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culture Le Rocher rouge, Paul Cézanne © RMN -Musée de l’orangerie / Hervé Lewandowski Le Cannet, Pierre Bonnard © Fondation Bemberg Toulouse/ Saluces.com grandatelierdumidi.com OUVERT TOUS LES JOURS 9H - 19H SAUF LE JEUDI 12H - 23H 13 JUIN 13 OCTOBRE 2013 DE CÉZANNE À MATISSE MUSÉE GRANET AIX-EN-PROVENCE DE VAN GOGH À BONNARD MUSÉE DES BEAUX-ARTS PALAIS LONGCHAMP MARSEILLE EXPOSITION ÉVÉNEMENT SERVEZ DÈS MAINTENANT mp2013.fr fnac.com francebillet.com ticketnet.fr Coproduit par Partenaires médias Partenaires de l’exposition Partenaires officiels Partenaire billetterie Orange, Partenaire numérique de l’exposition Exposition reconnue d’intérêt national Air France, Transporteur aérien officiel Keith Jarrett Gary Peacock Jack DeJohnette NOUVEL ALBUM 30 e anniversaire du Trio Sortie le 27 mai 2013 Somewhere 1 er juillet : Paris Salle Pleyel 12 juillet : Juan-les-Pins Festival Jazz à Juan 19 juillet : Lyon Les Nuits de Fourvière Design Alain Frappier dm13 Art Bâle (Suisse) L a Foire d’art moderne et contemporain de Bâle a ouvert au public jeudi 13 juin, après trois jours réservés aux pro- fessionnels et aux collectionneurs invités. Lesquels ont fait leurs emplettes : de l’avis général, c’est un bon cru. Pour le galeriste pari- sien Daniel Templon, il est même exceptionnel : « meilleur que Mia- mi et Hongkong », dit-il, allusion aux deux autres foires organisées par les Bâlois dans un marché de l’art désormais mondialisé. « Nous y avions certes bien travaillé, ajou- te-t-il, mais ici, à Bâle, la clientèle est réellement internationale. » Ce qui attire les riches amateurs sur les bords du Rhin ? Longtemps, ce furent les banques, discrètes, douillettes. Douillettes, elles le sont toujours, à l’image de l’UBS, qui parraine la Foire. Discrètes, ce n’est plus leur qualité première. Et si le collectionneur persiste à venir, c’est tout simplement parce que ses directeurs successifs, Lorenzo Rudolf, Samuel Keller et désormais Marc Spiegler, ont fait du lieu la meilleure Foire du mon- de, et surtout ont su le faire savoir. Elle est d’abord exceptionnelle par la qualité des œuvres propo- sées, de Picasso à Andy Warhol, et de Warhol à Murakami – pour reprendre une comparaison qu’aime à faire le galeriste de ce dernier. 304 des meilleures gale- ries du monde, de 39 pays diffé- rents, sont à Bâle, assurées de ne pas l’être à nouveau si leur stand est déficient. La sanction est régu- lièrement appliquée et le résultat est là : à Bâle, des mauvais stands, il n’y en a pas. Cette qualité attire les collectionneurs, du grand au petit, du spéculateur à l’amou- reux sincère, mais aussi d’autres galeristes qui n’exposent pas mais viennent prendre l’air du temps et faire quelques affaires sur dossier, des conservateurs de musée, dont les institutions sont souvent trop pauvres pour y acheter. Bref, une concentration de professionnels telle que, durant une semaine, Bâle devient le centre du monde de l’art. Et il y en a pour tous les goûts, répartis en quatre lieux autour de la Messeplatz : dans le hall 1, les clas- siques en bas, les jeunots à l’étage. Dans le hall 2, le design – au sens lar- ge, la galerie Patrick Seguin expose une maison entière de Jean Prou- vé – est dans la partie sud, quand le hall nord abrite « Statements », une sélection de vingt-quatre très jeunes galeries qui montrent des artistes émergents, et « Art Unlimi- ted », dévolue aux œuvres monu- mentales (79 cette année), réponse bâloise à la concurrence que font aux foires les biennales. A ces endroits « in », il convient d’ajouter les « off », comme ce par- cours confié à la Française Floren- ce Derieux, directrice du FRAC Champagne-Ardenne, laquelle a réparti dix-sept artistes en ville ; mais aussi les foires parallèles, comme Liste, la plus ancienne, où bien des marchands sont passés à leurs débuts, à laquelle se sont agrégées Volta, Scope ou The Solo Project. En y ajoutant la riche pro- grammation des musées de la vil- le, de l’exposition Max Ernst (et Maurizio Cattelan) à la Fondation Beyeler, aux vidéos de Steve McQueen au Schaulager, sans oublier celle consacrée aux Picas- so des collections bâloises que montre le Kunstmuseum (Le Mon- de du 9 mai), on comprendra qu’il est conseillé de s’attarder un peu. Visiter convenablement la Foire elle-même prend deux bon- nes journées, à moins de le faire en courant comme les jeunes athlè- tes recrutés par l’artiste Martin Creed, qui galopent entre les visi- teurs d’« Art Unlimited ». Cela per- met de dégager quelques tendan- ces, dont un retour surprenant mais bienvenu de l’abstraction, et notamment de sa forme géométri- que, brillamment défendue par Serge Lemoine dans l’exposition « Dynamo » au Grand Palais. Les Suisses ont toujours goûté le genre, mais là, il y en a vraiment partout, avec une mention spécia- le pour la galerie Lahumière, qui présente un relief réalisé par Naum Gabo en 1937. Une pièce de musée. La Tate Modern de Londres en possède un exemplaire, plus petit… S’agirait-il d’un retour aux valeurs sûres ? Une image mali- cieuse permet de le penser : une photographie de David Lachapelle accrochée chez Daniel Templon. Elle représente un musée d’art contemporain idéal où sont réu- nis le requin dans le formol de Damien Hirst, le Balloon Dog de Jeff Koons et bien d’autres phares du marché récent. Sauf qu’un séis- me a détruit le bâtiment, l’aqua- rium du requin est à moitié vide, les œuvres semblent avoir été balayées par un tsunami… Enfin, une autre histoire confir- me cette tendance vers les classi- ques. En 1999 à Bâle, une jeune femme qui travaillait alors pour Christie’s, Dominique Lévy, ten- tait de négocier un Maurizio Catte- lan auprès d’un jeune galeriste à la foire « off » Liste, Emmanuel Perro- tin. Aujourd’hui, Cattelan a soi- disant pris sa retraite, Dominique Lévy est une des plus puissantes galeristes de New York, et Perrotin, qui expose dans le « in », le roi pari- sien de l’art contemporain. Pour- tant, l’une et l’autre vont ouvrir en septembre leurs nouveaux espa- ces dans le même immeuble, une ancienne banque de Manhattan. Deux entités séparées, mais qui vont représenter en commun l’œuvre de Germaine Richier (1902-1959), une des plus grandes artistes du… XX e siècle, dont des bronzes honorent leurs stands à la Foire. Murakami et consorts vont devoir se mettre au niveau. p Harry Bellet Art/Basel, Messeplatz, de 11 heures à 19 heures, jusqu’au 16 juin. Entrée : 40 CHF (33 euros). Vu à Venise, acheté à Bâle ? Pas si simple Bâle (Suisse) Vous avez aimé l’orme calciné de l’artiste Berlinde de Bruycker au pavillon belge à la Biennale de Venise ? A moins d’avoir 950 000 euros en poche, et un espace XXL pour installer cette volumineuse carcasse, mieux vaut passer votre chemin. Il vous reste toutefois une solution de rat- trapage : acheter à la Foire de Bâle une version plus maniable de cet- te pièce pour 250 000 euros. Entre la Biennale de Venise – un événement supposé « non com- mercial » mais grandement sub- ventionné par les galeries – et la plate-forme marchande d’Art Basel, les vases communicants fonctionnent à plein régime. Depuis que le marché de l’art a décollé, dans les années 2000, la Biennale est devenue pour les col- lectionneurs et musées les mieux dotés une source d’approvisionne- ment en pièces inédites. Certains y font leurs emplettes, d’autres attendent la Foire de Bâle pour les finaliser. Trois institutions sont actuellement sur les rangs pour acquérir la formidable installation vidéo du Libanais Akram Zaatari, racontant l’histoire d’un soldat israélien qui a refusé de bombar- der une école à Saïda, en 1982. Le MoMA de New York a quant à lui réservé l’une des plus imposan- tes sculptures de l’artiste Mark Manders dans le pavillon néerlan- dais. D’aucuns s’offusquent que la Biennale ait perdu de son innocen- ce pour devenir une place de mar- ché comme une autre. Rien de nou- veau sous le soleil puisque, de 1942 à 1968, cette manifestation dispo- sait d’un bureau commercialisant les œuvres exposées. Sauf qu’on ne vend pas en un tournemain les méga-productions d’aujourd’hui. Pour les galeries qui ont financé ces pièces ambitieuses, Bâle per- met de retrouver, si ce n’est leurs mises, du moins quelques billes. Dans ce but, elles proposent des pièces similaires mais à taille humaine, voire des produits déri- vés. Faute de grives, mangeons des merles. Pourtant, la variante minia- ture de l’arbre supplicié de Berlin- de de Bruycker, présentée sur le stand de la galerie Continua, ne s’expérimente pas de la même façon que l’original, isolé dans une salle crépusculaire. « A Bâle, il y a trop de choses autour de l’œuvre, admet l’artiste belge. Mais les collec- tionneurs sont habitués aux foires et peuvent faire abstraction de ça. » Ersatz Tous les amateurs avertis ne tiennent pas ce raisonnement. La collectionneuse Patrizia Sandretto Re Rebaudengo possède ainsi une fondation à Turin et joue dans la même cour que les grandes institu- tions. Prise de vitesse par le MoMA pour l’œuvre de Mark Manders à Venise, elle ne s’est pas laissé sédui- re par les ersatz de l’artiste hollan- dais que toutes ses galeries ont sor- tis de leurs chapeaux à Bâle. L’effet « vu à Venise » n’est d’ailleurs pas systématique. Les œuvres fortement sexuées du Turc Yüksel Arslan bénéficient d’un mur entier à la Biennale. Les collectionneurs ne se sont pas pour autant rués sur le solo show osé que propose la galerie turque Dirimart à Bâle. « Seules deux ou trois personnes sont venues nous voir en disant qu’elles avaient découvert son travail à Venise. Nous n’avons vendu qu’à des Turcs qui le connaissaient déjà », confie Tankut Aykut, directeur de la gale- rie. Malgré ses talents de dessina- teur, Arslan reste un outsider. Or à Venise comme à Bâle, tout le mon- de brigue les têtes d’affiche. p Roxana Azimi Il y en a pour tous les goûts, répartis en quatre lieux autour de la Messeplatz Orgie d’art au pays des banques douillettes La qualité de la foire Art Basel attire galeristes, conservateurs de musée et collectionneurs du monde entier « Fantastic Architecture 1 » (1963-2013), de Lygia Clark. CHRISTOPHE BOURGEOIS POUR « LE MONDE » 14 0123 Samedi 15 juin 2013

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FondationBembergToulouse/Saluces.com

grandatelierdumidi.com

OUVERTTOUS LES JOURS

9H - 19HSAUF LE JEUDI

12H - 23H

13JUIN13

OCTOBRE2013

DE CÉZANNEÀ MATISSE

MUSÉE GRANETAIX-EN-PROVENCE

DE VAN GOGHÀ BONNARDMUSÉE DES BEAUX-ARTSPALAIS LONGCHAMPMARSEILLE

EXPOSITION ÉVÉNEMENT

RÉSERVEZDÈS MAINTENANT

mp2013.frfnac.com

francebillet.com

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Coproduit par

Partenaires médias Partenaires de l’expositionPartenaires officiels

Partenaire billetterie

Orange,Partenairenumériquede l’exposition

Expositionreconnued’intérêtnational

Air France,Transporteur aérien officiel

Keith JarrettGary PeacockJack DeJohnette

NOUVEL ALBUM30e anniversaire du TrioSortie le 27 mai 2013

Somewhere

1er juillet : Paris Salle Pleyel12 juillet : Juan-les-Pins Festival Jazz à Juan19 juillet : Lyon Les Nuits de Fourvière

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Bâle (Suisse)

L a Foire d’art moderne etcontemporain de Bâle aouvertaupublic jeudi 13 juin,

après trois jours réservés aux pro-fessionnelset auxcollectionneursinvités. Lesquels ont fait leursemplettes: de l’avis général, c’estun bon cru. Pour le galeriste pari-sien Daniel Templon, il est mêmeexceptionnel: «meilleur que Mia-mi et Hongkong», dit-il, allusionaux deux autres foires organiséespar les Bâlois dans un marché del’artdésormaismondialisé.«Nousy avions certes bien travaillé, ajou-te-t-il, mais ici, à Bâle, la clientèleest réellement internationale.»

Cequiattirelesrichesamateurssur lesbordsduRhin?Longtemps,ce furent les banques, discrètes,douillettes. Douillettes, elles lesont toujours, à l’image de l’UBS,qui parraine la Foire. Discrètes, cen’estplus leurqualitépremière.Etsi le collectionneur persiste àvenir, c’est tout simplementparceque ses directeurs successifs,Lorenzo Rudolf, Samuel Keller etdésormais Marc Spiegler, ont faitdu lieu lameilleure Foire dumon-de, et surtoutont su le faire savoir.

Elle est d’abord exceptionnellepar la qualité des œuvres propo-sées, de Picasso à AndyWarhol, etde Warhol à Murakami – pourreprendre une comparaisonqu’aime à faire le galeriste de cedernier. 304 des meilleures gale-ries du monde, de 39 pays diffé-rents, sont à Bâle, assurées de ne

pas l’être à nouveau si leur standest déficient. La sanction est régu-lièrement appliquée et le résultatest là : à Bâle, des mauvais stands,il n’y en a pas. Cette qualité attireles collectionneurs, du grand aupetit, du spéculateur à l’amou-reux sincère, mais aussi d’autresgaleristesquin’exposentpasmaisviennentprendre l’air du tempsetfairequelquesaffaires sur dossier,des conservateurs demusée, dont

les institutions sont souvent troppauvres pour y acheter. Bref, uneconcentration de professionnelstelle que, durant une semaine,Bâle devient le centre du mondede l’art.

Et il y en a pour tous les goûts,répartis en quatre lieux autour delaMesseplatz:danslehall1,lesclas-siques en bas, les jeunots à l’étage.Danslehall2, ledesign–ausenslar-ge, lagaleriePatrickSeguinexposeune maison entière de Jean Prou-vé–estdans lapartie sud,quand lehall nord abrite «Statements»,une sélection de vingt-quatre trèsjeunes galeries qui montrent desartistesémergents,et«ArtUnlimi-ted», dévolue aux œuvres monu-mentales (79 cetteannée), réponsebâloise à la concurrence que fontaux foires les biennales.

A ces endroits «in», il convientd’ajouter les «off», commecepar-

cours confié à la Française Floren-ce Derieux, directrice du FRACChampagne-Ardenne, laquelle aréparti dix-sept artistes en ville ;mais aussi les foires parallèles,comme Liste, la plus ancienne, oùbien desmarchands sont passés àleurs débuts, à laquelle se sontagrégées Volta, Scope ou The SoloProject. En y ajoutant la riche pro-grammation desmusées de la vil-le, de l’exposition Max Ernst (etMaurizio Cattelan) à la FondationBeyeler, aux vidéos de SteveMcQueen au Schaulager, sans

oublier celle consacrée aux Picas-so des collections bâloises quemontreleKunstmuseum(LeMon-de du 9mai), on comprendra qu’ilest conseillé de s’attarderunpeu.

Visiter convenablement laFoire elle-même prend deux bon-nesjournées,àmoinsdele faireencourant comme les jeunes athlè-tes recrutés par l’artiste MartinCreed, qui galopent entre les visi-teursd’«ArtUnlimited». Cela per-met de dégager quelques tendan-ces, dont un retour surprenantmais bienvenu de l’abstraction, et

notammentdesaformegéométri-que, brillamment défendue parSerge Lemoine dans l’exposition«Dynamo» au Grand Palais. LesSuisses ont toujours goûté legenre, mais là, il y en a vraimentpartout, avecunementionspécia-le pour la galerie Lahumière, quiprésente un relief réalisé parNaumGabo en 1937. Une pièce demusée.LaTateModerndeLondresen possède un exemplaire, pluspetit…

S’agirait-il d’un retour auxvaleurs sûres ? Une image mali-

cieuse permet de le penser : unephotographiedeDavidLachapelleaccrochée chez Daniel Templon.Elle représente un musée d’artcontemporain idéal où sont réu-nis le requin dans le formol deDamien Hirst, le Balloon Dog deJeff Koons et bien d’autres pharesdumarché récent. Saufqu’unséis-me a détruit le bâtiment, l’aqua-rium du requin est à moitié vide,les œuvres semblent avoir étébalayéespar un tsunami…

Enfin,uneautrehistoireconfir-me cette tendance vers les classi-ques. En 1999 à Bâle, une jeunefemme qui travaillait alors pourChristie’s, Dominique Lévy, ten-taitdenégocierunMaurizioCatte-lanauprèsd’unjeunegaleristeà lafoire«off»Liste,EmmanuelPerro-tin. Aujourd’hui, Cattelan a soi-disant pris sa retraite, DominiqueLévy est une des plus puissantesgaleristesdeNewYork,etPerrotin,quiexposedansle«in», leroipari-sien de l’art contemporain. Pour-tant, l’uneet l’autrevontouvrir enseptembre leurs nouveaux espa-ces dans le même immeuble, uneancienne banque de Manhattan.Deux entités séparées, mais quivont représenter en communl’œuvre de Germaine Richier(1902-1959), une des plus grandesartistes du… XXe siècle, dont desbronzeshonorent leurs standsà laFoire. Murakami et consorts vontdevoir semettre au niveau. p

HarryBellet

Art/Basel,Messeplatz, de 11heures à19heures, jusqu’au 16 juin. Entrée :40CHF (33euros).

VuàVenise,achetéàBâle?PassisimpleBâle (Suisse)

Vousavez aimé l’ormecalcinédel’artisteBerlindedeBruyckeraupavillonbelgeà laBiennaledeVenise?Amoinsd’avoir950000eurosenpoche, etunespaceXXLpour installer cettevolumineusecarcasse,mieuxvautpasser votrechemin. Il vousreste toutefoisune solutionde rat-trapage: acheterà la FoiredeBâleuneversionplusmaniablede cet-tepiècepour 250000euros.

Entre laBiennaledeVenise–unévénementsupposé«noncom-mercial»maisgrandementsub-ventionnépar lesgaleries– et laplate-formemarchanded’ArtBasel, lesvases communicantsfonctionnentàplein régime.Depuisque lemarchéde l’art adécollé, dans les années2000, laBiennaleest devenuepour les col-lectionneursetmusées lesmieuxdotésune sourced’approvisionne-mentenpièces inédites. Certainsyfont leursemplettes,d’autresattendent la FoiredeBâlepour lesfinaliser.Trois institutionssontactuellementsur les rangspouracquérir la formidable installationvidéoduLibanaisAkramZaatari,racontant l’histoired’un soldatisraélienqui a refusédebombar-deruneécole àSaïda, en 1982.

LeMoMAdeNewYorkaquantàlui réservé l’unedesplus imposan-tes sculpturesde l’artisteMarkMandersdans lepavillonnéerlan-dais.D’aucunss’offusquentque laBiennaleait perdude son innocen-cepourdeveniruneplacedemar-chécommeuneautre.Riendenou-veausous le soleilpuisque,de 1942à 1968, cettemanifestationdispo-saitd’unbureaucommercialisantlesœuvresexposées. Saufqu’onnevendpasenun tournemainlesméga-productionsd’aujourd’hui.

Pour lesgaleriesquiont financécespiècesambitieuses,Bâleper-metde retrouver, si cen’est leursmises,dumoinsquelquesbilles.Danscebut, ellesproposentdespièces similairesmaisà taillehumaine,voiredesproduitsdéri-vés. Fautedegrives,mangeonsdesmerles.Pourtant, lavarianteminia-

turede l’arbre suppliciédeBerlin-dedeBruycker,présentéesur lestandde lagalerieContinua,nes’expérimentepasde lamêmefaçonque l’original, isolédansunesallecrépusculaire.«ABâle, il y atropde chosesautourde l’œuvre,admet l’artistebelge.Mais les collec-tionneurssonthabituésaux foiresetpeuvent faireabstractiondeça.»

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tiennentpas ce raisonnement. LacollectionneusePatrizia SandrettoReRebaudengopossèdeainsi unefondationàTurinet jouedans lamêmecourque lesgrandes institu-tions. Prisedevitessepar leMoMApour l’œuvredeMarkMandersàVenise,ellenes’estpas laissé sédui-repar les ersatzde l’artistehollan-

daisque toutes sesgaleriesont sor-tis de leurs chapeauxàBâle.

L’effet«vuàVenise»n’estd’ailleurspas systématique. Lesœuvres fortement sexuéesduTurcYükselArslanbénéficientd’unmurentier à laBiennale. Lescollectionneursne se sontpaspourautant rués sur le solo showoséquepropose la galerie turqueDirimartàBâle.«Seules deuxoutroispersonnes sont venuesnousvoir endisant qu’ellesavaientdécouvert son travail àVenise.Nousn’avonsvenduqu’àdesTurcsqui le connaissaientdéjà», confieTankutAykut, directeurde la gale-rie.Malgré ses talentsdedessina-teur,Arslan resteunoutsider.OràVenise commeàBâle, tout lemon-debrigue les têtesd’affiche.p

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