éditoTrop de chimiothérapies« Trop de chimiothéra-pies », c’est une affirmation qu’on entend rarement dans la bouche d’un méde-
cin. C’est pourtant la conclusion d’une ana-lyse parue récemment dans le célèbre journal médical BMJ (British Medical Journal) 1. Diri-gée par le collège impérial de Londres, on y apprend que les personnes atteintes de cancer vivent plus longtemps qu’il y a 40 ans mais que cette amélioration n’a pas de rapport avec l’efficacité des traitements. L’amélioration de près de 20 % de la survie à cinq ans au cours des quatre dernières décennies est principa-lement due à des diagnostics plus précoces, ce qui décale d’autant la durée de la survie. À côté de cela, les malades sont trop souvent induits en erreur par des discours exagéré-ment enthousiastes sur les bénéfices que la chimiothérapie peut atteindre ; en premier lieu : une guérison. En réalité, la plupart des malades gagneront en moyenne seulement quelques mois de vie supplémentaires. Il s’agit évidemment d’un discours tabou face à une maladie si dévastatrice et dont tous les aspects nous rappellent la mort. L’enthousiasme in-justifié pour les traitements contre le cancer a un coût énorme, financier et personnel : non seulement les traitements abusifs peuvent ré-duire la qualité de vie, ils augmentent aussi fortement les probabilités de mourir à l’hôpital plutôt qu’à la maison, loin des siens. Bien des patients ne se rendent pas compte que le fait d’opter pour le soulagement des symptômes plutôt que pour une chimiothérapie agressive (ce qui est abusivement considéré comme un « refus » des soins) est une option qui peut faire vivre plus longtemps et dans de meilleures conditions. Ce mois-ci nous nous intéressons donc à la compréhension d’un phénomène surprenant : celui des guérisons spontanées du cancer en l’absence de traitement. Car cela arrive, et n’est en rien lié au hasard.
Julien Venesson 1. Peter H Wise. Cancer drugs, survival, and ethics. BMJ 2016; 355.
Ils ont guéri du cancer sans chimio ni radioL’issue du cancer est dans bien des cas funeste. Cependant, rarement, mais de façon indéniable, la maladie évolue favorablement, apparemment sans aucun traitement ! Dans quels contextes ces rémissions spontanées surviennent-elles ? Peut-on en tirer des enseignements pour combattre le cancer ?
UNE GUÉRISON MIRACULEUSE
F orli, petite ville du nord de l’Italie, au XIIIe siècle. Un jeune prêtre, Pérégrin Laziosi, est atteint
d’un mal qui lui ronge le tibia, que les médecins ac-tuels diagnostiqueraient probablement comme un os-téosarcome, un cancer des os. La tumeur est très dé-veloppée et évolue en une plaie ouverte qui ne tarde pas à s’infecter, comme en témoigne la puanteur qui en émane. L’homme s’est résolu à l’amputation, qui semble être la seule option pour stopper la progres-sion de sa maladie.
Mais lorsque le médecin arrive pour pratiquer l’opération, il constate que le cancer a régressé. Finalement, la lésion finit même par disparaître com-plètement. Le prêtre Laziosi vivra finalement jusqu’à l’âge de 80 ans sans connaître de récidive ! Canonisé en 1726, il est devenu le saint patron des malades du cancer.
Cette histoire est l’une des plus anciennes documentées d’un cas de ré-gression spontanée d’un cancer. À l’époque, on ne disposait bien sûr pas des moyens de diagnostic contemporains, et il est légitime de s’interroger
(suite page 2)
Ils ont guéri du cancer sans chimio ni radio…19 signes que vous mangez trop de sel…6Ces antidouleurs naturels qui ne ruineront pas votre santé (suite)…10Porter des cartons : enfin la bonne technique !…13L’églantier, ce n’est pas pour les chiens !…16
La médecine physiologique d’Alexandre Salmanoff…18Un test sur votre style amoureux… qui prédit votre santé…23Maladies de civilisation : l’espoir est dans la ruche !…28
Pérégrin Laziosi
LE JOURNAL D’ INFORMATION DES SOLUTIONS ALTERNATIVES DE SANTÉ FÉVRIER 2017 N°125
sur la véracité des faits. Mais le cas de Pérégrin Laziosi n’est pas tout à fait isolé ; l’histoire de la médecine est jalonnée de récits de ce type. Les revues médicales de référence publient chaque an-née plusieurs articles évoquant des guérisons de cancer, parfois à des stades très avancés où la maladie s’est disséminée dans l’organisme, alors que tout es-poir était perdu, et ce sans aucun traitement spécifique telles la ra-diothérapie ou la chimiothérapie. Si la communauté scientifique peine à bien comprendre ce phé-nomène, personne ne conteste son existence.
UN CANCER DU POUMON QUI S’ENVOLE
R etour au XXIe siècle. Le Jour- nal of Medical cases reports 1
a rapporté en 2015 l’histoire d’un homme de 76 ans qui se présente à l’hôpital pour des difficultés res-piratoires, installées de manière progressive depuis deux mois. Un scanner de son torse révèle la présence d’une tumeur ovale au niveau du lobe supérieur du pou-mon droit. De belle taille : 6 cm de long par 5 cm de large, pour une épaisseur de 3 cm. Certains ganglions lymphatiques situés dans les environs ont augmenté de volume et attestent du début de propagation de la maladie. Le diagnostic tombe : l’homme, fu-meur, est atteint d’un cancer fré-quemment associé au tabagisme, le carcinome du poumon à grande cellule, caractérisé par sa crois-sance rapide.
L’équipe médicale décide d’en-treprendre un traitement basé sur une association des deux théra-peutiques de référence : la chimio-thérapie et la radiothérapie. Mais il ne commencera jamais :
lors d’un nouveau scanner – deux mois après le premier examen qui a révélé la présence de la tumeur – force est de constater que la taille de celle-ci a diminué. L’ana-lyse du prélèvement d’un frag-ment par biopsie montre la mort des cellules qui la composent. L’examen de contrôle mené l’an-née suivante confirme sa dispari-tion totale, et le retour à la nor-male des ganglions lymphatiques. Au moment où l’article est publié, sept ans après cet événement, le patient se porte bien et n’a pas connu de rechute.
UN PHÉNOMÈNE DONT LA FRÉQUENCE VARIE
L es cas de rémission du can- cer du poumon comme dé-
crit ici sont extrêmement rares ; ils sont plus fréquents pour d’autres types de cancer, comme le mé-lanome malin (un cancer de la peau), l’adénocarcinome rénal, le lymphome non Hodgkinien, cer-tains cancers du sang et le neu-roblastome chez les enfants (un cancer du cerveau) 2. Pour parler de rémission spontanée, la situa-tion doit correspondre à la défini-tion suivante, proposée par deux auteurs, les Drs Everson et Cole, en 1959 : la disparition complète ou partielle, temporaire ou perma-nente, d’une tumeur en l’absence de traitement, ou suite à des traite-ments considérés comme n’étant pas en mesure de faire régresser un cancer 3. Et c’est peut-être dans cette dernière affirmation que se cache la clé du mystère : et si un traitement auquel aucun médecin n’avait pensé était à l’œuvre dans ce processus ?
La fréquence du phénomène est difficile à estimer, évaluée par cer-tains à 1 cas sur 60 000 à 100 000 cancers. Mais comme il concerne
des personnes qui guérissent sans prise en charge médicale, une partie des rémissions spon-tanées échappe très certainement au recensement. Cette évolution positive peut faire partie de l’his-toire naturelle de la maladie. Une étude a mis en évidence que 1 cancer du sein sur 5 pourrait évo-luer vers la régression spontanée sans traitement 4. Et souvent à l’in-su des personnes concernées, du moins avant la généralisation des mammographies.
LE POINT COMMUN ENTRE LAZIOSI ET LES AUTRES…
L e cancer est la maladie la plus mortelle à travers le
monde, responsable de 13 % des décès toutes causes confondues, emportant chaque année 8,2 mil-lions de personnes. On comprend donc l’intérêt suscité par les cas de guérisons spontanées : pour-raient-ils nous donner la clé pour trouver une parade à la maladie ? L’analyse scrupuleuse de chacun de ces cas de guérison finira par mettre la puce à l’oreille de cer-tains médecins.
En effet, un point commun entre tous ces malades a fini par être éta-bli et il est pour le moins surpre-nant : tous ces malades semblent avoir connu une infection im-portante après avoir déclaré leur cancer. Sans qu’ils comprennent pourquoi, les médecins de tous temps semblent avoir établi ce lien entre un épisode infectieux et la disparition du cancer.
Plus étrange encore, un vieux papyrus égyptien relate qu’on pra-tiquait en 2600 avant notre ère l’incision de tumeurs, puis qu’on les recouvrait d’un cataplasme pour favoriser la macération et l’infection de la plaie. Plus près
1. Lopez-PastoriniA.etal.Spontaneousregressionofnon-smallcelllungcancerafterbiopsyofamediastinallymphnodemetastasis:acasereport.JMedCaseRep.2015Sep17;9:217.2. Chodorowskietal.(2007).Spontaneousregressionofcancer--reviewofcasesfrom1988to2006.PrzeglLek,64(4-5),380-382.3. EversonTC,ColeWH.Spontaneousregressionofmalignantdisease.JAmMedAssoc.1959Apr11;169(15):1758-9.4. ZahlPHetal..Thenaturalhistoryofinvasivebreastcancersdetectedbyscreeningmammography.(2302-03).ArchInternMed.2008;168:2311–16.
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de nous, à l’hôpital Middlesex de Londres dans les années 1870, un chirurgien, Campbell de Morgan, constate des rémissions de cancer après une infection et notamment chez des patients ayant contracté la tuberculose. Il est convaincu qu’il ne s’agit pas là d’une coïn-cidence, et que l’étude de ce phénomène pourrait offrir une piste pour soigner la maladie. Un autre homme va concrétiser son idée quelques années plus tard, outre-Atlantique.
LES TOXINES DE COLEY
I l s’agit de William Coley, un jeune chirurgien oncologue,
qui débute ses travaux dans les années 1890. Il fait face à un cas compliqué : un patient atteint d’un sarcome de la taille d’un œuf qui dévore sa joue. L’homme a déjà subi des opérations, mais le cancer récidive à chaque fois. La plaie est si béante que les chirurgiens n’ont pas pu la refermer et les tentatives de greffe de peau ont échoué. Après une nouvelle opération, qui n’a pu enlever la tumeur que par-tiellement, la plaie s’infecte. En cause, la bactérie Streptococcus pyogenes, à l’origine d’une mala-die appelée Érysipèle.
Le patient développe une forte fièvre et Coley ne peut qu’assister
à son combat contre l’infection. Mais il constate avec stupéfaction qu’à chaque poussée de fièvre, la tumeur régresse… pour finir par disparaître totalement ! Encouragé par cette issue favorable, le jeune médecin franchit le pas : il va re-produire ce que le hasard vient de réaliser. Autrement dit, il va in-fecter volontairement ses patients cancéreux pour tenter de les guérir.
Il teste la méthode sur dix vo-lontaires. L’inoculation du strep-tocoque donne des résultats va-riables : il arrive que l’infection ne parvienne pas à s’installer, ou qu’elle soit parfois si féroce qu’elle est fatale au malade. Dans certains cas cependant, elle entraîne la ré-gression du cancer. Pour mieux maîtriser le phénomène, Coley met au point un « vaccin » conte-nant la bactérie Streptococcus pyogenes qu’il a pris soin de neu-traliser en la tuant par la chaleur, et une autre bactérie moins agres-sive, Serratia marcescens, dont la présence est destinée à doper la réaction du système immunitaire après l’injection.
Ce traitement, qu’on appelle « les toxines de Coley », est testé avec succès sur un homme atteint d’un sarcome de la paroi abdominale, du bassin et de la vessie. Le Dr Co-ley, en tant que directeur du service des tumeurs osseuses du Memorial Hospital de New-York, a ainsi trai-té plus de 1000 patients atteints de cancers inopérables (des sarcomes, des carcinomes, des lymphomes, des myélomes et autres mélanomes) au cours de sa carrière. Mais cette approche, difficile à standardiser, a été délaissée au profit de la radiothérapie et de la chimiothérapie qui se dévelop-paient en parallèle à cette époque, une histoire que nous vous contions dans le N°92 d’Alternatif Bien-Être.Une des dernières utilisations des toxines de Coley a été faite en Chine en 1989, sur un homme at-
teint d’un cancer du foie au stade terminal. Après plusieurs mois de traitement, toutes les tumeurs avaient régressé 5. Une analyse me-née en 1994 6 sur leur utilisation dans le cadre de cancers inopé-rables révèle un taux de rémission de 64 % et de survie des patients à cinq ans de 44 %. Des résultats aussi bons, ou meilleurs selon le type de cancer, que ceux obtenus avec les traitements actuels, sans effets secondaires atroces.
STIMULER L’IMMUNITÉ POUR TERRASSER LES TUMEURS
C oley est l’un des premiers à avoir mis au point une mé-
thode thérapeutique basée sur l’immunothérapie, qui repose sur la stimulation de notre immunité pour combattre une maladie. Le dé-veloppement d’une tumeur cancé-reuse au sein de notre organisme est en effet la conséquence d’une faille des défenses de notre organisme, chargées d’éliminer aussi bien les microbes que les cellules devenues anormales. Mais il faut reconnaître que les cellules cancéreuses savent se faire discrètes : elles échappent facilement à la vigilance de ces gar-diennes car elles savent se rendre invisibles à leurs yeux.
Mais un coup de pouce peut changer la donne ; il peut appa-raître sous les traits d’une infection quelconque, provoquée par une bactérie, un virus, un champignon ou même un parasite. Le système immunitaire se mobilise alors pour combattre cet ennemi, fa-cile à identifier. Et une fois mis en branle, il perçoit l’autre menace qui était tapie dans l’ombre… et peut alors l’éliminer.
Coley a aussi mis en évidence que la réponse de l’organisme
Portrait de William Coley
5. NautsHCetal.CancerSurv.1989;8(4):713-23.Bacteriaandcancer--antagonismsandbenefits.6. WiemannB,StarnesCO:Coley’stoxins,tumournecrosisfactorandcancerresearch:ahistoricalperspective.PharmacolTher1994,64:529–564.
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au cancer est plus efficace en cas de fièvre ; ses patients qui déve-loppaient une température cor-porelle entre 38 et 40° suite aux injections répondaient trois fois mieux au traitement que ceux qui avaient moins de fièvre 7. La fièvre représente en effet un le-vier efficace pour activer les mé-canismes de défense, favorisant par exemple la production des lymphocytes T et B, la sécrétion des anticorps protecteurs et des interférons, ces petites molécules capables d’activer les cellules im-munitaires.
Dans d’autres circonstances, le coup de pouce prend la forme d’un geste traumatique : une in-tervention chirurgicale, ou une simple biopsie, comme cela s’est probablement passé dans l’his-toire décrite précédemment de l’homme qui a guéri du cancer du poumon. Au cours de l’interven-tion, des molécules externes (« les antigènes ») s’infiltrent dans la lé-sion et sont alors reconnues par les défenses immunitaires.
L’immunothérapie est une voie qui suscite aujourd’hui de l’es-poir dans le traitement du cancer, et elle est l’objet de nombreuses études. Différentes approches sont déjà utilisées, comme l’in-jection du vaccin BCG (l’anti-tuberculeux) dans la vessie en cas de cancer de cet organe, ou par l’administration d’interféron, d’interleukine 2 ou d’anticorps monoclonaux. Malheureuse-ment, la voie actuellement la plus approfondie est celle qui consiste à stimuler artificiellement l’im-munité avec un médicament. Ce n’est pas un choix qui est fait pour des questions d’efficacité, c’est un choix commercial : une molé-cule à injecter peut se vendre très cher quand une bactérie commu-nément trouvée dans la nature sera beaucoup moins rentable…
SOUVENT MALADE ? QUELLE CHANCE !
S i les infections, et la fièvre qui y est souvent associée,
peuvent booster le système immu-nitaire et contribuer à combattre le cancer, elles semblent également avoir un effet préventif contre son apparition. Dans les pays en voie de développement, par exemple, les cas de cancers colorectaux sont moins courants que dans nos pays industrialisés. Et une partie de l’explication pourrait résider dans la fréquence des gastro-entérites. Certaines d’entre elles sont provo-quées par la bactérie E. Coli. Elle produit une toxine, responsable des diarrhées associées à la mala-die. Mais elle n’a pas que des effets négatifs : des chercheurs viennent de mettre en évidence, au cours de tests en laboratoire, sa capacité à stopper la prolifération des cellules cancéreuses du côlon 8.
Ce résultat éclaire la conclusion de travaux menés dix ans plus tôt, qui avaient montré que les personnes touchées par des infec-tions banales, comme le rhume ou la gastro-entérite, avaient moins de risque de développer un can-cer que les autres 9. La confron-tation aux microbes est en effet indispensable pour la maturation du système immunitaire, et les personnes qui ne sont jamais ma-lades, ou qui n’ont pas de fièvre lorsqu’elles sont malades, sont plus vulnérables face au cancer.
Une étude 10 menée en Pologne l’illustre clairement ; 335 per-sonnes atteintes d’un cancer et 244 personnes en bonne santé ont répondu a un questionnaire sur les infections courantes pré-alablement contractées, et plus particulièrement sur les épisodes de fièvre associés. Ceux qui ont déclaré ne jamais avoir de fièvre quand ils sont malades représen-
taient 83,1 % du groupe de pa-tients atteints du cancer, contre seulement 57 % du groupe épar-gné par cette maladie. Et récipro-quement, 17 % des patients can-céreux contre 43 % des personnes en bonne santé indiquent avoir systématiquement de la fièvre au cours d’une infection.Le fait d’avoir connu des épisodes d’infection fébrile pendant l’en-fance, comme la rougeole, la va-ricelle, les oreillons, la rubéole, la coqueluche ou la scarlatine serait également un facteur de protec-tion contre certains cancers 11.
THERMOTHÉRAPIE CONTRE CANCER
U ne piste thérapeutique dé- coule naturellement des ob-
servations sur l’action bénéfique de la fièvre contre le cancer : la thermothérapie, encore appelée hyperthermie. L’idée est de sou-mettre les cellules cancéreuses à une température élevée qui va les détruire en épargnant les cellules saines. Cette méthode exploite un point faible de toute tumeur can-céreuse : pour combler ses besoins en énergie, elle induit le dévelop-pement de nouveaux vaisseaux sanguins. Mais de manière plutôt anarchique, et le réseau qui en ré-sulte n’est pas très bien structuré.
Certaines zones de la tumeur se trouvent ainsi mal alimentées en oxygène et en nutriments. Lorsque les cellules cancéreuses sont expo-sées à une température élevée (de l’ordre de 42 ou 43°C), elles ont du mal à évacuer la chaleur à cause de leur piètre irrigation et finissent par subir des dommages irréver-sibles. De plus, dans leur tentative pour survivre, elles pompent plus de sang, ce qui se traduit par un apport supplémentaire d’oxygène. Il contribue à leur perte : les rayons ionisants des traitements de radio-
7. JessyTetal.Immunityoverinability:Thespontaneousregressionofcancer.2011.JNatSciBiolMed2:43-49.8. G.M.Pitarietal.Bacterialenterotoxinsareassociatedwithresistancetocoloncancer.ProcNatlAcadSciUSA.2003Mar4;100(5):2695–2699.9. AbelUetal.Commoninfectionsinthehistoryofcancerpatientsandcontrols.JCancerResClinOncol.1991;117(4):339-44.10. WrotekSetal.Cancerpatientsreportahistoryoffewerfeversduringinfectionsthanhealthy.controls.JPreclinClinRes.2009Vol3,No1,031-035.11. AlbonicoHUetal.Febrileinfectiouschildhooddiseasesinthehistoryofcancerpatientsandmatchedcontrols.MedHypotheses.1998Oct;51(4):315-20.
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thérapie deviennent plus efficaces, et dans le cas où le patient est trai-té par chimiothérapie, les médica-ments utilisés affluent au niveau de la tumeur. La chaleur agit donc aus-si de manière indirecte, en renfor-çant l’efficacité des autres thérapies.
Des études ont ainsi été menées pour comparer l’efficacité de trai-tements classiques seuls ou asso-ciés à cette méthode thermique. L’une d’elles 12 a été menée chez 83 patients souffrant d’un cancer de la vessie, présentant un risque moyen ou élevé de récidive. 41 d’entre eux ont suivi un traitement par chimiothérapie, tandis que les 42 autres participants ont bénéfi-cié d’une thermochimiothérapie qui couple les deux approches. La phase d’attaque a duré 8 semaines, complétée par une phase d’entre-tien de 4 mois. Au final, le taux de récidive a été de seulement 17 % dans le second groupe, là où plus d’un patient sur deux a vu sa ma-ladie récidiver dans le groupe sou-mis à la chimiothérapie seule.
Il existe une grande variété de mé-thodes basées sur l’hyperthermie. Pour une tumeur superficielle (can-cer de la peau), la voie externe est privilégiée : un dispositif va chauf-fer la région concernée à travers la peau, en émettant des ondes radio à haute fréquence, des micro-ondes, ou de la lumière infrarouge. Lors-qu’elle est plus profonde, une sonde y est insérée, sous contrôle visuel, et la chaleur directement délivrée au cœur de celle-ci. Les voies naturelles peuvent être em-pruntées, comme dans les cas du cancer de la vessie : le dispositif diffusant la chaleur est inséré dans l’organe par l’orifice urinaire. Il en va de même pour les tumeurs de la sphère digestive ou gynécologique. Quand il est nécessaire d’agir à plus grande échelle, il est possible de mettre en place une perfusion de sang préalablement chauffé, ou de porter à haute température les
médicaments de chimiothérapie avant leur injection.Le traitement le plus radical consiste à élever la température corporelle, en plaçant par exemple le patient dans une chambre ther-mique, pour traiter un cancer qui s’est propagé dans plusieurs or-ganes. Les résultats de cette mé-thode sont prometteurs, comme l’illustre l’histoire de cette femme de 54 ans qui a été relatée il y a quelques années dans la littérature médicale 13 : atteinte d’un cancer des ovaires à un stade avancé – la maladie a conduit au développe-ment de métastases au niveau du péritoine, la membrane qui ta-pisse la cavité abdominale et les organes qu’elle contient, des reins et du diaphragme – ses chances de survie étaient minces. Rapide-ment opérée après le diagnostic de la maladie, elle bénéficie pen-dant quelques mois de séances de chimiothérapie. 24 heures après chacune d’entre elles, la tempéra-ture de son corps est élevée à 40° pendant 6 heures. Trois mois après l’arrêt de ce traitement, la thermo-thérapie seule se poursuit pendant 4 mois. Au moment où l’étude est publiée, 5 ans après le diagnostic de la maladie, la patiente est en ré-mission complète.Une des difficultés liées à ces mé-thodes est de contrôler rigoureu-sement la température car si une température de 40 à 42° est fatale aux cellules cancéreuses, elle peut aussi le devenir aux cellules saines et notamment au cerveau. Il arrive aussi qu’elle provoque des brûlures, des saignements ou des œdèmes. L’hyperthermie cor-porelle totale comporte également un risque cardiovasculaire et doit être rigoureusement contrôlée.
ENGAGER SOI-MÊME LE COMBAT
L es cas de rémissions sponta- nées de cancer sont porteurs
d’espoir pour les personnes tou-chées par la maladie, mais mal-heureusement les malades ne sont pas seuls à décider ! Et la thermo-thérapie est très rarement propo-sée. Quant aux injections d’agents infectieux, elles ne se font plus du tout.
Que reste-t-il alors aux malades pour lesquels la médecine clas-sique n’offre plus réellement d’es-poir, ou dans les cas où l’achar-nement thérapeutique est devenu la seule option ? Une chose est sûre : les guérisons spontanées de cancers ne sont pas arrivées par hasard et si des chances de gué-rir existent, elles ne résident que dans l’action !
La chose la plus simple à mettre en place de manière indépen-dante est la thermothérapie : bains très chauds prolongés avec me-sure de la température corporelle, sauna, hammam, etc. Dans tous les cas ces méthodes ne doivent jamais être mises en pratique de façon solitaire mais toujours sous surveillance, idéalement après en avoir parlé à son médecin. Ther-momètre et bouteilles d’eau sont bien sûr de mise. On peut se laisser une marge d’action située entre 40°C et 42°C mais il ne faut surtout pas aller au delà.
Quant aux infections, on peut essayer de les provoquer en fré-quentant des endroits sales, en se rongeant les ongles sans jamais se laver les mains ou même en mangeant des aliments avariés, mais attention, si la technique est prometteuse elle n’en reste pas moins dangereuse : les infections d’origine alimentaire provoquent chaque année la mort de dizaines de personnes. Notre conseil : trou-vez un médecin ouvert d’esprit et faites-vous accompagner.
Céline Sivault & Julien Venesson
12. ColomboRetal.Multicentricstudycomparingintravesicalchemotherapyaloneandwithlocalmicrowavehyperthermiaforprophylaxisofrecurrenceofsuperficialtransitionalcellcarcinoma.JClinOncol.2003Dec1;21(23):4270-6.
13. R.Kleefetal.SuccessfulTreatmentofAdvancedOvarianCancerwithThermochemotherapyandAdjuvantImmuneTherapy.CaseRepOncol.2012May-Aug;5(2):212–215.Publishedonline2012May5.
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9 signes que vous mangez trop de sel2,5 millions de décès par an seraient évités simplement en réduisant la consommation de sel. L’usage de la salière n’est même pas la première cause de cette hécatombe : 80 % du sel consommé est caché dans les aliments. Mais comment savoir si l’on en consomme trop lorsqu’on n’en connaît ni l’origine, ni la quantité ? Le point sur les signes qui alertent.
Il est le plus vieil additif alimen-taire de l’histoire de l’humani-té même si son arrivée est jugée récente : à peine 5000 ans. De condiment rare et précieux, ob-jet de conflit, de commerce, de contrebande et d’impôt – salaire vient du latin salarium (« solde »), partie de la solde des troupes ro-maines, versée en sal (« sel ») –, il est devenu simple condiment de base à fuir, que l’industrie agroali-mentaire nous sert à foison jusqu’à nous faire frôler l’overdose. Nor-mal, il rapporte gros : il donne du goût pour pas cher et booste au passage les ventes de boissons en donnant soif ! L’Organisation mondiale de la santé (OMS) es-time que nous en consommons en moyenne cinq fois plus que nécessaire.
POURQUOI TROP DE SEL TUE
L e sel de table, c’est du chlo- rure de sodium : 1 ion chlo-
rure accroché à 1 ion sodium, deux éléments qui participent à de nombreuses fonctions vitales dans l’organisme mais qui en excès ont le pouvoir de perturber toutes ces fonctions.
• Premièrement, le sodium conduit l’électricité dans l’or-ganisme. Logé principalement hors de nos cellules, il agit en étroite collaboration avec le potassium, un autre électrolyte qui se situe surtout à l’intérieur de la cellule. Les différences
de concentration entre eux de part et d’autre de la cellule permettent l’influx nerveux, élément clé de la communi-cation cellulaire, la pensée, la contraction musculaire et donc le mouvement et la respiration. Tout excès altère ces fonctions.
• Deuxièmement, l’ion chlo-rure une fois ingéré produit de l’acide chlorhydrique. C’est utile pour le fonctionnement de l’estomac par exemple, mais le moindre excès augmente l’aci-dité ailleurs dans nos tissus ; cette acidité provoque une fonte musculaire et osseuse au fil du temps.
• Troisièmement, le sodium ré-gule, en étroite collaboration avec le potassium, le taux d’hydratation des cellules et du sang. En excès, le sodium joue le rôle de rétenteur d’eau, pour-rait même augmenter la taille des cellules qui ne pourraient plus fonctionner et du sang que les vaisseaux sanguins ne pour-raient plus contenir.
• Quatrièmement, le taux du sodium dans l’organisme est finement régulé par le travail des reins, qui filtrent le sang et le traitent de manière à main-tenir constante la composi-tion du milieu intérieur. Une partie du sodium contenu est éliminée dans les urines. En-viron 99 % du sodium présent dans le filtrat retourne dans le sang suivi par de l’eau, aug-mentant le volume du plasma
(partie liquide du sang). Plus le plasma augmente en volume, moins de sodium est rejeté dans les urines pour garder une concentration de sodium adé-quate. Les vaisseaux, y compris les petits vaisseaux des reins, subissent une grande pression et se nécrosent.
LES 9 SIGNES QUE VOUS MANGEZ TROP DE SEL1. Une rétention d’eau : l’eau suit
toujours le sel car le sodium re-tient l’eau. Des œdèmes, de la rétention d’eau et de la cellu-lite sont des indicateurs d’une consommation excessive de sel.
2. L’hypertension artérielle (HTA) car une accumulation de sodium dans les cellules se traduit par un grossissement de celles-ci par accumulation d’eau, mais aussi par une aug-mentation du volume sanguin qui exerce une pression sur les artères. À force, cela donne donc une HTA chronique, sur-nommée le « tueur silencieux » car facteur de risque cardiovas-culaire très important.
3. Un accident vasculaire céré-bral (AVC). L’augmentation de la pression artérielle par ex-cès de sel peut endommager les vaisseaux qui peuvent se rompre. Le grossissement des cellules concerne aussi les glo-bules rouges circulant dans le
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sang, ce qui fait courir le risque d’une obstruction des fins ca-pillaires du cerveau et consti-tue un important facteur de risque d’AVC. Selon plusieurs chercheurs, l’excès de sel se-rait responsable de plusieurs dizaines de milliers d’AVC chaque année en France.
4. Une sclérose progressive des vaisseaux du rein, due à l’HTA chronique, qui filtre le sang en permanence, aboutissant à une insuffisance rénale chronique.
5. Des calculs rénaux : par le biais de l’excrétion rénale, l’orga-nisme élimine en effet du cal-cium avec le sodium. Or l’ex-cès de calcium dans les urines est susceptible de créer des calculs rénaux, qui sont donc aussi un signe à considérer.
6. Une insuffisance cardiaque, conséquence directe égale-ment de l’augmentation du volume sanguin qui majore le travail de pompage du cœur. Cela peut surcharger le cœur et aggraver les autres symptômes d’insuffisance cardiaque.
7. Un ulcère de l’estomac ré-sistant aux traitements, avec présence de la bactérie Heli-cobacter pylori. On considère qu’aujourd’hui une personne sur deux est porteuse de cet agent infectieux. S’il reste si-lencieux chez la plupart des porteurs, il peut aussi générer des ulcères, des gastrites et des cancers de l’estomac. Une équipe américaine de l’univer-sité Vanderbilt, à Nashville, a montré qu’une alimentation trop riche en sel renforce l’ac-tion de cette bactérie et lui per-met de mieux s’implanter 1.
8. Une maladie auto-immune, c’est-à-dire une maladie dans laquelle le système immuni-taire s’attaque à une partie de notre propre organisme. Des
chercheurs de l’université de Yale 2 ont montré que trop de sel aggrave fortement l’au-to-immunité via une augmenta-tion anormale de la production de cellules du système immu-nitaire appelées Th17, impli-quées dans les mécanismes de l’auto-immunité.
9. L’ostéoporose : conséquence de l’acidose chronique décrite plus haut, car l’organisme en acidose va chercher des subs-tances basifiantes dans les os pour tamponner ces acides. Ce phénomène engendre une perte minérale osseuse. En moyenne, on considère que pour 6 g de sodium consommés, 40 mg de calcium sont perdus 3.
MANGER MOINS DE SEL SANS S’EN RENDRE COMPTE !
Q uelle quantité de sel faut- il consommer ? Le moins
possible ! En effet, le sel n’est pas indispensable au fonctionne-ment de l’organisme : le sodium et le chlorure qu’il contient se re-trouvent aussi dans les végétaux, en quantité bien moindre mais largement suffisante. En fait, la ca-rence en sodium ne survient pas chez l’être humain dans le cadre d’une alimentation normale et en dehors de situations extrêmes.
Manger sans sel rend-t-il les plats moins savoureux ? Non, car le goût salé est ressenti via nos pa-pilles dont la sensibilité est direc-tement proportionnelle à notre consommation de sel : quelqu’un qui mange peu de sel a des pa-pilles plus sensibles au sel, si bien qu’il ne trouve pas que les plats en manquent. Réduire sa consomma-tion de sel doit donc se faire très progressivement, semaine après semaine : si la diminution est assez
1. GaddyJA,RadinJNetal.HighdietarysaltintakeexacerbatesHelicobacterpylori-inducedgastriccarcinogenesis.InfectImmun.2013Jun;81(6):2258-67.2. MarkusKleinewietfeld,ArndtManzel,JensTitze,HedaKvakan,NirYosef,RalfA.Linker,DominikN.Muller,DavidA.Hafler.SodiumchloridedrivesautoimmunediseasebytheinductionofpathogenicTH17
cells.March2013.Nature(2013).3. CappuccioFPetal.Unravellingthelinksbetweencalciumexcretion,saltintake,hypertension,kidneystonesandbonemetabolism.JNephrol.2000May-June;13(3):169-77.
LE POTASSIUM À NE PAS NÉGLIGER
D ans la cellule, le sodium fonctionne souvent de
pair avec le potassium dont les actions sont souvent op-posées. Ainsi, un excès de sodium chasse le potassium et le potassium a tendance à chasser le sodium. C’est donc un minéral à ne pas né-gliger si vous souffrez d’une maladie en rapport avec l’ex-cès de sel. En parallèle de la diminution du sodium il est donc conseillé d’augmenter la consommation de potas-sium via les aliments. On le retrouve uniquement en quantité significative dans les fruits et légumes. Certains sont un peu plus riches que d’autres sans que cela ne fasse une réelle différence : ils sont tous indiqués !
lente, les papilles ajustent leur sensibilité et l’on arrête d’utiliser le sel sans ressentir la moindre dif-férence en cuisine !En réalité, la salière n’est d’ailleurs pas la première coupable : la ma-jorité de nos apports en sel pro-vient des aliments transformés : le pain, les charcuteries, les aliments séchés ou fumés, les fromages mais aussi tous les aliments vendus emballés, préparés, les plats à em-porter ou les plats traiteurs ou issus de restaurants. Une personne qui supprimerait totalement l’utilisa-tion de la salière chez elle tout en continuant à manger occasionnel-lement au restaurant ou chez des amis, ainsi que quelques aliments en conserve, aurait des apports en sel déjà largement suffisants, sans mettre sa santé en danger.
Magali Walkowicz
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FÉVRIER 2017 ABE N°125Y AVEZ-VOUS PENSÉ ?
Les bébés menacés par l’industrie alimentaireLes aliments pour bébés gravement contaminés
Les conclusions d’une étude menée sur les ali- ments pour bébés vendus en grandes surfaces
et dirigée par l’Agence nationale de sécurité sani-taire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) 1, font froid dans le dos. Dans les petits pots, le lait infantile, les produits céréaliers et chocolatés, se cachent de véritables poisons en quantités anormalement élevées. Au menu : arse-nic, nickel, plomb, aluminium, cobalt, toxines is-sues de moisissures et PCB (composés chimiques normalement utilisés comme lubrifiants ou revê-tements imperméables). Mais d’où viennent ces polluants ? Des matières premières utilisées qui sont de piètre qualité et des contenant utilisés pour le stockage et le transport. De plus, l’étude souligne aussi la présence d’acrylamides, de dioxines et de furane, dangereux et cancérigènes. Seule solution : préparer soi-même l’alimentation de bébé, avec de vrais ingrédients !
Ovaires polykystiques : un polyphénol prometteurUn complément alimentaire diminue les symptômes
Le syndrome des ovaires polykystiques est une des premières causes d’infertilité chez
les femmes qui produisent plus d’hormones androgènes que la moyenne. Selon une nou-velle étude, la prise de 1500 mg de resvératrol par jour – un polyphénol présent en infime quantité dans le vin rouge, le raisin, le chocolat et les noix – corrigerait partiellement le désé-quilibre hormonal 3. Sur les 30 participantes, celles ayant pris le resvératrol ont vu chuter les niveaux de 2 hormones qui sont anormale-ment élevées chez ces femmes : -23,1 % pour la testostérone et -22,2 % pour le DHEAS. La molé-cule a joué en sus un effet préventif contre les troubles métaboliques fréquents chez ces pa-tientes.
Qualité des féculents : un effet direct sur le risque de cancerÉvitez ceux qui provoquent des pics de glycémie
L’alimentation occidentale moderne est riche en féculents hautement raffinés (pain blanc,
pâtes et riz blanc, semoules blanches, pommes de terre). Ces aliments sont caractérisés par un index glycémique élevé, c’est-à-dire que leurs glucides (sucres) passent rapidement dans le sang, ce qui déclenche des pics d’insuline (l’hor-mone chargée de transporter le sucre) qui à son tour active des facteurs de croissance. Une méta-analyse 2 vient de confirmer que ce méca-nisme accélère notablement la croissance des tumeurs, ce qui augmente le risque de voir un cancer apparaître. Les cancers les plus à risques seraient notamment le cancer colorectal, celui du sein et celui de l’endomètre.
Médicaments contre l’hypertension : des effets inquiétants sur le cerveauAttention aux bêtabloquants et inhibiteurs calciques
Ils provoquent de graves troubles de l’humeur selon des chercheurs qui ont comparé les don-
nées de 144 066 patients traités soit avec des bê-tabloquants, des inhibiteurs des canaux calciques, des diurétiques thiazidiques ou des antagonistes de l’angiotensine avec celles de patients non trai-tés 4. 299 des patients sous bêtabloquants ont dû être hospitalisés pour dépression après deux ans de traitement environ. Avec ceux sous inhibiteurs calciques, ils sont deux fois plus à risque d’hospi-talisation que les patients sous antagonistes de l’angiotensine. Rien à signaler pour les patients sous diurétiques thiazidiques. Pour savoir si votre médicament fait partie de ces familles, regardez le descriptif indiqué sur les notices.
1. https://www.anses.fr/fr/content/etude-de-l%E2%80%99alimentation-totale-infantile2. S.Sieri,Dr.V.Krogh.Dietaryglycemicindex,glycemicloadandcancer:anoverviewoftheliteratureEpidemiologyandPrevention.Unit,FondazioneIRCCSIstitutoNazionaledeiTumori.3. BanaszewskaB,Wrotyńska-BarczyńskaJ,.SpaczynskiRZetal.EffectsofResveratrolonPolycysticOvarySyndrome:ADouble-blind,Randomized,Placebo-controlledTrial.TheJournalofClinicalEndocrinology
&Metabolism,2016.4. BoalAH,SmithDJ,McCallumLetal.MonotherapyWithMajorAntihypertensiveDrugClassesandRiskofHospitalAdmissionsforMoodDisorders.HypertensionJournalReport.10Oct2016. 8
NEWS FÉVRIER 2017 ABE N°125
Nausées pendant la grossesse ? Une excellente nouvelle !Le lien entre les nausées et le risque de fausses couches validé par la science
Elles sont plutôt présentes lors du premier tri- mestre de grossesse, empoisonnent le quoti-
dien de celles qui en souffrent mais sont de bon augure. Parmi les participantes d’une étude, les deux tiers des femmes ayant déclaré des nausées à la huitième semaine de grossesse (parfois même avant de savoir qu’elles étaient enceintes) et le quart des femmes ayant déclaré en plus des vo-missements, ont toutes eu une réduction de 50 % à 75 % du risque de perte de grossesse 5 comparative-ment aux femmes qui n’avaient pas eu de nausées.
Le complément alimentaire à offrir aux étudiantsUn moyen d’améliorer leurs résultats !
Ce sont des étudiants de l’École de médecine de Nagpur (Inde) qui sont à l’origine de la
découverte : la supplémentation avec un extrait de 300 mg de Bacopa monnieri par jour pendant 6 semaines a permis d’améliorer leur mémoire en comparaison avec un autre groupe d’étu-diants de même niveau intellectuel et qui re-cevaient un placebo 6. Les effets de cette plante étaient déjà connus pour les personnes ayant des problèmes de mémoire mais ils s’étendent aussi aux personnes en bonne santé !
Déodorants à la pierre d’Alun : à la poubelle !Des chercheurs ont réussi à déclencher des tu-meurs explosives avec métastases chez des souris dont ils avaient simplement exposé les cellules à un peu d’aluminium*. Le directeur de l’étude rappelle que 90 % des cancers sont liés à des facteurs environnementaux et que 80 % des can-cers du sein sont situés dans le cadran supérieur externe : près de l’aisselle, là où l’épiderme est extrêmement perméable et où se trouve le réseau lymphatique qui draine la glande mammaire. Or de nombreuses femmes utilisent des déodorants antitranspirants à base d’aluminium ou, pensant mieux faire, à base de pierre d’Alun. Or l’Alun est une pierre naturellement riche en aluminium ; c’est d’ailleurs de là qu’elle tire son nom.
*MandriotaSJ,TenanM,FerrariPetal.Aluminiumchloridepromotestumorigenesisandmetastasis in normalmurinemammary glandepithelial cellsIJC, International Journal ofCancer.7September2016
Le yoga efficace contre l’arthroseDes séances de 40 à 90 minutes de yoga atté-nuent les symptômes de l’arthrose du genou dès 2 semaines de pratique, selon l’analyse de cher-cheurs* portant sur 6 études, comptant en tout 372 participants, chacune d’une durée minimale de 8 semaines.
*LaidiKan,JiaqiZhang,YonghongYangetal.TheEffectsofYogaonPain,Mobility,andQualityofLifeinPatientswithKneeOsteoarthritis:ASystematicReview.Evidence-BasedComple-mentaryandAlternativeMedicine.Volume2016(2016).
Taurine : un stimulant qui calme !C’est un des ingrédients d’une célèbre boisson énergisante au logo représentant un taureau. Pourtant, la taurine n’est pas un excitant, loin de là ! Une étude vient de montrer qu’une supplé-mentation réduit les symptômes de la dépression ou d’une schizophrénie, à raison de 4 g par jour pendant 12 semaines*. La taurine venait en plus du traitement médical de ces patients.
*O’Donnelletal.PhaseII,double-blind,randomised,placebo-controlledstudyofadjunctivetaurineinfirst-episodepsychosis.Meetingannueldel’InternationalEarlyPsychosisAsso-ciation(IEPA)àMilan.
Une vitamine améliore le syndrome des yeux secs105 patients atteints de ce syndrome et réfrac-taires aux traitements conventionnels ont connu une amélioration de leur syndrome dès 2 à 6 semaines après avoir reçu des injections in-tramusculaires de 200 000 UI de vitamine D*. On peut obtenir les mêmes résultats via la prise d’un complément alimentaire dosé à 4000 UI par jour après au moins un mois.
*SeokHyunBae,YoungJooShin,HaKyoungKim,etal.VitaminDSupplementationforPa-tientswithDryEyeSyndromeRefractorytoConventionalTreatment.ScientificReports6,Articlenumber:33083.
5. StefanieN.Hinkle,PhD,SunniL.Mumford,PhD,KatherineL.Grantz,MD,MSetal.AssociationofNauseaandVomitingDuringPregnancyWithPregnancyLossASecondaryAnalysisofaRandomizedClinicalTrial.JAMAInternalMedicine.Sept2016
6. NavneetKumar,L.G.Abichandani,VijayThawani,etal.EfficacyofStandardizedExtractofBacopamonnierionCognitiveFunctionsofMedicalStudents:ASix-Week,RandomizedPlacebo-ControlledTrial.Evidence-BasedComplementaryandAlternativeMedicine.Volume2016(2016). 9
INFOS SUR LA SANTÉ NATURELLE FÉVRIER 2017 ABE N°125
Ces antidouleurs naturels qui ne ruineront pas votre santé (suite)Le mois dernier, nous vous déployions l’arsenal naturel pour lutter contre les douleurs nociceptives et aiguës sans prendre le risque de nuire en même temps à une autre partie de votre organisme. Suite de notre dossier, avec cette fois-ci un focus sur les douleurs chroniques et neuropathiques, ainsi qu’un best of des méthodes naturelles.
LES DOULEURS CHRONIQUES : ARTHROSE, MIGRAINE, ETC.
Les oméga-3Les acides gras oméga-3 EPA et DHA font partie des substances les plus documentées et dont les effets sont bien nets, en particulier pour les douleurs articulaires chro-niques 1. Ils bloquent dans l’orga-nisme la synthèse des molécules pro-inflammatoires et augmentent celle des molécules anti-inflam-matoires. Dans les douleurs cer-vicales et/ou lombaires, la prise d’oméga-3 a apporté un soulage-ment très net à 60 % des patients 2. Les effets bénéfiques dans la polyarthrite rhumatoïde sont éga-lement démontrés et permettent de diminuer la prise d’AINS 3.
La plupart des études suggèrent une dose comprise entre 1,5 g et 3 g selon la sévérité de la patholo-gie, avec des effets se manifestant après 2 à 3 mois de supplémen-tation mais parfois dès une se-maine, en particulier dans les cas d’un déficit précédent en acides gras oméga-3. Pour garantir l’effi-cacité de ces graisses, veillez en
parallèle à diminuer les apports alimentaires en oméga-6 (huile et margarine de tournesol ou de maïs).
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L’harpagophytumLa racine de l’har-pagophytum, ou griffe du diable, une plante origi-naire d’Afrique
du Sud, est utilisée traditionnelle-ment comme antalgique et pour lutter contre la fièvre. L’harpa-goside, son principe actif le plus étudié, s’oppose aux mécanismes inflammatoires et de nombreuses études ont vérifié le pouvoir an-talgique de la plante dans les douleurs légères à modérées de l’arthrose et des tendinites 4. Pour ces indications, l’harpagophytum serait plus efficace que le Vioxx, l’antidouleur aujourd’hui retiré du marché car soupçonné d’avoir causé des milliers de morts d’ori-
gine cardiaque 5. L’harpagophy-tum est aussi actif que plusieurs médicaments antalgiques et per-mettrait de ne plus y avoir recours ou d’en diminuer la dose, le tout avec beaucoup moins d’effets secondaires 6. Les études portent sur son utilisation pour des dou-leurs chroniques et montrent des bénéfices rapides, mais qui prennent leur plein effet au bout de 3 mois avec un extrait standar-disé qui garantisse 50 à 100 mg d’harpagoside, ce qui correspond à 480 mg d’extrait de plante 7. La plante peut être agressive sur l’es-tomac, comme les médicaments, soyez prudent en cas d’ulcère ou de gastrite. D’autre part, depuis quelques années, l’harpagophy-tum est victime de son succès et la plante est menacée d’extinc-tion. C’est pourquoi il sera plus éthique de choisir un harpago-phytum issu d’une culture enca-drée et durable.
INFOS PRODUITS Super Harpagophytum (Supers-mart) : www.supersmart.com 08 00 66 67 42Harpagophytum (Cell’Innov) : www.cellinnov.com 08 00 50 10 17
1. CurtisCL,HarwoodJL,DentCM,CatersonB.Biologicalbasisforthebenefitofnutraceuticalsupplementationinarthritis.DrugDiscovToday.2004Feb15;9(4):165-72.CurtisCL,ReesSG,LittleCB,FlanneryCR,HughesCE,WilsonC,etal.Pathologicindicatorsofdegradationandinflammationinhumanosteoarthriticcartilageareabrogatedbyexposureton-3fattyacids.ArthritisRheum.2002;46:1544–53.
2. MaroonJC,BostJW.Omega-3fattyacids(fishoil)asananti-inflammatory:analternativetononsteroidalanti-inflammatorydrugsfordiscogenicpain.SurgNeurol.2006Apr;65(4):326-31.KnottL,AveryNC,HollanderAP,TarltonJF.Regulationofosteoarthritisbyomega-3(n-3)polyunsaturatedfattyacidsinanaturallyoccurringmodelofdisease.OsteoarthritisCartilage.2011Sep;19(9):1150-7.
3. MilesEA,CalderPC-Influenceofmarinen-3polyunsaturatedfattyacidsonimmunefunctionandasystematicreviewoftheireffectsonclinicaloutcomesinrheumatoidarthritis.BrJNutr.2012Jun;107Suppl2:S171-84.doi:10.1017/S0007114512001560.
4. OlteanH1,RobbinsC,vanTulderMW,BermanBM,BombardierC,GagnierJJ.Herbalmedicineforlow-backpain.CochraneDatabaseSystRev.2014Dec23;(12):CD004504.doi:10.1002/14651858.CD004504.pub4.5. ChrubasikS,ModelA,etal.Arandomizeddouble-blindpilotstudycomparingDoloteffinandVioxxinthetreatmentoflowbackpain.Rheumatology(Oxford)2003Jan;42(1):141-8.Texteintegral:rheumato-
logy.oxfordjournals.org6. Chantre,P.,Cappelaere,A.,Leblan,D.,Guedon,D.,Vandermander,J.,&Fournie,B.(2000),EfficacyandtoleranceofHarpagophytumprocumbensversusdiacerheinintreatmentofosteoarthritis.Phytomedicine,7(3),177-183.7. VadiveluN,UrmanRD,HinesRL(2011),EssentialsofPainManagement;SpringerScience+BusinessMedia,LLC:157,167-169.
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La curcumine et les curcuminoïdes Les phospholipides de curcuma peuvent aussi être utilisés en cas de douleurs chroniques (voir pre-mière partie de ce dossier). Avec 1,5 g par jour en répartissant les prises tout au long de la journée, on observe une réduction impor-tante des douleurs de l’arthrose 8.
DOULEURS NEUROPATHIQUES, QUE FAIRE ?
L es antalgiques classiques n’ont pas ou peu d’impact
sur les douleurs neuropathiques et les autres médicaments proposés s’assortissent d’effets secondaires franchement gênants, alors que les substances naturelles sont effi-caces et bien tolérées :
L’acetyl-L-carnitineCe nutriment est un dérivé de la carnitine, un acide aminé qui se trouve en faible quantité dans la viande et les produits laitiers et que l’organisme produit en petite quantité. Son efficacité antidouleur n’est observée que pour certaines maladies très pré-cises mais pour lesquelles on a normalement peu de solutions : les neuropathies du VIH ou du diabète. Dans une étude sur des malades du VIH, 76 % des pa-tients ont obtenu une diminution importante de la douleur 9. De même, il améliore significative-ment la douleur de la neuropa-thie diabétique, et après 6 mois de traitement amorce une régé-nération des fibres nerveuses
lésées 10. La dose conseillée est de 3 g par jour, répartis dans la journée. À noter que, contraire-ment aux idées reçues, la carni-tine ne fait pas maigrir.
INFOS PRODUITS Acétyl-L-carnitine (Supers-mart) : www.supersmart.com 08 00 66 67 42Acétyl-L-carnitine (Dplantes) : www.dplantes.com 0475 53 80 09
L’acide alpha lipoïqueCet antioxydant puissant a égale-ment une bonne efficacité contre les neuropathies, en particu-lier diabétiques. Plusieurs essais ont démontré qu’il améliorait la douleur et ralentissait la progres-sion des lésions nerveuses de pa-tients diabétiques 11. Une dose de 600 mg est considérée comme ef-ficace.
INFOS PRODUITS Acide alpha lipoïque (Vit’all) : boutiques diététiquesAlpha lipoic acid (Supersmart) : www.supersmart.com 08 00 66 67 42
La capsaïcineLa capsaïcine, une molécule du piment, agit comme un antalgique en épuisant les réserves de subs-tance P, un neurotransmetteur qui déclenche la douleur 12. L’applica-tion locale de capsaïcine 3 ou 4 fois par jour semble très efficace et les bénéfices se font sentir après 2 à 4 semaines 13. Son inconvénient : elle provoque une sensation de
brûlure sur la peau, mais qui s’es-tompe au fur et à mesure des ap-plications. Elle est disponible sans ordonnance.
INFOS PRODUITS Capsic crème : pharmacies Kamol baume : pharmacies
La mélatonine Il s’agit de la molécule naturelle de loin la plus efficace contre toutes les douleurs neuropathiques. Les effets peuvent être comparables à la morphine, mais sans aucune accoutumance et sans effet secon-daire si violent. Il s’agit d’une hor-mone naturellement produite par le cerveau, surtout connue pour réguler le cycle veille-sommeil, il faut donc la prendre le soir, 30 mi-nutes avant de se coucher.
De très bons résultats ont été ob-tenus pour soulager toutes les douleurs récalcitrantes : fibromyal-gie 14, endométriose 15, suites opéra-toires 16, côlon irritable 17, douleurs du cancer, etc. La différence entre la mélatonine pour le sommeil et la mélatonine pour les douleurs neuropathiques se situe unique-ment dans la dose : 1 à 2 mg pour le sommeil et 10 à 20 mg pour les douleurs. En France, la mélatonine est en vente libre à une concentra-tion de 2 mg seulement. Pour ob-tenir un dosage plus important, il faut passer commande par Internet sur un site américain. Un seul effet secondaire est possible : il se ma-nifeste par une sensation d’ébriété légère ou de fatigue résiduelle le lendemain.
8. BelcaroG.,CesaroneM.R.,DugallM.,PellegriniL.,LeddaA.,GrossiM.G.,TogniS.,AppendinoG.Product-evaluationregistryofMeriva,acurcumin-phosphatidylcholinecomplex,forthecomplementarymanagementofosteoarthritis.PanminervaMedica2010Giugno;52(2Suppl1).55-62.
9. HartAM,WilsonAD,MontovaniC,etal.Acetyl-l-carnitine:apathogenesisbasedtreatmentforHIV-associatedantiretroviraltoxicneuropathy.AIDS.2004Juillet23;18(11):154960.10. SimaAA,CalvaniM,MehraM,etal;Acetyl-L-CarnitineStudyGroup.Acetyl-L-carnitineimprovespain,nerveregeneration,andvibratoryperceptioninpatientswithchronicdiabeticneuropathy:ananalysis
oftworandomizedplacebo-controlledtrials.DiabetesCare.2005;28:89-94.11. ZieglerD,LowPA,LitchyWJ,etal.Efficacyandsafetyofantioxidanttreatmentwitha-lipoicacidover4yearsindiabeticpolyneuropathy:theNATHAN1trial.DiabetesCare.2011;34:2054-2060.Vasudevan
D,NaikMM,MukaddamQI.Efficacyandsafetyofmethylcobalamin,alphalipoicacidandpregabalincombinationversuspregabalinmonotherapyinimprovingpainandnerveconductionvelocityintype2diabetesassociatedimpairedperipheralneuropathiccondition.[MAINTAIN]:Resultsofapilotstudy.AnnIndianAcadNeurol.2014;17:19-24.
12. NaturalMedicinesComprehensiveDatabase.NaturalMedicinesComprehensiveDatabaseWebsite.Availableat:http://naturaldatabase.therapeuticresearch.com.AccessedJanuary4,2015.13. MasonL,MooreRA,DerryS,etal.Systematicreviewoftopicalcapsaicinforthetreatmentofchronicpain.BMJ.2004;328:991.HalatKM,DennehyCE.Botanicalsanddietarysupplementsindiabeticperipheral
neuropathy.JAmBoardFamPract.2003;16:47-57.DonofrioP,WalkerF,HuntV,etal.Treatmentofpainfuldiabeticneuropathywithtopicalcapsaicin:Amulticenter,double-blind,vehicle-controlledstudy.ArchIntMed.1991;151:2225-2229.
14. DeZanettesA,Vercelinor,LasteG,roziskyJr,schwertnerA,machadoCB,XavierF,desouzaIC,DeitosA,TorresIL,CaumoW.melatoninanalgesiaisassociatedwithimprovementofthedescendingendogenouspain-modulatingsysteminfibromyalgia:aphaseII,randomized,double-dummy,controlledtrial.BMCPharmacolToxicol.2014Jul23;15:40.
15. SchwertnerA,ConceiçãoDosSantosCC,CostaGD,DeitosA,deSouzaA,deSouzaIC,TorresIL,daCunhaFilhoJS,CaumoW.Efficacyofmelatonininthetreatmentofendometriosis:aphaseII,randomized,double-blind,placebo-controlledtrial.Pain.2013Jun;154(6):874-81.
16. BorazanH,Tuncers,YalcinN,erolA,otelcioglus.effectsofpreoperativeoralmelatoninmedicationonpostoperativeanalgesia,sleepquality,andsedationinpatientsundergoingelectiveprostatectomy:arandomizedclinicaltrial.JAnesth.2010Apr;24(2):155-60.
17. ChojnackiC,Walecka-KapicaE,LokiećK,PawłowiczM,WinczykK,ChojnackiJ,KlupićskaG.Influenceofmelatoninonsymptomsofirritablebowelsyndromeinpostmenopausalwomen.endokrynolPol.2013;64(2):114-20.
FÉVRIER 2017 ABE N°125L’ENQUÊTE DU MOIS
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Annie Casamayou
18. RichardL.Nahin,PhD,MPH;RobinBoineau,MD,MA;PartapS.Khalsa,DC,PhD;BarbaraJ.Stussman,BA;andWendyJ.Weber,ND,PhD,MPH-Evidence-BasedEvaluationofComplementaryHealthAp-proachesforPainManagementintheUnitedStates-MayoClinProc.nSeptember2016;91(9):1292-1306nhttp://dx.doi.org/10.1016/j.mayocp.2016.06.007.
LES MEILLEURES APPROCHES PAR PATHOLOGIES
APPROCHES
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Rel
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Saul
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Yoga
Arthrose aiguë • • •application
externe
• •
Arthrose chronique • • • • • • • • •Blessures de la peau • •
Douleurs musculaires • •Douleurs post-opératoires • • •
Fibromyalgie • • •Migraine (chronique) • •Maux de tête (aigus) • • •
Neuropathies (zona, diabète, cancer, etc.) • • •
Polyarthrite rhumatoïde • •Syndrome du côlon irritable • • •
Syndrome prémenstruel • • • •
LES MÉTHODES MANUELLES QUI ONT FAIT LEURS PREUVES
S ouvent considérées comme secondaires, les approches manuelles non conventionnelles ont pour- tant fait leur entrée à l’hôpital pour traiter les grandes douleurs chroniques (nociceptives et/ou neuropathiques). Qu’en dit la littérature scientifique ? Analyse des meilleures approches selon l’origine de la douleur 18 :• Douleurs lombaires L’acupuncture et le yoga sont des options très efficaces pour soulager la douleur et améliorer la mobilité. Les séances d’ostéo-pathie et de kinésithérapie pour-raient aussi être intéressantes, mais elles montrent un niveau de preuve moins évident.• Arthrose du genou L’acupuncture et le tai chi s’avè-rent être des thérapies à considé-
rer sérieusement pour apaiser la douleur avec des effets durables.• Cervicalgies Les techniques de massage sou-lagent nettement la douleur à court terme, avec comme bé-néfice supplémentaire d’apaiser l’anxiété et d’améliorer la qua-lité de vie. D’autres études sont nécessaires pour déterminer la technique de massage, la durée et la fréquence optimales.
• Migraines et céphalées Sévères : la relaxation est la tech-nique la plus efficace pour es-pacer la fréquence des crises et diminuer l’intensité des douleurs.• Fibromyalgie Les résultats sont moins nets, mais les symptômes douloureux pourraient être améliorés par des techniques de relaxation et le tai chi.
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Porter des cartons : enfin la bonne technique !Tout le monde l’a fait au moins une fois dans sa vie : porter des cartons pour un déménagement, ou déplacer des meubles ou d’autres objets lourds. Pourtant, la plupart d’entre nous ne le font pas correctement et se blessent. Voici comment faire pour porter des cartons sans s’esquinter le dos !
le travail de manutention ou bien le jardinage. Bien sûr, le risque de maux de dos est plus élevé si la fréquence ou la distance de portée est grande. Cette action, banale de prime abord, peut vite devenir un calvaire si vous n’adoptez pas ou plus les bonnes habitudes posturales.
PLACEMENT DU BASSIN ET DES OMOPLATES
C omme nous l’avons vu, le bas du dos est le maillon le plus faible lors du port de charge.
Si vous prenez un objet lourd sur le sol et que vous ne respectez pas le principe de neutralité de la co-lonne (alignement tête/colonne/bassin), vos disques intervertébraux vont travailler à la place de vos mus-cles et, par conséquent, le risque de blessure sera plus élevé, pour ne pas dire quasiment inévitable. Il est donc essentiel, lors d’un effort comme celui-ci, de respecter les courbures naturelles de la colonne, ce qu’on appelle plus communément « maintenir le dos droit ». Le placement du bassin est la notion la plus importante à comprendre.
UN GESTE INSCRIT DANS NOS GÈNES
S oulever une charge est une aptitude que l’on acquiert d’un point de vue psychomoteur dès
la petite enfance, c’est un mouvement primitif pro-grammé dans notre inconscient. À cet âge-là, les tensions imposées sur la colonne vertébrale sont moindres et la souplesse optimale. Dans la majorité des cas, plus on avance dans l’âge, plus le mouve-ment primitif se dégrade et plus notre souplesse dis-paraît en raison des mauvaises postures que nous adoptons quotidiennement. Dans cet article, je vais vous expliquer deux mouvements fondamentaux pour ne plus vous blesser.
Le maintien des courbures naturelles de votre co-lonne vertébrale est fondamental dans votre place-ment corporel, que ce soit en statique comme nous l’avons vu dans l’article du mois de décembre sur la position assise, ou, a fortiori, lorsque vous sou-levez ou déplacez une charge. Pour vous donner une idée, la pression exercée sur votre colonne ver-tébrale en position couchée est de 30 % et passe à 100 % en position debout. Alors, selon vous, com-bien peut-elle atteindre lors du port de charge avec le dos rond ou mal placé ? 300 % de pression !
Lorsque vous manipulez une charge, la force qu’exercent vos mains est transmise par l’intermé-diaire des poignets, des coudes, des épaules, du tronc, des hanches, des genoux, des chevilles et des pieds. Mais, dans cette chaîne d’os et de muscles, le tronc et plus spécifiquement le bas du dos sont les maillons les plus faibles.
Les événements imprévus et soudains comme aider l’un de vos proches à porter un meuble, ramasser un objet au sol ou essayer de rattraper une charge qui s’apprête à tomber sont les exemples les plus fréquents et les plus propices aux lésions dorsales inférieures comme le lumbago. Mais on retrouve les mêmes risques lors de gestes répétitifs comme
Position normale Antéversion
Di�érentes position du bassin
Rétroversion
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La rétroversion du bassin, c’est-à-dire les fessiers rentrés et poussés vers l’avant est une position dangereuse pour le port de charge. Dans cette position, le bas du dos s’arrondit, forçant les disques interverté-braux à travailler à la place de vos jambes qui devraient être fléchies. La solution pour ne pas arrondir le bas de votre dos est de tirer vos fessiers vers l’arrière (antéversion) lorsque vous vous baissez pour prendre une charge. De cette façon, vos disques inter-vertébraux seront alignés et prêts pour l’ef-fort dans la limite de vos capacités bien sûr.
Les omoplates sont également une zone stratégique à protéger. Lorsque nous al-lons chercher un objet sur le sol, nous fai-sons souvent l’erreur de laisser tomber les épaules vers l’avant, ce qui provoque un relâchement des muscles situés autour des omoplates. Même problématique que pour le bassin, les disques intervertébraux n’ont pas l’alignement optimal pour exécuter le port d’une charge de façon sécuritaire.
Les erreurs à ne pas faire :Ne pas se décentrer par rapport au place-ment initial. Votre corps doit être en face de l’objet. Sur la photo, la colonne vertébrale s’apprête à subir une rotation dans une mauvaise position, il y a risque de hernie discale.
DEUX MOUVEMENTS QUE VOUS DEVEZ ABSOLUMENT INTÉGRER
1er Le premier mouvement à connaître pour savoir bien porter une charge est le squat. Il s’agit d’un mouvement
primitif connu des sportifs, un peu moins par les personnes sédentaires. C’est pourtant un mouvement fondamental que tout être humain devrait maîtriser. Dans ce mouvement, les muscles sollicités sont principalement les quadriceps (le muscle principal à l’avant de la cuisse) et les fessiers.
Le mouvement de squat va vous permettre de soulever des charges sans vous blesser à partir du moment où vous vous focaliserez sur les points suivants :1. Descente : en position debout, placez vos pieds paral-
lèles l’un à l’autre et écartés de la largeur de vos hanches ou davantage si l’objet est volumineux. Fléchissez vos genoux pour descendre vos fesses vers le sol tout en gardant le dos droit. Pensez bien à ne pas placer votre bassin en rétroversion mais placez-le en antéversion ! Pour ce faire, utilisez vos jambes ! Vos talons sont en contact permanent avec le sol et vos épaules sont tirées vers l’arrière.
2. Prise de l’objet : prenez l’objet souhaité sur le sol en maintenant la colonne vertébrale en position neutre. Dès cet instant, serrez vos abdos en aspirant votre nombril tout en poussant les fesses vers l’arrière (antéversion).
3. Montée : sangle abdominale verrouillée, poussez dans vos talons pour vous redresser et déplacer l’objet à l’en-droit voulu en gardant l’alignement tête/colonne/bassin.
GRAVE CONFUSION SUR LE DOS DROIT !
Q uand on parle de « dos droit » dans le domaine sportif, bien des personnes pensent qu’il s’agit d’avoir le dos plat. Il n’en est rien ! En effet, la posture naturelle du dos n’est jamais plate, nous disposons d’une courbure naturelle dans le bas du dos qu’on appelle « la courbure lombaire ». C’est cette courbure qu’il convient de maintenir à tout prix, aussi bien dans la vie quotidienne que dans le port de charges. Pour y parvenir lors d’un exercice, on effectue le fameux mouvement de l’antéversion.
Ne pas fléchir les jambes et arrondir le dos. Descente Prise de l’objet Montée
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BIEN DANS SON CORPS
2e
Le deuxième mouvement, la flexion/extension de
hanches, est également un mouvement primitif moins connu mais tout aussi efficace.
1. Descente : le placement initial est le même que pour le squat, pieds parallèles et écartés de la largeur de vos hanches ou davantage si l’objet est volumineux. En re-vanche, fléchissez davantage vos hanches que vos ge-noux. Pour cela, poussez vos fesses vers l’arrière (antéver-sion) et penchez votre buste vers l’avant en gardant le dos droit. Votre poitrine doit être sortie (bombez le torse).
2. Prise de l’objet : prenez l’objet souhaité sur le sol en gar-dant la colonne vertébrale neutre. Dès cet instant, serrez vos abdos en aspirant votre nombril tout en poussant vos fesses vers l’arrière.
3. Montée : sangle abdominale verrouillée, bassin et épaules toujours tirés vers l’arrière, redressez-vous pour passer en position debout.
COMPARONS CES 2 MOUVEMENTS
C es deux mouvements sont les plus adaptés pour le port de charge. Lors du squat, on se concentre sur la flexion
des genoux, ce sont donc les cuisses et les fessiers qui tra-vaillent le plus. Sachez que le squat est un mouvement roi dans le port de charges lourdes, le record du monde est de 456 kg pour un seul homme sans aucune assistance et de 571,5 kg avec une combinaison de soutien dorsal ! Lors du mouvement de flexion/extension de hanches, on se concentre davantage, comme son nom l’indique, sur la flexion de hanches. Ce sont les muscles arrières de la cuisse (ischios jambiers) et les muscles du dos qui travaillent le plus. En fonction de votre mobilité articulaire et de votre souplesse, à vous de voir quel mouvement vous correspond le plus. Si vous manquez de souplesse et particulièrement au niveau des ischio jambiers, je vous recommande d’opter plutôt pour le squat. D’une manière générale, le soulever d’objet avec le mouvement du squat est adapté aux objets lourds et celui avec la flexion de hanches est adapté aux objets légers.
PORTER DES CHARGES EN 7 POINTS
1. Tout d’abord, réfléchissez sans vous précipiter pour soulever la charge. Avez-vous la capacité de soulever la charge seul ? Comment devez-vous vous posi-tionner ? Faut-il la lever par flexion de hanches ou par squat ?
2. Placez vos pieds de façon symétrique et écartés en fonction du volume de la charge.
3. Amorcez la descente soit en squat soit en flexion/extension de hanches en gar-dant le dos bien droit, c’est-à-dire avec les fesses poussées vers l’arrière.
4. Activez votre sangle abdominale (ren-trez le nombril, abaissez les côtes) juste avant de soulever la charge.
5. Redressez-vous pour passer en position debout, en faisant bien attention à gar-der les fesses en arrière.
6. Gardez l’alignement tête, colonne, bas-sin lors du déplacement.
7. Faites le processus inverse pour poser la charge à l’endroit voulu.
Thomas Mahieu
Descente Prise de l’objet Montée
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L’éditeur
ANNONCE SPÉCIALE
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L’églantier, ce n’est pas pour les chiens !« Rosier des chiens » est l’un des surnoms de l’églantier. Quel rapport avec la race canine ? La rage ! Mais retenons surtout les vertus de son petit fruit rouge brillant, rempli de vitamines. Il combat la fatigue, le surpoids, les rhumatismes et prévient les maladies cardiovasculaires.
UN ROSIER CONTRE LA RAGE ?
R osier des chiens, quel drôle de nom pour un rosier ! C’est
pourtant ce que signifie littérale-ment Rosa canina, appellation la-tine reçue pour sa qualité à traiter la rage, transmise généralement par les chiens. Cette vertu aurait été révélée en rêve à une mère dont le fils avait été mordu par un chien porteur de la rage. Par la suite, une quarantaine de cas de guérison ont été rapportés à l’Aca-démie de médecine de Paris. Cette indication est donc entrée dans les protocoles de l’époque. En cas de contamination, il était conseil-lé de râper la racine de l’églantier dans une omelette. Une part était ingérée et l’autre devait être appli-quée sur la blessure. Un des meil-leurs remèdes… jusqu’aux tra-vaux de Pasteur et la découverte du vaccin rabique. Depuis ce jour d’août 1885 où le premier enfant fut sauvé grâce à la vaccination, l’usage de l’églantier devint natu-rellement désuet, ce qu’il ne faut pas déplorer car son efficacité
s’avérait certainement très limitée. Les vertus de son fruit ne s’arrêtent cependant pas là et méritent qu’on les mette en lumière.
FAMEUX GRATTE-CUL
L e cynorrhodon, surnommé gratte-cul, est le fruit de
l’églantier. En réalité c’est un faux fruit puisque les véritables fruits sont les akènes qu’il contient. Ces petites graines sont recouvertes du célèbre poil à gratter, des poils ur-ticants que nombre d’enfants ont glissés par surprise dans le dos des copains. De quoi rire de leurs ges-ticulations à vouloir se gratter le dos désespérément.Le cynorrhodon est un véritable concentré de nutriments, notam-ment en vitamine C qui est une des clés de sa réussite. Un seul cy-norrhodon, pourtant pas bien gros, contient autant de vitamine C qu’un citron, 20 fois plus qu’une orange ! Durant la seconde guerre mondiale, les britanniques à court d’agrumes se tournèrent d’ailleurs vers lui et le consommaient en sirop.
La vitamine C est une véritable clé de santé très utile aujourd’hui, no-tamment à cause du stress qui en détourne beaucoup. Si vous êtes stressé, que vous souffrez d’une maladie inflammatoire ou que vous être fumeur par exemple, vous êtes quasiment sûr d’être carencé. Cette vitamine doit être apportée quoti-diennement à l’organisme car nous ne savons pas la fabriquer. Com-bler une carence peut aider au trai-tement de nombreuses maladies. Notre cynorrhodon, super-fruit vi-taminé, peut nous être utile dans plusieurs cas de figures.
UTILE POUR LUTTER
Contre la fatigueLe cynorrhodon est un tonique gé-néral. La haute teneur en vitamine C qu’il contient aide à la fabrica-tion des hormones de l’énergie, comme la noradrénaline fabriquée par les glandes surrénales. Les sur-rénales comptent parmi les organes les plus concentrés en vitamine C. La vitamine C a un autre rôle, ce-lui d’augmenter l’assimilation du
Nom latin : Rosa caninaFamille : RosacéesNoms vernaculaires : rosier des chiens, rosier des haies, rosier sauvage, gratte-cul.Parties utilisées : pseudo-fruit (cynorrhodon), jeunes pousses (en macérat glycériné) et autrefois le bédé-guar (excroissance chevelue qui résulte de l’attaque d’un parasite).Composants actifs : vitamine C (0,2 à 1,2 %), pectine, tanins, polyphénols, minéraux dont potassium, phosphore, magnésium et fer.Formes d’usage : extrait hydroalcoolique, macérat glycériné de jeunes pousses, baie concassée en in-fusion, poudre.Indications principales : fatigue générale, fragilité immunitaire, stress oxydatif, inflammations diverses des muqueuses respiratoires ou digestives, douleurs arthritiques, surcharge graisseuse du ventre.
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1. CanoyD,WarehamN,WelchA,BinghamS,LubenR,DayN,KhawKT.Plasmaascorbicacidconcentrationsandfatdistributionin19,068BritishmenandwomenintheEuropeanProspectiveInvestigationintoCancerandNutritionNorfolkcohortstudy.AmJClinNutr.2005;82:1203–9.
2. Nagatomo,Nishida,Fukuhara,Noro,Kozai,Sato,Matsuura.Dailyintakeofrosehipextractdecreasesabdominalvisceralfatinpreobesesubjects:arandomized,double-blind,placebo-controlledclinicaltrial.DiabetesMetabSyndrObes.2015Mar6;8:147-56.doi:10.2147/DMSO.S78623.eCollection2015.
3. IndicedeMasseCorporelle.4. Rein,Kharazmi,Winther.Aherbalremedy,HybenVital(stand.powderofasubspeciesofRosacaninafruits),reducespainandimprovesgeneralwellbeinginpatientswithosteoarthritis--adouble-blind,
placebo-controlled,randomisedtrial.Phytomedicine.2004Jul;11(5):383-91.5. SahyounN:Carotenoids,vitaminsCandE,andmortalityinanelderlypopulation.AmJEpidemiol1996;144:501-511.
fer dans notre organisme, et juste-ment, le cynorrhodon en contient également. Cela contribue à une bonne oxygénation cellulaire et donc à la production d’énergie.
Contre les maladies hivernalesLa vitamine C est un excellent sti-mulant pour notre système immu-nitaire. Celle que contient le cynor-rhodon, d’origine naturelle, est bien mieux assimilée que la vitamine C de synthèse, l’acide ascorbique. Cet apport se combine avec l’effet an-ti-inflammatoire de notre super fruit pour prévenir ou traiter rhumes, bronchites, otites, rhinopharyngites et autres maladies ORL.Le cynorrhodon est aussi intéres-sant en cas d’épidémie de gas-tro-entérite. Il contient des tanins aux propriétés antidiarrhéiques qui tonifient et apaisent l’inflam-mation des tissus et qui tempèrent l’excès de mucus intestinal. Ré-sultat, une diminution de la fré-quence des selles.
Pour perdre un peu de ventre D’après une étude 1 de 2005, un taux élevé de vitamine C dans le sang serait en corrélation avec le fait d’être mince. Rappelons que la vitamine C sert à fabriquer la carnitine, une substance qui per-met de « brûler » les graisses. Des chercheurs se sont égale-ment penchés sur les propriétés du cynorrhodon et sa capacité à faire perdre du poids. Il semble-rait que l’effet minceur ne soit pas seulement lié à la seule présence de vitamine C mais aussi à celle d’un flavonoïde, le tiliroside qui possède des propriétés hypogly-cémiantes et antidiabétiques. Lors de cette étude 2, 32 personnes en surpoids ont consommé 100 mg d’un extrait de cynorrhodon chaque jour durant 12 semaines sans aucun changement alimen-taire. À l’issue de l’étude, le pour-centage de graisse sous-cutanée,
notamment au niveau abdominal, et l’IMC 3 avaient diminué de fa-çon significative. Quel aurait été le score avec un changement ali-mentaire ! Des amateurs ?
Contre les rhumatismesLe cynorrhodon apporte un trio de minéraux utiles à la santé de l’os et des articulations : calcium, magnésium et potassium. Cette association se retrouve d’ailleurs souvent dans des compléments alimentaires qui ont pour vocation de reminéraliser et de rééquilibrer le pH tissulaire. Ce trépied aide à lutter contre l’acidose, la démi-néralisation et l’inflammation, à l’origine de l’usure prématurée de nos os et de nos articulations.Parlons encore de la vitamine C. Elle est indispensable à la forma-tion de collagène et d’élastine, des protéines qui structurent nos carti-lages. En cas de pathologie articu-laire, il est toujours important d’en consommer suffisamment.Pour couronner le tout, le cynor-rhodon est réputé anti-inflamma-toire. Son intérêt à été démontré sur l’arthrose lors d’une étude 4 où les auteurs ont observé simultané-ment une amélioration du bien-être général des personnes testées, y compris sur l’humeur, la qualité du sommeil et l’énergie.
Pour sa santé cardiovasculaireComme les cartilages, nos ar- tères contiennent une grande pro-portion de collagène et d’élastine qui rendent sain et résistant. Une étude portant sur plus de 700 per-sonnes a montré que plus le taux de vitamine C dans le sang est élevé, plus la protection contre les maladies cardiovasculaires est grande 5. Le cynorrhodon est donc des plus utiles, surtout qu’il contient également de nombreux antioxydants dont les flavonoïdes et les anthocyanes, de la famille des polyphénols, ces nutriments
présents dans le vin et respon-sables du fameux « french para-dox » !En passant, rappelons que c’est le collagène et l’élastine qui donnent un bon maintien à la peau. Un défaut de structure fait apparaître des rides.
C’EST À VOUSRécoltez…L’églantier est très abondant dans les haies et les talus, vous pou-vez donc récolter le cynorrhodon vous-même pour en faire d’excel-lentes confitures, sirops ou vins médicinaux. Il vous faudra environ une heure pour en récolter autour de 1 kg. Séchez-les rapidement ou cuisez-les après avoir retiré de chaque baie les akènes et leurs poils urticants. L’usage culinaire est excellent en prévention. Etonnam-ment, la vitamine C que contient le cynorrhodon est très stable, même après la cuisson. Pour un usage plus « thérapeutique », recourez à l’infusion ou à la poudre de baies pulvérisées. On peut aussi infuser les baies entières et ensuite filtrer avec un linge fin.
…ou optez pour du tout-prêtProcurez-vous les baies séchées et concassées en pharmacie ou dans une herboristerie. Pour une infusion, comptez environ 50 g par litre d’eau, faites bouillir 2 mi-nutes puis infuser 8 minutes. Vous pouvez également pulvé-riser ces baies concassées et en consommer 40 g mélangés à une compote durant 1 à 2 mois. Les jeunes pousses d’églantier en ma-cérat glycériné sont une excellente forme galénique que l’on nomme gemmothérapie. Elle contient tout le potentiel des baies et convient très bien à tous, même aux enfants, en plus d’être facile à consommer.
Nicolas Wirth Naturopathe
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La médecine physiologique d’Alexandre SalmanoffThérapeute visionnaire, médecin personnel de Lénine, Alexandre Salmanoff avait une approche pragmatique et stratégique de la médecine, qui fit école… mais pas grâce aux autorités françaises !
Bien que docteur en médecine de trois facultés européennes – celles de Moscou, de Berlin et de Pavie – Alexandre Salmanoff n’avait pas le droit d’exercer en France de-puis la création par Philippe Pé-tain de notre Ordre des médecins et de son monopole national. Fort heureusement, plusieurs de ses confrères français qui jugeaient ses méthodes excellentes les ap-pliquaient pour lui. Alexandre Salmanoff lisait dans le texte des livres en langue russe, italienne, espagnole, polonaise, allemande, anglaise et française ; il parlait et écrivait cette dernière « avec une précision et une pureté de style que beaucoup de nos littérateurs contemporains pourraient lui en-vier », selon le témoignage de Jean Palaiseul.
Au début du XXe siècle, il s’était inscrit à la faculté de Heidelberg, en Allemagne, ayant dû s’exiler à cause de ses idées politiques qui ne coïncidaient pas vraiment avec celles du gouvernement tsariste. C’est à Heidelberg qu’il rencon-tra un neurologue mondialement célèbre, le Pr Wilhem Erb, dont il sera, de 1901 à 1904, l’assistant puis le collaborateur intime. Il ad-mire cet homme qui considère tou-jours le malade avant la maladie et s’attache aux particularités per-sonnelles plutôt qu’aux grandes généralités. Salmanoff vient tout juste de se marier lorsque la Pre-mière Guerre mondiale éclate. Revenu en Russie, il s’engage comme médecin militaire, puis, ayant été blessé, il devient méde-
cin-chef d’un important hôpital où affluent les victimes sanglantes de la mitraille. La suite nous est ainsi contée par Jean Palaiseul : « Après la révolution, bien qu’il ne soit pas communiste, c’est à lui que l’on fait appel pour organiser la lutte contre la tuberculose et réorganiser les stations thermales sur l’ensemble du territoire. Il ac-cepte, à la condition expresse qu’il soit libre d’agir comme il l’entend. Avec l’extraordinaire puissance de travail qui est la sienne, il se met à l’œuvre, créant des dispensaires, des sanatoria, des centres de dé-pistage. C’est alors que Lénine, fa-tigué et malade, a recours à lui, et qu’il devient le médecin personnel du maître du Kremlin, avec qui il dîne deux fois par semaine. »
Ce récit de Jean Palaiseul date de la fin des années 1950. Il avait ren-contré le Dr Salmanoff pour ses chroniques dans la presse et ce-lui-ci lui confia, au cours de cette interview 1, comment son parcours allait le conduire à découvrir l’im-portance insoupçonnée pour notre santé de la peau et des vaisseaux capillaires : « Voyez-vous, aussi bien lorsque je faisais de la “méde-cine de guerre” qu’à cette époque où j’étais considéré comme une “grosse légume”, je n’étais pas satisfait. J’avais l’impression que j’étais devenu “quelqu’un” trop vite. On me considérait comme l’un des meilleurs spécialistes des poumons et du cœur, mais j’ai compris la précarité de mes connaissances. J’avais vu que les spécialistes étaient incapables de
palper un ventre, incapables de soigner la peau. Ils regardaient celle-ci comme une enveloppe, et pour en combattre les affections, ils agissaient comme des peintres en bâtiment : ils la badigeonnaient de pommades et produits de cou-leurs variées, car ils n’avaient pas compris que la peau est un véri-table “cerveau périphérique”, ayant des fonctions d’importance vitale et que c’est en l’utilisant, en maintenant sa résistance et sa jeunesse que nous devenons plus adaptés à toutes les agressions. Je me suis dit que si je ne trouvais pas une méthode plus rationnelle, plus près du corps de l’homme, je quitterais la médecine. Aussi, le jour de 1921 où Lénine, pour me montrer combien il était content de mes services, m’a promis de me donner ce que je voudrais, je lui ai demandé un passeport, afin d’aller étudier ce qui se faisait à l’étranger. Lénine a tenu parole et je suis parti pour Berlin. »
C’EST LA NATURE QUI GUÉRIT ET NON LE MÉDECIN
V oilà comment Alexandre Salmanoff résume sa doc-
trine, et je crois que tout médecin consciencieux qui voudrait s’élan-cer sur ses traces obtiendrait les mêmes résultats par la patiente observation suivie du malade et l’application de principes simples lui permettant de coopérer avec la nature au lieu de la contraindre :
1. Tous les moyens de vous guérir interdits aux médecinsTomeIII,JeanPalaiseul,Ed.RobertLaffont,Paris,1963.
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LA CHRONIQUE DE PIERRE LANCE
« Le médecin ne guérit pas, c’est la nature qui guérit. Hippocrate l’a proclamé et il avait raison, comme sur beaucoup d’autres points d’ail-leurs. On dit que le jardinier fait pousser les plantes, mais ce n’est pas lui qui les fait pousser, c’est la nature ; lui se contente de leur assurer les meilleures conditions pour qu’elles se développent : il les arrose, les protège contre les in-
sectes, le froid ou le soleil, arrache les mauvaises herbes. S’il voulait tirer dessus pour qu’elles poussent plus vite, il les déracinerait… Mes élèves et moi sommes comme le jardinier : nous cherchons à provo-quer la guérison comme il cherche à préserver la prochaine récolte. C’est le malade qui se guérit lui-même. Notre rôle se borne à aider l’organisme afin que se déclenche
le mécanisme d’autoguérison. Voici qui vous donnera, dès maintenant, une idée de la différence qui existe entre la thérapeutique moderne et la nôtre : la thérapeutique moderne fait la chasse aux microbes par les antibiotiques, en cultivant en même temps les microbes “résis-tants” et les mycoses (c’est-à-dire les maladies provoquées par des champignons). Nous, nous cher-chons à récupérer les réserves éner-gétiques de l’organisme humain par les soins hydrothérapeutiques en employant un nombre très res-treint de médicaments, en évitant au maximum les médicaments toxiques, déprimants, qui chassent les sensations désagréables mais diminuent les réserves énergé-tiques. Les bains hyperthermiques maîtrisent presque toutes les ma-ladies infectieuses. Les enveloppe-ments chauds du thorax guérissent toutes les pneumopathies, incluse la tuberculose pulmonaire, dans un délai plus court que les anti-biotiques que nous prescrivons rarement, en doses très prudentes, à des intervalles prolongés. La thérapeutique moderne s’adresse seulement aux organes secs, en négligeant la partie humorale des organes et des tissus. Nous, nous sommes préoccupés, pour chaque malade, de pénétrer dans la com-position des liquides extracellu-laires, en cherchant à redresser leur équilibre acido-basique et minéral et en provoquant, par des régimes et par l’hydrothérapie locale ou générale, la répartition normale de ces liquides dans les diverses par-ties du corps (le crâne, le thorax, l’abdomen et le derme). La théra-peutique moderne est éparpillée en trente doctrines spécialisées. Notre thérapeutique est intégrale. C’est l’homme total qu’il faut soi-gner. Le spécialiste reste et restera un expert. Nous demandons son avis et son contrôle, mais seul le clinicien universel reste le juge. La thérapeutique moderne néglige l’irrigation profonde des organes
exergue
LES INSPIRATEURS DE SALMANOFF : VERBATIM
S ans deux hommes, un Danois et un Français, je ne serais pas arrivé à
ce que j’ai fait. Le premier, Auguste Kro-gh, prix Nobel, m’a apporté la “révélation” par son livre Anatomie et physiologie des capillaires. En lisant cet ouvrage, j’ai compris que je ne savais rien : on ne sait rien quand on ignore le rôle des capillaires ! Un nouveau monde s’ouvrait à moi et j’ai commencé à chercher dans diverses cliniques, divers hôpitaux, divers instituts, les savants qui pouvaient avoir continué l’œuvre de Krogh et l’avoir appliquée à la physiologie et à la clinique. Le deuxième homme m’a fourni la confirmation de ce que Krogh m’avait révélé. Il s’agit du Pr A. Policard, qui exerçait à Lyon, et dont le livre Précis d’histo-logie physiologique était pratiquement inconnu à Paris…
Mais pour être juste, je dois signaler que je dois aussi beaucoup à un autre Français, Jules Verne. J’avais lu ses romans dans ma jeu-nesse et c’est lui qui m’a enseigné la “fantaisie créatrice”. Après avoir dévoré l’ouvrage de Krogh, j’ai été obligé de faire une étude de ce qu’on peut appeler la “physiologie marchante”, et j’ai tra-vaillé de la même façon que Jules Verne quand il a créé le Nauti-lus, c’est-à-dire que j’ai fait fonctionner l’imagination guidée par la logique. Je suis monté sur un globule rouge, j’ai enfourché une molécule d’hémoglobine et j’ai voyagé avec eux à travers l’orga-nisme, ce qui m’a fait faire de grandes découvertes. Et après huit années de travail assidu, j’ai rejeté 90 % de la médecine officielle, ne conservant que 10 % des principes et méthodes. C’est alors que j’ai commencé à faire la synthèse de ce que j’avais appris et à établir ma propre doctrine… »
j’ai travaillé de la même façon que Jules Verne quand il a créé le Nautilus, c’est-à-dire que j’ai fait fonctionner
l’imagination guidée par la logique.
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LA CHRONIQUE DE PIERRE LANCE
et des tissus par les capillaires dans lesquels circule 80 % du sang. Notre méthode repose sur le rôle énorme de ces capillaires, d’où son nom de capillothérapie. La réalité, qu’il ne faut jamais oublier, c’est que l’organisme est mille fois plus intelligent que n’importe quel mé-decin. »
La capillothérapie, telle fut la grande trouvaille d’Alexandre Sal-manoff, qu’il appelle une « méde-cine des profondeurs ». Il va mettre en évidence l’importance capitale de la circulation sanguine dans le réseau des capillaires, de tous ces minuscules vaisseaux qui irriguent l’organisme dans ses moindres re-coins, et pour cela il propose la création d’une “anatomie étalée”, la véritable anatomie physiolo-gique, sans laquelle on ne com-prend rien à ce qui se passe dans notre corps. Salmanoff nous rap-pelle que l’unité fonctionnelle de l’organisme, la cellule, ne peut as-surer sa propre existence sans res-pirer, se nourrir et se débarrasser de ses déchets, tout comme l’être humain tout entier le fait à une plus grande échelle. L’anatomie étalée permet de “démonter” le système des capillaires et d’en montrer la stupéfiante réalité. Il faut en ef-fet avoir présent à l’esprit que les vaisseaux capillaires (fins comme des cheveux, auxquels ils doivent leur nom) sont des vaisseaux d’un diamètre qui varie entre 5 et 30 microns, le micron étant un millio-nième de mètre ! La paroi de ces vaisseaux est une membrane fil-trante qui règle tous les échanges entre le sang et les liquides extra-cellulaires. Un homme de taille moyenne possède des capillaires dont la longueur totale atteint 100 000 kilomètres, c’est-à-dire 2 fois ½ le tour de la Terre. Si l’on pouvait ouvrir ces capillaires et les étaler, on obtiendrait une surface filtrante de 6.300 m2. Alexis Car-rel, prix Nobel, avait calculé que les besoins du corps humain en
sang et lymphe sont de 200 000 litres par jour. Et Salmonoff de pré-ciser : « Par des moyens infiniment petits, mais merveilleusement dis-posés, l’organisme humain arrive à réaliser une irrigation parfaite avec 35 litres de liquide pour un homme de 52 à 54 kilos : 5 litres de sang, 2 litres de lymphe, 28 litres de liquide extracellulaire et intracellulaire. »
Autrement dit, l’organisme doit sans répit nettoyer et purifier ces 35 litres de liquide afin qu’ils remplissent le rôle des 200 000 litres qui seraient nécessaires si aucun système de “remise à neuf” n’existait. Fabuleux !
Aussi le Dr Salmanoff estimait-il que prétendre faire de la méde-cine sans prendre en compte cette continuelle irrigation, c’était aller directement à l’échec. Il nous rappelle également que les micelles colloïdales, qui consti-tuent l’essentiel de la matière vi-vante, offrent dans un corps hu-main en “anatomie étalée”, selon le Pr Policard, une surface d’en-viron 200 hectares ! Et Salmanoff de surenchérir : « Les maladies des capillaires constituent le cha-pitre le plus important de la pa-thologie. On a le droit de dire que c’est la base de chaque proces-sus morbide : si on ne s’intéresse pas à l’état et au fonctionnement des capillaires, dont la surface fil-trante représente un ruban d’un mètre de large et de plus de 6 ki-lomètres de long, on reste en de-
hors des problèmes véritables sur lesquels doit se pencher le méde-cin pour conserver ou rétablir la santé de ses patients… (…)
LE DIAPHRAGME, UN DEUXIÈME COEUR
S almanoff insistait aussi sur l’importance du diaphragme,
dont le travail constant améliore les fonctions du foie. Il est géné-ralement considéré dans les traités de médecine comme un muscle négligeable jouant un rôle mo-deste dans la respiration. Or, fait observer Salmanoff, c’est le mus-cle le plus puissant de notre corps, que l’on peut considérer comme un deuxième cœur « et peut-être un peu plus ». Peu de personnes savent que leur diaphragme, dont elles ne ressentent jamais les ef-forts, effectue 18 déplacements par minute, allant de 4 centimètres vers le haut puis de 4 centimètres vers le bas, soit une amplitude de 8 centimètres, ce qui, au centre de notre corps, est évidemment considérable. 1080 déplacements par heure, c’est-à-dire 25 920 par jour ! C’est une formidable pompe refoulante, stimulant le foie, la rate, l’intestin et animant toute la circulation portale et abdominale. Si votre diaphragme est bloqué, votre foie le sera bientôt, et dès lors votre santé sera rapidement com-promise. En effet, le rôle essentiel du foie n’est plus à démontrer. Il est le grand régulateur de l’organisme, gouverne l’ensemble des métabo-lismes, stocke les sucres et les dis-tribue en fonction de nos besoins énergétiques, empêche ou facilite la coagulation du sang et, en cas de nécessité, transforme les pro-tides en glucides, en plus de bien d’autres fonctions. Il est donc es-sentiel de maintenir le foie en bon état de fonctionnement. Pour cela, le Dr Salmanoff donne une recette toute simple : la bouillotte. « On
La thérapeutique moderne est
éparpillée en trente doctrines spécialisées. Notre thérapeutique est intégrale. C’est l’homme total qu’il
faut soigner.
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LA CHRONIQUE DE PIERRE LANCE
appliquera systématiquement la bouillotte bien chaude sur la région du foie après les trois principaux re-pas. Si le foie est très congestionné, on conservera la bouillotte envi-ron 40 minutes, sinon, une ving-taine de minutes deux fois par jour suffiront. Si le foie et la rate sont congestionnés, ils immobilisent le diaphragme, ce qui entraîne de nombreux malaises. En appliquant la bouillotte, précise Salmanoff, on arrivera à une meilleure ventilation des deux bases des poumons… En chauffant le foie, en augmentant la température du sang dans les lacs sanguins du foie et de la rate, nous activons la circulation dans les ca-pillaires hépatiques et sténiques et nous arrivons à augmenter le vo-lume du sang circulant. Cette opé-ration simple, si peu coûteuse, ap-pliquée systématiquement pendant des mois, des années, est d’une va-leur préventive inestimable. Après deux, trois, voire quatre semaines de cette simple thérapeutique, le diaphragme commence à être débloqué, ses mouvements de-viennent plus amples, plus forts. La respiration, la circulation générale sont améliorées au profit de l’orga-nisme. Je ne connais pas de médi-cation plus simple, plus profonde et plus efficace que l’application de la bouillotte sur la région du foie.»
Mais voyons, cher Dr Salmanoff, où donc avez-vous la tête ? Ima-ginez-vous un instant que vos éminents confrères, prestigieux professeurs et spécialistes des thérapies les plus sophistiquées, courtisés et surinformés par les représentants des plus grands la-boratoires, puissent conseiller à leurs patients l’usage d’une simple bouillotte ? Ils se sentiraient ridi-cules, et ce n’est pas pour recueil-lir ce remède de bonne femme que leurs clients prennent rendez-vous avec des sommités. D’ailleurs la Sécurité sociale ne rembourse pas l’eau chaude, ni les bouillotes elles-mêmes ! Cela dit, je crois
que notre cher docteur est ici tout de même un peu trop systéma-tique. Que la bouillotte soit sou-veraine en cas d’engorgement du foie, je n’en doute pas pour l’avoir expérimenté moi-même à l’occa-sion. Mais il serait certainement superflu, et d’ailleurs concrète-ment impraticable, qu’une per-sonne en bonne santé et en pleine activité professionnelle s’astreigne à la bouillotte biquotidienne.Ayant redonné au diaphragme ses lettres de noblesse, Alexandre Sal-manoff nous invite – et invite sur-tout les médecins – à regarder de plus près ce que d’aucuns consi-dèrent comme la simple enve-loppe de notre corps, mais qui est de fait un organe à part entière : la peau !
LE RÔLE ESSENTIEL DE NOTRE PEAU
N otre peau pèse au total en- viron 4 kilos et sa surface
couvre, selon les individus, de 1,7 à 2,6 m2. La peau respire, et si l’on recouvre d’un vernis le corps en to-talité, l’homme meurt bientôt d’as-phyxie. De ce fait, la peau est éga-lement perméable aux gaz et si on laisse un animal dans une atmos-phère d’acide carbonique ou d’hy-drogène sulfuré, il mourra, même si l’on a maintenu sa tête à l’air pur. Et Salmanoff donne ce conseil à ses confrères : « Faites parler la peau et elle vous informera mieux que la plupart des investigations à l’aide d’appareils.(…) Les capil-laires cutanés gardent la répartition normale de chaleur dans toutes
les régions de l’organisme. Le rôle de la peau dans la régulation de la température de l’homme est domi-nant. Si l’on compare la surface to-tale sécrétante des glandes sudori-pares (5 m2) à la surface sécrétante rénale (8 m2), on prend conscience de l’importance du système des glandes de la sueur dans l’orga-nisme. Mais en dehors de cette sécrétion externe, la peau est une gigantesque glande endocrinolo-gique : elle pullule d’enzymes, de ferments qui désagrègent les albu-minoïdes en polypeptides et acides aminés qui agissent sur les hydrates de carbone et sur les graisses. Elle joue un rôle important dans le mé-tabolisme de l’eau et les extraits de la peau peuvent agir comme des agents vasoconstricteurs et anti-in-fectieux. Il est vraiment incompré-hensible que les soi-disant maîtres d’endocrinologie n’aient pas trou-vé d’intérêt, ni de temps pour s’oc-cuper de la plus grande glande en-docrine 2 ! »
Au yeux des mandarins de la médecine officielle, le grand tort d’Alexandre Salmanoff était d’ac-corder la plus grande confiance à ce qu’il appelait « la sagesse du corps ». C’est une idée qui me séduit personnellement plus que toute autre, car je l’ai appli-quée d’instinct depuis ma prime jeunesse. Lorsqu’on parle de la “confiance en soi”, la plupart des gens réduisent ce concept à son aspect mental. Pour eux, celui qui a confiance en lui a surtout confiance en son intelligence ou en sa force de caractère. Mais en ce qui me concerne, j’ai toujours considéré que la confiance en soi devait intégrer la confiance en son organisme tout entier, esprit et corps mêlés, la confiance en sa propre harmonie intérieure, la confiance en toutes ses cellules et en son propre sang, qui est le creuset même de cette harmonie.
Pierre Lance
2. Endocrine:dugrecendon, dedans, et krinein,secréter.Seditd’uneglandedéversantsessécrétionsdanslesang.
Faites parler la peau et elle vous
informera mieux que la plupart
des investigations à l’aide d’appareils.
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LA CHRONIQUE DE PIERRE LANCE
1. ExperiencesinCloseRelationships,Revised(Expériencesdanslesrelationsintimes,revisé)(2000):ChrisFraley,NielsG.WalleretKellyA.Brennan.
Un test sur votre style amoureux… qui prédit votre santéLa manière dont nous nous attachons à autrui – ami, famille ou partenaire amoureux – serait un indicateur de notre santé future. C’est la conclusion à laquelle ont abouti plusieurs chercheurs en psychologie à partir des années 1970. La manière dont nous entrons en relation affecterait notre système immunitaire, nous rendant fort ou vulnérable aux maladies. En exclusivité, Alternatif Bien-Être vous propose un test pour connaître votre style d’attachement et ses liens avec votre santé afin de diminuer vos risques…
C réé en 1998 par Waller Brennan, Clark et Shaver (1998), puis modifié en 2000 par les chercheurs en psychologie Chris Fraley, Niels Waller et Kelly Brennan, le test Experiences in Close Relationships 1
(Expériences dans les relations intimes), évalue les styles d’attachement dans les relations amoureuses. Les questions sont formulées pour une relation amoureuse actuelle. Si vous n’êtes pas en relation, vous pouvez répondre aux questions en pensant à une relation passée ou en évaluant votre attitude générale lors de vos relations amoureuses, ou alors en transposant les questions dans vos relations familiales ou amicales. Consi-dérez que ce test n’a pas valeur de diagnostic mais a pour objet de nourrir votre réflexion sur votre attitude et ses implications en termes de qualité de relation puis de santé. Alors à vos stylos ! On se retrouve tout à l’heure après le test…
Pas du tout d’accord Pas d’accord
Ni d’accord, ni pas
d’accordD’accord Tout à fait
d’accord
1. J’ai peur de perdre l’amour de mon (ma) partenaire amoureux(se). 1 2 3 4
2. J’ai souvent peur que mon (ma) partenaire ne veuille pas rester avec moi. 1 2 3 4
3. J’ai souvent peur que mon (ma) partenaire ne n’aime pas vraiment. 1 2 3 4
4. Je crains que mes partenaires amoureux(se) ne se soucient pas autant de moi que je me soucie d’eux (elles).
1 2 3 4
5. Je souhaite souvent que les sentiments de mon (ma) partenaire pour moi soient aussi forts que les miens pour lui (elle).
1 2 3 4
6. Je m’inquiète beaucoup au sujet de ma relation. 1 2 3 4
7. Lorsque mon (ma) partenaire est hors de vue, je m’inquiète qu’il (elle) puis s’ intéresser à quelqu’un d’autre.
1 2 3 4
8. Quand je montre mes sentiments à mon (ma) partenaire, je crains qu’il (elle) n’éprouve pas les mêmes sentiments envers moi.
1 2 3 4
9. Je crains rarement que mon (ma) partenaire me quitte. 4 3 2 1
10. Mon (ma) partenaire me fait douter de moi. 1 2 3 4
11. J’ai souvent la crainte d’être abandonné(e). 1 2 3 4
12. Je trouve que mon (ma) partenaire ne veut pas être aussi proche que j’aimerais. 1 2 3 4
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13. Parfois mes partenaires changent de sentiments envers moi sans raison apparente. 1 2 3 4
14. Mon désir d’être très proche éloigne parfois mon (ma) partenaire. 1 2 3 4
15. J’ai peur qu’en me connaissant, mon (ma) partenaire n’aime pas qui je suis vraiment. 1 2 3 4
16. Ça me rend fou (folle) de ne pas recevoir l’affection et le soutien dont j’ai besoin de mon (ma) partenaire. 1 2 3 4
17. Je crains de ne pas être à la hauteur d’autres personnes. 1 2 3 4
18. Mon (ma) partenaire semble me remarquer seulement quand je suis en colère. 1 2 3 4
19. Je préfère ne pas montrer à mon (ma) partenaire ce que je ressens profondément. 1 3 3 4
20. Je me sens libre de partager mes pensées et mes sentiments intimes avec mon (ma) partenaire. 4 3 2 1 0
21. J’ai du mal à m’autoriser à dépendre de mon (ma) partenaire 1 2 3 4
22. Je suis très à l’aise d’être proche de mon (ma) partenaire. 4 3 2 1
23. Je ne me sens pas à l’aise pas à l’aise de m’ouvrir avec mon (ma) partenaire. 1 2 3 4
24. Je préfère ne pas être trop intime avec mon (ma) partenaire. 1 2 3 4
25. Je deviens mal à l’aise quand mon (ma) partenaire veut devenir très proche. 1 2 3 4
26. Je trouve relativement facile de me rapprocher de mon (ma) partenaire. 4 3 2 1
27. Il n’est pas difficile pour moi de me rapprocher de mon (ma) partenaire. 4 3 2 1
28. J’ai l’habitude de discuter de mes problèmes et de mes soucis avec mon (ma) partenaire. 4 3 2 1
29. Cela aide de me tourner vers mon (ma) partenaire en cas de besoin. 4 3 2 1
30. Je dis pratiquement tout à mon (ma) partenaire. 4 3 2 1
31. Je discute de tout avec mon (ma) partenaire. 4 3 2 1
32. Je deviens nerveux(se) quand mon (ma) partenaire se rapproche trop de moi. 1 2 3 4
33. Je me sens à mon aise de dépendre de mon (ma) partenaire. 4 3 2 1
34. Je trouve facile de dépendre de mon (ma) partenaire. 4 3 2 1
35. Il est facile pour moi d’être affectueux(se) avec mon (ma) partenaire. 4 3 2 1
36. Mon partenaire me comprend vraiment ainsi que mes besoins. 4 3 2 1
TOTAL
Additionnez le nombre de points correspondant aux cases cochées pour les questions 1 à 18 :• Si votre score est compris entre 0 et 36 : votre anxiété relationnelle est faible à modérée• Si votre score est compris entre 37 et 72 : votre anxiété relationnelle est élevée
Additionnez le nombre de points correspondant aux cases cochées pour les questions 19 à 36 : • Si votre score est compris entre 0 et 36 : votre niveau d’évitement est faible à modéré• Si votre score est compris entre 37 et 72 : votre niveau d’évitement est élevé
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En fonction des deux critères précédents, placez-vous sur ce tableau : placez un point sur l’échelle d’anxiété en fonction de votre score de 0 à 72. Placez un autre point correspondant à votre score sur l’échelle d’évitement. Tracez une droite horizontale passant par votre point de l’échelle d’anxiété et une autre verticale passant par votre point sur l’échelle d’évitement. Le croisement des deux droites indique votre style amoureux et relationnel.
Anxiété
Anxiété
Élevée
Style anxieux
Style sécure
Style anxieux-évitant
Style évitant
0
72
Faible0
Évitement Évitement 723618Faible Élevée54
54
18
Interprétation psychologique et relationnelle du test
• Style sécure : Vous savez exprimer vos émotions et vos besoins affectifs et les prendre en compte chez l’autre. Vous appréciez la présence de l’autre, son écoute et son soutien. Les personnes sé-cures ont tendance à avoir des relations relativement durables et satisfaisantes.
• Style anxieux : Très émotif, vous recherchez l’autre tout en crai-gnant un manque de disponibilité de sa part. Bien qu’à l’aise pour exprimer vos émotions, vous vivez beaucoup d’affects négatifs qui peuvent créer des difficultés dans le couple ou les relations.
• Style évitant : Vous avez tendance à privilégier votre autonomie et gardez une certaine distance avec votre partenaire. Vous expri-mez peu vos émotions Vous avez confiance dans votre capacité à faire face seul aux situations difficiles, ce qui peut nuire à vos relations intimes.
• Style anxieux-évitant : Vous alternez entre comportements an-xieux et évitant, ce qui peut occasionner des difficultés relation-nelles. Vous cherchez à éviter de vous attacher émotionnellement. Cependant, si une relation s’engage, elle est souvent teintée de manque de confiance.
NB : Cette interprétation est à moduler selon la place de votre point dans le tableau. Vous pouvez ainsi être totalement sécure ou se-mi-confiant. Légèrement évitant ou très évitant, etc. Plus le point cor-respondant à votre style est éloigné du centre du tableau, plus votre
tendance (sécure, évitante, an-xieuse, anxieuse-évitante) est forte.
D’OÙ VIENT NOTRE STYLE AMOUREUX ?
L es travaux des psychologues sur les « styles d’attache-
ment » dans les relations amou-reuses puisent leur source dans les travaux du psychiatre John Bowlby (1907-1990) portant sur la psychologie de l’enfant. Se-lon lui l’enfant, en réponse aux interactions avec ses parents et notamment en fonction de la ma-nière dont il a été traité de façon répétée lorsqu’il était en difficulté, développe une représentation à la fois de son mérite à recevoir aide et réconfort en cas de besoin et de la disponibilité des autres pour les lui fournir. Ces représentations et croyances président à la formation de trois styles d’attachement qui constitueront les attitudes réflexes face aux situations de sa vie rela-tionnelle à l’âge adulte :
• L’attachement sécure, carac-térisé par le fait d’être tourné vers les autres, sans s’oublier soi-même. La personne est à la fois autonome et capable de solliciter l’aide d’autrui en cas de difficulté.
• L’attachement évitant, caracté-risé par des difficultés à mani-fester ses émotions et à expri-mer son besoin d’attachement. L’attachement évitant est aussi appelé autonomie compulsive par John Bowlby.
• L’attachement anxieux qui oc-casionne soit une dépendance affective assortie de demandes permanentes, soit une propen-sion à s’occuper d’autrui pour recevoir son amour ou son es-time tout en répondant insuffi-samment de ses propres besoins. Ce comportement est également appelé soin compulsif à autrui.
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LES EXPÉRIMENTATIONS D’EMMANUEL DUQUOC
Ces trois styles d’attachement constituent des tendances de la personnalité plus ou moins mar-quées. Ainsi, on peut être anxieux ou semi-confiant, avoir un atta-chement fortement ou légèrement évitant, ou encore alterner deux ou trois de ces attitudes… Mais quel rapport tout cela peut-il avoir avec la santé ?
UN LIEN PROBABLE ENTRE STYLE D’ATTACHEMENT ET RISQUE DE MALADIE
À la fin de sa vie, John Bowlby avait évoqué un lien pro-
bable entre style d’attachement et risque de maladie. À sa suite, de nombreux psychologues étu-dièrent les liens potentiels entre certains schémas de comportement et santé. Dans les années 70, des chercheurs américains tentèrent de dresser une typologie de personna-lités prédisposant à la maladie. Par-mi elles, ils déterminèrent le type A. Une personnalité compétitive, manquant de patience, facilement susceptible et exprimant ouverte-ment ses colères. Les personnes ayant ces comportements de ma-nière marquée avaient un risque plus élevé de maladies cardiovas-culaires que la moyenne. En 1979, le docteur en psychologie Lydia Te-moshok mit au jour un autre type de personnalité : la personnalité de type C… Comme cancer 2. Ai-mante et tournée vers les autres, la personne de type C est conciliante à l’extrême et présente de grandes difficultés à exprimer ses émo-tions, particulièrement la colère. Elle a souvent du mal à dire non et à être à l’écoute de ses propres be-soins. Un comportement typique de l’attachement anxieux de John Bowlby.
2. Psychologicalresponseandsurvivalinbreastcancer.TemoshokLR-Lancet.2000Jan29;355(9201):404-5.3. Attachmentandcancer:aconceptualintegration.TacónAM.IntegrCancerTher.2002Dec;1(4):371-81;discussion382-6.4. Attachmentstyleandpresenceofaromanticpartnerasmoderatorsofpsychophysiologicalresponsestoastressfullaboratorysituation.Firstpublished:December1996.ErikaCarpenterLeeKirkpatrickDe-
partmentofPsychology,in PersonalRelationships3(4):351-367·May2005.5. Psychologicalattributesofwomenwhodevelopbreastcancer:Acontrolledstudy-S.Greer†,TinaMorris,JournalofPsychosomaticResearchVolume19,Issue2,April1975,Pages147.6. Loneliness,emotionalrepression,maritalquality,andmajorlifeeventsinwomenwhodevelopbreastcancer.FoxCM,HarperAP,HynerGC,LyleRM.–JCommunityHealth.1994Dec;19(6):467-82.
Débutée dans les années 50, une étude avait déjà montré une cor-rélation significative entre le fait d’avoir reçu peu d’attention pa-rentale dans l’enfance et la préva-lence des problèmes cardiaques, des ulcères ou de l’alcoolisme 35 ans plus tard. Une autre révélait que des étudiants ayant reconnu ne pas être proches de leurs pa-rents avaient développé davan-tage de cancers que les autres, quarante ans plus tard. À la suite de ces études, Anna Tacon, pro-fesseure de sciences de la santé à la Texas Tech University, observa que les personnes souffrant d’un cancer du sein avaient des scores plus élevés en attachement évi-tant que la population contrôle, qu’elles se sentaient beaucoup moins proches de leur mère et qu’elles avaient davantage ten-dance à réprimer leurs affects né-gatifs et à contrôler globalement leurs émotions. Ces résultats l’ont conduite à établir un lien entre caractéristiques de type C et style d’attachement 3. Prenant connais-sance des travaux d’Anna Tacon, Lydia Temoshok, la créatrice du concept de personnalité de type C, confirma la pertinence de la corrélation entre style d’attache-ment évitant ou anxieux et les situations contraires de l’enfance qui conduisaient les personnalités de type C à ne pas exprimer leurs émotions (attachement évitant) et/ou à réprimer leurs besoins les plus fondamentaux au profit de ceux d’autrui (attachement anxieux). Le résultat de ces attitudes : un stress physiologique permanent condui-sant notamment à une baisse des cellules tueuses en nombre et en efficacité et une plus grande vul-nérabilité à la maladie en géné-ral. Dans ce tableau inquiétant, les évitants sont les plus mal lo-tis. En effet, aux facteurs de stress habituels s’ajoute pour eux celui
de la relation à autrui qui n’est pas source de réconfort. Deux chercheurs britanniques, Erika Carpenter et Lee Kirkpatrick 4 ont par exemple montré en 2005 que, chez les évitants, on observe une augmentation de la tension et du rythme cardiaque lorsqu’on les soumet à un stress en présence de leur conjoint par rapport à la même situation affrontée seul !
En 1975, une étude conduite par le King’s College Hospital de Londres auprès de 69 patientes chez qui l’on avait découvert un cancer du sein au cours d’une opération et un groupe contrôle comprenant 91 patientes seule-ment atteintes d’une tumeur bé-nigne, concluait à « l’existence d’une association significative entre le diagnostic de cancer du sein et une anomalie dans l’ex-pression des émotions. Cette ano-malie était dans la plupart des cas une extrême suppression de la colère et, chez les patientes de plus de 40 ans, une extrême sup-pression des autres émotions. » 5 En d’autres termes, un style d’atta-chement non sécure…
UN FACTEUR DE RISQUE GLOBAL POUR LA SANTÉ
M ais un style d’attachement non sécure ne prédispose
pas qu’au cancer. En 1994, le Pr Fox et ses collaborateurs ont en effet demandé à des femmes qui attendaient de passer une mam-mographie de remplir un ques-tionnaire pour évaluer leur degré de répression émotionnelle et de solitude 6. Résultat : plus le score de répression émotionnelle était élevé, plus les femmes étaient malades. Plus le score était bas, plus les femmes étaient en bonne
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7. AttachmentSecurityandImmunityinHealthyWomen.AngeloPicardi,MD,FRANCESCABATTISTI,MD,LORENZO-PsychosomaticMedicine69:40–46(2007).8. EmotionSuppressionandMortalityRiskOvera12-YearFollow-up-BenjaminP.Chapman,KevinFiscella,IchiroKawachi,PaulDuberstein,PeterMuennig,Journalofpsychosomaticresearchen2013.9. DoesChangeinEmotionalExpressionMediateCancerSurvival?Stanforduniversity,JanineGuiese-Davis,Ph.D.1995(CycleI).
santé. L’attachement évitant se révélait être un facteur de risque global pour la santé, même pour les affections aussi courantes et généralement bénignes que le rhume, l’indigestion ou le mal de dos. Depuis, plusieurs études ré-centes ont validé ces découvertes initiales. En 2013, le psychiatre italien Angelo Picardi et ses collè-gues ont découvert que l’attache-ment évitant était associé à une faible activité des cellules tueuses (NK) chez les femmes en bonne santé, augmentant leur risque de tomber malade 7… La même an-née, des chercheurs de l’univer-sité de Rochester et de l’École de santé publique de Harvard ont suivi 729 individus sur une pé-riode de 12 ans et remarqué que les personnes qui n’expriment pas leurs émotions – attitude typique de l’attachement évitant – ont un risque de décès par cancer augmenté de 70 % et un risque de décès par accident cardiaque augmenté de 50 % par rapport à celles qui les expriment 8. Conclu-sion de l’étude : « La suppression émotionnelle peut augmenter le risque de mort précoce. »
Alors que faire si le test vous place dans la catégorie anxieux ou pire, évitant, les deux styles d’attache-ment les plus générateurs de stress physiologique et de maladies ? Tout d’abord en relativisant sa portée. Celui-ci n’a pas été conçu comme un outil prédictif concer-nant votre santé future mais plus comme une incitation à réfléchir à vos réflexes relationnels. Ensuite, considérer que ces tendances ne sont pas des données fixes de votre personnalité mais des comporte-ments que vous pouvez modifier, entrainant une cascade d’événe-ments physiologiques favorables, y compris si vous faites déjà partie des personnes sécures. La preuve que cela est possible ? En 1995, un programme de recherche sur
COMMENT CHANGER POUR PLUS DE SÉCURITÉ ?
M odifier votre style d’attachement pour devenir sécure ou améliorer votre sécurité relationnelle demande de réaliser
une introspection afin de retrouver dans votre passé les événe-ments qui ont pu altérer votre sécurité affective puis désamorcer les réflexes relationnels qui portent préjudice à la qualité de vos relations. Dans cette exploration, certaines lectures peuvent vous accompagner. Par exemple, « Petites violences ordinaires, la vio-lence psychologique en famille » d’Yvane Wiart (Courrier du Livre 2011) est un guide concret pour comprendre l’origine de son style relationnel et réévaluer ses attitudes relationnelles négatives. « Ta vie sauvée enfin » d’Alice Miller (Flammarion 2008) est un livre thérapeutique pour apprendre à se confier à un témoin empa-thique, aimer l’enfant que l’on fut, lever le refoulement et vivre ses émotions (peur, indignation, colère) enfouies.
Cette recherche peut aussi faire l’objet d’un accompagnement par un psychothérapeute, particulièrement indiqué si vous êtes évitant. Les thérapies familiales systémiques sont également inté-ressantes afin de travailler sur le système familial. Côté pratiques corporelles, la Biodanza est un outil puissant de désinhibition émotionnelle et de guérison de l’évitement ou de l’anxiété rela-tionnelle. D’une manière générale, toutes les pratiques favorisant l’expression des affects et la prise en compte de ses besoins sont indiquées. Des pratiques de libération émotionnelle comme l’EFT (Emotional Freedom Technique), la méthode TRE (Trauma Release Exercises) ou TIPI (Technique d’Identification sensorielle des Peurs Inconscientes) ou encore de régulation émotionnelle au quotidien (Cohérence cardiaque) sont également bienvenues. Attention ce-pendant.
Elles doivent être utilisées dans un objectif de libération de l’ex-pression émotionnelle et non pour afficher un self-control tout terrain qui serait le signe d’une continuation des comportements d’inhibition des affects.
le cancer du sein de l’université de Stanford a montré que le taux de survie des femmes participant à un programme de thérapie de groupe et qui exprimaient ouver-tement leur colère ou avaient ap-pris à le faire au cours de l’étude était doublé en comparaison des
femmes qui les réprimaient 9. « Ex-primer ses émotions augmente la survie dans le cancer du sein. » Et si cette loi s’applique pour les grands malades, pourquoi ne pas la mettre en œuvre à titre préven-tif ? C’est le conseil que donnent les spécialistes de l’attachement…
Emmanuel Duquoc
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LES EXPÉRIMENTATIONS D’EMMANUEL DUQUOC
Maladies de civilisation : l’espoir est dans la ruche !Nicolas Cardinault s’occupe depuis 8 ans de la recherche et du développement de nouveaux produits dans la société Pollenergie et est membre du conseil scientifique de l’Association francophone d’apithérapie (AFA). Il vient
d’écrire le livre Soignez-vous avec les produits de la ruche aux éditions Thierry Souccar et nous explique dans cette interview que les produits de la ruche sont de formidables outils pour lutter contre les maladies de civilisation.
Alternatif Bien-Être : Pouvez-vous définir l’apithérapie en quelques mots ?
Nicolas Cardinault : L’apithé-rapie telle que définie par le président de l’Association fran-cophone d’apithérapie, le Dr Becker, c’est : « Le traitement préventif ou curatif des maladies humaines ou vétérinaires par les produits biologiques issus ou ex-traits du corps même de l’abeille, sécrétés par elle ou récoltés et transformés par elle. »
ABE : Comment explique-t-on que les produits de la ruche aient des propriétés thérapeutiques aussi nombreuses que variées comme la réduction du stress,
la cicatrisation, la lutte contre la fatigue, etc ?
NC : Il s’agit de produits na-turels et la nature a toujours ap-porté beaucoup de remèdes aux principaux maux de notre civilisa-tion. Les produits de la ruche sont des concentrés d’actifs aux nom-breuses vertus. On en a découvert certaines de manière empirique et nous en avons certainement beau-coup d’autres à découvrir.
ABE : Le miel a-t-il des vertus particulières pour la santé lorsqu’on le mange ? Y a-t-il des différences selon les miels ?
NC : Le miel est avant tout le premier aliment sucré de l’his-toire de l’homme. Il a un pouvoir sucrant supérieur au sucre blanc, ce qui permet d’en mettre moins sans avoir les désagréments d’une consommation de sucre raffiné sur le long terme. C’est un aliment très nutritif qui convient aus-si parfaitement aux sportifs. Les miels les plus foncés sont riches en minéraux et polyphénols, ce qui leur confère un pouvoir an-tioxydant intéressant. Certains miels présentent également une activité antitussive (pour calmer la toux). On estime qu’il existe environ 300 miels monofloraux allant d’une couleur très claire
à très foncée et d’une texture liquide à cristallisée. Ces diffé-rences dépendent principalement du rapport entre le glucose et le fructose (plus le miel est riche en fructose, plus il est liquide) et de la teneur en minéraux et polyphé-nols (plus le miel est foncé, plus il en est riche). Chaque miel a donc des propriétés particulières. Des équipes scientifiques com-mencent à étudier leurs vertus et certaines émergent mais de-mandent à être confirmées et va-lidées.
ABE : Avec la pollution, les insecticides et les pesticides, le miel d’aujourd’hui n’est-il pas pollué ?
NC : Les miels doivent ré-pondre à une définition très stricte qui n’implique malheureusement pas la recherche de polluants. Même si les laboratoires peuvent facilement révéler leur présence, ces analyses ne sont que très rare-ment faites. De plus, l’étiquetage ne donne pas une très grande ga-rantie sur la traçabilité du produit. Je vous conseille donc d’acheter votre miel chez votre apiculteur local, miel dont vous serez à même d’apprécier les qualités de fabrication et de fraîcheur.
Nicolas Cardinault
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L’INTERVIEW DU MOIS
ABE : En hiver, de nombreuses personnes font des cures de gelée royale ou de propolis. Est-ce intéressant ou faut-il en prendre toute l’année ?
NC : Il peut être intéressant de faire une cure de propolis au changement de saison pour ren-forcer son système immunitaire. On peut aussi la prendre sur des périodes plus longues si néces-saire. La gelée royale sera plutôt réservée dans des cas de grande fatigue physique voire mentale ou pour des périodes de convales-cence. Il est conseillé de ne pas faire plus de 3 ou 4 cures de gelée royale fraîche par an. Cependant, attention à la qualité de ces pro-duits. Pour la gelée royale, il faut la choisir fraîche, non congelée et conservée au frigo. Pour la pro-polis, assurez-vous que l’origine botanique soit clairement indi-quée car chaque espèce contient des polyphénols différents, en quantités variables. Il peut être intéressant d’alterner des cures de propolis d’origines botaniques dif-férentes car chacune aura des ac-tions complémentaires. La teneur en principes actifs doit également être clairement indiquée.
ABE : Pouvez-vous nous citer quelques bénéfices étonnants liés à la consommation de gelée royale et de propolis ?
NC : Les recherches scienti-fiques sur ces deux produits sont nombreuses. Parmi les résultats remarquables, on peut citer l’ac-tivité immuno-modulatrice de ces deux substances. Pour la gelée
royale, les activités anti-âge, hy-pocholestérolémiante et hypogly-cémiante ont été avancées mais non confirmées car la dose, la fréquence et le mode d’adminis-tration attendent encore valida-tion. La propolis est un véritable antiseptique naturel. Elle renforce les capacités antibactériennes, an-tivirales, antifongiques et antioxy-dantes. Des travaux ont montré que sa consommation pourrait trouver un intérêt dans la lutte contre le syndrome métabolique, dans le soulagement des effets se-condaires des chimiothérapies et dans les troubles dépressifs légers. Mais là encore, tout cela reste à confirmer.
ABE : Les compléments alimentaires à base de gelée royale ou de propolis vendus en magasin sont souvent dilués et riches en sucre. Sont-ils encore efficaces ? Pouvez-vous nous conseiller des marques de qualité vers qui se tourner ?
NC : Pour la gelée royale, orientez-vous vers un produit qui n’a pas été congelé. Elle doit être produite selon les normes GPGR (label de fabrication française). Pour la propolis, il existe de nom-breuses formes galéniques mais, de manière générale, privilégiez un produit dont l’origine bota-nique est clairement identifiée avec si possible une teneur en principes actifs. Les gammes de propolis Pollenergie présentent toutes ces caractéristiques.
ABE : Les femmes enceintes et les enfants peuvent-ils utiliser les produits de la ruche sans crainte ?
NC : Les enfants de plus d’un an et les femmes enceintes, si elles ne présentent pas de risque de diabète gestationnel, peuvent consommer du miel sans crainte. La propolis en dose modérée et sous une forme non alcoolisée peut également être utilisée. Il est
en revanche préférable d’inciter les femmes enceintes à la pru-dence concernant la consomma-tion de gelée royale. Le pollen, s’il n’y a pas de risque allergique majeur et connu, peut être recom-mandé pour les femmes enceintes et les enfants. Certains pollens frais comme le pollen de saule as-sureront un apport en vitamine B9 essentielle pendant la grossesse.
ABE : On imagine que ces produits vont devenir rares et luxueux alors que les populations d’abeilles baissent de façon dramatique… Comment voyez-vous l’avenir de l’apithérapie ?
NC : Si on parle d’apithérapie, alors on parle de soins et donc je n’espère pas que le soin devienne quelque chose de luxueux ! Et si ces produits deviennent rares c’est que l’homme aura continué d’avancer aveuglement sans se soucier des conséquences de ses actes. Mais j’aime à croire que les abeilles qui étaient là bien avant nous et qui ont su s’adapter au fil des époques, sauront de nouveau évoluer avec leur environnement. Il y a d’ailleurs entre 400 et 500 ruches dans Paris, ce qui montre qu’elles peuvent tout à fait vivre dans un endroit pollué ! Concer-nant l’apithérapie, qu’il s’agisse de soins humains ou vétérinaires, il faut mettre en place des garan-ties sur la qualité des produits car, comme pour tous les produits na-turels, elle peut être très inégale. Ainsi nous pourrons étudier leur efficacité, leurs modes d’action et leur répétabilité. Certes, il y a de très nombreuses pistes pro-metteuses mais cela nécessite encore beaucoup de travaux de recherche. À une époque où l’in-dustrie pharmaceutique est dans une impasse thérapeutique, les produits de la ruche pourraient être promis à un bel avenir.
Propos recueillis par Morgane Védrines
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L’INTERVIEW DU MOIS
Abeilles, piquez-nous ! Le professeur et apiculteur Roch Domerego a été
pendant 14 ans le vice-président de la Commission Apimondia dont le but est de faire recon-naître les propriétés thérapeu-tiques des produits de la ruche auprès du monde médical. Il a enseigné l’apithérapie pendant 6 ans à la faculté de médecine de La Havane et s’est particulière-ment intéressé au venin d’abeille. Il a consigné ses recherches sur le sujet dans le livre La thérapie au venin d’abeille aux éditions Ba-roch. ▶
Alternatif Bien-Être : Quelles pathologies pouvons-nous soigner avec le venin ?
Roch Domerego : En France, le venin d’abeille est utilisé en milieu hospitalier uniquement pour désensibiliser les personnes allergiques alors que d’autres pays en font une utilisation plus large : en Asie, on y a recours en association avec l’acupuncture pour prévenir les rhumatismes ; aux États-Unis, les médecins en injectent de très hautes doses pour freiner la progression des maladies auto-immunes, notam-ment la sclérose en plaques, et en Russie un service de psychia-trie s’en sert pour diminuer l’ad-diction aux drogues. Le venin d’abeille facilite également le processus de cicatrisation : il aide à la revascularisation des plaies mortifiées (où le sang ne circule plus) et soulage les douleurs pro-voquées par les chéloïdes (des excroissances fibreuses) sur les cicatrices importantes. Il est éga-lement très efficace dans les pro-blèmes de canal carpien, et en-fin des micro-injections dans les yeux peuvent aider les personnes atteintes de « vision tunnel », une
maladie auto-immune qui rétré-cit le champ de vision. De ma-nière générale, le venin d’abeille renforce le système immunitaire et a des propriétés anti-inflam-matoires, ce qui en fait un outil efficace contre les maladies chro-niques.
ABE : Sait-on comment agit le venin d’abeille sur ces problèmes ?
RD : Parmi les 700 à 800 molécules qui composent le ve-nin, certaines ont été clairement identifiées pour avoir un impact sur le système immunitaire. Mais il s’agit d’un produit complexe et c’est probablement l’interaction entre ces molécules qui rend le venin efficace sur certains pro-blèmes de santé. Nous avons pour le moment une connais-sance principalement empirique de ses effets sur la santé. Il existe des études sur le sujet mais elles desservent souvent la pratique. Par exemple, une étude a été faite en Hollande sur la sclérose en plaques, mais aucun spécialiste de l’apithérapie n’a été recru-té dans l’équipe scientifique. Le protocole comportait des erreurs et les résultats montraient que le venin n’avait aucun effet sur la maladie. Ce genre d’étude décré-dibilise l’apithérapie car les gens ne regardent que le résultat, sans critiquer le protocole.
ABE : Comment faire si l’on souhaite suivre un traitement à base de venin pour un problème de santé ? À qui s’adresser ?
RD : En France, certains mé-decins pratiquent l’apipuncture : ils utilisent de vraies abeilles pour piquer les patients sur des points d’acupuncture, car le ve-nin reconstitué n’est pas encore commercialisé en France. Il faut s’approvisionner à l’étranger, au Canada notamment. Sur le site de l’AFA, il y a une liste de pro-
fessionnels qui pratiquent l’api-puncture. Les médecins restent généralement discrets sur cette pratique par peur de se faire ra-dier de l’Ordre.
ABE : Les personnes allergiques aux piqures d’abeilles peuvent-elles utiliser le venin pour se soigner ?
RD : Les personnes aller-giques doivent d’abord se faire désensibiliser pour pouvoir suivre un traitement au venin d’abeille. Elles doivent aussi être suivies de très près pendant leur traitement ! Il faut faire attention parce qu’on peut devenir allergique au venin à force d’y être exposé, cela ar-rive parfois chez les apiculteurs. Il y a aussi des personnes qui ne sont pas allergiques mais qui ont un terrain sensible : elles gon-flent lorsqu’elles se font piquer, la piqure devient rouge, elles ont d’autres allergies par ailleurs, etc. Il est très important de soulever ces questions avant de commen-cer un traitement pour adapter les doses.
ABE : Y a-t-il des effets secondaires, une limite de toxicité ?
RD : La limite de toxicité est estimée à 20 piqures par kilo de poids corporel (soit 1200 pour une personne de 60 kg) et un traitement classique en nécessite de 10 à 50, nous sommes donc largement en dessous. Même les apiculteurs, qui se font souvent piquer, n’atteignent pas cette li-mite de toxicité.
ABE : Peut-on obtenir les mêmes bénéfices si l’on se fait piquer lors d’une balade à la campagne, par exemple ?
RD : Peut-être, à condition de s’être fait piquer au moins 10 fois !
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L’INTERVIEW DU MOIS
La médecine des abeilles
Les produits de la ruche sont employés depuis des millénaires pour leurs bienfaits sur la santé. Utilisés au quotidien, ils renforcent le système immunitaire et per-mettent de prévenir un certain nombre de maladies. Mais ils sont également effi-caces en cure pour lutter contre les rhumatismes, la fatigue chronique, les maladies cardiovasculaires ou encore favoriser la cicatrisation. Roch Domerego, un apicul-teur, naturopathe et professeur de médecine, nous donne ses recettes pour soulager les tracas de toute la famille grâce aux produits de la ruche. Ce livre fait un tour complet des propriétés thérapeutiques des produits de la ruche en les classant par pathologie, ce qui facilite sa consultation en cas de besoin.
Roch Domerego et Gaëlle Imbert – Baroch Editions – ISBN : 1093523263
Lutter contre le stress, un remède anticancer
Depuis que nos journées ne suivent plus un rythme naturel, le stress nous touche de manière ponctuelle ou chronique. Dans les deux cas, nous sécrétons des hormones qui affaiblissent notre système immunitaire, ce qui laisse des maladies comme le cancer s’installer. Au cours de ses 40 ans de carrière en tant que cancérologue, le Pr Henri Joyeux s’est rendu compte que si le cancer est bien une maladie multifac-torielle, le stress est un élément majeur de son apparition. Il partage dans ce livre ses conseils pour ne plus en subir les effets au quotidien.En plus de rappeler les notions de nutrition qui permettent de renforcer le système immunitaire, l’auteur donne une vision globale de l’individu en expliquant l’impact qu’a la spiritualité sur le corps.
Pr Henri Joyeux – Éditeur : Le Rocher Editions – ISBN : 226808499X
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FÉVRIER 2017 ABE N°125
Ce salon marque l’arrivée du printemps : un vaste marché aux plantes vous permettra d’enrichir votre potager de légumes inso-lites, vous y trouverez des produits naturels pour jardiner de ma-nière responsable et des ateliers sur le thème du végétal vous seront également proposés. Un espace Bien-Être présentera des cosmé-tiques bio, des loisirs et des activités de plein air pour tous les âges. Les bricoleurs pourront se rendre à l’espace écoconstruction qui les aidera dans leurs projets d’isolation, de chauffage, de gestion des déchets, de toiture végétale ou encore de traitement des eaux.
Salon Tendance Nature
Du vendredi 17 au dimanche 19 mars 2017
Droit d’entrée : 4 euros
Parc des expositions de Reims, Site Henri-Farman, Reims (51100)
Renseignements sur : www.tendancenature.fr
Ce salon vous propose de prendre l’air grâce à une ribambelle de sports et d’activités d’extérieur. Vous y trouverez des idées pour vos prochaines randonnées, trails, promenades à cheval ou à vélo ainsi que les équipements adéquats. Vous y rencontrerez des tours-opé-rateurs spécialisés dans l’écotourisme proposant des voyages en France et à l’étranger. Enfin, vous apprendrez comment économiser l’eau, utiliser les énergies renouvelables et pique-niquer sans dé-chets pendant vos excursions. L’éco-trail de Paris aura également lieu pendant le salon, vous pouvez vous inscrire à l’une de ses épreuves en ligne : des trails de 18 à 80 km sont proposés ainsi qu’une ascension chronométrée de la tour Eiffel !
Du jeudi 16 mars au dimanche 19 mars 2017
Paris Expo Porte de Versailles, Place de la porte de Versailles,
Paris (75015)
Renseignements sur : www.destinations-nature.com
Salon destinations Nature
Salon Vivre AutrementLa XXXe édition de ce salon rassemble 430 exposants respectueux de la nature. Des producteurs bio vous proposeront des dégusta-tions et des cours de cuisine, des professionnels du bien-être vous aideront à évacuer votre stress grâce à des techniques de yoga ou de feng shui et des associations vous proposeront de vous engager pour la planète. De nombreuses conférences et ateliers sont organi-sés pendant toute la durée du salon, un programme est disponible en ligne. Les produits exposés au salon sont mis en vente sur le site www.sevellia.fr
Du vendredi 17 au lundi 20 mars 2017
Droit d’entrée : 7 euros Entrées gratuites en ligne
Parc Floral de Paris, Route de la Pyramide, Paris (75012)
Renseignements sur : www.salon-vivreautrement.com
AGENDA
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FÉVRIER 2017 ABE N°125
Chaque mois Julien Venesson, expert en nutrition et micronutrition et Nicolas Wirth, expert en naturopathie et phyto-aromathérapeute répondent à vos questions.
32 ALTERNATIFbien•être
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• Supermarché : quelle maladie s
e cache dans votre chariot ?
• Maladies inflammatoires de l’intes
tin : on peut s’en sortir
sans médicament
• Ces protections qui semblent ve
nir d’ailleurs
• Chaussures minimalistes : quels
bénéfices pour la santé ?
prochainement dans ABE
RÉDACTION ALTERNATIF BIEN-ÊTRE
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44, AVENUE DE LA MARNE
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Avis aux lecteurs :
Alternatif Bien-Être, publication gérée par SNI Éditions, a pour
mission de vulgariser des informations dans le domaine de la santé
et du bien être. Les informations fournies dans ce magazine sont
destinées à améliorer et non à remplacer la relation qui existe entre
le lecteur du magazine et son médecin.
Éleuthérocoque et grossesse
Chère Marie-Laure, par précaution, et parce qu’aucune preuve n’a été apportée de leur inocuité, toutes les plantes adaptogènes sont contre-indiquées durant la grossesse. En effet, ces plantes, dont font partie également le gin-seng ou la rhodiola, modifient l’activité des grands systèmes de l’organisme, notamment ceux nerveux, immunitaire mais surtout hor-monal. Dans le cas d’une grossesse il est pré-férable de ne pas intervenir sur ces systèmes et notamment sur les hormones.
Je suis enceinte de 2 mois 1/2, en train de déménager, d’organiser ma prochaine mission (je suis prestataire) qui me fait reprendre le travail lundi prochain. Cela fait beaucoup à organiser, et malgré un travail sur moi (respiration, yoga, gestalt thérapie depuis des années), le fait de m’accorder des siestes réparatrices et de dormir beaucoup, je suis stressée, très fatiguée, et mon endormissement le soir est devenu difficile depuis 3 semaines (je n’ai aucun problème de sommeil en temps normal, même dans les moments de stress). Puis-je prendre de l’éleuthérocoque pour ses actions de régulation sur le stress, l’énergie et le sommeil, sans risque, ou est-ce déconseillé pour les femmes enceintes ? Si la réponse est positive, sous quelle forme la prendre dans l’idéal, étant donné mon état ?
Marie-Laure D.
Quantité de sureau
Chère Virginie, les quantités recommandées sont justes. Le Dr Valnet recommandait 1 poignée par litre, dose assez imprécise mais qui montre que la dose peut être importante. Quant à Paul-Victor Fournier, autre grande fi-gure de la phytothérapie, il proposait une dose comprise entre 10 à 50 g de fleurs séchées par litre, à prendre par tasses d’eau chaude assez rapprochées. Pour 1 tasse, 1 bonne c.à c. suf-fit. Pour obtenir l’effet sudorifique, il faut une concentration suffisante et boire l’infusion as-sez chaude.
Bonjour, j’ai lu avec intérêt ABE n°122, et en particulier l’article sur le sureau. Je suis toutefois plus que sceptique sur la quantité de fleurs de sureau (25 g pour 1l) proposée en tisane ! N’y a-t-il pas d’erreur, car ça me semble énorme ? Ailleurs je lis d’utiliser 1 cuillerée à soupe pour 1 tasse, soit max 4 cs pour 1 litre ? Merci d’avance de vos précisions.
Virginie G.
FÉVRIER 2017 ABE N°125COURRIER DES LECTEURS
Vous pouvez nous écrire à l’adresse postale ci-dessus ou par mail à
ALTERNATIFbien•êtreRevue mensuelle - Numéro 125 - Février 2017Directeur de la publication : Vincent LaarmanRédacteur en chef : Julien VenessonÉditeur : Rodolphe BacquetMise en page : Isabelle PilletSanté Nature Innovation - SNI Éditions SAAdresse : Am Bach 3, 6072 Sachseln – SuisseRegistre journalier N° 4835 du 16 octobre 2013CH-217.3.553.876-1 – Capital : 100.000 CHFAbonnement annuel : 54 euros en France métropolitaineAbonnements : pour toute question concernant votre abonnement, contactez le service client : par téléphone au +33 (0)1 58 83 50 73 par mail à http://www.santenatureinnovation.com/contact/ par courrier à Sercogest - 44, avenue de la Marne 59290 Wasquehal - FranceISSN 1662-3134
Le Journal de la Médecine Anti-ÂgeVivre mieux et plus longtemps en bonne santé
Avec le Journal de la Médecine Anti-Âge, vous recevez chaque mois un numéro complet contenant les informations scientifiques
les plus avancées en matière d’anti-âge. Le Dr Thierry Hertoghe, spécialiste de la médecine anti-âge, le Dr Éric Lorrain, président
de l’IESV (Institut Européen des substances végétales), la neurophysiologiste Monique Le Poncin-Séac’h et bien d’autres experts vous les expliquent et vous apportent des conseils précis
et simples à appliquer chez vous.
Le Journal de la Médecine Anti-Âge est votre meilleur allié pour combattre les effets du vieillissement. Vous restez actif,
indépendant et en bonne santé le plus longtemps possible, sans surconsommation de médicaments et séjours prolongés à l’hôpital.
Alzheimer,
Parkinson…
La phytothérapie
validée par
la science
Aujourd’hui, aucun médicament n’est capable
de guérir les maladies neurodégénératives.
Qu’il s’agisse de la maladie d’Alzheimer, la
plus
répandue, ou de celle de Parkinson, bien malin
celui qui saura en expliquer les causes et le
s
mécanismes. En attendant, et si notre planche
de salut, c’étaient le
s plantes ?
Perdre la tête : l’angoisse de bien des personnes après
60 ans. Je reçois à mon cabinet beaucoup de patients,
la cinquantaine passée, inquiets devant certaines ma-
nifestations qu’ils qualifient d’inhabituelles : ils se
mettent à perdre leurs clés, oublient le nom de récentes
connaissances, sont incapables de se souvenir de ce
qu’ils viennent de lire, des tâches ordinaires deviennent
plus difficiles à effectuer ou à organiser… D’où leur in-
terrogation anxieuse : « Et si j’a
vais l’Alzheimer ?
» La
perspective du naufrage est terrifi
ante : altération des
souvenirs, troubles de la personnalité
, dégradation des
capacités mentales, dépression, crises de démence…
vivre mieux et plus longtemps en bonne santé
n° 1
JANVIER 2017
Par le Dr É
ric Lorra
in
médecin phytothérapeute,
président de l’In
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uropéen
des substances végétales
ÉDITO
Alzheimer, d
ésespérant ?
Contre Alzheimer, deux voies so
nt prioritaires : fi
nancer
lourdement la recherche conventionnelle, donner la voix
aux experts de santé naturelle, qui expliquent in
lassable-
ment comment la prévenir et l’atténuer.
Au lieu de cela, nous avons des pouvoirs publics qui hé-
sitent, calculent. O
n attend pour le 2 janvier sa
décision
définitive, mais Mariso
l Touraine, ministre de la Santé, a
déjà déclaré qu’elle refusait de dérembourser quatre mé-
dicaments dits «
anti-Alzheimer » : Aricept, Ebixa, Exelon,
Reminyl. Alors même que la Haute Autorité
de santé, or-
ganisme public et in
dépendant chargé d'évaluer les traite-
ments, s’est p
rononcée pour leur déremboursement ! En
cause : leur faible efficacité et de graves effets s
econdaires
(troubles digestifs
, neuropsychiques, cardiaques, etc.).
Autrement dit, 900 000 malades so
nt cordialement invités
à continuer de s’empoisonner.
Mais le scandale est d
ouble. Continuer à rembourser ces
médicaments inutiles et dangereux, c’est fa
ire porter 150
M€ de charge par an sur la Sécurité sociale. Quels p
rogrès
serions-nous capables d’accomplir si cette somme était af-
fectée à la recherche !
Face à ces errements, le Journal de la médecin
e anti-âge
joue son rôle. Celui d’expliquer qu’Alzheimer peut être
retardé et prévenu par de multiples approches théra-
peutiques. Celui, aussi, d
e promouvoir un accompa-
gnement personnalisé des malades : stim
ulation co-
gnitive, phytothérapie clinique, m
aintien d'activité et
d’interactions avec l’entourage…
Ces pages ouvrent des pistes m
agnifiques, réaliste
s et por-
teuses d’avenir. Bonne lecture ! Jean-Marc Dupuis
DOSSIER MÉDICAL : CERVEAU SAIN, M
ÉMOIRE VIVE
Alzheimer, P
arkinson… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
Elle peut sauver votre
mémoire
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
INTERVIEW
« Nous avons tous une m
émoire d’éléphant…
encore faut-il s
avoir s’en servir »
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
BIEN DANS MON ASSIETTE
L'huile qui re
mue les méninges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
FORME ET VITALITÉ
Objectif ventre
plat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
C’EST DÉJÀ DEMAIN
Régénération : p
ourquoi le lézard et p
as l’homme ? . . 14
SAGESSE DES ANCIENS « Ne prendre
qu’une saine nourriture, et e
n petite quantité
» . . . . . . 16
Alzheimer,
Parkinson…
La phytothérapie
validée par
la science
Aujourd’hui, aucun médicament n’est capable
de guérir les maladies neurodégénératives.
Qu’il s’agisse de la maladie d’Alzheimer, la plus
répandue, ou de celle de Parkinson, bien malin
celui qui saura en expliquer les causes et les
mécanismes. En attendant, et si notre planche
de salut, c’étaient les plantes ?
Perdre la tête : l’angoisse de bien des personnes après
60 ans. Je reçois à mon cabinet beaucoup de patients,
la cinquantaine passée, inquiets devant certaines ma-
nifestations qu’ils qualifient d’inhabituelles : ils se
mettent à perdre leurs clés, oublient le nom de récentes
connaissances, sont incapables de se souvenir de ce
qu’ils viennent de lire, des tâches ordinaires deviennent
plus difficiles à effectuer ou à organiser… D’où leur in-
terrogation anxieuse : « Et si j’avais l’Alzheimer ? » La
perspective du naufrage est terrifiante : altération des
souvenirs, troubles de la personnalité, dégradation des
capacités mentales, dépression, crises de démence…
vivre mieux et plus longtemps en bonne santé n° 1
JANVIER 2017
Par le Dr Éric Lorrain
médecin phytothérapeute,
président de l’Institu
t européen
des substances végétales
ÉDITO
Alzheimer, désespérant ?
Contre Alzheimer, deux voies sont prioritaires : financer
lourdement la recherche conventionnelle, donner la voix
aux experts de santé naturelle, qui expliquent inlassable-
ment comment la prévenir et l’atténuer.
Au lieu de cela, nous avons des pouvoirs publics qui hé-
sitent, calculent. On attend pour le 2 janvier sa décision
définitive, mais Marisol Touraine, ministre de la Santé, a
déjà déclaré qu’elle refusait de dérembourser quatre mé-
dicaments dits « anti-Alzheimer » : Aricept, Ebixa, Exelon,
Reminyl. Alors même que la Haute Autorité de santé, or-
ganisme public et indépendant chargé d'évaluer les traite-
ments, s’est prononcée pour leur déremboursement ! En
cause : leur faible efficacité et de graves effets secondaires
(troubles digestifs, neuropsychiques, cardiaques, etc.).
Autrement dit, 900 000 malades sont cordialement invités
à continuer de s’empoisonner.
Mais le scandale est double. Continuer à rembourser ces
médicaments inutiles et dangereux, c’est faire porter 150
M€ de charge par an sur la Sécurité sociale. Quels progrès
serions-nous capables d’accomplir si cette somme était af-
fectée à la recherche !
Face à ces errements, le Journal de la médecine anti-âge
joue son rôle. Celui d’expliquer qu’Alzheimer peut être
retardé et prévenu par de multiples approches théra-
peutiques. Celui, aussi, de promouvoir un accompa-
gnement personnalisé des malades : stimulation co-
gnitive, phytothérapie clinique, maintien d'activité et
d’interactions avec l’entourage…
Ces pages ouvrent des pistes magnifiques, réalistes et por-
teuses d’avenir. Bonne lecture !Jean-Marc Dupuis
DOSSIER MÉDICAL : CERVEAU SAIN, MÉMOIRE VIVE
Alzheimer, Parkinson… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
Elle peut sauver votre mémoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
INTERVIEW
« Nous avons tous une mémoire d’éléphant…
encore faut-il savoir s’en servir » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
BIEN DANS MON ASSIETTE
L'huile qui remue les méninges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
FORME ET VITALITÉ
Objectif ventre plat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
C’EST DÉJÀ DEMAIN
Régénération : pourquoi le lézard et pas l’homme ? . . 14
SAGESSE DES ANCIENS « Ne prendre
qu’une saine nourriture, et en petite quantité
» . . . . . . 16
Alzheimer,
Parkinson…
La phytothérapie
validée par
la science
Aujourd’hui, aucun médicament n’est capable
de guérir les maladies neurodégénératives.
Qu’il s’agisse de la maladie d’Alzheimer, la plus
répandue, ou de celle de Parkinson, bien malin
celui qui saura en expliquer les causes et les
mécanismes. En attendant, et si notre planche
de salut, c’étaient les plantes ?
Perdre la tête : l’angoisse de bien des personnes après
60 ans. Je reçois à mon cabinet beaucoup de patients,
la cinquantaine passée, inquiets devant certaines ma-
nifestations qu’ils qualifient d’inhabituelles : ils se
mettent à perdre leurs clés, oublient le nom de récentes
connaissances, sont incapables de se souvenir de ce
qu’ils viennent de lire, des tâches ordinaires deviennent
plus difficiles à effectuer ou à organiser… D’où leur in-
terrogation anxieuse : « Et si j’avais l’Alzheimer ? » La
perspective du naufrage est terrifiante : altération des
souvenirs, troubles de la personnalité, dégradation des
capacités mentales, dépression, crises de démence…
vivre mieux et plus longtemps en bonne santé n° 1 JANVIER 2017
Par le Dr Éric Lorrain
médecin phytothérapeute,
président de l’Institut européen
des substances végétales
ÉDITO Alzheimer, désespérant ?
Contre Alzheimer, deux voies sont prioritaires : financer
lourdement la recherche conventionnelle, donner la voix
aux experts de santé naturelle, qui expliquent inlassable-
ment comment la prévenir et l’atténuer.
Au lieu de cela, nous avons des pouvoirs publics qui hé-
sitent, calculent. On attend pour le 2 janvier sa décision
définitive, mais Marisol Touraine, ministre de la Santé, a
déjà déclaré qu’elle refusait de dérembourser quatre mé-
dicaments dits « anti-Alzheimer » : Aricept, Ebixa, Exelon,
Reminyl. Alors même que la Haute Autorité de santé, or-
ganisme public et indépendant chargé d'évaluer les traite-
ments, s’est prononcée pour leur déremboursement ! En
cause : leur faible efficacité et de graves effets secondaires
(troubles digestifs, neuropsychiques, cardiaques, etc.).
Autrement dit, 900 000 malades sont cordialement invités
à continuer de s’empoisonner.
Mais le scandale est double. Continuer à rembourser ces
médicaments inutiles et dangereux, c’est faire porter 150
M€ de charge par an sur la Sécurité sociale. Quels progrès
serions-nous capables d’accomplir si cette somme était af-
fectée à la recherche !
Face à ces errements, le Journal de la médecine anti-âge
joue son rôle. Celui d’expliquer qu’Alzheimer peut être
retardé et prévenu par de multiples approches théra-
peutiques. Celui, aussi, de promouvoir un accompa-
gnement personnalisé des malades : stimulation co-
gnitive, phytothérapie clinique, maintien d'activité et
d’interactions avec l’entourage…
Ces pages ouvrent des pistes magnifiques, réalistes et por-
teuses d’avenir. Bonne lecture !Jean-Marc Dupuis
DOSSIER MÉDICAL : CERVEAU SAIN, MÉMOIRE VIVE
Alzheimer, Parkinson… . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
Elle peut sauver votre mémoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
INTERVIEW
« Nous avons tous une mémoire d’éléphant…
encore faut-il savoir s’en servir » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
BIEN DANS MON ASSIETTE
L'huile qui remue les méninges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
FORME ET VITALITÉ
Objectif ventre plat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
C’EST DÉJÀ DEMAIN
Régénération : pourquoi le lézard et pas l’homme ? . . 14
SAGESSE DES ANCIENS « Ne prendre
qu’une saine nourriture, et en petite quantité » . . . . . . 16
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