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    L’impact d’Internet sur l’organisation des entreprises de presseUne approche par la théorie des coûts de transaction

    Danielle Attias

    EconomiX - Université de Paris X

    Résumé : La presse est une industrie en perte de vitesse : vieillissement de son lectorat, conflitssyndicaux, chute du nomre de points de distriution, etc! "ormis ces explications externes, l#o$et decet article est d#analyser si les difficultés de l#industrie ne sont pas é%alement dues & des raisonsinternes! Les technolo%ies 'nternet ont profondément modifié l#or%anisation des firmes éditrices,faisant cohaiter une presse traditionnelle, aux modes de coordination plut(t hiérarchi)ues et unepresse en li%ne, plus souple, dont les choix de %ouvernance sont plus proches du marché! *elon uneapproche par la théorie des co+ts de transaction, nous nous attachons & analyser les attriuts destransactions clés de la presse traditionnelle, puis ceux de la presse en li%ne, pour souli%ner l& o'nternet a opéré les chan%ements les plus déterminants et expli)uer les tensions entre ces deuxmanires de produire et de diffuser l#information!

    Mots clés : presse, 'nternet, théorie des co+ts de transaction, .'/, or%anisation

    .ous mes remerciements vont & Eric 0rousseau, 0runo /haves, *ami 0en *assi et .hierry 1edel )uiont ien voulu me confier leurs remar)ues sur les différentes moutures de ce texte! Une premire

    version a été présentée aux Doctoriales du 2D3 .'/* en 4uin 5667!

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    1. Introduction

    La presse est une industrie en difficulté! Le marché des )uotidiens en particulier suit une chute de sadiffusion : le nomre d#exemplaires de )uotidiens pour 8666 haitants est passé de 59 en 8;ex! : Yahoo News, WanadooNews, etc!@, le développement de l#information %ratuite en li%ne, la difficulté & trouver le on é)uilireéconomi)ue entre une information entirement financée par la pulicité et une information payante etle développement des lo%s9, alimentés énévolement par des individus et )uestionnant le modle deproduction d#informations par les médias traditionnels!

    ace & ces difficultés de l#industrie, de nomreux éditeurs se sont demandé si leurs propres sites'nternet, souvent accessiles %ratuitement, ne cannialisaient pas leurs ventes! Plusieurs études sesont penchées sur le su$et! Faiser >5669@, )ui a analysé les effets du lancement d#un site 'nternet pour un ma%aJine féminin sur le marché allemand et montre )ue la mise en li%ne du site n#affecte passi%nificativement les parts de marché du ma%aJine! Les résultats d#une étude menée en 5668 par laNewspaper Association of America confirment ce résultat, en montrant )u#une part si%nificative deslecteurs de $ournaux en li%ne affirme ne pas avoir modifié sa consommation de presse papier, voiremHme l#avoir au%menté depuis )u#ils utilisent 'nternet! Enfin, 2entJKo >566?@ a analysé les donnéesd#audience du Washington Post  et de son édition en li%ne en 5666! *on étude montre une corrélation

    1 Données de l#Unesco et de la Morld Association of Nespapers >MAN@, citées par Alert >566?@ sur une population de lecteursde plus de 87 ans!2 Enfin, avec la %énéralisation croissante des connexions rapides & 'nternet, le $ournalisme en li%ne peut renouveler son style et

    con)uérir d#autres pulics, notamment parmi les $eunes! Une étude menée pendant ? ans et dans 8 pays par le /enter of /ommunication Policy de l#université U/LA auprs de 86 666 $eunes montrent les déuts d#une tendance de report du tempsconsacré & la télévision sur 'nternet : sur les 88, heures en moyenne passées par les $eunes sur 'nternet cha)ue semaine, lamoitié serait pris sur la télévision, le reste sur les temps de sommeil et de socialisation! Les utilisateurs d#'nternet passent 5=de temps en moins devant la télévision )ue les non 'nternautes! Gr, selon une étude d#'*L effectuée en 5665 sur les principauxusa%es d#'nternet, la consultation d#informations et d#actualités arrive en 7e position aprs les activités de communication, lesloisirs, le travail O éducation et le voya%e, la consultation d#informations étant un des esoins les plus importants exprimés par les 'nternautes! Les titres ont donc moilisés leurs contenus sur 'nternet aussi dans l#espoir de %arder leurs lecteurs, voire decapter de nouveaux pulics!3  millions d#Américains ont créé un lo% en 566? et un )uart des 'nternautes affirment en lire en 566? >étude Pe 'nternet,év! 5667@

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    positive entre les lectorats papier et 'nternet! ais en décryptant l#hétéro%énéité des populations delecteurs, il montre )ue les éditions en li%ne n#affectent pas sustantiellement les titres papier!

    /e déat sur la cannialisation de la presse papier par 'nternet n#est pas véritalement tranché, maisl#impact de la presse en li%ne sur le marché de l#information ressemle & celui d#innovations comme laradio ou la télévision en leur temps : la radio avait un avanta%e sur les $ournaux pour traiter des

    informations de dernire minute, mais les $ournaux avaient tou$ours l#avanta%e pour l#analyse enprofondeur! La télévision a clairement supplanté la radio pour les séries, mais la radio resteirremplaQale pour le divertissement en voiture! En somme, le neuf et l#ancien se concurrencent, maispour l#essentiel, ils resteraient des produits )ualitativement différents! De mHme, les consommateurssemlent utiliser les informations papier et en li%ne de manire différente, avec asseJ peu derecoupements!

    Gutre les facteurs externes concurrence, faile renouvellement du lectorat, etc!, notre o$ectif estd#analyser si les difficultés des entreprises de presse ne s#expli)uent pas aussi par des facteursinternes, liés & leur propre or%anisation! Les nouvelles technolo%ies ont imposé un chan%ement rapideet radical aux or%anisations pour produire et distriuer l#information sur 'nternet! En effet, pour leurs $ournaux papier, les entreprises de presse avaient du depuis lon%temps composer avec descontraintes de production industrielle >proximité siteRmarché, capacité de production, etc!@ et aritrer 

    entre le déploiement d#un réseau de distriution en propre ou l#externalisation & un des %randsréseaux, tels les Nouelles Messageries de la Presse Parisienne  >NPP@! Une fois leurs choixeffectués, ceux-ci n#étaient pas facilement modifiés et les modes d#or%anisation internes étaientrelativement stales!

    Une premire va%ue de modernisation a provo)ué une réor%anisation de l#industrie : le développentd#outils de communication électroni)ue a permis l#envoi sous format électroni)ue des matrices des $ournaux et rendait possile l#éloi%nement %éo%raphi)ue entre rédactions et imprimeries! /ertainesentreprises de presse ont alors effectué des choix )uant & l#inté%ration ou & l#externalisation de leursmoyens de production! Avec 'nternet, toutes les entreprises de presse sont oli%ées de revoir lamanire de produire et de distriuer l#information! /#est & la lumire de ces nouvelles contraintes )uenous allons étudier la manire dont les nouvelles technolo%ies ont ouleversé l#or%anisation desentreprises de presse!

     Aprs un ref rappel pour définir le ien B presse C >S5@, nous expli)uerons pour)uoi nous nousattachons & étudier les choix de %ouvernance des firmes pour les transactions B édition production Cet B édition distriution C >S9@, & partir du cadre d#analyse de la théorie des co+ts de transaction etde la théorie des contrats incomplets >S?@! Nous définirons )uelles formes or%anisationnelles sontau$ourd#hui & l#Tuvre sur le marché, pour la presse papier >S 7@ et pour la presse en li%ne >S@!L#analyse des attriuts de ces transactions nous permettra de mieux comprendre les leviers utiliséspar les acteurs de la presse pour développer leurs activités sur 'nternet!

    'l ne s#a%ira pas de comparer point & point les deux états or%anisation de la presse papier etor%anisation de la presse en li%ne, car l#un ne s#est pas totalement sustitué & l#autre, mais de décrirela tension existant entre ces deux modes de diffusion de l#information, causée par l#inté%ration destechnolo%ies fondées sur 'nternet! Nous montrerons aussi comment les choix effectués )uant &

    l#or%anisation de la presse sur 'nternet peuvent affecter la )ualité des iens produits et diffusés enli%ne!

    Enfin, nous tenterons de déterminer l#effet des technolo%ies 'nternet sur les processus de coordinationdes transactions B édition production C et B édition distriution C des entreprises de presse et &évaluer dans )uels cas celles-ci ont eu avanta%e & recourir & des types d#or%anisation plus proche dumarché et d#autres plus proches de la hiérarchie >S

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    national et & l#étran%er, via un réseau de Kios)uiers et de outi)ues ?! Un titre de presse se caractérisepar le niveau de spécialisation de son contenu, son ancra%e territorial et sa périodicité! Ainsi, laclassification traditionnelle de la presse délimite-t-elle presse )uotidienne nationale, presse)uotidienne ré%ionale, presse ma%aJine nationale et presse professionnelle nationale!

    Le ien de presse traditionnel est un ien périssale, soumis aux contraintes du oucla%e, pour )ue la

    pulication soit disponile & temps sur le marché! 'l dépend é%alement du support papier, donc decontraintes de production >format, tira%e, capacités@ et de distriution >stocKs, linéaires@! /escontraintes sont moins fortes selon les types de iens : un )uotidien en aura davanta%e )u#unma%aJine au tira%e hedomadaire ou mensuel! Enfin, le ien presse est financé par la vented#espaces pulicitaires et le cas échéant, par la vente au numéro au consommateur final!

    Le $ournal, en tant )ue produit, est caractérisé par des co+ts élevés pour le premier exemplaire, tandis)ue les co+ts de reproduction énéficient d#économies d#échelle lors)ue le nomre d#exemplairesproduits au%mente >Picard, 566?@! La part du co+t du premier exemplaire >char%es techni)ues, derédaction et d#administration@ est estimée & ?6= pour des )uotidiens de faile diffusion >3osse ODertouJos, 8;Le loch, 8;;Le loch O *onnac, 5666@!

    *ur 'nternet, nous définirons un site de presse comme une a%ré%ation de contenus numéri)ues,textes, %raphi)ues, audio ou vidéo, produits par des a%ences de presse ou par des $ournalistes, mis & $our ré%ulirement, mis en forme selon une lo%i)ue chronolo%i)ue et de dossiers, diffusée sur 'nternetvia un nom de domaine et financée par la pulicité, voire par des contriutions du consommateur final>achat d#archives & l#unité, aonnement, etc!@! Pour étudier l#impact des nouvelles technolo%ies del#information sur les entreprises de presse, nous nous concentrerons sur les principales contraintesdes titres, de temps et de support!

    . !our"uoi se concentrer sur les transactions « édition # production » $ « édition #distribution » %

    La filire presse traditionnelle s#or%anise autour de six fonctions clés : l#administration du $ournal, lamise en forme ou le ma)uetta%e de cha)ue exemplaire, la rédaction des articles, l#impression du titre,sa distriution, et la vente des espaces pulicitaires, ces )uatre dernires fonctions faisant l#o$etd#aritra%es sur leur inté%ration complte ou partielle au sein de l#entreprise de presse, voire sur leur externalisation!

    Passons rapidement en revue ces )uatre fonctions et tentons d#évaluer les)uelles ont étévéritalement transformées avec l#apparition de la presse en li%ne!

    La rédaction d#un $ournal représente 87 & 56= des co+ts de fonctionnement d#un )uotidien >/haron,8;;5@! Les $ournalistes titulaires produisent les articles )ui seront puliés dans cha)ue exemplaire, &partir d#informations rutes fournies par les a%ences de presse et différents matériaux recueillisdirectement >reporta%es, intervies, etc!@! Les titres ont é%alement recours & des $ournalistesindépendants ou pi%istes, )ui produisent des articles selon les saisons ou le niveau de la con$oncture,lors)ue la pa%ination est resserrée! /e mode de fonctionnement, trs répandu dans la presse,notamment ma%aJine, permet aux entreprises de transformer ces co+ts salariaux en co+ts variales,aaissant le co+t fixe de production du premier exemplaire du $ournal!

    *ur 'nternet, le fonctionnement des rédactions est identi)ue! La rédaction 'nternet produit ses propresarticles en prenant davanta%e en compte les sources issues d#'nternet, tels les lo%s et autres sitescollaoratifs, et les complte si esoin d#articles complémentaires issus de $ournalistes pi%istes!

    La vente des espaces pulicitaires d#un titre est effectuée par des ré%ies, internes & l#entreprise depresse ou indépendantes et externes! Le co+t de cette activité représente entre et 86= des co+ts de

    4 Les ma%aJines spécialisés entrent dans cette définition : il existe aussi des a%ences de presse spécialisées diffusant des

    dépHches destinées & la presse spécialisée! 'l existe en effet une véritale néuleuse d#a%ences de presse, outre les B trois%randes C >AP, AP, 3euters@, )ui ont un rayonnement international! Parmi les a%ences spécialisées, les plus connuess#adressent au secteur financier >ex! : Don 4ones, 0loomer%@ ou produisent des photos >ex! : a%num, *y%ma@!

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    fonctionnement d#un )uotidien >/haron, 8;;5@! Le recours & une ré%ie externe >ex! : !nterdeco@ estmotivé de la mHme manire par le souhait de transformer les co+ts de fonctionnement en co+tsvariales, a$ustales en cas de retournement de la con$oncture pulicitaire7!  Les ré%ies externesoffrent é%alement la capacité de mutualiser leurs co+ts de fonctionnement sur plusieurs comptes et dedisposer d#un carnet d#adresses auprs des annonceurs! /#est notamment ce dernier point )ui a pumotiver certaines entreprises de presse & réinternaliser cette activité, afin de %érer directement leur 

    relation avec le client final et d#éviter le ris)ue d#une moindre a%ressivité commerciale!

    *ur 'nternet, on retrouve le mHme type d#aritra%e! Au lancement de certains sites de presse, lesentreprises ont eu esoin de confier & des ré%ies externes la %estion pulicitaire de leurs espaces, car celles-ci avaient une meilleure connaissance d#'nternet >ex! : "i#Media,  Ad Pepper @! Aprsl#effondrement de la ulle et la chute des revenus pulicitaires en 5668 >879m au lieu de 8?m en5666 selon l#'A0 rance@, nomre de sites de presse ont choisi d#inté%rer leur ré%ie et de %érer lavente de leurs espaces pulicitaires & la fois pour le papier et 'nternet! Par exemple, $e Mondedispose désormais de sa propre ré%ie $e Monde Publicité, doulée d#une ré%ie pour le site 'nternet dutitre, i#Régie! En 5668, les sites du %roupe $agard%re >.1, radio et presse@ ne sont plus %érés par !nterdeco par une filiale du %roupe, $agard%re Actie Publicité!

     Ainsi, les fonctions de rédaction et de ré%ie ont été modifiées par 'nternet, mais le cTur de leurs

    activités est resté le mHme : écrire des articles, vendre des espaces pulicitaires! Les choixd#inté%ration ou d#externalisation de tout ou partie de ces activités par les entreprises de presse sontcomparales, pour le titre papier et pour le site 'nternet : ils sont surtout liés par le souci detransformer autant )ue possile les co+ts opérationnels de l#entreprise en co+ts variales et de faireface aux aléas con$oncturels des ventes de titres et d#espaces pulicitaires!

    /e n#est pas le cas des fonctions de production et de distriution : 'nternet a supprimé ces activitéstraditionnelles pour les sustituer par d#autres! L#édition multimédia, médiatée par un outil depulication électroni)ue, a remplacé l#impression et la diffusion en li%ne a remplacé la distriution sur points de vente! Gr, dans la presse traditionnelle, les choix d#inté%ration ou d#externalisation de cesactivités sont asseJ douloureux pour les entreprises, notamment en raison leurs co+ts fixes élevés >56& 57= des co+ts opérationnels pour la production et 86 & 57= pour la distriution@ et des conflitssyndicaux )ui ont émaillé les tentatives de modernisation! *ur 'nternet, de nouveaux modles de

    production et de diffusion de l#information se sont mis en place, privilé%iant des structures souples etréactives, chahutant le modle traditionnel, plus hiérarchi)ue! 'l nous est donc nécessaire decomprendre les choix d#or%anisation des transactions traditionnelles, car ils ont un impact sur lesstraté%ies 'nternet adoptées par les entreprises de presse!

    &. Un point sur la littérature mobilisée

    Plusieurs approches distinctes coexistent pour traiter la )uestion de l#inté%ration verticale! Aucunethéorie unifiée n#existe >4osKo, 5669@, mais toutes considrent )ue la recherche d#efficacité est unedes principales motivations de l#inté%ration!

    Pour les théoriciens de l#économie traditionnelle, les firmes avaient pour o$ectif de définir lesopportunités les plus efficaces pour transformer les inputs en produits! Elles achetaient les unscomme les autres sur des marchés spots! Les firmes et les marchés avaient donc des activitéscomplémentaires, alors )ue /oase >8;9.irole, 8;@ ou faciliter la discrimination par les prix>Perry, 8;

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    au%mentant les co+ts des firmes concurrentes ou & lon% terme en au%mentant les co+ts d#entrée pour des rivaux potentiels tentés par une entrée sur le marché >A%hion et 0olton, 8;< V Grdover, *alop et*aloner, 8;;6@! En somme, dans l#approche traditionnelle, l#inté%ration verticale consiste en unemanipulation straté%i)ue des prix, afin d#optimiser les ventes et d#éviter les prolmes de doulemar%inalisation!

    Une autre incitation & l#inté%ration verticale pouvait Htre aussi le prolme de free-ridin% pour lafourniture d#un service aprs-vente satisfaisant par les détaillants, en aval dans la filire de l#industrie>atheson et Minter, 8;@! Des firmes en aval de la filire peuvent aussi avoir intérHt & inté%rer enamont pour sécuriser leur approvisionnement, notamment dans le cas o la demande pour des inputsest incertaine >Dennis /arlon, 8;8;98;./E@ apour avanta%e de se concentrer sur les attriuts de ces transactions entre vendeurs et acheteurs deiens et de services >spécificité des actifs, fré)uence, incertitude@, )ui influencent les co+ts %énéréspar les transactions, donc la performance des différents choix de %ouvernance! En fonction de cesco+ts de transaction, le choix du mode le plus efficace d#or%anisation et de coordination d#une activitépourra s#effectuer en faveur du marché ou d#un mode hiérarchi)ue! La ./E met donc en valeur uneincitation & l#inté%ration verticale asente des développements de l#économie industrielle classi)ue : lapossiilité d#économiser des co+ts de transaction!

    Enfin, l#approche de l#économie néo-institutionnelle )ui en découle est plus complte dans l#analysedes choix de %ouvernance alternatifs, entre B marché C et B hiérarchie C, entre une B %ouvernance de

    relations verticales impli)uant des fournisseurs de iens et services intermédiaires et les acheteurs deces iens et services & travers un arran%ement contractuel fondé sur le marché et une %ouvernance &l#intérieur d#une or%anisation & travers l#inté%ration verticale C >4osKo, 5669@! Entre les deux, lesB formes hyrides C >énard, 566?@ sont choisies par les acteurs en fonction de la nature de leurscontrats, définissant leurs oli%ations pour la réalisation d#une transaction!

    La ./E a donné lieu & de multiples études empiri)ues >Flein, 566?@, centrées sur les décisionsd#inté%ration verticale des firmes ou B maKe or uy C@, la mise en place d#arran%ements contractuelsnon standard, ainsi )ue sur leurs performances! Elles se concentrent en %énéral sur un ien ou unservice utilisé comme ressource pour la production ou la distriution de ou tel type de produit : picesautomoile >Flein, /raford et Alchian, 8;4osKo, 8;;6@, assurance>3e%an, 8;;Anderson et *chmittlein, 8;?@! L#o$ectif empiri)ue

    est de déterminer si les différents types de structure de %ouvernance oservés peuvent Htre expli)uéspar les variations des caractéristi)ues des transactions, notamment du fait de l#importance desspécificités des actifs!

    .outefois, la ./E et l#analyse des attriuts des transactions n#expli)uent pas )uelle est la firme )ui doitinté%rer! Nous utiliserons donc aussi la théorie des contrats incomplets, et notamment & l#approche de"art >8;@, selon la)uelle la partie )ui consent l#investissement )ui a l#impact le plus fort sur lerésultat doit inté%rer!

    Nous nous appuierons enfin sur la littérature traitant de l#impact des nouvelles technolo%ies del#information sur les or%anisations, & l#aide de la théorie des co+ts de transaction! Au sein de celle-ci,deux thses s#affrontent >0rousseau, 8;;5@! La premire considre )ue les .'/ permettent aux firmesd#Htre plus performantes sur des modes marchands d#interaction >alone O alii, 8;

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    ainsi l#intérHt de l#internalisation >0ryn$olfson, alone et 2uraxani, 8;@! A contrario, la secondeconstate un renforcement de l#efficacité des processus de coordination centralisés! Pour 0lacK >8;8@et Antonelli >8;@, les .'/ sont surtout mises en Tuvre par les hiérarchies existantes, du fait de leur co+t et des capacités financires des %randes institutions! *i les co+ts de coordination de la hiérarchiediminuent, ce sont ces modes de coordination )ui devraient Htre utilisés! ace & ces approchesradicales, 0rousseau >8;;5@ propose modérer certaines de leurs conclusions, car les usa%es des .'/

    ne sont pas universels et les transactions ne sont pas toutes homo%nes dans le systme productif!.ous les mécanismes d#échan%e ne peuvent pas Htre entirement %érés par les .'/! Les .'/toutefois, peuvent contriuer & améliorer les processus de décision et diminuer les co+ts de B certainsprocessus nécessaires & la %estion de l#échan%e et de la coopération C!

    '. (hoi) organisationnels dans l’industrie de la presse traditionnelle

    Nous détaillerons ici les attriuts des transactions B édition-production C et B édition-distriution C, puisferons état des choix d#inté%ration ou d#externalisation des éditeurs concernant les activités deproduction et de distriution!

    '.1. *ou+ernance des transactions « édition # production » et « édition # distribution »

    dans la presse traditionnelle

    '.1.1.Les spécificités de site constituent un attribut clé des transactions dans la pressetraditionnelle

    La spécificité de site fait référence & des transactions pour les)uelles une partie en%a%e desinvestissements & proximité de son partenaire pour minimiser les co+ts de transport! Dans le cas de lapresse, il s#a%it de l#implantation des sites d#impression et des réseaux de distriution des $ournaux!

    Dans les années 8;Alert, 566?@! Pour lapresse )uotidienne nationale, ce choix est clé car le marché de la vente au numéro en 566? enProvince représente contre 8,9= & Paris et 87,;= en0anlieue@

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    /ertains titres nationaux ont toutefois conservé leur propre imprimerie en ré%ion parisienne! 'l s#a%itnotamment du Monde & 'vry et du &igaro ) Roiss* depuis +,',! Les $ournaux sont acheminés par avion en province, $us)u#aux Annexes 3é%ionales de essa%erie des NPP, pour Htre ensuitedistriués comme les autres )uotidiens! En 5667, $e &igaro  a annoncé l#ouverture d#une nouvelleimprimerie dans le sud de la rance pour réduire ses acheminements en avion! $a (ribune  et

    $ibération )uant & eux, effectuent toutes leurs opérations de production et de distriution de leursexemplaires via le réseau &aximpresse des NPP!

    Wuant & la distriution en ré%ion parisienne, une partie des exemplaires issus des imprimeriesparisiennes est acheminée vers les dépositaires les plus importants, )ui %rent de %ros volumes dediffusion, et l#autre partie est destinée & un centre de %roupa%e en ré%ion parisienne pour préparer leslivraisons d#exemplaires aux dépositaires de la ré%ion 'le-de-rance, du Nord et du /entre de larance! Ainsi, cha)ue Jone %éo%raphi)ue de desserte dispose d#un mode de fonctionnementspécifi)ue, de manire & disposer des co+ts de transport les plus avanta%eux entre le centred#impression et le lieu de distriution des titres!

     A contrario, cette spécificité de site a motivé de nomreux éditeurs de )uotidiens ré%ionaux ycompris le  Parisien  & internaliser les activités de production et de distriution! /elles-ci étant

    localisées sur un territoire relativement restreint, les tarifs proposés par les NPP ne représentent pasune réelle économie pour la presse ré%ionale! Dans ce cas, les titres ré%ionaux énéficientd#économies de densité, en servant la demande la plus concentrée possile, afin de réduire les co+tsd#accs aux consommateurs finals!

    '.1.2.Les spécificités ph,si"ues ont fortement influencé les relations entre la pressetraditionnelle et son principal partenaire- les /!!

    La spécificité des actifs physi)ues fait référence & des investissements technolo%i)ues par une partiedestinés & coopérer avec l#autre partie! De ce point de vue, la presse franQaise a d+ mener un lon%effort pour s#adapter aux nouvelles techni)ues! En effet, l#insertion des nouvelles technolo%ies avaitpour o$ectif d#accrotre la rapidité de préparation et d#impression du $ournal! Les entreprises de

    presse ont utilisé les nouveaux outils & leur disposition afin de pulier les $ournaux les plus B & $our Cpossiles : le délai de oucla%e pouvant Htre repoussé, les rédactions int%rent donc les actualités lesplus fraches au plus prs du moment o le $ournal est distriué! Désormais, un dernier papier peutHtre inté%ré moins d#une heure avant l#impression du $ournal >/haron, 8;;5@! Ainsi, le titre concurrenced#autant mieux d#autres médias, notamment la télévision, dans la couverture des actualités >Picard,566?@!

    De fait, les méthodes d#impression et les conditions de travail dans les ateliers ont été ouleversées :la typo%raphie >pression d#une forme en relief sur le papier@ a été pro%ressivement remplacée par l#offset >utilisation de composants chimi)ues )ui fixent ou repoussent l#encre sur une pla)ue de Jinc@!Wuant & la préparation des textes, la fonte de caractres en plom a été remplacée par un procédéphoto%raphi)ue, la photocomposition! L#investissement des ateliers d#impression dans ces deuxprocédés associés, photocomposition et offset, B s#affirmera avec l#ordinateur C >/haron, 8;;5@! Leséditeurs investissent dans des moyens informati)ues >consoles informati)ues, puis micro-ordinateurs@et des technolo%ies de communication >mise en réseau des rédactions, parta%e de sources@, lesproducteurs dans des technolo%ies d#impression moderne >automatisation et pro%rammation desrotatives@, afin d#octroyer une plus %rande flexiilité de production et des déits plus importants!

    /es nouveaux appareilla%es électroni)ues ont permis de B transmettre & distance le cliché des pa%esréalisées sur des ordinateurs de composition C et de rendre B possile la décentralisation del#impression, en adressant & distance la matrice électroni)ue des pa%es du $ournal C >Alert, 566?@!Dans la relation )ui lie certains éditeurs nationaux aux NPP pour la décentralisation de la productiond#exemplaires en province >réseau &aximpresse@, cha)ue partie a investi dans les technolo%iesnécessaires & la coopération avec l#autre partie! L#investissement consenti par les NPP dans unsystme de fac-similé et dans un réseau d#imprimeries situées & proximité de ses centres ré%ionauxde %roupa%e est difficilement redéployale pour d#autres )uotidiens, tout d#aord parce )ue le nomrede )uotidiens nationaux est limité, aussi parce )ue les )uotidiens ré%ionaux ont ma$oritairementinté%ré leur appareil de production! Enfin, le réseau &aximpresse  permettait de mutualiser des

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    investissements lourds et de les parta%er indirectement entre éditeurs! .out retrait d#un éditeur peutdonc avoir des répercutions sur les tarifs prati)ués par les NPP!

    .outefois, le contrat entre éditeurs et NPP a connu de nomreux souresauts, dus aumécontentement de certains éditeurs face aux co+ts élevés du réseau &aximpresse, de prolmes deformats et aux retards de modernisation de l#appareil de production des NPP >retards sur la couleur 

    ou le renouvellement des rotatives@! /eux-ci ont alors choisi de réinté%rer le transport de leurs titres c#est le cas du &igaro et de &rance Soir  en 8;;8, )ui ont décidé de revenir au transport aérien pour lesJones méridionales voire de créer leur propre réseau d#imprimeries décentralisées c#est le cas destitres du %roupe  Amaur* , dont l-./uipe, en 5669, avec )uatre imprimeries prs de Nantes, Lyon,.oulouse et 'stres >Alert, 566?@! /es cas montrent )ue les choix d#inté%ration ou d#externalisation deséditeurs n#ont pas tou$ours été fi%és : lors)ue les co+ts de transaction deviennent trop élevés ou )ueles investissements consentis par le partenaire sont $u%és insuffisants pour répondre & la demande de)ualité des éditeurs, certains n#hésitent donc pas & remettre en )uestion la relation contractuelle )uiles lie!

    De la mHme manire, pour préserver la relation contractuelle les liant aux éditeurs pour la distriutiondes titres, les NPP ont déployé des actifs physi)ues spécifi)ues et investi dans leur réseau pour continuer & coopérer avec les %roupes de presse! La facturation des éditeurs repose sur des armes

    votés par les sociétés coopératives! 'ls sont les mHmes pour tous les éditeurs et connus de tous! 'l n#ya donc pas de né%ociation de %ré & %ré entre les NPP et ses clients! Le co+t du réseau dedistriution était considéré comme trop élevé par les éditeurs! Gutre )uel)ues raffinements tarifaires86,celui-ci est calculé comme un pourcenta%e de la vente au numéro et int%re le taux d#invendus dutitre! Gr, ce taux était trs élevé en rance, notamment en comparaison de celui des pays du Nord del#Europe par exemple >9?,Y@ certains $ournalistes de ce )uotidien ont fait na%ure la

    10 En 8;;, le co+t %loal de distriution d#un titre par les NPP est environ de 9,7= de la valeur de vente d#un titre, dont ;=

    de commission pour les NPP, 86= pour les dépositaires et 89= du prix de couverture des exemplaires vendus@, une contriutionforfaitaire par exemplaire livré, des frais de distriution et de traitement des invendus >tarification pro%ressive appli)uée & partirde 57= d#invendus@ et une onification calculée sur le chiffre d#affaires >péré)uation@!

    ;

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    petite ouche & l#idée )u#on puisse y éditer !ci Paris : voil& une prévention )ui n#aurait pas traversé latHte d#un $ournaliste an%lo-saxon Z C >4eanneney, 8;;environ 96R?6 cm@, alors )ue $eMonde est resté fidle & un plus %rand format, dit B erlinois C >environ 95R?< cm@! De ce fait, lestechnolo%ies utilisées par un titre ne sont pas facilement redéployales pour répondre aux esoinsd#autres acteurs potentiels! De ce fait, 01 Minutes  se plie aux contraintes physi)ues du Monde : le

    format du $ournal est celui du Monde divisé par deux et les codes couleurs sont les mHmes! Les actifsinvestis par le Monde ne sont donc pas entirement redéployales, le co+t d#un chan%ement étant tropélevé pour les deux parties : %estion de formats différents en atelier d#imprimerie ou création d#uneimprimerie propre pour le deuxime $ournal!

    Wuant aux ma%aJines, une %rande ma$orité d#entre eux confient leur impression & des sociétésspécialisées utilisant du papier couché ou %lacé! Dans ce secteur, le %roupe canadien 3uebecor   aracheté depuis 8;;7 d#anciennes imprimeries parisiennes ou provinciales >Alert, 566?@! 'l domine lemarché d#impression des ma%aJines : %rIce aux économies d#échelles )u#il réalise et énéficiantd#une activité moins contrainte par le temps )ue celle des )uotidiens, il est capale de proposer untarif d#impression plus compétitif )u#un co+t de production d#un acteur isolé! Les ma%aJines ont doncavanta%e & externaliser cette fonction!

    Du c(té de la distriution, les NPP ont investi pour constituer et coordonner un réseau dedistriuteurs dense sur l#ensemle du territoire franQais, de manire & dé%a%er des économiesd#échelle et inciter les éditeurs & externaliser leur distriution! Pour la presse nationale, un tel mailla%edu territoire constitue un investissement spécifi)ue )ui donne aux NPP une force de frappe pour ladesserte des $ournaux et en fait un partenaire incontournale! Ainsi, au déut des années 8;6, lesNPP se reposaient sur un réseau de dépositaires et sous-dépositaires desservant 95 666 points devente! Aprs des efforts de modernisation du réseau menés $us)u#& la fin des années 8;;6, les NPPemploient 8;66 salariés, diffusent 6= de la vente au numéro des titres nationaux dans 5;

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    face & l#action syndicale, ce )ui dote les salariés de ces entreprises d#un fort pouvoir de né%ociationface aux propriétaires!

    L#histoire du *yndicat du Livre remonte au déut du 56 e sicle : B & la suite de %rves puissantes, en8;6, 8;6;, 8;8; et 8;?< notamment, les ouvriers du Livre imposent la paiement de salaires élevéspour un temps de travail réduit par rapport & celui des autres ouvriers C >Eveno, 5667@! /ertains

    conflits ont fait suir des périodes noires & la presse : durant plusieurs mois, les titres pouvaient Htrefortement fra%ilisés et aller $us)u#& la faillite! 4eanneney >8;;@ cite notamment l#exemple de Paris5our , un talo[d )ui a fermé aprs un conflit avec les ouvriers typo%raphes! Un autre conflit syndicalnotoire est celui du (imes au 3oyaume-Uni, )ui a cessé de paratre de décemre 8;88,= du marché en 5668@, mais il est iné%alement important selon les titres : $a 6roix  a ;?=d#aonnés, alors )ue $ibération n#en a )ue ?;,5= du marché en 5668@, mais le nomre de points de vente physi)ues ne cesse de chuter et les%roupes distriuteurs doivent aussi faire face & des conflits avec leurs employés! De fait, les difficultésdu métier de diffuseur rendent l#activité moins attrayante, notamment dans les %randes villes : duréedu travail $ournalier, faile rétriution85, %estion du travail de retour des invendus, man)ue de place,etc! Par ailleurs, les efforts de modernisation et de réor%anisation des NPP se sont heurtés &

    l#opposition de leurs employés, en ma$orité affiliés & la édération du Livre /2.! /e processus a étéémaillé de lon%ues %rves en 8;

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    '.. La fré"uence des transactions est éle+ée du fait de la périodicité de l’acti+ité

    Les transactions B édition-production C et B édition-distriution C sont caractérisées par une fortefré)uence des relations entre parties, car l#activité de presse repose sur sa périodicité! Elle restetoutefois plus élevée pour les )uotidiens! De ce point de vue, les contraintes d#un )uotidien serontien plus fortes )ue celles d#un ma%aJine! La tentation d#internaliser la production et de distriution

    sera donc supérieure pour un )uotidien, afin de matriser et sécuriser le processus )ui mnera unexemplaire $us)u#au client final! Par contre, les ma%aJines ont plus de latitude pour externaliser cesfonctions!

    '.&. 0n conclusion

    1oici un rappel des attriuts des transactions B édition-production C et B édition-distriution C dans lapresse traditionnelle dont dépend le choix du mode de %ouvernance :

    ransaction 0dition !roduction ransaction 0dition Distribution

    3ctifs de siteProximité imprimeries centres de

    distriutionProximité centres de distriution-marchés

    3ctifs ph,si"ues .echni)ues d#impressionmodernes odernisation des centresde distriution

    3ctifsd’in+estissements

    /apacités de production ailla%e local

    Incertitude  Aléas liés aux conflits syndicaux

    4ré"uence orte

    'l reste & noter )ue les spécificités des actifs humains et de mar)ue semlent n#avoir un r(le )uesecondaire dans le choix de %ouvernance des transactions B édition-production C et B édition-distriution C! .outefois, la notoriété d#un titre et de ses $ournalistes )uand elle est liée & de %rosvolumes de production et de distriution a un effet dans la né%ociation avec les partenaires des

    éditeurs : un ma%aJine spécialisé au tira%e minimaliste, comme $es 6ahiers du 6inéma  >86 ?96exemplaires vendus au numéro sur 566?-5667@ ne sera pas traité de la mHme manire )u#un %rand $ournal de la presse %énéraliste comme Le i%aro >8? 88 ex!@89! Le succs d#un titre en Kios)ue adonc un effet indirect sur la relation contractuelle entre les éditeurs et ses partenaires de distriution,donc sur les transactions B édition-production C et B édition-distriution C! De plus, conformément & laloi 0ichet du 5 avril 8;?8;;@ expli)ue )ueson créateur, 4ean-4ac)ues *ervan *chreier aurait B le don principal de séduire et de recruter lesplumes les plus presti%ieuses du moment, de *artre & alraux C! Au$ourd#hui encore, la si%nature de

    chroni)ueurs B stars C >ex! : 4ac)ues Attali et 0ernard 2uetta & $-.xpress@, ainsi )ue d#expertss#exprimant dans les colonnes du $ournal >ex! : pa%es B Déats C du Monde  ou B 3eonds C de$ibération@ sont des caractéristi)ues du $ournal )ui peuvent motiver la décision d#achat!

    Wuant aux spécificités de mar)ue d#un $ournal i!e! sa renommée et sa réputation de )ualité, ellessont clé, car les espaces de distriution sont souvent exi%us et )u#il est souvent nécessaire dedemander nommément un titre au Kios)uier pour le trouver!

    13 Les données de diffusion payée de ces exemples sont relevées par l#G4D, l#Association pour le /ontr(le de la Diffusion des

    édias!14

     La loi du 5 avril 8;?< dite \Loi 0ichet\ du nom de son fondateur >3oert 0ichet@ ré%lemente le systme franQais de la vente

    au numéro! /ette loi édicte un certain nomre de principes fondamentaux : la lierté de diffusion pour un éditeur de presse,

    l#externalisation de la distriution, si elle est %roupée avec d#autres éditeurs, devant s#effectuer dans le cadre de messa%eries depresse o tous les éditeurs sont traités de manire é%alitaire, l#impartialité de la distriution!15

     (endances de la ente au numéro, NPP, arché et .endances, 566?

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    En fonction de ces attriuts, les titres donc ont effectué des choix d#inté%ration de la production et dela distriution des $ournaux )ui peuvent se synthétiser comme suit!

    Les )uotidiens, du fait de leurs contraintes temporelles, ont une forte motivation & internaliser lafarication et la distriution de leurs $ournaux! En effet, exposés & une fré)uence trs élevée destransactions, tout ralentissement impli)ue une au%mentation des invendus, donc des pertes pour 

    l#éditeur! Une des sources ma$eures de co+ts de transaction étant la vulnérailité des titres face aux%rves, le choix d#inté%ration se comprend comme la volonté d#une plus %rande matrise du processuset de sécurisation du marché final!

    .outefois, le choix de l#inté%ration pour les deux transactions n#est véritalement le fait )ue de deuxcaté%ories d#éditeurs : les )uotidiens ré%ionaux, %rIce & leur proximité avec le marché final >fortesspécificités de site@ et d#un investissement & consentir plus réduit )ue s#il s#a%issait de développer unréseau de distriution national, et les )uotidiens du %roupe Amaury >$e Parisien  et L-./uipenotamment@, )ui souhaitaient disposer d#actifs physi)ues plus spécifi)ues )ue ceux offerts par lesNPP et matriser la relation avec le client final de out en out!

     Ainsi, hormis ces deux caté%ories de )uotidiens, la plupart des )uotidiens nationaux doivent faire faceaux contraintes %éo%raphi)ues, pour )ue leur titre soit produit et distriué & un co+t raisonnale, dans

    des délais leur permettant de diffuser l#information la plus frache possile! Pour réduire leurs co+ts detransport, ceux-ci produisent directement leurs $ournaux en ré%ion parisienne et les acheminent enavion ou ont recours & l#externalisation pour les fari)uer dans des imprimeries de province! Dans cecas, la firme en char%e de la distriution, les NPP, consent l#investissement d#inté%rer en amont unepartie de la production des )uotidiens! De fait, elle énéficie d#économies d#échelle et donc d#uninvestissement plus profitale )ue si cha)ue éditeur de )uotidien devait faire construire son propreréseau d#imprimeries en province, proche des centres de distriution des NPP!

    La distriution est ensuite ma$oritairement externalisée : en effet, le mailla%e nécessaire pour distriuer les titres sur l#ensemle du territoire est tel )ue la plupart des éditeurs externalisent ladistriution aux NPP ou aux essa%eries Lyonnaises, )ui ont su valoriser leur ancra%e histori)ue!Pour ces titres, ma$oritaires, la %ouvernance de la transaction relve donc davanta%e de la sous-traitance partenariale >0rousseau, 8;;@, notamment du fait des économies d#échelle octroyées par la

    contractualisation des éditeurs avec les NPP! La notion de B partenariat C permet de )ualifier lasituation des éditeurs re%roupés en coopératives : les parties y sont amenées & %érer des transactionsdans la durée, impli)uant un certain de%ré d#investissements spécifi)ues!

    Enfin, les ma%aJines ont davanta%e choisi l#externalisation, car ils sont moins contraints par lafré)uence de la transaction et ils énéficient des économies d#échelle de leurs partenaires, deproduction et de distriution!

    0dition

    !roductionintégrée

    Distributionintégrée

    !roduction« mi)te »

    Distributione)ternalisée

    !roductione)ternalisée

    !56*roupe 3maur,

    !5 /aga7ines

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    Source 7 48 Attias

    /ette rapide synthse nous permet de voir )ue les classifications traditionnelles de la presse restentrelativement opérantes, car l#ancra%e dans un territoire et la périodicité de la pulication sont liés &des contraintes physi)ues et déterminent les choix des firmes d#internalisation ou d#externalisation des

    firmes pour les transactions B édition-production C et B édition-distriution C!

    8. (hoc technologi"ue et é+olution des choi) organisationnels

    Dans cette partie, nous nous attacherons & mettre en valeur la manire dont 'nternet a influé sur lanature des transactions B édition-production C et B édition-distriution C et sur les formesor%anisationnelles de la presse! Le mode ma$oritairement hiérarchi)ue identifié dans la pressetraditionnelle est nettement attu en rche par les potentialités techni)ues du réseau! La presse enli%ne épouse des formes plus diverses et volontiers plus proches du marché!

    Impact d’Internet sur la gou+ernance des transactions

    'nternet est & la fois un outil de pulication et de diffusion, & la fois un outil de diffusion d#informationsde flux, sur le modle des fils d#a%ences de presse, et d#archiva%e d#informations de stocK >ases dedonnées, indexées via des liens hypertextes@! Un site 'nternet est or%anisé de faQon modulaire! DesB locs C d#informations peuvent Htre a%encés et mis & $our de manire indépendante!

    La farication du $ournal passe donc d#un mode de production contrai%nant, moilisant de lourdsinvestissements physi)ues, & un mode souple et modulaire, modifiale & merci, %rIce & des outils depulication numéri)ue! Gr, les co+ts de farication >machines et impression@ s#élvent & 96-?6= dutotal des co+ts opérationnels >Picard, 566?@! Les caractéristi)ues de la transaction ont doncconsidéralement évolué, puis)ue celle-ci s#affranchit désormais des contraintes de productionindustrielle! Du c(té de la distriution >86 & 57= des co+ts fixes du premier exemplaire@, lechan%ement est tout aussi radical, puis)ue les contraintes du transport, du stocKa%e et du maintien

    des points de vente disparaissent! Les éditeurs traditionnels disposent en plus d#un avanta%econcurrentiel : B leurs é)uipes rédactionnelles sont dé$& en place, avec leurs contenus dé$&rentailisés par le iais de la distriution papier C >1ernardet, 566?@! Le co+t de production del#information au moins au démarra%e de l#activité est mar%inal!

     Avec 'nternet, les éditeurs ont donc la possiilité de distriuer eux-mHmes leur production & moindreco+t, y compris & l#international! En effet, ds 5666, un tiers des visites des sites d#informationfrancophones vient de l#étran%er >De Lauier, 5666@! De plus, il n#existe )ue peu ou pas de limite laprolifération de contenus : alors )ue dans la presse traditionnelle, les moyens de diffusion sont limitéspar des contraintes techni)ues >rareté des fré)uences pour la télévision, lourdeur de l#outil industrielpour la presse, capacités de stocKa%e limitées@, 'nternet ne freine aucunement la productiond#informations! Les investissements re)uis pour la farication étant nettement moins spécifi)ues >plusd#imprimeries, ni de contraintes de site@, l#accs au client est facilité! 'ls ont ainsi la possiilité de

    recueillir directement l#information sur la consommation du client et adapter constamment leur production aux usa%es, ainsi )ue l#er%onomie et la présentation de l#information! L#outil de pulicationnuméri)ue devient central et re)uiert des investissements ien inférieurs! Ds lors, la fonction dedistriution de l#information n#est plus seulement le fait des %rands or%anes de presse! Elle appartientdésormais aussi aux %rands portails 'nternet, tels Yahoo  ou MSN , et & une myriade de nouveauxacteurs, investissant ce nouveau support & moindres frais, via la distriution de contenus provenantd#autres sources, essentiellement d#a%ences de presse! *ur 'nternet, on peut désormais Htre diffuseur sans Htre producteur, ou producteur sans Htre diffuseur d#informations! Distriuteurs et producteursd#informations sont au mHme niveau, accessile en li%ne via un nom de domaine! Les contraintestemporaires et physi)ues au niveau de la distriution restent pour l#essentiel, mais eaucoup moins ou plus du tout au niveau de la farication! B La technolo%ie en soi ne détermine aucun modleor%anisationnel optimal C >0rousseau, 5668@ : des contraintes sont levées, mais les choixor%anisationnels demeurent liés aux contraintes de coordination propres & ces nouvelles activités!

    'l faut noter )ue la transition d#un mode de diffusion industriel de l#information & celui de la diffusionnuméri)ue n#a pas supprimé la presse traditionnelle : les deux états ne peuvent Htre directement

    8?

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    comparés, le second étant l#excroissance du premier, et doivent cohaiter! 'nternet est un modealternatif, & la fois sustituale et complémentaire & la presse papier! 'l modifie le mode de productionde la presse, mais reste lié au support B papier C, notamment parce )ue la production d#informationspar la rédaction papier reste la premire source diffusée en li%ne!

    Dans ce contexte, nous nous attacherons & montrer le chan%ement radical )ue les entreprises de

    presse ont du %érer pour déployer leurs sites d#information en li%ne et & expliciter leurs choix de%ouvernance sur 'nternet! Nous analyserons donc les attriuts des nouvelles transactions, pour comprendre les choix d#inté%ration ou d#externalisation des acteurs opérant sur 'nternet! Nous nousemploierons enfin & mettre en valeur la tension existant entre les deux presses, papier et 'nternet!

    8.1.1.La spécificité de site est radicalement transformée

    Les contraintes de site, telles )ue les connat la presse papier, sont levées! 'nternet est un réseaupoint & point! L#information transmise par 'nternet est dématérialisée et déconnectée de son contenant>1ernardet, 566?@! 'l ne s#a%it plus forcément d#un article, mais d#un contenu, )u#il soit un texte, unenre%istrement audio, vidéo ou une photo! Ainsi, le $ournaliste ou l#informaticien )ui saisit un textedans un lo%iciel de pulication met en li%ne un contenu disponile pour toute personne connectée au

    réseau! La transaction concerne désormais la production directe de contenus par une rédaction et leur mise forme dans un ensemle structuré pulié sur un site 'nternet! L#accs aux contenus n#est plus lié& la disponiilité du titre dans un Kios)ue, mais & la simple connaissance du nom de domaine du sitepar le consommateur, voire d#un simple mot clé tapé sur un moteur de recherche 8!

    /oncernant les spécificités de site, on pourrait se dire )u#'nternet est la dernire étape de l#évolutionde la presse! Dé$& la numérisation avait permis la décentralisation des imprimeries en province,désormais, les contraintes de site sont levées : il n#y a plus de production industrielle, de centresd#impression, de transport, ni de %estion de linéaires dans les points de distriution! La levée de laspécificité de site permet d#envisa%er une multitude d#accords avec différents partenaires, via lacontractualisation plut(t )ue l#inté%ration!

    La )uestion se pose alors de savoir si l#on peut parler de site virtuel, incarné par le nom de domaine!Gr, il semle )ue l#adresse d#un site est d#avanta%e lié & un actif de mar)ue! *ur 'nternet, la spécificité

    de mar)ue $oue de fait un r(le clé, car la structuration de l#accs & l#information >localisation par lesnoms de domaine, référencement par mot-clé, pulicité via les liens sponsorisés sur les %randsmoteurs de recherche, etc!@ conduit techni)uement & une indifférenciation entre les différentscontenus! Gr, sur un site média de %rande notoriété, dont la mar)ue est préexistante dans la presse,la télévision ou la radio, les 'nternautes arriveront ma$oritairement au on domaine en tapantdirectement l#adresse du site ou via une re)uHte sur la mar)ue sur un moteur de recherche! *i le siteest de moindre notoriété, seul un accs par un on référencement dans des sites & fort trafic peutdrainer une audience suffisante et Itir peu & peu la mar)ue sur le réseau : ?6= des visites)uotidiennes d#un site non indexé dans les favoris d#un 'nternaute viennent de 9oogle, contre 87=pour un B %rand site C >o%el et Patino, 5667@ ! De ce point de vue, les éditeurs traditionnels disposentd#une avance notale sur les B pure-players C : leur mar)ue est dé$& reconnue par les annonceurs,elle évo)ue la )ualité et le sérieux $ournalisti)ue pour les consommateurs! /ertains sites ont vouluexploiter cet atout et ont déployé des B chanes C sous leur omrelle, comme B $ibération Auto C!N#étant pas lé%itimes sur la plupart ces services, ces expériences n#ont pas duré! ais elles ont apprisaux éditeurs de sites )ue les mar)ues aux)uelles se référaient les 'nternautes étaient avant toutassociées & la fourniture d#informations de )ualité!

    8.1.2.Les spécificités ph,si"ues sont désormais liées au) outils de publicationnuméri"ue

    Dans la presse en li%ne, les actifs physi)ues sont spécifi)ues si les entreprises de presse moilisentdes investissements pour )ue les rédactions disposent de moyens pour diffuser en li%ne des contenusmultimédia! 'l s#a%it %énéralement d#un outil lo%iciel de pulication sur 'nternet, )ui structure lescontenus et met ré%ulirement & $our le site 'nternet du titre! /]est & ce niveau )ue les activités enli%ne se différencient le plus celles de la presse papier : pour les titres traditionnels, les contenus

    16 En mai 5667, édiamétrie-e*tat relve )ue ?9= des 'nternautes ont accédé & un site 'nternet via un moteur de recherche,98= via des liens externes et 5= directement en tapant le nom de domaine!

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    >articles@ sont produits pour les deux médias, mais ils sont puliés d]un c(té sur 'nternet et de l]autre,dans des $ournaux papier!

    Les technolo%ies disponiles peuvent Htre développées en interne ou disponiles sur le marché! Undes systmes les plus utilisés est celui de :ignette, un pro%iciel construit autour du lan%a%e XL8avec insertion

    d#illustrations et de liens@, hiérarchisation en ruri)ues, pulication en li%ne, %estion des tIches, desparta%es, des droits, etc! /e type d#outils donne une %rande autonomie au $ournaliste, )ui %re seull#ac)uisition d#informations, la rédaction, l#édition, la pulication, la modification des articles et lahiérarchisation >1ernardet, 566?@! La présence d#experts techni)ues >ici les informaticiens@ estnécessaire, mais plus indispensale comme l#était celle des typo%raphes et des ouvriers de pressedans les ateliers et les imprimeries des )uotidiens! Le co+t de tels pro%rammes mHme si certainsattei%nent des montants consé)uents est sans commune mesure avec celui des imprimeries et duréseau de distriution de la presse traditionnelle! Les failes arrires & l#entrée sont une des raisonspour les)uelles, au déut de la ulle 'nternet, de nomreux pro$ets éditoriaux ont fleuri en li%ne,pensant pouvoir totalement s#affranchir des contraintes traditionnelles de l#édition >ex! : (ransfert   enrance, Red "erring , !ndustr* Standard , Salon et Slate aux Etats-Unis@!

    Les choix des différentes entreprises de presse dépendent alors du co+t de cha)ue option, mais aussi

    de la profondeur et de la réactivité de l#offre )u#elles souhaitent proposer aux 'nternautes! $e Mondepar exemple dispose d#une filiale 'nternet importante >77 employés@ et développe de nomreuxservices en li%ne pour développer l#interaction avec son pulic : articles mis en li%ne tout au lon% de la $ournée, issus du $ournal papier et produits par les é)uipes rédactionnelles de la filiale, nesletters,chats, lo%s, service personnalisé aux aonnés, etc! 3écemment, le site du Monde a décidé de neplus avoir recours & :ignette, et de développer sa propre solution lo%icielle, %rIce & des lo%iciels lireset des standards ouverts >XUL@8! En effet, avec :ignette, la contractualisation avait un co+t tropélevé : le co+t de la licence est proportionnel & l#audience et avec 9, millions de visiteurs uni)ues enseptemre 56678;, le site du Monde est le 5e site d#information en rance! De plus, le partenaire duMonde n#a pu proposer de solution évolutive et adaptée aux esoins du site : il est devenu tropco+teux de contractualiser les adaptations nécessaires avec un prestataire extérieur! L#option choisiepar le directeur techni)ue du Monde a permis au titre de se dé%a%er de sa dépendance contractuelleet d#inté%rer cette activité, en formant ses employés et en adoptant des standards ouverts, plus

    souples! /es outils de pulication et de diffusion de l#information ne se ornent pas & numériser les fonctionstraditionnelles de l#édition de presse! 'ls remplissent de nouvelles fonctions liées aux spécificités de laconsommation d#information sur 'nternet!

    Les sites de presse étant désormais en contact direct avec leurs lecteurs, ils peuvent relever directement leur audience et la )ualifier pour piloter l#offre >se%mentation des types de lecteurs,caté%ories du site les plus lues, etc!@, alors )ue la presse traditionnelle doit faire appel & un tiers deconfiance pour relever l#audience des titres, via des techni)ues de sonda%es56! De plus, 'nternet offrela possiilité d#accéder & des informations de flux, mais aussi de stocK : alors )u#il était difficile pour un $ournal de rendre facilement accessile ses anciennes éditions aux lecteurs, celles-ci sont disponilesen li%ne, le plus souvent moyennant paiement! Les outils de recherche d#information en li%ne ont

    revalorisé les archives des $ournaux! Enfin, parce )ue les titres développent des offres d#aonnementou de pay-per-vie, le site doit Htre doté d#outil de paiement en li%ne et de facturation! Les éditeurscherchent ma$oritairement & matriser ces informations, straté%i)ues pour la rentailisation du site>facturation et vente d#espaces pulicitaires en li%ne@ et internalisent la fonction de pulication en li%neau sein de leurs départements ou filiales 'nternet!

    17  Le XL >e;tensible MarWorld Wide Web

    6onsortium@! 'l permet aux concepteurs de pa%es ".L >"*per (ext Marinformations stocKées dans des ases de données@ et contenants >pa%es e@! ".L précise comment les élémentsd#une pa%e seront présentés, %rIce & des alises insérées dans le texte définissant les tailles des caractres, les polices, lesencadrés, les liens vers d#autres documents, etc! XL, lui, définit ce )ue contiennent ces éléments!18 *ource : 4ournal du Net, 8 septemre 566719 *ource G4D, Association pour le /ontr(le de la Diffusion des édias20 L#industrie de la presse en li%ne s#accorde néanmoins sur la nécessité d#un tiers de confiance pour la mesure de l#audiencesur 'nternet! édiamétrie, )ui $oue seul ce r(le en rance, utilise des techni)ues de panel!

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    8.1..Les spécificités d’in+estissement +isent 9 doper l’audience des sites

    Les actifs d#investissement sont aussi totalement remodelés! En effet, la notion d#exemplaire disparatavec l#édition électroni)ue, )ui une fois )u#elle est disponile en li%ne est accessile directement pour le plus %rand nomre possile de lecteurs! *ur 'nternet, l#unité de référence n#est donc plusl#exemplaire mais le contenu, )u#il soit un texte, un enre%istrement audio, une sé)uence vidéo, une

    info%raphie, voire mHme un flux, avec les technolo%ies 3**58! Une fois diffusé & chaud, il est réutilisédans des dossiers thémati)ues ou des archives payantes!

    /omme dans la presse traditionnelle, le site 'nternet, dont le financement est essentiellementpulicitaire >?6= pour $e Monde8fr   )ui dispose des aonnements d#'nternautes comme source derevenus alternative, ;6= pour 1+net 00 @, aura pour o$ectif de toucher l#audience de lecteurs la pluslar%e possile! La mise en valeur d#informations en li%ne >articles, archives, partenariats@ est motivéepar le souci d#attirer le plus %rand nomre de lecteurs effectuant des recherches par mots-clés sur lesmoteurs de recherche et d#accrotre le nomre de pa%es du site o il est possile de placer despulicités! .outefois, si la réponse de la presse papier & l#au%mentation de la diffusion est uninvestissement en capacités de production, celle de la presse en li%ne est de deux types : investir dans un outil de %estion de site suffisamment rouste pour supporter un %rand nomre de connexionssimultanées et surtout, investir dans des capacités de production de contenus!

    La capacité & %érer un nomre élevé de connexions simultanées a placé 'nternet comme média & partentire pour traiter des %rands événements >o%el et Patino, 5667@! Les attentats terroristes de Ne^orK, adrid puis Londres restent les moments de référence de la profession pour $u%er despotentialités de l#information en li%ne! Lors des événements du 88 septemre 5668, de nomreux sites'nternet ne peuvent supporter les trop nomreuses connexions des 'nternautes et ne parviennent pas& répondre & leur demande d#informations! Les principaux sites d#informations ont du s#é)uiper desoutils techni)ues destinés & faire face & une %rande au%mentation de trafic! Ainsi, en 566?, lors desattentats & la %are d#Atocha & adrid, la plupart des sites en sont dotés et ne rencontrent plus deprolmes de connexion : ils attent alors leurs premiers records d#audience! En 5667, & la suite desattentats contre les transports en commun & Londres, les sites d#informations en li%ne, et notammentcelui de la 00/, montrent leur capacité & inté%rer facilement des milliers contenus numéri)ues issusdes victimes mHmes des attentats : vin%t mille emails, un millier de photos et une vin%taine de vidéos

    utilisales!

    Par ailleurs, l#investissement dans des capacités de production devient criti)ue dans l#or%anisation desrédactions de sites de presse! Les lecteurs sur 'nternet sont plus exi%eants en termes de mise & $our et d#exhaustivité de l#information >De Lauier, 5666@! De surcrot, les sites de presse sont fortementconcurrencés par les portails diffusant les fils de dépHches des a%ences de presse! Pour maintenir l#audience, les rédactions e produisent des articles et alimentent leurs sites en contenus, afin demettre sans cesse & $our l#information disponile! Par exemple, le Wall Street 5ournal  revendi)ue ds5666 prs de 866 666 pa%es e d#informations réactualisées ré%ulirement! *ous le feu d#un rythmede production élevé, le travail de ces rédactions tranche avec celui de leurs homolo%ues des titrespapier! Un $ournaliste d#un site de presse en li%ne produirait entre cin) et dix articles par $our, dont laplupart sont des réactualisations en fonction des informations reQues via les dépHches d#a%ences>1ernardet, 566?@!

    Ne pouvant seuls produire des informations disponiles en temps réel sur tous les su$ets, certainstitres choisissent un rythme de réactualisation moins soutenu ou nouent des partenariats éditoriaux :ils mettent & la disposition de leurs lecteurs les contenus d#autres éditeurs pour compléter leur offre etaccrotre leurs capacités de production! Pour les sites de faile notoriété, il s#a%it d#accrotrel#exposition de leur mar)ue via un référencement sur des portails %énéralistes : par exemple, descontenus sur les thémati)ues hi%h-tech de =4Net  sont disponiles sur la chane B ultimédia C deYahoo News! Pour des sites média connus pour leur )ualité, l#o$ectif sera davanta%e de fournir la%amme d#information la plus complte et la plus lar%e aux 'nternautes : par exemple, sur le site de$-.xpress, les contenus économi)ues sont fournis par +'h, le $ournal économi)ue )uotidien pulié enli%ne par le mensuel $-.xpansion!

    21 Le 3** ou Real Simple S*ndication est un procédé de syndication de contenu, )ui permet de repulier sur un site Me, defaQon automatisée, du contenu provenant d]un autre site Me22 Données éditeurs, conférence de l#.lectronic >usiness 9roup sur la presse en li%ne, avril 5667

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    8.1.&.Les spécificités humaines reposent sur la formation des personnels

    /oncernant les actifs humains, la %a%eure consiste pour les acteurs de la presse & doter leurspersonnels de compétences propres & l#utilisation de ce nouveau mode de pulication! Gn a parlé deplus en plus B d#écriture e C, d#une manire plus rapide, plus concise d#écrire l#actualité pour s#adapter aux contraintes de lectures du consommateur >écran plut(t )ue papier@! Par ailleurs,

    certains personnels ont été moilisés afin d#apprendre & pulier eux-mHmes leurs articles en li%ne,sans intermédiation par un informaticien >Pélisser et Au%ey, 5668@! Gr, l#utilisation du systmed#information, tel 1i%nette, nécessite un apprentissa%e : B d#aprs le rédacteur en chef d#e.8, il faut)uinJe $ours & trois semaines & un pi%iste pour appréhender parfaitement cha)ue étape du procsd#édition de 1i%nette C >1ernardet, 566?@! Le frein au chan%ement s#est fait ressentir dans eaucoupde rédactions, tant et si ien )u#un certain nomre d#entre elles ont créé des départementsB 'nteractifs C, voire des filiales spécifi)ues pour s#occuper de la pulication en li%ne avec unpersonnel $eune et dédié, sans histori)ue au sein des rédactions traditionnelles!

    Les spécificités humaines de la transaction reposent donc eaucoup sur la capacité des é)uipes'nternet des éditeurs & se former et s#adapter au support en li%ne, mais dépendent aussi de laprofondeur de l#offre )ue veut >ou peut@ proposer le titre! *#il ne s#a%it )ue de mettre en li%ne desarticles produits pour le titre papier, les spécificités re)uises sont suffisamment failes pour )ue

    l#activité de pulication soit externalisée : c#est le cas du &igaro, )ui n#a plus de rédaction 'nternet et)ui sous-traite sa pulication en li%ne & une e-a%ency! A contrario, les titres )ui déploient descontenus spécifi)ues en li%ne >articles notamment@ et )ui animent leur ase de lecteurs avec desservices interactifs >aonnement, chat, forum, etc!@, ont des esoins en personnel )ualifié! Par exemple, $ibération emploie & temps plein une personne char%ée de la modération de ses forums! Auonde!fr, en 5667, seuls 57= des contenus consultés sont les articles du )uotidien, contre 7= en5666! Les Politi)ue, 'nternational, etc!@, mais en séparant les $ournalistes char%és deréa%ir & l#actualité sur le vif et de mettre en li%ne rapidement leurs articles et ceux préparant descontenus plus complets! La différence entre titres dépend ensuite du souci )ue la rédaction accordeau processus de vérification et de correction avant édition, c#est-&-dire & l#aritra%e B entre réactivité et

    )ualité C >o%el et Patino, 5667@!

    8.1.'.L’incertitude reposant sur la transaction change de nature

    L#incertitude de l#environnement est certes réduite par rapport au contexte social instale desimprimeries et du réseau de distriution de la presse papier! *ur 'nternet, les entreprises de pressetrouvent un moyen d#éviter les %rves )ui secouent ré%ulirement le secteur, mais aussi de proposer un accs alternatif & l#information en cas de prolme dans la chane de production ou de distriution!

    .outefois, deux mouvements contriuant & la diffusion d#informations %ratuites en li%ne ont affectél#industrie! .out d#aord, motivées par l#otention de nouveaux clients sur 'nternet, les %randesa%ences de presse ont mis en difficulté leurs propres clients, les éditeurs traditionnels! En proposant &de nouveaux acteurs leur fil de dépHches en li%ne sous forme de produit >Pi%eat, 8;;

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    et détiennent ainsi une primeur de l#information )ue les reporters dépHchés sur place n#auraient puotenir )u#aprs )uel)ues $ours d#investi%ation!

    L#industrie reste aussi mar)uée par ses difficultés & trouver un ou des modles d#affaires stales!/eux choisis par les %rands acteurs ont chan%é & de multiples reprises depuis dix ans : payant,%ratuit, mixte, évolution des choix concernant le type d#informations soumis & paiement, etc! La

    )uestion de la détention des droits de distriution des contenus pose encore prolme & )uel)ues%rands acteurs comme 9oogle592 dont le service  9oogle News est en version B 0Hta C, sans Htremonétisé,  depuis plus de ? ans! Peu de firmes sont rentales dans leurs activités interactives! Laperformance des modes d#or%anisation choisis par les firmes reste une inconnue!

    Enfin, selon les chiffres de l#!nternet Adertising >ureau rance >'A0@, l#investissement pulicitaire sur 'nternet représente 7= du marché de la pulicité au premier semestre 5667, avec ?iot, 8;;;@! Le produit B $ournal C )ui n#était pas modifiale ex-post n#a plus & Htre livré,imprimé, transporté et distriué & temps pour sa diffusion en Kios)ue, car il est possile désormais dele pulier directement!

    .outefois, si la contrainte temporelle est levée pour la distriution physi)ue des $ournaux, celle-ci sedéplace et devient de plus en plus forte pour les rédactions : les $ournalistes sont soumis & des mises& $our permanentes du site 'nternet et il leur est difficile d#effectuer leur travail hors des normesimposées par l#outil informati)ue! La mise & $our ré%ulire pour un contenu disponile en )uasi-tempsréel étant devenue la norme du métier, les $ournalistes etRou les personnels informati)ues sont tenus &

    une discipline de pulication plus intense )ue dans la presse traditionnelle! Le paradoxe vient d#unmode de fonctionnement )ui %rIce & 'nternet, prétend s#affranchir des limites spatio-temporelles et )uiaccentuent de concert les pressions sur les $ournalistes!

    De plus, mal%ré le rythme de travail, dans certaines rédactions interactives, comme celle du Monde8fr ,le rédacteur en chef encadre fortement ses $ournalistes! Dans d#autres cas, tel e(f+, il existethéori)uement des procédures hiérarchi)ues de relecture et de vérification des papiers produits par lesecrétaire de rédaction >*3@, puis par le rédacteur en chef, )ui ensuite met les papiers en li%ne!/oncrtement, la relecture du rédacteur en chef est )uasi-inexistante et celle du B *3 C sporadi)ue,par man)ue de disponiilité! Le $ournaliste édite souvent ses papiers directement en li%ne aprsécriture et les retouches interviennent davanta%e a posteriori, opérant une rupture radicale duprocessus formel de production éditoriale >1ernardet, 566?@! Gr, ce choix assumé ou sui deséditeurs 'nternet ris)ue d#en%endrer une surenchre au niveau de la rapidité d#écriture des articles )uin#est pas sans impact sur la )ualité ou, du moins, du style d#écriture >De Lauier, 5666@! Lesinformations mises en li%ne ne sont pas tou$ours vérifiées, ni validées par la hiérarchie et les $uxtapositions de contenus >articles de fond et dépHches par exemple@ contrai%nent le lecteur & trier lui-mHme l#information )ui lui est proposée, parmi les caté%ories traditionnelles de la presse écrite>'nternational, rance, *ociété, etc!@ et les procédés %rIce aux)uels lui sont livrés les contenus>vidéos, chat, lo%, etc!@! B Wuand les nouvelles se déplacent lentement, le $ournal a le temps defournir des perspectives, de rétalir le contexte %énéral, de relier cela avec les dernires nouvelles, etle lecteur reQoit un B pacKa%e C complet! Wuand l#information vient & %rande vitesse, il n#y a pas la

    23 Le 58 mars 5667, l]AP intente un procs & 2oo%le pour avoir enfreint les lois de protection du copyri%ht en utilisant sans son

    accord des photos et des textes d]information! Elle réclame des domma%es et intérHts d]au moins _8

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    possiilité d#un traitement aussi littéraire, et le lecteur reQoit un B Kit C & monter soi-mHme C57

    >cLuhan, 8;7;@!

    8.2. Les choi) de gou+ernance des transactions « 0dition # !roduction » et « 0dition #Distribution » sur Internet

    Pour synthétiser :

    ransaction « éditionproduction »dans la presse traditionnelle

    ransaction « éditionproduction »dans la presse en ligne

    3ctifs de siteProximité imprimeries centres de

    distriutionNon

    3ctifs ph,si"ues .echni)ues d#impression modernes Gutil de pulication en li%ne

    3ctifsd’in+estissements

    /apacités de production3oustesse des é)uipements Oproduction accrue de contenus

    3ctifs humains Peu si%nificatif /ompétences e des $ournalistes

    4ré"uence orte .rs forte report sur rédactions

    N> 7 en gris2 ce /ui change aec !nternet8

    ransaction «éditiondistribution»dans la presse traditionnelle

    ransaction « éditiondistribution »dans la presse en ligne

    3ctifs de siteProximité centres de distriution

    marchésNon

    3ctifs ph,si"uesodernisation des centres de

    distriutionGutil de mesure de l#audience, de

    facturation3ctifs

    d’in+estissementsailla%e local Non

    3ctifs de mar"ue 3enommée du titre Nom de domaine

    4ré"uence orte .rs forte

    N> 7 en gris2 ce /ui change aec !nternet8

    Par rapport & la presse papier, la spécificité de site dans les transactions B édition-production C etB édition-distriution C des sites de presse sur 'nternet est trs fortement réduite, voire nulle! Le sitevirtuel, le nom de domaine, devient clé pour les éditeurs, mais il s#apparente davanta%e & unespécificité de mar)ue!

    La spécificité temporelle ne réduit pas, mais elle met davanta%e la pression sur la production c#est-&-dire désormais les rédactions et leurs services informati)ues, et non plus les imprimeries )ue sur la distriution!

    D#un autre c(té, en termes de co+ts de production, 'nternet n#est plus contraint par les économies dedensité au niveau de la distriution, ce )ui, toutes choses é%ales par ailleurs, facilite l#inté%ration! Lesinvestissements re)uis pour produire et distriuer de l#information sont né%li%eales par rapport & ceuxde l#industrie de la presse traditionnelle, car techni)uement, l#outil de pulication est aussi l#outil dedistriution! De fait, la plupart des rédactions interactives ont internalisé leur outil de pulication et dedistriution, car il est un actif physi)ue peu facilement redéployale!

    ais si l#outil nécessaire & l#édition du site devient central, un distriuteur pourra é%alement distriuer,& partir de son nom de domaine, des contenus produits par d#autres! Gn aurait pu croire )ue cetteactivité d#intermédiation >a%ré%ation et distriution de contenus produits par des tiers@ n#aurait plusd#intérHt pour des produits intan%iles comme l#information >0rousseau, 5665@, celle-ci étant lirementaccessile pour tous! ais, la capacité & trier et hiérarchiser une trs %rande )uantité d#informationsreprésente une forte valeur pour le consommateur!

    25 /ité par 0runo Patino et 4ean-ranQois o%el, La presse sans 2utener%, 2rasset

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    .héori)uement, on a donc la possiilité d#un éventail eaucoup plus lar%e de formesor%anisationnelles )ue dans la presse traditionnelle et, en particulier, d#accords contractuels tant auxniveaux de la production )ue de la distriution : sur 'nternet, il existe ainsi des producteurs diffusantuni)uement les informations créées au sein de leur rédaction >ex! : Satellifax @, des distriuteursdiffusant des informations issues de diverses sources >ex! : Yahoo News@, des producteurs diffusantsur leur propre site et sur d#autres sites >ex! : 1+net @ et des producteurs diffusant leur propres

    informations et celles d#autres sources >ex! : $e Monde8fr @! .outes ces formes or%anisationnelles,hyrides ou non, cohaitent sur 'nternet : inté%ration verticale, externalisation, distriution duale etsous-traitance partenariale!

    *i la fré)uence des transactions, comme la matrise de l#outil d#édition, influent pareillement pour tousles acteurs de la presse en li%ne, les contrats noués entre producteurs et distriuteurs diffrent enfonction des spécificités des actifs de mar)ue >capacité & attirer une forte audience sur un nom dedomaine@ et des actifs humains >compétences e et déontolo%ie@! Un éditeur dont la mar)ue estreconnue pour sa )ualité aura intérHt & inté%rer la distriution de ses contenus, pour en matriser lamise en forme en li%ne, ainsi )ue la commercialisation des espaces pulicitaires! Parmi les acteursdont l#actif de mar)ue est clé, on retrouve davanta%e de formes or%anisationnelles o l#édition et ladiffusion sont inté%rées, car le contr(le de l#actif de mar)ue produit plus de valeur pour l#éditeur >sous-traitance partenariale pour la production de contenus et distriution en propre, inté%ration verticale@!

    Pour d#autres acteurs, dont l#actif de mar)ue est moins fort, mais dont les actifs humains sont cléspour la )ualité des contenus, il peut Htre intéressant de confier la distriution d#une partie de saproduction & des tiers distriuteurs, dont le trafic est plus important )ue sur leur propre site>distriution duale@! Gutre l#otention de nouvelles sources de revenus, ce mode de coordinationpermet & la mar)ue de l#éditeur d#Htre davanta%e exposée et de %a%ner en notoriété! Enfin, les portails%énéralistes disposent d#actifs de mar)ue trs importants, mais de failes actifs humains! Du fait deleur notoriété, ils attirent lecteurs, partenaires éditeurs et annonceurs, mais préfrent ne pas produireleur propre information >externalisation@! 'l est plus rentale de ne pas devenir éditeur, une activité &forts co+ts fixes, pour la)uelle il faudrait déployer des contenus sur une palette trs lar%e de su$ets!

    :. (onclusion

    La presse traditionnelle se caractérise par une or%anisation industrielle verticale, fondée sur leséconomies d#échelle! Les décisions d#inté%ration ou d#externalisation des fonctions de production et dedistriution ont ré%ulirement fait déat dans la profession, mais les choix & la disposition du décideur consistaient essentiellement en la possiilité d#investir pour tout internaliser ou celle de confier cesactivités & un acteur, lié institutionnellement aux éditeurs du fait de son statut de coopérative!

    L#arrivée d#'nternet a considéralement allé%é le mode de fonctionnement des entreprises de presse,la production et la diffusion étant désormais le fait d#une seule technolo%ie, relativement simple &inté%rer! L#investissement dans un site 'nternet a été pour eaucoup le fait de %randes entreprises depresse : comme le préconisent 0lacK >8;8@ et Antonelli >8;@, la hiérarchie des firmes traditionnellesa $oué un r(le déterminant dans la décision et la mise en place d#or%anisations dédiées! .outefois, laréduction des co+ts de coordination de la hiérarchie n#a pas eu l#effet d#un accroissement del#utilisation de ce mode d#or%anisation! Les rédactions en li%ne font état d#une %rande lierté d#action,de procédures trs lé%res de vérification des contenus avant leur pulication sur 'nternet,contrairement aux procédures existantes dans les rédactions traditionnelles! Gn pourrait Itir unparallle entre les modes de coordination des or%anisations et leur manire dont les rédactionsproduisent l#information : B la presse écrite a discipliné sa présentation, et ses $ournalistes remplissentdes cases dans des ma)uettes intan%iles au moment o une presse neuve, électroni)ue, Itit despa%es lires de %randir et de se déformer C >o%el et Patino, 5667@!

    /e décala%e de prati)ues expli)ue en partie la défiance et la tension existant encore entre les deuxrédactions, papier et 'nternet! Les $ournalistes des départements ou filiales 'nternet sont plus $eunes)ue leurs homolo%ues du $ournal papier, ils sont souvent moins expérimentés et moins reconnus>1ernardet, 566?@! De plus, la supposée cannialisation du site 'nternet sur les ventes de titres laisseplaner une suspicion, souvent accrue & cause de résultats financiers insuffisants!

    /ette tendance & la diminution du co+t des transactions %rIce & 'nternet s#accompa%ne aussi d#uneplus %rande B fluidité des frontires de la firme >0en%hoJi et /ohendet, 8;;;@, d#un moindre intérHt de

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    l#internalisation et de la mise en avant de modes de coordination plus proches du marché >0ryn$olfson,alone et 2uraxani, 8;@! Le nouveau mode de pulication en li%ne a permis la dé-inté%ration del#édition et de la diffusion des contenus, plaQant & c(té des sites des acteurs traditionnels des supportsd#information aux lo%i)ues et aux contraintes différenciées!

    'nternet aurait donc contriué & créer une doule tension entre ces modes de coordination )ui

    cohaitent et )uel)ues fois, se sustituent les uns aux autres : entre le fonctionnement vertical del#édition papier et la coordination théori)uement hiérarchi)ue, mais dans les faits plus souple del#édition en li%ne V entre les éditeurs de sites 'nternet de %rands titres, ma$oritairement soucieux de la)ualité de leurs contenus et les nouveaux acteurs de l#information en li%ne, dé-inté%rés, distriuteursde contenus produit par d#autres!

    ;ibliographie

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    Lauier >De@ /! >5666@, $a presse sur !nternet , Wue sais-$e

    Le loch P! >8;;566?@, 4e l-autre cDté de l-écran 7 les médias traditionnels et leurs sites !nternet , .hsede *ociolo%ie, 'EP Paris, *ous la direction d#Erhard rieder%

    Milliamson G! E! >8;

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