STRATEGIE LOGISTIQUE HS 19 - Automatisation Des Entrepôts - Janvier 2013

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    HORS SRIE

    N19 Janvier2013

    strategieslogistique.com

    7 e Rencontres ExpertsLAUTOMATISATION DES ENTREPTS

    Compte rendu de la confrence du 4 octobre 20128 confrences + 1 table ronde

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    DCOUVRIR PARTAGER-COMPRENDRE APPROFONDIR ACHETER

    DITO

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    arler dautomatisation en France, cest en gros parler detrois choses : des freins, des enjeux humains et du retour surinvestissement. Les freins ont longtemps t administratifs et

    culturels dans un pays o la main duvre bon march na longtempspas ncessit de recourir aux automatismes. Ce frein est encoredactualit mais il est cependant us. Avec lvolution de linformatique,les automatismes font moins peur et ne sont plus seulement synonymede rigidit.Lenjeu de ressources humaines est un vrai sujet. Dans le

    cas de lditeur de bande dessines MDS quip par Savoyecomme dans celui dEurodep, la question na surtout past aborde la lgre : mise en place dquipes projets,formation des oprateurs, accompagnement au changementet cration de super-utilisateurs. Dans le cas dEurodep,le projet a mme t anticip des annes lavance pourne pas crer de blocages. La monte en puissance desautomatismes sest faite tape par tape malgr un timingcourt. Autant de dtails cruciaux !Enn, le retour sur investissement est une ritournelle. Dans

    les cas voqus dans ce hors srie, le ROI est de trois cinqans maximum. Et en aucun cas, les cinq sept que lon pouvaitvoquer il y a peine une dizaine dannes. Une priodeencore limite pour les prestataires logistiques, trs prudentsen la matire. Cest prcisment sur ce point prcis de lalongueur des contrats que lenjeu se cristallise aujourdhui.Soit ils raccourcissent et les prestataires perdront des partsde march de la part de chargeurs tents par lautomatisation.Soit ils voluent positivement et les prestataires vont pouvoirpasser du tout manuel une re de lhybride, o le manuel etlautomatique simbriquent. Un dernier cas de gure o toutle monde pourra sortir gagnant. Bonne lecture !

    Gilles SOLARDRdacteur en chef

    P

    Cest sur la

    longueur descontrats deprestatairesque lenjeuse cristalliseaujourdhui.

    Vers une re de lhybride

    u 24, alle des Verdiers 95800 Courdimanche Tel : 09 612 644 58 www.strategieslogistique.comu Editions Presse Pilote Directeur de la publication : Gilles Solardu Rdaction - Rdacteur en chef : Gilles Solard - Tel : 09 612 644 58 - [email protected] Ralisation : Sandy Crocco - [email protected] Publicit : Editions Presse pilote - 24 alle des Verdiers - 95800 Courdimanche Portable : 06 38 38 36 87 - Fax : 01 34 46 02 45 - email : [email protected] Tarifs abonnements France (TVA 2,1 % incluse) : 1 an : 6 numros + accs web : 100 euros TTC -Etudiants/demandeurs demploi : 55 euros TTC sur justicatif. Etranger : nous consulter. Rglement lordre des Editions Presse Pilote

    Pour la CEE, prcisez le numro de TVA Intracommunautaire.u Stratgies Logistique est dit par les Editions Presse Pilote. Principal actionnaire : Gilles Solard SAS au capital de 5 000 euros 519 521 363 RCS PontoiseISSN 1249-2965 Imprim en France : Centre Impression, 11 rue Marthe Dutheil 87220 Feytiat.

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    CONFRENCE

    e voudrais simple-ment planter le dcoraujourdhui sur le

    sujet. Le Cisma est une orga-nisation professionnelle quiregroupe les constructeurs,producteurs ou importa-teurs de matriels de travauxpublics, de sidrurgie et demanutention. La manutentionreprsente 4 milliards deurosde chiffre daffaires pour 35000 emplois directs. Sur cesquatre milliards, deux sontlis aux chariots industrielsalors que les deux milliardsrestants sont rpartis entre lelevage industriel (ponts rou-lants, treuils, plateformes),le stockage-rayonnage et lessystmes. Ces derniers repr-sentent entre 400 et 500 mil-lions deuros de chiffre daf-faires en fonction des annes.La production franaise de ma-nutention est exporte 35%.Le march franais connatune volution depuis quelquesannes dans le secteur de lau-tomatisation. Plusieurs fac-teurs sont intervenus en faveurde lautomatisation. Il y a toutdabord le phnomne cultu-rel. On trouvera dans la conf-rence daujourdhui une solu-tion de chariot automatis quigarde lhomme dans son envi-

    ronnement. Pour des raisonsculturelles, cest le manuelqui a prdomin en France, la diffrence de plusieurs pays

    Il y a tout dabord lephnomne culturel Renaud Buronfosse, dlgu gnral du Cisma, a ouvert les RencontresExperts en plantant le dcor de lautomatisation en France aujourdhui.Un paysage encore entrav par des contraintes assez spciques laFrance, mais les nuages ont commenc se lever

    europens. La France vient dif-cilement lautomatisation,notamment pour des raisonsadministratives et rglemen-taires. Encore aujourdhui, lapression de ladministrationpublique mais aussi des assu-rances freinent les volontsdautomatiser les entrepts.Il tait auparavant excessi-vement difcile dobtenir unpermis de construire pour lesentrepts de grande hauteur.Il y a encore trois quatre ans,les dlais taient trs longs etcertains grands groupes ontprfr construire ltrangerparce que plus simple sur leplan rglementaire.

    Du complexe lvolutifAutre frein : la difcult dans

    un premier temps pour unclient dexpliquer les gainsapports par lautomatisation.Les explications donnes sont

    complexes et comme un capimportant pour lentreprisedemandeuse. Cela pouvait treune raison de ne pas justierun tel investissement. Il y avaitune certaine inquitude sur cetype dinvestissement. Et puis,les annes passant, chacun afait un pas lun vers lautre. Leschariots industriels classiquesont cherch des moyens derendre leur utilisation plus automatise . Les gensdu stockage-rayonnage ontcherch rendre plus intelli-gents leurs produits avec desnavettes. Enn, les systmesont volu. Ils se sont de leurct simplis. Il y a toujoursdes solutions compltes maisil y a surtout la volont de ra-liser des systmes simples etvolutifs, avec la possibilit depasser un premier cap, puis decontinuer voluer sans toutchanger. Ces volutions fontque les utilisateurs sont plusrceptifs et plus lcoute quily a quelques annes.En dehors de ces phno-mnes, il existe une offrefranaise trs importante.Les Franais aiment bien toutce qui vient dailleurs. Nan-moins, il existe une offre fran-aise relativement importanteavec des PME-PMI innovantes

    offrant des solutions intres-santes. Il y a donc un terreaupour attirer les entreprises. Ilexiste encore une industrie et

    souvent comptables et tech-niques mais ne tiennent pascompte de laspect humain.Or il y a eu une relle volutionpour intgrer laspect humaindans cette intgration. Or lefutur utilisateur est confront la caisse dassurance mala-die (Cnam) qui accorde delimportance cette approchehumaine.Ct comptitivit et amlio-ration de la productivit, il y asans doute aussi une couteun peu plus attentive cegenre damlioration. Depuisdeux ans, les medias nousserinent que la France a nor-mment perdu en comptitivi-t par rapport ses voisins. Ortout le monde sait que celle-cipasse par lautomatisation.

    Autre phnomne de ces 4 5 dernires annes : les solu-tions automatises taient jusque l perues comme

    J

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    des services lis lindustrieplus une vingtaine de lialestrangres en France commeUlma, ici prsente, avec desoffres trs diverses et trsintressantes. Cest dailleurs

    une tendance rcente queplusieurs transiticiens se re-groupent entre eux pour rem-porter un contrat. Ensuite, ilexiste des revues comme Stra-tgies Logistique qui parlentde retour sur investissement.Ce discours aide les ventuelsutilisateurs comprendre quily a un rel intrt faire uneffort dautomatisation, pasforcment pour la seule pro-ductivit ou la rentabilit. Celachemine malgr le fait que lescontrats courts des presta-taires logistiques rendent plusdifcilement envisageable unetelle solution.

    Un rapport de 1 3Si lon regarde ailleurs cesttoujours mieux ailleurs leCisma fait partie de la Fdra-tion europenne de la manu-tention qui tient une statistiqueannuelle. Depuis quatre ans,on saperoit que lAllemagneest devant en termes duni-

    ts et de valeur dinstallation.En 2010, la valeur moyennedune installation tait quatrefois plus importante quenFrance et deux fois plus quauRoyaume-Uni. Cela donne uneide des diffrences.En revanche, si je prends lan-ne 2011, il y a eu 54 installa-tions vendues en Allemagneet 56 en France. Mais sur ces56 installations, 50% sont moins de 1 million deuros,alors que la moyenne alle-mande est plutt 3 millionsdeuros pour les petits projets.Il y a un rapport de 1 3. Ceci

    dit, les adhrents du Cismafont globalement des pro-gressions rgulires alors queles dernires annes ont tassez difciles dans de nom-breux domaines. Les secteursdemandeurs sont des sec-teurs qui fonctionnent encorebien, savoir le e-commerce,la pharmacie-cosmtologie,lagroalimentaire.Aprs, ce sont plutt desmarchs de niche comme LaPoste, les centres de tri ou lesaroports. Les choses se d-cantent petit petit, la japo-naise, qui na connu ni crois-

    sance ni rcession durant 12ans. Les choses se font tout demme rgulirement, mmesi les dcisions sont longues prendre et souvent remisesen cause. En France, le ctpositif est ce besoin dam-liorer notre comptitivit.Lenvironnement administratifnous pousse travailler surlenvironnement, la scuritet le bien tre des travailleurs.Or ces solutions automatisesne suppriment pas tant depersonnel mais lui donne unconfort dutilisation et de meil-leures conditions de travail.Le problme est quil ne fautpas forcment nous deman-der tout de suite si les mat-riels fournis par les entre-prises sont bien co-conus.Les constructeurs y travaillentau niveau europen. Noussavons pertinemment que lacommission europenne ales systmes dans le collima-teur, aprs les ampoules, lestubes cathodiques et autrespompes. Ils estiment que lessystmes doivent consommerbeaucoup dnergie et quilspeuvent faire lobjet de beau-coup damliorations. Alle-mands, franais, autrichienset hollandais ont ralis des

    tudes sur la consommationlectriques des systmes pourmieux les co-concevoir et lesrcuprer en n de vie. n

    S o u

    r c e :

    C i s m a

    S o u

    r c e :

    F E M

    Poids de chacun des secteurs clients dans le total des prises de commandes

    Rpartition des commandes en units et par secteurs clients

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    CONFRENCE

    e Niosh (Nationalinstitute for Occu-pational Safety and

    Health) publie de nombreuxdocuments et recommanda-tions dans des domaines trsdivers, tels que la chimie,la radioactivit mais aussila manutention. Certainstravaux, dont les premiersdatent de 1981, sont basssur les oprations de manu-tention. Le Niosh a retravaillces documents pour en faireune version amliore, quenous allons vous prsenter.Que prend en compte la m-thode NIOSH ? En premierlieu, les facteurs de pnibi-lit. Un colis est par exempleplus facile prendre quunballon de football. Mais aussile poids et la position du pro-duit. A hauteur dhomme,cest plus facile qu 2 mtresde distance ou le ramasserpar terre.Autre facteur de pnibilit :lespace et les conditions detravail. Lespace dun terrainde foot est vaste par rapport un conduit troit. Les placesdisponibles, les conditionsdaccs, les tempratures etlhumidit jouent galementsur la pnibilit. Le sol estaussi un facteur de pnibi-lit sil est glissant ou abm.

    Un facteur essentiel est lacharge limite que le corpsest capable de supporter.Aujourdhui, un homme de 18

    La mthode NIOSHJean-Marc Philip prsente icila mthode amricaine Niosh(National Institute for safety andhealth) dont le rle est de fournir aupays et au monde des orientationspour prvenir les maladies et lesaccidents professionnels.

    ans ne peut pas transporterplus de 25 kilos et 15 kilospour une femme.Le principe de la mthodeNIOSH est une quation rela-tivement simple. Elle va cal-culer ce que lon appelle lepoids limite recommand enfonction de la charge maxi-male. On y rajoute un coef-cient vertical, fonction de laposition de prise du produit.Plus un coefcient de dpla-cement qui est fonction dudplacement ; un coefcienthorizontal, dasymtrie et defrquence. Ce sont les pre-miers lments de calcul dela charge maximale. Le deu-xime lment de calcul estlindice de levage. Lintrtest de dterminer si la tchedonne loprateur estngligeable, supportable oupeut tre faite occasionnelle-ment ou bien proscrire sys-tmatiquement. Ce calcul estune simple division entre lepoids lever et le poids limiterecommand. En dessous du1, il ny a pas de problme.Entre 1 et 2, cest supportablemais cela va dpendre de lin-dividu. Entre 2 et 3, la tcheest proscrire. Et au del de3, il existe des risques nonngligeables pour la sant.Le dtail des coefcients est

    consign dans le livre blancrdig par Syleps sur le sujet(site [email protected] ou www.syleps.com).

    tourner mais dposera tou- jours son colis la mmehauteur. Il ne fera plus lapalettisation, laquelle op-ration peut tre automati-se. Enn, la palettisationcompltement automatisesupprime dnitivement legeste de loprateur.Avec cette mthode, onva donc voir pourquoi onpeut automatiser, parceque la pnibilit va dimi-nuer. En diminuant lindicede levage, on diminue parla mme occasion les TMSmais aussi on augmentenaturellement la produc-tivit. En automatisant, onpeut augmenter les poidsadmissibles. Un simpleconvoyeur permet daug-menter la productivit ainsique les poids admissibles.De ce fait, les conditions detravail sont meilleures et leturn over des quipes dimi-nue avec moins de recours des intrimaires. De l, onpeut arriver au tout automa-tique avec de la rception,du stockage, de la prpara-

    tion de commandes et de lapalettisation automatise.Toute la gamme Syleps per-met dy parvenir. n

    Choix de mcanisation

    Cette mthode est en ralitde plus en plus utilise dansnos projets. Nous avons eneffet trop tendance raison-ner en termes de retour surinvestissement ou en termesde productivit, alors quecette dernire dpend aussides gestes. La productivitnest en effet pas du tout lamme avec un produit de 1kilo ou de 10 kilos. Cela pa-rat vident et pourtant ce nelest pas pour tout le monde.En ralit, lactivit dun op-rateur est assez complexe.On peut alors se baser sur ungeste moyen, mais aussi surun geste dcart en intgrantles diffrentes valeurs pourobtenir une pnibilit relle.Cette mthode pousse ainsi faire des choix de mcani-sation. Par exemple, un pro-cess ramasse est un processclassique des entrepts nonmcaniss. Dans un tel pro-cess, pour quun oprateurralise 200 colis lheure,il ne faudrait pas dpasserune charge de 2 kilos. Si le

    colis fait plus de 5 kilos, il y aquelque chose de pas coh-rent. Avec un process pickto belt , loprateur va se

    L

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    CONFRENCE

    Catherine Bes-

    nier : Le site de Dourdan a10 ans. Il sest agrandi deux reprises pour at-teindre 33 000 m 2 et ddi la prparation de dtail,puisque MDS livre tous lespoints de vente, de la petitelibrairie de centre ville lagrande distribution, en pas-sant par les e-commer-ants mais aussi lexportvers les pays francophones.

    50 000 palettes sont stoc-kes sur le site. On est surtrois annes de stock dansle livre, ce qui est assez ex-

    De la mcanisation

    une automatisationraisonneCommentet pourquoila socitddition MDSest passe lautomatisation.Explicationsde CatherineBesnier,directricedexploitationde MDS etdAlain Bussod,responsable desventes Savoye enEurope.

    ceptionnel dans la logis-tique.Pour ce qui concerne lesnouveauts, les produitssont stocks en stockagede masse. Les dlais sonttrs courts sur ces ux :il y a deux semaines entrela rception des ouvrageset la mise en vente dansles points de vente. Il y a 3kilomtres de linaire destockage avec un systmeinformatique automatis.La zone de prparation decommandes est garesavec un kilomtre de

    convoyeurs. Les prpara-teurs se dplacent dansles alles avec des borde-reaux de prparation de

    pourquoi automatiser ?MDS distribue les ouvragesdes diteurs de Media Par-ticipations mais depuisquelques annes est pres-tataire logistique pour lesditeurs qui ne disposentpas de leur propre outilde distribution. Donc lenombre dditeurs a aug-ment en mme temps quele nombre de rfrences.Pour avoir un ordre dide,en cinq ans notre effectif atripl. Il fallait aussi aug-menter la capacit des em-placements mais aussi leur

    taille parce quils sont rap-provisionns tous les jours.Mais nous avions descontraintes : un btiment

    commandes manuelle. Surcette zone, nous prparons10 000 colis par jour endeux quipes avec 70 mil-lions de commandes paran. Des commandes faiblespuisque nous sommes deux exemplaires par ligne.Avec laccroissement desnouveauts, le nombre derfrences a tendance augmenter. Lactivit estsaisonnire avec 50% dac-tivit sur les priodes deftes de n danne. Lacti-vit retour se dclencheaprs les priodes de ftes

    o 50% des ouvrages sontdtruits et 50% sont rin-tgrs.On en vient la question :

    Alain Bussod est en

    charge des ventespour Savoye enEurope et CatherineBesnier est directricedexploitation dugroupe dditionMedia Participations

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    existant avec une quipede mme taille et un mmenombre demplacements.Etant donn lactivit sai-sonnire, il fallait raliserun dmarrage au mois deseptembre. Notre projet admarr dbut janvier 201Opour se mettre en place enseptembre 2010.

    Alain Bussod :

    Quels sont les leviers pourpasser de la mcanisation lautomatisation ? On trouvequatre enjeux dans le cas deMDS. Premier enjeu : lesressources humaines. Avecles troubles musculo-sque-lettiques, les risques psy-cho-sociaux et les accidentsdu travail, le recrutementdes oprateurs peut tredifcile raliser.Deuxime enjeu : le bti-ment. On na pas toujoursles moyens de soffrir unnouveau btiment. Il ny apas forcment de terrain.Ctait le cas de la soci-t MDS Dourdan. Pourtendre le site, il fallait d-caisser en enlevant un boutde la montagne. Et puis, pasquestion de dmnager,parce quil faut trouver deslocaux, reporter le systmeet redmarrer : cest com-plexe.Troisime enjeu : la pro-ductivit, laugmentation

    des ux et du rfrentiel.Les rfrences et les SKUaugmentent et les com-mandes changent avec le

    e-business. Il nest plusrare davoir des commandesdune pice chez MDS.Quatrime enjeu : le tauxde qualit. La prparationde commandes devient undes moteurs de lautomati-sation. La qualit du stockgalement. Avec le PickingTray Sytem, on matrisele stock, ce qui est un vraiprogrs. On utilise cettemachine la fois pour fairedu picking mais aussi de lartention et de loptimisa-tion des ux en livraison. Onpeut lcher au bon momentles cartons vers les zonesde palettisation en fonctiondes vagues darrive descamions.Voil quatre enjeux pourpasser de la mcanisation lautomatisation. Com-ment on automatise ? Cacommence toujours par

    une tude. Nous ralisonslanalyse des donnes etla simulation pour trouverla bonne solution puisque

    cest lassociation de diff-rentes briques process quivont donner un rsultat.Pass le stade de ltude,il faut arriver la typologiedquipement. La briqueprocess adquat peut treune armoire rotative, unmini load, un PTS 1 commechez MDS ou de lasso-ciation dun PTS 2 et dunmini load. Aprs, on peututiliser une machine com-plte avec des navettes quise dplacent dun tage lautre ou bien niveau parniveau. Les facteurs prin-cipaux tant les ux et lespositions de stock grer.Si vous avez lu le livre pa-nique sur la banquise ,il faut savoir aussi que laconduite au changementest extrmement impor-tante. Cest une des clsde russite dans certains

    dossiers. Cela passe par lacration dune quipe, de laformation et de la clbra-tion des victoires.

    Catherine Bes-

    nier : Le projet a fait lobjetde la cration dun groupeprojet, avec des quipes in-formatiques et des opra-tionnels intgrs ds lana-lyse fonctionnelle sur desproblmatiques dergono-mie, de postes de travailmais aussi de process et demodes opratoires. On aprsent par petits groupesle contexte et les objectifs.Chaque prparateur decommandes a aussi tform pour poser des ques-tions et donner leur avis surleur poste de travail.Lquipe maintenance aaussi t bien intgre etforme pendant trois jours.Nous avons ainsi form unequipe de super utilisa-teurs qui connat la foisles postes de travail et lesfonctionnalits de la ma-chine, pour effectuer desanalyses de stocks ou rali-ser du dpannage de pre-mier niveau. Malgr unplanning serr, nous avonsdcid de monter en chargeprogressivement et de vali-der toutes les tapes avantdatteindre de nouvellesperformances.Dans un premier temps,nous avions prvu dimplan-ter des rfrences activessupplmentaires. Nousavons fait le choix dimplan-ter le Picking Tray System

    sur quatre alles pour 6500emplacements. Chaquerfrence possde aumoins deux emplacements

    Les acteurs en prsenceSavoye est une division du groupe Legris Industries,dtenu majoritairement par la famille Legris, base

    Rennes. Savoye est la plus grosse division du groupe,spcialise dans les quipements de logistique. Legroupe compte 1350 personnes pour un peu plus de 207millions deuros de chiffre daffaires. Au sein de Savoye,on trouve Savoye SA pour la partie quipements, Prodexpour les racks dynamiques et a-Sis pour les systmesdinformation et un petit nouveau, lamricain Retrotech,acquis pour le dveloppement de Savoye aux Etats-Uniset spcialis dans le retrot et le rewamping dinstalla- tions.De son ct, Media Participations ralise 300 millionsdeuros de chiffre daffaires avec des marques dans labande dessine, lart de vivre, la dco ou la jeunesse.Cest aussi un groupe de presse et dispose de son sitede distribution Dourdan. Cest 1000 personnes au totaldans ldition et laudiovisuel et 35 millions douvragesvendus par an avec 1000 nouveauts par an. Chaquemarque possde sa propre boutique en ligne, livre parle centre de distribution MDS Dourdan.

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    des pointes 500. Lamlio-ration de la qualit est ma-nifeste. La compacit : on a

    travaill sur la verticalit dubtiment. Il faut aussi parlerde abilit puisque le sys-tme est auto redondantpuisquune rfrence estprsente sur plusieurs pla-teaux. Aujourdhui, il y aquatre navettes par alle.Le systme est upgra-dable en rajoutant desnavettes jusquau nombrede 15 navettes (15 niveaux).Quand une navette tombeen panne, les trois autresprennent le relais et il nypas besoin dinterventionavant lheure de pause. Laexibilit, cest la capacit ouvrir ou fermer des postes.Quand on parle dautoma-tisation, on parle dinves-tissement forcment. On

    parle de retour sur investis-sement. Or plus la machineest utilise, plus la renta-

    bilit est avre. MDS avaitlambition de raliser 40%des lignes sur les 70 000lignes travers cet outil goods to man quest lePTS et qui comprend unposte de lancement assezautomatis une premiregare qui est la gare PTS 1,des gares de picking d-dies aux ofces et le reste,du dynamique intgr.Cest bien lassociation dediffrentes briques processqui permet de rpondreaux besoins de MDS. Avecle PTS 2, cette extension aune capacit largement su-prieure au PTS 1 puisquepour 2 alles, nous avons lacapacit des six alles duPTS 1. n

    CONFRENCE

    pro est trop importante etle dlai de prsence de lamachine est trop court.

    Les faibles rotations nesont pas non plus adaptesparce que le cot ncessiteune certaine volumtriede sortie. Nous sommesdonc plutt partis sur dela moyenne rotation, cor-respondant du mobilierdynamique, cest dire desrotations B- et B+.

    Alain Bussod :

    Si on fait le bilan en termesde performances, on estpass en moyenne de 120lignes prpares par heure plus de 450 lignes, avec

    puisque nous sommes surdeux postes de prpara-tion de commandes. Un an

    aprs, nous avons agrandi.Nous avions dj prvu unagrandissement possibleet nous avons augment de50% la capacit de la ma-chine en passant de quatre six alles. Aujourdhui, lamachine dispose de 10 000emplacements de stoc-kage. Donc nous traitons ledouble de rfrences avecautant doprateurs quelors de linstallation de lapremire machine.Aujourdhui, cette machinereprsente peu prs 20%des lignes de commandesprpares sur le site. Lesrfrences trs forterotation ont t exclues decette machine parce que larupture de charge du rap-

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    CONFRENCE

    P a t r i c eJorge : Pourquoi Euro PoolSystem et Ulma ? Le projet at ralis par les deuxsocits pour le compte delenseigne espagnol Eroski.Euro Pool System a apportdes solutions sur la partieemballage. Eroski est le troi-sime distributeur espagnolavec des hyper, des super etdes magasins de centre ville.Lenseigne gre 2440 maga-sins avec 50 000 personnes.Il existe 17 plateformes frais,13 plateformes alimentaireset 3 centres de retours pourgrer lensemble des embal-lages recyclables, ces der-niers tant grs par EuroPool Sytem.

    Eroski avait 4 objectifs assezimportants : le premier taitde poursuivre la standardi-sation des process ; le deu-

    Pourquoi automatiserune plateforme de fruitset lgumesPatrice Jorge, directeur FrancedEuro Pool System et Claude

    Pasqua, directeur dUlma France,rpondent cette question, autravers de leur rfrence communede la plateforme nationale de fruitset lgumes madrilne de lenseigneEroski.

    xime, daugmenter la pro-ductivit en prparation decommandes ; le troisime,de contribuer aux enjeuxenvironnementaux ; le qua-trime tait une contrainteespace puisquil ny avaitpas la possibilit dagrandir.Lobjectif nal dEroski tantune rduction importantedes cots de la supply chain.Poursuite de la standardi-sation : avant 2005, les pla-teformes Eroski graientlensemble des condition-nements de leurs clients enfruits et lgumes. Ctait unemultitude de rceptions decartons de diffrents formatspour la tomate, le concombreou la courgette. Chaqueemballage avait sa propredimension, sa hauteur etson cahier des charges. Unediversit trs complexe auniveau de lautomatisation.Eroski nous a donc deman-

    d de prendre contact aveclensemble des fournisseurset nous sommes passsde 50 rfrences carton

    lutilisation dun emballagestandard a amen lauto-matisation de la prparationde commandes.Lutilisation dun emballageplastique a toutefois un cotpuisquil faut louer le condi-tionnement et raliser lesuivi des emballages. Maisles gains raliss auront tbeaucoup plus importantsque le surcot. Il faut savoirque chez Eroski, le nombrede rotation de bacs atteint les50 millions ! Mme un gainde 0,5 centimes par rotationa pu avoir un effet dmulti-plicateur pour lenseigne.

    C l a u d ePasqua : Pourquoi automati-

    ser une plateforme de fruitset lgumes ? Ce sont les uni-ts de charge les pluslourdes. Les dparts la re-

    7 rfrences seulement : 5bacs 600x400 mm et 2 bacs400x300 mm. La premireanne, nous avons introduit30% demballages rutili-sables contre 70% de car-tons ou bois.En 2006-2007, nous sommesarrivs un taux dutilisationdes bacs plastique de 90%,hors produits exotiques. Onpouvait alors entrer danslobjectif dEroski de dmar-rer lautomatisation dont leprojet a dmarr en 2010.Cela ne sest donc pas fait enun an. Cela a ncessit cinqans de dmarches.Les bnces de la stan-dardisation des process ontt rapides se manifes-ter. Plus lintroduction desemballages plastiques a timportante et plus les bn-ces se sont faits sentir, avecla massication des volumespalettes, loptimisation des

    volumes transport, lunifor-misation des palettes maisaussi la mthodologie de larception magasin. Enn,

    Claude Pasqua, directeur dUlma France et Patrice Jorge,directeur dEuro Pool France.

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    traite ont t un levier pourintroduire lautomatisation

    dans lentreprise. Nousavons essay de voir quellestaient les charges les pluslourdes. Dans les produitssecs, les liquides et lesconserves sont des produitslourds. Cette approche taitlie la pnibilit du travailpar rapport un personnelvieillissant. Cela a constituun point stratgique trs im-portant. Il fallait raisonnercharges lourdes et rductionde la pnibilit.Les autres critres taientbien entendus lis laug-mentation de la producti-vit. Avec lautomatisation,nous avons russi gagner50% de surface alors queles espaces taient limits.Les oprations manuellesont t rduites zro. Lestemps de livraison ont trduits. Lautomatisation agalement permis de re-chercher et de trouver desgains de transport, car lesproducteurs sont plutt dansle sud alors que les magasinssont plutt au Nord. Initiale-ment, les cots de transporttaient trs importants parceque les fournisseurs livraientdirectement les plateformes.Avec la mise en route decette plateforme nationale,le fournisseur qui livre d-sormais Madrid a permis derduire les distances. Et lonne se pose plus la questiondu groupage avec dautresactivits.Avec la plateforme natio-nale automatise de Madrid,nous allons beaucoup parlerde modularit. Car ce qui fait

    la qualit dun systme auto-matis aujourdhui, cest samodularit. En caricaturant,on a une zone de rception,

    une zone de prparation, unstock rgulateur pour grer

    les arrives et les dpartsmais aussi le cadencementde la prparation. Eroski re-oit en priorit des palettesmono-rfrences qui setransformeront en palettesmulti-rfrences la livrai-son.Dans la zone de rception,il y a quatre lignes de char-gement. A lentre de ceslignes, nous contrlons lescotes dimensionnelles dela palette et la qualit de lapalette support. La cellulede prparation comportedeux robots. Enn, la zonedexpdition avec un quaiassez important parce que lapalette narrive pas en tempsrel lorsque le camion arrive.Il reste cependant une zonemanuelle des produits exo-tiques.Elment essentiel : il existeaussi une boucle que nousappelons STV. Cest en faitun trieur-changeur depalettes haute cadencequi peut traiter jusqu 800palettes par heure. Ce curde systme gre la totalitdes ux entre les diffrentesfonctions. Dans cette boucle,il nexiste pas de logiciel glo-bal. Chaque chariot a sonpropre logiciel et travailleindividuellement. Mais leschariots communiquent lesuns avec les autres, ce quipermet une rgulation ai-se dans un systme o lessaisonnalits peuvent trefortes.Pour la prparation de com-mandes, nous sommesen prsence de bacs de

    taille diffrente avec deuxembases et plusieurs hau-teurs. Les palettes arrivent,on les empilent et on amne

    les piles vers un robot quiles prend, les stocke puis

    recompose des piles ht-rognes. A lexpdition, laboucle STV livre les paletteshtrognes prpares parle robot ainsi que des pa-lettes homognes au dpartdu stock ou transitant encross docking.Quelques chiffres sur cettesolution, malgr la variabili-t. La temprature de travailest de 4 6. 2400 palettessont traites par jour et

    jusqu 3 500, soit 140 000bacs traits quotidienne-ment. Sur la boucle, 350palettes peuvent tre trai-tes en entre et jusqu 400palettes en sortie. La plate-forme stale sur 3500 m 2.Les premires plateformesrgionales ont galementt automatises. Ce qui lesdiffrencie de la nationale,cest la prparation de dtail.Une cellule a t rajoutepour traiter des bacs mono-rfrences. Ces plateformesressemblent en ralit auxplateformes actuelles de nosdistributeurs en France. Laprparation de commandesamne une prparationautomatise, qui envoie lestock de palettes vers lesquais dexpdition. On parletoujours de palettes mul-ti-rfrences dans le cadredes plateformes rgionalespuisque cest de la distribu-tion en magasins.

    P a t r i c eJorge : Lun des objectifstait la partie dveloppement

    durable et le socital. Eroskivite ainsi la manipulation de

    300 tonnes de lgumes par jour et jusqu 1500 tonnesen intgrant tous les ux.Cela implique une rductionimportante des TMS et scu-rise la manipulation des pa-lettes et colis. Avec des bacsnormaliss, vous obtenezdes piles scurises. Lesconditions de travail opra-teur ont t amliores envitant les manipulations plus de 1,5 m. Autre pointimportant : Eroski, cest 50millions de rotations debacs. Cest donc 50 millionsde dchets carton suppri-ms plus une rduction sen-sible du lm tirable. Lescamions sont par ailleursoptimiss puisquil les rem-plissent jusqu 2,4 m. Enn,la mise en place dune re-verse logistique au seindEroski a permis dorgani-ser la rcupration des d-chets et autres emballagesou les palettes bois. On aainsi pu automatiser le trac-king au retour de chaquemagasin.Nous voudrions insister surle fait que ce type de projetdoit tre un vritable projetdentreprise. La CEO et la di-rection gnrale doivent treintgres au projet puisquecela touche au secteurtransport, logistique, achat,les fournisseurs, les indus-triels, lorganisation des pla-teformes et des magasins.Cest donc important queces projets soient intgrspar les directions gnrales.Avec Ulma, cest un parte-nariat de trs long terme.

    Ctait un contrat de six ansqui nous a permis de mettreen place un partenariat avecplus de bnces terme. n

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    CONFRENCE

    itu Mitry Mory,le prestataire logis-tique Eurodep a

    rationalis en 2012 en pas-sant de 4 2 entrepts touten augmentant sa surfacede stockage, 70 000 m 2 autotal. Avec 58 millions deu-ros de chiffre daffaires parmois, Eurodep traite 4 500commandes par jour, ce quireprsente entre 40 000 et60 000 colis par jour.Avec larrive des gn-riques, les laboratoires ontcommenc souffrir. ChezEurodep, pas moins de 6laboratoires sont en liqui-dation depuis le dbut delanne. En outre, avec laloi LME, les pharmacies nestockent plus alors quellespouvaient passer 3 moisde commandes auparavant.Ce qui signie une diminu-tion de la taille des com-mandes et une plus grandeprparation de dtail. Cequi ncessite dagrandir lessurfaces dentreposage etdembaucher du personnelde prparation. La logis-tique est donc directementimpacte par ces vne-ments, dautant que larri-ve de nouveaux logisticiensa fait chuter les prix. Ceci

    associ de nombreusescontraintes comme la n-cessit de tracer nementles produits mais aussi de

    Pourquoi Eurodepa automatisMuriel Forstendischer, directrice supply chain dEurodep, explique lecontexte dans lequel le dpositaire pharmaceutique a vu la ncessitdautomatiser ses entrepts pour faire face lvolution de la logistiquede la sant.

    les transporter sous tem-prature dirige. En outre lenombre dexpditions a aug-ment de 30 % en un an.Autant de raisons qui ontpouss Eurodep rationali-ser ses entrepts mais aussi tudier de prs la produc-tivit. Un cahier des chargesa t rdig en 2011 pourrinternaliser les oprationsde manutention jusque lcones aux transporteurset crer un ux de transportinter-sites avec des charge-ments mcaniss. Eurodepa aussi cr son propre hubdexpdition en investissantdans un trieur cross belt.Le prestataire a galementtravaill sur la prparationde commandes de plus de3 000 rfrences en inves-tissant dans un goods toman pour augmenter lacapacit de stockage avecune meilleure qualit. D-sormais, sur 1000 m 2 au sol,

    je peux stocker 16 000 rf-rences. Et la prparation decommandes est passe de60 lignes heure 460 !Pour les fortes rotations,cest une prparation engares pour 150 200 lignesde lheure. Il y a dsormaisune pese sur chaque ligne

    de produits. La mise enplace de PDA a permis derduire voire de supprimerles litiges. Les convoyeurs

    travaille trs en amont.Avec une anticipationde plusieurs annes, lenombre dintrimaires taitdevenu important. Aveclautomatisation, une tren-taine de CDI ont t crsen 2012. Les quipes ontt formes laccompa-gnement au changement.Nous avons eu peur au d-part parce que nous navi-ons pas autant de exibi-lit que nous souhaitions.Nous avions la prparationen gares et le goods to manpour les petits cartons ettous les ux passaient parle mme chemin. Celapouvait crer un goulotdtranglement. Il a doncfallu crer une dviation cequi nous a permis de rcu-prer de la exibilit.Le but de cet installa-tion consiste gagner denouveaux laboratoires.La partie tri est peut-treaujourdhui sur-dimen-sionne mais nous enten-dons parler de transporten temprature dirige etde plateforme transport temprature dirige, ce quinexiste pas ma connais-sance aujourdhui. Le hubdexpdition a donc pour

    but terme de travaillerpour dautres laboratoiresqui nous coneraient leursux pour les mutualiser. n

    ont permis de passer de 150 350 le nombre de lignes deprparation lheure. Toutse dverse sur le gros trieurcross belt. De mme que leux inter-sites a t auto-matis avec des remorquesquipes de convoyeurs.Le fret est ainsi charg enmoins de 15 minutes et d-charg en 2 minutes. Puis,nous dpotons avec destables lvatrices. Le projetassez lourd a ncessit 14millions deuros dinves-tissement avec un timingtrs court. Mais il y a eu desretours sur investissementavec des gains de producti-vit et des gains de qualit,la hausse de la satisfactionclient et la baisse des litigestransport. Nous avons prvu

    un retour sur investisse-ment sur cinq ans.Sur le plan du personnel,un projet comme cela se

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    CONFRENCE

    n ma demanddintervenir sur lesujet mcanisation

    dans un contexte e-com-merce. Cest un sujet quelon connat chez Orium,socit cre en 2004 surla vague du e-commerceen tant quacteur pureplayer . Orium a t rache-t par le groupe La Poste ent 2012. Nous sommes surtrois mtiers : la logistique,celui de la relation client etcelui du transport.La e-logistique est la capa-cit remonter dans lachaine de valeur et nousavons du intgrer des m-tiers trs diffrents de lalogistique de proximit avecle client nal ce qui nousfait un point commun avecLa Poste puisque la proxi-mit est un terme phare desservices de La Poste. Pourrussir une mcanisation,le systme dinformationest capital. Orium travaillesur le sujet de la mcani-sation depuis cinq ans avecnotamment le systme misen place avec Nespresso quinous a rejoint il y a 2 ans surnotre site lyonnais. En 2020,le e-commerce reprsente-ra 24% du chiffre daffairesdu commerce. Cest dire

    quun commerant qui nestpas digital dici 2020 perdra20% de parts du march. Ily a donc 40 points dcart

    La mcanisation,d du e-commerceOlivier Moreau, directeur gnral dOrium, dtaille les difcultspropres la logistique du e-commerce et voit la mcanisation comme und quil faut relever lorsque cest possible.

    entre les commerants quiintgreront cette nouvellelogique et ceux qui ne lau-ront pas dcid.Aujourdhui, les 800 pre-miers sites e-commerantsen France enregistrentplus de 10 000 transactionspar mois. Ce qui fait peuprs 500 commandes par jour, cest dire pas grandchose. Traites 2 par jour, cela fait 1000 par jour. Une fois tout pay, ilne reste pas grand chose

    pour la mcanisation. Cestdonc une vraie questionquil faut se poser. Dautantque les volumes sont erra-

    ce que vous avez grer lereste de lanne.Le contexte du e-commerceet de sa logistique est donctrs diffrent. La logistiquetraditionnelle fonctionneavec la loi Pareto o 20%des rfrences repr-sentent 80% du chiffre daf-faires. Dans le e-commerce,le commerant fait sonbeurre sur des rfrencesqui sortent rarement, maisen grand nombre de rf-rences. Il ny a donc pas desquences A,B,C.Enn, en logistique tra-ditionnelle, nous avonsaffaire des cartons. Dansla e-logistique, vous grezdes centaines de milliersde rfrences articles dansune socit comme la ntrequi ralise une vingtaine demillions deuros de chiffredaffaires. Mais chaquearticle est singulier, lger,fragile, rond ou petit maisil ny a aucune standardi-sation et en tout cas pas leslois universelles de la logis-tique traditionnelle. Voilpourquoi le contexte du e-commerce est si diffrent.Pour rsumer, le e-com-merce est un march trsimmature avec des volumestrs incertains, une stan-

    dardisation extrmementdifcile trouver avec unenjeu important puisqueles volumes vont devenir

    tiques dans le e-commerce.Le lundi est ainsi une jour-ne deux fois suprieureaux autres, tant donnles commandes du week-end. La saisonnalit et lescroissances nont ainsi rien voir avec le commercetraditionnel. Chez Darty,Place de la Madeleine, lasaisonnalit est fonction dunombre de clients que vouspouvez faire entrer dans lemagasin. Sur un site, vouspouvez faire 10 ou 100 ou

    1000 fois plus. Il ny a pas delimite la croissance. Et lesvolumes grer dans len-trept nont rien voir avec

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    importants. Et ceux quinauront pas su industria-

    liser leur process seronthors jeu dans 7 ou 8 ans.Dans ce contexte, Orium arpondu avec un contextede systme dinformationrenforc. Celui-ci permetde faire la charnire entreun prvisionnel instable etdes entrepts organiss demanire assez industrielle.Le systme dinforma-tion est donc loutil clchez Orium avec le WMSReex de chez Hardis. Lechef dorchestre au niveauinformatique est lEAI. Lesystme dinformation vapermettre de trouver toutelagilit pour mcaniser ouindustrialiser certains ux.Les interfaces sont doncprimordiales. Elles doiventtre riches, complexes etanticiper lavenir en vousorganisant de manire laplus agile possible. La basede cette agilit est le sys-tme dinformation et lesinterfaces qui vont avec.LEAI signie EnterpriseApplication Integration.Cest ce chef dorchestrequi va permettre dorgani-ser les ux informatiqueset donc logistiques dans lesentrepts. Cest pour nousla pierre angulaire et cestla valeur ajoute dOrium.Cest cela qui permet desortir des ux mutuali-ss, squencs et orientsen fonction du volume ducolis, du lieu de destina-tion et dun ensemble decritres pour sadapter aumonde omni commerce.Le systme dinformation

    est donc la charnire dumonde industriel malgr cecontexte dstructur. Cestla garantie dintgrer le e-

    commerce dans les entre-pts, sans quoi ces derniers

    peuvent devenir un frein aucommerce de demain.La mcanisation demandedonc une extrme prudence.Orium traite aujourdhui5 millions de commandesdont la moiti passe enmcanisation, mais celle-ci reste simple. Mais noussommes extrmement pru-dent, sachant que nous in-vestissons chaque anne 1,5million dont un tiers sur desquipements de mcani-sation depuis trois quatreannes. Mais ces investis-sements passent derrireceux de linformatique.Le systme dinformationpermet de piloter des uxhomognes permettant demcaniser de faon coh-rente. Les ux htrognesrendent la mcanisationtrop chre ou trop complexepour en venir bout. Surson site de Mcon, Oriumest quip de convoyeurs gares. Nous sommes ga-lement quips en pick tolight pour ce qui concerneNespresso. Et puis, nousavons une mcanisationsur mesure pour ce quiconcerne les produits cultu-rels comme le livre ou le CD.La rgle que lon se donneest de ne pas tout mcani-ser et de se contenter desux homognes. Dans le CDou le livre, on prfre mca-niser et gagner 60% de ren-tabilit sur des ux mono-rfrences plutt que detout optimiser pour un cotbeaucoup plus important.La ncessit de travailler

    sur des ux homognes estdonc un parti pris dOrium.Lexemple de Nespressorepose sur une architec-

    ture informatique complexe,mais robuste et agile. Oriumdveloppe en effet depuissept ans ses propres pro-grammes. Dans lentreptOrium, le pick to light a tmis en place par Savoye etlinformatique par a-Sis.Lautre partie de linforma-tique est propre Nespres-so. Et Orium a dvelopptoutes les parties charnirespour apporter cette agilit,en plus du WMS de chezHardis, qui est omni-pr-sent dans nos ateliers.Notre entrept de Mconest cross canal, ce qui credes difcults. La premireest la scurisation deszones. Lorsque la mca-nisation est 5 ou 7 km/h,en mme temps que le pic-king manuel, il faut sorga-niser. La chaine Nespressocomprend une dizaine detables pick to light . Cettechaine est monte en puis-sance en six mois. Le retoursur investissement sest

    opr en moins de trois ans,pour une cadence moyennedune commande par mi-nute.

    Ct transport, Orium tra-vaille avec une trentainedentreprises, ce qui per-met davoir du relais colis,de lexpress, du Colissimopour orienter les ux deproduction sur la typologiedes commandes plutt quesur des lots lis aux trans-porteurs.Lune des difcults estlalimentation des tables.Il sagit de trouver un qui-libre des ux, mais gagnerdeux secondes par com-mande, cest extrmementimportant sur votre rsultatdexploitation en n dan-ne. Mais cest pour notreculture BtoC que Nespres-so nous a choisi. Sachezque nous sommes lentre-pt modle en Europe pourNespresso, notammenten matire de scurit.Mais avec ce client, noussommes sur un ux stan-dard et homogne, cestpour cette raison que nousavons dcid de partir en

    mcanisation avec notrepartenaire. n

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    CONFRENCE

    ndustry capital intervientsur un des freins qui adj t voqu lors de

    cette confrence : cest lemot nancement des instal-lations. On va vous proposerdes solutions consistant transformer un investis-sement qui consomme lescapitaux propres de vos en-treprises et rend difcile leparcours de dcision dun in-vestissement par un contratde service.Jai rencontr Industry Capi-tal voici deux ans lors de laSITL en posant cette ques-tion lors dune confrence :pourquoi 70% des chariotslvateurs ne sont plusachets mais lous et pour-quoi pas les transstockeurs ?Ces investissements sontsouvent bloqus parce quilsne sont pas prioritaires. Or lasupply chain est devenu unaxe stratgique de dvelop-pement pour de plus en plusdentreprises. Le patron dela logistique fait bien souventpartie du conseil dadminis-tration, alors quil y a 20 ans,le directeur logistique taitquelquun dont on ne savaitpas trop quoi faire.Si Industry Capital a pris cepositionnement, cest parce

    que les entrepts ne seconstruisent plus blanc mais sont construits et livrs un utilisateur moyennant

    Le mot cl est locationoprationnelleHerv Zlotykamien, directeur de Process Rental chez Industry Capital,nous explique quel est le rle de la location oprationnelle dans lenancement des quipements de transitique et pourquoi cette formuleva avoir du succs dans les annes venir.

    une location. Ces montagesse font par des empruntsclassiques bancaires et lesservices nanciers ont lha-bitude de mesurer le risquede ce type dtablissement.Mais lorsque vous parlezdun transstockeur un ban-quier, il vous regarde bizar-rement mais il ne sait pas

    faire. Ainsi, le nancementdes PME et PMI en quipe-ments industriels est uneaffaire assez complique.

    de sorties de palettes. Parquipement, il faut entendrela partie mcatronique et lecontrat de service associpuisque le matriel dont vase rendre propritaire In-dustry Capital doit tre utili-s et entretenu de faon pro-fessionnelle. En revanche,nous nintervenons pas sur

    les relations et fournisseurset utilisateurs, mais nousdevenons les porteurs descontrats.

    Nous, nous allons proposeraux utilisateurs des qui-pements de transitique uncontrat de full service bassur des critres opration-nels. Lutilisateur veut unegarantie de performancedun quipement plus quedes dtails sur la vitessede dplacement dun mt.

    On va donc mettre en placeun contrat de service bassur un nombre de cartons lentre ou bien un nombre

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    En ralit, Industry Capitalest constitu dune quipe

    rduite mais avec deux com-ptences bien identies :les 4 associs de dpartviennent du monde de lanance. Ensuite, il y a desexperts dans chacun de nosmtiers : Process Rentalsoccupe de tout ce qui estprocess lintrieur de len-trept. Nicolas Perri, experten contenants, soccupe deson ct de location de bacsplastique. Nous sommesainsi propritaires de mil-lions de caisses plastiqueet un client comme Auchanpaie ce service la rotation.Nous travaillons aujourdhuisur le projet dune palettemtallique repliable pourmieux charger les camions.Ce ne sont pas nos capitauxpropres qui servent de ga-rantie. Notre mtier consiste se renancer. Nous mon-tons des dossiers auprsdes bonnes commissions.Ce ne sont toutefois pas lesbanques franaises qui vontnous aider trouver des res-sources. Nos investisseurssont plutt anglo-saxons,voire parfois privs. Dansle loyer, il y a lamortisse-ment de linstallation et nonpas que le cot nancier. Cenest pas comme du leasingo lon vend un taux. Nousvendons un loyer et un ser-vice global. Dans ce sys-tme, celui qui a la capacitde dcider, cest le patronde la logistique, parce quilva savoir combien cela va luicoter en cots directs dex-ploitation. Il ny a donc pasde risques. La ngociation va

    porter sur la dure damor-tissement des actifs nan-cs, sur les ux saisonniersdont on tient compte comme

    le ferait un prestataire logis-tique. Cest donc du cas parcas. Voil pourquoi nos deuxcomptences sont la nanceet lexpertise mtier.Le mot le plus importantpour Industry Capital est lemot location oprationnelle.Nous vendons des contratsde full service de faon cequils soient dconsoli-dants , cest dire quils nesont pas considrs commetant le remboursementdun emprunt, ce qui revien-drait scalement consom-mer les capitaux propres delentreprise. Voil pourquoinous parlons de servicespack. Chez Industry Capital,il existe ainsi trois dparte-ments : Process Rental (pourles quipements), FlowsRental (pour les contenants)et nous sommes en train decrer Energy Rental. ProcessRental ne concerne pas queles quipements automa-tiss. Cela peut concernertout aussi bien les racks pourlesquels nous trouverons uncritre oprationnel pourtrouver lquilibre nancierde lopration. Notre pro-cess est donc oprationnel.Ce nest pas de loutsour-

    cing parce cest toujours leclient qui a la matrise de larelation avec le fournisseur.Il reste linterlocuteur pri-

    vilgi de son fournisseurdquipements. Cest donclui qui a la responsabilitdes engagements de perfor-mance.Industry Capital opre enEurope pour linstant avecdes bureaux Barceloneen Espagne et Saint OuenlAumne. Comment amarche ? La phase de pr-paration est assez longue. Ilfaut procder des valua-tions, savoir avec qui noustravaillons pour dterminerle type et la dure du contrat,qui peut porter sur une p-riode longue de cinq septans. Les cots oprationnelsqui comportent les frais -nanciers et lamortissementdu matriel plus la mainte-nance ont un impact directsur le contrat en cours. Uneautre chose importante estce quil se passe en n decontrat : faut-il continuerla location ou la mettre la disposition de quelquundautre ? Faut-il revendreou dmonter ? Quelle valeurrsiduelle a lquipement ?Autant de questions quifont lobjet des discussionscontractuelles que nousavons avec nos partenaires,

    utilisateurs, constructeurs etclients de nos clients.Un exemple : Orchestra etsa plateforme automatise

    qui a t rendue ncessairepar un fort accroissementde ses ventes. Le directeurlogistique de lpoque nepouvait plus tenir ses dlais.Il fallait agrandir lentreptet lautomatiser. CommeOrchestra avait rachet desmagasins, lenseigne tait juste en termes de capitauxpropres. Industry Capitala donc nanc une plate-forme de plus de 30 000 m2.Aujourdhui, la rceptionest oprationnelle, la partieexpdition et prparation decommandes automatiseest en cours. Cest Savoye lefournisseur dquipements.Notre solution permetdonc dacclrer linves-tissement, notamment entermes dautomatisation deplateformes, sachant quele monde bancaire est deplus en plus frileux, que leslgislations sur le travailsont plus svres. On sentun besoin rel et le contexteva faire que lobligation din-vestir va arriver et que leschoix dinvestissements vonttre de plus en plus compli-qus en termes de capitauxpropres. Cest l o nousdisons que nous reprsen-

    tons une vraie solution pouracclrer les prises de dci-sion en matire dinvestisse-ments logistiques. n

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    CONFRENCE

    otre activit consiste transporter despalettes de faonautomatique en utilisantdes chariots automatiss.Nous ne sommes pas desfabricants de chariots maisnous proposons une solu-tion dautomatisation quivient sinstaller sur un cha-riot standard. Notre objectifconsiste dmocratiser leschariots automatiss parceque nous pensons quilexiste un march aussi biendans lindustrie que dans lalogistique pour ce type desolution.Les tapes cls de la soci-t : en 1997, le premier robotBalyo est fabriqu, mais il afallu pas mal dannes dedveloppement pour rendremature cette technologieet arriver une premireapplication industrielleen 2005. Et depuis 2011,nous avons dvelopp desapplications en logistique.Nos clients sont aussi biendes grands groupes quedes PME. La solution quenous proposons sintitulela MoveBox qui consiste enlinstallation dun kit dauto-matisation sur un chariotstandard qui le rend auto-matique. Le chariot ne subitdonc pas de modications

    structurelles. Le kit peuttre enlev trs rapidementpour que le chariot reparteen mode manuel.

    Une solution

    sans infrastructureNicolas Riehl, responsable marketing de Balyo, prsente ici les chariotsautomatiss Balyo dans diffrents contextes et process.

    Un des points importantsest que ce type sadapte tous les chariots lvateurs,quel que soit sa marque etson modle. Il faut justepasser par un processusde certication pour com-prendre comment marchele chariot et intgrer notresystme. Point important :notre mode de fonctionne-ment est hybride. Le chariotfonctionne en automatiquemais une simple prise surle timon coupe lautoma-tique pour quil retrouve son

    mode manuel, comme sirien navait t install. Pourun vnement alatoire quipourrait bloquer le chariot,

    moindre modication deux va demander de grostravaux. Et pour le guidagepar laser, toute modicationde lentrept va demanderun rajustement des rec-teurs. Lavantage de notresolution est quelle est sansinfrastructure. Les investis-sements sont faibles parcequil ny a pas de modica-tion dans lentrept. Linstal-lation est rapide et exibleavec plus de productivitet un retour sur investisse-ment rapide.Le chariot connat exacte-ment sa position. Il va d-tecter son environnement :murs, racks, poteaux, ma-chines. Avec ces lmentsxes, le chariot Balyo vapouvoir mesurer son d-placement et connatre tous moments sa nouvelleposition pour suivre un cir-cuit et raliser une missiondonne. Le chariot est no-tamment dot dune vision3D qui va lui permettre dereconnatre son environne-ment et den extraire tousles lments structurelsde ce qui ne lest pas. Il nesappuiera pas sur une pa-lette parce quil sait quelleva tre bouge. Si une modi-cation complte de lentre-pt est ralise, il faudra

    ce moment l revoir sa car-tographie.Autre point important :la scurit. Les normes

    un oprateur peut intervenirpour le reprendre en modemanuel, puis appuyer sur lebouton mode automatiqueet le chariot reprend sa mis-sion normalement.Quelle est la technologiepour automatiser un cha-riot ? On connat depuisune cinquantaine dannesles chariots loguids parune ligne implante dans lesol. Il existe galement dessolutions laser guides avecdes recteurs installs demanire prcise sur le site

    pour une localisation duchariot par triangulation.La premire solution savreen fait rigide puisque la

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    imposent des zones descurit et de prvention.

    Lorsquun obstacle se pr-sente, le chariot ralenti

    jusqu la disparition delobstacle ou sarrte silobstacle persiste. Le pro-blme est dans les virages.Pour le rsoudre, nousavons rajout une scuritintelligente qui sadapte la trajectoire. Cela vite lesarrts brutaux du chariot,notamment pour le trans-port des charges fragiles.La liste des process quipeuvent tre automatiss :prparation de commandesinterfac au vocal, lachemi-nement, la prparation dedalles de ventilation ou pro-cess dapprovisionnementde palettes lmes. Dans laprparation de commandes,il fallait au dpart un trans-palette manuel et un bloc-notes. Sont arrivs les pr-parateurs de commandespermettant de transporterles oprateurs sur de lon-gues distances. Par la suitele bloc-notes a t remplacpar de la commande vocale.Aujourdhui, lvolution na-turelle est de remplacer lechariot manuel par un cha-riot automatis pour viterles distances sans valeurajoute.Larchitecture du systmedinformation comprend unWMS avec un systme vo-cal et un chariot disposantdun pc superviseur pourgrer la otte de chariots.Le WMS est celui de Gene-rix. Zetes sest occup delinterface. La commandevocale vient de Vocollect et

    la partie chariot, cest Balyoqui sen est occup.Lorganigramme dun pro-cess de prparation de

    commandes commencepar un dplacement versune dpileuse de palettes,la prise dune palette videpour aller vers un premieremplacement de picking,puis un deuxime, etc.

    jusqu ce que la com-mande soit termine. Enn,le dplacement vers unelmeuse avant larrive dela palette sur le quai dex-pdition. Avant, ctait auprparateur doprer toutesces tches. Aujourdhui,Balyo en supprime un cer-tain nombre dont les mon-tes et descentes sur lechariot, source de troublesmusculo-squelettiques.Les fourches du chariot semettent en effet automa-tiquement hauteur deloprateur. Le chariot Balyova chercher la palette vide,attend quon lui affecte unemission et lorsque cest lecas, se dplace au premierpoint de picking pour at-tendre loprateur. Ensuite,il reoit les mmes infor-mations que loprateuravec son systme vocal.Lorsque la commande esttermine, le chariot va

    la lmeuse. Loprateur adj un nouveau chariot quilattend pour recommencerune nouvelle commande.

    Bilan de ce process : lam-lioration de productivitpeut aller jusqu 20%. Leprparateur se concentresur les tches valeurajoute. Il y a diminutiondu risque derreur de com-mandes. Les limitationsde ce systme sont cepen-dant les rglementationssur les poids et dimensionsqui vont changer. Lopra-teur se limite en effet desoprations de picking. Il y agalement une augmenta-tion du ratio chariot-opra-teur : il faut 1,3 1,4 chariotpar oprateur.Exemple dune zone tam-pon avec un quai dexpdi-tion. On a donn au chariotune information concer-nant lacheminement dunepalette dune zone tamponvers un quai dexpdition.Il dtectera seul o sont lespalettes prendre. En pre-nant la palette, il raliserale scan du code barres dela palette et informera leWMS quil a pris en chargecette palette. Le WMS ren-voie une information auchariot concernant le quaidexpdition. Sur ce type

    de process, le challengece sont les zones tamponhybrides o la position dela palette nest pas parfaite.

    Le chariot peut en fait adap-ter sa trajectoire pour nepas prendre la palette detravers.Pour lidentication de lapalette, il faut mettre enplace un lecteur de codes barres. Dans la prpara-tion dune dalle de ventila-tion, le chariot pourra faireune partie du travail la nuitpour que la prparation decommandes soit ralise lematin. Le travail est ralisassez lentement, mais cestdu travail en temps masqupuisquil est effectu la nuit.Mais en ralit, utiliser lechariot dans un seul pro-cess nest pas forcmenttrs rentable. En revanche,si on peut lutiliser sur diff-rentes plages horaires dansplusieurs process, on peuttrs vite trouver une renta-bilit importante. n

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    Hors Srie Numrique n 19 > Janvier 2013 > Stratgies Logistique

    TABLE RONDE

    Stratgies Logistique AlainBussod, de SAVOYE : Pou-vez-vous nous en dire plussur les systmes de pr-paration de commande de produits vers lhomme apparu il y a environ dixans ?

    Alain Bussod : Les premiers goods toman taient base de miniloads, donc il faut remonter 10 15 ans, mais les ma-chines se dplaaient sim-plement sur un axe verticalet horizontal et amenaientdes bacs multi rfrences,voire mono rfrence pour

    un picking classique. Au ldes annes, la technologie avolu et les systmes na-vettes sont apparus. Il y a 4

    Lautomatisationdes entreptsLe 4 octobre dernier, Stratgies Logistique a organis des RencontresExperts sur lautomatisation des entrepts. Programme o gurait unetable ronde mene par des spcialistes du sujet. Compte Rendu.

    5 ans, les systmes captifssont apparus o les navettespeuvent se dplacer pourraliser un dbit consquent.Les premiers systmes in-vents viennent principale-ment du milieu pharmaceu-tique, puis se diffusent dansles mtiers de la distributionclassique.En France, les premiers goods to man ont t ins-talls chez les vpcistes il ya 5 ans. Depuis on en installergulirement en prpara-tion de commande et on voitapparatre de plus en plus cetype de machine en utilisa-tion de bufferisation , cest dire une rtention des uxcarton, puis une synchroni-sation de ces ux destina-tion des quais dexpdition

    pour optimisation des plansde transport.Ctait en temprature am-biante au dpart. Progres-

    de la place pour le tout auto-matique en France ?

    Claude Pas-qua : Oui, je pense que laFrance nest pas une excep-tion, puisque nous faisonspartie de lEurope. Les sys-tmes automatiss sontlavenir, avec plus ou moinsdimportance, de cadenceet de performance. Aveclarrive de nouvelles rgle-mentations, la plupart denos interlocuteurs se posentdes questions sur lauto-matisation globale. Le toutautomatique se pose particu-lirement dans la grande dis-

    tribution, sur tous les panelsde produits. Nous travaillonsgalement sur des tempra-tures ngatives bien que ce

    sivement, nous avons dve-lopp le frais 2 ou 3 degrs.Actuellement, nous rali-sons des installations dansle froid ngatif, avec destempratures -28 degrs.Le PTS Picking Tray Systemde Savoye et le goods toman ont donc un bel avenir.Nous nimaginons pas trai-ter tous les ux en rempla-ant les pick to belt ou laprparation dynamique pardu goods to man. Le levierde linvestissement est im-portant et lon acquiert cesmachines que lorsque lonen a vraiment besoin. Maisplus on lutilisera, plus celle-ci sera rentable.

    SL pour Claude Pas-qua (Ulma) : Le projet que

    vous avez prsent chezEroski en Espagne est uneralisation 100% automa-tique. Pensez-vous quil y a

    De gauche droite : Alain Bussod, Europe Business Unit Director chez Savoye ;Nicolas Riehl, directeur marketing de Balyo ; Herv Zlotykamien, directeur de Process Rental (Industry Capital) ;Patrice Jorge, directeur dEuro Pool France et Claude Pasqua, directeur dUlma France.

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    soit un peu plus difcile surde la palettisation automa-tique. Aprs il y a la ques-

    tion de la nature du produit.Lcueil et le handicap parrapport lutilisation, cestle produit. Il faut savoir bienchoisir la gamme de produitsque lon va automatiser etfaire le choix entre le bac, leplateau ou le colis. Ces l-ments sont des vecteurs es-sentiels si lon veut vraimentfaire de lautomatisation.

    SL pour Patrice Jorge dEuroPool System : Les embal-lages rutilisables utilissdans le projet Eroski sont-ilsindispensables un projetdautomatisation?

    Patrice Jorge : Oui. Notre premire missionest lutilisation demballagesrutilisables. Lemballage estnotre point de dpart, la foisdans le domaine des fruits etlgumes, dans le frais indus-trialis, la mare ou encoredans la boulangerie. Dautresmatriaux peuvent tre uti-liss comme le carton ou lepolystyrne mais nous cher-chons proposer des solu-tions de rutilisable dans uncircuit logistique complet.Ensuite, nous proposons auclient daller jusquau bout duprocess, avec lautomatisa-tion. Celle-ci nest pas syst-matique, mais cest souventlaboutissement dun partena-riat de 4 5 annes dutilisa-tion du bac rutilisable, avecun taux dintgration en plate-

    forme qui sapproche de plusen plus de 100%. Cest le casde Colruyt, Delhaize ou Eros-ki. Lintrt de proposer des

    solutions rutilisables cestdobliger le client utilisateur(lindustriel ou le producteur

    de fruits et lgumes) ratio-naliser son conditionnementsur quelques formes dem-ballages standardiss. Lerutilisable est en tous cas latendance dans les fruits et l-gumes partir du moment ovous disposez de 70% de votreparc en bacs rutilisables.

    SL pour Herv ZlotykamiendIndustry Capital : Vousnous avez persuads dutili-ser la location dans un projetdquipements en matrielsde manutention et de tran-sitique. Quel est lintrt dece genre de solution pour lesautomaticiens ?

    Herv Zlotyka-mien : Mon propos est de faireconnatre notre socit et nossolutions tout le monde,sachant que jamais nous nesigneront dexclusivit deces solutions avec tel ou teltransiticien. Je fais donc letour de France et de Navarre.Nous travaillons par exempleavec Savoye, notre partenairepour Orchestra dont lins-tallation est en cours. Noustravaillons galement ence moment sur une affaireavec Ulma en Espagne. Cesprojets sont lis au dvelop-pement de lautomatisationindispensable dans trois sec-teurs cls : le e-business, quiest porteur aujourdhui, lagrande distribution qui conti-nue de squiper, et puis la

    cosmtologie/parfumerie quiest partie en retard et qui aencore beaucoup de progrs faire. Aujourdhui, lOral a

    lanc la refonte complte desa supply-chain avec le pro-gramme en cours, Kiss .

    SL pour Nicolas RIEHL deBaylo : Pourquoi les chariotsautomatiss vont se mul-tiplier dans les entreptslogistiques ?

    Nicolas RIEHL : Les chariots automatissvont effectivement se mul-tiplier. Pour quils se dmo-cratisent dans la logistique,il faut garder lesprit lespoints importants qui sontles conditions de souplesseet de exibilit quant leurutilisation et leur mise enplace. Je ne vois pas trop deraison que les solutions exis-tantes depuis une cinquan-taine danne se mettent se dvelopper dans la logis-tique. Je pense que a va sedvelopper mais sous desformes bien particulires,adaptes la logistique. Noschariots reprsentent unenouvelle technologie. Cestune solution nouvelle et dansces conditions l, il ny a pasde raisons que a ne se d-veloppe pas trs vite dans lesecteur de la logistique.

    SL pour Alain Bussod : Pen-sez-vous que les projets desprestataires logistiques vontmerger ?

    Alain Bus-sod : Pour rpondre cettequestion, il faut avoir uneapproche europenne. Les

    anglais sont sur ce marchdepuis un certain nombredannes, ils ont une capa-

    cit dinvestissement et descontrats qui sont culturel-lement plus longs que ceuxque lon trouve en France.La France est reste avecdes contrats courts, de 3 ansmaximum sauf quelques casparticuliers. Il y a notammentle cas dun norme projet destockage de charges lourdesde 40 000 palettes dans lin-dustrie de la boisson. Cestun contrat de six sept ansen cours de ngociation avecun prestataire logistique,mais cest un cas particulier.Cela dpend galement dela typologie des marchs :est-on dans la charge lgreou dans la charge lourde.Jespre que les presta-taires logistiques arriveront signer des contrats sur desdures plus longues pourquon puisse enn les mca-niser voire les automatiser.Les prestataires logistiquesinternes aux groupes ont,eux, une capacit dinves-tissement et ont dj rali-ss plusieurs sites avec destrieurs cross belt

    Herv Zlotika-mien : Je peux vous donnerun clairage personnel sansciter de nom. Je travaille surun projet qui sera certaine-ment nanc par la location.Il sagit de passer de 25 000 50 000 palettes dans unentrept, sans extension,et sans arrter le proces-

    sus manuel. Le prestatairea besoin dinvestir puisquilfaut installer une vingtainede transstokeurs. Cela re-

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    La salle : Vous venez de direque le transstockeur doittre considr comme un

    outil de production. Dansune socit de production, leservice maintenance existe,il est calibr et prt inter-venir tout moment. Dansun entrept logistique, je nesuis pas sr que cette fonc-tion soit tout fait intgreaujourdhui. Quelle est votrerponse ?

    Claude Pas-qua : Cest une excellentequestion. Certains clientssont quips avec leur proprematriel industriel de main-tenance. Pour les gens quinen ont pas, comme dansla grande distribution ocest plus compliqu, nousnous substituons et nousformons des personnes. Unegrosse partie de notre mtierconsiste aider le client accomplir son changementculturel au niveau des op-rateurs, des mthodes detravail, mais galement auniveau du suivi de son outil.Il y a un certain nombre demthodes et doutils quifonctionnent trs bien.Andros par exemple, pour le-quel nous avons ralis le sitelogistique principal - avec 40000 palettes en mouvementsur quelques jours unique-ment - na absolument pasde maintenance. Nous avonsform des personnes et nousassurons la maintenance deniveau 3-4. Nous sommesainsi sollicits une fois par

    an environ. Les questions demaintenance existent doncet font partie de notre mtierqui est de mettre le client

    au niveau requis pour quilprenne compltement encharge son outil.

    Alain Bussod :La question est trs per-tinente. Il y a un frein enFrance lautomatisation et la mcanisation de par cettepeur de la maintenance.Pour quelquun qui nestpas industriel mais distribu-teur, la question de la main-tenance nest pas vidente.Le systme peut tomber enpanne, le systme doit pour-tant se maintenir. Je citerai lecas dun grand fabricant delessives qui a mis en placeun Magmatic de chez Savoye.Cet industriel est en full ser-vice chez nous 24/24 heures,7/7 jours. En revanche,lorsque lon sadresse auxdistributeurs purs, les chosesse compliquent nettementlorsquon voque un contratde maintenance 150 000euros. La maintenance estun vrai frein.

    Claude Pas-qua : Je voudrais simplementrevenir sur lexemple dAn-dros. Au dpart, nous avionsun contrat de maintenancequi nous obligeait intervenirdans les deux heures. En ef-fet, ils navaient pas conanceet voulaient absolument unegarantie. Nous avons doncmis en place, pour eux, une

    structure ad hoc, qui sest or-ganise de manire avoirtoujours des gens dispo-nibles, qui puissent tre sur

    TABLE RONDE

    prises qui se sont dotesdoutils dont elles avaientbesoin. Elles ont survcu, se

    sont dveloppes et ont despositions de leader. Et puis,il y a ceux qui sont morts. Lalogistique devient un mtierdindustriel qui raisonne entermes de rentabilit, demachines, de moyens tech-niques pour tre le plus per-formant possible. Il ny a quecomme a que nos clientspeuvent garder leur positionforte sur leur march, sedployer et devenir parfoisleader. Et la mcanisation nesarrte pas aux ux homo-gnes. Quest-ce quon m-canise en premier dans unentrept ? Les lignes fortesrotations, les moyennes, oules faibles ? Paradoxalement,ce sont celles petites rota-tions. Avec les fortes rota-tions, loprateur va prendrebeaucoup de produits lafois, donc il na pas sedplacer ! Quest-ce qui faitperdre du temps dans unentrept ? Cest le circuit deschariots et le dplacementdes oprateurs. 20% de votreactivit sur la faible rotationcote aussi cher que 80% devotre activit forte rotation.La prparation doit donc setraiter dabord en mcanisa-tion sur les lignes en faiblerotation, puis ensuite surles fortes rotations de ras-sort. En effet, le rassort estdemandeur de volume. Rap-pelons ici que le transstoc-keur nest pas une machine stocker, mais une machine faire du rassort. Dans unentrept on ne met pas unproduit dans un rayonnagepour 3 mois, mais plutt pour

    un jour, une semaine, maxi-mum deux semaines. Cest laquestion de la dynamique durassort avant toute chose.

    prsente un investissementdune quinzaine de millionsdeuros. Il y a donc des be-

    soins et des projets chez lesprestataires logistiques, mal-gr la crise. Mais la nanceest un frein important. Cestpour cela que nous sommesl aujourdhui.

    SL pour Claude Pasqua : Ontrouve des entrepts auto-matiss dans le textile, lefroid, les pices dtacheset la grande distribution.Peut-on automatiser tousles entrepts logistiquesdans tous les secteurs ?

    Claude Pas-qua : Lautomatisation estlie aux produits. Il faut ana-lyser lventail des produitsqui doivent tre manipuls et partir de a, faire une seg-mentation. Il y a des activitsou des gammes de produitspour lesquelles il y a plusdautomatisation mettre enplace que dautre. Regardezlexemple dEroski. Ils ontraisonn partir du poids descharges, tant donn leurpersonnel vieillissant et lesrgles dergonomie qui serenforcent. Ils ont cherch appliquer une automatisa-tion svre sur lensemblede leurs produits lourds. Ilne sagit pas uniquement desfruits et lgumes, qui sont lesproduits les plus lourds avecles boissons et les liquides.Aujourdhui on palettise auto-matiquement toute lactivitdes liquides. Aprs, chaque

    client a sa propre dmarche.Ceux qui nautomatisent passont en gnral dpasss.Je peux comparer les entre-

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    place dans les deux heures,sur appel. Cela a dur pen-dant deux ans, linstallation

    a t mise en service il ya maintenant 6 ans. Au- jourdhui, ils ne veulent plussigner de contrat curatif,nayant pas vcu de difcultde niveau 3 et 4 et puisquilsse prennent en charge sur lereste. Aujourdhui en fait, onne fait plus que de laudit,cest--dire que lon va visiterlinstallation deux fois danslanne et on fait une liste dece que nous estimons nces-saire comme travaux demaintien. Lvolution dunclient comme Andros sur 5 6 ans est intressante : il estpass dune position dans la-quelle il voulait que nous pre-nions tout en charge avec uncontrat assez cher au dpart,au stade o ils se sont totale-ment pris en charge.

    SL Patrice Jorge : Vousavez dcroch un beaucontrat cette anne avecune grande enseigne de lagrande distribution et cetteenseigne estimait que celaallait rduire les cots logis-tiques dans la chane dap-provisionnement. Commentexpliquez vous a ?

    Patrice Jorge : Avec ce projet, nous avons ten contact avec le directeursupply chain qui avait, au seinde sa structure, un historiquede gestion de 4 plateformescompltement manuelle,sur une priode de 4 5 ans.

    Cet historique comprenaitdes KPI sur la question destemps de dchargement decamion, des temps de prpa-

    ration de commande, du tauxde casse de marchandise, etgalement de toute la partie

    rception magasin/surfacemagasin/temps de destruc-tion du carton etc. Il a ainsipu comparer ces donnesavec celles de leurs liales ltranger, dans le domainedu fruit et lgumes.Ainsi, tre dheure dedchargement de camionpour 33 palettes de fruits etlgumes, alors que le col-lgue belge ou nerlandaismet 20 minutes de moins surun mme type de camion estune information prcieuse.Ce directeur supply chain atabli un tableau comparatiftrs pointu entre ces deux so-lutions, lui permettant davoirun calcul prcis du cot etainsi de sengager auprs dela direction pour le choix dubac plastique. Ce comparatifpermet en effet de connatrequels sont les bnces et lesconomies que lon peut faireen passant par tel ou tel sys-tme, qui va peut-tre coterx millions ou milliers deuros,mais qui va aussi permettrede dgager chaque annetant dconomie, et ainsi trerentable.Ce projet, dont le modledtude est issu des paysanglo-saxon ou du nord delEurope, a t mis en placerapidement en une anne.Aujourdhui, aprs 3 ou 4 moisdutilisation, nous sommesdj sur un taux dintgrationde 25% des emballages plas-tiques et je pense atteindre 35 40 % de taux dintgrationen bac plastiques pour la pre-mire anne. Nous ouvrironscertainement de nouvelles

    lignes dans la charcuterieou dans les produits importspour essayer daugmentercette standardisation.

    SL Herv Zlotykamien : Onloue de plus en plus de pa-lettes, de bacs plastiques et

    de chariots de manutentionen France, mais avez-vousdes objectifs prcis concer-nant la location dquipe-ments de manutention ?

    Herv Zlotyka-mien : Je nai pas de chiffreprcis donner, mais je tra-vaille dans ce milieu depuis 20ans et jai une certaine visionde lvolution de lautomati-sation. Le dveloppement deSavoye en est un exemple.Quand jai connu lentreprise,ils taient plus petits quilsne le sont aujourdhui, ilsnavaient pas leur positiondominante de transiticiensen France, ils ont grandi etsinternationalisent. Celapeut paratre lent, puisque astend sur 10 ou 15 ans, maisnous sommes bien dans lesens de lhistoire et de lvo-lution des nouvelles techno-logies, du dveloppement delinformatique qui ont vrai-ment donn un coup dacc-lrateur. Dans les entreprisesindustrielles, on a comprisque la logistique devient unendroit de gain de productivitqui permet de faire des co-nomies. Cela a mis du tempsparce quon peut sen passeret cest a la question. Le freinde lquipement automatiquecest quon peut faire du ma-nuel. Il y a aussi la question delhomme et de ses faiblessesqui implique un durcissementdes normes pour protger

    lindividu. Chez Eroski, laquestion sest pose en rai-son de lge vieillissant de cestravailleurs et de la volont

    de conserver des seniors ausein de lentreprise. Ils ontainsi x une limite de 2 kilos

    de charge maximum par per-sonne ! Eroski sest en outreengag, en tant que coopra-tive, baisser ses prix de 10%,vis--vis du public. Pour obte-nir ce gains l, ce nest pas enassassinant ces fournisseurs,mais en amliorant son outilindustriel, et comme ce nestquun distributeur stockeur, ilva automatiser la logistique,il na pas dautre choix quedautomatiser !

    Patrice Jorge : Cela fait plus de cinq ans que je suis Eroski avec mes col-lgues espagnols. Gagner xcentimes deuros sur lachatdune pomme ou dune poireest en effet moins rentableque dessayer de gagner descots sur le process. Cestun peu ce que lautomobile afait il y a dix ans. A lpoque,on cherchait faire le rtro-viseur le moins cher, avecle moins de plastique et onsest aperu que lon pouvaitgagner plus dargent en ra-tionalisant la logistique.

    SL pour Nicolas RIEHL : Onadhre facilement votreide de chariot automa-tis parce que ce nest pascontradictoire avec la placelaisse lhomme dans lestches valeur ajoute.Etes-vous daccord ?

    Nicolas Riehl : En effet, les personnes

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    adhrent et acceptent faci-lement notre solution. Lechariot va faire tous les

    dplacements longue dis-tance, mais la place de lhu-main pour ce type de processest garde. Les questionsdergonomie quon essaie demettre en avant sur la solu-tion permettent davoir unmeilleur ressenti des opra-teurs. Mais les gens adhrentsurtout cette solution pourla exibilit quelle entrane :on peut facilement modierune installation car il ny aaucune attache lenviron-nement, linfrastructure. Leclient est rassur par rapport des modications de struc-tures et de ux, car ils saventquils nont pas tout refaire.Mme sil y a une grossemodication dorganisation la n de leur contrat, linves-tissement ne sert pas rien,ils pourront simplement fairedes modications et adapterau nouveau process.

    Herv Zlatyka-mien : Concernant la exi-bilit, il faut savoir quil y aune vraie diffrence en cequi concerne le degr dauto-matisation, suivant que lonest industriel ou prestataire.Lautomatisation se fait,mais pas au mme niveau.Le prestataire a toujours lesprit la exibilit. Cela luipermet davoir un client quichange ou une massicationqui pourrait lobliger fairecohabiter 2, 3, 4 clients surla mme installation. Ainsi,

    lorsquil fait un projet dau-tomatisation, cest souventen retard, et cest surtoutpour que son installation soit

    TABLE RONDE

    plus exible par rapport auxcharges quil va vhiculer.En revanche, quelquun qui

    veut investir quelques mil-lions deuros dans lautoma-tisation de lentrept ddi sa propre production, vachercher le centime : ilva donc limiter sa exibilit.Il ne sagit pas ici dinforma-tique mais de mcatronique.Il y a un cart en termes demillions dinvestissementpar rapport au ux gnr.Nous ne sommes pas dansles mmes ratios.

    SL pour Alain Bussod :Quelles sont les diffrentesraisons qui poussent automatiser ? Autrefois,ctait pour gagner delargent, aujourdhui cesraisons semblent plus nom-breuses...

    Alain Bussod : Il y a quatre enjeux princi-paux de lautomatisation : lepremier, cest les ressourceshumaines. La question destroubles musculo-sque-lettiques est prsente avecla norme europenne quinest pas encore en vigueuren France mais qui est trscontraignante. Aujourdhui,elle apparat de plus en plusdans la grande distribution.On voit donc que cest entrain de prendre le pas dansnotre vie au quotidien. En d-coule galement les risquespsycho-sociaux. Cest doncun des enjeux des ressourceshumaines avec la difcult

    de recrutement, puisque deplus en plus de clients ont dumal trouver du personnelpour aller travailler dans des

    entrepts frais. La dlisa-tion du personnel est impor-tante : ils ont envie de faire

    autre chose alors travaillersur des machines peuventles amener prendre plai-sir, se sentir considrs, cequi apporte aussi une valeurmorale.Le deuxime enjeu est celuidu btiment : il y a une cer-taine difcult trouver desterrains et cela demandede linvestissement de re-construire des btiments.Dans la rgion parisienne,il nest pas facile de trouverun emplacement adquat des prix raisonnables. Lesgens ont donc tendance laverticalit de leur btiment,et seront sans doute plusamens lautomatisation.Le troisime enjeu est li aucross canal. Bon nombre denos clients qui taient pureplayers ont ouvert des maga-sins, et ceux qui avaient desmagasins sont aussi devenusdes spcialistes du e-busi-ness. Okaidi par exemple aouvert son magasin-in-ternet , qui est devenu unedes plus grandes sources derevenu de lentreprise.Le quatrime enjeu est laqualit puisque les consom-mateurs souhaitent recevoirle produit quils ont com-mand le plus rapidementpossible. Et cette qualitncessite quelque part delautomatisation. Au nal, ilexiste 4 enjeux : ressourceshumaines, btiment, produc-tivit et qualit.

    SL pour Claude Pasqua :Quelles sont les erreurs ne pas commettre dans un

    projet dautomatisation, etnotamment dans un projetde type Eroski, qui est quandmme assez complexe ?

    Claude Pas-qua : Il faut raisonner tech-nologie et passer un tempscertain et sufsant tudierde manire trs prcise lecontexte organisationnel dela socit et aussi amenerle client sur des solutionsqui restent ouvertes et quisinscrivent dans les vecteursde croissance de la socit.Lorsquon demande auclient o serez-vous dans5 ans ? , il nest pas videntpour lui de rpondre Jauraiouvert 10 magasins de plus,

    jaurai ouvert 15% de rf-rences supplmentaires . Cest donc un frein de ne passavoir, et de ne pas connatrelavenir puisque nous nal-lons pas embarquer unclient dans un projet qui nestpas sufsamment ouvert, quisera peut-tre trop automa-tis dans 2 ans, alors mmeque le nombre de rfrencesdiminue par exemple.La performance que lon aobtenue au dpart va tredcroissante au lieu desamliorer, mme avec uneactivit moindre, parce que lesystme ne sera plus adapt.La modularit est trs im-portante, il faut positionnerle systme dans un endroitgographique o on peut lefaire voluer. Il faut toujoursprconiser la solution la plus juste par rapport aux orienta-tions davenir. On peut ne pastravailler sur lautomatismeet plus sur la exibilit, lamodularit. Chaque client ases propres caractristiques,

    mme dans le mme corpsde mtier. Chaque cas est uncas particulier. n

    PROPOS RECUEILLIS PAR GILLES SOLARD

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  • 8/9/2019 STRATEGIE LOGISTIQUE HS 19 - Automatisation Des Entrepts - Janvier 2013

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