TunisAikido-Magazine n°5

50

description

Sommaire : interview kobayashi sensei, art culinaire japonais, temoignage d'un ushi deshi, reflexion : l'aikido art martial ou outil de développemnet peronnel

Transcript of TunisAikido-Magazine n°5

日本 料 理

Janvier 2011Sommaire

30 Santé

48 Détente

11 SPECIAL KOBAYASHI

23 RéflexionAïkido:Un art martial ou outil de developpement personnel

La Tendinite

38 CultureArts et Traditions au Japon

04 Chronique

12 Interview avec Kobayashi Yasuo-Sensei18 Que sais-je sur Kobayashi-dojo20 Témoignage d’une Ushi-deshi

http://www.tunisaikido.com/

Vous pouvez consulter tous les numéros de

votre TunisAikido magazine

sur :

http://www.tunisaikido.com/&

http://tunisaikido.blogspot.com/

Tunisaikido Magazine n°1Tunisaikido Magazine n°2Tunisaikido Magazine n°3

Ils sont venus ils sont tous là, même ceux de l’Algérie, Kobayashi était là…(sur l’air de - La Mamma - de Charles Aznavour). C’est dans une ambiance

des plus conviviales qu’a débuté le vendredi 22 Octobre 2010 le stage international sous la férule de Maître Hiroaki Kobayashi (6ème Dan), digne représentant de l’école Kobayashi dont le fondateur est Kobayashi Yasuo, 8ème

Dan. Soulignons au passage que Maître Abdelaziz Boukhazna est le représentant de cette école au niveau de l’Afrique du nord.Une assistance nombreuse était présente tant l’attente était grande à propos de l’enseignement de ce maître.Rappelons pour la petite histoire que Maître Kobayashi Yasuo est un disciple

Chronique

direct de Maître Ueshiba. En guise d’entrée en matière maître Hiroaki Kobayashi a posé une question toute simple : qu’êtes vous venu faire ici aujourd’hui ? Toute l’assistance était médusée tant la réponse était évidente; un martialiste, le plus courageux de tous, a quand même osé dire « de l’Aikido ! ». Sans prendre la peine d’éclairer l’assistance sur le sens profond de sa question (cela fait partie des Mystères du Japon), ni commenter la réponse du « plus courageux », maître Kobayashi a commencé sa démonstration avec un Shiho Nage de haute facture, auquel se sont succédés les Sankyo, Nikkyo,Ude Kime Nage et autres techniques. Maître Kobayashi prenait soin à chacune

S o u v e n i r s d ’ u n s t a g e . . . pas comme les autres

de ses démonstrations de faire participer un aikidoka représentant chaque niveau de l’assistance ; le rituel était pratiquement toujours le même : la technique était exposée deux fois dans sa forme Omote et Ura par le maître avec un aikidoka choisi parmi les porteurs de Hakama ; ce dernier était par la suite invité à jouer le rôle de Nage.Maître Kobayashi demandait par la suite à un autre aikidoka choisi parmi les moins gradés d’opérer le rôle de Uke pour la même technique avant de lui permettre à son tour de faire le Nage. Ensuite un 3ème aikidoka est sollicité pour faire tour à tour Uke et Nage pour la même technique dans sa forme Omote et Ura. Ce dernier est choisi indifféremment parmi les haut gradés ou les moins gradés (incluant la gente féminine).S’ensuivait une mêlée générale où tout le monde s’appliquait à ne pas marcher sur les pieds du voisin. L’ambiance était vraiment festive et la bonne humeur

L’ambiance était vraiment festive et la bonne humeur prévalait.Cette rencontre a eu le mérite de rassembler un public hétérogène allant des 6ème Kyu aux 6ème Dan

’’

’’ Fi c h e d u S t a g e

O r g a n i s a t e u r : La fédération Tunisienne de Judo

D a t e : du 22 au 24 octobre 2010

L i e u : Salle fédérale Cité des Jeunes Elmenzah- Tunis

A n i m a t e u r : Hiroaki Kobayshi (6ème Dan)-Japon

N o m b r e Pa r t i c i p a n t s : environ 100 Aikidokas

N a t i o n a l i t é s p r é s e n t e s : Tunisiens, Algériens, Français, Canadiens, Italiens, Russes, Camerounais.

prévalait. Cette rencontre a eu le mérite de rassembler un public hétérogène allant des 6ème Kyu aux 6ème Dan (on pouvait rencontrer outre maître Kobayashi, maître Hamid Silem et maître Nacer Rouibeh) en passant par des 5ème Dan dont notamment Abdelaziz Boukhazna et Jamel Mokded, ainsi que les 4ème Dan représentés par les maîtres Mohamed Hamam, Riadh Hlal et Ramzi Bouslimi, suivis par les 3ème Dan, les 2ème Dan et les 1ers Dan...

Made in AsiaDans les pratiques martiales asiatiques on trouve beaucoup de reproductions de gestes et d’attitudes repris à partir de l’environnement, la nature, les animaux. L’artiste martialiste asiatique a beaucoup médité sur les phénomènes naturels et la vie des animaux et a adapté ce qui peut l’être à l’échelle humaine. La reproduction est un phénomène culturel asiatique et ce n’est certainement pas la société industrielle ou post-industrielle qui me contredirait avec cette multitude de produits reproduits et façonnés « made in Asia ». C’est dans ce contexte que se situe le stage. Telle que le veut la tradition martiale asiatique, et japonaise dans le cas de l’espèce, le maître fait la démonstration d’une technique un certain nombre de fois, et il revient à l’assistance de focaliser son attention sur les déplacements, les mouvements des bras, et l’attitude générale. Certains maîtres diraient qu’il faut se concentrer sur les mouvements des jambes à la première démo ; à la 2ème démo la concentration tourne autour du buste ; la 3ème et éventuellement la 4ème focalise la technique comme un tout. A chacun de puiser selon ses capacités.Et c’est là que le bât blesse ! Dans ce public hétérogène de stagiaires il y avait toutes les couleurs de l’arc-en-ciel du 6ème Kyu au 6ème Dan. Il est beaucoup plus facile pour les Dan que pour les Kyu de tirer des conclusions en s’appuyant sur leur expérience et un certain nombre d’années de pratique. Mais même dans ce cas là la perception n’est pas parfaitement analogue et le rendu se trouve altéré.

Le cinéma muetAnimer un stage n’est pas la même chose qu’une séance d’entrainement au Dojo. Le Dojo a des règles qui tournent autour de l’enseignement continu ; une relation complice se crée entre l’enseignant et l’apprenant, et au fil du temps se crée un héritage commun issu de cet enseignement partagé. Et qu’il soit doué ou pas, avec plus ou moins de temps, le disciple finit par apprendre la panoplie des techniques de projection et d’immobilisation dans les 3 différentes postures. Le stage est un moment privilégié où on vient chercher l’amélioration et l’élévation de la technique en s’inspirant du travail des autres, en « piquant des trucs » puisés à droite et à gauche par la pratique avec d’autres s t a g i a i r e s de niveaux différents, et surtout pour a p p r e n d r e d i r e c t e m e n t du maître un nouveau mode

Animer un stage n’est pas la même chose qu’une séance d’entrainement au Dojo... Le stage est un moment privilégié où on vient chercher l’amélioration et l’élévation de la technique en s’inspirant du travail des autres

’’ Janvier 2011 /6

d’apprentissage (la pédagogie en quelque sorte) et les principes sous-jacents à l’exécution des techniques. Le maître doit dispenser son savoir par le geste et la parole, et surtout il ne faut pas avoir peur de répéter le même discours, quitte à en changer la construction et en l’adaptant à l’auditoire. L’adage qui dit qu’une démonstration vaut mieux que mille discours est tout à fait sage, mais il ne prétend pas que la démonstration accompagnée par mille discours n’est pas mieux ! Et le stage doit se situer dans la zone du « mieux » ! Qu’on le veuille ou non notre contexte arabo-tunisien n’a pas de tradition martiale de style asiatique ; les Arts martiaux ne sont pas un phénomène

culturel chez nous ! c’est un mode d’être et de

pensée que nous avons importé à une époque relativement récente ; nos traditions et notre éducation, au contraire du monde asiatique, ne comportent pas de références à ces Arts martiaux. Le maître de stage doit réviser ses évidences s’il veut communiquer un message et se poser la question « est-ce que ce qui me semble évident l’est pour un public culturellement différent » ? et ceci a été parfaitement perçu par des «maîtres occidentaux» comme René Trognon 7ème Dan, Micheline Tissier 6ème Dan, Hamid Silem 6ème Dan, Nacer Rouibeh 6ème Dan, et Jamel Mokdad 5ème Dan...Pour ne citer que quelques uns parmi ceux qui ont animé des stages. Pour lever toute équivoque, j’ai classé dans la catégorie «maîtres occidentaux» même les maîtres tunisiens et algériens, car sur le plan géographique nous faisons partie du monde occidental par rapport aux pays d’extrême orient, et aussi parceque, sur le plan de l’héritage commun, nous sommes certainement plus proches des modes de pensées occidentales qu’extrême-orientales. Tous ces maîtres qui ont animé des stages en Tunisie ont utilisé une pédagogie commune, partagée par toute l’assistance, en accompagnant le geste par la parole. Il ne faut pas oublier tout d’abord que notre civilisation arabo-islamo-tunisienne est la civilisation du verbe par excellence, et que d’un autre côté le bon communicateur est celui qui sait adapter son message au public auquel il s’adresse. Apporter une tradition asiatique, soit ! Mais garantir sa bonne perception est le véritable enjeu. Sur la centaine de pratiquants présents à ce stage combien sont réellement conscients qu’ils ont appris quelque chose de différent ? Est-ce qu’il y a un style Kobayashi ? Quel est son apport à la pratique de l’aikido ?

Animer un stage n’est pas la même chose qu’une séance d’entrainement au Dojo... Le stage est un moment privilégié où on vient chercher l’amélioration et l’élévation de la technique en s’inspirant du travail des autres

’’

Janvier 2011 / 7

Soyez relaxMaître Kobayashi est certainement un bon athlète et un excellent aikidoka ! il en a impressionné plus d’un. Il suffit pour s’en convaincre de voir la gêne, et les maladresses qui s’ensuivent, de la part des aikidokas sollicités pour faire l’Uke dans les démonstrations. On l’a vu à différentes reprises demander à ces Uke de se détendre en leur faisant même quelques massages au dos au moment de l’immobilisation au sol. A d’autres il demandait de respirer profondément « take a deep breath » ; et à certains autres il leur demandait de se secouer comme un arbre pour retrouver une certaine souplesse. On a vu un certain nombre de gradés présents de la catégorie 1,2,3ème Dan rire de confusion quand, dans leur rôle d’Uke face à maître Kobayashi, ils étaient autant crispés que leurs disciples dans leur Dojo. Ce qui était certainement réconfortant pour le public des Kyu présents, qui devaient penser qu’il y avait quand même une justice sur terre et qu’au-delà du maître il y a un autre maître, encore plus maître que le premier, dans

Portrait d’un Jeune Sensei

Hiroaki Sensei est né en Novembre 1965 à Tokyo. Il a commencé sa carrière d’Aikido à un jeune âge sous la direction de son père. Il a étudié le chinois à l’université Takusoku à Tokyo. Il a également été à Taiwan pour étudier le chinois pendant un an et au Canada et aux États-Unis pour étudier l’anglais pendant 13 mois.

Hiroaki Sensei enseignait partout dans le monde, y compris l’Indonésie pendant deux ans en 1989-91, la Pologne pendant six mois en 1993, la Hongrie, deux fois par an (camp de Pâques et de camp d’été), et le Royaume-Uni. Aussi une fois en Allemagne, en Finlande et en Suède. Hiroaki est actuellement vice-président de kobayashi dojo et chargé de la section de la formation des instructeurs.

Hiroaki a déjà été en Tunisie pour animer une journée porte ouverte d’aikido. C’était le 16 juin 2005 à la Marsa sous l’invitation des maitres Abdelaziz Boukhazna et Ramzi Bouslimi.

une chaîne qui remonte jusqu’à O’sensei qui a affirmé :« Devant l’ennemi il suffit que je me tienne debout »! C’est le stade suprême de la perfection de l’Art.

Un art consommé, le Jo !Chaque séance d’entrainement de la 2ème journée est achevée par une séquence de Jo où maître Kobayashi a fait montre d’une grande dextérité, d’une parfaite maîtrise et d’une bonne dose d’élégance. L’assistance a révisé sous sa conduite les 7 suburis ainsi que les 4 awazé. Les grands et les petits ont croisé le bois, habités par une même ferveur guerrière, le maître se déplaçant au milieu des troupes dispensant conseils et soutien. Un grand nombre de stagiaires ont profité de ces démonstrations pour corriger certaines attitudes et autres imperfections

La liesseToute fête a une fin, et celle-ci a été clôturée par la séance matinale du Dimanche 24 Octobre. Pratiquement tout le monde était là, tous contents d’avoir participé à un stage conduit par un Maître Japonais de la troisième génération. C’est un moment historique qu’un aikidoka du bout du monde aime à vivre et durant lequel des participants de tout âge, de grades différents et de divers pays ont pratiqué ensemble l’objet de leur passion sous la conduite de l’un des légataires universels de l’héritage de Ueshiba. Maître Kobayashi, merci pour cette communion, merci pour ce grand rassemblement, merci pour cette fête de l’Aikido et on vous dit SAYONARA et à bientôt pour un autre stage….(Avec le cinéma parlant et pourquoi pas le 3D pour la prochaine fois).

Aikidokalement vôtreFaouzi Mejdoub

Dossier

SPECIAL KOBAYASHI DOJO

Interview avec Kobayashi Yasuo-SenseiQue sais-je sur Kobayashi-dojoTémoignage d’une Ushi-deshi

InterviewYasuo Kobayashi Sensei

Kobayashi Sensei, vous êtes à la tête d’un des dojos les plus importants du monde avec plus de 120 dojos affiliés. Vous êtes présents dans une vingtaine de pays. En 1987, Kobayashi dojo a reçu une médaille d’excellence dans le développement des arts martiaux. En 2005, vous avez reçu vous-même une médaille d’excellence pour votre contribution exceptionnelle au développement de l’aïkido. Quelle est la clef de cette réussite?Kobayashi Sensei: Je pense qu’il y a trois éléments déterminants qui ont permis d’atteindre ces résultats. D’abord, j’aime beaucoup l’aïkido. Très tôt, j’ai eu une ambition, celle de contribuer à répandre l’aïkido, de former le plus grand nombre de personnes possibles. J’ai commencé petit, au départ avec un seul élève : mon fils Hiroaki à qui j’enseigne l’aïkido depuis qu’il avait l’âge de trois ans. J’ai eu également la chance d’avoir affaire à des personnes de qualité telles que Morihei Ueshiba Sensei. En deuxième lieu, j’ai formé plusieurs uchi dechis qui sont par la suite

Rencontre

Yasuo kobayashi Sensei8ème Dan Aikikai

Janvier 2011 /12

Kobayashi Sensei, vous êtes à la tête d’un des dojos les plus importants du monde avec plus de 120 dojos affiliés. Vous êtes présents dans une vingtaine de pays. En 1987, Kobayashi dojo a reçu une médaille d’excellence dans le développement des arts martiaux. En 2005, vous avez reçu vous-même une médaille d’excellence pour votre contribution exceptionnelle au développement de l’aïkido. Quelle est la clef de cette réussite?Kobayashi Sensei: Je pense qu’il y a trois éléments déterminants qui ont permis d’atteindre ces résultats. D’abord, j’aime beaucoup l’aïkido. Très tôt, j’ai eu une ambition, celle de contribuer à répandre l’aïkido, de former le plus grand nombre de personnes possibles. J’ai commencé petit, au départ avec un seul élève : mon fils Hiroaki à qui j’enseigne l’aïkido depuis qu’il avait l’âge de trois ans. J’ai eu également la chance d’avoir affaire à des personnes de qualité telles que Morihei Ueshiba Sensei. En deuxième lieu, j’ai formé plusieurs uchi dechis qui sont par la suite devenus eux-mêmes des instructeurs. Il a fallu beaucoup d’efforts, beaucoup de moyens, de sacrifices. On n’arrive jamais si on ne pense qu’à soi. En troisième lieu, il y a eu l’aide et l’assistance précieuse que m’a apportée ma femme, ma famille en général. On s’entend bien dans la famille. Quand j’en ai eu besoin, des parents m’ont même donné un terrain pour pouvoir construire un dojo. Il y a également b e a u c o u p d’entraide parmi les proches. Chacun donne aux autres. Nous avons créé un fonds d’aide pour les étrangers. On a beaucoup aidé sans jamais rien attendre, sans jamais rien demander en

retour. Quand le pays d’accueil n’a pas les moyens, on envoie des instructeurs à l’étranger gratuitement. C’est d’ailleurs dans le même esprit que je fais jusqu’ à aujourd’hui l’ukemi durant la pratique. Je ne prends pas de distance. Je vais vers les autres. Je demeure modeste. Aujourd’hui, je suis heureux du résultat. On peut dire qu’on a été récompensés pour nos efforts.

Vous avez été l’élève de O’Sensei. Pouvez-vous nous parler des souvenirs que vous en gardez?Kobayashi Sensei: En fait, j’ai accompagné O’Sensei durant 18 ans. J’ai inauguré mon premier dojo, celui de Kodaira, dans des circonstances très difficiles, car la date de son ouverture coïncidait avec celle de son décès. J’ai ouvert mon dojo le 7 Avril 1969. O’Sensei est décédé le 26 Avril. Je m’en rappelle très bien. J’avais passé la nuit auprès de lui. Dans la personne de O’Sensei, j’ai connu trois aspects: il y avait d’abord, bien sûr, le budoka; il avait, d’autre part, un côté très religieux et spirituel, - il appartenait à la religion Shinto-. Il y avait par ailleurs le côté humain. La période ou j’ai côtoyé O’Sensei, il prenait de l’âge et comme toutes les personnes âgées, il

choses, entre autres, la communication et la sensibilité par rapport aux autres. Pour moi, cela a été, par la suite, d’une aide précieuse; ce qui répond d’ailleurs a la première question concernant la clef de mon succès.

TAM: Comment peut-on définir l’école Kobayashi? quelles sont les spécificités les plus importantes à avoir à l’esprit? Kobayashi Sensei: D’abord, c’est une école ouverte qui accepte tout le monde. On n’a pas de problème à accepter quelqu’un qui appartient à un autre dojo. Par ailleurs, l’école fonctionne selon le principe d’égalité: il n y a pratiquement pas de hiérarchie dans l’école Kobayashi. Il n’y a pas de différence entre un débutant et un sixième Dan. Tout le monde est traité de la même façon.Justement, parmi les

J’ai formé plusieurs uchi deshis qui sont par la suite devenus eux-mêmes des instructeurs. Il a fallu beaucoup d’efforts, beaucoup de moyens, de sacrifices. On n’arrive jamais si on ne pense qu’ à soi.

’’

’’ devenait égocentrique et franchement difficile a vivre. Pour nous, uchis dechis, c’était un grand défi. Quand il nous demandait quelque chose, il n attendait pas, on devait s’exécuter à la fraction de seconde. Parfois, il se contentait d’un simple geste qu’on se devait d’intercepter a temps. On devait presque anticiper, deviner ses désirs. La tâche qu’il attendait de nous relevait presque du domaine de l’impossible. On devait, par exemple, l’aider à se changer, l’accompagner au dojo, porter son sac et être au dojo avant lui pour assurer le service. Cela rendait fous les nouveaux uchis dechis. Beaucoup abandonnaient. Les anciens, quant à eux, trouvaient la parade. Par exemple, ils lui offraient du thé pour pouvoir gagner quelques minutes pour aller se changer eux- mêmes. L’accompagner dans la rue n’était pas non plus une mince affaire. Il marchait très rapidement et n’attendait pas. Quand on devait prendre le train avec lui, on devait, bien sûr, faire la queue pour prendre des tickets. Entre temps, il était déjà parti. A la fin, il donnait parfois des ordres et oubliait tout de suite après. Alors, on avait droit à des reproches. Bref, prendre soin de lui n’était pas du tout facile. Toutefois, avec le recul, je m’aperçois que cette expérience m’a permis d’apprendre beaucoup de

Yasuo Kobayashi senseilors d’une démonstrationJanvier 2011 /14

que j’ai démarré le dojo. Au début, il faut dire que ce n’était pas du tout facile. J ai démarré avec un très petit nombre: ils étaient deux ou trois. Je dirais que la ponctualité et la présence sont essentielles pour un dojo qui démarre. Supposons, en effet, qu’on s’absente en pensant qu’il n’y aura personne et que ce jour là, il vienne quelqu’un. J’essaie également d’être toujours en forme. D’un autre côté, je pense que c’est très important de respecter ses engagements, de tenir ses promesses.

TAM: Et que pouvons-nous dire de la technique, du style de l’ecole Kobayashi?Kobayashi sensei: Je crois que ce qui fait la spécificité de notre école, c’est l’esprit, la culture plutôt que la technique. En fait, il n’y a pas de technique spécifique à notre école. J’applique les principes de base de l’Aïkido, bien sûr, mais je ne suis pas du tout directif du point de vue technique. Je n’aime pas du tout cela. Je compte sur la répétition pour le perfectionnement de l’équipe. Quand je vais à l’étranger, je n’ai pas besoin d’un interprète pour expliquer quoi que ce soit. Vous remarquerez également qu’il y a une certaine diversité dans notre dojo du point technique. Plusieurs membres proviennent ou font partie

premières choses que j ai remarquées depuis le premier jour que je suis venue, c’est que, contrairement à d’autres dojos, il n y a pas de hiérarchie dans la disposition des pratiquants quand ils se mettent en ligne en début ou en fin de séance. Un débutant peut se mettre n’importe où et peut se retrouver à côté de quelqu’un de hautement grade, même un instructeur. Je n’ai pas non plus éprouvé de difficultés à trouver un partenaire, même parmi les plus hauts gradés. Tout le monde était volontaire et très coopératif. Dans le même sens, tout le monde participe au nettoyage du dojo. D’ailleurs, l’entrainement est pratiquement le même pour tout le monde. C’est bien cet esprit que j’ai tenu à entretenir dans l’équipe, un esprit d’égalité et d’entraide. Je me dis qu’on peut être débutant en aïkido, mais sensei dans sa vie, avec sa propre expérience, son apport dans l’équipe. C’est d’ailleurs cet esprit de coopération et d’entraide qui a fait qu’on a pu entretenir le fonds d’aide et qu’on est arrivé aux résultats que nous avons atteint aujourd’hui.

TAM: De mon côté, ce qui m’a le plus impressionnée, le plus touchée durant cette période que j’ai passée avec vous, c’est cette ambiance, cette gentillesse de la part de toute l’équipe. On sent très nettement qu’il y a une culture, un esprit particulier au dojo. Comment avez-vous fait pour arriver à un tel résultat? Est-ce qu’il y a eu un travail de sensibilisation particulier a ce sujet ?Kobayashi Sensei: Non, aucun travail particulier. C’est venu comme ca, spontanément. Ce qui est sûr, c’est que l’attitude du sensei est déterminante. Je pense qu’il est très important que le sensei donne l’exemple. Par exemple, je suis toujours ponctuel, toujours à l’heure. Je ne m’absente pratiquement jamais et c’est comme ca depuis

’’

Je ne prends pas de distance. Je vais vers les autres. Je demeure modeste. Aujourd’hui, je suis heureux du résultat. On peut dire qu’on a été récompensés pour nos efforts.

Je ne prends pas de distance. Je vais vers les autres. Je demeure modeste. Aujourd’hui, je suis heureux du résultat. On peut dire qu’on a été récompensés pour nos efforts. ’’

d’autres dojos. En fait, je donne beaucoup d’importance à l’ouverture de notre dojo. Le plus grand effort que je fais consiste à maintenir la bonne ambiance.

TAM:Avec la récente nomination de Abdelaziz Sensei comme représentant

de l’école Kobayashi dans la région du Maghreb, votre relation avec la Tunisie est devenue plus étroite. Comment cela est-il arrivé? Que pensez de l’avenir de l’aïkido en Tunisie?Kobayashi Sensei: C’est grâce à M. Turner. Il était ancien membre de Kobayashi dojo. Il y a quelques années, il s’est installé en Tunisie et a pratiqué chez Ramzi sensei. Il nous a présenté Ramzi et Abdelaziz senseis et c’est ainsi que les relations se sont nouées . En Tunisie, il y a actuellement beaucoup de groupes, mais pour nous, ceci ne pose pas de problème. Tout le monde peut coexister. Il y a eu par ailleurs un fait positif durant le dernier stage du mois d’Octobre, c’est que les aïkidokas algériens ont assisté à la session. Ceci représente un bon signe. De notre côté, nous sommes disposés à développer nos relations avec la Tunisie,

mais, on doit accepter la diversité. On a notamment l’intention de

développer l’échange d’uchis dechis. J’espère également

venir en Tunisie en Octobre ou Novembre

2011 pour animer une session.

Yasuo Kobayashi senseien train d’ecrire ‘Aïkido‘

en calligraphie

Janvier 2011 / 17

Kobayashi dojo à maitre Boukhazna d’octroyer des grades Aïkikaï mais le plus important d’élever le niveau de la pratique en Tunisie à un niveau international. La philosophie derrière «Kobayashi dojos» et la raison de son succès est son ambiance familiale. Kobayashi Sensei disait: «Je pense que tout le monde vient pratiquer parce qu’ils se sentent bien après leur arrivée. Dans mon dojo les gens ne parlent pas et ne critiquent pas. Ils essayent juste de s’entraîner dur.» Les personnes agées et les jeunes pratiquent ensemble et après l’entraînement ils s’assoient pour boire du thé et passer un bon moment. Au « Kobayashi dojos » la pratique est énergique et tous les niveaux s’entrainent avec les armes dès le début. Kobayashi Sensei dit: «C’est bien d’apprendre les armes et de s’y habituer progressivement dès le début de la pratique. L’Aïkido est né du jiu-jitsu et il englobe des techniques de défense contre les attaques de sabre. je pense qu’à travers l’apprentissage des armes, les gens peuvent comprendre les mouvements plus facilement.» Trois fois par an « Kobayashi dojos » organise des passages de grades au Hombu dojo. Le principal avantage de ce point de rassemblement est l’emplacement central du Hombu et plus important encore, il est le siège de l’Aikikai.En 1987, le « Kobayashi dojos » a reçu un prix d’excellence en tant qu’organisation de la fédération Japonaise des Arts Martiaux. Cette fédération (connu sous le nom de «Kyogikai Nihon Budo») est constituée de neuf fédérations séparée tels que All-Japan Federations of Judo, Kendo, Kyudo, Sumo, Karatedo, etc., et l’Aikikai (pour l’Aikido). « Kobayashi dojos » a également reçu une médaille du gouvernement brésilien en 1988.

Que sais-je

Maintenant« Kobayashi dojos» couvre le monde entier dans 15 pays, dont Taiwan, la Finlande, la Suède, Canada, USA, Brésil, Argentine, le Royaume-Uni et maintenant la Tunisie. En effet, après un stage d’uchi dechi de deux mois au japon en 2005 , maître Abdelaziz Boukhazna (5ème Dan) s’est vu octroyer par Yasuo Kobayashi Shihan le statut de représentant officiel du «Kobayashi dojos» en Tunisie et son dojo est désormais affilié à ce réseau international. Cette affiliation permettra

Yasuo Kobayashi Shihan (74 ans 8ème Dan Aikikai) a commencé sa carrière d’Aïkido en 1954 à l’Université de Meiji. Il s’est inscrit au Hombu dojo en 1955 en tant que uchi dechi. Il a continué à s’entraîner là-bas jusqu’en 1969, date à laquelle il a fondé son premier dojo à Kodaira, Tokyo. Kobayashi Sensei a aujourd’hui près de 120 dojos affiliés, et il est responsable des clubs d’Aïkido de l’université de Meiji, de Saitama et de l’Université des sciences économiques de Tokyo. Il a continué à enseigner au Hombu-dojo jusqu’en 1972 jusqu’à ce qu’il a ouvert son deuxième dojo à Tokorozawa. C’est à ce moment là qu’il a décidé de consacrer tout son temps aux «Kobayashi dojos ».

Janvier 2011 /18

Témoignage

A la famille de Kobayashi dojo

Lettre d’une uchi dechi:

J’ai découvert l’aïkido il y a trois ans. J’avais alors 48 ans. C’est notre sensei , Kaïs, qui m’en avait parlé . Je dois le remercier

pour m’avoir encouragée à intégrer cet art martial malgré mon âge et pour

n’avoir eu de cesse, depuis, de m’aider à progresser. Avec le temps, c’est

devenu ma passion . Au delà de tout, ce sont les valeurs de l’aïkido qui

m’ont le plus attirée dans cet art martial , de même que les enseignements

précieux que l’on peut tirer pour notre vie grâce à la pratique. Depuis

le début, j ’ai rêvé de pouvoir participer à un stage à Kobayashi dojo.

Finalement, ma requête fut acceptée et j ’ai eu l’opportunité d’y suivre un

stage de deux mois en tant qu’uchi dechi en Octobre-Novembre 2010. Ma vie en tant que uchi dechi a été assez dure . En effet, je devais suivre

un rythme d’entrainement beaucoup plus soutenu que celui auquel j ’étais

habituée . Je devais pratiquer deux à trois fois par jour chaque jour excepté

le Lundi . En outre, j ’avais pour charge de m’occuper du dojo de Kodaira et

aussi en partie, du dojo de Tokorozarawa. Mes obligations en tant qu’uchi

dechi étaient tellement nombreuses qu’elles occupaient toutes mes journées

et ne me laissaient pas de temps libre . Ma journée commençait à 5 heures

du matin et se terminait vers minuit. J’avais un nombre incroyable de

règles et de tâches à suivre . Plusieurs étaient compliquées d’autres étaient

fatigantes, balayer la rue, par exemple. Nous étions en automne. Il y avait

un grand arbre près du dojo. Les feuilles d’arbre tombaient tout le temps.

Quand il pleuvait, nettoyer la rue devenait encore plus difficile parce que

les feuilles collaient au sol . Quand il y avait du vent, cela devenait un

vrai défi. Le matin , il faisait si froid que nos mains gelaient. Souvent,

la quantité de feuilles qui tombaient au sol était tellement grande que la

rue était déjà pleine de feuilles avant même qu’on ait terminé de balayer

et on devait alors refaire le travail . C’est comme si l’arbre proche du dojo

était entrain de nous taquiner. Cela me faisait souvent penser à l’histoire

de Sisyphe de la mythologie grecque, l’histoire de l’homme qui devait,

pour l’éternité, porter un rocher en haut d’une falaise . Arrivé au sommet,

le rocher tombait et il devait sans cesse retourner, le porter et remonter de

nouveau.Toutefois, avec le temps, j ’en venais à penser que les choses n’étaient pas

aussi terribles que cela. Il me venait à l’esprit qu’il y avait certainement un

enseignement à retenir de cette expérience, un lien étroit entre cette tâche

et la pratique de l’aïkido. Au fond, c’était une vraie leçon de patience et

de persévérance. En aikido également, nous avons, inlassablement, à refaire

les mêmes techniques, chaque jour, encore et encore . En aïkido également,

même si on est entrain de progresser, nous avons souvent l’impression

d’être toujours au même point. Souvent, les fois où j ’étais seule quand j ’étais

entrain de balayer, je m’arrêtais un moment pour contempler les feuilles

d’arbres tomber. Souvent, je me suis dit : ‘peut-être, en les observant bien ,

pourrais-je apprendre à me transformer en feuille d’arbre, devenir aussi

sensible, aussi légère quand je fais les chutes en aïkido’. Et alors, le spectacle

de ces feuilles qui tournoyaient, formaient des spirales, hésitaient puis

tombaient au sol dans un bruit d’une telle douceur devenait une source

de calme absolu, de sérénité, comme si rien d’autre n’avait d’importance

que cet instant là. A ces occasions là, j ’ai ramassé des feuilles d’arbre que

je garde comme un précieux souvenir de Kobayashi dojo. Par ailleurs,

quand j ’étais entrain de balayer, il m’est souvent arrivé d’être contente

d’avoir la chance d’être dehors à respirer le grand air, de ressentir les

rayons du soleil sur mon visage . Des fois, d’autres aïkidokas,des fois même des senseis, venaient pour aider. Il est arrivé que Kobayashi

Sensei lui-même se joigne à nous pour ce travail . Et alors, accomplir cette tâche ensemble nous rapprochait. Parfois, un voisin passait et nous faisait un grand sourire, et alors, nous étions fiers de montrer que les aikidokas ont un sens civique et contribuent activement à la propreté du voisinage. Et pour un moment, le dur labeur se transformait en une source de plaisir ; et j ’oubliais la fatigue, et j ’oubliais le froid et j ’oubliais mes mains glacées… A propos de l’histoire de Sisyphe, un célèbre écrivain français a conclu : ‘La lutte elle-même vers les sommets suffisait pour combler un cœur d’homme’. C’était la leçon que je retenais en balayant la rue. C’est la même que nous pouvons retenir de l’aïkido. C’est aussi la leçon que je retiens de mon séjour à Kobayashi dojo…

Malgré que c’était dur et exténuant, cela a été une expérience extraordinaire . Les aikidokas de kobayashi dojo ont vraiment été d’une grande gentillesse. Depuis le premier jour, j ’ai senti comme si j ’étais au sein ma propre famille . Malgré que j ’étais débutante, je n’ai jamais eu de difficulté à trouver un partenaire durant les séances. J’ai eu l’opportunité de pratiquer avec des aïkidokas de niveau très avancé, et même, des fois, avec Kobayashi sensei lui-même. Je ne me suis jamais sentie inférieure à cause de ma ceinture blanche. En fait, tout, à Kobayashi dojo, est conçu de telle sorte qu’on ne sente aucune différence entre les membres, quel que soit leur grade ou leur ancienneté . Quand Kobayashi sensei démontrait les techniques, il faisait souvent appel à des débutants en tant que ukes. C’était aussi intéressant puisque cela nous permettait d’apprendre, même à partir des difficultés et des erreurs des autres et cela avait aussi l’intérêt de garder tout le monde en état d’alerte. Quand on se mettait en ligne au début et à la fin de la séance, il n y avait aucun ordre hiérarchique à respecter. En outre, tout le monde, sans distinction aucune, participait au nettoyage du dojo après l’entrainement. Après la séance, il y avait l’éternelle cérémonie du thé, moment de relaxation où les aïkidokas peuvent échanger quelques mots et mieux faire connaissance. Il y avait infailliblement des gâteaux ou quelques douceurs amenées chaque fois, par un volontaire .

En outre, durant le stage, j ’ai été profondément touchée par le comportement des aikidokas. Tout le monde a été d’une infinie gentillesse avec moi et chacun , de son côté, n’a cessé de m’aider à apprendre. Kobayashi sensei , Hiroaki sensei et Yamawaki sensei et Suzuki sensei m’ont accueilli chez eux comme si j ’étais un membre de la famille, sans citer ous les autres gestes de gentillesse faits par les autres senseis ainsi que tous les membres de kobayashi dojo. A toute la famille kobayashi , j ’exprime ma profonde gratitude.

L’archer a un point commun avec l’homme de bien : quand sa flèche n’atteint pas le centre de la cible, il en cherche la

cause en lui-même.Conficius

D’autre part, lors de discussions avec des adeptes de spiritualité, on constate qu’ils regardent l’aikido de haut comme étant une gymnastique martiale avec une touche de zen. Où se trouve vraiment l’Aïkido dans ce spectre ? Je me propose d’analyser plus profondément les caractéristiques d’un véritable art martial, ainsi que l’essence d’un chemin de développement personnel, et voir ce que la lumière de cette approche apportera à notre compréhension de l’Aïkido. Tout d’abord, nous devons nous poser la question fondamentale: Qu’est-ce qu’un art martial?La réponse est simple et directe: c’est une pratique qui prépare à un combat mortel. Oui, Mortel ! C’est une question de vie où de mort. Il ne s’agit pas de gagner ou perdre, ou de marquer plus de points

que son adversaire ;

pas de médailles, pas de titre, pas de gloire, pas de l’argent .. Juste la lutte pour vie. Ou la mort. Inutile de dire que cette spécificité exclut d’emblée tous les «sports martiaux» modernes comme le karaté ou le judo. Ne nous méprenons pas: Mon but n’est pas de rejeter la valeur de ces sports martiaux. Ils ont une valeur. Mais dans la formation qu’ils dispensent à leurs pratiquants, il ne les amènent pas à traiter du problème de vie ou de mort. Si je devais prendre deux exemples, je prendrais le judo et le karaté. En judo, particulièrement sous sa forme moderne (après 1964), la position de départ est penchée en avant, l’accent et la plupart de l’énergie est consacrée à

essayer d’avoir une meilleure saisie sur le « gi » de l’adversaire, quitte à ce que le dos soit cassé vers l’avant et le visage complètement exposés à l’adversaire, offrant les yeux et la gorge (organe

vital) Dans une situation réaliste, on imagine la facilité à trancher la gorge

avec n’importe

Quand on a la chance de discuter entre praticiens de «sports martiaux», allant de la boxe au Karaté en passant par le «vale tudo», le consensus

habituel est que l’Aïkido n’est pas vraiment efficace, il a peu de valeur comme style de combat, et en fait nous n’avons presque jamais vu des gens avec un profil d’Aikidoka dans les tournois de combat open.

Reflexion

L’aikido: art martial ou outil de développement personnel?

Janvier 2011 / 23

quel objet légèrement coupant.En Karaté, il suffit de regarder une compétition, et de voir les combattants effectuer de petits sauts quasiment sur la pointe des pieds. Cette attitude va à l’encontre ce que la nature a construit en nous depuis six millions d’années: Tous les mammifères confrontés à une situation de survie se mettent dans une position très basse, le cerveau cesse la plupart des fonctions non-vitales, allant jusque à provoquer l’aphasie, l’incapacité de parler La position haute et sautillante est donc complétement contradictoire avec une position véritablement martiale.. Pour illustrer ce point, il suffit de considérer les arts martiaux traditionnels, en considérant l’escrime traditionnelle et l’escrime moderne(sport), où cette différence de position sera très évidente. Le seul véritable art martial que je connaisse est le pancrace de la Grèce antique, qui était une discipline olympique. Le combat ne s’arrêtait qu’avec la mort d’un des combattants. Maintenant, vous avez vu que j’ai mis l’accent sur le mot moderne pour qualifier le karaté et le judo. En effet, il suffit de regarder les katas en karaté traditionnel pour voir qu’ils sont généralement faits avec une posture très basse, en complète opposition avec le «karaté sport» qui pratique de petits sauts et une position haute comme je le mentionnais plus haut. C’est exactement la façon dont votre corps se comportera naturellement dans une véritable situation de vie ou de mort. Comme pour le judo, il ne faut pas oublier que la raison pour laquelle le Judo est toujours en existence aujourd’hui, est qu’il a démontré sa supériorité au combat véritable (même si l’on peut dire qu’il ne s’agissait pas de combart à mort à

chaque fois contrairement au pancrace). Nous devons nous rappeler qu’au début, le plus fort des étudiants de Jigoro Kano, nommé Saigo Shiro, avait effectivement tué un adversaire en combat alors que son maître était en voyage à l’étranger. Kano Sensei a ensuite eu à le licencier, avec de profonds regrets. Par ailleurs, pour le côté historique, Saigo Saigo était le fils adoptif de Saigo Takamori, le «dernier samouraï» qui a dirigé la «rébellion de satsuma» de 1867, personnage bien romancé dans la superproduction hollywoodienne «Le dernier samouraï» avec Tom Cruise. In fine, en est-il autrement pour l’Aïkido? Oui et non. Il peut être pratiqué comme un art martial, parce que, dans l’aïkido il n’ya pas de règles. Il ya juste un accord implicite basée sur la confiance, qui est que les pratiquants vont s’adapter à leur niveau respectif. Un ceinture noire ne va pas se jeter violemment sur un débutant et le plaquer au sol de telle manière qu’il ne puisse plus se relever. Mais il va essayer de se rapprocher le plus possible de cette situation de telle sorte que chacun puisse progresser. En s’approchant de cette limite, le sentiment est de marcher sur un mince fil périlleux. Si ce sentiment de «si je devais aller un peu plus rapidement / plus fort tu pourrais mourir» n’est pas présent, alors l’aïkido ne saura pas rendre les pratiquants capables de trouver en eux-mêmes les ressources nécessaires pour survivre, et ça cesserait d’être un art martial.L’Aikido doit favoriser ce sentiment d’être «proche de la mort», de sorte que le corps et l’esprit du pratiquant soit habitué à rester naturel afin de laisser place au sentiment

de survie. Alors, bien sûr, nous ne sommes pas littéralement en train de nous entretuer. Nous sommes juste en train de

faire prendre conscience de la situation autant que possible. D’ou, le besoin de confiance en votre adversaire. Cette confiance permet aux gens de donner tout ce qu’ils ont à la fois

comme Uke et comme Nage. Ainsi, dans l’aïkido, l’ovjectif est de ne pas

mourir. C’est tout. C’est très simple. Le problème est que parce qu’il n’ya pas de compétition, pas de points, pas de médailles, il peut devenir

difficile d’évaluer le progrès effectué. La seule façon de

savoir si nous travaillons correctement est de ressentir personnellement jusqu’à quel point nous

nous sommes approché de la mort. Et pour être en mesure

d’évaluer cela, il faut d’abord avoir fait personnellement l’expérience de la proximité de la mort. Après, vous

savez de quoi il s’agit . Par conséquent, il est très

facile de faire preuve de complaisance, d’être laxiste, et éloigné de cette réalité de vie ou de mort. Je vois

tellement de dojos où les

é t u d i a n t s passent leur temps à rire,

parler, faire des commentaires. ça

ressemble plus à un bar qu’à un lieu où l’on apprend

à ne pas mourir.Inutile de dire que ces pratiques de l’aïkido n’ont rien à voir avec un art martial. Pour marcher sur le chemin de l’art martial véritable, il faut être constamment ouvert à l’idée de la mort. Cela commence par l’entrée sur le tapis. Quand on fait face à un shomen, il faut penser «vais-je en sortir vivant et en un seul morceau?». Ensuite, chaque mouvement doit être fait avec l’obsession de ne pas laisser d’ouvertures, à tout moment, que ce soit comme atttaquant ou défenseur, Uke ou Nage, vous devez être en mesure de voir si et quand vous pourriez tuer votre adversaire. C’est un enseignement spécial qui n’est pas donné à tout le monde, mais seulement encouragé dans les écoles qui marchent vraiment sur la voie martiale. Cela me rappelle cette scène extraite du chef d’œuvre d’Akira Kurosawa «Les Sept Samouraïs» . Lorsque deux samouraïs s’affrontent dans un duel avec bokkens (épées en bois).L’un des samouraïs n’a pas la lucidité d’admettre sa défaite, et demande une revanche, cette fois avec de vrais sabres. Inutile de dire, il meurt. Il avait été si mal formé qu’il n’était même pas capable de reconnaître une situation de vie ou de mort. D’un autre côté, on peu voir l’aïkido comme une discipline «quasi spirituelle», je serais tenté de la présenter comme une forme de développement personnel. Une pratique spirituelle équivaut-elle au développement personnel? Il s’agit d’une question complexe et je ne suis pas sûr d’avoir une réponse complète. Mais je crois que la recherche spirituelle est une composante du développement personnel. Je me permets de définir le développement personnel comme un

Les 5 KATAME WAZA de base

Ikkyo

NIkky

oSa

nkky

o

Yonkkyo

Gokkyo

一教五教

四教

三教

二教

Les 5 NAGE WAZA de base

Tenshinage

Kotegae

shi

Irimi

nageKaiten

nage

Shihonage

回転

入身

投小

手返

四投天土投

chemin en vue de devenir un meilleur être humain. Dans l’aïkido, ainsi que dans d’autres arts japonais tels que Cha no ryu (cérémonie du thé) ou Shodo (calligraphie), nous avons souvent fait mention du processus de Tanren suru , littéralement « forgeage ». Parce que le processus de forgeage implique de frapper sans relâche un morceau de métal, et à chaque coup on se débarrasse de quelques impuretés. Ainsi, par la pratique intensive, on devient progressivement purifié par un procédé de nettoyage, nous débarrassant de la saleté. En effet, perdre est une action très difficile parce que, spécialement quand nous sommes jeunes, nous sommes préoccupés par la victoire. Nous n’avons pas forcement saisi l’idée que nous avons besoin de perdre pour nous développer. Mais en pratiquant une forme d’art martial, nous allons retirer les impuretés de notre corps et de notre esprit. Nous perdons notre ego, nos ambitions, notre volonté absolue de gagner quelque chose, et atteignons ce qu’on appelle « Mushotoku » c’est-à-dire « pratique sans intention de gain ». Et ici, le fait que l’aïkido ne comporte pas de compétition est d’une grande aide, car la compétition est essentiellement un stimulus de l ego, et va par définition à l’encontre du principe de chercher à perdre. Mais pourquoi est-ce si important de perdre? Parce que perdre nous permet de descendre jusqu’aux os.

Littéralement. O Sensei disait «L’Aïkido est Misogi (purification)». Misogi, dans son vrai sens, signifie «retirer des couches de chair», on ne pouvait pas faire plus explicite! Par conséquent, plus on perd, plus nous nous rapprochons de l’âme, à l’essence de ce que nous faisons, de ce que nous sommes. Voyons certaines attaches dont il serait intéressant de nous débarrasser: - Se déposséder de la tension: Etre capable de retrouver notre mobilité de bébé.Bien qu’il y ait un processus naturel de vieillissement qui réduit la souplesse de nos muscles, et notre mobilité articulaire, la plupart des gens peuvent retrouver une grande flexibilité tout simplement en relâchant les tensions dans les muscles au bon moment et au bon endroit. -se déposséder de la force: Il ya toujours une tentative pour «forcer», spécialement pour les hommes, avec la conviction que cela va rendre le mouvement plus efficace.Tout au contraire, Il faut abandonner l’idée de force, et alors seulement reconstruire une force basée sur un ensemble intégré qui produira de la puissance d’une façon plus globale. Ceci est bien connu des joueurs de tennis ou de golf. -Se déposséder de la concentration. En étant trop préoccupé par le point d’action, on perd la vue d’ensemble. Spécialement dans les situations de stress élevé, on perd la vision

périphérique, et on a tendance à trop se concentrer par exemple sur l’endroit où on est saisi, et à répondre avec un effort local à cet endroit, plutôt que de se recentrer et se déplacer en bloc. Le regard doit traverser votre adversaire, comme si vous regardiez une montagne situé derrière lui. Cela vous permet de voir le tout et de ne pas perdre l’attention sur de petits détails. -se déposséder de l’ambition: La sagesse populaire nous dit que l’élève est prêt pour la ceinture noire le jour où elle cesse d’être importante pour lui.En effet, l’ambition signifie que nous avons l’intention d’accumuler. Plus de techniques, plus de vitesse, plus d’efficacité, plus, plus, plus ...Si un jour nous parvenons juste à venir nous entraîner comme nous respirons, cela signifiera que nous sommes sur la bonne voie. Nous respirons pas parce que nous avons l’intention d’accumuler de l’air. Nous le faisons tout simplement. Nous n’y pensons pas, nous ne prévoyons pas de stocker l’oxygène, d’avoir plus d’air que par le passé, etc … Nous le faisons naturellement, nous savons que nous mourrons si nous manquons d’oxygène, mais nous ne nous en préoccupons pas constamment. - se débarasser du Moi: C’est une question difficile.Même dans les disciplines non compétitive, il y a souvent une recherche de récompense. Que ce soit une attente de l’enseignant qui complimentera notre pratique, que ce soit pour espérer avoir un signe distinctif pour voir nos progrès, comme une ceinture de couleur. Qui n’a pas été fier un jour de voir qu’il portait une ceinture noire? Je l’ai été. Je l’admets. Aujourd’hui, quand je vais à des séminaires, je porte souvent une ceinture blanche, un signe que je suis encore en

train d’apprendre..Ou bien est-ce encore de l’orgueil de ma part, me disant que «Je suis si bon que même avec une ceinture blanche les personnes savent que je suis une ceinture noire»? Il est bien connu que certaines des meilleures lames de Katana ne sont pas signées par leur auteur, parce qu’ils estimaient que leurs lames étaient tellement bonnes que l’on reconnaîtrait immédiatement qui les a faites. Comme dans le film «Kill Bill», où l’on reconnaît tout de suite une lame faite par Hattori Hanzo simplement par la façon dont elle coupe. Parfois, l’humilité est la plus grande forme de l’arrogance. Donc, comme on peut le voir il ya beaucoup de choses que nous avons intérêt à perdre. Parce que dans ce processus de purification, on devient plus authentique et nous nous rapprochons de notre vraie nature. Ma conviction est que l’aïkido a tous les ingrédients pour nous aider à nous débarrasser de tout ce que j’ai indiqué ci-dessus, et plus encore. Bien sûr, cela peut aussi être dit d’autres disciplines, vu qu’il n’y a pas un seul chemin d’accès au développement personnel. Un maître m’a dit un jour «Si tu pratiques Zazen (méditation assise) suffisamment longtemps tu toucheras l’univers et les étoiles».Personnellement, je n’ai jamais eu le courage de pousser aussi loin Zazen pour voir l’univers et les étoiles, mais je sais que certains collègues aikidoka l’ont fait. Je suis allé assez loin pour voir qu’il y avait dans cet exercice le potentiel pour nous briser, en effet, et donc certainement pour nous reconstruire derrière. Comment un exercice d’une telle simplicité que celui de rester assis pendant quelques heures peut-il être aussi difficile? Cela ne cesse jamais de m’étonner. Ainsi, qu’est-ce qui rend l’aïkido si puissant

Nous n’avons pas forcément saisi l’idée que nous avons besoin de perdre pour nous développer. Mais en pratiquant une forme d’art martial, nous allons retirer les impuretés de notre corps et de notre esprit. ’’

’’ Janvier 2011 / 27

fin va tuer la violence. Si je casse mon adversaire, il reviendra se venger, sur moi ou sur votre frère, puis mon fils va faire du mal à son frère, etc .. Si j’utilise l’aïkido et que, au mieux, je ne vous blesse pas, ou, au pire, vous a été blessé par vous-même parce que vous ne voyez pas la fenêtre d’évasion vers laquelle je vous ai guidé, il n’y a aucun esprit de vengeance qui reste, et la spirale de violence ne dégénère

pas. La est le passage de Satsujinken, l’épée qui tue, à Katsujinken, l’épée

qui donne la vie. Tel est le sens littéral du Budo, dont les caractères japonais(Kanji), rappellent ceux de « wushu » qui signifie «arrêter la lance». En outre, je le rappelle, en 1933, lorsque Jigoro Kano Sensei,

fondateur du Judo, assista à une démonstration

d’Aïkido, il a déclara: «ceci est mon idéal du Budo», celui qu’il aurait voulu créer. Il avait déjà 76 ans à ce moment-là. Entendu ! alors l’Aïkido nous aide à préserver la vie. Alors quoi? C’est là que la c o m b i n a i s o n entre les aspects martiaux et les aspects de

en tant que moyen de développement personnel? Je crois que c’est l’association des deux facettes dont nous avons discuté: Le versant martial et le côté spirituel. Comme nous avons appris à tuer pendant de nombreuses années, nous allons maintenant passer au niveau supérieur: apprendre à épargner la vie. C’est là que l’aïkido devient très intéressant: Toutes les techniques sont conçues pour laisser une “fenêtre d’évasion” à l’adversaire, afin qu’il puisse en sortir sain et sauf. Cela signifie que, sur un partenaire bien formé, on peut utiliser près de 100% de la puissance pour effectuer les mouvements. Ceci est très différent des autres arts martiaux, tels que le karaté ou le taekwondo, où l’on doit se retenir tout le temps, puisque la plupart des techniques sont conçues pour briser ou blesser l’adversaire. Je me demande vraiment la possibilité pour un praticien d’utiliser une technique à 100% de sa force quand il a été formé pendant 20 ans à l’utiliser à 60% ... Le fait de laisser une chance à notre partenaire de s’en sortir sain et sauf est vraiment un niveau supérieur, et la seule qui à la

La pratique de zazen consiste tout simplement à s’asseoir et à méditer.Cette méditation consiste à se concentrer sur la posture du corps et sur la respiration.

’’

’’ Janvier 2011 /28

’’

détachement prend son pouvoir. Il nous aide par distillation des deux éléments à créer une essence commune: Une fois que tout a été enlevé, une fois que nous en sommes à la base, et une fois que nous avons flirté avec la mort, qu’est-ce qui reste: l’Amour. L’amour et la compassion. C’est tout ce qui reste quand tout le reste a disparu. Celui qui a frôlé la mort, et qui a enlevé tout le superflu arrive à cette conclusion. Et c’est cela qui rend les êtres humains cléments, compatissants, bienveillants les uns envers les autres. Ce sont les plus grandes qualités de l’être humain, celles des plus hauts standards, celles qui sont recherchés par toutes les religions, par toutes les voies de progression et d’ascension. Ils sont la panacée. Pourtant, nous les possédons tous ; mais

Ils ne sont enterrés sous la poussière. La poussière que l’Aïkido, comme un outil doublement utile, un outil martial et un outil de développement personnel, peut nous aider à atteindre. O Sensei, fondateur de l’Aïkido, avait l’habitude de dire plus tard dans ces derniers jours : «L’Aïkido est amour». Venant d’une personne connu comme l’un des artistes martiaux les plus impressionnants de son temps, cela pourrait être considéré comme étrange. Mais je commence à comprendre pourquoi maintenant. Peut-être que je suis juste entrain de prendre de l’âge.

Article de Christophe Peytier Traduit par Betti Adolph Ariel Ondoua

Santé

La Tendinite

La tendinites... C’est quoi?Le tendon est le moyen d’union et de transmission de la force musculaire à l’articulation osseuse. Une tendinite veut dire inflammation d’un tendon et donc de l’extrémité d’un muscle avant qu’il ne s’attache à l’os. Les tendinopathies englobent toutes les affections ou pathologies du tendon et sont pour la plupart des cas le résultat de l’inadéquation entre l’entrainement ou l’effort quotidien et la faculté de récupération du tendon (son drainage correct en l’occurrence). Au niveau du genou, les tendinites atteignent le tendon rotulien (tendinite rotulienne) et le tendon quadricipital (tendinite quadricipitale). Beaucoup plus rares sont les tendinites de la patte d’oie (tendons des muscles ischio jambiers). Enfin il existe le syndrome de l’essuie glace du fascia Lata.

La Différents types de tendinites :L’organisme humain comporte de nombreux tendons mais la plupart ne s’enflamment jamais. Un petit groupe se manifeste plus particulièrement par une inflammation, ce sont les tendons des muscles :

• Du canal carpien au niveau du poignet, aboutissant au syndrome du canal carpien Du coude, provoquant une épicondylite (plus communément appelée « tennis elbow ») ou une épitrochléite (tendinite du golfeur)

• De la coiffe des rotateurs (épaule), à l’origine de la tendinopathie de la coiffe des rotateurs

• Triceps sural ou tendon calcanéen (tendon d’Achille)

• Tenseur du fascia-lata, provoquant le syndrome de la bandelette ilio-tibiale ou « syndrome de l’essuie-glace » au genou

• De la patte d’oie, lié à une rotation, tendinite généralement constatée chez les cyclistes

• Quadriceps ou tendon rotulien.

Tendon : Les tendons sont des cordons fixés sur les parties du squelette offrant une prise aux muscles. De couleur blanche, et d’aspect plutôt large et épais, ils possèdent une forte résistance due à leur structure en faisceaux de fibres de collagènes. Ils appartiennent aux tissus conjontifs avec un réseau de fibres beaucoup plus organisé que la plupart des tissus conjonctifs.Rôle:Ils ont pour fonction de stabiliser par intermittence des articulations osseuses (tandis que les ligaments offrent une stabilité permanente) avec l’aide du muscle auquel il est lié. Il permet aussi de transmettre les forces musculaires aux pièces osseuses. Le tendon et le muscle, forment une composante dynamique qui permet le mouvement. Bien qu’un tendon soit peu vascularisé, on y trouve d’innombrables nerfs fournissant une information précise sur la charge tractée ainsi que sur la position du membre auquel il est attaché. L’organe tendineux de Golgi est un propriocepteur situé dans le tendon qui informe du changement de tension du muscle qui y est rattaché. Il envoie des influx nerveux au SNC, plus la tension est importante plus l’influx sera important.

Tendons

Janvier 2011 /30

Pour ce numéro je vais me concentrer surtout sur les tendinites du genou vu qu’elles sont les plus courantes.

Modalités et survenue des tendinites:1/ Les tendinopathies de traction:Ce sont celles que l’on rencontre le plus fréquemment au niveau du genou.Elles peuvent survenir de manière brutale, sur une impulsion, un mouvement puissant, ou, de manière progressive, sur des mouvements répétitifs : freinage, sauts… Le surmenage peut se produire de deux manières :Soit il s’agit d’une activité sportive, dont la durée s’est largement majorée.Soit d’une activité sportive dont l’intensité s’est majorée.

2/ Les tendinopathies par frottement ou compression:Des frottements ou des balayages répétés, débouchent le plus souvent sur une souffrance de l’enveloppe située autour du tendon (ténosynovite) ou de l’atteinte des structures de glissement (bursite). Le

cas le plus typique est le syndrome de balayage du tenseur du fascia lata. 3/ Les tendinopathies par choc direct:Elles sont beaucoup plus rares, se rencontrent volontiers dans les sports de contact. Les lésions sont variables, suivant le type d’agent vulnérant. On peut rencontrer des lésions péri tendineuses, intra tendineuses, au niveau du corps ou de l’insertion du tendon. La pathologie du tendon est le plus souvent en rapport avec une rupture de quelques fibres tendineuses. Dés que cette lésion s’est produite, l’organisme met en marche des processus de cicatrisation. Pendant les trois premiers jours, les polynucléaires et des macrophages, infiltrent la zone lésionnelle. Il s’associe un œdème avec la formation de néo capillaire. A partir du 4ème jour, on assiste à un développement des fibres blastes qui permettent d’aboutir vers la fin de la 3ème semaine à un tissu de granulation. C’est à la fin du 1er mois que se produit la véritable cicatrisation par l’intermédiaire d’un cal tendineux. La régénération complète se situe à la fin du 3ème mois. Le processus de guérison n’est cependant pas acquis, car il persiste au

Tendon : Les tendons sont des cordons fixés sur les parties du squelette offrant une prise aux muscles. De couleur blanche, et d’aspect plutôt large et épais, ils possèdent une forte résistance due à leur structure en faisceaux de fibres de collagènes. Ils appartiennent aux tissus conjontifs avec un réseau de fibres beaucoup plus organisé que la plupart des tissus conjonctifs.Rôle:Ils ont pour fonction de stabiliser par intermittence des articulations osseuses (tandis que les ligaments offrent une stabilité permanente) avec l’aide du muscle auquel il est lié. Il permet aussi de transmettre les forces musculaires aux pièces osseuses. Le tendon et le muscle, forment une composante dynamique qui permet le mouvement. Bien qu’un tendon soit peu vascularisé, on y trouve d’innombrables nerfs fournissant une information précise sur la charge tractée ainsi que sur la position du membre auquel il est attaché. L’organe tendineux de Golgi est un propriocepteur situé dans le tendon qui informe du changement de tension du muscle qui y est rattaché. Il envoie des influx nerveux au SNC, plus la tension est importante plus l’influx sera important.

L’organisme humain comporte de nombreux tendons mais la plupart ne s’enflamment jamais. Un petit groupe se manifeste plus particulièrement par une inflammation ’’

’’ Janvier 2011 / 31

niveau du tendon un déficit de résistance à la traction, qui peut atteindre 30 %. Il semble que la récupération complète nécessite une année. Pour certains, un déficit de 20 à 30 % peut persister. Parfois la cicatrisation est de moins bonne qualité et il persiste au sein du tendon des foyers de nécrose, des nodules fibro cicatriciels, des cavités kystiques, des calcifications.

Quelles sont les conséquences de la tendinite?La tendinite elle-même est le plus souvent en rapport avec la rupture de quelques fibres tendineuses (rupture partielle) qui s’accompagnent d’un gonflement local (œdème). L’évolution de ces lésions vers la cicatrisation demande plusieurs mois. Les tendinites sont responsables de DOULEURS. Ces douleurs sont situées au niveau du tendon en cause. Leur évolution peut s’étaler sur plusieurs mois. Une tendinite peut évoluer vers la guérison spontanée, ou persister et devenir chronique. La survenue d’une rupture tendineuse dans l’évolution d’une tendinite est une complication rare, mais grave : il peut s’agir d’une rupture du tendon rotulien ou du tendon quadricipital. Elle se manifeste par une douleur extrêmement brutale et violente lors d’un saut, d’une prise d’appel.avec chute et impotence fonctionnelle immédiate. Les examens complémentaires aident souvent au diagnostic : les radiographies (recherche d’un épaississement du tendon, de calcifications .), l’échographie qui peut visualiser le « nodule » de la tendinite, et enfin l’IRM (imagerie à résonance magnétique), examen très performant dans l’étude des tendinites.

Origine des Tendinites ?Mécanique :La perte d’alignement du tendon par rapport à ses insertions osseuses

proximales et distales ou toute modification de la position des os sont susceptibles de modifier la direction des tendons et donc de provoquer leur inflammation. L’ostéopathe peut dans cette situation remédier au problème en replaçant les surfaces articulaires ayant perdu leur mobilité ou sorties de leur axes normaux.Les frottements répétitifs, la sur-sollicitation qu’ils soient l’effet d’une activité sportive intensive, ou de gestes

Le repos présente plus d’avantages que d’inconvénients. Il favorise une importante amyotrophie et ne semble pas diminuer le temps de récupération.

’’ Janvier 2011 /32

Le repos présente plus d’avantages que d’inconvénients. Il favorise une importante amyotrophie et ne semble pas diminuer le temps de récupération. ’’

quotidiens (travail, hobbies, bricolage) sont les 1 ers pourvoyeurs de tendinites. Les tendinopathies font parties des TMS (troubles musculo squelettique) qui se retrouvent fréquemment en entreprises.Déséquilibre hydrique et alimentaire:Une mauvaise hydratation et une alimentation trop riche en protéine (viande rouge), ou les aliments ayant une tendance à l’acidification de l’organisme peuvent être aussi à l’origine de tendinopathies.

Iatrogène :Certains médicaments pris en excès ou de manière non adaptés peuvent fragilisés les tendons, notamment les Corticoïdes.La physiopathologie est généralement complexe et multi-factorielle associant souvent plusieurs des causes citées ci-dessus.

LE TRAITEMENT MÉDICAL DES TENDINITES DU GENOULe repos :Le repos complet est rarement indiqué. En effet, il présente plus d’avantages que d’inconvénients. Il favorise une importante amyotrophie et ne semble pas diminuer le temps de récupération.On lui préfère le repos relatif, que ce soit dans des cas aigus, la mise en décharge relative par une paire de cannes anglaises, l’utilisation de strapping ou de genouillère.Les traitements médicamenteuxLes traitements anti-inflammatoires, non stéroïdiens, ont une action variable sur la tendinite rotulienne ou quadricipitale.Ils sont sûrement indiqués en phase aiguë, par contre à la phase chronique, ils ont beaucoup moins d’intérêt. Il peuvent être utilisés soit sous forme de comprimés, soit sous forme de gel, ou de patch.La mésothérapie semble moins efficace au niveau du tendon rotulien que du tendon d’Achille. On utilise des mélanges, habituellement associés à un anti inflammatoire, un vasodilatateur et un anesthésique.Le nombre de séances est fonction des résultats.Les infiltrations locales:Leur utilisation est très controversée. Leur nombre doit toujours être limitatif, il doit être effectué en péri tendineux et doivent s’accompagner d’un repos sportif complet dans les suites immédiates.La kinésithérapie:La physiothérapie utilise plusieurs techniques : ultrasons, courant antalgique, laser…Le massage transversal profond est un massage très puissant appliqué comme

Janvier 2011 / 33

son nom l’indique transversalement au tendon et ce de manière très appuyée. Dans le même esprit on peut utiliser des techniques de crochetage avec des instruments dont le but est de pouvoir effectuer un massage plus large et plus précis au niveau de la zone douloureuse.Les appareils d’électrostimulation peuvent être utilisés à la fois comme appareils de drainage, mais également dans un but de renforcement musculaire.En dehors du classique traitement d’étirement des plans postérieurs et surtout antérieurs, avec technique de contracté relâché, une technique originale a été développée par l’équipe de STANISH. Il s’agit d’un protocole en excentrique effectué en chaîne fermée.Trois orientations existent dans ce traitement :•Augmenter la longueuret l’élasticitédel’unité muscle/tendon par des étirements.• Augmenter progressivement la chargepour faire progresser les limites de la résistance du tendon.•Travaillerlavitessedecontractionetdoncles amortissements pour augmenter les possibilités de résistance aux contraintes sur le tendon.La première phase insiste sur le travail à orientation statique, c’est à dire à une musculation sans déplacement, que l’on effectue simplement de la façon suivante : le patient fléchit les genoux pieds à plats, haut du corps vertical en débutant par une flexion à 30°. Cette position est maintenue quinze à trente secondes et répétée trois à cinq fois. Chaque jour la flexion est augmentée pour obtenir en fin de compte 45 à 60°. Ces exercices seront les seuls à exécuter pendant la 1ère voire la seconde semaine, en fonction de l’importance des phénomènes douloureux. Si les douleurs semblent se majorer, il faudra alléger le programme et recommander au patient de se relever de cette position à la force des bras. La seconde phase débute à la 3ème semaine. Elle est composée d’exercices orientation excentrique que l’on effectue de la façon suivante : Il s’agit d’exercices dynamiques de flexion entre 10° et 45°de flexion des genoux, comportant donc une descente

Les tendinitesJanvier 2011 /34

puis « un relevé » du tronc en veillant à ne pas avoir un arrêt brutal et en essayant d’amortir le plus possible. Cet exercice est répété 3 fois par séries de 10. Il s’agira au début de flexions lentes puis de flexions intermédiaires et le 6ème et le 7ème jour de flexions rapides. Toute séance de travail sera précédée d’exercices d’échauffement, de massage et surtout d’étirements de l’appareil extenseur du genou. Ces mêmes étirements seront répétés en fin de chaque exercice. Le glaçage du tendon douloureux sera systématique en fin d’exercice.Le traitement s’étale sur 4 à 6 semaines, en fonction de l’importance de la tendinite. Les sports non traumatisants pour le tendon, (notamment natation et vélo en moulinant) seront réintroduits à la 2ème semaine, à condition d’être pratiqués après une séance d’échauffement et d’étirements et que le tendon soit glacé en fin d’activité.En cas de douleur persistante et malgré un traitement médical bien conduit, on peut être amené à proposer un traitement chirurgical.Traitement chirurgical: Ce type de traitement est rarement nécessaire. Il peut être indiqué en cas d’échec prolongé du traitement médical lorsque l’importance des douleurs et de leur retentissement sur la vie sportive sont importants.

Comment se prévenir de la tendinite ?Si le diagnostic de tendinite est assez simple à réaliser , une tendinite peut se révéler coriace et résister aux traitements.Le plus simple reste encore d’éviter sa survenue en respectant plusieurs éléments :- une hygiène de vie, en pratiquant une activité sportive régulière et adaptée en insistant sur l’échauffement musculo-tendineux, un effort progressif et des étirements en fin de séance.- une alimentation saine, équilibrée, et variée.- une hydratation abondante.

Les tendinites Janvier 2011 / 35

Amine Krayem

Etiquette de l’aïkido1 - En montant sur le tatami et en le quittant, vous devez saluer.2 - Respectez vos instruments de travail: le Gi (tenue d’entraînement) doit être propre et en bon état, les armes rangées lorsqu’elles ne sont pas utilisées. Respectez vos partenaires en veillant à votre propreté corporelle avant de monter sur le tatami.3 - Ne vous servez jamais d’un Gi ou d’armes qui ne vous appartiennent pas.4 - Quelques minutes avant l’entraînement, vous devez être préparé, assis en seiza, tous sur la même ligne,et dans une posture de méditation. Ces quelques minutes permettent à votre esprit de faire le vide, de se débarrasser des problèmes de la journée et préparent à l’étude.5 - Le cours commence et se termine par une cérémonie formelle. Il est essentiel d’être à l’heure pour y participer ; mais si vous arrivez en retard, vous devez attendre à côté du tapis jusqu’à ce que l’enseignant vous fasse signe de vous joindre au cours. Saluez-le à genoux en montant sur le tapis. Veillez aussi à ne pas perturber le cours.6 - Parlez le moins possible sur le tapis. L’aïkido est une expérience.7 - La façon correcte de s’asseoir sur le tapis est la position en seiza. Mais si vous êtes blessé au genou, vous pouvez vous asseoir en tailleur. N’allongez jamais les jambes et ne vous adossez pas au mur ou à un poteau. Vous devez être disponible à chaque instant.8 - Ne quittez pas le tapis pendant l’entraînement sauf en cas de blessure ou de malaise et en avertissant l’instructeur.9 - Quand l’instructeur montre une technique, vous devez rester assis en seiza et regarder attentivement.Après la

Etiquette de l’aïkidodémonstration, saluez-le, puis saluez votre partenaire et commencez à travailler.10 - Dès que la fin d’une technique est annoncée, arrêtez immédiatement votre mouvement, saluez votre partenaire et rejoignez les autres pratiquants assis en lignes.11 - Ne restez jamais debout sur le tapis sans travailler. S’il le faut, restez en seiza en attendant votre tour.12 - Si pour une raison ou une autre vous devez absolument poser une question à l’instructeur, allez vers lui, ne l’appelez jamais : saluez-le avec respect et attendez qu’il soit disponible.(un salut debout suffit dans ce cas).13 - Quand l’enseignant vous montre un mouvement particulier pendant le cours, mettez-vous à genoux et regardez attentivement.Saluez-le lorsqu’il a terminé. Quand il corrige un autre pratiquant, vous pouvez vous arrêter de travailler pour regarder. Asseyez-vous en seiza et saluez de même.14 - Vous êtes là pour travailler, non pour imposer vos idées aux autres. Respectez les pratiquants les plus gradés. Ne discutez jamais à propos de la technique.15 - Si vous connaissez le mouvement et que vous travaillez avec quelqu’un qui ne le connaît pas, vous pouvez le guider. Mais n’essayez pas de corriger votre partenaire si vous n’avait pas le niveau Yudansha (ceinture noire).16 - Ne vous prélassez pas sur le tapis avant ou après les cours. Il est réservé à ceux qui désirent s’entraîner.17 - Le port des bijoux est à proscrire pendant l’entraînement.18 - Evitez de manger ou boire dans le dojo pendant l’entraînement. Evitez d’absorber des boissons alcoolisées lorsque vous n’avez pas encore quitté votre tenue. Fumer est interdit dans l’enceinte du dojo.

Culture

Le JAPON des arts et des traditions

J’étais gentiment demandée d’écrire un article sur un des aspects de la culture japonaise.Je ne prétends guère connaître assez cette culture si riche, si profonde et si magique, malgré toutes ces années passées en compagnie des japonais, mais mon dernier voyage au Japon a été le déclic pour moi pour « re »découvrir et enfin CRAQUER pour la cuisine japonaise.Il m’a fallu tant d’années pour couper avec cette réticence inexplicable envers des goûts qui me semblaient étranges et exotiques. J’ai enfin franchi le pas et me voilà émerveillée, regrettant toutes ces années d’entêtement stupide !!J’ai passé une dizaine de jours au Japon ou je n’ai pratiquement mangé que du « Japonais » !!A partir de là, tous mes sens se sont éveillés, et ma curiosité s’est aiguisée. Je voulais goûter à tout mais surtout m’imprégner de la culture japonaise à travers ses « baguettes » magiques !!La cuisine japonaise est une forme sérieuse d’art. On est, d’emblée, fasciné

En réaction à nos rythmes de vie de plus en plus éffrénés, stréssés, agréssés, pollués, une véritable culture du bien-être a vu le jour, dont nombre d’idées ne sont pas sans rappeler l’Art de Vivre Japonais , ou du moins la vision que l’on en a: simplicité, sobriété, harmonie, équilibre, naturel, essentiel, authentique, sont autant de concepts que l’on a vite fait de regrouper sous le terme de «Zen».Un retour aux sources sur tout ce qui constitue l’Art de Vivre du Japon: pour mieux connaitre et mieux comprendre cette culture unique.

Plat de SushiJanvier 2011 /38

Par Kefi Karima

avec soin et finesse. Il semble même qu’il y a une règle qui demande de sélectionner des mets de cinq couleurs différentes. Ces couleurs proviennent de la nature, car si nous regardons autours de nous, les choses comestibles sont le plus souvent dans les tons du vert, rouge, jaune, brun ou noir. Le chef « stylé » va donc chercher à mettre toutes ces teintes dans un plat avec un raffinement exquis. Autre détail important : les plats japonais (comme le sushi ou le sashimi) sont présentés sous formes de bouchées faciles à saisir du bout des baguettes. Cela s’explique par le fait que traditionnellement, les japonais n’utilisent pas le couteau à table. Donc le découpage se fait au moment de la préparation du plat et se fait de manière à ce que la bouchée soit facile à saisir, facile à prendre dans la bouche sans rien perdre de sa saveur. La norme idéale c’est 1 sun (soit environ 3 cm). Un connaisseur en la matière m’avait expliqué qu’un ingrédient découpé en 3 x2 x 1 cm procure une expérience dégustative supérieure. Autre point, le nombre de bouchées n’est pas laissé au hasard (rien n’est au fait laissé au hasard !!) : les nombres impairs sont traditionnellement considérés comme de bon augure. Ainsi par exemple, pour le Sashimi, c’est généralement servi en nombre cinq et disposés dans un plat spécial appelé Mukozuki dont la taille est calculée pour contenir ces cinq morceaux. On ne se limite pas, bien sur, dans la cuisine japonaise à la beauté visuelle, on s’acharne aussi à garder les valeurs nutritionnelles des aliments. C’est ce qui fait aussi de cette cuisine une cuisine à part dont a beaucoup à apprendre.

par la présentation des mets ainsi que du raffinement des contenants. La taille et la forme de ces contenants, la façon d’arranger et de présenter la nourriture et le mode de consommation, sans oublier le cadre souvent charmant, envoûtant des restaurants typiques japonais, tout cela est étroitement lié pour former les ingrédients particuliers de cet art.L’art de la présentation : le plaisir des yeux précède le plaisir du palais :Des plats si merveilleusement présentés, des couleurs si bien mariées qu’on a envie d’admirer sans y toucher !! Tout est préparé

Plat de Sushi

’’

’’

En réaction à nos rythmes de vie de plus en plus éffrénés, stréssés, agréssés, pollués, une véritable culture du bien-être a vu le jour, dont nombre d’idées ne sont pas sans rappeler l’Art de Vivre Japonais , ou du moins la vision que l’on en a: simplicité, sobriété, harmonie, équilibre, naturel, essentiel, authentique, sont autant de concepts que l’on a vite fait de regrouper sous le terme de «Zen».

Janvier 2011 / 39

Par Kefi Karima

Toute la saveur de la nature :Contrairement à la cuisine occidentale où tout l’art consiste à préparer des mets savoureux et délectables mais qui s’éloignent des goûts des aliments d’origine, le propre de la cuisine japonaise c’est qu’elle cherche à « simuler » l’intervention humaine sur la nourriture. L’aliment doit être présenté à table aussi proche de son état naturel que possible aussi bien au niveau de son aspect qu’au niveau de son goût. Donc, la saveur reste la saveur originale de l’aliment. C’est ce qui peut nous sembler, nous méditerranéens, un peu fade au départ. Mais, petit à petit on commence à apprécier cette saveur naturelle sans artifices. C’est dans cette perspective que les japonais se penchent sur le « cru ». Manger cru, ce n’est pas si simple que je le pensais !!Nous connaissons tous (même ceux qui n’osent toujours pas y goûter) le sashimi et le sushi. Ce sont les plus célèbres accommodements du poisson cru.

Le sashimi : plat de poisson cru coupé en petits morceaux que l’on trompe ensuite Ecriture en japonais: Nihon Ryôuri (cuisine japonaise)

日本料理

Janvier 2011 /40

légèrement dans une sauce de soja assaisonnée de wasabi.

Le Sushi : De prime à bord, ça peut nous sembler un peu étrange, c’est loin de nos coutumes et us culinaires. Ça peut même nous sembler « infecte » partant du principe qu’un poisson cru peut contenir des bactéries que seule la cuisson peut tuer.Mais il faut savoir que les japonais veillent à ce que le poisson qui est servi et mangé cru soit d’une fraicheur irréprochable. En plus, il faut une certaine « technicité » pour tuer le poisson (ce qu’on appelle ikejime) de manière à assurer la plus grande fraîcheur et le meilleur goût possible. Au fait, dès que le poisson est tiré de l’eau, il faut écraser une partie du cerveau qui commande les nerfs à l’aide d’un crochet spécial, le cœur continue à battre et pomper le sang, après on coupe les artères dans des points précis et ainsi on vide le poisson du sang qui peut donner un goût déplaisant et affecte le goût de la chair. C’est pourquoi on dit qu’un poisson tué par la méthode ikejime n’est pas toutà fait mort, il est si frais que ses muscles bougent encore et c’est le moment de le manger et s’en délecter.. Goûtez à cela, vous ne le regretterez jamais !!

Ingrédients :- 100 g de wasabi- 400 g de filets de saumon- 2 cl de vinaigre de riz- 15 cl de sauce soja- 4 feuilles de nori

Préparation :- Découpez vos filets de saumon en bâtonnets de 1.5 cm de coté et de 10 cm de longueur- Coupez vos feuilles de nori en deux- Recouvrez de wasabi l’une des face d’un bâtonnet de saumon- Roulez le bâtonnet dans une demi-feuille de nori- Humidifiez avec de l’eau le bord de la feuille de nori- Collez le tout en appuyant 2 à 3 secondes- Partagez vos sashimis en 2 et mettez-les au frais- Sevez vos sashimis avec le wasabi et la sauce sojaRE

CETT

E SAS

HIMI

Janvier 2011 / 41

Un tour de main particulier appelé ikejime est employé pour tuer le poisson de manière à assurer la plus grande fraîcheur et le meilleur goût possible.Pour le ikejime, dès que le poisson est tiré de l’eau, il faut, à l’aide d’un crochet spécial, écraser le rhombencéphale, cette partie du cerveau qui commande les nerfs. Le cœur continue à battre et à pomper le sang ; en coupant les artères situées au niveau des branchies et de la queue, le sang se trouve chassé à l’extérieur et son goût déplaisant ne vient pas affecter la chair. Il est important de bien maintenir le poisson pour éviter que ses mouvements désordonnés n’abîment la chair qui serait moins goûteuse. Un poisson tué par la méthode ikejime n’est pas tout à fait mort – il est si frais que ses muscles bougent encore. C’est le moment de le goûter.

IKEJIME IKEJIM

E IKEJIME IKEJIM

E IKEJIME

Parlons Japonais

Ça va ? (pas de problème ?) : daijôbu desu ka Ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vu : ohisashiburi desu Bon appétit (litt. je vous remer cie de m’avoir servi ce repas): Itadakimasu Merci, c’était très bon (quand pn a terminé le repas): gochisôsama Bon courage / tenez bon : ganbatte (gambatte) Bon voyage (litt. faites attention / soyez prudent): oki o tsuketeExcusez-moi: sumimasen S’il vous plait (pour demander un service à quelqu’un): onegai shimasu

keikogi

Hakama

Obi(ceinture)

• La veste se porte revers gauche au-dessus. • La raison martiale est que cette disposition permet d’accéder au tanto parfois porté dans les revers. • La raison culturelle est que les morts sont habillés avec le revers gauche au-dessous. • Les manches ne doivent idéalement pas descendre au-delà de la moitié de l’avant-bras (pour les

saisies, mais aussi pour que le partenaire ne se prenne pas les doigts dedans). • Le pantalon doit, lui, arriver quelques centimètres au-dessus de la malléolle (pour ne pas être visible

sous le hakama)

L’art et la manière

Janvier 2011 /42

Comment plier:

• Le gi

• Le hakama

1

2

3

Comment attacher la ceinture (obi):

Janvier 2011 / 43

Site au Japon

Le chateau OKAYAMA ou le chateau du corbeau

Okayama-Jô est aussi connu sous le nom de «château du corbeau» (Jô). Il est ainsi nommé du fait de la couleur noire de ses murs. Son donjon était, à l’origine, recouvert de tuiles dorées ce qui lui valu un temps le nom de «château du corbeau d’or». La construction du château d’Okayama commença en 1573 à

la demande de Naoie Ukia (1529 - 1582). Il ne sera achevé qu’en 1597 par Ukita Hideie (1573 - 1655), le fils de Naoie Ukia. Suite à la bataille de Sakigahara en 1600, le château fut attribué comme récompense à Kobayakawa Hideaki (1577 - 1602). Celui-ci décéda sans descendance en 1602. Décision fut prise de l’attribuer

à la famille Ikeda. Le château resta la possession de la famille Ikeda jusqu’à l’ère Meiji (1868) où il fut nationalisé (1869) et en partie démantelé.Il fut quasiment intégralement soufflé le 29 juin 1945 lors d’un bombardement aérien de l’armée américaine. Du château d’origine il ne subsiste que deux tours de guets classées

comme patrimoine culturel au Japon. Le château fut reconstruit entre 1964 et 1966 à grand renfort de béton. Son donjon de 6 étages abrite aujourd’hui des objets de la famille Ikeda (armures, sabres, laques…).

DétenteMots fléchés:

Horizental1. Saisie de la manche2. Technique3. Celui qui subit la technique4. Négatif,revers,exterieur,partie cachée5. position de garde identique6. celui qui porte la technique7. Saisie du revers ou poitrine8. Projection9. Niveau inférieur/bas10. Col11. Technique de coupe avec sabre

Vertical1. Déplacement que l’on effectue autour d’un

pivot2. Frappe / coup3. Posture / attitude4. Sabre en bois5. Technique travaillée au sol 6. Positif / devant7. Pantalon ample porté par les gradés8. Projection9. Technique d’entrée dans la garde10. Saisie11. Exercice

Janvier 2011 /48

Les saisies en aïkido :

........................... ........................... ...........................

........................... ........................... ...........................

Sudoku:

*Chers lecteurs : Vous trouverez la solution des deux grilles du Sudoku et des mots fléchés dans le prochain numéro

Janvier 2011 / 49

座禅