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édito Trop de chimiothérapies « Trop de chimiothéra- pies », c’est une affirmation qu’on entend rarement dans la bouche d’un méde- cin. C’est pourtant la conclusion d’une ana- lyse parue récemment dans le célèbre journal médical BMJ (British Medical Journal) 1 . Diri- gée par le collège impérial de Londres, on y apprend que les personnes atteintes de cancer vivent plus longtemps qu’il y a 40 ans mais que cette amélioration n’a pas de rapport avec l’efficacité des traitements. L’amélioration de près de 20 % de la survie à cinq ans au cours des quatre dernières décennies est principa- lement due à des diagnostics plus précoces, ce qui décale d’autant la durée de la survie. À côté de cela, les malades sont trop souvent induits en erreur par des discours exagéré- ment enthousiastes sur les bénéfices que la chimiothérapie peut atteindre ; en premier lieu : une guérison. En réalité, la plupart des malades gagneront en moyenne seulement quelques mois de vie supplémentaires. Il s’agit évidemment d’un discours tabou face à une maladie si dévastatrice et dont tous les aspects nous rappellent la mort. L’enthousiasme in- justifié pour les traitements contre le cancer a un coût énorme, financier et personnel : non seulement les traitements abusifs peuvent ré- duire la qualité de vie, ils augmentent aussi fortement les probabilités de mourir à l’hôpital plutôt qu’à la maison, loin des siens. Bien des patients ne se rendent pas compte que le fait d’opter pour le soulagement des symptômes plutôt que pour une chimiothérapie agressive (ce qui est abusivement considéré comme un « refus » des soins) est une option qui peut faire vivre plus longtemps et dans de meilleures conditions. Ce mois-ci nous nous intéressons donc à la compréhension d’un phénomène surprenant : celui des guérisons spontanées du cancer en l’absence de traitement. Car cela arrive, et n’est en rien lié au hasard. Julien Venesson 1. Peter H Wise. Cancer drugs, survival, and ethics. BMJ 2016; 355. Ils ont guéri du cancer sans chimio ni radio L’issue du cancer est dans bien des cas funeste. Cependant, rarement, mais de façon indéniable, la maladie évolue favorablement, apparemment sans aucun traitement ! Dans quels contextes ces rémissions spontanées surviennent-elles ? Peut-on en tirer des enseignements pour combattre le cancer ? UNE GUÉRISON MIRACULEUSE F orli, petite ville du nord de l’Italie, au XIII e siècle. Un jeune prêtre, Pérégrin Laziosi, est atteint d’un mal qui lui ronge le tibia, que les médecins ac- tuels diagnostiqueraient probablement comme un os- téosarcome, un cancer des os. La tumeur est très dé- veloppée et évolue en une plaie ouverte qui ne tarde pas à s’infecter, comme en témoigne la puanteur qui en émane. L’homme s’est résolu à l’amputation, qui semble être la seule option pour stopper la progres- sion de sa maladie. Mais lorsque le médecin arrive pour pratiquer l’opération, il constate que le cancer a régressé. Finalement, la lésion finit même par disparaître com- plètement. Le prêtre Laziosi vivra finalement jusqu’à l’âge de 80 ans sans connaître de récidive ! Canonisé en 1726, il est devenu le saint patron des malades du cancer. Cette histoire est l’une des plus anciennes documentées d’un cas de ré- gression spontanée d’un cancer. À l’époque, on ne disposait bien sûr pas des moyens de diagnostic contemporains, et il est légitime de s’interroger (suite page 2) Ils ont guéri du cancer sans chimio ni radio1 9 signes que vous mangez trop de sel6 Ces antidouleurs naturels qui ne ruineront pas votre santé (suite)…10 Porter des cartons : enfin la bonne technique !…13 L’églantier, ce n’est pas pour les chiens !…16 La médecine physiologique d’Alexandre Salmanoff18 Un test sur votre style amoureux… qui prédit votre santé…23 Maladies de civilisation : l’espoir est dans la ruche !…28 Pérégrin Laziosi LE JOURNAL D’INFORMATION DES SOLUTIONSALTERNATIVES DE SANTÉ FÉVRIER 2017 N°125

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éditoTrop de chimiothérapies« Trop de chimiothéra-pies », c’est une affirmation qu’on  entend  rarement dans la bouche d’un méde-

cin. C’est  pourtant  la  conclusion d’une  ana-lyse parue récemment dans le célèbre journal médical BMJ  (British Medical Journal) 1. Diri-gée par  le collège  impérial de Londres, on y apprend que les personnes atteintes de cancer vivent  plus  longtemps  qu’il  y  a  40  ans mais que cette amélioration n’a pas de rapport avec l’efficacité des  traitements.  L’amélioration de près de 20 % de la survie à cinq ans au cours des  quatre  dernières  décennies  est  principa-lement  due  à  des  diagnostics  plus  précoces, ce qui décale d’autant  la durée de  la survie. À côté de cela, les malades sont trop souvent induits  en  erreur  par  des  discours  exagéré-ment  enthousiastes  sur  les  bénéfices  que  la chimiothérapie  peut  atteindre  ;  en  premier lieu : une guérison. En réalité,  la plupart des malades  gagneront  en  moyenne  seulement quelques mois de vie supplémentaires. Il s’agit évidemment  d’un discours  tabou  face  à  une maladie si dévastatrice et dont tous les aspects nous  rappellent  la  mort.  L’enthousiasme  in-justifié pour les traitements contre le cancer a un coût énorme, financier et personnel : non seulement  les  traitements abusifs peuvent ré-duire  la  qualité  de  vie,  ils  augmentent  aussi fortement les probabilités de mourir à l’hôpital plutôt qu’à la maison, loin des siens. Bien des patients ne se rendent pas compte que le fait d’opter  pour  le  soulagement  des  symptômes plutôt que pour une chimiothérapie agressive (ce qui est abusivement considéré comme un « refus » des soins) est une option qui peut faire vivre  plus  longtemps  et  dans  de  meilleures conditions. Ce mois-ci nous nous intéressons donc  à  la  compréhension  d’un  phénomène surprenant  :  celui  des  guérisons  spontanées du cancer en l’absence de traitement. Car cela arrive, et n’est en rien lié au hasard.

Julien Venesson  1. Peter H Wise. Cancer drugs, survival, and ethics. BMJ 2016; 355.

Ils ont guéri du cancer sans chimio ni radioL’issue du cancer est dans bien des cas funeste. Cependant, rarement, mais de façon indéniable, la maladie évolue favorablement, apparemment sans aucun traitement ! Dans quels contextes ces rémissions spontanées surviennent-elles ? Peut-on en tirer des enseignements pour combattre le cancer ?

UNE GUÉRISON MIRACULEUSE

F orli, petite ville du nord de l’Italie, au XIIIe siècle.   Un  jeune  prêtre,  Pérégrin  Laziosi,  est  atteint 

d’un mal qui lui ronge le tibia, que les médecins ac-tuels diagnostiqueraient probablement comme un os-téosarcome, un cancer des os. La tumeur est très dé-veloppée et évolue en une plaie ouverte qui ne tarde pas à s’infecter, comme en témoigne la puanteur qui en émane. L’homme s’est  résolu à  l’amputation, qui semble être  la seule option pour stopper  la progres-sion de sa maladie.

Mais lorsque le médecin arrive pour pratiquer l’opération, il constate que le cancer a régressé. Finalement, la lésion finit même par disparaître com-plètement. Le prêtre Laziosi vivra finalement jusqu’à l’âge de 80 ans sans connaître de récidive ! Canonisé en 1726, il est devenu le saint patron des malades du cancer.

Cette histoire est l’une des plus anciennes documentées d’un cas de ré-gression spontanée d’un cancer. À l’époque, on ne disposait bien sûr pas des moyens de diagnostic contemporains, et il est légitime de s’interroger 

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Ils ont guéri du cancer sans chimio ni radio…19 signes que vous mangez trop de sel…6Ces antidouleurs naturels qui ne ruineront pas votre santé (suite)…10Porter des cartons : enfin la bonne technique !…13L’églantier, ce n’est pas pour les chiens !…16

La médecine physiologique d’Alexandre Salmanoff…18Un test sur votre style amoureux… qui prédit votre santé…23Maladies de civilisation : l’espoir est dans la ruche !…28

Pérégrin Laziosi

LE JOURNAL D’ INFORMATION DES SOLUTIONS ALTERNATIVES DE SANTÉ   FÉVRIER 2017   N°125

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sur  la  véracité  des  faits. Mais  le cas de Pérégrin Laziosi n’est pas tout  à  fait  isolé  ;  l’histoire  de  la médecine  est  jalonnée  de  récits de ce type. Les revues médicales de référence publient chaque an-née  plusieurs  articles  évoquant des  guérisons  de  cancer,  parfois à  des  stades  très  avancés  où  la maladie  s’est  disséminée  dans l’organisme,  alors  que  tout  es-poir était perdu, et ce sans aucun traitement spécifique telles la ra-diothérapie ou la chimiothérapie. Si  la  communauté  scientifique peine à bien comprendre ce phé-nomène,  personne  ne  conteste son existence.

UN CANCER DU POUMON QUI S’ENVOLE

R etour au XXIe siècle. Le Jour- nal of Medical cases reports 1

a rapporté en 2015 l’histoire d’un homme de 76 ans qui se présente à l’hôpital pour des difficultés res-piratoires,  installées  de  manière progressive  depuis  deux  mois. Un scanner de son torse révèle la présence  d’une  tumeur  ovale  au niveau du lobe supérieur du pou-mon droit. De belle  taille  : 6 cm de  long par  5  cm de  large,  pour une  épaisseur  de  3  cm.  Certains ganglions  lymphatiques  situés dans  les  environs  ont  augmenté de  volume  et  attestent  du  début de propagation de la maladie. Le diagnostic  tombe  :  l’homme,  fu-meur,  est  atteint  d’un  cancer  fré-quemment associé au  tabagisme, le carcinome du poumon à grande cellule,  caractérisé  par  sa  crois-sance rapide.

L’équipe  médicale  décide  d’en-treprendre un traitement basé sur une  association  des  deux  théra-peutiques de référence : la chimio-thérapie  et  la  radiothérapie. Mais  il  ne  commencera  jamais  : 

lors d’un nouveau scanner – deux mois après le premier examen qui a révélé la présence de la tumeur –  force  est  de  constater  que  la taille de celle-ci a diminué. L’ana-lyse  du  prélèvement  d’un  frag-ment par biopsie montre  la mort des  cellules  qui  la  composent. L’examen de contrôle mené l’an-née suivante confirme sa dispari-tion  totale,  et  le  retour  à  la  nor-male des ganglions lymphatiques. Au moment où l’article est publié, sept ans après cet événement,  le patient  se  porte  bien  et  n’a  pas connu de rechute.

UN PHÉNOMÈNE DONT LA FRÉQUENCE VARIE

L es cas de rémission du can-  cer du poumon comme dé-

crit ici sont extrêmement rares ; ils sont  plus  fréquents  pour  d’autres types  de  cancer,  comme  le  mé-lanome  malin  (un  cancer  de  la peau), l’adénocarcinome rénal, le lymphome  non  Hodgkinien,  cer-tains  cancers  du  sang  et  le  neu-roblastome  chez  les  enfants  (un cancer  du  cerveau) 2.  Pour  parler de  rémission  spontanée,  la  situa-tion doit correspondre à la défini-tion  suivante,  proposée  par  deux auteurs,  les Drs  Everson  et  Cole, en 1959 : la disparition complète ou partielle, temporaire ou perma-nente, d’une tumeur en l’absence de traitement, ou suite à des traite-ments  considérés  comme  n’étant pas  en mesure  de  faire  régresser un cancer 3. Et c’est peut-être dans cette  dernière  affirmation  que  se cache la clé du mystère : et si un traitement auquel aucun médecin n’avait pensé était à l’œuvre dans ce processus ?

La  fréquence  du  phénomène  est difficile à estimer, évaluée par cer-tains à 1 cas sur 60 000 à 100 000 cancers. Mais comme il concerne 

des  personnes  qui  guérissent sans  prise  en  charge  médicale, une  partie  des  rémissions  spon-tanées échappe très certainement au  recensement.  Cette  évolution positive peut  faire partie de  l’his-toire naturelle de la maladie. Une étude  a  mis  en  évidence  que  1 cancer du sein sur 5 pourrait évo-luer  vers  la  régression  spontanée sans traitement 4. Et souvent à l’in-su des personnes concernées, du moins avant  la généralisation des mammographies.

LE POINT COMMUN ENTRE LAZIOSI ET LES AUTRES…

L e  cancer  est  la  maladie  la   plus  mortelle  à  travers  le 

monde,  responsable de 13 % des décès  toutes  causes  confondues, emportant chaque année 8,2 mil-lions de personnes. On comprend donc  l’intérêt  suscité  par  les  cas de  guérisons  spontanées  :  pour-raient-ils nous donner la clé pour trouver une parade à la maladie ? L’analyse  scrupuleuse  de  chacun de ces  cas de guérison finira par mettre  la  puce  à  l’oreille  de  cer-tains médecins.

En  effet,  un  point  commun  entre tous ces malades a fini par être éta-bli et  il est pour le moins surpre-nant :  tous ces malades semblent avoir  connu  une  infection  im-portante  après  avoir  déclaré  leur cancer.  Sans  qu’ils  comprennent pourquoi,  les  médecins  de  tous temps  semblent  avoir  établi  ce lien entre un épisode infectieux et la disparition du cancer.

Plus  étrange  encore,  un  vieux papyrus égyptien relate qu’on pra-tiquait  en  2600  avant  notre  ère l’incision de  tumeurs, puis qu’on les  recouvrait  d’un  cataplasme pour  favoriser  la  macération  et l’infection  de  la  plaie.  Plus  près 

1. Lopez-PastoriniA.etal.Spontaneousregressionofnon-smallcelllungcancerafterbiopsyofamediastinallymphnodemetastasis:acasereport.JMedCaseRep.2015Sep17;9:217.2. Chodorowskietal.(2007).Spontaneousregressionofcancer--reviewofcasesfrom1988to2006.PrzeglLek,64(4-5),380-382.3. EversonTC,ColeWH.Spontaneousregressionofmalignantdisease.JAmMedAssoc.1959Apr11;169(15):1758-9.4. ZahlPHetal..Thenaturalhistoryofinvasivebreastcancersdetectedbyscreeningmammography.(2302-03).ArchInternMed.2008;168:2311–16.

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de nous, à l’hôpital Middlesex de Londres dans les années 1870, un chirurgien, Campbell de Morgan, constate des rémissions de cancer après une infection et notamment chez des patients ayant contracté la  tuberculose.  Il  est  convaincu qu’il  ne  s’agit  pas  là  d’une  coïn-cidence,  et  que  l’étude  de  ce phénomène  pourrait  offrir  une piste pour soigner la maladie. Un autre  homme  va  concrétiser  son idée  quelques  années  plus  tard, outre-Atlantique. 

LES TOXINES DE COLEY

I l s’agit de William Coley, un  jeune chirurgien oncologue, 

qui  débute  ses  travaux  dans  les années 1890. Il  fait  face à un cas compliqué : un patient atteint d’un sarcome de la taille d’un œuf qui dévore  sa  joue.  L’homme  a  déjà subi des opérations, mais le cancer récidive à chaque fois. La plaie est si béante que les chirurgiens n’ont pas pu la refermer et les tentatives de  greffe  de  peau  ont  échoué. Après une nouvelle opération, qui n’a pu enlever la tumeur que par-tiellement,  la  plaie  s’infecte.  En cause,  la  bactérie  Streptococcus pyogenes, à  l’origine d’une mala-die appelée Érysipèle.

Le  patient  développe  une  forte fièvre et Coley ne peut qu’assister 

à  son  combat  contre  l’infection. Mais  il constate avec stupéfaction qu’à chaque poussée de fièvre,  la tumeur  régresse…  pour  finir  par disparaître totalement ! Encouragé par cette  issue  favorable,  le  jeune médecin  franchit  le pas  :  il va  re-produire  ce  que  le  hasard  vient de réaliser. Autrement dit, il va in-fecter  volontairement  ses  patients cancéreux pour tenter de les guérir.

Il  teste  la  méthode  sur  dix  vo-lontaires.  L’inoculation  du  strep-tocoque  donne  des  résultats  va-riables  :  il  arrive  que  l’infection ne parvienne pas à  s’installer, ou qu’elle soit parfois si féroce qu’elle est fatale au malade. Dans certains cas cependant, elle entraîne la ré-gression  du  cancer.  Pour  mieux maîtriser  le  phénomène,  Coley met au point un « vaccin » conte-nant  la  bactérie  Streptococcus pyogenes qu’il a pris soin de neu-traliser en la tuant par la chaleur, et une autre bactérie moins agres-sive, Serratia marcescens, dont  la présence  est  destinée  à  doper  la réaction  du  système  immunitaire après l’injection.

Ce  traitement,  qu’on  appelle  « les toxines  de  Coley »,  est  testé  avec succès sur un homme atteint d’un sarcome  de  la  paroi  abdominale, du bassin et de la vessie. Le Dr Co-ley, en tant que directeur du service des tumeurs osseuses du Memorial Hospital de New-York, a ainsi trai-té plus de 1000 patients atteints de cancers inopérables (des sarcomes, des  carcinomes,  des  lymphomes, des myélomes et autres mélanomes) au cours de sa carrière. Mais  cette  approche,  difficile  à standardiser,  a  été  délaissée  au profit de  la  radiothérapie  et de  la chimiothérapie  qui  se  dévelop-paient en parallèle à cette époque, une histoire que nous vous contions dans le N°92 d’Alternatif Bien-Être.Une des dernières utilisations des toxines  de  Coley  a  été  faite  en Chine en 1989, sur un homme at-

teint d’un cancer du foie au stade terminal.  Après  plusieurs  mois de  traitement,  toutes  les  tumeurs avaient régressé 5. Une analyse me-née  en  1994 6  sur  leur  utilisation dans  le  cadre  de  cancers  inopé-rables révèle un taux de rémission de 64 % et  de  survie  des  patients à cinq ans de 44 %. Des  résultats aussi  bons,  ou  meilleurs  selon  le type de cancer, que ceux obtenus avec  les  traitements  actuels,  sans effets secondaires atroces.

STIMULER L’IMMUNITÉ POUR TERRASSER LES TUMEURS

C oley  est  l’un  des  premiers  à   avoir mis  au  point  une mé-

thode  thérapeutique  basée  sur l’immunothérapie,  qui  repose  sur la  stimulation  de  notre  immunité pour combattre une maladie. Le dé-veloppement d’une  tumeur cancé-reuse au sein de notre organisme est en effet la conséquence d’une faille des  défenses  de  notre  organisme, chargées  d’éliminer  aussi  bien  les microbes que les cellules devenues anormales. Mais il faut reconnaître que les cellules cancéreuses savent se  faire discrètes  :  elles échappent facilement à la vigilance de ces gar-diennes  car  elles  savent  se  rendre invisibles à leurs yeux.

Mais  un  coup  de  pouce  peut changer  la  donne  ;  il  peut  appa-raître sous les traits d’une infection quelconque,  provoquée  par  une bactérie, un virus, un champignon ou même un parasite. Le système immunitaire  se  mobilise  alors pour  combattre  cet  ennemi,  fa-cile à identifier. Et une fois mis en branle,  il  perçoit  l’autre  menace qui  était  tapie  dans  l’ombre…  et peut alors l’éliminer.

Coley  a  aussi  mis  en  évidence que  la  réponse  de  l’organisme 

Portrait de William Coley

5. NautsHCetal.CancerSurv.1989;8(4):713-23.Bacteriaandcancer--antagonismsandbenefits.6. WiemannB,StarnesCO:Coley’stoxins,tumournecrosisfactorandcancerresearch:ahistoricalperspective.PharmacolTher1994,64:529–564.

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au cancer est plus efficace en cas de fièvre ; ses patients qui déve-loppaient  une  température  cor-porelle entre 38 et 40° suite aux injections  répondaient  trois  fois mieux  au  traitement  que  ceux qui  avaient moins  de  fièvre 7.  La fièvre  représente  en  effet  un  le-vier efficace pour activer les mé-canismes  de  défense,  favorisant par  exemple  la  production  des lymphocytes T  et  B,  la  sécrétion des  anticorps  protecteurs  et  des interférons, ces petites molécules capables d’activer les cellules im-munitaires.

Dans  d’autres  circonstances,  le coup  de  pouce  prend  la  forme d’un  geste  traumatique  :  une  in-tervention  chirurgicale,  ou  une simple biopsie, comme cela s’est probablement  passé  dans  l’his-toire  décrite  précédemment  de l’homme qui a guéri du cancer du poumon. Au  cours  de  l’interven-tion, des molécules externes (« les antigènes ») s’infiltrent dans la lé-sion  et  sont  alors  reconnues  par les défenses immunitaires.

L’immunothérapie  est  une  voie qui  suscite  aujourd’hui  de  l’es-poir dans le traitement du cancer, et elle est  l’objet de nombreuses études.  Différentes  approches sont  déjà  utilisées,  comme  l’in-jection  du  vaccin  BCG  (l’anti-tuberculeux)  dans  la  vessie  en cas de cancer de cet organe, ou par  l’administration  d’interféron, d’interleukine  2  ou  d’anticorps monoclonaux.  Malheureuse-ment, la voie actuellement la plus approfondie est celle qui consiste à  stimuler  artificiellement  l’im-munité avec un médicament. Ce n’est pas un choix qui est fait pour des  questions  d’efficacité,  c’est un choix commercial : une molé-cule à injecter peut se vendre très cher quand une bactérie commu-nément  trouvée  dans  la  nature sera beaucoup moins rentable…

SOUVENT MALADE ? QUELLE CHANCE !

S i  les  infections,  et  la  fièvre   qui  y  est  souvent  associée, 

peuvent booster le système immu-nitaire et contribuer à combattre le cancer,  elles  semblent  également avoir un effet préventif contre son apparition. Dans  les pays en voie de  développement,  par  exemple, les  cas  de  cancers  colorectaux sont moins courants que dans nos pays industrialisés. Et une partie de l’explication  pourrait  résider  dans la  fréquence  des  gastro-entérites. Certaines d’entre elles sont provo-quées par  la bactérie E. Coli.  Elle produit  une  toxine,  responsable des diarrhées associées à la mala-die. Mais elle n’a pas que des effets négatifs  : des chercheurs viennent de mettre en évidence, au cours de tests  en  laboratoire,  sa  capacité  à stopper la prolifération des cellules cancéreuses du côlon 8.

Ce  résultat  éclaire  la  conclusion de  travaux  menés  dix  ans  plus tôt,  qui  avaient  montré  que  les personnes touchées par des infec-tions banales, comme le rhume ou la  gastro-entérite,  avaient  moins de  risque de développer un can-cer  que  les  autres 9.  La  confron-tation  aux  microbes  est  en  effet indispensable  pour  la maturation du  système  immunitaire,  et  les personnes qui ne sont jamais ma-lades,  ou qui  n’ont  pas de fièvre lorsqu’elles  sont  malades,  sont plus vulnérables face au cancer.

Une  étude 10  menée  en  Pologne l’illustre  clairement  ;  335  per-sonnes  atteintes  d’un  cancer  et 244  personnes  en  bonne  santé ont  répondu  a  un  questionnaire sur  les  infections  courantes  pré-alablement  contractées,  et  plus particulièrement  sur  les  épisodes de  fièvre  associés.  Ceux  qui  ont déclaré ne  jamais  avoir de fièvre quand  ils  sont malades  représen-

taient  83,1 %  du  groupe  de  pa-tients  atteints  du  cancer,  contre seulement  57 %  du  groupe  épar-gné par cette maladie. Et récipro-quement,  17 %  des  patients  can-céreux contre 43 % des personnes en  bonne  santé  indiquent  avoir systématiquement de  la fièvre au cours d’une infection.Le fait d’avoir connu des épisodes d’infection  fébrile  pendant  l’en-fance, comme la rougeole,  la va-ricelle, les oreillons, la rubéole, la coqueluche ou la scarlatine serait également  un  facteur  de  protec-tion contre certains cancers 11.

THERMOTHÉRAPIE CONTRE CANCER

U ne  piste  thérapeutique  dé-  coule naturellement des ob-

servations  sur  l’action  bénéfique de  la  fièvre  contre  le  cancer  :  la thermothérapie,  encore  appelée hyperthermie.  L’idée  est  de  sou-mettre  les  cellules  cancéreuses  à une température élevée qui va les détruire  en épargnant  les  cellules saines. Cette méthode exploite un point  faible de  toute  tumeur can-céreuse : pour combler ses besoins en énergie, elle induit le dévelop-pement  de  nouveaux  vaisseaux sanguins. Mais de manière plutôt anarchique, et le réseau qui en ré-sulte n’est pas très bien structuré.

Certaines  zones  de  la  tumeur  se trouvent  ainsi  mal  alimentées  en oxygène et en nutriments. Lorsque les cellules cancéreuses sont expo-sées à une  température élevée  (de l’ordre de 42 ou 43°C), elles ont du mal  à  évacuer  la  chaleur  à  cause de  leur piètre  irrigation et finissent par  subir  des  dommages  irréver-sibles. De plus, dans  leur  tentative pour  survivre,  elles  pompent  plus de  sang,  ce  qui  se  traduit  par  un apport  supplémentaire  d’oxygène. Il contribue à leur perte : les rayons ionisants  des  traitements  de  radio-

7. JessyTetal.Immunityoverinability:Thespontaneousregressionofcancer.2011.JNatSciBiolMed2:43-49.8. G.M.Pitarietal.Bacterialenterotoxinsareassociatedwithresistancetocoloncancer.ProcNatlAcadSciUSA.2003Mar4;100(5):2695–2699.9. AbelUetal.Commoninfectionsinthehistoryofcancerpatientsandcontrols.JCancerResClinOncol.1991;117(4):339-44.10. WrotekSetal.Cancerpatientsreportahistoryoffewerfeversduringinfectionsthanhealthy.controls.JPreclinClinRes.2009Vol3,No1,031-035.11. AlbonicoHUetal.Febrileinfectiouschildhooddiseasesinthehistoryofcancerpatientsandmatchedcontrols.MedHypotheses.1998Oct;51(4):315-20.

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thérapie deviennent plus efficaces, et dans le cas où le patient est trai-té par chimiothérapie,  les médica-ments utilisés affluent au niveau de la tumeur. La chaleur agit donc aus-si de manière  indirecte,  en  renfor-çant l’efficacité des autres thérapies.

Des  études  ont  ainsi  été  menées pour comparer l’efficacité de trai-tements  classiques  seuls  ou  asso-ciés  à  cette  méthode  thermique. L’une  d’elles 12  a  été menée  chez 83  patients  souffrant  d’un  cancer de  la vessie, présentant un risque moyen  ou  élevé  de  récidive.  41 d’entre eux ont suivi un traitement par chimiothérapie, tandis que les 42  autres  participants  ont  bénéfi-cié  d’une  thermochimiothérapie qui couple les deux approches. La phase d’attaque a duré 8 semaines, complétée par une phase d’entre-tien de 4 mois. Au final, le taux de récidive a été de  seulement 17 % dans le second groupe, là où plus d’un patient sur deux a vu sa ma-ladie récidiver dans le groupe sou-mis à la chimiothérapie seule.

Il existe une grande variété de mé-thodes  basées  sur  l’hyperthermie. Pour une tumeur superficielle (can-cer de la peau), la voie externe est privilégiée : un dispositif va chauf-fer la région concernée à travers la peau, en émettant des ondes radio à haute fréquence, des micro-ondes, ou de  la  lumière  infrarouge. Lors-qu’elle  est  plus  profonde,  une sonde y est  insérée, sous contrôle visuel,  et  la  chaleur  directement délivrée  au  cœur  de  celle-ci.  Les voies  naturelles  peuvent  être  em-pruntées,  comme dans  les cas du cancer  de  la  vessie  :  le  dispositif diffusant la chaleur est inséré dans l’organe par l’orifice urinaire. Il en va de même pour les tumeurs de la sphère digestive ou gynécologique. Quand  il  est  nécessaire  d’agir  à plus grande échelle, il est possible de mettre  en place une perfusion de sang préalablement chauffé, ou de porter  à haute  température  les 

médicaments  de  chimiothérapie avant leur injection.Le  traitement  le  plus  radical consiste  à  élever  la  température corporelle, en plaçant par exemple le patient dans une chambre ther-mique, pour traiter un cancer qui s’est  propagé  dans  plusieurs  or-ganes.  Les  résultats  de  cette  mé-thode  sont  prometteurs,  comme l’illustre  l’histoire de cette  femme de 54 ans qui a été  relatée  il y a quelques années dans la littérature médicale 13  :  atteinte  d’un  cancer des ovaires à un stade avancé – la maladie a  conduit  au développe-ment de métastases au niveau du péritoine,  la  membrane  qui  ta-pisse  la  cavité  abdominale  et  les organes qu’elle contient, des reins et  du  diaphragme  –  ses  chances de survie étaient minces. Rapide-ment  opérée  après  le  diagnostic de la maladie, elle bénéficie pen-dant quelques mois de séances de chimiothérapie.  24  heures  après chacune d’entre elles, la tempéra-ture de son corps est élevée à 40° pendant 6 heures. Trois mois après l’arrêt de ce traitement, la thermo-thérapie seule se poursuit pendant 4 mois. Au moment où l’étude est publiée, 5 ans après le diagnostic de la maladie, la patiente est en ré-mission complète.Une des difficultés liées à ces mé-thodes  est  de  contrôler  rigoureu-sement  la  température car  si une température de 40 à 42° est fatale aux  cellules  cancéreuses,  elle peut aussi le devenir aux cellules saines et notamment au cerveau. Il  arrive  aussi  qu’elle  provoque des brûlures, des saignements ou des œdèmes. L’hyperthermie cor-porelle totale comporte également un risque cardiovasculaire et doit être rigoureusement contrôlée. 

ENGAGER SOI-MÊME LE COMBAT

L es cas de rémissions sponta-  nées de cancer sont porteurs 

d’espoir  pour  les  personnes  tou-chées  par  la  maladie,  mais  mal-heureusement les malades ne sont pas seuls à décider ! Et la thermo-thérapie  est  très  rarement  propo-sée. Quant aux injections d’agents infectieux, elles ne se font plus du tout.

Que  reste-t-il  alors  aux  malades pour  lesquels  la  médecine  clas-sique n’offre plus réellement d’es-poir,  ou  dans  les  cas  où  l’achar-nement  thérapeutique est devenu la  seule  option  ?  Une  chose  est sûre : les guérisons spontanées de cancers  ne  sont  pas  arrivées  par hasard et  si  des  chances de gué-rir  existent,  elles  ne  résident  que dans l’action !

La  chose  la  plus  simple  à mettre en  place  de  manière  indépen-dante est la thermothérapie : bains très  chauds  prolongés  avec  me-sure de la température corporelle, sauna,  hammam,  etc.  Dans  tous les  cas  ces méthodes  ne  doivent jamais  être mises  en  pratique  de façon solitaire mais toujours sous surveillance, idéalement après en avoir  parlé  à  son médecin. Ther-momètre  et  bouteilles  d’eau  sont bien  sûr  de  mise.  On  peut  se laisser  une marge d’action  située entre 40°C et 42°C mais il ne faut surtout pas aller au delà.

Quant  aux  infections,  on  peut essayer  de  les  provoquer  en  fré-quentant des endroits sales, en se rongeant  les  ongles  sans  jamais se  laver  les  mains  ou  même  en mangeant  des  aliments  avariés, mais attention, si la technique est prometteuse  elle  n’en  reste  pas moins dangereuse :  les  infections d’origine  alimentaire  provoquent chaque année la mort de dizaines de personnes. Notre conseil : trou-vez un médecin ouvert d’esprit et faites-vous accompagner. 

Céline Sivault & Julien Venesson

12. ColomboRetal.Multicentricstudycomparingintravesicalchemotherapyaloneandwithlocalmicrowavehyperthermiaforprophylaxisofrecurrenceofsuperficialtransitionalcellcarcinoma.JClinOncol.2003Dec1;21(23):4270-6.

13. R.Kleefetal.SuccessfulTreatmentofAdvancedOvarianCancerwithThermochemotherapyandAdjuvantImmuneTherapy.CaseRepOncol.2012May-Aug;5(2):212–215.Publishedonline2012May5.

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9 signes que vous mangez trop de sel2,5 millions de décès par an seraient évités simplement en réduisant la consommation de sel. L’usage de la salière n’est même pas la première cause de cette hécatombe : 80 % du sel consommé est caché dans les aliments. Mais comment savoir si l’on en consomme trop lorsqu’on n’en connaît ni l’origine, ni la quantité ? Le point sur les signes qui alertent.

Il  est  le  plus  vieil  additif  alimen-taire  de  l’histoire  de  l’humani-té même  si  son  arrivée  est  jugée récente  :  à  peine  5000  ans.  De condiment  rare  et  précieux,  ob-jet  de  conflit,  de  commerce,  de contrebande  et  d’impôt  –  salaire vient du  latin salarium  (« solde »), partie de la solde des troupes ro-maines, versée en sal (« sel ») –, il est  devenu  simple  condiment  de base à fuir, que l’industrie agroali-mentaire nous sert à foison jusqu’à nous  faire  frôler  l’overdose. Nor-mal,  il  rapporte  gros  :  il  donne du  goût  pour  pas  cher  et  booste au passage les ventes de boissons en  donnant  soif  !  L’Organisation mondiale  de  la  santé  (OMS)  es-time  que  nous  en  consommons en  moyenne  cinq  fois  plus  que nécessaire. 

POURQUOI TROP DE SEL TUE

L e sel de table, c’est du chlo-  rure de sodium : 1 ion chlo-

rure  accroché  à  1  ion  sodium, deux éléments qui participent à de nombreuses fonctions vitales dans l’organisme mais qui en excès ont le pouvoir de perturber toutes ces fonctions. 

• Premièrement,  le  sodium conduit  l’électricité  dans  l’or-ganisme.  Logé  principalement hors de nos cellules, il agit en étroite  collaboration  avec  le potassium, un autre électrolyte qui se situe surtout à l’intérieur de  la  cellule.  Les  différences 

de concentration entre eux de part  et  d’autre  de  la  cellule permettent  l’influx  nerveux, élément  clé  de  la  communi-cation cellulaire,  la pensée,  la contraction musculaire et donc le mouvement et la respiration. Tout excès altère ces fonctions.

• Deuxièmement,  l’ion  chlo-rure une fois ingéré produit de l’acide  chlorhydrique.  C’est utile pour le fonctionnement de l’estomac par exemple, mais le moindre excès augmente l’aci-dité  ailleurs  dans  nos  tissus  ; cette  acidité  provoque  une fonte musculaire et osseuse au fil du temps.

• Troisièmement,  le  sodium  ré-gule,  en  étroite  collaboration avec  le  potassium,  le  taux d’hydratation des cellules et du sang. En excès, le sodium joue le rôle de rétenteur d’eau, pour-rait  même  augmenter  la  taille des  cellules  qui  ne  pourraient plus fonctionner et du sang que les vaisseaux sanguins ne pour-raient plus contenir. 

• Quatrièmement,  le  taux  du sodium  dans  l’organisme  est finement  régulé  par  le  travail des reins, qui filtrent le sang et le  traitent de manière à main-tenir  constante  la  composi-tion  du  milieu  intérieur.  Une partie  du  sodium  contenu  est éliminée  dans  les  urines.  En-viron 99 % du sodium présent dans  le filtrat  retourne dans  le sang  suivi  par  de  l’eau,  aug-mentant  le  volume du plasma 

(partie liquide du sang). Plus le plasma  augmente  en  volume, moins  de  sodium  est  rejeté dans les urines pour garder une concentration  de  sodium adé-quate. Les vaisseaux, y compris les  petits  vaisseaux  des  reins, subissent  une  grande  pression et se nécrosent. 

LES 9 SIGNES QUE VOUS MANGEZ TROP DE SEL1. Une rétention d’eau : l’eau suit 

toujours le sel car le sodium re-tient l’eau. Des œdèmes, de la rétention  d’eau  et  de  la  cellu-lite  sont  des  indicateurs  d’une consommation excessive de sel.

2. L’hypertension artérielle  (HTA) car  une  accumulation  de sodium  dans  les  cellules  se traduit  par  un  grossissement de  celles-ci  par  accumulation d’eau, mais aussi par une aug-mentation  du  volume  sanguin qui exerce une pression sur les artères.  À  force,  cela  donne donc une HTA chronique, sur-nommée le « tueur silencieux » car facteur de risque cardiovas-culaire très important.

3. Un accident vasculaire céré-bral  (AVC).  L’augmentation de la  pression  artérielle  par  ex-cès  de  sel  peut  endommager les  vaisseaux  qui  peuvent  se rompre.  Le  grossissement  des cellules concerne aussi les glo-bules  rouges  circulant  dans  le 

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sang, ce qui fait courir le risque d’une  obstruction  des  fins  ca-pillaires  du  cerveau  et  consti-tue  un  important  facteur  de risque  d’AVC.  Selon  plusieurs chercheurs,  l’excès  de  sel  se-rait  responsable  de  plusieurs dizaines  de  milliers  d’AVC chaque année en France. 

4. Une sclérose progressive des vaisseaux du rein, due à l’HTA chronique, qui filtre le sang en permanence, aboutissant à une insuffisance rénale chronique.

5. Des calculs rénaux : par le biais de  l’excrétion  rénale,  l’orga-nisme élimine en effet du cal-cium avec  le sodium. Or  l’ex-cès de calcium dans les urines est  susceptible  de  créer  des calculs  rénaux,  qui  sont  donc aussi un signe à considérer. 

6. Une insuffisance cardiaque, conséquence  directe  égale-ment  de  l’augmentation  du volume  sanguin qui majore  le travail  de  pompage  du  cœur. Cela peut surcharger le cœur et aggraver  les autres symptômes d’insuffisance cardiaque.

7. Un ulcère de l’estomac  ré-sistant  aux  traitements,  avec présence  de  la  bactérie  Heli-cobacter pylori. On  considère qu’aujourd’hui  une  personne sur  deux  est  porteuse  de  cet agent  infectieux.  S’il  reste  si-lencieux  chez  la  plupart  des porteurs,  il  peut  aussi  générer des  ulcères,  des  gastrites  et des cancers de l’estomac. Une équipe américaine de l’univer-sité Vanderbilt,  à  Nashville,  a montré  qu’une  alimentation trop riche en sel renforce l’ac-tion de cette bactérie et lui per-met de mieux s’implanter 1. 

8. Une maladie auto-immune, c’est-à-dire  une  maladie  dans laquelle  le  système  immuni-taire  s’attaque à une partie de notre  propre  organisme.  Des 

chercheurs  de  l’université  de Yale 2  ont  montré  que  trop  de sel  aggrave  fortement  l’au-to-immunité via une augmenta-tion anormale de la production de  cellules du  système  immu-nitaire  appelées  Th17,  impli-quées dans les mécanismes de l’auto-immunité.

9. L’ostéoporose :  conséquence de  l’acidose  chronique décrite plus  haut,  car  l’organisme  en acidose  va  chercher  des  subs-tances  basifiantes  dans  les  os pour tamponner ces acides. Ce phénomène engendre une perte minérale osseuse. En moyenne, on considère que pour 6 g de sodium consommés, 40 mg de calcium sont perdus 3.

MANGER MOINS DE SEL SANS S’EN RENDRE COMPTE !

Q uelle  quantité  de  sel  faut-   il  consommer  ?  Le  moins 

possible  !  En  effet,  le  sel  n’est pas  indispensable  au  fonctionne-ment  de  l’organisme  :  le  sodium et le chlorure qu’il contient se re-trouvent  aussi  dans  les  végétaux, en  quantité  bien  moindre  mais largement suffisante. En fait, la ca-rence  en  sodium ne  survient  pas chez  l’être humain dans  le cadre d’une alimentation normale et en dehors de situations extrêmes.

Manger sans sel rend-t-il les plats moins  savoureux  ?  Non,  car  le goût  salé  est  ressenti  via  nos pa-pilles dont la sensibilité est direc-tement  proportionnelle  à  notre consommation de sel : quelqu’un qui mange  peu  de  sel  a  des  pa-pilles plus sensibles au sel, si bien qu’il ne trouve pas que les plats en manquent. Réduire sa consomma-tion de sel doit donc se faire très progressivement,  semaine  après semaine : si la diminution est assez 

1. GaddyJA,RadinJNetal.HighdietarysaltintakeexacerbatesHelicobacterpylori-inducedgastriccarcinogenesis.InfectImmun.2013Jun;81(6):2258-67.2. MarkusKleinewietfeld,ArndtManzel,JensTitze,HedaKvakan,NirYosef,RalfA.Linker,DominikN.Muller,DavidA.Hafler.SodiumchloridedrivesautoimmunediseasebytheinductionofpathogenicTH17

cells.March2013.Nature(2013).3. CappuccioFPetal.Unravellingthelinksbetweencalciumexcretion,saltintake,hypertension,kidneystonesandbonemetabolism.JNephrol.2000May-June;13(3):169-77.

LE POTASSIUM À NE PAS NÉGLIGER

D ans la cellule, le sodium   fonctionne souvent de 

pair  avec  le  potassium dont les actions  sont  souvent op-posées.  Ainsi,  un  excès  de sodium chasse  le  potassium et  le  potassium  a  tendance à  chasser  le  sodium.  C’est donc un minéral à ne pas né-gliger si vous souffrez d’une maladie en rapport avec l’ex-cès de sel. En parallèle de la diminution du  sodium  il  est donc  conseillé  d’augmenter la  consommation  de  potas-sium  via  les  aliments.  On le  retrouve  uniquement  en quantité  significative  dans les fruits et légumes. Certains sont un peu plus  riches que d’autres  sans  que  cela  ne fasse  une  réelle  différence  : ils sont tous indiqués !

lente,  les  papilles  ajustent  leur sensibilité  et  l’on  arrête  d’utiliser le sel sans ressentir la moindre dif-férence en cuisine !En réalité, la salière n’est d’ailleurs pas la première coupable : la ma-jorité  de  nos  apports  en  sel  pro-vient des aliments transformés : le pain, les charcuteries, les aliments séchés  ou  fumés,  les  fromages mais aussi tous les aliments vendus emballés, préparés, les plats à em-porter ou les plats traiteurs ou issus de  restaurants. Une personne qui supprimerait  totalement  l’utilisa-tion de la salière chez elle tout en continuant à manger occasionnel-lement au restaurant ou chez des amis, ainsi que quelques aliments en conserve, aurait des apports en sel déjà largement suffisants, sans mettre sa santé en danger.

Magali Walkowicz

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Les bébés menacés par l’industrie alimentaireLes aliments pour bébés gravement contaminés

Les conclusions d’une étude menée sur les ali- ments pour bébés vendus en grandes surfaces

et dirigée par l’Agence nationale de sécurité sani-taire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) 1, font froid dans le dos. Dans les petits pots, le lait infantile, les produits céréaliers et chocolatés, se cachent de véritables poisons en quantités anormalement élevées. Au menu : arse-nic, nickel, plomb, aluminium, cobalt, toxines is-sues de moisissures et PCB (composés chimiques normalement utilisés comme lubrifiants ou revê-tements imperméables). Mais d’où viennent ces polluants ? Des matières premières utilisées qui sont de piètre qualité et des contenant utilisés pour le stockage et le transport. De plus, l’étude souligne aussi la présence d’acrylamides, de dioxines et de furane, dangereux et cancérigènes. Seule solution : préparer soi-même l’alimentation de bébé, avec de vrais ingrédients !

Ovaires polykystiques : un polyphénol prometteurUn complément alimentaire diminue les symptômes

Le syndrome des ovaires polykystiques est une des premières causes d’infertilité chez

les femmes qui produisent plus d’hormones androgènes que la moyenne. Selon une nou-velle étude, la prise de 1500 mg de resvératrol par jour – un polyphénol présent en infime quantité dans le vin rouge, le raisin, le chocolat et les noix – corrigerait partiellement le désé-quilibre hormonal 3. Sur les 30 participantes, celles ayant pris le resvératrol ont vu chuter les niveaux de 2 hormones qui sont anormale-ment élevées chez ces femmes : -23,1 % pour la testostérone et -22,2 % pour le DHEAS. La molé-cule a joué en sus un effet préventif contre les troubles métaboliques fréquents chez ces pa-tientes.

Qualité des féculents : un effet direct sur le risque de cancerÉvitez ceux qui provoquent des pics de glycémie

L’alimentation occidentale moderne est riche en féculents hautement raffinés (pain blanc,

pâtes et riz blanc, semoules blanches, pommes de terre). Ces aliments sont caractérisés par un index glycémique élevé, c’est-à-dire que leurs glucides (sucres) passent rapidement dans le sang, ce qui déclenche des pics d’insuline (l’hor-mone chargée de transporter le sucre) qui à son tour active des facteurs de croissance. Une méta-analyse 2 vient de confirmer que ce méca-nisme accélère notablement la croissance des tumeurs, ce qui augmente le risque de voir un cancer apparaître. Les cancers les plus à risques seraient notamment le cancer colorectal, celui du sein et celui de l’endomètre.

Médicaments contre l’hypertension : des effets inquiétants sur le cerveauAttention aux bêtabloquants et inhibiteurs calciques

Ils provoquent de graves troubles de l’humeur selon des chercheurs qui ont comparé les don-

nées de 144 066 patients traités soit avec des bê-tabloquants, des inhibiteurs des canaux calciques, des diurétiques thiazidiques ou des antagonistes de l’angiotensine avec celles de patients non trai-tés 4. 299 des patients sous bêtabloquants ont dû être hospitalisés pour dépression après deux ans de traitement environ. Avec ceux sous inhibiteurs calciques, ils sont deux fois plus à risque d’hospi-talisation que les patients sous antagonistes de l’angiotensine. Rien à signaler pour les patients sous diurétiques thiazidiques. Pour savoir si votre médicament fait partie de ces familles, regardez le descriptif indiqué sur les notices.

1. https://www.anses.fr/fr/content/etude-de-l%E2%80%99alimentation-totale-infantile2. S.Sieri,Dr.V.Krogh.Dietaryglycemicindex,glycemicloadandcancer:anoverviewoftheliteratureEpidemiologyandPrevention.Unit,FondazioneIRCCSIstitutoNazionaledeiTumori.3. BanaszewskaB,Wrotyńska-BarczyńskaJ,.SpaczynskiRZetal.EffectsofResveratrolonPolycysticOvarySyndrome:ADouble-blind,Randomized,Placebo-controlledTrial.TheJournalofClinicalEndocrinology

&Metabolism,2016.4. BoalAH,SmithDJ,McCallumLetal.MonotherapyWithMajorAntihypertensiveDrugClassesandRiskofHospitalAdmissionsforMoodDisorders.HypertensionJournalReport.10Oct2016. 8

NEWS FÉVRIER 2017 ABE N°125

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Nausées pendant la grossesse ? Une excellente nouvelle !Le lien entre les nausées et le risque de fausses couches validé par la science

Elles sont plutôt présentes lors du premier tri- mestre de grossesse, empoisonnent le quoti-

dien de celles qui en souffrent mais sont de bon augure. Parmi les participantes d’une étude, les deux tiers des femmes ayant déclaré des nausées à la huitième semaine de grossesse (parfois même avant de savoir qu’elles étaient enceintes) et le quart des femmes ayant déclaré en plus des vo-missements, ont toutes eu une réduction de 50 % à 75 % du risque de perte de grossesse 5 comparative-ment aux femmes qui n’avaient pas eu de nausées.

Le complément alimentaire à offrir aux étudiantsUn moyen d’améliorer leurs résultats !

Ce sont des étudiants de l’École de médecine de Nagpur (Inde) qui sont à l’origine de la

découverte : la supplémentation avec un extrait de 300 mg de Bacopa monnieri par jour pendant 6 semaines a permis d’améliorer leur mémoire en comparaison avec un autre groupe d’étu-diants de même niveau intellectuel et qui re-cevaient un placebo 6. Les effets de cette plante étaient déjà connus pour les personnes ayant des problèmes de mémoire mais ils s’étendent aussi aux personnes en bonne santé !

Déodorants à la pierre d’Alun : à la poubelle !Des chercheurs ont réussi à déclencher des tu-meurs explosives avec métastases chez des souris dont ils avaient simplement exposé les cellules à un peu d’aluminium*. Le directeur de l’étude rappelle que 90 % des cancers sont liés à des facteurs environnementaux et que 80 % des can-cers du sein sont situés dans le cadran supérieur externe : près de l’aisselle, là où l’épiderme est extrêmement perméable et où se trouve le réseau lymphatique qui draine la glande mammaire. Or de nombreuses femmes utilisent des déodorants antitranspirants à base d’aluminium ou, pensant mieux faire, à base de pierre d’Alun. Or l’Alun est une pierre naturellement riche en aluminium ; c’est d’ailleurs de là qu’elle tire son nom.

*MandriotaSJ,TenanM,FerrariPetal.Aluminiumchloridepromotestumorigenesisandmetastasis in normalmurinemammary glandepithelial cellsIJC, International Journal ofCancer.7September2016

Le yoga efficace contre l’arthroseDes séances de 40 à 90 minutes de yoga atté-nuent les symptômes de l’arthrose du genou dès 2 semaines de pratique, selon l’analyse de cher-cheurs* portant sur 6 études, comptant en tout 372 participants, chacune d’une durée minimale de 8 semaines.

*LaidiKan,JiaqiZhang,YonghongYangetal.TheEffectsofYogaonPain,Mobility,andQualityofLifeinPatientswithKneeOsteoarthritis:ASystematicReview.Evidence-BasedComple-mentaryandAlternativeMedicine.Volume2016(2016).

Taurine : un stimulant qui calme !C’est un des ingrédients d’une célèbre boisson énergisante au logo représentant un taureau. Pourtant, la taurine n’est pas un excitant, loin de là ! Une étude vient de montrer qu’une supplé-mentation réduit les symptômes de la dépression ou d’une schizophrénie, à raison de 4 g par jour pendant 12 semaines*. La taurine venait en plus du traitement médical de ces patients.

*O’Donnelletal.PhaseII,double-blind,randomised,placebo-controlledstudyofadjunctivetaurineinfirst-episodepsychosis.Meetingannueldel’InternationalEarlyPsychosisAsso-ciation(IEPA)àMilan.

Une vitamine améliore le syndrome des yeux secs105 patients atteints de ce syndrome et réfrac-taires aux traitements conventionnels ont connu une amélioration de leur syndrome dès 2 à 6 semaines après avoir reçu des injections in-tramusculaires de 200 000 UI de vitamine D*. On peut obtenir les mêmes résultats via la prise d’un complément alimentaire dosé à 4000 UI par jour après au moins un mois.

*SeokHyunBae,YoungJooShin,HaKyoungKim,etal.VitaminDSupplementationforPa-tientswithDryEyeSyndromeRefractorytoConventionalTreatment.ScientificReports6,Articlenumber:33083.

5. StefanieN.Hinkle,PhD,SunniL.Mumford,PhD,KatherineL.Grantz,MD,MSetal.AssociationofNauseaandVomitingDuringPregnancyWithPregnancyLossASecondaryAnalysisofaRandomizedClinicalTrial.JAMAInternalMedicine.Sept2016

6. NavneetKumar,L.G.Abichandani,VijayThawani,etal.EfficacyofStandardizedExtractofBacopamonnierionCognitiveFunctionsofMedicalStudents:ASix-Week,RandomizedPlacebo-ControlledTrial.Evidence-BasedComplementaryandAlternativeMedicine.Volume2016(2016). 9

INFOS SUR LA SANTÉ NATURELLE FÉVRIER 2017 ABE N°125

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Ces antidouleurs naturels qui ne ruineront pas votre santé (suite)Le mois dernier, nous vous déployions l’arsenal naturel pour lutter contre les douleurs nociceptives et aiguës sans prendre le risque de nuire en même temps à une autre partie de votre organisme. Suite de notre dossier, avec cette fois-ci un focus sur les douleurs chroniques et neuropathiques, ainsi qu’un best of des méthodes naturelles.

LES DOULEURS CHRONIQUES : ARTHROSE, MIGRAINE, ETC.

Les oméga-3Les  acides  gras  oméga-3  EPA  et DHA  font  partie  des  substances les plus documentées  et dont  les effets sont bien nets, en particulier pour les douleurs articulaires chro-niques 1.  Ils bloquent dans l’orga-nisme  la  synthèse  des molécules pro-inflammatoires et augmentent celle  des  molécules  anti-inflam-matoires.  Dans  les  douleurs  cer-vicales  et/ou  lombaires,  la  prise d’oméga-3 a apporté un soulage-ment très net à 60 % des patients 2. Les  effets  bénéfiques  dans  la polyarthrite rhumatoïde sont éga-lement  démontrés  et  permettent de diminuer la prise d’AINS 3.

La  plupart  des  études  suggèrent une dose comprise entre 1,5 g et 3 g selon la sévérité de la patholo-gie, avec des effets se manifestant après  2  à  3 mois  de  supplémen-tation  mais  parfois  dès  une  se-maine, en particulier dans les cas d’un  déficit  précédent  en  acides gras oméga-3. Pour garantir l’effi-cacité  de  ces  graisses,  veillez  en 

parallèle  à  diminuer  les  apports alimentaires  en  oméga-6  (huile et  margarine  de  tournesol  ou  de maïs).

INFOS PRODUITS Formule Oméga-3 (Cell’Innov) : www.cellinnov.com 08 00 50 10 17Oméga-3 (Nutrimuscle) :  www.nutrimuscle.com 03 80 78 69 48

L’harpagophytumLa racine de l’har-pagophytum,  ou griffe  du  diable, une  plante  origi-naire  d’Afrique 

du Sud, est utilisée traditionnelle-ment  comme  antalgique  et  pour lutter  contre  la  fièvre.  L’harpa-goside,  son principe actif  le plus étudié, s’oppose aux mécanismes inflammatoires et de nombreuses études  ont  vérifié  le  pouvoir  an-talgique  de  la  plante  dans  les douleurs  légères  à  modérées  de l’arthrose et des tendinites 4. Pour ces  indications,  l’harpagophytum serait  plus  efficace que  le Vioxx, l’antidouleur  aujourd’hui  retiré du marché car soupçonné d’avoir causé des milliers de morts d’ori-

gine  cardiaque 5.  L’harpagophy-tum  est  aussi  actif  que  plusieurs médicaments  antalgiques  et  per-mettrait de ne plus y avoir recours ou d’en diminuer la dose, le tout avec  beaucoup  moins  d’effets secondaires 6.  Les  études  portent sur  son utilisation pour des dou-leurs  chroniques  et  montrent des  bénéfices  rapides,  mais  qui prennent  leur plein effet au bout de 3 mois avec un extrait standar-disé  qui  garantisse  50  à  100 mg d’harpagoside, ce qui correspond à 480 mg d’extrait de plante 7. La plante peut être agressive sur l’es-tomac, comme les médicaments, soyez prudent en cas d’ulcère ou de  gastrite.  D’autre  part,  depuis quelques  années,  l’harpagophy-tum est victime de son succès et la  plante  est  menacée  d’extinc-tion.  C’est  pourquoi  il  sera  plus éthique  de  choisir  un  harpago-phytum  issu  d’une  culture  enca-drée et durable.

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1. CurtisCL,HarwoodJL,DentCM,CatersonB.Biologicalbasisforthebenefitofnutraceuticalsupplementationinarthritis.DrugDiscovToday.2004Feb15;9(4):165-72.CurtisCL,ReesSG,LittleCB,FlanneryCR,HughesCE,WilsonC,etal.Pathologicindicatorsofdegradationandinflammationinhumanosteoarthriticcartilageareabrogatedbyexposureton-3fattyacids.ArthritisRheum.2002;46:1544–53.

2. MaroonJC,BostJW.Omega-3fattyacids(fishoil)asananti-inflammatory:analternativetononsteroidalanti-inflammatorydrugsfordiscogenicpain.SurgNeurol.2006Apr;65(4):326-31.KnottL,AveryNC,HollanderAP,TarltonJF.Regulationofosteoarthritisbyomega-3(n-3)polyunsaturatedfattyacidsinanaturallyoccurringmodelofdisease.OsteoarthritisCartilage.2011Sep;19(9):1150-7.

3. MilesEA,CalderPC-Influenceofmarinen-3polyunsaturatedfattyacidsonimmunefunctionandasystematicreviewoftheireffectsonclinicaloutcomesinrheumatoidarthritis.BrJNutr.2012Jun;107Suppl2:S171-84.doi:10.1017/S0007114512001560.

4. OlteanH1,RobbinsC,vanTulderMW,BermanBM,BombardierC,GagnierJJ.Herbalmedicineforlow-backpain.CochraneDatabaseSystRev.2014Dec23;(12):CD004504.doi:10.1002/14651858.CD004504.pub4.5. ChrubasikS,ModelA,etal.Arandomizeddouble-blindpilotstudycomparingDoloteffinandVioxxinthetreatmentoflowbackpain.Rheumatology(Oxford)2003Jan;42(1):141-8.Texteintegral:rheumato-

logy.oxfordjournals.org6. Chantre,P.,Cappelaere,A.,Leblan,D.,Guedon,D.,Vandermander,J.,&Fournie,B.(2000),EfficacyandtoleranceofHarpagophytumprocumbensversusdiacerheinintreatmentofosteoarthritis.Phytomedicine,7(3),177-183.7. VadiveluN,UrmanRD,HinesRL(2011),EssentialsofPainManagement;SpringerScience+BusinessMedia,LLC:157,167-169.

FÉVRIER 2017 ABE N°125L’ENQUÊTE DU MOIS

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La curcumine et les curcuminoïdes Les  phospholipides  de  curcuma peuvent  aussi  être  utilisés  en  cas de douleurs chroniques  (voir pre-mière  partie  de  ce  dossier). Avec 1,5  g  par  jour  en  répartissant  les prises  tout au  long de  la  journée, on  observe  une  réduction  impor-tante des douleurs de l’arthrose 8.

DOULEURS NEUROPATHIQUES, QUE FAIRE ?

L es  antalgiques  classiques   n’ont  pas  ou  peu  d’impact 

sur les douleurs neuropathiques et les  autres  médicaments  proposés s’assortissent  d’effets  secondaires franchement  gênants,  alors  que les substances naturelles sont effi-caces et bien tolérées : 

L’acetyl-L-carnitineCe nutriment est un dérivé de la carnitine, un acide aminé qui se trouve  en  faible  quantité  dans la  viande  et  les  produits  laitiers et  que  l’organisme  produit  en petite  quantité.  Son  efficacité antidouleur  n’est  observée  que pour certaines maladies très pré-cises mais  pour  lesquelles  on  a normalement peu de  solutions  : les  neuropathies  du VIH  ou  du diabète. Dans une étude sur des malades  du  VIH,  76 %  des  pa-tients ont obtenu une diminution importante  de  la  douleur 9.  De même,  il  améliore  significative-ment  la  douleur  de  la  neuropa-thie diabétique, et après 6 mois de  traitement  amorce  une  régé-nération  des  fibres  nerveuses 

lésées 10.  La  dose  conseillée  est de 3 g par  jour,  répartis dans  la journée. À noter que, contraire-ment aux idées reçues, la carni-tine ne fait pas maigrir.

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L’acide alpha lipoïqueCet antioxydant puissant  a égale-ment une bonne efficacité contre les  neuropathies,  en  particu-lier  diabétiques.  Plusieurs  essais ont  démontré  qu’il  améliorait  la douleur  et  ralentissait  la  progres-sion des  lésions nerveuses de pa-tients diabétiques 11. Une dose de 600 mg est considérée comme ef-ficace. 

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La capsaïcineLa  capsaïcine,  une  molécule  du piment, agit comme un antalgique en  épuisant  les  réserves  de  subs-tance P, un neurotransmetteur qui déclenche la douleur 12. L’applica-tion  locale  de  capsaïcine  3  ou  4 fois par jour semble très efficace et les bénéfices se font sentir après 2 à 4 semaines 13. Son inconvénient : elle  provoque  une  sensation  de 

brûlure sur la peau, mais qui s’es-tompe au fur et à mesure des ap-plications. Elle est disponible sans ordonnance.

INFOS PRODUITS Capsic crème : pharmacies Kamol baume : pharmacies

La mélatonine Il s’agit de la molécule naturelle de loin  la plus efficace contre  toutes les  douleurs  neuropathiques.  Les effets  peuvent  être  comparables à  la morphine, mais  sans aucune accoutumance et sans effet secon-daire si violent. Il s’agit d’une hor-mone  naturellement  produite  par le  cerveau,  surtout  connue  pour réguler  le cycle veille-sommeil,  il faut donc la prendre le soir, 30 mi-nutes avant de se coucher. 

De  très  bons  résultats  ont  été  ob-tenus  pour  soulager  toutes  les douleurs récalcitrantes : fibromyal-gie 14, endométriose 15, suites opéra-toires 16, côlon irritable 17, douleurs du cancer, etc. La différence entre la mélatonine  pour  le  sommeil  et la  mélatonine  pour  les  douleurs neuropathiques  se  situe  unique-ment dans la dose : 1 à 2 mg pour le sommeil et 10 à 20 mg pour les douleurs. En France, la mélatonine est en vente libre à une concentra-tion de 2 mg seulement. Pour ob-tenir  un  dosage  plus  important,  il faut passer commande par Internet sur un site américain. Un seul effet secondaire est possible  :  il  se ma-nifeste par une sensation d’ébriété légère  ou  de  fatigue  résiduelle  le lendemain.

8. BelcaroG.,CesaroneM.R.,DugallM.,PellegriniL.,LeddaA.,GrossiM.G.,TogniS.,AppendinoG.Product-evaluationregistryofMeriva,acurcumin-phosphatidylcholinecomplex,forthecomplementarymanagementofosteoarthritis.PanminervaMedica2010Giugno;52(2Suppl1).55-62.

9. HartAM,WilsonAD,MontovaniC,etal.Acetyl-l-carnitine:apathogenesisbasedtreatmentforHIV-associatedantiretroviraltoxicneuropathy.AIDS.2004Juillet23;18(11):154960.10. SimaAA,CalvaniM,MehraM,etal;Acetyl-L-CarnitineStudyGroup.Acetyl-L-carnitineimprovespain,nerveregeneration,andvibratoryperceptioninpatientswithchronicdiabeticneuropathy:ananalysis

oftworandomizedplacebo-controlledtrials.DiabetesCare.2005;28:89-94.11. ZieglerD,LowPA,LitchyWJ,etal.Efficacyandsafetyofantioxidanttreatmentwitha-lipoicacidover4yearsindiabeticpolyneuropathy:theNATHAN1trial.DiabetesCare.2011;34:2054-2060.Vasudevan

D,NaikMM,MukaddamQI.Efficacyandsafetyofmethylcobalamin,alphalipoicacidandpregabalincombinationversuspregabalinmonotherapyinimprovingpainandnerveconductionvelocityintype2diabetesassociatedimpairedperipheralneuropathiccondition.[MAINTAIN]:Resultsofapilotstudy.AnnIndianAcadNeurol.2014;17:19-24.

12. NaturalMedicinesComprehensiveDatabase.NaturalMedicinesComprehensiveDatabaseWebsite.Availableat:http://naturaldatabase.therapeuticresearch.com.AccessedJanuary4,2015.13. MasonL,MooreRA,DerryS,etal.Systematicreviewoftopicalcapsaicinforthetreatmentofchronicpain.BMJ.2004;328:991.HalatKM,DennehyCE.Botanicalsanddietarysupplementsindiabeticperipheral

neuropathy.JAmBoardFamPract.2003;16:47-57.DonofrioP,WalkerF,HuntV,etal.Treatmentofpainfuldiabeticneuropathywithtopicalcapsaicin:Amulticenter,double-blind,vehicle-controlledstudy.ArchIntMed.1991;151:2225-2229.

14. DeZanettesA,Vercelinor,LasteG,roziskyJr,schwertnerA,machadoCB,XavierF,desouzaIC,DeitosA,TorresIL,CaumoW.melatoninanalgesiaisassociatedwithimprovementofthedescendingendogenouspain-modulatingsysteminfibromyalgia:aphaseII,randomized,double-dummy,controlledtrial.BMCPharmacolToxicol.2014Jul23;15:40.

15. SchwertnerA,ConceiçãoDosSantosCC,CostaGD,DeitosA,deSouzaA,deSouzaIC,TorresIL,daCunhaFilhoJS,CaumoW.Efficacyofmelatonininthetreatmentofendometriosis:aphaseII,randomized,double-blind,placebo-controlledtrial.Pain.2013Jun;154(6):874-81.

16. BorazanH,Tuncers,YalcinN,erolA,otelcioglus.effectsofpreoperativeoralmelatoninmedicationonpostoperativeanalgesia,sleepquality,andsedationinpatientsundergoingelectiveprostatectomy:arandomizedclinicaltrial.JAnesth.2010Apr;24(2):155-60.

17. ChojnackiC,Walecka-KapicaE,LokiećK,PawłowiczM,WinczykK,ChojnackiJ,KlupićskaG.Influenceofmelatoninonsymptomsofirritablebowelsyndromeinpostmenopausalwomen.endokrynolPol.2013;64(2):114-20.

FÉVRIER 2017 ABE N°125L’ENQUÊTE DU MOIS

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Annie Casamayou

18. RichardL.Nahin,PhD,MPH;RobinBoineau,MD,MA;PartapS.Khalsa,DC,PhD;BarbaraJ.Stussman,BA;andWendyJ.Weber,ND,PhD,MPH-Evidence-BasedEvaluationofComplementaryHealthAp-proachesforPainManagementintheUnitedStates-MayoClinProc.nSeptember2016;91(9):1292-1306nhttp://dx.doi.org/10.1016/j.mayocp.2016.06.007.

LES MEILLEURES APPROCHES PAR PATHOLOGIES

APPROCHES

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Yoga

Arthrose aiguë • • •application 

externe

• •

Arthrose chronique • • • • • • • • •Blessures de la peau • •

Douleurs musculaires • •Douleurs post-opératoires • • •

Fibromyalgie • • •Migraine (chronique) • •Maux de tête (aigus) • • •

Neuropathies (zona, diabète, cancer, etc.) • • •

Polyarthrite rhumatoïde • •Syndrome du côlon irritable • • •

Syndrome prémenstruel • • • •

LES MÉTHODES MANUELLES QUI ONT FAIT LEURS PREUVES

S ouvent considérées comme secondaires, les approches manuelles non conventionnelles ont pour-   tant  fait  leur entrée à  l’hôpital pour  traiter  les grandes douleurs chroniques  (nociceptives et/ou neuropathiques). Qu’en dit la littérature scientifique ? Analyse des meilleures approches selon l’origine de la douleur 18 :• Douleurs lombaires L’acupuncture  et  le  yoga  sont des  options  très  efficaces  pour soulager la douleur et améliorer la mobilité. Les séances d’ostéo-pathie et de kinésithérapie pour-raient  aussi  être  intéressantes, mais  elles  montrent  un  niveau de preuve moins évident.• Arthrose du genou L’acupuncture et le tai chi s’avè-rent être des thérapies à considé-

rer sérieusement pour apaiser  la douleur avec des effets durables.• Cervicalgies Les techniques de massage sou-lagent  nettement  la  douleur  à court  terme,  avec  comme  bé-néfice supplémentaire d’apaiser l’anxiété  et  d’améliorer  la  qua-lité de vie. D’autres études sont nécessaires  pour  déterminer  la technique de massage, la durée et la fréquence optimales.

• Migraines et céphalées Sévères : la relaxation est la tech-nique  la  plus  efficace  pour  es-pacer  la  fréquence des  crises  et diminuer l’intensité des douleurs.• Fibromyalgie Les  résultats  sont  moins  nets, mais les symptômes douloureux pourraient  être  améliorés  par des  techniques de  relaxation et le tai chi.

FÉVRIER 2017 ABE N°125L’ENQUÊTE DU MOIS

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Porter des cartons : enfin la bonne technique !Tout le monde l’a fait au moins une fois dans sa vie : porter des cartons pour un déménagement, ou déplacer des meubles ou d’autres objets lourds. Pourtant, la plupart d’entre nous ne le font pas correctement et se blessent. Voici comment faire pour porter des cartons sans s’esquinter le dos !

le travail de manutention ou bien le jardinage. Bien sûr,  le  risque de maux de dos est plus élevé  si  la fréquence ou la distance de portée est grande. Cette action, banale de prime abord, peut vite devenir un calvaire si vous n’adoptez pas ou plus  les bonnes habitudes posturales.

PLACEMENT DU BASSIN ET DES OMOPLATES

C omme nous  l’avons  vu,  le  bas  du dos  est  le  maillon le plus faible lors du port de charge. 

Si vous prenez un objet lourd sur le sol et que vous ne respectez pas le principe de neutralité de la co-lonne (alignement tête/colonne/bassin), vos disques intervertébraux vont travailler à la place de vos mus-cles et, par conséquent, le risque de blessure sera plus élevé, pour ne pas dire quasiment inévitable. Il est donc essentiel, lors d’un effort comme celui-ci, de respecter les courbures naturelles de la colonne, ce qu’on appelle plus communément « maintenir le dos droit ». Le placement du bassin est la notion la plus importante à comprendre.

UN GESTE INSCRIT DANS NOS GÈNES

S oulever une charge est une aptitude que l’on  acquiert d’un point de vue psychomoteur dès 

la petite enfance, c’est un mouvement primitif pro-grammé dans  notre  inconscient.  À  cet  âge-là,  les tensions  imposées  sur  la  colonne  vertébrale  sont moindres et la souplesse optimale. Dans la majorité des cas, plus on avance dans l’âge, plus le mouve-ment primitif se dégrade et plus notre souplesse dis-paraît en  raison des mauvaises postures que nous adoptons quotidiennement. Dans cet article, je vais vous  expliquer  deux  mouvements  fondamentaux pour ne plus vous blesser.

Le maintien des courbures naturelles de votre co-lonne vertébrale est fondamental dans votre place-ment corporel, que ce soit en statique comme nous l’avons vu dans l’article du mois de décembre sur la position assise, ou, a fortiori,  lorsque vous sou-levez ou déplacez une charge.  Pour  vous donner une idée, la pression exercée sur votre colonne ver-tébrale en position couchée est de 30 % et passe à 100 % en position debout. Alors, selon vous, com-bien peut-elle atteindre lors du port de charge avec le dos rond ou mal placé ? 300 % de pression !

Lorsque  vous  manipulez  une  charge,  la  force qu’exercent vos mains est transmise par l’intermé-diaire  des  poignets,  des  coudes,  des  épaules,  du tronc, des hanches, des genoux, des chevilles et des pieds. Mais, dans cette chaîne d’os et de muscles, le tronc et plus spécifiquement le bas du dos sont les maillons les plus faibles.

Les événements imprévus et soudains comme aider l’un de vos proches à porter un meuble, ramasser un objet au sol ou essayer de rattraper une charge qui  s’apprête à  tomber sont  les exemples  les plus fréquents et les plus propices aux lésions dorsales inférieures  comme  le  lumbago. Mais  on  retrouve les mêmes risques  lors de gestes répétitifs comme 

Position normale Antéversion

Di�érentes position du bassin

Rétroversion

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FÉVRIER 2017 ABE N°125BIEN DANS SON CORPS

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La  rétroversion  du  bassin,  c’est-à-dire  les fessiers  rentrés  et  poussés  vers  l’avant  est une  position  dangereuse  pour  le  port  de charge. Dans cette position, le bas du dos s’arrondit,  forçant  les  disques  interverté-braux à travailler à la place de vos jambes qui devraient être fléchies. La solution pour ne pas arrondir  le bas de votre dos est de tirer vos fessiers vers l’arrière (antéversion) lorsque vous vous baissez pour prendre une charge. De  cette  façon,  vos  disques  inter-vertébraux seront alignés et prêts pour l’ef-fort dans la limite de vos capacités bien sûr.

Les  omoplates  sont  également  une  zone stratégique  à  protéger.  Lorsque  nous  al-lons chercher un objet sur le sol, nous fai-sons souvent  l’erreur de  laisser  tomber  les épaules  vers  l’avant,  ce  qui  provoque  un relâchement des muscles situés autour des omoplates. Même problématique que pour le bassin, les disques intervertébraux n’ont pas  l’alignement optimal pour  exécuter  le port d’une charge de façon sécuritaire.

Les erreurs à ne pas faire :Ne pas se décentrer par  rapport au place-ment initial. Votre corps doit être en face de l’objet. Sur la photo, la colonne vertébrale s’apprête  à  subir  une  rotation  dans  une mauvaise position,  il  y  a  risque de hernie discale.

DEUX MOUVEMENTS QUE VOUS DEVEZ ABSOLUMENT INTÉGRER

1er Le premier mouvement à connaître pour savoir bien  porter une charge est le squat. Il s’agit d’un mouvement 

primitif connu des sportifs, un peu moins par les personnes sédentaires. C’est pourtant un mouvement fondamental que tout être humain devrait maîtriser. Dans ce mouvement, les muscles  sollicités  sont  principalement  les  quadriceps  (le muscle principal à l’avant de la cuisse) et les fessiers.

Le mouvement de squat va vous permettre de soulever des charges sans vous blesser à partir du moment où vous vous focaliserez sur les points suivants :1. Descente : en position debout, placez vos pieds paral-

lèles l’un à l’autre et écartés de la largeur de vos hanches ou davantage  si  l’objet est volumineux. Fléchissez vos genoux  pour  descendre  vos  fesses  vers  le  sol  tout  en gardant le dos droit. Pensez bien à ne pas placer votre bassin  en  rétroversion mais placez-le  en  antéversion  ! Pour  ce  faire,  utilisez  vos  jambes  ! Vos  talons  sont  en contact permanent avec le sol et vos épaules sont tirées vers l’arrière.

2. Prise de l’objet :  prenez  l’objet  souhaité  sur  le  sol  en maintenant la colonne vertébrale en position neutre. Dès cet  instant,  serrez  vos  abdos  en  aspirant  votre  nombril tout en poussant les fesses vers l’arrière (antéversion).

3. Montée : sangle abdominale verrouillée, poussez dans vos talons pour vous redresser et déplacer l’objet à l’en-droit voulu en gardant l’alignement tête/colonne/bassin.

GRAVE CONFUSION SUR LE DOS DROIT !

Q uand on parle de « dos droit » dans le domaine sportif, bien des personnes pensent qu’il s’agit d’avoir  le dos plat. Il n’en est rien ! En effet, la posture naturelle du dos n’est jamais plate, nous disposons d’une courbure naturelle dans le bas du dos qu’on appelle « la courbure lombaire ». C’est cette courbure qu’il convient de maintenir à tout prix, aussi bien dans la vie quotidienne que dans le port de charges. Pour y parvenir lors d’un exercice, on effectue le fameux mouvement de l’antéversion.

Ne pas fléchir les jambes et arrondir le dos. Descente Prise de l’objet Montée

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BIEN DANS SON CORPS

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2e

Le deuxième mouvement,  la  flexion/extension  de

hanches, est également un mouvement primitif moins connu mais tout aussi efficace.

1. Descente :  le  placement  initial  est  le même  que  pour le squat, pieds parallèles et écartés de la largeur de vos hanches ou davantage si  l’objet est volumineux. En re-vanche,  fléchissez  davantage  vos  hanches  que  vos  ge-noux. Pour cela, poussez vos fesses vers l’arrière (antéver-sion) et penchez votre buste vers l’avant en gardant le dos droit. Votre poitrine doit être sortie (bombez le torse).

2. Prise de l’objet : prenez l’objet souhaité sur le sol en gar-dant la colonne vertébrale neutre. Dès cet instant, serrez vos abdos en aspirant votre nombril tout en poussant vos fesses vers l’arrière.

3. Montée :  sangle  abdominale  verrouillée,  bassin  et épaules toujours tirés vers l’arrière, redressez-vous pour passer en position debout.

COMPARONS CES 2 MOUVEMENTS

C es deux mouvements sont les plus adaptés pour le port  de charge. Lors du squat, on se concentre sur la flexion 

des genoux, ce sont donc les cuisses et les fessiers qui tra-vaillent le plus. Sachez que le squat est un mouvement roi dans  le  port  de  charges  lourdes,  le  record  du monde  est de  456  kg  pour  un  seul  homme  sans  aucune  assistance et  de 571,5  kg  avec une  combinaison de  soutien dorsal  ! Lors  du  mouvement  de  flexion/extension  de  hanches,  on se concentre davantage, comme son nom l’indique,  sur  la flexion de hanches. Ce sont les muscles arrières de la cuisse (ischios jambiers) et les muscles du dos qui travaillent le plus. En fonction de votre mobilité articulaire et de votre souplesse, à vous de voir quel mouvement vous correspond le plus. Si vous manquez de  souplesse et particulièrement au niveau des ischio jambiers, je vous recommande d’opter plutôt pour le squat. D’une manière générale,  le soulever d’objet avec le mouvement du squat est adapté aux objets lourds et celui avec la flexion de hanches est adapté aux objets légers.

PORTER DES CHARGES EN 7 POINTS

1. Tout  d’abord,  réfléchissez  sans  vous précipiter pour soulever la charge. Avez-vous  la  capacité  de  soulever  la  charge seul  ? Comment devez-vous vous posi-tionner  ?  Faut-il  la  lever par flexion de hanches ou par squat ?

2. Placez vos pieds  de  façon  symétrique et écartés en  fonction du volume de  la charge.

3. Amorcez la descente  soit en  squat  soit en flexion/extension de hanches en gar-dant le dos bien droit, c’est-à-dire avec les fesses poussées vers l’arrière.

4. Activez votre sangle abdominale  (ren-trez le nombril, abaissez les côtes) juste avant de soulever la charge.

5. Redressez-vous pour passer en position debout, en  faisant bien attention à gar-der les fesses en arrière.

6. Gardez l’alignement tête, colonne, bas-sin lors du déplacement.

7. Faites le processus inverse pour poser la charge à l’endroit voulu.

Thomas Mahieu

Descente Prise de l’objet Montée

Chère lectrice, cher lecteur ,

Vous êtes de plus en plus nombreux à sol-liciter Julien Venesson, le rédacteur en chef d’Alternatif Bien-Être et l’auteur de plusieurs best-sellers dans le domaine de la santé natu-relle, de la nutrition et du sport.

Aussi avons-nous décidé de proposer aux abonné(e)s les plus désireux d’avoir un suivi personnalisé de l’application, au quotidien, des méthodes de santé naturelle d’adhérer au Cercle de Julien Venesson, qui vous permet-tront d’accéder à des contenus exclusifs et de profiter d’une ligne directe avec cet expert.

Il s’agit d’une expérience unique en France, et dont les places seront limitées à 200 per-sonnes. Par conséquent, surveillez de très près votre messagerie électronique ces tout prochains jours si vous souhaitez profiter d’une place !

L’éditeur

ANNONCE SPÉCIALE

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FÉVRIER 2017 ABE N°125BIEN DANS SON CORPS

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L’églantier, ce n’est pas pour les chiens !« Rosier des chiens » est l’un des surnoms de l’églantier.  Quel rapport avec la race canine ? La rage ! Mais retenons surtout  les vertus de son petit fruit rouge brillant, rempli de vitamines. Il combat la fatigue, le surpoids, les rhumatismes et prévient les maladies cardiovasculaires.

UN ROSIER CONTRE LA RAGE ?

R osier des chiens,  quel  drôle  de nom pour un rosier ! C’est 

pourtant  ce  que  signifie  littérale-ment Rosa canina, appellation la-tine reçue pour sa qualité à traiter la  rage,  transmise  généralement par  les  chiens.  Cette  vertu  aurait été  révélée  en  rêve  à  une  mère dont  le  fils  avait  été  mordu  par un chien porteur de la rage. Par la suite,  une  quarantaine  de  cas  de guérison ont été rapportés à l’Aca-démie de médecine de Paris. Cette indication  est  donc  entrée  dans les protocoles de l’époque. En cas de contamination, il était conseil-lé de râper la racine de l’églantier dans une omelette. Une part était ingérée et l’autre devait être appli-quée sur la blessure. Un des meil-leurs  remèdes…  jusqu’aux  tra-vaux  de  Pasteur  et  la  découverte du vaccin rabique. Depuis ce jour d’août 1885 où le premier enfant fut  sauvé  grâce  à  la  vaccination, l’usage de l’églantier devint natu-rellement désuet, ce qu’il ne faut pas  déplorer  car  son  efficacité 

s’avérait certainement très limitée. Les vertus de son fruit ne s’arrêtent cependant pas là et méritent qu’on les mette en lumière.

FAMEUX GRATTE-CUL

L e  cynorrhodon,  surnommé gratte-cul,  est  le  fruit  de 

l’églantier. En réalité c’est un faux fruit  puisque  les  véritables  fruits sont les akènes qu’il contient. Ces petites graines sont recouvertes du célèbre poil à gratter, des poils ur-ticants que nombre d’enfants ont glissés par surprise dans le dos des copains. De quoi rire de leurs ges-ticulations  à  vouloir  se  gratter  le dos désespérément.Le  cynorrhodon  est  un  véritable concentré  de  nutriments,  notam-ment  en  vitamine  C  qui  est  une des clés de sa réussite. Un seul cy-norrhodon, pourtant pas bien gros, contient autant de vitamine C qu’un citron, 20 fois plus qu’une orange ! Durant la seconde guerre mondiale, les britanniques à court d’agrumes se tournèrent d’ailleurs vers lui et le consommaient en sirop.

La vitamine C est une véritable clé de santé très utile aujourd’hui, no-tamment à cause du  stress qui en détourne  beaucoup.  Si  vous  êtes stressé,  que  vous  souffrez  d’une maladie inflammatoire ou que vous être fumeur par exemple, vous êtes quasiment sûr d’être carencé. Cette vitamine  doit  être  apportée  quoti-diennement à l’organisme car nous ne  savons  pas  la  fabriquer.  Com-bler une carence peut aider au trai-tement  de  nombreuses  maladies. Notre  cynorrhodon,  super-fruit  vi-taminé,  peut  nous  être  utile  dans plusieurs cas de figures.

UTILE POUR LUTTER

Contre la fatigueLe cynorrhodon est un tonique gé-néral. La haute teneur en vitamine C qu’il contient aide à  la  fabrica-tion  des  hormones  de  l’énergie, comme la noradrénaline fabriquée par les glandes surrénales. Les sur-rénales comptent parmi les organes les plus concentrés en vitamine C. La vitamine C a un autre rôle, ce-lui  d’augmenter  l’assimilation  du 

Nom latin : Rosa caninaFamille : RosacéesNoms vernaculaires : rosier des chiens, rosier des haies, rosier sauvage, gratte-cul.Parties utilisées : pseudo-fruit (cynorrhodon), jeunes pousses (en macérat glycériné) et autrefois le bédé-guar (excroissance chevelue qui résulte de l’attaque d’un parasite).Composants actifs : vitamine C (0,2 à 1,2 %), pectine, tanins, polyphénols, minéraux dont potassium, phosphore, magnésium et fer.Formes d’usage : extrait hydroalcoolique, macérat glycériné de jeunes pousses, baie concassée en in-fusion, poudre.Indications principales : fatigue générale, fragilité immunitaire, stress oxydatif, inflammations diverses des muqueuses respiratoires ou digestives, douleurs arthritiques, surcharge graisseuse du ventre.

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FÉVRIER 2017 ABE N°125LA RUBRIQUE PHYTO

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1. CanoyD,WarehamN,WelchA,BinghamS,LubenR,DayN,KhawKT.Plasmaascorbicacidconcentrationsandfatdistributionin19,068BritishmenandwomenintheEuropeanProspectiveInvestigationintoCancerandNutritionNorfolkcohortstudy.AmJClinNutr.2005;82:1203–9.

2. Nagatomo,Nishida,Fukuhara,Noro,Kozai,Sato,Matsuura.Dailyintakeofrosehipextractdecreasesabdominalvisceralfatinpreobesesubjects:arandomized,double-blind,placebo-controlledclinicaltrial.DiabetesMetabSyndrObes.2015Mar6;8:147-56.doi:10.2147/DMSO.S78623.eCollection2015.

3. IndicedeMasseCorporelle.4. Rein,Kharazmi,Winther.Aherbalremedy,HybenVital(stand.powderofasubspeciesofRosacaninafruits),reducespainandimprovesgeneralwellbeinginpatientswithosteoarthritis--adouble-blind,

placebo-controlled,randomisedtrial.Phytomedicine.2004Jul;11(5):383-91.5. SahyounN:Carotenoids,vitaminsCandE,andmortalityinanelderlypopulation.AmJEpidemiol1996;144:501-511.

fer dans notre organisme, et juste-ment, le cynorrhodon en contient également.  Cela  contribue  à  une bonne  oxygénation  cellulaire  et donc à la production d’énergie.

Contre les maladies hivernalesLa vitamine C est un excellent  sti-mulant  pour  notre  système  immu-nitaire. Celle que contient le cynor-rhodon, d’origine naturelle, est bien mieux assimilée que la vitamine C de synthèse, l’acide ascorbique. Cet apport  se combine avec  l’effet an-ti-inflammatoire de notre super fruit pour  prévenir  ou  traiter  rhumes, bronchites, otites, rhinopharyngites et autres maladies ORL.Le cynorrhodon est  aussi  intéres-sant  en  cas  d’épidémie  de  gas-tro-entérite.  Il contient des  tanins aux  propriétés  antidiarrhéiques qui  tonifient  et  apaisent  l’inflam-mation des tissus et qui tempèrent l’excès  de  mucus  intestinal.  Ré-sultat,  une  diminution  de  la  fré-quence des selles.

Pour perdre un peu de ventre D’après  une  étude 1  de  2005,  un taux élevé de vitamine C dans  le sang serait en corrélation avec  le fait  d’être mince.  Rappelons  que la  vitamine  C  sert  à  fabriquer  la carnitine,  une  substance qui  per-met de « brûler » les graisses. Des  chercheurs  se  sont  égale-ment  penchés  sur  les  propriétés du  cynorrhodon  et  sa  capacité  à faire  perdre  du  poids.  Il  semble-rait que l’effet minceur ne soit pas seulement lié à la seule présence de  vitamine C mais  aussi  à  celle d’un  flavonoïde,  le  tiliroside  qui possède  des  propriétés  hypogly-cémiantes et antidiabétiques. Lors de cette étude 2, 32 personnes en surpoids  ont  consommé  100  mg d’un  extrait  de  cynorrhodon chaque  jour  durant  12  semaines sans  aucun  changement  alimen-taire. À l’issue de l’étude, le pour-centage  de  graisse  sous-cutanée, 

notamment au niveau abdominal, et  l’IMC 3  avaient  diminué  de  fa-çon  significative. Quel  aurait  été le score avec un changement ali-mentaire ! Des amateurs ?

Contre les rhumatismesLe  cynorrhodon  apporte  un  trio de minéraux  utiles  à  la  santé  de l’os et des articulations : calcium, magnésium  et  potassium.  Cette association  se  retrouve  d’ailleurs souvent  dans  des  compléments alimentaires qui ont pour vocation de reminéraliser et de rééquilibrer le pH tissulaire. Ce trépied aide à lutter  contre  l’acidose,  la  démi-néralisation  et  l’inflammation,  à l’origine de l’usure prématurée de nos os et de nos articulations.Parlons  encore de  la  vitamine C. Elle est  indispensable à  la  forma-tion de collagène et d’élastine, des protéines qui structurent nos carti-lages. En cas de pathologie articu-laire, il est toujours important d’en consommer suffisamment.Pour couronner  le  tout,  le cynor-rhodon  est  réputé  anti-inflamma-toire.  Son  intérêt  à  été  démontré sur l’arthrose lors d’une étude 4 où les auteurs ont observé simultané-ment  une  amélioration  du  bien-être général des personnes testées, y compris sur l’humeur, la qualité du sommeil et l’énergie.

Pour sa santé cardiovasculaireComme  les  cartilages,  nos  ar-  tères contiennent une grande pro-portion de collagène et d’élastine qui rendent sain et résistant. Une étude portant sur plus de 700 per-sonnes a montré que plus le taux de  vitamine  C  dans  le  sang  est élevé,  plus  la  protection  contre les  maladies  cardiovasculaires est  grande 5.  Le  cynorrhodon  est donc des plus utiles, surtout qu’il contient  également de nombreux antioxydants dont  les flavonoïdes et  les  anthocyanes,  de  la  famille des  polyphénols,  ces  nutriments 

présents  dans  le  vin  et  respon-sables  du  fameux  « french  para-dox » !En passant, rappelons que c’est le collagène et l’élastine qui donnent un  bon  maintien  à  la  peau.  Un défaut de structure  fait apparaître des rides.

C’EST À VOUSRécoltez…L’églantier  est  très  abondant  dans les  haies  et  les  talus,  vous  pou-vez donc  récolter  le  cynorrhodon vous-même pour en faire d’excel-lentes  confitures,  sirops  ou  vins médicinaux. Il vous faudra environ une heure pour en récolter autour de  1  kg.  Séchez-les  rapidement ou cuisez-les après avoir  retiré de chaque  baie  les  akènes  et  leurs poils urticants. L’usage culinaire est excellent en prévention. Etonnam-ment, la vitamine C que contient le cynorrhodon est très stable, même après  la  cuisson.  Pour  un  usage plus  « thérapeutique »,  recourez  à l’infusion ou à la poudre de baies pulvérisées. On peut aussi  infuser les  baies  entières  et  ensuite filtrer avec un linge fin.

…ou optez pour du tout-prêtProcurez-vous  les  baies  séchées et  concassées  en  pharmacie  ou dans  une  herboristerie.  Pour  une infusion,  comptez  environ  50  g par litre d’eau, faites bouillir 2 mi-nutes puis infuser 8 minutes. Vous  pouvez  également  pulvé-riser  ces  baies  concassées  et  en consommer 40 g mélangés à une compote  durant  1  à  2  mois.  Les jeunes pousses d’églantier en ma-cérat glycériné sont une excellente forme galénique que  l’on nomme gemmothérapie. Elle contient  tout le  potentiel  des  baies  et  convient très bien à tous, même aux enfants, en plus d’être facile à consommer.

Nicolas Wirth Naturopathe

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La médecine physiologique d’Alexandre SalmanoffThérapeute visionnaire, médecin personnel de Lénine, Alexandre Salmanoff avait une approche pragmatique et stratégique de la médecine, qui fit école… mais pas grâce aux autorités françaises !

Bien que docteur en médecine de trois facultés européennes – celles de Moscou, de Berlin et de Pavie – Alexandre Salmanoff n’avait pas le  droit  d’exercer  en  France  de-puis  la  création  par  Philippe  Pé-tain de notre Ordre des médecins et de son monopole national. Fort heureusement,  plusieurs  de  ses confrères  français  qui  jugeaient ses  méthodes  excellentes  les  ap-pliquaient  pour  lui.  Alexandre Salmanoff  lisait  dans  le  texte des livres  en  langue  russe,  italienne, espagnole, polonaise, allemande, anglaise et française ; il parlait et écrivait  cette  dernière  « avec une précision et une pureté de style que beaucoup de nos littérateurs contemporains pourraient lui en-vier », selon le témoignage de Jean Palaiseul.

Au  début  du XXe  siècle,  il  s’était inscrit à la faculté de Heidelberg, en Allemagne, ayant dû s’exiler à cause de  ses  idées politiques qui ne coïncidaient pas vraiment avec celles  du  gouvernement  tsariste. C’est  à  Heidelberg  qu’il  rencon-tra  un  neurologue mondialement célèbre, le Pr Wilhem Erb, dont il sera,  de  1901  à  1904,  l’assistant puis le collaborateur intime. Il ad-mire cet homme qui considère tou-jours  le malade avant  la maladie et s’attache aux particularités per-sonnelles  plutôt  qu’aux  grandes généralités.  Salmanoff  vient  tout juste de se marier lorsque la Pre-mière  Guerre  mondiale  éclate. Revenu  en  Russie,  il  s’engage comme  médecin  militaire,  puis, ayant été blessé, il devient méde-

cin-chef  d’un  important  hôpital où affluent les victimes sanglantes de  la mitraille.  La  suite  nous  est ainsi  contée  par  Jean  Palaiseul  : « Après la révolution, bien qu’il ne soit pas communiste, c’est à lui que l’on fait appel pour organiser la lutte contre la tuberculose et réorganiser les stations thermales sur l’ensemble du territoire. Il ac-cepte, à la condition expresse qu’il soit libre d’agir comme il l’entend. Avec l’extraordinaire puissance de travail qui est la sienne, il se met à l’œuvre, créant des dispensaires, des sanatoria, des centres de dé-pistage. C’est alors que Lénine, fa-tigué et malade, a recours à lui, et qu’il devient le médecin personnel du maître du Kremlin, avec qui il dîne deux fois par semaine. »

Ce récit de Jean Palaiseul date de la fin des années 1950. Il avait ren-contré  le  Dr  Salmanoff  pour  ses chroniques  dans  la  presse  et  ce-lui-ci lui confia, au cours de cette interview 1, comment son parcours allait le conduire à découvrir l’im-portance insoupçonnée pour notre santé de la peau et des vaisseaux capillaires  :  « Voyez-vous, aussi bien lorsque je faisais de la “méde-cine de guerre” qu’à cette époque où j’étais considéré comme une “grosse légume”, je n’étais pas satisfait. J’avais l’impression que j’étais devenu “quelqu’un” trop vite. On me considérait comme l’un des meilleurs spécialistes des poumons et du cœur, mais j’ai compris la précarité de mes connaissances. J’avais vu que les spécialistes étaient incapables de

palper un ventre, incapables de soigner la peau. Ils regardaient celle-ci comme une enveloppe, et pour en combattre les affections, ils agissaient comme des peintres en bâtiment : ils la badigeonnaient de pommades et produits de cou-leurs variées, car ils n’avaient pas compris que la peau est un véri-table “cerveau périphérique”, ayant des fonctions d’importance vitale et que c’est en l’utilisant, en maintenant sa résistance et sa jeunesse que nous devenons plus adaptés à toutes les agressions. Je me suis dit que si je ne trouvais pas une méthode plus rationnelle, plus près du corps de l’homme, je quitterais la médecine. Aussi, le jour de 1921 où Lénine, pour me montrer combien il était content de mes services, m’a promis de me donner ce que je voudrais, je lui ai demandé un passeport, afin d’aller étudier ce qui se faisait à l’étranger. Lénine a tenu parole et je suis parti pour Berlin. »

C’EST LA NATURE QUI GUÉRIT ET NON LE MÉDECIN

V oilà  comment  Alexandre   Salmanoff  résume  sa  doc-

trine, et je crois que tout médecin consciencieux qui voudrait s’élan-cer  sur  ses  traces  obtiendrait  les mêmes  résultats  par  la  patiente observation  suivie  du  malade  et l’application  de  principes  simples lui permettant de coopérer avec la nature au  lieu de  la  contraindre  : 

1. Tous les moyens de vous guérir interdits aux médecinsTomeIII,JeanPalaiseul,Ed.RobertLaffont,Paris,1963.

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« Le médecin ne guérit pas, c’est la nature qui guérit. Hippocrate l’a proclamé et il avait raison, comme sur beaucoup d’autres points d’ail-leurs. On dit que le jardinier fait pousser les plantes, mais ce n’est pas lui qui les fait pousser, c’est la nature ; lui se contente de leur assurer les meilleures conditions pour qu’elles se développent : il les arrose, les protège contre les in-

sectes, le froid ou le soleil, arrache les mauvaises herbes. S’il voulait tirer dessus pour qu’elles poussent plus vite, il les déracinerait… Mes élèves et moi sommes comme le jardinier : nous cherchons à provo-quer la guérison comme il cherche à préserver la prochaine récolte. C’est le malade qui se guérit lui-même. Notre rôle se borne à aider l’organisme afin que se déclenche

le mécanisme d’autoguérison. Voici qui vous donnera, dès maintenant, une idée de la différence qui existe entre la thérapeutique moderne et la nôtre : la thérapeutique moderne fait la chasse aux microbes par les antibiotiques, en cultivant en même temps les microbes “résis-tants” et les mycoses (c’est-à-dire les maladies provoquées par des champignons). Nous, nous cher-chons à récupérer les réserves éner-gétiques de l’organisme humain par les soins hydrothérapeutiques en employant un nombre très res-treint de médicaments, en évitant au maximum les médicaments toxiques, déprimants, qui chassent les sensations désagréables mais diminuent les réserves énergé-tiques. Les bains hyperthermiques maîtrisent presque toutes les ma-ladies infectieuses. Les enveloppe-ments chauds du thorax guérissent toutes les pneumopathies, incluse la tuberculose pulmonaire, dans un délai plus court que les anti-biotiques que nous prescrivons rarement, en doses très prudentes, à des intervalles prolongés. La thérapeutique moderne s’adresse seulement aux organes secs, en négligeant la partie humorale des organes et des tissus. Nous, nous sommes préoccupés, pour chaque malade, de pénétrer dans la com-position des liquides extracellu-laires, en cherchant à redresser leur équilibre acido-basique et minéral et en provoquant, par des régimes et par l’hydrothérapie locale ou générale, la répartition normale de ces liquides dans les diverses par-ties du corps (le crâne, le thorax, l’abdomen et le derme). La théra-peutique moderne est éparpillée en trente doctrines spécialisées. Notre thérapeutique est intégrale. C’est l’homme total qu’il faut soi-gner. Le spécialiste reste et restera un expert. Nous demandons son avis et son contrôle, mais seul le clinicien universel reste le juge. La thérapeutique moderne néglige l’irrigation profonde des organes

exergue

LES INSPIRATEURS DE SALMANOFF : VERBATIM

S ans deux hommes, un Danois et un Français, je ne serais pas arrivé à

ce que j’ai fait. Le premier, Auguste Kro-gh, prix Nobel, m’a apporté la “révélation” par son livre Anatomie et physiologie des capillaires. En lisant cet ouvrage, j’ai compris que je ne savais rien : on ne sait rien quand on ignore le rôle des capillaires ! Un nouveau monde s’ouvrait à moi et j’ai commencé à chercher dans diverses cliniques, divers hôpitaux, divers instituts, les savants qui pouvaient avoir continué l’œuvre de Krogh et l’avoir appliquée à la physiologie et à la clinique. Le deuxième homme m’a fourni la confirmation de ce que Krogh m’avait révélé. Il s’agit du Pr A. Policard, qui exerçait à Lyon, et dont le livre Précis d’histo-logie physiologique était pratiquement inconnu à Paris…

Mais pour être juste, je dois signaler que je dois aussi beaucoup à un autre Français, Jules Verne. J’avais lu ses romans dans ma jeu-nesse et c’est lui qui m’a enseigné la “fantaisie créatrice”. Après avoir dévoré l’ouvrage de Krogh, j’ai été obligé de faire une étude de ce qu’on peut appeler la “physiologie marchante”, et j’ai tra-vaillé de la même façon que Jules Verne quand il a créé le Nauti-lus, c’est-à-dire que j’ai fait fonctionner l’imagination guidée par la logique. Je suis monté sur un globule rouge, j’ai enfourché une molécule d’hémoglobine et j’ai voyagé avec eux à travers l’orga-nisme, ce qui m’a fait faire de grandes découvertes. Et après huit années de travail assidu, j’ai rejeté 90 % de la médecine officielle, ne conservant que 10 % des principes et méthodes. C’est alors que j’ai commencé à faire la synthèse de ce que j’avais appris et à établir ma propre doctrine… »

j’ai travaillé de la même façon que Jules Verne quand il a créé le Nautilus, c’est-à-dire que j’ai fait fonctionner

l’imagination guidée par la logique.

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et des tissus par les capillaires dans lesquels circule 80 % du sang. Notre méthode repose sur le rôle énorme de ces capillaires, d’où son nom de capillothérapie. La réalité, qu’il ne faut jamais oublier, c’est que l’organisme est mille fois plus intelligent que n’importe quel mé-decin. »

La  capillothérapie,  telle  fut  la grande trouvaille d’Alexandre Sal-manoff, qu’il appelle une « méde-cine des profondeurs ». Il va mettre en évidence l’importance capitale de la circulation sanguine dans le réseau des capillaires, de tous ces minuscules vaisseaux qui irriguent l’organisme dans ses moindres re-coins,  et  pour  cela  il  propose  la création d’une “anatomie étalée”, la  véritable  anatomie  physiolo-gique,  sans  laquelle  on  ne  com-prend rien à ce qui se passe dans notre  corps.  Salmanoff  nous  rap-pelle que  l’unité  fonctionnelle de l’organisme, la cellule, ne peut as-surer sa propre existence sans res-pirer,  se  nourrir  et  se  débarrasser de ses déchets, tout comme l’être humain tout entier le fait à une plus grande échelle.  L’anatomie étalée permet de “démonter”  le système des  capillaires  et  d’en montrer  la stupéfiante  réalité.  Il  faut  en  ef-fet avoir présent à  l’esprit que  les vaisseaux  capillaires  (fins  comme des cheveux, auxquels ils doivent leur nom) sont des vaisseaux d’un diamètre  qui  varie  entre  5  et  30 microns, le micron étant un millio-nième de mètre ! La paroi de ces vaisseaux  est  une  membrane  fil-trante qui règle  tous  les échanges entre le sang et les liquides extra-cellulaires.  Un  homme  de  taille moyenne  possède  des  capillaires dont  la  longueur  totale  atteint 100 000 kilomètres,  c’est-à-dire 2 fois ½  le  tour de  la Terre.  Si  l’on pouvait ouvrir ces capillaires et les étaler,  on  obtiendrait  une  surface filtrante de 6.300 m2. Alexis Car-rel, prix Nobel,  avait  calculé que les  besoins  du  corps  humain  en 

sang  et  lymphe  sont  de  200 000 litres par jour. Et Salmonoff de pré-ciser : « Par des moyens infiniment petits, mais merveilleusement dis-posés, l’organisme humain arrive à réaliser une irrigation parfaite avec 35 litres de liquide pour un homme de 52 à 54 kilos : 5 litres de sang, 2 litres de lymphe, 28 litres de liquide extracellulaire et intracellulaire. »

Autrement  dit,  l’organisme  doit sans répit nettoyer et purifier ces 35  litres  de  liquide  afin  qu’ils remplissent  le  rôle  des  200 000 litres  qui  seraient  nécessaires  si aucun système de “remise à neuf” n’existait. Fabuleux ! 

Aussi  le Dr  Salmanoff  estimait-il que  prétendre  faire  de  la méde-cine  sans  prendre  en  compte cette continuelle irrigation, c’était aller  directement  à  l’échec.  Il nous  rappelle également que  les micelles  colloïdales,  qui  consti-tuent l’essentiel de la matière vi-vante,  offrent  dans  un  corps  hu-main en “anatomie étalée”, selon le Pr Policard, une  surface d’en-viron 200 hectares ! Et Salmanoff de  surenchérir  :  « Les maladies des capillaires constituent le cha-pitre le plus important de la pa-thologie. On a le droit de dire que c’est la base de chaque proces-sus morbide : si on ne s’intéresse pas à l’état et au fonctionnement des capillaires, dont la surface fil-trante représente un ruban d’un mètre de large et de plus de 6 ki-lomètres de long, on reste en de-

hors des problèmes véritables sur lesquels doit se pencher le méde-cin pour conserver ou rétablir la santé de ses patients… (…)

LE DIAPHRAGME, UN DEUXIÈME COEUR

S almanoff  insistait  aussi  sur  l’importance du diaphragme, 

dont  le  travail  constant  améliore les  fonctions  du  foie.  Il  est  géné-ralement considéré dans les traités de  médecine  comme  un  muscle négligeable  jouant  un  rôle  mo-deste  dans  la  respiration.  Or,  fait observer  Salmanoff,  c’est  le  mus-cle le plus puissant de notre corps, que  l’on  peut  considérer  comme un  deuxième  cœur  « et peut-être un peu plus ».  Peu  de  personnes savent que  leur diaphragme, dont elles  ne  ressentent  jamais  les  ef-forts,  effectue  18  déplacements par minute, allant de 4 centimètres vers le haut puis de 4 centimètres vers le bas, soit une amplitude de 8  centimètres,  ce  qui,  au  centre de  notre  corps,  est  évidemment considérable.  1080  déplacements par  heure,  c’est-à-dire  25 920  par jour ! C’est une formidable pompe refoulante,  stimulant  le  foie,  la rate,  l’intestin  et  animant  toute  la circulation portale et abdominale. Si  votre  diaphragme  est  bloqué, votre foie le sera bientôt, et dès lors votre  santé  sera  rapidement  com-promise. En effet,  le  rôle essentiel du foie n’est plus à démontrer. Il est le grand régulateur de l’organisme, gouverne  l’ensemble des métabo-lismes, stocke les sucres et les dis-tribue en  fonction de nos besoins énergétiques,  empêche ou  facilite la  coagulation du  sang et,  en  cas de  nécessité,  transforme  les  pro-tides en glucides, en plus de bien d’autres  fonctions.  Il  est  donc  es-sentiel de maintenir le foie en bon état de fonctionnement. Pour cela, le Dr Salmanoff donne une recette toute  simple  :  la  bouillotte.  « On

La thérapeutique moderne est

éparpillée en trente doctrines spécialisées. Notre thérapeutique est intégrale. C’est l’homme total qu’il

faut soigner.

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appliquera systématiquement la bouillotte bien chaude sur la région du foie après les trois principaux re-pas. Si le foie est très congestionné, on conservera la bouillotte envi-ron 40 minutes, sinon, une ving-taine de minutes deux fois par jour suffiront. Si le foie et la rate sont congestionnés, ils immobilisent le diaphragme, ce qui entraîne de nombreux malaises. En appliquant la bouillotte, précise Salmanoff, on arrivera à une meilleure ventilation des deux bases des poumons… En chauffant le foie, en augmentant la température du sang dans les lacs sanguins du foie et de la rate, nous activons la circulation dans les ca-pillaires hépatiques et sténiques et nous arrivons à augmenter le vo-lume du sang circulant. Cette opé-ration simple, si peu coûteuse, ap-pliquée systématiquement pendant des mois, des années, est d’une va-leur préventive inestimable. Après deux, trois, voire quatre semaines de cette simple thérapeutique, le diaphragme commence à être débloqué, ses mouvements de-viennent plus amples, plus forts. La respiration, la circulation générale sont améliorées au profit de l’orga-nisme. Je ne connais pas de médi-cation plus simple, plus profonde et plus efficace que l’application de la bouillotte sur la région du foie.»

Mais  voyons,  cher Dr  Salmanoff, où donc avez-vous  la  tête  ?  Ima-ginez-vous  un  instant  que  vos éminents  confrères,  prestigieux professeurs  et  spécialistes  des thérapies  les  plus  sophistiquées, courtisés  et  surinformés  par  les représentants  des  plus  grands  la-boratoires,  puissent  conseiller  à leurs patients l’usage d’une simple bouillotte  ?  Ils  se  sentiraient  ridi-cules, et ce n’est pas pour recueil-lir ce remède de bonne femme que leurs clients prennent rendez-vous avec  des  sommités.  D’ailleurs  la Sécurité  sociale  ne  rembourse pas l’eau chaude, ni les bouillotes elles-mêmes  !  Cela  dit,  je  crois 

que notre cher docteur est ici tout de  même  un  peu  trop  systéma-tique. Que  la bouillotte  soit  sou-veraine en cas d’engorgement du foie, je n’en doute pas pour l’avoir expérimenté moi-même à  l’occa-sion.  Mais  il  serait  certainement superflu,  et  d’ailleurs  concrète-ment  impraticable,  qu’une  per-sonne en bonne santé et en pleine activité professionnelle s’astreigne à la bouillotte biquotidienne.Ayant redonné au diaphragme ses lettres de noblesse, Alexandre Sal-manoff nous invite – et invite sur-tout les médecins – à regarder de plus près ce que d’aucuns consi-dèrent  comme  la  simple  enve-loppe de notre corps, mais qui est de  fait un organe à part entière  : la peau !

LE RÔLE ESSENTIEL DE NOTRE PEAU

N otre  peau  pèse  au  total  en-   viron  4  kilos  et  sa  surface 

couvre, selon les individus, de 1,7 à 2,6 m2. La peau respire, et si l’on recouvre d’un vernis le corps en to-talité, l’homme meurt bientôt d’as-phyxie. De ce fait, la peau est éga-lement perméable aux gaz et si on laisse un animal dans une atmos-phère d’acide carbonique ou d’hy-drogène  sulfuré,  il mourra, même si  l’on  a  maintenu  sa  tête  à  l’air pur. Et Salmanoff donne ce conseil à  ses  confrères  :  « Faites parler la peau et elle vous informera mieux que la plupart des investigations à l’aide d’appareils.(…) Les capil-laires cutanés gardent la répartition normale de chaleur dans toutes

les régions de l’organisme. Le rôle de la peau dans la régulation de la température de l’homme est domi-nant. Si l’on compare la surface to-tale sécrétante des glandes sudori-pares (5 m2) à la surface sécrétante rénale (8 m2), on prend conscience de l’importance du système des glandes de la sueur dans l’orga-nisme. Mais en dehors de cette sécrétion externe, la peau est une gigantesque glande endocrinolo-gique : elle pullule d’enzymes, de ferments qui désagrègent les albu-minoïdes en polypeptides et acides aminés qui agissent sur les hydrates de carbone et sur les graisses. Elle joue un rôle important dans le mé-tabolisme de l’eau et les extraits de la peau peuvent agir comme des agents vasoconstricteurs et anti-in-fectieux. Il est vraiment incompré-hensible que les soi-disant maîtres d’endocrinologie n’aient pas trou-vé d’intérêt, ni de temps pour s’oc-cuper de la plus grande glande en-docrine 2 ! »

Au  yeux  des  mandarins  de  la médecine  officielle,  le  grand  tort d’Alexandre Salmanoff était d’ac-corder  la  plus  grande  confiance à  ce  qu’il  appelait  « la sagesse du corps ».  C’est  une  idée  qui me  séduit  personnellement  plus que  toute autre,  car  je  l’ai  appli-quée  d’instinct  depuis  ma  prime jeunesse.  Lorsqu’on  parle  de  la “confiance en soi”, la plupart des gens  réduisent  ce  concept  à  son aspect  mental.  Pour  eux,  celui qui  a  confiance  en  lui  a  surtout confiance  en  son  intelligence  ou en sa force de caractère. Mais en ce qui me concerne, j’ai toujours considéré que la confiance en soi devait  intégrer  la  confiance  en son  organisme  tout  entier,  esprit et  corps  mêlés,  la  confiance  en sa propre harmonie  intérieure,  la confiance  en  toutes  ses  cellules et  en  son propre  sang, qui  est  le creuset même de cette harmonie.

Pierre Lance

2. Endocrine:dugrecendon, dedans, et krinein,secréter.Seditd’uneglandedéversantsessécrétionsdanslesang.

Faites parler la peau et elle vous

informera mieux que la plupart

des investigations à l’aide d’appareils.

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LA CHRONIQUE DE PIERRE LANCE

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1. ExperiencesinCloseRelationships,Revised(Expériencesdanslesrelationsintimes,revisé)(2000):ChrisFraley,NielsG.WalleretKellyA.Brennan.

Un test sur votre style amoureux… qui prédit votre santéLa manière dont nous nous attachons à autrui – ami, famille ou partenaire amoureux – serait un indicateur de notre santé future. C’est la conclusion à laquelle ont abouti plusieurs chercheurs en psychologie à partir des années 1970. La manière dont nous entrons en relation affecterait notre système immunitaire, nous rendant fort ou vulnérable aux maladies. En exclusivité, Alternatif Bien-Être vous propose un test pour connaître votre style d’attachement et ses liens avec votre santé afin de diminuer vos risques…

C réé en 1998 par Waller Brennan, Clark et Shaver (1998), puis modifié en 2000 par les chercheurs en   psychologie Chris  Fraley, Niels Waller  et Kelly Brennan,  le  test Experiences in Close Relationships 1

(Expériences dans les relations intimes), évalue les styles d’attachement dans les relations amoureuses. Les questions sont formulées pour une relation amoureuse actuelle. Si vous n’êtes pas en relation, vous pouvez répondre aux questions en pensant à une relation passée ou en évaluant votre attitude générale lors de vos relations amoureuses, ou alors en transposant les questions dans vos relations familiales ou amicales. Consi-dérez que ce test n’a pas valeur de diagnostic mais a pour objet de nourrir votre réflexion sur votre attitude et ses implications en termes de qualité de relation puis de santé. Alors à vos stylos ! On se retrouve tout à l’heure après le test…

Pas du tout d’accord Pas d’accord

Ni d’accord, ni pas

d’accordD’accord Tout à fait

d’accord

1.  J’ai peur de perdre l’amour de mon (ma) partenaire amoureux(se). 1 2 3 4

2.  J’ai souvent peur que mon (ma) partenaire ne veuille pas rester avec moi. 1 2 3 4

3.  J’ai souvent peur que mon (ma) partenaire ne n’aime pas vraiment. 1 2 3 4

4.  Je crains que mes partenaires amoureux(se) ne se soucient pas autant de moi que je me soucie d’eux (elles).

1 2 3 4

5.  Je souhaite souvent que les sentiments de mon (ma) partenaire pour moi soient aussi forts que les miens pour lui (elle).

1 2 3 4

6.  Je m’inquiète beaucoup au sujet de ma relation. 1 2 3 4

7.  Lorsque mon (ma) partenaire est hors de vue, je m’inquiète qu’il (elle) puis s’ intéresser à quelqu’un d’autre.

1 2 3 4

8.  Quand je montre mes sentiments à mon (ma) partenaire, je crains qu’il (elle) n’éprouve pas les mêmes sentiments envers moi.

1 2 3 4

9.  Je crains rarement que mon (ma) partenaire me quitte. 4 3 2 1

10. Mon (ma) partenaire me fait douter de moi. 1 2 3 4

11. J’ai souvent la crainte d’être abandonné(e). 1 2 3 4

12.  Je trouve que mon (ma) partenaire ne veut pas être aussi proche que j’aimerais. 1 2 3 4

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LES EXPÉRIMENTATIONS D’EMMANUEL DUQUOC

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13.  Parfois mes partenaires changent de sentiments envers moi sans raison apparente. 1 2 3 4

14.  Mon désir d’être très proche éloigne parfois mon (ma) partenaire. 1 2 3 4

15.  J’ai peur qu’en me connaissant, mon (ma) partenaire n’aime pas qui je suis vraiment. 1 2 3 4

16.  Ça me rend fou (folle) de ne pas recevoir l’affection et le soutien dont j’ai besoin de mon (ma) partenaire. 1 2 3 4

17.  Je crains de ne pas être à la hauteur d’autres personnes. 1 2 3 4

18.  Mon (ma) partenaire semble me remarquer seulement quand je suis en colère. 1 2 3 4

19.  Je préfère ne pas montrer à mon (ma) partenaire ce que je ressens profondément. 1 3 3 4

20.  Je me sens libre de partager mes pensées et mes sentiments intimes avec mon (ma) partenaire. 4 3 2 1 0

21.  J’ai du mal à m’autoriser à dépendre de mon (ma) partenaire 1 2 3 4

22.  Je suis très à l’aise d’être proche de mon (ma) partenaire. 4 3 2 1

23.  Je ne me sens pas à l’aise pas à l’aise de m’ouvrir avec mon (ma) partenaire. 1 2 3 4

24.  Je préfère ne pas être trop intime avec mon (ma) partenaire. 1 2 3 4

25.  Je deviens mal à l’aise quand mon (ma) partenaire veut devenir très proche. 1 2 3 4

26.  Je trouve relativement facile de me rapprocher de mon (ma) partenaire. 4 3 2 1

27.  Il n’est pas difficile pour moi de me rapprocher de mon (ma) partenaire. 4 3 2 1

28.  J’ai l’habitude de discuter de mes problèmes et de mes soucis avec mon (ma) partenaire. 4 3 2 1

29.  Cela aide de me tourner vers mon (ma) partenaire en cas de besoin. 4 3 2 1

30.  Je dis pratiquement tout à mon (ma) partenaire. 4 3 2 1

31. Je discute de tout avec mon (ma) partenaire. 4 3 2 1

32.  Je deviens nerveux(se) quand mon (ma) partenaire se rapproche trop de moi. 1 2 3 4

33.  Je me sens à mon aise de dépendre de mon (ma) partenaire. 4 3 2 1

34.  Je trouve facile de dépendre de mon (ma) partenaire. 4 3 2 1

35.  Il est facile pour moi d’être affectueux(se) avec mon (ma) partenaire. 4 3 2 1

36.  Mon partenaire me comprend vraiment ainsi que mes besoins. 4 3 2 1

TOTAL

Additionnez le nombre de points correspondant aux cases cochées pour les questions 1 à 18 :• Si votre score est compris entre 0 et 36 : votre anxiété relationnelle est faible à modérée• Si votre score est compris entre 37 et 72 : votre anxiété relationnelle est élevée

Additionnez le nombre de points correspondant aux cases cochées pour les questions 19 à 36 : • Si votre score est compris entre 0 et 36 : votre niveau d’évitement est faible à modéré• Si votre score est compris entre 37 et 72 : votre niveau d’évitement est élevé

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FÉVRIER 2017 ABE N°125LES EXPÉRIMENTATIONS D’EMMANUEL DUQUOC

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En fonction des deux critères précédents, placez-vous sur ce tableau : placez un point sur l’échelle d’anxiété en fonction de votre score de 0 à 72. Placez un autre point correspondant à votre score sur l’échelle d’évitement. Tracez une droite horizontale passant par votre point de l’échelle d’anxiété et une autre verticale passant par votre point sur l’échelle d’évitement.  Le croisement des deux droites  indique votre style amoureux et relationnel. 

Anxiété

Anxiété

Élevée

Style anxieux

Style sécure

Style anxieux-évitant

Style évitant

0

72

Faible0

Évitement Évitement 723618Faible Élevée54

54

18

Interprétation psychologique et relationnelle du test

• Style sécure : Vous  savez  exprimer  vos  émotions  et  vos  besoins affectifs et les prendre en compte chez l’autre. Vous appréciez la présence de l’autre, son écoute et son soutien. Les personnes sé-cures ont  tendance à avoir des relations relativement durables et satisfaisantes. 

• Style anxieux : Très émotif, vous recherchez l’autre tout en crai-gnant un manque de disponibilité de sa part. Bien qu’à l’aise pour exprimer  vos  émotions,  vous  vivez  beaucoup  d’affects  négatifs qui peuvent créer des difficultés dans le couple ou les relations.

• Style évitant : Vous avez tendance à privilégier votre autonomie et gardez une certaine distance avec votre partenaire. Vous expri-mez peu vos émotions Vous avez confiance dans votre capacité à faire face seul aux situations difficiles, ce qui peut nuire à vos relations intimes.

• Style anxieux-évitant : Vous  alternez  entre  comportements  an-xieux et évitant, ce qui peut occasionner des difficultés relation-nelles. Vous cherchez à éviter de vous attacher émotionnellement. Cependant, si une relation s’engage, elle est souvent  teintée de manque de confiance.

NB : Cette interprétation est à moduler selon la place de votre point dans  le  tableau. Vous  pouvez  ainsi  être  totalement  sécure  ou  se-mi-confiant. Légèrement évitant ou très évitant, etc. Plus le point cor-respondant à votre style est éloigné du centre du tableau, plus votre 

tendance  (sécure,  évitante,  an-xieuse, anxieuse-évitante) est forte.

D’OÙ VIENT NOTRE STYLE AMOUREUX ?

L es travaux des psychologues   sur  les  « styles  d’attache-

ment »  dans  les  relations  amou-reuses  puisent  leur  source  dans les  travaux  du  psychiatre  John Bowlby  (1907-1990)  portant  sur la  psychologie  de  l’enfant.  Se-lon  lui  l’enfant,  en  réponse  aux interactions  avec  ses  parents  et notamment en fonction de la ma-nière dont il a été traité de façon répétée lorsqu’il était en difficulté, développe une représentation à la fois de son mérite à recevoir aide et réconfort en cas de besoin et de la disponibilité des autres pour les lui  fournir. Ces  représentations et croyances président à la formation de  trois  styles  d’attachement  qui constitueront les attitudes réflexes face aux situations de sa vie rela-tionnelle à l’âge adulte :

• L’attachement sécure,  carac-térisé  par  le  fait  d’être  tourné vers  les  autres,  sans  s’oublier soi-même.  La  personne  est  à la fois autonome et capable de solliciter  l’aide d’autrui en cas de difficulté.

• L’attachement évitant, caracté-risé par des difficultés à mani-fester  ses  émotions et  à  expri-mer son besoin d’attachement. L’attachement  évitant  est  aussi appelé  autonomie  compulsive par John Bowlby.

• L’attachement anxieux  qui  oc-casionne  soit  une  dépendance affective  assortie  de  demandes permanentes,  soit  une  propen-sion  à  s’occuper  d’autrui  pour recevoir  son  amour ou  son  es-time  tout  en  répondant  insuffi-samment de ses propres besoins. Ce comportement est également appelé soin compulsif à autrui. 

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LES EXPÉRIMENTATIONS D’EMMANUEL DUQUOC

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Ces  trois  styles  d’attachement constituent  des  tendances  de  la personnalité  plus  ou  moins  mar-quées. Ainsi, on peut être anxieux ou  semi-confiant,  avoir  un  atta-chement fortement ou légèrement évitant,  ou  encore  alterner  deux ou  trois  de  ces  attitudes…  Mais quel rapport tout cela peut-il avoir avec la santé ?

UN LIEN PROBABLE ENTRE STYLE D’ATTACHEMENT ET RISQUE DE MALADIE

À la fin de sa vie, John Bowlby avait  évoqué  un  lien  pro-

bable  entre  style  d’attachement et  risque  de  maladie.  À  sa  suite, de  nombreux  psychologues  étu-dièrent  les  liens  potentiels  entre certains schémas de comportement et  santé. Dans  les années 70, des chercheurs américains tentèrent de dresser une typologie de personna-lités prédisposant à la maladie. Par-mi elles,  ils déterminèrent  le  type A.  Une  personnalité  compétitive, manquant de patience, facilement susceptible  et  exprimant  ouverte-ment  ses  colères.  Les  personnes ayant  ces  comportements  de ma-nière  marquée  avaient  un  risque plus élevé de maladies cardiovas-culaires que la moyenne. En 1979, le docteur en psychologie Lydia Te-moshok mit au jour un autre type de  personnalité  :  la  personnalité de  type C… Comme cancer 2. Ai-mante et tournée vers les autres, la personne de type C est conciliante à l’extrême et présente de grandes difficultés  à  exprimer  ses  émo-tions,  particulièrement  la  colère. Elle a souvent du mal à dire non et à être à l’écoute de ses propres be-soins.  Un  comportement  typique de  l’attachement anxieux de  John Bowlby.

2. Psychologicalresponseandsurvivalinbreastcancer.TemoshokLR-Lancet.2000Jan29;355(9201):404-5.3. Attachmentandcancer:aconceptualintegration.TacónAM.IntegrCancerTher.2002Dec;1(4):371-81;discussion382-6.4. Attachmentstyleandpresenceofaromanticpartnerasmoderatorsofpsychophysiologicalresponsestoastressfullaboratorysituation.Firstpublished:December1996.ErikaCarpenterLeeKirkpatrickDe-

partmentofPsychology,in PersonalRelationships3(4):351-367·May2005.5. Psychologicalattributesofwomenwhodevelopbreastcancer:Acontrolledstudy-S.Greer†,TinaMorris,JournalofPsychosomaticResearchVolume19,Issue2,April1975,Pages147.6. Loneliness,emotionalrepression,maritalquality,andmajorlifeeventsinwomenwhodevelopbreastcancer.FoxCM,HarperAP,HynerGC,LyleRM.–JCommunityHealth.1994Dec;19(6):467-82.

Débutée dans les années 50, une étude avait  déjà montré une cor-rélation  significative  entre  le  fait d’avoir  reçu  peu  d’attention  pa-rentale dans l’enfance et la préva-lence  des  problèmes  cardiaques, des ulcères ou de l’alcoolisme 35 ans  plus  tard.  Une  autre  révélait que  des  étudiants  ayant  reconnu ne  pas  être  proches  de  leurs  pa-rents  avaient  développé  davan-tage  de  cancers  que  les  autres, quarante ans plus tard. À la suite de  ces  études, Anna Tacon,  pro-fesseure de sciences de la santé à la Texas Tech University,  observa que  les  personnes  souffrant  d’un cancer du sein avaient des scores plus  élevés  en  attachement  évi-tant  que  la  population  contrôle, qu’elles  se  sentaient  beaucoup moins  proches  de  leur  mère  et qu’elles  avaient  davantage  ten-dance à réprimer leurs affects né-gatifs  et  à  contrôler  globalement leurs émotions. Ces résultats l’ont conduite  à  établir  un  lien  entre caractéristiques de type C et style d’attachement 3.  Prenant  connais-sance  des  travaux  d’Anna Tacon, Lydia  Temoshok,  la  créatrice  du concept  de  personnalité  de  type C,  confirma  la  pertinence  de  la corrélation  entre  style  d’attache-ment  évitant  ou  anxieux  et  les situations  contraires  de  l’enfance qui conduisaient les personnalités de type C à ne pas exprimer leurs émotions (attachement évitant) et/ou à réprimer leurs besoins les plus fondamentaux  au  profit  de  ceux d’autrui (attachement anxieux). Le résultat de ces attitudes : un stress physiologique permanent condui-sant notamment à une baisse des cellules  tueuses en nombre et en efficacité et une plus grande vul-nérabilité  à  la  maladie  en  géné-ral.  Dans  ce  tableau  inquiétant, les  évitants  sont  les  plus mal  lo-tis. En effet, aux facteurs de stress habituels  s’ajoute  pour  eux  celui 

de  la  relation  à  autrui  qui  n’est pas  source  de  réconfort.  Deux chercheurs  britanniques,  Erika Carpenter et  Lee Kirkpatrick 4 ont par exemple montré en 2005 que, chez les évitants, on observe une augmentation de la  tension et du rythme  cardiaque  lorsqu’on  les soumet  à  un  stress  en  présence de  leur  conjoint  par  rapport  à  la même situation affrontée seul ! 

En  1975,  une  étude  conduite par  le King’s College Hospital de Londres  auprès  de  69  patientes chez  qui  l’on  avait  découvert  un cancer  du  sein  au  cours  d’une opération  et  un  groupe  contrôle comprenant  91  patientes  seule-ment  atteintes  d’une  tumeur  bé-nigne,  concluait  à  « l’existence d’une association significative entre le diagnostic de cancer du sein et une anomalie dans l’ex-pression des émotions. Cette ano-malie était dans la plupart des cas une extrême suppression de la colère et, chez les patientes de plus de 40 ans, une extrême sup-pression des autres émotions. » 5 En d’autres termes, un style d’atta-chement non sécure… 

UN FACTEUR DE RISQUE GLOBAL POUR LA SANTÉ

M ais  un  style  d’attachement   non  sécure  ne  prédispose 

pas  qu’au  cancer.  En  1994,  le Pr Fox et ses collaborateurs ont en effet  demandé  à  des  femmes  qui attendaient  de  passer  une  mam-mographie  de  remplir  un  ques-tionnaire pour évaluer  leur degré de  répression  émotionnelle  et  de solitude 6. Résultat  : plus  le  score de  répression  émotionnelle  était élevé,  plus  les  femmes  étaient malades.  Plus  le  score  était  bas, plus les femmes étaient en bonne 

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FÉVRIER 2017 ABE N°125LES EXPÉRIMENTATIONS D’EMMANUEL DUQUOC

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7. AttachmentSecurityandImmunityinHealthyWomen.AngeloPicardi,MD,FRANCESCABATTISTI,MD,LORENZO-PsychosomaticMedicine69:40–46(2007).8. EmotionSuppressionandMortalityRiskOvera12-YearFollow-up-BenjaminP.Chapman,KevinFiscella,IchiroKawachi,PaulDuberstein,PeterMuennig,Journalofpsychosomaticresearchen2013.9. DoesChangeinEmotionalExpressionMediateCancerSurvival?Stanforduniversity,JanineGuiese-Davis,Ph.D.1995(CycleI).

santé.  L’attachement  évitant  se révélait  être  un  facteur  de  risque global pour  la  santé, même pour les  affections  aussi  courantes  et généralement  bénignes  que  le rhume, l’indigestion ou le mal de dos. Depuis,  plusieurs  études  ré-centes ont validé ces découvertes initiales.  En  2013,  le  psychiatre italien Angelo Picardi et ses collè-gues ont découvert que l’attache-ment  évitant  était  associé  à  une faible activité des cellules tueuses (NK)  chez  les  femmes  en  bonne santé,  augmentant  leur  risque  de tomber  malade 7…  La  même  an-née,  des  chercheurs  de  l’univer-sité de Rochester et de l’École de santé  publique  de  Harvard  ont suivi  729  individus  sur  une  pé-riode de 12 ans et  remarqué que les personnes qui n’expriment pas leurs  émotions  –  attitude  typique de  l’attachement  évitant  –  ont un  risque  de  décès  par  cancer augmenté  de  70 %  et  un  risque de  décès  par  accident  cardiaque augmenté  de  50 %  par  rapport  à celles qui les expriment 8. Conclu-sion de  l’étude  : « La suppression émotionnelle peut augmenter le risque de mort précoce. »

Alors que faire si le test vous place dans la catégorie anxieux ou pire, évitant,  les deux styles d’attache-ment les plus générateurs de stress physiologique  et  de  maladies  ? Tout  d’abord  en  relativisant  sa portée. Celui-ci n’a pas été conçu comme un outil prédictif concer-nant  votre  santé  future mais plus comme une incitation à réfléchir à vos  réflexes  relationnels.  Ensuite, considérer  que  ces  tendances  ne sont pas des données fixes de votre personnalité  mais  des  comporte-ments que vous pouvez modifier, entrainant  une  cascade  d’événe-ments  physiologiques  favorables, y compris si vous faites déjà partie des personnes sécures. La preuve que  cela  est  possible  ?  En  1995, un  programme  de  recherche  sur 

COMMENT CHANGER POUR PLUS DE SÉCURITÉ ?

M odifier  votre  style  d’attachement  pour  devenir  sécure  ou  améliorer votre sécurité relationnelle demande de réaliser 

une  introspection afin de  retrouver dans  votre passé  les  événe-ments qui ont pu altérer votre sécurité affective puis désamorcer les réflexes relationnels qui portent préjudice à la qualité de vos relations. Dans cette exploration, certaines lectures peuvent vous accompagner. Par exemple, « Petites violences ordinaires, la vio-lence psychologique en famille » d’Yvane Wiart (Courrier du Livre 2011) est un guide concret pour comprendre l’origine de son style relationnel et réévaluer ses attitudes relationnelles négatives. « Ta vie sauvée enfin » d’Alice Miller  (Flammarion 2008) est un livre thérapeutique  pour  apprendre  à  se  confier  à  un  témoin  empa-thique, aimer l’enfant que l’on fut, lever le refoulement et vivre ses émotions (peur, indignation, colère) enfouies. 

Cette  recherche  peut  aussi  faire  l’objet  d’un  accompagnement par  un  psychothérapeute,  particulièrement  indiqué  si  vous  êtes évitant. Les thérapies familiales systémiques sont également inté-ressantes afin de travailler sur le système familial. Côté pratiques corporelles,  la  Biodanza  est  un  outil  puissant  de  désinhibition émotionnelle et de guérison de l’évitement ou de l’anxiété rela-tionnelle. D’une manière générale, toutes les pratiques favorisant l’expression des affects et la prise en compte de ses besoins sont indiquées. Des pratiques de libération émotionnelle comme l’EFT (Emotional Freedom Technique), la méthode TRE (Trauma Release Exercises) ou TIPI (Technique d’Identification sensorielle des Peurs Inconscientes) ou encore de régulation émotionnelle au quotidien (Cohérence cardiaque) sont également bienvenues. Attention ce-pendant. 

Elles doivent être utilisées dans un objectif de libération de l’ex-pression  émotionnelle  et  non  pour  afficher  un  self-control  tout terrain qui serait le signe d’une continuation des comportements d’inhibition des affects.

le  cancer  du  sein  de  l’université de Stanford a montré que le taux de  survie des  femmes participant à  un  programme  de  thérapie  de groupe et qui  exprimaient ouver-tement leur colère ou avaient ap-pris à le faire au cours de l’étude était  doublé  en  comparaison  des 

femmes qui les réprimaient 9. « Ex-primer ses émotions augmente  la survie  dans  le  cancer  du  sein. » Et  si cette  loi  s’applique pour  les grands malades, pourquoi ne pas la mettre en œuvre à titre préven-tif ? C’est  le conseil que donnent les spécialistes de l’attachement…

Emmanuel Duquoc

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LES EXPÉRIMENTATIONS D’EMMANUEL DUQUOC

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Maladies de civilisation : l’espoir est dans la ruche !Nicolas Cardinault s’occupe depuis 8 ans de la recherche et du développement de nouveaux produits dans la société Pollenergie et est membre du conseil scientifique de l’Association francophone d’apithérapie (AFA). Il vient 

d’écrire le livre Soignez-vous avec les produits de la ruche aux éditions Thierry Souccar et nous explique dans cette interview que les produits de la ruche sont de formidables outils pour lutter contre les maladies de civilisation.

Alternatif Bien-Être : Pouvez-vous définir l’apithérapie en quelques mots ?

Nicolas Cardinault : L’apithé-rapie  telle  que  définie  par  le président  de  l’Association  fran-cophone  d’apithérapie,  le  Dr Becker,  c’est  :  « Le traitement préventif ou curatif des maladies humaines ou vétérinaires par les produits biologiques issus ou ex-traits du corps même de l’abeille, sécrétés par elle ou récoltés et transformés par elle. »

ABE : Comment explique-t-on que les produits de la ruche aient des propriétés thérapeutiques aussi nombreuses que variées comme la réduction du stress,

la cicatrisation, la lutte contre la fatigue, etc ?

NC :  Il  s’agit  de  produits  na-turels  et  la  nature  a  toujours  ap-porté  beaucoup  de  remèdes  aux principaux maux de notre civilisa-tion. Les produits de la ruche sont des concentrés d’actifs  aux nom-breuses vertus. On en a découvert certaines de manière empirique et nous en avons certainement beau-coup d’autres à découvrir.

ABE : Le miel a-t-il des vertus particulières pour la santé lorsqu’on le mange ? Y a-t-il des différences selon les miels ?

NC : Le miel est avant tout le premier  aliment  sucré  de  l’his-toire de l’homme. Il a un pouvoir sucrant supérieur au sucre blanc, ce qui permet d’en mettre moins sans avoir les désagréments d’une consommation  de  sucre  raffiné sur le long terme. C’est un aliment très  nutritif  qui  convient  aus-si  parfaitement  aux  sportifs.  Les miels  les plus  foncés  sont  riches en  minéraux  et  polyphénols,  ce qui  leur  confère  un  pouvoir  an-tioxydant  intéressant.  Certains miels  présentent  également  une activité  antitussive  (pour  calmer la  toux).  On  estime  qu’il  existe environ  300  miels  monofloraux allant  d’une  couleur  très  claire 

à  très  foncée  et  d’une  texture liquide  à  cristallisée.  Ces  diffé-rences dépendent principalement du  rapport entre  le glucose et  le fructose (plus le miel est riche en fructose, plus il est liquide) et de la teneur en minéraux et polyphé-nols (plus le miel est  foncé, plus il  en  est  riche).  Chaque  miel  a donc des propriétés particulières. Des  équipes  scientifiques  com-mencent  à  étudier  leurs  vertus et  certaines  émergent  mais  de-mandent à être confirmées et va-lidées.

ABE : Avec la pollution, les insecticides et les pesticides, le miel d’aujourd’hui n’est-il pas pollué ?

NC :  Les  miels  doivent  ré-pondre à une définition très stricte qui n’implique malheureusement pas  la  recherche  de  polluants. Même si les laboratoires peuvent facilement  révéler  leur présence, ces analyses ne sont que très rare-ment faites. De plus, l’étiquetage ne donne pas une très grande ga-rantie sur la traçabilité du produit. Je  vous  conseille  donc  d’acheter votre  miel  chez  votre  apiculteur local,  miel  dont  vous  serez  à même d’apprécier les qualités de fabrication et de fraîcheur.

Nicolas Cardinault

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L’INTERVIEW DU MOIS

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ABE : En hiver, de nombreuses personnes font des cures de gelée royale ou de propolis. Est-ce intéressant ou faut-il en prendre toute l’année ?

NC :  Il  peut  être  intéressant de  faire  une  cure  de  propolis  au changement  de  saison  pour  ren-forcer  son  système  immunitaire. On peut aussi  la prendre  sur des périodes  plus  longues  si  néces-saire.  La  gelée  royale  sera  plutôt réservée  dans  des  cas  de  grande fatigue physique voire mentale ou pour  des  périodes  de  convales-cence.  Il  est  conseillé  de  ne  pas faire plus de 3 ou 4 cures de gelée royale fraîche par an. Cependant, attention à  la qualité de ces pro-duits. Pour la gelée royale, il  faut la choisir fraîche, non congelée et conservée  au  frigo.  Pour  la  pro-polis,  assurez-vous  que  l’origine botanique  soit  clairement  indi-quée car chaque espèce contient des  polyphénols  différents,  en quantités  variables.  Il  peut  être intéressant d’alterner des cures de propolis d’origines botaniques dif-férentes car chacune aura des ac-tions complémentaires. La  teneur en principes actifs doit également être clairement indiquée. 

ABE : Pouvez-vous nous citer quelques bénéfices étonnants liés à la consommation de gelée royale et de propolis ?

NC :  Les  recherches  scienti-fiques  sur ces deux produits  sont nombreuses.  Parmi  les  résultats remarquables,  on  peut  citer  l’ac-tivité immuno-modulatrice de ces deux  substances.  Pour  la  gelée 

royale,  les  activités  anti-âge,  hy-pocholestérolémiante  et  hypogly-cémiante  ont  été  avancées  mais non  confirmées  car  la  dose,  la fréquence  et  le mode  d’adminis-tration  attendent  encore  valida-tion.  La  propolis  est  un  véritable antiseptique naturel. Elle renforce les capacités antibactériennes, an-tivirales, antifongiques et antioxy-dantes.  Des  travaux  ont  montré que  sa  consommation  pourrait trouver  un  intérêt  dans  la  lutte contre  le  syndrome métabolique, dans le soulagement des effets se-condaires  des  chimiothérapies  et dans les troubles dépressifs légers. Mais  là  encore,  tout  cela  reste  à confirmer.

ABE : Les compléments alimentaires à base de gelée royale ou de propolis vendus en magasin sont souvent dilués et riches en sucre. Sont-ils encore efficaces ? Pouvez-vous nous conseiller des marques de qualité vers qui se tourner ?

NC :  Pour  la  gelée  royale, orientez-vous vers un produit qui n’a pas été congelé. Elle doit être produite  selon  les  normes GPGR (label  de  fabrication  française). Pour la propolis, il existe de nom-breuses  formes  galéniques  mais, de  manière  générale,  privilégiez un  produit  dont  l’origine  bota-nique  est  clairement  identifiée avec  si  possible  une  teneur  en principes  actifs.  Les  gammes  de propolis  Pollenergie  présentent toutes ces caractéristiques.

ABE : Les femmes enceintes et les enfants peuvent-ils utiliser les produits de la ruche sans crainte ?

NC : Les enfants de plus d’un an  et  les  femmes  enceintes,  si elles ne présentent pas de  risque de  diabète  gestationnel,  peuvent consommer du miel sans crainte. La  propolis  en  dose  modérée  et sous  une  forme  non  alcoolisée peut également être utilisée. Il est 

en  revanche  préférable  d’inciter les  femmes  enceintes  à  la  pru-dence  concernant  la  consomma-tion  de  gelée  royale.  Le  pollen, s’il n’y a pas de risque allergique majeur et connu, peut être recom-mandé pour les femmes enceintes et  les  enfants.  Certains  pollens frais comme le pollen de saule as-sureront un apport en vitamine B9 essentielle pendant la grossesse.

ABE : On imagine que ces produits vont devenir rares et luxueux alors que les populations d’abeilles baissent de façon dramatique… Comment voyez-vous l’avenir de l’apithérapie ?

NC : Si on parle d’apithérapie, alors on parle de soins et donc je n’espère pas que le soin devienne quelque  chose  de  luxueux  !  Et si  ces  produits  deviennent  rares c’est que  l’homme aura continué d’avancer  aveuglement  sans  se soucier  des  conséquences de  ses actes. Mais j’aime à croire que les abeilles  qui  étaient  là  bien  avant nous et qui ont su s’adapter au fil des époques, sauront de nouveau évoluer avec leur environnement. Il  y a d’ailleurs entre 400 et 500 ruches  dans  Paris,  ce  qui montre qu’elles  peuvent  tout  à  fait  vivre dans un endroit pollué  ! Concer-nant  l’apithérapie,  qu’il  s’agisse de soins humains ou vétérinaires, il faut mettre en place des garan-ties sur la qualité des produits car, comme pour tous les produits na-turels,  elle peut  être  très  inégale. Ainsi  nous  pourrons  étudier  leur efficacité,  leurs  modes  d’action et  leur  répétabilité. Certes,  il  y  a de  très  nombreuses  pistes  pro-metteuses  mais  cela  nécessite encore  beaucoup  de  travaux  de recherche. À une époque où l’in-dustrie  pharmaceutique  est  dans une  impasse  thérapeutique,  les produits  de  la  ruche  pourraient être promis à un bel avenir. 

Propos recueillis par  Morgane Védrines

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L’INTERVIEW DU MOIS

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Abeilles, piquez-nous ! Le professeur  et apiculteur  Roch Domerego  a  été 

pendant 14 ans le vice-président de  la  Commission  Apimondia dont  le  but  est  de  faire  recon-naître  les  propriétés  thérapeu-tiques  des  produits  de  la  ruche auprès  du  monde  médical.  Il  a enseigné  l’apithérapie  pendant 6 ans à la faculté de médecine de La  Havane  et  s’est  particulière-ment intéressé au venin d’abeille. Il a consigné ses recherches sur le sujet dans le livre La thérapie au venin d’abeille  aux  éditions  Ba-roch. ▶

Alternatif Bien-Être : Quelles pathologies pouvons-nous soigner avec le venin ?

Roch Domerego : En France, le  venin  d’abeille  est  utilisé  en milieu  hospitalier  uniquement pour désensibiliser les personnes allergiques  alors  que  d’autres pays en  font une utilisation plus large : en Asie, on y a recours en association  avec  l’acupuncture pour  prévenir  les  rhumatismes  ; aux  États-Unis,  les médecins  en injectent  de  très  hautes  doses pour  freiner  la  progression  des maladies  auto-immunes,  notam-ment  la  sclérose  en  plaques,  et en Russie un service de psychia-trie s’en sert pour diminuer l’ad-diction  aux  drogues.  Le  venin d’abeille  facilite  également  le processus de cicatrisation : il aide à  la  revascularisation  des  plaies mortifiées (où le sang ne circule plus) et soulage les douleurs pro-voquées  par  les  chéloïdes  (des excroissances  fibreuses)  sur  les cicatrices importantes. Il est éga-lement très efficace dans les pro-blèmes de canal  carpien,  et  en-fin des micro-injections dans les yeux peuvent aider les personnes atteintes de « vision tunnel », une 

maladie  auto-immune  qui  rétré-cit  le  champ de  vision. De ma-nière générale, le venin d’abeille renforce  le  système  immunitaire et  a  des  propriétés  anti-inflam-matoires, ce qui en  fait un outil efficace contre les maladies chro-niques. 

ABE : Sait-on comment agit le venin d’abeille sur ces problèmes ?

RD :  Parmi  les  700  à  800 molécules qui composent  le ve-nin, certaines ont été clairement identifiées pour avoir un  impact sur le système immunitaire. Mais il s’agit d’un produit complexe et c’est  probablement  l’interaction entre  ces molécules  qui  rend  le venin  efficace  sur  certains  pro-blèmes  de  santé.  Nous  avons pour  le  moment  une  connais-sance  principalement  empirique de ses effets sur la santé. Il existe des études sur le sujet mais elles desservent  souvent  la  pratique. Par exemple, une étude a été faite en  Hollande  sur  la  sclérose  en plaques,  mais  aucun  spécialiste de  l’apithérapie  n’a  été  recru-té  dans  l’équipe  scientifique.  Le protocole comportait des erreurs et les résultats montraient que le venin  n’avait  aucun  effet  sur  la maladie. Ce genre d’étude décré-dibilise l’apithérapie car les gens ne regardent que le résultat, sans critiquer le protocole. 

ABE : Comment faire si l’on souhaite suivre un traitement à base de venin pour un problème de santé ? À qui s’adresser ?

RD : En France, certains mé-decins pratiquent l’apipuncture : ils  utilisent  de  vraies  abeilles pour  piquer  les  patients  sur  des points d’acupuncture,  car  le  ve-nin  reconstitué  n’est  pas  encore commercialisé en France.  Il  faut s’approvisionner  à  l’étranger,  au Canada  notamment.  Sur  le  site de l’AFA, il y a une liste de pro-

fessionnels  qui  pratiquent  l’api-puncture.  Les  médecins  restent généralement  discrets  sur  cette pratique par peur de se  faire  ra-dier de l’Ordre.

ABE : Les personnes allergiques aux piqures d’abeilles peuvent-elles utiliser le venin pour se soigner ?

RD :  Les  personnes  aller-giques  doivent  d’abord  se  faire désensibiliser pour pouvoir suivre un traitement au venin d’abeille. Elles doivent aussi être suivies de très près pendant leur traitement ! Il faut faire attention parce qu’on peut devenir allergique au venin à  force d’y être exposé, cela ar-rive parfois chez  les apiculteurs. Il y a aussi des personnes qui ne sont pas allergiques mais qui ont un  terrain  sensible  :  elles  gon-flent  lorsqu’elles  se  font  piquer, la piqure devient rouge, elles ont d’autres allergies par ailleurs, etc. Il  est  très  important  de  soulever ces questions avant de commen-cer  un  traitement  pour  adapter les doses. 

ABE : Y a-t-il des effets secondaires, une limite de toxicité ?

RD : La limite de toxicité est estimée à 20 piqures par kilo de poids  corporel  (soit  1200  pour une  personne  de  60  kg)  et  un traitement classique en nécessite de 10 à 50, nous sommes donc largement en dessous. Même les apiculteurs,  qui  se  font  souvent piquer,  n’atteignent  pas  cette  li-mite de toxicité. 

ABE : Peut-on obtenir les mêmes bénéfices si l’on se fait piquer lors d’une balade à la campagne, par exemple ?

RD :  Peut-être,  à  condition de s’être fait piquer au moins 10 fois !

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L’INTERVIEW DU MOIS

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La médecine des abeilles

Les produits de la ruche sont employés depuis des millénaires pour leurs bienfaits sur  la  santé. Utilisés  au  quotidien,  ils  renforcent  le  système  immunitaire  et  per-mettent de prévenir un certain nombre de maladies. Mais ils sont également effi-caces en cure pour lutter contre les rhumatismes, la fatigue chronique, les maladies cardiovasculaires ou encore favoriser la cicatrisation. Roch Domerego, un apicul-teur, naturopathe et professeur de médecine, nous donne ses recettes pour soulager les tracas de toute la famille grâce aux produits de la ruche. Ce livre fait un tour complet des propriétés thérapeutiques des produits de la ruche en les classant par pathologie, ce qui facilite sa consultation en cas de besoin.

Roch Domerego et Gaëlle Imbert – Baroch Editions – ISBN : 1093523263

Lutter contre le stress, un remède anticancer

Depuis que nos journées ne suivent plus un rythme naturel, le stress nous touche de manière ponctuelle ou chronique. Dans les deux cas, nous sécrétons des hormones qui affaiblissent notre système immunitaire, ce qui laisse des maladies comme le cancer s’installer. Au cours de ses 40 ans de carrière en tant que cancérologue, le Pr Henri Joyeux s’est rendu compte que si le cancer est bien une maladie multifac-torielle, le stress est un élément majeur de son apparition. Il partage dans ce livre ses conseils pour ne plus en subir les effets au quotidien.En plus de rappeler les notions de nutrition qui permettent de renforcer le système immunitaire, l’auteur donne une vision globale de l’individu en expliquant l’impact qu’a la spiritualité sur le corps. 

Pr Henri Joyeux – Éditeur : Le Rocher Editions – ISBN : 226808499X

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FÉVRIER 2017 ABE N°125

Page 31: Trop de chimiothérapies du cancer sans...édito Trop de chimiothérapies « Trop de chimiothéra-pies », c’est une affirmation qu’on entend rarement dans la bouche d’un méde-cin.

Ce  salon  marque  l’arrivée  du  printemps  :  un  vaste  marché  aux plantes  vous  permettra  d’enrichir  votre  potager  de  légumes  inso-lites, vous y  trouverez des produits naturels pour  jardiner de ma-nière responsable et des ateliers sur le thème du végétal vous seront également  proposés.  Un  espace  Bien-Être  présentera  des  cosmé-tiques bio, des loisirs et des activités de plein air pour tous les âges. Les bricoleurs pourront se rendre à l’espace écoconstruction qui les aidera dans  leurs projets d’isolation, de chauffage, de gestion des déchets, de toiture végétale ou encore de traitement des eaux. 

Salon Tendance Nature

Du vendredi 17 au dimanche 19 mars 2017

Droit d’entrée : 4 euros

Parc des expositions de Reims, Site Henri-Farman,  Reims (51100)

Renseignements sur : www.tendancenature.fr

Ce salon vous propose de prendre l’air grâce à une ribambelle de sports et d’activités d’extérieur. Vous y trouverez des idées pour vos prochaines randonnées, trails, promenades à cheval ou à vélo ainsi que les équipements adéquats. Vous y rencontrerez des tours-opé-rateurs  spécialisés  dans  l’écotourisme  proposant  des  voyages  en France et à l’étranger. Enfin, vous apprendrez comment économiser l’eau, utiliser  les  énergies  renouvelables  et  pique-niquer  sans dé-chets  pendant  vos  excursions.  L’éco-trail  de Paris  aura  également lieu  pendant  le  salon,  vous  pouvez  vous  inscrire  à  l’une  de  ses épreuves  en  ligne  :  des  trails  de 18  à 80  km  sont  proposés  ainsi qu’une ascension chronométrée de la tour Eiffel !

Du jeudi 16 mars  au dimanche 19 mars 2017

Paris Expo Porte de Versailles, Place de la porte de Versailles, 

Paris (75015)

Renseignements sur : www.destinations-nature.com

Salon destinations Nature

Salon Vivre AutrementLa XXXe édition de ce salon rassemble 430 exposants respectueux de  la nature. Des producteurs bio vous proposeront des dégusta-tions et des cours de cuisine, des professionnels du bien-être vous aideront à évacuer votre stress grâce à des techniques de yoga ou de feng shui et des associations vous proposeront de vous engager pour la planète. De nombreuses conférences et ateliers sont organi-sés pendant toute la durée du salon, un programme est disponible en ligne. Les produits exposés au salon sont mis en vente sur le site www.sevellia.fr

Du vendredi 17  au lundi 20 mars 2017

Droit d’entrée : 7 euros Entrées gratuites en ligne

Parc Floral de Paris, Route de la Pyramide, Paris (75012)

Renseignements sur : www.salon-vivreautrement.com

AGENDA

31

FÉVRIER 2017 ABE N°125

Page 32: Trop de chimiothérapies du cancer sans...édito Trop de chimiothérapies « Trop de chimiothéra-pies », c’est une affirmation qu’on entend rarement dans la bouche d’un méde-cin.

Chaque mois Julien Venesson, expert en nutrition et micronutrition et Nicolas Wirth, expert en naturopathie et phyto-aromathérapeute répondent à vos questions.

32 ALTERNATIFbien•être

Cré

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• Supermarché : quelle maladie s

e cache dans votre chariot ?

• Maladies inflammatoires de l’intes

tin : on peut s’en sortir 

sans médicament

• Ces protections qui semblent ve

nir d’ailleurs

• Chaussures minimalistes : quels

 bénéfices pour la santé ?

prochainement dans ABE

RÉDACTION ALTERNATIF BIEN-ÊTRE

SERCOGEST

44, AVENUE DE LA MARNE

59290 WASQUEHAL 

FRANCE

Avis aux lecteurs :

Alternatif Bien-Être, publication gérée par SNI Éditions, a pour

mission de vulgariser des informations dans le domaine de la santé

et du bien être. Les informations fournies dans ce magazine sont

destinées à améliorer et non à remplacer la relation qui existe entre

le lecteur du magazine et son médecin.

Éleuthérocoque et grossesse

Chère  Marie-Laure,  par  précaution,  et  parce qu’aucune  preuve  n’a  été  apportée  de  leur inocuité,  toutes  les  plantes  adaptogènes  sont contre-indiquées durant la grossesse. En effet, ces plantes, dont font partie également le gin-seng  ou  la  rhodiola,  modifient  l’activité  des grands  systèmes  de  l’organisme,  notamment ceux  nerveux,  immunitaire mais  surtout  hor-monal. Dans le cas d’une grossesse il est pré-férable de ne pas intervenir sur ces systèmes et notamment sur les hormones. 

Je suis enceinte de 2 mois 1/2, en  train de déménager, d’organiser ma prochaine mission  (je  suis  prestataire)  qui me  fait  reprendre  le travail lundi prochain. Cela fait beaucoup à organiser, et malgré un travail sur moi (respiration, yoga, gestalt thérapie depuis des années), le fait de m’accorder des siestes réparatrices et de dormir beaucoup, je suis stressée, très fatiguée, et mon endormissement le soir est devenu difficile depuis 3 semaines (je n’ai aucun problème de sommeil en temps normal, même dans les moments de stress). Puis-je prendre de l’éleuthérocoque pour ses actions de régulation sur le stress, l’énergie et  le  sommeil,  sans  risque,  ou  est-ce  déconseillé  pour  les  femmes enceintes ? Si  la réponse est positive, sous quelle  forme la prendre dans l’idéal, étant donné mon état ?

Marie-Laure D.

Quantité de sureau

Chère  Virginie,  les  quantités  recommandées sont  justes.  Le  Dr  Valnet  recommandait  1 poignée  par  litre,  dose  assez  imprécise mais qui montre que la dose peut être importante. Quant à Paul-Victor Fournier, autre grande fi-gure de la phytothérapie, il proposait une dose comprise entre 10 à 50 g de fleurs séchées par litre, à prendre par tasses d’eau chaude assez rapprochées. Pour 1 tasse, 1 bonne c.à c. suf-fit. Pour obtenir l’effet sudorifique, il faut une concentration suffisante et boire l’infusion as-sez chaude.

Bonjour, j’ai lu avec intérêt ABE n°122, et en particulier l’article sur le sureau. Je suis toutefois plus que sceptique sur la quantité de fleurs de sureau (25 g pour 1l) proposée en tisane ! N’y a-t-il pas d’erreur, car ça me semble énorme ? Ailleurs je lis d’utiliser 1 cuillerée à soupe pour 1 tasse, soit max 4 cs pour 1 litre ? Merci d’avance de vos précisions.

Virginie G.

FÉVRIER 2017 ABE N°125COURRIER DES LECTEURS

Vous pouvez nous écrire à l’adresse postale ci-dessus ou par mail à

[email protected]

ALTERNATIFbien•êtreRevue mensuelle - Numéro 125 - Février 2017Directeur de la publication : Vincent LaarmanRédacteur en chef : Julien VenessonÉditeur : Rodolphe BacquetMise en page : Isabelle PilletSanté Nature Innovation - SNI Éditions SAAdresse : Am Bach 3, 6072 Sachseln – SuisseRegistre journalier N° 4835 du 16 octobre 2013CH-217.3.553.876-1 – Capital : 100.000 CHFAbonnement annuel : 54 euros en France métropolitaineAbonnements : pour toute question concernant votre abonnement, contactez le service client : par téléphone au +33 (0)1 58 83 50 73 par mail à http://www.santenatureinnovation.com/contact/ par courrier à Sercogest - 44, avenue de la Marne 59290 Wasquehal - FranceISSN 1662-3134

Page 33: Trop de chimiothérapies du cancer sans...édito Trop de chimiothérapies « Trop de chimiothéra-pies », c’est une affirmation qu’on entend rarement dans la bouche d’un méde-cin.

Le Journal de la Médecine Anti-ÂgeVivre mieux et plus longtemps en bonne santé

Avec le Journal de la Médecine Anti-Âge, vous recevez chaque mois un numéro complet contenant les informations scientifiques

les plus avancées en matière d’anti-âge. Le Dr Thierry Hertoghe, spécialiste de la médecine anti-âge, le Dr Éric Lorrain, président

de l’IESV (Institut Européen des substances végétales), la neurophysiologiste Monique Le Poncin-Séac’h et bien d’autres experts vous les expliquent et vous apportent des conseils précis

et simples à appliquer chez vous.

Le Journal de la Médecine Anti-Âge est votre meilleur allié pour combattre les effets du vieillissement. Vous restez actif,

indépendant et en bonne santé le plus longtemps possible, sans surconsommation de médicaments et séjours prolongés à l’hôpital.

Alzheimer,

Parkinson…

La phytothérapie

validée par

la science

Aujourd’hui, aucun médicament n’est capable

de guérir les maladies neurodégénératives.

Qu’il s’agisse de la maladie d’Alzheimer, la

plus

répandue, ou de celle de Parkinson, bien malin

celui qui saura en expliquer les causes et le

s

mécanismes. En attendant, et si notre planche

de salut, c’étaient le

s plantes ?

Perdre la tête : l’angoisse de bien des personnes après

60 ans. Je reçois à mon cabinet beaucoup de patients,

la cinquantaine passée, inquiets devant certaines ma-

nifestations qu’ils qualifient d’inhabituelles  : ils se

mettent à perdre leurs clés, oublient le nom de récentes

connaissances, sont incapables de se souvenir de ce

qu’ils viennent de lire, des tâches ordinaires deviennent

plus difficiles à effectuer ou à organiser… D’où leur in-

terrogation anxieuse : « Et si j’a

vais l’Alzheimer ? 

» La

perspective du naufrage est terrifi

ante  : altération des

souvenirs, troubles de la personnalité

, dégradation des

capacités mentales, dépression, crises de démence…

vivre mieux et plus longtemps en bonne santé

n° 1

JANVIER 2017

Par le Dr É

ric Lorra

in

médecin phytothérapeute,

président de l’In

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uropéen

des substances végétales

ÉDITO

Alzheimer, d

ésespérant ?

Contre Alzheimer, deux voies so

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nancer

lourdement la recherche conventionnelle, donner la voix

aux experts de santé naturelle, qui expliquent in

lassable-

ment comment la prévenir et l’atténuer.

Au lieu de cela, nous avons des pouvoirs publics qui hé-

sitent, calculent. O

n attend pour le 2 janvier sa

décision

définitive, mais Mariso

l Touraine, ministre de la Santé, a

déjà déclaré qu’elle refusait de dérembourser quatre mé-

dicaments dits «

anti-Alzheimer » : Aricept, Ebixa, Exelon,

Reminyl. Alors même que la Haute Autorité

de santé, or-

ganisme public et in

dépendant chargé d'évaluer les traite-

ments, s’est p

rononcée pour leur déremboursement ! En

cause : leur faible efficacité et de graves effets s

econdaires

(troubles digestifs

, neuropsychiques, cardiaques, etc.).

Autrement dit, 900 000 malades so

nt cordialement invités

à continuer de s’empoisonner.

Mais le scandale est d

ouble. Continuer à rembourser ces

médicaments inutiles et dangereux, c’est fa

ire porter 150

M€ de charge par an sur la Sécurité sociale. Quels p

rogrès

serions-nous capables d’accomplir si cette somme était af-

fectée à la recherche !

Face à ces errements, le Journal de la médecin

e anti-âge

joue son rôle. Celui d’expliquer qu’Alzheimer peut être

retardé et prévenu par de multiples approches théra-

peutiques. Celui, aussi, d

e promouvoir un accompa-

gnement personnalisé des malades : stim

ulation co-

gnitive, phytothérapie clinique, m

aintien d'activité et

d’interactions avec l’entourage…

Ces pages ouvrent des pistes m

agnifiques, réaliste

s et por-

teuses d’avenir. Bonne lecture ! Jean-Marc Dupuis

DOSSIER MÉDICAL : CERVEAU SAIN, M

ÉMOIRE VIVE

Alzheimer, P

arkinson… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1

Elle peut sauver votre

mémoire

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

INTERVIEW

« Nous avons tous une m

émoire d’éléphant…

encore faut-il s

avoir s’en servir »

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

BIEN DANS MON ASSIETTE

L'huile qui re

mue les méninges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

FORME ET VITALITÉ

Objectif ventre

plat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

C’EST DÉJÀ DEMAIN

Régénération : p

ourquoi le lézard et p

as l’homme ? . . 14

SAGESSE DES ANCIENS « Ne prendre

qu’une saine nourriture, et e

n petite quantité

 » . . . . . . 16

Alzheimer,

Parkinson…

La phytothérapie

validée par

la science

Aujourd’hui, aucun médicament n’est capable

de guérir les maladies neurodégénératives.

Qu’il s’agisse de la maladie d’Alzheimer, la plus

répandue, ou de celle de Parkinson, bien malin

celui qui saura en expliquer les causes et les

mécanismes. En attendant, et si notre planche

de salut, c’étaient les plantes ?

Perdre la tête : l’angoisse de bien des personnes après

60 ans. Je reçois à mon cabinet beaucoup de patients,

la cinquantaine passée, inquiets devant certaines ma-

nifestations qu’ils qualifient d’inhabituelles  : ils se

mettent à perdre leurs clés, oublient le nom de récentes

connaissances, sont incapables de se souvenir de ce

qu’ils viennent de lire, des tâches ordinaires deviennent

plus difficiles à effectuer ou à organiser… D’où leur in-

terrogation anxieuse : « Et si j’avais l’Alzheimer ? » La

perspective du naufrage est terrifiante  : altération des

souvenirs, troubles de la personnalité, dégradation des

capacités mentales, dépression, crises de démence…

vivre mieux et plus longtemps en bonne santé n° 1

JANVIER 2017

Par le Dr Éric Lorrain

médecin phytothérapeute,

président de l’Institu

t européen

des substances végétales

ÉDITO

Alzheimer, désespérant ?

Contre Alzheimer, deux voies sont prioritaires : financer

lourdement la recherche conventionnelle, donner la voix

aux experts de santé naturelle, qui expliquent inlassable-

ment comment la prévenir et l’atténuer.

Au lieu de cela, nous avons des pouvoirs publics qui hé-

sitent, calculent. On attend pour le 2 janvier sa décision

définitive, mais Marisol Touraine, ministre de la Santé, a

déjà déclaré qu’elle refusait de dérembourser quatre mé-

dicaments dits « anti-Alzheimer » : Aricept, Ebixa, Exelon,

Reminyl. Alors même que la Haute Autorité de santé, or-

ganisme public et indépendant chargé d'évaluer les traite-

ments, s’est prononcée pour leur déremboursement ! En

cause : leur faible efficacité et de graves effets secondaires

(troubles digestifs, neuropsychiques, cardiaques, etc.).

Autrement dit, 900 000 malades sont cordialement invités

à continuer de s’empoisonner.

Mais le scandale est double. Continuer à rembourser ces

médicaments inutiles et dangereux, c’est faire porter 150

M€ de charge par an sur la Sécurité sociale. Quels progrès

serions-nous capables d’accomplir si cette somme était af-

fectée à la recherche !

Face à ces errements, le Journal de la médecine anti-âge

joue son rôle. Celui d’expliquer qu’Alzheimer peut être

retardé et prévenu par de multiples approches théra-

peutiques. Celui, aussi, de promouvoir un accompa-

gnement personnalisé des malades : stimulation co-

gnitive, phytothérapie clinique, maintien d'activité et

d’interactions avec l’entourage…

Ces pages ouvrent des pistes magnifiques, réalistes et por-

teuses d’avenir. Bonne lecture !Jean-Marc Dupuis

DOSSIER MÉDICAL : CERVEAU SAIN, MÉMOIRE VIVE

Alzheimer, Parkinson… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1

Elle peut sauver votre mémoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

INTERVIEW

« Nous avons tous une mémoire d’éléphant…

encore faut-il savoir s’en servir » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

BIEN DANS MON ASSIETTE

L'huile qui remue les méninges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

FORME ET VITALITÉ

Objectif ventre plat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

C’EST DÉJÀ DEMAIN

Régénération : pourquoi le lézard et pas l’homme ? . . 14

SAGESSE DES ANCIENS « Ne prendre

qu’une saine nourriture, et en petite quantité

 » . . . . . . 16

Alzheimer,

Parkinson…

La phytothérapie

validée par

la science

Aujourd’hui, aucun médicament n’est capable

de guérir les maladies neurodégénératives.

Qu’il s’agisse de la maladie d’Alzheimer, la plus

répandue, ou de celle de Parkinson, bien malin

celui qui saura en expliquer les causes et les

mécanismes. En attendant, et si notre planche

de salut, c’étaient les plantes ?

Perdre la tête : l’angoisse de bien des personnes après

60 ans. Je reçois à mon cabinet beaucoup de patients,

la cinquantaine passée, inquiets devant certaines ma-

nifestations qu’ils qualifient d’inhabituelles  : ils se

mettent à perdre leurs clés, oublient le nom de récentes

connaissances, sont incapables de se souvenir de ce

qu’ils viennent de lire, des tâches ordinaires deviennent

plus difficiles à effectuer ou à organiser… D’où leur in-

terrogation anxieuse : « Et si j’avais l’Alzheimer ? » La

perspective du naufrage est terrifiante  : altération des

souvenirs, troubles de la personnalité, dégradation des

capacités mentales, dépression, crises de démence…

vivre mieux et plus longtemps en bonne santé n° 1 JANVIER 2017

Par le Dr Éric Lorrain

médecin phytothérapeute,

président de l’Institut européen

des substances végétales

ÉDITO Alzheimer, désespérant ?

Contre Alzheimer, deux voies sont prioritaires : financer

lourdement la recherche conventionnelle, donner la voix

aux experts de santé naturelle, qui expliquent inlassable-

ment comment la prévenir et l’atténuer.

Au lieu de cela, nous avons des pouvoirs publics qui hé-

sitent, calculent. On attend pour le 2 janvier sa décision

définitive, mais Marisol Touraine, ministre de la Santé, a

déjà déclaré qu’elle refusait de dérembourser quatre mé-

dicaments dits « anti-Alzheimer » : Aricept, Ebixa, Exelon,

Reminyl. Alors même que la Haute Autorité de santé, or-

ganisme public et indépendant chargé d'évaluer les traite-

ments, s’est prononcée pour leur déremboursement ! En

cause : leur faible efficacité et de graves effets secondaires

(troubles digestifs, neuropsychiques, cardiaques, etc.).

Autrement dit, 900 000 malades sont cordialement invités

à continuer de s’empoisonner.

Mais le scandale est double. Continuer à rembourser ces

médicaments inutiles et dangereux, c’est faire porter 150

M€ de charge par an sur la Sécurité sociale. Quels progrès

serions-nous capables d’accomplir si cette somme était af-

fectée à la recherche !

Face à ces errements, le Journal de la médecine anti-âge

joue son rôle. Celui d’expliquer qu’Alzheimer peut être

retardé et prévenu par de multiples approches théra-

peutiques. Celui, aussi, de promouvoir un accompa-

gnement personnalisé des malades : stimulation co-

gnitive, phytothérapie clinique, maintien d'activité et

d’interactions avec l’entourage…

Ces pages ouvrent des pistes magnifiques, réalistes et por-

teuses d’avenir. Bonne lecture !Jean-Marc Dupuis

DOSSIER MÉDICAL : CERVEAU SAIN, MÉMOIRE VIVE

Alzheimer, Parkinson… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1

Elle peut sauver votre mémoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6

INTERVIEW

« Nous avons tous une mémoire d’éléphant…

encore faut-il savoir s’en servir » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

BIEN DANS MON ASSIETTE

L'huile qui remue les méninges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

FORME ET VITALITÉ

Objectif ventre plat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

C’EST DÉJÀ DEMAIN

Régénération : pourquoi le lézard et pas l’homme ? . . 14

SAGESSE DES ANCIENS « Ne prendre

qu’une saine nourriture, et en petite quantité » . . . . . . 16

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