Dimanche 22 décembre 2019 à 16hEglise Saint-Jean-Baptiste

Vêpres à la Vierge Cozzolani

LES CONCERTS DE NOËL

L’ Ensemble I Gemellidirigé par

Emiliano Gonzalez Toro

Programmew Domine ad adjuvandum me festina

w Dixit Dominus - Psaume 109-110

w O Maria, tu dulcis - Motet pour ténor solo

w Nisi Dominus - Psaume 126-127

w Salve, o Regina - Motet pour 2 sopranos

w Duo Seraphim - Caterina Assandra (c.1590-1618) pour 3 voix d’hommes

w Concinant linguae - Motet pour contralto solo

w Beatus vir - Psaume 111-112

w O quam bonus es - Motet pour 2 sopranos

w Magnificat secondo

DistributionEmiliano Gonzalez Toro, Direction musicale

Solistes :

Alicia Amo, Natalie Perez, sopranos

Anthea Pichanik, Pauline Sabatier, contraltos

Emiliano Gonzalez Toro, Olivier Coiffet, ténors

Nicolas Brooymans, Joao Fernandes, basses

Instrumentistes :

Violaine Cochard, orgue

Marie-Domitille Murez, harpe

Annabelle Luis, violoncelle

Vincent Flückiger, luth

Ryo Terakado, violon

Fabio de Cataldo, sacqueboute

Emiliano Gonzalez Toro, après avoir chanté durant plus de quinze ans, la musique du Seicento, fonde, en 2017, son propre Ensemble, entouré de collègues choisis pour ce répertoire qu’il affectionne particulièrement. C’est ainsi qu’est né I Gemelli, formation spécialisée dans la musique vocale du XVIIe siècle. L’Ensemble a pour vocation de défendre les grands chefs-d’œuvre du Seicento comme de révéler des partitions encore inédites de cette même époque.

Les effectifs d’ I Gemelli s’adaptent aux exigences spécifiques de chaque œuvre, avec le souci constant d’en traduire le plus fidèlement possible le style et la rhétorique, dans un vaste éventail de couleurs sonores. Chaque répertoire est abordé à la fois sous l’angle de sa singularité et du contexte de son époque. Historiquement informé, l’Ensemble I Gemelli joue sur instruments anciens et collabore étroitement avec des universitaires et des musicologues pour l’élaboration de chaque programme. Les artistes invités sont issus de la nouvelle génération de chanteurs et musiciens ou sont des talents confirmés, voire incontournables, de la scène internationale.

A noter que le premier concert de l’Ensemble I Gemelli a été donné en l’Eglise Bienheureuse Isabelle, en décembre 2017, dans le cadre des concerts de Noël organisés par la ville de Neuilly-sur-Seine.

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Emiliano Gonzalez Toro, Ténor

Par la beauté du timbre, la virtuosité technique et sa capacité exceptionnelle à faire vivre les textes, le ténor Emiliano Gonzalez Toro figure parmi les chanteurs les plus sollicités de la scène musicale actuelle.

S’il est souverain dans le répertoire baroque (qu’il s’agisse du baroque français, allemand ou bien sûr italien), il est également très demandé dans le répertoire plus tardif, de Mozart à l’opéra français du XIXe siècle.

Emiliano Gonzalez Toro a chanté tous les grands chefs-d’œuvre des XVIIe et XVIIIe siècles avec les plus grands Ensembles et les plus grands Chefs.

Il est par exemple un interprète acclamé de Monteverdi qu’il a chanté de façon exhaustive.

C’est pour partager son immense expérience dans ce Seicento italien qu’il crée son Ensemble I Gemelli, pour lequel il vient de sortir son premier album chez Naïve. Ce CD, qui est le programme exact du concert donné aujourd’hui à Neuilly, a immédiatement reçu un Diapason d’Or et un Choc de Classica.

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Le 27 novembre dernier, au Collège des Bernardins, Emiliano Gonzalez Toro s’est vu remettre, pour ce CD, Le Diapason d’Or de l’année 2019.

Le 28 mai 2019, I Gemelli a fait ses débuts au Théâtre des Champs-Élysées à Paris, avec une version de concert de L’Orfeo de Monteverdi, unanimement salué par les critiques : Emiliano Gonzalez Toro a chanté le rôle-titre et assumé la co-direction des forces instrumentales avec Thomas Dunford.

L’opéra baroque français constitue l’autre ligne artistique d’Emiliano Gonzalez Toro. Rameau occupe une place importante : citons simplement les rôles-titres de Platée avec Christophe Rousset et de Dardanus avec Raphaël Pichon ; plusieurs rôles dans Les Paladins avec William Christie.

D’autre part, sa virtuosité époustouflante lui permet d’aborder les rôles les plus périlleux de Vivaldi (Aquilo dans Farnace sous la direction de Diego Fasolis, et récemment Vitaliano de Giustino avec Ottavio Dantone), ou Händel – Le Messie avec Hervé Niquet ou encore Giuliano dans Rodrigo avec Thibault Noally. Le ténor investit également le répertoire classique.

Dans son importante discographie, on compte de nombreux disques avec Les Talens lyriques – La Capricciosa Coretta et Il Tutore Burlato (Martin y Soler), Roland et Phaëton (Lully)…

Citons également les grands motets de Lully avec Le Concert Spirituel ; Farnace (rôle d’Aquilo) avec I Barrochisti ; les Messes brèves et la Messe en si de Bach avec Pygmalion ; les Vêpres de Monteverdi avec l’Ensemble Orlando Fribourg et également avec L’Arpeggiata et Christina Pluhar ;

les DVD de L’Incoronazione di Poppea capté à l’Opéra de Lille chez Virgin Classics et d’Elena dans la production d’Aix-en-Provence.

En 2016 est sorti Te recuerdo, album hommage à la Nouvelle chanson chilienne des années 1970, enregistré avec son père, Pancho Gonzalez et les fantastiques Rolando Villazon et Quito Gato.

Chiara Margarita Cozzolani (1602-vers 1676-1678)

Chiara Margarita Cozzolani fut une religieuse bénédictine qui vécut à Milan au XVIIe siècle. Comme une douzaine de ses consœurs de l’époque, elle composa de la musique, essentiellement vocale et sacrée. Parmi ses publications, les Salmi concerti a otto voci concertati, publiées en 1650, dont sont extraites les Vêpres présentées ici. Cozzolani n’a quasiment jamais quitté son couvent de Sainte Radegonde à Milan. Ce qui est surprenant, plus que le fait de voir une bonne sœur (et même une abbesse) compositrice, c’est la qualité de cette musique, qui ne cède en rien aux plus belles

pages de ses contemporains. Son écriture est savante, équilibrée, répondant aux adjonctions de l’Eglise de séduire l’oreille de l’auditeur pour le conduire vers Dieu, les courbes mélodiques sont sensuelles, la spatialisation est travaillée, le contrepoint maîtrisé. La ferveur et la jubilation, l’élan mystique sont dignes de certaines pages de la Selva Morale de Monteverdi, dont elle pourrait sembler l’élève sous maints aspects.

L’étude de cette œuvre montre une porosité évidente entre deux mondes : celui supposément fermé du couvent, et celui de la société extérieure, laïque, par la pratique musicale. Cozzolani, issue d’une famille aisée et cultivée, semble avoir non seulement connu, mais parfaitement assimilé les œuvres de ses illustres contemporains, dont Monteverdi (auteur de Vêpres restées légendaires) mais aussi de ses successeurs à San Marco, Giovanni Rovetta et Francesco Cavalli. Les Psaumes de Cozzolani, ayant été publiés à Venise, ont été sans doute écrits pour la Cappella Marciana, le chœur fameux de la basilique qui exécuta tant de chefs-d’œuvre au cours de l’âge d’or du baroque vénitien.

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Cozzolani mérite tout autant l’admiration que ses contemporains Cavalli, Strozzi, Sances ou Benedetto Ferrari. Ses Vêpres sont un véritable chef-d’œuvre à redécouvrir : sa maîtrise de la polychoralité, son usage sensible du langage poétique sacré ainsi que des affetti la placent parmi les compositeurs les plus importants de la première moitié du XVIIe siècle. Nous sommes heureux et fiers de défendre ses partitions pour le premier enregistrement de notre Ensemble.

Nous nous sommes entourés pour ce programme de chanteurs spécialistes de cette musique, capables d’être aussi bien solistes que madrigalistes. Le travail préparatoire a reposé sur l’instrumentation du double chœur, la spatialisation, la rhétorique et le choix de motets solistes.Les vêpres forment un ensemble de psaumes à partir desquels l’on peut constituer un office dédicatoire. Pour cette représentation, nous avons opté pour des vêpres mariales. L’omniprésence de la Vierge dans les offices du nord de l’Italie témoigne de l’importance locale des idées de la contre-Réforme, et le choix des motets dédiés à Marie s’est avéré difficile parmi tous les trésors composés sur ce sujet par Chiara Margarita Cozzolani. La sensualité et la délicatesse de ces pièces à voix seule ou en duo équilibrent ainsi la solennité majestueuse des psaumes. Parmi ces motets à la Vierge, nous avons choisi d’insérer un motet à trois voix de Caterina Cassandra, Duo Seraphim, dont la puissante beauté fait regretter qu’il nous reste aujourd’hui si peu de partitions de cette compositrice. Nous espérons que cet album contribuera à faire connaître l’extraordinaire richesse artistique des couvents italiens du XVIIe siècle, et à rendre à ces musiciennes d’exception la place qui était la leur en leur temps.

Emiliano Gonzalez Toro

Note d’intention ©

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