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CONSERVATOIRE NATIONAL DES ARTS ET METIERS INSTITUT NATIONAL DES TECHNIQUES DE LA DOCUMENTATION MEMOIRE pour obtenir le DESS en Sciences de l’information et de la documentation spécialisées Présenté et soutenu par Rachida Bouabid – Bodinier Le 23 octobre 2006 Veille, capitalisation des connaissances et partage de l’information : des dispositifs au service d’une évolution des mentalités ? Jury Madame Hélène Kuttlein Monsieur Jean Max Noyer Cycle supérieur Promotion XXXV

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CONSERVATOIRE NATIONAL DES ARTS ET METIERS

INSTITUT NATIONAL DES TECHNIQUES DE LA

DOCUMENTATION

MEMOIRE

pour obtenir le

DESS en Sciences de l’information et de la documentation spécialisées

Présenté et soutenu par Rachida Bouabid – Bodinier

Le 23 octobre 2006

Veille, capitalisation des connaissances et partage de l’information : des dispositifs au service d’une évolution

des mentalités ? Jury Madame Hélène Kuttlein Monsieur Jean Max Noyer

Cycle supérieur Promotion XXXV

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Aux Anciens Combattants, hommes de courage, d’ic i et d’ai l leurs :

Charles Bodinier, Lucien Pennarun, Hadou Bouabid disparus.

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Remerciements

Je remercie l’ensemble de l’équipe de projet « Centre de Documentation de l’Ecole

Militaire », qui m’a chaleureusement accueillie et avec laquelle j’ai eu très grand

plaisir à travailler. Je remercie en particulier le Général Beyer, chef du projet, et

Madame Kuttlein, chargée d’en animer le volet documentaire, pour leur éclairage et

leur soutien.

Je tiens également à remercier Monsieur Jean Max Noyer, enseignant chercheur à

l’université de Paris VII Denis Diderot et professeur associé à Saint Cyr Coëtquidan,

pour avoir accepté de suivre mon travail et pour ses conseils lors de notre

rencontre.

Je remercie aussi les différents contacts commerciaux qui sont venus dans les

locaux du CEDOC me présenter leurs outils de veille, en particulier Monsieur

Clément Bourrat de la société Cybion, Monsieur René Adelaïde de la société Acetic,

Monsieur Michel Raimbault de Go Albert et Monsieur François Chédru de Pertimm

France. Les entretiens que j’ai eus avec eux m’ont permis de progresser dans mon

travail.

Enfin je tiens à remercier vivement mon époux, pour sa patience et son soutien

pendant ces deux ans de formation à l’INTD, ainsi que mon fils adoré, qui n’avait

que neuf mois quand je suis entrée à l’institut.

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Résumé

Veille, capitalisation des connaissances et partage de l’information : des dispositifs

au service d’une évolution des mentalités ? / Bouabid Rachida (ép. Bodinier).-

Paris : INTD-CNAM, 2006, 133 p.- Mémoire DESS, Info-Doc.-Bibliogr, 43 réf.

Notre mémoire pose la problématique de l’interrelation entre la veille et la

capitalisation dans une démarche active de management et de partage de

l’information et des connaissances. Dans un premier temps, nous présentons le

contexte de la veille sur la réflexion stratégique de défense et de sécurité, dans la

perspective de la création du Centre de documentation de l’Ecole Militaire, et les

différents concepts de veille, de capitalisation, de gestion des connaissances, le

rapport entre la veille, l’archivage et la mémoire. Dans un second temps nous

menons une large réflexion sur les moyens, les méthodes, les dispositifs, les outils

permettant de mettre en œuvre ce processus, au service des évolutions des

pratiques et des mentalités attachées aux méthodes de travail traditionnelles. Enfin

dans une dernière partie, nous présentons une analyse critique et comparative

d’une vingtaine d’outils de veille, réalisée au profit de l’équipe de projet du Centre de

Documentation de l’Ecole Militaire, afin de lui permettre de choisir un outil de veille

adapté a ses besoins.

VEILLE, VEILLE STRATEGIQUE, VEILLE GEOPOLITIQUE, INTELLIGENCE

ECONOMIQUE, CAPITALISATION DES CONNAISSANCES, PARTAGE DE

L’INFORMATION, GESTION DES CONNAISSANCES, KNOWLEDGE

MANAGEMENT, DISPOSITIFS DE CAPITALISATION, OUTILS DE VEILLE,

MEMOIRE, SAVOIR, SAVOIR- FAIRE

MONITORING, STRATEGIC INFORMATION SCANNING SYSTEM,

GEOPOLITICAL MONITORING, BUSINESS INTELLIGENCE (BI), KNOWLEDGE

CAPITALIZATION, INFORMATION SHARING, KNOWLEDGE MANAGEMENT,

CAPITALIZATION TOOLS, MEMORY, KNOWING, KNOWING HOW

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Table des matières

INTRODUCTION 12

PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DU PROJET, DEFINITIONS DES CONCEPTS DE VEILLE, DE CAPITALISATION DES CONNAISSANCES ET DE PARTAGE DE L’INFORMATION 16

I.A- LA VEILLE SUR LA REFLEXION STRATEGIQUE DE DEFENSE AU FUTUR CENTRE DE DOCUMENTATION DE L’ECOLE MILITAIRE 17

I.A.1. LA LETTRE DE MISSION DU MINISTRE 17

I.A.2. UN SERVICE DE VEILLE AU CENTRE DE DOCUMENTATION DE L’ECOLE

MILITAIRE 17

I.A.3. L’ORIENTATION VERS UNE VEILLE AUTOMATISEE 19

I.B. LES CONCEPTS DE LA VEILLE 22

I.B.1. LE MANAGEMENT STRATEGIQUE ET LA NOTION DE SURVEILLANCE 22

I.B.2. VEILLE ET INTELLIGENCE ECONOMIQUE 23

I.B.3. VEILLE, TRAÇABILITE DE L’INFORMATION ET RENSEIGNEMENT 25

I.B.4. VEILLE ET NOTION D’ANTICIPATION ET DE PREVENTION DES CRISES. 27

I.B.5. LES NOTIONS DE LA VEILLE RETENUES DANS LA RECHERCHE EN FRANCE ET

SA NORMALISATION 28

I.C. INFORMATION, CONNAISSANCE ET CAPITALISATION 31

I.C.1. INFORMATIONS, DONNEES, CONNAISSANCES 31

I.C.2. LE CONCEPT DE CAPITALISATION DES CONNAISSANCES 34

I.C.3. LA GESTION DES CONNAISSANCES, RECORD MANAGEMENT ET MEMOIRE 36

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DEUXIEME PARTIE : METHODES, DISPOSITIFS, OUTILS DE VEILLE, DE CAPITALISATION ET DE PARTAGE DE L’INFORMATION 39

II.A. PRESENTATION DE QUELQUES DISPOSITIFS ET OUTILS FAVORISANT LA VEILLE, LA CAPITALISATION ET LE PARTAGE DE L’INFORMATION 40

II.A.1. LES INTRANETS DANS LES ENTREPRISES 40

II.A.1.a Les dispositifs, et outils associés à un intranet 40

II.A.1.b. Internet, intranet, gestion des connaissances, aide à la décision 41

II.A.2. CONSERVER ET PARTAGER LES DOCUMENTS 41

II.A.2.a. La GED et le cycle de vie d’un document 41

II.A.2.b. GED et dispositifs pour le partage des documents, des données

et des connaissances 42

II.A.2.c. L’archivage et la veille 42

II.A.3. VEILLE, CAPITALISATION ET PARTAGE DE L’INFORMATION : LA PLACE

CENTRALE DE LA FORMATION 43

II.A.3.a. Les e-learning et la formation : outils et dispositifs au service de la

veille et capitalisation des connaissances d’une communauté 43

II.A.3.b. La formation comme dispositif de capitalisation et de partage des

connaissances 44

II.A.4. LES BASES DE CONNAISSANCES 46

II.A.4.a. Les bases de connaissances, savoirs et savoir faire 46

II.A.4.b. Base de connaissances, et validation des experts et

communautés de pratiques 46

II.A.5. METHODES TRADITIONNELLES, LES PRODUITS DOCUMENTAIRES ET OUTILS

INFORMATIQUES DEDIES A LA GESTION DES CONNAISSANCES : LES SERVEURS ET

LES PROGICIELS DE GESTION DE CONNAISSANCE 47

II.B. OUTILS DE VEILLE ET METHODES DE VALORISATION DE L’INFORMATION ET DE CAPITALISATION DES CONNAISSANCES 49

II.B.1. LES OUTILS DE VEILLE 49

II.B.1.a . Eléments de définition 49

II.B.1.b. Les outils de veille non spécialisés et spécialisés 50

II.B.1.c. Les logiciels dédiés à la veille 50

II.B.1.d. Les progiciels de veille 51

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II.B.1.e. Les outils d’aide au sourcing, pour identifier des sources

d’informations pertinentes : 52

II.B.1.f. Les outils d’analyse et de mise en forme 53

II.B.1.g. Les outils de résumés automatiques : 54

II.B.1.h. Les outils de cartographie 55

II.B.1.i. Les autres outils 55

II.B.1.j. Les outils de knowledge management 59

II.B.2. LES METHODES DE VALORISATION DE L’INFORMATION ET DE CAPITALISATION

DES CONNAISSANCES DANS UN PROCESSUS DE VEILLE 60

II.B.2.a. Les différents types d’analyse et de collecte par les systèmes à

valoriser 60

II.B.2.b. Data mining et Text mining: 61

II.B.2.c. L’analyse bibliométrique, cooccurences et co-citations 62

II.B.2.d. Extraction d’informations et analyse des tendances 63

II.B.2.e. La cartographie de résultats, quelques exemples 64

II.B.3. Méthodes de navigation dans un corpus : définition et

positionnement 68

II.C. EXPERTISE HUMAINE, STRATEGIE DE VEILLE ET DE GESTION DES CONNAISSANCES 70

II.C.1. DES HOMMES AU CŒUR DU PROCESSUS DE VEILLE 70

II.C.1.a. Les veilleurs et les compétences d’équipe 70

II.C.1.b. Les veilleurs et l’interdisciplinarité 71

II.C.1.c. Les veilleurs et les experts : travail en commun et validation de

l’information 71

II.C.1.d. La direction générale et la veille 72

II.C.2. LES STRATEGIES DE VEILLE ET DE CAPITALISATION DES CONNAISSANCES 72

II.C.2.a. la phase de collecte de l’information : des stratégies

complémentaires 72

II.C.2.b. La formalisation dans des tableaux de bord de veille 74

II.C.3. LES STRATEGIES DE GESTION DE CONNAISSANCES ET DE PARTAGE DE

L’INFORMATION 75

II.C.3.a. La réflexion autour de la codification des connaissances et des

savoirs à capitaliser 75

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II.C.3.b. L’identification des savoirs à acquérir 76

II.C.3.c. Stratégie de veille, de gestion des connaissances et innovations

78

II.C.4. VEILLE ET CONNAISSANCE DU PUBLIC : L’EVOLUTION DES BESOINS DES

USAGERS AU CŒUR DU PROCESSUS DE VEILLE 79

II.C.4.a. La veille clientèle 79

II.C.4.b. les bases de connaissances clientèles 79

II.C.4.c. Le service SVP 80

II.C.5. QUELS MOYENS, QUELLES MODALITES POUR LA DIFFUSION DES DOCUMENTS,

DE L’INFORMATION, DE LA CONNAISSANCE ? 80

II.C.5.a. La diffusion sélective de l’information et les besoins de l’usager 80

II.C.5.b. La numérisation, et la mise en ligne des documents sources

issue de la veille 80

II.C.5.c. La gestion de la diffusion des connaissances 80

TROISIEME PARTIE : ANALYSES DES BESOINS ET ETUDE CRITIQUE DES OUTILS DE VEILLE 81

III.A. CONTEXTE DE LA MISSION ET METHODOLOGIES ADOPTEES 82

III.A.1. OBJECTIFS DE LA MISSION : 82

III.A.1.a Analyse des besoins 82

III.A.1.b. Analyse critique des outils de veille 82

III.A.1.c. L’étude, un outil d’aide à la prise de décisions 82

III.A.2. ELEMENTS DE METHODOLOGIE 83

III.A.2.a. Méthodologies pour l’évaluation des besoins 83

III.A.2.b. Méthodologies pour la sélection des critères d’évaluation des

outils de veille 83

III.A.2.c. Méthodologie pour la rencontre avec les éditeurs de logiciels de

veille 83

III.A.3. LES PROBLEMES RENCONTRES 84

III.A.3.a. La rencontre avec les éditeurs de logiciels de veille 84

III.A.3.b. La nature de l’évaluation 84

III.A.3.c. Les entretiens, la rencontre avec les experts 85

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III.B. EVALUATION DES BESOINS 86

III.B.1. LA VEILLE ET LA REFLEXION STRATEGIQUE DE DEFENSE 86

III.B.2. LES OBJECTIFS ET LES FINALITES DE LA VEILLE SUR LA REFLEXION

STRATEGIQUE DE DEFENSE ET DE SECURITE 86

III.B.3. LES PUBLICS ET LES DIFFERENTS NIVEAUX DE VEILLE 87

III.B.4. DIFFERENTS NIVEAUX DE VEILLE 87

III.C. PRESENTATION DE L’EVALUATION DES OUTILS DE VEILLE : METHODOLOGIE ET LECTURE DES TABLEAUX 89

III.C.1. LES CRITERES D’EVALUATION DES OUTILS DE VEILLE 89

III.C.2. LES INDICES DE PRIORITE DE CES CRITERES 90

III.C.3. PRESENTATION ANALYTIQUE DES OUTILS DE VEILLE PAR ORDRE

D’IMPORTANCE DES CRITERES 92

III.C.3.a. Analyse par les critères d’ergonomie, d’affichage, de

compatibilité avec d’autres outils complémentaires, la production de

rapports, l’analyse statistique, les langues latines et non latines 92

III.C.3.b. Analyse par les critères d’archivage, les paramètres de sécurité,

le sourcing Défense, la diffusion sélective de l’information (DSI),

l’expérience en tant qu’intégrateur 98

III.C.3.c. Analyse par les critères de références clientèles, l’environnement

technique, le coût. 100

III.C.4. RECOMMANDATIONS 103

III.C.4.a. Pour le choix d’un outil de veille 103

III.C.4.b. Pour le sourcing 103

CONCLUSION 104

BIBLIOGRAPHIE 106

ANNEXES 125

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Liste des figures

Organisation du centre de documentation de l’École Militaire __________ 18

Les sources de la veille ________________________________________ 20

Les différents types de veille____________________________________ 22

Les types d’information de l’intelligence économique _________________ 24

Le cycle du renseignement _____________________________________ 26

Qualifications de la veille_______________________________________ 28

Savoirs et Savoirs-faire de l’Entreprise ____________________________ 33

Dispositifs de capitalisation et transfert des connaissances ____________ 44

Atelier Outils de veille _________________________________________ 45

Serveur de connaissance ______________________________________ 48

Gestionnaire de bookmark _____________________________________ 53

Fils RSS de la Royal United Service Institute For Defence Studies

http://www.rusi.org/ ___________________________________________ 56

Fil RSS International Crisis Group _______________________________ 57

Typologie des outils de veille ___________________________________ 59

Requête terrorisme ___________________________________________ 65

Cartographix, de Datops : Réseau relationnel ______________________ 65

Cartographix de Datops : Discours _______________________________ 66

Interface d’Human-Links _______________________________________ 67

Codification des connaissances _________________________________ 76

Éléments pour un plan d’action__________________________________ 77

Stratégie d’entreprise, la gestion des connaissances _________________ 78

Organisation des forces canadiennes_____________________________ 79

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Liste des annexes

ANNEXE 1 : INTERFACE PERTIMM 126

ANNEXE2 : CAPITALISATION ET PARTAGE 127

ANNEXE 3 : INTERFACE WEBSITE-WACHTER 128

ANNEXE 4 : LEXIQUE 129

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Introduction

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La veille est un ensemble d’activités orientées vers l’obtention d’informations à

caractère stratégique ou opérationnel, visant la pertinence des processus de

décision à court ou moyen terme dans une entreprise. L’information doit circuler et

être partagée par l’ensemble de la communauté. Ce n’est plus la « veille pour la

veille », mais un investissement dans un « process » pour promouvoir le

management des connaissances dans une entreprise. La capitalisation des

connaissances c’est faire du savoir et du savoir faire un capital humain au service

du groupe par accumulation d’informations pertinentes dans un domaine.

Notre sujet pose la problématique de l’interrelation entre la veille et la capitalisation

de l’information dans une démarche active de management et de partage de

l’information et des connaissances.

Comment la veille peut-elle être au service de la capitalisation des connaissances et

du partage de l’information, et comment en retour ce processus peut-il s’inscrire

dans une démarche qualité d’un service de veille ?

Il en découle un certain nombre de questions : comment définir une démarche de

veille en adéquation avec la capitalisation des connaissances et du partage de

l’information ? Quels sont les outils qui peuvent être mis à l’œuvre dans cette

stratégie de management de l’information ?

La mise en place de dispositifs de veille, de capitalisation et de partage des

connaissances peut elle être un facteur d’évolution des mentalités ? Quelles sont

les perceptions des utilisateurs face aux nouvelles performances de certains outils ?

Ce mode de gestion de l’information sous tend une conduite aux changements des

mentalités. Car le partage de l’information est souvent perçu comme une

dépossession personnelle. D’autre part la connaissance étant objet de pouvoir dans

notre société, il n’est pas naturel de la partager. Cette démarche doit donc s’imposer

comme une nécessité pour l’entreprise en étant intégrée dans une démarche de

management et de compétitivité de l’entreprise.

Cette problématique d’interrelation entre la veille, la capitalisation et le partage de

l’information touche aux problèmes d’organisation du travail, à la gestion et la

valorisation des compétences et des savoirs collectifs.

La gestion des connaissances et la veille ne sont que deux outils au service de la

stratégie de l’entreprise. La gestion des connaissances se définit comme la capacité

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pour l’entreprise de bien cerner son savoir, son savoir faire et ses compétences

internes, et de formaliser tout cela dans des documents accessibles à sa propre

communauté. On peut la trouver par exemple dans des bases de connaissances ou

des documents partagés, accessible via des outils comme l’intranet.

En tant que chargée de veille des marchés publics au sein de la société Info – Link

(pendant 6 ans) je me suis vite rendue compte que le partage de l’information et

des connaissances était primordial pour le fonctionnement de l’entreprise. En effet,

pour bien suivre un marché public, il faut bien connaître le métier ou les métiers du

client. Par exemple pour suivre les marchés intéressant Thalès Naval, il a fallu

comprendre ses différents métiers, ses compétences, pour répondre à ce type de

marché. Or ce type de marché sous tend un minimum de culture dans le domaine

(maintenance naval, carénage…)

Donc, il y a un réel investissement personnel pour appréhender ces différents

métiers. Seule une veille régulière permettait de se tenir au courant de l’évolution

des métiers de nos clients. Cette connaissance a été partagée au sein du groupe

pour une plus grande efficacité dans le travail de surveillance des marchés. De

courtes réunions nous permettaient de faire le point sur les différentes informations

primordiales : informations clientèles, métiers, technologie, vocabulaire. A terme les

informations deviennent la connaissance d’un métier, d’une société et son évolution.

Au final, n’importe quel veilleur ou commercial pouvait répondre à un client

attendant par exemple un appel d’offre SPO2 (matériel médical : analyseur de la

saturation en oxygène).

Le partage des connaissances était intrinsèquement lié à l’activité de veille des

marchés publics. Petit à petit nous avons construit une base de connaissances

accessible à tous pour faciliter le travail de chacun. Dans cette transmission des

connaissances se pose le problème du support de diffusion des connaissances :

base de connaissance, synthèse documentaire, répertoire de mots clefs, synthèse

bibliographique, dictionnaire métier. Le choix doit être effectué en amont au moment

de l’étude des besoins. On doit s’interroger sur le moyen le plus efficace et le plus

adapté pour capitaliser l’information.

Ce centre d’intérêt a été renouvelé par le projet de mise en place d’un service de

veille au Centre de Documentation de l’Ecole Militaire. Ma mission consistait en une

étude critique des outils de veille et de gestion des connaissances (performance,

coûts, impératifs techniques et compatibilité), susceptibles de répondre aux besoins

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d’informations des publics potentiels du centre de documentation de l’Ecole Militaire

(anticiper, conserver, partager, transférer) et de valorisation des savoirs de ses

personnels.

Dans un premier temps le groupe de projet va mettre en place un service de veille

sur la réflexion stratégique de défense et de sécurité, pour avoir une plus grande

visibilité et traçabilité des problématiques liées à la sécurité défense. La

capitalisation de l’information est un objectif à un long terme et donnera au centre

une réelle expertise en recherche défense au niveau national et internationale.

Après une présentation du projet du centre de documentation de l’Ecole Militaire et

une approche théorique de la veille et de la capitalisation des connaissances, nous

présenterons les méthodologies, les dispositifs, entrant dans ce type de processus.

Enfin, dans un dernier temps nous présenterons, l’analyse des besoins, l’étude

critique des outils de veille et de gestion des connaissances, des éléments de

méthodologies, ainsi que des scénarios possibles d’ingénierie du système

d’information visant une interrelation entre la veille, la capitalisation des

connaissances et le partage de l’information.

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Première partie : Présentation du projet de veille dans le cadre du

CEDOC, définitions des concepts de la veille, de la capitalisation des connaissances et du partage de

l’information

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I.A- la veille sur la réflexion stratégique de défense et de sécurité au futur centre de documentation de l’Ecole Militaire

I.A.1. La Lettre de mission du ministre

Le ministre de la Défense, Madame Michèle Alliot- Marie a souhaité de ses vœux la

création du Centre de Documentation de l’Ecole Militaire. Dans sa lettre de mission,

elle souligne l’importance de la création d’un pôle de réflexion, d’animation et de

documentation sur les questions de défense et de sécurité, en vue de « …proposer

un projet ambitieux susceptible, à plus long terme, de supporter la comparaison

avec les centres qui font actuellement référence dans le monde »1

Ce centre doit œuvrer au profit de l’enseignement militaire supérieur et des

institutionnels français du ministère. Mais simultanément il doit être ouvert au

monde universitaire et à la recherche. Il a pour objectif de soutenir et de promouvoir

la réflexion de Défense. La création du Centre de Documentation de l’Ecole

Militaire, avalisée en 2005, a pour objectif d’offrir un cadre de soutien informationnel

moderne et dynamique à l’Enseignement Supérieur Militaire et à la Recherche de

Défense.

I.A.2. Un service de veille au futur centre de documentation de l’Ecole Militaire

Dans la mise en place du système d’information, la veille présente un enjeu majeur.

Seule une veille appropriée est susceptible de rendre intelligible la réflexion

stratégique de défense, et d’avoir une traçabilité et une expertise sur les

thématiques y afférentes. Tout en détectant les tendances émergentes qui

permettront d’anticiper. Concrètement il s’agit de recueillir les documents pertinents,

1 BEYER, Jean Claude (Général). Le Centre de Documentation de l’Ecole Militaire, Rapport de présentation, Paris,

13 mai 2005, p.52

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les analyses des spécialistes, les références bibliographiques, les études à paraître,

de repérer les réseaux de chercheurs et leurs interrelations.

En somme de capitaliser l’information de manière intelligente dans les différentes

thématiques rattachées à la réflexion de Défense. Cette logique d’interrelation entre

la veille et la Recherche de Défense est inscrite dans l’organisation même du centre

de documentation.

En effet la dynamique du centre de documentation va s’organiser autour de trois

pôles : documentation, soutien à la recherche, rayonnement international.

A terme le Centre de documentation est voué à intégrer le pôle « enseignement de

défense » en cours de constitution sur le site de l’Ecole Militaire. D’où l’importance

de la capitalisation de l’information et de la transmission des connaissances. Il

s’adresse aussi aux institutionnels de la Défense (Cabinets, grands services, états

majors) et des autres ministères et à long terme, à tous les acteurs de la réflexion

défense (instituts, journalistes…). Le pôle soutien à la recherche s’adresse à un

public plus restreint composé de centres de recherche, d’organismes spécialisés et

d’institutionnels. C’est dans le cadre de ce pôle de soutien qu’il faut mettre en place

une activité de veille documentaire appropriée et correspondant aux besoins des

chercheurs. Ce pôle devra aussi assurer la diffusion des travaux de recherche.

18 Organisation du centre de documentation de l’École Militaire

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Dans un monde en mutation, le centre de documentation a pour objectif d’être un

moteur de la réflexion stratégique de défense, et de donner ainsi les moyens

d’anticiper les problématiques de défense et de sécurité : la sécurité collective et le

maintien de la paix, les nouveaux concepts liés à la sécurité et ses applications, la

mondialisation, la diplomatie, le désarmement, l’équilibre des puissances, la

dissuasion nucléaire, la professionnalisation des armées, l’économie et la Défense,

etc. Le contexte des relations internationales n’est plus bipolaire et simple à

appréhender. Dans ce monde complexe, où apparaissent de nouvelles logiques de

sécurité, il est important d’en comprendre toutes les implications et de proposer des

perspectives. Ces thèmes de recherche à surveiller relèvent à la fois de la

recherche civile (les universités, les organismes spécialisés…) et militaire. Le

centre de documentation a pour principaux clients les stagiaires de l’Enseignement

Militaire Supérieur et la communauté des acteurs de la réflexion de défense

composée:

- de chercheurs civils (enseignants et étudiants chercheurs d’universités dont dès

à présent, l’Université Panthéon – Assas Paris II (DESS Défense, géostratégie et

dynamiques industrielles), associée à la formation des futurs officiers supérieurs par

son partenariat avec le Collège Interarmées de Défense (CID) et l’Association des

Formations Universitaires de Défense, de Relations Internationales et de Sécurité

(AFUDRIS)),

- et de chercheurs militaires (Délégation Générale de l’Armement (DGA), Institut

des Hautes Etudes de Défense nationale (IHEDN), Collège Interarmées de Défense

(CID), Centre d’Etudes d’Histoire de la Défense (CEHD), Centre d’Etudes et de

Recherche de l’Enseignement Militaire Supérieur (CEREMS), Observatoire

économique de la Défense (OED), etc.)

I.A.3. L’orientation vers une veille automatisée

La veille doit porter à la fois sur des sources internes et externes notamment les

ressources web. Les sources internes concernent les ressources documentaires

propres au centre de documentation ainsi qu’aux bases de données internes. Les

ressources web concernent à la fois le web visible et invisible. Le web invisible c’est

l’ensemble des pages web qui ne sont pas indexées par les moteurs de recherche,

principalement constitué des informations stockées dans les bases de données à 54

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%, mais aussi les intranets à 13%, les publications (bases de données

interrogeables donnant accès à des articles, des extraits d’ouvrages et de thèses)

11%. C’est donc, dans le web invisible que l’on retrouve les informations d’ordre

bibliographique. L’accès aux bibliothèques en ligne, est aussi intéressant pour le

centre de documentation, notamment certaines bibliothèques du Congrès américain

ou les bases de bibliothèques de la Online Computer Library Center.

Les sources de la veille

(Source: Michael K.Bergman, The Deep Web: surfacing hidden Value, The journal of

electronic publishing (University of Michigan Press), august 2001

[http://www.press.umich.edu/jep/07-01/bergman.html]

Les sites web à surveiller sont divers et multiples : les centres de recherches

impliqués dans la réflexion stratégique de défense au niveau national et

international, la presse spécialisée et généraliste, les ambassades, les ministères,

les organismes internationaux (ONU, OTAN, CEE)….. L’information à surveiller est

à la fois formelle (texte) et informelle (floue, expertise, foires et salons, congrès,

documents internes aux organismes). L’information informelle c’est l’expertise et le

savoir faire, la mémoire de l’entreprise, les forums et listes de discussion sur

internet. Elle nécessite un système de collecte simple et rapide, car sa durée de vie

est souvent courte. Au vu du nombre considérable de pages web, la veille doit être

automatisée pour mettre à disposition les flux d’informations pertinents.

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I.B. Les concepts de la veille

I.B.1. Le management stratégique et la notion de surveillance

C’est aux Etats-Unis dans les années soixante, qu’émerge progressivement la

notion de management stratégique. Cette notion intègre la notion de surveillance de

l’environnement dans laquelle l’entreprise évolue. Ce qui permet à l’entreprise

d’orienter sa stratégie par rapport à un environnement donné. Le concept de veille

va progressivement s’intégrer au processus du management de l’entreprise.

L’émergence de la technologie, notamment le développement informatique au sein

des entreprises va modifier la stratégie de surveillance de l’environnement.

L’entreprise soumise aux évolutions technologiques a besoin d’une stratégie

technologique pour le surveiller. De là l’émergence de la notion de veille stratégique.

La veille stratégique est une démarche globale, il s’agit de surveiller l’environnement

global de l’entreprise. Cette veille est composée de la veille commerciale, la veille

marketing, la veille image, la veille concurrentielle, la veille technologique, la veille

juridique, la veille sociétale.

Les différents types de veille

Source : http://www.doubleveille.net/intelligence_economique.htm

La veille est un processus, un système qui se met en place dans les entreprises

françaises à la fin des années quatre-vingts. Une entreprise ne peut plus être sûre

que la technologie qu’elle maîtrise lui permettra de rester compétitive sur le long

terme. La surveillance est une action organisée et continue d'observation de

22

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l'environnement de l'entreprise qui vise à repérer les informations susceptibles

d'influer sur son développement. Elle a un rôle défensif de protection du savoir et

offensif d'acquisition de connaissance de l'environnement.

I.B.2. Veille et intelligence économique

A partir du rapport remis par Henri Martre en 19942, le concept d’intelligence

économique s’impose. Selon ce rapport, la « notion d’intelligence économique doit

impliquer le dépassement des actions partielles désignées par les vocables de

documentation, de veille (scientifique et technologique, concurrentielle, financière,

juridique et réglementaire). L’intelligence économique se définit comme l’ensemble

des actions coordonnées de recherche, de traitement et de distribution en vue de

son exploitation, de l’information utile, aux acteurs économiques. Elle s’intéresse à

tous types de signaux, et notamment à ceux touchant aux coopérations, aux

alliances, aux contextes culturels et sociaux »3

Un terme est ici à retenir, c’est celui de « signaux », cette approche est liée à la

dimension anticipative de la veille. Un certain nombre de dispositifs et d’outils

peuvent aider à la mise en évidence de ces « signaux » ou « signaux faibles ». La

notion de signal faible est intimement liée à la notion de temps. Le signal faible est

une piste informative qui se conserve difficilement et qui a une durée de vie limitée à

l’annonce de l’événement qu’il porte. Ces derniers sont dits faibles car ils sont noyés

dans une multitude d’information, ils sont souvent non attendus et peu répétitifs.

Mais ils délivrent des informations de première importance signifiant des

changements, des évolutions, l’émergence de concepts4. En France, Daniel

Tartonne (pilote du programme IE du Grand Lyon) a proposé une méthodologie du

risque informationnel.

Cette dimension de la veille est mise en avant par le rapport Carayon5 . Selon ce

rapport l’Intelligence économique peut nous permettre d’anticiper l’avenir, de définir

ce qu’il est essentiel de promouvoir et de maîtriser notre destin, […] de définir une

politique dans laquelle l’industrie, […] créatrice d’emplois, retrouverait le rang de

2 Marte Henry / Intelligence économique et stratégie des entreprises.- Rapport du Commissariat Général au Plan ; groupe de travail présidé par H. Martre.- Paris : La Documentation français, 1994. 3 Marte Henry / Intelligence économique et stratégie des entreprises.- Rapport du Commissariat Général au Plan.- Paris : La Documentation français, 1994, P.17 et P.6 4 Marie Laurence Caron- Fassan, une méthode de gestion à l’attention des signaux faibles, Revue Systèmes d’Information et Management, 2001, vol.6, n°4, pp. 73 – 89 5 Rapport Carayon / Intelligence économique, compétitivité et cohésion sociale – Documentation

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priorité nationale.» Dans ce rapport l’intelligence économique est présentée comme

une politique nationale.

On distingue trois types d’information en intelligence économique : l’information

blanche, grise et noire.

Les types d’information de l’intelligence économique

Source : L’intelligence économique, 2ème édition, Alain BLOCH Economica

L’information blanche : c’est l’information accessible par tous qui nécessite un tri et

un traitement important. Le traitement de cette information peut lui donner plus de

valeur.

L’information grise : c’est l’information difficilement accessible à forte valeur

souvent informelle (salons, congrès)

L’information noire : c’est l’information qui ne peut être acquise que de façon

illégale, c’est une information décisive pour l’entreprise (espionnage industriel)

Le rapport Carayon souligne les faiblesses de la France en matière d’intelligence

économique. Il y a à l’origine de ce retard des problèmes de formation et de

reconnaissance (et donc de débouchés), véritable de l’intelligence économique en

France, contrairement à des pays comme les Etats-Unis où la Business Intelligence

s’est imposée dans les années 1960 à travers la pratique du marketing intelligence,

puis de l’intelligence concurrentielle. Un référentiel de formation à l’intelligence

économique a été présenté par monsieur Alain Juillet, à l’IHEDN en mai 2005.

24

Française – Juillet 2003

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L’Institut des Hautes Etudes de Défense Nationales (IHEDN) et l’Institut national

des Hautes Etudes de Sécurité (INHES) proposent des formations continues pour

des cadres ayant déjà une expérience métier solide. Mais la Direction de

l’Enseignement Supérieur de l’Education Nationale a encore du mal à reconnaître

l’Intelligence économique comme une discipline à part entière.

Enfin, certains pays dits en voie de développement axent leur stratégie économique

en s’appuyant sur l’intelligence économique, comme le Maroc par exemple. Dans

ce pays, la dynamique de l’Intelligence économique progresse. Ce pays dispose

déjà de pratiques, d’enseignements (Institut Supérieur de Commerce et

d’Administrations des entreprises (ISCAE), Université..) sous l’influence du modèle

américain. Une coopération avec l’université italienne de Lecce sur le thème de la

société du savoir a été lancée en 2004. Les ministères de l’industrie française et

marocaine travaillent ensemble à la mise en place d’un dispositif de veille

industrielle à travers un transfert de savoir- faire et d’expériences. Une réunion

nationale du réseau Recherche et Développement à laquelle étaient invitées

l’AFDIE (Association Française pour le Développement de l’Intelligence

Economique) et l’ANVAR (Agence Nationale de Valorisation de la Recherche)

soulignait l’importance de la veille et de l’intelligence économique pour le

développement du pays.6

I.B.3. Veille, traçabilité de l’information et renseignement

C’est donc, un process systématique qui tend à l’acquisition d’une traçabilité des

informations dans un système donné. Cette définition de la surveillance relève

aussi que la veille, vise à prépare l’action. La traçabilité, concerne à la fois une

vision de l’information suivie à la « trace » avec pertinence et exhaustivité. Mais

aussi un regard critique des sources de l’information : d’où provient l’information

source, n’y a-t-il pas de déperdition de l’information dans les sources secondaires ?

Elle est aussi liée à la notion de renseignement. Largement inspirée des méthodes

de raisonnement militaire, l’intelligence économique et stratégique fonde sa

démarche sur le renseignement. Le renseignement se définit comme la somme

6 Clerc Philippe, les modèles d’intelligence économique dans le monde, groupe professionnel IE – PA, 2004

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d’informations élaborées, vérifiées et synthétisées destinées à un groupe restreint

d’individus. L’information qui est alors extraite est le fruit du processus moteur de la

démarche d’intelligence économique et stratégique : le cycle du renseignement. La

connotation militaire du mot « renseignement » explique, l’appellation actuellement

« cycle de l’information » ou « cycle de l’intelligence économique ».

L’expression des besoins est la phase la plus importante, il faut que l’offre de veille

soit en adéquation avec les besoins. La recherche et la collecte de l’information est

intégrée à une stratégie et un plan de veille pour identifier les sources. C’est une

phase délicate, car il faut tendre vers l’exhaustivité. Pour cela on peut adopter

différentes stratégies de collectes complémentaires.

Le traitement ou l’analyse nécessitent d’être spécialiste du domaine et / ou de

travailler avec des experts. Cela dit un bon veilleur construit son propre niveau

d’expertise dans différents domaines.

La diffusion sélective d’information en fonction des profils est une distribution à la

carte des produits de veille (chercheurs, experts, direction). L’information distribuée

doit être de préférence concise et pertinente.

EXPRESSION DES

BESOINS

TRAITEMENT

COLLECTE DIFFUSION

Le cycle du renseignement

source : http://www.guerreco.com, Les PME face au défi de l’Intelligence Economique,

Laurent Hassid, Pascal Jacques-Gustave, Nicolas Moinet

L’intelligence économique englobe la veille, elle a pour objet l’environnement

extérieur de l’entreprise. Certains auteurs comme Humbert Lesca ne font pas de

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différence entre les concepts de veille et d’intelligence économique. Pourtant la

veille stratégique ne concerne que l’organisation de l’entreprise alors que

l’intelligence économique se situe au niveau régional, national et international.

La gestion des connaissances a élargi le concept d’intelligence économique, que

l’IHEDN définit à présent comme intelligence économique et stratégique. Nous

pouvons la définir comme « une démarche organisée, au service du management

stratégique de l’entreprise, visant à améliorer sa compétitivité par la collecte, le

traitement d’informations et la diffusion des connaissances utiles à la maîtrise de

son environnement. Ce processus d’aide à la décision utilise des outils spécifiques,

mobilise les salariés, et s’appuie sur l’animation de réseaux internes et externes »7.

Cette démarche sous tend une politique adaptée de protection des connaissances

et du savoir de l’entreprise.

I.B.4. Veille et notion d’anticipation et de prévention des crises.

La veille doit permettre de signaler et d’alerter sur un certains nombre de signes

avant-coureurs annonçant une crise. Dans le domaine sanitaire, la veille permet

d’anticiper sur les risques d’épidémies, c’est notamment le rôle de l’Institut de veille

sanitaire (INVS). Cet organisme public rattaché au ministère de la santé, a pour

mission générale la surveillance de l’état de santé de la population. Cet organisme

mène à la fois des activités de surveillance, d’investigations épidémiologiques et

d’évaluation des risques. Cette évaluation n’est pas toujours évidente, notamment

devant des crises exceptionnelles comme la canicule de l’été 2003. Il a également

pour rôle de collecter, d’analyser et de valoriser les connaissances sur les risques

sanitaires. Pour mener à bien son processus de veille, l’organisme participe à la

réalisation d’outils d’informations et de veille scientifique : ensemble de programmes

pour épidémiologistes, logiciel d’analyse statistique (Epi Info) et un logiciel de

cartographie pour visualiser les données collectées (EpiMaP)8

De même, dans le domaine géopolitique, la veille doit avoir pour mission de

7 Bournois Franck, Romani Pierre-Jacquelin, L’intelligence économique et stratégique dans les entreprises françaises, IHEDN, Economica, 2000 8 La veille dans et pour la recherche publique en France / Elena Satchkova, Rapport d’étude rédigé à la demande de l’Institut National de Recherche Pédagogique, Volume I, octobre 2003

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donner une vision réelle des relations entre nations et d’anticiper sur les conflits et

les menaces régionales et internationales. Avoir une bonne visibilité des acteurs et

des problématiques géopolitiques permet de faciliter les prises de décisions

stratégiques. L’utilisation d’outils appropriés peut devenir un atout pour la détection,

mais aussi pour la maîtrise des événements entourant une crise9. En France, cette

capacité d’identification, d’analyse et d’interprétation des signaux faible a été

développée par les travaux d’Humbert Lesca.

I.B.5. Les notions de la veille retenues dans la recherche en France et sa normalisation

D’après les analyses du rapport d’étude d’Elena Satchkova qui vise à caractériser la

notion de « veille » dans le domaine de la recherche en France, les mots, les

expressions pour la qualifier la veille sont :

Mot Nombre d’occurrences

Evolutions 17

Prospective 10

Permanence 9

Actualiser 6

Positionner 4

Stratégie 4

Recherche d’information 3

Signaler 3

Qualifications de la veille

1 – Evolution : la veille est une activité qui a pour objectif de suivre, identifier et

connaître l’évolution de son objet. L’évaluation se fait par rapport à un état

précédent. Le travail de veille exige de dresser des états des lieux des objets de la

surveillance en détectant les signaux faibles annonciateurs de ruptures. C’est Ansoff

qui en 1975 qualifie ces informations d’anticipation de signaux faibles et les définit

9 Outils de traitement avancé de l’information : besoins et guide d’utilisations (solutions pratiques) ; Association des Auditeurs en Intelligence Economique de l’institut des Hautes Etudes en Défense Nationale - AAIE - IHEDN, Groupe de travail n°4.- Paris, avril 2006.-24.

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« comme des informations imparfaites qui ne permettent pas de comprendre, ni

même d’entrevoir la portée d’événements parfois menaçants ». Elles n’ont pas pour

but de déclencher une réaction immédiate mais plutôt de participer à une meilleure

connaissance de l’environnement.

2 – Prospective : la veille est une activité prospective ou d’anticipation. Elle détecte

les nouveautés et les problèmes qui peuvent en découler. Le changement peut être

un facteur de progrès comme il peut être une menace. Le repérage des concepts

participe à la démarche d’anticipation, car ils sont des éléments de théorisation

d’actions futurs. Donc il faut à la fois identifier les concepts émergents et réfléchir

sous l’angle des conséquences. La prospective est un prolongement de la veille qui

doit proposer des scénarios de solutions, d’orientations à prendre.

3 – Permanence : la veille consiste à surveiller en permanence un objet d’étude

dans son contexte. C’est une surveillance permanente ou périodique (itérative).

4 – Actualiser : la mise à jour régulière des informations et des connaissances sont

inhérentes à la veille, qu’il s’agisse de publications, de produits, de concurrents, de

théories.

5 – Se positionner : la veille doit donner une photographie réelle à un instant précis

le positionnement d’une structure d’un organisme, d’un groupe de chercheurs. Elle

doit également mettre l’accent sur l’interrelation existante entre des groupes de

structures et des groupes de personnes. Elle donne ainsi une intelligibilité du

positionnement qui peut être utilisé à titre d’information et de connaissances, mais

aussi pour la stratégie propre de l’entreprise.

6 – Stratégie : la veille apporte aux décideurs une synthèse des informations et des

connaissances pour répondre aux besoins stratégiques de l’entreprise.

7 – Recherche d’informations : la recherche d’informations pertinentes est le

préalable à tout système de veille. Elle peut revêtir différentes facettes : recherche

documentaire, recherche bibliographique, interrogation de bases de données en

ligne…

8 – Signaler les résultats de la veille : la veille est « processus » qui signale

régulièrement des résultats. La veille est une démarche réactive aux différents

changements qui doivent être communiqués par tous les moyens. D’ou une

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sensibilisation à l’alerte à partir de tout ce qui a été lu, entendu compris après une

phase de validation de l’information. L’alerte est l’aboutissement du processus de

veille.

S’il existe bien des normes10 définissant ce qu’est la veille, dans la réalité elle est

appréhendée de manière différente dans les centres de recherche en France, mais

aussi dans les entreprises. Le rapport d’étude d’Elena Satchkova signale que les

notions de la veille mise en avant dépendent du centre d’étude concerné. En effet

selon ces enquêtes les discours mettent l’accent sur une ou plusieurs

caractéristiques de la veille et oscillent beaucoup en fonction de l’organisme de

recherche, le métier, etc. Dans la norme XP X 50-O53, avril 1998 la veille est

définit comme « l’activité continue et en grande partie itérative visant à une

surveillance active de l’environnement technologique, commercial, etc. pour en

anticiper les évolutions ». La surveillance doit pouvoir détecter et analyser les

signaux pour décider de la stratégie d’entreprise visant notamment la protection du

capital – connaissance. Cette norme propose un processus de mise en place d’une

veille.

Les phases sont :

• Définition ou redéfinition des axes de surveillance et des finalités ;

• Détermination des types d’informations utiles ;

• Identification et sélection des sources d’informations ;

• Collecte et sélection des informations ;

• Traitement / analyse des données collectées ;

• Synthèse et mise en perspective ;

• Communication des résultats de la surveillance

• Validation et réajustement

Par contre, la norme sur les prestations de veille n’aborde pas la question des

méthodes et des outils de veille. Il semble que cette question soit moins importante

que celle de la sélection des sources. D’autre part les outils de veille sont en

constante évolution, c’est à l’organisme d’analyser et de choisir un outil de veille.

10 La norme XP X 50-O53, Prestations de veille et prestations de mise en place d’un système AFNOR Paris – la Défense : Paris : AFNOR, avril 1998.- 23 p. .

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I.C. Information, connaissance et capitalisation

I.C.1. Informations, données, connaissances

L’information correspond à l’interprétation mécanique (à l’aide d’ordinateur) ou

humaine de données brutes. Une donnée est un élément brut qui n’a pas été mis en

contexte. Les données ont peu de valeur en elle mêmes. Elles ont néanmoins

l’avantage d’être faciles à manipuler et à stocker sur ordinateur. L’information est

donc une donnée mise dans son contexte. Une information qui n’a pas été

interprétée puis intégrée ne peut suffire à orienter une décision pour passer à

l’action.

La connaissance est une information assimilée et utilisée par une personne qui

permet d’aboutir à une action11.Cette connaissance est une combinaison

d’informations, de leur interprétation par les hommes qui puisent dans leur

expérience personnelle et / ou collective, et de modèles, théories ou croyances qui

donnent leur sens à ces informations (Jean-Yves Prax).12

Nous pouvons retenir ici la formulation de Gilles Balmisse :

La donnée (D) est un élément brut, en dehors de tout contexte (K)

I = D+K L’information (I) est la donnée mise en contexte

La connaissance (C) est l’information assimilée pour réaliser une action, elle est

fonction de l’utilisation (U) qui en est faite C= I × U

La gestion des connaissances distingue deux types de connaissances, les tacites

et les explicites. Les connaissances tacites sont les connaissances de l’entreprise

qui comprennent des savoirs spécifiques propre à l’entreprise (capacité de

gouvernance, d’étude, de vente et de supports de ses produits et de ses services).

Les connaissances explicites sont les savoir faire individuels et collectifs qui

11 Gilles Balmisse, guide des outils du Knowledge Management, Paris, Collection Entreprendre Informatique, Vuibert, 2005, P.24 12 Jean yves Prax, Le guide du Knowledge Management, concepts et pratiques du management de la connaissance, Dunod, 2000

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caractérisent ses capacités d’action, d’adaptation et d’évolution.13

Les connaissances collectives d’une entreprise sont le plus souvent transmises

oralement et de manière implicite. L’exploitation et la valorisation des

connaissances de l’entreprise dépendent fortement des savoir faire des employés et

de la continuité de leur présence dans l’entreprise. D’où un intérêt grandissant, avec

les départs à la retraite, de la gestion des savoirs et des savoirs faire de l’entreprise.

Certaines sociétés se sont spécialisées dans ce domaine. De même lorsqu’il y a un

rachat ou / et fusion des entreprises, les directions cherchent à collecter les savoirs

et les savoirs faire des entreprises. Ce fut notamment le cas pour la société Info

Link où des séances de récupérations des connaissances et des pratiques ont été

organisées par la société acheteuse. J’étais étonnée de l’intérêt que la direction

avait pour nos pratiques, nos procédures, notre démarche collaborative et de

partage de l’information. La base de connaissance clientèles et métiers n’était pas la

seule préoccupation de nos acheteurs. Il s’agissait pour eux de comprendre

comment en terme de méthodes de travail et de savoir faire, une petite structure

comme la nôtre faisait aussi bien qu’une grande structure comme la leur.

Par exemple, lors de mon entretien avec le responsable – manageur de Servomap

(racheté par Vecteur Plus, leader français dans la veille des marchés publics

quelques mois après) qui achetait Info- Link, il a été étonné de voir que nous

suivions les marchés en langue flamande sans avoir d’outils de traduction. J’ai

expliqué à ce monsieur, que pour satisfaire un de nos clients (EADS), j’avais crée

un petit répertoire de mots clés, me permettant de repérer en Flamand, certains

mots (ministère de la défense, SIG, cartographie, photogrammétrie). Ce qui me

permettait d’indexer mes synthèses sans difficultés. De même, il voulait comprendre

pourquoi nous avions dans le métier, par le retour clientèle, la réputation de traiter

de manière exhaustive l’information. Nous lui avons expliqué que nous passions par

des méthodes de validation du traitement de l’information par source de publication

par groupe de deux personnes. Ceci afin de pallier à l’oubli humain dans le cadre

d’une surveillance manuelle des marchés publics.

13 Michel Grundstein, Le Management des connaissances dans l’entreprise (problématique, axe de progrès, orientations), rapport de recherche, Octobre 2000.

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Savoirs de l’Entreprise Savoir-faire de l’Entreprise

Connaissances explicites Connaissances tacites

Formalisée et spécialisées Explicitables ou non adaptatives

Données, procédures, modèles Connaissances des contextes décisionnels Algorithmes, documents d’analyses … talents, habiletés, tours de main…

Hétérogènes, incomplètes ou redondantes Acquises par la pratique, transmission

Fortement marquées par les circonstances par apprentissage collectif implicite

de leur création logique du « maître – apprenti »

Réparties Localisées

Connaissance de l’entreprise

Savoirs et Savoirs-faire de l’Entreprise

Source : d’après Michel Grundstein, les deux catégories de connaissances de l’entreprise

Pour Ikujiro Nonaka et Hirotaka Takeuchi14, théoriciens des connaissances

explicites et implicites (The Knowledge craeting company en 1995) « les

connaissances explicites peuvent être facilement exprimées dans le document mais

sont moins susceptibles de déboucher sur une innovation majeure que les

connaissances tacites, c'est-à-dire les connaissances acquises par l’expérience et

difficilement exprimables, qui sont la source du processus d’innovation »

Pour définir la connaissance tacite, Ikujiro Nonaka et Hirotaka Takeuchi ont

emprunté une définition donnée par le philosophe Michael Polanyi (1966). Pour ces

derniers, la connaissance tacite est personnelle, spécifique au contexte et de ce fait,

il est difficile de la formaliser et de la communiquer. La connaissance tacite inclut

des éléments cognitifs et techniques.

La technicité de la connaissance comprend l’acquisition par l’expérience ou la

pratique comme l’habileté, le savoir faire palpable.

La dimension cognitive de la connaissance tacite implique des modèles mentaux

que l’individu se forge et se forme sur le monde comme des croyances, des

institutions et des systèmes de valeurs qui gèrent l’action de l’individu. (Nonaka,

14 Nonaka Ikujiro ; Takeuchi, Hirotaka.- La connaissance créatrice, la dynamique de l’entreprise apprenantes.- Bruxelles : Ed. de Boeck Université, 1997, 2ème tirage 2005, 303p.

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Takeuchi, 1997).

Pour Ikujiro Nonaka et Hirotaka Takeuchi, la connaissance tacite, difficile à articuler

au moyen du langage formel, est une forme de connaissance plus importante. « La

connaissance tacite est une source fondamentale de la compétitivité des entreprises

japonaise. C’est probablement la raison majeure pour laquelle le management

japonais est considéré comme une énigme pour les occidentaux » (Nonaka,

Takeuchi, 1997, avant propos, p. X).

La théorie de la création de la connaissance développée par Nonaka et Takeuchi

considère que la fonction première de l’entreprise est de créer un avantage

concurrentiel. Celui ci est basé sur le savoir collectif, dans ce contexte, le rôle des

managers est d’orienter les activités de création de la connaissance.

I.C.2. Le concept de capitalisation des connaissances

Dans le contexte des recherches du SIGECAD (Système d’information, Gestion des

Connaissances et Aide à la Décision), en 1991 Michel Grundstein propose le

concept de « capitalisation des connaissances dans l’entreprise ». Il nous donne la

définition suivante : « Capitaliser les connaissances de l'entreprise c'est considérer

les connaissances utilisées et produites par l'entreprise comme un ensemble de

richesses constituant un capital, et en tirer des intérêts contribuant à augmenter la

valeur de ce capital »15

L’émergence de ce concept, découle de trois courants d’influence :

• Le courant économique managérial

• Le courant intelligence artificielle et ingénierie des connaissances

• Le courant ingénierie des systèmes d’information

Ce courant confère à la connaissance une valeur économique au même niveau que

les ressources matérielles faisant partie du capital. Edith Penrose, (Theory of the

grown of the firm, 1959), a ouvert la voie à une nouvelle théorie économique qui doit

placer le savoir au centre du processus de création de la richesse. Dans ce contexte

émergent les notions de répertoire de connaissance et de routines

organisationnelles (R.R Nelson et SG Winter). L’ensemble des routines d’une

organisation forme son répertoire de connaissances. De ce fait, l’entreprise doit

15 Michel Grundstein, le management des connaissances dans l’entreprise (problématique, axe de

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apprendre à mettre en relation les personnes dont la coopération stimulera les

connaissances nouvelles et utiles pour elles mêmes et pour l’entreprise.

L’intelligence artificielle a également intégrée la notion de connaissance dans

l’univers informatique, là où il n’était question que de données et leur traitement.

Le courant ingénierie des systèmes d’information : selon Jacques Arsac16 « une

information est une formule écrite susceptible d’apporter une connaissance. Elle est

distincte d’une connaissance… cette définition est un principe fondamental de

l’informatique ». Dans ce courant les connaissances font parties du système

d’information, au même titre que tout document écrit.

La problématique de la capitalisation des connaissances se caractérise par cinq

phases en interactions :

1. Réperer : c’est la phase d’identification des connaissances cruciales, c'est-à-

dire les savoirs et les savoirs faire nécessaire aux processus de décision et au

déroulement du cœur d’activité de l’entreprise. Il faut à la fois les identifier, les

localiser, les caractériser, en faire des cartographies, estimer leur valeur

économique et les hiérarchiser.

Repérer c’est : identifier, localiser, caractériser, cartographier, estimer, hiérarchiser

2. Préserver : lorsque les connaissances sont explicitables, il faut, les acquérir

auprès des porteurs de connaissances, les modéliser, les formaliser et les

conserver ; lorsque les connaissances ne sont pas explicitables, il faut encourager

le transfert de connaissances de type « maître - apprenti » et les réseaux de

communication entre les personnes par exemple.

Préserver c’est : acquérir, modéliser, formaliser, conserver

3. Valoriser : c’est mettre au service de l’entreprise les connaissances selon

certaines règles de confidentialité et de sécurité, les diffuser, les partager, les

exploiter, les combiner et créer des connaissances nouvelles.

progrès, orientations), rapport de recherche, octobre 2000. 16 Arsac Jacques.- La science informatique, Dunod, 1970, 233 p.

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Valoriser c’est : accéder, diffuser, partager, exploiter, combiner, créer

Actualiser : il faut évaluer les connaissances les mettre à jour, les standardiser et les

enrichir au fur et à mesure des retours d'expériences, de la création de

connaissances nouvelles et de l'apport de connaissances externes. C’est là que

s’insèrent les problèmes liés à l’intelligence économique.

Actualiser c’est : Evaluer, mettre à jour, standardiser, enrichir

5. Manager : C’est là que se positionne le management des activités et des

processus destinés à amplifier l’utilisation et la création de connaissances dans

l’entreprise que nous désignons par l’expression « Knowledge Management ».

Manager c’est : Elaborer une vision, promouvoir, informer, former, organiser,

coordonner, faciliter, encourager, motiver, mesurer, suivre

I.C.3. La gestion des connaissances, record management et mémoire

La connaissance est à la fois mémoire et processus de construction d’une

représentation. La capitalisation désigne le passage d’une mémoire de travail à une

mémoire organisationnelle. Il faut se concentrer autant sur les processus qui

favorisent un mode collectif et continu de construction de connaissance, que sur la

connaissance en tant que produit, ce dernier découlant naturellement du premier.

L’archivage est le support de cette mémoire organisationnelle. Il faut que la

traçabilité de la veille rejoigne celle de la traçabilité des documents archivés où se

trouvent les connaissances. Un système d’archivage électronique (SAE) « doit

fournir un dispositif de contrôle pour assurer la traçabilité de la localisation et des

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mouvements des dossiers, tant électroniques que papier »17

Ainsi il y a un rapport direct entre le Record Management et la gestion des

connaissances d’une part, et du processus de veille d’autre part. On peut noter que

la notion de traçabilité est présente aussi bien dans la veille que dans le cycle ILM

(Information lifecycle management) du Records management. Celui ci serait ainsi

au service de l’efficacité de la veille et de la capitalisation des connaissances. En

effet, il ne s’agit pas seulement de faire de la veille et de capitaliser les

connaissances, mais d’organiser une conservation rationnelle et partagée. Or, le

records management est l’élément structurant de la mémoire dans un système

d’information donné. Il rationalise la production, la conservation et l'accès des

informations produites et reçues par une organisation dans le cadre de ses activités.

Même si souvent les professionnels de l’information séparent la veille et le records

managements, comme deux discipline à part. Il me semble qu’il existe bien des

interrelations, des processus commun. Ces réflexions font suite à une conversation

lors du cours de Madame Marie- Anne Chabin18 au CNAM.

D’autre part comme le souligne Joanna Pommian de la société Némésia, les

spécialistes actuels de l’information vont être de plus en plus confrontés à la

connaissance tacite relevant de la mémoire procédurale19. Le problème et de savoir

comment valoriser et conserver la connaissance en objet de gestion.

En somme, l’archivage est un élément fondamental dans le processus de veille,

comme nous le verrons par ailleurs, c’est un des critères d’évaluation des outils de

veille. La notion d’information et de connaissance est liée à celle de la mémoire. Elle

se matérialise en effet par des dispositifs de stockage qui viennent compléter

l’intelligence humaine. La réussite de la capitalisation des connaissances repose

sur l’alliance de l’expertise humaine et des dispositifs, des outils comme l’archivage.

Nous allons dans un deuxième temps nous consacrer à la présentation de différents

outils, méthodes, dispositifs facilitant la veille et la capitalisation des connaissances.

Contrairement au discours des vendeurs de logiciels et souvent également à la

perception première de futurs utilisateurs, la capitalisation de l’information et de la

connaissance n’est pas du seul ressort des outils. Mais ceux – ci peuvent concourir

17 Marie Anne Chabin (traduction française) Model requirements for the management of electronics records, IDA Programme of the European Commission by Cornwell Management Consultants plc, 2002, 140 p. (p.27). 18 Marie Anne Chabin, Le Management de l’archive, Editions Hermès, 2000, 256p. 19 Pomian. J., La mémoire d’entreprise, techniques et outils et liens de la gestion des savoirs,

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à la mise en place d’une nouvelle stratégie de gestion de l’information et des

connaissances et participer ainsi à l’évolution des mentalités, et des pratiques.

Sapienta, 1996.

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Deuxième partie : Méthodes, dispositifs, outils de veille, de capitalisation et de partage

de l’information

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II.A. Présentation de quelques dispositifs et outils favorisant la veille, la capitalisation et le partage de l’information

II.A.1. Les Intranets dans les entreprises

A l’heure du travail en réseau, les intranets sont des prolongements du réseau

interne à un service. Le réseau d’entreprise se concrétise sous la forme d’un

intranet reliant l’ensemble de la communauté par ce que nomme un «panel

coopératif » : l’intranet utilise la technologie Internet mais se limite au cadre de

l’entreprise. L’intranet présente différents avantages d’où son succès dans les

entreprises. Il permet de consulter des informations (compte rendus, mémos,

procédures…), mais aussi d’en créer et d’en publier. Il permet à la fois la diffusion

de l’information et des connaissances par l’accès d’une messagerie électronique,

aux forums et liste de discussion. Il permet de participer à des groupes de travail à

distance, de recevoir et d’envoyer des informations. Il donne accès à des bases de

données internes, des documents (textes, images et sons). D’après les enquêtes au

sein d’un panel d’entreprise de Jean Philippe Accart sur les dispositifs facilitant la

capitalisation des connaissances et le management de l’information, l’intranet est le

plus utilisé. Car, c’est l’outil qui dispose le plus de possibilités d’échange et de

partage.20

II.A.1.a Les dispositifs, et outils associés à un intranet En effet, l’intranet peut proposer différents outils facilitant la capitalisation et le

partage de produits de veille. L’intranet permet d’accéder à des logiciels de

groupware, des bases de connaissances ou de savoir faire. Il permet également

l’archivage des données. Il a aussi l’avantage de pouvoir être couplé avec d’autres

outils comme les ERP (Entreprise Ressource Planning).Ce système de gestion

donne la possibilité d’interroger des bases de données internes, de réaliser des

statistiques car le système est couplé à un moteur de recherche.

20 Jean Philippe Accart, Dispositifs de capitalisation des connaissances, repérage de l’offre de construction d’une Mémoire de DEA, ENSSIB, Lyon, juillet 2001

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II.A.1.b. Internet, intranet, gestion des connaissances, aide à la décision Dans sa thèse consacrée à internet et à la capitalisation des connaissances en

médecine Samuel Tietse a mené une enquête sur l’insertion des outils de l’internet

dans les pratiques informationnelles et communicationnelles des médecins. Ces

résultats montrent que l’internet n’est pas seulement un nouveau support

d’information et de communication, mais qu’il s’insére, de par l’usage des différents

outils qui le composent dans une catégorie d’aide à l’activité médicale émergent.

Il a analysé la place légitime que les réseaux Internet / intranet tenaient au sein du

groupe des médecins, instaurant leur connaissance médicale comme norme

professionnelle. Beaucoup de médecins apparentent le web et les bases de

données médicales en ligne comme des aides pour la recherche en sciences de la

santé. En donnant la possibilité de s’informer, de veiller, de capitaliser les

connaissances, d’archiver, l’internet et l’intranet participe de ce bouleversement

des frontières spatio-temporelles de l’hôpital dont on sait qu’il annonce un

mouvement profond des modes de travail.21

II.A.2. Conserver et partager les documents

II.A.2.a. La GED et le cycle de vie d’un document La gestion électronique de documents permet de numériser et de gérer des

documents produits. C’est un logiciel de gestion électronique de documents qui

permet la saisie des documents par numérisation, transfert de fichier, messagerie,

lecture automatique (OCR (optical Character Recognition), ICR), l’identification et

l’indexation. Le stockage se fait soit sur support magnétique, soit sur support

optique ou sur l’intranet de l’entreprise22. Les apports de la GED sont à la fois liés à

l’organisation, au suivi et au partage d’information. La GED doit non seulement

stocker les connaissances, mais également mettre en place des dispositifs

permettant d’échanger, de partager les connaissances en permanence. C’est un

système de gestion informatisé du cycle de vie d’un document électronique (texte,

son, image, vidéo, etc.) depuis sa création jusqu’à sa destruction pour faciliter et

optimiser l’accès à l’information. Enfin, le système assure l’indexation des

documents pour faciliter son exploitation.

21 Samuel Tietse, internet et la capitalisation des connaissances en médecine, thèse, Université Claude Bernard, Lyon 1, juillet 2003, 186 p. 22 JP Accart et MP Réthy, le métier de documentaliste, Paris, Electre- Editions du Cercle de la libraire, 1999, P.136-137

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II.A.2.b. GED et dispositifs pour le partage des documents, des données et des connaissances La production de documents électroniques peut être réalisée par différentes

personnes de l’entreprise grâce à un logiciel d’informatique de groupe ou

groupware. L’échange de données entre différentes structures ou organismes

partenaires peut être facilité par une interconnexion de leurs systèmes d’information

par un dispositif d’EDI (Echange de Données Informatisé), en respectant le même

format de données normalisé. Avant d’intégrer le système de gestion, il peut passer

par une chaîne de validation ou worflow pour garantir son authenticité. Enfin, le

système assure l’indexation des documents pour faciliter leur exploitation. Le choix

d’une GED doit correspondre aux besoins des utilisateurs et doit déterminer les

objectifs attendus : objectifs relatifs au stockage, à la gestion, à la diffusion, de

communication et de coopération, objectifs intermédiaires et induits23.

II.A.2.c. L’archivage et la veille En matière d’archivage et d’accès au document plusieurs solutions sont

envisageables (serveur, un intranet, archives papiers en complément…). Mais dans

le cadre de leur intégration dans le processus de veille et de capitalisation des

connaissances, les archives doivent être exploitables à tout moment au sein de

l’entreprise. Car ces dernières sont la mémoire vivante des connaissances,

capitalisées par l’entreprise. L’archivage a pendant longtemps été perçu comme la

dernière étape de la vie d’un dossier clos. Aujourd’hui, il commence à acquérir une

véritable valeur stratégique, car il est intégré dans un processus d’ingénierie de

l’information plus large. On reconnaît maintenant sa contribution à la gestion

optimale de la chaîne documentaire, le records management s’est imposé comme

un système de gestion et de management des archives. Il participe à l’aide à la

décision, en se rattachant à la gestion des connaissances par son action de

sauvegarde des savoirs collectifs. Mais aussi par sa vocation patrimoniale et

historique, en étant une représentation de la mémoire, des savoirs faire, des

valeurs et de l’identité de la structure. Il doit être complètement intégré au processus

de veille.

23 Humbert JC, La gestion électronique documentaire (GED) dans les disciplines médicales et scientifiques, Bulletin de l’Académie Lorraine des Sciences, Nancy 2005

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II.A.3. Veille, capitalisation et partage de l’information : la place centrale de la formation

II.A.3.a. Les e-learning et la formation : outils et dispositifs au service de la veille et capitalisation des connaissances d’une communauté Les outils de types e-learning, peuvent également être envisagés dans une logique

de management et de partage des connaissances et d’informations dans le cadre

d’une formation à la veille. L’étude de Marie Laurence Caron Fasan et Raquel

Janissek Muniz (2002), pour le programme Emergence financé par la région Rhône

– Alpes pour la mise en place d’un outil de e-learning dans le cadre de l’auto –

formation des praticiens des PME – PMI et des grandes entreprises, est un

excellent exemple.24 L’étude se limite à la phase de traque / sélection. Il s’agit de

mieux comprendre l’adéquation de l’outil e–learning au regard de la phase de traque

dans le but d’élaborer un outil de formation à distance répondant aux besoins des

utilisateurs. L’aspect novateur réside dans la construction d’un outil modulaire et sur

mesure de formation à la veille stratégique. Le projet vise l’étude des étapes de

mise en place et d’animation de systèmes d’information destinés à favoriser le

partage des connaissances, la création de sens pour un apprentissage collectif au

sein d’équipes transversales.

Un outil e-learning, propose un contenu de formation sur mesure et cohérent adapté

aux besoins des apprenants. Mais il doit également s’adapter à son public, les

programmes, les séquences doivent répondre aux besoins spécifiques des

différents niveaux des utilisateurs. Il est accessible de n’importe quel endroit et à

n’importe quelle heure. Cet outil, permet l’émergence de communautés durables

basées sur des pratiques, à travers lesquelles il est possible de mettre en commun

et de partager des connaissances.

Dans cette expérience, l’outil est intégré dans un processus plus large de formation

à la veille stratégique pour l’entreprise.

Rosemberg25 définit le e-learning ainsi : « dans le cadre de la formation des

entreprises, le e-learning est le processus par lequel les individus acquièrent de

nouvelles compétences ou connaissances afin d’améliorer leur performance. Il est

basé sur trois critères fondamentaux : c’est un réseau permettant de mettre à jour,

24 Marie Laurence Caron Fasan, Raquel Janissek Muniz, Pérennisation de l’intelligence collective anticipative : le E- Learning comme solution ? , CERAG, n° 2002 – 24, 28 juin 2002 25 Rosemberg M.J, E – Learning strategies for delivering knowledge in the digital age, New York,

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stocker, rechercher, distribuer et partager conjointement des informations. Il est

accessible aux utilisateurs via un ordinateur utilisant les standards de la technologie

internet et il est orienté vers des solutions d’apprentissage que dépassent les

paradigmes traditionnels de l’apprentissage »

II.A.3.b. La formation comme dispositif de capitalisation et de partage des connaissances Ces systèmes jouent un rôle important dans la stratégie de formation continue d’une

communauté apprenante. La formation est un dispositif de capitalisation et de

transfert des connaissances. Elle doit mettre en œuvre l’ingénierie pédagogique

comme support technologique. Comme nous le voyons dans le schéma ci-dessous,

la formation est un dispositif directement lié à la capitalisation et aux transferts des

connaissances.

Livrede

connaissances

Formation

Serveur de connaissances

Ingénierie des connaissances

Ingénierie pédagogique

Ingénierie de l’information

Communautés de savoir« Ingénierie sociale » ?

Codification de connaissances

Transfert

DISPOSITIFS DE CAPITALISATION ET TRANSFERT DES CONNAISSANCES

Dispositifs de capitalisation et transfert des connaissances

Source : Jean Louis Ermine, Capitalisation et partage des savoirs dans les organisations,

ANLCI, Rencontre internationale Francophone, Lyon avril 2005

Au sein de l’Ecole Militaire, l’IHEDN délivre des cycles d’approfondissement en

intelligence économique et stratégique destinés à un public expert comme les

veilleurs et les documentalistes. C’est un avantage considérable pour le personnel

du centre de documentation. On peut imaginer, des cycles de mise à jour des

connaissances en matière de veille et de gestion des connaissances des 44

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personnels du centre de documentation. Les dispositifs et les méthodes de veille

sont en évolution constante, il est impératif d’être au courant et d’être formé aux

nouvelles méthodes (la veille à partir du XML, les fils RSS, la veille et le web

sémantique…) afin d’améliorer les performances de l’équipe de veille.

Atelier Outils de veille

Les compétences s’acquièrent par des formations adaptées, elles se différencient

des aptitudes qui dépendent des capacités innées de chaque individu. Ces

compétences sont complémentaires, et peuvent être acquise au sein de l’entreprise.

Elle a tout intérêt à identifier et à gérer les compétences des spécialistes de

l’information, qui évoluent dans des métiers où les technologies sont sans cesse en

renouvellement. Ces compétences complémentaires peuvent s’acquérir par le

retour d’expérience, notamment par exemple pour la gestion de projet appliquée à

la veille ou la maîtrise d’un outil informatique. Par exemple, au sein même de

l’Ecole Militaire il existe d’autres services et cellules de veille. Il serait intéressant et

utile de capitaliser ces expériences. A la fois pour appréhender les facteurs de

succès et les facteurs de difficultés.

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II.A.4. Les bases de connaissances

II.A.4.a. Les bases de connaissances, savoirs et savoir faire Les supports de cette capitalisation des connaissances issues de la veille, peuvent

être divers et doivent correspondre aux besoins de l’entreprise. Les bases de

connaissances en sont un exemple. Les savoir-faire et connaissances étant

techniques et complexes, il n'est pas possible de les formaliser en utilisant

seulement les mots usuels. Des techniques de modélisation et des modèles sont

nécessaires. Ces travaux de modélisation et de mise en forme se concrétisent dans

des livres de connaissances ou des référentiels métiers.

On peut y fédérer les points de vue multiples et éparpillés d’experts, on peut

capturer le savoir faire d’un expert, un ingénieur qui part à la retraite. Dans ces

bases de connaissances, les mots usuels peuvent être utilisés et la mise en forme

des savoirs et savoir faire se fait surtout à partir d’opérations d’analyse, de

classement et de structuration des informations brutes.

II.A.4.b. Base de connaissances, et validation des experts et communautés de pratiques Dans ces bases de connaissances, il est nécessaire que les connaissances soient

validées par les experts du domaine. C’est l’expertise d’une communauté qui est

mise en avant dans ces bases de connaissances. L’expertise de chacun est mise

en commun pour créer des synergies au sein d’une communauté de pratiques. Une

communauté de pratiques (communities of practices ou best practices dans

certaines organisations du savoir anglo-saxonnes) se définit comme un groupe où

les membres peuvent partager leur savoir et apprendre les uns des autres. Les

séances de travail sont préparées à partir des informations disponibles, d’entretiens

avec des personnes-clés et de synthèses sur les domaines à traiter. Jean Philippe

Accart prend notamment l’exemple du Réseau des bibliothèques de Suisse

Occidentale (RERO). Le réseau s’appuie sur une architecture à plusieurs niveaux,

fondée sur l’échange de pratiques professionnelles ou communautés de pratiques.26

26 Jean Philippe Accart, Knowledge Management et management de l’information : la dimension humaine « des communautés de pratiques », une recherche dans le cadre du Réseau des Bibliothèques de Suisse Occidentale (RERO), RESSI, n°1, janvier 2005

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II.A.5. Méthodes traditionnelles, les produits documentaires et outils informatiques dédiés à la gestion des connaissances : les serveurs et les progiciels de gestion de connaissance

Des produits documentaires issus de la veille peuvent être des supports de la

capitalisation des connaissances : synthèses documentaires, synthèses

bibliographiques. La synthèse documentaire fait le point et analyse une thématique

particulière. C’est un produit à haute valeur ajoutée. Sous forme de dossier, par

exemple, elle se présente de manière structurée et thématique. La veille informelle

peut avoir un produit spécifique.

Le choix d’un dispositif, d’un support de capitalisation doit répondre à ses besoins

propres, il est personnel. Il répond à un projet de capitalisation spécifique de

l’entreprise : démarche MEREX chez Renault destinée à capitaliser l’expérience

positive et négative de projets, projet DIADEME pour capitaliser et transmettre en

interne les savoir-faire d’EDF, le projet MKSM pour capitaliser les connaissances

des chercheurs approchant de la retraite27 avec des méthodes et des dispositifs

différents.

A côté des méthodes documentaires classiques de la capitalisation et de gestion

des connaissances, un certain nombre d’entreprises spécialisées dans l’ingénierie

informatique de la gestion des connaissances ont investis le marché. C’est ainsi que

pour certains projets ont été mis en place des serveurs de la connaissance. Le

système peut se déployer sur un réseau interne, intranet ou extranet.

27 Thierry Balle, Eric Blanco, Franck Pourroy, Un exemple de dispositif de gestion des connaissances techniques à l’échelle d’une PME, colloque IPI, Autrans, janvier 2004

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Serveur de connaissancesServeur de connaissances

Livres de connaissances

Collectifs

Espaces collaboratifs

DISPOSITIFS DE CAPITALISATION ET TRANSFERT DES CONNAISSANCES

Serveur de connaissance

Source : Jean Louis Ermine, Capitalisation et partage des savoirs dans les organisations,

ANLCI, Rencontre internationale Francophone, Lyon avril 2005

Les progiciels de gestion des connaissances se sont aussi positionnés sur le

marché de la capitalisation et de la gestion des connaissances. Ces outils mettent

en avant la dimension collaborative sous jacente à la gestion des connaissances.

Dans l’ingénierie informatique de la gestion des connaissances, on parle aussi des

outils de description et de gestion coopérative de projets. La gestion de projet est

souvent présente dans un processus de gestion des connaissances.

L’ingénierie informatique a ses dernières années, fait d’énormes progrès dans la

mise en place d’outils logiciels de veille et de gestion des connaissances. Ce sont

des outils entièrement dédiés à la veille, à la capitalisation et au partage de

l’information. Nous présentons dans un second temps une typologie de ces « outils

de veille » qui sont au cœur de notre sujet, et de notre mission pour le centre de

documentation de l’Ecole Militaire. Devant l’élargissement de l’offre de ces outils de

veille tant du point de vue de la quantité, que de la qualité, notamment en termes

d’analyse, on note chez certains futurs utilisateurs, un engouement, voire un

émerveillement pour ces outils logiciels, comme s’ils pouvaient tout faire tout seuls.

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II.B. Outils de veille et méthodes de valorisation de l’information et de capitalisation des connaissances

II.B.1. les outils de veille

II.B.1.a. Eléments de définition Une des grandes évolutions du web est l’apparition et le développement de la

technologie de « push ». Il n’est plus question d’aller à la recherche de l’information,

c’est elle qui vient à vous, selon les critères que vous avez sélectionné.

L’information est « poussée » vers le destinataire et non plus « tirée ». Les outils de

veille en sont un bon exemple

On distingue différentes étapes dans le processus de veille. A chacune d’elles

correspondent des logiciels ou parties (modules) de logiciels : la collecte, le

traitement et la diffusion de l’information. On peut y adjoindre la mise en forme et la

mémorisation de l’information.

Ces outils répondent aux besoins de veille, de capitalisation et de partage de

l’information. Certains outils ne traitent que la partie de la collecte et proposent une

analyse succincte de l’information. Mais on peut dans une démarche modulaire, y

adjoindre d’autres outils pour l’analyse et la capitalisation des connaissances.

La veille nécessite la surveillance d’une multiplicité de sources ou de services

électroniques dont ceux accessible par internet. Pour automatiser cette veille, des

outils permettent d’éviter aux veilleurs de nombreuses opérations à faible valeur

ajoutée. Ces outils ont pour fonction de rechercher, d’indexer, de filtrer, de

sauvegarder, de présenter des résultats, de diffuser et d’aider à la prise de décision.

Ces outils représentent une aide non négligeable pour à la fois à gagner du temps

et faire ressortir l’essentiel.

Mais ces outils sont très différents et n’offrent pas les mêmes performances en

matière de capitalisation et de partage de l’information.

Il existe une classification de ces outils : outils non spécialisés ; outils de veille

dédiés à la veille ; outils d’analyses et de mise en forme, etc. Autant d’appellations

qui demandent à être éclairées. Nous proposons ici une typologie de ces outils.

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II.B.1.b. Les outils de veille non spécialisés et spécialisés Les outils de veille non spécialisés peuvent se composer de navigateurs, de gestion

de courrier électronique, de lecteurs de forums, de moteurs ou méta moteurs.

Des navigateurs comme internet explorer disposent d’une fonction de consultation

hors connexion. Certains logiciels de lecteurs de news sont capables d’archiver des

forums comme Gravity par exemple ou Macsoup (Macintosh).

Mais cela n’en fait pas pour autant de vrais outils de veille du moins dans le sens

de l’automatisation des processus.

Pour les moteurs de recherche, seuls les moteurs de recherche spécialisés dans

l’actualité comme Google News ou Google Groups proposent un classement

chronologique. A ce titre, ils peuvent être considérés comme des « outils de veille »

Les URL des pages de réponses produites par de tels moteurs de recherche

contiennent la requête et ses spécificités. On peut transformer cette page de

réponse en favori qui pourra par exemple être appelé régulièrement pour voir s’il n’y

a pas de nouveaux articles comprenant la requête.

Certains métas- moteurs comme Copernic Agent disposent d’une fonction

d’automatisation des requêtes. Mais l’absence réelle de classification des résultats

ne permet pas de mettre en place un vrai processus de veille.

II.B.1.c. Les logiciels dédiés à la veille • Les agents de recherche : Ce sont des logiciels installés localement sur un

ordinateur personnel ou un serveur d’application qui interrogent en même temps

différents outils de recherche (moteur de recherche, répertoires, sélection de

sites, bases de données, etc.). Puis ils présentent les résultats sur une seule

page. Outils de recherche, ils sont considérés comme des outils de veille

lorsqu’ils peuvent automatiser le processus de recherche.

- Copernic Agent Professional de Copernic (http://www.copernic.com/) est un

agent de recherche

• Les agents d’alerte : Ils vérifient de manière régulière des pages web uniques,

des groupes de pages web, des sites entiers. L’alerte peut se déclencher en

raison de la présence de tout nouveau contenu, soit à cause de la présence

d’une association de mots - clés répondant à une requête booléenne rédigée

par le veilleur. L’alerte se présente sous forme visuelle, sonore et / ou sous

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51

forme de courrier électronique. Les solutions les plus intéressantes permettent

de ne voir apparaître dans le message que la partie nouvelle de la page avec

les mots - clés surlignés

- KB Crawl de Bea Conseil (http://www.beaconseil.com)

- Website Watcher de Aignes (http://www.aignes.com/)

- Wysigot plus de Wisigot (http://www.wysigot.com/)

• Les aspirateurs de sites : C’est un outil qui aspire les pages internet d'un même

site afin de les placer sur le disque dur. Ce qui permet de naviguer sur les

informations collectées par la suite sans connexion internet. Ces mêmes outils

peuvent être utilisés pour sauvegarder régulièrement les ressources à des fins

d'archives. Mais l'aspiration génère des problèmes de sécurité : les traces

laissées permettent d'identifier la personne qui aspire. D'autre part la personne

peut aspirer des fichiers vérolés.

• Les crawleurs - indexeurs : Ils sont comparables à des moteurs de recherche en

ligne, ils sont capables de constituer une base d'indexation spécifique.

L’utilisateur crée ainsi son propre "google" uniquement sur les gisements qu'il

considère être pertinent. Ces outils sont parfois intégrés dans les solutions de

veille globales.

• Les indexeurs locaux (desktop search) : C’est un outil de recherche qui facilite la

recherche sur son propre disque dur

• Les extracteurs : Ce sont des outils comme Newsext d'Altercept qui privilégient

la qualité de la collecte à la quantité comme les crawlers.

II.B.1.d. Les progiciels de veille C’est un outil intégré qui est censé couvrir l’ensemble des besoins du cycle de

l’information. Il est composé des fonctionnalités d’acquisition, de stockage, de

traitement, d’analyse, de mise en forme documentaire, de diffusion et

d’administration.

On distingue les outils généralistes et les outils spécialisés :

Les outils généralistes sont des suites logicielles incluant un portail, la gestion

documentaire, un moteur de recherche et des fonctions spécifiques de veille. Ces

outils demandent un paramétrage adapté et le plus souvent des développements

spécifiques.

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• Open Portal 4 U de Arisem (http://www.arisem.com/)

• Ex-libris - searchserver de Hummingbird (http://www.hummingbird.com)

• Vérity K2 de Verity (http://www.autonomy.com)

Les outils spécialisés sont des logiciels intégrant les fonctionnalités d’un système

d’information de veille. Les éditeurs proposent leurs outils en mode ASP* avec un

accès par un navigateur Internet au logiciel. Certaines sociétés proposent des

prestations plus globales d’externalisation des activités de veille sous forme de

service.

• Cybion Eye de Cybion (http://www.cybion.fr/)

• GlobalFinder, Knowledge Manager de Knowings (http://www.knowings.com/)

• Keywatch de Iscope (http://www.iscope.fr)

II.B.1.e. Les outils d’aide au sourcing, pour identifier des sources d’informations pertinentes : Les gestionnaires de bookmarks tiennent une place importante parmi les outils de

veille d’aide au sourcing. Ils facilitent la gestion structurée d’un ensemble de sites

web.

Voici quelques exemples :

• AcqURL de GT Technologies (http://www.acqurl.com/#overview)

• Powermarks de Kaylon Technologies (http://www.kaylon.com)

• Favoritoo de Favoritoo / Globe Talkers Ltd (http://www.favoritoo.com)

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Gestionnaire de bookmark

• AcqURL de GT Technologies : exemple d’utilisation de mots clés pour trouver

des bookmarks

II.B.1.f. Les outils d’analyse et de mise en forme Ces outils sont de trois types :

• Les outils de classification

• Les outils de résumé automatique

• Les outils de cartographie

Les logiciels de classification assurent la génération automatique de plans de

classement*, la catégorisation automatique * et l’extraction de concepts*.

- La génération automatique de plans de classement : c’est une organisation

dynamique et intuitive d’un ensemble non structuré de documents en thèmes, et

l’établissement d’une véritable cartographie du fonds documentaires considéré

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- La catégorisation automatique : un logiciel de catégorisation traite des corpus

documentaires pour les classer dans des catégories. En pratique la

« catégorisation » peut reposer sur une analyse simple du contenu du texte. Les

systèmes les plus évolués effectuent ce que l’on nomme une analyse morpho -

syntaxique. C’est un procédé basé sur l’analyse à la fois du vocabulaire et de la

structure grammaticale d’un texte.

- L’extraction de concepts : c’est l’analyse des fonds documentaires grâce à des

traitements linguistiques tels que l’analyse syntaxique ou l’analyse sémantique.

Mais aussi l’utilisation de modules spécialisés contenant des lexiques métiers

(thésaurus)* ou des règles d’extraction afin de permettre automatiquement la

reconnaissance de concepts déjà répertoriés ou de découvrir des concepts de plus

haut niveau. Ce sont les outils d’extraction de connaissance (Data Mining, Text

Mining).Les représentations peuvent être sous forme d’arbre ou de réseau. Ces

outils permettent une analyse des données structurées et / ou non structurées afin

d’en extraire des connaissances et d’établir des relations entre les concepts

identifiés.

En voici quelques exemples :

• Tropes de Acetic (http://www.acetic.fr/tropes.htm)

• Gammaware de grammasite (www.gammasite.com)

• Inxight Categorizer de Temis (www.temis-group.com)

• Lexiquest Categorize de SPSS – Lexiquest ( http://www.spss.com/fr)

• Lingway KM de Lingway (http://www.lingway.com)

• Questions de Grimmersoft (http://www.grimmersoft.com)

II.B.1.g. Les outils de résumés automatiques : Le résumé automatique peut se présenter soit sous la forme de reformulation soit

sous la forme d’une extraction. C’est-à-dire que le résumé contient les éléments

importants du texte original. C’est la méthode la plus utilisée dans les logiciels

commercialisés.

Exemple :

• Pertinence Mining de Pertinence Summarizer

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II.B.1.h. Les outils de cartographie La cartographie peut être la visualisation d’une recherche au sein d’un corpus

spécialisé, sur une base de données, à partir de sources web, de newsgroups, de

listes de diffusion. Elle propose : une identification des liens entre les grappes

d’informations* (ou clusters) et la compréhension de ces liens, une visualisation

rapide du nombre de documents collectés pour un thème, une aide à la

reformulation des requêtes, l’intégration de modules d’indexation multilingues.

Exemples :

• Coevision de Coelis

• Kartoo visualition de Kartoo

• Mapstan Search d’Amoweba (Social Computing)

II.B.1.i. Les autres outils Les flux RSS* : cette méthode ne mobilise pas des "technologies agents" mais

répond au même besoin de veille sur des sites Web précisément identifiés. Le

veilleur en entreprise s'abonne à des flux RSS qui lui communiqueront en temps

réel les modifications des sites Web émetteurs du " fil RSS ".

En paramétrant par des critères thématiques la génération de tels fils RSS par des

plates-formes d'agrégation de blogs, le veilleur peut par ce même moyen, surveiller

les contenus d'un ensemble de sites pertinents.

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Fils RSS de la Royal United Service Institute For Defence Studies

http://www.rusi.org/

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Fil RSS International Crisis Group

Les grands agrégateurs internationaux (Factiva, LexisNexis, Thomson NewsEdge)

ou nationaux (Cedrom-SNI, Européenne de données) de contenus de presse offrent

des fonctionnalités spécifiques de veille, telle la diffusion automatique en direction

du client- veilleur des références d'articles sur un thème donné.

Les blogs :

Un Blog, est un outil de publication permettant à n’importe qui et de manière très

simple de mettre des textes en ligne. A l’origine, les blogs étaient des listes de liens

commentés, crées et utilisées par des scientifiques. Le premier blog aurait été, la

page d’accueil de Tim Bernres Lee en 1989, où le créateur du web indiquait

régulièrement de nouveaux liens et de nouveaux commentaires. Le phénomène du

blog met en présence à la fois des usages d’expressions personnelles et

professionnelles. Aujourd’hui, l’usage des blogs est en pleine évolution, notamment

aux Etats-Unis, on assiste à une « professionnalisation » des blogs. Ainsi, le blog,

offre aux professionnels de l’information une nouvelle ressource en matière de

groupware et de gestion des connaissances. Les Knowledge Blogs, sont centrés sur

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des thématiques identifiées et très travaillées. On distingue également Les war

blogs qui sont par exemple centré sur la guerre en Irak.28

Les blogs ont plusieurs objectifs : la production, la diffusion d’information,

l’interaction et la communication, le partage de l’information. Le blog est le lieu

d’expression de communautés. Il peut être utilisé comme un outil de travail

collaboratif, il propose des fonctionnalités comme l’archivage et l’indexation

automatique, la catégorisation des billets, l’utilisation d’un moteur de recherche

interne. Les blogs favorisent le partage des connaissances et la construction

coopérative au sein d’une même communauté.

Les blogs spécialisés, notamment ceux des chercheurs peuvent être utilisés dans

une démarche de veille et de capitalisation des connaissances. Ils permettent

d’identifier des thématiques de recherche, des débats, des publications des listes de

liens utilisés par la communauté. Les blogs des voyageurs peuvent être utilisés pour

appréhender certains territoires difficiles d’accès comme l’Afghanistan.

Exemples de Blogs :

• Politique étrangère américaine : http://politique-etrangere-

usa.typepad.com/nmartinlalande/ (de Nicolas Martin Lalande, chercheur en

relations internationales)

• Le blog géopolitique du www.diploweb.com

• relatio, l’Europe en revue relatio.blogspirit.com

• Les dialogues stratégiques http://carpediemcom.free.fr//dialog.htm

• Les travaux de Jean Loup Samaan chercheur à l’Institut Français d’analyse

stratégique http://jlsamaan.blogspot.com

28 Garreau Angélina, Les blogs entre outils de publication et espace de communication : un nouvel outil pour les professionnels de la documenation, Université Catholique de l’Ouest, septembre 2005

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Typologie des outils de veille

Source : Gilles Balmisse, le marché des outils de veille, Veille Magazine, septembre 2005

II.B.1.j. Les outils de knowledge management Ces outils ont pour vocation de faciliter l’accès à la connaissance explicite qui peut

être disséminée dans différents systèmes d’information de l’entreprise. Le cœur de

ces outils repose sur un moteur d’indexation.

• Ask Once d’EMC Documentum: www.documentum.com/askonce.

• Exalead Corporate d’Exalead : www.exalead.fr

• Kaliwatch Server d’Arisem : www.arisem.com

• Select.int d’Alogic : www.alogic.fr

Après avoir présenté les différents outils de veille existant, nous allons nous

intéresser aux méthodes de valorisation de l’information et de capitalisation des

connaissances dans un processus de veille.

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II.B.2. Les méthodes de valorisation de l’information et de capitalisation des connaissances dans un processus de veille

II.B.2.a. Les différents types d’analyse et de collecte par les systèmes à valoriser

1. Analyse statistique : le choix de cette méthode est pertinent sur de gros volumes

de documents avec un corpus homogène (utilisation d’une même langue et

d’une même thématique).

2. Analyse sémantique : cette méthode fait intervenir des dictionnaires, des

thésaurus. Cette méthode permet de lever les ambiguïtés des termes et des

concepts employés. Donc, le principal problème est l’élaboration des

dictionnaires et des thésaurus

3. Analyse booléenne : c’est la correspondance entre une requête et un document.

Elle demande de la part de l’utilisateur la maîtrise du langage d’interrogation.

4. L’évolution vers des solutions mixtes, par une analyse conceptuelle, qui permet

de retrouver un document dans son environnement contextuel.

L’approche statistique est basée sur des comptages de termes présents dans la

requête, dans les index de la base interrogée, les documents répondant à la

question posée.

La sémantique est l’étude de la signification. Elle analyse les relations de sens

qu’entretiennent les unités lexicales dans la chaîne parlée.

Extraire de l’information d’un texte sous tend deux types de traitement : une phase

de « compréhension » et une phase de « sélection ». Certains outils purement

statistiques, ne traite pas la phase de compréhension, ce qui conduit à des résultats

discutables. Des progrès ont été réalisés où l’on a pu décomposer le problème de la

compréhension des textes par le système. Cette décomposition est faite à la fois au

niveau des ressources linguistiques (dictionnaires, règles de grammaire) et au

niveau des algorithmes (analyseurs, etc.)

Les principaux niveaux sont :

• Le niveau morphologique : identification des mots d’une phrase

• Le niveau syntaxique : identification des constituants et des fonctions d’une

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phrase

• Le niveau sémantique : identification du sens des mots et de la structure logique

d’une phrase

• Le niveau du texte : identification des relations entre les phrases et la structure

d’un texte

• Le niveau du corpus : identification de la structure d’un ensemble de textes.

Chacun de ces niveaux, se décompose en sous tâches. Du point de vue de

l’ingénierie du traitement automatique des langues, elles correspondent à des

modules, des programmes spécifiques qui ont chacun besoin d’un type de

ressources linguistiques et d’un type d’algorithme particulier.

Dans la plupart des cas, la phase d’extraction ne suffit pas. Il faut selon le contexte,

encore trier entre ce qui est intéressant ou pas. Pour cette phase, il faut utiliser

dans un premier temps les indicateurs statistiques sur la fréquence des mots dans

la langue générale, afin de donner plus ou moins d’importance à des termes extraits

et ne garder que les plus pertinents. C’est un premier niveau de sélection qui doit

être affiné en fonction du texte, voire du corpus. D’autres indicateurs statistiques

basés sur la fréquence dans le texte lui-même ou le nombre de co-occurrences des

mots peuvent affiner l’analyse et déterminer les descripteurs les plus pertinents.

Cette phase de sélection est donc très importante dans le processus. Car en

général, moins de 10% des termes extraits sur des bases linguistiques sont retenus

comme descripteurs pertinents.

En outre, les systèmes logiciels repèrent automatiquement la structure logique du

document (balises HTML, typographie, etc.). Mais aussi des séquences comme un

résumé, une introduction, une conclusion, une bibliographie.

II.B.2.b. Data mining et Text mining: L’abondance de l’information accessible en ligne est telle qu’il faut la traiter afin

d’extraire du sens de données brutes et de créer de la connaissance. Des outils

logiciels sont absolument nécessaires pour proposer une analyse fine de grands

corpus informationnels, dont les outils de représentation des connaissances,

notamment cartographiques.

Le data mining ou fouille de données se distingue de l’analyse de données. En effet

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l’analyse des données est un domaine de recherche mathématique et statistique,

tandis que la fouille de données relève de la recherche sur l’intelligence artificielle.29

La fouille de donnée est « une partie du processus de l’Extraction de

Connaissances à partir de Bases de Données (ECBD, ou Knowledge Discovery

from Databases (KDD))30. Mais la fouille de textes et la fouille de données sont deux

processus très proche au niveau des méthodes. Ce sont les champs d’application

qui différent : l’un s’applique à des données numériques et l’autre à des données

textuelles. L’objectif premier de la fouille de textes est d’extraire des termes

contenus dans des textes, à l’aide des techniques de traitement automatique des

langues (TAL). Les résultats des analyses sont confrontés à des modèles, qui

permettent de construire des connaissances. Ces connaissances sont une

représentation formelle et logique des outils d’analyse.

II.B.2.c. L’analyse bibliométrique, cooccurrences et co-citations Les outils d’analyse bibliométriques permettent un traitement des champs non

structurés, par des modules d’analyses statistiques. Ces mesures statistiques

relèvent de l’infométrie, qui désigne l’ensemble des activités métriques relatives à

l’information. L’infométrie concerne aussi bien la bibliométrie (documentation), que

la scientométrie (information scientifique et technique). La scientométrie est une

spécialisation de la bibliométrie au domaine de l’information scientifique et

technique.

Néanmoins, la scientométrie peut s’étendre à toute application de méthodes

statistiques à des données quantitatives définissant l’état de la science. La

scientométrie fait aussi usage des techniques d’analyse de données et de fouilles

de données pour répondre à son rôle métrique. Il existe différentes techniques

bibliométriques pour le comptage des publications scientifiques par auteur, par

domaine, etc. L’analyse des cooccurrences et des co-citations en sont des

exemples

On les désigne comme des « indicateurs relationnels », ils permettent d’expliquer

des relations entre les éléments étudiés à l’aide des caractéristiques de ces

29 Humbert Pierre, Prise en compte des besoins des utilisateurs dans la visualisation des connaissances scientifiques de corpus bibliographiques, Mémoire Master, Université Nancy II, juillet 2006 30 TOUSSAINT Y., Extraction de connaissances à partir de textes structurés. Document numérique, 2004, vol. 8, no 3, p. 11–34.

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éléments. Il existe deux types d’indicateurs relationnels : ceux qui s’appliquent à la

description des relations entre articles, auteurs, organismes et ceux qui s’appliquent

au contenu lui-même comme la cooccurrence des mots (coword analysis). La

cooccurrence désigne la présence simultanée dans certains documents d’un corpus

homogène d’éléments d’information que l’on veut mettre en relation. Les réseaux

de cooccurrences peuvent être visualisés, cartographiés par des logiciels d’analyse

textuelle comme par exemple Wordmapper de la société Grimmersoft. Une co-

citation, est une méthode fondée sur une analyse très fine des références que

contiennent les articles scientifiques. L’apparition en même temps de deux citations

lorsqu’elle se répète dans un nombre important d’articles est susceptible d’apporter

des informations plus précises.

II.B.2.d. Extraction d’informations et analyse des tendances Cette méthode a pour objectif d’identifier des « patrons » (pattern en anglais) est

d’en extraire les éléments constitutifs : « It refers to the automatic identification

from text documents of the names of entities of interest, such as persons (e.g.,

“John Doe”), locations (e.g., “Washington, D.C.”), and organizations (e.g., “National

Science Foundation”). It also includes the identification of other patterns, such as

dates, times, number expressions”31.Cette extraction permet généralement

l’enrichissement d’une base de données dans laquelle seront donc enregistrées les

différentes informations collectées au fil du temps et correspondant aux patrons.

Aux Etats-Unis, les agences gouvernemental impliqué dans le Homeland Security32

utilisent l’extraction de données et le data mining. Chez TOTAL par exemple cela

permet de suivre les prises de participation à partir de l’outil TEMIS qui est utilisé

par les sociétés pétrolières. L’analyse des tendances consiste à détecter des

corrélations au sein d’un corpus et à y qualifier certaines expressions. Ce type

d’analyse peut être étendu pour l’analyse des concepts.

31 Hsinchun Chen, introdution to the JASIST Special Topic Section on web retrieval and mining : a machine learning perspective, JASIST, issue 7, May 2003 [http://ai.eller.arizona.edu/go/intranet/papers/intro_jasist2003.pdf] 32 Hsinchuen Chen, Artificial Intelligence for Homeland Security, published by the IEE Computer Society, 2005 [http://ai.arizona.edu/go/intranet/papers/IEEE-AI4HS-Chen-2005.pdf]

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Module d’analyse de Go Albert, l’exemple de l’analyse des concepts

II.B.2.e. La cartographie de résultats, quelques exemples L’objectif est d’offrir une présentation graphique d’une liste de résultats. Nous

pouvons prendre l’exemple de l’outil MapStan Search, présenté comme un

métamoteur qui capitalise les connaissances. L’outil représente les résultats de

recherche sur le modèle dit « de plan de quartier » où les pages sont regroupées

par site. Les places représentent les sites et sont reliées par des rues indiquant leur

similarité. Chaque couleur renvoit à la place de la recherche (jaune : premiers

résultats, orange : résultats intermédiaires, rouge : derniers résultats, bleu : les

places recommandées)

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Requête terrorisme

Cartographix, de Datops : Réseau relationnel

Exemple de cartographie du réseau relationnel relatif à une problématique donnée, avec

accès aux fiches détaillées remplies par les consultants selon des axes de recherche

spécifiques au client.

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Cartographix de Datops : Discours

Cartographie du discours / positionnement des acteurs par rapport à une problématique

donnée, avec accès direct à la fiche descriptive de l’acteur

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Interface d’Human-Links

Human- links est par ses fonctionnalités à la fois un outil de veille, un outil d’aide à

la prise de décision et de cartographie des informations. Par exemple lors d’une

recherche de concurrents, la proximité de certains documents sur la carte peut

mettre en évidence des alliances, des collaborations. Une recherche plus spécifique

sur un produit mettra en valeur les différents acteurs liés à ce même produit.33 Les

outils statistiques utilisés permettent :

• L’étude des co-occurrences, qui peut aider à la reformulation des requêtes

• Le positionnement d’un thème de recherche, si le thème est toujours d’actualité

• De visualiser le nombre de mots clés par documents, et donc de juger de la

pertinence d’un document

67

33 Emmanuel Ferrand, rapport de stage de DESS Gestion des Systèmes Documentaires Scientifiques et Techniques, Valeo Systèmes d’essuyage, introduction d’un nouveau logiciel de veille et d’aide à la prise de décision : Human- Links, Université Aix Marseille, 2004.

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Human links propose en fait, un accompagnement à chaque cycle de la veille.

L’outil permet à la fois de surveiller l’environnement et l’accès aux sources et d’aider

au traitement pour analyser, organiser les informations et communiquer les

résultats.

II.B.3. Méthodes de navigation dans un corpus : définition et positionnement

Nous reprenons, ici les différentes méthodes de « navigation » et d’analyse des

corpus, en présentant les avantages et les inconvénients de ces derniers.

Techniques Définition Avantages Inconvénients

Catégorisation

Affecter les résultats d’une recherche

dans un plan de classement construit

a priori.

Situer les résultats par

rapport à une

organisation connue et

statique.

Rigidité, complexité, mise

à jour.

Classification

Organiser les résultats en sous

ensembles ayant une cohérence

sémantique

Focaliser sa recherche

sur un sous ensemble

Parfois difficile à

interpréter

Thèmes liés Extraire dans un flux de résultats des

expressions significatives

Etendre la recherche à

de nouveaux thèmes

Peut être bruyant. Très

sensible à la technologie

Entités nommées

Extraire dans un flux de résultats des

expressions valides par rapport à une

grammaire prédéfinie (noms propres,

références, etc.)

Regrouper

dynamiquement des

résultats à partir

d’éléments connus et se

focaliser sur ceux

souhaités

Peut être bruyant. Très

sensible à la technologie

34Source : L’entreprise dans l’économie de la connaissance, vision et savoir faire d’une

communauté d’éditeurs de logiciels, Livre Blanc, Groupement Français d l’industrie de

l’information (GFII), octobre 2005

Les outils de catégorisation sont couramment employés, le plan de classement est

connu de tous. Ces outils sont une aide précieuse. L’exploitation d’outils de

classification (ou de clusterisation en anglais) est plus complexe du fait du caractère

dynamique de cette approche. Différentes études ont révélé que seul un public

averti (chercheurs, documentalistes, etc.) exploitait ces informations. L’effort

34 L’entreprise dans l’économie de la connaissance, vision et savoir faire d’une communauté d’éditeurs de logiciels, Livre Blanc, Groupement Français d l’industrie de l’information (GFII), octobre 2005

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intellectuel pour comprendre la classification proposée représente souvent un

obstacle pour utilisateur non averti.

Devant l’élargissement de l’offre de ces outils de veille tant du point de vue de la

quantité, que de la qualité, notamment en termes d’analyse, on note chez certains

futurs utilisateurs, un engouement, voire un émerveillement pour ces outils logiciels,

comme s’ils pouvaient tout faire tout seuls. Il est vrai que ces outils sont dans une

phase de maturation technologique, mais l’expertise humaine, comme nous allons

le voir, reste au cœur du processus de veille et de capitalisation des connaissances

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II.C. Expertise humaine, stratégie de veille et de gestion des connaissances

II.C.1. Des Hommes au cœur du processus de veille

II.C.1.a. Les veilleurs et les compétences d’équipe Comme nous l’avons vu précédemment l’analyse de l’information pour sa

valorisation met en avant l’expertise des professionnels de l’information. Les

compétences des veilleurs dans une équipe peuvent être multiples et souvent

complémentaires. La mission du veilleur est de fournir des informations à valeur

ajoutée dans différents domaines. L’important est de repérer les compétences des

uns et des autres, pour la structuration de l’équipe et le partage des savoirs faire au

profit de la communauté. L’équipe des veilleurs et le réseau de veille est un

dispositif de collaboration et de synergie dans le processus de veille et de

capitalisation des connaissances. L’idéal est d’avoir différents types de profils de

veilleur, par exemple :

• Un veilleur expert généraliste : c’est une personne qui a une connaissance

pluridisciplinaire dans l’entreprise après plusieurs années d’expérience. Il

connaît des réseaux de contacts pour vérifier ses renseignements. Il produit des

synthèses de qualité.

• Un veilleur documentaliste : outre la maîtrise des techniques de recherches, il a

une aptitude particulière à l’écoute. Il est capable d’être et de rester à l’écoute

des besoins des clients (service SVP, question/réponses aux usagers). Il peut

être chargé de la diffusion sélective de l’information (courrier électronique, notes

d’information…). Il peut également être chargé de la capitalisation des

informations dans des bases de connaissances.

• Le veilleur analyste : il utilise parfaitement les techniques infométriques afin

d’analyser et de valoriser l’information collectée

• Le veilleur animateur : en relation avec les experts, il participe avec eux au

groupe de travail. Il capitalise les informations lors de ces réunions et les

transmet aux autres veilleurs.

• Le responsable de veille : il est responsable du processus de veille et de sa

qualité, il est en relation direct avec la direction.

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II.C.1.b. Les veilleurs et l’interdisciplinarité L’interdisciplinarité dans une équipe de veille est fondamentale pour la

compréhension et le traitement des thématiques de veille. La connaissance

généraliste d’un domaine, d’une discipline, d’une question permet au veilleur

d’appréhender plus facilement l’information qu’il traite. Mais cette connaissance,

n’est pas une expertise, c’est une connaissance, un axe de curiosité intellectuelle

mise à jour régulièrement. Cependant, par expérience, un veilleur peut se former

sur un domaine précis de veille sans pour autant avoir de connivences avec le

domaine à traiter. Les qualités premières pour arriver à maîtriser un domaine de

connaissance sont l’esprit de curiosité et d’ouverture, la rigueur et la ténacité et une

méthodologie de travail pour capitaliser les connaissances dans un domaine. Moi-

même j’ai été amenée, dans le contexte de veille des marchés publics, à couvrir des

thématiques de veille pour lesquelles j’avais des connaissances généralistes et

d’autres où je me suis formée en capitalisant des informations et des

connaissances, partagées dans une base de connaissance.

Toutefois, l’interdisciplinarité doit être échangée dans l’équipe de veille comme

autant de spécialisations dans un domaine. Ces connaissances particulières doivent

être partagées, diffusées au sein du groupe comme autant de savoir faire de

l’entreprise. Car, rien ne prémunit l’entreprise d’une absence prolongée, d’un départ

à la retraite. Ces connaissances doivent être consignées et répertoriées dans une

base de connaissance.

En outre l’interdisciplinarité vaut également dans le traitement de l’information et de

la gestion des connaissances. Il est évident qu’un veilleur en information

géopolitique, en réflexion stratégique de défense doit à la fois jouer de ses

connaissances en histoire, avoir des repères bibliographiques fondamentaux, des

connaissances en géographie et en géopolitiques, en sociologie…

II.C.1.c. Les veilleurs et les experts : travail en commun et validation de l’information Les veilleurs doivent travailler quand cela est possible en étroite collaboration avec

les experts. Ces derniers sont les seuls capables de valider la compréhension des

problématiques liées à une thématique de veille, les connaissances cibles à

développer. Un expert est une personne connaissant parfaitement son domaine de

recherche. Il analyse et valide l’information collectée. Il participe souvent à des

groupes de travail constitués d’autres experts, dans des domaines transverses. La

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72

collaboration avec les experts peut aboutir à une synthèse à haute valeur ajoutée.

II.C.1.d. La direction générale et la veille Selon Antonio Lopes Da Silva35, il faut distinguer les décideurs stratégiques et les

décideurs opérationnels dans l’interrelation entre la veille et la direction générale.

Les décideurs stratégiques font partie de la direction générale de l’entreprise et les

décideurs opérationnels transmettent les Facteurs Critique de Succès (FCS36) ou la

stratégie de veille globale par rapport au contexte. Les décideurs opérationnels

traduisent la stratégie générale de veille en besoins spécifiques à leur unité. Ils ont

pour rôle de transmettre les analyses d’information finalisées aux décideurs

stratégiques. Les décideurs opérationnels sont des intermédiaires entre la direction

générale et l’équipe de veille.

II.C.2. Les stratégies de veille et de capitalisation des connaissances

II.C.2.a. la phase de collecte de l’information : des stratégies complémentaires On doit tout d’abord définir un plan de veille qui mette au clair les objectifs, les

besoins et les flux d’information, puis mettre en œuvre des stratégies de recherche

de sources correspondantes à la thématique et ses problématiques, validées par les

experts. Pour automatiser la veille, il faut au préalable repérer les sources les plus

pertinentes par thèmes. Plusieurs méthodologies pour identifier les gisements sont

envisageables. Ces méthodes sont complémentaires, car aucune méthode n’est

entièrement satisfaisante.

• La recherche par mots clés à partir d’un moteur de recherche : si les mots clés

sont très précis, ils permettent de collecter des informations très ciblées.

• Il faut par la suite juger de la qualité du site web : mise à jour régulière, analyses

objectives reposant sur des sources fiables, auteurs aisément identifiables.

• Il faut tester plusieurs moteurs de recherche, puis confronter et analyser.

Exemple : homeland security, dissuasion nucléaire, Peace Research, armée et

35 Antonio Lopes Da Silva, l’information et l’entreprise : des savoirs à partager et à capitaliser, Méthodes, outils et application à la veille, thèse, Université d’ Aix Marseille, p. 46, juillet 2002 36 La théorie des « facteurs critiques de succès a été mise au point par Rockart en 1979 comme un moyen de détermination directe des besoins in information du directeur général. Les FCS se

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73

nation

• Les mots clés peuvent se classer : mots clés primaires cadrant le domaine

de recherche, des mots clés secondaires, des synonymes, des équivalents

• La traduction en anglais est indispensable pour élargir sa recherche aux

moteurs anglophones. A ces mots clés, il faut adjoindre des opérateurs de

proximité (ADJ, NEAR, FOLLOWED BY) et des opérateurs booléens (OU,

OR)

• La recherche de « bookmark » constitués dans les sources spécialisées

1. Il faut identifier deux URL pertinentes sur un sujet : http://www.iiss.org/ et

http://www.frstrategie.org/

2. Analyse des liens proposés et création d’un bookmark personnalisé :

www.ndu.edu National Defense University

www.sciences-po.fr Sciences Po

www.csis.org Center for Stratégic and International Studies

http://www.obsarm.orgCentre de documentation et de recherche sur la paix et

les conflits

www.er.uqam.ca/nobel/cepes/CEPES : Centre d’études des politiques étrangères et

de sécurité

www.cecri.ucl.ac.be Centre d’études des crises et des conflits internationaux

www.ceri-sciences-po.org Centre d’études et de recherches internationales

www.ladocumentationfrancaise.fr La documentation française

eliamep.gr/eliamep/content/home.aspx/ Hellenic Foundation For European and Foreign policy

www.generis.fr.stGroupe d’étude sur le nucléaire et les relations

internationales et stratégiques

www.grip.orgGroupe de recherche et d’informations sur la paix et la

sécurité - Bruxelles

www.stimson.org Henry L. Stimson Center (Washington)

www.iss-eu.orgInstitut d’études et de sécurité de l’Union européenne

(Paris)

www.ifri.org Institut français des relations internationales (Paris)

définissent comme les zones critiques où la performance doit être au rendez vous.

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74

www.iris-france.org Institut de relations internationales et stratégiques

/www.isad.com.fr Institut Supérieur de l’Armement et la Défense

www.iss.co.za Institute for Security Studies (Zurich)

www.iiss.org The international institute for stratégic studies (Londres)

www.ipacademy.org International passe academy (New York)

www.fas.org/manMilitary Analysis Network (Fédération of American

scientists)

www.esdpdemocracy.net Programme de recherche sur la PESD

www.rusi.orgRoyal united services institute for defence studies

(Londres)

www.info-europe.fr Centre d’information sur l’Europe (Paris)

www.sipri.seStockholm international peace research institute

(Stockholm)

II.C.2.b. La formalisation dans des tableaux de bord de veille On peut par exemple formaliser la veille par la mise en place de tableaux de bord

par thème. On doit y trouver :

• La définition des thématiques à surveiller, c'est-à-dire les problématiques sous

jacentes, les concepts déjà existant,

• La recherche de mots clés et la formulation d’équations de recherche,

• Le repérage des gisements d’informations à surveiller,

• Le repérage des les typologies de connaissances à capitaliser,

• L’identification les dispositifs pour capitaliser les connaissances,

• Identifier des destinataires,

• La détermination de la liste de diffusion, la fréquence,

• La détermination des méthodes d’alertes, supports de diffusion (papier, mail)

Page 75: Veille, capitalisation des connaissances et partage de l ...bdid-intd.cnam.fr/memoires/2006/BOUABID.pdf · i.a.2. un service de veille au centre de documentation de l’ecole militaire

75

Tableau de bord de veille

Thème cible de la veille : Armée et Nation

Problématiques associées :

Date :

URL (adresse) des sites à surveiller

Objectif de la surveillance

Mots clés et équation de recherche

Niveau de surveillance (léger, moyen, élevé)

Nature des gisements (formels, informels)

Typologies des connaissances à capitaliser (concepts, points

particuliers, perceptions, analyses, etc.)

Dispositifs de capitalisation (synthèse documentaire,

bibliographique)

Diffusion (destinataires, fréquence, support)

II.C.3. Les stratégies de gestion des connaissances et de partage de l’information

II.C.3.a. La réflexion autour de la codification des connaissances et des savoirs à capitaliser Dans le cadre de cette dynamique documentation et recherche, il s’agit d’allier la

veille et la capitalisation des connaissances. Pour cela, il faut d’abord mettre en

place une codification des connaissances. La connaissance n’existe que dans le

rapport personnel d’un individu à un objet, l’objet de connaissance. Ce ne sont pas

directement des connaissances qui seront partagées au travers d’un outil, mais

plutôt des objets qui seront interprétés au travers d’un outil, avec la validation des

experts.

Page 76: Veille, capitalisation des connaissances et partage de l ...bdid-intd.cnam.fr/memoires/2006/BOUABID.pdf · i.a.2. un service de veille au centre de documentation de l’ecole militaire

Quels sont les types de connaissances nécessaires à la transmission ?Comment recueillir la connaissance ?Comment formaliser ce qui « ne peut pas se dire » ?Que codifier et que ne pas codifier ?

Codification des connaissances

Livrede

connaissances

Phénomènes métiers

Phénomènes métiers

ProcessusProcessus

Savoir-faireSavoir-faire

Les conceptsLes concepts

L’historiqueL’historique

L’évolutionL’évolution

DISPOSITIFS DE CAPITALISATION ET TRANSFERT DES CONNAISSANCES

Rédiger pour partager des connaissances

Codification des connaissances

Jean Louis Ermine, Capitalisation et partage des savoirs dans les organisations, ANLCI,

Rencontre internationale Francophone, Lyon avril 2005

II.C.3.b. L’identification des savoirs à acquérir Dans notre économie du savoir où les informations sont transformées en

connaissances, il est utile d’avoir une stratégie de gestion des connaissances et

d’identifier les différents types de savoirs à développer. Jean Louis Ermine distingue

différents types de savoirs37 : les savoirs à acquérir, à surveiller, à créer, à partager,

et à transférer.

37 Ermine JL, Capitalisation et partage des savoirs dans les organisations, ANLCI, Rencontre internationale Francophone, Lyon avril 2005

76

Page 77: Veille, capitalisation des connaissances et partage de l ...bdid-intd.cnam.fr/memoires/2006/BOUABID.pdf · i.a.2. un service de veille au centre de documentation de l’ecole militaire

• Savoirs à acquérir(recrutement, formation …)

• Savoirs à surveiller(IE, veille …)

• Savoirs à créer(innovation, R&D …)

• Savoirs à partager(travail collaboratif, Communautés …)

• Savoirs à transférer (Capitalisation et transfert)

ConnaissancesCoopération

Information

Systèmes d'information et de connaissance

Ingénierie des connaissancesModélisation des connaissancesMéthode MASK

Intelligence économique et veilleAnalyse des besoins en informationGuerre économique

Sciences cognitives Explicitation des processus cognitifs

Ergonomie cognitive Ergonomie des interfaces web

Gestion des connaissances

Méthodes d'évaluation pour la gestion des connaissancesAnalyse stratégique et cartographie des connaissances critiquesGestion de projet et gestion des connaissancesTransfert de connaissances inter-générationnel

Systèmes inter-entreprisesEntreprise étendue

Systèmes d'information basés sur le webe-administration

e-business

Systèmes d'information coopératif

Communautés

Management des communautés de savoir

Technologies de support des communautés de savoir

Systèmes territoriauxDéploiement des réseaux haut-débit

Ingénierie des SI

méthodes et outils de conceptionMéthodes de développement rapideTechniques et outils de test et recettage

STRATEGIE POUR LA GESTION DES CONNAISSANCES

Evolution et maintenance des SIRétro-conception et rétro-ingénierie

Informatique décis ionnelleGestion de la relation clientIngénierie des systèmes décisonnels (conception, évaluation, rétro-conception)

Audit et conseil en SI

Maîtrise d'ouvregeMéthodologie d'auditEvaluation de la qualitéModèles d'estimation des charges

Usages des SIEtudes de genreEtudes de cas SIMobilité

Stratégie et gouvernance des SI

Elaboration de schémas stratégiquesModèles de gouvernanceUrbanisation des SIIngénierie des processusGestion des SIPolitiques de sécurité des SI

Eléments pour un plan d’action

Éléments pour un plan d’action

Jean Louis Ermine, Capitalisation et partage des savoirs dans les organisations, ANLCI,

Rencontre internationale Francophone, Lyon avril 2005

Cette méthode de management et de capitalisation des connaissances fait

apparaître un lien direct avec la veille. « Les savoirs à surveiller (IE, veille),

n’émergent que par une surveillance régulière de certains domaines de la

connaissance, d’autres doivent être constamment mis à jour par la communauté

apprenante. Ils se distinguent des savoirs à acquérir (recrutement, formation) et des

savoirs à créer (innovation). Mais ces savoirs à surveiller sont des savoirs à

partager (travail collaboratif, communautés) et à transférer (capitalisation et

transfert).

Il faut pouvoir établir clairement un plan d’action pour repérer concrètement les

types de savoirs à développer et leur interrelation avec la veille. Mais aussi

d’identifier les savoirs à acquérir pour améliorer la compétitivité de l’entreprise.

Il s’agit à la fois de capitaliser des savoirs et des savoir faire. Le savoir faire

concerne l’expérience individuelle et collective d’une communauté. Ces données

sont difficiles à exploiter, mais elles sont la mémoire même de l’entreprise. Le

service de santé des armées a mené une expérience de capitalisation de

l’expérience. En effet le centre de traitement de l’information médicale des armées

77

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doit faire face à trois problématiques : le changement, la réduction des coûts et

délais, la démarche qualité. Le mémoire de Sébstien Rostoll analyse l’expérience de

cet établissement en matière de gestion des connaissances, identifie l’apport d’une

démarche de capitalisation et explique la mise en œuvre de l’outil de knowledge

management.38

II.C.3.c. Stratégie de veille, de gestion des connaissances et innovations La stratégie de veille et de gestion des connaissances est de plus en plus intégrée à

l’entreprise et aux organismes stratégiques comme les armées, car ce sont des

lieux de prises de décisions. Il s’agit à la fois de surveiller, de capitaliser, de

partager et créer et innover. L’innovation est le moteur de la compétitivité d’une

entreprise. Au sein des armées, l’innovation peut être synonyme de changements

stratégiques.

Capitaliser

Créer / innover (sur) veiller

Partager

Stratégie d’entreprise, la gestion des connaissances

Pour les armées du monde occidental, il s’agit d’intégrer la planification, la gestion

défense par la gestion de la connaissance. Nous pouvons prendre ici l’exemple des

forces canadiennes.

78

38 Rostoll Sébastien, Confiance, et capitalisation de l’expérience, mémoire 2004

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Organisation des forces canadiennes

Source : DGPS - Directeur général de la planification stratégique

http://www.vcds.forces.gc.ca/dgsp/pubs/dp_m/intro_f.asp

II.C.4. veille et connaissance du public : l’évolution des besoins des usagers au cœur du processus de veille

II.C.4.a. La veille clientèle Dans le service de veille, la relation clientèle est primordiale. Les clients ou les

usagers sont au centre du processus de veille. Ils sont la raison d’être du service de

veille. D’où l’importance d’être à l’écoute de ses besoins et de ses attentes. Ceci

d’autant plus que les besoins des usagers peuvent évoluer, le personnel d’un

service de veille doit le détecter.

II.C.4.b. les bases de connaissances clientèles Pour cela il est possible de mettre en place une base de connaissance clientèle afin

d’avoir une visibilité sur l’évolution des publics, de leurs demandes, de leurs

pratiques documentaires. La non prise en compte de ces évolutions induit une

inadéquation entre les missions fixées à un organisme et ses réalisations, et rend

inévitable un repositionnement stratégique.

79

Page 80: Veille, capitalisation des connaissances et partage de l ...bdid-intd.cnam.fr/memoires/2006/BOUABID.pdf · i.a.2. un service de veille au centre de documentation de l’ecole militaire

80

II.C.4.c. Le service SVP La mise en place d’un service SVP – Question Réponse, est un bon moyen

d’appréhender les profils clientèles et les besoins. Ce service peut être accessible

par le site internet du centre de documentation. Les demandes portent à la fois sur

des produit documentaire, une veille spécifique et ponctuelle ; et des informations

sur des éléments bibliographiques. Il serait judicieux de consigner ces demandes

dans une base accessible à l’ensemble de l’équipe du centre de documentation.

II.C.5. Quels moyens, quelles modalités pour la diffusion des documents, de l’information, de la connaissance ?

II.C.5.a. La diffusion sélective de l’information et les besoins de l’usager Dans la problématique de diffusion, il y a trois types de produits : les documents,

l’information analysée et valorisée, la diffusion et le partage des connaissances. Il

faut s’interroger sur les modalités de cette diffusion. Par exemple, la diffusion

sélective de l’information au moyen d’outils de veille est un système technologique

Push et repose sur le principe de la diffusion d’informations ciblées, par un

abonnement par profil. Est-il adapté à tous les usagers ? Certains ne préféreraient

ils pas une solution du Push / Pull qui fait appel à la multi diffusion ?

II.C.5.b. La numérisation, et la mise en ligne des documents sources issue de la veille De même quels sont les documents à mettre en ligne sur le site web, en relation

avec les thématiques de la veille. La numérisation permet l’accès à distance de

nombreuses ressources documentaires et évite les déplacements au centre de

documentation. Dans cette logique de consultation à distance de la veille et des

documents associés, une politique de numérisation serait adaptée.

II.C.5.c. La gestion de la diffusion des connaissances Pour la diffusion des connaissances il faut s’interroger sur sa périodicité, les profils

des utilisateurs concernés, leurs questions, leurs réactions et leur gestion par

l’équipe de veille. Ce qui renvoi à la répartition des tâches au sein de l’équipe de

veille : qui répond ? Comment peut-on régulièrement faire un état des

connaissances par thématique de veille ?

Page 81: Veille, capitalisation des connaissances et partage de l ...bdid-intd.cnam.fr/memoires/2006/BOUABID.pdf · i.a.2. un service de veille au centre de documentation de l’ecole militaire

Troisième Partie : Analyse des besoins et étude critique des outils de veille

81

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82

III.A. Contexte de la mission et méthodologies adoptées

III.A.1. Objectifs de la mission :

III.A.1.a Analyse des besoins Dans le cycle de veille, les deux premières étapes sont la définition du besoin

informationnel et la recherche et la collecte de l’information. Nous proposons ici, une

étude visant à identifier les besoins en veille du centre de documentation de l’Ecole

Militaire. Cette phase d’identification des besoins est un préalable à la phase

d’analyse des outils logiciels. Cette phase a facilité par la suite les rencontres avec

les éditeurs de logiciels. En effet cela m’a permis de poser les bonnes questions et

de toujours conserver un regard critique sur les démonstrations et les discours de

type « commercial » qui les accompagnent.

III.A.1.b. Analyse critique des outils de veille Cette étude critique présente "les outils de veille" utilisables dans un processus de

veille stratégique. Elle n'est pas exhaustive, mais tente de cerner dans son

acception la plus large ce qu’on entend par « outils de veille ». Comme nous

l’avons vu, les « outils de veille » ne sont pas que des outils logiciels. C’est un

ensemble de dispositifs concourant à faciliter un processus de veille. Quels sont les

dispositifs, les méthodes et les techniques utilisés par ces outils ?

A quels besoins répondent-ils ? Quelles sont les limites de ces différents outils ?

III.A.1.c. L’étude, un outil d’aide à la prise de décisions Cette étude a pour vocation d'aider le Groupe de projet de l'Ecole Militaire à choisir

un outil de veille. Le choix d’un outil de veille pour l’automatisation de la veille

s’impose vu la quantité d’informations et de sites web à surveiller. Le web regroupe

environ 150 millions de pages à travers le monde accessibles via un navigateur,

d’où un intérêt croissant pour un outil puissant d’accès à l’information pertinente.

Cette étude doit faciliter la rédaction du cahier des charges pour le lancement de

l’appel d’offre « outil de veille ».

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III.A.2. Eléments de méthodologie

III.A.2.a. Méthodologie pour l’évaluation des besoins Dans un premier temps, il est nécessaire de rassembler les documents internes de

l’établissement étudié permettant de comprendre les enjeux, afin d’étudier comment

la veille et la capitalisation des connaissances peuvent s’insérer dans le processus.

Une analyse méthodique de ces documents permet par la suite de dégager les

grands axes de réflexions au niveau des besoins. Les conversations avec les

membres de l’établissement peuvent aider à éclaircir un certain nombre de points.

Parallèlement à cela, il est utile de rechercher des éléments bibliographiques de

méthodologies pour l’évaluation des besoins dans un processus de veille : les sites

web spécialisés dans les outils de veille et l’analyse des besoins, les publications

méthodologiques comme celle de l’IHEDN et du SGDN39. Il est également possible

d’utiliser une méthodologie de benchmarking, en regardant comment ont été

évalués les besoins en veille, dans d’autres centres de documentation, au travers

d’une étude comme le rapport d’Elena Satchkova40, La veille dans et pour la

recherche publique en France.

III.A.2.b. Méthodologie pour la sélection des critères d’évaluation des outils de veille La sélection des critères relève à la fois de l’étude des besoins et de l’attention

portée aux possibilités fonctionnelles et technologiques des outils existant sur le

marché. Des indices de priorité ont été affectés à ces différents critères. De même

ici, des lectures attentives d’ouvrages et d’éléments de méthodologies, peuvent

faciliter la première phase de repérage des critères d’évaluation des outils de veille.

Avant de se concentrer sur les besoins spécifiques du centre concerné.

III.A.2.c. Méthodologie pour la rencontre avec les éditeurs de logiciels de veille Il faut tout d’abord capitaliser toutes les informations sur les différents outils de veille

sur le marché. Puis se demander s’il n’existe pas déjà un inventaire de ces outils en

France. Pour cela, il faut des sites spécialisés dans la présentation des outils de

39 Outils de traitement avancé de l’information : besoins et guide d’utilisations (solutions pratiques) ; Association des Auditeurs en Intelligence Economique de l’institut des Hautes Etudes en Défense Nationale - AAIE - IHEDN, Groupe de travail n°4.- Paris, avril 2006.-24. Grille d’aide à la formulation du besoin, SGDN/IE, n°102, 28/04/2006 40 Elena Satchkova, La veille dans et pour la recherche publique en France, Rapport d’étude rédigé à la demande de l’Institut National de Recherche Pédagogique, Volume I, octobre 2003

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84

veille. Ce qui permet de trouver des noms de sociétés, et parfois quelques

comparatifs de fonctionnalités de ces outils. J’ai pris connaissance du guide du

Cigref41 avant le début de mon stage, ce qui a facilité une première approche des

différentes catégories des outils de veille sur le marché français.

Puis, j’ai fait des recherches sur chaque outil, avec un dossier spécifique analysé

selon les critères retenus et des renseignements sur la société en question.

J’ai contacté par la suite les sociétés qui me paraissaient intéressantes, en leur

précisant les points que je voulais aborder avec eux lors de notre rencontre pour

une démonstration. Après chaque démonstration d’outils, je remplissais mes

tableaux d’analyse.

III.A.3. Les problèmes rencontrés

III.A.3.a. La rencontre avec les éditeurs de logiciels de veille : quelques constats

• Il a été difficile de prendre des rendez vous avec les sociétés éditrices de

logiciels de veille pendant la période des mois de juillet et d’août. Certaines

d’entre elles, contactées début juillet, ne m’ont répondu qu’au début du mois

de septembre. J’ai passé beaucoup de temps soit au téléphone, soit par mail

à contacter, à relancer, à annuler, à convenir d’un autre rendez vous, à

demander des précisions… Tout ce travail de communication et de relations

commerciales, d’entretiens est à la base de mon travail d’analyse. Pour

chaque outil, les informations ont été collectées à partir de sources web,

sur les salons et après démonstration et / ou contact téléphonique.

• Les difficultés de communication entre des professionnels de domaine

différents (documentalistes, commerciaux)

III.A.3.b. La nature de l’évaluation • Les difficultés pour obtenir des démonstrations, sans assurances du côté

des sociétés productrices d’être finalement sélectionnées et d’être

attributaire du marché.

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• Les difficultés d’évaluation des performances au niveau de la collecte de ces

outils. L’idéal aurait été de tester ces différents outils avec les mêmes

requêtes. Cependant nous avons recherché des informations sur le niveau

de collecte de ces outils qui révèlent des performances différenciées.

III.A.3.c. Les entretiens, la rencontre avec les experts Il est souhaitable, mais parfois difficile à obtenir, d’organiser des entretiens avec les

publics potentiellement visés. Un autre moyen est de consulter les travaux réalisés,

afin de mieux connaitre leurs domaines de recherche et l’implication pour la veille.

41 Guide de recensement des outils de collecte, de traitement et de visualisation de l’information / CIGREF, Janvier 2006

Page 86: Veille, capitalisation des connaissances et partage de l ...bdid-intd.cnam.fr/memoires/2006/BOUABID.pdf · i.a.2. un service de veille au centre de documentation de l’ecole militaire

86

III.B. Evaluation des besoins

III.B.1. La veille et la réflexion stratégique de défense

La maîtrise de l’information est aujourd’hui primordiale pour connaître et suivre à la

trace l’évolution d’un environnement, d’une société, d’une entreprise. Seule

l’obtention rapide et ciblée de l’information pertinente permet de prendre une bonne

décision au bon moment. Il est évident que seule une veille appropriée est

susceptible de rendre intelligible la réflexion en matière de réflexion stratégique de

défense.

Cette réflexion s’inscrit à la fois dans un contexte national, européen et international.

Les documents collectés proposeront des informations et des analyses dans

différentes langues. D’où le critère déterminant du multilinguisme.

Les thèmes liés à ce type de veille sont multiples : la sécurité des territoires à

l’échelle nationale et internationale, la sociologie de l’armée (notamment la

dialectique armée nation dans un contexte de professionnalisation de l’armée), mais

aussi une veille internationale qu’on pourrait qualifier de géopolitique.

La collecte et l’analyse de l’information doivent permettre une meilleure visibilité en

matière de stratégies et de doctrines sous jacentes aux relations entre Etats.

III.B.2. Les objectifs et les finalités de la veille

• Avoir une traçabilité sur les différents domaines de recherche, les chercheurs,

les réseaux, les organismes. Cette traçabilité permet l’expertise dans un

domaine et la distribution de synthèses documentaires de qualité.

• Détecter les thématiques de recherche, les débats, les nouvelles publications

• Repérer les notions, concepts, théories émergentes, repérer les signaux faibles.

Ce repérage permet d’anticiper.

• Repérer les nouvelles publications pour enrichir le fonds documentaire qui doit

faire référence au plan national, européen et international. La stratégie de

développement des collections est à adapter périodiquement en fonction des

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87

sujets de recherche et de réflexion.

• Capitaliser l’information, les connaissances et les savoirs par domaine.

• Repérer et promouvoir les travaux de recherche produits

• Transférer et diffuser l’information ciblée selon la demande et les profils

• Conserver l’information utile

• Avoir une traçabilité des activités, des compétences, des publications des

autres centres spécialisés et des partenaires (veille concurrentielle).

• Détecter l’information informelle : conférences, séminaires, colloques

III.B.3. Les publics et les différents niveaux de veille

Le public susceptible d’utiliser les outils de veille se compose ainsi :

• Les responsables d’acquisitions

• Les documentalistes amenées à répondre à des questions ponctuelles

• Les documentalistes qui doivent livrer des produits issus de leur veille

• Les chercheurs, les stagiaires de l’EMS, les étudiants de 3 ème cycle

Le public se compose à la fois de professionnels de l’information-documentation et

d’utilisateurs finaux. C’est pourquoi l’outil de veille doit être à la fois efficace,

ergonomique, facile d’utilisation et accessible à distance.

III.B.4. Différents niveaux de veille

On peut distinguer différents types de veille :

• Une veille experte dédiée à des thématiques particulières et pointues

demandant une expertise approfondie.

• Une veille généraliste pour les questions générales (recherches, tâches de fond)

• Une veille ponctuelle et à la demande

• Une veille bibliométrique.

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88

Dans le processus de veille, il faut distinguer la collecte de références

bibliographiques et la récupération des documents complets.

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89

III.C. Présentation de l’évaluation des outils de veille : méthodologie et lecture des tableaux

III.C.1. Les critères d’évaluation des outils de veille

Vingt – deux outils de veille ont été analysé selon treize critères liés au cycle de

l’information (collecte, affichage des résultats, traitement et analyse, diffusion), mais

aussi aux compétences de la société et au coût de l’outil.

Chaque produit est étudié en fonction des critères découlant des besoins définis à

partir de l’identification du besoin du centre étudié. Les pré-requis sont le traitement

des sources internes et externes, le web visible et invisible* (ensemble des pages

web qui ne sont pas indexées par les moteurs de recherche, principalement

constitués des informations stockées dans les bases de données).

1 – Ergonomie, affichage des résultats

2 – Compatibilité avec d’autres outils complémentaires

3 – Expérience en tant qu’intégrateur

4 – Expérience en matière de sourcing défense

5 – Production de rapports

6 – Diffusion sélective de l’information (DSI)

7 – Multilinguisme : intégration des langues latines et non latines

8 – Analyses statistiques

9 – Archivage

10 – Paramètres de sécurité

11 – Références clients

12 – Environnement technique

13 – Coût (les données concernant ce critère n’apparaissent dans ce présent

mémoire)

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90

III.C.2. Les indices de priorité de ces critères Ces critères n’ont pas le même indice de priorité, l’accent a d’abord été mis sur :

1) Le principe de modularité du système : l’outil doit permettre l’ajout d’autres

modules, d’autres outils comme des outils de gestion des connaissances,

d’analyse et de visualisation de l’information. Il doit être compatible avec des

outils entreprise (GED, CRM…) et s’adapter à l’évolution du web

(formats…).

2) Donc, il y a un net positionnement en faveur un système léger et modulaire

afin d’éviter ce qu’on nomme communément l’effet « usine à gaz ». On note

actuellement une tendance à l’association d’outils légers dans différentes

entreprises. La modularité doit permettre l’utilisation de l’outil en partie ou

dans son intégralité suivant les types de veille, suivant le fonctionnement et

les besoins des veilleurs. Cela permet aussi de prévoir l’évolution du

système en place : il doit pouvoir être modifié et s’enrichir de nouveaux

outils. On va vers une modularité et une interopérabilité entre les outils.

Cette méthode rend plus facile l’adaptation aux évolutions techniques,

notamment par rapport aux évolutions du web (nouveaux formats…). Dans

la logique de veille et de capitalisation des connaissances, le centre de

documentation compte associer un outil de gestion des connaissances.

3) la restitution de l’information : affichage des résultats, hiérarchisation de

l’information, critères de pertinence, production de rapports (sous quelle

forme).

4) Le multilinguisme : C’est un critère de différenciation entre les systèmes.

Très peu d’outils sont en mesure actuellement de traiter les langues latines

et non latines. Conscientes de l’importance de ce critère, les sociétés

prévoient le traitement à partir d’une gamme plus large de langues. Par

exemple la société Go Albert prévoit l’intégration du Russe, du Chinois et de

l’Arabe dans un an.

5) Les paramètres de sécurité : le principe d’anonymat et de furtivité pendant la

phase de collecte, pour éviter de se faire repérer par d’autres robots.

6) L’expérience en matière de sourcing défense sécurité :

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7) L’analyse de l’information : au minimum un module statistique

8) La diffusion et la conservation de l’information : une diffusion sélective de

l’information automatisée, l’archivage (des pages web, des profils…).

9) L’expérience en tant qu’intégrateur : si l’outil est compatible avec d’autres

systèmes, les sociétés sont pour la plupart capables d’intégrer des outils

tiers d’autres systèmes. Certaines sociétés peuvent intégrer d’autres

systèmes d’entreprises par partenariat.

10) Les références clients et l’expérience dans le domaine étudié

11) L’environnement technique : on a le choix entre les logiciels monopostes,

ASP / service web, Client / serveur.

12) Le coût

Nous proposons des symboles pour vite se repérer dans les tableaux

• La production de rapports par le système

• Le traitement statistique

• Le multilinguisme, le traitement des langues latines et non latines

• Les paramètres de sécurité dont l’anonymat pendant la phase de

collecte

• L’expérience en sourcing Défense

• La diffusion sélective de l’information

91

Page 92: Veille, capitalisation des connaissances et partage de l ...bdid-intd.cnam.fr/memoires/2006/BOUABID.pdf · i.a.2. un service de veille au centre de documentation de l’ecole militaire

III.C.3. Présentation analytique des outils de veille par ordre d’importance des critères

III.C.3.a. Analyse par les critères d’ergonomie, d’affichage, de compatibilités avec d’autres outils complémentaires, la production de rapports, l’analyse statistique, les langues latines et non latines

▪ Sociétés, URL

▪ PRODUIT

▪ Nationalité

▪ Contact

▪ Type d’outil –

spécificité de l’outil

▪ Profil utilisateur

ergonome

affichage

compatibilité

avec d’autres

outils

production

de rapports

Analyse

statistique

langues

latines et

non latines

Acamaya

www.acamaya.com

▪ CONVERA

Produit Américain

▪ JM Pellet

tél : 06-14-17-90-50

▪ Plate forme de veille sémantique

▪ profil utilisateur : tout public

Niveau

d’affichage

satisfaisant

oui

Résumé :

titres ou

première

ligne du

document ou

liste de mots

clés

Non

Anglais,

Allemand,

Espagnol,

Italien,

Chinois

Néerlandais

cross Lingue

▪ Acetic

www.acetic.fr

▪ TROPES ZOOM

▪ René Adélaïde

tél : 01-44-54-02-01

▪ outil d’analyse sémantique

de bon niveau,

mais avec un robot

de collecte pas très efficace,

partenariat avec KB Crawl et

Intercept (EBP) pour la partie

collecte

▪ Profil utilisateurs : experts

Bon niveau

d’affichage et

d’ergonomie

oui

5 langues

(angl,

Allemand,

Espagnol,

Italien,

Portugais,)

92

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93

▪ Alogic

www.alogic.fr

▪ SELECT.INT /

Atelier APERTO LIBRO (AL)

▪ Peggy Cadel,

tél : 01-53-17-53-17

▪ outil de veille et de gestion de

contenu sémantique

▪ profil utilisateur : expert

Tri par date

Affichage

de la

pertinence

oui Rapport sur

demande du

client

Non Langues

latines,

cyrillique via

translittérati

on

▪ Altercept

www.altercept.com

▪ NEWSEXT

▪ Denis Dollfus

tél : 0820 820 771

▪ outil d'extraction de news, de

données

▪ Profil utilisateur : tout public

pas

d'affichage

par pertinence

oui non, l'outil est

un outil de

collecte pur

non, mais

partenariat avec

wordmapper de

Grimmorsoft

Langues

latines, et

arabe,

russe,

chinois

Amoweba (racheté par Social

Computing)

www.social-computing.com

▪ HUMAN LINKS et

MAPSTAN SEARCH

▪ tél : 01-55-65-15-52

▪ Human links : outil de veille et

partage de connaissances

Mapstan Search : représentation

cartographique d’une requête

▪ Profil utilisateurs : expert

Bon niveau

d’affichage et

d’ergonomie

oui

+ un outil de

synthèse pour

rassembler

des

documents à

envoyer

cooccurrences

nombre de

mots clé par

documents

non

▪ Arisem

www.arisem.com

▪ KALIWATCH PROFESSIONAL

▪ Christophe Gali

tél : 06-60-44-04-44

▪ Plate forme de veille sémantique

▪ Profil utilisateur : tout public,

facile d’utilisation

Bon niveau

d’affichage

(pertinence)

et

d’ergonomie

oui

Disponible à

partir du 15

septembre

En option, à la

demande

du client

5 langues

latines

2 langues

latines

en full text

Unicode

31/12

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94

▪ Ayonis

www.spyonis.com

▪ SPYONIS

▪ Sonia Salés

Tél : 332.32.63.36.34

▪ logiciel de surveillance et

d’analyse,

bibliométrie

▪ Profil utilisateur : tout public

Tri pertinence,

soulignage

Oui, Dataweb

par ex.

Oui, alerte

emails avec

liste de liens

Module biblio.

cooccurrences

des mots clé

langues

latines

▪ BEA Conseil

www.beaconseil.com

▪ KB CRAWL

▪ Julien Flandrois

tél : 01-41-29-06-01

▪ Agent d’alerte

▪ Profil utilisateurs : tout public

Affichage :

pas

satisfaisant,

Présentation

chrono.

oui Non, sous

forme de

pages HTML,

cartographie

de mots clés.

Toutes les

langues

européenne

s latines et

non-latines

▪ Cybion

www.cybion.fr

▪ CYBION EYE

▪ Clément Bourrat

tél : 01-53-32-46-00

▪ Plate forme de veille

▪ Profil utilisateur : tout public

Affichage

pertinence

Ergonomie

satisfaisante

oui Possibilité

d’installer un

logiciel de

création de

rapports sur

devis

Non,

utilise

Excel

Chinois,

Japonais

Arabe et

Russe

▪ Datops,

www.datops.com

▪ PERICLES -

DATOPS MONITOR

(enseptembre)

▪ Bertrand Damien

tél : 01-56-43-24-41

▪ Plate forme de veille

linguistique,

analyse de la tonalité

d’un document

▪ Profil utilisation : expert

Bonne

ergonomie,

affichage

avec

pertinence à

paramétrer

oui

Exraits,

résumés,

possibilité de

générer une

synthèse

25 langues

latines

non latines

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95

▪ Diatopie

www.diatopie.com

▪ NEURONAV / CARTOWEB

▪ contact : 01-43-65-44-68

▪ Neuronav : outil de text mining,

analyse statistique et

classification des documents,

carte des thèmes.

Cartoweb : outil de consultation à

distance

des vues de Neuronav

▪ Profil utilisateur : expert

bon niveau

d'affichage

oui non

non

▪ Digimind

www.digimind.fr

▪DIGIMIND EVOLUTION :

FINDER / TRACKER

/ MANAGER / PUBLISHER

▪ Olivier Pequeniot,

Tél : 01-53-34-03-40

▪ Plate forme de veille

▪ Profil utilisateurs : tout public

pour le module Tracker,

expert pour le modèle Manager,

pas très intuitif

Affichage :

chrono.

Ergonomie :

moyenne

non

Exalead

www.exalead.com

▪ EXALEAD CORPORATE

▪ Fréderic Catherine

Tél : 01-55-35-26-81

▪ moteur de recherche, crawler,

indexeur statistique

▪ profil utilisateur : tout public

Bon moteur de recherche,

travaille en partenariats avec des

éditeurs d’outils de veille comme

KB Crawl.

à définir avec

le partenaire

oui non, avec

partenaires

Non

Arabe,

Chinois

▪ Go Albert

www.albert.com

▪ AMI MARKET INTELLIGENCE

(AMI MI)

▪ Contact Alain Beauvieux, PDG

Tél : 01-42-97-10-38

/ 06-08-66-18-58 –

Affichage

qualification

de la

pertinence

validation

de la

pertinence

oui

Résumé avec

les phrases

les plus

significatives

possibilité de

Volume par

sources

concept

Cooccurrences

5 langues :

Anglais,

Allemand,

Espagnol,

Portugais,

Néerlandais,

Langues

l ti

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96

rendez vous Michel Raimbault,

Tél : 06-85-91-10-70

▪ plate forme de veille (5 modules),

méthode statistique et linguistique,

module analyse est très bon

(travail sur les concepts avec des

graphes,

cartographie signaux faible,

signaux forts,

un moteur de recherhe fédéré.

▪ Profil utilisateur : tout public,

facile d’utilisation

notion de

niveau de

preuve

pour la source

de

l’information

créer un

document de

type synthèse

non latines :

dans un an

Russe

Chinois

Arabe

▪ Iscope

www.iscope.fr/Keywatch

▪ KEYWATCH

▪ Laurence Marcelli, Thierry

Régnier,

tél 01-45-84-29-24

▪ Plate forme de veille : module

central, module statistique,

module profil

solution modulaire

▪ Profil utilisateurs : tout public

Bonne

ergonomie,

affichage

Par

pertinence

Oui : lexiquest

mine,

Temis, systran

webserver

Oui,

possibilité

aussi de

génération

automatisée

de synthèses

▪ Kartoo

www.kartoo.net

▪ KARTOO VEILLE

▪ Marc Roulleau,

tél : 04-73-44-50-95

Relance le 24 / 07

▪ Plate forme de veille

▪ Profil utilisateur : tout public

bon niveau

d'affichage et

d'ergonomie

oui

Oui, à définir,

news letters,

titre, URL,

résumé

automatique

Oui,

occurrences

et

cooccurrences

Oui, mais

dépend du

crawler

▪ Knowings

www.knowings.com

▪ GLOBAL FINDEUR,

KNOWLEDGE MANAGER

▪ Jean Philippe Clair,

tél : 06-15-32-78-63

▪ outil de veille, crawl spécialisé

sur le marché des organisations

professionnelles

▪ profil utilisateur : tout public

Présentation

homogène,

pertinence

oui

Anglais,

Espagnol,

Allemand,

Italien

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97

▪ Orbiscope

www.orbiscope.net

▪ ORBISCOPE OBSERVER

[email protected]

▪ outil de veille

▪ Profil utilisateur : tout public

affichage

moyen, pas

d'affichage

de la

pertinence

oui

non Langues

latines

▪ Pertimm France

(groupe Pertimm USA, depuis

2001)

www.pertimm.fr

▪ PERTIM

▪ Contact Jean François Chédru,

Tél : 01-47-33-88-49

▪ moteur de recherche sémantique

▪ Profil utilisateur : tout public /

expert

Ergonomie

satisfaisante

Affichage par

pertinence

oui

Liste de

termes les

plus

significatifs

7 langues

cross -

lingue

▪ Pertinence Mining

www.pertinence-mining.com

▪ PERTINENCE INFORMATION

NETWORK (PIN)

tél : 01-43-91-45-90

▪ Plate forme de veille

▪ Profil utilisateur :

Tri pertinence,

soulignage

oui

non

14 langues

dont

Japonais,

Chinois,

Coréen,

Arabe,

Grec,

Russe

▪ Qwam

www.qwam.com

▪ QWAM E CONTENT SERVER

▪ Demande d’infos+ questions,

Tél : 01-30-09-68-88

▪ Outil de collecte pour la veille

▪ Profil utilisateur : tout public

Affichage

chrono.

oui

▪ Webformance

www.webformancewatch.com

▪ WEBFORMANCEWATCH

Tél : 01-58-46-45-19

▪ Plate – forme de veille

▪ Profil utilisateur : tout public

moyenne,

affichage

avec

pertinence

oui

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98

▪ Website Wacher (Aignes)

www.aignes.com

▪ Surveillance de flux

d’informations

▪ Profil utilisateur : deux modes

d’utilisation, débutant et expert.

affichage

satisfaisant,

surligne les

parties

modifiées

oui

non

III.C.3.b. Analyse par les critères d’archivage, les paramètres de sécurité, le sourcing Défense, la diffusion sélective de l’information (DSI), l’expérience en tant qu’intégrateur

▪ Sociétés,

▪ PRODUIT

Archivage Paramètres

de sécurité

Sourcing

Défense

DSI

Expérience

intégrateur

▪ Acamaya

▪ CONVERA

oui non

non Oui

▪ Acetic

▪ TROPES ZOOM

non non non non Avec

partenaires :

KB Crawl,

EBP

▪ Alogic

▪ SELECT.INT /

Atelier APERTO LIBRO (AL)

oui non

Oui

▪ Amoweba (racheté par Social

Computing)

▪ HUMAN LINKS et MAPSTAN

SEARCH

non non non non Non

▪ Arisem

▪ KALIWATCH PROFESSIONAL

oui

Oui

▪ Altercept

▪ EASY BEE PLUS (EBP) –

N EWS EX

oui

non, mais

partenariat

avec la

société

Iscope et le

GCIC *.

non, mais

possibilité

de

l'installer

oui,

partenariat

avec Sfeir

▪ Ayonis

▪ SPYONIS

oui non non

Oui

Page 99: Veille, capitalisation des connaissances et partage de l ...bdid-intd.cnam.fr/memoires/2006/BOUABID.pdf · i.a.2. un service de veille au centre de documentation de l’ecole militaire

99

▪ BEA Conseil

▪ KB CRAWL

oui

Oui, en

externe

partenaires :

Fla

Consultants

cabinet Sim

Oui

▪ Cybion

▪ CYBION EYE

oui

Non,

possibilité

d’ajouter

une DSI

Oui

▪ Datops,

▪ PERICLES -

DATOPS MONITOR

oui

Oui

▪ Diatopie

▪ NEURONAV / CARTOWEB

non non non non Non

▪ Digimind

▪DIGIMIND EVOLUTION :

FINDER / TRACKER

/ MANAGER / PUBLISHER

oui Anonymat

pendant la

collecte ?

Oui

▪ Exalead

▪ EXALEAD CORPORATE

non non non non Non

▪ Go Albert

▪ AMI MARKET INTELLIGENCE

(AMI MI)

oui

Non,

possibilité

avec des

partenaires

(France

Consulting,

Knowledge

Consult)

Avec des

partenaires

▪ Iscope

▪ KEYWATCH

oui

Oui

▪ Kartoo

▪ KARTOO VEILLE

oui

Ministère de

la défense

défense à

l’étranger

(USA).

Oui

Page 100: Veille, capitalisation des connaissances et partage de l ...bdid-intd.cnam.fr/memoires/2006/BOUABID.pdf · i.a.2. un service de veille au centre de documentation de l’ecole militaire

100

▪ Knowings

▪ GLOBAL FINDEUR,

KNOWLEDGE MANAGER

non non non

Avec des

partenaires

(Cosmosbay

Unisys…)

▪ Orbiscope

▪ ORBISCOPE OBSERVER

oui non non non Oui

▪ Pertimm France

(groupe Pertimm USA, depuis

2001)

▪ PERTIM

oui

non

Oui

▪ Pertinence Mining

▪ PERTINENCE INFORMATION

NETWORK (PIN)

oui

En cours,

confidentiel

Oui

▪ Qwam

▪ QWAM E CONTENT SERVER

oui

Oui

▪ Webformance

▪ WEBFORMANCEWATCH

oui non non

Oui

▪ Website Wacher (Aignes) oui non non ? Non

III.C.3.c. Analyse par les critères de références clientèles, l’environnement technique, le coût.

▪ Sociétés,

▪ PRODUIT

Clients Environnement

technique

▪ Acamaya

▪ CONVERA

Ministère de la défense,

France Télécom, La

Poste, EADS, Alcatel

ASP / client serveur

▪ Acetic

▪ TROPES ZOOM

Ministère de la défense ASP

▪ Alogic

▪ SELECT.INT /

Atelier APERTO LIBRO (AL)

Ministère de la défense,

Aéronautique

EDF,

France Telecom

Client serveur

▪ Amoweba (racheté par Social

Computing)

▪ HUMAN LINKS et

MAPSTAN SEARCH

? ASP / Concession

de licences

Page 101: Veille, capitalisation des connaissances et partage de l ...bdid-intd.cnam.fr/memoires/2006/BOUABID.pdf · i.a.2. un service de veille au centre de documentation de l’ecole militaire

101

▪ Arisem

▪ KALIWATCH PROFESSIONAL

Cnes, EADS

DGA, EDF, St Gobain

ASP / client serveur

▪ Altercept

▪ NEWS EXT

Ministère de la défense

(cf portail achat du

ministère) Arist Nord

Pas de Calais,

SACEM

Licence louée par

trimestre uniquement

▪ Ayonis

▪ SPYONIS

usge interne du logiciel

+ 1 client : société

Beamind (PME)

ASP / client serveur

▪ BEA Conseil

▪ KB CRAWL

Ministère de la défense,

BNP, Bostik, ADIT...

Monoposte /

client serveur

▪ Cybion

▪ CYBION EYE

EDF, Air France,

L’Oréal, Canal Plus,

Ministère de la Défense

ASP / client serveur

▪ Datops,

▪ PERICLES -

DATOPS MONITOR

Aéronautique

Ministère de la Défense

Peugeot

L’Oréal

LVMH

ASP /

client serveur

▪ Diatopie

▪ NEURONAV / CARTOWEB

EADS, SACEM, CNRS,

INRA, université de

Paris VIII et Franche

Comté

Client serveur

Page 102: Veille, capitalisation des connaissances et partage de l ...bdid-intd.cnam.fr/memoires/2006/BOUABID.pdf · i.a.2. un service de veille au centre de documentation de l’ecole militaire

102

▪ Digimind

▪DIGIMIND EVOLUTION :

FINDER / TRACKER

/ MANAGER / PUBLISHER

EADS Defense

Security, MBDA,

Ministère de la défense

Client serveur

▪ Exalead

▪ EXALEAD CORPORATE

Ecole des mines,

Air liquide, AFNIC

A voir avec le partenaire

outils de veille

▪ Go Albert

▪ AMI MARKET INTELLIGENCE

(AMI MI)

Ministère de la défense,

UNESCO

Air France Industries

CCIP

ASP / client serveur

▪ Iscope

▪ KEYWATCH

INIST, CNRS, COFACE ASP / client serveur

▪ Kartoo

▪ KARTOO VEILLE

Ministère de l’intérieur,

ONU, contrats

en négociation

avec la Marine

et les services

du 1er Ministre.

Environnement

libre

▪ Knowings

▪ GLOBAL FINDEUR,

KNOWLEDGE MANAGER

Gaz de France

Gemplus

Gouvernement du

Canada

ASP / client serveur

▪ Orbiscope

▪ ORBISCOPE OBSERVER

NC licences

▪ Pertimm France

▪ PERTIM

Ministère de la défense,

NASA (USA),

BNF, CNRS, ANPE

ASP / Client

serveur

▪ Pertinence Mining

▪PERTINENCE INFORMATION

NETWORK (PIN)

Thales, IRSN,

CNRS – INIST,

University

of Limerick (Ireland)

ASP / Client

serveur

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103

▪ Qwam

▪ QWAM E CONTENT SERVER

Institut Pasteur,

groupe Total, ministère

de la défense

ASP¨/ Client

serveur

▪ Webformance

▪ WEBFORMANCEWATCH

Airbus, EADS, Crédit

Lyonnais, Areva

ASP / client

serveur

▪ Website Wacher (Aignes)

Le produit connaît un vif

succès chez les

veilleurs. Il est utilisé

dans de nombreuses

structures.

Licences

III.C.4. Recommandations

III.C.4.a. Pour le choix d’un outil de veille • Une sélection d’outils de veille en fonction de l’analyse des besoins a été

présentée oralement le 21/08/2006 au groupe de projet.

Pendant cette présentation, les points positifs et les limites de ces différents outils

ont été évoqués. Mais il ne faut pas oublier que si ces outils effectuent un tri

considérable ils ne remplaceront jamais le jugement éclairé de l’homme.

III.C.4.b. Pour le sourcing Il faut bien définir les sujets de veille avant toute recherche manuelle, avec

validation commune et/ ou par les expert identifier les besoins en veille pour les

différents sujets ; Identifier les différents gisements formels (Presse généraliste,

Presse mondiale spécialisée, ouvrages, les banques de données) et informels.

Les questions à poser, au niveau de l’organisation du service de veille, sont :

• Qui met à jour les sources ?

• Qui accède librement à tout le système?

• Qui met à jour la liste de diffusion pour l’envoi des alertes mails ?

Nous recommandons en particulier la mise en place d’un comité de veille, avec par

exemple une rencontre mensuelle, pour la transversalité des veilles.

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104

Conclusion

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105

Mener de front la veille et la capitalisation des connaissances est une véritable

stratégie de management de l’information et des connaissances. Cette stratégie est

au service d’une communauté désirant maîtriser, surveiller et capitaliser des savoirs

et des savoirs faire. Cette dynamique est liée à la fois à des impératifs de

compétitivité et de démarche qualité. Nous avons vu qu’un certain nombre de

dispositifs, dont les outils de veille participent et facilitent la mise en place de la

capitalisation des connaissances dans un processus de veille. Mais, les dispositifs

techniques ne sont qu’une aide, les compétences, les aptitudes, l’expertise humaine

est au cœur de ce processus. Devant les progrès de la technologie, beaucoup sont

émerveillés et pensent que l’outil peut tout faire à lui seul. L’évolution technologique

de ces outils a en effet un impact au niveau des mentalités aussi bien du côté des

usagers, que des professionnels de l’information. Or, faire une veille de qualité,

capitaliser les connaissances et partager l’information est d’abord un travail

d’équipe, une organisation du travail de groupe qui doit être ancrée dans les esprits.

L’esprit de partage de l’information et de la connaissance doit devenir une chose

naturelle, ce qui suppose parfois un changement des mentalités des acteurs de la

veille.

Cependant, il est important de choisir l’outil le plus adapté à ses besoins aussi bien

au niveau de la collecte, qu’au niveau de l’analyse. A l’issue de notre mission de

stage nous avons proposé une analyse des besoins et une étude détaillée des outils

de veille. Cette étude permet au groupe de projet du Centre de Documentation de

l’Ecole Militaire d’avoir la vision la plus large possible des outils de veille existants

sur le marché. Cette étude donne un comparatif des fonctionnalités de ces outils,

leurs performances, leurs spécificités. Nous avons notamment mis en avant des

outils d’une nouvelle génération qui font à la fois appel à des technologies

linguistiques et statistiques, qui se rapproche le plus de la démarche humaine de

recherche et d’analyse de l’information.

« Cette veille sur les outils de veille » montre le rôle du veilleur comme conseiller et

intermédiaire pour la prise de décision. Pour jouer ce rôle le veilleur doit avoir

certaines aptitudes naturelles, détaillées par Antonio Lopes Da Silva dans sa thèse

dont : la curiosité et l’ouverture d’esprit, l’esprit de synthèse et d’analyse, les

capacités relationnelles, la capacité d’écoute, la rigueur et la ténacité, la diplomatie

et l’humilité. En définitive, les métiers de la veille et la documentation requièrent un

esprit de tolérance.

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106

Bibliographie

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107

Cette bibliographie analytique sur la « veille, capitalisation des connaissances et

partage de l’information : des dispositifs au service d’une évolution des mentalités »

a été classée de manière thématique, puis par ordre alphabétique de nom d’auteur

(d’organisme, ou de site web).

Les recherches ont été arrêtées au 07 octobre 2006

1. METHODOLOGIES 108

2. LES CONCEPTS DE LA VEILLE, DE LA CAPITALISATION DES CONNAISSANCES ET LA GESTION DES CONNAISSANCES, VEILLE ET ARCHIVES 110

3. VEILLE ET DISPOSITIFS DE CAPITALISATION 114

4. VEILLE ET GESTION DES CONNAISSANCES 120

5. LES OUTILS DE VEILLE 122

6. WEBOGRAPHIE 124

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108

1. Méthodologies

[1] Association des Auditeurs en Intelligence Economique de l’institut des Hautes

Etudes en Défense Nationale - AAIE - IHEDN, Groupe de travail n°4, Outils de

traitement avancé de l’information : besoins et guide d’utilisations (solutions

pratiques).- [en ligne], Paris, avril 2006.-24 p. http://www.asso-

aie.org/AAIE_2005_GT4.pdf [consulté le 15/07/2006]

Après une typologie, en première partie des différents types de veille, le guide

d’utilisation des outils de traitement avancé, fait un point, en seconde partie, sur les

critères de choix de l’éditeur et du logiciel, le choix de l’outil, la gestion humaine du

projet.

[2] BEYER, Jean Claude (Général). Le Centre de Documentation de l’Ecole

Militaire, Rapport de présentation, Paris, 13 mai 2005.

Le rapport du Général Beyer, chef du projet de la création du Centre de

Documentation de l’Ecole Militaire présente les différentes phases du projet et les

mesures qui ont été prises. Il présente les fonctionnalités des différentes pôles du

centre de documentation, les publics, les statuts, les ambitions du centre.

[3] Guide de recensement des outils de collecte, de traitement et de visualisation de

l’information / CIGREF.-[en ligne] Janvier 2006.-114p.

www.cigref.fr/cigref/livelink.exe/fetch/-9159/618625/2006_-

_Guide_de_recensement_des_outils_de_collecte__de_traitement_et_de_visualisati

on_de_l_information-web.pdf [consulté le 20/05/2006]

Ce guide recense les outils de collecte, de traitement et de visualisation l’information

de l’industrie logicielle française, ils présentent des tableaux de synthèse en

signalant les outils dédiés à la veille internet, à la recherche et à l’indexation, au

Text Mining, au Data Mining, à la traduction, au traitement de l’image, au traitement

de la parole, à la représentation graphique, au knowledge management.

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109

[4] SGDN – IE, Grille d’aide à l’évaluation des outils de TAI, Groupe de travail

« outils de veille », N° 103, 28/04/2006 [en ligne]. http://www.intelligence-

economique.gouv.fr/IMG/pdf/evaluation_des_outils_de_TAI.pdf [consulté le

05/07/2006]

Cette grille de critères des fonctionnalités des outils de traitement avancé de

l’information s’adresse aux entreprise désireuses d’évaluer et / ou de définir leurs

besoins en vue d’une éventuelle acquisition. La grille est structurée autour du cycle

de l’information, de l’acquisition au traitement de l’information.

[5] SGDN – IE, Grille d’aide à la formulation du besoin, n°102, 28/04/2006 [en ligne].

http://www.intelligence-

economique.gouv.fr/IMG/pdf/Grille_d_aide_a_la_formulation_du_besoin.pdf

[consulté le 05/07/2006]

Le document en une page, présente de manière synthétique et schématique une

grille d’aide à la formulation du besoin dans le processus d’acquisition d’un logiciel

de veille.

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110

2. Les concepts de la veille, de la capitalisation des connaissances et la gestion des connaissances, veille et archives

[6] Normalisation française XP 50-053, Prestations de veille, prestation de mise en

place d’un système de veille / AFNOR.- Paris-La Défense : AFNOR, avril 1998.-23

p.

[7] BOURNOIS, Franck ; ROMANI, Pierre-Jaquelin, L’intelligence économique et

stratégique dans les entreprises françaises, IHEDN, Economica, 2000

Dans cet ouvrage, les auteurs expliquent les retards de l’intelligence économique en

France à partir d’une enquête auprès des entreprises. Les auteurs soulignent le lien

fort qu’entretient l’intelligence économique avec la stratégie d’entreprise. Ils

définissent l’analyse stratégique comme : « Une démarche organisée, au service du

management stratégique de l’entreprise, visant à améliorer sa compétitivité par la

collecte, le traitement d’informations et la diffusion de connaissances utiles à la

maîtrise de son environnement (menaces et opportunités) : ce processus d’aide à la

décision utilise des outils spécifiques, mobilise les salariés, et s’appuie sur

l’animation de réseaux internes et externes.»

[8] CHABIN, Marie-Anne. Le Management de l’archive, Editions Hermès, 2000,

256p.

Archiver, c'est anticiper la réutilisation de données, de documents ou de dossiers.

Ce processus intéresse un nombre croissant d'acteurs de la vie économique et

culturelle. Le management de l'archive s'adresse à tous les archivistes et aussi aux

documentalistes, aux bibliothécaires, aux qualiticiens, aux knowledge managers,

aux ingénieurs-concepteurs de systèmes d'informations. L’auteur propose des

conseils, des solutions pratiques pour un reengineering de l'archivage : définir une

stratégie, évaluer la valeur archivistique d'un fonds et mettre en place des

procédures de sélection et de traitement des documents.

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111

[9] CHABIN, Marie-Anne. (traduction française) Model requirements for the

management of electronics records, IDA Programme of the European Commission

by Cornwell Management Consultants plc, 2002, 140 p. (p.27).

http://ec.europa.eu/idabc/servlets/Doc?id=19178#search=%22ida%20programme%

20of%20the%20european%20commission%20electronic%20records%20traduction

%20chabin%20%22 [consulté le 17/09/2006]

Ce document détaille les spécifications européennes sur les exigences de

l’archivage électronique à des fins de preuves. Il aborde les points suivants : les

exigences d’un système d’archivage électronique, les plans de classements, la

conservation et le sort final, les fonctions de GED et de worflow, les métadonnées.

[10] CARON-FASSAN, Marie Laurence, une méthode de gestion à l’attention des

signaux faibles, Revue Systèmes d’Information et Management, 2001, vol.6, n°4,

pp. 73 – 89

Cet article propose, dans une orientation cognitive des systèmes d'information, une

méthode d'aide à l'exploitation des informations anticipatives de type signaux

faibles.

Diverses applications dans des entreprises montrent que cette méthode de

construction de sens met en oeuvre une façon naturelle de travailler par une

démarche logique claire et intuitive. Toutefois, les dirigeants éprouvent encore des

difficultés auxquelles la méthode se devra de répondre ultérieurement.

[11] CLERC Philippe, les modèles d’intelligence économique dans le monde. In :

Association CPA, groupe professionnel IE – CPA, 2004, 8 p. http://www.cpa

asso.org/cpa/pdf?id=326#search=%22clerc%20philippe%20mod%C3%A8les%20d'i

ntelligence%20%C3%A9conomique%22 [consulté le 28/09/2006]

Cette intervention, présente les grands modèles d’intelligence économique et leurs

caractéristiques dans différents pays : l’Allemagne, la Suède, les Etats-Unis, Le

Royaume Uni, La Canada, Le Quebec, l’Indonésie et le Maroc par rapport au

modèle d’intelligence économique en France.

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112

[12] GRUNDSTEIN, Michel. De la capitalisation des connaissances au management

des connaissances dans l’entreprise, les fondamentaux du Knowledge

Management, INT – Entreprises 3 jours pour faire le point sur le knowledge

Management [en ligne], juillet 2003.

http://perso.orange.fr/michel.grundstein/References/INTKM0304(finalversion)modifie

e.PDF [consulté le 24/09/2006]

Après une réflexion sur la «problématique de capitalisation des connaissances dans

l’entreprise », cet article positionne et met en perspective les activités et les

dimensions du «Management des Connaissances dans l’entreprise » qui en

découle.

[13] POMIAN, Joanna, La mémoire d’entreprise, techniques et outils et liens de la

gestion des savoirs, Sapienta, 1996, 233 p.

Cet ouvrage aborde la mémoire d’entreprise. A l'heure des sociétés et des

entreprises fondées sur le savoir, elle est devenue un véritable enjeu stratégique.

Car capitaliser au mieux son expérience afin de la rentabiliser et d'anticiper sur

l'avenir, se rappeler et utiliser ses erreurs, sont désormais des réflexes à avoir.

[14] Rapport au Premier Ministre, l’Intelligence Economique, la compétitivité et la

cohésion sociale / Bernard CARAYON.- [en ligne] Paris : La Documentation

Française, juillet 2003.-176 p.

http://lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/034000484/0000.pdf [consulté le

19/09/2006]

10 ans après le rapport Martre, 38 propositions pour développer l’Intelligence

Economique, la compétitivité et la cohésion sociale.

[15] Rapport du groupe « intelligence économique et stratégie des entreprise » /

Commissariat général du plan ; président du groupe Henri Martre.- Paris : La

Documentation Française, 1994.-213p.

Acte fondateur de l’intelligence économique en France, ce rapport définit les

mesures à prendre pour promouvoir son application, dans les entreprises d’abord,

mais aussi au niveau national, grâce à la planification stratégique.

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113

[16] SATKOVA Elena, La veille dans et pour la recherche publique en France,

Rapport d’étude rédigé à la demande de l’Institut National de Recherche

Pédagogique, Volume I, octobre 2003, 90 p.

http://www.inrp.fr/vst/Dossiers/Entretiens/Entretiens_200104.pdf [consulté le

20/07/2006]

Ce rapport propose une analyse des pratiques de veille existantes dans les

établissements publics à caractère scientifique et technologique et dans d’autres

organismes de recherche en France. Les organismes de recherche adoptent

aujourd’hui deux grandes tendances dans l’interprétation de la notion de veille. La

première met l’accent sur la surveillance. Dans un sens plus moderne, la seconde

insiste sur l’analyse anticipative des changements en aide aux décideurs.

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114

3. Veille et dispositifs de capitalisation

[17] ACCART, Jean Philippe. Dispositifs de capitalisation des connaissances,

repérage de l’offre et construction d’une typologie, DEA Documents Multimédias,

Images et Systèmes d’Information Communicants, Enssib, Lyon, juillet 2001.

http://www.enssib.fr/bibliotheque/documents/dea/accart.pdf [consulté le 17/07/2006]

Les dispositifs de capitalisation des connaissances sont repérés au moyen d’une

au moyen d’un questionnaire et d’entretiens, auprès d’un échantillon d’entreprises.

L’activité de capitalisation des connaissances est abordée sous l’angle des outils de

capitalisation : une première typologie des dispositifs est dégagée qui met en

évidence la complémentarité des supports techniques et technologiques et du rôle

important de l’expertise dans la validation de l’information.

[18] ACCART Jean Philippe, Knowledge Management et management de

l’information : la dimension humaine « des communautés de pratiques », une

recherche dans le cadre du Réseau des Bibliothèques de Suisse Occidentale

(RERO), RESSI [en ligne], janvier 2005, n°1.

http://campus.hesge.ch/ressi/Numero_1_janvier2005/articles/PDF/RESSI_002_JPA

_Knowledge.pdf [consulté le 26/09/2006]

Dans cet article, l’auteur aborde les communautés de pratiques pour la gestion des

connaissances au travers de l’exemple du Réseau des bibliothèques de Suisse

occidentale (RERO). Attaché au partage des tâches grâce à un logiciel commun, le

réseau fonctionne en commissions en vue de la résolution des problèmes posés par

le système.

[19] BALLE Thierry, BLANCO Eric, POURROY Franck, Un exemple de dispositif de

gestion des connaissances techniques à l’échelle d’une PME, colloque IPI, Autrans,

janvier 2004, 13 p.

http://www.msh-alpes.prd.fr/IPI/Colloques/2004/Site/session6/article6-4.pdf

[consulté le 26/09/2006]

Cet article présente un exemple de la recherche- intervention sur une problématique

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115

de gestion des connaissances dans une PME, prestataire de service en simulation

numérique. Une sélection et une adaptation des concepts à transférer a été opérée,

conduisant à établir une typologie des connaissances à supporter et à proposer un

outil informatique simple permettant un certain niveau de capitalisation et de partage

des connaissances

[20] CARON FASAN, Marie Laurence, JANISSEK MUNIZ Raquel, Pérennisation de

l’intelligence collective anticipative : le E- Learning comme solution ?, Cahier de

Recherche du CERAG, [en ligne], 2002, Série Recherche, 23p.28

http://www.cerag.org/mbr_annu.php?Cidaf=51 [consulté le 17/09/2006]

Cet article s’inscrit dans le cadre du programme Emergence financé par la région

Rhône-Alpes et porte sur la création d’un outil de e-learning pour l’intelligence

collective anticipative dans le cadre de l’auto-formation des praticiens d’entreprises.

L’étude est limitée à un processus de veille stratégique : la phase de traque

sélection et les difficultés à identifier et traquer les informations de veille stratégique

de type anticipation.

[21] CORRIOU Morgan, DURRIVE Françoise, JARRY Bénédicte, RENOSI

Catherine, THUILLART Guilaine, VINCENT Bernadette, Culture d’entreprise et

capitalisation des connaissances à la Bibliothèque Nationale de France, conduite et

gestion de projet : rapport final, ENSSIB, juin 2005.

http://www.enssib.fr/bibliotheque/documents/dcb/M-2005-PRO-03.pdf [consulté le

26/09/2006]

La BNF dans sa réflexion sur la culture d’entreprise et sa transmission a souhaité

s’appuyer sur un groupe d’élèves de l’ENSSIB, intervenant dans un module

« gestion de projet ». Cette équipe s’est prioritairement intéressée au personnel en

contact avec le public. Les propositions de l’équipe concernent la capitalisation des

connaissances orientée vers la conservation et la mise en commun des savoirs

nécessaires à l’exercice du service public dans l’établissement.

[22] FERRAND, Emmanuel, rapport de stage de DESS Gestion des Systèmes

Documentaires Scientifiques et Techniques, Valeo Systèmes d’essuyage,

introduction d’un nouveau logiciel de veille et d’aide à la prise de décision : Human-

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Links, Université Aix Marseille, 2004, 15 p. http://www.human-

links.com/2/pdf/UserCaseValeoBig.pdf [consulté le 27/09/2006]

Ce rapport de stage donne un exemple d’utilisation du logiciel Human Links chez

Valeo Système d’essuyage. Pour l’auteur, la veille, c’est rechercher l’information

pertinente à des moments opportuns avec des outils performants et de l’analyser

afin de la diffuser de manière sélective. Son aboutissement est la prise de décision.

[23] GARREAU Angélina, Les blogs entre outils de publication et espace de

communication : un nouvel outil pour les professionnels de la documentation,

Maîtrise de Documentation et d’Information, Université Catholique de l’Ouest,

septembre 2005.

http://memsic.ccsd.cnrs.fr/documents/archives0/00/00/02/73/mem_00000273_00/m

em_00000273.pdf [consulté le 26/09/2006]

Dans ce mémoire, l’auteur analyse comment un blog, peut être un outil de travail

collaboratif et de gestion des connaissances, l’apport des blogs et des flux RSS

pour la veille. Elle prend comme exemple utilisateurs les professionnels de la

documentation.

[24] HUMBERT Jean Claude, La gestion électronique documentaire (GED) dans

les disciplines médicales et scientifiques, Bulletin de l’Académie Lorraine des

Sciences, [en ligne], Nancy 2005, 44 (1-4). http://www.als.uhp-

nancy.fr/Bulletins/Tome44(1-4)/ConfIncubateur.pdf [consulté le 18/09/2006]

Dans cet article, l’auteur définit ce qu’est la GED, la connaissance collective, les

connaissances à capitaliser, les objectifs de la mise en place d’une GED.

[25] HUMBERT Pierre, Prise en compte des besoins des utilisateurs dans la

visualisation des connaissances scientifiques de corpus bibliographiques, Mémoire

Master, Sciences de l’Information et de la communication, Université Nancy II, juillet

2006, 119 p.

http://memsic.ccsd.cnrs.fr/documents/archives0/00/00/03/85/mem_00000385_00/m

em_00000385.pdf [consulté le 2/10/2006]

L’objectif de cette étude est de modéliser un dispositif permettant la visualisation de

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l’évolution de l’information scientifique et technique. Le projet s’inscrit dans une

démarche de veille scientifique et technique. L’étude présente des méthodes

d’analyse et de visualisation de l’information. Des outils de veille permettant la

visualisation de l’information sont étudiés.

[26] HSINCHUN Chen, introdution to the JASIST Special Topic Section on web

retrieval and mining: a machine learning perspective, JASIST, issue 7, May 2003.

[http://ai.eller.arizona.edu/go/intranet/papers/intro_jasist2003.pdf] [Consulté le

5/10/2006]

Dans cet article, l’auteur aborde les thèmes suivants : l’extraction de l’information, la

reconnaissance d’entités nommées, la classification, le clustering, le cross

linguisme, l’analyse par co - occurrence.

[27] HSINCHUEN Chen, Artificial Intelligence for Homeland Security, published by

the IEE Computer Society, 2005. http://ai.arizona.edu/go/intranet/papers/IEEE-

AI4HS-Chen-2005.pdf [consulté le 5/10/2006]

Cet article, présente comment après le 11 septembre aux Etats Unis, les outils

d’analyse comme le Data Mining sont utilisés dans les analyses criminologiques.

[28] L’entreprise dans l’économie de la connaissance, vision et savoir faire d’une

communauté d’éditeurs de logiciels, Livre Blanc, Groupement Français d l’industrie

de l’information (GFII), octobre 2005. http://www.gfii.asso.fr/IMG/pdf/LB_federer.pdf

[consulté le 05/10/2006]

Le Livre Blanc traite les points suivants : typologie des sources informationnelles,

les différentes familles d’outils logiciels, la structuration des textes à l’aide des outils

du Text Mining, la valorisation du capital d’informations de l’entreprise

[29] LOPES DA SILVA, Antonio. L’information et l’entreprise : des savoirs à

partager et à capitaliser, Méthodes, outils et application à la veille. Thèse Sciences

de l’information et la communication, Université de Droit, d’Economie et des

Sciences d’Aix Marseille, 8 juillet 2002, 235 p. http://ms161u13.u-

3mrs.fr/memoires/AntonioDaSilva_T.pdf

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118

Après avoir dressé un bilan sur l'organisation actuelle de la veille chez Snecma

Moteurs, ce mémoire présente comment, dans un contexte de prolifération de

l'information, la gestion de l'ensemble de l'information explicite détenue par

l'entreprise (interne et externe) doit être centralisée à travers un système global de

gestion de l'information afin d'être diffusée et partagée entre tous les acteurs de la

veille (décideurs, responsables veille, veilleurs institutionnels, experts et

observateurs). Ce mémoire présente enfin comment impliquer les experts de

l'entreprise dans le processus de veille en organisant des groupes de travail, afin de

capitaliser leur savoir (information implicite) pour élaborer des dossiers d'information

à valeur ajoutée d'aide à la décision

[30] PRAX, Jean-Yves.- Le manuel du knowledge management : une approche de

2ème génération.- Paris : Dunod 2003.- 477 p.

C’est un manuel qui parle des méthodes de diffusion et de capitalisation des

connaissances. Le KM a pour but de diriger un système d’informations performant

facilitant le partage des informations à haute valeur ajoutée. L’auteur préconise la

création de communauté de pratique pour éviter le piège du tout technologique.

[31] ROSEMBERG M.J, E – Learning strategies for delivering knowledge in the

digital age, New York, 2001: MC Graw – Hill, 344 p.

Dans cet ouvrage l’auteur explique comment mettre en place une stratégie e –

learning pour la gestion des connaissances, il détaille les raisons de cette stratégie.

Il met en avant la place de la communauté et de la collaboration dans la gestion des

connaissances.

[32] ROSTOLL Sébastien, Confiance, et capitalisation de l’expérience au Service de

Santé des Armées, mémoire, 19/10/ 2004 (demandes d’informations

bibliographiques complémentaires par mail à l’auteur, mais pas de réponse)

http://www.utc.fr/imi/temoignages_projets/capitalisation_experience.html [résumé du

mémoire consulté le 4/10/2006]

Ce mémoire est un exemple de capitalisation des connaissances et des

expériences pour faire face à l’accélération du changement, la réduction des coûts,

l’amélioration de la qualité du service rendu.

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[33] TIETSE, Samuel, internet et la capitalisation des connaissances en médecine,

thèse en sciences de l’information et de la communication, Université Claude

Bernard, Lyon 1, juillet 2003, 186 p.

http://www.enssib.fr/bibliotheque/documents/theses/tietse/tietse.pdf [consulté le

29/09/2006]

Dans cette thèse, l’auteur mène une enquête pour mesurer comment les médecins

hospitalo – universitaire, qui ont en charge les soins, la recherche et l’enseignement

utilisent internet et les services associés dans leurs pratiques informationnelles et

communicationnelles. Ce travail, souligne des mutations dans les pratiques

professionnelles dû à l’éventail de services qu’offre internet comme outil de

capitalisation des connaissances.

[34] TOUSSAINT Y., Extraction de connaissances à partir de textes structurés.

Document numérique, 2004, vol. 8, no 3, p. 11–34.

Cet article propose un schéma général d'extraction de connaissances à partir de

textes et situe la fouille de textes comme une étape particulière d'un processus

complexe. Tout processus de fouille de textes doit nécessairement exploiter un

modèle de connaissances et qu'il est essentiel d'extraire des textes des informations

structurées auxquelles peut être associée une sémantique. De ce fait, il faut

s’intéresser tout particulièrement à la structure des textes structure devant être prise

dans un sens très général qui va d'une structuration physique (hiérarchique) à une

structuration cognitive ou sémantique.

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4. Veille et gestion des connaissances

[35] BALMISSE Gilles, guides des outils du Knowledge Management, Collection

Entreprendre Informatique, Vuibert, 2005

Cet ouvrage dresse un panorama complet de la problématique informatique du KM

pour aider à comprendre, choisir, mettre en œuvre et évaluer des outils efficaces de

gestion des connaissances. Il présente également les technologies émergeantes -

blogs, wiki, RSS, etc

[36] GRUNDSTEIN Michel.- Le Management des connaissances de l’Entreprise :

Problématique, Axe de progrès, Orientations, MG Conseil, rapport de recherche

N°50010, Octobre 2000.

Après une réflexion sur la " problématique de capitalisation des connaissance de

l’entreprise ", cet article positionne et met en perspective la fonction de

" Management des connaissances " qui en découle. Il suggère trois approches

complémentaires et propose une démarche ciblée sur l’aspect amont de cette

problématique, aspect rarement abordé et cependant essentiel : comment repérer et

mettre en valeur les connaissances cruciales, celles qui devraient faire l’objet d’un

traitement spécifique.

[37] NONAKA, Ikujiro ; TAKEUCHI, Hirotaka.- La connaissance créatrice, la

dynamique de l’entreprise apprenante.- Bruxelles : Ed. De Boeck Université, 1997,

2ème tirage 2005, 303 p.

Ce livre présente la conception japonaise qui donne une place prépondérante à la

connaissance tacite détenue par chaque individu. Les deux auteurs expliquent

comment s’opère la création des connaissances organisationnelles qui est la

capacité d’une entreprise, considérée dans son ensemble, de créer de nouvelles

connaissances, de les disséminer au sein de l’organisation. L’interaction entre la

connaissance explicite et la connaissance tacite constitue la clef de la dynamique

de la création de connaissance dans l’organisation.

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[38] PRAX, Jean–Yves.- Le guide du Knowledge Management, concepts et

pratiques du management de la connaissance, Ed.Dunod, Paris, 2000, 266 p.

Ce livre est une initiation aux fondements du management des connaissances avec

quatre caractéristiques : les méthodes de formalisation des savoirs, les technologies

de l’information et de la communication, les nouveaux dispositifs pédagogiques, les

nouveaux métiers de l'information. Pour rester compétitive, l’entreprise doit faire

appel à son capital intellectuel.

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5. Les outils de veille

[39] BALMISSE Gille, Veille sur internet, Panoramas des outils, Knowledge Consult,

mars 2001, 9 p.

http://www.knowledgeconsult.com/fr/prive/OUTILS_VEILLE_Panorama_V1.pdf

[consulté le 14/07/2006]

L’auteur nous présente une typologie des outils utilisables pour la veille internet

[40] GONDOUIN Aurélie, Choix d’un agent intelligent et mise en place d’une

application push, Rapport de stage, DESS IST Nancy, septembre 2000, 44 p.

http://memsic.ccsd.cnrs.fr/documents/archives0/00/00/00/73/mem_00000073_01/m

em_00000073.pdf [consulté le 4/10/2006]

Parmi les sites de la société Aventis, issue de la fusion de Hoechst et de Rhône-

Poulenc, celui de Romainville possède un service de documentation et d’information

scientifiques performant. Pour développer l’utilisation d’Internet / Intranet, ce service

a souhaité acquérir un agent intelligent, et mettre en place une application push.

Après avoir recensé les besoins des utilisateurs, et les outils disponibles sur le

marché, des évaluations ont conduit à faire ressortir trois agents susceptibles d’être

acquis par le service.

[41] HENRY Véronique, Le processus et les outils de veille technologique dans un

centre de recherche et développement, Mémoire de DEA Sciences de l’information

et de communication, ENSSIB, Septembre 1998, 77 p.

http://www.enssib.fr/bibliotheque/documents/dea/henry.pdf [consulté le 10/08/2006]

Ce mémoire analyse les spécificités du contexte des centres de recherche, afin

d’adapter au mieux le processus de veille technologique qui est plus

particulièrement de leur ressort. Quelques scénarios de veille, adaptés à différents

types de besoins, sont proposés.

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[42] THOMAS Armelle, Les outils de veille en 7 étapes, Veille Magazine, Juillet/août

2003, N°66, 39 p. http://www.inforizon.com/b/s/242/fiches/veille_7etapes.pdf

[consulté le 16/07/2006]

La veille est beaucoup plus une affaire d'intelligence humaine que d'outillage, aussi

sophistiqué soit-il. Certes, l'utilisation d'outils dédiés s'avère déterminante pour

parer au déluge informationnel quotidien. La question est aujourd'hui de savoir si le

choix d'une solution intégrée donne de meilleures garanties de réussite du process

de veille. L’auteur présente les 7 étapes pour mener à bien un processus de veille.

[43] REVELLI Carlo, Intelligence stratégique sur internet, Paris, Dunod, 2000

Dans cet ouvrage, l’auteur nous initie aux méthodes de recherche et aux multiples

outils qui rendent possible l’intelligence stratégique sur internet comme les agents

intelligents.

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6. Webographie

Les sites dédiés à la veille et aux outils de veille

● Outils froids : www.outilsfroids.net

● Outils de veille : http://inforizon.blogs.com/

● Veille.com : www.veille.com

● Vtech : vtech.canalblog.com

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Annexes

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Annexe 1 : Interface Pertimm

Exemple de recherche avec association automatique du contexte : pour la requête étrusque,

l’outil associe également le terme vase

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Annexe2 : Capitalisation et partage

Jean Louis Ermine, Capitalisation et partage des savoirs dans les organisations,

ANLCI, Rencontre internationale Francophone, Lyon avril 2005

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Annexe 3 : Interface Website-Wachter

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Annexe 4 : LEXIQUE

Agent intelligent : on parle d'agents intelligents lorsqu'on désigne des systèmes

qui opèrent dans un environnement qui évolue de manière constante et à propos

duquel ces systèmes possèdent une information partielle ou incorrecte

Analyse sémantique : type d’analyse qui fait intervenir plusieurs traitements

linguistiques. Ceux-ci sont assistés de dictionnaires qui visent à définir les termes

utilisés dans les documents traités. L’ensemble des concepts sont reliés et

organisés entre eux par différentes relations de sens.

Analyse statistique : elle permet, grâce aux méthodes et aux représentations

graphiques de la statistique traditionnelle, de décrire les données textuelles

(fréquences, corrélations, dispersion, cooccurrences)

ASP : l'expression Application Service Provider ou ASP se traduit en français par

Fournisseur d'Applications Hébergées (FAH). Le prestataire met à disposition de

l'entreprise utilisatrice un logiciel accessible à distance et des services qui lui sont

associés. L'entreprise utilisatrice accède à l'application via internet ou un autre

réseau, moyennant le paiement d'un droit d'accès et d'usage.

Bibliométrie : Ensemble des méthodes et techniques quantitatives - de type

mathématiques / statistiques susceptibles d'aider à la gestion des bibliothèques et

d'une manière très générale des divers organismes ayant à traiter de l'information.

Notion apparue dans les années 1970, la bibliométrie est une application des

mathématiques au domaine de l’information et la documentation. De plus en plus

appliquée au domaine de la veille stratégique, la bibliométrie est un système

d’analyse dynamique permettant de positionner les sujets et les techniques

Blog : le blog se présente comme une page web évolutive et non-conformiste

présentant des informations de toutes sortes, généralement sous forme de courts

textes mis à jour régulièrement, et dont le contenu et la forme, très libres, restent à

l’entière discrétion des auteurs.

Catégorisation : opération consistant à placer un document à un ou plusieurs

endroits d’un plan de classement

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Cartographie : à partir d’un ensemble de données, les logiciels bibliométriques

produisent une représentation graphique mettant en évidence les relations

hiérarchiques entre les termes, tout en les positionnant les uns par rapport aux

autres. La visualisation graphique facilite l’interprétation et l’analyse des données En

général, l’application cartographique se retrouve dans les outils bibliométriques et

les systèmes plus complets. Certains outils sont entièrement dédiés à cette fonction

comme Neuronav. La visualisation graphique met en évidence l’importance de

chaque thème dans le corpus.

Client / serveur : L'architecture client/serveur désigne un mode de communication

entre des ordinateurs et des logiciels. Les mots « serveur » et « client » désignent

les logiciels de type serveur et client dans cette architecture, logiciels fonctionnant

sur les ordinateurs qu'on nomme par abus de langage serveur informatique et poste

client. Les outils de veille peuvent être vendus sous forme de licence de solution

client/serveur en opposition à l’ASP.

Cluster, clustering : en scientométrique désigne une classe de mots entre lesquels

il existe des liens forts. Le clustering ou "clustérisation" consiste à extraire des

groupes ("clusters") de documents à partir d'un ensemble de documents non

classifiés. Autrement dit, il s'agit d'une organisation automatique d'un ensemble de

documents en sous-groupes. Cette opération repose généralement sur un calcul de

proximité entre documents. Le clustering est une méthode de recherche

d'informations de type bottom up (ascendante).

Co-citations : en scientométrie, méthode qui permet d’identifier « les publications

auxquelles se réfèrent le plus les scientifiques ». « le calcul des co-citations va lisser

les citations en éliminant celles qui sont isolées ». [JP. Courtial, introduction à la

scientométrie, Anthropos, Paris, 1990, p.52]

Cooccurrence : en scientométrie, le calcul des fréquences de cooccurrences des

mots sur l’ensemble d’un corpus fait apparaître des agrégats plus ou moins reliés

entre eux. Ce calcul permet de mettre en évidence des relations, des clusters. Si on

appelle occurrence d’un élément linguistique x le fait que x figure dans une phrase

donnée, les éléments qui figurent avec lui dans cette phrase sont des

cooccurrences. Ainsi, dans la phrase le garçon joue, on dira que garçon a pour co –

occurrents le et joue.

Cross lingue : fonctionnalités avancées de recherche multilingue, la requête est

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automatiquement traitée dans d’autres langues que celle utilisée. Le principe est

d’obtenir des résultats dans une autre langue, que celle utilisée dans la question

posée. Cette fonctionnalité repose sur des composants linguistiques (une question

dans une langue, des réponses dans d’autres langues (thésaurus multilingues,

réseaux ou graphes sémantiques)

Data Mining : exploration de données, découverte et extraction, à partir de bases

de données, de l'information implicite, non triviale, préalablement non connue et

potentiellement utile pour l'utilisateur. Le datamining est un procédé interactif,

couplé au système d’information décisionnel de l’organisation, permettant

d’expliquer des résultats, de corréler des événements, de prévoir des

comportements, de confirmer des hypothèses. Les outils de datamining utilisent

entre autres les techniques des arbres de décision et les réseaux de neurones. Les

principales vertus du Data Mining textuel sont la classification, le clustering* et

l’association.

Descripteur : terme ou entité nommée utilisé pour caractériser un document. Un

descripteur peut être libre ou contrôlé

Diffusion sélective de l'information : DSI. En documentation, opération qui

consiste à diffuser de manière périodique aux personnes intéressées les résultats

d'une équation de recherche.

EDI : Echange de Données Informatisé ou Electronic Data Interchange, est le terme

générique définissant le moyen pour deux entités d’échanger des informations selon

un format standardisé et par le biais d’outils informatiques.

Entité nommée : descripteurs particulier désignant un objet (typiquement une

personne, un lieu, une organisation) par son nom. Par extension, on inclut

également les valeurs et les dates dans les entités nommées.

Equation de recherche : ensemble des requêtes utilisées pour cerner un sujet et

recueillir l'information utile

ERP : C’est un progiciel de gestion intégré (abrégé PGI, en anglais Entreprise

Planning Ressource) qui permet de gérer l’ensemble des processus d’une

entreprise, en intégrant l’ensemble des ressources de cette dernière (GRH, gestion

comptable etc.)

GCIC : Groupement pour l'information et la compétitivité crée le 29 mars 2004, c'est

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une plate forme entre les différents acteurs de l'intelligence économique et les

entreprises. Une partie des membres ont fait carrière au sein de la Défense

Groupware : ce termine désigne le travail collaboratif assisté par ordinateur

Intelligence économique : "Ensemble des actions coordonnées de recherche, de

traitement et de distribution en vue de son exploitation, de l'information utile, aux

acteurs économiques". "Elle s'intéresse à tous types de signaux, et notamment à

ceux touchant aux coopérations, aux alliances, aux contextes culturels et sociaux"

[Intelligence économique et stratégie des entreprises, groupe de travail présidé par

H. Martre, La Documentation Française, Paris, 1994, p 65].

Littérature grise : source d'information qui échappe aux circuits commerciaux

traditionnels de l'édition. Ce sont certains actes de congrès non publiés, contenus

de séminaires, rapports de recherches internes aux entreprises. De manière plus

large, terme généraliste à tout type de document interne aux entreprises et rédigé

en amont des publications (document de travail).

Pull : l e « pull » signifie que l’utilisateur se rend directement et régulièrement sur

Internet pour y trouver des informations

Push : on appelle « pusch » les outils de veille qui apportent à l’utilisateur ou

« poussent » vers lui de façon automatisée l’information qu’il a programmée en

fonction de critères qu’il a choisi.

RSS : de Really Simple Syndication, pièce maîtresse dans l’évolution récente de la

veille, les lecteurs RSS permettent de tirer parti d’un format de publication simple et

adopté par un nombre grandissant de production de contenu.

Service / Cellule de veille : structure ayant pour mission de produire des

informations élaborées et de les diffuser aux personnes les plus à même de les

exploiter

Surveillance : action organisée et continue d'observation de l'environnement de

l'entreprise qui vise à repérer les informations susceptibles d'influer sur son

développement. Elle a un rôle défensif de protection du savoir et offensif

d'acquisition de connaissance de l'environnement.

Système d'information : C'est un ensemble interdépendant des personnes, des

structures d'organisations, des technologies de l'information (matériels et logiciels),

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des procédures et méthodes qui devraient permettre à l'entreprise de disposer juste

à temps des informations dont elle a (ou aura) besoin pour son fonctionnement

courant et son évolution.

Text Mining : c’est un ensemble de méthodes mathématiques et linguistiques

permettant de traiter les données pour les structurer et les analyser.

Thésaurus : dictionnaire de termes normalisés, organisés de manière conceptuelle,

et reliés entre eux par des relations sémantiques

Veille : pratique qui englobe les actions de collecte, analyse et diffusion des

informations en vue de rendre plus intelligible l'environnement de l'entreprise. En

cherchant à anticiper les évolutions du marché par une mise en valeur des

informations et des connaissances, la veille a pour objectif d'accroître l'adaptabilité

de l'entreprise à son marché.