EMAG N°1

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« Nous alertons sur ce risque depuis début 2010, mais les trains qui arrivent à l’heure n’intéressent personne ! » Face à la levée médiatique contre le retard de livraison d’une partie des manuels scolaires de seconde, Pascale Gélébart paraît à la fois agacée et désabusée. La présidente de Savoir-Lire, association qui regroupe six des principaux éditeurs scolaires, refuse de céder à la vindicte générale et assure que « l’ensemble des élèves de seconde auront leurs manuels d’ici à la mi-octobre ». Un message rassurant que prolonge Luc Chatel, ministre de l’Éducation nationale, lors d’une conférence de presse le 24 août dernier : « L’ensemble des ouvrages est déjà accessible en version numérique ». Pourtant, de vives réactions continuent d’affluer, à l’image d’Hubert Tison, secrétaire général de l’Association des professeurs d’histoire et géographie : « C’est du bricolage, ce n’est pas sérieux ! » Cette posture démontre l’intérêt que porte la profession pour le manuel papier, toujours largement plébiscité face aux ouvrages dématérialisés. Enjeu politique « Le manuel papier est un outil d’égalité, précise Pascale Gélébart. Si le numérique suscite la curiosité, le papier permet de stabiliser la réflexion. » On comprend ici que l’enjeu de cette poussée de fièvre annuelle est autant pédagogique que politique. Derrière le retard de livraison, qui concerne en réalité la Werner Moriaux est le nouveau PDG de manroland France. Âgé de 49 ans, il combine ces nouvelles fonctions avec celles de PDG de manroland Benelux qu’il occupe depuis juillet 2002. L’objectif est de faire jouer au maximum collabora- tion et synergie entre les deux entités. « Nous souhaitons dévelop- per notre offre printservices et printcom en France et profiter de l’expérience acquise dans ce domaine au Benelux », confie celui qui succède à la tête de manroland France à Daniel Hipp, contraint de quitter ses fonctions en début d’année pour des raisons de santé. Werner Moriaux prend la direction de manroland France LE RDV À VENIR 25 SEPTEMBRE 2010 TOURNOI DE GOLF DE L’ATEP • L’association des techniciens de l’édition et de la publicité (Atep) organise son premier tournoi de golf au château d’Augerville (45). Plus d’infos sur www.atep-net.fr. La guerre des manuels LUNDI 30 AOÛT 2010 SUITE > par Guillaume Bregeras manuel scolaire atep est imprim usbek & rica uda Le scolaire/parascolaire est le troisième secteur de l’édition avec plus de 300 millions d’euros de chiffre d’affaires, après la littérature et les beaux livres. Il représente 11,8 % du CA global. Source : SNE.

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LUNDI 30 AOÛT 2010

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« Nous alertons sur ce risque depuis début 2010, mais les trainsqui arrivent à l’heure n’intéressent personne ! » Face à la levéemédiatique contre le retard de livraison d’une partie des manuelsscolaires de seconde, Pascale Gélébart paraît à la fois agacée et désabusée. La présidente de Savoir-Lire, association quiregroupe six des principaux éditeurs scolaires, refuse de céderà la vindicte générale et assure que « l’ensemble des élèves de seconde auront leurs manuels d’ici à la mi-octobre ». Unmessage rassurant que prolonge Luc Chatel, ministre de l’Éducation nationale, lors d’une conférence de presse le 24 aoûtdernier : « L’ensemble des ouvrages est déjà accessible en version numérique ». Pourtant, de vives réactions continuent

d’affluer, à l’image d’Hubert Tison, secrétaire général de l’Association des professeurs d’histoire et géographie : « C’est dubricolage, ce n’est pas sérieux ! » Cette posture démontre l’intérêt que porte la profession pour le manuel papier, toujourslargement plébiscité face aux ouvrages dématérialisés.

Enjeu politique« Le manuel papier est un outil d’égalité, précise PascaleGélébart. Si le numérique suscite la curiosité, le papier permetde stabiliser la réflexion. » On comprend ici que l’enjeu de cettepoussée de fièvre annuelle est autant pédagogique que politique.Derrière le retard de livraison, qui concerne en réalité la

Werner Moriaux est le nouveauPDG de manroland France. Âgé de 49 ans, il combine ces nouvellesfonctions avec celles de PDG demanroland Benelux qu’il occupedepuis juillet 2002. L’objectif est defaire jouer au maximum collabora-tion et synergie entre les deux entités. « Nous souhaitons dévelop-per notre offre printservices et printcom en France et profiter del’expérience acquise dans cedomaine au Benelux », confie celuiqui succède à la tête de manrolandFrance à Daniel Hipp, contraint de quitter ses fonctions en débutd’année pour des raisons de santé.

Werner Moriauxprend la directionde manroland France

LE RDVÀ VENIR25 SEPTEMBRE 2010TOURNOI DE GOLF DE L’ATEP• L’association des techniciensde l’édition et de la publicité(Atep) organise son premiertournoi de golf au châteaud’Augerville (45). Plus d’infossur www.atep-net.fr.

La guerre des manuels

LUNDI 30 AOÛT 2010

SUITE >

par Guillaume Bregeras

manuel scolaire

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Le scolaire/parascolaire est le troisième secteur de l’édition avec plus de 300 millions d’euros de chiffre d’affaires, après la littérature et les beaux livres. Il représente 11,8 % du CA global. Source : SNE.

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Les Éditions Viatao proposent depuis deux ans desguides touristiques pour voyager autrement.L’objectif est de développer l’accompagnement etla mise en place de bonnes pratiques vers un tou-risme plus durable. L’engagement de l’entreprisese traduit bien entendu par des ouvrages fabriquésle plus respectueusement possible de l’environne-ment. Éléonore Devillers nous explique ainsi com-ment choisir parmi les acteurs de la chaîne graphi-que, pour coller au mieux à une approche « res-ponsable ». Retrouvez l’intégralité de l’interviewdans le numéro de rentrée de notre magazine ainsiqu’un extrait vidéo sur notre site internet. B. J.

AXEL KAUFMANNEST NOMMÉ DIRECTEURFINANCIER DE KBAÀ compter du 1er octobre, Axel Kaufmann, membre dudirectoire de KBA, occupera la fonction de directeur financierdu groupe. Le poste, était

précédemment occupé par Helge Hansen, lui-même président du directoire de l’entreprise. « Cela ne présagepas d’un changement de stratégie mais fait simplementpartie de la vie d’un groupe », a commenté Michel Faust, directeur général de KBA France.« M. Hansen était responsable

financier depuis 2009, et était parallèlement à la tête du directoire. Il a donc préférécéder ce poste à un confrère du directoire pour se consacrerplus intensément à la tâche »,a-t-il précisé. Axel Kaufmann, âgé de 40 ans, a précédemmenttravaillé pour la Deutsche Bank,Siemens et Nokia.

En bref

moitié des 500 000 élèves de seconde et six matières, sedissimule la réforme des programmes. Dès novembre 2009,le ministère s’est rapproché des éditeurs pour évaluer la faisabilité de nouveaux manuels pour les secondes. Ce àquoi ils ont répondu positivement en augmentant les res-sources nécessaires : « Nous avons doublé les équipesrédactionnelles, iconographiques et de montage, explique laprésidente de Savoir-Lire. Nous avons travaillé d’arrache-pied, week-ends inclus, et le dernier ouvrage a pu êtreimprimé le 18 août dernier. » Par dernier ouvrage, il fautcomprendre dernier spécimen qui est adressé à l’ensembledes professeurs et qu’ils reçoivent habituellement en juin...

Livraison étaléeC’est bien sur ce sujet que plane encore un doute. Sur ladate de livraison des manuels, Pascale Gélébart prévient lesprofesseurs et les lycées : « Si tout le monde joue le jeu et nous remonte rapidement les commandes, nous seronsen mesure d’assurer la production dans les délais. » Les éditeurs restent donc sur le qui-vive, et ont anticipé la surchauffe des rotatives. Nathan Scolaire possède déjà 280 000 exemplaires en stock, Hachette entre 50 000 et90 000, et de 10 000 à 30 000 copies pour Hatier. CommeBréal et Magnard, ces maisons ont fait le pari de constituerdes stocks de leurs nouvelles références selon un systèmede prévision des ventes précis. « Nous espérons que cestirages seront trop courts », souhaite Nathalie Chappant,chef du secteur éducation à la direction technique chezHachette. Si l’un des ouvrages qui n’a pas été anticipé

venait à rencontrer un immense succès auprès des profes-seurs, le discours rassurant pourrait évoluer dans le landerneau des éditeurs : « On pourrait rencontrer un phénomène de rupture sur un titre que l’on attend pas, prévient Pascale Gélébart. Mais tout cela devrait se lissersur le mois de septembre. »

Production adaptéeEn bout de chaîne, ce sont aux imprimeurs d’absorber l’urgence. Prévisions revues toutes les semaines, planningtrès souples, aucun d’entre eux ne peut se permettre derater cette année spéciale, mais cruciale pour solidifier leurrelation avec leurs clients éditeurs. Principalement basés en Italie, ils cherchent à abaisser le délai de livraison partous les moyens. « Nous réalisons des ozalides en une jour-née contre cinq jours pour les plus lents, explique FrancoAugusto, responsable commercial France de Europrinting.Nous avons également optimisé le parcours entre l’impres-sion, la couture et l’emboitage. » Tout réaliser en interne estl’une des spécificités pour cet imprimeur qui travaille avectous les géants de l’édition scolaire hexagonale. Dernièrecontrainte : la multiplication des formats. Pour alléger lepoids des cartables, les éditeurs ne se contentent plus deréduire le grammage des papiers jusqu’à 70 grammes, mais proposent désormais un petit format homothétique, à l’image de la presse féminine. Que les parents se rassu-rent, pour la suite de la réforme des programmes et l’éla-boration des nouveaux manuels de premières et terminales,le ministère garantit le retour « à un timing normal ». n

Le bout du monde façon écolo

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Depuis sa création (septembre 2008), lasociété Estimprim fait preuve d’un dynamismequi, en cette rentrée, va une fois de plus semanifester sur ses quatre sites de productionimplantés dans le Doubs (25) et le Jura (39). Eneffet, le 10 septembre prochain, un petit-déjeu-ner du numérique se déroulera sur le site deRoche-lez-Beaupré (25) autour de la presse HPIndigo 5000. Au programme : présentation desapplications les plus variées telles que la per-sonnalisation. Placé sous la responsabilité dePierre-Yves Sarbacher, ce pôle numériqueconnaît un fort développement. Ainsi, en l’es-pace de dix-huit mois, « la production de lapresse Indigo 5000 a été multipliée par six »,précise Philippe Berteaux, dirigeant de l’entre-prise avec Stéphane Béra. Celui-ci se dit d’ail-leurs très attentif aux évolutions technologiques

dans le domaine du numérique et du jet d’en-cre. « Nous nous devons d’être encore plusattentifs et sans cesse en veille technologiquede façon à se préparer à la nouvelle révolutionen cours dans les arts graphiques », écrit-ildans le dernier numéro de « La prise de

XXI avait ouvert la voie du livre-magazine il y a deux ans. Depuis, aucun autre éditeur ne s’yétait risqué malgré un double succès d’estime etcommercial. C’est Jérôme Ruskin, 26 ans à peine,qui s’est lancé au début de l’été avec le titre Usbek & Rica, dans une forme à peu prèssimilaire, mais avec un ton plus irrévérencieux.« L’exemple de XXI a été une aubaine lors de lalevée de fonds, ils ont prouvé que le modèle dedistribution d’un magazine dans le réseau du livreétait possible », précise le jeune chef d’entreprise.Le premier numéro de ce trimestriel a étéimprimé par Aubin à 40 000 exemplaires. « Mesactionnaires m’avaient mené chez CirclePrintersqui nous a aiguillé vers le groupe CPI pour sa

compétence dans le domaine du livre », ajoute-t-il. Peu rompu au métier d’imprimeur, JérômeRuskin se souvient de son premier BAT au sein del’imprimerie : « J’étais très impressionné ! Lesouvriers font preuve de compétences très spécia-lisées et ont une vraie passion pour leur travail. »C’est l’heure du premier bilan en cette fin depériode estivale. 15 000 revues ont été écouléesdans le réseau des partenaires participants :« Notre point mort est aux alentours de 21 000,précise l’éditeur, et le second numéro seraimprimé à 30 000 unités. » Le succès d’estime nes’est pas fait attendre et de nombreux projets ryth-ment déjà la vie du titre qui puise son nom dansun roman épistolaire de Montesquieu. « Nous tra-

Petit-déjeuner du numériquechez Estimprim (25)

pinces », journal sur l’actualité d’Estimprim.L’autre actualité de rentrée sera constituée par une journée portes ouvertes qui aura lieu le 8 octobre prochain sur le site deMontbéliard (25). Après avoir investi dans unepresse Komori 4 couleurs + vernis (LithroneLS440), ce site vient tout juste de rentrer un nouveau CtP Magnus 800 (Kodak), un nouveau massicot Polar 137XT, une plieuseMBO T800 et une nouvelle encarteusepiqueuse Primera A110 (Müller Martini). Déjàlabellisé Imprim’Vert et disposant des certifica-tions PEFC et FSC, Estimprim devrait égale-ment obtenir la certification ISO 14001 à l’au-tomne. Estimprim est membre du groupementImpriClub et Philippe Berteaux est, depuis ladernière assemblée générale de juin 2010, l’undes quatre nouveaux administrateurs. R. P.

« L’enfant rebelle de XXI »

vaillons notamment sur un magazine en kiosquetiré à 300 000 exemplaires pour mars 2011. » À 26 ans, le fondateur d’Usbek & Rica peut doncpoursuivre son rêve de « démocratisation dumonde des idées ». G. B.

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L’assemblée générale de l’Union desannonceurs (UDA) s’est déroulée le 15 juin dernier. Son rapport d’activité pour la période 2009-2010, intitulé« Réfléchir et agir ensemble pour unecommunication efficace et responsable »,fait notamment le point sur un certainnombre d’actions clés menées ces derniers mois. La mise en œuvre d’unecommunication responsable y figure enbonne place. De la charte « pour unepublicité éco-responsable » (2009) à larédaction du rapport « Publicité ciblée et protection des internautes », l’Union des annonceurs a multiplié les actionsvisant à « bâtir la confiance des consom-mateurs et des différentes parties pre-nantes sur des engagements et desbonnes pratiques. »Toujours au cours de cette même période,l’Union des annonceurs s’est impliquée au niveau d’un certain nombre de tech-

niques. La maîtrise des outils hors-médias constitue une des priorités d’autant plus que celles-ci représententdéjà aujourd’hui les deux tiers des inves-tissements des annonceurs. Cela s’est traduit par la mise en place d’une veillesur l’avenir des techniques (évolution ducadre juridique, tendances, intégrationdes nouvelles technologies telles que l’e-couponing ou le m-couponing, etc.).Enfin, l’UDA a mené un certain nombred’actions auprès des annonceurs au niveaudes nouveaux supports numériques. « Ledéveloppement du numérique et de sesopportunités pour la communication desentreprises (Internet, téléphonie, télévi-sion mobile ou différée, nouvelles formesd’affichage ou de PLV, etc.) est l’une denos priorités de réflexion et d’action »,souligne le rapport.Plus d’infos sur www.uda.fr.

R. P.

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