République du Niger

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République du Niger Mai 201 1 ÉVALUATION DU PROGRAMME DE PAYS Oeuvrer pour que les populations rurales pauvres se libèrent de la pauvreté

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République du Niger

Mai 2011

ÉVALUATION DU PROGRAMME DE PAYS

Fonds international de développement agricole

Via Paolo di Dono, 4400142 Rome, ItalieTéléphone: +39 06 54592048Facsimile: +39 06 54593048Courrier électronique: [email protected]/evaluation

Oeuvrer pour que lespopulations rurales pauvresse libèrent de la pauvreté

Oeuvrer pour que lespopulations rurales pauvresse libèrent de la pauvreté

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Mai 2011 Rapport No. 2350-NE

Document du Fonds international de développement agricole

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Évaluation du programme de pays

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Photos de couverture : Projet de promotion de l’initiative locale pour le développement à Aguié

1. Village de Dan Bako : réunion des villageois avec des représentants communautaires régionaux. 2. Le puits du village de Nakikarhi.

Source : David Rose (FIDA)

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Évaluation du programme de pays

Table des matières Unité monétaire iii Évolution du taux de change iii Sigles et acronymes iii Cartes des zones d'intervention des projets FIDA v Avant-propos vii Foreword viii Remerciements xi Aknowledgements xiii Résumé exécutif xv Executive Summary xxi Accord conclusif xxvii Agreement at Completion Point xxxi

I. INTRODUCTION 1 A. Aperçu de l’assistance du FIDA au Niger 1 B. Objectifs, méthodologie et processus de l’évaluation 1

II. CONTEXTE NATIONAL 4 A. Aperçu général du pays 4 B. Contexte politique et économique 4 C. Le secteur agricole et rural 6 D. Le secteur privé et la société civile 10 E. La pauvreté au Niger 10 F. Politiques nationales de réduction de la pauvreté rurale 12 G. Aide publique au développement 13

III. DESCRIPTION DES COSOP ET DES OPÉRATEURS DU FIDA AU NIGER 16 A. Les COSOP 16 B. Gestion du programme de pays 17 C. Palette d’instruments prévus dans le cadre du programme de pays 18

IV. ÉVALUATION DU PORTEFEUILLE DE PAYS 20 A. Pertinence 20 B. Efficacité 24 C. Efficience 32 D. Impact sur la pauvreté rurale 34 E. Autres critères de performance 42 F. Appréciation globale du portefeuille 45

V. PERFORMANCE DES PARTENAIRES 47 A. Gouvernement et organismes publics d’exécution 47 B. FIDA 48 C. Institutions coopérantes 50 D. Prestataires de services 51 E. Résumé de la performance des partenaires 52

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VI. PERFORMANCE DES ACTIVITÉS HORS PRÊTS 53

VII. PERFORMANCE DES COSOP 55 A. Pertinence des COSOP 55 B. Efficacité des COSOP 57 C. Utilité des COSOP pour le Niger 59

VIII. APPRÉCIATION GLOBALE DU PARTENARIAT ENTRE LE FIDA ET LE GOUVERNEMENT 60

IX. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS 61 A. Conclusions 61 B. Recommandations 63

TABLEAUX

1. Principaux indicateurs macroéconomiques du Niger (2002-2008) 6 2. Organisations de base promues par les projets du portefeuille du FIDA au Niger 30 3. Coût par bénéficiaire des projets du FIDA au Niger 33 4. Évolution du capital humain et du savoir-faire des ménages 37 5. Récapitulatif des performances du portefeuille 45 6. Récapitulatif des scores attribués à la performance des partenaires dans les projets du

portefeuille du FIDA 52 7. Efficacité du programme du FIDA dans la réalisation de ses objectifs stratégiques 58 8. Notes attribuées à l’issue de l’Évaluation du programme de pays pour le Niger 61 FIGURE

Rendement des principales cultures (kg/ha) 7 ENCADRÉS

1. Points essentiels du chapitre I 4 2. Points essentiels du chapitre II 15 3. Points essentiels du chapitre III 20 4. Points essentiels de l’évaluation du portefeuille 46 5. Points essentiels concernant la performance des partenaires 52 6. Points essentiels concernant la performance des activités hors prêts 55 7. Points essentiels concernant la performance des COSOP 59 APPENDICES

1. Cadre de l’évaluation 67 2. Auto-évaluation par la Division Afrique de l’Ouest et du Centre – Département gestion

des Programmes 73 3. Programme de la mission principale de l’Évaluation du programme de pays pour le Niger

du 25 avril au 22 mai 2009 87 4. Récapitulatif des projets financés par le FIDA au Niger 89 5. Récapitulatif des dons financés par le FIDA au Niger 91 6. Description des principaux éléments des deux COSOP pour le Niger 93 7. Méthodologie d’évaluation du programme de pays 95 8. Définition des critères d’évaluation appliqués par le Bureau indépendant de l’évaluation 97 9. Coût des différentes composantes des projets financés par le FIDA 99 10. Liste non exhaustive des personnes rencontrées par la mission 101 11. Bibliographie 103

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Unité monétaire

Franc communauté financière africaine (FCFA)

Évolution du taux de change

Année 2003 2005 2007 2009

1 USD = 582,2 FCFA 529,1 FCFA 480,4 FCFA 470 FCFA Source : Institut national de la statistique du Niger

Sigles et acronymes

AGR Activités génératrices de revenus ANIP-MF Association nigérienne des institutions professionnelles de la microfiance ARRDI-ISC Agricultural and Rural Rehabilitation and Development Initiative Project – Institutional

Strengthening Component BAD Banque africaine de développement BOAD Banque ouest-africaine de développement CALI Action de collaboration sur les questions foncières CES-DRS Conservation des eaux et du sol et défense et restauration des sols CIRAF Centre mondial d'agroforesterie COSOP Programme d'options stratégiques pour le pays CPP Chargé de programme de pays DAT Don d’assistance technique DSRP Document de stratégie pour la réduction de la pauvreté DTS Droits de tirage spéciaux EPI Étude de performance et d'impact EPP Évaluation du programme de pays FAO Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture FBSA Fonds belge de sécurité alimentaire FEM Fonds pour l'environnement mondial FENU Fonds d'équipement des Nations Unies FIDA Fonds international de développement agricole FMI Fonds monétaire international FNUAP Fonds des Nations Unies pour la population GRN Gestion des ressources naturelles GTZ Agence allemande de coopération technique IC Institution coopérante IMF Institution de microfinancement Initiative PPTE Initiative pour la réduction de la dette des pays pauvres très endettés INRAN Institut national de recherche agronomique du Niger INS Institut national de la statistique IOR Instances et organisations rurales IRDAR Initiative de réhabilitation et de développement agricole et rurale IRDAR-RCI Initiative de réhabilitation et de développement agricole et rural – Renforcement des

capacités institutionnelles MATDC Ministère de l’aménagement du territoire et du développement communautaire MDA Ministère du développement agricole MEF Ministère de l’économie et des finances OCDE Organisation de coopération et de développement économiques ONAHA Office national des aménagements hydro-agricoles OPA Organisation professionnelle agropastorale OPEP Organisation des pays producteurs de pétrole PAC II Programme d’actions communautaires – phase 2 PAM Programme alimentaire mondial

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PARCOF Projet de renforcement des capacités de représentation et d'offre de services aux organisations paysannes du Niger

PDRAA Projet de développement rural de la région d’Aguié PDSFR Programme de développement des services financiers ruraux PIB Produit intérieur brut PNUAD Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement PNUD Programme des Nations Unies pour le développement PPILDA Projet de promotion de l’initiative locale pour le développement à Aguié PSN I Programme spécial pour le Niger PSN II Programme spécial de pays – phase II PTA Division du conseil technique et des politiques opérationnelles PTBA Plan de travail et budget annuel PTF Partenaire technique et financier RNA Régénération naturelle assistée S&E Suivi et évaluation SAFP Système d’allocation fondé sur la performance SCAC Service de coopération et d’actions culturelles SDR Stratégie de développement rural SDRP Stratégie de développement accéléré et de réduction de la pauvreté SRP Stratégie de réduction de la pauvreté UGP Unité de gestion de projet UNICEF Fonds des Nations Unies pour l’enfance UNOPS Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets USD Dollar des États-Unis WCA Division Afrique de l’Ouest et du Centre (FIDA) Liste des projets couverts par l’évaluation du programme de pays

PDRAA Projet de développement rural de la région d’Aguié PSN I Programme spécial pour le Niger PSN II Programme spécial de pays – phase II PDSFR Programme de développement des services financiers ruraux PPILDA Projet de promotion de l’initiative locale pour le développement à Aguié IRDAR Initiative de réhabilitation et de développement agricole et rural IRDAR-RCI Initiative de réhabilitation et de développement agricole et rural – Renforcement des

capacités institutionnelles

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Avant-propos

Depuis 1980, date du démarrage de ses opérations au Niger, le FIDA a contribué au financement de huit projets et programmes d’un coût total de 234,6 millions d’USD couvert à hauteur de 45% par les prêts du FIDA. Au cours des dernières années, le FIDA a fourni environ 8,5% du montant total de l’aide publique au développement destinée aux secteurs rural et agricole du Niger. Outre les prêts, le Niger a bénéficié d’un certain nombre de dons d’assistance technique.

Deux Programmes d’options stratégiques pour le pays (COSOP), préparés respectivement en 1999 et en 2006, ont guidé les interventions du FIDA. Sur le plan sous-sectoriel, le COSOP de 1999 a concerné principalement le développement agricole et la gestion des ressources naturelles, le renforcement des capacités locales et le développement institutionnel, l’appui aux services financiers ruraux et la création de fonds d’investissement locaux, et l’appui aux infrastructures et services ruraux. Pour le COSOP de 2006, le FIDA et le Gouvernement ont convenu de concentrer les interventions financées par le FIDA sur la région de Maradi, où vivent 20% de la population du pays et qui a été la région la plus touchée par la crise alimentaire de 2004-2005.

Les interventions financées jusqu’à présent par le FIDA ont contribué de façon assez significative, mais limitée dans l’espace, à améliorer les revenus et la sécurité alimentaire des ménages ruraux. Cette amélioration est due principalement au succès des interventions innovantes, telles que la régénération naturelle assistée, (qui consiste à préserver et entretenir dans les champs une faible densité d’arbres et d’arbustes), la remise en valeur des terres et la petite irrigation maraichère. Cependant, dans de nombreux cas, cette amélioration reste fragile face aux chocs extérieurs et la diffusion des innovations se heurte souvent au manque de moyens ou à des obstacles institutionnels. Les activités du FIDA ont contribué de façon significative à l’élaboration de la Stratégie nationale de microfinance, la régionalisation de la Stratégie de développement rural et la Stratégie nationale de gestion des banques céréalières. Le portefeuille a également eu un impact modeste sur le capital humain, notamment en matière d’éducation et de santé, sur le capital social et l’autonomisation, en particulier pour les femmes, et sur les institutions et politiques rurales. En revanche, l’attention portée à l’agriculture irriguée, à l’élevage, aux activités extra-agricoles et à l’accès des ruraux pauvres aux marchés a été trop faible, alors que les perspectives sont importantes dans ces domaines.

Dans la perspective de l’élaboration du nouveau COSOP du FIDA au Niger, l’évaluation a notamment formulé les recommandations stratégiques suivantes : i) continuer d’axer les interventions sur le renforcement des capacités institutionnelles locales et sur la diversification des revenus ruraux ; ii) favoriser l’adoption d’une approche-programme au sein de la Stratégie régionale de développement rural dans la région de Maradi ; et iii) procéder à des ajustements du modèle opérationnel du FIDA - tel que le renforcement de l’appui du Fonds à la mise en œuvre - en fonction du contexte particulier du Niger, le pays étant confronté aux difficultés que connaissent les pays les plus pauvres.

Ce rapport d’évaluation comprend un Accord conclusif résumant les principaux constats issus de l’évaluation et exposant les recommandations discutées et agréées par le Gouvernement du Niger et le FIDA, assorties de propositions concernant les modalités et les responsables de la mise en œuvre de ces mêmes recommandations.

Luciano Lavizzari Directeur, Bureau indépendant de l’évaluation

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Foreword

Since 1980, when it first launched operations in Niger, IFAD has contributed to the financing of eight projects and programmes in the country for a total cost of US$234.6 million, 45 per cent of which was covered by IFAD loans. During the last ten years, IFAD has also provided a number of grants, and has contributed about 8.5 per cent of the overall official development aid to the country’s rural and agricultural sectors.

Two country strategic opportunities programmes (COSOPs), prepared in 1999 and 2006 respectively, have guided the Fund’s activities in Niger. In terms of sub-sectors, the 1999 COSOP focused mainly on: agricultural development; natural resources management; local capacity-building and institutional development; support for rural financial services; creation of local investment funds; and establishment of rural infrastructure and services. With the 2006 COSOP, it was agreed with the Government of Niger that IFAD-financed activities would be targeted to the Maradi region, where 20 per cent of the country’s population is located and which was the region that experienced the strongest degree of hardship during the 2004-2005 food crises.

To date, activities financed by IFAD have contributed significantly - albeit within a limited area - to improving the incomes and food security of rural families. This improvement has been due to the success of innovative interventions, such as farmer-managed natural resources regeneration (which consists of protecting and managing the re-growth of trees and shrubs in fields); rehabilitation of degraded land; and small-scale irrigation for market gardens. However, in many cases, the improvements are vulnerable to external shocks and replication of innovations is often hampered by institutional obstacles or a lack of means. IFAD’s activities have made a significant contribution towards the preparation of the national microfinance and cereal bank management strategies and to the decentralization of Niger’s national rural development strategy. The Fund’s activities have also produced a moderate impact on human capital development, especially in education and health; social capital and empowerment, particularly for women; and rural institutions and policies. Nevertheless, insufficient attention has been paid to irrigated agriculture, livestock husbandry, off-farm activities and market access for the rural poor, despite the considerable potential in these areas.

Anticipating the preparation of a new COSOP for Niger, the evaluation has formulated a number of strategic recommendations. Among these, the need to continue to target interventions for building up the capacity of local institutions and diversifying rural incomes; promoting the adoption of a programme approach as part of the regional rural development strategy in Maradi; and adapting IFAD’s operating model to the context of Niger given the difficulties it faces as one of the world’s poorest countries, such as by strengthening the implementation support provided by the Fund.

The present evaluation report includes an agreement at completion point summarizing the main findings. The agreement also presents the recommendations that were discussed and agreed to by IFAD and the Government of Niger, together with proposals as to how and by whom they should be implemented.

Luciano Lavizzari Director, Independent Office of Evaluation

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Remerciements

Cette évaluation du programme de pays a été dirigée par M. Majid Benabdellah, Évaluateur principal et M. Michael Carbon*, Chargé d’évaluation, avec la collaboration de Mme Oanh Nguyen, Analyste de recherche en évaluation et de Mme Liesbeth Kellens, Chargée d’évaluation associée. Le chef d’équipe des consultants M. Ali Abaab, a reçu la collaboration de Mme Aminata Ba, M. Ibrahim Amoukou, M. André Damiba, M. Boubacar Yamba et M. Amor Bayouli. L’évaluation a bénéficié tout au long du processus des observations et commentaires pertinents de M. Seydou Traoré, conseiller principal indépendant et ancien ministre, et de personnes ressources : M. Larbi Zagdouni et M. Jean Pierre Olivier de Sardan.

Les membres de l’examen interne du Bureau indépendant de l’évaluation du FIDA (Ashwani Muthoo, Paul André Rochon et Michael Carbon) ont apporté des commentaires et directives tout au long du processus de l’évaluation y compris pour l’ébauche du rapport final. Mmes Marie Louise Ndiaye et Mary Netto, Assistantes d’évaluation, ont fourni l’assistance administrative.

Le Bureau indépendant de l’évaluation du FIDA remercie la Division de l’Afrique de l’Ouest et du Centre du FIDA pour leurs observations et commentaires pertinents durant les différentes étapes de l’évaluation.

Le Bureau indépendant de l’évaluation présente ses remerciements au Gouvernement du Niger pour ses précieux commentaires et son soutien tout au long du processus de l’évaluation. Nos remerciements vont également au personnel et bénéficiaires des projets visités pour l’excellence de leur appui et collaboration avec la mission d’évaluation.

_____________________________________________________________ Directeur, Bureau indépendant de l’évaluation : Luciano Lavizzari

Chargé de l’évaluation : Majid Benabdellah Chef d’équipe des consultants : Ali Abaab

* Michael Carbon a collaboré à la rédaction du rapport d’évaluation principal et a conduit le processus de l’évaluation à partir de février 2010.

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Acknowledgments

This country programme evaluation was led by Majid Benabdellah, Senior Evaluation Officer and Michael Carbon,* Evaluation Officer; Oanh Nguyen, Evaluation Research Analyst and Liesbeth Kellens, Associate Evaluation Officer. The evaluation consultants’ team leader Ali Abaab, received contributions from Aminata Ba, Ibrahim Amoukou, André Damiba, Boubacar Yamba and Amor Bayouli. The evaluation benefited throughout the process from insightful inputs and comments Seydou Traoré, Senior Independent Advisor and former minister, and from Larbi Zagdouni and Jean Pierre Olivier de Sardan, resource persons.

The internal peer reviewers from the Independent Office of Evaluation of IFAD (IOE) - Ashwani Muthoo, Paul André Rochon, and Michael Carbon - provided guidance and comments on key deliverables produced during the evaluation, including the draft final report. Marie Louise Ndiaye and Mary Netto, Evaluation Assistants, provided administrative assistance.

IOE is grateful to IFAD’s West and Central Africa Division for their insightful inputs and comments at various stages throughout the evaluation process.

Appreciation is due to the Government of Niger for the valuable comments and support throughout the evaluation process. Appreciation is expressed also to staff and beneficiaries of the projects visited for the excellent support and collaboration to the evaluation mission.

Director, IOE: Luciano Lavizzari Lead Evaluator, IOE: Majid Benabdellah

Consultants’ Team Leader, IOE: Ali Abaab * Michael Carbon collaborated to the draft final report and led the evaluation process from February 2010 onwards.

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Évaluation du programme de pays

Résumé exécutif

1. Objectifs et grands axes de l’évaluation. En 2009, le Bureau indépendant de l’évaluation du Fonds international de développement agricole (FIDA) a été chargé d’entreprendre une première évaluation du programme de pays (EPP) du FIDA au Niger. Cette évaluation, conduite dans l’esprit de la Politique du FIDA en matière d’évaluation et du manuel méthodologique élaboré par le Bureau, a pour objectifs principaux d’évaluer la performance et l’impact des opérations du FIDA au Niger et de générer une série de conclusions et de recommandations de nature à alimenter la formulation du futur programme stratégique du FIDA pour le Niger. Afin d’atteindre ces objectifs, l’évaluation apprécie la performance des trois composantes du partenariat entre le Gouvernement nigérien et le FIDA, qui se renforcent mutuellement, à savoir : le portefeuille de projets et de programmes, les activités hors prêts et les deux Programmes d’options stratégiques pour le pays (COSOP) concernant le Niger. L’évaluation du portefeuille, qui comprend sept projets et programmes, couvre la période allant de 1997 à 2009.

2. Contexte national. Le Niger est un pays sahélien enclavé dont les deux tiers de la superficie sont désertiques. En 2007, 62% de la population vivaient encore en dessous du seuil de pauvreté, dont les deux tiers en milieu rural. Les autres indicateurs socioéconomiques du Niger sont aussi très faibles. Les femmes et les jeunes sont particulièrement touchés par la pauvreté. Environ 82% de la population est rurale, cette population se concentrant dans la frange sud du pays. La croissance démographique du Niger, l’une des plus élevées au monde, constitue un défi considérable pour le développement du pays. Le paysage sociopolitique du pays a régulièrement été marqué par des troubles sociaux, conflits armés internes et crises politico-institutionnelles. Le cadre macroéconomique du Niger s’est toutefois amélioré ces dix dernières années, notamment grâce à des réformes structurelles et une réduction significative de la dette extérieure. La gouvernance au Niger reste pourtant affectée par une forte dépendance à l’égard de l’aide extérieure, l’instabilité des institutions et de leurs cadres, l’insuffisance des moyens dont disposent les services techniques déconcentrés et les communes, et l’importance de la corruption au sein de l’administration. Ces problèmes de gouvernance freinent la mise en œuvre des stratégies visant à réduire la pauvreté. L’aide extérieure en faveur de l’agriculture et du développement rural au Niger a connu une croissance notable de 1998 à 2007 (553,4 millions d’USD sur dix ans), mais les effets de cette aide pâtissent de la faible capacité d’absorption du pays. Le niveau d’investissement dans les infrastructures socioéconomiques reste très faible. Le secteur privé et les organisations de la société civile sont peu développés et vivent également dans une large mesure de l’aide au développement.

3. La domination de l’agriculture et de l’élevage et la faible diversification intra-sectorielle rendent l’économie du Niger très vulnérable aux aléas climatiques et aux marchés. Le secteur informel compte pour 70% du produit intérieur brut, ce qui explique en partie l’étroitesse de l'assiette fiscale du pays. L’agriculture de subsistance traditionnelle est en crise sous l’effet combiné de la pression démographique et de la forte dégradation des ressources naturelles. Par conséquence, les ménages ruraux doivent recourir aux marchés pour s’approvisionner en vivres produits localement ou importés. Ils sont donc obligés de diversifier leurs sources de revenu. Le Niger dispose d’un important potentiel en eau dont moins d’un tiers est actuellement exploité. L’accès limité à la terre des ménages agricoles vulnérables, les femmes en particulier, est un obstacle important à l’amélioration de leurs revenus et de leur sécurité alimentaire.

4. Le FIDA au Niger. Le FIDA a élaboré deux COSOP pour le Niger (en 1999 et 2006). Les objectifs stratégiques du COSOP de 1999 concernaient l’amélioration de l’accès des pauvres aux services financiers, la gestion des ressources naturelles, l’utilisation des débouchés offerts par le marché régional, l’adoption d’une approche participative pour le développement des organisations de base, et l’amélioration de l’accès aux services sociaux de base. Le COSOP de 2006 renonce à

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l’objectif lié aux services financiers ruraux, mais rajoute, dans le contexte de la crise alimentaire de 2004 - 2005, un objectif stratégique de réduction de la vulnérabilité et de renforcement de la sécurité alimentaire des ménages ruraux. Pour le COSOP de 2006, le FIDA et le gouvernement ont convenu de concentrer les interventions financées par le FIDA sur la région de Maradi, où vivent 20% de la population du pays et qui a été la région la plus touchée par la crise alimentaire de 2004-2005. Sur le plan sous-sectoriel, les deux COSOP sont principalement axés sur le développement agricole et la gestion des ressources naturelles, le renforcement des capacités locales et le développement institutionnel, l’appui aux services financiers ruraux et la création de fonds d’investissement locaux, et l’appui aux infrastructures et services ruraux. Les groupes cibles des interventions du FIDA sont les petits producteurs (agriculteurs et pasteurs), les femmes les plus vulnérables et les jeunes ruraux sans emploi.

5. Depuis 1980, le FIDA a contribué au financement de huit projets et programmes au Niger, pour un coût total de 234,6 millions d’USD couvert à hauteur de 45% par les prêts du FIDA. Ainsi, ces dix dernières années, le FIDA a fourni environ 8,5% du montant total de l’aide aux secteurs rural et agricole du Niger. Le budget alloué au Niger en application du Système d’allocation fondé sur la performance (SAFP) mis en place par le FIDA est passé de 4 millions d’USD à 6,2 millions d’USD par an entre 2005 et 2009. L’allocation fixée pour le cycle du SAFP 2007-2009 était de 16,65 millions d’USD et ce montant sera doublé pour le cycle 2010-2012.

6. Dans l’ensemble, les projets visent à améliorer les revenus et les conditions de vie des populations rurales pauvres. Les objectifs spécifiques du portefeuille évalué concernent principalement la gestion des ressources naturelles, le développement des institutions de base et le renforcement des capacités, l’amélioration de l’accès aux services financiers ruraux, les progrès de la productivité de l’agriculture et de l’élevage, et l’amélioration de l’accès aux services sociaux de base en zone rurale. Les dons d’assistance technique appuient des domaines divers tels que la recherche-développement, l’innovation et la diffusion de technologies agricoles améliorées, les infrastructures, la gestion des ressources naturelles et le développement agricole. Le montant total des dons généralement couplés à un projet financé par le FIDA, s’élève à environ 1,62 million d’USD.

7. Les interventions du FIDA au Niger sont exécutées par les institutions gouvernementales. Toutefois, en application du principe d’externalisation, la mise en œuvre d’une grande partie des activités est déléguée à des ONG, des bureaux d’études et des services techniques déconcentrés, en vue de favoriser le développement de l’offre de services locaux. Des partenariats avec d’autres partenaires techniques et financiers sont prévus pour le financement et la mise en œuvre des projets, en partie dans le cadre des mécanismes de coordination entre le Gouvernement et les donateurs déjà en place. Les projets financés par le FIDA au Niger ont été cofinancés principalement par la Banque mondiale, l’Agence française de développement, le Programme alimentaire mondial, la Banque ouest-africaine de développement, le Programme des Nations Unies pour le développement et le Fonds belge de sécurité alimentaire.

8. Appréciation du portefeuille. Dans l’ensemble, les objectifs des projets concordent avec les politiques et stratégies du Gouvernement et du FIDA. Le portefeuille répond assez bien aux besoins des populations rurales pauvres, et il a fait preuve d’une souplesse satisfaisante lorsqu’il s’est agi de faire face aux urgences et à l’évolution de la situation. Alors que les objectifs et l’envergure des premiers projets dépassaient la capacité de gestion des équipes de projet, on constate ces derniers temps une évolution vers une plus forte implication des institutions locales et une plus forte concentration géographique des interventions. En revanche, l’attention portée à l’agriculture irriguée, à l’élevage, aux activités extra-agricoles et à l’accès des populations rurales pauvres aux marchés a été trop faible, alors que les perspectives sont importantes dans ces domaines. Le partenariat avec les services techniques déconcentrés et les communes (dont la création ne date que de 2004) n’a pas été suffisamment développé, mais il sera au cœur du prochain projet cofinancé par le FIDA (Initiative de réhabilitation et de développement agricole et rural – Renforcement des capacités institutionnelles). Ainsi, la pertinence du portefeuille est jugée modérément satisfaisante.

9. Pour ce qui est de l’efficacité du portefeuille, des résultats probants ont été obtenus dans le domaine de la remise en valeur des terres au niveau des exploitations agricoles et, dans une moindre

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mesure, au niveau de la gestion de l’eau pour l’irrigation à petite échelle. Sur le plan local, ces résultats ont contribué à l’essor de la productivité de l'agriculture et de l’élevage. On constate aussi une amélioration modeste de l’accès des populations aux services financiers ruraux, mais celle-ci n’a généralement pas perduré une fois le projet achevé. La construction et la remise en état de pistes rurales ont dépassé les prévisions. Globalement, pourtant, les résultats n’ont pas été à la hauteur des prévisions et des besoins. Les projets n’ont pas contribué de manière significative à la mise en place d’une gestion effective des ressources naturelles communautaires, ni au développement de services financiers accessibles aux populations rurales pauvres. Par ailleurs, la mise en place d’infrastructures hydrauliques, éducatives et sanitaires est très inférieure aux prévisions. C’est la raison pour laquelle l’efficacité du portefeuille est jugée modérément insatisfaisante.

10. Les processus de démarrage et de gestion, auparavant relativement lents, semblent s’être améliorés considérablement depuis quelques années. Le rapport entre le taux de réalisation matérielle et le taux des dépenses de fonctionnement des projets est systématiquement très bas, ce qui s’explique, entre autres, par la faible capacité des Unités de gestion de projet (UGP), les fréquentes ruptures de financement et la prolongation d’au moins une année de tous les projets menés à terme au Niger. Le coût des réalisations matérielles des projets est généralement inférieur au coût standard au Niger, notamment grâce à une bonne implication des communautés et des services de l’État dans les travaux et à des conditions topographiques et climatiques favorables. La rentabilité des investissements est cependant assez variable, en fonction des possibilités et des difficultés de valorisation. Les volets des projets relatifs au financement rural ont généralement donné lieu à des pertes de fonds importantes, au détriment de l’efficience du portefeuille. En conséquence, celle-ci est jugée modérément insatisfaisante.

11. L’appréciation de l’impact sur la pauvreté rurale montre que les projets ont contribué de façon assez significative, mais limitée dans l’espace, à améliorer les revenus et la sécurité alimentaire des ménages ruraux, grâce aux interventions menées dans les domaines de la production agricole, de la Gestion des ressources naturelles (GRN) et du développement des activités extra-agricoles. Cependant, dans de nombreux cas, cette amélioration reste fragile face aux chocs extérieurs. Le portefeuille a également eu un impact modeste sur le capital humain, notamment en matière d’éducation et de santé, sur le capital social et l’autonomisation, en particulier pour les femmes, et sur les institutions et politiques rurales. Aussi l’impact du portefeuille sur la pauvreté rurale est-il jugé modérément satisfaisant.

12. Pour assurer la durabilité des acquis, les projets prévoyaient des stratégies de désengagement reposant essentiellement sur la participation des organisations de base et le renforcement de leurs capacités, deux aspects qui présentent en eux-mêmes une durabilité très variable. La durabilité des acquis en matière de GRN et de production agricole est assez bonne, grâce à la simplicité des aménagements et à la forte implication des populations, mais l’insécurité foncière, la faible maîtrise de l’eau et la dégradation des terres sont autant de menaces qui pèsent sur leur durabilité. La durabilité des infrastructures socioéconomiques varie en fonction de la qualité de leur construction et de la compétence des services de l’État qui les prennent en charge. Les services de formation et de conseil apportés aux populations bénéficiaires dans le cadre des projets sont condamnés à disparaître à la clôture des projets. En effet, peu d’efforts sont consacrés au renforcement des capacités des services techniques déconcentrés et la valorisation des services locaux dont les projets ont encouragé le développement est insuffisante lorsque les apports de fonds extérieurs s’achèvent. En conséquence, la durabilité des acquis des projets du portefeuille du FIDA est jugée modérément insatisfaisante.

13. Le portefeuille du FIDA au Niger a favorisé de nombreuses innovations agroécologiques, sociales, institutionnelles et méthodologiques, grâce à la relation tripartite entre les projets, les institutions de recherche et les groupes de bénéficiaires. La diffusion des innovations d’ordre agroécologique est pratiquement spontanée, du moment qu’il s’agit de technologies simples et utiles. Pour les innovations institutionnelles et méthodologiques en revanche, la diffusion se heurte souvent au manque de moyens ou à des obstacles institutionnels. Compte tenu de ce qui précède, la performance du portefeuille en matière d’innovation est jugée satisfaisante.

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14. Performance des partenaires. Le Gouvernement nigérien a mis en place, assez récemment, un cadre de développement économique et social cohérent facilitant l’insertion des projets, l’évolution favorable de la gouvernance et l’amélioration de la situation macroéconomique du pays. Pourtant, la faiblesse structurelle de l’administration et des services techniques déconcentrés, l’instabilité politique et le manque de réalisme dans la conception des projets en ce qui concerne la capacité d’absorption des institutions gouvernementales sont autant de facteurs qui ont limité la performance du Gouvernement, ce qui a entraîné des répercussions très négatives sur la performance du portefeuille. Malgré de nombreux obstacles, le FIDA a constamment maintenu au Niger un portefeuille de prêts cohérent concordant avec les priorités nationales et les besoins des ruraux pauvres. Le FIDA a fait des efforts notables en matière de partenariats, notamment à travers la participation à la programmation conjointe et la promotion de la concertation entre les Partenaires techniques et financiers (PTF) dans la région de Maradi. Cependant, la gestion du portefeuille a pâti d’une supervision indirecte trop légère et de difficultés de communication. Les évaluateurs s’interrogent par ailleurs sur le bien-fondé de la récente décision de mettre un terme à deux projets avant la date prévue. Le Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets (UNOPS), principale institution coopérante du FIDA au Niger, s’est acquitté correctement de l’administration des prêts, bien que la lenteur avec laquelle il a traité les demandes d’approbation et de décaissements ait entraîné des retards dans l’approvisionnement des projets. L’UNOPS a effectué des missions de supervision à intervalles réguliers, mais les recommandations formulées à cette occasion ont surtout trait aux aspects généraux de la gestion des projets et peu à leurs orientations stratégiques et à leurs résultats. Cette lacune s’explique peut-être par la composition peu adaptée des équipes de supervision et la fréquence et la durée insuffisantes des missions. En application du principe d’externalisation, les projets sous-traitent de nombreuses activités à des ONG, entreprises privées et organisations de base. La performance des ONG a été assez faible en raison de capacités insuffisantes, ce qui s’est souvent traduit par une surcharge de travail pour les équipes de projet. La région de Maradi dispose d’un tissu d’entrepreneurs compétents grâce aux nombreuses interventions qui s’y sont déjà déroulées. Ailleurs, la performance des entreprises privées a été faible, en raison de trois facteurs : des capacités insuffisantes en matière de techniques et de gestion, le sous-équipement, et les carences du contrôle opéré par les services de l’État. Les organisations de base ont apporté une contribution importante à la réalisation d’actions de développement initiées dans le cadre des projets du FIDA. Toutefois, ces organisations présentent de nombreuses insuffisances : analphabétisme, méconnaissance des procédures, manque de transparence, faibles capacités financières et techniques, etc.

15. Activités hors prêts. Le programme du FIDA a eu le mérite de mobiliser plusieurs dons d’assistance technique (pour plus de 1,6 million d’USD) et de les intégrer à certains projets, assurant ainsi une bonne synergie entre les dons et les prêts. Ces dons, relatifs à des domaines divers, ont eu un impact positif sur la mise en œuvre des projets du FIDA. Toutefois, les acquis des dons n’ont pas toujours bénéficié d’une stratégie de capitalisation et de diffusion. La participation du FIDA à la concertation sur les politiques s’est faite essentiellement à travers les projets cofinancés et certains dons d’assistance technique. Des questions pertinentes ont été abordées, telles que la Stratégie nationale de microfinance, la régionalisation de la Stratégie de développement rural (SDR) et la Stratégie nationale de gestion des banques céréalières. Sur le plan des partenariats, la performance du FIDA est satisfaisante, notamment à travers l’engagement dans la programmation conjointe au titre du Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement (PNUAD), le rôle de premier plan joué dans l’adoption de la Lettre d’entente de Maradi, le cofinancement de projets avec d’autres PTF, et le Cadre de concertation entre le Gouvernement et les partenaires à Maradi (bien que ce cadre n’ait jamais véritablement fonctionné, notamment en raison des difficultés rencontrées par le projet IRDAR). La gestion des connaissances était très faible dans les premiers projets du FIDA évalués dans le cadre de l’EPP, mais avec le Projet de promotion de l’initiative locale pour le développement à Aguié (PPILDA), le programme du FIDA a porté une attention croissante à cet aspect à partir de 2006 - 2007. La performance des activités hors prêts dans leur ensemble est donc jugée modérément satisfaisante.

16. Performance des COSOP. Les deux stratégies de pays (1999 et 2006) ont été élaborées avant les nouvelles directives du FIDA concernant les programmes d’options stratégiques pour les pays axés sur les résultats. Elles ne prévoient pas un programme cohérent et méthodique de prêts et d’activités hors prêts, ni un système de pilotage ou de suivi-évaluation. Les deux COSOP présentent toutefois une

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analyse judicieuse des causes structurelles de la pauvreté dans le pays et leurs objectifs stratégiques concordent avec les politiques et stratégies nationales de développement en vigueur et avec le mandat du FIDA. Le COSOP de 1999 répondait bien aux besoins des populations rurales pauvres puisqu’il visait la réalisation du potentiel productif naturel, la diversification des activités économiques en vue de leur intégration aux marchés, le renforcement de leurs moyens d'action par le biais des organisations de base, et l’amélioration de l’accès aux services sociaux, en particulier pour les femmes. En revanche, la nécessité de développer les services financiers ruraux en faveur des populations rurales pauvres n’était pas véritablement fondée sur une analyse des besoins de ces populations, et le COSOP n’a pas considéré les risques inhérents à la très vaste étendue géographique et à la très grande diversité thématique des interventions. Le COSOP en vigueur, qui date de 2006, porte très fortement l’empreinte de la crise alimentaire de 2004 - 2005, puisqu'il combine une approche de redressement après-crise à court terme et une approche de développement à long terme. Il propose judicieusement de concentrer les interventions dans la région de Maradi et d’étendre à l’ensemble de cette région l’approche du PPILDA en matière de valorisation du savoir-faire et des innovations locales, mais il passe à côté du potentiel important que recèle le développement d’un partenariat stratégique avec les services techniques déconcentrés.

17. Les objectifs stratégiques des COSOP correspondent dans une large mesure à ceux du portefeuille de projets. Les objectifs d’amélioration de la GRN, de sécurisation et d’intensification de la production agricole et d’amélioration et de diversification des revenus ont été partiellement atteints notamment à travers la promotion de la régénération naturelle assistée (RNA), la conservation des eaux et du sol et la défense et restauration des sols (CES-DRS), la petite irrigation et la promotion des activités génératrices de revenus (AGR) à l’intention des femmes. L’organisation des communautés de base a été encouragée à travers la mise en place et le renforcement des capacités de diverses organisations, qui restent au demeurant peu autonomes par rapport aux projets. L’objectif visant à réduire les conséquences de la crise alimentaire a été atteint à l’échelon local grâce à la mise en place des magasins villageois, et à une échelle plus large avec l’élaboration de la Stratégie nationale de gestion des banques céréalières. En revanche, la réalisation des objectifs visant à améliorer l’accès des populations rurales aux services financiers et à développer les infrastructures sociales et économiques a été globalement faible. Ainsi, la performance des COSOP est jugée modérément satisfaisante.

18. Appréciation de l’ensemble du partenariat entre le FIDA et le Gouvernement. Sur la base de la performance du portefeuille, des activités hors prêts et des COSOP, l’ensemble du partenariat entre le FIDA et le Gouvernement est modérément satisfaisant. Le tableau ci-dessous résume les notes attribuées par l’EPP aux différents critères d’évaluation.

Synthèse des appréciations de l’EPP du Niger Critères d’évaluation Scorea

Performance du portefeuille 4

Performance des activités hors prêts 4

Performance des COSOP 4

Ensemble du partenariat entre le FIDA et le Gouvernement 4 a) L’échelle des scores est la suivante : 1 = très insatisfaisant ; 2 = insatisfaisant ; 3 = modérément insatisfaisant ; 4 = modérément satisfaisant ; 5 = satisfaisant et 6 = très satisfaisant.

Recommandations

19. Dans la perspective de l’élaboration du nouveau COSOP du FIDA pour le Niger, l’EPP formule les quatre recommandations stratégiques suivantes : i) continuer d’axer les interventions sur la région de Maradi, d’abord en investissant dans les capacités des institutions locales, puis en soutenant la diversification des revenus des ruraux pauvres ; ii) favoriser l’adoption d’une approche-programme dans la région de Maradi, en soutenant le développement de la Stratégie de développement rural (SDR) régionale de Maradi et en assurant l’alignement des interventions du FIDA dans la région sur cette stratégie régionale ; iii) faire pleinement usage des activités hors prêts (partenariats, gestion des savoirs et concertation) pour encourager le développement des innovations et en assurer l’application à

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plus grande échelle ; et iv) procéder à des ajustements du modèle opérationnel du FIDA de manière à l’adapter au contexte particulier du Niger.

20. Recommandation 1. Orienter les priorités stratégiques du programme du FIDA au Niger, d’abord sur le renforcement des capacités institutionnelles et ensuite sur la diversification des revenus ruraux, en maintenant le ciblage géographique de la région de Maradi. L’IRDAR-RCI aura pour objet de renforcer les capacités des communes et des services techniques déconcentrés (notamment les organisations professionnelles agropastorales - OPA) afin d’améliorer la structuration et l’efficacité des filières de production. Le prochain projet du FIDA, financé au moyen de l’allocation SAFP 2010-2012, devra s’attacher à diversifier les revenus ruraux, une attention particulière étant portée à l’agriculture irriguée marchande, l’élevage et les activités génératrice de revenus (AGR) extra-agricoles. Le projet devra promouvoir, de façon transversale et en partenariat, l’accès des ruraux pauvres aux marchés et le renforcement des services privés.

21. Recommandation 2. Poursuivre l’évolution vers une approche-programme intégrée à la Stratégie régionale de développement rural dans la région de Maradi. Il s’agit de soutenir le processus de régionalisation de la SDR pour la région de Maradi tel que souhaité par le Gouvernement, et d’intégrer pleinement les interventions financées par le FIDA à la SDR régionale qui constituerait dès lors le « programme » dont le Gouvernement aurait la maîtrise. Le processus du nouveau COSOP du FIDA, et en particulier toutes les analyses qui devront l’accompagner, devra être mis à profit pour approfondir les connaissances du Gouvernement et des PTF opérant dans la région concernant les contraintes et opportunités locales en matière de développement rural. Les orientations stratégiques et les modalités de mise en œuvre du nouveau COSOP du FIDA devront être définies conjointement avec le Gouvernement national et régional et les PTF actifs dans la région de Maradi. Le nouveau COSOP devra prévoir, à travers les activités hors prêts, d’accompagner les partenaires locaux (Gouvernement et société civile) dans la préparation de la SDR régionale de Maradi, d’appuyer la coordination de son exécution et de soutenir le suivi-évaluation de sa mise en œuvre.

22. Recommandation 3. Poursuivre la promotion des innovations et leur application à plus grande échelle en faveur de la diversification des revenus des ruraux pauvres. Les domaines dans lesquels le FIDA a accumulé une certaine expérience au Niger et pour lesquels il est nécessaire de poursuivre la recherche de solutions innovantes sont notamment la GRN, la petite irrigation, l’accès au foncier, l’accès au marché et le renforcement des moyens d’action des groupes sociaux marginalisés, les femmes en particulier. D’autres domaines pertinents méritent incontestablement un surcroît d’attention, tels que l’élevage sédentaire et les activités extra-agricoles. Le FIDA et le Gouvernement devraient exploiter pleinement l’expérience du PPILDA en matière d’approches de l'identification et de la promotion des innovations en milieu paysan, sans pour autant négliger la capitalisation des innovations et leur application à plus grande échelle, au-delà des projets et de la région de Maradi. À cet effet, le nouveau COSOP devra comporter une stratégie réaliste de promotion et application à plus grande échelle des innovations issues des interventions sur le terrain, faisant pleinement usage d’activités hors prêts.

23. Recommandation 4. Adapter le modèle opérationnel du FIDA au contexte particulier du Niger, considérant que le pays est confronté à pratiquement toutes les difficultés des pays les plus pauvres. Compte tenu de la forte hétérogénéité des capacités des prestataires de services publics et privés au Niger en matière de techniques et de gestion, il convient de choisir plus judicieusement les partenaires d’exécution des projets, en fonction de leurs capacités, et de prévoir une assistance technique d’accompagnement adéquate appelée à s'estomper au fil du temps. Il est également nécessaire de rechercher la simplicité dans les objectifs et les activités prévues dans le cadre des projets, en tenant compte de la capacité des partenaires d’exécution, qui devrait cependant s’améliorer progressivement. En outre, compte tenu du caractère souvent imprévisible des évolutions du contexte nigérien, il y a lieu de prévoir une souplesse suffisante dans la conception des interventions, afin d’être en mesure de les adapter en fonction de l’évolution de la situation. La supervision et l’appui à la mise en œuvre des interventions financées doivent être renforcés davantage, avec une participation accrue du FIDA, du Gouvernement et des autres partenaires impliqués. Il conviendrait d’augmenter la durée et la fréquence des missions de supervision, mais aussi de faire appel à des prestataires de réputation internationale pour fournir aux projets une assistance technique régulière à la mesure des besoins.

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Republic of the Niger

Country Programme Evaluation

Executive Summary

1. Objectives and main lines of the evaluation. In 2009, the Independent Office of Evaluation (IOE) of the International Fund for Agricultural Development (IFAD) undertook its first evaluation of IFAD’s country programme in Niger. This country programme evaluation (CPE), performed in accordance with IFAD’s Evaluation Policy and the manual on methodology prepared by IOE, has the main objectives of evaluating the performance and impact of IFAD’s operations in Niger and proposing a series of conclusions and recommendations that can be used as input for the Fund’s future country strategy. To attain these objectives, the evaluation examines the performance of three components of the partnership between the country’s Government and IFAD, which reinforce each other mutually: the portfolio of projects and programmes, non-lending activities, and the two country strategic opportunities programmes (COSOPs) for Niger. The evaluation of the portfolio, which includes seven projects and programmes, covers the period from 1997 to 2009.

2. National context. Niger is a landlocked Sahelian country covered for two thirds by desert. In 2007, 62 per cent of the population still lived below the poverty line, of which two thirds in rural areas. Niger’s other socioeconomic indicators are also quite low. Women and young people are particularly affected by poverty. About 82 per cent of the population is rural and concentrated in the southern fringe of the country. Population growth, which is one of the highest in the world, poses a considerable challenge for the country’s development. The socio-political landscape has been regularly marked by social troubles, internal armed conflicts, and political-institutional crises. The macroeconomic framework has, nonetheless, improved in the last ten years, particularly thanks to structural reforms and a significant reduction in the foreign debt. However, governance in Niger continues to be affected by heavy reliance on foreign aid, the instability of institutions and their leaders, insufficient means available to the decentralized technical services and communes, and widespread corruption in the administration. These problems of governance have held back the implementation of poverty-reduction strategies. Foreign aid for agriculture and rural development in the country has grown considerably, particularly between 1998 and 2007 (US$553.4 million in six years), but the impact of that aid suffers from the country’s poor absorption capacity. Investments in socioeconomic infrastructure are still very low. Niger’s private sector and civil society organisations are scantly developed and also live to a large extent from development aid.

3. The predominance of crop and livestock farming and poor intra-sector diversification make Niger’s economy very vulnerable to climate and market vagaries. The informal sector accounts for 70 per cent of gross domestic product, which partly explains the narrowness of the country’s tax base. Traditional subsistence agriculture is in crisis under the combined effects of population pressure and the heavy degradation of natural resources. Consequently, rural families must turn to markets to buy local or imported food supplies. They are therefore forced to diversify their sources of income. Niger has significant water potential, with less than one third currently being used. The limited access to land by vulnerable farming families, women in particular, is a major obstacle to improving their income and food security.

4. IFAD in Niger. IFAD has prepared two COSOPs for Niger, respectively in 1999 and 2006. The strategic objectives of the 1999 COSOP involved improving access to financial services by the poor, natural resource management, materialising the opportunities offered by the regional market, taking a participative approach to the development of grass-roots organizations, and improving access to basic social services. The 2006 COSOP abandons the objective related to rural financial services but, in the context of the 2004-2005 food crisis, adds the strategic objective of reducing the vulnerability of rural families and improving their food security. With the 2006 COSOP, IFAD and the Government agreed to focus the interventions financed by IFAD on the Maradi region, which is where 20 per cent of the country’s population lives. This was the region hardest hit by the 2004-2005 food crisis. With regard to subsectors, the two COSOPs focused mainly on agricultural development and natural resource

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management, local capacity-building and institutional development, support for rural financial services and the creation of local investment funds, and support for rural infrastructure and services. IFAD’s target groups are small producers (farmers and herdsmen), the most vulnerable women, and unemployed rural youths.

5. Since 1980, IFAD has helped to finance eight projects and programmes in Niger for a total cost of US$234.6 million, of which 45 per cent was covered by IFAD loans. Consequently, in the last 10 years, IFAD has provided about 8.5 per cent of all aid to Niger’s rural and agricultural sectors. The budget allocated to Niger under IFAD’s performance-based allocation system (PBAS) has risen from US$4 million to US$6.2 million a year between 2005 and 2009. The allocation established for the 2007-2009 PBAS cycle was US$16.65 million and it will be doubled for the 2010-2012 cycle.

6. By and large, the projects are intended to improve the incomes and living conditions of poor rural populations. The specific objectives of the evaluated portfolio relate mainly to natural resource management, the development of grass-roots institutions and capacity building, better access to rural financial services, higher productivity in crop and livestock farming, and better access to basic social services in rural areas. Technical-assistance grants support different areas such as research and development, innovation and dissemination of improved farming technologies, infrastructure, natural resource management, agricultural development, etc. The grants, which are generally linked to an IFAD-financed project, total about US$1.62 million.

7. IFAD’s activities in Niger are carried out by government institutions. However, applying the principle of outsourcing, implementation of most of the activities is delegated to NGOs, research departments, or deconcentrated technical services, with the aim of promoting development of the supply of local services. Partnerships with other technical and financial partners are envisaged to finance and implement projects, partly under the coordination mechanisms between the Government and donors that are already in place. The projects financed by IFAD in Niger have been cofinanced mainly by the World Bank, the French Development Agency, the World Food Programme, the West African Development Bank, the United Nations Development Programme, and the Belgian Fund for Food Security.

8. Assessment of the portfolio. On the whole, the projects’ objectives are consistent with the Government’s and IFAD’s policies and strategies. The portfolio responds adequately to the needs of the rural poor and shows good flexibility to adapt to urgencies and new developments. Since the objectives and scope of the early projects exceeded the managerial capacity of the project teams, projects have more recently evolved toward stronger involvement of local institutions and narrower geographic focus of activities. In contrast, not enough attention has been paid to irrigated farming, animal husbandry, off-farm activities, or market access for the rural poor, given the sizeable potential in these areas. Partnerships with decentralized technical services and communes (which were only created in 2004) have not been sufficiently developed but they will be central to the next project cofinanced by IFAD (Agricultural and Rural Rehabilitation and Development Initiative Project-Institutional Strengthening Component – ARRDI-ISC – ). Consequently, the relevance of the portfolio has been moderately satisfactory.

9. With regard to the effectiveness of the portfolio, the best results have been obtained in the rehabilitation of degraded farmland and, to a lesser extent, in the management of water for small-scale irrigation. On the local level, these results have helped to increase the productivity of crop and livestock farming. There has also been a modest improvement in access by the population to rural financial services, but it has generally not continued after project completion. The construction and rehabilitation of rural roads has exceeded expectations. Overall, however, the results have not matched expectations or needs. The projects did not contribute significantly to the establishment of effective management of community natural resources or to the development of financial services accessible to the rural poor. Furthermore, the establishment of hydraulic, educational, and sanitary infrastructure falls far short of expectations. For these reasons, the effectiveness of the portfolio is moderately unsatisfactory.

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10. The start-up and management processes, which had formerly been relatively slow, appear to have improved considerably in the last few years. The project implementation-to-disbursements ratio has systematically been very low, which is explained among other reasons, by the weak capacity of the project management units, frequent interruptions of financing, and the fact that all the projects completed in Niger took at least one year longer than planned. The cost of project implementation is generally below standard costs in Niger, particularly thanks to the good involvement of communities and government services in the works, and to favourable topographical and climate conditions. Returns on investments however vary considerably in function of the possibilities of assessing their value and the difficulties in doing so. The project components related to rural finance have generally generated significant losses of funds to the detriment of the efficiency of the portfolio. Consequently, this aspect is moderately unsatisfactory.

11. An assessment of the impact of the projects on rural poverty indicates that they have contributed significantly - albeit within a limited area - to improving the income and food security of rural families thanks to interventions in the fields of farm production, natural resource management, and off-farm activities. However, in many cases, this improvement is vulnerable to external shocks. The portfolio has also had a modest impact on human capital development, especially in education and health; social capital, and empowerment, particularly for women; and rural institutions and policies. Accordingly, the impact of the portfolio on rural poverty has been moderately satisfactory.

12. To ensure the sustainability of the results, the projects provided for exit strategies essentially based on the participation of grass-roots organizations and on building their capacity, two aspects that in themselves vary considerably in sustainability. The sustainability of the results in natural resource management and agricultural production is quite good thanks to the simplicity of the structures and the close involvement of the population. However, land tenure insecurity, poor management of water, and land degradation are threats that weigh on that sustainability. The sustainability of socioeconomic infrastructure varies in function of the quality of its construction and the competence of the government services that take it over. Training and advisory services for project beneficiaries are doomed to disappear at project completion. This because little efforts were made to bolster the capacity of the decentralized technical services and because local services, whose development was encouraged by the projects, are insufficiently are supported once outside funding is exhausted. Consequently, the sustainability of the results of the projects in the IFAD portfolio is moderately unsatisfactory.

13. IFAD’s portfolio in Niger has promoted many agroecological, social, institutional, and methodological innovations, thanks to the tripartite relationship between the projects, research institutions, and beneficiary groups. Agroecological innovations are disseminated virtually spontaneously, as long as the technologies are simple and useful. For the institutional and methodological innovations, on the contrary, dissemination often stumbles against a lack of means or institutional obstacles. Given the above, the performance of the portfolio in the area of innovation is satisfactory.

14. Performance of the partners. The Government of Niger has recently established a coherent economic and social development framework which facilitates the insertion of projects, progress in governance, and the improvement of the country’s macroeconomic situation. However, the structural weakness of the administration and the decentralized technical services, the political instability, and the lack of realism in the design of projects as far as the absorption capacity of government institutions is concerned, are factors that have limited the Government’s performance, which has had very negative consequences on the performance of the portfolio. Despite the many obstacles, IFAD has continually maintained a loan portfolio in Niger that is consistent with national priorities and the needs of the rural poor. IFAD has made considerable efforts in the area of partnerships, particularly through joint programming and promotion of the coordination mechanism among the technical and financial partners in the Maradi region. However, portfolio management has suffered from overly light indirect supervision and communications difficulties. The evaluators also question the merit of the recent decision to end two projects early. The United Nations Office for Project Services (UNOPS), IFAD’s main cooperating agency in Niger, has acquitted itself well in loan administration, although the slowness with which it has processed non objections and disbursement requests has resulted in delays

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in the provisioning of projects. UNOPS has carried out supervision missions at regular intervals, but its recommendations deal mainly with general aspects of project management and neglect strategic directions and their results. This gap can perhaps be explained by the narrow composition of the supervision teams and the insufficient frequency and length of the missions. Applying the outsourcing principle, the projects subcontract many activities to NGOs, private enterprises, and grass-roots organizations. The performance of the NGOs is quite weak because of their lack of capacity, which often translates into a work overload for the project teams. The Maradi region has a network of competent entrepreneurs, thanks to the many donor interventions that have already taken place. However, private enterprises do not perform strongly for three reasons: insufficient technical and managerial capacity, lack of equipment, and lack of control by government services. Grass-roots organizations have made an important contribution to the development activities initiated under IFAD projects. However, these organizations present many shortcomings: illiteracy, poor grasp of procedures, lack of transparency, weak financial and technical capacity, etc.

15. Non-lending activities. IFAD’s programming has the merit of mobilizing multiple technical assistance grants (for more than US$1.6 million) and incorporating them into different projects, thereby assuring good synergy between grants and loans. These grants in different fields have had a positive impact on the implementation of IFAD projects. However, the results obtained from the grants have not always benefited from a strategy to capitalize on and disseminate the lessons learned. IFAD’s participation in policy coordination has essentially been through cofinanced projects and some technical-cooperation grants. Pertinent issues have been addressed, such as the national microfinance strategy, regionalization of the rural development strategy, and the national cereal banks management strategy. With regard to partnerships, IFAD’s participation has been satisfactory, particularly through its involvement in joint programming under the United Nations Development Assistance Framework, the prominent role it played in the adoption of the Maradi Letter of Understanding, the cofinancing of projects with other technical and financial partners, and the coordination mechanism between the Government and the partners in Maradi (although the mechanism has never really functioned, particularly because of the difficulties encountered by the Agricultural and Rural Rehabilitation and Development Initiative Project). Knowledge management was very weak in the first IFAD projects evaluated under the CPE, but with the PPILDA project, IFAD’s programme has paid increasing attention to this aspect since 2006-2007. The performance of non-lending activities as a whole is moderately satisfactory.

16. Performance of the COSOPs. The two country strategies (1999 and 2006) were prepared before the new IFAD guidelines on results-based country strategic opportunities programmes. Hence, these COSOPs did not provide for a coherent and methodical lending and non-lending activities programme, or for pilot projects or monitoring and evaluation. However, both COSOPs present a sound analysis of the structural causes of poverty in the country and their strategic objectives coincide with national development policies and strategies in effect and with IFAD’s mandate. The 1999 COSOP responded well to the needs of the rural poor, since it aimed at securing natural productive potential, diversifying economic activities with a view to their integration into markets, strengthening their means of action through grass-roots organizations, and improving access to social services, particularly for women. However, the need to develop financial services for the rural poor was not firmly rooted in an analysis of the needs of that population, and the COSOP failed to realize the risks inherent in the vast geographic area and the very wide thematic diversity of the interventions. The current COSOP, which dates from 2006, is very strongly shaped by the 2004-2005 food crisis, since it combines an approach of short-term, post-crisis relief and a long-term development approach. It rightly proposes to focus on interventions in the Maradi region and to extend the beneficiary-targeting approach to the entire region with respect to the enhancement of local know-how and innovation, but it ignores the great potential that lies in developing a strategic partnership with the decentralized technical services.

17. The strategic objectives of the COSOPs correspond by and large to those of the project portfolio. The objectives to improve natural resource management, secure and intensify agricultural production, and improve and diversify sources of income have been partly achieved, particularly through the promotion of assisted natural regeneration, soil and water conservation measures, small irrigation projects, and the promotion of income-generating activities for women. Community

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organization was encouraged by building the capacity of different organizations, although they did not become very self-sufficient outside the projects. The objective of limiting the impact of the food crisis was achieved on the local scale, thanks to the installation of village warehouses and, on a larger scale, with the preparation of a national cereal bank management strategy. However, the objectives to improve access by the rural population to financial services and to develop social and economic infrastructure were generally not attained. Thus, the performance of the COSOPs was moderately satisfactory.

18. Assessment of the overall partnership between IFAD and the Government. Based on portfolio performance, non-lending activities, and the COSOPs, the overall partnership between IFAD and the Government has been moderately satisfactory. The following table summarizes the scores given by the CPE to the different evaluation criteria.

Summary of the CPE Appraisal of Niger Evaluation Criteria Scorea

Portfolio performance 4

Performance of non-lending activities 4

COSOP performance 4

Overall partnership between IFAD and the Government 4 a) The scores are: 1=very unsatisfactory; 2=unsatisfactory; 3=moderately unsatisfactory; 4=moderately satisfactory; 5=satisfactory; and 6=very satisfactory

Recommendations

19. In view of the preparation of a new COSOP for Niger, the CPE makes the following four strategic recommendations: (i) continue to target interventions to the Maradi region, by strengthening the capacity of local institutions and by supporting diversification of the income of the rural poor; (ii) promote the adoption of a programme approach in the Maradi region by supporting the development of the regional rural development strategy for Maradi ensuring that IFAD interventions in the region are aligned with that strategy; (iii) make full use of non-lending activities (partnerships, knowledge management, and policy dialogue) to encourage innovation and scaling up; and (iv) make adjustments to IFAD’s operating model to adapt it to the particular context in Niger.

20. Recommendation 1. Focus the strategic priorities of IFAD’s programme in Niger first on building institutional capacity and then on diversifying rural income, keeping the geographic focus on the Maradi region. The ARRDI-ISC will build the capacity of communes and the decentralized technical services (particularly agropastoral organizations) to improve the structure and effectiveness of production chains. The next IFAD project financed through the 2010-2012 PBAS allocation should aim at diversifying sources of rural income, paying special attention to irrigated market gardening, livestock, and off-farm income-generating activities. The project should promote access by the rural poor to markets and the reinforcement of private services, taking a cross-cutting approach based on partnerships.

21. Recommendation 2. Accelerate the transfer to a programme approach integrated with the rural development strategy for the Maradi region. This involves supporting the process of regionalising the rural development strategy for Maradi, as the Government would like to see, and fully integrating IFAD’s financial interventions with the regional strategy, which will then constitute the “programme” which the Government would control. The process of developing the new COSOP and, in particular all the analyses that will support it, should be used to provide the Government and the technical and financial partners operating in the region with a deeper understanding of local constraints and opportunities in rural development. The strategic guidelines and procedures for implementing IFAD’s new COSOP should be defined jointly with the national and regional governments and the technical and financial partners active in the Maradi region. The new COSOP should make provision for non-lending activities to assist the local partners (Government and civil

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society) in preparing the regional rural development strategy for Maradi, and to support coordination of its implementation, and its monitoring and evaluation.

22. Recommendation 3. Continue to promote innovation and its scaling up in order to contribute to the diversification of the income of the rural poor. The fields in which IFAD has built up some experience in Niger and for which it is necessary to find innovative solutions are primarily natural resource management, small-scale irrigation, access to land, access to markets, and strengthening the means of action of marginalized social groups, particularly women. Other pertinent fields undoubtedly merit greater attention, such as sedentary livestock raising and off-farm activities. IFAD and the Government should make full use of the experience of the beneficiary-targeting approach with regard to the identification and promotion of innovations in the rural areas without, however, neglecting to capitalize on innovations and their scaling up beyond the projects and the Maradi region. To that end, the new COSOP should develop a realistic strategy to promote the up scaling of innovations produced from interventions in the field, making full use of non-lending activities.

23. Recommendation 4. Adapt IFAD’s operating model to Niger’s particular context, given that the country faces virtually all the difficulties experienced by the poorest countries. Given the wide differences in the capacity of public and private service providers in Niger in the technical and managerial fields, partners for project implementation should be chosen more selectively, based on their capacity, and adequate technical assistance should be provided destined to be phased out over time. It is also necessary to seek simplicity in project objectives and activities, given the implementation capacity of the partners which should, however, gradually increase. Also, in view of the often unforeseeable nature of developments in Niger, sufficient flexibility must be built into the design of interventions so they can be adapted in function of how the situation evolves. Supervision and support for implementing the activities financed should be further strengthened with enhanced participation by IFAD, the Government, and the other partners involved. The length and frequency of supervision missions should be increased and lending agencies with international standing should be called upon to provide regular technical assistance commensurate with needs.

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Évaluation du programme de pays

Accord conclusif

I. OBJECTIFS, PROCESSUS ET PARTENARIAT RELATIFS À L’ÉVALUATION

1. En 2009, le Bureau indépendant de l’évaluation du FIDA a conduit une première évaluation du programme de pays (EPP) du FIDA au Niger. Cette EPP, conduite dans l’esprit de la Politique du FIDA en matière d’évaluation et du manuel méthodologique élaboré par le Bureau, a pour objectifs principaux d’évaluer la performance et l’impact des opérations du FIDA au Niger et de générer une série de conclusions et de recommandations de nature à alimenter la formulation du futur programme stratégique du FIDA pour le Niger. Afin d’atteindre ces objectifs, l’évaluation apprécie la performance des trois composantes du partenariat entre le Gouvernement nigérien et le FIDA, qui se renforcent mutuellement, à savoir: le portefeuille de projets et programmes, les activités hors prêts et les deux exposés des options et stratégies d’intervention (COSOP) pour le Niger. L’évaluation du portefeuille, qui comprend sept projets et programmes, couvre la période allant de 1997 à 2009.

2. L’évaluation a été réalisée en quatre grandes étapes : i) la préparation (revue documentaire, mission préparatoire et auto-évaluation) ; ii) la mission d’évaluation principale, du 25 avril au 23 mai 2009 (incluant une étude de performance et d’impact des projets PDRAA et PPILDA) ; iii) l’analyse des informations recueillies et la préparation du présent rapport (incluant plusieurs cycles de consultation sur l’ébauche du rapport) ; et iv) la conclusion de l’évaluation (ébauche d’un Accord conclusif et signature de l’Accord par le Gouvernement et le FIDA). Un partenariat d’évaluation a été constitué incluant le Gouvernement nigérien, le FIDA et les partenaires principaux pour fournir des orientations et des observations sur les principaux produits de l’évaluation et pour favoriser l’utilisation des résultats et des recommandations de l’évaluation.

3. Conformément à la Politique d’évaluation du FIDA, cet Accord conclusif a été préparé, avec l’aide du Bureau indépendant de l’évaluation, par la division concernée du Fonds (Division Afrique de l’Ouest et du Centre) et par le Gouvernement du Niger. Ce document, orienté vers l’action, présente les constats et recommandations principales de l’évaluation et expose les modalités de mise en œuvre des recommandations.

II. LES CONSTATS PRINCIPAUX DE L’ÉVALUATION

4. Depuis 1980, le FIDA a contribué au financement de huit projets et programmes au Niger, pour un montant total d’environ 234,6 millions d’USD couvert à hauteur de 45% par les prêts du FIDA et cofinancé par la Banque mondiale, la Coopération française, le Programme alimentaire mondial, la Banque ouest-africaine de développement, le Programme des Nations Unies pour le développement et le Fonds belge de sécurité alimentaire. Ainsi, ces dix dernières années, le FIDA a fourni environ 8,5% du montant total de l’aide aux secteurs rural et agricole du Niger.

5. Les objectifs stratégiques du FIDA au Niger étaient pertinents au regard des politiques et stratégies du Gouvernement et du FIDA, mais aussi par rapport aux besoins des ruraux pauvres, lesquels étaient correctement identifiés dans les COSOP. Il s’agit, notamment, de la sécurisation et de l’intensification de la production agricole à travers une meilleure gestion des ressources naturelles (GRN) et du développement des infrastructures sociales et économiques rurales. En réponse à la faiblesse des institutions publiques à tous les niveaux, la stratégie du FIDA a misé avant tout sur le renforcement des capacités des communautés par le biais de leurs organisations de base.

6. La crise alimentaire de 2004 - 2005, causée par une combinaison de facteurs, a incité le FIDA à introduire dans son dernier COSOP (2006) un axe stratégique important qui vise, à court terme, l'atténuation des conséquences de la crise alimentaire et, à plus long terme, la réduction de la vulnérabilité des populations rurales à travers la diversification des revenus. Pour sortir durablement

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de l’insécurité alimentaire, il faut en effet nécessairement sécuriser la production agricole à travers l'utilisation durable des ressources naturelles, allant de pair avec une diversification des revenus ruraux pour diminuer les incertitudes inhérentes à l’agriculture pluviale.

7. Depuis le COSOP de 2006, le FIDA a officiellement donné la priorité géographique à la région de Maradi, une région parmi les plus pauvres et les plus densément peuplées du pays, où le Fonds a déjà accumulé une expérience considérable. Cette concentration des efforts et des moyens dans une seule région se justifie par la nécessité d’améliorer l’efficacité et l’impact des interventions et de réduire les coûts de transaction qu'engendre une trop forte dispersion. Elle a aussi permis de jeter les bases d'un renforcement des partenariats, notamment à travers la Lettre d’entente de Maradi signée entre les partenaires techniques et financiers (PTF) afin d'instaurer une programmation conjointe dans la région de Maradi, et le cofinancement du Cadre de concertation entre le Gouvernement et les partenaires à Maradi, qui n'est pas encore opérationnel.

8. L’appréciation de l’impact sur la pauvreté rurale montre que les projets ont contribué de façon assez significative, mais limitée dans l’espace, à améliorer les revenus et la sécurité alimentaire des ménages ruraux, grâce aux interventions menées dans les domaines de la production agricole, de la GRN et du développement des activités extra-agricoles. Cette amélioration est due principalement aux succès des interventions innovantes en matière de gestion des facteurs de production naturels au niveau des parcelles de culture et des pâturages. Celles-ci ont contribué localement à une augmentation de la productivité de l'agriculture et de l’élevage. Il s’agit notamment de la régénération naturelle assistée (RNA), de la remise en valeur des terres, de la gestion communautaire des pâturages et de la petite irrigation maraîchère. Le portefeuille a également eu un impact modeste sur le capital humain, notamment en matière d’éducation et de santé, sur le capital social et l’autonomisation, en particulier pour les femmes, et sur les institutions et politiques rurales. Cependant, dans de nombreux cas, cette amélioration reste fragile face aux chocs extérieurs.

9. Ces innovations sont le fruit d'une combinaison judicieuse de prêts et de dons d’assistance technique du FIDA et d'un partenariat performant entre projets, institutions de recherche et groupes de bénéficiaires. La diffusion presque spontanée et la durabilité de ces interventions reposent sur leur simplicité et, surtout, sur leur utilité évidente et la forte implication des populations locales et de leurs organisations dans leur identification, leur planification et leur mise en œuvre.

10. Pour assurer la durabilité des acquis, les projets prévoyaient des stratégies de désengagement reposant essentiellement sur la participation des organisations de base et le renforcement de leurs capacités, deux aspects qui présentent en eux-mêmes une durabilité très variable.

11. La participation du FIDA à la concertation a été limitée par sa faible présence dans le pays, et elle n’a pris de l’ampleur que depuis quatre à cinq ans, essentiellement à travers les projets cofinancés et certains dons d’assistance technique. Des questions pertinentes ont été abordées telles que la Stratégie nationale de microfinance, la régionalisation de la Stratégie de développement rural (SDR) et la Stratégie nationale de gestion des banques céréalières. La participation du FIDA au PAC II, à travers l’IRDAR-RCI et en partenariat avec la Banque mondiale, montre que le Fonds a pris conscience que la concertation sur des questions institutionnelles de fond doit être menée en partenariat avec un acteur capable de poursuivre le dialogue avec les responsables gouvernementaux.

III. RECOMMANDATIONS

12. Dans la perspective de l’élaboration du nouveau COSOP du FIDA pour le Niger, l’EPP formule les quatre recommandations stratégiques suivantes :

Recommandation 1. Orienter les priorités stratégiques du programme du FIDA au Niger, d’abord sur le renforcement des capacités institutionnelles et ensuite sur la diversification des revenus ruraux, en maintenant le ciblage géographique de la région de Maradi.

13. Le prochain projet du FIDA, financé au moyen de l’allocation pour le cycle SAFP 2010 - 2012, devra s'attacher à diversifier les revenus ruraux, une attention particulière étant portée à l’agriculture irriguée marchande, à l’élevage et aux activités génératrices de revenus extra-agricoles, afin de réduire

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la dépendance des paysans à l'égard du système de production pluvial traditionnel, qui est en crise et subit des risques importants (sécheresses, fluctuations des marchés, etc.). Le projet devra promouvoir, de façon transversale et en partenariat avec d’autres donateurs, l’accès des ruraux pauvres aux marchés et le renforcement des services privés (fournisseurs d’intrants, services financiers ruraux etc.).

14. Il est recommandé, au moins pour la période de quatre ans couverte par l’IRDAR-RCI, de maintenir la concentration des moyens et des efforts sur la région de Maradi officiellement engagée avec le COSOP de 2006. Le prochain projet, axé sur la diversification des revenus, concentrera les efforts, au moins dans un premier temps, sur les 56 communes couvertes par l’IRDAR-RCI afin de mettre en valeur les capacités de gestion renforcées des communes et des services techniques déconcentrés.

Recommandation 2. Poursuivre l’évolution vers une approche-programme intégrée à la Stratégie de développement rural régionale dans la région de Maradi, conformément à l’esprit de la Déclaration de Paris sur l’harmonisation et l’alignement de l’aide.

15. Il est recommandé au FIDA de soutenir le processus de régionalisation de la SDR pour la région de Maradi, tel que souhaité par le Gouvernement, et d’intégrer pleinement les interventions financées par le FIDA à la SDR régionale, qui constituerait dès lors le programme dont le Gouvernement aurait la maîtrise.

16. Il conviendra de mettre à profit le processus d'élaboration du nouveau COSOP du FIDA, et en particulier toutes les analyses qui devront l’accompagner, pour approfondir les connaissances du Gouvernement et des PTF opérant dans la région concernant les contraintes et opportunités locales en matière de développement rural. Les orientations stratégiques et les modalités de mise en œuvre du nouveau COSOP du FIDA devront être définies conjointement avec le Gouvernement national et régional, et les PTF actifs dans la région de Maradi.

17. Le nouveau COSOP devra prévoir, à travers les activités hors prêts, d’accompagner les partenaires locaux (Gouvernement et société civile) dans la préparation de la SDR régionale de Maradi, d’appuyer la coordination de son exécution et de soutenir le suivi-évaluation de sa mise en œuvre. Il faudra revoir la Lettre d’entente de Maradi et le Cadre de concertation entre le Gouvernement et les PTF de la région de Maradi récemment créé en fonction de leur contribution à la mise en œuvre de la SDR régionale.

18. L’intégration du portefeuille et des activités hors prêts du FIDA à la SDR régionale de Maradi renforcera l’appropriation par les autorités régionales et les communautés des interventions financées par le FIDA. Elle permettra, en outre, de développer davantage les complémentarités et synergies au sein des interventions financées par le FIDA, mais aussi entre ces interventions et celles du Gouvernement et des autres PTF. Cette intégration devra également permettre d’améliorer l’harmonisation des procédures entre donateurs et instances publiques de manière à réduire les coûts de transaction à la charge du Gouvernement. Enfin, elle devrait ouvrir la possibilité de renforcer le suivi-évaluation des projets et de l'intégrer au dispositif de suivi-évaluation de la SDR régionale afin qu'il joue un rôle d'outil d’information sur les interventions et d’aide à la coordination et à la décision.

Recommandation 3. Poursuivre la promotion des innovations et leur application à plus grande échelle en faveur de la diversification des revenus des ruraux pauvres.

19. Les domaines dans lesquels le FIDA a accumulé une certaine expérience au Niger, pour lesquels il est nécessaire de poursuivre la recherche de solutions innovantes sont notamment la GRN, la petite irrigation, l’accès au foncier, l’accès au marché et le renforcement des moyens d’action des groupes marginalisés, les femmes en particulier. D’autres domaines pertinents méritent incontestablement un surcroît d’attention, tels que l’élevage sédentaire et les activités extra-agricoles (transformation de produits agricoles, artisanat, services etc.)

20. Le FIDA et le Gouvernement devraient exploiter pleinement l’expérience du PPILDA en matière d’approche de l'identification et de la promotion des innovations en milieu paysan, sans pour

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autant négliger la capitalisation des innovations et leur application à plus grande échelle, au-delà des projets et de la région de Maradi.

21. À cet effet, il est essentiel que le nouveau COSOP du FIDA pour le Niger comporte une stratégie réaliste de promotion et d’application à plus grande échelle des innovations issues des interventions sur le terrain, faisant pleinement usage d’activités hors prêts, à savoir : i) les partenariats entre communautés, institutions universitaires et de recherche et projets, pour poursuivre la recherche-développement et l’identification des innovations locales, assurer le suivi de l’application à plus grande échelle des innovations et en rendre compte à intervalles réguliers ; ii) la gestion des savoirs, pour assurer la capitalisation et la diffusion des innovations par les moyens appropriés aux différents publics ; et iii) la concertation, pour promouvoir l’appropriation institutionnelle des innovations.

Recommandation 4. Adapter le modèle opérationnel du FIDA au contexte particulier du Niger, considérant que le pays est confronté à pratiquement toutes les difficultés des pays les plus pauvres.

22. Compte tenu de la forte hétérogénéité des capacités des prestataires de services publics et privés au Niger en matière de techniques et de gestion, il convient de choisir plus judicieusement les partenaires d’exécution des projets, en fonction de leurs capacités, et de prévoir un accompagnement technique adéquat appelé à s'estomper au fil du temps. Cette assistance devrait concerner autant les domaines techniques, pour lequel les capacités ne sont pas encore disponibles localement, que la gestion administrative et financière des projets.

23. Il est également nécessaire de rechercher la simplicité dans les objectifs et les activités prévus dans le cadre des projets, en tenant compte de la capacité des partenaires d’exécution, qui devrait cependant s’améliorer progressivement. En outre, compte tenu du caractère souvent imprévisible des évolutions du contexte nigérien, il y a lieu de prévoir une souplesse suffisante dans la conception des interventions, afin d’être en mesure de les adapter en fonction de l’évolution de la situation. La réactivité du PPILDA à la crise alimentaire de 2004 - 2005 est un bon exemple de cette souplesse indispensable.

24. La supervision et l’appui à la mise en œuvre des interventions financées doivent être renforcés davantage, avec une participation accrue du FIDA, du Gouvernement et des autres partenaires impliqués. Il conviendrait d’augmenter la durée et la fréquence des missions de supervision, mais aussi de faire appel à des prestataires de réputation internationale pour fournir aux projets une assistance technique régulière à la mesure des besoins.

Signé par :

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Republic of the Niger

Country Programme Evaluation

Agreement at Completion Point

I. EVALUATION OBJECTIVES, PROCESS, AND PARTNERSHIPS

1. In 2009, the IFAD Independent Office of Evaluation (IOE) undertook a first evaluation of IFAD’s country programme in Niger. This country programme evaluation (CPE), performed in accordance with IFAD’s Evaluation Policy and the Evaluation Manual prepared by IOE, has the main objectives of evaluating the performance and impact of IFAD’s operations in Niger and arriving at a series of conclusions and recommendations that can be used as input for the Fund’s future country strategic programme. To attain these objectives, the evaluation examines the performance of three components of the partnership between the Government of Niger and IFAD, which reinforce each other mutually: the portfolio of projects and programmes, non-lending activities, and the two country strategic opportunities programmes (COSOPs) for Niger. The evaluation of the portfolio, which includes seven projects and programmes, covers the period from 1997 to 2009.

2. The evaluation was performed in four main stages: (i) preparation (review of the documents, preparatory mission, and self-evaluation); (ii) the main evaluation mission from 25 April to 23 May 2009 (including a study of the performance and impact of the Aguié Rural Development Project and the Project for the Promotion of Local Initiative for Development in Aguié); (iii) analysis of the information compiled and preparation of the present report (including several rounds of consultations on the draft report); and (iv) completion of the evaluation (draft agreement at completion point and signature of the agreement by the Government and IFAD). A core learning partnership was established including the Government, IFAD, and the main partners, to provide guidance and comments on the main outputs of the evaluation and to promote the use of its results and recommendations.

3. In accordance with IFAD’s Evaluation Policy, this agreement at completion point was prepared with the assistance of the Office of Evaluation, by the West and Central Africa Division and the Government of Niger. This action-oriented document presents the main findings and recommendations of the evaluation and discusses ways of implementing the recommendations.

II. MAIN EVALUATION FINDINGS

4. Since 1980, IFAD has helped to finance eight projects and programmes in Niger, for a total cost of US$234.6 million. Out of this, 45 per cent was covered by IFAD loans and the remaining was cofinanced by the World Bank, the French Development Agency, the World Food Programme, the West African Development Bank, the United Nations Development Programme, and the Belgian Fund for Food Security. Consequently, over these ten years, IFAD has provided 8.5 per cent of all support to the rural and agricultural sectors in Niger.

5. IFAD’s strategic objectives in Niger have been relevant with respect to the Government’s and the Fund’s policies and strategies, and also with respect to the needs of the rural poor, which were properly identified in the COSOPs. They bear mainly on securing and increasing food production through better natural resource management and developing rural social and economic infrastructure. In response to the weakness of public institutions at all levels, IFAD’s strategy has been to build up the capacity of communities through their grass-roots organizations.

6. The 2004-2005 food crisis, caused by a combination of factors, led IFAD to introduce an important strategic objective into its most recent COSOP (2006) intended in the short term to mitigate the impact of the food crisis and in the longer term to reduce the vulnerability of the rural population through the diversification of incomes. To sustainably eliminate food insecurity, it is necessary to guarantee agricultural production through the sustainable use of natural resources, hand-in-hand with diversification of rural sources of income to reduce the uncertainties inherent in rain-fed farming.

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7. Since the 2006 COSOP, IFAD has officially given geographic priority to the Maradi region, one of the poorest and most densely populated in the country, where the Fund has already built up considerable experience. This concentration of efforts and means in a single region is justified by the need to improve the effectiveness and impact of interventions and reduce the transaction costs associated with over-extension. It has also allowed the prepare the ground for stronger partnerships, particularly through the Maradi letter of understanding signed by the technical and financial partners to introduce joint programming in the Maradi region, and through cofinancing for the coordination mechanism between the Government and the partners in Maradi, which is not yet operational.

8. The evaluation of the impact on rural poverty indicates that the projects have made a significant contribution - albeit within a limited area - to improving household income and food security of rural families thanks to interventions in agricultural production, natural resource management, and the development of off-farm activities. This improvement is mainly due to the successful implementation of innovations in the area of managing natural production factors in crop and grazing operations. They have contributed locally to an increase in the productivity of crop and livestock farming. This involves assisted natural regeneration, rehabilitation of degraded land, community management of grazing land, and small-scale irrigation for market gardens. The portfolio has also had a modest impact on human capital development, especially in education and health; social capital, and empowerment, particularly for women; and rural institutions and policies. However, in many cases, these improvements continue to be vulnerable to external shocks.

9. These innovations are the result of a judicious combination of loans and technical-assistance grants from IFAD and a close-knit partnership between projects, research institutions, and beneficiary groups. The virtually spontaneous dissemination and sustainability of these interventions stems from their simplicity and, above all, from their clear utility and the high involvement of the local population and their organizations in their identification, planning, and implementation.

10. To ensure the sustainability of the results, the projects included exit strategies based, essentially, on the participation of grass-roots organizations and the strengthening of their capacity - two aspects that in themselves present very variable sustainability.

11. IFAD’s participation in policy dialogue has been limited by its weak presence in the country, which has only become stronger in the last four or five years, basically through cofinanced projects and some technical-assistance grants. Pertinent issues have been addressed, such as the national microfinance strategy, regionalization of the rural development strategy, and the national cereal bank management strategy. IFAD’s participation in the community action programme (CAP II) through IRDAR-RCI and in partnership with the World Bank indicates that the Fund is aware that coordination on basic institutional issues should be carried out in partnership with a player capable of engaging in dialogue with government leaders.

III. RECOMMENDATIONS

12. With regard to preparing a new COSOP for Niger, the CPE has made the following four strategic recommendations:

Recommendation 1. Focus the strategic priorities of IFAD’s programme in Niger first on building institutional capacity and then on diversifying rural income, keeping the geographic focus on the Maradi region.

13. The next IFAD project financed through the 2010-2012 PBAS allocation should aim at diversifying sources of rural income, paying special attention to irrigated market gardening, livestock, and off-farm income-generating activities to reduce dependence on the traditional rain-fed production system which is in crisis and suffers from significant risks (drought, market fluctuations, etc.) The project should promote access by the rural poor to markets and the reinforcement of private services (suppliers of inputs, rural financial services, etc.) taking a cross-cutting approach based on partnerships.

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14. It is recommended, at least for the four-year period covered by the ARRDI-ISC, that means and efforts continue to be focused on the Maradi region, which has been targeted since the 2006 COSOP. The next project, oriented to the diversification of income, should focus, at least initially, on the 56 communities covered by the ARRDI-ISC in order to develop stronger managerial capacity in the communes and the deconcentrated technical services.

Recommendation 2. In line with the Paris declaration on the harmonisation and alignment of development aid, accelerate the transfer to a programme approach being integrated in the rural development strategy of the Maradi region.

15. It is recommended that IFAD support the process of regionalization of the rural development strategy for Maradi, as the Government would like to see, and fully integrate IFAD financed interventions within the regional strategy, which will then constitute the programme which the Government would control.

16. The process of developing the new COSOP and, in particular all the analyses that will support it, should be used to provide the Government and the technical and financial partners operating in the region with a deeper understanding of local constraints and opportunities in rural development. The strategic guidelines and procedures for implementing IFAD’s new COSOP should be defined jointly with the national and regional governments and the technical and financial partners active in the Maradi region.

17. The new COSOP should make provision for non-lending activities to assist the local partners (government and civil society) in preparing the rural development strategy for the Maradi region, and to support coordination of its implementation, and its monitoring and evaluation. The Maradi letter of understanding and the recently-created coordination mechanism between the Government and the technical and financial partners in the Maradi region should be re-examined in light of their contribution to implementing the regional rural development strategy.

18. Integration of IFAD’s portfolio of non-lending activities with the regional rural development strategy for Maradi will reinforce the sense of ownership by the regional authorities and the communities benefiting from activities financed by IFAD. This will also help to develop complementarities and synergies within the activities financed by IFAD and also between them and those of the Government and other technical and financial partners. This kind of integration should also make it possible to better harmonize procedures between donors and public agencies with the aim to reduce the Government’s transaction costs. Last, it should open up the possibility of reinforcing project monitoring and evaluation and incorporating this into the monitoring and evaluation system of the regional rural development strategy so that it can serve as an information tool about activities and help with coordination and decision making.

Recommendation 3. Continue to promote innovation and its scaling up in order to contribute to the diversification of the income of the rural poor.

19. The fields in which IFAD has built up some experience in Niger and for which it is necessary to find innovative solutions are primarily natural resource management, small-scale irrigation, access to land, access to markets, and strengthening the means of action of marginalized social groups, particularly women. Other pertinent fields undoubtedly merit greater attention, such as sedentary livestock raising and off-farm activities (processing of farm products, crafts, services, etc.).

20. IFAD and the Government should make full use of the experience of beneficiary-targeting approach with regard to the identification and promotion of innovations in the rural world without, however, neglecting to capitalize on innovations and extend them beyond the projects and the Maradi region.

21. To that end, it is essential for IFAD’s new COSOP to develop a realistic strategy to promote the scaling up of innovations produced from interventions in the field, making full use of non-lending activities, being: (i) partnerships between communities, universities, and research institutions, and projects to engage in research and development and to identify local innovations, monitor their scaling

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up, and report regularly; (ii) knowledge management to ensure the capitalisation and dissemination of innovations by means that are appropriate for the different publics; and (iii) coordination to promote institutional ownership of innovations.

Recommendation 4. Adapt IFAD’s operating model to Niger’s particular context, given that the country faces virtually all the difficulties experienced by the poorest countries.

22. Given the wide differences in the capacity of public and private service providers in Niger in the technical and managerial fields, partners for project implementation should be chosen more selectively, based on their capacity. Moreover, adequate technical assistance should be provided destined to be phased out over time. Such assistance should concern technical fields in which capacity is not yet available locally, as well as the administrative and financial management of projects.

23. It is also necessary to seek simplicity in project objectives and activities, given the implementation capacity of the partners which should, however, gradually improve. Also, in view of the often unforeseeable nature of developments in Niger, sufficient flexibility should be built into the design of interventions so they can be adapted in function of how the situation evolves. The response by the PPILDA to the 2004-2005 food crisis is a good example of the requisite flexibility.

24. Supervision and implementation support to the activities financed by IFAD should be further strengthened with enhanced participation by IFAD, the Government, and the other partners involved. The length and frequency of supervisory missions should be increased and lending agencies with international standing should be called upon to provide regular technical assistance commensurate with needs.

Signed by:

His Excellency Monsieur Mamane Malam Annou Ministry of Economy and Finance Republic of Niger Date: 21 February 2011 Mr Kevin Cleaver Associate Vice President Programme Management Department IFAD Date: 9 February 2011

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République du Niger

Évaluation du programme de pays

Rapport principal

I. INTRODUCTION

A. Aperçu de l’assistance du FIDA au Niger

1. Le Fonds international de développement agricole (FIDA) intervient au Niger depuis 1980. Les grands domaines d’intervention des opérations financées sont la production agricole, la gestion des ressources naturelles (GRN), le financement rural, le développement institutionnel et les infrastructures rurales. Les financements du FIDA comprennent des prêts à l’appui des projets et programmes et des dons d’assistance technique (DAT). Le FIDA a financé en tout huit interventions au Niger, pour un montant total estimé à 105,6 millions d’USD. Le coût total prévisionnel de ces projets était de 234,6 millions d’USD (appendice 4). Tous les prêts ont été accordés à des conditions particulièrement favorables. En ce qui concerne les dons d’assistance technique, le Niger a bénéficié d’environ 1,6 million d’USD dans divers domaines (appendice 5).

2. Sur les huit interventions financées, six sont clôturées. Il s’agit du deuxième projet de développement rural de Maradi (PDRM), du Programme spécial pour le Niger (PSN I), du Projet de développement rural de la région d’Aguié (PDRAA), du Programme spécial de pays – phase II (PSN II), du Programme de développement des services financiers ruraux (PDSFR), et de l’Initiative de réhabilitation et de développement agricole et rural (IRDAR). Un projet est actuellement en cours, à savoir le Projet de promotion de l’initiative locale pour le développement à Aguié (PPILDA). Enfin, un projet n’est pas encore entré en vigueur : il s’agit de l’Initiative de réhabilitation et de développement agricole et rural – renforcement des capacités institutionnelles (IRDAR-RCI) qui constitue un cofinancement de la deuxième phase du Programme d’actions communautaires (PAC II) initié par la Banque mondiale.

3. Les institutions coopérantes (IC) qui interviennent dans le cadre du portefeuille du FIDA au Niger sont le Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets (UNOPS) et la Banque ouest-africaine de développement (BOAD). Le FIDA assure la supervision directe du portefeuille de prêts depuis 2009. Les principaux ministères de tutelle du portefeuille du FIDA sont le Ministère du développement agricole (MDA) et le Ministère de l’aménagement du territoire et du développement communautaire (MATDC).

B. Objectifs, méthodologie et processus de l’évaluation

4. Suite à la décision adoptée par le Conseil d’Administration du FIDA en 2008, le Bureau indépendant de l’évaluation du FIDA a été chargé d’entreprendre en 2009 sa première évaluation du programme de pays (EPP) du FIDA au Niger. Cette évaluation est conduite dans l’esprit de la Politique du FIDA en matière d’évaluation 1 et du guide méthodologique élaboré par le Bureau indépendant de l’évaluation du FIDA2.

5. Objectifs. L’EPP a pour objectifs principaux d’évaluer la performance et l’impact des opérations du FIDA au Niger et de générer une série de conclusions et de recommandations qui devraient sous-tendre la formulation du futur programme stratégique du FIDA au Niger présenté dans

1 La Politique du FIDA en matière d’évaluation est disponible à l’adresse suivante : http://www.ifad.org/gbdocs/eb/78/f/EB-2003-78-R-17-REV-1.pdf. 2 Bureau indépendant de l'évaluation du FIDA, Manuel de l’évaluation: Méthodologie et processus, Rome, avril 2009 http://www.ifad.org/evaluation/process_methodology/ doc/manual_f.pdf.

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le programme d’options stratégiques pour le Niger (COSOP) par le Gouvernement nigérien et la Division Afrique de l’Ouest et du Centre (WCA).

6. Méthodologie. L’EPP s’attache à analyser la performance de trois composantes du partenariat entre le Gouvernement nigérien et le FIDA, qui se renforcent mutuellement, à savoir : i) le portefeuille de projets et programmes ; ii) les activités hors prêts (partenariats, gestion des savoirs et concertation) ; et iii) les COSOP de 1999 et de 2006. Non seulement chacune de ces trois composantes est considérée individuellement, mais les synergies sont également examinées. Pour chacune de ces composantes, la performance globale est notée sur une échelle de 1 à 6 (le score de 6 étant le plus élevé)3. Le cadre d’évaluation (voir l'appendice 1) présente les principales questions auxquelles l’EPP tente de répondre, conformément aux principes fixés par la Politique du FIDA en matière d’évaluation et le Manuel de l’évaluation élaboré par le Bureau indépendant de l’évaluation4. L’EPP s’attache tout particulièrement à bien cerner les facteurs susceptibles d’influer sur la qualité de la performance, cet aspect étant essentiel pour favoriser l’apprentissage dans la perspective des interventions à venir.

7. La performance du portefeuille de projets est évaluée au regard des critères d’évaluation standard que sont la pertinence, l’efficacité, l’efficience, l’impact sur la pauvreté rurale, la durabilité et la performance des partenaires. Par ailleurs, le portefeuille est apprécié en fonction de la contribution qu’il apporte à l’innovation et à la reproduction et l’application à plus grande échelle des innovations – un domaine particulièrement important pour le FIDA. L’EPP du Niger, qui couvre une période de 12 années allant de 1997 à 2009, porte sur sept projets. Le PDRAA, le PSN I et le PSN II ont été conçus et approuvés avant le COSOP de 1999 et clôturés avant le COSOP de 2006, respectivement en 2002, 1995 et 2004. Ces trois projets ont été évalués précédemment par le Bureau indépendant de l’évaluation, et l’EPP repose en grande partie sur ces évaluations antérieures. Le PDSFR et le PPILDA ont été conçus avant le COSOP de 2006. Le PDSFR a été clôturé en 2007, avant la date initialement prévue, et le PPILDA est toujours en cours. L’IRDAR, conçue après le COSOP de 2006, est entrée en vigueur en 2007. Ce projet a lui aussi été récemment clôturé avant terme5. L’EPP se livre à une analyse détaillée de ces trois projets, notamment à travers une recherche bibliographique poussée et des visites de terrain. Le PPILDA et l’IRDAR font par ailleurs l’objet d’une étude de performance et d’impact (EPI). Enfin, l’IRDAR-RCI a été approuvée par le Conseil d’administration du FIDA en décembre 2008, mais l’Accord de prêt n’a pas encore été signé. Les évaluateurs ont procédé à un examen sommaire de la conception de l’IRDAR-RCI pour en apprécier la pertinence.

8. L’évaluation des activités hors prêts repose sur l’appréciation de la pertinence, de l’efficacité et de l’efficience des efforts déployés par le FIDA et le Gouvernement pour promouvoir la concertation, renforcer les partenariats et gérer les connaissances. Cette composante de l’EPP comprend en outre un examen sommaire des DAT du FIDA en faveur du Niger.

9. L’appréciation de la performance des COSOP repose en grande partie sur l’analyse des deux composantes ci-dessus, mais elle consiste aussi à évaluer la pertinence et l’efficacité du programme du FIDA au Niger sur le plan stratégique. C’est également sur ce plan que l’EPP considère les complémentarités et synergies développées au sein du portefeuille de projets et programmes et entre ce portefeuille et les activités hors prêts. Prenant en compte ces trois éléments, l’EPP propose une appréciation du partenariat entre le FIDA et le Gouvernement dans son ensemble.

10. Processus d’EPP. L’évaluation se décompose en quatre grandes phases générant chacune des produits spécifiques :

3 1 = très insatisfaisant, 2 = insatisfaisant, 3 = modérément insatisfaisant, 4 = modérément satisfaisant, 5 = satisfaisant, et 6 =: très satisfaisant. 4 FIDA, Manuel de l’évaluation : Méthodologie et processus, Bureau indépendant de l’évaluation, avril 2009. 5 Les financements du FIDA à l’appui de l’IRDAR ont été suspendus à compter du 1er novembre 2009 et clôturés le 1er février 2010.

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a) La phase préparatoire (janvier à mars 2009), comprenant une étude des documents, la préparation du document d’orientation6, la mission préparatoire, et l’auto-évaluation des performances et impacts du programme du FIDA, effectuée par le Gouvernement nigérien et la Division WCA (cette dernière figure à l’appendice 2) ;

b) La phase de terrain (mars à mai 2009), comprenant une EPI des projets PDRAA et PPILDA et la mission d’évaluation principale (25 avril au 23 mai 2009). Au cours de la première semaine, les membres se sont entretenus avec les services pertinents des ministères de tutelle du portefeuille du FIDA et avec les partenaires techniques et financiers (PTF) du pays à Niamey (voir le programme de la mission à l’appendice 3). La deuxième semaine a été consacrée au PPILDA et à l’IRDAR. Les évaluateurs se sont entretenus avec les équipes de projet, les services techniques régionaux partenaires et les autorités régionales et locales. Ils ont visité un certain nombre de villages bénéficiaires des projets, pour y effectuer des entretiens avec les bénéficiaires et observer in situ les réalisations. La troisième semaine de la mission a été dédiée à la visite des sites d’intervention du PDRAA et du PSN II, ainsi qu’à des entretiens à Niamey avec des hauts responsables du gouvernement7 et avec d’autres PTF (Banque mondiale, PNUD, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture – FAO –, Agence allemande de coopération technique – GTZ –, Coopération suisse, Agence française pour le développement). La mission s’est achevée le 22 mai par la discussion de l’aide-mémoire au siège du Ministère de l'économie et des finances (MEF), centre de coordination de l’EPP, en présence de toutes les parties concernées.

c) La phase d’analyse et de rédaction des documents de travail et du rapport de l’EPP, comprenant la préparation des documents de travail et du projet de rapport principal par les consultants recrutés par le Bureau indépendant de l’évaluation, un examen interne et la finalisation du projet de rapport par le Bureau indépendant de l’évaluation, des échanges de vues avec la Division WCA et le Gouvernement sur ce projet, et la finalisation du rapport par le Bureau indépendant de l’évaluation; et

d) La phase de conclusion, comprenant la formulation de l’Accord conclusif de l’évaluation. C’est également au cours de cette phase que les principaux produits de l’évaluation ont été communiqués puisque le rapport final et le profil d’évaluation ont été distribués aux partenaires et mis en ligne sur le site du FIDA.

11. Partenariat d'évaluation. Conformément à la Politique du FIDA en matière d’évaluation, un partenariat d’évaluation a été constitué. Ses membres contribuent à l’évaluation en fournissant leurs orientations et observations sur les principaux produits (document d’orientation, aide-mémoire de la mission principale et ébauche du rapport d’évaluation) et en favorisant l’utilisation des résultats et des recommandations de l’évaluation. Les membres du partenariat de l’EPP pour le Niger sont : i) le Gouvernement nigérien (représenté par le MEF, le MDA, le MATDC et le Représentant du Niger auprès des agences des Nations Unies basées à Rome ; ii) le FIDA (la Division WCA et le Bureau indépendant de l’évaluation) ; iii) le PPILDA et le bureau de liaison des projets FIDA au Niger ; iv) les principaux PTF du programme du FIDA au Niger (voir les paragraphes 64 et 65) ; et v) les partenaires locaux (des ONG telles que KARKARA et TATTALI, et la Faculté agronomique de l’Université de Niamey).

6 Le document d’orientation définit les objectifs globaux, la méthodologie, les questions centrales, les modalités de participation des partenaires ainsi que le calendrier de l’évaluation. 7 La mission a notamment rencontré la Ministre du MATDC, le Directeur du cabinet du Premier ministre et le Secrétaire exécutif de la stratégie de développement rural.

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Encadré 1. Points essentiels du chapitre I Il s’agit de la première évaluation du programme de pays du FIDA pour le Niger depuis le début des

opérations du FIDA au Niger en 1980.

L’EPP a pour principaux objectifs d'évaluer la performance et l’impact des opérations du FIDA au Niger et de produire une série de conclusions et de recommandations de nature à alimenter la formulation du futur programme stratégique du FIDA au Niger, qui doit être établi en 2010.

Pour atteindre ces objectifs, l’évaluation apprécie la performance de trois composantes du partenariat entre le Gouvernement nigérien et le FIDA, qui se renforcent mutuellement, à savoir : le portefeuille de projets et programmes, les activités hors prêts, et les deux COSOP pour le Niger. L’évaluation du portefeuille, qui comprend sept projets et programmes, couvre la période allant de 1997 à 2009.

Le processus de l’EPP comprenait quatre phases : la phase préparatoire, la phase de terrain, la phase d’analyse et de rédaction et la phase de conclusion. Les produits spécifiques élaborés durant chaque phase ont ensuite été discutés avec le partenariat de capitalisation de l’évaluation.

Le partenariat d’évaluation est constitué des partenaires du Gouvernement et du FIDA susceptibles de contribuer à l’évaluation en fournissant des orientations et observations sur les produits clés et en favorisant l’utilisation des résultats et recommandations de l’évaluation.

II. CONTEXTE NATIONAL

A. Aperçu général du pays

12. Le Niger, qui se situe dans la sous-région de l’Afrique de l’Ouest, est un pays sahélien très enclavé, puisque le port maritime le plus proche se situe à environ 1 000 kilomètres. Limitrophe de sept autres pays, il s’étend sur une superficie de 1 267 000 kilomètres carrés. Le Niger présente, du Sud au Nord, trois zones climatiques : la zone soudanienne, la zone sahélienne et la zone saharienne, cette dernière représentant les deux tiers du pays.

13. En 2008, la population du Niger était estimée à 14,3 millions d’habitants, dont environ 82% de ruraux. La très grande majorité vit dans les zones soudaniennes et sahéliennes. La population est composée de huit ethnies, les Haoussa (55%) et les Djerma (21%) étant les plus représentées. La population est très jeune (plus de 50% des habitants ont moins de 15 ans). Au cours de la période 2001-2007, le pays a enregistré un taux moyen de croissance démographique de 3,5%, soit l’un des plus élevés au monde8. Avec un indice synthétique de fécondité de 7,1 enfants par femme, le pays est loin de connaître une transition démographique qui serait pourtant fort nécessaire pour un pays aux ressources naturelles limitées.

B. Contexte politique et économique

14. Cadre macroéconomique. Au cours des vingt dernières années, le contexte politique et économique nigérien a connu des mutations importantes. Les années 90 ont été marquées par une rébellion Touareg dans le Nord, des troubles sociaux suscités par les difficultés économiques du pays, une grave crise politique suite aux élections de 1995 et un coup d’État en 1996. Le retour à la normale n’a eu lieu qu’après l’adoption en août 1999 d’une constitution permettant au pays de sortir du cercle vicieux des crises sociopolitiques récurrentes. Les élections présidentielles et législatives organisées en décembre 1999 ont permis la mise en place de nouvelles institutions. Le cadre macroéconomique s’est amélioré grâce à l’introduction d’un certain nombre de réformes économiques et structurelles visant notamment à obtenir une plus grande orthodoxie budgétaire, mais aussi grâce au soutien budgétaire important apporté par plusieurs donateurs (Fonds monétaire international – FMI –, Banque mondiale et Union européenne). Entre 2000 et 2007, le Niger a conclu avec le FMI deux programmes de redressement économique et financier. Le pays a également bénéficié d’un allègement significatif de sa dette auprès des donateurs bilatéraux et multilatéraux (voir le paragraphe 47), ce qui lui a permis d’augmenter les dépenses publiques. Entre 2007 et mai 2009, le Nord du pays a été le théâtre d’une

8 Banque mondiale, 2008 : Niger at a glance.

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nouvelle rébellion Touareg, tandis que les violences sectaires se sont aggravées au Nord du Nigéria. La nouvelle crise politico-institutionnelle qui secoue le pays au moment de cette EPP risque de compromettre la relative stabilité enregistrée ces dix dernières années.

15. Gouvernance. Au Niger, de nombreux facteurs contribuent à affaiblir la gouvernance, notamment : i) les crises politico-institutionnelles récurrentes ; ii) l’instabilité des institutions et de leurs responsables ; iii) l’insuffisance des moyens humains9, matériels et financiers alloués par l’État aux secteurs prioritaires et aux administrations déconcentrées ; iv) la concentration des centres de décision dans la capitale et la fragmentation des responsabilités sectorielles10, couplées aux insuffisances de la communication et de la circulation des informations au sein des services publics ; et v) l’opportunisme, le favoritisme et la corruption généralisés au sein de l’administration, et le caractère politique de l’attribution des hautes responsabilités.

16. Décentralisation. Alors que le Niger a fait ses premiers pas vers la décentralisation dès les années 6011, ce n’est qu’à partir de 2001-2002 que le pays s’est doté des fondements juridiques lui permettant de la mettre en œuvre, avec une série de lois portant sur la création, l’administration et le financement des collectivités territoriales (c'est-à-dire les régions, les départements et les communes12) et le transfert des compétences en leur faveur. Les élections municipales de 2004 ont consacré la décentralisation, le fait communal étant devenu incontournable, même s’il est encore balbutiant et fragile. Pour la première fois, le pays a élu des conseils municipaux qui répondent de leur action devant les électeurs et sont dotés de pouvoirs institutionnels réels, ce qui modifie profondément la donne à l’échelon local. La mise en place des communes pourrait ainsi contribuer à l’amélioration de la gouvernance locale, mais les capacités institutionnelles et les ressources financières et humaines de ces collectivités territoriales sont insuffisantes. L’encadrement des communes par l’État est pratiquement inexistant et l’appui institutionnel et financier aux communes provient essentiellement des PTF. La décentralisation fait peu de cas du niveau infra-communal, ce vide n’étant comblé que par les chefs de village et les structures mises en place dans le cadre des projets. Par ailleurs, la décentralisation a impliqué une redéfinition du rôle des services techniques déconcentrés de l’État13, dont les agents se sont peu à peu transformés en prestataires privés de fait fournissant aux communes des services financés par les PTF.

17. Secteurs économiques. L’agriculture a un poids prépondérant dans l’économie du pays (voir le paragraphe 19), ce qui confère une certaine fragilité à la croissance économique. Au cours de la période 1997-2007, le PIB réel du Niger a enregistré un taux de croissance de 3,4% par an en moyenne. Les sécheresses de 2000 et 2004 ont fortement affecté la production agricole et entraîné une diminution du PIB pour les années en question. L’industrie manufacturière est peu développée et sa contribution au PIB est assez marginale. Quant au secteur informel, sa part dans la formation du PIB demeure très élevée (environ 70% par an de 2003 à 2008) et son évolution montre à quel point il est difficile d’intégrer les activités à un circuit économique moderne. En raison de cette structure de l’économie, l'assiette fiscale du pays est étroite, ce qui ne permet pas à l’État de disposer de ressources budgétaires importantes (voir le Tableau 1).

9 Depuis la fin des années 90, l’effectif des salariés du secteur public n'a cessé de diminuer, passant de près de 43 000 employés en 1998 à moins de 32 000 en 2006. 10 L’administration du secteur rural relève actuellement d’au moins quatre ministères, respectivement chargés : i) du développement agricole ; ii) de l’élevage ; iii) de l’environnement ; et iv) de l’hydraulique. 11 Loi sur la décentralisation de 1964. 12 Le Niger est divisé en 8 régions, 36 départements et 265 communes. 13 Les services techniques déconcentrés sont les représentations ou les subdivisions des ministères en charge d’un secteur (agriculture, éducation, santé etc.) au niveau des régions et des départements.

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Tableau 1. Principaux indicateurs macroéconomiques du Niger (2002-2008) Indicateurs clés 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008

PIB nominal par tête (en milliers de FCFA)

130,8 129,6 125,2 139 142,8 151,0 167,6

Taux de croissance du PIB réel (en %) 5,2 3,2 -0,8 7,2 4,8 3,3 5,9 Taux de croissance du PIB réel par habitant (en %)

1,9 -0,1 - 4,1 3,0 1,5 0,0 2,5

Part du secteur informel dans le PIB nominal (en %)

72,2 72,5 70,4 70,5 70,8 69,5 70,7

Recettes fiscales (en % du PIB) 9,9 9,9 10,2 10,7 11,5 11 Consommation finale (en % du PIB) 86,9 85,5 86,3 83,3 Taux d’investissement (en %) 16,1 16,3 14,6 23,1 21,8 23,6 26,3 Taux d’épargne intérieure (en %) 8,2 7,6 3,7 10,2 10,4 10,9 11,3 Taux d’inflation (en %) 2,6 -1,6 0,2 7,8 0,1 0,0 9,0 Taux de couverture de la balance commerciale (en %)

42,7 40,4 38,7 45,6 34,7 49,3

Sources : Direction générale de l'économie/MEF, 2007.

18. Infrastructures socioéconomiques. Le niveau d’investissement public et privé dans les infrastructures socioéconomiques reste très faible. Le réseau routier du Niger, pour l’essentiel en fort mauvais état, est peu développé et concentré au Sud du pays. Le Niger ne possède aucune ligne de chemin de fer sur son territoire. L’expansion du secteur des télécommunications est spectaculaire, puisque la proportion d’abonnés aux réseaux de téléphonie mobile est passée de 0,6 à 11,4 pour 100 habitants entre 2003 et 2008, et le pourcentage d’utilisateurs d’Internet de 0,1 à 0,5 pour 100 habitants sur la même période, mais le Niger a accumulé un important retard par rapport à la majorité des pays africains14. Moins de la moitié de la population nigérienne a accès à l’eau potable, et moins de 5% sont raccordés au réseau d’adduction d’eau potable, principalement en zone urbaine. Le réseau d’assainissement est très insuffisant pour répondre aux besoins, et pratiquement inexistant en zone rurale. Seulement 6,6% de la population a accès à l’électricité, essentiellement en zone urbaine. Selon les estimations de l’Organisation mondiale de la santé, moins d’un tiers de la population a accès à des soins de santé « modernes ».

C. Le secteur agricole et rural

19. Le Niger se classe parmi les pays « à vocation agricole »15 en raison de l’importance de sa population rurale pauvre et du rôle de l’agriculture en tant que principal moteur de la croissance (46% du PIB entre 2005 et 2008) qui emploie près de 80% de la population active (INS 2001). Malgré son étendue, le Niger dispose de peu de terres cultivables (moins de 4% du territoire). Les pâturages permanents couvrent environ 9% du territoire, et les forêts seulement 2%. L’agriculture est limitée au Nord par l’isohyète 350 mm, au-delà duquel la production de mil cesse pratiquement. La zone soudanienne et la zone sahélo-soudanienne sont considérées comme potentiellement sédentaires, contrairement au Nord du pays, où l’on trouve avant tout une activité nomade.

20. Cultures. Les principales cultures du Niger sont le mil à chandelle et le sorgho – les cultures extensives traditionnelles – qui couvrent la plupart des surfaces cultivées, mais aussi le niébé et l’arachide. Un peu de coton apparaît plus au sud, dans la zone soudanienne. Les cuvettes sont utilisées pour les cultures maraîchères (tomates, oignons, etc.) ou les arbres fruitiers. On cultive aussi du riz sur les rives des fleuves Niger et Komadougou. Les productions végétales se caractérisent généralement par une productivité faible et assez irrégulière, et elles ne suffisent pas à satisfaire la demande nationale. Ces insuffisances s’expliquent notamment par l’accès limité aux technologies améliorées, aux marchés et aux services financiers, l’impact des aléas climatiques et la faible proportion de terres

14 La proportion d’abonnés aux réseaux de téléphonie mobile était de 32,6% pour l’ensemble de l’Afrique en 2008, et le pourcentage d’utilisateurs de l’internet de 4,2%. Source : Union internationale des télécommunications (2009). 15 Banque mondiale, Rapport sur le développement dans le monde 2008 : l’agriculture au service du développement, Washington D.C., 2008.

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irriguées. Le secteur agricole souffre également de la faiblesse des moyens humains et financiers dont disposent les institutions rurales publiques et paysannes, ainsi que de l'insuffisance des infrastructures rurales16, ce qui prive les populations de l’accès aux services essentiels (transports de biens et de personnes, eau potable, santé, éducation, communication, etc.). Pendant les 15 dernières années, le rendement des principales cultures vivrières a pourtant enregistré une augmentation de l’ordre de 20% (figure), avec cependant des creux cycliques très importants (1995, 1997, 2000, 2004) dus aux sécheresses et invasions d’acridiens récurrentes. Cette augmentation des rendements est principalement à mettre au crédit de trois facteurs : la diffusion de variétés améliorées, en partie grâce au système national de multiplication de semences, l'essor de la petite irrigation, et l'amorce de la diffusion des techniques de conservation des eaux et des sols et de préservation d’une couverture arborée légère, stimulée par la pression démographique et les projets de développement rural. Dans l’ensemble, pourtant, les prix des produits agricoles sont instables et peu rémunérateurs pour les producteurs qui ont tendance à peu utiliser les intrants, en particulier les engrais chimiques.

Figure : Rendement des principales cultures (kg/ha)

0

1000

2000

3000

4000

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6000

1993 94 95 96 97 98 99

2000 01 02 03 04 05 06 07 08

Niébé

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Sorgho

Mil

Source : Interprétation des données fournies par FAOSTAT

21. Élevage. Le secteur de l’élevage, qui représente 35% du PIB agricole, est considéré comme la « seconde mamelle » de l’économie rurale. Le Niger compte 11 millions de caprins, 9 millions d’ovins, 7 millions de bovins et 1 million de camelins17. En raison des spécificités agroécologiques du pays, l’élevage représente la principale activité économique dans une bonne partie du pays, c'est-à-dire dans la zone pastorale, au Nord de l’isohyète de 350 mm qui marque la limite septentrionale de l’agriculture. Au demeurant, l’élevage apporte une contribution importante à la subsistance des ménages de la zone agropastorale, au sud de l’isohyète de 350 mm, et constitue une assurance contre les chocs climatiques et socioéconomiques. En année normale, la production fourragère du pays couvre les besoins théoriques de toutes les espèces animales. Toutefois, de nombreux facteurs font obstacle au développement durable de ce sous-secteur. Il s’agit de facteurs techniques (dépendance à l'égard du climat, pratiques d’élevage extensives et exploitation irrationnelle des ressources entraînant un surpâturage localisé, etc.), commerciaux (caractère informel des circuits commerciaux, faiblesse des moyens financiers des opérateurs, insuffisance des unités de transformation, absence d’un circuit fiable d’approvisionnement en aliments de complément et faible dynamisme des organisations de producteurs), liés aux infrastructures (maillage inadéquat des points d’eau), sociaux (transfert massif du cheptel des pasteurs vers les commerçants, agriculteurs et autres 16 L’évaluation du développement agricole et rural en Afrique réalisée conjointement par la BAD et le FIDA (Binswanger-Mkhize) souligne que, dans de nombreux pays africains, les produits et intrants agricoles pâtissent de coûts de transport trop élevés dus entre autres à la médiocrité des infrastructures. 17 FAO, « Recensement général de l’agriculture et du cheptel (RGAC) Niger : Conclusions et recommandations du projet », Rome, 2008.

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investisseurs et conflits entre agriculteurs et éleveurs et entre éleveurs), sanitaires (insuffisance de la surveillance sanitaire, absence d’un circuit fiable d’approvisionnement en produits pharmaceutiques et zootechniques et réticence des éleveurs à utiliser ces produits), institutionnels (absence de schéma directeur de développement de l’élevage, faible efficacité des structures d’encadrement) et enfin financiers (forte baisse des financement en faveur de ce sous-secteur).

22. Dégradation des terres et des pâturages. Parallèlement à la croissance démographique, la pression foncière augmente au Niger. La durée des jachères diminue considérablement et les rotations sont ramenées à deux ou trois ans, ce qui réduit la fertilité des sols. Faute de techniques et de moyens adéquats pour intensifier les cultures, les agriculteurs se déplacent vers les terres « marginales » plus au Nord, empiétant sur les pâturages permanents et les couloirs de passage des troupeaux. Cette évolution entraîne une diminution de la production fourragère, tandis que le cheptel augmente, aggravant davantage la pression sur la couverture végétale à cause du surpâturage. En outre, la recherche de nouvelles surfaces cultivables conduit les agriculteurs à défricher les espaces boisées. Tous ces facteurs contribuent à l’appauvrissement quasi-généralisé des terres et à une accélération du processus de désertification.

23. Dépendance à l'égard des marchés. Compte tenu de ce qui précède, l’agriculture de subsistance traditionnelle au Niger est désormais incapable de faire face de façon satisfaisante aux besoins alimentaires du pays, qui ne cessent d'augmenter18. La saturation des terres, la fin de la jachère et la baisse des rendements sont partout présentes, conjuguées au coût excessif des intrants (et à leur inadaptation à ce type de culture). Même lorsque les pluies sont suffisantes et les récoltes abondantes, les greniers de la majorité des paysans nigériens ne se remplissent pas suffisamment pour qu'ils puissent s'abstenir d'acheter des produits alimentaires lors de la période de soudure suivante. Le Niger s’approvisionne ainsi régulièrement à l’extérieur, tant pour le mil et le sorgho (Nigéria par exemple) que pour le riz (Asie), le manioc (Nigéria, Bénin) ou le maïs (Ghana).

24. La grande majorité des ménages nigériens – qu’ils soient éleveurs, agriculteurs de subsistance ou urbains – ne sont donc pas autosuffisants pour leur alimentation de base et dépendent du marché pour une grande partie de leur nourriture. Plus des deux tiers des ménages sont ainsi acheteurs nets de produits alimentaires19 (autrement dit, ils achètent plus d’aliments qu’ils n’en produisent). Cette dépendance à l'égard du marché s’accroît les années de faible production agricole. Les ménages comptent aussi sur le marché pour tirer des revenus de la vente d’animaux, d’aliments de base et de cultures de rente et de leur travail, afin de couvrir leurs dépenses non alimentaires. Pendant les mauvaises années, ils ont recours à des stratégies d’adaptation qui comprennent la vente de petit bétail

18 Egg, J. et al., Évaluation du dispositif de prévention et de gestion des crises alimentaires du Niger durant la crise de 2004-2005: rapport principal, Institut de recherches et d'applications des méthodes de développement, Niamey-Paris, 2006. 19 Banque mondiale et République du Niger (2008), "Agro-sylvo-pastoral exports and markets development project, Project appraisal document, 2008.

Le bétail pâturant le long de la rivière Komadougou

Source : Robert Grossman (FIDA)

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et les emprunts auprès des commerçants. L’endettement oblige les agriculteurs de subsistance à vendre des denrées de base à très faible prix pour rembourser leurs dettes, engendrant des effets en cascade qui se répercutent sur l’année suivante20.

25. Commerce extérieur. Pendant les années 60, 70 et 80, les arachides et, dans une moindre mesure, le coton21 représentaient l’essentiel des exportations agricoles du Niger. Avant l’exploitation massive de l’uranium au début des années 1970, l’huile d’arachide était le principal produit d’exportation du Niger, mais avec la baisse des cours mondiaux, l’arachide occupe aujourd'hui une place secondaire. La dévaluation du franc CFA intervenue en 1994 a relancé les exportations agricoles, notamment pour le bétail, le niébé, les oignons et des produits de la petite industrie cotonnière nigérienne. Actuellement, ce sont les produits de l’élevage qui dominent les exportations du secteur agricole, et ils occupent le deuxième rang dans les exportations du pays (après l’uranium). Le volume réel des exportations dépasse de loin les chiffres officiels, car il n'est pas rare que de gros troupeaux passent au Nigéria de manière informelle sans être détectés. Au demeurant, dans l'ensemble, les conditions de commercialisation à l’intérieur du pays et à travers les frontières ne sont pas bonnes : la circulation de l’information sur la demande et les prix est limitée, les routes et services de transports sont insuffisants, les infrastructures de marché et les espaces de stockage sont peu développés et mal gérés, les contrôles des douanes et de la police sont excessifs (et souvent abusifs), la réglementation des marchés régionaux n’est pas appliquée, etc.

26. Le Nigéria exerce une influence majeure sur les prix et la disponibilité des cultures vivrières de base au Niger. Ce voisin produit de grandes quantités de mil, de sorgho et de maïs, dominant la production de ces céréales à l'échelle régionale. Les fluctuations de l’offre et de la demande de céréales au Nigéria ont un impact important sur les prix au Niger. La crise alimentaire de 2004-2005 n’était pas seulement la conséquence d’une catastrophe naturelle, mais aussi la répercussion de l’inversion des flux céréaliers entre le Niger et le Nigéria suite à la hausse des prix au Nigéria, qui a drainé les faibles réserves céréalières nigériennes et accentué le déficit céréalier causé par la sécheresse et l’invasion d’acridiens.

27. Diversification des revenus. Suite à la crise de l’agriculture de subsistance traditionnelle, la quête de revenus complémentaires, agricoles ou non, est donc devenue indispensable pour l’ensemble du milieu rural, et ce phénomène s’amplifie d'année en année. Les cultures de rente fournissent, dans la région de Maradi en particulier, une part importante des revenus complémentaires nécessaires. Aujourd’hui, l’arachide y est progressivement remplacée par le souchet destiné au Nigéria. Cette culture s’est développée à partir d’une dynamique essentiellement locale, sans intervention importante des projets22 ou de l’État. Le maraîchage connaît aussi un succès croissant, partout où il peut être pratiqué, sans désormais avoir nécessairement besoin de financements extérieurs : le problème essentiel des cultures maraîchères est l’accès à l’eau, dans la mesure où le savoir-faire et la motivation sont suffisamment présents pour pouvoir faire tache d’huile sans appui extérieur massif. Toutefois, c’est aussi à l’extérieur de la production agricole que beaucoup de ruraux tentent de s’assurer des revenus complémentaires : commerce, maçonnerie, bois, paille, boucherie, pilage, artisanat. Les paysans nigériens sont désormais pour la plupart pluriactifs.

28. Ressources en eau. En dépit de son climat difficile, le Niger dispose d’un important potentiel en eau23, et il a opté précocement pour le développement de l’irrigation. La sécheresse des années 1970 n’a fait que conforter ce choix. Cependant, le potentiel de terres irrigables du pays, estimé à près

20 Beekhuis G. et Laouali I., "Cross-border trade and food markets in Niger: Why market analysis is important for humanitarian action" in Humanitarian Exchange Magazine n°.38, juin 2007. 21 Introduits par la France à l’époque coloniale respectivement dans les années 30 et 50. 22 Le souchet (Cyperus esculentus), malgré le rôle qu'il joue à Aguié, reste à peu près ignoré dans les descriptifs des projets du FIDA. 23 Avec près de 2032,5 milliards de mètres cubes de potentiel en eau, le gouvernement avait pour ambition d’aménager pour l’irrigation, à partir de 1989, 1000 hectares par an à moyen terme et 3000 hectares par an à long terme pour faire face à l'essor de la demande alimentaire. Or seuls 1000 hectares environ furent aménagés durant la décennie 1990-1999.

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de 270 000 hectares, n’est actuellement aménagé qu’à 30% environ. De plus, la pérennité de l’exploitation des grands périmètres irrigués le long du Fleuve Niger est menacée en raison des faibles capacités de l’Office national des aménagements hydro-agricoles (ONAHA), des coopératives et groupements de gestion et des prestataires privés. Devant les difficultés de financement et de mise en valeur des grands périmètres hydro-agricoles, l’attention des donateurs s’est progressivement déplacée sur la petite irrigation, qui pose moins de problèmes de gestion que les autres aménagements24.

29. Foncier. Les structures foncières sont caractérisées à la fois par un morcellement excessif et par une concentration de la propriété privée de la terre et du cheptel25. Bien que le Gouvernement ait adopté en 1993 un Code foncier rural largement décentralisé, et ceci est perçu comme novateur, l’application est encore confrontée avec des difficultés dans le fonctionnement institutionnel des structures26. Le marché du foncier croît rapidement et manque de transparence, souvent au détriment des ménages ruraux les plus vulnérables. Il est admis que l'accès limité à la terre des ménages agricoles les plus vulnérables, et en particulier des femmes, constitue l'un des principaux obstacles qui freinent la réduction de la pauvreté rurale au Niger.

D. Le secteur privé et la société civile

30. Le secteur privé nigérien est composé principalement de petits entrepreneurs exerçant pour la plupart des activités de service et faisant appel à une technologie relativement simple. L’information économique et commerciale est peu développée et les opérateurs économiques connaissent mal les règles du commerce international et local, ce qui limite leur capacité de décision et les empêche de satisfaire aux exigences du marché en matière de qualité, de régularité des offres et d’approvisionnement. En outre, les obstacles financiers réduisent les entreprises à l’autofinancement, ce qui limite considérablement leurs capacités d’extension. À peine 15% des crédits alloués par les banques au secteur privé nigérien servent réellement à financer l’investissement. Pour promouvoir le secteur privé, le Gouvernement a adopté plusieurs mesures visant à accompagner les promoteurs, notamment la création d’un guichet unique pour les formalités des entreprises, la mise en place du Conseil national des investisseurs privés, le renforcement des structures d’appui et d’encadrement des entreprises27.

31. Une société civile digne de ce nom, à même d'exister sans appuis financiers extérieurs, est pratiquement inexistante au Niger. Certes, on recense une multitude d’associations, d’ONG et de groupements, mais la grande majorité vit des fonds de l’aide au développement, des formes de courtage et de sous-traitance qui sont liées à la distribution de ces financements. La quasi-totalité des groupements paysans ont été créés sous l’impulsion de projets de développement. Par ailleurs, beaucoup d’ONG sont en réalité des entreprises privées (bureaux d’étude, cabinets de consultation etc.) qui cherchent à bénéficier des avantages qui accompagnent le statut d’ONG (subventions, exonérations fiscales, etc.). Elles apparaissent soudainement à l’arrivée d’un projet dans une zone, pour disparaître (ou se déplacer vers d’autres zones) aussitôt le projet clôturé. La participation de la société civile à la concertation demeure faible, en raison notamment des limites de ses capacités.

E. La pauvreté au Niger

32. Entre 1989 et 1993, près de 36% de la population vivaient en dessous du seuil de pauvreté et 34% en dessous du seuil de l’extrême pauvreté28. En 2007, selon une enquête réalisée par l’INS29, 24 Sur la période 2001-2006, les investissements dans les infrastructures d'irrigation sont estimés à environ 72 milliards de FCFA, dont environ 46% consacrés à la petite irrigation, 40% à la collecte des eaux de ruissellement et 14% seulement à la grande irrigation. 25 Save the Children (2009), Comprendre l’économie des ménages ruraux au Niger, Londres. 26 Pennec J. et A. Mamalo (2010), Code rural du Niger : une gestion décentralisée et concertée au foncier, Grain de sel, No. 49, janvier/mars 2010, Inter-réseaux. 27 PNUD, « Fiche d’informations ‘Appui au secteur privé’ », février 2007. 28 République du Niger, « Enquête sur le budget et la consommation des ménages au Niger 1989/90 », Direction de la statistique et des comptes nationaux, Ministère des finances et du plan, Niamey, 1989.

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62,1% de la population nigérienne était pauvre. L'analyse du lieu de résidence révèle que 65,7% des personnes vivant en milieu rural sont démunies. Les régions de Maradi, Tillabéry, Dosso et Zinder-Diffa sont considérées comme les plus pauvres. Sur le plan de la vulnérabilité à la pauvreté, l’enquête indique que 19% de non-pauvres sont vulnérables et précaires (PNUD-INS, 2007).

33. Les populations pauvres du Niger ont un accès très limité à des emplois rémunérateurs, à des revenus, à des moyens de production agricole et aux services sociaux (éducation, santé, assainissement etc.). Avec un indice de développement humain de 0,374, le Niger occupait en 2007 le 174ème rang sur les 177 pays pris en considération par le PNUD. Le pays présente des indicateurs socioéconomiques faibles, avec une espérance de vie de 56 ans, un taux d’alphabétisation de 29%, un taux net de scolarisation de 46%, un taux d’accès à l’eau potable de 46%, et un taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans de 176 pour 100030.

34. Malgré les dispositions de la Constitution concernant les droits de la femme, peu de progrès concrets ont été accomplis. Les nigériennes qui vivent en zone rurale sont fragilisées par les facteurs suivants : i) la tradition omniprésente de soumission de la femme à l’homme ; ii) le poids de plus en plus lourd des responsabilités qui pèsent sur leurs épaules pour la prise en charge des enfants et du ménage ; iii) les difficultés d’accès et de contrôle du foncier ; iv) la faiblesse de leurs revenus, avec seulement 8% de femmes employées dans les secteurs non agricoles ; v) l’accès plus limité des femmes, comparativement aux hommes, aux services sociaux tels que l’éducation et la santé. Les femmes

devenues chef de ménage pour diverses raisons (divorce, émigration du mari, veuvage, etc.) sont particulièrement vulnérables. Seuls 4,6% des ménages dirigés par des femmes possèdent une parcelle agricole31. Les violences familiales envers les femmes sont répandues au Niger. La prostitution est souvent la seule alternative pour une femme victime de violences qui a divorcé. Toutefois, la « Politique nationale de genre » dont le pays s’est doté en 2008 montre que les responsables politiques ont pris de conscience des liens étroits qui existent entre la problématique hommes-femmes et le développement. Cette politique a pour objet de promouvoir l’équité en matière de statut et de potentiel de la femme et de l’homme au sein de la famille, de la communauté et de l’économie et de renforcer l’application effective des droits des femmes et des petites filles et de la lutte contre les violences envers les femmes.

35. Les jeunes ruraux souffrent du manque de terres et de moyens financiers pour y accéder. De ce fait, ils sont souvent contraints d'émigrer vers le Nigéria afin de se procurer des revenus. Le désœuvrement lié au manque d’activités extra-agricoles pendant la morte saison expose beaucoup de jeunes, filles et garçons, à des risques sociaux importants (VIH-sida, alcoolisme, polytoxicomanie, trafics illicites, prostitution, etc.).

29 Questionnaire unifié des indicateurs de bien-être. Le seuil de pauvreté retenu pour cette enquête est de 400 FCFA par jour et par personne en milieu urbain et de 290 FCFA en milieu rural. 30 UNICEF, « En bref : Niger », 2009. 31 FAO (2009), Groupe sectoriel de concertation sur les interventions d’urgence et de réhabilitation agro-pastorales, Compte-rendu de la réunion du 13 mai 2009, Disponible sur : www.cic.ne/IMG/pdf/CR_GS_62.pdf.

Une réunion des femmes du Village de Dan Bako

Source : D. Rose (FIDA)

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F. Politiques nationales de réduction de la pauvreté rurale

36. Un certain nombre de stratégies nationales visant à réduire la pauvreté rurale ont été mises en œuvre depuis le début des années 2000. Il s’agit en particulier de la Stratégie de développement accéléré et de réduction de la pauvreté (SDRP) et de la SDR, ainsi que d’autres stratégies plus spécifiques.

37. Stratégie de développement accéléré et de réduction de la pauvreté. En 1997, le Niger a lancé son Programme de relance économique32, qui tenait lieu de stratégie nationale de développement à l’époque de l'élaboration de la première stratégie de pays du FIDA pour le Niger (1999). Le pays a adopté sa première Stratégie de réduction de la pauvreté (SRP) en 2002. Celle-ci n’a pas permis d’enregistrer des résultats significatifs puisqu’environ 63% de la population continuent à vivre en situation de pauvreté et 34% en situation de pauvreté extrême33. En réalité, de nombreux obstacles et difficultés continuent de peser lourdement sur l’amélioration du bien-être des populations, dont notamment la faiblesse de la croissance économique, inférieure au rythme d'accroissement démographique. La nouvelle SDRP mise au point fin 2007 a pour objet de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement à l’horizon 2015, à travers l’amélioration significative de tous les indicateurs socioéconomiques. La SDRP constitue aujourd’hui le cadre général d’orientation de la politique économique et sociale du Niger. La coordination de la SDRP rencontre certaines difficultés du fait, notamment, de moyens matériels insuffisants et des relais peu performants au niveau sectoriel. Pour rendre la SRP et la SDRP opérationnelles, plusieurs politiques et programmes sectoriels ont été élaborés ou mis en œuvre, notamment la SDR.

38. Stratégie de développement rural. La SDR a été adoptée en novembre 2003. Elle constitue l'unique cadre de référence pour l’intervention publique dans le secteur rural. L’objectif global qui lui est assigné consiste à ramener « l’incidence de la pauvreté rurale de 66% à 52% à l’horizon 2015 en créant les conditions d’un développement économique et social durable garantissant la sécurité alimentaire des populations et une gestion durable des ressources naturelles ». Trois axes stratégiques ont été retenus : i) favoriser l’accès des producteurs ruraux aux opportunités économiques pour créer les conditions d’une croissance économique durable en milieu rural ; ii) prévenir les risques, améliorer la sécurité alimentaire et gérer durablement les ressources naturelles pour sécuriser les conditions de vie des populations ; et iii) renforcer les capacités des institutions publiques et des organisations rurales. Une régionalisation de la SDR est prévue à l’horizon 2009-2010. Il est également prévu de mettre en place des structures régionales de concertation avec les PTF accompagnant la mise en œuvre de la SDR au niveau régional.

39. Budget de l'agriculture et du développement rural. Entre 2003 et 2006, le Niger a dédié entre 11 et 14% du budget de l’État à l’agriculture34, dépassant donc l’engagement pris aux termes de la Déclaration de Maputo sur l’agriculture et la sécurité alimentaire en Afrique de juillet 2003, par laquelle les pays membres de l’Union africaine se sont engagés à affecter au moins 10% de leurs dépenses publiques à l’agriculture et au développement rural. Cette proportion élevée s’explique par la forte contribution des PTF internationaux au secteur agricole et rural du Niger, puisque celle-ci représentait 74% du budget du secteur en 200835.

32 Les cinq axes stratégiques définis dans ce programme étaient : i) la gestion des ressources naturelles ; ii) l’organisation du monde rural ; iii) la responsabilisation des populations et la modification du rôle de l’État ; iv) la sécurité alimentaire, l’intensification et la diversification des productions, et v) le financement du monde rural. 33 FIDA/Portail de la pauvreté rurale, « La pauvreté rurale au Niger », 2009. 34 Programme détaillé de développement de l'agriculture africaine (PDDAA) (2009), « Déclaration de Maputo : où en sont les pays concernés ? » in Rapport sur les politiques, juin 2009. 35 Oxfam International, Coordination nationale de la plateforme paysanne du Niger et Confédération paysanne du Faso, « Aide à l'agriculture: des promesses aux réalités de terrain : L’état de la coordination des interventions dans 3 pays d’Afrique de l’Ouest » (Niger, Burkina Faso et Ghana), novembre 2009.

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40. Autres stratégies. D’autres stratégies ont également été adoptées, notamment la Stratégie et les programmes de développement du sous-secteur de l’irrigation, la Stratégie opérationnelle de sécurité alimentaire, le Plan de développement sanitaire (2005–2010), le Programme décennal de développement de l’éducation (2003–2013), la Politique nationale de genre, la Politique nationale en matière de population (1992–2007), le Programme national d’alimentation en eau potable et d'assainissement (2008), la Politique sectorielle et la Stratégie nationale des transports routiers (1997–2004), la Stratégie de développement durable (2005) et la Stratégie nationale de la microfinance (2004).

41. Difficultés de mise en œuvre des politiques nationales. La mise en œuvre des politiques et stratégies de développement nigériennes se heurte à de nombreux obstacles, parmi lesquels : i) la forte dépendance à l'égard de l’aide au développement ; ii) la coordination insuffisante des appuis des partenaires au développement ; iii) les facteurs affectant la gouvernance politique et institutionnelle au Niger (voir le paragraphe 15).

G. Aide publique au développement

42. L’aide extérieure au développement en faveur du Niger a fortement progressé entre 1998 et 2007. Selon les estimations, elle se chiffrait en 2007 à 365 millions d’USD36, dont 63% provenant de donateurs bilatéraux37 et 37% de donateurs multilatéraux38. Sur une période de 10 ans (1998-2007), l’aide extérieure à l’agriculture et au développement rural du Niger s'est élevée à 553,4 millions d’USD (dont 54% d’aide multilatérale). Le FIDA a apporté 47,3 millions d’USD au pays au cours de la même période (soit 8,5%)39.

43. L’aide au développement est devenue la principale ressource du pays (près de la moitié des recettes de l'État, sans compter les innombrables formes d’aides directes ou locales non inscrites au budget), en attendant toutefois la montée en puissance, déjà amorcée, de nouvelles rentes, essentiellement minières (uranium et pétrole). Cette dépendance envers l’aide ne concerne pas uniquement les institutions de l’État, mais touche aussi fortement la société civile (voir le paragraphe 31).

44. Coordination de l’aide. D’après une enquête récente de l’Organisation de coopération et développement économiques (OCDE)40, en dépit de l’augmentation de l’aide au développement, le Niger n’a pas accompli de progrès significatifs en matière de gestion et de valorisation de l’aide au développement entre 2005 et 2007. En effet, la qualité de la Stratégie nationale de développement est restée modeste par rapport aux pays voisins (la stratégie du Burkina Faso s'est nettement améliorée), de même que celle du système national de gestion des finances publiques. Le pourcentage de l’aide au secteur public, en régression, reste inférieur à la moyenne des 55 pays étudiés. Le pourcentage de la coopération technique coordonnée avec les programmes nationaux reste également inférieur à la moyenne, bien qu’il ait connu une hausse spectaculaire entre 2005 et 2007, passant de 15% à 50%. Enfin, le cadre d’évaluation des performances axé sur les résultats du Niger est classé parmi les plus

36 Toutefois, le Niger a bénéficié en 2007 de 428 millions d'USD de crédits d’aide au développement, ce qui représente environ 88% de l’aide de 2005, suite notamment à la crise alimentaire de 2004-2005. Source : OCDE, « Une aide efficace d’ici 2010 ? Les actions à prendre. Enquête 2008 de suivi de la mise en œuvre de la Déclaration de Paris », Groupe de travail du Comité d’aide au développement chargé de l’efficacité de l’aide, Direction de la coopération pour le développement, OCDE. 37 France (11,4%), États-Unis (10,4%), Allemagne (9,5%), Japon (6,5%) et Belgique (6,3%). Source : Système de notification des pays créanciers, OCDE, 2007. 38 Banque mondiale (17,6%) et Union Européenne (9,3%). 39 Montant calculé en prix constants de 2007. 40 OCDE, « Une aide efficace d’ici 2010 ? Les actions à prendre. Enquête 2008 de suivi de la mise en œuvre de la Déclaration de Paris », Groupe de travail du Comité d’aide au développement chargé de l’efficacité de l’aide de la Direction de la coopération pour le développement de l'OCDE, Paris, septembre 2007.

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médiocres. Toutes ces faiblesses témoignent de l’incapacité du Niger à gérer jusqu’à maintenant41 correctement l’aide au développement et par conséquent à développer un partenariat efficace avec ses PTF à travers la mise en place de stratégies de développement opérationnelles et de systèmes nationaux fiables de coordination et de suivi-évaluation de la coopération.

45. Cependant, à la lumière de ces difficultés, le Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement a pour objet de coordonner et d'intégrer les interventions d’un certain nombre d’institutions de l'Organisation des Nations Unies (Fonds des Nations Unies pour la population – FNUAP –, PAM, PNUD et Fonds des Nations Unies pour l'enfance – UNICEF –) afin d’améliorer l’efficacité de leur action pour répondre aux priorités du Niger telles qu'elles sont exprimées dans la SRP42. Les cycles du PNUAD sont synchronisés avec les cycles de programmation de la SRP (2004-2007 et 2009-2013). Le PNUAD 2004-2007 s’articulait autour de trois domaines de coopération : i) la sécurité alimentaire ; ii) les services sociaux de base ; et iii) la bonne gouvernance et une croissance durable mieux répartie. Les thématiques transversales traitées à travers ces domaines sont l’environnement, le VIH-sida, l’emploi, la problématique hommes-femmes, le renforcement des capacités et la communication. Un plan d’action assorti d'un calendrier de mise en œuvre du PNUAD permettent d’en assurer le suivi-évaluation dans un cadre concerté, sous la supervision de l’équipe de pays qui, au niveau opérationnel, s’appuie sur des mécanismes appropriés (comité technique, groupes thématiques de travail) ; à ce titre sont notamment conduits des examens conjoints du PNUAD et de la SRP.

46. À la suite de la Déclaration de Paris sur l'efficacité de l'aide au développement (2005) et du Forum de haut niveau d’Accra (2008), ces trois ou quatre dernières années, de nombreux autres donateurs (coopération bilatérale canadienne, française et belge par exemple) ont opté avec le Gouvernement pour une approche-programme, particulièrement en matière d’éducation (dans le cadre du Programme décennal de développement de l’éducation 2002-2012). Cette approche-programme devrait favoriser l’appropriation par le pays, la coordination des PTF, les partenariats, la gestion axée sur les résultats, la bonne gouvernance, les capacités locales et l’engagement de la société civile.

47. Allègement de la dette. Le Niger a été admis à bénéficier de l’Initiative pour la réduction de la dette des pays pauvres très endettés (Initiative PPTE) et de l’Initiative d’allègement de la dette multilatérale43. Le pays a atteint le point d’achèvement de l’Initiative PPTE en avril 2004. Les allègements qui lui ont été accordés (y compris par le FIDA – voir le paragraphe 63) ont porté au total sur environ 1,2 milliard d'USD44. Ainsi le montant nominal de la dette extérieure a-t-il été ramené de 90% du PIB à la fin de 2000 à environ 15% du PIB à la fin de 200745.

48. Envois de fonds des travailleurs migrants. Enfin, l’argent envoyé par les migrants temporaires, mais aussi permanents, qui travaillent au Nigéria, dans d’autres pays côtiers ou en Lybie, constitue une importante source « d’aide extérieure » dans une large mesure sous-estimée. Les migrations sont souvent mal perçues et les projets de développement (par exemple par le programme du FIDA) n'en font pas grand cas. En revanche, les populations les considèrent avant tout comme une solution. Lors de la crise alimentaire de 2004-2005, les envois des travailleurs migrants ont sans doute 41 Le Gouvernement du Niger a décidé d’installer la Plateforme de Gestion de l’Aide (PGA) pour améliorer la gestion, la planification, et le suivi de l’aide extérieure. Cette Plateforme fournira de plus en plus des informations sur l’aide en temps réel au MEF et permettra notamment de suivre l’alignement de cette aide sur la SDRP. (Source: Development Gateway, PGA Niger, octobre 2009). 42 Coordination du Système des Nations Unies au Niger, « Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement (PNUAD) 2004 – 2007 : Combattre la pauvreté: le défi du millénaire », Niamey, mai 2003. 43 FMI, « Fiche Technique : L’initiative d’allègement de la dette multilatérale », Washington D.C., mars 2009. 44 FIDA, « Rapport et recommandation du Président au Conseil d’administration concernant une proposition de prêt à la République du Niger pour l’Initiative de réhabilitation et de développement agricole et rural », Rome, décembre 2006. 45 FMI et Association internationale de développement (IDA), "Niger: Joint Bank-Fund Debt Sustainability Analysis", Washington D.C., décembre 2008.

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joué un rôle plus important pour permettre aux familles d’acheter des vivres que l’aide humanitaire occidentale46.

Encadré 2. Points essentiels du chapitre II Le Niger est un pays sahélien très enclavé dont les deux tiers de la superficie sont désertiques.

Environ 82% de la population est rurale, et concentrée dans la frange sud du pays. La croissance démographique est l'une des plus élevées au monde et constitue un défi considérable pour le développement du pays.

Les années 90 ont été marquées par une rébellion Touareg dans le Nord, des troubles sociaux suscités par les difficultés économiques du pays, une sérieuse crise politique suite aux élections de 1995 et un coup d’état en 1996. Le Nord du pays a été le théâtre d'une nouvelle rébellion Touareg de 2007 à mai 2009, tandis que les violences sectaires se sont aggravées au Nord du Nigéria. La nouvelle crise politico-institutionnelle qui secoue le pays au moment de la réalisation de cette EPP risque de compromettre la relative stabilité enregistrée ces dix dernières années.

Le cadre macroéconomique du Niger s’est amélioré ces dix dernières années, notamment grâce à des réformes structurelles accompagnées d'une réduction significative de la dette extérieure.

La gouvernance au Niger est affectée par les facteurs suivants, entre autres : une forte dépendance à l'égard de l’aide extérieure, l’instabilité des institutions et de leurs responsables, l’insuffisance des moyens mis à la disposition des administrations déconcentrées et des communes, et la corruption omniprésente au sein de l’administration.

Le niveau d’investissement dans les infrastructures socioéconomiques reste très faible.

La domination de l’agriculture et de l’élevage et la faible diversification intra-sectorielle rendent l’économie du Niger très vulnérable aux aléas climatiques et aux fluctuations des marchés. Le secteur informel compte pour 70% du PIB, ce qui explique en partie l'étroitesse de l'assiette fiscale du pays.

L’agriculture de subsistance traditionnelle est en crise, sous l'effet combiné de la pression démographique et de la forte dégradation des ressources naturelles. Par conséquent, les ménages ruraux doivent recourir aux marchés pour s’approvisionner en vivres produits localement ou importés, ce qui les contraint à diversifier leurs sources de revenu.

Le Niger dispose d’un important potentiel en eau dont moins d’un tiers est actuellement exploité. La petite irrigation, qui se développe rapidement, gagne progressivement du terrain par rapport aux grands périmètres irrigués confrontés à des problèmes de gestion et de dégradation.

Le foncier est une question très sensible au Niger. L'accès à la terre limité des ménages agricoles vulnérables est un obstacle important à l’amélioration de leurs revenus et de leur sécurité alimentaire.

Le secteur privé et la société civile nigériens sont peu développés.

En 2007, 62% de la population vivaient encore en dessous du seuil de pauvreté, dont les deux tiers en milieu rural. Les autres indicateurs socioéconomiques du Niger sont également très médiocres. Les femmes et les jeunes sont particulièrement touchés par la pauvreté.

Certes, des stratégies visant à réduire la pauvreté ont été élaborées, mais de nombreux obstacles en freinent la mise en œuvre.

L’aide extérieure en faveur de l’agriculture et du développement rural au Niger a fortement progressé de 1998 à 2007 (553,4 millions d’USD sur dix ans, dont 8,5% provenant du FIDA). La faible capacité d’absorption du pays en limite les effets.

Le Niger a bénéficié d’un allègement considérable de sa dette extérieure dans le cadre de l’Initiative PPTE et de l’Initiative d’allègement de la dette multilatérale.

Les envois de fonds des travailleurs migrants temporaires ou permanents constituent une importante source d’aide extérieure, souvent négligée.

46 Hamani, O., « Le rôle des ressortissants et des migrants à Bambey face à la crise alimentaire », in Afrique contemporaine n°225, pages 199 à 216, 2008.

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III. DESCRIPTION DES COSOP ET DES OPÉRATEURS DU FIDA AU NIGER

A. Les COSOP

49. Le FIDA a élaboré deux exposés des options et stratégies d'intervention pour le Niger. Le premier (COSOP de 1999), approuvé en mars 1999, devait couvrir la période 1999–2003. Le deuxième (COSOP de 2006), approuvé en avril 2006, propose la stratégie du FIDA au Niger « à moyen terme », sans spécifier la durée précise de la période couverte. Ces deux COSOP peuvent être décomposés en six éléments : les objectifs stratégiques, les priorités géographiques, l’orientation sous-sectorielle, les principaux partenaires associés, l’approche de ciblage et le budget prévu pour appliquer les stratégies (voir aussi l’appendice 6).

50. Objectifs stratégiques. Le COSOP de 1999 proposait une stratégie en deux phases. Au cours de la première (1999-2001), le FIDA devait consolider ses opérations en cours et améliorer l’accès des pauvres aux services financiers. Au cours de la seconde (2001-2003), il devait contribuer à assurer le potentiel productif du Niger à long terme. Cette deuxième phase devait concourir à : i) une meilleure gestion des ressources naturelles ; ii) la promotion du développement économique au bénéfice des pauvres à travers l'exploitation des débouchés sur le marché régional ; iii) la mise en œuvre d’une approche participative du développement des organisations de base ; et iv) l’amélioration de l’accès aux services sociaux de base. Le développement économique devait être favorisé dans le cadre de la petite agriculture, notamment en stimulant la petite irrigation, l’élevage et les activités extra-agricoles.

51. La stratégie en vigueur (COSOP de 2006), fondée sur la Stratégie de réduction de la pauvreté (2002), est ancrée dans le cadre stratégique du FIDA (2002-2006) et la stratégie régionale du FIDA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Elle s’articule autour de trois objectifs stratégiques ou axes principaux, à savoir : i) la réduction de la vulnérabilité et le renforcement de la sécurité alimentaire des ménages ruraux ; ii) l’amélioration des revenus et de l’accès aux marchés pour les groupes cibles ; et iii) un meilleur accès aux services sociaux de base des populations les plus vulnérables. Cette stratégie doit être mise en œuvre en parallèle selon deux modes opérationnels complémentaires : une approche adaptée à la situation qui prévalait après la crise alimentaire de 2004-2005 et conforme à la politique du FIDA en la matière et une approche complémentaire s'adressant à la même population et visant à mettre en place au niveau local des conditions institutionnelles et structurelles de nature à réduire durablement l’insécurité alimentaire et la pauvreté rurale. Les interventions reposent sur le principe de la reproduction d'approches ayant d'ores et déjà fait leurs preuves au Niger.

52. Priorités géographiques. Le COSOP de 1999 ciblait l’ensemble des régions défavorisées du pays, tandis que celui de 2006 prévoit de concentrer les interventions du FIDA sur la région de Maradi. Cette région, qui représente 3% de la superficie du territoire mais concentre 20% de la population47, dispose d’un fort potentiel agricole et commercial grâce à sa frontière avec le Nigéria. De plus, il s'agit de la région la plus durement touchée par la crise alimentaire de 2004-2005. Elle a été retenue comme région prioritaire par le FIDA pour les prochaines années.

53. Priorités sous-sectorielles. Les priorités sous-sectorielles des deux COSOP sont évidentes à l’examen des composantes des projets financés par le FIDA (paragraphe 60 et appendice 9). Elles concernent principalement le développement agricole et la GRN, le renforcement de capacités et le développement institutionnel, l’appui aux services financiers ruraux et la création de fonds d’investissement locaux, et l’appui aux infrastructures et services ruraux.

54. Principaux partenaires associés. Les interventions du FIDA au Niger sont exécutées par les ministères de tutelle (MDA, MEF et MATDC) pour le compte du Gouvernement nigérien. D’autres institutions sont également impliquées dans ce partenariat, notamment des instituts universitaires et de recherche (Biodiversity International, Centre mondial d'agroforesterie – CIRAF – , Institut national de recherche agronomique du Niger – INRAN –, Faculté agronomique de l’Université A. M. de Niamey, Université catholique de Louvain etc.), les organisations d’agriculteurs, les ONG (KARKARA,

47 La région de Maradi se caractérise par la densité de population la plus élevée du pays : 53,5 habitants au kilomètre carré.

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Tarbiyya Tatali, CARE international, etc.) et le secteur privé (bureaux d’étude, petites et moyennes entreprises du secteur du bâtiment et des travaux publics etc.). Les deux COSOP avaient prévu, à des degrés différents, un partenariat avec les PTF pour le financement et la mise en œuvre des projets et programmes. De ce fait, le FIDA intervient dans le cadre des mécanismes de coordination entre le Gouvernement et les donateurs déjà en place, en particulier dans le domaine de la gestion de la crise alimentaire.

55. Approche de ciblage. Conformément au mandat du FIDA, les groupes cibles retenus dans le COSOP de 1999 comprenaient les petits producteurs (agriculteurs et pasteurs), les femmes les plus vulnérables et les jeunes ruraux sans emploi. De même, les groupes cibles du COSOP de 2006 se composent des producteurs, des femmes et des jeunes issus des ménages les plus vulnérables. Les institutions cibles sont les organisations de producteurs et les collectivités territoriales. L’utilisation systématique d'une approche participative faisant appel aux groupes bénéficiaires a pour objet d'assurer la prise en compte de leurs besoins et priorités.

Budget. Sur le plan budgétaire, le COSOP de 1999 prévoyait une allocation de 6 à 9 millions d’USD pour la première phase et une « augmentation substantielle des fonds » (sans plus de précisions) pour la seconde phase. Le COSOP de 2006 prévoit une allocation de 5 millions d’USD par an. Le budget annuel alloué au Niger en application du SAFP du FIDA est passé de 4 millions d'USD à 6,2 millions d’USD entre 2005 et 200948. L’allocation fixée pour le cycle SAFP 2007-2009 était de 16,65 millions d’USD

B. Gestion du programme de pays

56. Évolution du partenariat entre le FIDA et le Niger. La collaboration entre le Niger et le FIDA a traversé trois grandes phases. Au cours de la première (1980-1991), le Fonds a cofinancé deux projets, l’un lancé et conçu par la Banque mondiale, l’autre par la BOAD. Cette phase était marquée par une approche descendante et autoritaire du Gouvernement. Au cours de la deuxième phase (1991-1999), le FIDA a conçu lui-même les projets qu’il devait financer. Cette phase était marquée par une instabilité politique, accompagnée d'un endettement excessif de l’État, qui a eu des effets néfastes sur les projets49. C'est d'ailleurs à cette époque que les principaux donateurs du pays se sont désengagés, à l’exception du FIDA, qui a procédé à un rééchelonnement de la dette du Niger. La troisième phase (2000-2009) se caractérise par une meilleure stabilité politique et un partenariat plus actif entre le FIDA et le Niger. C’est aussi la période durant laquelle le FIDA a imposé des exigences beaucoup plus draconiennes en matière de performance des opérations financées, ce qui a mené à la clôture anticipée de deux projets.

57. Mise en œuvre, supervision et suivi-évaluation. Les projets financés par le FIDA ont été mis en œuvre par l'intermédiaire de diverses structures nationales, régionales, départementales et communales. Le FIDA s’est adapté à l’évolution institutionnelle nationale en faveur de la décentralisation et la régionalisation des projets et programmes de développement. À l'échelon central, c’est le MDA qui assure la tutelle de la majorité des projets, mais d’autres ministères sont intervenus, comme le MEF pour le PDSFR et le MATDC pour l’IRDAR. Jusqu’en 2008, l’administration des prêts et la supervision technique des projets financés par le FIDA étaient effectuées par l’intermédiaire d’institutions coopérantes. Dans le cas de projets lancés à l'initiative d'un autre bailleur (Banque mondiale, BOAD), celui-ci a été désigné comme IC du FIDA50. Pour les projets engagés à l'initiative du FIDA, la supervision a été déléguée à l’UNOPS. Depuis 2009, le FIDA supervise lui-même ses prêts au Niger (supervision directe). En outre, le Bureau indépendant de l’évaluation du FIDA a effectué des évaluations indépendantes des projets PDRM (1989), PSN I (1997), PDRAA (2001) et PSN II (2007).

48 FIDA, « Rapport de situation sur la mise en œuvre du système d'allocation fondé sur la performance », décembre 2009. 49 En particulier entre 1995 et 1998. 50 Il est à noter que l’UNOPS a également repris la supervision du PDRAA à partir de 2000.

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58. Présence du FIDA au Niger. Le FIDA n’a actuellement aucune présence permanente au Niger, ce qui représente un handicap certain pour entretenir le dialogue sur les politiques de développement avec les autorités du pays et avec les bailleurs de fonds. Par contre, les projets ont créé en 2007 le bureau de liaison, actuellement financé sur le budget des projets PPILDA et IRDAR. Sa mission est de faciliter les démarches des projets en cours auprès des administrations impliquées dans leur mise en œuvre. Il dispose d’un personnel restreint composé de deux cadres et quelques employés d’appui.

C. Palette d’instruments prévus dans le cadre du programme de pays

59. Prêts. Les prêts accordés par le FIDA au Gouvernement nigérien servent à financer des projets et programmes de développement agricole et rural. Depuis 1980, le FIDA a contribué au financement de huit projets et programmes au Niger, pour un coût total de 235,56 millions d’USD couvert par les prêts du FIDA à hauteur de 110,79 millions d’USD, soit 47%51.

60. L’appendice 4 présente brièvement les projets du portefeuille, tandis que l’appendice 9 indique le poids respectif des différentes composantes ; celles-ci concernent principalement : i) le développement agricole et la GRN (près de 29% du portefeuille) ; ii) le renforcement des capacités et le développement institutionnel (13%) ; iii) l’appui aux services financiers ruraux et la création de fonds (11,8%) ; iv) l’infrastructure rurale et l’appui aux services (10,5%) ; et v) la recherche-développement (5,4%). La gestion des projets absorbe 20,5% du total des coûts.

61. Dans l'ensemble, les projets visent à améliorer les revenus et les conditions de vie des populations rurales pauvres. Bien que l'axe principal varie d'un projet à l'autre, il est possible de regrouper les objectifs spécifiques en cinq grandes catégories, à savoir : i) l’amélioration de la GRN (eau, sols et végétation naturelle) ; ii) le développement des institutions de base et le renforcement des capacités ; iii) l’amélioration de l’accès aux services financiers ruraux ; iv) le développement de la productivité de l'agriculture et de l’élevage ; et v) l’amélioration de l’accès aux services sociaux de base en zone rurale.

62. Dons d’assistance technique. Les DAT concernent des domaines divers tels que la recherche-développement, l’innovation et la diffusion des technologies améliorées pour les cultures pluviales, l’infrastructure, la GRN, le développement agricole, la finance rurale, le renforcement des capacités et le développement institutionnel, et le soutien aux ménages défavorisés. D’autres dons ont également servi à financer des activités de recherche-action menées par des ONG en appui aux projets. Selon l’auto-évaluation du portefeuille du FIDA réalisée par la Division WCA, le montant total des dons s’élève à environ 1,62 million de dollars. Trois dons méritent d’être signalés à titre d’exemple : i) un don d’assistance technique d’un montant de 200 000 USD pour financer le programme d’appui aux initiatives paysannes (PAIP) exécuté de juillet 2002 à juin 2003, soit deux ans avant le projet PPILDA, en vue de consolider les acquis du PDRAA et de préparer le nouveau projet PPILDA ; ii) un don CALI52, d’un montant total de 190 000 USD, pour financer le projet pilote de sécurisation foncière à l’échelle d’un village du département d’Aguié dans le cadre du PPILDA ; et iii) le projet d'intégration de l’approche genre dans le PPILDA, d’un montant de 95 000 USD (voir l'appendice 5).

63. Allègement de la dette du Niger envers le FIDA. En 2000, le Niger étant parvenu au point de décision dans le cadre de l’Initiative PPTE renforcée, le FIDA a approuvé un allègement de dette d'un montant de 6,3 millions de droits de tirage spéciaux (DTS) en valeur actuelle nette de fin 199953, soit l’équivalent d’une réduction de 53,5% de l’encours de la dette du Niger à l’égard du FIDA à la fin de 1999. En 2004, lorsque le Niger est parvenu au point d’achèvement de l’Initiative PPTE, son endettement s’étant encore aggravé (en raison du recul des exportations d’uranium notamment), la Banque mondiale et le FMI ont décidé d’alléger davantage la dette du Niger afin de ramener le ratio

51 Source : PPMS, Data base FIDA. 52 Le programme d'action de collaboration sur les questions foncières (programme CALI) est une initiative de la Coalition internationale pour l’accès à la terre. 53 En valeur nominale, l’allègement de dette approuvé équivalait à 9,28 millions de DTS de paiements au titre du service de la dette.

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d’endettement au seuil de 150% des exportations du pays, qui est généralement considéré comme le seuil de viabilité de l’endettement d’un pays. En décembre 2004, le FIDA a aussi approuvé un complément d’allègement de dette à hauteur de 2,03 millions de DTS en valeur actuelle nette de la fin de 2002. Le montant total de l’allègement de dette accordé par le FIDA se chiffre par conséquent à 8,33 millions de DTS en valeur actuelle nette, soit environ 11 millions d’USD54. Par ailleurs, le FIDA ayant également souscrit au Cadre pour la soutenabilité de la dette des pays à faible revenu, les derniers projets sont en partie financés sous forme de don. Ainsi, l’IRDAR (2006) a bénéficié d’un don de 400 000 d’USD, le PPILDA d’un don de 190 000 USD et l’IRDAR-RCI d’un don de 8 millions d’USD (soit 50% de la contribution totale du FIDA).

64. Cofinancements. Les projets financés par le FIDA au Niger ont été cofinancés principalement par la Banque mondiale (40,3 millions d’USD), la Coopération française (5,1 millions d’USD), le PAM (4,4 millions d’USD), la BOAD (1,9 million d’USD) et le PNUD (0,94 million d’USD).

65. Dans le cadre du Programme conjoint FIDA-FBSA55, la Belgique a accordé un don de 3,78 millions d'Euro au PPILDA pour cofinancer l'activité « Construction et équipement d’infrastructures rurales » et un autre don de 4,56 millions d'Euro à l’IRDAR56 pour cofinancer les activités « Amélioration de l’accès à l’eau potable », « Amélioration de la situation nutritionnelle » et « Amélioration de l’accès aux services d’éducation de base ». Ces dons apportent des financements complémentaires aux projets dans des domaines qui sont essentiels (eau, santé et éducation), mais que le FIDA à lui seul, de par son mandat, ne peut pas prendre en charge de manière substantielle.

54 FIDA, « Participation du FIDA à l’Initiative pour la réduction de la dette des pays pauvres très endettés, Rapport d'activité pour 2004 », Rome, février 2005. 55 Depuis 1983, le FBSA et le FIDA ont conçu et financé ensemble 58 projets dans 17 pays d’Afrique, pour un montant total de plus de 200 millions d’USD. Le FBSA était appelé Fonds belge de survie (FBS) jusqu’en janvier 2010. 56 FIDA, « Accord de financement de l’Initiative de réhabilitation et de développement agricole et rural, Prêt n°705-NE et don n°893-NE », février 2007.

Un moteur pompe acheté avec le crédit du FIDA

Source : Robert Grossman (FIDA)

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Encadré 3. Points essentiels du chapitre III Le FIDA a élaboré deux COSOP pour le Niger (en 1999 et 2006). Les objectifs stratégiques du

COSOP de 1999 concernaient l’amélioration de l’accès des populations pauvres aux services financiers, la GRN, l’exploitation des débouchés sur le marché régional, la mise en œuvre d’une approche participative du développement des organisations de base, et l’amélioration de l’accès aux services sociaux de base. Le COSOP de 2006 renonce à l’objectif concernant les services financiers ruraux, mais ajoute, dans le contexte de la crise alimentaire de 2004-2005, un objectif stratégique de réduction de la vulnérabilité et de renforcement de la sécurité alimentaire des ménages ruraux.

Avec le COSOP de 2006, le FIDA et le Gouvernement ont convenu de concentrer les interventions financées par le FIDA sur la région de Maradi, qui regroupe 20% de la population du pays et a été la région la plus touchée par la crise alimentaire de 2004-2005.

Les deux COSOP sont principalement axés sur les sous-secteurs suivants : le développement agricole et la GRN, le renforcement des capacités locales et le développement institutionnel, l’appui aux services financiers ruraux et la création de fonds d’investissement locaux, et l’appui aux infrastructures et services ruraux.

Les interventions du FIDA au Niger sont exécutées par des institutions gouvernementales. En application du principe d’externalisation, les projets délèguent la mise en œuvre d’une grande partie des activités à des ONG, des bureaux d’études et des services techniques déconcentrés, en vue de promouvoir l’offre de services locale. Des partenariats avec d’autres PTF sont prévus pour le financement et la mise en œuvre des projets, en partie dans le cadre des mécanismes de coordination entre le Gouvernement et les donateurs déjà en place.

Les groupes cibles des interventions du FIDA sont les petits producteurs (agriculteurs et pasteurs), les femmes les plus vulnérables, et les jeunes ruraux sans emploi.

Le budget alloué au Niger en application du SAFP du FIDA est passé de 4 millions d'USD à 6,2 millions d’USD par an entre 2005 et 2009. Le montant de l’allocation fixée pour le cycle SAFP 2007-2009 était de 16,65 millions d’USD.

Depuis 1980, le FIDA a contribué au financement de huit projets et programmes au Niger d'un coût total de 235,56 millions d’USD, couvert par les prêts du FIDA à hauteur de 47%. Dans l'ensemble, les projets financés visent à améliorer les revenus et les conditions de vie des populations rurales pauvres. Les objectifs spécifiques du portefeuille concernent principalement la GRN, le développement des institutions de base et le renforcement des capacités, l’amélioration de l’accès aux services financiers ruraux, le développement de la productivité de l'agriculture et de l’élevage, et l’amélioration de l’accès aux services sociaux de base en zone rurale.

Les DAT concernent des domaines divers tels que la recherche-développement, l’innovation et la diffusion de technologies améliorées pour les cultures pluviales, les infrastructures, la GRN, le développement agricole etc. Le montant total des dons s’élève à environ 1,62 million d’USD. Ils sont généralement couplés à un projet financé par le FIDA.

Au début des années 2000, le FIDA a approuvé un allègement de la dette du Niger équivalent à 53,5% e l’encours de la dette à la fin de 1999. Fin 2004, le FIDA a approuvé un complément d'allègement portant le montant total de l’allègement de dette à environ 11 millions d’USD. Par ailleurs, le FIDA ayant souscrit au Cadre pour la soutenabilité de la dette des pays à faible revenu, les derniers projets sont financés pour une part croissante sous forme de don.

Les projets financés par le FIDA au Niger ont été cofinancés principalement par la Banque mondiale, la Coopération française, le PAM, la BOAD, le PNUD et le FBSA.

IV. ÉVALUATION DU PORTEFEUILLE DE PAYS

A. Pertinence

66. La pertinence du portefeuille des projets financés par le FIDA est appréciée sous deux angles. Premièrement, il s’agit d’évaluer si les objectifs des projets coïncident avec les politiques et stratégies du Gouvernement nigérien et du FIDA et avec les besoins des populations cibles. Deuxièmement, il s’agit d’apprécier la cohérence entre les stratégies d’intervention, les modalités de mise en œuvre et les moyens mis à disposition des projets et les objectifs des interventions.

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67. Alignement sur les politiques et stratégies nationales. Globalement, le portefeuille du FIDA correspond bien aux priorités nationales. Les objectifs globaux et spécifiques des projets (voir le paragraphe 61) sont conformes aux objectifs de développement adoptés par le Niger, en particulier le Programme de relance économique (1997), la SDR (fin 2003) et la SDRP (fin 2007), qui visent tous à réduire la pauvreté, à lutter contre l’insécurité alimentaire et à favoriser la gestion durable des ressources naturelles. Depuis 2006, les projets financés par le FIDA doivent être ratifiés par le Conseil des ministres et le Parlement du Niger, ce qui devrait contribuer à garantir la concordance des investissements du FIDA avec les priorités du Gouvernement et des autres partenaires du développement. Par ailleurs, le projet IRDAR-RCI contribuera au processus de décentralisation en cours, l'appui étant axé sur les communes et les villages qui en relèvent et il renforcera aussi le rôle et les capacités des services techniques déconcentrés. Pour autant, alors que la mobilisation de l’eau pour l’irrigation est une orientation nationale clairement affichée, notamment dans la SDR, cet aspect a reçu de moins en moins d'attention au fil des projets financés par le FIDA.

68. Alignement sur les stratégies du FIDA. On constate généralement une correspondance satisfaisante entre les objectifs des projets et les objectifs stratégiques des COSOP de 1999 et 2006. Toutefois, l’amélioration de l’accès aux marchés, mentionnée dans les deux COSOP parmi les axes stratégiques, ne fait partie des objectifs pour aucun projet du portefeuille. Les objectifs des projets sont pertinents par rapport au Cadre stratégique du FIDA (2002-2006), en particulier au regard de l'objectif stratégique 1 (renforcement des capacités des ruraux pauvres et de leurs organisations) et de l'objectif stratégique 2 (amélioration de l’accès équitable aux ressources naturelles productives et à la technologie). Les projets réalisés au Niger prennent également en considération la stratégie régionale établie par le FIDA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, notamment en ce qui concerne les objectifs stratégiques de renforcement des capacités, d’accroissement de la productivité, d’augmentation des revenus et de réduction de la vulnérabilité.

69. Pertinence par rapport aux besoins des ruraux pauvres. Les objectifs du portefeuille correspondent bien aux besoins très divers des populations rurales pauvres dans les domaines de l’agriculture, de la GRN, de l’organisation au niveau local, des services financiers ruraux et des services sociaux de base. La formulation des projets a suivi un processus participatif dans lequel les futurs bénéficiaires ont été impliqués, comme l’indiquent les différents descriptifs de projets et l’auto-évaluation du programme de pays conduite par la Division WCA. Les méthodes de planification et de ciblage participatives adoptées par les projets plus récents contribuent à faire coïncider les interventions avec les besoins des populations cibles. Le meilleur exemple en est le PPILDA, dont les objectifs et les approches sont affinés chaque année dans le cadre d’un processus participatif de bilan des résultats et de programmation mené à l'échelon des villages et des communes. L’IRDAR-RCI devra améliorer les mécanismes de gouvernance locale et renforcer les services publics déconcentrés, qui sont nécessaires pour promouvoir un développement favorable aux pauvres et répondant à leurs besoins. En revanche, certaines opportunités importantes ont reçu une attention insuffisante dans le cadre du portefeuille, à savoir :

(a) La mobilisation et la valorisation des ressources en eau pour l’irrigation et l’approvisionnement en eau du cheptel ont suscité de moins en moins d'intérêt malgré la grande vulnérabilité de l’agriculture pluviale et de l’élevage face aux sécheresses récurrentes et la présence d'un important potentiel en eau et en terres irrigables dans les zones d’intervention. Bien que les PSN I et II aient cerné l’importance de la valorisation de l’eau pour l’amélioration de la productivité agricole, les résultats décevants obtenus dans le cadre de ces projets en matière de développement durable de la petite irrigation (surtout dans la vallée du Niger) ont incité le FIDA à ne pas inclure cet aspect essentiel dans les projets plus récents du portefeuille. Néanmoins, avec le projet IRDAR, on constate un relatif regain d’intérêt à l'égard de l’irrigation.

(b) L’élevage n’a plus reçu une attention suffisante depuis le PSN II. Il s’agit pourtant d’une activité très importante : elle représente un tiers du PIB agricole et constitue de loin l’activité économique principale dans la zone pastorale du pays. L’élevage apporte aussi une contribution importante à la subsistance des ménages de la zone agropastorale, où cette activité représente une assurance en cas de choc climatique ou socioéconomique. Le sous-

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secteur est cependant confronté à de nombreux facteurs qui font obstacle à son développement durable (voir le paragraphe 21).

(c) Il est frappant de constater que le développement des activités extra-agricoles ne fait pas partie des domaines d’intervention du portefeuille du FIDA, alors que la diversification économique en dehors de l’agriculture et de l’élevage constitue la seule perspective locale pour une part croissante de la population rurale, en l'absence d'accès à l’eau ou à la terre pour pratiquer une activité agricole viable.

(d) Les projets ont porté une attention trop faible à l’accès des ruraux pauvres aux marchés, qu’il s’agisse de la commercialisation de la production ou de l’approvisionnement en intrants. Bien que la dépendance à l'égard des marchés de la majorité des ménages ruraux soit très forte (paragraphe 23), de nombreux facteurs matériels, techniques et institutionnels les empêchent d'y accéder (voir les paragraphes 18 et 24).

70. Cohérence des stratégies d’intervention. Le portefeuille de projets financés par le FIDA a évolué, passant d’une approche descendante de transfert des technologies, d’aménagement, de fourniture directe de crédits et de création de « structures de projet » à la base (PSN I et II, PDRAA) à une approche de planification et de mise en œuvre reposant sur l’initiative locale. Cette nouvelle approche, qui vise un développement local durable, s’est révélée très pertinente, surtout pour le repérage et la valorisation des initiatives et innovations locales et pour l’implication des groupes cibles dans la définition des actions à entreprendre et dans les travaux d’exécution. Pourtant, cette approche demeure complexe dans sa mise en œuvre car elle est trop procédurière et coûteuse (y compris pour l’identification des besoins de base des populations) et sa reproduction dépend du contexte social et des capacités des acteurs chargés de l’exécuter57. Par ailleurs, même si l’IRDAR et l’IRDAR-IRC prévoient une délégation plus marquée de la maîtrise d’œuvre des microprojets d’investissement à l'échelon local (les communes rurales), l’approche participative n’a pas évolué vers un véritable transfert de la maîtrise d’ouvrage aux communautés.

71. Mécanismes de ciblage. La première génération de projets (PSN I et II, PDRAA), prévoyait essentiellement un ciblage géographique (sélection des zones et sites d’intervention en fonction du niveau de pauvreté et du potentiel de développement), sans mesures spécifiques permettant d'avoir la certitude d'atteindre les groupes visés au sein des communautés ciblées. La sélection des villages d’intervention reposait généralement sur des données obtenues à partir d’enquêtes nationales ou régionales sur la pauvreté et la vulnérabilité58 dont la précision n’était pas toujours assurée. Le PPILDA, en revanche, a mis en place un dispositif de ciblage « nominatif » extrêmement poussé, descendant jusqu’au niveau de l’individu. Ce dispositif a deux inconvénients : sa lourdeur, qui accroît considérablement la charge de travail de l’équipe de projet et son coût relativement élevé ; or il ne semble pas augmenter de manière significative la proportion de bénéficiaires du projet appartenant aux groupes de population les plus vulnérables59.

72. Cohérence des modalités de mise en œuvre des projets. L’ensemble des projets du portefeuille du FIDA au Niger délèguent en grande partie la maîtrise d’œuvre à plusieurs types de structures (ONG locales, entreprises privées, groupements divers, etc.), en application du principe d’externalisation. Ce principe est également appliqué dans le cadre des projets de développement rural de la majorité des autres donateurs qui interviennent au Niger. Les avantages de cette sous-traitance de

57 Cet obstacle a été bien cerné pour ce qui concerne les pistes, qui ont fait l’objet d’une approche pragmatique rapide d’identification, de programmation et de validation avec les acteurs concernés (PDRAA, PPILDA et IRDAR). Cela n’a pas été le cas pour les infrastructures d’alimentation en eau potable, d’éducation et de santé qui ont suivi un long processus consultatif d’identification et de planification avec les bénéficiaires et de validation avec les services ministériels concernés. 58 Par exemple, l'enquête sur la vulnérabilité des ménages menée en 1997 sur l’ensemble de la région de Maradi a abouti à répartir les ménages en trois catégories : très vulnérables (56%), vulnérables (26%) et moyennement vulnérables (18%). 59 La mission de supervision effectuée en 2008 par l’UNOPS a constaté que les ménages très vulnérables et extrêmement vulnérables représentent 8,8% des bénéficiaires du projet.

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la mise en œuvre sont bien connus : réduction des coûts et des délais d'exécution (en raison de la mise en concurrence des prestataires, de la fixation de délais contractuels et de la motivation économique des prestataires), plus grande souplesse et valeur ajoutée apportée par des compétences extérieures diverses qu'il serait très difficile de rassembler au sein d’une même équipe de projet. Pourtant, les organismes partenaires avec lesquels les projets collaborent sont souvent incapables de rendre les services attendus sans un soutien important de la part des projets. Aussi la multiplicité des organismes auxquels les projets font appel rend-elle la préparation et la gestion des conventions et contrats, l’encadrement, la mise à niveau, le contrôle et le suivi très complexes et onéreux. Tout ceci alourdit considérablement la charge de travail des équipes de projet au détriment de leurs fonctions de planification stratégique, de suivi et de gestion et les met parfois en situation d'être à la fois juge et partie.

73. Les projets financés par le FIDA n’ont pas été conçus dans l’esprit d’un partenariat stratégique avec les services techniques déconcentrés, notamment ceux du secteur agricole. Parce que les STD sont dans une large mesure démunis de moyens humains et matériels, ils sont généralement réduits à leur rôle de représentants des ministères techniques, alors que leurs agents sur le terrain, souvent en nombre insuffisant, deviennent, dans le cadre de l'approche qui consiste à externaliser, des prestataires de services au même titre que les ONG et les entreprises privées.

74. Couverture géographique des interventions. Les PSN I et II et le PDSFR ont couvert de vastes étendues territoriales qui étaient difficiles à maîtriser pour les équipes de gestion. Ainsi, les interventions du PSN II couvraient plusieurs sites distants de plus de 1500 kilomètres. Cette dispersion géographique a posé d’importants problèmes de suivi et de coordination. Les autres projets étaient plus circonscrits dans l'espace : prenant la suite du deuxième projet de développement rural de Maradi, ils ont concentré leur action sur la région de Maradi (IRDAR et IRDAR-IRC), ou même le seul département d’Aguié (PDRAA, PPILDA). Il s'est agi pour le portefeuille d'un pas important vers un ciblage spatial plus pertinent et un renforcement de la synergie avec les actions du Gouvernement et des autres partenaires dans la région60.

75. Adéquation des moyens. Les moyens de fonctionnement des projets étaient souvent sous-dimensionnés au regard de la diversité des interventions et des espaces couverts, alors que les moyens prévus pour les investissements étaient souvent surestimés par rapport à la capacité d’absorption des UGP et des institutions partenaires. Le cas du PSN II est assez parlant : ses coûts de fonctionnement ont dépassé les prévisions de 130%, alors que les investissements sont généralement demeurés inférieurs à 50% des prévisions. Toutefois, des cofinancements apportés par divers donateurs (par exemple dons du FBSA dans les domaines de l’eau, de l’éducation et de la santé, ou dons du PAM pour la réhabilitation des terres dans le cadre des activités « Vivres contre travail ») ont permis d’augmenter les enveloppes servant à financer des domaines du développement rural cruciaux au Niger, auxquels le FIDA, de par son mandat, ne pouvait apporter un financement adéquat.

76. Complémentarité entre les projets. La majorité des projets exploitent l'expérience des opérations antérieures, en essayant d’éviter certaines erreurs (notamment en matière de finance rurale et de vulgarisation agricole) et surtout en reproduisant les formules qui ont porté leurs fruits (notamment en matière de GRN). On observe aussi une certaine continuité dans la succession des projets dans la région de Maradi : l’IRDAR est une reproduction à plus large échelle du PPILDA, qui a été conçu en tirant les leçons du PDRAA, lui-même inspiré du projet Maradi. En revanche, pour ce qui est des complémentarités et de la collaboration entre projets financés par le FIDA exécutés en parallèle, il semble qu'un certain nombre d'occasions aient été manquées. L’absence de collaboration du PDSFR avec les autres projets en cours constitue un bon exemple, d'autant que certains comportaient un important volet de finance rurale confronté à de graves difficultés. Enfin, il est important de noter, comme le souligne l’auto-évaluation du programme de pays effectuée par la Division WCA, que le PPILDA invite les projets partenaires d’autres donateurs présents dans la région de Maradi à ses ateliers de programmation afin de rechercher d’éventuelles synergies.

60 Cette synergie s'est concrétisée par la signature en 2006 d'une Lettre d’entente entre le gouvernement, les organismes du système des Nations Unies et d'autres partenaires portant spécifiquement sur la région de Maradi.

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77. Suivi-évaluation. Les projets ont souvent pâti de l’absence d’un système de suivi-évaluation adapté et opérationnel, permettant de suivre à la fois les réalisations effectuées et leur impact, et servant véritablement d'instrument de gestion. La plupart des projets ne disposent ni d’un cadre logique ni d’une situation de référence. Toutefois, le projet PPILDA a mis en place un mécanisme de suivi-évaluation participatif qui repose sur son dispositif de ciblage nominatif des bénéficiaires.

78. Réactivité face à l'évolution de la situation. Les projets financés par le FIDA ont fait preuve d'une relative souplesse et ont bien anticipé l'évolution de la situation. Par exemple, en réponse aux crises alimentaires successives, ils ont pris en charge des interventions complémentaires visant à en atténuer les effets (banques de soudures en 2006 et 2007, programme spécial semences en 2008, etc.). Par ailleurs, à la suite de l'examen à mi-parcours du PPILDA, les objectifs ont été revus afin de mieux prendre en compte la décentralisation intervenue en 2004 et les politiques sectorielles et sous-sectorielles du Gouvernement, comme l’a souligné l’auto-évaluation faite par la Division WCA en 2009.

79. En résumé, les objectifs des projets du portefeuille du FIDA au Niger sont globalement alignés sur les politiques et stratégies du Gouvernement et du FIDA en vigueur. Ils répondent aussi partiellement aux besoins des populations rurales pauvres et ont fait preuve d’une souplesse satisfaisante face aux urgences et aux évolutions de la situation. Alors que les objectifs et l’envergure des premiers projets dépassaient la capacité de gestion des équipes de projet, on observe par la suite une évolution vers une plus forte implication des institutions locales et une plus forte concentration géographique des interventions. En revanche, l’attention portée à l’agriculture irriguée, à l’élevage, aux activités extra-agricoles et à l’accès aux marchés a été insuffisante alors que les opportunités dans ces domaines sont importantes. En définitive, les évaluateurs estiment que la pertinence globale des projets du portefeuille est modérément satisfaisante (score de 4). Les scores attribués par l’EPP aux différents projets du portefeuille pour ce critère sont présentés dans le tableau 5.

B. Efficacité

80. L’efficacité du portefeuille du FIDA au Niger est appréciée au regard du degré de réalisation des objectifs spécifiques des projets du portefeuille. L’analyse est axée sur les cinq grands objectifs spécifiques rencontrés dans les différents projets financés par le FIDA, qui sont présentés au paragraphe 61.

81. Les projets du portefeuille du FIDA ont présenté une efficacité hétérogène et assez limitée dans l’ensemble. Les raisons qui expliquent cette efficacité assez faible, quel que soit l’objectif visé, sont, entre autres : i) le manque de réalisme des objectifs et de la couverture géographique de certains projets (PSN II et IRDAR) au regard des moyens et capacités de gestion locaux ; i) les sérieux retards accusés au démarrage (PDRAA, PPILDA, et IRDAR) ; iii la lenteur des diagnostics participatifs servant à recenser les besoins des populations PSN II, PPILDA, IRDAR) ; v) les fréquentes interruptions dans la mise à disposition des fonds (voir le paragraphe 179) ; iv) la faiblesse de l’offre locale de services ; v) l’accroissement des coûts de fonctionnement et de transaction ; et vi) la nécessité d’introduire, pour répondre en urgence à des crises externes, des activités non prévues lors de la formulation des projets. L’auto-évaluation du programme de pays menée par la Division WCA mentionne, en plus des facteurs cités ci-dessus, le niveau très insuffisant des capacités institutionnelles publiques et privées, à l’origine de graves problèmes de gouvernance et les perturbations causées par les fréquents changements institutionnels (SDR, décentralisation, puis SDRP). L’analyse de l’efficacité, présentée ci-dessous objectif par objectif, doit être considérée à la lumière de ces importants facteurs contraignants, qui sont d’ordre structurel.

1. Amélioration de la gestion des ressources naturelles

82. Cette priorité est l'un des objectifs stratégiques du COSOP de 1999 et figure parmi les objectifs essentiels de l’ensemble des projets du portefeuille du FIDA au Niger.

83. Remise en valeur des terres. Plusieurs projets financés par le FIDA (PDRAA, PSN I et II, PPILDA) ont promu avec succès la régénération naturelle assistée (RNA), qui consiste pour les

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paysans à préserver et entretenir dans leurs champs une faible densité d’arbustes et d’arbres judicieusement sélectionnés61. La diffusion de la RNA a permis le retour progressif d’un couvert végétal boisé (évalué à quelque 1,5 million d’arbres par an), ce qui a contribué à inverser la tendance à la désertification et la dégradation des terres sur de vastes étendues. Le succès de la RNA est surtout dû au fait qu'elle est devenue une activité multidimensionnelle qui intervient de façon significative dans l’amélioration des conditions de vie des populations rurales.

84. Grâce à certains projets (PSN I et II et PPILDA principalement), les interventions de conservation des eaux et des sols et de défense et restauration des sols appliquant des techniques simples et adaptées aux capacités des paysans ont connu un véritable essor avec une forte implication des paysans, pour qui la lutte contre la dégradation des terres et la valorisation de l’eau de pluie constituent des défis majeurs. Le PSN II a notamment vulgarisé avec succès la technique des tassa dans sa zone d’intervention, où cette technique a contribué à la remise en valeur de terres de plateau et continue aujourd’hui encore à s’étendre sans appuis extérieurs. Pourtant, les aménagements restent majoritairement confinés aux exploitations agricoles. Hors exploitations, seules les demi-lunes aménagées pour mettre en valeur des terres de glacis à des fins agricoles et sylvopastorales et les cordons pierreux antiérosifs en zone pastorale ont couvert des surfaces correspondant aux prévisions, grâce à l'appui apporté par le PAM sous forme d’activités « Vivres contre travail ». Cependant, les aménagements demeurent d'envergure modeste au regard de l'ampleur du phénomène de dégradation des terres. En outre, par endroits, ils n'ont pas été suffisamment adaptés aux priorités spécifiques des différents sites, en négligeant notamment les travaux antiérosifs plus approfondis (traitement des ravines, seuils d’infiltration, protection des berges, retenues collinaires de cours d’eau etc.). Ainsi, à l’échelle plus vaste des bassins versants, la contribution des interventions de CES-DRS à la préservation et la gestion durable des terres reste encore limitée.

85. Accès à l’eau pour l’agriculture et l’élevage. Le taux d'exécution des interventions d’appui à la petite irrigation des PSN I et II et du PPILDA est globalement faible62, et elles n’ont contribué que modestement et de manière très localisée à l’amélioration de l’accès des producteurs pauvres à l’eau. Dans la zone de Diffa, les PSN I et II ont obtenu un succès relatif en matière de maîtrise partielle de l’eau à travers l’appui à l’aménagement des mares et à l’acquisition de motopompes par les groupements d’irrigants. Pourtant, dans le souci d'obtenir un coût d’investissement minimal, la conception des aménagements était généralement axée essentiellement sur la mobilisation de l’eau et n’accordait pas une importance suffisante à la gestion et aux autres aspects techniques et socioculturels (mécanisation des systèmes d’exhaure, répartition efficiente de l’eau au sein des périmètres, entretien des aménagements,

61 Il s’agit d’une dynamique enclenchée par les paysans eux-mêmes depuis les années 90, diffusée avec l’appui de plusieurs organismes d’aide au développement rural tels que l’ONG CARE International et le FIDA. 62 Le programme a permis entre autres : i) l’aménagement par le PSN I de 44 petits périmètres irrigués collectifs (ou PIC), de 27 mares sur les 41 prévues et de 129 sites d’irrigation privée sur les 400 prévus, grâce à l’installation de motopompes ; ii) la réhabilitation par le PSN II de 20 PIC aménagés par le PSN1 (contre 28 prévus) et l’aménagement par le PSN II de 2 mares à Diffa (contre 10 prévues) ; et iii) l’aménagement par le PPILDA de 78 puits maraîchers (sur 100 prévus). Les 100 puits maraîchers programmés pour le PSN I et les 200 autres prévus pour le PDRAA n’ont pas été réalisés. Il en est de même pour l’équipement de 50 puits maraîchers envisagé par le projet PDRAA.

Canal d’irrigation pour la culture maraichère (Madarounfa)

Source : L. Rosa (FIDA)

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sécurité foncière, etc.). Par ailleurs, les évaluateurs notent une très faible intégration des aménagements hydrauliques aux aménagements de CES-DRS63 et l’absence de suivi de l’évolution des ressources en eau. Ainsi, dans la grande majorité des sites irrigués, il n'a pas été possible d'évoluer vers une gestion durable des ressources en eau (voir le paragraphe 97).

86. Gestion des ressources naturelles communautaires. Dernier aspect, le portefeuille du FIDA a obtenu des résultats très limités en matière d’élaboration concertée de règles de gestion des ressources naturelles communautaires, même sur les sites aménagés avec l’aide des projets. La plupart des espaces aménagés n’ont pas été dotés de réglementations définissant clairement les droits et devoirs des différents types d’usagers et les modalités d’entretien des espaces.

87. En résumé, les résultats les plus probants ont été atteints dans les domaines de la régénération du couvert végétal arboré et de la remise en valeur des terres, au niveau des exploitations agricoles surtout, et, dans une moindre mesure, dans le domaine de la gestion de l’eau pour l’irrigation. Globalement, pourtant, il est rare que les effets sur la GRN obtenus dans le cadre des projets aient été d'envergure suffisante pour contrer l’érosion des terres et la désertification et pour améliorer significativement l’accès des populations pauvres aux ressources en eau.

2. Amélioration de l’accès aux services financiers ruraux

88. Il s’agit d’un objectif stratégique du COSOP de 1999, et du seul objectif spécifique du PDSFR, mais aussi d’un domaine d’intervention essentiel de pratiquement tous les autres projets du portefeuille, à l’exception de l’IRDAR et de l’IRDAR-IRC.

89. Volumes de crédit octroyés. L’approche mise en œuvre dans le cadre du portefeuille de projets a évolué de l'administration directe du crédit par le personnel des projets (PSN I et PDRAA) à la facilitation de l’accès au crédit faisant appel à un intermédiaire financier (PDRAA en fin de projet et PSN II) ou à une collaboration directe avec les institutions de microfinancement (IMF) (PSN II dans la zone de Diffa et PDSFR). De 1988 à 2004, le portefeuille du FIDA, sans compter le PDSFR, a ainsi contribué à fournir près de 1,4 milliard de FCFA de crédits ruraux destinés à financer l’agriculture, l’élevage et d’autres AGR. Cependant, cette somme correspond à un taux de consommation des montants prévus de 46% seulement. Cet écart s’explique notamment par les nombreuses interruptions de financement dont ont souffert les projets PSN II et PDRAA (voir le paragraphe 179).

90. Performance des mécanismes de crédit. Le taux de remboursement des crédits s'est établi à 70% en moyenne pour le PSN I, le PSN II et le PDRAA64. Les taux les plus faibles ont été enregistrés quand les crédits étaient administrés directement par le personnel des projets, car celui-ci ne disposait pas de compétences suffisantes en matière de gestion du crédit rural et d’animation et de formation de la clientèle. Les banques accueillant les lignes de crédit, quant à elles, n'assumaient aucune part du risque d’impayés et ne disposaient pas d’un réseau d’agences suffisant pour couvrir la totalité de la zone d’intervention des projets. De ces faits, les échéances de remboursement des crédits n’ont pas fait l’objet d’un suivi attentif. Les taux de recouvrement se sont nettement améliorés lorsque des contrats ont été conclus avec des intermédiaires financiers, bien que l’absence de stratégie de durabilité ait fait remonter le taux d’impayés en fin de contrat, la vigilance des opérateurs diminuant au fur et à mesure que la fin de leur contrat approchait. En définitive, l’expérience la plus réussie a été la collaboration avec la Mutuelle N’Gada dans la zone de Diffa, où il semble que les crédits aient été totalement remboursés grâce à la rigueur et la régularité du suivi et au caractère durable de l’institution.

91. Le PDSFR. Ce programme, entièrement dédié à la mise en place de systèmes financiers décentralisés accessibles aux populations rurales pauvres, a contribué au développement des capacités de différents acteurs essentiels du secteur de la microfinance rurale (cellules ministérielles, 63 Par exemple, à travers l’aménagement de seuils d’infiltration en amont des zones irriguées et/ou des travaux de CES-DRS favorisant la recharge des nappes phréatiques ou l’exploitation mixte des eaux de surface et des eaux souterraines. 64 Selon les orientations de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest, un taux de recouvrement inférieur à 95% indique un système de finance rurale en péril.

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Association nigérienne des institutions professionnelles de la microfiance (ANIP-MF), IMF) et au processus aboutissant à l’adoption de la Stratégie nationale de la microfinance en mars 2004. Dans le cadre d'une démarche participative, ce programme a facilité la création d’un cadre national de concertation et il a aidé l’ANIP-MF à mettre en place des relais chargés de suivre l’application de son code de déontologie et de défendre les IMF. Une dizaine d’IMF ont bénéficié d'un appui transversal, ce qui leur a permis de se développer de manière plus transparente et d’établir des relations de partenariat avec le secteur bancaire. Malgré ces résultats prometteurs, le PDSFR, qui devait être financé par un prêt en trois tranches au titre du mécanisme flexible de financement du FIDA65, a connu de nombreuses difficultés de mise en œuvre qui ont abouti à sa clôture anticipée au terme du premier cycle. En effet, dès le début, des conflits de compétence ont surgi au sein du projet et à propos de la tutelle du programme. En outre, alors que deux importants cofinanceurs pressentis (Banque mondiale, GTZ) s'étaient retirés, le programme n'a pas été redimensionné et les seuils de déclenchement du cycle suivant n'ont pas été révisés à la baisse. Le PDSFR est donc resté très loin d’avoir atteint l'objectif ambitieux qui consistait à relever le taux d’accès au crédit de la population rurale active de 3-4% à 20-25%.

92. En somme, bien que l’accès des populations aux services financiers ruraux se soit incontestablement amélioré, quoique modestement, au cours des interventions du portefeuille du FIDA, l’ampleur de cette amélioration est restée en-deçà des attentes. Par ailleurs, les projets n’ont pas apporté une contribution significative au développement de services financiers pérennes accessibles aux populations rurales pauvres.

3. Développement de la productivité de l'agriculture et de l’élevage

93. Cet objectif est expressément visé dans le COSOP de 1999, les PSN I et II, le PDRAA et le PPILDA. Il s’agit aussi d’un objectif implicite du COSOP de 2006 et des projets IRDAR et IRDAR-RCI qui visent l’augmentation des revenus et le renforcement de la sécurité alimentaire, puisque l’agriculture et l’élevage sont les principales activités économiques des populations rurales, et en particulier des pauvres.

94. Les interventions directes du portefeuille du FIDA dans le domaine du développement agricole et de l’élevage ont été concentrées sur deux domaines : la recherche et la vulgarisation agricole et la mise à disposition d’intrants et de matériel agricole. Cependant, l’amélioration de la GRN, notamment à travers la remise en valeur des terres, la petite hydraulique villageoise et la gestion des parcours, devait aussi contribuer à la productivité de l'agriculture et de l’élevage.

95. Agriculture. Dans le domaine des productions végétales, l’approche de vulgarisation adoptée pour les premiers projets (PSN I et II, PDRAA) était descendante, puisqu'elle faisait principalement appel aux champs de démonstrations et à un appui consultatif plus ou moins intensif des producteurs « encadrés ». Le nombre de producteurs concernés était considérable (plus de 2900 champs de démonstration pour le PDRAA ; entre 800 et 900 irrigants pour les PSN II) et le taux d’adoption des techniques les plus accessibles atteindrait environ 50%66. Pourtant, les paquets techniques proposés dans le cadre des activités de vulgarisation ne répondaient pas toujours aux besoins et aux capacités des exploitants les plus modestes, faute de capital financier, de terre, d’accès aux intrants, de force de travail ou de débouchés suffisants pour pouvoir les appliquer avec profit. Les recherches en milieu paysan, mieux ciblées, exploitaient les appréciations formulées par les producteurs eux-mêmes, mais elles ont généralement été de trop courte durée, et ont fait l'objet d'un suivi insuffisant et d'une valorisation quasi-inexistante. L’approche du PPILDA était quant à elle beaucoup mieux structurée et plus participative, faisant appel aux parcelles d’initiative paysanne et aux champs de diversité 65 L'application du mécanisme flexible de financement au PDSFR visait à : i) faire coïncider la durée du programme avec la poursuite de ses objectifs de développement à long terme ; ii) maximiser la participation des bénéficiaires et renforcer les capacités locales ; et iii) veiller à la mise en place de mécanismes de programmation financière et de contrôle. Une série de seuils critiques devaient être atteints pour déclencher le passage d’une phase à l’autre et le déblocage des tranches suivantes du prêt. 66 FIDA, « République du Niger : Programme spécial national - phase II, Évaluation terminale », novembre 2007.

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phytogénétique, aux foires paysannes et aux visites entre producteurs pour promouvoir et diffuser les innovations paysannes. Le projet aurait ainsi déjà touché environ 1 400 producteurs, dont 10% de femmes.

96. En ce qui concerne l’approvisionnement en intrants (engrais principalement) et en matériel agricole, il n'a généralement été possible de réaliser qu'une part très faible des activités prévues dans le cadre des projets et les besoins des populations n'ont pas été satisfaits, loin s'en faut. Cependant, dans le cadre du PPILDA, environ 7 200 producteurs ont été encouragés avec succès à pratiquer la multiplication de semences améliorées (mil, sorgho, niébé et arachide). Les ménages les plus vulnérables ont aussi eu accès aux semences grâce au système de troc mis en place. L'ouverture de boutiques, en nombre pourtant encore limité, a permis à 5 000 producteurs de se procurer des engrais chimiques.

97. La petite irrigation (PSN I et II et PPILDA) a contribué assez localement mais de façon significative à l’amélioration de la productivité agricole. Sur les périmètres collectifs encadrés par le PSN II, environ la moitié des producteurs concernés ont pu stabiliser leurs rendements, voire les augmenter modestement, grâce à une meilleure maîtrise de l’eau. Sur ces périmètres, des paysans, principalement des femmes, pratiquent le maraîchage à contre-saison. Le taux d’exploitation des périmètres est cependant en forte baisse à cause de la dégradation des infrastructures, de l’envahissement des parcelles par des mauvaises herbes difficiles à maîtriser et de la salinisation des sols. À Diffa, les aménagements de mares initiés dans le cadre de PSN I ont été à l’origine du développement d’une filière de poivron encore florissante aujourd'hui. Toutefois, compte tenu de la faible superficie des périmètres irrigués exploités, l’effet global de l'appui apporté sur l’accroissement de la production agricole reste limité.

98. La remise en valeur des terres (PSN I et II, PDRAA et PPILDA) a elle aussi a joué un rôle important dans la réalisation de l’objectif d’amélioration de la productivité agricole. La technique des tassa a permis d'accroître les rendements des cultures pluviales de 30% par endroits67, à condition d’être combinée à un apport substantiel de matière organique. Cette technique simple nécessite des investissements peu élevés, ce qui la rend accessible aux pauvres qui disposent encore de terres et de fumier, revalorisant ainsi leur capital foncier. Des évaluations effectuées dans le cadre du PSN I montrent qu’entre 1990 et 1996, les rendements étaient de près de 500 kilos de mil à l’hectare pour les parcelles combinant les tassa avec un apport de fumier, contre seulement 130 kilos dans les champs voisins non aménagés. Dans bien des cas, chaque fois qu’on récupère des terres incultes, on part d’un rendement nul pour atteindre 200 à 300 kilos à l’hectare grâce aux tassa.

99. Avec la RNA, les rendements de mil peuvent aisément doubler au bout de quelques années68. Cette amélioration s’explique, d’une part, par l’apport de matière organique provenant du feuillage des 67 FIDA, « République du Niger : Programme spécial national - phase II, Rapport d’achèvement », 2007. 68 Boube R., « Impacts de la RNA des ligneux sur la production du mil et du niébé dans le Département d’Aguié : Cas du terroir de Guidan Bakoyé », Université de Niamey, 2008.

La technique des tassa permet d’accroître les rendements des cultures pluviales

Source : A. Meschinelli (FIDA)

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arbres et, d’autre part, par la création d’un microclimat favorable à la croissance des cultures. Par ailleurs, les éleveurs préfèrent ces champs comportant des arbres en faible densité, où ils conduisent leurs bêtes pour que celles-ci broutent les résidus de culture et le feuillage des arbres, ou simplement se reposent à l’ombre : les champs bénéficient ainsi d’une relative concentration de la fumure organique apportée par les animaux de passage.

100. Élevage. Certains projets (PSN I et II, PDRAA) ont apporté une contribution modeste à la santé animale, à l’amélioration de l’alimentation animale et à la reconstitution du cheptel. Le PDRAA a ainsi construit six cellules d’intervention de base pour assurer un suivi des animaux placés à crédit, facilitant l’accès des éleveurs aux soins vétérinaires pour la durée de l’appui du projet. Le PSN II a permis de vacciner près de 150 000 animaux en trois ans en zone pastorale, en collaboration avec les services d’élevage, ce qui a concouru pour un certain temps à la réduction des épizooties dans les zones d’intervention. Cependant, aucune avancée n’a été obtenue en matière de mise en place d’un système de santé animale adapté et pérenne pour les zones pastorales.

101. La réhabilitation d’espaces sylvopastoraux (travaux de CES-DRS et promotion de la RNA) et la délimitation de couloirs de passage pour les troupeaux en transhumance ont permis d'améliorer l’alimentation du bétail. Les superficies concernées demeurent minimes par rapport à l’étendue des zones pastorales. Le PSN II a ainsi contribué à la restauration de 1 140 hectares de pâturages, où la productivité est passée de 0 à au moins 100 kilos de matière sèche à l’hectare. Le PDRAA et le PPILDA ont permis le balisage et la réhabilitation de 818 kilomètres de couloirs de passage (contre 500 kilomètres prévus). La pratique de la RNA contribue à faire en sorte que le bétail puisse s'alimenter tout au long de l’année grâce au fourrage provenant des arbres et arbustes. Selon les études réalisées dans la zone d’intervention du PPILDA69, les quantités de fourrages ligneux apportées couvrent aisément les besoins alimentaires des animaux. La RNA a également ressuscité des activités anciennes telles que l’apiculture.

102. En matière d’amélioration des troupeaux (en quantité et en qualité), le PPILDA a démarré un système efficace de reconstitution du cheptel caprin par rotation auprès de plus de 400 femmes et jeunes vulnérables. En revanche, les résultats du PDRAA dans ce domaine sont restés très modestes, malgré l’intérêt des agropasteurs, car ils étaient tributaires de l’accès au crédit, qui s’est à peine amélioré.

103. En résumé, les projets du portefeuille du FIDA ont contribué à l’augmentation de la productivité de l'agriculture et de l’élevage, mais généralement en-deçà des attentes. Les interventions « lourdes » agissant directement sur la disponibilité de facteurs de production en dégradation ou peu fiables (terre, eau, semences, cheptel) sont celles qui ont obtenu l’effet le plus marqué, mais leur envergure relativement faible limite leur effet global aux seules zones d’intervention.

4. Développement des institutions de base et renforcement des capacités

104. Le développement des organisations de base est l'un des objectifs stratégiques du COSOP de 1999, et il fait partie intégrante de la stratégie d’intervention de l’ensemble des projets du portefeuille du FIDA au Niger à l’exception du PSN I et du PDSFR. Le renforcement des capacités des institutions et des individus en zone rurale vise à améliorer et pérenniser l’accès des ménages ruraux vulnérables aux ressources productives, aux services socioéconomiques essentiels et aux marchés.

105. Un grand nombre d’organisations de base, généralement structurées autour d’un intérêt commun, ont été mises en place dans le cadre des projets du portefeuille (voir le tableau 2).

106. Fonctionnement des organisations de base. Le rôle et le mode de fonctionnement de ces organisations de base varient en fonction des objectifs qui leur ont été assignés dans le cadre des projets et par leurs membres (qui ne correspondent pas toujours), des moyens dont elles disposent et de la qualité de l’appui qu’elles ont pu recevoir. À titre d’exemple, les associations villageoises créées au

69 Boube R., « Impacts de la RNA des ligneux sur la production du mil et du niébé dans le Département d’Aguié : Cas du terroir de Guidan Bakoyé », Université de Niamey, 2008.

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titre du PDRAA devaient jouer un rôle de représentation de l’ensemble du village. En réalité, il s'agissait de structures créées par et pour le projet, destinées principalement à injecter du crédit dans les villages et, dans une moindre mesure, à servir de dernier maillon du système de vulgarisation agricole. Quand le système de crédit a fait faillite, les associations villageoises ont perdu toute raison d’être. En ce qui concerne le PSN II, la promotion des organisations d’irrigants était axée sur l'élaboration et la mise en place d’outils de gestion de base des périmètres. Pour autant, elle n’a pas développé les capacités nécessaires pour que ces organisations facilitent l’approvisionnement en intrants et la commercialisation des produits, compte tenu de l'absence quasi totale de filières porteuses. Dans le cadre du PPILPA, le renforcement des capacités des producteurs ainsi que des instances et organisations rurales (IOR) a été plus efficace. En trois ans d’intervention, le projet a appuyé l’émergence et le développement de toute une gamme d’IOR, parmi lesquelles celles intervenant en matière de sécurité alimentaire sont les plus nombreuses (banques de soudure et banques céréalières).

107. Les activités d’alphabétisation des projets PSN II, PDRAA et PPILDA ont présenté un niveau d’efficacité variable mais assez limité qui pourrait s’expliquer par : i) l’adoption d’une approche irréaliste d’alphabétisation de masse de courte durée faisant appel à des alphabétiseurs locaux sommairement formés ; ii) les retards dans l’établissement des conventions de partenariat avec les opérateurs et la mobilisation des fonds, qui ont fait perdre plusieurs campagnes d’alphabétisation ; et iii) le manque de ciblage et le faible intérêt accordé à l’alphabétisation fonctionnelle.

108. En somme, les projets du portefeuille du FIDA ont contribué au renforcement d'organisations de base qui intéressent l’ensemble des secteurs concernés par les interventions. Leur degré d'activité est toutefois très hétérogène, selon qu'un objectif commun persiste ou non, et en fonction de leurs capacités en matière de gestion.

Tableau 2. Organisations de base promues par les projets du portefeuille du FIDA au Niger Type d’institution de base Nombre prévu Nombre effectif % en activité PDRAA

Associations villageoises 110 Groupements féminins 131 Comités villageois de crédit 49

PSN II Groupements d’irrigants 66 87 10 Comités de gestion de terroirs 70 210 0 Groupements mutualistes d’épargne et de crédit

92 50

Caisses locales d’épargne et de crédit 12 2 PPILDA

IOR – Comités de représentation de grappes de villages

35

IOR – Comités de gestion d’activités du PPILDA

352

IRDAR 400 à 800 387 Source : Divers documents de supervision et d’évaluation des projets

5. Amélioration de l’accès aux services sociaux de base en zone rurale

109. Il s'agit d'un objectif stratégique des deux COSOP du FIDA et d'un domaine d’intervention de l’ensemble des projets du portefeuille, à l’exception du PDSFR.

110. Désenclavement. En matière de construction et de réhabilitation des pistes rurales (PDRAA et PPILDA), l'efficacité est satisfaisante, puisque le taux de réalisation dépasse les prévisions. Ce succès est surtout à mettre au crédit, d’une part, de la forte implication et de la compétence des services techniques du Ministère de l’équipement, et d’autre part, du contexte climatique et géologique du département d’Aguié, très propice à une exécution facile et peu coûteuse des travaux. Cependant, la longueur des pistes réhabilitées (94 kilomètres) reste très modeste compte tenu des dimensions et du mauvais état du réseau routier rural de la région de Maradi.

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111. Eau potable. Le volet d’hydraulique villageoise et pastorale a présenté une efficacité assez limitée en raison de trois principaux facteurs : i) un faible taux d’exécution (13%) ; ii) le manque de créativité et de souplesse dans le choix des technologies d’exhaure et de conduite de l’eau ; et iii) l’absence d’appui et de suivi des comités de gestion des points d’eau afin d'assurer la rationalisation de la gestion et l’application effective des règles minimales d’hygiène autour des ouvrages. Par ailleurs, le volet hydraulique du PDRAA n’a pas été exécuté70.

112. Éducation et santé. La construction des infrastructures d’éducation et de santé (PSN II et PPILDA) a présenté des niveaux d’exécution faibles. En effet, sur les 120 salles de classe et 10 dispensaires prévus au titre du PSN I, seuls 25 salles de classe et 2 dispensaires ont été construits en raison de multiples interruptions du financement au cours des années 90. Pour ce qui est du PPILDA, à mi-parcours, quatre centres de santé intégrés sont construits sur les dix prévus et leur équipement en eau potable accuse un important retard, tandis que la construction des 50 salles de classe prévues n’a pas encore débuté à cause des lenteurs administratives et des arbitrages budgétaires au sein du projet, qui les ont reléguées au second plan71. L’IRDAR a été clôturé avant d’avoir pu réaliser une seule infrastructure.

113. Exploitation et entretien des infrastructures. La gestion et l’entretien de certaines infrastructures, telles que les pistes et les centres de santé intégrés, ont été transférés aux services techniques de l’État. La gestion et l’entretien des aménagements hydrauliques ont dans la majorité des cas été délégués à un comité de gestion constitué d’un noyau d’utilisateurs sélectionnés par les communautés. La capacité réelle de ces comités à gérer les infrastructures est encore assez faible faute d’un encadrement et d’un suivi spécifiques et substantiels. Il existe aussi, dans de nombreux cas, des problèmes de collecte des contributions auprès des usagers ou d’autres sources (communes par exemple) pour financer les éventuelles réparations.

114. En résumé, les actions de désenclavement ont dépassé les prévisions, mais restent modestes par rapport aux besoins. Une efficacité plus limitée a été observée au niveau des infrastructures hydrauliques, éducatives et de santé. La clôture anticipée du projet IRDAR, qui n’a réalisé aucune infrastructure, réduit considérablement l’efficacité du portefeuille dans ce domaine.

115. En conclusion, le portefeuille du FIDA au Niger a présenté une efficacité qui varie en fonction des objectifs et des projets, mais reste assez limitée dans l’ensemble. Des résultats probants ont été atteints dans le domaine de la remise en valeur des terres au niveau des exploitations agricoles et, dans une moindre mesure, au niveau de la gestion de l’eau pour l’irrigation. Ces résultats ont contribué localement à une augmentation de la productivité de l'agriculture et de l’élevage. On constate aussi une amélioration modeste de l’accès des populations aux services financiers ruraux pour la durée des projets. La construction et la réhabilitation de pistes rurales ont dépassé les prévisions. Globalement, pourtant, l’ampleur des résultats est restée en-deçà du niveau prévu et des besoins. Les projets n’ont apporté une contribution significative ni à la mise en place d’une gestion effective des ressources naturelles villageoises, ni au développement de services financiers pérennes accessibles aux populations rurales pauvres. Par ailleurs, le nombre d’infrastructures hydrauliques, éducatives et sanitaires construites est très inférieur aux prévisions. À la lumière de ces constatations, l’évaluation juge l’efficacité du programme modérément insatisfaisante (score de 3). Les scores attribués par l’EPP aux différents projets du portefeuille pour ce critère sont présentés dans le tableau 5.

70 Pour cause de retards dans le remboursement de la dette envers la BOAD. Ce volet, cofinancé par la BOAD, prévoyait, en plus du fonçage de 200 puits maraîchers, l’aménagement de 75 puits pour l’eau potable et l’abreuvement. 71 Il était prévu de construire des bâtiments en semi-dur : La politique gouvernementale ayant changé après la pré-évaluation du PPILDA, ceci n’est aujourd’hui plus possible.

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C. Efficience

116. Pour évaluer l'efficience, on apprécie plusieurs critères, notamment la rapidité des processus de démarrage et de gestion (durée moyenne d’entrée en vigueur des prêts, délais de passation des marchés etc.), le coût par bénéficiaire des opérations, les coûts de réalisation et de gestion des interventions, et la rentabilité des investissements.

117. Entrée en vigueur des prêts. Pour la période 1980-2007, 13,5 mois en moyenne se sont écoulés entre la signature et l’entrée en vigueur des prêts du FIDA au Niger. Il s'agit d'un délai raisonnable considérant que la moyenne pour la région de l’Afrique de l’Ouest et du Centre était de 14,8 mois pour la même période. Pourtant, le démarrage réel des activités des projets sur le terrain a souvent été retardé, pour deux raisons notamment : la lourdeur et la lenteur des procédures au niveau du FIDA, de l’IC et du pays ; et des activités de démarrage qui ont souvent nécessité plus de temps que prévu (achat de certains biens et services, recrutement du personnel, élaboration du manuel des procédures, etc.).

118. Procédures administratives et financières. Il semble que le rythme de passation de marchés, parfois extrêmement lent dans le passé, se soit nettement accéléré ces derniers temps. Par exemple, pour l'achat des véhicules, le délai est passé d’environ 18 mois (PPILDA) à 6 mois (IRDAR) en raison notamment du changement du code des marchés en 2007/2008, du suivi rapproché effectué par l'UNOPS et le FIDA et du passage à la supervision directe, comme l’indique l’auto-évaluation faite par la Division WCA et par les directeurs des projets du FIDA. Cependant, les délais de traitement des demandes de retraits de fonds restent très longs72.

119. Coûts de fonctionnement. Le dépassement des coûts de fonctionnement prévus est systématique pour tous les projets et programmes du portefeuille. Ce constat peut s'expliquer en partie par la sous-estimation des coûts de gestion au moment de la conception des projets, bien que ceux-ci aient déjà été assez élevés en comparaison de la moyenne des projets financés par le FIDA dans la région. Pourtant, d’autres facteurs expliquent ces importants dépassements de coûts, tels que le manque de compétence des UGP en matière de planification et de gestion, les fréquentes ruptures de financement et la nécessité de prolonger d’au moins une année pratiquement tous les projets du portefeuille qui ont été menés à terme.

120. Coût par bénéficiaire. En l'absence de chiffres fiables en ce qui concerne le nombre de bénéficiaires directs ou indirects réellement touchés par les opérations, l’évaluation doit se fonder sur le nombre estimé à la conception des projets (tableau 3). Le coût moyen par bénéficiaire pour les projets examinés a été estimé à 9 USD, mais il varie fortement d’un projet à l’autre, en fonction du nombre de bénéficiaires prévu (parfois très élevé, pour le PDSFR notamment), de l’intensité de l’appui prévu par bénéficiaire (parfois très faible - le PDSFR encore) et de la proportion de la contribution du

72 Ces retards seraient pour la plupart imputables à la mauvaise préparation des demandes de retrait de fonds au niveau des unités de gestion ou de coordination des projets.

Centre de formation pour agricultrices (Région de Maradi)

Source : L. Rosa (FIDA)

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FIDA par rapport au coût total. Ainsi, si l’on ne prend pas en compte le PDSFR, le coût moyen par bénéficiaire s'élève à 158 USD.

Tableau 3. Coût par bénéficiaire des projets du FIDA au Niger

Projet Coût total

(en millions d’USD) Nombre de

bénéficiaires

Coût par bénéficiaire (en USD)

FIDA Total

Projet de développement rural de la région d’Aguié (PDRAA)

16,98 86 000 131 197

Programme spécial pour le Niger – phase I (PSN I)

20,86 112 500 132 178

Programme spécial pour le Niger – phase II (PSN II)

20,00 40 675 471 537

Programme de développement des services financiers ruraux (PDSFR)

27,29 1 100 000 11 25

Projet de promotion de l’initiative locale pour le développement à Aguié (PPILDA)

17,56 180 000 56 98

Initiative de réhabilitation et de développement agricole et rural (IRDAR)

36,29 340 000 46 107

Initiative de réhabilitation et de développement agricole et rural-renforcement des capacités institutionnelles (IRDAR - RCI)

61,54 340 000 47 181

TOTAL 200,52 2 199 175 45 91 TOTAL (hors PDSFR) 173,23 1 099 175 79 158

Source : Système de gestion du portefeuille de projets du FIDA

121. Rentabilité des investissements. En l’absence de données fiables concernant les autres projets du portefeuille, les éléments ci-dessous sont principalement basés sur les conclusions de l’évaluation terminale du PSN II et sur les données fournies par le PPILDA.

a) Gestion des ressources naturelles. Il semble que les travaux de CES-DRS aient présenté un niveau d’efficience satisfaisant grâce à l’adoption de techniques essentiellement manuelles avec une forte implication des bénéficiaires. Ainsi, le coût moyen par hectare de terres remises en valeur dans le cadre du projet PPILDA s'établit à environ la moitié du coût minimum généralement admis à l’échelle nationale. Aux dires des bénéficiaires, le coût des travaux pourrait être récupéré en deux ans, grâce à la progression spectaculaire du rendement des cultures. En raison de leur faible coût et des bénéfices réels qu’ils procurent, les travaux de CES-DRS présentent donc une efficience assez élevée. En revanche, en matière de réhabilitation des périmètres irrigués, l’évaluation terminale du PSN II indique des coûts à l’hectare élevés, qui ont toutefois pu être maîtrisés vers la fin du projet grâce à une plus forte implication des exploitants, avec l’appui de l’ONAHA73. De surcroît, le taux d’abandon des périmètres est élevé74, ce qui pèse lourdement sur la

73 Rapporté au taux d’exploitation actuel, ce coût de réhabilitation est presqu'aussi élevé que le coût d’aménagement initial (environ 1 160 000 FCFA à l'hectare). Il semble que la réhabilitation ait coûté 3,5 fois moins cher à l’hectare quand elle était faite par les exploitants. 74 Plus d’un quart dans la vallée du Niger et plus de la moitié dans la vallée de la Kamadougou. Les principaux facteurs techniques qui jouent sur le taux d’exploitation des périmètres sont la simplicité du dispositif d'amenée d'eau dans le périmètre (système par gravité ou utilisation de motopompes) et l’efficience des systèmes d’irrigation secondaires et tertiaires des périmètres. D’autres facteurs, de nature plutôt socioéconomique, jouent aussi un rôle très important, tels que la sécurité foncière et l’accès des exploitants aux marchés.

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rentabilité des investissements. Ces abandons entraînent une dégradation des infrastructures hydro-agricoles et la propagation d'espèces spontanées difficiles à maîtriser. Il est dû principalement à quatre obstacles que le projet n'a pas permis de lever : i) l’insécurité foncière des exploitants, qui les dissuade de pratiquer des cultures de contre-saison ; ii) la faible efficience technique des systèmes d’irrigation secondaires et tertiaires ; iii) l’incapacité des groupements à remplacer les motopompes collectives ; et iv) l'absence de maîtrise des filières d’approvisionnement et de commercialisation.

b) Productivité de l'agriculture. Les jardins maraîchers situés au voisinage des puits (PDRAA et PPILDA), en dépit de leur mode d’exploitation rudimentaire, permettent aux exploitants de dégager une marge brute assez élevée75. Sur la base d’un effectif de 15 exploitants par puits, la marge brute globale permettrait de récupérer le coût du puits dès la deuxième année d’exploitation76. Ces chiffres expliquent la multiplication des puits et l’extension progressive de la petite irrigation reposant sur ce modèle dans la zone concernée.

c) Infrastructures rurales. Dans la région de Maradi, les coûts unitaires de réalisation des différentes infrastructures sont souvent inférieurs à ceux prévus ou aux coûts standards constatés à l’échelle nationale. Plusieurs facteurs ont favorisé cette efficience relativement bonne, notamment : i) les conditions topographiques et hydrologiques très favorables à la construction de pistes à faible coût dans la zone d’Aguié ; ii) la forte implication des services de l’équipement (exécution en régie des pistes et engagement d’entreprises locales) ; iii) l’adoption de technique de construction peu coûteuse (semi-dur) pour les magasins villageois ; et iv) l’abondance d'entreprises de construction de puits et de bâtiments dans la région de Maradi et leur niveau de compétence élevé grâce aux appuis antérieurs assurés par plusieurs intervenants77, permettant une mise en concurrence.

d) Appui aux systèmes financiers ruraux. La faible mobilisation des moyens mis à la disposition des opérateurs et l’achèvement anticipé de l’accompagnement des organisations de microfinance se sont traduits par un faible ratio entre le nombre de bénéficiaires et les coûts de fonctionnement. Par ailleurs, les taux de remboursement peu élevés ont beaucoup alourdi le coût des volets axés sur le crédit, ce qui les a rendus particulièrement peu efficients.

122. En définitive, considérant, d’une part, l’efficience assez hétérogène des investissements en matière de GRN, de production agricole et d’infrastructures rurales et, d’autre part, la très faible efficience des interventions en matière de finance rurale et les coûts de fonctionnement très élevés des projets, l’efficience globale du portefeuille est jugée modérément insatisfaisante (score de 3). Les scores attribués par l’EPP aux différents projets du portefeuille pour ce critère sont présentés dans le tableau 5.

D. Impact sur la pauvreté rurale

123. Conformément au Manuel de l’évaluation du FIDA, l’impact sur la pauvreté rurale du portefeuille du FIDA au Niger est apprécié à travers cinq domaines : i) les revenus et les actifs des ménages ; ii) le capital social et humain et l’autonomisation ; iii) la productivité agricole et la sécurité alimentaire ; iv) les ressources naturelles et l’environnement et ; v) les institutions et les politiques.

124. L’appréciation de l’impact a été confrontée à plusieurs obstacles : i) l’absence, pour la grande majorité des projets du portefeuille, d’une étude de la situation initiale et d’un système de suivi-évaluation axé sur l’impact ; ii) la difficulté qu'il y a à attribuer les changements aux projets du 75 Selon les exploitants, une planche de 100 mètres carrés procure une production d’une valeur de 90 000 FCFA, pour des charges estimées à 36 000 FCFA pour trois exploitants, ce qui donne une marge brute de 78 000 FCFA par exploitant. 76 Le coût d’investissement pour la construction d'un puits se situe autour de 1 260 000 FCFA. 77 GTZ, Coopération suisse, UNICEF, etc.

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portefeuille alors que le contexte institutionnel, socioéconomique et environnemental est en pleine mutation et que de multiples autres PTF interviennent ; et iii) le fait que les projets les plus récents n'ont pas pris leur rythme de croisière. Les évaluateurs se sont donc plutôt attachés à analyser la contribution du FIDA, c'est-à-dire à déceler les liens de cause à effet entre les interventions des projets et les changements observés. À cet effet, ils ont soigneusement recoupé les évaluations indépendantes de projets du portefeuille réalisées précédemment78, diverses sources de données sur les résultats d’exécution, les conclusions de l’EPP relatives à l’efficacité, les observations de la mission sur le terrain et la perception des partenaires. En complément, une EPI a été réalisée dans le cadre de l’EPP ; cette étude, centrée sur le PDRAA (clôturé en juin 2002) et le PPILDA (en cours, clôture prévue en décembre 2013), a porté sur un échantillon de plus de 400 ménages.

1. Revenus et actifs des ménages

125. Selon l’EPI, la proportion de ménages ayant vu leurs revenus monétaires augmenter au cours des dix dernières années est significativement plus importante au sein des villages relevant du PPILDA (68%) qu’au sein des villages du PDRAA (48%) ou des villages témoins (44%). La proportion de ménages faisant état d'une baisse de leurs revenus sur la même période est nettement plus faible au sein des villages du PPILDA (23%) qu’au sein des villages du PDRAA (48%) ou des villages témoins (49%). Ces chiffres semblent indiquer que le PPILDA a eu un impact à court terme sur les revenus des ménages, tandis que l’impact à long terme du PDRAA est très faible. Ce constat correspond dans les grandes lignes aux conclusions de l’évaluation intermédiaire du PDRAA. Par ailleurs, les évaluations des PSN I et II font état d'une augmentation significative des revenus des bénéficiaires directs. Les différentes sources sont en revanche moins encourageantes sur deux points : le nombre absolu de ménages ayant pu accroître leurs revenus grâce aux interventions des projets est assez faible, et les ménages les plus vulnérables ont été dans leur grande majorité exclus de cette augmentation et continuent visiblement à s’appauvrir.

126. La contribution des projets du portefeuille du FIDA à l'accroissement des revenus s’est faite essentiellement à travers l’augmentation de la productivité et la diversification de l'agriculture, l’amélioration de l’état des ressources naturelles exploitables, le développement d’AGR et la création d’emplois ponctuels et permanents.

127. L’augmentation localisée des rendements agricoles (voir les paragraphes 96 à 100) et de la productivité de l’élevage (voir les paragraphes 101 à 103) a eu un effet positif sur les revenus des producteurs et éleveurs concernés. C'est surtout vrai dans les zones où l’irrigation a été développée avec succès, où les producteurs ont pu diversifier leurs cultures et étendre la période de culture à la saison sèche. C’est le cas par exemple du PSN II où, grâce à l’adoption des techniques d’irrigation, environ 50% des exploitants ciblés ont pu augmenter les rendements de leurs productions agricoles. Pour le PPILDA, la mission a estimé qu’une parcelle d’une centaine de mètres carrés située près d’un puits maraîcher dans la zone d’Aguié peut dégager un revenu net de l’ordre de 50 000 FCFA à 90 000 FCFA par campagne et par exploitant. En zone d’agriculture pluviale, l’impact sur les revenus est plus modeste et les ménages restent exposés au risque de décapitalisation au moindre choc (sécheresse, ravageurs, maladies etc.). Toutefois, la RNA y a eu des retombées économiques positives, car les arbustes et arbres fournissent des produits commercialisables (bois de chauffe, fruits etc.). Ainsi, la vente des ressources tirées de la RNA par les familles pauvres leur procure des revenus annuels substantiels dont le montant est estimé à entre 22 500 FCFA et 100 000 FCFA par an et par famille.

128. Les projets ont encouragé le développement de diverses AGR telles que l’élevage caprin, le tricotage, l’artisanat et l’extraction d’huile (principalement des activités féminines), la multiplication de semences79 et la fabrication de blocs à lécher, à travers les formations professionnelles, le crédit et,

78 Évaluation intermédiaire du PSN, évaluation intermédiaire du PDRAA et évaluation terminale du PSN II. 79 La multiplication des semences est devenue très rentable, à tel point que de plus en plus de paysans (hommes ou femmes) se lancent dans cette activité qui leur procure chaque année de 300 000 FCFA à 400 000 FCFA de revenu brut par personne et par hectare.

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plus indirectement, le désenclavement qui facilite l'accès aux marchés. À titre d’exemple, dans le cadre du PPILDA, la multiplication des semences, une activité qui a mobilisé 564 hommes et femmes, procure un revenu annuel brut par personne et par hectare compris entre 300 000 FCFA et 400 000 FCFA. Selon une étude menée par le personnel du PPILDA80, le nombre de jeunes bénéficiant d’un emploi dans la zone d’intervention du projet serait passé de 0 à 3,5%, grâce aux formations professionnelles organisées dans le cadre de projets. Toutefois, les revenus tirés des AGR par les femmes restent souvent peu élevés en raison, entre autres, d’un manque de temps pour s’investir pleinement (lourdes charges domestiques), de la faible rentabilité des activités ou de la vive concurrence des produits importés81.

129. On ne peut trop souligner l’effet positif de la construction des pistes rurales (au titre du PDRAA et du PPILDA) sur l’économie des zones desservies, notamment grâce à la réduction des coûts de transport des intrants et des produits, au développement des marchés et à l'apparition de nouveaux petits métiers (transport, artisanat, petit commerce etc.). A contrario, la forte concurrence des produits importés sur les marchés locaux est partiellement due au désenclavement apporté par la construction des pistes rurale.

130. Par ailleurs, les projets se sont directement traduits par la création de nombreux emplois contribuant aux revenus des ménages ruraux, notamment à travers la mobilisation de formateurs locaux et les chantiers de CES-DRS et de construction ou de réhabilitation d’infrastructures rurales. Les ouvriers et ouvrières étaient souvent issus de ménages pauvres, qui ne disposent pas d’un capital productif propre suffisant pour s’assurer un niveau de vie décent. En plus de la rémunération des ouvriers, les chantiers ont aussi suscité une demande de services annexes, tels que la préparation de plats cuisinés pour les ouvriers. Bien que la plupart des emplois ainsi créés par les projets aient été ponctuels, les revenus tirés ont parfois été réinvestis dans des AGR plus durables, et certains d'entre eux se sont transformés en AGR permanentes82.

131. La plupart des revenus individuels supplémentaires sont utilisés pour satisfaire les besoins de base des ménages (achat de vivres, soins de santé, habillement, logement et activités sociales et religieuses). Selon l’EPI, la proportion de ménages ayant noté une amélioration de leurs conditions de logement et de leurs équipements domestiques est significativement plus élevée dans les villages du PDRAA et du PPILDA que dans les villages témoins. Toutefois, la proportion de bénéficiaires qui réinvestissent dans leurs activités productives pour les développer est relativement faible, surtout parmi les plus pauvres. L’amélioration des revenus reste dès lors fragile et n'entraîne pas un processus significatif d’investissement productif avec une accumulation durable. Toutefois, la mission a observé des cas encourageants de femmes qui réinvestissent leur supplément de revenu dans l’achat de petits ruminants ou le déposent à la caisse d’épargne et de crédit du village.

132. En conclusion, les interventions réalisées dans le cadre des projets ont incontestablement des effets sur les revenus des ménages, mais ceux-ci sont assez modestes et très localisés, et ils restent souvent fragiles face au moindre choc extérieur. L’évaluation estime donc que l’impact du portefeuille sur les revenus et actifs des ménages est modérément insatisfaisant (score de 3). Les scores attribués par l’EPP aux différents projets du portefeuille pour ce critère sont présentés dans le tableau 5.

2. Capital humain et social et autonomisation

133. Le renforcement du capital social et humain constitue un axe important de la stratégie du FIDA au Niger. Il s’agit, essentiellement, de l’appui aux organisations à assise communautaires, de la mise

80 PPILDA, « Étude sur la pérennisation des activités du PPILDA, septembre 2008. 81 À titre d’exemple, l’embouche de petits ruminants est souvent peu rentable, voire parfois déficitaire. Cependant, sa valeur se trouve aussi dans sa fonction d’épargne. La production d’huile d’arachide souffre de la concurrence des huiles importées des pays asiatiques. 82 À titre d’illustration, grâce au projet PPILDA, 478 jeunes et femmes ont obtenu un emploi permanent (maçons, pépiniéristes, alphabétiseurs) qui leur procure des revenus appréciables. La création de ces emplois contribue directement à la lutte contre le chômage des jeunes et à la réduction de leur pauvreté.

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en place d’organes représentatifs de gestion locale, des diverses formations (formation technique et alphabétisation) et des campagnes de sensibilisation.

134. L’EPI montre que, au cours des dix dernières années, le nombre d’hommes et de femmes qui ont rejoint une organisation de base est significativement plus élevé dans les villages du PPILDA (40 à 50%) et du PDRAA (30%) que dans les villages témoins (moins de 20%). Selon l'équipe du PPILDA83, entre 40 et 65% des femmes extrêmement vulnérables auraient participé à un groupement.

135. Le processus participatif appliqué dans le cadre des interventions de projet a mis l’accent sur l’appui à la structuration et au renforcement des organisations de producteurs. Le succès le plus notable de cette stratégie se trouve probablement dans le domaine de la GRN, où les différentes structures villageoises mises en place se comportent en organisations paysannes responsables qui assurent la mise en œuvre et le suivi des activités de projet et veillent au respect des accords locaux, notamment concernant la RNA, les aires de pâturage, etc. En revanche, l’organisation des producteurs autour des périmètres irrigués collectifs ou des puits maraîchers a donné des résultats moins spectaculaires. Selon les évaluations des PSN I et II, les groupements coopératifs encore en fonctionnement aujourd’hui, dont le nombre est assez faible, font preuve de capacités insuffisantes en matière de gestion, d’entretien et de renouvellement des biens collectifs (qui, dans la grande majorité des cas, se réduisent au seul canal primaire bétonné). Les groupements coopératifs n'assurent pratiquement plus aucun service à leurs membres (tels que les achats et ventes groupés, l’accès au crédit, etc.). Les divers comités de gestion mis en place pour assurer l'exploitation et l’entretien des infrastructures sociales ont aussi un niveau de capacité et d'aptitude à fonctionner très hétérogène. Globalement, la majorité des groupements, associations et comités ayant bénéficié d'un soutien restent fragiles et passent difficilement du statut de structure de projet à celui d'organisation de base officiellement reconnue, autonome et transparente.

136. Selon l’EPI, les personnes qui font état d'une amélioration de leur capital humain et de leur savoir-faire sont trois fois plus nombreuses dans les villages d'intervention que dans les villages témoins, et ceci toutes catégories sociales confondues (voir le tableau 4). Selon cette enquête, au cours des dix dernières années, le nombre d'habitants qui ont constaté une amélioration de leur accès aux formations professionnelles est significativement plus élevé dans les villages du PDRAA (47%) et du PPILDA (54%) que dans les villages témoins (16%).

Tableau 4. Évolution du capital humain et du savoir-faire des ménages

Bénéficiaires déclarant une évolution positive (en %)

PDRAA PPILDA PV* MV TV EV PV MV TV EV

Appui et conseil (encadrement) 67 61 70 67 85 95 84 80 Alphabétisation des hommes 62 56 70 67 65 62 47 80 Alphabétisation des femmes 50 54 56 33 70 55 50 60 Formation professionnelle (jeunes et femmes) 67 52 48 33 65 57 50 40 Scolarisation des garçons

85 83 74 40 Scolarisation des filles 80 78 74 100 Appui à l’offre locale de services 100 78 70 80 Formation spécifique des IOR 85 80 76 60 Formation en information, éducation, communication

90 83 81 80

Formation aux AGR 39 46 26 33 85 83 74 40 * PV : peu vulnérable, MV : moyennement vulnérable, TV : très vulnérable, EV : extrêmement vulnérable Source : EPI (2009).

137. Les formations ont permis d’améliorer les compétences locales dans plusieurs secteurs (production agricole, multiplication de semences et production de jeunes plants ligneux, GRN, artisanats divers etc.). Les capacités de gestion des groupements de jeunes et de femmes axés sur les AGR, des groupements et associations par filière et des comités inter-villageois d’entretien de pistes

83 PPILDA, « Étude sur la pérennisation des activités du PPILDA », septembre 2008.

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rurales ont aussi été renforcées. Les divers appuis ont permis de développer des capacités modestes de maîtrise d’ouvrage au niveau local.

138. Les campagnes d’alphabétisation organisées dans le cadre de différents projets du portefeuille ont permis à plusieurs milliers de personnes de s'initier à la lecture et à l’écriture. Il s’agit essentiellement des membres de différents types de comités mis en place par les projets. Ces activités ont formé un noyau d’alphabétisés dans les villages d’intervention, ce qui a permis, entre autres, de communiquer par écrit avec les équipes de projets, les services techniques publics et les administrations locales. Cette alphabétisation a eu un impact indéniable sur les compétences individuelles et sur les capacités collectives. Cependant, faute de suivi et de pratique, il est à craindre qu’une proportion importante des personnes formées oublie ce qu’elles ont appris.

139. L’équité entre les sexes a été encouragée grâce à : i) une plus forte participation des femmes aux activités économiques, notamment moyennant le développement des AGR féminines ; ii) une plus grande influence des femmes sur la prise de décision au niveau des communautés, par exemple à travers leur implication dans le processus de planification et leur présence au sein des divers comités et structures villageois ; et iii) l’amélioration de leur accès à l’éducation et aux informations. Cette autonomisation des femmes se manifeste de manière visible puisque celles-ci sont désormais plus mobiles et plus disposées à prendre la parole en public. Toutefois, la mission a aussi rencontré des cas dans lesquels la plus grande indépendance économique des femmes vis-à-vis de leur mari a conduit celui-ci à négliger ses propres responsabilités à l'égard de sa famille84. Selon le Bureau indépendant de l'évaluation, le portefeuille a surtout contribué à augmenter la génération par les femmes de ressources propres dont celles-ci maîtrisent l'utilisation. En revanche, le portefeuille a peu influé sur le pouvoir de décision des femmes concernant l'affectation des ressources communes du ménage (auxquelles elles ont aussi contribué). Ce constat est tiré du document de travail de l’EPP concernant la problématique hommes-femmes.

140. Dans l’ensemble, on peut donc affirmer que le portefeuille a eu un impact modéré sur le capital humain mais aussi, dans une certaine mesure, sur le capital social et l’autonomisation, en particulier pour les femmes. L’évaluation attribue donc un score de 4 à ce domaine (modérément satisfaisant). Les scores attribués par l’EPP aux différents projets du portefeuille pour ce critère sont présentés dans le tableau 5.

3. Sécurité alimentaire et productivité agricole

141. Les projets du portefeuille du FIDA ont contribué à l'essor de la productivité de l'agriculture et de l’élevage et à la diversification de la production, comme indiqué en détail à la section traitant de l'efficacité (paragraphes 94 à 104). Cette contribution à l'agriculture, bien que locale et assez modeste, a permis une relative amélioration sur le plan des aliments dont disposent les bénéficiaires des projets. Par ailleurs, on constate souvent une nette amélioration de la sécurité alimentaire, notamment pour les ménages ayant obtenu, grâce aux projets, l’accès à l’eau pour l’irrigation. Dans les zones d'agriculture pluviale, l'impact est moins perceptible et la disponibilité de vivres reste fortement tributaire de la pluviométrie. L’EPI montre ainsi que dans les villages du PPDRAA, la proportion de ménages ayant vu la disponibilité d’aliments s’améliorer ou se détériorer est comparable à celle relevée dans les villages témoins. Ce constat laisse penser que l'impact à long terme de ce projet est très faible.

142. L’augmentation des revenus engendrée par les projets (paragraphes 126 à 133) a aussi contribué à un meilleur accès à l’alimentation, considérant qu’une part importante des revenus supplémentaires est utilisée pour acheter des vivres, surtout dans les familles les plus pauvres. Mais, là encore, l’impact sur la sécurité alimentaire reste limité en raison de l'ampleur assez faible de l’impact sur les revenus.

143. Selon L’EPI, le nombre de ménages ayant vu leurs disponibilités alimentaires s’améliorer en quantité et en qualité est nettement plus élevé dans les villages du PPILDA (62% et 56% respectivement) que dans les villages témoins (38% et 32%). À l’inverse, le nombre de ménages ayant vu leurs disponibilités alimentaires diminuer est nettement plus faible dans les villages du PPILDA 84 Entretiens de la mission de l'EPP au village de Kayan Maywa, dans le département d’Aguié.

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que dans les villages témoins. Ce sont surtout les banques de soudure et les banques céréalières mises en place par ce projet qui ont eu un effet immédiat remarquable sur la perception des populations en ce qui concerne la disponibilité des aliments. Ainsi, selon l’auto-évaluation du programme de pays effectuée par la Division WCA, un très grand nombre de ménages agricoles considèrent qu'elles ont permis de réduire de manière significative la durée de la période de déficit alimentaire - d’un quart voire de moitié en fonction des villages. Au demeurant, ces stocks villageois ne concernent qu’un nombre assez limité de villages et posent, eux aussi, un certain nombre de problèmes85. Ils ne résolvent pas à eux seuls l’insécurité alimentaire dans la zone d’intervention du projet.

144. En somme, l’impact du portefeuille du FIDA sur la sécurité alimentaire et la productivité agricole est modérément satisfaisant (score de 4). Les scores attribués par l’EPP aux différents projets du portefeuille pour ce critère sont présentés dans le tableau 5.

4. Ressources naturelles et environnement

145. Les quatre principales ressources naturelles sur lesquelles le portefeuille intervient sont la terre, l’eau, la végétation arborée et les pâturages.

146. À travers la RNA, les projets financés par le FIDA ont amplifié une dynamique de reforestation enclenchée par d’autres intervenants, tels que l’ONG CARE International et les paysans eux-mêmes. Les résultats des projets, qui sont spectaculaires, sont surtout le fruit de l'ampleur de la responsabilisation et de la coopération des communautés locales. Ainsi, la mission a noté une nette amélioration de l’état des ressources forestières, des parcours et des couloirs de passage ainsi qu’une certaine sécurisation et diffusion des acquis de la RNA. Cette dynamique de reverdissement (évaluée à quelque 1,5 million d’arbres par an) a permis localement d’inverser la tendance à la désertification et de favoriser le retour de la biodiversité. Les populations rencontrées au cours de la mission reconnaissent bien l’impact de la RNA sur leur environnement. Elles estiment que les arbres délibérément laissés dans les champs fournissent divers services environnementaux, à savoir : i) l’amélioration du microclimat : à proximité des arbres, le milieu est plus humide et la chaleur s'atténue ; ii) l’amélioration de l’humidité et de la fertilité de sols: plus la densité des arbres est importante (dans certaines limites), plus la productivité agricole croît ; iii) la protection contre l’érosion éolienne et l’ensablement des jeunes plants en début de culture ; et iv) l’amélioration du bien-être des populations (apport d’ombre, amélioration du paysage, etc.).

85 PPILDA, « Étude sur la pérennisation des activités du PPILDA », septembre 2008.

Banque de soudure du village d’El Gueza

Source : D. Rose (FIDA)

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147. Les petits travaux de CES-DRS, généralement effectués sur des terres de plateau et essentiellement au niveau des exploitations agricoles et des aires pastorales, ont eu un impact significatif mais très localisé. Dans le même ordre d'idées, les projets PSN I et II ont eu un impact très positif grâce en particulier aux techniques des tassa et des demi-lunes que le projet a vulgarisées à large échelle dans les zones d’intervention. Pourtant, l’impact global de ces actions sur la préservation des ressources en sols et en eaux à l’échelle des bassins versants est atténué par leur faible envergure et leur manque d’intégration à des travaux antiérosifs plus importants (seuils d’infiltration, protection des berges, retenues collinaires, etc.) pour maîtriser les effets de ruissellement au niveau des koris (cours d’eau) et des ravines situées immédiatement en aval des terres aménagées des plateaux. Par ailleurs, l'expérience des différents programmes de gestion durable des terres réalisés au Niger montre que le manque de diversification et d’intégration des travaux de CES-DRS à des actions de gestion de la fertilité en a limité l’impact86. Les évaluations des PSN I et II et l’auto-évaluation effectuée par la Division WCA confirment ce constat.

148. Pour ce qui est de la ressource en eau, comme il a déjà été noté, les aménagements d’irrigation ont apporté une contribution modeste à l'amélioration de la maîtrise de l'eau, dont l'impact est circonscrit au plan local. Au demeurant, de par leur conception et leur mode d’exploitation, les aménagements n’ont pas contribué de manière substantielle à l'émergence d’un mode de gestion efficient et durable des ressources en eau. Par exemple, à Diffa, l’absence de soutien en matière de gestion de la ressource a engendré une certaine surexploitation des puits maraîchers et des ressources en eau limitées des mares à cause de l’extension incontrôlée des superficies irriguées, soumettant ainsi les cultures à un risque de pénurie d’eau, surtout vers la fin du cycle cultural. Par ailleurs, le manque d’initiatives de mise en valeur des ressources en eau87, la faible maîtrise de l’eau au niveau des parcelles et l’absence de suivi de l’évolution des ressources en eau et du comportement des sols engendrent d'importants gaspillages et se traduisent incontestablement par une sous-utilisation du potentiel de ressources en eau.

149. Se fondant sur les constats ci-dessus, les évaluateurs considèrent que l’impact sur les ressources naturelles et l’environnement est modérément satisfaisant (score de 4). Les scores attribués par l’EPP aux différents projets du portefeuille pour ce critère sont présentés dans le tableau 5.

5. Institutions et politiques

150. L’impact sur les institutions concerne principalement l'appui aux institutions de finance rurale et aux services techniques publics et la contribution à la décentralisation88.

151. Le PDSFR a contribué au développement de la Stratégie nationale de la microfinance adoptée en mars 2004 et à la mise en place du cadre national de concertation. Il a appuyé l’ANIP-MF pour la

86 Atelier sur l’évaluation des impacts des programmes de gestion durable des terres sur la gestion des terres et la pauvreté au Niger, Niamey, juillet 2008. 87 Par exemple, à travers l’aménagement à l’amont des zones irriguées de seuils d’infiltration ou grâce aux travaux de CES-DRS favorisant la recharge des nappes phréatiques ou l’exploitation mixte des eaux de surface et des eaux souterraines. 88 Les structures communautaires sont abordées dans la sous-section qui traite du capital social.

Les « demi lunes » sont des trous en forme de croissant conçus pour recueillir l’eau de pluie.

Source : J. P. Audinet (FIDA)

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mise en place d'un réseau de relais chargés de suivre l’application de son code de déontologie et de défendre les IMF. Les appuis transversaux apportés à une dizaine d’IMF leur ont permis de se développer de manière plus transparente et d’établir des relations de partenariat avec le secteur bancaire (voir le paragraphe 92). Pourtant, en fin de compte, peu de changements ont été constatés au niveau des institutions financières rurales, dont le fonctionnement reste fragile, comme le confirme l’auto-évaluation du programme de pays menée par la Division WCA.

152. Le portefeuille de projets du FIDA a eu un impact positif sur les services techniques publics, d'une part grâce aux formations organisées, qui leur ont permis d'acquérir des méthodes de travail appropriées et de renforcer leurs capacités institutionnelles, et d'autre part grâce aux contrats de partenariat, qui leur ont permis d’améliorer dans une certaine mesure leur attitude et la qualité de leurs prestations de services au fil des expériences. Selon l’EPI, la proportion de ménages satisfaits de l’accès à l’encadrement technique dans les villages du PDRAA et du PPILDA est de respectivement 67% et 91%, contre 58% dans les villages témoins.

153. Au demeurant, dans les villages du PDRAA, la proportion de ménages faisant état d’une dégradation des services techniques ces dix dernières années (29%) est beaucoup plus importante que dans les villages du PPILDA (8%) et les villages témoins (9%), ce qui pourrait s’expliquer par le vide laissé après le retrait du projet en 2002. Ceci montre bien que, faute de moyens de fonctionnement qui leur sont propres, les services techniques publics ne parviennent pas à sortir d'une situation de dépendance à l'égard des projets et sont incapables de jouer leur rôle en l’absence de financements extérieurs. Avec le projet IRDAR-RCI, dont le lancement est en cours, le FIDA entend contribuer au développement des capacités des services techniques déconcentrés dans la région de Maradi.

154. Jusqu'à présent, l’appui apporté par les projets aux communes dans le cadre de la décentralisation a été très limité, alors que celles-ci sont appelées à jouer un rôle majeur dans le processus de développement local. Cette situation s'explique avant tout par le fait que la création des communes est relativement récente. Toutefois, l’appui apporté aux communes dans le cadre du PPILDA de l’IRDAR pour incorporer les plans de développement villageois établis avec l’aide de ces projets aux plans de développement communaux a constitué une contribution notable à la décentralisation. Avec le projet IRDAR-RCI, dont le lancement est en cours, le FIDA entend aussi appuyer le renforcement des capacités des communes rurales dans la région de Maradi.

155. Excepté dans le cas de l’IRDAR, qui a appuyé l’élaboration du schéma régional d'aménagement du territoire 2008-2023 de Maradi, les évaluateurs n'ont pu déceler aucune contribution des projets sur le plan des stratégies et politiques de réduction de la pauvreté ou de développement au Niger, ni non plus en ce qui concerne le développement d'un cadre institutionnel ou réglementaire favorable aux ruraux pauvres.

156. En conclusion, l’analyse présentée ci-dessus montre que l’impact du portefeuille sur les institutions et politiques est modérément satisfaisant (score de 4). Les scores attribués par l’EPP aux différents projets du portefeuille pour ce critère sont présentés dans le tableau 5.

6. Impact global du portefeuille sur la pauvreté rurale

157. Les projets ont contribué de façon assez significative, mais limitée dans l’espace, à améliorer les revenus et la sécurité alimentaire des ménages ruraux, grâce à leurs interventions dans les domaines de la production agricole, de la GRN et du développement des activités extra-agricoles. Cette amélioration est cependant limitée principalement aux bénéficiaires directs des projets, qui sont éparpillés dans l’espace et assez peu nombreux à cause de la faible efficacité du portefeuille. Elle reste dans beaucoup de cas fragile face aux chocs extérieurs. Le portefeuille a eu un impact, là encore modeste, sur le capital humain, notamment en ce qui concerne les savoir-faire et la santé, sur le capital social et l’autonomisation, en particulier pour les femmes, et sur les institutions et politiques. L’EPP estime donc que l’impact global du portefeuille sur la pauvreté rurale au Niger est modérément satisfaisant (score de 4).

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E. Autres critères de performance

1. Durabilité

158. L’appréciation de la durabilité évalue la probabilité que les bénéfices générés par les projets du portefeuille se poursuivent après la clôture des projets. Après une analyse des principales stratégies de désengagement des projets, la durabilité est appréciée au regard de trois types de bénéfices: agroécologiques, socioéconomiques et institutionnels.

159. Stratégies de désengagement. Les projets du portefeuille misaient essentiellement sur la participation des communautés et le renforcement de leurs capacités d’autogestion comme gages de durabilité. L’implication des populations rurales dans la planification, la mise en œuvre et la gestion des réalisations devait assurer l’appropriation des résultats par ces populations et fournir les bases d’une autonomisation progressive par rapport aux appuis extérieurs. La promotion de la participation des communautés passait principalement par la mise en place de structures locales de planification et de gestion (associations villageoises, comités de développement de terroirs, instances et organisations rurales etc.) dont les capacités étaient renforcées à travers la formation et l’accompagnement. Cependant, un sérieux doute plane sur la durabilité des divers services ruraux et structures communautaires89 dont les projets ont encouragé la création ou le développement, qui ont pratiquement toujours été fortement dépendants des projets pour leur fonctionnement, mais aussi, bien souvent, pour la justification de leur existence. Ils sont généralement peu valorisés une fois le projet achevé et leur taux de survie est très faible.

160. Durabilité des acquis dans les domaines agricole et environnemental. L’échelle modeste et la simplicité des aménagements de petite irrigation et de remise en valeur des terres (CES-DRS) en facilitent l'entretien. Il semble que la dynamique de remise en valeur des terres, de RNA et de reboisement le long des pistes soit bien ancrée localement, et même qu'elle s'étende spontanément, grâce à la prise de conscience des populations et à leur forte implication, et grâce à l’intérêt économique perceptible des changements apportés. Les projets ont facilité la négociation entre différents groupes d’utilisateurs, ce qui, conjugué à l’enregistrement officiel des aires de pâturage et couloirs de passage, a contribué à leur acceptation sociale, qui est une condition importante de la durabilité. Ces avancées durables dans le domaine de la GRN contribuent, quant à elles, à la durabilité des progrès enregistrés dans les domaines de la production agricole et de l’élevage. Cependant, un certain nombre de menaces pèsent sur la durabilité de ces acquis, à savoir : i) la persistance des risques d’érosion hydrique et éolienne à cause de l'envergure trop restreinte des aménagements antiérosifs ; ii) les lacunes de la gestion de la fertilité des sols ; iii) la maîtrise insuffisante de l’eau au sein des périmètres irrigués collectifs ; iv) la faiblesse des capacités dont disposent les structures de gestion pour gérer l'exploitation des aménagements et assurer le remplacement des équipements et éléments détériorés ; et v) la persistance de l’insécurité foncière sur certains sites irrigués.

161. Durabilité des acquis sociaux et économiques. La durabilité des acquis dans le domaine de la santé et la nutrition (connaissances et infrastructures) paraît bonne, grâce à une forte prise de conscience des populations, au dynamisme des services de santé et à la qualité de la conception des dispensaires. La durabilité des autres infrastructures sociales est en revanche assez incertaine, à cause de problèmes de conception (bâtiments en semi-dur), de gestion ou d’hygiène (points d’eau). Par ailleurs, les progrès modestes constatés en matière d’alphabétisation sont menacés par le manque de valorisation des nouvelles connaissances.

162. Il est probable que la durabilité des routes et pistes sera satisfaisante, parce que la géologie, la topographie et le climat sont favorables à leur préservation, mais aussi parce que leur entretien est assuré (par le Ministère de l’équipement). Ces atouts nous laissent à penser que la dynamique économique enclenchée par une meilleure mobilité des biens et des personnes dans les zones desservies par les routes persistera. En revanche, la durabilité du réseau de magasins villageois mis en place pour améliorer la sécurité alimentaire (banques de soudure et banques de céréales) semble très

89 ONG, groupements coopératifs, bureaux d’étude, animateurs, formateurs et entrepreneurs locaux etc. (voir les paragraphes 135 et 163 pour plus de détails).

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incertaine : malgré leur intérêt évident et une bonne appropriation, surtout par les femmes, les magasins souffrent, selon le cas, de graves problèmes de gestion, de renouvellement des stocks ou de monopolisation par les élites. En matière d’accès au crédit, la durabilité des avancées est faible en raison de deux facteurs : les caractéristiques du montage des projets (graves erreurs du passé) et le développement limité de l’épargne. Il faut toutefois rappeler les acquis institutionnels du PDSFR (voir le paragraphe 92) qui forment une base sur laquelle les IMF rurales pourront asseoir la poursuite de leur développement.

163. Durabilité institutionnelle. Le renforcement des capacités des prestataires ayant obtenu des contrats dans le cadre des projets (ONG, bureaux d’étude, animateurs, formateurs et entrepreneurs locaux, etc.) a contribué à développer des compétences locales en matière de techniques et de développement rural participatif, auxquelles il est désormais possible de faire appel à l’occasion de nouveaux partenariats. Ces prestataires privés sont toutefois très dépendants de l'activité que leur apportent les projets et programmes de développement, sans lesquels ils ne survivraient pas compte tenu du très faible niveau des investissements publics et privés en zone rurale. Le renforcement des capacités a été moins marqué pour les services techniques de l’État, avec lesquels il n'a pas été établi de véritables partenariats. Il est peu probable que la continuité de leurs services soit assurée une fois les projets achevés, car l'État ne leur fournit pas des moyens de fonctionnement suffisants. Enfin, le partenariat avec les communes a pris peu d'ampleur, alors qu'il aurait pu contribuer à la durabilité des acquis compte tenu des responsabilités qui leur ont été données. Le projet IRDAR-RCI a pour objet de combler cette lacune dans 56 communes.

164. En somme, malgré la présence d'un certain nombre de facteurs propices à la durabilité, particulièrement dans le domaine de la GRN, des services sociaux et des routes, les facteurs défavorables (tels que la dépendance des institutions communautaires et publiques à l'égard de l’aide extérieure, l’échelle insuffisante des aménagements antiérosifs pour contrer efficacement la désertification et les problèmes de gestion de certaines infrastructures rurales) semblent l'emporter. La durabilité des acquis des projets du portefeuille du FIDA est donc jugée modérément insatisfaisante dans l’ensemble (score de 3). Les scores attribués par l’EPP aux différents projets du portefeuille pour ce critère sont présentés dans le tableau 5.

2. Innovations, reproduction et application à plus grande échelle

165. L’objectif principal des innovations au sein du portefeuille du FIDA au Niger consiste à mettre au point et diffuser auprès des paysans des technologies et modes de gestion et d’organisation de nature à contribuer à l’amélioration de leurs activités productives. À cet effet, le portefeuille a privilégié une collaboration tripartite entre les projets, les institutions de recherche-développement90 et autres services techniques et les paysans. La plupart des projets comportent des volets axés sur l’innovation.

166. Types d’innovations. Les principales innovations repérées sont de type :

a) Agroécologique : introduction de nouvelles pratiques culturales91, promotion de la RNA, promotion du maraîchage avec petite irrigation, initiation de femmes démunies au petit élevage, CES-DRS etc. ;

b) social et institutionnel : promotion des organisations de base, offre locale de services, délivrance de titres fonciers et cadastrage des champs, gestion du marché du bois, banques de soudure, banques de céréales et d’intrants etc. ; et

c) méthodologique : autodiagnostics, gestion de terroirs, plans de développement communaux, suivi et évaluation (S&E) axé sur le ciblage des bénéficiaires, recherche et vulgarisation participatives92, etc.

90 Telles que l’Institut international de recherche sur les cultures des zones tropicales semi-arides, l’INRAN et l’Université A.M. de Niamey. 91 Par exemple la multiplication des semences, le semis de noix de doum, l'apport localisé d'engrais, la culture de Moringa oleifera et de Cassia tora.

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167. Pertinence des innovations. Les innovations encouragées sont incontestablement pertinentes par rapport aux objectifs du portefeuille du FIDA et de la SDR. De plus, elles concourent, à des degrés divers, à lever un certain nombre des obstacles auxquels les populations rurales pauvres sont confrontées ou à exploiter certaines de leurs potentialités réelles, en particulier en ce qui concerne la restauration des bases productives, la diversification des sources de revenu et l’amélioration de la sécurité alimentaire. Cependant, le processus d’appui à ces innovations est parfois laborieux (plusieurs acteurs, beaucoup de phases d’analyse itérative, etc.), et sa mise en œuvre suppose une réelle disponibilité des partenaires. Puisqu'il s'agit (dans le cas du PPILDA au moins) d’un processus de co-innovation et de cogestion de l’innovation qui implique les producteurs au même titre que les chercheurs, appuyer les innovations revient à soutenir leur appropriation par les producteurs eux-mêmes.

168. La plupart des initiatives et innovations encouragées sont à la portée des plus vulnérables et s’adaptent bien au contexte. Par ailleurs, les agriculteurs et les pasteurs eux–mêmes expérimentent de nombreuses innovations techniques, notamment en matière de gestion des aléas climatiques et de la fertilité des sols. Ces expériences sont toutefois souvent limitées à quelques communautés ou exploitations.

169. Innovations marquantes. La régénération naturelle assistée est l'une des innovations les plus marquantes encouragées dans le cadre des projets. Il s’agit d’une innovation à la fois sociale et économique, puisqu’elle concerne la gestion communautaire de l’environnement, le changement du statut de l’arbre sur les terres de cultures et la diversification des sources de revenu. La valorisation des initiatives paysannes en agroforesterie a favorisé la création d’un cadre de partenariat entre paysans, chercheurs et développeurs et la promotion des pratiques et innovations paysannes. Par ailleurs, la plantation de rangées d’arbres le long des pistes aménagées (encouragée au titre du PDRAA et du PPILDA) a favorisé le développement de plusieurs marchés de bois.

170. Les petits travaux d’aménagement de cordons pierreux et de demi-lunes ont permis de remettre en valeur des terres dégradées et d'améliorer nettement les rendements. Les populations concernées ont bien pris en mains l’entretien des aménagements car elles ont été fortement impliquées dès la planification et l’exécution des travaux. L’entretien de ces ouvrages est assuré, même après la fin de projets (PSN I et PSN II), et des initiatives d’extension de ces travaux par les paysans ont vu le jour. De même, la maîtrise de la décrue et le stockage de l’eau des mares (PSN I) ont permis le développement de la filière du poivron dans la zone, et d’autres projets s'en sont inspirés93.

171. Diffusion et application à plus grande échelle. Dans l'ensemble, les innovations agroécologiques ont connu une diffusion spontanée. Celle-ci est probablement à mettre au crédit de l’utilité et de l’accessibilité immédiats des technologies pour la majorité des paysans. Dans le cadre du PPILDA, la diffusion des innovations portant notamment sur l’intensification de l'agriculture et la protection de l’environnement passe par une approche de vulgarisation participative reposant sur un réseau d’animateurs villageois, qui fait appel à des parcelles d’innovation paysanne, des champs de démonstration et des supports de diffusion adaptés au public, comme le souligne l’auto-évaluation du programme de pays menée par la Division WCA. Les services techniques, les ONG et les groupements paysans sont les principaux vecteurs de cette diffusion au niveau local, dans le pays et dans la sous-région. Les innovations ont également fait l’objet de modules de formation94 et de partenariats avec des PTF. Par ailleurs, les innovations issues du PPILDA et de l’IRDAR ont été diffusées au sein du FIDA par le biais du réseau FIDAfrique, mais aussi au niveau régional95. En revanche, pour d’autres

92 Par exemple les champs de diversité phytogénétique ou les parcelles d’innovation. 93 Projet d’appui au développement local de Diffa et projet d’appui au développement agricole de Zinder, deux projets réalisés sur l'initiative de la BAD. 94 Université catholique de Louvain en Belgique, Université de Niamey, Université de Ouagadougou, École nationale d’administration et de magistrature, Institut pratique de développement rural de Kollo. 95 Atelier de Ouagadougou sur le repérage et le partage des innovations (juin 2008). Dans le cadre du PPILDA, un catalogue de 14 innovations et initiatives a été produit ainsi que trois fiches, un film et un poster, et des voyages d’étude ou d’échange et des ateliers ont été organisés.

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innovations, plus complexes ou plus coûteuses, souvent d’ordre institutionnel ou méthodologique, la diffusion est plus difficile, à cause d'obstacles sociaux, financiers et institutionnels. Ainsi, certaines innovations ont disparu après la clôture du projet, comme c’est le cas de l’approche de gestion des terroirs et des caisses locales d’épargne et de crédit en zone pastorale (PSN II).

172. Occasions manquées. En dépit des nombreux acquis engrangés en matière d’innovation, le programme est passé à côté d'un certain nombre d'opportunités d’innovation. Il s’agit, notamment, de la mise au point de systèmes d’irrigation et de modes de gestion de l’eau plus efficients et plus facile à maîtriser pour les producteurs, en vue d’assurer la pérennité des ouvrages hydro-agricoles. De même, il aurait été possible d'innover davantage dans le domaine de la diversification et de l’intégration des différentes techniques de CES-DRS. L’élevage (semi-nomade et sédentaire) et les activités extra-agricoles n’ont pas non plus donné lieu à des innovations, alors que ces domaines recèlent un potentiel considérable en matière de diversification des revenus des ruraux pauvres.

173. En résumé, de nombreuses innovations agroécologiques, sociales, institutionnelles et méthodologiques ont été encouragées dans le cadre du portefeuille du FIDA au Niger, grâce à la relation tripartite instaurée entre les projets, les institutions de recherche et les groupes des bénéficiaires. La diffusion des innovations d’ordre agroécologique est pratiquement spontanée, du moment qu’il s’agit de technologies simples et utiles. En revanche, la diffusion des innovations institutionnelles et méthodologiques est souvent limitée par le manque de moyens ou des obstacles institutionnels. Dans l’ensemble, l’évaluation estime que la performance du portefeuille de projets du FIDA en matière d’innovation a été satisfaisante (score de 5). Les scores attribués par l’EPP aux différents projets du portefeuille pour ce critère sont présentés dans le tableau 5.

F. Appréciation globale du portefeuille

174. Malgré le niveau assez faible de l’efficacité, de l’efficience et de la durabilité des acquis du portefeuille, les projets étaient globalement assez pertinents, ils ont favorisé localement la réduction de la pauvreté rurale et beaucoup contribué à l’innovation dans les campagnes du Niger. L’appréciation globale du portefeuille portée dans le cadre de cette EPP est donc modérément satisfaisante (score de 4).

175. Le tableau 5 ci-après présente les scores attribués par l’EPP aux projets couverts par l’évaluation, pour l’ensemble des critères d’évaluation.

Tableau 5. Récapitulatif des performances du portefeuille

Critères d’évaluation PSN I PDRAA PSN II PPILDA PDSFR IRDAR IRDAR-RCI EPP

Performance des projets 3,7 3,3 3,3 4 2,7 2,3 - 3,3 Pertinence 4 3 4 4 4 5 5 4 Efficacité 4 3 3 4 2 1 - 3 Efficience 3 4 3 4 2 1 - 3 Impact sur la pauvreté rurale 4 4 4 4 3 - - 4 Revenus et actifs des ménages 3 4 3 4 3 - - 3 Capital social et humain et autonomisation

4 4 3 4 3 - - 4

Sécurité alimentaire et productivité agricole

4 4 4 4 2 - - 4

Ressources naturelles et environnement

4 5 3 5 - - - 4

Institutions et politiques 3 4 4 4 4 - - 4 Autres critères Durabilité 3 4 3 4 2 - - 3 Innovation, reproduction et application à plus grande échelle

4 4 4 6 4 - - 5

Appréciation globalea 4 4 3 4 3 - - 4 a) L'appréciation globale prend en compte les appréciations concernant la pertinence, l'efficacité, l'efficience, l'impact sur la pauvreté rurale, la durabilité et l'innovation. Source : Bureau indépendant de l’évaluation.

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Encadré 4. Points essentiels de l’évaluation du portefeuille La pertinence du portefeuille est jugée modérément satisfaisante. Dans l'ensemble, les objectifs des projets

concordent avec les politiques et stratégies du Gouvernement et du FIDA. Le portefeuille répond assez bien aux besoins des populations rurales pauvres et a fait preuve d’une souplesse satisfaisante lui permettant de s'adapter aux urgences et à l'évolution de la situation. Alors que les objectifs et l’envergure des premiers projets dépassaient la capacité de gestion des équipes de projet, on observe plus récemment une évolution en faveur d'une plus forte implication des institutions locales et d'une concentration géographique plus marquée des interventions. En revanche, l’attention portée à l’agriculture irriguée, à l'élevage, aux activités extra-agricoles et à l’accès des populations rurales pauvres aux marchés a été insuffisante, alors qu'il existe dans ces domaines des opportunités importantes. Le partenariat avec les services techniques déconcentrés et les communes (créées depuis 2004) a été trop peu développé, mais il jouera un rôle central dans le prochain projet cofinancé par le FIDA (IRDAR-RCI).

L’efficacité du portefeuille est jugée modérément insatisfaisante. Des résultats probants ont été atteints dans le domaine de la remise en valeur des terres au niveau des exploitations agricoles et, dans une moindre mesure, dans le domaine de la gestion de l’eau pour l’irrigation. Ces résultats ont contribué localement à une augmentation de la productivité de l'agriculture et de l’élevage. On constate en outre une modeste amélioration de l’accès des populations aux services financiers ruraux, mais celle-ci n'a généralement pas persisté au-delà de la durée des projets. La construction et la réhabilitation de pistes rurales ont dépassé les prévisions. Globalement, pourtant, l’ampleur des résultats est restée en-deçà du niveau prévu et des besoins. Les projets n’ont pas contribué de manière significative à la mise en place d’une gestion effective des ressources naturelles communautaires, ni au développement de services financiers accessibles aux populations rurales pauvres. Par ailleurs, le nombre d’infrastructures hydrauliques, éducatives et sanitaires construites est très inférieur aux prévisions.

L’efficience du portefeuille est jugée modérément insatisfaisante. Les processus de démarrage et de gestion étaient relativement lents dans le passé, mais ils semblent s’être considérablement accélérés depuis quelques années. Les coûts de fonctionnement des projets ont systématiquement excédé de loin le niveau prévu, alors que les taux de réalisation matérielle des projets étaient généralement peu élevés. Ceci s'explique, entre autres, par la faible capacité des unités de gestion, les fréquentes ruptures de financement et la prolongation d’au moins un an de tous les projets menés à terme au Niger. Le coût des réalisations matérielles des projets a généralement été inférieur au coût standard au Niger, notamment grâce à une bonne implication des communautés et des services de l'État dans les travaux et à des conditions topographiques et climatiques favorables. La rentabilité des investissements est cependant assez variable, en fonction des opportunités et contraintes qui entourent leur valorisation. Les volets relatifs à la finance rurale ont généralement donné lieu à des « fuites » de fonds importantes, ce qui a pesé sur l’efficience du portefeuille.

L’impact du portefeuille sur la pauvreté rural est jugé modérément satisfaisant. Les projets ont contribué de façon assez significative, mais limitée dans l’espace, à améliorer le revenu et la sécurité alimentaire des ménages ruraux, grâce aux interventions dans les domaines de la production agricole, de la GRN et du développement des activités extra-agricole. Cette amélioration reste cependant dans beaucoup de cas fragile face aux chocs extérieurs. Le portefeuille a également a eu un impact modeste sur le capital humain, notamment sur le plan de l'éducation et de la santé, sur le capital social et l’autonomisation, en particulier pour les femmes, et sur les institutions et politiques rurales.

La durabilité des acquis des projets du portefeuille du FIDA est jugée modérément insatisfaisante. Les stratégies de désengagement des projets reposaient essentiellement sur la participation et le renforcement des capacités d'organisations de base dont la durabilité est déjà en soi très variable. La pérennité des acquis en matière de GRN et de production agricole est assez bonne, grâce à la simplicité des aménagements et à la forte implication des populations, mais l’insécurité foncière et la faible maîtrise de l’eau et de la dégradation des terres menacent cette durabilité. La durabilité des infrastructures socioéconomiques varie en fonction de la qualité de construction et de leur prise en charge par des services de l’État compétents. Les services de formation et de conseil apportés aux populations bénéficiaires dans le cadre des projets sont condamnés à disparaître à la clôture des projets en raison du caractère insuffisant des mesures prises au titre du portefeuille pour renforcer les capacités des services techniques déconcentrés et du manque de valorisation des services locaux soutenus dans le cadre des projets.

La performance du portefeuille en matière d’innovation est jugée satisfaisante. Le portefeuille du FIDA au Niger a favorisé de nombreuses innovations agroécologiques, sociales, institutionnelles et méthodologiques, grâce à la relation tripartite instaurée entre les projets, les institutions de recherche et les groupes des bénéficiaires. La diffusion des innovations agroécologiques est pratiquement spontanée, du moment qu’il s’agit de technologies simples et utiles. En revanche, la diffusion des innovations institutionnelles et méthodologiques est souvent limitée en raison du manque de moyens ou des obstacles institutionnels.

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V. PERFORMANCE DES PARTENAIRES

A. Gouvernement et organismes publics d’exécution

176. Cadre institutionnel. Après une période d’instabilité politique et institutionnelle durant les années 90, le Gouvernement a mis en place à partir de 2002 un cadre institutionnel de coopération plus porteur. Il a élaboré des stratégies nationales de développement économique et social (notamment la SRP en 2002 et la SDR en 2003) qui offrent un cadre plus cohérent de nature à faciliter l’alignement des actions des PTF, dont le FIDA. Sur le plan de l’ancrage institutionnel, la coopération entre le FIDA et le Niger est placée sous la responsabilité du MEF. La tutelle technique des projets est généralement confiée au MDA (projets PSN I, PSN II, PDRAA et PPILDA), sauf dans le cas du projet PDSFR, sous tutelle du MEF, et du projet IRDAR, qui relève du MATDC. Cela étant, la gestion du secteur agricole et rural est très segmentée entre de multiples services ministériels (production agricole, élevage, hydraulique, domaines sociaux…), ce qui oblige les PTF, y compris le FIDA, à traiter avec plusieurs interlocuteurs gouvernementaux en parallèle. Cette situation rend plus difficiles la communication et l’obtention d’engagements fermes du Gouvernement sur des questions stratégiques.

177. Tutelle et pilotage. Pour chaque projet du FIDA, les ministères de tutelle ont mis en place un comité de pilotage. Étant éloignés des réalités du terrain, les comités de pilotage centraux se sont généralement contentés de jouer leur rôle de validation du plan de travail et budget annuel (PTBA) et du rapport d’activité annuel, sans véritable effort de pilotage et d’orientation stratégique des projets. Le cas de l’IRDAR est probablement un exemple extrême de manque de diligence de la part d’un ministère de tutelle qui à la fois néglige de veiller au bon fonctionnement des interventions et de remplir ses obligations contractuelles, mais surtout s'abstient de fait preuve d’une réactivité à la hauteur des enjeux96. Au niveau régional, la tutelle était officiellement exercée par des collectivités territoriales et des organismes publics d’exécution au sein des cadres de concertation et de pilotage des projets. Cependant, ces institutions, qui ne disposaient pas de moyens propres pour exercer leur rôle, dépendaient donc fortement du concours logistique et financier des projets pour pouvoir assurer leurs fonctions de pilotage et de suivi. Par conséquent, ces institutions n’étaient pas suffisamment indépendantes des projets pour être véritablement « porteuses » du fonctionnement opérationnel des cadres de concertation et de pilotage des projets au niveau régional et local. Dans le meilleur des cas, elles ont joué un rôle consultatif formel au sein du comité local de pilotage (projet PPILDA). Ceci laisse à penser que le concept de co-pilotage du portefeuille assuré par le Gouvernement et le FIDA reste encore assez théorique. Les communes, mises en place à partir de 2004, donc très récemment, ont manifesté un vif intérêt pour les interventions des projets. Toutefois, elles ne disposaient généralement pas des capacités nécessaires pour s’impliquer réellement dans la mise en œuvre des projets en qualité de partenaires clés.

178. Contribution à la conception et au suivi des projets. En général, le Gouvernement a été peu actif dans la conception des interventions. Dans le meilleur des cas, sa contribution s’est limitée à la mise à disposition d’un ou deux cadres pour participer à la mission de formulation et à l'examen du projet de rapport de formulation. Le suivi et le contrôle de la mise en œuvre des interventions sur le terrain relèvent des services techniques déconcentrés. Les services en charge de la santé, de l’hydraulique et des pistes rurales se sont montrés assez performants dans ce rôle, notamment grâce au soutien de leurs tutelles respectives. Pourtant, de façon plus générale, les services techniques déconcentrés ont notoirement manqué de moyens humains et matériels (budget de fonctionnement, moyens logistiques) pour s'acquitter de leurs missions97. Ainsi, ils ont souvent été réduits au rôle de prestataires de services aux projets et se sont trouvés dans une position peu appropriée pour assumer leur mission de contrôle et de suivi technique. 96 L'absence de prise en considération par les responsables de la tutelle du projet des recommandations de la mission de supervision d’octobre 2008 a été l'un des principaux éléments qui ont déclenché la décision de mettre fin prématurément au projet. 97 Il convient de rappeler que la faiblesse structurelle des services techniques déconcentrés est due en partie aux conséquences des mesures de « rationalisation » adoptées dans le cadre de l’ajustement structurel opéré dans les années 80-90, dont l’État s’est difficilement relevé et qui ont conduit au délabrement du service public.

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179. Contribution financière. Les projets ont beaucoup souffert, notamment dans les années 90, des difficultés budgétaires de l’État nigérien, qui s'est trouvé à plusieurs reprises dans l'incapacité d'honorer ses engagements financiers envers ses partenaires, que se soit sur le plan de la mobilisation de la contrepartie nationale ou du respect des échéances de remboursement des prêts. Ces défaillances ont entraîné de graves problèmes de trésorerie pour les projets en cours à l’époque (PSN I et II et PDRAA en particulier). À plusieurs reprises, les projets n’ont pas pu honorer leurs engagements financiers envers les prestataires de services et populations bénéficiaires dans des délais raisonnables, ce qui a fréquemment rendu les relations entre les projets et les partenaires très tendues. Toutefois, à partir de 2003, le Gouvernement a consenti d'importants efforts pour dégager des fonds permettant de financer une grande partie de sa contribution et, avec l’aide de l’Initiative d’allègement de la dette multilatérale, il a pu assainir la situation de son endettement. Selon l’auto-évaluation du programme de pays réalisée par la Division WCA, la nouvelle stratégie du FIDA, qui demande désormais au Gouvernement de provisionner par cycle de quatre ans les fonds de contrepartie des projets, a permis de résoudre les problèmes liés à la mise à disposition de ces financements.

180. Les unités de gestion des projets. Elles sont chargées de la planification, de la mise en œuvre et du suivi des activités du projet. Les UGP ont présenté des performances variables en fonction des contextes particuliers des différents projets, mais assez limitées dans l’ensemble. Ainsi, l’équipe du PIPLDA, malgré certains problèmes de gestion administrative et financière, a fait preuve jusqu’à présent d’une bonne performance technique, comme le souligne aussi l’auto-évaluation du programme de pays effectuée par la Division WCA du FIDA, tandis que les équipes du PDRAA, du PSN II et du PDSFR ont été nettement moins performantes. Cette situation s'explique par des facteurs exogènes, tels que la complexité des projets, l’étendue des zones d’intervention et les difficultés de communication, la lourdeur des procédures et les insuffisances des prestataires de services, exigeant de la part des responsables du projet un soutien et un contrôle appuyés. Elle découle également des compétences insuffisantes de certains cadres, en raison du manque de rigueur dans leur recrutement et d'un taux de renouvellement très élevé aux postes clés, mais aussi de litiges personnels98 qui ont affecté l’esprit d’équipe et la performance des UGP.

181. En somme, depuis 2002-2003, le Gouvernement a mis en place, moyennant l'adoption de plusieurs stratégies nationales, un cadre de développement économique et social cohérent qui facilite l’insertion des projets et encourage l’évolution positive de la gouvernance et l’amélioration de la situation macroéconomique du pays. Pourtant, la faiblesse structurelle de l’administration et des services techniques déconcentrés, l’instabilité politique (dans les années 90 et de nouveau très récemment) et le manque de réalisme dans la conception des projets au regard de la capacité d’absorption des institutions gouvernementales sont autant de facteurs limitant la performance du Gouvernement, qui ont directement entraîné des répercussions négatives importantes sur la performance du portefeuille du FIDA. Ainsi, l’évaluation juge la performance du Gouvernement modérément insatisfaisante (score de 3). Les scores attribués par l’EPP aux différents projets du portefeuille pour ce critère sont présentés dans le tableau 6.

B. FIDA

182. Le FIDA a été performant dans son partenariat avec le Niger en matière d’alignement des interventions financées sur les stratégies nationales de développement, notamment la SRP et la SDR, mais aussi de synergie avec de nombreux autres PTF, conformément aux orientations de la Déclaration de Paris sur l'efficacité de l'aide au développement. Toutefois, le parcours du FIDA au Niger n’a pas toujours été facile. Les relations avec le Gouvernement ont été marquées par plusieurs difficultés, notamment : i) la suspension de décaissements en raison de retards dans le remboursement des prêts ; ii) la clôture avant terme de deux projets ; et iii) des désaccords sur le choix de l'organisme de tutelle d'un projet (cas du projet IRDAR). Par ailleurs, en raison de la segmentation du secteur agricole et

98 Les conflits de compétence et d’approche se sont multipliés entre les directeurs d’UGP et les directeurs techniques ou les directeurs d’unités de gestion régionales (PSN II, PDSFR, PDRAA, PPILDA). Ces conflits découlaient, entre autres, de la réaffectation de certains cadres de direction d’un projet à l’autre, d'incompatibilités de personnes, et d'interventions politiques dans les nominations.

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rural, la communication et l’obtention d’accords solides avec le Gouvernement sur les questions stratégiques se sont avérés très difficiles.

183. Conception des projets. Les projets du portefeuille du FIDA ont été conçus en application de l’ancien processus de conception, qui comprenait les phases suivantes : i) identification du projet par le chargé de programme de pays (CPP) ; ii) formulation du projet par une équipe de consultants ; iii) examen technique et stratégique du rapport de formulation effectué en interne par la Division du conseil technique (PTA), le Comité d'examen technique et le Comité chargé des stratégies opérationnelles et de l'orientation des politiques du FIDA ; et iv) préévaluation du projet par une équipe de consultants, prenant en compte éventuellement les recommandations des comités d'examen interne. Il n’existait pas, à l’époque, une étape finale d’assurance de la qualité de conception du projet avant son approbation par le Conseil d’administration et la signature de l’Accord de prêt avec le Gouvernement. Dans la mesure du possible, la conception des projets a été participative (consultative) ce qui a contribué à assurer la conformité des projets avec les stratégies nationales et la prise en compte des besoins et préoccupations des populations ciblées. On constate également un assez bon apprentissage d’un projet à l’autre, ce qui a permis d’améliorer de manière significative la performance des interventions.

184. Administration des prêts. Jusqu’en 2009, le FIDA confiait à une IC la responsabilité de l’administration des prêts. La lourdeur des procédures, en partie imposée par le FIDA et rappelée à plusieurs reprises dans les rapports de supervision, a été un obstacle majeur dans la mise en œuvre des projets. Les délais et conditions d'approbation ont retardé la réalisation des activités, et le système de traitement des demandes de retrait de fonds imposait dans les faits un préfinancement des activités, ce qui n’était pas à la portée de nombreux partenaires d’exécution.

185. Supervision du portefeuille. Comme l’administration des prêts, la supervision technique des projets était réalisée jusqu’en 2009 par l’intermédiaire d’une IC. La participation du FIDA aux missions de supervision est devenue plus fréquente à partir de 2006, avec l’arrivée d’un nouveau CPP. Depuis cette date, celui-ci a entrepris six à sept missions par an, et il aurait pris part de bout en bout à toutes les missions de supervision de projets. D’après l’auto-évaluation du programme de pays réalisée par la Division WCA, grâce à une communication très régulière entre le CPP, l’IC, le Gouvernement et les projets, de nombreux dossiers ont pu rapidement trouver des solutions, ce qui a permis d’améliorer très nettement le taux d'exécution des projets. Pourtant, aux dires des interlocuteurs au sein du Gouvernement, la communication avec la partie nationale est restée difficile, ce qui a parfois conduit à des situations de crise (PDSFR, IRDAR). Par ailleurs, le mode de gestion et de supervision est devenu assez interventionniste et parfois trop impliqué dans les détails techniques, ne laissant qu’une étroite marge de manœuvre aux cadres de projets et partenaires nationaux99. Le pilotage du partenariat entre le FIDA et le Niger à partir de Rome, sans véritable relais dans le pays, n’a bien évidemment pas amélioré la situation.

186. Bureau de liaison des projets FIDA à Niamey. Ce bureau assure principalement la liaison entre les projets du portefeuille et l’administration centrale. L’évaluation a constaté que ce bureau se présente souvent comme représentant du FIDA, contrairement à son statut juridique.

187. Arrêt anticipé de projets. Les constats des missions de supervision du FIDA qui ont motivé la clôture anticipée de deux projets (PDSFR et IRDAR) semblent s’être intéressée presque exclusivement aux résultats quantitatifs des projets (nombre de seuils critiques atteints, nombre de classes ou de puits construits etc.…) et aux clauses contractuelles liant le FIDA et le Gouvernement. Elle a très peu pris en considération les facteurs exogènes susceptibles d'expliquer en grande partie la performance médiocre des projets, à savoir : les difficultés pour réunir les comités de pilotage ; les interférences politiques dans la passation des marchés ; les sérieuses difficultés de trésorerie des projets; et le désistement de certains cofinanceurs essentiels. La partie nationale, tout en prenant acte de ces problèmes institutionnels et de la nécessité de les résoudre, considère pourtant que le FIDA a décidé

99 Le CPP du FIDA pour le Niger a changé en mai 2009. L’évaluation ne porte aucun jugement sur la performance du titulaire actuel de ce poste.

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unilatéralement de clôturer les projets, sans qu’il y ait eu un véritable effort de dialogue avec la partie nationale pour trouver des solutions aux problèmes appropriées à la situation particulière du pays. Selon le point de vue des évaluateurs, sans vouloir diminuer la responsabilité du Gouvernement, la clôture anticipée des projets ne lèvera en rien les difficultés institutionnelles, dont la résolution doit plutôt être recherchée dans une concertation intensive dans le cadre d’une gestion conjointe du portefeuille. De plus, cette clôture anticipée se traduit par l'abandon d'une part importante de la population livrée au désarroi, dont tous les espoirs suscités par les projets s’effondrent de façon inattendue et incompréhensible, pour des raisons qui ne concernent en rien les populations ciblées.

188. Coordination avec les partenaires techniques et financiers et approche-programme. Le FIDA recherche activement des synergies avec de nombreux partenaires du développement présents ou non dans la zone d’intervention du Fonds, notamment dans le cadre de la programmation conjointe au titre du PNUAD. Le dynamisme du partenariat du Fonds est illustré par le rôle de premier plan qu'il a joué dans l’adoption de la Lettre d’entente de Maradi signée en 2006 par les partenaires pour instaurer à titre expérimental une programmation conjointe dans la région de Maradi. Cette coopération entre les PTF est facilitée par la mise en place d’un Cadre de concertation entre le Gouvernement et les partenaires à Maradi, avec l’appui financier du FIDA (au titre du projet IRDAR) et une assistance technique fournie par la Coopération française. Toutefois, ce cadre de concertation tarde à devenir opérationnel, sans doute en raison de l'absence de véritable promoteur. En outre, la clôture anticipée du projet IRDAR risque de sceller définitivement le sort de cette coopération multilatérale à Maradi. Le FIDA n’a pas engagé une réflexion concernant une éventuelle adoption de l’approche-programme alors que d’autres PTF (GTZ, Banque africaine de développement – BAD –, Banque mondiale, etc.) ont pris des initiatives visant à mettre progressivement en place une telle approche.

189. Supervision directe. Il est trop tôt pour juger de la performance de la supervision directe des prêts par le FIDA, qui a débuté en janvier 2009. Cette mesure pourrait s'avérer pertinente100, dans la mesure où les IC n’ont pas assuré la supervision technique des projets de manière très performante, mais cette solution impose au CPP un surcroît de travail et ne doit pas se faire au détriment du pilotage stratégique des interventions.

190. Compte tenu compte de cette analyse, l’appréciation de la performance du FIDA est modérément satisfaisante (score de 4). Les scores attribués par l’EPP aux différents projets du portefeuille pour ce critère sont présentés dans le tableau 6.

C. Institutions coopérantes

191. L’administration des prêts du FIDA et la supervision des interventions ont été assurées par deux IC, à savoir la BOAD et l’UNOPS. Ces deux IC ont apporté leur concours à la mise en œuvre des projets selon leurs procédures de supervision, dans un cadre contractuel convenu avec le FIDA.

192. UNOPS. L’UNOPS s’est acquitté correctement de ses obligations contractuelles relatives à l’administration des prêts et la supervision de l’exécution des activités, ce que confirme l’auto-évaluation du programme de pays effectuée par la Division WCA. Conformément à son mandat, l’UNOPS a contrôlé les PTBA, la gestion des marchés de biens et services et les demandes de retrait de fonds émanant des projets. Cependant, différentes sources relèvent la rigidité et la lenteur dans le traitement par l’UNOPS des demandes d’approbation et de décaissements, ce qui a entraîné des retards et compliqué la collaboration avec les UGP.

193. L’UNOPS a régulièrement effectué les missions de supervision prévues et participé aux côtés du FIDA à certaines missions de suivi et aux examens à mi-parcours. Néanmoins, l'examen d’un échantillon de rapports de supervision indique que les recommandations des missions de supervision ont surtout trait aux aspects généraux de la gestion des projets et peu à leurs orientations stratégiques.

100 La supervision directe est considérée comme « une nouveauté extrêmement bienvenue » par l’évaluation du développement agricole et rural en Afrique réalisée conjointement par la BAD et le FIDA (Binswanger-Mkhize, 2009).

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L’analyse des effets et de l’impact des activités des projets reste très superficielle. Ceci pourrait être dû à la composition peu adaptée des équipes de supervision101 et à la fréquence et la durée insuffisantes des missions, compte tenu de la diversité des interventions et de la complexité des défis rencontrés.

194. BOAD. Cette institution a assuré la supervision du PDRAA depuis son démarrage en 1992 jusqu’à l’année 2000. Nous ne disposons pas de sources fiables pour juger de la performance de la BOAD en ce qui concerne l’administration du prêt. Cependant, l'examen succinct d’un échantillon de rapports de supervision du PDRAA montre que, dans le cadre des missions annuelles de supervision, l'attention s'est concentrée essentiellement sur les réalisations matérielles et financières et le respect des procédures prévues dans le rapport de préévaluation, sans se soucier de la réalisation des objectifs de développement poursuivis par le projet.

195. Tenant compte des faiblesses évoquées ci-dessus, et étant donné que les IC assument une certaine responsabilité dans la médiocrité des performances globales constatée à l’échelle du portefeuille, l’évaluation estime que la performance des IC a été modérément insatisfaisante (score de 3). Les scores attribués par l’EPP aux différents projets du portefeuille pour ce critère sont présentés dans le tableau 6.

D. Prestataires de services

196. En application du principe d’externalisation (voir la section traitant de la pertinence du portefeuille), les projets sous-traitent de nombreuses activités à une pléthore d’opérateurs relevant de plusieurs types de structures telles que les ONG, les entreprises privées et les organisations de base. Or les carences, tant en quantité qu’en qualité, du secteur privé et du tissu d’opérateurs susceptibles d'appuyer le développement rural au Niger reviennent comme un leitmotiv dans les rapports du FIDA102 ainsi que dans l’auto-évaluation du programme de pays réalisée par la Division WCA. Cependant, une analyse approfondie de la performance de ces partenaires d’exécution demanderait un temps et des moyens qui dépassent de loin ceux dont on dispose pour l’EPP. Les constats ci-dessous sont donc nécessairement assez superficiels et sommaires.

197. Les ONG. Les ONG dignes de ce nom, à même d'exister sans appui financier extérieur, sont rares au Niger (voir le paragraphe 31). Les équipes de projet n’ont pas véritablement travaillé en partenariat avec des ONG, leur collaboration étant établie essentiellement sur la base de contrats de prestation de services. Globalement, la performance des ONG a été en-deçà des attentes à cause de leurs faibles capacités, mais aussi à cause de l’ambiguïté du rôle des UGP à l'égard des ONG. Les premières devaient souvent consacrer beaucoup de temps au renforcement des capacités de ces organisations afin de les rendre raisonnablement performantes. Cet état de fait rendait les projets partiellement responsables de la performance des ONG et les mettait donc en situation d'être à la fois juge et partie, ce qui rendait très difficile la gestion des contrats de prestation de services en fonction des résultats obtenus.

198. Les entreprises. Les entreprises ayant exécuté des contrats dans le cadre du programme, souvent des entreprises locales, ont présenté des performances variables. Dans la région de Maradi, qui dispose d’un important tissu d'entreprises à cause des nombreux projets de développement qui y sont intervenus depuis plusieurs décennies, la performance des entreprises de bâtiment et de fonçage des puits est satisfaisante. Les entreprises chargées de la construction ou de la réhabilitation des routes rurales (PDRAA surtout), en revanche, ont rencontré un certain nombre de difficultés, ce qui a entraîné des retards importants dans l'exécution. Ailleurs dans le pays, la performance globale des entreprises privées a été médiocre, à cause de leurs capacités limitées en matière de technique et de gestion, de leur sous-équipement, et du contrôle insuffisant exercé par les services de l’État.

101 En effet, la composition des missions de supervision est quasiment toujours identique: le chargé du portefeuille de l'UNOPS (chef de mission) accompagné d'un ou deux « spécialistes du développement rural », souvent les mêmes. 102 Notamment les "Niger Country Programme Issues Sheets" de 2004 à 2009 rédigées par le CPP du FIDA.

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199. Les organisations de base (groupements, associations, unions et fédérations de producteurs) apportent une contribution à la réalisation d’actions de développement engagées dans le cadre des projets du FIDA. Toutefois, ces organisations présentent de nombreuses lacunes: analphabétisme, méconnaissance des procédures, manque de transparence, faibles capacités financières et techniques, etc.

200. Sur la base des éléments ci-dessus, les évaluateurs estiment que la performance des prestataires de services a été modérément insatisfaisante (score de 3).

E. Résumé de la performance des partenaires

201. Le tableau 6 ci-dessous récapitule les scores attribués à la performance des partenaires dans les différents projets du portefeuille du FIDA couverts par l’EPP.

Tableau 6. Récapitulatif des scores attribués à la performance des partenaires dans les projets du portefeuille du FIDA

PSN I PDRAA PSN II PPILDA IRDAR PDSFR EPP

FIDA 4 4 3 5 3 4 4 Gouvernement 4 4 3 4 2 3 3 Institutions coopérantes 4 3 3 4 4 2 3 Source : Bureau indépendant de l’évaluation.

Encadré 5. Points essentiels concernant la performance des partenaires La performance du Gouvernement est jugée modérément insatisfaisante. Le Gouvernement a mis en

place assez récemment un cadre cohérent de développement économique et social facilitant l’insertion des projets, l’évolution positive de la gouvernance et l’amélioration de la situation macroéconomique du pays. Pourtant, la faiblesse structurelle de l’administration et des services techniques déconcentrés, l’instabilité politique et le manque de réalisme dans la conception des projets au regard de la capacité d’absorption des institutions gouvernementales ont limité la performance du Gouvernement, ce qui a pesé de manière très négative sur la performance du portefeuille.

La performance du FIDA est jugée modérément satisfaisante. Malgré de nombreux obstacles, le FIDA a préservé au Niger un portefeuille de prêts substantiel et constant, conforme aux priorités nationales et aux besoins des ruraux pauvres. Le FIDA a déployé des efforts notables en matière de partenariats, notamment à travers sa participation à la programmation conjointe et la promotion de la concertation entre PTF dans la région de Maradi. Cependant, la gestion du portefeuille a pâti d'une supervision indirecte trop légère et de difficultés de communication. Les évaluateurs s’interrogent par ailleurs sur le bien-fondé de la clôture anticipée de deux projets.

La performance des institutions coopérantes est jugée modérément insatisfaisante. L’UNOPS s’est acquitté correctement de l’administration des prêts, bien que la lenteur dont il a fait preuve pour traiter les demandes d’approbation et de décaissement ait entraîné des retards dans l'approvisionnement des projets. L’UNOPS a régulièrement effectué les missions de supervision, mais les recommandations ont surtout trait aux aspects généraux de la gestion des projets et peu à leurs orientations stratégiques et leurs résultats. Ce travers pourrait s'expliquer par la composition peu adaptée des équipes de supervision et la fréquence et la durée insuffisantes des missions. La BOAD, qui a assuré la supervision du PDRAA depuis son démarrage en 1992 jusqu’à l’année 2000, a essentiellement concentré son attention sur le respect des procédures et les réalisations matérielles et financières du projet, sans se soucier de la réalisation des objectifs de développement. Les institutions coopérantes ont donc apporté une contribution médiocre à l’efficacité et l’efficience du portefeuille.

La performance des prestataires de services est jugée modérément insatisfaisante. En application du principe d’externalisation, les projets sous-traitent de nombreuses activités à des ONG, entreprises privées et organisations de base. La performance des ONG a été assez faible en raison de leurs capacités insuffisantes, entraînant souvent une surcharge de travail pour les équipes de projet. La région de Maradi dispose d’un tissu d'entrepreneurs compétent grâce aux nombreux projets qui y sont intervenus dans le passé. Ailleurs, la performance des entreprises privées était faible, à cause de leurs capacités médiocres en matière de technique et de gestion, de leur sous-équipement, et du contrôle insuffisant exercé par les services de l’État. Les organisations de base ont apporté une contribution importante à la réalisation d’actions de développement engagées à l'initiative des projets du FIDA. Toutefois, ces organisations présentent de nombreuses carences: analphabétisme, méconnaissance des procédures, manque de transparence, capacités financières et techniques insuffisantes, etc.

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VI. PERFORMANCE DES ACTIVITÉS HORS PRÊTS

202. Les activités hors prêts recouvrent les dons d’assistance technique, la concertation, les partenariats et la gestion des savoirs.

203. Dons d’assistance technique. Le programme du FIDA a eu le mérite de réussir à mobiliser un nombre important de DAT et de les intégrer au programme d’action des projets103. Les DAT ont été accordés dans le cadre du financement de divers programmes régionaux de recherche ou de développement et de diffusion de technologies améliorées. Ils ont concerné des domaines divers relatifs, notamment, à la diffusion des innovations et des technologies améliorées et au renforcement institutionnel.

204. Les dons ont joué un rôle capital dans le renouvellement des approches d’intervention du FIDA au Niger. L’impact le plus intéressant de ces dons concerne le projet PPILDA, qui a permis de créer un espace de réflexion sur les méthodes d’intervention et sur le partenariat et l’implication des groupes cibles dans la conception des actions. La synergie entre les dons et les prêts est à mettre au crédit de l’étroite collaboration des Divisions WCA et PTA du FIDA avec des partenaires internationaux104 et l’équipe du projet PPILDA. L’exemple de ce projet montre clairement que l’octroi d'un don peut s'avérer très efficace s'il s'accompagne de l’effort nécessaire pour assurer un suivi et une valorisation effective de l’apport du don au profit d’un projet.

205. Les dons ont eu un impact positif sur les projets à travers l’appui financier complémentaire aux prêts, la gestion des connaissances et le processus d’appui aux innovations. Ils répondent parfaitement aux besoins des populations et sont cohérents avec les objectifs du COSOP. Les dons ont contribué à une bonne visibilité des projets au Niger comme à l’extérieur du pays.

206. Cependant, les DAT n’ont pas été épargnés par les difficultés, à savoir : i) ils ont parfois pesé sur la performance des projets à cause du surplus de travail qu’ils entraînaient, alors que les ressources humaines des projets étaient limitées ; ii) leur mise en œuvre s’est parfois heurtée à des difficultés structurelles, dont notamment la faiblesse des liens entre la recherche et la vulgarisation au Niger ; et iii) ils n’ont pas toujours été accompagnés d’une stratégie de capitalisation. De ce fait, les acquis des DAT n'ont souvent profité qu'à un petit nombre de villages et d’agriculteurs.

207. Concertation. Malgré la contribution importante qu'apporte le FIDA à l’aide extérieure au secteur rural et agricole nigérien (voir le paragraphe 42), sa participation directe à la concertation sur les politiques du secteur, sur les questions tant conjoncturelles (gestion des crises alimentaires par exemple) que stratégiques (législation relative à la GRN, sécurité foncière et rôle des organisations d’agriculteurs dans la fourniture de services et concertation sur les politiques et institutions locales, etc.), a été assez restreinte, à cause de sa présence limitée dans le pays et du manque de moyens. Par ailleurs, les capacités insuffisantes des institutions gouvernementales et leur instabilité, qui entraîne des changements d’interlocuteurs fréquents, perturbent la concertation sur les politiques et stratégies de développement, qui, au niveau national, se déroule surtout entre donateurs, en présence de représentants des institutions publiques et des organisations la société civile financées par les donateurs.

208. La contribution du FIDA à la concertation a pourtant pris de l’ampleur depuis quatre à cinq ans; la concertation s'appuyant sur les projets et les dons financés, elle porte sur des thèmes pertinents qui sont directement en rapport avec les objectifs et les zones d'interventions. Il s’agit notamment : i) de la promotion de l’adoption de la Stratégie nationale de microfinance dans le cadre du PDSFR, qui a pour objet de mettre les IMF en mesure de se professionnaliser et d’offrir des services de qualité ; ii) de la mise en place du dispositif de S&E participatif de la SDRP (DAT) ; iii) de l’étude sur la 103 D’après l’évaluation du développement agricole et rural en Afrique réalisée conjointement par la BAD et le FIDA (Binswanger-Mkhize, 2009), il est assez rare de trouver une telle intégration des DAT aux prêts du FIDA afin de rechercher des synergies et complémentarités. Le cas du Niger est donc plutôt exceptionnel à cet égard. 104 ONG ENDA, Biodiversity International, CIRAF, INRAN, Université A.M. de Niamey, et Université catholique de Louvain.

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régionalisation de la SDR (DAT) ; iv) de la mise en place du cadre de concertation au niveau régional et la signature d’une Lettre d’entente en vue d’une harmonisation des interventions des PTF du Niger dans la région de Maradi (IRDAR) ; v) du renforcement des capacités des organisations paysannes faîtières (PPILDA) afin d'améliorer leur participation à la concertation politique portant sur le dispositif d’appui et de conseil à l’agriculture ; et vi) de la mise en place de la Stratégie nationale de gestion des banques céréalières (PPILDA).

209. Dans l’ensemble, la performance du programme du FIDA dans le domaine de la concertation est donc jugée modérément satisfaisante (score de 4).

210. Partenariats. Dans le passé, les partenariats du FIDA au Niger ont principalement été établis dans le cadre des financements du FIDA (prêts et dons), que ce soit dans un rapport de donateur à organisme d’exécution (partenariats avec les ministères sectoriels, les institutions universitaires ou de recherche etc. – voir le paragraphe 54) ou dans une relation entre cofinanceurs d’une même opération (voir les paragraphes 64 et 65).

211. Plus récemment, les partenariats du FIDA ont toutefois dépassé le cadre des rapports mentionnés ci-dessus, avec une intensification des efforts de recherche de complémentarités en matière de mandat et d’expérience et de collaboration dans la concertation sur les politiques, notamment avec le PNUD (politique générale en appui au processus fondé sur le document de stratégie pour la réduction de la pauvreté – DSRP –, appui au processus de décentralisation, méthode d’évaluation du degré de satisfaction des besoins essentiels), la FAO (sécurité alimentaire, fourniture d’intrants et soutien aux OPA), le PAM (mise en place des banques de soudure et élaboration de leur système de gestion, alimentation scolaire), l’UNICEF (éducation notamment), le Fonds d’équipement des Nations Unies (FENU) et le FNUAP (développement communautaire et décentralisation) et le FBSA (accès à la terre). Le partenariat établi avec la Banque mondiale, l’Union européenne et la Coopération française est axé sur la concertation de politique générale en référence à trois thèmes clés : la GRN, le rôle des organisations d’agriculteurs dans l’organisation rurale et la fourniture de services, et les questions foncières. Le FIDA travaille également avec le Gouvernement pour mettre en place un Programme de partenariat de pays financé par le Fonds pour l'environnement mondial (FEM), afin de mener des activités en matière de gestion durable de l’environnement dans les zones d’intervention.

212. Le Fonds a aussi joué un rôle de facilitateur dans le processus de préparation de la Lettre d’entente de Maradi signée entre les PTF pour instaurer à titre expérimental une programmation conjointe dans la région de Maradi. Cette coopération entre les PTF devait être facilitée par la mise en place récente du Cadre de concertation entre le Gouvernement et les partenaires à Maradi, avec l’appui financier du FIDA et une assistance technique fournie par la France. Malheureusement, dans les faits, ce cadre ne fonctionne pas jusqu’à présent pour différentes raisons, notamment des problèmes institutionnels liés à l’ancrage et à la mise en œuvre du projet IRDAR.

213. Compte tenu des points forts mis en évidence ci-dessus, les évaluateurs estiment que la performance du programme du FIDA en matière de partenariats a été satisfaisante (score de 5).

214. Gestion des savoirs105. Pour les projets les plus anciens examinés dans le cadre de cette évaluation, la gestion des connaissances a été médiocre, voire inexistante. Les projets ne disposaient pas d’une stratégie de capitalisation et de diffusion de l'expérience, et très peu d’attention a été portée à la compilation et au transfert des connaissances, que se soit entre projets, à l'échelle du pays ou au niveau du FIDA. La préparation des COSOP de 1999 et 2006 a été pratiquement la seule occasion de faire le bilan des enseignements tirés des interventions passées et en cours au Niger et, comme indiqué plus haut, il s’agissait essentiellement d'activités internes au FIDA.

105 La gestion des savoirs est définie ici comme l’ensemble des initiatives, des méthodes et des techniques permettant de percevoir, d’identifier, d’analyser, d’organiser, de mémoriser et de partager des connaissances entre les partenaires du FIDA, en particulier les savoirs produits dans le cadre des interventions financées par le FIDA, mais aussi ceux acquis de l’extérieur, en vue d’atteindre les objectifs stratégiques du partenariat entre le Gouvernement nigérien et le FIDA.

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215. C’est à partir de 2006-2007 seulement que la gestion des connaissances a véritablement débuté, surtout au sein du PPILDA. Le projet a d’abord déployé des efforts considérables en matière de gestion des savoirs paysans. Les ateliers villageois de validation des recherches sur les connaissances paysannes ont été l’occasion de discuter des protocoles et de confronter les résultats des travaux de recherche-développement à l’opinion des assemblées villageoises. Par ailleurs, plusieurs expériences de ce projet ont servi à élaborer des fiches techniques mises en ligne sur le site de FIDAfrique, comme prévu dans le COSOP de 2006. Il s’agit notamment de l’approche des champs d’initiative paysanne, du dispositif de ciblage nominatif des bénéficiaires, de l’évaluation des effets des banques de soudure, et de la domestication de Cassia tora par les populations les plus vulnérables. Néanmoins, il ressort des entretiens de la mission avec les institutions d’appui au développement présentes au Niger que ces expériences ne semblent pas avoir eu un écho important en dehors des projets financés par le FIDA. Cette lacune est certainement liée à une défaillance de la communication à l'échelle du pays (l’Internet n’y étant pas la voie la plus appropriée), mais aussi au fait que les connaissances publiées étaient surtout axées sur des aspects de méthodologique et de recherche intéressant plus les scientifiques que les professionnels du développement présents sur le terrain.

216. En résumé, alors que la gestion des connaissances était très médiocre dans les premiers projets du FIDA examinés dans le cadre de la présente EPP, le programme du FIDA lui a porté une attention croissante à partir de 2006-2007 avec le PPILDA. Ainsi, la performance du programme dans le domaine de la gestion des savoirs est jugée modérément satisfaisante (score de 4).

Encadré 6. Points essentiels concernant la performance des activités hors prêts Le programme du FIDA a eu le mérite de mobiliser plusieurs dons d’assistance technique (plus de

1,6 million d’USD) et de les intégrer à certains projets, assurant ainsi une bonne synergie entre les dons et les prêts. Ces dons, relatifs à des domaines divers, ont eu un impact positif sur la mise en œuvre des projets du FIDA. Toutefois, les acquis des dons n’ont pas toujours bénéficié d’une stratégie de capitalisation et de diffusion.

La participation du FIDA à la concertation s’est faite essentiellement à travers les projets cofinancés et certains dons d’assistance technique. Des questions pertinentes ont été abordées, telles que la Stratégie nationale de microfinance, la régionalisation de la SDR et la Stratégie nationale de gestion des banques céréalières.

Sur le plan des partenariats, le FIDA a fait preuve d’une performance satisfaisante qui s’est concrétisée notamment au travers de son engagement dans la programmation conjointe au titre du PNUAD, son rôle de premier plan dans l’adoption de la Lettre d’entente de Maradi, le cofinancement de projets avec d’autres PTF, et le Cadre de concertation entre le Gouvernement et les partenaires à Maradi, bien que celui-ci n’ait jamais véritablement fonctionné, en raison notamment des difficultés du projet IRDAR.

La gestion des connaissances était très médiocre dans les premiers projets du FIDA examinés dans le cadre de l’EPP, mais le programme du FIDA lui a porté une attention croissante à partir de 2006-2007 avec le PPILDA.

VII. PERFORMANCE DES COSOP

A. Pertinence des COSOP

217. Le COSOP de 1999 avait été élaboré, avec un budget limité, en application des anciennes directives en vigueur au FIDA. Il s’agissait d’un document interne au FIDA, qui n’avait pas été établi en véritable concertation avec le Gouvernement nigérien. Par ailleurs, le COSOP n'était pas doté d'un mécanisme conjoint de pilotage ou de suivi-évaluation, une lacune très courante dans cette première génération de COSOP au FIDA. La stratégie avait été élaborée en l’absence de politiques ou stratégies nationales de réduction de la pauvreté et de développement rural. Toutefois, elle prenait en compte les axes stratégiques du Programme de relance économique de 1997, et le COSOP présentait une analyse judicieuse des causes structurelles de la pauvreté au Niger106, des incertitudes politiques et

106 D’après l’évaluation du développement agricole et rural en Afrique réalisée conjointement par la BAD et le FIDA (Binswanger-Mkhize, 2009), l’analyse économique et sectorielle sur laquelle reposent les COSOP dans les pays d’intervention du FIDA présente généralement des lacunes. La qualité de l’analyse présentée dans le

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économiques, et des enseignements tirés des expériences antérieures. Ainsi, le contexte présenté dans le document justifiait tout à fait la prudence de la stratégie en deux étapes.

218. La première étape (1999-2001) devait consister à consolider les capacités de gestion et la participation de la société civile (en sous-traitance) dans le cadre du PSN II, et à lancer le PDSFR pour appuyer le développement des services financiers pour les ruraux pauvres. Alors que le premier élément était compréhensible, considérant que le programme du FIDA était à l'époque porté essentiellement par le PSN II, qui rencontrait d’importants problèmes de gestion, le bien-fondé du deuxième élément était moins évident. La nécessité de développer les services financiers ruraux en faveur des pauvres était justifiée essentiellement par une énumération des difficultés rencontrées par les services financiers de l’époque (dont plusieurs d’ordre structurel, très difficiles à résoudre par un programme du FIDA), sans analyse des besoins de la population ciblée par le FIDA en matière de services financiers.

219. La deuxième étape (2001-2003) devait : i) améliorer la GRN afin de sécuriser le potentiel productif du pays ; ii) aider les ruraux pauvres à s’insérer dans les marchés régionaux à travers la diversification de leurs activités économiques ; iii) renforcer les moyens d'action des populations rurales pauvres en leur donnant, par l'intermédiaire de leurs organisations de base, une place de premier plan dans les négociations concernant le développement rural ; et iv) améliorer l’accès aux services sociaux de base, en particulier pour les femmes. Il est incontestable que ces orientations stratégiques, fondées sur l'analyse judicieuse du contexte du COSOP, étaient tout à fait pertinentes compte tenu du potentiel et des besoins des ruraux pauvres au Niger. En revanche, le COSOP de 1999 méconnaissait les risques inhérents à la très vaste étendue géographique et la grande diversité thématique des interventions, alors que le document soulignait que la faiblesse des capacités de gestion locales constituait l'un des principaux facteurs contraignants.

220. Le COSOP de 2006 mentionne un « processus de préparation hautement interactif » comportant de nombreux échanges avec les principaux acteurs œuvrant dans le domaine du développement rural au Niger. L’auto-évaluation du programme de pays effectuée par la Division WCA note aussi que l’élaboration du COSOP de 2006 est le fruit d'une démarche très participative mobilisant le Gouvernement, les autres PTF et les projets en cours à l’époque. Toutefois, le COSOP de 2006 ne fait aucune référence au COSOP de 1999. La stratégie a été élaborée juste avant l’entrée en vigueur des nouvelles directives pour l’élaboration des COSOP axés sur les résultats. Elle appartient donc en quelque sorte toujours à la première génération de COSOP. Ainsi, la stratégie ne propose ni activité concrète (financée par un prêt ou hors prêts), ni calendrier prévisionnel pour le futur programme. Elle ne prévoit pas de système de pilotage ou de suivi-évaluation du programme. Le cadre logique présenté en annexe du COSOP est rudimentaire et peu utilisable comme instrument de pilotage et de gestion puisqu'il n’est pas lié aux interventions en cours ou prévues et ne contient pas d’indicateurs de suivi-évaluation quantifiés. Il ne prévoit pas un cadre d'examen périodique du programme de pays, à l’instar de ce qui se fait à la Banque mondiale107.

221. La stratégie présentée dans le COSOP de 2006, très marquée par la crise alimentaire de 2004-2005108, consiste à combiner une approche à court terme de redressement après la crise (objectif stratégique 1 : réduction de la vulnérabilité et renforcement de la sécurité alimentaire des ménages ruraux) et une approche structurante de développement à plus long terme (objectif stratégique 2 : amélioration des revenus et de l’accès aux marchés pour les groupes cibles, et objectif stratégique 3 : amélioration de l’accès aux services sociaux de base des populations les plus vulnérables). Ces objectifs sont cohérents avec les causes structurelles de la pauvreté, analysées en profondeur dans le document. Le COSOP actuel introduit, par ailleurs, deux nouveaux éléments de stratégie importants : i) la concentration géographique, en proposant judicieusement le repli des

COSOP 1999 pour le Niger laisse à penser que le FIDA connaissait mieux le terrain nigérien que celui de beaucoup d’autres pays d'Afrique. 107 De ce fait, chaque projet évolue seul et les rencontres entre projets pour échanger les expériences sont rares. 108 La version du COSOP de 2006 soumise au Conseil d’administration du FIDA en septembre 2005 a dû être revue afin de prendre en compte la crise alimentaire au Niger, qui faisait la une des journaux à l’époque.

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interventions sur la zone de Maradi, pour répondre à la nécessité d’améliorer l’efficacité et l’impact des interventions et de réduire les coûts de transaction qu'engendre une trop forte dispersion des actions et des moyens ; et ii) la valorisation du savoir-faire et des innovations locales avec la participation maximale des bénéficiaires, par la reproduction dans l’ensemble de la région de Maradi de l’expérience du PPILDA en matière de promotion des innovations paysannes.

222. Alignement. Le COSOP de 2006 est bien intégré au DSRP du Niger puisqu'il répond à deux de ses quatre priorités stratégiques (c'est-à-dire : i) développer les secteurs productifs et créer des emplois ; et ii) développer l'accès des pauvres aux services sociaux essentiels) et concerne quatre des sept secteurs prioritaires (à savoir le secteur rural, le secteur privé, l'éducation de base et la santé). Il concorde aussi avec les priorités stratégiques de la SDR (voir le paragraphe 38) et doit contribuer à quatre de ses dix programmes structurels. Ainsi, le FIDA suit l’exemple des autres PTF du Niger dont les interventions sont également majoritairement alignées sur le DSRP et la SDR. Enfin, la stratégie s’inscrit bien dans le cadre stratégique du FIDA (2002-2006) et la stratégie régionale du FIDA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.

223. Les partenariats proposés dans le COSOP de 2006 sont principalement orientés vers les organisations paysannes et les PTF. Comme le souligne l’auto-évaluation du programme de pays menée par la Division WCA, au travers du COSOP de 2006, le FIDA a cherché à élargir ses partenariats dans le cadre : i) des mécanismes de coordination récemment mis en place par le Gouvernement (Comité de gestion de la crise alimentaire et de la relance, notamment) ; ii) des mécanismes de coordination et de concertation de politique générale établis dans le cadre de la SDR et de la SDRP ; et iii) de l’initiative d’alignement et d’harmonisation, le Niger ayant été retenu parmi les pays tests. Il est regrettable que, misant exclusivement sur les organisations communautaires et les partenariats avec les PTF, la stratégie ne propose pas de développer davantage le partenariat avec les services techniques publics. Ceux-ci risquent par conséquent de rester en marge des interventions et de ne pas pouvoir prendre le relais une fois que les interventions ont pris fin.

224. En somme, compte tenu des circonstances de l'élaboration des COSOP, leur pertinence au regard des causes structurelles de la pauvreté rurale au Niger et leur alignement satisfaisant sur les politiques et stratégies du Gouvernement et du FIDA, mais aussi de leurs lacunes en tant qu’outil de pilotage et de concertation, la pertinence des COSOP est jugée modérément satisfaisante (score de 4).

B. Efficacité des COSOP

225. Les objectifs stratégiques des COSOP correspondent dans une large mesure à ceux du portefeuille de projets, dont l’efficacité et l’impact ont déjà été évalués dans ce rapport. Cependant, l’efficacité d’un COSOP n’est pas uniquement fonction de l’efficacité et de l’impact des projets du portefeuille du FIDA, elle est aussi influencée par les éventuelles contributions des activités hors prêts (dons d’assistance technique, gestion des savoirs, concertation sur les politiques et développement des partenariats) et les synergies et complémentarités entre ces activités hors prêts et les projets financés par le FIDA. Le tableau 7 ci-après résume l’appréciation de l’efficacité pour chacun des objectifs stratégiques des deux COSOP.

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Tableau 7. Efficacité du programme du FIDA dans la réalisation de ses objectifs stratégiques

Objectif stratégique COSOP de 1999

COSOP de 2006

Efficacité

Consolidation des opérations en cours

Phase 1 Rattrapage relatif des retards avec priorité aux infrastructures

Manque d’appuis institutionnels pour la durabilité des acquis

Amélioration de l'accès aux services financiers

Phase 1 Réorientation positive du PDRAA (gestion directe des crédits par le projet gestion par intermédiaire)

Stratégie nationale de microfinance devant permettre aux IMF de se professionnaliser et d’offrir des services de qualité

Clôture anticipée du PDSFR Absence de collaboration entre le PDSFR et les

projets en cours Amélioration de la GRN

Phase 2 Résultats innovants très prometteurs en matière de RNA, CES-DRS en exploitation et petite irrigation

Bonne complémentarité entre prêts et dons Expérience exceptionnelle en matière de gestion des

savoirs paysans (PPILDA) Peu d'effets sur le plan de la GRN à plus grande

échelle Sécurisation et intensification de la production agricole

Phase 2 Volet 2 Effets positifs de l’amélioration de la GRN (eau, sols, pâturages) sur la productivité

Absence de solutions aux problèmes du foncier (malgré l’appui récent d’un don) et de l'accès aux intrants et aux marchés

Développement des organisations de base

Phase 2 Grande diversité et nombre important Renforcement des capacités des organisations

paysannes faîtières (PPILDA) Forte dépendance à l'égard des projets

Atténuation des conséquences de la crise alimentaire et mise en place d'un système d’alerte précoce

Volet 1 Stratégie nationale de gestion des banques céréalières (PPILDA)

Effets importants des actions sur le plan local (magasins villageois)

Etablissement d’un système d’alerte précoce au niveau régional et départemental.

Amélioration et diversification des revenus

Volet 2 Développement des AGR (femmes surtout), mais faible rentabilité

Effets positifs de l’amélioration de la GRN (eau, sols, pâturages) sur la diversification agricole (maraîchage) et la création de nouvelles sources de revenu (produits RNA)

Développement des infrastructures sociales et économiques

Phase 2 Volet 2 Efficacité globalement modeste et résultats très en-deçà des besoins

Problèmes d’exploitation et d'entretien Priorité des projets les plus récents, mais clôture

anticipée de l’IRDAR Source : Bureau indépendant de l’évaluation

226. Les objectifs stratégiques d’amélioration de la GRN, de sécurisation et d’intensification de la production agricole et d’amélioration et de diversification des revenus ont été partiellement atteints, notamment grâce aux résultats très probants des activités de RNA, de CES-DRS et de petite irrigation et à la promotion des AGR féminines. Le portefeuille a encouragé l’organisation des communautés sur le plan local à travers la mise en place et le renforcement des capacités d’un grand nombre d’organisations diverses, mais celles-ci restent fort dépendantes des projets pour leur fonctionnement. L’objectif stratégique d'atténuation des conséquences de la crise alimentaire a été atteint localement grâce à la mise en place des magasins villageois et cette expérience a pris une envergure plus large à

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travers la Stratégie nationale de gestion des banques céréalières. En revanche, la réalisation des objectifs d’amélioration de l’accès des populations rurales aux services financiers et de développement des infrastructures sociales et économiques a été assez médiocre.

227. En somme, dans l’ensemble, l’efficacité des COSOP de 1999 et de 2006 est jugée modérément satisfaisante (score de 4).

C. Utilité des COSOP pour le Niger

228. Une question pertinente pour l’EPP du Niger concerne la plus-value qu'apporte un document de stratégie de pays dans la perspective de la réalisation des objectifs communs du Gouvernement et du FIDA en matière de réduction de la pauvreté rurale au Niger. Les COSOP de 1999 et 2006, comme mentionné plus haut, ont eu l’intérêt de présenter une analyse pertinente du contexte de la pauvreté rurale au Niger et de faire le bilan des expériences antérieures du FIDA dans le pays, mais ils n’ont pas servi d'outils de programmation et de pilotage stratégique, ce qui est l’objectif assigné aux COSOP axés sur les résultats introduits depuis 2007 au FIDA. De plus, l’appropriation du document par le Gouvernement et les ministères partenaires, soumis à la forte instabilité de leurs responsables, laisse beaucoup à désirer. L’utilité des COSOP a donc été jusqu'ici très modeste.

Encadré 7. Points essentiels concernant la performance des COSOP La pertinence des COSOP est jugée modérément satisfaisante. Les deux stratégies de pays (1999 et

2006) ont été élaborées avant l'entrée en vigueur des nouvelles directives du FIDA concernant les COSOP axés sur les résultats. Elles ne définissaient pas un programme de prêts et d’activités hors prêts cohérent et séquentiel, ni d’un dispositif de pilotage ou de suivi-évaluation. Il s’agit essentiellement de documents internes au FIDA.

Les deux COSOP présentent une analyse pertinente des causes structurelles de la pauvreté dans le pays et leurs objectifs stratégiques concordent avec les politiques et stratégies nationales de développement en vigueur et le mandat du FIDA.

Le COSOP de 1999 répondait bien aux besoins des populations rurales pauvres, puisqu'il visait la sécurisation du potentiel productif naturel, la diversification des activités économiques des populations rurales pauvres en vue de leur insertion dans le marché, le renforcement de leurs moyens d'action par le biais des organisations de base, et l’amélioration de l’accès aux services sociaux, en particulier pour les femmes. En revanche, la nécessité de développer les services financiers ruraux en faveur des ruraux pauvres n’était pas véritablement fondée sur une analyse des besoins de cette population, et le COSOP méconnaissait les risques inhérents à la très vaste étendue géographique et la très grande diversité thématique des interventions.

Le COSOP actuel, qui date de 2006, porte fortement l'empreinte de la crise alimentaire de 2004-2005, combinant une approche à court terme de redressement après la crise et une approche de développement à long terme. Il propose judicieusement de concentrer les interventions sur la région de Maradi et d’étendre l’approche du PPILDA en matière de valorisation du savoir-faire et des innovations locales à l’ensemble de la région, mais il fait l'impasse sur le potentiel important que recèle la mise en place d’un partenariat stratégique avec les services techniques déconcentrés.

L’efficacité des COSOP est jugée modérément satisfaisante. Les objectifs stratégiques des COSOP correspondent pour l'essentiel à ceux du portefeuille de projets. Les objectifs d’amélioration de la GRN, de sécurisation et d’intensification de la production agricole et d’amélioration et de diversification des revenus ont été partiellement atteints à travers notamment la promotion des activités de RNA, de CES-DRS et de petite irrigation, et la promotion des AGR féminines. Le portefeuille a encouragé l’organisation des communautés à l'échelon local à travers la mise en place et le renforcement des capacités d’un grand nombre d’organisations diverses, qui restent cependant peu autonomes par rapport aux projets. L’objectif consistant à atténuer les conséquences de la crise alimentaire a été atteint localement grâce à la mise en place des magasins villageois et, à une échelle plus large, avec l'élaboration de la Stratégie nationale de gestion des banques céréalières. En revanche, la réalisation des objectifs d’amélioration de l’accès des populations rurales aux services financiers et de développement des infrastructures sociales et économiques a été globalement médiocre.

L’utilité des documents de stratégie de pays du FIDA pour le Niger a jusqu’à présent été assez limitée. Les COSOP de 1999 et 2006 ont eu l’intérêt de présenter une analyse judicieuse de la situation de la pauvreté rurale au Niger et de faire le bilan des expériences antérieures du FIDA dans le pays, mais ils n’ont pas servi d'outils de programmation et de pilotage stratégique. De plus, l’appropriation des COSOP par le Gouvernement, soumis à une forte instabilité, laissait beaucoup à désirer.

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VIII. APPRÉCIATION GLOBALE DU PARTENARIAT ENTRE LE FIDA ET LE GOUVERNEMENT

229. Le tableau 8 ci-après récapitule les scores attribués par l’EPP aux différents critères d’évaluation. L’appréciation globale du portefeuille est modérément satisfaisante. Malgré leur pertinence acceptable, l’efficacité et l’efficience des projets sont jugées modérément insatisfaisantes. L’impact du portefeuille sur la pauvreté rurale est jugé modérément satisfaisant, bien que son impact sur les revenus et les actifs des ménages soit resté assez faible en termes de nombre de personnes touchées et d’envergure du changement. Le portefeuille est jugé performant sur le plan de la promotion d’innovations en faveur des ruraux pauvres, surtout grâce au PPILDA et aux DAT complémentaires des projets. La durabilité de l’impact des projets est toutefois limitée, avant tout en raison d'obstacles institutionnels, à l’exception des acquis en matière de production agricole et de GRN qui se diffusent spontanément et survivront sans aucun doute une fois les projets achevés. Les activités hors prêts sont considérées comme modérément satisfaisantes, avec une bonne performance en matière d’établissement de partenariats et d'importants progrès ces dernières années sur le plan de la gestion des connaissances et de la concertation sur les politiques, essentiellement par le biais des projets et des dons. La pertinence et le degré de réalisation des objectifs stratégiques précisés dans les COSOP sont jugés modérément satisfaisants.

230. Au regard des scores moyens et médians109 attribués par le Bureau indépendant de l’évaluation à vingt projets évalués dans la Région de l’Afrique de l’Ouest et du Centre entre 2002 et 2008, il apparaît que, pour la majorité des critères, le portefeuille du Niger obtient des scores légèrement inférieurs. Toutefois, sur le plan de l’impact sur la pauvreté rurale et de la contribution à l’innovation, le portefeuille de projets au Niger est comparable aux autres portefeuilles évalués dans la Région. Par ailleurs, la performance du FIDA au Niger est relativement mieux notée, ce qui reflète la prise en compte du contexte particulièrement difficile du pays dans la notation de la performance du Fonds par l’EPP.

231. Compte tenu de l'ensemble des appréciations portées par l’EPP sur la performance des projets, des activités hors prêts et des COSOP, l’appréciation globale du partenariat entre le FIDA et le Gouvernement nigérien est modérément satisfaisante.

109 Il s’agit du score qui sépare en deux parts égales la série de scores donnés aux projets, arrangée en ordre croissant.

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Tableau 8. Notes attribuées à l’issue de l'Évaluation du programme de pays pour le Niger

Critères d’évaluation EPP

Score moyena des projets

évalués entre 2002 et 2008

Score médiana des projets

évalués entre 2002

et 2008

Performance des projets 3,3 4,0 4

Pertinence 4 4,5 5 Efficacité 3 3,5 4 Efficience 3 3,8 4

Impact sur la pauvreté rurale 4 3,8 4

Revenus et actifs des ménages 3 - - Capital social et humain et autonomisation 4 - - Sécurité alimentaire et productivité agricole 4 - - Ressources naturelles et environnement 4 - - Institutions et politiques 4 - -

Autres critères de performance

Durabilité 3 3,3 3 Innovation et reproductibilité à plus grande échelle

5 3,9 4

Appréciation globale du portefeuille 4 3,7 4

Performance des partenaires

FIDA 4 3,3 3 Gouvernement 3 3,7 3,5 Institutions coopérantes 3 3,8 4

Performance des activités hors prêts 4

Concertation 4 - - Partenariats 5 - - Gestion des savoirs 4 - -

Performance des COSOP 4

Pertinence des COSOP 4 - - Efficacité des COSOP 4 - -

Appréciation globale du partenariat entre le FIDA et le Gouvernement

4

a Score moyen et score médian pour le portefeuille de la Division WCA Source : Bureau indépendant de l’évaluation.

IX. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

A. Conclusions

232. Depuis les années 80, le FIDA a apporté un soutien important et constant au développement agricole et rural du Niger. Les objectifs stratégiques du FIDA au Niger étaient pertinents au regard des politiques et stratégies du Gouvernement et du FIDA, mais aussi par rapport aux besoins des ruraux pauvres, lesquels étaient correctement identifiés dans les COSOP. Il s’agit, notamment, de la sécurisation et de l’intensification de la production agricole à travers une meilleure GRN (eau, sols et couverture végétale) et du développement des infrastructures sociales et économiques rurales. En réponse à la faiblesse des institutions publiques à tous les niveaux, la stratégie du FIDA a misé avant tout sur le renforcement des capacités des communautés par le biais de leurs organisations de base. Avec l’IRDAR-RCI, dont le démarrage est en cours, le FIDA cherchera aussi à améliorer la performance de l’administration publique (des communes, en particulier) et des services techniques déconcentrés afin d’augmenter la qualité des services d’appui au développement économique en zone rurale (voir les paragraphes 67 à 69, 218 à 219, 221 et 222).

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233. La crise alimentaire de 2004-2005, causée par une combinaison de facteurs (croissance démographique, dégradation des ressources naturelles, aléas naturels et hausse de la demande du marché régional pour les denrées de base), a incité le FIDA à introduire dans son dernier COSOP (2006) un axe stratégique important qui vise, à court terme, l'atténuation des conséquences de la crise alimentaire et, à plus long terme, la réduction de la vulnérabilité des populations rurales à travers la diversification des revenus. Pour sortir durablement de l’insécurité alimentaire, il faut en effet nécessairement sécuriser la production agricole à travers l'utilisation durable des ressources naturelles, allant de pair avec une diversification des revenus ruraux pour diminuer les incertitudes inhérentes à l’agriculture pluviale (voir le paragraphe 27).

234. Depuis le COSOP de 2006, le FIDA a officiellement donné la priorité géographique à la région de Maradi, une région parmi les plus pauvres et les plus densément peuplées du pays, où le Fonds a déjà accumulé une expérience considérable. Cette concentration des efforts et des moyens dans une seule région se justifie par la nécessité d’améliorer l’efficacité et l’impact des interventions et de réduire les coûts de transaction qu'engendre une trop forte dispersion (voir les paragraphes 74 et 221). Elle a aussi permis de jeter les bases d'un renforcement des partenariats, notamment à travers la Lettre d’entente de Maradi signée entre les PTF afin d'instaurer une programmation conjointe dans la région de Maradi, et le cofinancement du Cadre de concertation entre le Gouvernement et les partenaires à Maradi, qui n'est pas encore opérationnel (voir les paragraphes 188 à 208 et 212).

235. Les interventions financées jusqu’à présent par le FIDA ont contribué de façon assez significative, mais limitée dans l’espace, à améliorer les revenus et la sécurité alimentaire des ménages ruraux (voir les paragraphes 125 à 132 et 141 à 144). Cette amélioration est due principalement aux succès des interventions innovantes en matière de gestion des facteurs de production naturels (sols, eau et couvert végétal) au niveau des parcelles de culture et des pâturages. Celles-ci ont contribué localement à une augmentation de la productivité de l'agriculture et de l’élevage (voir les paragraphes 93 à 103). Il s’agit notamment de la RNA, de la remise en valeur des terres, de la gestion communautaire des pâturages et de la petite irrigation maraîchère. La RNA et des techniques simples de remise en valeur des terres, qui sont en fait des anciennes pratiques paysannes « ressuscitées » par les projets financés par le FIDA, ont eu localement un impact important sur la fertilité des sols, la productivité de l'agriculture et de l’élevage et les revenus, la sécurité alimentaire et la nutrition des ménages agricoles bénéficiaires (voir les paragraphes 169 et 170).

236. Ces innovations sont le fruit d'une combinaison judicieuse de prêts et de dons d’assistance technique du FIDA (voir les paragraphes 203 à 206) et d'un partenariat performant entre projets, institutions de recherche et groupes de bénéficiaires (voir les paragraphes 54, 95, 165). La diffusion presque spontanée et la durabilité de ces interventions repose sur leur simplicité et, surtout, sur leur utilité évidente et la forte implication des populations locales et de leurs organisations dans leur identification, leur planification et leur mise en œuvre (voir le paragraphe 159).

237. D’autres résultats, plus modestes, ont contribué à la dynamique impulsée par le portefeuille du FIDA, tels que la construction et la réhabilitation de pistes rurales (voir les paragraphes 110 à 129 et 162), facilitée par l’existence d’un tissu d'entrepreneurs compétents dans la région de Maradi, et l’amélioration temporaire de l’accès des populations aux services financiers ruraux (voir les paragraphes 88 à 92). Enfin, le portefeuille a également eu un certain impact sur le capital humain, notamment sur le plan de l'éducation et de la santé, et sur le capital social et l’autonomisation, en particulier pour les femmes, à travers la mise en place et le renforcement des capacités des organisations de base (voir les paragraphes 104 à 108 et 133 à 140).

238. Cependant, l’impact du portefeuille du FIDA sur la pauvreté rurale reste modeste en termes d’envergure (nombre de personnes touchées) et d’ampleur (importance du changement). L’EPP a identifié plusieurs raisons à cela : i) l'attention trop faible portée à la mise en valeur de certaines opportunités importantes, à savoir le développement de l’agriculture irriguée, de l’élevage sédentaire et des activités extra-agricoles en faveur d’un meilleur accès aux marchés et de la réduction de la dépendance à l'égard des ressources naturelles et du climat, alors qu’il s’agissait bien d’un axe stratégique important des deux COSOP (voir le paragraphe 69) ; ii) l’efficacité assez médiocre de bon nombre de projets, à cause, notamment, de leur manque de réalisme face aux capacités médiocres des

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ministères de tutelle, des UGP et des prestataires de service, et des fréquentes ruptures de financement (voir le paragraphe 81) ; et iii) l’absence d’une stratégie de gestion des connaissances et d’efforts concrets permettant d’identifier, de capitaliser et de diffuser les acquis du portefeuille à plus large échelle. C’est à partir de 2006-2007 seulement que la gestion des connaissances a véritablement débuté au sein du PPILDA (voir les paragraphes 214 à 216).

239. La durabilité des résultats apparaît également assez médiocre. Les paysans se sont bien approprié les acquis en matière de GRN et de production agricole, qui se diffusent spontanément, mais ces résultats sont menacés par l’insécurité foncière et la faible maîtrise de l’eau et de la fertilité des terres à une échelle plus vaste que la parcelle. En effet, les projets n’ont pas contribué de manière significative à la mise en place d’une gestion durable des ressources naturelles communautaires (voir le paragraphe 160). De même, l’amélioration modeste de l’accès des populations aux services financiers ruraux n'a pas persisté une fois les projets achevés, car ces derniers ont très peu contribué au développement de services financiers pérennes accessibles aux populations rurales pauvres (voir les paragraphes 89 à 92 et 152). Les services de formation et de conseil apportés aux populations bénéficiaires dans le cadre des projets sont condamnés à disparaître à la clôture des projets à cause, d'une part, des faibles efforts entrepris au titre du portefeuille pour renforcer les capacités des services techniques déconcentrés (voir les paragraphes 73, 152- 153, et 178) et, d'autre part, du manque de valorisation des services locaux soutenus par les projets, une fois ceux-ci achevés (voir le paragraphe 163). Les organisations de base impliquées dans les projets, elles aussi, présentent encore de nombreuses carences : analphabétisme, méconnaissance des procédures, manque de transparence, capacités financières et techniques insuffisantes, etc. Elles ne sont pas encore capables de combler le vide laissé par les services techniques déconcentrés pour accompagner le développement agricole et rural (voir le paragraphe 135).

240. La participation du FIDA à la concertation a été limitée par sa faible présence dans le pays, et elle n’a pris de l’ampleur que depuis quatre à cinq ans, essentiellement à travers les projets cofinancés et certains dons d’assistance technique. Des questions pertinentes ont été abordées telles que la Stratégie nationale de microfinance, la régionalisation de la SDR et la Stratégie nationale de gestion des banques céréalières. La participation du FIDA au PAC II, à travers l’IRDAR-RCI et en partenariat avec la Banque mondiale, montre que le Fonds a pris conscience que la concertation sur des questions institutionnelles de fond doit être menée en partenariat avec un acteur capable de poursuivre le dialogue avec les responsables gouvernementaux (voir les paragraphes 207 à 209).

B. Recommandations

241. Dans la perspective de l’élaboration du nouveau COSOP du FIDA pour le Niger, l’EPP formule les quatre recommandations stratégiques suivantes : i) continuer de concentrer les interventions sur la région de Maradi, d’abord en investissant dans les capacités des institutions locales, puis en soutenant la diversification des revenus des ruraux pauvres ; ii) favoriser l’adoption d’une approche-programme dans la région de Maradi, en soutenant le développement de la SDR régionale de Maradi et en assurant l’alignement des interventions du FIDA dans la région sur cette stratégie régionale ; iii) faire pleinement usage des activités hors prêts (partenariats, gestion des savoirs et concertation) pour encourager le développement des innovations et en assurer l’application à plus grande échelle ; et iv) procéder à des ajustements du modèle opérationnel du FIDA de manière à l’adapter au contexte particulier du Niger.

242. Recommandation 1. Orienter les priorités stratégiques du programme du FIDA au Niger, d’abord sur le renforcement des capacités institutionnelles et ensuite sur la diversification des revenus ruraux, en maintenant le ciblage géographique de la région de Maradi.

243. Le cycle SAFP 2007-2009 a financé la participation du FIDA au PAC II, qui porte une attention particulière au renforcement des capacités des communes et des services techniques déconcentrés de l’État, notamment les OPA, afin d’améliorer la structuration et l’efficacité des filières de production. Ceci correspond donc bien à la première priorité stratégique.

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244. Le prochain projet du FIDA, financé au moyen de l’allocation pour le cycle SAFP 2010-2012, devra cependant s'attacher à diversifier les revenus ruraux, une attention particulière étant portée à l’agriculture irriguée marchande, à l’élevage et aux AGR extra-agricoles, afin de réduire la dépendance des paysans à l'égard du système de production pluvial traditionnel, qui est en crise et subit des risques importants (sécheresses, fluctuations des marchés, etc.). Le projet devra promouvoir, de façon transversale et en partenariat avec d’autres donateurs, l’accès des ruraux pauvres aux marchés et le renforcement des services privés (fournisseurs d’intrants, services financiers ruraux etc.).

245. Il est recommandé, au moins pour la période de quatre ans couverte par l’IRDAR-RCI, de maintenir la concentration des moyens et des efforts sur la région de Maradi officiellement engagée avec le COSOP de 2006. Le prochain projet, axé sur la diversification des revenus, concentrera les efforts, au moins dans un premier temps, sur les 56 communes couvertes par l’IRDAR-RCI afin de mettre en valeur les capacités de gestion renforcées des communes et des services techniques déconcentrés.

246. Recommandation 2. Poursuivre l’évolution vers une approche-programme intégrée à la Stratégie de développement rural régionale dans la région de Maradi.

247. Il est recommandé au FIDA de soutenir le processus de régionalisation de la SDR pour la région de Maradi tel que souhaité par le Gouvernement et d’intégrer pleinement les interventions financées par le FIDA à la SDR régionale, qui constituerait dès lors le programme dont le Gouvernement aurait la maîtrise.

248. Il conviendra de mettre à profit le processus d'élaboration du nouveau COSOP du FIDA, et en particulier toutes les analyses qui devront l’accompagner, pour approfondir les connaissances du Gouvernement et des PTF opérant dans la région concernant les contraintes et opportunités locales en matière de développement rural. Les orientations stratégiques et les modalités de mise en œuvre du nouveau COSOP du FIDA devront être définies conjointement avec le Gouvernement national et régional et les PTF actifs dans la région de Maradi.

249. Le nouveau COSOP devra prévoir, à travers les activités hors prêts, d’accompagner les partenaires locaux (Gouvernement et société civile) dans la préparation de la SDR régionale de Maradi, d’appuyer la coordination de son exécution et de soutenir le suivi-évaluation de sa mise en œuvre. Il faudra revoir la Lettre d’entente de Maradi et le Cadre de concertation entre le Gouvernement et les PTF de la région de Maradi récemment créé en fonction de leur contribution à la mise en œuvre de la SDR régionale.

250. L’intégration du portefeuille et des activités hors prêts du FIDA à la SDR régionale de Maradi renforcera l’appropriation par les autorités régionales et les communautés des interventions financées par le FIDA. Elle permettra, en outre, de développer davantage les complémentarités et synergies au sein des interventions financées par le FIDA, mais aussi entre ces interventions et celles du Gouvernement et des autres PTF. Cette intégration devra également permettre d’améliorer l’harmonisation des procédures entre donateurs et instances publiques de manière à réduire les coûts de transaction à la charge du Gouvernement. Enfin, elle devrait ouvrir la possibilité de renforcer le suivi-évaluation des projets et de l'intégrer au niveau de la SDR régionale afin qu'il joue un rôle d'outil d’information sur les interventions et d’aide à la coordination et à la décision.

251. Recommandation 3. Poursuivre la promotion des innovations et leur application à plus grande échelle en faveur de la diversification des revenus des ruraux pauvres.

252. Les domaines dans lesquels le FIDA a accumulé une certaine expérience au Niger, pour lesquels il est nécessaire de poursuivre la recherche de solutions innovantes sont notamment la GRN, la petite irrigation, l’accès au foncier, l’accès au marché et le renforcement des moyens d’action des groupes marginalisés, les femmes en particulier. D’autres domaines pertinents méritent incontestablement un surcroît d’attention, tels que l’élevage sédentaire et les activités extra-agricoles (transformation de produits agricoles, artisanat, services etc.).

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253. Le FIDA et le Gouvernement devraient exploiter pleinement l’expérience du PPILDA en matière d’approches de l'identification et de la promotion des innovations en milieu paysan, sans pour autant négliger la capitalisation des innovations et leur application à plus grande échelle, au-delà des projets et de la région de Maradi.

254. À cet effet, il est essentiel que le nouveau COSOP du FIDA pour le Niger comporte une stratégie réaliste de promotion et d’application à plus grande échelle des innovations issues des interventions sur le terrain, faisant pleinement usage d’activités hors prêts, à savoir : i) les partenariats entre communautés, institutions universitaires et de recherche et projets, pour poursuivre la recherche-développement et l’identification des innovations locales, assurer le suivi de l’application à plus grande échelle des innovations et en rendre compte à intervalles réguliers ; ii) la gestion des savoirs, pour assurer la capitalisation et la diffusion des innovations par les moyens appropriés aux différents publics; et iii) la concertation, pour promouvoir l’appropriation institutionnelle des innovations.

255. Recommandation 4. Adapter le modèle opérationnel du FIDA au contexte particulier du Niger, considérant que le pays est confronté à pratiquement toutes les difficultés des pays les plus pauvres.

256. Compte tenu de la forte hétérogénéité des capacités des prestataires de services publics et privés au Niger en matière de techniques et de gestion, il convient de choisir plus judicieusement les partenaires d’exécution des projets, en fonction de leurs capacités, et de prévoir un accompagnement technique adéquat appelé à s'estomper au fil du temps. Cette assistance devrait concerner autant les domaines techniques, pour lequel les capacités ne sont pas encore disponibles localement, que la gestion administrative et financière des projets.

257. Il est également nécessaire de rechercher la simplicité dans les objectifs et les activités prévues dans le cadre des projets, en tenant compte de la capacité des partenaires d’exécution, qui devrait cependant s’améliorer progressivement. En outre, compte tenu du caractère souvent imprévisible des évolutions du contexte nigérien, il y a lieu de prévoir une souplesse suffisante dans la conception des interventions, afin d’être en mesure de les adapter en fonction de l’évolution de la situation. La réactivité du PPILDA à la crise alimentaire de 2004-2005 est un bon exemple de cette souplesse indispensable.

258. La supervision et l’appui à la mise en œuvre des interventions financées doivent être renforcés davantage, avec une participation accrue du FIDA, du Gouvernement et des autres partenaires impliqués. Il conviendrait d’augmenter la durée et la fréquence des missions de supervision, mais aussi de faire appel à des prestataires de réputation internationale pour fournir aux projets une assistance technique régulière à la mesure des besoins.

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nova

tion

ou d

es i

nnov

atio

ns e

ncou

ragé

es p

ar l

e pr

ojet

ou

le p

rogr

amm

e? C

es i

nnov

atio

ns c

orre

spon

dent

-elle

s à

la

défi

nitio

n qu

e le

FID

A d

onne

de

ce c

once

pt ?

D'o

ù pr

ovie

nt l

'inno

vatio

n (b

énéf

icia

ires

, go

uver

nem

ent,

FID

A,

ON

G,

inst

itut

de r

eche

rche

, et

c.)

et a

-t-e

lle é

té a

dapt

ée d

'une

faç

on s

péci

fiqu

e lo

rs d

e la

co

ncep

tion

du p

roje

t ou

du p

rogr

amm

e ?

• L

es m

esur

es d

ont i

l s'a

git s

ont-

elle

s vé

rita

blem

ent n

ovat

rice

s ou

son

t-el

les

bien

éta

blie

s ai

lleu

rs m

ais

nouv

elle

s po

ur le

pay

s ou

la z

one

du p

roje

t ?

• L

es i

nnov

atio

ns q

u'il

a ét

é po

ssib

le d

'enc

oura

ger

ont-

elle

s ét

é do

cum

enté

es ?

D'a

utre

s ac

tivité

s sp

écif

ique

s (p

ar e

xem

ple

atel

iers

, éc

hang

es,

visi

tes,

etc

.) o

nt-

elle

s ét

é en

trep

rise

s po

ur d

iffu

ser

les

expé

rien

ces

nova

tric

es ?

Ces

inn

ovat

ions

ont

-elle

s ét

é re

prod

uite

s à

plus

gra

nde

éche

lle,

et d

ans

l'aff

irm

ativ

e, p

ar q

ui ?

Dan

s la

nég

ativ

e, q

uelle

s so

nt l

es p

ersp

ectiv

es r

éali

stes

pou

r qu

'elle

s le

soi

ent,

par

le g

ouve

rnem

ent,

d'au

tres

don

ateu

rs e

t/ou

le s

ecte

ur p

rivé

?

Per

form

ance

des

par

ten

aire

s F

IDA

Le

FID

A a

-t-i

l mob

ilisé

des

com

péte

nces

tech

niqu

es a

déqu

ates

pou

r co

ncev

oir

le p

roje

t ?

• L

e pr

oces

sus

de c

once

ptio

n du

pro

jet

a-t-

il ét

é pa

rtic

ipat

if (

part

icip

atio

n d'

inst

itutio

ns n

atio

nale

s et

loc

ales

et

d'or

gani

sati

ons

de b

ase)

et

a-t-

il en

cour

agé

l'im

plic

atio

n de

l'em

prun

teur

?

Page 107: République du Niger

69

Cad

re d

’éva

luat

ion

(su

ite)

Q

ues

tion

s cl

és

Per

form

ance

d

u p

orte

feu

ille

(su

ite)

• Q

uels

son

t le

s ef

fort

s sp

écif

ique

s qu

i on

t ét

é dé

ploy

és p

our

inté

grer

les

ens

eign

emen

ts r

etir

és e

t le

s re

com

man

dati

ons

issu

es d

'éva

luat

ions

ind

épen

dant

es

anté

rieu

res

à la

con

cept

ion

et à

l'ex

écut

ion

du p

roje

t ?

• L

e F

IDA

a-t

-il i

ntég

ré c

omm

e il

con

vien

t les

obs

erva

tion

s fo

rmul

ées

à la

sui

te d

e se

s pr

oces

sus

d'am

élio

rati

on d

e la

qua

lité

et d

'ass

uran

ce q

ualit

é ?

Le

FID

A (

et l

e go

uver

nem

ent)

ont

-ils

pri

s l'i

niti

ativ

e de

mod

ifie

r co

mm

e il

con

vien

t la

con

cept

ion

du p

roje

t (l

e ca

s éc

héan

t) a

u co

urs

de s

on e

xécu

tion

à la

su

ite

de c

hang

emen

ts m

ajeu

rs d

u co

ntex

te, e

n pa

rtic

ulie

r à

l'occ

asio

n de

l'ex

amen

à m

i-pa

rcou

rs ?

Que

lle

a ét

é la

per

form

ance

du

FID

A d

ans

le c

as d

e pr

ojet

s pl

acés

sou

s sa

sup

ervi

sion

dir

ecte

et b

énéf

icia

nt d

e so

n ap

pui a

u st

ade

de l'

exéc

utio

n? S

i le

proj

et a

ét

é su

perv

isé

par

une

inst

itut

ion

coop

éran

te, l

e F

IDA

a-t

-il

coll

abor

é ef

fica

cem

ent

avec

cel

le-c

i po

ur m

ener

à b

ien

la t

âche

req

uise

? D

ans

l'un

et l

'aut

re c

as,

le

FID

A a

-t-i

l ex

ercé

ses

res

pons

abil

ités

en

mat

ière

de

déve

lopp

emen

t et

ses

res

pons

abil

ités

fid

ucia

ires

, not

amm

ent

en v

eill

ant

au r

espe

ct d

es a

ccor

ds d

e pr

êts

et

de d

ons

? •

Des

mes

ures

ont

-elle

s ét

é ad

opté

es s

ans

déla

i po

ur a

ssur

er l

a m

ise

en œ

uvre

rap

ide

des

reco

mm

anda

tions

iss

ues

des

mis

sion

s de

sup

ervi

sion

et

d'ap

pui

à l'e

xécu

tion

ou

de l'

exam

en à

mi-

parc

ours

?

• L

e F

IDA

a-t

-il a

ssur

é le

sui

vi n

éces

sair

e po

ur le

ver

les

bloc

ages

qui

fre

inen

t l'e

xécu

tion

? •

Le

cas

éché

ant,

quel

s on

t ét

é le

rôl

e et

la

perf

orm

ance

de

l'équ

ipe

du F

IDA

dan

s le

pay

s (y

com

pris

le

bure

au d

e lia

ison

à N

iam

ey)

? L

e si

ège

du F

IDA

a-t

-il

four

ni l'

appu

i néc

essa

ire

à so

n éq

uipe

de

pays

, par

exe

mpl

e en

term

es d

e re

ssou

rces

, de

suiv

i, d'

indi

catio

ns, d

e dé

léga

tions

de

pouv

oirs

suf

fisa

ntes

, etc

. ?

• L

e F

IDA

s'e

st-i

l act

ivem

ent e

mpl

oyé

à pa

rtic

iper

à la

con

cert

atio

n m

enée

à d

iffé

rent

s ni

veau

x po

ur a

ssur

er, e

ntre

aut

res,

la r

epro

duct

ion

à pl

us g

rand

e éc

hell

e de

s in

nova

tions

en

fave

ur d

es p

auvr

es ?

Le

FID

A s

'est

-il

atta

ché

à cr

éer

un p

arte

nari

at e

ffic

ace

et à

ass

urer

une

coo

rdin

atio

n ad

équa

te e

ntre

les

pri

ncip

aux

part

enai

res

pour

gar

antir

la

réal

isat

ion

des

obje

ctif

s du

pro

jet,

et e

n pa

rtic

ulie

r la

rep

rodu

ctio

n à

plus

gra

nde

éche

lle d

es in

nova

tions

en

fave

ur d

es p

auvr

es ?

Le

FID

A a

-t-i

l, co

njoi

ntem

ent a

vec

le g

ouve

rnem

ent,

cont

ribu

é à

prép

arer

une

str

atég

ie d

e re

trai

t ?

Gou

vern

emen

t n

igér

ien

Le

gouv

erne

men

t a-t

-il a

ssum

é la

pro

prié

té e

t la

resp

onsa

bilit

é du

pro

jet ?

À e

n ju

ger

par

son

actio

n et

par

ses

pol

itiqu

es, a

-t-i

l ple

inem

ent a

ppuy

é le

s ob

ject

ifs

du p

roje

t ?

• U

ne d

otat

ion

en p

erso

nnel

et u

ne g

estio

n ad

équa

tes

ont-

elle

s ét

é pr

évue

s po

ur le

pro

jet ?

Un

fina

ncem

ent d

e co

ntre

part

ie s

uffi

sant

a-t

-il é

té f

ourn

i au

mom

ent

oppo

rtun

?

• L

a di

rect

ion

du p

roje

t s'

est-

elle

acq

uitté

e co

mm

e il

conv

ient

de

ses

fonc

tions

, et

le

gouv

erne

men

t a-

t-il,

lor

sque

cel

a s'

est

avér

é né

cess

aire

, fo

urni

des

in

dica

tions

aux

res

pons

able

s de

la g

estio

n du

pro

jet ?

Le

gouv

erne

men

t a-t

-il a

ssur

é un

e co

ordi

natio

n ap

prop

riée

de

l'act

ion

des

dive

rs s

ervi

ces

asso

ciés

à l'

exéc

utio

n du

pro

jet ?

Un

audi

t a-t

-il a

été

réa

lisé

opp

ortu

ném

ent e

t les

rap

port

s re

quis

ont

-ils

été

sou

mis

?

• L

e go

uver

nem

ent

(et

le F

IDA

) on

t-il

s pr

is l

'init

iati

ve d

e m

odif

ier

com

me

il c

onvi

ent

la c

once

ptio

n du

pro

jet

(le

cas

éché

ant)

pen

dant

son

exé

cutio

n à

la s

uite

de

cha

ngem

ents

maj

eurs

du

cont

exte

?

• D

es m

esur

es o

nt-e

lles

été

adop

tées

rap

idem

ent

pour

met

tre

en œ

uvre

san

s dé

lai

les

reco

mm

anda

tions

for

mul

ées

par

les

mis

sion

s de

sup

ervi

sion

et

d'ap

pui

à l'e

xécu

tion

ou

à l'i

ssue

de

l'exa

men

à m

i-pa

rcou

rs ?

Un

syst

ème

de S

&E

eff

icac

e a-

t-il

été

mis

en

plac

e et

fou

rnit

-il

au s

ujet

de

la p

erfo

rman

ce e

t de

l'im

pact

des

inf

orm

atio

ns q

ui s

oien

t ut

iles

pour

les

re

spon

sabl

es d

u pr

ojet

lors

qu'il

s so

nt a

ppel

és à

ado

pter

des

déc

isio

ns d

'impo

rtan

ce c

ritiq

ue ?

Page 108: République du Niger

70

Cad

re d

’éva

luat

ion

(su

ite)

Q

ues

tion

s cl

és

Per

form

ance

d

u p

orte

feu

ille

(su

ite)

• L

e go

uver

nem

ent (

et le

FID

A)

ont-

ils c

ontr

ibué

à p

répa

rer

une

stra

tégi

e de

ret

rait

et/o

u on

t-ils

pri

s de

s di

spos

ition

s po

ur c

ontin

uer

d'as

sure

r le

fin

ance

men

t de

cert

aine

s ac

tivi

tés

? •

La

lett

re e

t l'e

spri

t de

l'acc

ord

de p

rêt o

nt-i

ls é

té r

espe

ctés

?

• L

e go

uver

nem

ent a

-t-i

l fac

ilité

la p

artic

ipat

ion

des

ON

G e

t de

la s

ocié

té c

ivile

, lor

squ'

il y

a eu

lieu

?

• L

e dé

cais

sem

ent d

es f

onds

et l

es p

rocé

dure

s de

pas

sati

on d

es m

arch

és o

nt-i

ls c

ontr

ibué

au

resp

ect d

u pr

ogra

mm

e pr

évu

pour

l'ex

écut

ion

du p

roje

t ?

• Y

a-t

-il e

u co

ncer

tatio

n en

tre

le g

ouve

rnem

ent e

t le

FID

A c

once

rnan

t la

prom

otio

n d'

inno

vatio

ns e

n fa

veur

des

pau

vres

?

Inst

itu

tion

coo

pér

ante

Le

prog

ram

me

de s

uper

visi

on e

t d'a

ppui

à l'

exéc

utio

n a-

t-il

été

gér

é co

mm

e il

con

vien

t (f

réqu

ence

, com

posi

tion

, con

tinu

ité)

? L

'inst

itutio

n co

opér

ante

a-t

-elle

re

spec

té le

s di

spos

itio

ns d

e l'a

ccor

d de

prê

t ?

• L

'inst

itut

ion

coop

éran

te a

-t-e

lle

assu

ré u

ne g

esti

on f

inan

cièr

e ef

fica

ce ?

L'in

stitu

tion

coop

éran

te a

-t-e

lle c

herc

hé à

sui

vre

l'im

pact

du

proj

et e

t la

réa

lisa

tion

du

man

dat

du F

IDA

(pa

r ex

empl

e ci

blag

e, p

artic

ipat

ion,

aut

onom

isat

ion

des

pauv

res

et p

robl

émat

ique

hom

mes

-fem

mes

) ?

• L

es p

robl

èmes

d'e

xécu

tion

éve

ntue

ls o

nt-i

ls é

té r

ecen

sés

et d

es s

olut

ions

app

ropr

iées

ont

-ell

es é

té p

réco

nisé

es?

Les

pro

posi

tion

s et

les

mes

ures

pré

coni

sées

on

t-el

les

fait

l'ob

jet d

'un

suiv

i à l'

occa

sion

des

mis

sion

s de

sup

ervi

sion

dir

ecte

?

• L

'inst

itutio

n co

opér

ante

a-t

-elle

enc

oura

gé le

s pr

oces

sus

d'au

to-é

valu

atio

n et

d'a

ppre

ntis

sage

?

• L

e pr

oces

sus

de s

uper

visi

on a

-t-i

l am

élio

ré l'

exéc

utio

n et

acc

ru l'

impa

ct d

u pr

ojet

sur

la p

auvr

eté

? •

L'in

stit

utio

n co

opér

ante

a-t

-ell

e do

nné

suit

e au

x de

man

des

et a

ux a

vis

du F

IDA

dan

s l'a

ccom

plis

sem

ent d

e so

n rô

le d

e su

perv

isio

n et

d'e

xécu

tion

du p

roje

t ?

Org

anis

atio

ns

à as

sise

com

mu

nau

tair

e et

ON

G

• L

es O

NG

ont

-ell

es e

xécu

té e

ffic

acem

ent l

eurs

acc

ords

de

serv

ices

?

• L

es O

NG

et o

rgan

isat

ions

à a

ssis

e co

mm

unau

tair

e se

son

t-el

les

atta

chée

s à

renf

orce

r le

s ca

paci

tés

des

orga

nisa

tions

de

rura

ux p

auvr

es ?

Les

ON

G e

t les

org

anis

atio

ns à

ass

ise

com

mun

auta

ire

peuv

ent-

elle

s co

ntri

buer

à la

dur

abili

té d

es a

ctiv

ités

du p

roje

t ?

Act

ivit

és h

ors

prê

ts

Per

tin

ence

Les

obj

ectif

s en

mat

ière

de

conc

erta

tion,

d'é

tabl

isse

men

t de

par

tena

riat

s et

de

gest

ion

des

savo

irs

sont

-ils

cla

irem

ent

défi

nis

dans

le

CO

SO

P ?

Rép

onde

nt-i

ls

aux

beso

ins

des

pauv

res

et v

ont-

ils d

ans

le s

ens

des

obje

ctif

s st

raté

giqu

es d

u C

OSO

P et

des

opé

ratio

ns d

e pr

êts

ains

i que

de

prio

rité

s du

gou

vern

emen

t ?

• L

es a

ctiv

ités

hors

prê

ts s

élec

tionn

ées

appo

rten

t-el

les

un a

ppui

suf

fisa

nt à

la r

éalis

atio

n de

s ob

ject

ifs

du p

rogr

amm

e de

pay

s re

flét

és d

ans

le C

OS

OP

ain

si q

u'à

la m

ise

en œ

uvre

du

port

efeu

ille

de p

rêts

dan

s le

pay

s ?

• D

es r

esso

urce

s on

t-el

les

été

spéc

iale

men

t af

fect

ées

aux

acti

vité

s ho

rs p

rêts

et

expl

icite

men

t id

entif

iées

dan

s le

CO

SO

P (

sous

for

me

de d

ons

et/o

u au

titr

e du

bu

dget

adm

inis

trat

if d

u F

IDA

) ?

• L

a co

mbi

nais

on s

élec

tionn

ée d

'act

ivité

s de

con

cert

atio

n, d

'éta

blis

sem

ent d

e pa

rten

aria

ts e

t de

gest

ion

des

savo

irs

a-t-

elle

été

app

ropr

iée

et p

erti

nent

e ?

• L

es s

ervi

ces

cons

ulta

tifs

fou

rnis

par

les

autr

es p

arte

nair

es o

nt-i

ls é

té p

ris

en c

onsi

déra

tion

dans

le c

hoix

de

l'ori

enta

tion

des

acti

vité

s ho

rs p

rêts

?

Eff

icac

ité

• D

ans

quel

le m

esur

e le

s ac

tivité

s ho

rs p

rêts

ont

-elle

s at

tein

t leu

rs o

bjec

tifs

et c

eux-

ci o

nt-i

ls é

té e

xpre

ssém

ent f

orm

ulés

?

• C

omm

ent l

es a

ctiv

ités

hors

prê

ts o

nt-e

lles

cont

ribu

é à

la r

epro

duct

ion

à pl

us g

rand

e éc

helle

des

inno

vatio

ns e

ncou

ragé

es p

ar le

FID

A ?

Page 109: République du Niger

71

Cad

re d

’éva

luat

ion

(su

ite)

Q

ues

tion

s cl

és

Act

ivit

és h

ors

prê

ts (

suit

e)

• L

e F

IDA

a-t

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APPENDICE 2

Auto-évaluation par la Division Afrique de l’Ouest et du Centre

Département gestion des programmes

Juin 2009

I. PERFORMANCE DES PROJETS

A. Pertinence

1. En ce qui concerne la pertinence du portefeuille, l’auto-évaluation du programme de pays réalisée par le FIDA porte essentiellement sur le PPILDA et l’IRDAR.

2. Cohérence avec les politiques et stratégies gouvernementales. Les projets ont été conçus pour s’inscrire dans les stratégies de développement agricole et rural du Niger. Depuis 2006, les projets financés par le FIDA doivent être entérinés par le Conseil des Ministres et le Parlement du Niger, dans le but d'assurer la coordination des investissements du FIDA, d'une part avec les priorités du Gouvernement et de la population (par l'intermédiaire des députés élus à l’Assemblée nationale) et, d'autre part, avec les financements des partenaires du développement du Niger.

3. Processus de formulation. La formulation des projets a suivi un processus participatif impliquant le Gouvernement, les donateurs, les projets en cours, l’équipe de gestion du programme de pays et les bénéficiaires. L'attention particulière portée à l'expérience acquise dans le cadre des projets précédents a permis de renforcer la pertinence des projets.

4. Pertinence au regard des besoins des ruraux pauvres. Les approches et objectifs des projets sont affinés chaque année afin d'en préserver la pertinence. L’élaboration des PTBA suit un processus participatif qui permet de prendre en compte les besoins des pauvres en milieu rural : les communes et villages sont consultés afin de dresser un bilan participatif des activités de l’année écoulée et de programmer les activités pour l’année à venir.

5. Recherche de cohérence, de complémentarité et de synergie avec les autres projets et programmes. Les projets bénéficient de moyens additionnels significatifs provenant de nombreux cofinanceurs pour financer des interventions complémentaires de celles financées par le FIDA (FBSA, PAM, Fonds pour l'environnement mondial etc.). Par ailleurs, le PPILDA invite les projets partenaires (IRDAR, FSIL, PAC II, projets UNICEF) à ses ateliers de programmation afin de tirer parti d’éventuelles possibilités de synergies. Enfin, l’IRDAR devait contribuer à assurer la cohérence des différents acteurs du développement au travers de la mise en place du cadre de concertation de la SDR.

6. Réactivité face aux changements. Suite à l'examen à mi-parcours du PPILDA, ses objectifs ont été revus afin de mieux prendre en compte la décentralisation intervenue en 2004 et les politiques sectorielles et sous-sectorielles du Gouvernement. Ces nouveaux objectifs ont permis de mettre le projet en cohérence avec les autres programmes entrepris au Niger par le Gouvernement et les autres partenaires. Par ailleurs, les projets du FIDA se sont toujours caractérisés par leur souplesse et leur capacité d'initiative, moyennant l'insertion dans leurs PTBA d'activités de nature à atténuer des répercussions des crises (banques de soudures en 2006 et 2007 et programme spécial semences en 2008).

B. Efficacité

7. Efficacité variable du portefeuille. De manière générale, les projets ont fait preuve d'une efficacité satisfaisante ces dix dernières années, le niveau de réalisation des objectifs qualitatifs et quantitatifs pouvant varier fortement au sein d’un même projet en fonction du type d’activités (efficacité moyenne pour les infrastructures et satisfaisante pour la RNA et la petite irrigation par exemple).

Page 112: République du Niger

74

8. Facteurs limitant l’efficacité. La plupart des projets ont rencontré d’importantes difficultés d’exécution découlant des facteurs suivants :

a) le contexte politique du Niger et ses interférences (1999-2007) ;

b) l’ancien Code des marchés (très centralisé) retardant la passation des marchés de biens et services ;

c) le non-versement des fonds de contrepartie et les suspensions fréquentes du portefeuille en raison des difficultés financières et budgétaires récurrentes de l’État ;

d) les changements de contexte institutionnel, tels que les premiers pas de la décentralisation (2004) ou la mise en place de la SRP et la SDR ;

e) les graves lacunes des capacités institutionnelles publiques et privés, à l’origine de sérieux problèmes de gouvernance ;

f) la fragilité du tissu d’opérateurs économiques (secteur privé) et des OPA au service des paysans à l'échelon local ;

g) les fréquentes crises exogènes (sécheresse, criquets, crise alimentaire, grippe aviaire, épidémies de méningite, chute des cours des céréales…) et leurs conséquences économiques et politiques.

9. Cette situation s’est nettement améliorée au cours des trois dernières années. Pourtant, l’instabilité sociopolitique du pays, les modifications organisationnelles et institutionnelles en cours ainsi que les crises affectant la production agricole et la sécurité alimentaire sont autant de facteurs de risque qui demeurent susceptibles de compromettre la bonne exécution des projets.

10. PPILDA. Le projet a su évoluer dans le bon sens et obtenir des résultats remarquables, dans ce contexte difficile mais en amélioration constante. Après des débuts difficiles de 2002 à 2005, le PPILDA fait aujourd’hui référence au Niger, et il a reçu en 2008 les félicitations de l’Assemblée nationale. Le projet s'est avéré d'une efficacité appréciable dans les domaines de la productivité agricole, de la GRN et de la promotion de l’offre locale de services. L’équipe du projet et son engagement sont un facteur essentiel de ce succès. La tutelle du projet exercée par le Ministère de l’agriculture est aussi très constructive. De plus, la supervision, assurée tout d'abord par l’UNOPS, puis conjointement par le FIDA et l’UNOPS, a permis de renforcer l’efficacité du projet.

11. IRDAR. L’IRDAR a connu des difficultés de démarrage, en raison de la faible capacité institutionnelle du maître d’ouvrage (MATDC). Son efficacité a pâti du refus du ministère de tutelle d’autoriser les ajustements nécessaires pour que le projet ait toute son efficacité.

12. Autres projets. Dans l'ensemble, l’efficacité du PDRAA et du PSN II a été jugée modérément satisfaisante. Le PDSFR, confronté à une situation difficile en matière de crédit, n’a pas été en mesure d'obtenir les résultats escomptés, et il a été clôturé dès la fin de la première phase.

C. Efficience

13. Coût unitaire des investissements. Dans l’ensemble, le coût des principaux investissements importants (routes, centres de santé intégrés, puits villageois) est conforme ou inférieur aux prix de référence constatés au Niger, tandis que la qualité des réalisations est également conforme ou supérieure aux normes; le rapport qualité/coût est donc satisfaisant. Pour des infrastructures spécifiques comme les banques de soudure ou les boutiques d’intrants, le FIDA a mis au point de nouveaux modèles très efficients qui permettent de diviser les coûts par cinq pour une durée de vie similaire.

14. Délais d’entrée en vigueur des prêts et durée des autres processus de démarrage. Depuis 2006, le délai moyen d’entrée en vigueur d’un prêt s’est très nettement amélioré (18 mois pour le PPILDA – 4 mois pour l’IRDAR). Les délais de passation des marchés sont également plus courts (18 mois pour les véhicules du PPILDA et 6 mois pour les véhicules de l'IRDAR). Ces progrès sont à

Page 113: République du Niger

75

mettre au crédit du changement du code des marchés intervenu en 2007/2008. Le suivi rapproché avec l’UNOPS, puis le passage à la supervision directe, ont également contribué à cette amélioration.

II. IMPACT DU PORTEFEUILLE SUR LA PAUVRETE RURALE

A. Revenus et actifs des ménages

15. Les projets passés et en cours ont eu un rôle non négligeable dans l’évolution des revenus des ménages ruraux, en participant de manière significative à leur désendettement et leur recapitalisation et à l'amélioration de leurs conditions de vie. Parmi les interventions menées par le FIDA ayant eu un impact sur les revenus et actifs des ménages, les actions suivantes méritent plus particulièrement d'être notées :

a) la création des banques de soudure et des banques céréalières ;

b) la remise en valeur des terres dégradées et les actions de GRN et de RNA ;

c) l’appui à la production agricole avec les parcelles d’initiatives paysannes, les champs de diversité phytogénétique et la création des boutiques d’intrants ;

d) l’appui à la reconstitution du cheptel avec l’octroi de petits ruminants aux femmes et aux jeunes ;

e) la stratégie d’emploi des jeunes (ingénierie villageoise) avec auto-recensement, auto-suivi et évaluation, des centaines de jeunes ruraux étant rémunérés.

16. Les autres actions concernant les infrastructures sociales (puits, écoles, poste de santé, etc.) ont également contribué à la consolidation et l’amélioration des revenus et actifs des ménages. Les ruraux profitent également des opportunités économiques découlant du désenclavement des zones de production grâce à la construction de pistes rurales.

B. Capital humain et social et renforcement des capacités

17. Les projets du FIDA ont su faire évoluer leur démarche afin de placer les populations rurales encore davantage au cœur du processus de développement local et de les responsabiliser dans la mise en œuvre des actions de développement. Le processus débute par l’identification de l'intervention, qui s'effectue dans le cadre d'une démarche ascendante partant des villages pour remonter jusqu'aux communes, ce qui permet de renforcer le dialogue et la cohésion sociale entre les différentes catégories de population. Le passage d’une approche axée sur le développement local à la décentralisation (et au renforcement de la maîtrise du processus de décentralisation par les populations) renforce la pérennité et l’appropriation des interventions financées par le FIDA au Niger.

18. Un certain nombre de changements sont visibles dans la cohésion sociale et les capacités des communautés rurales. Les projets ont permis de renforcer les capacités des ruraux pauvres (en matière de négociation, de plaidoyer, de concertation avec les responsables politiques) à travers des actions concernant :

a) le renforcement des capacités des populations à concevoir, mettre en œuvre, suivre et évaluer les activités issues des plans d’action des grappes ;

b) l’alphabétisation des adultes (hommes et femmes) ;

c) les formations spécifiques (vie associative, gouvernance locale, etc.) et divers équipements fournis aux organisations rurales ;

d) la mise en place d’institutions et d’organisations locales (comités de gestion, foire aux semences, marché de bois, groupements d'intérêt économique...).

Page 114: République du Niger

76

C. Sécurité alimentaire et production agricole

19. Globalement, grâce aux actions des projets et à la stratégie de concentration géographique, le niveau de sécurité alimentaire et de production agricole des ménages concernées par les interventions du FIDA s'est amélioré.

20. Dans l'ensemble, au cours de la dernière décennie et plus particulièrement dans la région de Maradi, les systèmes d’exploitation agricole ont fortement évolué dans le sens d'une intégration de plus en plus importante de l’élevage et d'une sédentarisation des cultures (disparition des jachères). Les systèmes de production ont été intensifiés (engrais, poquets, apport de matière organique…) et même si les rendements n’ont que peu progressé, la disparition des jachères et la baisse de la fertilité qu'elle induit ont été compensées par une amélioration de la productivité agricole. Le volume des excédents a beaucoup fluctué en fonction des précipitations annuelles.

21. Les projets du FIDA ont globalement contribué à la sécurité alimentaire, à la fois en accompagnant la dynamique d’intensification (innovation paysannes, boutiques intrants, vulgarisation…) et en mettant en place un réseau de banques de soudure visant à éviter le surendettement et l’hypothèque des actifs agricoles lors des crises alimentaires (vente du foncier notamment). Au total, les banques de soudure ont permis de réduire la période de soudure des familles d’un quart, voire de la moitié selon les villages.

D. Ressources naturelles et environnement

22. Un important travail a été effectué concernant la protection des ressources naturelles et l’environnement, notamment dans le cadre des projets PSN, PPILDA et PDRAA. Les travaux de Chris Reij sur le reverdissement du Sahel (Regreening the Sahel) ont notamment montré l’impact des actions du FIDA dans ce domaine.

23. La forte densité de population, combinée à une vive spéculation foncière, se traduit par une détérioration des ressources naturelles. Dans une zone où l’on ne trouve ni cultures itinérantes ni jachères, les activités des projets, et en particulier celles du PSN, du PDRAA et du PPILDA en matière de GRN, ont permis d’enclencher une réelle dynamique de protection des terres de cultures à travers la promotion de la régénération naturelle et de la remise en valeur des terres dégradées moyennant des travaux de CES-DRS.

24. Ainsi, grâce aux actions soutenues dans le cadre des projets, l’accès des communautés aux ressources naturelles s’est amélioré, de même que la disponibilité des produits et sous-produits de la régénération naturelle et la sécurisation des ressources naturelles et des espaces sylvopastoraux par les comités de gestion de la régénération naturelle.

E. Institutions et politiques

25. Si les politiques ont évolué dans le bon sens, c'est-à-dire en faveur de la réduction de la pauvreté rurale et de la décentralisation, dans l'ensemble, il faudra beaucoup plus de temps pour que l’amélioration du fonctionnement des différentes institutions se concrétise sur le terrain.

26. Peu de changements ont été constatés au niveau des institutions financières rurales, dont le fonctionnement laisse beaucoup à désirer en zone rurale.

27. De même, les améliorations de la gouvernance locale sont limitées. Bien que la décentralisation ait été mise en place en 2004, les capacités institutionnelles, déjà faibles, ont eu tendance à diminuer encore à la suite de l'application du programme d’ajustement structurel. Le réseau des ONG reste fragile et le secteur privé peu développé.

28. Les changements dans les politiques nationales et sectorielles affectant les populations rurales pauvres ont concerné le développement de la SDR par le Gouvernement nigérien ainsi que la mise en place d’un projet de réduction de la vulnérabilité.

Page 115: République du Niger

77

III. AUTRES CRITERES

A. Durabilité

29. Des efforts croissants ont été observés dans les approches visant à mettre au cœur des méthodologies d’intervention, dès leur démarrage, des stratégies concernant la période qui suit la clôture des projets. Pour chacun des projets en cours, des stratégies de désengagement ont été prévues sous forme de transfert de la maîtrise d’ouvrage, soit aux mains des OPA pour un grand nombre d’activités productives, soit aux mains des communes pour la prise en charge de l’entretien et du fonctionnement des infrastructures sociales, soit aux mains du secteur privé pour le renforcement des capacités et l'appui à l’émergence de structures (ingénierie villageoise), en application de leur mandat théorique. Après le projet, les communes ou les OPA réaliseront ces activités.

30. Les ONG ont généralement été chargées d'appuyer les structures pérennes (et non de les remplacer, compte tenu de leur mandat). Les niveaux de rémunération pratiqués dans le cadre des projets sont calculés de manière à être compatibles, une fois les projets achevés, avec les budgets potentiels de ces institutions rurales publiques ou privées (communes ou OPA).

31. En matière de connaissances, notamment en ce qui concerne l’intensification agricole et la protection de l’environnement, la durabilité est assurée à l'aide du transfert des savoirs mis en place à l'échelon des villages (parcelles d’initiatives paysannes, champs de diversité phytogénétique, animateurs villageois) et des méthodes (repérage et de valorisation des innovations notamment) à travers : i) les modules de formation ; et ii) les acquis des universités et institutions locales ayant travaillé en étroite collaboration durant le cycle de vie du projet, particulièrement dans le cas du PPILDA.

B. Innovations

32. En matière d’innovations, le portefeuille du FIDA au Niger a fait un important travail de collaboration avec les paysans, les universités du Nord et du Sud ainsi que les services locaux, qui est très largement reconnu au niveau national et international. Il s’agit essentiellement d’innovations locales repérées chez les bénéficiaires.

33. De nombreuses innovations de nature technique, économique, socioéconomique et institutionnelle ont été promues dont, entre autres, l’approche de ciblage des bénéficiaires du projet, l’approche d'autodiagnostic, de planification et d’auto-évaluation des actions, les banques de soudure pour renforcer la sécurité alimentaire des ménages, les outils de vulgarisation des technologies d’intensification agricole (parcelles d’initiatives paysannes, champs de diversité phytogénétique, foires de semences), les innovations dans le domaine de la sécurisation des ressources naturelles à travers la délivrance de titres fonciers aux producteurs et le cadastrage de leurs champs, et la promotion de la RNA.

34. Les innovations porteuses sont d’abord capitalisées sous formes d'affiches, de fiches et de documents illustrés qui sont ensuite reproduits et diffusés à grande échelle, principalement auprès des bénéficiaires et des autres partenaires.

35. Les innovations des deux projets en cours ont été diffusées au sein du FIDA au travers du réseau FIDAfrique, mais aussi au niveau régional, notamment au cours de l’atelier sur le repérage et le partage des innovations qui s’est tenu à Ouagadougou en juin 2008.

36. Le PPILDA a la particularité de comporter une composante spécifique sous la forme du Fonds d’appui à l’initiative et à l’innovation locale (FAIL). La diffusion des innovations, mais également des méthodes conduisant à l’identification participative, la capitalisation et la diffusion des innovations a fait l’objet d’une formation universitaire unique en son genre (AGRINOVIA – Université de Ouagadougou) dont l’origine et l’essentiel du contenu proviennent des projets financés par le FIDA au Niger au cours de la dernière décennie.

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IV. PERFORMANCE DES PARTENAIRES

A. FIDA

37. Le FIDA s’est donné les moyens d'être toujours présent aux moments importants afin de jouer son rôle tout en laissant une pleine responsabilité aux acteurs nationaux.

38. Aussi bien pour le COSOP que pour les projets, le processus de conception a fait appel à la participation du Gouvernement, des acteurs du développement, des donateurs, des organisations de producteurs et des bénéficiaires, ce qui a permis de favoriser l’appropriation par le Gouvernement et la société civile.

39. Le FIDA a assuré un suivi régulier et fréquent. Le CPP a entrepris six à sept missions par an depuis 2006. Ce suivi s’est effectué depuis Rome, mais aussi et surtout au cours des missions de supervision sur le terrain, auxquelles le CPP a systématiquement participé de bout en bout. Suite aux missions de supervision, un tableau de bord est établi, et des mesures sont systématiquement prises pour assurer la mise en œuvre des recommandations de supervision et d’appui à l'exécution, y compris celles de l’examen à mi-parcours.

40. Un suivi des recommandations est assuré pour chaque mission (supervision et examen à mi-parcours). Les modifications et autres mesures sont intervenues dans les meilleurs délais une fois les décisions prises (cas du PDSFR, de l'examen à mi-parcours du PPILDA).

41. Grâce à une communication très régulière entre le CPP, les IC, le gouvernement et les projets, de nombreux dossiers ont pu trouver rapidement une solution et le taux d'exécution des projets s’est nettement amélioré.

42. Les Divisions WCA et PTA du FIDA ont fourni un appui important pour toutes les approches concernant l'innovation, la reproduction à large échelle, les stratégies d'après-projet ainsi que pour les questions opérationnelles.

43. Grâce aux nombreuses missions effectuées dans le pays, et par l'intermédiaire du bureau de liaison, le FIDA a joué un rôle dynamique dans la concertation à différents niveaux, en particulier, en mettant en place un partenariat efficace avec les principaux partenaires (Lettre d’entente de Maradi) pour assurer la réalisation des objectifs du projet.

B. Gouvernement nigérien

44. Depuis 2006, toutes les missions de supervision sont accompagnées sur l’ensemble de leur durée (terrain et capitale) par le FIDA, un représentant de l'organisme de tutelle et un représentant de l’emprunteur. Globalement, la communication a été bonne et la coopération très efficace (par exemple avec le MDA dans le cas du PPILDA). Certaines difficultés existent néanmoins, la capacité du maître d’ouvrage concerné étant généralement en cause (cas du MATDC).

45. Suite aux années de suspension entraînées par le non-versement des fonds de contrepartie, le FIDA a changé sa stratégie et demandé au Gouvernement de provisionner la contrepartie au projet par cycle de quatre ans afin de faire en sorte que le Gouvernement fournisse les montants appropriés dans les délais impartis. Ainsi, les deux projets en cours n'ont été confrontés à aucun problème de contrepartie.

46. D'une manière générale, le Gouvernement a fourni des directives au personnel du projet en cas de besoin, et il a assuré une coordination satisfaisante des différents services impliqués dans l’exécution. Suite à la crise alimentaire de 2005, le Gouvernement a pris la décision de revoir la conception du PPILDA afin de mieux pallier les conséquences de la crise.

47. Les services déconcentrés sont bien présents dans la zone. Des contrats d’objectifs sont désormais mis en œuvre afin de les utiliser au mieux en fonction de leur mandat.

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48. L’audit a été entrepris en temps opportun et ses recommandations ont été suivies. Globalement, et notamment à l'issue de la révision du code des marchés effectuée en 2007, les mouvements de fonds et la passation de marchés se sont déroulés de manière satisfaisante et ont permis d’assurer la mise en œuvre dans les délais prévus.

C. Institution coopérante

49. Le programme de supervision et d’appui à l’exécution, placé sous la responsabilité de l’UNOPS jusqu’au premier janvier 2009 pour le PPILDA, a été bien géré, tant en ce qui concerne la fréquence des missions que sur le plan de leur composition, qui a permis d’assurer la continuité du suivi.

50. L’IC a été efficace en matière de gestion financière et d’appui à la mise en œuvre.

51. Il faut noter qu’un suivi régulier est essentiel. Un minimum de deux missions de supervision par an et par projet est nécessaire.

D. Organisations à assise communautaire et ONG

52. Le secteur privé en général, et plus particulièrement le tissu d’opérateurs chargés d'appuyer le développement rural, présentent des insuffisances au Niger, en quantité comme en qualité.

53. Les ONG ont respecté les termes de leurs contrats de services de manière globalement satisfaisante.

54. Les organisations à assise communautaire ont pris peu de mesures concrètes de nature à renforcer les capacités des organisations des ruraux pauvres.

V. ACTIVITES HORS PRETS

55. La concertation, les partenariats et la gestion des connaissances au Niger sont considérés comme adéquats et pertinents.

56. Les activités hors prêts ont contribué à diffuser et reproduire les innovations appuyées par le FIDA; c'est notamment le cas des dons financés par des fonds supplémentaires italiens, qui ont permis de diffuser les banques de soudure dans l’ensemble du pays.

57. Les innovations des deux projets en cours, l'IRDAR et le PPILDA, ont été diffusées au sein du FIDA par le réseau FIDAfrique, mais aussi au niveau régional, notamment au cours de l’atelier sur le repérage et la partage des innovations qui s’est tenu à Ouagadougou en juin 2008 ou par le biais d'AGRINOVIA.

58. Il est possible de mettre en œuvre d'autres instruments et activités pour réduire les coûts des activités hors prêts, par exemple en faisant appel à l’UGP pour les exécuter.

59. Le FIDA participe à la concertation essentiellement dans le cadre des processus de coordination et de consultation établis au titre du DSRP, mais aussi, de manière indirecte, à travers la promotion de la participation des organisations d’agriculteurs et autres institutions publiques et privées à la concertation de politique générale portant sur les questions qui les touchent au premier chef. En outre, le FIDA appuie l’amélioration des procédures et processus mis en place dans le cadre du DSRP et de la SDR, la priorité étant accordée aux systèmes de S&E participatifs.

A. Dons d’assistance technique

60. Au sein du portefeuille du FIDA, les dons, principalement gérés au niveau du PDRAA et du PPILDA, se répartissent comme suit :

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Nom Montant (en USD)

Période Observations

Don en faveur du Programme d’appui aux initiatives paysannes (PAIIP)

200 000 07/02 – 06/03 Programme exécuté 2 ans avant le PPILDA, en vue de consolider les acquis du PDRAA et de préparer le PPILDA sur la base de la valorisation des innovations locales.

Don en faveur du projet d'intégration de l’approche genre dans le PPILDA

95 000 01/03 – 06/05 Don pour contribuer au processus de préparation du PPILDA en vue de renforcer la capacité des femmes et des jeunes, pour améliorer leur participation à la prise de décisions et leur accès aux ressources.

Don en faveur du Programme d’urgence vivres

200 000 08/05 Don pour contribuer à l’atténuation de l’insécurité alimentaire des populations en vue d’aider le pays à surmonter la crise alimentaire dans la zone du PPILDA.

Don en faveur du Programme d’urgence vivres – phase II

200 000 07/06 Don pour consolider le précédent.

Don en faveur du projet de renforcement des capacités de représentation et d'offre de services des organisations paysannes du Niger (PARCOF)

200 000 Prévu 07/08 – 06/09

Don octroyé aux organisations paysannes pour renforcer leur capacité de concertation sur les politiques en vue d’améliorer le dispositif d’appui et de conseil à leurs membres.

Don CALI – phase I 100 000 01/07 – 06/07 Don pour appuyer les ruraux dans le processus de sécurisation du foncier et diffuser à plus large échelle les innovations relatives à la sécurisation foncière.

Don CALI – phase II 100 000 Don pour la mise en œuvre de la seconde phase.

Don en faveur du Plan d’action national de lutte contre la désertification (PAN LCD)

600 000 2004 Don financé au moyen de fonds supplémentaires italiens pour assister le Gouvernement dans l’élaboration du PAN LCD - le plan a été adopté en novembre 2005.

Don en faveur de la SDRP 22 535 2008 Don financé au moyen de fonds supplémentaires luxembourgeois pour aider le Gouvernement à effectuer le premier examen annuel de la mise en œuvre de la SDRP. Au terme d'un processus participatif conduit à l'échelon de chaque région, les conclusions ont été validées au cours d'un atelier national organisé par la Primature (les services du Premier Ministre) en décembre 2008.

VI. PERFORMANCE DU COSOP

A. Pertinence

Alignement des objectifs stratégiques

61. Le Gouvernement nigérien et le FIDA ont tiré ensemble les leçons des opérations antérieures afin de faire évoluer les approches et stratégies entre 1999 et 2006. En conséquence, le COSOP de 2006, très différent du COSOP de 1999, privilégie la recherche de l'efficience, le ciblage et la complémentarité des investissements du FIDA avec leur environnement.

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62. Même si le COSOP de 2006 a été élaboré avant la mise en place des COSOP axés sur les résultats, il annonce clairement quels sont les résultats attendus. Il est à noter que son élaboration est le fruit d'une démarche très participative mobilisant le Gouvernement, les autres PTF et les projets en cours à l’époque.

63. Le COSOP de 2006 s’inscrit dans le Cadre stratégique du FIDA 2002-2006 ainsi que dans la stratégie régionale du Fonds pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Il s’inscrit aussi dans le cadre stratégique du FIDA pour 2007-2011 puisqu'il répond aux objectifs stratégiques d'amélioration de l'accès aux éléments suivants : i) des ressources naturelles, avec en particulier un accès sûr à la terre et à l’eau ainsi qu’à des pratiques améliorées de gestion et de conservation des ressources naturelles ; ii) des techniques de production améliorées et des services de production efficaces ; iii) des marchés de produits et d’intrants agricoles transparents et concurrentiels ; iv) des possibilités d’emploi extra-agricole et de création d’entreprise en milieu rural ; et v) des processus locaux et nationaux d’élaboration des politiques et de programmation.

64. Les objectifs stratégiques sont clairement définis en fonction des différentes stratégies et politiques du Gouvernement, dont le DSRP et la SDR :

a) Le COSOP répond à deux des quatre grandes priorités du DSRP, à savoir : i) le développement des secteurs productifs et la création d’emplois ; ii) l'accès des pauvres aux services sociaux essentiels. Il intègre également quatre des sept secteurs prioritaires : d’intervention publique au Niger : i) développement rural ; ii) développement du secteur privé ; iii) éducation de base ; et iv) santé.

b) Le COSOP participe à la mise en œuvre de quatre des dix « programmes structurants » définis dans le cadre de la SDR, à savoir : i) gestion locale des ressources naturelles ; ii) organisations professionnelles et structuration des filières de produits ; iii) finance rurale ; et iv) sécurité alimentaire des ménages. La mise en œuvre de ce COSOP suppose un dialogue permanent avec les partenaires de la SDR. Par ailleurs, il est à noter que l’IRDAR a été le premier projet mettant en œuvre la SDR à être entériné en Conseil des ministres, garantissant ainsi un alignement sur les politiques nationales.

65. Afin de prendre en compte le contexte, les leçons de l’expérience, le mandat du FIDA et les politiques nationales (DSRP, SDR), la mise en œuvre de cette stratégie s’opère en parallèle à travers deux modes opérationnels complémentaires visant à la réduire la pauvreté en milieu rural, à savoir :

a) Une approche adaptée aux situations résultant d'une crise et conforme à la politique du FIDA en la matière. Cette approche vise : i) à limiter, chez les ménages les plus démunis, les conséquences directes des crises agricoles et alimentaires de 2004 et 2005 ; et ii) à organiser au niveau villageois, de façon concertée et en lien avec le système national, la mise en place de systèmes locaux de prévention et de gestion de ce type de crises. Ces activités s’articulent avec la politique nationale de décentralisation, avec le sous-programme 9.1 de la SDR ainsi qu’avec les interventions en cours menées par les autres acteurs et donateurs en faveur du développement. Dans le cadre de cette approche, le principal acteur est la communauté, et notamment l’organe décentralisé qu'est la collectivité territoriale.

b) Une approche complémentaire s'adressant à la même population, qui vise à mettre en place au niveau local des conditions institutionnelles et structurelles de nature à réduire durablement l’insécurité alimentaire et la pauvreté rurale. Les actions menées dans ce cadre visent un développement agricole durable reposant sur : i) la sécurisation et l’intensification des principales spéculations existant au sein des systèmes de production de ces ménages ; ii) l’amélioration et la diversification des revenus en zone rurale à travers le développement de filières organisées autour de partenariats public-privé et privé-privé et centrées sur la satisfaction du marché ; et iii) l’appui à la mise en place d’actions structurantes (de nature économique ou sociale) indispensables au développement économique d’une région.

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66. Cette approche-programme est appliquée en concertation avec les autres acteurs présents dans la zone (organismes des Nations Unies et autres services de coopération). La méthodologie repose principalement sur la reproduction des approches ayant déjà fait leurs preuves dans les autres projets du FIDA (PPILDA, PSN…) afin de rechercher un impact et une efficience maximums des interventions. les organisations de producteurs jouent un rôle central dans le cadre de cette approche.

67. L’élaboration du document du COSOP s'est appuyée sur une analyse approfondie de la pauvreté (obstacles et solutions envisageables), notamment l’incidence de la pauvreté, l’éducation, la santé et la problématique hommes-femmes, pour définir la stratégie globale. Ce document a été révisé entre novembre 2005 et février 2006 afin de prendre en compte les enseignements de la crise alimentaire de 2005.

Partenariats

68. Le COSOP précise les articulations géographiques et thématiques avec les autres donateurs et indique les domaines d’intervention pour chaque catégorie de donateurs.

69. Au travers du COSOP, le FIDA a cherché à élargir et approfondir les partenariats établis sur les principales questions stratégiques. Il s'agit principalement : i) des mécanismes de coordination récemment mis en place par le Gouvernement, en particulier le comité pour la gestion de la crise et de la relance chargé de coordonner les contributions extérieures et nationales ; ii) des mécanismes de coordination et de concertation de politique générale établis dans le cadre du DSRP et de la SDR ; et iii) de l’initiative d’alignement et d’harmonisation pour laquelle le Niger a été choisi parmi les pays tests.

70. Des partenariats spécifiques ont été établis avec des institutions possédant une expérience complémentaire au mandat du FIDA.

71. À l’initiative du FIDA, une meilleure coordination des actions a été établie, dans le cadre du PNUAD, entre les organismes du système des Nations Unies, au travers du programme conjoint des organismes des Nations Unies dans la région de Maradi. Le FIDA a poursuivi sa collaboration avec: le PNUD (politique générale en appui au processus du DSRP, appui au processus de décentralisation, méthode d’évaluation du degré de satisfaction des besoins essentiels); la FAO (sécurité alimentaire, fourniture d’intrants et soutien aux OPA); le PAM (banques de soudure, alimentation scolaire, activités de développement (infrastructures, GRN) reposant sur le principe « Vivres contre travail »), l’UNICEF (éducation notamment), et enfin le FENU et le FNUAP (développement communautaire et décentralisation).

72. Un partenariat avec la Banque mondiale, l’Union européenne et la Coopération française a été établi; il est axé sur la concertation de politique générale en référence à trois thèmes essentiels: la GRN, le rôle des organisations d’agriculteurs dans l’organisation rurale et la fourniture de services, et les questions foncières.

73. Le FBSA, partenaire important du FIDA au Niger, a financé un programme conjoint FIDA-Coalition internationale pour l’accès à la terre afin d’améliorer la législation et les pratiques foncières au Niger (et en Ouganda). Le FBSA cofinance un certain nombre d'activités dans le cadre des interventions du FIDA en cours au Niger, dans les domaines de la nutrition, de l’eau et des services sociaux de base (éducation et santé).

74. Le FIDA travaille également avec le Gouvernement nigérien pour mettre en place un Programme de partenariat avec le pays financé par le FEM afin de mener des activités en matière de gestion durable de l’environnement dans les zones d’intervention.

75. Un certain nombre de cofinancement ont été confirmés dans le cadre des projets formulés par le FIDA avec le Fonds de l'Organisation des pays producteurs de pétrole (OPEP), le FEM, le PAM, le Service de coopération et d’actions culturelles (SCAC) et la Banque mondiale.

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76. Le FIDA a poursuivi ses partenariats avec les OPA et les ONG, et il a cherché à nouer de nouveaux partenariats avec le secteur privé et d’autres donateurs. Concernant les OPA, le FIDA a facilité la rencontre et la concertation des différentes plateformes nationales des OPA, ce qui a permis d’aboutir à : i) un diagnostic conjoint des OPA au Niger (services, représentativité...) ; ii) un plan d’action conjoint ; et iii) la mise en œuvre de ce plan d’action grâce au PARCOF.

77. Le Fonds poursuit sa politique de partenariat avec les ONG en exploitant les thèmes dégagés dans le cadre des opérations en cours ou à venir. Pour le secteur privé et en fonction des opportunités, le FIDA cherche à établir des conventions commerciales entre les opérateurs privés nationaux ou internationaux, les paysans ou les OPA et éventuellement les systèmes financiers ruraux. Un atelier regroupant les OPA, les commerçants et les agro-industries a été organisé en juin 2007 à Maradi.

Cohérence des principaux éléments du COSOP

78. Les stratégies des différents COSOP, qui reposent sur l'exploitation des compétences du FIDA et de ses avantages comparatifs dans le pays, ont su s’adapter à l’évolution du contexte sociopolitique. Suite à la grave crise alimentaire de 2005, les axes d’intervention ont donc été recentrés plus particulièrement sur la sécurité alimentaire, la production agricole et le renforcement des institutions rurales.

79. Les interventions du FIDA prennent en considération les principales questions transversales en rapport avec le mandat du FIDA, dont le ciblage des femmes et autres groupes vulnérables, dans une optique de réduction de leur vulnérabilité et de promotion de leur participation aux processus locaux de développement. Le groupe cible du FIDA au Niger comprend des producteurs et essentiellement des femmes et des jeunes issus des ménages les plus vulnérables. Les principales institutions visées sont d’une part les organisations de producteurs et d’autre part les collectivités territoriales. Les programmes mis en œuvre continuent à affiner la description des caractéristiques de la pauvreté en fonction du genre de manière à apporter les réponses adéquates.

80. À l'issue de l'examen du portefeuille du FIDA au Niger précédant l’élaboration du COSOP, il avait été recommandé au Fonds de concentrer ses interventions sur une même zone géographique. Or la Loi relative à la décentralisation reconnaît la commune et la région comme collectivités territoriales, et la SDR devait laisser la possibilité d’une mise en œuvre régionale des différents plans d’action. En conséquence, le Fonds a décidé de concentrer ses interventions sur une région. Après consultation avec le Gouvernement et examen des activités des autres partenaires du développement, la région de Maradi est apparue comme la plus indiquée pour les interventions de réhabilitation et de développement agricole et rural du FIDA. Cette région, l'une des plus densément peuplées du Niger (3% du territoire pour 20% de la population du Niger), est celle qui abrite le plus de pauvres ; de surcroît, malgré un potentiel agricole important, elle a été l’épicentre de la crise alimentaire de 2005.

Gestion du programme de pays et gestion du COSOP

81. Afin de faciliter la supervision et la mise en œuvre du programme, un bureau de liaison des projets FIDA a été mis en place à Niamey dès 2007 de manière à : i) assurer une meilleure participation à la concertation ; ii) faciliter les démarches auprès des administrations impliquées dans la mise en œuvre des projets en cours ; iii) assurer un suivi de la stratégie du pays ; et iv) faire en sorte que les enseignements tirés et les recommandations formulées à l'issue des évaluations indépendantes soient bien pris en compte dans la stratégie du pays. Cependant, la relative faiblesse des ressources humaines et des capacités institutionnelles ne permet pas une mise en œuvre pleinement efficace de la stratégie de pays.

82. Un suivi annuel du COSOP permet de formuler des recommandations qui sont ensuite mises en œuvre au travers des différents projets et activités en cours. Les recommandations issues de ce suivi sont résumées dans la fiche analytique de programme de pays.

83. Par ailleurs, afin d’assurer le suivi du COSOP au niveau national, une équipe de gestion du programme de pays informelle a été mise en place en 2007. Des problèmes de financement ne permettent cependant pas d’assurer une mobilisation permanente de cette équipe.

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84. Bien qu'il ne s'agisse pas d'un COSOP axé sur les résultats, le FIDA a procédé chaque année à une évaluation de l’état d'avancement de sa mise en œuvre (via la fiche analytique de programme de pays) et les mesures ad hoc ont été programmées au moyen de financements existants ou nouveaux (mobilisation de dons d'un montant limité) pour atteindre les objectifs

B. Efficacité

85. Aux trois cinquièmes de son cycle de vie, le taux d’exécution du COSOP de 2006 est supérieur à 75%

86. Les objectifs suivants ont été dans une très large mesure atteints :

a) Le PPILDA a été consolidé.

b) Le portefeuille a été restructuré (assainissement de la gestion, clôture du PDSFR).

c) La Lettre d’entente de Maradi a été signée et a permis la mise en place du programme conjoint du PNUAD dans la zone de Maradi.

d) Des cofinancements ont été négociés (Fonds de l'OPEP, FBS, FEM, SCAC, Banque mondiale, PAM, Fonds supplémentaires italiens et luxembourgeois…).

e) Environ 3 000 tonnes de mil ont été positionnées par l'intermédiaire de 170 banques de soudures, dont l'articulation avec le système d’alerte précoce (via les communes) est en cours.

f) Le groupe cible (femmes et jeunes) a été particulièrement concerné par les actions du FIDA (banque de soudure, promotion de groupe emploi de jeunes...).

g) Les innovations que constituent le ciblage nominatif et l’autodiagnostic ont été mises en œuvre (120 000 personnes concernées).

h) L’articulation et l’intégration des interventions dans le système de décentralisation ont été engagées (plan de développement communautaire, passation de marchés communautaires, IRDAR-RCI).

i) Les outils et moyens nécessaires pour appuyer la coordination des interventions dans la région de Maradi ont été fournis.

j) La concertation sur la politique foncière a été alimenté (l'approche du cadastrage fait référence au Niger).

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VII. RÉCAPITULATIF DES SCORES ATTRIBUÉS AUX CRITÈRES D’ÉVALUATION

Critères d’évaluation EPP Auto-évaluation Observations du Bureau indépendant de l’évaluation

Performance des projets 3,3

Pertinence 4 4,5

L’auto-évaluation porte essentiellement sur les projets PPILDA et IRDAR, alors que l’EPP couvre les 6 derniers projets

Efficacité 3 4 Efficience 3 4,5

Impact sur la pauvreté rurale 4

Revenus et actifs des ménages 3 4 Capital social et humain et autonomisation 4 4 Sécurité alimentaire et productivité agricole 4 4,5 Ressources naturelles et environnement 4 4,5 Institutions et politiques 3 3

Autres critères de performance

Durabilité 3 5 Innovation et reproductibilité à plus grande échelle

5 5

Appréciation globale du portefeuille 4

Performance des partenaires

FIDA 4 5

L’auto-évaluation ne traite que la période couverte par le CPP auteur de l’auto-évaluation, alors que l’EPP porte sur la période 1994-2009.

Gouvernement 3 4 Idem

Institutions coopérantes 3 4,5

L’auto-évaluation ne concerne que le PPILDA et l’UNOPS, alors que l’EPP couvre 5 projets, l'UNOPS et la BOAD

Performance des activités hors prêts 5 4,5 L’auto-évaluation note tous les critères ensemble (score : 4) et les DAT (score : 5), alors que l’EPP note les critères séparément et intègre l’appréciation des dons dans ces notes

Concertation sur les politiques 4 Partenariats 5

Gestion des savoirs 5

Performance des COSOP 4 L’auto-évaluation couvre seulement le dernier COSOP, alors que l’EPP porte sur les deux COSOP.

Pertinence des COSOP 4 4,5

Efficacité des COSOP 4 5

Appréciation globale du partenariat entre le FIDA et le Gouvernement

4

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APPENDICE 3

Programme de la mission principale de l’Évaluation du programme de pays pour le Niger

du 25 avril au 22 mai 2009

Dates Activités 25 avril 2009 Arrivée des membres de l’équipe d’évaluation.26 avril 2009 Réunion de l’équipe : i) programme de travail de la mission ; ii) organisation de la

logistique pour les visites de terrain ; iii) répartition des entretiens prévus à Niamey avec l’administration et les partenaires

27 au 30 avril Entretiens à Niamey avec les services concernés de l’administration centrale et avec les PTF 1 mai 2009 Consultation de la documentation.

Présentation et discussion des résultats de l’étude d’impact. Entretien avec l’équipe du bureau de liaison du FIDA.

2 mai 2009 Voyage pour Aguié. 3 mai 2009 Matin : entretien avec les membres de l’équipe du projet PPILDA.

Après-midi: tournée sur le terrain. 4 mai 2009 Matin : entretiens avec les partenaires du projet PPILDA à Aguié (services techniques,

ONG…). Après-midi : entretiens avec les responsables des composantes du projet. Soirée : entretien avec le Directeur du projet PPILDA.

5 mai 2009 Matin : visite des réalisations du projet dans les villages d’Angoual Tinaou, Tapingaou, Guidan Mado, Daw Kolio Gabass. Après-midi : visite des réalisations du projet dans le village de Gouga Broua et entretien avec le Directeur départemental du développement agricole à Aguié.

6 mai 2009 Journée : visite des réalisations du projet dans le village de Dansaga. Soirée : entretien avec le Directeur du projet PPILDA.

7 mai 2009 Matin : entretiens avec le Gouverneur de Maradi, avec les services techniques de la région (secrétariat général du Gouvernorat, hydraulique, santé, éducation, génie rural, Après-midi : entretien avec la Directrice départementale de l’aménagement du territoire et du développement communautaire.

8 mai 2009 Entretiens collectif et individuels (responsables des composantes) avec les membres de l’équipe du projet IRDAR.

9 mai 2009 Visite des sites d’intervention du projet IRDAR dans les villages Dabala, Gabi, Sarkin Bindiga et Koumtou Mawa (commune de Guidansouri).

10 mai 2009 Matin : nouvel entretien avec la Directrice départementale de l’aménagement du territoire et du développent communautaire, puis avec l’équipe du projet IRDAR Après-midi : retour à Aguié. Soirée : échanges entre les membres de la mission sur le projet IRDAR.

11 mai 2009 Matin : visite des sites d’intervention du projet PDRAA dans le village de Rafa (département d’Aguié). Après-midi : visite des sites d’intervention du projet PDRAA dans le village de Kojeta (département d’Aguié).

12 mai 2009 Retour à Niamey. 13 mai 2009 Visite des sites d’intervention du programme PSN II dans le village de Tombo Bana

(département de Loga). 14 mai 2009 Visite des sites d’intervention du programme PSN II dans le village de Goureybio (région

de Tillabéri). 15 mai 2009 Matin : entretien avec la GTZ et le Secrétariat exécutif de la SDR.

Après-midi : entretien avec la Coopération suisse. Soirée : planification et organisation du travail pour l’élaboration de l’aide-mémoire

16-17 mai 2009 Élaboration des rapports thématiques pour l’aide-mémoire sur la base de la documentation disponible, des entretiens et des visites des sites d’intervention des projets.

18-19 mai 2009 Élaboration et discussion de l’aide-mémoire au sein de la mission. Entretien avec Madame la Ministre de l’aménagement du territoire et du développement communautaire. Entretien avec la Représentante résidente adjointe du PNUD. Entretien avec le Directeur de cabinet du Premier Ministre et du Conseiller en développement rural du Premier Ministre.

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Dates Activités 20 mai 2009 Communication de l’aide-mémoire au bureau indépendant de l’évaluation du FIDA à

Rome et démarrage de l’élaboration de la présentation PowerPoint. 21 mai 2009 Communication de l’aide-mémoire au Gouvernement nigérien.22 mai 2009 Présentation et discussion de l’aide-mémoire avec la partie nigérienne. 23 mai 2009 Départ des membres de la mission.

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APPENDICE 4

Récapitulatif des projets financés par le FIDA au Niger

Nom du projet Approb. CAa

Entrée en vigueur

Clôture

Coût total (en millions d’USD approuvés)

Contrib. FIDA (en millions d’USD approuvés)

Institution coopérante

Cofinancements (en millions d’USD)

Deuxième projet de développement rural de Maradi (PDRM)

07/05/80 19/11/80 30/09/88 34,04 12,03 IDAb France (4,41) Banque mondiale (10,29)

Programme spécial pour le Niger (PSN I)

03/12/87 13/07/88 31/03/95 21,9 14,00 UNOPS Organisation des volontaires néerlandais et français (0,17)

PNUD (0,94) PAM (0,93)

Projet de développement rural de la région d’Aguié (PDRAA)

11/12/91 28/08/92 30/06/02 16,98 11,26 UNOPS BOAD (1,94)

Programme spécial pour le Niger– phase II (PSN II)

13/09/95 27/02/98 31/12/04 20,00 12,40 UNOPS PAM (1,4)

Programme de développement des services financiers ruraux (PDSFR)

03/05/00 08/06/01 31/12/04 27,29 11,80 UNOPS France (4,0)

Projet de promotion de l’initiative locale pour le développement à Aguié (PPILDA)

11/12/02 05/05/05 13/02/08 17,56 10,00 Supervision directe FIDA

Belgique (3,77) Italie (0,2)

Initiative de réhabilitation et de développement agricole et rural (IRDAR)

14/12/06 29/06/07 31/12/13 36,29 15,25 Supervision directe FIDA

Belgique (5,71) Fonds de l'OPEP (6,36) PAM (2,10)

Initiative de réhabilitation et de développement agricole et rural – Renforcement des capacités institutionnelles (IRDAR-RCI)

17/12/08 n.d. c 31/12/14 61,50 16,00 Supervision directe FIDA

FEM (4,68) Banque mondiale (30,0)

a) Conseil d'administration b) Association internationale de développement c) non disponible Source : PPMS, table PRT110

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APPENDICE 5

Récapitulatif des dons financés par le FIDA au Niger

Don Objectif Montant (en USD)

Petit DAT 590 Consolider les acquis du PDRAA et préparer le nouveau projet PPILDA basé sur la valorisation des innovations locales

200 000

Don d’assistance n° SUPPL°- n° 6003 Intégrer l’approche genre dans le PPILDA 95 000

Don n°SUPPL-IT-597-NE Surmonter la crise alimentaire de 2005 dans la zone du PPILDA

200 000

Don n° SUPPL-IT-52-NE Consolider le don n° SUPPL-IT-597-NE 200 000

Don PARCOF Renforcer la capacité de concertation des organisations paysannes

200 000

Don CALI n° OC/CALI/02/02 Financer la première phase du programme CALI (foncier)

100 000

Don CNEDD SUPPL 016 NE (fonds supplémentaires italiens)

Assister le Gouvernement dans l’élaboration du Plan d’action nation NO.al de lutte contre la désertification (PAN LCD)

600 000

Don SDRP (fonds supplémentaires luxembourgeois)

Appuyer le Gouvernement pour le premier examen annuel de l'exécution de la SDRP

22 535

Total 1,617 million d'USD

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APPENDICE 6

Description des principaux éléments des deux COSOP pour le Niger

Principaux éléments COSOP de 1999 COSOP de 2006 Objectifs généraux - Au cours de la première phase (1999-2001) :

consolider les opérations du FIDA en cours dans le pays et améliorer l’accès des pauvres aux services financiers. - Au cours de la deuxième phase (2001-2003), assurer le potentiel productif du Niger à long terme.

Les événements récents (crise alimentaires 2004-2005) ont créé une situation qui appelle des actions rapides et concertées afin de faire face aux crises alimentaires tout en renforçant la capacité de résister aux crises à venir.

Éléments stratégiques - Amélioration de la GRN. - Promotion du développement économique au bénéfice des pauvres à travers : i) l'exploitation des débouchés sur le marché régional ; ii) le développement de la petite agriculture, y compris la petite irrigation et l’élevage ; et iii) le développement des activités extra-agricoles. - Mise en œuvre d’une approche participative et développement des organisations de base. - Amélioration de l’accès aux services sociaux de base.

i) Réduction de la vulnérabilité et renforcement de la sécurité alimentaire des ménages ruraux ; ii) amélioration des revenus et de l’accès aux marchés pour les groupes cibles ; et iii) amélioration de l'accès des populations les plus vulnérables aux services sociaux de base.

Priorités géographiques Le COSOP cible l’ensemble des régions défavorisées du pays.

Couverture large (Nord–Est ; Sud-Est ; Sud-Ouest)

Concentration des interventions sur la région de Maradi caractérisée par : - 3% du territoire et 20% de la population; - un important potentiel agro-sylvo-pastoral et commercial (frontière avec le Nigéria) ; et - région la plus touchée par la crise alimentaire de 2004-2005.

Secteurs visés - Microfinance - Infrastructures de base - Amélioration des revenus, y compris par les AGR - Capital social - GRN

- Microfinance - Infrastructures de base - Amélioration des revenus, y compris par les AGR - Capital social - GRN

Principaux partenaires nationaux

Partenaires nationaux: - Gouvernement et ses services - Organisations de producteurs - ONG Partenaires internationaux: - Union européenne - FAO - Banque mondiale - Coopération française - Coopération italienne - GTZ - UNOPS - BOAD

Partenaires nationaux: - Gouvernement et ses agences - Collectivités territoriales

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Description des principaux éléments des deux COSOP pour le Niger (suite)

Principaux éléments COSOP de 1999 COSOP de 2006 Groupes cibles Petits producteurs en zone d’agriculture

pluviale et pastorale, femmes chefs de ménage et jeunes chômeurs ruraux.

Producteurs agricoles, femmes et jeunes issus des ménages les plus vulnérables.

Financement Prévision de 6 à 9 millions d’USD pour la première phase. Concernant la seconde phase, le COSOP prévoit une augmentation substantielle des fonds alloués par le FIDA au Niger mais ne donne pas de montant précis.

5 millions d’USD par an.

Gestion du programme Pas d’indication particulière sur la gestion du programme, excepté l'organisation de l’appui du FIDA en deux phases (1999-2001) et (2001-2003). Sur le plan de la mise en œuvre, le COSOP privilégie la consolidation des projets en cours de réalisation. Il prévoit également de transférer la supervision du projet PDRAA de la BOAD à l’UNOPS dans l’objectif d’accroître la qualité de la supervision.

Il est prévu que la gestion du programme privilégie : - la gestion axée sur les résultats - un respect rigoureux des procédures financières et comptables ; - un coordonnateur du FIDA pour renforcer le partenariat avec les partenaires ; et - une communication et une visibilité accrues concernant les opérations du FIDA.

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APPENDICE 7

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APPENDICE 8

Définition des critères d'évaluation appliqués par le Bureau indépendant de l'évaluation

Critères DéfinitionsA

Performance du projet Pertinence Mesure dans laquelle les objectifs d'une intervention de développement coïncident avec

les besoins des bénéficiaires et du pays, les priorités du Fonds et les politiques des partenaires et des donateurs. Ce critère comprend également une évaluation de la cohérence avec laquelle le projet tend à atteindre ses objectifs.

Efficacité Mesure dans laquelle les objectifs de l'intervention de développement ont été atteints ou devraient l'être, compte tenu de leur importance relative.

Efficience Mesure dans laquelle la conversion des ressources (fonds, compétences, temps, etc.) en résultats est économique.

Impact sur la pauvreté ruraleB

Ce critère apprécie les changements intervenus ou devant intervenir dans la vie des ruraux pauvres (positifs ou négatifs, directs ou indirects, délibérés ou non intentionnels) à la suite des interventions de développement.

Revenus et actifs des ménages Les revenus des ménages permettent d'évaluer les avantages économiques apportés à un individu ou à un groupe, tandis que les actifs se rapportent à un stock d'éléments ayant une valeur économique.

Capital humain et social et autonomisation

Il s'agit d'évaluer les changements qui caractérisent l'autonomisation des individus, la qualité des organisations et institutions communautaires, et les capacités intellectuelles et collectives des pauvres.

Sécurité alimentaire et productivité agricole

Il s'agit d'évaluer les résultats obtenus sur le plan de la sécurité alimentaire en ce qui concerne la disponibilité et la stabilité de l'accès à l'alimentation, tandis que les changements qui caractérisent la productivité agricole sont mesurés en termes de rendements.

Ressources naturelles, environnement et changement climatique

Il s'agit surtout d'apprécier dans quelle mesure un projet a contribué à la protection ou à la remise en état de ressources naturelles et de l'environnement ou à leur épuisement. Cette évaluation comprend également une analyse de l’impact des projets en matière d’adaptation aux effets du changement climatique ou d’atténuation de ces effets.

Institutions et politiques Ce critère a pour objet d'analyser les changements ayant trait à la qualité et aux performances des institutions, des politiques et du cadre réglementaire qui affectent les conditions de vie des pauvres.

Autres critères de performance Durabilité Il s'agit d'apprécier la pérennité probable des avantages nets apportés par une

intervention de développement après qu'aura pris fin l'appui financier extérieur. Cette évaluation comprend également une analyse de la probabilité que les résultats obtenus et prévisibles seront maintenus pendant toute la durée du projet en dépit des risques identifiés.

Promotion de l'innovation et de la reproduction à plus grande échelle des innovations en faveur des pauvres

Mesure dans laquelle les interventions de développement du FIDA ont : i) introduit des approches novatrices de la réduction de la pauvreté rurale ; et ii) ont été ou seront vraisemblablement reproduites à plus grande échelle par des gouvernements, des donateurs, le secteur privé et d'autres organisations.

Genre Ce critère évalue les efforts déployés pour promouvoir l'égalité entre les sexes et l’émancipation des femmes lors de la conception, la mise en œuvre, la supervision et l’appui à la mise en œuvre, et l'évaluation des projets soutenus par le FIDA.

Résultats globaux du projet Évaluation générale du projet à la lumière des analyses réalisées sur la base des divers critères d'évaluation susmentionnés.

Performance des partenaires FIDA Gouvernement IC ONG - organisations à assise

communautaire

Contributions apportées par les partenaires à la conception, à l'exécution, au suivi, à la supervision, à l'appui à l'exécution et à l'évaluation des projets et aux rapports. La performance de chaque partenaire doit être évaluée individuellement à la lumière du rôle et des responsabilités qui lui incombent pendant toute la durée du projet.

A) Ces définitions sont extraites du Glossaire des principaux termes relatifs à l’évaluation et la gestion axée sur les résultats publié par le Comité d’aide au développement de l’Organisation de coopération et de développement économiques ainsi que du Manuel de l’évaluation du FIDA (2009).

B) Il est à souligner que le Manuel de l’évaluation aborde également « l’absence d’intervention ». Il se peut qu’il n’ait pas été prévu, délibérément ou non, d’intervention spécifique concernant l’un ou plusieurs des cinq domaines de l’impact. Cependant, si des changements positifs ou négatifs sont décelés et peuvent être imputés - entièrement ou en partie - au projet, il conviendra d’attribuer une note au domaine d’impact concerné. En revanche, si aucun changement n’est décelé et si aucune intervention n’était prévue, il n’y a pas lieu d’attribuer une note quelconque (ou bien il conviendra d’apposer la mention « sans objet »).

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APPENDICE 9

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APPENDICE 10

Liste non exhaustive des personnes rencontrées par la mission

Noms et Prénoms Fonction Organisme

1. Abdel Ghousman Directeur Direction départementale du développement agricole d’Aguié

2. Abdoullahi Beidou Directeur général Institut national de la statistique

3. Abdullahi Abouba Ancien Directeur Unité de terrain du projet PSN II de Tillabéry

4. Adam Toudou Professeur Faculté d’agronomie

5. Alex M’Cullough Peace Corps Village de Goureybio

6. Ali Kairou Coordinateur de zone Projet IRDAR

7. Ali Meko Secrétaire général Comité de champs de diversité à Dansaga

8. Amadou Alassane Spécialiste principal des services agricoles

Banque mondiale

9. Amadou Boubakar Directeur Ministère de l’aménagement du territoire et du développement communautaire – Direction générale de l'aménagement du territoire

10. Amadou Moussa Directeur Ministère du développement agricole – Direction générale du génie rural

11. Baare Amadou Dele Secrétaire général Ministère de l’élevage et des industries animales - Secrétariat général

12. Bertrand Dayot Assistant technique Direction régionale du MATDC à Maradi

13. Chaibou Abdou Secrétaire général Ministère du développement agricole – Secrétariat général

14. Chaibou Ali Maazou Gouverneur Maradi

15. Chaïbou Guero Directeur Projet PPILDA Aguié

16. Chekaram Idi Directeur Ministère de l’aménagement du territoire et du développement communautaire - DS

17. Clouvi Banque mondiale 18. Coulibaly Sériba Représentant MATDC SDR

19. Diebou Tahirou Directeur adjoint Direction régionale de l’éducation nationale à Maradi

20. Mme. Diouri RAF Projet IRDAR

21. Garro Gado Directeur Ministère de l’aménagement du territoire et du développement communautaire - DL

22. Hamidou Adjoint à la directrice Direction régionale du MATDC Maradi

23. Hamidou Garba Responsable Association des jeunes d’Aguié (AJA) ONG

24. Harouna Kabo Inspecteur général des services, Secrétaire général par intérim

Ministère de l’aménagement du territoire et du développement communautaire

25. Harouna Mahamadou Ancien Directeur de projet Projet PDSFR 26. Harouna Mamadou Responsable du suivi-évaluation Projet PPILDA, Aguié

27. Hassan Issa Responsable composante II Projet PPILDA, Aguié

28. Ibrahim Aissouk Secrétaire général Gouvernorat de la région de Tillabéry 29. Ibrahim Andillo Directeur Direction régionale de l’hydraulique à Maradi 30. Ibrahim Boukary Coordinateur Projet IRDAR Maradi 31. Ibrahim Soumaila Directeur Institut national de la statistique32. Ide Tahirou Coordinateur national Ministère du développement agricole -PAC

33. Iro Souley Directeur général Ministère de l’Économie et des finances – Direction générale des programmes sectoriels

34. Issa Salissou Superviseur ONG KARKARA

35. Issaka Djillou Projet IRDAR

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Noms et Prénoms Fonction Organisme

36. Issaka Omarou Chef de village Village de Rafa (PDRAA) 37. Mme. Jibril Zainabou Directrice Direction régionale du MATDC à Maradi

38. Kane Dan Baou Représentant ONG TATTALI à Aguié

39. Labbo Iliyassou Projet IRDAR

40. Mahamam Aba Directeur général Ministère de l’aménagement du territoire et du développement communautaire - DC

41. Mahaman Noufou Coordinateur ONG KARKARA Madarounfa

42. Maikoréma Zeinabou Badéri

Secrétaire Exécutif Stratégie de développement rural

43. Makkou Saddi Chef de village Village de Guidan Mado, Commune de Gangara

44. Malam Soulé Chef du village Village de Kogeta (PDRAA)

45. Mamane Abarché Projet IRDAR

46. Manzo M. Laouali MD, Diu

Directeur Direction régionale de la santé Maradi

47. Maron Bado Responsable de la composante IV Projet PPILDA Aguié

48. Mme Seydou Mariama Altimé

Responsable Bureau de liaison des projets financés par le FIDA au Niger

49. Mohama Na Abou Maire Commune de Gabi

50. Mohaman Soni Abdon Représentant du MDA SDR

51. Mohamed Tassiou Sani Directeur Direction départementale du génie rural à Maradi

52. Moussa Harouna Abdellahi

Superviseur de la commune de Guidansouri

Projet IRDAR

53. Moussa Labou Ancien Ministre de l’agriculture

54. Moutari Salibi Communicateur District sanitaire d’Aguié, Direction départementale de la santé d’Aguié

55. Rabe Elhajidi Chef de village Village de Koumtou Mawa

56. Radji Guemba Directeur Ministère de l’hydraulique

57. Mme. Saadé Souleye Affizou

Ministre Ministère de l’aménagement du territoire et du développement communautaire

58. Saidou Yacouba Gori Projet IRDAR

59. Sani Abdou Koraon Projet IRDAR

60. Sani Harouna Superviseur ONG KARKARA

61. Sani Ranaou Directeur Direction départementale de l’environnement à Aguié

62. Seydou Yayé Directeur, interlocuteur du FIDA Ministère de l’Économie et des finances, Direction générale des programmes sectoriels

63. Simon Aivdgi Ancien Directeur adjoint Projets PSN I et PSN II

64. Soba Mohmadou Projet IRDAR

65. Soulaiman Malam Moussa

Directeur Direction départementale de l’aménagement du territoire et du développement communal à Aguié

66. Werner Petuelli Directeur résident GTZ

67. Yahia Ibrahim Président Comité de gestion du point d’eau village de Dabala (IRDAR)

68. Zourkaleyni Gongo Président Groupement des agriculteurs du village de Goureybio

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103

APPENDICE 11

Bibliographie

COSOP du FIDA

FIDA, République du Niger : Programme des options et stratégies d’intervention pour le pays, Rome, mars 1999.

FIDA, République du Niger : Programme des options et stratégies d’intervention pour le pays, Rome, avril 2006.

Projets financés par le FIDA

Initiative de réhabilitation et de développement agricole et rural (IRDAR)

FIDA, « Rapport de préévaluation du projet Initiative de réhabilitation et de développement agricole et rural Volume I : Rapport principal et annexes, Volume II Documents de travail », septembre 2006.

FIDA, « Rapport de préévaluation du projet Initiative de réhabilitation et de développement agricole et rural », novembre 2006.

FIDA, « Accord de don de l'Initiative de réhabilitation et de développement agricole et rural. Don n°.BG », novembre 2006.

FIDA, « Rapport et recommandation du Président au Conseil d’Administration concernant une proposition de prêt à la République du Niger pour le projet Initiative de réhabilitation et de développement agricole et rural », décembre 2006.

FIDA, « Aide-mémoire à la formulation du projet Initiative de réhabilitation et de développement agricole et rural, programme de renforcement institutionnel », juillet 2007.

FIDA, « Accord de don de l'Initiative de réhabilitation et de développement agricole et rural. Don n°.BE-43-NE », février 2007.

FIDA, « Accord de financement de l’Initiative de réhabilitation et de développement agricole et rural. Prêt n°.705-NE et Don n°.893-NE », février 2007.

FIDA, « Rapport de formulation, projet Initiative de réhabilitation et de développement agricole et rural », septembre 2008.

Initiative de réhabilitation et de développement agricole et rural – renforcement des capacités institutionnelles (IRDAR-RCI).

Banque mondiale (2006), « Rapport de préévaluation, Document de conception du projet Initiative de réhabilitation et de développement agricole et rural – renforcement des capacités institutionnelles », juillet 2006.

FIDA, Document de conception du projet Initiative de réhabilitation et de développement agricole et rural – renforcement des capacités institutionnelles – Renforcement des Capacités Institutionnelles, août 2008.

FIDA, « Rapport et recommandation du Président au Conseil d’Administration concernant une proposition de prêt à la République du Niger pour le projet Initiative de réhabilitation et de développement agricole et rural – renforcement des capacités institutionnelles », décembre 2008.

Page 142: République du Niger

104

République du Niger, « Rapport de préévaluation, Document de travail n°.1 : Analyse des causes et des mécanismes de la pauvreté dans la région de Maradi, Initiative de réhabilitation et de développement agricole et rural – renforcement des capacités institutionnelles ».

République du Niger, Ministère du développement agricole, Programme d’actions communautaires, « Rapport de préévaluation, document de conception du projet Initiative de réhabilitation et de développement agricole et rural – renforcement des capacités institutionnelles », mai 2008.

Programme de développement des services financiers ruraux (PDSFR).

FIDA, « Aide-mémoire de la mission de formulation, Programme de développement des services financiers ruraux », Rome, juin 1999.

FIDA, Rapport de formulation, Programme de développement des systèmes financiers ruraux au Niger, Rome, juillet 1999.

FIDA, « Activités prévues au titre des projets 1999-2000, Programme de développement des services financiers ruraux », Division Afrique I, Département gestion des programmes, septembre 1999.

FIDA, « Rapport de préévaluation, Rapport principal et annexes, Programme de développement des services financiers ruraux », octobre 1999.

FIDA, « Rapport et recommandation du Président au Conseil d’Administration concernant une proposition de prêt pour la République du Niger pour le Programme de développement et des services financiers ruraux », Rome, mai 2000.

FIDA, « Accord de prêt, Programme de développement et des services financiers ruraux, Prêt n° 533-NE », Rome, décembre 2000.

FIDA, « Aide-mémoire de l'évaluation de la première phase du programme de développement des services financiers ruraux », avril 2005.

Horus Banque et Finance, « Actualisation du diagnostic des systèmes financiers décentralisés (SFD) candidats aux contrats plans, Programme de développement des services financiers ruraux », mai 2003.

République du Niger, « Rapport d’activités 2001-2002, Programme de développement des services financiers ruraux (2003) », avril 2003.

République du Niger (2004), « Rapport de la mission sur la revue des conditions de rémunération de couverture sociale des personnels des projets et programmes du FIDA au Niger, Programme de développement des services financiers ruraux », août 2004.

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République du Niger

Mai 2011

ÉVALUATION DU PROGRAMME DE PAYS

Fonds international de développement agricole

Via Paolo di Dono, 4400142 Rome, ItalieTéléphone: +39 06 54592048Facsimile: +39 06 54593048Courrier électronique: [email protected]/evaluation

Oeuvrer pour que lespopulations rurales pauvresse libèrent de la pauvreté

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