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TABLE REMERCIEMENTS 1 PRÉSENTATION 3 AVERTISSEMENT 5 ANNÉE 1884 7 Lettre à Martha Bernays, Vienne, 21.04.1884 7 De la coca 7 ANNÉE 1887 11 Lettre à Fliess, 24.11.1887 11 Lettre à Fliess, 28.12.1887 11 ANNÉE 1888 13 Lettre à Fliess, 4.02.1888 13 Lettre à Fliess, 28.05.1888 13 Lettre à Fliess, 29.08.1888 13 ANNÉE 1890 15 Lettre à Fliess, 1.08.1890 15 « Traitement psychique (traitement d’âme) » 15 ANNÉE 1891 17 Contribution à la conception des aphasies 17 ANNÉE 1892 19 Lettre à Fliess, 28.06.1892 19 Lettre à Fliess, 4.10.1892 19 Lettre à Fliess, 18.12.1892 19 Lettre à Fliess, fin 1892 19 « Pour une théorie de l’attaque hystérique », avec Josef Breuer 19 « Notice III » 20 « Un cas de guérison hypnotique, avec des remarques sur l’apparition de symptômes hystériques par la “contre-volonté” » 21 ANNÉE 1893 23 « Les mécanismes psychiques des phénomènes hystériques : communication préliminaire » 23

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TABLE

REMERCIEMENTS 1PRÉSENTATION 3AVERTISSEMENT 5

ANNÉE 1884 7Lettre à Martha Bernays, Vienne, 21.04.1884 7De la coca 7

ANNÉE 1887 11Lettre à Fliess, 24.11.1887 11Lettre à Fliess, 28.12.1887 11

ANNÉE 1888 13Lettre à Fliess, 4.02.1888 13Lettre à Fliess, 28.05.1888 13Lettre à Fliess, 29.08.1888 13

ANNÉE 1890 15Lettre à Fliess, 1.08.1890 15« Traitement psychique (traitement d’âme) » 15

ANNÉE 1891 17Contribution à la conception des aphasies 17

ANNÉE 1892 19Lettre à Fliess, 28.06.1892 19Lettre à Fliess, 4.10.1892 19Lettre à Fliess, 18.12.1892 19Lettre à Fliess, fin 1892 19« Pour une théorie de l’attaque hystérique », avec Josef Breuer 19« Notice III » 20« Un cas de guérison hypnotique, avec des remarques sur l’apparitionde symptômes hystériques par la “contre-volonté” » 21

ANNÉE 1893 23« Les mécanismes psychiques des phénomènes hystériques :communication préliminaire » 23

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Manuscrit B, « Étiologie des névroses » 24« Quelques considérations pour une étude comparative des paralysiesmotrices organiques et hystériques » 25Lettre à Fliess, 30.05.1893 26Manuscrit C, « Rapport sur la marche du travail » 26Lettre à Fliess, 10.07.1893 26« Charcot » 26Lettre à Fliess, 6.10.1893 27Lettre à Fliess, 17.11.1893 28

ANNÉE 1894 29« Les psychonévroses de défense. Essai d’une théorie psychologiquede l’hystérie acquise de nombreuses phobies et obsessionset de certaines psychoses hallucinatoires » 29Lettre à Fliess, 7.02.1894 30Lettre à Fliess, 19.04.1894 30Lettre à Fliess, 21.05.1894 31Manuscrit D, « De l’étiologie et de la théorie des grandes névroses » 31Manuscrit E, « Comment naît l’angoisse » 31Lettre à Fliess, 22.06.1894 32Manuscrit F, « Compilation III. Névrose d’angoisse : prédispositionhéréditaire » 32

ANNÉE 1895 35« Qu’il est justifié de séparer de la neurasthénie un certain complexesymptomatique sous le nom de “névrose d’angoisse” » 35« Obsessions et phobies. Leur mécanisme psychique et leur étiologie » 37Manuscrit G, « La mélancolie » 38Manuscrit H, « Paranoïa » 39Manuscrit I, « Migraine : points bien établis » 39Études sur l’hystérie, avec Josef Breuer 40« La pulsion sexuée, une étude médico-sociale de A. Hegar » 61« Compte rendu du livre de P.J. Mœbius, La Migraine » 61« Mécanisme des représentations de contrainte et des phobies » 62« Sur la critique de la “névrose d’angoisse” » 63Esquisse d’une psychologie scientifique 64

ANNÉE 1896 79Manuscrit K, « Les névroses de défense. Conte de Noël » 79« L’hérédité et l’étiologie des névroses » 81« Nouvelles remarques sur les névropsychoses de défense » 83Lettre à Fliess, 16.03.1896 86

VI RÉSUMÉ DES ŒUVRES COMPLÈTES DE FREUD

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Lettre 44 à Fliess, 2.04.1896 87« Sur l’étiologie de l’hystérie » 87Lettre 45 à Fliess, 4.05.1896 90Lettre 46 à Fliess, 20.05.1896 90Lettre 47 à Fliess, 4.06.1896 91Lettre 48 à Fliess, 30.06.1896 91Lettre 49 à Fliess, 26.10.1896 91Lettre 50 à Fliess, 2.11.1896 91Lettre 52 à Fliess, 6.12.1896 92Lettre à Fliess, 17.12.1896 93

ANNÉE 1897 95Lettre 54 à Fliess, 3.01.1897 95Lettre 55 à Fliess, 11.01.1897 95Lettre 56 à Fliess, 17.01.1897 95Lettre 57 à Fliess, 24.01.1897 95« La paralysie cérébrale infantile » 96« Résumé des travaux scientifiques du Dr Sigm. Freud, Privatdocent » 96Lettre à Fliess, 6.04.1897 96Lettre à Fliess, 28.04.1897 97Lettre à Fliess, 2.05.1897 97Lettre à Fliess, 16.05.1897 97Lettre à Fliess, 31.05.1897 98Lettre à Fliess, 12.06.1897 100Lettre à Fliess, 7.07.1897 100Lettre à Fliess, 14.08.1897 100Lettre à Fliess, 18.08.1897 101Lettre à Fliess, 21.09.1897 101Lettre à Fliess, 3.10.1897 102Lettre à Fliess, 15.10.1897 102Lettre à Fliess, 27.10.1897 103Lettre à Fliess, 31.10.1897 103Lettre à Fliess, 5.11.1897 103Lettre à Fliess, 14.11.1897 104Lettre à Fliess, 18.11.1897 105Lettre 77 à Fliess, 3.12.1897 105Lettre 78 à Fliess, 12.12.1897 105Lettre 79 à Fliess, 22.12.1897 105

ANNÉE 1898 107Lettre 81 à Fliess, 4.01.1898 107Lettre 82 à Fliess, 16.01.1898 107

Table VII

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Lettre 83 à Fliess, 9.02.1898 107« La sexualité dans l’étiologie des névroses » 107Lettre 84 à Fliess, 10.03.1898 109Lettre 85 à Fliess, 15.03.1898 109Lettre 86 à Fliess, 24.03.1898 110Lettre 87 à Fliess, 3.04.1898 110Lettre 88 à Fliess, 14.04.1898 110Lettre 89 à Fliess, 1.05.1898 110Lettre 91 à Fliess, 20.06.1898 110Lettre 92 à Fliess, 7.07.1898 111Lettre 93 à Fliess, 20.08.1898 111Lettre 94 à Fliess, 26.08.1898 111Lettre 95 à Fliess, 31.08.1898 111Lettre 96 à Fliess, 22.09.1898 111Lettre 97 à Fliess, 27.09.1898 112Lettre 98 à Fliess, 9.10.1898 112Lettre 99 à Fliess, 23.10.1898 112Lettre 100 à Fliess, 5.12.1898 112« Sur le mécanisme de l’oubli » 113

ANNÉE 1899 115Lettre à Fliess, 3.01.1899 115Lettrre 102 à Fliess, 16.01.1899 115Lettre 103 à Fliess, 30.01.1899 115Lettre 104 à Fliess, 6.02.1899 115Lettre 105 à Fliess, 19.02.1899 116Lettre 106 à Fliess, 2.03.1899 116Lettre 107 à Fliess, 28.05.1899 116« Sur les souvenirs-écrans » 117Lettre à Fliess, 9.06.1899 118Lettre à Fliess, 22.07.1899 119Lettre à Fliess, 1.08.1899 119Lettre à Fliess, 6.08.1899 119Lettre à Fliess, 20.08.1899 119Lettre à Fliess, 27.08.1899 119Lettre à Fliess, 6.09.1899 120Lettre à Fliess, 11.09.1899 120Lettre à Fliess, 21.09.1899 120Lettre à Fliess, 9.10.1899 120Lettre à Fliess, 11.10.1899 121Lettre à Fliess, 27.10.1899 121L’Interprétation des rêves 121

VIII RÉSUMÉ DES ŒUVRES COMPLÈTES DE FREUD

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Lettre à Fliess, 5.11.1899 139« Une prémonition onirique accomplie » 139Lettre à Fliess, 12.11.1899 140Lettre à Fliess, 9.12.1899 140

ANNÉE 1900 141Lettre à Fliess, 8.01.1900 141Lettre à Fliess, 26.01.1900 141Lettre à Fliess, 12.02.1900 141Lettre à Fliess, 11.03.1900 141Lettre à Fliess, 23.03.1900 142Lettre à Fliess, 4.04.1900 142Lettre à Fliess, 16.04.1900 142Lettre à Fliess, 7.05.1900 142Lettre à Fliess, 16.05.1900 142Lettre à Fliess, 20.05.1900 143Lettre à Fliess, 12.06.1900 143Lettre à Fliess, 10.07.1900 143Lettre à Fliess, 14.10.1900 143

ANNÉE 1901 145Sur le rêve 145Lettre 140 à Fliess, 25.01.1901 150Lettre à Fliess, 30.01.1901 150Lettre à Fliess, 15.02.1901 151Lettre à Fliess, 8.05.1901 151Psychopathologie de la vie quotidienne 151Lettre à Fliess, 7.08.1901 161Lettre à Fliess, 19.09.1901 161

ANNÉE 1902 163Lettre à Fliess, 8.03.1902 163

ANNÉE 1904 165« La méthode psychanalytique de Freud » 165

ANNÉE 1905 167« De la psychothérapie » 167« Traitement psychique (traitement d’âme) » 168Le mot d’esprit et sa relation à l’inconscient 168Trois essais sur la théorie de la sexualité 179

Table IX

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Je me sens victorieux plutôt que vaincu.Sigmund Freud

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REMERCIEMENTS

À L’HEURE DES LIVRES NOIRS de la psychanalyse et autres amendementsvisant très clairement à déloger la psychanalyse de l’université et des insti-tutions de santé publique, il nous paraît fondamental de poursuivre le tra-vail de transmission de l’œuvre de Freud comme nous le pouvons et de làoù nous sommes. Résumer l’œuvre de Freud est une tâche impossible àlaquelle nous nous risquons simplement pour en faciliter l’accès, pour gui-der l’étudiant en matière freudienne, cette bonne chère dont nous ne pou-vons encore moins nous passer aujourd’hui. Lire Freud à l’avenir est la voieque nous recommandons très vivement.

Je tiens à remercier très chaleureusement Laurence Guichard, directrice de lacollection, pour avoir cru en ce projet et pour avoir fourni une aide précieusedans la réalisation de ce travail. Mes remerciements vont encore à ArthurCohen, président des éditions Hermann, pour avoir accueilli le projet avecenthousiasme et pour prendre ce risque avec nous.

C.M.

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PRÉSENTATION

CE MANUEL est écrit à l’usage de tous ceux qui veulent s’initier à l’œuvre deFreud ou des chercheurs désireux d’avoir une vue synthétique sur l’en-semble des textes car il est construit de manière chronologique. En effet, celivre pratique et pédagogique, en aucun cas critique et explicatif, reprendl’ensemble des textes, articles et livres ainsi que les lettres à Fliess (inaugu-rant la métapsychologie en tant qu’elles représentent un espace de pensée etde recherche) et ce, de manière chronologique, de 1884 à 1905 pour ce pre-mier volume. C’est un matériau brut en ce sens qu’aucun commentaire n’estfait sur les textes, ils sont simplement ordonnés dans le temps de la publica-tion et résumés en restant au plus près de l’écriture freudienne telle qu’ellea été traduite (des traductions hétérogènes ont pu être utilisées). De fait, cemanuel est un outil très utile pour se diriger dans le corpus freudien, mais ilne doit pas faire l’économie de la lecture exhaustive des textes. Bien aucontraire, il doit être un guide vers la voie des textes auxquels le lecteurpourra plus facilement accéder. Nous prenons d’emblée la mesure de lafaille qu’un tel document met en évidence : nous ne pouvons en aucun casrésumer le corpus freudien car nous le dépouillons. Voilà pourquoi nousdisons qu’il n’est qu’un guide vers la lecture dans son entier des textes quenous présentons. De la même manière que la lecture d’un très bon guide surJérusalem ne fait pas l’économie du déplacement et de la visite de la ville.

Deux prochains tomes compléteront ce premier et devraient rassembler tousles textes. Ils seront établis grâce à une équipe de spécialistes et se reparti-ront comme suit : tome II, 1905-1920 ; tome III, 1920-1939.

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AVERTISSEMENT

POUR LES ARTICLES ET LES LIVRES, les dates indiquées sont les dates depublication, celles figurant entre parenthèses (années, mois ou saisons) sontles dates d’écriture et non celles de la publication. Lorsque la publication estposthume, je fais figurer dans l’ordre chronologique la date d’écriture dutexte en indiquant à côté que le texte est publié après la mort de Freud en1939. Pour la correspondance, seule les lettres à Fliess sont reprises, aucuneautre correspondance n’est résumée. Les ouvrages traduits utilisés sont pourla plupart ceux de l’ancienne traduction, quelques textes sont ceux de lanouvelle traduction desŒuvres complètes. Toutes les traductions et toutes leséditions ne sont pas mentionnées. Nous faisons figurer en italiques les pas-sages que nous pensons particulièrement importants.

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1884

21 avril 1884Lettre à Martha Bernays, Vienne

Freud fait part à sa fiancée de son nouveau projet, il s’agit d’un essai théra-peutique fondé sur des documents réunis autour de l’efficacité des feuillesde coca pour résister à la privation et à la fatigue. Un Allemand en a vérifiéle succès sur des soldats. Freud compte se procurer de la cocaïne et en testerles mérites sur des patients souffrant d’affection cardiaque mais aussi « dedépression nerveuse, particulièrement dans les états si pitoyables consécu-tifs au sevrage de la morphine (comme chez le docteur Fleischl) ».

1884De la cocaÜber Cocaïn, trad. coll., Éditions Complexes, Bruxelles, 1976, trad. Évelyne Sznycer(Allgemeinem Krankenhause in Wien Centralbalt fur ges. therapie 2, 289-314, 1884 juli)

Freud débute son article par une description de la plante et la manière dontsont produites les feuilles. La plante coca est un arbuste de quatre à six piedscultivé en Amérique de Sud, dont les feuilles sont considérées mûres lors-qu’elles se cassent au toucher. Elle sont ensuite séchées au feu ou au soleil.

II. Histoire et usage de la coca

La coca est associée aux rites religieux, on la mâche lors des cérémonies maissurtout elle est considérée comme un héritage divin légué par Manco Capac,fils du Soleil. Elle rassasie les affamés et fortifie les faibles. On en déposaitdans la bouche des morts pour qu’il soient accueillis avec chaleur dans l’au-delà. Les Espagnols, la considérant comme un office du diable, l’interdirentmais très vite ils l’autorisèrent à nouveau, les Indiens ne parvenant pas à êtreefficaces pour leurs rudes travaux sans elle. Elle était ainsi distribuée trois àquatre fois par jour aux travailleurs.

Mantegazza a souligné la dépendance qui peut s’installer vis-à-vis de la cocadès le plus jeune âge et Pœppig a effectué l’effrayant portrait de ladéchéance physique et mentale de ses consommateurs indiens.

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III. Les feuilles de coca en Europe. La cocaïne

La première recommandation en sa faveur apparaît en 1569, mais toutes lesexpériences faites n’ont donné aucun résultat certainement en raison de lamauvaise qualité des préparations européennes.

IV. Effet de la coca sur les animaux

Le résultat habituel est le suivant : à petites doses la coca excite et, à fortesdoses, elle paralyse le système nerveux.

V. Action de la coca sur les personnes en bonne santé

« La première fois, je n’étais pas de très bonne humeur parce que fatigué ; jepris 0,05 g de cocaïne muriat dans une solution d’eau à 1 pourcent. »Quelques minutes après, Freud se décrit comme léger, porté : « On a l’im-pression d’avoir les lèvres et le palais velus. » La coca donne un sentimentde domination et efface les éléments déprimants.

Son action stimulante est sans pareille, elle protège de la faim et du sommeil.Sa prise à haute dose peut entraîner des hallucinations.

VI. Usage thérapeutique

L’Europe rejette la coca pour des raisons pratiques de coût, de rareté et demédiocrité des préparations. Pour Freud, un tel rejet n’est pas mérité.

a) La coca comme stimulant

Elle combat avec efficacité la fatigue physique, même si elle ne vaut pas uneinjection de morphine elle doit être préférée à cette dernière puisqu’elle neprésente pas de danger pour l’organisme.

La coca a été recommandée pour soigner les états d’affaiblissement psy-chique comme dans l’hystérie, l’hypocondrie, les troubles de la mélancolie,la stupeur.

b) La coca et les troubles digestifs de l’estomac

c) La coca dans des états de cachexie

d) La coca en cas d’accoutumance à la morphine et à l’alcool

Seize communications évoquent une désintoxication de la morphine réussiegrâce à la cocaïne Il n’ y pas de risque de transformer le morphinomane encocaïnomane, puisque la prise de cocaïne est temporaire et « s’oppose direc-tement à la morphine ».

8 RÉSUMÉ DES ŒUVRES COMPLÈTES DE FREUD

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e) La cocaïne dans le traitement de l’asthme

f) La cocaïne comme aphrodisiaque

La cocaïne excite la sphère génitale. La puissance des hommes âgés retrouvesa vigueur grâce à une prise.

g) Application locale de la coca

La cocaïne a la propriété d’anesthésier la peau et les muqueuses aux endroitsoù elle est appliquée en solution. Cette propriété anesthésiante promet denombreux résultats.

Année 1884 9

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1887

En 1885, Freud a rencontré Charcot à Paris à la Salpêtrière.En 1886, le 14 septembre, il épouse Martha Bernays et s’installe à Vienne.En 1887, il rencontre Fliess.

24 novembre 1887Lettre à FliessDans « Lettres à Fliess », La Naissance de la psychanalyse (Aus den Anfängen derPsychoanalyse), Imago, Londres, 1950, PUF, Paris, 1956, rééd. 1986 (5e éd.)

Freud donne un indice pour distinguer une maladie organique d’une neu-rasthénie : dans celle-ci, on observe des troubles hypocondriaques et unepsychose d’angoisse se manifestant par un excès de sensations nouvelles(paresthésies).

28 décembre 1887Lettre à Fliess

Freud est très élogieux envers Fliess, il espère une correspondance intéres-sante entre eux et se demande comment il a pu l’intéresser. Il est plongé dansl’hypnose et obtient des succès.

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1888

4 février 1888Lettre à Fliess

Freud pratique un traitement électrique et des bains de siège pour unepatiente présentant une « hystérie cérébrale ». Il mentionne l’influence deRudolf Chrobak, professeur de gynécologie l’ayant mis sur la voie de l’im-portance de la sexualité dans la genèse des névroses. Il pose à Fliess la ques-tion d’une influence éventuelle de la grossesse sur ces sortes de neurasthé-nies. « L’anatomie du cerveau est en panne mais l’hystérie progresse… »

28 mai 1888Lettre à Fliess

Freud donne des nouvelles d’une patiente qu’il a en commun avec Fliess, lapatiente faisant preuve d’un transfert massif : « Votre prestige ne saurait secommuniquer à d’autres. » Il traduit Bernheim.

29 août 1888Lettre à Fliess

Freud a trouvé chez Fliess matière à réflexion mais ne peut faire ce qu’il dit,il ne peut pas faire de la médecine générale (la cause en est ses lacunes dansles études médicales car il n’a appris que le nécessaire pour devenir neuro-logue). Il manque de temps, d’indépendance, il aime par ailleurs entrer dansle détail et exercer son sens critique. Il envoie à Fliess sa photographie, à lademande de celui-ci.

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1890

En 1889, Freud est allé à Nancy, il découvre la suggestion de Bernheim.

1er août 1890Lettre à Fliess

Freud ne peut se rendre chez Fliess en raison de contraintes familiales, il estdéçu car il attendait beaucoup de cette rencontre, il se sent isolé et, scientifi-quement, engourdi et apathique. La « bonne opinion » que Fliess a de lui, luiredonne foi.

1890« Traitement psychique (traitement d’âme) »« Psychische Behandlung (Seelenbehandlung) », dans Résultats, idées, problèmes I(1890-1920), trad. J. Altounian, A. & O. Bourguignon, P. Cotet, A. Rauzy, PUF, Paris,1984, rééd. 1991 (4e éd.), p. 135-143

Freud met l’accent sur un traitement prenant origine dans l’âme, un traite-ment des troubles psychiques ou corporels à l’aide des mots qui sont l’outilessentiel du traitement psychique. Les mots sont des instruments qui possè-dent une influence d’une personne sur une autre. Les mots sont de bonsmoyens pour provoquer des modifications psychiques : Freud parle de« magie du mot ». C’est pourquoi il va parler de l’hypnose et évoquer l’im-portance de l’attitude de l’hypnotisé à l’égard de l’hypnotiseur, l’importancedonc du rapport (terme que Mesmer utilise pour désigner la circulation« harmonieuse » du « fluide magnétique » entre le magnétiseur et le magné-tisé.) Il y a une augmentation chez l’hypnotisé de l’influence de la vie psy-chique sur le corps , on assiste à une emprise du psychique sur le corporel.

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1891

1891Contribution à la conception des aphasiesZur Auffassung der Aphasien. Einen kritische Studie, Leipzig-Vienne, Franz Deuticke, 1891,trad. Claude Van Reeth, PUF, Paris, 1983, rééd. 1996 (3e éd.). Livre dédié à J. Breuer

Freud occupe une position intermédiaire entre la pensée neurologique et lapensée psychanalytique. Avant cette étude, il avait choisi comme sujet derecherche en anatomie cérébrale le nerf acoustique (Vogel), il en a fait unarticle en 1886. Il s’agit du premier livre publié par Freud, dans lequel iltente de comprendre, d’un point de vue fonctionnel et non plus seulementneurophysiologique, les troubles du langage. Il parlera d’« association-nisme » et non plus de « localisations cérébrales ». Cette monographie appa-raît comme un ouvrage pré-psychanalytique. Plusieurs concepts analytiquestels le transfert, la projection, la régression, la représentation de mot et d’ob-jet sont indiqués dans ce contexte neurophysiologique.

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1892

28 juin 1892Lettre à Fliess

Freud tutoie Fliess pour la première fois. Breuer est d’accord pour publieravec Freud la théorie de l’abréaction et autres travaux sur l’hystérie.

4 octobre 1892Lettre à Fliess

Freud possède un nouvel en-tête : « Dr Freud, consultations de 5 à 7 heuresau 19 Berggasse » (il a déménagé).

18 décembre 1892Lettre à Fliess

« Le mécanisme psychique des phénomènes hystériques » va paraître le1er janvier 1893 dans la Neurologisches Zentralblatt.

Fin 1892Lettre à Fliess

Manuscrit A, « Problèmes » : le plan est envoyé à Fliess, ainsi qu’une série dequestions (thèses, séries d’observations, facteurs étiologiques).

Novembre 1892 (publié en 1940)« Pour une théorie de l’attaque hystérique »,en collaboration avec Josef Breuer« Zur Theorie des hysterischen Anfalls », GW XVII, dans Résultats, idées, problèmes I,op. cit., p. 25-28

Selon Charcot, on distingue quatre phases dans l’attaque hystérique : l’épilep-toïde, les grands mouvements, la phase des attitudes passionnelles et le délireterminal. Chacune de ces phases s’autonomise. Freud et Breuer considèrent la

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dissociation (clivage du contenu de la conscience) comme indispensable àl’explication des phénomènes hystériques*.

Le contenu constant et essentiel d’une attaque hystérique est le retour d’unétat psychique que le malade a déjà vécu antérieurement, le retour d’un sou-venir. La part essentielle de l’attaque hystérique est contenue dans la phasedes attitudes passionnelles. Ce processus psychique mnésique est mis enévidence sous hypnose, il signale le retour du traumatisme psychique. Lecontenu de l’attaque constitue la reproduction hallucinatoire d’un événe-ment lié au danger de mort**.

Le souvenir qui constitue le contenu de l’attaque est un souvenir incons-cient, il appartient à l’état de conscience second. Si on parvient à faire ren-trer ce souvenir dans la conscience normale, sa capacité à engendrer desattaques disparaît.

* Freud évoque l’origine du contenu des attaques et les conditions détermi-nantes pour qu’une expérience soit reçue dans la conscience seconde et nondans la conscience normale. Il faut une répression de représentations ainsique d’impressions, elles accèdent alors à l’état de conscience second. Le sou-venir revient sous forme d’attaque hystérique.

** Le système nerveux tente de maintenir constante une somme d’excitationet décharge, par association ou par réaction motrice, tout accroissement d’ex-citation. Ce sont des impressions auxquelles est refusée la décharge adéquate(peur des combats psychiques, pudeur ou conditions sociales). Les auteursconcluent sur cette définition du traumatisme psychique : « Devient trauma-tisme psychique toute impression dont la liquidation par le travail mentalassociatif ou réaction motrice offre des difficultés au système nerveux. »

1892 ? (publié en 1941)« Notice III »GW XVII, dans Résultats, idées, problèmes I, op. cit., p. 29-30

Les souvenirs des hystériques se laissent ranimer dans l’hypnose avec uneintensité hallucinatoire. On entend des souvenirs d’incidents lors de cata-plexie d’effroi, de demi-rêves, d’autohypnose sans relation associative avecla conscience normale. Il y a ainsi une dissociation temporaire du contenuconscient et un éclatement des complexes de représentations qui ne se trou-vent pas dans une relation associative. Les états hypnoïdes surgissent soitspontanément soit provoqués par des facteurs extérieurs. « Notre thérapieconsiste à annuler les effets des représentations non abréagies », soit en lais-

20 RÉSUMÉ DES ŒUVRES COMPLÈTES DE FREUD

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sant le traumatisme se réanimer dans le somnambulisme : « nous l’abréa-gissions et le corrigions », soit sous hypnose légère en le tirant dans laconscience normale.

1892-1893« Un cas de guérison hypnotique avec des remarques surl’apparition de symptômes hystériques par la “contre-volonté” »« Ein Fall von hypnotischer Heilung nebst Bemerkungen über die Entstehunghysterischer Symptom durch den “Gegenwiller” », GW I », dans Résultats, idées,problèmes I, op. cit., p. 31-43

Freud évoque la notion de contre-volonté dans l’hystérie : les représenta-tions de contraste pénibles s’établissent comme « contre-volonté ». Les hys-tériques font le contraire de ce qu’on leur a demandé.

Année 1892 21

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1893

Décembre 1892-1893« Les mécanismes psychiques des phénomènes hystériques :communication préliminaire »« Über den psychischen Mechanismus hysterischer Phänomene : Vorläufige Mitteilung »,GW I, Études sur l’hystérie (Studien über Hysterie), en collaboration avec J. Breuer, trad.Anne Berman, PUF, Paris, 1956, rééd. 1975 (5e éd.), p. 1-13

Freud suggère l’hypnose afin d’éveiller les souvenirs de l’époque où lesymptôme fit sa première apparition. L’hypnose montre que le facteur acci-dentel est déterminant dans la psychopathologie de l’hystérie. Il n’existe plusqu’un lien symbolique entre le phénomène et sa motivation. Freud établitune analogie entre la névrose traumatique et l’hystérie banale, toutes deuxdéclenchées par un traumatisme psychique (frayeur, anxiété ou honte qui pro-voquent des affects pénibles). Le traumatisme psychique et son souveniragissent à la manière d’un corps étranger jouant un rôle actif. Si l’on met aujour le souvenir de l’incident déclenchant et l’affect qui lui est associé, lessymptômes hystériques disparaissent (il faut pour cela que le malade donneune expression verbale à son émotion). La traduction en mots de l’émotionest en effet importante. C’est de réminiscences surtout que souffre l’hystérique.

Quand un traumatisme a provoqué une réaction énergique, l’affect estliquidé, abréagi, sinon l’affect reste attaché au souvenir de l’événement. Lessouvenirs déclencheurs des phénomènes hystériques ont conservé une fraî-cheur et une valeur émotionnelle mais le sujet ne dispose pas de ses souve-nirs : « La mémoire des malades ne garde nulle trace des incidents en ques-tion ou alors ne les conserve qu’à l’état le plus sommaire. »

Les souvenirs sont liés à des faits traumatiques insuffisamment abréagis,soit parce que la nature du fait excluait toute réaction, soit parce que le carac-tère de ces états a rendu impossible une réaction à l’incident (forte émotionparalysante). Dans l’hystérie, on assiste à une dissociation du conscient(double conscience). « Le fondement, la condition nécessaire d’une hystérie estl’existence d’états hypnoïdes [ceux-ci se développent à partir de rêveriesdiurnes]. » Charcot a décrit quatre phases du « grand » accès hystérique : laphase épileptoïde, celle des grands gestes, celle des attitudes passionnelles(phase hallucinatoire) et celle du délire terminal.

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Freud et Breuer s’intéressent à la troisième phase (reproduction hallucina-toire du souvenir). Le procédé psychothérapique utilisé supprime les effetsde la représentation non abréagie en permettant à l’affect bloqué de se« déverser verbalement ». La représentation se modifie par association auniveau conscient ou bien elle est supprimée par la suggestion.

8 février 1893Lettre à Fliess :Manuscrit B, « Étiologie des névroses »

Freud demande à son ami de cacher ce manuscrit à sa jeune femme.

« Je refais mon histoire des névroses. » Freud écrit que la neurasthénie estdue à une sexualité anormale (il se réfère à Preyer qui évoque divers facteurssexuels à l’origine de phénomènes neurasthéniques). Freud voudrait confir-mer que la neurasthénie n’est qu’une névrose sexuelle. Il traite séparémentla neurasthénie (faiblesse nerveuse, affection décrite par le médecin deGeorge Beard centrée sur une fatigue physique d’origine, des céphalées,dyspepsie, constipation, appauvrissement de l’activité sexuelle) chez leshommes et les femmes.

Freud la fait rentrer dans le cadre des névroses actuelles et cherche son étio-logie dans un fonctionnement sexuel incapable de résoudre la tension libi-dinale (masturbation). Chez les hommes, elle survient entre 20 et 30 ans,après masturbation (Freud parle d’« action nocive »). À une époque plus tar-dive, un autre facteur nocif peut entraîner des perturbations : l’onanismeconjugal ou les copulations incomplètes. Celui qui souffre de neurasthéniene supporte pas le coït normal. Quant aux jeunes filles et aux femmes, Freudécrit qu’elles ne souffrent pas de neurasthénie. Si cela a lieu, elle dérive decelle des maris et se mêle à l’hystérie. En ce qui concerne les névroses mixtesde la femme, elle découle de la neurasthénie des hommes. Le neurasthé-nique rend la femme plus hystérique que neurasthénique.

Freud aborde une seconde partie intitulée Névroses d’angoisse, il évoque lemanque de confiance et le pessimisme du neurasthénique. Deux formes demanifestations de la névrose d’angoisse s’observent : névrose d’angoisse àl’état chronique, plus fréquente chez les hommes (anxiété liée au corps, hypo-condrie, aux fonctions physiques, agoraphobie…, au fonctionnement psy-chique, rumination, doute) et névrose d’angoisse par accès d’angoisse, liée àl’hystérie, se produisant surtout chez les femmes. Le schéma causal est lemême que dans la neurasthénie. Freud parle de la dépression périodiquecomme d’une troisième forme de névrose d’angoisse. Il interroge l’étiologie

24 RÉSUMÉ DES ŒUVRES COMPLÈTES DE FREUD

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héréditaire ou sexuelle de ces névroses. Il énonce pour conclure que lesnévroses sont évitables mais incurables.

1893 (1888)« Quelques considérations pour une étude comparative desparalysies motrices organiques et hystériques » (écrit en français)GW I, dans Résultats, idées, problèmes I, op. cit., p. 45-59

Il existe deux formes de paralysies motrices, la paralysie périphéro-spinaleque Freud nomme « paralysie de projection » et la paralysie cérébrale qu’ilnomme « paralysie de représentation ». Il se demande si l’hystérique simuleles caractères des deux paralysies organiques. Elle ne simule que les paraly-sies organiques de représentation : manifestations excessives, distorsion. Laparalysie hystérique est d’une limitation exacte et d’une intensité excessive, elles’accompagne davantage de troubles de la sensibilité que les paralysiesorganiques. Pour Charcot, la nature de la lésion hystérique est une lésioncorticale purement dynamique ou fonctionnelle. Elles ne persistent pasaprès la mort (pas de traces) mais, bien que légères et fugaces, elles sont deslésions organiques vraies.

« J’affirme par contre que la lésion des paralysies hystériques doit être toutà fait indépendante de l’anatomie du système nerveux, puisque l’hystérie secomporte dans ses paralysies et autres manifestations comme si l’anatomie n’exis-tait pas, ou comme si elle n’en avait nulle connaissance. » Cette paralysie est unealtération d’une propriété fonctionnelle (par exemple, la diminution de l’ex-citabilité ou d’une qualité physiologique). Il peut y avoir altération fonc-tionnelle sans lésion organique.

Freud propose avec Janet de dire que c’est la conception populaire desorganes et du corps qui est en jeu dans les paralysies hystériques Cetteconception se fonde sur nos perceptions tactiles et visuelles et non sur uneconnaissance de l’anatomie nerveuse. La lésion serait, selon Freud, l’abolitionde l’accessibilité de la conception du bras : « La valeur affective que nous attri-buons à la première association d’un objet répugne à le faire entrer en asso-ciation nouvelle avec un autre objet et, par suite, rend l’idée de cet objet inac-cessible à l’association. [...] Le bras sera paralysé en proportion de la persistance decette valeur affective ou de sa diminution par des moyens psychiques appropriés. » Ilécrit encore que l’organe paralysé est engagé dans une association subcons-ciente d’une grande valeur affective mais, dès lors que celle-ci est diminuée,le bras est à nouveau fonctionnel. La conception du bras est reliée au trauma

Année 1893 25

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dans un contexte d’associations saturées. « Chaque événement, chaqueimpression psychique est munie d’une certaine valeur affective (Affektbetrag),dont le moi se délivre ou par la voie de réaction motrice, ou par un travailpsychique associatif. Si l’individu ne peut ou ne veut s’acquitter du surcroît,le souvenir de cette impression acquiert l’importance d’un trauma et devientla cause de symptômes permanents d’hystérie. » Si la conception de l’organereste fixée dans une association avec le souvenir du trauma et ne devient paslibre, c’est parce que la valeur affective du trauma n’a pas été éliminée.

30 mai 1893Lettre à Fliess

Freud demande son avis à Fliess sur le diagnostic posé et soumis à ce der-nier. Il aurait souhaité étudier les mêmes cas que Fliess. Il est entièrementd’accord avec lui sur la « névrose réflexe nasale ».

Entre avril et juin 1893Lettre à Fliess :Manuscrit C, « Rapport sur la marche du travail »

Freud considère les travaux de Fliess comme très importants. Selon le désirde Fliess, il se pose en critique. Il souhaiterait que Fliess mentionne, lors desa communication au Congrès médical de Wiesbaden, l’étiologie sexuelledes névroses, Freud précise qu’il peut le citer comme collègue et ami sansmentionner son nom car, dit-il, « je ne suis pas avide de gloire ».

10 juillet 1893Lettre à Fliess

Freud demande à Fliess de lui expliquer le mécanisme physiologique de sesconstatations cliniques et souhaite lui présenter toutes ses trouvailles sur lesnévroses. « Je te considère comme le Messie qui devra résoudre [...] le pro-blème que j’ai posé. »

Écrit en août 1893« Charcot »GW I, dans Résultats, idées, problèmes I, op. cit., p. 61-73

Freud rend hommage à celui qu’il considère comme un éminent neurologue.Il n’était pas un penseur mais un visuel. Il avait l’habitude de regarder les

26 RÉSUMÉ DES ŒUVRES COMPLÈTES DE FREUD

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choses avec insistance jusqu’à ce que l’éclairage lui soit révélé. Il aimait« faire de la nosographie » selon son expression, c’est-à-dire un travail cli-nique qui consiste à voir et à ordonner. Charcot faisait passer la cliniqueavant la théorie et savait voir des formes pathologiques nouvelles. Il disait,et ceci a fait forte impression sur Freud : « La théorie c’est bon, mais ça n’em-pêche pas d’exister. » Freud souligne la clarté de son enseignement et le« caractère plastique de ses descriptions », il évoque le charme magique deson apparence et de sa voix ; c’était un travailleur infatigable. Ses confé-rences étaient « un petit chef-d’œuvre de construction et d’articulation »(p. 67), ses leçons cliniques étaient préparées et solennelles. Autres étaient sesLeçons du mardi, moins travaillées et présentant des cas cliniques qui luiétaient inconnus ; il se défaisait alors de son autorité.

Après l’anatomie pathologique, Charcot s’orienta vers l’hystérie à laquelle ilreconnaissait son authenticité et son objectivité. L’hystérique ne sait rien dumotif de son affect. Pour Charcot, « l’hérédité doit être prise comme causeunique, l’hystérie est par conséquent une forme de la dégénérescence, unmembre de la famille névropathique. » Après avoir étudié les paralysies hys-tériques survenant après des traumatismes, et en les reproduisant artificiel-lement par l’hypnose (les patients étaient en état de somnambulisme), il par-vint à prouver que ces paralysies résultaient de représentations dominantes(Janet, Breuer partirent de ses résultats). Il y avait donc une surestimation del’hérédité, si bien « qu’il ne resta plus de place pour ce qu’il y a d’acquis dansles neuropathies ». Freud ne manque pas de reconnaître les défauts d’unetelle conceptualisation, mais semble dire que ces failles sont nécessaires àl’avancée de la science.

6 octobre 1893Lettre à Fliess

Freud est ravi que Fliess ait apprécié son Charcot et en ait fait la lecture à safemme. Par ailleurs, il se rend compte que « les questions sexuelles » inté-ressent et impressionnent les gens. Il lui décrit quatre nouveaux cas (deuxfemmes, deux hommes) dont les symptômes s’originent dans le coït inter-rompu. Freud se sent vieux (il a trente-sept ans) et trop occupé pourapprendre quelque chose de nouveau.

Année 1893 27

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17 novembre 1893Lettre à Fliess

Freud déduit que l’angoisse est une conséquence physique et non psychiquedes abus sexuels

28 RÉSUMÉ DES ŒUVRES COMPLÈTES DE FREUD

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1894

Minna, la sœur de Martha, s’installe avec les Freud au 19 Berggasse.

Janvier 1894« Les psychonévroses de défense. Essai d’une théoriepsychologique de l’hystérie acquise de nombreuses phobieset obsessions et de certaines psychoses hallucinatoires »« Die Abwehr-neuropsychosen », GW I, dans Névrose, psychose et perversion,trad. J. Laplanche, PUF, Paris, 1973, rééd. 1992 (8e éd.), p. 1-14

Freud modifie la théorie de la névrose hystérique : il prouve l’existence dedeux autres formes d’hystérie qui annulent la conception janétienne ducaractère primaire (faiblesse innée) du clivage de conscience chez l’hysté-rique. Dans la première forme (hystérie hypnoïde), le clivage du contenu deconscience résulte d’un acte volontaire du malade (l’intention du maladen’atteint pas son but et provoque un clivage). La deuxième forme est l’hys-térie de défense ou « acquise » due au caractère inconciliable d’une représen-tation déclenchant un affect pénible dans le moi, si bien que le sujet ne« traite » pas cette représentation et l’oublie : le sujet chasse la chose, écritFreud à propos des sensations sexuelles des femmes.

L’échec de l’oubli produit l’hystérie, l’obsession ou la psychose hallucina-toire. Freud dit s’être fait une opinion en utilisant la psychologie courante :« Le moi qui se défend se propose de traiter comme “non arrivée” la repré-sentation inconciliable… » Il y a transformation de la représentation forte enreprésentation faible qui dès lors perd son affect, mais la somme d’excitationainsi séparée doit être utilisée.

Jusque là, hystérie, phobies et obsessions fonctionnent à l’identique mais, dansl’hystérie, cette somme d’excitation est rabattue sur le corps et Freud parlealors de conversion : la représentation est alors inoffensive. Le moi s’est chargéd’un « symbole mnésique » qu’il compare à un parasite revenant sans cesse :« L’action de la méthode cathartique de Breuer consiste à provoquer intention-nellement ce retour de l’excitation du corporel dans le psychique, afind’obliger à ce que la contradiction soit réglée par le travail de pensée, et l’exci-tation déchargée par la parole. » L’hystérie se caractérise par sa « capacité de

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conversion », de transposition de grandes sommes d’excitation dans l’innerva-tion corporelle (position qui l’éloigne du clivage de conscience chez Janet).

Dans une seconde partie, Freud expose le mécanisme des obsessions et desphobies : quand le sujet ne peut pas avoir recours à la conversion, l’affectséparé demeure dans le psychisme et se lie à d’autres représentations. Maiscette « fausse connexion » se transforme en représentations obsédantes. Lavie sexuelle a produit cet affect pénible et l’obsession serait un substitut de lareprésentation sexuelle inconciliable, la remplaçant dans la conscience. L’af-fect de la représentation obsédante apparaît comme déplacé et transposé (dislo-ziert et transponiert) et il s’agit alors de le retraduire dans le sexuel. L’affect dontle moi a souffert est, contrairement à la conversion hystérique, inchangé.

Dans la troisième partie une autre forme de défense est examinée, différentede la conversion hystérique et de la transposition dans les phobies et les obses-sions. Dans ces deux cas la représentation était restée dans la conscience :dans la première l’affect séparé est converti dans le corps, dans la secondel’affect est séparé mais demeure dans le psychisme.

Dans le mécanisme de la psychose, en revanche, le moi rejette la représenta-tion et l’affect : Freud parle de « confusion hallucinatoire ». Le moi s’estdéfendu contre la représentation insupportable (unerträglich) par la fuitedans la psychose et, de ce fait, s’est séparé de la réalité. La confusion hallu-cinatoire n’est pas compatible avec l’hystérie, pas plus qu’avec les obses-sions. Pour terminer, Freudmet l’accent sur la représentation qui possède lescaractères d’une quantité (augmentation, diminution, déplacement,décharge) et qu’il compare à une charge électrique sur la surface des corps.

7 février 1894Lettre à Fliess

Freud est surmené, Fliess lui manque. Il évoque la difficulté à établir desliens entre névrose obsessionnelle et sexualité. Il achève le travail sur l’hys-térie avec Breuer.

19 avril 1894Lettre à Fliess

Freud dit se sentir le droit de parler à Fliess de son état de santé. Il dit avoirbesoin de subir l’influence de quelqu’un — Fliess, s’entend. En effet, Freud

30 RÉSUMÉ DES ŒUVRES COMPLÈTES DE FREUD

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a décidé de cesser de fumer le cigare en raison de troubles cardiaques dontil parla à Fliess ; celui-ci lui interdit alors de fumer après avoir diagnostiquéune affection nasale. Il se contredit, écrit Freud, le soupçonnant de lui dissi-muler son état : une myocardite, pense-t-il. Après l’arrêt, Freud fut victimede graves troubles cardiaques qui survinrent deux à trois fois par jour,accompagnés d’une dépression (idées de mort et d’adieu) remplaçant sa« normale hyperactivité », il parle d’un état hypomaniaque. Il s’est adressé àBreuer et Freud posa le diagnostic de myocardite chronique non imputableà la nicotine.

21 mai 1894Lettre à Fliess

Freud ne comprend pas comment un travail sur les diplégies, qu’il a écritsans grande conviction, obtint tant de succès alors que ses travaux intéres-sants sur l’aphasie ou les idées obsessionnelles n’obtiendront pas le succèsescompté. Il expose les trois mécanismes de sa conception des névroses :conversion des affects dans l’hystérie de conversion, déplacement de l’affectdans les obsessions et transformation de l’affect dans les névroses d’angoisseet la mélancolie. L’excitation sexuelle s’est modifiée, mais la cause n’est pasforcément sexuelle. Il distingue alors les névroses acquises suite à des troublessexuels et les névroses héréditaires dont les affects sont héréditairement pertur-bés. Il distingue quatre catégories de névroses : dégénérescence, sénilité,conflit, conflagration. L’expression « affect sexuel » désigne une excitationen quantité déterminée. Freud illustre sa thèse par un cas de dyspepsieneurasthénique.

Sans date (mai 1894 ?)Lettre à Fliess :Manuscrit D, « De l’étiologie et de la théoriedes grandes névroses »

Freud présente une classification des névroses puis, en seconde partie, lathéorie.

Sans date (juin 1894 ?)Lettre à Fliess :Manuscrit E, « Comment naît l’angoisse »

L’angoisse des névrosés s’origine dans les troubles de la sexualité. Lanévrose d’angoisse atteint autant les femmes frigides que les autres. Freud

Année 1894 31

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remarque que la source de l’angoisse (dans la sexualité) ne doit pas êtrerecherchée du côté du psychique, mais dans les faits d’ordre physique. EtFreud de classer les faits pour lesquels l’angoisse a une cause sexuelle. Lanévrose d’angoisse, comme l’hystérie, serait due à une excitation (accumu-lation de tension sexuelle physique) frustrée, c’est-à-dire empêchée(« décharge entravée », dit Freud).

Il voit le même mécanisme dans la mélancolie, qui accumule une grandetension érotique psychique sans décharge. Une importante quantité de ten-sion sexuelle physique produit de la libido psychique et prépare alors le coït.Sinon, cette tension physico-psychique que Freud appelle « l’affect sexuel »augmente excessivement et ne se transforme pas. L’affect psychique ne peutse produire et, de ce fait, la tension se transforme en angoisse car elle n’a pasété psychiquement « liée ».

Le névrosé d’angoisse souffre d’un manque d’affect sexuel, de libido psy-chique. La tension sexuelle se transforme en angoisse lorsqu’elle ne subit pasune transformation psychique en affect. Freud voit là un écart entre la sexua-lité physique et la sexualité psychique. On assiste à une inhibition de ladécharge du physique au psychique. L’angoisse proviendrait de cette accu-mulation de tension physique convertie en symptômes physiques. « Dansl’hystérie, c’est une excitation psychique qui emprunte une mauvaise voie enmenant à des réactions somatiques. Dans la névrose d’angoisse, au contraire,c’est une tension physique qui ne peut réussir à se décharger psychiquementet qui continue, par conséquent, à demeurer dans le domaine physique. »

22 juin 1894Lettre à Fliess

Freud est satisfait que Fliess lui ait écrit que son travail sur l’angoisse n’étaitpas encore au point. Il aimerait publier un travail préliminaire sur la dis-tinction entre névrose d’angoisse et neurasthénie. Il mentionne l’arrêt de sesrelations scientifiques avec Breuer.

18 août 1894Lettre à Fliess :Manuscrit F, « Compilation III. Névrose d’an-goisse : prédisposition héréditaire »

Freud fait part d’une étude de cas présentant des liens entre angoisse etsexualité. Il évoque une hérédité chargée et parle d’une coïncidence entre

32 RÉSUMÉ DES ŒUVRES COMPLÈTES DE FREUD

Page 39: Résumé des œuvres complètes de Freud. Tome Iexcerpts.numilog.com/books/9782705665944.pdf · ManuscritB,«Étiologiedesnévroses» 24 «Quelquesconsidérationspouruneétudecomparativedesparalysies

une libido réduite et une névrose d’angoisse. Son patient, du fait de l’utili-sation du préservatif, aurait favorisé son propre affaiblissement sexuel psy-chique en se dégoûtant du coït, d’où la production d’angoisse. Freud a lesouci de l’anamnèse clinique, il parle de « tableau clinique des symptômes »,santé physique autant que psychique et hygiène de vie.

Année 1894 33