Convergences sept 2012

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2 Notre paroisse Messes hebdomadaires 8h chapelle Sainte-Thérèse 9h30 église place Victor-Hugo (avec les sœurs de Bethléem) (mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi) 12h15 chapelle Sainte-Thérèse 18h45 chapelle Sainte-Thérèse (du lundi au vendredi inclus) Messes dominicales Samedi 18h30 église Dimanche 8h30 Chapelle Sainte-Thérèse 9h30 église place Victor-Hugo (avec les sœurs de Bethléem) 10h30 messe des enfants et des familles à la crypte (hors vacances scolaires) 11h église (grand-messe, chorale) 11h30 église place Victor-Hugo 18h30 église (jeunes) 9h30 église (communauté portugaise) Accueil des prêtres Confessions : 17h-18h30 samedi et dimanche : 17h30-18h15 Confessions Sur nos agendas Bulletin paroissial de Saint-Honoré d’Eylau 64bis rue Raymond-Poincaré - 75116 Paris Tél. : 01 45 01 96 00 - Fax 01 45 00 18 68 Site : www.paroisse-saint-honore.com e-mail : [email protected] Directeur de la publication : Père Michel Callies Rédacteur en chef : Nicole Averlant Comité de rédaction : Père M. Callies, N. Averlant, G. Dunoyer de Segonzac Edition et Publicité : Bayard Service édition Ile-de-France - Centre 18 rue Barbès – 92128 Montrouge Cedex Tél. : 01 74 31 74 10 Secrétaire de rédaction : Louise d'Orglandes Impression : Imprimerie Moderne de Dreux (28) Tél. : 02 37 63 00 44 Commission paritaire : 54062 - Dépôt légal : à parution Tirage : 2 500 exemplaires Couverture : dessin de Mathi Delrue Paroisse Saint-Honoré d’Eylau Adresse postale : 64bis, avenue Raymond Poincaré 75116 Paris – Tél. : 01 45 01 96 00 Fax : 01 45 00 18 68 e-mail : [email protected] Accueil : À l’entrée de l’Église 66bis avenue Raymond Poincaré - 75116 Paris Infos pratiques

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journal info paroissial de St-Honoré d'Eylau,

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Notre paroisse

Messes hebdomadaires• 8h

chapelle Sainte-Thérèse

• 9h30église place Victor-Hugo (avec les sœurs de Bethléem) (mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi)

• 12h15chapelle Sainte-Thérèse

• 18h45chapelle Sainte-Thérèse (du lundi au vendredi inclus)

Messes dominicalesSamedi• 18h30

église

Dimanche• 8h30

Chapelle Sainte-Thérèse

• 9h30église place Victor-Hugo (avec les sœurs de Bethléem)

• 10h30messe des enfants et des familles à la crypte (hors vacances scolaires)

• 11héglise (grand-messe, chorale)

• 11h30église place Victor-Hugo

• 18h30église (jeunes)

• 9h30église (communauté portugaise)

Accueil des prêtresConfessions :17h-18h30

samedi et dimanche :17h30-18h15 Confessions

Sur nos agendas

Bulletin paroissial de Saint-Honoré d’Eylau64bis rue Raymond-Poincaré - 75116 ParisTél. : 01 45 01 96 00 - Fax 01 45 00 18 68Site : www.paroisse-saint-honore.come-mail : [email protected]

Directeur de la publication : Père Michel CalliesRédacteur en chef : Nicole AverlantComité de rédaction : Père M. Callies, N. Averlant,G. Dunoyer de Segonzac

Edition et Publicité :Bayard Service édition Ile-de-France - Centre18 rue Barbès – 92128 Montrouge CedexTél. : 01 74 31 74 10Secrétaire de rédaction : Louise d'Orglandes

Impression : Imprimerie Moderne de Dreux (28)Tél. : 02 37 63 00 44Commission paritaire : 54062 - Dépôt légal : à parutionTirage : 2 500 exemplaires

Couverture : dessin de Mathi Delrue

Paroisse Saint-Honoré d’EylauAdresse postale : 64bis, avenue Raymond Poincaré75116 Paris – Tél. : 01 45 01 96 00Fax : 01 45 00 18 68e-mail : [email protected]

Accueil :À l’entrée de l’Église66bis avenue Raymond Poincaré - 75116 Paris

Infos pratiques

éditorial

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“Demande ce que je dois te donner”

Bulletin d’abonnementà retourner au secrétariat de Saint-Honoré d’Eylau

r M. r Mme r MlleNom :……………………………… Prénom :…………………………Adresse :………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………désire s’abonner à Convergences et vous adresse ci-joint un chèque de 10 euros à Saint-Honoré d’Eylau Convergences(pour un an soit 5 numéros).

A, . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . le . . . . . . . . . . . . . . . . .

Signature

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Ainsi Dieu s’adresse-t-il à Salomon, tandis que celui-ci succède à son père David, comme roi sur Israël (1R 3,5). C’est une proposition, ferme certes, mais c’est aussi une

épreuve : que doit demander Salomon ? Quelle conception a-t-il de la royauté ? Comment perçoit-il Dieu ? Quel rapport veut-il avoir avec lui ?... Finalement, qu’a-t-il dans le cœur ? Une épreuve qui annonce ce qu’il en sera de son règne, authentifier Salomon ou présumer d’un avenir funeste ; peut-être encore révéler Salomon à lui-même. « Donne à ton serviteur un cœur sage et intelligent pour discerner le bien et le mal, car qui pourrait gouverner ton peuple, qui est si grand ? ». Plutôt que le pouvoir ou la richesse, Salomon choisit la sagesse. La demande n’est pas banale : elle exprime sans doute une conception de la royauté à l’opposé de ses pairs des nations, comme humble service de Dieu et de son peuple. Mais c’est surtout la réaction de Dieu qui le montre : la demande plut à Dieu, qui lui accorda non seulement un cœur sage et intelligent comme personne avant lui, mais aussi tout ce que Salomon n’avait pas demandé, une richesse et une gloire comme à personne parmi les rois.Au moment de devenir curé pour la première fois, c’est cette Parole de Dieu que j’ai dans le cœur. Je ne demande pas la richesse et la gloire : qu’en ferais-je comme prêtre ? Mais je demande la sagesse ou l’Esprit Saint, qui partage avec le Christ dans le Nouveau Testament cette désignation. Sagesse pour gouverner le « peuple » qui m’est confié, gouverner mais aussi enseigner et sanctifier. Je suis moins jeune que Salomon, j’ai exercé des responsabilités, notamment de discernement, mais la tâche est nouvelle et ce serait présumer de soi que de penser que je n’ai pas besoin du don de Dieu pour la remplir. Car le don de Dieu ne se maintient qu’à la condition d’être demandé sans cesse ; ce qui veut dire autrement qu’on ne peut le posséder qu’à condition de maintenir la relation avec le Donateur. Et le don de Dieu se révèle toujours plus nécessaire, à mesure qu’on croît en responsabilité.

Père Michel Gueguen

Lire Convergences, c'est bien… S’abonner, c’est mieux !

Vous le savez, le bulletin que vous avez entre les mains est mis gracieusement à votre disposition, sur les présentoirs de la paroisse Saint-Honoré d’Eylau, chaque trimestre. Tous, en effet, doivent pouvoir avoir accès librement à l’information concernant ceux qui vivent de la Parole de Dieu dans notre quartier.Cependant, en vous abonnant à Convergences, qui vous parviendra dès sa parution, vous aurez l’avantage d’être avisés à temps de toutes les manifestations du trimestre. De plus, vous soutiendrez notre action, nous permettant ainsi d’équilibrer nos comptes sans avoir recours à d’autres aides que celle de nos annonceurs. D’avance, merci de votre aide.

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« Parmi les choses de la vie, les unes sont en notre puissance,les autres ne le sont pas. » ÉpictèteL’aléatoireNous ne sommes pas maîtres des aléas du monde, ces événements pro-duits par la rencontre de plusieurs séries de causes incoordonnées et indépendantes. Imprévisibles parce que l’esprit humain est incapable de maîtriser l’ensemble très com-plexe que constitue l’intervention d’un grand nombre de causes dont les effets se répercutent mécanique-ment les unes sur les autres. La tuile qui tombe sur ma tête, propulsée par un grand vent, est une cause contin-gente indépendante du fait que je suis sur la route qui me conduit à la boulangerie.Je me trouve à l’entrecroisement de deux trajectoires. Coïncidence entre deux séries de faits totalement indépendants l’un de l’autre et sans influence respective mais non sans effet pour moi.Ils se relient en une séquence qu’au-cune sagacité humaine ne peut pré-voir. Chacun d’entre nous, avec ses pensées, ses sentiments, ses passions, est le plus improbable des méca-nismes qui ait jamais été assemblé dans ce monde. Par nos décisions individuelles, libres, capricieuses, nous créons du hasard indétermi-nable. Le conducteur du train ne peut prévoir que le jeune Tartempion, par désespoir d’amour, a décidé de se jeter aujourd’hui sous un train, entraînant un grave déraillement.Les actions humaines contiennent un grand degré d’imprévisibilité.En fait le hasard ne se définit que par rapport à nous, à ses conséquences favorables ou défavorables à nos intérêts.

Il existe dans la vie des coïncidences qu’on ne trouverait dans aucun livreDans des circonstances extrêmement périlleuses, il y a parfois des inter-ventions directes vertigineusement efficaces pour changer le cours des choses. Quel stratège aurait pu pré-voir que le 7 juin 1944, Hitler ordon-nerait que personne n’interrompe son sommeil et, plus incroyable encore, qu’aucun gradé n’oserait transgresser cet ordre ? Quel stra-tège aurait pu prévoir que ce même soir, le haut responsable du front de Normandie partirait en Allemagne pour fêter l’anniversaire de sa femme et lui offrir lui-même de magnifiques chaussures ? Au moment crucial du débarquement, ces retards de réac-tion ont été d’une importance capi-tale pour l’issue des combats. La coalition de l’intelligence, de l’expé-rience, de la logique, de l’imagination ne suffit pas à neutraliser le hasard par anticipation.« Il y a des ratés, de l’irréductible, il y a l’incontrôlabilité des choses réelles. » (A. Finkielkraut).Les événements nous échappent, nous ignorons les conséquences de ce que nous faisons.Le gardien remet au prisonnier, ravi et surpris, six belles pommes. Le pri-sonnier croque joyeusement une pomme puis il pense qu’il serait sage d’en garder pour les jours suivants. Peu après, le gardien revient réclamer les pommes. « Elles n’étaient pas pour vous mais pour votre voisin de cellule ».

Les jeux de hasardIls annulent le monde ordinaire

puisque, dans ces jeux, tous les hommes sont égaux. Ni l’habileté, l’adresse, le calcul, la tactique, la réflexion ne leur servent et ne les départagent. La chance est démocra-tique et peut toucher tout un cha-cun, quels que soient les dons natu-rels de la personne. N’importe quel joueur peut obtenir ce que jamais ses efforts, son travail ne pourraient lui donner.« Je vois dans le hasard tous les biens que j’espère » (Corneille, Rodogune).En rêver, c’est déjà en jouir en imagina-tion. Les innombrables joueurs de loto croient à leur chance. Optimistes, bien qu’ils sachent qu’ils ont une chance sur 100 millions de gagner, ils se précipi-tent en foule. Ce n’est pas un compor-tement complètement irrationnel car, même si la probabilité est extrême-ment faible, pour que l’exceptionnel se produise, elle n’est pas nulle.Il est des chances isolées qui ne se présentent qu’une fois et qui, si on ne les saisit pas à temps, ne se repro-duiront plus jamais.Un lieutenant ramasse le chapeau de Napoléon emporté par un coup de

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Réflexionvent. Sans le regarder, Napoléon dit : « Merci capitaine ». « Dans quel régi-ment, Sire ? »

Le calcul des probabilitésIl essaie de trouver des lois au hasard qui n’en n’a pas. Les lancers de dés successifs n’ont aucune influence les uns sur les autres. La loi des grands nombres exprime la convergence de la fréquence empirique vers la « pro-babilité » théorique et ne se révèle qu’à posteriori.La probabilité est fille de la statistique.

Le hasard selon Jacques MonodComme le monothéisme biblique croit en un Dieu créateur qui a façonné l’homme à son image, le « théisme de Monod » croit en une sorte d’entité abstraite, « la sélection naturelle », qui joue le rôle du destin (ce qui est une croyance comme une autre). Pour J. Monod, l’homme sort d’un processus sans volonté extérieure et sans cause, sans finalité, dépourvu du moindre sens qui lui serait imposé du dehors. L’évolutionnisme (tel que le conçoit Monod) a rendu Dieu super-flu. La Création peut être pensée sans Créateur. Le hasard explique tout. Mais comment justifier que l’aléa-toire, par définition incontrôlable, puisse être rationalisé ?Pour que J. Monod puisse parler de progrès, d’adaptation, de perfor-mances, d’enrichissement, de com-plexité croissante, il doit supposer une « bonne » et une « mauvaise » mutation arbitrée par un juge qui connaît le bien et le mal dans la nature, la fameuse sélection.Son confrère, Jean Rostand : « J’ai peine à admettre que l’univers, comme la conscience humaine, se soit fait tout seul par la vertu du hasard. »J. Monod, avec une naïve arrogance, déclara un soir à la télévision que son livre Le hasard et la nécessité mettait fin à toutes les croyances, à toutes les religions, à toutes les philosophies (excusez du peu). Seule demeurait « la science ». La vie se réduit à une mécanique.Les derniers mots de J. Monod furent « Pourquoi ? Pourquoi ? » Tragique et fulgurante démonstration, sur les lèvres du savant à l’agonie, que cette science qu’il avait quasiment divinisée, se révélait incapable de lui répondre.

Le hasard, ressort essentiel des livres d’aventuresDepuis L’Iliade et L’Odyssée, en pas-sant par Robinson Crusoë et Les Trois Mousquetaires, toutes les généra-tions ont été captivées par les récits de héros qui, pour mener à bien leur mission, affrontent avec courage et détermination les sourires et les menaces du hasard aux cent visages. Avec eux, le lecteur, projeté hors d’une vie banale, découvre le flux et le reflux des hasards de la vie. Mais le héros qu’il admire lui enseigne les magnifiques ressources de l’intelli-gence, de l’imagination, de la volonté, de l’amitié ; il lui transmet l’espé-rance des peurs surmontées, des espoirs fous exaucés. Le livre d’aven-tures montre que la vie ne se déroule pas d’une façon linéaire mais plutôt en dents de scie. Il apprend qu’il faut s’adapter souplement à l’imprévu. Il est livre optimiste d’apprentissage, livre initiatique.

L’homme voudrait imposer un ordre, une justice et une rationalité à l’anormalité du réelMais le hasard ignore nos construc-tions intellectuelles bornées par notre logique, notre expérience humaines. Nous ne pouvons ignorer ni nos limites inexorables ni le mys-tère de l’existence et cela n’a pas que des inconvénients.Montaigne aime et provoque le hasard ; chaque matin, il attend avec curiosité tout ce qui va se pro-duire de nouveau. Il aime vivre dans un monde incertain. En voyage, il déteste s’en tenir à l’itinéraire prévu et de même dans les voyages de la vie. Il trouve son bonheur, non pas dans la plus grande tranquillité mais dans le renouvellement stimulant de la vie. Il est à l’aise dans l’aléatoire, le changeant, le variable. Il pense que toute situation vécue profite à son expérience bien davantage qu’une situation répétée.

La fortuneChez les Romains, c’est une déesse qui a ses intentions, fussent-elles aveugles et changeantes. Elle préside aux hasards de la vie, elle distribue les biens et les maux, comme et quand il lui plaît. Les Romains la représen-taient sous les traits d’une femme

tenant un gouvernail avec une roue à côté d’elle pour marquer ses incons-tances et tenant à la main une corne d’abondance.Les Chinois décrivent la fortune à tra-vers un conte :Un paysan pauvre avait, pour tout bien, un cheval. Un jour, le che-val s’échappe, terrible malheur ! Quelques jours plus tard, le che-val revient, suivi par trois chevaux : incroyable chance ! Le fils du paysan, en montant sur un cheval, tombe et se casse la jambe, malencontreux hasard. Le roi vient au village enrôler tous les hommes, sauf celui à la jambe cassée. Aucun soldat ne revient de la guerre, seul survit le paysan rede-venu valide.Que peut opposer l’homme à la for-tune ? Sa force de supporter la mau-vaise fortune sans faiblesse et de jouir de la bonne sans orgueil. Et La Rochefoucauld ajoute : « La Fortune nous corrige de certains défauts que la Raison ne saurait corriger » ; par exemple l’arrogance, l’orgueil, l’in-différence aux malheurs d’autrui, l’égoïsme.

L’énigme du destinConfrontés au caractère inexorable et inflexible d’événements dont ils ne peuvent modifier le cours, les hommes en viennent à admettre l’existence d’une puissance obs-cure, décidée à vaincre l’homme et

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capable de tenir en échec toutes les entreprises supposées déjouer ses maléfices.Un conte arabe du XIIe siècle traduit la terreur qu’inspire la fatalité.Un jeune homme se promène sur le marché de Bagdad, il rencontre « la mort ». Celle-ci le fixe d’un air sur-pris. Affolé, le jeune homme s’enfuit à bride abattue jusqu’à la lointaine Samarcande. Stupeur, il rencontre à nouveau « la mort ». Le jeune homme demande alors : « Pourquoi ce matin à Bagdad m’as-tu fixé avec étonne-ment ? » « C’est que je t’attendais ce soir à Samarcande. »Inexorable fatalité qu’on rencontre jusque sur les chemins qu’on prenait pour l’éviter.

La Providence« Ce qui est hasard au regard des hommes est dessein au regard de Dieu » (Bossuet).La Providence, suprême sagesse par laquelle Dieu conduit tout. Rien ne se fait qui n’ait un sens et qui ne tienne compte des qualités de chacun.Ainsi, « Il n’y a pas de rencontres for-tuites : ou bien Dieu nous envoie la personne qui nous est nécessaire, ou bien, à notre insu, nous sommes envoyés par Dieu vers quelqu’un » (A. Eltchanivov).Certes, on ne peut connaître l’origine

des plans de la Providence, ils dépas-sent notre intelligence, ils défient notre raisonnement. Chaque être est unique, chaque vie suit un itinéraire qui lui est propre, à nul autre pareil.Thomas Merton : « Pour la vocation, il me fallait être conduit par un chemin incompréhensible, suivre une voie que je n’aurais jamais choisie. Dieu rejeta mes goûts, mes imaginations, mes choix pour les détacher de leurs vieilles ornières, de leurs vieilles habitudes et les diriger vers lui, par lui ».Pierre Nicole, plein de foi en ce Dieu d’amour qui nous dépasse, nous étonne, nous bouleverse, s’en remet à la Providence. « L’homme n’a qu’à se laisser emporter au torrent de la Providence sans se mettre en peine d’autre chose que de s’acquitter fidè-lement des devoirs particuliers qui lui sont prescrits à chaque moment par la Loi de Dieu. »La Providence sait ce qu’il nous faut, mieux que nous. Saint Jean de la Croix en a fait l’expérience : « Dieu enlève de vos mains vos possessions. Malgré le bon emploi que vous en auriez fait, vous n’agiriez pas aussi bien, aussi parfaitement et sûrement que main-tenant. Dieu en effet vous prend par la main, c’est lui qui vous conduit comme on conduit un aveugle dans les ténèbres vers un but et un chemin que vous ignorez et où jamais, mal-

gré tout le secours que vous auraient prêté vos yeux et vos pieds, vous n’au-riez réussi à marcher. »

Nous appelons « hasard » nos ignorancesLe monde n’est pas un chaos, il y a de l’ordre dans l’univers. Les mécanismes de l’univers sont réglés dès l’origine, avec une précision hallucinante, pour permettre le surgissement de la matière et de la vie. L’univers est un système gigantesque où tout se tient et se commande, tout est mouve-ment, échange, flux, reflux, entrecroi-sements et combinaisons de forces aux cours flexibles, équilibres mobiles et dynamiques. Ne cherchons pas de preuves scientifiques pour affirmer que cette incroyable merveille corres-pond à un plan divin, qu’elle est un projet en œuvre qui garde un sens caché. Mais ce n’est certainement pas le fait du hasard car le hasard livré à lui-même tend à défaire plutôt qu’à construire, à semer le désordre plutôt qu’à instaurer l’ordre.

Nicole Averlant

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L e Père Fernando, prêtre philip-pin qui a reçu le don de guéri-son, est venu à Saint-Honoré

célébrer la Messe et imposer les mains.« Sur votre route, proclamez que le Royaume des cieux est tout proche.Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons.Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. »Si certains avaient hésité à venir, il n’y avait en tout cas plus une place libre, ou si peu, l’autre soir, en l’église de l’avenue Raymond-Poincaré.L’église était comble, 900 personnes environ, à l’occasion de la venue à Paris, ce qu’il fait deux ou trois fois chaque année, du Père Fernando, prêtre philip-pin doué du charisme de guérison.Soirée exceptionnelle donc, à tous points de vue. Une soirée qui se déroula en plusieurs temps :• Messe célébrée en anglais, mais dont la traduction a malheureuse-ment eu du mal à parvenir jusqu’aux participants du fond de l’église.• Explications du Père Fernando sur ce pouvoir qui lui a été donné par Dieu et rappel du fait qu’il n’était qu’un instrument dans les mains du Seigneur.• Imposition des mains, en priant, sur les personnes qui le désiraient.Dans une coordination sans faille réglée par une équipe de bénévoles très efficace, 700 personnes deman-dèrent cette imposition des mains.Dès le début de l’intervention du Père Fernando, une personne marchant

difficilement avec des béquilles, tombe par terre, puis se relève, marche sans aide, pleurant de joie.Elle ne fut pas la seule à être gué-rie d’un handicap. Une vingtaine de témoignages, immédiats, et toujours sobres, en ont attesté.Quelques jours plus tard, le Père Callies me faisait part de la guérison d’un double cancer. Guérison qui avait été immédiate, totale et inexpliquée (radiographie de contrôle le lende-main de la cérémonie, au terme de six premiers cycles de chimiothérapie).Il me faisait également part de la conversion, à la manière d’un Paul Claudel à Notre-Dame, d’une per-sonne « juste baptisée ».Il y a ceux qui ont été guéris. Et ceux qui ne l’ont pas été…Car si tous espéraient, en secret ou non, une guérison physique ou spiri-tuelle, voire psychique, tous ne l’ont pas reçue de façon visible.Et si cette visibilité est importante, le Christ n’a-t-il pas dit : « Croyez au

moins à cause des signes », elle n’est pas l’essentiel.L’essentiel , c ’est bien ce que fait le Seigneur en nous : « J ’enlèverai vos

cœurs de pierre, Je vous donnerai un cœur de chair », dit-il.La venue à Saint-Honoré du Père Fernando a certainement permis, comme à Lourdes, Paray-le-Monial ou rue du Bac, par exemple, mais il y a bien d’autres endroits où cela se passe, à de nombreuses personnes d’être plus réceptives à ce don de l’Es-prit que nous fait le Seigneur.Alors rendons grâce à Dieu d’avoir

permis au Père Fernando de venir à Saint-Honoré pour cette soirée exceptionnelle, d’avoir guéri de nom-breuses personnes par son intermé-diaire et ouvert le cœur de beaucoup.Remercions également le Père Fernando d’avoir permis à de nom-breux fidèles de connaître et de par-ticiper à ce qui n’était souvent pour eux jusqu’alors qu’une connaissance par ouï-dire.Et qui sait, peut-être que, l’année prochaine à Saint-Ho… Gageons que l’église sera surement, cette fois encore, entièrement pleine !

Yves Blocmandiacre à Saint-Honoré d'Eylau

Le 31 mai à Saint-Honoré

Imposition des mainslors du sacrement des malades.

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Quelques jours plus tard,le Père Callies me faisait

part de la guérison d’un double cancer.

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Religion

À l ’époque de la conquête romaine, au premier siècle avant J.-C., les Bretons étaient

les celtes habitant la (Grande) Bretagne. Notre Bretagne s’appe-lait l’Armorique (en celte : « celle qui fait face à la mer »). Une douzaine de peuples la constituaient, peuples actifs, navigateurs, commerçants, dont le niveau de vie était assez élevé. Il faut effacer le cliché d’une Gaule arriérée envahie par des Romains venus la civiliser. Jules César, dans sa conquête, avait des motivations économiques : il s’agissait de s’em-parer des richesses de la Gaule. Il écrit dans ses Commentaires, parlant des Vénètes, peuple de la région de Vannes : « Par leur marine considé-rable, leur supériorité nautique bien reconnue et leurs relations commer-ciales avec l’île de Bretagne, les Vénètes étaient devenus un peuple très puis-sant… » Il convient également de détruire un autre cliché, popularisé par la bande-dessinée d’Astérix, celui d’une farouche résistance à l’envahis-seur, car la conquête fut assez aisée, même si elle s’est limitée tout d’abord aux centres urbains. Les deux parties y trouvaient leur intérêt. Le principal élément de « résistance », s’il en est

un, tient à la langue celte, qui s’est maintenue au long des siècles, deve-nant le breton d’aujourd’hui, et dont la permanence se lit dans les noms de lieux : la toponymie, en Bretagne, est celtique et non latine.C’est peut-être la « celtitude » dont on vient de parler, ainsi que le peuplement rare et dispersé, qui explique l’évangélisation tardive de l’Armorique. Sa situation géo-graphique à l’extrême ouest du continent n’en est pas responsable, car l’Irlande (Hibernia) et le pays de Galles (Cambria), plus éloignés encore, furent très tôt d’intenses foyers de vie monas-tique. C’est préci-sément d’Irlande et de Galles que vin-rent les premiers prêcheurs : ce sont les fameux « sept saints fondateurs » de la Bretagne. Ils émigrèrent vers ce qu’ils appelèrent la petite Bretagne, obligeant ainsi à nommer Grande Bretagne leur pays d’origine. C’est donc avec eux qu’arrive en Gaule le nom de Bretagne.Les deux premiers de ces « saints » sont d’ailleurs d’origine armoricaine,

l’exception confirmant la règle : saint Patern, formé à l’abbaye de Rhuys, devient le premier évêque de Vannes vers 465, et saint Corentin, premier évêque de Quimper, mort vers 460. J’écris « saints » entre guillemets car certains d’entre eux ne sont pas canonisés : leurs données biogra-phiques sont trop incertaines et la plupart appartiennent autant à la légende qu’à l’histoire. Il y a ensuite saint Pol Aurélien, Gallois et Romain, qui devient évêque du pays de Léon, mort vers 553 ; saint Tugdual, venant du Devon, fondateur du monastère de Tréguier, mort vers 535 ; saint

Briac, Gallois, pre-mier évêque de Saint-Brieuc, mort vers 614 ; saint Malo (ou Maclou), du nom gallois de Mac Low, premier é v ê q u e d ’ A l e t h

(Saint-Servan), mort vers 612 ; enfin saint Samson, déjà évêque au pays de Galles et qui devint évêque de Dol, où il mourut vers 565. Il faut noter que ces fondateurs sont à peu près contemporains les uns des autres. Ils ont exercé leur sacerdoce sur une période assez courte, moins de cent

En évoquant la Bretagne, on voit surgir des landes, des clochers, des calvaires, des pardons,tout un paysage de vieille chrétienté, où les sols granitiques et pauvres fournissaient

les gros bataillons de prêtres à l’Église de France. Cette image forte mérite d’être nuancée,car l’histoire nous apprend que la Bretagne ne fut évangélisée que tardivement, aux Ve et VIe siècles,

alors que la Gaule romanisée était depuis longtemps déjà chrétienne et s’était illustréepar de hautes figures spirituelles comme saint Irénée de Lyon au IIe siècle.

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L'évangélisation de la Bretagne

C’est peut-être la « celtitude », ainsi

que le peuplement rare et dispersé, qui explique l’évangélisation tardive

de l’Armorique.

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Religion

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ans, et sont venus en Armorique avec de nombreux moines, constituant ainsi un véritable commando évan-gélisateur. Mais, on le sait, c’est en fin de compte à d’autres saints que la Bretagne a confié sa dévotion : sainte Anne, mère de la Vierge Marie, appa-rue à Auray au XVIIe siècle, et saint Yves, prêtre à Tréguier au XIIIe siècle.Pour en revenir au haut Moyen Âge, il semble que le christianisme se soit implanté lentement et progressive-ment, limité tout d’abord aux villes, sièges des évêchés et aux monas-tères. Le contexte politique était très instable en ces temps mérovingiens où régna longtemps Childebert Ier (511-588), fils de Clovis. Il se stabilisa un peu sous l’autorité carolingienne avant de se dégrader fortement avec les premières invasions normandes

dès la fin du IXe siècle. On retien-dra que l’Armorique est devenue « Bretagne » par la grâce de moines gallois et irlandais qui l’évangélisè-rent. Et que cette Bretagne ne devien-dra province de France qu’en 1532, sous François Ier.En terminant cette évocation de la chrétienté en Bretagne, je ne peux m’empêcher de citer une particula-rité remarquable de cette région : les « enclos paroissiaux ». Ce sont des espaces clos entourant l’église paroissiale et dans lesquels se trou-vent divers monuments : tombes, ossuaires, chapelles, calvaires… Ces derniers sont parfois très richement ornés et représentent divers épisodes de la vie et de la passion du Christ.La particularité tient à ce que la sta-tuaire de ces calvaires, très proche de

celle des cathédrales médiévales, leur est postérieure de plusieurs siècles. Elle date de la fin du XVIe et du début du XVIIe siècle (1586 pour Guimiliau, 1650 pour Pleyben). C’est le témoi-gnage émouvant d’un nouveau souffle de l’art religieux populaire, unique en France. Les personnages représentés, très nombreux (200 sur le calvaire de Guimiliau), sont en outre dans un état de fraîcheur éton-nant car ils furent sculptés dans une pierre volcanique locale très dure, la kersantite. On dénombre classi-quement sept calvaires monumen-taux, ce qui n’est pas sans rappeler les sept saints fondateurs de l’Église de Bretagne, un millier d’années plus tôt.

Gilbert Dunoyer de Segonzac

DR

Le Calvaire de Pleyben (1650).

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Écrivain, moine, critique littéraire « pacifiste », grand lecteur de la Tradition de l’Église et des romanciers modernes, humaniste passionné par l’actualité du monde et par le dialogue avec les

autres religions, avec son sens de l’humour, son côté rieur, Thomas Merton est une des figures spirituelles les plus humaines

et les plus attachantes de son siècle.

T homas est le fils d’artistes américains, lui d’origine néo-zélandaise et elle d’origine

anglaise.Ils vont peindre dans les paysages qu’ils aiment, en France, en Italie, aux Bermudes.Thomas naît à Prades (Pyrénées orientales) en 1915. À 6 ans, il perd sa mère. Il se retrouve seul avec son père qui le place à l’internat du lycée de Montauban puis à Cambridge. À 16 ans, il perd son père. C’est le grand-père maternel qui poursuivra son éducation. Riche et touché par le sort de l’enfant, il le gâte peut-être un peu trop. Thomas écrit : « 1930, l’année où mon grand-père me remit ma part d’héritage avec la liberté de suivre la voie du “fils prodigue” ». Livré à lui-même, il passe le plus clair de son temps entre l’Italie, l’Allemagne, l’An-gleterre, la France et les USA. Il traver-sera une dizaine de fois l’Atlantique avant même ses 20 ans. En 1933-1934, il étudie à Cambridge le français et l’ita-lien. En 1935, son grand-père le rap-pelle à New York pour qu’il poursuive ses études à l’Université de Columbia. En 1938, Thomas obtient un doctorat ès lettres sur « La nature et l’art chez William Blake ».À Columbia, il est une figure légen-daire. Passionné par le mouvement des idées, dans les bars enfumés, au cours de soirées, il partage les débats et les illusions de l’entre-deux-guerres, tout en écoutant du jazz et en buvant de la bière. Il prend des engagements politiques, religieux, littéraires aussi passionnels qu’éphémères, pour aboutir à une véritable « descente aux enfers ».C’est au plus profond de son désespoir qu’il découvre « l’unique nécessaire ». Il ressent sa vocation profonde : la

vocation de la solitude.En 1941, il entre à l’abbaye cistercienne de Gethsémani (Kentucky). En 1947, il fait sa profession solennelle et, en 1949, il est ordonné prêtre.Entre-temps, son Père abbé lui demande de rédiger son autobiogra-phie. Ce sera La Nuit privée d’étoiles, un best-seller traduit en de nom-breuses langues et toujours réédité. D’une sincérité bouleversante, on le compare souvent aux Confessions de saint Augustin. Thomas rapporte avec ferveur, avec une sensibilité d’artistes et une simplicité toute cistercienne, sa vie, sa conversion en 1938, ses pensées et ses expé-riences spirituelles. Par obéissance, il devient alors un auteur prolifique et sera reconnu plus tard comme un des auteurs spirituels catholiques les plus influents du XXe siècle. Il écrit également de nombreux livres sur la spiritualité, des poèmes, des essais, notamment sur le problème de la guerre et du racisme.Thomas vit, raisonne et s’exprime comme un Américain vivant aux USA. Il en profite : jeunesse exubérante, générosité, candeur, absence d’hypo-crisie, franchise parfois intempestive, vivacité des opinions et, surtout, une vitalité débordante. À cela s’ajoute une fantaisie héritée de ses parents artistes. Dans sa vie, le rire tient une grande place, comme un espace de liberté dans l’espace monacal si bien réglé. Il rit de lui-même d’abord et de nous tous, « pantins cramponnés à nos certitudes postiches ».

L’appel du silence où la Parole habiteAlors qu’il s’interroge sur sa vocation, à l’exemple de saint Augustin, les yeux fermés, il ouvre la Bible, pose le

doigt sur une phrase et lit : « Voilà que tu seras silencieux. »Thomas est essentiellement un contemplatif, il a le goût de la prière et de la solitude, voire de l’érémi-tisme. Dans la solitude, au milieu de la nature, l’homme est entouré d’êtres qui sont parfaitement soumis à Dieu. Le rôle de la solitude est de faire sentir les problèmes du monde avec une netteté inconcevable pour ceux qui sont entièrement plongés dans les autres préoccupations, les autres illusions et tous les automa-tismes d’une existence étroitement collective. « Il faut apprendre à vivre dans la solitude pour être au cœur du monde. » Sa vraie vocation est la recherche de Dieu seul et la solidarité avec le monde ? Ce n’est pas une fuite devant la réalité mais une manière de se charger des angoisses spirituelles du monde et des problèmes sociaux de ses frères humains. Ni fuite, ni évasion : tout doit aboutir à la vita-lité, à la joie, à l’amour. La contem-plation apprend à se tenir à l’écoute du « tout autre » et par là même, de l’autre. Elle ne peut être le fruit d’un effort programmé et d’une ambition spirituelle.Elle nous découvre notre « moi » réel, tel que nous sommes aux yeux de Dieu.« La vraie solitude purifie l’âme et l’ouvre grand aux quatre vents de la générosité. La fausse solitude ferme sa porte à tous les hommes et s’absorbe dans ses niaiseries. »

Religion

Thomas Merton (1915-19 68) - Un contemplatif actif

Conv

erge

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Religion

Écrire est mon ermitageThomas aurait voulu tout quitter de ses activités antérieures pour n’être qu’à Dieu seul mais le Père abbé lui demande d’écrire et d’enseigner. Thomas a le charisme de parler de la vie intérieure, de la contemplation et de leur retentissement sur le monde avec un ton très personnel et très simple. Il a une immense et inlassable curiosité concernant les chemine-ments qui conduisent à Dieu.Thomas n’a pas enseigné autre chose que ce qu’il a essayé de vivre en tant que moine.De 1951 à 1956, il est maître des pos-tulants, de 1955 à 1965, maître des novices : ce qui prouve la confiance qui a été faite à ce moine hors de la conscience commune.

Un moine du XXe siècle ne saurait être la réplique d’un religieux du XIe siècleGethsémani attire un très grand nombre de postulants. Tous n’ont pas une réelle vocation et Thomas, avec délicatesse, les aide à concevoir la réa-lité de la vie monastique.Au Moyen Âge, la mentalité du pos-tulant était beaucoup moins compli-quée qu’elle ne l’est actuellement. La société était homogène. On acceptait un seul idéal moral et religieux. De nos jours, tout est remis en question : le monachisme, le christianisme, la raison, l’ensemble des valeurs, l’hu-manité elle-même.Le monachisme occidental tradition-nel, depuis le Moyen Âge, a été sur-chargé d’usages culturels et rituels, de principes et de pratiques qui en sont venus à étouffer l’esprit, malgré leur utilité pour maintenir le monachisme en tant qu’institution.Il faut distinguer tradition et cou-tumes. La tradition nourrit la vie de l’esprit, ouvre des horizons nouveaux ; elle et vivante, active et toujours ori-ginale. Les coutumes sont des répéti-tions d’habitudes familières. On pose un acte sans essayer d’en comprendre le sens, parce que tout le monde le fait.Durant toute son existence de trap-

piste qu’il a vécue avec ferveur, Thomas a lutté contre l’excès de rigi-dité dans la structure de son ordre. Il voulait approfondir, ressusciter les valeurs authentiques, fondamen-tales : l’intégrité personnelle, la paix intérieure, la joie spirituelle, l’apti-tude à aimer, à jouir de la Création de Dieu et à être reconnaissant.À sa manière fine et malicieuse, Thomas croque une petite scène. « Cette semaine, au réfectoire, le lec-teur, particulièrement sérieux, répète à chaque repas le titre du livre Le Droit d’être joyeux. Il baisse très légèrement le ton au mot “joyeux” comme s’il hési-tait à le prononcer, presque comme s’il mettait le titre en question. Dieu me pardonne, il ne peut s’agir du droit d’être joyeux. Lorsqu’un passage fait allusion à la nourriture ou à la boisson, il atténue très légèrement sa voix, dans le même dessein, comme s’il retirait sa volonté du mot “manger” qu’il lais-sait flotter seul, étourdiment, devant le blâme divin. Mais quand il lit des mots comme “mort” ou “les morts”, il les envoie vigoureusement au milieu du réfectoire d’un ton satisfait et péremptoire. »

Précurseur de l’œcuménisme et de Vatican IIDès 1950, il entame des contacts avec les non-chrétiens. « Nous devons englober en nous les mondes séparés et les transcender dans le Christ. »Tout d’abord, il s’intéresse au judaïsme, au bouddhisme et à l’is-lam. Devant l’extrême mobilité des cultures, Thomas pressent le choc inéluctable des grandes religions avec le christianisme. Les spécialistes et les différents monachismes doivent préparer la voie au dialogue interreli-gieux. « Pouvoir et vouloir reconnaître l’action du Suprême Esprit de quelque façon qu’il veuille se manifester – que ce soit au-dedans ou au-dehors de la périphérie de nos propres convictions personnelles et traditionnelles – est devenu un fait dans le monde actuel, un monde qui a virtuellement écarté tout ce que représente le mot “religion” ».

« Le Dieu qui est en moi salue le Dieu qui est en toi » (salut tibétain)Thomas s’est toujours efforcé de dis-cerner ce qu’il y avait de commun au monachisme chrétien et à ceux d’Extrême-Orient. Par de nombreuses rencontres, de nombreuses lectures, il pénètre progressivement dans la richesse et la profondeur de l’Asie. Il n’est pas un adepte des religions orientales mais il a assimilé avec beaucoup de perspicacité le cœur de leur message. Avec le Dalaï Lama, il ne s’agit pas de confrontations de la doctrine mais d’une communication d’expériences spirituelles. Il y a une évidente parenté entre toutes les recherches humaines de Dieu puisque le Verbe qui s’est fait chair n’est pas autre que celui qui éclaire tous les hommes. Dieu est celui qui n’a pas de frontière, qui n’exclut personne, qui est à l’intérieur de chacun, qui n’a pas de partialité, qui aime également tous les hommes, qui est présent à l’inté-rieur de chacun.

En 1968, alors qu’il participe à un col-loque sur le dialogue interreligieux à Bangkok, il s’électrocute avec un ven-tilateur défectueux en sortant de son bain.

Toute sa vie, Thomas cherche à vivre et à partager une manière d’être pour aujourd’hui, au croisement de l’action et de la contemplation.« Ma voix est simplement celle d’un homme qui s’interroge, comme tous ses frères, lutte pour faire face à une exis-tence agitée, déroutante, harassante, passionnante, décevante, confuse, où presque rien n’est prévisible, où toutes les définitions, explications et justifi-cations sont dépassées avant même d’être prononcées. »

Nicole Averlant

Thomas Merton (1915-19 68) - Un contemplatif actif

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Culture

L e sel est à l’origine de la richesse de Cracovie, il fut, depuis les temps les plus reculés, une

manne pour les finances du gouver-nement. « L’or blanc » remplaçait jadis la monnaie métallique.Classée au Patrimoine mondial de l’Unesco, ce gisement de sel est un résidu de la mer. Il y a 14 millions d’années, ce qui était alors une mer fut bouleversé par l’émergence des Carpates et devint un lac salé qui s’évapora peu à peu au soleil. Dès le Néolithique, les hommes utilisèrent ce sel. Au VIIe siècle, le sel devient une industrie fructueuse. On chauffe la saumure dans de grands chaudrons pour l’évaporer et récolter le sel.Au XIIIe siècle, on commence à extraire le sel gemme par des méthodes d’ex-traction minière. L’exploitation, sans aucune interruption, durera jusqu’en 2002. Un record industriel mondial.Il en résulte un monde souterrain étrange, mystérieux, fait de fosses et de salles pareilles à des grottes.La mine s’étage sur 9 niveaux, le pre-mier situé à 64 m de la surface du sol jusqu’au dernier à 327 m, reliés par 250 km de galeries. Les mineurs res-taient souvent plusieurs semaines sans remonter à la surface.Ils ont profité de ce temps pour transformer ces cavités en chapelles où chaque matin ils assistaient à la messe. L’inventivité, le talent de plu-sieurs générations de mineurs se sont révélés dans des sculptures de scènes légendaires, historiques, évangéliques, dans des statues de rois, de célébrités. L’œuvre la plus extraordinaire est la cathédrale dédiée à sainte Cunégonde, fille du roi de Pologne, patronne des

Cracovie, berceau de la culture polonaise

Les mines de sel de Wieliczka

Place principale et Halle aux draps Eglise Saint-Jacques

DR DR

S ituée au bord de la Vistule, encerclée de collines et de montagnes, elle a, par miracle,

échappé aux destructions de la Seconde Guerre mondiale.Cracovie fut la capitale des rois, lieu de leurs couronnements et de leurs sépultures. Dans un périmètre res-treint d’une rare richesse, Cracovie compte un très grand nombre de monuments qui représentent tous les grands styles de l’urbanisme européen. On aime arpenter les petites rues de la vieille ville, décou-vrir des dizaines d’églises, flâner sur la grand place du Marché, l’une des plus grandes places médiévales d’Eu-rope, admirer La Dame à l’hermine de Léonard de Vinci, se promener autour de la ville dans les jardins construits par les Autrichiens à la fin du XVIIIe siècle à la place des remparts, visiter le château de Warvel, le quartier mi-juif, mi-chrétien, fondé par le roi Casimir le Grand en 1335 et ses synagogues du XVIe siècle. L’Université Jagellon, créée en 1364 est toujours très réputée et ses nom-breux étudiants donnent à Cracovie une vitalité juvénile tonique. Parmi les étudiants célèbres de Jagellon : Nicolas Copernic et Karol Wojtila.Karol Wojtila arrive de Wadowice, sa ville natale, à Cracovie en octobre 1938. À ce moment, tout le monde pressent, en Pologne, que la guerre va bientôt éclater mais nul n’ima-gine que, pendant 50 ans, la Pologne subira l’occupation allemande, la domination soviétique, le stalinisme et l’acharnement contre l’Église catholique.

Karol Wojtila, dans cette église des catacombes, deviendra prêtre. En 1958, il sera consacré évêque dans la cathédrale de Warvel. Le 8 mars 1964, promu archevêque de Cracovie, il prend possession de sa cathédrale. Il fait un froid polaire ce jour-là sur les flancs du château de Warvel mais des milliers de Cracoviens ont bravé les intempéries pour assister à la cérémonie.Devenu cardinal puis pape, Jean Paul II restera toujours viscéralement atta-ché à Cracovie. Le 10 juin 1979, lors de son premier voyage papal à Cracovie, un million de fidèles se pressent sur la prairie de Blonia. Jean Paul II leur dit : « Avant de partir, je jette un regard vers Cracovie, cette Cracovie dont chaque pierre, chaque brique m’est chère. C’est d’ici que je regarde la Pologne. »À chacun de ses 9 voyages à Cracovie, les Cracoviens accourent en foule, à la grande fureur des autorités politiques.

Les sentiers papauxCracovie, fière de son pape polonais, propose des itinéraires qui rejoignent les lieux où Jean Paul II a vécu, com-battu, exercé son ministère, réuni des chrétiens, passé ses vacances. Là où il reste omniprésent dans le cœur de son peuple.

Nicole Averlant

DR

Bas-relief en sel gemme (1936)

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Culture

MadaMe Swetchine ou le ciel d’iciFrancine de MartinoirÉtonnante personnalité que cette Sophie Swetchine – née Sophie Soymonov à Moscou en 1782 – dont le père était très ouvert aux idées des Encyclopédistes qu’appréciait Catherine II.Mariée à 19 ans, elle se plonge dans l’étude de la littérature grecque, latine mais aussi allemande et rédige notes et réflexions qui feront, plus tard, l’objet d’importantes publications.Sa rencontre avec Joseph de Maistre, cette « grande figurede la Bible égarée dans le XVIIIe siècle » selon Sainte Beuve l’amènera à abjurer, en 1835, la foi orthodoxe pour la foi catholique romaine. Tout au long de sa vie, les questions religieuses seront au cœur de ses préoccupations comme en témoignent ses liens profonds avec les grandes figures de l’église de France au XIXe siècle.Arrivée à Paris à la suite de l’exil de son mari, Sophie Swetchineest immédiatement accueillie par l’aristocratie du Faubourg Saint-Germain, puis ouvre elle-même son propre salon – rue Saint-Dominique –, un salonqui « se distinguait par une teinte théologique prononcée » (Sainte-Beuve). Elle y reçoit tout d’abord les grandes figures marquées par leur souci d’action sociale (tel Armand de Melun), puis se lie avec Dom Guéranger qu’elle aidera financièrement lors de la restauration de l’abbaye bénédictine de Solesmes. Elle entretiendra des échanges nombreux avec Lamennais pendant un temps mais surtout avec Montalembert qu’elle considère comme son fils affectif(elle qui n’a pas d’enfant) et avec Lacordaire qu’elle soutient dans ses effortsde reconnaissance de l’ordre dominicain. À la fin de sa vie, c’est avec Tocqueville qu’elle échange idées et réflexions tant politiques que religieuses.Dans un style très clair, mené avec vivacité, ce livre plonge au cœur de cette période si troublée qui va de la Révolution française à Napoléon III et traitede questions fondamentales qui sont aujourd’hui encore de la plus grande actualité : liberté de l’enseignement, aggiornamento de l’Église, rapportsde l’Église et de l’État, action devant la paupérisation grandissante…Bref, un petit ouvrage d’un grand intérêt. Catherine de Monicault

Quatre petitS boutS de pain – deS ténèbreS à la joieMagda Hollander-LafonQuatre petits bouts de pain donnés, dans un camp de concentration, par une mourante à Magda Hollander-Lafon, jeune juive hongroise déportée à Birkenau, expliquent le titre de ce livre. Loin d’être accablant en raison de la cruauté dont peuvent faire preuve les humains, ce livre est un hymneà la simplicité, à l’attention portée tant aux hommesqu’aux choses, à la vie que chacun porte en lui et dont il est responsable. Deux parties se succèdent : la première intitulée « Les chemins du temps » évoque la détention de l’auteur, lorsqu’elle-même a pu retrouver la parole pour s’exprimer, tandis que la seconde, « Des ténèbres à la joie » reprendle témoignage qu’adresse Magda Hollander-Lafonaux adolescents des lycées et collèges pour faire appel à leur sensde responsabilité et leur transmettre le goût de la vie.Pareil appel ne peut laisser indifférent : il est à faire résonnerdans son plus grand rayon d’action ! Catherine de Monicault

La bibliothèque Boissière-Saint-Honoré, 18, rue Mesnil, Paris 16e

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Les mines de sel de Wieliczka

mineurs. Elle fut creusée pendant plus de 30 ans, de 1896 à 1927. Un vaste vais-seau illuminé par des lustres en cristal salin, orné de statues, de bas reliefs inspirés de Léonard de Vinci, en pur sel gemme. Le pavé est lui-même en sel. Étonnante, la crèche avec un Enfant Jésus en sel rose. En 1999, une statue de Jean Paul II a été sculptée dans le sel.Au détour d’une galerie, on découvre un petit lac souterrain à la couleur émeraude dans une haute salle judi-cieusement éclairée. Les eaux de ce lac ont une teneur en sel supérieure aux eaux de la mer Morte.Dans l’une des dernières chambres visitées par le public, les nazis instal-lèrent, en 1944, un atelier de moteurs d’avion dans lequel ils firent travailler des prisonniers juifs avant de les envoyer dans le camp de Belzec.Actuellement, on donne de nom-breuses réceptions, des concerts qui jouissent d’une acoustique parfaite, et des manifestations sportives dans ces vastes espaces souterrains.La mine est réputée pour son micro cli-mat. En 1839, un établissement de bal-néothérapie fut créé à 135 m de profon-deur. Dans la chambre « Lac Wessel », le Centre souterrain de réadaptation et de traitement, destiné aux allergiques et aux malades des voies respiratoires, a une clientèle nombreuse.

Nicole Averlant

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Chapelle Sainte-Cunégonde

Dossier

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Je sais que descendcelui qui demeure immobile.Je sais que m’apparaîtcelui qui demeure invisible,Je le sais, celui qui est séparéde toute la Créationme prend au-dedans de luiet me cache dans ses braset dès lors, je me trouveen dehors du monde entier.

Mais à mon tour, moi mortel,moi tout petit dans le monde,je contemple en moi-même, tout entier,le Créateur du monde,et je sais que je ne mourrai paspuisque je suis au-dedans de la vieet que j’ai la vie tout entière qui jaillit au-dedans de moi.

Il est dans mon cœur, il demeure dans le ciel ;ici et là, il se montre à moiégalement éblouissant.

Saint Syméon,le nouveau théologien (1024)

Que vous ayezla paix en moi

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Dossier

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Journal paroissial de Saint-Honoré d’Eylau

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L'évangélisation de la Bretagne p. 10-11Le hasard réflexion p. 6-8

N° 101 - Septembre 2012