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Anaïs Perrin Sous la direction de Mme Nabila Oulebsir Maître de Conférences à l’Université de Poitiers
Chercheur au CHSIM-EHESS
Education, Culture, Patrimoine à l’ère numérique:
des relations à réinventer
Mémoire de Master 2
Master P@trimoine et Nouvelles TechnologiesFaculté des Sciences humaines et ArtsDépartement d’Histoire de l’art et Archéologie
Université de Poitiers Septembre 2007
2
Un grand merci à toute l’équipe des Musées de Poitiers, et tout particulièrement aux membres duservice culturel:
- à Stéphanie Coussay, qui, la première, m’a fait confiance et m’a fait découvrir les arcanesd’un service éducatif
pour son énergie, sa gentillesse, son humour et tant d’autres choses …
- à Cécile Le Bourdonnec, qui m’a tout de suite acceptée, prodigué ses conseils, et m’a donnéenvie de poursuivre dans la voie de la médiation culturelle
pour son ouverture d’esprit et sa liberté
- à Sarah, qui j’espère fera la carrière qu’elle mérite au sein des Musées ou ailleurs…pour sa vitalité, sa gaieté à toute épreuve et son amour immodéré des bonbons
- à Annick, « survivante » de la DRH de la mairie de Poitiers, toujours prête à « mettre la main à lapâte »
pour sa gentillesse, sa curiosité et son sens de la psychologie enfantine
Un grand merci également à Christian Vignaud, photographe des musées, qui m’a apporté son
aide dans la réalisation technique du site, et qui n’a jamais fui quand je lui posais une question … !
pour sa disponibilité, son indépendance et sa gentillesse
Merci à l’équipe du CMPC, qui m’a donné l’occasion de rencontrer des non-voyants lors d’unejournée consacrée à l’accessibilité au web des personnes en situation de handicap.
Un merci spécial :
- à Vincent, qui m’a aidé à résoudre un certain nombre de problèmes techniquespour son humour et son amour du cinéma asiatique
- à Philippe, qui m’a également prodigué ses conseils techniquespour sa gentillesse et son point de vue (lucide ou désabusé ?) sur l’être humain et la société
Je tiens également à remercier les membres du jury, qui m’ont octroyé un délai pour achever larédaction de ce mémoire, et tout particulièrement à Mme Oulebsir, qui a accepté d’être ma
directrice de recherche.
Enfin, je tiens à remercier toute la promotion du Master, dont le dynamisme et l’énergie m’ontstimulée tout au long de l’année, surtout dans les périodes de doute … !
Merci à toutes celles et ceux qui m’ont soutenue …
3
SOMMAIRE
INTRODUCTION ____________________________________________________________________ p. 4
I. La place de la culture et du patrimoine dans la culture _______________________p.6
A. Les débuts d’un partenariat______________________________________________p. 6B. Les liens entre les institutions culturelles et le système éducatif______________p. 8
1. Les classes à PAC (Projet Artistique et Culturel) ________________________p. 82. Les services éducatifs ________________________________________________p.11
C. L’éducation culturelle et artistique : une priorité pour les années à venir ? __p. 13
II. Un système éducatif en mutation ? __________________________________________ p. 15A. L'équipement des établissements scolaires _______________________________ p. 15
1. Equipement informatique et accès à internet _________________________p. 152. Ressources documentaires, logiciels et multimédia ____________________ p. 17
B. De l'ENT à l'ENS...Vers une dématérialisation de l'école ? ___________________p. 19
1. Qu'est-ce qu'un ENT ? ________________________________________________p. 192. L'ENS ou le mythe de la Bibliothèque de Babel ________________________p. 233. Chez nos voisins ... les « écoles virtuelles » ______________________________p. 24
C. Quelles répercussions sur les pratiques éducatives ? _______________________ p. 28
1. La formation des enseignants _________________________________________p. 282. Vers une nouvelle conception de la relation « élève-enseignant » ? ____ p. 293. Introduire une « éducation aux médias » ? _____________________________p. 32
III. Le développement de l'e-education : quels enjeux pour les institutions culturelles ?_____________________________________________________________________________p.34A. Tentatives de définition ___________________________________________________p. 34
1. e-learning ____________________________________________________________p. 342. e-education _________________________________________________________ p. 36
B. Le marché de l’e-learning : un enjeu pour demain _________________________p. 361. Un marché en plein essor _____________________________________________ p. 362. Les éditeurs de ressources pédagogiques ______________________________p. 38
C. Les institutions et le multimédia : promouvoir la qualité, la diversité
et la gratuité _____________________________________________________________p. 401. Ouvrir les institutions sur le net __________________________________________p. 402. Encourager la production de ressources didactiques et pédagogiques en ligne
______________________________________________________________________ p. 44
CONCLUSION _______________________________________________________________________ p. 51
RAPPORT DE STAGE __________________________________________________________________ p. 55
BIBLIOGRAPHIE ______________________________________________________________________ p. 75
4
INTRODUCTION
La question de l’éducation est un élément fondateur dans la construction de toute
société : elle contribue à former les futurs citoyens, et par là, elle esquisse le futur visage
d’un pays .
Aujourd’hui plus que jamais centre de toutes les attentions, on ne compte plus les
polémiques auxquelles elle a donné naissance, qu’il s’agisse des structures du système
éducatif, des pratiques d’enseignement, d’apprentissage… On parle de « crise de
l’école », mais ne s’agit-il pas plutôt d’une évolution de notre conception du système
éducatif, alors que nous vivons actuellement des transformations majeures au sein de
notre société ?
Face à la montée en puissance des « nouvelles technologies » également connues
sous l’expression de « TIC » - les Technologies de l’Information et de la Communication1 –
notre appréhension du monde se voit profondément modifiée. Les frontières
géographiques sont repoussées, puisque via le numérique, les gens peuvent accéder à
une masse sans cesse grandissante de données, d’informations, et ce, sans se déplacer
physiquement. Aussi, est-il essentiel de comprendre et d’intégrer ces changements
progressivement.
Si les plus jeunes ont déjà fait leur un tel mode de communication, il est
indispensable de les éduquer, afin qu’ils puissent faire face à cette circulation massive
d’informations, de savoirs, de données, d’images, en conservant un regard critique. Pour
ce faire, la France se doit d’adapter son système éducatif à ces nouveaux enjeux, ce
qu’elle s’attache à faire depuis quelques années.
Malgré ses failles, l’Ecole demeure en effet un lieu démocratique par essence, où
chaque enfant, quelle que soit son origine, peut acquérir un certain nombre de
connaissances, découvrir le monde qui l’entoure et a la possibilité de s’ouvrir à l’autre et à
la différence. Dans cette mesure, la « crise de l’école » n’est-elle pas également une
manifestation d’un problème pus large, touchant à notre difficulté à transmettre
les fondements de notre civilisation aux jeunes générations ? En ce sens, la culture et le
patrimoine sont directement concernés. On ne rappellera jamais assez combien il est
essentiel de sensibiliser le jeune public à son histoire et à son patrimoine, lui qui en est le
futur garant. Et comment trouver sa place dans une société mondialisée sans ce repère
identitaire primordial ?
1 Je renvoie à la définition qu’en donne Wikipédia,
cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Technologies_de_l'information_et_de_la_communication
5
Aussi, il est indispensable d’offrir aux jeunes une éducation culturelle et artistique,
qui leur permet non seulement de se construire, mais de poser un autre regard sur le
monde qui les entoure. Dans quelle mesure les progrès technologiques que notre société
connaît depuis une vingtaine d’années peuvent-ils contribuer à renforcer les liens existant
entre éducation et culture ?
Je m’intéresserai tout d’abord aux liens effectifs qui unissent le système éducatif
français et les institutions culturelles. De quels nature sont-ils ? Dans quels cadres sont-ils
amenés à se développer ? Qu’en est-il de l’éducation artistique et culturelle à l’Ecole ?
Puis, j’aborderai la question de l’introduction des TIC dans le système éducatif, et je
tenterai de déterminer dans quelle mesure ces nouveaux outils influent sur nos pratiques
éducatives et participent à l’émergence d’un nouveau rapport à la culture.
Enfin, je me pencherai sur le rôle à jouer par les institutions culturelles, face au
développement de l’ « e-learning ».
6
I. La place de la culture et du patrimoine dans l'éducation
A. Les débuts d’un partenariat
Il me semble utile de rappeler brièvement les différentes acceptations du mot
« éducation » :
« (1)ÉDUCATION n. f. XVe siècle. Emprunté du latin educatio, « action
d'élever (des animaux, des plantes) » ; puis « instruction, formation de l'esprit
».
1. Action d'élever, de former, d'instruire une personne (enfant, adolescent,
adulte), en cultivant ses qualités physiques, intellectuelles et morales. […]
2. Développement et affinement d'une aptitude particulière, d'une qualité,
d'un sens […]
3. Formation dans un domaine que définit l'épithète ou le déterminant […]
4. Connaissance et pratique des usages de la société, des bonnes
manières, de l'urbanité […] » 1
Ainsi, la notion d’éducation apparaît étroitement liée à celle de la transmission
d’une culture rattachée à une société donnée.
Pourtant – et notamment à un niveau élémentaire – les contacts entre le système
éducatif et les institutions chargées de promouvoir la culture demeurent trop rares. Cela
est dû certes à toutes sortes de « freins » (manque de temps, démarches administratives
pour permettre une visite aux institutions, …), mais aussi à un manque de communication
entre ces deux structures.
En outre, les institutions culturelles ne sont pas toujours bien perçues dans les milieux
scolaires, où leurs méthodes d’enseignement différentes les font parfois apparaître
comme des lieux de « contre-éducation », plutôt que d’une « para-éducation », pourrait-
on dire en reprenant le terme utilisé par Michel Van-Praët et Bruno Poucet 2 .
Par ailleurs, il existe une inégalité de fait entre les écoles, les collèges et les lycées,
face à l’art et à la culture. En effet, les arts plastiques sont enseignés en collège et lycée –
sans parler des établissements spécialisés dans les formations artistiques qui dispensent des
cours d’histoire de l’art – quand les écoles élémentaires apparaissent plutôt démunies.
1 Définition issue du dictionnaire en ligne de l’Académie française,
cf. http://atilf.atilf.fr/dendien/scripts/generic/cherche.exe?22;s=3693326415;;2 Les auteurs emploient cette expression dans leur article “ Les Musées, lieux de contre-éducation et de partenariat
avec l'école », in Education et pédagogie, n° 16, 1992 et mis en ligne à l’adresse suivante : http://www.ac-grenoble.fr/patrimoine-education/seminaire/contreduc_partena.htm
7
Aujourd’hui, les liens entre les institutions culturelles et patrimoniales et le système
éducatif en France sont clairement définis et ce, depuis près de trente ans. Néanmoins,
ce partenariat a mis du temps à se développer et encore maintenant, il est important
d’œuvrer afin de le perpétuer et de l’améliorer.
Il ne s’agit pas, dans le cadre de notre étude, de dresser un historique exhaustif de
la longue mise en place de ce partenariat 1, mais il nous paraît néanmoins pertinent d’en
rappeler quelques étapes particulièrement significatives.
C’est véritablement à partir de la fin des années 1970, qu’émerge l’idée
d’introduire directement la culture dans l’enceinte de l’école, dans le but déjà de
« réduire les inégalités d’accès à la culture ». 2 Telle est la mission du Fonds d’Intervention
Culturelle, qui rassemble les ministères de la Culture et de l’Education nationale, et auquel
participent également les collectivités territoriales. Plusieurs projets sont alors lancés. L’un
d’entre eux, intitulé « Les jeunes français à la découverte de leurs musées », lancé en 1978,
vise à développer l’action des services éducatifs dans les musées 3.
La création au sein des ministère de la Culture et de l’Education nationale,
respectivement, d’une « délégation générale aux enseignements artistiques et à la
formation » et d’une « mission d’action culturelle » en 1977 contribue d’une part à assurer
la liaison entre l’Education nationale et ses partenaires (dont les institutions culturelles), et
de l’autre, oriente la politique de l’éducation vers la culture.
Le lancement des PACTE (Projets d’Activités Educatives et Culturelles) en 1979,
remplacé deux ans plus tard par les PAE (Projets d’Action Educative) marque
l’intensification du partenariat entre les deux ministères, qui fusionnent entre 1992 et 1993
sous l’autorité de Jack Lang.
Mais cette « union » est de courte durée et les deux ministères sont à nouveau
séparés.
En 2007, lors de la composition du nouveau gouvernement Fillon, des rumeurs de
fusion ont couru, mais à l’heure actuelle, les deux ministères sont dirigés respectivement
par Christine Albanel à la Culture, et Xavier Darcos à l’Education nationale.
1 Je renvoie au “Portail interministériel d’information pour l’éducation artistique et culturelle”,
cf. http://www.education.arts.culture.fr/2 Cf. L’art à l’école, enseignements et pratiques artistiques, Ministère de l’Education Nationale et de la Culture,
Délégation au développement et aux formations, Paris, l’Etudiant, 1992, p. 20-24.3 Pour en savoir plus sur les services éducatifs : http://www.ac-poitiers.fr/voir.asp?r=63
8
B. Les liens entre les institutions culturelles et le système éducatif
Le partenariat entre l’Education nationale et la Culture s’est considérablement
développé, et de nombreux dispositifs ont été mis en place : ateliers artistiques, options
cinéma, théâtre, danse, chant, classes à « PAC », classes « patrimoine », jumelages entre
établissements scolaires et culturels … J’ai choisi de mettre l’accent sur les initiatives qui
concernent en priorité les écoles primaires et les collèges (en classes de 6ème-5ème), car
elles sont souvent méconnues, contrairement aux options des lycées 1 .
1. Les classes à PAC (Projet Artistique et Culturel)
Créées en 1989, les classes dites « culturelles » 2 existent toujours aujourd’hui. Il s’agit
de classes qui bénéficient d’un enseignement particulier dans les domaines qui, comme
leur nom l’indique, touchent à l’art et à la culture. L’objectif était de resserrer les liens
entre le système éducatif d’une part et les institutions culturelles de l’autre, et ce dans le
but de sensibiliser les jeunes à la création, de leur enseigner des pratiques artistiques afin
qu’ils puissent s’exprimer, ou encore, de leur offrir une autre vision du monde qui les
entoure.
La mise en place de ces classes devait aussi contribuer à réduire les inégalités
sociales, en proposant à des jeunes n’ayant que peu de contact avec le monde culturel
et artistique (issus de milieux défavorisés ou ruraux, où l’offre culturelle est peu présente)
de découvrir cet univers.
Ce projet a été « décliné » selon deux modèles :
- les classes « culturelles » consacrent une semaine entière à la découverte d’un
élément culturel (de même qu’une classe verte permet d’explorer
l’environnement naturel) : il peut s’agir d’un musée, un dépôt d’archives, un
monument, un site archéologique, mais aussi un artiste plasticien, un groupe de
musique ou encore une compagnie théâtrale.
- d’autres participent au contraire à des « Ateliers de Pratiques Artistiques et
Culturelles » (APAC)et bénéficient d’un enseignement suivi et régulier au sein de
1 Pour connaître tous les dispositifs, je renvoie au “Portail interministériel d’information pour l’éducation artistique et
culturelle”,cf.http://www.education.arts.culture.fr//index.php?option=com_content&task=blogcategory&id=160&Itemid=297ainsi qu’au portail “Eduscol”, rubrique “éducation artistique et culturelle”,cf. http://eduscol.education.fr/D0061/accueil.htm
2 Je renvoie à la circulaire n°89-279 du 8 septembre 1989, consultable sur http://alecole.ac-poitiers.fr/ia86/IMG/pdf/Circulaire_APA_08_09_89.pdf
9
leur établissement, enseignement qui est dispensé durant le temps scolaire. Il
s’étend sur une période de dix à seize semaine, à raison de deux ou trois heures par
semaine, et est conduit par un professionnel de la culture ou une personne ayant
une activité artistique.
En 2001, le modèle de la classe « culturelle » a été redéfini : celle-ci est devenue
une classe dite « à PAC », c’est-à-dire à « projet culturel et artistique » 1 . Toujours dans le
but de faire de l’Ecole une porte ouverte sur la culture et l’art, elle concerne aussi bien
l’école primaire, que les collèges et les lycées professionnels. Les élèves sont donc invités à
travailler avec des partenaires sur un projet défini qu’ils mènent à bien durant l’année
scolaire, dans le cadre du programme et de leurs horaires habituels. Chaque académie
est libre d’orienter les projets sur des domaines qui lui sont chers : ainsi, dans le cas de
Poitiers, la DAAC (Délégation Académique à l’Action Culturelle) a défini ses priorités dans
son projet académique 2 :
• environnement et développement durable : projet / gérer la ressource en eau ici et ailleurs
• patrimoine, architecture, urbanisme : projet / passeport pour la ville
• maîtrise des langages – éducation aux médias : projet / du fait divers à la l’énigme policière
• musique : approche culturelle – prévention santé : projet / musiques actuelles, les risques liés
à la pratique et à l’écoute
• éducation à l’image : projet / école et cinéma, collège au cinéma, lycéens au cinéma
• culture scientifique et technique : projet / chercheur, c’est mon métier c’est ma passion
Il ne faut donc pas confondre les classes à PAC et les classes APAC – qui ont été
maintenues – car elles désignent toutes deux une approche différente de l’art et de la
culture3 .
Par exemple, les Musées de Poitiers – où j’ai effectué mon stage – sont partenaires
d’une classe à PAC. Ensemble, ils ont travaillé sur l’histoire de la ville de Poitiers – une des
pistes à mettre en valeur selon la DAAC – et plus précisément sur la ville antique,
Lemonum. Pendant une semaine, les élèves ont été accueillis au musée, ont visité la ville,
ont réalisé des ateliers ( frappe d’une médaille) guidés par une animatrice. Un livret leur a
été distribué, non seulement pour servir de fil conducteur dans leur découverte de la ville,
1 Je renvoie au Bulletin Officiel de l’Education nationale,
cf. http://www.education.gouv.fr/botexte/bo010614/MENE0101242C.htm2 Cf. http://www.ac-poitiers.fr/voir.asp?r=633 A ce sujet, je renvoie à une fiche récapitulative claire et complète, mise en ligne par l’académie de Poitiers,
cf. http://web-ia.ac-poitiers.fr/web17/peda17/IMG/rtf/descriptif_PAC-APA_joint_a_l_appel_a_projet_2005-2006.rtfou http://alecole.ac-poitiers.fr/ia86/Quels-types-de-projets . Pour plus de renseignements sur les classes à PAC, cf. lesite “Eduscol”, http://eduscol.education.fr/D0061/PAC.htm
10
mais aussi pour qu’ils puissent conserver une trace de leur visite. Ainsi, les jeunes ont pu
partir à la rencontre du patrimoine monumental d’une ville, comprendre son
développement, son évolution, et acquérir quelques notions en histoire, en archéologie,
en urbanisme, …
Les classes qui bénéficient de ce système ont donc un contact privilégié avec leur
environnement culturel et patrimonial1 . Toutefois, les établissements culturels ont
également développé leurs propres structures destinées à faciliter l’accès à la culture des
jeunes, des scolaires et de leurs enseignants.
Portail interministériel d’information pour l’éducation artistique et culturelle
(page d’accueil)
1 Pour plus d’informations sur le partenariat “Education, arts, culture”, je renvoie au Portail interministériel
d’information pour l’éducation artistique et culturelle, cf. http://www.education.arts.culture.fr/
11
2. Les services éducatifs
Les services éducatifs se sont considérablement développés au cours de ces dix
dernières années. Si au départ, ils ne constituaient qu’une partie des services en charge
de la communication pour les publics, face à la réaffirmation du partenariat avec le
système éducatif et à une volonté d’ouverture vers les familles et le jeune public en
général, ils sont rapidement devenus des entités à part entière1 .
S’ils dépendent effectivement des institutions culturelles, ils sont directement liés au
système éducatif par le biais des professeurs chargés de missions. Ceux-ci, désignés par
l’Académie, consacrent certaines heures de leur emploi du temps à leur mission
éducative au sein de l’institution culturelle où ils sont détachés. Toutefois, tous les services
éducatifs ne sont pas dirigés par des enseignants. Cela dépend de l’importance de la
structure, car la gestion d’un tel service peut réclamer une personne qui y travaille à
temps plein.
En outre, certains n’ont pas manqué de souligner l’importance d’offrir aux élèves
des méthodes d’enseignement alternatives à celles qui sont mises en oeuvre dans le
cadre de l’Education nationale.
Il est essentiel de maintenir un équilibre entre l’approche des professionnels de la
culture et du patrimoine et l’approche des enseignants, qui sont fondamentalement
différentes. Ainsi, dans le cas des Musées de Poitiers, le service éducatif est dirigé par Mme
Stéphanie Coussay, spécialisée dans l’archéologie et l’histoire de l’art ; celle-ci travaille en
partenariat avec Mme Aline Meunier, l’enseignante chargée de mission au sein du
service, elle-même professeur d’Arts plastiques. La complémentarité de leur formation et
de leur approche du patrimoine est un atout qu’il est important d’utiliser afin de mener à
bien les missions du service.
Afin de mieux rendre compte des actions qui peuvent être menées par les services
éducatifs, j’ai choisi de présenter un projet qui a été développé à Poitiers, dans le cadre
d’un partenariat entre les musées, la médiathèque, l’école des Beaux-Arts et deux écoles
d’un quartier dit défavorisé, les Couronneries : l’école maternelle Andersen, et l’école
primaire Alphonse Daudet. Intitulé « Muséal Ecoles : le musée à l’école », ce projet avait
pour but de sensibiliser un public scolaire très jeune à la culture et à la création artistique,
autour de thématiques attractives, tel le portrait, le corps humain ou encore la couleur.
12
A la suite de leurs visites au musée, de leurs recherches documentaires, de leurs
rencontres avec les artistes, les enfants ont pu créer leur propres œuvres, qui ont été
exposées au musée Sainte-Croix lors d’un vernissage. Par la suite, elles ont été réunies et
éditées dans un petit livret afin de conserver une trace de l’événement 2 .
Pages extraites du livret
Une telle initiative témoigne du dynamisme qui anime les services éducatifs à
l’heure actuelle ; leur rôle de médiateur entre le monde culturel et le monde éducatif les
incite à se diversifier et à proposer des activités originales et ambitieuses.
De même, un tel projet montre toute l’importance d’établir des partenariats, qui
permettent de mobiliser plus de moyens financiers et humains au service des citoyens.
On constate également que les lieux culturels s’ouvrent de plus en plus au monde,
ils ne se contentent plus d’accueillir les publics, mais vont véritablement à leur rencontre :
on pense notamment aux animations qui sont menées dans les hôpitaux, les prisons, pour
les gens qui ne peuvent aller vers l’institution ou encore au développement de parcours
adaptés aux personnes en situation de handicap. La culture déborde largement le cadre
strict des institutions.
1 Pour plus de renseignemnts sur les services éducatifs, et savoir en quoi consistent leurs principales missions, je
renvoie au Bulletin Officiel n°10, paru le 11/03/1993, disponible sur http://mentor.adc.education.fr/exl-doc/scanbo/MENL93500120C.pdf . Je me permets de renvoyer également à mon rapport de stage, p. 55-56.
2 Pour consulter ce livret en PDF, suivre le lien http://www.eba-poitiers.fr/images/publication/Museal.pdf
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C. L’éducation culturelle et artistique : une priorité pour les années à venir ?
Le partenariat qui unit les ministères de l’Education nationale et de la Culture et de
la Communication a été réaffirmé en 2005 par le biais du « Plan de relance de l'éducation
artistique et culturelle » 1 .
Dans la même optique, le nouveau ministre Xavier Darcos s’est fortement
positionné sur ce sujet dans l’un de ses premiers discours2 en affirmant que l'éducation
culturelle et artistique est « un puissant facteur d'intégration sociale et d'égalité des
chances » et en en faisant l’une des priorités de son gouvernement 3 . Christine Albanel,
ministre de la Culture et de la Communication a souligné à son tour sa volonté d’agir
avec l’Education nationale afin de « faire de l’éducation artistique et culturelle un droit
pour tous » 4 . Tous deux ont lancé une mission d’étude sur ce sujet5 .
Par ailleurs, l’objectif du ministre est d’instaurer un système de partenariat très étroit
entre les établissement scolaires et les institutions culturelles : d’ici cinq ans, chaque
établissement devra être jumelé avec une institution, afin de développer des projets
artistiques et culturels en commun. En outre, il a souligné l’importance de mettre à la
disposition des écoles, collèges et lycées des « ressources numériques de qualité pour
assurer la diffusion des grandes œuvres de notre patrimoine artistique et culturel ». Enfin,
l’accent devrait être mis également sur l’accessibilité des musées et monuments
nationaux pour les enseignants, avec la mise en place éventuelle d’un « pass » leur
proposant des entrées gratuites ou à moindre coût.
L’introduction d’une véritable éducation artistique et culturelle au sein du système
éducatif français se pose comme un enjeu majeur des années à venir. Elle figure comme
un « aboutissement » des efforts fournis depuis les années 1980 pour, d’une part, ouvrir
davantage l’école sur le monde, et de l’autre, transmettre une identité culturelle, tout en
promouvant la création artistique.
Pour ce faire, l’Education nationale, comme les institutions culturelles, disposent de
nouveaux moyens technologiques à même de faciliter et d’améliorer sensiblement la
communication entre elles. Ce que l’on appelle déjà la « révolution numérique »6 est en
1 Je renvoie au Bulletin Officiel n° 5 du 3 février 2005, disponible sur
http://www.education.gouv.fr/bo/2005/5/MENE0500078C.htm ; pour consulter l’ensemble du projet,cf. http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/politique/education-artistique/relance/plan-relance.pdf
2 Le discours est consultable sur http://www.education.gouv.fr/cid5290/education-culturelle-et-artistique.html3 Cf. http://www.education.gouv.fr/cid5487/rentree-scolaire-2007.html4 Extrait du discours de la ministre lors de sa Conférence de presse pour la Fête de la Musique, le 14 juin 2007, cf.
http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/index-discours.html5 Pour consulter l’ordre de mission, cf. http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/index-com.html6 Sur cette question de la révolution numérique, je renvoie à un article en ligne
14
marche et a déjà commencé à modifier nos comportements culturels. Qu’en est-il des
pratiques éducatives ? Dans notre « société de l’information », comment le système
éducatif évolue-t-il ? Quelle place occupe la culture ?
cf. http://www.temps-reels.net/article1711.html
15
II. Un système éducatif en mutation ?
Dans l'optique du Master qui s'intéresse aux liens – réels ou à développer - entre le
domaine culturel et patrimonial d'une part et les nouvelles technologies de l'autre, j'ai
choisi de me concentrer essentiellement sur l'intégration des TIC dans la sphère éducative,
et sur ses répercussions.
En premier lieu, je tenterai de dresser un tableau rapide de la situation en France et
en Europe, dans la mesure ou les décisions prises aujourd'hui par les gouvernements des
différents pays d'Europe sont largement influencées par leur implication dans la
construction de l'U.E.
Par la suite, je m'intéresserai davantage aux conséquences de cette évolution sur
les pratiques éducatives et m'attacherai à montrer l'importance de faire cohabiter l'école
«traditionnelle » avec une école que l'on peut désormais qualifier de « virtuelle ».
A. L'équipement des établissements scolaires
1. Equipement informatique et accès à internet
Ces dernières années, un effort substantiel a été fourni par l'Etat français, afin de
fournir à chaque établissement scolaire un équipement informatique digne de ce nom,
ainsi qu'une connexion à internet. De fait, une enquête menée par la Communauté
européenne en 2006 indique que près de 100% des écoles françaises possèdent des
postes informatiques ; 90% d'entre elles disposent d'un accès à internet, dont 75%
bénéficient d'un accès haut-débit (73% avec l'ADSL1 ), ce qui reste très inférieur à la
moyenne européenne (88%) 2.
Cependant, il convient de souligner que les établissements ne se trouvent pas tous
au même niveau. En effet, les établissements établis en ZEP (Zone d'Education Prioritaire),
ou les établissements consacrés à la voie « technique » ont souvent été les premiers
équipés, l'informatique étant non seulement un outil de travail indispensable pour ces
filières, mais aussi un support d'enseignement alternatif pour les élèves en difficulté
scolaire.
1 Pour une définition précise de ce qu'est l'ADSL,
cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Asymmetric_Digital_Subscriber_Line2 Cf. http://ec.europa.eu/information_society/eeurope/i2010/docs/studies/final_report_3.pdf , p. 28, p. 30.
16
De même, les écoles primaires apparaissent en retrait par rapport aux collèges,
lycées et universités puisque 88% d'entre elles seulement sont connectées à internet,
quand la moyenne européenne se situe à 96%1 .
En cette période de rentrée 2007, le Ministère de l'Education nationale a posé ses
priorités en matière de TICE (Technologies de l'Information et de la Communication
appliquées à l'Education). Nous proposons donc un rapide tour d'horizon, afin de dresser
l'état de la question.
- L'opération « Micro-portable étudiant »2, a été mise en place en septembre 2004
par le Ministère et les Universités en collaboration avec des partenaires privés (banques,
éditeurs, ...). L'objectif est de favoriser l'accès à internet pour tous les étudiants, en leur
offrant la possibilté d'acquérir un ordinateur portable dans des conditions privilégiées.
Dans le cas de Poitiers, l'Université met à disposition des étudiants des micro-portables sur
réservation3 .
Cette campagne est liée au développement du WiFi4 - réseau informatique sans fil
- au sein des universités. Il est désormais possible – et c'est le cas à l'Université de Poitiers –
de se connecter à internet depuis certains bâtiments5 .
Dans ces circonstances, on comprend l'intérêt de disposer d'un ordinateur portable
qui permet alors à l'étudiant de travailler librement sur son PC, tout en ayant accès aux
innombrables ressources du web.
- L'opération « Une clé pour démarrer 2007 »6, vient d'être lancée par le Ministère.
Elle consiste à procurer à 6000 nouveaux enseignants, une clé USB d'une grande capacité
mémorielle (2Go) afin de les inciter à intégrer les TIC à l'enseignement qu'ils dispensent.
Cette clé contient de nombreuses ressources pédagogiques ou encore des liens
vers des contenus à vocation pédagogique. Elle est distribuée aux professeurs du
secondaire dans les disciplines suivantes : histoire-géographie, Sciences physiques et
chimiques, Sciences de la Vie et de la Terre, ainsi qu'aux professeurs des écoles de zones
expérimentales. Par la suite, il s'agira de voir l'impact de ce nouvel outil auprès du
personnel enseignant, ses avantages mais aussi bien entendu, ses limites.
1 Cf. http://ec.europa.eu/information_society/eeurope/i2010/docs/studies/final_report_3.pdf , p. 30.2 Cf. http://delegation.internet.gouv.fr/mipe/projet.htm3 Cf. http://www.etu.univ-poitiers.fr/dossier/technologies/pret-micro-portable.htm4 Pour une définition complète de « WiFi », je renvoie à Wikipedia, cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Wi-Fi5 Cf. http://www.etu.univ-poitiers.fr/dossier/technologies/reseau-sans-fil.htm6 Cf. http://www.agence-usages-tice.education.fr/cle_usb/cle_usb.html ;
http://www2.educnet.education.fr/sections/priorites/cle-usb
17
A ce titre, nous signalons que l'Université de Poitiers propose à ses étudiants un
système analogue. Sur son site « etu » destiné aux étudiants, elle propose en
téléchargement libre un « pack » comprenant un espace de stockage ainsi que que des
logiciels, censés aider les étudiants dans la gestion de leur travail. Ce pack une fois installé
sur la clé USB – personnelle dans ce cas – de l'utilisateur, lui permet d'accéder sans
restriction à ces services.
- L'instauration des brevets d'aptitude en informatique en 2001 : le B2i (Brevet
Informatique et Internet)1 . Le but de cet examen est de valider les compétences
acquises par les élèves dans le domaine des TIC, l'objectif étant que tous les élèves soient
à même de les maîtriser afin d'évoluer plus facilement dans notre société.
Cet examen se décline dans les écoles primaires, les collèges et les lycées, et les
exigences sont adaptées aux niveaux. A long terme, il est envisagé de faire du B2i une
épreuve supplémentaire du brevet des collèges. Depuis le 16 mai 2007 en effet,
l'obtention du B2i conditionne celle du brevet2 . Quant aux lycées, le brevet n'a été
introduit qu'en 2006 dans les filières d'enseignement général, technique et professionnel.
Ces différentes initiatives montrent que le Ministère de l'Education nationale
s'applique à développer l'usage des TIC dans l'enseignement. En collaborant avec les
Universités, les collectivités territoriales ou encore des partenaires privés, il s'est attaché à
doter ses établissements de l'équipement indispensable à cette évolution technologique.
Néanmoins, au travers de ces différents programmes, on constate que les
établissements dédiés à l'enseignement supérieur demeurent largement favorisés, par
rapport aux écoles primaires3 . Or, si le gouvernement veut mener à bien son projet, il est
important qu'il introduise les TIC auprès des plus jeunes, afin que ceux-ci soient familiarisés
avec ses nouveaux usages, et ce dans un cadre scolaire.
2. Ressources documentaires, logiciels et multimédia
La plupart des écoles, collèges et lycées disposent de leur propre bibliothèque ou
CDI (Centre de Documentation et d'Information), qui mettent à la disposition des
enseignants comme des élèves toute une série de ressources de nature diverse. Il ne s'agit
plus uniquement de livres papier, mais également de CD-roms, DVD-roms, logiciels,
1 Cf. http://www2.educnet.education.fr/sections/primaire/tic_primaire/b2i_primaire2 Cf. http://www2.educnet.education.fr/formation/3 Un tel écart peut s'expliquer notamment par le fait que les professeurs du secondaire ont des emplois du temps
moins fournis que ceux du primaire, et ont par conséquent plus de temps à consacrer aux TIC, qu'ils introduisentplus facilement dans leur enseignement. En outre, il est bien évident que l'usage des TIC est conditionné par le degréd'autonomie de l'élève qui va davantage s'y intéresser lorsqu'il en aura acquis une meilleure maîtrise.
18
destinés à illustrer les cours, à servir de support pédagogiques lors des fameux TP (Travaux
Pratiques) ou TD (Travaux Dirigés).
Par ailleurs, il existe divers organismes chargés d’accompagner les enseignants
dans ce domaine. En effet, face au nombre grandissant des ressources éducatives, il est
nécessaire de leur soumettre des documents de qualité.
Cette « sélection » est assurée par le SCEREN (Services Culture Editions Ressources
pour l’Education Nationale)1 , qui a développé sur tout le territoire français, un réseau de
CRDP (Centre Régional de Ressources Pédagogiques) et de CDDP (Centre
Départemental de Ressources Pédagogiques). Ceux-ci sont chargés d’offrir aux
communautés éducatives des ressources pédagogiques, mais aussi administratives,
imprimées, audio-visuelles ou encore numériques (sous-forme de prêts de livres
numériques par exemple). Ils entretiennent également des liens privilégiés avec les
documentalistes, pour qui ils mettent à disposition des outils de gestion documentaire.
Dans le but de faciliter les relations entre les professionnels de l’information et le
monde éducatif, le SCEREN a contribué au développement de l’ORME 2 (Observatoire
des Ressources Multimédia en Education). Son rôle est de permettre la mise en place
d’outils pédagogiques multimédia éducatifs et culturels, adaptés au monde scolaire, et
pouvant être intégrés facilement à des cours. Dans cette optique, le ministère de
l’Education Nationale a déposé une nouvelle marque, la marque RIP 3, pour « Reconnu
d’Intérêt Pédagogique. Celle-ci se pose comme une garantie de « qualité », à l’instar de
la marque « Musées de France»4 , par exemple, et devrait permettre aux enseignants
comme aux élèves de repérer plus facilement sur internet ou ailleurs, des contenus fiables
et adaptés.
Les progrès considérables effectués dans le domaine informatique ces dix dernières
années ont contribué à la multiplication des ressources multimédia à vocation
pédagogique. Afin, entre autres fonctionnalités, de faciliter leur intégration dans les
enseignements dispensés dans le cadre scolaire, de nouvelles structures virtuelles ont été
conçues et sont en train d'être mises en place en France.
1 Je renvoie au site du SCEREN-CNDP, cf. http://www.cndp.fr/accueil.htm2 Je renvoie au site de l’ORME, cf. http://www.orme-multimedia.org/index.htm3 Je renvoie au site “Educnet”, cf. http://www2.educnet.education.fr/sections/contenus/rip/ et à mon rapport de stage,
p. 69.4 Cf. http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/communiq/donnedieu/chartemdf.html
19
B. De l'ENT à l'ENS...Vers une dématérialisation de l'école ?
1. Qu'est-ce qu'un ENT ?
Un ENT est un Environnement Numérique de Travail. 1 Le Ministère de l'Education
nationale le défini comme un « bureau virtuel »,
« un portail accessible depuis n'importe quel ordinateur connecté à internet. Il offre un
point d'entrée unique à un espace personnalisé, protégé avec un mot de passe.
Depuis son espace personnel, l'utilisateur a un accès simplifié aux services et
ressources en rapport avec son activité. » 2
Ainsi, l'ENT peut être utilisé aussi bien par l'enseignant que l'élève ou encore le
parent d'élève, qui y trouvera l'emploi du temps de son enfant, le récapitulatif des devoirs
en cours, les sorties prévues, etc...
Sa fonction est de faciliter le dialogue entre :
– l'école et le monde extérieur
– l'enseignant et ses élèves
– les élèves entre eux (par le biais des blogs et du chat)
Il propose également un accès direct à une somme de données, de ressources
électroniques destinées à simplifier et soutenir le travail du professeur et de l'élève. On
connaît désormais les problèmes rencontrés par les uns et les autres pour trouver des
contenus de qualité dans la multitude d'informations disponibles sur le net. L'ENT assure
alors un rôle de sélection, en choisissant de mettre en avant certains documents sur son
portail, au détriment des autres.
Lancé en 2003, le projet ENT qui s'est développé dans certaines « zones-tests », doit
être généralisé à tous les établissements en 20073.
Afin de rendre mes propos plus intelligibles, je me suis penchée sur deux exemples
concrets : les ENT d'Alsace et de Midi-Pyrénées.
1 Cf. http://www.cndp.fr/archivage/valid/90833/90833-14725-18567.pdf2 Cf. http://www2.educnet.education.fr/sections/services/ent3 Pour de plus amples informations, consulter les cartes en ligne, disponibles depuis le site Educnet
[ http://www2.educnet.education.fr/sections/services/ent/ ]
20
L'ENT d'Alsace offre de nombreuses potentialités1 . Dédié à l'enseignement
supérieur, il regroupe toutes les informations concernant les différentes universités ou
écoles implantées à Strasbourg. Les étudiants inscrits – en possession de leur identifiant et
de leur mot de passe – peuvent donc se connecter et accéder à un large pannel de
services. Ainsi, il leur est entre autres possible de se réinscrire en ligne, de consulter leur
emploi du temps, le catalogue de la bibliothèque virtuelle, ou encore de suivre des cours
en direct ou de les enregistrer sur leur espace de stockage virtuel.
Portail de l'ENT d'Alsace (page d'accueil)
1 Cf. http://ent.u-strasbg.fr/index.html
21
Portail de l'ENT d'Alsace (rubrique « Pédagogie », « Videocours »)
Par la suite, cet ENT devrait se transformer en UNR, « Université Numérique en
Région » et intégrer de nouveaux partenaires (tels le CROUS, les régions, ... ), afin
d'améliorer l'aménagement numérique du territoire français, la communication entre ces
différents organismes et ainsi offrir davantage de services aux utilisateurs1 .
L'ENT Midi-Pyrénées offre une plate-forme analogue2, mais elle concerne cette fois
des collèges et lycées, dont la liste apparaît sur la page d'accueil. Malheureusement,
aucune version de consultation libre de cet espace numérique n'a été mise en place, et
je n'ai donc pas pu me connecter afin de découvrir les différents services offerts.
Néanmoins, un petit film explicatif simple et complet a été réalisé afin d'exposer
aux futurs utilisateurs le rôle de cette ENT3, et offre par conséquent un aperçu rapide de sa
forme graphique, ainsi que des diverses applications qu'elle propose.
1 Cf. http://www2.educnet.education.fr/sections/services/ent/unr/superieur2 Cf. http://ent.midipyrenees.fr/3 Cf. cédérom fourni, dossier « Présentation de l'ENT Midi-Pyrénées ».
22
Portail de l'ENT Midi-Pyrénées (page d'accueil)
De nombreux autres ENT sont en phase développement ou d'expérimentation sur
tout le territoire français1 . Il s'agit non seulement de mettre de nouveaux outils au service
de la communauté éducative, mais surtout des outils efficaces et adaptés ; c'est
pourquoi, la mise en place et la généralisation de ce projet est suivi de très près par le
ministère2 .
L'objectif recherché est également de fixer un
« secteur des ENT structuré avec un nombre restreint de plates-formes et une
diversité d'offre de services et de contenus. » 3,
1 On peut citer l'exemple de l'ENT mis en place par l'Académie de Rouen, dont le fonctionnement et les leçons que
l'on peut tirer de son utilisation sont en consultation libre sur le site de l'Académiecf. http://www.ac-rouen.fr/tice/-L-espace-numerique-de-travail-ENT-
2 Pour de plus amples détails, le site « Educnet » revient sur la genèse du projet, son déploiement sur le territoire, lesretours d'usage, etc... cf. http://www2.educnet.education.fr/sections/services/ent/scolaire
3 Cf. supra, note 3.
23
et de garantir
« la cohérence des ENT au niveau national via la publication de documents de
référence. Ces documents sont réunis au sein du Schéma Directeur des ENT (SDET)
et de ses annexes. » 1
Par la suite, les ENT seront également amenés à travailler en réseau, à
communiquer entre eux afin de favoriser le développement du projet et des initiatives. Un
annuaire des ENT est actuellement en cours d'élaboration2 .
Dans cette dynamique de « fédéralisation » des usages, toujours dans le domaine
des TICE, le ministère de l'Education nationale s'est attelé à un autre projet : l'ENS.
2. L'ENS ou le mythe de la Bibliothèque de Babel3
L'ENS, à savoir « Espace Numérique des Savoirs » se définit comme une plate-forme
destinée à recevoir un très gand nombre de ressources numériques, libres de droits
d'usages pédagogiques4 . Une première version a été lancée et testée en 2003-2004
auprès de 1500 établissements, et le Ministère a prévu sa généralisation entre 2005 et
2007.
Ont été associés à ce projet des éditeurs de contenus pédagogiques publics et
privés, afin de créer deux structures :
– le CNS ou Canal Numérique des Savoirs5
– le KNE ou Kiosque Numérique pour l'Education6
L'ENS ainsi conçu devrait permettre de développer, de contrôler et de favoriser
l'usage des TIC dans l'enseignement7 .
1 Cf. http://www2.educnet.education.fr/sections/services/ent/scolaire/cellule-animati2 Cf. http://www2.educnet.education.fr/sections/services/ent/scolaire/travaux_en_cours3 Cf. Jorge Luis BORGES, Fictions, Paris, Gallimard, 1974.4 Cf. http://www2.educnet.education.fr/sections/contenus/ens/5 Cf. http://www.cns-edu.net/6 Cf. http://www.kiosque-edu.com/frontoffice/Accueil.aspx7 Sur la consitution de l'ENS, consulter également l'article complet de Gérard PUIMATTO dans Les Dossiers de
l'ingénierie éducative, « Ressources numériques », n° 58, juin 2007, p. 4-12.cf. http://www.cndp.fr/archivage/valid/90829/90829-14729-18571.pdf
24
Sur le site dédié au projet1, on trouve une présentation complète du projet, un
historique de son élaboration, une liste des établissements qui vont l'expérimenter, ainsi
que tous les partenaires qui proposent des contenus sur cette vaste plate-forme
encyclopédique. Une démonstration de ses diverses utilisations est également disponible2.
Portail du futur ENS (page d'accueil)
Les ENT comme l’ENS se présentent comme des structures totalement nouvelles
mises à disposition du système scolaire. De plus, elles apparaissent complémentaires. En
effet, il est logique de penser qu’à long terme, les espaces consacrés aux ressources
pédagogiques au sein des ENT renverront au portail de l’ENS, lorsqu’il sera en service. Il
devient donc possible de penser un système éducatif virtuel.
3. Chez nos voisins ... les « écoles virtuelles »
– mySchool! : le portail intranet de l'éducation du Grand-Duché de Luxembourg 3
1 Cf. http://160.92.130.159/ENS/2 Se reporter au site internet ou au cédérom fourni, sous le dossier « Présentation de l'ENS ».3 Cf. http://www.myschool.lu/home/pt/default.asp
25
Portail mySchool! (page d'accueil)
Le portail mySchool! se présente comme une vaste plate-forme virtuelle dédiée au
système éducatif au Luxembourg. Mis en ligne en octobre 2001, il centralise toutes les
informations qui se rapportent au monde scolaire - tous les niveaux sont concernés – et
permet donc aux utilisateurs d'avoir un aperçu global des structures éducatives existant
au Luxembourg.
Ce portail se rapproche des ENT que nous connaissons en France, on y retrouve
d'ailleurs les mêmes fonctionnalités, mais il intègre également celles de l'ENS, puisqu'il
propose également toute une série de ressources numériques en ligne. Ce nouvel espace
connaît d'ailleurs un certain succès auprès du personnel enseignant, mais aussi des
élèves1 .
Il est évident que ce projet a pu se développer plus facilement au Luxembourg :
compte tenu de la taille réduite de cet Etat et du nombre plus restreint d'établissements
scolaires présents sur son territoire, il était plus aisé de concevoir un projet fédérateur.
1 Cf. http://www.myschool.lu/home/Downloads/Press/Paperjam_200501.pdf
26
L'originalité de mySchool! réside dans le fait que, depuis 2002, elle demeure
accessible six ans après le baccalauréat1 , pour toute personne qui souhaite s'y
connecter. C'est une manière d'intégrer les étudiants, mais aussi les jeunes qui souhaitent
reprendre une formation. Ainsi, mySchool! se pose comme un service
d'accompagnement à la scolarité, et assure la transition entre le monde éducatif et le
monde professionnel.
De plus, les concepteurs de mySchool! souhaitent inciter les initiatives personnelles
des enseignants à travers la mise en place des CVT (Communautés Virtuelles de Travail)2.
En effet, la pérennité d'un tel système réside dans son assimilation par ses propres
utilisateurs, qui lui permettent d'évoluer et de continuer à vivre.
- educanet2 : le portail intranet de l'éducation en Suisse3
Ce portail mis en ligne en 2003, concerne les établissements scolaires et les
institutions éducatives de la Confédération helvétique. Sa spécificité réside dans le fait
qu'il se décline dans les trois langues principales parlées dans le pays (allemand, français,
italien )4 . Chacun des portails dispose de sa propre autonomie et les contenus en ligne
sont différents de l'un à l'autre.
Il est conçu de façon analogue à mySchool!, et l'on y on retrouvre l'essentiel des
axes de développement : mise à disposition d'un espace privé réservé à l'utilisateur, un
espace dédié à l'établissement et à la classe, un espace communautaire qui s'articule
autour de forums, de chats, et enfin un espace dédié aux cours en ligne.
Elaboré plus tradivement que mySchool!, educanet2 regroupait néanmoins, en
novembre 2006, près de 2500 établissements et 330 000 comptes (74 400 enseignants, 259
000 élèves, 18 600 classes, et 10 500 groupes)5 .
1 Cf. supra, p. 12, note 2.2 Les Communautés Virtuelles de Travail sont des groupes réunis par centre d'intérêt, par classe ou par école qui
partagent des documents et collaborent dans un environnement sécurisé cf. supra, p. 12, note 2.3 Cf. http://www.educanet2.ch/ww3ee/9.php?url=101505.php&sid=663409869676363511189241124117104 Il est également prévu de mettre en ligne une version en anglais et en espagnol.5 Cf. http://www.educa.coop/dyn/bin/81275-82755-1-admin_enquete_resultats.pdf , p.2-3. Ce rapport d'activité
permet de mieux cerner l'évolution et l'enjeu d'educanet.
27
Portail educanet2 (page d'accueil française)
En France, comme en Europe, les gouvernements ont pris conscience de la
nécessité d'adapter le système éducatif au monde qui l'entoure. Dans le cadre d'une
société dite « de l'information », il est indispensable de proposer aux enseignants des outils
à même de les aider à former les citoyens du monde de demain.
La « révolution numérique » permet de penser l'école à une échelle globale, et
dans le cas présent, à l'échelle européenne1 .
Mais qu'en est-il dans les faits ? On peut se demander quels sont les impacts de ces
choix sur le système éducatif et s'il existe une réelle évolution des pratiques éducatives
dans un tel contexte.
1 Je renvoie au portail communautaire « Europschool », dédié aux écoles maternelles et élémentaires
(cf. http://www.europschool.net/francais/index.html ), ou encore au projet myEurope, qui propose une plate-formedestinée à diffuser l'idée d'une identité européenne à l'école, par le biais de l'internet
28
C. Quelles répercussions sur les pratiques éducatives ?
En raison de leur relative nouveauté, il est difficile d'évaluer quelles sont les
répercussions de l'apparition de ces nouveaux outils de communication et
d'enseignement sur les pratiques éducatives des professeurs, comme des élèves d'ailleurs.
Toutefois, les premiers résultats disponibles1 tendent à montrer que la communauté
éducative se sent concernée et se montre prête à intégrer – ou a déjà intégré – les TIC
dans son enseignement. Il s'agit d'un effort qui doit être soutenu, afin d'opérer un
changement en profondeur. Pour cela, il est indispensable d'assurer la formation des
futurs enseignants dans le domaine des TIC.
1. La formation des enseignants
Dès 2004, les IUFM (Instituts de Formation des Maîtres) ont intégré le C2i, c'est-à-dire
le Certificat Informatique et Internet, dans leur formation. Celui-ci, destiné à tous les
enseignants stagiaires, a pour but de leur garantir un certain niveau de maîtrise dans le
domaine des TIC. Depuis 2005, ce certificat se décline dans différentes versions, dont l'une
a été définie tout particulièrement pour les enseignants : il s'agit du C2i, niveau 2
« enseignant » 2. L'obtention de ce diplôme ainsi défini conditionne à partir de la rentrée
2007, la validation du stage effectué par l'apprenti enseignant.
Mais le ministère de l'Education nationale ne s'intéresse pas seulement aux
professeurs débutants, puisqu'il propose des formations qui permettent à tout moment au
personnel enseignant intéressé d'acquérir les compétences nécessaires à l'usage des TIC
ou de les perfectionner3 . Un programme intitulé « Pairform@nce », prévoit même d'offrir
aux enseignants un dispositif de « formation collaborative en ligne » 4 ; un tel outil serait en
mesure de dispenser à chacun une formation adaptée, sans contrainte de déplacement,
ni d'emploi du temps. D'autres projets plus ambitieux – tels la création d'un environnement
(cf. http://myeurope.eun.org/ww/en/pub/myeurope/home.htm ).
1 Pour la France, nous renvoyons au site Educnet, qui propose une série de rapports concernant la mise en place desENT (cf. http://www2.educnet.education.fr/sections/services/ent/ ), de l'ENS(http://www2.educnet.education.fr/sections/contenus/ens/) et des UNR(http://www2.educnet.education.fr/sections/services/ent/unr/ ).En ce qui concerne l'Europe, consulter le rapport précité « Benchmarking Access and Use of ICT in EuropeanSchools » dedécembre 2006.(cf. http://ec.europa.eu/information_society/eeurope/i2010/docs/studies/final_report_3.pdf.)
2 Cf. http://www2.c2i.education.fr/sections/c2i2e3 Cf. http://www2.educnet.education.fr/sections/formation/formation/formation-superieur/4 Cf. http://www2.educnet.education.fr/sections/formation/accompagnement/pairformance
29
numérique de formation - sont également en cours1 . Toutefois, les initiatives de formation
dépendent bien souvent des académies et à l'heure actuelle, il n'existe pas de réelle
coordination entre elles.
2. Vers une nouvelle conception de la relation « élève-enseignant » ?
Une telle évolution du système éducatif nous amène directement à évoquer la
figure tutélaire de l'enseignant. Par définition, l'enseignant est celui qui enseigne, par
opposition à l'apprenant qui apprend. Jusqu'à aujourd'hui, le système éducatif a toujours
reposé sur ce système duel, mais ce schéma est sur le point d'être dépassé.
En effet, l'école ne met plus en présence un enseignant, détenteur du, ou plutôt
d'un, savoir et un élève, en position d'apprentissage. Cette évolution initiée dans les
années 1970 est accentuée par l'introduction des TIC dans l'éducation. Désormais,
l'enseignant ne se présente plus comme seul détenteur de la connaissance ; cela ne
signifie en aucun cas, que le professeur du 21ème
siècle est ignare, mais qu'il accepte de
se placer face à l'élève, non plus comme le détenteur d'un savoir, mais l'un des
détenteurs de ce savoir. Il occupe alors davantage le rôle d'un accompagnateur, d'un
guide dans les projets qu'il peut proposer à la classe.
Afin de me faire mieux comprendre, je prendrai l'exemple d'activités TICE, qui ont
été expérimentées dans différentes classes.
La première a été réalisée en classes de seconde et première et propose un
enseignement en histoire de l'art, basé sur l'utilisation de deux CD-roms édités par le
Musée d'Orsay à Paris2 . Le professeur a organisé le déroulement de la séance, préparé
une série de questions et de tâches à accomplir par les élèves. Ceux-ci agissent donc de
façon autonome, mais le tout est supervisé par l'enseignant, qui prodigue ses conseils,
répond aux questions éventuelles, etc ...
1 Cf. http://www2.educnet.education.fr/sections/formation/accompagnement/environnements2 Cf. http://hist-geo.ac-rouen.fr/pdg/art/orsay.htm
30
Fiche pédagogique n°1
De même, la seconde activité réalisée en classe de sixième s'est intéressée à l'Iliade
et l'Odyssée, poèmes d'Homère1 . L'enseignant s'est appuyé sur un site web animé2 qui
met en images les deux récits, afin de concevoir son cours TICE. L'expérience s'est révélée
positive – malgré les problèmes de connexion dus à un accès internet de qualité
médiocre – car elle propose une approche originale, dynamique et interactive d'un texte
classique, et d'un abord plutôt difficile. Toutefois, il convient de préciser que l'enseignant
concerné a préparé son activité avec soin et qu'il s'est attaché à la compléter par un
travail sur le manuel scolaire d'histoire de sixième, afin de bien ancrer la séance dans le
cadre du programme scolaire établi.
1 Cf. http://www.iliadeodyssee.com/pedago/05.pdf2 Cf. http://www.chez.com/thejp/odyssee/
31
Fiche pédagogique n°2
Dans ces deux cas, l'enseignant concerné a préparé sa séance TICE, afin d'être en
mesure de guider ses élèves dans leur réalisation.
Une telle position de l'enseignant, qui joue un rôle de médiateur entre l'élève et
l'information ou le savoir à assimiler n'est pas nouvelle. Ainsi, les activités intégrant les TIC
ne sont pas sans rappeler les TD, TP, TPE ou encore les débats d'idées qui peuvent avoir
lieu dans une salle de classe. Les TICE se contentent donc d'infléchir une tendance
existant au sein du système éducatif.
Les TICE sont donc un facteur d' « autonomisation » des élèves. Elles permettent de
les confronter à certaines difficultés qu'ils doivent apprendre à surmonter. Cependant, il
est bien évident que le rôle du professeur demeure fondamental, puisque c'est lui qui
peut aider l'élève, lui fournir les clefs nécessaires à la réalisation de telle activité ou à la
compréhension de tel phénomène. L'usage de l'informatique ou d'internet ne peuvent en
aucun cas remplacer l'enseignant, qui est le seul à même de cadrer et d'accompagner
l'élève dans son apprentissage.
32
Il ne faudrait pas que de tels usages, destinés à ouvrir l’élève sur le monde,
contribuent à l’isoler davantage, en le laissant seul face à la machine.
3. Introduire une « éducation aux médias » ?
A l'aune de ces observations, on peut d'ailleurs s'interroger sur l'utilité de proposer
aux élèves une éducation qui tienne compte de l'évolution de l'utilisation de ce que l'on
appelle encore aujourd'hui « les nouveaux médias » au sein du système éducatif en
particulier, et de la société en général.
C'est pourquoi, en sus des structures préexistantes tels que les ECM (Espaces Culture
Multimédia) – dont l'Espace Mendès-France à Poitiers fait partie – le ministère de la Santé,
de la Jeunesse et des Sports en collaboration avec le ministère de la Culture et de la
Communication développe un « plan d'éducation multimédia », appelé communément
PEM1 .
Portail dédié au PEM (page d'accueil)
1 Cf. http://www.pem-aquitaine.org/index.php
33
Depuis 2007, son expérimentation est en cours dans cinq régions : Aquitaine,
Auvergne, Bretagne, Centre et Midi-Pyrénées. Son objectif est d'offrir aux plus jeunes une
éducation au multimédia, auquel ils sont confrontés à tout instant, afin de leur permettre
de conserver une liberté d'esprit et de jugement, face à une société de la
« surinformation »1 . Son but est également de promouvoir la création numérique, la
diffusion de la cyberculture 2 pour tous, et ce dans le cadre d'un réseau.
Face à l'émergence de plates-formes éducatives virtuelles, et à la montée en
puissance de la cyberculture, quel devient le rôle à jouer par les institutions culturelles
« traditionnelles » ?
1 Cf. http://www.pem-aquitaine.org/index.php?option=com_content&task=view&id=16&Itemid=1 , A. Un contexte
déterminant, les enjeux de la cyberculture.2 Je renvoie à la définition donnée par Wikipédia, cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Cyberculture
34
III. Le développement de l'e-education : quels enjeux pour les institutions
culturelles ?
L'explosion de l'utilisation d'internet a entraîné et conditionné l'introduction des TIC
au sein de nos systèmes éducatifs. Parallèlement, l'« e-education » - en
anglais, « electronic-education », c'est-à-dire l'enseignement électronique – prend de plus
en plus d'ampleur, puisqu'elle ne se limite pas à la seule population scolarisée, mais est
ouverte à tout un chacun. Ainsi, l'univers des entreprises a largement investi cette sphère,
en proposant à ses employés de nouvelles formations accessibles sur le net, ce qui leur
permet de travailler avec des équipes toujours « à la pointe ».
Les éditeurs publics comme privés se multiplient afin de répondre à une demande
qui ne cesse de croître, faisant de l'e-education l'un des enjeux majeurs des prochaines
années en Europe et dans le monde.
Face à cette mutation profonde de notre façon de diffuser le savoir, la question de
la transmission de la culture, de l'histoire et du patrimoine de notre civilisation se pose
avec force. Il est tout à fait indispensable que les institutions culturelles affirment leur
présence sur la toile, et y poursuivent leurs missions.
A. Tentatives de définition
1. e-learning
Le site « Educnet » en propose la défintion suivante, dans son glossaire1 :
« terme anglophone pour e-formation.
Utilisation des nouvelles technologies multimédias et de l’Internet, pour
améliorer la qualité de l’apprentissage en facilitant l’accès à des
ressources et des services, ainsi que les échanges et la collaboration à
distance (commission européenne – 2000).
Le e-learning définit tout dispositif de formation qui utilise un réseau
local, étendu ou l’internet pour diffuser, interagir ou communiquer, ce
qui inclut l’enseignement à distance, en environnement distribué,
1 Cf. http://www2.educnet.education.fr/sections/superieur/glossaire/
35
l’accès à des sources par téléchargement ou en consultation sur le
net. Il peut faire intervenir du synchrone ou de l’asynchrone, des
systèmes tutorés, des systèmes à base d’autoformation, ou une
combinaison des éléments évoqués.
Le e-Learning résulte donc de l'association de contenus interactifs et
multimédia, de supports de distribution (PC, internet, intranet, extranet),
d'un ensemble d'outils logiciels qui permettent la gestion d'une
formation en ligne et d'outils de création de formations interactives.
L'accès aux ressources est ainsi considérablement élargi de même que
les possibilités de collaboration et d'interactivité. »
Comme on peut le constater, le terme est relativement récent, ou du moins, si son
utilisation dans le monde remonte déjà aux années 1990, les tentatives pour en donner
une définition claire ont tardé1 . Cela tend à montrer que le concept d' « e-learning » est
relativement complexe, et rassemble plusieurs notions fondamentales, tel l'enseignement,
l'utilisation d'internet et du multimedia ou encore l'idée de distance. L'hésitation qui
persiste d'ailleurs quant à la manière de l'orthographier souligne encore davantage le
léger flou qui l'entoure : ainsi, il est possible d'écrire e-learning, e-Learning (le « L »
majuscule étant une réminiscence de l'anglais) ou encore eLearning/elearning. En
français, on parle soit d' « e-formation », soit d' « e-enseignement », mais les termes anglais
sont largement usités.
En outre, comme le note Jean-François Cerisier dans un article publié dans la revue
Ac-Tice2 en 2001 :
« Ne devrait-on alors pas utiliser le terme de e-teaching, symétriquement à celui de
e-learning ? Cela aurait le mérite de situer les points de vue. On sait depuis
toujours en pédagogie que, dans une situation d’apprentissage institutionnalisée ,
l’enseigner et l’apprendre, l’enseignant et l’apprenant sont indissociables. »
En effet, le verbe « apprendre » en français est équivoque : il concerne aussi bien
l'action de celui qui délivre un savoir – et dans ce sens, on lui préfère souvent le terme
« enseigner » - que l'action de celui qui le reçoit. Cette ambiguïté n'existe pas en anglais
qui distingue « to teach » (enseigner, apprendre), et « to learn » (apprendre). En ce sens, il
1 La commission européenne n'en a donné une définition qu'en 2000.2 Je renvoie à l'article de Jean-François CERISIER, « Point de vue sur un buzz-word », dans Ac-TICE, n°23,
décembre 2001, cf. http://www3.ac-nancy-metz.fr/ac-tice/article.php3?id_article=48
36
est important de préciser que l'e-learning désigne le fait d'utiliser les TIC, à la fois pour
dispenser un enseignement et pour le recevoir.
2. e-education
Par ailleurs, un terme voisin à celui d' « e-learning » est souvent utilisé pour désigner
la même chose, semble-t-il, ce qui ajoute à la confusion. Il s'agit de l'expression « e-
education ». Celui-ci possède son équivalent francisé « e-éducation ».
Si « learning » désigne l'enseignement/apprentissage, il se distingue de
« education », éducation, un terme sensiblement différent. En effet, d'après
l'encyclopédie en ligne Wikipédia, l'éducation :
« est l'ensemble des moyens permettant le développement des facultés
physiques, morales et intellectuelles d'un être humain. Par extension,
l'éducation désigne également les moyens mis en place pour permettre
ces apprentissages. »1
Parler d'e-education plutôt que d'e-learning est donc significatif. On ne se propose
plus seulement de dispenser un enseignement, mais d'éduquer l'utilisateur, ce qui dénote
une ambition différente. 2
Bien souvent, il semble néanmoins que l’e-education désigne l’action de pratiquer
le e-learning pour acquérir une connaissance donnée.
B. Le marché de l’e-learning : un enjeu pour demain
1. Un marché en plein essor
Le principal atout de l'e-learning réside dans le fait que – théoriquement - il
concerne tout le monde sans restriction d'âge, sans limite spatiale ni temporelle. Pour être
à même de suivre une formation en ligne, il suffit d'être connecté à internet : à partir de
1 Cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Éducation2 Cf. cédérom, dossier « L'e-education par Joël de Rosnay ».
37
là, l'utilisateur peut choisir du temps qu'il désire y consacrer. En outre, le coût de ces
formations est nettement inférieur à celui des formations « traditionnelles »1 .
L'e-learning se pose comme un plaidoyer pour un apprentissage permanent, « tout
au long de la vie » et déborde largement du cadre strictement scolaire. Ainsi, c'est une
méthode de plus en plus utilisée par les entreprises, notamment, qui organisent
régulièrement des formations pour leurs employés, et ce dans les domaines les plus divers.
Un tel fonctionnement leur permet de bénéficier d'équipes sans cesse performantes, et,
dans le cadre d'une économie mondialisée, de conserver une compétitivité intacte.
Ainsi, le groupe québécois LaSalle, spécialisé dans la formation des entreprises
propose un large choix de cours ayant trait au droit, aux langues ou encore au
multimédia ; certains dossiers, faisant office de démonstration, sont en libre consultation2. Il
propose également la mise à disposition d’un serveur destiné à héberger des classes
virtuelles ou tous les utilisateurs peuvent se connecter et suivre la même formation en
même temps. On voit tout l’intérêt d’un tel service pour une société qui disposerait de
succursales dans différents pays, par exemple.
Portail de LaSalle Formation (page d’accueil)
1 On peut toutefois nuancer cet argument en soulignant que si la mise en œuvre de la formation est bon marché, le
coût de son élaboration est aussi plus important, car il nécessite l’intervention d’acteurs toujours plus nombreux :éditeurs, concepteurs, …
2 Je renvoie par exemple au dossier consacré à la production d’un projet web, cf. http://www.lasalleformation.com/LasalleFormation/fr/demo/web_project/Gabarit.html
38
Face à une demande croissante de la part des entreprises, l’e-learning a fait l’objet
d’une vaste étude au sien des entreprises françaises, en 20011 . En 2004, on estime que
67% d’entre elles ont recours à l’e-learning pour former leurs employés2 .
La question qui se pose alors est celle de l’élaboration des contenus. Si l’on prend
l’exemple de LaSalle, on s’aperçoit que ce groupe investit également les sphères
culturelles et patrimoniales, puisqu’il propose entre autres un dossier en ligne consacré à
« L’histoire de la mode »3 . Comment de tels cours sont-ils mis en forme ? Et par qui ? Ils
requièrent en effet des connaissances précises en histoire et en histoire de l’art. Il s’avère
dans ce cas précis, que la société LaSalle est une filiale du Groupe Collège LaSalle, lui-
même spécialisé dans l’enseignement et notamment la formation de professionnels de la
mode.
Cependant la question reste en suspens devant la croissance exponentielle des
ressources pédagogiques présentées sur le net.
2. Les éditeurs de ressources pédagogiques
Le nombre de ressources pédagogiques disponibles grâce au multimédia et à
l’internet augmente au fur et à mesure que la demande se fait plus pressante.
Si lors des débuts de l’e-learning, les principaux éditeurs étaient issus du continent
nord-américain (Etats-Unis, Canada)4, l’Europe a depuis réagi, et de notables efforts sont
faits en France notamment, afin de mettre en place des chaînes éditoriales capables de
faire face à la hausse des demandes.
De même, il est important que celles-ci offrent une alternative aux méthodes
éducatives pratiquées outre-atlantique, et, comme le souligne Joël de Rosnay, inventent
« des programmes éducatifs reflétant une histoire, une culture, une philosophie et un
humanisme européens » 5 . Certains, à l’instar du Québec, n’hésitent pas en effet à parler
de « patrimoine éducatif » 6, ce qui montre clairement les liens étroits qui existent entre
une civilisation, son patrimoine, et ses pratiques éducatives.
1 Cf. http://www.artesi-idf.com/article.php?artno=1906&headLine=srubri2 Cf. Un article du Journal du net en juin 2004,
http://www.journaldunet.com/management/0406/040641_learning.shtml3 Cf. http://www.lasalleformation.com/LasalleFormation/fr/demo/history/Gabarit.html4 Je renvoie à une interview de Joël de Rosnay dans Les Dialogues stratégiques, n°12 de Mars 2001,
cf. http://carpediemcom.free.fr/joelderosnay.html.5 ibidem6 Je renvoie au site de La Vitrine Technologie-Education, groupe créé par le minsitère de l’Education, du Loisir et des
Sports en partenarait avec le Collège du Bois-de-Boulogne, au Québec, cf. http://ntic.org/accueil.php3?lang=fr
39
Les 17 et 18 septembre 2007 à Angers s’est tenu un séminaire inter-UNT (Université
Numérique Thématique1 ) consacré aux « chaînes éditoriales »2 . L’objectif poursuivi est
d’harmoniser la production des ressources pédagogiques destinées, dans ce cas, à
l’enseignement supérieur et de faciliter leur échange d’une UNR (Université Numérique en
Région) à l’autre, ou encore d’un portail d’établissement à l’autre (problèmes de
compatibilité, …).
En ce qui concerne les écoles, collèges et lycées, j’ai déjà parlé du CNS (Canal
Numérique des Savoirs) et du KNE (Kiosque Numérique de l’Education)3 qui, en
centralisant les offres de différents éditeurs en matière de ressources pédagogiques,
permettent le développement de l’ENS (Espace Numérique des Savoirs).
Ils proposent tous deux des contenus élaborés par des éditeurs privés reconnus
comme Bordas, Nathan, Belin ou encore Hatier, mais aussi d’autres groupes qui peuvent
être publics : l’INA (Institut National de l’Audiovisuel), Le Monde, lesite.tv, eduMedia, …
De même, à une échelle moindre, les ENT (Environnement Numérique de Travail)
proposent à leurs utilisateurs différentes ressources en ligne. Ainsi, « LaClasse », l’ENT de
l’Académie de Lyon, tient à disposition de ses usagers des dossiers éducatifs sur des sujets
aussi divers que l’environnement, la physique ou encore l’histoire.
Portail de LaClasse (page des ressources)
1 Pour la définition d’UNT, je renvoie au site “Educnet”, cf. http://www2.educnet.education.fr/superieur/usages/unt/2 Cf. http://ead.univ-angers.fr/~stic/formulaire_chaine_editoriale/index.php3 Je redonne les liens respectifs http://www.cns-edu.net/index.php et
http://www.kiosque-edu.com/frontoffice/Accueil.aspx
40
Dans le cas de cet ENT , les dossiers disponibles sont conçus et diffusés par Erasme1 ,
centre chargé du développement de l’utilisation des TIC au sein du département du
Rhône. Il s’agit donc d’une structure publique, qui de plus produit des ressources
multimédia libres dans les domaines de l’environnement, des sciences et de la santé
essentiellement. Par ailleurs, ce centre s’attache à développer les partenariats entre les
établissements scolaires et des scientifiques par exemple, afin de développer en ligne des
projets communs.
C’est dans cette optique me semble-t-il, que les institutions culturelles et
patrimoniales peuvent investir la sphère du multimédia éducatif.
C. Les institutions et le multimédia : promouvoir la qualité, la diversité et la gratuité
Face à cette « explosion » de l'e-education et la croissance exponentielle des
ressources numériques accessibles sur le net, quelle place peuvent et doivent occuper les
institutions culturelles et patrimoniales afin de mener à bien leur mission ?
1. Ouvrir les institutions sur le net
Le ministère de la Culture et de la Communication s’intéresse de plus en plus à ce
qu’il appelle les « cultures numériques ». Sur son site web1, une courte vidéo leur est même
consacrée, qui dresse un bilan rapide des projets lancés par le ministère, afin d’investir
l’univers numérique.
Portail vidéo dédié aux cultures numériques
1 Cf. http://www.erasme.org/
41
Ainsi, un projet a récemment été lancé, qui a pour objectif de développer un
portail unique permettant d'accéder à toutes les base de données patrimoniales2 mises
en place par l'Etat et ses institutions, suite à la politique de numérisation engagée il y a
près de dix ans ; l’existence d’une base unique permettrait d’une part une consultation
facilitée pour les internautes, d’autre part une gestion commune de ces fonds
documentaires. Toujours dans une optique d’ouverture des collections au public, le
ministère poursuit également sa politique de numérisation du patrimoine culturel avec un
nouvel appel à projet pour 2007.
La croissance permanente des ressources numériques et la nécessité de les
organiser scientifiquement a conduit à l’apparition de ce qu’on pourrait appeler des
« méta-musées ».
Au Canada par exemple, le MVC3 (le Musée Virtuel Canadien) se présente
davantage comme un espace virtuel en réseau, qui réunit les musées du territoire. Il
centralise toutes les informations qui s’y rapportent, mais il se pose également comme un
méta-musée – « musée des musées » – à part entière, en ce sens qu’il propose ses propres
activités, parcours, dossiers ou réflexions sur les collections patrimoniales canadiennes. Par
conséquent, la vision qu’il propose de l’histoire et de la civilisation de son pays est à la fois
globale et pointue, et par là , elle devient plus cohérente.
Portail du Musée Virtuel Canadien (page d’accueil)
1 Cf. http://www.culture.gouv.fr/culture/chantiersnumeriques/trailer_mculture.swf2 On pense notamment à la base Joconde qui rassemble les collections des musées de France, ou encore à la base
Palissy dédiée au patrimoine mobilier français, ainsi que la base Mérimée consacrée à son patrimoine monumental.Pour consulter le dossier complet,cf. http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/communiq/donnedieu/numerisation.html
3 Cf. http://www.virtualmuseum.ca/Francais/index_flashFT.html
42
Dans ce cas précis, le méta-musée est un univers totalement virtuel, qui existe
uniquement sous la forme d’un portail web.
Il faut donc distinguer le méta-musée – une structure muséale ayant pour collection
d’autres musées – et qui n’existe pas nécessairement sur le web, du musée virtuel ou
cybermusée, institution qui n’a d’existence que virtuelle.
A ce titre, le MUVA1 (Museo Virtual de Artes) en Uruguay, se présente comme un
musée virtuel « classique ». Il occupe un espace architectural défini par le biais de la 3D,
et réunit dans ses lieux des œuvres d’art numérisées qui, dans la réalité, sont dispersées.
C’est là que réside la clef de son existence : à défaut d’avoir pu naître sur le territoire
uruguayen, il a vu le jour sur internet en 1997, dans sa première version (MUVA I).
Aujourd’hui, ce sont deux établissements différents qui peuvent être visités en
permanence par les internautes, et ce, gratuitement.
Hall d’entrée de MUVA II
1 Cf. http://muva.elpais.com.uy/#
43
La Gemäldegalerie Alte Meister de Dresde a également utilisé la 3D afin de
construire sa réplique sur l’univers virtuel de Second Life1 . N’importe quel internaute
connecté à cette plate-forme peut donc visiter à tout moment le « double virtuel » du
musée, c’est-à-dire qu’il peut non seulement découvrir ce palais, mais aussi les collections
qu’il contient.
La Gemäldegaleriedans Second Life
(vue extérieure)
Si ces deux projets peuvent sembler voisins, il est important de souligner une
différence majeure qui les sépare. En effet, la réplique virtuelle de la Gemäldegalerie de
Dresde apparaît davantage comme une prouesse technique : il devient certes possible
de voir les collections sans se déplacer, mais les concepteurs n’ont pas exploité les
potentialités combinatoires du web. A l’inverse, le MUVA propose non seulement une
visite virtuelle, mais apporte un nombre important de connaissances en sus, puisque
chaque œuvre est accompagnée d’une biographie de son auteur, commentée,
analysée, replacée dans son contexte historique et artistique de création.
1 Je renvoie au site internet dédié au projet, cf. http://www.dresdengallery.com/index.php . Pour en savoir plus sur
Second Life, l’encyclopédie Wikipédia en donne une présentation assez claire,cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Second_Life .On peut également consulter le portail “officiel”, cf. http://secondlife.com/
44
Dans cette mesure, le MUVA s’inscrit dans une vraie démarche pédagogique : il ne
se contente pas de montrer des œuvres d’art au public, mais il s’attache à leur donner du
sens. Il se place alors dans un contexte d’e-learning et même d’e-education, puisqu’il ne
délivre pas seulement au visiteur une somme d’informations, mais, en proposant des
analyses et des commentaires d’œuvres, il éveille son esprit critique et lui permet de saisir
quelques clefs de lecture d’une image.
En France, l’Etat a donné, au cours de ces dernières années, une véritable
impulsion au processus de numérisation du patrimoine culturel. Nombreuses sont les
institutions qui ont répondu à cette demande.
Néanmoins, si elle est indispensable, cette numérisation ne peut suffir. Il est essentiel
d’organiser, de traiter l’ensemble de ces données, afin les rendre réellement accessibles
au public. Auparavant, le visiteur avait la possibilité de découvrir un patrimoine avec un
guide et l’échange était immédiat ; aujourd’hui, il est fondamental d’accompagner
l’internaute dans son exploration afin de lui offrir les mêmes chances de connaître et
d’apprécier ce patrimoine. Il y a là un véritable champ d’action qui s’ouvre aux
institutions.
2. Encourager la production de ressources didactiques et pédagogiques en ligne
S'il est indispensable que les institutions culturelles investissent la sphère « internet », il
est pour le moins fondamental qu'elles ne se contentent pas d'offrir un accès aux richesses
qu'elles recèlent, mais – et c'est l'une de leurs missions – qu'elles offrent à la population les
moyens de les comprendre, afin que celle-ci puisse se les « approprier ».
De nombreuses structures se sont déjà penchées sur la question et proposent à
l'heure actuelle des ressources pédagogiques, libres ou non, disponibles sur « la toile ». La
notion de pédagogie étant souvent liée au monde éducatif, et par conséquent à un
public jeune, dans bien des cas, c'est lui qui est directement visé par ces initiatives.
Je propose de me pencher sur une série d'exemples .
Louvre-edu a été conçu comme un service éducatif en ligne du musée du Louvre1.
Financé par le musée et les Pages Jaunes, avec l'aide du ministère de l'Education
nationale, il donne non seulement un accès à toutes les collections conservées au musée,
tout en les situant dans les bâtiments, mais il met également à disposition des dossiers
45
pédagogiques complets et interactifs. De plus, le site offre à ses utilisateurs un espace de
travail virtuel qui lui permet de créer ses propres documents.
Toutefois, il convient de préciser que ces ressources ne sont pas libres et pour
bénéficier de l’ensemble de ces services, il est nécessaire de payer un abonnement assez
substantiel 2 .
Portail de Louvre-edu (page d'accueil) Dossier pédagogique :
la mastaba d’Akhethetep
A Toulouse, la Fondation Bemberg, installée à l’hôtel d’Assézat a conçu quant à
elle un site pédagogique en ligne et libre d’accès. Elle propose au jeune public un série
de dossiers, qui lui permettent de découvrir « l’art en s’amusant »1 .
Portail de l’espace éducatif Dossier pédagogique sur la nature morte
1 L’adresse du site : http://www.louvre.edu/louvre/index_louvre.php2 Cet abonnement s’élève à 37 euros/an pour un utilisateur individuel, et à 96 euros pour 80 mots de passe pour les
groupes.
46
La dimension ludique de ces animations est évidente ; elles se présentent en effet
sous forme de quizz ou d’énigmes, afin de susciter la curiosité de l’enfant.
Enfin, le Centre Pompidou, en plus des ressources pédagogiques librement
disponibles sur son site web2, a créé, avec le soutien de la Fondation Annenberg, un
portail dédié entièrement au jeune public intitulé « junior.centrepompidou » 3. Une telle
initiative montre le dynamisme dont font preuve les services dédiés aux jeunes publics
dans les institutions culturelles. Cela est directement lié à l’évolution des pratiques
culturelles des plus jeunes, familiers des nouveaux médias et attirés par des contenus
novateurs et originaux.
Le site Pompidou junior (page d’accueil) Dossier pédagogique sur Yves Klein
Ces quelques exemples sont la preuve que les institutions culturelles et
patrimoniales françaises sont capables d’utiliser les TIC dans le but de faire connaître leurs
collections, et de les mettre en valeur dans une optique didactique ou pédagogique.
Cependant, il est important de préciser que les exemples donnés correspondent à des
structures importantes (Centre Pompidou, Louvre, …), disposant de moyens conséquents
et d’un personnel qualifié à même de produire ce type de contenus « e-educatifs ».
Toutefois, il est évident que les institutions culturelles ont un réel rôle à jouer dans
l’élaboration de tels contenus. En effet, les professionnels de la culture et du patrimoine,
de par leur formation, sont les plus indiqués pour diffuser des informations sérieuses. Il serait
intéressant pour ces établissements de se concentrer sur la conception de documents de
1 Cf. http://www.bemberg-educatif.org/index.html2 Cf. http://www.centrepompidou.fr/Pompidou/Accueil.nsf/tunnel?OpenForm3 Cf. http://www.junior.centrepompidou.fr/ ; je renvoie également à l’article de François QUERE dans Culture et
Recherche, n°112, été 2007, p. 31.
47
qualité, au niveau scientifique, tout en promouvant une approche originale et adaptée
aux différents publics, capable de les distinguer de la masse des ressources circulant sur
internet.
De plus, il serait attrayant de mettre en avant la gratuité de telles ressources, afin
de conserver un équilibre face à la montée en puissance de ce que d’aucuns appellent
la « marchandisation » de la culture.
Pour ce faire, on peut procéder de deux manières différentes. Il faudrait, soit établir
des partenariats avec des éditeurs spécialisés, puis proposer les contenus produits
librement, soit développer au sein des institutions mêmes des services dédiés à la
réalisation de ces projets, menés conjointement par un personnel qualifié dans les
domaines culturels, technologiques et éducatifs.
En ce qui concerne l’édition de ressources spécifiques, on peut citer deux
exemples intéressants.
Cliosoft est un « studio de création multimédia spécialisé dans les contenus
historiques et culturels », tel qu’il se définit lui-même 1. Indépendant, il édite ses propres
réalisations tels des cd-roms ou des dvd-roms, mais il s’investit également dans la diffusion
culturelle sur le web en mettant en ligne des dossiers thématiques consultables librement.
Titulaire de la marque RIP (Reconnu d’Intérêt Pédagogique) 2 pour certains de ses
contenus, Cliosoft a déjà collaboré avec la RMN (Réunion des Musées Nationaux) : il se
pose donc en partenaire de choix pour toute institution ne pouvant assumer seule la
conception de produits culturels et éducatifs.
Dossier sur l’histoire de la prostitution Dossier sur les voyages en Orient au Moyen Age
1 Cf. http://www.cliosoft.fr/cliosoft_accueil.html et supra, p. 28.2 Cf. supra, partie II., p. 15.
48
De même, le centre d’expérimentation Erasme 1, service public dédié aux TIC au
sein du département du Rhône, produit des contenus multimédia destinés aux écoles et
collèges. Il a d’ailleurs travaillé sur un projet RFID (Radio-Frequency Identification)2 pour le
Musée des Confluences à Lyon 3 .
Ces deux structures, respectivement privée et publique, se présentent comme des
partenaires dignes d’intérêt pour les institutions culturelles.
Mais dans certains cas, celles-ci peuvent, si elles en ont les moyens, choisir de gérer
seules ces projets. C’est le cas pour la Tate Britain4 – anciennement Tate Gallery – qui a
créé en 2006 sa propre filiale, la bien nommée Tate Media, chargée de la
communication, des activités numériques, du marketing ou encore des relations presse,
des abonnements, de la billetterie, … Son président, Will Gompertz s’explique :
« En créant nos propres contenus, nous nous affranchissons des contraintes
éditoriales des médias traditionnels et nous pouvons initier des contenus exigeants
et parfois pointus […] que les médias ne produiraient et ne diffuseraient pas. Dans
le contexte de la révolution numérique et du monde des médias, nous avons
considéré que nous devions détenir le copyright sur nos contenus. Qu’en
produisant ces contenus, nous les maîtrisions et maîtrisions notre communication et
notre image. » 5
En s’associant avec BT 6, qui a participé à la conception des supports
technologiques et au financement du projet, Tate Media est aujourd’hui en mesure de
proposer en ligne des contenus culturels et éducatifs divers, adaptés aux différents
publics : familles, scolaires, adolescents, …
1 Cf. http://www.erasme.org/2 Je renvoie à la définition de Wikipedia, cf. http://fr.wikipedia.org/wiki/Radio-identification3 Cf. http://rhonedev.erasme.org/noheto/statique/museedesconfluences/index.html4 Cf. http://www.tate.org.uk/5 Cf. Pierre-Yves LOCHON, “ “Le musée doit maîtriser ses contenus en devenant producteur multimedia”, Entretien
avec Will GOMPERTZ, directeur de tate Media” in Culture et Recherche, n°112, été 2007, p.33-34,http://www.culture.gouv.fr/culture/editions/documents/cr112_p33-34.pdf
6 Grand groupe anglais, leader dans la télécommunication , cf. http://www.bt.com/
49
Tate Britain : page consacrée à l’e-learning
C’est dans cette optique d’ « auto-production » que se situent les Musées de
Poitiers, en choisissant de mettre en ligne un dossier pédagogique qui invite l’internaute à
découvrir ses collections, à l’aide d’un fil conducteur : la Femme.
50
Différentes pages du futur dossier en ligne
51
CONCLUSION
La révolution numérique a aboli les frontières physiques et temporelles, et a modifié
en profondeur notre société et nos pratiques culturelles.
L’éducation culturelle et artistique représente un enjeu majeur : elle doit permettre
aux enfants, aux adolescents, aux jeunes adultes d’apprendre, de comprendre, de
s’exprimer, de s’épanouir, et de se connaître eux-mêmes.
Les nouveaux médias offrent des possibilités de communication à l’échelle
mondiale, ils permettent de tisser des liens encore plus étroits entre éducation et culture,
et peuvent par la suite aboutir sur de véritables partenariats entre les établissements
scolaires et les institutions culturelles.
Les TIC ne représentent pas une fin en soi pour la culture et le patrimoine ; mais elles
mettent à notre service des outils performants, à même de nous aider à valoriser ce
patrimoine, à le faire connaître, à mieux le conserver. La révolution numérique est en
marche, il ne s’agit donc pas de la rejeter en bloc, mais de demeurer critique et vigilant,
et d’utiliser à bon escient les nouvelles possibilités qu’elle met à notre disposition.
Aussi, il est fondamental que les institutions culturelles et patrimoniales investissent
l’univers numérique et se l’approprient, soient présentent sur le « marché » de l’e-
education , comme elles l’ont été sur celui de l’éducation. Elles ont un rôle primordial à
jouer dans la diffusion de contenus culturels, dans l’éducation à l’art, aux images,
notamment à travers l’édition de contenus éducatifs et pédagogiques.
En outre, les progrès de la technologie nous ont conduit à penser la culture et le
patrimoine, non plus à l’échelle nationale, mais à l’échelle européenne.
Afin de rendre cette identité européenne pérenne, il est essentiel d’impliquer les
plus jeunes, qui représentent l’Europe de demain, dans ce projet. C’est à nous de leur
faire connaître, de leur faire comprendre notre civilisation, son histoire, sa culture, son
patrimoine. Autant de notions qui paraissent abstraites, mais qui participent indirectement
à la construction de leur personnalité et de leur individualité.
52
De la même manière qu’il s’est ouvert à la culture et à l’art, le système éducatif
commence à s’ouvrir sur l’Europe et sur le monde. De nombreux projets ont vu le jour et
sont actuellement en cours, qui réunissent sur un projet des classes de différents pays 1 .
De telles initiatives ont un impact très positif car elles donnent un rôle actif aux élèves.
Mener un projet suivi, voir son aboutissement suscitent un intérêt certain.
Cette évolution des pratiques éducatives – due aux progrès des TIC et à
l’émergence de l’e-learning – qui permet à chacun d’être à la fois « apprenant » et
« enseignant », encourage les jeunes, non seulement à s’investir dans des actions, mais
aussi à monter leurs propres projets. Ainsi, ce sont des élèves qui font vivre le portail
« Young Tate » 2 de la Tate Britain : âgés de 13 à 25 ans, ils ont pu suivre l’un des cours
proposés par le musée et proposent à leur tour de mettre en place des activités de
sensibilisation à l’art destinées aux jeunes.
De même, le CMPC (Conseil des Musées de Poitou-Charentes) a mis en place le
concept du « Club-Musée » 3 , proposant aux enfants et aux adolescents de fonder un
club musée au sein de leur établissement, sur un thème qui leur est cher.
De telles pratiques mettent en évidence une « transformation profonde de la
notion même de culture » 4. Pourtant, comme le soulignait Pierre Emmanuel :
« La fonction de la culture dans une société est la capacité qu’ont ses
membres, individuellement ou en groupes, de parler et d’agir en vue de
modifier la forme sociale, d’en être les coopérateurs. » 5
En ce sens, les TIC ont contribué à faire évoluer notre rapport à la culture, en
augmentant les possibilités d’être acteurs dans ce domaine, c’est-à-dire en
démocratisant la culture : chacun peut intervenir à son échelle, et ainsi devenir un
« coopérateur ».
Dans cette optique, il nous paraît tout à fait intéressant de constater que, pour sa
24ème édition des Journées Européennes du Patrimoine 1, la France a choisi de célébrer
1 Consulter le site d’”Hereduc : Heritage Education”, cf. http://www.hereduc.net/ ; je renvoie également au portail
communautaire « Europschool », dédié aux écoles maternelles et élémentairescf. http://www.europschool.net/francais/index.html , ou encore au projet myEurope, qui propose une plate-formedestinée à diffuser l'idée d'une identité européenne à l'école, par le biais de l'internetcf. http://myeurope.eun.org/ww/en/pub/myeurope/home.htm .
2 Cf. http://www.tate.org.uk/youngtate/whoweare.htm3 Pour consulter le site, cf. http://www.inventezvousunmusee.org/4 Je renvoie au rapport rédigé par Pierre Lévy sur la “cyberculture” pour le Conseil de l’Europe en 1998, dont des
extraits sont consultables en ligne, cf. http://www.archipress.org/levy/cyberculture/cybercult.htm . Bien que cetteétude soit déjà datée, elle livre des éléments intéressants pour comprendre ce que sont la cyberculture et la culture.
5 In La révolution parallèle, Paris, Seuil, 1975, p. l68.
53
« Les métiers du patrimoine ». Cette volonté de faire connaître et reconnaître le travail
fourni par les professionnels du patrimoine est louable, et tout à fait logique dans un
contexte où l’intérêt porté au patrimoine a rarement été aussi fort 2 – on pense
notamment à l’ouverture récente de la Cité de l’Architecture et du Patrimoine 3.
Cependant, dans ce contexte de « démocratisation de la culture », ne peut-on
voir une volonté, de la part des tenants de la culture, de réaffirmer qu’ils sont les seuls
qualifiés pour agir dans ce domaine ?
S’il est évident que l’ouverture de la culture à tous ne doit pas se faire à son
détriment, il est important que les agents de la culture travaillent aussi pour les citoyens.
Un projet qui n’est pas sans comporter des risques, mais,
« La seule manière de protéger sa culture, c’est d’accepter de la mettre en danger. » 4
Paul Andreu
1 Cf. http://www.journeesdupatrimoine.culture.fr/index.php2 On a en effet rarement connu un tel engouement pour le “tourisme culturel”, cf. http://www.culture-
routes.lu/php/fo_index.php?lng=fr&dest=bd_pa_det&id=000000933 Je renvoie au site internet qui lui est consacré, cf. http://www.citechaillot.fr/4 Cf. http://arts.fluctuat.net/paul-andreu/citations.html ; je renvoie également au site internet de Paul Andreu,
cf. http://www.paul-andreu.com/
54
55
RAPPORT DE STAGE
Le choix du stage de clôture de mon année de Master 2 P@trimoine et
Nouvelles Technologies réalisé à l'Université de Poitiers s'est porté sur les musées de la
Ville pour diverses raisons.
Tout d'abord, au vu de mon parcours universitaire, il m'a paru pertinent de
travailler au sein d'un musée, institution on ne peut plus emblématique de la
conservation patrimoniale.
En second lieu, les musées de Poitiers sont dépositaires d'une riche collection
en beaux-arts, et suite à mon Master en histoire de l'art, je souhaitais poursuivre un
travail qui soit en rapport avec l'image.
Enfin, je désirais me concentrer sur un travail de médiation, en relation directe
ou indirecte avec le public, et de préférence un public jeune. C'est pourquoi, j'ai
proposé de produire un contenu à vocation pédagogique, à l'aide des nouvelles
technologies, projet qui a coïncidé avec une demande réelle de la part des Musées
de la Ville.
56
I. Présentation
A. La structure d'accueil
J'ai donc réalisé mon stage professionnel au sein des Musées de Poitiers
[www.musees-poitiers.org].
Sous ce terme générique, on regroupe en réalité trois établissements distincts
: le musée Sainte-Croix qui présente des collections variées allant de la Préhistoire au
20ème siècle, le musée Rupert de Chièvres, un ancien hôtel particulier dédié à la
peinture ancienne (15ème
-18ème
siècles) et aux arts décoratifs et l'hypogée des
Dunes, datant de l'Antiquité tardive, fermée au public depuis 1998.
Musée Sainte-Croix1 Musée Rupert de Chièvres Hypogée des Dunes
Lors de ce stage, j'ai été intégrée au service éducatif des musées - dirigé par
Mme Stéphanie Coussay – service qui dépend lui-même du service culturel placé
sous la responsabilité de Mme Cécile Le Bourdonnec.
Si le service culturel2 est chargé d’organiser des événements culturels autour
des musées, de mettre en place des partenariats avec d’autres structures3, ou
encore de se poser en tant qu’intermédiaire avec le public, le service éducatif4 se
voit confier des missions analogues, mais qui concernent exclusivement le jeune
public. Ces principales missions sont donc :
1 Toutes les photographies d’œuvres qui figurent dans ce rapport ont été faites par Christian Vignaud,
photographe des Musées de la Ville.2 Je renvoie aux pages web des Musées, cf. http://www.musees-poitiers.org/service_culturel.htm3 On peut citer entre autres, dans le cas des Musées de Poitiers, un partenariat avec le Conservatoire régional
ou encore avec l’Université.4 Je renvoie aux pages web des Musées, cf. http://www.musees-poitiers.org/service_educatif.htm
57
- de tenir les milieux scolaires et les familles informés de l’activité des musées
- de concevoir des documents et des activités pédagogiques
- d’accueillir le jeune public, d’aider à la préparation de visites, de former les
enseignants ou les animateurs
Le service éducatif contribue donc pleinement à la mise en valeur des
collections des Musées, et à son accessibilité au public ; il fait œuvre de médiation.
B. Le projet
A mon arrivée, j'ai donc pris connaissance du projet lancé par le service
culturel et le service éducatif des musées.
Dans le cadre d'une restructuration des musées, et notamment du musée
Sainte-Croix, et de la création d'un nouveau « pôle muséal » 1, l'accent a été porté
sur la mise en valeur des collections, ainsi que sur son accessibilité au public.
Suite aux recherches menées par Sophie Bozier, guide-conférencière, sur « La
représentation de la femme au 19ème siècle dans les collections du musée Sainte-
Croix » en 2005, l'idée a été lancée de suivre ce fil conducteur afin de proposer au
public un regard nouveau sur les oeuvres conservées, mais néanmoins tout à fait
cohérent et pertinent au vu des collections.
Portrait de Mme HGT Sultane dans un intérieur Portrait de mes parents (Brouillet) (Biard) (Cabane)
1 Projet qui consiste à mettre en synergie les trois structures que sont l’Espace Mendès-France, le musée
Sainte-Croix, et le CVCU (Centre de Valorisation des Collections Universitaires), dans le but de favoriser lerapprochement entre institutions culturelles et université, et la mise en commun des collections ; cf.Actualités des musées de Poitiers, (sep.oct.nov.dec. 2007), p.3, cf. http://www.musees-poitiers.org/revue%20Trim4-07%20.pdfcf. le Projet d’Agglomération de la CAP, p.7,http://www.paysagglomerations.com/documents/docs_telecharg/projet_agglo/projet_agglo_Poitiers.pdf.
58
L'objectif premier de ce projet était avant tout de proposer une lecture
originale des oeuvres, tout en offrant au public certaines clefs qui lui permettent
d'accéder à leur véritable contenu. Il devait également permettre de présenter des
oeuvres conservées en réserve, c'est-à-dire inaccessibles au public, afin de « rendre »
les collections au public1 .
Dans cette optique didactique, il a paru intéressant de se pencher sur le
public scolaire. En effet, les professeurs - qu'ils exercent en école, collège ou lycée -
s'ils manifestent un intérêt certain pour les musées et l'art en général, ne sont
malheureusement pas toujours en mesure, de par leur formation, de dispenser un
enseignement en histoire de l'art ou de préparer à l'avance leurs visites au musée.
C'est alors au musée d'assurer le relais : il s'agit de mettre à la disposition de
l'enseignant un certain nombre d'outils pédagogiques censés l'aider, le soutenir dans
sa démarche.
Afin de mettre à leur disposition des contenus adaptés, le parcours et les
fiches d'oeuvres ont été conçus conjointement par Sophie Bozier, qui a apporté ses
connaissances pointues en histoire sociale et en histoire de l'art, et Aline Meunier,
professeur d'arts plastiques au collège Jean Moulin de Poitiers, chargée de mission
auprès du service éducatif, qui a mis ses compétences au service d'une analyse
iconographique et plastique des oeuvres.
De tels outils ont donc été élaborés essentiellement pour un public scolaire du
niveau secondaire, étant donné qu'il est nécessaire pour les élèves d'avoir déjà
certaines connaissances en histoire, et parce que les oeuvres retenues jouent avec
certains concepts, certaines notions ou nuances qui demandent une certaine
maturité.
Par la suite, et dans une optique d'ouverture du musée sur le monde, il est
apparu que ces fiches pourraient être consultées par tous ceux qui le souhaiteraient.
1 Le terme est fort, j'en conviens, mais j'ai voulu insister sur ce point qui me paraît essentiel (mais qui ne fait
pas l'unanimité) et qui consiste à penser que c'est un bien de rendre les collections publiques – à savoir quiappartiennent à l'Etat et donc à tous – plus facilement accessibles, et ce, dans la mesure du possible. Or, grâce
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S'est alors posé la question de la mise à disponibilité de ces fiches, et c'est leur
mise en ligne depuis le portail web des musées de la Ville qui a été retenue. En effet,
une telle démarche s'inscrit pleinement dans la politique d'ouverture des musées,
puisqu'elle rend ce contenu accessible à tous les internautes francophones, et ce
sans aucune contrepartie financière1.
Ces divers points ayant été fixés, il m'a été possible de m'attacher à la mise en
oeuvre technique du projet.
Portrait de femme Les pommiers en fleurs (Göhler) (Deyrolle)
à la numérisation et à l'internet, cela est possible, sans pour autant nuire à la conservation de l'oeuvre enquestion.
1 Ce n'est pas le cas du site éducatif du Louvre par exemple, qui, à l'instar de nombreux autres, fait payer unabonnement assez substantiel avant de rendre ses contenus disponibleswww.louvre.edu/louvre/index_louvre.php
60
II. Mise en oeuvre du projet
Avant de lancer l'application technique du projet, il était nécessaire de définir
clairement ce qu'on pourrait appeler un « cahier des charges ». En effet, il était
indispensable de savoir quelles étaient les attentes de chacun (les responsables des
services concernés, les auteurs du contenu), de fixer les limites techniques à la
réalisation du projet, de fixer certaines échéances, etc ...
A. Conception du site
1. Comment positionner ce dossier par rapport au site des musées ?
Une fois retenue la solution du site internet pour présenter ce nouveau
contenu, s'est posée la question de son inclusion dans le site préexistant des musées
de la Ville [www.musees-poitiers.org]. Un tel choix semblait évident puisque non
seulement le futur contenu en ligne était directement lié aux collections des musées,
mais il serait également plus simple de rajouter des pages au site, plutôt que d'en
créer un de toutes pièces et de chercher un serveur1 pour l'héberger.
Par la suite, il s'est agit de rendre cet ajout bien visible tout en conservant
l'apparence habituelle du site, afin de ne pas déstabiliser l'utilisateur. C'est pourquoi,
en accord avec Christian Vignaud, photographe des musées et concepteur du site
web de l'institution, nous avons opté pour un encart prenant place sur la page
d'accueil du site.
1 Je renvoie à le définition proposée par l'encyclopédie en ligne Wikipedia, cf.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Serveur ; http://fr.wikipedia.org/wiki/Serveur_HTTP
61
Page d’accueil du site des Musées de Poitiers(modifiée)
Cet encart est en réalité un lien qui conduit l'internaute vers le dossier en ligne,
dont l'arborescence est indépendante de celle du site des musées. Afin de
conserver une navigation simple et de permettre à l'utilisateur de passer facilement
du dossier au site, j'ai pris garde d'introduire les renvois nécessaires sur les pages
nouvellement créées.
62
Page d’index du dossier(encore en construction)
2. Construire le dossier
Des diverses consultations qui ont pu avoir lieu, un point est ressorti clairement:
produire un dossier web engageant certes, mais surtout simple à manipuler par tout
un chacun.
En effet, si dans bien des cas, la plupart des jeunes sont tout à fait familiarisés
avec l'outil informatique et utilisent internet régulièrement, il est important de leur
présenter un contenu clair, a fortiori s'il s'agit d'un contenu didactique, comme l'a
souligné Aline Meunier. En outre, si l'enseignement des TIC progresse au sein des
IUFM, il existe encore beaucoup d'enseignants en exercice qui n'ont pas bénéficié
de ces formations. Aussi, il est important de leur permettre de se servir de tels
contenus mis à leur disposition sur le web, en en proposant un usage simple.
63
Là aussi, la préoccupation majeure fut de mettre en place une navigation
souple, aisée. Le dossier pédagogique, tel qu'il avait été conçu, se partageait en
deux parties étroitement liées :
- d'un côté, un texte qui faisait le point sur la place sociale de la femme au
19ème siècle, illustré par les oeuvres du musée ayant été retenues.
- de l'autre, des fiches d'oeuvres individuelles répertoriant les informations
techniques s'y rapportant (telles que l'auteur, la date d'exécution, la
technique employée,...), ainsi qu'une analyse iconographique et plastique
détaillée.
Il m'a semblé intéressant d'exploiter cette approche double, d'autant plus qu'elle
offrait à l'utilisateur la possibilité de choisir entre une « visite » classique, linéaire, et un
accès plus ponctuel, plus direct à l'oeuvre elle-même. J'ai donc élaboré les pages
du dossier de façon que l'on puisse passer aisément du texte aux oeuvres.
Présentation du dossier
64
Par ailleurs, à l'instar de Christian Vignaud qui s'y était attaché lors de la
conception du site des musées, j'ai souhaité respecter dans la mesure du possible,
les chartes d'accessibilité établies pour le web. Aussi, et j'en parlerai ci-après, j'ai
privilégié des contenus légers, accessibles depuis des ordinateurs même anciens 1 .
Etant donné l'importance du contenu iconographique à mettre en ligne, nous
n'avons pas été en mesure d'assurer une version pour les non-voyants2. Néanmoins, il
pourrait être intéressant sur le long terme, d'envisager la rédaction de textes destinés
à « remplacer » les oeuvres, ou plutôt, à pallier leur absence et qui seraient lus par les
traducteurs utilisés dans de telles conditions. Mais cela demande un travail de
longue haleine, et surtout une personne ayant des compétences en histoire de l'art,
mais aussi en littérature.
3. Choix graphiques
En accord avec Christian Vignaud, il m'est apparu logique et essentiel
d'établir une cohérence graphique entre le site des musées et le futur dossier en
ligne. Afin de conserver une certaine unité entre ces deux éléments, je me suis donc
attachée à respecter la charte graphique qui avait été mise au point pour le
précédent site.
Cependant, dans un souci de différencier les dossiers en ligne du site
proprement dit, de même que dans une optique de « renouvellement », j'ai souhaité
apporter quelques modifications formelles.
1 Il ne faut pas oublier que certaines écoles ou lieux publics qui offrent un accès à internet ne peuvent pas être
rééquipés régulièrement, faute de budget, et mettent donc à disposition des ordinateurs vieillis. Il importaitdonc de garder cette idée à l'esprit tout en construisant le site.
2 A cette occasion, nous avons eu, Christain Vignaud et moi-même, l'occasion d'assister à une journée derencontre avec des mal-voyants et des non-voyants, organisée par le Conseil des Musées de Poitou-
65
Site des musées Dossier pédagogique
(page d’accueil) (page d’accueil)
Mon objectif était de créer une certaine alchimie entre le fond et la forme.
L'étude présentée portant sur la représentation de la femme au 19ème siècle, j'ai
opté pour un habillage graphique relativement sobre et classique – ce qui était le
cas également du site préexistant. J'ai aussi consulté les autres contenus disponibles
sur le net, afin de m'en inspirer.
De plus, le choix de la simplicité permettait de mettre davantage en valeur,
l'image, « matière première » si l'on peut dire, de ce dossier.
B. Le travail sur l'image
1.Quel procédé adopter?
Le travail des images a non seulement représenté une tâche longue et
fastidieuse, mais il a soulevé beaucoup de questions. Il m'a également permis de me
familiariser avec toutes les oeuvres citées et analysées dans le dossier qui m'avait été
fourni. Enfin, il m'a donné la possibilité d'exercer les facultés d'analyse apprises à
l'université et de les affiner davantage. Très vite, en accord avec Sophie Bozier et
Aline Meunier, il est apparu que l'image, élément essentiel et central de ce dossier,
devait conserver cette place prépondérante lors de la mise en ligne.
Charentes. Ceux-ci nous ont exposé leur point de vue et soumis leurs propositions, après avoir testé uncertain nombre de contenus web.
66
Aussi, l'objectif premier fut de rendre l'image la plus explicite possible, de
limiter les textes explicatifs, afin qu'elle ne soit pas seulement l'illustration d'une
somme d'idées, mais bien plutôt, que l'écrit n'apparaisse que lorsqu'il était impossible
de transmettre une idée par son biais.
La première étape de cette entreprise a été réalisée par Aline Meunier, qui,
pour chaque oeuvre étudiée, a établi un certain nombre de calques destinés à en
expliciter un élément constitutif précis : la composition, la mise en lumière, la palette
chromatique et enfin la nature de la touche (rapide, appuyée, discrète,
tourbillonnante,...).
Par la suite, ma mission fut de traduire ces calques de façon numérique, par le
biais de l'informatique. Pour ce faire, j'ai utilisé le logiciel Photoshop, spécialisé dans
le traitement informatique de l'image. L'idée était de superposer à l'image originelle
– à savoir l'oeuvre dans son intégrité – une série d'images modifiées où l'on faisait
apparaître successivement un élément en particulier (composition, ...).
Après diverses tentatives, nous avons retenu la solution du « noir et blanc », qui
offrait une lisibilité supérieure, tout en limitant les transformations apportées à l'image.
Mettre en évidence la lumière par un liseré Mettre en évidence la lumière (solution rejetée) en « gommant » les zones non éclairées
(solution retenue)
67
2. Faire parler l'image ?
Cette opération accomplie, il a fallu réfléchir au moyen d'intégrer toutes ces
images dans le dossier non seulement en prenant garde de ne pas démultiplier les
pages web, mais aussi en s'employant à « faire parler l'image ».
Le dossier étant avant tout destiné à un public jeune, il me semblait important
de privilégier une présentation « interactive », afin d'introduire une dimension ludique
à un contenu au demeurant très sérieux, sans toutefois le dénaturer.
A ce stade, deux choix étaient possibles :
- utiliser le logiciel Flash, spécialisé dans les animations virtuelles, qui offre de
grandes potentialités
- utiliser les possibilités offertes par le logiciel Dreamweaver, un assistant
d'édition web
J'ai retenu la seconde alternative pour diverses raisons, directement liées à la
nature du travail en cours. Comme je l'ai dit pécédemment1, l'une de mes
préoccupations était de proposer un contenu « léger », accessible sur le plus grand
nombre d'ordinateurs possible. Or, les animations produites avec Flash sont
beaucoup plus « lourdes » que le contenu « html » simple.
En outre, afin de s'assurer de leur bon fonctionnement, il est nécessaire d'avoir
une connexion haut-débit à internet, ce qui n'est pas toujours le cas.
Enfin, si Flash permet de réaliser des animations de haute qualité, utiles et
divertissantes, le rôle de l'utilisateur est souvent limité : il peut lancer l'animation ou y
mettre fin, mais dans bien des cas, il ne peut pas faire de pauses ou revenir en arrière
afin de revoir ou réécouter un élément. En effet, Flash permet de combiner des
contenus visuels et sonores, mais dans le projet dont je me suis occupée, il n'y avait
pas lieu d'introduire un commentaire audio, qui risquerait d'être « en trop » et de
perturber l'attention de l'utilisateur2.
1 Cf. supra p. 5.2 Je citerai en contre-exemple le superbe dossier réalisé par l'équipe de Louvre-edu sur le Mastaba
d'Akhethetep, accessible depuis http://www.louvre.edu/louvre/index_louvre.php, dans la rubrique« Consulter la démonstration », puis « Dossiers pédagogiques ». Le dossier ainsi conçu offre un contenuextrêment riche, mêlant audio et reconstitution en 3D, mais les informations abondent de tous côtés, etempêchent, à mon sens, la concentration. L'utilisateur « croule » littéralement sous les données nouvelles etn'en retient que peu de choses. En outre, il ne peut arrêter l'animation qui se déroule devant lui – du moinsdans la version consultable gratuitement.
68
Or, le but recherché était plutôt de produire un dossier qui puisse être utilisé
de façon autonome par les élèves, et par conséquent de les laisser choisir leur
parcours sur le site, tout en leur allouant la possibilité de revenir en arrière avec
aisance, de faire apparaître une image à l'envi, etc...
Ainsi, j'ai opté pour un système simple d'image survolée : cette méthode
permet de faire apparaître un nouvel élément dans une page web, lorsqu'un
élément donné est survolé par la souris.
Au survol du bouton « Composition », la composition de l’œuvre apparaît
Ce principe simple m'est apparu comme le plus adapté pour ajouter une
dimension dynamique et interactive au contenu du dossier.
69
Au survol du bouton « Marron », la couleur correspondante est mise en évidence
70
III. Un projet ouvert
A. Un dossier conçu comme un lien entre le musée et le monde éducatif
Une fois le dossier constitué, et traduit en contenu web, il m'a semblé
important d'y introduire une ouverture vers les futurs utilisateurs.
En effet, dans l'optique de création d'une ressource électronique à vocation
pédagogique, Aline Meunier a établi des pistes destinées aux enseignants, censées
faciliter l'exploitation de ce dossier au sein de leur classe.
Afin de mettre en place une véritable réciprocité, j'ai proposé d'offrir aux
enseignants ou aux élèves la possibilité de présenter sur le site les travaux réalisés en
classe, à l'aide de ce dossier. Il suffirait pour cela d'envoyer les travaux accomplis à
la responsable du service éducatif, Stéphanie Coussay, qui établirait ensuite une
sélection dans ces envois et les publierait sur le site.
Il s'agirait de constituer un corpus d'exemples d'utilisation scolaire d'un
contenu pédagogique conçu par un musée1 . Ce serait également l'occasion de
valoriser le travail effectué par les élèves en le faisant apparaître sur internet, et ainsi
en en conservant une trace. De plus, ce serait un moyen de « faire vivre » la
ressource mise en ligne, en évitant qu’elle ne se fige.
B. Diffuser l'information
Dans cette perspective, il nous a paru essentiel de faire connaître l'existence
de ce nouveau contenu sur internet, mais aussi d'insister sur sa valeur scientifique,
afin qu'elle ne soit pas noyée par la multitude d'informations en circulation sur le
web.
Il ne s'agit encore que de projets, dans la mesure où le dossier, une fois
achevé, doit être soumis aux différents conservateurs ; ce sont eux qui valideront ou
1 Sur le site de l'académie de Rouen, un enseignant propose des pistes pédagogiques pour une « Utilisation
pédagogique du multimédia en Histoire de l'art (classes de 2nde et 1ère) », avec pour support deux cédéromsédités par le musée d'Orsay, cf. http://hist-geo.ac-rouen.fr/pdg/art/orsay.htm ; un site personnel consacré àl'Iliade et l'Odyssée [ http://www.chez.com/thejp/odyssee/ ] ; pour consulter les utilisations qui peuvent enêtre faites en classe, cf. annexes, dossier « L’Iliade et l’Odyssée ».
71
invalideront le contenu, procéderont aux éventuelles modifications avant de donner
leur accord pour publier les fiches sur le site des musées.
Par ailleurs, il était important, on l'a dit, de mettre en valeur la qualité du
dossier à publier sur internet. Lors des recherches réalisées en vue de la rédaction de
mon mémoire, j'ai pris connaissance du lancement par le Ministère de l'Education
nationale, d'une marque « RIP » - c'est-à-dire « Reconnu d'Intérêt Pédagogique » -
destinée
« à guider les enseignants dans le monde du multimédia
pédagogique. Un logo permet d'identifier les logiciels et les créations
multimédias qui, après expertise par des enseignants et spécialistes du
domaine, et par décision de la commission multimédia, répondent
aux besoins et aux attentes du système éducatif. » 1
Si cette marque a été initialement créée pour les éditeurs de contenu
multimédia, il m'a semblé qu'il pouvait être intéressant pour les musées de Poitiers, de
postuler pour obtenir cette marque déposée par l'Etat, à même de valoriser le travail
accompli. J'ai donc transmis le formulaire de demande aux deux responsables
intéressées, Mmes Stéphanie Coussay et Cécile Le Bourdonnec.2 La démarche
pourra être menée à bien dès lors que le dossier sera achevé.
Le logo RIP
De même, il est important que la ressource n'apparaisse pas que sur le site
internet des musées de Poitiers. Ainsi, il serait pertinent qu'un lien soit disponible
1 Définition délivrée par le ministère, cf. http://www2.educnet.education.fr/sections/contenus/rip/2 Pour consulter le formulaire, cf. annexes, dossier « Marque RIP ».
72
depuis le portail du CRDP (Centre Régional de Ressources Pédagogiques) de Poitou-
Charentes, par exemple sous la rubrique « Arts et Culture », qui propose une liste de
sites internet à consulter dans ce domaine1 .
Le nouveau site de la DAAC (Délégation Académique à l'Action Culturelle),
qui consacre une page au service éducatif des musées de Poitiers1 pourrait
également faire mention de cette nouvelle ressource disponible. Les contacts ne
manquent pas, et les musées de Poitiers devraient être en mesure de diffuser cette
information.
C. Un projet à poursuivre ...
Le dossier ainsi constitué n'est en réalité qu'une « première version » d'un projet
beaucoup plus vaste. En effet, à long terme, le service éducatif et le service culturel
ont prévu de réaliser de nouveaux documents appelés à compléter cette ébauche
: l'objectif final est de proposer un parcours complet dans les musées, vu à travers le
prisme de la représentation de la femme aux différentes périodes historiques (qui
sont toutes représentées dans les musées).
Le succès de cette ressource mise en ligne aura donc des répercussions sur la
concrétisation de ce projet. Quelle que soit l'issue, il y aura sans doute beaucoup à
apprendre pour la suite, en fonction des réactions des internautes.
1 Cf. [ http://www.crdp-poitiers.cndp.fr/index.php?affzone=artsculture&thaff=15
73
CONCLUSION
Cette expérience s'est révélée absolument positive pour moi, et ce à tous les
niveaux. J'avais déjà eu l'occasion d'effectuer d'autres stages, mais leur durée trop
limitée ne m'avait ni permis de mener un projet du début jusqu'à la fin, ni de
« comprendre » pleinement le fonctionnement de la structure qui m'accueillait.
Je tiens à souligner la confiance que m'ont octroyée mes responsables , à
savoir Cécile Le Bourdonnec, et tout particulièrement Stéphanie Coussay, qui m'a
offert la possibilité de réaliser mon stage dans son service. En effet, j'ai pu travailler et
mener à bien ma mission dans la plus grande liberté, en pouvant compter toutefois
sur les directives, les conseils et l'aide de ma tutrice. J'ai également eu l'occasion de
« goûter » au travail d'équipe grâce à Sophie Bozier, Aline Meunier et Christian
Vignaud, avec lesquels j'ai beaucoup discuté afin de mettre en forme ce projet.
D'un point de vue « universitaire », ce stage a répondu à mes attentes puisqu'il
m'a non seulement permis d'affiner mes connaissances en histoire de l'art, mais
surtout, de me perfectionner dans l'usage des nouvelles technologies, et de certains
logiciels en particulier (Dreamweaver, Photoshop, ...), domaine où j'étais
véritablement novice avant d'intégrer le Master P@trimoine et Nouvelles
technologies.
D'une façon plus générale, j'ai eu la possibilité durant ces six mois de mieux
appréhender le fonctionnement et les missions d'un service éducatif et d'un service
culturel au sein d'une institution muséale. Cela m'a confortée dans mon choix de
m'orienter vers les métiers de la médiation culturelle, plutôt que de la conservation
proprement dite, ce vers quoi les cours suivis cette année m'avait déjà plus ou moins
conduite.
1 Cf. [ http://ww2.ac-poitiers.fr/daac/spip.php?article110
74
75
BIBLIOGRAPHIE
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MUCCHIELLI (Alex), L’enseignement par ordinateur, Paris, PUF, 1987.
76
WEBOGRAPHIE
• Revues virtuelles
Ac-Tice : Revue interacadémique des TICEhttp://www.ac-nancy-metz.fr/Ac-Tice/
- Jean-François CERISIER : « Point de vue sur un buzz-word »http://www3.ac-nancy-metz.fr/ac-tice/article.php3?id_article=48
Culture & Recherchehttp://www.culture.gouv.fr/culture/editions/r-cr.htm
- « Lieux culturels et nouvelles pratiques numériques », n°112, été 2007 :http://www.culture.gouv.fr/culture/editions/r-cr/cr112.pdf- « Les usages des multimédias culturels », n°102, été 2004 :http://www.culture.gouv.fr/culture/editions/r-cr/cr102.pdf
Homo numericus : Technologies numériques et sociétéhttp://www.homo-numericus.net/
- Pierre MOUNIER : « E-education : gadget ou révolution pédagogique ? » : http://www.homo-numericus.net/spip.php?article26
IMJE : Interactive Multimedia Electronic journal of computer-Enhanced Learning- Kelly DONAHUE-WALLACE, Jacqueline CHANDA : « A Case Study in Integrating the
Best Practices of Face-to-Face Art History and Online Teaching » (vol. VII, n°1, mai2005) :
http://imej.wfu.edu/articles/2005/1/01/index.asp- M. SCHMIDT, W.H. BLACKMON, D.R. REHAK, D. BAJZEK : « Online Art History -
Design, Development, and Review of an Interactive Course » (vol. I, n° 1, mai 1999) :http://imej.wfu.edu/articles/1999/1/04/index.asp
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- Gilles BRAUN, Alain LAMBERT : « L’ENS et le Schene, deux projets pour l’éditionnumérique » (n° 46, mars 2004, p. 49-50) :
http://www.cndp.fr/archivage/valid/55457/55457-8359-10262.pdf- Hervé GODART, Marie-Hélène GRISAUD, Alain BUFFARD : « ENS et ENT, deux
structures complémentaires » (n° 46, mars 2004, p. 27-29) :http://www.cndp.fr/archivage/valid/66827/66827-9445-11618.pdf
- « L’image numérique dans l’enseignement » (n° 21, juin 1995, p. 4-5) :http://www.cndp.fr/archivage/valid/12777/12777-1070-5510.pdf- « Reproduction numérique d’œuvres d’art » (n° 21, juin 1995, p. 16-17) :http://www.cndp.fr/archivage/valid/12781/12781-1075-1143.pdf
• Sites institutionnels (France)
Classes BNF : les dossiers pédagogiques de la Bibliothèque Nationale de Francehttp://classes.bnf.fr/
Culture.fr : le portail de la culturehttp://www.culture.fr/
DMF : Direction des Musées de Francehttp://www.dmf.culture.gouv.fr/
Educnethttp://www.educnet.education.fr/
Eduscolhttp://eduscol.education.fr/D0094/patrimoine_accueil.htm
78
INA : Institut National de l’Audiovisuel [répertoire d’émissions radiophoniques ettélévisuelles]http://www.ina.fr/
INRP : Institut National de Recherche Pédagogiquehttp://www.inrp.fr/
Le siteTV : l’espace vidéo des enseignants et des élèveshttp://www.lesite.tv/
Ministère de la Culturehttp://www.culture.gouv.fr/
Ministère de l’Education nationalehttp://www.education.gouv.fr/
ORME : Observatoire des Ressources Multimedia pour l’Educationhttp://www.orme-multimedia.org/
Plan d’éducation au multimediahttp://www.pem-aquitaine.org/index.php
Portail de l’éducationhttp://www.education.fr/page.php?P=data/accueil/
Portail étudianthttp://www.etudiant.gouv.fr/
Portail interministériel d’information sur l’éducation artistiquehttp://www.education.arts.culture.fr/
RMN : Réunion des Musées Nationaux, leur site photographiquehttp://www.photo.rmn.fr/
SCEREN : Services Culture Editions Ressources pour l’Education Nationalehttp://www.sceren.fr/accueil.htm
• Sites institutionnels (Europe et International)
ARE : Assemblée des Régions d’Europehttp://www.a-e-r.org/fr/home.html
- 12ème Congrès international « Patrimoine culturel et nouvelles technologies » :http://www.a-e-r.org/fr/evenements/commission-culture-educationformation-et-jeunesse/2007/cult-heritage-vienna.html
Educanet2 : un portail communautaire au service de l’école en Suissehttp://www.educanet2.ch/ww3ee/9.php?url=101505.php&sid=79400522587775385618832873287020
79
European Schoolnethttp://www.eun.org/portal/index.htm
- Calibrate : Learning Resources for Schoolshttp://calibrate.eun.org/ww/en/pub/calibrate_project/home_page.htm
Hereduchttp://www.hereduc.net/
ICOM : International Concil Of Museumshttp://icom.museum/francais.html
- bibliographie des musées virtuels :http://icom.museum/biblio_virtual.html
Institut Européen des Itinéraires Culturelshttp://www.culture-routes.lu/php/fo_index.php
myEUROPE, Linking and Learning Europehttp://myeurope.eun.org/ww/en/pub/myeurope/home.htm
My School! : le portail intranet de l’éducation au Grand-Duché de Luxembourghttp://www.myschool.lu/Home/pt/default.asp
UNESCO : United Nations Educational, Sientific and Cultural Organizationhttp://portal.unesco.org/fr/ev.php-URL_ID=29009&URL_DO=DO_TOPIC&URL_SECTION=201.html
Université Libre de Bruxelles- des cours en ligne pour les étudiants : http://www.ulb.ac.be/enseignements/uv/cours-en-ligne.html
Universitas 21 : The International Network of Higher Educationhttp://www.universitas21.com/
• Sites institutionnels de la région (Poitou-Charentes) ou du département (Vienne)
Académie de Poitiershttp://www.ac-poitiers.fr/
- MATICE : Mission Académique aux TICE : http://ww2.ac-poitiers.fr/matice/
CLEMI : Centre de Liaison d’Enseignement et des Médias d’Informationshttp://www.ac-poitiers.fr/voir.asp?r=63
Club Musées : Inventez-vous un muséehttp://www.inventezvousunmusee.org/
CMPC : Conseil des Musées de Poitou-Charenteshttp://www.alienor.org/
CRDP (Centre Régional de Documentation Pédagogique) de la Viennehttp://www.crdp-poitiers.cndp.fr/
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- portail TICE :http://www.cndp.fr/lesScripts/bandeau/bandeau.asp?bas=http://www.cndp.fr/tice/ressources/accueil.htm
DAAC : Délégation Académique à l’Action Culturelle- un site « statique » : http://www.ac-poitiers.fr/voir.asp?r=63- un site « dynamique » : http://ww2.ac-poitiers.fr/daac/spip.php?rubrique2
Espace Mendès-Francehttp://www.maison-des-sciences.org/
Musées de Poitiershttp://www.musees-poitiers.org/
Rurart : établissement public d’action culturellehttp://www.rurart.org/
• E-education : éditeurs// formation en ligne
CADMOShttp://www.cadmos.fr/
Educaweb Editionshttp://www.educaweb.org/
Educanet : soutenir les enseignants qui utilisent les TIC pour favoriser la scolaritédes enfants en difficulté (handicap, échec scolaire, …)http://www.educanet.org/
eduMediahttp://www.edumedia-sciences.com/
Educatice : salon professionnel des usages et applications des TIC pourl’enseignement
http://www.educatice.com/
FING : Fondation Internet Nouvelle Générationhttp://www.fing.org/jsp/fiche_pagelibre.jsp?STNAV=&RUBNAV=&CODE=80593787&LANGUE=0&RH=FPACA
LaSalle : formation en entreprise (Canada)http://www.lasalleformation.com/
- Dossier sur « L'histoire de la mode »http://www.lasalleformation.com/LasalleFormation/fr/demo/history/Gabarit.html- Dossier « Production d'un projet web »http://www.lasalleformation.com/LasalleFormation/fr/demo/web_project/Gabarit.html
Microsoft Francehttp://www.microsoft.com/france/education/prim-sec/ente/default.mspx
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Numédi@http://www.numedia.fr/
Vitrine Technologie-Education : un site québécois francophonehttp://ntic.org/accueil.php3?lang=fr
• E-education : ressources pédagogiques // expériences
Approche pédagogique de l’Iliade et l’Odyssée : un site québécoishttp://www.chez.com/thejp/odyssee/[consulter également un exemple d’application pédagogique de ce site sur :http://www.iliadeodyssee.com/pedago/05.pdf]
CNDP : Centre National de Documentation Pédagogiquehttp://www.cndp.fr/accueil.htm
CNS : Canal Numérique des Savoirs : répertoire de ressources en lignehttp://www.cns-edu.net/
elearning awards 2006http://elearningawards.eun.org/ww/en/pub/elearningawards2006/index.htm
INA : Institut National de l’Audiovisuel :- Jalons [pour l’histoire du temps présent] : un important bagage de ressources en ligneexploitables par les enseignantshttp://www.ina.fr/edu/public/Html/PrincipaleAccueil.php?login=&clock=1189764798&sign=&ouvertureInitiale=0&requeteInitiale=&typeRequeteInitiale=&infoRequeteInitiale=&modeAffichage=&documentZoom=&documentVisionneuse=&typeResolution=&Hauteur=738
Journée e-educationhttp://www.28mars.org/blog/
Utilisation pédagogique du multimédia en Histoire de l'art (classes de 2nde et 1ère)http://hist-geo.ac-rouen.fr/pdg/art/orsay.htm
• Education à l’image, éducation à l’art, éducation aux médias
ARTEhttp://www.arte.tv/fr/70.html
- Louvrehttp://www.arte.tv/fr/art-musique/apollon/705570.html- Extraits de « Palettes » :http://www.arte.tv/fr/art-musique/palettes/1217068.html- Paul Klee/Renzo Piano:
http://www.arte.tv/fr/art-musique/klee/900566.html
82
Association pour l’éducation à l’imagehttp://www.apte.asso.fr/
France 5http://education.france5.fr/
- des vidéos pour la classe :http://education.france5.fr/coteprofs/index.cfm?espId=1&discId=92&objId=15945- exemple de dossier pédagogique portant sur le Moyen Age :http://education.france5.fr/moyenage/
Histoire de France par l’imagehttp://www.histoire-image.org/
Images analyseshttp://imagesanalyses.univ-paris1.fr/
Les images sont des textes aussihttp://www.ac-orleans-tours.fr/lettres/textimage/decode/cadre.htm
Musée critique de la Sorbonnehttp://mucri.univ-paris1.fr/mucri10/
Peintre-analyse.comhttp://www.peintre-analyse.com/
Petites histoires de l’art : des histoires pour découvrir l’Arthttp://www.crdp-montpellier.fr/petiteshistoires/index.asp
Tagardère : Comment gérer un empire médiatique ? Un site humoristique etformateurhttp://tagardere.laclasse.com/
Texteimage//Imageimaginaire http://www.texteimage.com/texteimage/index.php
TV5http://www.tv5.org/TV5Site/programmes/accueil_continent.php- une minute au musée en ligne : http://www.tv5.org/TV5Site/webtv/index.php?rub=14&srub=78
• Patrimoine et éducation
Association Patrimoine & Educationhttp://www.ac-grenoble.fr/patrimoine-education/
- les musées, lieux de contre-éducation et de partenariat avec l'écolehttp://www.ac-grenoble.fr/patrimoine-education/seminaire/contreduc_partena.htm
CDDP de Lot-et-Garonne : Education au patrimoinehttp://salondulivreagen.ac-bordeaux.fr/rubrique.php3?id_rubrique=50
Académie de Nantes : Education au patrimoinehttp://www.ac-nantes.fr:8080/peda/ress/culture/patrimoi/educat.htm
83
Collèges les Célestins, Vichy, France (projet Comenius) : nous, jeunes Européens etnotre patrimoinehttp://euroblog.hautetfort.com/
• Musées virtuels
Musée achéménidehttp://www.museum-achemenet.college-de-france.fr/
MUVA : Museo Virtual de Arteshttp://muva.elpais.com.uy/#
Staatliche Kunstsammlungen Dresdenhttp://www.skd-dresden.de/en/index.html
- pour pénétrer dans la réplique virtuelle de la Gemäldegalerie Alte Meister sur Second Life :http://www.dresdengallery.com/
• Sites de musées (France)
Centre Pompidou (Paris)- des ressouces pédagogiques
http://www.centrepompidou.fr/Pompidou/Pedagogie.nsf/DossiersPedagogique?OpenView&sessionM=3.3.3&L=1&sessionM=4.3&L=1
Centre Pompidou Junior- un site consacré entièrement au jeune public
http://www.junior.centrepompidou.fr/
Fondation Bemberg (Toulouse)http://www.bemberg-educatif.org/index.html
La Cité des Sciences (Paris)http://www.cite-sciences.fr/francais/indexFLASH.htm
- pour les enseignants :
http://www.cite-sciences.fr/servlet/ContentServer?pagename=PortailMed%2FIndex&c=PM_Portail&cid=1155888237789&iv=false&lang=FR&pid=1155888237789
Musée du Louvre (Paris)http://www.louvre.fr/llv/enseignants/enseignants.jsp?bmLocale=fr_FR
- site éducatif : http://education.louvre.fr/edu/index.jsp- ressources en ligne : http://www.louvre.edu/louvre/index_louvre.php
Musée d’Orsay (Paris)http://www.musee-orsay.fr/fr/espace-professionnels/professionnels/enseignants-et-animateurs/bienvenue.html?S=0
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- des ressources en ligne :http://www.musee-orsay.fr/fr/espace-professionnels/professionnels/enseignants-et-animateurs/ressources-pedagogiques/ressources-en-ligne.html?S=0
• Sites de musées (Monde)
Allemagne
Gemäldegalerie de Berlin- ressources en ligne :http://www.smb.spk-berlin.de/smb/bildung/index.php?lang=en&p=2&objID=12074&n=11&r=1- un site pour les plus jeunes :http://www.jugend-im-museum.de/
Angleterre
National Gallery de Londres- de très nombreuses activités éducatives sont proposées pour tous les niveaux:http://www.nationalgallery.org.uk/education/default.htm- ressources en ligne :http://www.nationalgallery.org.uk/education/visits/resources.htm
Tate Britainhttp://www.tate.org.uk/
- ressources en ligne : http://www.tate.org.uk/learnonline/- la Tate par et pour les jeunes : http://www.tate.org.uk/youngtate/
Belgique
Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique- des ressources pédagogique en ligne :http://www.fine-arts-museum.be/site/FR/frames/F_oeuvres.html
Etats-Unis
Art Institute de Chicago
- ressources en ligne pour les enseignants :http://www.artic.edu/aic/education/trc/lessonplans.html- ressources en ligne pour les jeunes (jeux, …) :http://www.artic.edu/aic/education/onlinelearning/index.html- des liens vers d’autres programmes éducatifs :http://www.artic.edu/aic/education/art_programs.html
85
Joslyn Art Museum- ressources en ligne (encore incomplet) :http://joslyn.org/Education/Resource-Outreach.aspx- un site pour les jeunes et les scolaires :http://kids.joslyn.org/index.html- un projet culturel d’envergure lancé par le muséehttp://www.art4yourears.org/
Fine Arts Museum of San Francisco- des ressources en ligne :http://www.thinker.org/fam/education/subpage.asp?subpagekey=19, exemple de dossier,http://www.thinker.org/files/collectionicons/index2.html
Los Angeles County Museum of Art- quelques ressources en ligne :http://www.lacma.org/programs/NexGenKids.aspx#childgame, dont un jeu pour décoder l’imagehttp://www.lacma.org/programs/familygame/index.aspx
National Gallery de Chicago- une plate-forme dédiée aux enseignants et aux élèves :http://www.nga.gov/education/classroom/- un site pour les enfants :http://www.nga.gov/kids/kids.htm
The Metropolitan Museum of Art de New York- des ressources en ligne :http://www.metmuseum.org/explore/index.asp?HomePageLink=explore_l, des liens vers d’autresressources : http://www.metmuseum.org/education/er_online_resourc.asp- une superbe synthèse cartographiée de l’histoire de l’art à travers le monde et les
époques :http://www.metmuseum.org/toah/splash.htm?HomePageLink=toah_l
The Rhode Island School of Design Museum- des ressources en ligne, un jeu :http://www.risd.edu/museum_education.cfm
Walters Art Museum- des ressources pédagogiques en lignes :http://www.thewalters.org/education_art/teachers_students_art_museum.aspx
Espagne
Museo Thyssen-Bornemisza- un site entier dédié aux activités du musée, avec des ressources en lignehttp://www.educathyssen.org/http://www.educathyssen.org/html/espacio/educaciononline.html
86
- des ressources en ligne pour les enfantshttp://www.educathyssen.org/pequenothyssen.html
Italie
Musées de Venise- des ressources en ligne :http://www.museiciviciveneziani.it/frame.asp?sezione=materialedidattica
Russie
Musée de l’Ermitage de Saint - Petersbourg- ressources en ligne :http://www.hermitagemuseum.org/html_En/06/hm6_2.html