Approches 2012-2

28
MAGAZINE DU PERSONNEL DES FRèRES DE LA CHARITé ap proche s Paraît 4 fois l’an | mars - juin - sep - déc | 3ième année JUIN 2012 | N° 10 DOSSIER DéCOUVREZ LA VALLéE DU SAMSON ! L’amour passe par le ventre Lauréat du magazine du personnel de l’année 2012

description

Approches est le magazine du personnel des Frères de la Charité

Transcript of Approches 2012-2

Page 1: Approches 2012-2

MAGAZINE DU PERSONNEL DES FRèRES DE LA CHARITé

approches Paraît 4 fois l’an | mars - juin - sep - déc | 3ième année JUIN 2012 | N° 10

DOSSIER

Découvrez la vallée Du SamSon !

L’amour passe par le ventre

Lauréat

du magazine du

personnel de l’année 2012

Page 2: Approches 2012-2

2 > approches juin 2012

Sommaire

3 Edito

4 Quoi de neuf ? Télex

8 Un coin à soi Jean-Michel Verfaille

10 In memoriam

12 En image

14 Loin et pourtant proche Tunatokakutembeya

16 Le collègue, autrement Jean-François Baudouin Division 326th 23

8

17

Une réflexion bien pertinente et actuelle

de Séverine à un momen

t crucial pour l'institutio

n.

Le violon, ce n’est pas

qu’un morceau de bois et

des cordes. La relation,

ce n’est pas que des mots

échangés par des personnes.

Un petit coup d’œil jeté par Christian Bodiaux

sur

ce qui nous fait résonner/

raisonner.

Avec ses mots qui font

mouche, il apporte de la

vie dans notre petit monde

fait d’organisation et de

structure. C’est une fenê-

tre qu’il ouvre sur notre

propre humanité.

Le goûteur

17 Dossier La cuisine XL

21 Billet Un instrument qui ne ment

22 Equilibre La vallée du Samson

23 A l’écoute Robert Petitfrère

27 A bon marché

27 A qui le prix ?

28 Portrait Nathalie Decobecq

Albert Pfund est notre goûteur !

albert est notre antenne locale pour le c.o. Saint-lambert à Bonneville. vous pouvez toujours lui communiquer des idées pour approches.

Page 3: Approches 2012-2

approches juin 2012 > 3

Edito Colophon

maintenant, nous attendons.

La reconversion : après 6 ans c’est une notion familière dans notre institut C.O. Saint-Lambert. Au fil des années, ce qui était une vague idée est devenu de plus en plus concret pour déboucher sur la sortie de 60 usagers prévue en octobre.

Cette reconversion a été voulue pour permettre aux usagers d’évoluer dans la société. Pour moi aussi, elle peut être une occasion d’évoluer dans ma pratique professionnelle. Dans le groupe de vie que j’accompagnerai, il y aura deux usagers de ma maison actuelle. Je suis allée leur montrer l’immeuble qui nous accueillera en octobre. Nous n’avons pas encore pu y pénétrer à cause des travaux en cours mais ils étaient déjà contents d’avoir pu la voir. Et ils ont compris pourquoi y entrer n’est pas encore possible. Si on leur en donne la possibilité, ils peuvent comprendre beaucoup de choses.

Comme moi, chacun d’eux a ses attentes. Le plus jeune aime se dépenser physique-ment et chanter à voix forte. Le plus âgé aime soigner sa présentation et être valorisé dans ses contacts sociaux. Quant à moi, je sais que dans le projet auquel j’ai souscrit je ne travaillerai plus jamais de la même façon qu’auparavant.

Maintenant, nous attendons. Avec nos craintes mais aussi avec un grand espoir. C’est qu’au milieu de tous les chiffres et de toute l’organisation qui l’entoure, avec les moyens nécessaires, la qualité de vie de tout le monde en sorte améliorée. Pour que les usagers mènent une vie plus valorisante. Et pour que mon travail d’éducatrice m’apporte plus de satisfaction.

www.approches.be

MAGAZINE DU PERSONNEL DES FRÈRES DE LA CHARITÉ

approches Paraît 4 fois l’an | mars - juin - sep - déc | 3ième année JUIN 2012 | N° 10 2012 | N° 10

DOSSIER

DÉCOUVREZ LA VALLÉE DU SAMSON !

L’amour passe par le ventre

Lauréat

du magazine du

personnel de l’année 2012

Tous les collaborateurs des Frères de la Charité en Belgique reçoivent « Approches » (Wallonie) ou « Dichtbij » (Flandre). Les Frères de la Charité constituent une congrégation et une organisation qui se consacrent à l’accompagnement et aux soins des enfants, des jeunes et des adultes, dans les secteurs de l’enseignement, des établis-sements de soins (soins de santé mentale et soins aux personnes âgées), de l’aide sociale (soins orthopédagogiques, garderies d’enfants et ateliers protégés/sociaux) et de l’enseignement spécial.

Conseil de rédactionGisèle Bodart (EPSIS Bonneville), Christian Bodiaux (CFPJT), Jean-Baptiste Butera (Dave), Jacques Canivet (Manage), Lieven Claeys (Gand), Mattias Devriendt (Gand), le Frère Henri Fransen (Les Sauvèrdias), Philippe Hody (Coordinateur du magazine), Annelies Naert (Gand), le Frère Michel Paquet (administrateur), Albert Pfund (Bonneville), Eric Pierrard (CFPJT), Francis Pitz (CFPJT), Edwin Vercruysse (Gand).

Rédacteur en chef et éditeur responsableFrère Veron Raes – Stropstraat 119 – 9000 Gand. « Approches » est une publication de l’ASBL Œuvres des Frères de la Charité.

Abonnement« Approches » paraît quatre fois l’an et est gratuit pour tous les collaborateurs des Frères de la Charité. Vous souhaitez un abonnement ? Veuillez prendre contact avec le secrétariat de rédaction.Tirage: 1500 exemplaires

Collaborer?Si vous souhaitez collaborer au magazine « Approches », vous pouvez prendre contact avec le membre du conseil de rédaction de votre établissement ou avec [email protected].

Mise en pages et impressionKliek Creatieve CommunicatieImprimerie De Windroos

> Séverine meunier (30) travaille de-puis 2003 comme éducatrice dans le pavillon Notre-Dame au Centre Orthopédagogique St-Lambert. En octobre, elle quittera le site de Bonneville pour accompagner des usagers dans le centre d’Andenne. Séverine est maman d’un petit garçon de 4 ans et demi.

> Avez-vous vous-même une idée que vous souhaitez partager par le biais de cet éditorial avec vos collègues ? Prenez alors certainement contact avec la rédaction : [email protected]

17

Page 4: Approches 2012-2

Télex

4 > approches juin 2012

Quoi de neuf ?coaching des directions à Houffalize REDACTION > Annelies Naert

> Photos et impressions sur www.approches.be

Tous les deux ans, tous les membres de direction des établissements et des écoles des Frères de la Cha-rité se réunissent pour approfondir ce qui se trouve dans la charte du leader-ship. Cette année-ci, les deux sémi-naires de trois jours ont eu lieu à Houffa-lize. On s’est concentré sur le quatrième paragraphe de la charte, qui appelle les directions à se profiler comme des coaches de collaborateurs. Au programme : des exposés, des ateliers, des entretiens et des moments de méditation. Tous les participants ont également reçu un cartoon avec des bulles vides à remplir, leur permettant de donner libre cours à leur créativité.

Plus d’informations sur notre site Internet.

Déjà rencontré ? Pierre-René Glibert est le nou-veau Directeur Général du CP St-Bernard à Manage. Il est né le 29 juillet 1964, est marié et est le papa de 3 enfants. Son épouse est médecin et travaille uniquement dans des institu-tions de soins. Il est Ingénieur Civil Mécanicien-Electricien et a également obtenu un Diplôme en Management. Depuis 2000, il a successive-ment travaillé dans les Hôpi-taux IRIS (Bruxelles), puis au Grand Hôpital de Charleroi, et enfin au CHR Saint-Joseph à Mons.

Durant quelques années, il a également été le responsable CAP48 pour les communes de Bruxelles-Ville, Schaerbeek, Evere et Saint-Josse. Ces expériences lui ont permis de faire plus ample connaissance avec le milieu du handicap (physique et mental) et les asbl qui y sont actives. Il aime relever les défis et ceux qui s’annoncent, tant en terme de réformes structurelles à venir dans les Soins de Santé, et/ou en terme de régionalisation de certaines activités ne sont pas des moindres.

Le dernier livre qui a passé par ses mains est « Le goût de vivre et cent autres propos » d’André Comte-Sponville et actuellement il est plongé dans « Quand le Capitalisme perd la tête » de Joseph Stiglitz. Côté cuisine, il préfère surtout des repas français et italiens. N’hésitez pas à aller le trouver en cas de besoin, sa porte sera toujours grand ouverte.

SSm innovateurSEgalement une organisation active dans les soins, comme les Frères de la Charité, doit adopter une attitude entre-prenante. En effet, innover et changer sont les seules façons pour pouvoir continuer à offrir la meilleure qualité des soins. Lors d’une journée des innova-tions à Gand, les Frères de la Charité ont présenté leurs projets de recherche scientifique qui sont en cours dans les soins de santé mentale. Dix projets ont passé la revue.

leS amiS DeS 3 coupSLe 13 mars 2012 a eu lieu notre 5ème rendez-vous avec « les Amis des 3 coups », le théâtre wallon dans notre institution St-Bernard de Manage.

Et cela, toujours en partenariat avec le Lion’s Club de La Louvière-Le Roeulx. Cette année, la compagnie présentait « Assurance Vîye » ou comment déjouer les pièges rencontrés à un certain âge et comment démontrer, à travers une pièce gaie et résolument optimiste, que, de nos jours, les seniors ne font que rajeunir ... Un bon moment de convivialité partagé par résidents et extérieurs, expérience que nous souhaitons perpétuer.

Journée SportiveLe vendredi 14 septembre, c’est la date choisie pour « la journée sportive » à St-Bernard. Sous l’impulsion du Dr Feys, médecin-chef, du médecin généra-liste Bernadette Scoman, de Jean-Luc Dumont et tout le personnel du hall des sports, la deuxième édition s’organise : jogging, promenade, spinning, basket et

mini-foot sont au menu du jour ! La jour-née est ouverte aux résidents, patients et membres du personnel. En « guest stars », les équipes de mini-foot at-tendues de St-Martin Dave. Comme nous bénéficierons d’une belle journée, le barbecue est déjà réservé !

ouverture D’un premier cluS-ter à anDenne

Début octobre, le Centre St-Lambert va franchir un pas décisif dans sa recon-version. Avec leurs accompagnants, 60 usagers vont quitter le site actuel de Bonneville. Ils vont emménager dans des maisons unifamiliales intégrées dans le centre de la ville d’Andenne pour mener une vie plus proche de la normale. Un deuxième cluster (ensemble de résidences) est déjà en préparation avec une perspective d’ouverture fin 2014.

Page 5: Approches 2012-2

approches juin 2012 > 5

S’évader un momentREDACTION > Jacques Canivet PHOTOGRAPHIE > C.P. Saint-Bernard, Manage

Le 19 avril 2012, « les Oliviers », une unité des Maisons de Soins Psychia-triques « Bois de la Fontaine » à Manage, ont organisé la traditionnelle fête des familles. Le thème de cette année était la Mer du Nord. Sangria, crevettes, saumon, sable, coquillage, transats, cabine de plage, barque, …tous les ingrédients étaient de la fête pour pouvoir s’évader un moment. Dix familles, ce qui représente 20 person-nes, ont répondu à l’invitation. Elles ont participé activement à la réussite de notre rencontre en dansant, chan-tant, avec le membre de leur famille. Nous attendons tous, l’année pro-chaine pour nous réunir à nouveau !

caraes vous invite!REDACTION ET PHOTOGRAPHIE > Caraes

> Réagir avant le 15 octobre ! Toute l’info sur www.zuidreis.be

En tant que membre du personnel des Frères de la Charité, vous avez l’opportunité de faire connaissance avec vos collègues au Sud. Le Voyage Sud 2013 de Caraes se dirige vers le Rwanda et la région du Kivu. Les participants apprennent dans quelles classes et dans quelles circonstances les enseignants doivent y enseigner, ce que sont les conditions de travail d’infirmiers psychiatriques et ce que signifie une visite au domicile d’un

Ce serait alors la moitié des usagers du Centre (+/- 120) qui vivraient au sein de la communauté andennaise.

electionS SocialeSLe coup d’envoi des élections sociales en Belgique a été donné le lundi 7 mai pour se terminer le 20.A Manage, elles ont eu lieu les 8 et 9 mai. Pour ces élections qui se déroulent tous les 4 ans le vote n’est pas obliga-toire mais près de 70% du personnel manifeste son choix dans les 6000 entre-prises de plus de 50 travailleurs. Deux organes importants sont renouvelés : le CPPT (Comité pour la Prévention et la Protection au Travail) et le CE (Conseil d’Entreprise).Les résultats du HNP Saint-Martin : Conseil d’entreprise (CE) : CSC (3 sièges) et FGTB (4) / Comité syndical : CSC (3

> Hilde Vaes d’Asster a vécu personnelle- ment comment ses collègues en Afrique doivent travailler.

sièges), FGTB (3). Les résultats de C.O. Saint-Lambert: CE/employés: CGSLB (2.50%), CSC (53.12%), FGTB (44.38%) /ouvriers: CSC (100%). Comité de préven-tion et de protection du travail (CPPT)/Employés: CGSLB (5,12%), CSC (53,18%), FGTB (41.03%) /ouvriers: CSC (100%). Au Saint-Bernard, Manage, les résultats ont été les suivants: CE : SETCA - CG (5), CNE (1), CGLSB (1) / CPPT : Setca-CG (4), CNE (2)

nouveau Supérieur GénéralLes Frères de la Charité ont élu une nouvelle administration générale lors du Chapitre Général à Rome le mois passé. Le Frère René Stockman succède à lui-même et commence une troisième période de six ans comme Supérieur Général.Une troisième réélection est exception-

enfant handicapé. Vous pouvez y découvrir dans quel contexte nos col-lègues africains et les Frères vivent et travaillent et ce qu’ils font avec notre soutien. « Par les rencontres sur place, j’ai pu expérimenter que nous sommes vraiment des collègues l’un de l’autre », raconte le voyageur au Sud Rik De Coninck du C.P. « Zoete Nood Gods » à Lede. « La même sol-licitude pour les plus faibles, chacun à son endroit. De la charité sans frontières, une solidarité mondiale. Qui veut également expérimenter cela ou qui veut connaître mieux la Congrégation, doit certainement s’inscrire ! » L’accompagnement préalable, l’accompagnement local et le suivi du voyage se font en néerlan-dais. La connaissance du néerlan-dais est donc nécessaire. Pendant les rencontres au Sud, la langue véhiculaire est pourtant toujours le français. On attend des participants qu’ils participent aux trois réunions préparatoires et de suivi à Gand. Plus d’informations sur le site Internet (en néerlandais) www.zuidreis.be. Vivement recommandé !

nelle dans le monde congréganiste. Le Frère Jos Mathijssen est le nouveau vicaire général.

Souper Du perSonnelEn date du 9 mars 2012, entre 130 et 140 personnes, membres du personnel de l’HNP St-Martin ont répondu présent au souper du personnel organisé au début de chaque année. Les responsables de la nouvelle cuisine avaient préparé un buffet délicieux et le service était impeccable. Il y régnait une ambiance conviviale et très agréable.

encore un prix !Patrick Allegaert et Annemie Cailliau, les animateurs du Musée Dr Guislain, sont devenus les lauréats du prix « De Maakbare Mens 2012 » (« L’Homme faisable »).

> Le thème de la fête des familles était la Mer du Nord.

Page 6: Approches 2012-2

6 > approches juin 2012

Comme établissements spécialisés en soins, nous devons anticiper au défi de pouvoir employer des collaborateurs formés. Pour cela nous devons mener une politique envers les collaborateurs qui est structurée et tournée vers l’homme.

> Cette citation a paru dans la brochure an-nuelle des Frères de la Charité. L’année pas-sée, l’organisation a réalisé une brochure annuelle renouvelée. L’ancien rapport annuel est devenu une brochure où il y a de la place pour des textes et des images. Cette année l’organisation a brodé dans le même sens. Sous le thème de « défis » la brochure annuelle veut pré-senter un éventail de tout ce qui vit dans l’organisation. Beaucoup d’images d’écoles et d’établissements en Flandre et en Wal-lonie en font un ensemble dynamique.

Vous voulez jeter un regard dans la brochure annuelle ? Surfez alors vers www.approches.be et cliquez ensuite pour arriver à la version en ligne.

> L’intervalle est un espace thérapeutique où sont proposées des activités ouvertes aux patients des services hospitaliers du centre psychiatrique St-Bernard. L’intervalle privilégie différentes formes d’expressions verbales et/ou non ver-bales par l’intermédiaire de médiateurs corporels, artistiques et informatiques. Elle propose des ateliers soins infirmiers esthétiques, art thérapie, informatique, artistique, bien-être, terre, musicothéra-pie et photo-vidéo.

Félicitations !REDACTION > Mattias Devriendt PHOTOGRAPHIE > L’Intervalle

L’été s’approche et Approches a donc mis en place une collaboration avec www.hangmatwinkel.com. Une équipe pouvait dans le concours devenir l’heureux gagnant d’un magnifique hamac. Pour cela il fallait simplement envoyer une photo intéressante de votre équipe. La rédaction a reçu plusieurs photos et a finalement pris une décision. L’Intervalle (C.P. Saint-Bernard, Manage) a envoyé cette belle photo très originale et est donc le lauréat mérité. « L’idée de cette photo est le résultat de la mise en commun de toutes les compétences de notre équipe (infographique, expression corporelle, dimension kinesthésique, photo-graphie,…) Le hamac sera mis à disposition pour les patients dans un espace relaxation », raconte Emmeline Baillieu.

Claudio BernardoneEmmeline Baillieu

Carole Bolanz

Rik Ouvry, Directeur Général du C.P. St-Amand, Beernem

> Apparaît sur la photo : Claudio Bernardone, Emmeline Baillieu, Carole Bolanz, Jérôme Cambier, Chantal Floréani, Marie-Thérèse Diléo. Autres membres de l’équipe : Frédérique Van Leuven, Marie-Pierre Torez, Valérie Demeulemeester, Carmelo Mangione.

»

»

I N T E R V

Page 7: Approches 2012-2

approches juin 2012 > 7

Marie-Thérèse Diléo

Chantal Floréani Jérôme Cambier

En effet, notre grand voyage européen (7 pays visités) sur le thème : « prati-ques et procédures pour la restriction de liberté des patients dans les struc-tures psychiatriques » se termine là où il avait commencé en octobre 2010, c'est-à-dire à l’hôpital neuro-psychiatrique Saint-Martin de Dave. Cet évènement final qui s’est déroulé du 24 au 25 mai 2012, a rassemblé les représentants des différents pays ay-ant participé et collaboré à ce travail international ainsi que des autorités du monde politique et toutes person-nes intéressées par le sujet. Bref une rencontre vraiment importante pour l’avenir de la prise en charge de nos patients et l’évolution de la psychia-trie sur le plan européen.Lors de ces deux journées, un pro-

gramme varié et intéressant y était présenté. Le fruit de notre travail et de nos rencontres multiculturelles et interprofessionnelles y est rendu sous forme de recommandations et lignes de conduite à tenir lors des mises en isolement. C’est avec plaisir que nous avons accueilli également des représen-tants de 3 autres pays : la Suisse, l’Allemagne et le Royaume-Uni qui nous ont fait chacun un exposé certainement des plus intéressants. En bref, ce tour d’Europe fut d’une grande richesse intellectuelle, professionnelle et culturelle et sur le plan humain, très profond. Dans tous les cas, nous espérons que le fruit de nos travaux sera d’une grande utilité pour nos collègues sur le terrain.

la tournée léonardienne est bouclée ! REDACTION > M. Warginelle, service Revivo C PHOTOGRAPHIE > Pierre Wautier

Ça y est ! Après seulement 2 années de parution, Approches a été nominé comme 1 des 3 lauréats pour le meil-leur magazine d’entreprise de Belgique, par l’Association Belge pour Communication Interne et CUSTO (Fédération Belge pour Bureaux « Costumer Media »). Le prix a une tradition de longues années et est considéré comme l’« Oscar » belge pour magazines du personnel. Dichtbij/Approches a reçu finalement la médaille d’argent. La rédaction d’ Ap-proches est très fière de cette nomination et la voit comme un encouragement pour continuer le nouveau fonctionnement. Ap-proches existe par vous tous : ses lecteurs, ses antennes, ses chefs d’unités qui distribuent le magazine, ses membres de direction qui sont bien disposés à son égard. Approches : c’est nous tous, ensemble.

2

> Leonardo était pour le groupe une rencontre vraiment importante pour l’avenir de la prise en charge des patients et l’évolution de la psychiatrie sur le plan européen.

A L L E

Page 8: Approches 2012-2

8 > approches juin 2012

Un coin à soi

De glacier vers veilleur de nuit n’est pas immédiatement le changement de carrière le plus évident. Jean-Michel Ver-faille l’a fait en 2000 et depuis il est l’œil de nuit vigilant au C.P. Saint-Bernard, Manage. « C’était un changement énorme, mais j’aime beaucoup être ici », dit-il justement avant que son travail de nuit commence. REDACTION ET PHOTOGRAPHIE > Mattias Devriendt

Accompagné par la musique

Jean-Michel Verfaille

Jean-Michel est venu un peu plus tôt vers son coin à lui pour parler avec nous. Sur son bureau il y a un tas de papiers,

les caméras de surveillance tournent et le téléphone sonne. Sa collègue Ariane Capot répond et fait aimable-ment le transfert de l’appel. Sous peu il prendra le relais quand elle termine sa tâche de jour. « Nous ne nous voyons pas très longtemps, mais ce sont des moments toujours agréables », raconte-t-il. « Quand je commence le travail, elle y met fin. Nous avons souvent un court entre-tien. Ainsi, l’arrivée est toujours un moment agréable. »

Bien communiquer

Ce contact est pourtant également très important pour le travail. « Il est crucial de bien communiquer l’un avec l’autre. Il faut transmettre à l’autre de l’information importante de façon que nous sachions ce qui s’est passé et puissions bien évaluer la situation. Sans communication, cela ne va pas. »

des fugues : là aussi, il faut avertir la police et envoyer les renseignements connus sur le fugueur et signaler son retour au sein de l’institut. J’essaie pourtant d’être d’abord toujours

L’accueil est son repaire et il s’y sent bien dans une ambiance sereine. Comme veilleur de nuit, Jean-Michel effectue les mê-mes fonctions que le jour, c'est-à-di-re la gestion des communications téléphoniques entrantes et sortantes. « La nuit, le contrôle des alarmes, intrusions et incendies y est aussi centra-lisé. La prise en charge de l’envoi des fac-tures est occasionnelle. Par contre, je dois souvent m’occuper des pro-cédures de mise en observation avec les formalités judiciaires et, éventuel-lement organiser l’acheminement du patient vers l’unité d’observation. L’autre tâche courante est la gestion

> Jean-Michel n’a pas peur quand, la nuit, avec sa lampe de poche, il doit intervenir.

Page 9: Approches 2012-2

approches juin 2012 > 9

« Celui qui a de l’angoisse, ne doit pas travailler la nuit. »

« Communiquer est une chose cruciale dans mon travail. »

humain et de chercher une solution avant d’avertir la police.» Une lampe de poche

Je lui demande s’il est parfois anxieux à certains moments, mais il fait signe que non : « Si on a de l’angoisse, il vaut mieux ne pas tra-vailler la nuit. On est souvent seul et il faut également agir vite. »

Parfois il y a des problèmes avec les patients et il doit intervenir. « A présent il y a également un steward, ce par quoi nous sommes plus forts sur ce plan. Nous n’avons pas beaucoup de contacts avec les patients, mais nous essayons quand même de toujours intervenir d’une façon correcte et bonne lorsqu’il y a des problèmes. »

Nous faisons un tour du bâtiment. Jean-Michel a une lampe de poche pour trouver sa voie dans les corridors et les locaux de l’hôpital. Depuis sa chaise à l’accueil, Jean-Michel doit surtout rester attentif pendant la nuit. « La nuit, il n’y a pas beaucoup de per-sonnes dans le bâtiment. Par ce fait, j’ai peu de contact avec des patients ou d’autres collègues, contrairement à

mon emploi antérieur de glacier. Nous pouvons bien lire nos mails, mais nous n’avons pas accès à Internet. Le silence et l’obscurité règnent. Oui, les 10 heures de nuit sont parfois longues, surtout dans un accueil plutôt isolé. »

Autodidacte

Pourtant, il trouve que cela ne con-stitue pas un problème. Lorsque tout un chacun plonge normalement dans les bras de Morphée, Jean-Michel est accompagné par sa musique. « Depuis toujours la musique fait partie de mon quotidien. Autodidacte, j’apprends la clarinette à l’oreille afin de jouer les carnavals et animer diverses manifestations.

> Il a 49 ans et est marié. > Il a 2 enfants de 15 et 18 ans.> Il a une formation de comptable.> Son chien est un croisé charpei/labra-

dor qui porte le nom Jack. Il aime se promener dans la nature, ainsi il peut le laisser gambader.

QUI est Jean-Michel Verfaille ?

> « Etre veilleur de nuit est parfois une tâche solitaire, mais grâce à la musique il m’est plus facile de passer les nuits », dit Jean-Michel.

Me rendant compte des lacunes qu’il me restait à combler, je me suis inscrit à l’académie afin d’y apprendre le solfège et le tuba. Je suis aussi entré à l’harmonie du parc d’Haine-Saint-Pierre, afin de pouvoir jouer en formation et pratiquer ce que j’apprends à l’académie. Dans le calme de la nuit, je repasse, grâce au temps laissé libre, la théorie musi-cale et les exercices de solfège », raconte-t-il avec enthousiasme. « Sans bien entendu délaisser la surveillance du site au moyen des caméras, il s’autorise à écouter diverses mélodies allant du classique à la variété. » n

Page 10: Approches 2012-2

In memoriam

Jean-Paul Burion (1951-2012)Jean-Paul Burion nous a quittés ce 27 mars dernier à l’âge de 61 ans. Il venait de prendre sa retraite après toutes ces années de travail.Jean-Paul était attaché au service technique du C.P. Saint-Bernard depuis plus de 33 ans.Il y exerçait les métiers de peintre et de vitrier.Jean-Paul était un homme discret accomplis-sant ses tâches avec toute la méticulosité qu’exigeait ce métier. Professionnel dans

l’âme, il était adversaire du travail bâclé et « vite-fait » comme l’on dit. Grand amateur de pêche, il s’était également investi dans une société de Gilles à La Hestre.Il aimait également les grandes reconstituti-ons historiques d’un passé lointain.Nous présentons à sa famille et à ses proches toutes nos sincères condoléances dans le deuil qui les touche.

Depuis des dizaines d’années, Jean-Paul Wyard prêtait une écoute bienveillante à tous ceux qui venaient le trouver. Pour beaucoup de parents, il a été le premier visage du Centre St-Lambert, celui qui les accueillait et les conseillait. Pour le person-nel de l’institution, il était un collègue ap-précié pour sa compétence, sa gentillesse et son franc-parler dont il usait toujours dans le respect de l’autre. Jean-Paul Wyard était assistant social. Il savait ce que peut être la misère humaine et à quel point écouter est important. Dans notre monde parfois si peu

humain, il était porteur d’une conscience sociale. Son cœur l’a lâché au milieu d’un chemin. Celui qu’il aurait aimé poursuivre avec Agnès, son épouse. Son départ laisse un grand vide pour toutes les personnes, fa-mille et collègues, qui ont partagé son quoti-dien avec ses joies et ses peines. Un grand vide à la mesure de ce qu’il a apporté durant tant d’années. Un grand vide à la mesure de son dévouement. Merci, Jean-Paul, pour tout ce que tu nous as donné.

Jean-Paul Wyard est décédé le lundi 12 mars.

Jean-Paul Wyard (1954-2012)

Le Frère Jozef Hermans (1927-2012)Après son entrée au couvent et sa profession dans la Congrégation en 1944 et sa formation dans notre école normale, on a demandé au Frère Jozef de se perfectionner comme régent à Bruxelles. Il a commencé sa carrière active dans l’enseignement à Nederbrakel et Zelzate, pour aller en 1953 à Turnhout, où il a pu passer la meilleure période de sa vie. En-tre-temps il est devenu le directeur de l’école secondaire à Tamise de 1960 à 1965, mais toujours il est retourné vers Turnhout, où il est devenu professeur d’anglais, d’allemand, d’histoire et responsable de l’externat.A partir de 1982 il est également devenu

supérieur jusqu’à ce qu’en 1990 on lui ait de-mandé de devenir Frère supérieur à Louvain et 2 ans plus tard à Hasselt, où il a pu passer 17 années heureuses, jusqu’à ce que, de façon très inattendue, la communauté ait dû être fermée et que le Fr. Jozef soit parti pour Lummen pour y passer les dernières années de sa vie.

Le Frère Jozef restera dans nos souvenirs comme un homme d’une grande culture, avec un grand champ d’intérêt, fort instruit en histoire et étudiant jusqu’à la dernière partie de sa vie.

» La phrase était finie. Dieu y a mis un point.Il nous est difficile de comprendre

pourquoi le battement de cœur prend fin. »

10 > approches juin 2012

Page 11: Approches 2012-2

approches juin 2012 > 11

Le Frère Gustaaf Machielsen (1930-2012)Le Frère Gustaaf Machielsen est né à Lom-mel en 1930. Après ses études il est entré chez les Frères de la Charité en 1948 et il a prononcé ses premiers vœux en 1949. Après sa formation religieuse il a fait des études d’instituteur à notre école normale à Zwijnaarde, ce après quoi il est devenu Frè-re-enseignant dans plusieurs de nos écoles en Flandre : Hasselt, Turnhout, Merksem, Zelzate et Bourg-Léopold, toujours en pre-mière année du primaire. En 1968 il est parti pour les missions, où il a enseigné jusqu’en 1972 dans l’école secondaire à Gitega au Burundi, jusqu’à ce que cette école ait été transférée à l’église locale. Il est retourné en Flandre et est de-

venu éducateur-concierge à Zwijnaarde St-Joseph et à Lummen, jusqu’à ce qu’en 1985 il soit appelé à Bruxelles pour y organiser le service de transport de l’institut. Un accident et des plaintes physiques sup-plémentaires l’ont obligé à ralentir le pas et en 2011 il est parti définitivement pour notre maison de repos à Beernem, où il est décédé le 24 février 2012.

Le Frère Gustaaf aimait sa famille et entre-tenait le contact avec tous ceux qu’il avait rencontrés pendant sa longue carrière, même avec des personnes qu’il avait connues à Gitega.

Le Frère Richard tijink (1921-2012)Le Frère Richard était un des Frères néerlan-dais qui venait pour sa formation en Belgi-que et y restait. Après sa profession comme Frère de la Charité en 1940, il a poursuivi ses études d’instituteur et après quelques années d’expérience à Bourg-Léopold il a continué des études à Bruxelles, où il est devenu ré-gent en sciences. Il s’est spécialisé en mathé-matiques, et après une période à Zelzate et Bourg-Léopold il est devenu une valeur sûre à l’Institut St-Paul à Gand. Il y a été pendant 30 ans titulaire de la classe et enseignant en

mathématiques.Lors de la fermeture de la communauté de St-Paul, le Frère Richard allait à Zwijnaarde, où il a pu vivre encore quelques belles an-nées, jusqu’à ce qu’il ait pu séjourner dans notre couvent-maison de repos St-Arnold à Beernem.

Le Frère Richard était un amateur d’art. Il ai-mait la musique grégorienne et a accompagné pendant de nombreuses années la chorale de l’église St-Nicolas à Gand.

Le Frère Adriaan Geilleit (1918-2012)Le Frère Adriaan est né à Westdorpe (Pol-derken), une commune néerlandaise à la frontière avec la Belgique, près de Zelzate, et il a fait la connaissance des Frères de la Charité comme étudiant à l’école des Frères à Zelzate. Après sa profession comme Frère Amédée en 1937, il a poursuivi ses études à l’école normale à Bruxelles. Le professeur de néerlandais, d’histoire et de géographie est allé travailler à Turnhout, il était en même temps préfet de l’internat. A partir de 1952 nous voyons le Frère Adriaan successivement à Bruges, Merksem et Bourg-Léopold pour arriver en 1965 à Gand comme supérieur et directeur de l’Institut Saint-Paul.

Par une maladie des yeux progressive, le Frère Adriaan est lentement devenu aveugle, mais cela ne l’empêchait pas de continuer à assumer sa tâche avec beaucoup d’ardeur. Quand il était en retraite, il est resté le réceptionniste de l’école. En 1999 il est allé à notre couvent-maison de repos St-Arnold à Beernem. Il a finalement terminé sa vie dans la maison de repos de Zelzate.

Le Frère Adriaan aimait faire des conférences sur la pédagogie de la charité. Son slogan : « Mû par la charité, nous devons nous pen-cher sur l’homme en besoin. »

Page 12: Approches 2012-2

12 > approches juin 2012

En image

Page 13: Approches 2012-2

approches juin 2012 > 13

DISCRèTEMENTPHOTOGRAPHIE > Mattias Devriendt

Michel (gauche) et David (droite), comme d’autres membres de l’équipe du service technique de Saint-Martin (Dave), sont des collègues qui font discrètement leur travail. Leur polyvalence fait qu’on les trouve partout dans l’hôpital dans divers travaux d’ordre technique comme celui de l’embellissement des lieux d’activités hospitalières ou celui de l’aménagement et de l’entretien des espaces verts de notre hôpital Saint-Martin. « En été, nous travaillons souvent à l’extérieur, comme maintenant. Soigner les plantes et les planter y ressortissent donc également. C’est du travail agréable, certainement quand le soleil nous tient compagnie ! Car la verdure sur le site donne du repos pour les patients et pour le personnel. C’est une belle variation de différents bâtiments et de jardins publics. »

Page 14: Approches 2012-2

Loin et pourtant proche

14 > approches juin 2012

TunatokakutembeyaChaque année, Caraes organise un Voyage Sud pour les membres du personnel des Frères de la Charité et donc également pour vous ! Avec 8 collègues vous faites un voyage magnifique de douze jours vers l’Afrique. Vous y voyagez à travers le Rwanda et le Congo Oriental, vous y visitez les partenaires locaux de Caraes et vous y faites con-naissance avec les collègues africains qui travaillent pour la Congré-gation au Sud : des enseignants, des éducateurs et des infirmiers psychiatriques. Femke Deroo (Institut Emmaüs, Aalter) a participé au Voyage Sud et raconte pour Approches ses cinq moments mémorables. REDACTION ET PHOTOGRAPHIE > Femke Deroo

Faites connaissance avec le Voyage sud et inscrivez-vous !

Appeler le voyage Sud une « promenade » est peut-être une litote, mais cette phrase « Tunatokakutembeya » évoque toutes sortes d’images qui sont pour moi indissolublement liées avec l’Afrique : les gens se promènent, car ils semblent être constamment en route, et nous nous promenons à travers un monde différent, dans lequel nous avons pourtant découvert beaucoup de choses communes.

Un simple entretien

A Kigali, la capitale rwandaise, nous avons visité

un hôpital psychiatrique. Comme enseignante

dans l’enseignement secondaire, je n’ai pas du tout

l’habitude d’entrer en contact avec ce monde. Cela

m’a touchée. J’y ai entendu que des malades en

Afrique sont très souvent repoussés par la société.

Cela m’a paralysée. Jusqu’à ce qu’une fille d’à peu

près 17 ans cherchait du contact avec moi. Avec

elle j’ai pu avoir une petite conversation. Le contenu

n’était peut-être pas vraiment important, mais cela

ne faisait rien, nous nous comprenions.

Le transport dans une vraie fourmilière Ma première impression de Bukavu en était une d’une fourmilière de voitures, de piétons, de mo-totaxis, … C’était trop pour assimiler. Nous y avons visité l’école technique des Frères. Nous y avons eu un tour guidé et nous avons vu les ateliers larges des orientations électricité, menuiserie, mécanique et voitures. Le matériel apparaissait très solide mais … souvent l’école n’a pas d’électricité.

> Avez-vous tout comme Femke, Stan, Guido, Hilde, Diane, Lieve, Ludo et Willy envie de participer au Voyage Sud, surfez vite vers www.zuidreis.be.

1 2

Page 15: Approches 2012-2

approches juin 2012 > 15

Une pauvreté poignante La vue de Bukavu ne m’a plus lâchée. Raphaël – un enseignant du lieu – nous a guidés vers un quartier où il habite avec sa famille. Nous y sommes arrivés dans un labyrinthe de petites maisons, fabriquées de ciment ou de pisé et où les femmes étaient occupées dans un petit enclos à faire la lessive ou préparer le repas. Ici et là nous voyions des enfants. Nous avons eu le sentiment que la venue des blancs riches n’était pas vraiment applaudie. Nous nous sommes sentis énormément inconfortables devant cette pauvreté navrante. Beaucoup d’enfants étaient clairement sous-alimentés et le chômage y est très présent. Celui qui peut se permettre une formation, n’a donc que bien peu d’opportunités pour trouver plus tard un emploi.

Des voisins curieux

Dans l’habitation de Raphaël nous avons été

accueillis par sa famille nombreuse et les nom-

breux voisins curieux. Surtout les enfants voulai-

ent bien jeter un coup d’œil et s’approchaient, avec

hésitation. Quand Stan a commencé à chanter la

chanson « Wakawaka », ils ont perdu peu à peu

leur timidité et finalement ils ont chanté ensemble

joyeusement, c’était une image inoubliable.

En même temps je me suis demandé comment au

nom du ciel ils pouvaient y vivre tous sur une si

petite surface, sans électricité et de l’eau couran-

te. Ce n’est pas étonnant que pour les Africains

il soit très dur et difficile de ne pouvoir donner

suffisamment de nourriture à leurs enfants, de ne

pouvoir les laisser aller à l’école, de devoir vivre

dans la pauvreté. Le peu qu’on y a, ne rend pas

plus heureux, mais a seulement beaucoup plus de

valeur.

Rien n’a changé ?

Mais non seulement le récit de mes collègues congolais a su m’émouvoir. Le témoignage du Frère Erik nous a tous touchés. Il était très clair que l’aide humanitaire est quelque chose qu’il a dans le sang. Le Frère Erik n’a pourtant pas voulu jeter de la poudre aux yeux. Tout comme beaucoup de jeunes personnes, le Frère Erik rê-

vait de pouvoir changer le monde. Hélas, il s’est heurté aux limites du pouvoir individuel. Maintenant il voit que changer est beaucoup moins important que témoigner de la situation, la comprendre, être humble et vouloir apprendre des autres. Ou, en utilisant ses propres mots : « Rien n’a changé, mais l’Afrique m’a changé. »

3

4

5

« Nous nous sommes sentis énormément inconfortables devant cette pauvreté navrante. »

Page 16: Approches 2012-2

16 > approches juin 2012

Le collègue autrement

mon père, homme de théâtre, est féru d’histoire et de gé-néalogie. Il a été lui-même témoin de la dernière guerre. Il m’a donc transmis son intérêt pour le passé. D’une chose est venue l’autre et ainsi je suis devenu le propriétaire de ce véhicule. C’est un véhicule de transport américain, datant de la Seconde Guerre mondiale, de type Dodge WC 52. Le véhicule, réservé à la logistique, n’était pas armé. D’ailleurs, je refuse de cultiver la violence. J’ai un plaisir fou à conduire cet engin authentique et rustique, sans con-duite assistée ; il m’offre un contact direct avec la mécanique. Grâce à lui, j’ai beaucoup appris.

ce n’est pas ce que j’appellerais un hobby bon marché. Pour donner un ordre d’idée, mon Dodge a un réservoir de 110 litres, et en consomme 19 aux 100 kilomètres … Rien que le carburant représente donc un budget non négligeable.

Je suis un membre du club « 101th. airborne, Division 326th. engineers ». On participe à des concentrations, comme à Celles, près de Houyet, qui sont l’occasion de rencontres parfois étonnantes, toujours chaleureuses. Il m’est arrivé que d’anciens mécaniciens viennent me don-ner leurs conseils. Dans les villages que nous traversons en convoi, on nous applaudit, on nous offre parfois le gîte et le couvert … Le club a pour devise « Jamais personne ne reste sur place » : il y a toujours quelqu’un pour dépanner le copain en difficulté sur la route.

m’occuper du passé m’intéresse. Entretenir la mémoire : souvenez-vous ! Car, comme me disait mon père, si tu ou-blies ton passé, il reviendra au galop. Et puis, ces activités sont aussi l’occasion de rencontres dans un cadre différent de la vie de tous les jours.

REDACTION > Jean-Baptiste Butera PHOTOGRAPHIE > Mattias Devriendt

Jean-François Baudouin (42) travaille au C.P. Saint-Martin à Dave. Il est marié et père de deux enfants. Il habite à Pessoux, un petit village au sud de Namur où il se délecte du repos. Son camion est garé dans un hangar impressionnant au milieu des champs.

I

Jean-François Baudouin Division 326th

Page 17: Approches 2012-2

approches juin 2012 > 17

DOSSIER

LA cUISInEXL

LA cUISInE XL

Nouveau, nouveau, nouveau. Tout dans la cuisine du C.P. Saint-Martin à Dave est nouveau. Un nouveau bâtiment, un nouveau réfectoire, une nouvelle cuisine, de nouveaux frigos, de nouveaux bureaux. Seule l’équipe de la cuisine est restée la même, du moins vu de l’extérieur, car le renouvellement amène en première instance chez eux des changements importants et ... surtout beaucoup de visages souriants.

REDAcTIOn > Jocelyne Vergaelen, Valérie Scius, Valérie Bousman, Pierre cattiez, Albert Pfund, Thierry Laloux et Mattias Devriendt PHOTOGRAPHIE > Mattias Devriendt

Jean-François Baudouin Division 326th

Page 18: Approches 2012-2

18 > approches juin 2012

Toute l’équipe est présente quand nous passons dans la nouvelle cuisine. « En 1995-1996, les normes d'hygiène imposées aux cuisines de collectivités changent de manière drastique et imposent de prévoir des adaptations importantes dans toutes les cuisines de collectivités », expli-que-t-on. « La mise en place d'une cuisine centrale suppose des investis-sements importants (installations, équipements ...) ainsi qu'une nouvelle façon de travailler, mais c'est aussi un vecteur d'innovations pour la qualité des repas, et au final la satisfaction des patients et du personnel. »

D’autres aliments dans mon assiette ? « Le plus grand changement concerne la transition de la liaison chaude vers

18 > approches juin 2012

DOSSIER

la liaison froide », explique l’équipe de la cuisine. « Par le passé, le personnel de cuisine travaillait en liaison chaude, les repas étaient préparés directe-ment sur site, cuits à cœur, maintenus à température pendant au maximum 2 heures et distribués dans les unités. En liaison froide, la préparation est différée, les plats sont toujours cuits à cœur mais ensuite refroidis et conservés avant d'être transportés. Les repas sont remis à température dans les unités de soins grâce à des chariots prévus à cet effet. C’est le même repas, mais préparé de la façon moderne. »

Un nouveau « drive » pour le personnelLa production en cuisine centrale représente un gros changement dans

les habitudes de travail du person-nel, puisque tous les cuisiniers de la cuisine centrale sont ceux qui travaillaient antérieurement sur le site en liaison chaude. Le nouveau bâtiment possède des lignes épurées, entourées d'une végétation qui ne demande qu'à pousser ... Les locaux sont conviviaux faits pour que les gens s'y sentent bien et la vue du paysage est très particulière. Mêmes exigences dans la salle de restaurant du person-nel où les couleurs sont chaudes et le mobilier design.

Du frais, du frais et encore du fraisNous utilisons exclusivement des légumes frais suivant le marché mais aussi des surgelés de première catégorie. En revanche, la viande et le poisson sont frais. Le nouveau matériel étant sophistiqué et ultra performant, nous pouvons désormais faire sauter, rissoler … Une véritable souplesse de production. Les salades composées sont faites maison.

Une alimentation sur mesureIl n'y a pas que les menus qui chan-gent : chaque type de patient cor-respond à un régime et donc à une déclinaison du menu : ordinaire, sans sel, sans résidu, diabétique, consti-pant, hyper ou hypocalorique … Au total, ce sont des dizaines de déclinai-sons de ces menus qui sont possibles. Le tout en fonction du patient. « En effet, après avoir passé en revue les menus avec les cuisiniers, on adapte le menu ordinaire aux différents régimes prescrits en essayant que la présentation du « menu régime » soit la plus proche possible de celle du « menu ordinaire », expliquent les diététiciennes Valérie Bousman et Valérie Scius « Les patients et les résidents psychiatriques ont parfois du mal à accepter de devoir suivre un régime. Si, dans leur assiette, ils ont l’impression (même si ce n’est

« La nouvelle cuisine

représente un gros

changement dans les

habitudes de travail du personnel. »

Page 19: Approches 2012-2

approches juin 2012 > 19

LA cUISInE XL

approches juin 2012 > 19

Chiffres> La cuisine centrale fonctionne

depuis le 7 novembre 2011.

> La cuisine de l’H.N.P. Saint-Martin prépare quotidiennement 450 repas.

> Les menus sont répartis sur un cycle de 6 semaines et sont varia-bles en fonction des saisons et du marché.

> Les marmites de 300 litres sont opérationnelles en 15 minutes, c'est-à-dire environ 3 fois plus rapidement qu'avant.

Approches a passé à la section pour patients Korsakoff à Saint-Martin (Dave), dans le restaurant « chez Arthur » (c.P. Saint-Bernard, Manage) et chez Vincent Daix et l'apprentissage de la cuisine (c.O. Saint-Lambert, Bon-neville) et y a trouvé bien vite 10 atouts supplémentaires de cuisiner !

quotidienne, comme par exemple la cuisine et les repas », explique Jo-celyne. « Nous proposons donc des exercices pratiques et des mises en situations les plus réalistes possible, dans un environnement proche de ce qu’il pourrait trouver à l’extérieur de l’hôpital. Il est important de pallier à ses oublis en utilisant des astuces telles que des supports écrits avec le mode d’emploi de la cuisine, des recettes claires avec des étapes bien détaillées, un affichage reprenant ce qui se trouve dans les armoires, et cetera », dit Jocelyne.

Cuisiner ... pour retrouver le plaisir de bien mangerBien manger commence par bien acheter. La manière dont les courses sont gérées est essentielle et doit être travaillée. « La personne doit pouvoir se rendre compte qu’il est possible de bien manger tout en respectant un régime spécifique. Pour cela, c’est elle qui choisira son menu tout en étant attentive aux contraintes de l’exercice (menu varié et équilibré, budget, régime éventuel). Il est important qu’elle retrouve le plaisir de bien manger. Pour que le patient soit autonome, il faut adapter l’environnement à ses problèmes de mémoire, entre autres en ajoutant un tableau pour qu’il puisse y noter ses menus et évite ainsi de manger toujours la même chose, ou y noter les temps de cuisson pour éviter de laisser brûler le poulet dans le four », raconte Alexandra.

Cuisiner … pour instaurer des habitudes sainesCet atelier, encadré par différents pro-fessionnels, propose des rencontres

pas du tout le cas qualitativement parlant) d’avoir quasi le même menu, celui-ci ne sera que mieux accepté », expliquent-elles. Les diététiciennes interviennent également dans la prise en charge globale du patient. Suite à une prescription médicale d’un régime particulier, elles élaborent un schéma alimentaire adapté en fonction de la (ou des) pathologie(s), des besoins spécifiques, elles mettent en place un programme d’éducation nutritionnelle en collaboration avec les infirmiers, aides-soignants, éducateurs ou ergo-thérapeutes présents dans le service. « En pluridisciplinarité, nous veillons au bon suivi du régime, par la plani-fication de rencontres avec le patient afin de répondre à ses questions afin qu’au final, on observe une améliora-tion de la santé. »

> « Les patients et les résidents psychia- triques ont parfois du mal à accepter de devoir suivre un régime », explique la diététicienne Valérie Bousman.

La section Korsakoff à

Saint-Martin (Dave)

Cuisiner … pour garder la mémoire vivante« Souffrant d’un « handicap invisible », les personnes souffrant le syndrome Korsakoff paraissent intactes et rien ne les distingue de leur voisin. Pour-tant l’oubli gère leur quotidien : quoi-qu’elles décident de mettre en place, l’oubli l’efface et les éloigne d’une vie normale », expliquent Jocelyne Vergaelen (C.P. Saint-Martin - Revivo B) et Alexandra Desmit (CAP). « Péjorée dans tous les actes de sa vie quotidienne, la personne en arrive à oublier qu’elle oublie. Mais comment prendre soin de soi et s’alimenter cor-rectement lorsque notre mémoire ne nous permet plus de nous rappeler les choses essentielles et que nous éprou-vons des difficultés à planifier nos démarches ? En effet, en cuisinant. »

Cuisiner … pour orienter la prise en charge d’un nouveau patient« Pour orienter la prise en charge d’un nouveau patient, nous devons l’observer dans des activités de la vie

atouts de cuisiner !10

Page 20: Approches 2012-2

20 > approches juin 2012

DOSSIER LA cUISInE XL

20 > approches juin 2012

autour de l’hygiène de vie (alimen-tation, tabac, hygiène corporelle) avec comme objectif d’instaurer des habitudes saines dans la vie de tous les jours. C’est donc ensemble que les patients vont organiser un petit déjeuner autour d’un thème comme les produits laitiers ou encore les fruits.

Cuisiner … pour routiniser les connaissances diététiques « L’objectif est d’éveiller à l’importance de l’alimentation dans la pathologie Korsakoff et à l’hygiène alimentaire en général, également de restaurer une autonomie minimale permettant de veiller à ce que les besoins essentiels soient respec-tés lors du repas considéré comme le repas principal par le patient, et enfin, de « routiniser » les connais-sances diététiques afin d’induire des automatismes », explique la diététici-enne Véronique.

Cuisiner… pour retrouver un rôle socialLe C.P. Saint-Bernard à Manage quant à lui a ouvert un petit restau-rant « Chez Arthur ». Il est géré par une équipe avec les résidents. Les plats sont préparés en cuisine par une brigade de résidents sous la di-rection d’une éducatrice et servis en salle par un résident avec un éduca-teur. « La philosophie de notre projet est axée sur la réhabilitation, c’est- à-dire permettre à des personnes en difficulté sur le plan de la santé mentale de (re)trouver un rôle social valorisant malgré la persistance et la limitation des symptômes psy-chiques », explique Pierre Cattiez. «

L’objectif à long terme et plus ambitieux est d’offrir aux résidents les plus motivés et les plus compétents une formation qui débou-cherait sur un emploi en restauration. Ainsi, certains de nos rési-dents ont pu tester et exercer leurs compé-tences dans ce cadre et se sont inscrits dans une formation en restauration. »

Cuisiner… pour déstigmatiser la maladie mentaleQue le restaurant ait également une fonction importante dans la déstig-matisation de la maladie mentale, rend Pierre Cattiez fier : « L’ouverture d’un restaurant est une nouvelle ouverture qui facilite dans les deux sens les contacts entre les patients/résidents et la population. Les uns sont confrontés à la réalité de tous les jours ; les autres se font une opinion autre de ce monde de la psychiatrie. »

la cuisine thérapeutique

de Vincent Daix (C.O. Saint-

Lambert, Bonneville)

recette ou le temps de cuisson », explique Vincent.

Cuisiner... pour apprendre à vivre ensemble « C’est important de leur faire savourer les choses qui ont du goût. Ils sont fiers d’identifier à l’odeur le thym ou le romarin ! La cuisine don-ne envie de vivre ensemble (l’amour passe par le ventre …). Un bon plat crée de la vie sociale, un des acquis recherchés par la reconversion de l’institution. Cuisiner ensemble est une école de vie … »

Cuisiner … pour apprendre à être autonome« Au-delà de la « simple » prépara-tion d’un repas, les usagers évoluent dans leur dextérité et leur confiance. Avec l’expérience, ils travaillent mieux et plus vite. C’est en « touil-lant » dans les casseroles qu’ils acquièrent l’envie de préparer un bon plat. Enfin, après 30 ans de vie en pa-villon, il est temps de les faire sortir de l’immuable routine « c’est l’heure, on s’assied et on mange ». Il faut ap-prendre à être autonome, à faire ses courses et préparer son repas. C’est cela aussi, une vie normale », conclut Vincent Daix.

le restaurant « chez Arthur »

(C.P. Saint-Bernard, Manage)« Lauréat Prix Fonds

Julie Renson 2011 »

Cuisiner … pour finalement apprendre à cuisiner!« Préparer un repas pour un groupe est une responsabilité parfois difficile à vivre. Vincent Daix travaille depuis 1993 comme éducateur au C.O. Saint-Lambert à Bonneville. Ap-prendre la cuisine aux usagers n’est pas simple. Une des difficultés réside dans leur capacité à retenir ce qu’ils ont appris. « Ils peuvent apprendre une recette, retenir les ingrédients et quand même la rater lorsqu’ils sont seuls en se trompant sur les quan-tités, les différentes étapes de cette

Page 21: Approches 2012-2

approches juin 2012 > 21

Billet> christian Bodiaux travaille au C.P. Saint-Martin, Dave et

au C.P. Saint-Bernard, Manage. La montagne est sa desti-nation favorite de vacances en été: rudesse des paysages, silence des cimes, mais aussi senteurs des pins, fraîcheur et glougloutement des torrents ...

Un instrument qui ne ment

Il me semble que la relation à l’autre peut également fonctionner comme révélateur ou amplificateur de notre mouvement intérieur, pour autant qu’il nous porte vers autrui. Si tel est le cas, la relation est son instrument de prédilection. J’avancerais, à titre d’hypothèse, qu’au plus une relation est exigeante, et Dieu sait combien elle l’est en milieu psychiatrique, au plus elle amplifiera ce mouvement intérieur en ses lumières, mais aussi en ses ombres. La conversation distraite, entre gens n’ayant pas grand-chose en commun, si ce n’est de se trouver au même endroit au même moment, n’a pas du tout le même statut relationnel que le face à face avec un patient ou un résident, avec qui il s’agit d’investir la relation. À ce moment là, mes faibles-ses se mettent à vibrer … j’en apprends un peu plus sur moi-même.

Le meilleur violon ne pourra amplifier le mouvement intéri-eur du musicien qu’à la condition qu’il en joue vraiment, et qu’il ait les qualités requises pour ce faire ; s’il se contente de l’effleurer gauchement, le violon ne produira qu’un son dérisoire. On peut se contenter d’effleurer les êtres avec indifférence ; on est sûr, ainsi, que le pire ne viendra pas, mais le meilleur non plus. À moins que l’indifférence soit une forme du pire …

« La relation est notre instrument de prédilection. »

A l’occasion du concours Reine Elizabeth 2012, consa-cré au violon, une journaliste interviewait à la radio le violoniste et chef d’orchestre français Augustin Du-

may, membre du jury, dont le prestige ne connaît point les frontières. La question portait sur les violons d’exception – les fameux Stradivarius –, dont le prix est, lui aussi, ex-ceptionnel. Ces instruments jouissent-ils d’une supériorité qualitative réelle, justifiant leur prix ?

Dumay eut cette réponse magnifique : le violon de qualité, si rare, est l’amplificateur du rêve intérieur de l’artiste. Pas seulement le révélateur, donc, mais l’amplificateur. Cet instrument, ajouta-t-il, amplifie tant les qualités que les défauts du musicien.

Ce rêve intérieur, j’aurais tendance à le comprendre comme le mouvement intérieur, c’est-à-dire ce qui fonde et porte notre personne – notre moteur intérieur, au sens étymolo-gique du terme. Pour donner sa pleine mesure, ce mouve-ment intérieur requiert des conditions adéquates. Pour un musicien, la qualité de la formation ne suffit pas ; encore lui faut-il disposer d’un instrument capable d’exprimer toute sa sensibilité – mieux, de l’amplifier par ses quali-tés propres. Toutefois, comme le rappelait Dumay, cette amplification comporte un risque. Quand les choses restent petites, menues, elles se confondent en un ensemble indistinct. Placées sous le microscope, elles révèlent des beautés insoupçonnées … mais aussi des imperfections ou des étrangetés.

Page 22: Approches 2012-2

22 > approches juin 2012

Equilibre

Bonneville où il fait bon vivreAh, la Wallonie, cette région avec des endroits splendides. Votre école ou établissement s’y trouve au bon milieu. Le C.O. Saint-Lambert à Bonneville par exemple. Sis tout près de la magnifique vallée du Samson, qui s’étend entre Andenne et Namur. Tout y est présent pour un séjour avec sa famille pendant les vacances. Albert Pfund, antenne locale au C.O. Saint-Lambert et ses collègues Véronique Dedeckere et Françoise Therasse, donnent en tout cas l’envie de s’y rendre !

REDACTION > Pfund Albert, Véronique Dedeckere, Françoise Therasse PHOTOGRAPHIE > Office du tourisme Andenne

> Renseignements :Plus d’informations sont disponibles dans l’office de tourisme de la ville d’AndennePlace des Tilleuls, 48 - 5300 AndenneTél. : 085/849640 - Fax : 085/849631e-mail : [email protected]

Sites renseignant sur la vallée du Samson :http://www.valdesamson.be/http://[email protected]

Le saumon dans le Samson ?« Cette rivière serpente dans une contrée verdoyante percée de grottes et de cavernes qui ont été creusées par l’eau au fil des millénaires. Des vestiges d’occupation par l’homme ont été découverts, notamment la sépulture d’un enfant datant de plusieurs millénaires avant notre ère. Dans une nature encore préservée, la propreté et la vitesse de débit du Samson lui ont valu d’être sélecti-onné pour une tentative de réintro-duction du saumon en Wallonie », raconte Albert Pfund.

Un patrimoine chargé d’histoireLa promenade dans les petits villages est une expérience très agréable. A Thon-Samson, le Samson se jette dans la Meuse. Ce village compte parmi les plus beaux de la Wallonie et ne manque pas de charme avec ses nombreuses maisons en pierre calcaire.

La vallée est chargée d’histoire. Sur les hauteurs de Gramptinne, Jules César aurait fait installer un camp

fortifié transformé par la suite en un château. La parapette est une autre curiosité de la région. La tour de guet de Boisgenrieux est étroitement liée avec la vie insolite de cet ancien général de Napoléon qui habitait la ferme–château de Jausse. L’abbaye de Grand-Pré, construite dès 1231 et actuellement propriété privée, était un ancien refuge pour l’abbaye de Villers-La-Ville. « Le Mont Sainte-Marie se compose d’une ancienne tour romane et d’une chapelle dédiée à Sainte-Marie-au mulet. », explique Albert.

Un endroit qui ravit les sportifs …La vallée du Samson est un lieu propice pour des promenades, des randonnées en vélo ou une balade à moto. Entre la Meuse et Goyet, se situent des rochers impressionnants qui font la joie des alpinistes parfois venus de loin pour les escalader. Sans oublier le gîte et le couvert … Pour les visiteurs qui souhaitent loger sur place, les opportunités ne manquent pas avec une offre abon-dante en gîtes et en campings.

« La vallée du Samson est une région splendide qui a su garder son caractère jusque chez ses habitants. L’esprit de village est encore bien présent ici. »Véronique Dedeckere, assistante sociale au Centre St-Lambert

« Thon est un des plus beaux

villages de Wallonie et ce

n’est pas pour rien que de plus en plus de per-

sonnes y viennent. Avec un peu moins

de trafic, la vallée du Samson serait le para-

dis sur terre. »Françoise Therasse, médecin du

C.O. Saint-Lambert

Page 23: Approches 2012-2

approches juin 2012 > 23

Le service pastoral est comme une fleur qui s’ouvre

Robert Petitfrère

A l’écoute

C’est un jour printanier tranquille quand nous rencontrons Robert Petitfrère (70). Depuis 24 ans, il est actif en tant qu’aumônier au centre St-Lambert à Bonneville. Unanimement apprécié de ceux dont il partage le quotidien à Bonneville, il nous ouvre la porte sur ce que peut être un accompagnement pastoral dans un service pour des personnes avec une déficience et en quoi il peut être différent de ce qui se passe dans le secteur hospitalier. « Etre aumônier auprès de personnes qui sont débarquées dans la vie en n’ayant pas les mêmes capacités que le commun des mortels exige une énergie et une conviction hors du commun », nous raconte-t-il. Regard sur une pastorale qui est appelée à évoluer avec la reconversion du service mais qui n’en perd pas pour autant toute son importance si on ne veut pas perdre de vue la priorité à accorder à la personne dans un monde qui se professionnalise …

REDACTION > Robert Petitfrère et Albert Pfund PHOTOGRAPHIE > François Dehombreux

Page 24: Approches 2012-2

24 > approches juin 2012

» Le service pastoral est une fleur de plus dans le bouquet des services proposés aux usagers. »

approches : Tu as un passé, comme un présent, d’homme et de prêtre. Comment arrive-t-on où nous som-mes : au C.O. St-Lambert ? « Simplement on vit une vie parois-siale, en contact direct avec l’existence des familles, les moments importants, des plus joyeux aux plus douloureux, vécus par les adultes et leurs en-fants. Tous ces moments, qui sont la respiration d’une Communauté, à sacraliser et avec l’aide du suivi quo-tidien d’un Concile Vatican II enthou-siasmant. Soit 17 ans d’une aventure intérieure et sociale, comme un album de photos que l’on feuillette encore avec des amis qui me sont restés de là. Ajoutons à ceci quelques années d’enseignement de la Religion, dans les secteurs officiel et libre. Tout ceci pour aboutir à une proposition de mon Evêque du moment … et 24 ans (!) au service de notre Institution. Je vous vois calculer mentalement … et je vous donne 30 secondes pour estimer ap-proximativement mon âge ! »

Une fleur dans le bouquetapproches : Un service pastoral, au C.O. St-Lambert. Est-ce normal ? « Là où vit une institution qui a inscrit dans sa charte une raison d’être pro-fonde : un idéal de charité et de ser-vice des plus écartés de notre socié-té, rien n’empêche qu’une animation pastorale leur soit offerte. Mais ceci n’est ni nécessaire, ni automatique-ment organisé, comme, par exemple, dans un système hospitalier tel que nous en connaissons, qui laisse place aux cultes avec un espace officiel de célébrations, d’entretiens et d’aide spirituelle. Chez nous, c’est une fleur de plus dans le bouquet des services proposés aux usagers. Mais une fleur qui s’ouvre sur une autre dimension de l’être humain et qui propose aux autres services une motivation d’agir et d’espérer trouver un « sens » à nos démarches d’accompagnement et de soins. Par exemple : l’Evangile trouve-t-il un écho dans les efforts de reconversion que nous vivons ? »

approches : Comment se déroulent les contacts avec les Familles ? « J’éprouve beaucoup de respect

pour les familles et j’accepterais des parents, frères et sœurs des questions provocantes, des contacts maladroits et même de la révolte contre leur sort ou leur fatigue. C’est que nous touchons là la première souffrance et le : « Qu’ai-je fait au Bon Dieu ». Chaque membre du per-sonnel accompagnant, lui, est plus proche encore que moi des familles de son groupe particulier. »

Une carte d’identité

approches : Et avec le personnel et les usagers? « Encore que ces personnes consti-tuent une population très … fluctu-ante. Mais toujours, avec moi, d’un contact accueillant et pas avare d’explications et d’avis qui m’en ap-prennent beaucoup sur la motivation de réactions parfois déroutantes de tel ou tel usager. Les contacts avec les usagers demanderaient tout un autre développement. Il suffirait de citer les surnoms qu’ils me donnent bien souvent et qui sont toujours empreints d’amitié, de respect et d’humour, jamais de moquerie.

Ceux qui me tiennent le plus à cœur sont ceux qui n’ont pas de retour en famille. Je ne veux pas vous faire pleurer, mais ceux-ci sont de plus en plus nombreux parmi les déficients mentaux adultes. Qui voient, un peu tristes ou perturbés, partir et revenir leurs copains. »

approches : Vous pouvez donner un exemple ? « Un jour, André vient me trouver avec, en main, sa carte d’identité. Quand on m’aborde ainsi avec une carte, quelle qu’elle soit, ce n’est pas pour que je lise, mais pour que je lise à haute voix. Vous comprenez. Ce jour-là, simplement, André avait 65 ans. Il attendait des félicitations pour avoir atteint l’âge de la retraite … la montre en or ! Et moi, je suis resté là, avec un froid dans le dos, la bouche ouverte : André, peut-être 60 ans d’enfermement. Ce mot m’est resté vissé dans le cerveau gauche. Il a fait remonter en moi des odeurs d’internat de collège, des moiteurs d’hôpital, des couloirs de casernes … »

approches : Donc, la place des usagers dans ton œuvre pastorale ... ?« Centrale. Et même anticipative du Royaume de Dieu. Par exemple, jamais je n’ai accepté de « confes-ser » un déficient mental. À la limite, j’estime que c’est lui qui devrait me confesser. Et j’ai eu trop de té-moignages des dégâts causés sur les consciences affaiblies par les pratiques anciennes de la « confes-sion » qui devait suivre obligatoire-ment un acte nuisible (conséquent d’une crise), sous peine de vous priver, publiquement, d’accéder à la Communion. Non. Nous ne sommes pas chez les Témoins de Jéhovah. La béatitude (heureux les cœurs purs) désigne clairement ceux qui ne quittent pas la voie tracée qui va de leur cœur à Dieu. Je n’oublie pas non plus ce qu’ils m’ont appris. D’abord le langage au premier degré. À ne pas m’étonner, par exemple, de m’entendre dire : « Je suis triste de voir comme tu es vieux ». Alors que les hypocrites, c’est nous quand nous servons à tout propos des : « Mais vous êtes toujours plus jeune » !

Je pense qu’ils me voient comme un moment de leur vie ; imaginez que vous viviez sans beaucoup de notion de temps, d’hier ou d’après-demain ; que votre dimanche ressemble à un lundi. L’horreur. Alors, on s’invente des repères. « Encore combien de fois dormir avant le foot ? », « Encore combien de fois … la messe avant les vacances ? » Certains ont le cœur tellement large qu’ils vous disent : « Je suis content de rester ici pendant les vacances de Noël. Tu seras là, hein ... ? Que tu aurais besoin de moi …».

Page 25: Approches 2012-2

approches juin 2012 > 25

» Les usagers sont centraux dans mon travail. »

Père Triestapproches : Quelles évolutions as-tu connues, dans ton travail au C.O. ?« De nombreuses évolutions, bien sûr, au plan de la pédagogie. D’autres développeraient ceci mieux que moi. Personnellement, je donnerais un seul exemple : la pratique de la célébration du dimanche matin. Il y a encore 10 ans, les Résidants s’acheminaient vers la chapelle, au son de la cloche, 4 par 4 et stricte-ment encadrés. Actuellement, leur liberté est plus prise en compte. Ils viennent librement. Je dirais même joyeusement. Encore faut-il que ce soit leur liberté, et non celle de leur accompagnant, encourageant ou dissuasif, qui soit respectée. Ils sont là, souvent avec des anticipations sur l’heure et des prolongations en bavardages de parvis. On se croirait déjà presque en paroisse.

> « C’est à chaque service d’écarter le danger de son propre appauvrissement, dans la reconver- sion », dit Robert Petitfrère.

hurlant : « Tu viens de Dieu : guéris-moi » ! »

approches : Ceci m’amène à une autre question : trouves-tu, par rapport à d’autres institutions, quelque chose de particulier à celle-ci, parce qu’elle est « des Frères de la Charité » ?« Difficile de répondre, en ce qui nous concerne, car le C.O. n’inclut plus aucun Frère dans son organisation, ni dans les services d’hébergement ou d’activités, ni dans le travail de reconversion, ni dans le service de pastorale ou la liturgie. Et c’est vrai : le témoignage évangélique qu’offre une vie religieuse donnée nous manque. Mais je crois plus en l’esprit d’une oeuvre qu’en son efficacité. J’ai parfois l’impression que le Père Triest ou saint Vincent de Paul han-tent encore les couloirs, comme dans les vieilles imageries de nos grands-parents : penchés, toujours penchés, sur les enfants du Père. »

Résultat : il y a 20 ans, ils (ceux qui pouvaient se déplacer et qui étai-ent prêts) étaient environ 180 aux célébrations. Aujourd’hui, avec très peu d’accompagnants, ils sont, en fonction du temps et des retours, de 70 à 120. Mais quels participants ! Quels « êtres de désir » !Certaines philosophies de vie intéri-eures affirment que le Nirvana nous est ouvert quand nous avons éteint en nous tout désir c’est-à-dire tout ce qui ferait souffrir. Je préfère le message de cet auteur qui écrit : « Le bonheur, c’est de désirer encore ce que l’on possède déjà.» (Frédéric Lenoir). Avez-vous remarqué que Jésus ne s’est tourné avec tendresse que vers les êtres qui, dans la société de son temps, étaient considérés comme secondaires, voire cibles de toutes les suspicions : les étrangers, les femmes, les écartés, les malades, les petits, etc.…, mais toujours quand ces personnes le tiraient pas le bas du pantalon en chuchotant ou en

Page 26: Approches 2012-2

26 > approches juin 2012

ont depuis longtemps déserté notre « forteresse » bâtie à 4 km de toute localité. Les membres du personnel ont bien d’autres chats à fouetter et d’autres préoccupations à caractère professionnel, social ou familial. En ce qui concerne la Liturgie, les tâches et les animations qui l’entourent, j’ai dû m’habituer à ne travailler qu’avec nos Résidants. Et nous faisons une belle bande. Dieu, merci ! »

Connaître et reconnaîtreapproches : Et l’avenir de cette pasto-rale, comment la vois-tu et particulière-ment dans le cadre de la reconversion ?« On peut se demander si la recon-version ne va pas diluer certaines valeurs qui étaient vécues de manière concentrée dans l’institution. Comme la conscience de faire partie d’un ensemble qui offre l’immédiateté de nombreux services au bien-être de l’usager. C’est un risque, et c’est à chaque service d’écarter le danger

approches : Quels enthousiasmes et quelles difficultés rencontres-tu dans l’exercice de ton sacerdoce en ces lieux ?« Les raisons de continuer ce travail avec enthousiasme, vous les aurez devinées en ce que je viens d’avancer. C’est la présence des Résidants qui ne me laissent pas un jour indifférent, qui ne cessent de m’étonner, voire de m’édifier. Les difficultés rencontrées. Une : le fait de travailler « seul ». Ab-solument seul. Les bénévoles, qu’on appelle aujourd’hui des volontaires,

» La liberté des usagers est plus prise en compte. »

de son propre appauvrissement, dans la reconversion. La pastorale, par exemple, devra tenir compte de la décentralisation qui va survenir, en interpellant les communautés chréti-ennes locales. Je veux dire : là où les différentes maisons nouvelles seront implantées. Les communautés loca-les, disons les paroisses, auront-elles les reins et le cœur assez solide que pour assumer le souci de nouveaux arrivés parfois dérangeants ? Ou seront- elles un merveilleux relais de l’esprit d’accueil de l’Evangile ? A nous aussi d’y veiller. L’Eglise a parti-cipé largement, depuis de nombreuses décennies à faire « connaître » la déficience mentale, à la cerner, à l’encadrer, à l’enfermer et à l’offrir comme un champ d’investigation à toutes les sciences concernées. Le temps est venu pour nous de la faire « reconnaître ». Mère Térésa disait que la pire des choses n’était pas d’être handicapé, mais bien d’être marginalisé. Pour que jamais cela n’arrive à l’intérieur de l’Eglise, c’est à nous maintenant de monter dans le train de la re-conversion. »

approches : Quel message aimerais-tu faire passer aux lecteurs de ce maga-zine ?« Ne remplaçons pas un système d’incarcération médicalisée par un enfermement « soft ». Ne suppri-mons pas un enfermement pour le remplacer par un ghetto d’usagers. Mettons-nous dans leur peau ! Cessons de faire semblant d’avoir compris l’Evangile - qui est libéra-tion - quand nous avons fait œuvre de marchands de sommeil et de fournisseurs de petits bonheurs étriqués. Tous, un jour, nous quitter-ons ce système qui, je l’espère, aura donné souvent un « sens » à notre vie. Tâchons au moins que, ce jour-là, nous puissions dire : « Je quitte des gens heureux ». n

QUI est Robert Petitfrère ? > Il a 70 ans> Il a d’abord été prêtre de pa-

roisse pendant 17 ans> Il a enseigné la religion pendant

quelques années> Depuis 24 ans, il travaille

comme aumônier au C.O. Saint-Lambert

> Surtout les personnes handi-capées qui n’ont plus de retour en famille lui tiennent très à cœur

Page 27: Approches 2012-2

A qui le prix ?Le lauréat du concours pour gagner un hamac est l’équipe Intervalle du C.P. Saint-Bernard, Manage. Approches offre aussi une bonne bouteille de vin à Hélène Feron du C.P. Saint-Martin, Dave. Félicitations !

Participez au concours !Envoyez la réponse aux trois questions suivantes vers [email protected] ét mentionnez le prix que vous préférez. Vous pouvez également participer par le formulaire sur www.approches.be.

1. Quelle est la profession de Jean-michel verfaille?2. Quelle place approches a eu dans le concours meilleur

magazine d’entreprise de Belgique ?3. Quel est le nom de l’équipe qui a gagné un hamac avec

la photo originale de son équipe ?

Bio pour la peauApproches offre deux produits de soins biologiques de la gamme d’Essential Care. Participez à notre concours et peut-être gagnez-vous une crème de jour, de nuit et des yeux ou un body lotion multifonctionnel.

Des trucs estivauxVotre intérieur a besoin de couleur ? Approches donne deux exemplaires du sac de déjeuner BuiltNY. Vous êtes curieux de ce gadget ? Consultez alors certainement www.mamzel.be.

A bon marché

approches juin 2012 > 27

Meilleur marché vers le ZOO d’Anvers, Planckendael et le SerpentariumEncore jusque fin août vous pouvez vous inscrire pour un abonnement de famille chez le ZOO d’Anvers, Planckendael et le Serpentarium. Vous obtenez une réduction de 15% si vous travaillez chez les Frères de la Charité. Il y a différen-tes formules. Un abonnement de famille de € 164 en vaut rapidement € 400. Découvrez tous les avantages sur notre site Internet. Vous pouvez également y télécharger le formulaire d’inscription que vous devez emmener avec votre carte du personnel à la caisse du ZOO. Toute la famille y reçoit directe-ment une carte d’entrée !

Ol Fosse D’OuthOl Fosse D’Outh est un centre de vacances à Houf-falize. Il est caché dans les bois luxembourgeois, non loin de Baraque de Fraiture. On peut y faire de la bicyclette, du kayak, de la promenade, de la natation ou simplement retrouver le repos. Intéressé ? Dans ce cas, c’est un coup de chance : en tant que travailleur dans notre organisation on bénéficie d’une réduction de 10% sur toutes les réservations.Vous pouvez réserver par mail ([email protected]) ou par téléphone (061/28.88.01). N’oubliez certainement pas de mentionner l’action « Frères de la Charité » et le code que vous pouvez trouver sur votre carte du personnel. www.olfossedouth.com

Les soins naturelsVotre peau réclame des soins supplé-mentaires, maintenant que les vacances s’annoncent ? Dans ce cas, nous avons de bonnes nouvelles ! Comme membre du personnel des Frères de la Charité vous bénéficiez de réductions exclusives sur 6 produits de soins de la gamme Essential Care chez BioReine. www.bioreine.be Vous pouvez commander les produits en envoyant un mail à [email protected]. Mentionnez certainement « membre du personnel des Frères de la Charité » et

le nom et l’adresse de votre établissement ou école. Payer se fait par virement sur le numéro de compte bancaire KBC IBAN BE14 7370 3459 4283 de BioReine. BioReine fournit les produits directement au lieu de travail.

Energie verteGrâce à Approches vous obtenez de belles réductions chez Eneco et Heliolux sur le gaz, l’électricité, les panneaux solaires et les ballons d’eau chaude solaires. En effet, grâce à Approches vous pouvez bénéficier d’une prime d’accès exclu-sive pour le gaz et l’électricité, une réduction supplémentaire de 3 à 6 pour cent sur les panneaux solaires et une réduction supplémentaire de 200 à 500 euro sur ballons d'eau chaude solaires. Tous les détails sur www.approches.be

Page 28: Approches 2012-2

Nathalie Decobecq À son rythmePHOTOGRAPHIE > François Dehombreux

Professeur de couture, Nathalie a rejoint l’équipe de l’EPSIS Saint-Lambert depuis 3 ans.Dans le cadre de cette école, la couture en soi n’est pas réalisable ; l’imagination et l’adaptation aux élèves l’amène au tricot, à la broderie, au bricolage… « J’ai à cœur de faire évoluer chaque élève à son rythme et selon ses capacités. Je donne aussi des conseils sur l’entretien du linge dans l’optique de l’application pratique dans la future vie de ces adolescents », explique-t-elle. « Je me plais à encadrer élèves ou adultes lors d’activités diverses et on peut toujours compter sur moi pour organiser leur réalisation. Dans le cadre de mon activité complémentaire qui consiste à animer des ateliers de couture, j’organise régulièrement des voyages très réussis aux dires des participants ! »

Portraitw

ww

.klie

k.be

¬ 12

1958