UNESCO Section du patrimoine culturel immatériel Concepts clés NOM PPT 5.3.
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Vers une valorisation du patrimoine culturel immatériel de Ziguinchor :
identité et diversité culturelle au cœur des stratégies de développement local
Aliou GAYE Doctorant en Géographie
Laboratoire Environnement Ville Société
Université Lumière Lyon 2
Résumé : Abordant les problématiques de la diversité des expressions culturelles en
Casamance, cet article met en exergue les ressources patrimoniales de la population locale, en
relation avec l’histoire de la présence portugaise à Ziguinchor. Elle s’appuie sur l’esprit de la
Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles de
l’Unesco (2005). Ziguinchor à l’instar des villes comme Gorée, Saint-Louis du Sénégal, Cacheu
en Guinée Bissau et Praia au Cap-Vert n’a pas échappé à la conquête portugaise en Afrique
de l’Ouest. Aujourd’hui face à la mondialisation, le risque est de voir disparaitre certains
héritages culturels au détriment de nouveaux modes de vie souvent étrangers. Cette rupture
avec le passé se manifeste dans la région de Ziguinchor et pourrait s’accroître en l’absence
d’une gestion touristique du patrimoine culturel pouvant engendrer une marginalisation des
expressions culturelles. Étant donné que l’identité et la diversité culturelle constituent des
ressources patrimoniales et qu’elles doivent être renforcées par les échanges interculturels,
cette contribution cherche à étudier le patrimoine culturel immatériel dans une perspective de
mise en valeur touristique des expressions culturelles.
Mots-clés : Patrimoine, Valorisation, Identité, Diversité, Développement
Abstract : Addressing issues of the diversity of cultural expressions in Casamance, this paper
highlights the patrimonial resources of the local population in relation to the history of the
Portuguese presence in Ziguinchor. It is based on the spirit of the Convention on the Protection
and Promotion of the Diversity of Cultural Expressions of Unesco (2005). Ziguinchor,
following cities like Goree, Saint-Louis of Senegal, Cacheu in Guinea Bissau and Praia in
Cape, didn’t escape the Portuguese conquest in West Africa. Today, in the face of globalization,
the risk is that certain cultural heritages will disappear, to the detriment of new, often foreign
ways of life. This break with the past is manifested in the Ziguinchor region and could increase
in the absence of a cultural management of the cultural heritage that could lead to the
marginalization of cultural expressions. Given that identity and cultural diversity are heritage
resources and need to be strengthened through intercultural exchanges, this contribution seeks
to study intangible cultural heritage with a view to promoting tourism in cultural expressions.
Keywords : Heritage,Valorization, Identity, Diversity, Development
Resumo : Abordando questões de diversidade das expressões culturais em Casamance, este
artigo destaca os recursos patrimoniais da população local em relação à história da presença
Português em Ziguinchor. Ele é baseado no espírito da Convenção sobre a Protecção ea
Promoção da Diversidade das Expressões Culturais da Unesco (2005). Ziguinchor, como
cidades como Goree, Saint-Louis do Senegal, Cacheu na Guiné-Bissau e Praia o Cabo Verde,
não escapou a conquista Português na África Ocidental. Hoje, em face da globalização, o risco
é que certas heranças culturais vão desaparecer, em detrimento de novos, muitas vezes
estrangeira, modos de vida. Esta ruptura com o passado se manifesta na área de Ziguinchor e
poderia aumentar com a falta de uma gestão cultural do património cultural que pode levar à
marginalização das expressões culturais. Dado que identidade e diversidade cultural são
recursos patrimoniais e devem ser reforçados através de intercâmbios interculturais, esta
contribuição visa intangível estudo do património cultural com vista a promover o turismo em
expressões culturais.
Palavras-chave : Patrimônio, Valorização, Identidade, Diversidade, Desenvolvimento
Introduction
La présence portugaise à Ziguinchor s’inscrit dans l’espace sénégambien au moment de la
conquête coloniale avec l’arrivée des Portugais au milieu du XVème siècle en Afrique et plus
précisément en Casamance au début du XVIème siècle. En 1445, Dinis Dias, un navigateur
portugais explore la rive sud située entre la Casamance et la Gambie, appartenant au roi Kasa
Mansa. Un demi-siècle plus tard, un autre navigateur portugais, Valentin Fernandes découvre
également la rivière et affirme que « dans ce royaume, il y a un mélange de toutes les races
comme les Mandingues, les Falupes et les Balangas1 ». Toujours au cours de cette exploration,
André Alvarez d’Almada va plus loin et précise qu’« au bord de la mer, sur cette côte, habitent
les Arriates et après eux vers le sud au long de cette côte, les Fouloupes. Derrière ceux-ci se
tiennent les Jaboundes et les Bagnounds de l’intérieur. Et par derrière les Cassangues, se
1 TRINCAZ, Pierre Xavier. (1984). Colonialisation et régionalisation Ziguinchor en Casamance, Paris : Éditions
l’ORSTOM.
tiennent comme un mur les Mandingues, qui vont ceignant ces nations et celle des Bourames
jusqu’à se rencontrer dans l’intérieur avec les Biafars, comme se dira son temps2… »
Ainsi, la conquête portugaise en Casamance s’accompagne de la traite négrière et de la mise en
esclavage de la population locale. Paradoxalement, ces mémoires douloureuses semblent
négligées par les historiens et la population locale. Or, les mémoires collectives de cette tragédie
humaine sont loin d’être effacées car leurs traces sont toujours présentes. Alex HALEY raconta
« qu’il avait vu les captifs enchaînés au bord du fleuve dans les enclos fermés par une solide
palissade de bambou et surveillés par une garde nombreuse. Lorsque les petits canots
amenaient, d’un grand canot, un toubab à l’air important, on extrayait les captifs des enclos et
les plaçait sur la grève3. » Andréa Alvarez d’Almada évoquait aussi que « sur la rive Sud de la
Casamance, la terre des Iziguiches, qui sont des Baϊnounks où on traite la cire et les esclaves4. »
Après la découverte de la richesse des ressources humaines et naturelles de la Casamance, les
Portugais vont essayer de coopérer avec les populations locales notamment les Baϊnounk. Dans
cette démarche, ils vont créer des villages pour sécuriser les voies de communication et faciliter
les échanges. C’est ainsi qu’ils ont fondé les villages de Farim à Cacheu et de Ziguinchor en
basse Casamance dans les années 1645 pour mettre en synergie les commerçants qui
voyageaient le long du fleuve Casamance et de Cacheu en Gambie. La création de Ziguinchor
avait pour objectif de protéger les commerçants contre les incursions des Diolas hostiles en vue
de faciliter le trafic, tout en évitant la fuite des esclaves. Ce lieu de transit permettait de sécuriser
le commerce des esclaves et des ressources naturelles vers les côtes européennes et américaines.
La mise en place de ce comptoir commercial est le fruit des relations entre les populations
locales, les Portugais, les Cap-Verdiens et les Guinéens de Bissau. Ce mélange culturel a
fortement influencé l’identité et la diversité culturelle de la Casamance à travers son patrimoine
culturel immatériel caractérisé par les savoirs-faire artisanaux. Sous cet angle, nous essayerons
d’examiner les expressions culturelles appréhendées comme ressources patrimoniales. Dans
cette perspective, nous jetterons un regard croisé entre identité et diversité culturelle dans une
dynamique de développement local. En vue de valoriser cette richesse patrimoniale, nous nous
appuyerons sur le Zig’fest qui s’inscrit dans une dynamique de mise en valeur des ressources
culturelles et la mise en scène touristique des savoirs-faire artisanaux pour un développement
social, culturel et économique de la Casamance.
2 Ibid., p. 14. 3 Ibid., p. 20. 4 Ibid., p. 19.
1- Les expressions culturelles appréhendées comme ressources patrimoniales
Les expressions culturelles font aujourd’hui l’objet d’études privilégiées puis qu’il s’agit de
protéger, sauvegarder et valoriser les ressources patrimoniales en vue d’une transmission aux
nouvelles et futures générations. Dans l’article 4.3 de la Convention (2005) portant sur la
protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, l’Unesco définit ces
dernières comme étant des expressions qui résultent de la créativité des individus, des groupes
et des sociétés, et qui ont un contenu culturel. Ces expressions culturelles sont constituées d’un
ensemble d’éléments qui sont relatifs à la culture vivante d’une société ou d’un peuple, dans
laquelle se traduit la créativité des individus à travers leur mode de vie et de transmission de
leur héritage culturel aux générations futures. Elles représentent entre autres, l’artisanat d’art,
la musique, la danse, les ouvrages architecturaux, les patronymes, les cérémonies, les dessins
et signes, les modèles et symboles, les manifestions culturelles ainsi que les savoirs-fa ire
artisanaux.
En Casamance, la problématique de la diversité des expressions culturelles a un caractère
hétérogène avec une pluralité ethnolinguistique : trois quarts des langues du Sénégal y sont
parlées et on y retrouve une identité afro-portugaise. Ce mélange culturel est dû sans doute à sa
position géostratégique au niveau de la sous-région, en frontière avec la république de la
Gambie, de la Guinée Bissau et de la Guinée Conakry.
Une des caractéristiques des expressions culturelles est essentiellement basée sur sa
transmission : il s’agit d’une culture vivante qui mérite d’être protégée, sauvegardée et
conservée en vue d’une transmission valorisée aux nouvelles générations. Ce legs patrimonia l
se développe à partir des valeurs culturelles de la communauté. Il repose sur la connaissance
des cérémonies traditionnelles et des pratiques sociales liées à la nature, aux savoirs-fa ire
artisanaux, aux us et coutumes de ceux qui détiennent les savoirs et les expériences.
Toutefois, les expressions culturelles, « qu’elles viennent du village voisin, d’une ville à l’autre
bout du monde ou qu’elles aient été adaptées par des peuples qui ont émigré et se sont installés
dans une autre région, elles font toutes partie du patrimoine culturel immatériel en ce sens
qu’elles ont été transmises de génération en génération, qu’elles ont évolué à leur
environnement et qu’elles contribuent à nous procurer un sentiment d’identité et de continuité,
établissant un lien entre notre passé et, à travers le présent, notre future5. » C’est ce qui
explique l’intégration et la reconnaissance du patrimoine culturel immatérie l portugais à
Ziguinchor à travers la langue créole et les patronymes comme Preira, Da-Silva, Dacosta,
5 Convention 2005 sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles.
Source : http://unesdoc.unesco.org/images/0014/001429/142919f.pdf. Consulté le 25 octobre 2016.
Gomez, Delgado, Correa, Vierra, Cabral, Carvalho, Tavarez et Fonseca. Cet héritage culturel a
une forte identité culturelle dans la région malgré la domination française suite à la Convention
signée le 12 mai 1886 entre la France et le Portugal, attestant que Ziguinchor devienne une
colonie française.
Par ailleurs, les expressions culturelles représentent une richesse patrimoniale inestimable dont
l’objectif devrait s’appuyer sur la mise en valeur des ressources culturelles de la communauté
et de promouvoir son intégration dans les politiques de développement local. Il s’agit de biens
collectifs qui relèvent de la créativité du génie artistique et du savoir-faire des individus
partageant les mêmes valeurs culturelles. Elles sont constituées d’éléments relatifs à la culture
d’un peuple et se traduisent à travers les traditions et expressions orales, y compris la langue
comme vecteur d’identité culturelle, les connaissances et les pratiques liées à la nature et aux
manifestations culturelles.
En tant que ressources patrimoniales, les expressions culturelles peuvent être évaluées sur trois
dimensions : socioculturelle, économique et politique. Une dimension socioculturelle parce
qu’elles permettent à un peuple ou une communauté de se situer dans le temps et dans l’espace
grâce à son identité culturelle, et de se différencier des autres sociétés. Le patrimoine culture l
immatériel favorise l’intégration des générations actuelles dans un univers où la mondialisa t ion
des cultures est devenue une menace pour les expressions culturelles minoritaires. Chaque
peuple a son histoire et ses réalités culturelles et c’est dans cette résonnance que les sociétés
doivent protéger les valeurs socioculturelles afin de promouvoir la diversité des expressions
culturelles.
Au-delà de leur dimension socioculturelle, les expressions culturelles représentent aujourd’hui
des potentiels de développement économique des territoires grâce aux activités du tourisme. La
relation entre tourisme et patrimoine culturel est essentiellement liée à la dimens ion
économique. De ce fait, la valorisation touristique des biens culturels favorise la création
d’emplois et permet à la population locale de bénéficier des retombées économiques. Cette mise
en valeur constitue un enjeu majeur de diversification et d’augmentation de la demande et de
l’offre touristique. Elle permet aux collectivités territoriales de bénéficier des revenus à travers
les taxes touristiques et les projets de développement local.
Aujourd’hui, les expressions culturelles s’inscrivent dans une politique patrimoniale d’où la
nécessité d’adopter au sein de l’Unesco la Convention pour la sauvegarde du patrimoine
culturel immatériel qui constitue une étape importante dans la conception des nouvelles
politiques en matière de patrimoine culturel. Cette démarche permet de reconnaître la diversité
des expressions culturelles et de promouvoir les valeurs socioculturelles des communautés.
Dans cette perspective, l’heure est à la course pour l’inscription des expressions culturelles à la
liste du patrimoine mondial de l’Unesco. Les pays et les collectivités territoriales visent à
bénéficier du label patrimoine mondial afin d’être plus attractifs et plus compétitifs sur le
marché du tourisme international. Comment le pays Bassari a-t-il bénéficié du « label
Patrimoine Mondial » ? Quelles ont été les répercussions de sa labellisation au Patrimoine
mondial de l’Unesco en 2012 ? Ces problématiques doivent permettre à la région de Ziguinc hor
de répertorier et d’identifier son patrimoine culturel immatériel en vue d’une inscription sur la
liste du patrimoine mondial de l’Unesco.
2- Regards croisés entre identité et diversité culturelle
La prise en compte des intérêts de l’identité et de la diversité culturelle en Casamance répond à
une évolution de la notion du patrimoine culturel mais aussi à une avancée significative de la
réalité économique des expressions culturelles où la mondialisation des cultures est devenue
une menace pour les sociétés minoritaires. Si la convention de l’Unesco (2005) portant sur la
protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles est consciente que la
diversité culturelle est renforcée par la libre circulation des idées, et qu’elle se nourrit
d’échanges constants et d’interactions entre les cultures, elle n’est cependant un frein au
développement local.
La Casamance plus précisément la région de Ziguinchor est un territoire où l’on trouve un
mélange culturel riche et varié à travers ses mémoires douloureuses de la traite négrière et de
l’esclavage comme dans beaucoup de villes africaines. Traditionnellement, Ziguinchor était
composée de deux groupes ethnoculturels notamment les Diolas et les Baϊnounk. Ces groupes
ethniques se caractérisent par leurs richesses culturelles à travers leurs modes de vie très
attachés aux croyances religieuses traditionnelles et avec une diversité linguistique. Les Diolas
sont subdivisés en plusieurs dialectes et chacun possède sa propre langue. On distingue les
Diolas Fogny, les Diolas Boulouff, les Karoninké, les Diolas de Brin-Séléky, les Bayotte, les
Floup du royaume d’Oussouye, les Diolas de M’lomp (Kagnoutte, Pointe Saint-Georges, Sam-
Sam, Samatite), les Awatt de Diembéring, les Haer de Cabrousse, les Diolas de Boucotte wolof
(Diakène wolof, les îles de Carabane) et les Adiamatt de Youtou-Effok. Selon Paul Pélissier
(1966), les Diola constituent « d’un même peuple ou d’un ensemble de familles refugiées dans
la forêt et la mangrove, auxquelles une longue cohabitation aurait donné une série de traits
linguistiques, sociaux, spirituels et techniques communs. » C’est un peuple essentiellement
traditionnel, qui s’est adapté à la nature sauvage dont son mode de vie dépend de ses valeurs
socioculturelles et spirituelles. Les Diolas et les Baϊnounk constituent une société animiste et
paysanne dont leurs croyances sont fondées sur un esprit surnaturel communément appelé
« bœukine6 ».
Les traditions et les modes de vie des Diolas ont beaucoup influencé l’identité culturelle des
populations de la Casamance. Cette identité culturelle repose sur les traditions anciennes, les
savoirs-faire artisanaux et l’architecture traditionnelle. Parmi les traditions, nous avons la
circoncision communément appelée « bois sacré ». C’est une étape fondamentale de la vie des
hommes et leur permet de connaître les pratiques sociales, le respect des personnes et leur
reconnaissance dans la société. Nous avons également la lutte traditionnelle accompagnée d’une
démonstration de danse des jeunes et des sages, l’orchestre traditionnelle des femmes et la danse
des masques. Aujourd’hui, les hôteliers font appel à ces manifestations culturelles pour faire
découvrir à leurs clients les traditions africaines afin de satisfaire leurs besoins. L’habitat de ces
sociétés est basé sur une architecture traditionnelle à travers les cases en banco et les cases à
impluvium. Plusieurs hôtels, résidences et campements touristiques se sont inspirés de cette
architecture pour innover leurs établissements.
D’autres groupes ethniques en provenance de la Guinée Bissau se sont infiltrés en Casamance
notamment à Ziguinchor. Ces migrations sont dues surtout au commerce car Ziguinchor
représente un carrefour commercial entre le nord et le sud avec son comptoir commercia l
pendant la période coloniale mais aussi à la surexploitation de leurs terres par les Portugais.
Parmi ces ethnies, nous avons les Manjack, les Balante, les Papèl et les Mancagne. Ces ethnies
détiennent chacune ses traditions et ses langues. L’intégration de ces communautés à
Ziguinchor a fortement contribué au développement de l’artisanat d’art traditionnel à travers
les techniques de tissage des pagnes et du batik. Nous avons aussi les descendants afroportuga is,
sans oublier également les Manding qui sont venus du « Gaabou7 » avec leurs instruments de
musique traditionnelle comme par exemple la kora et le balafon. Les Manding ont répandu leurs
cultures en Casamance grâce à leur danse traditionnelle communément appelée « Diambadog »
avec un être surnaturel connu sous le nom de « Kankourang8 ». D’autres ethnies comme les
6 C’est un esprit surnaturel qui représente le Dieu chez les Diolas et les Baϊnounks. Chaque famille possède un
bœukine qui sert de protection contre les mauvais sorts, les incendies, les mauvaises récoltes et tout danger. En
dehors de la famille, les jeunes, les femmes et les hommes du quartier ou du village possèdent chacun un bœukine. 7 Le Gabou était un royaume mandingue du Sénégal et de la Guinée Bissau. Il a été fondé au début du XIIIe siècle
par le malinké Tiramakan Traoré, l’un des généraux de l’armée de Soundjata Keita, le fondateur de l’empire du
Mali. Avant l’arrivée des conquérants Malinkés, le royaume était habité par les Diolas, les Peuls, les Baϊnounks,
les Manjack et d’autres groupes Mandings : Sossés et Soninkés. Il s’étendait des régions du sud du fleuve Gambie
(aujourd’hui la Casamance), le nord de l’actuelle Guinée Bissau et empiétait sur l’ouest de l’actuelle Guinée
Conakry. Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Kaabu . Consulté le 10 octobre 2016. 8 Le Kankurang est un rite initiatique pratiqué dans les provinces mandingues du Sénégal, de la Guinée Bissau et
de la Gambie, correspondant à la Casamance, et dans la ville de Mbour. Selon la tradition, le Kankurang serait issu
Wolof, les Sérères, les Lébous, les Toucouleurs, les Peuls et les Bambara sont venues des autres
régions du Sénégal. Cette mosaïque culturelle a favorisé les échanges interculturels qui
caractérisent aujourd’hui l’identité et la diversité culturelle de Ziguinchor.
Au carrefour des échanges interculturels et de rencontres des civilisations africaines, Ziguinchor
est devenue une destination touristique malgré les différentes guerres qui avaient secoué la
région durant ces dernières décennies. Ces guerres sont sans doute les combats entre les groupes
ethniques à l’époque des royaumes de la Casamance, la résistance à la colonisation et la crise
de la Casamance opposant le Mouvement des Forces Démocratiques de la Casamance (MFDC)
et l’État du Sénégal. Cette contrée de la Casamance est considérée comme le « grenier culturel »
du Sénégal et pourtant ces ressources culturelles sont menacées en raison de leur manque de
protection et de transmission valorisée aux nouvelles et futures générations. L’absence de
musée et de Maison de la culture dans la ville de Ziguinchor démontrent les lacunes d’une
gestion patrimoniale qui pourraient ralentir le développement économique de la région.
L’Unesco9 souligne la nécessité d’intégrer la culture en tant qu’élément stratégique dans les
politiques nationales et internationales de développement, ainsi que dans la coopération
internationale pour le développement, en tenant compte de la Déclaration du Millénaire de
l’ONU ( 2000) qui met l’accent sur l’éradication de la pauvreté.
Toutefois, la protection et la valorisation des ressources patrimoniales doivent être au cœur des
stratégies de développement local. Pour ce faire, il faut d’abord identifier et inventorier les
pratiques sociales dont les communautés et les individus reconnaissent comme faisant partie de
leurs biens culturels. Les populations locales doivent reconnaître leurs patrimoines culturels et
connaître les valeurs qui sont associées à ces biens culturels afin qu’elles puissent les
transmettre de générations en générations. Á cet effet, un inventaire doit être mis en place et
mis à jour dans le processus de communication en vue de sensibiliser les populations locales
sur l’intérêt des expressions culturelles. Pour rester vivant, le patrimoine culturel immatér ie l
doit être ensuite protégé, sauvegardé, conservé et valorisé pour que le public puisse
s’approprier. Cette démarche nécessite l’implication et la participation de l’ensemble des
acteurs du tourisme et du patrimoine culturel. Elle doit s’appuyer sur les réalités culturelles des
populations locales car ces dernières constituent le noyau de toute politique culturelle et
du Komo, une société secrète de chasseurs dont l’organisation et les pratiques ésotériques ont contribué à
l’émergence des Mandingues. Le Kankurang parade toujours entouré d’anciens.
Source : http://www.unesco.org/culture/ich/fr/RL/le-kankurang-rite-dinitiation-mandingue-00143. Consulté le 20
octobre 2016. 9 Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, Paris, 2005.
Source : http://unesdoc.unesco.org/images/0014/001429/142919f.pdf . Consulté le 25 octobre 2016.
touristique. Le patrimoine culturel immatériel doit enfin être pris en compte dans les politiques
de développement local car il participe à la construction de l’identité culturelle et au
renforcement de la cohésion sociale. Sous cet angle, il faut nouer des coopérations nationa les
et internationales avec les institutions publiques et privées pour favoriser les échanges, acquérir
de nouvelles connaissances et expériences dans le but de créer des projets de développe ment
local. Il est nécessaire d’organiser des événements culturels et sportifs tels que les festivals, les
journées du tourisme ou de la culture, des salons et des foires autour des ressources culture lles
mais aussi de créer des musées et des Maisons de la culture avec l’apport du numérique. Ces
industries culturelles permettent de créer des emplois directs et indirects grâce aux activités du
tourisme et de protéger la diversité des expressions culturelles en vue de les promouvoir.
3- Le Zig’ Fest, un outil de promotion du patrimoine culturel immatériel
De nos jours, l’événementiel semble être une des formes en vogue de l’attractivité touristique
des territoires. Le patrimoine culturel matériel est souvent la première source d’attraction pour
la fréquentation des lieux touristiques. Á cet effet, la visite des bâtiments anciens, des musées
ou des monuments deviennent les principales motivations des visiteurs en matière de tourisme
culturel ou de mémoire. Le monument de la renaissance africaine, la grande mosquée de Touba
ou encore l’île de Gorée sont autant d’indices de fréquentation des lieux patrimoniaux. Si le
patrimoine culturel matériel semble être le plus attractif et faire le plus de retombées
économiques, qu’en est-il du patrimoine culturel immatériel notamment le festival ? Comment
peut-on mettre en valeur le patrimoine culturel immatériel dans une dynamique de
développement local ?
Traditionnellement, le festival était destiné à la musique classique contemporaine. Mais
aujourd’hui il a dépassé cette frontière et s’étend sur d’autres variétés comme le rire, la musique
moderne, le cinéma, les bandes dessinées, le théâtre, les arts de la rue, la danse et la
photographie. Après la naissance des festivals dans les pays occidentaux, on les retrouve de
plus en plus en Afrique plus précisément au Sénégal, notamment le festival de Jazz de Saint-
Louis, le festival Gorée Diaspora, le festival d’Abébé, le festival des rizières, le festival des
minorités ethniques et le Zig’Fest.
Le festival peut être défini selon Emmanuel Négrier comme une « manifestation limitée dans
le temps et dans l’espace, proposant une programmation ciblée autour d’un thème, d’une
esthétique, d’une pratique instrumentale ou de toute autre intention culturelle et artistique,
associant l’idée de spectacle à celle d’animation festive10. » D’après Luc Benito11 (2011), « le
festival est une forme de fête unique, célébration publique d’un genre artistique dans un espace-
temps réduit. » En France, le ministère de la culture et de la communication définit le festiva l
comme étant « une manifestation où la référence à la fête, aux réjouissances éphémères,
événementielles et renouvelées, s'inscrivant dans la triple unité de temps, de lieu et d'action. »
Mercier Sophie et Bouchard Diane12 (2004) démontrent quatre grandes catégories de festivals :
les festivals de création, les festivals touristiques, les festivals d’image et les festivals de
diffusion.
Les « festivals de création » sont construits autour d’un projet artistique visant à produire
des spectacles inédits ou à découvrir de nouveaux talents. Ils sont souvent portés par une
volonté individuelle.
Les « festivals touristiques » s’appuient souvent sur un monument ou un cadre prestigieux
et cherchent à susciter une fréquentation nouvelle dans une ville ou un site touristique par
l’animation des lieux. L’objectif est de revaloriser un élément du patrimoine lors d’un
événement à la fois festif et culturel.
Les « festivals d’image » visent surtout à promouvoir l’identité et l’image de leur site
d’accueil.
Les « festivals de diffusion » tendent à permettre à des publics souvent excentrés de voir des
spectacles dont ils ne peuvent bénéficier le reste de l’année, faute par exemple de salle
d’accueil.
Dans notre cas d’étude, le Zig’Fest joue à la fois deux fonctions, à savoir ; un « festiva l
touristique » et un « festival d’image » puisqu’il s’agit de mettre en valeur et de promouvoir
l’identité et la diversité culturelle de la Casamance en vue d’attirer plus de clientèle touristique
pour un développement local.
Le Zig’Fest est un festival international des cultures urbaines et traditionnelles de Ziguinchor,
initié depuis 2010 par Abdoulaye Baldé13. Le concept du festival est fondé sur l’identité et la
diversité culturelle de la Casamance et porte sur un regard croisé entre les cultures urbaines,
actuelles et modernes, et les cultures traditionnelles, séculaires et ancestrales. Il s’agit de mettre
en valeur les ressources patrimoniales à travers les manifestations culturelles dont l’objectif est
10 Interview de Emmanuel Négrier, Professeur de Sciences politiques, lors d’un forum animé par le journal Nouvel
Observateur. 11 BENITO, Luc. (2001). les festivals en France : marchés, enjeux et alchimie, Paris, L’Harmattan. 12 Mercier Sophie et Bouchard Diane. (2004). Tourisme culturel et festivals : opportunités et limites d’un tel
partenariat, le printemps de Bourges - Jazz in Marciac – Les Eurockéennes de Belfort.
Source : http://thesesophiediane.free.fr/IMG/pdf/Memoire-2.pdf. Consulté le 20 septembre 2016. 13 Abdoulaye Baldé, député, maire de Ziguinchor et président du festival.
de promouvoir la diversité des expressions culturelles en vue de contribuer au développement
social, culturel et économique de la région. Les enjeux de ce festival sont d’ordre culture l,
politique et socioéconomique à travers l’organisation d’un grand carnaval, l’aménagement
d’une foire économique et d’un forum sur les thématiques de l’intégration et du développement
de la sous-région. Selon le maire de Ziguinchor, « la mise en place d’un carnaval permet de
mettre en lumière toute la diversité culturelle casamançaise, toute la richesse d’un peuple ancré
dans ses traditions anciennes, reposant sur un héritage ancestral méconnu à travers les
frontières du « Gaabu » qui englouti les pays limitrophes de la Gambie et de la Guinée
Bissau14. » Le festival accueille des artistes de renommées internationales tels que Youssou
N’dour, Salif Keita, Djaliba Kouyaté, Baaba Maal, Tiken Jah Fakoly, Eneida Marta, et le groupe
Magic System. L’organisation du Zig’Fest contribue au renforcement d’une paix durable en
Casamance et favorise les échanges interculturels au niveau de la sous-région.
Cependant, le Zig’Fest doit faire l’objet d’une étude beaucoup plus approfondie afin de faire
l’état des lieux en terme de dépenses et de retombées économiques. Cela permettrait de faire un
bilan sur les deux précédentes éditions. Quelle est l’offre culturelle et la demande touristique ?
Quelle est la part de la population locale dans l’organisation du festival ? Il faut décentraliser
et démocratiser le festival dans la région à travers les lieux touristiques comme Cap-Skiring,
Kafountine et Abéné. Cela permettrait de diversifier l’offre touristique et de promouvoir la
destination afin de capitaliser une nouvelle clientèle. « L’ambiance festive et la dispersion
géographique des festivals leur permet de jouer un rôle de démocratisation. Ils contribuent
ainsi à la diffusion culturelle car ils facilitent l’élargissement des publics et visent parfois à
estomper les inégalités sociales et les barrières symboliques propres à certaines
consommations culturelles15. »
Le festival constitue un outil de communication important et permet de redynamiser les
territoires et de valoriser les expressions culturelles. Il contribue à l’émergence du tourisme
culturel et participe à l’animation culturelle et touristique des lieux. Le festival permet
également de créer une identité culturelle associée au territoire. La dynamique festivalière
favorise la création artistique et l’innovation dans l’industrie touristique et culture lle,
permettant la conception de nouveaux produits adéquats aux besoins du public. Ainsi, un des
objets principaux du Zig’Fest est d’être un véritable moteur de développement économique et
14 www.zigfest.com. Consulté le 20 septembre 2016. 15 Mercier Sophie et Bouchard Diane. (2004). Tourisme culturel et festivals : opportunités et limites d’un tel
partenariat, le printemps de Bourges - Jazz in Marciac – Les Eurockéennes de Belfort .
Source : http://thesesophiediane.free.fr/IMG/pdf/Memoire-2.pdf. Consulté le 10 octobre 2016.
artistique. Dans cette perspective, il fait appel aux artistes locaux afin de promouvoir leurs
talents dans une ambiance novatrice. L’organisation permanente d’un tel événementie l
permettrait de lutter contre la saisonnalité touristique et la création d’emplois directs et indirects
afin que la population locale puisse bénéficier des retombées économiques.
4- La mise en scène touristique des savoirs-faire artisanaux
La problématique de la valorisation des expressions culturelles alimente ainsi la réflexion sur
la mise en scène touristique des savoirs-faire artisanaux locaux. Elle s’articule autour des
techniques de l’art traditionnel à travers la gastronomie, l’architecture, la danse, la poterie, la
peinture, le tissage des pagnes, le batik, la couture et la fabrication des outils traditionnels dont
la transmission se fait de générations en générations.
Terre d’accueil, Ziguinchor est considérée comme un des « greniers culturels » et des
« berceaux primaires » de la riziculture au Sénégal. Dans cette région, se sont développées des
formes d’habitats traditionnels comme les cases à étages, les grandes maisons en banco et les
cases à impluvium, aux charpentes solides qui traduisent une grande maîtrise de techniques
architecturales sophistiquées et la créativité des hommes et des femmes. Les cases à impluvium
présentent une architecture totalement innovante et originale en Afrique dont les usages
dépassent aujourd’hui leur contexte historique et culturel.
La Casamance a été longtemps et très récemment une région d’affrontements permanents entre
les groupes ethniques et contre les envahisseurs européens durant l’époque coloniale. Pour
mieux protéger les familles, les récoltes, les armes de guerre et les animaux domestiques, les
Diola et les Baїnounk ont inventé les cases à impluvium pour faire face aux attaques
permanentes. « Elles forment ainsi une couronne autour d’une petite cour centrale sur laquelle
la face intérieure du toit tombe en entonnoir, dont le diamètre est très variable, laisse passer
la lumière et recueille la pluie qui tombe dans une auge de terre d’où elle s’écoule à l’extérieur
par un drain de rônier enterré16. »
Aujourd’hui, on retrouve cette architecture traditionnelle dans les hôtels, les campements
touristiques, les résidences hôtelières et les maisons comme l’alliance fraco-sénégalaise de
Ziguinchor dans un cadre innovant qui joue entre la tradition et la modernité. Les plafonds et
les toits des bâtiments sont faits à base de rôniers, de palétuviers et de la paille qui servent de
décor dans le tourisme.
16 Source: http://whc.unesco.org/fr/listesindicatives/2076/. Consulté le 10 octobre 2016.
Cependant, les dynamiques de l’artisanat d’art traditionnel de Ziguinchor se manifestent à
travers les échanges interculturels entre les peuples mais également avec le contact des pays
occidentaux, qui se traduisent dans un processus de créativité. Les artisans locaux tentent
d’innover l’art traditionnel pour répondre aux besoins du public qui s’appuient sur le tourisme
international. Ce processus de créativité peut être qualifié « d’art touristique » dont l’objectif
est de satisfaire les goûts d’une clientèle touristique essentiellement occidentale comme si les
goûts de la population locale et ceux des occidentaux ne pouvaient pas s’influencés. Pierre
Bourdieu17 rappelle que « les pratiques culturelles et les jugements émis par les agents sont des
produits sociaux qui s’inscrivent dans une hiérarchie allant du plus légitime au moins
légitime. » Il démontre la hiérarchie sociale des goûts et des pratiques. Dans notre contexte
d’étude, les touristes sont considérés comme des occidentaux faisant partie de la classe
bourgeoise. C’est qui justifie la cherté des produits artisanaux en Afrique notamment à
Ziguinchor.
Conclusion
L’analyse de la présence portugaise à Ziguinchor s’oriente dans une démarche de valorisat ion
touristique des expressions culturelles appréhendées comme ressources patrimoniales. Les
traces et mémoires de cette présence sont autant des faits révélateurs des valeurs sociales,
culturelles, historiques et politiques dont le contact avec la population locale a favorisé
l’émergence des cultures de la Casamance. Ainsi, la singularité de Ziguinchor se distingue par
la cohabitation harmonieuse de plus de dix ethnies tenues par des liens socioculturels bien
enracinés avec une tradition d’hospitalité qui renforce la cohésion sociale. Cette diversité
culturelle a permis à la ville de se positionner comme l’un des carrefours des civilisat ions
africaines qui se valorisent à travers l’organisation d’événements culturels et artistiques avec la
participation des pays de la sous-région comme la Gambie et la Guinée Bissau.
Toutefois, l’articulation entre les expressions culturelles et le tourisme se manifeste à travers
les modes de vie de la population locale et la diversité de l’architecture traditionnelle ainsi que
la conception originale de l’artisanat d’art et des travaux manuels auxquels sont associés les
croyances religieuses traditionnelles, les traditions et les pratiques culturelles. Ces ressources
patrimoniales sont autant des atouts culturels qui peuvent contribuer au développement local de
la région pour lutter contre la pauvreté.
17 BOURDIEU, Pierre. (1979). La distinction. Critique social du jugement , Collection « Le sens commun », Paris,
Éditions de Minuit .
Par conséquent, le manque de valorisation des expressions culturelles peut conduire à la
disparition de certaines traditions auxquelles les nouvelles générations ne pourront plus
accorder les valeurs qu’elles méritent. Cette mise en valeur doit impliquer l’ensemble des
acteurs du tourisme et de la culture, y compris la population locale, les élus locaux, les visiteurs,
les ministères du tourisme et de la culture, les tours opérateurs, les responsables d’hébergements
touristiques et les organisations internationales comme l’Unesco. La culture est une source
vitale nécessitant une transmission valorisée pour les nouvelles et futures générations. Elle doit
faire l’intérêt d’une étude privilégiée visant à créer des projets culturels et artistiques,
permettant de mettre en valeur les ressources culturelles et de créer des emplois afin que la
population locale puisse bénéficier des retombées économiques. Ces projets doivent s’inscrire
dans l’organisation de festivals, de salons culturels, de journées et manifestations culturelles, la
création de musées, de marchés artisanaux et de salles de spectacle.
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