3. Marché et information imparfaite...Cartoon Introduction to Economics, pages 48-49, 2010 Ch. 6 -...
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3. Marché et information imparfaite3. Marché et information imparfaite
3.1 Le cadre général d’analyse3.1 Le cadre général d’analyse
Question : comment fonctionne un marché lorsque les agents ne disposent pas de la même information ?
Ch. 6 - Défaillances du marché - Diapo 2 1
Origine de l’information imparfaite
Question des préférences des acteurs de la relation marchande (possibilité de ne pas révéler ses préférences)
Question des caractéristiques des biens :
Search goods (produits « sensoriels ») : caractéristiques mesurables et connues avant l’achatExperience goods (produits d’expérience) : caractéristiques ne peuvent être connues qu’au moment de la consommationCredence goods (produits de confiance) : caractéristiques ne sont pas connues même quand on commence à consommer
L’article fondateur : The market for lemons – G. Akerlof - 1970
Marché des voitures d’occasion aux Etats Unis :
Vendeur connaît les caractéristiques de son véhicule (peach ou lemon)
Acheteur n’a pas d’éléments d’information précis
Ch. 6 - Défaillances du marché - Diapo 2 2
Ch. 6 - Défaillances du marché - Diapo 2 3
Prix apparaît comme un élément d’information (niveau du prix par rapport à une valeur moyenne)
Comportement rationnel du vendeur d’un « lemon » : augmenter le prix de vente demandé
Elève le niveau de prix moyen du marché
Comportement rationnel du vendeur d’une « peach » : accroître son prix de vente
Voitures d’occasion de qualité sont retirées du marché : dégradation de la qualité moyenne des véhicules disponibles
mais risque de ne pas trouver de demande pour son véhicule (d’autant plus que les acheteurs sont réticents à payer un prix trop élevé)
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Yoram Bauman & Grady Klein, The Cartoon Introduction to Economics, pages 48-49, 2010
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3.2 Les questions liées à l’information imparfaite3.2 Les questions liées à l’information imparfaite
La sélection adverse (ou antisélection)
Situation où l’acheteur ne connaît pas la totalité des caractéristique du bien qu’il souhaite acquérir (apparaît avant la conclusion du contrat)
Acheteur peut être victime de comportements opportunistes des vendeurs ou fournisseurs
Question clé : comment faire émerger l’information pertinente ?
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Théorie du signal (M. Spence) :
Vendeur va « émettre un signal » pour prouver la qualité de ce qu’il vendSignal doit être couteux pour être efficace
Exemple 1 : garantie d’un véhicule automobile
Exemple 2 : formation des individus (cf ch. 8 – ESH)
Études n’apparaissent pas comme un moyen d’accroître la productivité des individus (théorie du capital humain) mais comme un élément de sélection
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La tarification différenciée (domaine des assurances)
Supposons, pour simplifier, que la population puisse être répartie en deux groupes homogènes : les «bons risques», qui ont une espérance de vie élevée, et les «mauvais risques», dont l'espérance de vie est plus faible. Que se passe-t-il si les assureurs, faute de pouvoir distinguer les bons risques des mauvais, offrent un contrat unique à tous les assurés potentiels ? Pour éviter de faire des pertes, les assureurs vont calculer la prime du contrat en fonction de l'espérance de vie moyenne dans la population ; mais les bons risques vont refuser de souscrire ce contrat, dont les primes sont trop coûteuses au vu de leur forte espérance de vie. En revanche, les mauvais risques vont trouver le contrat avantageux et y souscrire en masse. Sans le chercher, l'assureur a sélectionné ses assurés dans la population, et le résultat est contraire à ses espérances puisqu'il n'assure plus que les mauvais risques : c'est l'origine de l'expression de «sélection adverse», qui est souvent utilisée dans ce domaine. Le malheureux assureur fera des pertes sur le contrat offert et le retirera donc, si bien que la population sera laissée sans assurance.
Bernard Salanie� , Microe�conomie. Incitations et contrats, Encyclopedia Universalis, 2010.
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L’aléa moral (moral hazard)
Situation où l’acheteur d’un bien ne peut contrôler précisément l’exécution d’un contrat
Possibilité de comportement opportunistes post contractuels : surconsommation, prise de risque excessive
Question clé : comment contrôler l’exécution correcte du contrat ?
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[Pour les tenants de l’alea moral] Les patients, lorsque leurs soins de santé sont remboursés, ont tendance à multiplier les visites inutiles chez le médecin et à demander des soins dont ils n’ont pas besoin; les médecins, de leur côté, multiplient les examens et traitements inutiles, parce que cela les enrichit et que le patient, qui ne paie pas, est ravi de pouvoir bénéficier de tant d’égards. La raison? Les patients ne subissent pas suffisamment de conséquences lorsqu’ils consomment des ressources médicales; les médecins ne subissent pas de pénalités quand ils administrent à un patient des examens ou des traitements inutiles. (…)
L’exemple de la santé
Pour les tenants de l’aléa moral, la solution au problème est la multiplication d’incitations conduisant médecins et patients à limiter leur consommation à ce qui est strictement nécessaire. Il faut laisser l’assurance santé segmenter les individus selon leurs comportements, afin qu’elles fassent payer plus cher ceux qui coûtent plus du fait de leur mode de vie (les gens qui fument, qui boivent trop, qui mangent trop, qui ne font pas assez d’exercice physique). Les remboursements doivent faire l’objet de franchises élevées pour que les gens ressentent les dépenses qu’ils imposent au système de santé. Les paiements aux médecins sont forfaitaires et prédéfinis pour que ceux-ci ne soient pas tentés de multiplier les examens médicaux.
Alexandre Delaigue - http://econoclaste.org.free.fr/econoclaste/?p=6793
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Alea moral et finance
Analyse du cas Lehman Brothers :faut-il laisser Lehman Brothers faire faillite ou renflouer la banque (bail out) ?
Justification de la faillite en termes d’alea moral : existence d’une garantie publique empêchant la faillite pousse à une prise de risque excessive
Question de la confiance et des enjeux macroéconomiques
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3. 3 Un cadre global : la relation d’agence3. 3 Un cadre global : la relation d’agence
« Les directeurs de ces sortes de compagnies (les sociétés par actions) étant les régisseurs de l'argent d'autrui plutôt que de leur propre argent, on ne peut guère s'attendre à ce qu'ils y apportent cette vigilance exacte et soucieuse que des associés apportent souvent dans le maniement de leurs fonds. Tels les intendants d'un riche particulier, ils sont portés à croire que l'attention sur les petites choses ne conviendrait pas à l'honneur de leurs maîtres et ils se dispensent très aisément de l'avoir. Ainsi, la négligence et la profusion doivent toujours dominer plus ou moins dans l'administration des affaires de la compagnie. »Adam Smith – essai sur la nature et les causes de la richesse des nations - 1776
« un contrat par lequel une ou plusieurs personnes (principal) ont recours aux services d’une autre personne (agent) pour accomplir en son nom une tâche quelconque, ce qui implique une délégation de nature décisionnelle du principal »Jensen - 1976
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contrôle difficile de l'agent par le principal
4 conditions pour une relation d’agence
divergence de besoins (et/ou d’intérêt) entre le principal et le(s) agent(s)
incertitude de la relation : contrat incomplet par rapport aux aléas de son exécution (surtout si l'environnement est turbulent et s'il n'existe pas d'instantanéité de l'action de l'agent par rapport au contrat)
asymétrie d'informations : l'agent est plus informé de sa tâche que le principal du fait de la délégation qu'il accomplit.
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Pour l'agent : coût d'obligation pour mettre le principal en confiance sur les parties formalisées du contrat afin de ménager ses degrés de liberté et ne pas rompre le contrat
Coûts de la relation d’agence
Pour le principal : coût de surveillance pour éviter les comportements opportunistes de l'agent
Pour les deux parties : coût d'opportunité du fait que les intérêts ne sont jamais atteints de manière optimale
Exemple : Mise en place de stock options apparait comme un moyen de répondre au problème d’Adam Smith
Question des modalités précises d’attribution et de mise en œuvre des options : valeur, temporalité
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Développement d’une conception théorique selon laquelle l’Etat est complémentaire au marché pour assurer l’efficacité
Existence d’un « domaine réservé » grâce auquel l’Etat peut dépasser les limites du marché et améliorer l’efficacité globale de l’économie
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4. Les réponses aux défaillances des marchés4. Les réponses aux défaillances des marchés
Légitimité de l’intervention publique : question devient alors celle des instruments à mettre en oeuvre
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Analyse microéconomique privilégie la mise en place de taxes forfaitaires pour financer les actions publiques
Taxe forfaitaire pèse directement sur les acteurs économiques sans modifier le système des prix (redevance TV, « poll tax »)
Permet de maintenir l’optimalité au sens de Pareto
Taxe forfaitaire suscite des interrogations en termes de justice sociale
4.1 La question de l’imposition4.1 La question de l’imposition
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taxes non forfaitaires (TVA) entraînent une perte de surplus social (dissociation entre prix payé par le consommateur et prix perçu par le producteur)
Raisonnement valable également pour les droits de douane
Réflexion moderne porte sur la « fiscalité optimale » (J. Mirlees) : Etat doit prélever un niveau donné de ressources à partir d’un nombre d’outils limités et doit tenir compte d’objectifs en termes d’efficacité (question des désincitations) mais également de justice sociale
Complexité de la réponse apportée à cette question qui doit, entre autres, tenir compte du degré d’ouverture du pays (Ramsey : question de l’élasticité des bases fiscales)
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Logique marchande conduit à une surproduction de biens générant des externalités négatives
Intervention d’un règlementeur qui détermine le niveau souhaitable de production dans le marché concerné et met en place un mécanisme de contrainte ou d’incitation permettant d’atteindre l’objectif visé
Traitement public des externalités (Pigou)
4.2 Le traitement des externalités4.2 Le traitement des externalités
Débat autour des externalités négatives
1- Réglementation
Définition de normes édictées par les pouvoirs publics destinées à ne pas dépasser un niveau de pollution jugé optimal
Mise en œuvre de différents types de normes (de résultat ou de procédé)
Questions : observabilité de l’effet des normes, détermination de l’objectif, effets pervers des réglementations
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2- La taxation (taxes pigouviennes)
Principe général : rapprocher les coûts (ou les rendements) privés et sociaux
Logique de marché : pas de détermination d’un niveau optimal de pollution mais production à l’intersection du coût social marginal et du prix de marché
Principe de la taxe carbone qui doit entraîner une modification des usages énergétiques
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3- Permis d’émission et droits de propriété
Le théorème de Coase
En l’absence de coûts de transaction et avec une attribution complète de droits de propriété aux agents concernés, la solution optimale à la question des externalités passe par une négociation directe entre les acteurs
Analyse de Coase (The problem of social cost - 1960)
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Interprétation libérale (G. Stigler) :
Solution aux problèmes d’externalité passe par l’attribution de droits de propriétés étendus aux agents
Autre lecture du texte de Coase :
Hypothèse d’absence de coûts de transaction ne peut être effectivement vérifiée
Détermination des droits de propriété est très complexe
Réponse libérale apparaît difficilement réalisable
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Système « cap and trade » (marché de droits d’émission)
Attribution de droits d’émission aux acteurs sur un marché avec mise en place d’un marché permettant la mise en œuvre de transactions et la détermination d’un prix pour les permis
Possibilité pour les acteurs de réaliser un calcul économique avec mise en œuvre des mesures les plus efficaces en matière de réduction de la pollution
Question des règles de fonctionnement du marché et de l’attribution des droits (grandfathering)
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Ch. 6 - Défaillances du marché - Diapo 2 25
Ch. 6 - Défaillances du marché - Diapo 2 26
Ch. 6 - Défaillances du marché - Diapo 2 27
Lancaster et Lipsey - 1956
Question : s’il est impossible d’atteindre l’optimum de Pareto suite à l’absence de marchés complets, existe-t-il une « deuxième meilleure solution » (second best) dans le domaine de l’efficacité de l’allocation des ressources ?
4.3 Une mise en perspective globale : le théorème du « second best »4.3 Une mise en perspective globale : le théorème du « second best »
Si dans un secteur il n’est pas possible d’atteindre un optimum paretien car la CPP ne peut s’appliquer, alors il n’est pas souhaitable d’un point de vue paretien que les autres secteurs cherchent à respecter les conditions de Pareto
Dès lors que l’intervention de l’Etat est nécessaire dans un secteur on ne peut a priori déterminer les limites des conditions d’intervention de l’Etat
It is well known that the attainment of a Paretian optimum requires the simultaneous fulfillment of all the optimum conditions. The general theorem for the second best optimum states that if there is introduced into a general equilibrium system a constraint which prevents the attainment of one of the Paretian conditions, the other Paretian conditions, although still attainable, are, in general, no longer desirable. In other words, given that one of the Paretian optimum conditions cannot be fulfilled, then an optimum situation can be achieved only by departing from all the other Paretian conditions. The optimum situation finally attained may be termed a second best optimum because it is achieved subject to a constraint which, by definition, prevents the attainment of a Paretian optimum.
From The General Theory of Second Best, by R. G. Lipsey and KelvinLancaster, The Review of Economic Studies, Vol. 24, No. 1 (1956 1957),