Innover pour la vie - Printemps 2016

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VOL. 6, Nº 1 2016 FACULTÉ DE MÉDECINE ET DES SCIENCES DE LA SANTÉ nº de convention de la poste-publication 40068963 ENRACINÉE DANS LES COMMUNAUTÉS « Un programme, trois sites » célèbre ses 10 ans! La Montérégie, une partenaire incontournable L’approche palliative intégrée : pour mieux vivre Rencontre avec Philippe Sarret : l’homme qui veut vaincre la douleur

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Cette publication dresse un portrait de la Faculté dans son ensemble.

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VOL. 6, Nº 1 2016

FacuLté de médeciNe et des scieNces de La saNté

nº de convention de la poste-publication 40068963

eNraciNée daNs Les cOmmuNautés

« Un programme, trois sites » célèbre ses 10 ans!

La Montérégie, une partenaire incontournable

L’approche palliative intégrée : pour mieux vivre

Rencontre avec Philippe Sarret : l’homme qui veut vaincre la douleur

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chers diplômés, membres et amis de la Faculté,

Encore cette année, je vous présente un numéro du magazine Innover pour la vie (IPVL) qui vous permettra de constater à quel point notre Faculté et ses membres sont engagés et dynamiques. Le principal mandat de la FMSS est de former une relève capable de penser (ou repenser) notre système de santé et de contribuer au progrès scientifique. Que ce soit à Longueuil, à Moncton, à Saguenay ou à Sherbrooke, nos communautés peuvent compter sur des diplômés qualifiés, capables d’innover et de s’engager.

Les motifs de réjouissance seront nombreux en 2016 : on se prépare en effet à célébrer le 10e anniversaire du déploiement du programme de formation médicale prédoctorale à Moncton et à Saguenay, le 25e anniversaire du partenariat entre la Faculté et l’Hôpital Charles-Le Moyne et le 50e anniversaire de la première rentrée facultaire (ils étaient 26 étudiantes et étudiants en septembre 1966!). Des événements auront lieu tout au long

de l’année, lesquels nous permettront d’évoquer la mémoire des lieux ou d’alimenter les souvenirs. Je vous invite à lire les premières pages du numéro pour saisir comment nos échanges entre Sherbrooke, Saguenay, Moncton et Longueuil ont eu un impact considérable sur la culture de la FMSS.

Il est important de souligner le chemin parcouru par cette faculté fondée pour répondre aux besoins de la société québécoise et qui continue d’assumer cette responsabilité sociale de façon actuelle et pertinente. Les travaux interdisciplinaires sur l’approche palliative intégrée dirigés par les Prs Anne-Marie Boire-Lavigne et Carl Bromwich, décrits dans cette parution, en sont un exemple éloquent. Les nombreux projets sur lesquels nous travaillons vont tous en ce sens et auront des retombées concrètes dans les milieux où nous sommes enracinés. L’enseignement supérieur demeure un puissant levier de développement de la société : notre Faculté continue d’en faire la démonstration.

sur ce, bonne lecture à vous!

Mot du doyenProfesseur Pierre Cossette M.d., M. sc., frcPc

coordination de la publication Bureau des communications Faculté de médecine et des sciences de la santé

rédactrice en chef Marie Gendron

collaborateurs à la rédaction Charles de Sainte Marie, Jean-François Duval et René Roy

comité éditorial Anick Bouchard, Pierre Cossette, Marie Gendron et Maryse Provençal

révision Geneviève Lajeunesse

Page couverture Christian Audet

Photos Martin Blache, David Coppieters, Robert Dumont et Yves Longpré

conception graphique Tatou.ca

mise en page Christian Audet, Hélène Beaudet

Innover pour la vie Faculté de médecine et des sciences de la santé Université de Sherbrooke 3001, 12e Avenue Nord, Sherbrooke (Québec) J1H 5N4 USherbrooke.ca/medecineTirage : 14 285 exemplaires

Pour votre changement d’adresse [email protected]

Pour joindre l’équipe de rédaction [email protected]

Imprimé sur du papier recyclé 100 % postconsommation

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3 innover pour la vie

Journée de souvenirs et d’anecdotes

Les Prochaines retrouvaiLLes auront Lieu Le 1er octobre 2016.

retrouvaiLLes

2015 Le 3 octobre dernier, plus de 120 personnes ont accepté l’invitation lancée par la Faculté et ont franchi les portes de cette dernière pour prendre part aux retrouvailles du programme de doctorat en médecine. Les promotions qui soulignaient un anniversaire (5e, 10e, 15e, etc.) étaient invitées à participer à cet événement festif.

La journée a permis à plusieurs participants qui ne s’étaient pas vus depuis bon nombre d’années – certains même depuis l’obtention de leur diplôme – de renouer avec leur alma mater. Lors de différentes activités organisées, les invités ont pu découvrir ou redécouvrir leur Faculté, en apprendre plus sur les grandes réalisations des dernières années et se familiariser avec les nouvelles méthodes d’enseignement de la médecine.

si les lieux se sont transformés, les souvenirs, eux, sont impérissables

Pour souligner l’événement, des étudiantes ambassadrices et étudiants ambassadeurs ainsi que des membres du personnel ont offert des visites guidées. Ils ont pu faire la tournée des mosaïques de promotions et ainsi repérer leurs photos. Les participants ont pu visiter les nouvelles installations comme l’École de réadaptation et le Laboratoire de simulation clinique (LSC). Même si plusieurs laboratoires, salles de classe et autres infrastructures ont été construits au cours des dernières années, les participants ont pu constater que l’esprit de la Faculté reste le même : un milieu avant-gardiste où règne la collégialité.

Les anciens doyens, les professeurs retraités et actuels ainsi que les diplômées et diplômés des cohortes se terminant par le chiffre 1 ou 6 seront invités à prendre part aux activités de retrouvailles.

Pour plus d’information sur l’organisation des retrouvailles, veuillez écrire à : [email protected]

Pour signaler un changement d’adresse auprès du Service des relations avec les diplômées et diplômés, veuillez écrire à : [email protected]

au PLaisir de vous accueiLLir à nouveau !

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L’inCroyabLe Projet faCuLtaire de La déLoCaLisation

Au début des années 2000, la Faculté avait accru ses admissions en médecine et avait poursuivi l’expansion de son réseau universitaire d’institutions de santé contribuant à la formation. Plusieurs actions ont alors été entreprises pour répondre à l’augmentation de la clientèle : l’objectif était d’accueillir plus du double d’étudiants (90 admissions en 1998 à plus de 200 depuis 2006). L’idée d’un programme de formation délocalisé est mise de l’avant par le doyen Réjean Hébert dès le début de son mandat (2004 à 2010).

Malgré quelques difficultés, la Faculté avait réussi à implanter un solide réseau de formation en région grâce à sa collaboration fructueuse avec le Nouveau-Brunswick ainsi qu’avec la grande région saguenéenne. « Notre communauté et nos partenaires ont travaillé d’arrache-pied pour concrétiser la délocalisation de la formation médicale et les nouvelles façons de faire à Sherbrooke, précise

en 1966, la faculté de

médecine de l’université

de sherbrooke accueillait

ses 26 premiers étudiants.

cinquante ans plus tard,

le programme jouit d’une

réputation internationale et

se classe parmi les meilleurs

programmes de médecine

au canada grâce à ses

approches pédagogiques,

à son corps professoral, à son

personnel, à ses étudiantes

et étudiants tournés vers

l’avenir et à son engagement

à améliorer la santé et le

bien-être des personnes

et des populations.

La délocalisation de la formation médicale prédoctorale intitulée « un programme, trois sites » compte parmi les importants chapitres qui ont marqué l’histoire de la faculté. des centaines de personnes provenant de Moncton, de saguenay et de sherbrooke ont travaillé à la concrétisation du projet. et c’est le 11 septembre 2006 que les 48 premiers étudiants et étudiantes en médecine (24 à saguenay et 24 à Moncton) ont entrepris leur programme de quatre ans aux sites de saguenay et de Moncton, l’apogée d’une longue histoire marquant une importante étape d’une collaboration riche entre les trois sites. dix ans plus tard, nous regardons avec fierté tout le chemin parcouru et nous constatons les impacts considérables de la première ouverture simultanée de deux sites à distance et dans deux provinces différentes, au Québec et au nouveau-brunswick. c’était tout un défi, un défi unique.

le Pr Paul Grand’Maison, vice-doyen aux études médicales prédoctorales de 2002 à 2011. Ce double déploiement est le résultat d’un partenariat de l’Université de Sherbrooke avec les acteurs du milieu, dont le Pr Aurel Schofield, doyen associé à Moncton de 2004 à 2014, et le Pr Mauril Gaudreault, doyen associé à Saguenay de 2004 à 2013, dans le but d’offrir une formation médicale et une prestation de soins de qualité centrés sur les besoins du patient et de la communauté. »

Le fruit d’efforts soutenus

Bien que le projet ait été accueilli avec enthousiasme, il a tout de même fallu que les équipes en place apprennent à gérer l’impressionnante croissance humaine et territoriale qu’engendrait un tel changement. Le défi était gigantesque, mais faisable. Les importantes modifications aux structures et aux processus auraient pu intimider les gens de Moncton, de Saguenay et de Sherbrooke : il fallait mettre en place rapidement les infrastructures d’enseignement, gérer le

céLébrons Les 10 PreMières années

d’un PrograMMetrois sites »

«

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5 innover pour la vie

développement des effectifs professoraux, établir les ententes de partenariat et déterminer les mécanismes de gestion.

Rapidement, tous ont mis en commun leur expertise et leurs ressources : il était possible d’exporter la formation à Moncton et à Saguenay grâce à la méthode pédagogique innovante basée sur l’apprentissage par problèmes et en petits groupes. Les professeurs ont été recrutés et formés pour qu’ils appliquent la même méthode pédagogique qu’à Sherbrooke, avec la même qualité et les mêmes normes.

Pas de doute, ce projet a eu une incidence considérable sur la culture de la FMSS. « C’était une période de croissance et de chambardements à Sherbrooke, se souvient la Pre Ève-Reine Gagné, alors responsable de la phase II du programme M.D. et maintenant vice-doyenne aux études prédoctorales depuis 2010. Nous étions dans une période de grands changements avec la réforme de l’externat, entre autres. Et ce projet arrivait : pas un site, mais deux sites qui s’ajoutaient à notre vaste réseau! C’était presque incroyable! Mais fidèles à notre culture, et en se serrant les coudes, nous y sommes parvenus. Nous avons réussi parce que nous avons accepté de partager et de nous ouvrir. »

Aujourd’hui, le plus grand défi est d’adapter la formation médicale aux réalités de la pratique médicale actuelle en tenant compte du déploiement. Comme les réalités socio-économiques et politiques sont différentes pour chaque site, il faut faire preuve de créativité et d’originalité pour assurer la pérennité du programme. Le tout dans un contexte où la croissance est plutôt faible et les budgets de plus en plus limités. « Les retombées m’impressionnent, souligne la néphrologue. Je n’aurais jamais soupçonné à quel point ce projet pourrait avoir d’impacts sur la formation, mais aussi sur les régions. »

Le premier programme de médecine francophone de L’histoire de L’acadie

À Moncton, le projet de programme délocalisé de l’Université de Sherbrooke s’était trouvé en compétition avec le projet d’une faculté de

médecine bilingue à l’Université de Moncton. Malgré quelques résistances, c’est le projet d’un programme délocalisé qui a été mis en place. Il a fait consensus dans la communauté francophone et a reçu de nombreux appuis. Le Pr Michel H. Landry, doyen associé du campus de Moncton depuis 2014, sait mieux que quiconque à quel point le programme était important. Diplômé du doctorat de médecine de l’UdeS en 1985 et du programme de résidence en médecine de famille de Sherbrooke en 1987, il n’a pas hésité à apporter sa contribution au développement du programme. « En acquérant toute leur formation ici, à Moncton, nos étudiantes et étudiants sont plus enclins à pratiquer leur profession au Nouveau-Brunswick, souligne le médecin de famille. De plus, ils connaissent mieux les enjeux liés aux soins de santé dans notre province et peuvent ainsi mieux les relever. »

Chaque site a ses particularités. « Nous travaillons pour répondre aux besoins de nos étudiants, mentionne le Pr Landry. Nous enseignons le même programme qu’à Sherbrooke, mais avec une couleur locale pour répondre spécifiquement aux attentes des étudiants et étudiantes. On est créatifs. »

Les défis pour l’avenir sont grands. L’équipe de Moncton travaille à développer une offre de formation en spécialités au-delà de celle en médecine de famille, à accroître les activités de simulation clinique et à augmenter sa capacité de recherche dans des domaines liés aux sciences de la vie.

La consoLidation d’une coLLaboration au saguenay– Lac-saint-Jean

L’Université de Sherbrooke avait amorcé sa collaboration avec le Saguenay en 1988 en participant à l’implantation d’une Unité de médecine de famille (UMF) à Chicoutimi, où étaient offerts des stages en médecine de famille de l’Université de Sherbrooke. « L’offre de places en stage s’est effectuée petit à petit, mentionne la Pre Sharon Hatcher, doyenne associée au campus de Saguenay depuis 2013. Nous avons mis en place le programme de résidence en médecine de famille, puis offert des stages d’externat au doctorat en médecine.

Par la suite, nous recevions les résidents de Sherbrooke pour les stages postdoctoraux en médecine spécialisée. Le continuum s’est développé tout naturellement. »

En 2006, avec près de 20 ans de collaboration, la consolidation s’est concrétisée avec l’implantation progressive de l’offre des quatre années du programme de doctorat en médecine. Le milieu et les partenaires se sont réjouis de cette initiative qui, du même coup, augmentait les ressources du Centre de santé et de services sociaux et favorisait une meilleure préparation des futurs médecins pour répondre aux besoins des populations en région.

La Pre Hatcher est très fière du chemin parcouru et regarde l’avenir avec optimisme. « Dans les moments critiques, comme actuellement alors que l’on doit faire face à des compressions parce que le contexte l’exige, il y a un risque de perdre des acquis, souligne-t-elle. Mais je constate que nous misons tous sur notre culture, nos idées, nos forces et notre créativité pour continuer à former des médecins compétents. »

En effet, l’équipe de professeurs du Saguenay–Lac-Saint-Jean (SLSJ) se mobilise pour former des médecins aptes à répondre à des réalités bien différentes. Les étudiants travaillent en dehors des grandes villes ainsi qu’auprès de communautés vulnérables et des Premières nations. Ils apprennent aussi à travailler avec les technologies de communication. « Lorsque tu pratiques dans une région, les spécialités ne sont pas toutes représentées dans ton établissement, mentionne la médecin de famille. Il faut apprendre à utiliser des outils comme la visioconférence et à collaborer différemment malgré la distance. »

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un programme• Unprogramme:troissites.

• LaFacultéoffresonprogrammedeformationmédicaleàMoncton, au nouveau-brunswick, à saguenay et à sherbrooke.

• Leprogrammedélocaliséestuneréponseànotreresponsabilité sociale consistant à former davantage de médecins intéressés et mieux habilités à pratiquer hors des grands centres urbains.

• Ladélocalisationdelaformationmédicaleaétéréaliséedansun contexte où il fallait augmenter les admissions en médecine et favoriser une meilleure répartition des médecins, tant sur les territoires géographiques qu’entre les disciplines, tout en gardant le souci de mieux répondre aux besoins des populations.

• LaFMSSestlapremièrefacultéàdélocalisersonprogrammede doctorat en médecine dans une autre province.

• LaFMSSestauservicedescommunautésminoritairesfrancophones du canada depuis plus de trente ans.

• Ladélocalisationachangénosfaçonsdetravailler:lavisioconférence est maintenant au cœur de nos activités d’enseignement et de gestion.

Première entente entre le Québec et le Nouveau-Brunswick

pour offrir la formation médicale aux

francophones de cette province maritime

Début du programme de formation médicale

francophone au Nouveau-Brunswick

– stage postdoctoral en médecine

de famille

Début de la collaboration entre l’UdeS et le SLSJ :

ouverture de l’UMF Chicoutimi

Entente intergouvernementale selon laquelle les trois quarts des étudiants

francophones en médecine du

Nouveau-Brunswick sont formés à l’UdeS

Les deux années complètes du programme de

résidence en médecine de famille de la FMSS

sont offertes au Nouveau-Brunswick à l’Unité de médecine

familiale du Grand Moncton

1969 1981 1988 1996 1999

céLébrons Les 10 PreMières années

d’un PrograMMetrois sites »

«

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7 innover pour la vie7 innover pour la vie

24 étudiantes et étudiants

entreprennent leur formation

à Moncton

24 étudiantes et étudiants

entreprennent leur formation

à Saguenay

45 diplômées et diplômés célèbrent

la fin de leur formation médicale – promotion 2006-2010

Le programme accueille huit

étudiants de plus à Saguenay

(passant de 24 à 32)

Le programme de doctorat en

médecine fête ses 10 ans de formation médicale délocalisée

un engagement fort• ResponsabilitésocialedelaFaculté.

• Meilleurepréparationàlapratiquedans les régions.

• Répondreàl’augmentationde la clientèle.

• Engagementdelonguedateavec saguenay et Moncton principalement autour des uMf en place depuis les années 1980.

• Unrecrutementprofessorallocal.

11 septembre

2006

7 et 8 mai 2010

septembre 2010 2016

des retombées• Unrecrutementmédicalaméliorédansles deux régions dès l’ouverture du programme.

• Dynamiselavieacadémique.

• Assureuneoffredeservicesbonifiée aux populations.

• Lesmédecinsformésenrégionydemeurent davantage une fois leur formation terminée.

saguenay

• 152diplômésformésdepuis2006.

• 56%desdiplôméschoisissentlamédecine de famille.

• Surles48diplômésayantdébutéleurpratique, 18 exercent actuellement au sLsJ.

• 375professeursd’enseignementclinique.

• 26professeursréguliers.

Moncton

• 132diplômésformésdepuis2006.

• 52%desdiplôméschoisissentlamédecine de famille

• Surles45diplômésayantdébutéleurpratique, 39 exercent actuellement au nouveau-brunswick.

• 355professeursd’enseignementclinique.

• 8professeursréguliers.

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Quand Les étoiLes s’aLignent

Dès 1988, le directeur de l’Hôpital Charles- Le Moyne avait fait part au doyen de son intérêt à établir un partenariat avec la Faculté. Au cours des mois suivants, des démarches ont été entreprises afin d’ouvrir un second centre affilié consacré à l’enseignement pré et postdoctoral. Un important appel d’offres a été lancé, et quatre hôpitaux y ont répondu. Après l’étude approfondie des propositions, l’Hôpital Charles-Le Moyne a été retenu. « Le cabinet du doyen de l’époque et la direction de l’Hôpital ont rencontré plusieurs obstacles, affirme le Pr Faucher, doyen associé pour la Montérégie. Malgré tout, les premiers résidents ont été accueillis en juillet 1991. Depuis ce temps, les deux établissements soutiennent le développement des compétences et des connaissances de milliers de professionnels de la santé. »

s’unir Pour améLiorer L’enseignement et Les soins

La collaboration entre les deux institutions permet d’offrir des milieux de stages cliniques et de recherche complémentaires. À cet effet, le nombre de stagiaires a augmenté de façon vertigineuse depuis 1991. Chaque année, près de 2 000 étudiantes et étudiants ont la chance de relever des défis stimulants et de participer à des projets enrichissants tout en apprenant leur profession au cœur même de l’action. « La présence de nombreux stagiaires de plusieurs domaines de la santé dynamise notre organisation », mentionne le Pr Faucher, interniste et directeur de l’enseignement à l’Hôpital Charles-Le Moyne.

Le partenariat entre l’Hôpital Charles-Le Moyne et la Faculté permet d’assurer un accès à la planification des soins spécialisés, de former des professionnels de la santé qui seront au service de la population locale et régionale et d’augmenter la qualité de la prestation de services. « Les hôpitaux de Saint-Hyacinthe et de St-Jean-sur-Richelieu ont emboîté le pas et ont eux aussi développé des stages d’enseignement, soutient le Pr Faucher. Ceci a permis à la FMSS de contribuer encore plus à la qualité des soins en Montérégie. » Comme quoi les retombées rejaillissent sur une bonne partie de la population montérégienne.

s’unir Pour améLiorer La reCherChe

La recherche tient également une place importante en Montérégie. Dans cette optique, le Centre de recherche de l’Hôpital Charles- Le Moyne, créé en 1995, témoigne lui aussi de la collaboration précieuse qui unit la Montérégie et l’Estrie. Le Centre de recherche occupe le neuvième étage du campus de Longueuil et regroupe actuellement des professeures et professeurs de plusieurs départements qui sont actifs dans un certain nombre de domaines de recherche, incluant la recherche clinique. Il reçoit maintenant un soutien du Fonds de recherche du Québec – Santé (FRQS) et poursuit le développement de sa programmation de recherche dans l’attente d’une visite scientifique qui devrait lui permettre d’obtenir d’ici trois ans une reconnaissance formelle de centre FRQS, ce qui sera une première au Québec en plus de 20 ans.

coLLaboration Montérégie-estrie

La Montérégie, une Partenaire incontournabLe

L’HôpitalCharles-LeMoyne et la faculté, partenaires depuis 25 ans, sont tous deux résolus à former une relève qualifiée dans le domaine de la santé. ensemble, ilsjouentunrôledéterminantpour assurer la pérennité de l’offre de services dans le réseau. iPLv vous présente un survol de cette collaboration avec la participation du Pr Jacques-Philippe faucher, dont l’immense contribution – près de 25 ans –, a servi de pilier au développement du pôleMontérégiedelaFMSS.

au début des années 1990, la faculté était en pleine croissance, souhaitait élargir son rayonnement et étendre son réseau au-delà de sa frontière régionale. or, malgré la diversité de son réseau déployé en estrie et au centre-du-Québec, la faculté devait trouver un autre partenaire majeur pouvant devenir un centre universitaire affilié de grande envergure. c’est à ce moment qu’elle a renforcé ses liens avec la Montérégie et qu’en 1991, le fructueux partenariat avec l’HôpitalCharles-LeMoynea été mis sur pied.

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De garde 24/7

Quelques données (2014-2015)

Le saviez-vous ?

au cours de l’automne 2015, télé-Québec nous a présenté le docuréalité De garde 24/7. Qualifiée par certains d’émission coup-de-poing, cette série faisait une incursion inéditedanslesévénementsquisedéroulentàl’Hôpitalcharles-Le Moyne et qui teintent le quotidien des médecins.«Leréalisateurdelasérie,FrançoisMéthé, a réussi à capter les émotions des médecins qu’il filmait, souligne le PrFaucher.Ilaréussiàmontrerlecôtéhumainde ces professionnels de la santé. »

La deuxième saison de De garde 24/7 est en préparation. cette saison mettra l’accent sur la collaboration interpro-fessionnelle entre les intervenants du système de santé.

en juillet 1991, cinq unités d’enseignement sont ouvertes àl’HôpitalCharles-LeMoyne:enmédecinedefamille,enmédecine interne, en neurologie, en psychiatrie et en santé communautaire.

Àcejour,cepartenariataentreautrespermisàl’Hôpitald’accueillir des stagiaires dans d’autres professions de la santé, telles que les soins infirmiers, la physiothérapie, et l'ergothérapie.

ses chercheurs et leur équipe ont différentes thématiques derecherche:l’efficacitédesinterventionsenoncologie,les pratiques exemplaires dans les différentes professions, la prévention d’incapacités au travail, la santé mentale et les services d’urgence et de première ligne, incluant la toxicomanie.

61 professeurs réguliers

192 professeurs d’enseignement clinique

276 résidents

152 externes

63 stagiaires en sciences infirmières dont 2 étaient stagiaires à la maîtrise (iPs)

21 stagiaires en physiothérapie

15 stagiaires en ergothérapie

en tout temps, l’hôpital Charles-Le moyne accueille entre 12 % et 14 % d’étudiantes et d’étudiants de la fmss

Le Pr jacques-Philippe faucher est médecin interniste. il joint la faculté comme professeur en 1992. il est reconnu pour la qualité de son implication et de ses interventions, autant en enseignement clinique qu’en gestion académique, et pour son leadership dans la mise sur pied du pôle montérégie. Le Pr faucher joue un rôle actif dans de nombreux comités liés à la formation postdoctorale. en lien avec son expertise clinique centrée sur les soins ambulatoires, il a pu élaborer au fil des années des programmes cliniques qui ont servi de base au développement de stages pour les résidents. il a été nommé coordonnateur et directeur de l’enseignement de l’hôpital Charles-Le moyne en 1999. Le 1er janvier 2008, il était nommé doyen associé.

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aCCroître La Portée de La médeCine PaLLiative

Souvent, la médecine palliative est envisagée quand les traitements pour guérir ou prolonger la vie sont inefficaces. « Dans ces circonstances, j’entends souvent des patients me dire qu’il n’y a plus rien à faire, mentionne le Pr Bromwich. Je leur réponds que je ne serais pas ici, auprès d’eux, s’il n’y avait plus rien à faire. J’ai plein d’interventions à leur proposer pour soulager leur douleur et leur offrir la meilleure qualité de vie possible. Je travaille auprès de gens bien vivants! » Si une approche palliative est intégrée avant la dernière minute, il est presque toujours possible d’améliorer la qualité de vie de la personne, de la soulager et de fournir du soutien à ses proches.

Au cours des dernières années, il est devenu évident que pour améliorer la qualité des soins aux personnes souffrant d’une maladie incurable évoluant vers le décès en termes de mois ou d’années, l’approche palliative doit être intégrée beaucoup plus tôt et de manière progressive, sans attendre que les soins pour prolonger la vie soient devenus inefficaces.

Discuter tôt du pronostic et des objectifs de soins est devenu essentiel. Les objectifs des soins évolueront graduellement au cours de la trajectoire de la maladie en fonction des besoins de la personne soignée et de sa famille. Par exemple, au début de la maladie, les soins sont essentiellement axés sur le traitement de celle-ci, mais l’équipe de soins facilite aussi le soulagement de la souffrance totale et l’amélioration de la qualité de vie. Avec l’évolution de la maladie, l’objectif principal des soins devient plutôt axé sur la qualité de vie et le soulagement de la souffrance. « L’approche palliative intégrée contribue à ce que la personne gravement malade puisse conserver la meilleure qualité de vie possible au fil de l’évolution de sa maladie et des soins prodigués, souligne la Pre Boire-Lavigne. Les soins palliatifs n’intègrent pas l’aide médicale à mourir, car cette dernière hâte la mort en provoquant directement le décès. » L’aide médicale à mourir est toutefois une nouvelle option de soins dans certaines conditions en contexte de fin de vie, selon les paramètres définis dans la Loi concernant les soins de fin de vie.

Pendant plusieurs années, les soins palliatifs ont été réservés à des personnes atteintes de cancer. Petit à petit, ces soins sont prodigués également à des personnes souffrant d’autres maladies chroniques, comme l’insuffisance cardiaque ou la démence, de même qu’en pédiatrie. « Les soins palliatifs ne cherchent pas à prolonger la vie ni à provoquer la mort, souligne le Pr bromwich. ils tentent d’offrir la meilleure qualité de vie aux personnes malades et à prendre en charge leurs proches. »

depuis plus de 20 ans, les Prs anne-Marie boire-Lavigne etCarlBromwichcôtoient des patients très malades avec des pronostics réservés. comment aider ces patients? comment soulager leurs souffrances? comment soutenir leurs proches? ces médecins s’affairent à améliorer la prise en charge palliative, à y intégrer la collaboration entre les professionnels et à prévoir une planification réfléchie entre les personnes malades, leurs proches et leur médecin, tant sur le plan universitaire que dans les milieux cliniques. forts de ces expériences, à l’automne 2014, à l’initiative du doyen de la fMss, ils créent et dirigent le groupe de travail facultaire sur l’approche palliative intégrée et les soins de fin de vie. avec une représentation interdisciplinaire et interprogrammes, ce groupe travaille à améliorer la formation des professionnels de la santé quant à la qualité des soins offerts aux personnes grave-ment malades et en fin de vie ainsi qu’à leurs proches.

enseignement

L’aPProche pALLIAtIvEIntégRéE:

Pour Mieux

vivre

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11 innover pour la vie

Le grouPe de travaiL faCuLtaire sur L’aPProChe PaLLiative intégrée et Les soins de fin de vie : un Projet de CoLLaboration

En décembre 2015, au moment de l’adoption de la loi 52 sur les soins de fin de vie, la FMSS envisageait déjà de former les professionnels jouant un rôle dans le continuum de soins (médecins, infirmières, ergothérapeutes et physiothérapeutes).

Le Groupe de travail facultaire sur l’approche palliative intégrée et les soins de fin de vie a pour but de permettre aux professionnels d’intervenir et de soutenir les patients nécessitant des soins palliatifs ou demandant ultimement l’aide médicale à mourir.

Ce groupe de travail permet de répondre aux nouveaux besoins engendrés par la loi et d'adapter les contenus de formation. Il permet aussi d'interpeller les partenaires cliniques dans l’organisation des soins et services en fin de vie pour y intégrer la formation clinique pertinente ainsi que de collaborer avec ces partenaires. « Ce groupe de travail a pris les devants, affirme la Pre Boire-Lavigne. Il prépare l’arrimage entre les programmes pour que tous aient le bagage nécessaire pour remplir leur rôle : le même vocabulaire, la même compréhension des rôles, la même culture, les mêmes valeurs, etc. »

La fmss PréPare La reLève

Désormais, les normes de pratique énoncent que toute personne vulnérable atteinte d’une maladie chronique grave (oncologique ou non) ainsi que sa famille devrait pouvoir bénéficier de soins et de services axés sur les fondements des soins palliatifs, et ce tôt dans l’évolution de la maladie. Il s’agit d’adopter une approche professionnelle soucieuse de soulager un patient souffrant et qui se dirige vers un décès.

Le principal défi repose sur la formation des professionnels en exercice et des futurs professionnels. « La formation est essentielle afin d’offrir des soins palliatifs primaires de qualité, soutient la Pre Boire-Lavigne. En effet, il est irréaliste de faire reposer l’intégration

de l’approche palliative sur les équipes spécialisées en soins palliatifs qui sont en nombre insuffisant. Les équipes traitantes sont souvent les mieux placées pour proposer ces traitements et en faire le suivi. L’expertise des équipes spécialisées doit être réservée aux situations plus complexes.

« Or, tous les professionnels œuvrant auprès de clientèles pouvant bénéficier de l’approche palliative intégrée doivent posséder des habiletés de base pour réaliser une planification anticipée des soins, ou pour participer à cette planification, et pour offrir des soins palliatifs primaires de qualité. Nous travaillons à ce, que chaque professionnel possède ces bases. Il s’agit d’un grand changement, difficile à réaliser, et ce malgré les 20 dernières années d’efforts à cet égard. » souligne la Pre Anne-Marie Boire-Lavigne

Chaque professionnel de la santé est concerné par la douleur, la souffrance et la mort. Ces professionnels doivent intégrer dans leurs responsabilités professionnelles non seulement le fait de prolonger la vie, mais aussi de protéger la qualité de vie, d’accompagner la personne vers la mort et de faciliter cette mort par un accès à des soins palliatifs de qualité.

« Bien que la loi 52 garantisse aux personnes en fin de vie l’accès à des soins de qualité et assure un accompagnement adapté à leur situation, l’accès aux soins palliatifs reste encore limité. Je suis donc interpellée par les directives récentes sur l’avenir des résidents formés dans les programmes de compétences avancées en soins palliatifs. En limitant ces postes, on peut fragiliser les soins palliatifs au Québec. Les résidents qui souhaitent entreprendre le programme de formation doivent avoir une certitude qu’ils pourront faire profiter la population de l’expertise essentielle qu’ils ont acquise. », affirme la Pre Anne-Marie Boire-Lavigne

Profils en bref

Pre anne-marie Boire-Lavigne, m.d.

- Professeure titulaire, Département de médecine de famille et de médecine d’urgence

- Médecin de famille en soins de longue durée, CIUSSS de l’Estrie – CHUS, Centre d’hébergement Saint-Vincent

- Directrice du Bureau de développement de l’éthique de la FMSS

- Responsable du Groupe de travail facultaire sur l’approche palliative intégrée et les soins de fin de vie

Pr carl Bromwich, m.d.

- Professeur adjoint, Département de médecine, FMSS

- Médecin interniste au CIUSSS de l’Estrie – CHUS, au Service de soins palliatifs

- Responsable adjoint du Groupe de travail facultaire sur l’approche palliative intégrée et les soins de fin de vie

Page 12: Innover pour la vie - Printemps 2016

Près de 50 étudiantes

et étudiants athlètes font

partie du vert & or et

étudient dans un des

programmes offerts

à la fMss. Que ce soit en

athlétisme, en badminton,

en cheerleading, en cross-

country, en football, en

natation, en rugby ou

en soccer, ces étudiants

athlètes représentent

fièrement l’université de

sherbrooke sur les scènes

sportives universitaires

provinciale, nationale

et internationale.

ces étudiants sont une

source d’inspiration.

ils suscitent une grande

fierté et leurs exploits

sportifs rejaillissent sur

l’ensemble de notre

communauté.

Il va sans dire qu’entreprendre des études universitaires, peu importe le programme, comporte un certain niveau de difficulté : les exigences sont élevées et la demande d'engagement est grande. La réalité des étudiants athlètes comporte aussi son lot de sacrifices et de moments difficiles. Cela dit, elle comporte également de belles victoires et, surtout, beaucoup de dépassement.

Les étudiants athlètes jonglent habilement avec les heures de cours et d’étude, les entraînements, les traitements et les compétitions, sans oublier quelques activités sociales. La conciliation études-sport ou études-sport-travail demeure leur principal défi. Bien qu’animés par le désir de progresser dans la pratique de leur sport, ces étudiants performent tout autant dans leurs études.

Comment y arrivent-ils? Avec de la discipline, de la rigueur et un désir profond de réussite. Mais faut-il que les directions de programme les appuient dans leur parcours? « Tout à fait, souligne Johanne Desrosiers, secrétaire de la faculté et vice-doyenne à la vie étudiante. Pour les étudiants athlètes, les exigences scolaires restent les mêmes. Bien évidemment, les directions de programme sont encouragées à offrir des accommodements permettant aux étudiants de participer aux compétitions importantes. »

L’équipe de soutien du Vert & Or fait tout en son pouvoir pour encadrer les étudiants athlètes dans la réussite de leurs études et dans l'excellence sportive. Déjà en 2012, Sherbrooke devenait la première université francophone au Québec à remettre des bourses à tous ses étudiants athlètes admissibles par l’intermédiaire de la Corporation études-sports. Dans la même optique, un comité de travail planche actuellement sur une politique et une directive institutionnelles au bénéfice de ses étudiants athlètes.

Chaque jour, se pousser à se surpasser

étudiant

vert & or

Page 13: Innover pour la vie - Printemps 2016

13 innover pour la vie

athLétisme

Nicolas Bergeron Physiothérapie

maïté Bouchard Médecine

Gabrielle desharnais-Préfontaine Médecine

marie-Félixe Granger Médecine

marc-antoine Lafrenaye-dugas Médecine

Nicolas tanguay Physiothérapie

antoine Valcourt-morin Physiothérapie

Cross-Country footbaLL

Nicolas Bergeron Physiothérapie

Noémie Fréchette Sciences infirmières

mathieu Ladouceur Médecine

émilie simard Médecine

Gaël Bernard-Perron Physiothérapie

Francis Bibeau-cazavant Sciences infirmières

Julien Guimond Toxicomanie

natation

alexandre connolly Pharmacologie

Jimmy Frappier Sciences infirmières

adrien Gagneur Médecine

isa-Kelly Gagnon Ergothérapie

maude Lapierre-Fortin Physiothérapie

Laurence Leblond Médecine

Geneviève ratté Sciences infirmières

maude sirois Évaluation et gestion de la douleur

soCCer

camille tétreault Médecine

Nicolas tran Pharmacologie

Océanne Brochu Ergothérapie

myriam cloutier Médecine

Lucie de Halleux Médecine

cassie desjardins Physiothérapie

Laurence desrosiers Ergothérapie

Gaëlle duplessis-Lebel Physiothérapie

éliane duplessis-marcotte Physiothérapie

myriam Guay Médecine

Ève L’abbé Médecine

marie-Ève Jacques Pharmacologie

rugbyGaëlle duplessis-Lebel Physiothérapie

mélodie Gilbert Ergothérapie

samuel Binette Pharmacologie

Francis Bergeron Physiologie

Pierre-Nicolas Perron Médecine

Julien rainville-sirois Biochimie

badmintonmyriam Proulx-Gamache Physiothérapie

CheerLeadingrébéca ménard Ergothérapie

ariane saint-denis-Legault Sciences infirmières

marie-Hélène taschereau Ergothérapie

Page 14: Innover pour la vie - Printemps 2016

Philippe sarret est directeur du réseau québécois de recherche sur la douleur. neurophysiologiste, il s’investit avec rigueur et persévérance dans la recherche de nouvelles cibles thérapeutiques et dans la mise au point de nouveaux analgésiques non morphiniques afin de permettre une prise en charge plus efficace de la douleur et, ce faisant, d’améliorer la qualité de vie des patients.

depuis près de 15 ans, ses travaux de recherche portent sur la douleur chronique, un domaine encore mal connu du public. La douleur chronique est un phénomène complexe difficilement quantifiable, et les traitements pour la soulager ne font pas l’unanimité dans les milieux de soins. L’expertise de Philippe sarret est reconnue mondialement. il exerce un leadership grâce à son travail constamment marqué par le dépassement de soi et l’engagement envers sa discipline et sa recherche.

Au cours des 50 dernières années, la recherche a permis des avancées exponentielles en sciences de la santé. Toutefois, malgré une meilleure compréhension des mécanismes d’action conduisant aux effets analgésiques et aux effets secondaires, la morphine et ses dérivés sont toujours la référence deux siècles après leur découverte.

Pourtant, la douleur chronique est loin d’être un problème marginal, bien au contraire. Elle est un important problème de santé publique. La douleur chronique incommode près du tiers des Québécois, et environ 70 % des patients atteints ne sont pas soulagés efficacement par les analgésiques d’ordonnance. Les effets secondaires des médicaments actuels sont également nombreux : constipation, nausée, somnolence, dépression respiratoire, tolérance et dépendance à long terme.

80 % des consultations, que ce soit auprès de médecins cliniciens ou aux urgences, sont liées à des problèmes de douleur

Élaborer de nouveaux analgésiques efficaces, aux effets secondaires limités et capables de mieux maîtriser la douleur : voilà l’énorme défi de Philippe Sarret. Et mettre au point ces analgésiques du futur, c’est précisément l’objectif que s’est donné une équipe de chercheurs de l’Institut de pharmacologie de Sherbrooke (IPS), en collaboration avec des partenaires de l’Université de Montréal et de l’Université McGill. « Nous cherchons à mieux comprendre la fonction de différentes protéines dans la douleur chronique et à accélérer le développement d’une nouvelle

génération d’analgésiques plus efficaces et mieux supportés par les patients », explique le codirecteur de l’IPS.

Grâce à de nouveaux appareils, l’équipe de recherche du Pr Sarret pourra approfondir l’étude de cinq récepteurs couplés aux protéines G (RCPG). Ces récepteurs représentent la plus grande famille de protéines exprimées à la surface des cellules et sont la cible de 40 % des médicaments actuellement prescrits. « Ils constituent une classe de cibles thérapeutiques de choix pour le traitement de la douleur, dont on n’exploite pas encore le plein potentiel », précise le Pr Sarret, Ph. D. en pharmacologie, professeur-chercheur à la FMSS et chercheur au CRCHUS.

Afin d’exploiter ces nouvelles cibles et ultimement de mettre au point une nouvelle gamme d’analgésiques, les chercheurs de l’IPS s’attarderont au concept émergent de la signalisation biaisée des RCPG, une nouvelle approche visant à favoriser les effets bénéfiques ou analgésiques d’un médicament au détriment de ses effets secondaires. Une idée qui peut paraître simple, mais qui nécessite une quantité phénoménale de manipulations et de tests en laboratoire. L’équipement acquis au cours de la dernière année assurera une plus grande efficacité pour synthétiser les molécules au potentiel analgésique et une meilleure performance pour évaluer leurs effets, positifs ou non, sur l’organisme.

pHILIppESARREt: L’hoMMe Qui veut vaincre

la douleur

Recherche

Page 15: Innover pour la vie - Printemps 2016

15 innover pour la vie

pHILIppESARREt: L’hoMMe Qui veut vaincre

la douleurComme la douleur se mesure sur une échelle subjective de 1 à 10 – 10 étant la douleur la plus intense –, IPLV a décidé de faire passer au Pr Sarret le test de l’échelle pour le connaître davantage.

Q. Pr sarret, sur une échelle de 1 à 10, considérez-vous que vous êtes capable de maintenir un équilibre famille-travail?

« Objectivement, 7 sur 10. Lorsque nous travaillons dans le domaine de la recherche médicale, il est très difficile de ne pas se laisser complètement absorber… surtout pendant la période des demandes de subventions. Il faut cependant trouver un équilibre travail-famille et conserver certaines activités comme exutoire pour évacuer la pression du quotidien. C’est la raison pour laquelle je fais du sport tous les jours, et notamment du soccer deux à trois fois par semaine. »

Q. sur une échelle de 1 à 10, quelle place devrait prendre la science chez les jeunes selon vous?

« Indéniablement, 10 sur 10! Peu importe

que les jeunes se dirigent vers une carrière en sciences ou encore en administration, en politique, en économie, en sciences humaines et sociales, etc. Il faut qu’ils puissent être immergés dans la science. Toutes les innovations qui nous entourent sont en effet le fruit de découvertes scientifiques. Au cours des dernières années, les chiffres laissent de toute évidence apparaître que les jeunes se désintéressent de plus en plus de la science. »

« Pour contrer ce désintérêt des jeunes pour les sciences, le Centre d’excellence en neurosciences œuvre activement, grâce à de nombreux bénévoles, à créer des activités de sensibilisation dans les écoles. Ces ateliers de vulgarisation mis en place pour les élèves du primaire et du secondaire, notamment par l'intermédiaire du programme fédéral Parlons Sciences/Let’s Talk Science, permettent ainsi à l’Université de Sherbrooke d’accroître de façon notable sa visibilité auprès du grand public et d’élargir son rôle en matière de formation d’un point de vue sociétal, facilitant aussi par la même occasion le recrutement de jeunes dans les universités. »

Q. sur une échelle de 1 à 10, croyez-vous que nous réussirons à remplacer les opiacés dans les 10 prochaines années?

« Si l’on parle d’amélioration du traitement de la douleur chronique, je dirai 8 sur 10. Par contre, s’il est question de remplacer la morphine par de nouveaux analgésiques, dans ce cas, je pense qu’il faut rester réaliste et je dirai 2 sur 10. La morphine est l'étalon-or en matière de traitement de la douleur et est utilisée depuis la nuit des temps. Son utilisation est ancrée dans la pratique clinique. Il sera donc difficile de la remplacer par un autre analgésique même si celui-ci est efficace. Par contre, la possibilité de voir apparaître de nouveaux analgésiques ayant des cibles thérapeutiques distinctes de celles de la morphine n’est pas utopique. Il est en effet envisageable que ces nouvelles molécules soient utilisées en combinaison avec la morphine afin d’améliorer le traitement des différents types de douleur et ainsi d’en réduire les effets secondaires. »

sur une éCheLLe de 1 à 10

• Les récepteurs couplés aux protéines g (rcPg) sont des protéines situées à la surface de la cellule chargées de reconnaître des messages externes, comme la lumière ou les odeurs, ou internes, comme les hormones, les neurotransmetteurs et les analgésiques endogènes.

• Philippe sarret collabore avec des équipes internationales situées aux états-unis, en europe, en chine, en corée et au Japon. il est détenteur d’une chaire de recherche du canada de niveau 1 en neurophysiopharmacologie de la douleur chronique en plus d’être le fondateur et directeur du centre d’excellence en neurosciences de l’université de sherbrooke. Les travaux de ce chercheur remarquable ont une valeur inestimable et profitent aujourd’hui à l’ensemble de la communauté scientifique.

• Philippe sarret a effectué sa formation en europe. à la suite de son postdoctorat à l’université Mcgill, il obtient un poste à l’inserM en france, pour finalement le décliner et s’établir à sherbrooke avec sa conjointe et leurs deux enfants.

• Pr sarret, comment et pourquoi avez-vous choisi de vous intéresser à ce problème de santé en particulier? aviez-vous quelqu’un dans votre vie qui a vécu de la douleur?«Àl’origineoui,c’estunpeuça,confie le Pr sarret. Ma mère a beaucoup souffert. elle est décédée d’un cancer des os. est-ce que c’est pour cette raison que je me consacre à la douleur? [silence] Peut-être bien! »

Page 16: Innover pour la vie - Printemps 2016

usherbrooke.ca/campagne-majeure

sous le thème d’avenirs et de passions pour la santé,

l’université de sherbrooke mène sa sixième campagne

majeure de financement.La fMss et le chus ont

ciblé des projets porteurs et ont uni leurs forces pour

poursuivre l’excellence des soins, de la recherche

et de l’enseignement. Les projets issus de la

campagne bénéficieront à toute la communauté

hospitalo-facultaire ainsi qu’à l’ensemble de la

population. grâce à l’appui des donateurs et à

l’engagement de l’ensemble de la communauté, la campagne atteint des

sommets inégalés.

Plus de

12 644 000 $ ont été amassés depuis le début de la campagne

vos dons se répartissent commesuit:•Boursesderechercheauxétudessupérieures:

28 %•Chairesetinfrastructuresderecherche:

21 %•Laboratoirede simulationclinique:

14 %•Autresprojets hospitalo-facultaires:

37 %

CamPagne majeure

3 dons de plus de

1 000 000 $

42 dons de plus de

50 000 $

291 employés de la fMss ont donné plus de

1 000 $81 % des professeurs de la faculté ont fait un don en 2015

325 000 $ en dons planifiés

fMss

fMss

fMss

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