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Constipation : libérez-vous avec la médecine chinoise Faites-vous partie de ces millions de Français qui sont régulièrement constipés ? Alors, il faut absolument que vous fassiez l’effort d’écouter les enseignements de la médecine chinoise. Elle pourrait bien débloquer la situation ! Trouver les vraies causes de la constipation Dans la majorité des cas, la constipation est causée par de mauvaises habi- tudes alimentaires, le manque d’exercice physique, le stress, l’anxiété ou la présence d’hémorroïdes ou de fissures anales qui font que la personne se retient d’aller à la selle. Pour bien traiter ce trouble qui n’est pas si bénin et facile à traiter, il faut bien analyser ses causes. En médecine chinoise, il y a la sécheresse du gros intestin associée ou non à un vide de sang ou de Yin. Il y a le manque de Qi qui fait que les selles sont difficilement expulsées. Il y a aussi la stagnation de Qi qui fait que les selles sont bloquées. Il y a aussi la chaleur d’origine externe ou interne qui lèse les liquides du gros intestin et qui rend la circulation des selles difficile. Il faut donc bien analyser la cause afin de proposer le bon traitement. Il faut aussi se rappeler que certaines personnes sont constipées car, bien que l’envie se fasse ressentir, elles retardent l’évacuation des selles, souvent parce qu’elles ne peuvent pas se soulager pendant leur travail ou détestent aller à la selle ailleurs que chez elles. Cela induit un assèchement des selles dans le côlon et ainsi une constipation. Il faut aussi repérer ce genre de constipation qui relève plus d’une meilleure gestion du signal de l’envie d’aller à la selle. pation : libérez-vous avec la médecine ch n°9 - mars 2017 Constipation : libérez-vous avec la médecine chinoise ........1 Maigrir, une recette de jouvence pour nos cellules ........................... 6 Cancer de la prostate : grignotez des fruits à coque ........................... 6 1 h de sport pour se remettre d’une journée de bureau ................ 6 Comment j’ai vaincu l’arthrose ! ............................... 7 Diabète : la séance de sport idéale débute 30 minutes après le repas ........................................... 9 Parkinson : la liste des remèdes naturels les plus prometteurs .............. 10 Douleurs au genou ? Ne passez pas par la case opération ! ......... 21 Vous voulez rajeunir ? Voilà le mode d’emploi ! ....... 22 Carencé en sélénium ? Gare au cancer du foie ! .............. 25 Ces larmes de crocodile valent mieux qu’une petite pilule !..................................... 26 Antidépresseurs : inefficaces, voire dangereux chez les adolescents ............................. 30 Atténuer la douleur sans médicament .................................. 30 Schizophrénie : le sport bénéfique à la pensée.................................... 30 Agenda ......................................... 32 SOMMAIRE

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Constipation :libérez-vous avec la médecine chinoiseFaites-vous partie de ces millions de Français qui sont régulièrement constipés ? Alors, il faut absolument que vous fassiez l’effort d’écouter les enseignements de la médecine chinoise. Elle pourrait bien débloquer la situation !

Trouver les vraies causes de la constipationDans la majorité des cas, la constipation est causée par de mauvaises habi-tudes alimentaires, le manque d’exercice physique, le stress, l’anxiété ou la présence d’hémorroïdes ou de fissures anales qui font que la personne se retient d’aller à la selle.

Pour bien traiter ce trouble qui n’est pas si bénin et facile à traiter, il faut bien analyser ses causes. En médecine chinoise, il y a la sécheresse du gros intestin associée ou non à un vide de sang ou de Yin. Il y a le manque de Qi qui fait que les selles sont difficilement expulsées. Il y a aussi la stagnation de Qi qui fait que les selles sont bloquées. Il y a aussi la chaleur d’origine externe ou interne qui lèse les liquides du gros intestin et qui rend la circulation des selles difficile. Il faut donc bien analyser la cause afin de proposer le bon traitement.

Il faut aussi se rappeler que certaines personnes sont constipées car, bien que l’envie se fasse ressentir, elles retardent l’évacuation des selles, souvent parce qu’elles ne peuvent pas se soulager pendant leur travail ou détestent aller à la selle ailleurs que chez elles. Cela induit un assèchement des selles dans le côlon et ainsi une constipation. Il faut aussi repérer ce genre de constipation qui relève plus d’une meilleure gestion du signal de l’envie d’aller à la selle.

Constipation : libérez-vous avec la médecine chinoisen°9 - mars 2017

Constipation : libérez-vous avec la médecine chinoise ........1Maigrir, une recette de jouvence pour nos cellules ........................... 6

Cancer de la prostate : grignotez des fruits à coque ........................... 6

1 h de sport pour se remettre d’une journée de bureau ................ 6

Comment j’ai vaincu l’arthrose ! ...............................7Diabète : la séance de sport idéale débute 30 minutes après le repas ........................................... 9

Parkinson : la liste des remèdes naturels les plus prometteurs .............. 10

Douleurs au genou ? Ne passez pas par la case opération ! ......... 21

Vous voulez rajeunir ? Voilà le mode d’emploi ! ....... 22

Carencé en sélénium ? Gare au cancer du foie ! .............. 25

Ces larmes de crocodile valent mieux qu’une petite pilule ! .....................................26

Antidépresseurs : inefficaces, voire dangereux chez les adolescents ............................. 30

Atténuer la douleur sans médicament .................................. 30

Schizophrénie : le sport bénéfique à la pensée .................................... 30

Agenda ......................................... 32

SOMMAIRE

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Constipation : libérez-vous avec la médecine chinoise

Certains médicaments ont aussi tendance à engendrer de la consti-pation, par exemple : les anxio-lytiques, les antidépresseurs, la morphine, la codéine et les autres opiacés, certains antispasmodiques (anticholinergiques), les anti-in-flammatoires, les relaxants mus-culaires, les antihypertenseurs, les diurétiques, les antiacides conte-nant de l’aluminium.

Les allergies alimentaires comme l’intolérance au lactose et certains troubles émotionnels peuvent aussi induire de la constipation.

Comme tous les régimes alimen-taires traditionnels, le régime chinois est constitué d’une grosse quantité de fibres alimentaires d’origine végétale. La carence en fibres végétales dans nos pays occidentaux qui négligent les cé-réales complètes, les fruits et les légumes, est à l’origine de nom-breuses constipations.

Les « astuces » pour bénéficier de l’effet laxatif des fibres

● Mangez des fruits frais au lieu d’en boire le jus, en particulier pour le goûter/collation. Les pommes, les poires, les pêches, les baies, les pruneaux sont par-ticulièrement indiqués.

● Quand vous avez des fruits ou légumes « bio », pelez-les uni-quement quand c’est néces-saire. C’est dans la peau que se concentrent le plus les fibres.

Vous absorberez également plus de vitamines.

● Introduisez plus souvent des légumineuses dans votre ali-mentation : des pois secs, des haricots et des lentilles. Pour prévenir l’apparition de gaz in-testinaux indésirables, commen-cez par de petites quantités, et faites-les bien cuire.

Le son de riz Depuis fort longtemps le son de riz est considéré comme un traitement efficace de la constipation par les Chinois. Il serait même plus ef-ficace que le son de blé. C’est en outre une vraie pépite nutrition-nelle. Il est de plus en plus facile à trouver (marque : Secret de Meu-nière, par exemple).

L’idéal serait de consommer de 1 à 2 cuillerées à soupe par jour. Mais les quantités nécessaires va-rient beaucoup d’une personne à une autre. Commencer cet apport de fibres progressivement pour éviter de petits désagréments pos-sibles comme flatulences, douleurs intestinales… Ne jamais passer d’un régime pauvre en fibres à un régime trop riche en fibres. Il faut commencer par de petites quanti-tés : 1 c. à café 2 fois par jour en augmentant progressivement sur 4 semaines. Prendre la quantité souhaitée en 2 à 3 prises, pendant les repas et à chaque fois avec un grand verre d’eau. Il ne faut jamais prendre de compléments de fibres sans boire en même temps beau-coup d’eau (surtout si l’on est sous traitement diurétique).

Le son d’avoineSa nature est un peu différente du son de blé ou de riz. Ses fibres sont solubles. Avec l’eau, il forme une espèce de gel qui joue le rôle d’émollient et d’épaississant. Il est particulièrement utile en cas d’in-testins fragiles. Il peut être alterné avec le son de riz. On l’utilise de la même manière et aux mêmes posologies.

Les aliments spécifiques de la constipation Graines de linLa graine de lin est utilisée comme substance médici-nale dans la pharmacologie chinoise pour traiter la consti-pation. Son mucilage concen-tré en pectine explique en par-tie son effet laxatif. De nature neutre, d’action douce, le lin peut être utilisé dans la majo-rité des cas et des personnes. Pour l’adulte, il faut prendre 1 c à soupe (environ 10 g) de graines, de préférence écra-sées ou broyées grossièrement (mais pas réduites en poudre fine) avec un verre d’eau tiède. Prendre de 1 à 3 fois par jour. Comme la graine est riche en acides gras polyinsaturés, elle doit être fraîchement broyée pour éviter que ces lipides ne rancissent. On peut conserver les graines broyées une se-maine au réfrigérateur.

Graines de lin

Philippe Sionneau a étudié la médecine chinoise à la Hubei University of Chinese Medicine, à Wu Han. Cet expert en médecine chinoise a déjà publié plus de 25 ouvrages sur le sujet et enseigne cette médecine

millénaire à travers le monde.

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Le sésameQu’il soit blanc ou noir, le sé-same humidifie les intestins et favorise l’évacuation des selles. Il joue le rôle de lubrifiant. Il est donc surtout intéressant en cas de selles sèches ou quand la dé-fécation est difficile. Le blanc se contente de lubrifier les intestins, alors que le noir nourrit le Jing des reins (la vitalité de base) et le sang du foie, simultanément. Ré-duire à l’état de farine des graines de sésame. Les mélanger à un peu de miel pour faire une pâte semi-liquide. En prendre 2 c. à café 2 fois par jour. Cette recette ne convient pas pour les gens ayant des mucosités chroniques (rhinite, sinusite ou bronchite chronique par exemple).

Le pignon de pinC’est un des aliments-médi-caments de la pharmacologie chinoise. Comme la graine de lin et de sésame, c’est un laxatif doux, respectueux des intestins. Il ne force pas les intestins et n’entraîne pas d’accoutumance. Il humidifie le gros intestin et favorise l’évacuation des selles. Un moyen simple de profiter de ses propriétés est de bien mas-tiquer et avaler 20 g d’un mé-lange à parts égales de pignons, de graines de sésame et de noix (si elles ne provoquent pas d’al-lergie), à la fin de chaque repas (midi et soir). Ce mélange ap-porte aussi de bonnes graisses et

a un impact favorable sur la cho-lestérolémie. Par ailleurs, c’est aussi un fortifiant de la mémoire pour les personnes âgées et les étudiants. Le pignon de pin peut être utilisé aussi tous les matins dans un gruau à base de patate douce, de sésame noir et de riz.

La noixElle fait partie avec le sésame noir, le lin et le pignon de pin, des graines oléagineuses et laxatives clés de la diétothérapie chinoise. Comme ses consœurs, elle lu-brifie les intestins. Sa particula-rité est qu’elle tonifie en même temps le Yang des reins. C’est un des rares aliments à tonifier la Yang des reins sans assécher et aggraver la constipation. Elle est idéale pour la constipation de la personne âgée souffrant d’un vide de Yang (frilosité, fatigue, teint terne, préférence pour les boissons chaudes, urines claires et abondantes) ou de la femme souffrant d’un vide de sang (lèvres, langue, ongles et teint pâles, cheveux secs et cassants, oligoménorrhée…) et de Qi (fa-tigue, essoufflement, voix faible, extrémités froides…). Pour la constipation, soit on consomme la noix crue, soit sous forme de gruau avec du riz basmati com-plet ou de la patate douce, soit on utilise 500 g de noix et de sésame noir que l’on fait légèrement sau-ter à sec dans une poêle quelques petites minutes. On concasse le tout et on prend 1 à 2 c. à café

matin et soir sur un ventre vide, avec un tout petit peu de miel si on le souhaite.

La pruneLes vertus modérément laxa-tives de la prune sont connues depuis très longtemps. Sa teneur en fibres est relativement impor-tante, comparée à celle des autres fruits frais. Mais cette relative ri-chesse en fibres n’explique pas tout. La prune contient en effet d’autres substances qui stimulent le transit intestinal. Elle contient tout d’abord du sorbitol, un sucre-alcool qui stimule le fonc-tionnement de la vésicule biliaire et qui, incomplètement assimi-lé, contribue à stimuler le tran-sit intestinal. Enfin, on note par ailleurs la présence de diphényli-satine, un composé de la famille des indols (une substance phyto-chimique qui est présente dans certains légumes), ayant un effet légèrement laxatif. Qu’elle soit crue ou cuite, la prune conserve ses vertus : ses fibres seront sim-plement attendries par la cuisson, ce qui garantit une meilleure to-lérance. Le pruneau trempé dans l’eau durant toute la nuit consti-tue très certainement un excellent moyen simple de profiter des ver-tus de cet aliment. Boire un verre d’eau avec le pruneau.

La bananeIl y a une multitude de manières de l’utiliser pour traiter la consti-pation. La plus simple est de

Graines de sésame Pignon de pin Prune

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consommer 2 à 3 bananes crues par jour, mais bien mûres. En cas de traitement de « choc », on peut aller jusqu’à 2 bananes 2 à 3 fois par jour. Boire un verre d’eau tiède avec la banane.

La pommeUne pomme en début de repas, 15 minutes avant de commen-cer si possible, est un moyen simple de prévenir la constipation chronique.

La patate doucePour un traitement de « choc » (mais il reste doux pour les intes-tins et modéré), il faut consom-mer 120 g de patate douce, à jeun, matin et soir. Boire un verre d’eau avec la patate douce.

Le radis blanc chinois (daikon)On peut le remplacer parfaite-ment par notre radis noir. Ex-traire le jus de 250 g de radis blanc ou noir, ajouter un peu de miel liquide si l’on souhaite et

boire avec un peu d’eau tiède sur un ventre vide, 1 fois par jour.

L’épinardIl est idéal de le faire sauter à l’huile de sésame noir.

La pomme de terreC’est surtout sous forme de jus qu’elle sera efficace. Il suffit de boire le jus de 100 à 150 g de pomme de terre, avant les repas de midi et du soir, sur un ventre vide, pour traiter les constipa-tions opiniâtres. On peut ajouter un peu d’eau tiède et un soupçon de miel. Si la constipation n’est pas trop sévère ou s’il y a un début de régulation, on peut di-minuer la quantité de pomme de terre de 50 à 100 g.

La courge musquée, le potironIl faut que courge et potiron soient consommés cuits et de pré-férence sous forme de légumes sautés ou mijotés.

Le mielOn peut tout simplement prendre 2 cuillerées à café de miel diluées dans l’eau chaude, au réveil à jeun. On alors on mélange bien 30 g de graines de sésame noir bien écrasées dans 180 g de miel liquide et on consomme 2 c. à café, sur un ventre vide, le matin. On peut diluer cette préparation dans un peu d’eau chaude. Ma seule réserve est que nos patients consomment déjà trop de sucre et qu’il faut éviter de leur ajou-ter une autre portion de glucides simples dans leur ration alimen-taire. Donc à n’utiliser qu’avec parcimonie.

Autres aliments favorablesLa viande de porc, la poire, la figue, la carotte, l’auriculaire, le chou blanc, le bambou, l’asperge, la pêche et les fraises, la papaye !

Patate douce Radis blanc chinois

Courge musquée

Épinard

Bambou Papaye

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Recettes pour traiter la constipation

Marmelade de pruneaux et de dattesIngrédients et préparation 140 g de dattes dénoyautées (bio), 140 g de pruneaux dénoyautés (bio), 10 g d’agar-agar en poudre, 400 ml d’eau bouillante. Couper en petits morceaux les dattes et les pruneaux. Dans une casserole en inox, ajouter les fruits et l’eau bouillante, faire cuire à feu doux jusqu’à ce que la préparation commence à prendre une consistance épaisse. Diluer l’agar-agar dans de l’eau bouillante. Ajouter l’agar-agar aux fruits, en mélangeant bien.Faire bouillir encore 10 minutes à feu doux en remuant régulièrement. Laisser refroidir et conserver dans un pot hermétique au réfrigérateur. Prendre 1 c. à soupe tous les matins.FonctionsHumidifie les intestins, favorise l’évacuation des selles.Indications Constipation opiniâtre, selles de petit calibre (scybales).

Gruau à la patate douceIngrédients et préparation Patate douce 50 g, flocons ou grains d’avoine 50 g, gingem-bre frais (selon le goût de 1 à 3 tranches). Peler les patates douces et les couper en dés. Préparer un peu de gingembre frais en petits dés ou fines la-melles (pour l’assaisonnement). Faire cuire à feu très doux 1 à 2 heures dans 3/4 litre d’eau (ou de lait d’amande). FonctionsRenforce la rate et débloque les selles.

Indications Fatigue, manque de force, souffle court, constipation.

Contre-indications Consommée en excès, la patate douce favorise les flatulences, gaz intestinaux et régurgitations acides.

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Gruau à la bananeIngrédients et préparation Banane 250 g, grains d’avoine 50 g. Mettre dans une mijoteuse l’avoine, la banane et 3 litres d’eau. Faire cuire à feu très doux au moins 6 heures. C’est le processus de la cuisson longue et douce qui métamorphose la puissance thérapeutique de ces deux simples ingrédients.

Fonctions Clarifie la chaleur, humidifie les intestins, renforce la rate.

Indications Constipation, selles sèches avec saignements hémorroïdaires.

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Mettez ces aliments de côté !

● le café ● la châtaigne ● le thé fort, concentré ou en

grande quantité ● la goyave ● le poulet, le coq, l’agneau ● le riz gluant ou dur

Modérer la consommation de tous les aliments piquants et échauf-

fants : épices comme le clou de girofle, piments ou le poivre, aro-mates forts comme laurier, thym, cannelle, badiane, graine de fe-nouil, ail, oignon, etc. Ces aliments sont échauffants, assèchent le Yin et favorisent la sécheresse du gros intestin.

Supprimer au maximum les ali-ments torréfiés, fortement grillés, les céréales soufflées (maïs, riz, blé…), le pop-corn. Ces aliments

ont le même impact sur les liquides du gros intestin que les épices échauffantes.

Philippe Sionneau

Gruau à la banane

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Actualités ɕ Maigrir, une recette de

jouvence pour nos cellules Chez les personnes obèses, le vieillissement prématuré des cellules peut être inversé par une perte de poids conséquenteLes rides ne sont pas les seules marques du temps qui s’affichent sur notre corps… Au sein des cellules, les extrémités des chromosomes raccourcissent à mesure que nous vieillissons. Et certains facteurs peuvent accélérer le processus, comme on l’observe chez les personnes souffrant d’un excès important de poids. Mais ce phénomène semble révers ible grâce à la chirurgie bariatrique, qui consiste à réduire le volume de l’estomac pour permettre un amaigrissement rapide, d’après les conclusions d’une étude récente. Elle a porté sur 76 personnes, dont l’indice de masse corporelle moyen était de 55, les plaçant en situation d’obésité morbide. Un an après l’opération, les participants avaient perdu en moyenne 40 % de leur poids initial.Des prélèvements sanguins ont été réalisés avant l’intervention, puis à un et deux ans de celle-ci. Les analyses ont montré un allongement de 80 % de la longueur de l’extrémité des chromosomes , qui é ta ient moins exposés au stress oxydatif qu’avant la perte de poids. Les phénomènes inflammatoires au sein de l’organisme avaient également régressé, preuve d’un meilleur état de santé. 1

1. Weight loss from bariatric surgery appears to reverse premature aging. Frontiers in CardioVascular Biology (FCVB) Meeting 2016 8-Jul-2016.2. Wang W. et al. Nut consumption and prostate cancer risk and mortality. Br J Cancer. 2016 Jun 9. doi: 10.1038/bjc.2016.181.3. Ekelund U et al. Does physical activity attenuate, or even eliminate, the detrimental association of sitting time with mortality? A harmonised

meta-analysis of data from more than 1 million men and women. Lancet. 2016 Sep 4;388(10051):1302-10. doi: 10.1016/S0140-6736(16)30370-1. Epub 2016 Jul 28.

ɕ Cancer de la prostate : grignotez des fruits à coqueÀ partir de 5 portions de noix par semaine, la mortalité est réduite d’un tiers dans le cadre de cette maladieLe cancer de la prostate est responsable chaque année du décès de près de 9 000 hommes. L’efficacité de sa prise en charge médicale a permis de réduire la mortalité, mais un autre levier pourrait aider les malades, d’après les résultats d’une récente étude. Des chercheurs ont analysé les données relatives à la santé et aux habitudes de consommation de 47 000 hommes, sur une période de 26 ans. Ils ont constaté que les amateurs de fruits à coque atteints par ce type de cancer, qui en mangent au moins 5 fois par semaine, ont un risque de décès réduit de 34 % par rapport à leurs semblables qui en mangent moins d’une fois par mois. Cacahuètes, noix de cajou, amandes, noix et noisettes sont riches en tocophérol, une des formes de la vitamine E, qui serait en partie responsable de ces bénéfices grâce à ses propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires. L’idéal est de prendre une collation d’environ 40 g par jour pour profiter de leurs bienfaits. 2

ɕ 1 h de sport pour se remettre d’une journée de bureauLa pratique d’une activité physique annule le surrisque de mortalité lié à la sédentaritéNombre d’entre nous sont contraints, de par leur activité professionnelle, à passer de longues heures ass is à un bureau. Cette sédentarité n’est pas sans conséquences sur notre santé, elle augmente le risque de maladie cardiaque, de diabète ou de cancers. Mais il y a une bonne nouvelle ; elle émane d’une équipe de chercheurs, qui a analysé les données provenant de 16 études portant sur le lien entre le niveau d’activité physique, le temps quotidien passé en position assise et la mortalité.Sans surprise, ils ont constaté que dans ce groupe, les moins actifs (assis 8 h par jour et pratiquant moins de 5 min d’activité physique) ont un taux de mortalité de 59 % plus élevé que les plus actifs (assis moins de 4 h et faisant du sport 60 à 75 min). Mais l’augmentation du risque de décès prématuré n’est pas une fatalité chez ceux qui passent 8 h assis au bureau, dès lors qu’ils font suffisamment de sport pour compenser. Ainsi, 1 h par jour de vélo ou de marche à bonne allure permet d’effacer l’ardoise ! 3

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Comment j’ai vaincu l’arthrose !

Rencontre avec Laura Azenard

Comment j’ai vaincu l’arthrose !Atteinte d’une arthrose sévère dans les genoux, Laura Azenard a décidé de lutter activement contre la douleur et de regagner la mobilité perdue. Aujourd’hui, elle se porte très bien, voici son programme anti-arthrose.

Annie Casamayou : Que s’est-il passé quand votre médecin vous a annoncé que vous aviez une arthrose sévère ?Laura Azenard : J’avais 40 ans et je me suis retrouvée gravement arthrosique quasiment du jour au lendemain, mais ça arrive sou-vent brutalement pour les spor-tifs car chez eux le seuil de la douleur est un peu plus grand. Toute ma vie, j’avais été en très bonne santé. À cette époque je vivais à Paris et j’occupais un poste à responsabilités. J’étais très active et le sport occupait une place importante dans mon quotidien, chaque jour je faisais de la course à pied, du fitness ou de la natation et je participais à un ou deux marathons par an. J’ai d’abord ressenti des dou-leurs dans les genoux en courant et en pédalant, puis ça a empiré à tel point que j’avais du mal à marcher, à monter les escaliers, à porter des talons, etc. Mes ge-noux m’abandonnaient et quand on habite à Paris, ça devient très vite compliqué. J’ai consulté et le diagnostic est tombé : ar-throse de stade 3, c’est-à-dire au stade précédant la prothèse. Le rhumatologue m’annonce alors qu’il n’y a pas d’espoir de guérir, seulement de ralentir l’évolution de la maladie. Il me suggère de me mettre au repos et de prendre des anti-inflammatoires contre la douleur. Brutalement, il fallait que je renonce à ma vie d’avant.

Animée par la volonté de t r ansmet t re un message d’espoir à ceux qui souffrent d’arthrose, Laura Azenard partage son témoignage à travers son livre « Comment j’ai vaincu l’arthrose », aux éditions Thierry Souccar (2015). Cette quête de la guérison l’a amenée à repenser sa vie différemment, et après des années en entreprise, elle est aujourd’hui hygiéniste et organise des stages de jeûne et des cures ayurvédiques.

arthroses de stade 1 et 2, les vis-co-supplémentat ions d’acide hyaluronique peuvent être utiles, même si les spécialistes n’ont pas déterminé le meilleur protocole en une ou plusieurs injections. Il y a aussi des chondroprotecteurs en traitement de fond comme le Chondrosulf, bénéfiques unique-ment dans les arthroses naissantes. Ensuite, on trouve des anti-inflam-matoires de nouvelle génération qui présentent moins d’effets se-condaires, mais qui en ont tout de même ! Et des infiltrations de corticoïdes grâce auxquelles un tiers des patients obtient un bénéfice durable, un autre tiers se sent mieux durant seulement quelques semaines et cela reste sans effet pour le dernier tiers. C’est incroyable comme une pa-thologie qui touche 10 millions de personnes est aussi mal prise en charge ! Le monde médical se désintéresse de l’arthrose ; certes, c’est une maladie, mais elle n’est pas mortelle et elle est vécue plu-tôt comme une fatalité. Comme je n’obtenais pas de réponse satisfai-sante de la médecine convention-nelle, j’ai tenté de trouver de mon côté des solutions alternatives.

AC : L’alimentation joue-t-elle un rôle prépondérant dans votre programme anti-arthrose ?LA : Oui, j’ai réalisé que j’avais une vie très acidifiante avec trop de stress, beaucoup de café et de sodas, de sport, etc., ce qui entretenait une

“ C’est incroyable comme une pathologie

qui touche 10 millions de personnes est aussi mal

prise en charge ! ”

AC : Que vous ont proposé les médecins pour vous soigner ?

LA : En gros, vous avez quatre options de traitement : pour les

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Comment j’ai vaincu l’arthrose !

inflammation importante. Dans l’ar-throse, la destruction du cartilage n’est pas une histoire d’usure ou de vieillissement, elle est la consé-quence d’une inflammation chro-nique des chondrocytes, les cellules spécialisées du cartilage. C’est un cercle vicieux car les chondrocytes enflammés deviennent surexcités et fabriquent en grande quantité des radicaux libres qui nourrissent l’in-flammation. Il me fallait donc défi-nitivement adopter un mode de vie anti-inflammatoire et celui-ci com-mence dans l’assiette. En ayant une alimentation anti-inflammatoire et antioxydante, j’abaissais le niveau inflammatoire et je neutralisais les radicaux libres, avec à la clé un ra-lentissement, voire un arrêt de la progression de l’arthrose, moins de douleur et de raideur.

AC  : Quels changements ali-mentaires avez-vous adoptés ?

LA : J’ai arrêté le café et les sodas bien sûr, et j’ai exclu de mes re-pas les grands ennemis des arti-culations, les produits laitiers et le gluten. La grande majorité des adultes ne possède plus l’enzyme qui permet de digérer correctement le lactose, le sucre du lait, et le blé moderne a été tellement modifié que notre organisme ne le recon-naît plus.

“ Mal digérés, les aliments

comme le lait ou le blé deviennent

des poisons ”Mal digérés, ces aliments de-viennent des poisons, ils perturbent la perméabilité de la paroi intesti-nale et se retrouvent dans le sang. Le corps les détecte comme des corps étrangers, ce qui suscite des réactions immunitaires et donc gé-nère de l’inflammation. De plus, le fameux mythe selon lequel il fau-

drait consommer des produits lai-tiers pour renforcer le métabolisme des os est totalement faux ; le cal-cium des amandes, des sardines ou des crucifères est largement mieux assimilé par le corps.

“ Je fais attention à ce que les légumes

remplissent au minimum la moitié de

mon assiette ”Un autre point important a été de rééquilibrer mes apports en acides gras, en ajoutant des sources d’oméga-3 anti-inflammatoires : de l’huile de colza, de lin et de noix et des poissons gras, sardines, harengs et anchois. Et de réduire la consommation de viande rouge dont la teneur en oméga-6 est im-portante, avec notamment l’acide arachidonique qui entret ient l’inflammation.

Je me suis tournée vers des cuissons douces à la vapeur ou à l’étouffée et des marinades, en évitant les cuissons à haute température qui génèrent des molécules pro-inflam-matoires, les produits de glycation avancés ou AGE.

Je fais attention à ce que les lé-gumes remplissent au minimum la moitié de mon assiette, avec beau-coup de crucifères, c’est-à-dire la famille des choux, mais aussi des radis, des navets, de la roquette et du rutabaga. Ils contiennent des vi-tamines C et K qui non seulement aident à fixer le calcium, mais aus-si du sulforaphane, une substance antioxydante et anti-inflammatoire qui régule le fonctionnement des chondrocytes et limite la dégra-dation du cartilage. Parmi les cru-cifères, le chou rouge est le plus riche en sulforaphane. J’ajoute aus-si des légumes parmi ceux qui sont en tête de liste des antioxydants : betteraves, épinards, poivrons rouges et artichauts.

Les fruits sont également des al-liés anti-arthrose, en particulier les baies et les fruits rouges riches en anthocyanes, des pigments an-tioxydants puissants qui présentent des vertus antalgiques en stimulant les glandes surrénales, à la façon des corticoïdes, mais toutes pro-portions gardées. Les plus anti-ar-throsiques des fruits sont les myr-tilles et le cassis, mais il y a aussi le raisin, en particulier le raisin noir plus riche en resvératrol, un autre antioxydant, les pommes, etc.

Enfin, tous les jours sans exception, je consomme beaucoup d’épices, principalement du curcuma et du gingembre dont les bénéfices sont prouvés sur l’arthrose. J’aime par-ticulièrement le gingembre, frais ou en poudre, il conserve toutes ses propriétés antioxydantes.

AC  : Vous avez changé radi-calement votre alimentation, comment avez-vous procédé ?LA : C’est la découverte du jeûne qui a déclenché ma prise de conscience. Ses effets thérapeu-tiques sont très bien documentés, ils sont prouvés contre la douleur et pour l’arthrose. J’ai donc décidé de partir jeûner et j’ai vécu une expé-rience formidable : pour résumer, je suis partie en boitillant et à mon retour, deux semaines plus tard, j’ai chaussé mes baskets pour aller cou-rir. Cela m’a montré à quel point l’alimentation conditionne notre état de santé et c’est ce qui m’a donné la volonté de mettre ensuite en pratique les bonnes décisions. Pour quelqu’un comme moi qui n’est pas très patient et qui souhaite des résultats rapides, je recomman-derai de commencer par un jeûne.

AC : Recommandez-vous aussi de toujours pratiquer une ac-tivité physique ?LA : Oui, l’activité physique est un facteur clé de la guérison. Votre rhumatologue vous explique qu’il

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Comment j’ai vaincu l’arthrose !

faut vivre dans du coton pour en-rayer la dégradation du cartilage ; en fait c’est tout l’inverse, l’activi-té physique incite vos articulations à fabriquer du liquide synovial, le lubrifiant naturel qui rend le carti-lage souple. Le sport entretient aus-si la musculature qui soutient vos articulations, or entretenir votre souplesse permet de contrer la rai-deur, vous redonne de l’entrain, etc. Voilà pourquoi, même si vous êtes en crise, il ne faut pas rester couché, il faut marcher ne serait-ce que 30 minutes chaque jour et choi-sir un sport que l’on pratique en ligne droite qui ne nécessite pas de contre-appui : marche active, nata-tion, vélo, etc. L’activité physique, c’est comme se brosser les dents, c’est non négociable dans l’ar-throse, il faut rester en mouvement.

AC  : Aujourd’hui, vous êtes complètement tirée d’affaire ?

LA : Oui, je ne prends aucun mé-dicament et mes articulations fonc-tionnent très bien, je descends les escaliers, je danse, je nage et je cours. Quand on m’a diagnosti-qué cette arthrose sévère il y a 4 ans, je venais de m’inscrire à une

1. Chrubasik S : A randomized double-blind pilot study comparing Doloteffin and Vioxx in the treatmentof low back pain. Rheumatology (Oxford). 2003, 42(1):141-148

course que tous les coureurs rêvent de faire, la SaintéLyon. Mon rhu-matologue m’a assené que je ne pourrais plus jamais courir ou alors pas plus de 4 ou 5 km sans souffrir… Eh bien, l’année der-nière j’ai participé à cette course sans douleur, sans raideur et sans aucun anti-inflammatoire ! Voilà, tout est faisable et je trouve révol-tant d’annoncer à quelqu’un qu’il n’a pas d’autre choix que de rester cloîtré et sous médicaments pour le reste de sa vie ! Non, rien n’est impossible, je partage mon expé-rience pour montrer que ce n’est pas compliqué d’adopter un mode de vie anti-arthrosique, que ce-lui-ci est efficace pour toutes les articulations et pour tout le monde.

Un geste anti-arthrosique quotidienCommencez tous les matins par boire une tasse d’eau tiède avec le jus d’un demi-citron et quelques copeaux de gingem-bre infusés. C’est une boisson qui a du corps, parfaite pour les anciens amateurs de café. Elle est énergisante, drainante et anti-inflammatoire.

En cas de douleur aiguë, j’al-terne avec des infusions d’har-pagophytum, le goût est âpre mais c’est une plante aussi efficace que des anti-inflam-matoires comme les Coxib et sans effets indésirables 1.

Propos recueillis par

Annie CasamayouNaturopathe

ɕ Diabète : la séance de sport idéale débute 30 minutes après le repasUne activité physique menée entre 30 et 90 minutes après le repas permet de limiter le pic de sucre dans le sang.Etre affecté par le diabète n’est pas incompatible avec la pratique d’un sport, bien au contraire : c’est un des moyens, agréable et sans effets secondaires, de mieux gérer ce trouble du métabolisme. Mais les modalités comptent ; si une étude récente nous apprenait qu’il est plus utile de marcher 10 minutes après chaque repas qu’une demi-heure à un autre moment de la journée, un nouvel article apporte des précisions. L’auteure, Elsamma Chacko, experte en diabétologie, détermine la fenêtre parfaite pour s’adonner à son activité sportive préférée. Avant un repas, l’organisme va puiser dans les réserves de sucres pour fournir aux muscles l’énergie dont ils ont besoin pour fonctionner ; en revanche, si l’activité est menée au moment où le taux de sucre dans le sang est le plus important, c’est-à-dire entre 30 et 90 minutes après le repas, il utilise directement ce carburant, évitant au pancréas de s’épuiser inutilement en sécrétant de l’insuline pour le stocker dans les cellules. Autre avantage : les risques d’hypoglycémie sont réduits au cours de cette période.Source : E. Chacko A time for exercise : the exercise window. Journal of Applied Physiology. Vol. no. , DOI: 10.1152/japplphysiol.00685.2016

Actualités

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Parkinson : la liste des remèdes naturels les plus prometteurs

Les premiers signes de la maladie de Parkinson apparaissent le plus souvent entre 55 et 65 ans. Mais de plus en plus de sujets jeunes sont touchés : elle peut même débuter avant 40 ans dans 10 % des cas.

L’état du patient s’aggrave petit à petit. La dégradation de son état neurologique est aujourd’hui iné-luctable. On ne sait pas la stopper : les traitements proposés deviennent d’ailleurs de moins en moins effi-caces au fur et à mesure de l’évo-lution de la maladie.

C’est ce qui fait que cette maladie est terrible pour ceux qui en sont atteints et pour leur entourage.

Parkinson : la liste des remèdes naturels les plus prometteursTremblements, dépendance, démence… Tout le monde redoute cette maladie terrifiante face à laquelle la médecine est totalement démunie. Il est pourtant possible de réduire les risques et d’améliorer la vie des malades.

Car en quelques années on voit le malade perdre son autonomie. Ra-pidement, les actes simples de la vie quotidienne, comme se lever d’une chaise ou simplement mar-cher, deviennent des problèmes insurmontables.

Inévitablement, tôt ou tard la plu-part des malades sont dirigés vers des établissements de long séjour. La dépendance, une fois installée, est irréversible dans 95 % des cas.

Les troubles cognitifs s’aggravent peu à peu, et après 10 à 15 ans d’évolution, 30 à 50 % des patients sont atteints de démence.

Un diagnostic précoce pour freiner l’évolution de la maladiePlus on diagnostique tôt la mala-die, avant qu’elle n’ait fait trop de dégâts, plus on peut espérer freiner son évolution.

On connaît bien les symptômes très caractéristiques de la maladie à un stade avancé :

● L’akinésie : le visage du malade est figé, impassible, avec des clignements de paupières raré-fiés, la tête et le tronc sont pen-chés en avant, le déplacement se fait en bloc avec une démarche à petits pas, la parole est mono-tone et lente.

● L’hypertonie : le malade pré-sente une rigidité diffuse, résis-tante à la mobilisation passive.

Dr Philippe Veroli Médecin spécialiste en anesthésie-réanimation, ancien Chef de Clinique, il est notamment diplômé en Nutrition, Hypnose et Médecine Traditionnelle Chinoise.

Dossier

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Parkinson : la liste des remèdes naturels les plus prometteurs

● Le tremblement : c’est un trem-blement de repos qui s’atténue lors des mouvements volontaires et disparaît pendant le sommeil. Il est accentué en cas de fatigue, d’émotion, d’effort d’attention. Lent et régulier, il touche avant tout les membres supérieurs et surtout leurs extrémités (mouve-ments d’émiettement).

Il y a aussi la dépression, toujours présente, qui peut être un signe avant-coureur de développement de la maladie. Tout comme l’anxié-té, la fatigue, les troubles du som-meil, les troubles de l’odorat ou les troubles digestifs.

Mais le diagnostic précoce, lui, n’est pas toujours aisé. Car au début de la maladie, les trois symptômes évoqués peuvent être beaucoup moins marqués. Un par-kinsonien sur trois n’aura d’ailleurs pas de tremblement.

Un des critères diagnostiques im-portants est la réaction favorable au traitement à la L-dopa (traitement dopaminergique). Il est parfois très utile devant une forme atypique.

Aucun examen complémentaire n’est indispensable pour faire le dia-gnostic. Cependant, avant 50 ans ou dans une forme atypique, une IRM cérébrale permet d’éliminer un syn-drome parkinsonien dégénératif, et un dosage sanguin du cuivre d’écar-ter une maladie de Wilson (due à une surcharge en cuivre).

1. L’agrégat insoluble d’α synucléine (appelé corps de Lewy) est caractéristique de la maladie de Parkinson.

Une maladie connue depuis 1817 mais encore très mystérieuse…

C’est un médecin anglais, James Parkinson, qui décrit pour la pre-mière fois la maladie en 1817. Il donnera son nom à cette pathologie qui correspond anatomiquement à une dégénérescence du « locus niger ».

C’est une petite zone située à la base du cerveau, au sein d’une structure appelée « noyaux gris centraux ». Cette dégénérescence touche aussi les neurones (cellules nerveuses) qui produisent de la do-pamine et sont peu à peu détruits. Dans les neurones atteints, il y a accumulation d’une protéine par-ticulière (α synucléine), qui inter-rompt la transmission des influx nerveux 1.

La dopamine est un neurotransmet-teur très important impliqué dans la transmission de l’information d’un neurone à l’autre, et notamment dans la coordination des mouve-ments, les mécanismes d’éveil et de récompense.

Mais la maladie affecte aussi d’autres neurotransmetteurs : la noradrénaline, la sérotonine et l’acétylcholine. Au début, c’est uni-quement le niveau cérébral qui est touché, mais ensuite, l’ensemble du système nerveux périphérique. On assiste donc à des perturbations multiples qui touchent l’ensemble de l’organisme.

Des causes toujours inconnuesMême si l’on a découvert cette maladie il y a exactement 200 ans maintenant, on ne connaît toujours pas réellement ses causes. Pas plus qu’on ne sait dire à quel moment démarre vraiment le processus dégénératif.

En effet, la disparition des pre-miers neurones dopaminergiques est compensée par l’hyperactivité des neurones survivants. Mais ar-rive un moment où ceux-ci ne sont plus assez nombreux pour remplir leur tâche. Lorsque la maladie commence à se manifester clini-quement, 70 à 80 % des neurones dopaminergiques sont touchés et au moins 40 % sont déjà morts…

L’impuissance de la médecine conventionnelle face à ParkinsonÀ ce jour, aucun traitement n’est capable de guérir cette maladie. Ni même d’interrompre voire de ra-lentir le processus dégénératif.

Corps de Lewy (teinté brun) dans une cellule du cerveau de la substance noire dans la maladie de Parkinson.

200 000 personnes touchées en France !Deuxième maladie neurodégénérative la plus fréquente après la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson touche 150 000 à 200 000 personnes en France. C’est la deuxième cause de handicap neurologique du sujet âgé après les accidents vasculaires cérébraux (AVC). Aux États-Unis, la maladie atteint environ 1,2 million de personnes*.

* Korell M, Tanner CM. Epidemiology of Parkinson’s disease: An overview In: Ebadi MPR, editor. Parkinson’s Disease. Boca Raton, FL: CRC Press. 2005, pp 39–50.

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Parkinson : la liste des remèdes naturels les plus prometteurs

La L-Dopa (lévodopa) est le médica-ment le plus efficace pour faire dis-paraître les symptômes de la maladie de Parkinson. Mais elle ne retarde en rien sa progression et entraîne même des altérations irréversibles du striatum (une région du cerveau impliquée dans la motricité).

Les effets secondaires de la L-DopaElle provoque aussi à long terme des effets secondaires tout aussi gênants que les symptômes de la maladie : notamment des dyskiné-sies (troubles de la coordination des mouvements) et des spasmes musculaires qui finissent par rendre impossibles les stations debout puis assise, confinant progressive-ment les malades au lit.

La L-Dopa est aussi responsable de nausées, vomissements, gastral-gies, hypotension orthostatique, troubles du rythme, ainsi que de troubles psychiques (confusion, hallucinations).

Ces effets secondaires végétatifs peuvent être prévenus par l’asso-ciation de dompéridone une de-mi-heure avant chaque prise de médicament.

Pour ces raisons, il faut repous-ser au maximum le recours à la

L-Dopa et commencer par utiliser des médicaments que l’on appelle les agonistes de la dopamine, qui stimulent les récepteurs dopami-nergiques : piribedil = Trivastal®, ropinirole = Requip®, pramipexole = Sifrol®, cabergoline = Dostinex®, bromocriptine = Parlodel®, lisuride = Arolac®).

Le problème, c’est que ces mé-dicaments sont régulièrement abandonnés :

● Soit parce qu’ils perdent leur efficacité, soit car ils entraînent des effets secondaires diffici-lement supportables tels que nausées (cabergoline), halluci-nations (ropinirole), somnolence (pramipexole).

● Soit parce qu’ils peuvent aus-si engendrer (dans 15 % des cas !) des troubles obsession-nels à type d’achats compul-sifs, d’addiction au jeu ou d’hypersexualité.

On peut aussi utiliser des inhibiteurs enzymatiques qui ralentissent la dé-gradation de la dopamine (rasagiline = Azilect®, sélégiline = Déprénil®), et enfin des anticholinergiques ef-ficaces uniquement sur le tremble-ment (bipéridène = Akineton®, tri-héxiphénidyle = Artane®).

Ces traitements apportent un cer-tain soulagement mais, là encore, au prix de très sérieux effets se-condaires (sécheresse de la bouche, troubles de la vision, constipa-tion, rétention d’urine, troubles de mémoire, état confusionnel, hallucinations).

Quand le traitement par L-Dopa est institué, il faut commencer avec la dose la plus basse cliniquement efficace, au mieux l’estomac vide (afin d’éviter la compétition des protéines alimentaires).

Les neurologues ont pour habitude de prescrire :

● Chez les patients de moins de 70 ans, l’association d’un in-hibiteur enzymatique (surtout la rasagiline) et d’un agoniste dopaminergique puis de la Lé-vodopa en cas d’intolérance ou d’inefficacité.

● Après 70 ans, la Lévodopa est systématique.

Ces traitements peuvent conser-ver le malade valide pendant 10 à 20 ans.

Paralysie agitée d’un homme atteint par la maladie de Parkinson en 1892.

Une découverte majeure sur le rôle de la glande pinéaleLe Pr Jean-Bernard Fourtillan (Poitiers) est en train de révéler le fruit de ses recherches. D’après ses travaux, la maladie de Parkinson s e r a i t f o n d a m e n t a l e m e n t la conséquence d’une forte diminution de la production par la glande pinéale des trois hormones impliquées dans la régulation

du système veille-sommeil qui module la vie de l’organisme :

● La méla ton ine , hormone neuroprotectrice. C’est le plus puissant antioxydant de l’organisme et son déficit est directement responsable de la destruction progressive des neurones par les radicaux libres oxygénés.

● Le 6 methoxy-harmalan , hormone de la veille et de la cognition. ● La valentonine, hormone du sommeil.

U n t r a i t e m e n t b a s é s u r l’administration de ces trois hormones pourrait d’après lui révolutionner le traitement de la maladie de Parkinson.

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Parkinson : la liste des remèdes naturels les plus prometteurs

La neurochirurgie en renfort : des électrodes implantées dans le cerveauCe que l’on appelle la « neu-rochirurgie stéréotaxique » occupe aujourd’hui une place importante. De très fines élec-trodes sont implantées dans une zone précise du cerveau dont la stimulation apporte une amélioration motrice très significative.

Cette technique hautement spécialisée est une solution thérapeutique pour des pa-tients avec une maladie de Parkinson avancée, qui ne répondent plus de façon sa-tisfaisante aux traitements médicamenteux.

La possibilité d’un arrêt com-plet de la médication dopami-nergique dans 50 % des cas et une diminution importante chez les autres 50 % amènent à une réduction non pas seu-lement des effets secondaires de la médication antiparkinso-nienne, mais également à une réduction des complications du traitement dopaminergique au long terme.

La pose d’électrodes pour la stimulation cérébrale pro-fonde présente toutefois des risques de complications graves (hématome, infection).

Des travaux de recherche sont en cours pour évaluer d’autres pistes thérapeutiques : im-plantation de cellules mésen-céphaliques fœtales, traite-ment neurorégénérateur par des facteurs de croissance, thérapie génique.

2. Gastrointestinal dysfunction in Parkinson’s disease Fasano A, Visanji NP, Liu LWC et al. Lancet Neurology 2015 ; 14 (6):625–39.

Des causes passées sous silenceLa responsabilité des pesticidesLes personnes exposées aux pesti-cides au cours de leur vie ont plus de risques que les autres de dévelop-per un jour la maladie de Parkinson.

Les pesticides sont en cause dans l’augmentation considérable de la fréquence de la maladie chez les agriculteurs (+ 70 % chez les agriculteurs nord-américains). En France, les autorités reconnaissent d’ailleurs le statut de maladie pro-fessionnelle aux agriculteurs at-teints de Parkinson.

Les principaux pesticides qui jouent un rôle dans la maladie de Parkin-son sont le paraquat, un herbicide synthétique, la roténone, utilisée depuis des décennies en agriculture biologique, et le chlordécone.

À titre d’exemple, le chlordécone a été massivement utilisé dans les bananeraies, en Martinique et en Guadeloupe notamment. Pesticide organochloré de la famille du DDT, c’est un polluant organique persis-tant qui n’a été interdit qu’en 1993. Les personnes exposées ont 2,4 fois plus de risques de contracter la ma-ladie de Parkinson. Ce produit est aussi responsable des taux anor-maux de cancer de la prostate et de myélome dans les DOM.

Le Parkinson, une maladie du tube digestif ?

On sait qu’il existe de nom-breux troubles digestifs chez les patients atteints de la ma-ladie de Parkinson (troubles de la déglutition, hypersa-livation, retard de vidange gastrique, troubles de la mo-tricité intestinale avec consti-pation). Or, plusieurs faits troublants laissent à penser qu’il existe une relation entre tube digestif et progression de la maladie de Parkinson 2.

Des chercheurs ont mis en évi-dence des dépôts d’α synuclé-ine, protéine caractéristique de la maladie de Parkinson, dans le système nerveux digestif des patients atteints par la maladie.On a aussi constaté que la pré-sence d’Helicobacter pylori dans l’estomac est associée à une augmentation du risque de Parkinson et que l’éradica-tion d’Helicobacter pylori a pu améliorer les fluctuations motrices chez certains pa-tients. Il paraît donc légitime de rechercher une infection à HP chez tout patient atteint de Parkinson.

Enfin, dans la maladie de Par-kinson il a été observé une modification du microbiote intestinal avec une pullulation bactérienne, caractérisée par un nombre excessif de bac-téries dans l’intestin grêle, et une malabsorption. Cette pul-lulation bactérienne peut en-traîner une augmentation de la perméabilité intestinale et de la translocation bactérienne, créer un état pro-inflammatoire et une diminution de l’absorp-tion de L-dopa.

Pulvérisation de pesticides sur un champ de maïs

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Parkinson : la liste des remèdes naturels les plus prometteurs

Les solutions naturelles contre Parkinson : prévention et traitementLa prévention de la maladie consiste à protéger le cerveau des attaques des radicaux libres. Cette préven-tion que l’on peut qualifier de « pri-maire » s’intègre dans une démarche de prévention générale de la santé puisque les radicaux libres sont res-ponsables en grande partie du vieil-lissement général de l’organisme.

Une fois la maladie déclarée, ces mesures préventives contribue-ront à freiner au maximum l’évo-lution de la maladie (prévention « secondaire ») et seront utilement associées à plusieurs thérapeu-tiques spécifiques de la maladie de Parkinson.

1. Les secrets d’une alimentation anti-inflammatoire

3. Gao X, Cassidy A, Schwarzschild MA, Rimm EB, Ascherio A. Habitual intake of dietary flavonoids and risk of Parkinson disease. Neurology 2012;78:1138–1145

L’inflammation cérébrale accom-pagne toujours les mécanismes de dégénérescence neuronale : agir sur elle pourrait prévenir ou au minimum ralentir le proces-sus. Adoptez une alimentation anti-inflammatoire.

● Essayez d’avoir une alimenta-tion riche en fruits et légumes de culture biologique qui appor-tera des antioxydants en limi-tant au maximum l’ingestion de pesticides.

Les polyphénols représentent un vaste groupe de molécules conte-nues dans les fruits (surtout les fruits rouges), les légumes, et certaines boissons (thé, café, vin rouge). Ils font partie intégrante de l’alimen-tation humaine, avec de nombreux effets bénéfiques sur la santé.

La consommation régulière d’ali-ments riches en polyphénols est as-sociée à une diminution de 40 % du risque de développer une maladie de Parkinson 3.

Les anthocyanines, une sous-classe de flavonoïdes appartenant

à la grande famille des polyphé-nols, auraient des propriétés neu-roprotectrices. Ainsi, les hommes consommant au moins une por-tion de fruits rouges par semaine, ceux-ci étant très riches en antho-cyanines, ont un risque diminué de 25 % d’être atteints de Parkinson.

Les polyphénols qui inhibent le mieux l’agrégation d’alpha synu-cléine sont la biacaléine (contenue dans la scrutellaire), l’épigalloca-téchine gallate (contenue dans le thé vert), et la myricétine (contenue dans le raisin, les baies et les noix). Mais d’autres polyphénols méritent aussi d’être retenus, comme le res-veratrol (raisin et vin), le kaem-pférol (fraise, brocoli, épinard), la génistéine et la daidzéine (lupin, fève, soja, kudzu).

● Veillez à avoir une alimenta-tion riche en acides gras omé-ga-3 et pauvre en oméga-6 : pour cela, consommez des petits poissons de mer (sardines, ma-quereaux, bar) qui contiennent moins de mercure que les gros (thon, saumon), de l’huile de

La cannelle de Ceylan pourrait freiner la maladie

Selon une étude parue dans la revue Journal of Neuroimmune Pharmacology (20 juin 2014), la cannelle de Ceylan pourrait freiner, chez la souris, certaines des modifications cérébrales constatées dans la maladie de Parkinson. On sa i t que d’ impor tan tes protéines (Parkin et DJ-1) sont

abaissées dans le cerveau des malades atteints de Parkinson. L’administration de cannelle (par voie orale) à des souris atteintes a évité la diminution de Parkin et DJ-1, a freiné la mort neuronale et a permis un retour à la normale des concentrations de neurotransmetteurs et notamment de dopamine. Les souris ayant reçu de la cannelle ont aussi eu une amélioration de leur fonction motrice.A p r è s a v o i r é t é a b s o r b é e par l’intestin, la cannelle est transformée dans le foie en divers métabolites, parmi lesquels le benzoate de sodium qui peut

pénétrer le cerveau des souris et semble être responsable des effets bénéfiques observés.De plus, la cannelle est très riche en antioxydants qui protègent l’organisme tout entier des radicaux libres, et notamment le cerveau de la maladie d’Alzheimer en limitant le stress oxydatif des protéines tau.Il est toutefois important de ne consommer que de la cannelle d e C e y l a n ( C i n n a m o m u m verum) et non la cannelle de Chine (Cinnamomum cassia) qu i cont ien t na ture l lement de la coumarine, un produit hépatotoxique.

Cannelle

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Parkinson : la liste des remèdes naturels les plus prometteurs

colza, des graines de lin, des oléagineux (noix, noisettes, amandes…) et évitez les marga-rines et huiles de tournesol et de maïs, les produits transformés.

● Consommez abondamment épices et aromates, notam-ment curcuma e t g ingem-bre qui sont puissamment anti-inflammatoires.

● Limitez au maximum les sucres (autres que ceux des fruits), sources d’acidose qui va de pair avec l’inflammation. La consommation importante de sucres raffinés multiplierait par trois le risque de développer la maladie de Parkinson.

● Limitez la consommation de graisses saturées.

● Limitez votre consommation de viande rouge : les gros consommateurs de viande ont cinq fois plus de risques de ma-ladie de Parkinson.

Le gluten peut ne pas être innocent

Dans une étude de cas publiée en 2014, des auteurs rapportent l’his-toire d’un homme de 75 ans qui depuis un an se plaint de difficul-tés à la marche, d’instabilité et de fatigue, et chez qui est posé le dia-gnostic de maladie de Parkinson 4.

Un bilan sanguin retrouve chez ce patient tous les signes biologiques de la maladie cœliaque (anticorps antigliadine, anticorps antitransglu-taminase, anticorps antiendomy-sium, augmentation des IgA). Une biopsie duodénale confirme la ma-ladie cœliaque, et tout naturelle-

4. Vincenzo Di Lazzaro, Fioravante Capone, Giovanni Cammarota, Daniela Di Giuda, Federico Ranieri. Dramatic improvement of parkinsonian symptoms after gluten-free diet introduction in a patient with silent celiac disease. J Neurol. 2014 Feb ;261(2):443-5.

5. Kyrozis A, Ghika A, Stathopoulos P, et al. Dietary and lifestyle variables in relation to incidence of Parkinson’s disease in Greece. Eur J Epide-miol. 2013 Feb 2.

6. Andreadou E, Nikolaou C, Gournaras F, et al. Serum uric acid levels in patients with Parkinson’s disease: their relationship to treatment and disease duration. Clin Neurol Neurosurg. 2009;111:724–8.

7. Jiang W, Ju C, Jiang H, Zhang D: Dairy foods intake and risk of Parkinson’s disease: a dose–response meta-analysis of prospective cohort studies. Eur J Epidemiol 29:613–619, 2014.[CrossRef], [PubMed], [Web of Science®]].

8. Zigmond MJ, Smeyne RJ. Exercise: is it a neuroprotective and if so, how does it work? Parkinsonism Relat Disord. 2014; 20 Suppl 1:S123–127.

ment, le gastroentérologue prescrit alors un régime sans gluten.

Après trois mois de ce régime, le malade constate une disparition qua-si complète de tous ses symptômes parkinsoniens. Dix-huit mois plus tard, l’amélioration est complète.

Ce cas illustre la possibilité qu’un certain nombre de patients chez qui est porté le diagnostic de Parkinson puissent être atteints d’une maladie cœliaque méconnue.

On sait que la maladie cœliaque peut se manifester seulement par des symptômes neurologiques, y compris chez le sujet âgé, et de nombreux travaux laissent penser que la neurotoxicité du gluten pour-rait être largement sous-estimée.

Il est donc important d’y pen-ser et de rechercher une maladie cœliaque en cas de Parkinson.

Méfiez-vous des produits laitiers !

Une récente étude grecque a iden-tifié le lait comme facteur de risque de la maladie de Parkinson 5. Il semblerait que la caséine du lait soit responsable car elle diminue

la concentration sanguine d’acide urique qui est un puissant antioxy-dant capable de neutraliser les ra-dicaux superoxyde, peroxynitrile et hydroxyle 6.

Une étude chinoise de 2014 a re-trouvé une augmentation linéaire du risque de maladie de Parkinson de 17 % pour chaque augmentation de 200 g/j de consommation de lait et de 13 % pour chaque augmenta-tion de 10 g/j de consommation de fromage 7.

2. L’activité physique régulière : un vrai bouclier anti-ParkinsonL’activité physique contribue à maintenir une bonne santé géné-rale en améliorant l’oxygénation des tissus et son activité anti-in-flammatoire. Elle contribue aussi fortement à lutter contre le stress qui semble une composante impor-tante de la maladie de Parkinson. Chez les personnes les plus actives, le risque de Parkinson est réduit de moitié.

L’activité physique diminue la sécrétion des neurotransmetteurs liés au stress (adrénaline) et faci-lite celle des neurotransmetteurs liés au plaisir (dopamine) et à la détente (sérotonine). Depuis de nombreuses années, on sait qu’une activité physique adaptée est béné-fique dans la maladie de Parkinson où elle améliore les performances physiques, la santé mentale et la qualité de vie 8.

Pourtant, malgré les nombreuses études publiées, cette approche a du mal à s’imposer pour plusieurs raisons : inertie médicale, absence

Avez-vous essayé un régime sans gluten ?

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Parkinson : la liste des remèdes naturels les plus prometteurs

de prise en charge sociale, manque de formateurs, mais aussi inertie des malades !

Efforcez-vous d’avoir une activité physique quotidienne (au minimum 30 minutes de marche d’un bon pas).

La musculation serait l’activité physique la plus efficace : en effet, il a suffi que des patients soulèvent des charges lourdes, deux à trois fois par semaine pendant plusieurs mois, pour qu’ils bénéficient d’une diminution forte et durable de leurs symptômes 9.

9. Intensive rehabilitation treatment in early Parkinson’s disease: a randomized pilot study with a 2-year follow-up, Frazzitta G et al. Neuroreha-bil Neural Repair, 2015 Feb and The impact of high intensity physical training on motor and non-motor symptoms in patients with Parkinson’s disease (PIP): a preliminary study, Morberg BM, NeuroRehabilitation. 2014 Jan.

3. Limitez votre exposition aux toxiquesPesticides, tabac, glutamate (un ex-hausteur de goût présent dans un grand nombre de charcuteries et de plats préparés) sont reconnus comme favorisant la maladie de Parkinson.

L’aspartame (édulcorant omnipré-sent dans les boissons « light », les chewing-gum…) peut aggraver la maladie.

Il existe aussi un lien entre l’ex-position excessive à certains mé-taux et la maladie de Parkinson :

mercure (contenu dans les amalga-mes dentaires), cuivre, manganèse, plomb. Mais le fer, surtout, serait le principal toxique en cause de la maladie de Parkinson.

Un excès de fer dans les neurones dopaminergiques de la substance noire a été impliqué dans la maladie de Parkinson et pourrait être res-ponsable en partie de la dégénéres-cence neuronale par le biais d’une surproduction d’espèces réactives de l’oxygène et la propagation d’un stress oxydatif. Qui dit stress oxy-datif dit dépassement des systèmes

Les bénéfices particuliers du tai chi contre les chutesUne publication de 2012 dans la prestigieuse revue New England Journal of Medecine, a démontré l’intérêt du tai chi en termes de prévention des chutes dans la maladie de Parkinson*.Dans cette étude, des patients atteints de maladie de Parkinson ont suivi des cours d’une durée de 1 heure, 2 fois par semaine pendant 24 semaines. Ils faisaient

soit de la gymnastique douce (stretching), soit des exercices de résistance musculaire, soit du tai chi. Au total, 381 chutes ont été observées en 6 mois chez 76 des 195 patients inclus. Parmi les 381 chutes, 186 ont été rapportées dans le groupe Stretching, 133 dans le groupe résistance musculaire et 62 dans le groupe tai chi.

Une analyse coût-efficacité indique que le surcoût du tai chi est compensé par l’économie en termes de soins l iés aux chutes, tout en protégeant santé e t au tonomie des pa t ien ts . Accessible à tout âge, la pratique du tai chi est un moyen simple et doux de se procurer un mieux-être à la fois physique et mental.

Votre cerveau adore le tango !Si le tai chi ne vous attire pas, vous pouvez aussi faire de la danse. Des chercheurs de l’université de M c G i l l , a u

Canada, ont fait danser le tango à des patients atteints de Parkinson

pendant 12 semaines… et ils ont constaté une forte amélioration de leur équilibre et mobilité, en comparaison d’une activité physique standard** !Ce succès de la danse s’explique par ses ingrédients clés : elle associe une activité sportive à des exercices d’équilibre et de souplesse, tout cela accompagné

de musiques rythmées qui ont en elles-mêmes un impact positif sur Parkinson. La danse est une activité amusante – qui donne la motivation pour continuer – et qui se pratique en groupe, avec d’autres personnes, avec la vague d’effets positifs que cela implique pour le réseau social, le moral, la joie de vivre… et la santé.

* Li F et Harmer P: Tai chi training to reduce falls in patients with Parkinson’s disease - A cost-effectiveness analysis. (1) Li F et coll.: Tai chi and postural stability in patients with Parkinson’s disease. N Engl J Med. 2012 Feb 9 ; 366 (6) : 511-9. 17th International Congress of Parkinson’s Disease and Movement Disorders (Sydney, Australie) : 16 au 20 juin 2013.

** Tango for treatment of motor and non-motor manifestations in Parkinson’s disease: A randomized control study, Silvia Rios Romenets, Comple-mentary Therapies in Medicine.

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Parkinson : la liste des remèdes naturels les plus prometteurs

de défense antioxydante. Et une déplétion du glutathion (puissant antioxydant) dans les neurones do-paminergiques nigraux a été asso-ciée à leur dégénérescence dans la maladie de Parkinson.

Les processus conduisant à une perte continue de glutathion, com-binée à un taux accru de fer libre, pourraient représenter la clé du dé-clenchement de la maladie de Par-kinson et de sa progression. C’est une des raisons pour lesquelles je recommande de ne pas prendre de compléments alimentaires conte-nant du fer, sauf si un bilan sanguin a montré que vous avez un déficit.

4. Prenez un supplément de vitamine DDans chacun de mes articles, je vous parle de cette merveilleuse vitamine D tellement indispensable à une bonne santé globale. Les publica-

10. « Arch Neurol », vol. 67, n°7, pp 808-811.11. Hongliu Ding et coll. : Unrecognized vitamin D3 deficiency is common in Parkinson disease Harvard Biomarker Study. Neurology, 2013; 81;

1531-1537.

tions scientifiques montrant son im-portance s’accumulent année après année, et pourtant la population mondiale reste désespérément caren-cée, car pour ne pas avoir de déficit, il faut absolument se supplémenter.

Dans le cadre de la maladie de Parkinson, une étude finlandaise, avec le mérite d’un suivi sur près de 30 ans, a confirmé qu’un taux de vitamine D faible prédit bien le risque de survenue de l’affection neurologique, comme le laissaient entrevoir des travaux précédents 10.

Sur une cohorte de 3173 personnes âgées de 50 à 79 ans, celles chez qui le taux était au moins à 50 nmol/l avaient un risque diminué de 65 % par rapport à celles dont la concentration sérique était infé-rieure à 25 nmol/l. De quoi « sug-gérer que la vitamine D protège de la maladie de Parkinson », écrivent les auteurs.

Un autre travail publié dans la prestigieuse revue Neurology montre que le taux sanguin de vi-tamine D est diminué au cours de la maladie de Parkinson et corrélé à sa sévérité 11.

La vitamine D peut être considérée comme une neurohorone qui pro-tège les neurones, et je préconise une supplémentation systématique en dehors de très rares contre-indi-cations (demandez conseil à votre médecin) : au minimum 2000 UI/jour ou 100 000 UI tous les deux mois pour se mettre à l’abri d’un déficit. Je conseille aussi le dosage sanguin de la vitamine D même s’il n’est pas remboursé par la sécurité sociale : conservez tout au long de l’année un taux sanguin aux alen-tours de 100 nmol/l.

Les psychothérapies efficaces contre la dépression chez les parkinsoniensBien qu’elle soit caractérisée par des signes moteurs, les symp-tômes perturbant le plus la vie des patients et de leur entourage sont d’ordre psychologique, en particulier des troubles dépres-sifs : le quart des sujets atteints d’une maladie de Parkinson souffrent en effet d’une dépres-sion sévère et la moitié présentent une « dépression cliniquement importante ».Dans la mesure où elle précède souvent la survenue de l’invalidi-té physique, cette dépression as-sociée à la maladie de Parkinson ne semble donc pas simplement

réactionnelle à la problématique motrice.Traiter cet état dépressif consubs-tantiel à la maladie de Parkinson demeure un défi important, afin d’améliorer la qualité de vie du patient et l’incidence psycholo-gique de son handicap.Mais les rares études contrôlées sur le traitement de la dépression associée à une maladie de Par-kinson mettent surtout l’accent sur la pharmacothérapie et dé-laissent les tentatives d’approche psychothérapeutique. Pourtant, une étude publiée en 2011* a montré l’efficacité d’une théra-

pie cognitivo-comportementale (TCC) spécialement adaptée à la dépression du sujet parkinsonien. Plus de la moitié des patients trai-tés par TCC (56 %) ont répondu favorablement à cette psycho-thérapie et cette amélioration, visible non seulement sur les troubles dépressifs mais aussi sur les symptômes de la maladie de Parkinson, s’est maintenue quatre semaines après l’arrêt de la TCC.Toutes les techniques visant à ré-duire le niveau de stress auront un rôle favorable sur cette dé-pression : respiration consciente, méditation, tai chi, hypnose.

* Black KJ : A new (old ) treatment option for depression in Parkinson ‘s Disease. Am J Psychiatr., 2011; 168 : 1015-1016.

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Parkinson : la liste des remèdes naturels les plus prometteurs

Le protocole anti-ParkinsonDe nombreux compléments alimentaires (nutraceutiques) pourra ient réduire la per te neuronale et donc permettre de prévenir ou retarder l’évolution de la maladie 12.P a r m i c e s c o m p l é m e n t s , les plus étudiés ont été les antioxydants (vitamines C, D, E, coenzyme Q10, polyphénols, acide alphalipoïque, N Acetyl Cystéine, NADH), la créatine, la L-acetyl-carnitine, les acides gras polyinsaturés.Toute s t ra tég ie permet tan t de réduire le niveau de stress oxydatif (qui commence dès le jeune âge) pourrait réduire le risque de maladie de Parkinson à un âge plus avancé.Il existe des bases scientifiques p o u r l ’ u t i l i s a t i o n d ’ u n e association d’antioxydants à des doses appropriées pour réduire le risque de maladie de Parkinson, et aussi pour limiter la progression de la maladie. Parlez-en à votre médecin et demandez-lui conseil.La L-dopa p rodu i san t des r a d i c a u x l i b r e s d u r a n t s o n m é t a b o l i s m e n o r m a l , l’association d’antioxydants pourrait accroître l’efficacité et diminuer les effets secondaires de la dopathérapie.

● La N-acetylcystéine (NAC)

Dérivée d’un acide aminé (la cystéine), la NAC possède des propriétés antioxydantes. Son rôle premier est de restaurer le glutathion, antioxydant majeur

12. Définition de nutraceutique : produit fabriqué à partir de substances alimentaires, mais rendu disponible sous forme de comprimé, de poudre, de potion ou d’autre formes médicinales habituellement non associées à des aliments, et qui s’est avéré avoir un effet physiolo-gique bénéfique ou protecteur contre les maladies chroniques.

13. Daniel A et coll. N-Acetyl Cystein may support dopamine neurons in Parkinson’s Disease. Preliminary Clinical and Cell line data. PLOS ONE 2016 DOI: 10.1371.

14. Lynch MA. Lipoic acid confers protection against oxidative injury in non-neuronal and neuronal tissue. Nutr Neurosci. 2001;4(6):419-438.

de l’organisme, mais qui ne peut traverser la barrière hémato-en-céphalique et donc pénétrer dans le cerveau après une prise orale (son absorption intestinale est d’ailleurs médiocre).

L’administration de NAC pen-dant 3 mois (600 mg, 2 fois par jour) à des patients atteints de la maladie de Parkinson (en plus de leur traitement habituel) a permis un allègement des symptômes, une amélioration des capacités mentales et une augmentation des taux de dopamine dans le cer-veau. La NAC protège in vitro les neurones dopaminergiques 13.

● L’acide alphalipoïque

Puissant antioxydant, il est à la fois hydrosoluble (se dissolvant dans l’eau) et liposoluble (se dissolvant dans les graisses), ce qui n’est pas le cas des autres an-tioxydants. Il agit tant à l’exté-rieur qu’à l’intérieur des cellules et améliore la fonction mito-chondriale. Il possède la carac-téristique unique de régénérer les autres antioxydants, prolongeant ainsi leur efficacité et apportant donc une protection accrue contre les radicaux libres 14.

En combinaison avec la N-acétyl cystéine, il est inducteur du glu-tathion dont nous avons vu plus haut l’importance.

D e n o m b r e u x a l i m e n t s contiennent de l’acide alpha-lipoïque en petite quantité : la viande rouge (et en particulier les organes), les épinards, les brocolis, les pommes de terre, les tomates, les choux de Bruxelles, les betteraves, les carottes, les le-vures et le son de riz.

Comment prendre de l’acide alphalipoïque ?

Les autorités de santé de l’Union Européenne recommandent de 200 à 300 mg par jour dans le traitement des neuropathies pé-riphériques résultant du diabète.

Pour une utilisation en tant qu’an-tioxydant général, de 20 à 50 mg par jour sont recommandés.

Pour l’action anti-âge, des spé-cialistes recommandent réguliè-rement 400 mg par jour.

Dans la maladie de Parkinson, une dose de 100 à 200 mg/j pour-rait suffire en association à la L-acetyl-carnitine (30 minutes avant le repas car l’acide alpha-li-poïque est mieux absorbé par un estomac vide).

● L-acetyl-carnitine

La L-carnitine est une molécule favorisant le transport des acides gras libres du cytoplasme de la cellule vers l’intérieur des mito-chondries, où ils sont oxydés pour fournir de l’énergie (ATP). Sa forme acétylée, la L-acétyl-car-nitine, a la particularité de péné-trer facilement dans les cellules et de franchir plus aisément la bar-

Scan d’un cerveau sain

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Parkinson : la liste des remèdes naturels les plus prometteurs

rière hémato-encéphalique que sa forme native. Son administration chez le rat améliore la production d’énergie par les mitochondries ainsi que les fonctions cognitives.

Une étude chinoise de 2010 a montré, sur un modèle cellulaire de la maladie de Parkinson in-duite par la roténone, que l’ad-ministration préventive d’une association d’acide lipoïque et de L-acétyl-carnitine protégeait les cellules de la dysfonction mitochondriale et du dommage oxydatif, ainsi que de l’accumu-lation d’alpha synucléine. Qui plus est, données en association, ces molécules étaient efficaces à des doses 100 à 1000 fois plus faibles que si elles étaient données séparément 15.

Les auteurs ont constaté que l’as-sociation d’acide lipoïque et de L-acétyl-carnitine augmente la production d’énergie des mitochon-dries tout en les protégeant du stress oxydatif que génère cette augmen-tation de consommation d’O2. Il s’agit de la première étude indi-quant la possibilité d’une stratégie efficace de prévention de la maladie de Parkinson. Plus largement, cette association pourrait en partie préve-nir le déclin physique et cognitif lié à l’âge, comme le laissait entrevoir une précédente étude chinoise de 2002 dans laquelle l’administration d’acide lipoïque et de L-acétyl-car-nitine a permis de maintenir l’ac-tivité locomotrice ainsi que la mé-moire spatiale et temporelle chez des rats âgés 16.

15. Zhang H. et coll. Combined R-alpha-lipoic acid and acetyl-L-carnitine exerts efficient preventative effects in a cellular model of Parkin-son’s disease. J Cell Mol Med. 2010 Jan;14(1-2):215-25.

16. Liu J, Head E et coll. Memory loss in old rats is associated with brain mitochondrial decay and RNA/DNA oxidation: partial reversal by feeding acetyl-L-carnitine and/or R-alpha -lipoic acid. Proc Natl Acad Sci U S A. 2002 Feb 19;99(4):2356-61.

17. Shults CWet al. Effects of coenzyme Q10 in early Parkinson disease: evidence of slowing of the functional decline. Arch Neurol. 2002 Oct;59(10):1541-50.

18. Birkmayer W, Birkmayer JG, Vrecko K, Paletta B. The clinical benefit of NADH as stimulator of endogenous L-dopa biosynthesis in par-kinsonian patients. In: Youdim MBH, editor. Advances in Neurology, Parkinson’s Disease: Anatomy, Pathology, and Therapy. New York: Raven Press; 1990. pp. 545-9.

19. Birkmayer W, Birkmayer JGD, Vrecko C, Paletta B, Reschenhofer E, Ott E. Nicotinamide adenine dinucleotide (NADH) as medication for Parkinson’s disease. Experience with 415 patients. New Trends Clin Neuropharmacol 1990;4:7-24.

En association à l’acide lipoïque, on peut suggérer une posolo-gie quotidienne de 1 à 3 g de L-acétyl-carnitine.

● La coenzyme Q10

Cofacteur essentiel du trans-port d’électrons et donc de la production d’énergie dans la mitochondrie, elle a aus-s i un rô l e an t i oxydan t en diminuant la production de radi-caux libres. Des niveaux signi-ficativement réduits de CoQ10 ont été observés dans le sang de patients souffrant de maladie de Parkinson.

Les études cliniques étudiant l’administration de CoQ10 à des patients atteints de la maladie de Parkinson ont donné des résultats discordants et on ne peut donc conclure formellement à son ef-ficacité neuroprotectrice dans la maladie de Parkinson. Il est tou-tefois possible qu’elle ait un ef-fet bénéfique en association avec d’autres compléments nutrition-nels, et du fait de son innocuité je la prescris systématiquement chez les patients atteints de la maladie de Parkinson (à la dose

de 1200 mg/j, qui semble la plus efficace dans cette indication) 17.

● Le NADH (nicotinamide adénine di nucléotide)

Dérivé de la vitamine PP (nico-tinamide), le NADH est la coen-zyme de nombreuses réactions biochimiques, notamment d’une enzyme essentielle à la synthèse de la dopamine 18.

Antioxydant puissant qui régé-nère la coenzyme Q10 et l’acide alphalipoïque, il intervient dans la production d’énergie (ATP) par la mitochondrie.

Son utilisation a permis une amé-lioration des patients atteints de la maladie de Parkinson (marche, posture, élocution, humeur, per-formances cognitives) 19.

Je conseille une posologie quoti-dienne de 5 à 10 mg (sur estomac vide).

● La créatine

Ce composé nitrogéné est fabri-qué par les cellules nerveuses et musculaires et peut aussi être ap-porté par l’alimentation.

La phosphorylation de la créa-tine par des créatine-kinases pro-duit de la phosphocréatine qui permet de générer de l’ATP. La maladie de Parkinson étant ca-ractérisée fondamentalement par une baisse d’énergie cellulaire, une supplémentation par créatine a été testée, d’abord chez la sou-ris puis chez l’homme.

Réaction oxydo-réduction NAD

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Parkinson : la liste des remèdes naturels les plus prometteurs

Les résultats furent très satisfai-sants : à la dose de 10 g par jour, les patients ayant une MP débu-tante ont vu leur état s’améliorer nettement (30 % d’amélioration par rapport au placebo sur une échelle spécifique d’évaluation appelée Unified Parkinson’s Di-sease Rating Scale) 20.

Une étude de suivi a confirmé la sécurité et la bonne tolérance de la supplémentation en créatine au long cours.

Je conseille la prise de 5 à 10 g par jour d’une association syner-gique de plusieurs formes actives de créatine.

● Les vitamines C et E

Il a été démontré chez la souris que l’administration quotidienne pendant 4 mois de 1000 UI d’al-pha-tocophérol (vitamine E) augmente d’une fois et demie sa concentration intracérébrale 21.

La vitamine E a un rôle essentiel dans la respiration mitochon-driale, et il a été montré que la supplémentation en vitamine E protège du stress oxydatif et de la dégénérescence neuronale. Toute-fois, la supplémentation isolée en vitamine E ne semble pas protéger de la maladie de Parkinson alors qu’une alimentation riche en vita-mine E réduit le risque de la mala-die de Parkinson de 30 %, laissant penser que d’autres constituants alimentaires ont un rôle.

La vitamine C, outre son rôle antioxydant bien connu, est né-cessaire à l’activité de la tyrosine hydroxylase qui permet la pro-duction de L-dopa à partir de la tyrosine, et elle joue un rôle im-portant pour maintenir un bon taux cellulaire de vitamine E.

20. Investigators NN-P. A randomized, double-blind, futility clinical trial of creatine and minocycline in early Parkinson disease. Neurology 2006;66:664–671.

21. Vatassery GT, Brin MF, Fahn S, Kayden HJ, Traber MG. Effect of high doses of dietary vitamin E on the concentrations of vitamin E in several brain regions, plasma, liver, and adipose tissue of rats. J Neurochem 1988;51:621-3.

22. Fahns S. An open trial of high-dosage antioxidants in early Parkinson’s disease. Am J Clin Nutr 1991;53:380S-2S.

Chez l’homme, la supplémenta-tion par 3000 UI/j de vitamine E et 3 g/j de vitamine C retarde le recours à la L-Dopa de 2 à 4 ans chez 75 % des patients atteints de la maladie de Parkinson, 16 % des patients n’ayant jamais be-soin de L-Dopa après un suivi de 8 ans 22 !

Pour une supplémentation en vi-tamine E, choisissez un complexe de vitamines E naturelles (toco-phérols et tocotrienols).

● Le sélénium

Antioxydant, c’est un cofacteur de la glutathion peroxydase et il permet d’augmenter le niveau du glutathion. Une supplémentation est essentielle dans la maladie de Parkinson (50 à 100 µg/j).

● Les oméga-3

Les acides gras oméga-3 pos-sèdent une fonction anti-inflam-matoire et jouent un rôle impor-tant pour contrôler la cascade inflammatoire. L’acide doco-sahexanoïque ou DHA est plus concentré dans le cerveau et a la capacité d’améliorer le syndrome dépressif chez les personnes at-teintes. Plutôt que le DHA de poisson (lié aux triglycérides et donc oxydable), préférez une supplémentation en DHA phos-pholipide directement assimilable et sans risque d’oxydation.

Par exemple DHA2 du laboratoire D Plantes : 1 à 2 sachets/jour.

Nous avons détaillé les théra-peutiques disponibles qui nous semblent les plus pertinentes et qui sont étayées par des travaux scientifiques, mais il existe bien d’autres pistes qui méritent d’être explorées, parmi lesquelles :

● La L-tyrosine : acide aminé apporté par l’alimentation, c’est le précurseur de la L-Do-pa. Chez le sujet atteint de la maladie de Parkinson, un ap-port abondant de L-Tyrosine (4 à 6 g au long de la journée) pourrait retarder le recours à la L-Dopa puis en réduire considérablement les doses nécessaires.

● L’ashwagandha (Withania somnifera), plante de la méde-cine ayurvédique, améliorerait les symptômes de la maladie de Parkinson.

● Le Mucuna pruriens (pois mascate ou haricot du Ben-gale), consommé en Inde comme légume, est antioxy-dant et riche en L-dopa. Sa consommation permet de retar-der l’utilisation du traitement médicamenteux. Les traite-ments traditionnels de la ma-ladie de Parkinson avec Mu-cuna puriens ne produisent pas de dyskinésie comme le fait le traitement allopathique par L-dopa. Il a aussi une action efficace comme antidépres-seur. Il se pourrait même que cette plante soit plus efficace que la molécule de synthèse.

Ashwagandha

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Parkinson : la liste des remèdes naturels les plus prometteurs

Il faudrait de nouvelles re-cherches pour en être certain, mais le seul essai clinique qui a comparé scientifiquement la L-dopa « industrielle » à un extrait de Mucuna pruriens a donné des résultats… favo-rables à la plante 23 !

● L’Atrémorine®, complément alimentaire d’origine végétale, est fabriqué à partir de la fève des marais (Vicia faba). Riche en L-Dopa naturelle, 5 à10 g d’Atrémorine augmentent le niveau de dopamine de 500 à 4000 % dans les 30 minutes avec effets durant plus de 12 heures.

● Ce complément renferme de plus des principes actifs à ef-fet neuroprotecteur qui protè-geraient de la destruction les

neurones dopaminergiques, freinant ainsi l’évolution de la maladie. Les études cliniques, menées en Espagne par Ra-mon Cacabelos, montrent une réelle efficacité dans la ma-ladie de Parkinson sans les effets secondaires des traite-ments allopathiques.

● Le codonopsis et l’astraga-lus sont des plantes chinoises capables d’inhiber l’enzyme monoamine oxydase respon-sable du catabolisme de la dopamine, comme le fait la sélégiline.

La micro-immunothérapie pro-pose une formule spécifique (PARK) visant à régulariser le système immunitaire, tant dans le sens de la protection et de la

régénération des neurones dopa-minergiques que dans le sens du contrôle de l’inflammation et du stress oxydatif.

Ainsi, il existe une vaste pano-plie de compléments alimentaires qui peuvent être recommandés pour la prévention comme pour le traitement de la maladie de Parkinson.

Quand l’administration de L-Do-pa n’est pas encore nécessaire, le but est de repousser le plus long-temps possible son utilisation. Quand elle devient indispensable, ces compléments permettent d’en limiter les doses.

N’hésitez pas à en parler à votre médecin !

Dr Phlippe Veroli

Vicia faba Codonopsis viridiflora Astragalus membranaceus

ɕ Douleurs au genou ? Ne passez pas par la case opération ! L’opération du genou n’est pas plus efficace que l’activité physique pour soulager les douleurs liées à l’usure des ménisques.Avec le temps, les ménisques du genou – des cartilages en forme de croissant au rôle d’amortisseur – s’usent et peuvent devenir une source de douleurs qui sont alors généralement prises en charge de manière chirurgicale par arthroscopie, une méthode qui consiste à éliminer la partie du ménisque usée. Cette approche est-elle la plus adaptée ? Pour répondre à cette question, des chercheurs danois et norvégiens ont rassemblé 140 personnes souffrant d’une lésion dégénérative du ménisque, qui ont bénéficié soit de l’arthroscopie, soit d’une prise en charge plus légère basée sur des exercices pendant trois mois, à raison de deux ou trois séances par semaine. Deux ans après le traitement, aucune différence notable n’a été constatée entre les deux groupes en termes de douleurs, de qualité de vie ou de reprise d’un sport. Ainsi, l’opération – avec son coût et ses potentielles complications – n’est décidément pas à considérer comme la première option pour soulager un genou douloureux.Source : Nina Jullum Kise et al. Exercise therapy versus arthroscopic partial meniscectomy for degenerative meniscal tear in middle aged pa-tients: randomised controlled trial with two year follow-up. BMJ 2016;354:i3740.

Actualités

23. Mucuna pruriens in Parkinson’s disease: a double blind clinical and pharmacological study, R Katzenschlager et al. J Neurol Neurosurg Psychia-try. 2004 Dec.

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Activité physique

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Vous voulez rajeunir ? Voilà le mode d’emploi !

Les capac i t é s phys iques de l’homme sont presque toujours inférieures à celles des animaux. Mais il existe un domaine où nous dominons la plupart des animaux : c’est l’endurance. À part le chien et le cheval, très peu d’espèces ani-males sont capables de vrais efforts d’endurance. L’homme, comprenez l’espèce “homo sapiens”, a, lui, des capacités étonnantes sur ce plan.

D’ailleurs, pour certains cher-cheurs, la course à pied en endu-rance aurait même grandement influencé l’évolution de la lignée humaine. Pour étayer cette hypo-thèse, ils s’appuient sur des détails anatomiques dédiés à la course, qui sont bien moins utiles lors de la marche. Notre arche plantaire

bien marquée par exemple, nos longs tendons d’Achille, nos mus-cles fessiers particulièrement puis-sants et notre centre de l’équilibre performant.

Nos ancêtres passaient effective-ment beaucoup de temps à courir ou à marcher mais le plus souvent sur des terrains difficiles : herbes hautes, pierres, buttes, obsta-cles… L’endurance était donc très probablement leur type d’effort principal.

Est-ce pour cette raison que la pra-tique d’une activité d’endurance est tant bénéfique pour notre san-té et notre bien-être ? Toutes les études scientifiques sont formelles sur ce point.

Les bénéfices de cette pratique sont multiples : une consommation ca-lorique majorée, une consomma-tion lipidique accrue durant l’ef-fort, un renforcement du système cardio-respiratoire, un bien-être psychologique, une majoration de la capacité mitochondriale (petites usines énergétiques intra cellu-laires)… Les conséquences sur la santé sont une réduction de nom-breuses pathologies comme l’obé-sité et le surpoids, le diabète, les maladies cardiovasculaires, cer-tains cancers…

Mais il y a encore plus intéressant. Des études beaucoup plus récentes ont montré l’impact de l’endurance sur le métabolisme énergétique. En habituant votre organisme à consommer prioritairement les li-pides lors d’un effort, notamment en régulant votre allure, vous sti-mulez le métabolisme dans ce sens. Vous augmentez, ainsi, la produc-tion des enzymes adaptées à l’utili-sation des lipides. Votre organisme devient alors plus efficient dans cette voie, que ce soit à l’effort

Vous voulez rajeunir ? Voilà le mode d’emploi !Pas la peine d’être un marathonien pour bénéficier des incroyables bienfaits de l’endurance sur la santé. Le Dr Kuhn vous propose même de commencer en courant une minute, puis en marchant une minute. Facile non ?

Dr Fabrice Kuhn Médecin du sport, triathlète, spécialiste de la nutrition, Fabrice Kuhn a été le médecin des équipes de France d’haltérophilie.

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Vous voulez rajeunir ? Voilà le mode d’emploi !

sportif ou lors d’efforts plus mo-dérés au quotidien. Votre silhouette s’en trouve affinée plus aisément !

Allons encore plus en profondeur dans notre organisme et péné-trons directement au cœur de nos cellules, dans leur noyau, là où se trouve l’ADN.

Savez-vous que vous pouvez in-fluencer directement la façon dont votre ADN s’exprime ? En sim-plifiant, l’expression de l’ADN est l’ensemble des processus per-mettant d’aboutir aux protéines à partir de l’ADN. Il existe une discipline scientifique très récente (l’épigénétique) qui analyse l’im-pact de l’environnement (au sens large du terme) et de notre activi-té sur l’expression de nos gènes. Plusieurs travaux de recherche en épigénétique suggèrent que la pratique d’une activité sportive (l’endurance notamment) agit sur l’expression de notre ADN. Ainsi, nous pourrions freiner ou stimuler l’expression d’un gène. En clair, il semblerait que la pratique d’une activité sportive régulière puisse améliorer notre métabolisme et la façon dont nos gènes s’expriment avec un impact positif sur notre santé. Cela pourrait par exemple orienter notre métabolisme énergé-tique ou freiner un gène favorisant le cancer du sein.

Les interactions entre la pratique sportive et l’ADN ne s’arrêtent pas là. En effet, l’activité physique et en particulier la pratique de l’endu-rance agit sur les télomères. Les té-lomères sont les extrémités de nos chromosomes, qui raccourcissent avec l’âge. Les télomères, qui pro-tègent notre ADN, témoignent donc de notre âge biologique. Malheu-reusement, leur raccourcissement diminue leur pouvoir protecteur expliquant une partie des phéno-mènes du vieillissement. L’entraî-nement en endurance (s’il n’est pas excessif) tend à protéger les télo-

mères et à ralentir leur vitesse de raccourcissement, ce qui est bien entendu bénéfique pour notre santé.

Comment se réapproprier l’endurance ?Attention ! Courir, pédaler ou na-ger ne suffit pas ! Il faut le faire de façon raisonnée si vous voulez bénéficier de ses nombreux effets positifs sur la santé. C’est ce que visent les conseils qui suivent. Si la course à pied est mon choix naturel , d’autres alternatives peuvent être choisies : cyclisme, natation, marche nordique, randon-née sportive… La course à pied a l’avantage d’être à la fois la plus naturelle, la plus accessible et par-ticulièrement rentable en termes de bénéfice/temps d’effort. Mais choi-sissez avant tout une discipline qui vous plaît.

Étape N°1 Positionnez votre cardio-fréquencemètreAu poignet ou à la poitrine, il est votre allié indispensable (ou quasi indispensable). Il vous permettra de contrôler votre fréquence car-diaque et de rester réellement en endurance. Votre objectif sera de vous situer autour de 75-80 % de votre fréquence cardiaque maxi-male (fcm). Au mieux, celle-ci aura été déterminée lors d’un test d’ef-fort. Éventuellement, vous pouvez l’approcher au risque d’une marge

d’erreur grâce à la formule fcmax = 207-(0.7 x âge). Toutefois, sans déterminer votre fcmax vous pou-vez aussi vous référer à vos sen-sations mais avec bien moins de précision. À l’intensité de l’endu-rance, l’effort est aisé, la conver-sation facile et aucune douleur musculaire n’est perceptible. Si vous nagez en crawl, vous respirez tous les 3-4 temps. Ne pensez pas qu’en allant un peu plus vite vous augmenterez les bénéfices, même si l’effort vous paraît trop facile. Sachez encore que c’est à cette in-tensité que notre organisme sécrète les fameuses endorphines qui nous rendent « accros » !

Si j’insiste sur ce point c’est que j’ai été frappé par une étude au cours de laquelle les chercheurs comparaient ce que les coachs pro-posaient à leurs sportifs et ce que les sportifs concernés réalisaient réellement à l’entraînement. Mal-gré leur bonne volonté, les sportifs atteignaient souvent des intensités supérieures à celles prescrites lors des efforts devant être réalisés en endurance. Or, en outrepassant la zone d’endurance, les effets physiologiques ne sont plus les mêmes. Je ne doute pas une seule seconde que parmi vous certains sont déjà tombés dans ce piège !

Étape N°2 Habillez-vous avec des vêtements techniques et adaptésRappelez-vous que l’humain est totalement adapté à l’effort (et en particulier la course à pied). Nous avons cité, en début d’ar-ticle, les adaptations mécaniques dédiées à la course. Mais il existe d’autres adaptations spécifique-ment humaines dédiées à l’endu-rance. C’est le cas de notre faculté à transpirer et de l’abondance de notre peau en glandes sudoripares (encore un domaine où nous nous

Cardio-fréquencemètre

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différencions des animaux). Mais pour pouvoir l’exploiter, il faut laisser la transpiration s’évaporer. J’ai bien dit « s’évaporer ». Il ne suffit pas de transpirer et d’essuyer la transpiration. Privilégiez donc des vêtements respirants adaptés à la saison et au climat. Les chaus-sures doivent être adaptées à l’acti-vité (des chaussures de course pour courir, des chaussures de randon-née pour randonner…).

Étape N°3 Sortez !L’exposition au soleil (quand il y en a !) stimulera la production de vitamine D si importante à notre santé et trop souvent déficitaire dans nos sociétés occidentales. De plus, la lumière du jour vous stimulera.

Étape N°4

Privilégiez les environnements naturelsChoisissez des terrains plutôt souples comme les chemins. Vous protégerez vos articulations et vous renforcerez votre équilibre en ac-centuant le travail de proprioception et le travail des muscles stabilisa-teurs. Si vous choisissez un envi-ronnement boisé vous majorerez le pouvoir relaxant de votre pratique.

Étape N°5 Échauffez-vousHabillé, chaussé, sur le terrain vous êtes prêts à vous élancer pour votre séance. Commencez par vous échauffer en courant, en pédalant ou en nageant tranquillement du-rant une dizaine de minutes et en accélérant progressivement. Mais pourquoi s’échauffer ? En prépa-rant ainsi vos muscles à l’effort vous limitez le risque de blessure !

Étape N°6 Courez, nagez, pédalez, marchez…Ne partez pas courir une heure dès votre premier entraînement. La pro-gressivité est fondamentale. Com-mencez par 10 minutes puis aug-mentez de 5 minutes par semaine si le temps d’effort a été bien sup-porté. Les autres disciplines moins agressives et engendrant moins de chocs (natation, vélo, randonnée, marche nordique…) peuvent être débutées avec des temps d’effort plus importants (20 minutes par exemple) mais doivent suivre le même principe. Avec l’expérience vous augmenterez la durée pour at-teindre des durées de 45 minutes à 1 heure si vous courez ou nagez. Pour les autres disciplines, visez plutôt 1 à 2 heures, voire plus si vous en avez envie. Si vous débu-

tez totalement, n’ayez pas peur de commencer en alternant 1 minute de marche et 1 minute de course. Puis augmentez progressivement (par exemple 2 minutes d’effort, 1 minute plus douce…).

Mais attention, je répète tant l’in-formation est importante : res-tez réellement en endurance ! Vous pourrez accélérer lors de séances qui ne seront pas dédiées à l’endurance.

Étape N°7Amusez-vousRompez la monotonie, variez les efforts, amusez-vous… Votre orga-nisme vous en sera reconnaissant. Vous progresserez plus vite. Votre motivation sera renforcée. À pied ou à vélo, slalomez entre les arbres, montez ou descendez des talus ou des côtes, sautez… Courez de nuit (avec une frontale) pour changer vos habitudes. Ne faites pas tou-jours les mêmes parcours. Inventez des jeux à plusieurs…

Étape N°8Entraînez-vous en groupeTrouvez des partenaires d’entraî-nement (pas obligatoirement pour toutes les séances). Vous renforce-rez ainsi votre motivation. Atten-tion toutefois à trouver un groupe réellement à votre niveau. Ne vous Vêtements respirants adaptés à l’activité

Une séance d’échauffement

Entraînement en groupe

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laissez pas embarquer au-delà de votre intensité d’endurance (voir étape N°1). Vous devez pouvoir par-ler aisément. Si vous avez du mal à parler et à faire des phrases, c’est que vous allez trop vite !

Étape N°9SprintezAjoutez de temps en temps des sprints à vitesse maximale de 10 à 15 secondes. Vous boostez ainsi vos adaptations. En pratique, une fois tous les 10 jours par exemple, sprin-tez 5 à 6 fois au cours d’une séance en endurance. Après chaque sprint, récupérez plusieurs minutes en trot-tinant ou en roulant doucement.

Étape N°10Soyez polyvalent Pratiquez une activité de force en complément (nous en avons parlé dans un article précédent). N’hésitez pas à alterner les sports d’endurance (course, vélo, natation…). Vous limi-terez ainsi le risque de blessure et la monotonie. La polyvalence est éga-lement une caractéristique humaine.

Et… Recommencez…Assiduité et persévérance sont les leitmotivs pour progresser et pro-fiter des bénéfices de votre entraî-nement. Cependant, n’hésitez pas à « oublier » (voire éliminer) une ou plusieurs séances lorsque vous êtes malade ou fatigué ou blessé. Si une partie des bénéfices de l’endurance est immédiate (bien-être), l’assiduité et la répétition des efforts apportent la plupart des effets positifs. Mieux vaut « oublier » une séance que de se blesser et de stopper durant plu-sieurs semaines. Surtout ne vous entraînez pas si vous êtes enrhumé ou grippé.

Dr Fabrice Kuhn

ɕ Carencé en sélénium ? Gare au cancer du foie !Un taux suffisant en cet oligo-élément réduit les risques de carcinome hépatocellulaire, le cancer du foie le plus courant.Pour mieux comprendre les liens entre cancer et alimentation, un groupe d’un demi-million d’Européens de 10 pays différents (la cohorte EPIC) a été constitué et suivi pendant de nombreuses années. Une équipe de chercheurs a utilisé cet outil pour déterminer s’il existait un lien entre les taux de sélénium, un oligo-élément aux propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires, et le développement de cancer du foie. Les données relatives à l’état de santé et aux habitudes de vie (activité physique, tabagisme…) des personnes sélectionnées pour cette étude étaient régulièrement collectées par des questionnaires, tandis que des examens de sang permettaient d’apprécier l’évolution des concentrations de sélénium dans leur organisme.Les résultats ont montré que les personnes atteintes de cancer du foie (le carcinome hépatocellulaire plus précisément) ou de la vésicule biliaire et des voies biliaires possèdent des taux plus faibles de sélénium que les personnes ne souffrant pas de ces pathologies. La richesse en sélénium semble jouer un rôle protecteur vis-à-vis du carcinome hépatocellulaire : pour chaque tranche de 20 μg de l’oligo-élément supplémentaire par litre de sang, le risque de développer cette maladie est réduit de 59 %.Mais où trouve-t-on ce précieux nutriment ? Notre organisme n’étant pas capable de le produire, il faut se tourner vers notre alimentation. Un régime paléo, riche en produits animaux qui en contiennent naturellement (viande, saumon, fruits de mer et œufs) est une solution idéale pour en faire le plein. Les noix du Brésil en sont également très bien pourvues, 6 à 8 par jour permettent de combler les besoins journaliers.Source : D. J. Hughes et al. Prediagnostic selenium status and hepatobiliary cancer risk in the European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition cohort. June 29, 2016, doi: 10.3945/ajcn.116.131672 Am J Clin Nutr ajcn131672.

ActualitésNoix du Brésil riches en sélénium

Étirements

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Dr Patrick Lemoine Médecin psychiatre, docteur en neurosciences, Patrick Lemoine a dirigé une équipe de 14 psychiatres à la Clinique Lyon-Lumière, établissement français le plus en pointe sur

les solutions « corps-esprit ».

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Ces larmes de crocodile valent mieux qu’une petite pilule !

Une patiente pleurait à chaudes larmes devant son interlocuteur, un jeune psychiatre en herbe (moi en l’occurrence, il y a un certain nombre d’années que la décence m’interdit de préciser) quand sou-dain, percevant son désarroi, elle lui lança entre deux sanglots :

« Ne vous inquiétez pas, cher Doc-teur, les larmes sont du côté de la vie ! Contentez-vous de m’écouter et de me soutenir. »

Le petit toubib rengaina son Prozac en même temps que son stylo, ou-vrit grand ses oreilles et décida de compatir régulièrement, au rythme d’une fois par semaine, pendant quelques mois.

Compatir et attendre que la cicatri-sation de l’âme fasse son œuvre, ce qui n’a pas manqué.

1. Casacalenda N. et al. et al. Am. J. Psychiatry 2002 ; 159 : 1354-1360.

Et en effet, le chagrin de la jo-lie dame s’évapora doucement, gentiment, patiemment, comme neige au soleil. Dépression ma-jeure, forme légère ou moyenne ? Trouble de l’adaptation avec hu-meur dépressive ? Chagrin réac-tionnel ? Deuil pathologique… ou non ? Peu importe à la limite le diagnostic, DSM 5, CIM 10, psychodynamique, cognitiviste ou néo-jacksonien, l’essentiel est que ce jour-là le futur Hippocrate apprit à soigner sans nécessaire-ment prescrire.

Il apprit aussi à reconsidérer les pleurs car les larmes constituent un beau, un magnifique outil de com-munication 1. À la fois autocentrées dans une catharsis libératrice et hé-téro-adressées comme un tragique essai de communication, elles sont

à l’opposé de la forteresse sèche de la mélancolie. Ce type d’apprentis-sage est fondateur dans la carrière d’un médecin : comprendre que pleurer ne signifie pas nécessaire-ment déprimer.

Réaliser aussi que soigner n’est pas toujours, ni forcément, agir.

Plus tard, le médicastre apprit aus-si à lire entre les lignes. Déchiffrer ce que ni ses maîtres à l’universi-té, ni son (presque) seul et unique dispensateur de formation conti-nue post-universitaire, l’industrie pharmaceutique, ne lui avaient jamais enseigné, à savoir que les antidépresseurs, pour obtenir leur autorisation de mise sur le marché (AMM), sont testés pour l’essen-tiel sur des dépressions majeures à formes sévères dans lesquelles ils sont efficaces sans conteste, mais que les très rares études qui tentent d’établir une véritable su-périorité des médicaments dans les formes les moins sévères, ne démontrent que de manière raris-sime une supériorité par rapport au placebo.

Ces larmes de crocodile valent mieux qu’une petite pilule !Les patients comme les médecins ont du mal à traiter la dépression autrement que par des médicaments. Pourtant, dans la plupart des cas, les antidépresseurs ne sont pas plus efficaces qu’une bonne psychothérapie ou que les solutions naturelles !

Neurosciences

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Ces larmes de crocodile valent mieux qu’une petite pilule !

Psychothérapie, antidépresseur et rien du tout !Ainsi, une méta-analyse pourtant déjà ancienne a enfin osé l’impen-sable : comparer les résultats de différentes prises en charge de pa-tients légèrement ou moyennement déprimés selon qu’ils recevaient un antidépresseur, une « psychothéra-pie interpersonnelle 2» d’inspira-tion cognitivo-comportementale ou alors… rien du tout 3 (groupe contrôle). Chaque patient était assi-gné à l’un des trois groupes de trai-tement de manière aléatoire, c’est-à-dire par tirage au sort de manière à éviter tout biais de recrutement. À partir du chiffre très respectable de 883 patients ambulatoires traités entre 10 et 34 semaines (moyenne de 16 semaines), il s’avère que les deux premières approches sont efficaces puisqu’elles font mieux que rien. Le pourcentage de rémis-sion en cas de traitement antidé-presseur est de 46,4 %. En cas de psychothérapie, il atteint 46,3 %, alors que pour le groupe contrôle il n’est que de 24,4 %. Les abandons de traitement en cas de non-traite-ment concernent 54,4 % des sujets ; ils concernent 37,1 % de ceux qui ont reçu un médicament et 22,2 % de ceux qui ont bénéficié d’une psychothérapie.

Conclusion, tous les traitements « validés » de la dépression légère ou moyenne sont équivalents en termes d’efficacité, mais ce sont finalement les psychothérapies qui sont objectivement de loin les meil-leures car les mieux tolérées donc les mieux suivies… et je rajoute-rai : de loin les moins dangereuses car les antidépresseurs sont loin d’être dénués d’effets secondaires, notamment sur le plan cardiaque.

2. Une technique dérivée des thérapies cognitives et comportementales.3. Les patients ont été inscrits sur une liste d’attente.4. Majeure signifie avérée. Le terme est issu d’une mauvaise traduction de la classification dite DSM.5. En Suisse, le prix de la consultation est indexé sur sa longueur, ce qui est particulièrement pertinent.

On peut donc dire que le sa-cro-saint rapport bénéfice/risque est en faveur des psychothérapies en cas de dépression majeure 4 lé-gère ou moyenne. Évidemment, on pourrait rétorquer que prescrire est plus rapide que pratiquer une psychothérapie par les temps qui courent où, de plus en plus, time is money. Pourtant, il suffit d’ob-server ce qui se passe dans les pays voisins où les mêmes apho-rismes ont cours (« pas d’argent, pas de Suisses ») et où l’on a rapi-dement compris que le coût pour la société des effets secondaires de toute sorte des médicaments psychotropes excède, et de loin, le coût des consultations, certes plus longues mais rémunérées à leur juste prix 5. Enfin, il convient de noter que les traitements de la dépression sont encore loin d’être satisfaisants puisque, dans tous les cas, c’est moins de la moitié des sujets qui arrivent à la rémission.

Qui peut le plus ne peut pas toujours le moins !Tout repose sur l’aphorisme « qui peut le plus, peut le moins », lequel se révèle totalement inepte en ma-tière de pharmacologie de la dé-pression : ce n’est pas parce que ces médicaments indispensables dans la dépression sévère sont utiles

dans cette forme particulière de la maladie qu’ils le seront dans les autres et beaucoup plus fréquentes formes de dépression. Tout se passe comme si les dépressions sévères appartenaient à une autre pathologie que les dépressions « tout-venant ». Pourtant, en cas de dépression, quelle que soit sa gravité, les mé-decins français continuent à pres-crire systématiquement. De même, alors qu’on sait aujourd’hui que les antidépresseurs sont plutôt dange-reux chez les adolescents car dans cette catégorie d’âge ils favorisent le suicide, ils continuent malgré tout à être largement prescrits.

Depuis, grâce à des lectures choi-sies, notre jeune psychiatre sait pourquoi il est correct et donc pré-férable de ne rien prescrire à cer-tains déprimés non sévères. Mais maintenant il se demande pourquoi la France reste le leader mondial des prescripteurs de médicaments, notamment des psychotropes, en particulier des antidépresseurs. Il se dit que les données sociodé-mographiques hexagonales, le QI moyen des médecins, la pression in-dustrielle, l’organisation des soins, ne la différencient guère des autres pays industrialisés, que tout y est comparable… tout, sauf l’organisa-tion de son enseignement avant et après le diplôme universitaire.

Par exemple, des traitements dé-montrés comme parfaitement effi-caces et pratiquement sans risques comme les associations safran + rhodiole pour les dépressions les plus récentes, ou bien millepertuis + rhodiole pour les dépressions les plus anciennes, ont démontré leur utilité à travers des études publiées par des auteurs appartenant à des or-ganismes aussi sérieux et indépen-dants que le CNRS. J’ajouterai que l’article auquel je pense a été publié

Les traitements de la dépression sont encore loin d’être satisfaisants.

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dans une revue hyper prestigieuse : l’American Journal of Psychiatry 6.

Chez nous, contrairement à celui de la clinique, l’enseignement de la thérapeutique reste souvent un genre mineur, facultatif, et nos pro-fesseurs, il faut bien le dire, sont souvent plus (sur)occupés par leurs multiples tâches que par la pratique clinique et surtout thérapeutique quotidienne. Et chez nous encore, la révérence aux maîtres et l’argu-ment d’autorité sont tels que nul ne s’étonne jamais que le traite-ment de l’insomnie soit enseigné par ceux qui n’ont jamais mis les pieds dans une unité de sommeil et que, du coup, il se résume à des conseils de prescription des hypno-tiques, et que celui de la dépression soit assuré par des spécialistes de la schizophrénie (et vice-versa). Le titre (parfois) tient lieu de savoir.

97,5 % des consultations se terminent avec une prescriptionRien ou presque n’est jamais dit au cours des études de médecine sur les techniques de communi-cation, la gestion du refus… et de ce fait on (ne) s’étonne (pas) que toute demande un peu pressante d’ordonnance ou d’arrêt de travail soit immédiatement suivie d’effet. Aux Pays-Bas, par exemple, on consomme six fois moins de mé-dicaments qu’en France et en fin de consultation, 60 % des Néer-landais repartent sans ordonnance, alors qu’en France 97,5 % des consultations s’achèvent avec une prescription… Manifestement, une consultation non conclue par un pa-pier à en-tête est inconcevable dans les cabinets hexagonaux ! À croire qu’elle ne vaut rien ! J’ai le souve-

6. Lecrubier Y, Clerc G, Didi R, Kieser M. Efficacy of St. John’s wort extract WS 5570 in major depression: a double-blind, placebo-controlled trial. AM J Psychiatry 2002; 159: 1361-1366.

nir d’une journée d’enseignement sur la non-prescrition financée par la Sécurité sociale. J’avais deman-dé aux participants de réaliser des jeux de rôle où leur consultation s’achevait sans ordonnance. Les cinq premiers médecins n’y sont pas parvenus et le sixième n’a rien prescrit mais… il a oublié ses ho-noraires : la consultation était donc sans valeur !

Il est vrai aussi que notre culture écologique est nettement moins développée que chez nos voisins du nord. J’ai publié une étude as-sez explosive menée par deux comédiennes auprès de médecins généralistes. Que le lecteur se ras-sure sur ma déontologie puisque l’Ordre des médecins avait auto-risé ce travail et qu’il était finan-cé par l’Assurance maladie. Nos deux actrices ont donc visité à leur insu des médecins afin de leur demander une première prescrip-tion injustifiée de tranquillisant dans un des deux scénarios, et un renouvellement tout aussi injusti-fié dans le second scénario. Elles avaient dissimulé un enregistreur dans leur sac à main. Cent qua-rante-neuf consultations ont été réalisées dans ces conditions : les fausses patientes n’ont essuyé au-cun refus de prescription ou de represcription. Pourtant, les prati-ciens étaient consciencieux, pre-naient leur temps, expliquaient que « ce n’était pas bien de prendre ce genre de molécule », « que ce ne

sont que des béquilles », qu’il fau-drait un jour les arrêter mais au-cun n’a osé refuser de prescrire un traitement que pourtant ils disaient « mauvais ». Aucun non plus n’a expliqué comment réaliser le se-vrage ultérieurement.

On voit bien qu’en médecine hexa-gonale, frustrer semble interdit.

Les benzodiazépines : ce n’est pas la faute des psychiatres !Pourquoi donc ne jamais faire ap-pel aux spécialistes de la commu-nication comme cela se pratique dans la plupart des autres métiers appelés à être en contact avec le public ? Certes, il est des univer-sitaires qui enseignent l’écoute et la relation. Il existe même un pro-gramme obligatoire de formation en psychothérapies pour les in-ternes en DES de psychiatrie ; une part importante de l’enseignement est effectuée par des non-univer-sitaires dans les services et les sé-minaires. Mais tout cela reste très insuffisant comme le montrent à l’envi les chiffres de vente dans les officines. D’autant que ce sont les médecins généralistes et non les psychiatres qui prescrivent 91 % des benzodiazépines. Ce sont eux qui devraient constituer la cible des techniques de relation… On forme à la communication à peu près tous les professionnels, depuis la vente des fringues aux hôtesses de l’air, mais rien n’est prévu pour les géné-ralistes dont la pratique repose pour l’essentiel sur… la communication.

Je rêve de cours donnés à deux voix, une voix « savante », fon-damentale, théorique et une voix praticienne, dispensée par ceux

Praticien expliquant un risque d’addiction de la prise d’un tel traitement

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qui ont « les mains dans le cam-bouis » des ordonnances, chacune contrôlant l’autre. Je rêve aussi de jeux de rôles, de psychodrames, de scénarios où les (futurs) prati-ciens apprendraient à dire « non » puisqu’apparemment, seuls de toute la profession, les méde-cins-conseils arrivent à maîtriser cet étrange exercice. Mais pour le moment, le « oui » l’emporte et de loin. Prescrivez, associez, Dieu et les récepteurs reconnaîtront les leurs, ceux des médicaments utiles

dans l’inquiétant fatras de certaines bouillabaisses (ou choucroutes se-lon la région concernée) pharmaco-logiques à dispensation prolongée. Interminable même.

Ainsi va le microcosme psychia-trique… pour le plus grand bon-heur de l’industrie, principal finan-ceur des différentes associations de recherche et d’enseignement…

Que pleurent nos crocopolitiques décideurs de non-réformes de fond de l’enseignement de la mé-

decine. Qu’ils continuent à ne pas impliquer les praticiens de terrain dans l’enseignement magistral de la thérapeutique. Qu’ils larmoient sur l’exception culturelle française qui prescrit près de huit fois plus de tranquillisants que l’Angleterre, cinq fois plus que l’Amérique. Qu’ils sanglotent sur les comptes de la Sécurité sociale.

Pourquoi les filles vont-elles dans les pâtisseries quand elles ont du chagrin ? 7

7. Le sexe des larmes : pourquoi les femmes pleurent-elles plus et mieux que les hommes ? (éditions Robert Laffont) 2002.

« Dans un climat économique et politique particulièrement maus-sade, il est selon moi opportun de pointer les “éclaircies” – les secteurs ou les produits qui marchent très bien pendant que les autres vont mal. Par exemple, cette année, il y a eu de nom-breuses études indiquant que cer-tains produits – le rouge à lèvres, le chocolat et les pâtes – sont allés à l’encontre du mouvement général de l’économie et ont en-registré des ventes en hausse. » Le Monde, 31 août 2013. On est allé récemment jusqu’à pro-mouvoir le chocolat à la mélato-nine, ce qui est particulièrement paradoxal puisque le chocolat contient surtout des substances excitantes, comme par exemple la caféine et certaines para-am-phétamines, et que la mélatonine est un signal de sommeil. Cela revient à conduire en accélérant et en freinant à la fois. Essayez pour voir, le résultat est garanti !Tout féminisme et machisme mis à part, quand on mange une su-crerie, le mécanisme est simple.

Manger un gâteau fait : 1. Monter le sucre dans le sang 2. Donc le pancréas fabrique de l’insuline pour corriger un taux de sucre excessif 3. L’insuline, en plus de corriger le sucre (glycémie) « capture » tous les acides aminés qui sont transportés dans le sang, tous, sauf le tryptophane.4. Du coup, le tryptophane a une autoroute complètement dégagée de ses concurrents et peut se ruer en masse dans le cerveau.5. Une fois dans le cerveau, le tryptophane est automatiquement transformé en sérotonine par des neurones dont c’est le boulot tant qu’ils en ont les capacités, c’est-à-dire tant que la dépression n’est pas installée.6. La sérotonine est la molécule du bien-être. C’est quand on en manque qu’on est déprimé.7. La mélatonine est le précur-seur de la mélatonine (la vraie, celle que nous fabriquons tous dans la pénombre et qui indique

à notre organisme qu’il va bientôt falloir dormir, d’où l’expression « se coucher avec les poules ». D’un point de vue neurobiolo-gique, on peut donc considérer que la réaction des filles est to-talement logique puisque tout ce qui contient du sucre permet rapidement de se sentir bien, heureuse, presque euphorique. Le problème est que ce compor-tement a des effets secondaires qui se retrouvent sur la balance et que cela ne contribue pas, au contraire, à leur remonter le moral ! Quant au comportement des gar-çons qui, eux, ont plutôt tendance à picoler en cas de frustration, il est tout aussi logique puisque le vin contient pas mal de sucre et que l’alcool est connu comme un des meilleurs euphorisants qui soient. Le problème est que ce médicament-là comporte égale-ment un certain nombre d’effets secondaires, mais c’est une autre question.

Patrick Lemoine

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Actualités ɕ Antidépresseurs :

inefficaces, voire dangereux chez les adolescentsSur 14 antidépresseurs étudiés, une seule molécule améliore (faiblement) les symptômes dépressifs !Les plus jeunes ne sont pas épargnés par la dépression qui frappe près de 3 % des enfants et 6 % des adolescents dans nos pays développés. De quelle manière prendre en charge ce trouble ? Surtout pas avec des médicaments, selon un article de synthèse publié par l’université d’Oxford. Les chercheurs ont passé en revue 34 études consacrées à l’évolution d’un épisode de dépression majeure traité par des antidépresseurs, portant sur 14 de ces médicaments. Au total, elles concernaient plus de 5200 jeunes de 9 à 18 ans, de différentes nationalités. Les résultats ont montré que la plupart des molécules ne sont pas plus efficaces qu’un placebo pour atténuer les manifestations de la maladie. Sur l’ensemble des médicaments utilisés, seule la fluoxetine (le célèbre Prozac) apportait un léger bénéfice aux jeunes patients. Au top 3 des mauvais candidats, figurent la nortriptyline, à la plus faible efficacité, l’imipramine, la moins bien tolérée, et la venlafaxine, associée à l’apparition d’idées suicidaires. Contre la dépression à tout âge , pr iv i légiez la psychothérapie, et commencez par soigner votre alimentation pour qu’elle soit pauvre en sucre, riche en fruits et légumes et en bonnes graisses (oméga-3). 1

1 Cipriani A. et al. Comparative efficacy and tolerability of antidepressants for major depressive disorder in children and adolescents: a network meta-analysis. Lancet. 2016 ; doi: 10.1016/S0140-6736(16)30385-3.

2. Nahin RL et al. Evidence-Based Evaluation of Complementary Health Approaches for Pain Management in the United States. Mayo Clin Proc. 2016 Sep;91(9):1292-306. doi: 10.1016/j.mayocp.2016.06.007.

3. Joseph Firth et al. Aerobic Exercise Improves Cognitive Functioning in People With Schizophrenia: A Systematic Review and Meta-Analysis. Schizophr Bull (2016) doi: 10.1093/schbul/sbw115.

ɕ Atténuer la douleur sans médicamentFace aux limites de l’usage des médicaments antalgiques, l’acupuncture, le yoga, le Tai-Chi ou la relaxation peuvent aider à mieux gérer la douleur au quotidien.Douleurs chroniques au niveau du dos ou de la nuque, arthrose, migraine, maux de tête sévères, fibromyalgie… Face au cortège d ’ e f f e t s i ndés i r ab l e s de s traitements classiques destinés à soulager ces souffrances quotidiennes, un nombre croissant de personnes optent pour des méthodes alternatives. Et une nouvelle étude leur donne raison ! Des chercheurs se sont intéressés aux effets de plusieurs de ces approches sur la gestion de la douleur, passant au crible 50 ans de recherches consacrées à ce sujet. D’après leurs conclusions, elles apportent un soulagement, avec des spécificités bien particulières : l’acupuncture et le yoga sont les plus efficaces pour atténuer le mal de dos, l’acupuncture et le Tai-Chi pour soulager l’arthrose du genou, tandis que les massages sont à privilégier en cas de douleurs cervicales. Les techniques de relaxation sont les mieux adaptées aux maux de tête et migraines et sont également utiles en cas de fibromyalgie, éventuellement couplées au Tai-Chi et au yoga.Ces méthodes dénuées d’effets secondaires peuvent être pratiquées au long court : elles limitent aussi l’usage des antalgiques.2

ɕ Schizophrénie : le sport bénéfique à la penséeL’activité physique améliore les capacités mentales des patients schizophrènes.Si les problèmes de mémoire, de concentration ou d’exécution des tâches ne sont pas les premiers signes auxquels on pense lorsqu’il est question de schizophrénie, ces troubles de la pensée font bien partie du spectre de cette maladie psychotique. Ils contribuent à l’isolement des malades du reste de la société et ne s’améliorent pas sous l’effet des traitements classiques.La solution n’est peut-être pas à chercher du côté des médicaments, mais de l’activité physique. En décortiquant les résultats de 10 études ayant porté sur 385 patients, une équipe de l’université de Manchester révèle les bénéfices de cette approche. Les participants effectuaient entre deux et quatre séances de sport hebdomadaire, d’une durée de 20 minutes à 1 heure, sur vélo ou tapis de course par exemple. Le programme se prolongeait sur 12 semaines, sans interruption des traitements habituels. A l’issue de cette période, certaines fonctions mentales se sont améliorées, notamment la capacité d’attention, l’aptitude à analyser les rapports sociaux et la mémoire de travail. Et ce, d’autant que la pratique était soutenue et encadrée par un professionnel. Une thérapie prometteuse, avec pour effet secondaire quelques courbatures tout au plus !3

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Le fasting J.B. Rives - Éditions Thierry Souccar, 2017 - 176 pages - 12 €Notre société d’abondance nous incite sou-vent à trop manger et surtout trop souvent. Le « Fasting » est une forme de jeûne in-termittent facile à réaliser, en espaçant tout simplement les repas. Son but ? Réveiller notre métabolisme pour mieux équilibrer la masse adipeuse, perdre si besoin quelques kilos superflus ou optimiser sa forme et sa santé en général.La méthode présentée permet de s’alimen-ter sans frustration, sans envie de sucre et sans penser à manger toute la journée. L’au-teur est un jeune entre-preneur de 34 ans qui a retrouvé vitalité et silhouette grâce à cette méthode.

Les 10 règles d’or de la santé Comment les Suédois vivent mieux, plus vieux et plus long-temps ! – Dr Bertil Marklund - First Éditions, 2017 - 100 pages - 12,95 €Ce livre très simple et abordable englobe tous les aspects importants de la santé en 10 points essentiels : l’activité physique, la récupération, le sommeil, le soleil, l’ali-mentation, l’hydratation, la surveillance de son poids, l’importance de l’hygiène buccale, de l’optimisme et du lien social. Des messages clairs et concis, appuyés par des références scienti-fiques, qui permettent d’appliquer au quoti-dien les fondements de la santé globale… sans rien oublier d’impor-tant !

Trois minutes pour méditer Christophe AndréÉditions L’iconoclaste, 2017 231 pages - 19,90 €Ce livre est une série de chroniques pro-posées par Christophe André : chacune comporte des exercices de méditation, des conseils pour agir en pleine conscience durant sa journée, des exemples concrets et des applications au quotidien ainsi que des éclairages culturels ou théoriques sur la méditation. Ces moments privilégiés avec le psychologue préféré des Français peuvent nous aider à mieux respirer, à se concentrer et à lâcher prise.

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Revue mensuelle Numéro 9 - Mars 2017Directeur de la publication : Jean-Pierre Rigoli Rédacteur en chef : Xavier BazinRédactrice : Céline SivaultSanté Corps Esprit – BioSanté EditionsAdresse du siège social : Rue du Lion d’Or 4, 1 003 LausanneRegistre journalier N° 2043 du 3 février 2016CHE-208.932.960 - Capital : 100 000 CHFAbonnement annuel : 49 eurosAbonnements : Pour toute question concernant votre abonnement, contacter le +33 3 74 82 10 00 ou écrire à http://www.sante-corps-es-prit.com/contact/ ou adresser un courrier à BioSanté Editions – service courrier 679 avenue de la République 59 800 Lille - FranceISSN 2297-9328CPPAP 0718N08481Achevé d’imprimer sur les presses de Corlet Imprimeur Z.I Maximilien Vox - BP 86 14110 Condé-Sur-Noireau

ISSN 2504-0472

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AGENDA - SANTÉ-CORPS-ESPRIT MARS 2017

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Maladies auto-immunes et fibromyalgieLe Dr Michel Lallement, chirurgien des centres de lutte contre le cancer, et le Dr Yann Rougier, spécialiste des neuro-sciences, or-ganisent un séminaire destiné aux personnes touchées par les maladies auto-immunes ou par la fibromyalgie. Tout au long du week-end, des conseils très pratiques et concrets sont proposés pour rééquilibrer leur «terrain».Informations pratiques Les 4 et 5 mars 2017, Antibesauprès de Magali Bouchiba au 06 87 28 43 57 ou par mail : [email protected]

Salon destinations NaturePrès de 400 exposants spécialisés en voyage éthique et nature seront présents pour nous proposer de voyager autrement. Ce salon se tiendra dans le même espace que le Salon Mondial du Tourisme. De nombreuses confé-rences sur le thème du voyage sont prévues et couvriront les deux évènements. L’entrée est gratuite, sur invitation.Informations pratiquesDu 16 au 19 mars 2017, Parc des Expositions

Porte de Versailles, Paris (15e).www.vivez-nature.com

Salon Vivre AutrementCe salon, qui a réuni 36000 visiteurs en 2016, offre pour sa 30e année deux nouveaux es-paces. L’un « bio & Vegan » qui réunit 50 ex-posants spécialisés, et « la fabrique » un espace dédié au recyclage fait-maison. De nombreuses conférences santé et bien-être et des ateliers pour la mise en pratique seront proposés.Informations pratiquesDu 17 au 20 mars 2017, Parc Floral de Pariswww.salon-vivreautrement.com

Se libérer de nos fantômes familiauxCette conférence sera scindée en deux parties et traitera de ces enchaînements familiaux qui nous empêchent de nous réaliser. En pre-mière partie André Charbonnier, concepteur d’une méthode de libération émotionnelle nous parlera de ces peurs - peur d’être jugé, de réussir, de dire à quelqu’un qu’on l’aime… - qui nous empêchent d’être heureux. Ensuite Bruno Clavier, psychanalyste spécialisé en

psychogénéalogie traitera des mémoires in-conscientes reçues par nos ancêtres qui créent dans notre vie toutes sortes de difficultés. Informations pratiquesLe samedi 25 mars 2017 de 20h00 à 22h30, Toulouse (31) – www.inrees.comCancer, les chemins de guérisonLuc Bodin, médecin diplômé en cancérologie clinique et spécialiste en médecine naturelle, abordera lors de cette soirée les différentes causes du cancer. Celles bien connues mais aussi toutes les autres qui montrent que cette maladie provient d’une atteinte de tous les ni-veaux de l’être. Ce qui démontre que le traite-ment doit s’atteler à soigner la personne dans sa globalité. Les traitements conventionnels incontournables mais aussi les remèdes na-turels qui sont des aides précieuses sous bien des aspects : psychologique, émotionnel, éner-gétique et aussi pour la recherche de sens…Informations pratiquesVendredi 31 mars 2017, Nantes par Luc Bo-din – www.luc-bodin.com

« Celui qui déplace des montagnes est celui qui commence à enlever les petites pierres » Confucius

La position pour faire face aux tempêtes

1. Qui ressentent notre posture et la corrigent pour le maintien de l’équilibre.

Êtes-vous admiratif des gens sûrs d’eux, qui gardent leur calme en toute situation ? Ne les adulez plus, vous en êtes tout aussi capables ! Cette posture issue du yoga, Vrishâsana, nous connecte à « l’énergie de l’Arbre ». Un arbre dressé vers le ciel dont les racines sont pro-

fondément plantées dans la terre. Un tel arbre assume son individualité et sait rester serein face aux évènements exté-rieurs. Il arrête de se laisser malmener par les vents et marées du stress ou des émotions fortes !Cet exercice favorise l’ancrage, la stabi-lité émotionnelle et la confiance en soi et en la vie. Il est donc indiqué pour les personnes aux humeurs changeantes, les lunatiques, ceux qui manquent de confiance mais aussi ceux qui perdent facilement l’équilibre ou qui se cognent souvent. En effet, sur le plan physiolo-gique, cette posture stimule les centres nerveux de l’équilibre, comme l’oreille interne et le cervelet, et renforce la structure et la sensibilité des muscles et articulations proprioceptifs 1.

En pratique

1. Vous êtes debout, les pieds joints, le sommet du crâne légèrement étiré vers le haut.

2. Respirez calmement et profondé-ment, en plaçant votre conscience environ 4 cm au-dessus de votre nombril, qui correspond au centre de gravité du corps.

3. Fixez un point droit devant vous, vos mains sont jointes devant votre sternum.

4. Placez un pied sur l’autre puis main-tenez l’équilibre. Restez-y suffi-samment longtemps pour que votre posture et votre respiration soient stables et harmonieuses.

5. Ensuite, changez de pied et procé-dez de la même façon.

Si cette posture est aisée pour vous, passez au niveau supérieur :1. Vous êtes dans la même position de

départ (points 1, 2 et 3 précédents). Montez la plante de votre pied le long de la face interne de la jambe oppo-sée jusqu’à une zone de confort, en fonction de votre souplesse comme sur la photo ci-contre. Si vous vous sentez bien dans la posture, montez vos mains au-dessus de votre tête, toujours en respirant calmement.

2. Après le temps nécessaire, sortez len-tement de la posture puis renouvelez l’exercice avec l’autre pied.

Le fait de regarder un point fixe vous aidera à trouver l’équilibre. Vous pou-vez visualiser des racines qui partent du pied, en contact avec le sol et qui vont profondément s’ancrer dans la terre et la roche. Faites-le, même si vous êtes au quatrième étage d’un im-meuble car avec la visualisation tout est possible !Durant cet exercice, placez votre conscience sur votre respiration, sur l’ensemble de votre corps et sa connexion avec la terre et le ciel. Vous pouvez vous répéter intérieurement une phrase comme : « je suis solide, serein et connecté à toutes les influences posi-tives qui m’environnent ».

Moment pour pratiquerLa pratique matinale est idéale pour donner ancrage et assurance pour toute la journée. Elle sera utile à d’autres moments, après une contrariété ou le soir pour s’apaiser.Pratiquez régulièrement et observez les progrès et bénéfices, autant sur l’équi-libre physique que psycho-émotionnel.

Nicolas Wirth, Naturopathe