Innover pour la vie - printemps 2015

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VOL. 5, Nº 1 PRINTEMPS 2015 FACULTé DE MéDECINE ET DES SCIENCES DE LA SANTé nº de convention de la poste-publication 40068963 Profils Nathalie Rivard et Anne Méziat-Burdin, deux professeures d’exception Formation d’une relève de pointe en recherche De nouveaux outils pédagogiques voient le jour Logiciel APSS La recherche multidisciplinaire au service de la médecine personnalisée Avis d’expert Réflexion sur les réformes en santé

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Cette publication dresse un portrait de la Faculté dans son ensemble.

Transcript of Innover pour la vie - printemps 2015

VOL. 5, Nº 1 PRINTEMPS 2015

FacuLTé dE MédEcINE ET dES ScIENcES dE La SaNTé

nº de convention de la poste-publication 40068963

Profils Nathalie Rivard et Anne Méziat-Burdin, deux professeures d’exception

Formation d’une relève de pointe en recherche De nouveaux outils pédagogiques voient le jour

Logiciel APSS La recherche multidisciplinaire au service de la médecine personnalisée

Avis d’expert Réflexion sur les réformes en santé

Mot du doyen 3

Échos de la FMSS 4

EnseignementProfil – Pre Anne Méziat-Burdin 6

Capsules enseignement 8

Microprogramme de 2e cycle pour l’accélération du développement et de l’enrichissement des compétences en recherche 10

Engagement étudiant 12

RechercheProfil – Pre Nathalie Rivard 14

Capsules recherche 16

La recherche multidisciplinaire au service de la médecine personnalisée 18

Avis d’expertLes réformes en santé 20

Campagne majeureD’avenirs et de passions pour la santé 22

Dr Yves Berthiaume, ambassadeur de la Faculté 24

Retrouvailles 25

Développement international 26

FMSS en bref 28

coordination de la publication Service des communications Université de Sherbrooke

Rédacteur en chef Jean-François Duval

Rédaction Charles de Sainte Marie, Marie Gendron

comité éditorial Anick Bouchard, Pierre Cossette, Charles de Sainte Marie, Jean-François Duval, Jean-Pierre Perreault et Maryse Provençal

Révision Geneviève Lajeunesse

Photo de la page couverture Robert Dumont

Photos Robert Dumont, François Lafrance et divers collaborateurs

conception graphique Tatou.ca

Mise en page Graphic-art

Innover pour la vie Faculté de médecine et des sciences de la santé Université de Sherbrooke 3001, 12e Avenue Nord, Sherbrooke (Québec) J1H 5N4 USherbrooke.ca/medecineTirage : 13 000 exemplaires

Pour votre changement d’adresse [email protected]

Pour joindre l’équipe de rédaction [email protected]

Page couverture Pre Nathalie Rivard et Pre Anne Méziat-Burdin

Imprimé sur du papier recyclé 100 % postconsommation

3 innover pour la vie

Chers diplômés, membres et amis de la Faculté,

Le moins qu’on puisse dire, c’est que les derniers mois ont été mouvementés pour la Faculté de médecine et des sciences de la santé (FMSS). Les compressions budgétaires majeures dans les établissements d’enseignement supérieur et la transformation du réseau de santé comportent de grands défis et sont des sources de turbulence dont les effets se répercutent inévitablement sur nos activités.

Dans un tel contexte, il m’apparaît plus que jamais primordial de rappeler le caractère essentiel de l’éducation et du Savoir comme outils universels de progrès social et de développement des personnes. Bien au-delà de sa stricte valeur utilitaire, l’éducation constitue une valeur qui, malgré les temps difficiles, n’a jamais cessé d’être portée haut et fort par l’ensemble de la communauté facultaire, passée comme présente. Je me permets d’exprimer le souhait que vous soyez les relayeurs de ce message.

Depuis cinq ans maintenant, le magazine Innover pour la vie est une vitrine sur le travail remarquable accompli à la Faculté et, surtout, sur les hommes et les femmes qui sont au centre de ces réussites. Nos réalisations produisent des retombées parfois directes, parfois imprévisibles, mais sont toujours la preuve de notre contribution au Savoir collectif, à sa transmission et à son avancement.

UnE CommUnAUté EngAgéE

Dans les pages qui suivent, vous découvrirez à quel point la force des gens qui composent notre faculté est exceptionnelle. Par leurs découvertes, leur enseignement, leurs innovations, leur passion, leur expertise, leur travail d’équipe, leur leadership et leur engagement, les membres de la communauté facultaire brillent bien au-delà des murs de la FMSS. C’est le cas du personnel enseignant qui, depuis toujours, transmet avec brio sa passion, son savoir-faire et son savoir-être à la nouvelle génération d’apprenants. Afin de mieux connaître ce qui les anime, je vous invite à découvrir deux professeures d’exception estimées tant par leurs pairs que leurs étudiants : Anne Méziat-Burdin (p. 6-7) et Nathalie Rivard (p. 14-15). Cet engagement est aussi palpable chez nos étudiantes et étudiants : en plus de se réaliser sur les bancs d’école, ils sont au cœur d’une multitude de projets à portée sociale. Vous en trouverez quelques exemples en pages 12 et 13.

Un tERREAU fERtilE d’innovAtion

La FMSS est un terreau fertile d’innovation pour nos chercheurs et chercheuses qui, par leurs découvertes, font une réelle différence dans l’enseignement et dans les soins. Vous en aurez une belle preuve dans l’article sur le logiciel APSS (p. 18-19) qui révèle comment la recherche multidisciplinaire permet de grandes réalisations, notamment en médecine personnalisée. L’innovation se fait aussi sentir en enseignement avec le renouveau du programme doctoral en médecine (p. 9) et l’instauration de deux outils pédagogiques pour former une relève de pointe en recherche : le portfolio électronique ainsi que le microprogramme pour l’accélération du développement et de l’enrichissement des compétences en recherche (p. 10 et 11).

Un REgARd sUR lE mondE Et Un pARtAgE dEs ConnAissAnCEs

Le partage des connaissances est également au cœur de la mission facultaire et rayonne même au niveau international. En effet, la FMSS contribue activement au développement de la médecine et des sciences de la santé au Mali et en Haïti. Les projets porteurs qui y sont réalisés profitent aux populations locales, en plus d’être des occasions d’apprentissage uniques pour les étudiants et enseignants qui y participent, qu’ils soient de là-bas ou de notre faculté. Vous en apprendrez plus sur les projets réalisés récemment en page 26.

Bref, nous pouvons être fiers du travail réalisé par l’ensemble de la communauté facultaire. Malgré les embûches, nous ne perdons pas de vue notre mission et nous poursuivons stratégiquement le développement de la Faculté. Ensemble, nous récoltons aujourd’hui les fruits des efforts passés et nous construisons à notre tour les bases de la FMSS de demain.

Sur ce, bonne lecture à vous!

Mot du doyenProfesseur piERRE CossEttE M.d., M. sc., frcPc

À l’instar du Pr Lamontagne, des milliers de femmes et d’hommes se sont rendus en Afrique de l’Ouest pour venir en aide aux populations touchées. Pour souligner l’engagement de tous ces « combattants d’Ebola », TIME Magazine leur a décerné le titre de personnalité de l’année 2014.

« Pour d’infatigables actes de courage et de compassion, pour donner le temps au monde de renforcer ses défenses, pour avoir pris des risques, avoir persisté, avoir fait des sacrifices et sauvé des vies, les combattants d’Ebola sont la personnalité de l’année 2014 de TIME », peut-on lire sur le site Web du magazine.

Une distinction dont le Pr Lamontagne se réjouit, mais qu’il ne prend pas à titre personnel. « Cet honneur revient à tous les volontaires qui se sont rendus sur place, et pas seulement des médecins et des infirmières, mais une armée de gens de tous horizons. Il revient également à nos collègues qui ont fait le travail pendant notre absence, à nos familles qui se sont inquiétées et, surtout, aux Africains qui combattent l’épidémie depuis le tout début; ils sont les vrais combattants d’Ebola. »

lEs REstRiCtions bUdgétAiREs fRAppEnt lA fmss

Les restrictions budgétaires imposées par le gouvernement du Québec aux universités ont forcé la FMSS à déployer des efforts colossaux pour boucler l’exercice budgétaire 2014-2015. Ce sont 6 M$, soit 8,5 % du budget total de la Faculté, qui ont été coupés.

Pour pallier ce manque, la direction a décidé de mettre en place des actions structurantes qui préserveront au maximum sa capacité à soutenir les étudiantes et étudiants, les études et la recherche.

C’est pourquoi, malgré ce contexte difficile, la Faculté maintient certains projets de développement majeurs comme le laboratoire de simulation clinique, le lancement du nouveau cheminement au bac en sciences infirmières, le renouveau du programme de médecine et le recrutement stratégique ciblé pour la recherche.

L’atteinte de l’équilibre budgétaire passe, entre autres, par l’augmentation des revenus en lien avec la progression de certains programmes et du Centre de formation continue, par des compressions dans les ressources humaines et administratives et une réorganisation de ces ressources ainsi que par plusieurs petits efforts qui, collectivement, auront des répercussions significatives.

De plus, les professeures et professeurs de la FMSS ont envoyé un signal de mobilisation important à leurs collègues du reste de l’UdeS en acceptant une augmentation du « barème des unités académiques ». Concrètement, cette augmentation de la charge de travail de tous les professeurs a notamment eu pour effet de neutraliser la hausse salariale des professeurs médecins pour la dernière année et de générer des économies importantes qui permettront de combler une partie des compressions imposées.

Échosde la fmss

C’est à Foya, une ville du Libéria située à quelques kilomètres de la frontière avec la Guinée et la Sierra Leone, que le Pr François Lamontagne s’est rendu en septembre dernier pour soigner les personnes atteintes du virus Ebola. Il s’agissait de sa deuxième mission humanitaire au cœur du foyer épidémique, après un passage en Guinée au printemps 2014.

Plus d’un an après le premier cas recensé en décembre 2013, les leçons à tirer de cette catastrophe sont claires pour le Pr Lamontagne : « Cette crise a permis de mesurer les conséquences d’une situation où on ne se donne pas la peine de coordonner efficacement le travail des intervenants sur le terrain. On sait maintenant ce que ça donne et ça va changer les choses pour les situations à venir. »

Pour 2015, on peut voir poindre une lueur d’espoir, même si la situation est loin d’être résolue.

« En Guinée et au Libéria, on commence à sentir l’effet positif des interventions de santé publique et à contenir l’épidémie », affirme le Pr Lamontagne. « Il y a des signes épidémiologiques que la situation s’améliore, notamment dans le plafonnement des nouveaux cas. Mais il ne serait pas honnête de dire que tout va pour le mieux : il y a encore de gros problèmes à plusieurs égards.

« Maintenant, plusieurs pays occidentaux offrent leur aide, alors on peut s’attendre à ce qu’il y ait plus de gens sur le terrain, avec des moyens accrus et un leadership différent. S’ils arrivent à travailler ensemble, cela sera positif. Je suis plutôt optimiste sur ce côté des choses », conclut le Pr Lamontagne.

Un professeur parmi les personnalités de l’année de TIME Magazine

Le doyen Pierre Cossette obtient un deuxième mandat

Du nouveau au Campus de Moncton

Le Pr Michel H. Landry a été nommé nouveau doyen associé, Campus de Moncton, et directeur du Centre de formation médicale du Nouveau-Brunswick pour un mandat de quatre ans ayant débuté en septembre dernier.

Fier Acadien originaire de Memramcook, le Pr Landry occupait depuis 1998 le poste de directeur du programme de formation en médecine de famille francophone du Nouveau-Brunswick. Durant son mandat, il a mis sur pied de multiples stages de formation dans toutes les régions du N.-B. De plus, ses efforts ont permis d’accroître le nombre de résidents au Campus de Moncton

5 innover pour la vie

En juillet dernier, Pierre Cossette a été nommé au poste de doyen de la FMSS pour un deuxième mandat qui s’échelonnera jusqu’en 2018.

« Je suis honoré de la confiance que me portent l’Université de Sherbrooke et la communauté facultaire », confie Pierre Cossette. « La Faculté est en bonne position pour poursuivre son développement et atteindre ses objectifs, malgré le contexte difficile du financement universitaire au Québec et de la recherche à l’échelle canadienne. J’entreprends mon deuxième mandat avec la certitude que nous avons les atouts et les leviers nécessaires pour poursuivre notre élan et nous adapter aux réalités et aux besoins en évolution de la société. »

Le Pr Cossette entame ce deuxième mandat entouré d'une équipe qui a à cœur l’évolution de la Faculté et l’atteinte de ses objectifs.

• Pr Dominique Dorion Doyen adjoint et vice-doyen aux ressources

• Pre Johanne Desrosiers Secrétaire de la Faculté et vice-doyenne à la vie étudiante

• Pr Jean-Pierre Perreault Vice-doyen à la recherche et aux études supérieures

• Pr Serge Langevin Vice-doyen aux études médicales postdoctorales

• Pre Ève-Reine Gagné Vice-doyenne aux études médicales prédoctorales

• Pre Diane Clavet Vice-doyenne au développement pédagogique et professionnel

• Pr Michel Tousignant Vice-doyen à la réadaptation

• Pre Patricia Bourgault Vice-doyenne aux sciences infirmières

REnoUvEllEmEnt dE l’EntEntE dE CollAboRAtion

La FMSS a renouvelé son partenariat avec l’Université de Moncton afin de former des étudiantes et étudiants en médecine au Nouveau-Brunswick. Il s’agit d’une démarche unique à l’échelle canadienne. Ce renouvellement résulte d’un partenariat efficace entre le gouvernement provincial, l’Université de Sherbrooke, l’Université de Moncton, les régies régionales de la santé et les hôpitaux.

« L’entente s’inscrit dans la mission de la Faculté de médecine et des sciences de la santé », rappelle le doyen, Pierre Cossette. « Grâce à une vision de partenariat et d’enrichissement mutuel, la Faculté peut contribuer à offrir à la population francophone du Nouveau-Brunswick une formation médicale et une prestation de soins de qualité centrés sur ses besoins, pour ainsi en assurer la pérennité. »

Conclue en 2006, l’entente initiale prévoyait la mise en commun de l’expertise et des ressources des deux universités. Depuis, l’Université de Sherbrooke donne les quatre années de son programme de formation prédoctorale en plus des deux années postdoctorales en médecine familiale à l’Université de Moncton.

Chaque année, une vingtaine de personnes entreprennent leurs études en médecine au Nouveau-Brunswick. L’enseignement y est donné par des professeurs cliniciens et par des professeurs en sciences nommés respectivement par l’UdeS et l’Université de Moncton.

Cette entente est d’une durée illimitée, mais pourra cependant être revue dans cinq ans.

qui, depuis 1999, offre une formation complète en médecine. Il est diplômé de l’Université de Sherbrooke où il a terminé sa résidence en médecine de famille en 1987.

Il succède au Pr Aurel Schofield, qui occupait le poste de doyen associé à la FMSS depuis 2004 et qui a été le premier directeur du Centre de formation médicale du Nouveau-Brunswick. Le Pr Schofield est reconnu pour son indéfectible volonté et sa détermination à offrir une formation en français et des services de qualité dans la langue maternelle des francophones minoritaires en région. Il a été la pierre angulaire de l’entente entre le gouvernement du Nouveau-Brunswick et l’Université de Sherbrooke qui a mené à l’ouverture de la première unité de médecine de famille de la province proposant une formation complète dans cette spécialité. Grâce à lui, les futurs médecins néo-brunswickois n’ont maintenant plus besoin de quitter leur province pour être formés en français.

AUREl sChofiEld pAssE lE flAmbEAU à miChEl h. lAndRy

Enseignement

de la mise sur pied d’un

programme d’accueil des

médecins étrangers à la

direction du centre de

simulation PraccIss

(promotion, recherche

et apprentissage des

compétences cliniques et

interprofessionnelles en

sciences de la santé) en passant

par son rôle de chef du service

de chirurgie générale de la

fMss, ce ne sont pas les

projets qui manquent pour

occuper la Pre anne Méziat-

Burdin. sans compter qu’elle

est professeure-chercheuse à la

fMss et chirurgienne

spécialisée en chirurgie

bariatrique au cHus.

occupée, vous dites? elle a un

agenda en trois tomes! cela dit,

malgré ses mille et une

obligations, elle reste sereine

et maintient un équilibre de vie

sain. comment y arrive-t-elle?

Portrait d’une femme d’action

et de cœur qui cherche

constamment à améliorer ses

compétences dans

l’enseignement de sa

profession.

L’humanitaire d’abord et avant tout

Anne Méziat-Burdin est originaire de Lyon, en France. C’est dans sa ville natale qu’elle a grandi et fait ses études en médecine. Des études qu’elle a entreprises avec un objectif clair : faire de l’aide humanitaire. « C’est la seule raison qui me paraissait valable pour faire de la médecine », dit-elle.

Et ce ne sont pas des paroles en l’air. Dès sa première année d’études, elle effectue des permanences d’infirmière dans des centres pour sans-abri. Par la suite, elle travaille pendant six étés dans les hôpitaux de mère Teresa, à Calcutta, où elle a pu rencontrer la célèbre religieuse. Un face à face qui restera à jamais gravé dans sa mémoire.

« Je garde un souvenir d’une personne incroyable. Je n’ai jamais vu un regard pareil, jamais de ma vie. C’est le genre de regard auquel on ne ment pas, qui en un seul coup d’œil sait qui vous êtes. Une personne d’une douceur et d’une bonté inouïes qui était prête à donner sa chance à n’importe qui. Une telle rencontre, ça change une vie. »

De son propre aveu, c’est cette propension pour le travail humanitaire qui a renforcé son côté altruiste et qui fait qu’elle n’a jamais remis en cause son choix de carrière.

« J’essaie de faire une mission par année, voire un peu plus. Je sais que ça perturbe le travail

de mes collègues, car parfois je pars pour quatre semaines. Tant du côté du CHUS que de la FMSS, les gens me soutiennent. C’est tellement respectueux. Dans la vie de tous les jours, savoir qu’on a ce genre d’appui, ça aide à avancer. »

L’arrivée au Québec

En 2004, après six ans de médecine, six ans de résidence et quatre ans de fellowship, la Pre Méziat-Burdin quitte sa France natale pour s’établir au Québec. Un séjour qui à l’origine devait s’échelonner sur un an… mais qui dure toujours!

« L’accueil que j’ai reçu et le travail que j’ai fait, notamment en simulation, ont fait que j’ai rapidement apprécié les gens et le Québec. Mes enfants aussi étaient vraiment bien ici, donc on s’est laissé la chance de rester plus longtemps. Et là, je n’imagine même pas rentrer. Je pense que j’étais Québécoise quelque part en dedans de moi! »

des projets et encore des projets!

L’oisiveté, Anne Méziat-Burdin ne connaît pas. Depuis son arrivée à la FMSS en 2005, elle est à l’origine de nombreux projets et s’est vu confier des responsabilités de plus en plus grandes.

ProfilPre anne MÉzIat-BurdIn

nous avons tous en mémoire les souvenirs d’une personne qui nous a marqués à un moment ou à un autre de notre vie. un modèle qui nous a poussés à nous dépasser et qui a été un catalyseur de passion, qui nous a inspirés à devenir de meilleures personnes. en la rencontrant, on imagine facilement que la Pre Méziat-Burdin ait pu jouer ce rôle pour plusieurs des étudiantes et étudiants qu’elle a pris sous son aile. car la côtoyer, ne serait-ce qu’une heure, c’est découvrir une femme au grand cœur empreinte d’un humanisme contagieux. le genre de personne qui nous anime et que l’on suivrait volontiers jusqu’au bout du monde.

7 innover pour la vie

l’ACCUEil dEs médECins dhCEU

Elle a entre autres été au centre de la création du programme d’accueil des médecins diplômés hors Canada et États-Unis (DHCEU) de la Faculté. Un mandat qui rejoignait ce côté humanitaire qui la motive tant.

Ce qu’elle retient de cette aventure, c’est la rencontre d’une multitude de gens aux histoires de vie extraordinaires et au courage sans borne. Elle cite en exemple le Pr Warner Mampuya, Congolais d’origine, qui a d’abord appris le mandarin pour faire ses études médicales en Chine. Puis, arrivé au Québec, il a dû recommencer une grande partie de sa formation avant de devenir cardiologue. « C’est maintenant lui qui est responsable du programme d’accueil des DHCEU », note-t-elle avec une pointe de fierté dans la voix.

lE lAboRAtoiRE dE simUlAtion CliniqUE

Anne Méziat-Burdin est aussi à l’origine d’un des projets phares de la formation médicale à la FMSS : le laboratoire de simulation clinique, dont elle est aujourd’hui la directrice scientifique. Presque artisanal au tout début – les tests se déroulaient alors dans un local mal adapté, sur un mannequin prêté par l’Armée canadienne –, ce programme a rapidement pris de l’ampleur : une aile complète du Campus de la santé sera prochainement consacrée à la simulation.

Dès le départ, la richesse de cette approche pédagogique était évidente pour la Pre MéziatBurdin, notamment en ce qui a trait au travail collaboratif. « Le concept de laboratoire de simulation correspond tout à fait à ma vision d’une médecine collaborative. En salle d’opération, on est tous dépendants les uns des autres. Il faut qu’on parle le même langage, qu’on ait les mêmes repères afin de rendre service au patient. J’ai tout de suite vu le potentiel d’offrir un environnement et du matériel de pointe qui permettent de résoudre des problèmes en équipe. »

Dans le futur, la Pre Méziat-Burdin souhaite qu’une masse critique d’étudiantes et d’étudiants puisse être formée dans ce laboratoire. Un investissement important en temps et en argent, certes, mais qui permettra d’améliorer la qualité des soins sur le terrain. « L’évolution que je vois, c’est que la simulation soit intégrée dans les formations de tous les intervenants du milieu de la santé, des téléphonistes au médecin-chef. Chaque rouage du système de santé doit être concerné, car on a tous un impact sur le patient. »

l’éqUilibRE

Avec autant de chapeaux, comment fait-elle pour garder la tête froide? Pour Anne MéziatBurdin, la réponse ne fait aucun doute : elle sait bien s’entourer et fait confiance aux gens. « Je ne suis jamais seule. Quand je démarre un projet, mon premier réflexe est de chercher dans mon entourage des personnes prêtes à embarquer avec moi. C’est comme ça que je travaille. Chacun a tellement à apporter que je trouverais dommage de m’en priver. »

Elle trouve aussi un équilibre dans la variété de ses activités qui sollicitent des compétences différentes. Par exemple, il y a un volet responsabilité et développement dans le laboratoire de simulation qui complète à merveille le côté organisationnel de la chirurgie générale. Pour elle, c’est un tout qui a du sens.

Bien entendu, la sérénité passe également par une vie active en dehors de l’hôpital. Pour sa part, c’est à dos de cheval qu’elle évacue le stress du quotidien. « C’est soit monter à cheval, soit aller chez le psychiatre! Alors, je choisis l’équitation. Ça coûte aussi cher, mais c’est vraiment plus le fun! », lance-t-elle en riant.

lA fACE CAChéE dE lA ChiRURgiE

Pour la plupart des médecins et des étudiants, les chirurgiens sont perçus essentiellement comme des techniciens. Pourtant, la relation entre le chirurgien et son patient est beaucoup plus complexe et commence bien avant la salle d’opération.

« Ce que les gens ne réalisent pas, c’est qu’en chirurgie, on met physiquement les mains dans le patient. Ce n’est pas banal. Pendant la consultation préopératoire, je dois créer un lien suffisamment fort avec le patient pour qu’il accepte que je l’opère. » Selon la Pre Méziat-Burdin, cette proximité inégalée contribue à nouer une relation médecin-patient unique. « J’ai des patients qui, lorsqu’ils me revoient, me prennent dans leurs bras. Je ne m’attendais pas à ça quand j’ai commencé la chirurgie. Moi aussi, je pensais que j’allais être une simple technicienne! »

Voilà la leçon qu’elle tient absolument à transmettre à ses résidents : l’importance à accorder à cet aspect humain de la profession.

« C’est sûr qu’on doit être de très bons techniciens, avoir de bonnes connaissances cliniques, être capables de collaborer avec nos collègues, se tenir à jour… mais pour moi, ce qui est primordial, c’est qu’à l’instant où on s’assoit dans la salle de consultation avec le patient, il doit y avoir quelque chose qui se passe pour qu’il nous suive, qu’il comprenne notre démarche. Si on n’a pas ça, on passe à côté du cœur de notre profession. Je veux vraiment que l’étudiante ou l’étudiant qui est avec moi en clinique externe sente ça. »

Il ne fait aucun doute que ce côté humain, la Pre Méziat-Burdin réussit à le transmettre aux jeunes médecins qu’elle contribue à former.

Profil en bref

- Directrice scientifique du Centre de simulation PRACCISS

- Chef du service de chirurgie générale du Département de chirurgie de la FMSS et du CHUS

- Chirurgienne spécialisée en chirurgie bariatrique au CHUS

- Professeure-chercheuse à la FMSS

- Chercheuse au Centre de recherche du CHUS

Le test d’aptitudes à l’apprentissage de la médecine à l’Université de Sherbrooke (TAAMUS), qui est depuis 1997 l’une des méthodes de sélection des candidats au doctorat en médecine, sera dès l’an prochain retiré des exigences d’admission au programme.

Dorénavant, seules les mini entrevues multiples (MEM) serviront de critère de sélection des candidats, en plus du dossier scolaire. Les MEM, introduites à la FMSS en 2009, sont

considérées comme un meilleur facteur prédictif de la réussite des candidats aux études en médecine, au cours des années précliniques comme pendant l’externat. De plus, les MEM sont réalisées en collaboration avec les facultés de médecine de l’Université de Montréal et de l’Université Laval afin d’en diminuer les coûts.

Le TAAMUS servait à déterminer les aptitudes des candidats à réussir dans un contexte d’apprentissage par problèmes. Des aptitudes

telles que la collaboration, le travail en équipe et la gestion de l’incertitude étaient évaluées.

Des analyses ont récemment démontré que les MEM étaient plus efficaces que le TAAMUS pour évaluer les compétences visées chez les futurs médecins. À la lumière de ces données, le Conseil de la FMSS a entériné la décision d’abolir l’utilisation du TAAMUS dès 2015.

Enseignement

éliminAtion dU tAAmUs

enseIgneMent

capsules

noUvEAU ChEminEmEnt AU bAC En sCiEnCEs infiRmièREs

Soucieuse des besoins en santé de la population québécoise, l’École des sciences infirmières offrira dès l’automne 2015 un nouveau cheminement en formation initiale du baccalauréat en sciences infirmières.

Le programme sera offert en régime coopératif, une première au Québec, au Campus de la santé de Sherbrooke et au Campus de Longueuil. « Nous sommes particulièrement fiers d’offrir ce cheminement en régime coopératif », précise Patricia Bourgault, directrice de l’École et vice-doyenne aux sciences infirmières. « Outre leurs stages réguliers, les étudiantes et étudiants du cheminement en formation initiale pourront accéder à des stages rémunérés durant l’été. »

L’approche par compétences professionnalisantes constitue également une innovation de ce nouveau cheminement. Les apprenants bénéficieront de

laboratoires à la fine pointe de la technologie qui permettront d’optimiser le temps de formation, d’améliorer les apprentissages et d’assurer une exposition uniforme aux situations cliniques.

Pour accéder au cheminement en formation initiale, les personnes intéressées doivent détenir un DEC intégré en sciences, lettres et arts, un baccalauréat international ou un DEC accompagné de certains cours de sciences de niveau collégial. Tout comme le cheminement DEC-BAC, la formation initiale permettra de se spécialiser en soins critiques ou en soins communautaires. L’ajout de ce cheminement complète l’offre de formation de premier cycle de l’École des sciences infirmières, qui accueille déjà près de 250 étudiantes et étudiants annuellement au programme de baccalauréat en sciences infirmières.

9 innover pour la vie

lA CollAboRAtion pRofEssionnEllE AU-dElà dEs fRontièREs dE lA fmss

Cette année, plus de 250 étudiantes et étudiants issus de quatre programmes ont participé à une activité de formation à la collaboration professionnelle (CP) organisée à la FMSS. Il s’agissait de la première activité de CP intégrée aux curriculums qui regroupait autant de programmes, soit l’ergothérapie, la physiothérapie et les sciences infirmières (FMSS) et le travail social (Faculté des lettres et sciences humaines).

Les participants, répartis en équipes multidisciplinaires de six à huit personnes, devaient produire collectivement un plan de traitement pour deux cas cliniques fictifs.

Le défi : concilier les interprétations et les opinions des membres afin de proposer des pistes d’évaluation et d’intervention complémentaires. Ce type d’activité pédagogique expérientielle s’inscrit dans une logique de parcours de professionnalisation adapté aux réalités du marché du travail. Tout a été construit sous l’impulsion de la pertinence dans le développement professionnel des étudiantes et étudiants.

Évidemment, les programmes de formation offrent déjà des occasions de perfectionner les habiletés à collaborer, notamment par l’enseignement par petits groupes. Toutefois, il n’y avait jusqu’à

présent que très peu d’occasions de transfert de ces compétences en situation d’interaction avec des pairs. Un manque que vient combler cette activité de formation, qui se veut une continuité logique des apprentissages réalisés à l’intérieur des programmes.

Depuis plusieurs années, il y a une volonté facultaire d’offrir des occasions d’apprentissage axées sur la collaboration entre apprenants, et ce, préalablement aux stages. La collaboration professionnelle est primordiale dans la formation des professionnels en santé, car elle influe positivement sur la qualité des soins, la sécurité des patients et la qualité de vie en milieu de travail.

Depuis 2009, une démarche de réflexion sur l’avenir de la formation médicale est en cours à la Faculté. La nécessité d’un renouveau curriculaire s’est progressivement imposée aux études médicales prédoctorales.

Cette réflexion découle, d’une part, de l’évolution de la pratique médicale et des changements sociétaux associés à la complexité grandissante de la médecine, à la multimorbidité des patients, au vieillissement de la population, aux limites du système de santé, au rôle actif des patients et au besoin de main-d’œuvre médicale dans les spécialités à base large. D’autre part, elle s’appuie sur les besoins exprimés par les

membres du corps professoral, de la direction du programme et de la direction facultaire de faire évoluer la formation des étudiantes et étudiants afin de mieux les préparer à répondre aux besoins de la communauté.

Construits jusqu’à présent sur des approches disciplinaires et par objectifs, les programmes d’enseignement de la médecine évoluent vers une approche dite « d’agir avec compétence ». Le programme de médecine de l’Université de Sherbrooke, accompagné par le Service de soutien à la formation (SSF), va plus loin et inscrit cette approche dans le cadre d’un parcours de professionnalisation. Ainsi, les

apprentissages reliés à toutes les disciplines et aux sciences de base seront intégrés à des situations professionnelles représentatives de la pratique réelle dans des contextes variés et associés à l’acquisition progressive des compétences visées.

Cette approche favorise la mise en action rapide des savoirs, l’expérimentation en situation authentique (stages et simulation), le développement d’une pratique réflexive ainsi que le rappel et l’intégration des connaissances permettant l’acquisition des différentes compétences.

REnoUvEAU dU pRogRAmmE doCtoRAl En médECinE

Enseignement

Pour une relève

de PoInte en

recHercHe

L’un de ces outils est le tout nouveau microprogramme de 2e cycle pour l’accélération du développement et de l’enrichissement des compétences en recherche. L’objectif du programme est simple : munir la relève, dès le début de son parcours, des connaissances nécessaires pour exceller à la maîtrise et retirer le maximum de ses études et de son projet de recherche. Il vise aussi à enrichir les programmes de certaines connaissances transversales essentielles en recherche. Depuis l’automne 2014, ce microprogramme est proposé à tous les nouveaux inscrits au 2e cycle.

l’étUdiAnt CommE lEAdER

« Nous voulons équiper les étudiantes et étudiants pour qu’ils deviennent les maîtres de leur propre cheminement aux cycles supérieurs, un rôle assumé traditionnellement par la direction de recherche », explique le Pr Jean-Pierre Perreault, vice-doyen à la recherche et aux études supérieures de la FMSS.

Dans le cadre de diverses activités de formation, ils pourront se familiariser avec le déroulement de leur programme de maîtrise, approfondir des connaissances méthodologiques, parfaire leurs habiletés en communication scientifique, acquérir des notions d’actualité en recherche biomédicale, expérimenter le travail en interdisciplinarité, devenir plus efficaces dans la planification, la réalisation et la diffusion de leurs recherches et plus encore. Ces notions leur permettront d’atteindre rapidement un niveau élevé d’autonomie et de responsabilisation et feront d’eux de meilleurs chercheurs.

lEs bons oUtils AU bon momEnt

La formation regroupe une panoplie d’apprentissages qui, dans le passé, étaient acquis à différents moments du parcours aux cycles supérieurs. Dorénavant, ce savoir est condensé et enseigné en trois blocs de formation qui totalisent de six à sept jours, dont un dès le début de la maîtrise.

le microprogramme de 2e cycle pour l’accélération du développement et de l’enrichissement des compétences en recherche

la fMss se fait un point d’honneur d’être à l’avant-garde de la formation des chercheurs de demain. tout est mis en place pour assurer la formation de professionnels engagés et polyvalents répondant aux besoins en évolution de la société. cette volonté de former une relève de première qualité en recherche est à l’origine de nouveaux outils pédagogiques qui permettront de consolider le statut de la fMss en tant qu’établissement d’enseignement innovant de haut niveau.

11 innover pour la vie

Si les portfolios servent habituellement à garder une trace des travaux et des réalisations d’une personne, celui lancé aux études supérieures va beaucoup plus loin. « Il agira comme un intermédiaire et un outil de suivi des interactions entre l’apprenant et son superviseur ou l’équipe encadrante », affirme le Pr Perreault. « Il donnera donc des repères qui enrichissent la communication maître-élève en plus de permettre l’atteinte efficace et harmonieuse des objectifs de recherche. »

La FMSS est une précurseure de l’utilisation du ePortfolio à la recherche. Un projet pilote est en cours auprès d’un groupe-test afin d’en peaufiner l’usage. L’objectif est de rendre l’interface disponible à tous dès l’automne 2015.

Un oUtil pUissAnt, Un potEntiEl énoRmE

Même avec un nombre restreint d’utilisateurs, le potentiel du ePortfolio est déjà évident.

Pour les étudiantes et étudiants, il permet d’observer la progression détaillée de leur projet de recherche, du début à la fin. En quelques clics, ils ont une vue d’ensemble des étapes et des objectifs de formation : les dates à ne pas oublier, les échéances à respecter et les formulaires à remplir, par exemple. Toute cette information est centralisée et accessible facilement à partir de n’importe quel ordinateur. La plateforme comprend également un volet social qui permet le réseautage avec les pairs, le personnel facultaire et les superviseurs.

Cette fonction est essentielle pour partager ses productions scientifiques, confronter ses hypothèses et approfondir ses réflexions. « Dans sa conception, nous avons porté une attention particulière à ce que le logiciel soit aussi un puissant outil de rétroaction », précise le Pr Perreault. Autre fonction utile, le ePortfolio fait office de CV en ligne où se retrouvent toutes les réalisations des futurs chercheurs et chercheuses sous forme de texte ou de contenu multimédia. Il peut donc servir d’instrument de promotion complet pour mettre en valeur ses réalisations.

Ce portfolio est tout aussi avantageux pour l’équipe de supervision : il permet d’observer en temps quasi réel les réflexions de l’étudiante ou de l’étudiant sur sa progression par l’intermédiaire de ses rapports et commentaires. À partir de ces données, l’équipe peut cerner rapidement les forces et les faiblesses de la personne et, surtout, formuler des stratégies pour l’aider à poursuivre son développement.

En somme, le microprogramme de 2e cycle pour l’accélération du développement et de l’enrichissement des compétences en recherche ainsi que le ePortfolio traduisent la volonté facultaire de créer un environnement de développement optimal pour la relève scientifique. Cette relève, taillée sur mesure pour répondre aux exigences du milieu scientifique d’aujourd’hui, contribuera certainement à redéfinir les normes de professionnalisme des chercheurs nouvellement diplômés.

depuis 2010, tout le cheminement à la maîtrise et au doctorat est balisé par un comité d’encadrement composé d’une direction de recherche et de mentors. les interactions avec ce comité sont au cœur des études aux cycles supérieurs. cette structure offre un soutien déterminant pour la réussite, en plus de diminuer sensiblement la durée des études. sous peu, les échanges avec le comité d’encadrement seront bonifiés par l’utilisation d’un portfolio électronique (ePortfolio).

Les activités regroupent des élèves de tous les programmes, méthode qui facilite la socialisation des apprenants. Ce facteur est d’autant plus important qu’il y a beaucoup de nouveaux visages, dont plusieurs provenant de l’extérieur du Québec. « Cette formation permet aussi de créer un maillage entre les chercheurs, de les mettre au fait des autres recherches qui sont faites au sein de l’institution », note le Pr Perreault. « C’est aussi un excellent endroit pour établir un réseau de contacts avec ses pairs. Éventuellement, des collaborations inédites et multidisciplinaires émaneront de ces rencontres faites en tout début de parcours. »

Des apprentissages pertinents

L’une des forces du microprogramme réside dans le lien entre la plupart des activités et les projets de recherche des participants. Par exemple, dans le premier bloc de formation, ils apprennent à faire une recherche bibliographique avec les mots-clés inhérents à leurs travaux. Ainsi, ils peuvent dès le départ situer leur recherche dans le grand monde du savoir et établir une liste des lectures à faire avant de se plonger dans leurs travaux. « Auparavant, trop d’étudiants réalisaient cette étape juste avant d’entreprendre la rédaction, c’est-à-dire une fois que leur recherche était faite! Maintenant, dès la première semaine, ces étapes seront cernées. Un déroulement beaucoup plus logique pour la suite des choses. »

Même constat pour les blocs de formation subséquents axés sur la communication scientifique. Les élèves y apprennent à rédiger un résumé de recherche attrayant et à réaliser une affiche scientifique efficace, toujours à partir de leurs résultats de recherche. « Nous avons constaté que plusieurs étudiantes et étudiants arrivaient en fin de parcours sans savoir mettre en valeur adéquatement leurs résultats de recherche », précise le Pr Perreault. « Pourtant, il s’agit d’une qualité essentielle pour un ou une scientifique. Il nous paraissait primordial de rectifier le tir. »

Deux cheminements Distincts

En plus d’un tronc commun d’activités, le microprogramme propose deux cheminements afin de répondre aux spécificités et à la diversité des projets de recherche.

Le premier cheminement, en sciences de laboratoire, est une initiation à la recherche translationnelle, des études fondamentales aux applications cliniques et populationnelles. Dans le second cheminement, en sciences de la santé, les apprenants explorent l’interdisciplinarité et l’organisation du système de santé québécois, deux apprentissages indispensables pour les professionnels de la santé qui seront appelés à collaborer à l’organisation des soins à la population.

lE poRtfolio

élECtRoniqUE

bonbon Et bon don

Pourquoi des zombies?

« Cette approche ludique détend l’atmosphère et permet une discussion beaucoup plus conviviale sur un sujet souvent difficile à aborder. Dans la majorité des cas, les gens trouvent l’idée vraiment drôle et se sentent à l’aise d’en parler. Cette ouverture facilite les échanges et la transmission d’information sur la procédure réelle d’un don d’organes, en plus de déboulonner plusieurs mythes sur la question. »

La motivation derrière l’engagement?

« Tout futur médecin se doit d’être au fait des enjeux liés au don d’organes. Bonbon et Bon Don constitue une occasion idéale de parfaire nos connaissances en ce sens, d’autant plus que les

participants reçoivent une formation sur le sujet avant la tournée. Évidemment, c'est aussi une chance de parfaire nos habiletés de communicateur et de promoteur de la santé, deux compétences que chaque étudiant en médecine se doit d’acquérir. »

Quel avenir pour le projet?

« Pour les années futures, je souhaite que la tournée de sensibilisation continue dans les villes du Québec possédant une faculté de médecine. Nous pensons également à augmenter le nombre d’universités participantes en nous jumelant à d’autres programmes. De plus, nous travaillons présentement à adapter le projet pour des facultés de médecine au Brésil, au Mexique et au Pérou. En bref, on voit grand! »

les zombies qui sauvent des viesFaire du porte-à-porte pour sensibiliser la population à l’importance de signer l’autocollant de consentement au don d’organes, rien de bien excitant, n’est-ce pas? Mais le faire déguisé en zombie-médecin le soir de l’Halloween? Pas mal plus intéressant! Avec le projet Bonbon et Bon Don, c’est exactement le défi que s’est donné un groupe d’étudiantes et étudiants en médecine du Campus de Saguenay. Lancée en 2012, l’idée connaît aujourd’hui un énorme succès. Elle a d’ailleurs été retenue comme finaliste au dernier gala Forces AVENIR dans la catégorie Santé.

année après année, la

fMss se démarque par la

qualité et la variété des

projets mis sur pied par

sa communauté

étudiante, une

mobilisation qui reflète

les valeurs d’engagement,

d’innovation et

d’excellence qui animent

la faculté depuis sa

création. Pour les

étudiantes et étudiants

qui y participent, ces

expériences sont

extrêmement

enrichissantes sur les

plans personnel, humain

et scolaire. aujourd’hui,

trois étudiants engagés

nous présentent chacun

un projet porteur auquel

ils ont pris part.

félix béginÉtudiant au doctorat en médecinecampus de saguenay

MON MOT PRéFéRé Honnêteté

Ma PLuS gRaNdE PaSSION Le sport. Il me permet de régénérer mon esprit et de garder un équilibre de vie sain.

Ma cITaTION PRéFéRéE« La seule chose qui puisse empêcher un rêve d’aboutir, c’est la peur d’échouer. » – Paulo coelho

uN jOuR, j’ESPèRE…Pouvoir entreprendre des études, à temps partiel du moins, en philosophie.

ÉtudIant

engagement

13 innover pour la vie

bRoAdwAy fmss

nEttoyER lEs bERgEs

La motivation derrière l’engagement?

« La musique et la danse ont longtemps fait partie de ma vie, mais j’ai dû délaisser ces sphères en arrivant au cégep afin de pouvoir répondre aux exigences scolaires requises pour entrer en physiothérapie et pour travailler. Rendue à l’université, la possibilité de participer à un tel projet m’apportait non seulement du bonheur et de la fierté, mais de la motivation à m’investir encore plus dans mes études. »

ce qui est génial dans ce projet?

« Chaque année, Broadway FMSS remet ses profits à des organismes sherbrookois. C’est une façon pour les participants de

contribuer à la communauté estrienne, famille d’adoption pour plusieurs d’entre nous. En 2015, la Fondation du CHUS est l’OBNL soutenu par la troupe. »

La plus belle leçon apprise lors de cette activité?

« J’ai appris à me donner entièrement et à me faire confiance. Pour mener ce projet à terme, il me faut affronter des obstacles qui ne sont parfois pas de mon domaine. Maintenant, je sais que rien ne peut m’arrêter; c’est une belle perspective que j’apprivoise encore et qui m’ouvre déjà des portes. »

Pourquoi ai-je décidé d’y participer?

« Je trouve intéressant de pouvoir m’impliquer dans différentes organisations et associations comme je le fais présentement. Cela me permet de mieux suivre les décisions facultaires et de bien représenter mes collègues. Mais l'engagement étudiant est aussi très important pour moi, et c’est pourquoi Nettoyer les berges m’a tout de suite plu. Quelques petites heures pour un projet qui apporte autant à l’environnement et à la communauté, ça vaut la peine! »

En quoi ce projet fait-il une différence?

« Outre l’activité elle-même, des actions de sensibilisation ont été entreprises auprès de la population et de la communauté étudiante au sujet de la récupération, de la pollution et de l’implication sociale. Lors de la première édition de Nettoyer les berges, nous étions une vingtaine de personnes, et déjà plus d’une quarantaine l’année suivante. Au fil du temps, d’autres programmes universitaires se sont joints à l’aventure. En fait, le projet a tellement pris d’ampleur que l’an passé, nous n’avons pu le reconduire puisque les berges étaient trop bien nettoyées! Un signe incontestable de retombées durables! »

brûler les planchesMonter une comédie musicale de A à Z? Pourquoi pas! C’est le défi que s’est donné la troupe Broadway FMSS, un collectif d’étudiantes et étudiants de la Faculté qui, depuis quatre ans, foule les planches pour présenter un spectacle à grand déploiement. Ce projet, unique en son genre à l’UdeS, est l’occasion pour les participants de sortir le nez de leurs livres quelques heures par semaine et de s’épanouir avec des gens de diverses facultés de l’Université. La singularité de Broadway FMSS a d’ailleurs été récompensée d’un prix au dernier gala Forces AVENIR dans la catégorie Arts, lettres et culture.

le recyclage réinventéTrouver une base de lit en plein milieu d’un des parcs les plus achalandés de la ville de Sherbrooke, étonnant? C’est pourtant le genre de découvertes que font les bénévoles du projet Nettoyer les berges, mis sur pied par des étudiantes et étudiants du baccalauréat en biochimie de la santé. Cette activité annuelle consiste en une journée de nettoyage en profondeur des berges et des aires de vie qui longent le lac des Nations du centre-ville de Sherbrooke. Sa réalisation est possible grâce à la précieuse collaboration d’Action Saint-François, un organisme à but non lucratif (OBNL) qui fournit le matériel nécessaire à la collecte et qui aide au recyclage des objets trouvés, qu’il s’agisse d’une simple canette ou d’une base de lit!

fARAh lizottEÉtudiante à la maîtrise en endocrinologie et diplômée du baccalauréat en biochimie de la santé

ON NE PEuT jaMaIS aVOIR TROP dE…chocolat!

MON MOT PRéFéRé…Bref! Ou l’utilisation du point d’exclamation. Ça vient tout seul!

Ma PLuS gRaNdE PaSSION… La natation et le coaching. cela fait huit ans que je suis entraîneuse de natation de compétition pour les 12-17 ans.

QuELQuE cHOSE QuE PEu dE gENS SaVENT dE MOI… je dors la nuit et j’ai du temps libre, contrairement à ce que tout le monde pense!

mARiE-élisAbEth st-lAUREnt

Étudiante en physiothérapie

ON NE PEuT jaMaIS aVOIR TROP dE…curiosité

cE QuI ME FaIT RELaxER… Les étoiles et le fleuve

uN jOuR, j’ESPèRE… Pouvoir découvrir le monde et apprendre une autre langue

cE QuI M’a décIdéE à ENTREPRENdRE dES éTudES à La FMSS… étant originaire de Rimouski, Sherbrooke me permettait de retrouver un peu de mon chez-moi.

chercheuse d’élite,

professeure prolifique,

gestionnaire visionnaire et

mère inspirante, la

Pre nathalie rivard semble

avoir réussi sur tous les fronts.

le parcours de l’actuelle

directrice du département

d’anatomie et de biologie

cellulaire de la fMss est

couronné de succès.

et c’est loin d’être terminé.

après 17 ans de carrière, la

flamme qui l’animait à ses

débuts brûle toujours

ardemment. une passion qui

l’a menée à de grandes

réalisations scientifiques, à

devenir une chef de file

mondiale de sa discipline et à

incarner un modèle pour une

génération de futurs

chercheurs.

véritable leader au sein de la

faculté, nathalie rivard est

une femme brillante, accessible

et passionnée par toutes les

facettes de son métier.

Le coup de foudre

Tout a commencé lors d’un stage d’été dans le laboratoire du Pr Jean Morisset à la fin des années 1980. Nathalie est alors étudiante au baccalauréat en microbiologie à la Faculté des sciences de l’UdeS. À l’époque, elle ne se doute pas que ce stage, choisi un peu au hasard, allait influencer le cours de sa vie. « J’ai eu un coup de foudre pour la recherche fondamentale, un domaine qui m’était pourtant inconnu auparavant », explique Nathalie Rivard. Le départ d’une grande carrière scientifique était donné.

L’année suivante, elle effectue un deuxième stage avec le Pr Morisset, puis décide de poursuivre sa collaboration avec lui à la maîtrise et au doctorat en étudiant la physiologie pancréatique. Aux côtés de son mentor, elle travaille avec acharnement et forge petit à petit la rigueur et la discipline scientifique qui allaient faire d’elle une chercheuse d’exception.

La formation

Après des études supérieures couronnées de succès où elle publie sept articles comme première auteure et obtient plusieurs bourses, c’est sans surprise qu’elle décide d’entreprendre un postdoctorat. Un mois seulement après la fin de son doctorat, elle s’envole pour Nice et se joint à l’équipe du Pr Jacques Pouysségur au Centre de biochimie-CNRS. Le réputé chercheur français dirige un imposant laboratoire de biologie moléculaire, discipline entièrement nouvelle pour Nathalie Rivard.

« Je me souviens de la première rencontre du personnel où chacun présentait ses travaux. Le niveau scientifique me paraissait inatteignable. Honnêtement, ça m’a fait peur. Je ne croyais pas être capable de suivre », avoue-t-elle.

Mais Nathalie n’abandonne pas pour autant, au contraire. Elle met les bouchées doubles et assimile les nouvelles connaissances à un rythme effréné. Graduellement, elle prend de l’assurance et n’hésite plus à interagir avec ses collègues, à donner son opinion. « En entrant en contact avec les autres, j’ai pris conscience du fait que je possédais aussi des connaissances qui pouvaient être utiles à l’équipe. À partir de ce moment, je n’ai plus regardé derrière. » Ces quatre années de l’autre côté de l’Atlantique renforcent son amour pour la recherche et ouvrent son horizon scientifique.

Comme avec le Pr Morisset quelques années plus tôt, Nathalie apprend énormément à côtoyer le Pr Pouysségur. « Je n’ai jamais vu une telle passion pour la science! Il nous communiquait ses découvertes avec un enthousiasme hors du commun. » Aujourd’hui, cette même ferveur anime la Pre Rivard, signe qu’elle a bien appris les leçons de son mentor.

La recherche

En 1997, après quatre ans en France, elle revient au Québec pour lancer sa carrière. Devant des offres de plusieurs universités, Nathalie opte pour le Département d’anatomie et de biologie cellulaire de la FMSS, l’un des rares au pays à faire de la physiologie intestinale humaine et à travailler à partir d’une impressionnante banque de tissus

Recherche

ProfilPre natHalIerIvard

15 innover pour la vie

humains. « Dès le début, je voulais me trouver une niche où je combinerais mes expertises en physiologie et en biologie cellulaire. » C’est exactement ce qu’elle fit en devenant la première chercheuse au pays à étudier les mécanismes qui contrôlent la signalisation intracellulaire dans le système épithélial digestif. Concrètement, elle s’intéresse à la manière dont la cellule interprète les signaux provenant de son environnement, comme les hormones ou les facteurs de croissance et de stress.

D’abord très fondamentales, ses recherches ont pris une tangente plus appliquée au fil des années. « Mes travaux sont rapidement devenus plus translationnels. Je collabore notamment avec des cliniciens gastroentérologues du CHUS. Ils me fournissent des tissus pour mes recherches dans des pathologies comme le cancer colorectal ou les maladies inflammatoires intestinales. » Ultimement, cette avenue permettra d’identifier de nouveaux biomarqueurs et de nouvelles cibles pour le traitement pharmacologique ou moléculaire de ces maladies.

Toujours à l’affût de nouvelles façons de faire évoluer sa thématique de recherche, la Pre Rivard s’intéresse maintenant à la microflore intestinale. Des études récentes ont démontré que les bactéries et les microbes présents dans l’intestin jouent un rôle déterminant dans l’apparition de plusieurs maladies. Un constat dont la Pre Rivard a vite saisi tout le potentiel. « À ma grande surprise, je reviens à des notions de microbiologie que j’ai étudiées au baccalauréat. C’est ce qu’il y a de beau en science : chaque hypothèse a le potentiel de t’amener à des endroits insoupçonnés. »

Pour Nathalie Rivard, le succès et la reconnaissance des pairs n’ont jamais été un but à atteindre. Elle a toujours accompli son travail avec l’objectif de repousser les limites des connaissances scientifiques de son domaine. Mais quand on est une chercheuse d’exception qui se démarque constamment par l’originalité et la pertinence de ses recherches, il ne faut pas s’étonner de recevoir des honneurs de temps à autre.

En 17 ans de carrière, la Pre Rivard cumule un impressionnant palmarès de réalisations. De ce lot, le Prix d’excellence en recherche

décerné par l’Association canadienne de gastroentérologie en 2013 est certainement un fait marquant. Cette distinction, remise aux plus influents savants canadiens de cette discipline, est venue couronner des années de travail acharné et confirmer la place de la Pre Rivard parmi les plus grands scientifiques au pays. « J’étais contente d’ajouter mon nom à l’impressionnante liste de récipiendaires, d’autant plus que je suis seulement la deuxième femme à le recevoir. C’est un signe que je fais bien mon travail. »

l’EnsEignEmEnt

Malgré ce succès en recherche, c’est plutôt comme professeure qu’elle espère laisser sa marque. « Quand je forme des étudiants qui ont le potentiel d’influencer positivement leur milieu, de faire une découverte majeure ou d’être à leur tour des professeurs inspirants, je sens que j’ai contribué à bâtir quelque chose qui aura un impact concret dans la vie des gens. »

Les habiletés de formatrice de la Pre Rivard sont indéniables. Son laboratoire est d’ailleurs une véritable pépinière de chercheurs chevronnés. En effet, plusieurs des étudiants qu’elle a pris sous son aile ont rapidement fait leurs preuves et occupent maintenant des postes de chercheurs de haut niveau. Son secret pour former autant de chercheurs de qualité? Un recrutement judicieux, certes, mais aussi une capacité inouïe à transmettre les grandes valeurs inculquées par ses deux mentors, les Prs Morisset et Pouysségur. « Rendu à ce niveau, tout le monde a les capacités intellectuelles pour réussir. Ce qui différencie les bons chercheurs des autres, ce sont les efforts et le travail qu’ils y mettent. C’est ce que je m’efforce de faire comprendre à mes étudiants. »

Les relations qu’elle cultive avec ses étudiants, principalement ceux qui la suivent tout au long de leurs études supérieures, sont aussi très chères à ses yeux. « C’est beau de voir leur évolution et toutes les connaissances qu’ils ont acquises au cours de leur formation. Ça m’apporte beaucoup de mener un étudiant à la fin de son doctorat. » Il faut dire qu’elle les accompagne pendant une période intense de leur vie où il se passe une tonne de choses sur les plans personnel et professionnel. Cela contribue à créer des liens très forts.

lA fAmillE

Quand on demande à la Pre Rivard ce dont elle est la plus fière, elle pense immédiatement à sa famille. Il n’y a pas de plus grande réussite à ses yeux que de constater que son succès professionnel n’a pas été obtenu aux dépens de sa vie familiale. Elle avoue qu’il n’est pas facile de concilier les rôles de mère et de chercheuse quand on veut bien réussir dans les deux sphères, car la performance en recherche requiert du temps et un travail acharné. Un conjoint présent et une organisation à toute épreuve ont eu une incidence déterminante dans son cas. « J’ai appris à profiter de chaque moment où je n’étais pas avec mes filles pour penser au travail : la recherche n’était jamais bien loin! Heureusement, mon conjoint m’a dit récemment qu’il n’a jamais senti que je plaçais ma carrière en avant de la famille. »

Il s’agit sans aucun doute du plus beau des compliments pour cette femme qui aura réussi à trouver la recette du succès au laboratoire comme à la maison.

- Biologiste cellulaire, experte dans le décryptage de la signalisation intracellulaire

- Directrice du Département d’anatomie et de biologie cellulaire de la FMSS

- Professeure-chercheuse à la FMSS et au CRCHUS

- Titulaire de la Chaire de recherche du Canada en signalisation du cancer colorectal et de l’inflammation intestinale

- Membre de comités de pairs pour les demandes de financement soumises aux Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) et au Fonds de recherche du Québec – Santé (FRQS)

- Membre du Collège des évaluateurs du Programme des chaires de recherche du Canada

Profil en bref

Recherche

recHercHe

capsules

Jean-louis denis : nouveau directeur de la recherche à Charles-le moyneAu cours des prochaines années, la FMSS et le CSSS Champlain–Charles-Le Moyne veulent positionner le CR-HCLM comme un haut lieu de recherche à l’échelle nationale. Un pas important vient d’être franchi en ce sens avec le recrutement du Pr Jean-Louis Denis à titre de nouveau directeur du centre.

Véritable sommité en ce qui a trait à la gouvernance et la transformation des organisations et systèmes de santé et de services sociaux, le Pr Denis continuera d’approfondir son expertise dans ce secteur, en complémentarité

Une nouvelle chaire pour optimiser les soins offerts aux patients atteints de cancerMême si de nouvelles pratiques sont constamment mises en œuvre pour optimiser les soins offerts aux patients atteints de cancer, il reste beaucoup à faire pour créer une réelle synergie entre les intervenants afin de personnaliser davantage les interventions. La nouvelle Chaire sur l’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins aux personnes atteintes de cancer vise justement le perfectionnement de ces pratiques. Concrètement, la chaire a pour mission de concevoir, d’implanter et d’évaluer des interventions capables de parfaire la qualité et la sécurité des soins centrés sur les personnes atteintes de cancer et leurs proches.

La Pre Dominique Tremblay de l’École des sciences infirmières, qui est aussi chercheuse au Centre de recherche de l’Hôpital Charles-Le Moyne (CR-HCLM), en est la titulaire. La chaire s’inscrit dans la continuité des travaux de la Pre Tremblay sur l’organisation des services en cancérologie et le renouvellement des pratiques professionnelles en sciences infirmières. Ses activités seront particulièrement axées sur la qualité et la sécurité des soins dispensés aux patients. Déjà, tout un réseau de partenaires allant des étudiants aux cliniciens, en passant par les instances gouvernementales et les organismes subventionnaires, est prêt à se mobiliser pour offrir des soins de meilleure qualité et plus sécuritaires. La chaire permettra de canaliser cette volonté sous forme d’actions et de retombées concrètes pour les patients et leurs proches.

découverte d’un nouveau mécanisme fondamental de la celluleLe corps humain regorge de secrets encore insoupçonnés que des chercheurs passionnés tentent de mettre au grand jour. Un de ces mystères a été élucidé par Jean-François Lemay et Marc Larochelle du laboratoire de recherche du professeur François Bachand. Dans un article paru dans la prestigieuse revue scientifique Nature Structural & Molecular Biology, l’équipe du Département de biochimie dévoile un nouveau mécanisme de terminaison de la transcription cellulaire qui implique l’exosome, un complexe protéique qui contrôle la qualité de la transcription cellulaire.

« Nous avons démontré que l’exosome favorise la terminaison de la transcription d’un gène en ciblant des ARN naissants qui sont liés à un ARN polymérase en marche arrière », explique le Pr Bachand. « Il s’agit d’un mécanisme fondamental de la cellule dont le monde scientifique ne soupçonnait pas l’existence. » Cette découverte va à l’encontre du concept présumé selon lequel l’exosome agit exclusivement sur des ARN libérés de la polymérase, puisqu’elle confirme que l’exosome intervient aussi directement au niveau du processus transcriptionnel en ciblant l’ARN polymérase.

Comme c’est souvent le cas en recherche fondamentale, l’incidence de cette percée scientifique pourrait n’être connue qu’à plus long terme. Toutefois, nous pouvons déjà supposer que la découverte aura des conséquences sur la compréhension de certaines maladies. En effet, des mutations dans les composants humains de l’exosome ont été récemment trouvées dans le myélome multiple et dans la leucémie myéloïde aiguë, deux maladies ayant une prévalence significative dans la population canadienne. Cette découverte fournit un indice sur le rôle potentiel de l’exosome et de la terminaison de la transcription dans leur développement.

avec les forces du personnel déjà en place au CR-HCLM. Sous sa gouverne, le centre s’attardera entre autres à la question de l’accessibilité des soins de santé, un enjeu social majeur au cœur des préoccupations de la population et des intervenants du milieu. En plus de diriger ce centre affilié à la FMSS, le Pr Denis se joint au personnel enseignant du Département des sciences de la santé communautaire.

Anthropologue de formation, Jean-Louis Denis a obtenu une maîtrise en administration des services de santé et un doctorat en santé communautaire, orientation organisation des services de santé, à l’Université de Montréal dans les années 1980. Plus récemment, il a entre autres été président du conseil consultatif de l’Institut des services et des politiques de la santé des IRSC de 2008 à 2012.

les installations de recherche ouvrent leurs portesEn novembre dernier, la FMSS et le Centre de recherche du CHUS (CRCHUS) ont accueilli plus de 700 élèves du secondaire et du collégial lors de la toute première édition des Visites guidées des installations de recherche en santé. Pour ces jeunes, il s’agissait d’une occasion exceptionnelle de démystifier les différentes professions liées au domaine des sciences de la santé et de découvrir l’ampleur de la recherche qui s’effectue à Sherbrooke, en plus d’avoir un accès privilégié aux équipements à la fine pointe de la technologie.

Pendant leur visite, les élèves ont sillonné les couloirs du Pavillon de recherche appliquée sur le cancer (PRAC) de l’UdeS, de l’Institut de pharmacologie de Sherbrooke (IPS) et du CRCHUS. Une vingtaine d’ateliers théoriques et pratiques les y attendaient, dont une scène de crime où ils devaient analyser de l’ADN pour épingler le suspect, et un labo pour identifier un patient atteint du virus du Nil. Ils ont aussi eu

accès à des kiosques d’information présentant l’éventail des programmes d’études en sciences de la santé.

« C’est souvent lors d’une journée portes ouvertes que les jeunes ont l’étincelle pour un programme d’études pouvant les mener à entreprendre la carrière de leurs rêves. C’était important pour nous de leur faire découvrir le CHUS et son Campus de la santé d’un point de vue tout à fait unique », explique le Pr Jean-Pierre Perreault, vice-doyen à la recherche et aux études supérieures de la FMSS.

traceur 4fmfEs : une révolution dans le diagnostic du cancer du seinUn tout nouveau traceur qui pourrait révolutionner le diagnostic et le traitement du cancer du sein a vu le jour à Sherbrooke : le 4FMFES. Mis au point par Johannes E. van Lier, professeur titulaire au Département de médecine nucléaire et radiobiologie, le 4FMFES offre des résultats supérieurs au FES, le marqueur le plus utilisé de nos jours.

Contrairement au FES, qui perd de son efficacité après seulement 10 minutes, le 4FMFES a une efficacité de plus de 60 minutes. Cet atout augmente les chances que le traceur se rende jusqu’aux cellules tumorales et permet de voir des lésions beaucoup plus petites, de l’ordre de 2 à 3 millimètres. Le traceur est présentement en évaluation clinique. S’il continue de démontrer ses qualités exceptionnelles, il pourrait devenir le futur examen standard pour le diagnostic et le suivi du cancer du sein, une avenue très prometteuse pour les femmes aux prises avec ce type de cancer.

Outre le 4FMFES, les chercheurs sherbrookois travaillent actuellement sur d’autres types de radiotraceurs utilisés non seulement pour différents types de cancer, mais aussi pour les maladies cardiaques, la démence, la douleur, le diabète et l’obésité. Ils travaillent également à créer des isotopes et des radiotraceurs pour le traitement du cancer, et non seulement pour son diagnostic.

17 innover pour la vie

des membres de la fmss à l’honneur

• Pr xavier Roucou et son équipe Découverte de l’année 2013 du magazine scientifique Québec Science Pour la découverte de l’existence de protéines alternatives

• Pr johannes E. van Lier Prix carrière Thomas-Dougherty de la Society of Porphyrins & Phthalocyanines Pour ses réalisations majeures en thérapie photodynamique

• Pr Roger Lecomte Prix Michel-Sarrazin du Club de recherches cliniques du Québec Pour l’importance de ses percées scientifiques en imagerie médicale

• Pr François Bachand Prix des jeunes chercheurs en génétique Robert H. Haynes de la Société canadienne pour les biosciences moléculaires (SCBM) Pour une recherche originale en génétique ou dans des domaines connexes publiée par un jeune chercheur

• Pr Luigi Bouchard Prix Jeune chercheur 2015 du Réseau de recherche en santé cardiométabolique, diabète et obésité (CMDO) Pour s’être démarqué dans son domaine de recherche

La qualité de la recherche effectuée à la FMSS n'est plus à prouver. Le classement Leiden 2014 le confirme en positionnant l’UdeS première au Québec et troisième au Canada pour l’impact de ses publications scientifiques en sciences de la vie. Sur le plan individuel, plusieurs de nos chercheurs ont également brillé au cours de la dernière année. Voici quelques-uns des prix remportés par le personnel de la FMSS :

Lancé en 2010 au CHUS, APSS est le premier système d’optimisation de la prescription d'antibiotiques conçu et validé au Canada. Le logiciel révise toutes les doses d’une ordonnance en fonction d’une multitude de données. Il tient compte de l’évolution en temps réel du patient et d’une base de connaissances pharmaceutiques à la fine pointe des pratiques cliniques. Ensuite, il génère et priorise des alertes pour repérer les ordonnances potentiellement sous-optimales. Ces alertes sont validées par un pharmacien clinique qui peut alors produire, à l’aide d’APSS, une recommandation documentée. Finalement, s’il le juge nécessaire, le pharmacien communique avec le médecin prescripteur pour lui recommander de modifier ou d’interrompre le traitement en cours. À ce jour, plus de 8 000 recommandations de changement d’ordonnance ont été acceptées par les médecins.

lE RésUltAt d’UnE CollAboRAtion mUltidisCiplinAiRE

« Ce qui fait la force de notre projet, c’est d’avoir établi dès le début un lien entre la médecine et la science pour créer un logiciel qui prenne en compte les besoins très personnalisés de chaque patient. Cette synergie a été essentielle à la réussite du projet », précise le Pr Valiquette. « La collaboration avec le CRCHUS et le CHUS a aussi été

indispensable. Dans une optique de médecine personnalisée, la capacité de développer et de valider dans un environnement clinique est un avantage capital. Sans leur aide, il aurait été impossible d’intégrer ce projet précocement dans la pratique. »

Pour mettre sur pied les bases informatiques du système APSS, en 2005, le Pr Valiquette s’est adjoint l’aide du Pr Froduald Kabanza, du Département d’informatique de la Faculté des sciences, d’un doctorant en informatique, Mathieu Beaudoin, et d’un doctorant en sciences cliniques également bachelier en informatique, Vincent Nault. Par la suite, il a collaboré avec Julie Perron, pharmacienne au CHUS, pour l’encodage des paramètres de prescription des antibiotiques et l’adaptation du logiciel aux pratiques particulières du CHUS.

APSS a rapidement fait ses preuves. Depuis son implantation, le centre hospitalier sherbrookois maintient un taux d’infection au C. difficile parmi les plus bas au Québec. L’établissement a également réalisé des économies directes de plus de 1 M$ en achat d’antimicrobiens pour ses trois premières années d’utilisation. « À l’échelle de l’hôpital, les retombées économiques sont impressionnantes, mais je pense que le bénéfice sur la qualité des soins l’est encore plus », souligne le Pr Valiquette.

Maintenant que l’efficacité et la pertinence du système APSS ne sont plus à prouver, le concept est en pleine évolution.

En 2003 et 2004, une épidémie de C. difficile a paralysé les hôpitaux du Québec. La surutilisation d’antibiotiques, le facteur de risque premier de l’infection par cette bactérie, a contribué étroitement à cette crise. C’est dans ce contexte que le Pr Louis Valiquette, professeur agrégé au Département de microbiologie et d’infectiologie, chef du Service d’infectiologie de la FMSS et médecin spécialiste au CHUS, a eu l’idée de créer un logiciel pour optimiser la prescription d’antibiotiques : il voulait éviter qu’une telle situation ne se répète.

la recHercHe MultIdIscIPlInaIre

au servIce de la

MÉdecIne PersonnalIsÉe

le Clostridium difficile à l’origine du logiciel Apss

Recherche

concept mis au point au début des années 2000, la médecine personnalisée est la prochaine grande transformation qui bouleversera la médecine moderne. elle vise l’atteinte de résultats médicaux optimaux en aidant les médecins à choisir les options thérapeutiques susceptibles de donner les meilleurs résultats selon le profil du patient, dont son patrimoine génétique.

déjà, cette façon de voir la médecine guide le travail de chercheurs à la fMss. elle mène à des collaborations inédites débouchant sur la création d’outils qui rendront possible la médecine de demain. l’un des plus beaux exemples de ce maillage interdisciplinaire est la création du système informatisé utilisé pour réduire et améliorer la prescription d’antibiotiques au cHus, l’antimicrobial Prescription surveillance system (aPss).

19 innover pour la vie

REvoiR lEs dosEs

Peu de temps après l’implantation d’APSS, l’équipe de pharmaciens du CHUS relève une information intéressante : l’une des causes fréquentes d’alertes générées par le logiciel est liée au surpoids de certains patients. Intrigué par ce renseignement, le Pr Valiquette communique avec l’endocrinologue Marie-France Langlois, professeure titulaire au Département de médecine et chercheuse du thème Diabète, obésité et complications cardiovasculaires, pour pousser l’analyse plus loin.

« Pour plusieurs médicaments, en particulier les antibiotiques, les doses doivent être ajustées chez les personnes ayant un excès de poids. Des lignes directrices existent en ce sens, mais nous avions un doute sur leur application systématique », affirme la Pre Langlois.

Un constat aux conséquences potentiellement importantes. « Si les médicaments ne sont pas bien ajustés chez ces gens, cela peut mener à une moins bonne guérison de certaines infections et à d’autres problèmes de santé. Il y a donc un réel besoin de valider la justification clinique à l’ajustement des doses chez les personnes obèses », précise-t-elle.

C’est là qu’entre en jeu Stéphanie Sirard, une étudiante au doctorat. Sous la codirection des Prs Valiquette et Langlois, elle effectue un projet de recherche pour valider le dosage de la médication chez les personnes obèses et vérifier si le logiciel APSS aide à parfaire la sécurité et l’efficacité des soins à cette clientèle.

Dans une étude rétrospective, Stéphanie a démontré que les ajustements de doses, particulièrement pour certains antibiotiques, étaient bel et bien déficients. Et plus le surplus de poids des patients était important, moins la dose d’antibiotiques était adéquate. Présentement, Stéphanie évalue si l’arrivée du système APSS a amélioré le nombre de patients obèses qui reçoivent des doses appropriées d’antimicrobiens. Les données préliminaires laissent croire que c’est le cas. « Conséquemment, il sera pertinent d’étudier si les patients traités avec la bonne dose guérissent plus rapidement », note la Pre Langlois.

« Il y a aussi une question de réflexe à acquérir chez les médecins envers cette clientèle. Pour l’instant, le logiciel fait le travail pour eux. Notre but ultime, c’est que la dose soit adéquate dès la première intervention. »

qUARAntE AlERtEs, Un sEUl éCRAn

Un autre projet de recherche sera bientôt lancé afin d’adapter les fonctionnalités du système APSS aux soins intensifs du CHUS.

« Un seul patient aux soins intensifs peut déclencher jusqu’à 40 alertes sur différents écrans, et ces données évoluent constamment », explique le Pr Valiquette. La quantité d’information générée dépasse de beaucoup la capacité de traitement de l’équipe soignante. Ces données sont déjà colligées et interfacées sur un serveur, mais elles ne sont pas utilisées. Le logiciel ira chercher cette information, la croisera avec les données cliniques d’Ariane (dossier informatique du CHUS), puis révisera le tout chaque heure. « Ensuite, nous développerons une interface de données faite sur mesure pour un intensiviste : toutes les informations seront regroupées sur un seul écran. Cette approche permettra de réagir plus rapidement et de modifier certains traitements, toujours dans l’optique de fournir des soins adaptés au patient et de meilleure qualité. »

Le logiciel émettra aussi des alertes pour une meilleure gestion des vasopresseurs. Quand la

pression artérielle d’un patient est si basse que sa vie est en danger, ces médicaments peuvent stimuler le cœur et resserrer les vaisseaux sanguins, mais le dosage est primordial.

Pour mettre au point cette nouvelle fonction, une équipe multidisciplinaire combinant des expertises en microbiologie-infectiologie, en informatique médicale, en pharmacie, en médecine interne et en soins intensifs a été formée. L’équipe comptera plus précisément sur l’aide de Jean-François Éthier et de François Lamontagne, tous deux professeurs au Département de médecine. Le Pr Lamontagne est un précurseur dans l’utilisation adéquate des vasopresseurs, tandis que le Pr Éthier possède une connaissance approfondie des entrepôts de données et de l’interopérabilité sémantique des systèmes de santé. « Leurs compétences seront capitales pour valider nos essais et calibrer parfaitement le système en lui permettant de communiquer avantageusement avec les systèmes déjà en place», précise le Pr Valiquette.

L’intégration de nouvelles données amènera les algorithmes d’optimisation des antibiotiques d’APSS à un niveau de spécialisation supérieur pour les patients aux soins intensifs.

L’administration des antibiotiques adéquats dans le délai le plus court possible, l’ajustement selon les paramètres d’hémofiltration, l’utilisation de doses de charge et l’utilisation accrue de perfusions continues d’antibiotiques sont des exemples de cibles qui seront prises en compte et ajoutées à la base de connaissances du logiciel.

La recherche multidisciplinaire aura permis de créer un outil puissant de médecine personnalisée avec APSS. Ce système, qui servait au départ à mieux gérer l’administration des antimicrobiens, évolue maintenant vers d’autres utilisations qui auront un impact tout aussi bénéfique pour les patients.

Le potentiel d’APSS ne s’arrête pas là. Indirectement, il pourrait être à l’origine d’une multitude d’autres découvertes. « Toutes les données recueillies par le logiciel sont réutilisables. Elles pourraient servir à l’évaluation d’autres problématiques dans le cadre de projets de recherche, et ce, de façon totalement autonome. L’accès à une telle plateforme de données est un avantage certain pour la communauté facultaire », conclut le Pr Valiquette.

personnes obèses

soins intensifs

La Pre Marie-France Langlois et la doctorante Stéphanie Sirard

rÉflexIon sur les

réformes en santé

q. CommEnt pEUt-on RésUmER l’évolUtion dU RésEAU dE lA sAnté qUébéCois dEpUis sA CRéAtion?

Lorsqu’on regarde les réformes dans leur ensemble, on peut dire qu’il y a eu plus de continuité que de ruptures. Dès le début, les CLSC ont été créés d’après l’hypothèse qu’une structure de proximité qui offre des soins primaires élargis permet de mieux répondre aux besoins de la population, tout en assumant beaucoup de services dans des établissements moins complexes que les hôpitaux. C’était une intention très forte au moment de la création du système public en 1970. Dans le rapport de la Commission Rochon, déposé en 1988, on retrouve l’idée que des instances de gouvernance régionales seraient plus en mesure de mettre sur pied une offre de soins qui réponde aux spécificités d’une population locale. En 2001, lors de la Commission Clair, la création des groupes de médecine familiale était au centre des recommandations. Il y avait un désir de responsabiliser et d’appuyer la médecine de première ligne pour qu’elle puisse cultiver des relations de continuité avec les patients et assurer un meilleur accès.

Malheureusement, la volonté de créer des structures de proximité fortes tout en améliorant l’intégration et la coordination des différentes composantes du système – notamment en renforçant les liens entre la première ligne et les établissements plus spécialisés – est une problématique qui a persisté malgré les réformes.

en octobre dernier, une équipe menée par la Pre astrid Brousselle, professeure agrégée au département des sciences de la santé communautaire et titulaire de la chaire de recherche du canada en évaluation et amélioration du système de santé, publiait les résultats d’une recherche réalisée auprès d’administrateurs, de médecins et d’infirmières du réseau de la santé québécois. la recherche portait sur leurs perceptions des forces et faiblesses du système et sur leurs pistes de solution pour en améliorer la performance. leurs propositions? Miser sur des services en santé de première ligne forts, accessibles, bien coordonnés, fondés sur un travail interdisciplinaire et à la hauteur des expertises des professionnels.

de son côté, le gouvernement provincial déploie depuis peu une réforme majeure qui secoue tout le réseau et dont les répercussions sont encore difficiles à évaluer. et ce n’est probablement que le début de changements plus profonds.

Quelles sont les conditions gagnantes pour développer un réseau de la santé plus performant? nous en avons discuté avec le Pr Jean-louis denis, qui s’intéresse depuis 25 ans à la gouvernance et à la transformation des organisations et systèmes de santé.

q. CommEnt lA RéfoRmE ACtUEllE s’insCRit-EllE dAns CE ContExtE?

En ce moment, il y a certainement un malaise dont les conséquences sont difficiles à prédire. Nous sommes devant de nouvelles structures, et un dialogue différent s’engage entre la profession médicale et l’État. Pour moi, c’est la ligne de départ. Est-ce qu’elle est souhaitable? Peu importe, elle arrive. Il faudra apprendre à exploiter ce nouveau contexte pour améliorer le système de santé québécois. Est-ce que des accommodements seront faits? Est-ce que les orientations prises pénalisent des aspects de la pratique que nous voudrions valoriser, comme la prise en charge de clientèles plus vulnérables? Il faut se poser ces questions. Pour moi, le problème de l’intégration harmonieuse de la profession médicale autour de l’objectif de l’amélioration des soins reste entier.

En soi, cette création d’entités plus intégrées [issues de la loi 10] n’est pas à condamner. D’ailleurs, les CSSS sont le résultat d’une fusion massive de CLSC, d’hôpitaux locaux et de CHSLD. Aujourd’hui, peu de gens diraient que ce fut une folie de créer les CSSS. Mais de refaire une réforme structurelle par-dessus les CSSS, c’est certainement déstabilisant. Chose certaine, cela ne garantit pas l’amélioration de l’accès et des soins. Tout dépend de ce que nous allons faire dans ce nouveau terrain de jeu. Est-ce que nous avions absolument besoin de cela? L’avenir nous le dira.

Si j’étais ministre de la Santé, j’investirais rapidement dans d’autres leviers qui sont porteurs d’un renforcement de la qualité des soins au sens large : la création d’équipes interprofessionnelles fortes, la formation aux pratiques exemplaires, les interventions communautaires, etc.

réformes en santé

Q. L’accessibiLité en première Ligne est un enjeu majeur. QueL est Le pLus grand frein à L’accessibiLité des soins dans Le système actueL?

En 2011, j’ai fait partie d’un groupe de chercheurs qui a analysé les changements dans les systèmes de santé provinciaux depuis les accords des transferts fédéraux en 2004. Nous avons étudié bon nombre de rapports publiés dans les provinces canadiennes, incluant le Québec, et nous avons relevé une série de facteurs pouvant expliquer le manque d’accessibilité aux soins de qualité et qui ont un impact favorable sur l’expérience que font les usagers du système de santé.

Premièrement, malgré ses discours et ses buts avoués, notre système peine à canaliser suffisamment de ressources en place pour renforcer l’offre de soins en première ligne. C’est une des raisons.

Ensuite, on a de la difficulté à implanter un modèle plus complet de soins primaires. C’est-à-dire des équipes interprofessionnelles fortes comprenant des médecins, des infirmières, des physiothérapeutes, des ergothérapeutes et des travailleurs sociaux ou autres professionnels. Présentement, la profession médicale n’est que partiellement intégrée à ces initiatives. Il faut trouver moyen d’aller plus loin en ce sens.

Q. QueLLes sont Les pistes de soLution pour faciLiter L’accès à La première Ligne de soins?

Pour transformer un tel système, personne n’a de recette. Étant donné notre difficulté à réaliser des réformes radicales, peut-être aurions-nous avantage à progresser petit à petit, mais avec une vision à long terme claire et déterminée.

Si j’avais une grande ligne politique à créer comme orientation, et c’est une idée discutée depuis 40 ans, ce serait de s’organiser pour que les hôpitaux soient vraiment un dernier recours quand cela s’avère nécessaire. Non seulement parce que ces structures sont plus lourdes, plus coûteuses et plus compliquées, mais parce qu’elles ne répondent pas aux besoins de plusieurs clientèles complexes. Pour

moi, ce véhicule est à créer. C’est une des grandes intentions de notre système public et il faut que les conversations reviennent là-dessus.

Q. La profession médicaLe joue un rôLe centraL dans La réussite de notre système. comment arriver à mieux L’intégrer?

Je fais partie d’un groupe de chercheurs du Fonds de recherche du Québec – Société et culture qui étudie des expériences novatrices et intéressantes au niveau international qui pourraient être de grandes sources d’apprentissage en matière de rémunération médicale. Nous sommes encore en début de projet, mais je dirais qu’il y a déjà certains éléments qui émergent.

Par exemple : est-ce que la notion de résultats peut être plus présente dans la rémunération individuelle des médecins, mais aussi dans le mode de financement des établissements de santé? Il y a eu des rapports étoffés faits par le gouvernement précédent qui parlaient de financement par activité. C’est certainement une idée qui mérite qu’on s’y attarde davantage, car on ne peut pas faire les choses différemment si on affecte les ressources de la même manière.

D’un point de vue plus philosophique, nous devons nous demander ce que nous valorisons quand nous distribuons de l’argent. Cette question nous amène à considérer les limites et le potentiel des modes de rémunération et de financement, mais aussi à penser à l’intégration des producteurs de soins (individus, équipes, organisations) dans une logique de système. Cet aspect est

Recruté dans le cadre d’une nouvelle collaboration entre la fmss et l’école nationale d’administration publique (EnAp), Jean-louis denis est directeur du centre de recherche de l’Hôpital charles-le Moyne, professeur associé au département des sciences de la santé communautaire de la fMss, et titulaire à l’enaP de la chaire de recherche du canada sur la gouvernance et la transformation des organisations et systèmes de santé.

fondamental. Nous devrons nous y attarder si nous voulons des équipes et des structures très présentes dans la communauté, qui se sentent responsables, qui coordonnent les soins et qui ont les moyens de faire cheminer leurs demandes vers des niveaux plus spécialisés lorsqu’il le faut.

Q. Quels sont les modèles de réforme en santé Qui ont fonctionné ailleurs et dont on pourrait s’inspirer?

Au Canada, il y a certainement des expériences qui sont vues comme stimulantes et encourageantes.

En Colombie-Britannique, l’État a travaillé de concert avec les médecins pour définir une façon de développer la médecine généraliste en première ligne afin de rendre un maximum de services à la population. À ce jour, c’est vu comme une expérience assez prometteuse au chapitre de la mobilisation et du travail conjoint entre le gouvernement et les fédérations médicales. Du côté de l’Ontario, la Loi de 2010 sur l’excellence des soins pour tous a engendré un ensemble d’initiatives qui visent à gérer la performance dans le système, entre autres en rendant l’allocation des ressources conditionnelle à l’atteinte de résultats. En Saskatchewan, le gouvernement a investi massivement pour former les professionnels et les équipes à l’amélioration continue de la qualité des soins.

Je ne dis pas que ce sont des solutions idéales, mais plutôt des exemples intéressants qui ont chacun leurs avantages et inconvénients. Le système de santé de demain, c’est probablement celui qui va réussir à mettre tout ça ensemble de façon cohérente.

21 innover pour la vie

Courtoisie ENAP

ExpERt

Campagne majeure

don plAnifié : influencer l’avenir au présentLa philanthropie est un tremplin indispensable à la concrétisation des projets nécessaires au développement des soins de santé de demain. Parmi les façons d’apporter votre contribution, le don planifié est un excellent moyen de donner de l’impulsion à un projet qui vous tient à cœur. Ce type de don ciblé a un effet direct et positif, tout en ayant le potentiel de transformer l’avenir de notre société.

Le Pr Paul Grand’Maison, professeur à la FMSS depuis près de 40 ans et reconnu pour son engagement en éducation médicale et en sciences de la santé, a récemment choisi de faire un don planifié lié à la Chaire de recherche en pédagogie médicale de la Société des médecins de l’UdeS. Pour lui, ce geste symbolise la reconnaissance envers l’institution qui lui a tant apporté au fil des ans. « Je fais ce don par engagement, car je crois sincèrement en l’importance d’une éducation de qualité pour les futurs professionnels de la santé. » Ce don permettra de contribuer à l’objectif qu’il s’est lui-même fixé depuis son entrée à la Faculté : former de mieux en mieux de grands professionnels de la santé.

Sa réflexion sur le don planifié s’est amorcée à la suite du décès de son épouse en 2012. Elle avait fait, dans les dernières semaines de sa vie, un don significatif à La Fondation de l’Université de Sherbrooke pour créer le Fonds de bourse Nicole-Bolduc en soutien à la formation d’étudiantes et étudiants en sciences infirmières qui s’inscrivent à la maîtrise. « Mes enfants m’ont alors demandé si je comptais faire de même. Je me suis alors questionné sur l’engagement que je voulais prendre pour soutenir notre Faculté et notre Université à long terme.

« Ce n’est pas une décision que l’on prend sur un coup de tête. Il faut y réfléchir, en discuter avec sa famille, s’informer du processus et des impacts du don. À cet égard, le personnel de la Fondation a été très clair dans ses explications, très respectueux de mes choix. Ce don de 300 000 $ sera assurément le plus important de ma vie. Ma famille et moi avons reçu beaucoup de l’UdeS et de la FMSS. Je peux donner un peu. »

Le 11 juillet prochain, des coureurs et coureuses de tout le Québec participeront à un événement tout à fait inédit. Ce sera la première édition de la Grande Course, une journée de course à pied festive pour les adeptes de ce sport, quel que soit leur niveau. La totalité des montants amassés dans le cadre de l’activité sera versée au programme de bourses aux études supérieures pour soutenir des étudiantes et étudiants de la FMSS qui mènent des travaux de recherche sur la sclérose en plaques.

La Grande Course est une initiative de professionnels de l’activité physique, en

collaboration avec l’Association de la sclérose en plaques de l’Estrie, la Faculté des sciences de l’activité physique et la FMSS. L’événement se déclinera en cinq volets : le demi-marathon, le 10 km, le 5 km, le 1 km et le défi relais 4 x 400 mètres.

Le départ sera donné au splendide stade extérieur de l’UdeS qui accueillera aussi une panoplie d’activités pour toute la famille. Des professionnels de la santé seront sur place afin de répondre aux questions des participants et de prodiguer des conseils en matière d’entraînement, d’équipement et de santé.

Un événEmEnt spoRtif AU pRofit dE lA REChERChE sUR lA sCléRosE En plAqUEs à lA fmss

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Vous aussi pouvez agir concrètement en faisant un don planifié.

[email protected]

23 innover pour la vie

[email protected]

dans le cadre de la campagne d’avenirs et

de passions pour la santé, lancée en septembre 2012,

la fMss et le cHus ont ciblé des projets porteurs

et ont uni leurs forces pour poursuivre l’excellence

des soins, de la recherche et de l’enseignement. les projets issus de la

campagne bénéficieront à toute la communauté

hospitalo-facultaire ainsi qu’à l’ensemble de la

population. grâce à l’appui des donateurs et à

l’engagement de l’ensemble de la communauté, la campagne atteint des

sommets inégalés.

Plus de

11 663 711 $ ont été amassés depuis le début de la campagne

vos dons se répartissent comme suit :• Bourses de recherche

aux études supérieures :

30 %• chaires et infrastructures

de recherche :

29 %• laboratoire de

simulation clinique :

23 %• autres projets

hospitalo-facultaires :

18 %

CAmpAgnE mAJEURE

3 dons de plus de

1 000 000 $

14 dons de plus de

100 000 $

277 employés de la fMss ont donné plus de

1 000 $78 % des professeurs de la faculté ont fait un don en 2014

157 individus ont donné plus de

5 000 $

fMss

fMss

fMss

$$

Lors du 19e Gala du rayonnement des diplômées et diplômés de l’Université de Sherbrooke, le 24 avril 2014, le Dr Yves Berthiaume (médecine et sciences de la santé, 1980 et 1983) a été nommé ambassadeur de la Faculté.

dr Yves BertHIauMe

aMBassadeur

Dans le domaine de la médecine, il y a les médecins cliniciens et il y a les médecins chercheurs. Et il y a ceux qui parviennent à mener une carrière fructueuse sur les deux fronts. Parmi eux, le Dr Yves Berthiaume.

L’actuel directeur de l’Institut de recherches cliniques de Montréal (IRCM), établissement affilié à l’Université de Montréal, a fait sa marque comme pneumologue et physiologiste respiratoire. Tout au long de sa carrière, ses travaux de recherche ont permis d’approfondir les connaissances scientifiques dans deux domaines précis : les lésions pulmonaires aiguës (syndrome de détresse respiratoire aiguë) et l’atteinte pulmonaire associée à la fibrose kystique.

Un chercheur passionné

Rien ni personne n’aurait pu empêcher Yves Berthiaume d’aller au bout de lui-même, de s’entourer d’une équipe de recherche polyvalente qui travaille en parfaite synergie depuis plus de 20 ans.

« Ma plus grande motivation, c’est d’être confronté à une observation que je suis incapable de comprendre et d’essayer de générer des hypothèses pour l’expliquer; de puiser dans l’immensité des connaissances pour découvrir une nouvelle façon de voir le problème. »

De son propre aveu, le travail d’équipe est au cœur de son succès en recherche. « Grâce à mon désir d’explorer d’autres domaines, que ce soit la biologie cellulaire, la biologie moléculaire ou la génétique, j’ai su m’entourer de gens qui complétaient bien mes lacunes pour que notre expertise commune élève notre discipline. »

la fmss, catalyseur d’une carrière remarquable

Comme point d’origine de cette carrière prolifique, il y a l’UdeS. Yves Berthiaume se dit grandement redevable de tout ce que son passage à la FMSS lui a apporté.

« En arrivant à la FMSS, je n’aurais jamais pensé faire ce que je fais aujourd’hui. C’est là que j’ai découvert ma passion pour la pneumologie. Mes contacts avec les docteurs Michel Bureau (pneumologue néonatologiste) et Raymond Bégin (pneumologue) m’ont ouvert les yeux à cette discipline. C’est grâce à eux si j’ai pu trouver ma voie. »

En plus de cristalliser sa passion pour la pneumologie, son passage à la Faculté aura marqué sa vie personnelle. « C’est lors de mes études que j’ai rencontré ma conjointe. Elle travaillait en pharmacologie et moi j’étudiais en physiologie. Les collaborations de recherche qui existaient entre ces deux départements sont à l’origine de notre rencontre. C’est aussi à Sherbrooke que notre premier fils est né. À bien y penser, je peux dire que toutes les assises de ma vie adulte ont été mises en place à Sherbrooke. C’est un endroit très spécial pour moi. »

L’étudiant est vite tombé sous le charme de ce lieu d’apprentissage à échelle humaine. « Le fait d’être une institution plus petite crée un esprit familial où il y a une grande cohésion entre les membres de la communauté facultaire. Malgré sa taille, la Faculté fut pionnière dans l’enseignement de la médecine, en plus d’être à l’avant-garde dans plusieurs domaines médicaux au Québec comme la médecine nucléaire, l’imagerie et la pharmacologie. La FMSS fait des choses extraordinaires encore aujourd’hui. »

Sa formation

Doctorat en médecine, Université de Sherbrooke (1976-1980)

Spécialisation en pneumologie et maîtrise en physiologie respiratoire, Université de Sherbrooke (1980-1983)

Postdoctorat en recherche fondamentale, Cardiovascular Research Institute, University of California, San Francisco (1983-1986)

Ses activités professionnelles

Directeur exécutif de la clinique et de la recherche clinique, IRCM

Directeur de l’unité de recherche en biologie cellulaire et moléculaire du poumon, IRCM

Titulaire de la Chaire d’excellence Gosselin-Lamarre en recherche clinique, IRCM

Récipiendaire de subventions du Fonds des leaders John-R.-Evans de la Fondation canadienne pour l’innovation

Professeur, Département de médecine, Université de Montréal

Pneumologue spécialisé en fibrose kystique, Hôtel-Dieu du Centre hospitalier de l’Université de Montréal

25 innover pour la vie

Journée de retrouvailles pour les diplômées et diplômés de la faculté de médecine et des sciences de la santé

les ProcHaInes retrouvaIlles auront lIeu le 3 octoBre 2015.

retrouvaIlles

2014Le 4 octobre dernier, plus d’une centaine de personnes ont franchi les portes de la Faculté pour prendre part aux retrouvailles du programme de médecine de la FMSS. Les promotions qui soulignaient un anniversaire (5e, 10e, 15e, etc.) étaient invitées à participer à cet événement festif.

Ce fut une journée de grandes émotions pour plusieurs participants qui ne s’étaient pas vus depuis bon nombre d’années, certains même depuis l’obtention de leur diplôme. Lors de différentes activités, les invités ont pu découvrir

ou redécouvrir leur faculté, en apprendre plus sur les grandes réalisations des dernières années et se familiariser avec les nouvelles méthodes d’enseignement de la médecine.

Parmi les moments forts de la journée, notons le spectacle-bénéfice de Vincent Vallières auquel les invités ont pu assister. Ce concert intime était organisé par le Fonds Brigitte-Perreault de la Fondation du CHUS afin de souligner le 10e anniversaire de l’organisme.

Les anciens doyens, les professeurs retraités et actuels ainsi que les diplômées et diplômés des cohortes se terminant par le chiffre 0 ou 5 seront invités à prendre part aux activités de retrouvailles.

Pour plus d’information sur l’organisation des retrouvailles, veuillez écrire à : [email protected].

Pour signaler un changement d’adresse auprès du Service des relations avec les diplômées et diplômés, veuillez écrire à : [email protected].

au PlaIsIr de vous accueIllIr à nouveau!

Au cœur du développement internAtionAl

Une nouvelle réalisation s’est concrétisée au Mali grâce au projet de collaboration internationale DÉCLIC, dont fait partie la FMSS. Le 4 janvier dernier, le Centre de santé communautaire à vocation universitaire de Sanoubougou II a été inauguré dans la ville de Sikasso. En plus de nouvelles infrastructures dotées de matériel médical neuf, des locaux expressément consacrés à l’enseignement ont été construits sur le site. Ces infrastructures permettent la formation de médecins de famille dans le cadre d’un programme menant à l’obtention d’un diplôme d’études spécialisées en médecine de famille et médecine communautaire, ainsi que la formation de sages-femmes et de personnel infirmier. C’est le quatrième centre du genre à être construit au Mali grâce au projet DÉCLIC.

Le projet DÉCLIC est une collaboration entre la FMSS, le Centre de coopération internationale en santé et développement (CCISD) et le Cégep de Saint-Jérôme. Les démarches entreprises dans le cadre du projet visent à améliorer la qualité des ressources humaines de première ligne en santé au Mali et à faire en sorte qu’elles soient plus nombreuses. Ainsi, la population bénéficiera de meilleurs soins de santé.

Depuis le tremblement de terre en Haïti, près d’une cinquantaine d’intervenants de l’École de réadaptation ont participé à des missions de formation et d’aide au développement en ergothérapie et en physiothérapie à Port-au-Prince.

des stages valorisants, des apprentissages uniques

Les stages humanitaires s’inscrivent dans un contexte de développement : les besoins de la population en matière de réadaptation sont grands, mais l’ergothérapie et la physiothérapie demeurent peu connues en Haïti.

Plongés dans la réalité haïtienne, les stagiaires mettent constamment au défi leur raisonnement clinique : ils pratiquent dans un contexte très différent où des ressources plus limitées les amènent à exercer leur créativité et à chercher des solutions novatrices. La qualité de l’encadrement fourni par les superviseurs, des enseignants cliniciens de notre Faculté, leur permet d’être soutenus dans leurs apprentissages et de renforcer leur capacité d’adaptation pour pouvoir composer avec la nouveauté. Les stagiaires sont également appelés à développer leur leadership, puisqu’ils doivent participer à la gestion quotidienne de la clinique au sein de l’hôpital.

L’expérience haïtienne, elle, est marquante pour toujours : les personnes rencontrées et

leurs sourires touchent les stagiaires au cours de leur séjour. « Les apprentissages des étudiants dépassent largement les objectifs d’un stage traditionnel », souligne Anne-Marie Côté, coordonnatrice de la formation clinique au programme de physiothérapie. « En côtoyant les patients à la clinique et le personnel de l’hôpital, les stagiaires découvrent la richesse de la culture haïtienne. Nul doute que cet apprentissage fait d’eux de meilleurs professionnels. »

faire connaître la réadaptation

Depuis 2012, année de mise en place du stage, un total de 14 stagiaires en physiothérapie et autant de stagiaires en ergothérapie ont été accompagnés par 10 physiothérapeutes et 10 ergothérapeutes superviseurs. En plus d’avoir contribué à la mise sur pied d’une clinique de réadaptation qui accueille des patients de la communauté haïtienne, ils ont su faire rayonner l’ergothérapie et la physiothérapie dans un pays où les services de réadaptation sont encore en émergence.

Une approche similaire de stages de formation pour résidents, infirmières et médecins en pratique ayant terminé le microprogramme en santé internationale est aussi en place en Haïti dans la région de Labrousse. Plus de 40 stagiaires et 15 superviseurs ont participé à ce stage depuis 2012.

Un centre de santé communautaire voit le jour au mali

des stagiaires de l’école de réadaptation offrent des services d’ergothérapie et de physiothérapie en haïti

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