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Sommaire n°°°°2

Les superstitions au Japon (Agnès)

- Religion et superstitions - Kami - Les chiffres dans la superstition - Astrologie et superstitions - Croyances diverses

Les poupées Kokeshi (Jean-Michel)

- Origines et « Onsen » - Origines spirituelles - La fabrication - Caractéristiques - Matériaux et outils - Régions et styles

Cinéma : les benshi (Gattaca) L’histoire du Bogu (Naginata)

- Tenue du kendôka - Origines des termes bogu et kendo-gu - Emergence du Bogu

Le karaté au japon aujourd’hui (Skydiver) Les marchés aux puces de Tokyo (Piri) Les fêtes japonaises en juin (Jean-Michel)

- Sannô Matsuri - Chagu-chagu umako

Idiots et proverbes japonais (Jean-Michel) Mots à caser (Agnès)

- Squelette - Liste des mots à caser

Tanizaki – Puisque je l’aime – suite (Antoine)

- Scène VI - Scène VII - Scène VIII - Scène IX

Mots à caser – Solution (Agnès) Informations techniques et crédits

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Superstitions au Japon (Auteur : Agnès) Religion et superstition ? Le coup d’œil journalier que les japonais lancent en direction du calendrier n’a pas pour unique but de s’assurer de la date d’un rendez-vous. Il sert aussi à interroger le ciel : sommes-nous aujourd’hui butsumetsu 「「「「仏滅仏滅仏滅仏滅」」」」ou taian 「「「「大安大安大安大安」」」」 ? Si le vendredi 13 ne nuit à aucune affaire, il n’en va pas de même durant butsumetsu, jour de la célébration de la mort de Bouddha. Le mieux serait alors de n’entreprendre que peu de voyages, de remettre à plus tard les lunes de miel, et de ne se rendre que prudemment dans les love hotels. Mais sans doute peut-on se rattraper durant le taian. Ce jour-là, le calendrier lunaire sino-japonais annonce une conjoncture favorable, les hôtels sont pris d’assaut et les mariages sont légion. Bien que depuis leur tendre enfance, les japonais aient appris à ne souffler mot à propos des esprits, il y a moult possibilités de s’adresser aux forces du destin, et s’il le faut, de les influencer. Les talismans sont nombreux qui permettent, le jour de la mort du Bouddha, de se protéger. Les diseuses de bonne aventure que l’on retrouve à tous les coins de rue, sont quant à elles, particulièrement prisées lorsque les affaires vont mal. Et, si la situation dans laquelle on se trouve est critique, il faut se rendre au temple Shintô le plus proche. Là, toutes sortent d’amulettes et autres « gris-gris » vous attendent. Et dans les cas désespérés, on fera carrément appel au savoir-faire des prêtres shintoïstes. Si en fait peu de japonais s’intéressent aux questions religieuses, l’animisme, le shamanisme, le shintoïsme ancestral remplissent le vide spirituel, s’appuyant en cela sur l’amour que le peuple porte à la tradition et aux rites. Durant les fêtes de nouvel an, les dieux attendent leurs tributs. A partir de décembre, la télévision distille les annonces de bon augure de la part des temples les plus célèbres où on se rue en masse le 1er janvier. Ce jour là, les dieux sont au rendez-vous. Le 4 janvier, la nation tout entière suit le décompte : quatre millions de pèlerins au temple Meiji à Tôkyô, trois millions au Kawasaki-daishi, et à peine quelques milliers de moins au Hachimangû de Kamakura, petite ville côtière à une heure du centre de Tôkyô. Les commandos de policiers équipés de puissants mégaphones canalisent la foule du mieux qu’ils peuvent et laissent à peine le temps à chacun de s’acquitter de son obole, et le 15 janvier, c’est au tour d’une armée d’employés de banque, munis de gants et de masques de protection, d’effectuer pour les temples le décompte des dons. Heureux celui qui a pu s’acquitter de son obole à un temple célèbre, car l ‘événement couvert par la télévision attirera l’attention des dieux. Quant au gouvernement, il cherche sa chance à Ise où la déesse du soleil Amaterasu, mère de la lignée des empereurs, éclaires les voies difficiles de la politique. Après le nouvel an, les visiteurs sont plus rares, mais on assiste à une nouvelle pointe quand approchent les examens d’entrée à l’université : parents mais surtout élèves se rendent alors massivement dans les temples afin d’inscrire leurs vœux sur les petites tablettes en bois (Ema) : « S’il vous plaît, faites que je réussisse l’entrée à l’université de Keio », peut-on lire sur l’un des milliers de ces ex-voto. Lors du festival Obon en été, les âmes des morts reviennent, et les vivants se rendent dans leurs familles pour les célébrer : ces revenants peuvent semer la panique et la télévision, qui s’en fera l’écho à travers les dorama, assurera à tout le monde des frissons garantis durant les nuits chaudes d’été.

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Kami : Dans les cultes Shintô, la religion originelle des japonais, le mot kami sert à désigner tous les esprits divins, considérés comme « supérieurs » à la condition humaine. D’après la tradition, ils seraient au nombre de 88 millions (chiffre indiquant l’infinité). La mythologie du Shintô distingue plusieurs sortes de kami, ceux qui sont réputés « célestes » (Amatsu-kami) comme Amaterasu Ômikami, et ceux qui sont qualifiés de « terrestres » (Kunitsu-kami) comme, par exemple Ôkuninushi no Mikoto. Sont également parfois considérés comme kami les êtres d’exception, ainsi divinisés après leur mort, comme Sugawara no Michizane ou Ôjin Tenno. Par extension, on donne le titre de kami à une personne qui est considérée comme exceptionnelle, soit par son talent, soit par ses œuvres. Par ailleurs, les kami, qui sont normalement vénérés (non adorés) dans des sanctuaires, peuvent habiter des sites naturels, rochers, montagnes, fleuves, le vent, la pluie, le feu, les animaux, les ancêtres, etc. et protègent montagnes (yama no kami), champs (ta no kami) ou chemins (sae no kami). Ces « kami terrestre » demeurent donc dans le monde, alors que les « kami célestes » ne s’occupent guère des affaires humaines et demeurent dans les « hautes plaines du ciel » (takamagahara). En général, les kami de tous ordres sont bienveillants, à la condition toutefois d’être régulièrement honorés. Cependant, certains peuvent être des esprits vengeurs (goryô) qu’il faut apaiser (tatari) par des offrandes et des rites propitiatoires. Chaque kami possède en effet une « force agissante » (tama) qui se décompose en aramitama ou aspect brutal, et en nigimitama ou aspect bienveillant. A partir du XVIIIe siècle et l’apparition des sectes bouddhiques ésotériques du Tendai et du Shingon, on eut tendance à associer les divinités bouddhiques (hotoke) aux kami, soit que l’on considérât que ces derniers étaient des « incarnations provisoires » des divinités bouddhiques (gongen), soit qu’ils fussent regardés comme des sortes de gardiens de la loi bouddhique. Les chiffres dans la superstition : ● Les chiffres 4 et 9. Le chiffre quatre (shi) est homophone du mot désignant la mort. C’est pourquoi les gens ne se donnent jamais de cadeaux qui contiennent quatre morceaux, et dans certains hôtels et hôpitaux, la chambre et l’étage numéro quatre n’existent pas. Il en est de même avec le chiffre neuf (ku) qui, lui, est homophone de la souffrance. ● Les âges critiques. Selon une croyance très répandue dans le peuple japonais, les années cruciales dans la vie d’un individu (yakudoshi), réputées dangereuses, particulièrement les 25e et 42e pour les hommes, 19e, 33e et 49e pour les femmes, et 61e et 70e pour les deux sexes. En réalité, cette croyance (comme d’ailleurs beaucoup d’autres du même genre) est seulement basée sur une similitude de sons entre des mots censés appelés le malheur et les chiffres des années incriminées.

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Astrologie et superstition. ● Hinoeuma. Un homme n’épousera pas une femme née l’année du « cheval de feu » (hinoeuma). Selon la superstition, les femmes nées sous ce signe tuent leur mari. C’est ainsi qu’en 1966, au lieu des 1,8 million de naissances de l’année précédente et des 1,9 de l’année suivante, il n’y en eut que 1,3 millions, preuve manifeste de la peur des parents de mettre au monde une fille qui ne trouverait pas de mari ! Le calendrier traditionnel fait appel à deux séries de signes qui se combinent. La première est formée de cinq éléments (bois, feu, terre, métal, eau), ceux-ci étant eux-mêmes dédoublés en no e (" du frère aîné ") et no to (" du frère cadet "). La seconde série correspondant plus ou moins aux douze signes du zodiaque : ce sont le rat, le bœuf, le tigre, le lièvre, le dragon, le serpent, le cheval, le bélier, le singe, l’oiseau, le chien et le sanglier. Le " frère aîné du feu " (Hinoe) et le cheval (Uma) combinés donnent Hinoe-Uma, considéré comme calamiteux. L’année du « cheval de feu » revient tous les soixante ans. ● Hitsuji. Dans la région du Kansai, une superstition analogue concerne les femmes : celles qui sont natives du bélier (hitsuji). Elles auront peu de chance de trouver un mari. Dans le roman « Quatre sœurs » de Tanizaki, on trouve le dicton suivant : « Ne permets pas à une femme de l’année du Bélier de se tenir à ta porte ». Croyances diverses. ● Dormir en direction du nord : Les japonais ne dorment jamais la tête au nord, parce qu’il n’y a que les corps des défunts qu’on expose et enterre de cette façon. ● Se couper les ongles le soir : Si on se coupe les ongles le soir, on ne sera pas avec ses parents lorsqu’ils mourront. ● Se coucher après avoir mangé : Si on se couche immédiatement après avoir mangé, on se verra transformé en vache… ● Siffler la nuit : Mieux vaut ne pas siffler durant la nuit, car on se fera attaquer par un serpent… ● Omikuji : Version japonaise des oracles vendus ailleurs en Asie. Il s'agit d'une boîte oblongue que l'on secoue jusqu'à ce qu'il en tombe un bâtonnet en bambou marqué d'un kanji ; on choisit ensuite le rouleau de papier correspondant au kanji, et on le lit. Si la prédiction est faste, on peut se

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réjouir ; si elle est néfaste, on doit accrocher le papier à une branche d'arbre pour que les kami conjurent le mauvais sort. ● Les baguettes : Il ne faut jamais pointer quelqu’un avec les baguettes ni les planter dans la nourriture, car ceci est un signe de deuil. ● Le chat noir : Comme en France, un chat noir qui traverse la rue devant vous, porte malheur. ● Un objet cassé : Un objet qui se casse signifie qu’il est arrivé malheur à son propriétaire, lorsqu’il s’agit d’un objet que l’on aime particulièrement. ● Le tonnerre : Lors d’un orage, pour éviter que la foudre nous tombe dessus, il nous faut dire les mots suivants : kuwabara kuwabara ● Porte-monnaie : D’après une superstition, si on place de la mue et de la peau de serpent à l’intérieur de son porte-monnaie, cela portera bonheur. ● Les femmes et le dôjô du sumô : Une superstition dénie aux femmes la possibilité de fouler, dans l’arène du sumô, le dôjô où s’affrontent les lutteurs car, pour le shintoïsme, ce serait un sacrilège. ● Inauguration des tunnels : Les femmes ne peuvent pas participer à l’inauguration de tunnels, susceptibles qu’elles seraient d’éveiller la jalousie de la déesse de la montagne. ● Kaso ou l’art de dessiner les plans de la maison : Les Anciens pensaient que le plan selon lequel était construite la maison influençait sur la fortune de son propriétaire. Beaucoup encore le croient aujourd’hui, et le fait de dire la bonne aventure en se basant sur les plans de l’habitat, s’appelle kaso. Ainsi, on appelle kimon l’entrée d’une maison située au nord-ouest. Autrefois, on pensait que le kimon faisait apparaître le monstre Oni et maintenant encore, de nombreux japonais répugnent à placer l’entrée dans cette direction. ● Jichinsai, rituel shintô : Les japonais célèbrent le Jichinsai pour apaiser l'Esprit de la Terre quand ils construisent un nouveau bâtiment (immeuble, maison particulière mais aussi infrastructures communes

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comme hôpitaux, aéroports...) ; durant cette cérémonie, kannushi, un prêtre Shintô prie pour sa réussite. Le Jichinsai est un rituel traditionnel dans la religion shintoïste, car on croit fermement que construire sans la permission préalable de l'Esprit causerait sa fureur et que de ce fait il détruirait ce qui a été érigé "clandestinement". Anecdote. On raconte encore aujourd’hui, que, lorsque la deuxième plus importante maison de commerce du Japon, Mitsui, voulut construire, il y a de cela quelques années, des bâtiments au centre de Tôkyô, tout le monde — et même leurs adversaires — les prévint que le nouveau palais de verre allait se trouver à cheval sur un ancien lieu de supplice, ce qui ne manquerait pas de réveiller le courroux des esprits des condamnés. Mitsui passa outre et dès lors des dissensions ont surgi au sein de cette immense firme familiale. Mitsui se rendit alors à l’évidence et, depuis, les employés de la firme doivent se placer de telle sorte qu’ils tournent le dos à l’ancienne place de Grève, et ce, même le jour du Taian. Sources Petit Dictionnaire du japon Christain Kessler Editions Desclée de Brouwer Le Japon, dictionnaire et civilisation Louis Frédéric Editions Bouquins – Robert Laffont

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Kokeshi Ningyô (Auteur : Jean-Michel) Il existe différentes théories pour expliquer l’origine des poupées kokeshi (Kokeshi ningyô), mais on pense qu’elles sont apparues vers la fin de Edo (1800-30) quand des artisans tourneurs ont commencé à créer des objets en bois près des « onsen » (sources d’eaux chaudes) et à les vendre dans la région du Tôhoku. Théorie 1 – Les sources d’eaux chaudes La plupart de ces poupées proviennent du nord-est du japon et personne ne sait vraiment pourquoi. Une des explications serait que les fermiers de la région du Tôhoku qui travaillaient dans les rizières pendant les mois chauds, allaient en hiver se relaxer dans les onsen. Comme ces « onsen » se trouvaient dans les montagnes et que très peu avaient les moyens de telles vacances, ceux qui le pouvaient, ramenaient deux ou trois poupées au village comme porte-bonheur et en remerciement des bienfaits relaxants des « onsen ». Les poupées devenaient alors de simples jouets pour les enfants. Mais jusqu’au début du 19ème siècle, le gouvernement n’autorisaient pas les fermiers à se rendre dans les onsen, ni les artisans à fabriquer des poupées. Il y avait en effet une ordonnance qui définissait ces activités comme du luxe. Kijiya est le nom d’une région du Tôhoku ou les artisans du bois, fabriquaient des plateaux et des bols en bois à l’aide d’un tour. Un ou plusieurs de ces artisans y auraient cependant reçu l’autorisation de faire des poupées également, ce qui les aurait mis en conflit avec les exploitants forestiers qui eux vendaient le bois en tant que bois de chauffage. Certains disent que les premières poupées ont été faites à partir de morceaux de bois perdus et qu’elles avaient une forme très simple : un corps avec une tête cylindrique et aucune couleur. Ce ne serait que vers 1820, qu’un visage rudimentaire serait apparu sur ces poupées avec quelques traits représentant des vêtements. Théorie 2 – Origines spirituelles Une autre possibilité serait que ces poupées auraient été créées dans un but spirituel ou religieux. Certaines seraient fabriquées pour s’assurer d’une bonne récolte l’année suivante et d’autres pour protèger les enfants de la maladie. L’esprit du Tôhoku est alors représenté sur le visage des poupées. Comme elles sont peintes à la main, toutes présentent des visages différents. Certaines plutôt joyeuses, souriantes, d’autres pensives, moroses ou sérieuses. En fonction des styles, les yeux, le nez, la coupe de cheveux ou la forme peuvent varier tout comme la personnalité des artisans qui les ont créées. A l’origine ces poupées étaient faites dans différents matériaux mais ce sont celles en bois qui ont connu le plus de succès et qui sont donc les plus populaires aujourd’hui.

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La fabrication Les poupées étaient d’abord fabriquées à l’aide d’un tour manuel. La femme de l’artisan s’occupait du tour qui était un outil assez rudimentaire et son mari donnait forme au morceau de bois. Avec le développement de la technique, des tours électriques ont été utilisés ce qui a permis aux artisans de produire beaucoup plus. Les formes, les décorations et le symbolisme varient beaucoup d’une région à l’autre. Certaines ont un dessin circulaire sur le dessus de la tête ce qui permet aux esprits de mieux trouver leur chemin et de mieux « pénétrer » la poupée.

De nos jours, les artisans passent des années sous la tutelle d’un maître avant de réaliser leurs propres productions. Dans plusieurs régions, il s’agit d’une affaire de famille : la technique se perpétue en effet de père en fils. Qu’est ce qui fait une belle poupée ? Plusieurs caractéristiques doivent être réunies pour qu’une poupée soit réussie.

- la forme doit être harmonieuse et la tête ne doit pas être trop grosse - le dessin du visage doit être fait au pinceau et être expressif. - les dessins du corps et de la tête ne doivent pas être hésitants. - les couleurs utilisées doivent être habilement combinées et ne doivent pas sembler

fades. Les verts et violets s’affadissent plus vite.

La valeur d’une poupée dépend donc de ces quatre critères mais aussi de la popularité de l’artisan. Parmi les plus célèbres, on peut citer : Sakarai Shôji et Itô Shôichi à Naruko, Ni’iyama Hisashi et Satô Yoshizô à Yajiro, Suzuki Shôji et satomi Matsuhiro à Yamagata.

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Quand les plus riches fermiers pouvaient se rendre dans les « onsen » et sentaient les bienfaits des bains, ils ramenaient des poupées en souvenirs dans leurs villages et les offraient à des amis et à leurs enfants. Si les enfants jouaient avec, c’était un signe positif des dieux. Matériaux et outils Les types de bois utilisés sont variables. On utilise le bois de cerisier qui se caractérise par sa couleur sombre. Cependant, le « mizuki » (cornouiller) est plus tendre et plus utilisé. Le « itaya-kaede » (érable japonais) est également utilisé. Ces deux derniers sont très riches en eau et ne peuvent pas se transformer en charbon de bois. Ils n’ont donc aucune valeur marchande, sauf pour les fabricants de poupées. On doit les laisser se dessécher à l’extérieur pendant un ou deux ans avant de pouvoir les utiliser. A Tôgatta, ( département de Miyagi), vers la fin du siècle dernier, les poupées ont commencé à être créées à l’aide d’un tour à pieds ne nécessitant plus qu’une seule personne. Elles étaient alors toutes semblables à part quelques minimes différences. Les artisans de la région du Tôhoku se sont alors déplacés à Tôgatta pour apprendre le maniement de ce tour qui était plus efficace et plus productif. Il leur permettait aussi d’ajouter de la couleur tout en manoeuvrant le tour. Les artisans retournèrent alors dans leurs régions et ont commencé à créer des poupées avec des décorations variées. En fonction des lieux de fabrication, on peut distinguer différents types de poupées grâce à leurs formes et à leurs décorations. Petit à petit, alors que les poupées devenaient des objets de collection, leur corps cylindrique s’est fait plus gros, donc plus stable qu’avant. Les différentes régions et leurs styles

- Poupées de Tôgatta

Dessin de chrysanthèmes sur la tête avec des feuilles vertes autour et une mèche noire sur le front. Le corps est plutôt fin.

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- Poupées de Naruko

Le corps est plus gros et moins long. La tête est faite séparément puis insérée en force dans l’autre partie de la poupée (voir photo ci-dessous). On y trouve souvent dessinées des fleurs de chrysanthèmes dessus. On trouve ce type de poupées également à Hanamaki et à Hiraizumi (Iwate).

- Poupées de Tsuchiyu Le corps est assez mince et des cercles noirs, verts et quelques fois rouges sont dessinés sur le dessus de la tête. Le corps est souvent noir avec des rayures horizontales et des dessins de fleurs.

Les poupées de Nakanosawa forment un sous-groupe de poupées caractérisées par un visage présentant un gros nez et de gros yeux maquillés en rose (photo de gauche).

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- Poupées de Yajiro Sur ces poupées, la taille est marquée (plus étroite que le corps) et la base est plus large donc plus stable. Elles présentent souvent des lignes verticales qui vont de la taille aux pieds et des lignes circulaires autour de la taille. Au niveau du cou, un col en V de kimono peut être également présent.

Photo de gauche : poupées atypiques de Yajiro.

- Poupées de Sakunami (Yamagata) Sakunami se trouve près de Yamagata (département de Miyagi) et ce style de poupées est communément appelé style de Sakunami-Yamagata car les artisans des deux villes revendiquent la paternité de ce style. Certains disent qu’il aurait été initié à Sakunami et que les artisans se seraient déplacés à Yamagata. D’autres disent l’inverse… A l’origine, le corps de ces poupées était extrêmement mince, mais comme elles tenaient à peine debout, elles sont devenues plus grosses avec le temps. Elles ont même souvent une base plus large (photo ci-contre) pour leur donner plus de stabilité. La coiffure est du style « queue de cheval » partant du front et allant vers l’arrière avec des cheveux sur le côté du visage également. Les couleurs dominantes sont le rouge et le vert. Le violet et le jaune sont rarement utilisés.

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- Poupées de Hijiori

Alors que les premières poupées étaient semblables à celles de Tôgatta et de Naruko, les artisans de Hijiori ont évolué pour créer un style différent. La chevelure noire est importante aussi bien sur le dessus que sur les côtés de la tête. Les sourcils sont également épais et les yeux sont dessinés avec des lignes courbes qui marquent nettement les paupières supérieures et inférieures. La forme de la tête est aussi caractéristique de ce style puisqu’elle est carré. Le corps est décoré de fleurs et d’un large « obi » au niveau de la taille.

- Poupées de nambu Le style de Nambu s’est développé à partir de poupées sans aucune décoration. Elles n’étaient alors que de simples jouets pour les enfants. Elles peuvent être manitenant décorées de rouge et de vert avec des dessins de chrysanthèmes sur le corps et des rayures rouges sur les côtés du visage. La tête de ces poupées peut être tirée vers le haut d’environ 1 cm puis se balancer à gauche et à droite quand on la touche. On trouve également ce type de poupées à Morioka et à Yokokawame (Iwate ken).

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- Poupées de Kijiyama A l’origine ces poupées étaient faites en deux parties qui s’emboitaient comme celles de Naruko. Maintenant le corps et la tête sont en une seule partie, et le cou est nettement visible à l’inverse des autres poupées. Une autre caractéristique de ces poupées est le dessin représentant souvent un kimono, comme sur la photo ci-contre.

- Poupées de tsugaru Ce style est très récent et est apparu il y a quelques décennies seulement pour satisfaire le goût les collectionneurs. Elles présentent un chignon sur la tête. La taille et la poitrine sont marquées. Elles sont très souriantes et complètent agréablement une collection. On les trouve principalement près des « onsen » de Aomori.

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- Style Oshin Il y a quelques années un « dorama » très populaire présentait pour héroine une jeune femme qui s’appelait « Oshin ». Elle était née dans une communauté de gens travaillant dans une mine d’argent et était particulièrement populaire chez les asiatiques car elle supportait toutes ses difficultés sans jamais se plaindre. Quand le « dorama » s’est terminé, les gens ont demandé à ce qu’une poupée soit créée en sa mémoire. C’est ainsi que le style Oshin est né. Ces poupées se caractérisent par de gros yeux ronds. La chevelure couvre complètement la tête à l’inverse des autres poupées. Le corps est plus large au niveau des épaules puis s’amincit jusqu’à la taille et s’épaissit en allant vers les pieds, dans une courbe régulière. Seuls deux artisans produisent ce genre de poupées : Iizu Mamoru et Iizu Tôru.

- Poupées de Zaô-Takayu Ces poupées proviennent de la région avoisinant le mont Zaô. Elles ont dérivé du style de Yamagata et sont quelques fois difficiles à reconnaître. Celles de Yamagata présentent cependant plus de jaunes dans leurs décorations que celles de Zaô. Les visages sont drôles ; certains avec des yeux ébahis.

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- Poupées de Sendai Ces poupées cylindriques présentent des rayures horizontales noires et rouges sur le corps. Des feuilles et des fleurs y sont également gravées. La coupe de cheveux est simple avec des mèches noirs sur les côtés et une frage sur le front.

Comme on peut le voir tout au long de cet article, de très nombreux styles traditionnels existent et pourront satisfaire votre goût. Il en existe encore d’autres plus modernes composées de plusieurs morceaux de bois rapportés comme sur la photo ci-dessous que vous trouverez un peu partout au Japon et qui pourront faire de jolis souvenirs de votre séjour.

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Bibliographie

- An invitation to Kokeshi Takeuchi Chizuko et Roberta Stephens Publié par Takahashi Shôichi et Tsugaru Shobô (1982)

- Mingei : Japanese Enduring Folk Art Amaury Saint-Gilles Charles E. Tuttle Company Inc

- Magazine Daruma # 38

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Les Benshi (Auteur : Gattaca)

Préambule : Sans entrer dans les détails de l'histoire du cinéma japonais, on peut d'ores et déjà retenir que : * le cinéma fait son apparition au Japon en novembre 1896 avec le kinétoscope (inventé par Edison qui consiste à regarder une succession d'images à travers un oculaire), * En février 1897, c'est le cinématographe qui fait son apparition, * en juin 1897, ce sont les premières caméras qui sont importées de la société française Gaumont par le magasin d'appareils photo Konishi. Nous le savons tous, à l'origine, le cinéma était non seulement muet, mais aussi silencieux. Ce n'est que lorsque des fictions, même si elles ne dépassaient pas une minute, furent misent en scène que l'on ajouta de la musique grâce à un orchestre installé dans la salle. C'est lorsque ces fictions se développèrent et que des scenarii plus consistants furent mis en images que l'on contourna l'obstacle de l'aphonie des acteurs à l'aide d'intertitres. Ces derniers ne servaient d'ailleurs pas uniquement à porter à l'écran les paroles des acteurs, mais aussi à décrire des événements hors champs, ou des émotions. Les benshi : A cette époque, le cinématographe est considéré comme un spectacle. Et comme tout spectacle digne de ce nom, il se doit d'y avoir un animateur. C'est ainsi qu'apparaissent les benshi, dont le rôle consistait, outre d'animer la séance, de présenter le film et de commenter ce qui se passait à l'écran, en posant (avec plus ou moins de véracité) le contexte historique et culturel. Le benshi se tenait à côté de l'écran, sur une scène spécialement aménagée. Comme on peut le voir sur cette illustration.

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Lors de la première projection du cinématographe en 1897 à Kyoto, c’est un marchand forain qui fut recruté dans la rue. On l’habilla d’une redingote, lui expliqua brièvement ce qu’il devait faire et le tour était joué. Ce genre de “recrutement” n’était pas rare et donna des commentaires plutôt pittoresques. Par exemple, lors d’un film sur Napoléon, le forain s’exclamait : “C’est Napoléon ! Napoléon, c’est Napoléon !” ce qui déclenchait inévitablement, mais involontairement de la part du benshi, des rires moqueurs. D’autres benshi étaient moins incultes. Lors de la projection d’un court-métrage américains “le baiser de May Irwin et de John C. Rice”, un bonimenteur réputé pour son éloquence ,Hoteiken Ueda, expliqua que le baiser était une forme de salutation en occident, par crainte de la censure. En 1908, le film français “La fin du règne de Louis XVI - révolution” est interdit par la préfecture de police (ndlr : jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale, le thème de la révolte populaire contre un monarque inquiétait les autorités japonaises). Cependant, l’importateur réussit à présenter le film sous le titre “Histoire extraordinaire de l’Amérique du Nord : le roi des grottes” en faisant expliquer par le benshi qu’il s’agissait de l’histoire d’un couple de bandits américains et des citoyens qui se soulèvent pour l’abattre. Le côté comique de l’activité des benshi était indispensable pour attirer le public vers cette nouvelle forme d’attraction. Parmi les plus célèbres, on peut citer Kyo Komada, qui était employé par une agence de communication en charge d’organiser les projections. Son talent et ses commentaires ponctués d’exagérations le rendirent très populaire au Japon. Saburo Somei, quant à lui, réussi à élever cette fonction à un niveau artistique. D’abord acteur de shinpa, il est d’abord recruté pour commenter des panoramas dans le quartier d’Asakusa. En 1906, ses commentaires rencontrent un grand succès et il est débauché par la première salle de cinéma du Japon (le Denkikan) et devient son benshi attitré. Somei, qui évite toute exagération et ne cherche pas à flatter le public, met l’accent sur les nuances tout en parlant d’un ton égal et cultivé. Au contraire de Komada, il invente un style que l’on qualifie d’objectif. En 1908, la société M. Pathé (qui contrairement à ce que laisse penser son nom, est une société 100% japonaise) filme une troupe de takarazuka (théâtre dont tous les rôles sont tenus par des femmes). Lors de la projection, l’idée vient de faire dire les dialogues par les actrices elles même. L’expérience rencontrant un certain succès, naît alors le métier d’imitateur. 5 ou 6 doubleurs se partagent les rôles et imitent chacun un acteur. Pour ces films là, il n’y a pas d’intertitres, seuls quelques mots poétiques ponctuent le changement d’acte ou de scène. En revanche, pour les films étrangers, livrés avec des intertitres, 1 seule personne (le benshi) dit l’ensemble des dialogues et y ajoute ses commentaires.

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La fin des benshi : En occident, le cinéma développe des expressions cinématographiques par l’intermédiaire du cadrage, du montage ou du jeu des acteurs. Du fait de la présence des doubleurs qui se plaisent à jouer comme les acteurs, le cinéma japonais se contente le plus souvent de faire du théâtre filmé plutôt que de développer des techniques spécifiquement cinématographiques. C’est au début des années 20 que les intellectuels, admirateurs des films occidentaux prônent la suppression des benshi. Quelques un de ces intellectuels se mettent alors à réaliser des films en utilisant ces techniques et les intertitres. On assiste alors à un déclin rapide de la profession. Mais certains benshi continuent malgré tout à exercer leur art. Certains benshi étaient tellement populaires qu’il n’était pas rare que le public vienne pour écouter le benshi, plus que pour voir le film. Tous les pays ont plus ou moins connus les commentateurs. Vers les années 10, ce métier disparaît partout sauf au Japon, dans ses colonies la Corée et Taïwan, et en Thaïlande. Au Japon, le métier disparaît entre 1931 et 1935, époque de la transition du cinéma muet au cinéma parlant. En Thaïlande, le métier disparaît bien plus tard, malgré le cinéma parlant. Lorsque des films étrangers sont projetés, on baissait le son et le benshi disait les dialogues en direct. De nos jours, quelques artistes perpétuent le métier de benshi. Parmi ceux que j’ai pu trouver au cours de mes recherches : Sawato Midori Sasaki Akiko Saito Yuko Kataoka Ichiro Quelques sites pour en savoir plus : http://www.Infoasia.co.jp Un livre Grandes lignes du cinéma japonais Quelques grands benshi

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L’histoire du Bogu (première partie)

De : Nakamura Tamio Traduit du « Kendo World Magazine » par David D’hose [Naginata] Kendo World Magazine, Vol. 1 Issue 1, 2001

Avant de commencer voici quelques précisions concernant les termes utilisés dans cet article :

Tenue du Kendôka: Keiko Gi ou Kendô Gi (veste) Hakama (pantalon large) Tenugi (serviette) Bôgu (armure) : Men (casque) Kote (gants) Dô (plastron) Tare (protection du bas du corps)

Actuellement, le terme officiel japonais utilisé pour l’armure de Kendo n’est pas bogu mais kendo-gu, bien que le terme bogu soit encore le plus communément utilisé; c’est la raison pour laquelle, je l’utiliserai dans cet article.

Avant de plonger dans l’histoire du bogu/kendo-gu, je vais expliquer un peu plus ces deux termes et comment on en est venu à les utiliser.

Origines des termes bogu et kendo-gu

Il n’y a actuellement aucune mention du terme bogu répertoriée à l’époque Edo (1600-1867). D’autres expressions tel que dogu, bugu, take-gusoku,… étaient utilisées pour faire référence à l’armure de protection servant aux entraînements. La première utilisation du terme bogu fut celle faite par les militaires de l’époque Meiji (1868-1912), lorsque l’armée japonaise fut repensée sur le modèle français.

En 1884 De Villaret, un conseiller militaire français, fut invité à enseigner l’art de l’escrime (française) et des techniques de combat à la baïonnette aux forces armées japonaises. En 1889, après avoir accomplit sa mission et quitté l’archipel, des réformes majeures furent entreprises au sein des forces armées ; et les méthodes officielles des hommes d’épées de l’armée japonaise furent décrites dans le livre du Kenjutsu (Kenjutsu Kyohan). Celui ci était divisé en sections couvrant le kenjutsu, le gunto-jutsu (le sabre) et le ju-kenjutsu (la baïonnette). Le texte stipulait que l’équipement du Ju-kenjutsu comprenait deux types d’éléments : l’arme et le bogu. Plus précisément : « le bogu se composait du men , du do (avec le tare attaché à celui-ci), des protections d’épaules et des kote », ce qui en fait la première référence connue au terme bogu. Il semble que lorsque les soldats japonais commencèrent

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l’entraînement au kenjutsu et au ju-kenjutsu à la mode française, le terme bogu fut un raccourci utilisé pour bo-shin-yoo-gu (équipement de protection du corps).

Le texte du livre du Kenjutsu fut revu trois fois, et s’orienta progressivement vers l’équipement et les techniques japonaises traditionnelles. Après la troisième révision en 1915, l’armure portée dans les entraînements du style distinctif d'armées kenjutsu utilisait un do avec un tare attaché, mais il était encore toléré d'utiliser l'armure non militaire conventionnelle du type de celle utilisée dans les cercles de kendo. Finalement le terme bogu qui faisait référence à la base de l’armure utilisée par les forces armées en kenjutsu, fut repris pour l’armure de kendo. C’est vraisemblablement à partir de 1920, que le terme bogu fut utilisé en kendo pour faire référence à l’armure. Cette tendance a continué dans la période immédiate d’après guerre, lorsque le kendo fut bannit pour plusieurs années par le GHQ, et remplacé par une variante moins agressive, ‘sportifiée’, appelée shinai-kyogi, qui utilisait une version profondément revue de l’armure mais toujours appelée bogu.

La « All Japan Kendo Federation » fut fondée en 1952. Elle établit les règles officielles de tournois et dans la section consacrée à l’équipement, elle évoquait le bogu qui se composait du men, des kote, du do et du tare. Ceci établit de manière officielle les termes du jargon du kendo.

Toutefois, rares sont les dictionnaires et encyclopédies de l’époque, qui font mention de ce terme, ce qui indique qu’il n’était pas communément utilisé par la population et cela ne sera pas le cas avant le milieux des années soixante, lorsque des dictionnaires de référence comme le Kojien (deuxième édition) définissent le bogu comme « l’équipement de protection composé du men do tare kote utilisé en kendo ». Ce terme fut aussi utilisé plus tard pour l’équipement d’escrime occidentale.

En 1979 les règles de combat « shiai » et d’arbitrage « shimpan » de kendo furent revues en profondeur, et l’article 4 de celles ci fait état du « kendo-gu qui se compose du men, du do, des kote et du tare. » Depuis cette révision, le terme bogu fut officiellement remplacé par le kendo-gu. Et en 1995 le terme keiko-gi fut remplace par kendo-gi.

Ainsi le terme faisant référence à l’armure en kenjutsu, évolua de dogu à bogu et enfin kendo-gu. Parlons maintenant de l’évolution de cette armure.

L’émergence du Bogu

Jusqu’à aujourd’hui, on estimait de manière générale l’arrivée du premier bogu entre 1751 et 1772. Mais il est incorrect de parler d’apparition soudaine du bogu à un moment précis de l’histoire. Déjà entre 1661 et 1681, une multitude d’écoles d’arts martiaux furent créées, et ce furent elles qui explorèrent en premier, les différentes façons de s’entraîner en se protégeant au moyen de pièces d’armures de protection.

A partir d’ici, je vais vous présenter quelques documents de cette époque, qui décrivent l’évolution de ces armures d’entraînement. Malheureusement ces genres de preuve sont rares, ce qui rend difficile la présentation d’images précises. Cependant, le célèbre Yamaga Soko, militaire, Confucéen et homme de lettres, nous a laissé

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quelques références intéressantes concernant l’utilisation d’armures de protection au début de la période Edo. : « En ce qui concerne le bénéfice du système d’entraînement du kenjutsu avec un shinai, les pratiquants ont l’habitude de porter l’armure, avec un masque de protection de fer, et sont en mesure d’engager des combats vigoureux sans craindre de se blesser ».

Au deuxième mois de 1663, Kamiya Denshin Yoriharu , le chef du Jikishin-ryu, fait référence à l’utilisation d’un équipement de protection dans un essai destiné à Osawa Tomoemon : « Lors d’entraînements menés dans d’autres écoles, les armures légères gagnent à s’enrichir d’autres éléments, dont un masque de protection. Dans le Jikishin-ryu, toutefois, nous ne demandons pas que de tels équipements soient utilisés. » On peut en déduire que plusieurs écoles autres que Jikishin utilisaient déjà des équipements de protection à l’entraînement au début de l’époque Edo.

En 1682, un ensemble d’illustrations de Hishikawa Moronobu appelé Chiyo no Tomozuru, dépeignent deux jeunes guerriers maniant des « yari » (lances) d’entraînement (sans lame) engagés dans un concours avec un autre jeune guerrier équipé d’un men, do-tare et d’une naginata.

Cette illustration fut probablement réalisée autour de la fin du 17siècle. Curieusement, le type de bogu dépeint est un men sans les pattes de protections latérales et au dessus de la tête. Il n’a pas non plus de nodo-dare (protection de la gorge). Le men n’est rien d’autre qu’une grille protégeant le visage et semble être réalisé en bambou. Le tare est attaché au do (do-tare), et semble également réalisé en bambou comme ceux qui seront créés bien plus tard. D’autre dessins de ce genre, fait par Hishikawa autour de 1684, peuvent être trouvés à Ukiyotsuzuki, ce qui nous prouve une fois de plus que l’usage d’armures d’entraînement était déjà très répandu au début de l’époque Edo.

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Le karaté au Japon aujourd’hui (Auteur : skydiver) Les Ecoles de karaté au Japon sont nombreuses : plus d'une trentaine principales. Certaines ne comptent que quelques centaines d'adeptes ; d'autres sont implantées très largement dans le monde. A l'inverse de la France, les « ryu » (écoles) connaissent une implantation avant tout géographique. Par exemple, la « shito ryu » domine la région du Kansai avec ses diverses branches dont la « Tani ha » (shukokai) à Suma près de Kobe. La « wado ryu » occupe plutôt le Kanto avec la « wado ryu karatedo renmei » basée à Nerima ku et la « wado kai ». Idem pour « goju ryu » avec sa branche japonaise séparée de celle d'Okinawa. .Il existe néanmoins 2 exceptions: la JKA, principal représentant de la « shotokan ryu » et la « kyokushinka »i pour la « kyokushin ryu ». Ces deux associations ont créé une école des cadres pour l'une (JKA) et se sont quasiment implantées dans tous les départements de l'archipel suivant le modèle des entreprises japonaises. Okinawa reste un cas à part avec une pléthore d'Ecoles du cru. La kyokushinkai assure en outre sa promotion par le biais du magazine Power Karate et divers manga. Ses champions sont souvent connus grâce à leurs participations à des tournois populaires du type K1 par exemple. On note un changement dans les goûts des Japonais en la matière depuis les débuts des années 90. Si la « shotokan ryu » reste le modèle du karaté "classique" avec sa rectitude et son esprit porté sur l'enseignement (souvent choisi par les télévisions pour illustrer des reportages sur le karaté), de nouvelles formes attirent désormais le grand public. Souvent les compétitions, qui sont une vitrine, assurent la promotion d'Ecoles restées jusque là confidentielles. Citons le « daido juku karate » qui autorise en partie le combat au sol (mode du « grappling ») ou le « koshiki karate » avec ses casques à bulle de plexiglas. Ill est aussi intéressant de noter l'émergence d'Ecoles à la suite de scissions. La kyokushinkai en est certainement la victime la plus évidente avec l'arrivée en force de la « seidokai » et de la « byakkurenkai ». La tendance actuelle est de créer des compétitions se démarquant du modèle originel (kyokushinkai) pour se rapprocher du kick boxing dont, il faut le rappeler, le Japon a été le moteur de développement dans les années 70. On peut donc voir des karateka combattre sur parquet ou tatami puis enchaîner avec un ou plusieurs rounds sur ring avec gants de boxe (shidokan karate). La vogue du K1 a réellement fait des émules au Japon... Quoi qu'il en soit le karaté se porte bien au Japon.

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Liste des marchés aux puces de Tokyo (Auteur : Piri)

«Kotto ichi» (marché aux antiquaires) et «Nomi no ichi» (marché aux puces) Pour faire de bonnes découvertes, il est préférable d'y aller très tôt le matin. Les exposants arrivent à l'aube et repartent assez tôt le soir, vers 16 heures. Il y a les commerçants qui ont aussi un magasin en ville, et ceux qui ne vendent que sur les marchés aux puces. Chez ces derniers, on a plus de chance de faire des trouvailles intéressantes.

1. Nogi Jinja Komingu Kotto Ichi (乃木神社古民具骨董市乃木神社古民具骨董市乃木神社古民具骨董市乃木神社古民具骨董市) Lieu: Nogizaka, Nogi shrine (乃木神社) Station: Nogizaka (乃木坂) une minute à pied Ligne de métro Chiyoda Date: deuxième dimanche du mois de 07h00 à 15h00 En cas de pluie: Annulé Vendeurs: 35 - 40 Existe depuis 1977 Pour s'y rendre prendre la sortie numéro 1 puis tourner à gauche L'entrée du temple est à environ 10 mètres sur la gauche. Adresse: Nogi shrine 8-11-27 Akasaka Minato- ku Contact: 0426-91-3572; 03- 3478-3001 Nogi shrine

2. Roppongi Antique Fair

(六本木六本木六本木六本木アンティクフェアアンティクフェアアンティクフェアアンティクフェア) Lieu: Roppongi Immeuble Roi (ロアビル) Station: Roppongi (六本木) sortie numéro 3 puis environ 4 minutes à pied Ligne de métro Hibiya Date: 4éme jeudi et 4éme vendredi du mois de 8h00 à environ 17h00 En cas de pluie: A lieu quand même

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Vendeurs : 20 Existe depuis 1976 Adresse: Roi Building 5-5-1 Roppongi Minato-ku Contact: 03-3583-2081

3. Togo no Mori Nomi no Ichi

(東郷東郷東郷東郷のののの杜能美杜能美杜能美杜能美のののの市市市市) Lieu: Harajuku Togo shrine (東郷神社) Station: Meiji jingu mae (明治神宮前), Ligne Chiyoda (千代田線) puis 5minutes à pied, Harajuku (原宿) JR Ligne Yamanote (山手線) puis 10 minutes à pied. Date : Premier et quatrième dimanche du mois de 04h00 à 15h00 En cas de pluie: Annulé Vendeurs: 130-150 Existe depuis 1978 Adresse:Togo shrine 1-5-3 Jingumae Shibuya-ku Contact: 03-3425-7695, 03-3403-3591 Togo shrine

4. Hanazono Jinja Aozora Kotto Ichi

花園神社青空骨董市花園神社青空骨董市花園神社青空骨董市花園神社青空骨董市 Lieu: Shinjuku, Hanazono shrine (花園神社) Station: Shinjuku san chome (新宿三丁目) puis 5 minutes à pied Ligne Marunouchi (丸の内線; 都営新宿線) Shinjuku (新宿) 10 minutes à pied JR Ligne Yamanote, Sobu, Chuo. Date: Chaque dimanche de 5h00 à 17h00. En cas de pluie: Annulé Vendeurs: 100 Existe depuis 1980 Adresse: Hanazono Shrine 5-17-3 Shinjuku Shinjuku-ku Contact: 03-3200-3093

5. Kishibojin Kotto Ichi

鬼子母神骨董市鬼子母神骨董市鬼子母神骨董市鬼子母神骨董市 Lieu: Toshima-ku, Toshibojin Shrine(鬼子母神) Station: Kishibojin mae (鬼子母神前) puis 5 minutes à pied Ligne Toden Arakawa Ikebukuro (池袋) : 7 minutes en taxi Ligne JR Yamanote / Saikyo. Date: Quatrième samedi du mois de 07h00 à 16h00. Vendeurs: 20-30 Existe depuis 2000 En cas de pluie: Annulé Adresse: Kishibojin shrine 3-15-20 Zoshigaya Toshima- ku. Contact: 0475- 55-8505 / 090-8771-9850 03- 3982- 8347 (Kishibojin Shrine).

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6. Iidabashi Ramura Kotto Antique Aozora Ichi 飯田橋飯田橋飯田橋飯田橋ラムララムララムララムラ骨董骨董骨董骨董アティクアティクアティクアティク青空市青空市青空市青空市 Lieu Iidabashi Central Plaza (セントラルプラッザ) Station: Iidabashi(飯田橋) puis une minute à pied Ligne JR Sobu , Tozai / Yurakucho / Namboku Date: 1er samedi du mois, de 06h00 à 16h00 En cas de pluie: A lieu quand même Vendeurs: 40- 50 Existe depuis 1987 Adresse: Central Plaza 1-1 Kaguragashi Shinjuku-ku Contact: 03- 3917- 5426 (messagerie vocale) 03- 3260- 8211(Central Plaza)

7. Yasukuni Jinja Aozora Kotto Ichi

靖国神社青空骨董市靖国神社青空骨董市靖国神社青空骨董市靖国神社青空骨董市 Lieu: Chiyoda-ku Yasukuni Jinja (靖国神社) Station: Kudanshita (九段下) puis cinq minutes à pied. Ligne Hanzomon / Tozai / Toei Shinjuku Date: 3éme dimanche du mois de 06h00 à 16h00. (vérifier les dates en juillet en raison des nombreux festivals) En cas de pluie légère: A lieu quand même Vendeurs: 40 Existe depuis 1996 Adresse: Yasukuni Shrine 3-1-1 Kudan Kita Chiyoda-ku Contact: 090- 2723-0687, 03-3261-8326 (Yasukuni Jinja)

8. Heiwajima Zenkoku Komingu Kotto Matsuri

平和島全国古民具平和島全国古民具平和島全国古民具平和島全国古民具董董董董祭祭祭祭りりりり Lieu: Ota-ku Heiwajima, Tokyo Ryutsu Center (東京流通センタ-) Station: Ryutsu Center (流通センタ-) puis une minute à pied. Tokyo monorail à partir de la station Hamamatsucho Lignes JR Yamanote ou Keihin Tohoku Date: Février ou Mars (3 jours), Mai (3 jours), Juin (3 jours), Septembre (3 jours), Décembre (3 jours), de 10h00 à 18h00, jusqu'à 17h00 le dernier jour. Site couvert. Vendeurs: 250 Existe depuis 1977 Tokyo Ryutsu Center 6-1-1 Heiwajima Ota-ku Contact: 03- 3980- 8228, 03-3767- 2111 (Tokyo Ryutsu Center).

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Les fêtes japonaises en juin (Auteur : Jean-Michel)

山王まつり Sannô Matsuri - Tokyo – Chiyoda-ku – Hie-jinja – Entre le 10 et le 16 juin

Cette fête a lieu une fois tous les deux ans en alternance avec le Kanda Matsuri. A l’époque d’Edo, cette fête s’appelait Tenka Matsuri et avait lieu en présence du Shogun. Un des évènements les plus importants de cette fête est le « shinkô gyôretsu » une parade de 2 « hôren » (palanquins impériaux) portés à travers les quartiers d’Akasaka, Yotsuya, Ginza et shimbashi. Environ 400 personnes habillés en costume de l’époque Heian (9ème – 12ème siècle) suivent ces deux « hôren ». Pendant Edo, 40 « mikoshi » étaient portés pendant cette fête. Aujourd’hui, seulement trois.

チャグチャグ馬コ Chagu-Chagu Umako

- Morioka-shi – Iware-ken – Takizawa-mura – 15 juin Cette fête unique se tient en célébration du dieu des chevaux. Une centaine de beaux chevaux défilent sur une distance de 15 km entre le temple Sôzen (Sôzen Jinja) et le temple Hachimangû. Ce défilé est une prière pour la sécurité des chevaux et la prospérité de leurs propriétaires. « chagu-chagu » fait référence aux clochettes que portent les chevaux autour du cou et « umako » est un mot du dialecte local qui signifie « cheval » (uma). Les chevaux sont montés habituellement par des enfants et des jeunes femmes.

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ことわざことわざことわざことわざ Les idiots dans les proverbes japonais (Auteur : Jean-Michel)

Baka : idiot

- 馬鹿があって利口が引き立つ baka ga atte rikô ga hikitatsu (les sages ressortent parce qu’il y a des sots)

- 馬鹿につける薬はない

baka ni tsukeru kusuri wa nai (il n’y a pas de pommade contre la stupidité) Il n’y a pas de remède à la bêtise

- 馬鹿の大食い

baka no ô-gui (la gloutonnerie de l’idiot) Manger beaucoup bouche l’esprit

- 馬鹿と坊主には勝てぬ

baka to bôzu niwa katenu ( on ne peut triompher ni d’un sot, ni d’un bonze)

- 馬鹿と子供は正直

baka to kodomo wa shôjiki (les idiots et les enfants sont honnêtes) La vérité sort de la bouche des enfants

- 馬鹿は死ななきゃ治らない

baka wa shininakya naoranai (l’idiot l’est jusqu’à la mort)

- 馬鹿の一つ覚え

baka no hitotsu oboe (la seule capacité du sot) Etre fier d’une seule capacité

- 馬鹿の後知恵

baka no atojie (la sagesse rétrospective du sot) Devenir sage à ses dépens

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クロスワードクロスワードクロスワードクロスワード (Par Agnès - APM)

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諺諺諺諺

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木木木木 & 花花花花 ● 2 文字文字文字文字 ● ウドウドウドウド 「アラリア」 ウメウメウメウメ 「梅」

キクキクキクキク 「菊」

キリキリキリキリ 「桐」 スギスギスギスギ 「杉」 ニワニワニワニワ 「庭」

ヌズヌズヌズヌズ 「杜松」 ハスハスハスハス 「蓮」

フジフジフジフジ 「藤」

メギメギメギメギ 「メギ」 ユリユリユリユリ 「百合」

リラリラリラリラ 「リラ」 ● 3 文字文字文字文字 ● アヤメアヤメアヤメアヤメ 「菖蒲」

アンズアンズアンズアンズ 「杏」

カエデカエデカエデカエデ 「楓」 カリンカリンカリンカリン 「花梨」

クルミクルミクルミクルミ 「胡桃」

サクラサクラサクラサクラ 「櫻」 ザクロザクロザクロザクロ 「柘榴」

シキミシキミシキミシキミ 「シキミ」

ソケイソケイソケイソケイ 「ソケイ」 ツツジツツジツツジツツジ 「躑躅」

ツバキツバキツバキツバキ 「椿」

トベラトベラトベラトベラ 「トベラ」 ネジキネジキネジキネジキ 「捻じ桔」

バラキバラキバラキバラキ 「薔薇木」

ボタンボタンボタンボタン 「牡丹」 モミジモミジモミジモミジ 「椛」

● 4 文字文字文字文字 ● アジサイアジサイアジサイアジサイ 「紫陽花」

イチョウイチョウイチョウイチョウ 「銀杏」

エンジュエンジュエンジュエンジュ 「槐」 カキノキカキノキカキノキカキノキ 「柿木」

カラタチカラタチカラタチカラタチ 「枳」

カラマツカラマツカラマツカラマツ 「唐松」 クマシデクマシデクマシデクマシデ 「クマシデ」 トネリコトネリコトネリコトネリコ 「トネリコ」

ハイマツハイマツハイマツハイマツ 「這い松」 ハゼノキハゼノキハゼノキハゼノキ 「櫨の木」 ハンノキハンノキハンノキハンノキ 「榛の木」

ヒイラギヒイラギヒイラギヒイラギ 「柊」 ミツマタミツマタミツマタミツマタ 「三椏」

ヤマブキヤマブキヤマブキヤマブキ 「山吹」

ユリノキユリノキユリノキユリノキ 「百合のき」 ● 5 文字文字文字文字 ● アマリリスアマリリスアマリリスアマリリス 「アマリリス」

サンジュユサンジュユサンジュユサンジュユ 「サンジュユ」 シャクヤクシャクヤクシャクヤクシャクヤク 「芍薬」

スイガズラスイガズラスイガズラスイガズラ 「忍冬」

スモモノキスモモノキスモモノキスモモノキ 「李の木」 ハコヤナギハコヤナギハコヤナギハコヤナギ 「箱柳。白楊」 マグノリアマグノリアマグノリアマグノリア 「朴の木」

ミカンノキミカンノキミカンノキミカンノキ 「蜜柑の木 」 ライラックライラックライラックライラック 「ライラック」

レンギョウレンギョウレンギョウレンギョウ 「レンギョウ」

リストリストリストリスト

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● 6 文字文字文字文字 ● ゲッケイジュゲッケイジュゲッケイジュゲッケイジュ 「月桂樹」

ジンチョウゲジンチョウゲジンチョウゲジンチョウゲ 「沈丁花」 スイートピースイートピースイートピースイートピー 「スイートピー」 ● 7 文字文字文字文字 ● ドウダンツツジドウダンツツジドウダンツツジドウダンツツジ 「ドウダン躑躅」

トキワサンザンシトキワサンザンシトキワサンザンシトキワサンザンシ「トキワサンザン

シ」 ● 8 文字文字文字文字 ● ヒイラギナンテンヒイラギナンテンヒイラギナンテンヒイラギナンテン 「柊ナンテン」

ムラサキハツドイムラサキハツドイムラサキハツドイムラサキハツドイ 「ムラサキハシ

ドイ」 リュウキュツツジリュウキュツツジリュウキュツツジリュウキュツツジ 「琉球躑躅」 ● 10 文字文字文字文字 ● サイゴクミツバツツジサイゴクミツバツツジサイゴクミツバツツジサイゴクミツバツツジ 「躑躅」 Une création APM pour La Gazette du Japon

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SCENE VI

KEINOSUKE, MIYOSHI

MIYOSHI

Est-ce que Mlle Sumiko vient ici très souvent ?

KEINOSUKE

Pas très souvent. Mais, en ce moment, ses visites sont à ce qu'il me semble, plus fréquentes. Elle entre par la porte de service et elle ne s'entretient qu'avec ma mère. Je fais semblant, autant que possible, de ne pas le savoir.

MIYOSHI

Est-elle bien changée ?

KEINOSUKE

On dit qu'elle est changée. Le tait est que je ne l'ai pas vue depuis très longtemps ; mais ma mère m'a dit qu'elle était, en ce moment, épuisée par le chagrin.

MIYOSHI

Ça se comprend ; car, si ce que le policier nous a raconté est vrai, il y aurait sans doute bien des choses

vraiment impossibles à endurer.

(Miyoshi, attristé, baisse la tête. Tous les deux se taisent. Un temps.)

KEINOSUKE

Dis moi, je voudrais bien savoir qu'elle est ton opinion personnelle sur la question. Que faire ?

MIYOSHI

Que faire ? Que faire ? Mais dis-moi plutôt qu'elle est ton idée à toi et celle de ta mère ?

KEINOSUKE

Ce qui importe surtout, c'est ta propre idée. Car, comme je te l'ai dit tout à l'heure, je n'ai plus aucune compassion fraternelle pour Sumiko. Je pense, plus exactement, qu'elle mérite que nous l'abandonnions. En entendant ce qu'a dit le policier, j'ai ressenti de la pitié pour elle, c'est vrai. Cependant, d'un autre point de vue, n'est-il pas inadmissible qu'elle s'obstine malgré tout cela à ne pas mettre un terme à cette liaison dégradante ? Cette fille-là, vois-tu, s'est irréparablement déshonorée dans le plein sens du mot. Même si elle se réveille aujourd'hui, il n'y a vraiment plus pour elle aucun moyen de se purifier, il est désormais trop tard. Néanmoins, il va de soi que, ma mère et moi, à cause des propositions de la police, nous serions tout de même tenus de lui rouvrir le foyer. Voilà exactement quel est, vis à vis de Sumiko, le maximum de nos devoirs, rien d'autre, rien de plus. Si, de mon côté, je peux faire quelque chose dans ce sens, ce ne sera pas pour elle que je le ferai, ce sera, en fin de compte, pour toi, cher ami. Autrement, je rougirais d'avoir dorénavant quoi que ce fût de commun avec une créature de cette catégorie. Voilà pourquoi je te demande ton opinion à toi. Est-ce que tu aimes encore Sumiko après tout ce que nous avons vu ? Je vais te donner un conseil, en tant qu'ami et non pas en tant que frère aîné de Sumiko. Voici : cesse d'être lâchement amoureux d'elle. Tu es un homme. Écoute : renonce d'une façon virile à cet amour. Même si elle reprenait conscience d'elle-même et qu'elle revînt dans tes bras, elle ne pourrait plus t'apporter le bonheur. Car elle. n'est plus digne d'être ta femme. Tu penseras peut-être que je suis intransigeant ; tu m'en voudras peut-être de t'avoir offensé; mais je dois passer outre. J'agis de cette manière en m'inspirant de mon devoir d'ami, comprends-tu ?

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MIYOSHI

Merci ; je ne puis rien faire que te remercier de tes conseils si sages. Dis que je suis lâche ; mais je ne puis abandonner Mademoiselle Sumiko. Ce qui a été rapporté par le policier m'a étrangement affermi dans cette résolution arrêtée : je ne l'abandonnerai pas, non. Ça ne veut pas dire que je tienne dès maintenant au retour immédiat de Mlle Sumiko et à une rupture brusque avec Yamada. Lorsque je me représente cette femme, persistant à rester, avec sérénité et courage, au milieu des injures et des mauvais traitements, je ne puis m'empêcher de penser que tout cela est tout a fait caractéristique de sa nature. Pour cela même, j'éprouve une ardente compassion pour elle, et je suis incapable de l'abandonner.

KEINOSUKE

Je serais d'accord avec toi, cher ami, mais à la condition qu'elle eût pour toi la moitié seulement des

sentiments que tu as pour elle. Tu dis qu'elle est d'une sensibilité très impressionnable, soit. Mais cela ne saurait justifier tout ce qu'elle a fait jusqu'ici. Puisqu'elle ne voulait pas rompre avec Yamada, pourquoi ne t'a-t-elle pas abandonné définitivement? A quoi bon dire : « Je ne vous oublierai jamais; je vous garderai dans le secret de mon cœur » ? C'est mauvais pour toi aussi bien que pour Yamada. Qu'elle se soit déshonorée, personne ne peut l'imputer uniquement à Yamada. Elle aussi, a ses défauts, et ce sont eux qui ont fait d'elle ce qu'elle est.

MIYOSHI

Tu as raison — en partie. Ta conclusion est logique. Mais sache bien que, dans les sentiments que j'ai

pour mademoiselle, il y en a qui ne sont aucunement logiques. D'après ce que tu viens de dire, les êtres faibles doivent fatalement en arriver au point de perversion qui correspond à leur degré de faiblesse. Oui, mais c'est leur faiblesse qui m'attire. C'est justement dans ce que tu condamnes comme déshonorant, que je trouve la beauté et le charme tendre de Mlle Sumiko. Si elle montrait plus de rigueur dans ses sentiments, je ne serais pas porté à la regretter autant. En y réfléchissant, combien je préférerais qu'elle ne m'eût jamais témoigné aucune sympathie ! Si elle ne pensait plus à moi, si elle rompait avec moi, je parviendrais à l'oublier tout à fait; et elle, de son côté, parviendrait à s'évader de la situation actuelle. Elle n'est pas plus capable d'abandonner Yamada qu'elle n'est capable de m'oublier complètement. C'est dans cette contradiction que réside le caractère de Mlle Sumiko. Et c'est parce que je comprends parfaitement cela que je ne puis pas l'abandonner. Si l'on dit, comme tu le fais, que M. Yamada est une créature indigne et que Mademoiselle l'est aussi, je ne dois pas être exclu de ce reproche. Il se peut que ce soit moi le plus indigne. C'est parce qu'elle me sent toujours à ses côtés qu'elle ne peut pas arriver à aimer M. Yamada d'un amour absolu, et qu'elle vacille entre lui et moi. C'est moi qui suis entièrement responsable de tout cela. Je ne me trouve pas du tout dans la même situation que toi. Après tout ce que j'ai entendu dire au policier, je ne trouve aucune raison pour blâmer mademoiselle ; je dois au contraire châtier sévèrement mon âme.

KEINOSUKE

Alors, je te poserai une question. Pourquoi donc, si tu t'attribues une aussi grande part de responsabilité,

n'as-tu pas agi d'une manière un peu plus active ? Pourquoi as-tu regardé passivement, sans agir, Sumiko se laisser dégrader à ce point ? Pourquoi n'as-tu pas tenté, en prenant une attitude plus ferme, de reprendre, des mains de Yamada, la femme que tu aimais tant ?

MIOYSHI

Mais si j'avais agi comme tu le dis, de belles images que m'inspirait Mlle Sumiko auraient été

complètement abolies. Je viens de te le dire, j'adore la faiblesse avec laquelle cette sensibilité se laisse attendrir; je chéris en moi les sentiments de compassion amoureuse qu'elle m'inspire. Ces traits de caractère qui lui sont si personnels sont pour moi les plus chers. Que Mlle Sumiko ne puisse pas abandonner M. Yamada, ce n'est qu'une des expressions de cette nature. Je n'oserai jamais détruire cela. Si elle était capable d'abandonner sans difficulté un homme — fût-ce un scélérat — avec qui elle a, durant trois années, bravant tous les siens, partagé une vie dure, Mlle Sumiko ne serait plus pour moi un objet d'adoration.

KEINOSUKE

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Très bien ! Mais, s'il en est ainsi, il ne te reste plus rien à faire qu'à perpétuer une douleur inutile, de

moitié avec Sumiko, et chacun de votre côté. Cette sorte de sentimentalisme ne saurait être permis qu'à des collégiens. Je te le dis nettement : un homme qui adopte cette attitude-là envisage la vie comme un simple jeu. Cet homme-là n'a aucun courage sincère, non seulement vis-à-vis de l'amour, mais vis-à-vis de la vie humaine.

MIYOSHI

Bien entendu. Mais je t'ai déclaré, ne l'oublie pas, que, moi aussi, j'avais tort. Et je m'en rends

parfaitement compte. Mais que veux-tu que je te dise de plus ? Mettons, par exemple, que j'aie du courage. Dans ce cas, mon amour serait détruit. Après cela, où veux-tu que j'aille? Si tu possèdes un remède miraculeux, je serais heureux de le connaître. D'une âme égale, je laisse Mlle Sumiko dans les mains de M. Yamada parce que j'aime Sumiko. Autrement, je sens bien que mon amour pour elle n'aurait plus son aliment principal. Que je sois tombé dans un amour aussi douloureux, ce sera probablement la ruine de ma vie. Tant pis pour moi, c'est ma destinée. Je serai désormais incapable de rien faire là-contre. Je dois reconnaître que j'ai sans doute mal choisi ma partenaire. Si elle n'était pas Mlle Sumiko, si elle était seulement une femme un peu plus forte, je ne serais probablement pas un homme si lâche.

KEINOSUKE

En somme, cela revient à avouer que tu as subi profondément l'influence de Sumiko.

MIYOSHI

Subi son influence ? Peut-être ? Je ne sais. Cependant j'ai toujours été ainsi, et c'est ce qui m'a fait aimer Mlle Sumiko. Elle est la seule personne qui comprenne tout ce que je pense. Elle n'est pas unie à moi par un lien physique, c'est évident. Mais par cela même, son âme touche à la mienne, je ne sais comment, grâce à cette compréhension naturelle. Notre séparation nous aide à nous comprendre et approfondit notre amour. On pourrait peut-être résumer tout cela en le traitant de sentimentalisme. Mais ne peux-tu donc concevoir l'existence d'un amour de cette sorte ? Je ne regarde pas la vie comme un jeu, ainsi que tu viens de le dire. S'il y a quelque chose de mauvais dans ces choses, c'est toute ma vie qui est mauvaise. Je suis impuissant contre ce qui est.

KEINOSUKE

Pardon, cher ami. Nous nous sommes égarés sans nous en apercevoir. Je perdrais mon temps à discuter

avec toi sur l'amour. Revenons à la question. J'attends toujours ton opinion, et ton conseil. D'après ce qu'aura été l'entretien de ma mère avec Sumiko, il se peut que nous soyons obligés de lui rouvrir la maison. Il m'est très pénible de te demander si, après tout cela, tu auras toujours l'intention de l'épouser.

MIYOSHI

Oui, certes. Mais j'aimerais mieux ne pas faire à cette question de réponse nette avant d'avoir vu Mlle

Sumiko. Pour te parler franchement, malgré nos vies séparées, j'ai attendu depuis le début et j'attends encore le moment où notre amour, ayant puisé toute sa force dans notre séparation même, ne pourra plus accepter cette séparation. Si Mlle Sumiko, après son retour au foyer familial, voulait bien me voir, je vous saurais gré de permettre cette entrevue. Si nos cœurs vont spontanément l'un vers l'autre et si nous savons prendre le parti qu'il faut, cela pourra décider de notre bonheur. Voilà ce que j'espère et ce que je désire. Si, au contraire, Mlle Sumiko ne peut se décider à rompre avec M. Yamada, et si je ne trouve pas le courage de la convaincre, il ne me restera rien d'autre à faire que de continuer ma vie actuelle. Tu trouves sûrement cela bien ridicule. Mais je continuerai cependant à vivre ainsi, en regrettant de continuer lâchement à l'aimer.

KEINOSUKE

Alors, si Sumiko ne demande pas à te voir, tu persisteras dans cette attitude passive ?

MIYOSHI

Je te réponds : oui ! Si elle était ici présente en ce moment, je saisirais l'occasion pour lui demander un

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entretien. Mais si elle ne manifeste aucun désir de me voir, à quoi bon ? Et puis, de moi, une telle proposition ne serait-elle pas une sorte de piège ? Et je ne puis faire cela à cause de M. Yamada.

SCENE VII

MIYOSHI, KEINOSUKE, MAKIKO (Makiko entre par la porte de gauche. Miyoshi et Keinosuke s'interrompent de causer et interrogent la

physionomie de Makiko.)

MAKIKO (un peu plus tranquille, s'avance vers le siège et s'assied en poussant un soupir de soulagement comme quelqu'un qui est momentanément délivré d'une angoisse.)

C'est bien ce que j'avais prévu. (Miyoshi et Keinosuke continuent à garder le silence, en scrutant la

physionomie de Makiko.) Enfin, elle m'a confirmé d'elle-même, presque tous les faits que le policier venait de relater. Nous avons longuement causé : j'ai constaté que cette fois-ci, sa patience était à bout. Ce matin même, au cours d'une scène violente, Sumiko avait reçu deux ou trois coups de pied dont son corps porte les marques. Elle s'était échappée pour venir me voir en cachette. De sa part, c'est un acte tout à fait inaccoutumé. Elle m'a alors raconté tout ce qu'elle m'avait caché jusqu'ici.

KEINOSUKE (préoccupé de faire de suite préciser les intentions de Sumiko)

Eh bien, ma mère, qu'est-ce qu'elle...

MAKIKO

Profitant des circonstances fortuites de cette visite, je lui ai dit : « Ainsi tu t'es enfuie à la suite d'une querelle et tu es venue me voir. Soit ! Mais, voyons, tout ça ne nous mènera à rien. Nous ne pouvons pas indéfiniment ressasser les mêmes choses. Ce qu'il faut, c'est que j'aie avec toi une conversation sérieuse. Si tu ne te décides pas à avoir une volonté ferme et à prendre une résolution arrêtée, il vaudra mieux ne plus venir me trouver. » Je lui ai alors expliqué en détail ce que nous pensions. Elle s'est mise à pleurer, je ne sais pas bien sous l'impression de quel récent souvenir. Et j'allais lui rapporter la visite du policier et tout ce qu'il nous avait appris, quand elle, spontanément, m'a raconté toute l'histoire de l'escroquerie. Et elle a ajouté : « J'ai enfin pris, cette fois, une résolution ferme. J'ai fait, jusqu'ici, tout mon possible pour Yamada. Tu sais, Maman, comment je me suis donnée à lui. A cause de ma situation, je me suis toujours crue tenue, par une sorte d'obligation vis-à-vis de tout le monde, à ne pas rentrer chez toi. Esclave soumise de cette morale, j'étais résolue à tout endurer patiemment jusqu'à la fin. Évidemment, je savais depuis longtemps que Yamada ne m'aimait plus. C'est parce que j'étais tout à fait seule, tout à fait abandonnée, et que je ne pouvais me tourner vers personne pour demander du secours, que je m'étais résignée à subir toutes ses brutalités. Sans parler du reste, le seul fait que Yamada n'a plus aucun amour pour moi m'est tout à fait insupportable. S'il m'aimait encore, j'oublierais qu'il est un scélérat, qu'il va aller en prison ; je le suivrais partout. Au gré des circonstances, je me dégraderais avec lui. Mais outre qu'il ne m'aime pas, il me traite aussi grossièrement qu'on traiterait une bête. Et ce n'est pas tout ! Quand, après plusieurs journées passées au dehors, il revient à la maison, il y amène d'autres femmes. Devant elles, il me rudoie de toutes les manières. Mettons encore qu'il en ait le droit. Mais voici maintenant qu'il manigance toutes sortes de combinaisons louches en se servant de moi pour inspirer confiance. Si je résiste, il me terrorise. Ou bien il essaye de me persuader en me prenant par la douceur. Mais, quoi qu'il fasse, je tiens bon. Alors, toutes ses violences se déchaînent. » Elle a conclu ainsi : « D'aller en prison, je l'accepterais. Mais ce que je n'accepterai de ma vie, ce serait de déshonorer de cette façon le père défunt d'abord, la mère, le frère aîné. »

KEINOSUKE

II est trop tard, hélas ! Pour y penser encore ! Mais, d'après son récit, il semble bien qu'il existe des

choses encore pires que celles que le policier a racontées. Il a dû atténuer en faisant sa narration. S'il n'y avait

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rien eu d'exceptionnellement odieux, le policier n'aurait jamais osé se présenter ainsi chez nous.

MAKIKO

C'est mon avis. Car, Sumiko a enfin trouvé le courage de venir se confier à moi, et elle a beaucoup pleuré. Il est bien possible qu'il y ait des choses qu'elle n'ait pas osé me dire.

KEINOSUKE

Voyons, est-ce que c'est purement et simplement pour nous faire part de ces faits qu'elle est venue ?

MAKIKO

II semble bien que, au début, sa visite n'ait pas eu d'autre but que de nous les révéler. Mais, au fond, elle a agi afin de savoir ce que nous pensions et pour prendre, ensuite, un parti. N'oublions pas que, dans la situation où elle se trouve, et bien que tout cela la révolte, elle se considère comme ayant perdu le droit de nous parler librement de ses affaires. Elle se repent amèrement et elle dit : « Je suis bien coupable de causer tant de chagrin à toute la famille par tout ce que j'ai fait. » Voilà ce qu'elle m'a dit d'elle-même. Alors, je l'ai questionnée sur ses intentions pour l'avenir. Elle m'a répondu nettement : « Je ne retournerai pas chez Yamada ! » Elle a poursuivi : « Puisque, jusqu'ici, j'ai agi sans tenir compte de la famille, je dois me résigner à ce que lu famille cesse de me regarder comme sa fille. Je n'oserai jamais me retrouver face à face avec Keinosuke. Je n'ai pas encore fixé mon avenir. En tout cas, même si l'on m'abandonne, même si je reste tout à fait isolée, je ne retournerai jamais avec Yamada. Je ne le reverrai jamais. Avant de partir, je lui ai écrit pour la dernière fois. Non, jamais, je ne rentrerai, chez lui. » Voilà ce qu'elle m'a déclaré.

KEINOSUKE

Admettons que sa décision soit sincère. Je me demande pourquoi elle n'a pas, depuis longtemps, fait

toutes ces réflexions. Cela me paraît assez inquiétant ; et devant ce retour inattendu, je ne suis pas convaincu que ces bonnes résolutions soient durables.

MAKIKO

Pourtant, au dire de Sumiko, elle avait déjà, plusieurs fois, pris cette résolution. Mais Yamada, qui est

aussi fourbe qu'il est lâche, (quand il n'est pas une simple brute), se transforme brusquement, dès qu'il soupçonne le moindre changement dans le cœur de Sumiko. Il se fait suppliant, il lui demande pardon en versant des larmes. C'est pourquoi, jusqu'à présent, Sumiko n'a pas été au bout de ses résolutions. Par ces grimaces, Sumiko a été induite à croire que, après tout, Yamada avait de l'amour pour elle : et elle s'est laissée aller à sa compassion amoureuse. Mais cette fois-ci, elle est enfin désabusée ; elle a compris que Yamada n'avait plus d'amour. Jusqu'ici, bien que martyrisée par lui, elle ne pouvait pas l'abandonner. « Mais dit-elle, il me semble que, désormais, ma présence ne fait que contribuer à pervertir Yamada ; et j'en arriverais fatalement à prendre part à ses vilaines actions. » Elle a ajouté : « Je dois le quitter ; rester ensemble, cela n'est bon ni pour moi, ni pour lui. » Ainsi, ses pensées ne sont plus ce qu'elles étaient auparavant. Elle a beaucoup réfléchi, et elle a fini par prendre une ferme résolution. Cela, je vous l'assure.

KEINOSUKE

Et qu'est-ce que vous lui avez répondu ?

MAKIKO

Pour moi, mieux vaut tard que jamais ! Elle s'est enfin réveillée ! Je lui ai dit : « Si, vraiment, tu as repris conscience de toi-même, nous en serons bien contents ; nous avons décidé beaucoup de choses à ton sujet. Mais il ne m'est pas possible d'arrêter seule avec toi tous nos projets. M. Miyoshi est justement à la maison. Nous étions en train de tenir conseil. Notre décision sera prise en commun. »

KEINOSUKE

Et elle nous attend à côté ? Alors vous lui avez dit que M. Miyoslii était ici ?

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MAKIKO

Oui, mon enfant. Est-ce que tu le désapprouves ? Je le lui ai dit, parce qu'elle me l'a demandé.

KEINOSUKE

Mais comment a-t-elle été amenée à parler de M. Miyoshi ?

MAKIKO

Je lui disais que nous tenions en ce moment même un conciliabule à son sujet. Elle m'a alors demandé qui était là.

KEINOSUKE

Est-ce que c'est seulement ainsi que vous en êtes venus à parler de M. Miyoshi ?

MAKIKO

Elle m'a demandé beaucoup de choses : si M. Miyoshi venait très souvent en ce moment, s'il se portait bien... A cette occasion, je lui ai dit : « M. Miyoshi se préoccupe beaucoup de toi, tu dois lui être bien reconnaissante. » (A Miyoshi) Elle m'a demandé si vous voudriez lui permettre de vous voir, et...

MIYOSHI

Oh! Mais, volontiers... Plutôt, c'est moi qui vous ai demandé, Madame... (à Keinosuke) N'est-ce pas, tu es

consentant ?

KEINOSUKE

La demande de Sumiko est assez indiscrète à mon avis. Si tu acceptes de la voir, comme tu es celui qui dois le mieux comprendre ses sentiments, je compte que tu seras assez bon pour...

MIYOSHI

Ne parle pas ainsi. Ça me fait de la peine. C'est uniquement pour moi que je veux la voir, ce n'est pour

personne d'autre. Si tu m'autorises à aller de l'avant, si la chose t'agrée, laisse-moi, pendant quelque temps, traiter toutes les questions directement avec Mademoiselle. Malgré tous tes conseils, mes sentiments vis à vis de Mlle Sumiko restent tels que je te les ai exposés en détail. Mes sentiments resteront à jamais ce qu'ils sont, quels que soient ceux de Mademoiselle. Je te demande de me laisser ma liberté d'action.

KEINOSUKE

Bien, tu feras comme tu voudras, puisque tu y tiens. D'après toi, c'est uniquement pour toi que tu agis.

Soit ! Mais en mon nom, je te prie, si c'est possible, de sauver Sumiko et de nous rendre la Sumiko d'autrefois. Bien qu'elle soit devenue la dernière des misérables, si par l'amour que tu as pour elle est assez fort, je te prie de la ramener de ses égarements. Pour le moment, c'est à cela que je dois m'en tenir. Maman, elle, aussi, verra sans doute les choses comme moi.

MAKIKO

Si elle pouvait se rappeler toutes les actions dont elle a eu à rougir jusqu'ici vis à vis de vous, elle

n'oserait pas paraître ainsi devant vous, voilà toute ma pensée. Si vous l'accueillez, comme elle devra en être touchée ! Tout ce qui concerne Sumiko, je le remets entre vos mains. Faites ce que vous jugerez bon pour qu'elle retrouve sa voie. Je suis vraiment confuse de vous parler avec autant de liberté, mais je sais bien que c'est vous qui comprenez le mieux les sentiments de Sumiko, comme le dit Keinosuke. Et de plus, puisqu'elle désire vous voir, je pressens que, malgré tout, son âme est restée en communion avec la vôtre. Le temps du bonheur ne viendrait jamais pour Sumiko, si votre bonté généreuse ne venait à son aide.

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MIYOSHI

Je ne puis, avant notre entrevue, deviner les sentiments qui inspirent à Mlle Sumiko le désir de me voir; mais... si tout s'arrange pour le mieux, et que je puisse lui rendre le bonheur, ce sera en même temps mon bonheur ; car c'est plutôt moi qui désire, être sauvé par Mlle Sumiko. Que vous tous l'appeliez « une triste créature » ou « une femme dégradée », cela me fait un grand chagrin.

MAKIKO

Quelle reconnaissance ne vous devra-t-elle pas ! C'est vous, je vous l'assure, c'est vous qui aimez

Sumiko, mieux que sa mère, mieux que son frère aîné, mieux que tout le monde. Comment votre compassion amoureuse si ardente n'aurait-elle pas sur elle une puissante action ? Elle n'est plus telle qu'auparavant. A coup sûr, elle sentira pleinement votre bonté.

MIYOSHI

N'affirmons pas trop, madame. Parce que, si les choses ne se passaient pas comme vous le dites, mon

chagrin deviendrait pire que jamais.

MAKIKO

Oh ! Voyons, monsieur, il n'est pas possible que...

KEINOSUKE

Je t'assure que Sumiko est déjà revenue à toi. J'en suis sûr. Ne sois pas inerte comme d'habitude. Aie du courage !

MAKIKO

Alors, je vais tout de suite amener Sumiko ici. Vous le permettez, monsieur ?

MIYOSHI

Très volontiers !

MAKIKO

Nous allons nous retirer ; vous nous appellerez, Monsieur, quand vous voudrez.

MIYOSHI

Oui, Madame.

KEINOSUKE

Je te confie tout, cher ami !

(Makiko sort par la droite, Keinosuke, parla gauche),

SCENE VIII

MIYOSHI, SUMIKO

(Miyoshi, resté seul, s'appuie sur la table, pensif. Un temps. Sumiko entre par la droite. Son apparence, plus vieille que la réalité, en raison de ses chagrins, lui donne l'air d'avoir vingt-six ou vingt-sept ans. Ses vêtements sont simples et sombres, très usés. Ses yeux paraissent gonflés par les larmes. Aussitôt entrée, ses regards rencontrent ceux de Miyoshi. Honteuse, elle baisse les yeux ; elle s'avance vers la table d'une allure accablée. Elle se place en face de Miyoshi. Elle tient à rester debout sans vouloir s'asseoir, avec un pauvre

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air chétif. Le silence dure quelques minutes.)

MIYOSHI

Mlle Sumiko, il y a vraiment bien longtemps que nous ne nous sommes vus. Asseyez-vous, je vous en prie.

SUMIKO

Merci.

(Sumiko, toujours la tête baissée, s'assoit comme écrasée sous un poids lourd.)

MIYOSHI

Vous avez bien fait de demander à me voir, je vous en remercie Mademoiselle. (Sumiko fait un signe d'acquiescement.)

MIYOSHI

J'ai entendu dire à Madame votre Mère que vous veniez d'avoir beaucoup de chagrin. C'est justement ce

que j'avais compris par la lettre que vous m'avez écrite. J'aurais dû vous répondre tout de suite. Mais je n'ai pas osé le faire, par discrétion envers M. Yamada. Il ne faut donc pas m'en vouloir, Mademoiselle.

SUMIKO

Vous n'avez pas à vous excuser, car je ne vous avais pas écrit pour avoir une réponse. J'ai plutôt quelques

remords de vous avoir écrit ainsi à plusieurs reprises. Mais sachez bien, je vous en prie, que j'étais tellement douloureuse !...

MIYOSHI

Mais, est-ce que vous aviez compris combien j'étais malheureux, moi aussi ?

SUMIKO

Mais oui, je... je …

MIYOSHI

Voulez-vous dire que vous le compreniez bien ?

SUMIKO (faisant un signe affirmatif)

Bien que je n'aie pas reçu de réponse de vous, comme je viens d'être mise au courant par Maman, je connais tous vos sentiments. Et c'est parce que je les connais, que je puis oser vous voir.

MIYOSHI

J'en suis bien heureux, Mademoiselle. Depuis notre dernière entrevue, une année s'est écoulée. Mais tous

mes sentiments sont restés ce qu'ils étaient... Alors,... on dit que vous allez rompre avec M. Yamada ?...

SUMIKO

Oui, Monsieur. J'ai pris la ferme résolution de rompre.

MIYOSHI

Mais M. Yamada n'y consentira jamais.

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SUMIKO

Ça ne pourra rien changer. Cette fois-ci, je ne retournerai jamais chez lui. C'est avec cette résolution que je l'ai quitté.

MIYOSHI

Pourquoi le quittez-vous ?

SUMIKO

Parce qu'il ne m'aime plus.

MIYOSHI

Cependant, la dernière fois que je vous ai vue, vous m'aviez dit : « II est possible que mon mari me martyrise ; néanmoins, personne ne peut dire qu'il n'ait pas d'amour pour moi. Il y a un coin secret de son cœur ou il y a de l'amour. Si Yamada vous apparaît comme n'ayant pas d'amour pour moi, la faute en est à moi, qui ne sais pas bien l'aimer. Dire que mon mari a des torts, c'est dire en même temps que j'ai des torts. Dans ces conditions, c'est à moi seule d'avoir des remords. »

SUMIKO

Oui, j'ai bien dit cela à cette époque. Yamada me martyrisait ; mais quand j'allais lui proposer de nous séparer, il me suppliait en sanglotant de ne pas le quitter. J'étais alors en droit de me demander s'il n'avait pas vraiment encore de l'amour pour moi, s'il n'avait pas dans le fond, un cœur aimant; et je me disais que ses brutalités venaient seulement de sa nature impulsive. La force de cette conviction me poussait à m'adresser des reproches et je m'encourageais à l'aimer de toute mon âme. Je me torturais avec mes remords. Mais à présent, j'y vois clair : j'étais simplement égarée, j'étais la dupe de Yamada.

MIYOSHI

Alors, vous dites que vous n'éprouvez aucun sentiment de regret pour M. Yamada ?

SUMIKO

Je n'en ai aucun. Il est inutile de chercher à rester ensemble quand on n'a pas d'amour l'un pour l'autre. J'avais de la pitié pour Yamada uniquement parce que Yamada n'était pas un homme digne d'être une créature humaine, et qu'il était repoussé partout et par tout le monde. Maman et mon frère disaient que j'étais folle de vivre avec un vaurien comme lui. Mais, pour moi, c'est comme vaurien qu'il m'inspirait de la pitié, et c'est ce qui me renforçait dans l'idée de rester avec lui.

MIYOSHI

Écoutez, Mademoiselle, il y a longtemps que je l'avais compris. Permettez-moi de vous dire que si M.

Yamada avait été un homme un peu plus honorable, je ne me serais pas renfermé dans cette attitude d'abstention passive. Quelque faible que je sois, si je m'étais trouvé en présence d'un adversaire en valant la peine, j'aurais essayé de lutter avec lui. C'est parce que c'était M. Yamada, que j'étais impuissant à rien entre-prendre. — Si, vous et moi, nous nous étions entendus comme des complices... non, de tels mots ne conviennent pas pour vous... Mais enfin, supposez que je vous eusse arrachée des mains de M. Yamada : qui, dans le monde, aurait aimé cet homme ? Un misérable comme lui:... qui aurait eu de la pitié pour lui ? Mon sentiment a été le même que le vôtre, Mademoiselle. Faire quelque chose contre M. Yamada, je ne l'ai pas voulu, comme vous-même ne l'avez pas voulu. Mon amour pour vous, mademoiselle, tel que je le conçois, me commandait de vivre dans la même tristesse que vous et d'éprouver la même angoisse que vous. Ces principes ont-ils changé depuis cette époque ? Et, Mademoiselle, n'avez-vous plus de pitié pour M. Yamada ?

SUMIKO

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C'est moi qui mérite de la pitié ; ce n'est pas lui. Ayez pitié de moi, je vous en prie. (S'efforçant de ne pas

pleurer) J'ai été obligée... par lui... à une chose atroce... à une chose qui... n'est plus humaine. Je n'en ai rien dit à maman. Mais Yamada m'a ordonné de vendre ma pudeur... (Elle commence à sangloter) J'ai été brutalisée par lui. Il m'a contrainte par intimidation à prendre part à l'escroquerie, à écrire une lettre falsifiée, et à faire bien d'autres choses. Mais j'endurais jusqu'ici tout cela avec patience. La patience a ses limites. En présence de l'ordre de vendre sa pudeur, il n'y a pas de femme qui soit tenue à endurer son martyre plus longtemps. Par là, il m'a infligé la dernière des offenses. Il a cessé de me regarder comme sa femme, comme une créature humaine ! (Elle s'effondre, accablée sur la table) Ayez pitié de moi, oh ! Je vous en supplie. Je suis consumée par la colère et la honte !... Vous êtes le seul qui puissiez entendre des confidences pareilles.

MIYOSHI (flattant d'une caresse tendre les épaules de Sumiko)

Est-ce... Est-ce possible ! !... De pareilles choses ?... Se peut-il que M. Yamada soit un pareil monstre !

SUMIKO

Moi non plus, je ne l'aurais pas cru... Il est évident que je n'étais pas sans défaut, moi aussi. Et j'aurais été coupable de ne pas l'aimer de toute mon âme. C'était mon devoir de souffrir patiemment jusqu'au bout. Je regardais comme une obligation de l'aimer ; à mes yeux cela représentait la justice... C'est pour cette raison que, tout en sachant le secret de votre cœur, je vous avais abandonné pour appartenir uniquement à Yamada, et que j'ai employé à son bonheur tous mes efforts. Malgré tout cela, il n'a pas su comprendre mon cœur. Si j'ai pu avoir des torts, lui, il a été dix fois, vingt fois plus coupable que moi. Je ne puis plus le sauver avec la force de mon amour. C'est plutôt moi oui ai besoin d'être sauvée. Je suis une créature faible... Je ne suis plus capable d'avoir de la pitié pour autrui... Après tout, est-ce que je fais mal en abandonnant Yamada ? Oh ! Ayez pitié de moi, je vous en supplie ! Indiquez-moi la route que je dois prendre !

MIYOSHI

Vous me demandez de vous indiquer la route à prendre ?

SUMIKO

Est-ce qu'il se pourrait que vous ne me pardonniez pas ? J'ai trahi votre cœur... pendant bien longtemps... En même temps, il faut que je le dise, j'ai trahi mon propre cœur. C'est en ce moment que je reçois le châtiment. Comme je vous l'ai écrit, l'autre jour, tout ce que j'ai fait est venu de ma faiblesse. Je savais qu'enfin un pareil jour arriverait. Il était devenu évident pour moi que je ne pouvais aimer Yamada de toute mon âme. J'ai tort d'avoir vécu cahin-caha, sans avoir su prendre une ferme attitude... Je suis évidemment toute remplie du désir de demander pardon à maman, à mon frère. Mais c'est à vous que je demande sincèrement pardon. Je ne demanderai pardon à personne... excepté à vous... C'est pour que vous me pardonniez que je suis ainsi venue. Allez vous dire que ce que j'ai fait est irréparable ?

MIYOSHI

II n'y a rien d'irréparable. Même si votre amour n'a été que momentané, vous avez aimé M. Yamada.

Vous direz que vous m'aimiez en même temps ; mais il est plus que sûr que vous avez aimé M. Yamada. Donc, vous n'avez commis aucune faute en allant vivre avec lui. Jamais il ne me viendra à l'idée de vous faire de la peine en prenant texte de la promesse que vous m'aviez faite un jour. Si vous avez eu tort d'avoir été contre moi, moi aussi, de mon côté, j'ai eu tort de lui céder fièrement. Et encore, je dis mal, car lorsque je dis que j'ai cédé fièrement, j'oublie qu'en réalité je n'ai pas su rester fier. C'est après avoir été séparé de vous que j'ai compris, pour la première fois, à quel point je vous adorais... J'ai compris que je ne pourrais vivre, même un moment, sans vous. N'est-ce pas que vous avez partagé ce même sentiment ? A vous comme à moi, c'est par notre séparation qu'il a été donné d'éprouver plus fortement que jamais l'amour que nous avions l'un pour l'autre. Si vous n'étiez pas allée avec un homme comme M. Yamada, je ne vous aurais pas adorée autant, et je ne serais pas affligé comme je le suis. Vous ne me seriez pas apparue si noble et si adorable. Vous aurez eu bien des peines chez M. Yamada ! Mais, est-ce que cela ne nous aura pas servi à nous aimer ? M. Yamada a fait de vous, une personne dont je ne saurais plus me passer. Il nous a fait nous aimer de toute notre âme. Ni vous ni moi, nous n'avons rien fait d'irréparable. Si c'était votre destinée de venir dans mes bras, tout ce qui s'est passé a été pour le mieux et tel que cela devait être... Mlle Sumiko ! Ne pleurez plus ! Si quelqu'un doit remercier». C’est moi !

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SUMIKO

Oh ! Non, oh ! Non. C'est votre pardon qu'il me faut, car sans votre pardon, je ne pourrais plus continuer

à vivre. Si vous n'étiez pas à la maison, comment pourrais-je y rentrer ? Je vous en supplie, M. Kazuma, dites-moi ce mot : « Je vous pardonne ». Je serai bien heureuse et je ne demanderai pas autre chose que cela : le pardon donné par vous. A ce prix j’accepterai d'être méprisée par toute la famille et d'être appelée par elle « dévergondée » ou « gourgandine ».

MIYOSHI

Si je vous donne mon pardon, moi aussi, je dois vous demander votre pardon... De même que, vous, vous

m'avez fait de la peine, moi, je vous ai fait de la peine... Mais, cessons de parler ainsi. Disons-nous que toutes nos peines n'avaient pour but que de faire de nous ce que nous sommes en ce moment. Nous ne nous sommes pas trompés ! Tout notre passé avait été fait pour nous rendre un jour heureux. Dès le premier jour, vous n'étiez pas à M. Yamada, Simplement, aujourd'hui, vous êtes revenue à moi, et c'est tout.

SUMIKO

Je n'ai plus rien à vous dire. J'ai été pendant longtemps la prisonnière des faits. Après que je fus allée

chez Yamada, tout le monde a cessé de me traiter comme il eût fallu le faire. Ça a été la cause de ma déchéance. Je me trouvais si diminuée que, même quand je me suis résignée à revenir chez vous, je me disais que je n'étais plus digne de vous. Refaites de moi, de grâce, la Sumiko d'autrefois. Protégez-moi contre les gens qui me montrent un cœur de glace i Je suis à jamais à vous... Croyez-moi...

MIYOSHI

Je comprends... J'ai compris... Jamais, je n'ai douté de 'vous. Même depuis le jour où vous m'avez abandonné, jamais je n'ai cessé d'avoir confiance en vous.

(Miyoshi tendant la main, prend celle de Sumiko et la serre avec effusion. Makiko entre précipitamment

par la gauche, ayant l'air très troublé. En voyant l'attitude des deux jeunes gens, elle s'arrête, et de la porte elle s'écrie :

SCENE IX

MIYOSHI, SUMIKO, MAKIKO

MAKIKO M. Miyoshi ! Je vous demande pardon...

(Miyoshi et Sumiko abandonnent leurs mains et se retournent du côté de Makiko. Celle-ci va précipitamment vers eux.)

MAKIKO

Yamada est ici !

MIYOSHI

M. Yamada ? Ah !... Et que dit-il ?

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MAKIKO

II m'a demandé si Sumiko était à la maison. Je lui ai répondu -que non. Mais il a protesté et il insiste en réclamant Sumiko ; et il déclare : « Je ne m'en irai pas d'ici avant de l'avoir vue. » II est à l'entrée. Que faire ? Que faire ?

SUMIKO (se blottissant tout contre Miyoshi et s'accrochant à ses vêtements)

Maman, dis-lui qu'il s'en aille ! Je t'en prie ! Je ne veux pas le revoir ! Ne me force pas à le voir...

MAKIKO

Je ferai ce que tu dis si tu persistes dans cette ferme résolution... Mais comment vais-je m'y prendre ?... Si, malgré tout, il ne veut pas partir, dois-je téléphoner au commissariat pour appeler le policier qui est venu tantôt ?

MIYOSHI

C'est inutile. Moi, je vais le recevoir...

MAKIKO

Vous ?... Comment, vous oseriez faire cela ?

MIYOSHI

Oui, madame, oui. J'ai besoin de le voir au moins une fois... Je ne vous ai pas encore fait part... Mais j'ai un bonheur à vous annoncer, Madame, et aussi à Keinosuke Mlle Sumiko a enfin accueilli ma demande ; elle a bien voulu revenir à moi. Soyez désormais sans aucune inquiétude. Je peux dire nettement à M. Yamada que Mlle Sumiko est à moi. J'ai l'intention de le mettre au courant de tout, au nom de Mademoiselle.

MAKIKO

Sumiko !... Tout ce que me dit M. Miyosliï... est-ce sûr... cette fois-ci ?

SUMIKO

Oui, Maman,... car M. Kazuma m'a tout pardonné, tout, tout.

MAKIKO

C'est parce que c'est lui qu'il t'a tout pardonné. Quant à moi et à Keinosuke, nous te pardonnons uniquement parce que nous sommes émus de sa bonté. Si M. Miyoshi n'était pas là, personne ne pourrait dire ce qu'il adviendrait de toi... M. Miyoshi, en quels termes dois-je vous remercier ? Tout cela, c'est à vous que je le dois. Cette fois-ci, je pense qu'elle s'est enfin réveillée. Puisqu'elle est venue vous demander sincère-ment son pardon, vous oublierez, n'est-ce pas, tout ce qu'il y a eu d'ingratitude dans sa conduite passée... Ne l'abandonnez jamais, je vous en prie. Si vous me permettez de dire toute ma pensée, moi aussi, je souhaitais depuis longtemps que les choses fussent ainsi. Combien elle est heureuse ! Me voici tout à fait rassurée... Je vous suis profondément reconnaissante de toute votre générosité...

MIYOSHI

Je suis confus de ce que vous me dites. Madame. C'est plutôt moi qui vous ai causé à tous beaucoup

d'ennuis avec cette question. Avec Keinosuke surtout, nous avons été presque perpétuellement en désaccord. Je ne demande qu'une chose : que vous soyez très heureux. Nous allons oublier tout ce qui s'est passé jusqu'ici et vous prierez avec moi pour le bonheur de Mlle Sumiko.

MAKIKO

Oh ! Certainement, M. Miyoshi. Il est vrai que Keinosuke a été contre vous dans cette affaire et qu'il se

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disait désolé à votre sujet. Mais quand il saura votre bonté généreuse, quelle reconnaissance il aura pour vous !

(Keinosuke entre par la porte de droite ; il aborde les trois personnages d'un air résolu.)

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イイイイ ミミミミ 漢字漢字漢字漢字漢字漢字漢字漢字 レレレレ ンンンン ギギギギ ョョョョ ウウウウ

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漢字漢字漢字漢字 ハハハハ ジジジジ漢字漢字漢漢字漢字漢漢字漢字漢漢字漢字漢

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漢字漢字漢字漢字漢字漢字漢字漢字漢字漢字漢字漢字漢字漢字漢字漢字 ママママ

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トトトト ネネネネ リリリリ ココココ ュュュュ漢字漢字漢字漢字

漢字漢字漢字漢字 リリリリ 漢字漢字漢漢字漢字漢漢字漢字漢漢字漢字漢

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漢字漢字花漢字漢字花漢字漢字花漢字漢字花 漢字漢字花漢字漢字花漢字漢字花漢字漢字花 漢字漢字漢字漢字 ヒヒヒヒ リリリリ モモモモ

ピピピピ 漢字漢字漢漢字漢字漢漢字漢字漢漢字漢字漢

字漢字漢字字漢字漢字字漢字漢字字漢字漢字 ヤヤヤヤ ムムムム ララララ ササササ キキキキ ハハハハ ツツツツ ドドドド イイイイ リリリリ

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ーーーー ナナナナ

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漢字漢字漢字漢字 ゲゲゲゲ ツツツツ ケケケケ イイイイ ジジジジ ュュュュ漢字漢字漢字漢字

漢字漢字漢字漢字 スススス ギギギギ

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字漢字漢字字漢字漢字字漢字漢字字漢字漢字 ババババ ララララ キキキキ

諺諺諺諺

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14

ツツツツ ババババ メメメメ イイイイ チチチチ ワワワワ デデデデ ハハハハ ルルルル ニニニニ ハハハハ ナナナナ ララララ ヌヌヌヌ

Page 46: La Gazette du Japon - 2

Informations techniques La Gazette est actuellement diffusée sous 3 formats différents :

- Format PDF que vous utilisez actuellement grâce à Acrobat Reader - Format EXE qui simule un véritable livre interactif sur un PC.

Ce format est deux fois moins gros à charger que le format PDF. Il est également beaucoup plus agréable à manipuler. Les utilisateurs de Mac devront avoir un émulateur PC (Virtual PC) pour pouvoir apprécier cette version. En téléchargeant La Gazette directement à partir du site lejapon.org, vous avez la garantie de prendre un fichier infecté d’aucun virus.

- Format DNL qui donne le même résultat que le format EXE mais qui ne vous oblige pas à exécuter un programme sur votre ordinateur. Avec ce format, seul le fichier contenant les données vous est transmis ; celui-ci ne peut donc être infecté par aucun virus. Il vous faut cependant utiliser un lecteur de fichiers DNL que vous pouvez prendre ici (seulement 163 ko).

Crédits Remerciements à tous ceux qui ont participé avec moi, à la rédaction de ce 3ème exemplaire de La Gazette : Agnès, Naginata, Gattaca, Skydiver, Piri, Antoine. La Gazette du Japon est créée et diffusée par le site http://www.lejapon.org ; Ce site est financé en partie par les dons financiers de certains de ses membres, par la publicité mais encore beaucoup par les propres deniers de son créateur. Si vous appréciez ce travail et les informations qui sont données dans la gazette, si vous aimez l’interactivité et la convivialité qui existe sur le site lejapon.org , pensez à l’aider financièrement en envoyant vos dons au webmestre et en cliquant sur les bannières des sponsors. Merci. Jean-Michel Webmestre