Laisse ta bouche pleinede consones liquidesavale des ailes, avale des airs
Femme de Loth, statue de selta fleur de marbre sent le rouge du poivrier
L'aurore brille dans ton verre gorgées de pluie-cristalsucre d'or dans ton cou
Quelle couleur les matins?Nuits de quel arôme? Elle est de la cannelle!
Des débris et du foutre Goudron et plumespour fabriquer trois anges
Ivre de toi le matinle désespoir salope les pointes de mes bottes
Que le temps passe viteà travers tes doigtsla fumée de ta clope
Viens ma guitaretempo largo, plectre doux je glisse sur tes cordes
Maîtresse des abîmesque de cancres inscritsà ta faculté chaotique
Les saisons sur ton visagecuivre hivernal et cédrat d'été
Gueules de boissculptées au couteauet au mépris de ton regard
Contre toi, sur ton visageje ferrait exploser ma chargeSirop de neiges et fleurs pales
Je te prends par les penséesje te tiens par les entraillesje touche pas à ton cœur
Me reste encore du silenceet de toi un presque rien! Je passe commande?
Pour t'arracherà la connaissance du sensibleretire tes sandales!
Ta tromperie des motsta confusion des chosesvergogne n'est pas un nom de fleur
Piquée par un serpentpetite voix noyée jouit de sa morsure
A force de t'asseoir dessuston cul laisse sur mon âmeune trace de poète
Des mots au lance-pierre des silences au lance-flammestes distances bien gardées
Petit singe savantde rêveries en attendes tu creuses ton propre lit
Des yeux hagards des regards détournésune autre fois, une autre fois...
Agriffé sur tes cimes je miaule et je quémande l'affection de ta chatte
D'une seule pièce ton bordage Qui est ton calfat?Qui flatte ces membrures?
Malin ce traumatismefracture ouvertetes coups et mes blessures ensemble!
A ta pensée, à ton imagecitron et atrabileton goût me revient
Sur mon épave, cher désastre les naufrageuses n'ont plus droit de bris
Qui blesse? Pas toi! Une cigarette m'arrache la peau des lèvres
Je fais bosser ton corpsrien que pour moila plus-value de tes cris
Mon lapin gris-noir d'aciertes dents acérées mettent en sang ma tendresse
Fil barbelé, toile d'araignée de ta main cousue une veste cintrée aux larmes
Chaque jour tu laissesun peu de toi au but de mes doigts et à l' œil
Au ras de mon vendreau rythme de ton regard ma main peigne tes cheveux
Ma Cinquième à moiTon troisième mouvement destin en scherzo allegro
Tu sais tout fairesens, peur, plaisir, café serré...Couteau suisse en chair
Tes attaches complexesvoix nouées, gestes bridésc'est moi qui défait tes liens
Dans ta bouche un revolversalive et balles d'argent tu n'embrasses qu'une fois
Beau marteau, ta lourde tête casse-tout et casse-ma-gueuleUn amour en contusions!
Mon tambour fataliste un roulement de claques rouges sur la peau de tes fesses
Je m'en irais noyé dans ton eau-fortecorps mordu par des pluies acides
Sur mon visage souffle chaleur de tes lèvresqui serrent une sarbacane
Plus que 10feuilles!
Droite parallèle à mes côtéstu me sectionnesen un triangle semblable
Comme un livre chinoiscouleur rouge ton insulteSalaud de coquelicot!
Partie de ton sein gaucheembrase les quartiersfinit dans ma bouche, la colère
Les nuits elle range son cœurà côté de ses pompes Qui veut n'a qu'à tendre la main
Quelle partie du discours?Un verbe volant réfléchie sur un lac
Ta crue du siècle m'inondePauvre Zoive médusé noyé sous le pont de l'Alma
Fils de rasoirs animentmilles amants fantoches liés à tes mains
Écrits sur du papier de verreà la deuxième lecturem'écorcent vif
Je veux mordre dans la pomme de ta mainTu me tends une poignée de vers
En fin, qu'est-ce qui reste? Ton nom de guerre à Troieet quelques consonnes en trop
nemeurtpasalafin.blogspot.com06/XII/09 - 23/I/10