Prise d'otage au soleil
Transcript of Prise d'otage au soleil
PRISE D'OTAGE
AU SOLEIL
Pour Nahim
© Éditions Nathan/HER (Paris-France), 2000
Conforme à la loi n° 49956 du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse ISBN : 2.09282024-9
F R A N C K P A V L O F F
PRISE D'OTAGE AU SOLEIL
Illustrations de David Sala
NATHAN
- Elle a
gueulé, ameuté les voisins...
1 LES BORDS DE L'EAU SONT DANGEREUX
- U N E FOIS, ma mère a planté quatre
graines de tournesol dans un pot, sur notre
balcon. L'été, ils ont poussé d'au moins deux
mètres et sont allés narguer la voisine du des-
sus. Rigole pas, Momo, c'était Mme Oulmar,
tu connais son caractère. Elle a gueulé,
ameuté les voisins, mais ma mère, italienne
et têtue, n 'a rien voulu savoir. Chaque
semaine elle rajoutait une poignée d'engrais.
Attends la suite ! Un matin, vraiment furax,
la Oulmar a décapité les soleils. Guerre
déclarée avec ma famille, les Barzanti du
quartier de l'Alma. Grenoble retenait son
souffle. Les Italiens défendaient les tourne-
sols comme le saint sacrement, les Arabes
disaient qu'ils insultaient leur croissant de
lune. En invoquant Jésus et Mahomet, ils
allaient se taper dessus. Ouais mon pote !
Heureusement, mon frangin qui fréquentait
Yasmina en douce, tu sais l ' a înée des
Oulmar, a pris les choses en main. Cadeaux
pour les Arabes, belles paroles pour les
Ritals. L'amour, mon vieux, ça te fait avaler
l'hostie le regard tourné vers La Mecque. - J ' e n
p e u x p l u s !
- Arrête, Pinguino, arrête, crachouillait
Momo plié de rire, à qui je développais la
fable des tournesols, en en rajoutant un max. - Et la tension est retombée. Ma mère a
semé des pensées naines, et on a scellé la
paix des braves entre pizza et couscous,
chianti et Banga orange.
- Tu me tues, j'en peux plus !
- Te marre pas trop, je lançai, en avançant
dans le chemin creux, dans quelque temps tu
vas faire comme la mère Oulmar, tu vas les
décapiter à coup d'Opinel ces bons dieux de
tournesols. Ça rend fou. Regarde, à peine
quelques jours qu'on est là, et on pleure déjà
après l'Alma.
Faut dire qu'il y avait de quoi les prendre
en grippe. Des tournesols et encore des
tournesols à perte de vue, avec leurs cœurs
brunasses et leurs pétales de marguerites
transgéniques. Parfois ils laissaient la place à
une avancée de maïs avec leurs épis en
tronche de poupées.
On frôlait la
déprime.
Nous, pour qui le monde s'arrêtait au
macadam de la rue Très-Cloître et aux pavés
de la place Notre-Dame, nous étions plongés
depuis une semaine dans cette jungle du sud-
ouest de la France. En exil quelque part entre
Carcassonne et Montségur. Autant dire en
pleine Amazonie.
Tu parles de vacances ! Rien à faire de précis
et pas de copains. On frôlait la déprime. Momo
essuyait à tout bout de champ ses lunettes en
hublot en se plaignant que sa vue baissait, et
moi je sentais bizarrement des douleurs au bras
gauche, alors que je n'en avais jamais eu de
bras gauche, vu que j'étais né comme ça,
désailé. D'où mon surnom, Pinguino.
Alors, une bonne crise de fou rire à propos
des Oulmar-Barzanti, en pleine heure chaude
de la sieste, ça nous requinquait le moral. On
pensait moins aux jours qui nous restaient à
tirer avant de revoir le quartier.
On prit sur la droite, question de changer
d'orientation puisqu'on ne pouvait pas chan-
ger d'horizon.
Au loin bruissait la rivière, l'Hars, à demi
cachée par un embrouillamini d'arbres et de
lianes. Il fallait avoir le nez dessus pour la
découvrir. Mais quelle fraîcheur ! Un paradis
au milieu de l'haleine moite des champs. Le
seul coin qui avait notre faveur dans ce pay-
sage étouffant.
Je préparais une autre histoire pour amuser
Momo qui avait pris les devants, lorsqu'un
cri à déchausser les dents fit valdinguer mes
pensées.
Un cri terrible. Une déchirure. De la peur à l'état brut.
Je fonçai vers l'Hars, dérapai, redémarrai
ventre au sol, et me heurtai au dos de Momo
qui reculait en zigzaguant, bras en croix
comme pour repousser l 'avancée d 'une
armée de vampires.
- Là, là, c'est tout ce qu'il arrivait à pro-
noncer. Là, là !
Son doigt, droit devant, désignait une hor-
rible masse poilue qui se balançait au bout
d'une perche accrochée aux branches hautes
d'un saule. Un cadavre à la fourrure beige,
suintant le sang.
Je repoussai Momo qui me serrait le bras comme dans un étau.
- Pas de panique, il est mort. Il bougera plus.
Il s'agrippa de plus belle.
- Qui, Pinguino, qui ? C'est Mariette, c'est la couleur de ses cheveux !
- T'affole pas, Momo, ajuste tes lorgnons.
C'est un clebs, et même pour être précis,
Sultan, un des deux chiens-loups de Mariette,
et... ça alors, l'autre, là, c'est dégueulasse !
- L'autre quoi ?
- La femelle, j 'me rappelle plus son nom,
ils n'ont pas eu le temps de la pendre. Morte,
là, par terre. - Princesse ?
- Oui, Princesse.
Je tremblais d 'une énorme colère qui secouait mes muscles. Je saisis Sultan à bras
le corps pendant que Momo coupait la corde,
et j'accompagnai au sol le gros mâle que je
couchai auprès de sa Princesse. Les corps étaient encore tièdes.
Qui avait pu les approcher ? Face à un
inconnu, ils posaient lourdement leurs pattes
de devant sur les épaules et ne lâchaient prise
que sur ordre de leur maîtresse. De vrais gar- diens.
D'un rapide coup d'œil, je balayai le sol.
Dans un sachet, des déchets de viande à moi-
tié bouffés.
- Ils les ont empoisonnés avant de les
assommer et de pendre Sultan. Les lâches !
Je saisis Sultan à bras
le corps...
Q u ' e s t - c e q u ' o n f a i t ? O n p e u t p a s l e s
l a i s s e r c o m m e ç a !
- O n l e s c o u v r e d e b r a n c h a g e s . Y a p l u s
q u ' à a v e r t i r M a r i e t t e .
- T u s a i s à q u o i j e p e n s e , P i n g u i n o ? À c e
q u e j e s e n s d e p u i s q u ' o n e s t a r r i v é s . C o m m e
s i u n m a l h e u r t o u r n a i t a u - d e s s u s d e s a t e l i e r s ,
u n t r u c p a s s a i n .
- T ' e x a g è r e s , o n s ' e n n u i e , d ' a c c o r d , m a i s
c ' e s t c o o l i c i . P e r s o n n e n e n o u s e n v e u t .
- E t l e s c h i e n s a l o r s ? T u p e u x p a s p i g e r ,
t o i q u i e s p a s i n f i r m e , m a i s l e s m i r o s c o m m e
m o i i l s o n t u n s i x i è m e s e n s . I l s s e n t e n t d e s
c h o s e s q u e v o u s , l e s v o y a n t s , s e n t e z p a s
v e n i r .
J e n e r é p l i q u a i p a s . E n g é n é r a l M o m o é t a i t
l e d e r n i e r d u q u a r t i e r à c o m p r e n d r e c e q u i l u i
a r r i v a i t . L e s b a f f e s q u ' i l a v a i t r e ç u e s d a n s s a
v i e , il l e s a v a i t j a m a i s v u e s v e n i r .
N o u s f î m e s d e m i - t o u r d a n s l a f o u r n a i s e d e
c e d é b u t d ' a p r è s - m i d i d u m o i s d ' a o û t , s e r r é s
l ' u n c o n t r e l ' a u t r e , l a r a g e a u v e n t r e .
Les tournesols nous suivaient du regard,
les maïs ricanaient en dodelinant du toupet.
J'enlevai mon T-shirt taché de sang pour
éloigner l'odeur des chiens morts qui me col-
lait à la peau.
La même question obsédante claquait dans
nos têtes. Qui avait orchestré une telle bou- cherie ?
J 'étais seul à la maison.
2 LA MAISON DU PENDU
L E JOUR où Momo était venu frapper à ma
porte pour m'annoncer qu'il avait un plan
pour des vacances dans le Sud-Ouest, c'était
un soir de printemps cafardeux. Il pleuvait froid sur l'Alma.
J'étais seul à la maison. Ma mère n'était
pas rentrée de ses ménages, et mes frangins
attendaient l'heure du repas pour rappliquer.
Fredo négociait du côté de la place Grenette
un polo Lacoste pour frimer devant les filles.
Guiseppe préparait ses coups foireux, avec
les autres crocodiles du quartier. Ça les occu-
pait à plein temps entre les repas.
Le plan venait de Mille-pattes, notre
copain en fauteuil roulant. Ses jambes étaient
mortes depuis longtemps, mais son cœur
galopait aux quatre vents de l'amitié. C'est dans
son appart sous les toits qu'on se réunissait.
« Tu peux en parler... »
Quand Adèle, l'assistante sociale, lui avait
proposé d'aller pendant le mois d'août à
Sainte-Palombe-sur-Hars, quelque part dans
le Sud-Ouest, de joie il avait tenté un salto
arrière sur ses roues. Pour lui qui passait son
temps immobile, à élever des oiseaux et
suivre de sa terrasse les vols planés de ses
amis les pigeons, des vacances à Sainte- Palombe c'était un cadeau du ciel.
Ce que lui proposait l'A.S., qui le chou-
choutait depuis que ses parents s'étaient tirés
en Algérie sans laisser d'adresse, c'était bien
plus qu'un bol d'air. Un stage d'initiation
dans un centre d'art. Rien que ça !
Le Centre d'art contemporain était tenu par
une certaine Mariette, peintresse, sculpteuse,
potière, bref tout ce que notre Millepiedi
avait envie de faire avec ses paluches qui
fonctionnaient sans problème, elles.
« Tu peux en parler à tes amis, avait rajouté
Adèle qui savait bien qu'il ne partirait jamais
16 QUE LA CAMPAGNE EST BELLE !
O N AVAIT devant nous encore une bonne
dizaine de jours à passer dans le coin.
L'ambiance était redevenue comme le temps,
au beau fixe. L'orage avait nettoyé les bords de
l'Hars qui retrouvait ses gargouillis de demoi-
selle. C'était vraiment une rivière toute simple. Les motards véreux étaient entre les mains
des autorités depuis la veille. Pour Irga et
Mikaël, les choses n'étaient pas aussi simples
que prévu, et Gayou négociait ferme pour
que Adélia puisse les reconduire chez eux. Il
y avait encore un sacré boulot à faire pour
démanteler les mentalités administratives.
Mariette et Éric me semblaient de plus en
plus complices. J'expliquais à Momo que la
différence d'âge, c'était vachement stimulant
dans un couple.
- Quand le père Arroul l'apprendra, pour
le coup, ça le stimulera. Même que ça fera autant de boucan dans sa tête que l'explosion
de la vitrine de son épicerie.
Toujours le mot pour rire, mon pote. D'ailleurs Mariette avait remboursé les
dégâts, et j 'avais eu vent d'une grande
réunion publique à propos de l'avenir de l'Hars.
Quant à Millepiedi, il n'en revenait pas
d'avoir le pouvoir de donner des formes à la vie. Il dormait dans l'atelier de sculpture et
n'avait d'attention que pour ses goélands de
glaise dont il ne finissait pas de fignoler les ailes.
Ça ne lui redonnerait jamais ses jambes,
mais lorsqu'il était devant la sellette, il attei-
gnait le septième ciel, au moins. Parfois avec Momo on allait prendre un
verre chez Arroul, et on se mesurait à la
pétanque, dans la petite cour.
Un jour, un pépé qui nous regardait jouer,
Quant à Millepiedi, il n 'en revenait pas d'avoir le pouvoir de donner des
formes à la vie.
appuyé sur sa canne, me demanda de quel
village j'étais, parce que je tirais drôlement bien.
Il essaya de deviner. Laroque, La Bastide, Montbel ?
- Non, non, de Sainte-Palombe, répondi-
rent en chœur Éric, Gayou et ses copains.
Et le carreau que je fis claquer de bonheur
dut s'entendre jusqu'à l'Alma.
L'Alma, c'était où ?
F r a n c k P a v l o f f
De ses parents, il a hérité de la nationalité bulgare,
d'un amour sans borne pour les grands espaces
et du goût impérieux de bousculer les barbelés
qui enferment les hommes.
Il milite pour faire avancer
le Droit des Enfants à travers le monde.
Il écrit aussi bien pour les jeunes
que pour les adultes.
D U M Ê M E A U T E U R :
Matin brun (Cheyne éditeur, 1998)
Le squat résiste (Syros, « Souris noire », 1996)
Pinguino (Syros, « Souris noire », 1994)
Lao, Wee et Arusha (Syros, « J'accuse », 1994)
D a v i d S a l a
I N F L U E N C E S
Howard Pyle, N.L. Wyeth, Franck Frazetta.
A M O U R S Se retrouver dans un train
ou n'importe quel autre moyen de transport qui puisse l 'emmener quelque part
en écoutant A Day in the Life.
H A I N E S
Qu'on le dérange quand il écoute A Day in the Life alors qu' il se trouve dans un train
ou n'importe quel autre moyen de transport l 'emmenant quelque part.
P A R C O U R S
Un peu d'études, quelques années à l'école Émile Cohl
et beaucoup de dessin.
E N V I E S
Musique, photo, cinéma et, pourquoi pas, piloter un avion.
P O L I C I E R : D È S 9 A N S
12. Trois aventures de l 'ogre-doux Jean-Loup Craipeau
D È S 1 0 - 1 1 A N S
5. Un chien dans un jeu de quilles Thierry Lenain
8. Gare au carnage, Amédée Petipotage ! Jean-Loup Craipeau
9. Le j o u r de tous les mensonges Hubert Ben Kemoun
16. Mort subite au stade
Jacques Lindecker 19. La route du danger • Roderic Jeffries 20. Les horloges de la nuit
Roderic Jeffries
25. Biglard et Gramulot chez les fourmis roses • Gilles Barraqué
29. Contes du cimetière au soleil couchant • Yak Rivais
31. Biglard et Gramulot : La nuit des grandes oreilles Gilles Barraqué
35. Police Python Yves Pinguilly
D È s 1 2 - 1 3 A N S
2. Le dernier jour • Hubert Ben Kemoun 4. Lapoigne et l 'ogre du métro
Thierry Jonquet 10. Train d 'enfer • Michel Amelin 21. Le j o u r du meurtre
Hubert Ben Kemoun
22. Lapoigne à la chasse aux fantômes Thierry Jonquet
23. Lapoigne à la foire du Trône Thierry Jonquet
24. Lapoigne et la fiole mystérieuse Thierry Jonquet
27. Le jour des saigneurs Hubert Ben Kemoun
37. Prise d'otage au soleil Franck Pavloff
F A N T A S T I Q U E : D È S 9 ANS
1. Contes du cimetière après la pluie Yak Rivais
3. Au secours, je suis invisible ! Gudule
11. L'école qui n'existait pas • Gudule 26. La boutique maléfique • Gudule 17. L'étrange Madame Mizu
Thierry Lenain 34. Aie peur et tais-toi ! • Gudule 38. Contes du cimetière avant l'orage
Yak Rivais
D È S 1 0 - 1 1 ANS 7. Magie noire au collège
Christine Aubrée 13. Chlaganoir
Évelyne Reberg et Guy Jimenes 15. Destination cauchemar ! • Gudule 14. Contes du cimetière sous l'arc-en-ciel
Yak Rivais 18. Le manège de l'oubli • Gudule 28. La poupée aux yeux vivants
Gudule 36. Fils de voleur • Jean-Luc Estèbe
D È S 1 2 - 1 3 ANS 6. La montre infernale
François Sautereau 30. Singes d'hommes
Hervé Jaouen 32. Les démons de Mamyvone
Jean-Marc Ligny 33. C'est la jungle !
Hubert Ben Kemoun
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L A C O L L E C T I O N
D E T O U S L E S F R I S S O N S
- TU PARLES DE VACANCES !
TROIS COPAINS, MOMO, PINGUINO ET MILLE-PATTES,
SE RETROUVENT POUR LES VACANCES CHEZ MARIETTE,
DANS LE SUD-OUEST. LE SÉJOUR S'ANNONCE
ENNUYEUX AU POSSIBLE. MAIS MARIETTE, QUI SEMBLE
ÊTRE AU CŒUR D'UN ÉTRANGE TRAFIC, VA BOULEVERSER
CES MOMENTS TROP TRANQUILLES...
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