Soleoscope 7 - les entreprises

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SOLEO SCOPE N°7 Décembre 2012 • N°7 • DÉCEMBRE 2012 www.2e2f.fr « Rapprocher les acteurs académiques des entreprises constitue un enjeu social et économique très actuel en cette période de crise, mais représente aussi une assurance d’efficacité de long terme pour l’éducation et la formation tout au long de la vie. « Développer une économie fondée sur la connaissance et l'innovation » et « soutenir une économie créatrice d'emplois, de cohésion sociale et territoriale » constituent deux des trois axes de la Stratégie Europe 2020. Dans cette optique, la Commission européenne a lancé il y a quelques mois une campagne de sensibilisation « We Mean Business » pour renforcer la promotion de l’accueil de stagiaires Erasmus ou Leonardo dans les entreprises. L’Agence 2e2f, de son côté, a mis en œuvre depuis 2012 des groupes de travail sectoriels qui s’emploient à rapprocher les entreprises d’un même secteur professionnel des acteurs du monde de l’éducation et de la formation. Ensemble ils font émerger des projets correspondant aux programmes européens qui mettent en avant les liens plus que jamais nécessaires entre l’entreprise et l’école, au sens large. Les quatre secteurs concernés sont l’aéronautique, la boulangerie, la fleuristerie et le vin. L’Agence a, par ailleurs, lancé une étude qualitative auprès d’entreprises européennes accueillant des stagiaires Erasmus et mené une importante réflexion sur les consortia de stage Erasmus afin de mutualiser les bonnes pratiques grâce, notamment, à un guide des outils. Enfin, la conférence de valorisation 2012, les 13 et 14 décembre à Strasbourg, est entièrement consacrée à ce thème et accueillera « We Mean Business » le 14 décembre après-midi. Ce nouveau numéro de Soleoscope vous permettra de découvrir que les liens entre le monde académique et le monde économique sont de plus en plus étroits. Les stagiaires Leonardo ou Erasmus trouvent de nombreuses entreprises pour les accueillir et en tirent un grand bénéfice. Les masters et doctorats Erasmus Mundus accordent également une large place à la coopération avec le monde économique. Quant aux adultes en insertion professionnelle ou en formation continue, ils peuvent participer, via les programmes Grundtvig et Leonardo, à des projets structurés autour de l’Economie Sociale et Solidaire. Enfin, l’Agence 2e2f souhaite ardemment que les alliances sectorielles qui constitueront un des volets les plus importants des partenariats stratégiques puissent se développer en France. Le temps de la méfiance entre deux mondes trop longtemps éloignés l’un de l’autre est révolu. L’économie de la connaissance, moteur premier de la croissance en ce début de siècle, implique une convergence d’objectifs entre les trois pôles du triangle Innovation-Recherche-Formation. La crise économique actuelle conduit par ailleurs chacun, et, en particulier les plus jeunes, à être attentif à une meilleure employabilité et à une formation continue toujours plus efficace. Le développement de court et de long terme de notre continent ne pourra donc se passer de cette convergence d’avenir, essentielle à la réussite de cet idéal devenu réalité de la formation tout au long de la vie. » Antoine Godbert, directeur

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paru en décembre 2012

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SOLEOSCOPE

N°7Décembre 2012

• N°7 • DÉCEMBRE 2012www.2e2f.fr

«Rapprocher les acteurs académiques des entreprises constitue un enjeu social et économique trèsactuel en cette période de crise, mais représente aussi une assurance d’efficacité de long terme

pour l’éducation et la formation tout au long de la vie. « Développer une économie fondée sur laconnaissance et l'innovation » et « soutenir une économie créatrice d'emplois, de cohésion sociale etterritoriale » constituent deux des trois axes de la Stratégie Europe 2020. Dans cette optique, laCommission européenne a lancé il y a quelques mois une campagne de sensibilisation « We MeanBusiness » pour renforcer la promotion de l’accueil de stagiaires Erasmus ou Leonardo dans les entreprises.

L’Agence 2e2f, de son côté, a mis en œuvre depuis 2012 des groupes de travail sectoriels qui s’emploientà rapprocher les entreprises d’un même secteur professionnel des acteurs du monde de l’éducation etde la formation. Ensemble ils font émerger des projets correspondant aux programmes européens quimettent en avant les liens plus que jamais nécessaires entre l’entreprise et l’école, au sens large. Lesquatre secteurs concernés sont l’aéronautique, la boulangerie, la fleuristerie et le vin. L’Agence a, parailleurs, lancé une étude qualitative auprès d’entreprises européennes accueillant des stagiaires Erasmuset mené une importante réflexion sur les consortia de stage Erasmus afin de mutualiser les bonnespratiques grâce, notamment, à un guide des outils.

Enfin, la conférence de valorisation 2012, les 13 et 14 décembre à Strasbourg, est entièrement consacréeà ce thème et accueillera « We Mean Business » le 14 décembre après-midi.

Ce nouveau numéro de Soleoscope vous permettra de découvrir que les liens entre le monde académiqueet le monde économique sont de plus en plus étroits. Les stagiaires Leonardo ou Erasmus trouvent denombreuses entreprises pour les accueillir et en tirent un grand bénéfice. Les masters et doctorats ErasmusMundus accordent également une large place à la coopération avec le monde économique. Quant auxadultes en insertion professionnelle ou en formation continue, ils peuvent participer, via les programmesGrundtvig et Leonardo, à des projets structurés autour de l’Economie Sociale et Solidaire. Enfin, l’Agence2e2f souhaite ardemment que les alliances sectorielles qui constitueront un des volets les plus importantsdes partenariats stratégiques puissent se développer en France.

Le temps de la méfiance entre deux mondes trop longtemps éloignés l’un de l’autre est révolu. L’économiede la connaissance, moteur premier de la croissance en ce début de siècle, implique une convergenced’objectifs entre les trois pôles du triangle Innovation-Recherche-Formation. La crise économique actuelleconduit par ailleurs chacun, et, en particulier les plus jeunes, à être attentif à une meilleure employabilitéet à une formation continue toujours plus efficace. Le développement de court et de long terme de notrecontinent ne pourra donc se passer de cette convergence d’avenir, essentielle à la réussite de cet idéaldevenu réalité de la formation tout au long de la vie. »

Antoine Godbert, directeur

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DES REPRÉSENTANTS D’ENTREPRISE EUROPÉENNE FORMENT LES ÉTUDIANTS FRANÇAIS

LES STAGES ERASMUS : LE POINT DE VUE DE L’ENTREPRISE

Faire venir un chef d’entreprise, un responsable des ressourceshumaines, un chef de production ou tout autre représentantd’entreprise européenne dans les établissements d’enseignementsupérieur en France est possible grâce au programme Erasmus. Les bourses Erasmus pour les mobilités d’enseignement permettent de financer l’accueil de personnels d’entreprise européens.

Cette possibilité, bien qu’en constante augmentation (+26,6% auniveau européen en 2010/2011), est relativement peu utilisée enEurope. Elle représente 1.03% des missions d’enseignement enEurope et 1.77% pour la France soit 44 personnes venues en Francesur les 328 personnes qui ont bénéficié de ces financements au totalen Europe en 2010/11.

En 2012, l’Agence a mené une enquête auprès de 5694 entreprises etorganismes européens ayant accueilli un stagiaire Erasmus de 2007 à2011. L’enquête cherchait à mieux comprendre les avantages à recevoirun étudiant bénéficiant d’une bourse de stage Erasmus.

L’analyse des 799 réponses reçues montre les conditions du stageErasmus comme un premier avantage :- le suivi et l’encadrement pédagogique et professionnel. Confiés àdeux tuteurs, l’un dans l’établissement d’envoi, l’autre sur le site oùse déroule la période de professionnalisation, ils conditionnentfortement la réussite du stage.

- le versement de la bourse Erasmus. Il est perçu comme une facilitétrès appréciée qui permet aux jeunes de faire face à leurs dépensesde frais de voyage et de séjour notamment.

Les réponses portent aussi sur les apports concrets et nombreux desstagiaires Erasmus : - les compétences maîtrisées par les étudiants, transférées dansl’entreprise

- les idées neuves apportées, et mises en œuvre concrètement dansl’entreprise

- le soutien à l’ouverture à l’international pour l’entreprise

L’enquête visait enfin à mieux comprendre les relations entre lesétablissements d’envoi et les entreprises dans le cadre du programmeErasmus. Seulement 22% des entreprises interrogées estiment que lesstagiaires sont faciles à trouver.

Le programme Erasmus permet-il de renforcer les relations entre lesétablissements et les entreprises et de les pérenniser ? Les réponsesdes entreprises portent sur l’importance d’une coopération fondée surun travail commun, des contacts et des échanges réguliers, uneimplication forte à toutes les étapes du stage (préparation, réalisation,évaluation). Le partenariat qui se met en place petit à petit, ens’appuyant sur des stages Erasmus de qualité, peut s’inscrire dans ladurée.

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Erasmus MundusDepuis son lancement en 2004, le programme Erasmus Mundusencourage le rapprochement du monde universitaire avec celui del’entreprise.

Notamment depuis l’entrée du programme dans sa deuxième phase(2009-2013), lorsque la Commission européenne en a fait une priorité.En effet, dès le processus de sélection des projets, les consortiumsd’établissements sont invités à présenter une stratégie depérennisation incluant des partenaires socio-économiques. Par cetteapproche, la Commission européenne met l’accent sur la durabilité descursus au-delà des cinq années de financement européen* prévues parle programme.

La présence de partenaires socio-économiques est bien entenduessentielle à la viabilité à long terme des masters et des doctoratsErasmus Mundus. Pratiquement, elle permet de proposer des boursescomplémentaires aux étudiants. Mais les bénéfices sont bien plus

nombreux. Tout d’abord en matière d’insertion professionnelle pour lesétudiants. Ceux-ci acquièrent en effet une expérience primordiale lorsdes stages proposés par les partenaires. Ces derniers contribuentégalement à la qualité du contenu pédagogique et scientifique desprogrammes proposés par les consortiums d’établissements.

A l’inverse, de tels rapprochements peuvent être une véritable valeurajoutée pour les entreprises elles-mêmes. Participer au programmeErasmus Mundus leur permet en effet de former des professionnelshautement qualifiés dans des domaines d’activité de pointe ou trèsspécialisés. Ceci est d’autant plus vrai depuis l’entrée des doctoratsdans le programme en 2009.

* Lors de la 2e phase du programme (2009-2013), les consortiumsd’établissements ayant obtenu un financement quinquennal avaient lapossibilité de déposer une nouvelle candidature afin d’obtenir unfinancement de 5 années supplémentaires.

L’ENTREPRISE AU CŒUR DES MASTERS ET DES DOCTORATS ERASMUS MUNDUS

Erasmus

Avantages retenus par les entreprises et organismes d'accueil de stagiaires Erasmus

Autres raisons7

22

28

3112 Coopération avec les

établissements d’envoi

Stagiaire faciles à trouver

Bourse versée aux étudiants

Suivi et encadrement du stage

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Dans le cadre de la stratégie Europe 2020 pour une croissanceintelligente et durable et suite à deux études européennes, ELAN1 en2006 sur « L’incidence du manque de compétences linguistiques desentreprises sur l’économie européenne» et PIMLICO2 en 2011 pour « Promouvoir, appliquer, concevoir des stratégies linguistiques et decommunication interculturelle dans les organisations et les sociétés »,la Commission Européenne a lancé plusieurs initiatives en faveur dumultilinguisme dont une campagne d’information à destination desPME intitulée « Les langues font nos affaires». En effet 11% desentreprises interrogées pour l’enquête ELAN ont déclaré avoir perdudes contrats, en raison d’une absence de compétences linguistiques etinterculturelles. A l’inverse, l’étude PIMLICO a révélé que les PME ayantmis en place une stratégie linguistique cohérente ont eu unecroissance soutenue de leurs ventes à l’exportation de 10 à 25 %. Ainsile site internet3, vitrine de cette campagne, présente des témoignagesd’entrepreneurs, des exemples de bonnes pratiques mais aussi destechniques simples et efficaces de la gestion linguistique dans uneentreprise comme la nécessité d’avoir un site internet multilingue, lerecrutement de locuteurs natifs ou l’utilisation d’agents locaux.

LES LANGUES : UN VECTEUR DERÉUSSITE POUR LES ENTREPRISES

La Direction Générale pour l’Emploi, les Affaires sociales etl’Inclusion de la Commission Européenne a publié en mai 2012 uneétude sur les stages dans l’Union Européenne, rassemblantinformations et dispositions appliquées dans 27 Etats membres. Lesrésultats ont montré qu’il existe une pluralité de définitions duconcept de stage ainsi que de cadres législatifs entourant saréglementation. Cinq catégories de stages ont été identifiées : lesstages optionnels ou obligatoires associés à des programmesd’enseignement ; les stages sur le marché libre ; les stages associésaux politiques actives du marché de l’emploi ; les stages dans lecadre d’une formation professionnelle obligatoire ; les stagestransnationaux.

La tendance commune en Europe est à l’augmentation des stages.Ils sont effectivement reconnus comme des moyens de transitionefficaces de l’école, ou d’une période d’inactivité, vers le monde dutravail. Certains points de vigilance sont cependant à mentionner :contenu d’apprentissage médiocre, faible ou absence de compensation,exploitation du stagiaire, stage assimilé à un emploi. L’impact du stageest alors mis en question, ceci est notamment le cas pour les stagessur le marché libre. Les stages réalisés dans le cadre des études ouceux associés aux politiques actives nationales semblent être lesplus efficaces car les mieux encadrés et sont donc recommandés.

Les stages transnationaux sont, quant à eux, de plus en plus plébiscitéspar les jeunes et promus par des initiatives nationales. Entre 2008et 2010, les stages Erasmus ont augmenté de plus de 17% en Europe(22.5% en France). En 2011, au sein de l’UE, plus de 60 000 stagesont été effectués avec le programme Leonardo. Il est intéressantde remarquer que dans le cadre de ce programme, les entreprisesd’accueil sont principalement des PME, ce qui va à l’inverse destendances nationales en Europe, où les grandes entreprises sontcelles qui accueillent le plus de stagiaires. C’est ainsi que lespolitiques nationales ciblant davantage ces PME sont encouragées,à l’instar de la campagne européenne « We Mean Business » quivise à inciter les entreprises à proposer davantage de stages.

LES STAGES EN ENTREPRISE DANSLES PAYS EUROPÉENS : QUELLESSPÉCIFICITÉS ET POINTSCOMMUNS ONT-ILS ?

Langues Vue d’Europe

Langues utilisées par les PME pour exporter

Espagnol

51%

Autres

Anglais

Allemand

Français

Russe

13%

9%

8%

4%15%

Hausse du chiffre d’affaires des entreprises* à la suite de l’introduction d’une SGL

Hausse 25% +

Hausse 1-5%

Hausse 6-10%

Hausse 11-15%

Hausse 16-25%

41%

35%

6%

9%9%

Source : ELAN (2006)

* 40 entreprises - Source : étude PIMLICO (2011) - SGL : stratégie de gestion linguistique

1 Etude Elan: http://ec.europa.eu/languages/documents/elan_fr.pdf2 Etude Pimlico: http://ec.europa.eu/languages/languages-mean-business/files/pimlico-full-report_en.pdf

3 Site internet « Les langues font nos affaires » : http://ec.europa.eu/languages/languages-mean-business/index_fr.htm

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Leonardo & Grundtvig

Transversal

Représentant 10% du PIB, l’Économie Sociale et Solidaire - ESS - estun secteur économique majeur en France. Banques, assurances,mutuelles, associations, établissements de santé, coopérativesagricoles, entreprises d’insertion par l’activité économique, servicesà la personne etc, … emploient plus de 2,35 millions de salariés(source Ministère de l’Economie et des Finances1). Avec 200.000entreprises et 600.000 recrutements à venir d’ici 2020, les besoinsen formation initiale et continue sont importants. Au niveaueuropéen, les entreprises sociales sont considérées comme deséléments clés dans la mise en œuvre de la Stratégie Europe 2020 etdu marché unique de l'UE, soutenues par plusieurs initiativescommunautaires2. Les Nations Unies ont d’ailleurs labellisé l’année2012 comme l'Année internationale des coopératives.

Engagées principalement sur des thèmesautour de l’insertion, via des projets Grundtviget Leonardo, les structures de l’ÉconomieSociale et Solidaire travaillent aussi àl’amélioration des compétences et de l’offrede formation. Bien que l’appartenance ausecteur de l’ESS ne soit pas demandée auxcandidats dans les formulaires decandidatures, nous pouvons donner quelquestendances en étudiant les résumés des projetsde partenariats Grundtvig et Leonardo entre2008 et 2011. Ainsi on constate que laproportion de projets liés à l’ESS est quasistable autour de 20%, et en augmentation surLeonardo. La majorité des projets est centréesur l’accompagnement vers l’emploi des

personnes en difficulté, un nombre réduit se concentre sur laformation des formateurs, les organismes bancaires ou mutualistesquant à eux sont quasi-absents. Il y a donc une marge de progressionpour que ces organismes se saisissent des opportunités desprogrammes européens de coopération dans l’éducation et laformation. A cet effet, pour renforcer la participation des opérateursdes services sociaux d’intérêt général, de l’Économie Solidaire, et del’entreprenariat social, l’Agence a entamé depuis 2011 unecoopération avec l’AVISE3, centre de ressource sur l’ESS.

Prendre des décisions, chercher une information pertinente,organiser son travail, saisir des opportunités, être créatif… tellessont les compétences de l’esprit d’entreprendre selon les réflexionsissues d’un séminaire thématique organisé par l’Agence en juillet,qui a réuni une quarantaine de porteurs de projets.

Les résultats de cette réflexion commune ont fait l’objet d’unerestitution sous forme d’une carte « FreeMind » (carte heuristique

ou carte des idées) ce qui a permis ainsi de décliner le thème « esprit d’initiative » en plusieurs exemples ou compétencesattendues.

Plusieurs compétences sont ainsi nécessaires pour se mouvoir ets’adapter dans un environnement professionnel évolutif et de plusen plus exigeant.

Partenariats Léonardo Partenariats Grundtvig TOTAL

21%

17% 18%

23%

17%

20%

32%

16%

22%

35%

11%

21%

2008 2009 2010 2011

Proportion des projets qui s’inscrivent dans le champ de l’ESS

1www.economie.gouv.fr/ess-economie-sociale-solidaire/leconomie-sociale-et-solidaire-quoi-parle-t-on

2 http://ec.europa.eu/enterprise/policies/sme/promoting-entrepreneurship/social-economy/#h2-3

3 www.avise.org

QUELLE PLACE POUR L’ÉCONOMIE SOCIALEET SOLIDAIRE DANS LES PROGRAMMES ?

Développer l’autonomie

Développer le sens des responsabilités

Développer l’altérité et l’adaptabilité

Développer la confiance et l’estime de soi

Savoir identifier les opportunités

Apprendre à gérer un projet entreprenarial

Développer la capacité à anticiper

Développer la curiosité

Développer l’aptitude à communiquer

Etre en capacité à collaborer et à travailler en équipe

Développer le sens de la crédibilité et de l’innovation

Développer la prise de risques

Esprit d’initiative et d’entreprendre

RÉFLEXIONS COMMUNES SUR LA COMPÉTENCE CLÉ « ESPRIT D’INITIATIVEET D’ENTREPRENDRE »

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Projet EuropéenPROMOTRANS, OU COMMENT DÉMONTRER L’INTÉRÊT DU LIEN ENTRE ENSEIGNEMENT ET ENTREPRISE.

Le groupe Promotrans est une association patronale de formationdont l’objectif principal est de former des jeunes en formationinitiale et d’assurer la promotion sociale des salariés et chefsd’entreprise dans tous les métiers du transport et de la logistiquedans le cadre de la formation continue. Il a été créé en 1966 etcompte actuellement 500 collaborateurs.

Promotrans doit aussi, dans ses missions, répondre aux besoins desentreprises d’intégrer de nouvelles compétences, dans un secteuroù les innovations sont nombreuses et où la modernisation dessystèmes est régulière. Le groupe s’est donc doté d’un dispositifcomplet d’enseignement supérieur organisé en filières de formation,du CAP au Bac+6, et mis en œuvre au sein des différentes écolesdu groupe (Ecoles Internationales des Transports et de laLogistique). Ce sont pour la plupart des formations en alternance,permettant aux jeunes en formation d’avoir une approche théoriquemais également pratique. De plus des référentiels de formation ontété adoptés afin d’être en permanence en lien avec les besoins desentreprises. Le dernier élément indispensable, selon Promotrans,pour développer l’employabilité, est bien sûr la mobilitéinternationale. Dès 1987, année de naissance du programmeErasmus, l’association patronale a compris les enjeux d’une mobilitépour des jeunes en formation et co-fonde en 1993 le EFLE(European Forum of Logistics Education) afin d’échanger desbonnes pratiques entre établissements, de créer des programmescommuns minimums et de sécuriser des accords de mobilitéenseignante et étudiante. Promotrans, fort de son réseau développéau fil des années, se lance alors en 1999 dans un programmeLeonardo da Vinci, puis à partir de 2010, formant un consortiumde stage avec l’ensemble de ses écoles, il se lance dans Erasmus.

Le double objectif du consortium est l’amélioration du nombre etde la qualité des mobilités de stage afin de faciliter l’insertionprofessionnelle des étudiants et d’adapter en permanence l’offrede formation en fonction des besoins en compétences desentreprises. La mobilité internationale est maintenant obligatoirepour valider un cursus BAC+5.

Pour identifier des entreprises d'accueil, le consortium s'appuie surle réseau "Formation alternée Secteur Transport International" quiregroupe les établissements européens spécialisés dans le secteurdes transports. Ce réseau donne accès à une large based'entreprises d'accueil pour réaliser les prospections. Enfin legroupe Promotrans signe des accords de coopération avec lesgrands groupes logistiques français, ce qui contribue à impulserles mobilités à l'étranger.

La politique d'information et de sélection des étudiants estsuffisamment bien structurée pour sécuriser et maximiser leparcours de l'étudiant : préparation de CV Europass et lettres de motivation, entretien de sélection sur la qualité de présentation de leur parcours, entretien de sélection au sein del'entreprise d'accueil.

La préparation pédagogique, linguistique et culturelle estdirectement intégrée à l'offre de formation des établissementspartenaires : 30% des cours de M2 en langues étrangère, cours enligne, TOIC, face à face pédagogique, cours de managementculturel.

Les entreprises d'accueil reçoivent un cahier des charges contenantles objectifs généraux en termes de mission, d'employabilité etd’acquisition de compétences professionnelles. Ce documentfacilite le suivi du stagiaire ainsi que l’entretien intermédiaireorganisé entre le tuteur pédagogique et le tuteur-entreprise.

Enfin, le point fort du consortium est la mise au point d’outils poursuivre les trajectoires des étudiants à l'issue de leur formation.Ainsi, selon Promotrans, 62,5% des étudiants ayant effectué unemobilité à l'étranger occupent encore un poste à l'étranger. Legroupe devrait se doter prochainement d'un progiciel pour suivreles anciens étudiants occupant des postes à responsabilités afinde les solliciter comme ambassadeurs.

Cet exemple démontre comment une collaboration entre le mondeprofessionnel et le monde de l’éducation peut être bénéfique pourchacune des parties, d’un côté les entreprises qui trouvent despostulants avec des compétences recherchées, de l’autre, desétudiants ou des professionnels bien formés, ouverts sur l’extérieur,et opérationnels très rapidement.

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Analyse et pratiquesLES JEUNES DOIVENT APPRENDREÀ ENTREPRENDRE !Pour s’assurer une meilleure croissance, l’Europe a besoin d’uneéconomie plus compétitive, génératrice d’emplois, en particulier pourles jeunes dont le taux de chômage avoisine les 25%.

La création d’entreprise représentant la source la plus importante denouveaux emplois, l’Europe s’est engagée à davantage stimuler l'espritd'entreprendre et à encourager une culture entrepreneuriale très tôt dansl’éducation. L’esprit d’entreprendre se réfère à la capacité d'un individuà passer des idées à l'action. Il suppose créativité, sens de l'initiative,innovation et prise de risques, capacité de planifier et de gérer desprojets en vue d'atteindre des objectifs. La compétence entrepreneurialeinclut des attitudes et des savoir-faire spécifiques ainsi que desconnaissances spécialisées en gestion.

L'esprit d’entreprendre est une compétence clé pour l'apprentissagecontinu, tel que défini en 2006 dans le Cadre européen pour lescompétences clés1.

Un récent rapport de la Commission européenne, intitulé « Entrepreneurship Education at School in Europe » propose un état deslieux des formations à l’entrepreneuriat dans l’enseignement scolairede 31 pays. Il s’avère qu’entre 2000 et 2011, la majorité des pays a initiédes stratégies nationales pour encourager ce type de formation dansl’éducation. La Lituanie, la Norvège, le Pays de Galles, la Hongrie et laSlovénie se sont montrés précurseurs dans ce domaine (fig. 1).

Huit pays ont mis en place des stratégies spécifiques et proposent desdispositifs qui mobilisent la coopération de plusieurs ministères(éducation, économie, sciences, innovation) : Belgique flamande,Danemark, Estonie, Pays de Galles, Lituanie, Norvège, Pays-Bas etSuède. Les autres pays intègrent l’entrepreneuriat aux objectifsgénéraux d’apprentissage et se réfèrent au développement decompétences comme le sens de l’initiative, la prise de risques et lacréativité.

Le rapport montre que « dans l’enseignement secondaire, la moitié despays intègrent l’entrepreneuriat dans des matières obligatoires tellesque l’économie et les sciences sociales. Dans deux pays (la Lituanie etla Roumanie), l’entrepreneuriat est une matière obligatoire distincte.

Des compétences entrepreneuriales pratiques sont définies dansquatre pays (le Liechtenstein, la Lituanie, la Norvège et la Roumanie).

Une douzaine de pays soutient des initiatives en matière de formationà l’entrepreneuriat, telles que le renforcement de la coopération entrel’enseignement et le monde de l’entreprise et la création de petitesentreprises dirigées par des étudiants. Cependant, une formationspécifique des enseignants dans ce domaine n’existe que dans lacommunauté flamande de Belgique, en Bulgarie et aux Pays-Bas. Àpeine un tiers des pays européens fournit au niveau central des lignesdirectrices et du matériel didactique pour la formation àl’entrepreneuriat. »

La Commission a lancé un groupe de travail qui proposera un guidepratique sur la formation à la création d’entreprise d’ici fin 2013.

1 http://ec.europa.eu/dgs/education_culture/publ/pdf/ll-learning/keycomp_fr.pdf 2 http://eacea.ec.europa.eu/education/eurydice/documents/thematic_reports/135EN.pdf

AGENCE EUROPE-EDUCATION-FORMATION-FRANCE 24-25 quai des Chartrons • F - 33080 Bordeaux Cedex • www.2e2f.fr • [email protected]

Édité avec le soutien financier de la Commission européenne.

Le contenu de cette publication et l’usage qui pourrait en être fait n’engagent pas la responsabilité de la Commission européenne. Décembre 2012.

Directeur de la publication : Antoine GodbertRédactrice en chef :Elodie Delalande

Ont collaboré à ce numéro :Julie BagalciagueSandrine DickelDidier FerrasseNadia GonthierNicolas JeanLaurent Lascrou

Adrien LeleonSusana MajorMaude SireSébastien ThierrySylvie ThomasMaquette :Julia Robisco

2000 2001 2002 2003

LT LT CZBGLT

BE frBGCZDK

EEIEEL

BE nlBG

ES

UK-WLSNO

HUSI

NLFI

SK NLSENOTR

PLUK-WLS

ATFIISLI

2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011

Fig.1 Lancement de stratégies nationales pour encourager la formation à l’entrepreneuriat dans l’éducation entre 2000 et 2011