Rapport de projet

« Qui es-tu, que fais-tu ? »

Le pari d’une rencontre vivante entre les générations

« L’art c’est le plus court chemin de l’homme à l’homme. »

André Malraux

Cheffe de projet : Anne-Claude Liardet Adjointe Action sociale régionale Chargée de projets médiation culturelle Coordinatrice : Sandra Baud Animatrice socioculturelle

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Table des matières

1. Synthèse ............................................................................................................ 3

2. Introduction ....................................................................................................... 4

2.1 Origine .......................................................................................................... 4

2.2 Réalisations antérieures .................................................................................. 4

3. Elaboration ....................................................................................................... 5

3.1 Institutions impliquées .................................................................................... 5

3.2 Description du projet réalisé ........................................................................... 5

3.3 Environnement ............................................................................................... 6

3.4 Acteurs ........................................................................................................... 6

4. Description ........................................................................................................ 6

4.1 Etapes clés ..................................................................................................... 6

4.2 Ressources nécessaires ................................................................................... 7

4.2.1 Ressources humaines .................................................................................. 7

4.2.2 Ressources matérielles ................................................................................. 7

4.2.3 Ressources financières - Budget ................................................................... 7

4.3 Conditions de réussite .................................................................................... 8

5. Objectifs ........................................................................................................... 9

5.1 Valeurs .......................................................................................................... 9

5.2 Objectifs généraux ......................................................................................... 9

6. Evaluation ....................................................................................................... 10

6.1 Critères d’évaluation et indicateurs quantitatifs et qualitatifs ........................... 10

7. Mise en œuvre ................................................................................................. 12

7.1 Ateliers ......................................................................................................... 12

7.2 Communication externe................................................................................ 13

7.3 Evaluation par les différents acteurs .............................................................. 13

8. Résultats d’évaluation ....................................................................................... 14

9. Recommandations ........................................................................................... 17

10. Conclusion ...................................................................................................... 21

11. Remerciements ................................................................................................ 22

12. Annexes .......................................................................................................... 23

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1. Synthèse Le pari d’une rencontre vivante entre les générations Le projet « Qui es-tu, que fais-tu ? » est mis en œuvre de janvier à juin 2016 par Pro Senectute Vaud, sur mandat du Conseil d’Etablissement scolaire de Nyon. S’appuyant sur les valeurs de respect, de solidarité et de créativité, il permet de générer des liens de proximité dans une perspective à long terme, en privilégiant la rencontre intergénérationnelle au travers d’ateliers d’expression artistique. De mars à mai 2016, dans les écoles du Couchant B et des Tattes d’Oie, 4 classes accueillent des seniors. Au fil d’un processus de création accompagné par deux artistes, élèves et seniors réalisent ensemble, à partir de matériaux de récupération, des œuvres collectives. Ces œuvres, qui prennent place sous la forme d’une exposition dans l’espace public du 25 mai au 15 juin 2016, tracent un lien visible entre les deux écoles impliquées et transforment le paysage du quartier.

Renforcement des liens sociaux par des espaces de rencontre privilégiés et de qualité.

Par la capacité à échanger, partager, développer des liens entre les participants lors des ateliers.

Par la convivialité riche et joyeuse qui s’exprime tout au long du projet, le plaisir et l’enthousiasme d’apprendre à se connaitre à travers une activité concrète où plusieurs groupes cohabitent et s’apprivoisent.

Par la mixité sociale, culturelle et intergénérationnelle qui participe à la cohésion sociale dans son ensemble.

Sensibilisation à l’art par des espaces de vitalité créative et artistique

Par la rencontre avec des artistes et des processus de création. Par le développement de la confiance en soi, en laissant s’exprimer les sensibilités et

expressions personnelles dans la réalisation d’une œuvre commune. Par l’engagement participatif, les nombreuses ressources mobilisées et l’utilisation de

techniques spécifiques, en lien avec les matériaux utilisés. Par l’estime de soi et la fierté ressenties lors de l’installation des œuvres dans l’espace

public et l’impact produit sur les visiteurs.

Un encadrement structuré et soutenant.

Par la mise en commun des compétences professionnelles de la responsable du projet, de la coordinatrice, des enseignant-e-s, des artistes et leur grande implication dans le projet.

Par le soutien des deux institutions partenaires.

Un rayonnement médiatique et public.

Par le nombre de visiteurs qui ont découvert les œuvres dans l’espace public. Par les articles de presse. Par la présentation du projet à une séance de la Direction générale de l’enseignement

obligatoire en juin 2016. Par la candidature du projet au prix du développement durable organisé par la ville de

Nyon.

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2. Introduction Le projet « Qui es-tu, que fais-tu ? », mis en œuvre de janvier à juin 2016 par l’unité Action sociale régionale de Pro Senectute Vaud, permet de générer des liens de proximité dans une perspective à long terme en privilégiant la rencontre au travers d’ateliers d’expression artistique. Grâce à ses critères de mixité intergénérationnelle et de transmission de savoir-faire et d’apprentissages entre jeunes et seniors, le projet et son processus dans son entier sont au service d’une meilleure interaction sociale et génèrent des effets notables en terme d’amélioration de la qualité de vie et de cohésion sociale.

2.1 Origine La mission de Pro Senectute Vaud est de travailler auprès de et avec des personnes dès l’âge de la retraite. Or, il faut savoir qu’aujourd’hui cela concerne des personnes dès 60 ans et jusqu’à 90 ans, voire au-delà : l’accroissement de l’espérance de vie a pour conséquence l’augmentation importante du nombre de seniors et crée une nouvelle dynamique de société. C’est la première fois dans l’histoire de l’humanité que quatre générations cohabitent dans le même espace social1. Cette réalité modifie en profondeur le travail de terrain quant aux besoins, intérêts et attentes des seniors, et oblige les animatrices socioculturelles à réfléchir aux projets et aux prestations en termes d’ajustement et de renouvellement : Comment « habiter » et « nourrir » sa vie pour qu’elle garde du sens ? Comment répondre à l’enjeu du « vivre ensemble » intergénérationnel ? L’unité Action sociale régionale fait le pari qu’une partie des réponses à ces questions se trouve dans l’art, la créativité et la rencontre. C’est pourquoi dès 2013, elle met en œuvre des actions et projets de médiation culturelle2. S’engager dans un dialogue avec soi-même et avec l’autre, quels que soient notre âge, notre sexe, nos appartenances religieuses, politiques, sociales ou culturelles, c’est inventer des possibles. Le « cocktail intergénérationnel » favorise le flux d’expériences et de transmission de savoirs qui s’appuie et se construit grâce aux ressources des uns et des autres : c’est là, dans la création de ces liens, qu’est le pari d’une rencontre vivante ! L’art nous touche au plus profond de nous–mêmes, dans notre part intime comme sociale, il nourrit notre désir de réalisation personnelle et collective, questionne notre rapport au monde et nous invite à partir en explorateur à la découverte de nouveaux horizons. 2.2 Réalisations antérieures Un premier projet « Qui es-tu ? » a été conduit par Pro Senectute Vaud de janvier à juin 2013 sur mandat de la Commission d’établissement scolaire de Prélaz à Lausanne dans le cadre de la campagne d’éducation « Moi et les autres ».

1 Jean-Pierre Fragnière, Une politique des âges et des générations, Sierre, 2013 2 Jean-Marie Lafortune, chercheur et professeur à l’Université de Québec, propose un cadre de référence pour la médiation culturelle (cf. annexes)

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Visant à favoriser le développement d’une meilleure cohabitation entre jeunes et seniors, et à sensibiliser à l’altérité par un travail sur les représentations sociales, le projet a choisi de privilégier l’art et la rencontre en proposant des ateliers de création artistique menés par des artistes et des animateurs socioculturels professionnels. En fin de projet, un événement festif a réuni tous les participants, leurs familles, amis et grand public autour des œuvres réalisées en classe et d’un spectacle. L’expérience très réussie a fait l’objet d’un travail d’évaluation et d’écriture d’un rapport de projet dans une perspective de « duplication » dans d’autres établissements scolaires du canton. Mme Monique Chevallay Piguet, responsable de l’unité Action sociale régionale et membre du Conseil d’établissement scolaire à Nyon, a présenté et proposé à ce dernier une nouvelle mouture du projet intitulé « Qui es-tu ? Que fais-tu ? ». Après une recherche de fonds fructueuse, celui-ci est mis en œuvre et réalisé au premier semestre 2016.

3. Elaboration

3.1 Institutions impliquées Deux institutions sont impliquées dès le début dans l’élaboration du projet : Le Conseil d’Etablissement scolaire de Nyon : il sert d’interface pour l’insertion de

l’école dans la vie locale. Il se veut un lieu d’échange d’informations et de propositions réunissant en quatre quarts égaux les autorités communales, les parents d’élèves, les professionnels des établissements scolaires et les représentants des organisations ou milieux concernés par la vie de l’école. Grâce à une recherche de fonds fructueuse, Le Conseil d’Etablissement scolaire mandate Pro Senectute Vaud pour concevoir, organiser et réaliser ce projet.

Pro Senectute Vaud : l’institution a pour mission de favoriser le bien-être matériel,

physique et moral des personnes en âge AVS. Ce projet s’inscrit dans l’unité de l’Action sociale régionale spécialisée dans les activités d’animation socioculturelle et qui, depuis 2013, développe des actions de médiation culturelle au travers de collaborations entre les champs culturels, pédagogiques et sociaux.

3.2 Description du projet réalisé Assemblage de curiosité, de créativité, de convivialité, de partage entre 2 écoles, 4 classes, 4 enseignants, 80 élèves, 2 artistes, 25 seniors, « Qui es-tu, que fais-tu ? » c’est l’envie de rencontre et d’expression artistique et créative entre les générations pour se donner du temps, se raconter, tisser des liens, créer ensemble. De mars à mai 2016, les élèves et leurs enseignant-e-s accueillent les seniors dans leurs classes. Au fil d’un processus de création accompagné par les artistes Charlotte de Perrot et Cleide Saito, les élèves et les seniors réalisent, à partir de matériaux de récupération, des œuvres collectives composées de fleurs et de mots. Ces œuvres, qui prennent place sous la forme d’une exposition dans l’espace public du 25 mai au 15 juin 2016, tracent un lien visible entre les deux écoles impliquées et transforment le paysage du quartier.

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3.3 Environnement Deux écoles de Nyon Nord-Ouest sont concernées : Couchant B et Tattes d’Oie. Celles-ci font partie d’un même quartier, l’une accueillant les 1ères et 2èmes classes primaires, l’autre des 1ères aux 6èmes classes primaires. Ainsi, selon leur âge, les enfants d’une même famille peuvent être élèves dans l’une ou l’autre école. Un projet d’action communautaire « Quartier Solidaire » est mené depuis trois ans par Pro Senectute Vaud dans le quartier, favorisant les contacts et le relais d’informations. 3.4 Acteurs 28 seniors manifestent leur intérêt pour le projet, au final 24 y participent. 9 vivent dans le quartier, 8 habitent d’autres quartiers de Nyon et 7 viennent de communes environnantes. Ils sont âgés de 60 à 85 ans environ. 4 classes sont impliquées dans le projet, soit 83 enfants âgés de 4 à 8 ans. Une grande mixité culturelle s’observe au sein des classes. 2 intervenantes artistes sont engagées, au bénéfice d’un large champ de compétences tant pédagogiques qu’artistiques. De générations différentes, elles aussi s’inscrivent pleinement dans l’identité intergénérationnelle du projet : l’une, Charlotte de Perrot3 est une jeune illustratrice de la région, l’autre, Cleide Saito4 vient de la région yverdonnoise. 3 ateliers, à raison d’1 par mois, ont lieu dans chacune des 4 classes participantes. De manière plus élargie, les familles des élèves et des seniors, les autres classes ainsi que les habitants sont concernés par ce projet.

4. Description 4.1 Etapes clés Octobre 2015 à janvier 2016 Recherche des seniors et des artistes. 4 réunions du groupe de pilotage. 2 séances d’information et de planification avec les seniors. Rencontre entre les seniors et les artistes. Février 2016 Co-construction de l’animation des ateliers avec les artistes intervenantes et les

enseignant-e-s. Planification définitive et collecte des matériaux de récupération choisis comme supports

principaux de création. 1 séance de présentation du projet artistique aux seniors et aux enseignant-e-s. 1 réunion du groupe de pilotage. 3 http://www.charlottedeperrot.com 4 http://www.clesaito.ch

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Mars à mai 2016 Déroulement des ateliers dans les classes. Elaboration de l’exposition par les artistes. Demandes d’autorisations communales et privées pour exposer dans l’espace public. 3 réunions du groupe de pilotage. 23 et 24 mai 2016 « Accrochage » des œuvres réalisées sur le chemin reliant les 2 écoles impliquées. Participation à l’installation des œuvres par une dizaine de seniors avec les artistes, une

étape clé dans le déroulement du processus créatif. 25 mai au 15 juin 2016 Inauguration festive le mercredi 25 mai, ouverture de l’exposition. Exposition en libre accès du 25 mai au 15 juin 2016. 4 visites guidées par des élèves et des seniors sont proposées aux autres classes et au

public (les 27 et 31 mai, les 3 et 10 juin). Juin à juillet 2016 Evaluation avec les différents acteurs du projet (enseignants, seniors, artistes,

collaborateurs Pro Senectute Vaud). Ecriture du rapport de projet.

4.2 Ressources nécessaires

4.2.1 Ressources humaines - Une coordinatrice de projet à 25% sur une durée de 6 mois. - 5 % d’encadrement et d’évaluation. - Une enseignante et une artiste présente à chaque atelier. - Implication bénévole des enseignants (groupe de pilotage, informations aux parents

et élèves, etc.). - Soutien ponctuel du-des concierges des écoles.

4.2.2 Ressources matérielles

- Locaux mis à disposition par les écoles. - Matériel spécifique pour les ateliers (matériau de récupération).

4.2.3 Ressources financières - Budget

Recettes Montant en frs Pro Senectute Vaud 5’000.- Fondation Juchum 15'000.- Fondation Leenaards 10'000.- Conseil d’établissement scolaire 15'000.-

TTC 45’000.- Charges Montant en frs

Salaires Coordination et encadrement - suivi de projet 30'000.- Salaires Intervenants extérieurs 5’000.- Matériel Ateliers 2’500.- Promotion Flyers, annonces, etc. 2’500.- Evénements publics Transports, collation, etc. 2’500.- Divers et imprévus 2’500.-

TTC 45’000.-

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4.3 Conditions de réussite Ressources humaines Le poste à 25% de coordinatrice et 5% d’encadrement pendant 6 mois permet d’assumer la gestion et le suivi de projet : Le respect du cadre du projet et son ajustement si nécessaire. Le temps et l’énergie nécessaires pour créer des liens de confiance et la bonne

circulation des informations à tous les niveaux par l’existence d’une personne de référence.

L’explicitation des choix et les actions entreprises en regard des valeurs de l’institution.

La coordinatrice, personne de référence, doit connaître le champ d’activité des seniors, son réseau ainsi que les contraintes et atouts spécifiques liés à cette population. Animatrice socioculturelle professionnelle, elle met son savoir-faire et ses compétences au service d’un engagement participatif des personnes impliquées dans le projet en s’appuyant sur leurs ressources et l’intégration de leurs idées et savoir-faire. Cette personne doit aussi posséder une formation en médiation culturelle pour positionner artistiquement le projet.

Groupe de pilotage L’existence d’un groupe de pilotage impliqué et motivé permet un travail de réseau et de proximité centré sur les besoins des différents acteurs du projet. Ce groupe se réunit régulièrement à raison d’une fois par mois pendant le projet. Il est donc important de pouvoir bénéficier d’un lieu adapté. En parallèle, d’autres rencontres ont lieu tout au long du projet. Il s’agit là aussi de pouvoir bénéficier au sein du quartier d’un endroit où ces rencontres peuvent se dérouler. Sans oublier l’éventuel entreposage de matériel (dans le contexte présent, les matériaux de récupération, puis les œuvres réalisées en classe).

L’engagement des seniors Pro Senectute Vaud est implanté dans le quartier des Tattes d’Oie par le biais du projet « Quartier Solidaire » ainsi que dans le quartier limitrophe de La Levratte où diverses activités sont proposées aux seniors. Une première étape importante est celle du travail de contact et de réseaux axé sur la proximité : présentation du projet lors de rencontres et d’activités dans différents quartiers (Tattes d’Oie, Levratte, Nord-Est, Redoute), diffusion d’un flyer destiné aux seniors du quartier (groupe habitants des Tattes d’Oie et habitants des logements protégés du Pré de l’Oie), insertion d’une « annonce » recherche de seniors dans le journal de quartier issu du projet « Quartier Solidaire ». Participation des enseignants Dès le début du projet, les enseignant-e-s sont très motivé-e-s. Ils-elles s’impliquent tant dans l’organisation et la préparation des ateliers (communication auprès des familles, préparation des élèves à la venue des seniors dans les classes, collecte des matériaux de récupération, etc.) que dans les ateliers eux-mêmes (aménagement de la classe, co-animation, stockage des matériaux et des œuvres, etc.).

La bonne communication du projet et de ses objectifs en amont ainsi que la présence régulière des enseignant-e-s ainsi que de la directrice aux séances du groupe de pilotage sont des facteurs déterminants pour confirmer leur pleine adhésion.

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Liens et échanges Les objectifs visant l’interdisciplinarité et la création de liens intergénérationnels impliquent la nécessité d’adapter le discours, les attentes, le niveau d’information et les outils de communication selon les interlocuteurs en présence (enseignants, artistes, travailleurs sociaux, seniors, enfants, financeurs, etc.).

Informations Le contact et la transmission d’informations entre tous les acteurs sont des facteurs essentiels du projet et demandent un suivi rigoureux de l’information : échanges de mails fréquents, rédaction et transmission de procès-verbaux, contacts et rencontres régulières avec les artistes, les enseignant-e-s, les seniors et les personnes ressources.

La transmission d’informations à l’interne de Pro Senectute Vaud permet de valoriser le projet auprès de l’institution, notamment auprès des collaborateurs et des bénéficiaires. Une invitation à l’inauguration festive est envoyée à l’ensemble des collaborateurs à laquelle plusieurs d’entre eux répondent présent le jour venu.

5. Objectifs

5.1 Valeurs Rencontre, proximité, créativité, solidarité, respect. Cette dernière valeur s’enrichit en cours de projet, sur proposition des artistes, d’une dimension environnementale avec l’utilisation et la valorisation de matériaux de récupération pour la réalisation des œuvres. 5.2 Objectifs généraux 1. Favoriser, à travers la rencontre et l’échange, les liens de proximité et le développement

d’une meilleure cohabitation entre élèves et seniors par un travail intergénérationnel et interculturel dont les effets seront durables.

2. Participer à une activité artistique commune et encourager le développement de la sensibilité et de la subjectivité par rapport au travail des artistes, des processus de création et de l’art en général.

3. Réaliser une œuvre commune qui s’inscrive dans la communauté et soit communiquée à un large public à travers un événement festif.

Une demande spécifique est formulée par la Directrice de l’Etablissement primaire : relier, à travers ce projet, les deux écoles distantes de 800 mètres environ. But : consolider les liens entre les classes des deux établissements en les faisant participer au même projet.

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6. Evaluation 6.1 Critères d’évaluation et indicateurs quantitatifs et qualitatifs Dans la perspective de pouvoir évaluer précisément le projet et ses effets, le tableau suivant reprend les objectifs généraux en déclinant les critères de réussite et les indicateurs qui s’y rattachent. Objectif 1 Favoriser, à travers la rencontre et l’échange, les liens de proximité et le développement d’une meilleure cohabitation entre « élèves et seniors » par un travail intergénérationnel et interculturel dont les effets seront durables. Critères

Indicateurs quantitatifs et qualitatifs

n°1 Constitution d’un groupe de seniors. Inscription de plusieurs classes et adhésion des enseignants au projet.

Quantitatifs Le groupe de seniors compte 24 personnes. 4 classes s’inscrivent. Qualitatifs Mixité sociale et intergénérationnelle. Motivation et engagement des seniors, des élèves, des enseignants sur toute la durée du projet.

n°2 Accroissement de la qualité des liens sociaux.

Qualitatifs Des liens de proximité et de confiance se créent entre les élèves et les seniors. Des occasions de rencontres entre élèves et seniors perdurent au-delà du projet.

Objectif 2 Participer à une activité artistique commune et encourager le développement de la sensibilité et de la subjectivité par rapport au travail des artistes, des processus de création et de l’art en général. Critères

Indicateurs quantitatifs et qualitatifs

n°3 Vivre l’art et la rencontre au présent. Réaliser des œuvres individuelles et collectives.

Quantitatifs Chaque classe bénéficie de 3 ateliers de création à raison d’1 par mois. Qualitatifs Les propositions artistiques sont en lien avec les objectifs du projet. Une collaboration effective existe entre les enseignants, les artistes et la coordinatrice pour animer les ateliers. Les tâches et responsabilités sont réparties.

n°4 Utiliser et transformer des matériaux de récupération.

Quantitatifs 40 à 50 kilos de matériaux de récupération sont récoltés. Qualitatifs Apprentissages réciproques de diverses techniques de transformation (découpage, assemblage, peinture, etc.).

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Objectif 3 Réaliser une œuvre commune qui s’inscrive dans la communauté et soit communiquée à un large public à travers un évènement festif. But spécifique : relier deux écoles. Critères

Indicateurs quantitatifs et qualitatifs

n°5 Un événement festif public a lieu à la fin du projet.

Quantitatifs Environ 170 personnes participent à l’évènement festif de clôture (enseignants des deux écoles, les parents et les élèves des deux écoles, les seniors participant au projet et un public élargi du quartier, associatif, élus communaux, etc.). Qualitatifs De nombreuses personnes visitent l’exposition et partagent leurs impressions. Les œuvres réalisées donnent à voir le chemin reliant les deux écoles et invitent élèves, enseignants, parents, public à « cheminer » de l’une à l’autre. Les liens sociaux sont consolidés par le partage de moments conviviaux lors de l’accrochage de l’exposition et la mise en valeur des réalisations faites en classe. Des habitants du quartier font connaître leur intérêt pour ce type de démarche.

n°6 Renforcement des échanges et des liens entre les deux écoles.

Qualitatifs La durée du projet permet aux rencontres d’avoir lieu et aux liens de se tisser. Les écoles et les seniors gardent une trace du projet à travers la réalisation d’un document témoin.

Divers documents permettent de présenter et rendre compte du projet dans sa globalité : Ecriture d’un rapport de projet (le présent document). Réalisation d’un petit film de 6 minutes. Présentation du projet à d’autres commissions d’établissements scolaires ainsi que lors

de séminaires, colloques ou conférences (notamment séance de la DGEO – Direction générale de l’enseignement obligatoire à Ste-Croix-Les Rasses, le 9 juin 2016).

Ecriture d’un travail de Bachelor Hes-so en travail social, associé au séminaire « Vieillesse et relations intergénérationnelles », EESP - Ecole d’études sociales et pédagogiques, Lausanne.

Ecriture d’un travail de certification du CAS Hes-so de médiatrice et de médiateur culturel, EESP - Ecole d’études sociales et pédagogiques, Lausanne.

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7. Mise en œuvre 7.1 Ateliers Plusieurs documents destinés aux différents acteurs du projet sont réalisés : Une fiche destinée aux artistes leur sert de support pour l’élaboration du projet créatif. Une fiche destinée aux enseignant-e-s les informe du projet créatif élaboré par les

artistes et des ressources nécessaires (matériel, aménagement des salles de classe, etc.). Un document PowerPoint et une fiche destinés aux seniors les informent du déroulement

global du projet, du contenu et de l’organisation des ateliers. En moyenne 20 enfants sont présents dans chaque classe, ainsi que 5 à 7 seniors par atelier. Ceux-ci sont « rattachés » à leur classe pendant toute la durée du projet. Dans chacun des ateliers, 3 personnes sont présentes pour le bon déroulement de la matinée : l’enseignante garantit le cadre au sein de la classe, l’artiste anime l’atelier de création et la coordinatrice du projet rappelle le contexte et les objectifs, dans une perspective globale. Le processus mené lors des ateliers est le suivant : 1er atelier L’accent est d’abord mis sur la rencontre entre les différents acteurs du projet. Il s’agit de faire connaissance et de s’apprivoiser mutuellement. L’enseignant-e anime le premier moment d’accueil (dessins et chansons ont été préparés en amont pour les seniors et l’artiste), l’artiste présente son projet à l’ensemble des participants et met en route la phase manuelle et créative, la coordinatrice assure la fluidité de l’ensemble et le respect du cadre global du projet. 2ème atelier Une plus large place est donnée à la création et à la réalisation des œuvres collectives, l’artiste est assistée par la coordinatrice et l’enseignante. Des liens entre enfants et seniors ont commencé à se tisser, il s’agit de permettre leur épanouissement dans la confiance et la complicité.

3ème atelier Il y a un double enjeu : achever les œuvres en cours et aménager un temps collectif animé par la coordinatrice pour partager ce qui a été vécu pendant les trois matinées et prendre congé. Cette structure en trois temps se décline de manière simplifiée dans chacun des ateliers.

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7.2 Communication externe Les principales étapes de la communication : Recherche de seniors intéressés à participer Relais de l’information par le biais du réseau local et des collaborateurs de Pro Senectute Vaud (assistantes sociales, animatrices socioculturelles, animateurs de proximité, etc.), communiqué de presse, demande de soutien à d’autres associations œuvrant en faveur des seniors, distribution d’un flyer. Communication générale du projet Conception et distribution d’un flyer à toutes les personnes concernées : les seniors et l’ensemble des élèves des deux écoles via leurs enseignant-e-s, et plus largement par le biais du réseau local. Communication de l’inauguration festive L’événement se veut ouvert au public du fait de sa grande visibilité, mais est destiné en priorité aux personnes qui de près ou de loin participent au projet et aux habitants du quartier. Un dépliant-invitation est envoyé à toutes les personnes concernées (les seniors et l’ensemble des élèves des deux écoles via leurs enseignant-e-s, et plus largement par le biais du réseau local). Cette invitation est transmise aux différentes associations de quartier et envoyée en parallèle aux autorités et personnalités officielles avec un courrier d’accompagnement. Un communiqué annonce l’événement dans la presse et également sur le site Internet et la page Facebook de Pro Senectute Vaud et de l’Etablissement scolaire. Une signalétique est réalisée pour baliser le parcours de l’exposition. Elle donne des informations sur le projet et met en valeur les œuvres réalisées. Un rapport de projet est envoyé au Conseil d’Etablissement scolaire de Nyon, aux financeurs, et transmis à la direction de Pro Senectute Vaud. Un film de 6 minutes est réalisé. Il relate l’expérience vécue dans les classes et le moment festif de l’inauguration de l’exposition. Il est distribué sous forme de DVD aux différents acteurs du projet (seniors, élèves, enseignant-e-s, Conseil d’Etablissement scolaire, financeurs). Il peut également être présenté aux personnes intéressées à développer une démarche similaire. 7.3 Evaluation par les différents acteurs A la fin des ateliers et après la clôture de l’exposition, les évaluations sont menées séparément avec les seniors, les membres du groupe de pilotage, les artistes ainsi qu’à l’interne de Pro Senectute Vaud. C’est sur la base de ces échanges que les résultats du projet et les recommandations sont formulées.

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8. Résultats d’évaluation Pour la description complète des objectifs et indicateurs, se référer au tableau en pages 10-11. Objectif 1 Favoriser, à travers la rencontre et l’échange, les liens de proximité et le développement d’une meilleure cohabitation entre « élèves et seniors » par un travail intergénérationnel et interculturel dont les effets seront durables. Critère n°1 Constitution d’un groupe de seniors. Inscription de plusieurs classes et adhésion des enseignants au projet.

Résultat La multiplicité d’occasions de présentation du projet et les différents supports d’information permettent de toucher un large public de seniors. 28 annoncent leur intérêt et 24 y participent activement. Dans la phase de pré-projet, la Directrice d’Etablissement primaire de Nyon communique auprès des enseignant-e-s, plusieurs manifestent leur intérêt à inscrire leurs classes et 4 confirment leur participation le moment venu. Plusieurs moyens favorisent la motivation et l’engagement des différents acteurs : La communication régulière d’informations tout au long du projet par la coordinatrice. La participation active des 4 enseignants et de la Directrice d’Etablissement primaire au

groupe de pilotage. L’engagement des enseignant-e-s qui « préparent » leurs élèves à la venue des seniors

dans les classes. Une rencontre pour faire connaissance avec les artistes et leur projet créatif, avant le

démarrage des ateliers, favorise les échanges et permet de tisser les premiers liens. Critère n°2 Accroissement de la qualité des liens sociaux. Résultat Il est difficile de mesurer cela, la fin du projet étant encore très proche. Toutefois, les seniors du quartier témoignent que lorsqu’ils se croisent dans la rue, les enfants les interpellent, viennent spontanément à leur rencontre, discutent avec eux, les présentent à leur famille. Une course d’école intergénérationnelle A la suite des ateliers, 6 seniors sur les 12 présents dans les 2 classes de 1P et 2P ont accompagné la course d’école organisée par les enseignantes. Celle-ci, en prolongement du projet, comprenait la visite de l’exposition « Au fond du plac’Art », une introduction à l’Art Brut, présentée à la Vallée de la Jeunesse à Lausanne.

Perspectives La grande majorité des seniors comme les enseignant-e-s souhaitent que les liens tissés au cours de ce projet perdurent sous des formes diverses. Des actions concrètes sont déjà évoquées de la part des enseignant-e-s comme d’intégrer des seniors dans la semaine de la lecture, les inviter pour témoigner et échanger à partir de leur vie et leurs souvenirs d’enfance (notamment des seniors, mais pas exclusivement, qui viennent d’autres cultures).

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Suivi Une liste des besoins, souhaits, intérêts respectifs de la part des enseignant-e-s et des seniors est réalisée par la coordinatrice avec leurs coordonnées réciproques afin que chacun se sente libre de poursuivre là où il a des intérêts et des envies.

L’objectif est maintenant que les divers acteurs puissent prendre le relais et ancrer ces activités-rencontres dans la vie quotidienne du quartier. Au sein de Pro Senectute Vaud, l’animatrice de lieux de rencontre sur Nyon prend le relais sur la coordination. L’animatrice de proximité du projet « Quartier Solidaire » dans le quartier est également une personne ressource.

Objectif 2 Participer à une activité artistique commune et encourager le développement de la sensibilité et de la subjectivité par rapport au travail des artistes, des processus de création et de l’art en général. Critère n°3 Vivre l’art et la rencontre au présent. Réaliser des œuvres individuelles et collectives.

Résultat L’art et les processus créatifs sont placés au centre du projet. Moyens d’expressions individuels et collectifs, ils sont aussi créateurs d’expériences qui favorisent la rencontre avec l’autre et permettent de faire évoluer nos représentations sur le monde.

Dès le début du projet, enseignant-e-s et seniors sont sensibilisés à cette démarche. Lors de la 1ère rencontre avec les artistes, il y a de nombreuses réactions aux propositions créatives qu’elles ont imaginées : certain-e-s font part de leur enthousiasme, d’autres expriment leurs craintes par rapport à leur manque d’expérience artistique ou manuelle. Un des rôles de la coordinatrice comme des artistes, tout au long du projet et des ateliers, est donc de mettre en confiance et d’encourager les participants à laisser s’exprimer leur créativité et à découvrir les talents de chacun. La réalisation d’une « œuvre commune » faisant l’objet d’une exposition assoit la dimension artistique du projet, ceci même si dans le vocabulaire des seniors, des élèves et des enseignant-e-s le terme de « bricolage » est régulièrement utilisé. Critère n°4 Utiliser et transformer des matériaux de récupération. Résultat Pour répondre à l’un des objectifs formulés qui était de créer un lien entre les écoles des Tattes d’Oie et du Couchant B, les artistes ont très vite élaboré l’idée d’un chemin entre les deux écoles rendu visible par des créations utilisant des matériaux de récupération. En amont des ateliers, la coordinatrice a transmis aux seniors et aux enseignant-e-s une liste non exhaustive de matériaux de récupération à collecter. Cette demande s’est élargie à d’autres classes, ce qui a permis de disposer d’une grande diversité de matériaux mais a également posé certains problèmes de stockage et l’envahissement des couloirs et une des classes.

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Certains matériaux se sont avérés difficiles à travailler (bouteilles en PET, grillage à poule), plus particulièrement pour les plus jeunes enfants. Cependant, cela a permis aux seniors de se sentir investis d’un rôle de « techniciens » qui les a plutôt mis à l’aise et a favorisé la confiance et la complicité avec les enfants. L’artiste, assistée de la coordinatrice et de l’enseignant-e, était là en soutien pour donner des conseils et aider à la réalisation des objets individuels et collectifs. Objectif 3 Réaliser une œuvre commune qui s’inscrive dans la communauté et soit communiquée à un large public à travers un évènement festif. But spécifique : relier deux écoles. Critère n°5 Un événement festif public a lieu à la fin du projet. Résultat Au départ, l’évènement festif est envisagé comme la clôture du projet. Avec l’envergure prise par les œuvres, il évolue vers l’idée d’une inauguration, préambule à une exposition. Lors des 2 jours d’accrochage des œuvres, plusieurs petits groupes de seniors se relayent avec les artistes pour installer le fruit de leur travail. Ils choisissent soigneusement l’emplacement adapté à chaque œuvre, cela leur donne l’occasion de découvrir un aspect important du travail de l’artiste, de renforcer les liens (notamment lors d’un repas organisé par l’une des participantes) et d’échanger avec les passants sur leurs premières impressions, très positives. L’inauguration réunit entre 150 et 200 personnes, principalement les familles des acteurs du projet et les personnalités officielles invitées. Elle permet des retrouvailles entre participants et, en rendant public le travail effectué lors des ateliers, valorise l’investissement créatif et humain de chacun. 4 visites guidées et commentées par des groupes d’enfants et de seniors sont programmées. Elles accueillent 7 classes et quelques visiteurs adultes, soit environ 150 personnes. Il est par contre plus difficile d’estimer le nombre total de visiteurs sur les 3 semaines d’exposition. Cette partie visible du projet a un impact certain sur les habitants du quartier car au moment du décrochage des œuvres, plusieurs promeneurs expriment leurs regrets qu’elles ne restent pas en place plus longtemps ! Critère n°6 Renforcement des échanges et des liens entre les deux écoles. Résultat Le projet se déroule sur 6 mois, dont 3 semaines d’exposition dans l’espace public. Chacun fait le plein de rencontres et de souvenirs qui continueront à nourrir l’imaginaire et la mémoire du quartier. À l’issue de l’exposition, quelques-unes des œuvres ayant résisté aux intempéries sont entreposées en vue de trouver une place par la suite dans les espaces communs des deux écoles. Un film de 6 minutes sur support DVD, relatant l’expérience vécue en classe et le moment festif de l’inauguration de l’exposition, est distribué à chacun des participants seniors, élèves et enseignant-e-s.

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9. Recommandations Préambule

Le projet doit être dimensionné en fonction des ressources humaines et financières à disposition. Celles-ci sont nécessaires sur 3 phases principales et à des degrés divers en temps et en ressources : Le pré-projet (janvier-février) : constitution du comité de pilotage, recherche des

participants seniors et intervenants artistes, planification des ateliers. Le projet (mars à mai) : participation aux ateliers, organisation de l’évènement

festif, coordination globale du projet. Le post-projet (juin) : évaluation avec les différents acteurs du projet, rédaction d’un

rapport. 1ère recommandation Recherche des participants seniors et intervenants artistes Cette phase essentielle, très courte, ne s’organise qu’au moment du démarrage effectif du projet et pose de trop fortes contraintes quant à la recherche des participants seniors et des artistes. Propositions Impliquer les collaborateurs régionaux de Pro Senectute Vaud et plus largement leurs réseaux afin que, au cœur de leur activité professionnelle, ils-elles puissent communiquer régulièrement sur ce type de projet et identifier des seniors et des artistes intéressés dans leur région. Dès lors, au moment où un nouveau projet se met en place, il y aurait déjà un potentiel de personnes avec qui prendre contact. La recherche est ainsi plus confortable pour la personne coordinatrice du projet, qui n’est pas forcément elle-même implantée dans la région. Constituer peu à peu un carnet d’adresses des artistes réceptifs à ce type de démarche, en veillant à favoriser la diversité dans les âges et les techniques pratiquées. Ainsi, ils pourront être contactés par la coordinatrice lorsqu’un projet se concrétise, en fonction de ses spécificités. 2ème recommandation Gestion et suivi du projet : constitution et prises de décisions du groupe de pilotage

Un groupe de pilotage est formé dès le début du projet. Dans le cas présent, les personnes qui le constituent sont : la Directrice d’Etablissement primaire, une animatrice de proximité active dans le quartier, les 4 enseignant-e-s et la coordinatrice (qui anime le groupe et rédige les procès-verbaux de séances). La présence régulière des enseignant-e-s, dès le pré-projet, est une condition importante de réussite. Cela demande un engagement important de leur part, en plus du temps consacré aux ateliers, car il est en dehors de leurs heures d’enseignement : tous s’accordent à dire qu’elles sont nécessaires à la bonne marche du projet. Ils notent également que certaines décisions ne sont pas de leur ressort, même s’ils apprécient d’être informés et consultés.

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Propositions Elargir le groupe de pilotage à d’autres acteurs directs ou indirects du projet, par exemple outre la directrice, à un autre représentant du Conseil d’Etablissement scolaire, un parent d’élève, un des artistes engagés, etc. Dans la perspective d’alléger le nombre de séances pour chacun, décliner au besoin le groupe de pilotage en deux « chambres » : l’une décisionnelle, l’autre opérationnelle, chacune sollicitant les membres concernés et la coordinatrice assurant le lien et la transmission d’informations entre les deux. Les séances correspondant aux étapes clés du projet restent plénières. 3ème recommandation Réalisation et animation des ateliers Les enseignant-e-s relèvent la bonne période à laquelle les ateliers sont planifiés dans le calendrier scolaire (mars à mai) car la dynamique des classes est bien installée et les enfants mieux préparés à y participer. Les processus créatifs observés dans l’ensemble des ateliers sont d’une grande intensité, sollicitant beaucoup les enfants et les seniors. Il n’est pas toujours évident pour les petites classes de réaliser une œuvre collective : jusqu’à un certain âge, les enfants sont engagés dans un processus plus individuel que collectif. Le message des artistes quant à la quantité et à la taille des œuvres fait que les participants sont parfois davantage accaparés par l’avancée de leurs réalisations que par les échanges entre eux. Il n’y a pas non plus d’échanges entre les classes participantes. Celles-ci restent clivées entre elles, contribuant à rendre le projet assez abstrait jusqu’au moment de l’installation des œuvres dans l’espace public. L’implication des artistes dans le projet et leur présence régulière dans les ateliers est une belle occasion d’établir un lien solide et durable avec l’art. Ainsi, une senior déclare être contente d’apprendre « ce qu’est une artiste », d’autres expriment que « voir les autres créer donne des idées et engage à essayer aussi soi-même … » C’est en forgeant qu’on devient forgeron ou en créant qu’on devient artiste ! Les artistes privilégient les matériaux de récupération, avant tout parce que la plupart résistent aux intempéries. Cela génère une grande quantité d’éléments, pour la plupart collectés, qu’il faut stocker et ensuite éliminer pour ceux qui n’ont pas été utilisés. De plus, certaines matières s’avèrent difficiles à travailler. Propositions Une rencontre en classe, préliminaire aux ateliers, serait bienvenue pour permettre aux artistes, aux seniors, aux enfants et aux enseignant-e-s de faire connaissance sans entrer encore dans le travail de création. Avoir la souplesse nécessaire pour faire un atelier de plus en fin de processus de « production ». Penser une interaction entre les classes participantes, par exemple sous forme de visites mutuelles en fin d’ateliers pour découvrir les œuvres ou d’échanges interclasses entre les dates d’ateliers.

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Mieux définir l’identité de l’artiste dès le début du projet, par exemple en amenant certains questionnements comme « que signifie être artiste ? » ou « qu’est-ce qu’un artiste ? ». Les artistes pourraient, lors d’un moment à choisir, présenter leur démarche et oeuvres aux élèves et seniors. Sélectionner de manière plus pointue les matériaux en fonction du projet créatif et de l’âge des enfants. Ce choix doit s’inscrire dans une perspective plus vaste et pédagogique, davantage en lien avec les notions écologiques et environnementales. 4ème recommandation Evènement festif et exposition 170 personnes environ se rendent à l’inauguration festive du projet : un vrai succès qui rassemble aussi bien les politiques que des enseignants, des familles, des seniors, et de nombreuses connaissances et amis, toutes générations confondues. D’autre part, l’inauguration ouvrant sur une période d’exposition en accès libre de trois semaines, de nombreuses personnes, passants ou habitants du quartier, voient l’exposition et ont connaissance du projet. La signalétique est un bon outil pour informer simplement sur le projet et donner au public des clés de lecture pour apprécier les œuvres exposées. Montage de l’exposition : en raison des contraintes et des difficultés techniques, seuls les seniors sont sollicités pour participer à la phase d’accrochage des œuvres avec les artistes. Ceux qui sont présents s’accordent à souligner l’importance de cette étape : c’est là qu’ils peuvent se rendre compte de la dimension artistique du projet et consolider des liens en partageant de beaux moments de convivialité. Visites guidées : elles ne sont pas pensées à l’origine du projet mais émanent de la proposition de deux enseignant-e-s. Les seniors ne participent pas à leur préparation, ils sont seulement présents au moment de la visite et accompagnent plutôt les enfants. Propositions Identifier dès que possible l’importance de ces moments aux contours plus flous, dans la perspective de leur donner une place légitime apportant une réelle valeur qualitative ajoutée au projet. Associer, sous une forme à définir, les enfants à l’accrochage des œuvres et les seniors à la préparation des visites guidées. Il faut néanmoins veiller à ne pas programmer trop de rencontres risquant de « surcharger » tant les seniors que les classes. 5ème recommandation Promotion et diffusion La couverture presse pour annoncer l’évènement festif comme pour rendre compte de l’exposition s’avère insuffisante. Propositions Un meilleur suivi et des contacts plus personnalisés sont souhaitables. Collaborer avec le mandataire pour élaborer la stratégie de communication et la répartition des tâches et médias.

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6ème recommandation Budget Le budget est en léger déficit. En cause, le poste ressources humaines qui s’avère insuffisant. Bien que le nombre de classes engagées ait été relativement peu nombreux, le poste coordination nécessite autant d’investissement que dans un projet avec un nombre de classes supérieur, d’où la perspective de désolidariser à l’avenir sur le plan du budget le poste coordination du poste animation. D’autre part, un certain nombre d’heures supplémentaires ont dû être fournies liées d’une part à la préparation avant le démarrage du projet proprement dit et d’autre part à l’évaluation de celui-ci. A l’avenir, ces montants devront être insérés dans les budgets des projets. Enfin, l’âge de la personne engagée a une incidence sur le salaire : une marge pour cette possible fluctuation devrait être prise en compte au moment de l’élaboration du budget. A noter les points suivants: Le poste « Coordination et encadrement » est prévu sur 6 mois. Cependant il s’avère

insuffisant. La coordination devrait en effet pouvoir commencer à hauteur de 10 % deux à trois mois avant le démarrage effectif du projet pour la recherche des participants seniors et des artistes et la planification du projet. Le poste évaluation et rapport de projet nécessiterait un 10% supplémentaire en fin de projet.

Budgétiser la coordination indépendamment du poste animation des ateliers. En effet, le coût de ce dernier dépend directement du nombre d’ateliers menés (et donc du nombre de classes engagées dans le projet). Dans le cas présent ces deux tâches ont été réalisées et conduites par la même personne, il serait également envisageable que cela soit deux personnes différentes.

Le poste « Intervenants extérieurs » est suffisant considérant le nombre de rencontres et d’ateliers programmés. Il est à réajuster si ce nombre devait augmenter et reste, dans tous les cas, plus bas que le salaire usuel des artistes, en regard du temps réel investi.

Le poste « Matériel », n’est entamé que de moitié car beaucoup d’éléments sont collectés ou récupérés et non achetés. Le montant est également à ajuster au cas par cas selon les besoins, la base initialement prévue étant correcte.

Le poste « Promotion » se révèle adéquat, il permet de concevoir un 1er flyer pour présenter le projet et annoncer la date de l’inauguration festive, un dépliant avec l’ensemble des informations relatives à l’inauguration et à l’exposition, une signalétique disposée sur le parcours de l’exposition.

Le poste « Evénement public » n’est entamé qu’à un peu plus d’un tiers. Le choix d’organiser l’inauguration festive dans la cour de l’école des Tattes d’Oie, dans un esprit de simplicité et de convivialité, compte pour beaucoup dans ce résultat.

Le poste « Divers » offre l’opportunité d’engager un étudiant en formation à l’ERACOM (Ecole Romande d’Art et de Communication) pour la réalisation d’un film-témoignage de 6 minutes distribué à chaque participant comme trace mémoire du projet. Une rubrique spécifique « Documentation » du projet devrait être insérée dans le budget à des fins de création de supports pour la capitalisation et la visibilité du projet.

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Un budget peut faire état de tous les postes nécessaires à un projet mais pas de toutes les composantes évolutives de celui-ci. En conséquence, tout en maintenant sa rigueur, il est important de lui donner un peu plus de « mou » pour garder une certaine souplesse dans l’adaptabilité du projet à la réalité. Un montant de 10% du budget total dans le poste « Divers » devrait pouvoir répondre à cette souplesse.

10. Conclusion En proposant des espaces d’expérimentation, d’expression, d’échanges et d’intégration au cœur des processus de création, le projet « Qui es-tu, que fais-tu ? » renforce les sentiments d’utilité et d’estime de soi, tout comme la confiance en ses capacités et sa créativité, en particulier chez les seniors. En se référant aux déterminants sociaux de la santé en termes de besoins relationnels, psychosociaux, socioculturels, participatifs, formatifs et existentiels, ce projet participe à des activités porteuses de sens et à haute valeur d’« intégrité », de spiritualité et de créativité. En invitant à partager temps, valeurs, connaissances et émotions, le projet encourage le développement de la sensibilité et de la subjectivité en lien avec les œuvres, les processus de création et l’art en général, et permet de s’approprier des clés de lecture du monde. A travers les nombreux flux de transmission et d’échanges de savoirs et d’expériences, la sollicitation des ressources des participants ainsi que la valorisation de rôles et de statuts qui font sens, « Qui es-tu, que fais-tu ? » invite à l’échange et à l’intégration de chacun dans la communauté. Réalisé dans des classes du degré primaire, le projet « Qui es-tu, que fais-tu ? » offre une belle palette d’expériences humaines, sociales, culturelles et artistiques. La compétence de Pro Senectute Vaud à le conduire comme les diverses orientations artistiques possibles permettent d’envisager avec intérêt de le décliner plus largement, y compris auprès des classes du degré secondaire ou gymnasiales. Par son ouverture à la croisée des générations, et à travers elle la mixité sociale et culturelle, le projet contribue à renforcer la compréhension et le respect mutuel. Tout en consolidant des liens de proximité, il œuvre ainsi à la cohésion sociale dans son ensemble. Pro Senectute Vaud Nyon, août 2016

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11. Remerciements Nous souhaitons adresser ici nos plus vifs remerciements :

Au Conseil d’Etablissement scolaire de Nyon, à la Fondation Leenaards et à la Fondation Juchum pour leur engagement et soutiens financiers.

A la Directrice de l’Etablissement primaire de Nyon et aux enseignant-e-s pour leur grande implication dans le projet et les ressources mises à disposition. Au Service des Affaires Sociales, Education et Jeunesse, aux concierges des écoles pour leur soutien à la coordination du projet. À la Ville de Nyon et aux propriétaires privés pour avoir mis à disposition les terrains ayant accueilli les œuvres réalisées, le temps de l’exposition. Aux seniors qui ont offert leur temps, leur envie, leur créativité, leur humour, leur disponibilité et leur expérience. Aux enfants des classes impliquées qui, par leur spontanéité, leur accueil et leur envie ont fait de ces ateliers en classe une vraie réussite. Aux artistes qui ont cru à ce projet et s’y sont engagés pleinement. A la Direction de Pro Senectute Vaud qui a donné crédit et soutien à ce projet innovant.

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12. Annexes Cadre de référence médiation culturelle La mise en œuvre des projets et actions portés par l’unité Action sociale régionale s’appuie sur le cadre de référence de J.-M. Lafortune5 qui propose trois idées maîtresses de la médiation culturelle : Une mise en relation entre les créateurs, les publics et les populations, et plus

largement entre les acteurs du secteur culturel et ceux des secteurs sociaux, politique et économique qui évoluent souvent en vase clos.

Une communication empathique auprès des publics, orientée vers le développement de la sensibilité, de la subjectivité et du sens critique que suscitent la rencontre avec les œuvres et les processus de création.

Des formes d’accompagnement qui, partant des fondements de l’expérience esthétique, soit d’une quête de sens tournée vers les intentionnalités et les démarches en contexte, peuvent conduire les personnes et les collectivités touchées à devenir acteurs de leur vie en adaptant certains processus créatifs en réponse à des situations parfois problématiques.

Annexes au rapport - Flyer recherche de participants seniors

- Flyer présentation du projet

- Flyer programme inauguration festive

- Article de presse du journal La Côte

- Article de presse du Journal de quartier

5 La médiation culturelle. Le sens des mots et l’essence des pratiques, J.-M. Lafortune, Montréal : PUQ, Culture et publics, 2012 (J.-M. Lafortune est Professeur à l’Université du Québec à Montréal)

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Flyer recherche de participants seniors

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Flyer présentation du projet

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Flyer programme inauguration festive

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Article de presse du journal La Côte

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Article de presse du Journal de quartier