TOKYO CITYGUIDE

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CITIES T O K Y O : l e x c e p t i o n c r é a t i v e Tantôt déjantée avec ses couleurs vives et ses néons, tantôt baignée dans une atmosphère provinciale, Tokyo vit, sous des airs de mégalopole policée, au rythme de l’enfance éternelle. Passée à l’ère du « soft power », la ville s’illustre comme une capitale exceptionnellement créative. Courez à Tokyo : quel choc ! REPORTAGE MARIE LE FORT / PHOTOS LUDOVIC MAISANT POUR IDEAT Page de gauche : Il se passe toujours quelque chose dans le quartier de Roppongi où sont installés expatriés et entreprises étrangères. Ci-contre : Le magasin Mikimoto (l’inventeur de la perle de culture) à Ginza a été conçu par l’architecte star Toyo Ito. IDEAT 247 246 IDEAT

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Le cityguide Tokyo, by IDEAT [Le magazine lifestyle nouvelle génération].

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CITIES

TOKYO :l’exception créative

Tantôt déjantée avec ses couleurs vives et ses néons, tantôtbaignée dans une atmosphère provinciale, Tokyo vit, sousdes airs de mégalopole policée, au rythme de l’enfanceéternelle. Passée à l’ère du « soft power », la vil le s’illustrecomme une capitale exceptionnellement créative. Courezà Tokyo : quel choc !REPORTAGE MARIE LE FORT / PHOTOS LUDOVIC MAISANT POUR IDEAT

Page de gauche :Il se passe toujours quelque chose dans lequartier de Roppongi où sont installésexpatriés et entreprises étrangères.

Ci-contre :Le magasin Mikimoto (l’inventeur de laperle de culture) à Ginza a été conçu parl’architecte star Toyo Ito.

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1/ Dessinée par Herzog & De Meuron, la boutique Prada d’Omotesanto est entièrement habillée de cristal dont les surfaces convexes et concaves créent un spectaculaire e4et vi-suel. 2/ Le lobby de l’hôtel Mandarin Oriental est situé au 38e étage d’une tour du quartier d'a4aires de Nihonbashi, au nord de Ginza.

3/ C’est sur Chuo-dori, les Champs-Elysées tokyoïtes, que se concentrent les grandes en-seignes du luxe international. 4/ Le Tokyo Grand Hyatt présente un cadre exception-nellement vert – et même un temple ! – en plein cœur de Tokyo. 5/ Elégantes en pleinshopping dans le quartier de Shibuya.

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Assis sur un tabouret signé Noguchi, un homme âgé

contemple son bonzaï. Immobile, contemplatif. Sou-

dain, il tend un petit sécateur vers la plante et lui ar-

rache un millimètre de branchage avant de replonger

dans ses pensées. Derrière lui, une bande de jeunes passe dans un

concert de rires aigus : couettes, uniformes de lycéennes et gar-

çonnets aux allures de personnages de Dragon Ball, le tableau

semble trop cliché pour être réel. Même l’incontournable lunch

box (bento) rouge vif Hello Kitty que l’une d’entre elles tient en

bandoulière – Hello Kitty génère quelque 760 millions d’euros de

revenus cha que année – paraît trop kitsch pour être vraie. Bien -

venue dans une ère où la pop culture est reine. Une culture qui

conquiert des adeptes aux quatre coins du monde. Mangas, jeux

vidéo, cosplay, Hello Kitty ou sushis : de plus en plus d’ados à tra-

vers le monde occidental rêvent en japonais !

« D’un point de vue culturel, le Japon est l’un des rares pays à

avoir parfaitement intégré la mondialisation », explique le jour-

na liste américain Douglas McGray. « Il est parvenu à assurer

l’équilibre entre, d’une part, une culture souple ou “absorbante”,

partagée et susceptible de plaire au plus grand nombre et, d’au-

tre part, une culture nationale, plus privée. En parallèle, il a su en

pro(ter pour construire une force commerciale d’envergure mon-

diale et transformer cette présence culturelle grandissante en

puissant moteur du “produit national cool”. En quelques années,

le Japon s’est imposé comme un Soft Power. » Soft Power (ou puis-

sance douce) est un terme forgé par le doyen de l’université d’Har-

vard, Joseph Nye, pour désigner les moyens non traditionnels

avec lesquels un pays peut in>uencer les désirs d’un autre Etat ou

les valeurs de sa population. Oscillant entre « endurance » et

« plasticité », la culture japonaise prouve une fois encore sa ca-

pacité à absorber et adapter les in>uences étrangères tout en

main tenant intact son fonds culturel.

Un empire de signes et de dessins

Pays de contrastes et de télescopages anachroniques, le Japon se

nourrit donc au quotidien de cette diversité qui ne cesse de faire

la navette entre tradition ancestrale et hyper modernité virtuelle.

« De même que Jean Baudrillard considérait Disneyland comme

la célébration de l’Amérique, la société japonaise peut être ap-

préhendée comme un manga géant », lit-on dans le hors-série spé-

cial Japon de Courrier International (mars 2010). Un empire de

signes et de dessins, donc, qui n’est pas sans provoquer quelques

scènes insolites. Par exemple, le Capital de Karl Marx se vend

com me des petits pains en manga de poche (au prix d’une tasse

de café) et la collection « Tout Lire en Bande Dessinée » (East

Press) croque les grandes œuvres de Dostoïevski, Kafka pour en

fai re des best-sellers au rayon manga !

Mais le plus surprenant reste sans doute une visite à Akibahara,

quartier du nord-est de Tokyo : ruisselant d’enseignes et bruis-

sant de musique, Akibahara est non seulement une vitrine de la

prodi gieuse usine à images qu’est le Japon mais elle s’illustre

aussi comme « Otakuland », royaume des otakus, les accros du

virtuel. Dans les cafés aux décors de chambre d’enfant, de jeunes

Hlles habillées en affriolantes soubrettes vous servent un yaourt à

la myrtille en exhibant leur jupette à corbeille ; plus loin, des nym-

phettes aux cheveux roses, multiples rubans et les yeux soulignés

de larmes en cristal croisent des amateurs de cosplay déguisés

comme les héros de leurs séries préférées. A Akibahara, la fron-

tière entre réel et virtuel s’estompe. « On peut voir dans ces to-

quades virtuelles le symptôme d’un mal-être, une propension à

l’infantilisme, allant, dans les cas extrêmes, à la rupture avec

l’extérieur », explique Philippe Pons, correspondant du Monde.

« Ces extrêmes mis à part, une nébuleuse de jeunes s’amuse des

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allers-retours entre réel et virtuel. Ils re6ètent une propension à

se laisser emporter dans le rêve, très répandue dans la société

nippone, (presque) sans inhibition. » Un paradoxe quand on con -

naît la pudeur des Japonais… Mais après des décennies de baisse

de la natalité, force est de constater que Tokyo est peuplée de fa-

milles à enfant unique et que cette évidente pénurie de jeunes leur

confère un pouvoir de consommation immense, proportionnel à

leur « prise de conscience d’être rares, donc de pouvoir, de devoir

être gâtés », explique la sociologue Mario Kuno Fujiwara. Ce sont

ces même jeunes qui font vivre la deuxième industrie musicale du

monde derrière les Etats-Unis !

Une nouvelle génération de consommateurs

Capricieux comme un enfant, le consommateur japonais impose à

son tour, depuis plusieurs années, un changement radical au mar-

ché du luxe. Alors que le >agship Chanel était inauguré à grand

bruit à Ginza en 2004, c’est l’af>uence à l’ouverture des cinq éta -

ges du magasin Forever XXI ou de l’immeuble Uniqlo qui défraie

aujourd’hui la chronique. Et dicte de nouvelles règles de consom-

mation. De temple du luxe, Ginza est devenu un bastion du « fast

fashion » où la jeune génération, émancipée, joue la carte du mix

& match : alors que leurs parents se saignaient pour se vêtir en

Louis Vuitton de pied en cape, leurs rejetons craquent pour un

jean pastel Uniqlo, une veste Zara et un polo Abercrombie & Fitch

qu’ils accessoirisent d’un Kelly d’Hermès (parfois vintage) ou d’un

trench Burberry. Conséquence ? Un repli des ventes du luxe cette

année de 3 % alors qu’elles devraient croître de 4% à travers le

mon de. Un exemple ? En lieu et place du projet de magasin initié

par Louis Vuitton, c’est Hnalement Gap qui ouvrira ses portes !

Pour autant, l’exception créative japonaise reprend du poil de la

bête : on pense à la force de frappe de Rei Kawakubo, créatrice

hors pair de la griffe Comme des Garçons, qui est également la

cheville ouvrière derrière le concept-store londonien Dover Street

Market. A l’univers fantasmagorique de Tsumori Chisato, qui fait

déHler à Paris chaque saison ses manches papillons, imprimés

graphiques et leggings chamarrés. Ou à la preppy attitude de la

jeune styliste Setsuko Nakajima qui détourne pour sa marque

Laula les uniformes scolaires (encore omniprésents au Japon) en

tenues désirables, tandis que la marque Kolor mêle veste en tweed

et collants en résille orange >uo. Côté mode, une fois encore, Tokyo

tient le haut du panier, surtout après une virée chez Beams, Uni-

ted Arrows ou le >ambant neuf immeuble d’Opening Ceremony.

Design et architecture à la pointe de la créativité

Côté design, Tokyo fait aussi Hgure d’exception créative : emme-

née par Nendo ou Tokujin Yoshioka, la relève est en marche. Après

des années d’un minimalisme quasi-systématique, place à la poé-

sie d’un paysage de neige orchestré à l’aide de milliers de plumes

par Tokujin Yoshioka au cours de l’exposition « Sensing Nature »

au Mori Art Museum. Les chaises de Nendo jouaient quant à elle

les fantômes au MAD, musée d’Art et de design new-yorkais, avec

leurs pieds translucides qui semblaient disparaître avant de re-

joindre le sol. Néanmoins, la discipline où cette nouvelle donne

créative semble la plus palpable est l’architecture : si le Japon est

frappé de plein fouet par une crise économique sans précédent,

cette « décennie perdue » aura mis un terme à la surenchère im-

mobilière et architecturale postmoderniste, en permettant aux ar-

4/ Petite Japonaise habillée d’un costume traditionnel à l’occasion d’une cérémonie dans le temple de Meiji-jingu. 5/ Le carrefour de Shibuya est l’un des plus fréquentés au monde.Pour laisser les piétons circuler, le trafic automobile est entièrement stoppé à intervalles réguliers. Et sans jamais la moindre bousculade…

1/ Cérémonie de mariage traditionnelle au Meiji-jingu, un sanctuaire impérial shintoïsteen plein cœur de Tokyo. 2/ Le Mori Art Museum occupe le 53e étage de la Roppongi HillsMori Tower. 3/ Située à Roppongi, la Galleria mixe allègrement musée et boutiques hautde gamme dans un cadre au design soigné.

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La station de taxis de la gare d’Ueno.A défaut du modèle de voiture, vouspouvez toujours choisir sa couleur…

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La rue Takeshita, dans le quartier branchéde Harajuku, occupe une place à part surl’échiquier des tendances japonaises : c’estlà que se font et se défont les modes grâceau grand nombre de boutiques fréquentéespar les ados trend-setteurs…

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1/ Vue aérienne de Roppongi, traditionnellement le quartier des étrangers mais aussi celui de la vie nocturne. 2/ La Flamme d’or de Philippe Starck trône au sommet d’unbâtiment du brasseur Asahi à Asakusa. 3/ La porte Kaminarimon, qui mène au temple Senso-ji, dans le quartier traditionnel d'Asakusa.

chitectes japonais de s’affranchir. « Connue pour son audace for-

melle pendant ce que l’on appelle la “Bubble Period”, l’architec-

ture japonaise gagne en subtilité et sensualité dès l’éclatement

de la bulle spéculative », explique Boton Bognard, auteur de Be -

yond the Bubble : The New Japanese Architecture (Phaïdon). Si,

avant la crise, écrivains et intellectuels vantaient « la beauté du

cha os, le mouvement et l’anarchie progressive » qui gagnaient

Tokyo, l’architecture monumentale qui l’avait emporté jus qu’alors

fait place à une multitude de projets à petite échelle à travers les-

quels s’exprime la créativité de l’architecte. C’est le cas de Re>ec-

tion of Mineral, maison construite par Atelier Tetuko qui, à

pre mière vue, ressemble davantage à une sculpture expérimen-

tale qu’à une résidence. Et pourtant, une fois à l’intérieur, la struc-

ture en forme de diamant dévoile de vastes espaces atypiques, des

vues cadrées, une gestion de la lumière optimisée : un travail tour

à tour conceptuel et fonctionnel, énigmatique et accueillant.

Aujourd’hui, l’architecture japonaise contemporaine renaît et tel

un Soft Power s’érige aux quatre coins du monde avec brio, subti-

lité et discernement : si Yoshio Taniguchi est intervenu sur l’exten-

sion du MoMa à New York, Tadao Ando livrait en 2002 un trio de

pavillons de verre et béton posés sur un plan d’eau à Forth Worth

(Texas), avant que Shigeru Ban ne dévoile le Centre Pompidou de

Metz, que Sanaa ne planche sur le futur Louvre à Lens et que son

ancien élève, Junya Ishigami, ne remporte le Lion d’Or de la Bien-

nale de Venise 2010 avec « l’architecture comme l’air », un projet

qui repousse les limites du visible et de la transparence. #

CITIES

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PRATIQUEY ALLER

• Finnair dessert tous les jours

l’aéroport de Tokyo Narita via

Helsinki, à partir de 865 € A/R.

Réservations sur www.finnair.com

ou au 0821 025 111.

• A l’arrivée à l’aéroport de

Narita, surtout ne faites pas la

bêtise de prendre un taxi, car il

vous coûtera 300 € en

moyenne. Optez pour le Narita

Express qui rejoint Tokyo Station

et Shinjuku toutes les

30 minutes. Vous pouvez aussi

prendre des bus qui vous

déposeront dans le centre-ville

ou juste devant votre hôtel pour

27 € (www.limousinebus.co.jp).

Vous mettrez le même temps !

• Pas besoin de visa pour tout

séjour de moins de 90 jours.

• Décalage horaire :+ 7 heures

par rapport à Paris.

SE DÉPLACER

• Avant de plonger dans les

transports en commun, munissez-

vous juste d’un plan

(www.tokyometro.jp/e),

l’aventure n’en sera que plus

facile. Un pass à la journée

(One Day Ticket) vous coûtera

700¥. Attention, les prix des

trajets varient en fonction des

distances. Reportez-vous aux

distributeurs automatiques si

vous êtes perdu.

• Le vélo est aussi un excellent

moyen de se déplacer car Tokyo

compte de nombreuses pistes

cyclables et les conducteurs sont

très respectueux des deux-roues.

Louez-en un chez Tokyo Rent a

Bike (www.tokyorentabike.com).

PROFIL EXPRESS

• Tokyo reste la plus grande

ville du monde avec ses

30 millions d’habitants.

• Tokyo est composée de

nombreuses préfectures qui

sous-divisent et allègent son

fonctionnement, donnant

l’impression d‘évoluer, au fil des

rues, comme dans un village.

• Si la puissance de sa culture,

de son port et de sa bourse

s’impose à l’échelle mondiale,

Tokyo n’en reste pas moins

fragile : située au carrefour de

trois plaques tectoniques, sa

région constitue l'une des zones

sismiques les plus actives du

monde, la Ceinture de Feu.

Construite pour résister aux

séismes, son architecture n’en

est que plus unique et

protectrice.

POUVOIR D’ACHAT

• 1€ = 108 ¥

• Bonne nouvelle, une fois sur

place, Tokyo est moins chère

que vous ne l’imaginiez et vous

©HACHETTETOURISM

E

y vivrez comme à Paris !

Cependant certains écueils sont

à éviter : les taxis sont chers,

surtout pour les longues

distances.

• Si les business-lunch menus du

midi vous permettent de très

bien manger pour pas cher

(chez Pierre Gagnaire, le

Gourmet Express est à 3 900¥,

soit 34 €), le soir, les prix

s’enflamment : il n’est pas rare

de commander juste un plat et

une boisson et de voir arriver

une addition de 50 € !

LA PLAGE À ODAÏBA

Odaïba est LE lieu de villégiature

des Tokyoïtes. On y accède en

bus, en bateau ou en métro.

Le long de la plage, on s’offre

une immersion dans les parcs

d’attractions, on visite Little Hong-

Kong ou on fait des emplettes

dans les malls…

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sélection rare de bœuf de

Kobe, le Grand Hyatt Tokyo est

dédié à l’art de bien vivre. Et à

l’Art, tout court : entre

sculptures, esquisses, photos et

toiles, le regard est partout

happé par le détail parfait.

6-10-3 Roppongi, Minato-ku.

Tél. : +81 3 4333 1234.

www.grandhyatttokyo.com

PARK HYATT TOKYO (2)

Ancrées au cœur de Shinjuku,

les trois tours du Park Hyatt

Tokyo percent le ciel. Depuis le

lobby au 41e étage, une vue

imprenable s’offre au visiteur

qui embrasse, en un regard,

Tokyo et son maelström de

constructions et d’avenues.

Iconique, on ne présente plus

l’affiliation de l’hôtel-écrin au

Lost in Translation de Sofia

Coppola : partout, vous aurez

l’impression de revivre des

scènes cultes du film bien que

la décoration d’intérieur signée

John Morford n’ait pas pris une

ride en quinze ans… Le soir

venu, le New York Bar & Grill,

hyper select, est tout simplement

un lieu magique, où tout n’est

plus que superlatif.

3-7-1-2 Nishi Shinjuku.

Tél. : +81 3 5322 1234.

www.tokyo.park.hyatt.com

FOUR SEASONS

MARUNOUCHI

Vaste boîte en verre posée en

bordure de Tokyo Station, le

Four Seasons Marunouchi met

en scène les nouvelles

orientations de la chaîne

hôtelière : espaces épurés et

couleurs atonales (cendre,

THE PENINSULA TOKYO

Chaîne légendaire, adresse de

charme, décor luxueusement

oriental… Les adjectifs sont

nombreux pour qui découvre le

Peninsula Tokyo et ses

légendaires Rolls Royce

parquées devant qui assurent

les transferts VIP. Lors de son

ouverture en septembre 2007,

tous ses concurrents 5 étoiles

blêmirent : mimant une lanterne

chinoise (en pierre), son

architecture signée Kazukizo

Sato s’anime, à l’intérieur, du

talent de Yukio Hashimoto (ex-

designer de SuperPotato).

Voir p. 95.

1-8-1 Yurako-Cho, Chiyoda-ku.

Tél. : +81 3 6270 2888.

www.peninsula.com

CLASKA

Seul design hotel de la capitale,

Claska est l’exception qui

confirme la règle : un bijou

hôtelier qui honore le design

jusque dans ses moindres

HÔTELSSi tous les hôtels cinq-étoiles sont représentés à Tokyo, c’est la qualité du service nippon qui vous sidérera.Mis à part un ou deux concepts design et quelques hôtels pour locaux, mieux vaut opter pour une adresseinternationale où la barrière de la langue ne crée pas de fossé et vous facilite le quotidien.

CITIES

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ébène, laque japonaise sombre

et calcaire), collection d’œuvres

d’art choisies avec soin et

recul… On y pénètre comme

dans une adresse confidentielle.

Agencées avec soin, les

chambres (51 plus six suites) se

vivent comme un vaste open

space décoré de bois clair,

textiles noisette et touches de

couleur. Calme, subtilité et

design minimal donnent le ton,

tandis qu’en contrebas, la

silhouette des shinkansen (les

TGV japonais) s’élance

furtivement et « la barque

renversée » du Tokyo

International Forum dresse son

squelette de verre dans la nuit.

Pacific Century Place, 1-11-1

Marunouchi, Chiyoda-ku.

Tél. : +81 3 5222 7222.

www.fourseasons.com/marunouchi

GRAND HYATT

(& ROKU ROKU) (1)

Tapi au pied de la tour Mori à

l’angle d’une avenue huppée, le

Grand Hyatt Tokyo, à l’inverse

du Park Hyatt, se déchiffre à

l’horizontale et recueille les

faveurs des stars et élégants qui

souhaitent voyager en toute

discrétion. Véritable petite ville,

l’hôtel accueille une piscine et

un spa dans un écrin en bois

caramel, un temple shinto

luminescent doublé d’un sas

noir ébène où des chutes d’eau

peintes semblent réelles.

Abritant une dizaine de

restaurants, du traditionnel

tepanyaki au sushi-bar

contemporain tout en pierre

brute et bois clair dessiné par

SuperPotato, en passant par

China Room qui propose une

recoins. Elu Design Hotel of the

Year par le magazine

Wallpaper dès son ouverture,

on comprend vite pourquoi :

multipliant les références au

style de Jean Prouvé et

Charlotte Perriand, objets

design et tradition japonaise se

rencontrent dans un camaïeu de

teintes grège, blé et cacao. Si

les chambres diffèrent en taille

et personnalité, elles offrent

toutes une leçon d’esthétique

qui se prolonge au deuxième

étage au contact de la boutique

Do, où le meilleur de l’artisanat

japonais haut de gamme

donnerait presque envie de se

mettre au japonais. Voir p. 202.

1-3-18 Chuo-Cho, Meguro-ku.

Tél. : +81 3 719 8121.

www.claska.com

ANA INTERCONTINENTAL (3)

Vaste navire de plus de

840 chambres réparties sur

37 étages, 11 restaurants et

26 salles de banquet, l’ANA

Intercontinental s’est récemment

lancé dans un vaste projet de

rénovation qui pourrait bien

faire des émules : scindé en

deux, l’immeuble accueille

désormais un boutik-hôtel

(rebaptisé The Club

Intercontinental) de

200 chambres où décor

modernisé, service accru,

lounge-bar (signé Gwenael

Nicolas du cabinet tokyoïte

Curiosity) et étages privatifs sont

en phase avec l’ouverture du

restaurant Pierre Gagnaire au

dernier étage. Même les

concierges misent sur

l’innovation pour répondre aux

attentes toujours plus précises et

expertes de leurs clients et se

mettent en scène, sur des

vidéos, pour faire découvrir leur

vision de Tokyo (à voir sur

www.intercontinentalvideo.com).

1-12-33, Akasaka, Minato-ku.

Tél. : +81 3 3505 1111.

www.anaintercontinental-

tokyo.jp

REMM HIBIYA

Excellente option pour loger au

cœur de Ginza (en face du

Peninsula Tokyo) sans se ruiner,

Remm Hibiya s’adresse au

voyageur indépendant ou à

l’homme/femme d’affaires en

déplacement. Sur les

255 chambres que compte

l’hôtel, 223 sont des simples

(à partir de 90 € la nuit) : plutôt

exiguës, on leur préfère les

doubles (pour le double du

prix !). Passé le barrage d’un

anglais rudimentaire, on prend

ses marques dans cet univers

design jusqu’à se mêler, dès le

petit déjeuner, à la clientèle

locale du MUJI Café situé au

premier étage. Concept

ingénieux, il découle, à

l’évidence, de l’univers Muji et

mise sur une bio attitude épurée

dans un confortable espace

lumineux.

1-2-1Yuraku-cho, Chiyoda-ku.

Tél. : +81 3 3507 0606.

www.hankyu-hotel.com

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Page 9: TOKYO CITYGUIDE

ZEN

NEZU CAFÉ

Dissimulé au milieu du jardin du

Nezu Museum, un pavillon

transparent se hisse sur la

pointe des pieds, dans le plus

grand silence. Imperceptible

entre les arbres, une boîte

transparente accueille une

poignée de tables et offre au

visiteur une immersion en pleine

nature. Doublé de papier de riz

(version vinyle), le toit relaie, à

l’intérieur, l’ombre des

branchages alentour comme un

cadran solaire.

6-5-1 Minami-Aoyama,

Minato-ku.

Tél. : +81 3 3400 2536.

www.nezu-muse.or.jp/en

CHIC

DAZZLE (1)

Restaurant au superlatif niché

au dernier étage de l’immeuble

Mikimoto (dessiné par

l’architecte Toyo Ito), Dazzle en

met plein la vue, comme son

nom le laisse sous-entendre.

Si l’on y accède par les cuisines

avant de découvrir que les

alvéoles de la façade délimitent

d’étranges ouvertures, chaises

en cuir blanc et tables nappées

annoncent une ambiance

huppée : à la carte, on

commande des fruits de mer et

des crab-cakes, du bœuf wagyu

australien et une bouteille de

bordeaux. Ainsi va Tokyo en

2010…

Mikimoto Ginza Bldg2. 8F,9F,

2-4-12, Ginza, Chuo-ku.

Tél. : +81 03 5159 1991.

www.restaurant-dazzle.com

GASTRONOMIQUE

PIERRE GAGNAIRE (2)

Depuis l’inauguration de son

dernier repère gastronomique

au dernier étage de l’ANA

Intercontinental, Pierre

Gagnaire est venu ajouter

d’autres étoiles à sa galaxie.

Et si le décor semble minimal à

première vue dans ses tons gris

souris et caviar d’aubergine,

c’est pour laisser les assiettes

respirer et surprendre par leur

complexité colorée. Ici, les plats

se lisent comme des haïkus.

Ecoutez plutôt : morilles à la

réglisse ; bambou frais, légumes

du moment ; Crème pourpre.

Ou mâche et fleurs de shiso.

Tout un poème.

35F, ANA InterContinental

Tokyo, 1-12-33 Akasaka,

Minato-ku.

Tél. : +81 03 3505 1111.

www.pierregagnaire.com

PAUSE SUCRÉE

YOKU MOKU

Pâtisserie kawaii par

excellence, Yoku Moku

découvre ses créations colorées

(derrière une façade azur) non

sans quelques copier-coller et

charmantes approximations.

Biscuits au beurre frais et

pâtisseries se nomment Cigare

au thé, prennent des airs de

barquettes aux marrons fourrées

à la patate douce ou à la pâte

de haricot rouge, ou copient

saint-honoré et macarons pastel

pour les faire fusionner. A voir !

5-3-3 Minami-Aoyama,

Minato-ku.

Tél. : +81 03 5485 3330.

www.yokumoku.co.jp/shop

EN FAMILLE

TOKYO BABY CAFE

Une ambiance gris-bleutée et un

canapé XXL campent le décor

de ce café qui, comme son nom

l’indique, accueille parents et

bambins pour une pause

FOODVéritable capitale culinaire, Tokyo multiplie les adresses étoilées comme les snacks où l’on découvre la « fin-ger food » à la japonaise.

CITIES

1 2

régressive… et archi-design.

Imaginé par Nendo au

printemps 2010, ce décor à la

fois minimal et irréel dessine les

contours d’une maison de

poupée contemporaine : in situ,

les enfants jouent dans un parc

délimité par les bords du

canapé géant, dégustent un

menu infantile (au choix :

5 mois, 7 mois ou 9 mois)

tandis que frites et hamburgers

sont au programme pour les

plus âgés.

4-5-12-B1F Jingumae,

Shibuya-ku.

Tél. : +81 03 5474 8281.

www.tokyobabycafe.com/english

SUR LE POUCE

CURRY-UP PAR

WONDERWALL

Minuscule restaurant de

quelques tables, Curry-Up fut

ainsi baptisé par le rappeur

américain Pharell Williams, ami

de Masamichi Katayama (de

l’agence Wonderwall) qui a

aménagé les lieux. Suivant le

slogan « Eat In & Take Out »,

on y commande un « vegetable

curry » ou « butter chicken

curry » au comptoir, dans un

esprit dinner. Allez, vite, vite,

« Time to Eat » scande l’horloge

losange imaginée par

Wonderwall. Curry Up !

2-35-9-105 Jingumae

Shibuya-ku.

Tél. : +81 03 5775 5446.

http://curryup.jp

STEAKHOUSE

37 STEAKHOUSE (3)

Une brusque envie de viande

saignante ? Rendez-vous chez

37 Steakhouse, qui poursuit la

tendance mondiale qui voit une

nouvelle génération de

steakhouses imposer leurs codes

contemporains. Ouvert en mars

dernier, on y déguste un steak

japonais (Kobe) ou australien

(Waguy), vieilli pendant 21 ou

40 jours et accompagné d’un

vin du nouveau monde.

Côté décor, bois foncé, cuir

rouge et set en papier kraft

rehaussé d’une typo créative

s’imposent avec goût.

Roppongi Keyakizaka Dori 2F

(Keyakizaka Terrace),

6-15-1 Roppongi, Minato-ku.

Tél. : +81 03 5413 3737.

www.37steakhouse.com

SLOW FOOD

OVE CAFÉ

Lancé par une entreprise

spécialisée dans la vente de

pièces de vélo (Shimano),

Ove Café met à la fois en

scène une collection de

bicyclettes en tout genre, dont

la plus ancienne est un

prototype allemand de 1818,

de beaux objets artisanaux

(céramiques, cuillères en bois,

étoles) et des tables d’hôtes où

l’on déguste des plats cuisinés

depuis le fond de l’espace, à

partir de produits frais du jour.

Une adresse gourmande et bio

pleine de charme, où « prendre

son temps », comme l’indique

son nom « ove ».

3-4-8 1F Minami-Aoyama,

Minato-ku.

Tél. : +81 03 5785 0403.

www.ove-web.com

BOIREUN VERRES’il existe mille petits bars et pubs

(les Japonais adorent la bière) où

se désaltérer sans soif, les bars

d’hôtels regroupent les meilleures

vues – et cocktails ! – de Tokyo.

Comme les New-Yorkais, les To-

kyoïtes apprivoisent leur ciel avec

des adresses design hautes en cou-

leur. Si l’on ne présente plus le bar

du Park Hyatt (le New York Bar

& Grill), celui du Peninsula rap-

proche son décor néo-starckien du

cœur de Ginza tandis que l’élé-

gant et atonal bar du Four Sea-

sons Marunouchi offre un point

de vue unique sur Tokyo Station et

les trains qui glissent en silence en

contrebas. Le flambant neufMIXX

Bar & Lounge de l’Ana In-

tercontinental invite les œu-

vres de l’artiste Reiko Sudo à se

fondre dans un décor design signé

Gwenael Nicolas (du cabinet Cu-

riosity), 37 étages au-dessus de la

réalité ! Il ne suffit plus que la tête

vous tourne pour voir Tokyo à vos

pieds, se dédoubler…

260 IDEAT IDEAT 261

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Page 10: TOKYO CITYGUIDE

262 IDEAT

UNIQLO (1)

Après le succès de Muji, voici

venu celui d’Uniqlo : des jeans

slim aux couleurs pastel, des

tee-shirts aux imprimés créatifs

ultra-hype, de la lingerie esprit

Petit Bateau et des basiques en

cachemire ou tissus

technologiques, l’empire du prêt-

à-porter de masse ne cesse de

conquérir de nouveaux marchés.

Seul point négatif : la sélection

des magasins Uniqlo parisiens ou

new-yorkais est plus pointue.

Attendez-vous à fouiller pour

trouver votre bonheur !

(voir aussi p. 166).

5-7-7 Ginza, Chuo-ku.

Tél. : +81 3 3569 6781.

www.uniqlo.com

TSUMORI CHISATO

Eclectique, iconoclaste et

follement créative, la styliste

Tsumori Chisato est connue pour

son univers fantasmagorique.

Défilant à Paris, elle met en scène

pois, imprimés en colorama et

leggings, comme pour exalter une

jeunesse kawaii un brin

désenchantée. Dans un style

techno-romantique, manches

papillons et nuisettes satinées,

perlées et rebrodées font écho à

de longues capes et robes

bouffantes. Les minois d’ange

sont, à l’évidence, bienvenus.

4-21-25 Minami-Aoyama,

Minato-ku.

Tél. : +81 3 3423 5170.

www.tsumorichisato.com

NIKE HARAJUKU (2)

Nouveau temple installé sur cinq

étages à Harajuku, le Nike Store

dessiné par Wonderwall utilise

400 baskets blanches pour

imaginer un gigantesque lustre,

les rainures d’une semelle comme

motif mural et les couleurs de la

marque pour délimiter des

corners. Même les plus réticents

se surprendront à faire des

emplettes comme dans une

boutique de luxe à prix doux.

1-13-12 Jingumae, Shibuya-ku.

Tél. : +81 3 6438 9203.

PASS THE BATON (3)

Boutique aux accents de cabinet

de curiosité, Pass the Baton est

une énième enseigne dessinée

par l’agence Wonderwall :

oiseaux empaillés, tiroirs de

pharmacie, petits objets et bijoux

présentés sous cloche, piles de

vaisselle émaillée… Dans un

joyeux foutoir, vêtements, vélo et

malle Vuitton vintage cohabitent

sous l’œil attentif d’un lustre

composé de tasses blanches

suspendues par l’anse comme des

SHOPPINGImpossible de ne rien rapporter de Tokyo : des étales dans les rues qui proposent des gadgets et acces-soires kawaii en tout genre aux marques de mode créatives et concept-stores, les tentations sontnombreuses. Petite shopping-list des lieux les plus en vue.

perles sur un collier.

Marunouchi Brick Square,

Marunouchi 2-6-1, Chiyoda-ku.

Tél. : +81 03 6269 9555.

www.pass-the-baton.com

DENIM DESIGN GALLERY

La Diesel Denim Gallery propose

une expérience hors du commun :

investie plusieurs fois par an par

un designer ou artiste qui y

compose une installation

éphémère, la boutique mêle

vêtements, accessoires et univers

créatif. Cet automne, place à

« Rolls », une scénographie

imaginée par Chikara Ohno

(Studio Sinato) à partir

d’immenses rouleaux

d’aluminium. Posés au sol, ils sont

recouverts d’une plaque en verre

servant de comptoir avant de se

dérouler (s’envoler ?) vers le

plafond et de se dévider dans

toute la longueur de l’espace.

Composée d’une seule feuille

d’aluminium, l’installation mono-

matière s’inscrit dans la lignée du

minimalisme poétique japonais.

6-3-3 Minami Aoyama,

Minato-ku.

Tél. : + 81 3 6418 5323.

www.diesel.co.jp/denimgallery

LOOPWHEELER

Microscopique boutique de

Shibuya-ku agencée par

Wonderwall, Loopwheeler tient

son nom d’une vieille machine à

tisser le jersey utilisée, comme à

l’ancien temps, pour confection-

ner des sweat-shirts molletonnés

gris nuage. Peu de teintes, encore

moins de motifs : on vient ici

acheter des basics de luxe.

Yamana Bldg. B1F, 3-51-3

Sendagaya, Shibuya-ku.

Tél. : +81 03 3470 3947.

www.loopwheeler.co.jp

LAMMFROMM (4)

Boutique idéale pour faire des

cadeaux arty, on se rend chez

Lammfromm pour dénicher une

peluche pumpkin jaune à pois

noirs de Yayoki Kusama, un

carnet recouvert d’un dessin de

Nara, une reproduction de

Murakami, une peluche aveugle

du jeune artiste Tomoko Konoike

ou une assiette décorée d’une

Converse signeé Izumi Kon.

Gadgets, autocollants, vaisselle

ou tee-shirts, on fait le plein

d’objets kawaii !

1-1-21 Yamaguchi Building 1F,

Uehara, Shibuya-ku.

Tél. : +81 3 5454 0450.

www.lammfromm.biz

POLA STORE

Imaginé par Jean-Philippe Nuel,

le flagship de la marque

japonaise de cosmétiques Pola

impose son univers blanc optique

au cœur de Ginza. Outre un

espace de vente, les salles de

soin au sous-sol s’apparentent à

des blocs de verre posés sur du

sable qui symbolisent « la

métamorphose de la matière »,

selon le designer.

1-7-7 Ginza, Chuo-ku.

Tél. : +81 3 3563 5501.

www.pola.com

IDEAT 263

GINZA : 100 % SHOPPING

Ancienne zonemarécageuse,Ginza

est devenu le quartier des mar-

chands et du shopping…en 1612 !

Dans les années 1980, les prix de

l’immobilier y ont atteint des sommets,

ce qui a draîné toutes les marques de

luxe qui en ont fait leur quartier gé-

néral, les Japonais ayant érigé le

shopping en sport national. En

2010, mondialisation et baisse de

l’immobilier obligent, des enseignes

plus accessibles s’y implantent…

CITIES

©SYLVAINGRANDADAM

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Page 11: TOKYO CITYGUIDE

21_21 DESIGN SIGHT

Fuselée, l’arête anguleuse en

béton du bâtiment de Tadao

Ando se détache contre le ciel

comme une ligne furtive dans le

parc d’Akasaka. Emmené par

Issey Miyake, cet espace de

1 700 m2, mi-galerie mi-musée,

accueille des expositions de

mode et de design en suivant son

principe fondateur : s’inscrire de

plain pied dans le XXIe siècle et

offrir un décryptage en avance

sur son temps (21/20 !). Du

16 novembre au 26 décembre,

l’exposition « Reality Lab »

confrontera créativité et

production industrielle en

s’intéressant aux dernières

créations d’Issey Miyake qui crée

des vêtements à partir de produits

recyclés. Une forme d’upcycling

en avance sur son temps.

9-7-6 Akasaka, Minato-ku.

Tél. : +81 3 3475 2121.

www.2121designsight.jp

MORI ART MUSEUM

Sans doute le musée le plus haut

au monde, le Mori Art Museum

emmène la scène créative

japonaise depuis son ouverture

en 2003. S’il approche l’art

contemporain à travers des

thématiques originales, il le fait

avec consistance et sans avoir

systématiquement recours aux

grands noms de la discipline.

Par ici jeunes artistes, Monsieur

Mori (magnat de l’immobilier)

finance vos explorations

sensorielles les plus insolites !

Roppongi Hills Mori Tower 53F,

6-10-1 Roppongi, Minato-ku.

Tél. : +81 3 5777 8600.

www.mori.art.museum

NEZU MUSEUM (1)

Finesse, transparence et légèreté :

l’architecture japonaise de Kengo

Kuma se fait le porte-parole du

nouveau Nezu Museum of Asian

Art. Respectueux des traditions

tout en leur ajoutant une touche

de modernité, le bâtiment

s’impose sans bruit : une allée de

bambous en guise de sas s’ouvre

sur un toit protecteur allégé de

parois transparentes. Tout autour,

le jardin s’invite par capillarité,

les maîtres jardiniers ayant

domestiqué chaque arbuste, les

collections exposés d’art ancien

se plaisent admirablement dans

ce chef-d’œuvre d’aujourd’hui.

6-5-1 Minami-Aoyama,

Minato-ku.

Tél. : +81 3 3400 2536.

www.nezu-muse.or.jp/en

GALLERY SHO (2)

Loin de l’image docile que

renvoie la société japonaise, les

artistes représentés par la galerie

Sho lèvent un à un les tabous :

l’homosexualité et la nudité

omniprésente dans les peintures

de Tanka, les chars recouverts de

napperons de Matsuyama Ken,

le quotidien désenchantés des

magasins Family Mart chez

Masaya Yoshioka ou l’univers

gris charbon un brin dépressif de

Masako. Outre ces œuvres

engagées, la galerie représente

aussi Lichtenstein, Magritte,

Hockney ou Cy Twombly.

B1F Sansho Bldg.,

3-2-9 Nihonbashi Chuo-ku.

Tél. : +81 3 3275 1008.

www.g-sho.com/gallery

ART FRONT GALLERY

Considérée comme l’une des

meilleures galeries japonaises,

Art Front Gallery emmène la

scène créative nippone à travers

les artistes japonais qu’elle

représente. Elle joue aussi le rôle

de marchand d’art pour Christo,

Francis Bacon ou Antonio Tapiès.

Hillside Terrace A, 29-18

Sarugaku-cho, Shibuya-ku.

Tél. : +81 3 3476 4868.

www.artfront.co.jp

ART & GALERIESA Tokyo, l’art est partout. IDEAT a repéré pour vous les lieux arty incontournables de la capitale.

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