Tra Duc to Logie

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Cours I 03.10.2013 L'unité de traduction- apprendre pour l'examen L'unité de traduction La première démarche de toute science consiste dans la délimitation de la définition des unités sur lesquelles elle se propose de travailler. À matière de traduction, on a dans un premier temps parler des mots à cause de l'apparente commodité, de sa délimitation grâce aux espaces blancs qui les séparent des autres dans le code écrit, mais on a observé que cette séparation n'est pas toujours simple, plus exactement dans le cas du trait d'union: vis-à-vis //face à face ; non-sens// bon sens ; porte-monnaie// portefeuille L'espace blanc n'est pas un critère pour délimiter les mots. D'autre part, au niveau de la langue parlée (code orale), les frontières entre les mots disparaissent et l'oreille perçoit les syllabes, mais en français il y a peu des marques phonologiques qui permettent de délimiter les mots entre eux, à cause du phénomène de la liaison. La liaison=un procédé qui consiste dans la prononciation de la consonne finale d'un mot lorsque le mot suivant commence par une voyelle où par un h muet C'est pourquoi le mot apparaît comme une des notions les plus controversées et les linguistes refusent de lui accorder un statut concret. Vinay et Darbelnet observaient que : I ''Au fond, ce que nous gêne pour adopter le mot comme unité, c'est qu'avec lui on ne voit plus clairement la double structure du signe, et que le signifiant prend une place exagère par rapport au signifié. Le traducteur, répétons-le, part du sens et effectue toutes les opérations de transfert à l'intérieur du domaine sémantique. Il lui faut donc une unité qui ne soit pas exclusivement formelle puisqu'il ne travaille pas sur la forme, qu'aux deux extrémités de son raisonnement. Dans ces conditions, l'unité à dégager est l'unité de pensée, conformément au principe que le traducteur doit traduire des idées et des sentiments et non des mots.'' Vinay et Darbelnet sont les auteurs de la première ''méthode'' de traduction fondée sur une analyse scientifique et élaborée pour répondre à l'obligation à cause du statut linguistique du Canada de publier les textes légaux(juridiques et administratifs) en deux langues déclarées constitutionnellement égales. II Selon Georges Mounin, leur mérite est d'avoir mise en

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Cours I 03.10.2013L'unité de traduction- apprendre pour l'examen

L'unité de traduction La première démarche de toute science consiste dans la délimitation de la définition des unités sur lesquelles elle se propose de travailler. À matière de traduction, on a dans un premier temps parler des mots à cause de l'apparente commodité, de sa délimitation grâce aux espaces blancs qui les séparent des autres dans le code écrit, mais on a observé que cette séparation n'est pas toujours simple, plus exactement dans le cas du trait d'union: vis-à-vis //face à face ; non-sens// bon sens ; porte-monnaie// portefeuille L'espace blanc n'est pas un critère pour délimiter les mots. D'autre part, au niveau de la langue parlée (code orale), les frontières entre les mots disparaissent et l'oreille perçoit les syllabes, mais en français il y a peu des marques phonologiques qui permettent de délimiter les mots entre eux, à cause du phénomène de la liaison. La liaison=un procédé qui consiste dans la prononciation de la consonne finale d'un mot lorsque le mot suivant commence par une voyelle où par un h muet C'est pourquoi le mot apparaît comme une des notions les plus controversées et les linguistes refusent de lui accorder un statut concret.

Vinay et Darbelnet observaient que : I ''Au fond, ce que nous gêne pour adopter le mot comme unité, c'est qu'avec lui on ne voit plus clairement la double structure du signe, et que le signifiant prend une place exagère par rapport au signifié. Le traducteur, répétons-le, part du sens et effectue toutes les opérations de transfert à l'intérieur du domaine sémantique. Il lui faut donc une unité qui ne soit pas exclusivement formelle puisqu'il ne travaille pas sur la forme, qu'aux deux extrémités de son raisonnement. Dans ces conditions, l'unité à dégager est l'unité de pensée, conformément au principe que le traducteur doit traduire des idées et des sentiments et non des mots.''

Vinay et Darbelnet sont les auteurs de la première ''méthode'' de traduction fondée sur une analyse scientifique et élaborée pour répondre à l'obligation à cause du statut linguistique du Canada de publier les textes légaux(juridiques et administratifs) en deux langues déclarées constitutionnellement égales. II Selon Georges Mounin, leur mérite est d'avoir mise en évidence la notion systématique d'unité de traduction, c'est à dire des groupes où des syntagmes dont la traduction se fait en bloc, parce qu'il forme des véritables unités de sens. Vinay et Darbelnet affirment qu'il y a une équivalence entre les termes : unité de pensée, unité lexicologique et unité de traduction.III ''Nos unités de traduction sont des unités lexicologiques dans lesquelles les éléments du lexique concourent à l'expression d'un seul élément de pensée.'' Il arrive donc que dans une même unité se superposent plusieurs idées, mais elles sont inséparables sur leur plan de la construction syntaxique. Dans des pareils cas, il se peut que la traduction ne retienne qu'un seul des signifiés, celui qui est arrivé dans le contexte où se trouve le mot en question. IV L'unité de traduction est le plus petit segment de l'énonce dont la cohésion des signes est telle qu'ils ne doivent pas être traduis séparément.

D'autres chercheurs ont insisté sur une autre caractéristique de l'unité de traduction à savoir son insécabilité, c'est à dire sur son impossibilité à être coupé. V Maurice Pergnier définit l'unité de traduction comme'' chaque segment du texte traité d'un jet par le traducteur.''Les deux critères de délimitation de l'unité de traduction sont la cohésion et l'insécabilité.Ces deux propriétés n'agissent pas en même temps.

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La théorie interprétative de la traduction

A. La perspective linguistique (langue et parole)B. Les paramètres extralinguistiques La traduction implique non-seulement un transfert linguistique, mais aussi un transfert culturel.

Marianne Lederer - La traduction aujourd'hui. Le modèle interprétatifDanica Seleskovitsch - elle fonda la Théorie interprétative de la traduction.1968- L’interprète dans les conférences internationales, problèmes de langage et de communication

1975- Langage, Langues et mémoire, étude de la prise de notes en interprétation consécutive

1984- Interpréter pour traduire, en collaboration avec Lederer Marianne

1989- Pédagogie raisonnée de l’interprétation, en collaboration avec Lederer Marianne

Le traducteur doit avoir un bagage cognitif.Il faut comprendre – Il faut déverbaliser – Il faut réexprimerL'étape de la compréhension – L'étape de la déverbalisation – L'étape de la réexpression

Équivalences et Correspondances

Cours II 10.10.13La théorie interprétative de la traduction

Introduction

Comprendre-Déverbaliser-Réexprimer

Il faut essayer de se libérer des mots de la langue source.Il faut s’éloigner des mots pour ne pas faire une traduction littérale.

Sous-titre Les limites du modèle linguistique de la traduction

À partir de 1980, on s’est rendu compte que traduire ne se limite pas à trouver des correspondances, ni à des analyses linguistiques et on a observé que pour réussir l’acte de la traduction, il faut aussi acquérir des connaissances sous la forme non-verbale.

À partir de cette considération, on a posé dans un cadre nouveau la question de la place de la traductologie par rapport à la linguistique. La linguistique du XIX ᵉ siècle est essentiellement étymologique et diachronique et de ce point de vue, elle n’est pas très utile à la traductologie. Les choses vont changer au XX ᵉ siècle avec l’avènement de la linguistique structurale qui est synchronique, descriptive et comparative et qui exerce pendant un demi- siècle une grande influence sous des nombreuses disciplines parmi lesquelles les études de traduction. Saussure voit dans les langues des systèmes à l’intérieure desquelles un signe ne prend sa signification que par rapport aux autres signes de la langue. Les signes linguistiques sont dotés d’une valeur et il arrive très souvent que les signes correspondants de notre système linguistique possèdent des valeurs différentes.

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Exemple : mouton

Le signe mouton en français a une valeur qui ne corresponde pas en anglais ni à « sheep », ni à « mutton », mais plutôt à la somme des deux, car un Français peut avoir du « mouton » dans son assiette et voir des moutons dans un pré, tandis qu’un Anglais verra des « sheep » dans un pré et de « mutton » dans son assiette.

Ex : « Fluss » (allemande) « See » (allemande) Cette différence de valeur des signes expliquerait ainsi que la traduction des mots et en conséquence la traduction de langue représente une tâche impossible. J. C. Catford parle des trois degrés de la traduction et il part d’un énonce célèbre « It is raining cats and dogs » I. La traduction mot-à-mot Il est pleuvant chats et chiens. II. La traduction littérale Il pleut des chats et chiens. III. La traduction libre Il pleut à verse.

Ces trois niveaux sont théorisés par Catford à partir d’une conception de la traduction comme « opération de conversion des signes d’une langue dans les signes d’une autre langue » (l’auteur Maurice Pergnier) Dès qu’on considère que la traduction a le rôle de trouver l’équivalence dans la langue cible d’un message de la langue source. Les deux premières étapes de la traduction de Catford n’entrent même plus en discussion comme des traductions. Ni la traduction mot-à-mot (I), ni la traduction littérale (II) ne peuvent être considérés comme des messages équivalents d’un message source. Selon Maurice Pergnier, le qualificatif de traduction ne peut être affecté qu’à la traduction libre dans la terminologie de Catford. Il faut aussi faire l’observation que cette traduction libre n’est pas la seule possible, car selon le contexte, la situation ou les niveaux de langue on peut proposer : Il pleut des hallebardes. Il pleut des cordes. Il tombe des cordes.

Ou dans une situation orale : Qu’est-ce qu’il pleut ! Quelle saucée !

Seules les équivalences qui « visent à donner un équivalent globale à l’énonce » pourront ainsi accéder au rang du traducteur. Les deux premiers niveaux de Catford qui procèdent par segment sont appelés par Pergnier transcodage. Il est vrai que la traduction mot-à-mot du type « Il est pleuvant chats et chiens » nous aide cependant à prendre conscience par une sorte de fait choc des différences d’agencement syntaxique entre deux langues. Pergnier observe aussi que « la traduction linguistique ou transcodage est la traduction qui ne fait intervenir que des connaissances linguistiques indépendantes de toute référence à la réalité (réelle ou imaginaire) »

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Cours III 17.10.2013

Le niveau de la parole représente donc pour la traduction une étape supérieure au niveau des mots, donc les correspondances se retrouvent dans le dictionnaire. Autrement dit, la traduction linguistique ou transcodage fait intervenir seulement des connaissances linguistiques, hors la traduction professionnelle n’est pas une traduction des mots ou de la langue, mais des actes de parole. Exemple 1 En 2010, une décision du Gouvernement Roumain a probablement été traduite à l’aide du moteur de traduction avant d’être publié dans le Journal Officiel. C’est ainsi que « Port State Control » a été transposé « Controlul statului portului ». Là où il aurait fallu traduire par ’’ Autoritatea Portuară de control ’’ La définition du mot „ Port State Control” = the inspection of foreign ships in national ports to verify the condition of the ship and its equipment. Exemple 2 Head hunting =activity of finding people who are suited for particular jobs. Parmi les linguistes structuralistes qui se sont occupé avec la traduction, il faut mentionner Georges Mounin, dont l’ouvrage intitulé « Les problèmes théoriques de la traduction » fait autorité de nos jours encore. Pour Georges Mounin « traduire » est un contact entre les langues et par conséquent, la traduction est plutôt une opération linguistique. C’est pourquoi, les différences de structure entre les langues déterminent Georges Mounin à soutenir leur intraduisibilité, chose exacte au niveau des langues, mais qui ne vérifie pas lorsqu’il s’agit de traduire des textes. Roman Jakobson se situe lui aussi dans une optique linguistique de la traduction lorsqu’il affirme dans un texte intitulé «  On linguistic aspects of translation » qu’une des problèmes de la traduction est que les langues différent en ce qu’elles doivent transmettre et non en ce qu’elles peuvent transmettre. » « Languages differ essentially in what they must convey, not in what they may convey » Pour démontrer cette difficulté, Jakobson isole le mot anglais « worker » qui désigne en anglais aussi bien un ouvrier, qu’une ouvrière et il déclare qu’il est intraduisible en russe où l’on doit obligatoirement marquer le genre (rabotnik/a). Jakobson déclare lui aussi que la traduction consiste à produire deux messages équivalents en deux codes différents. Il situe cependant tout comme Georges Mounin certains aspects de la traduction au niveau des éléments linguistiques oubliant que dans un texte nous saurions de quel « worker » il s’agit et on pourrait choisir dans la langue cible le terme adéquat au sexe de la personne en cause. Il y a quatre ans, il y a eu en Roumanie une polémique autour de la traduction d’une directive de Bruxelles concernant la vente de produits agricoles spécifiques à telle ou telle région. C’est ainsi qu’on a perturbé ce réseau de vente pendant quelques mois en traduisant le syntagme « national market » par « piață regională » Tous ces exemples démontrent la confusion qu’on fait assez souvent entre les niveaux de la langue et le niveau du texte. La controverse qui a opposé Roman Jakobson au philosophe B. Russell qui affirmait que personne ne pourrait comprendre la signification du mot « cheese » sans connaître la signification attribuée à ce mot dans le code lexicale de l’anglais. La théorie interprétative de la traduction établit une différence fondamentale entre la signification linguistique d’un mot ou d’une phrase et le sens qu’il désigne dans un texte.

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Au niveau « langue » les mots ont une signification propre qui ne désigne pas obligatoirement une réalité extérieure. Au niveau « texte » les mots désignent des référents qui leur sont extérieurs. Si nous plaçons la controverse Jakobson-Russell dans le plan traductologique, nous pouvons nous demander si la traduction consiste à traduire les significations lexicales et grammaticales d’une langue (Jakobson) ou au contraire si elle ne doit pas faire comprendre selon les modalités d’expression de la langue cible « la chose désignée »(Russell) La théorie interprétative de la traduction affirme que ces sont les désignations des choses qui doivent être réexprimes. La traduction doit faire comprendre ce que c’est un fromage par un ou deux mots adéquats à la chose même si ceci ne correspond pas obligatoirement à un mot donné de l’autre langue. Cours IV 24/10/2013 C’est le contexte qui décide le traducteur de traduire d’une façon ou d’une autre. Le traducteur va faire ainsi selon la formule d’Umberto Eco une sélection contextuelle en fonction de laquelle il va traduire. Exemple I Altavista Babel Fish – traduction automatique Père ; Father ; Daddy « Firește că noi considerăm sinonime cuvintele [...], ba chiar și daddy-papa sau măcar asta ne asigură dicționarul de buzunar. Nu se spune „God is our daddy”, ci „God is our father”. – Umberto Eco. Équivalence connotative ≠ équivalence référentielle} John’s daddy – Le père de John Équivalence de signification≠ équivalence de sens} John’s daddy – Le père de John The works of Shakespeare- Gli impianti de Shakespeare- The systems of ShakespeareSpeaker of the chamber of deputies- Difuzorul de la locuința deputaților-Loudspeaker of the lodging of the delegates The spirit of God- The alcohol of God

Par conséquent, une traduction ne dépend pas exclusivement du contexte linguistique, mais aussi, avec les mots d’Umberto Eco, de quelque chose qui se trouve à l’extérieure du texte et qu’on peut dénommer « Informations sur le monde » ou « Informations encyclopédiques ». Exemple II Un’ape- albina Un ape- maimuța

Après la linguistique structurale se développe la linguistique générative (Noam Chomsky) qui se préoccupe des structures profondes, d’universaux du langage qui confirmeraient l’existence d’une compétence innée qui se manifeste à travers l’acquisition d’une langue historique. On a essayé de construire un système de traduction à partir de ses structures profondes et ses recherches ont donné une impulsion décisive à la traduction automatique. La plupart des traductologues considèrent aujourd’hui que la traduction doit être située dans le domaine de la communication. L’homme transmet des signaux que le récepteur interprète en des sens. La traduction est ainsi une interprétation. Une théorie de la communication doit mettre au centre de la signification et se baser sur une herméneutique (discipline qui s’occupe de la théorie de la lecture de l’explication et de l’interprétation des textes). Hermès - mesagerul zeilor- le porte-parole Parmi les branches de la linguistique il existe une discipline qui élargit le champ de la linguistique, à savoir l’étude de l’interaction verbale. L’approche interactionniste est un courant née aux États-Unis selon lequel l’individu se

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construit dans ses relations avec l’environnement social, affectif, humain. L’approche interactionniste part de l’idée que l’étude du langage ne doit pas se concentrer sur des phrases abstraits, mais sur des énonces actualisés dans les situations communicatives particuliers. On observe ainsi que :

1) Les significations verbales changent dans le discours sous l’influence des facteurs extérieurs (extralinguistiques)

2) Les significations verbales sont soumises à des modifications déterminés par le contexte, la situation, le non-verbal(les manifestations corporelles) et enfin le para-verbal(le ton, l’intonation, le rythme, les pauses, les hésitations)

Cours V 31.10.2013

Langue, parole et texte   : quelques définitions Eugène Coșeriu Pour Eugen Coșeriu (Théorie du langage et de la linguistique générale), la traduction est une activité du même type que celle de la parole. La traduction est un processus qui se fait avec un contenu donné d’avance qui doit être exprimé dans une autre langue : « De ce fait, la traduction a la même complexité que l’activité de parole en général. La théorie de la traduction embrasse toute la théorie linguistique». Dans une étude intitulé « Portée et limites de la traduction », Coșeriu observe que le traducteur a une connaissance de langue qu’il utilise et qui « va au-delà de la connaissance purement intuitive de sujet parlant. Il connait les signifiés de ces langues ainsi que leur emploi et les correspondances usuelles entre ceux-ci, mais surtout il sait par expérience que si en sa qualité de technicien de la traduction, il doit tout d’abord connaître toutes ses équivalences usuelles, cela ne suffira pas puisque dans tel ou tel texte à traduire il devra trouver des équivalences imprévues qu’il devra inventer en vertu de sa responsabilité de traducteur-créateur. Dans la traduction il ne s’agit pas de dire ce que disent les langues, mais de dire ce que, dans le discours, se dit au moyen de langues » Pour Coșeriu, la traduction littérale n’est pas une traduction, mais plutôt une non-traduction car en réalité les langues ne se traduisent pas et le vrai objet de la traduction ce sont les textes ou le discours. Traduire est ainsi un type particulier de parole. Traduire c’est parler à l’aide d’une autre langue « avec un contenu donné en avance ». Traduire c’est dire par l’intermédiaire d’une langue d’arrivée ce qui a été dit dans un discours à l’aide d’une langue source. Le processus de traduction comporte ainsi deux phases :

1. Une phase d’interprétation2. Une phase de désignation

La langue est la somme des éléments verbaux régis par des règles d’association et de changement morphologique et sémantique utilise par une communauté. La langue est donc en même temps une abstraction et un fait social qui existe pour tous les membres d’une collectivité linguistique. Par conséquent, la langue a un caractère objectif. Pour le traducteur, la langue est en premier lieu un objet de connaissance. La parole est la mise en œuvre d’une langue. La parole est prise en charge par l’analyse phrastique et transphrastique. Elle est étudiée par l’analyse du discours (Texte linguistik -allemand). Du point de vue de la traduction, Coseriu sépare la parole qui est analysé par l’analyse phrastique et le texte en tant que tel qui résulte du comportement langagier de tous sujets parlant ; pour désigner l’étude de particularité de langue qui se manifeste dans les textes, Coseriu propose le

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nom de Grammaire Transphrastique. La grammaire Transphrastique se préoccupe non pas de ce que disent les textes, mais de comment ils le disent. Coseriu appelle linguistique du sens de textes l’étude de la compréhension des textes. Cette compréhension découlant non seulement des particularités linguistiques, mais aussi des connaissances extralinguistiques.

Le texte La notion de texte désigne aussi bien le discours oraux que les textes écrits. Le texte source peut être défini comme le produit d’une interaction entre le traducteur et la matérialité d’une chaîne graphique ou sonore. Ainsi défini, le texte dépasse le cadre de la langue et de la parole et il est conçu comme un objet dynamique de compréhension. Cours VI 07.11.2013 Coseriu distingue trois niveaux de langage :

1) Le niveau phylogénétique est le niveau universel celui de la faculté de langage qui caractérise l’espèce humaine et qui l’appelle compétence de langage

2) Le niveau historique est le niveau de la langue maternelle ; par conséquent, c’est le niveau des différentes langues, appelé aussi compétence en une langue donnée

3) Le niveau de textes ou des discours   ; ici se manifeste ce que Coseriu appelle la compétence textuelle d’un individu faisant usage de sa langue en une circonstance donnée.

Pour comprendre les textes et les discours, l’individu accomplit une activité créatrice à l’aide des savoirs linguistiques et non-linguistiques pour pouvoir comprendre le sens. La traduction se situe au troisième niveau, celui de la compétence textuelle. Le traducteur possède comme tous les hommes la capacité de langage ; grâce à elle, il a acquis une compétence dans une langue donnée. Il possède une compétence dans sa langue maternelle et une compétence dans une autre langue ou dans plusieurs autres langues. Lorsqu’il traduit, il met au travail sa compétence textuelle.

Coseriu affirme aussi qu’il faut faire une distinction entre le sens d’un texte ce qui y est dit explicitement. Autrement dit, entre ce qui est implicite et ce qui est explicite. Autrement dit, la formulation explicite d’un texte est accompagnée dans l’esprit du sélecteur par des éléments non-linguistique.

En d’autres termes, l’auteur d’un texte présuppose les connaissances du lecteur qui sont indispensables à la compréhension de l’explicite. L’explicite est ce qui est énoncé concrètement dans un texte. Coseriu appelle sens ce qui apparait au niveau du texte entier, c’est- à-dire dans des situations d’interaction entre le lecteur et les signes linguistiques qu’il a sous les yeux. U. Eco souligne à son tour qu’un texte n’est jamais produit sous la seule action des mécanismes linguistiques et que des connaissances extralinguistiques viennent toujours s’associer aux connaissances linguistiques. Par conséquent, la compétence linguistique et la compétence textuelle d’un individu se situent à deux niveaux tout à fait différents.

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Macro-signes et hypothèses de sens

Le lecteur qui ne connaîtrait d'un fragment de texte que la langue en ignorant son auteur, l'époque de son écriture, à quel sort de publique (récepteur) le texte source était adressé, aurait sous les yeux un fait de langue appelé macro-signe. À la lecture de ce macro-signe, on pourrait découvrir :

1) une syntaxe , car les mots ne sont pas alignés au hasard ;2) une sémantique , car les suites des mots ont une signification ;Autrement dit, le macro-signe est organisé.

Le lecteur pourrait aussi associer aux significations une réalité imaginaire sans avoir la totale certitude de connaître le véritable sens du texte. Le macro-signe est toujours ambigu et son ambiguïté ne disparaît que lorsqu’on prend en compte les paramètres discursifs, à savoir l’auteur, l’époque et le public cible. Le manque de clarté ou les ambiguïtés du texte source sont souvent invoqués par le traducteur pour justifier les difficultés ou même l'impossibilité d’une traduction. Il existe des textes qui ont la tendance à se transformer à macro-signes à cause de:a. Leur vieillissement (des textes très anciens) ;b. La période de temps très grande qui sépare l’écriture d’un texte et le moment où le lecteur

en prend connaissance ;c. Le fait que chacun peut lire un texte sans avoir connaissance des sujets traités.

Ces trois facteurs peuvent intervenir pour transformer un texte en macro-signe et donc pousser le traducteur vers le transcodage. Toutes les traductions font intervenir des connaissances linguistiques et aussi les compléments cognitifs (auteur, époque, public cible). Ces compléments cognitifs dépendent en grande mesure des connaissances extralinguistiques du traducteur. Exemple :Yes, Sir! Da, domnule! Să trăiți!

La notion d'hypothèse de sens veut dire que tout énoncé mobilise une double connaissance : celle de langue, mais aussi celle du monde. En l'absence des paramètres discursifs précis, le traducteur formule des hypothèses concernant le sens auquel renvoient les significations linguistiques. Exemple :Local marketPiețe naționale Piețe regionale

a. Le chien jaune fume la pipe.b. Un jeune homme blond regard la manœuvre.

La phrase numéro 2 est plus conforme à la connaissance du monde que la première. Elle parait plus vraisemblable, car même si on ne sait pas de quel jeune homme, ni de quelle manœuvre il s'agit, on ne voit pas dans cette phrase une contradiction avec la réalité du monde. Par contre, l’idée d’un chien qui fume la pipe ne semble pas vraisemblable.

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Ces deux phrases sont toutes les deux correctement construites, donc ce ne sont pas les significations linguistiques du français qui font accepter la deuxième et rejeter la première, mais la cohérence par rapport à une réalité possible de l’une et l'incohérence évidente du premier message.

« Le seul fait de refuser toute plausibilité à un chien qui fume suffit à lui seul à démontrer qu’on ne se contente pas de ce que disent les mots ». La notion d'hypothèse de sens prouve que les textes ne sont jamais compris exclusivement au niveau de la langue dans laquelle ils sont rédigés. La compréhension d’un énonce suppose toujours l'association des connaissances linguistiques et extralinguistiques. Exemple:Colorless green ideas sleep furiously.Les idées vertes incolores dorment furieusement.

Structure ≠ signification « La signification linguistique d'une phrase déclenche une interprétation en fonction de certaines hypothèses qui ne font pas partie et ne peuvent pas faire partie de la signification de la phrase. »

« Une traduction, souligne Umberto Eco, dépend non-seulement du contexte linguistique, mais aussi de quelque chose qui se trouve en dehors du texte et qu’on peut appeler informations sur le monde ou informations encyclopédiques »

Cours VII 14.11.13

Mus (lat.)

(Français) souris rat(Anglais) mouse rat(Espagnol) ratón rata(Allemand)Maus Ratte(Italien) topo ratto(topone, topaccio)

Un sorcio morto La Peste-Albert CamusLe synonyme de topoA ales topo datorită înrudirii etimologice cu souris din franceză. Rats-ratto(italien)- ar fi un termen specializat

Hamlet- „How now! A rat?” „Cosa c’è, un topo?” - italien „Come? Un topo?” - italien „Ha! Un guzgan!” - roumainTo smell rat- A presimți un complot; ratto- nu are aceeași conotație în engleză;nu există expresia respectivă

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L’interprétationDéverbaliser-Interpréter(Comprendre)-Réexprimer

La théorie interprétative ou théorie du sens : point de vue d’une praticienne –Florence Herbulot (E.S.I.T. Paris)

La théorie interprétative ou théorie du sens que l’on appelle aussi parfois Théorie de l’Ecole de Paris repose sur un principe essentiel. La traduction n’est pas un travail sur la langue, c’est un travail sur le message, sur le sens. Qu’il s’agit sur la traduction orale ou écrite, littéraire ou technique, l’opération traduisante comporte toujours deux volets (aspects) : comprendre et dire. Il s’agit de déverbaliser après avoir compris, puis de reformuler ou réexprimer […] ces deux phases nécessitent évidement pour le traducteur la possession d’un certain savoir : la connaissance de la langue du texte, la compréhension du sujet, la maîtrise de la langue de rédaction, mais aussi une méthode, des réflexes bien éduqués qui vont lui permettre d’adopter l’attitude qui aboutira aux meilleurs résultats par la recherche d’équivalence sans se laisser enfermer dans les simples correspondances. L’opération traduisante implique ainsi un travail de recherche du sens, suivi d’une reformulation grâce à la recherche des meilleurs équivalences.

A) Interprétation des conférences Oh, quite well, in fact, despite a few bombs along the road. – Le terme était bumps.Tout s’est bien passé, malgré quelques bombes le long de la route.

Possibilités de traduction- quelques problèmes (cahots)Un vouloir-dire (intention)

« Le traducteur doit dans un premier temps comprendre et dans un deuxième temps dire. »

« Pour résumer- compétence linguistique, compréhension du sujet, curiosité, esprit critique, honnêteté intellectuelle, telles sont les qualités que doit posséder le traducteur. »

Cours VIII 21.11.2013

B) 1. As the depot is presently planned to be located 1 landside there will be a requirement for separate security provision. For strategic and economic reasons, consideration should be given for placing the depot 2 airside as it would be provided a greater degue of security.

1, 2- ne sont pas répertoriés Il y a visiblement une opposition entre land et air.

landside≠seeside – dans le sens horizontal

Airside- pourrait désigner le côté-avion –l’intérieure du périmètre de l’aéroportLandside- l’extérieure du périmètre de l’aéroport

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2. Un article sur l’automobile

Présentation du système ABS Whether they admit it or not, most drivers react to a sudden emergency by slamming on the breaks in blind panic hoping to stop before crashing. Unfortunately, in many cases the result is that the breaks lock- especially on wet roads – causing the car to skid right into whatever is in its way. Skidding tires will not steer.

To steer- to control the directionLe sens du début du paragraphe est clair.C’est la courte phrase finale qui est difficile.

Skidding-déraper Tires-pneusSteer-conduire

NON- Des pneus qui dérapent ne conduiront/conduisent pas.

Même si l’on remplace conduire avec diriger, cela ne marche.

« Que veut dire l’auteur ? »OUI- Une voiture dont les roues se bloquent devient incontrôlable.

To skid-se bloquerTires- rouesTo steer-contrôler

Cette traduction n’est pas dans le dictionnaire.Il a fallu que le traducteur déverbaliser.

L’interprétation On a étudié depuis des siècles les langues et leurs règles de fonctionnement, leur structure lexicale, morphologique, syntaxique, on a comparé les stylistiques propres à des langues.

Aujourd’hui on se penche de plus en plus sur la forme que prennent les langues dans les textes. Autrement dit, on s’intéresse à la façon dont, dans des textes, les langues suggèrent autant qu’elles explicitent. La traductologie contemporaine s’intéresse de plus en plus au phénomène de l’interprétation. Le mot « interprétation » renvoi à la subjectivité qui est spécifique à toutes activités humaines. La production est la compréhension d’un texte sont des activités subjectivés. La pensée de l’individu, son savoir sont subjectifs. La façon dont il s’exprime est elle aussi subjective. Le choix des mots qu’il utilise est lui aussi subjectif. Cependant, si pour l’auteur dont on traduit l’œuvre, le sens est subjectif, pour le traducteur, ce même sens devient objectif.

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La différence essentielle entre la pensée exprimée dans le texte source et sa traduction est que la première est subjective à la fois sur le plan des idées et sur celui des expressions, tandis que la traduction est objective sur le plan des idées, mais subjective sur le plan de la formulation.

Le modèle interprétatif de la traduction

Selon des points des vues récents, le processus de la traduction a un caractère universel, c’est-à-dire indépendant des couples de langues de telle ou telle traduction particulière.

La démarche du bon traducteur est ainsi considérée comme étant fondamentalement la même, quelles que soient les langues et quelles que soient les textes à traduire, parce que l’opération de compréhension, de recherche du sens et sa réexpression représente le dénominateur commun de toutes les traductions. La théorie interprétative de la traduction a établi que le processus de traduction consiste à comprendre le texte original, à déverbaliser sa forme linguistique et exprimer dans une autre langue les idées comprissent et les sentiments décrits dans le texte source. « Sous peine de produire dans la langue d’arrivée un texte fourmillant de mal adresse au point d’être parfois à peine lisible, on ne peut pas traduire directement de langue à langue. » Sous peine de - avec le risque de ‟Cu riscul de a produce în limba țintă un text mișunând într-atât de stângăcii încât uneori abia dacă mai este lizibil, nu putem traduce direct dintr-o limbă într-alta.„ «  La traduction est ainsi une opération qui cherche à établir des équivalences entre deux textes exprimées en de langues différentes, ces différences étant toujours et nécessairement fonction de la nature des deux textes, de leur destination, des rapports existants entre les cultures des deux peuples, leur climat moral, intellectuel, affectif , fonction des toutes les contingences propres à l’époque et au lieu de départ et d’arrivée. » COURS IX 28.11.13

L’acte de traduire consiste donc à comprendre un texte, puis dans une deuxième étape à le réexprimer dans une autre langue. Comprendre un texte implique l’intervention des connaissances linguistiques et des connaissances extralinguistiques. La qualité de la réexpression dépend du degré de connaissances de la langue cible du traducteur, de la connaissance du sujet du texte à traduire, du degré de professionnalisation du traducteur et de son talent.

Les trois niveaux de la traduction   : langue, phrase, texte

Les opérations de compréhension et de réexpression dépendent de la façon dont on envisage le mot (terme) texte qui ne doit pas être confondu avec la langue dans laquelle il est rédigé. Du point de vue du traducteur, le texte est fait de connaissances linguistiques et extralinguistiques. Le traducteur doit être conscient des différences entre la langue, sa mise en phrases et le texte. L'opération de traduction est possible à chacun de ces niveaux, mais elle

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n'est cependant pas la même selon que l'on traduit des mots, des phrases ou des textes. Exemple : you pay her ?

1. Au niveau du sémantisme lexical, c'est-à-dire au niveau de la langue hors emploi (limba in afara utilizarii), on constate que les correspondances en français pour chacun des mots figurants dans cette phrase sont : you = vous, tu, te, toi... ; pay = payer, rémunérer, rétribuer... ; her = la, l’, lui, elle...

2. Au niveau de l’utilisation d'une langue qui correspond grosso modo à la notion de parole chez Saussure, le contexte verbal intervient pour limiter les correspondants possibles.

Un dictionnaire bilingue donne par exemple:

to pay a bill = régler, to pay one's respect = présenter, to pay tribute = rendre hommages to pay money into an account = verser une somme d'argent dans un compte

À ce niveau « you pay her » permet les traductions suivantes : « vous la payez/rétribuez, rémunérez ? « tu la paies/rétribues, rémunères ? »

À ce niveau, la signification d’un mot est précisée par les mots qui l’entourent et chacune de ces significations précisent à son tour les significations des autres mots, mais aucun contexte autre que verbal n'intervient. La traduction linguistique est la traduction des mots et la traduction des phrases hors de contexte. Autrement dit, la traduction des textes se fait par la traduction des mots, sans tenir compte des indices fournis par le texte dans lequel se trouvent ces mots.

3. Dès qu’on se place au niveau du texte, le sémantisme de la parole (le deuxième niveau) est complété par le savoir général et contextuel du traducteur. La traduction interprétative est la traduction des textes.

L’oral et l’écrit

Au niveau de l'oral l'interprétation de conférence démontre que la traduction des discours réussis fait toujours appel à des connaissances plus étendues que celles des alignements des signes linguistiques et oblige l’interprète à faire une démarche interprétative. On ne peut pas traduire sans interpréter. D’autre part, l’écrit « ne libère cependant pas son sens aussi facilement que l’orale parce qu’il est séparé des circonstances dans lesquelles il a été produit et l’auteur et le lecteur ne sont plus en contact que par la forme du texte et alors des multiples interprétations deviennent possibles. L’oral disparaît avec ses significations, mais les sens subsistent dans la mémoire de ceux auxquels s’adressait le discours ; l’écrit survit à ses destinataires premiers

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et peut offrir aux suivants un infinitaire interprétation. Dans l’orale, comme dans l’écrit, comprendre veut dire interpréter, mais la distance entre le traducteur et le texte est plus grande que celle qui sépare l’interprète du discours et par conséquent la difficulté d’interprétation est souvent plus marqué. » Marianne Lederer

L’origine orale de l’explication interprétative de la traduction

L'interprète travaille avec des discours, c'est-à-dire avec des actes de parole ou un (intervenant) orateur exprime son vouloir dire. Les paramètres du discours interviennent toujours intégralement en situations d’oralité et facilitent sa compréhension parce que les interlocuteurs participent à l'acte de communication, partagent le lieu, le moment et les circonstances dans lesquelles un discours un discours a été produit, en plus ils partagent la connaissance du thème en discussion.

L’interprète de conférences recourt donc aux mécanismes mentaux habituelles de la compréhension pour réexprimer ce qu’il a compris :Il ne traduit pas les mots, mais le sens.Le sens des discours qu’il comprend et traduit dépasse de loin les significations lexicales et grammaticales des phrases.

COURS X 5.12.2013 En interprétation des conférences, les interprètes utilisent quatre catégories des procédées discursives classées par ordre ascendant des difficultés de compréhension et de restitution :1) le discours narratif Le discours narratif se comprenne facilement même si l’interprète recourt à des approximations, le public pourra toujours suivre le récit. 2) le discours approximatif Le discours approximatif est plus difficile à saisir parce que pour être compris, il exige des expressions rigoureuses. 3) le discours descriptif Le discours descriptif comporte une grande richesse des termes, un lexique très varié dont l’interprète doit connaître les correspondances dans la langue cible. On peut traduire par correspondances et par équivalences.4) le discours émotif Le discours émotif doit trouver des équivalences sur tous les plans stylistiques.

Dans le discours narratif, argumentatif et descriptif, le sens est le plus important à rendre et ils sont en général possibles à traduire en interprétation simultané, tandis que les discours émotifs où le plus important est de rendre la forme sont en général réservés à la traduction consécutive.

La déverbalisation

Les énonces oraux sont volatiles : nous retenons le gros du récit, mais nous oublions presque toutes les mots prononcés. Au niveau de l’orale, les signes du discours disparaissent avec le son de la voix qui les prononcent, mais l’interprète conserve un souvenir déverbalisé du fait dont on lui a parlé. L’interprète qui réussit à réexprimer l’ensemble d’un discours dans sa propre langue, met en œuvre la capacité de retenir, de mémoriser ce qu’il a compris, tandis que les mots disparaissent. Ils déverbalisent- cette capacité de déverbalisation est universelle ; si en traduction,

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la déverbalisation est moins évidente qu’en interprétation, elle est cependant omniprésente chez les bons traducteurs.

La déverbalisation est l’étape du processus de la traduction qui se situe entre la compréhension d’un texte et sa réexpression dans une autre langue. La déverbalisation est un processus cognitif qui met au travail la mémoire cognitive qu’il ne faut pas confondre avec la mémoire verbale. Dans le processus de déverbalisation, l’interprète se libère des signes linguistiques et il saisit leur sens. Le sens apparaît comme un ensemble déverbalisé que le traducteur retient en association avec des connaissances extralinguistiques. Certains chercheurs postulent deux étapes dans la compréhension des textes :

En premier lieu, viendrait la compréhension de la langue du texte. Dans une deuxième place, on «   extrait   » le sens à l’aide des connaissances

extralinguistiques.

Cette hypothèse n’est pas unanimement acceptée. On ne comprend pas un texte d’abord au niveau de la langue, puis au niveau du discours, mais d’emblée au niveau du discours.« S’arrêter sur des significations dans le flot continu du discours fait obstacle à l’apparition du sens, lorsqu’un interprète bute sur un mot, apparaissent les ruptures du cadence et il rate l’ensemble du sens à transmettre. »

L’unité de sens

L’unité de sens est définie en théories interprétatives en traduction comme «  le résultat de la fusion en un tout du sémantisme des mots et des compléments cognitifs. L’unité de sens ne correspond pas à un explicite verbal, de longueur fixe : à un contenu de sens identique, la longueur du segment de discours nécessaire à son apparition, est variable. » L’unité de sens est le plus petit élément qui permettre l’établissement d’équivalence en traduction. L’unité de sens apparaît au niveau du discours elle ne se confond pas avec les mots, les syntagmes, les expressions. L’unité de sens est une représentation mentale. L’unité de sens apparaît ainsi comme le résultat de la jonction d’un savoir linguistique et un savoir extralinguistique, déverbalisé. «  Le support verbale qui fait naître une unité de sens n’est ni le mot qui est une unité graphique, ni la proposition qui est une unité grammaticale, mais une progression suffisante pour cette jonction, entre un savoir linguistique et un savoir extralinguistique puisse se faire. » Marianne Lederer

L’unité de traduction

On sait intuitivement que le mot n’est pas l’unité de traduction même si on entend encore souvent demander comment tel ou tel mot français, par exemple, se dit en roumain ou inversement. Vinay et Darbelnet sont allés eux aussi au-delà du mot typographique pour définir l’unité de traduction : « Le plus petit segment de l’énonce dont la cohésion des signes est telle qu’ils ne doivent pas être traduits séparément. » Jean Delisle insiste sur le fait « qu’on ne traduit pas un texte en phrases détachés,

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mais il faut tenir compte de la dynamique interne de son déroulement, de l’élan de la pensée qu’il a généré. » Autrement dit, au niveau de la phrase, on dispose du contexte verbal nécessaire pour faire apparaître les significations des mots, mais il y manque le contexte cognitif et cette absence entraîne des risques d’erreurs de la part du traducteur. Exemple : You pay her ? Proposition traduite hors-contexte par « Vous la payez ? » doit être reformulée si l’on tient compte du fait que le texte source continue par la réponse « Of course, I pay her. » *« C’est vous qui la payez ? » La présence du syntagme « Of course » est le signe d’une accentuation de « you »dans la première proposition qui doit être exprimée en français par une focalisation dans « C’est vous qui » ; pour entendre l’accent sur « you », le lecteur anglais a le contexte cognitif en tête et le traducteur doit en tenir compte pour exprimer le sens. Dès que le traducteur perçoit un sens qui s’intègre de façon cohérente dans l’ensemble d’un texte, il est en possession d’unité de traduction. L’unité de traduction apparaît ainsi comme composée d’un explicite et d’un implicite (du cognitif). Les théories de la traduction oscillent de nos jours entre deux pôles. Certains chercheurs s’opposent à l’interprétation en argumentant que le sens est fuyant, volatile, qu’un texte pourrait être facilement interprété abusivement et ils soulignent que seul le respect des signes garanti la fidélité au texte source. Pour les autres, adeptes de la théorie interprétative, la traduction linguistique dégrade l’œuvre original et ne doit donc pas être pratiqué par le bon traducteur. Ils soutiennent aussi que la lisibilité d’un texte traduit par correspondances est rarement égale à la lisibilité de l’original et en plus, elle diminue avec l’écart entre les langues. L’italien peut être compris en français à travers une traduction linguistique, l’anglais un peu moins, l’allemand beaucoup moins et le chinois exige une formulation complétement différente. Les traductions les plus fidèles aux mots s’éloignent cependant de temps en temps des correspondances pour s’exprimer par d’équivalences ce qui suppose le recours à des connaissances extralinguistiques.

19.12.2013 Au niveau langue, les mots et les phrases laissent apparaître plusieurs significations. L’ambiguïté est très présente au niveau de phrases isolées. À ce niveau, l’ambiguïté peut résulter :1) la polysémie du motShe walked towards the bank.Elle se dirigeait a) vers la banque. b) vers le rivage (malul unei ape).2) de la structure d’une phraseTime flies like an arrow.Le temps file comme une flèche. Flies este verbul.Les mouches éphémères aiment une flèche.Flies este substantiv ; Like este verbul.3) peut se déclencher au niveau de l’énoncé dont le sens dépend exclusivement de la proposition précédente.George thinks vanilla.Cet énoncé semble pouvoir se traduire sur le modèle « Georges parle politique. » par « Georges pense vanille. » Hors, le sens de cet énoncé ne se claire que si on dispose de l’énoncé précédent (du

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contexte)Do you know what kind of ice-cream John likes?George thinks vanilla.Sais-tu quel parfum de crème glacée préfère John ?Georges, lui, pense que c’est vanille.Les ambiguïtés sont donc un problème de langue et non pas des textes.Lorsqu’on adopte la perspective de la théorie interprétative de la traduction on constate que l’ambiguïté provient de l’absence des compléments cognitifs.

La compréhension Comprendre un texte, c’est faire appel à une compétence linguistique et simultanément à un savoir encyclopédique. La compréhension est ainsi une activité qui comporte 2 composantes : linguistique et encyclopédique.

Comprendre la composante linguistique implique la connaissance de la langue du texte source. Les connaissances linguistiques, la prononciation, la morphologie, la syntaxe, le lexique font partie du bagage cognitif du traducteur.

Présupposes est sous-entendus

La compréhension inclut deux composantes, à savoir les présupposes et les sous-entendus qui sont réunis sous le terme général d’« implicite ». (a se reciti subcapitolul despre implicit si explicit)

Les implicites sont indissociables de la connaissance de la langue et dans la compréhension d’un texte, ils jouent un rôle d’importance égale à l’explicite linguistique.

Exemple :L’énoncé « Pierre a cessé de fumer » véhicule les informations suivantes :1) Pierre ne fume pas actuellement.2) Pierre fumait auparavant. Dans une situation de communication, cet énoncé peut comporter de façon supplémentaire des sous-entendus tels que : ce n’est pas comme toi qui continues à fumer ; tu ferais bien d’en faire autant. Les présupposes font partis du point de vue de la théorie interprétative de la traduction de l’association des signifiés avec la connaissance du monde. Les sous-entendus (Tu ferais bien d’en faire autant) peuvent se déduire, mais ils ne font pas parti du sens que le traducteur doit transmettre en traduction (aucun traducteur ne traduirait « Pierre a cessé de fumer » par « Comme Pierre, tu devrais cesser de fumer ») D’autre part, il faut observer que le phénomène de l’implicite est omniprésent car on ne s’exprime jamais de façon totalement explicite : les énoncés impliquent autant qu’ils explicitent. Le traducteur combine l’implicite et l’explicite pour comprendre un texte. Les sous-entendus restent extérieurs à l’acte de traduction.

Les compléments cognitifs

Les compléments cognitifs sont toujours notionnels et émotionnels.Tous les textes ou segments de textes font appel à ces deux types de compléments qui sont souvent difficiles à séparer.

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A l’intérieur des compléments cognitifs, certains chercheurs ont différentié :1) le bagage cognitif, c’est-à-dire les connaissances linguistiques et extralinguistiques emmagasinés à long terme dans la mémoire du traducteur.2) le contexte cognitif qui est constitué par les connaissances acquises dans le travail d’un texte et qui sont conservés dans la mémoire à court terme.

Le bagage cognitif (la connaissance encyclopédique ou la connaissance du monde) comprend toutes les connaissances linguistiques et extralinguistiques emmagasinés dans la mémoire de l’individu et réactivable à tout moment.

Le traducteur ne traduit pas un texte en lui appliquant seulement ses connaissances linguistiques : d’autres connaissances sont à tout moment réactivés et reconstitues, dans son esprit l’ensemble, l’explicite et l’implicite. Le contexte cognitif organise dans l’esprit du traducteur l’information déverbalisée qu’il lui vient du texte à traduire dans son entier.

Exemple : “ The old Chinaman comes out of the sea and flap-flaps across the street.”« Le Chinois sort de l’océan et fait clapoter sa semelle le long de la rue. »

Dans le texte source, on n’a pas jugé nécessaire de rappeler au lecteur la semelle détachée de chaussures du Chinois, détail évoque dans un autre chapitre. L’auteur se contente de parler du bruit fait par cette semelle (flap-flaps), tandis que le traducteur sent le besoin d’ajouter « semelle ».

Le contexte cognitif organise dans l’esprit du traducteur le complément extralinguistique, l’information déverbalisée qui lui vient du texte à traduire.

Equivalences et correspondances

Il existe deux approches de la traduction : La traduction par équivalence comme dans l’exemple précédant La traduction par correspondances qui se caractérisé par l’aspect systématique de

correspondances en respectant les signifiés dans le processus de la traduction.

La traduction des textes a été longtemps assimilée dans la théorie de la traduction, à une traduction portant sur des langues.

La traduction par correspondances ne peut pas aboutir que rarement à une traduction qui respecte les structures de la langue d’arrivée.

La traduction par correspondances intéresse les analyses comparatistes, l’élaboration de dictionnaires bilingues et l’enseignement des langues, mais lorsqu’il s’agit de traduction de textes, la traduction par correspondances se limite à des cas très particuliers, car, pour produire une unité de sens, la traduction doit trouver des équivalences.

La traduction réussie ne doit pas comporter ni des erreurs des langues, ni des erreurs de méthode. Les erreurs de méthode consistent essentiellement dans l’abus de correspondances.

La traduction interprétative est une traduction par équivalences et la traduction linguistique est une traduction par correspondances.

Exemple:

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‟Early morning is a time of magic in Cannery Row. In the gray time after the light has come and before the sun has risen, the Row seems to hang suspended out of time in a silvery light.‟

Le lever du jour est un moment magique dans la rue de Rue de la Sardine. Quand le soleil n’a pas encore percé l’horizon gris, la Rue paraît suspendue hors du temps, enveloppée d’une lueur d’argent.

« magic » = « magique »« Cannery Row » = « Rue de la Sardine » Correspondances« Soleil »= « sun »

« Enveloppée d’une lueur d’argent » = « in a silvery light » Equivalence

Le sens global en français est le même que le sens du texte source, mais les mots anglais et français ne correspondent que rarement : -les significations anglaises n’ont pas été toutes traduites par correspondance - le sens global a été exprimé : a) en fonction de contrainte du français b) en fonction de préférence stylistique du traducteur En comparant le texte source et le texte cible on observe quelle est la différence essentielle entre équivalences et correspondances :

-Les équivalences s’établissent entre les textes, tandis que les correspondances s’établissent entre les éléments linguistiques, les mots, les syntagmes, les expressions figées ou certaines formes syntaxiques. -L’équivalence devrait être le mode général de la traduction, ce qui n’exclue pas les correspondances nécessaires dans le cas d’éléments qui correspondent en toutes circonstances.

Par conséquent, les correspondances répondent à des besoins ponctuels. La mise en correspondances systématique des éléments des deux langues ne peut pas produire des bonnes traductions.

Pour être réussie, la traduction doit se proposer d’établir une équivalence globale entre le texte source et le texte cible.

L’échec d’une traduction par correspondances généralisée est très évident en interprétation simultanée.

Toutes traductions comportent des correspondances, mais elles ne deviennent textes que grâce aux équivalences.

Comment peut-on juger que les équivalences d’un texte cible résultent d’un bon choix du traducteur ? Autrement dit, quelles sont les critères qui permettent d’affirmer qu’une traduction est équivalente à l’original ?

Les éléments dont doit tenir compte le jugement de la qualité d’une traduction et du bien-fondé des équivalences choisies par le traducteur sont :

1) la traduction doit transmettre l’information donnée par l’original sur la réalité extralinguistique, c’est ce qu’on appelle l’équivalence dénotative.

2) la traduction doit respecter le style (registre de langue, sociolecte, dialecte, argot), c’est ce qu’on appelle l’équivalence de connotation.

3) le texte cible doit être conforme au genre du texte traduit (on ne traduit pas des recettes de cuisine comme un traité de droit), c’est ce qu’on appelle l’équivalence de norme.

4) la traduction doit être adaptée aux connaissances du lecteur pour être comprise, c’est ce qu’on appelle l’équivalence pragmatique.

5) la forme de la traduction doit produire le même effet esthétique que l’original, c’est ce

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qu’on appelle l’équivalence formelle et esthétique.

La traduction par correspondances se fait dans les cas suivants :-les énumérations –les éléments d’une énumération correspondent un à un de la langue du

départ à la langue d’arrivée. Une énumération désigne des référents, il nomme un objet ou une notion et se traduise par conséquent par correspondance.

- les termes techniques – la signification d’un terme technique renvoie à un objet bien déterminé dans tous les types de textes, en principe un tel terme doit se traduire par correspondance.

Il est vrai que ces correspondances ne sont pas toujours faciles à établir et dans ce sens, les glossaires terminologiques sont indispensables, y compris dans la traduction des textes littéraires.