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SOCIÉTÉ D’HABITATION DU QUÉBEC Portrait des initiatives qui permettent d’accompagner dans leur projet d’intégration scolaire ou professionnelle de jeunes mères chefs d’une famille monoparentale qui habitent dans des logements sociaux WWW.HABITATION.GOUV.QC.CA

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SOCIÉTÉ D’HABITATION DU QUÉBEC

Portrait des initiatives qui permettent d’accompagner dans leur projet

d’intégration scolaire ou professionnelle de jeunes mères chefs d’une famille monoparentale qui habitent dans

des logements sociaux

WWW.HABITATION.GOUV.QC.CA

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CRÉDITS

Cette publication a été produite par le ministère de l’Emploi, du Travail et de la Solidarité sociale et la Société d’habitation du Québec.

Nous remercions les réviseurs de ce portrait pour leurs commentaires avisés.

Nous remercions également les directrices et les intervenantes des projets d’habitation pour leur disponibilité et leur générosité à l’égard de ce projet.

Photos des pages couvertures Un rayon de soleil à Montréal-Nord Xavier Dachez

Photos des pages intérieures Shutterstock

Publié par la Société d’habitation du Québec Aile Saint-Amable 1054, rue Louis-Alexandre-Taschereau Québec (Québec) G1R 5E7 Téléphone : 1 800 463-4315 (sans frais partout au Québec) Télécopieur : 418 643-4560 Courriel : [email protected]

(SHQ)

SocietehabitationQuebec

HabitationSHQ

On peut télécharger ce document à partir du site Web de la Société d’habitation du Québec au www.habitation.gouv.qc.ca.

Sur demande, ce document peut être adapté, en tout ou en partie, à certains médias substituts.

Dépôt légal — Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2016 ISBN 978-2-550-75205-9 (version PDF) © Gouvernement du Québec, 2016

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TABLE DES MATIÈRES1. Résumé 2

2. Introduction 3

3. La pauvreté chez les femmes chefs de famille monoparentale 4

4. Programmes mis en œuvre pour soutenir les organismes du Portrait ainsi que la clientèle à laquelle ils s’adressent 5

4.1 Société d’habitation du Québec 5

4.2 Emploi-Québec 5

5. Sélection des organismes et démarche 6

6. Description des projets 7

6.1 Carrefour familial les Pitchou 8

6.2 Habitations communautaires St-Paul Émard 9

6.3 Jeunes mères en action 10

6.4 Le Phare 12

6.5 Maison Pauline Bonin 13

6.6 Mères avec pouvoir (MAP) 14

6.7 Mères et monde 16

6.8 Projet Chance 18

6.9 Relais des jeunes familles 19

6.10 Un rayon de soleil à Montréal-Nord 20

6.11 Villa Pierrot 21

7. Conclusion 23

8. Annexe A : Coordonnées des organismes 25

9. Annexe B : Coordonnées des organismes recensés 26

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Dans le cadre du plan d’action gouvernemental en ma-tière d’égalité entre les femmes et les hommes, la Société d’habitation du Québec (SHQ) et Emploi-Québec ont réalisé le Portrait des initiatives qui permettent d’accompagner dans leur projet d’intégration scolaire ou professionnelle de jeunes mères chefs d’une famille monoparentale qui habitent dans des logements sociaux (le Portrait) afin d’améliorer leur com-préhension mutuelle de leurs programmes respectifs ainsi que leur connaissance des effets de ces derniers sur une clientèle commune.

Allier l’accès à un logement abordable à une démarche vi-sant l’insertion et le maintien en emploi permet d’agir de manière structurante sur différents déterminants de la pauvreté et de l’exclusion qui ont une incidence sur les conditions de vie des personnes comme les jeunes mères de famille monoparentale.

Dans la réalisation du Portrait, l’ensemble des projets sub-ventionnés par la SHQ dans le cadre du volet 3 du pro-gramme AccèsLogis Québec, s’adressant aux clientèles femmes ayant des besoins particuliers en habitation, ont été pris en compte. Onze organismes issus des régions de la Capitale-Nationale, de l’Estrie, de Lanaudière, de la Montérégie (2) et de Montréal (6) ont accepté de participer à une entrevue semi-dirigée. L’historique, l’équipe, le finan-cement et les principaux partenaires de chaque projet sont décrits dans le Portrait.

Les organismes répertoriés dans le Portrait offrent des logements transitoires à de jeunes mères à condition que ces dernières entreprennent un « projet de vie » visant leur insertion sociale et professionnelle. Le volet 3 du programme AccèsLogis Québec de la SHQ fournit une aide financière pour la réalisation de logements communau-taires et abordables à l’intention de clientèles ayant des besoins particuliers en habitation, et a facilité la mise en œuvre de ces projets d’habitation. De plus, l’ensemble des résidentes bénéficient d’un supplément au loyer qui leur permet de consacrer à leur logement une part de 25 % de leurs revenus. Il est à noter que, selon les normes du volet 3 du programme AccèsLogis Québec, les organismes gestion-naires s’engagent à offrir des services d’accompagnement à leurs résidents, afin que ceux-ci concrétisent leur projet de vie (services autofinancés).

Considérant la mission des organismes décrits dans le Portrait, plusieurs résidentes bénéficient de l’accompa-gnement d’un agent d’aide à l’emploi d’Emploi-Québec. Ces services sont fondés sur les besoins de la personne et sont arrimés avec les aides disponibles. Les résidentes concernées ont le plus souvent obtenu un soutien finan-cier de la Mesure de formation de la main-d’œuvre pour

réaliser leurs études. Il faut souligner que les mesures actives d’Emploi-Québec destinées aux individus visent la prépa-ration, l’insertion et le maintien en emploi. Plusieurs de ces mesures sont pertinentes au regard des besoins des jeunes mères de famille monoparentale en processus de réinsertion professionnelle.

De ce portrait, nous avons tiré quelques constats. Tout d’abord, il faut noter que chaque organisme établit un mo-dèle d’intervention qui reflète les valeurs du groupe pro-moteur et les besoins de sa clientèle, tout en répondant à des situations diverses  : ruralité, crime organisé, immi-gration, violence conjugale, problèmes alimentaires, etc. La nature des projets de vie entrepris par les résidentes lors de leur séjour peut également varier  : accroissement de l’autonomie personnelle et financière, renforcement des compétences parentales, réalisation d’un projet d’études, amélioration des compétences en employabilité, etc. Cette diversité d’approches est le résultat de la structure du programme AccèsLogis Québec, qui fait en sorte que les projets sont issus du milieu en vue de répondre aux be-soins locaux.

Les différences sont nombreuses, mais l’ensemble des initiatives ont un objectif commun : favoriser, par une in-tervention globale qui inclut les dimensions parentale, citoyenne, relationnelle et professionnelle, le développe-ment de l’autonomie des mères marginalisées. Pour at-teindre ce but, les organismes collaborent avec des acteurs clés du milieu qui, par leurs services et expertises, contri-buent au succès des projets de vie des résidentes.

Certains partenariats clés sont ressortis :

� les acteurs du réseau de la santé et des services sociaux soutiennent l’intervention psychosociale et le dévelop-pement des compétences parentales des résidentes;

� les acteurs du réseau de la famille, avec leurs offres de services de garde, favorisent entre autres l’auto- nomie des jeunes mères;

� les représentants des services publics d’emploi sou-tiennent les démarches d’employabilité.

Somme toute, le succès des démarches des jeunes mères de famille monoparentale qui résident dans un logement social transitoire démontre aux acteurs publics que l’ap-proche intersectorielle représente une formule intéres-sante pour optimiser leurs interventions auprès de jeunes familles monoparentales à faible revenu.

1. RÉSUMÉ

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Dans le cadre du Plan d’action gouvernemental pour l’égalité entre les femmes et les hommes 2011-2015, la Société d’habitation du Québec (SHQ) et Emploi-Québec se sont engagés à recenser les initiatives qui permettent d’ac-compagner dans leur projet d’intégration scolaire ou pro-fessionnelle des jeunes mères chefs d’une famille mono- parentale qui habitent dans des logements sociaux. La SHQ et Emploi-Québec ont entrepris cette démarche afin d’améliorer leur compréhension mutuelle de leurs pro-grammes respectifs ainsi que leur connaissance des effets de ces derniers sur leur clientèle.

La SHQ est l’organisme gouvernemental responsable de l’habitation sur le territoire québécois. Elle contribue, par ses actions, au mieux-vivre des citoyens, en leur offrant des conditions adéquates de logement, en fonction de leurs res-sources financières et de leurs besoins. De fait, elle stimule les initiatives publiques et privées ainsi que la concertation dans le milieu de l’habitation. Elle favorise l’élaboration et la mise en œuvre de programmes de construction, d’acqui-sition, d’aménagement, de restauration et d’administration d’habitations. Elle offre également des logements à loyer modique aux citoyens du Québec.

Pour sa part, Emploi-Québec est une unité du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale. Elle a pour mission de contribuer à développer l’emploi et la main-d’œuvre ainsi qu’à lutter contre le chômage, l’exclusion et la pauvreté dans une perspective de développement éco-nomique et social. Emploi-Québec considère que le travail est le premier moyen de réduire la pauvreté et d’assurer l’autonomie financière et l’insertion sociale.

En plus des services universels d’accueil, d’information sur le marché du travail et de placement en ligne qu’elle fournit à l’ensemble de la population et des entreprises, Emploi-Québec offre des services d’emploi spécialisés. Ceux-ci s’adressent, d’une part, aux personnes aptes à en-treprendre une démarche qui, à terme, les conduira à in-tégrer le marché du travail ou à se maintenir en emploi et, d’autre part, aux entreprises éprouvant des difficultés liées à la main-d’œuvre. Conformément aux dispositions de la Loi sur l’aide aux personnes et aux familles, Emploi-Québec est par ailleurs responsable de la gestion des programmes d’aide financière qui soutiennent les personnes et les fa-milles démunies, et favorise leur autonomie économique et sociale. Emploi-Québec encourage ces personnes à exercer des activités facilitant leur intégration sociale, leur insertion en emploi et leur participation active à la société.

Suivant leurs missions respectives, la SHQ et Emploi-Québec colla-borent à différents pro-jets visant la réduction de la pauvreté. Les deux organisations ont participé au comité de suivi de l’étude L’influence du milieu HLM public sur la participation à des mesures actives d’emploi et la présence à l’assistance sociale1. La SHQ a également produit une synthèse de la documentation à ce sujet2. Emploi-Québec et la SHQ ont déjà organisé une journée de rencontre sous le thème « Développement de l’employabilité et logement social », qui a rassemblé une quarantaine d’intervenants du réseau de l’habitation et du secteur du développement de l’employabilité et de l’inser-tion en emploi. À l’automne 2014, les deux organisations ont participé au colloque de mobilisation nationale des organismes offrant des logements subventionnés à des familles monoparentales en processus de réinsertion sociale et socioprofessionnelle.

Allier l’accès à un logement abordable à une démarche visant l’insertion et le maintien en emploi permet d’agir de manière structurante sur différents déterminants de la pauvreté et de l’exclusion qui ont une incidence sur les conditions de vie des personnes comme les jeunes mères de famille monoparentale3. Ces dernières sont à la fois sous-représentées sur le marché du travail et très présentes dans le parc de logements pour familles de la SHQ. C’est pourquoi la SHQ et Emploi-Québec ont réalisé ensemble ce portrait des initiatives d’intégration sociopro-fessionnelle et scolaire des jeunes mères de famille mono-parentale habitant en logement social.

Ce document s’amorce avec un aperçu de la problématique de la pauvreté et de l’exclusion sociale chez les mères de famille monoparentale au Québec. Il présente par la suite les différents programmes gouvernementaux qui ont soutenu la mise en œuvre des initiatives recensés dans ce Portrait. Suit une description des organismes.

2. INTRODUCTION

1 Une étude de la Société d’habitation du Québec et du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale. Disponible sur demande.2 Société d’habitation du Québec (2012). Effet possible du milieu HLM sur la participation des locataires à des mesures d’employabilité et l’obtention d’un emploi,

En ligne : www.habitation.gouv.qc.ca/fileadmin/internet/publications/0000022487.pdf.3 Le Plan d’action gouvernemental pour la solidarité et l’inclusion sociale 2010-2015 : le Québec mobilisé contre la pauvreté souligne ceci : « Le logement social et communautaire constitue

souvent un point d’ancrage efficace pour l’intervention publique et communautaire visant à mieux soutenir les ménages dans une démarche d’insertion sociale et professionnelle. De nombreuses expériences observées au Québec et ailleurs ont démontré l’efficience de travailler en intersectorialité en alliant l’aide au logement à l’offre de services et d’accom-pagnement au développement de l’employabilité et à la réinsertion au travail. Le logement, dans ce contexte, devient à la fois un outil et un tremplin » (p. 35).

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En 2011, le Québec comptait 277 930 familles monoparen-tales dont le parent était de sexe féminin; ces familles re-présentaient 76 % de l’ensemble des familles monoparen-tales de la province4.

Malgré une certaine progression au cours des 10 dernières années, la situation des femmes chefs de famille mono-parentale reste de nos jours fortement touchée par la pau-vreté. Leur revenu5 médian était de 30  100  $ par année en 2011, contre 37 800 $ chez les hommes dans la même situation, et 81 800  $ pour les familles biparentales avec enfants. Par ailleurs, la proportion de personnes à faible revenu6 est nettement plus élevée chez les familles mono-parentales ayant une femme à leur tête (33 %) que chez les familles monoparentales dont le parent est masculin (14 %) et dans les familles biparentales avec enfants (5 %).

Plusieurs facteurs expliquent la vulnérabilité économique des mères de famille monoparentale. Le défi de la conci-liation travail-famille est notamment évoqué. Ces femmes doivent en effet assumer une charge de travail qui équivaut à celle des familles biparentales. Elles font face à de nom-breux obstacles supplémentaires comme la fatigue, l’insé-curité, l’absence de temps libres et la précarité, notamment en emploi. Le stress financier associé à la nécessité de payer seule un loyer, qui constitue souvent un important poste budgétaire7, peut par ailleurs nuire à leur chemine-ment scolaire. Les mères de famille monoparentale sont ainsi parfois réduites au décrochage, au chômage ou à la dépendance à l’État. De ces conditions difficiles naissent la pauvreté et l’exclusion, qui dans certains cas sont susceptibles d’être reproduites d’une génération à l’autre.

D’après les données de 2014, 73,9  % des mères de famille monoparentale respon-sables d’un ou de plusieurs enfants de moins de 16 ans occupent un emploi au Québec8. Ce taux d’emploi est comparable à celui de l’ensemble des femmes et des hommes (respectivement 70,4 % et 73,4 %). Les indicateurs du marché du travail révèlent toutefois que le fait d’avoir au moins un jeune enfant réduit la participation des mères de famille monoparentale au marché du travail.

Ainsi, 76,4 % des mères de famille monoparentale dont le plus jeune enfant a entre 6 et 15 ans occupent un emploi. Cette part diminue à 73,8 % si le plus jeune enfant a entre 3 et 5 ans, et à 61,2 % s’il a moins de 3 ans.

La situation diffère aussi selon le groupe d’âge auquel ap-partiennent les mères de famille monoparentale, les plus âgées présentant des taux d’emploi supérieurs. Ainsi, 77,8 % des 35-44 ans occupent un emploi, contre 67,0 % des 25-34 ans et plus de 50  %9 des 15-24  ans. À titre de comparaison, 78,4 % des Québécoises âgées de 25 à 34 ans occupent un emploi en 2014; un tel niveau est supérieur de 11,4 points de pourcentage à celui des mères de famille monoparentale du même âge.

Le taux de chômage des mères de famille monoparentale ayant au moins un enfant de moins de 16 ans montre, par ailleurs, que celles-ci rencontrent davantage d’obstacles lorsqu’elles souhaitent accéder au marché du travail. En 2014, leur taux de chômage est de 8,5 %, contre 6,4 % pour l’ensemble des femmes.

3. LA PAUVRETÉ CHEZ LES FEMMES CHEFS DE FAMILLE MONOPARENTALE

4 Source : Statistique Canada (2011), Recensement.5 Revenu avant transferts et impôt. Source des données : Statistique Canada, tableau CANSIM 202-0203.6 Mesure du panier de consommation de 2011. Celle-ci tente de mesurer le niveau de vie en comparant le coût du panier de consommation (qui comprend un régime alimentaire

nutritif, des vêtements et des chaussures, un logement et d’autres biens et services nécessaires) au revenu disponible pour chaque famille. Source : Statistique Canada, tableau CANSIM 202-0804.

7 En 2011, 59 % des ménages locataires soutenus par une mère de famille monoparentale âgée de 15 à 24 ans consacrent à leur logement plus de 30 % de leur revenu; et 22 % d’entre eux y consacrent plus de 60 %. Source : Statistique Canada, Enquête nationale auprès des ménages [ENM] de 2011, Compilation spéciale pour le compte de la SHQ [C0-1438], tableau 5.

8 Les données sur la participation au marché du travail proviennent de l’Enquête sur la population active de Statistique Canada et portent sur les personnes âgées de 15 à 64 ans (sauf indication contraire).

9 Il faut interpréter avec prudence les données sur la présence en emploi des jeunes mères de famille monoparentale, compte tenu de leur faible nombre.

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Un ensemble d’acteurs publics, communautaires et ci-toyens préoccupés par la situation de pauvreté des jeunes mères de famille monoparentale, proposent de manière concertée des services adaptés à leur réalité parentale et financière. En quête de solutions visant à répondre à la complexité des besoins des mères et de leurs familles, plusieurs ont mis en œuvre des projets d’habitation com-munautaire qui offrent un milieu de vie structurant afin d’aider ces femmes à poursuivre leurs études et à intégrer le marché du travail. Pour ce faire, ces acteurs ont principa-lement bénéficié de deux programmes d’habitation de la SHQ, à savoir le programme AccèsLogis Québec (ACL) et le programme Supplément au loyer (PSL).

4.1 SOCIÉTÉ D’HABITATION DU QUÉBEC

Le gouvernement du Québec a mis en œuvre le programme AccèsLogis Québec en 1997 dans le but d’accroître le parc de logements abordables et subventionnés sur son terri-toire. AccèsLogis Québec offre une aide financière qui en-courage le regroupement des ressources publiques, com-munautaires et privées pour la réalisation de logements communautaires. Ce programme comprend trois volets, qui ciblent chacun différentes clientèles. Le premier volet s’adresse à des familles, à des personnes seules et à des personnes âgées autonomes, alors que le deuxième sou-tient la réalisation de logements avec services pour per-sonnes âgées en légère perte d’autonomie. Le troisième volet s’adresse à des clientèles ayant des besoins particu-liers d’habitation et permet, entre autres, la réalisation de logements de transition avec services.

Le logement de transition encourage une démarche vers l’autonomisation (empowerment) des usagers qui y sont de passage. Par la signature d’un contrat de vie en vigueur pour la durée du séjour, ces derniers s’engagent dans une dé-marche de prise en charge personnelle et d’insertion sociale, scolaire ou professionnelle. Les résidents poursuivent des objectifs définis en collaboration avec les intervenants du projet d’habitation. Une fois ces objectifs atteints, ils doivent quitter leur logement pour permettre à d’autres personnes d’entreprendre à leur tour une démarche semblable.

Afin de faciliter la mise en œuvre des projets AccèsLogis Québec, les organismes promoteurs peuvent être accom-pagnés par les groupes de ressources techniques (GRT). Ceux-ci sont des organismes communautaires autonomes

qui offrent, entre autres, des services professionnels liés à l’élaboration et à la réalisation de projets immobiliers com-munautaires. En 2014, il existait 31 groupes de ressources techniques, qui couvraient toutes les régions du Québec.

Le programme Supplément au loyer permet à une per-sonne à faible revenu d’habiter un logement du marché locatif privé ou appartenant à une coopérative d’habitation ou à un organisme à but non lucratif tout en payant un loyer semblable à celui d’un logement à loyer modique10, c’est-à-dire une somme équivalant à 25 % de ses revenus. Le supplément au loyer représente l’écart entre le loyer au bail et la part du ménage, soit 25 % des revenus du loca-taire. Jusqu’à 100 % des ménages résidant dans une habi-tation destinée à des personnes ayant des besoins particu-liers (AccèsLogis Québec, volet 3) peuvent bénéficier d’un supplément au loyer. Dans le présent texte, la notion de « logement subventionné » fait référence au logement dont le résident bénéficie d’un supplément au loyer.

4.2 EMPLOI-QUÉBEC

Les locataires des projets de logement social pour jeunes mères de famille monoparentale en processus de réinser-tion socioprofessionnelle reçoivent sur une base indivi-duelle les services d’Emploi-Québec. Cette approche, qui se base sur l’évaluation des besoins de la personne et sur l’arrimage de ces besoins avec les aides disponibles, se dis-tingue de celle de la SHQ, car elle ne se réalise pas par l’in-termédiaire de l’organisme gestionnaire du logement so-cial. La personne est appuyée dans son cheminement par un agent d’aide à l’emploi du centre local d’emploi (CLE). Pour fournir son assistance, Emploi-Québec assure une présence sur tout le territoire québécois avec ses direc-tions régionales, ses centres locaux d’emploi, ses CLE et ses points de service. Les services d’Emploi-Québec peuvent être offerts en collaboration avec des organismes parte-naires spécialisés en développement de l’employabilité.

Les mesures actives d’Emploi-Québec destinées aux indivi-dus visent la préparation pour l’emploi, l’insertion en em-ploi et le maintien en emploi11. Plusieurs sont pertinentes au regard des besoins des jeunes mères de famille mono-parentale en processus de réinsertion professionnelle, et une aide financière peut être accordée à celles-ci selon cer-taines conditions.

10 Le programme HLM (ou Habitations à loyer modique) public vise à fournir des logements de taille convenable, sûrs et de qualité à des ménages à faible revenu qui sont sélection-nés en fonction de leur condition socioéconomique. Il permet aux locataires de payer un loyer correspondant à 25 % de leur revenu. Les offices d’habitation sont les principaux gestionnaires du programme HLM.

11 Pour obtenir de l’information sur l’offre de service d’Emploi-Québec, consulter le www.emploiquebec.gouv.qc.ca

4. PROGRAMMES MIS EN ŒUVRE POUR SOUTENIR LES ORGANISMES DU PORTRAIT AINSI QUE LA CLIENTÈLE À LAQUELLE ILS S’ADRESSENT

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Dans l’axe Préparation à l’emploi, les Services d’aide à l’em-ploi permettent la réalisation d’activités généralement de courte durée comme l’orientation professionnelle, l’aide à la recherche d’emploi, l’aide psychosociale et l’accompa-gnement. Le programme Projet de préparation à l’emploi permet, quant à lui, à des personnes défavorisées sur le plan de l’emploi d’acquérir ou de développer des compé-tences personnelles et des compétences liées à l’insertion en emploi en vue de leur intégration au marché du travail. Misant sur des activités de groupe n’excluant pas les inter-ventions individuelles, le projet de préparation à l’emploi exige une participation hebdomadaire intensive. Il préco-nise une approche globale comprenant différentes activi-tés intégrées.

La Mesure de formation de la main-d’œuvre vise à aider les personnes à intégrer le marché du travail et à s’y maintenir grâce à l’acquisition de compétences recherchées par les employeurs. Cette mesure exige que le participant ait pré-alablement établi un objectif professionnel, et peut com-

prendre une formation de base (francisation, alphabétisa-tion, formation générale au secondaire, etc.) ou des études qualifiantes (formation secondaire, collégiale ou universi-taire, dans le cadre de l’enseignement régulier de l’éduca-tion des adultes ou de la formation continue).

D’une façon particulière, dans le cadre de la Mesure de for-mation de la main-d’œuvre, l’approche Ma place au soleil s’adresse aux jeunes parents qui n’ont pas fini leurs études secondaires et qui ont besoin d’un accompagnement plus soutenu pour persévérer et réussir dans les activités liées à leur formation.

5. SÉLECTION DES ORGANISMES ET DÉMARCHE

Pour la constitution de ce portrait, les projets qui ont été considérés sont tous ceux que la SHQ a sub-ventionnés depuis 1997, dans le cadre du volet 3 du programme AccèsLogis Québec, et qui s’adressent aux clientèles « femmes en difficulté » et « femmes démunies ». Le présent portrait exclut les initiatives similaires mises en œuvre en milieu HLM.

Les autres initiatives financées par AccèsLogis Québec et susceptibles d’accueillir de jeunes mères de famille monoparentale ont aussi été considérées, même si elles s’adressaient à une clientèle plus large. Ainsi, un des projets recensés vise la réinsertion socioprofessionnelle des mères de famille mono-parentale de tout âge. Deux projets s’adressent aux familles monoparentales dirigées par une femme ou par un homme, quoique, jusqu’à présent, seules des mères en aient été résidentes. Finalement, un des projets intervient auprès des jeunes familles, dont plusieurs sont dirigées par des femmes célibataires.

Seuls les organismes dont les logements étaient occupés au moment de la collecte initiale de données à l’automne 2012 ont été retenus. Dans un premier temps, la SHQ a pris contact avec les directrices et coordonnatrices de l’ensemble des projets d’habitation. Leur participation était solli-citée sur une base volontaire, et certaines ont re-fusé de participer au projet. Emploi-Québec a par la suite complété la démarche en sollicitant à son tour les personnes-ressources désignées par la SHQ. Une entrevue semi-dirigée a permis de col-lecter l’information lors de ces deux rencontres.

Le portrait des initiatives de logement social offertes à de jeunes mères en processus de réin-sertion professionnelle présente 11 organismes, dont neuf ont été créés dans le cadre du volet 3 du programme AccèsLogis Québec.

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6. DESCRIPTION DES PROJETS

Cette section trace le portrait des organismes recensés par la SHQ et Emploi-Québec. On y présente la mission, le mode de fonctionnement, un portrait du personnel,

les principales sources de financement et les partenariats de chacun des organismes suivants :

NOM DE L’ORGANISME PROGRAMMES D’HABITATION RÉGION ADMINISTRATIVE

Carrefour familial les Pitchou HLM public et ACL, volet 1 Montréal

Habitations communautaires St-Paul Émard ACL, volet 3 Montréal

Jeunes mères en action ACL, volet 3 Montérégie

Le Phare ACL, volet 3 Montérégie

Maison Pauline Bonin ACL, volet 3 Lanaudière

Mères avec pouvoir (MAP) ACL, volet 3 Montréal

Mères et monde ACL, volet 3 Capitale-Nationale

Projet Chance HLM régulier et ACL, volet 3 Montréal

Relais des jeunes familles ACL, volet 3 Montréal

Un rayon de soleil à Montréal-Nord ACL, volet 3 Montréal

Villa Pierrot ACL, volet 3 Estrie

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6.1 CARREFOUR FAMILIAL LES PITCHOU

MUNICIPALITÉ : MONTRÉAL (POINTE-AUX-TREMBLES) NOMBRE DE LOGEMENTS : 14 WWW.PITCHOU.ORG

Le Carrefour familial les Pitchou, un centre éducatif et préventif pour les familles de l’Est de Montréal ayant de jeunes enfants, fut incorporé en 1982. Il offre une multi-tude d’activités et de programmes touchant à différents aspects de la vie des familles.

L’organisme a élargi les objectifs de sa mission d’inter-vention famille en 2006. Il reprenait alors la coordina-tion d’un programme de huit logements transitoires en milieu HLM pour jeunes mères en processus de réin-sertion professionnelle. Ce programme créé en 2002 était auparavant sous la responsabilité de l’organisme communautaire Jeunes en mouvement, en collabo-ration avec l’Office municipal d’habitation (OMH) de Montréal. Compte tenu de la mission du Carrefour fa-milial les Pitchou, les jeunes familles biparentales qui désirent entreprendre un projet de vie axé sur l’enri-chissement de leur expérience parentale s’ajoutent aux jeunes mères de famille monoparentale en tant que clientèle visée par le programme de logement transi-toire. Cette initiative est appelée Passerelles.

Passerelles s’adresse aux jeunes familles dont l’un des membres a entre 14 et 24 ans. Les participantes doivent être enceintes de plus de six mois ou avoir un enfant à charge de moins de cinq ans. Elles doivent également s’engager dans un projet de vie d’une durée de trois ans, et ce, sans possibilité de prolongation. De nature variable, le projet de vie peut être centré sur l’atteinte d’objectifs scolaires, l’insertion professionnelle ou l’enrichissement de l’expérience parentale et familiale. Un suivi individuel du projet de vie est assuré par les coordonnatrices du programme.

En plus d’offrir huit logements sociaux en milieu HLM, le Carrefour a établi un partenariat avec les Habitations communautaires Mainbourg, à quelques minutes à pied du centre de jour, afin que six logements subven-tionnés soient réservés aux familles participantes. Le programme Passerelles regroupe ainsi 14 logements transitoires dans deux types d’habitation distincts. Les familles qui participent à Passerelles voisinent les autres locataires du HLM et de l’organisme à but non lucratif (OBNL) d’habitation, ce qui, selon le Carrefour, favorise leur intégration. Tous les résidents sont soumis aux mêmes règlements d’immeubles, mais une règle s’ajoute pour les logements transitoires : le processus

de renouvellement du bail est dans ce cas conditionnel au respect d’un projet de vie.

Considérant le nombre limité de logements subven-tionnés, le Carrefour familial les Pitchou accepte que de jeunes familles qui ne résident pas dans l’un des 14 logements participent aux activités de Passerelles. Parce que ces familles ont généralement le besoin im-médiat de se trouver un toit, les intervenantes du pro-gramme offrent également un service d’accompagne-ment dans la recherche de logements abordables.

D’une façon générale, au moins un membre d’environ la moitié des familles de Passerelles entreprend de ter-miner ses études secondaires ou d’obtenir un diplôme d’études professionnelles. La plupart de ces résidents reçoivent un soutien financier d’Emploi-Québec. Les ré-sidents qui fréquentent le centre de formation générale au secondaire Paul-Gratton bénéficient de l’accompa-gnement d’une intervenante.

Les familles du programme s’engagent en outre à par-ticiper aux activités collectives hebdomadaires de l’or-ganisme. Un comité de parents bénévoles a été mis sur pied dans le but de favoriser la participation. Celui-ci se réunit une fois par mois afin de planifier les activités heb-domadaires des trois semaines suivantes. Les activités portent sur des thématiques variées (budget, sexualité, relation de couple, etc.). Un service de halte-garderie est offert lorsque les activités sont réservées aux parents.

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6.2 HABITATIONS COMMUNAUTAIRES ST-PAUL ÉMARD

MUNICIPALITÉ : MONTRÉAL (SUD-OUEST) NOMBRE DE LOGEMENTS : 14

Les Habitations communautaires St-Paul Émard (HCSPE) sont nées en 2002 après l’acquisition de deux coopéra-tives d’habitation de 14 logements ayant déclaré faillite (phase I) par un regroupement d’organismes commu-nautaires des quartiers montréalais Côte-Saint-Paul et Ville-Émard.

À la suite d’une analyse qui a fait ressortir les problèmes de pauvreté touchant les jeunes familles du secteur, le regroupement décide en 2006 d’augmenter la taille du parc locatif des HCSPE par la construction d’un immeuble destiné aux jeunes familles monoparen-tales, avec l’aide du programme AccèsLogis Québec. La phase 2 du projet offre 11 logements transitoires subventionnés à des mères de famille monoparentale de moins de 30 ans du Sud-Ouest de Montréal et un studio subventionné à une locataire-ressource12. La gérance des trois immeubles est assurée par le gestion-naire communautaire Gérer son quartier.

Les HCSPE désirent fournir un milieu de vie sain et propice au développement d’habiletés parentales et professionnelles. S’inspirant des autres projets d’habi-tation pour jeunes mères de famille monoparentale en processus de réinsertion, les responsables bénévoles ont récemment instauré la formule du projet de vie visant l’intégration socioprofessionnelle. Lors de leur admission, les nouvelles résidentes doivent présenter le projet qu’elles entreprendront durant leur séjour. Le projet peut impliquer une intégration en emploi ou un maintien en emploi (stabiliser sa routine de vie, dimi-nuer les dettes, mettre de l’ordre dans son budget, etc.),

ÉquipeLe Carrefour familial les Pitchou est composé d’une équipe de plus de 10  employés. Deux intervenantes assurent le suivi des plans d’action individualisés, soutiennent le comité des parents dans l’organisation des activités collectives et offrent un service de soutien à la recherche de logement abordable aux participants externes.

Financement de l’organismeLes logements des Habitations communautaires Mainbourg, qui sont liés au Carrefour familial les Pitchou, sont subventionnés par le programme Supplé-ment au loyer, tandis que les autres le sont par le pro-gramme HLM.

Le maintien du programme Passerelles exige la pré-sence d’intervenantes. Leurs salaires proviennent d’un financement de Centraide, de dons privés, du pro-

gramme Services intégrés en périnatalité et pour la petite enfance (SIPPE) du milieu de la santé, qui s’adresse aux femmes enceintes qui n’ont pas fini leur cinquième secondaire et qui vivent dans un contexte de pauvreté.

Principaux partenaires du projetL’approche d’intervention globale privilégiée au Carrefour familial les Pitchou nécessite la contribution de différents organismes du milieu. Un comité-conseil se réunit deux fois par année afin de soutenir les intervenantes. Il est formé de représentants du Centre de santé et de services sociaux (CSSS) de la Pointe-de-l’Île, du Centre jeunesse de Montréal, du Centre de ressources périnatales Les Relevailles, de l’OMH, des Habitations communautaires Mainbourg et de l’organisme 1, 2, 3 GO! Pointe-de-l’Île.

12 La locataire-ressource bénéficie d’un bail permanent. Son âge et sa condition de parent ne sont pas pris en considération lors de sa sélection. Elle soutient les jeunes mères dans leur démarche de réinsertion et veille au maintien d’une cohabitation harmonieuse dans l’immeuble.

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un retour en formation (obtenir un diplôme d’études secondaires, suivre une formation professionnelle ou collégiale). Le projet de vie peut également porter sur le développement de compétences parentales, ce qui implique un suivi avec un travailleur social. Il doit se réaliser sur un horizon de trois à cinq ans. Son respect est obligatoire : le maintien dans les lieux des résidentes y est conditionnel.

La majorité des résidentes sont recommandées au comité de sélection des résidentes des HCSPE par des organismes du milieu qui maintiennent, lorsque cela est nécessaire, un soutien individualisé auprès de la mère durant son séjour.

Les jeunes mères de famille monoparentale résidentes des HCSPE sont salariées ou prestataires de l’aide sociale ou du Programme de prêts et bourses. Certaines bénéficient d’un soutien financier pour une participa-

tion à la Mesure de forma-tion de la main-d’œuvre d’Emploi-Québec.

ÉquipeL’intervenante coordonnatrice de l’organisme (présente trois jours par semaine) s’occupe avec la locataire- ressource de l’accompagnement des résidentes dans leur projet de vie. Des expériences antérieures ont montré que le nombre peu élevé d’heures de travail de ce poste crée un problème de rétention des personnes qui y accèdent.

Financement de l’organismeÀ sa création, l’organisme a obtenu une exemption de taxes de la Ville de Montréal pour une durée de 10 ans. La plus grande partie de son financement provient des loyers payés par les locataires et du programme Supplé-ment au loyer.

L’organisme a aussi reçu pour l’année 2014-2015 une subvention lui permettant de payer le salaire d’une in-tervenante de Station famille, un organisme commu-nautaire du quartier venant en aide aux enfants de moins de cinq ans.

Principaux partenaires du projet

La coordonnatrice et la locataire-ressource de la phase 2 des HCSPE participent à de nombreuses tables de concer tation sur la famille et la petite enfance du quartier afin que les résidentes puissent bénéficier des activités et des services du secteur. L’organisme collabore également avec le CLSC local, et ses résidentes sont très souvent recommandées au CLE.

6.3 JEUNES MÈRES EN ACTION

MUNICIPALITÉ : SAINT-JEAN-SUR-RICHELIEU NOMBRE DE LOGEMENTS : 24 WWW.JEUNESMERESENACTION.ORG

En 2000, le Centre d’orientation et de formation pour femmes en recherche d’emploi inc. (COFFRE) et d’autres organismes communautaires de la municipali-té de Saint-Jean-sur-Richelieu constatent que plusieurs jeunes mères qui les fréquentent éprouvent des pro-blèmes d’organisation. Ils forment alors un comité afin d’élaborer une stratégie d’intervention auprès des jeunes mères de la région. Ils décident, en 2003, de créer, avec le soutien financier du ministère de la Famille, un centre de jour pour les mères de moins

de 30 ans; l’OBNL Jeunes mères en action est né. Les activités du centre de jour portent principalement sur les habiletés parentales. On y offre également des ateliers de développement personnel, familial et social et une halte-garderie lorsque les mères participent aux activités.

En 2004, Jeunes mères en action et l’organisme COFFRE ont obtenu un permis de garderie de 50 places sub-ventionnées. En 2005, ils ont présenté au programme AccèsLogis Québec une demande de subvention pour un projet d’habitation de 24 logements subventionnés

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combiné à la garderie. Tout en maintenant les activités de son centre de jour, Jeunes mères en action est deve-nu propriétaire de la Maison Dorimène-Desjardins.

Jeunes mères en action a pour mission de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des jeunes mères et de leurs enfants en favorisant, notamment chez les mères de famille monoparentale résidant à la Maison Dorimène-Desjardins, l’obtention d’un diplôme d’études afin de faciliter leur intégration en emploi. Chaque résidente doit établir un plan d’action concentré prin-cipalement sur son projet d’études. Le plan d’action in-tègre également le développement des compétences parentales et la participation citoyenne des jeunes mères. Les résidentes sont également encouragées à s’impliquer dans la vie communautaire de la Maison Dorimène-Desjardins. À toutes les sessions et au be-soin, ces dernières rencontrent une intervenante qui les accompagne dans la réalisation de leur plan d’action, qui est une condition de leur hébergement. La durée maximale du séjour est de cinq ans.

La Garderie Frisbi et compagnie est annexée à l’im-meuble. Elle accepte en priorité les enfants des mères de la Maison Dorimène-Desjardins et, ensuite, les enfants des mères fréquentant le centre de jour, l’organisme COFFRE et le Carrefour jeunesse-emploi (CJE) comtés Iberville/Saint-Jean.

Les résidentes de la Maison Dorimène-Desjardins sont en majorité inscrites au Programme de prêts et bourses du gouvernement du Québec parce qu’elles suivent un programme de formation collégiale, et certaines d’entre elles occupent un travail à temps partiel. À leur arrivée toutefois, les jeunes mères sont souvent prestataires de l’aide sociale ou des prestations d’Emploi-Québec pour la participation à la Mesure de formation de la main-d’œuvre (formation générale dans la majorité des cas).

ÉquipeJeunes mères en action compte trois employées à temps plein et une à temps partiel. Une coordinatrice administrative s’occupe principalement de l’administra-tion de l’organisme, y compris de la gestion du bâtiment de la Maison Dorimène-Desjardins. Une coordinatrice des services et des interventions partage sa tâche entre la Maison Dorimène-Desjardins et le centre de jour. Elle accompagne les résidentes dans le maintien de leur projet d’études et dans leurs démarches d’insertion socioprofessionnelle. Elle représente également l’orga-nisme auprès des partenaires.

Financement de l’organismeJeunes mères en action a bénéficié, lors de la création de la Maison Dorimène-Desjardins, d’un don de terrain de la Municipalité de Saint-Jean-sur-Richelieu. Depuis, l’essentiel de ses revenus provient des loyers des rési-dentes et de la Garderie Frisbi et compagnie, ainsi que des subventions du programme Supplément au loyer. Pour son centre de jour, Jeunes mères en action reçoit une subvention récurrente du ministère de la Famille destinée à la mission globale et à la halte-garderie.

Principaux partenaires du projetL’organisme Jeunes mères en action a des liens très étroits avec deux organismes en employabilité du mi-lieu, le COFFRE et le CJE comtés Iberville/Saint Jean. Tous deux participent à la sélection des résidentes du volet résidentiel et les soutiennent dans leurs démarches, en plus de siéger au conseil d’administra-tion de Jeunes mères en action. Le partenariat avec l’organisme COFFRE, spécialisé en développement de la main-d’œuvre féminine, est précieux pour Jeunes mères en action, car l’organisme répond rapidement aux be-soins des jeunes mères résidentes, notamment en ma-tière d’orientation scolaire et professionnelle. COFFRE est aussi mandaté par Emploi-Québec pour offrir un accompagnement à ces dernières dans leurs démarches d’insertion socioprofessionnelle.

Jeunes mères en action entretient par ailleurs une bonne collaboration avec les intervenants du centre de formation professionnelle et du cégep de la région.

Jeunes mères en action participe aussi à la Table de concertation locale en périnatalité et petite enfance du Haut-Richelieu (ministère de la Santé et des Services sociaux), dont les nombreux intervenants échangent de l’information pour mieux répondre aux besoins des mères. Cette table est à l’origine de projets porteurs.

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6.4 LE PHARE

MUNICIPALITÉ : SALABERRY-DE-VALLEYFIELD NOMBRE DE LOGEMENTS : 13

Le projet d’habitation communautaire Le Phare est issu de la mobilisation du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Ouest, de l’orga-nisme spécialisé en développement de l’employabilité PS Jeunesse ainsi que de la Municipalité de Salaberry-de-Valleyfield, qui souhaitaient améliorer les conditions de vie des familles monoparentales de la région. Ces derniers ont pris contact avec l’OMH de Salaberry-de-Valleyfield en 2006 afin qu’il réalise, à l’aide du programme AccèsLogis Québec, un projet d’habita-tion destiné à cette clientèle et qu’il en assure la gestion.

Le Phare est composé de 13 logements subvention-nés. Il s’adresse aux familles monoparentales qui ont une femme ou un homme à leur tête et qui comptent au moins un enfant âgé de moins de cinq ans. Préci-sons qu’aucune famille monoparentale dirigée par un homme n’a encore participé au projet.

Une fois leur admissibilité au programme Supplément au loyer reconnue par l’OMH, les résidentes rencontrent une ressource de PS Jeunesse afin de définir les objec-tifs du projet de vie qu’elles s’engagent à réaliser durant leur séjour, d’une durée maximale de cinq ans. Si les projets de vie sont de nature variable, la plupart pré-voient un retour aux études ou sur le marché du travail. PS Jeunesse évalue l’état d’avancement du projet de vie trois fois par année. Le maintien dans les lieux de rési-dence est conditionnel à la poursuite du projet de vie et au respect du code de vie de l’immeuble.

Sur place, une salle communautaire est mise à la disposition des

familles, et des séances de cuisine collective y

sont organisées. Se-lon une entente en

vigueur, le centre de la petite en-fance (CPE) lo-cal accorde une priorité aux en-fants habitant Le Phare.

Équipe L’organisme ne compte aucun employé salarié.

Financement de l’organismeLes principaux revenus de l’organisme proviennent des loyers des résidentes, du programme Supplément au loyer ainsi que de dons du centre local de développe-ment (CLD) et de la caisse Desjardins.

Principaux partenaires du projetL’organisme spécialisé en développement de l’employa-bilité PS Jeunesse, qui définit et évalue les projets de vie des résidentes, détermine avec ces dernières quels sont les mesures et services d’Emploi-Québec qui pourraient permettre leur intégration au marché du travail.

Des services d’accompagnement sont assurés par l’intervenante du CSSS de la région, et ce, à raison d’une demi-journée par semaine. L’intervenante dirige aussi, au besoin, les résidentes vers les ressources appropriées.

Les Partenaires pour la revitalisation des anciens quartiers (PRAQ) et le CLD soutiennent également l’organisme.

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6.5 MAISON PAULINE BONIN

MUNICIPALITÉ : JOLIETTE NOMBRE DE LOGEMENTS : 12 FACEBOOK : HTTPS://M.FACEBOOK.COM/ MAISON-PAULINE-BONIN-336698833017730/

La Maison Pauline Bonin doit ses origines à un comi-té provisoire formé d’acteurs qui travaillent auprès des femmes démunies de la région de Joliette. De 2001 à 2002, le comité a élaboré un projet structurant visant à répondre aux besoins de ces femmes. Des contacts avec des organismes susceptibles de faire avancer le projet ont ainsi été établis. Deux organismes de Montréal offrant des lo-gements subventionnés aux jeunes mères de famille monoparentale ont été visités  : La Chrysalide et Mères avec pouvoir (MAP). Parallèlement, une analyse des besoins, à laquelle 46 organismes de la région ont répondu, a permis de produire un portrait de la réalité des femmes visées. Il en est ressorti qu’il serait important, pour diminuer les effets de la pauvreté sur les familles mono-parentales, de réaliser un projet d’habita-tion pour les mères comportant un projet de vie. L’organisme qu’est la Maison Pauline Bonin a ainsi été constitué. Il a procédé à l’achat et à la rénovation d’un bâtiment appartenant à la congrégation religieuse des Sœurs des Saints Cœurs de Jésus et de Marie. Le groupe de ressources techniques Le Galop a soutenu la Maison Pauline Bonin tout au long des travaux.

Douze logements subventionnés ont été attribués au projet d’habitation de la Maison Pauline Bonin. Le bâ-timent accueille également le projet d’habitation com-munautaire Les Logements d’Amélie (27 logements), l’entreprise d’économie sociale L’Annexe à Roland, qui a pour objectif l’insertion socioprofessionnelle de jeunes de 16 à 30 ans, ainsi que le Carrefour des orga-nismes de Lanaudière, un regroupement d’organismes communautaires.

À la différence de plusieurs organismes qui offrent des services aux jeunes mères ayant de très jeunes en-fants, la Maison Pauline Bonin a opté pour un projet d’habitation destiné aux mères de famille monoparen-tale de tout âge ayant au moins un enfant de moins de 12 ans. Cette mixité des âges créerait, selon les interve-nantes, une dynamique bénéfique pour l’ensemble des femmes. Considérant que la plupart des enfants qui ré-sident à la Maison Pauline Bonin ont plus de cinq ans,

l’organisme n’a pas conclu d’entente particulière avec un CPE local. D’ailleurs, l’enjeu de la garde des enfants n’est pas jugé problématique par les mères résidentes. Toutefois, lorsque des activités sont organisées pour les participantes, des services de halte-garderie sont offerts.

Les logements sont de nature transitoire. Les partici-pantes admises doivent manifester leur inten-

tion de « se mettre en mouvement ». Dès leur arrivée, elles établissent un plan

d’action visant leur retour à l’école ou au travail et s’engagent dans

une démarche, notamment en allant rencontrer un agent d’aide à l’emploi au CLE. La majorité des mères entreprennent de terminer ou de parfaire leur for-mation et certaines participent à

un projet de préparation à l’em-ploi offert par un organisme spé-

cialisé en développement de l’em-ployabilité. Au moment des entrevues

semi-dirigées avec l’organisme, une des mères participait à un programme à plein temps

de francisation soutenu par le ministère de l’Immigra-tion, de la Diversité et de l’Inclusion (MIDI).

Chaque résidente est incitée à s’impliquer activement dans les différents comités de l’organisme et au conseil d’administration. Accompagnées par une intervenante, les résidentes sont également invitées, à tour de rôle, à préparer les rencontres mensuelles de groupe.

Leur maintien dans le logement social est condition-nel au respect de leur projet de vie. La durée prévue du séjour est de trois ans et une prolongation peut être accordée. Précisons que la Maison Pauline Bonin est le seul organisme recensé à offrir la possibilité d’un deuxième séjour complet aux anciennes participantes, à condition que celles-ci n’aient aucune dette envers l’organisme et aient un projet de retour aux études ou au travail à réaliser.

Lors de leur séjour, les résidentes reçoivent des presta-tions d’aide sociale, du Programme de prêts et bourses ou de soutien du revenu pour la participation aux me-sures et programmes d’Emploi-Québec ou du MIDI.

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Équipe Deux travailleuses consacrent chacune 28 heures par semaine au projet. Une s’occupe du suivi individuel des projets de vie des participantes, des activités de groupe et des interventions liées à l’habitation (collecte des loyers, conflits entre voisines, etc.), alors que l’autre est responsable de l’administration.

Financement de l’organismeLa Maison Pauline Bonin partage ses revenus en deux fonds, soit celui de l’immeuble, qui couvre les frais de gestion du bâtiment, et celui d’intervention, qui assure le salaire des intervenantes et qui finance les activités de l’organisme. Les revenus du fonds d’immeuble pro-viennent des loyers des participantes et du programme Supplément au loyer. Les revenus du fonds d’intervention relèvent prin-cipalement d’une subvention du Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC) du ministère de la Santé et des Services sociaux. Comme cette sub-vention ne couvre pas l’ensemble des frais salariaux et

des activités de l’organisme, les intervenantes sont à la recherche d’autres sources de financement.

Principaux partenaires du projetUn comité d’intervention a été constitué afin de sou-

tenir les intervenantes. Il est composé d’une intervenante du Réseau communautaire

d’aide aux alcooliques et autres toxi-comanes, d’une des fondatrices de

l’organisme et d’une étudiante au doctorat en psychologie. Le comité se réunit cinq fois par année, mais ses membres demeurent dispo-nibles pour une aide ponctuelle.

La Maison Pauline Bonin entretient également des liens avec plusieurs

organismes de la région, dont la Table de concertation des groupes

de femmes de Lanaudière, le CLSC, la Table Petite enfance de la MRC de Joliette et le

Comité régional d’éducation pour le développement international de Lanaudière (CREDIL), un organisme actif auprès des personnes immigrantes de la région.

6.6 MÈRES AVEC POUVOIR (MAP)

MUNICIPALITÉ : MONTRÉAL (HOCHELAGA- MAISONNEUVE) NOMBRE DE LOGEMENTS : 30 WWW.MAPMONTREAL.ORG

En 1996, des chercheurs de l’Institut de recherche pour le développement social des jeunes ont constaté qu’une forte proportion des mères de famille monoparentale abandonnaient les programmes de réinsertion socio-professionnelle d’Emploi-Québec en raison de leur situation parentale. Accompagnés d’intervenants com-munautaires, ils ont ouvert un centre de jour adapté à la réalité des jeunes mères : Mères avec pouvoir (MAP). On y offrait, entre autres, des services de garde et des ateliers sur la parentalité afin de favoriser la réussite. Toutefois, le taux d’abandon demeurait élevé. Les jeunes mères expliquaient cette situation par les difficultés de transport rencontrées pour se rendre au centre. Pour limiter ces contraintes associées au transport, les inter-venants ont décidé d’ajouter un volet habitation à ses volets d’intervention et de services de garde.

MAP prend alors contact avec l’OBNL d’habitation Inter-Loge, qui gère un important parc de loge-ments abordables dans l’Est de Montréal. Forts de l’appui d’une quinzaine de partenaires institution-nels, communautaires et féministes du quartier Hochelaga-Maisonneuve qui souhaitent as-surer un soutien aux jeunes mères qui vivent en contexte de vulnérabilité, MAP et Inter-Loge réalisent un projet d’habitation de 30 logements abordables pour jeunes mères de famille monoparentale en processus de réinsertion socioprofessionnelle ayant des enfants de moins de cinq ans. MAP sélectionne les résidentes alors qu’Inter-Loge administre et assure l’entretien des im-meubles dont elle est propriétaire. L’OBNL d’habitation procède également à la collecte des loyers. Selon MAP, cette différenciation entre le locateur et les interve-nantes facilite l’intervention auprès des résidentes.

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Les résidentes sont admises pour une durée de trois ans, avec possibilité de prolongation de deux ans. Le maintien dans les lieux est conditionnel au respect d’une convention où les mères s’engagent à suivre un plan d’action individualisé et le code de vie de l’éta-blissement. Le plan d’action est élaboré à l’arrivée de la mère avec la collaboration d’une intervenante. Il intègre les diverses dimensions de la vie de la résidente : citoyenne, étudiante, travailleuse, parent et femme. Il vise à favoriser son autonomisation. Chaque résidente doit rencontrer son intervenante une fois par mois pour l’évaluation de l’état d’avancement de son plan d’ac-tion. Le CPE du Carrefour, de 80 places, est également accessible sur place et les enfants des résidentes y sont priorisés.

Les résidentes de MAP sont principalement pres-tataires de l’aide sociale. Un grand nombre de celles qui entreprennent un retour aux études obtiennent un soutien financier d’Emploi-Qué-bec. Elles sont finale-ment, dans une moindre mesure, inscrites au Programme de prêts et bourses, ou bénéficient de différentes prestations familiales.

Équipe L’équipe est composée de trois employées. Deux in-tervenantes soutiennent les mères dans la réali-sation de leur projet de vie et une coordonnatrice se consacre à la recherche de financement et à la gestion de l’organisme. Élément notable, une intervenante de MAP qui possède une expérience de travail antérieure comme conseillère en emploi s’occupe d’une façon particulière de fournir l’aide nécessaire pour la rédaction des CV ou la préparation des jeunes mères aux entrevues.

Financement de l’organismeLe volet habitation est géré par l’organisme Inter-Loge et financé par les loyers des locataires et le programme Supplément au loyer. Quant à lui, le volet intervention trouve principalement son financement dans les dons

à la Fondation MAP et des subventions des différents paliers gouvernementaux.

Il faut noter que MAP a obtenu un financement du Fonds québécois d’initiatives sociales (FQIS) du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale pour orga-niser une mobilisation nationale d’organismes offrant un logement social à de jeunes mères de famille mo-noparentale qui se définissent un projet de vie. Cette initiative a mené, à l’automne 2014, à la tenue d’un col-loque qui a rassemblé bon nombre de représentants de ces organismes.

MAP poursuit aussi activement ses démarches auprès du ministère de la Santé et des Services sociaux afin

de recevoir un budget de fonctionnement. Ce financement supplé-mentaire permettrait l’embauche d’une troi-sième ressource qui in-terviendrait auprès des mères de famille mo-noparentale du quartier ne résidant pas dans les logements de MAP.

Principaux partenaires du projetPlusieurs partenaires institutionnels, commu-nautaires et féministes locaux et régionaux qui veulent assurer un sou-tien aux jeunes mères vivant en contexte de

vulnérabilité soutiennent MAP. Trois CPE collaborent aussi avec l’organisme en accueillant les enfants des résidentes. Par ailleurs, les intervenantes de MAP incitent les résidentes à chercher de l’aide auprès des organismes du quartier.

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6.7 MÈRES ET MONDE

MUNICIPALITÉ : QUÉBEC NOMBRE DE LOGEMENTS : 23 WWW.MERESETMONDE.QC.CA

Le projet Mères et monde est né quand des organisa-teurs communautaires du CLSC Basse-Ville–Limoilou ainsi que de jeunes mères qui s’impliquaient au Centre Jacques-Cartier, un organisme actif auprès des jeunes en difficulté de la région de Québec, ont voulu offrir des services plus adaptés à la réalité des jeunes mères qui fréquentaient le Centre. À sa création, en 1999, le projet consistait en un centre de jour avec halte-garderie où les jeunes mères pouvaient entreprendre un projet de préparation à l’emploi de type projet de vie et partici-per à des activités communautaires. Depuis ses débuts, l’organisme est reconnu par Emploi-Québec comme étant spécialisé en dévelop-pement de la main-d’œuvre; cela le distingue des autres organismes qui offrent des services aux jeunes mères de famille monoparentale qui occupent des loge-ments subventionnés.

En 2004, Mères et monde, avec l’accompagnement des agentes du CLSC et du groupe de ressources tech-niques Action Habitation, a instauré un volet résiden-tiel de 23 logements sub-ventionnés dans le cadre du programme AccèsLogis Québec. Plusieurs acteurs du milieu considéraient en effet que l’obtention d’un logement subventionné était de nature à favoriser la réussite scolaire des jeunes mères de famille mono-parentale, ces dernières devant souvent abandonner leur formation pour occuper un emploi afin d’être en mesure de payer leur loyer.

Les activités de Mères et monde se divisent aujourd’hui en trois grands volets interreliés  : le volet Projet de préparation à l’emploi de type projet de vie, le volet résidentiel et le volet communautaire. Le premier vo-let, touchant le développement de l’employabilité, s’adresse à de jeunes mères prestataires de la sécuri-té du revenu qui résident ou non dans les logements sociaux de Mères et monde. Le Projet de préparation

à l’emploi est une mesure d’emploi issue de l’offre de service d’Emploi-Québec qui vise à permettre à des per-sonnes défavorisées sur le plan de l’emploi d’acquérir ou de développer des compétences personnelles et des compétences liées à l’insertion à l’emploi en vue de s’intégrer au marché du travail. À Mères et monde, le programme a une durée de 19 semaines, au cours desquelles les mères peuvent étudier des matières de base de la formation secondaire, effectuer des stages d’exploration en entreprise et suivre des ateliers thématiques sur les habiletés parentales ou la citoyen-neté, par exemple. La participation au programme de préparation à l’emploi de Mères et monde n’est pas obligatoire pour les résidentes du projet.

Le volet résidentiel de Mères et monde offre 23 logements à de jeunes mères de famille monoparentale âgées de 16 à 30 ans qui sou-haitent agir pour amélio-rer leurs conditions de vie. À leur arrivée, elles élaborent avec des in-tervenants distincts de ceux du volet Projet de préparation à l’emploi un projet de vie d’une durée maximale de cinq ans. Leur maintien dans les lieux est conditionnel au respect de ce projet de vie. Les projets de vie correspondent gé-néralement à un projet

d’études ou à un retour sur le marché du travail. Il peut s’agir également d’un projet de cheminement person-nel. Les mères rencontrent l’intervenante qui les ac-compagne dans leurs démarches minimalement tous les deux mois, et plus fréquemment si elles en ont be-soin. Les résidentes s’impliquent dans les comités liés à la gestion de la vie interne de l’immeuble et participent à des corvées. Les intervenantes invitent par ailleurs les résidentes à s’inscrire sur les listes de la Fédération des coopératives d’habitation de Québec Chaudière-Appalaches afin de vivre dans une coopérative d’habitation à leur sortie de Mères et monde.

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Mères et monde offre finalement aux mères résidentes et non résidentes une programmation communau-taire variée. Notons que des activités saisonnières sont proposées par le comité communautaire et qu’une quin-zaine de mères y participent. Sur une base continue, les mères qui fréquentent l’organisme ont accès à une joujouthèque, à un centre de documentation, à des plats vendus à prix modiques, à une clinique d’impôt gratuite et à un service d’accueil et d’orientation. Une halte-garderie est aussi mise gratuitement à la disposi-tion des mères lorsqu’il y a des activités, les soirs et les fins de semaine.

Bien que Mères et monde soit un OBNL, son fonction-nement intègre les principes de la gestion participative et rejoint le modèle d’une coopérative. Selon la défini-tion de l’organisme, « la gestion participative vise à per-mettre, aux personnes concernées par une réalité et impliquées au sein d’un organisme, de participer à l’en-semble des décisions qui s’y prennent pour en assurer la gestion et le développement ». On trouve des mères dans chacune des structures décisionnelles de l’orga-nisme, que ce soit le conseil d’administration, le comité de sélection des résidentes ou le comité d’embauche des intervenantes. Si l’enseignement des bases de la gestion participative peut parfois être exigeant pour les intervenantes, ce modèle favorise l’intégration des principes et des règlements de l’organisme, puisqu’ils émanent d’une réflexion collective à laquelle les mères participent. Il encourage également l’autonomisation des mères.

Équipe L’équipe est composée de huit membres travaillant à temps plein ou à temps partiel. Une directrice générale et une adjointe administrative s’occupent de la gestion et de l’administration de l’organisme. Six intervenantes complètent l’équipe. Parmi elles, deux s’occupent du volet Projet de préparation à l’emploi, deux soutiennent les mères résidentes et deux se consacrent aux activités communautaires ou démocratiques de l’OBNL.

Financement de l’organismeLe financement vient entre autres des loyers du CPE et des résidentes que perçoit l’organisme et de dons privés. Il s’y ajoute une entente de service avec Emploi-Québec pour le volet Projet de préparation à l’emploi. L’établissement régional de la santé fournit un budget de fonctionnement dans le cadre du Programme de soutien aux organismes communautaires du ministère de la Santé et des Services sociaux. Le salaire

de trois employées provient pour sa part de l’enveloppe de la Stratégie fédérale des partenariats de lutte contre l’itinérance (SPLI).

Principaux partenaires du projetMères et monde bénéficie d’un important réseau de partenaires. En premier lieu, les échanges constants entre le personnel de l’organisme et les intervenants d’Emploi-Québec contribuent à faire connaître Mères et monde et sa mission de développement de l’em-ployabilité auprès des agents d’aide à l’emploi, qui lui recommandent de potentielles participantes. Certains contacts sont aussi établis avec le CJE, qui offre des ate-liers et des séances d’orientation individuelles dans le cadre du volet Projet de préparation à l’emploi.

Les autres partenaires sont l’OMH de Québec, qui valide l’admissibilité des mères au programme Supplément au loyer, et le CPE L’Étoile des mères, de 26 places, qui occupe une partie des locaux de Mères et monde. Les places sont accordées en priorité aux enfants des rési-dentes ainsi qu’aux mères engagées dans le programme Projet de préparation à l’emploi.

Élément notable, un partenariat avec le Centre d’édu-cation des adultes Louis-Jolliet a été conclu afin que les participantes au Projet de préparation à l’emploi puissent passer les examens des matières abordées dans le cadre du programme. Cette approche per-met de faire vivre une bonne expérience scolaire aux jeunes mères, et d’accélérer le processus d’obtention du diplôme, étant donné que plusieurs choisissent de finir leurs études secondaires après avoir terminé le programme.

Mères et monde fait finalement partie de plu-sieurs tables de concertation actives dans des milieux défavorisés et de la petite enfance de la région de Québec.

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6.8 PROJET CHANCE

MUNICIPALITÉ : MONTRÉAL (NOTRE-DAME-DE-GRÂCE ET VILLE-MARIE) NOMBRE DE LOGEMENTS : 46

En 1984, un groupe de femmes de l’Université Concor-dia défendait la création de logements sociaux sécuri-taires et de services de garde afin de favoriser la per-sévérance et la réussite scolaire des mères de famille monoparentale étudiantes. Avec l’appui du Catholic Community Service de Montréal, le groupe a réalisé, en 1989, à proximité de l’université, un projet d’habi-tation sociale de 23 logements destinés aux mères de famille monoparentale étudiantes avec le soutien du programme HLM privé de la SHQ. Au début des années 2000, l’organisme a profité de la revitalisation de Benny Farm à Notre-Dame-de-Grâce pour doubler son offre de logements subventionnés en créant 23 logements supplémentaires avec l’aide du programme AccèsLogis Québec.

Projet Chance s’adresse aux mères de famille mono-parentale participant à un programme d’études post-secondaires à temps plein. L’organisme a maintenu des liens avec les groupes de parents étudiants des univer-sités montréalaises, qui leur recommandent des rési-dentes. Récemment, l’organisme a aboli les limites d’âge ainsi que la durée maximale d’hébergement étant don-né que sa mission première est d’encourager la pour-suite d’études postsecondaires. Projet Chance offre ain-si la possibilité aux mères d’être hébergées tout au long de leur formation. Ces dernières peuvent poursuivre des études jusqu’à l’obtention d’un doctorat. Une fois leur diplôme obtenu, elles peuvent se voir accorder une année d’hébergement supplémentaire afin que leurs démarches de recherche d’emploi et de relogement soient facilitées.

Au fil des ans, l’organisme a mis sur pied un service de garde, The After-School Program, inspiré d’un mo-dèle américain où des bénévoles se chargent de rac-compagner les enfants de l’école primaire à leur lieu de résidence. Une collation est offerte ainsi qu’un ser-vice d’aide aux devoirs et d’autres activités récréatives. Les mères apprécient énormément ce service qui leur donne quelques heures de temps personnel quotidien-nement. Projet Chance assure également un service mensuel de banque alimentaire.

Projet Chance a conclu des ententes avec les garderies locales. D’ailleurs, l’une des garderies est gérée par une ancienne résidente, qui réserve la moitié de ses places aux enfants des résidentes.

Équipe L’organisme emploie une directrice et une intervenante à temps plein.

Financement de l’organismeLe financement des projets immobiliers se fait princi-palement par le programme Supplément au loyer de la SHQ ainsi que par le loyer des résidentes. Projet Chance a également créé une fondation afin de financer The After-School Program.

Principaux partenaires du projet L’organisme entretient des relations étroites avec les écoles primaires et secondaires fréquentées par les en-fants des résidentes. L’école St. Andrew’s offre quelques bourses aux enfants des résidentes afin qu’ils puissent fréquenter cet établissement primaire privé du quartier.

Un avocat et un comptable siègent au conseil d’admi-nistration de l’organisme; ils peuvent accompagner les résidentes éprouvant certaines difficultés juridiques ou économiques. Notons que d’anciennes résidentes (une dentiste, par exemple) offrent parfois gratuitement des services professionnels.

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6.9 RELAIS DES JEUNES FAMILLES

MUNICIPALITÉ : MONTRÉAL (SAINT-MICHEL) NOMBRE DE LOGEMENTS : 39

L’organisme à but non lucratif Relais des jeunes familles (le Relais) est issu de la fusion de deux projets d’habita-tion du quartier Saint-Michel à Montréal, à savoir le pro-jet Relais des jeunes mères, qui offrait neuf logements subventionnés à des mères de famille monoparentale, et le projet Hébergement 9335, constitué de six loge-ments abordables et de huit logements subventionnés pour des ménages à risque d’itinérance. Trois ans après avoir acquis Hébergement 9335, le Relais a obtenu, en 2011, une subvention du programme AccèsLogis Québec pour effectuer des rénovations majeures. Un supplément au loyer a alors été accordé pour les 14 logements de cet immeuble.

En 2012, le Relais a obtenu le financement d’AccèsLogis Québec pour la construction d’un immeuble compre-nant 15 logements de quatre pièces et demie et un stu-dio. La construction a débuté en 2013 et s’est terminée en juillet 2014. Quinze nouvelles jeunes familles ont dé-ménagé en août 2014. Aujourd’hui, le Relais des jeunes familles offre 39 logements subventionnés et des services d’accompagnement à de jeunes familles du quartier Saint-Michel.

La mission de l’organisme est de soutenir les familles dans l’accomplissement de leurs responsabilités parentales et de leurs projets de vie, qu’il s’agisse d’un retour aux études ou sur le marché du travail. Les jeunes mères âgées de 16 à 25 ans peuvent y résider pour une période de deux ans, et elles ont la possibilité de prolonger leur séjour jusqu’à trois ans pour terminer leurs études, par exemple. Le Relais offre un soutien individuel et de groupe, des ateliers de formation (la violence dans les relations amoureuses, la préparation budgétaire, les habitudes alimentaires, les normes du travail, etc.), des activités de groupe ainsi qu’un dépan-nage alimentaire et matériel en cas d’urgence.

Une des particularités du Relais est d’intervenir auprès des couples. Bien que la majorité des ménages soient des familles monoparentales ayant des femmes à leur tête, l’organisme encourage les pères et les conjoints à prendre part à la vie familiale. Toutefois, ces derniers ne peuvent pas habiter les logements de manière permanente. Leur présence se manifeste de manière ponctuelle et vise l’accompagnement des mères dans leur rôle parental. Elle se traduit par un rôle de soutien dans les déplacements des enfants à la garderie, aux cliniques ou ailleurs et par leur participation aux activi-

tés parents-enfants. De plus, l’intervenant du Relais organise des ateliers thématiques spécia-lement conçus pour les pères, où ces derniers peuvent échanger à pro-pos de leurs pré-occupations liées à leurs responsa-bilités parentales. Cette approche permet au Relais d’avoir une interven-tion ciblée sur les dyna-miques familiales lorsque des problèmes surviennent. En outre, les pères se trouvent valorisés dans le rôle de parent, ce qui les responsabilise. Cette approche assure également une stabilité résidentielle aux jeunes mères, qui ne quittent plus leur logement afin de vivre une relation amoureuse précaire.

ÉquipeL’équipe de travail du Relais est constituée de deux personnes : une directrice, qui assure la gestion des im-meubles et la coordination des projets et qui intervient également auprès des familles, et un intervenant, qui est responsable des animations, de l’accompagnement et des suivis individuels.

Fiduciaire du programme pour jeunes parents Ma place au soleil d’Emploi-Québec, l’organisme a également recours à une entente de service pour payer le salaire d’une intervenante scolaire et sociale qui accompagne les étudiants de l’école Gabrielle-Roy, dont certains rési-dents du Relais. Les résidentes du Relais qui effectuent des études dans d’autres établissements ne bénéficient pas de l’accompagnement de cette intervenante.

Financement de l’organismeLa perception des loyers des résidentes finance le paie-ment des hypothèques de l’organisme.

Les salaires de l’intervenant et de la directrice, ainsi que le financement des services de soutien, proviennent,

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entre autres, de subventions du ministère de la Santé et des Services sociaux découlant du Programme de sou-tien aux organismes communautaires et du programme Services intégrés en périnatalité et pour la petite en-fance,. Le Relais a aussi obtenu en 2014 une subvention du Cadre de référence sur le soutien communautaire en logement social pour la mise en place des activités favorisant la participation des résidentes à la gestion de leur milieu de vie.

De plus, la Ville de Montréal contribue au financement des services donnés aux jeunes parents par son pro-gramme de lutte contre la pauvreté. La Commission scolaire de Montréal et l’école Gabrielle Roy financent également plusieurs activités afin de soutenir les jeunes familles dans leurs projets de retour à l’école.

La quasi-totalité des jeunes mères du Relais des jeunes familles se définissent un projet de vie qui les mène à obtenir un diplôme d’études secondaires. Ces dernières sont principalement prestataires de l’aide sociale à leur arrivée au Relais. Elles reçoivent, dans certains cas, une allocation d’aide à l’emploi d’Emploi-Québec pour la par-ticipation à la Mesure de formation de la main-d’œuvre, ou elles bénéficient du Programme de prêts et bourses.

Principaux partenaires du projetPlusieurs partenaires contribuent à mener à bien la mission du Relais. Les principaux collaborateurs sont le Centre intégré de santé et de services sociaux, qui recommande et accompagne une grande partie des familles du Relais, et le centre d’éducation des adultes Gabrielle-Roy, que plusieurs résidentes fréquentent lors de leur séjour au Relais. D’une façon générale, les agents d’aide à l’emploi du CLE de Saint-Michel sont aussi sensibilsés à la mission du Relais. Mon Resto Saint-Michel, en offrant des aliments, permet finalement à l’organisme de préparer et de fournir le souper lors des activités de groupe. De plus, il fait du dépannage alimen-taire lorsque les familles du Relais sont dans le besoin.

6.10 UN RAYON DE SOLEIL À MONTRÉAL-NORD

MUNICIPALITÉ : MONTRÉAL (MONTRÉAL-NORD) NOMBRE DE LOGEMENTS : 24

La réalisation du projet d’habitation Un rayon de soleil à Montréal-Nord a bénéficié d’une conjoncture politique particulière. Au début des années 2000, l’Arrondisse-ment de Montréal-Nord annonçait qu’il donnerait la priorité au financement de projets venant en aide aux jeunes familles, principalement ceux portant sur la per-sévérance scolaire des familles monoparentales. Les intervenants du milieu affirmaient que l’accès à un loge-ment abordable et de qualité constituait l’un des princi-paux obstacles à la réussite scolaire des jeunes mères, celles-ci devant travailler pour être en mesure de payer leur loyer. Au même moment, la directrice générale de l’entreprise d’économie sociale Les Fourchettes de l’es-poir, qui offre des services de cuisine communautaire, constatait les problèmes de logement des citoyens de son quartier. C’est ainsi qu’accompagné d’un groupe de ressources techniques de l’arrondissement de Montréal-Nord et d’autres acteurs communautaires du

secteur, l’organisme Un rayon de soleil à Montréal-Nord a entrepris de réaliser un projet d’habitation de 24 logements subventionnés pour jeunes mères de fa-mille monoparentale auxquels s’ajoutent six logements réservés à des femmes éprouvant des problèmes de santé mentale en processus de réinsertion sociale.

Un rayon de soleil à Montréal-Nord s’adresse à des mères de famille monoparentale de moins de 30 ans entreprenant une démarche de qualification profes-sionnelle, le plus souvent au cégep ou à l’université. D’ailleurs, la plupart d’entre elles sont inscrites au Programme de prêts et bourses. Le maintien dans les lieux des résidentes est conditionnel à leur engagement dans un projet d’études. Si une situation défavorable à la continuité de leur projet d’études survient, ces der-nières doivent quitter leur logement. Une travailleuse sociale peut alors les aider à se reloger. La durée du séjour est déterminée en fonction du projet propre à chaque résidente.

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En plus des logements, le complexe immobilier accueille des organismes communautaires offrant des services jugés essentiels à la réussite des projets des jeunes mères : les Fourchettes de l’espoir, un point de service du CSSS et le CPE L’Oasis des enfants. L’accès facile pour les résidentes à des services alimentaires, à des services de garde et à du soutien psychosocial rejoint la philosophie d’intervention de l’organisme, qui considère que le succès de la démarche de réinsertion sociopro-fessionnelle des jeunes mères requiert une intervention intersectorielle.

Aucun engagement bénévole des résidentes n’est exi-gé par l’organisme. Cependant, ce dernier annonce les activités culturelles et sportives organisées dans le quartier et encourage la participation des familles. Étant donné que plusieurs résidentes éprouvent des problèmes financiers à leur arrivée, une formation sur l’épargne spécialement conçue pour elles est offerte par la caisse Desjardins.

Équipe L’OBNL Un rayon de soleil à Montréal-Nord emploie une directrice à temps plein. Cette dernière administre l’organisme en plus d’intervenir auprès des résidentes lorsqu’elles éprouvent des difficultés avec des formali-tés administratives (ex.  : l’impôt). La gestionnaire peut également les aider à faire un budget ou encore les orienter vers des ressources capables de répondre à leurs besoins particuliers.

De plus, une intervenante est employée à temps par-tiel. Celle-ci accompagne les résidentes dans leur projet d’études. Elle éta-blit les contacts avec les établissements scolaires en plus de rechercher des stages professionnels.

Financement de l’organismeLes revenus de l’organisme proviennent essentielle-ment des loyers des locataires et des organismes loca-teurs ainsi que du programme Supplément au loyer.

Principaux partenaires du projetLe conseil d’administration de l’organisme est com-posé d’une représentante du CPE L’Oasis des enfants, d’une représentante de l’organisme promoteur Les Fourchettes de l’espoir, d’une représentante d’un organisme en santé mentale, d’une représentante du centre de formation pour adultes, d’un professionnel des ressources humaines issu du milieu privé ainsi que de deux résidentes. Les membres du conseil d’admi-nistration accompagnent activement la directrice d’Un rayon de soleil à Montréal-Nord selon la mission respec-tive de leur organisation.

6.11 VILLA PIERROT

MUNICIPALITÉ : MAGOG NOMBRE DE LOGEMENTS : 21 WWW.VILLAPIERROT.ORG

Le projet d’habitation Villa Pierrot est né de la volon-té d’un citoyen préoccupé par l’état de pauvreté des jeunes mères de famille monoparentale de la MRC de Memphrémagog. Ce dernier a pris contact avec le CSSS de Memphrémagog afin de mettre sur pied une équipe formée de partenaires du milieu qui l’accompagne-rait tout au long des travaux d’implantation de la Villa Pierrot. Après s’être informé sur les différents projets québécois venant en aide aux jeunes mères, le comité fondateur opta pour un projet d’habitation avec soutien communautaire.

Accompagné par le groupe de ressources techniques de la région, le comité fonda un OBNL d’habitation de 21 logements transitoires subventionnés, offerts à des femmes chefs de famille à faible revenu prêtes à s’in-vestir dans une démarche d’intégration socioprofes-sionnelle. Une garderie de 32 places a également été construite sur le terrain de l’OBNL; ses places sont ac-cordées en priorité aux enfants des résidentes.

La Villa Pierrot admet des mères ayant au moins un enfant de moins de cinq ans. L’organisme priorise les mères âgées de moins de 25 ans. Elles peuvent y rési-der pour une durée de trois ans, avec la possibilité d’ob-tenir deux extensions d’une année. Chaque demande

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doit être évaluée par le comité de sélection des partici-pantes, qui a pour mandat d’assurer le succès du projet de vie des jeunes mères. Le maintien dans les lieux des résidentes est conditionnel à leur poursuite d’un projet de vie, lequel peut consister à poursuivre leurs études, à développer leur employabilité ou à se trouver un emploi. Pour qu’elles y parviennent, les intervenantes les dirigent vers différentes ressources du territoire, notamment le CLE et les organismes spécialisés en dé-veloppement de l’employabilité. D’ailleurs, la collabora-tion avec Emploi-Québec, grâce à un agent du Centre local d’emploi, a été établie dès la création du projet.

Comme mentionné dans le code de vie de l’OBNL Villa Pierrot, le modèle d’intervention de l’organisme « est axé sur l’empowerment, qui vise à renforcer le pouvoir d’agir et les compétences des femmes mono-parentales sur leur vie personnelle en tant que femmes, mères, citoyennes et travailleuses ». Les participantes doivent rencontrer une intervenante tous les deux mois pour faire le suivi de l’état d’avancement de leur projet de vie. Elles sont invitées à participer aux assemblées, aux ateliers thématiques ainsi qu’aux différents comités de l’organisme.

Les participantes sont principalement prestataires de l’aide sociale à leur arrivée à la Villa Pierrot. La plu-part obtiennent un soutien financier d’Emploi-Québec dans le cadre de leur démarche de formation générale ou professionnelle. Certaines autres sont inscrites au Programme de prêts et bourses.

Équipe Une directrice est employée par la Villa Pierrot à temps plein. Elle est responsable du volet associatif de l’or-ganisme, assure la coordination des 40 bénévoles et maintient les liens entre les partenaires et les services externes en plus de rechercher des subventions.

Un concierge et une agente de bureau sont également employés à raison de 14 heures par semaine.

Une entente de prêt de service a été conclue avec le CJE Memphrémagog. Ainsi, une travailleuse sociale du CJE travaille trois jours par semaine dans les locaux de l’organisme. Elle assure le suivi des projets de vie des participantes et dirige ces dernières au CJE pour l’orien-tation, la réalisation des CV, la création d’une entreprise, les tests d’aptitudes, etc.

Finalement, grâce au CSSS de Memphrémagog, la Villa Pierrot a bénéficié, dès sa fondation, du prêt de service d’une organisatrice communautaire pour la phase d’im-plantation de l’organisme. De cinq jours par semaine en 2009, ce prêt se limitait à un jour par semaine en 2013.

FinancementL’organisme se finance grâce aux loyers du CPE et des résidentes qu’il perçoit, mais aussi grâce à des activités d’autofinancement, à une aide récurrente allouée par Centraide et à une subvention de l’établissement régio-nal de la santé et des services sociaux pour le soutien communautaire en logement social.

L’organisme espère obtenir une subvention du ministère de la Santé et des Services sociaux ou du ministère de la Famille.

Principaux partenaires du projetLe CPE La Pleine Lune assure une priorité de réservation de places aux enfants de un an et demi à cinq ans des mères de la Villa Pierrot.

Le CSSS de Memphrémagog offre un soutien clinique aux membres de l’équipe de la Villa Pierrot, à raison d’une rencontre par mois.

Un agent d’aide à l’emploi du CLE participe au comité de sélection des participantes et propose la formule de réinsertion professionnelle la plus adéquate pour cha-cune d’entre elles.

Depuis la mise sur pied de la Villa Pierrot, le CJE y a joué un rôle très actif en effectuant un suivi des projets de vie.

Un comité de partenaires a été mis en place à la créa-tion de l’organisme, afin d’assurer le maintien et le res-pect du cadre de référence avec la responsable à l’inter-vention, et de veiller à la réussite des plans de vie des participantes. Ce comité a été suspendu en 2013 après avoir atteint les résultats escomptés.

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7. CONCLUSION

Le Portrait des initiatives qui permettent d’accompagner dans leur projet d’intégration scolaire ou professionnelle de jeunes mères chefs d’une famille monoparentale qui habitent dans des logements sociaux visait à prendre connaissance de la diversité des projets rejoignant une clientèle commune à la SHQ et à Emploi-Québec. En effet, les jeunes familles monoparentales sont plus susceptibles d’être touchées par la pauvreté, étant donné qu’une personne y assume à elle seule les responsabili-tés d’une famille biparentale et qu’elle est sujette au dé-crochage scolaire. Certaines de ces familles, en particulier celles ayant une femme à leur tête, se trouvent ainsi à fort risque de vulnérabilité économique, sociale et résidentielle.

Onze organismes offrant des loge-ments transitoires subventionnés à de jeunes mères en processus d’insertion socioprofession-nelle ont été recensés dans le cadre de ce portrait. Dans tous les cas, le maintien dans les lieux est condition-nel au respect d’un projet de vie défini en concer-tation par la résidente et l’organisme ou son repré-sentant. L’ensemble des or-ganismes favorise, par une in-tervention globale qui inclut les dimensions parentale, citoyenne, relationnelle et professionnelle de leurs résidentes, l’autonomisation des mères marginalisées.

Même si les organismes recourent tous à la formule de logement transitoire avec projet de vie, chacun incarne sa vision dans un modèle d’intervention qui lui est propre. Les organismes répondent en effet à des situations diverses : ruralité, gangs de rue, problèmes alimentaires, violence conjugale, nouveaux arrivants, etc. De plus, ils permettent aux jeunes mères de s’investir dans un éventail de projets de vie  : l’accroissement de l’autonomie personnelle et fi-nancière, le renforcement de compétences parentales, la réalisation d’un projet d’études, l’amélioration de l’em-ployabilité, etc. Les règlements d’immeuble, la durée du sé-jour permise, la participation des résidentes et les réseaux de partenaires varient d’un projet à l’autre.

La diversité des initiatives est rendue possible par la struc-ture du programme AccèsLogis Québec, qui fait en sorte que les projets financés doivent être élaborés, réalisés et soutenus par les acteurs du milieu (municipalité, orga-nismes communautaires, entreprises d’économie sociale et privées, citoyens et institutions publiques). Chaque projet s’inscrit ainsi dans une dynamique partenariale locale.

Puisque chacune des initiatives du Portrait traduit la vision de l’organisme promoteur et vise à répondre à des besoins particuliers, il est impossible de définir le modèle optimal, garant du plus grand succès d’insertion sociale et profes-

sionnelle des jeunes mères. Toutefois, certains partenariats clés, en plus de celui de la

SHQ, contribuent fortement à la réus-site du projet; les actions menées

avec le soutien des acteurs des réseaux de la santé et les ser-

vices sociaux, de la famille et de l’emploi sont parmi les plus porteuses.

Les acteurs du réseau de la santé, principalement les CLSC, sont des partenaires de premier plan pour les organismes recensés. Cer-

tains ont conclu une entente de service avec le CLSC de leur

région pour qu’une ressource intervienne auprès des jeunes

mères à raison d’une demi-journée ou d’une journée par semaine. Dans

d’autres cas, le personnel du CLSC sou-tient et conseille les intervenantes des projets

d’habitation dans leurs plans d’intervention.

Le financement des services d’accompagnement des ré-sidentes représente la principale difficulté pour les or-ganismes gestionnaires de logements sociaux. Certains organismes bénéficient d’une aide financière à la mission globale du ministère de la Santé et des Services sociaux par l’intermédiaire du Programme de soutien aux organismes communautaires. Dans certains cas, les organismes bénéfi-cient aussi du programme Services intégrés en périnatalité et pour la petite enfance, qui s’adresse aux femmes en-ceintes n’ayant pas fini leurs études secondaires et vivant dans un contexte de pauvreté. En plus d’un soutien finan-cier, les organismes bénéficient de l’aide des partenaires

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du réseau de la santé et des services sociaux par l’intermé-diaire des réseaux d’échanges et de collaboration institués grâce aux tables de concertation locales et régionales, no-tamment en périnatalité.

Les services de garde des CPE et des haltes garderies ain-si que les partenaires du milieu de la petite enfance sou-tiennent les mères dans leur projet d’insertion sociale et professionnelle. D’ailleurs, cinq des 11 organismes du Portrait ont élaboré leurs projets d’habitation en collabora-tion avec des CPE. Ces derniers offrent ainsi leurs services à même l’immeuble. D’autres organismes ont, pour leur part, conclu des ententes particulières avec des CPE locaux qui privilégient les enfants des projets d’habitation. Enfin, dans certains cas, le ministère de la Famille alloue une subven-tion pour appuyer la mission globale des organismes, ou a conclu des ententes de service avec eux.

Finalement, Emploi-Québec figure souvent parmi les par-tenaires qui outillent selon leurs besoins les jeunes mères de famille monoparentale en processus d’insertion socio-professionnelle. La particularité de cet accompagnement est qu’il s’adresse individuellement aux jeunes mères célibataires résidentes des projets AccèsLogis Québec.

Lorsqu’elles rencontrent les agents d’aide à l’emploi du centre local d’emploi ou les représentants des organismes spécialisés en développement de la main-d’œuvre reconnus par Emploi-Québec, les jeunes mères de famille monoparentale parti-cipent à une entrevue d’évaluation de leurs besoins visant à favoriser leur intégration au marché du travail. Les formes d’aide possibles sont diversifiées : soutien finan- cier et accompagnement par un inter-venant scolaire pour l’obtention d’un diplôme d’études menant à une pro-fession ayant de bonnes perspectives d’intégration au marché du travail, soutien ponctuel dans le cadre d’une démarche d’insertion en emploi, soutien dans le contexte d’une démarche visant à acquérir ou à développer des compé-tences personnelles et des compétences liées à l’insertion à l’emploi, etc. Le plus sou-

vent, les jeunes mères des projets de logements subven- tionnés de ce portrait ont obtenu un soutien financier d’Emploi-Québec afin de finir leurs études, cela par l’inter-médiaire de la Mesure de formation de la main-d’œuvre.

L’ampleur et la forme des échanges et de la collaboration entre l’organisme offrant le logement subventionné aux jeunes mères et les représentants d’Emploi-Québec varient beaucoup. Certains organismes bénéficient de relations privilégiées avec ces partenaires. Les échanges fréquents favorisent, par exemple, l’intervention rapide si la jeune mère rencontre des difficultés dans sa démarche. Dans certains cas, cette collaboration a permis le renouvelle-ment du soutien à de jeunes mères ayant abandonné plu-sieurs fois dans le passé leur participation à un programme d’Emploi-Québec. Il faut noter le grand rôle joué par cer-tains organismes spécialisés en développement de la main-d’œuvre dans les activités des organismes offrant les logements subventionnés : des membres de leur personnel

siègent aux conseils d’administration des

organismes et aux co-mités de sélection des

résidentes, agissent à titre d’intervenants, etc.

Les partenaires des orga-nismes gestionnaires de lo-

gements sociaux pour jeunes mères de famille monoparentale en processus de réinsertion sociale et professionnelle agissent de ma-nière complémentaire au travail des intervenants présents dans le lieu de résidence. Ainsi, le succès des projets de vie des jeunes mères repose sur la combinaison d’un ac-cès à un logement subventionné, à un milieu de vie dynamique et à différents services d’accompagne-ment, notamment vers l’emploi. Ces

projets intersectoriels représentent une formule intéressante pour les

acteurs publics désireux d’optimiser leurs interventions respectives auprès

des jeunes familles monoparentales à faible revenu.

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8. ANNEXE A : COORDONNÉES DES ORGANISMES

NOM DE L’ORGANISME TÉLÉPHONE ADRESSE COURRIEL

Carrefour familial les Pitchou 514 640-6200 [email protected]

Habitations communautaires St-Paul Émard 514 510-0558 nd

Jeunes mères en action 450 348-4330 [email protected]

Le Phare 450 371-8660 [email protected]

Maison Pauline Bonin 450 752-6730 [email protected]

Mères avec pouvoir (MAP) 514 282-1882 [email protected]

Mères et monde 418 522-5139 [email protected]

Projet Chance 514 934-6199 [email protected]

Relais des jeunes familles 514 326-0784 [email protected]

Un rayon de soleil à Montréal-Nord 514 852-1492 nd

Villa Pierrot 819 868-1114 nd

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9. ANNEXE B : CARTES DES ORGANISMES RECENSÉS

ORGANISMES RECENSÉS À MONTRÉAL

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ORGANISMES RECENSÉS EN MONTÉRÉGIE

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ORGANISMES RECENSÉS DANS LES AUTRES VILLES

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