Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une...
Click here to load reader
Transcript of Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une...
Présenté par : Dirigé par :
Octobre 2012
ANALYSE DU PROCESSUS DE L’OCTROI DE CREDIT AUX
PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES AU SENEGAL
DANS UN SYSTEME FINANCIER DECENTRALISE:
CAS DE L’UM- PAMECAS
Mme Gnazale Ela KOUASSI Alexis
Responsable de la cellule de contrôle de gestion du CESAG
Centre Africain d’Etudes Supérieures en Gestion
Institut Supérieur de Comptabilité,
de Banque et de Finance
(ISCBF)
Master Professionnel en Comptabilité
et Gestion Financière
(MPCGF)
Mémoire de fin d’étude
THEME
Promotion 3
(2008-2010)
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page i
DEDICACES
Nous dédions ce mémoire à:
notre père céleste, pour la grâce qu’il nous accorde ;
notre mère, notre père et toute notre famille, pour les sages conseils et les sacrifices
consentis;
nos frères et sœurs, pour le soutien sans faille;
notre époux et nos enfants, pour la joie qu’ils me procurent.
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page ii
REMERCIEMENTS
Nous tenons à remercier :
notre Seigneur, pour nous avoir comblé de force et d’inspiration pour venir à bout
de ce travail;
nos parents pour leurs efforts et leur soutien constant;
monsieur YAZI Moussa;
monsieur CHABI Bertin;
le corps professoral de l’ISCBF et tout le personnel du CESAG ;
le Directeur Général de l’UM-PAMECAS et toute son équipe ;
la Directrice du CFE de l’UM-PAMECAS et son équipe ;
tous les stagiaires de la promotion MPTCF (2009-2010) ;
tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué moralement ou matériellement à
l'aboutissement de ce travail.
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page iii
LISTE DES SIGLES ET ABBREVIATIONS
ACDI : Agence Canadienne pour le Développement International
ADA : Appui au Développement Autonome
AFSSEF : Accès des Femmes Sénégalaises aux Services Financiers
AGR : Activité Génératrice de Revenus
APD : Aide Publique au Développement
BCEAO : Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest
BNDS : Banque Nationale de Développement du Sénégal
BSK : Banque Sénégalo-Kowétienne
CA : Conseil d’Administration
CC : Comité de Crédit
CESAG : Centre Africain d’Etudes Supérieures en Gestion
CFE : Centre Financier aux Entrepreneurs
CGAP : Group Consultatif Aux Pauvres
CIF : Confédération des Institutions Financières de l’Afrique de l’Ouest
COOPEC : Coopératives d’Epargne et de Crédit
CS : Conseil de Surveillance
DGA : Directeur Général Adjoint
DID : Développement International Desjardins
F CFA : Franc de la Communauté Financière Africaine
FCBS : Fonds de Contrepartie Belgo Sénégalais
FCCS : Fonds de Contrepartie Canado-Sénégalais
IMCEC : Institutions Mutualistes et Coopératives d’Epargne et de Crédit
IMF: Institutions de Microfinance
KFW: Kreditanstalt Für Wiederaufbau
OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement
ONGs : Organisations Non Gouvernementales
ONU : Organisation des Nations Unies
PAS : Programmes d’Ajustement Structurel
PED : Pays En Développement
PEVD : Pays En Voie de Développement
PFR : Personne à Faible Revenu
PIB : Produit Intérieur Brut
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page iv
PP : Personne Pauvre
PPA : Parité du Pouvoir d’Achat
PVD : Pays en Voie de Développement
SEEP: Small Enterprise and Education Promotion
SFD : Systèmes Financiers Décentralisés
SOFISEDIT : Société Financière pour le Développement de l'Industrie
SONABANK : Société Nationale de Banque
UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine
UMOA : Union Monétaire Ouest Africaine
UM-PAMECAS : Union des Mutuelles du Partenariat pour la Mobilisation de l’Epargne
et le Crédit au Sénégal
USD: United States Dollars
VAD: Visite A Domicile
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page v
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Propositions d’analyse de processus d’octroi de crédit des différents auteurs
dans la microfinance ......................................................................................... 29
Tableau 2 : La démarche d’analyse du processus d’octroi de crédits ................................. 31
Tableau 3 : Tableau synthétique des ratios de liquidité sur les normes financières des
institutions de Microfinance ............................................................................. 34
Tableau 4 : Frais de dossiers................................................................................................ 62
Tableau 5 : Résultat des grandes étapes du processus ......................................................... 73
Tableau 6 : Identification des points de contrôle interne sur les fonctions ......................... 75
Tableau 7 : Analyse et commentaires .................................................................................. 78
Tableau 8 : Forces et faiblesses ........................................................................................... 80
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page vi
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1 : Organigramme de l’UM-PAMECAS ............................................................... 94
Annexe 2 : Questionnaire .................................................................................................... 95
Annexe 3 : Questionnaire de satisfaction des clients / demandeurs .................................... 99
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page vii
TABLE DES MATIERES
DEDICACES ...................................................................................................................... i
REMERCIEMENTS ......................................................................................................... ii
LISTE DES SIGLES ET ABBREVIATIONS ................................................................. iii
LISTE DES TABLEAUX ................................................................................................. v
LISTE DES ANNEXES ................................................................................................... vi
TABLE DES MATIERES ............................................................................................... vii
INTRODUCTION GENERALE ........................................................................................... 1
PARTIE I : CADRE THEORIQUE DE L’ETUDE ............................................................. 8
CHAPITRE 1 : LES DIFFERENTS TYPES DE CREDITS PROPOSES PAR LA
MICROFINANCE AUX PME ........................................................................................... 10
1.1. Définition de la microfinance .............................................................................. 10
1.2. Objectif de la microfinance ................................................................................ 13
1.3. Les acteurs de la microfinance ............................................................................ 14
1.4. Les activités de la microfinance .......................................................................... 15
1.4.1. L’épargne ......................................................................................................... 16
1.4.2. Le crédit ........................................................................................................... 17
1.4.3. Les différentes catégories de crédit ................................................................. 17
1.5. Généralités sur la Petite et Moyenne Entreprise (PME) ...................................... 18
1.5.1. Définition de la PME ....................................................................................... 19
1.5.2. Les caractéristiques des PME .......................................................................... 20
1.5.3. L’importance des PME dans l’économie......................................................... 22
CHAPITRE 2 : LE PROCESSUS D’OCTROI DE CRÉDIT AUX PME PAR UNE
MICRO FINANCES ........................................................................................................... 24
2.1. Les besoins et les sources de financement des PME ........................................... 24
2.1.1. Les besoins de financement ............................................................................. 24
2.1.1.1. Les besoins à court terme ........................................................................ 25
2.1.1.2. Les besoins à moyen et long terme .......................................................... 25
2.1.1.3. Les autres besoins financiers ................................................................... 26
2.1.2. Les sources de financement ............................................................................. 26
2.1.2.1. Le financement interne ou l’autofinancement ......................................... 26
2.1.2.2. Le financement externe ou l’endettement ............................................... 27
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page viii
2.2. Les acteurs du processus d’octroi de crédit ......................................................... 27
2.3. L’analyse du processus d’octroi de crédit ........................................................... 28
2.3.1. Etude du dossier de crédit du client ................................................................. 31
2.3.1.1. L’expression du besoin ............................................................................ 32
2.3.1.2. Le montage et la validation du dossier de crédit ..................................... 32
2.3.1.3. L’instruction du dossier et la décision d’octroi ....................................... 35
2.3.2. La visite du terrain ........................................................................................... 36
2.3.3. Etude du dossier de crédit par le comité de crédit ........................................... 37
2.3.4. Analyse et commentaire du contrôle interne crédit ......................................... 37
2.3.5. La signature du contrat de prêt et la mise en place du crédit........................... 38
2.3.6. Octroi de crédit et gestion des risques ............................................................. 38
2.3.6.1. L’octroi de crédit ..................................................................................... 39
2.3.6.2. La gestion des risques .............................................................................. 39
2.4. Typologie des risques liés au processus d’octroi du crédit ................................. 40
2.5. Avantages et conséquences de l’analyse du processus d’octroi de crédit ........... 42
CHAPITRE 3 : LA METHODOLOGIE DE L’ETUDE ..................................................... 44
3.1. Le modèle d’analyse ............................................................................................ 44
3.1.1. Construction du modèle d’analyse .................................................................. 44
3.1.2. La prise de connaissance des dispositifs du contrôle interne .......................... 46
3.1.3. L’évaluation et l’appréciation du processus d’octroi de crédits ...................... 46
3.1.4. La présentation et analyse des résultats ........................................................... 46
3.2. Les outils de collecte de données ........................................................................ 46
3.2.1. L’entretien ....................................................................................................... 47
3.2.2. Le questionnaire .............................................................................................. 47
3.2.3. L’analyse documentaire ................................................................................... 47
3.2.4. Le traitement et l’analyse de ces données ....................................................... 47
PARTIE II : CADRE PRATIQUE DE L’ETUDE .............................................................. 49
CHAPITRE 4 : PRÉSENTATION DE UM-PAMECAS .................................................... 51
4.1. Historique, mission, objectifs et vision ............................................................... 51
4.2. Les produits de services ....................................................................................... 54
4.2.1. L’épargne ......................................................................................................... 54
4.2.2. Le crédit ........................................................................................................... 55
4.2.3. Les services...................................................................................................... 56
4.3. La structure organisationnelle ............................................................................. 56
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page ix
4.3.1. Les organes statutaires ..................................................................................... 57
4.3.2. Les organes de directions ................................................................................ 57
4.3.3. Le Centre Financier aux Entrepreneurs (CFE) du PAMECAS ....................... 57
CHAPITRE 5 : DESCRIPTION DU PROCESSUS DE L’OCTROI DES CRÉDITS AUX
PME PAR PAMECAS ........................................................................................................ 60
5.1. Les conditions d’octroi de crédits en général ...................................................... 60
5.1.1. L’adhésion ....................................................................................................... 61
5.1.2. Les apports et les garanties .............................................................................. 61
5.1.3. Les commissions et autres frais ....................................................................... 61
5.1.4. Le déboursé des prêts ...................................................................................... 62
5.1.5. La durée et le recouvrement ............................................................................ 64
5.1.6. Taux d’intérêt,pénalité et déboursement ......................................................... 65
5.2. Les différentes étapes du processus d’octroi de crédit au niveau du CFE ......... 65
5.2.1. Introduction du membre et prise de rendez –vous ........................................... 65
5.2.2. L’analyse de la demande ................................................................................. 65
5.2.3. La validation de l’information ......................................................................... 66
5.2.4. L’analyse financière et l’instruction du prêt au comité ................................... 67
5.2.5. Présentation du dossier au Comité................................................................... 68
5.2.5.1. Le comité technique................................................................................ 68
5.2.5.2. Le comité d’acceptation........................................................................... 69
5.2.6. La décision d’octroi de crédit .......................................................................... 69
5.2.7. Le suivi des prêts ............................................................................................. 71
5.2.8. Le recouvrement .............................................................................................. 71
CHAPITRE 6 : RESULTATS ET ANALYSE DU PROCESSUS D’OCTROI DE CREDIT
DE L’UM-PAMECAS ET RECOMMANDATIONS ........................................................ 73
6.1. Les résultats ......................................................................................................... 73
6.1.1. Les résultats au niveau des principales phases d’octroi de crédit.................... 73
6.1.2. Résultat au niveau des fonctions intervenant dans le processus de crédit ....... 74
6.1.3. L’analyse de résultat ........................................................................................ 78
6.2. Forces et faiblesses .............................................................................................. 80
6.3. Recommandations ............................................................................................... 86
6.3.1. Recommandations pour de meilleures conditions d’octroi du crédit .............. 86
6.3.2. Recommandations pour un processus d’octroi de crédit performant .............. 86
6.3.3. Recommandations pour la direction de l’UM- PAMECAS ............................ 87
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page x
6.3.4. Recommandations pour la Direction d’exploitation ........................................ 87
6.3.5. Recommandations pour la direction du CFE ................................................... 88
6.3.6. Recommandations pour les analystes du crédit ............................................... 89
CONCLUSION GENERALE ............................................................................................. 91
ANNEXES .......................................................................................................................... 93
BIBLIOGRAPHIE ............................................................................................................ 100
CESAG - BIBLIOTHEQUE
INTRODUCTION GENERALE
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 2
Le fonctionnement du système financier mondial, bouleversé par la succession des crises
financières internationales, a entrainé d’énormes perturbations dans les économies
mondiales, secouant fortement les banques de la zone UEMOA. Les pays en voie de
développement, à l’instar des pays développés, ont ainsi vu leur économie touchée par ces
crises. Les divergences issues des tentatives de résolution de ces crises ont entraîné une
baisse de liquidités dans les banques publiques et privées. Pour faire face à cette situation,
plusieurs plans ou programmes ont été élaborés par les Etats et les gouvernements. De ce
fait, la mise en œuvre des programmes d'ajustement structurel (PAS) des années 1980 a
contribué à la baisse considérable des investissements publics dans les pays.
La Crise bancaire dans toute la zone UEMOA durant la période 1980-1990 était due à la
défaillance des systèmes de gestion des risques, à la mauvaise supervision des banques et à
l’ingérence de l’État dans le système bancaire. La période était également marquée par les
paniques et l’instabilité dans la zone et dans les institutions financières. Au Sénégal, huit
(08) banques représentant 20 à 30% des actifs du système financier ont périclité. Il
s’agissait de : la Banque Nationale de Développement du Sénégal (BNDS) en 1990, la
Société Financière pour le Développement de l'Industrie (SOFISEDIT) en 1989, la Société
Nationale de Banque (SONABANK), l'Union Sénégalaise de Banque (USB) en 1989,
l’Assurbank en 1990, la Banque Sénégalo-Kowétienne (BSK) en 1990, etc.
Bien que le système bancaire soit caractérisé par l’offre de services financiers à des
personnes physiques et /ou morales, nous pouvons noter que c’est juste une minorité de la
population qui bénéficie de ces services à l’exception des personnes pauvres (PP) et des
personnes à faible revenu (PFR). En réalité, ces personnes (PP et PFR) n’arrivent pas à
remplir les conditions exigées (documents d’identité, garantie, dépôt minimum etc.) par la
banque pour bénéficier d’un crédit. Cette inaccessibilité est un facteur qui limite fortement
l’accès à l’investissement, au crédit et à l’épargne.
Comme palliatif à cette marginalisation des PP et des PFR vivant en milieu rural et urbain
et du secteur informel périurbain et urbain, la Microfinance est apparue comme une
solution. Elle est perçue comme un outil générateur de revenu permettant l’insertion des
exclus du système bancaire classique et une stratégie de développement durable pour lutter
contre les nombreuses dimensions de la pauvreté (Mosley, 1998, Kevane, 2001 et
Morduch, 2003). Par exemple, les revenus générés par une activité financée par la
Microfinance permettent non seulement à cette activité de se développer mais contribuent
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 3
également au revenu du ménage et par la même occasion à la sécurité alimentaire, à
l'éducation des enfants, à la prise en charge des soins de santé etc. Ainsi, permet-elle la
promotion du petit entreprenariat par la création d’entreprises viables...etc.
Le secteur de la Microfinance a maintes fois été considéré comme un enjeu économique et
financier de développement pour les autorités monétaires nationales. Il est régulé dans la
zone UEMOA par la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et se
traduit fondamentalement par la mise en place d’une réglementation. Elle a édicté aussi des
normes prudentielles auxquelles sont soumis les dirigeants des différents Systèmes
Financiers Décentralisés (SFD) pour mesurer leur pérennité et leur viabilité. La BCEAO a
engagé un vaste programme de restauration bancaire pour assainir le secteur, mais
également améliorer le système d'intermédiation financière dans son ensemble.
Les politiques de développement des pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest
Africaine (UEMOA) se sont orientées vers une libéralisation de leur économie avec le
retrait progressif de l’Etat des sphères productives. Se substituant à l’Etat dans le secteur
de production, le développement du secteur privé s’est traduit par l’apparition de
nombreuses unités de productions qui, pour l’essentiel, sont restées au stade d’Unités de
Production Informelles (UPI), de Micros Entreprises (ME) ou de Petites et Moyennes
Entreprises (PME).
En tant qu’intermédiaire entre les micros et les grandes entreprises, les PME occupent une
place de choix dans l’activité du secteur privé et participent activement à la contribution à
la création d’emplois, à la distribution du revenu ou à une meilleure insertion dans une
économie de plus en plus ouverte, à la lutte contre la pauvreté. Du fait de leur faible
intensité capitalistique, leur développement suppose une ingéniosité et une capacité de
création d’emploi ce qui leur permet, contrairement aux grandes entreprises, de s’adapter
rapidement et à faibles coûts à l’évolution de l’activité économique et d’obtenir des
avantages compétitifs sur le marché.
Les PME contribuant fortement à la formation des PIB des économies de nos pays (20%
du PIB au Sénégal), les Etats de l’UEMOA ont mis en place des politiques de crédits
formalisées afin de fournir aux PME un accès plus facile aux micro-financements dont
elles ont besoin. Ces politiques intègrent des processus d’octroi de crédit qui décrivent les
conditions ou critères qui permettent aux PME de bénéficier d'un service financier en
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 4
respectant les conditions d'ouverture d'un compte, d’accès au crédit et des informations
relatives au fonctionnement.
L’UM-PAMECAS, un des plus grands réseaux de microfinance au Sénégal, a mis en place
un processus d’octroi de crédit pour accompagner les PME dans leur activité. Cependant,
ce processus connaît des défaillances dans son exécution par le non respect de certains
éléments de ses étapes à savoir :
- personnalité : la politique ne prend pas en compte la capacité juridique des
entreprises;
- intégrité du demandeur : les états financiers produits par les PME ne sont pas
certifiés et ne comportent aucune signature de l’administration fiscale ;
- garantie : le nantissement du matériel professionnel n’est pas pertinent car un
matériel peut se trouver dans une situation inutilisable avant le terme de
l’emprunt ;
- suivi de l’activité : la fiche de suivi de l’activité financée ne se retrouve pas le plus
souvent dans le dossier de l’emprunteur;
- etc.
Le non-respect des éléments cités ci-dessus entraine un suivi difficile des emprunteurs et
peut remettre en cause le développement durable de la Microfinance.
Dans la pratique, une bonne application de la procédure de contrôle interne serait
nécessaire pour résoudre le problème posé. En effet, ceci pourrait consiste en une meilleure
prise en compte des éléments du processus dans l’octroi du crédit.
Selon le TD Canada Trust (2012), le processus d’octroi de crédit doit tenir compte de
l'évaluation de la capacité de l’emprunteur à gérer le fardeau financier que représente le
crédit, à un moment donné. Cette capacité se modifie en fonction des fluctuations de la
situation financière. Ceci permet de dire que le processus d’octroi de crédit variera en
fonction des activités et de besoins de financement exprimés.
L'analyse du processus d'octroi serait la solution liée au problème posé parce qu'elle
permettrait une nette maîtrise :
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 5
- des différentes étapes du processus d’octroi ;
- du temps de réalisation de chaque étape ;
- de la pertinence des éléments du processus d’octroi de crédit ;
- des différents problèmes rencontrés à chaque étape.
Dès lors, quelle analyse faire du processus d'octroi de crédit pour une meilleure gestion
dudit processus?
De cette question principale découlent les questions spécifiques suivantes:
- quelles sont les caractéristiques des Petites et Moyennes Entreprises financées par
UM-PAMECAS?
- quelle est la meilleure démarche pour l'octroi d'un crédit à une PME ?
- quels sont les critères d’éligibilité de financement de l’UM-PAMECAS ?
- quelles sont les modalités de financement de l’UM-PAMECAS ?
- comment se fait l'analyse d'un processus d'octroi de crédit?
- la démarche choisie pour l’octroi de crédit est-elle conforme aux normes et aux
standards ?
- est-ce que cette démarche choisie protège l’UM-PAMECAS ?
- comment apporter des perspectives d’amélioration au financement ?
- quelle est l'efficacité du processus d'octroi d'un prêt actuel au PAMECAS?
La réponse à ces interrogations nous amène à traiter le thème suivant: « Analyse du
processus de l’octroi de crédit aux des Petites et Moyennes Entreprises au Sénégal dans
une institution de micro finance : cas de l’UM-PAMECAS ».
L'objectif de cette étude est de « contribuer à l’amélioration du processus d’octroi de
crédits des Petites et Moyenne Entreprise dans les institutions de micro finance».
Les objectifs spécifiques qui en découlent sont :
- vérifier la conformité de la démarche choisie pour l’octroi de crédit aux normes et
aux standards ;
- s’assurer de la sécurité de l’UM-PAMECAS par cette démarche ;
- vérifier l'efficacité du processus d'octroi d'un prêt actuel au PAMECAS.
- proposer la démarche pour l'octroi d'un crédit à une PME ;
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 6
- définir des caractéristiques des Petites et Moyennes Entreprises financées par UM-
PAMECAS ;
- préciser les critères d’éligibilité de financement de l’UM-PAMECAS ;
- définir les modalités de financement de l’UM-PAMECAS ;
- apporter des perspectives d’amélioration au financement.
Les intérêts qui pourraient se dégager de cette étude sont relatifs au PAMECAS, au lecteur
et au stagiaire.
- pour l’UM-PAMECAS : cela lui permettra d’être en position de force par rapport
aux autres concurrents. En effet, les PME seront plus aptes à faire confiance aux
institutions de micro finance et développer un partenariat qui repose sur une
expression plus précise de leur besoin et un sens de responsabilité plus élevé
susceptible de les sortir de leurs propres limites dans lesquelles elles s’encerclent
souvent en se situant entre le secteur informel et les grandes entreprises par une
gestion hybride.
- pour le stagiaire : c’est une grande opportunité, car elle lui permettra de mettre en
pratique les connaissances théoriques acquises au cours de notre formation. Cette
étude permettra à l’UM-PAMECAS de corriger le disfonctionnement et la
défaillance dans le processus de l’octroi aux Petites et Moyennes Entreprises.
Enfin, ce mémoire comprend deux (02) parties essentielles à savoir :
Une première partie qui expose les éléments conceptuels du « Cadre théorique » de ce
mémoire et repose sur trois (03) chapitres, à savoir :
- le premier chapitre donnera un aperçu du concept de la microfinance et des PME;
- le second chapitre traitera de la question du financement des PME par la
microfinance et l’analyse du processus d’octroi de crédit ;
- et le troisième chapitre sera consacré à la description de la méthodologie adoptée
pour cette étude.
La deuxième partie de ce travail de mémoire, intitulée « Cadre pratique » sera également
déclinée en trois (03) chapitres, qui sont :
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 7
- le quatrième chapitre qui est le premier chapitre de cette partie portera sur la
présentation de l’institution cible de notre étude, c’est-à-dire PAMECAS ;
- le second chapitre qui est le chapitre (5) de l’étude va s’appesantir sur les
descriptions des pratiques de PAMECAS dans l’octroi de crédit des membres ;
- le troisième chapitre (chapitre 6) enfin sera consacré à l’analyse des résultats de
notre travail afin de proposer des recommandations.
CESAG - BIBLIOTHEQUE
PARTIE I :
CADRE THEORIQUE DE L’ETUDE
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 9
La situation économique mondiale montre que les PME constituent le secteur pourvoyeur
de ressources financières, créateurs d’emploi et répondant aux besoins importants de la
population de base. Cependant, elles parviennent difficilement à faire financer leurs
activités par les banques de la place. En effet, ces dernières estiment qu’elles ne disposent
pas suffisamment de documents comptables, de garanties, d’une gestion cohérente. En
d’autres termes, elles constituent des risques pour la structure de financement. Face à cette
situation, chaque Etat essaie de mettre en place différents mécanismes dont la microfinance
pour le financement de ces PME. Qu’est ce que la micro finance ?
Dans cette première partie, le cadre théorique sur la microfinance sera présenté. Il sera
traité les généralités sur la microfinance et ses opérations dans le chapitre 1. Par ailleurs,
après avoir traité le financement des PME par les microfinances et l’analyse du processus
d’octroi de crédit dans le second chapitre, il sera mis en évidence enfin le modèle d’analyse
à appliquer au PAMECAS dans le dernier chapitre de cette partie.
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 10
CHAPITRE 1 : LES DIFFERENTS TYPES DE CREDITS PROPOSES PAR LA
MICROFINANCE AUX PME
Ce chapitre offre une brève description du secteur de la microfinance, des PME et les
différents types de crédits octroyés à ces dernières. Il s’agit de donner la définition,
l’objectif, les acteurs, les différents services ou produits proposés par la microfinance
d’une part, et d’autre part les types de financement des PME. De généralité sur la
microfinance
Dans cette section, il sera présenté la microfinance, son objectif, ses acteurs et les activités
liées.
1.1. Définition de la microfinance
La microfinance peut être définie de plusieurs manières. Dans tous les cas, elle part d’un
constat, celui de la dépendance des populations non bancarisées envers les usuriers et
prêteurs sur gage dont le but, sous couvert de respectabilité sociale, n’en demeure pas
moins l’accaparement maximal des biens du débiteur.
Avec les siècles se sont développés trois (3) grands types de systèmes financiers
populaires :
- le système de prêt sur gage pratiquant un taux d’intérêt minimal, destiné
uniquement à couvrir les frais de gestion de l’entreprise a été créé en Italie en 1468.
Il provient d’une inspiration catholique appelé le Mont-de-piété ;
- les systèmes de crédit mutuel / coopératives d’épargne et de crédit s’est développé
avec un véritable mouvement de bancarisation de masse, à l’initiative de notables et
parfois avec le soutien de l’Etat ;
- dans les années 1970 et au début des années 1980, simultanément au Bangladesh et
en Bolivie, puis dans divers pays en développement, de nouveaux systèmes ont été
crées pour lutter contre les pratiques des usuriers afin de sortir les plus pauvres de
la misère. Basés sur le microcrédit destiné aux activités productives, garantis par un
système de caution solidaire, ces nouveaux systèmes ont ensuite développé tous
types de services financiers, dont la collecte de l’épargne, tout en maintenant la
priorité du crédit productif sur la thésaurisation. Les concepts modernes de
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 11
« microcrédit » et de « microfinance » étaient nés, de même que celui de
l’«Institution de microfinance », ou IMF (LHERIAU, 2005 :6).
- le micro-crédit a été « initié » par le Professeur Yunus qui a aussi créé la Grameen
Bank au Bangladesh. Elle repose sur un constat et un principe très simple : les plus
pauvres des pauvres n'ont pas accès aux banques, et donc au crédit, car ils ne
peuvent offrir de garanties matérielles ou financières.
Grâce à son évolution fulgurante au fil des décennies, la Microfinance est considérée
comme un moyen efficace de création de microprojets et donc de création de richesse et un
outil de lutte contre la pauvreté. Elle peut aujourd’hui recouvrir quatre (4) notions :
- dans son acception la plus simple, elle consiste en la mise en place des
financements spécifiques, à savoir des microcrédits en faveur de personnes non
« bancables » et pour des activités génératrices de revenus ;
- le plus souvent, dans les PED, elle vise à l’extension de la bancarisation des
populations exclues du secteur bancaire, en leur offrant la possibilité de disposer
d’un compte en banque pour y déposer leurs économies et servir de support à des
opérations de crédit ;
- en sus des opérations de sécurisation de l’épargne et d’octroi de (micro)crédits, les
Institutions de microfinance ou « IMF » offrent de plus en plus souvent des moyens
de paiement et en premier lieu des virements de fonds, nationaux ou internationaux
(par exemple au sein de l’UEMOA ou de la CEMAC), dont Nord-Sud
(rapatriement des fonds des travailleurs migrants); la microfinance peut ainsi
contribuer au développement des PED en permettant l’acheminement des fonds
jusque dans les villages et les quartiers, ce que les banques « classiques » ne font
pas ou mal;
- enfin, les IMF ont parfois un rôle de fourniture des autres services non bancaires,
financiers (micro assurance) ou non (centrale d’achat pour les membres et d’une
manière générale toute société de service filiale et/ou partenaire de l’IMF, comme
la téléphonie mobile au Bangladesh avec Grameen Phone) (LHERIAU, 2005 :19).
Quelle que soit l’approche retenue en matière de microfinance, il importe de ne pas perdre
de vue son objectif hautement social et humain. A ce titre, LHERIAU (2009 : 38) dans son
œuvre fait référence à quelques propos de certains diplomates des nations Unie ci-dessous
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 12
pour illustrer parfaitement les enjeux de la microfinance et les possibilités entrouvertes par
son développement.
- Adechi, Ambassadeur du Bénin auprès des Nations Unies « ...La microfinance est
une approche participative du développement permettant aux gens de prendre le
contrôle sur leurs vies et de devenir autonomes… il n’est pas nécessaire de disposer
de moyens considérables pour avoir des idées créatives en affaires, pour épargner
en fonction de ses propres priorités et pour, au final, planifier son avenir ».
- Annan, Ancien Secrétaire général de l’ONU «L’accès durable à la microfinance
aide à réduire la pauvreté en permettant la génération de revenus et la création
d’emplois, en donnant la possibilité aux enfants d’aller à l’école et aux familles
d’avoir accès à des soins médicaux et en permettant aux gens de faire les choix qui
répondent au mieux à leurs besoins. Ensemble, nous pouvons et nous devons
construire des secteurs financiers accessibles à tous qui aident les gens à améliorer
leurs conditions de vie».
- Brown, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le Développement «
La microfinance est bien plus qu’un simple outil pour la génération de revenus. En
renforçant les rapports de force en faveur des pauvres, et en particulier des femmes,
elle est devenue un des mécanismes clés pour l’atteinte des Objectifs du Millénaire
pour le Développement, et plus spécifiquement pour l’atteinte de la cible globale de
réduction de moitié, de l’extrême pauvreté et de la faim, à l’horizon 2015 ».
Cet aspect social présenté précédemment a été soutenu également par d’autres auteurs dont
LELART (2005 :1) en ces termes : « La microfinance repose sur le lien social et s'en
sert"....."La microfinance est une finance de proximité, proximité géographique bien sûr,
car les personnes se connaissent et se cautionnent parfois mutuellement, mais surtout
culturelle. Elle est toujours adaptée aux besoins, c'est pourquoi elle innove en permanence :
ce sont des services d'assurance, ce sont aussi les services de transferts de fonds utilisés par
les migrants ».
Par ailleurs, en plus de l’aspect social, certains auteurs présentent l’importance de l’aspect
finance et micro.
En effet, selon SOULEMANE (2007 : 16), « La microfinance désigne tout au moins dans
son acception financière, au sens large, les prestations de services de « petite taille » dans
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 13
le domaine de l’épargne du crédit et de l’assurance. De fait, les institutions de MF offrent
effectivement des produits de « petite taille » relativement adaptés aux besoins de la
population spécifique : les prêts de campagnes de soudures, d’équipement, de services
d’épargne et d’assurance. Généralement cette population est caractérisée par son niveau de
pauvreté et l’inaccessibilité des prestations des services financiers offertes par le secteur
formel. Si l’aspect « finance » se prête à une définition plus aisée, il en va autrement pour
l’aspect « micro ».
La diversité des définitions telle quelle apparaît à la lumière de la littérature spécialisée
peut être regroupé sous quatre (04) catégories : une définition de nature quantitative
cherchant à caractériser la microfinance par la taille des transactions, une définition de
nature plus institutionnelle qui voit dans la microfinance des modalités d’économie
d’échange fondées sur la solidarité et la proximité, une définition au sens large qui pousse
la microfinance au-delà des frontières strictes de la finance et enfin une définition
normative qui conçoit les institutions de microfinance comme des alternative aux échecs
du marché dans le domaines spécifiques de financement des petites et micro- activités
productives.
Selon BOUYO (2012 : 32) « la microfinance désigne les dispositifs permettant d’offrir de
très petits crédits à des familles très pauvres pour les aider à exercer des activités
productrices ou génératrices de revenus leur permettant de développer à la longue, de très
petites entreprises ».
1.2. Objectif de la microfinance
Selon NDONGO (2010 : 157) « la microfinance est un objectif de développement
économique. Elle est un support en soi à l’économie nation en créant des richesses et en
développement l’emploi ». En effet, elle a pour objectif essentiel d’insérer à travers l’appui
à la création d’activités d’auto-emploi, les populations pauvres dans le circuit économique
de leur pays. A cet effet, elle constitue un moteur de la croissance économique et permet
d’assurer l’équilibre financier du secteur avec des financements répétitifs et progressifs. En
d’autres termes, la microfinance a un double objectif :
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 14
- favoriser l'accès des petits producteurs exclus du système bancaire classique à des
services financiers de proximité et adaptés à la taille de leurs activités (micro-
entreprises/micro-crédits) ;
- réaliser une meilleure collecte de l’épargne des ménages et des petits entrepreneurs
pour la réinjecter dans le circuit économique (IKIEMI, 2008 : 16).
Même si la microfinance pèse de plus en plus lourd dans la masse monétaire mobilisable
par les banques des pays en développement, on constate que l'objectif de faire du profit
prime nettement sur l'objectif social » (BOUYO, 2010 : 9)
1.3. Les acteurs de la microfinance
L’octroi des microcrédits aux micros et petites entreprises ainsi que l’offre des services
financiers aux personnes exclues du système bancaire classique est l’activité principale
des institutions de microfinance. Toutefois, nous constatons de plus en plus l’apparition
des entités qui proposent des services et produits substituables à ceux des IMF. Il s’agit
notamment des banques (nationales et privées), des mutuelles et coopératives, les ONG,
l’Etat, les partenaires technique et financiers, etc. (NDAM, 2011:41).
- des banques nationales ou privées : ce sont généralement des organismes publics
centralisés ayant pour objet le financement ciblé de secteurs stratégiques
(agriculture, pêche, industrie). Par exemple, en Inde la National Bank for
Agricultural and Rural Development (NABARD) a instauré un système efficace de
"self-help groups" (groupes d'entraides autonomes) qui permet l'accès aux services
de microfinance à plusieurs millions de personnes (NAJIM & al, 2003:227).
- L’intervention des banques privées dans le secteur de la Microfinance s’opère sous
diverses formes ; soit par la création d’une unité interne de Microfinance ; soit de
façon plus directe par la création d’une filiale de Microfinance. C’est généralement
ce que la Banque Centrale fait comme initiative politique quelques fois (Exemple :
la BRS-Banque Régionale de Solidarité créée par la BCEAO dans la zone
UEMOA) (HARISON & RATSIMBAZAFY, 2010 :367);
- des mutuelles et les coopératives: elles utilisent l'épargne collectée auprès de leurs
membres pour octroyer des crédits. Elles ciblent les plus démunis ;
- des ONG dont les différents acteurs sont eux-mêmes très hétérogènes. Elles
peuvent financer directement l'activité économique à travers des
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 15
microentrepreneurs mais aussi faire des investissements sociaux ou éducatifs. ils
prennent en charge la mobilisation des ressources et les moyens pour sa propre
subsistance et la prestation de divers services gratuits à la microfinance. Ils jouent
un rôle de soutien au développement de la microfinance, donc considérés comme
des facilitateurs des systèmes financiers inclusifs (NDAM, 2011:68);
- de l’Etat : il existe des fonds de l’Etat dédiés à la Microfinance. Ces fonds
fonctionnent selon le schéma du modèle solidaire et ne font pas obligatoirement de
l’épargne une condition préalable du crédit exemple. Il utilise la microfinance pour
financer les projets (exemple : au Sénégal les décaissements des projets des
entrepreneurs gérés par le FNPF et l’ADEPME sont faites par la caisse mutuelles
(Crédit Mutuelle du Sénégal) (DJEFAL, 2007 :13).
- des partenaires techniques et financiers : la plupart des bailleurs de fonds
envisagent de promouvoir le financement des micros et petites entreprises par une
nécessité de créer des institutions financières durables et viables (financièrement
autonomes, non subventionnées et gérées dans une logique financière et en
respectant un « code de bonnes pratiques») et la nécessité de faire de ces
institutions des outils décisifs de promotion de l’entreprise privée et de lutte contre
la pauvreté, et ce dans le strict respect des règles du marché. Leurs interventions
prennent surtout la forme d’appuis techniques et financiers aux institutions
existantes, de promotion de nouvelles expériences (sociétés de cautionnement
mutuel), de sécurisation des opérations par la mise en œuvre de fonds de garanties.
Ils mettent à leurs disposition des ressources financières pour renforcement leur
capacité à accorder des crédits l’objectif est de favoriser la disponibilité des
services financiers à moindre coût aux populations pauvres et exclus du système
financier (NDAM, 2011: 74).
La plupart des acteurs intervenant sous ce modèle sont regroupés au sein du Groupe
Consultatif d'Assistance aux plus Pauvres (CGAP).
1.4. Les activités de la microfinance
L’accès aux services financiers a été toujours considéré comme moyen privilégié de lutte
contre la pauvreté. Cette préoccupation se justifie par prise en compte des programmes de
crédit subventionné dans de nombreuses politiques de développement des pays. La
microfinance se démarque pourtant de ces politiques de crédit lié. Et consiste une réelle
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 16
innovation en matière de financement du développement local. Elle consiste à l’octroi aux
services financiers de proximité (épargne, crédit et plus récemment assurance) aux
populations pauvres urbains et surtout rurales exclus du système bancaire formel (NAJIM
& al, 2003 :226).
L’expérience pionnière de la Grameen bank au Bangladesh par son activité d’octroi de
crédit par l’épargne préalable fait reconnaitre cette activité, comme une activité principale
des institutions de microfinances aujourd’hui.
La majorité des institutions de microfinances dans la zone UEMOA épousant ainsi le
modèle de la Grameen bank se caractérise par l’épargne préalable à l’octroi d’un prêt
(HOURS, 2003 :161).
Partant de ce précède, nous pouvons retenir l’épargne et le crédit comme étant les deux
principales activités de la microfinance aux quelles sont annexés la micro assurance et le
transfert d’argent.
1.4.1. L’épargne
La notion de l’épargne est fonction de l’utilisateur et de la destinée. Il existe des notions
qui soient aussi courantes que difficiles à définir telles que l’épargne. Selon Ikiémi
(2008 :15), « L’épargne est une partie du revenu disponible non consacré à la
consommation immédiate ». De même, la littérature économique définit l’épargne comme
la constitution d’un capital, d’un patrimoine et d’une fortune. Elle est synonyme
d’accumulation de richesse.
Cette activité permet aux populations d’obtenir des comptes pour conserver leurs épargnes
et par la suite effectuer les opérations courantes telles que dépôt et retrait. Elle fonctionne
presqu’à l’image d’une banque classique. En outre, l’épargne des membres excédentaire
(épargne positive) est recyclée sous forme de crédit aux membres déficitaires. L’activité de
crédit constitue la principale source de revenus pour les institutions du SFD. Ainsi le crédit
devient le processus le plus important dans les SFD. Cette importance provient
généralement du fait que les prêts représentent plus de la moitié de l'actif des SFD (GCAP,
1998 :45).
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 17
1.4.2. Le crédit
La notion du crédit varie selon que nous soyons en comptabilité et en finances. En finance,
le crédit englobe diverses activités de prêt d’argent (JAUDON, 2008 : 26).
Pour ABRIAL (1863 : 33), « Le crédit est la faculté par laquelle on obtient la jouissance
temporaire des capitaux d’autrui moyennant certains avantages réciproques. Il est
considéré comme une sorte d’aptitude à contracter des emprunts et à obtenir des prêts ».
Selon GUILLET & al (1999 : 162), « constitue une opération de crédit tout acte par lequel
une personne met ou promet de mettre des fonds à la disposition d’une autre personne ou
prend, dans l’intérêt de celui-ci un engagement par signature tel qu’un aval, un
cautionnement ou une garantie ».
Les crédits octroyés par les IMF ont une particularité d’être des crédits progressifs dont le
premier est de faible montant afin de minimiser les risques. Le remboursement régulier du
crédit par le client permet à l’institution d’augmenter progressivement le montant du prêt.
Les crédits octroyés par les SFD peuvent être classés selon plusieurs critères (durée,
catégorie, type, qualité du crédit, etc.).
On distingue dans la classification de la BCEAO, les crédits sains et les crédits en
souffrance.
Crédit sains : sont considérés crédit sains, les prêts qui ne souffrent d’aucun controverse
en matière de remboursement.
Crédit en souffrance : Il s’agit des crédits dont une échéance au moins est impayée
depuis plus de trois (3) mois. Ces crédits doivent faire l’objet d’une provision en fin
d’exercice. Le montant de la provision est déterminé, selon la durée des retards observés
dans le paiement des échéances.
1.4.3. Les différentes catégories de crédit
En fonction de la durée des opérations, les crédits sont classés à court, moyen et long
terme.
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 18
Un crédit à court terme : sont considérés comme crédit à court terme, les prêts aux
membres ou bénéficiaires dont la durée initiale de remboursement, y compris tout différé
éventuel n’excède pas douze mois (GUERIN & al, 2005 :4 ).
Crédit à moyen terme : sont considérés comme crédit à moyen terme, les prêts aux
membres ou bénéficiaires dont la durée initiale de remboursement y compris tout différé
éventuel est supérieure à douze mois, mais inférieure ou égale à trente-six mois (ROESCH,
2003 : 2).
Crédit à long terme : les crédits à long terme sont des prêts accordés aux membres ou
bénéficiaire ont la durée initiale de remboursement y compris tout différé éventuel, excède
trente-six mois (NGUYEN, 1999 : 2).
La microfinance de par la souplesse de son mode opératoire et sa politique de proximité
avec sa clientèle semble aussi une solution idoine au financement des PME.
a. Les caractéristiques du crédit dans la microfinance
Les caractéristiques majeures du crédit dans la microfinance sont notamment : le petit
montant des prêts octroyés, la collecte de la petite épargne incluse dans les
remboursements, le taux d’intérêt, la fréquence des prêts octroyés, les délais de
remboursement très courts. Le crédit est utilisé comme un élément moteur dans beaucoup
d’autres activités de développement communautaire, comme un point de démarrage des
programmes d’organisation communautaire et comme ingrédient dans les formations et
autres programmes d’éducation de grande envergure.
Les termes et conditions pour les prêts sont généralement flexibles et accessibles aux
utilisateurs.
La microfinance de par la souplesse de son mode opératoire et sa politique de proximité
avec sa clientèle devient aussi une solution idoine au financement des PME.
1.5. Généralités sur la Petite et Moyenne Entreprise (PME)
Les généralités sur la PME prennent en compte sa définition, ses caractéristiques et son
importance dans l’économie.
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 19
1.5.1. Définition de la PME
Les Petites et Moyennes Entreprises ou Industries PME sont définies par des textes légaux
en fonction des critères comme le volume d’investissement, de taille des effectifs, de
chiffre d’affaires, etc. Les critères retenus diffèrent selon les textes législatifs ou
réglementaires instituant les dispositifs d'aides aux PME. La fixation des seuils est assez
variable d’un pays à un autre; ce qui fait qu’il n’existe pas une définition universelle de la
PME.
Ainsi, la définition diffère d'un pays à un autre ou encore d’une zone monétaire à une autre
à cause de la non-conformité de la taille de l'économie à l'échelle internationale.
Pour les Banques, c'est la dimension de l'encours de crédit qui détermine ce qui constitue
une petite et moyenne entreprise. Or, puisque la réglementation de la BCEAO prévoyait
jusqu'en 1989 une distinction entre un taux d'escompte normal et un taux d'escompte
préférentiel, une PME était donc pour la banque une entreprise qui bénéficiait d'un encours
de crédit en dessous de FCFA 30 millions ($ 100 000). De nos jours le dispositif des de
classement fixe un chiffre d’affaire maximum de CFCFA100 000 millions pour les petites
entreprise et les quant à elles confondue aux grandes.
Nous trouvons également cette diversité de définition à l’intérieur de l’UEMOA, même si
elles convergent vers des critères relatifs à l’emploi (de 5 à 50 personnes) et le chiffre
d’affaires (CA entre 5 à 500 millions).
Selon WTTERWULGHE (1998 : 15), la PME est définit « comme étant une unité de
production ou de distribution, une unité de direction, de gestion sous l’autorité d’un
dirigeant entièrement responsable de l’entreprise dont il est souvent propriétaire et qui est
directement liés à la vie de l’entreprise. Elle est une entreprise qui en terme économique
ne possède qu’une part relativement petite de marché ».
Dans la définition ci-dessus, c’est l’aspect un humain qui est mis en exergue. Le style de
gestion et de direction du responsable.
Selon la charte des PME au Sénégal, ce concept englobe la petite entreprise et la moyenne
entreprise. Selon le Ministère des PME et de la Microfinance (2003 :6), l’article 3 de cette
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 20
Charte stipule que « les petites entreprises (PE) regroupent les micro-entreprises et les très
petites entreprises répondant aux critères et seuils suivants :
- effectif compris entre un (01) et vingt (20) employé;
- tenue d’une comptabilité allégée ou de trésorerie certifiée par une structure de
Gestion Agréée (CGA) selon le système comptable en vigueur au Sénégal
(SYSCOA) et,
- chiffre d’affaires hors taxes annuel n’atteignant pas les limites suivantes définies
dans le cadre de l’impôt « synthétique »: 50 millions de F CFA pour les PE qui
effectuent des opérations de livraisons de biens ; 25 millions de F CFA pour les PE
qui effectuent des opérations de prestations de services : 50 millions de F CFA pour
les PE qui effectuent des opérations mixtes telles que définies par les textes relatifs
audit impôt ».
L’article 4 de ladite Charte (2003 :7) définit la moyenne entreprise avec des seuils plus
relevés : « Les moyennes entreprises (ME) répondent aux critères et seuils suivants :
- effectif inférieur à deux cent cinquante (250) employés ;
- tenue d’une comptabilité selon le système normal en vigueur au Sénégal
(SYSCOA) et certifiée par un membre inscrit à l’Ordre National des Experts
Comptables et Comptables Agréés – ONECCA ;
- chiffre d’affaires hors taxes annuel compris entre les limites fixées à l’article 3 ci-
dessus et 15 milliards de F CFA ;
- investissement net inférieur ou égal à 1 milliard de F CFA ».
Partant de la définition de cette charte, Nous pouvons retenir que la définition de la PME
s’appui sur des éléments quantitatif liés à l’effectif, au chiffre d’affaire, au total du bilan et
des éléments qualitatifs liés au mode de gestion caractérise par le rôle central du dirigeant.
1.5.2. Les caractéristiques des PME
Contrairement à la définition donnée à la PME qui diffère d'un pays à l'autre, les PME
présentent des caractéristiques communes à travers le monde du point vu organisationnel,
stratégique et juridique.
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 21
Ainsi WTTERWULGHE (1998 :21), pour une description des caractéristiques de la PME
donne les éléments suivants :
- une centralisation de la gestion;
- un marché local et protégé par un marché national ou international
- une stratégie intuitive ;
- un secteur traditionnel ou mature ;
- une technologie traditionnelle et l’innovation faible.
Selon FITOUSSI (1990 :20) la PME se caractérise par les éléments suivants:
- la détention du pouvoir : dans une PME, le pouvoir est détenu par le dirigeant-
créateur de l’entreprise et c’est le type de relations que celui-ci entretiendra avec sa
firme qui donnera à cette dernière sa configuration originale ;
- les techniques de gestion et de production : la gestion des PME est très souvent
orientée vers l’objectif d’indépendance financière, ce qui traduit l’utilisation de
techniques de gestion et de production assez peu sophistiquées ;
- l’identité de l’entreprise qui se manifeste par la spécialisation de la PME (elle est
très souvent rattachée à un métier ou à une technique donnée), et par un souci de
croissance et de développement ;
- une fragilité incontestée marquée par une forte dépendance vis-à-vis du marché et
un taux de mortalité élevé (généralement la PME disparait avec le décès de son
directeur fondateur);
- la faible pertinence de leurs états d’inventaire.
Pour connaître la réalité du Sénégal champ de notre étude, nous nous sommes intéressés à
l’étude menée par le Programme Sénégalo-allemand Promotion de l’Emploi des Jeunes en
Milieu Urbain (2006 :7), qui présente les caractéristiques les Petites et Moyennes
Entreprises (PME) du pays comme suit :
- « une forte concentration financière et géographique autour de Dakar ;
- un manque de diversification des créneaux porteurs ;
- une faible capitalisation ;
- une organisation insuffisante, voire inexistante ;
- une faible capacité de production liée à un sous-équipement ;
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 22
- une faiblesse voire l’inadéquation des équipements dans certains secteurs (l’agro-
industrie et l’artisanat) ;
- une activité orientée généralement sur le marché domestique ;
- un taux d’échec important, notamment pour les nouvelles créations âgées de moins
de cinq (5) ans ;
- un faible niveau de formation de certains promoteurs et salariés.
- une difficulté de s’imposer sur le marché».
1.5.3. L’importance des PME dans l’économie
Dans les pays développés comme dans les pays en développé, le développement du secteur
des PME s'est toujours soldé par un essor économique remarquable. La contribution des
PME à l'économie reflète également l'importance de ce secteur. En termes de chiffre
d'affaires, elles représentent environ les trois cinquièmes de la production totale tandis que
les entreprises de moins de 50 salariés assurent le tiers de la production. Donc le secteur est
de première importance tant au plan de l’emploi que sur le plan de la contribution de
l’économie (Organisation for Economic Co-Operation and Development Staff, 2003 :234).
Dans les économies de l'OCDE, les petites et moyennes entreprises (PME) continuent
d'apporter une contribution cruciale à l'amélioration des performances économiques, en
particulier dans le contexte du ralentissement de la croissance observé depuis quelque
temps. Dans la plupart des pays de l'OCDE, plus de 95 % des entreprises sont des PME,
lesquelles génèrent plus de la moitié des emplois dans le secteur privé. Les pouvoirs
publics mettent en œuvre toute une panoplie de mesures et de programmes destinés à
promouvoir l'entreprenariat et le développement des PME.
La PME qui se veut novatrice et créatrice de nouveaux emplois au Sénégal est non
seulement reconnue comme moteur de croissance économique mais également comme
facteur clé dans le secteur privé. Elle représente près de 40% du PIB nationale, plus de
50% des emplois et 60% des exportations, l’importance des PME n’est plus à démontrer.
Cela se traduit autant la richesse qu’elles créent et le potentiel qu’elles incarnent pour le
développement des territoires (DJBRIL, 2012:256).
Le chapitre ci-dessus nous a permis de comprendre les différents concepts qui gravitent
autour de la microfinance et de la petite et moyenne entreprise (PME) malgré la multitude
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 23
définition disponible. Nous avons passé à revue les points de vue de certains auteurs qui se
sont prononcé sur la notion des deux concepts. Ainsi nous avons faire ressortir d’une part
les objectifs les acteurs et les différentes types d’activités de la microfinance et d’autre part
les caractéristiques et l’importance des petite et moyennes entreprises. Dans le prochain
chapitre, nous allons dans un premier temps voir les besoins financiers et les sources de
financement auxquelles recours les PME. Ensuite nous allons nous atteler à décrire le
processus d’octroi de crédit aux PME par un Système Financier Décentralisé (SFD).
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 24
CHAPITRE 2 : LE PROCESSUS D’OCTROI DE CRÉDIT AUX PME PAR UNE
MICRO FINANCES
Avant d’aborder les différentes étapes du processus d’octroi de crédit d’une microfinance,
nous allons voir les besoins financiers et les sources de financement possible pour une
PME.
2.1. Les besoins et les sources de financement des PME
Les PME font face à des difficultés majores de financement. La première est celle du fonds
de démarrage de leur activité et la seconde celle du fonds de roulement pour
l’accroissement de l’activité et l’exécution des marchés. Le besoin de financement se
manifeste certes au niveau de toutes les entreprises quel que soit le secteur d'activité, la
nature de l'entreprise ou son degré de formalisme, mais le niveau de ce besoin ainsi que sa
spécificité sont différents selon qu'il agisse d'une PME ou d'une MPE, ou encore selon le
stade de développement et la nature du besoin à financer. Nous remarquons que les
promoteurs des PME ont en général une logique d'investissement. Parce que le capital
requis est important, ils font appel à toute sorte de montage : l'épargne des promoteurs, le
recours à des projets, les emprunts sur la base de projets dûment élaborés.
Les besoins financiers de la PME sont dans plusieurs cas similaires et sont de plusieurs
ordres à savoir : les besoins d’installation, d'investissement, les besoins d'exploitation, les
besoins d'innovation, etc.)
2.1.1. Les besoins de financement
Selon LEVRATTO (2009 :110) « Le financement des PME est compliqué par le fait que
ces entreprises ont souvent besoin d'une gamme d'instruments de financement adaptée aux
différents stades de leur développement». Les PME ont des besoins de financement pour le
démarrage et l’accroissement de leur activité et pour l’exécution des marchés.
Les besoins de financement sont classés selon la nature. Ainsi nous avons des de
financement à court terme, des besoins à moyen et long terme et des autres besoins
financiers.
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 25
2.1.1.1. Les besoins à court terme
Les besoins à court terme sont des besoins quotidiens de l’entreprise pour sa survie. Les
entreprises comme tout le monde ont des besoins à court terme pour le paiement de
charges sociales et fiscales, de charges externes (dettes fournisseurs), et de charges
financières échues (emprunts) (MUENIER, 2011: 53). Donc les besoins financiers à court
terme amènent les entreprises à solliciter des crédits à court terme.
Les crédits à court terme ont une durée de trois mois à un an, normalement octroyé au taux
du marché. Ils ont pour but de financer l’achat d’intrants et de matières premières en vue
d’une production commercialisable. Ils sont rarement employés pour le démarrage de
l’entreprise mais très demandés durant son cycle de vie sous forme de fonds de roulement
(NDONGO, 2010 : 101).
2.1.1.2. Les besoins à moyen et long terme
Selon JOSEE (2003 : 220), « les besoins à moyen et long servent entre autre à financer des
dépenses en immobilisation, en recherche et développement et en développement des
marchés.»
Les besoins de financement en moyen et long terme ou les crédits moyens terme sont
généralement d’un montant plus élevé que les courts termes. Comme ils sont plus risqués,
leur poids dans le portefeuille accroît la part du portefeuille à risque, oblige à plus de
provisions et donc rend la ressource financière plus chère (ROESCH, 2003 :1).
Les crédits à moyen terme ou crédit d’investissement et d’équipements et de modernisation
porte sur une période d’un à trois ans ou même cinq ans. Ils sont normalement octroyé aux
du marché. Ce type de financement est particulièrement difficile à mettre en place d’une
part, de l’importance de risque encourus par le prêteur, d’autre part du cout élevé du
support et de l’assistance technique qu’il faut fournir à l’ensemble du système
emprunteur/intermédiation, pour assurer la viabilité des activités de production ainsi que
pour sécuriser les remboursements et le bon fonctionnement des système (NDONGO,
2010: 101).
L’octroi d'un crédit à moyen ou long terme fait, de la part du banquier, l'objet d'une étude
poussée car le risque provient de la durée et de l'importance du prêt. Il faut étudier les
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 26
incidences sur le marché de la mise en place de cet équipement et prévoir la situation
financière de l'entreprise, compte tenu de son nouvel outil de production et aussi compte
tenu de ses charges nouvelles. Ceci nécessite de dresser un plan prévisionnel de
financement qui mettra en parallèle l'ensemble des charges et ressources de l'emprunteur,
afin de dégager les possibilités futures de l'entreprise à faire face à ses dettes et de là
assurer un bon dénouement de l'opération de crédit (BERNET, 2011 : 1).
2.1.1.3. Les autres besoins financiers
Les autres besoins financiers selon BARRO (2004 : 25) sont l’épargne et les besoins «
sociaux ».
KIPRE (2012: 231) quant à lui , ajoute aux besoins à court, moyen et long termes, comme
autres besoins financiers les besoins non productif, besoins d’épargne et enfin les besoins
assurance.
Toutes fois, les besoins de financement d’activité, d’investissement, les besoins de
consommation et les besoins sociaux sont étroitement liés.
2.1.2. Les sources de financement
Pour LEFEBRE (1996 : 13), « l’entreprise qui recherche des ressources pour le
financement de ses investissements a généralement recours à deux principales sources de
financement que sont : le financement interne et le financement externe».
2.1.2.1. Le financement interne ou l’autofinancement
Ce mode de financement implique, pour les entreprises, le recours aux ressources propres.
Ces ressources sont déjà disponibles dans l’entreprise ou doivent être apportées par les
actionnaires. Il s’agit notamment de l’autofinancement, des comptes courants associés et
de l’augmentation du capital en numéraire. Malgré leur dynamisme, la contribution du
SFD reste modeste et les crédits accordés sont trop faibles pour répondre à l’ensemble des
besoins financiers des PME. De plus, la faiblesse des ressources propres constitue une
contrainte majeure pour ces institutions qui doivent se refinancer auprès du système
bancaire (LEFEBRE, 1996 :13).
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 27
2.1.2.2. Le financement externe ou l’endettement
C’est un moyen de mobilisation des ressources financières externes en ayant recours à un
emprunt (le crédit). Le crédit dépend essentiellement de son coût de revient ainsi que son
impact sur la structure du bilan et sur le cycle d’exploitation Il s’agit d’une possibilité
offerte aux entreprises qui ne peuvent mobiliser leurs propres ressources pour se financer
(LEFEBRE, 1996 :13).
Bien que récent le Système Financier Décentralisé (SFD) constitue un apport non
négligeable pour les PME et pour l’économie du pays en général. Son dynamisme force
l’admiration et justifie l’intérêt que lui portent les différentes autorités politiques et
monétaires. Ce secteur connaît un prodigieux développement de par ces nombreuses
institutions. Tout comme les entreprises privées, les SFD sont en quelque sorte tributaire
des banques. De plus, elles ne sauraient financer convenablement les entreprises dont
l’évolution exige toujours plus de besoins en termes de services financiers. En fait, elles
semblent appropriées pour le financement des ménages et de la micro entreprise.
2.2. Les acteurs du processus d’octroi de crédit
La revue littéraire sur les différentes étapes du processus d’octroi de crédit, nous a permis
d’identifier les acteurs internes et des acteurs externes en microfinance.
Les acteurs internes sont :
- le demandeur de crédit : Il est membre l’institution de la micro finance et sollicite
un prêt. Il peut être un individu ou un groupe de personnes ;
- l’agent de caisse : il reçoit en premier lieu le demandeur de crédit et l’oriente vers
l’interlocuteur indiqué en fonction des besoins. Il est chargé des opérations du
déboursement ou du remboursement du crédit ;
- le gestionnaire de dossier de crédit ou l’agent de crédit : il instruit le dossier de
crédit au comité de crédit après sa recommandation suite à une analyse financière et
technique. Il peut encore être appelé conseiller en crédit ou analyste ;
- le comité de crédit : il est chargé de gérer la distribution du crédit conformément
aux politiques et procédures en s’assurant au préalable de la capacité financière du
client. C’est au comité que revient le dernier mot ;
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 28
- le chef d’agence ou chef de caisse : il est interpellé au moment de la décision de
débloquer le prêt pour le client pour la signature papiers légaux (BOYE & al,
2009 :163).
Quand aux acteurs externes, ce sont les services municipaux et fiscaux pour la certification
matérielle de signature des papiers légaux et leur enregistrement comme les contrats de
prêt et de nantissement. On peut citer aussi le voisinage qui donne son appréciation sur
l’enquête de moralité du membre lors de la validation.
2.3. L’analyse du processus d’octroi de crédit
L'activité d'octroi de crédits aux entreprises représente un risque majeur pour les
établissements de crédit. Les premières dispositions réglementaires concernant l'activité de
crédit des banques ont été émises par le comité de BÂLE. Elles répondent à une logique
d'adéquation des capitaux propres des banques aux risques qu'elles prennent : les fonds
propres doivent être suffisants pour couvrir les pertes que les banques sont susceptibles
d'enregistrer (HAMID, 2007 : 1).
L’analyse du processus d’octroi de crédit est donc effectuée en vue de participer à
l’optimisation dudit processus. En effet, l’optimisation des processus consiste à améliorer
les façons de faire de chacun des processus de l’entreprise ou de l’organisation. Cette
optimisation peut se faire par l’observation d’une meilleure pratique concurrentielle
appelée benchmarking. Autrement dit, il s’agit de faire une analyse comparative des
processus entre organisations ou par une analyse diagnostique de la performance des
processus de l’organisation (WIKIPEDIA, 2012 : 1).
Ainsi, l'analyse des processus vise à connaître et à documenter le travail effectué par les
employés et les résultats obtenus dans chacun des processus; à savoir qui fait quoi,
comment, avec quelles ressources et pourquoi. Cette étape consiste à poser un diagnostic
sur l'organisation du travail par processus, à identifier les causes de non performance ainsi
que des pistes d'amélioration de la performance des processus.
La revue de littérature qui a été effectuée, a permis de dresser ce tableau basé sur des
propositions d’analyse de processus d’octroi de crédit des différents auteurs dans la
microfinance (Tableau n°1).
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 29
Tableau 1 : Propositions d’analyse de processus d’octroi de crédit des différents
auteurs dans la microfinance
AUTEURS ETAPES
Boye Sébastien & Hajdenberg
Jérémy 2006
Hervé Hutin 2004
Camara Lucien 2006
Michel Mathieu
1995
1 Promotion Elaboration d’un dossier de crédit
Définition des Critères d’Acceptation des Actifs Risqués (CAAR)
Sélection de la clientèle
2 Réunion d’information ou atelier organisé dans l’agence
Etude du dossier au niveau de l’exploitant, de la Direction de l’Exploitation, de la Direction des Engagements, etc.
Etude du dossier de crédit
Décision de crédit
3 Visite d’un agent de crédit au domicile de l’emprunteur
Etude du dossier de crédit par la banque
La mise en place du crédit
Réalisation du crédit
4 Comité de crédit Le suivi du crédit
Suivi du crédit
5 Signature par le client d’un contrat de prêt
Recouvrement du crédit
6 Décaissement par chèque
Octroi de crédit et gestion des risques
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 30
Tableau 1 : Propositions d’analyse de processus d’octroi de crédit des différents
auteurs dans la microfinance (suite)
AUTEURS
ETAPES
Altine hamid hamid2007 Loukmane
Olawalé OSSE,
2006
SADIKI
KAMANDA
2006
1 Etude du dossier
de crédit du
client
Identification des
clients :
Entretien avec le
client
identification du
Client
2 Visite du client Les engagements La visite du terrain Méthodes
d'analyse des
Caractères d'un
Client
3 Etude du dossier
de crédit par le
comité de crédit
Les garanties L’étude financière
et technique du
projet
Analyse et
commentaire du
contrôle interne
crédit
4 La mise en place
du crédit
L'analyse financière: Le comité de
crédit
5 Le suivi du
crédit
Diagnostic financier
et jugement d'expert:
Le décaissement
6 Octroi de crédit et
gestion des risques
Sources : Etabli à partir de Boye, Hadjenberg & Poursat (2006), Hervé Hutin (2004),
Camara (2006), Mathieu (1995), Altine (2010), Hamid (2007), Ossé (2006), Kamanda
(2006)
Sans une méthode définie et structurée, l’analyse du processus d’octroi de crédit ne
pourrait se faire. La démarche d’analyse du processus d’octroi de crédits selon les auteurs
figure dans le tableau ci-dessous (Tableau n°5) et comporte six (6) phases à savoir :
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 31
Tableau 2 : La démarche d’analyse du processus d’octroi de crédits
Phases Etapes Auteurs 1 Etude du dossier de crédit du client Hervé Hutin, Camara Lucien,
Altine, Loukmane Olawalé
SADIKI KAMANDA 2 La visite du terrain Boye Sébastien & Hajdenberg
Jérémy, Altine, Loukmane Olawalé
3 Etude du dossier de crédit par le comité de crédit
Hervé Hutin, Boye Sébastien & Hajdenberg Jérémy, Altine, Loukmane Olawalé
4 Analyse et commentaire du contrôle interne crédit
SADIKI KAMANDA
5 La signature par le client du contrat de prêt et la mise en place du crédit
Boye Sébastien & Hajdenberg Jérémy,
Camara Lucien, Michel Mathieu, Altine, Loukmane Olawalé
6 Octroi de crédit et gestion des risques Boye Sébastien & Hajdenberg Jérémy, Michel Mathieu, Hamid
Source : Nous-mêmes à partir du tableau précédent
2.3.1. Etude du dossier de crédit du client
Le crédit est la principale source de financement de toutes les activités économiques. De ce
fait, toute personne désireuse d’obtenir un prêt devra de prime abord déposer sa demande
auprès de l’institution qui fera l’objet d’étude. En effet, après l’obtention du dossier,
l’agent de crédit convoque le client pour une entrevue ; cela lui permettra d’obtenir des
informations sur le client et sur son activité et procéder à l'analyse de sa situation
financière (Le montant sollicité par le client et la ou les garanties à donner en gage).
L’étape de l’étude de dossier étant très importante, elle constitue « le moment que
l'institution prendra les précautions suffisantes pour réduire le risque de crédit » (HUTIN,
2002 :432).
A ce niveau, l’adhérant exprime son besoin lequel est transmis aux personnes habilités
pour traitement.
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 32
2.3.1.1. L’expression du besoin
L’expression du besoin est la première étape dans la procédure de crédit. La personne qui
sollicite le crédit, manifeste son intention soit par écrit ou verbalement à l’endroit du
prêteur. Pour convaincre le prêteur, le demandeur doit faire preuve de clarté parce qu’un
besoin mal exprimé ou inadapté au besoin réel peut conduire à des déboires. Il doit être
constant et ne pas également se laisser influencer par son environnement en surévaluant sa
demande ou à exprimer des besoins visant à répondre à des demandes de tiers.
Le personnel ayant en charge l’activité d’octroi de crédit doit vérifier d’abord l’identité du
client (noms, prénoms, nationalité, etc..) et analyse les références personnelles et sociales
en vue de la réputation de ce dernier. Ensuite, il procède à la vérification de l’adéquation
entre le besoin et la nature de l’activité et les perspectives de développement de l’activité.
Et enfin, il vérifie que le besoin existe et qu’il n’a pas eu de surévaluation. Autrement dit, il
vérifie si les critères d’éligibilité sont respectés puis procède à l’identification du
demandeur en prenant ses prénoms, noms et adresses ainsi que ses coordonnées
(SWISSBANKING, 2010 :1).
2.3.1.2. Le montage et la validation du dossier de crédit
A la réception de la demande de prêt, l’agent de crédit, le conseiller ou l’analyste convoque
le demandeur en entrevue pour le montage du dossier de prêt afin d’instruire cette demande
aux autorités ou aux services compétents. Pour faciliter le montage du dossier, les SFD
confectionnent des fiches qui comportent souvent tous les éléments relatifs au dossier de
prêt. Les éléments que l’on retrouve souvent sur le dossier de demande de crédit sont :
l’identification du demandeur, sa capacité financière, sa capacité de remboursement, etc.
L’agent de crédit doit procéder par des techniques d’une investigation pour connaitre les
antécédents du demandeur ainsi que la situation d’endettement globale. Ensuit il vérifie
que la demande est complète et respecte les critères d’éligibilité. Pour ce faire, il doit faire
une visite inopinée. En plus de la visite, il aura à faire des recherches auprès des débiteurs
et des créanciers de l’entreprise et des entrepreneurs. Cette démarche permettra de vérifier
si l’information fournie par l’entrepreneur est conforme à la réalité.
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 33
La validation de l’information est une opération délicate à mener; car elle risque de laisser
des doutes dans l’esprit des tiers au sujet de l’entreprise ou des entrepreneurs concernés.
Pour valider l’information, le conseiller doit se référer aux déclarations faites au bilan de
l’entreprise et au compte d’exploitation. Il peut aussi examiner d’autres éléments comme,
par exemple, l’achalandage lors de la visite, l’accueil des clients par les employés,
l’atmosphère générale dans l’entreprise. Pour chaque donnée recueillie, il faut inscrire tous
les commentaires et observations pertinents dans un tableau. Les commentaires devront
mentionner si l’information ainsi obtenue concorde ou non avec ce que l’entrepreneur a
affirmé.
Le diagnostic de l’activité de l’emprunteur est un ensemble de travail qui permet au SFD
de pouvoir déterminer le niveau de solvabilité du membre emprunteur. Celui-ci est soumis
à un ensemble d’interrogation qui permet au chargé du crédit d’établir un dossier
permettant de voir tous les indicateurs susceptibles de dégager une idée sur la solvabilité de
l’emprunteur et de son niveau d’activités (Tableau n°3). Les techniciens en charge des
études dans le cas de dossier avec composant technique dépassant les compétences du
SFD. Le Chef d’Agence valide et complète le dossier avant de le présenter au comité de
crédit.
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 34
Tableau 3 : Tableau synthétique des ratios de liquidité sur les normes financières des
institutions de Microfinance
RATIOS DE LIQUIDITE RATIO INTITULE FORMULE EXPLICATION
R1 Ratio de
liquidité
(Ratio de
liquidité
immédiate)
R= A/B, avec
A=Disponibilités +
Placements commerciaux
B=Dépôts à terme court
terme + Emprunts à court
terme + Intérêts à payer
sur dettes + Charges à
payer + Autres dettes à
court terme
Indique le niveau de disponibilités et
assimilés que l’IMF maintient pour
couvrir ses dettes à court terme. L’IMF
s’assure qu’elle a suffisamment de
liquidités pour remplir toutes ses
obligations de court terme. Par court
terme, on entend tout ou partie des actifs
ou dettes ayant une date d’échéance ou de
maturité inférieure ou égale à douze (12)
mois, ou pouvant être facilement
convertis en espèces en douze (12) mois.
R2 Ratio de
liquidité à
un (01)
mois
R=A/B, avec
A=Actifs à court terme
B=Dettes à court terme +
un (01) mois de charges
d’exploitation + un (01)
mois de croissance nette
du portefeuille
Ratio d’anticipation mesurant si les liquidités
disponibles sont suffisantes pour couvrir un
(01) mois de décaissements, croissance du
portefeuille comprise. Il peut également être
modifié pour mesurer une période de trois
(03) ou six (06) mois. L’IMF peut également
calculer ce ratio en retenant l’hypothèse que
des lignes de crédits confirmées sont
disponibles (on les ajoute alors au
numérateur). L’approche la plus prudente
consiste à exclure les lignes de crédit.
R3 Ratio Actifs
liquides/
Total des
Actifs
R= A/B, avec
A= Disponibilités
B= Total des Actifs
Mesure importante de la liquidité indiquant le
pourcentage du total des actifs soutenu par
les actifs entièrement liquides. La plupart des
IMF détiennent très peu de disponibilités, car
la majorité des actifs sont utilisés à des fins
productives.
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 35
RATIOS DE LIQUIDITE
RATIO INTITULE FORMULE EXPLICATION
R4 Ratio de
liquidité
disponible
pour les
retraits
d’épargne
R= A/B, avec
A= Réserves
obligatoires
pour dépôts +
Disponibilités
non affectées
B= Total des
dépôts à vue
Fournit des informations sur le montant
d’encaisse disponible pour faire face aux
retraits des dépôts à vue. En général, les
autorités de réglementation exigent la
constitution d’une réserve obligatoire pour
les dépôts à vue qui peut affecter
directement ce ratio. Les IMF doivent faire
mention de ce type d’obligation dans leurs
états comptables et rapports financiers.
R5 Ratio Crédits/
Dépôts
(pour les IMF
qui collectent
des dépôts)
R=A/B, avec
A= Encours brut
de crédit
B= Dépôts
Ce ratio mesure la portion relative du
portefeuille de l’IMF financée par les
dépôts. Combiné au ratio des charges
financières des dépôts, il peut fournir une
analyse pertinente du rôle des dépôts en
tant que sources de financement (en plus
de leur importance dans le cadre de l’offre
de produits à la clientèle)
Sources : SEEP (2011) & SEEP (2010)
2.3.1.3. L’instruction du dossier et la décision d’octroi
Après avoir analysé l’exactitude des données recueillies lors de l’entrevue, le conseiller en
crédit passe à l’analyse du dossier du prêt. A cette étape, il reprend les composantes de
l’analyse préliminaire effectuée en entrevue et d’y ajouter les points plus précis de
l’identification des besoins, de l’analyse financière, de la capacité de remboursement et de
l’évaluation des garanties pour établir les points forts et faibles de l’entreprise. Une fois ce
travail est achevé, selon le degré de satisfaction des données, l’agent de crédit
recommande l’accord soit en partie ou en totalité du montant au comité du crédit. Le
dossier ainsi terminé est transmis au responsable hiérarchique pour être discuté au niveau
de l’organe en charge de l’octroi des prêts. Cet organe doit statuer sur la recevabilité de la
demande à la lumière de deux (2) critères : une analyse individuelle (il s’agit d’analyser la
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 36
demande) et une analyse globale (il s’agit de prendre en considération l’impact de cette
demande sur l’activité crédit en particulier et sur le SFD de manière générale). Ce second
regard du comité permet aux SFD de faire ressortir les points faibles et forts du dossier et
ceux qui ont échappé aux analystes. A la vue des points faibles du dossier, le comité
mesure le niveau du risque qu’il comporte pour la récupération des fonds mis à sa
disposition et les revenus attendus de la part du membre.
Selon APPERT (2001 : 18), tout octroi de crédit implique un risque, celui de ne pas être
remboursé. Dans cette activité, la banque est soumise à une obligation de moyen et non de
résultat. Elle doit estimer, au moment de l’octroi du concours, si la situation financière de
son client et les perspectives connues permettent le remboursement selon le plan envisagé.
Pour pallier ce problème, les SFD ont développé une pratique qui leur permet de se
protéger : la caution solidaire.
Pour NDIAYE (2009 : 69), la méthodologie de prêt de groupe avec caution solidaire, selon
le modèle de Grameen Bank, avec plus ou moins d’adaptation, doit pouvoir contribuer à
réduire les risques liés à l’asymétrie d’information et à la sélection adverse. En effet, en
absence d’informations fiables et disponible à temps, les prestataires de services financiers
(PSF) peuvent ne pas distinguer, de manière appropriée les emprunteurs risqués des
emprunteurs sûrs.
Trois (3) possibilités peuvent découler de la décision du comité sur le dossier de prêt. La
première proposition est l’acceptation de demande, la seconde est l’ajournement en cas
d’information manquante ou de dossier incomplet et la dernière proposition est le rejet.
Lorsque la décision de crédit est prise et les autorisations requises obtenues, il est
important de communiquer rapidement la réponse au requérant. Pour ce faire, il est
recommandé de réaliser une entrevue de fermeture. Les points couverts au cours de cette
entrevue varieront bien évidemment s’il s’agit d’un prêt refusé ou d’un prêt accepté.
2.3.2. La visite du terrain
La visite de terrain est une étape importante dans la mesure où elle permet de confirmer les
informations données par le client. En effet, suite à l’entretien de l’étude du dossier de
crédit, l'agent de crédit doit se déplacer chez le client. Il procède à la vérification des
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 37
informations que lui a fournies l'emprunteur, à une enquête de moralité du client auprès de
ses voisins ou des clients de son entreprise. Cette visite lui permet de savoir si le client ne
s'est pas endetté, s'il n'a pas des engagements qui pourraient entraver le bon
remboursement du crédit qui sera mis à sa disposition. C'est pour cela que CAMARA
(2006 : 124) nous dit que les SFD ne doivent en aucun cas octroyer du crédit sans avoir au
préalable rendu visite au client.
2.3.3. Etude du dossier de crédit par le comité de crédit
A la suite de la visite du client, l’agent complète le dossier du client par des informations
collectées et l’achemine auprès du comité de crédit pour validation. Le comité de crédit
dont la mission est d'étudier tous les dossiers de demande de crédit, prend la décision
d’accorder le prêt ou pas après s'être assuré que le dossier qui lui a été transmis est complet
et répond aux critères fixés par l'institution ou non.
Ainsi, l’institution procèdera à une analyse financière en trois (3) phases :
- la première phase consiste à dégager les caractéristiques essentielles de l'entreprise
et de son environnement ;
- la seconde étape consiste à retraiter les comptes de l'entreprise et à établir les
documents de dépouillement standard, faire le calcul ratios de gestion ainsi que le
tableau de financement ;
- la dernière étape consiste à interpréter ces documents et à établir le commentaire
avec les recommandations.
Avant l'octroi de crédit, le diagnostic financier s'efforce d'expliquer les particularités de
l'entreprise. Ce diagnostic ne se borne pas à l'aspect financier uniquement, mais prend en
compte également l'aspect économique (HAMID, 2007 : 20).
ATTALI & ARTHUS (2006 : 87) recommande de varier les profils de ces membres du
comité de crédit pour plus de pertinence et d’efficacité.
2.3.4. Analyse et commentaire du contrôle interne crédit
Le contrôle interne vérifiera donc que le besoin a été correctement exprimé par le véritable
demandeur et destinataire du crédit au travers de :
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 38
- la vérification du besoin ;
- la vérification de l’identité du demandeur
2.3.5. La signature du contrat de prêt et la mise en place du crédit
La mise en place du crédit fait suite à la décision favorable du comité de crédit. Le
responsable d'agence invite les clients dont les dossiers ont été acceptés pour la signature
de leur contrat de crédit. Il leur donne également de manière verbale les informations sur le
mode et la régularité des remboursements à bonne date. Toutefois, il faut s’assurer que l’on
prête de l'argent aux personnes ayant un historique en matière de crédit, ou qui tiennent
une comptabilité de leurs activités commerciales ou qui ont fournit des garanties. Notons
que cela évitera l’octroi de mauvais crédits. Un mauvais crédit peut se définir comme les
crédits dont les dossiers ont été mal étudiés en ce qui concerne la qualité et la moralité de
l'entrepreneur ainsi que la mauvaise appréciation de sa capacité financière à prendre des
engagements. Il s'agit aussi du mauvais suivi ou du quasi-inexistant de suivi des clients par
l'institution après le déboursement du crédit. Par ailleurs, l’on parlera des crédits mis en
place par complaisance et des crédits fictifs. Un respect scrupuleux de la mise en place de
crédit évitera à l’institution des pertes sèches (SOGLOHOUN, 2006 : 2). Ainsi, Les
institutions chargées de l'octroi de ce dernier doivent-elles comprendre qu'elles jouent un
rôle crucial dans l'économie de tout pays. Mais pour leur pérennité, il faut autant que les
emprunteurs prouvent des capacités de remboursement, sinon ils exposent ces institutions à
un risque d'illiquidité.
2.3.6. Octroi de crédit et gestion des risques
Une fois les conditions acceptées par le requérant et toutes les formalités administratives
terminées, la structure de microfinance décaisse la valeur du crédit en faveur du
bénéficiaire. Ce décaissement peut se faire soit par une remise de chèque ou soit par un
virement de fonds dans le compte de l’intéressé. Cependant, l’IMF doit s’assurer que les
sommes prêtées sont utilisées aux fins prévues. Par ailleurs, un risque jugé excellent au
moment de l’octroi du prêt peut se révéler fort élevé ultérieurement. Ce sont les activités de
suivi des prêts qui permettront de réévaluer le risque de crédit et de s’ajuster en
conséquence.
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 39
2.3.6.1. L’octroi de crédit
Après la mise en place du crédit, l’institution procède à l’octroi du crédit au client sans
ignorer la gestion de risques implicite. C’est ce que HAMID (2007 : 1) observe en ces
termes « L'activité d'octroi de crédits aux entreprises représente un risque majeur pour les
établissements de crédit. Les premières dispositions réglementaires concernant l'activité de
crédit des banques ont été émises par le comité de BÂLE. Elles répondent à une logique
d'adéquation des capitaux propres des banques aux risques qu'elles prennent: les fonds
propres doivent être suffisants pour couvrir les pertes que les banques sont susceptibles
d'enregistrer ».
2.3.6.2. La gestion des risques
La gestion des risques apparaît souvent sous son aspect défensif : réduire les risques. C’est
oublier que la réduction des risques augmente la disponibilité des ressources corporelles ou
incorporelles, et donc leur contribution au compte d’exploitation de l’entreprise
(BARTHELEMY & COURREGES, 2004 : 34). Ainsi, CRIAG et DAN (2001 : 3) nous
présente un processus de trois (3) étapes : Identifier les Vulnérabilités, Concevoir et mettre
en œuvre des systèmes de contrôle, Suivre l'efficacité des systèmes de contrôle en place.
- identifier les Vulnérabilités : Avant de gérer des risques au sein d'une organisation,
il est important d’identifier au préalable les faiblesses, limites et menaces actuelles
d’une part et les potentiels risques de l’organisation. Un aspect important de gestion
de risques est de prévoir les risques probables de l'organisation à court, moyen et
long terme ;
- concevoir et mettre en œuvre des systèmes de contrôle : Une fois que l’IMF a
identifié ces points vulnérables, elle peut concevoir et mettre en exécution des
mesures de contrôles pour amoindrir ces risques. En raison de la grande variabilité
des IMF et tenant compte notamment de la diversité relative de typologie des IMF
en partenariat avec CARE, les systèmes et mesures de contrôle proposé dans ce
document ne sont pas figés. Les responsables des IMF devraient pouvoir les adapter
à leur typologie particulière ainsi qu'à leur environnement. Par exemple, le recours
préalable à une garantie physique peut représenter une solution alternative pour
minimiser les risques sur créances dans un environnement financier particulier alors
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 40
que la caution solidaire peut être un recours approprié dans d'autres
environnements;
- suivre l'efficacité des systèmes de contrôle en place : Une fois le système de contrôle en place, les IMF doivent pouvoir suivre et apprécier son degré de
fonctionnalité et son efficacité. Les outils de suivi consistent avant tout en un
tableau de bord d'indicateurs de performance que les Directeurs et Administrateurs
doivent établir et suivre afin de s'assurer de la bonne gestion de l’IMF.
2.4. Typologie des risques liés au processus d’octroi du crédit
Le processus d’octroi de prêt dans une institution de micro finance est soumis à différents
risques opérationnels que sont le risque de crédit, de fraude, de sécurité.
- risque crédit : c’est la possibilité que l’emprunteur ne veuille pas ou ne puisse pas
rembourser. Les garanties sont généralement immatérielles, le crédit est souvent
concentré sur le plan sectoriel ou géographique et la clientèle est très homogène et
la possibilité de corrélation des risques est grande. Cela a une grande incidence sur
les IMF;
- risque de fraude : Aucune institution de micro-finance ne peut se prévaloir d'être à
l'abri de fraude perpétrée par le personnel isolément ou de connivence avec le
client. Dans toutes les opérations financières il y a risque de fraude. L'IMF ne peut
prétendre éliminer la fraude, il faut la minimiser. Cette partie résume les types de
fraudes et traite des mécanismes pour prévenir et détecter les fraudes.
La confection d'une liste complète des fraudes potentielles est impossible. Cependant, il est
important de catégoriser les fraudes suivant les différentes étapes dans le processus d'octroi
de crédit : le déboursement des crédits, le remboursement, les procédures de garantie et les
activités de clôture.
Lors du décaissement, le chargé de crédit octroie le crédit à un client «fictif». Le caissier
s’octroie le crédit. Le chargé de crédit charge des frais non officiels aux clients.
Le chargé de crédit collecte les garanties mais ne les dépose pas au magasin. Le magasinier
détourne les biens de garanties et passe de fausses écritures dans les livres de stock.
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 41
Le chargé de crédit collecte les remboursements, délivre un reçu mais ne reverse pas
l'argent. Les Agents collectant les remboursements ne les reversent pas à temps. Le chargé
de crédit charge des pénalités non officielles.
Lors de la clôture du dossier, le remboursement des épargnes forcées n'a pas été fait aux
clients. Les emprunteurs ont oublié de les réclamer. Le chargé de crédit collecte les prêts
qui ont été déjà passés en perte pour son propre compte CRIAG et DAN (2001 : 53).
- risques de sécurité ou non garantie: tous les crédits doivent être assortis de garanties
de façons à couvrir des risques de pertes, ou les réduire au maximum. Les garanties
sont les autres éléments destinés à rendre crédible l'engagement du membre par son
épargne qui sert de nantissement. Les garanties doivent être la propriété de
l'emprunteur ou de celui qui cautionne le prêt.
Les garanties ne sont pas un substitut à la capacité de remboursement. L'évaluation des
garanties doit être faite de façon professionnelle et impartiale ;
- risques de non remboursement : les disfonctionnements liés aux processus des
activités de crédits (instruction des dossiers, suivi du risque, recouvrement) sont
susceptibles d’aggraver le niveau intrinsèque des portefeuilles. Le manque de
respect des procédures formalisant les processus de l’entreprise constitue un risque
opérationnel qui accroit d’autres types de risques. Ainsi un conseiller bancaire qui
ne respecte les procédures de prise de garantie prévue lors de l’octroi d’un crédit
faire courir des risques importants en cas de cessation de paiement du client. Dans
ce cas, le risque opérationnel démultiplie le risque de crédit. (BOUCHET, 2007 :
101).
- risque de taux : il provient de la divergence des termes de taux d’intérêt fixes sur
les prêts et les dépôts alors que les taux sur le marché sont variables. Cela a une
grande incidence sur les prêts si l’accroissement des taux d’intérêts sur les dépôts
ne peut pas être compensé à cause des taux d’intérêt plafonnés sur les prêts
(NSBIMANA, 2002:195).
Cependant, concernant le processus d’octroi de crédit, qui est un processus opérationnel,
les travaux seront orientés sur les risques opérationnels. En cela Ouédraogo (2008 : 140)
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 42
nous dit « l’instruction de la demande de crédit permet à la SFD d’évaluer les garanties
physiques qui permettraient d’atténuer la perte en cas de défaut ».
2.5. Avantages et conséquences de l’analyse du processus d’octroi de crédit
Selon SOGLOHOUN (2006 : 1 ), « l'analyse du processus d'octroi de crédit montre qu'il
existe deux niveaux essentiels d'étude du dossier de crédit. Au premier niveau, le Chargé
de prêts détermine la capacité de remboursement du client puis au second niveau,
l'approbation du dossier est confiée au comité de crédits. Certes, cette procédure est bonne
car elle permet de faire l'étude à deux niveaux. Mais il existe un risque car l'efficacité du
mécanisme dépend également d'autres facteurs tels que l'analyse des informations fournies
par les micro-entrepreneurs. Ceci est difficile à réaliser dans la mesure où ces derniers ne
disposent pas d'une petite comptabilité. Les Chargés de prêts font l'estimation de la
capacité de remboursement à partir de données fournies oralement; cette procédure exige
du Chargé de prêts d'avoir une compétence technique en matière d'analyse financière ».
Toutefois, une analyse du processus d’octroi de crédit contribue entre autre à :
- une sécurité des déposants ;
- une transparence des opérations ;
- un suivi et localisation des responsabilités ;
- une poursuite de mauvais payeurs ;
- meilleure connaissance des risques des emprunteurs ;
- bonne distribution du crédit favorisant une bonne qualité du portefeuille ;
- disponibilité de l'information avec la mise en place de base de données et d'un
système de sauvegarde des données, (NDAO, 2007 :2).
Ce second chapitre nous a permis de faire une description du processus d’octroi de crédit
en nous appuyant de certains auteurs intéressés par la question du crédit de la microfinance
et du financement des PME par ces institutions. Ainsi, nous retenons de cette description
que le manque de respect des procédures formalisant les processus d’une entreprise
constitue un risque opérationnel qui accroit d’autres types de risques. En effet, les
disfonctionnements liés aux processus des activités de crédits (de instruction des dossiers
au recouvrement) sont susceptibles d’aggraver le niveau intrinsèque des portefeuilles. La
baisse du niveau du portefeuille client conduit également à une incapacité d’inscrire ses
activités dans le long terme et d’assurer une offre de service durable. Cela est met en cause
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 43
son inefficacité et sa pérennité de la microfinance. Pourtant, les petites et moyennes
entreprises (PME), dans la recherche de la satisfaction de leurs besoins financiers
(démarrage d’activité, fonds de roulement etc.) trouvent les institutions de microfinances
comme sources de financement.
Le chapitre suivant mettra en exergue notre démarche méthodologique et l’élaboration
d’un modèle d’analyse pour une amélioration du processus d’octroi du crédit ainsi niveau
de financement des PME par les institutions de microfinance.
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 44
CHAPITRE 3 : LA METHODOLOGIE DE L’ETUDE
La revue de littérature, qui a été effectuée sur l’analyse du processus d’octroi de crédit aux
PME, a permis de mieux cerner les différentes étapes du processus d’octroi de crédit et de
ressortir un modèle d’analyse (figure n°1). C’est ce modèle d’analyse qui servira de base,
pour faire l’analyse du processus d’octroi de crédit aux PME à la PAMECAS.
3.1. Le modèle d’analyse
Le modèle d’analyse retenu à partir de notre revue de littérature pour le processus d’octroi
de crédit d’une institution de microfinance est d’abord la prise de connaissance du
dispositif réglementaire en matière de contrôle interne (norme et lois), du dispositif interne
(procédures interne). Ensuite, l’analyse de la procédure de contrôle interne en matière
d’octroi de crédit aux PME au regard du dispositif réglementaire afin de déceler les points
forts et points faibles. Enfin faire des recommandations en cas de non-conformité pour
améliorer l’efficacité dans le financement des PME.
3.1.1. Construction du modèle d’analyse
Le modèle d’analyse qui a été utilisé pour faciliter l’étude en entreprise se présente sous
cette forme (figure n° 1)
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 45
Figure 1 : Modèle d’analyse de l’analyse du processus d’octroi de crédit
Sources : Nous-mêmes
Analyse du processus d’octroi de crédit au regard du dispositif interne
Examen des services crédits, contentieux et juridiques ; Examen des PV des documents relatif au crédit (PV, dossiers client, etc) ; Examen du système d’autorisation des crédits ; Calcul des ratios et évaluation des risques
Confrontation à celui du dispositif externe
Respect des textes (existence d’un comité de crédit, revue indépendante des
dossiers de crédits, autorisation et approbation des crédits, respect de la
réglementation en matière de crédits, respect des seuils fixés pour les crédits ,
existence de garanties, suivi des remboursements)
Prises de connaissance
Mauvaise étude du dossier de crédit client Non-respect des seuils fixés pour les crédits par la mauvaise maîtrise du client Mauvaise évaluation de garanties Mauvaise gestion des risques et suivi des remboursements clients
Recommandations
solutions et mesures
d’accompagnement
Bonne étude du dossier de crédit client Respect des seuils fixés pour les crédits par la bonne maîtrise du client Existence de garanties Gestion des risques Suivi des remboursements clients
Efficacité (forces) Inefficacité (Faiblesses)
Dispositif interne Les procédures de contrôle
interne en place
Objectif
Financement des PME
Pérennité de la société
Dispositif externe Les procédures de contrôle
interne en place
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 46
3.1.2. La prise de connaissance des dispositifs du contrôle interne
La revue littéraire va nous permettre de connaître les règles (externes et internes) mise an
place par les pouvoirs et organismes compétents pour les activités d’octroi de crédit en
générale par les institutions de microfinance. Les documents internes, les entretiens et les
observations vont nous conduit à une prise de connaissance du dispositif de contrôle
interne de l’institution.
3.1.3. L’évaluation et l’appréciation du processus d’octroi de crédits
Le processus d’octroi de crédit peut être analysé sur la base de certains critères. Nous
retenons ici les critères de conformité et d’efficacité auxquels il conviendra d’ajouter les
indicateurs d’analyse et les outils de recueil de données.
Il s’agit pour nous de vérifier si les textes, normes et dispositifs mis en place à l’UM-
PAMECAS en matière d’octroi de crédit sont en conformité à ceux recommandés par la
banques centrale de l’UEMOA et les autres organes de réglementation ainsi que les bonnes
pratiques en la matière et adaptés au fonctionnement de l’institution de microfinance.
L’efficacité du processus d’octroi de crédit peut-être perçue par le respect dispositif mise
en place au regard des règles prudentielles. Le schéma du modèle précédant illustre les
éléments de mesure d’appréciation du dispositif, lesquels indicateurs nous permettront de
porter un jugement sur les pratiques de l’UM-PAMECAS en matière de contrôle interne.
3.1.4. La présentation et analyse des résultats
Cette phase consistera à présenter les résultats de notre étude. Il s’agit surtout d’analyser et
interpréter les résultats obtenus lors de nos travaux afin de proposer des perspectives de
solutions.
3.2. Les outils de collecte de données
Nous avons utilisé une approche méthodologique pour la collecte de données nécessaire à
notre étude. Cette approche est composée de trois étapes : les outils de collecte des
données, l’analyse de ces données, un modèle d’analyse.
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 47
Nos outils de collecte des données ont consisté essentiellement en des entretiens, des
questionnaires et des analyses documentaires.
3.2.1. L’entretien
Pour compléter et valider nos informations recueillies lors de l’analyse documentaire et les
questionnaires, nous avons procéder à des entretiens avec les quatre agents du CFE.
Pendant nos travaux seulement quatre agents étaient en poste sur cinq. Il s’agit de la
directrice du CFE, des deux analystes du crédit et de la secrétaire de direction (annexe 2).
3.2.2. Le questionnaire
A la différence des entretiens, notre guide de questionnaire est composé d’un ensemble de
questions ouvertes et fermées et est administré par les agents du CFE qui sont nos
interlocuteurs (annexe 3). Le but visé étant de recueillir des informations auprès des
agents intervenant dans le processus d’octroi de crédit CFE et des bénéficiaires.
3.2.3. L’analyse documentaire
Nous avons analysé certains documents de travail du Réseau PAMECAS, notamment les
dossiers de crédit, le manuel des procédures d’octroi de crédit, et l’organigramme
hiérarchique.
3.2.4. Le traitement et l’analyse de ces données
La collecte et l’analyse des données nous ont permis de dégager les forces et les faiblesses
ainsi que les opportunités et les menaces du processus d’octroi de crédit de l’UM-
PAMECAS.
Le traitement des données s’est fait à l’aide de deux logiciels : Excel et Word.
Conclusion :
Ce chapitre a consisté à présenter le modèle d’analyse qui sera développé plutard dans le
chapitre 6 du mémoire. Cette présentation a été suivie des méthodes de collecte de données
et des personnes interrogées dans le cadre de la collecte des données d’une part, et d’autre
part, des outils adéquats de collecte.
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 48
Conclusion de la 1ere partie
Cette première partie, nous a permis d’avoir une brève connaissance des microfinances
ainsi que des PME. Elle a également permis de comprendre le fonctionnement des
microfinances en matière d’octroi de crédit. Aussi, nous avons vu que le secteur de la
micro finance est un secteur en pleine expansion et qu’il joue un rôle dans la lutte contre la
pauvreté en ce sens qu'il offre des crédits aux populations pauvres pour leur permettre de
réaliser des activités génératrices de revenus. Les Institutions de micro finance jouissent
d'une réglementation spécifique et font l'objet d'une surveillance rigoureuse par les
banques centrales exemple la BCEAO pour les pays de l’UEMOA et le ministère de
tutelle. Tout comme les banques, les Institutions de micro finance sont exposées à des
risques qui s'ils ne sont pas bien maîtrisés peuvent compromettre leur efficacité et
pérennité. Cette efficacité aura sans doute un impact sur le financement des PME.
Dans la deuxième partie, il sera question de présenter l’UM-PAMECAS, faire la
description du processus d’octroi de crédit au niveau de cette institution et présenter les
résultats de cette analyse tout en nous assurant de la conformité ou non de ce processus des
dispositifs internes et externes de contrôle interne. Au vu des forces et faiblesses décelées,
nous proposerons recommandations.
CESAG - BIBLIOTHEQUE
PARTIE II :
CADRE PRATIQUE DE L’ETUDE
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 50
La première partie du mémoire a été consacrée à la revue de littérature sur l’analyse du
processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal. A l’issue de cette revue,
ledit processus a été décrit au travers de ses différentes étapes suivi de l’analyse du
processus.
La seconde partie, quant à elle porte sur l’analyse du processus d’octroi de crédit aux PME
dans une IMF au Sénégal : cas de l’UM- PAMECAS, qui constitue un outil d’évaluation de
la performance.
Cette partie comprend trois (3) chapitres à savoir :
- le premier chapitre de cette seconde partie présentera l’UM- PAMECAS en général
et le CFE en particulier,
- le deuxième chapitre décrira le processus de l’octroi de crédit aux PME par l’UM-
PAMECAS,
- enfin, le troisième chapitre présentera les résultats et analyse dudit processus.
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 51
CHAPITRE 4 : PRÉSENTATION DE UM-PAMECAS
Le présent chapitre nous permettra de présenter l’UM- PAMECAS, institution qui fait
l’objet de notre étude. Cette présentation comportera l’historique, la définition des objectifs
et missions, ainsi que les produits et services sans oublier la structure organisationnelle de
l’institution.
4.1. Historique, mission, objectifs et vision
Le projet PAMECAS (Programme d’Appui aux Mutuelles d’Epargne et de Crédit au
Sénégal) approuvé par l’ Agence Canadienne de Développement International (ACDI) le
19/05/1994 était prévu pour une durée de cinq ans avec une contribution 4,95 Mn $CAN
(2milliards de FCFA). En effet il a démarré sur le terrain en Novembre 1994 et devrait
prendre fin en juillet 1999. Dans un souci de diversification de produit, PAMECAS élabore
et met en place un autre projet dont l’objectif est était de faciliter l’accès des femmes à des
services financiers. Il s’agit du programme d’Accès des Femmes Sénégalaises aux Services
Financiers (AFSSEF) mis en place et exécuté par le Développement International
Desjardins (DID) et financé également par l’Agence Canadienne de Développement
International (ACDI), partenaire initial du projet PAMECAS. Ces deux (02) projets, étant
financés par le même bailleur et intervenant dans le même secteur d’activité, vont favoriser
un rapprochement des affaires administratives des deux entités. Cela permet ainsi de
maximiser les efforts de synergie et d’accroître la production des résultats favorables pour
tout le réseau PAMECAS et pour la population féminine sénégalaise en particulier.
En 1996, le Fonds de Contrepartie Canado-Sénégalais (FCCS) finance PAMECAS à
hauteur de 10 millions de F CFA, soit environ 25 000 Dollars Canadien pour l’appuyer au
démarrage de caisses dans la commune de Dakar, territoire initialement non inclus dans la
zone d’intervention du projet.
PAMECAS a connu trois (03) grandes phases successives dans son évolution.
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 52
La phase de démarrage 1995-1999
En 1998, le projet devient l’Union des Mutuelles du Partenariat pour mobilisation de
l’Epargne et le Crédit au Sénégal (UM PAMECAS). Elle propulse les caisses sur la voie de
la consolidation et de la rentabilité avec une autonomie financière totale atteinte dès 2000.
La phase de Consolidation 2000-2004
Pendant cette période, le réseau s’est fixé quatre (4) grandes orientations à savoir :
- consolider ses acquis en renforçant ses assises financières et en se dotant des outils
financiers nécessaires pour réduire sa vulnérabilité ;
- renforcer ses capacités organisationnelles et opérationnelles pour adapter
l’institution aux défis des prochaines années et fournir un cadre de travail aux
personnes qui l’animent;
- diversifier son offre de service afin de répondre aux besoins de la nouvelle
clientèle cible visée;
- améliorer son positionnement stratégique dans la zone où il est déjà implanté et
accroître ses activités vers une nouvelle région, celle de Thiès moyennant l’atteinte
de certains résultats escomptés au plan financier et organisationnel à la fin de
l’année de 2001.
La phase de maturité 2005-2009
Elle couvre la période 2005-2009 avec une vision partagée qui est de “Démocratiser l’offre
de services financiers, afin d’améliorer la qualité de vie des populations au Sénégal” et un
défi pour les cinq années, «Moderniser l’organisation et les modes d’opérations, afin de
maîtriser la croissance et maintenir, voire améliorer le niveau de performance actuelle
(financière comme satisfaction des membres et des communautés)» du réseau. Autrement
dit: « conjuguer efficacité et efficience ».
Par ailleurs, on note que cette phase de maturité a fait l’objet d’un Plan d’affaires (2005-
2009) avec pour grands axes stratégiques :
- la reconfiguration du réseau ;
- l’approche marketing (l’offre de services par la demande ou le Just-in-time) ;
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 53
- l’informatique au service de la qualité des opérations et la sécurité financière ;
- le management stratégique des ressources humaines.
Elle a pour mission de Promouvoir l’amélioration du bien être économique et social de ses
membres et des communautés de base dans un esprit de solidarité, de responsabilité et de
gestion démocratique par :
- le développement de Mutuelles d’Épargne et de Crédit viables;
- la mobilisation de l’épargne locale et la recherche de ressources extérieures;
- la mise en œuvre de politiques administratives, comptables et financières
performantes dans le respect de la réglementation en vigueur;
- la promotion et la gestion rationnelle de services financiers accessibles et adaptées;
- la formation permanente de qualité du personnel et des dirigeants;
- la coopération locale, sous-régionale et internationale;
Sa vision se résume à démocratiser l’offre de services financiers au Sénégal, afin
d’améliorer durablement la qualité de vie des populations et des communautés de base.
Ainsi elle a une devise et un slogan qui sont respectivement ‘‘épargner régulièrement,
emprunter sagement, rembourser promptement’’ et ‘‘Pamecas, la finance sociale’’.
Le réseau UM-PAMECAS a développé sa stratégie de développement pour offrir des
services financiers à la population la plus large possible et assurer l’autosuffisance
financière tout en consolidant sa position stratégique dans le secteur de la Microfinance
tant sur le plan local que dans la sous-région. Cette stratégie se décline en six (06) grands
axes principaux qui consistent à:
- développer des mutuelles d’épargne et de crédit rentables et pérennes ;
- mobiliser le potentiel financier de chacun: épargnes locales et ressources
extérieures ;
- concevoir et mettre en œuvre des politiques performantes : administratives,
comptables et financières ;
- promouvoir et gérer les meilleurs services financiers, accessibles et adaptés ;
- garantir en permanence la qualité de nos équipes par la formation du personnel et
de nos dirigeants ;
- coopérer au niveau local, sous régional et international.
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 54
4.2. Les produits de services
PAMECAS offre plusieurs gammes de produits et de services financiers qui sont, entre
autre, l’épargne, le crédit, les transferts de fonds et la domiciliation du salaire.
4.2.1. L’épargne
Au niveau de PAMECAS, il existe plusieurs types d’épargne, l’épargne prévoyance,
obligatoire, des migrants, nantis, le plan épargne projet et club d’épargne.
- l’épargne prévoyance donne une possibilité de retrait et de dépôt à tout moment. Il
n’est pas rémunéré. L’épargne bloquée quant à elle fonctionne comme un dépôt à
terme. Elle est rémunérée au taux de 4% pour un placement de six à douze mois
d’un montant minimum de 100 000 FCFA et au taux de 5% pour un placement de
plus de douze mois pour un montant minimum de 100 000 FCFA ;
- l’épargne obligatoire est constituée pour permettre au membre de disposer de fonds
propres ;
- l’épargne des migrants est une épargne qui concernant les migrant vivants en Italie
et en Espagne pour l’instant ;
- le plan de l’épargne projet est une formule d’épargne rémunérée avec option de
crédit pour la réalisation de projet spécifique (Tabaski, Noel, baptême, mariage,
santé, éducation, pèlerinage) ;
- l’épargne nantie est l’apport personnel constitué lors de l’obtention d’un prêt et elle
est fonction du nombre de crédit obtenu et varie entre 10% et 25% ;
- le plan épargne projet (PEP) est constitué pour réaliser un projet. De ce fait, au-delà
de la durée prévue dans le contrat, un prêt de 1 à 5 fois l’épargne peut être octroyé
au membre ;
- le club d’épargne est une collecte journalière d’épargne au niveau des marchés et
des lieux de travail. C’est une épargne non rémunérée.
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 55
4.2.2. Le crédit
PAMECAS octroie trois grandes catégories de crédit :
- le crédit régulier : c’est un crédit commercial ou personnel accompagné d’épargne
nantie qui est de 25% lors du premier crédit, 20% pour le deuxième crédit et 15% à
partir du troisième crédit ;
- le crédit AFSSEF (Accès des Femmes Sénégalaises aux Services Financiers) :
permet un accès direct au crédit pour les petites commerçantes, les femmes
entrepreneurs ou des groupes de femmes qui voudraient développer des activités
économiques ;
- le crédit habitat : il s’agit des habitats sociaux pour des membres désirant acheter
un terrain, une maison ou la réfection. Le taux est de 13% pour les salariés
(ceux qui ont viré leur salaire au niveau d’une caisse de PAMECAS) et de 14%
pour les non salariés ;
- le produit insertion pour les jeunes artisans : une aide à l’insertion des jeunes issus
des écoles ou centre de formation qui ambitionnent d’être des micro-
entrepreneurs ;
- le centre financier aux entrepreneurs (CFE) : un crédit commercial qui s’adresse
aux entrepreneurs, commerçants ainsi qu’aux autres personnes physiques et
morales exerçant des activités génératrice de revenus (AGR) avec des besoins en
financement de trois millions et plus ;
- le crédit Dioni Dioni (crédit flash): disponible immédiatement sans trop de
formalité. Le montant maximum est de 100 000 CFA ;
- le crédit plan épargne projet : un prêt d’un montant de 1,5 à 5 fois l’épargne
constituée.
- Le taux d’intérêt applicable est de 1,75% mensuel et dégressif, c'est-à-dire le taux
sera calculé sur le capital restant dû pour une période de 24 mois, après 24 mois le
taux est de 1,5% mensuel et dégressif .Les frais de dossier varient de 1000 FCFA à
100 000 CFA selon le montant sollicité. Les frais de gestion et de cautionnement
sont fixés à 2% de la valeur du crédit octroyé et sont non remboursables.
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 56
Tous les prêts sont obligatoirement accompagnés d’une assurance vie et de garanties. Les
types de garanties sont : le nantissement, le cautionnement (réel ou total), le gage (pour les
bijoux), l’hypothèque et la domiciliation salaire.
4.2.3. Les services
Au delà de crédit et de l’épargne, l’UM PAMECAS offre également les services suivants :
- la domiciliation des salaires et pensions de retraites : (découvert, avance sur salaire,
facilité de crédit…) ;
- le transfert d’argent international avec Money gram, Money express et RIA;
- la carte électronique (Ferlo) : possibilité de retrait au guichet automatique 24h sur
24.
L’UM-PAMECAS a aussi une Fondation et une Mutuelle de Santé (MS).
La Fondation lancée officiellement le 23 Avril 2005 a pour objet social d’abord « de
promouvoir l’éducation et la formation des jeunes dont les parents sont démunis ». Ensuite,
elle entend participer à la prise en charge de « la santé des populations vulnérables,
notamment les enfants, les personnes handicapées et du troisième âge ». Enfin, elle veut
encourager « le développement de l’idéal coopératif chez les dirigeants et les employés du
PAMECAS, chez les membres du Réseau PAMECAS ainsi que chez les membres du
mouvement coopératif africain et mondial ».
La mutuelle santé (MS) permet aux membres des caisses du réseau de bénéficier, avec
leurs familles, d’une couverture sanitaire moyennant une cotisation forfaitaire. Elle est à
but non lucratif, fonctionne au moyen des cotisations de ses membres et mène dans
l’intérêt de ceux-ci et de leur famille, des actions de prévoyance, d’entraide et de solidarité.
4.3. La structure organisationnelle
La structure organisationnelle de PAMECAS est composée des organes statutaires et de
directions. Sous ces directions, nous avons des services opérationnels. (Voir annexe N°1)
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 57
4.3.1. Les organes statutaires
Pour son fonctionnement, PAMECAS est régit par un organe suprême qui est l’Assemblée
Générale (AG). Cette AG a la responsabilité d’élire les organes de contrôle de
surveillances qui sont le Conseil d’Administration (CA), le Comité de Crédit (CC), le
Conseil de Surveillance (CS).
Il existe des organes facultatifs qui sont créées par l’institution et ont pour objectif de gérer
et superviser les crédits à plus de trois millions. Il s’agit du comité technique et du comité
d’acceptation.
Quant à la gestion quotidienne de l’institution, elle est assurée par un personnel qualifié.
4.3.2. Les organes de directions
Les organes sont composés de la Direction Générale (DG) qui est secondée par la
Direction Générale Adjointe (DGA). Celle-ci administre cinq directions à savoir la
Direction des Ressources Humaines (DRH), la Direction des Systèmes d’Information
(DSI), la direction de la comptabilité et du patrimoine (DCP), la direction du
développement, du marketing et de la communication (DDMC) et la direction de
l’exploitation dont dépend le Centre Financier aux Entrepreneurs (CFE), l’organe où j’ai
effectué notre stage.
4.3.3. Le Centre Financier aux Entrepreneurs (CFE) du PAMECAS
Le Centre Financier aux entrepreneurs (CFE) créé en février 2004 est une innovation de
l’UM-PAMECAS. Il est une structure qui offre un produit appelé « le crédit CFE » destiné
au financement des entrepreneurs, commerçants et autres personnes physiques et morales
exerçant des activités génératrices de revenus avec des besoins en financement de 3
millions et plus. Il dépend hiérarchiquement de la Direction D’Exploitation qui est
département de la Générale de l’UM-PAMECAS. Sa création fait suite, à un souci de
diversification de son portefeuille produit parce que l’encours du crédit du réseau était trop
soumis aux cycles commerciaux informels qui tendaient à concentrer les déboursements
au deuxième semestre en raison des vacances scolaires et les fêtes religieuses. Le CFE est
le résultat des efforts de l’union et de l’ensemble des caisses affilées dans le but d’offrir un
service spécialisé aux membres entrepreneurs.
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 58
Les produits et services offerts par le CFE sont adressés aux PME présentant des besoins
de financement compris entre 3 et 20 millions de francs CFA avec taux d’intérêt 20%
dégressif et une durée de l’emprunt peut aller jusqu'à 60 mois.
Ce produit permet au CFE de répondre efficacement aux besoins en financement des
PME, un marché dynamique et jugé à haut risque par les banques commerciales classiques.
a. L’organisation et le fonctionnement
Le CFE est une structure du réseau avec une équipe jeune et motivée composée d’une
Directrice, juridique d’un conseiller, d’un coopérant canadien, d’une Secrétaire et des
analystes de crédits. Cette structure reste reliée à l’organigramme de la Direction
Exploitation du réseau. La Directrice du CFE a la responsabilité de la procédure d’octroi
de crédit.
Il comprend un comité technique et un comité d’acceptation. Les attributions de ces deux
organes sont fonction du montant de crédit sollicité.
Le comité technique est composé du Directeur du CFE et du Coopérant canadien. Il
examine les demandes de crédit de trois à cinq millions et au-delà de cinq millions. Quant
au comité d’acceptation, il est composé du Directeur General de l’UM- PAMECAS, du
Directeur du CFE, du Directeur de l’exploitation du réseau et du coopérant canadien. Il a
pour rôle d’examiner les demandes de crédit à plus de cinq millions.
Le CFE est un regroupement de ressources par l’accumulation du capital réunies au sein
d’une structure opérant de façon autonome afin de desservir les entrepreneurs membres des
mutuelles du réseau pour créer une plus value, source de d’emploi et de développement.
b. L’opération du Centre Financier aux Entrepreneurs
Le centre assure le traitement complet des dossiers, soit :
- Le recueil des données ;
- la vérification des antécédents de crédit et de moralité ;
- l’analyse des données ;
- la recommandation du crédit, la préparation des documents de garanties et
d’emprunt (signature par la caisse et le membre) ;
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 59
- la prise de garantie ;
- le suivi et le recouvrement des prêts sous sa gestion ;
- l’accord ou rejet du prêt
Conclusion
Ce chapitre a permis de connaître les activités du SFD, l’UM- PAMECAS en général, et le
processus d’octroi de crédit aux PME. Nous allons maintenant procéder à l’analyse du
processus d’octroi de crédit aux PME par ladite société.
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 60
CHAPITRE 5 : DESCRIPTION DU PROCESSUS DE L’OCTROI DES CRÉDITS
AUX PME PAR PAMECAS
Suite aux expériences préjudiciables connues ces dernières années, la Direction de
PAMECAS a maintes fois procédé à des améliorations de la politique et procédure de
crédit. Ainsi considérant le niveau exorbitant des impayés en 2008, par approche
participative de tous les acteurs, elle a procédé par un diagnostic de l’activité de crédit; cela
a permis d’aboutir à la révision des procédures et à la mise en place d’une nouvelle
politique de crédit le 26 Mai 2010. Elle est en train de porter des fruits mais l’effet
escompté au départ n’est pas encore totalement obtenu. Pourquoi ? Nous tenterons de
répondre à cette question dans ce chapitre avec l’analyse du processus de crédit aux PME
au niveau CFE afin de déceler les forces et faiblesses et les risques en fonction du degré de
faiblesses. Ensuite, nous allons présenter les résultats recueillis et tenter de dérouler
quelques propositions allant dans le sens du renforcement et de l’amélioration de la
pertinence des opérations de crédit ainsi que la pérennité de l’activité en générale.
Le processus d’octroi de crédit au niveau du CFE suit un circuit qui part de l’expression du
besoin au suivi du prêt. L’analyse des dossiers de crédit CFE est faite par des analystes en
crédits. Ils procèdent aux mêmes diligences des agents de crédit des caisses de base, mais
ici l’instruction des dossiers est plus fine car le risque encouru étant plus élevé qu’au
niveau des caisses de base. C’est pourquoi, l’évaluation de la recevabilité des garanties
proposées est confiée à un juriste. Celui-ci se charge également de la rédaction des
documents légaux, de la convocation des membres pour enregistrement des contrats et de
l’explication des termes du contrat.
Mais avant de passer à l’analyse du processus d’octroi de crédit, il faut remplir un certain
nombre de condition et critère.
5.1. Les conditions d’octroi de crédits en général
L’une des conditions majeures pour prétendre à un prêt au niveau de PAMECAS donc au
CFE est d’être membre. C’est-à-dire avoir payé son droit d’adhésion et souscrire au capital
social.
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 61
5.1.1. L’adhésion
Pour être membre, il faut remplir un certain nombre de condition qui sont :
- résider ou exercer ses fonctions dans la zone géographique d’une mutuelle
PAMECAS ;
- verser une somme de 10 000 FCFA qui se compose de 4000 FCFA représentant la
part sociale et 6000 qui représente les frais d’adhésion ;
- fournir deux photos d’identité et des pièces d’identification (nationale d’identité,
passeport, etc.)
Lors de l’adhésion, le membre a la possibilité de payer son apport personnel pour solliciter
un crédit qui est de 25% du montant sollicité. Le caissier renseigne la fiche d’adhésion et
donne un rendez-vous au membre pour une entrevue avec un agent de crédit.
5.1.2. Les apports et les garanties
Tous les prêts devront être accompagnés d’une garantie réelle ou personnelle dont la valeur
marchande représente au minimum 100% du montant du prêt sauf dérogation de la
Direction Générale.
L’apport est la garantie financière qui représente 15% du montant sollicité pour les crédits
CFE et doit être versé avant l’entrevue. Cependant les crédits dont le montant est inférieur
à 3000 000f sont traités au niveau des caisses de base et l’apport est fixé à 25% pour le
premier prêt, 20% pour le deuxième et 15% pour le troisième.
5.1.3. Les commissions et autres frais
La constitution du dossier de crédit engendre un certain nombre de frais qui sont à la
charge du demandeur.
Les frais administratifs d’analyse de la demande de crédit au niveau du CFE se résument
dans le tableau ci-dessous:
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 62
Tableau 4 : Frais de dossiers
Montant demandé Montant des frais
De 3000 000 à moins de 5000 000 F 10 000 FCFA
De 5000 000 à moins de 10 000 000 F 15 000 FCFA
De 10000 000 à moins de 15 000 000 F 25 000 FCFA
De 15000 000 à moins de 30 000 000 F 50 000 FCFA
Plus de 30 000 000 F 100 000 FCFA
Source : Politique révisée de crédits CFE (2010 :8)
Les frais de gestion et de cautionnement : Les frais de gestion et de cautionnement sont
fixés à 2% du montant du prêt.
Assurance vie prêt : tous les prêts sont obligatoirement accompagnés d’une assurance sur
la vie de l’emprunteur conformément au régime prévoyance crédit (RPC).
5.1.4. Le déboursé des prêts
Le déboursé des prêts se réalise à la caisse du membre. Afin de limiter les opérations
administratives reliées à la syndication des prêts, la limite que les caisses peuvent prêter à
un individu pour les dossiers gérés par le CFE est portée à 5%.
Toutefois, une caisse qui ferai face à un membre dont les besoins de crédit sont supérieurs
à son plafond individuel pourra bénéficier d’une syndication avec une autre caisse du
réseau et, à la limite avec l’union et ce, afin de bien servir le membre.
Le choix de la caisse participante se fera en fonction des caisses présentant le plus haut
niveau de liquidité et de pouvoir de prêter et ce sur une base régressive. Chaque demande
de prêt devra contenir l’information relative à la caisse concernée quant à son niveau de
plafond individuel.
Trimestriellement, un rapport sera fourni au comité de gestion de l’union concernant les
syndications ainsi opérées entre les caisses.
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 63
a. La relation entre les caisses et le CFE
Si le membre est déjà connu de la caisse, le dossier complet devra être transféré au CFE
accompagné des commentaires de la caisse sur le projet sous étude et sur la moralité de
l’emprunteur.
Le cas contraire, pour un nouvel emprunteur, la caisse recueillera le minimum
d’informations relatives au projet, à l’identité et aux cordonnées de l’emprunteur en
complétant la fiche d’admissibilité du membre, jointe en annexe afin de référer
l’information au CFE.
Une fois le crédit est accordé, le déboursement des fonds se fait au niveau de la caisse du
membre. Le paiement des échéanciers est également au niveau des caisses sauf cas
exceptionnel ou le créancier remet l’argent à l’agent de crédit pour versement.
b. La Politique et procédure d’octroi de crédit
La procédure de crédit CFE définit les différentes étapes à franchir pour traiter la demande
de crédit d’un membre, elle permet aux collaborateurs de maitriser les documents utilisés
dans le réseau liés à l’octroi, mais aussi d’assister leurs membres dans la confection de
leurs dossiers de crédit.
Elle s’applique à toutes les demandes de crédit exprimées par les membres qui ont une
activité génératrice de revenu, et dont le besoin réel en crédit est supérieur ou égal à trois
millions
Toutes les demandes de crédit reçues des caisses de base sont enregistrées dans le fichier
de traitement de demandes du CFE.
Toutes les demandes de crédits traitées par le CFE sont financées par les caisses et
remboursés à la caisse.
La demande de crédit est initiée au niveau de la caisse de base. Ensuite, celle-ci dirige ses
membres qui en expriment le besoin vers les ressources du CFE. Si un dossier de crédit
existe, la caisse procède aux instructions préliminaires avant de transmettre le dossier au
CFE.
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 64
Une fois que le dossier arrive au CFE, les analystes en crédit, sous la supervision du
Directeur, instruisent le dossier :
- prise de rendez-vous avec le membre pour commencer le montage financier du
projet ;
- cueillette de données sur le terrain et validation des informations issues de
l’entretien ;
- vérification de crédit ;
- analyse des données financières ;
- avis de l’agent de crédit ;
- présentation du dossier de crédit par le Directeur au comité qui siège une fois par
semaine à la Direction Générale ;
- avis du comité, si favorable alors ;
- prise de garantie ;
- déboursement du crédit par la caisse ;
- suivi du crédit par la caisse et le CFE ;
- suivi du remboursement par la caisse et en cas de retard, saisie du CFE ;
- saisie de la Direction du contentieux pour accélérer les procédures de recouvrement
du crédit en souffrance si toutes les procédures sont épuisées au niveau du CFE.
Cette procédure décrite ci-dessus dure en moyenne 21 jours et à l’avantage d’être souple et
simple pour les entrepreneurs qui sollicitent le crédit à CFE.
Les caisses de base travaillent étroitement avec le CFE durant toutes les étapes du crédit et
les dirigeants sont tenus informés sur la situation du portefeuille crédit.
5.1.5. La durée et le recouvrement
La durée maximale d’un prêt est fonction de la capacité de payer du membre emprunteur
en fonction du type de crédit octroyé et de la procédure d’octroi de crédit.
Tous les crédits arrivent à échéance le premier du mois. La durée qui sépare la date de
déboursé et le premier remboursement peut varier 01 à 75 jours dépendant de la rentrée
d’argent du membre emprunteur. Au delà des 75 jours, une dérogation doit être accordée
par la Direction Générale (ex. prêt pour construction)
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 65
5.1.6. Taux d’intérêt,pénalité et déboursement
Le taux d’intérêt est de 1.75% par mois dégressif pour les crédits de moins de 24 mois et
1.5% par mois dégressif pour les crédits de plus de 24 mois et les crédits à remboursement
unique.
Le membre dispose d’un délai de grâce de sept jours francs à chaque échéance. S’il
rembourse pendant cette période, il ne paye pas de pénalités de retard.
Cependant, tout remboursement après le sept de chaque mois est sectionné par une pénalité
de 20% annuelle du solde restant dû au prorata du nombre de jours de retard, et ce, au
maximum pendant deux mois successifs.
Le directeur de la caisse a l’obligation de diligenter le déboursé du crédit dans les quarante
huit heures ouvrables après la décision du comité de crédit. En cas d’absence du directeur,
son intérimaire est tenu à la même obligation.
5.2. Les différentes étapes du processus d’octroi de crédit au niveau du CFE
L’analyse du processus d’octroi de crédit est perçue comme un moyen d’évaluer la
performance et l’efficacité dudit processus. Cette analyse est effectuée à partir de la
connaissance effective du processus au cours de ses différentes étapes qui partent de
l’introduction du membre à l’étape de recouvrement.
5.2.1. Introduction du membre et prise de rendez –vous
Le membre exprime verbalement et directement son besoin auprès de la caisse. La caisse
informe l’agent du crédit pour un entretien avec le membre (demandeur).
5.2.2. L’analyse de la demande
L’analyste en crédit est chargé d’analyser la demande de prêt. Cette analyse se fait en trois
phases à savoir : l’entrevue, la validation des données recueillies et la finalisation pour
recommandation de la demande par le chargé des prêts.
Avant de commencer l’entretien avec le membre, l’analyste en crédit recueille un
minimum d’information sur le membre comme son état de compte et éventuellement ses
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 66
antécédents au niveau de la caisse et par une prise de connaissance du dossier qui lui a été
transmis. Ce procédé lui permet d’organiser son entrevue.
La collecte des données est une étape qui consiste en la collecte par l’analyste en crédit, de
l’ensemble des données sur la situation du membre ainsi que sur le caractère du projet à
financer. Le but de cette collecte est de recueillir les informations et de procéder à une
analyse sommaire de la demande. A cet effet, l’agent de crédit calcule le besoin réel en
crédit du membre mais aussi la capacité de rembourser du membre. Il évalue la situation de
l’activité et la situation financière personnelle du membre. Cette étape permet donc à
l’agent de se faire une idée aussi bien sur la moralité du membre que sur son besoin
financier réel en crédit, sa capacité de remboursement et d’obtenir des renseignements
utiles lui permettant d’effectuer le recouvrement. Au cours de cette étape toutes les
allégations du membre sur son profil sont notées au crayon car elles devront être validées
par la prochaine étape au cours de laquelle, l’agent de crédit visite l’activité et le domicile
du membre pour vérifier la véracité des informations collectées. La visite de l’activité et du
domicile doivent se faire soit de manière inopinée soit à la convenance du membre. Les
deux conviennent de la date de la visite.
Au moment de l’entretien, l’agent est tenu de porter à la connaissance du membre de
l’ensemble des conditions qui sont nécessaires pour accéder au crédit. Il l’informe de
toutes les exigences de l’institution en matière d’octroi du crédit mais aussi des prochaines
étapes du processus ainsi que le délai de réponse à sa demande et les moyens de
communication.
Le succès de cet entretien dépend en grande partie de l’aptitude de l’agent responsable et
nécessite de créer dès le début une ambiance chaleureuse et d’instaurer un climat de
confiance. Toutes les informations obtenues lors de l’entretien permettent de monter le
projet par l’agent responsable.
5.2.3. La validation de l’information
La validation consiste à se rendre au domicile du membre ou sur son lieu d’activité pour
comparer les biens déclarés par le membre et l’existant. L’objectif de la visite est de
vérifier la véracité des données recueillies lors de l’entrevue avec le membre, autrement dit
de comparer ce que le membre a révélé et ce qui existe réellement afin de monter le projet.
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 67
L’agent note sur l’attestation de propriété les références du matériel donné en garantie du
crédit notamment les numéros de série, le modèle et la marque du matériel. En plus, il
évalue la valeur actuelle du bien qu’il note sur la situation financière personnelle et la
signe. A ce niveau, certains aspects techniques sont confiés à des experts de l’institution
(valeur actuelle, contrat, actes juridique etc.). Toutes les notes ou données sont prises sur
une fiche appelée fiche de validation sur laquelle l’agent de crédit et le membre signent.
5.2.4. L’analyse financière et l’instruction du prêt au comité
A partir des données validées, l’analyste procède par une analyse plus fine de la capacité
de remboursement du membre pour finaliser le dossier. L’analyse financière de la demande
consiste en une étude approfondie des différents facteurs qui peuvent avoir un impact
positif ou négatif sur le remboursement du crédit. L’analyse financière est l’étape la plus
décisive de tout le circuit de montage du dossier de crédit. En effet, elle permet au chargé
du prêt de voir si le membre détient une capacité de remboursement positive et que les
flux générés par l’activité permettront de couvrir le remboursement du crédit mais
également de favoriser à terme, l’autonomie financière du sociétaire. A cet effet, l’analyste
calcule le besoin réel en crédit du membre mais aussi la capacité de remboursement de
celui-ci. Pour ce faire l’analyste évalue la situation de l’activité et la situation financière
personnelle du membre. Contrairement aux caisses, l’instruction des dossiers au CFE est
plus fine parce que le risque encouru est plus trop élevé.
A l’issue de cette analyse (si elle est bien faite), l’analyste pourra procéder à la
recommandation qui peut être l’acceptation du montant total ou partiel du prêt ou le refus
du montant total du prêt. Après cela, les dossiers sont présentés au directeur du service
(CFE) pour visa avant d’être présenté au Comité. Le but de ces différentes mesures est de
vérifier si l’analyse faite par l’analyste en crédits ne comporte pas d’insuffisances et ceci
permettra de valider la décision du chargé des prêts avant de recommander les dossiers.
Ainsi, s’il y a des dérives sur l’analyse il peut ajourner un dossier accordé par l’analyste en
crédit. Mais dans la plupart des cas, il recommande le dossier et le transmet au Directeur
qui suivra les mêmes diligences que lui, avant d’apposer son visa. A l’issue de cette étape,
les dossiers examinés dans la semaine sont présentés au comité pour approbation.
L’évaluation de la recevabilité des garanties proposées est confiée à un juriste. Celui-ci se
charge également de la rédaction des documents légaux, de la convocation des membres
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 68
pour enregistrement des contrats, de la rédaction du chèque mais aussi de l’intégration du
déboursement dans le système.
5.2.5. Présentation du dossier au Comité
Le comité de crédit a pour rôle d’analyser la demande à l’aide des connaissances qu’il a
aussi bien du demandeur, de l’activité et de son environnement local. L’agent responsable
joue également un rôle important car l’information et la qualité technique du dossier agit
sur la décision du CC. La décision du comité de crédit peut être favorable ou défavorable
en faveur du demandeur.
Dans le cas où le crédit est refusé par le CC, un entretien est organisé avec le demandeur
afin de lui expliquer les raisons de ce refus.
Par contre, si le crédit est accordé, le chef d’agence prend rendez-vous avec le demandeur
dont le dossier a été accepté. A cet effet, il fournit des informations sur les modalités de
paiement et la régularité des remboursements à bonne date.
5.2.5.1. Le comité technique
Apres l’analyse du dossier par l’analyste, il le soumet au directeur du CFE pour son
appréciation. La Directrice après vérification transmet le dossier au comité technique pour
examen. Le comité technique a pour rôle d’analyser la demande à l’aide des informations
fournis par l’analyste. Il autorise le déboursement du crédit pour les dossiers satisfaisants
dont le montant sollicité est inférieur ou égal à 5000 000 FCFA. Les montants supérieurs à
5000 000 FCFA quant à eux, sont transmis au comité d’acceptation pour un examen plus
fin. L’analyste joue également un rôle important car l’information et la qualité technique
du dossier agit sur la décision du comité technique.
Au cours du comité, les taches suivantes sont exécutées :
- un membre du comité remplit le procès-verbal du comité technique en rédigeant le
numéro de la demande, nom de l’emprunteur, numéro de compte du membre, le
montant et la durée du prêt, ainsi que les observations portées sur le dossier
instruit ;
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 69
- le responsable du crédit présente au comité le lot des dossiers en évoquant pour
chaque cas, toutes les caractéristiques du dossier ainsi que les fondements de la
décision du chargé de prêts ;
- la décision du Comité peut être l’acceptation, le refus ou l’ajournement de la
demande
Dans le cas où le crédit est refusé par le comité, un entretien est organisé avec le
demandeur afin de lui expliquer les raisons de ce refus.
Par contre, si le crédit est accordé, le demandeur dont le dossier a été accepté est convoqué
pour la signature des documents légaux. A cet effet, il est fournit des informations sur les
modalités des contrats. Pour tous les crédits supérieurs à 5 000 000 FCFA, un examen plus
rigoureux est recommandé à cause du risque encouru trop élevé. L’organe compétant pour
cet examen est le comité d’acception.
5.2.5.2. Le comité d’acceptation
Le dossier de crédit après examen du directeur est transmis au comité d’acceptation pour
un dernier examen afin de finaliser cette étape. A ce niveau, l’examen est plus rigoureux
compte tenu des montants et le risque en cas de non remboursement du crédit. Le comité
d’acceptation peut accorder la totalité ou une partie du montant demandé. La réduction du
montant ou le refus dépend des antécédents ou de la capacité de remboursement du
demandeur.
5.2.6. La décision d’octroi de crédit
Ce maillon de la chaine du processus constitue l’étape de décaissement du prêt. Au cours
de celle-ci un certain nombre de diligences est pris. On distingue ainsi les mesures prises
sur la préparation du déblocage et celles prises au moment du décaissement. A ce niveau,
un expert en droit établit et veille à la régularité des documents légaux et à la signature des
contrats.
Après avoir vérifié systématique la conformité de chaque document légal, le respect des
conditions d’autorisation, des garanties, le montant, la durée, le nom du membre, le nom
de la caisse, le dossier est remis à la secrétaire pour qu’elle prépare un document appelé
« autorisation de déblocage ». C’est ce document qui sera présenté, au niveau du service
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 70
comptabilité et finance, pour les besoins de la rédaction du chèque au profil du membre. Le
service de la comptabilité est chargé d’émettre les chèques à remettre au membre
conformément à l’autorisation de débourser. Il envoie les avis de débourser aux caisses et
comptabilise sa part pour les crédits syndiqués. Un crédit syndiqué est un prêt qui dépasse
le plafond individuel d’une agence et doit être supporté avec la faîtière ou avec d’autre
agences pour le respect du plafond individuel qui est le risque porté sur un seul débiteur.
La comptabilité est chargée de faire également la compensation des syndications inter
caisses.
Le caissier principal, dès réception du dossier de crédit, effectue le décaissement à partir du
module crédit. Le montant du prêt est déposé sur le compte courant du membre et ainsi il
n’a qu’à faire une opération de retrait pour récupérer l’argent.
Au moment du retrait, le caissier remplit le registre régime prévoyance d’assurance (RPC)
et fait signer au membre. Elle le sensibilise sur la date de premier et de dernier
remboursement, sur le montant des remboursements, les différés, l’épargne obligatoire etc.
elle lui remet les copies des documents légaux en même temps que le tableau
d’amortissement. Elle lui demande sa carte de membre et sa pièce d’identification
nationale pour effectuer la transaction.
Les demandes de crédit acceptées et décaissées doivent être classées par numéro de
membre dans une chemise cartonnée identifiée « crédits accordés ». Les pièces
justificatives doivent également être classées par date, par caissier, par numéro de
transaction. Tous ces documents doivent être conservés pendant 10 ans conformément à
la législation en vigueur.
NB : Si le montant du crédit est inférieur à 3000 000, les transactions se feront au niveau
de l’agence sans passer à la direction de la comptabilité. Ainsi le prêt sera débloqué par le
caissier principal après approbation du chef d’agence ou directeur de caisse.
L’action de l’UM-PAMECAS ne se limite pas à la mise en place des prêts, mais elle se
prolonge par un suivi du crédit à partir d’un certain nombre de précautions essentielles.
De temps en temps, l’agent de PAMECAS rend visite au bénéficiaire pour vérifier la tenue
de sa trésorerie. Et en cas de difficultés, elle donne des conseils afin de permettre à
l’emprunteur de rembourser son crédit.
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 71
5.2.7. Le suivi des prêts
On distingue à ce niveau, le suivi de l’utilisation du crédit octroyé et le suivi des
remboursements.
Les crédits accordés doivent faire l’objet d’un minimum de suivi puisque toutes les
précautions ont été prises lors de l’analyse du dossier. Ainsi, on doit toujours avoir la
preuve que les fonds déboursés ont été utilisés aux fins déclarées. A cet effet, au delà de 15
jours après le déboursement, l’analyste en crédit doit rendre visite au membre pour
constater que le but du crédit n’a pas été détourné. L’agent renseigne un rapport de suivi
du crédit, fournit les copies des pièces justificatives confirmant l’utilisation du crédit
(facture d’achat, certificat d’immatriculation, contrat, etc.) et remet son rapport au
directeur au maximum 5 jours après la visite.
En cas de rupture du contrat, c’est-à-dire utilisation des fonds à d’autres fins que celles
déclarées, l’agent devra exiger immédiatement le remboursement du crédit.
Par rapport aux moyens de contrôle, le responsable du Centre doit périodiquement
procéder à un échantillonnage des dossiers autorisés afin de s’assurer que la somme
empruntée a été utilisée aux fins déclarées. Les dossiers de gros montant (à définir) doivent
comporter un rapport de suivi d’investissement ainsi que les copies des pièces justificatives
confirmant l’investissement. Ces rapports doivent être classés dans leurs endroits respectifs
par numéro et par date.
5.2.8. Le recouvrement
Il s’agit de récupérer les sommes dues par un emprunteur dans le respect du contrat de prêt
à échéance. L’UM-PAMECAS a mis en place plusieurs procédures pour recouvrer ces
dettes. Il s’agit du règlement à l’amiable et les autres mesures de règlements.
Le règlement à l’amiable : en cas de non remboursement de l’échéance du mois jusqu’au 8,
le membre est rappelé à l’ordre. Ensuite l’agent de crédit envoie au membre un constat de
défaillance à partir du quinzième jour de retard. Si le retard persiste jusqu’à 45 jours une
mise en demeure est envoyé au membre et une procédure contentieux est préparée en cas
de non respect des délais fixés dans la lettre de mise en demeure. Dans certains cas, un
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 72
accord sur une nouvelle modalité de remboursement pourrait être trouvé si le débiteur ne
peut pas respecter son engagement initial. C’est ce qu’on appelle la révision de contrat.
Le règlement par contrainte des contentieux : en cas d’échec à l’amiable et les autres
moyens de règlement, l’UM-PAMECAS procède au règlement par contrainte des
contentieux en transférant le dossier à son service juridique qui travaille directement avec
l’avocat. Ensuite la réalisation des garanties est faite après une procédure judiciaire.
Si malgré tous les recours le membre ne rembourse pas ses créances par faillite de son
entreprise, le crédit passe aux créances irrécouvrables.
Ce chapitre nous a permis de présenter le processus d’octroi de crédit du CFE du réseau.
Le chapitre suivant nous permettra de présenter les résultats et d’analyser les résultats de
notre enquête mais aussi de formuler des recommandations.
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 73
CHAPITRE 6 : RESULTATS ET ANALYSE DU PROCESSUS D’OCTROI DE
CREDIT DE L’UM-PAMECAS ET RECOMMANDATIONS
Dans le chapitre nous avions faire de description du processus d’octroi de crédit en vigueur
à la PAMECAS. Comme tous les processus de l’entreprise, pour s’assurer de son
efficacité, l’acte préalable est la prise de connaissance de l’environnement interne et
externe ensuite faire une analyse. Après cette phase, il est nécessaire de présenter et
analyser des résultats afin de faire ressortir les points forts ou faibles de ce processus. Enfin
faire des recommandations.
6.1. Les résultats
La description du processus de l’octroi de crédit au niveau du CFE effectuée ci-dessus,
nous a conduits à obtenir les résultats relatifs à la conformité des procédures et au
disfonctionnement dans l’exécution des opérations.
6.1.1. Les résultats au niveau des principales phases d’octroi de crédit
Nous allons présenter à ce niveau, les résultats sur le respect de l'application des
procédures de PAMECAS en tant que institution au regard des normes, lois et règlement
des pouvoirs publiques.
Tableau 5 : Résultat des grandes étapes du processus
Elément Contenu Résultat
Condition
d’éligibilité
- être membre d’une caisse;
- habiter ou travailler dans la zone
territoriale de la caisse ;
- la capacité juridique des emprunteurs
- dossier complet de demande de prêt
(fiche de transmission ; dossier
d’adhésion, demande manuscrite et
commentaire de l’agent de crédit de
la caisse du demandeur) ;
- les renseignements généraux sur le
- tous les demandeurs sont
membres de leurs
caisses ;
- les activités des
demandeurs se situent à
proximité de caisse ;
- existence des entreprises
en cours de constitution ;
- existence des dossiers
incomplets ;
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 74
sociétaire (situation du compte du
sociétaire et autres informations
reçues du membre);
- le Procès-verbal de la visite au
sociétaire;
- existence de dossiers
insuffisamment
renseignés ;
- existence de dossiers sans
procès-verbal de la visite,
Procédure
d’approbation
- la transmission des informations
validées par l’analyste de crédit au
comité de crédit;
- le procès -verbal des commissions de
crédits ayant statuées sur les dossiers;
- la signature des membres des
commissions crédit ;
- la décision des commissions de
crédits.
- existence de dossier
transmis avec des
informations insuffisantes
et manque de procès-
verbal de la visite du
domicile du client ;
- manque de signatures de
tous les membres sur
certains dossiers ;
procédures de
déblocage des
crédits
- le contrat de prêt dûment signé;
- la formalisation des garanties
demandées;
- un tableau d'amortissement du prêt;
- une fiche de déblocage
- existence de dossiers
insuffisamment formalisé
Source : nous-mêmes
6.1.2. Résultat au niveau des fonctions intervenant dans le processus de crédit
Lors de la description du processus, nous avons identifié des disfonctionnements sur
certaines opérations au niveau des fonctions résumées dans le tableau ci-dessous.
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 75
Tableau 6 : Identification des points de contrôle interne sur les fonctions
Opérations Contenu Résultats
Instruction du
demandeur
dossier au CFE
- recommandation du
demandeur auprès du CFE
Transmission du dossier
complet du demandeur au
CFE ;
- instruction de la demande de
prêt ;
- prise de rendez-vous par
l’analyste de crédit.
- tous les demandeurs sollicitant des
prêts viennent des caisses de base ;
- toutes les demandes proviennent
des agents de crédit mais certains
sont mal renseignés ;
- prise de rendez-vous mal
organisation.
Instruction du
dossier au Comité
de crédit
- validation des informations;
- analyse financière ;
- recommandation du dossier
au comité de crédit.
- existence de dossier sans procès-
verbal de la visite du client.
- analyse financière non pertinente
du dossier soumis au comité.
Autorisation - analyse et validation des
informations par les
experts ;
- l’établissement de
documents légaux ;
- vérification de la conformité
de chaque document légal
par les services
compétents ;
- l’établissement de la fiche
d’autorisation ;
- rédaction du chèque ;
- envoi des avis de débourser
à la caisse du demandeur ;
- enregistrement de fonds
autorisés ;
- existence de certaines informations
validées par des non experts ;
- existence de certains documents
légaux non revue ;
- fiche d’autorisation ;
- Inexistence de fonds en espèce ;
- tous les paiements sont effectués au
niveau.
- non enregistrement de certaines
demandes;
- existence de mouvement de compte
non analysé ;
- retard dans le traitement de certains
dossiers ;
- existence de crédit non conforme à
l'activité du sociétaire ;
- fausses informations dans le dossier
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 76
Opérations Contenu Résultats
du client ;
- absence d'étude de dossier ;
- absence de visite au client ;
- erreur sur l'objet du crédit;
- non respect de la quotité;
- contrats et conventions non signés;
La garantie - la présentation de la
garantie ;
- identification de la garantie ;
- évaluation des garanties;
- suivi des garanties
- manque de précision de la nature de
la garantie ;
- garantie non/mal formalisée ;
- évaluation des garanties par des
non professionnels ;
- garantie ne couvrant pas le prêt ;
- existence de garantie (titres de
propriété) sans valeur juridique
- existence de bien pris en garantie
n'appartient pas au client ;
- garantie fictive ;
- non maîtrise par le personnel du
processus de prise de garantie et
des textes juridiques régissant la
prise de garantie ;
- garantie non adaptée au prêt ;
Le déboursement
de fonds
- la prise de garantie lors du
déblocage ;
- précision du mode de
déblocage du crédit ;
- le déblocage du prêt ;
- enregistrement dans le
compte du client ;
- garantie non prise lors du
déblocage ;
- manque de précision de mode de
déblocage ou non conforme au
crédit
- contrat non signé ;
- retard dans le déblocage de certain
prêt ;
- erreur sur le compte du client ;
Le - paiement des échéances - retard des échéances
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 77
Opérations Contenu Résultats
remboursement conformément au contrat de
prêt par l’emprunteur ;
- paiement à la caisse de
l’emprunteur (prélèvement
ou espèce) ;
- enregistrement des
paiements
- non-paiement de la majorité des
échéances ;
- remise de fonds par le client au
responsable de dossier ;
- récupération des fonds par le
responsable après les heures de
clôture de caisse ;
- détournement des fonds ;
Suivi des prêts - la visite à domicile de
l’emprunteur après le
déblocage des fonds ;
- la mise à jour régulière des
fiches de remboursement ;
- suivi des créances et
impayés ;
- relance du client ;
- suivi des garanties ;
- non conformité des états
d'impayés ;
- absence ou retard de relance ;
- non suivi de certaines créances ;
- non suivi des garanties ;
- mode de recouvrement non
conforme à l'activité du client ;
- état des impayés non conforme ;
- paiement détourné ;
- non mise à jour des dossiers de
crédit ;
- détournement de l’objet du prêt par
le client ;
- détournement par l’agent
responsable du dossier de crédit ;
Clôture du prêt - vérification des paiements et
leurs enregistrements ;
- remise de certificat de
clôture ;
- classement du dossier.
- dossiers mal classés ;
- perte de dossier ;
- existence de dossier non mise à
jour ;
- dossier mal archivé.
Source : nous mêmes
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 78
6.1.3. L’analyse de résultat
Le tableau ci-dessous résume l’analyse les résultats présentés au point précédent.
Tableau 7 : Analyse et commentaires
Analyse Commentaires
Absence d’affichage
électronique (audio-visuel) en
langue nationale (Wolof) et
français pour les conditions
d’accès au crédit à l’entrée de
l’IMF
L’accès au crédit par les membres nécessite un temps
d’étude de dossier conséquent. En cas de besoin urgent
d’argent, le membre qui vient voudrait recevoir de la
liquidité. S’il existait l’affichage électronique (audio-
visuel) des conditions d’accès au crédit en langue
française et langue nationale à l’entrée de la banque,
cela aurait permit au membre de constituer son dossier
en conséquence et éviter une perte de temps.
Aucune précision sur la nature
de la garantie
La nature d’aucune catégorie de garantie n’a été
précisée afin que le membre ne propose une garantie qui
ne soit pas valable.
Il faut une précision de la nature de la garantie pour ne
pas que le membre ne propose une garantie qui ne soit
pas valable.
Garantie non sécurisée Certains meubles et matériels vétustes au moment de la
récupération de la garantie en cas de non
remboursement.
Existence de quelques titres de
propriété sans valeur juridique
Lors de nos contrôles, nous avons constaté que certains
titres de propriété étaient sous seing privé, entre les deux
(2) parties en l’absence d’un notaire.
Existence de dossier de crédit incomplet
Nous avons noté lors de nos contrôles que des dossiers instruits sont incomplets. Il faut plus de rigueur de la part des agents afin de situer la responsabilité en cas de non remboursement du prêt.
Absence de délai pour l’analyse du dossier de crédit
Aucun délai n’est prévu pour l’analyse du dossier de crédit. Le membre qui espère obtenir un prêt urgemment ne peut être satisfait. Cela peut être une source de perte de membres ou d’adhérents.
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 79
Pas de délai prévu pour le comité technique et le comité d’acceptation dans le traitement de dossier
Idem point précédent.
Visite à domicile (VAD) 15 jours après le déboursement
Il est prévu une VAD 15 jours après le déboursement. Ce délai est court et n’est pas pertinent dans la mesure où il peut avoir détournement après les 15 jours prévus.
Période non définie pour échantillonnage des donnés autorisées par le responsable du CFE
Le CFE devra définir une période pour échantillonnage. Cela démontre de la rigueur dans le contrôle.
Existence d’impayés de la part des membres ayant bénéficié des prêts
Les membres ayant bénéficié de prêts peinent à régler les intérêts
Inefficience du processus de recouvrement
Le processus de recouvrement n’est pas suivi par les personnes indiquées. Du fait de la charge de travail, elles ne peuvent effectuer le déplacement pour s’enquérir du non remboursement des échéances par les membres.
Problème de fiabilité sur la valeur de certains biens
Certains biens ont été mal évalués, d’où en cas de non remboursement, un problème pour exercer la garantie.
Intégration incomplète et intérêt non générés
L’on a constaté que l’enregistrement du prêt n’a pas été complet. En effet, l’onglet réservé au taux d’intérêt n’a pas été activée par erreur. Cela constitue une perte pour l’UM PAMECAS car les intérêts ne seront pas payés par le membre.
Détournement de l’objet du prêt
par certains membres
La VAD après 15 jours de déboursement doit être
renouvelée avec une fréquence précise connue des
agents de crédit. De plus, le manque de rigueur dans le
suivi des prêts est une occasion de détournement
Absences de justificatifs sur
certains crédits de faible
montant
Sur certains dossiers examinés, nous avons noté
l’absence de justificatifs. Cela était dû au fait qu’il ya
une souplesse dans la constitution des dossiers dont le
montant est inférieur à 250 000. Cet état de fait
constitue une perte pour l’IMF car en de non
remboursement du membre, il n’ ya pas assez de preuve
pour justifier l’octroi de crédit et la connaissance
effective du membre.
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 80
Dépassement de plafond
autorisé
En cas de dépassement de plafond autorisé, si le
membre est dans l’impossibilité de rembourser, l’on ne
pourra justifier cette perte. Il faudra que l’IMF prenne
des mesures afin d’éviter cette situation ou recevoir du
membre une garantie conséquente.
Risque de détournement des
remboursements
Certains agents de crédit qui vont récupérer le montant
de remboursement chez les membres peuvent utiliser
ces sommes pour leur besoins et faire savoir que le
membre n’a pas payé. Cela est une source de perte pour
l’IMF.
Source : Nous- mêmes
6.2. Forces et faiblesses
L’analyse du processus d’octroi de crédit en faveur des PME au niveau de l’UM-
PAMECAS nous a permis de déceler les forces et faiblesses résumées dans le tableau ci-
dessous.
Tableau 8 : Forces et faiblesses
Libellés Forces Faiblesses Conditions
d’éligibilité
- tous les demandeurs de
crédit CFE sont des
membres ;
- les dossiers de prêts sont
soumis au FCE par les
agents de crédit ;
- Les activités ou le domicile
des demandeurs se situent à
proximité de caisse ;
- La capacité juridique ;
- Existence des dossiers
contenant les
renseignements sur les
- Absence de certaines informations
dans le dossier provient des caisses
- Existence de dossier incomplet de
crédit ;
- Erreurs de saisie lors de l’instruction
de la demande
- Existence de clients ou activités qui
ont déménagé de leur domicile initial ;
- Existence d’entreprise demandeur de
prêt encours de constitution ;
- Absence de certaines informations
utiles pour renseigner les dossiers ;
- Existence d’une dérogation de la
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 81
Libellés Forces Faiblesses clients ;
- Tous les prêts sont être
accompagnés d’une
garantie réelle ou
personnelle dont la valeur
marchande représente au
minimum 100% du montant
du prêt ;
- Existence de pénalités
- Durée et recouvrement
prévu ;
- Taux d’intérêt et pénalités
programmé ;
- Le Procès-verbal de la
visite au sociétaire;
Direction Générale pour les garanties
inférieures à 100%.
- Aucune précision sur la nature de la
garantie ;
- Garantie non sécurisée car sujette à un
vol ;
- Existence de quelques titres de
propriété sans valeur juridique ;
- Absences de justificatifs sur certains
crédits inférieurs
- Différents taux sont fixés pour les
garanties de moins de 3 000 000 en
fonction de la fréquence ;
- Négociation en cas de pénalité ;
- Non-respect de la durée de
recouvrement ;
- Négociation des taux ;
Procédure
d’approbation
- Les informations
transmission sont validées
par l’analyste de crédit au
comité de crédit;
- Le procès-verbal des
commissions de crédits
ayant statuées sur les
dossiers;
- La signature des membres
des commissions de crédit ;
- La décision des
commissions de crédits.
- Existence de dossier transmis avec
insuffisamment et manque de procès-
verbal
- Manque de tous les signatures sur
certains dossiers
- L’absence de délai pour l’analyse du
dossier de crédit ;
- L’analyse financière de certains non
pertinent (absence de calcul de ratios
des indicateurs) ;
- Pas de délai prévu pour le comité
technique et le comité d’acceptation
dans le traitement de dossier ;
- Absence de procès-verbal certains
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 82
Libellés Forces Faiblesses dossiers ;
- Intégration incorrecte du prêt relative
à l’intérêt
Procédure de
déblocage de
crédit
- la signature de contrat de
prêt signé;
- la formalisation des
garanties demandées;
- existence de fiabilité sur la
valeur de certains biens
- un tableau d'amortissement
du prêt;
- établissement de la fiche de
déblocage..
- existence de dossiers insuffisamment
formalisé
- VAD 15 jours après le déboursement
- période non définie pour
échantillonnage par le responsable du
CFE
- existence d’impayés de la part des
membres ayant bénéficié des prêts
- inefficience du processus de
recouvrement
- détournement de l’objet du prêt par
certains membres
- dépassement de plafond autorisé
- risque de détournement des
remboursements
L’instruction de
la demande de
crédit et du
membre auprès
du CFE
- recommandation au CFE
des personnes ayant
instruit une demande de
crédit CFE
- transmission du dossier
complet du demandeur au
CFE
- instruction de la demande
de prêt
- prise de rendez-vous par
l’analyse de crédit
- toutes les demandes proviennent des
agents de crédit mais certains sont
mal renseignés
- prise de rendez-vous mal
organisation Existence de dossiers
insuffisamment formalisé
- VAD 15 jours après le déboursement
- Période non définie pour
échantillonnage par le responsable
du CFE
- existence d’impayés de la part des
membres ayant bénéficié des prêts
- inefficience du processus de
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 83
Libellés Forces Faiblesses recouvrement
- détournement de l’objet du prêt par
certains membres
- dépassement de plafond autorisé
- risque de détournement des
remboursements
Instruction du
dossier au
comité
- instruction des
informations validées par
l’analyste de crédit
- analyse financière
- recommandation du
dossier au comité de crédit
- Existence de dossier sans procès-
verbal de la visite du client
- Analyse financière non pertinente
(non prise en compte de certains
indicateurs) du dossier soumis au
comité
- Erreur dans la transmission de
certains dossiers
Autorisation - Analyse et validation des
informations par les
experts ;
- L’établissement de
documents légaux ;
- Inexistence de fonds en
espèce ;
- Vérification de la
conformité de chaque
document légal par les
services compétents ;
- L’établissement de la
fiche d’autorisation ;
- Rédaction du chèque ;
- Envoi des avis de bourser
à la caisse du demandeur ;
- Tous les paiements sont
- Existence de certaines informations
validées par des non experts
- Existence de certains documents
légaux non revue par les experts
- Non enregistrement de certaines
demandes;
- Existence de mouvement de compte
non analysé
- Retard dans le traitement de certains
dossiers ;
- existence de crédit non conforme à
l'activité du sociétaire ;
- Fausses informations dans le dossier
du client ;
- Absence d'étude de dossier ;
- Absence de visite au client ;
- Erreur sur l'objet du crédit ;
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 84
Libellés Forces Faiblesses effectués au niveau
- Enregistrement de fonds
autorisés
- Non respect de la quotité ;
- Contrats et conventions non signés ;
La garantie - La garantie disponible;
- La garantie identifiable ;
- Evaluation des garanties;
- suivi des garanties
- Manque de précision de la nature de
la garantie ;
- Garantie non/mal formalisée
- Evaluation des garanties par des
non professionnels ;
- Garantie ne couvrant pas le prêt;
- Existence de garantie (titres de
propriété) sans valeur juridique
- Existence de bien pris en garantie
n'appartient pas au client ;
- Garantie fictive ;
- Non maîtrise par le personnel du
processus de prise de garantie et des
textes juridiques régissant la prise de
garantie ;
- Garantie non adaptée au prêt ;
- Garantie non prise lors du
déblocage ;
- Manque de précision de mode de
déblocage ou non conforme au
crédit ;
- Contrat non signé ;
- Retard dans le déblocage de certain
prêt ;
- Erreur sur le compte du client ;
Le
remboursement
- Paiement des échéances
conformément au contrat
de prêt par l’emprunteur
- Retard des échéances ;
- Non-paiement de la majorité des
échéances ;
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 85
Libellés Forces Faiblesses - Paiement à la caisse de
l’emprunteur (prélèvement
ou espèce)
- Enregistrement des
paiements
- Remise de fonds par le client au
responsable de dossier ;
- Récupération des fonds par le
responsable après les heures de
clôture de caisse ;
- Détournement des fonds ;
Suivi de prêt - La visite à domicile de
l’emprunteur après le
déblocage des fonds ;
- La mise à jour régulière
des fiches de
remboursement ;
- Suivi des créances et
impayés :
- Relance du client ;
- Suivi des garanties ;
- Non conformité des états d'impayés ;
- Absence ou retard de relance ;
- Non suivi de certaines créances ;
- Non suivi des garanties ;
- Mode de recouvrement non
conforme à l'activité du client ;
- Etat des impayés non conforme ;
- Paiement détourné ;
- Non mise à jour des dossiers de
crédit ;
- Détournement de l’objet du prêt par
le client
- Détournement par l’agent
responsable du dossier de crédit
- Existence d’un encours de crédit
important
Clôture du
crédit
- Vérification des paiements
et leurs enregistrements ;
- Remise de certificat de
clôture
- Classement du dossier.
- Dossiers mal classés ;
- Perte de dossier ;
- Existence de dossier non mise à
jour ;
- Dossier mal archivé
Source : Nous- mêmes
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 86
6.3. Recommandations
L’analyse du processus d’octroi de crédits aux PME à l’UM- PAMECAS nous a instruits
sur la fonction « octroi de crédit » dans une IMF. Au cours de notre stage, nous avons eu
l’occasion d’observer de près les pratiques de l’UM-PAMECAS relatives au processus
d’octroi de crédit aux PME. D’abord, par l’observation des actes quotidiens des
intervenants du processus, ensuite par des entretiens avec la Directrice du CFE, des
analystes de crédit et enfin par la littérature disponible sur ce sujet au sein de l’institution.
Les informations recueillies et les observations faites nous ont montré que le processus
d’octroi de crédits aux PME par l’IMF présente des points forts et des points faibles pour
lesquels nous proposons des améliorations qui portent sur les conditions d’octroi du crédit
et le processus d’octroi de crédit proprement dit.
6.3.1. Recommandations pour de meilleures conditions d’octroi du crédit
Les conditions d’octroi de crédit aux demandeurs doivent comporter revêtir certaines
précisions. En effet, l’UM-PAMECAS devra définir clairement des catégories de garanties
afin d’éviter un rejet du dossier du membre.
Par ailleurs, l’IMF devra mettre en place une équipe qui s’assure régulièrement du bon état
du bien mis en garantie mais en la possession du demandeur. De même, le recours à un
notaire permettrait de fiabiliser le montant de la garantie.
Enfin, nous recommandons un suivi rigoureux dans la constitution d’un dossier de
demande de crédit, ce qui limiterait le non- remboursement des prêts.
6.3.2. Recommandations pour un processus d’octroi de crédit performant
- définir un délai d’analyse du dossier de crédit ;
- augmenter la fréquence des VAD et exiger un rapport de visite aux agents de
visite ;
- revoir le paiement des intérêts les membres ayant bénéficié de prêts ;
- faire un suivi scrupuleux des agents de recouvrement ;
- désigner un expert – évaluateur des biens donnés en garantie ;
- s’assurer du contrôle de l’enregistrement du prêt par la hiérarchie pour éviter
l’absence de paiement des intérêts ;
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 87
- éviter le dépassement de plafond autorisé pour un meilleur confort des parties.
6.3.3. Recommandations pour la direction de l’UM- PAMECAS
La Direction de l’UM-PAMECAS doit :
- veiller au règlement des intérêts par ses membres ayant bénéficié de prêts. En effet,
ceux-ci peinent à régler les intérêts. Pour faire face à cette situation, le CFE en
particulier et la Direction générale doivent avoir une bonne connaissance de
l’activité financée afin de mieux maîtriser tant les montants prêtés que l’évaluation
de la période nécessaire pour le rembourser. Cela contribuera à minimiser les
risques,
- s’assurer du contrôle de l’enregistrement du prêt par la hiérarchie pour éviter
l’absence de paiement des intérêts,
- veiller à éviter le dépassement de plafond autorisé pour un meilleur confort des
parties.
6.3.4. Recommandations pour la Direction d’exploitation
La Direction d’Exploitation doit :
- faire un suivi scrupuleux des agents de recouvrement pour éviter tout détournement
de fonds ;
- s’assurer de l’existence d’un dispositif de contrôle interne efficace ;
- en effet, le SFD s’avère beaucoup plus vulnérable à la fraude s’il ne dispose pas
d’un dispositif de contrôle interne efficace ;
- mettre en place un système d’information permettant tous les acteurs interne
d’octroi d’être au même niveau d’information ;
- Elaborer une procédure pour les prises de garantie
Il faudrait préciser, dans cette procédure, la nature de la garanties et les types à prendre en
fonction des clients et du type de crédit, de définir une politique qui permet une évaluation
objective des biens pris en garantie. Il serait aussi important de prévoir une procédure de
suivi des biens pris en garantie et de prévoir des formations sur les prises de garantie pour
les agents de crédits. L’assistance d’experts en matière de d’évaluation de bien spécifique
(bien meuble, terrain, véhicule, etc.) pourra être d'une grande aide dans l'élaboration de
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 88
cette politique, en ce sens qu'il est le mieux placé pour renseigner sur les garanties les plus
adaptées.
6.3.5. Recommandations pour la direction du CFE
La Direction de la CFE doit :
- prévoir davantage des précisions dans les conditions d’octroi de crédit aux
demandeurs. En effet, l’UM-PAMECAS devra définir différentes formes de
garanties afin d’éviter un rejet du dossier et conforter les membres. Cette procédure
est préconise dans le guide méthodologique du contrôle interne des SFD dans les
pays de la zone UEMOA. En effet, il faudra qu’elle prévoie les formes suivantes :
• l’épargne obligatoire ;
• les garanties matérielles ;
• les garanties sociales ;
• les garanties de nature morale ;
• les garanties de type social.
- mettre en place une équipe qui s’assure régulièrement du bon état du bien mis en
garantie mais en la possession du demandeur. De même, le recours à un notaire et
un juriste serait meilleurs;
- faire un suivi rigoureux dans la constitution d’un dossier de demande de crédit, ce
qui limiterait le non- remboursement des prêts ;
- s’assurer du contrôle de l’enregistrement du prêt par la hiérarchie pour éviter
l’absence de paiement des intérêts ;
- s’assurer de l’existence des rapports de visite à domicile
- faire un suivre régulier de la situation des emprunteurs. La situation financière des
clients n'est pas immuable. Elle évolue nécessairement avec le temps. Il faut donc
une vigilance de la part de PAMECAS à cette évolution pour détecter de manière
précoce les difficultés éventuelles des emprunteurs et prendre les dispositions
nécessaires.
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 89
6.3.6. Recommandations pour les analystes du crédit
Les analystes du crédit doivent :
- définir un délai d’analyse du dossier de crédit afin d’éviter les pertes de temps et de
membres vu l’existence de la concurrence ;
- augmenter la fréquence des visites à domicile suivi de rapport des agents de visite ;
- approfondir l’analyse financière pour permettre au comité de prendre des décisions
pertinentes
La présentation et l’analyse des résultats du processus d’octroi de crédit du réseau UM-
PAMECAS auxquelles nous venons de procéder nous ont révélé des points forts et des
points faibles. Ces points résultent tant de la conformité du dispositif interne et externe en
matière d’octroi de crédit et de la conception des procédures internes que de leur mise en
œuvre. Pour pallier aux faiblesses constatées nous avons formulé un certain nombre de
recommandations qui nous espérons seront prises en compte par la Direction Générale.
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 90
Conclusion de la deuxième partie
Cette deuxième partie nous a permis de prendre connaissance du contexte de l’étude, de la
présentation de l’UM-PAMECAS, de pouvoir présenter les résultats et de les analyser.
Nous avons procédé ensuite à l’élaboration des recommandations. Des résultats de
l’analyse du processus d’octroi de crédit du réseau UM-PAMECAS, nous retenons que le
réseau respecte relativement les textes réglementaires internes et externes en matière
d’octroi de crédit. Cette conformité aux normes est d’ailleurs un point fort source de son
efficacité dans le financement des PME et de sa croissance pouvant aboutir à la pérennité
du réseau. Toutefois, même si le respect des normes est reconnu du réseau, la non
considération des points faibles observés souvent à certains niveaux de ce processus peut
entraver tous les efforts du réseau. Ainsi, l’UM-PAMECAS doit accorder un intérêt
particulier s’il veut davantage apporter efficacement son concours au rayonnement de ce
secteur des PME.
CESAG - BIBLIOTHEQUE
CONCLUSION GENERALE
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 92
L’objectif principal de cette étude était de contribuer à l’amélioration du niveau de
financement des Petites et Moyenne Entreprise dans les institutions de micro finance.
Ainsi, il ressort des résultats que le processus d’octroi de crédit aux PME constitue
l’essence du fonctionnement de l'institution de micro finance.
L’offre des services financiers aux entreprises vulnérables exclus du système bancaire
classique, telle représente et doit constituer la principale mission sociale et principale de
toute microfinance. Cette mission sociale doit être continue dans le temps car les structures
vulnérables ont toujours besoin de services financiers. La vie de ces entreprises en dépend
ainsi que celle de l'institution de micro finance.
Dans cette optique et vu le rôle important joué par l’UM-PAMECAS dans la réduction de
la pauvreté au Sénégal que nous avons focalisé notre attention sur l'analyse du processus
d’octroi de crédit aux PME. Les résultats de cette étude, nous ont permis de relever les
faiblesses qui lui sont liées.
A ces défaillances observées, nous avons fait des recommandations afin de permettre à
l’UM-PAMECAS d'améliorer ses prestations et d’être performante.
Toutefois, nous nous sommes rendu compte que ces approches de solutions pour
PAMECAS ne peuvent résoudre totalement les problèmes qui minent cette institution.
Nous espérons que les recherches ultérieures se pencheront d'avantage sur d'autres aspects
car il est important de savoir aujourd'hui si les crédits consentis par les institutions de
microfinances (IMF) aux petites et moyennes entreprises contribuent efficacement à la
lutte contre la pauvreté et à quel moment les bénéficiaires de ces aides deviendront
indépendants pour mener leurs activités sans faire recourt à ces institutions.
CESAG - BIBLIOTHEQUE
ANNEXES
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 94
Annexe 1 : Organigramme de l’UM-PAMECAS
Source : Direction des ressources humaines
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 95
Annexe 2 : Questionnaire
Objectifs : S’assurer de la connaissance du processus d’octroi par les différents acteurs
S’assurer du suivi des crédits accordés
S’assurer de l’existence des garanties
Ɏ La Directrice du CFE
1. Cochez la bonne réponse et précisez
LIBELLE Oui Non A préciser
Existe- il une grille d’évaluation de la performance
de vos collaborateurs ?
Existe – il des critères de sélection des
collaborateurs du CFE ?
Vos collaborateurs ont-ils la compétence et
l’expérience nécessaire pour exécuter leurs tâches ?
1. Comment mesurez- vous la satisfaction des demandeurs de crédits ?
2. Comment mesurez- vous l’efficacité du processus d’octroi de crédits ?
3. Quelles difficultés rencontrez-vous dans l’octroi de crédit aux demandeurs ?
Ɏ Les agents de crédit, les analystes de crédit, le comité de crédit
1. Existe-t-il un processus / une démarche d’octroi de crédit ?
OUI NON
2. Le processus d’octroi de crédit démarre par :
Une VAD Une étude de dossier Les deux
Ni l’un, ni l’autre Autre à préciser
3. Existe –il une liste des éléments du dossier de crédit ?
Oui Non N/A
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 96
4. Les agents de crédit s'assurent-t-ils que les demandeurs de crédits satisfont aux
conditions définies dans le processus d’octroi de crédit?
Oui Non N/A
5. Existe –il un comité de crédit pour la validation des dossiers de crédits ?
Oui Non N/A
6. Quel est le critère de constitution du comité de crédit ? ……………….
………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………
7. Les membres du comité de crédit bénéficient d’une formation pour plus efficacité ?
Oui Non N/A
8. Existe – il une évaluation des membres du comité de crédit ? Si oui, quelle est la
fréquence ?
Oui Non N/A
9. Les personnes qui autorisent les crédits sont – elles différentes des personnes qui
instruisent les dossiers ?
Oui Non N/A
10. Les gérants interviennent –ils dans la décision d’octroi de crédit ?
Oui Non N/A
11. Quelle est votre cible ?
Individus GIE Micro entrepreneurs
Autres à préciser…………………………………………….
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 97
………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………
12. Les contrôleurs des dossiers de demande de crédit sont – ils différents des agents de
crédit ?
Oui Non
13. Si oui, qui sont- ils ?..............................................................................
14. Quelle est la période de programmation des entretiens après la réception de la
demande de prêt ?
- 1 jour
- 2 jours
- 5 jours
- Autres à mentionner…………….
15. Existe – il un délai de traitement raisonnable des demandes de prêts ?
Oui Non N/A
16. Si oui, comment s’assurer du respect de ce délai ?
……………………………………………………………………………………..
…………………………………………………………………………………
17. Existe – il une ou des garanties ?
Oui Non N/A
18. La garantie est- elle la propriété du demandeur de crédit ?
Oui Non N/A
19. Existe – il une liste des garanties autorisées ?
Oui Non N/A
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 98
20. Existe – il une vérification de la garantie ? Si oui, par qui ?
Oui Non N/A
21. Existe-il des cas de mauvaise évaluation des dossiers de crédit ? Si oui, lesquels ?
Oui Non N/A
22. Quel est le délai de décaissement des crédits après la validation du dossier par le
comité de crédit ?
2 jours maxi
5 jours maxi
15 jours maxi
Autres à préciser
23. L'agent de crédit peut- il prendre la décision d'octroyer du crédit?
Oui Non N/A
24. Y a-t-il un suivi des clients après l’octroi du crédit ?
Oui Non N/A
25. Les clients bénéficient –ils de formation avant l’obtention du crédit ?
Oui Non N/A
26. Qui débloque le crédit ?
Personne qui instruit le dossier
Les analystes crédit
Le responsable de l’agence
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 99
Annexe 3 : Questionnaire de satisfaction des clients / demandeurs
Objectifs : S’assurer de la satisfaction des demandeurs de crédit
1 = inacceptable 2 = insuffisant 3 = moyen 4 = bien 5= excellent
1. Quel est votre degré de satisfaction générale du processus d’octroi de crédit
1 2 3 4 5
2. Quel est votre degré de satisfaction du processus générale de nos collaborateurs du
processus d’octroi de crédit ?
1 2 3 4 5
3. Quelle est votre appréciation générale sur les points suivants :
Professionnalisme
Communication
Compréhension de vos besoins
Traitement de vos dossiers
Montant accordé pour le crédit
CESAG - BIBLIOTHEQUE
BIBLIOGRAPHIE
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 101
Ouvrages
1. ABRIAL Pierre-Paul (1863), Études économiques: Du crédit et des institutions de
crédit dans leurs rapports avec le travail et le bien-être des classes peu aisées,
Guillaumin, P 186.
2. ANDRIANASOLO Emma (2008), La Microfinance à Madagascar : promotion d’un
secteur viable, Commission de Supervision Bancaire et Financière, Madagascar.
Finance Africaine au XXIème Siècle, Tunis, P 23.
3. APPERT Michel (2001), Réussir avec son banquier, Edition CARNOT, France,
P167.
4. ASSI-ESSO Anne-Marie H. et DIOUF Ndiaw (2002), Recouvrement des créances,
BRUYLANT, BRUXELLES, P 254.
5. BOUYO Kwin Jim Narem, (2012), Microfinance et réduction de la pauvreté de la
femme rurale en Afrique: comprendre la dérive vers le monde urbain, Editions
L'Harmattan, P 124.
6. BOYE Sébastien, Jérémy Hajdenberg, Christine Pourssat (2006), Le guide de la
microfinance : microcrédit et épargne pour le développement, Edition Eyrolles,
P368.
7. CAMARA Lucien R. (2006), La gestion du risque en microfinance : comment gérer
avec efficacité les risques d’une IMF, Edition PLANTATLON, Abidjan, P 174.
8. CAMILLERI Jean-Luc (2005), Micro-entreprises et Microfinance en Afrique : le
soutien aux entreprises dynamiques : une arme efficace de lutte contre la pauvreté,
Note 4/Fr-Programme d’études l’Europe face au monde, Série Développement,
Institut Thomas More, P22.
9. CELESTIN MURENGEZI (2008), Impact du crédit dans la promotion des PME,
Edition De Louvain, presse Univ. P333.
10. CRIAG Churchill, Dan Coster (2001), Manuel de gestion des risques en
Microfinance, CARE, P235.
11. Djibril Diop, (2012), Les régions à l'épreuve de la régionalisation au Sénégal: Etat
des lieux et perspectives, Editions L'Harmattan, P346.
12. FITOUSSI Isabelle, (1990), La PME face à sa banque, édition Performa, P314.
13. GUILLIEN Raymond et Vincent Jean (1999), lexique des termes juridiques, 12ième
édition, édition DALLOZ, Paris, P561.
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 102
14. IBRAHIMA Diakhoumpa (2006), rapport de synthèse Atelier définition approche
stratégique en microfinance, Programme d’Appui aux initiatives du Nord, P36.
15. IKIEMI Serges, (2008), La micro-finance au Congo-Brazzaville: Instrument de
paupérisation ou moyen, Editions L'Harmattan, P124.
16. KIPRE Pierre et Aké G-Ngbo, (2012), Agriculture et sécurité alimentaire en Afrique
de l'Ouest: Bilan et perspectives, Editions L'Harmattan, P304.
17. JAUDON Jean-François, (2008), Microcrédit et maxiconso, Editions Publibook,
P113.
18. JOSEE St-Pierre, Robert Beaudoin, (2003), Les décisions d'investissement dans les
Pme: Comment Évaluer la Rentabilité financière, PUQ, P261.
19. KNEIPE Philippe (1997), Trésorerie et finance d'entreprise, De Boeck Supérieur,
P375.
20. LEFEBRE Francis, (1996), Financement des entreprises ; source de financement,
P623.
21. LELART Michel (2005), De la finance informelle a la finance formelle, Edition les
archives contemporaines, Paris, P116.
22. LEVRATTO Nadine, (2009), Les PME: Définition, rôle économique et politiques
publiques, De Boeck Supérieur, P192.
23. LHERIAU Laurent (2005), Précis de réglementation de la microfinance, tome I
Agence France de Développement, P87
24. LHÉRIAU Laurent, (2009), Précis de réglementation de la microfinance, Edition
Agence France de Développement, P360.
25. MEUNIER-Rocher Béatrice, (2011), L'essentiel du diagnostic financier, Editions
Eyrolles, P238.
26. NDAM Joseph Mbouombouo, (2011), Microfinance à la croisée des chemins,
Edition l’harmattan, P292.
27. NDIAYE Fodé (2009), Microfinance en Afrique de l'ouest quelle viabilité?,
L'Harmattan, Paris, P415.
28. NDONGO Hervé Pascal, (2010), Microfinance et développement des pays de la
Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (CEMAC), Editions
L'Harmattan, P352.
29. NOWAK Maria (2005), on ne prête (PAS) qu'aux riches. La révolution du
microcrédit, Edition Jean Lattés, France, P92.
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 103
30. NSABIMANA André, (2002), Organisation, régulation et efficacité économique du
système d'intermédiation financière en Afrique, Presses univ. de Louvain, P343.
31. Organisation for Economic Co-Operation and Development Staff (2003),
Perspectives de l'OCDE sur les PME 2002, édition OECD Publishing, P278.
32. OUEDRAOGO Alpha et GENTIL Dominique, (2008), Microfinance en Afrique de
l’Ouest : Histoire et innovations, Karthala, P308.
33. PAQUAY Christian (2005), PME & stratégie, Edition Edipro, P175.
34. ROUYER Gérard & CHOINEL Alain, (2001), La banque et l’entreprise :
Techniques actuelles de financement, 3e édition, Collection Banque ITB, La Revue
Banque Editeur 75001 Paris, P413.
35. SERVET J.M ; Broché, (2006), Banquiers aux pieds nus : La microfinance, Odile
Jacob, Paris, P511.
36. TSHIMPAKA Kalala Frédéric, (2007) La restructuration de l'espace microfinancier
du Kivu Est R. D. Congo : Pistes d’une intermédiation efficace, Presses Univ.de
Louvain, P217.
37. WTTERWULGHE Robert, (1998), LA PME, édition Boeck, P173
38. ZORATTI Katrine et al, (2012), Le financement de la micro-entreprise en Wallonie
et à Bruxelles, Edipro, P352.
39. YERNA Pascale, Eve Jumel, Violaine Jacques (2012), Le financement de la micro-
entreprise en Wallonie et à Bruxelles, Edipro, P352.
Articles et revues
40. Agence Canadienne de Développement International (1999), Guide de référence
pour le secteur de la Microfinance, P126.
41. Agence Pour la Création d’Entreprises (2006), Financer votre création d'entreprise,
Edition d'Organisation, Paris, P195.
42. BARRO Issa, (2004), La micro finance et le financement des PME et MPE,
ministère de la PME, l’entreprenariat féminine et de la micro finance, P56.
43. McCORD M. J (2003), Améliorer la réactivité des IMF aux besoins de la clientèle,
P48.
44. Ministère de la Famille, de la Solidarité Nationale, de l’Entreprenariat Feminin et de
la Microfinance de la République de Sénégal (2008), Document actualisé de
politique sectorielle de la microfinance et plan d’action 2008-2013, P56.
CESAG - BIBLIOTHEQUE
Analyse du processus d’octroi de crédit aux PME dans une IMF au Sénégal : Cas de l’UM-PAMECAS
GNAZALE Ela, Promotion 3-MPCGF ; ISCBF-CESAG Page 104
45. Ministère des Petites et Moyenne Entreprise et de la Micro-finance (2003), Charte de
la petite et moyenne entreprise du Sénégal, P28.
46. ONU (2006), Construire des secteurs financiers accessibles à tous (Livre Bleu), Org.
Des N.U, New York, P214.
Lois
47. Loi n°2008-47 du 03 septembre portant réglementation des SFD au Sénégal et le
Décret n°2008-1366 du 28 novembre 2008 portant application de la loi 2008-47 du
03 septembre portant réglementation des SFD
48. Loi 95-03 du 05 janvier 1995 portant réglementation des institutions mutualistes ou
coopérative d’épargne et de crédit et le décret 97-1107 du 11 novembre portant
application de la loi 95-03 du 05 janvier 1995 portant réglementation des institutions
mutualistes ou coopérative d’épargne et de crédit
Sources Internet
49. CGAP, (1998), Audit externe des institutions de micro finance, guide pratique,
http://www.cgap.org/htlm/ P occasionna
GUERIN et ROESCH (2005), Micro crédit, outil fragile,
http://www.cgap.org/docs/technicaITool_05 _French.pdf.
50. Microfinance, La microfinance à Madagascar,
www.madamicrofinance.mg/microfinance.htm
51. ROESCH Marc (2003), Réglementation de la Microfinance-beac,
https://www.beac.int/index.php/.../reglementation
52. BCEAO, www.bceao.org
53. LE PORTAIL de la microfinance, (2011), www.lamicrofinance.org
CESAG - BIBLIOTHEQUE