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PISA éducation données éducation chiffres éducation politiques éducation analyses éducation statistiques éducation données éducation chiffres éducation À LA LOUPE 1 PISA à la loupe – 2015/04 (avril) © OCDE 2015 50 Relations enseignants-élèves : quelle incidence sur le bien-être des élèves à l’école ? Dans les pays de l’OCDE, quatre élèves sur cinq se disent d’accord ou tout à fait d’accord avec l’affirmation « Je me sens bien à l’école » ou « Je me sens chez moi à l’école ». Les relations enseignants-élèves sont étroitement liées à la fois à la performance des élèves en mathématiques et à leur sentiment de bien-être et d’appartenance à l’école. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, 71 % des élèves fréquentent un établissement dont le directeur indique que les enseignants accordent autant d’importance à l’épanouissement social et affectif de leurs élèves qu’à leur réussite scolaire. Les enfants passent environ un tiers de leur journée à l’école, et ce la plupart des semaines de l’année. L’école a donc une incidence significative sur leur qualité de vie – notamment leurs relations avec leurs pairs et les adultes, et leurs dispositions à l’égard de l’apprentissage et de la vie en général. Selon des études longitudinales, les résultats des élèves aux évaluations PISA sont en corrélation avec leur réussite plus tard dans la vie ; toutefois, l’obtention de scores élevés à une évaluation standardisée comme le PISA n’explique qu’en partie les résultats ultérieurs dans d’autres domaines. La réussite et le bien-être tout au long de la vie dépendent également de la mesure dans laquelle les élèves sont parvenus à s’épanouir sur le plan social et affectif. Pour la première fois, l’édition 2012 de l’enquête PISA invitait les élèves à évaluer leur sentiment de bien-être dans le cadre scolaire. L’école étant pour les jeunes de 15 ans un environnement social essentiel – si ce n’est le principal –, ces évaluations subjectives s’avèrent un bon indicateur de la capacité des systèmes d’éducation à renforcer – ou à fragiliser – le bien-être global de leurs élèves. En moyenne, les élèves indiquent se sentir bien à l’école. Dans les pays de l’OCDE, ils sont ainsi 80 % à se dire d’accord ou tout à fait d’accord avec l’affirmation « Je me sens bien à l’école ». Ce pourcentage est le plus élevé en Albanie, en Indonésie et au Pérou, et le plus faible en Corée, en République slovaque et en République tchèque. En Belgique, à Hong-Kong (Chine), au Japon, au Liechtenstein, à Shanghai (Chine), à Singapour, en Suisse et au Taipei chinois, les élèves font part d’un sentiment de bien-être à l’école supérieur à la moyenne, tout en affichant une performance en mathématiques également supérieure à la moyenne. Comment les systèmes d’éducation peuvent-ils soutenir au mieux les enseignants, les chefs d’établissement et les familles dans leurs efforts pour promouvoir à la fois la réussite scolaire des élèves et leur plein épanouissement social et affectif ? La réussite scolaire est-elle intrinsèquement liée au stress et par conséquent à un moindre plaisir d’apprendre ? Les élèves sont plus susceptibles de se sentir bien à l’école…

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PISAéducation données éducation chiffres éducation politiques éducation analyses éducation statistiques éducation données éducation chiffres éducation

à la loupe

1PISA à la loupe – 2015/04 (avril) © OCDE 2015

50Relations enseignants-élèves : quelle incidence sur le bien-être des élèves à l’école ?• Dans les pays de l’OCDE, quatre élèves sur cinq se disent d’accord ou tout à fait d’accord avec

l’affirmation « Je me sens bien à l’école » ou « Je me sens chez moi à l’école ».

• Les relations enseignants-élèves sont étroitement liées à la fois à la performance des élèves en mathématiques et à leur sentiment de bien-être et d’appartenance à l’école.

• En moyenne, dans les pays de l’OCDE, 71 % des élèves fréquentent un établissement dont le directeur indique que les enseignants accordent autant d’importance à l’épanouissement social et affectif de leurs élèves qu’à leur réussite scolaire.

Les enfants passent environ un tiers de leur journée à l’école, et ce la plupart des semaines de l’année. L’école a donc une incidence significative sur leur qualité de vie – notamment leurs relations avec leurs pairs et les adultes, et leurs dispositions à l’égard de l’apprentissage et de la vie en général. Selon des études longitudinales, les résultats des élèves aux évaluations PISA sont en corrélation avec leur réussite plus tard dans la vie ; toutefois, l’obtention de scores élevés à une évaluation standardisée comme le PISA n’explique qu’en partie les résultats ultérieurs dans d’autres domaines. La réussite et le bien-être tout au long de la vie dépendent également de la mesure dans laquelle les élèves sont parvenus à s’épanouir sur le plan social et affectif.

Pour la première fois, l’édition 2012 de l’enquête PISA invitait les élèves à évaluer leur sentiment de bien-être dans le cadre scolaire. L’école étant pour les jeunes de 15 ans un environnement social essentiel – si ce n’est le principal –, ces évaluations subjectives s’avèrent un bon indicateur de la capacité des systèmes d’éducation à renforcer – ou à fragiliser – le bien-être global de leurs élèves. En moyenne, les élèves indiquent se sentir bien à l’école. Dans les pays de l’OCDE, ils sont ainsi 80 % à se dire d’accord ou tout à fait d’accord avec l’affirmation « Je me sens bien à l’école ». Ce pourcentage est le plus élevé en Albanie, en Indonésie et au Pérou, et le plus faible en Corée, en République slovaque et en République tchèque. En Belgique, à Hong-Kong (Chine), au Japon, au Liechtenstein, à Shanghai (Chine), à Singapour, en Suisse et au Taipei chinois, les élèves font part d’un sentiment de bien-être à l’école supérieur à la moyenne, tout en affichant une performance en mathématiques également supérieure à la moyenne.

Comment les systèmes d’éducation peuvent-ils soutenir au mieux les enseignants, les chefs d’établissement et les familles dans leurs efforts pour promouvoir à la fois la réussite scolaire des élèves et leur plein épanouissement social et affectif ? La réussite scolaire est-elle intrinsèquement liée au stress et par conséquent à un moindre plaisir d’apprendre ?

Les élèves sont plus susceptibles de se sentir bien à l’école…

PISA

2 © OCDE 2015 PISA à la loupe – 2015/04 (avril)

à LA LOuPE

Selon l’enquête PISA, des relations enseignants-élèves positives et constructives sont associées à une meilleure performance en mathématiques, et peuvent être un levier clé grâce auquel l’école est en mesure de favoriser le bien-être social et affectif des élèves. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, à niveau socio-économique et performance en mathématiques similaires, les élèves faisant part de bonnes relations avec leurs enseignants (c’est-à-dire se disant d’accord ou tout à fait d’accord avec les affirmations « Les élèves s’entendent bien avec la plupart des professeurs », « La plupart des professeurs s’intéressent au bien-être de leurs élèves », « La plupart de mes professeurs sont réellement à l’écoute de ce que j’ai à dire », « Si j’ai besoin d’aide supplémentaire, mes professeurs me l’apporteront » et « La plupart de mes professeurs me traitent équitablement ») sont plus susceptibles d’indiquer se sentir bien à l’école, s’y faire facilement des amis, s’y sentir chez eux et être satisfaits de leur école. En outre, ils sont moins susceptibles d’indiquer se sentir seuls à l’école ou comme des étrangers ou hors du coup.

… lorsqu’ils entretiennent de bons rapports avec leurs enseignants.

Source : OCDE, Base de données PISA 2012, tableau I.2.3a et figure III.1.2. 1 2 http://dx.doi.org/10.1787/888932935667 • 1 2 http://dx.doi.org/10.1787/888932963787

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Où les élèves sont-ils à la fois heureux et très performants ?

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Pourcentage d’élèves se sentant bien à l’école

Élèves plus performants en mathématiques

et se sentant bien à l’école

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Uruguay

Albanie

Pérou

Australie

Hongrie

Danemark

Canada

JaponCorée

République tchèque

Suisse

Italie

Irlande21

Chili Mexique

Autriche

Norvège

Suède

Allemagne

Islande

Pologne

PortugalSlovénie

États-Unis

Lettonie

Qatar

EspagneIsraël

Luxembourg France

IndonésieColombie

Bulgarie

Argentine

Singapour

ThaïlandeRoumanie

Tunisie

Estonie

Grèce

Finlande

Belgique

Macao(Chine)

Brésil

Jordanie

Liechtenstein

Viêtnam

Fédération de Russie

Kazakhstan

Lituanie

MonténégroMalaisie

Costa Rica

Émirats arabes unis

Taipei chinois

Shanghai (Chine)

Hong-Kong (Chine)

1. Nouvelle-Zélande2. Royaume-Uni

Pays-Bas

Moyenne OCDE

Moy

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Remarque : toutes les différences sont statistiquement significatives.Les pays et économies sont classés par ordre décroissant de la différence d’indice du sentiment d’appartenance associée à la variation d’une unité de l’indice des relations entre élèves et enseignants, après contrôle des différences de niveau socio-économique et de performance en mathématiques entre les élèves. Source : OCDE, Base de données PISA 2012, tableau III.5.19.1 2 http://dx.doi.org/10.1787/888932963996

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De bonnes relations entre enseignants et élèves renforcent le sentiment d’appartenance parmi les élèves

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Sentiment d’appartenance

plus fort

PISA

3© OCDE 2015 PISA à la loupe – 2015/04 (avril) PISA à la loupe – 2015/04 (avril) © OCDE 2015

à LA LOuPE

Dans les établissements où les enseignants et les élèves entretiennent de meilleures relations, les élèves sont également moins susceptibles d’indiquer être arrivés en retard à l’école ou avoir séché des cours ou des journées entières de classe durant les deux semaines précédant les épreuves PISA. Ainsi, dans tous les pays et économies à l’exception de Hong-Kong (Chine), de l’Indonésie, du Liechtenstein et de la Malaisie, à niveau socio-économique et performance en mathématiques similaires, les élèves fréquentant un établissement bénéficiant de meilleures relations élèves-enseignants sont moins susceptibles d’indiquer être arrivés en retard à l’école durant les deux semaines précédant les épreuves PISA. Au Canada, en Corée, en Croatie, au Danemark, en Espagne, en Fédération de Russie, en Finlande, en Grèce, en Islande, au Kazakhstan, en Pologne, au Portugal, en Slovénie et en Suisse, cette différence est particulièrement marquée, atteignant 5 points de pourcentage, voire davantage.

Selon les données de l’enquête PISA, la plupart des élèves fréquentent un établissement où les enseignants pensent que l’épanouissement social et affectif des élèves est aussi important que leur acquisition des compétences et savoir-faire spécifiques aux matières scolaires. Les chefs d’établissement ayant répondu au questionnaire « Établissements » de l’enquête PISA 2012 étaient ainsi invités à indiquer leur degré d’assentiment avec l’affirmation « Parmi les professeurs de mathématiques, il existe un consensus autour de l’idée que l’épanouissement social et affectif de l’élève est aussi important que son acquisition des compétences et savoir-faire mathématiques ». Cette question vise à déterminer dans quelle mesure les chefs d’établissement des pays et économies participants ont le sentiment que l’objectif visant à favoriser l’épanouissement socio-affectif des élèves est autant valorisé par un groupe donné d’enseignants que l’acquisition de compétences et savoir-faire spécifiques aux matières scolaires.

L’école ne se limite pas à la simple acquisition de connaissances spécifiques aux matières scolaires.

Remarque : ce graphique indique le pourcentage d’élèves fréquentant un établissement dont le directeur se dit d’accord ou tout à fait d’accord avec l’affirmation selon laquelle parmi les professeurs de mathématiques, il existe un consensus autour de l’idée que l’épanouissement social et affectif de l’élève est aussi important que son acquisition des compétences et savoir-faire mathématiques en classe.Les pays et économies sont classés par ordre croissant du pourcentage d’élèves fréquentant un établissement où il existe un consensus autour de l’importance de l’épanouissement social et affectif de l’élève. Source : OCDE, Base de données PISA 2012, figure III.1.1.1 2 http://dx.doi.org/10.1787/888932963787

Où considère-t-on le bien-être des élèves comme aussi important que leur réussite scolaire ?

FrancePays-BasBelgiqueFinlandeAutriche

Nouvelle-ZélandeItalie

LuxembourgÉtats-Unis

CroatieCanada

JaponAustralie

SuèdeRoyaume-Uni

NorvègeHongrieEspagneSlovénie

Moyenne OCDESuisse

DanemarkPortugal

TunisieRép. tchèque

AllemagneIrlande

IsraëlBrésilChili

UruguayHong-Kong (Chine)

SerbieEstonieGrèce

TurquieRép. slovaqueLiechtenstein

Costa RicaMexiqueViêtnam

MonténégroCorée

JordanieArgentine

Taipei chinoisPérou

Fédération de RussieQatar

LituanieIslande

Shanghai (Chine)Lettonie

SingapourBulgarie

Émirats arabes unisMacao (Chine)

RoumanieColombie

KazakhstanAlbanieMalaisie

ThaïlandePologne

Indonésie

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70 8030 40 50 6010 200 90 100Pourcentage d’élèves

Score moyen en mathématiques

4 © OCDE 2015 PISA à la loupe – 2015/04 (avril)

PISAà la loupe

Pour conclure : Lorsqu’elle s’obtient aux dépens du bien-être des élèves, la réussite scolaire n’est pas une réussite à part entière. L’enquête PISA montre que la plupart

des enseignants et des chefs d’établissement reconnaissent que l’épanouissement socio-affectif de leurs élèves est aussi important que leur maîtrise des différentes matières scolaires. Or la qualité des relations entre les enseignants et les élèves

joue un rôle essentiel dans cet épanouissement, ainsi que dans les attitudes des élèves à l’égard de l’apprentissage. Lorsque les élèves entretiennent de

bonnes relations avec leurs enseignants, ce sont à la fois leurs résultats scolaires et leur sentiment d’appartenance qui s’en trouvent renforcés.

Pour tout complément d’information

Contacter Francesca Borgonovi ([email protected])

Consulter OCDE (2013), Résultats du PISA 2012 : Des élèves prêts à apprendre (Volume III) : Engagement, motivation et image de soi, PISA, Éditions OCDE, Paris.

Voirwww.pisa.oecd.orgwww.oecd.org/pisa/infocusLes indicateurs de l’éducation à la loupeL’enseignement à la loupe

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Dans l’ensemble, la plupart des élèves des pays et économies participant à l’enquête PISA fréquentent un établissement dont le directeur pense que l’épanouissement social et affectif des élèves est aussi valorisé par les professeurs de mathématiques que l’acquisition des compétences et savoir-faire dans cette matière. En moyenne, dans les pays de l’OCDE, 71 % des élèves sont dans ce cas. Toutefois, cette moyenne masque d’importantes différences entre les pays et les économies. Ce pourcentage tend notamment à être plus faible dans les pays de l’OCDE que dans les pays et économies partenaires – que ces derniers soient peu ou très performants. L’Islande et la Pologne sont les deux seuls pays de l’OCDE où plus de 90 % des élèves fréquentent un établissement dont le directeur pense que l’épanouissement social et affectif des élèves est aussi valorisé par les professeurs de mathématiques que l’acquisition des compétences et savoir-faire dans cette matière. Dans 6 pays de l’OCDE, les élèves sont moins de 60 % dans ce cas.