ProMagazine 4.14 (FR)

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ProMa gazine Magazine trimestriel / 4.14 / avril - mai - juin 2015 votre maillon de la solidarité! L’espoir de Medellín Début mars, nous avons été en Colombie et au Panama pour y suivre nos projets. Ce voyage nous a conduit, entre autres, à Medellín, la deuxième ville la plus grande de Colombie. Nous y avons ren- contré les jeunes forces du mouvement Esperanza del Mañana. Nous avons visité leurs maisons et participé à leurs activités de formation le samedi. Ces jeunes nous ont beaucoup impressionné. Gladys, Angélica et Ana María nous ont permis de faire des rencontres inspirantes. Caroline Medats Dans les années 1980, Medellín était réputée pour les drogues, les homicides et la criminalité. Le cartel de Medellín dirigé par le baron de la drogue Pablo Escobar, est à l’origine de cette mauvaise réputation de la ville. Et c’est avec ce préjugé que nous avons pris la direction de Medellín. Mais dès notre arrivée, cette métropole nous a surpris. Vue du ciel, elle laisse déjà entrevoir un certain

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Revue trimestrielle de Proma, une organisation belge qui rend l'enseignement et la formation accessibles en Afrique, en Asie et en Amérique Latine en soutenant des micro-projets. Dans cette éditions, nous nous rendons à Medellín en Colombie chez les jeunes du mouvement de jeunesse Esperanza del Mañana.

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ProMagazineMagazine trimestriel / 4.14 / avril - mai - juin 2015

gazinegazine votre maillon de la solidarité!

L’espoir de MedellínDébut mars, nous avons été en Colombie et au Panama pour y suivre nos projets. Ce voyage nous a conduit, entre autres, à Medellín, la deuxième ville la plus grande de Colombie. Nous y avons ren-contré les jeunes forces du mouvement Esperanza del Mañana. Nous avons visité leurs maisons et participé à leurs activités de formation le samedi. Ces jeunes nous ont beaucoup impressionné. Gladys, Angélica et Ana María nous ont permis de faire des rencontres inspirantes.

Caroline Medats

Dans les années 1980, Medellín était réputée pour les drogues, les homicides et la criminalité. Le cartel de Medellín dirigé par le baron de la drogue Pablo Escobar, est à l’origine de cette mauvaise réputation de la ville. Et c’est avec ce préjugé que nous avons pris la direction de Medellín. Mais dès notre arrivée, cette métropole nous a surpris. Vue du ciel, elle laisse déjà entrevoir un certain

charme: une ville sous la lueur du soleil, qui se déploie entre les montagnes. Nous y avons commencé notre visite en descendant une toute nouvelle grande rue. Les jours suivants, nous avons réalisé qu’il y avait beaucoup d’investis-sements à Medellín, notamment dans certains quartiers de la ville. Ville des contrastesNous conduisons à travers le sud de la ville. Des centres commerciaux, des grandes avenues et des appartements nouvellement construits émergent au-dessus du tableau de bord. Notre voyage se poursuit. L’environnement change. A chaque kilomètre parcouru, la pauvreté aug-mente à vue d’œil. Les bidonvilles sont caracté-ristiques du nord. Ce sont deux mondes diff é-rents, réunis dans une seule ville.

Dans le nord de Medellín, les bidonvilles s’élar-gissent tous les jours. Beaucoup de maisons, faites de tôles ondulées, de bois ou de pierre, sont illégales et construites sur des terrains très accidentés et montagneux. Les gens s’y installent et prolongent les installations élec-triques. De cette manière, des nouveaux quar-tiers surgissent avec peu ou pas de services et beaucoup trop de gens pour partager un espace trop étroit. Des gens fuient la violence et la pauvreté de la campagne et partent à la recherche d’une vie meilleure en ville. Mais la réalité désillusionne dans la plupart des cas. Avec trois millions d’habitants, cette ville de-vient peu à peu trop petite.

Dans les coulissesC’est dans Barrio Santo Domingo, un de ces bi-donvilles, que nous visitons le projet Esperanza del Mañana (« L’espoir de Demain » et autrefois connu comme Cooperativa Bello). Esperanza del Mañana est un mouvement des jeunes qui regroupe toutes les semaines une centaine de jeunes du quartier. Le vendredi nous sommes invité chez quelques jeunes. Suivent d’autres invitations par les jeunes

du même quartier, un exemple de l’hospitali-té colombienne. Il nous faut cependant peu de temps pour comprendre la dureté de la réalité de ces familles. Les maisonnettes sont beaucoup trop petites pour le nombre d’occupants. Dans une de ces maisonnettes une fi lle de 16 ans par-tage la chambre avec son frère de 14 ans et avec sa grand-mère. Il y a juste assez d’espace pour un lit superposé occupé par le frère et la sœur et pour un lit individuel pour la grand-mère. Faute d’espace, ils font leurs devoirs sur le lit. Ils n’ont pas d’espace privé individuel. Et aller chercher un peu de calme ou d’intimité dehors n’est non plus une sinécure. Il y a des voisins partout. Le soir, tout le monde se rend à la rue pour échap-per à la suff ocation qui règne chez soi. Beaucoup de familles sont disloquées et il y a beaucoup de violence familiale et d’alcoolisme. Dans la rue, la criminalité, la formation des bandes, la prostitu-tion et les drogues sont omniprésents. Un café chez JohnNous rendons aussi visite à John (la deuxième à droite sur la photo à l’avant). Avec ses cinq frères, sa mère et son beau-père, il habite dans une maisonnette faite de pierre et de bois. Un es-calier incliné et dangereux y mène. La mère de John boite depuis qu’elle est tombée de l’esca-lier. Il est diffi cile d’imaginer que le réfrigérateur de cette maison est passé par cet escalier. Avant et après l’école les frères lavent des voitures

pour rapporter de l’argent, comme le font beau-coup d’autres jeunes ici. Nous avons rencontré l’avant-dernier enfant de la famille (la deuxième à gauche sur la photo à l’avant) plus tard ce jour. Malgré un handicap physique au bras, il est une vedette sur le terrain de football. Il fait avec ses pieds des tableaux magnifi ques de ce même ter-rain. Une peinture de son équipe de football est la seule décoration à la maison.

Pendant notre promenade à travers Santo Domingo, Gladys, qui est le moteur de ce pro-jet, est constamment arrêtée et sollicitée. Elle connaît presque tout le monde. Elle est un sou-tien et une aide pour beaucoup de jeunes dans le quartier. Angélica raconte que même les gar-çons les plus costauds la consultent avec leurs problèmes d’amour. Réunion le samediPendant l’année scolaire, le samedi, les jeunes d’Esperanza del Mañana se réunissent pour des activités de formation. Les activités sont

diverses: un atelier d’anglais ou un cours sur l’alimentation saine par exemple. Des ateliers orientés vers le développement d’un projet de vie constructif et signifi catif sont également or-ganisés. A la maison l’encadrement nécessaire fait défaut. Les assistants les encouragent à pas-ser leur temps libre de manière positive et à ne pas traînasser dans la rue. De temps en temps ils font une excursion dans un musée, un com-plexe sportif ou un parc dans la ville. Beaucoup de jeunes ne vont jamais en dehors de leur quar-tier. Une excursion au centre de Medellín est une vraie aventure pour beaucoup entre eux.

Ce samedi, les jeunes se réunissent pour la deu-xième fois de cette année scolaire. Au programme il y a un exposé des activités du groupe pour les nouveaux membres. Les plus jeunes ne se sentent pas encore habitués et choisissent d’écouter. Les anciens leur expliquent ce que signifi e le mou-vement pour eux, ce qu’ils apprennent, ce qu’ils trouvent important dans la vie et leurs points à améliorer. C’est impressionnant. Ces jeunes

Bij John (uiterst links) en zijn familie op bezoek.

Plus d’informations à propos du projet Esperanza del Mañana sur www.asblproma.be/esperanza-del-manana. Dans le prochain numéro de ProMagazine, nous reviendrons sur notre visite au Panama.

savent ce qu’ils veulent. Ils osent parler devant un groupe, ils défendent leurs opinions d’une manière polie, ils argumentent et s’écoutent at-tentivement l’un et l’autre. Nous voyons du res-pect, des bons résultats scolaires, de la solidarité et de la responsabilité. Le jeune le plus costaud qui travaille à la police a changé son programme de travail pour pouvoir assister à la réunion. Nous restons pantois. Follow the leaderAu début de chaque année scolaire, on choisit les leaders. Ils aident les assistants des ateliers à travers la mise au point des activités et guident les nouveaux membres. Ce samedi, nous étions témoin de cette élection. Les nouveaux leaders posent avec fi erté à la première de couverture.

Avec beaucoup de zèle, ils sont en mouvement toute la journée de samedi. Ils se sentent appré-ciés et responsables.

Un des assistants est Sandra. Elle est psycho-logue de formation. Sa bonne relation avec ces jeunes est remarquable. Quand leur attention faiblit, elle sait bien comment les ressaisir: il est temps pour des massages et du chatouil-lement. De l’hilarité partout. Dix minutes plus tard, tout le monde est assis sur sa chaise avec une attention renouvelée. Tout est observé strictement. Chaque année les jeunes doivent renouveler leur inscription et les activités sont évaluées. Chaque samedi une liste de présence circule.

Proma fi nance les activités d’Esperanza del Mañana. Nous payons les frais des assistants, le matériel éducatif, les friandises pour les pauses et les excursions. Nous donnons un coup de pouce à certains jeunes du groupe pour qu’ils puissent payer les frais d’inscription de l’école, le bus pour s’y rendre, les photocopies et leur uniforme. L’espoir de demainLes trafi quants de drogue, les bandits et les membres des bandes font partie de Medellín. Mais nous, nous avons vu un autre côté de cette ville. Nous avons rencontré des jeunes qui veulent monter un beau projet de vie et qui re-connaissent l’importance d’une bonne forma-tion, et cela dans des circonstances diffi ciles. Dans la ville du printemps éternel, les habitants nous ont accueilli avec une très grande douceur, hospitalité et gratitude. Ces jeunes représentent l’espoir de demain. Ces jeunes représentent l’espoir de Medellín. Donnez-leur un coup de pouce. Ils en valent la peine.

Lukafu se retrouve sur la carte

Mi-2013 nous vous avons raconté l’histoire du passage bruyant des rebelles Maï-Maï à Lukafu dans l’est de la République Démocratique du Congo. Ces rebelles y ont détruit une grande par-tie des infrastructures.

Cependant, le calme s’est réinstallé. La population n’est pas restée immobile et a repris courage pour commencer la reconstruction de Lukafu. Cinq bâtiments scolaires sont en construction, parmi lesquels un bâtiment à Lukafu même. Deux écoles primaires ont déjà été construites et fonctionnent de manière autonome. L’internat est aussi de nouveau complètement opération-nel. Cette année il accueille quarante jeunes. Bientôt, Lukafu recevra une antenne pour que sa population ait des meilleures possibilités de communication.

Le missionnaire belge Raoul de Buisseret a passé le relais au franciscain Jean-Marie Mufeji, peu après le passage de Maï-Maï. Jean-Marie est maintenant notre correspondant sur place. Il veut équiper l’école de Lukafu d’une salle informatique, une bibliothèque et une salle polyvalente. Aidez-nous à le mettre sur la bonne voie.

Proma et Bouworde main dans la main

Proma accorde beaucoup d’importance aux échanges et au contact direct avec d’autres cultures. Nous apprenons ainsi à mieux connaître le monde qui nous entoure. C’est aussi important pour nous que pour les générations à venir.

C’est pour cette raison que Proma et l’organisation fl amande Bouworde ont décidé de joindre leurs eff orts. Pendant les mois d’été, Bouworde organise des camps de volontaires pour des jeunes et leur permet ainsi de mettre la main à la pâte pour un projet dans le Sud. Une expé-rience unique!

Cet été notre projet Campo Largo en Argentine, accueillera quelques jeunes de Bouworde. Pendant trois semaines, les jeunes s’occuperont de l’animation des enfants dans les deux centres d’accueil et ils aideront au travail quotidien.

Plus d’informations au sujet de la reconstruction de Lukafu sur www.asblproma.be/lukafu.

Cet été notre projet Argentine, accueillera quelques jeunes de Bouworde. Pendant trois semaines, les jeunes s’occuperont de l’animation des

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Organisez une fête et célébrez aussi le Sud

Attendez-vous bientôt une naissance? Cé-lébrez-vous un baptême, un mariage, un anniversaire ou un jubilé? Voulez-vous faire quelque chose en plus? Ou n’aimeriez-vous pas recevoir de cadeaux inutiles à la maison?

Alors célébrez le Sud et partagez votre bonheur avec lui. Demandez à vos invités de soutenir Proma. Vous permettrez à nos partenaires du Sud de sortir de la pauvreté tout en donnant une touche solidaire à votre fête.

Envie de recueillir des fonds pour un projet dans le Sud? Contactez-nous sans engagement.

Rédaction: Caroline MedatsRédacteur en chef: Kenny FrederickxE.R.: Michel CoppinTraduction: Michelle Roosenbroeck, Emmanuel BabissaganaPhotos: PromaMise en page et impression: De Windroos NV

Proma est membre de l’Association pour une Ethique dans la Récolte de Fonds (AERF).

Ce dépliant est une édition de l’asbl PromaBoulevard du Souverain 199, 1160 BruxellesTél.: 02 679 06 30 - Fax: 02 672 55 [email protected] - www.asblproma.be

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