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PLUS : Yann Tiersen / Aksel Lund Svindal / Steven Spielberg / Jordy Smith / Red Bull X-Fighters / XV de France DÉCEMBRE 2011 UN MAGAZINE HORS DU COMMUN VRAIMENT VONN Lindsey se dévoile DESPRES, OBJECTIF DAKAR ! Le Français nous ouvre ses portes MAGAZINE SPONSORISÉ GÉNIE EN VUE À 19 ANS NEYMAR ÉCRASE (DÉJÀ) TOUT Retrouvez ce supplément gratuit tous les mois avec L’Equipe

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Génie en vue à 19 ans: Neymar Ècrase (dÉjà) tout Vraiment Vonn:Lindsey se dévoile Despres, objectif Dakar !Le Français nous ouvre ses portes

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Voilà, nous y sommes. La fin de l'année 2011 laissera comme un goût d’inachevé dans l’arrière-boutique des sports collectifs français, meurtris par deux finales perdues (Euro de basket et Coupe du monde de rugby). Alors, oui, me direz-vous, les potes de Tony Parker traverseront la Manche l’été prochain et le XV de France affiche de belles promesses. Mais les plus grands le disent. Depuis des lustres. « Une finale ? Ça se gagne ! », à l’instar des handballeurs, spécialistes du genre. Gage de consistance dans la conquête du Graal. Nous y étions habitués depuis un quart de siècle. Le phénomène s’est accéléré dans les années 90 puis 2000. Sûrs de notre fait, toutes disciplines confondues. Sébastien Loeb l’a confirmé en devenant le meilleur pilote de tous les temps devant Michael Schumacher et Valentino Rossi. Plusieurs pages spéciales seront

consacrées au FranÇais en janvier.

The Red Bulletin tisse ce mois-ci un numéro exceptionnel et plein d’espoir. Celui de voir un jour Neymar s’adjuger le Ballon d’Or, page 52. Il ne devrait pas attendre une décennie tant sa précocité étonne du haut de ses 19 ans. Nous avons pris la direction de Santos pour un reportage saisissant où le parallèle avec Pelé saute aux yeux. L’espoir aussi d’assister au 4e succès de Cyril Despres sur les routes d’un Dakar dont l’arrivée, mi-janvier, sera jugée pour la première fois à… Lima, page 44.

Nous l’avons suivi entouré des siens, chez lui, en Andorre. L’espoir toujours de voir Lindsey Vonn reléguer définitivement

la concurrence à quelques spatules sur piste comme sur papier glacé, page 40. Et enfin, celui de voir le XV de France de Philippe Saint-André remporter le Tournoi des Six Nations. Ou un Grand Chelem cocardier ère post- Lièvremont ? The Red Bulletin s’est efforcé à décortiquer l’atout majeur de cette équipe. Nous vous transportons donc avec les « gros du pack » et leurs oreilles en choux-fleur, histoire de percer le secret d’une réussite française sans équivalent. Bref, du très lourd, page 66.

De la finesse aussi. Sean Penn affiche sa sensibilité et son acuité spirituelle. Un comédien touchant pour un moment rare, page 36. Miami garde son vice chevillé au corps mais se la joue désormais artistique à l’ombre des Key’s, page 60, et Susan nous ouvre son cœur dans cette bouleversante histoire taillée sur le sable des pistes zambiennes, page 72. Wim Wenders y trouverait là, sans doute, le plus beau des scenarii.

En 2012, il y a quelques finales à disputer. Comme toujours, elles valent le coup d’être gagnées. Thierry Henry et Cyril Despres le clament d’ailleurs haut et fort dans nos pages : « Finir 2e ou 5e c’est pareil. » Les joueurs de Laurent Blanc à l’Euro et les athlètes français aux JO de Londres savent à quoi s’attendre. Si l’argent et le bronze sont de belles couleurs, rien ne vaut le bonheur de l’or.The Red Bulletin vous souhaite de très joyeuses fêtes de fin d’année et une excellente cuvée 2012. Avec quelques jours d’avance. Prendre les devants. Sans cesse. Notre marque de fabrique.

La rédactionPHO

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Bas les masques avec Lindsey

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S O M M A I R E

84 VOYAGESIl est des vallées à dévaler : Zillertal, l’esthétique, en est une, riche et variée

86 CUISINELes secrets d’un chef ou une recette souvent épicée

88 PRENEZ LE PLIJordy Smith déploie son matos

90 ENTRAÎNEMENTConseils de pros

92 SORTIRCape Town se livre

92 SETH ROGENSur tous les fronts

93 EXPRESSSOS Phantom

94 AGENDATour du monde des meilleurs plans Red Bull

96 FOCUSÉvénements à ne pas louper

98 PLEINE LUCARNELa plume d’Ono-dit-Biot

Bullevard14 TOUTE L’ACTUGros plan sur 12Mail LA galerie d’art

17 MON CORPS ET MOIAksel Lund Svindal

18 SKI DE FONDLe matériel a bien changé

20 STEVEN SPIELBERGDans la tête du maître de la réalisation

21 YANN TIERSENLe Breton sait tout faire. Depuis dix ans, il est au sommet

22 EFFET GARANTILa preuve avec Rafael Nadal

24 NOBEL ATTITUDELes petits secrets des Nobel

Action26 CLASSÉ XLes plus belles photos des Red Bull X-Fighters

36 ÂME EN PENNSean Penn s’est confié en totale liberté à l’aube d’une année 2012 très riche

40 VONN-TASTIQUELa déesse des pistes se transforme pour The Red Bulletin

44 DESPRES ET DES MAINSLe Dakar 2012 est le couronnement de six mois de préparation pour Cyril Despres

52 GOLDEN BOYThe Red Bulletin est allé à Santos à la rencontre de Neymar

60 MIAMI VICE6 pages pour comprendre Miami

66 PACK MEN La mêlée du XV de France s’en mêle

72 POSITIVE ATTITUDEL’histoire de Susan, mère salvatrice

Tous les mois

06 LA GRIFFE SIGNÉE KAINRATH08 PHOTOS DU MOIS98 DANS LA LUCARNE

D’ESPRITDE CORPSPLUS

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LE MONDE DE RED BULLDÉCEMBRE

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G r i m s e l , s u i s s e

fil conducteurCe n’est pas un voyageur comme les autres. Et sa nacelle ne s’est pas écrasée. Stephan Siegrist sait ce qu’il fait. À 39 ans, l’escaladeur et alpiniste suisse aime les challenges. Il apprécie ce genre de prestation. Siegrist met à l’épreuve son équipement Mammut et son mental. En général, cela donne lieu à des prises de vue spectaculaires. Si vous pensez néanmoins que sa vie est en danger, pas de panique, Siegrist apprivoise tous les sommets, du Cerro Torre en Patagonie à la face nord des monts alpins. Ce télécabine perché à 25 m lui sert d’amuse-bouche.www.stephan-siegrist.ch

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faire le mur Clark Gable pourrait en sourire. « Autant en emporte le vent »

est aussi une paroi d’escalade de la face nord du Cerro Murallón en Patagonie. Qu’appelle-t-on là-bas une paroi à la verticalité

telle qu’on s’y perdrait de vertiges ? Hauteur : 1 000 m. Degré de difficulté : 9 + . Souvent dans des conditions météo

imprévisibles, les escaladeurs Stefan Glowacz (devant) et Robert Jasper ont eu besoin de trois expéditions complètes

avant de réussir leur première ascension en 2005. Les deux hommes ont aussi taillé la glace afin d’y établir

leur campement. Un exploit qui mérite d’être adapté au cinéma. Les expéditions de Stefan Glowacz à vivre sur www.glowacz.de

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m o n t st. e lia s , a l a s k a

Pain de sucre Il n’y a jamais foule sur les pistes du Mont St. Elias. Normal, il n’y en a pas. Seuls quelques audacieux s’y aventurent. Dans une expédition exceptionnelle, les sportifs de l’extrême Axel Naglich et Peter Ressmann ont tenté l’impossible en 2007 : l’ascension des 5 489 m et la descente en ski de la plus longue ligne verticale au monde recouverte de neige. La montagne, imprévisible, et leurs limites psychiques ont été leurs principaux adversaires. Cette aventure glaciale est merveilleusement filmée dans le docu « Mount St. Elias » du réalisateur autrichien Gerald Salmina. Voici une belle idée de cadeau de Noël, même pour les skieurs du dimanche. www.mountstelias.com

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BullevardÉnergisant... à petites doses

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UN INSTANT SVP !

LES IMAGES DU MOIS

Les meilleures photos envoyées seront tirées au sort. Le ou la gagnante repartira avec la gourde suisse SIGG siglée The Red Bulletin.

Téléchargez les scènes de vie trépidantes de nos lecteurs assidus – dont vous faites partie – sur :www.redbulletin.com

Santorin Une scène digne d’un James Bond. Yoann Zephyr Leroux vole au dessus des toits de Santorin. Daniel Grund, Red Bull Art of Motion

Téléchargez les scènes de vie trépidantes de nos

SantorinYoann Zephyr Leroux vole au dessus des toits de Santorin.

PHOTOGAGNANTE

Sur le divanLes musiciens de la Red Bull Music

Academy ont pris place sur le canapé de Madrid. Séquence

confessions en toute liberté.

RZALe leader du Wu-Tang-Clan évoque son séjour à Hawaii

en compagnie de Kanye West.

PEACHESL’excentrique provocatrice électro

nous décrit son show « Peaches Christ Superstar ».

ERYKAH BADUPlusieurs fois récompensée aux

Grammys, la reine de la Neo Soul nous raconte sa voix.

NILE RODGERSAvec Chic, il est le pionnier

des plus grands tubes Disco et de facto à l’origine du hip-hop.

Vidéos à voir et à revoir sur :redbullmusicacademy.com

POIS PLUMEYayoi Kusama aime les pois, petits et grands.

Arbres, toiles, hommes ou femmes, tout est bien plus beau paré de pois selon Yayoi Kusama. Depuis 40 ans, cette japonaise, âgée de 82 ans, embellie son monde avec des pois confetti. Le monde de l’art l’adore. En 2008, une de ses oeuvres s’est vendue 4 millions d’euros, somme record pour un artiste en activité ! Son autobiographie vient de paraître. On y découvre une jeunesse trau-matisante dans le Japon de la seconde guerre mondiale avant un exil à New York bien plus glamour dans les années 70. Une vie captivante au pays des pois confetti.www.yayoi-kusama.jp

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« Les fleurs éclosent demain » une sculpture de Kusama.

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Jeux vidéo La crème de la

crème 2011Divertissement garanti

100 % action

Tampa Cet engin non identifié s’est-il débarrassé de son pilote après le décollage ? Robert Snow, Red Bull Flugtag

Belo Horizonte Plus rapide que la mort.La faucheuse s’est présentée avec une caisse adaptée.Marcus De Simoni, Red Bull Soap Box Race

Sharjah La variante Softball du Cricket se compose de deux joueurs par équipe et six lancers. Naim Chidiac, Red Bull Quicket

Elle est l’une des animatrices d’un blog technologique particulièrement plébiscité. Il oscille entre culture pop et cyberpunk. Avec ses 15 mil-lions de visites par mois, Boing-Boing est un médium à part entière. Depuis la créa-tion de ce site, Xenier Jardin parcourt le monde afin de promouvoir le journalisme numérique. Cette américaine de 41 ans écrit aussi sur des sujets divers et variés tels que le mouvement « Occupy », la cyber rébellion, le steam-punk, des gâteaux originaux ou les moustaches.

Comment es-tu devenue bloggeuse ?Pur hasard. Boing-Boing était à l’origine une revue spé-cialisée en science-fiction. Le papier a cessé en 95 mais la version en ligne a continué et n’a rien perdu de sa liberté.

Les blogs vont-ils tuer la presse écrite ?Oui ça en a tout l’air. J’en serais très triste. ça me ren-drait nostalgique.Pour vous, tenir un blog c’est comme faire de la musique ?Un ami me disait récemment qu’un bloggeur est comme un DJ. Et un bon DJ sait exactement ce que les gens at-tendent, en passant la bonne musique au bon moment. Qu’en est-il de votre faible pour les gâteaux et les moustaches ?Sur Boing-Boing nous aimons écrire sur des moustaches hors du commun, des coiffures farfelues ou des barbes jamais vues. Et puis nous adorons les gâteaux, surtout ceux en forme de vaisseaux spatiaux, de système solaire ou bien de Yoda comme dans La guerre des étoiles par exemple.

Dans son JardinBloggeuse rare, Xenier Jardin cultive sa différence.

Chris Davenport à bon port et heureux.

Sur le toit du mondeIl sait tout faire. Chris Davenport est un freerider capable de soulever des mon-tagnes. Il vient de conquérir l’Everest et ses légendaires 8 848 mètres d’altitude. « J’ai vécu d’incroyables sensations durant cette ascension », avoue cet américain de 40 ans. « Le soleil se lève à 4 h 30 au dessus du Tibet et jette sur le toit du monde une lumière orange et rose. C’est magique. Le jeu des couleurs est surréalis-te. » Arrivé au sommet, Davenport est sai-si par l’émotion « Réaliser qu’on se trouve sur le point le plus élevé du monde est un moment inoubliable. On ressent une pro-fonde gratitude. » Le danger est toujours présent. « J’ai dû promettre à mon épouse de la prévenir dès le passage de la cascade de glace de Khumba et à l’arrivée au camp de base. Je peux la comprendre. » Après quelques heures de repos par des tempéra-tures constamment négatives, Davenport réalise dans l’Himalaya un autre rêve. Au retour, quand il faut se résigner à regagner la civilisation, il a laissé sa trace dans une neige vierge immaculée et s’est même permis de chasser la poudreuse. 30 cm d’épaisseur qui lui laissent un sou-venir intense : « L’une de mes descentes les plus inspirantes. » À l’avenir, elle lui servira de voie à suivre.www.chrisdavenport.com

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Xenier Jardin bloggeuse sur www.boingboing.net

ARKHAM CITYUne sombre et

surprenante aventure dont l’action a

emballé les critiques.

CALL OF DUTY : MW 3Des combats épiques.

Le « First Person Shooter » est unique

en son genre.

L.A. NOIRCette saga policière

impressionne par son ambiance années 50

et un graphisme très 7e art.

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Margaux le bon cruSon franc-parler et son regard bleu perçant ont de quoi désar-çonner. Avec « Latex etc. » (Plon), Margaux Guyon croque la vie à pleines dents. « Ce sont les histoires d’amour et le liberti-nage qui m’enthousiasment, plaide-t-elle. La lecture a quelque

chose de charnel en soi. Ainsi, quand Julien Sorel prend la main de Madame de Rênal, il y a une vraie tension. J’ai du mal à lire un bouquin où les personnages ne baisent pas. C’est terrible à dire, mais c'est comme ça ! ». Aujourd’hui, des mères de famille se procurent son premier roman pour mieux comprendre leurs propres enfants. Titulaire d’un bac scienti-fique (18 de moyenne ! ), Guyon assume : « Écrire, c’est se mettre à nu. J’emmerde tous les cons qui me critiquent. » Le prochain opus de cette consommatrice de Red Bull – « surtout l'été » – est prévu pour janvier 2013. « Je vais commencer à écrire à Noël. » On a hâte.

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Montant s’en est alléDécédé accidentellement le 23 octobre dernier à l’issue d’un saut de base-jump qu’il effectuait à titre privé, Antoine Montant a marqué une génération entière d’amateurs de ski extrême. Inlassable aventurier, le Haut-savoyard aimait « la montagne, la pente raide et le speed riding ». Montant découvre le parapente à l’âge de 9 ans grâce à Valéry, son grand frère. Champion du monde d’acrobaties et de figures aériennes, multiple champion de France, le résident de Vovray-en-Bornes a tout gagné. Surnommé « l’ourson » par ses proches, Montant avait 30 ans. The Red Bulletin s’associe à la douleur de la famille. Ce numéro lui est dédié.

12MAIL ARTSituée au cœur de Paris, la galerie d’art 12Mail aide les artistes innovants à prendre leur envol.

T R B : Quelles sont les caractéristiques de 12Mail ?G S (DA 12Mail) : Depuis 2009, nous donnons l’opportunité à des artistes plus reconnus dans le milieu que par le grand public d’exposer chez nous. C’est un véritable coup de projecteur, un tremplin. On produit l’exposition et on la médiatise. Cette galerie est un pari.En quoi ce lieu de création est-il unique à Paris ?Il l’est au niveau du contenu et de l’angle proposé. Par exemple, notre plus grosse exposition à ce jour est celle de Sophie Bramly, autour de la naissance du hip hop dans le Bronx des années 80. Il y avait là des photos jamais montrées. J’ai senti le truc pertinent et suis allé la voir. Au-delà de aspect historique, c’est le regard intime et féminin qui donnait son véritable intérêt à l’exposition.Quelles sont les grandes dates de 2012 ?Nous élargissons notre champ d’action. Il y aura une expo autour du portrait dans la BD avec des contributions inédites de Charles Berberian, Philippe Dupuy, Pierre la Police, etc. Nous proposons aussi la première expo commune de deux artistes français, la photo-graphe Estelle Hanania et l’illustrateur Christophe Brunnquell. Enfin, Camille Vivier, photographe de mode, présentera une facette personnelle de son univers.12Mail... à Red Bull Space, 12 rue du Mail, 75002 Paris... www.12mail.fr

Gora Zar Les 87 descendeurs du Cycle-Cross polonais frôlent les 100 km/h.Jakub Konwent, Red Bull Road Rage

Anglet Michel Bourez conseille 25 jeunes surfeurs. Travail physique et mental intense au programme. Alex Laurel

Zagreb Cogner avec des mots. Sur le ring, le duel ne connaît pas de limites dans la rime. Tomislav Moze, Red Bull MC Battle

Margaux Guyon

12Mail innove sous la bienveillance de Guillaume Sorge.

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MON CORPS ET MOI

SVINDAL DE MATCHIl ne manquait qu’une ligne à son palmarès.

Champion olympique l’an dernier à Vancouver, Aksel Lund Svindal a tout gagné. Si vous ne connaissez pas le Norvégien, suivez cette piste balisée.

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MASSE ATTAQUEJe pèse environ 100 kg. Pendant la saison, j’en perds deux ou trois, car je n’ai ni le temps ni l’énergie de faire beaucoup de musculation – notamment des squats (classique pour un skieur). Une musculature développée des jambes est indispensable pour la vitesse. L’été, je travaille l’endurance avec un programme basé sur la course à pieds, le vélo et la planche à voile.

BON COMPROMISJe me concentre sur ce que je sais faire. Je suis grand et je ne serai jamais petit. C’est un fait. Être plus léger pourrait être un avantage en slalom mais pas pour les épreuves de vitesse. Donc, j’essaie d’être au top physiquement. Je prends tout ce qu’il y a à prendre.

L’ENVOL DE L’AIGLEHormis des épaules luxées et quelques côtes

fêlées, j’ai toujours été épargné par les blessures

graves. Jusqu’en novembre 2007. À Beaver Creek,

lors d’une descente d’entraînement, j’arrive à

trop grande vitesse au « Golden Eagle » (L’envol

de l’aigle). Mon corps s’incline en arrière et je

retombe sur la nuque après un vol plané de 60 m.

Les carres de mes skis m’entaillent le fessier sur

15 cm de profondeur. Les médecins craignent

des dégâts internes. Ils ouvrent ma paroi abdomi-

nale pour vérifier si tout est normal. En dehors

du bas-ventre, j’ai eu des côtes cassées ainsi que

six fractures au visage. J’ai passé les trois

semaines suivantes entre l’hôpital de Vail

et celui d’Oslo. Ma saison est alors terminée.

INSPIRER EXPIRERLes méthodes d’entraînement alternatif (Yoga ou Qi Gong) font très peu

partie de mon programme. Ma préparation avant un départ

se fait en toute simplicité. Je respire profondément. Les vols long-courriers ne me gênent pas non plus. Je suis d’un naturel posé. J’essaie de me détendre en écoutant de la musique ou en lisant un livre.

PRODUITS LOCAUXJe n’ai pas de régime alimentaire strict.

Je m’en remets à mes intuitions.

Elles m’indiquent ce qui est bon pour

moi. Je privilégie les produits frais donc

locaux. J’apprécie tout particulièrement

les sushis et les salades. Vous trouverez

rarement frites ou bonbons sur ma table.

PEUR AUTRICHIENNEÀ chaque départ, je sais que je prends un risque.

Surtout lorsque je ne suis pas sûr des conditions

atmosphériques, de la vitesse ou autres facteurs

pouvant intervenir pendant la course. C’est notam-

ment le cas à Kitzbühel. La peur est réellement

présente pour ce rendez-vous dans le Tyrol.

LA CHAIR DE POULEUn an après mon accident cauchemardesque

de Beaver Creek, je suis à nouveau dans le portillon de départ de la piste « Birds of Prey » (Les oiseaux de proie). J’avoue, j’ai

peur. Mais je veux gagner. Lorsque je m’im-mobilise à l’arrivée, je vois mon nom à la pre-mière place. Je n’en reviens pas. Je remporte

aussi le Super-G le lendemain. Aujourd’hui, quand j’y repense, j’ai la chaire de poule.

PETIT DEVIENDRA GRANDÀ trois ans, mes parents m’offrent ma première paire

de skis. Mon jeune frère Simen et mes deux cousins

en hériteront. Rêver de devenir champion du monde

est une chose naturelle quand on est enfant. Je n’ai

jamais été obsédé par cette idée. Je voulais juste skier

plus vite que les autres. C’était là ma seule motivation.

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Vel do odoloreet ex ea corper sit, corpercil ex etum ver si bla autem dolore mod molor sis alit illaor sim zzrit eui tat, vel iure mod do commy nos augiatum doloborero od dolobor susto con volore exer si.Rud dolore eliquat, vel ulput lam, quatem

inci bla consequi ex essecte tatem zzrit iriure tio erostrud endion utem irilit, quat. Duiscil iquisl irit wissis num nos aliquatin verilla conulla conse dolore doloboreet do doloborper iure delisi blandit at. Bortisl do-loreet inissim quam zzrit luptat, si blam irit

ullamco nullamcommy nim quiscip er si tie facilluptat. Duisseq uipismolum illandiamet wiscincil ut ip ex eliqui blaore faciliquat adipsum zzriure do conulputpat. Ut vel utpa-tetue moloboreet ut er sequisim vent niat aciduip

GIATUT ADIGNIT NULL EA COR SEQUAT, SI

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SKIS DE RANDO Les amoureux de la montagne en quête de découvertes au long cours s’en remettent souvent au ski de fond. Voyez l’évolution technologique de cette paire de skis si particulière.

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Présenté en 1979 par le fabricant de ski autrichien Kästle, ce modèle étonne par son poids et sa taille minuscules : 2,57 kilos la paire et 165 centimètres. Derrière ce nom banal se cache un produit qui réjouit même les alpinistes de l’extrême et ils sont nombreux. Reinhold Messner s’en sert pendant l’ascension du Shishapangma au Tibet en 1981. Cette paire de skis intègre des conduits d’air dans son noyau en bois, concept révolutionnaire pour l’époque. Elle devient ainsi plus légère et plus stable. Tel est son secret ! La spatule et le patin sont conçus de manière souple afin d’optimiser les qualités de glisse aussi bien dans la poudreuse que sur une neige dure et granuleuse.

LE POIDS PLUME KÄSTLE TOUR RANDONNÉE, 1979

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Le TX77 ressemble beaucoup dans sa conception au Tour Randonnée. En revanche, techniquement, il s’adresse au skieur avisé avec une utilisation facilitée. Sa structure et son assemblage en couches autour d’un noyau en bois et fibre de verre réduit son poids : sa masse surfacique est de 0,88 g/cm² comparée au 1,01 du Tour Randonnée. Elle optimise sa tenue et allie une grande raideur en virage avec une élasticité longitudinale idéale. Le petit trou dans la spatule – le Randonnée en avait un pour la conception de brancard par exemple – est éliminé au profit de le la technologie Hollowtech qui réduit la masse du TX 77.www.kaestle-ski.com

TROU POUR PLAIRE KÄSTLE TX77, 2011/12

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dans la tête de

Steven Spielberg40 ans après Duel, son premier film, Spielberg continue d’influencer plusieurs générations

de cinéphiles. Avec Cheval de guerre (en salles le 22 février prochain), le maître de la réalisation vise un énième Oscar.

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décollageAprès sa période TV où il réalise no-tamment le premier épisode de la série « Columbo », Spielberg fait ses débuts au cinéma en 1971 avec « Duel » avant « Jaws » (« Les Dents de La Mer ») quatre ans plus tard. Une promotion à l’Américaine suivie d’une distribution importante propulsent ce film au rang de premier véritable blockbuster de l’ère moderne. Et dire que ce requin en plastique ne fonctionne qu’une fois sur deux. Son nom ? Bruce, en référence à son avocat Bruce Ramer.

oscarisé En 1987, Spielberg, reçoit, à

41 ans, un prix honorifique pour

l’ensemble de son œuvre.

L’académie des Oscars l’a sou-

vent estimé incapable de réa-

liser une œuvre susceptible

de recevoir la récompense

dans la catégorie du meilleur

film. Quelques années plus tard,

il refait son retard avec « La Liste

de Schindler » et « Il faut sauver le

soldat Ryan », tous deux primés.

les 4 fantastiques Avant d’attaquer la réalisation d’un film, il en revoit quatre : « Les Sept Samouraïs », « Lawrence d’Arabie », « La Vie est Belle » et « The Sear-chers », dévoile Spielberg. Ne soyez pas surpris alors de voir un jour son nom figurer au générique de « La revanche de l’oncle aventurier armé d’une lame de rasoir », épris de liberté et en quête

d’élévation spirituelle !

accéléré À défaut d’être accepté par USC (University of Southern Cali-

fornia), ses premières prises

de vues lui permettent d’in-tégrer la fac de Long Beach,

à deux pas de Universal Studios. Spielberg partage son temps entre ses heures

de classe, la réalisation d’un

court « Amblin, under his belt » et

un stage de monteur chez Univer-

sal. En 1968, il décroche, à 21 ans,

un contrat de réalisateur TV.

doublé Avec « Tintin » et « Cheval de guerre », Spielberg signe un joli doublé à cheval sur 2011 et 2012. Il est coutumier

du fait. C’est le 5e coup double de sa carrière après 1989

(« Indiana Jones et la dernière croisade » et « Always »), 1993 (« Jurassic Park » et « La liste

de Schindler »), 1997 (« Ju-rassic Park II » et « Amistad »)

et 2002 (« Minority Report » et « Arrête-moi si tu peux ! »).

les hommes du président L’idée de « Cheval de guerre » est née dans

un livre pour enfants, histoire de « réunir toute la famille », avoue Spielberg, toujours

très inspiré par les jeunes. Son prochain opus traitera d’un sujet très politique.

Daniel Day-Lewis incarnera Abraham Lincoln. Le 16e Président des États-Unis est à l’origine

de l’abolition progressive de l’esclavage au milieu du 19e siècle. Spielberg attendra les

élections US pour la sortie, soit janvier 2013.

le grand huit Cette année marque aussi l’apparition sur grand écran de « Super 8 », film de science-fiction où ados et phénomènes paranor-maux jouent au chat et à la souris. Il est l’oeuvre du scénariste réalisateur JJ Abrams en hommage à Spielberg, son idole. La rela-tions entre les deux hommes date de 1982. Spielberg avait alors proposé à Abrams, âgé de 15 ans, de restaurer ses vieux films en Super 8. « C’était comme s’il nous offrait Mona Lisa », se souvient encore JJ Abrams.

prémices

Né le 18 décembre 1946 à Cincinnati dans l’Ohio,

Steven Spielberg et sa famille partent s’installer

rapidement à Scottsdale en Arizona. Le jeune Ste-

ven réalise à 12 ans son premier court « The last

gun ». En mars 1964, il met en boîte « Firelight »,

un film de science-fiction réalisé avec 500

dollars empruntés à son père et tourné près

de Phoenix en une nuit. Le jeune ado déclare

dans la presse locale : « J’aime écrire mais je

préfère la réalisation. »

la french connectionEn 1977, « Star Wars » détrône « Jaws » au box-office. Spiel-berg récidive en 1983 avec « E.T. » et améliore de nouveau son propre record en 1993 avec « Jurassic Park » (« Ava-tar » détient le record actuel.). Le succès des dinosaures

en France pousse la critique à élever Spielberg au rang de diable « totalitaire et commercial ». En 2008, il reçoit néan-

moins la légion d’honneur des mains de Nicolas Sarkozy.

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En solo

La voix TiersenPlus qu’un simple compositeur, Yann Tiersen sait tout faire. Ou presque. Plongée au cœur de l’univers méconnu d’un artiste talentueux et hors normes.

Coupe de cheveux poivre et sel, barbe de deux jours et joli pull bleu marine, Yann tiersen affiche un naturel à toute épreuve. très vite, il dégaine ses convictions et pointe sa Bretagne natale, triangle septentrional de l’hexagone. une région plus proche à ses yeux des nations celtes que de la vraie tradition française : « nous n’avons ni fromage ni vin. nous swinguons à la bière. » le ton est donné.

tiersen est reconnu comme un talent à multiples facettes, capable de jouer de nombreux instruments. Flashback. il est tombé dans la potion du solfège dès son plus jeune âge et n’en est jamais sorti. À 41 ans, tiersen a gagné en sagesse comme pendant cet entretien qu’il nous a accordé à londres.

après la sortie de Skyline mi-octobre, son 7e album, tiersen a sillonné l’europe. Si vous n’avez jamais entendu son nom, vous connaissez certainement sa musique. Celle du film Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain (2001) et le fameux trio judicieux cordes-piano-accordéon. il a marqué une génération de cinéphiles. Ces quelques notes de douceur au coeur de montmartre lui valent une nomination aux BaFta, l’équivalent des Césars outre-manche. une décennie plus tard, tiersen est bien plus que l’auteur-compositeur d’Amélie Poulain.

« Je n’aime pas signer des musiques de films ! » tiersen insiste. Son accent ressort. « Je n’ai pas conçu cette musique spécialement pour Amélie Poulain. C’était un mélange de chansons de mes albums précédents. Ça me fait bizarre d’avoir cette étiquette de compositeur de musiques de films. » d’autant plus étonnant qu’il signe par la suite la Bo du film Good Bye, Lenin ! en 2003 et enchaîne par le documentaire Tabarly en 2008, toujours à ses dépens.

« Je ne suis pas un compositeur, dit-il. Je ne sais pas habiller musicalement une scène particulière. pour moi, il est même stupide d’essayer. Quand j’ai travaillé sur des films, j’ai tout simplement fait des chansons comme je l’aurai fait normalement. Sans penser à autre chose. »

À 4 ans, tiersen glisse ses premiers doigts sur un piano. À 6 ans, le violon lui tend les bras.

À 13 ans, il s’en passe, s’achète sa première guitare puis monte un groupe. au début des années 90, l’aventure tourne au vinaigre. tiersen revient vite au violon et ne s’accorde aucune limite sonore de la flûte au clavecin en passant par la man-doline. « Quand je fais de la musique, je ne pars de rien, glisse-t-il. il n’y a que mon micro et moi. J’aime ne pas savoir où je vais. Je laisse le son se construire. » Son dernier album est une suite d’œuvres

atmosphériques qui brillent par une luminosité excessive. le contraste avec Dust Lane (2010), plus noir, est saisissant.

« la musique va au-delà du langage, dit-il. il y a quelque chose de mystérieux, de différent. vous com-muniquez des émotions jusqu’au subconscient. par-fois, c’est même physique. » d’un rapide « au revoir ! », il est déjà loin, triturant ses cigarettes.www.yanntiersen.com

NomYann Tiersen

Date et lieu de naissance23 juin 1970, Brest

Connu pourLa musique du film « Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain » (2001)

Idéal musicalTirer le meilleur profit de l’instrument qu’il a entre les mains

Yann Tiersen a plus d’une corde à son arc.

Skyline est dans les bacs (Mute Records)

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LE PRO : « sans lift, le tennis moderne ne serait pas ce qu’il est », affirme Martin Baldridge, entraîneur depuis plus de 30 ans et tou-jours joueur en activité sur le circuit senior. « plutôt que de taper la balle directement à plat avec la raquette, le lift consiste à la frapper par l’arrière du bas vers le haut en la relevant afin de lui donner une rotation vers l’avant. ce mouvement génère une pression de l’air qui va forcer la balle à retomber plus rapidement. Des joueurs moyens peuvent ainsi taper plus fort et garder toujours la balle dans le court.

« au cours des dix dernières années, les niveaux de professionna-lisme, d’entraînement, de préparation physique ont tellement grim-pé que les joueurs tapent de plus en plus fort, et la seule façon de garder son niveau est de constamment travailler cette rotation qu’on donne à la balle. les grands frappeurs comme Rafael nadal sont les rois de l’effet, capables de la faire tourner à 5 000 tours/minute. »

LE PROF : « afin de mieux comprendre l’effet du lift sur le tennis, détaille le professeur Martin apolin, de l’institut des sciences phy-siques de Vienne (autriche), voyons ce qui arrive à une balle, frap-pée sans cet effet, passant horizontalement juste au-dessus du filet (Fig.1). en son centre, la hauteur du filet est de 91,4 cm. si on ne tient pas compte de la vitesse horizontale de la balle, sa vitesse verti-cale reste constante. Vous devez d’abord savoir combien de temps elle mettra pour toucher le sol après être passée au dessus du filet. le rapport entre le temps (t) et la hauteur de la chute (s) se calcule ainsi : t = √ 2s/g . où l’accélération gravitationnelle (g) est estimée à 10 m/s². aussi le temps pris par la balle pour atteindre le sol d’une hauteur de 0,914 m sera de 0,43 seconde.

« la distance entre le filet et la ligne de fond de court est de 11,89 m. si elle reste dans les limites du terrain, la balle ne pourra pas aller plus loin dans ce laps de temps. la vitesse détermine la distance maximum. et si on accepte le cas extrême où la balle retomberait à 11,89 m du filet, nous obtenons une vitesse maximum de 27,7 m/s (100 km/h). si la balle est encore plus rapide, elle retombera au delà du fond de court et sera déclarée faute par le juge de ligne.

« les mesures du hawk-eye, le système de contrôle électronique utilisé pour juger d’une balle dehors ou pas, démontrent que les grands frappeurs comme nadal peuvent balancer un coup au-dessus du filet à 180 km/h. les balles ainsi frappées restent pourtant dans le court pour une seule raison : l’effet qu’on leur donne en les frappant.

« notre raisonnement précédent, faisant explicitement référence aux balles tapées sans lift, affiche une vitesse maximum de 100 km/h. Quand nadal frappe ses balles, elles sont 80 % plus rapides. le lift ou cet effet de rotation qu’il donne à la balle raccourcit sa trajectoire dans l’air. pour quelle raison ?

« nadal et ses pairs peuvent obtenir un lift de 5 000 tours/minute, ou 80 tours/seconde ! imaginons une balle frappée de la droite vers la gauche. elle affronte un vent contraire venu de la gauche (Fig. 3a). Dans sa rotation, la balle entraîne une fine couche de molécules qui se trouve à sa surface et génère un courant d’air autour d’elle (Fig. 3b). le vent de face et le courant d’air circulatoire s’additionnent et l’air va pousser la balle, maintenant d’abord une trajectoire vers le haut avant de revenir au sol (Fig. 3c). cette force est connue sous le nom de effet Magnus : elle provoque un déplacement et un effet plus rapides pour la balle qui retombe plus vite que si elle n’avait été rappée sans lift. » www.rafaelnadal.com

FORMULE GAGNANTE

EffEt garantiLes joueurs cognent plus fort et les raquettes sont meilleures. Mais le lift est le plus important changement du tennis contemporain.

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Entre les cordes : Rafael Nadal domine le monde grâce à son lift.

Aucun autre coup ne produit autant d’effet. Sans ce lift, la puissance de

Nadal serait sérieusement entamée.

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2Les États-Unis pointent en tête du classement des nations avec 333 ré-compenses autour du cou. En 1906, Theodore Roosevelt, le 26e président américain est le premier à recevoir le prix Nobel de la paix. L’unique lauréat vietnamien, l’homme politique Le Duc Tho refuse cette même distinction en 1973, estimant ne pas avoir trouvé d’accord de paix avec Henry Kissinger. Jean-Paul Sartre lui emboîte le pas en 1964. L'écrivain et philosophe fran-çais refuse le prix Nobel de littérature au même titre que toutes les autres formes de récompenses.

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100.000.000.000.000Depuis 1991, l’Université de Harvard parodie

le Nobel en décernant son propre prix. Il récom-pense des travaux inutiles ou comiques... Ainsi, en 2011, Arturas Zuokas, le maire de Vilnius, est « honoré » pour avoir démontré que le problème

du stationnement illégal des voitures de luxe pouvait être résolu en les écrasant avec des

chars ! Gideon Gono, patron de la banque centrale du Zimbabwe, récupère

la distinction mathématique en 2009 pour avoir inventé un

moyen de faire face aux restric-tions économiques à l'aide de billets de banque allant jusqu'à cent mille milliards

de dollars zimbabwéens !

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CHIFFRES DU MOIS

NOBEL ESPRITDepuis plus d’un siècle, l’histoire des prix Nobel est parsemée d’anecdotes savoureuses et insoupçonnées.

Tour d’horizon au coeur de la confrérie suédoise.

30 millionsDécédé en 1896, Alfred Nobel a passé sa vie à déposer des brevets : 355 au total ! Dans son testament, l’inventeur suédois lègue sa fortune à une fondation : elle est estimée à 30 millions de couronnes. Les intérêts doivent servir à promouvoir un prix « attribué à ceux qui auront rendu un grand service à l’humanité durant l’année écoulée. » Cette dotation est divisée en cinq parts égales destinées à récompenser les travaux dans les domaines de la physique-chimie, médecine, littérature et en faveur de la paix.

3L’histoire de la famille Curie est étroi-

tement liée au Nobel. Marie est une des quatre personnes à l’avoir reçu

à deux reprises. En 1903, associée à son époux Pierre, elle reçoit le Nobel de

physique. Marie est ensuite honorée une seconde fois en 1911, avec le Nobel de chimie. En 1935, leur fille Irène Joliot-

Curie est également lauréate du Nobel de chimie. Pas moins de trois

Nobel pour une seule et même famille ! De son côté, Sigmund Freud, nominé douze fois,

n’a jamais été récompensé. Autre type d’exploit...

10En sus de la médaille et du certificat, chaque lauréat reçoit un chèque de 10 millions de couronnes suédoises (environ 1,1 million d’euros). En 1995, l’économiste américain Robert Lucas Jr. a partagé son prix Nobel d’économie avec Rita, son ex-femme, qui avait prévu, dans le contrat de mariage en 1988, de perce-voir 50 % du prix si ce dernier est attribué à son époux dans les sept années suivant leur union. Bel esprit ! Selon une étude, le Nobel permet aussi de prolonger l’es-pérance de vie de 17 mois en moyenne.

15Le 10 décembre dernier, date anniversaire du décès d’Alfred

Nobel, le prix Nobel de la paix a été décerné à Ellen John-son Sirleaf, Leymah Gbowee (toutes deux originaires du

Libéria) et à la Yéménite Tawakkul Karman pour leur « lutte pacifique pour le droit des femmes et leur sécurité ».

Avec 15 % de lauréates, cette catégorie affiche le taux le plus élevé de femmes récompensées. Par opposition,

le Nobel d’économie, décerné pour la première fois en 1969, n’a été attribué qu’à une seule femme,

la politologue américaine Elinor Ostrom, en 2009.

www.nobelprize.org

Depuis 1991, l’Université de Harvard parodie Depuis 1991, l’Université de Harvard parodie le Nobel en décernant son propre prix. Il récom-le Nobel en décernant son propre prix. Il récom-pense des travaux inutiles ou comiques... Ainsi, pense des travaux inutiles ou comiques... Ainsi, en 2011, Arturas Zuokas, le maire de Vilnius, est en 2011, Arturas Zuokas, le maire de Vilnius, est « honoré honoré » pour avoir démontré que le problème

du stationnement illégal des voitures de luxe du stationnement illégal des voitures de luxe pouvait être résolu en les écrasant avec des pouvait être résolu en les écrasant avec des

chars ! Gideon Gono, patron de la banque centrale du Zimbabwe, récupère

la distinction mathématique en 2009 pour avoir inventé un

moyen de faire face aux restric-tions économiques à l'aide de billets de banque allant jusqu'à cent mille milliards

de dollars zimbabwéens !

L’histoire de la famille Curie est étroi-tement liée au Nobel. Marie est une des quatre personnes à l’avoir reçu

à deux reprises. En 1903, associée à son époux Pierre, elle reçoit le Nobel de

physique. Marie est ensuite honorée une seconde fois en 1911, avec le Nobel de

De son côté, Sigmund Freud, nominé douze fois, n’a jamais été récompensé. Autre type d’exploit...

physique. Marie est ensuite honorée une

Familie Curie

Robert Lucas Jr.

Theodore Roosevelt

Tawakkul Karman

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D’une plage glamour de Dubaï au jardin aménagé d’une île

très branchée de Sydney – récemment vue dans X-Men –

le dernier opus du Red Bull X-Fighters 2011 ressemble

à une équipée sauvage… sans les blousons noirs.

texte : Justin hynes

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LeS dUettISteSL’année a été marquée par le duel que se sont livrés deux pilotes aux styles diamétralement opposés. D’un côté, l’Espagnol Dany Torres (à droite) – fl amboyant, instinctif et téméraire – et de l’autre, l’ultra perfectionniste et double tenant du titre, Nate Adams (à gauche). Lancé à Dubaï, le match les emmènera jusqu’à Sydney pour une fi nale tendue.

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étape 1 / dUBaÏConsidéré depuis quelques années comme LE pilote FMX à suivre (Frees-tyle Motocross), Dany Torres a vu son ascension freinée par une série de blessures. À Dubaï, l’Espagnol est intou-chable. Pourtant, la presse n’a d’yeux que pour Nate Adams. Une troisième couronne au Red Bull X-Fighters lui tend les bras. Sur le sable fi n de Jumeirah Beach, l’histoire est bien diff érente. Torres s’impose et suscite une inter-rogation de taille : peut-il garder cette forme étincelante toute la saison ? À suivre.

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Levi Sherwood (en bas à gauche) réalise un Heelclicker Flip.

Nate Adams (en haut à droite) et son Superman Double Grab

au 1er tour sur la plage Jumeirah (photo principale).

« Je suis déçu. Un troisième titre reste toujours mon objectif même

si j’ai grillé un joker ici à Dubaï. »Nate Adams

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étape 2 / BRaSILIaLa réponse à la question de Torres est négative. Frustrant. Quelques jours avant la deuxième étape de Brasilia, il se blesse au pied et malgré ses eff orts dans les épreuves de qualifi cation il n’accède pas aux fi nales. La voie pour une confrontation en tête à tête entre Adams et Robbie Maddison est alors toute tracée. Adams est dans une forme resplendissante et réalise un sans faute. Il termine en tête des séries malgré quelques bons enchaînements de Maddo. La course quasi-parfaite du Destroyer a suffi à déstabiliser Mad-dison devant 100 000 fans. Un record pour une compétition de FMX.

« C’était une nuit incroyable. Je m’en rappellerai toute ma vie. Phénoménal ! » Robbie Maddison, Brasilia

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Robbie Maddison (à gauche) idolâtré par le public brésilien. Le Stadio Olimpico sous ses plus belles lumières (en haut à droite). Josh Sheehan et son Backfl ip ravageur à Rome.

étape 3 / RoMeRome a été intégrée comme ville étape en 2010. L’engouement des fans italiens est tel que l’événement s’est déplacé du Flaminio vers l’enceinte mythique du Stadio Olimpico, plus habituée aux derbys Lazio-Roma. Devant une foule en extase, les malheurs de Torres continuent malgré des qualifs quasi-parfaites. Il semble intouchable. Dans l’épreuve fi nale, il rate l’enchaînement d’un Saran Wrap Backfl ip avec un Nac Nac et fi nit dans le mur. Plus de peur que de mal, l’Espagnol en sort indemne. Son défi romain est terminé. Adams peut s’envoler tranquillement vers une deuxième victoire consé-cutive et battre le Norvégien Andre Villa. Sorti de nulle part, le jeune Aus-tralien Josh Sheehan s’empare de la troisième place. Adams devient un vrai rival pour le sacre fi nal. Histoire de rajouter une once de pression sur les épaules de ses rivaux, il déclare : « Maintenant, je peux maintenant reconnaître sans ambiguïté que je vise le titre. »

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étape 4 / MadRIdUn mois après sa victoire à Rome, Adams est malchanceux. À son tour. Après un accident à l’entraînement chez lui en Californie, le tenant du titre, blessé au genou, à l’épaule et à la main, doit renon-cer à se rendre en Espagne, dans un cadre majestueux. Porté par la Plaza de Toros de las Ventas en totale ébullition, Torres se déchaîne jusqu’en fi nale pour y aff ronter Blake Williams. Il ajoute à sa panoplie de nouveaux enchaînements techniques exceptionnels. Le grand gagnant de cette étape est André Villa. Dauphin d’Adams l’année précédente, le Norvégien, cin-quième à Madrid, s’empare sans faire de bruit du leadership au général à la faveur des trois podiums obtenus lors des compé-titions d’ouverture. Il relègue ainsi Adams et Torres aux deuxième et troisième rangs. La fi n de saison s’annonce passionnante.

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« C’est vraiment très important. Il y a deux

mois j’étais blessé. Là, je suis à Madrid devant

les meilleurs fans. »Dany Torres, Espagne

La superbe Plaza de Toros de las Ventas (ci-des-sous) enfl ammée par le héros local Dany Torres

en action lors d’un Superman Seat Grab Flip (photo principale).

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étape 5 / poznanAprès trois ans d’absence, Red Bull X-Fighters est de retour en Pologne. Le tout nouveau stade de Poznan doit être l’occasion pour André Villa en 2011 de confirmer sa suprématie. Le Norvégien chute lourdement pendant les qualifs après un backflip mal négocié. Il se brise le fémur et met un terme à sa saison. Dans la foulée. La finale prend alors l’allure d’un mano à mano entre Torres et Adams. L’Espagnol gratifie les Polonais d’un déluge de figures spectaculaires dont un Nac 360, le même qu’Adams, contre lui, en début de saison. Fraîchement revigoré par deux médailles d’or aux X-Games, Adams ne s’en laisse pas compter. Il exécute un big-tricking masterclass et scelle ainsi son troisième succès de l’année. Il reprend la première place du général à une seule manche de la fin du championnat 2011.

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étape 6 / Sydney La première des Red Bull X-Fighters en Australie aurait dû être le théâtre d’un

palpitant épilogue entre Torres et Adams. Une fois de plus, la casse humaine joue

les troubles fêtes. Adams en fait les frais. Une blessure à l’épaule et un humérus

fêlé écartent l’Américain avant même le début de la compétition. Une quatrième

place dans ce dernier round suffit à Torres pour ravir le titre. Objectif atteint avec

cette demi-finale face à la star locale, Josh Sheehan. Le jeune Aussie, novice sur le

Tour, aligne une avalanche de double backflips, histoire de calmer les velléités de

Torres. Sous les yeux d’un Adams impuis-sant, l’Espagnol assure le minimum syndi-cal et s’octroie la couronne mondiale 2011.

Sheehan conclue la compétition en battant le « Rubber Kid » Levi Sherwood en finale.

L’Australien affirme ainsi son arrivée sur la scène mondiale du FMX.

www.redbullxfighters.com

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Âme en Penn

L’acteur parle rarement, l’homme ne se confi e jamais.

Qui est-il vraiment ? The Red Bulletin vous propose

une aération spirituelle. Au menu, la quête permanente

d’humanité de Sean Penn.Texte : Rüdiger Sturm Photo : Paolo Pellegrin/ Magnum

SEAN PENN1960 : naissance à Santa Monica, CalifornieActeur, réalisateur et activiste humanitaire

Deux oscars du meilleur acteur (2004 pour « Mystic River » et 2009 pour  « Harvey Milk »). Sa dernière prestation, « This must be the place », 

est sortie sur les écrans en août dernier. 

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La silhouette évoque une statue. Des bras musclés et un torse gaillard se dessinent sous le T-shirt. Le visage est anguleux. Les yeux semblables à des billes regardent dans le vide. L’American Spirit qu’il fume est l’unique signe de vie. Sean Penn déguste sa cigarette, indifférent au panneau d’interdiction qu’affiche le très respectable Hôtel Carlton de Cannes.

Les cinéphiles apprécient la force dégagée par ce monument de la nature. Elle prend les formes les plus variées – celle d’un vengeur aigri dans Mystic River rôle pour lequel l’acteur de 51 ans a reçu son premier Oscar – ou celle d’un homme politique homosexuel – Harvey Milk – qui lui a valu une deuxième consécration. Cette force se manifeste aussi dans des comédies comme This Must Be the Place, sortie le 24 août dernier. Il y incarne une ex-star du rock devenue apathique, croisement entre Robert Smith et Ozzy Osbourne déambulant à travers l’Irlande et les US.

Mais d’où vient cette énergie ? « L’auto-analyse, ce n’est pas mon truc », lance-t-il laconique. Le timbre de voix gré-sille sur un gargouillement. Le son et le regard se perdent à nouveau dans le vide puis Penn décide de s’ouvrir. Un peu : « La colère a toujours été un moteur. Une colère totalement gratuite. Je ne la recommanderais pas comme moyen de motiva-tion mais pour moi ça a toujours fonctionné. »

Ce qu’il entend par « colère gratuite », il le laisse à notre apprécia-tion. Il y a cependant de bonnes raisons de croire qu’il tient sa mère Eileen comme responsable de son état psychique. Une ancienne actrice qui a abandon-né sa carrière pour se consacrer à sa famille et connue aussi pour ne jamais se séparer de sa bouteille de vodka. Provocatrice et irritable, elle mène en bateau ce fils aîné. Le jeune Sean passe sa jeunesse révolté contre elle. Sa mère l’avoue plus tard. Sa réaction à la première expé-rience théâtrale de son fils est en ce sens très révélatrice : « Fais autre chose, tu ne sais pas jouer. »

Ses premières petites amies l’envoient en psychothé-rapie pour son instabilité. Sans succès. Son mariage avec l’actrice Robin Wright se solde en 2010 par un divorce après 14 ans de déchirements. Cette période est un champ de bataille où les deux partenaires ne laissent rien passer. Idem avec Madonna, sa première épouse. Quand on évoque Sean Penn, l’actrice âgée de 45 ans répond : « Ce n’est plus un sujet d’actualité. »

Ce n’est pas par hasard si son quatrième film Into the Wild probablement le plus personnel en tant que metteur

en scène, retrace l’épanouissement et la tragédie d’un marginal. Ce besoin de fuir une existence bourgeoise pour vivre en marge de la société renvoie à ce que Penn a de plus profond en lui : « Ce sentiment est permanent. Il m’a toujours habité. Il y eu des périodes de ma vie où j’ai pu m’isoler à ma façon, cela a été une vraie régéné-ration. Je le recommande à chacun. Ça permet de por-ter un regard neuf sur sa propre vie. Il faut renouveler l’expérience régulièrement. C’est la plus saine des dépen-dances. » Penn n’a en revanche jamais fait l’expérience d’une retraite totale dans la nature. « Le besoin de tout quitter n’est pas si pressant si tu es utile. Peu importe de quelle façon. En revanche quand tu te sens contrepro-ductif, la nature sauvage est le meilleur remède. »

Ses enfants restent sa raison de vivre. Issus de son union avec Robin Wright, Dylan Frances et Hopper Jack, respecti-vement 20 et 18 ans aujourd’hui, l’ont comblé : « Les élever a été la plus grande satisfaction de ma vie. Et, rien que pour eux, je n’aurais jamais pu quitter la civilisation. » L’iso-lement dont il parle prend d’autres formes. Le métier d’ac-teur n’est qu’une de ses soupapes. Penn est agité par des pulsions bien plus profondes : « La nécessité d’une solida-

rité entre tous les hommes a atteint aujourd’hui une urgence sans précédent. J’aime l’humain. »

Ceci n’a rien d’un aveu du bout des lèvres. Penn ne se considère pas comme un bon samaritain qui, entouré de gardes du corps, atterri dans des zones de crise pour serrer la main des nécessiteux. Une de ses devises est : « Il faut une bonne dose

de vécu pour faire naître quelque chose de neuf en soi. » Cette tranche de vie grandit après sa participation à la manifestation en faveur des réformes démocratiques place Tahrir au Caire en septembre 2011 ou par des visites en Irak avant et après l’invasion américaine afin de se faire une idée de la situation.

Idem lorsqu’il se rend en 1992 dans des quartiers de Los Angeles en proie à des émeutes raciales sans précédent. Dès son arrivée, sa voiture reçoit un caddie sur le pare-brise.

Après l’ouragan Katrina en 2005, il patauge dans les eaux saumâtres et porte secours aux victimes sur zone. Le plus impressionnant reste cependant son engagement en Haïti après le tremblement de terre. Son organisation humanitaire J/P HRO a mis en place des camps qui ont accueillis jusqu’à 55 000 réfugiés.

Penn peut aussi livrer ses convictions avec éloquence. Ses reportages sur l’Iraq pour le San Francisco Chronicle ou ses articles pour le magazine The Nations relatant

« Il faut une bonne dose de vécu pour faire

naître quelque chose de neuf en soi. »

Penn en Cheyenne dans This Must Be The Place.

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ses rencontres avec Fidel Castro et avec le chef de l’état vénézuélien sont de bons exemples. Quand on évoque ses faits d’armes, il s’emploie immédiatement à en mini-miser la portée : « J’ai une très bonne équipe en Haïti sur laquelle je m’appuie. En tournage, je me concentre tota-lement sur le film et me tiens simplement au courant des opérations. Pendant This Must Be the Place, j’écoutais mes messages le soir dans la caravane en espérant qu’aucun désastre ne survienne. Puis on m’a annoncé une épidémie de choléra. Je me serais bien passé d’une telle nouvelle. »

Son statut à Hollywood le dessert parfois. Penn évo-lue dans une sphère qui s’intéresse plus à sa romance de quelques mois cette année avec Scarlett Johansson qu’aux causes qu’il défend. Le star-system nuit-il parfois à ses activités artistiques ?

La réponse se fait hésitante, confuse : « Sans doute... Y suis-je confronté ? Je ne saurais le dire. Chacun lutte contre quelque chose. Une de mes grandes batailles n’a rien à voir avec le battage de la célébrité. Même si nous vivions dans un monde juste où les enseignants seraient par exemple payés comme les acteurs, nous, comédiens, sommes toujours aux prises avec nos performances. Nous restons prisonniers de notre nature, de notre corps, de nos rythmes et de nos redondances. »

Ces mots peuvent sembler confus. Ils se révèlent plein de bon sens pour peu qu’on y prête attention. Penn semble incapable de s’accomoder à un milieu guidé avant tout par les strass et les paillettes. Son attention se focalise entièrement sur son questionnement interne, en proie à des luttes contre sa propre personne. Il doit malgré tout composer pour incarner ses rôles. Son image publique est une vitrine parmi d’autre, un « fardeau » parfois. Il l’exprime de manière plus compliquée : « C’est une guerre contre l’aptitude des spectateurs à se concen-trer. » Autrement dit, oublier l’homme Sean Penn pour se concentrer uniquement sur le personnage incarné.

Son métier ne se réduirait donc qu’à une lutte sur deux lignes de front : la fonction d’acteur et son rôle d’homme publique. Son tiraillement intérieur entre destruction et création ne trouve pas non plus ici de dénouement significatif. Peut-être auprès de Bruce Springsteen ? Penn l'admire. Quel votre morceau pré-féré ? « J’ai fait un film là-dessus », répond-t-il d’un ton taciturne. Le titre du morceau est Highway Patrolman. Le texte a inspiré son premier film en tant que metteur-en-scène. Indian Runner est l’histoire de Joe, un policier

droit et rangé qui essaie en vain de s’occuper de Frank, un frère agressif et autodestructeur. À la fin, Joe laisse Franck, recherché pour meurtre, passer la frontière et lui évite ainsi d’être pris. Ces deux personnages repré-sentent-ils la double facette de sa personnalité ? Penn confirme cette piste lors d’une interview. Il parvient à maintenir l’équilibre entre les deux facettes. Admirable de volonté. Sa rage ne le consume pas, il sait comment la canaliser. Cela exige un engagement total et un abandon de soi. Penn n’est pas homme à compromis : « Quand je fais un footing, c’est jusqu’à épuisement. Sinon, j’ai l’impression de ne pas avoir tout donné, pas avoir investi toute mon énergie dans l’effort. J’essaie d’appliquer cette règle dans tous les domaines de ma vie. »

Il réaffirme la même idée de manière plus philoso-phique : « Dire que Dieu existe est une mauvaise blague. Dire le contraire l’est tout autant ! Personne, nom de nom, n’a et n’aura de réponse à cette question. Après tu fais avec et tu t’adaptes. Le poème Davis Matlock d’Edgar Lee Masters l’exprime bien : Je dis qu’il faut vivre comme un Dieu, conscient de son éternité. Malgré tes doutes persis-tants, c’est ainsi qu’il faut vivre. Si ça ne rend pas Dieu fier

de toi, alors Dieu n’est rien d’autre que gravitation et le sommeil est un précieux dessein. » Et d’ajouter : « Je suis optimiste quant à notre aptitude à y parvenir mais le pessimiste en moi dit que nous ne pouvons nous y résoudre.”

Penn semble déterminé à mener une vie selon cette maxime. Mais il connaît aussi des moments de plénitude. À quelle occa-

sion ? « Quand j’ai dix minutes pour surfer sur l’Océan. » La découverte de « l’harmonie » et de la « spiritualité » dans la pratique du surf remonte à son adolescence.

Est-il alors possible que Sean Penn savoure tranquil-lement la magie d’un instant ? Ou qu’il éprouve du bon-heur ? « Oui, je peux apprécier la beauté d’un coucher de soleil par exemple. Mais les moments où le monde dévoile sa magie restent rares. Il faut les saisir quand ils se produisent. La notion de bonheur me dépasse. Je me dis simplement que c’est beau. »

De la gaité transparaît dans sa voix, son regard s’illu-mine, la bonne humeur semble l’envahir. Mais tout ceci reste subjectif. Nous n’en saurons pas davantage. Déjà, Sean Penn se dresse et quitte la Suite, longeant un long couloir. Un monument vivant perdu dans ses pensées et son univers.Site officiel du film : www.arpselection.com Site officiel de l’organisation humanitaire J/P HRO : www.jphro.org

« Dire que Dieu existe est une mauvaise blague.

Dire le contraire l’est tout autant ! »

Penn en rocker has been dans son dernier film.

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Des yeux bleus rêveurs, une silhouette à réveiller un mort, un sourire avenant. Et puis ?

Douze globes de cristal, deux médailles olympiques et une pige comme moniteur de Justin Bieber. Re-voilà Lindsey Vonn, la hit girl du sport.

Texte : Ann Donahue Photos : Emily Shur

évaler les pistes à plus de 110 km/h, ingurgiter une douzaine d’œufs durs d’un coup dans le cadre de son régime protéiné, surmonter diverses fractures – et remonter sur des skis comme si de rien n'était – telle est Lindsey Vonn.

Qu’elle attrape la Bieber Fever est en revanche inattendu. Elle se souvient de la discussion lors de sa toute première rencontre avec la star :Justin : − J’ai skié quelques fois seulement, tu me donnerais une leçon ? Lindsey : − Tu plaisantes ? Évidemment que oui ! Ce serait plutôt cool ! 

Presque deux ans se sont écoulés depuis Vancou-ver 2010. Lindsey Vonn remporte l’or de la descente olympique. Un soulagement libérateur, une culbute au sens propre comme au sens figuré dans la neige canadienne et la voilà propulsée dans un monde à part : le ski alpin. Aux États-Unis, il ne fédère le public et les médias qu’une fois tous les quatre ans. Cette discipline l'a pourtant faite reine du sport féminin dans son pays. L’Amérique l’a reconnue meilleure athlète deux ans de suite. Elle fait le buzz à Hollywood pendant ses intersaisons et le clown, avec d’autres athlètes de renom, dans divers spots de pub.

C’est sans doute cela être une star du sport féminin à l’orée de 2012. Se montrer féroce et conquérante dans l’adversité ne suffit pas. Pas plus que rapporter suffisamment d’or pour renflouer les caisses de la banque fédérale, servir au tennis à 210 km/h ou se mêler à la bagarre sur la ligne de départ des 500 miles d'Indianapolis. Non, éblouir les flashes des photographes dans une robe de soirée sublime a bel et bien son importance.

Patron d’une boîte de communication spécialisée dans les films de sport à Los Angeles – dont Money ball, Real Steel et le tout prochain Haywire – Jeff Freedman tient cette analyse : « Pour une femme, le sport est une profession encore récente. La notorié-té qu’un homme décroche automatiquement, les athlètes féminines doivent travailler pour l’obtenir. Et, si elles veulent jouer de leur notoriété, il faut qu’elles aient quelque chose à proposer. »

Lindsey Vonn, elle, a conquis cette aura de manière très naturelle. Elle a redéfini le profil de la « petite » fiancée de l’Amérique par ce qu’elle est : une jeune femme envoûtante, au si doux sourire et à l'énergie folle dont la seule mission sera de prendre les devants. Comme sur une piste.

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Elle prend, pour l'instant, beaucoup de plaisir à se plier aux obligations médiatiques : « C’est vrai-ment sympa. Je sais que cela fait partie du boulot, mais j’aime vraiment ça. J’adore m’habiller élégam-ment, j’adore faire ressortir ma féminité et marcher sur des talons immenses. J’aime me sentir capable d'aller à la rencontre des gens. Quand j’étais sur le tournage d’ESPN pour la promotion de l’ESPY (Excellence in Sports Award qui lui a été décerné, ndlr), je traînais avec Carmelo Anthony et je lui posais des questions sur sa façon de s’entraîner et sur la rééducation de son genou. C’était très intéressant. »

Dans cette pub, Vonn et Anthony, sapés comme des papes et dansant collé-serré dans le bal de promo d’un lycée, sont interrompus par l’animateur de la soirée ESPY, Seth Meyers. Il joue le journaliste de mode et démarre une interview dans la foulée de la danse endiablée livrée par les deux « comédiens ». Vonn y joue les offusquées et refuse de spéculer sur la personne avec qui elle dansera ensuite. Carmelo Anthony reconnaît ne pas être très fan de la guimauve musicale qui les accompagne.

Il y a des limites au temps accordé par Lindsey Vonn aux tournages publicitaires. L'Américaine a compris. Les titres mondiaux ne se gagnent pas devant les caméras de la fabrique à rêves hollywoodienne. La célébrité n’est pas nouvelle

pour la skieuse. En Europe, la ferveur inhérente au ski pro est proche de celle animée par les adoles-centes à la venue de Justin Bieber sous leurs yeux. Lindsey s’enflamme : « En Europe, il y a une sorte d’obsession pour le sport et c’est pour cela qu’on a des fans si enthousiastes. C’est génial ! Tous les sports ont besoin de cet engouement. Aux États-Unis, en revanche, personne ne m'attend au pied de l’hôtel, comme c’est le cas en Europe. »

La saison de la Coupe du monde 2011* laisse un gout d'inachevé à l'Américaine. Avec, à la clé, une jolie polémique. Le somptueux duel entre Vonn et Maria Höfl-Riesch s’achève en Suisse, au terme d'une manche annulée pour cause de mauvais temps. La skieuse allemande s'adjuge le classement général de la Coupe du monde. Les quotidiens européens ont fait leurs choux gras de la rivalité entre les deux jeunes femmes. The Telegraph a évoqué leurs relations devenues glaciales. Longtemps Riesch et Vonn ont été les meilleures amies du monde. Elles se connaissent depuis le circuit junior et sont fréquemment parties en vacances ensemble. Début

Il y a une vie après le ski : « Je suis une vraie fille. J’aime les chaussures, les acces-soires et les jolies fringues ! »

*Lors de la finale de la Coupe du monde 2010-2011 à Lenzerheide en Suisse, les courses de slalom et slalom géant – censées départa-ger les deux adversaires, Lindsey Vonn et Maria Riesch – ont dû être annulées en raison des conditions climatiques.

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2011, une fissure est apparue au grand jour. Dans un long post sur sa page Facebook, Lindsey Vonn com-mente les déclarations de Maria Riesch à son égard dans la presse. Elle décide de ne pas se rendre à son mariage : « Je suis très déçue par ce qu’elle a fait. Je ne sais pas sur quoi notre amitié tient encore. »

Quelques mois après la fin de saison, les deux jeunes femmes règlent leur différend. Vonn : « Nous nous sommes parlées en Nouvelle-Zélande et nous avons décidé de ne plus évoquer notre amitié en public. Nous avons du respect l’une pour l’autre. »

Quelques grandes dates vont marquer la saison 2012. Un week-end de Thanksgiving à Aspen, puis la première découverte de Sotchi, site russe des JO d’hiver en 2014, au cœur du mois de février. Un exer-cice que Lindsey Vonn apprécie particulièrement, elle qui enregistre les tracés en un temps record à l'image d'un disque dur. « J’ai une mémoire photographique, dit-elle. Quand j’ai commencé à skier, avec le Ski Club de Vail, nous faisions ces exercices de visualisa-tion au cours desquels nous devons imaginer notre trace puis, plus tard, retranscrire la course que nous avions effectuée. Les coaches nous chronométraient toujours pour savoir combien de temps on mettait pour ça. J’étais proche de mes temps actuels. »

L'été dernier, durant la pré-saison, Vonn s’est concentrée sur le slalom et le slalom géant. Les sessions d’entraînement l'ont emmené dans l’hémisphère sud – sur les pentes chiliennes ou néo-zélandaises – ou en stage de gym au centre de préparation olympique de Chula Vista, près de San Diego. Mais le slalom et le slalom géant n'ont jamais vraiment été ses vraies spécialités. Elle était plus connue pour ses gamelles que pour ses chronos. Elle a fini par récolter les fruits de son travail acharné en remportant son premier slalom géant, devenant ainsi la cinquième skieuse de tous les temps à s'adju-ger une course dans chaque spécialité.

« Ces deux événements ont été mes deux chevaux de bataille, je voulais devenir plus cohérente dans ma façon de faire, histoire de couper la ligne d’arrivée de temps en temps ! » Lindsey a le sens de l’autodérision. Et du travail. Elle s’est jurée de ne pas jeter l’éponge.

L’objectif ? Sotchi 2014. Le pari ? Copier la pluri-disciplinarité de Michael Phelps et être en mesure de remporter une médaille dans chaque spécialité propo-sée par le ski alpin. Elle dit : « J’y pense très fort de-puis que les JO de Vancouver sont terminés. J’y pense encore et toujours. C’est présent dans mon esprit. »

À l’instar du cerveau de Vonn, la presse dans son ensemble focalisera aussi son attention sur Sotchi. C’est inévitable : le ski alpin sera une nouvelle fois au cœur de la programmation olympique de NBC et Lindsey Vonn sera la figure de proue de l’hiver 2014.

« C’est toujours une distraction. À la fin de la journée, il faut toujours se demander si on est aussi performant que doit l’être un athlète de haut niveau. Il faut être capable de se dire : Si je fais cet interview, est-ce que je me distrais ou est-ce que je me disperse ? Et si ça risque de me perturber, je ne dois pas y aller. » Lindsey Vonn a compris les contours et les contraintes du jeu médiatique.

Quand la saison s’achève, Vonn s’autorise le droit de s’investir dans toutes sortes d'activités extra-spor-tives. Elle effectue ses premiers pas d’actrice dans la saison finale de sa série préférée, La loi et l’ordre, en 2010. Elle campe le rôle d’une secrétaire corrom-pue chargée de glisser un indice aux enquêteurs travaillant sur un complot criminel dans une école... Malgré ce scénario alambiqué, Lindsey s’est régalée : « Quand ils m’ont proposé le rôle, j’ai été atteinte d’hyper-ventilation ! J’étais super excitée. Ils ont été obligés de me rappeler à l’ordre et de m’expliquer que je ne pouvais pas sourire dans toutes les scènes ! »

En civil, sans sa combinaison et avec ses lunettes de vue, en toute simplicité dans un sweat couleur pastel, Lindsey est méconnaissable pour un individu lambda. Tant mieux, pense-t-elle. « Je n’ai pas aimé me voir à la télé. Skier, c’est une chose, mais je trouve que ma voix est vraiment bizarre à l’antenne. C'est même une des pires images que j’aie de moi. J’ai regardé la scène. Juste une fois. C’était suffisant. »

Même si les tapis rouges exercent sur elle une attracaction certaine, quitter les pentes pour les plateaux, n’est pas l’actualité immédiate de Lindsey Vonn. Aux Kids’ Choice Awards de la chaîne Nickelo-deon, émission qui se distingue par les lancers de slime – une matière verte et visqueuse – sur les vainqueurs lors d’un show TV tout plein de la bonne volonté, Lindsey Vonn s’impose devant Serena et Venus Williams. « Les enfants sont intrigués par Lindsey. Elle est suffisamment belle pour être manne-quin et suffisamment féroce pour être une cham-pionne. Un alliage qui a de quoi surprendre », raconte Ellen Rydzewski, la vice-présidente de la chaîne.

Pour sa part, Lindsey Vonn s’est dite surprise d’avoir gagné. « Je passais entre les gamins pour aller sur la scène, en leur tapant dans la main, mais c’était tout visqueux ! Et ils s’agrippaient à moi pour m’en-duire de slime autant qu’ils pouvaient. Je me suis retrouvée sur scène, je ne savais que dire. Je ne pensais pas gagner ni me retrouver toute gluante. »

La skieuse marque une pause, regarde autour d’elle et éclate de rire. Les gens qui l’entourent, une maquilleuse, deux stylistes, deux caméramen, roulent des yeux. Elle semble intimidée juste avant la séance photos, et comme pour se protéger glisse cette phrase : « Je ne sais pas, j’en sais rien ! Je suis un peu naïve, vous savez. »

Elle se lève, fonce vers un portant sur lequel pendent différentes tenues, prend une robe à pail-lettes dorées et retourne faire la star devant l’objectif. Tout savoir en cliquant sur www.lindseyvonn.com

Je ne connais pas l’été.Là où je suis c’est toujours l’hiver.

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Pero odolutate consenim vulla core mo-lorpe riurerit nulla commy nulla facilis ad min exeros dipisi.

Ismod tie magna accum volesequis el eros nibh et vulla feu facipit prat. Ut amet ipit, vendionse faccum zzrit alit praesti onulla faccum voloreetum zzriure dolo-rem ipisl doluptat, susto con estrud tio delis nisl esectetuerit adiatum quam in elisim il ut iniscil exer suscipis niatie cor sent lore mod tation vulla alit num vel eu-guera essisl ulla feugait prat ute dignisis nosto ex eum duis auguero dolum zzriure mincips umsandre magna con ex ea am-consed ex ea aut in venim qui tie molore modolestie tat luptat, vent ad min ut irit vulla autat. Duis euisim ipit, con volortion ver si.

It velestie mincinim ipis num num el ilisi tin enibh eugiam, vulla feu facin vele-se conulla commy nos ad essit nibh eugue estis alis duipisl in veliquamet ut velessim vel ullutpat nisl iureet il essequi pismodo-lore dunt veniscin eum eugiat et, ver illa facilisl inim quisi.

Dunt vel dunt luptat, si eugue venim quis augait num in vent irit prat lobor sed miniam dolor sequametuero do eugait lorting eum quis acilit ut adio od tet wisit lobore eraesto od et, quat. Ut ad et, quat. Os nit lut iure ercinismod mod ero dolor-pe ratincipit nibh eliquat nos nosto odig-nis augait nullutatetum zzriurero odit adiametuer am, conse te dolorper aut alit, cortie dionum nulluptat ip eugait nim ve-lit ad ming esto od eui er in ea feui bla feum venim illam at. Duis accummodiate magnim verit delismod essissed moluptat alit vullum iuscillaor sequat etuerci llu-tem accum volore duiscilismod eum vo-lestin er sed diam qui exeraes tionsequis dio odiam ex ent am iure ea faccummy nulla consed tatue facincilit wismodo eu-giat. Duis am, vel in henim nulla adipisi.

Summy numsandre velessectem zzri-ustisl doloreet nonsecte mincip et nonsec-te con hent vulland ignisi essequamcon ex euguerostrud dolessi sismolobor ipit diat venismolor sumsan etue moluptat aliquip exerit wis er suscil inibh exer si.

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Quisci blandre volorperil ero odolorem zzriliquisi bla conse mod ex et veliquat nulland ipisim ipsum volortinisi ea feugue dolorperci euisi tat ent lorper sequisi eu-giametum et nissectet praessectem dolore commy num velendr ercing eriuscin he-nibh exeraessed ent lan eugiam delisim veliquisi.

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Despres et Des Mains

u bois, on ne voit que ça en Andorre où le triple vainqueur du Dakar a posé casques et motos en 2000 quand Henri Magne, son mentor, l’a invi-té à le rejoindre. « Je voulais devenir charpen-tier. Construire des maisons en bois. Quand t’es gamin, t’imagines des trucs… » Sapins sur

les pentes enneigées de la Principauté d’Andorre, chalets au cœur de la station de sports d’hiver où il vit, jusqu’au décor de l’intérieur familial, du bois, du bois, du bois…

Mais, ce matin-là, c’est l’acier d’haltères de 24 kg que Cyril Despres relève en cadence au bout de chaque bras. Une traction, cinq, dix. Il souffle, sue. Et recommence. La salle de sports high-tech d’Andorre-la-Vieille n’a pas le charme cosy du chalet qu’il rêve de construire. Ici, il charpente d’abord son physique d’athlète. Un capital santé à faire fructifier, moins de trois semaines avant d’entamer un 12e Dakar à 37 ans. Plusieurs mois d’entraînement pour quinze jours de course, il connaît le tarif. Paradoxe. Cyril Despres, l’adolescent de Nemours qui voulait vivre à la montagne, cherche inlassablement fortune en traver-sant les déserts de la planète au guidon d’une moto. Si vite, si longtemps qu’il s’est imposé comme un des maîtres de la discipline en une petite décennie.

Huit podiums dont trois victoires finales pour ces onze Dakar courus. Et quelques dizaines d’autres succès en Afrique, Amérique du Sud ou Europe. La passion d’une jeunesse est devenue la quête d’une carrière de champion. « Je ne sens pas mon corps vieillir », jure-t-il. Par orgueil ? « Forcément. Mais je n’ai pas l’impression d’être un débile qui ferait n’importe quoi pour gagner. Je ne cours pas pour battre un adversaire mais pour la victoire. C’est de l’égoïsme. C’est vital. Si tu n’as pas envie de sauver ta peau dans chaque spéciale, t’es largué. Tu te bats pour toi, pour le team. 2e, t’as perdu. 2e ou 5e c’est pareil. Mais être fort, ça ne veut pas dire se prendre pour un surhomme. »

Prudent et hardi à la fois, l’équation impossible ? « J’ai dû finir 80 rallyes sur 85 courus. J’ai la chance de pas avoir connu la grosse gamelle, celle qui te met la boule au ventre quand il faut partir le matin. » Son corps n’a pourtant jamais zappé

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À moins de trois semaines du départ de la 34e édition du Dakar, Cyril Despres nous

Saluée par les plus grands, sa 3e victoire sur le Dakar (2010) n’est sans doute pas la dernière.

a ouvert les portes de son havre de paix andorran. The Red Bulletin vous plonge dans

la préparation d’un surhomme au grand cœur, capable de soulever des montagnes.

Textes :Etienne BonamyPhotos:Philip Horak

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<< Je ne cours pas

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Date et lieu de naissance24 janvier 1974 à Fontainebleau

1ère course et 1ère victoireEnduro de Plomion dans l'Aisne en 1998

1ère participation au DakarJanvier 2000 au guidon d'une Honda 400XR. Il termine 16e

1er podium en rallyeTunisie 2000 au guidon d'une Honda 650 (3e)

1ère victoire sur le Dakar2005 au guidon d'une KTM offi cielle

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Au Duplex, sa salle de sport en Andorre, Cyril Despres a un programme spécifique avec des haltères de 24 kg chacune.

Mi-octobre, il passait une échographie pour vérifier un adducteur douloureux après une séance de motocross.

<< J’attaque

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l’accident de janvier 2006. Mauvaise chute, luxation de l’épaule. « Je ne sais pas pourquoi mais je n’ai pas abandonné. Je pleurais tous les jours dans mon casque et je me suis juré de ne plus jamais avoir mal comme ça. »

ntêté, il redouble depuis d’attention pour entretenir la « mécanique » de son corps. « Il y a quelques années, je m’y mettais début septembre. Maintenant j’attaque

en juillet. L’entraînement c’est plus dur que la course. Franchement, en plein été tu ne rêves pas chaque jour de rentrer chez toi à 18 heures pour te taper une heure de home-trainer. »

« Il y a deux ans, là-bas, aux tests physiques et psychiques, j’ai explosé Sébastien Buemi, le jeune pilote de Toro Rosso. Hé, j’ai encore la caisse ! » s’amuse-t-il, compétiteur. Toujours tout maîtriser.

Il avance l’intérieur de ses avant-bras striés d’une longue cicatrice. « Je me suis fait inciser l’aponévrose de chaque côté pour pouvoir libérer le muscle. J’avais besoin de gagner en puissance. En course, on a sans cesse le poing serré sur le guidon. Freiner, accélérer. En force. » Le gain ? Deux centimètres de muscles supplémentaires. La curiosité de l’ancien mécano n’est pas prête de se tarir. « J’ai tellement parlé

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avec le professeur Dufour, qui m’a opéré pour ça à Aix-en-Provence, qu’il m’a proposé d’assister à une intervention chirurgicale avec lui pour comprendre comment ça fonctionne à l’intérieur du corps. Je me suis retrouvé un matin au bloc en blouse verte à côté de lui pour le regarder opérer. Là, tu piges. »

« Il aurait été un super Dan Carter au rugby. Il endure le mal, comme tous les grands joueurs, et c’est un meneur d’hommes. Je l’ai vu en Argentine gérer son team comme une équipe. » L’analyse est de Christian Califano, l’ancien pilier international du XV de France. Le coup de foudre entre les deux hommes remonte à trois ans. Despres lui a même prêté son mécano. « Je l’ai croisé sur une Baja en Espagne. J’ai vu un gars en plein soleil qui partait sans visière, ni lunettes. C’était lui. Ça m’a fait marrer, je l’ai dépanné », se rappelle le motard. Ils ne se quittent plus. « Je pensais avoir beaucoup enduré avec le rugby mais la moto c’est une machine de guerre qu’il faut dompter, tranche Califano, embarqué dans l’aventure Dakar sous la protection de l’Andorran. Si j’ai fini, il y est pour 70 % à chaque fois. Cyril faisait sa course et m’attendait au bivouac le soir pour débriefer. Le haut niveau, tu gères avec le corps et la tête. Jamais dans l’excès. Il a tout ça. »

édric Gracia est son complice. Le motard et l'un des meilleurs descendeurs au mon-de en VTT aiment « flirter avec les limites juste par challenge ». Garcia ajoute :

« Il calcule, emmagasine et te rattrape à temps. C’est vraiment le bon mec qui t’accompagne dans tout. Je ne sais pas si on le connaît sous cet aspect. » Loin de l’image du motard globe-trotter à l’agenda surbooké qui lui fait dire si près du Dakar que « le temps (lui) échappe ».

Dans ce tourbillon, Laia s’est glissée sans faire de bruit, il y a quelques années. Compagne et maman de la petite Gina née en août 2010, elle coupe les gaz d’entrée: « Je n’aime pas la moto. Je n’en fais jamais. »

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Benjamin, son mécano, est originaire du Jura. Il s’est installé en Andor-re. En janvier dernier, il a filé un coup de main à Christian Califano sur la route du Dakar.

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Véritable antidote pour soigner une pression souvent trop forte. « Je vis avec le vrai Cyril, pas le motard. Je ne le vois jamais en course. C’est son travail, sa passion. Quand il est loin, il m’appelle on parle d’abord de la maison, de la famille. Je n’existe pas à travers son statut de champion. »

La compétition de haut niveau, Laia l’a vécue avec l’équipe nationale andorrane de ski de randonnée ou les épreuves de nage libre en mer. « Même là, Cyril voulait coacher mon entraînement. Fais-ci, fais ça. La compétition c’est son truc, moi je suis passée à autre chose. » Elle en rit encore, dit apprécier les plages de répit quand il est parti « travailler »...

C’est aussi elle qui a sans doute apaisé la rancoeur de son homme après le Dakar en janvier dernier. Elle en garde le secret. Deuxième à quelques minutes de son coéquipier et rival du team KTM-Redbull, l’espagnol Marc Coma (KTM s'est adjugé les six dernières éditions du Rallye), il a fallu des semaines au n°1 français pour effacer le mauvais souvenir *. Mauvais perdant ? « Ce n’est pas l’idée que je me fais de la victoire. J’ai ruminé tout ça. Je me suis interro-gé sur l’envie de continuer… On était officiellement dans le politiquement correct au sein du team sauf qu’on se parlait pratiquement plus avec Marc, le strict minimum. » Ambiance explosive. Au printemps, a-t-il été vraiment tenté par la proposition de « récupérer un volant » de voiture pour s’essayer en rallye-raid comme tant d'autres avant lui ? La proposition lui a été faite. « J’en ai un peu parlé avec KTM, mais ça n’a jamais été sérieux dans ma tête. » Pas mordu.

n juin, Coma et Despres ont choisi de solder le contentieux dans les locaux de KTM en Autriche. « Le team veut bien une bagarre sportive entre pilotes mais qu’elle

soit saine. On a tout déballé. Marc s’entraîne, vit, travaille comme moi. Tout pareil. C’est mon double, comme si je me voyais dans un miroir. Beaucoup de choses nous rapprochent. Il est devenu papa cet été, comme moi. La discussion nous a soulagés. »

Le duel va reprendre en janvier (34e Dakar entre Mar del Plata et Lima, du 1er au 15 janvier 2012). Ces « jours les plus longs » avant le départ lui pèsent. « Je n’ai jamais réussi à me blinder contre la pression qui entoure tout ça. » Il s’emballe, de peur de louper un mot: « Et puis, il y a la première spéciale. Tu traces ta voie. Tu cherches la balise, le drapeau. Comme un super jeu. C’est con, non ? Bon, je ne vais plus chan-ger maintenant. Quand j’arrêterai la compétition peut-être que je n’aurais plus envie de faire de moto, mais là... je n’en ai jamais assez. »En savoir plus sur www.cyrildespres.com

*Leader au général au départ de la 3e étape devant Marc Coma, Cyril Despres a été pénalisé de 10’ par les commissaires pour être passé juste à l’extérieur d’un drapeau signalant l’accès à la zone de départ qu’il rejoignait. Il n’a jamais pu combler son retard sur l’Espagnol au cours du rallye. Reprochant ensuite à son adversaire d’être juste « un suceur de roue ».

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Les enfants de « fabrizio et CyriL »

En janvier 2005, le motard italien Fabrizio Meoni, 47 ans, vainqueur des éditions 2001 et 2002 du Dakar, se tue accidentellement en Mauritanie. « Quelques jours après sa disparition, on apprenait qu’il finançait en toute discrétion depuis 2001 le fonctionnement d’une école dans la banlieue Dakar », raconte Cyril Despres. « Ça m’a marqué et je suis allé voir sur place ce qu’il avait fait. »

Le pilote français rejoint très vite la fondation Meoni qui poursuit l’engagement du motard toscan. Il en est même devenu président honoraire. « J’ai toujours ressenti une grande émotion là-bas, le besoin de m’investir. Avec une école, tu fais grandir les gens. C’est l’avenir. »

Début 2007, avec Laia, sa compa-gne, et le soutien de la fondation, il s’est lancé dans un projet à Pikine, dans la grande banlieue Est de Dakar. L’école « Fabrizio et Cyril » a ouvert en 2008 avec tout juste 40 élèves. Elle en comp-te plus de 300 aujourd’hui. « Il faut payer les profs, financer les aménagements », détaille Cyril, toujours en quête d’idées neuves pour récolter des fonds. « Mais on ne doit pas être là que pour ap-porter de l’argent. On veut qu’ils prennent en mains ce projet. C’est leur histoire. » La sienne aussi. En février, il sera de retour à Dakar.

Gina est née en août 2010. Elle veille sur la moto de papa. Laia a les yeux de Chimène pour Cyril (à droite). Le road book et les trophées du Dakar (en bas).

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Ils sont peu nombreux à avoir connu, si tôt, une telle notoriété. À 19 ans, Neymar est déjà dans les petits papiers des grands d’Europe.Texte : Cassio Cortes Photos : Jürgen Skarwan

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es p’tits, des gros, des rouges, des roses. Deux ou trois blancs pour faire… bonne figure. Les portes de l’âge adulte battent pavillon sur le visage de Neymar dans une épatante collection de boutons d’acné. Le jeune homme assis en face de nous pèse six millions d’euros par an. Il est l’icône de tout un peuple. À tout juste 19 ans, c’est à lui qu’incombe la mission de porter le Brésil vers son sixième titre mondial chez lui en 2014.

La nature est bien faite. Elle se charge d’orner à l’identique le front de ses plus grands fans. Ce qui fait enrager les parents des jeunes footballeurs du Brésil, c’est plutôt cette crête iconoclaste portée par Neymar et que les gamins repro-duisent en d’hasardeux coups de ciseaux. D’autant que la coupe à l’iroquoise de Junior s’est encore enrichie d’un délicieux jaune pisseux. On vous l’assure, personne n’a fait pire dans l’univers du football que cette adaptation crypto-punk très British des années 80. Dans ce pays de 190 mil-lions d’âmes, Neymar jouit d’une adora-tion proche de la Beatlemania façon 2.0 : il n’a pas moins de 2,6 millions de followers sur Twitter.

Neymar da Silva Santos Jr, donc, est né le 5 février 1992. Il a deux ans quand Romario porte seul la Seleçao vers son quatrième titre mondial en 1994, dix quand Romario et Rivaldo combinent leur génie en 2002 pour le cinquième et dernier titre, à ce jour, du Brésil.

Choisi, coopté, plébiscité par le pays du football, Neymar n’a d’autre choix que se muer en héros en 2014, lorsque le Brésil, de nouveau, accueillera la Coupe du monde. Un poids colossal, une responsabilité folle pour un gamin qui aura alors 22 ans. « Gagner une Coupe du monde, c’est le but ultime de tout footbal-leur. » Assis dans le vestiaire du vieux stade du Santos FC, le Vila Belmiro Stadium, le môme a déjà tout dit. Parce que son casier personnel est situé trois rangées sous celui du Roi Pelé, qui avait fait sienne cette pelouse entre 1965 et 1974, Neymar réalise ce qui l’attend. Imperturbable, sans émotion particulière, il ajoute, sûr de son fait : « Gagner la Coupe du monde chez nous dans quatre ans devant nos supporters et des stades pleins aurait une fabuleuse saveur ».

En Europe, seuls les dingues de foot savent ce que représente le Santos FC. Deux chiffres : Pelé y a effectué 91 % de sa carrière en club et il a inscrit sous ce maillot 1 088 de ses 1 281 buts. Le Santos FC est un club à part. Sans rival dans cette ville côtière de 420 000 habitants dont l’histoire est riche. Santos jouit également d’une sympathie partagée dans tout le pays. C’est un peu le deuxième favori de la plupart des Brésiliens même si, au dernier recensement, son fan club compte 5,2 millions de supporters, loin derrière Flamengo (33,2 millions) et les Corinthians (25,8 millions).

Pénétrer ce vieux stade de Vila Belmiro bâti en 1916, le « Vila » le plus célèbre au monde, c’est remonter le temps jusqu’aux années 50 et 60 quand Pelé éclaboussait l’Amérique du sud de sa science du but. L’enceinte au charme désuet maintient le club à l’étroit. Elle compte 15 800 places assises et l’impression réelle de boîte à sardines justifie son surnom : La trappe. Depuis des décennies, les équipes adverses s’y présentent, subissent jusqu’à l’asphyxie, puis sont évacuées dans un dernier souffle.

Ce maillot noir et blanc, Neymar le porte depuis l’âge de 12 ans. Guide tou-ristique d’un jour, il nous promène jusque dans les recoins du Vila et raconte la légende du club avec un respect sans faille. On touche à la religion. À la dévo-tion, presque. Il dit : « À jamais, ce club et ce stade sont la maison du Roi Pelé. La première fois que nous nous sommes rencontrés, il m’a dit : Crois en Dieu, parce que c’est lui qui te donne tout le reste. Pour moi, Pelé est un mythe. »

La fraîcheur de Neymar et ses audaces capillaires tiennent en un gimmick : Ousadia & Alegria. Hardiesse et allégresse. Sa façon d’être, inscrite jusque sur le cuir de ses crampons.

De la hardiesse, il en faut pour répondre « Non merci ! » quand Chelsea tente de le débaucher en 2010 avec un contrat sur plusieurs années et une huitaine de chiffres alignés en bas à droite. Il en faut aussi pour les propositions des plus grands clubs d’Europe, repoussées tour à tour grâce à la belle santé de l’économie brésilienne et l’appui des sponsors – Nike, Nextel, Panasonic et Red Bull – qui se sont entendus pour lui proposer un salaire des plus décents. Ils ont ainsi nourri l’émer-gence d’une idole en terre brésilienne.

Alberto Francisco n’a pas connu les premiers faits de gloire de Pelé. Il n’a que 53 ans. Ce propriétaire d’un bar dans la rue jouxtant Vila Belmiro est pourtant un fan de toujours, tellement dévoué, tellement loyal qu’il s’est fait tatouer

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Gagner la Coupe du

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À seulement 19 ans, Neymar est déjà un héros au

Santos FC. On le voit ici sur la pelouse du Vila Belmiro

effectuer quelques jongles en tenue de soirée.

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Fils de Santos : Neymar a intégré le club brésilien à 12 ans. Depuis 18 mois, les médias du monde entier l’envoient en Espagne, au Real Madrid. Dès 2012 ?

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les armes du club… sur le front. Pelé ? « C’est le plus grand des plus grands, et de loin. Il était bien meilleur que Robin-ho, qui a vécu dans l’attente de son billet d’avion pour l’Europe », raconte Alberto à propos de l’ailier du Milan AC que Neymar a érigé en héros personnel. Il poursuit : « Neymar a prouvé son amour pour notre club en choisissant de rester. »

La relation entre Neymar et les suppor-ter auriverde est hors du commun. Lancé sur le devant de la scène du football brési-lien aux premiers jours de l’année 2010, Neymar conquiert les cœurs à la vitesse de l’éclair. Une pétition en ligne est lancée afin qu’il intègre la Seleçao dans l’optique de la Coupe du monde sud-africaine. 14 000 signatures, autant de lobbyistes. Dunga, le sélectionneur, retient le joueur de Santos mais ne le fait pas jouer une seconde au cours du Mondial. Bien que sportivement muselé, Neymar devient la superstar d’une équipe qui ne peut compter sur Kaka, hors de forme, et élimi-née en quart de finale par les Pays-Bas.

Neymar : « Si je voulais aller en Afrique du Sud ? Évidemment ! Qui se permettrait de refuser une Coupe du monde ? Avoir tant de fans qui deman-dent à ce que j’y aille, c’était quand même très particulier… »

Sa carrière a aussi décollé quand il emmène le Santos FC vers sa troisième victoire en Copa Libertadores, l’équiva-lent sud-américain de la Ligue des Champions, en juin dernier. C’est le premier titre continental de Santos depuis le doublé 1962-63 auquel Pelé a large-ment contribué. Ce mois-ci au Japon, lors de la Coupe du monde des clubs, le Santos FC de Neymar affronte le FC Barcelone de Messi. « C’est le duel que tout le monde attend, j’en suis bien conscient, lâche Neymar dans un sourire. Mais il faut faire très attention et se sou-venir de ce qui est arrivé l’an dernier à l’Internacional. » Le club de Porto Alegre s’est fait botter les fesses par la révélation du tournoi, le tout-puissant Mazembe. Les Congolais n’ont été battus qu’en finale, par l’Inter Milan, alors au sommet (0-3).

La Copa Libertadores est le point d’orgue d’une saison 2010-2011 impres-sionnante. Au 31 octobre dernier, Neymar est le joueur le plus aligné sur une année : il a disputé 62 matches (42 avec Santos, 13 avec la Seleçao et un avec l’équipe nationale des moins de 20 ans et inscrit 41 buts). Cet enchaînement le fait jouer dans 12 pays sans qu’il souffre de la moindre blessure. Impressionnant pour ce poids plume de 64 kilos répartis sur une frêle structure de 1,74 mètre, cible permanente des défenseurs. Celui que

Wanderley Luxemburgo, son coach en 2009, appelle « Le filet à papillon », tire bien des bénéfices de son gabarit modeste avec notamment ses crochets illisibles.

Ricardo Rosa, le préparateur physique de Santos se marre. « Les gens de la rue m’arrêtent pour me demander de lui faire prendre du volume. Moi, je veux juste qu’il change de coiffure ! Neymar a une capacité de récupération hors norme. Quand je lui demande de freiner un peu, il se moque de moi. »

Plus que son enthousiasme d’ado-lescent, Neymar a une capacité de répéti-tion de l’effort qui vient de son ADN. Son taux d’enzymes CK lors des tests sanguins d’après-match est deux fois moins impor-tant que la moyenne des autres joueurs du Santos FC. Ces enzymes sont les prin-cipales responsables de la régénération des muscles après un stress physique.

Il y a aussi cete vitesse d’exécution. Insensée. Neymar acquiesce : « J’ai tou-jours dit que le dribble était mon point fort. Quant aux points faibles, nombreux, je les corrige tous les jours à l’entraîne-ment. Je travaille très dur depuis l’enfance pour que mon pied gauche devienne efficace », confirme l’attaquant. Ce sens du travail, c’est le point commun entre Pelé, Ronaldo et Neymar.

Les médias brésiliens surnomment parfois Neymar de « joueur laboratoire », à l’instar de Tiger Woods ou Andre Agassi, privés de leur jeunesse. Neymar Senior est un ancien footballeur pro. Il n’a jamais joué en première division. Il y a peu, lors de la finale du Red Bull Street Style, à Rio, il parlait ainsi de son fils : « Déjà, à 11 ans, on se rendait compte qu’il avait quelque chose d’extraordinaire. »

Son fils, juge lors de la finale de Street Style, est traité avec tous les égards. Il em-barque à bord d’un hélicoptère depuis le stade Engenhao quelques minutes seule-ment après avoir égalisé face à Flamengo (1-1). Déposé à l’aéroport Santos Dumont, il est ensuite escorté par la police dans un van vers la boîte de nuit Circo Voador, théâtre du concours. Il apparaît devant 1 500 spectateurs déchaînés.

En coulisses, le gamin est assailli par les freestylers du RBSS. Junior – ainsi l’appellent ses proches – semble très serein. Épanoui. Il répond à toutes les sollicitations, se prête au jeu sauf lorsque son téléphone sonne. Ce qui arrive toutes les trente secondes.

Pour son 19e anniversaire, le 19 février dernier, Neymar demande une Ferrari. Vœu exaucé. Une réplique à 1/18e de celle de ses rêves. Une Mini Cooper, le véhicule au quotidien, et une Porsche Panamera restent au chaud au garage,

Éric Abidal France, Barcelone

Sergio Agüero Argentine, Manchester City

Xabi Alonso Espagne, Real Madrid

Daniel Alves Brésil, Barcelone

Karim Benzema France, Real Madrid

Iker Casillas Espagne, Real Madrid

Samuel Eto’o Cameroun, Anzhi Makhachkala

Cesc Fàbregas Espagne, Barcelone

Diego Forlán Uruguay, Inter Milan

Andrés Iniesta Espagne, Barcelone

Lionel Messi Argentine, Barcelone

Thomas Müller Allemagne, Bayern Munich

Nani Portugal, Mancherster United

Neymar Brésil, Santos FC

Mesut Özil Allemagne, Real Madrid

Gerard Piqué Espagne, Barcelone

Cristiano Ronaldo Portugal, Real Madrid

Wayne Rooney Angleterre, Manchester United

Bastian Allemagne, Schweinsteiger Bayern Munich

Wesley Sneijder Pays Bas, Inter Milan

Luis Suárez Uruguay, Liverpool

David Villa Espagne, Barcelone

Xavi Espagne, Barcelone

shOrtList BaLLON D’Or FiFa 2011

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La coupe de cheveux de Neymar connaît un vif succès parmi les jeunes supporters du Santos FC.

Une chapelle a été érigée dans les vestiaires de Vila Belmiro. Ça confirme bien

que le football est une religion au Brésil.

Lorsque Neymar est dans cette partie du stade,

un des gardes du corps du club n’est jamais très

loin du jeune prodige.

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prêtes à servir pour les rares week-ends disponibles. En général, il les passe avec son fils, Davi Luca, âgé de quatre mois et dont il a tatoué le nom sur son avant-bras droit. « Devenir papa, à mon tour, m’a apporté beaucoup de maturité. Cela donne une vraie bonne raison de travailler fort sur le terrain. »

Son accession fulgurante à la notoriété a aussi modifié sa façon de vivre. Il se met aujourd’hui à l’abri. Protégé comme un bijou par sa famille, il est couvé par son père, un ou deux gardes du corps et par Eduardo Musa, l’homme du Santos FC chargé de dénicher les contrats qui permettent de conserver le génie au pays. Aujourd’hui, on frôle l’émeute à chaque sortie. Eduardo Musa : « Lorsque nous avons fait le lancement de sa figurine Booblehead l’an passé (une grosse tête sur un petit corps, ndlr), la direction du centre commercial nous assure qu’elle a reçu Ronaldo le mois précédent et que tout s’est bien passé. Au final, le jour de l’événement, 1 500 gamins ont déboulé dans le magasin, cherchant à le toucher, à prendre une photo, à voir l’idole. Les baies vitrées tremblaient sous l’excitation et on a dû tout arrêter. C’était la troisième guerre mondiale… »

Ces changements de vie ne se sont pas faits sans renoncements. « Ce qui me manque le plus, raconte Neymar, c’est jouer au football sur la plage, avec mes copains. Comme avant. Je n’ai pas mis les pieds sur le sable de Santos depuis plus d’un an. » Comme quoi ça lui arrive encore. Gageons que cet été (pendant l’hiver européen), il aura quelques heures à accorder à ses potes d’enfance pour un five à l’ancienne, avec ou sans goal volant.

Neymar a senti le coup venir. Il a prit le temps de s’y faire. Son statut d’enfant prodige l’a propulsé très jeune au milieu des stars. En 2005, son agent, Wagner Ribeiro, lui organise une visite chez Robinho, autre star précoce, alors titulaire indiscutable au Real Madrid. Au centre d’entraînement des Merengue, Neymar prend ses quartiers, pendant une semaine. Il y côtoie les Galactiques comme Zinédine Zidane et David Bekcham. Le souvenir est encore vivace. Normal, il avait 13 ans cette année là : « Je n’oublie-rai jamais les quelques jours passés en leur compagnie. Un soir, alors que le Real vient de battre La Corogne 4 à 0, je suis allé dîner avec Ronaldo, Robinho, Beckham, Zidane et Roberto Carlos. Je n’ai pas prononcé le moindre mot de tout le repas. Je ne voulais pas que le rêve cesse. »

À l’époque, Neymar perçoit déjà un salaire de 10 000 euros au Santos FC. Grâce à Ribeiro, il fréquente un psychologue

histoire de le mettre dans les meilleures dispositions pour affronter la célébrité. L’an dernier, un orthophoniste est ajouté au staff du joueur afin de l’aider à parfaire sa diction. Il devient ainsi le joueur le mieux préparé depuis toujours au Brésil, sur et hors du terrain. Il est retenu parmi les 23 candidats au Ballon d’Or FIFA 2011, une première pour un joueur évoluant dans le championnat brésilien (la liste a été réduite à 3 noms il y a quelques jours, ndlr).

Trois jours après notre entrevue à Vila Belmiro et deux heures après les six buts inscrits par Neymar face à Atletico-PR en ligue brésilienne (dont deux buts hors-jeu, vous aviez bien compté), nous embar-quons en première classe, direction New York, où il est attendu pour présenter le ballon du match des New York Red Bulls contre les Los Angeles Galaxy, en demi- finale de conférence dans le New Jersey, à l’invitation de la MLS (la Major League Soccer, le championnat des USA, ndlr).

Aux États-Unis, on ne trouve pas autant de fans de foot qu’au Brésil, en Angleterre ou en Espagne. Les Américains ont pourtant été berçés très tôt par les stars du foot mondial. Le Cosmos de Pelé et de Beckenbauer dans les années 70 est là pour en témoigner. Il y a eu aussi la Coupe du monde 94. Malheureusement, le pays n’a pas suivi cette exposition planétaire, estimant sans doute ce sport pas assez spectaculaire. En revanche, les supporters présents au stade sont de vrais spécialistes. Annoncé au micro avant le match comme « la Superstar de l’équipe nationale du Brésil », il est accueilli sur la pelouse par une salve d’applaudisse-ments. Le capitaine des NY Red Bulls, Thierry Henry, et David Beckham stoppent leur échauffement et échangent quelques mots avec le Brésilien. Six ans après ce fameux dîner à Madrid, Becks et Junior se saluent comme de vieux amis. « Titi », lui, reconnaît son talent : « Il est évident que Neymar a fait un sacré boulot cette saison puisqu’il fait partie des joueurs nominés pour le Ballon d’Or. »

Il reste une marche. Neymar devra un jour ou l’autre la gravir pour accéder au statut de joueur planétaire : rejoindre un grand d’Europe, comme le Real Madrid. Il aborde ce virage armé de sa devise : hardiesse et allégresse. Coquin, il détourne la question sur son choix en répondant : « Espagne, Angleterre, Italie ou Brésil, peu importe. Dans tous ces pays, le terrain est rectangulaire et le ballon est rond. » D’ici là, les boutons d’acné auront sans doute disparu. Junior sera devenu grand.Suivez Neymar au Mondial des clubs au Japon jusqu’au 18 déc. Infos : www.fifa.com

<<Ce qui me

manque le plus, c’est

jouer sur la plage avec

mes copains. Comme

avant.>>

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Inaugurés en 2009, les murs taggués

de Winwood sont de renommée mondiale.

Ils sont la meilleure preuve de la transfor-mation artistique de

la cité floridienne.

MiaMi ViCELa cité du vice s’est métamorphosée en royaume de la culture. La manifestation Art Basel Miami Beach dont le 10e anniversaire a été couronné de succès début décembre n’y est pas étrangère. Ce rendez-vous d’art contemporain, importé de Suisse, a profondément transformé la scène artistique de Miami.Texte : Esther Park Photos : Jeffery Salter

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Située à Wynwood, ancien bastion portoricain, la galerie Diet expose réguliè-rement de nombreux artistes, confirmés ou en devenir. Ici, le travail singulier de Debo Eilers.

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principalement due à une petite ville suisse, place forte de sa célèbre foire d’art contemporain vieille de 40 ans. Bâle a exporté sa manifestation à Miami et vient de célébrer cette année le 10e anniversaire de l’événement artistique en Floride.

Le rendez-vous de Art Basel Miami Beach attire désormais plus de 300 galeries du monde entier et draine pas moins de 50 000 visiteurs étrangers. La manifesta-tion propose quinze expositions d’art contemporain à travers la ville, de South Beach à Downtown, jusqu’aux rues taguées de Wynwood et Overtown.

« La communauté artistique locale traverse une décennie incroyable », explique Dennis Scholl, collectionneur très en vue et vice-président chargé de la création au sein de la fondation John S et James L Khnight. « Soyons réalistes, ce qui s’est passé ici en si peu de temps est un bouleversement inimaginable, un change-ment radical, vraiment. »

Installée à Miami, la fondation Knight a investi 40 millions de dollars (environ 29 millions d’euros) dans la création artis-tique et la culture, permettant ainsi de fi-nancer un très large éventail de projets, du festival de films de quartier à la promotion musicale de sites internet. Scholl est consi-

déré par beaucoup comme le père fonda-teur du dynamisme culturel de la ville. Il est persuadé que ce qui s’est passé ici « n’aurait jamais pu voir le jour ailleurs. »

« Bien avant que Bâle n’exporte sa foire d’art, Miami était déjà un endroit magni-fique où s’est concentrée une communau-té artistique active, précise Scholl. La ville a accueilli musées et collectionneurs de re-nommée internationale dans des espaces publics où ils ont pu présenter leurs collec-tions privées. Art Basel a ajouté un formi-dable coup de projecteur sur tout ce qui se fait ici. Cela nous a permis de soutenir cette renaissance. »

Si South Beach avec ses étendues de sable blanc, ses piscines inondées de soleil et ses nuits branchées, n’a jamais manqué de lumière, le rayonnement de Art Basel y a certainement ajouté quelques éclats supplémentaires.

Le long de Lincoln Road, grande voie piétonne, l’architecte Frank Gehry a conçu l’impressionnant building qui accueille dé-sormais le New World Symphony Orches-tra. À l’autre bout de cette artère, les non moins célèbres architectes suisses Herzog et de Meuron ont réalisé un improbable parking automobile gigantesque. Il est des-tiné à accueillir manifestations artistiques

Aramis Lorié a inaugu-ré Grand Central en plein centre-ville de Miami, une zone long-temps délaissée par les artistes. Art Basel l’a ensuite encouragé à découvrir de nouveaux talents musicaux.

Dans ce quartier délabré de Miami, un imposant néon fixé au mur d’un entrepôt jette crûment ces quatre lettres : Diet. L’enseigne lumineuse, d’un rose vif,

évoque l’hypothétique présence d’un ancien restaurant au milieu de cette friche industrielle abandonnée. Ici, au menu, pas de plats, seulement de l’art. Bienvenue à Wynwood, le pouls de la scène artistique de Miami.

« Quand j’ai ouvert ma galerie il y a quatre ans, je pensais toujours à garder mes clés sur moi, au cas où, pour détaler vite fait jusqu’à ma voiture par peur de me faire agresser, raconte Nina Johnson, propriétaire de la galerie Diet. Mainte-nant, c’est banal de voir des promeneurs dans la journée, cherchant un endroit pour déjeuner, se renseignant sur l’art. C’est dingue comme cet endroit s’est trans-formé en quelques années seulement. »

Coincé entre l’Interstate 95 et Biscayne Bay, le Wynwood Arts District est la plus évidente manifestation de l’essor culturel de Miami, donnant libre cours à l’imagina-tion de gourous créateurs et artistes entre-preneurs. Leur culture a changé l’image de cette ville. Cette renaissance est

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Surnommé le « Don Draper » de la scène artistique de Miami, Thom Collins dirige

aujourd’hui le Musée d’Art de Miami. « Avant

Bâle, je ne pensais pas Miami capable de devenir le centre de la

culture visuelle », dit-il.

Reconnu par ses pairs comme étant à l’origine de l’explosion artistique de Miami, le collectionneur Dennis Scholl est persuadé que ces artistes et musées ont permis à Art Basel d’avoir lieu en Floride.

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et réceptions sur plusieurs étages. « Tout Ça, c’est le résultat de dix années d’un vrai focus sur la culture à Miami. Et à l’arrivée on voit cette ville qui commence à se prendre vraiment en main », ajoute Scholl.

L’influence de Art Basel est particuliè-rement significative de l’autre côté du Venetian Causeway, ce boulevard qui descend de South Beach, le long des villas d’un autre âge et des alignements de yachts qui assurent l’accès aux très privées Venetian Islands.

Le quartier de Wynwood, longtemps oublié, bouillonne de créations avec ses galeries et ses entrepôts aux murs peints par des artistes de rue mondialement connus comme le Brésilien Os Gemeos ou le Californien Shepard Fairey. À moins de 7 km du Nord de la ville, on débarque sur Downtown.

C’est là, sur 11 000 m2, dessinés par Herzog et de Meuron, que le très futuriste bâtiment du Miami Art Museum est en train de sortir de terre. Inauguration pré-vue début 2013. « Art Basel ne parle pas du vrai caractère de cette ville comme centre de création artistique », juge de son côté Thom Collins. On le croirait tout droit sorti de la série Mad Men de Don Draper, dans une version « culturelle »...

Collins balance sa démarche chaloupée et affiche une certaine forme de zenitude. « Tous ces à-côtés, ces excès qui ont lieu durant cette foire − les soirées, les dîners − tout ça est gommé par le Miami culturel, nouvel eldorado du monde occidental. »

Ces propos sans concession sont ceux d’un homme soucieux de la véritable image de Miami. Collins, auparavant directeur du Neuberger Art Museum de New York, se souvient du lancement plutôt discret de l’exposition en décembre 2001 « passant sans cesse d’un événement d’art contemporain à un autre. » Aujourd’hui directeur du Miami Art Museum, il a une autre vision de cette foire de l’art. « Les collectionneurs et artistes ont appris à exploiter Art Basel comme un passage obligé pour servir leurs intérêts, analyse Collins. Ils ont renforcé l’image de Miami comme place forte de la culture. »

Une juste retombée positive de l’événement. Grâce à la réputation de Art Basel, la dernière décennie a vu croître le nombre d’artistes attirés par le réveil culturel de Miami. Leurs studios et galeries sont maintenant essaimés dans des quartiers comme Wynwood où les dealers d’autrefois assuraient leur trafic dans des rues envahies par les clients.

Au Lester’s, improbable café-librairie situé au coeur de Wynwood, Michael Vasquez sirote pensivement un demi tiède. « Honnêtement, tout ça a démarré par accident, souffle-t-il. Je ne crois pas que nous savions ce que nous étions venus faire là. Nous faisions juste ce que nous voulions, sans tenir compte de l’avène-ment de Art Basel au fil des ans. »

Quand il dit « nous », Vasquez fait réfé-rence au noyau dur d’une dizaine d’artistes dont Scholl explique qu’ils « étaient déjà installés là, animant une communauté de performers visuels. » Selon Vasquez, des artistes comme Naomi Fischer, Bert Rodriguez, Hernan Bas, Daniel Arsham et Mark Handforth ont connu le succès loin des sunlights de South Beach bien avant l’impact de la foire d’art contemporain.

Vasquez savoure une longue gorgée de bière et soupire : « Il y a dix ans, il n’y avait rien ici. Deux galeries et c’est tout. Mainte-nant il y a une génération entière de ga-mins qui sont plongés dans l’art. Il y a un besoin de galeries supplémentaires et d’espace. Il y a de l’art partout. »

Vasquez désigne de l’autre côté de la rue les murs de Wynwood, une mosaïque colorée d’arts de la rue réalisée par quelques uns des plus grands artistes

Un des artistes les plus connus de la scène floridienne, le très remuant Michael Vasquez (ici devant deux de ses portraits à Wynwood) a vu sa renommée dépasser les frontières.

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La communauté des artistes de Wynwood

est un petit monde. Daniel Milewski

(à gauche) expose à la Galerie Diet avec Nina

Johnson (à droite). Milewski est aussi

propriétaire de Lester, café-librairie connu

des performers locaux.

mondiaux du graffiti et devenue aussi une attraction touristique très prisée depuis 2009. « Cela fait partie maintenant de la scène artistique de Miami. Elle est en évo-lution constante, elle va de l’avant. Si c’est notre réponse à Bâle, alors continuons. »

La croissance de Wynwood se nourrit encore largement de ses origines grâce à une communauté artistique très soudée. Par exemple, le Lester’s a été ouvert en mai par Daniel Milewski. Il expose à la galerie Diet située à quelques blocs de son café. « C’est toujours intéressant de voir l’afflux régulier de gens qui débarquent au Lester’s à chaque soirée qu’on donne, note Milewski. Nous avons une programmation riche d’événements, lectures, conférences, DJ. Dans ces rendez-vous, nous comptons beaucoup d’habitués. C’est juste impres-sionnant de voir que nous avons trouvé un écho auprès des gens. Il y a une vraie demande pour un endroit comme ça. »

À côté de ces entrepôts réhabilités, du centre-ville envahi par l’art déco et des gratte-ciel plus imaginatifs les uns que les autres, une zone, autrefois vite désertée à la tombée de la nuit, attire à présent une foule très diverse qui se presse dans une ancienne gare des années 20 pompeuse-ment appelée « Grand Central ».

Ouvert par celui que l’on surnomme « Downtown Don », l’endroit dédié à la musique et aux soirées est né de la volonté d’Aramis Lorié d’offrir toujours plus de diversité à la vie nocturne de Miami. Ainsi, fin septembre, le groupe australien Cut Copy a régalé de son style dance-punk. Une programmation rare dans une ville connue pour être attirée par le son de Pitbull ou les mix de David Guetta.

« Il y a cinq ans, Cut Copy n’aurait jamais imaginé venir jouer à Miami », commente Lorié, le visage mangé par une barbe d’une semaine et en partie dissimulé sous son chapeau cubain. Maintenant, il y a de grands musiciens qui demandent à se produire ici, spécialement autour des dates de Art Basel. Les concerts des Twin Shadows et des Brothers Macklovitch (DJ A-Track et Chromeo’s Dave 1) ont été la sensation musicale de Art Basel l’an passé. « Une fois, nous avions les Peaches, paradant avec leur bustier, mettant le feu à une salle bondée. On se serait cru dans l’ambiance de l’expo », sourit Lorié.

Quel paradoxe de voir le nom de Bâle associé à la vie nocturne trépidante de Miami par un producteur aussi branché que Lorié. « Nouvelles fortunes, nouveau business, nouveaux habitants, tout cela

fait que Miami est maintenant une ville qui a de la gueule, poursuit Lorié. Aujourd’hui, vous pouvez vous lever, aller piquer une tête dans l’océan, trouver un restaurant avec une carte extraordinaire, aller découvrir des œuvres artistiques géniales, vous offrir un shopping de luxe et passer la plus belle nuit de votre vie... »

Tout pourrait changer si Art Basel déci-dait d’aller poser son grand barnum ailleurs. « Ce serait stupide pour Bâle de ne pas revenir, poursuit Lorié. S’ils le déci-dent, les choses ont de toute façon déjà changé à Miami. Nous avons 10 ans d’ex-périence et possédons désormais un dis-trict d’entrepôts occupés par des galeries contemporaines et des ateliers à des prix très abordables où beaucoup d’artistes tra-vaillent. Nous avons aussi des sites nova-teurs comme Grand Central pour accueillir un public toujours plus nombreux. »

Lorié montre le ciel bleu au-dessus de Miami et sourit, sans perdre ce naturel qui lui sied à merveille : « Essayez d’installer Art Basel en décembre n’importe où aux États-Unis sans vous geler les fesses, dit-il. Art Basel Cleveland dans l'Ohio, par exemple, ça fait moins sexy qu’Art Basel Miami Beach, non ? » Vu comme ça...www.artbaselmiamibeach.com

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Pack menÀ l’heure où le XV de France a digéré Auckland et regarde vers le Tournoi des Six Nations, The Red Bulletin vous transporte au point d’impact des gros, véritable forteresse humaine des Bleus. Immersion.Textes : Frédéric Pelatan

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l ne boit pas, ne fume pas, ne cause pas… mais il pousse. Pas simple d’arracher trois mots à Nicolas Mas. Pas facile non plus de le faire reculer de trois centi-mètres. Mas, 31 ans, est un cube. 1,80 mètre, 110 kilos de puis-

sance condensée. Un coq beau comme ça, élevé en plein air, façonné à l’ancienne mais poli aux techniques du moment. Mas, mais aussi William Servat, Jean-Baptiste Poux, c’est le rugby tout entier. Parce que tout commence devant, parce qu’une bonne mêlée ne fait pas gagner mais qu’une mauvaise fait perdre. Parce que, pour espérer parcourir les déca-mètres qui séparent d’un en-but, il faut avoir gagné ces fameux 20 centimètres pour lesquels seize joueurs s’écharpent.

Un pilier, ça ne parle pas. Sauf si on lui demande. Jean-Pierre Garuet, on ne l’entendait pas lorsqu’il était considéré comme le meilleur pilier de tous les temps dans les années 80. Garuet, il aurait été de ce combat, il aurait plié le pont de la rivière Kwaï à lui tout seul. En le coinçant entre son cou et son menton et en tournant légèrement, là, comme ça. Avec ses muscles et sa science.

Jean-Pierre Garuet est le « fils » d’Alfred Roques, le « Pépé du Quercy », internatio-nal entre 1958 et 1963. Il est le « petit frère » de Robert Paparemborde, vain-queur des Blacks et d’un Grand Chelem en 1977. On peut le considérer comme le « papa » de Nicolas Mas, dans l’étrange et naturelle filiation qui unit les piliers droits de l’équipe de France. Une race à part. Des seigneurs de guerre. Des doux rudes, pile dans la vie, pleine face sur le terrain, héritiers d’une tradition qui a fait et fait encore la notoriété du rugby français.

POSTE > Pilier Toulouse (1,80 m ; 110 kg) PARTICULARITé > Combattant hors pair surtout dans les très gros matches.

Jean-BaPTisTe Poux

« des muse-lièRes en cuiR que Je PoRTais à l’enveRs suR le hauT de la TêTe avec des Poids. »

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Le XV de France possède probablement le meilleur huit de devant au monde.

POSTE > Talon Toulouse (1,84 m ; 110 kg) PARTICULARITé > Dans le petit périmètre, vision du jeu proche de la perfection.

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Les sacs de patate. « La Garuche » connaît. Il en cale deux, trois sur les épaules devant les photographes et assure la promotion du terroir français. Il se marre : « En fait, j’étais un fou de muscu-lation et, tous les jours, chez moi, je me servais des outils que j’avais fait fabriquer par des potes. Sortes de muselières en cuir que je portais à l’envers sur le haut de la tête, avec des poids en dessous. Et je me musclais le cou, les épaules. Parce que la force, le truc qui fait plier ton pilier d’en face, c’est le cou. » En sous-sol, il faisait des « squats » avec plus de 200 ki-los. Les patates, c’est de la rigolade.

À Lourdes, où se jouent deux messes par dimanche – une à l’église ou près de la grotte miraculeuse, et celle du di-manche après-midi, sur la pelouse du stade Antoine-Beguère – il débute troi-

sième ligne. De son premier match comme pilier, il sort « mâché » : « toute la journée, j’ai dû porter ma tête avec mes poings, mon cou ne me tenait plus. » Alors il s’est forgé. A appris. A regardé les autres, a détecté comment résister, presser, comment pressuriser l’adversaire par un mouvement de la mâchoire, une poussée du cou et de la tête là, juste là, où ça fait mal. Comment on se soude, à trois, puis cinq, puis huit, sur une simple position de pied. Comment, d’une épaule plus ou moins haute, on aide le talonneur à résister à l’impact que Rodrigo Roncero a découvert en France.

« Je suis arrivé ici avec mon bagage d’Argentin : on se pose en mêlée, puis on pose. Ici, j’y ai ajouté ce savoir-faire fran-çais, l’impact, l’entrée en mêlée têtes et épaules emboîtées, si rude et si décisif. »

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POSTE > Pilier Perpignan (1,80 m ; 108 kg) PARTICULARITé > Les oriflammes catalans coulent dans ses veines. Tout est dit.

nicolas mas

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Même si le titre mondial lui a échappé, la mêlée française s’est révélée comme la meilleure du monde. De nouveau ? Comme toujours ? On hésite, car ce n’est pas si simple. L’existence de la mêlée fut remise en question, pour diverses raisons. Commençons par les plus honorables. Ancien troisième ligne de l’USAP, Philippe Boher, DtN, avance : « Il était devenu insupportable de voir toutes ces blessures

qui frappaient les premières lignes, en France comme ailleurs. Après des mêlées effondrées, on voyait de plus en plus de joueurs quitter le terrain paraplégiques, voire tétraplégiques. » Alors les règles ont évolué, heureusement, pour protéger la santé des joueurs.

Jean-Pierre Garuet, en tant que res-ponsable fédéral, n’en pouvait plus de « rendre visite aux familles des handica-pés du rugby. Ce n’est pas ça, le sport. Mais ce n’est pas non plus en supprimant la mêlée qu’on va régler le problème. »

Il y a aussi des raisons plus fumeuses. Oscillant en permanence entre la pre-mière et la troisième place mondiale, le Xv australien bénéficie d’un pouvoir certain mais souffre d’un mal profond : les sportifs de Sydney, Perth ou Mel-bourne lui préfèrent le rugby à XIII, fait d’incessants duels en mouvement.

Afin de se faire une place dans les médias, notamment auprès de ceux de Rupert Murdoch, le tycoon de la presse mondiale et propriétaire de 50 % des parts de la National Rugby League, la structure du rugby à XIII australien, le rugby wallaby, a copié son cousin et tenté de convertir le Xv à ses charmes, réputés savoureux auprès des ménagères de moins de 50 ans, tout aussi présentes aux antipodes que dans l’hexagone.

La France a eu chaud, elle aussi. Souvent en retard d’une guerre depuis l’avènement du professionnalisme, fessé à plusieurs reprises par les nations du Sud, le rugby hexagonal a tenté de copier les copains d’en bas et a, à son tour, oublié que tout commence devant. Philippe Boher enchaîne : « Par tradition, le moyen de remporter les combats inter-clochers, c’est de dominer l’adversaire et

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Devant leur public, à Auckland, les Blacks se sont imposés d’un point (7-8) le 23 octobre dernier. Mais ils ont souffert en mêlée face aux blancs d’un jour.

POSTE > 2e ligne Stade Français (1,96 m ; 115 kg) PARTICULARITé > Le feu sous la glace, roi de l’alignement.

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POSTE > 2e ligne Racing RCF (1,95 m ; 117 kg) PARTICULARITé > Ancien capitaine des Bleus. Dévouement caractérisé.

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métier convenablement, je parle de la prévention, ils mettraient des sous dans le rugby en équipant les clubs des outils qui permettraient aux avants de se renforcer musculairement là où il le faut. »

Nicolas Mas, Jean Baptiste Poux, William Servat et thomas Domingo cacheraient-ils la misère ? Il n’y a plus de piliers en France ? Le constat est partagé. Depuis trois ans, la FFR a pris les choses en main et créé « L’Académie des premières lignes », pour répondre à cette double problématique. Ce n’est pas du folklore. Autour de Didier Retière, l’entraîneur des avants du Xv de France, se sont unis les anciennes gloires bleues et les décideurs. Plus des médecins. Les actions sont nombreuses et suivent des principes inaliénables : chaque club doit disposer d’un joug, à fin de prépara-tion. Les entraîneurs reçoivent des forma-tions idoines. Un passeport médical intransigeant a été élaboré avec chaque staff médical, en top 14 , dont une spéci-ficité en faveur des premières lignes.

Pour le haut niveau, Philippe Boher reprend espoir : « On a fait un gros travail de détection depuis trois ou quatre ans. Et de jeunes piliers arrivent à maturité. » Ils ne seront pas de trop. La victoire des Blacks recèle une autre vérité : après s’en être désintéressés, les Blacks ont repris conscience que tout partait de la mêlée. Au point de bâtir, avec la science du jeu et la méthodologie d’entraînement qui les habitent, la deuxième mêlée du monde. Celle qui a souffert face aux Français, celle qui a plié, mais qui les a portés vers le titre de Champions du monde, pour la première fois depuis 1987. La France prend date. Rendez-vous dans quatre ans.Tout sur le XV de France : www.ffr.fr

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POSTE > 3e ligne aile Toulouse (1,88 m ; 100 kg) PARTICULARITé > Le meilleur joueur de la planète. Extrêmement complet.

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POSTE > 3e ligne centre BO (1,92 m ; 110 kg) PARTICULARITé > Le guerrier, leader naturel sur le terrain comme en dehors.

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POSTE > 3e ligne aile Clermont (1,92 m ; 103 kg) PARTICULARITé > Un déménageur qui percute. Oui ça existe.

Julien BonnaiRe

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de le punir en mêlée. C’est la vérité histo-rique du rugby de France, nos racines et, pendant longtemps, on a eu des joueurs issus de cette tradition. On a connu un creux, à la fin des années 2000. La rai-son ? Les jeunes rugbymen sont désor-mais issus des villes, plus des champs. »

La déficience fut telle que les clubs français ont fait appel aux roumains, géorgiens ou guerriers du Pacifique, bien plus costauds. Jean-Pierre Garuet, lui, est cinglant. « Je suis en colère contre ce qu’est devenu le rugby français. Je suis scandalisé par la façon dont les premières lignes sont préparées, dans tous les clubs, même dans les plus grands du top 14. On fait des joueurs des gravures de mode, pas des mecs préparés à ce combat très spécial. On ne les protège pas assez. Si les assureurs du rugby voulaient faire leur

Depuis que la mêlée existe, les packs travaillent sur un appareil de torture bien particulier : le joug. Inspiré de l’attelage à bœufs et détourné de son usage initial, il simule une première ligne adverse et permet de travailler toutes les phases de la mêlée : la prise d’appui, l’impact, la pous-sée collective. Le joug sert à corriger la position des dos, des pieds et le liant entre chaque joueur. La façon qu’un talonneur a de tenir ses piliers est aussi importante que la manière dont les deuxièmes lignes vont s’accrocher à leur pilier.

Longtemps, le joug fut une armature métallique artisanale, « adoucie » par des coussins de cuir à l’endroit où la première ligne vient placer sa tête et ses épaules. Ainsi se présente, en plus rustique encore, le joug de Didier Sanchez, docteur ès mêlée de l’USAP. C’est là-dessus pourtant qu’il a façonné bien des premières lignes, dont Mas et Servat. Un outil à l’ancienne qui a fait ses preuves. Le « gourou » ne jure que par lui.

L’équipe de France, elle, a révolutionné l’engin et s’est dotée d’un outil unique au monde : un simulateur de mêlée. Thalès, société française spécialisée dans l’aéronau-tique, la défense et les technologies de l’information, a mis à disposition du XV de France un groupe de sept personnes, dont l’ingénieur en simulation Serge Couvet. Avec Didier Retière, l’entraîneur du pack des Bleus, un spécialiste en neurosciences du CNRS et un docteur en biomécanique, Thalès a créé un outil génial. Totalement programmable, il permet de simuler la poussée de n’importe quel pack et de n’importe quel joueur au monde.

Comme tout joug, le simulateur présente trois têtes. Après, cela change un peu : chacun est mu par un robot hexapode auquel sont associés des capteurs d’effort, qui permettent de jauger les forces et les mou-vements. Leur sensibilité va de 1 gramme jusqu’à 4,5 tonnes. On peut ainsi simuler des mouvements tridimensionnels (profondeur, largeur, hauteur) et modifier les orientations de poussée grâce à trois rotations. Le simu-lateur permet aussi de mesurer toutes les données de poussée de la mêlée française et de noter ses forces et ses faiblesses. Les capteurs ultra performants enregistrent jusqu’à 1 000 calculs/seconde. Mieux : grâce à la pré-programmation de la stratégie de contrôle, le joug répond à l’effort fourni par le pack qui lui est proposé à travers ses six vérins électriques.

Pour Thalès, ce joug, livré en 2010 à la Fédération Française de Rugby, représente aussi une avancée scientifique fondamen-tale. Il s’agit du premier simulateur créé avec l’utilisation des neurosciences.

Joug coNTre Joug

une mêlée ça se travaille. Dans l’antre

de la machine pousser.

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VIH, maladies, pauvreté, la campagne zambienne est aux abois. Avec son seul vélo et une bonne dose de volonté et d’optimisme, Susan nous apprend à garder le sourire. Reportage synonyme de leçon de vie.Texte : Werner Jessner Photos : Philipp Horak

Positive attitude

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Susan, 39 ans, vit avec sa mère dans une hutte à Chibundi, soit environ 100 km au nord de Lusaka, capitale de la Zambie. Elle se rend à vélo au chevet des séropositifs.

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a Zambie est dans une situation de grande misère. Doux euphé-misme. Dans un monde où certaines valeurs s’évaporent à vitesse rapide, la bonne humeur affichée par les villageois de ce pays d’Afrique australe se lit sur les visages. À quelques centaines de kilomètres de Lusaka, la capitale, la vie reste dure et peu reluisante. Particulièrement pour ceux qui n’ont rien. Plus rien. « Je positive » est une déclaration caractéristique des paysans et éleveurs que nous croisons. La bonne humeur constante. Elle est souvent ornée d’un large sourire. Quand ils se lèvent le matin, cetains ne savent pas s’ils mangeront à leur faim avant le coucher du soleil. Selon des statistiques très officielles, l’espérance de vie de la Zambie n’excède pas 52 ans et 4 mois. Sur ce point précis, le pays occupe le 207e rang mondial sur 221 nations. Les femmes ont en moyenne six enfants. 55 % de la population a moins de seize ans et un million de personnes sur les 14 que compte le pays a contracté le VIH. En remontant la Great North Road en provenance de Lusaka et en direction de Chibombo, nous croisons des nomades. Une fois de plus, ils sont sans ambi-guïté : « Il faut positiver. » Encore et toujours. Cette maxime est un vrai rayon de soleil pour nous simples européens postés là.

Ici, on est habité par une joie de vivre permanente. Plus de la moitié des habitants du pays vit en dessous du seuil de pauvreté. Huit zambiens sur dix sont fermiers et cultivent une terre parsemée sur les 744 000 km² que compte le pays – soit près d’une fois et demi la France hexagonale – pour seulement 13 millions d’habitants. Une grande partie du pays est composée de savanes peu exploitables. Les terres cultivables composées en majorité d’argile sont exploitées pendant la saison des pluies afin de pouvoir survivre les neuf mois restants de l’année. Les 8 % d’inflation ne produisent aucun effet dans les villages où une poule vivante représente une monnaie d’échange régulière.

Susan vit à l’ouest de Chibombo, là où les routes goudronnées ne sont plus que souvenirs et les pistes dégradées transformées en une vraie savane. Seuls les 4 × 4 peuvent y circuler. Susan a 39 ans. Comme pour tous les protagonistes de ce reportage, nous la désignerons uniquement par son prénom. Parmi les gens que nous rencontrons, beaucoup sont gravement malades. Certains semblent même plus morts que vivants.

Susan est un bout de femme frêle à la voix claire. Elle pleure son mari depuis quelques années. Il est enterré dans la province du sud. Elle parle de lui en toute simplicité, sans émotion. Comme si c’était hier. Ses deux fils sont majeurs. Elle cultive avec sa mère, également veuve, quelques champs méconnaissables en période de sècheresse : maïs, arachides, patates douces, gombos, voilà ce que la charrue de la tante de Susan parvient péniblement à extraire. Il y avait bien deux vaches. Elles ont toutes deux rendu l’âme, l’une en mettant bas, l’autre en avalant un sac en plastique. Depuis, deux chiens errants, sans doute porteurs de maladies, sont devenus les animaux les plus imposants de la ferme familiale. C’est dire.

LPour ses patients, Susan est un ange qui arrive à bicyclette. Elle apporte des médicaments et une oreille attentive et réconfortante.

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Ce que Susan possède de plus précieux est son vélo, un Buffalo : cadre en acier, sans vitesse et un poids de 20 kg. Il lui a été offert par World Bicycle Relief, une ONG qui fournit des cycles aux personnes volontaires, d’abord sous forme de prêt pendant deux ans puis en totale propriété. Susan est travailleur social et s’occupe des malades de sa région. Elle leur apporte des médicaments, échange avec eux et les emmène sur son porte- bagages jusqu’à l’hôpital situé à 40 km du village. Un lien vital et nécessaire. Irremplaçable aujourd’hui.

Le sable, la boue, les mauvaises pistes : la terre d’Afrique finit par avoir raison des deux roues qui tentent de s’aventurer dans le coin. Le mot « entretien » n’existe dans aucun des 74 dialectes parlés dans le pays. L’acier noir du tube horizontal complètement poli par sa Chitenge (jupe traditionnelle) témoigne de l’usage intensif du Buffalo. Le vélo n’a plus de freins et le revêtement de la selle tient grâce à un lacet. Les roulements de direction ont un centimètre de jeu, les pédales touchent le cadre des deux côtés et les axes nus apparaissent tels des moignons.

En quatre ans, Susan a bénévolement parcouru l’équivalent de 20 000 kilomètres par 40 degrés à l’ombre et dans la poussière en saison sèche. La température « baisse » à 30 degrés pendant la saison des pluies sur des chemins, pistes et routes plutôt détrempés. Son travail à la ferme achevé, Susan se rend auprès de personnes affaiblies par le VIH. Elle se mue alors en Caregiver, un ange gardien pour ceux dont la vie menace de devenir impossible dans les années à venir. Les patients dont Susan s’occupe sont trop faibles pour se rendre au dispensaire le plus proche situé la plupart du temps à quatre heures de marche.

La partie la plus simple de son travail consiste à livrer des médicaments. Bien plus important encore est le lien qu’elle entretient avec les malades désoeuvrés ou ceux qui luttent pour leur survie. Sans son vélo, elle ne pourrait intervenir qu’auprès d’un ou deux séropositifs en parcourant une vingtaine de kilo-mètres aller-retour. Il lui serait très difficile de faire face aux urgences. La distance n’est pas un mais LE facteur déterminant de la vie au coeur de la savane zambienne. Dans un monde où toutes les informations sont disponibles sur internet et où il n’est plus nécessaire d’aller chez le marchand de journaux, l’homme perd peu à peu le sens des réalités métriques. En Zambie, le vélo fait office de lien nécessaire et Susan de messager porteur de nouvelles, le plus souvent mauvaises. Ces dernières années, Susan a enterré trois de ses patients. Nous passons devant le ci-metière. Pour le profane, il ressemble plus à un champ en friche. Il n’y a ni clôtures, ni muret, ni fleurs. Des dizaines de corps sont enterrés là et témoignent de la pandémie dont souffre la région.

Petersen Ce jour-là, Petersen est le premier patient de Susan. Cet ancien soldat de l’armée zambienne est dans un sale état. Les joues sont creuses, les pommettes saillantes et la barbe, grisonnante, est diffi-cile à raser. Cet homme de 56 ans n’a plus que la peau sur les os. Il a été incorporé en 1989 et s’en est retourné à la campagne où il s’est marié. Six enfants sont nés de cette union dont le plus jeune est âgé de 11 ans et l’aîné de 23. Le silo à maïs construit sur pilotis à un mètre et demi du sol est bien pourvu. « Il est très utile », assure Petersen en clignant des yeux sur la cour d’argile où les enfants jouent à Nsolo avec ceux des voisins (jeu dont l’objectif est de mettre les cacahouètes dans six trous à quatre reprises). Si nous n’étions pas au courant de son cas, nous pourrions le considérer comme un retraité heureux. Son épouse le serre doucement contre elle. Il semble fragile et la douleur est perceptible. Petersen est bien le patient de Susan et non sa femme. Petersen est conscient de sa séropositivité. Sa femme, elle, a toujours refusé de se faire dépister.

D’abord la tuberculose, puis un mal-être persistant, une ordonnance perdue, un dépistage volontaire et la sentence tombe. Implacable. On se demande si l’homme robuste en photos sur les murs de sa case a bel et bien existé. Enturbanné au volant d’un camion, le fusil en joue, des accolades avec les camarades, tous ces souvenirs sont devenus insignifiants. Ce qui compte à présent, c’est Susan. Elle écoute, conseille, apporte des médica-ments et délivre des messages. Parfois, elle aide en cuisine où elle allume un feu, humidifie les casseroles, frotte avec des cendres pour qu’elles ne noircissent pas sur le feu. Elle les remplit d’eau portée à ébullition pour lutter contre les microbes. Le maïs concassé y est ajouté avec du beurre de cacahouètes et un peu de sel. Susan remue le tout jusqu’à ce que le mélange prenne et devienne du Nshima, le pain zambien : il est roulé à la main et servi avec des légumes, du poulet ou du poisson.

Quand Susan prend congé, Petersen nous lance un « Very happy ! » cinglant de vérité. L’homme semble comblé. Une leçon de vie indélébile.

Mildred Comment a-t-elle contracté le virus VIH ? Elle croit le savoir. Cette élégante femme au joli petit chapeau soupçonne une aventure masculine d’être à l’origine de sa contamination. Il décède en 1999. Entretenir des relations avec plusieurs femmes – en plus de l’épouse légitime – est monnaie courante ici. Mildred est mère de deux enfants, les seuls à avoir survécu. Elle voit r égulièrement l’un de ses fils et ses trois petits enfants. Mais ce sont des canards dont elle est étonnamment proche et non de sa progéniture. « Beaucoup ici n’aiment pas mes canards. Moi si ! », dit cette battante hors normes.

Ces animaux sont source de nourriture. Leurs œufs peuvent être consommés avec du Nshima. Autre particularité, Mildred possède un potager. Elle nous le présente fièrement comme étant le symbole d’une vie civilisée, empreinte de délicatesse, de culture et de centres d’intérêts variés. Protégé par une clôture d’herbes hautes tressées, Mildred y fait pousser ses trésors, tomates, choux et une jolie variété d’épinards. Une botte lui rapporte 1 000 kwacha soit environ 25 centimes d’euro. Le prix d’un petit poisson péché dans les eaux saumâtres d’un ruisseau local lui revient à 5 000 kwacha.

Mildred est attentive à son régime alimentaire. Elle contemple le coucher du soleil, dressée dignement comme lorsqu’elle s’exprime de façon posée et réfléchie. Les douleurs de Mildred sont détaillées par Susan, assise sur son vélo. Bien trop de temps s’est écoulé avant que Mildred ne prenne conscience de sa mala-die. Elle a probablement souffert de maux de tête, de diarrhées, de poussées de fièvre et de crise aiguës d’hémorroïdes durant six saisons de pluies et de sècheresse consécutives. Aborder de tels détails avec une Lady comme Mildred est chose délicate.

Le vélo n’a plus de freins et la selle est dégarnie. En quatre ans, Susan a parcouru l’équiva-lent d’un demi tour du monde.

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En été, le sable fin comme de la farine rend pénible l’avancée sur les pistes. La saison des pluies, du mois de novembre au printemps, transforme le sable en boue et rend les routes impraticables. Les vélos de World Bicycle Relief s’appellent « Buffalo » et sont ainsi fait : cadre en acier, sans vitesse, un porte-bagage pouvant supporter jusqu’à 100 kilos. En Afrique, on leur trouve encore une utilité.

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Dans le jardin de Mildred : les légumes tendus et échangés au travers d’une clôture d’herbes hautes sont monnaie courante.Dans l’image du dessous, Susan fait la démonstration du « FemDom », le préservatif pour femmes. Un des quinze couples de futurs parents est séropositif et ne le sait pas. Susan va devoir lui annoncer.

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Dix kilomètres plus loin, lancée à pleine vitesse sur les pistes de sable crevassées, Susan est déjà attendue par ses prochains patients. Assise droite sur ce qu’il lui reste de selle, le dos cambré, Susan tire le guidon vers l’arrière afin que la roue avant ne s’enfonce. Une conduite efficace avec en prime une posture digne. Cette position lui permet aussi de diminuer les poussées qu’elle ressent dans la poitrine, douleurs toujours inexpliquées pour les médecins. La poussière inhalée sur la route est sans doute à l’origine de ce mal.

Hildah et IreeneTolex, 36 ans, a appris il y a six mois qu’il était séropositif. Sa femme, 32 ans, l’est aussi. Il est difficile d’évaluer avec exactitude le nombre d’enfants infectés parmi ceux que nous voyons jouer au ballon entre la cuisine et les latrines. Tolex les regarde courir et taper dans le ballon. Au dos de leurs maillots s’affichent des noms comme Drogba ou Eto’o, idoles de tout un continent. Aucun ne les a vu jouer. Sans électricité, sans télé et sans journaux cela leur est bien difficile.

Depuis la nouvelle de sa séropositivité, Tolex, le père, est tétanisé par la peur. Susan a pris le relais pour assurer le mini-mum vital. La benjamine de Tolex et d’Hildah, un nourrisson léthargique de deux mois baptisée Ireene à sa naissance, est à présent appelée Priscilla par sa mère. De ces deux prénoms, on ne sait encore lequel restera au final. Avec un père et une mère séropositifs, les chances que l’enfant naisse séronégatif sont minces. Si un traitement antirétroviral est administré à temps, la transmission par la mère du virus à l’embryon peut être évitée. La réussite du traitement ne se vérifie que bien plus tard.

Ireene dont le poids à huit semaines ne dépasse pas les 3 kilos, ignore encore tout de son destin. Susan a organisé un test de dépistage pour bébé à l’hôpital de Shimukuni soit à deux heures de vélo de son lieu de naissance.

L’hôpital ne ressemble pas vraiment à un établissement classique, tel que nous le connaissons dans le monde développé. Nous sommes accueillis dans un bâtiment constitué de trois modestes pièces où l’unique médecin, assisté de deux infirmières, traite 10 000 patients par an ! Une odeur de décapant pour bois émane de la première pièce qui fait office de débarras. “Désolé, c’est en rénovation”, nous dit en haussant les épaules Justin, le médecin-chef. Il parvient à peine à gérer cette situation alarmante.

La deuxième pièce sert de salle d’accouchement et de repos pour mamans mineures. Dix adolescentes et six nouveaux-nés se partagent les 15 mètres carrés. Le dernier à y être installé n’a que 6 heures d’existence.

La troisième pièce est celle des consultations. C’est là que Susan effectue le test VIH d’Ireene. La petite a visiblement beaucoup souffert du périple jusqu’à l’hôpital et son état léthargique ne s’est pas amélioré.

Dans un pays développé, Susan serait une infirmière diplômée. Mais celle qui vit avec sa mère dans une case, capable si besoin de tordre le cou à une poule ou un chien, qui puise de l’eau du puits à la maison à l’aide d’un bidon découpé et qui transporte des fagots de bois en équilibre sur sa tête, devient à la clinique une personne respectée, un sage, une sainte presque aux yeux des patients. Dans les regards, le respect est visible. Susan repré-sente le réconfort, l’assistance et, par-dessus tout, le savoir faire.

Dès 5 heures du matin, Susan est sur son vélo. Elle a rendez-vous à 7 heures à la clinique, soit une heure avant le lever du soleil. Sans vélo, Susan aurait dû se mettre en route à 2 heures du matin. Son travail à l’hôpital est rémunéré, contrairement à son activité à la campagne. Elle touche 30 cents de l’heure.

Les cartes de test VIH-ADN enfermées dans l’armoire métallique sont les seuls objets techniques de valeur à l’hôpital. Cinq cercles de la taille d’une pièce de monnaie occupent la par-tie supérieure de la carte et un champ pour noter le nom est dans la partie inférieure. Susan note d’abord les dates des consulta-tions, les cercles doivent être ensuite imbibés de gouttes de sang. Pour une anémiée comme Ireene, l’opération devient torture. Susan doit la piquer à quatre reprises au talon pour recueillir les cinq gouttes nécessaires. Après la deuxième piqûre, l’enfant cesse enfin de pleurer.

Dans deux mois Hildah devra revenir. D’ici là, les coursiers du Ministère de la Santé passeront récupérer les prélèvements et livrer un mois plus tard les résultats des analyses effectuées à Lusaka.

Purity et Isaac Ce même après-midi, 15 couples de futurs parents se bousculent sur les bancs étroits de la salle d’exposition du village, vidée à l’occasion de la réunion prévue depuis des lustres. Les couples présents se tiennent par la main, surveillent les ventres dont certains, bien visibles, préfèrent rester en retrait. Au fond de la salle, une fille d’environ treize ans tient dans ses bras un enfant en bas âge. Il marmonne. L’enfant l’appelle « Maman » bien qu’elle puisse être sa sœur. Elle est la seule sans partenaire et sa deuxième grossesse est visiblement bien engagée...

L’animateur de la réunion évoque les questions relatives à la transmission du VIH, aux infections susceptibles d’accélérer l’évolution de la maladie, comme la malaria, et aux méthodes qui peuvent être utilisées pour prévenir une infection du foetus et permettre à l’enfant une naissance et un allaitement en toute sécurité. Les jeunes gens écoutent. Ils sont beaux, forts et plein de vie. Le discours s’avère finalement ennuyeux et peine à remplir sa fonction.

Puis c’est au tour de Susan d’intervenir. Elle se présente devant l’auditoire et capte immédiatement l’attention. En moins de deux minutes, Susan subjugue son public.

Elle explique comment utiliser un FemDom, le préservatif pour femme qu’il faut saisir par le bout : tourner, lever la jambe ou s’accroupir, puis l’introduire. « Pour vous messieurs, il s’agit de viser dans le FemDom et ne pas passer à côté et pour vous mesdames de bien contrôler. » Des rires se font entendre dans l’assistance.

L’exhortation à des rapports protégés est une question de survie. Seul le charisme d’une personne comme Susan parvient à imposer ce discours, surtout quand l’Église Catholique se mue en puissant allié de la maladie et de la souffrance. Cela n’empêche pas Susan d’assister encore aujourd’hui à certaines messes dominicales, histoire sans doute de rechercher un allié divin...

La réunion prend fin. Un rapide dépistage s’en suit. Deux gouttes de sang sont prélevées et après une demi-heure d’attente les résultats sont communiqués. Parmi la quinzaine de couples

Petersen nous lance un « Very happy ! » cinglant de vérité. L’homme semble comblé. Rayonnement indélébile.

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En cas d’urgence, Susan prête son vélo à des personnes de confiance comme Simon (ci-dessus). Son neveu s’est cassé le bras durant notre reportage et a dû se rendre à l’hôpital de Shimukuni. Susan s’occupe ici des analyses VIH-ADN. Le test nécessite cinq gouttes de sang. Pour la petite Ireene, il aura duré deux longues heures.

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La raison de vivre de Susan, c’est son magasin-buvette. Ses clients sont des hommes. La stabilité de la société zambéenne repose avant tout sur les épaules des femmes. Susan vit avec sa mère. Elle adosse son vélo contre la maison. La nuit, elle range sa précieuse bicyclette à l’intérieur. À l’arrière-plan, nous apercevons Susan dans sa cuisine où elle prépare du Nshima aux légumes. Il peut aussi s’accompagner de poulet ou de poisson.

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énamourés, se trouve Purity une jeune fille de 17 ans et Isaac, son compagnon, de 10 ans son aîné. Isaac est déjà père, logique quand on a 27 ans en Zambie. Le fait que Purity ait attendu ses 17 ans pour avoir son premier enfant est exceptionnel. Elle a arrêté sa scolarité car l’année prochaine son éducation deviendra payante. Isaac est l’homme de ses rêves : « Il est beau, intelligent et s’occupe de moi », dit-elle. Malheureusement Isaac est séropo-sitif, la jeune fille qui l’ignorait, l’est devenue aussi.

En une seule phrase, Susan fait basculer la vie d’une adoles-cente pleine d’espoir et au destin prometteur, en un « cas critique ». Nous ne nous attarderons pas davantage ici à décrire la scène à laquelle nous avons assisté. « Il est de mon devoir de leur dire la vérité », nous avoue Susan. Elle explique au couple qu’en aucun cas ils ne doivent avoir de rapports non protégés et contribuer ainsi à la propagation du virus. Elle leur prescrit une ordonnance de médicaments ainsi qu’à l’attention du foetus. Une routine pour Susan. Purity en est toute retournée. Isaac reste muet.

Susan est heureuse de retrouver son vélo. « On ne s’habitue pas à de telles journées. Pédaler m’apaise. » Le vélo lui permet de voir cinq fois plus de patients. En revanche, cela ne l’a pas rendu cinq fois plus forte. Les douleurs à la poitrine sont devenues plus fréquentes et une source d’angoisse réelle pour sa mère.

L’enfant aubergisteUn malheur n’arrivant jamais seul, Edith est probablement

a tteinte d’un cancer après avoir été déclarée séropositive et perdu son mari il y a quelques mois. Un prochain examen devrait confirmer le diagnostic et expliquer enfin ses douleurs atroces quand elle urine. Son aînée est une adolescente qui attend un enfant. Le cadet, plus chanceux, est pris en charge par une ONG, World Vision. En mai dernier, à la fin de la saison des pluies, Edith a vendu sa récolte de maïs. Une récolte abondante. Elle lui a rapporté un million de kwacha. Une somme utilisée dans l’apport initial à l’achat d’un magasin attenant à une buvette. Un magasin approvisionné du strict minimum : savons, bougies et autres tissus. La buvette est une cabane. Une ouverture à l’avant lui permet de servir du Munkoyo, une boisson alcooliséee et épaisse à base de maïs. Ce breuvage fermente quelques jours derrière le comptoir, prêt à être servi. Il dégage une odeur insou-tenable pour un nez occidental. Il arrive parfois qu’un client soit hospitalisé. Dans ce cas précis, le brasseur de Munkoyo avoue sa faute et reconnaît : « Je me suis trompé de racines. » Boire du Munkoyo est le passe-temps préféré des nombreux hommes attroupés devant la buvette. Cette boisson n’a finalement qu’un seul véritable avantage : oublier les tracas du quotidien, se vider la tête et plonger dans une sorte de bien-être vaporeux à souhait. Quand l’ambiance sous le mûrier menace de tourner au vinaigre après quelques verres de trop, Edith range la marchandise de son échoppe chez elle, dans sa case, loin des regards. L’épicerie reste

ainsi momentanément fermée. La clientèle de passage étant rare, ce désagrément est sans conséquences. Seuls les habitués se pressent chez Edith.

Elle ne peut plus endurer l’attente à l’hôpital et s’y refuse de toute façon. Obstinément. Le spectacle proposé lui fait du mal. Edith se sent accablée et l’envie de se battre l’a quittée. Elle a le coeur en miettes. Sur le mur ocre de sa case, une phrase se détache, révélatrice de la façon de penser de la maÎtresse de maison : « Laisse les gens parler, ils finiront par se fatiguer. »

Susan a encore un dernier message pour Edith. Elle lui rabâche à chaque visite. Il est indispensable qu’Edith renvoie sa fille à l’école, une fois qu’elle aura accouché. Seul moyen se-lon Susan de lui épargner une vie de misère. Elle pourrait même se voir octroyer un vélo de la World Bicycle Relief si elle montre de soudaines velléités d’aller de l’avant vers un avenir meilleur.

Edith lui promet sans être véritablement convaincue. Elle semble plus intéressée par les hommes sirotant du Munkoyo. Ce n’est pas une très bonne nouvelle ni un bel exemple pour sa fille.

Simon Malgré ses douze années de scolarité, Simon est resté à

Chibundi pour devenir fermier. Après avoir suivi des cours en ville, il forme d’autres fermiers aux techniques d’assolement et de fertilisation. Il gagne sa vie en produisant du charbon de bois qu’il vend en ville grâce au vélo de Susan. Simon écrit beaucoup. Son écriture est précise et soignée. Il parle dix langues et dialectes, dont l’anglais qu’il pratique de fort belle manière d’une voix douce et chantante. Mais ses poumons sont déjà très affaiblis.

Simon est père de 5 enfants âgés entre 6 et 18 ans. Les deux aînés le soutiennent financièrement. Les plus jeunes vivent chez sa sœur et vont à l’école. Sa femme et ses enfants sont tous séronégatifs. Un vrai miracle. Malgré l’aide de sa femme pour le travail agricole, Simon sent bien que, petit à petit, ses forces l’abandonnent. Susan nous confirme son extrême état de faiblesse. L’homme est en proie à de multiples diarrhées et migraines. Il souffre le martyre.

Il est parfois incapable de quitter son lit mais ne se plaint jamais. « Cela est très caractéristique de nos hommes. Ils ne disent jamais rien jusqu’à ce que se soit trop tard. Par simple pudeur. C’est probablement la principale raison expliquant pourquoi les femmes infectées vivent plus longtemps que les hommes », nous explique Susan machinalement.

Ce que Simon prenait autrefois pour une simple crise de choléra s’avère être une infection par le VIH. Des voisins l’ont conduit à l’hôpital. Depuis, il suit un traitement sous l’oeil bienveillant de guérisseurs.

À l’instar de Simon, beaucoup s’en remettent à eux. Ils sont très influents et font partie de la culture établie. Leurs breuvages, teintures et autre superstitions sont sensés aider les malades à combattre le VIH. Leurs huttes seraient épargnées. Le reste est ensorcelé disent-ils. Des âmes au grand coeur comme Susan ont de grandes peines ensuite à libérer les victimes de l’emprise de ces charlatans. Souvent, il est déjà trop tard.

Simon est un homme clairvoyant et rationnel. Lorsqu’on lui demande où il se voit dans cinq ans, il répond en chuchotant : « J’aimerais beaucoup avoir encore cinq ans à vivre », et nous sourit.

« Le plus tôt la maladie est dépistée, meilleure est la prise en charge médicale. Du coup, les chances de vivre sainement et plus longtemps augmentent », dit Susan. Se lever tous les jours, prendre son vélo et affronter le monde est un bon début. Susan positive déjà depuis plus de dix ans. Une leçon de vie. www.worldbicyclerelief.org

Grâce à son vélo, Susan voit cinq fois plus de malades qu’avant. Elle n’est pas devenue cinq fois plus forte pour autant.

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Double vainqueur à Jeffrey’s Bay, en Afrique du Sud (2010/11), Jordy Smith déploie son matériel rien que pour vos yeux (p. 88). ph

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Contenu

84 VOYAGESZillertal l’esthétique

86 CUISINE Les secrets d’un

chef ou une recette souvent épicée

88 PRENEZ LE PLI Jordy Smith

déploie son matos

90 ENTRAÎNEMENT Conseils de pros

92 SORTIRCape Town se livre

92 SETH ROGENSur tous les fronts

93 EXPRESSSOS Phantom

94 AGENDA Tour du monde

des meilleurs plans Red Bull

96 FOCUS Événements

à ne pas louper

98 PLEINE LUCARNE

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C’est un des points culminants de l’hiver européen, quoique point n’est peut-être pas le mot approprié. Le Zillertal est la vallée la plus vaste et la plus au Sud de ses voisines du Inntal tyrolien. Situées à environ 40 km à l’est d’Innsbruck, 668 km de pistes y at-tendent les touristes. Ce domaine, le seul en Autriche à être skiable toute l’année, garantit la présence de neige à 100 % grâce au glacier Hintertux (3 250 m). Les six millions de nui-tées annuelles ne sont pas uniquement dues à l’offre abondante de sports d’hiver mais aussi à une politique de prix raisonnable. Un for-fait adulte de deux jours donnant accès aux 172 remontées mécaniques coûte 83 euros.Au Zillertal, la compétition Ästhetiker Wängl Tängl dans le parc Vans Penken à Mayrhofen est l’un des moments forts de l’année. Cette fois-ci, la compétition de Snowboard et de Skateboard par équipe se déroulera du 17 au 24 mars 2012 et fêtera ses dix ans d’existence. De nombreuses animations sont prévues : performances artistiques, soirées et concerts.Dans un élan de générosité, Wolle Nyvelt nous révèle juste avant l’hiver ses endroits favoris du Zillertal. En voici les secrets. www.aesthetiker.com

Zillertal l’esthétiqueDécembre est généralement la saison d’ouverture des stations de sports d’hiver. Coup de projecteur sur le Zillertal, vallée du snowboard, avec notre guide Wolfgang Nyvelt.

WOLFGANG NYVELT (34) est né à Salzbourg (Autriche). Il pratique le snowboard depuis 18 ans et remporte en 2008 le titre honorifique de « Transworld Rider » de l’année. « Wolle » conçoit ses propres planches et vit à Mayrhofen. Il est aussi réalisateur de glisse chez Absinthe Films.

En Europe, Hintertux dispose avec Saas Fee (Suisse) du glacier parfait pour snowboarders. Au menu, un double Combo, un Pipe, un Superpipe de 120 m et un Hip de 15 m.Adresse : Hintertux 794, 6293 Tux

Betterpark Hintertux Ce quatre étoiles de la famille Stock dispose d’un Spa de rêve. À l’automne, l’élite du snowboard aime s’y retrouver pour préparer la saison dans les meil-leures conditions.Adresse : Lanersbach 483, 6293 Tux

Hotel Bergfried

Les domaines skiables de Kaltenbach et Hochfügen sont reliés. L’enneigement est, ici, toujours optimal. Par mauvais temps, je ne saurais trop vous recom-mander les magnifiques parcours boisés, très proches.

Kaltenbach D’une superficie de 30 000 m² et ensoleillé toute la journée, ce site dispose d’un parcours de Boardercross, d’un Halfpipe et d’un Snakerun avec virages inclinés et rampes de sauts.Adresse : 6281 Gerlos 141

Hotzone Park Gerlos

Récemment réaménagé, Hotzone Park porte bien son nom. Il vaut mieux maîtriser sa monture.

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LET’S GO

LE BON PLAN DU MOIS

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À 2 147 m d’altitude, la vue est excep-tionnelle. Ce chalet de luxe accueille vernissages, DJ ainsi que des événe-ments caritatifs avec leurs propres chefs étoilés internationaux.Adresse : 6272 Kaltenbach

Kristallhütte Au Penken est organisée la compétition Ästhetiker Wängl Tängl. Je me sens comme chez moi. Du 17 au 24 mars, cette compèt’ de Snow et de Skate-board fête ses 10 ans.Vans Penken Park, 6290 Mayrhofen

Wängl Tängl

Une piste naturelle de luge longue de 7 km se trouve au Hainzenberg (Ger-losstein). Elle est même éclairée de nuit. Le forfait journée est de 6,60 €. À mi-chemin se trouve le resto Schlittenstadl.Adresse : Ramsberg, 6283 Hippach

Descente en lugeEn contre-bas d’un refuge de montagne se trouve l’entrée d’une grotte de marbre longue de 500 m. On peut y découvrir des cristaux et des concré-tions calcaires splendides.Adresse : Spannagel 779, 6293 Tux

Spannagelhöhle

Si vous recherchez des délices locaux, vous serez ici à la bonne adresse. Cette auberge traditionnelle sert les meilleurs « Zillertaler Krapfen » (beignets au fromage).Dorf Haus 678, 6290 Mayrhofen

« Zum Griena »Le « Scoty » est le lieu de rendez vous de la nuit pour nous, snowboarders. Le propriétaire, Peter Krenslehner, vous accueille avec les meilleurs mojitos servis dans la vallée.Scheulingstraße 372, 6290 Mayrhofen

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Les snowboarders professionnels montrent toute l’étendue

de leur talent à Mayrhofen.

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CUISINE GLOBALE

Laissez Le monde entrer dans votre

assiette

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Out of AfricaPOULET EN SAUCE Cuisiné avec un mélange unique d’épices et servi sur une galette de pain, voici un ragoût de poulet original.

La Recette

Il n’existe quasiment aucune cuisine autant influencée par les épices que celle de l'Éthiopie. La faute à la géogra-phie. Ce pays de la corne de l’Afrique est isolé du reste du continent par une chaîne de montagnes et de hauts plateaux. Ses habitants se tournent vers l’Est, et les épices d’Asie ou d’Arabie apportées par bateaux.Cette passion culturelle pour les épices est une fierté.Le plat national, le Doro Wat (poulet en sauce), est préparé à partir d’un aliment très apprécié : le Nit’ir Qibe, variante épicée du Ghee indien, cette matière grasse issue du lait (comme un beurre clarifié). Dans un pays aussi pauvre que l’Éthiopie, il n’est pas facile de s’offrir du poulet, plus cher que le bœuf ou le mouton. C’est pourquoi le Doro Wat est un plat prépa-ré pour les fêtes ou les mariages. Le vin rouge est aussi local. Il est cultivé dans la Rift Valley, lieu de découverte des plus vieilles traces de présence humaine sur terre.

Pour 4 personnes2 oignons rouges émincéssel / jus de citron2 gousses d’ail écrasées1 cuillère à café de berberé½ cuillère à café de gousses de cardamone½ cuillère à café de poivre noir2 clous de girofle1 cuillère à soupe de gingembre en poudre1 poulet fermier découpé600 ml de bouillon de volaille75 ml de vin rouge 2 oeufs durs

Pour le Nit’ir Qibe :60 g de ghee (beurre clairifié)½ oignon rouge haché menu1 gousse d’ail hachée menue3 cuillères à soupe de gingembre1 cuillère à café de graines de fenugrec1 cuillère à café de cumin1 cuillère à café de gousses de cardamone1 cuillère à café d’origan½ cuillère à café de curcuma10 feuilles de basilic émincées

Préparer le Nit’ir Qibe épicé. Dans une casserole, mettre à chauffer le Ghee sans qu’il noircisse et, tout en remuant, incorporer les autres ingrédients pour démarrer une cuisson à feu doux de 30 minutes. Laisser refroidir et passer à travers un fin tamis. Mettre à chauffer la moitié du Nit’ir Qibe obtenu et y faire dorer les oignons rouges émincés. Ajouter le sel. Mélanger le reste de Nit’ir Qibe avec tous les ingrédients mentionnés ci-dessus. Incorporer cuisses et ailes de poulet, déglacer avec 400 ml de bouillon de volaille et cuire 20 minutes. Ajouter ensuite le reste de bouillon de volaille, le vin rouge et les blancs de poulets. Cuire à nouveau 30 minutes. Retirer les morceaux de poulet. Ajouter citron et œufs.Laisser mijoter et servir avec une Iinjera (galette de pain chaude). te

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À l’eau !JORDY SMITH Superstar dans son pays, le Sud-africain aime se reposer chez lui à Cape Town. Il nous détaille ici l’essentiel de son équipement.

PRENEZ LE PLI

L’INDISPENSABLE POUR LES PROS

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1 Tapis en mousseLa souplesse et l’agilité font partie intégrante des qualités nécessaires du surfeur pro. Un bon physique s'entretient toute l'année. Ce tapis m’aide pour mon dos et l’alignement.

2 Appareil Nikon D7000Je voyage toujours dans des contrées magnifiques. Je prends un max de photos avec mon appareil étanche Nikon de 12,1 mega-pixels. Il ne loupe vraiment rien.

3 Mr Zogs Sex Wax Il y a certaines choses dont vous ne pouvez pas vous passer. Mr Zogs Sex Wax en fait partie. Elle a toujours existé et reste indispensable si vous voulez rester fixé en pleine action à votre planche.

4 Surf Channel Island Conçue par la légende vivante des shapers, Al Merrick (Tom Curren, Kelly Slater, etc), cette planche de plus d’1,90 m me permet de tout faire. J’aime avoir un surf avec du volume, surtout dans le nez. Ça m’aide à tourner en l’air.

5 Chemise O’Neill Je suis chez O’Neill depuis fin 2007. C’est une marque vrai-ment top, pionnière dans le monde de la glisse en général et du surf en particulier. J’ai dessiné celle-ci. D’autres se-ront bientôt commercialisées.

6 Lunettes Oakley S’il y a bien un sport qui demande une bonne paire de lunettes de soleil, c’est le surf. Je les porte tout le temps. J’ai signé avec Oakley l’année dernière. Celles-ci sont les Jupiter Squared que j’ai aussi dessinées. D’autres verront le jour rapidement.

7 On A Mission gripLe grip est une partie essen-tielle du matos. Il te permet de bien rester scotché à ta planche et de rester connecté dans les airs, surtout par grosses vagues. Ce modèle est ma signature.

Board meeting : Jordy Smith nous présente son matériel sur sa pelouse de Camps Bay.

8 & 11 Surf Channel Island (6.2)Ce sont mes planches pour un surf plus ramassé, moins puissant. Elles ont les mêmes rails que les autres mais elles sont un peu plus larges et plus petites. Plus légères, plus rapides et plus maniables aussi que les grandes.

9 Leash On A Mission Passer son temps à nager vers sa planche peut être usant. Un bon leash est donc nécessaire pour éviter la fatigue dans l’eau.

10 Trophée Billabong Pro 2011 Je suis très fier de ce trophée que j'ai remporté deux fois de suite chez moi à Jeffrey’s Bay dans la région de l'Eastern Cape (2010 et 2011). L'année dernière c’était ma première victoire sur le circuit ASP. Le genre de succès qui marque.

12 Combinaison O’Neill Psycho 4/3mmJ’aime Cape Town. J’y habite. Les vagues sont parfaites mais l’eau est vraiment glaciale. Une très bonne combinaison comme celle-ci n’est réellement pas de trop.

13 DHD surfboard (6.2)Une autre planche pour petites vagues. Celle-ci a été dessinée par le shaper australien Darren Handley. C’est une planche qui convient parfaitement à Jeffrey’s Bay.

14 Future FinsUn autre de mes sponsors. Sans une bonne série d’aile-rons, votre planche n’avance-ra pas. J’ai dessiné ceux-ci.

15 On A Mission Boardbag Mes planches et moi passons beaucoup de temps dans les avions. Comme je ne peux garantir qu’elles arrivent au même moment que moi, je m’assure qu’elles soient bien protégées contre les chocs. Ce sac de plus de 2 mètres de long est parfait.www.jordysmith.com

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Les longues séances d’entraînement estival en montagne sont une nécessité pour le septuple champion du monde. Northug s’élève à plus de 2 000 m en juillet et en août. « L’entraînement à cette altitude favorise la production de globules rouges, très importants pour l’endurance, explique-t-il. Deux semaines après, la production atteint son niveau maximal. Ensuite, je redescends au niveau de la mer pour travailler la vitesse. Pendant une course, je sais exactement sur quoi je dois me concentrer. Je planifie de manière précise mon régime alimen-taire et les moments auxquels je m’entraîne ou me rends à une compétition. Certains me qualifient d’égoïste mais la vérité est que je ne fais que me concen-trer sur mon travail. » Ses résultats le prouvent.

Le sang des montagnesPetter Northug ne laisse rien au hasard. Ce n’est pas son style. L’essentiel de sa réussite se bâtit d’ailleurs en altitude.

Double champion olympique à Vancouver en 2010 (Sprint par équipe et 50 km classique départ groupé), le très extraverti Petter Northug est d’autant plus com-plet qu’il domine la discipline aussi bien sur de courtes distances qu’en marathon. Une saison complète agrémentée de Championnats du monde (tous les deux ans) exige une hygiène parfaite. Pour faire face à ce niveau d’engagement physique, Northug avale 5 ou 6 repas par jour, à base de féculents avant et pendant les séances d’entraînement et de protéines

après les séances : « En pleine période de préparation, j’essaie de prendre 3 à 5 kilos afin de maximiser les bienfaits de l’entraînement, précise Northug. À la fin de l’hiver, j’ai perdu 10 kilos. »

Soif de victoiresPETTER NORTHUG. Fort de ses cinq médailles – dont trois en or – glanées chez lui aux Mondiaux d’Oslo en début d’année, Northug est une vraie star. Il a toujours faim.

www.teamnorthug.no

Sept jours de tortureLa superstar du ski de fond passe environ 25 heures par semaine sur les pistes. De préférence en montée…

LundiMatin : 30 minutes d’échauffe-ment. 6 fois 8 minutes de skating en fractionné (pouls ou pulsa-tions par minute : 160-185)Déjeuner : 4 à 5 h de pauseAprès-midi : 2 h de course d’endurance à pied ou en ski de fond (pouls : 130)

MardiMatin : 30 minutes d’échauffe-ment. 6 fois 8 minutes de course en fractionné (pouls : 160 -185), 2 h de ski de fond et récupération active (pouls : 130)Après-midi : 1 h 30 de course à petites foulées ou sur ski

MercrediMatin : 2 h de ski de fond avec 8 fois 10 secondes de fractionné à vitesse maximaleAprès-midi : 30 minutes d’échauffement, 2 h d’exercices d’étirement, de saut et de renfor-cement musculaire pour le torse et les jambes.Il me reste quatre jours. Dur !

JeudiMatin : 3 h de course à pied ou ski de fond (pouls : 130)Après-midi : repos

VendrediMatin : 90 min d’échauffement, 90 min de course en fractionné (5 fois 6 minutes en montée)Après-midi : 90 minutes de course à petites foulées ou ski de fond

SamediMatin : 2 h 30 de ski de fond façon skatingAprès-midi : 2 h de ski de fond

Dimanche1 h 45 de course fractionnée (dont 5 fois 5 minutes en mon-tée) à vitesse maximale (pouls : 185), suivie d’une heure de récup’

Dans la mesure du possible, l’entraînement en montée est souvent privilégié. À la fin de la semaine, je souffle.

AU BOULOT

S’ENTRAÎNER COMME UN PRO

Petter Northug, le chercheur d’or

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Un petit caprice ?CAFÉ CAPRICE, CAPE TOWN Cette journée est idéale. Après-midi sur la plage de Camps Bay, coucher du soleil et soirée dans ce bar-club exquis.

On adore sortir dans cette ville car…On ne peut comparer Cape Town (ou Le Cap) à aucun autre endroit en Afrique du Sud. C'est juste le coin le plus branché. L’énergie y est énorme, surtout l’été. Il n’y avait pas vraiment d’établissement de la sorte en Afrique du Sud et Camps Bay était l’endroit idoine.De l’extérieur, le Caprice ressemble à…Un vieil immeuble grec ! Les colonnes sont imposantes. Nous avons aussi été les premiers à mettre des tables dehors sur la terrasse.L’ambiance monte lorsque...Certains clients viennent à 9 h du matin et restent toute la journée. Le meilleur moment est le soir.La clientèle est...Créative, branchée et joyeuse, soit l’habitant type de Cape

Café Caprice37 Victoria Road, Camps Bay Cape Town, Afrique du Sud+27 21 438 8315www.cafecaprice.co.za

Town qui vient admirer le coucher du soleil. Les plus connus sont Jordy Smith, Herschelle Gibbs et Lyndall Jarvis. Leonardo di Caprio venait tous les jours s’attabler au comptoir lorsqu’il tournait dans la région.Le club est complet quand...On atteint les 300 personnes. Ça arrive notamment le soir du 31 décembre.La nuit la plus folle…Il y a en a trop ! Je me sou-viens qu’une fois, deux man-nequins m’avaient demandé si elles pouvaient embarquer mon barman chez elles.

Réponses : Dave Raad, propriétaire de l'établissement

Café Caprice est un des premiers lieux branchés de Cape Town

De jour comme de nuit ça bouge plutôt bien

fait. Il est ridicule. Ce n’est que du spec-tacle. Je n’ai jamais menti à une femme pour espérer terminer dans son lit. Mon personnage, lui, ne s’en prive pas. C’est d’ailleurs pour ça que je n’arrivais jamais à

coucher… (rires).Ce film prouve-t-il qu’on peut rire de tout ?Si la situation s’y prête, oui. On ne cherche pas à blesser. On teste les films auprès du public et, s’il ne rigole pas, on enlève des trucs. Pour celui-ci, ils sont allés beaucoup plus loin que je ne le pensais. C’est sur-

Depuis une bonne décennie, Seth Rogen, roi du stand up depuis son adoles-cence, cumule deux casquettes. Il en-chaîne les rôles de comique et participe à l’écriture de longs métrages comme Super Grave ou Délire Express. À 29 ans, le natif de Vancouver occupe une place de choix dans le monde de la comédie. Dans son dernier film, 50/50, sorti le 30 septembre dernier, le Canadien y incarne le meilleur ami d’un jeune homme de 27 ans atteint d’un cancer (Joseph Gordon-Levitt). Cette comé-die très réussie trouve son origine dans un scénario écrit par Will Reiser, ami de Rogen. Atteint d’un cancer en 2005, Reiser est totale-ment guéri aujourd’hui.Rogen signe là le meilleur rôle de sa carrière. Il peut aussi remercier Reiser de lui avoir présenté Laura Miller il y a quelques années. Rogen l’a épousée en octobre. T R B: Quel est la part du vrai Seth dans ce personnage ?S R: Je ne m’adresse pas aux femmes comme mon personnage le

Un drôle de cancerSETH ROGEN Avec lui, tous les hommes peuvent devenir des super héros comme dans En cloque, mode d’emploi. Cette année, le Canadien s’attaque au cancer dans 50/50.

Rogen aux côtés de Joseph

Gordon-Levitt

50/50 est sur tous les écrans depuis le 16 novembre dernier.

Avec Seth Rogen on peut rire de tout. La preuve.

LES MEILLEURS

CLUBS AU CŒUR DE LA BOULE À

FACETTES

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ÀL’AFFICHE

NOUVEAUTÉS

DANS LES SALLES

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Il y a tout de même une bonne trotte entre Glasgow et la côte sud de l’Angleterre légèrement plus ensoleillée. Pour un groupe surpris, voire même mystifié par l’ampleur du buzz et l’enthousiasme de la critique autour des deux premiers albums (le dernier The Wants est dans tous les bacs), une virée à Brighton sous les clameurs de la foule est un premier pas sur la route du succès. Même un soir propice au port du gros bonnet de laine bien plus efficace que le tout dernier accessoire à la mode pour lutter contre le froid de la Manche.Conscients que cette route peut se dérober à tout moment sous leurs pieds – leur musique est nerveuse, aux influences variées et forcément peu commer-ciale – The Phantom Band donne tout sur scène. La fougue d’un groupe aux accents prog électro-rock-indie toujours enclin à sortir des sentiers battus.Leur son est dans l’air du temps. Un souffle puissant, débridé et joyeux, suffisamment précis et travaillé pour ne pas s’estomper dès la première écoute. C’est bien le plus important me direz-vous. Si tout cela vous semble peu commun, c’est que ça l’est. Un œil sur leurs influences avouées et vous comprendrez mieux : Cochran, Kraftwerk, Led Zeppelin, Beefheart ou encore AC/DC (ci-contre à droite). Sans oublier les chansons de marins. Oui, les bonnes vieilles chansons de nos bistrots bretons. Elles ont aussi traversé la Manche et influencé les artistes anglo-saxons.Ph

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Eddie Cochran Greatest HitsJ’écoutais ses tubes au milieu des années 80. J’étais très influencé par les paroles sur la révolte des adolescents dans le morceau « C’Mon Everybody » où Eddy clame haut et fort « Who Cares ? » (On s’en fout). La chanson dit qu’il va organiser une méga soirée chez ses parents. Ces deux mots résument à eux seuls la situation d’un ado qui se prend le bec avec ses parents. Il boit et fume un peu trop. Magique. Cochran incarnait le punk de l’époque.

Captain Beefheart Safe As MilkPhantom intègre une large palette d’influences musi-cales dont des groupes comme Captain Beefheart. Si je ne devais retenir qu’un seul de leurs albums ça serait le premier : « Safe As Milk ». On y trouve un groove génial associé à un son typiquement country. Ça me fait penser à un truc très contemporain comme « Psychic Psummer » de Cave. Leur son studio est très allemand et super intense. En concert, c’est carrément un autre groupe. J’adore ! C’est un peu comme pour Phantom. Certains l’aiment live et chaud alors que d’autres préfèrent le son enregistré en studio.

Led Zeppelin IIIEncore un groupe dont le son et les performances n’ont rien à voir sur scène ou en studio. J’ai d’ailleurs entendu Jimmy Page en parler récem-ment. Avec l’album Zeppelin III, me revient le souvenir de mon frère. Il me l’avait offert pour mon anniversaire alors que je n’avais même pas de platine. À peine retiré de son emballage il me le reprenait aussi sec. Il est comme ça mon frère. J’ai fini par l’enre-gistrer sur cassette pour pou-voir l’écouter tranquillement. J’ai ensuite récupéré tous les autres disques qu’il m’avait offerts. Quant à l’album « Im-migrant Song » il reste, en-core aujourd’hui, incroyable.

AC/DC – Who Made Who C’est le premier album que je me suis payé. Avec Angus et Malcolm Young, AC/DC a le meilleur duo chanteur-guitare électrique. Ils m’ont commu-niqué une envie folle de faire de la guitare. Je rêvais même d’être Angus Young. Je n’avais aucun talent. Je bidouillais des sons sur le synthé. J’ai toujours eu une idée précise du son que je voulais pro-duire. C’est essentiel.

Kraftwerk Computer WorldSublime album. Son influence sur Phantom est reconnais-sable dès les premières notes. Notre musique comporte un son de rock allemand inspiré de Kraftwerk. L’album « Computer World » n’a peut-être pas été aussi encensé que « Trans-Europe-Express » mais sa qualité est vraiment remarquable.

Retrouvez The Phantom Band live au Phestive Phan-tomine Festival de Glasgow les 16 et 17 décembre : www.phantomband.co.uk

« Eddie Cochran ? Le punk de l’époque »andy wake. Le docteur ès clavier du groupe The Phantom Band nous présente les cinq albums qui l’ont influencé par leurs styles uniques.

EXPRESSLe son écouté par

Les musiciens

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IL Y A LÀ LES DUNES DU CHILI, LA CHALEUR D’UNE BOÎTE DE VANCOUVER ET LES EMBRUNS DE OAHU DANS L’ARCHIPEL DE HAWAII.

AgendaDéc-Jan 2011/12

8–20/12, BANZAI PIPELINE, OAHU, HAWAII, USA

ASP World Tour

1-15/1/2012, MAR DEL PLATA (ARG)-LIMA (PER)

C’est le Pérou !Cette 33e édition du Dakar – la 4e en Amérique du Sud – fait la part belle à

la navigation. Le rallye s’achève pour la première fois sur les terres d’un nouveau territoire, le Pérou. Quatre spéciales y seront disputées. Dans la catégorie autos, la succes-sion à Volkswagen est ouverte. La marque allemande s’est retirée après avoir remporté les trois dernières éditions. Chez les motos, Cyril Despres et Marc Coma devraient une nouvelle fois livrer un duel féroce. Le Fran-çais et l’Espagnol s’élanceront le 1er janvier prochain sur leur monture KTM, victorieuse des six dernières éditions.

26–29/12, TORREY PINES, CALIFORNIE

PGA TourFarmers Insu-rance Open

À l’aube d’une nouvelle saison de golf sur le circuit US, une seule

question s’impose : Tiger Woods sera-t-il de retour sur le devant de la scène ? Ses déboires conjuguaux et ses blessures à répétition semblent être de l’histoire ancienne. Mais les victoires se font at-tendre. La saison du PGA Tour américain débute véritablement à Torrey Pines, par-cours situé au nord de San Diego à quelques longueurs de drive de la très chic La Jolla. Le très long frappeur US Bubba Watson est le tenant du titre.

L’archipel des îles Hawaii passe pour être le berceau du surf. À juste titre.

L’endroit rêvé pour la finale de l’ASP World Tour 2011. L’icône Kelly Slater, déjà sacré pour la 11e fois meilleur surfeur de la planète à San Francisco début novembre, fait figure d’ultra-favori. Rien que pour l’honneur, ils seront nombreux à vouloir dammer le pion à l’Américain, éternelle belle gueule des spots, à commencer par Michel Bourez, seul français dans le Top 10 mondial (9e).

Tiger sortira-t-il du bois ?

Slater en action cette année.

Despres, ombre et lumière.

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12-17/12, VANCOUVER, CANADA

Red Bull Thre3style Finale mondiale

Les outils ? Deux platines. Le chrono ? 15 minutes. Le but ? Prouver à la terre entière que vous êtes

le meilleur DJ en mixant trois styles musicaux différents. D’où l’appellation Red Bull Thre3style. Des épreuves éliminatoires ont lieu aux quatre coins de la planète tout au long de l’année. Elles départagent les candidats. La finale se déroule cette semaine à Vancouver en présence de Supa! le seul représentant tricolore. Souhaitons-lui bonne chance. Il en aura besoin.

Pour sa 11e édition, le Festival au Désert propose une belle sélection d’événements musicaux situés

aux portes du désert, à Tombouctou. Le festival rend hommage aux différents chants traditionnels touaregs de la région. À côté des compétitions de dance, on assiste aux performances d’artistes confirmés tels que Baaba Maal dans Tribute to Ali Fakouré (avec Barou Diallo, Tou-mani Diabaté, Afel Bocoum, etc.), et DJ Mathias Kaden.

Ils seront 26 000 à se dandiner sur les beats de Justice, Moby, Tiga, Crystal Castles et Skream &

Benga dans un dancefloor à ciel ouvert au coeur du très bucolique Sydney Royal Botanic Garden situé à 400 m de la baie de Woolloomooloo. Il s’agit là d’une des meilleures soirées de l’année dans cet endroit baptisé The Domain. En Australie, la soirée du jour de l’an s’étale sur 48 heures. Là-bas, l’été vous enivre.

1/1/2012, THE DOMAIN, SYDNEY, AUSTRALIE

Deux jours de fête

1-14/12, ESSAKANE, MALI

Festival au Désert

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UN WINGMAN RACONTE ...... Red Bull Crashed Ice ! Dans cet épisode, Ed Leigh, dit le « Wingman », nous ouvre les coulisses de cette compétition récente dans le monde de la glace. Action garantie.

SUR LES TRACES DE WEBBERIl est un des pilotes adulés de la Formule 1. Mark Webber (photo) ouvre le premier numéro de Parcours d’un champion. Nous seront côte à côte avec une star de sa discipline.

RED BULL CRASHED ICE MONDIAUX 201213-14 JANVIER, SAINT PAUL, MINNESOTA, ETATS-UNISCette discipline ultra spectaculaire mêlant ski de vitesse, boardercross et patinage existe depuis dix ans. Les règles sont simples. Quatre athlètes au départ, un seul vainqueur. 150 compétiteurs s'élancent sur ces pistes étroites en direct sur REDBULL.TV .

Retrouvez ce qu’il se fait de mieux ! Aussi en Video à la Demande.

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Sport, musique, culture : le meilleur du monde de Red Bull

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LE 1ER DE L’AN IL N’Y A PAS DE LIMITES1ER JANVIER DÈS 5HRobbie Maddison (Red Bull X-Fighters) et Levi LaVallee (roi de la moto neige) côte à côte à San Diego pour sauter 122 m au dessus de l’eau. Une double tentative de record du monde à vivre en direct sur REDBULL.TV.

JEUNES PREMIERSUn docu-réalité sur les meilleurs ados pilotes de deux roues de la planète. Leur rêve commun ? Gagner la Red Bull MotoGP Rookies Cup et obtenir ainsi le précieux sésame vers l’univers très élitiste du MotoGP.

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17 décembre, mAncheSTer ciTY-ArSenAl

Nasri, vengeur masqué ?Transféré l’été dernier à Manchester City pour près de 30 millions d’Euros, Samir Nasri s’apprête à retrouver son ancien club. Les Gunners ne lui feront aucun cadeau d’autant qu’ils peuvent encore être sacrés champions cette saison à condition de faire un sans faute. Ça commence sur la pelouse du City of Manchester Stadium. avant l’intense période des fêtes.

VOICI QUELQUES RENDEZ-VOUS POUR PROFITER TOUT EN DOUCEUR DU PASSAGE À L’HIVER.

Focus Décembre 2011

29 déc-6 JAn, Tournée deS 4 TremplinS

Tremplin

les yeux

12-17 décembre, vAncouver, cAnAdA

Supa! mix ?samedi à partir de 20 heures locales, supa! entre en lice sur la scène du Commodore à granville street dans le centre de vancouver. le français a 15 minutes pour devenir le meilleur dj de la planète. la machine du moulin rouge à paris en tremble encore. le mois dernier à l’issue d’un set explosif, supa! se qualifie pour la finale canadienne du red bull Thre3style. le français a pulvérisé ses sept concurrents. www.redbull.fr/thre3style

la traditionnelle tournée de saut à ski est un véritable événement populaire. les meilleurs spécialistes mondiaux se retrouvent en allemagne (oberst-dorf et garmisch partenkirchen) et en autriche (innsbruck et bischofs-hofen) devant 50 000 fans surexcités. découvrez l’extra-terrestre autrichien Thomas morgenstern, le suisse simon ammann ou encore le vétéran polonais adam malysz (34 ans). Emmanuel Chedal et vincent descombes-sevoie sont aussi au départ et tenteront de glaner un top dix.

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Samir Nasri en bleu « Citizen »

Supa! Un coeur gros comme ça.

Morgenstern intouchable ?

23-30 décembre, Top 14

Fêtes du rugbyLes rugbymen du Top 14 auront bien mérité quelques douceurs à l’occasion des fêtes de Noël car une journée est programmée le 23 décembre prochain et promet quelques affiches sympa-thiques. Montpellier-Toulouse, Stade Français- Biarritz et Racing Métro-Agen sont les chocs à suivre. Ensuite ? Rideau jusqu’au... 30 décembre !

20-21 décembre, liGue 1

Sortez couvertsIl fera froid, très froid sur les pelouses de L1 la semaine prochaine. Marseille à Nancy, Paris à Saint-Etienne et Lyon à Valenciennes vont sûrement sortir gants et collants pour tenir 90 minutes sur des terrain proches du gel. Sauf à Nancy, club qui a opté pour le synthétique. Retour de la L1 le 14 jan-vier après les 32e de finale de la Coupe de France et les 1/4 de finale de la Coupe de la Ligue.

vengeur masqué ?Transféré l’été dernier à Manchester City pour près de 30 millions d’Euros, Samir Nasri s’apprête à retrouver son ancien club. Les Gunners ne lui feront aucun cadeau d’autant qu’ils peuvent encore être sacrés champions cette saison à condition de faire un sans faute. Ça commence sur la pelouse du City of Manchester Stadium.

période des fêtes.

29 déc-6 JAn, Tournée deS 4 TremplinS

Tremplinles yeuxla traditionnelle tournée de saut à ski est un véritable événement populaire. les meilleurs spécialistes mondiaux se retrouvent en allemagne (oberst-dorf et garmisch partenkirchen) et en autriche (innsbruck et bischofs-hofen) devant 50 000 fans surexcités. découvrez l’extra-terrestre autrichien Thomas morgenstern, le suisse simon ammann ou encore le vétéran polonais adam malysz (34 ans). Emmanuel Chedal et vincent descombes-sevoie sont aussi au départ et tenteront de glaner un top dix.

Samir Nasri en bleu « Citizen »

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2./3. April, Wien

Saccum SandionEquamet, conullandre eugiat, vel il ullandit in eu-giam volor irit ametuerci blaore magnibh ea faccum zzriliquipis nonsequat vercing elit lore tisim zzrilit aci tet autem veriustrud enit zzriliquipis nonsequat ver-cing elit lore tisim zzrilit aci tet autem veriustrud enit utpatet, quis nummolortis modolobor iure commy nisl dolenis ex euisci ea core eriliquatue utpatet, quis cing elit lore tisim zzrilit aci tet autem veriustrud enit utpatet, quis nummolortis modolobor iure commy nisl dolenis ex euisci ea core eriliquatue magnim dolortisi. molorem etuer si blamcon exerat. ut ip euiscipit lut ad tie magna adit acidunt ver susci blam lamconsed magnibh ex ercillaore.IIt dolese con eui er alit wis at, suscinisim

Blindtext face à un défi de taille. Blindtext

face à un défi de taille...

17-18 décembre, courchevel

Girl poweraprès une escale à val d’isère le week-end dernier, la caravane de la Coupe du monde de ski alpin poursuit son périple dans les alpes françaises. les filles se retrouvent dès samedi à Courchevel pour un géant et un slalom où les bleues ont toutes leurs chances devant leur public. on pense surtout à Taïna barioz (notre photo) et anne-sophie berthet, pensionnaires du club des sports de la station. les hommes, eux, enchaînent deux étapes italiennes, val gardena et alta badia.www.courchevel.com

Devant leur public, les Françaises (ici Barioz) auront à coeur de briller.

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Agrégé de lettres, Christophe Ono-dit-Biot est l’auteur de quatre romans, dont Birmane, prix Interallié 2007.

Bientôt 2012. année de la fin du monde pour les accros au calendrier maya et les allumés de Bugarach, ce village de l’aude qui

échapperait, seul, au grand cataclysme parce qu’il abrite une base souterraine extra-terrestre... on en a déjà mal à la tête. Plutôt qu’une prière, un voyage s’impose, le temps que tout cela soit derrière nous. d’accord, mais partir où ? et pour quoi faire ? lecteur indécis, voici quatre raisons imparables, et quelques idées de destinations.

1. Partir pour être injoignable Pur produit de la grande tradition des écrivains voyageurs, sylvain tesson est connu pour avoir refait à pied les 6 000 ki-lomètres parcourus par des évadés du goulag sibérien rien que pour savoir ce que « liberté » veut dire. dans son dernier livre (Dans les forêts de Sibérie, éditions Galli-mard), il conseille de faire, avant 40 ans, un séjour en cabane. Pas en braquant banque (elles seront de toute façon bientôt vides), mais en partant faire l’ermite dans une isba de 3 mètres sur 3 au bord du lac Baïkal, en sibérie. seule compagnie : la nature sauvage, des livres, des cigares et de la vodka. « voilà un magnifique endroit pour se suicider », lui fait remarquer le garde-chasse qui le dépose en camion devant son nouveau chez-soi, en lisière d’une forêt de bouleaux. recommandation utile : il faut être sûr d’avoir une vraie vie intérieure. et peut-être aussi faire une cure de bromure. « Pourquoi cette foutue porte ne s’ouvre-t-elle jamais sur une championne de ski danoise venue fêter ses vingt-trois ans sur les bords du Baïkal ? », s’agace en effet le trentenaire un soir où un voisin pêcheur, ancien tankiste en Mongo-lie, déboule à l’improviste dans sa cabane. un voyageur averti en vaut deux. « Cer-tains pensent qu’ils font un voyage. en fait c’est le voyage qui vous fait ou vous dé-fait », prévenait déjà nicolas Bouvier dans L’Usage du monde, bible des voyageurs qui n’ont ni froid aux yeux ni à la plume.

2. Partir pour être rejoint oublier le Baïkal et choisir une destination agréable, pour qu’elle ait envie de vous retrouver. venise est un excellent choix. Puisque le monde prend l’eau, autant prendre les devants. une fille amoureuse ne vous en voudra jamais d’avoir choisi l’exil dans la patrie de Casanova, qui disait « l’homme qui veut s’instruire doit lire d’abord et puis voyager pour rectifier ce qu’il a appris. » trop facile ? vous voulez vraiment la mettre à l’épreuve ? alors choisissez Mong-la, ville-casino au cœur du triangle d’or, en Birmanie. la cité

jouxte la frontière chinoise, tous les trafi-quants y pullulent, et l’on y commercialise tout ce qui se consomme, gastronomique-ment comme sexuellement, le pénis de tigre séché étant le produit le plus convoi-té. si elle vient vous retrouver là-bas, c’est qu’elle a, à coup sûr, des projets d’avenir.

3. Partir pour l’oublier la boîte de nuit la plus célèbre du liban, le B-018, est souterraine, et creusée dans le sol d’un ancien camp de réfugiés mas-sacrés pendant la guerre de quinze ans. À dix mètres sous la terre, on y sirote désormais de la vodka-red Bull en regar-dant les jolies filles se déhancher sur de l’électro top tendance distillée par des dJ ultra-coquets, leurs talons plantés dans des tables design qui imitent la forme de cercueil. Quand la température des corps monte, et que la vie bruyante et organique balaie le souvenir des conflits passés, le toit s’ouvre et vous régale du spectacle de la nuit beyrouthine illumi-née. Pas très loin, du temps où j’y allais, il y avait un autre club assez chaud : le fuBar, acronyme de « fucked up Beyond any recognition » (défoncé jusqu’à en être méconnaissable). l’oubli est de courte durée : le lendemain, tout revient. et plus, si affinités.

4. Partir pour ne jamais revenir n’essayez même pas : c’est un fantasme qui remonte à l’antiquité. Homère, qui était aveugle, mais voyait loin, l’avait déjà. l’odyssée, c’est l’histoire d’un homme qui fait tout pour ne pas rentrer chez lui après le travail (la guerre de troie). ulysse rencontre des filles inouïes – Circé, Calypso, nausicaa – mais finit quand même par retrouver Pénélope. vous êtes déçu ? allez, ce n’est pas la fin du monde. Bonne année 2012.

Pleine lucarne

Propice à la reflexion, la période des fêtes de fin d’année suscite

maintes interrogations. Comme celle du voyage, éternelle.

the red bulletin n°3 sera disponible le 11 janvier 2012

The Red BulleTin France : The Red Bulletin est publié et édité par Red Bulletin GmbH directeur de la publication Alexander Koppel directeur de la rédaction Robert Sperl directeur adjoint de la rédaction Alexander Macheck Rédacteur en chef France Christophe Couvrat directeurs Généraux Alexander Koppel, Rudolf Theierl Ont participé à ce numéro Suzanne Fortas, Christine Vitel, Etienne Bonamy, Frédéric Pelatan Responsable de la production Marion Wildmann Rédacteur en chef photos Fritz Schuster Rédactrice en chef adjointe Susie Forman Booking photos Valerie Rosenburg, Catherine Shaw, Rudolf Übelhör Maquette Erik Turek (DA), Patrick Anthofer, Martina de Carvalho-Hutter, Miles English, Judit Fortelny, Markus Kietreiber, Esther Straganz Publication coroporate Boro Petric (directeur), Christoph Rietner, Nadja Zele (rédacteurs en chef) ; Dominik Uhl (DA) ; Markus Kucera (directeur photos) ; Lisa Blazek (rédactrice) Production Managers Michael Bergmeister, Wolfgang Stecher, Walter Omar Sádaba Reprographie Clemens Ragotzky (chef), Claudia Heis, Nenad Isailovic, Karsten Lehmann, Josef Mühlbacher, Thomas Posvanc Service financier Siegmar Hofstetter, Simone Mihalits Marketing et management international Barbara Kaiser (directrice), Stefan Ebner, Lukas Scharmbacher, Johanna Troger ; Birgit Lohmann (design) ; Klaus Pleninger (ventes) ; Peter Schiffer (abonnements) ; Nicole Glaser (abonnements et et ventes marketing) The Red Bulletin est publié simultanément en Autriche, Allemagne, France, Irlande, Koweït, Nouvelle-Zélande, Pologne, Afrique du Sud, Suisse, Mexique, Grande-Bretagne et aux États-Unis, www.redbulletin.com Siège social Red Bulletin GmbH, Am Brunnen 1, A-5330 Fuschl am See, FN 287869m, ATU63087028. Siège social France Red Bull SASU, 12 rue du Mail, F-75002 Paris, +33 1 40 13 57 00 Siège autrichien Heinrich-Collin-Strasse 1, A-1140 Vienna, +43 (1) 90221 28800 imprimé par Prinovis Ltd & Co. KG, D-90471 Nuremberg Responsable publicité Cathy Martin, +33 7 61 87 31 15 ou [email protected] iSSn : 2225-4722 dépôt légal en cours nous écrire [email protected]

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