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Charles Tanguy Le Roux L'implantation néolithique en Bretagne centrale In: Revue archéologique de l'ouest, tome 1, 1984. pp. 33-54. Abstract Since the discovery, in 1964, of the stone-axe factory working the «dolérite du type A» at Plussulien, in the south-west of Department des Côtes du Nord, excavations and surveys concerned not only megalithic graves at Laniscat and Plenauff, but also dwelling places at St-Nicolas-du-Pélem and Trémargat. A consistent vision begins to émerge from this, concerning the neolithisation of that part of central Brittany (chronology, links with the «classical» coastal areas, cultural affinities, territorial organisation, demography). Some of these data can even give a basis for trial extrapolation, to western France in general. Résumé Depuis la découverte en 1964 des ateliers de taille de la dolérite du type A à Plussulien, dans le sud-ouest du département des Côtes-du-Nord, des fouilles et prospections ont intéressé non seulement les ateliers, mais aussi des sépultures mégalithiques à Laniscat et Plélauff et, plus superficiellement, des habitats à Saint-Nicolas-du-Pélem et Trémargat. Une vision cohérente commence à s'en dégager en ce qui concerne la néolithisation de cette partie de la Bretagne centrale (Chronologie, rapports avec les zones «classiques» du littoral, affinités culturelles, organisation territoriale et démographie). Certaines données permettent même de tenter des essais d'extrapolations à l'échelle de tout l'ouest de la France. Citer ce document / Cite this document : Le Roux Charles Tanguy. L'implantation néolithique en Bretagne centrale. In: Revue archéologique de l'ouest, tome 1, 1984. pp. 33-54. doi : 10.3406/rao.1984.859 http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rao_0767-709X_1984_num_1_1_859

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Charles Tanguy Le Roux

L'implantation néolithique en Bretagne centraleIn: Revue archéologique de l'ouest, tome 1, 1984. pp. 33-54.

AbstractSince the discovery, in 1964, of the stone-axe factory working the «dolérite du type A» at Plussulien, in the south-west ofDepartment des Côtes du Nord, excavations and surveys concerned not only megalithic graves at Laniscat and Plenauff, but alsodwelling places at St-Nicolas-du-Pélem and Trémargat.A consistent vision begins to émerge from this, concerning the neolithisation of that part of central Brittany (chronology, links withthe «classical» coastal areas, cultural affinities, territorial organisation, demography). Some of these data can even give a basisfor trial extrapolation, to western France in general.

RésuméDepuis la découverte en 1964 des ateliers de taille de la dolérite du type A à Plussulien, dans le sud-ouest du département desCôtes-du-Nord, des fouilles et prospections ont intéressé non seulement les ateliers, mais aussi des sépultures mégalithiques àLaniscat et Plélauff et, plus superficiellement, des habitats à Saint-Nicolas-du-Pélem et Trémargat.Une vision cohérente commence à s'en dégager en ce qui concerne la néolithisation de cette partie de la Bretagne centrale(Chronologie, rapports avec les zones «classiques» du littoral, affinités culturelles, organisation territoriale et démographie).Certaines données permettent même de tenter des essais d'extrapolations à l'échelle de tout l'ouest de la France.

Citer ce document / Cite this document :

Le Roux Charles Tanguy. L'implantation néolithique en Bretagne centrale. In: Revue archéologique de l'ouest, tome 1, 1984. pp.33-54.

doi : 10.3406/rao.1984.859

http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rao_0767-709X_1984_num_1_1_859

Rev. archéol. Ouest, 1, 1984, p. 33-54

L'IMPLANTATION NEOLITHIQUE EN BRETAGNE CENTRALE

par Charles-Tanguy LEROUX*

Résumé.- Depuis la découverte en 1964 des ateliers de taille de la dolérite du type A à Plussulien, dans le sud-ouest du département des Côtes-du-Nord, des fouilles et prospections ont intéressé non seulement les ateliers, mais aussi des sépultures mégalithiques à Laniscat et Plélauff et, plus superficiellement, des habitats à Saint-Nicolas-du-Pélem et Trémargat.

Une vision cohérente commence à s'en dégager en ce qui concerne la néolithisation de cette partie de la Bretagne centrale (Chronologie, rapports avec les zones «classiques» du littoral, affinités culturelles, organisation territoriale et démographie). Certaines données permettent même de tenter des essais d'extrapolations à l'échelle de tout l'ouest de la France.

Abstract.— Since the discovery, in 1964, of the stone-axe factory working the «dolérite du type A» at Plussulien, in the south-west of Department des Côtes du Nord, excavations and surveys concerned not only megalithic graves at Laniscat and Plenauff, but also dwel- ling places at St-Nicolas-du-Pelem and Trémargat.

A consistent vision begins to émerge from this, concerning the néolithisation of that part of central Brittany (chronology, links with the «classical» coastal areas, cultural affinities, territorial organisation, demography). Some of thèse data can even give a basis for trial extrapolation, to western France in gênerai.

Depuis une vingtaine d'années, des recherches suivies ont été menées en Bretagne centrale et plus particulièrement dans le sud-ouest des Côtes-du-Nord, sur les hauteurs entourant la vallée du Blavet en amont du lac artificiel de Guerlédan. Un premier bilan fait apparai- tre le Néolithique de cette région sous un jour nouveau qui s'explique par le développement, dès le début du quatrième millénaire B.C. (en chronologie calibrée), d'une puissante industrie de la pierre polie dans cette partie du massif armoricain que l'on considérait généralement jusqu'ici comme néolithisée tardivement.

Nous passerons tout d'abord en revue les différents sites étudiés avant de présenter quelques conclusions générales.

I.- LES ATELIERS DE SELEDIN EN PLUSSULIEN.

C'est en 1964 que nous avons découvert (Le Roux et Giot, 1964), sur les coulées doléritiques dinantiennes de l'anticlinal de Laniscat-Merléac qui venaient alors d'être réétudiées (Nicolas et Sagon, 1963), l'emplacement de l'important centre de production des hacnes polies du «Type A» dont l'existence était pressentie depuis une quinzaine d'années (Cogné et Giot, 1952).

Les prospections et fouilles entreprises ont permis, en s' appuyant sur une importante série de dates radio-

carbone obtenues grâce à l'amabilité de Mme G. Deli- brias (Delibrias et Le Roux, 1975) de bien comprendre le fonctionnement, la chronologie, l'évolution technologique et la signification culturelle de ce site exceptionnel (Le Roux./>? Giot et al, 1979, p. 359- 366).

La production des ateliers semble démarrer vers 5200-5100 Bi\ et, en se basant sur les techniques extractives utilisées, peut être divisée en quatre phases (Le Roux, 1973).

- PHASE 1 : (sans doute jusque vers 4 800 BJP.) : la roche n'est exploitée qu'en des zones fracturées où des blocs sains se trouvent emballés au sein d'une gangue d'argile d'altération ; ils en sont extraits dans un système de fosses à ciel ouvert assez comparable à certaines minières de silex et les déjections comprennent un mélange d'argile remaniée et de déchets de débitage associés à quelques très modestes foyers montrant que toute l'activité devait se dérouler de manière assez indifférenciée dans les fosses elles-mêmes.

- PHASE 2 : Peut-être dès 5 000 B.P., devant l'épuisement progressif des zones les plus favorables, se développe l'abattage de la roche franche à l'aide de gros percuteurs plus ou moins en «chapeau de gendarme» et pouvant atteindre une dizaine de kilogrammes. Ces énormes outils devaient être maniés à deux mains et permet-

* Directeur de la Circonscription des Antiquités préhistoriques de Bretagne, 6, rue du Chapitre, 35000 RENNES.

Fig. 1 : Carte de la région de Plussulien - Laniscat - Plélauff : 1 .— Menhirs (existants ou détruits); 2.— Sépultures mégalithiques (existantes ou détruites); 3.— Tumulus; 4.— Ateliers de Sélédin; 5.— Habitats de surface; 6.— Camp de Toul-Goulic;K.— Kerivoelen;

L.— Liscuis; S.— Sélédin.

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taient de détacher de grands éclats massifs pouvant dépasser 20 cm de diamètre voire, en profitant du réseau de diaclases et en s' aidant éventuellement de pics, coins et leviers en matière organique qui ne nous sont pas parvenus, séparer de l'affleurement des gros blocs atteignant parfois la tonne ; ces derniers, utilisés comme de véritables établis pour le travail de façonnage des ébauches de haches se retrouvent pris dans une accumulation enchevêtrée de déchets de taille accumulés pratiquement à sec et dont les calibres très variés témoignent d'une certaine organisation du travail.

- PHASE 3 : Au Néolithique final, sans doute vers 4 200 Bi\ et peut-être après un arrêt partiel de l'exploitation, on assiste à une révolution technologique avec l'utilisation systématique du feu pour l'abattage de la roche (et sans doute aussi le gros débitage) : de grands brasiers dont on retrouve les lits cendreux sont en effet allumés au pied du front de taille pour faire craquer les joints et fragiliser la roche ; le refroidissement devait ensuite se faire progressivement dans les cendres chaudes pour éviter tout phénomène de trempe qui aurait compromis les possibilités de taille ultérieure. Une petite fosse, spécialement aménagée à cet effet semble-t-il, a

Fig. 2 : Plussulien, ateliers de Sélédin :1.— Êbauche-tranchet frus te sur gros éclat; 2.— Ébauche triangulaire sur plaquette; 3.— Ébauche sub-rectangulaire sur plaquette; 4.— Ébauche à talon ogival sur bloc massif; 5.— Grande ébauche triangulaire sur éclat pris en travers; 6.— Grosse ébauche gibbeuse avec essai de résorbtion par piquetage; 7.— Petit percuteur sphéroïdal (le tout en dolérite du type A).

même été reconnue à une dizaine de mètres du front de carrière. Quelques essais thermiques nous ont d'ailleurs confirmé que le comportement mécanique de la roche s'accordait parfaitement avec ce schéma (Le Roux, 1971).

- PHASE 4 : Probablement à partir de 3800 Bi\ environ, on assiste à la mort lente du site, sans doute bientôt précipitée par la concurrence croissante du métal ; l'exploitation semble se réduire progressivement à un simple «grapillage de blocs» dans les déblais et à l'arrachage des pointements les plus favorable sur les anciens fronts de taille. Les couches d'industrie correspondantes sont peu nettes car situées dans les niveaux superficiels remaniés par les défrichages et les racines. L'abandon définitif des ateliers parait se placer vers 3600 B P. à en juger d'après l'évidence indirecte fournie par la sépulture de Plélauff que nous examinerons plus loin.

A la différence des techniques d'exploitation, les caractères de l'industrie ne semblent guère évoluer tout au long de cette période. Sans entrer ici dans les détails d'une publication exhaustive, il convient néanmoins de présenter brièvement ce matériel. L'impression générale est celle d'une industrie macrolithique fruste, très proche de celle décrite dans les divers «stone-axe factories» des Iles britanniques (références in : Clough et Cummins, 1979) mais aussi d'un «Campignien de faciès d'exploitation» tel qu'il en a été décrit un peu partout : Berge- racois, Charentes, forêt de Montmorency, etc.. (Nou- gier, 1950 ;Cauvin, 1971 ;Tarrête, 1977).

On est frappé d'emblée par le fait que le matériel puisse se résumer pratiquement à une trilogie percuteurs — pièces macrolithiques — déchets de taille avec une absence quasi-absolue de tout outillage léger.

Les «Pics» sonts présents, le plus souvent bifaces (ou plus honnêtement «multifaces» tant il est délicat de définir un plan privilégié sur beaucoup d'entre eux, sans pour autant qu'ils puissent être véritablement dits «prismatiques». Le type à base globulaire semble presque aussi répandu que celui à bords parallèles mais l'appréciation des fréquences respectives est délicate car beaucoup de pièces sont brisées. Des «Pics de Com- mercy» sont également attestés quoique beaucoup plus rares.

Par contre les pièces assimilables à de véritables tranchets sont exceptionnelles, de même que le reste de la gamme de l'outillage campignien traditionnel (racloirs, etc.).

Un grain serré mais sensible et la présence de joints virtuels en plus des diaclases visibles sont des caractères fondamentaux de la roche de Plussulien comme de la plupart des matériaux taillables d'origine éruptive. Il est difficile de dire s'ils ont facilité ou rendu plus ardu le travail des néolithiques, mais il est certain que leur influence sur la production n'en facilite pas l'étude typologique ; les pièces véritablement «typiques» sont en effet rares devant celles où l'on discerne simplement une tendance vers un, voire plusieurs types d'outils. Bien des «pics» pourraient également passer pour les ébauches de forts ciseaux et certaines «pièces de Commercy» pour les ébauches de haches gâchées par une diaclase intempestive. Ce problème se pose d'autant plus que l'on ne trouve pratiquement pas de traces d'usage sur ces outils (à la surface très altérée il est vrai) et qu'en dehors de la zone territoriale directement concernée par les ateliers (voir plus loin) il n'en a jamais été trouvé, alors que la matière est pourtant un excellent .«traceur».

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L'essentiel du matériel peut être considéré comme des ébauches de haches polies abandonnées à différents stades de fabrication pour des raisons tantôt évidentes (bris, éclat mal venu, saillie difficile à résorber...) ; tantôt plus obscures. Leur examen fournit d'utiles renseignements d'ordre technologique qu'il est intéressant de comparer avec les observations faites sur le campignien, par exemple en Bergeracois (Cauvin, 1971, p. 165-178).

Nous avons déjà eu l'occasion d'exposer l'enchaînement des opérations conduisant du bloc brut à la hache finie : taille de la première ébauche, puis retouche à petits éclats, impossible à mener aussi avant que sur un matériau silicieux et donc nécessairement complétée par un bouchardage de mise en forme suivi du polissage final, total ou simplement limité à l'affûtage du tranchant (Le Roux, 1973, 1975), ce qui amène une quasi- occultation du stade «hache taillée».

En ce qui concerne l'obtention de la première ébauche, plusieurs techniques ont été utilisées, sans doute plus ou moins concurremment (fig. 2) :

— A partir d'un bloc massif de forme quelconque, on note un « épluchage » tout à fait analogue à celui que subirait un rognon de silex.

— Lorsque la roche est suffisamment diaclasée, les blocs de départ ont fréquemment la forme de « briquettes » prismatiques ou parallélépipédiques . La mise en forme est alors obtenue par épannelage des arêtes, souvent poussé inégalement selon les côtés ce qui explique les convergences morphologiques avec les pics à face plane, déjà mentionnées.

— Enfin, le bloc de départ peut être un très gros éclat obtenu par percussion. Sur roche compacte, le choc doit être violent et détache un éclat large avec énorme bulbe ventru; cette caractéristique est mise à profit en orientant la pièce à obtenir perpendiculairement à l'axe de l'éclat. Le galbe du bulbe, respecté, devient celui d'une des faces de l'ébauche, puis de la hache dont le contour est dessiné par un épluchage périphérique ; les enlèvements assez couvrants, sculptent du même coup l'autre face de l'ébauche à partir du dos de l'éclat. Par contre, si le fil de la roche est favorable, l'éclat, même important, se détache aisément et le bulbe reste modeste ; il est alors possible d'y tailler une ébauche « en long », les talons coïncidant; cette technique aboutit notamment à des formes courtes à talon épais, plat ou tronqué, dont la fréquence est telle parmi les ébauches comme parmi les haches, qu'elles ne sauraient toutes s'expliquer par des réemplois de pièces brisées.

L'outillage nécessaire à toutes ces opérations est effectivement trouvé en abondance sur le site sous forme de percuteurs variés, également en dolérite : grosses masses sub-pyramidales d'une dizaine de kilogrammes dont la pointe et ses abords portent la trace de chocs très violents, sphéroïdes de tailles variées et sortes de « maillets à gorge » frustes de quelques centaines de grammes voire moins dont les stigmates beaucoup plus légers doivent correspondre à la retouche et au bouchardage. D convient d'y ajouter les nombreuses surfaces « grêlées » que l'on peut observer sur affleurements rocheux ou sur blocs déplacés et qui correspondent visiblement à des enclumes ou établis.

Raccorder la typologie des ébauches trouvées à Plus- sulien à celle des haches en dolérite du type A terminées reste pour l'instant une gageure si l'on prétend sortir de quelques évidences; ceci est d'autant plus délicat que la plupart des ébauches sont abandonnées à un stade précoce; ce peut-être considéré soit comme le signe d'un départ de l'atelier au stade semi-fini, ce qui ne semble

pas le cas le plus courant (les ébauches sont rarissimes hors de la zone des ateliers et des amas de poussière de roche concrétionnée attestent qu'au moins le bouchardage était pratiqué sur place à une grande échelle. Les traces de polissage sont, il est vrai, beaucoup plus limitées, mais peut-être ont-elles été oblitérées par l'altération ou le colluvionnement dans les proches vallons au cas où cette opération aurait été conduite au bord de l'eau. En fait, nous avons déjà montré (Le Roux, 1973) que cette distorsion peut être simplement le fruit d'un risque de « casse » régulièrement décroissant d'une étape à la suivante dans le processus de fabrication où des techniques de moins en moins brutales s'appliquent à des pièces ayant déjà résisté avec succès aux opérations précédentes.

La production comprend bien entendu une énorme majorité de « haches » de toutes les formes et tailles attestées dans l'ouest de la France et dont un échantillonnage récemment testé au point de vue de la classification automatique des formes montre bien la grande diversité typologique (Geffrault, 1982).

Quelques types méritent cependant une brève mention :

Les « haches à bouton », bien connues dans tout l'ouest de la France, sont particulièrement abondantes dans certaines zones privilégiées reconnues à la faveur d'inventaires anciens (Pitre de l'Isle, 1880) ou en cours. Toutes (sauf trois cas reconnus sur plusieurs centaines de pièces examinées) sont en dolérite A. La position chronologique, quoiqu'incertaine, semble assez tardive (il parait notamment difficile que la ressemblance entre ce bouton et le bourrelet sommital de certaines pièces d'affinités S.O.M. en os ou bois de cervidé soit purement fortuite (Le Roux, 1983). Aucune ébauche indiscutable de hache à bouton n'a été trouvée en fouille à Plussulien mais elles ont pu être produites dans un atelier spécialisé bien localisé hors de la zone des fouilles; en outre, le bouton peut fort bien n'avoir été dégagé qu'au stade subterminal du bouchardage.

Instruments perforés et « divers » sont en fait rarissimes par rapport à Pénormité de la production; il s'agit de quelques bipennes et haches marteaux de formes classiques dans l'ouest et aussi d'un très beau « brassard d'archer » à deux trous trouvé dans le petit dolmen simple de Kercadoret en Moëlan-sur-Mer, Finistère (Le Roux, 1975), qui permet de préciser les rapports des ateliers avec les campaniformes de la région.

Ces rapports sont encore plus précisément attestés sur toute une série de sites de surface, correspondant très certainement à des habitats, qui occupent les collines granitiques des environs de St-Nicolas-du-Pelem, à une quinzaine de kilomètres au nord-ouest des ateliers; y ont été recueillis en effet par F. Le Provost toute une série d'artefacts en dolérite A (haches, ébauches et produits de débitage) associés à une céramique brun-rouge à décor géométrique incisé dont l'attribution aux campaniformes ne fait aucun doute (Le Provost et al, 1972).

Nous avons vu que la fabrication des haches du type A est attestée sur plus d'un millénaire et demi, dont sans doute environ 1200 ans de pleine activité. De part et d'autre de l'épisode campaniforme déjà évoqué, les associations archéologiques confirment les datations obtenues pour l'atelier : les instruments en dolérite A semblent absents du mobilier des tout premiers dolmens à couloir avec céramique du «type Carn» (le matériel poli en général y est d'ailleurs fort rare) ; au contraire, ces objets apparaissent régulièrement dans des monuments plus évolués (transeptés, à chambre compartimentée,

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en V, etc.. ou dans des monuments à chambre simple mais un peu plus tardifs ou réutilisés, en association cette fois avec de la poterie à affinités chasséennes souvent bien affirmées ou avec des formes plus tardives telles que le type de Kerugou. Nous verrons plus loin à propos de la sépulture de Kerivoelen comment ces mêmes haches accompagnent les ultimes manifestations du mégalithisme armoricain.

Il n'est pas sans intérêt de rappeler brièvement la dispersion géographique de cette production ; à elle seule, elle représente à peu près 50% de toutes les haches polies de la péninsule armoricaine avec cependant des variations locales significatives comme l'a montré par exemple l'étude récente effectuée dans les arrondissements de Dinan et de St-Malo (Le Roux et Lecerf, 1980, 1981).

Vers l'est, on assiste à une chute assez brutale de la fréquence aux confins du Massif Armoricain mais elle reste appréciable jusqu'à la Basse-Seine, la région parisienne et les Charentes (Le Roux, 1979). Des études détaillées montrent en outre un axe de diffusion privilégié le long de la Loire, jusqu'en Orléanais. Au-delà, en l'état actuel des recherches, on ne peut guère parler que de découvertes sporadiques (avec peut-être une petite concentration secondaire au nord de Paris) ; les points extrêmes atteignent la Belgique, l'Alsace, la Bourgogne, les Alpes et les Pyrénées. Quelques exemplaires attestées dans le sud de l'Angleterre (group X des chercheurs br

itanniques) (Clough et Cummins, 1979) semblent avoir essaimé à partir du Cotentin plutôt que de la Bretagne à en juger par leur distribution et fournissent un intéressant témoignage sur la réalité et les limites des contacts à travers la Manche occidentale au Néolithique.

A partir de ces données, des observations de fouille et de quelques expérimentations, il est tentant de procéder, ne serait-ce qu'à titre de divertissement, à quelques estimations chiffrées, étant entendu que les données disponibles permettent tout au plus d'envisager des ordres de grandeur (Le Roux, 1979).

- ESTIMATION DE LA PRODUCTION : sur la partie centrale des ateliers (environ 10.000 m2), l'épaisseur des déchets de taille accumulés varie de 0,5 m à 3 m ; en se basant sur une moyenne de 1 ,5 m, on obtient un volume de 15.000 m3. Les zones périphériques couvrent environ 1 km2 ; on peut considérer que le tiers au moins de cette surface supporte l'équivalent d'une couche compacte de 10 à 15 cm, soit environ 45.000 m3 le total des déchets serait donc de l'ordre de 60.000 m3. Nos propres essais de taille, de calibrage des éclats et de remontage nous conduisent à penser que, si l'on tient compte des blocs impropres à la taille, il faut avoir travaillé environ 30 kg de roche pour obtenir une hache moyenne (200 à 300 g) : c'est le fameux «faciès de gaspillage» de F. Bordes, avec un rendement d'à peine 1 %. Si on néglige le coefficient de foisonnement des déblais, compensé par les estimations plutôt basses données jusqu'ici, et sachant que la densité de la dolérite est proche de 3, on obtient une production totale de 6.000.000 (six millions) de haches à répartir essentiellement sur 1.200 ans de pleine activité, soit une moyenne annuelle de 5.000 haches qui représente, en supposant une activité sub-continue (disons sur 250 jours par an) une production journalière de l'ordre de 20 haches.

- ESTIMATION DÉMOGRAPHIQUE : On sait que cette production a alimenté à 50 % toute la Bretagne et

à environ 30 % une bonne partie de l'Ouest de la France. Si l'on prend comme base de calcul un territoire de 60.000 km2 alimenté à 40 % par l'atelier, le «marché» annuel moyen y est de 12.500 haches au total. A titre d'hypothèse, imaginons que tous les hommes adultes et eux seuls soient des utilisateurs de haches, soit environ un quart de la population dans beaucoup de société primitives (Young 1971, p. 339) et que leurs besoins soient d'environ une hache par homme et par an (compte tenu des réaffûtages, de la casse et des pertes) ; ce «marché» de 12.500 haches correspondrait alors à une population d'environ 50.000 personnes, soit pour l'ensemble de la zone considérée, une densité moyenne de 0,8 habitant au kilomètre carré, ce qui recoupe assez remarquablement les rares estimations chiffrées, établies sur des bases d'ailleurs toutes différentes pour le Néolithique d'Europe occidentale (Clarke, 1977 ; Randsborg, 1975, etc.).

- ESTIMATION TERRITORIALE : Quelques essais nous ont convaincu que la fabrication d'une hache courante ne demandait guère plus d'une journée de travail à un ouvrier expérimenté, dont environ la moitié pour le seul polissage de la pièce préalablement régularisée par bouchardage (Le Roux, 1973, 1975). Il est d'ailleurs remarquable que des observations sub-ethno- graphiques menées en Australie par exemple (Dickson, 1981) aboutissent à des conclusions très proches. La production estimée plus haut suppose donc la présence simultanée d'une vingtaine d' «ouvriers» en permanence sur le site, ce qui correspond à un groupe d'environ 60 personnes (si l'on admet cette fois un coefficient de 1/3 pour tenir compte de l'aide possible des femmes et des adolescents). Cette population (ou son équivalent en «occasionnels» dans le cas invérifiable du travail intermittent d'un effectif plus nombreux) ne peut subvenir à ses besoins lorsqu'elle est accaparée par l'atelier ; elle doit donc se reposer sur une communauté beaucoup plus large pour sa subsistance. Si l'on admet un prélèvement de 5 % comme supportable, le groupe concerné doit prendre environ 1200 personnes. Pour une densité de 1 habitant au km2 (prise un peu au-dessus de la moyenne générale afin de tenir compte des ressources apportées précisément par le gisement), cela donne un cercle de 19,5 km de rayon, dimension compatible avec son contrôle effectif par une population homogène.

Or, si l'on trace sur la carte un cercle de 20 km de rayon centré sur les ateliers, on constate qu'il englobe un territoire assez remarquable, comprenant les hautes vallées de l'Oust et du Blavet, l'une et l'autre voies d'accès direct à la côte morbihannaise, et toute la terminaison orientale du Bassin de Châteaulin encadrée au Sud par les collines schisto-gréseuses de la forêt de Quénécan et au Nord par les hauteurs granitiques du massif de Quintin — St-Nicolas — Rostrenen, sur lesquelles se perchent précisément les habitats dont nous avons déjà parlé mais aussi le grand oppidum de Trémargat dont l'intense occupation néolithique n'a été que partiellement voilée par les remaniements de l'Age du Fer.

La répartition des mégalithes (menhirs et sépultures) sur les deux groupes de hauteurs se fait elle aussi préférentiellement à l'intérieur de ce cercle théorique tandis qu'un blanc relatif s'observe au-delà, alors que les matériaux nécessaires continuent d'être disponibles.

De telles extrapolations en cascade pourront paraf- tre osées, surtout en l'absence d'éléments permettant d'isoler des tranches de temps suffisamment fines pour que la situation puisse raisonnablement y être considé-

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B

A'

Fig. 3: Laniscat, Liscuis I, plan général : S — Dallette échancrée anthropomorphe.

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rée comme stable. Cependant, le fait que ces déductions théoriques recoupent finalement assez bien plusieurs faits d'observations leur donne au moins, pensons-nous, valeur d'élément de réflexion à ne pas négliger pour une approche de l'organisation humaine de cette région au Néolithique.

II.- LES SEPULTURES MEGALITHIQUES DE LANISCAT ET PLÊLAUFF

Parmi les mégalithes situés dans la zone d'influence des ateliers de Plussulien, quatre sépultures ont fait l'objet de fouilles qui ont complètement renouvelé l'information jusque là disponible à partir des quelques compte-rendus d'explorations anciennes disponibles pour cette région (Le Roux, in Giot et al., 1979, p. 293-301).

A) LA NÉCROPOLE DU LISCUIS EN LANISCAT

Cet ensemble de trois sépultures, qui domine le confluent de la vallée du Blavet et de la «gorge du Daoulas», à environ 6 km au sud-ouest des ateliers de Sélédin, bien que très connu, n'avait jamais été exploré (Gaultier du Mottay, 1885, p. 503). Il est essentiellement réalisé en dalles de schiste local.

LISCUIS I est une «sépulture en V» selon la terminologie de J. L'Helgouach (1965), implantée en position légèrement culminante par rapport à ses voisines, sur un replat exposé à l'est un peu en contrebas du sommet topographique d'ailleurs très peu marqué, (fig. 3, 4, 5).

Le monument, long de 12 m, s'ouvre au Sud-Ouest par un court vestibule étroit (longueur 1,5 m, largeur 0,8 m) qui est séparé de la chambre principale par une dalle septale brute, coincée en travers du passage de façon à ménager une petite «porte» triangulaire contre la paroi sud-est. Cette chambre est en forme de bouteille allongée, s'évasant régulièrement jusqu'aux deux tiers de sa longueur environ pour atteindre alors une largeur de près de deux mètres, qu'elle conserve ensuite jusqu'à la dalle de chevet qui la ferme au nord-est. Parallèlement, la hauteur interne augmente légèrement de 1 ,2 m à 1,6 m. L'intérieur, bien que largement pertubé, montre encore les restes d'un pavage en petites plaquettes de schiste.

Adossée au chevet de la chambre, on note une petite cellule annexe très simple, formée seulement de deux dalles plantées dans le prolongement des parois latérales de la chambre mais d'une hauteur moindre. (1,2 m). Sans couverture conservée, ce petit espace est largement ouvert par tout son côté nord-est.

Toute cette construction est incluse dans un grand cairn piriforme de 13 m de long et de 8 m de large, conservé sur une hauteur pouvant atteindre localement 1 m et qui paraît remarquablement structuré avec une partie centrale aux plaquettes de schiste régulièrement inclinées vers l'extérieur pour s'appuyer sur le calage en blocs de grès qui assure la base des parois de la chambre dans leur rigole de fondation. La zone périphérique, plus confuse, vient buter contre un entourage fait d'une ligne de dallettes plantées sur chant. Côté nord, l'une d'elles porte deux échancrures asymétriques paraissant anciennes qui lui donnent une silhouette plus ou moins anthro-

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Fig. 4 : Laniscat, Liscuis I. Plan de la sépulture et situation du mobilier : a — silex; b— hachettes polies et ébauche; c— perle; d — tessons de poterie.

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pomorphe. Au chevet, des dalles un peu plus importantes dessinent une petite façade rectiligne de part et d'autre de la cellule tandis que, devant l'entrée, le cairn semble s'évaser pour laisser place à un petit espace triangulaire.

LISCUIS II est une grande allée couverte, orientée sensiblement nord-sud avec un vestibule très développé (2,5 m de long), nettement déjeté vers le nord-est. La chambre principale, de 8,5 m de long et légèrement renflée dans sa partie médiane où la largeur atteint 2,3 m, en est séparée par une dalle septale légèrement échancrée pour former, contre la paroi est, une grande «chatière» subtriangulaire dont la dalle-opercule soigneusement taillée était encore en place (fig. 6, 7, 8).

A l'extrémité sud, une grande structure de 3,5 m de long prolonge la chambre avec une légère angulation vers l'ouest, en symétrique du vestibule ; elle parait représenter la transformation par accrescence d'une petite cellule comparable à celle de liscuis I en un long caisson fermé divisé par une cloison médiane, disposition que l'on ne peut s'empêcher de rapprocher du «compartimentage» de l'allée de Bot-er-Mohed en Géguérec, d'ailleurs pas très éloignée (de la Grancière, 1901, p. 280). On notera que le «prolongement» distal est formé de dalles plus modestes et moins profondément

plantées que celles constituant la «cellule» initiale accolée au chevet de la chambre.

Seul le sol de la chambre est aménagé, mais avec un soin tout à fait remarquable ; il est en effet dallé de grandes plaques de schiste soigneusement ajustées sur deux rangs et calées sur un poutrage longitudinal fait de trois rangées de blocs de grès alignés.

Par contre, le vaste cairn elliptique de 20 m x 12 m qui entoure l'allée est beaucoup plus fruste qu'à Liscuis I ; bien que conservé par endroits jusqu'au ras du sommet des parois de la chambre, soit sur 1,4 m de haut, on n'y reconnaît pratiquement aucune stucture interne définie et sa périphérie n'est marquée que par quelques rares dallettes dressées ou par des blocs de grès à peine plus importants que le calibre moyen des éléments empilés dans sa masse.

LISCUIS III, ouverte à l'est, présente les trois éléments classiques de l'allée couverte armoricaine : court vestibule sub-triangulaire, chambre principale allongée et très légèrement renflée en barillet, cellule terminale largement ouverte, comportant à l'origine deux piliers de chaque côté et dont une table de couverture est cette fois conservée. Entre vestibule et couloir, une dalle échancrée détermine contre la paroi sud une belle «chatière» sub triangulaire dont l'opercule en schiste a, com-

Fig. 5 : Laniscat, Liscuis I, coupes (les repères renvoient à la Fig. 3).

Fig 6 : Laniscat, Liscuis II, plan général au niveau du dallage de la chambre : a— silex et Iithique divers; b— haches polies; c— perles et pendeloques; d— tessons de poterie.

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me à Liscuis II, été retrouvé (mais tombé à plat). Par contre, aucun aménagement indiscutable du sol n'a été reconnu dans le monument (fig. 9, 10).

Les structures périphériques sont bien différentes des deux exemples précédents ; l'allée, longue de 13 m, est engagée dans les restes d'un tertre de forme indécise mais qui parait avoir été à l'origine de plan sub-rec- tangulaire, d'environ 14 m de long pour 6 m de large ; cet amas de terre fine n'englobe qu'un simple calage à la base des parois de l'allée et se trouve engagé à la périphérie dans une masse de pierrailles qui peut représenter le résidu plus ou moins démantelé d'une chape superficielle.

Par contre, de part et d'autre de l'entrée (et peut- être en était-il de même pour encadrer la cellule), une façade rectiligne en dalles dressées, dont la plus haute atteint encore 1,6 m soit pratiquement la hauteur de l'allée elle-même, se déploie sur 5 m de long avec retours d'angles à chaque extrémité ce qui rappelle en plus monumental le dispositif encadrant la cellule de Liscuis I. En avant de cette façade, une large surface abondamment garnie de plaquettes de schiste en désordre représente sans doute les reste bouleversés de l'aménagement du sol sur ce qui devait être un véritable parvis.

LE MOBILIER livré par cet ensemble est finalement assez réduit, en partie mais pas uniquement sem- ble-t-il à cause de violations anciennes.

De liscuis I proviennent essentiellement une douzaine de silex dont seuls quatre sont de bons éclats plus ou moins laminaires, une perle sub-cylindrique en stéa- tite à perforation biconique et deux minuscules hachettes frustes (l'une en schiste, l'autre en amphibolite) (fig. MA, 12 A) ainsi qu'une grosse ébauche fruste en dolérite A trouvée dans le cairn. La céramique comprend une soixantaine de fragments relevant probablement d'une huitaine de vases différents dont six seulement offrent encore des éléments de formes reconnaissables. Pour trois d'entre eux, il s'agit de récipients à panse tronconique avec angulation vive sous un bord sub-ver- tical ou légèrement rentrant à profil un peu concave et lèvre simple. Le moins incomplet (fig. lin0 1) est fait d'une pâte assez fine, noirâtre dans la masse mais beige- rosé en surface ; celle-ci, bien régulière quoique rèche, laisse voir des traces de lissage. Le diamètre semble avoir été de l'ordre de 19 cm environ. Deux autres, quoique très incomplets et irreconstituables, semblent avoir été assez proches (fig. lin0 2, 3) même si, pour le premier, la pâte est différente, noirâtre et bien plus lisse en surface. Un quatrième récipient semble pouvoir s'en rapprocher, mais avec une facture plus fruste dans une pâte brun-noir à dégraissant quartzeux grossier (fig. lin 4, 5). Par ailleurs, on note les fragments probables de deux petits bols à fond rond, modelés dans une pâte gravillon- neuse, rosée dans toute l'épaisseur des tessons mais dont la surface ne présente pas (ou plus) de traces de lissage (fig. 11 n° 6). Enfin, quelques tessons à pâte très fine à dégraissant quartzeux peu abondant mais complété par des paillettes carbonisées et dont les surfaces rosées bien que corrodées présentent les restes d'un lissage soigné, pourraient peut-être représenter les ultimes restes d'un vase campaniforme sans décor conservé.

Il faut enfin signaler la présence de quelques fragments osseux mal conservés et difficilement identifiables. L'essentiel de ce matériel est concentré dans le seul secteur à la fois non bouleversé et encore protégé par une table.

A Liscuis II, le matériel lithique ne comprend tou-

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Fig. 7 : Laniscat, Liscuis II, plan des calages de la sépulture (parois et dallage).

Fig. 8 : Laniscat, Liscuis II, coupes (les repères renvoient à la Fig. 6) : 1 .— Humus; 2.— Terre argileuse humique; 3.— Terre jaune pulvérulente; 4.— Lit de pierrailles; 5.— Substratum (argile d'altération du schiste).

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Fig. 9 : Laniscat, Liscuis III, plan général : a— Silex; b— Hache polie et ébauche; c— Poterie (principaux tessons et zones de débris diffus); d— Zone cendreuse.

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jours qu'une demi-douzaine de silex dont quatre petites lames (fig. 12), mais les parures sont représentées par une petite pendeloque sur galet de quartz, un petit rognon de silex à perforation naturelle agrandie, une plaquette de schiste percée et surtout une belle hache- pendeloque en fibrolite verte (fig. 12 n° 7, 39). S'y ajoutent cinq haches polies et un fragment d'une sixième, toutes en dolente du type A. D faut noter que l'essentiel de ce matériel a été recueilli lors du décapage du cairn, ce qui est assez vraisemblablement à rapprocher du début du dépeçage subi par le monument.

Comme à liscuis I, la céramique est extrêmement fragmentée et incomplète ; on peut y reconnaître trois

fragments qui semblent proches des vases carénés de ce premier monument à la fois comme forme et comme technique (fig. 11 n° 13, 15, 17) mais aussi un gros tesson ventru paraissant provenir d'un grand bol, et trois départs de panses sur fonds plats, tantôt très inclinés tantôt au contraire très élancés au point d'évoquer clairement la silhouette d'un grand «pot de fleurs» S.O.M., ce qui est d'autant plus intéressant que ces fragments ont été trouvés dans le calage d'un des piliers de la sépulture (fig. 11 n° 16). On notera enfin un gros bouton de préhension aplati en languette et apparemment implanté horizontalement sur une carène (fig. 11 n° 18). ainsi qu'un petit tesson porteur de trois fines incisions paral-

P.r.

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B B

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Fig. 10 : Laniscat, Liscuis III, coupes (les repères renvoient à la Fig. 9 ; mêmes figurés que la Fig. 8).

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Fig. 11 : Laniscat, Liscuis, mobilier céramique et lithique : A.— Liscuis I; B.— Liscuis II; C— Liscuis III.

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Fig. 12 : Laniscat, Liscuis, haches polies, toutes en dolérite du type A, sauf les Nos 39 (fibrolite), 40 (schiste) et 41 ( amphibolite) : A.— Liscuis I; B.— Liscuis II; C— Liscuis III.

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P/an n> 1

Plan n- 2 A'

B

Fig. 13 : Plélauff , Kerivoelen, plans : 1 .— Structures mégalithiques conservées et matériel perturbé des niveaux superficiels; 2.— Pavage et matériel préservé en place, a— Silex; b— Haches polies et ébauche; c— Tessons (les Nos renvoient aux Fig. 1 5 et 16).

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lèles, en position verticale semble-t-il (fig. 11 nff 20). A Iiscuis III, le mobilier, surtout cantonné à l'en

trée, se réduit à une ébauche et une hache polie en do- lérite de type A et quelques tessons écrasés dont seulement cinq fragments de rebords identifiables, tous très simples, subverticaux, mais ne permettant pas de reconstituer les vases dont ils proviennent (fig. 11 C, 12 C).

B) LA SEPULTURE DE KERIVOELEN EN PLÉLAUFF

Un peu plus à l'Ouest, sur le plateau dominant la rive droite du Blavet, la commune de Plélauff possède une allée couverte bien connue mais citée sous différents noms (Bochacoat, Bonnet-Rouge, ou Bois de Gouarec, au gré des auteurs). Plus à l'Ouest encore, à environ 4 km de l'ensemble de Liscuis se trouve une autre sépulture mégalithique ruinée sur laquelle l'attention fut attirée en 1972 par un amateur local, M. Lody, alors qu'elle était retombée dans l'oubli après avoir été sommairement décrite dans le «Répertoire archéologique» de Gaultier du Mottay (1883, p. 508) (fig. 13, 14).

La fouille de 1974 a permis de retrouver le plan complet d'un monument, long de 11,5 m, large de 2,5 et orienté sensiblement est-ouest, grâce aux fosses d'arrachement des piliers qui avaient été dépecés, vraisemblablement entre la fin du Moyen-Age et le début du XIXème Siècle. La chambre principale, longue de 9 m et de plan franchement rectangulaire, possédait son entrée à l'extrémité est ; celle-ci devait être une chatière

axiale taillée dans deux dalles jointives dont une seule est conservée (mais la conformation de cette pierre, de la fosse d'arrachement qui lui fait face et de l'opercule en schiste qui a été retrouvé ne laisse guère de doute). Cette disposition, inconnue sur les allées couvertes armoricaines où la chatière quand elle existe est toujours latérale, est par contre attestés sur des sépultures à entrée latérale notamment dans la même région, à Coet-Correc en Mur-de-Bretagne (L'Helgouach, 1965, fig. 86). Cette chatière assurait la communication avec une «antichambre» très dégradée puisqu'il n'en subsiste plus qu'un pilier, mais qui semble avoir été de plan sub-trapézoïdal avec une longueur de 2 m et un accès qui, à en juger par les structures reconnues, ne peut s'être fait que latéralement par le sud et probablement par un passage assez étroit au contact de la cloison percée séparant chambre et antichambre.

Toute la chambre, ainsi que la zone supposée du passage dans l'antichambre, était pavée de plusieurs couches de plaquettes de schiste soigneusement disposées et restées miraculeusement préservées après le dépeçage sous une vingtaine de centimètres d'humus. Il n'a pas été trouvé trace de cairn, ni de cellule terminale au chevet de la chambre.

Le mobilier, quelque peu perturbé et fragmenté, comprend, pour le lithique, quelques médiocres lamelles de silex mais aussi un important fragment, long de 145 mm, de grande lame travaillée en poignard et réutilisée comme grattoir à son extrémité distale. La matière en est un silex blond-gris à légères marbrures violacées dont la texture assez rude avec minuscules cristaux de quartz scintillants permet raisonnablement d'envisager une origine pressignienne (fîg. 15 n° 5). Il convient de

Coupe longitudinale

Coupes Aransveraale

Fig. 14 : Plélauff , Kerivoelen, coupes (les repères renvoient à la Fig. 13).

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Fig. 15 : Plélauff , Kerivoelen, poterie et silex.

noter également la présence d'une série de quatre haches polies, de dimensions et conformations variées, mais toutes au tranchant intact et présentant des légères différences de patine dans la partie mésiale, traces probables des emmanchements. Toutes quatre sont en dolente du type A, ainsi qu'une ébauche grossière trouvée dans l'antichambre (fig. 16, N° 8 à 12).

La céramique comprend essentiellement : — Un petit vase à fond plat, élancé en «pot-de-fleurs», typique par sa silhouette comme par sa facture grossière en terre noirâtre à dégraissant arénacé (hauteur 143 mm, diamètre, 110 mm) (fig. 15 n° 1). — Quelques tessons isolés semblent provenir de vases assez proches, notamment deux gros fragments de panse, en pâte rougeâtre, présentant un décor fruste de légères et irrégulières impressions digitales (fig. 15 n° 3). — Un petit tesson campaniforme ornée d'une bande hachurée au peigne, bordée de deux lignes pointillées. Trois autres tessons, non décorés, mais de finition comparable appartiennent à un fond de vase légèrement cambré, qui peut également être campaniforme (fig. 15, N° 4). — Trouvés en milieu remaniés, trois autres tessons permettent de remonter partiellement la base évasée d'un grand pot à fond plat (DF = 80 mm) fait d'une pâte brun-rouge à dégraissant quarzo-feldspathique fin, à surface externe sommairement lissée et marbrée de

brun-noir (fig. 15 N° 2). Le décor conservé comprend, à 25 m au-dessus du fond, trois lignes horizontales pointillées, espacées de 5 à 6 mm, imprimées à l'aide d'un peigne à dents rectangulaires. Entre ces lignes, des séries de cinq ou six incisions verticales, dessinent une sorte de damier très étiré dans le sens horizontal, qui rappelle certains décors campaniformes des régions pyrénéennes, groupe de l'Aude en particulier ( Treinen, 1970 ; Gui- laine, 1967, p. 4447), et aussi quelques formes particulières de l'Ouest et du Centre-Ouest (Joussaume, 1981, p. 484497), ou en Bretagne même, du Mané-er-Hloch à Mocoal-Mendon (Morbihan) (L'Helgouach, 1963).

C) CHRONOLOGIE - AFFINITÉS

Une bonne série de dates radiocarbone vient, comme à Plussulien, aider à situer l'utilisation de ces monuments :

La plus ancienne concerne une petite concentration de charbons de bois trouvée juste devant l'entrée de Iiscuis I (GIF 3099 : 5140 ± 110 BP.) qui fait écho de façon remarquable à l'ouverture des ateliers de Sélé- din. Elle ne peut malheureusement pas être reliée avec certitude à la construction de la sépulture en V ou à son utilisation avec dépôt des poteries anguleuses décrites

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cm

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Fig. 16 : Plélauff , Kerivoelen, haches polies et ébauche en dolérite du type A.

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plus haut, mais elle atteste à coup sûr la fréquentation du site dès le début qu quatrième millénaire avant J. C. en chronologie calibrée.

Les dates obtenues à liscuis II pour des charbons prélevés dans la cellule (GIF 3585 : 4170 ± 110 BP.) ou dans le cairn (GIF 3944 : 4450 ± 1 10 B P.) paraissent séparer de façon significative construction du monument et transformation de la cellule donnant ainsi une «fourchette» chronologique pour la pleine utilisation de la sépulture et probablement aussi le dépôt d'un mobilier dont la typologie s'accorde assez bien avec une telle datation (coexistence de céramiques carénées proches de celles de Liscuis I et de formes d'allure S. O.M. dont certaines, rappelons-le, ont été trouvées dans le calage même d'un des piliers de la chambre.

Si l'on admet une durée d'utilisation raisonnable pour Liscuis I, il est probable que les deux monuments ont été fonctionnels successivement, sans hiatus ou même avec un certain chevauchement, le recoupement constaté dans les formes céramiques étant alors tout naturel.

Le matériel de Liscuis III étant trop réduit pour illustrer valablement les dates radiocarbone fournies par ce monument (GIF 4075 : 3680 ± 110 Bi\ et GIF 4076 : 4200 ±110 Bi\), on en retiendra simplement qu'elles paraissent prendre le relai de celles de Liscuis II comme si, là encore, l'utilisation des monuments avait été successive avec un léger chevauchement. On remarquera d'ailleurs que la distribution topographique des trois sépultures semble confirmer cette succession par des implantations chaque fois à l'est et en contrebas de l'édifice précédent ; les architectures elles-mêmes, tout en gardant une certaine unité liée par une bonne part au matériau utilisé, paraissent suivre une évolution parallèle, de la «sépulture en V» (Liscuis I) à l'allée couverte encore archaïsante avec son grand cairn ovalaire (Liscuis II), puis à structures périphériques simplifiées (Liscuis III).

Par contre, à Kerivoelen, un matériel bien caractéristique correspond à deux dates parfaitement concordantes et sensiblement contemporaines de la plus récente obtenue à Liscuis III ; elles recoupent les valeurs tardives déjà obtenues par J. L'Helgouach à Quessoy et St-Quay-Perros, confimant que certaines sépultures mégalithiques étaient encore en pleine utilisation à la fin du troisième millénaire avant J.C. en chronologie calibrée, alors que la civilisation des Tumulus Armoricains bâtissait déjà ses premiers mausolées, parfois à quelques dizaines de kilomètres de distance seulement (Bourbriac, St- Adrien ou Melrand dans le cas présent).

A cette date tardive (GIF 3586 : 3680 ± 110 BP. et GIF 3587 : 3640 ± 110 BP., correspondant à des charbons recueillis respectivement sur le pavage de la chambre et sur le sol de l'antichambre), on trouve à Kerivoelen une céramique S. OM. assez typique, le «pot de fleurs» (fig. 15 n° 1) trouvé bien en place dans l'antichambre et donc probablement déposé lors d'une des dernières fréquentations du monument, cependant que la perduration des ateliers de Sélédin est attestée jusqu'à cette basse époque par la présence d'une ébauche à toucher le vase précité et de quatre haches polies neuves sur le pavage de la chambre.

On regrettera que les tessons campaniformes et le poignard pressignien aient été recueillis en milieu perturbé mais nous avons vu plus haut comment l'industrie issue des ateliers de Sélédin était associée à une céramique d'affinités clairement campaniformes sur les habitats des environs ; il est sans doute significatif qu'à part

ques indices de mésolithique à préciser, F. Le Provost n'ait toujours repéré dans cette zone aucun site qui soit clairement plus ancien malgré ses prospections intensives. D reste cependant que de nouvelles découvertes sont toujours possibles et qu'un ensemble aussi complexe que le grand camp de Toul-Goulic à Trémargat, sur lequel aucune fouille véritable n'a encore pu être entreprise, recèle certainement bien des informations.

III.- CONCLUSIONS

Le recoupement chronologique du Chalcolithique et Néolithique terminal de Kerivoelen avec les débuts de l'Age du Bronze armoricain n'est pas une surprise ; à plusieurs reprises déjà, J. Briard a souligné l'apparente continuité existant entre campaniformes et premiers tumulus (par exemple, in Giot et al., 1980 ; Briard, à paraître, etc.). Nous-même avons retrouvé ce phénomène à une époque un peu plus haute autour de l'urne du Bronze ancien de St-Just (Le Roux et Gautier, 1983).

A l'autre extrémité de la séquence chronologique se trouvent apparemment les poteries carénées de Liscuis I (dont les rapports avec la date radiocarbone fournie par ce monument ne sont cependant pas indiscutables, rappelons-le) ; elles apparaissent en quelque sorte intermédiaires entre les formes «Kerugou» typiques du littoral sud-armoricain et celles plus frustes du «groupe de Quessoy» tel que défini par J. L'Helgouach (in Giot et al., 1979, p. 281).

On notera que les premières ont précisément été trouvées entre autres dans les deux sépultures en V déjà fouillées : Crugou en Plovan et Le Run en Treffiagat, situées toutes deux il est vrai au coeur du domaine Kerugou et que des tessons caractéristiques ont en outre été retrouvés jusque dans le nord de la Bretagne (sépulture à entrée latérale du Mélus à Ploubazlanec, Côtes-du- Nord) (L'Helgouach, 1965).

Par rapport à cette poterie «classique», on notera qu'à Liscuis I la facture est parfois aussi soignée (par exemple, fig. 11 n° 1) et que les bords sont en général sub-verticaux mais à lèvre toujours simple. L'absence apparente de décor sur les formes reconstituables est tempérée par la présence à Liscuis II d'un petit fragment (fig. lin0 20) porteur de trois incisions parallèles qui rappellent le décor de l'un des vases à fond rond de l'allée couverte de Kerbannalec en Beuzec-Cap— Sizun, à la forme d'ailleurs parfaitement compatible avec le galbe de ce tesson (L'Helgouach, 1965, fig. 111).

Les rapprochements proposés, toujours par J. L'Helgouach, avec le groupe d'Eteauville apparaissent d'autant plus séduisants que les découvertes récentes montrent d'une part l'extension du groupe de Kerugou à tout le littoral sud-armoricain jusqu'au-delà des bouches de la Loire (Camp des Prises à Machecoul : J. L'Helgouach, 1981) et d'autre part la présence plus ou moins continue de poteries carénées très proches de celles de Liscuis ou Quessoy dans l'est de l'Armorique : site mégalithique de l'De-Briand au Lion-d'Angers, Maine- et-Loire (L'Helgouach, 1975), et allée couverte de la Grée-Basse en Monteneuf, Morbihan où un grand vase très soigné évoque même le Kerugou classique (Le Roux et al., 1978).

Les découvertes de St-Thois (Finistère) et St-Just (Ille-et- Vilaine) nous ont fourni l'occasion de faire brièvement le point sur la néolithisation de la Bretagne intérieure (Le Roux, 1982) et de remarquer com-

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bien les premiers indices fournis par la palynologie il y a vingt ans (Van Zeist, 1963) avaient été confortés depuis par une série de dates radiocarbone du cinquième millénaire BJP. obtenues à partir de fouilles. On note cependant qu'un décalage subsiste, tant au plan de l'architecture mégalithique en cause, qu'à celui des datations entre, d'une part ce que l'on pourrait appeler une «frange sub-littorale» large d'une trentaine de kilomètres, où l'on observe une pénétration plus ou moins forte des premières communautés mégalithiques côtiè- res (St-Thois, Colpo, St-Just) et, d'autre part, une implantation plus autonome en Armorique

ment centrale, à une distance des côtes ne permettant plus des liaisons aussi «suivies», comme c'est le cas dans la zone qui nous intéresse ici.

D semble bien que ce soit la présence d'une ressource naturelle de choix, en l'occurence le gisement de do- lérite de qualité et facile à exploiter de Sélédin, qui ait été le moteur de l'installation puis du développement et de la relative prospérité pendant près de 1.500 ans d'une communauté néolithique dans ce territoire relativement écarté dont nous avons tenté de cerner, au début de ce travail, les limites géographiques et les possibilités.

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