ; IMC indice de masse corporelle; ASAT, aspartate transaminase; ALAT, alanine transaminase; GGT, gamma-glutamyl transférase; HDL, high density lipoprotein; LDL, low density lipoprotein ; CRP, protéine C réactive ; NASH, nonalcoholic steatohepatitis ; CAP, controlled attenuation parameter

Les résultats ultérieurs concernent la population totale finale, soit les quatre cent quarante-

huit patients ayant eu à la fois l’hôpital de jour initial et l’hôpital de jour à un an.

Variable

HDJ à 1 an (N= 448)

Perdus de vue

(N= 115)

Probabilité

P

Variable

HDJ à 1 an (N= 448)

Perdus de vue

(N= 115)

Probabilité

P

Age (ans) 42,17 ± 0,56 37,27 ± 1,26 <0,0001 Sexe masculin (%)

20,54 27,83 ns HDLc (mmol/L)

1,29 ± 0,06 1,31 ± 0,07 ns

HTA (%) 30,93 28,70 ns LDLc (mmol/L)

3,41 ± 0,08 3,24 ± 0,082 ns

DT2 (%) 20,50 19,13 ns Ferritine (µg/L)

125,07 ± 11,62 119,18 ± 11,63 ns

IMC (kg/m2) 43,25 ± 0,29 44,39 ± 0,65 ns NASH (%) 39,56 33,67 ns Urée (mmol/L)

5,10 ± 0,10 4,95 ± 0,20 ns CRP (mg/L) 12,02 ± 0,44 13,85 ± 0,96 0,044

Créatinine (µmol/L)

82,76 ± 2,19 84,22 ± 8,45 ns ELAST (kPa) 7,64 ± 0,38 7,84 ± 0,48 ns

DFG (CKD-EPI en ml/min/1,73 m2)

86,12 ± 2,29 94,30 ± 2,29 <0,0001 CAP (dB/m) 306,25 ± 0,539 319,10 ± 7,52 ns

Acide Urique (mmol/L)

349,40 ± 7,45 352,67 ± 7,45 ns Degré de stéatose (%) ns

Glycémie (mmol/L)

6,02 ± 0,15 5,85 ± 0,15 ns 0 18,85 % 19,39 % ns

HbA1c (%) 5,86 ± 0,09 5,9 ± 0,09 ns 1 24,32 % 22,45 % ns Insuline (mmol/L)

24,87 ± 0,38 26,74 ± 0,38 ns 2 16,67 % 23,47 % ns

ASAT (UI/L) 31,12 ± 1,29 29,08 ± 1,29 ns 3 40,16 % 34,69 % ns ALAT(UI/L) 43,17 ± 2,83 44,31 ± 2,83 ns Degré de

Fibrose (%) ns

GGT (UI/L) 46,74 ± 3,55 44,90 ± 3,55 ns 0 – Pas de fibrose

19,23 % 14,58 % ns

Albumine (g/L)

40,76 ± 0,28 40,54 ± 0,28 ns 1 – Fibrose péri-sinusoïdale ou péri-portale

59,07 63,55 ns

Dyslipidémie (%)

32, 58 23,48 0,05 2 – Fibrose péri-sinusoïdale et péri-portale

17,86 13,54 ns

Cholestérol total (mmol/L)

5,36 ± 0,09 5,12 ± 0,09 ns 3 – Fibrose septale

3,02 6,25 ns

Triglycérides (g/L)

1,48 ± 0,07 1,43 ± 0,07 ns 4 - Cirrhose 0,82 2,08 ns

Page 35: THESE - UPMC

- 35 -

Analyse des résultats à un an de la sleeve gastrectomie

La table 3 permet de comparer, à l’aide du test T de Student, l’évolution des paramètres

initiaux avant la sleeve gastrectomie et un an après celle-ci.

L’IMC des patients avant

la sleeve était de 43,32 ±

0,29 kg/m2 et il est abaissé

à 31,54 ± 0,28 kg/m2

après la sleeve, soit une

différence de 11, 77 points

d’IMC avec un résultat

significatif (p < 0,0001).

Comme l’on s’y attendait,

la prévalence de

l’hypertension artérielle

diminue de 30,93 % à 11,5

%, avec une différence de

19,43 %, qui est

significative (p < 0,0001).

La prévalence du diabète

de type 2 passe de 20,5 %

en pré-opératoire à 10,63

% à un an de la sleeve gastrectomie avec un résultat statistiquement significatif (p < 0,0001). Pour

les dyslipidémies, on retrouve une différence de 22,81 % entre la prévalence avant la sleeve et celle

Table 3 : Comparaison des paramètres avant sleeve gastrectomie et un an après

Pré sleeve (N=448)

Post sleeve (1 an)

(N=448)

Différence

Probabilité P

IMC (kg/m2) 43,32 ± 0,29 31,54 ± 0,28 11,77 < 0,0001

HTA (%) 30,93 11,5 19,43 < 0,0001

DT2 (%) 20,5 10,63 9,87 < 0,0001

Dyslipidémie (%) 32, 58 9,77 22,81 < 0,0001

Urée (mmol/L) 5,11 ± 0,10 5,01 ± 0,08 0,10 ns

Créatinine (µmol/L)

82,76 ± 2,20 81,15 ± 2,48 1,61 0,012

Acide Urique (mmol/L)

349,83 ± 4,00 291,18 ± 3,78 58,64 < 0,0001

Glycémie (mmol/L)

6,02 ± 0,14 4,8 ± 0,04 1,21 < 0,0001

HbA1c (%) 5,86 ± 0,04 5,39 ± 0,03 0,47 < 0,0001

Insuline (mmol/L)

24,97 ± 0,79 8,85 ± 0,29 16,12 < 0,0001

ASAT (UI/L) 31,22 ± 1,10 22,24 ± 0,47 8,98 < 0,0001

ALAT (UI/L) 43,19 ± 1,73 24,16 ± 1,34 19,03 < 0,0001

GGT (UI/L) 46,76 ± 2,78 27,02 ± 1,31 19,74 < 0,0001

Albumine (g/L) 40,76 ± 0,14 42,92 ± 1,39 -2,15 ns

Cholestérol total (mmol/L)

5,36 ± 0,08 5,60 ± 0,17 -0,24 ns

Triglycérides (g/L)

1,48 ± 0,05 0,99 ± 0,03 0,49 < 0,0001

HDLc (mmol/L) 1,28 ± 0,03 1,52 ± 0,03 -0,24 < 0,0001

LDLc (mmol/L) 3,38 ± 0,05 3,47 ± 0,06 -0,09 ns

CRP (mg/L) 11,97 ± 0,45 7,57 ± 0,90 4,40 0,0001

Ferritine (µg/L) 124,82 ± 7,25 107,51 ± 5,57 17,31 0,01

ELAST (kPa) 7,65 ± 0,40 5,89 ± 0,19 1,77 0,0001

CAP (dB/m) 307,29 ± 5,42 225,28 ± 5,24 82,01 < 0,0001

Les résultats sont décrits par la moyenne ± l’erreur standard des moyennes (SEM, standard error of the mean) ou n (%). HTA, hypertension artérielle ; DT2, diabète de type 2; IMC indice de masse corporelle; ASAT, aspartate transaminase; ALAT, alanine transaminase; GGT, γ-glutamyl transférase; HDL, high density lipoprotein; LDL, low density lipoprotein ; CRP, protéine C réactive ; NASH, nonalcoholic steatohepatitis ; CAP, controlled attenuation parameter

Page 36: THESE - UPMC

- 36 -

à un an de la sleeve gastrectomie, avec une diminution statistiquement significative (diminution de

32,58 % à 9,77 % avec p < 0,0001). Parallèlement la créatinine est passée de 82,76 ± 2,20 µmol/L

à 81,15 ± 2,48 µmol/L soit une différence de 1,61 µmol/L statistiquement significative (p = 0,012).

Les paramètres métaboliques quantitatifs se sont aussi améliorés de manière significative

avec la glycémie qui diminue de 1,21 mmol/L en moyenne, l’HbA1c de 0,47 %, l’acide urique de

58,64 mmol/L et la CRP de 4,40 mg/L (table 3). Le bilan hépatique s’améliore également en post

chirurgical avec les ASAT qui baissent en moyenne de 8,98 UI/L, les ALAT de 19,03 UI/L, et les

GGT de 19,74 UI/L (table 3). L’élasticité au fibroscan passe de 7,65 ± 0,40 kPa à 5,89 ± 0,19 kPa

et le CAP de 307,29 ± 5,42 dB/m à 225,28 ± 5,24 dB/m (table 3). Concernant le bilan lipidique

on retrouve une amélioration significative des triglycérides de 0,49 g/L et une amélioration

significative du HDLc qui augmentait de 0,24 mmol/L (table 3). En revanche on n’obtient pas de

résultat statistiquement significatif concernant l’urée, l’albumine, le cholestérol total et le LDL

cholestérol entre les paramètres initiaux et ceux à un an de la sleeve gastrectomie.

Page 37: THESE - UPMC

- 37 -

Évolution de la fonction rénale

Comme vu plus haut dans la table 3, l’IMC diminue de 11,77 points à un an de la sleeve

gastrectomie. Cela correspond à une perte de poids de 32,54 ± 0,58 kg en moyenne, soit 27,13 ±

0,43 % du poids perdu à un an.

Table 4 : Évolution pondérale à un an de la sleeve gastrectomie

Variables Nombre Moyenne SEM

IMC à 1 an 447 31,55 0,28

Perte de poids 448 32,54 0,58

Pourcentage PP 448 27,13 0,43

IMC, indice de masse corporelle ; PP, perte de poids,

Parallèlement on observe une amélioration de la créatinine qui baissait légèrement et une

augmentation significative de la clairance de la créatinine ou du DFG (figure 2 ; table 5). Dans la

figure 2, le DFG a été représenté à l’aide de la formule CKD-EPI qui est celle référente selon la

haute autorité de santé. Cependant, les calculs de la fonction rénale ont été faits avec chacune des

formules (MDRD et CKD-EPI) et avec plusieurs tests, paramétriques et non paramétriques afin

d’évaluer les différentes variations possibles des résultats. Les résultats montrent une augmentation

du débit de filtration glomérulaire d’au moins 1,7 ml/min/1,73m2 avec CKD-EPI, avec des

résultats statistiquement significatifs quel que soit le test statistique utilisé.

Page 38: THESE - UPMC

- 38 -

Figure 2 : Évolution de l'IMC et de la fonction rénale après une sleeve gastrectomie

Avec la formule MDRD on retrouvait un DFG à 93,17 ± 1,20 ml/min/1,73m2 avant sleeve

qui augmente à 95,55 ± 1,25 ml/min/1,73m2 après la sleeve (p< 0,001, table 5). La formule de

CKD-EPI montrait un résultat similaire avec un DFG à 86,13 ± 0,89 ml/min/1,73m2 avant la

sleeve qui s’améliore en post sleeve et passe à 87,83 ± 0,87 ml/min/m2 (p=0,002, table 5).

Table 5 : Évolution de la fonction rénale après sleeve gastrectomie

Pré sleeve (N=448)

Post sleeve

(N=448)

Probabilité P Test non

paramétrique de Wilcoxon

Probabilité P Test paramétrique

T Student

DFG (MDRD en ml/min/1,73 m2)

93,17 ± 1,20 95,55 ± 1,25 0,001 <0,001

DFG (CKD-EPI en ml/min/1,73 m2)

86,13 ± 0,89 87,83 ± 0,87 0,005 0,002

Les résultats sont décrits par la moyenne ± l’erreur standard des moyennes (SEM, standard error of the mean) ou n (%). DFG, débit de filtration glomérulaire ; MDRD, Modification of Diet in Renal Disease ; CKD-EPI, Chronic Kidney Disease - Epidemiology Collaboration

86,1387,83

43,32

31,54

25

27

29

31

33

35

37

39

41

43

45

PRÉ SLEEVE POST SLEEVE (1 AN)60

65

70

75

80

85

90

95

100

105

110

DFG CKD EPI (ml/min/1,73m2) IMC (kg/m2)

Page 39: THESE - UPMC

- 39 -

Ces résultats convergent tous vers une augmentation du débit de filtration glomérulaire,

mais au vu de la première étape de l’atteinte rénale dans l’obésité, caractérisée par une

hyperfiltration glomérulaire, une analyse en sous-groupe s’imposait afin de savoir si cette

augmentation globale du DFG représentait une amélioration ou non de la fonction rénale. Pour

cela, et selon les définitions standards, trois groupes ont été définis : les patients ayant une atteinte

rénale avec un DFG initial inférieur à 90 ml/min/1,73m2, les patients ayant une fonction rénale

normale entre 91 et 119 ml/min/1,73m2 et les patients ayant une hyperfiltration glomérulaire avec

un DFG initial supérieur à 120 ml/min/1,73m2.

Figure 3 : Analyse en sous-groupe en fonction du débit de filtration glomérulaire (DFG) initial, formule CKP-EPI

Dans la figure 3, on observe que chez les patients ayant un DFG inférieur à 90

ml/min/1,73m2, le débit de filtration glomérulaire augmente de 74,27 ± 0,86 ml/min/1,73m2 à

78,77 ± 0,88 ml/min/1,73m2 (T test avec probabilité p<0,0001). Chez les patients ayant un débit

de filtration glomérulaire dans la norme, le DFG baisse légèrement de 102,37 ± 0,75

74,27

102,37

124,72

78,77

100,24

114,15

DFG < 90 ML/MIN/1,73 M2 (N=259)

DFG > 90 ML/MIN/1,73 M2 (N=189)

DFG > 120 ML/MIN/1,73 M2 (N=16)

Moyenne avant sleeve Moyenne post sleeve (1 an)

p<0,0001

p=0,015

p=0,006

Page 40: THESE - UPMC

- 40 -

ml/min/1,73m2 à 100,24 ± 0,95 ml/min/1,73m2 (T test avec probabilité p=0,015). Chez les

patients présentant une hyperfiltration glomérulaire initiale, le DFG diminue de 124,72 ± 1,16

ml/min/1,73m2 à 114,15 ± 2,82 ml/min/1,73m2 (Test de Wilcoxon avec probabilité p= 0,006)

soit une normalisation du débit de filtration glomérulaire (table 10 en annexe). Tous ces résultats

sont statistiquement significatifs.

Afin d’estimer la part de l’hypertension artérielle et du diabète dans l’altération de la

fonction rénale, une analyse a été faite afin de connaître le débit de filtration glomérulaire en

fonction de la présence ou non de ces facteurs (tables 11 et 12 en annexe). Les résultats montraient

que le DFG était de 91,41 ± 0,92 ml/min/1,73m2 en l’absence d’hypertension artérielle alors qu’il

était de 79,73 ± 1,77 ml/min/1,73m2 en présence d’une hypertension artérielle, ce qui donne une

différence de près de 11,7 ml/min/1,73m2 avec un résultat statistiquement significatif (p <

0,00001). De la même façon, le DFG était plus bas en présence de diabète de type 2 (82,77 ± 2,04

ml/min/1,73m2) qu’en l’absence de diabète (89,07 ± 0,95 ml/min/1,73m2) avec, là aussi, un

résultat statistiquement significatif (p = 0,006).

Page 41: THESE - UPMC

- 41 -

Résultats secondaires

Nous avons cherché à comprendre les critères qui sous-tendaient une altération initiale ou

non de la fonction rénale, et les critères susceptibles d’expliquer l’amélioration de la fonction rénale

à un an de la sleeve gastrectomie.

La table 6 représente la différence entre les critères à l’inclusion chez les patients présentant

une altération de la fonction rénale, de ceux ayant une fonction rénale normale initialement.

Table 6 : Paramètres à l’inclusion entre fonction rénale altérée < 90 ml/min initialement ou non

L’âge des patients, ayant

ou non une altération

initiale de la fonction

rénale, était

sensiblement différent.

Les patients avec

fonction rénale altérée

étaient plus âgés, 46,3 ±

0,64 ans, que ceux

n’ayant pas d’altération

de la fonction rénale,

35,02 ± 0,67 ans avec

un résultat

statistiquement

significatif (table 6). On

trouvait 30 % d’hommes ayant une fonction rénale normale contre environ 70 % des femmes, et

Fonction rénale non

altérée (N=256) Fonction rénale altérée

(N=307) Probabilité P

(T test)

Age (ans) 35,02 ± 0,67 46,30 ± 0,64 < 0,00001 Sexe masculin (%) 30,08 15,31 < 0,0001 HTA (%) 20,47 38,82 < 0,00001 DT2 (%) 16,54 23,28 0,08 IMC (kg/m2) 43,68 ± 0 ,39 43,32 ± 0,36 ns Glycémie (mmol/L) 5,96 ± 0,21 5,99 ± 0,11 ns

HbA1c (%) 5,79 ± 0,06 5,94 ± 0,05 ns Insuline (mmol/L) 26,74 ± 1,02 24,01 ± 0,96 ns ASAT (UI/L) 31,19 ± 1,10 30,31 ± 1,35 ns

ALAT (UI/L) 47,50 ± 2,18 39,99 ± 2,01 0,012 GGT (UI/L) 45,78 ± 3,23 46,85 ± 3,30 ns

Albumine (g/L) 40,93 ± 0,20 40,53 ± 0,16 ns

Dyslipidémie (%) 25,20 35,31 0,01

Cholestérol total (mmol/L)

5,23 ± 0,13 5,39 ± 0,06 ns

Triglycérides (g/L) 1,44 ± 0,06 1,51 ± 0,06 ns

HDLc (mmol/L) 1,22 ± 0,03 1,36 ± 0,03 0,002 LDLc (mmol/L) 3,23 ± 0,05 3,50 ± 0,09 0,014 Ferritine (µg/L) 119,82 ± 8,07 127,20 ± 9,15 ns

CRP (mg/L) 12,38 ± 0,57 12,40 ± 0,57 ns

NASH (%) 38,35 38,28 ns

CAP (dB/m) 308,59 ± 6,73 310,68 ± 5,9 ns

Les résultats sont décrits par la moyenne ± l’erreur standard des moyennes (SEM, standard error of the mean) ou n (%). HTA, hypertension artérielle ; DT2, diabète de type 2; IMC indice de masse corporelle; ASAT, aspartate transaminase; ALAT, alanine transaminase; GGT, γ-glutamyl transférase; HDL, high density lipoprotein; LDL, low density lipoprotein ; CRP, protéine C réactive ; NASH, nonalcoholic steatohepatitis ; CAP, controlled attenuation parameter

Page 42: THESE - UPMC

- 42 -

15 % d’hommes ayant une fonction rénale altérée contre 84,6 % des femmes (table 6). L’IMC en

revanche était quasiment identique avec un IMC moyen à 43,68 ± 0,39 kg/m2 chez les patients

ayant une fonction rénale normale, contre 43,32 ± 0,36 kg/m2 chez ceux ayant une fonction rénale

altérée. On mettait également en évidence plus de patients hypertendus dans le groupe de patients

ayant une fonction rénale altérée que dans celui avec fonction rénale normale (38,82 % vs 20,47

% ; table 6). De la même façon on trouvait plus de patients diabétiques dans le groupe avec fonction

rénale altérée que dans celui avec fonction rénale normale (23,28 % vs 16,54 % ; table 6). L’HbA1c,

tout comme la glycémie, n’était pas statistiquement différente dans les deux groupes. Parmi les

éléments du bilan lipidique on retrouvait une différence statistiquement significative entre les deux

groupes pour l’HDLc (1,22 ± 0,03 mmol/L pour le groupe avec fonction rénale normale contre

1,36 ± 0,03 mmol/L pour le groupe avec fonction rénale altérée) et pour le LDLc (3,23 ± 0,05

mmol/L pour le groupe avec fonction rénale normale contre 3,50 ± 0,09 mmol/L pour le groupe

avec fonction rénale altérée ; table 6). Dans le bilan hépatique, seules les ALAT étaient

statistiquement significatives (p=0,012) avec des valeurs plus élevées dans le groupe avec fonction

rénale normale (47,50 ± 2,18 UI/L) que dans le groupe avec fonction rénale altérée (39,99 ± 2,01

UI/L). La CRP était sensiblement identique dans les deux groupes (12,38 ± 0,57 mg/L vs 12,40 ±

0,57 mg/L). Une remarque intéressante concernant ce tableau est que sur la totalité de la population

étudiée, correspondant à une population de personnes en obésité avec un IMC supérieur ou égal à

35 kg/m2, trois cent sept sur cinq cent soixante-trois présentaient une altération de la fonction

rénale.

Concernant les variables qualitatives, l’analyse statistique avec le test du c2 a montré une

relation entre le sexe masculin et la présence d’un DFG inférieur à 90 ml/min/1,73m2 (p< 0,0001).

De la même façon on trouvait une association entre les dyslipidémies et une altération de la

fonction rénale (p=0,01). L’analyse statistique ne mettait pas en évidence d’association entre la

NASH et l’altération de la fonction rénale. Enfin, alors que les tables 11 et 12 montraient une

Page 43: THESE - UPMC

- 43 -

diminution significative du DFG chez les patients diabétiques et hypertendus, l’analyse des patients

avec DFG < 90 ml/min/1,73m2 à l’inclusion mettait en évidence une forte association entre

hypertension artérielle et altération de la fonction rénale (p<0,0001) mais ne retrouvait pas

d’association statistiquement significative avec le diabète de type 2 (p=0,08).

La table 7 compare, à l’aide du test T de Student, les critères à l’inclusion des patients

présentant une amélioration de la fonction rénale à un an de la sleeve, avec les critères à l’inclusion

de ceux n’ayant pas d’amélioration de leur fonction rénale. L’âge moyen des patients était

significativement plus élevé chez les patients ayant eu une amélioration de la fonction rénale par

rapport à ceux n’ayant pas amélioré la fonction rénale (43,35 ± 0,74 ans vs 40,63 ± 0,84). L’IMC

était en moyenne de 43 kg/m2 pour les deux groupes. La créatinine était plus basse chez les patients

ne présentant pas une amélioration de la fonction rénale avec la perte de poids par rapport à ceux

qui avaient une amélioration de la fonction rénale (79,81 ± 3,80 µmol/L vs 85,0 ± 2,56 µmol/L)

mais la différence n’était pas significative. L’acide urique était sensiblement identique dans les deux

groupes (350,01 ± 5,99 mmol/L vs 348,96 ± 5,29 mmol/L). La glycémie était identique dans les

deux groupes, avec une glycémie à 5,99 ± 0,15 mmol/L dans le groupe sans amélioration de la

fonction rénale vs 5,83 ± 0,05 mmol/L pour le groupe avec amélioration. L’HbA1c était de 5,90

± 0,07 % pour le groupe sans amélioration vs 5,83 ± 0,05 % dans le groupe avec amélioration de

la fonction rénale. Le bilan lipidique était sensiblement identique dans les deux groupes avec des

différences minimes qui ne sont pas significatives. Concernant le bilan hépatique, la différence

entre les deux groupes portait principalement sur les ASAT avec une valeur à 15,86 ± 1,14 UI/L

dans le groupe avec amélioration de la fonction rénale vs 26,63 ± 1,67 UI/L avec une différence

qui n’est pas statistiquement significative. La seule différence statistiquement significative était la

mesure de l’élastométrie avec une élasticité à 8,57 ± 0,75 kPa dans le groupe sans amélioration de

la fonction rénale, contre 6,94 ± 0,33 kPa dans le groupe avec amélioration de la fonction rénale.

La CRP différait de 1 point avec une CRP à 12,65 ± 0,70 mg/L dans le groupe sans amélioration

Page 44: THESE - UPMC

- 44 -

de la fonction rénale, contre 11,55 ± 0,60 mg/L dans l’autre groupe. L’inflammation de bas grade

était donc moins importante initialement dans le groupe qui améliorait sa fonction rénale, avec un

résultat qui n’est cependant pas significatif statistiquement.

Table 7 : Comparaison des paramètres initiaux en fonction de l’amélioration ou non de la fonction rénale

Concernant les variables qualitatives, l’analyse statistique avec le test du c2 ne montrait pas

d’association entre l’amélioration de la fonction rénale et le sexe (p = 0,15), ou entre l’amélioration

de la fonction rénale et la présence d’une hypertension artérielle (p = 0,90) ou d’un diabète de type

Absence d’amélioration de la fonction rénale (N=194)

Amélioration de la fonction rénale (N=254)

Probabilité P

(T test) Age (ans) 40,63 ± 0,84 43,35 ± 0,74 0,016

IMC (kg/m2) 43,47 ± 0,44 43,08 ± 0,38 ns

Urée (mmol/L) 4,99 ± 0,16 5,19 ± 0,13 ns

Créatinine (µmol/L) 79,81 ± 3,80 85,0 ± 2,56 ns Acide Urique (mmol/L) 350,01 ± 5,99 348,96 ± 5,29 ns

Glycémie (mmol/L) 5,99 ± 0,15 6,03 ± 0,22 ns

HbA1c (%) 5,90 ± 0,07 5,83 ± 0,05 ns

Insuline (mmol/L) 26,3 ± 1,24 23,77 ± 0,98 ns

ASAT (UI/L) 15,86 ± 1,14 26,63 ± 1,67 ns

ALAT (UI/L) 44,45 ± 2,09 42,20 ± 2,58 ns

GGT (UI/L) 47,92 ± 4,11 45,83 ± 3,75 ns

Cholestérol total (mmol/L)

5,36 ± 0,17 5,37 ± 0,06 ns

Triglycérides (g/L) 1,45 ± 0,07 1,51 ± 0,03 ns

HDLc (mmol/L) 1,27 ± 0,03 1,30 ± 0,03 ns

LDLc (mmol/L) 3,29 ± 0,07 3,51 ± 0,11 ns

Ferritine (µg/L) 112,49 ± 7,91 134,63 ± 11,13 ns

CRP (mg/L) 12,65 ± 0,70 11,55 ± 0,60 ns

ELAST (kPa) 8,57 ± 0,75 6,94 ± 0,33 0,049

CAP (dB/m) 306,62 ± 10,62 306,04 ± 5,97 ns

Les résultats sont décrits par la moyenne ± l’erreur standard des moyennes (SEM, standard error of the mean) ou n (%). HTA, hypertension artérielle ; DT2, diabète de type 2; IMC indice de masse corporelle; ASAT, aspartate transaminase; ALAT, alanine transaminase; GGT, γ-glutamyl transférase; HDL, high density lipoprotein; LDL, low density lipoprotein ; CRP, protéine C réactive ; NASH, nonalcoholic steatohepatitis ; CAP, controlled attenuation parameter

Page 45: THESE - UPMC

- 45 -

2 (p = 0,38). De la même façon on ne montrait pas d’association entre l’amélioration de la fonction

rénale et la présence de dyslipidémies (p = 0,60) ou de NASH (p = 0,62).

Dans un deuxième temps nous avons cherché à savoir si la présence d’une altération initiale

de la fonction rénale (avec DFG < 90 ml/min/1,73 m2) avait un impact sur la perte de poids.

La perte de poids chez les

patients ayant une altération

initiale de la fonction rénale

était de 31,26 ± 0,75 kg

contre 34,27 ± 0,91 kg chez

ceux ayant une fonction rénale normale, soit près de 3 kg de différence entre les deux groupes avec

un résultat statistiquement significatif (p = 0,011). De la même façon le pourcentage de perte de

poids était plus élevé chez les patients ayant une fonction rénale normale (28,21 ± 0,63 %) que

chez ceux ayant une altération de la fonction rénale (26,33 ± 0,59 %) avec un résultat

statistiquement significatif (p = 0,03).

Table 8 : Évolution de la perte de poids en fonction d’une altération ou non de la fonction rénale

Fonction rénale non altérée (N=256)

Fonction rénale altérée (N=307)

Probabilité P (T test)

Perte de poids (Kg) 34,27 ± 0,91 31,26 ± 0,75 0,011

Pourcentage de perte de poids (%)

28,21 ± 0,63 26,33 ± 0,59 0,03

Page 46: THESE - UPMC

- 46 -

Enquête auprès des médecins généralistes

Les questionnaires ont été recueillis du 1er juin au 30 juillet à l’hôpital Antoine Béclère. Sur

les cent questionnaires envoyés, quarante-deux médecins ont répondu et quatre enveloppes nous

sont revenues pour destinataire inconnu à l’adresse.

Pour l’analyse des résultats, les réponses aux questionnaires ont étés regroupées en trois

sous-catégories. Les trois premières questions portaient sur la sleeve gastrectomie en elle-même et

l’opinion qu’en avaient les médecins généralistes. Les questions numérotées de quatre à sept

portaient sur la relation entre rein et obésité et ce qu’en savaient les médecins, et les questions

numérotées de sept à treize portaient sur le suivi post-chirurgie. Les questions étant à réponses

fermées, l’analyse sous forme de tableaux Excel s’est relevée être la plus adéquate. Mais plus de la

moitié des médecins interrogés ont tenu à nuancer leurs réponses, ou ont souhaité apporter des

annotations en rapport avec le questionnaire. Toutes ces remarques seront données en complément

des tableaux sous formes de propos rapportés dans la partie « réponses libres » et la discussion.

La sleeve gastrectomie

Le questionnaire abordait en premier lieu l’opinion des médecins interrogés sur la sleeve

gastrectomie, et 55 % soit vingt-trois médecins avaient une opinion favorable vis à vis de celle-ci.

Six d’entre eux avaient une opinion mitigée (soit 14 %) et six également avaient une opinion plutôt

négative de cette chirurgie (14 %). Sept médecins soit 17 % n’ont pas répondu à la question.

A la deuxième question 45 %, soit dix-neuf des répondants, ont estimé manquer

d’information sur le sujet de la sleeve gastrectomie. Parmi eux, 3/5ième ont déclaré vouloir recevoir

Page 47: THESE - UPMC

- 47 -

des informations via des journaux dédiés aux médecins généralistes, 1/5ième préféraient des soirées

de formation, ceux restant n’ont pas apporté de précision.

La troisième question portait sur le nombre de patients opérés dans la patientèle des

médecins interrogés (figure 4).

Figure 4 : Nombre de patients opérés d'une sleeve gastrectomie dans la patientèle du médecin généraliste

La grande majorité soit vingt-huit des médecins interrogés ont répondu suivre entre 5 et 10

patients opérés d’une sleeve gastrectomie. Seulement 17 % soit sept d’entre eux suivaient plus de

10 patients opérés. Six des médecins interrogés, soit 14 % déclaraient suivre moins de 5 patients

opérés, et tous les médecins interrogés suivaient au moins un patient opéré de sleeve gastrectomie.

0%

14%

67%

17%

0 0 < n < 5 5 < n < 10 > 10

Page 48: THESE - UPMC

- 48 -

Fonction rénale et obésité

Les questions portant sur la relation entre rein et obésité étaient des questions fermées à

réponse binaire qui sont présentées sous forme de tableau (table 9).

Table 9 : Relation entre rein et obésité, réponses des médecins généralistes du panel

OUI

NON

L'obésité comme facteur de risque d'insuffisance rénale

81 %

19 %

Surveillance accrue de la fonction rénale chez le patient obèse

48 %

52 %

Amélioration possible de la fonction rénale avec perte de

poids

62 %

24 %

Constatation de cette amélioration en post chirurgie

31 %

69 %

Selon les réponses aux questionnaires, 81 % soit trente-quatre des médecins interrogés

pensaient que l’obésité pouvait être un facteur de risque d’insuffisance rénale chronique mais

seulement 48 % (soit vingt médecins sur quarante-deux) surveillaient la fonction rénale de façon

plus importante chez leurs patients obèses que chez les autres. Parmi ceux-ci, un médecin a précisé

qu’il surveillait davantage la fonction rénale seulement si d’autres comorbidités étaient associées.

62 % soit vingt-six des médecins interrogés pensaient qu’une perte de poids pouvait améliorer la

fonction rénale des patients ayant un DFG < 90mL/min et 31 %, soit treize médecins, avaient

Page 49: THESE - UPMC

- 49 -

réellement pu observer cette amélioration chez leurs patients. Deux médecins ont répondu qu’ils

ne savaient pas si l’obésité pouvait être considérée comme un facteur de risque d’insuffisance rénale

et quatre médecins ont répondu qu’ils ne savaient pas si la perte de poids pouvait avoir une

influence sur la fonction rénale ou non.

Suivi post-chirurgical

Concernant la surveillance des patients opérés d’une sleeve gastrectomie, seulement dix

médecins interrogés, soit 24 %, ont déclaré avoir reçu des indications de la part des spécialistes

quant à la surveillance à assurer en ville. Un médecin a spécifié avoir bénéficié d’une formation

continue à ce sujet.

Figure 5 : Surveillance de la fonction rénale par les médecins généralistes après une sleeve gastrectomie

7%

2%

5%

2%

52%

29%

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60%

PAS DE SUIVI

1 MOIS

3 MOIS

3-6MOIS

6 MOIS

1 AN

Page 50: THESE - UPMC

- 50 -

Les réponses concernant la surveillance de la fonction rénale ont été assez disparates (figure

5). 52 %, soit vingt-deux des médecins, ont déclaré surveiller la fonction rénale de leurs patients

tous les 6 mois et 29 %, soit douze médecins, ont déclaré le faire tous les ans. Parmi les médecins

interrogés, seulement deux surveillaient la fonction rénale tous les 3 mois, un tous les 3 à 6 mois et

un seul tous les mois. Enfin un médecin ne surveillait la fonction rénale à aucune fréquence

particulière et trois d’entre eux réservaient cette surveillance au milieu hospitalier.

Concernant la question des bilans nutritionnels en post-chirurgical seulement quatorze des

médecins interrogés, soit 33 %, déclaraient les faire réaliser à leur patient. Parmi eux, un médecin

faisait un bilan tous les 2 à 3 ans, quatre précisaient le faire tous les 6 mois, deux déclaraient faire

un bilan tous les 3 mois et un précisait faire un suivi tous les 3 mois la première année, puis tous

les 6 mois pendant 1 an, puis tous les ans. Parmi ces quatorze médecins, six ont précisé le contenu

de leur bilan qui comprenait pour tous une glycémie avec calcémie et bilan martial. Sur les six,

quatre des médecins rajoutaient l’albumine, la vitamine D et la vitamine B12 au bilan standard.

Vingt-cinq médecins, soit 60 %, ont répondu ne pas faire de suivi nutritionnel, et parmi eux treize

seulement précisaient que c’était parce que celui-ci était réalisé dans le milieu hospitalier.

En revanche les résultats de la question 11 montraient que quasiment la totalité, soit 95 %

des médecins interrogés, abordaient les règles hygiéno-diététiques avec leurs patients.

Nous nous sommes aussi interrogés sur la fréquence des consultations au cabinet du

médecin généraliste des patients opérés de sleeve gastrectomie. 52 %, soit vingt-deux des médecins,

disaient recevoir leurs patients opérés tous les 3 mois, 26 %, soit onze, disaient les recevoir tous les

6 mois, et 10 %, soit quatre médecins, entre les deux. Un des médecins déclarait recevoir son/ses

patients au cabinet tous les mois et seulement un des médecins indiquait que le suivi était

uniquement hospitalier en post-chirurgical.

Page 51: THESE - UPMC

- 51 -

La dernière question de ce questionnaire cherchait à savoir si les consultations au cabinet

étaient plus fréquentes en post-chirurgical ou au contraire moins fréquentes qu’elles ne l’étaient

avant l’opération (figure 6).

Figure 6 : Consultations en cabinet de médecine générale en post sleeve gastrectomie

Presque la moitié des médecins interrogés (48 %, soit vingt médecins sur quarante-deux)

déclaraient que la consultation au cabinet des patients opérés était en baisse en comparaison à

l’avant-chirurgie. 38 %, soit seize médecins, ont répondu qu’au contraire leurs patients consultaient

plus fréquemment au cabinet qu’auparavant. Un des médecins a cependant précisé que la

recrudescence des consultations en post-chirurgie était plus en lien avec un suivi psychologique

après la chirurgie que pour des raisons somatiques. Enfin 14 % soit six médecins, ont répondu

qu’ils ne voyaient pas de changement avant et après la chirurgie sur la fréquence des consultations

de leurs patients opérés au cabinet.

38%

14%

48% recrudescence

pas de changement

baisse

Page 52: THESE - UPMC

- 52 -

Réponses libres

La question qui a soulevé le plus de réponses spontanées de la part des médecins est

probablement la première, concernant la sleeve gastrectomie. Parmi les 55 % des médecins qui

avaient une bonne opinion de la sleeve gastrectomie, deux pensaient qu’il s’agissait d’une procédure

adaptée, bien protocolisée avec peu d’effets secondaires. Un autre précisait que le suivi au décours

devait être fait par un spécialiste. Parmi ces vingt-trois médecins, seulement un précisait qu’il

recommandait à ses patients cette opération, tandis que deux autres disaient n’y être pas opposés

et respecter le désir de leurs patients. Un des médecins disait que la sleeve était toujours moins

risquée que le bypass mais que l’efficacité était dépendante du terrain psychologique. Un des

médecins interrogés a souligné l’importance d’une prise en charge psychologique et un autre a

précisé que ses deux patients n’auraient probablement pas dû être opérés si l’entretien

psychologique avait été fait correctement. Enfin un des médecins favorables à cette chirurgie disait

qu’elle améliorait l’espérance de vie et la qualité de vie de ses patients. Parmi les réponses mitigées,

on notait un médecin qui parlait de « mauvaise réponse à un vrai problème de santé » ou un autre

qui parlait « d’opération parfois salvatrice parfois destructrice ». D’autres médecins ont été

beaucoup plus virulents dans leurs réponses en parlant de « thérapeutique de la dernière chance

chez des patients en grand danger » ou encore « d’agression chirurgicale irréversible ».

Concernant le lien avec l’insuffisance rénale, plusieurs médecins disaient ne pas savoir s’il

existait un tel lien et si la perte de poids pouvait avoir un effet sur l’amélioration de la fonction

rénale. Un des médecins a précisé qu’il ne s’était jamais posé la question avant de recevoir ce

questionnaire. Deux médecins précisaient qu’ils surveillaient la fonction rénale de façon plus

importante mais plus en lien avec une augmentation des comorbidités chez les patients obèses que

du fait direct de l’obésité. Un médecin précisait qu’il existait un lien entre obésité et fonction rénale

par le biais du diabète et de l’hypertension artérielle mais sans relation directe spécifique.

Page 53: THESE - UPMC

- 53 -

Concernant le suivi nutritionnel, de nombreux médecins précisaient que celui-ci était

strictement hospitalier, et un seul a répondu qu’il ne savait pas quoi demander précisément s’il était

amené à devoir le faire. Un médecin a précisé que le fait d’avoir répondu à ce questionnaire lui avait

permis de se rendre compte que s’il était au courant de la démarche de ses patients, le sujet était

souvent occulté par la suite et que le suivi était quasi inexistant en médecine générale pour sa part.

Sur les quarante-deux médecins ayant répondu au questionnaire, neuf ont demandé à

recevoir les résultats de l’étude.

Page 54: THESE - UPMC

- 54 -

DISCUSSION

Interprétation des résultats

Interprétation des résultats de l’étude

Cinq cent soixante-trois patients ont été inclus dans l’étude entre juillet 2013 et janvier 2017

à l’hôpital Antoine Béclère à Clamart. Cent quinze patients ont été perdus de vue soit 20,4 %, et

quatre cent quarante-huit patients ont été inclus dans l’analyse statistique finale.

La population étudiée était constituée en moyenne de personnes ayant la quarantaine, en

particulier des femmes (77 %). L’IMC moyen était de 43 kg/m2. Ces résultats sont similaires à ceux

retrouvés dans les autres études sur la chirurgie de l’obésité4,8,9. Dans notre population, 20 % étaient

diabétiques de type 2, un tiers était hypertendu et un tiers avait des dyslipidémies. 40 % des patients

avaient une NASH, plus d’un tiers avait une fibrose péri-sinusoïdale ou péri-portale, et plus d’un

tiers une stéatose sévère. La CRP était à 12 mg/L en moyenne ce qui correspond à une

inflammation de bas grade, connue chez les patients en obésité. Le débit de filtration glomérulaire

était en moyenne de 83 ml/min/1,73m2, ce qui correspond à une diminution du débit de filtration

glomérulaire sans pour autant parler de maladie rénale ou d’insuffisance rénale (micro albuminurie,

hématurie et protéinurie non connues, pas de critères morphologiques connus en l’absence de

biopsie rénale). Les patients perdus de vue étaient plus fréquemment des hommes jeunes, sans

différence sur l’IMC initial. Les dyslipidémies étaient plus fréquentes chez les patients suivis. En ce

qui concerne la fonction rénale, le débit de filtration glomérulaire était plus élevé chez les patients

perdus de vue, qui avaient un DFG normal à 94 ml/min/1,73 m2, que chez les patients suivis. Il

apparaitrait donc que les patients avec plus de comorbidités soient mieux suivis que les patients

sans comorbidités. Cela s’explique par le fait que les patients sans comorbidités ne se considèrent

Page 55: THESE - UPMC

- 55 -

souvent pas comme malades, et qu’une fois leur obésité traitée, la nécessité d’un suivi ne leur paraît

probablement pas évidente.

La perte de poids suite à la sleeve gastrectomie était conséquente, avec une perte de 11

points d’IMC, soit 27 % de perte de poids à un an ce qui est légèrement plus que les 25 % référents

depuis l’étude SOS (Swedish Obeses Subject)21. Cette étude réalisée en 2001, référente dans le

domaine de l’obésité, montre une perte de poids de 25 % à un an avec stabilisation à 18 % de perte

de poids sur le long terme. Dans notre étude, l’IMC moyen à un an de la sleeve est de 31,5 kg/m2,

ce qui reste dans les critères de l’obésité de stade I. Le nombre de patients qui sortent définitivement

de la zone d’obésité et de surpoids est faible. Le résultat de notre étude quant à la perte de poids

après la sleeve gastrectomie est donc attendu et en corrélation avec les autres études sur le sujet4,8,9,21.

De la même façon on observe une amélioration de l’ensemble des comorbidités (HTA, diabète,

dyslipidémies) pour lesquelles il existe déjà une indication de la prise en charge en chirurgie

bariatrique ; amélioration de la glycémie à jeun et de l’hémoglobine glyquée, amélioration du bilan

hépatique. On retrouve également une amélioration du bilan lipidique et des paramètres

métaboliques avec baisse de l’acide urique. On note également une baisse du syndrome

inflammatoire de 12 à 6 mg/L, ce qui correspond donc à une quasi normalisation du syndrome

inflammatoire de bas grade. Or, comme déjà vu en introduction, l’environnement métabolique plus

favorable et la régression du syndrome inflammatoire avec la baisse des substances profibrosantes

pourraient être les mécanismes qui sous-tendent l’amélioration de la fonction rénale en post-

chirurgie.

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- 56 -

Résultat principal

Le critère principal de notre étude étudiait l’amélioration ou non de la fonction rénale après

la sleeve gastrectomie. Le premier résultat nous montre une augmentation significative de 1,7

ml/min/1,73m2 après la sleeve gastrectomie, avec la formule CKD-EPI. Le débit de filtration

glomérulaire augmente ainsi de 86,13 ml/min/1,73m2 à 87,83 ml/min/1,73m2. L’étude

observationnelle prospective de Ruiz-Tovar et Coll.9 évaluait cinquante patients opérés d’une sleeve

et montrait une dégradation de la fonction rénale avec le temps (diminution du DFG de 69,4

ml/min/1,73m2 à 62,5 ml/min/1,73m2 depuis l’inclusion jusqu’à l’opération, avec la formule

MDRD), puis une amélioration après la sleeve gastrectomie avec une augmentation du DFG de

62,5 ml/min/1,73m2 à 77,6 ml/min/1,73m2 en post-opératoire avec la formule MDRD. Kim et

Coll.22 montraient une augmentation du DFG de 117,8 ml/min/1,73m2 à 119,6 ml/min/1,73m2

chez cent vingt-six patients opérés de bypass et dix patients opérés de sleeve, mais le résultat n’était

pas significatif. N.Holcomb et Coll.10 montraient une augmentation de 4,8 ml/min/1,73m2 en post-

sleeve chez soixante-trois patients opérés, avec une normalisation du DFG chez 42 % des patients

de l’étude (étude mixte bypass et sleeve). Ils montraient également l’absence de relation entre la

perde de poids et l’amélioration du débit de filtration glomérulaire. H.Imam et Coll.8, dans une

cohorte rétrospective non randomisée opposant patients opérés et témoins, ont montré une

augmentation du DFG de 9,84 ml/min/1,73m2 en post-opératoire chez les patients opérés de

sleeve gastrectomie ou de bypass (avec une augmentation moyenne de 6,60 ml/min/1,73m2 de

plus chez les patients opérés de bypass que ceux opérés d’une sleeve). Toutes ces études convergent

vers le même résultat, à savoir une augmentation du DFG en post opératoire, mais sont, soit

rétrospectives, soit sur de faibles effectifs, ou mêlant bypass et sleeve gastrectomie. Notre étude

homogène sur des sleeve gastrectomie, avec de plus grands effectifs, est en corrélation avec ces

autres études réalisées sur le sujet et montre bien une augmentation du débit de filtration

glomérulaire en post opératoire.

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- 57 -

Cependant, la première étape d’une atteinte de la fonction rénale dans l’obésité se

caractérise par une hyperfiltration glomérulaire, et donc par une augmentation excessive du débit

de filtration glomérulaire, supérieure à 120 ml/min/1,73m2. Les résultats précédents peuvent donc

être faussés, et le résultat obtenu, à savoir l’augmentation du DFG, peux être minorée par ces

patients présentant une hyperfiltration glomérulaire. D’autre part, si des patients avec

hyperfiltration présentent une augmentation de leur DFG en post-opératoire il s’agirait là d’une

aggravation et non d’une amélioration de leur fonction rénale. Une analyse en sous-groupe était

donc nécessaire, afin de savoir si cette augmentation du DFG en post-opératoire représentait ou

non une amélioration de la fonction rénale. Dans cette analyse, les résultats sont très intéressants

puisqu’ils montrent une amélioration du DFG de 4,5 ml/min/1,73m2 dans le sous-groupe des

patients ayant un DFG < 90 ml/min/1,73m2. Ce résultat vient corroborer les précédents et se

rapproche de ceux retrouvés dans les autres études publiées8,9,10. On note donc bien une

amélioration de la fonction rénale avec une augmentation du DFG en post-opératoire. Pour les

patients avec un DFG normal (entre 90 ml/min/1,73m2 et 120 ml/min/1,73m2) on observe en

revanche une légère diminution de 2,13 ml/min/1,73m2. Ce résultat est difficilement interprétable

puisque l’on retrouve ici les patients ayant une fonction rénale normale, ou ayant amélioré leur

hyperfiltration débutante. En revanche dans la catégorie hyperfiltration glomérulaire (DFG > 120

ml/min/1,73m2) on observe une amélioration significative de la fonction rénale avec une

diminution de l’hyperfiltration glomérulaire de près de 10,6 ml/min/1,73m2. Malgré le petit

nombre de patients dans cette catégorie (N=16), l’analyse statistique adaptée a permis d’obtenir un

résultat statistiquement significatif. Les études sus-citées n’ont pas intégré cette notion

d’hyperfiltration glomérulaire dans leurs données et leurs résultats, mais d’autres études se sont

penchées sur l’hyperfiltration glomérulaire en particulier. Kun Li et Coll3 ont montré une réduction

de l’hyperfiltration glomérulaire, de l’albuminurie et de la protéinurie après une chirurgie de

l’obésité dans une méta-analyse de trente études observationnelles. L’étude rétrospective de Reid

et Coll.23 a montré une diminution de l’incidence de l’hyperfiltration qui étaient présente chez 4,4

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- 58 -

% des patients en post-opératoire contre 8,2 % des patients en pré-opératoire (N=158), avec une

réduction de la micro albuminurie de 82 % en post-opératoire. Il apparaît donc que l’amélioration

de la fonction rénale en post-opératoire passe bien par une diminution de l’hyperfiltration

glomérulaire, chez les patients ayant un stade précoce d’atteinte rénale due à l’obésité. Cette

amélioration passe aussi par la diminution de la micro albuminurie et de la protéinurie comme

démontré dans les études sus-citées. En effet, comme expliqué précédemment, l’atteinte rénale

dans l’obésité se définit aussi par la présence sur le long terme de marqueurs urinaires tels que la

micro albuminurie, l’hématurie et/ou la protéinurie, et l’absence de leur mesure dans notre étude

constitue une de ces principales limites. On trouve donc une amélioration de la fonction rénale

après la sleeve gastrectomie, avec de façon concomitante, une diminution de l’inflammation de bas

grade et une amélioration de l’environnement métabolique avec perte de poids, sans pour autant

que celle-ci soit proportionnelle à l’amélioration du débit de filtration glomérulaire. Les questions

qui se sont également posées étaient la part que l’amélioration de l’hypertension artérielle et du

diabète avaient dans cette amélioration de la fonction rénale, et qu’elles étaient les différences que

l’on pouvait mettre en évidence chez ceux qui amélioraient leur fonction rénale par rapport à ceux

qui ne l’amélioraient pas.

Résultats secondaires

Dans la population initiale on retrouvait un DFG de 91,4 ml/min/1,73m2 vs 79,7

ml/min/1,73m2 chez les patients hypertendus et un DFG de 89 ml/min/1,73m2 vs 82

ml/min/1,73m2 chez les patients diabétiques. Le débit de filtration glomérulaire était donc plus bas

chez les patients hypertendus et diabétiques que chez les autres, comme l’on pouvait s’y attendre

au vu des liens connus entre diabète, hypertension et altération de la fonction rénale. Dans l’analyse

des patients avec DFG inférieur ou supérieur à 90 ml/min/1,73m2 à l’inclusion, chez ceux ayant

une altération initiale de la fonction rénale (N= 307/563 patients) 38,8 % étaient hypertendus et

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- 59 -

23,28 % diabétiques. Ces chiffres étaient plus élevés que dans le groupe sans altération de la

fonction rénale. Si ces résultats semblent concordants, lorsque l’on se focalise sur le groupe des

patients présentant initialement un DFG inférieur à 90 ml/min/1,73m2, l’analyse statistique met

en évidence une forte association entre hypertension artérielle et altération de la fonction rénale

mais on ne retrouve pas cette association pour le diabète. En effet, initialement le débit de filtration

glomérulaire chez les patients non diabétiques est déjà inférieur à 90 ml/min/1,73m2 alors que ce

n’est pas le cas pour les patients non hypertendus. Il peut exister un biais dans le fait que la catégorie

des patients non diabétiques comprend les patients hypertendus qui présentent une franche

diminution de leur DFG. Il aurait fallu créer une catégorie « non diabétique, non hypertendu » afin

de s’affranchir de ce biais. Une autre explication pourrait être que l’atteinte rénale dans le diabète

est tardive, après plusieurs années d’évolution, et passe en premier lieu par l’apparition des

marqueurs urinaires tels que la micro albuminurie. Une autre analyse statistique s’est attachée à

trouver un lien entre l’amélioration de la fonction rénale et l’hypertension artérielle ou le diabète.

Il n’a pas été montré d’association entre ces marqueurs et l’amélioration de la fonction rénale.

D’autre part, on retrouve quand même 62,1 % de patients avec atteinte de la fonction rénale sans

diabète ni hypertension. Il apparaît donc bien que différents acteurs interviennent dans l’atteinte

de la fonction rénale et son amélioration, autres que le diabète et l’hypertension.

Une analyse a été faite pour comparer la différence entre les critères à l’inclusion chez les

patients avec altération ou non de la fonction rénale. Les patients avec altération de la fonction

rénale étaient plus âgés comme l’on pouvait s’y attendre, étaient davantage hypertendus ou

diabétiques comme dit précédemment. L’étude n’a montré aucune association ente la NASH et

l’altération de la fonction rénale, bien que les ALAT soit significativement plus bas chez les patients

ayant une altération de la fonction rénale. En revanche, on a noté une association entre

dyslipidémies et altération de la fonction rénale avec des LDLc plus élevés chez les patients avec

un DFG < 90 ml/min/1,73m2. Ce résultat est intéressant quand on sait que les études de

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physiopathologie mettent en évidence une implication de l’hyperlipidémie dans la survenue de la

glomérulosclérose liée à l’obésité, via la production accrue de cytokines7. Mais si l’on montre bien

une amélioration du taux de triglycérides et des HDLc en post-sleeve, l’étude n’a cependant pas

réussi à mettre en évidence de lien significatif entre l’amélioration du taux de triglycérides, de HDL

ou de LDL et l’amélioration de la fonction rénale.

Dans la dernière analyse, on s’attachait à comprendre les critères pouvant participer à

l’amélioration de la fonction rénale après la sleeve gastrectomie. On n’a observé aucune différence

statistiquement significative en dehors de l’élastométrie, qui était plus élevée de 1,63 kPa chez les

patients ne présentant pas une amélioration de la fonction rénale. Les autres marqueurs de l’atteinte

hépatique ne présentaient en revanche aucune différence significative entre les deux groupes. Étant

donné que l’hypothèse est que l’amélioration de la fonction rénale est sous-tendue par un

environnement métabolique plus favorable et une diminution de l’inflammation de bas grade, on

pouvait s’attendre à une différence significative des marqueurs métaboliques mais cela n’a pas été

le cas. On retrouve malgré tout une différence de la CRP qui est plus basse chez les patients ayant

amélioré leur fonction rénale que chez les autres, mais ce résultat n’est pas significatif

statistiquement. Les études sus-citées ne présentent pas d’analyse visant à démontrer une relation

entre ces différents marqueurs et l’amélioration de la fonction rénale.

Après avoir montré que la fonction rénale s’améliorait après la sleeve gastrectomie, on a

cherché à savoir si le fait d’avoir une fonction rénale initialement altérée avait un impact sur la perte

de poids. L’analyse a montré que la perte de poids était moindre (3 kg) chez les patients ayant une

altération de la fonction rénale initialement, avec un résultat statistiquement significatif. Ce résultat

inédit ne fait que renforcer le lien entre fonction rénale et obésité, voire celui pressenti de

l’implication du tissu adipeux et de l’hyperlipidémie dans l’altération de la fonction rénale.

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- 61 -

Interprétation des résultats du questionnaire

Les médecins traitants interrogés ont semblé plutôt intéressés par cette étude puisque nous

avons obtenu un nombre important de réponses dès le premier envoi, ce qui est rarement le cas

pour les autres thèses de médecine générale que nous avons pu étudier.

Dans notre étude, plus de la moitié soit dix-huit médecins interrogés, avaient une opinion

favorable sur la sleeve gastrectomie. Ce chiffre correspond à peu près à celui retrouvé dans les

autres thèses de médecine générale traitant du sujet24. Les explications et commentaires fournis par

les médecins interrogés sont aussi quasiment identiques à ceux trouvés dans les autres études. Les

médecins contre la chirurgie ont souvent pour argument le côté invasif et possiblement délétère de

l’opération. Les avis favorables sont, quant à eux, nuancés par le manque de préparation et de suivi.

Les médecins de notre panel pensaient effectivement que la sleeve gastrectomie pouvait être une

bonne intervention à condition que la préparation, en particulier psychologique, soit faite

correctement. Une des médecins interrogés pensait que l’opération était pratiquée trop rapidement.

La HAS recommande bien une consultation psychologique, qui est souvent réalisée en pratique,

mais ne recommande aucune fréquence, ni aucun nombre défini de consultations avec un médecin

nutritionniste ou généraliste avant ladite intervention14. Un suivi médical de six mois minimum,

quel qu’il soit, est suffisant pour un accès à la chirurgie bariatrique. Quant au suivi en post-chirurgie,

il existe en réalité des protocoles établis au sein de chaque établissement, mais peu de consensus à

l’échelle nationale, bien que la HAS recommande un suivi de quatre consultations au moins la

première année. Si le suivi chirurgical est très souvent réalisé selon les recommandations, le suivi

médical fait souvent défaut, en particulier si le patient n’y a pas été sensibilisé en pré-opératoire.

Cela résulte du fait que tous les centres pratiquant une chirurgie de l’obésité ne disposent pas d’une

équipe de nutritionnistes pour assurer le suivi médical. Celui-ci repose alors sur le médecin

généraliste, qui bien souvent n’a pas été questionné ou même informé de la décision chirurgicale

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par l’équipe hospitalière. Bien que la HAS fait état d’une obligation d’information au médecin

traitant de l’issue de la RCPO et recommande une liaison avec celui-ci au cours du suivi, ce dernier

est très peu impliqué dans la prise en charge globale. Il est dommage de ne pas impliquer davantage

cet acteur de soins primaires dans cette prise en charge spécialisée. Même s’il s’agit d’une opération

faisant intervenir toute une équipe de médecins et chirurgiens spécialistes, il existe peu d’autres

spécialités où les conditions de vie, le statut socio-économique, l’entourage, l’estime de soi et

l’image du corps du patient aient autant de place et d’importance dans la prise en charge. Or quel

intervenant, si ce n’est le médecin traitant, qui connaît le mieux son patient, avec qui il a pris le

temps de discuter, est le plus à même d’apporter des réponses à toutes ces questions primordiales

dans la prise en charge globale du patient ? D’autant que le patient fait très souvent confiance à son

médecin traitant, et accorde beaucoup d’importance à son opinion sur la chirurgie qu’il s’apprête à

faire. Une implication plus directe du médecin traitant, son avis pouvant être recueilli par

questionnaire ou appel téléphonique, pourrait être une aide pour une amélioration des pratiques. A

noter que, bien que la HAS ait établi des recommandations sur le parcours de soins de la chirurgie

bariatrique, celles-ci se basent sur des études de niveau de preuve intermédiaire ou de faible niveau

de preuve.

Comme les autres études sur le sujet, notre panel de médecins dit manquer d’informations

sur la sleeve gastrectomie et son suivi. Actuellement il existe quatre diplômes inter-universitaires

ou DIU concernant l’obésité25 ; le DIU de médecine et chirurgie de l’obésité, le DIU d’obésité

pédiatrique et approches de santé publique, le DIU de Chirurgie de l’obésité et le DIU « Acteurs

relais de la prévention de l’obésité du diabète et des maladies cardiovasculaires ». Il existe trois DU

ou Diplôme Universitaire qui sont le DU de Prise en charge des Obésité, le DU de Nutrition de

l’Obésité et ses complications métaboliques, et le DU d’obésité de l’enfant et de l’adolescent. Mais

ces formations sont chronophages et coûteuses, leur accès peut donc être moins facile au-delà de

l’internat. Autre moyen de formation, le GROS ou Groupe de Réflexion sur l’Obésité et le

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- 63 -

Surpoids26 est une association qui regroupe des thérapeutes de toutes écoles et de toutes formations

(médecins généralistes et spécialistes, psychologues, diététiciens, paramédicaux) ayant à prendre en

charge des personnes en difficulté avec leur poids et leur comportement alimentaire. Cette

association propose des rencontres autour de certains sujets et des formations continues autour de

l’obésité et du surpoids. A Paris, chaque année se tient la Journée Annuelle Benjamin Delessert27

qui regroupe plusieurs conférences concernant l’actualité en matière de nutrition, de troubles des

conduites alimentaires (TCA) et d’obésité. Outre ces formations, dont seulement un des médecins

interrogés avait pu profiter (sans préciser laquelle), un autre moyen d’information plus aisé est la

revue médicale scientifique. Depuis la publication des recommandations de la HAS en 2009

concernant la chirurgie bariatrique, « Le quotidien du médecin » a publié vingt-huit articles sur le

sujet, toutes causes confondues, tandis que « La revue du praticien Médecine Générale » en publiait

treize. Sur les articles publiés par « La revue du praticien » seulement quatre traitaient du suivi en

post-chirurgie bariatrique. Sur les articles publiés par « Le quotidien du médecin » seulement trois

évoquaient le suivi post-chirurgie. A titre comparatif, alors que l’on retrouve quasiment le même

nombre d’articles traitant d’obésité et de cardiopathies, (entre 800 et 1000 articles depuis 2009), on

retrouve plus d’une centaine d’articles ayant pour sujet le suivi post-chirurgie cardio-thoracique.

L’information sur la chirurgie de l’obésité, dans les revues de médecine générale sus-citées n’est

donc pas inexistante mais très sous-représentée par rapport aux autres sujets traitant de pathologies

chroniques en médecine générale. Dans ce souci d’information et d’implication du médecin traitant

dans la chirurgie de l’obésité, l’ICAN (Institut of Cardiometabolism and Nutrition) a créé un petit

livret sur le parcours de soin d’une chirurgie bariatrique à destination du médecin traitant28. Ce

livret, disponible en accès gratuit sur internet, regroupe des informations sur le parcours et les

examens pré-opératoires, relate les sites d’informations et réunions de patients à proposer, et

détaille les consultations de suivi et les bilans à prescrire.

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Dans notre étude, la plupart des médecins, soit 67 %, avaient entre cinq et dix patients

opérés. Ce chiffre est relativement important si on le compare à une autre thèse de médecine

générale publiée en 201629. En effet, dans celle-ci 32 % des médecins du panel disaient suivre entre

cinq et dix patients opérés, alors qu’il y avait 51 % qui comptabilisaient entre un et cinq patients en

post-chirurgie. On peut trouver un biais dans notre réponse, puisque bien évidemment les

médecins du panel ont étés recrutés à partir de patients opérés, mais ce nombre élevé pourrait

également traduire une augmentation du nombre de patients opérés dans la population générale,

ce qui est un fait établi. Le quotidien du médecin relate en effet qu’environ « 50 000 nouveaux

patients sont opérés chaque année, et on estime désormais à 500 000 le nombre de personnes qui

ont bénéficié d'une opération de chirurgie bariatrique dans le passé »30. Mais comme le souligne ce

périodique, cette affluence de patients ne peut être prise en charge seulement au niveau hospitalier,

et si le nombre de patients afflue, les médecins généralistes ne sont pas mieux formés. L’Académie

de médecine évalue à 12% le nombre de patients correctement suivis à cinq ans de la chirurgie. Or

ce problème risque de se creuser davantage les prochaines années avec la progression de l’obésité.

De nombreux patients ne se plient pas au suivi médical à vie comme cela est recommandé. Certains

parce qu’ils n’ont pas été suffisamment bien informés sur le suivi, d’autres parce qu’ils habitent

trop loin de leur centre référent. Beaucoup ne se sentent pas malades et estiment que leur problème

est réglé une fois le poids perdu, et parfois les évènements de vie prennent le dessus sur le problème

de l’obésité qui est redevenu secondaire. Mais si le lien avec la structure hospitalière est rompu,

souvent le lien avec le médecin traitant existe encore. Dans une autre thèse de médecine générale24

« Opinions et expériences des médecins généralistes concernant la chirurgie bariatrique ; étude

qualitative par entretiens semi-dirigés » les médecins les plus âgés du panel disaient n’avoir reçu

aucune information de la part des médecins spécialistes et se sentaient souvent démunis face à cette

question de la chirurgie de l’obésité. Comme vu plus haut, il existe des informations accessibles,

mais encore faut-il savoir qu’elles existent. Nous n’avons pas intégré une question relative à la

connaissance ou non de ces formations, mais une thèse précédente29 a mis en évidence que 81 %

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- 65 -

des médecins du panel interrogés (n=179) n’avaient pas connaissance de la lettre d’information de

la HAS à leur intention. Pour les médecins les plus anciennement installés il peut être difficile de

se former entièrement sur ce nouveau sujet, étant donné qu’ils n’y ont été que peu sensibilisés

durant leurs études. Avec la progression de l’obésité et la démocratisation de la chirurgie

bariatrique, il est nécessaire de continuer d’informer les médecins généralistes sur le sujet,

contemporainement à l’avancée des découvertes qui sont nombreuses dans ce domaine.

Notre étude sur la cohorte de patients en obésité a montré une amélioration de la fonction

rénale après la sleeve gastrectomie. Ce résultat, bien qu’en corrélation avec les premières études à

faible effectif sur le sujet, est encore peu connu par la plupart des médecins.

L’intérêt des questions posées à ce sujet était d’évaluer les connaissances, et de voir si la

relation entre obésité et fonction rénale était connue ou pressentie par les médecins généralistes.

En effet, plusieurs études sur le sujet sont en cours, notamment à l’hôpital Bichat où un programme

hospitalier de recherche clinique (PHRC) est en cours de réalisation. Mais les médecins généralistes,

du fait de leur exercice en ville, ne sont pas souvent au courant de ce genre de programmes de

recherche qui sont peu médiatisés. Il faut attendre les publications des résultats dans les revues

scientifiques pour que ces nouvelles pistes de recherche soient accessibles aux médecins exerçant

en ville. L’amélioration de la communication hôpital-ville pourrait pallier ce décalage entre

l’émergence de nouveaux protocoles de recherche clinique et leur connaissance par les médecins

généralistes. Du questionnaire, il ressort qu’une large majorité, soit 81 % des médecins interrogés,

pensait que l’obésité pouvait être un facteur de risque d’insuffisance rénale. Cependant, deux des

médecins ont précisé que si cette relation existait, il ne s’agissait pas d’une relation directe de cause

à effet, mais plutôt d’un effet secondaire du diabète et de l’hypertension souvent présents en

situation d’obésité. Cette question était probablement peu précise comme l’a fait remarquer un des

médecins interrogés. Il peut donc y avoir un biais quant à la compréhension de la question et à la

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- 66 -

réponse donnée. En effet, plusieurs médecins ont pu cocher qu’il existait un lien entre obésité et

fonction rénale en pensant que cela passait par la présence d’autres comorbidités connues comme

altérant la fonction rénale (hypertension, diabète de type 2). Cette relation est très souvent exposée

dans les médias, même si l’on commence à percevoir l’obésité comme facteur de risque

indépendant d’altération de la fonction rénale dans certains papiers cités plus haut. A ce sujet, un

autre médecin a précisé qu’il ne surveillait la fonction rénale de façon accrue que s’il existait d’autres

facteurs de risque d’atteinte de la fonction rénale. Une médecin a précisé « qu’il devait bien exister

un lien direct si la question était posée, mais (qu’elle) n’en n’avait pas connaissance ». Parmi les

autres questions concernant la fonction rénale, 52 % des médecins interrogés ont répondu qu’ils

ne surveillaient pas la fonction rénale plus fréquemment après chirurgie. Ce résultat peut paraître

paradoxal quand on sait que plus de 60 % des médecins interrogés pensaient qu’il pouvait y avoir

une amélioration de celle-ci après la chirurgie bariatrique (sans préciser par quel biais). Parmi eux,

la moitié avaient d’ailleurs déjà constaté cette amélioration de la fonction rénale chez leurs patients.

Il semble que, bien que peu de médecins du panel surveillent la fonction rénale de façon spécifique,

certains pensent que la perte de poids après la chirurgie peu avoir un effet sur la fonction rénale et

entraîner une amélioration de celle-ci. Parmi les médecins interrogés, ils étaient malgré tout 52 %

à surveiller la fonction rénale tous les 6 mois. Peu d’études avant la nôtre se sont intéressées à la

connaissance du lien entre obésité et fonction rénale chez les médecins généralistes. On retrouve

toutefois une thèse qui relate que 16,7 % seulement des médecins surveillaient la fonction rénale

en post bariatrique, alors qu’ils étaient 54,1 % à réaliser un bilan martial29. Dans cette étude la

surveillance de la fonction rénale était intégrée au bilan standard, et n’était pas ciblée par le

questionnaire comme étant une comorbidité liée à l’obésité. Notre étude semble être la première à

présenter la fonction rénale sous cet angle dans les questionnaires adressés aux médecins

généralistes ; les éléments de comparaison dans la littérature sont donc faibles. Le nombre de

réponses élevé au questionnaire après seulement un envoi, et le fait que neuf médecins du panel

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- 67 -

aient demandé à connaître les réponses de l’étude laisse à penser que le sujet de la fonction rénale

et de l’obésité intéresse les médecins généralistes.

La dernière partie du questionnaire s’est intéressée, comme beaucoup de thèses de

médecine générale sur le sujet, au suivi en médecine de ville après chirurgie bariatrique. Les

recommandations 2009 de la HAS évoquent la nécessité de supplémentation nutritionnelle ;

« supplémentation systématique après chirurgie malabsorptive dont la durée ne peut être précisée

(à vie par défaut) ; multivitamines, calcium, vitamine D, fer et vitamine B12 (grade C). Après

chirurgie restrictive, la supplémentation doit se discuter en fonction du bilan clinique et biologique

(accord professionnel) »20. Sachant que les recommandations de grade C sont fondées sur des

études de moindre niveau de preuve (cas témoins, études comparatives, séries de cas) et que les

accords professionnels sont décidés au sein d’un groupe de travail en l’absence d’étude, on se rend

bien compte du manque d’études de forte puissance sur le sujet de l’obésité et de la nutrition. Cette

absence d’études fiables à haut niveau de preuve peut aussi expliquer la grande différence de prise

en charge qui existe dans les différents centres référents. La supplémentation vitaminique en France

propose de nombreux comprimés, et peu d’études sont faites sur le sujet pour en diminuer le

nombre et améliorer ainsi l’observance. Parmi les supplémentations vitaminiques on trouve l’Azinc,

qui coute entre 5 et 10 €, non remboursé par la sécurité sociale, le fer oral comme le Tardyferon à

2,70 €, remboursé à 65 %, le calcium et la vitamine D3 à environ 6 € et remboursé à hauteur de 65

% et la vitamine B12, environ 2 € remboursé à 65 % si pris sous la forme d’ampoules buvables. La

vitamine B12 existe aussi sous la forme de comprimés à prise journalière coûtant environ 10 € et

non remboursés par la sécurité sociale. Cela revient à prendre au minimum 4 à 5 comprimés par

jour et une ampoule par semaine. Une étude suisse a testé un nouveau comprimé, le WLS forte,

qui remplace la plupart de ces comprimés (en dehors du calcium) avec autant de bénéfices et peu

de risques (essai contrôlé randomisé en triple aveugle sur une période de douze mois)31. Le WLS

forte est utilisé pour les patients opérés de bypass gastrique ; une autre gélule, le WLS Optimum, a

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été développée pour les patients opérés de sleeve gastrectomie. Cette gélule en prise unique qui

coûte environ 12,70 € par mois, disponible uniquement sur internet, n’est pas remboursée par la

sécurité sociale en France. Il est important de voir ce qui se fait dans les pays limitrophes pour

favoriser l’observance quand on connaît l’importance d’une carence nutritionnelle en post-chirurgie

bariatrique et les conséquences que cela peut avoir.

Dans notre étude, seulement 33 % des médecins du panel réalisaient un bilan nutritionnel

après la sleeve gastrectomie. Sur ces quatorze médecins, seulement quatre le faisaient tous les six

mois, et un médecin précisait qu’il le faisait tous les trois mois les six premiers mois, puis tous les

six mois et enfin tous les ans passé la première année. Cette médecin était la seule du panel à avoir

suivi une formation spécialisée dans le domaine. Parmi ces quatorze médecins, seulement six ont

précisé le bilan qu’ils réalisaient, et seulement quatre réalisaient albumine, vitamine D et vitamine

B12 en plus du bilan standard et du bilan martial. Un médecin précisait qu’il ne savait pas quoi

demander. La HAS recommande depuis 2009 de « réaliser un bilan nutritionnel et vitaminique,

orienté par la clinique (cinétique de la perte de poids, vomissements, etc.) et la technique. Celui-ci

peut comporter un dosage d’albumine et de préalbumine, d’hémoglobine, de ferritine et coefficient

de saturation en fer de la transferrine, de calcémie, de vitamine D, de parathormone, de vitamine

A, B1, B9, B12, de zinc ou de sélénium (grade C). Les dosages sont recommandés 3 et 6 mois après

l’intervention, puis au moins annuellement (accord professionnel) »20. De nouveau, le niveau des

recommandations est faible, mais il est intéressant de remarquer que la seule médecin ayant

bénéficié d’une formation complémentaire effectuait le suivi tel qu’il est recommandé par la HAS.

Le suivi nutritionnel est important, les carences vitaminiques pouvant avoir des conséquences

importantes et définitives. Outre une dénutrition et des œdèmes (carence en protéines, hypo

albuminémie) on note aussi des carences en zinc, sélénium et fer qui peuvent avoir des

conséquences sur les phanères et entrainer xérose cutanée et chute de cheveux, des phénomènes

d’anémie ou hémorragie ( carence martiale, carence en vitamine K), une ostéoporose voire des

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- 69 -

fractures (carence en vitamine D), des troubles visuels (vitamine A), des troubles neurologiques et

neuropathies (cuivre et vitamine B12) pouvant aller jusqu’à l’encéphalopathie (Gayet Wernicke sur

carence en vitamine B1). La supplémentation vitaminique, et le dépistage des carences a donc une

vraie place dans la prise en charge médicale après la sleeve gastrectomie, et il est important de ne

pas banaliser cette supplémentation et le suivi, même en l’absence de comorbidités importantes.

Quant à la question des règles hygiéno-diététiques, 95 % des médecins du panel disaient les

aborder avec leurs patients. Ce résultat est important et rassurant quand on sait que la reprise de

poids après la chirurgie est possible, quel que soit la chirurgie réalisée. La plupart des médecins

généralistes connaissent les règles hygiéno-diététiques nécessaires à la maintenance du poids perdu.

Mais la question qui se pose désormais est celle des régimes religieux (carême, ramadan…) après

une chirurgie bariatrique, ou celle des nouveaux régimes alimentaires à la mode (sans gluten,

végan...) après ce type de chirurgie. Sont-ils compatibles avec le mode alimentaire imposé par la

chirurgie bariatrique ? Les données dans la littérature sont pauvres à ce sujet. Une cohorte de

patients opérés de sleeve gastrectomie a cependant montré que les végétariens et végan (1,4 % des

patients de l ‘étude) présentaient seulement une carence en fer plus importante par rapports aux

omnivores de l’étude avec lesquelles ils étaient appareillés. Cette carence nécessitait une

supplémentation en fer et vitamine B12 plus importante avant la chirurgie chez les personnes

réalisant ce régime32. Par contre, aucune étude n’aborde le suivi et la prise en charge nutritionnelle

particulière chez ces patients. Si quelques études se penchent sur le sujet « maladie cœliaque et

bypass gastrique », du fait de l’effet malabsorptif additionné, aucune étude évoquant le régime sans

gluten sans maladie cœliaque, comme on le voit chez nombre de patients aujourd’hui, n’a été

rapportée dans la littérature. En revanche une étude a été menée chez deux cent sept patients

opérés de sleeve gastrectomie et faisant le jeûne du ramadan33. Il a été montré que les patients

consommaient moins de calories (autour de 20 %) et de protéines (entre 32 et 44 %) pendant la

période de jeûne, autant de liquides, et que près de 90 % prenaient leurs médicaments mais à des

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- 70 -

horaires différents (80 %). Le jeûne était bien toléré, sans majoration des hypoglycémies ou des

signes gastro-intestinaux. Malgré le peu d’études de haut niveau de preuve sur le sujet, ces données

restent utiles pour s’adapter au mode de vie du patient, et pour pouvoir lui donner les conseils les

mieux adaptés afin de favoriser une bonne observance du régime et de la prise vitaminique.

Les dernières questions du questionnaire portaient sur la fréquentation du cabinet en

médecine générale après la sleeve gastrectomie. 52 % des médecins interrogés disaient recevoir

leurs patients opérés au cabinet tous les trois mois, et 26 % disaient les recevoir tous les six mois.

Cependant près de 48 % des médecins du panel avaient remarqué une baisse de la fréquence des

consultations de leur patient opéré après la réalisation de la chirurgie. Ce résultat est surprenant

quand on connait le nombre de perdus de vue par les structures hospitalières. Y aurait-il des

patients sans aucun suivi ? Ce résultat est à modérer avec celui rapporté dans d’autres études29 ou

l’on mettait en évidence seulement 2 % de perdus de vue en médecine générale après une chirurgie

bariatrique (toutes chirurgies confondues), 4 % de consultation dédiées et 36 % de consultations

pour un suivi régulier des comorbidités. Parmi les médecins de notre panel ayant remarqué une

recrudescence des consultations après réalisation de la sleeve, un a précisé que cela n’était pas en

lien direct avec la chirurgie, et un autre a précisé que le suivi qu’il réalisait était plus psychologique

que nutritionnel.

Quelle est, au final, la place du médecin traitant dans ce parcours ? Au vu des textes de loi,

des études réalisées sur le sujet et de la pratique quotidienne, il semble que la place du médecin

généraliste soit mal définie. Entre les recommandations qui insistent sur une collaboration et sur

une implication du médecin traitant, l’implication de certains services de nutrition qui laissent peu

de place au médecin traitant, et au contraire certains services de chirurgie qui renvoient à la prise

en charge en ville pour le suivi médical pur, la place du généraliste peut être inexistante comme

prépondérante dans le suivi du patient opéré. Il faudrait redéfinir cette place afin de créer une

Page 71: THESE - UPMC

- 71 -

unicité dans la prise en charge des patients opérés. Car même si l’on opère de plus en plus de

patients, le circuit de prise en charge tend à s’améliorer mais la place du médecin généraliste reste

toujours incertaine ce qui est une vraie perte de chance pour le patient. Car quel que soit la place

qui lui est accordée par les spécialistes, ou l’implication qu’il souhaite avoir dans cette prise en

charge, son avis et sa présence auprès du patient restent toujours primordiale pour celui-ci. Une

solution serait de créer un vrai relais hôpital ville, par courrier ou appel téléphonique avec

transmission du dossier et des connaissances, et de créer une consultation spécialisée et

remboursée, dédiée à la prise en charge de ces patients en médecine de ville.

Pour aller plus loin, et suite à une expérience personnelle, il serait intéressant d’informer les

pharmaciens sur la prescription de polyvitamines, sur son importance, et sur le fait qu’il s’agisse de

vrais médicaments chez un patient opéré d’une chirurgie bariatrique. Le grammage de chaque

vitamine ou oligoélément est important et ne peut être substitué par n’importe quel complément

nutritionnel.

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- 72 -

Forces et limites de l’étude

Forces

Comme vu précédemment les études sur la fonction rénale et l’obésité sont peu

nombreuses. Les études citées plus haut sont toutes des études de faible effectif, ou rétrospectives,

comparant souvent sleeve gastrectomie et bypass. Notre étude gagne en puissance par rapport à

celles préexistantes, puisqu’il s’agit d’une cohorte prospective homogène de plus de cinq cent

malades tous opérés d’une sleeve gastrectomie. Le résultat obtenu, à savoir une amélioration de la

fonction rénale est statistiquement significatif. D’autre part, notre étude est une des premières à

différencier hypofiltration glomérulaire et hyperfiltration glomérulaire et à montrer une

amélioration de la fonction rénale dans chacune des catégories. Elle est également la première à

essayer de déterminer les marqueurs impliqués dans l’altération de la fonction rénale, avec mise en

évidence de l’implication de l’hyperlipidémie, et de déterminer les facteurs qui sous-tendent une

amélioration de la fonction rénale (en dehors des études physiopathologiques). Le nombre de

perdus de vue était attendu, comparable à celui retrouvé en pratique, et compris dans l’estimation

du nombre de patients nécessaires à cette étude.

Le questionnaire adressé aux médecins généralistes retrouvait les résultats connus, à savoir

que les médecins généralistes manquent d’information sur le sujet de la chirurgie bariatrique et son

suivi. Mais il a été le premier à essayer d’apprécier les connaissances ou les présomptions des

médecins généralistes sur un sujet d’actualité qui fait l’objet de plusieurs projets de recherches en

2018. Cela montre le fossé qui existe entre le début d’une piste de recherche et son accessibilité en

médecine générale.

Page 73: THESE - UPMC

- 73 -

Limites

En termes de méthodologie, la limite de notre étude est qu’il s’agit d’une étude

monocentrique réalisée à Clamart, et il serait intéressant de réaliser une étude multicentrique dans

plusieurs centres référents de l’obésité, afin de pouvoir intégrer les différentes inégalités qui existent

au sein du gradient nord-sud en France. La deuxième question qui se pose est celle de la viabilité

de l’estimation du débit de filtration glomérulaire par la formule CKD-EPI. Bien que cette formule

soit recommandée pour la pratique courante, elle n’est pas validée chez le très grand obèse, comme

aucune autre. Clerte et Coll.4 ont montré qu’il existait une probable sous-estimation de

l’hyperfiltration glomérulaire avec l’utilisation des formules MDRD et CKD-EPI et que la mesure

du débit de filtration glomérulaire par la mesure de la clairance plasmatique du Iohexol (produit de

contraste) reste la méthode de référence. Malheureusement cette mesure directe n’est pas réalisable

en pratique courante chez plus de cinq cent malades, du fait de la difficulté de sa mise en œuvre.

D’autre part la perte de poids rapide et la perte de masse musculaire importante peut rendre le

dosage de la créatinine imparfait et non représentatif du débit de filtration glomérulaire. Fenske et

Coll11 ont donc évalué la fonction rénale via le dosage de la Cystatine C, meilleur marqueur pour la

mesure du DFG, et ont montré également une amélioration de la fonction rénale après chirurgie

bariatrique. Une autre possibilité est l’ajustement du poids sur la masse maigre, et c’est ce que nous

proposons de faire dans une étude ultérieure, avec une sous-population pour laquelle un scanner

abdominal, déterminant la masse musculaire, pourra être réalisé avant et après l’opération. Même

si nous avons réussi à montrer une amélioration du débit de filtration glomérulaire, l’atteinte rénale

dans l’obésité se définit également par des marqueurs tels que la présence d’une protéinurie,

hématurie ou micro albuminurie. La principale limite de cette étude est qu’elle ne prend pas en

compte cette partie de l’atteinte de la fonction rénale. Une autre étude est à réaliser sur le sujet.

Enfin se pose la question de la pérennisation du résultat médical obtenu, raison pour laquelle une

étude avec un suivi à plus long terme serait nécessaire.

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- 74 -

Le questionnaire comprend très probablement un biais de compréhension, notamment la

question sur l’obésité en tant que facteur indépendant d’altération de la fonction rénale, ou

dépendant d’autres facteurs (hypertension artérielle, diabète de type 2). D’autre part, comme pour

chaque questionnaire, il existe un biais de mémorisation.

Retombées potentielles

Après avoir tenté de pallier certaines limites de l’étude, ce travail fera l’objet d’un article

scientifique qui sera soumis à des revues spécialisées de l’obésité et à des revues de médecine

générale. Bien qu’elle ne puisse changer les recommandations actuelles, le niveau de preuve de cette

étude implique de considérer l’obésité comme un facteur de risque indépendant d’insuffisance

rénale, et de considérer que la perte de poids puisse être un facteur d’amélioration de la fonction

rénale.

Page 75: THESE - UPMC

- 75 -

CONCLUSION

L’obésité était, par les précédentes études, déjà présagée comme possible facteur de risque

indépendant de l’altération de la fonction rénale.

Notre étude montre que la sleeve gastrectomie permet une amélioration de la fonction

rénale chez les personnes ayant une obésité de grade II ou III. Cette amélioration passe à la fois

par une augmentation du débit de filtration glomérulaire chez les patients avec hypofiltration, et

par une diminution de l’hyperfiltration glomérulaire, première atteinte de la fonction rénale dans

l’obésité. Ces résultats viennent conforter les premiers résultats mis en évidence dans des études à

plus faible niveau de preuve. Les médecins généralistes, bien que peu au courant des programmes

de recherche cliniques en cours, semblent déjà sensibilisés à cette hypothèse. Cette étude a

également souligné la part de l’hyperlipidémie dans l’altération de la fonction rénale, bien qu’elle

n’ait pas montré son implication dans l’amélioration de celle-ci. La perte de poids entrainée par la

sleeve gastrectomie, avec l’amélioration de l’environnement métabolique et la diminution de

l’inflammation de bas grade sont probablement les acteurs qui sous-tendent cette amélioration de

la fonction rénale. Malgré tout, cette étude n’a pas réussi à mettre en évidence leur implication de

façon statistiquement significative.

Un ajustement de l’estimation de la fonction rénale par la masse maigre est nécessaire afin

de se rapprocher au mieux du débit de filtration glomérulaire réel chez une population en obésité

sévère. D’autre part, afin de mieux cerner l’atteinte rénale liée à l’obésité dans son ensemble, une

analyse des marqueurs urinaires témoins de l’atteinte rénale est nécessaire.

En chirurgie de l’obésité, on insiste sur la prise en charge globale du patient, dans toutes

ses dimensions, or l’acteur de soins qui connaît le mieux toutes les dimensions médico-psycho-

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- 76 -

sociales du patient joue souvent un rôle annexe dans ce parcours de soin. Il est donc important de

redéfinir la place du médecin traitant au sein de ce parcours de soins, avec peut-être une part plus

active de celui-ci dans la décision d’intervention. Malgré les brochures d’information à leur

encontre, ils s’estiment toujours insuffisamment formés ou informés. Il faut donc insister sur un

partage et une transmission des connaissances avec les spécialistes, et améliorer la visibilité des

formations qui sont déjà mises en place.

Page 77: THESE - UPMC

- 77 -

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- 81 -

ANNEXES Questionnaire pour les médecins généralistes 1/ Quelle est votre opinion sur la sleeve gastrectomie ? (Question ouverte) 2/ Avez-vous l'impression de manquer d'information sur le sujet ? ◻ Oui ◻ Non Si oui, comment souhaiteriez-vous être informés ? Journaux dédiés aux médecins, revues spécialisées... ? 3/ Combien de patient(s) opéré(s) de sleeve gastrectomie suivez-vous ? ◻ 0 ◻ 1 < opéré (s) < 5 ◻ 5 < opéré(s) < 10 ◻ > 10 opérés 4/ Pensez-vous que l'obésité puisse être un facteur de risque d'insuffisance rénale chronique ? ◻ Oui ◻ Non 5/ Surveillez-vous de façon plus fréquente la fonction rénale chez les patients obèses que dans la population générale ? ◻ Oui ◻ Non 6/ Pensez-vous qu'une perte de poids puisse améliorer la fonction rénale des patients ayant un DFG<90ml/min ? ◻ Oui ◻ Non 7/ Avez-vous déjà constaté cette amélioration lors de suivis de vos patients ? ◻ Oui ◻ Non 8/ Avez-vous reçu, de la part des spécialistes, des indications quant à la surveillance des patients opérés d'une sleeve gastrectomie ? ◻ Oui ◻ Non 9/ A quelle fréquence surveillez-vous la fonction rénale après une sleeve gastrectomie ? ◻ Tous les mois ◻Tous les 3 mois ◻ Tous les 6 mois ◻1 fois par an 10/ Faites-vous des bilans nutritionnels en post chirurgical ? Si oui, lesquels et à quelle fréquence ? (Question ouverte) 11/ Abordez-vous la question hygiéno-diététique avec vos patients ? ◻ Oui ◻ Non 12/ Quelle est la fréquence des consultations de votre patient opéré au cabinet ? ◻ Plusieurs fois par mois ◻ 1 fois par mois ◻ Tous les 3 mois ◻ Tous les 6 mois ou + 13/ Avez-vous remarqué une recrudescence de consultations en médecine générale en post chirurgical ou au contraire une baisse de celles-ci ? ◻ Une recrudescence ◻ Une baisse

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- 82 -

Tableaux statistiques Table 10 : Évolution de la fonction rénale en fonction du DFG initial ; analyse en sous-groupe

Pré sleeve

Post sleeve

(1 an)

Probabilité P

DFG (CKD-EPI) < 90 ml/min/1,73m2 (N=259)

74,27 ± 0 ,86 78,77 ± 0,88 <0,0001

DFG (CKD-EPI) entre 90 ml/min/1,73m2 Et 120 ml/min/1,73m2 (N=189)

102, 37 ± 0,75 100,24 ± 0,95 0,02

DFG (CKD-EPI) > 120 ml/min/1,73m2 (N=16)

124,72 ± 1,16 114,15 ± 2,82 0,006

Les résultats sont décrits par la moyenne ± l’erreur standard des moyennes (SEM, standard error of the mean) ou n (%). DFG, débit de filtration glomérulaire ; MDRD, Modification of Diet in Renal Disease ; CKD-EPI, Chronic Kidney Disease - Epidemiology Collaboration Table 11 : Fonction rénale en fonction de la présence ou non d’une hypertension artérielle

Variable

Nombre

Moyenne DFG CKD-EPI (ml/min/1,73m2)

SEM

Probabilité P

(T test)

Absence d’HTA 388 91,42 0,92

Présence d’HTA 170 79,74 1,77 < 0,0001

HTA, hypertension artérielle ; DFG, débit de filtration glomérulaire ; SEM, standard error of the mean Table 12 : Fonction rénale en fonction de la présence ou non d’un diabète de type 2

Variable

Nombre

Moyenne DFG CKD-EPI (ml/min/1,73m2)

SEM

Probabilité P

(T test)

Absence de DT2

445

89,07

0,95

Présence de DT2

113

82,77

2,04

0,006

DT2, diabète de type 2 ; DFG, débit de filtration glomérulaire ; SEM, standard error of the mean

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- 83 -

Proposition de brochure informationnelle à destination des médecins généralistes

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- 85 -

ABSTRACT

Introduction. The link between obesity and renal function is known, but improvement of renal

function after sleeve gastrectomy remains to be proven. The study objective is to evaluate the renal

function after this surgery and to make a general practitioner’s (GPs) knowledge inventory about

it. Methods. The study involved a prospective homogeneous cohort of 563 sleeve operated

patients, with GFR measurement in 448 patients followed at one year. This is a unicentric study

conducted in France between July 2013 and January 2017. A questionnaire was sent to 100 GPs of

the patients included. Results. The study shows an improvement in GFR of 1.7ml/min/1.73m2(p

= 0.002) after the sleeve, with an increase of 4.5ml/min/1.73m2 (p <0.0001) in the group with

glomerular hypofiltration and normalization of glomerular hyperfiltration in the group with

DFG>120ml/min/1.73m2(p = 0.06). 81% of general practitioners were aware of the link between

renal function and obesity, and 62% predicted an improvement in renal function after sleeve

gastrectomy. 42% lacked information on the subject. Discussion. The use of the CKD-EPI formula

probably underestimates the glomerular hyperfiltration of obese patients. The morphological data

and the analysis of the urinary markers of renal damage must be studied before concluding.

Although generalists have sensed this result, many feel ill-informed about progress in the field.

Conclusion. DFG improves after a sleeve gastrectomy. Improving the visibility of existing trainings

would make GPs more involved in monitoring.

KEYWORDS: gastrectomy, obesity, kidney, general practitioner

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RÉSUMÉ

Introduction. Le lien entre obésité et fonction rénale est connu, mais l’amélioration de la fonction

rénale après une sleeve gastrectomie reste à prouver. L’objectif de l’étude est d’évaluer la fonction

rénale après cette opération et de faire un état des lieux des connaissances des généralistes sur le

sujet. Méthodes. L’étude portait sur une cohorte prospective homogène de 563 patients opérés de

sleeve, avec mesure du DFG chez 448 patients suivis à un an. Il s’agit d’une étude unicentrique

réalisée en France entre juillet 2013 et janvier 2017. Un questionnaire était adressé à 100 généralistes

des patients inclus. Résultats. L’étude montre une amélioration du DFG de

1,7ml/min/1,73m2(p=0,002) après la sleeve, avec une augmentation de

4,5ml/min/1,73m2(p<0,0001) dans le groupe avec hypofiltration glomérulaire et une normalisation

de l’hyperfiltration glomérulaire dans le groupe avec DFG>120ml/min/1,73m2(p=0,06). 81% des

médecins généralistes connaissaient le lien entre fonction rénale et obésité, et 62% présageaient

une amélioration de la fonction rénale après la sleeve gastrectomie. 42% manquaient d’information

sur le sujet. Discussion. L’utilisation de la formule CKD-EPI sous-estime probablement

l’hyperfiltration glomérulaire des patients en obésité. Les données morphologiques et l’analyse des

marqueurs urinaires témoins de l’atteinte rénale doivent être étudiées avant de conclure. Même si

les généralistes ont pressenti ce résultat, beaucoup s’estiment mal informés des avancées dans le

domaine. Conclusion. Le DFG s’améliore après une sleeve gastrectomie. Améliorer la visibilité des

formations existantes permettrait d’impliquer davantage les généralistes dans le suivi.

MOTS -CLÉS : gastrectomie, obésité, rein, médecins généralistes