Marketing social pour la santé sexuelle des adolescents

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Résultats des projets de recherche opérationnelle réalisés au Botswana, au Cameroun, en Guinée et en Afrique du Sud ocial arketing Marketing social pour la santé sexuelle des adolescents for dolescent exual ealth

Transcript of Marketing social pour la santé sexuelle des adolescents

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Résultats des projets de recherche

opérationnelle réalisés au Botswana,

au Cameroun, en Guinée

et en Afrique du Sud

ocial arketing

Marketing social pour la santé sexuelle des adolescents

for dolescent exual ealth

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Table des matièresSommaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .3Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .5

Encadré 1 : Qu’est ce que le marketing social ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .6Méthodes d’évaluation des projets . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .7Interventions dans le domaine du marketing social . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .9Impact sur les croyances et les comportements des adolescents . . . . . . . . . . . . . .11

Tableau 1 : Le projet SMASH a-t-il eu un impact sur les jeunes femmes ? .12Figure 1 : Pourcentage de jeunes femmes au Cameroun qui : . . . . . . . . . . .12Figure 2 : Pourcentage de jeunes hommes au Cameroun qui : . . . . . . . . . . .13Tableau 2 : Le projet SMASH a-t-il eu un impact sur les jeunes hommes ? .13Encadré 2 : Les jeunes parlent de l’usage du préservatif . . . . . . . . . . . . . . .14

Promotion de la santé reproductive des adolescents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .15Leçons tirées du programme et implications pour l’avenir . . . . . . . . . . . . . . . . . .17Appendice 1 : Indicateurs utilisés pour mesurer les opinions et les comportements des adolescents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .19Appendice 2 : Résumé des programmes dans les différents pays . . . . . . . . . . . . .20

Botswana . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .20Cameroun . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .21Guinée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .23Afrique du Sud . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .24

Remerciements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .27Pour de plus amples informations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .28

Le projet SMASH (Social Marketing for Adolescent Sexual Health) a été financé parle Bureau Africain du département pour le développement par la pérennité del’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID).

Juin 2000

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deséducateurs pairs

utilisent le jeupour disséminer des

messages et motiver

les jeunes

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INTERVENTIONS DANS LE CADRE DU MARKETING SOCIAL | 3

Sommairee SIDA, d’autres maladies sexuelle-ment transmissibles et les grossesses

non désirées ont atteint des niveaux de criseen Afrique sub-saharienne, exigeant la miseen place de programmes novateurs de pré-vention conçus pour les groupes vulnérables.L’un de ces programmes—le premier dugenre—teste l’impact des techniques de mar-keting social ciblant les jeunes pour renforcerla sensibilisation aux problèmes sexuels et desanté reproductive, et encourage les jeunes àprendre des mesures pour se protéger. Leprojet a été mené à bien au Botswana, auCameroun, en Guinée et en Afrique du Sudsous la direction de l’organisme PopulationServices International (PSI), avec des finan-cements fournis par l’Agence des Etats-Unispour le développement international(USAID).

Sur la base des sondages cherchant àdéterminer ce que les adolescents savent surdifférentes questions de santé sexuelle etquelles sont leurs perceptions, les services de PSI ont élaboré des interventions spécifi-quement concentrées sur les jeunes de 13 à22 ans vivant dans les régions urbaines dechaque pays étudié. Bien que les tranchesd’âge et les interventions aient parfois étélégèrement différentes d’un pays à l’autre, les projets avaient tous pour objet d’amé-liorer les connaissances des adolescents surcertaines questions de santé sexuelle et deleur donner accès à divers instruments et services de santé reproductive. Les jeunesont participé à l’élaboration et à la mise enapplication des projets dans les quatre pays.

Ces projets avaient en commun plu-sieurs caractéristiques importantes. Ils fai-saient tous, à des degrés différents, appel auxmédias pour promouvoir le projet et diffuserdes informations, et recouraient égalementaux communications face-à-face grâce à deséducateurs pairs—des jeunes formés pour

parler avec leurs homologues des questionsde santé sexuelle et de santé reproductive.Ces éducateurs ont organisé des sessionséducatives dynamiques et animées dans desécoles et d’autres endroits publics. Lesprojets faisaient appel à des « marques deproduit » comme par exemple « YouthHorizon » pour joindre les différentes acti-vités et promouvoir les objectifs des projets.Ils ont également accru la disponibilité despréservatifs, distribués par les éducateurs,des magasins « pro-jeunes », des pharmacieset des cliniques.

Après 8 à 13 mois d’activités au titredes projets, PSI a procédé à leur évaluationpour déterminer si les interventions avaienteu un impact positif. Les résultats ont révéléque, dans l’ensemble, les quatre programmes

L

LES EDUCATEURS PAIRS FONT PASSER DES

MESSAGES DE SANTE LORS DE RENCONTRES

D’« EDU-DIVERTISSEMENT » COMME CE SPEC-

TACLE AU BOSTWANA.

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4 | MARKETING SOCIAL POUR LA SANTE SEXUELLE DES ADOLESCENTS

nationaux avaient obtenu beaucoup de succèsen matière de renforcement de la sensibilisa-tion aux avantages des mesures de protection— comme par exemple l’utilisation de préser-vatifs ou l’abstinence sexuelle — et de réduc-tion des obstacles à l’usage du préservatif. Cesobstacles incluent entre autres la timidité, quiempêche d’acheter des préservatifs en public,et la difficulté à parler de l’usage de préserva-tifs avec son partenaire.

Les programmes ont eu moins de résul-tats, cependant, pour ce qui est de la modifica-tion des perceptions des jeunes quant à leurvulnérabilité aux problèmes de santé repro-ductive et de leur comportement concret —activité sexuelle et usage du préservatif. Dansl’ensemble, les programmes ont eu beaucoupplus d’impact sur les jeunes femmes que surles jeunes hommes. Le programme réalisé auCameroun et, dans un moindre degré, celuiréalisé au Botswana, a eu plus de succès queles programmes réalisés en Afrique du Sud eten Guinée.

Les résultats de ces quatre expériencesnationales peuvent être utilisés pour préparerdes recommandations applicables à la concep-tion de programmes futurs sur la santé repro-ductive des adolescents. Les résultats suggè-rent que toute période d’intervention de moinsde deux ou trois ans a peu de chance de modi-fier le comportement des adolescents—quoiqu’elles seraient susceptibles d’améliorer lesconnaissances et les attitudes qui mènent auchangement de comportement. Les expé-

riences de ces projets semblent également sug-gérer que les activités à l’intention des jeunesdoivent inclure un mélange judicieux decontact par les médias et de communication depersonne à personne, sur la base d’une évalua-tion de la situation locale et des objectifs dechangement de comportement établis par leprogramme. Les médias constituent un instru-ment efficace pour intensifier la sensibilisa-tion, mais la communication personnelle estsouvent nécessaire pour répondre aux préoc-cupations des jeunes et renforcer la confiance.De plus, les activités ciblant les jeunes aurontde plus grandes chances de succès si elles sontbien intégrées dans le contexte d’un pro-gramme de marketing social déjà établi.

Les différences enregistrées au niveaude l’impact du programme sur les jeunes sug-gèrent que l’efficacité des projets serait sansdoute renforcée si ces programmes tenaientcompte des différences entre les préoccupa-tions des hommes et celles des femmes. Peut-être faudrait-il procéder à des recherches pluspoussées pour mieux comprendre ces diffé-rences et peaufiner les messages pour leurgarantir un impact maximum ? Enfin, si laparticipation des jeunes aide à mieux ciblerles activités des programmes et à les rendreplus attrayantes, il est souhaitable que cetteparticipation se fasse dans un contexte de ser-vices d’orientation et de facilitation judicieusepour que l’attention des jeunes reste sur lesquestions de santé ayant le plus haut niveaude priorité.

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n tiers des 630 millions de personnesvivant en Afrique sub-saharienne ont

entre 10 et 24 ans—et c’est un groupe qui estde plus en plus vulnérable aux problèmes desanté. L’Afrique sub-saharienne a été lour-dement frappée par le virus du SIDA, etcompte à l’heure actuelle 22 millions de per-sonnes séropositives. Plus de la moitié desnouveaux cas de VIH sont enregistrés chezles jeunes de 15 à 24 ans, et tous les ansquelque 1,7 millions de jeunes Africainscontractent le virus. En outre, 10 à 18 % desAfricaines de ce groupe d’âge ont un enfantchaque année et, pour un grand nombre deces jeunes femmes, les grossesses non dési-rées se terminent par des avortementsréalisés dans des conditions dangereuses.

Les jeunes d’aujourd’hui courent desrisques élevés de grossesses non désirées etde maladies sexuellement transmissibles(MST), y compris le VIH/SIDA, car ilsdeviennent sexuellement actifs plus jeunesque les générations précédentes ou ne semarient que plus tard. En tant que groupe,ils sont souvent peu ou non informés enmatière de sexualité et de santé reproductiveet ils hésitent à prendre les mesures néces-saires pour se protéger. Ce comportements’explique par plusieurs facteurs : ils necroient pas courir de risque d’infection oud’autres risques de santé ; ils ne disposentpas toujours du soutien d’autres personnespour évoquer leurs préoccupations ou pro-blèmes de santé reproductive ; et biensouvent, ils n’ont pas les moyens de se pro-curer des contraceptifs ni de facilité d’accès

aux services de santé. Quant à l’utilisationdes préservatifs, pour bien des jeunes, laréduction du plaisir compte bien plus queles avantages de la protection et ils disposentd’une expérience très limitée dans l’usagedes préservatifs. Ces facteurs, ainsi qued’autres éléments de nature socio-écono-mique et culturelle, empêchent les jeunes deprendre des décisions bien informées et deprendre leurs responsabilités dans la protec-tion de leur santé.

Selon un rapport préparé à l’occasionde la Troisième Conférence sur la Populationen Afrique, organisée en 1999, les besoinsdes adolescents en matière de santé repro-ductive en Afrique sub-saharienne ont étéessentiellement négligés. Le domaine de lasanté reproductive des adolescents est encorerelativement nouveau dans la région. Lesresponsables de l’élaboration de programmesse heurtent à bien des défis qui n’ont querarement priorité aux yeux des responsablesde politique générale et du personnel des cli-niques. Ni les jeunes ni les responsables neparlent ouvertement de questions délicatestelles que la sexualité des adolescents. Il enrésulte que peu de services sont conçus spé-cifiquement pour les jeunes et l’incidence duVIH, des MST et des grossesses non dési-rées continue à augmenter.

Le Projet SMASHEn 1994, le Bureau Africain de l’Agence desEtats-Unis pour le développement interna-tional a lancé une série de dons fournis àPopulation Services International (PSI), qui

IntroductionU

les besoins des adolescentsen matière de santé

reproductive ont été

essentiellement

négligés

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ENCADRE 1

Qu’est-ce que le marketing social ?

Le marketing social a pour objet d’améliorer la santé des populations à faible revenu enencourageant l’adoption de comportements sains, en dispensant des produits et services desanté à un prix abordable et en incitant les gens à les utiliser. Le marketing social a pour butd’augmenter à la fois l’offre et la demande de produits et services de santé. Le marketing so-cial en matière de préservatifs est devenu indispensable aux programmes de prévention duVIH/SIDA dans le monde, et est un aspect important des programmes de planning familialdans certains pays.

Les produits de contraception tels que les préservatifs sont vendus, plutôt que distri-bués gratuitement, pour que les gens y attachent de la valeur et les utilisent, et les vendeurspeuvent tirer un petit bénéfice à titre de récompense. Les prix sont subventionnés de façon àêtre plus raisonnables pour les populations économiquement défavorisées. Les programmesde marketing social reçoivent des dons de produits (ou de fonds pour les acheter) et revendentles produits dans des emballages attractifs sous un nom de marque. Les produits sont vendusdans les points de vente actuels — les pharmacies, les kiosques, les salons de beauté, les cen-tres municipaux et les cliniques — fréquentés chaque jour par les populations à faible revenu.

Le marketing social dépend également des campagnes promotionnelles et éducativespour encourager les populations à adopter des pratiques saines y compris l’utilisation cor-

recte des produits vendus. Ces campagnes ont re-cours à toute une variété de médias, y compris laradio et la télévision, les unités vidéo mobiles et lesspectacles sur le vif, sans oublier les communicationsinterpersonnelles.

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est une organisation internationale à but nonlucratif, visant à déterminer au plan opéra-tionnel l’efficacité de l’adjonction d’activitéspour la jeunesse aux programmes actuels demarketing social en Afrique. Ce projet,baptisé SMASH (Social Marketing for Ado-lescent Sexual Health, Programme de marke-ting social pour la santé sexuelle des adoles-cents), comprenait des programmes derecherche et des interventions dans quatrepays : le Botswana, le Cameroun, la Guinéeet l’Afrique du Sud.

L’objectif global du projet SMASHétait le renforcement de la sensibilisation desresponsables de politique générale et deschargés de programmes à l’efficacité éven-tuelle des programmes de marketing socialvisant à réduire la vulnérabilité des adoles-cents au VIH/SIDA. Les représentantslocaux de PSI ont réalisé leurs activités encollaboration avec d’autres organisationsdans chacun des pays et en connexion avecdivers programmes nationaux de marketingsocial préexistants. Les programmes de mar-keting social ont recours aux techniques demarketing commercial traditionnelles, dont

les médias, pour stimuler un comportementplus hygiénique au sein des populations àfaible revenu (voir Encadré 1).

Dans chacun des quatre pays del’étude, le projet comportait plusieursvolets : des sondages avant et après les inter-ventions pour évaluer les connaissances desadolescents en matière de comportementsexuel, les interventions elles-mêmes, et desateliers de promotion ayant pour objet ladiscussion et la dissémination des résultatsdes projets. Les interventions incluaient lasélection de points de services où les adoles-cents pourraient se procurer des préservatifs,des informations et services, et l’organisa-tion d’activités éducatives comme parexemple des sessions de conseil par des éducateurs pairs, des clubs de jeunes et despromotions au sein des médias.

Le présent rapport décrit les princi-pales composantes des projets, l’impact desprojets sur les convictions et les comporte-ments des adolescents par rapport à la sexua-lité et à la santé reproductive, et les implica-tions pour les programmes futurs.

DES AFFICHES PORTANT LE LOGO TSA

BANANA (POUR LES JEUNES) INVITENT LES

JEUNES A SE RENDRE AUX SERVICES DE

SANTE REPRODUCTIVE AU BOTSWANA.

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es projets SMASH sont uniques enleur genre en Afrique sub-saharienne,

dans la mesure où leur impact a été évalué encomparant les résultats avec ceux desgroupes de contrôle et en fondant les évalua-tions sur un cadre de référence basé sur leschangements de comportement. L’évaluationde la plupart des programmes de promotionde la santé se limite à l’enregistrement deprocessus tels que l’exposition aux messageset à la comparaison des données recueilliesavant et après intervention sur des points telsque les connaissances, les attitudes et lescomportements. Si l’utilité de ces méthodesn’est pas remise en cause, elles ne peuventcependant pas être utilisées pour isoler leseffets d’un projet spécifique de toutes lesautres influences exercées sur la santé repro-ductive des adolescents.

Le projet SMASH utilise ce que l’onappelle un « modèle quasi-expérimental »pour évaluer son impact. Les études quasi-expérimentales ont recours à des groupes decontrôle (ou à des groupes de comparaison)et des groupes sous intervention pour faire ladistinction entre l’impact du programme àproprement parler et les autres changementsde nature contextuelle. Toutes choses égalespar ailleurs, tout changement sur le sited’intervention qui diffère de manière impor-tante des caractéristiques du site de contrôlepeut être attribué à l’intervention. Si deschangements similaires sont enregistrés auniveau des deux sites, ceux-ci doivent alorsêtre attribués à d’autres facteurs. Rares sont

les projets sur la santé reproductive des ado-lescents qui ont eu recours à cette techniqued’évaluation.

Sélection des sites de projetDans le cas du projet SMASH, les sitesd’intervention ont été sélectionnés sur labase de plusieurs considérations. Le per-sonnel de PSI a tenté d’identifier des sitesd’intervention et de contrôle ayant descaractéristiques similaires en ce qui concerneles facteurs susceptibles d’avoir un impactsur la santé reproductive, comme parexemple le nombre d’habitants, le degréd’urbanisation, le niveau socio-économiqueet l’accès aux services de santé et à l’infor-mation. En outre, après avoir analysé lesrésultats des sondages, le personnel chargéde la recherche a utilisé diverses techniquesstatistiques pour contrôler les différencesd’âge et de niveau d’éducation entre les per-sonnes interrogées. De la sorte, les résultatsdes sondages avant et après l’interventionpouvaient être comparés les uns aux autres,ce qui a permis d’isoler les effets attribua-bles aux programmes.

Au Botswana, au Cameroun et enAfrique du Sud, les services ont sélectionnédeux grandes villes dans chaque pays—unecomme site de contrôle et l’autre comme sited’intervention. Les villes de contrôle etd’intervention se trouvaient à plusieurs cen-taines de kilomètres l’une de l’autre. EnGuinée, les interventions du projet ont étéréalisées dans les deux grandes villes du

Méthodes d’évaluation des projetsL

L’impact des

projetsa été mesuré

en comparant les groupes sous

intervention et

les groupes de contrôle

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pays. Les services ont donc dû restreindre lesactivités à certains quartiers particuliers etutiliser d’autres quartiers de la même villecomme sites de contrôle. La proximité dessites de contrôle et d’intervention, et lesrisques de contamination des résultats ontfortement limité les options disponibles pourl’élaboration des programmes. Ces limita-

tions sont peut-êtrel’un des facteurs ayantcontribué à l’efficacitémédiocre du pro-gramme en Guinée(évoquée en page 14).

Schéma utilisépour mesurer lesrésultatsLes spécialistes dessciences sociales ontélaboré différentesthéories sur les change-ments de comporte-ment qui identifient lesfacteurs poussant lesgens à adopter des

comportements plus sains. L’un d’entre eux,le Modèle des croyances relatives à la santé,correspond de près aux activités du projetSMASH, ce qui en a fait un schéma précieuxpour mesurer les résultats du projet. Selon cemodèle, le comportement en matière desanté est affecté par les perceptions qu’ontles personnes des éléments suivants :1) la gravité du problème de santé ;2) la vulnérabilité de chacun au problème de

santé en question ;3) les avantages des mesures préventives ;4) les obstacles à la prise de mesures préven-

tives ; et5) l’impression qu’a chaque personne de sa

capacité de contrôle du problème (ce quel’on appelle « l’auto-efficacité »).

Les projets SMASH incluaient, à dif-férents degrés, des activités sur ces cinqaxes. Leur objet était de renforcer la sensibi-lisation au risque posé par le SIDA et lesautres maladies sexuellement transmissibles(en termes de sévérité et de susceptibilité) etd’informer les jeunes sur les mérites del’abstinence sexuelle, de la monogamie, del’usage des préservatifs et d’autres contra-ceptifs (avantages). Ils ont aussi rendu lespréservatifs et d’autres contraceptifs plusaccessibles dans des magasins servant les

jeunes, à des prix raisonnables, et ils ontpermis d’organiser des campagnes éduca-tives pour réduire le stigmate associé àl’usage du préservatif et diminuer la timi-dité qui empêche les gens d’acheter des pré-servatifs (obstacles). Enfin, les programmesont fait appel à des éducateurs venant desmêmes groupes et ont organisé des démons-trations de l’usage des préservatifs pourdonner aux jeunes la confiance dont ils ontbesoin pour prendre les mesures requisespour protéger leur santé (auto-efficacité).

Dans chaque pays concerné, les cher-cheurs ont procédé, avant l’intervention, àdes sondages portant sur un échantillonaléatoire maximum de 750 jeunes gens âgésde 13 à 22 ans, autant dans la communautéde contrôle que dans la communauté sousintervention. (Les groupes d’âge variaientd’un pays à l’autre.) Les études ont permisla collecte d’informations sur les connais-sances et le comportement des jeunes sur les axes du Modèle des croyances relatives àla santé décrit plus haut. Les indicateurschoisis figurent à l’Appendice 1. A titred’exemple, pour mesurer la sensibilité desjeunes au fait que toute activité sexuellecomporte le risque de contracter le virus duSIDA, les sondages posaient la question sui-vante : « Les rapports sexuels posent-ils desrisques ? Si oui, lesquels ? »

Des sondages de suivi organisés danschacune des communautés ont posé plu-sieurs de ces mêmes questions pour déter-miner si les activités des projets avaientpermis d’améliorer les convictions et lescomportements des jeunes gens en matièrede santé reproductive. Dans trois pays, les chercheurs ont organisé par la suite ungroupe de discussion rassemblant desjeunes gens choisis dans les communautésen vue d’étudier de manière plus appro-fondie certaines questions émanant desrésultats des sondages.

UN EDUCATEUR PAIR AU CAMEROUN

ENCOURAGE LES JEUNES A PROTEGER

LEUR SANTE.

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Interventions dans le domaine du marketing sociales projets SMASH ont été mis enplace avec des variantes dans

chacun des quatre pays étudiés, maisleurs objectifs étaient similaires—amé-liorer l’accès des adolescents aux informa-tions, produits et services relatifs à lasanté reproductive. PSI a élaboré et misen application les activités conçues pourles jeunes à titre de complément auxefforts nationaux de marketing social encours dans chaque pays. Les activitéspour les jeunes incluaient une éducationassurée par des éducateurs pairs etd’autres activités pédagogiques et promo-tionnelles et établissaient des liens impor-tants avec les services de santé reproduc-tive. (Voir en Appendice 2 un résumé dechacun des projets.)

Les jeunes ont participé à l’élabora-tion et à l’exécution des quatre projets,qui ont par ailleurs déployé des effortspour entamer un dialogue avec les jeunes.Des programmes de dialogue radio endirect, des clubs de jeunes dans les écoles,une éducation par des éducateurs pairs etdes dispensaires accueillants pour lesjeunes—décrits de manière plus détailléeci-dessous — ont encouragé les jeunes àparler de leurs préoccupations avec leurshomologues ou avec des professionnelsauxquels ils avaient confiance. En outre,les thèmes et logos des programmes,comme par exemple « Choisissons la vie »,« Mon avenir d’abord » et « Passeportpour l’avenir » tentaient de projeter unsens d’optimisme et d’encourager lesjeunes à réfléchir à leur avenir.

Education PairLes éducateurs pairs ont joué un rôleimportant dans les activités du projetSMASH. Ce système de formation estune stratégie qui permet la disséminationdes informations au sein de groupes dejeunes et encourage les changements decomportement. Les éducateurs choisisproviennent des communautés ciblées parle programme, et sont souvent des

modèles au sein de leur groupe. Dans lamesure où ils sont membres d’un réseausocial—par opposition aux experts venusde l’extérieur—ces éducateurs pairs sontplus susceptibles d’être compris et d’êtreperçus comme une source crédibled’informations. Dans le contexte des pro-grammes de marketing social, ces éduca-teurs rendent les produits et les servicesde santé plus accessibles, soit en assurantdirectement la distribution des produits,soit en indiquant où se les procurer.

L’utilisation par PSI de ce systèmed’éducation pair était unique à bien deségards. Ces éducateurs ont utilisé le jeupour assurer la dissémination des mes-sages et pour motiver les jeunes, ils ontdistribué des préservatifs et fait la promo-tion des services des cliniques de santéreproductive et ils ont participé au déve-loppement des matériaux de communica-tion conçus à l’intention des jeunes. Ilsont travaillé comme bénévoles, recevanten échange une indemnité pour leursrepas et leurs transports, des T-shirts, etl’occasion de tirer un modeste bénéfice deleurs ventes.

Magasins « spécial jeunes »Les projets SMASH ont établi des liensentre les activités pédagogiques et lessources de services et les produits desanté reproductive, comme par exempledes pharmacies, des magasins et des dis-pensaires accueillant favorablement lesjeunes. Les prestataires de services decentres choisis ont reçu, dans les quatreprojets, une formation qui les a sensibi-lisés aux préoccupations de la jeunesse etleur a permis d’être plus ouverts dansleurs interactions avec les jeunes. Lesprojets ont assuré la promotion des maga-sins participants en apposant, bien visi-blement, des affiches ou des auto-collantsportant l’emblème du programme afinque les adolescents puissent les recon-natître facilement.

Autres activités promotionnellesParmi les autres activités promotionnellesdu projet figuraient certaines des activitéssuivantes :

Présentations dans les écoles, assuréespar des éducateurs pairs, et fournissant

L

UNE EMISSION-DEBAT EN DIRECT AU BOTSWANA OFFRE UNE TRIBUNE OU LES JEUNES DISCUTENT

DE SANTE ET DE SEXUALITE.

INTERVENTIONS DANS LE CADRE DU MARKETING SOCIAL | 9

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10 | MARKETING SOCIAL POUR LA SANTE SEXUELLE DES ADOLESCENTS

des informations concrètes de manière amu-sante et distrayante, en utilisant la musique,le théâtre et des concours. Les sessionsd’éducation traitaient de questions telles quela grossesse chez les adolescentes, l’absti-nence sexuelle, le SIDA et les MST, et ellesétaient conçues en fonction des besoins desdifférents groupes d’âge et des différents

publics. Les membresde l’équipe rencon-traient les responsa-bles des écoles avantchaque présentationpour parler de la sub-stance des promotionset apporter, le caséchéant, les modifica-tions requises.

Les clubs de jeuneset les différentesorganisations sco-laires offraientd’autres possibilitésd’éducation et de par-ticipation des jeunes.Au Cameroun, leprojet SMASH a crééles clubs « HorizonJeunes », qui se sont

réunis chaque semaine dans six écoles et ontainsi pu atteindre une vaste proportion desadolescents dans la ville d’intervention. Leséducateurs pairs et les membres des clubsont en outre assuré l’animation d’une dis-cussion dans le cadre d’une table ronde surla santé reproductive des adolescents àlaquelle ont participé des responsables sco-laires, des parents, des enseignants et desjeunes. En Afrique du Sud, les jeunes édu-cateurs ont utilisé les écoles comme site deformation, de rencontres et de manifesta-tions spéciales comme par exemple lesdébats sur le SIDA.

Les programmes de radio avec partici-pation des auditeurs offrent une opportu-nité de discussions directes et animées surdes thèmes tels que les relations person-nelles, le sexe, et d’autres questions préoccu-pant les adolescents. Au nombre des ques-tions évoquées, on peut citer les suivantes : «Quand est-ce que je sais si je suis amoureux(amoureuse) ? », ou encore « Comment luifaire comprendre que je ne suis pas prête » ?Les jeunes entendent ainsi d’autres jeunes

parler des questions qui les préoccupent eux-mêmes, et les animateurs (eux-mêmes sou-vent des membres du groupe) renforcent lesmessages sur les négociations, la communica-tion et la résistance à la pression exercée parl’environnement.

Les manifestations promotionnelles tellesque concerts, projections de films, matchesde football, pièces de théâtre ou danses,servent plusieurs objectifs. Dans un envi-ronnement dynamique et distrayant, elleséduquent et motivent les publics ciblés,présentent des démonstrations de certainscomportements tels que la négociation del’utilisation du préservatif, et renforcent lasensibilisation à une marque particulière.(Dans le cas du projet SMASH, cela incluaitparfois le slogan spécial jeunes en plus de lamarque de contraceptif qui faisait l’objet dumarketing social.)

Les programmes d’informations et lesspots publicitaires diffusés à la radio ont ren-forcé la sensibilisation aux activités du projetet à la marque des produits, motivé les audi-teurs à assister aux manifestations organiséesdans le cadre du projet, et dans certains cas,inclus des messages éducatifs sur le SIDA etsur l’utilisation de préservatifs.

Les accessoires tels que les T-shirts, lesaffiches, les casquettes, les brochures, et lestableaux à feuilles volantes sont venus ren-forcer l’image du projet et fournir d’autresméthodes de transmission de messages édu-catifs. En Afrique du Sud, les organisateursdes projets ont distribué une brochure inti-tulée « Discussion ouverte entre amoureux», et une brochure sur « L’histoire deJohnny-l’Excité et son petit imperméable »

(voir la photo).

UN EDUCATEUR PAIR EN GUINEE MONTRE

UN PRESERVATIF REMPLI D’EAU POUR

EN PROUVER LA RESISTANCE A SES

CAMARADES.

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u bout de 8 à 13 mois d’activités duprojet SMASH, les chercheurs ont pro-

cédé à des sondages de suivi ayant pour objetde mesurer l’impact des interventions sur lescroyances et les comportements des adoles-cents dans le domaine de la santé. Dans lamesure où deux échantillons aléatoires diffé-rents d’adolescents ont répondu aux sondagesorganisés avant et après les interventions, lesrésultats révèlent des changements survenusau niveau des croyances et des comportementsdans l’ensemble de la communauté, et non auniveau individuel. Et même si un grand nom-bre de résultats des sondages soulèvent desquestions qui exigent une étude plus poussée,certaines conclusions essentielles peuvent enêtre tirées, notamment :■ Le plus fort taux de succès des projets a été

enregistré au niveau de l’amélioration de la sensibilisation des adolescents aux avan-tages qu’ils auraient à se protéger contre leSIDA et les grossesses non désirées, et à laréduction des obstacles à l’usage des pré-servatifs.

■ Les projets ont eu moins d’impact en géné-ral sur la susceptibilité perçue de la vulné-rabilité des jeunes aux problèmes de santéreproductive, comme par exemple l’idéeselon laquelle les activités sexuelles s’ac-compagnent du risque de contracter leSIDA, et sur les changements concrets decomportement.

■ Un seul programme—celui organisé auCameroun—a eu un impact sur plusieursdomaines des croyances et des comporte-ments dans le domaine de la santé, chez lesjeunes femmes et, dans un moindre degré,chez les jeunes hommes.

■ Dans les quatre pays concernés, les projetsont eu plus d’impact sur les jeunes femmesque sur les jeunes hommes.

Effets sur les jeunes femmesAu Botswana, au Cameroun et en Afrique duSud, les programmes ont eu un impact consi-dérable sur les convictions des femmes enmatière de santé (voir Tableau 1, page 12). Parexemple, les projets ont aidé les jeunesfemmes à mieux comprendre que l’abstinencesexuelle et l’utilisation des préservatifs per-mettaient d’éviter les grossesses non désiréeset d’autres risques de nature sexuelle. Lesprojets ont également permis de réduire cer-tains des obstacles à l’usage des préservatifs,comme par exemple la réticence à proposer àson partenaire d’utiliser un préservatif et latimidité face à l’achat de préservatifs enpublic. Cependant, les projets ont eu unimpact mitigé sur la notion selon laquelle lesactivités sexuelles s’accompagnent du risquede contracter le virus du SIDA ou d’autresMST, et sur la confiance des jeunes quant àleur capacité de prendre les mesures néces-saires pour se protéger.

Le programme le plus réussi—celuiorganisé au Cameroun—a eu un impactpositif sur le comportement des jeunesfemmes en matière de santé. Il a été établi quece programme a fait reculer l’âge des pre-mières activités sexuelles chez les jeunesfemmes et augmenté l’usage du préservatif etl’abstinence sexuelle pour prévenir les gros-sesses non désirées (voir la Figure 1, quiillustre les changements enregistrés à la suitede l’intervention dans la ville d’Edéa). Le pro-gramme mené à bien au Cameroun a égale-ment permis de renforcer les chances d’utilisa-tion des préservatifs par les jeunes femmes.Les trois autres programmes ont, dansl’ensemble, eu un effet moindre sur le com-portement des jeunes femmes.

les projets ont euplus d’impact sur les jeunes

femmes que sur les

jeunes hommesImpact sur les croyances et lescomportements des adolescentsA

Page 13: Marketing social pour la santé sexuelle des adolescents

12 | MARKETING SOCIAL POUR LA SANTE SEXUELLE DES ADOLESCENTS

Effets sur les jeunes hommesLe programme a eu globalement moinsd’effet sur les jeunes hommes (voir leTableau 2, page 13) par rapport aux jeunesfemmes. Au Botswana et en Guinée, lesprogrammes n’ont pas réussi à rendre lesjeunes hommes plus conscients des risquesassociés aux activités sexuelles ou des avan-tages qu’ils auraient à se protéger contre leSIDA. (L’on ne dispose pas des donnéesconcernant les hommes en Afrique duSud.) Au Cameroun, le programme n’aréussi qu’à faire connaître le fait quel’usage des préservatifs et autres contracep-tifs permettait d’éviter les grossesses nondésirées. A titre d’exemple, le taux des per-sonnes sachant que les préservatifs permet-taient d’éviter les grossesses non désiréesest passé d’environ 65 % à 71 % chez lesjeunes gens dans la ville d’intervention(voir la Figure 2, page 13).

Le comportement des jeuneshommes a légèrement changé à la suite desinterventions du projet. Au Cameroun, leprogramme a permis d’augmenter lerecours à l’abstinence et l’usage des contra-ceptifs autres que les préservatifs pour pré-venir les grossesses et réduire le nombre departenaires multiples chez les jeuneshommes. Au Botswana, les hommes ontdéclaré qu’ils avaient moins de partenairesirrégulières, mais aucun autre changementn’a été enregistré au niveau du comporte-ment sexuel ou de l’usage du préservatif.En Guinée, les résultats de l’évaluationsemblent contradictoires ; en effet, les rap-ports d’une utilisation accrue des préserva-tifs n’ont pas été accompagnés d’autreschangements de comportement ou descroyances chez les jeunes hommes.

Plusieurs facteurs peuvent expliquerl’impact plus limité qu’a eu le projet sur lesjeunes hommes. Les projets n’ont pas prêtéattention aux différences entre jeuneshommes et jeunes femmes lors de la con-ception des messages transmis. A titred’exemple, les jeunes femmes se préoccu-pent sans doute davantage des questions degrossesse, qui ont un impact plus immédiatsur leur existence, que des MST, quiparfois ne se révèlent pas pendant uncertain temps. Les préoccupations immé-diates quant aux grossesses expliquentpeut-être aussi pourquoi les convictions etles comportements des femmes semblent

FIGURE 1

Pourcentage de jeunes femmes au Cameroun qui :

Citent le SIDA/les MST comme unrisque des rapports sexuels

Savent que les préservatifs peuventprévenir une grossesse

Pensent qu’il est normal que la femme propose un préservatif

Ont eu des rapports sexuels avant ou à l’âge de 15 ans*

* Parmi celles âgées de 15 ans ou plus** Parmi celles actives sexuellementN.B. : Les sondages avant et après inter-vention ont été effectués auprès de deux échantillons d’adolescentes sélectionnées demanière indépendante et aléatoire.

Indiquent qu’elles se servent de préservatifs pour planifier les naissances**

38 %

35 %

39 %

74 %

73 %

76 %

10 %

4 %

21 %

52 %

AVANT INTERVENTIONAPRES INTERVENTION

TABLEAU 1

Le projet SMASH a-t-il eu un impact sur les jeunes femmes ?

AfriqueBotswana Cameroun Guinée du Sud

Opinions sur la santé

Vulnérabilité aux risques sexuels Oui Non Mitigé Mitigé

Avantages de l’action Oui Oui Non Oui

Obstacles à l’action Oui Oui – Oui

Auto-efficacité* Non Oui Non Mitigé

Comportement en matière de santé

Activité sexuelle Non Oui Non Non

Prévention de la grossesse Non Oui Oui Non

Usage de préservatifs Non Oui Non Non

N.B. : « Oui » veut dire que le programme a eu l’effet recherché au niveau d’au moins un indicateurdans ce domaine. Le programme a eu l’effet recherché si la différence entre le significatif change-ment observé au site d’intervention et le changement observé au site témoin était significatif sur leplan statistique, et dans la bonne direction. « Mitigé » signifie que le programme a eu à la fois deseffets souhaités et non souhaités. « – » veut dire que les indicateurs n’ont pas été mesurés ou queles données n’étaient pas disponibles. Les indicateurs de chaque rubrique figurent en Appendice 1.*La perception qu’une personne se fait de sa capacité à agir ou à changer de comportement.

Page 14: Marketing social pour la santé sexuelle des adolescents

INTERVENTIONS DANS LE CADRE DU MARKETING SOCIAL | 13

s’être modifiés plus facilement que ceux deshommes. Il est possible que les activités duprojet SMASH aient mieux réussi à traiterdes préoccupations des femmes ; cependant,des recherches plus approfondies serontnécessaires pour déterminer pourquoi lesattitudes des jeunes femmes ont changéavant celles des jeunes hommes (voir égale-ment la discussion à l’Encadré 2, page 14).

Facteurs expliquant l’efficacitédes programmesBien que les projets SMASH aient étésimilaires à bien des égards, ils ont eu unimpact considérablement différent d’unpays à l’autre. Les projets réalisés auCameroun et, dans un moindre degré, auBotswana ont remporté plus de succès queceux mis en application en Afrique du Sudet en Guinée.

Le projet réalisé au Cameroun est leseul qui ait eu les effets recherchés sur lestrois volets du comportement des femmesen matière de santé reproductive : activitésexuelle, prévention des grossesses et utili-sation des préservatifs. Et il a eu un impactplus important sur les jeunes hommes queles autres projets. Cet impact accru peuts’expliquer par la durée de l’interventionavant les évaluations — 13 mois au lieu dehuit à dix mois pour les autres projets.

L’impact plus marqué du projet auCameroun peut également être expliqué parle fait que les campagnes de médias et lescommunications interpersonnelles ontréussi à toucher une proportion importantede la population ciblée. Dans la ville d’Edéa(population : 86.000 habitants), où ont eulieu les interventions, les sondages de suiviont révélé que 91 % des adolescents avaiententendu parler des clubs de jeunes créésdans le cadre du projet, près d’un tiers par-ticipaient activement aux activités, etpresque la moitié avaient assisté à au moinsune réunion. De plus, la vaste portée de lastation de radio locale a permis à une pro-portion importante du groupe ciblé parl’intervention d’entendre le programme dediscussion à la radio organisé par le projet.

Au Botswana, le projet a eu un im-pact positif dans plusieurs domaines clés.De jeunes promoteurs bénéficiant de l’ex-périence nécessaire ont élaboré et assuré lagestion des campagnes éducatives directe-ment sur le terrain et utilisé une combinai-

TABLEAU 2

Le projet SMASH a-t-il eu un impact sur les jeunes hommes ?

Botswana Cameroun Guinée Afriquedu Sud

Opinions sur la santé

Vulnérabilité aux risques sexuels Non Non Non –

Avantages de l’action Non Oui Non –

Obstacles à l’action Non Non – –

Auto-efficacité * Non Non Non –

Comportement en matière de santé

Activité sexuelle Oui Oui Non –

Prévention de la grossesse Non Oui Non –

Usage de préservatifs Non Non ** –

N.B. : « Oui » veut dire que le programme a eu l’effet recherché au niveau d’au moins un indicateur dans ce domaine. Le programme a eu l’effet recherché si la différence entre le changement observé au site d’intervention et le changement observé au site témoin était significatif sur le plan statistique, et dans la bonne direction. « Mitigé » signifie que le programme a eu à la fois des effets souhaités et non souhaités. « – » veut dire que les indicateurs n’ont pas été mesurés ou que les données n’étaient pas disponibles. Les indicateurs de chaque rubrique figurent en Appendice 1.

* Perception qu’une personne se fait de sa capacité à agir ou à changer de comportement.

** Les résultats ne sont pas concluants.

FIGURE 2

Pourcentage de jeunes hommes au Cameroun qui :

Citent le SIDA/les MST comme un risque des rapports sexuels

Savent que les préservatifspeuvent prévenir une grossesse

Pensent qu’il est normal que la femme propose un préservatif

Ont eu des rapports sexuels avant ou à l’âge de 15 ans*

* Parmi ceux âgés de 15 ans ou plus.** Tous jeunes hommes confondus, ceux qui sont actifs et ne le sont pas sur le plan sexuelN.B. : Les sondages avant et après interventionont été effectués auprès de deux échantillons d’adolescents sélectionnés de manière indépendante et aléatoire.

Ont eu deux ou plusieurs partenairesdans les deux derniers mois**

57 %

47 %

65 %

71 %

71 %

67 %

31 %

20 %

16 %

7 %

AVANT INTERVENTIONAPRES INTERVENTION

Page 15: Marketing social pour la santé sexuelle des adolescents

ENCADRE 2

Les jeunes parlent de l’usage du préservatif

Après avoir mené des études visant à évaluer les attitudes et les comportements desadolescents en matière de santé reproductive, le projet SMASH a réuni des groupes dediscussions dirigées avec des jeunes hommes et des jeunes femmes avec pour objet d’ap-profondir les questions auxquelles les études n’avaient pas répondu. Il est ressorti desdiscussions que si les jeunes gens de ces pays peuvent se procurer facilement des préser-vatifs peu coûteux (tous ces pays bénéficient de programmes de marketing social), ilexiste encore de nombreux obstacles à l’usage du préservatif.

Si beaucoup de jeunes sont conscients que l’usage du préservatif est la meilleurefaçon de se protéger contre le VIH/SIDA et autres MST, les préservatifs incarnent sou-vent non pas une notion d’amélioration de la santé mais des vices de la société. Par exem-ple, beaucoup de jeunes gens croient que les préservatifs sont réservés aux prostituées ouà ceux qui ont des par-tenaires de passage oudes relations sexuellesextraconjugales. Parconséquent, le fait deconseiller l’usage despréservatifs à quelqu’unimplique un manque deconfiance et tend à sug-gérer que l’on est in-fecté. Une jeune femmeguinéenne explique :« Les gens qui utilisentles préservatifs sontsouvent des gens ma-lades et qui préfèrent nepas révéler leur état. »Pour réduire le stigmateassocié à l’usage du pré-servatif, les femmestrouvent qu’il est sou-vent plus facile de pro-poser l’usage d’un pré-servatif pour éviter les grossesses plutôt que pour prévenir les MST.

Les jeunes gens qui achètent des préservatifs ont un sentiment de honte — celamontre qu’ils sont actifs sexuellement et ils craignent que leurs parents ne l’apprennent.Les jeunes hommes peuvent éviter le problème en demandant des préservatifs à leursamis, mais les filles hésitent à faire de même car elles redoutent les commérages sur leurréputation. Comme l’explique une jeune femme du Botswana : « Les garçons ont le droitde vivre librement. Ils peuvent se procurer des préservatifs quand ils en ont besoin... Lesfilles ont peur de ce que les gens penseront d’elles car elles connaissent leurs réactions...Ils diront que nous sommes des prostituées. »

Certains jeunes disent qu’ils préfèrent acheter les préservatifs discrètement dans lespharmacies et les épiceries plutôt que de s’en procurer dans les dispensaires de soins oùles infirmières risquent de les interroger sur leur comportement. Les adolescents expri-ment leur inquiétude quant à la qualité des préservatifs disponibles dans divers points devente. Beaucoup d’entre eux croient que les préservatifs qui sont vendus dans les phar-macies climatisées où il fait frais sont de meilleure qualité — plus neufs et mieux conser-vés — que ceux qu’ils obtiennent sur les marchés extérieurs ou auprès des vendeursambulants ou qu’ils demandent à leurs amis.

Enfin, de nombreux adolescents perçoivent l’usage des préservatifs dans les rela-tions sexuelles comme atténuant le plaisir des rapports sexuels, rendant ceux-ci plus arti-ficiels ou trop impersonnels. Voici deux expressions que l’on entend fréquemment dansles groupes de discussion : « On ne peut pas sucer un bonbon sans défaire le papier » et« Une banane se mange sans la peau. »

14 | MARKETING SOCIAL POUR LA SANTE SEXUELLE DES ADOLESCENTS

son d’approches interpersonnelles (commepar exemple des sessions éducatives dansles écoles) et des campagnes dans lesmédias (avec par exemple la diffusion deprogrammes radios deux fois par semaine).Par ailleurs, dans la mesure où la ville où aeu lieu l’intervention au Botswana avaitune population relativement modeste(30.000 personnes), les éducateurs pairssont parvenus à atteindre une proportionimportante des adolescents avec leurs mes-sages d’incitation aux changements decomportement.

Plusieurs facteurs expliquent pour-quoi deux des projets ont eu moins de suc-cès. En Afrique du Sud, le projet s’estdéroulé dans une vaste zone métropolitainedont la population dépassait les deuxmillions. Dans ce contexte, les 20 jeuneséducateurs retenus par le projet n’ont puatteindre qu’une petite proportion de lapopulation d’adolescents. Par ailleurs, lesdossiers d’information avaient été conçusentièrement par des jeunes qui avaient misl’accent sur la prévention des grossesses.Pour les jeunes, la prévention des gros-sesses constituait sans doute une préoccu-pation plus pressante que le risque de con-tracter le virus du SIDA, dans la mesure oùune grossesse constitue une menace plusimmédiate, ou peut-être n’ont-ils pas jugéqu’ils couraient un risque élevé decontracter le SIDA. En conséquence, lesdocuments d’information n’ont pas sus’intégrer de manière satisfaisante au pro-gramme plus vaste de marketing social, quifaisait la promotion du préservatif pourprévenir les MST et le SIDA.

Le projet réalisé en Guinée s’estheurté à deux obstacles. Pour commencer,l’évaluation a été réalisée après seulementhuit mois d’activités. Ensuite, le projet n’aété exécuté que dans certains quartiers desdeux villes principales du pays, d’autresquartiers servant de sites de contrôle. Leprojet n’a réalisé que peu d’activités avecles médias dans la mesure où ces dernièresauraient touché autant aux sites de contrôlequ’aux sites d’intervention, ce qui aurait eucomme résultat une « contamination » desrésultats du projet. Par suite, le projet n’apu utiliser pleinement les médias pour ren-forcer le volet éducatif par les membres dugroupe du programme.

« MR. LOVERMAN » (DON JUAN), MASCOTTE DU PRESERVATIF LOVERS

PLUS EN AFRIQUE DU SUD, FAIT APPEL A L’HUMOUR POUR AIDER

LES JEUNES A SURMONTER LEUR TIMIDITE.

Page 16: Marketing social pour la santé sexuelle des adolescents

n 1998 et 1999, les quatre projetsSMASH ont organisé des ateliers de

promotion des droits qui ont rassemblé desreprésentants du monde de la santé reproduc-tive des adolescents (ou SRA). Au nombre desparticipants figuraient des représentants d’or-ganisations non gouvernementales (ONG),des ministères d’état, des organismes dona-teurs, des agences multilatérales (comme parexemple l’UNICEF) et des organismes de re-cherche. L’objet de ces ateliers était d’offrir àces spécialistes de la santé reproductive desadolescents une occasion de se rencontrer,d’échanger des enseignements sur les appro-ches retenues pour les programmes sur la SRAet d’identifier des questions susceptibles d’êtretraitées par des campagnes de promotion pourle changement des politiques en place.

Plusieurs thèmes communs sont res-sortis des ateliers :■ La frustration éprouvée face à la disponibi-

lité limitée des services de santé reproduc-tive pour les adolescents.

■ L’absence de politiques nationales ou dedirectives approuvées au niveau nationalpour répondre aux besoins des jeunes enmatière de santé.

■ Une impression générale que les représen-tants du secteur de la SRA sont surchargésde travail. Le fait qu’ils n’aient pas la possi-bilité d’organiser des activités d’actionsociale explique peut-être pourquoi lesgouvernements ne s’empressent pas dedévelopper des politiques applicables à lasanté reproductive des adolescents.

■ Un manque de communication et de colla-boration entre représentants de la SRA.

■ Une certaine difficulté à définir un axeprécis sur lequel s’articuleraient diversesactions et activités en matière de santéreproductive des adolescents. Le domainede la santé reproductive des adolescentsinclut le SIDA, les grossesses non désirées,l’avortement, le viol, les sévices, l’identitésexuelle, et diverses autres questions. Cesont souvent des questions complexes etsujettes à controverse, dont la discussion enpublic ne saurait se faire sans longs débatset avec le risque d’une publicité négative,voire d’un retour de bâton.

les ateliers traitant des résultatsdes projets ont

renforcé la communicationentre les représentants

Promotion de la santé reproductive des adolescents

E

DES EDUCATEURS PAIRS REPRENNENT LES

SLOGANS DU PROJET POUR PROMOUVOIR LA

SANTE REPRODUCTIVE AU COURS DU FESTI-

VAL DE LA JEUNESSE AU CAMEROUN.

Page 17: Marketing social pour la santé sexuelle des adolescents

Les participants à l’ensemble desateliers ont formulé diverses recomman-dations sur ces différents points. AuCameroun, les participants ont énergique-ment recommandé que le document depolitique nationale en matière de SRA—élaboré au préalable mais jamais adoptéofficiellement—soit signé et rendu public.De même, en Afrique du Sud, lesmembres d’un groupe de travail sur lasanté reproductive des adolescents ontindiqué que, d’après eux, il fallait en toutepriorité mettre au point des Directivesnationales sur la santé des jeunes et desadolescents, qui servirait de cadre de réfé-rence pour évaluer la prestation des ser-vices et promouvoir le changement.

L’atelier organisé au Cameroun aélaboré une liste d’initiatives possiblesd’action sociale et constitué un comité desuivi chargé de leur réalisation. Parmi lesactivités possibles figurent les suivantes :■ Inviter des parlementaires représentant

différents partis politiques à assister àdes activités organisées dans le cadredu programme pour la santé reproduc-tive des adolescents pour leur per-mettre de mieux comprendre les ques-tions évoquées et les mobiliser commepartisans éventuels. A l’occasion deleurs visites, il serait possibled’évoquer un problème de politiquegénérale actuel.

■ Enseigner aux journalistes de la presseécrite et parlée à communiquer sur lesquestions liées à la santé reproductivedes adolescents.

■ Sensibiliser les parents, les dirigeantsreligieux, les enseignants et les adultesen général aux questions concernant lasanté reproductive des adolescents,étant donné l’influence considérableque ces groupes exercent sur les ado-lescents. Il serait possible d’organiserun atelier chargé d’examiner les préoc-cupations de ces groupes et de trouverune méthode permettant d’en traiter.Les conclusions de cet atelier pour-raient être ensuite partagées avectoutes les ONG qui travaillent avecdes adolescents.

■ Utiliser les jours fériés populaires pourtransmettre un message important enmatière de promotion de la santéreproductive des adolescents dans toutle pays, par le biais de T-shirts, de pro-spectus, de débats télévisés et d’autresmoyens. Toutes les ONG travaillantavec des jeunes utiliseraient le mêmemessage et travailleraient en collabora-tion avec la presse locale pour assurerune diffusion maximum du message.

Quoiqu’il soit trop tôt pour tenterd’évaluer le résultat des efforts d’actionsociale dans les quatre pays de l’étude, lesateliers ont joué un rôle très importantdans le renforcement des communicationsentre prestataires de services de SRA. Ala suite des ateliers, les parties concernéesen Afrique du Sud et en Guinée se ren-contrent plus régulièrement. Desmembres de PSI sont également devenusmembres d’un réseau croissant de partiesintéressées dans le domaine de la santéreproductive des adolescents. En Afriquedu Sud, par exemple, la Société pour lasanté de la famille (membre de PSI enAfrique du Sud) participe maintenant àun certain nombre de nouvelles initiatives,dont un groupe de travail sur la SRAcomposé de six personnes, une Initiativenationale sur la santé sexuelle des adoles-cents, et plusieurs conférences et ateliersde formation.AU CAMEROUN, DES EDUCATEURS PAIRS ONT

LOUE DES MOTOS POUR FAIRE UNE ENTREE

EN FANFARE LORS D’UN MATCH DE FOOT.

16 | MARKETING SOCIAL POUR LA SANTE SEXUELLE DES ADOLESCENTS

Page 18: Marketing social pour la santé sexuelle des adolescents

es résultats du projet SMASH offrentdes enseignements précieux qui per-

mettront d’améliorer les programmes de mar-keting social, les activités de recherche etd’évaluation, et les efforts d’action sociale.

1. La modification du comportement des adolescents exigera parfois un pro-gramme d’efforts intensifs sur au moinsdeux ou trois ans. L’expérience du projetSMASH a révélé que les programmes demarketing social pour les jeunes ayant unebrève période d’intervention (un an oumoins) permettront parfois d’améliorer lesconnaissances en matière de santé reproduc-tive—ce qui pourra avoir comme résultat unchangement de comportement—mais ils ontpeu de chances d’avoir un impact majeur surles comportements en général.

2. Les programmes de marketing socialpour les jeunes enregistrent le plus d’effi-cacité lorsqu’ils se composent d’une com-binaison judicieuse de promotion dansles médias et de communications inter-personnelles (face à face). Les approchesinterpersonnelles, comme l’éducation enpetits groupes assurés par des éducateurspairs, sont d’une grande efficacité lorsqu’ils’agit de promouvoir le dialogue, mais ellessont d’une portée limitée—et donc d’unimpact limité—sauf lorsqu’elles s’accompa-gnent d’activités importantes au niveau desmédias. De même, les programmes qui s’enremettent aux médias pourront sensibiliserles gens aux problèmes et modifier lesnormes définissant ce que l’on peut discuteren société, mais ils ne parviendront que demanière limitée à traiter des préoccupationsdes jeunes et à renforcer leur confiance. Pourréussir, les programmes doivent en fait com-biner les deux approches, en fonction d’une

évaluation attentive du contexte local et desobjectifs de changement de comportementque s’est donné le programme.

3. Les interventions ciblant les adoles-cents auront plus de chance de succès sil’on comprend mieux les différentes pré-occupations sexuelles des jeunes hommeset femmes. Les activités du programmeSMASH ont eu un impact plus important surles jeunes femmes que sur les jeuneshommes. D’après l’expérience acquise, lesactivités du programme et les messages decommunication seront peut-être plus effi-caces s’ils sont adaptés aux préoccupationsspécifiques aux hommes et aux femmes.Néanmoins, les deux sexes doivent entendredes messages cohérents si l’on veut assurerqu’ils se comprennent lorsqu’ils négocientl’utilisation de préservatifs. Une étude appro-fondie des perceptions et des comportementsmasculins et féminins permettra peut-êtred’aider à élaborer des stratégies de communi-cation ayant un impact maximum.

4. La promotion de l’usage des préserva-tifs pour se protéger contre les MST ou leSIDA exige l’élaboration de stratégies decommunication précises si l’on veut ré-duire le stigmate associé à l’utilisation dupréservatif. Lorsque l’on parle avec desjeunes (voir Encadré 2, page 14), on découvrele dilemme auquel se heurtent les pro-grammes qui tentent d’encourager l’utilisa-tion du préservatif. D’un côté, il est impor-tant d’éduquer les gens quant à l’efficacitédes préservatifs dans la prévention des mal-adies et au fait qu’ils doivent être utilisésdans les situations à niveau de risque élevé(comme par exemple avec des partenaires nonréguliers). Pour répondre à cette question, lesprogrammes de prévention du SIDA devront

Leçons tirées du programme etimplications pour l’avenirL

les programmes efficaces combinent lacommunication par

les médias et lescommunications face à face

Page 19: Marketing social pour la santé sexuelle des adolescents

élaborer des messages et des activités quiintensifient la perception réaliste du risquepersonnel couru par chacun. D’un autre côté,il est important d’associer les préservatifs àl’idée d’un style de vie positif afin de réduirela négativité associée à leur utilisation (parexemple, « les préservatifs, c’est seulementpour les prostituées, pas pour moi. »). Lesprogrammes doivent tester leurs messagespour veiller à ce qu’ils ne renforcent pas l’idéenégative associée à l’usage d’un préservatif.

5. La participation des jeunes à l’élabora-tion même des programmes est béné-fique, mais il est nécessaire de disposeraussi de direction et de facilitation pourveiller à ce que les adolescents se concen-trent sur les questions d’importance cri-tique. La participation des adolescents àl’élaboration des programmes aide à garantirque les matériaux pédagogiques préparés sontattrayants pour les jeunes. Cependant, il fautfaire preuve d’une certaine prudence. L’expé-rience du programme SMASH en Afrique duSud a prouvé que les documents risquent fortde se concentrer sur des questions dont lesjeunes sont déjà relativement conscients(comme par exemple la prévention des gros-sesses) et pas toujours sur les questions quisont en fait les plus importantes du point devue de la santé publique (comme parexemple le SIDA).

6. Il convient de donner aux programmesde marketing social ciblant les jeunes desobjectifs mesurables et des hypothèsesclairement définies quant aux change-ments de comportement recherchés. Uncadre de référence pour les changements decomportement recherchés pourrait être utilepour identifier les facteurs qui influencent lescomportements et susceptibles d’être traitésdans le cadre d’interventions du programme(voir la description qui figure en page 8). Lesdomaines sur lesquels on pourrait souhaitermettre l’accent à l’avenir incluent un renfor-cement de la perception par les jeunes du faitqu’ils courent eux-mêmes des risques et deleur confiance dans le fait qu’ils peuvent fairequelque chose pour prévenir les problèmes desanté. Les programmes doivent en outreorganiser un soutien au niveau communau-taire et entre homologues pour encouragerdes comportements plus sains et répondreaux préoccupations exprimées quant auxinconvénients perçus de l’utilisation des pré-servatifs (voir Encadré 2, page 14).

7. Une évaluation est nécessaire pourmesurer l’impact des activités des pro-grammes. Les méthodes de recherche quiutilisent un groupe de contrôle sont idéales,mais elles ne sont pas toujours faisables. Lesorganisations qui peuvent consacrer des res-sources à ce genre d’évaluations peuvent lesaméliorer par l’usage de questionnaires stan-dards et d’un échantillon de taille plus impor-tante (1.000 par exemple) pour réduire auminimum les marges d’erreur. Toutes lesorganisations engagées dans l’évaluation deprogrammes peuvent bénéficier de l’adjonc-tion aux sondages quantitatifs de recherchede nature qualitative—comme par exempleles discussions de groupes thématiques—pour participer à l’élaboration des pro-grammes et jeter une nouvelle lumière sur lesrésultats des programmes et des sondages.

8. Il est nécessaire d’intensifier la collabo-ration entre les ONG pour promouvoirefficacement un changement de compor-tement. Un environnement propice estd’importance critique pour le succès des pro-grammes de santé reproductive des adoles-cents. Bien souvent, des changementsdevront être apportés aux politiques natio-nales et aux normes communautaires pourassurer le succès des programmes et enregis-trer les changements de comportement sou-haités. Cependant, les organisations indivi-duelles qui s’occupent des programmes des-tinés aux adolescents ont des ressources plusque limitées, ont du mal à s’acquitter de leurstâches quotidiennes et elles ne parviennentpas à s’unir autour d’un objectif commun desanté publique. L’établissement d’une colla-boration et le renforcement de coalitionsentre ces organisations permettraient d’amé-liorer la capacité de chacune d’elles às’engager dans des efforts d’action sociale.

Le projet de recherche opérationnelleSMASH a fourni bien des enseignementsparticulièrement pertinents pour les pro-grammes actuels et futurs de marketing socialdestinés aux adolescents. Il a permis d’identi-fier des défis communs et des stratégies réus-sissant à atteindre les jeunes. Il a égalementmis l’accent sur l’importance d’une étroitecollaboration avec les organisations parte-naires pour renforcer les programmes demarketing social et intensifier des effortsmieux coordonnés dont le but est l’améliora-tion de la santé des adolescents.

EN AFRIQUE DU SUD, DES EDUCATEURS

PAIRS APPRENNENT DES TECHNIQUES

DONT ILS SE SERVIRONT POUR CREER DES

SUPPORTS PEDAGOGIQUES POUR LES

JEUNES.

18 | MARKETING SOCIAL POUR LA SANTE SEXUELLE DES ADOLESCENTS

Page 20: Marketing social pour la santé sexuelle des adolescents

Les projets SMASH ont sondé adolescents et ado-lescentes pour connaître leurs opinions et compor-tements dans les domaines suivants :

Vulnérabilité aux risques sexuelsLes rapports sexuels engendrent le risque decontracter le virus du SIDALes rapports sexuels risquent de provoquer une grossesseLes jeunes risquent de contracter le virus du SIDA

Avantages de l’abstinence sexuelleEmpêche la grossesse (non désirée) Empêche de prendre des risques sur le plansexuelEmpêche de contracter le virus du SIDA

Avantages d’être monogame /fidèleEmpêche de prendre des risques sur le plansexuelProtège contre le SIDA

Avantages des préservatifsEmpêchent la grossesse (non désirée) Empêchent de prendre des risques sur le plan sexuelEmpêchent de contracter le virus du SIDA

Connaissance d’autres méthodesTout autre contraceptifPiluleInjectables

Obstacles à l’abstinenceLa plupart des jeunes de mon âge ont des rapports sexuelsLes rapports sexuels vous donnent de l’importanceLes rapports sexuels débouchent sur le mariageLes rapports sexuels avant le mariage, c’est bien

Obstacles à l’emploi des préservatifsCe n’est pas à la femme de les proposerJe n’ose pas acheter de préservatifs en publicC’est à l’homme de se protéger

Degré de maîtrise de cesquestions (auto-efficacité)Discute souvent de rapports sexuels/protectionA discuté de questions sexuelles avec un parte-naire de passageA discuté de planning familial avec son (sa) partenaireA discuté de prévention de MSI avec son (sa) partenaireUn peu perdu(e) sur les questions sexuelles

Comportement sexuelExpérimenté sur le plan sexuelA l’âge de 15 ans, avait déjà eu des rapportssexuelsDeux partenaires réguliers ou plus l’année passéeDeux partenaires de passage ou plus l’annéepasséeDeux partenaires ou plus ces six derniers moisDeux partenaires ou plus ces quatre dernièressemaines

Prévention de la grossesseSe sert de préservatifs pour planifier les naissancesSe sert d’une autre méthode moderneS’abstient de rapports sexuelsA déjà utilisé des préservatifs pour planifier les naissances A déjà pris la pilule pour planifier les naissances

Emploi des préservatifsA déjà utilisé des préservatifs A utilisé un préservatif lors de ses derniers rapports sexuelsA utilisé un préservatif lors de ses derniers rapports avec son (sa) partenaire régulier(ère)A utilisé un préservatif lors de ses derniers rapports avec un(e) partenaire de passageMet en général un préservatif

Appendice 1Indicateurs utilisés pour mesurer les opinions et comportements des adolescents en matière de santé

AU CAMEROUN, UNE BROCHURE DE

COULEURS VIVES ENCOURAGE DES

JEUNES A « PENSER AVANT D’AGIR ».

EN GUINEE, LES EDUCATEURS PAIRS

UTILISENT DES ILLUSTRATIONS POUR

PARLER DE SANTE REPRODUCTIVE.

Page 21: Marketing social pour la santé sexuelle des adolescents

Tsa Banana, Botswana

Tsa Banana, qui veut dire «Pour adolescents » en sets-wana, langue locale, a étéun projet financé parUSAID en vue de déter-miner l’impact des techni-ques de marketing social orienté vers lesjeunes au Botswana. Le projet s’est dérouléde mars 1995 à mars 1996. Depuis lors, plu-sieurs volets et stratégies du programme ontcontinué à être appliqués au Botswana et ontété reproduits en Zambie, au Malawi, enTanzanie et en Namibie.

Conception du projet

Le projet a mené des études sur les connais-sances, les attitudes, les opinions et les prati-ques des jeunes, au début et la fin de lapériode d’intervention. La ville de Lobatse aété choisie comme site d’intervention etFrancistown, comme site témoin.

Tsa Banana avait pour but d’améliorerla santé reproductive des adolescents àLobatse en créant un nom pour les activitésdu projet et les services de santé connexes eten développant ces services en 28 lieux fré-quentés par les jeunes—comme les dispen-saires, les magasins et les salles de jeux. Leprojet a fait la publicité de ces lieux publicsen tant qu’endroits où chercher des informa-tions et des conseils sur les relations amou-reuses, le virus du SIDA, la grossesse chezles adolescentes et les maladies sexuellementtransmissibles. Efforts et documents de pro-motion ont été centrés autour d’un messagede base « Restez en bonne santé à l’aide depréservatifs ainsi que des services et conseilsofferts par les centres de Tsa Banana enmatière de santé reproductive ».

Le personnel affecté à ces centres dejeunes a assisté à un atelier d’une demi-journée de cours sur la santé reproductive.

Plus tard, les directeurs de projet leur ontrendu visite pour s’assurer que les effectifsétaient suffisants et qu’ils avaient à leur dis-position suffisamment de documents écrits etautres ressources pour les jeunes.

Chaque centre a repris le nom de pro-jet Tsa Banana, indiquant ainsi une orienta-tion pro-jeunes. Ce nom a été utilisé en par-tie parce que les recherches avaient montréque les jeunes ont l’impression que « le dis-pensaire, c’est fait pour quelqu’un d’autre,pas pour moi. » Le logo du projet est uneversion modifiée d’une marque populaire depréservatifs, Lovers Plus, sans toutefois quela marque soit mentionnée. Le nouveau logocontient le symbol vert largement reconnu« plus », avec Tsa Banana à l’intérieur.

Education et divertissement

Le projet Tsa Banana s’est aussi appuyé surd’autres stratégies pour communiquer desmessages pédagogiques aux jeunes. Deséquipes d’éducation pair et de promotion(Peer Education and Promotion ou PEP) sesont produites devant des petits groupes despectateurs dans des écoles et des lieuxpublics. Elles ont présenté en scène descouples négociant l’usage du préservatif,organisé des concours sur la connaissance desujets liés à la santé reproductive et ontrépondu aux questions du public. Leséquipes PEP ont gagné la confiance de chefsd’établissement sceptiques en soulignantqu’il était important de connaître ses limites,de demander des conseils, de se faire soigneret de résister à la pression des camarades. Enfin de projet, la quasi-totalité des jeunesdans la tranche d’âge 13-18 ans à Lobatseavait vu un spectacle PEP.

Sept spectacles de promotion en directcentrés autour de pièces, de danse, degroupes de musique, de concours et desketchs locaux ont attiré entre 500 à 3.500

Appendice 2Résumé des programmes dans les différents pays

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adolescents chacun. Les spectacles de TsaBanana ont souligné les solutions plutôt queles problèmes : les messages ont été centréssur les idées de « s’amuser », de « rester enbonne santé » et de « bien se faire conseiller ».Pour promouvoir une forte participation auxspectacles, le personnel du projet a posé desaffiches et des banderoles un peu partout enville, fait des annonces dans les écoles,diffusé de la musique à plein volume le jourdes rencontres et a fait de la publicité en villeau mégaphone.

Les émissions bi-hebdomadaires dePSI ont aussi fait connaître les événementsen direct et les sessions PEP mais ils ont étéannoncés sans préciser, les messages duprojet (afin que le site témoin, Francistown,ne soit pas affecté). Les éléments de soutiencomme affiches, brochures et T-shirts ontété facteurs d’enthousiasme — mais pasautant que les émissions en direct.

Impact sur les opinions des adolescentsen matière de santéD’après l’évaluation, le projet Tsa Banana aeu un impact positif sur plusieurs opinionsdes adolescents en matière de santé enl’espace de huit mois. A l’issue des six pre-miers mois d’existence du projet, 68 % desadolescentes et 71 % des adolescents deLobatse avaient entendu parler du projetTsa Banana et leurs opinions au sujet duvirus du SIDA et d’un comportement deprévention s’étaient nettement améliorées.Après cette intervention, les adolescentsétaient une fois et demie plus enclins àcroire que le port d’un préservatif évite decontracter une maladie sexuellement trans-missible. Et ils étaient moins portés à penserqu’il est difficile de convaincre un partenairede porter un préservatif. Les adolescentessondées se sont déclarées 3,4 fois plusenclines à croire que le port d’un préservatifempêche de contracter le virus du SIDA etbeaucoup moins portées à accepter l’idéeque « les rapports sexuels, c’est bien, parceque cela conduit au mariage ».

Le projet n’est pas parvenu à sur-monter certaines tendances indésirables quise sont manifestées à la fois sur les sitesd’intervention et les lieux témoins, comme lagêne accrue pour acheter des préservatifsdans des lieux publics. Il n’a pas été possiblede convaincre les jeunes femmes que leurspartenaires cesseront de les respecter si ce

sont elles qui demandent le port du préser-vatif. Ces tendances donnent à penser queplus on est sensibilisé au fait que le préser-vatif protège des risques sexuels associés à lamultiplicité de partenaires, plus l’usage de cemoyen contraceptif suscite de la honte. Undéfi pour les campagnes futures de marke-ting social sera de contrer certaines de cestendances et opinions indésirables.

Malgré la brièveté de sa durée de vie,le projet Tsa Banana a eu, globalement, unimpact positif. Son succès est dû, en grandepartie, au fait que les jeunes ont contribué àla mise en œuvre de bien des volets duprojet, de l’élaboration des plans des campa-gnes de sensibilisation à la gestiond’ensemble des activités entreprises. Pourdiriger ces tâches, PSI Botswana s’est appuyésur des animateurs et des coordinateursjeunes, expérimentés, qui disposaient d’uneexpérience sur le terrain. Le projet a montréque le moyen de communication le plus pré-cieux pour les publics adolescents est unjeune capable de parler devant un groupe dumême âge et de dire : « J’ai trouvé mespropres solutions aux problèmes auxquelsnous sommes tous confrontés », puis expli-quer sa version de ces solutions.

Horizon Jeunes, Cameroun

De mai 1996 à septembre 1997, le pro-gramme de marketing social au Cameroun(PMSC), affiliélocal de PSIdans le pays, amis en œuvre un projet de santé reproductivepour jeunes adultes dans la ville d’Edéa.Conçu comme une recherche sur des opéra-tions en cours, le projet avait pour objectifd’évaluer l’efficacité des techniques de mar-keting social aux fins d’encourager la bonnesanté sexuelle et reproductive des adolescentsâgés de 12 à 24 ans. Le projet a intégré uneintervention ciblant les jeunes dans le pro-gramme national de marketing social.

Conception du projetLe projet s’est déroulé dans la ville d’Edéa,ville de 86.000 habitants située à quelque 60kilomètres de Douala, deuxième plus grandeville du Cameroun. Pendant la phase d’éla-boration des plans du projet, PMSC a forméle personnel à mieux comprendre les préoc-cupations des adolescents et a organisé desdiscussions avec les dirigeants de la collecti-

INTERVENTIONS DANS LE CADRE DU MARKETING SOCIAL | 21

HORIZONJEUNES

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22 | MARKETING SOCIAL POUR LA SANTE SEXUELLE DES ADOLESCENTS

vité et les responsables locaux pour lesrallier au projet. PMSC a égalementengagé un service de recherches local pourmieux connaître le groupe visé et aiguillerla conception du projet.

En collaboration avec un artistelocal rémunéré, PMSC a trouvé, pour sacampagne, le slogan « Horizon Jeunes » etun logo pour articuler tous les documentset activités du projet. Plus tard au coursde la campagne, des éducateurs pairs ontélaboré les devises « Pensez avant d’agir »et « Choisissons la vie ». Le nom du projetet les slogans ont été repris dans des bro-chures de promotion ainsi que dans desannonces et émissions diffusées à la radio.

Educateurs pairsPMSC a recruté et formé 28 éducateurspairs—dont 17 jeunes ayant abandonnéleurs études et 11 les poursuivant auxtechniques de communication et sujets desanté reproductive. Les éducateurs pairsportaient des bananes (avec le nom duprojet imprimé dessus) pleines de préser-vatifs à vendre et ont organisé des cours leweek-end dans des lieux fréquentés parles jeunes à Edéa.

Ces éducateurs pairs ont égalementcréé et animé des « Clubs HorizonJeunes » dans six lycées de la zone duprojet. Chaque club a recruté 50 membresenviron et était dirigé par deux ou troiséducateurs pairs. Les adhérents ont orga-nisé des activités telles que débats, confé-rences et spectacles de théâtre — tous liésà des questions de santé reproductive. Cesclubs ont grandement rehaussé la capacitédu projet à atteindre les jeunes continuantleurs études.

Spectacles d’éducation par le jeuLe projet s’est fortement appuyé sur ledivertissement comme moyen de commu-nication avec les jeunes. ■ Au cours d’un match de foot, des édu-

cateurs pairs sont entrés à moto dans lestade et ont fait un exposé sur la pré-vention du SIDA à l’aide d’un microportatif ; ils ont aussi distribué desbrochures axées sur la jeunesse.

■ Des éducateurs pairs ont organisé unetable ronde (« réunion municipale »)avec 800 membres de la collectivité,dont des jeunes et leurs parents.

■ Dans des vidéothèques très fréquen-tées, les animateurs du projet ontmontré des films sur la santé reproduc-tive en demandant 50 CFA (approxi-mativement 0,08 USD), soit bienmoins que le prix d’un billet dethéâtre. Après la séance, les éducateurspairs ont dirigé une discussion etrépondu aux questions de l’assistance.

■ Les animateurs du projet ont organisédes séances de sensibilisation au SIDAdans des clubs de danse populaire enpréparant des bandes de musique popémaillées de courts messages de santé.Les disc jockeys des clubs participantsont accepté de passer les bandes et delaisser les éducateurs pairs organiserdes concours de questions-réponses,donner des T-shirts ornés du logo dela campagne, des chapeaux et des pré-servatifs en guise de prix.

■ Le projet s’est lourdement appuyé surles médias en collaborant avec unestation de radio populaire, FM105,établie à Douala. Deux DJ bienconnus ont animé l’émission bi-heb-domadaire Horizon Jeunes qui a traité,chaque fois, d’un sujet de santé repro-ductive et ont encouragé les adoles-cents à appeler la station avec leursquestions et commentaires.

Accès aux produits et service de santéreproductiveL’un des buts du projet était d’augmenterle taux d’utilisation des méthodes contra-ceptives modernes, dont les préservatifs« Prudence Plus », nom déposé du mar-keting social de PMSC et les pilulesNovelle. Les animateurs du projet ontouvert de nouveaux points de vente depréservatifs dans des quartiers « branchés» en les présentant comme « ouverts auxjeunes ». Dans 23 points de vente, lechiffre d’affaires a nettement augmenté aucours de la durée de vie du projet, passantde 6.180 préservatifs vendus par mois endécembre 1996 à plus de 17.000 men-suellement en août 1997.

Leçons tiréesLes adolescents ont été très exposés à ceprojet. A l’issue de cette intervention, lessondages montrent que 91 % des jeunes àEdéa avaient entendu parler d’Horizon

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Jeunes, comparés à 5 % seulement dans laville témoin de Bafia. Vingt-huit pour centdes jeunes d’Edéa ont activement participéau projet Horizon Jeunes ; 60 % ont parlé àun membre du club et 47 % ont assisté à uneréunion, au moins, de ces groupes. De plus,vu que la station de radio locale avait unvaste rayon d’écoute, une forte proportionde la population adolescente a suivi sesémissions.

Dans une période relativement courte,le projet a eu un impact positif sur plusieursaspects des opinions et du comportement desadolescents. L’on note chez les jeunesfemmes une plus grande auto-efficacité (laconviction qu’elles peuvent prendre desmesures pour se protéger) et un plus grandrecours à la contraception. L’on signale unediminution des jeunes femmes indiquantavoir déjà eu des rapports sexuels à l’âge de15 ans et plus d’abstinence en vue de pré-venir la grossesse. Chez les jeunes hommes,l’on relève plus de recours à la contraception(méthodes autres que le préservatif) et plusd’abstinence.

L’expérience du projet confirme quefaire participer le public ciblé est l’une desmeilleures façons d’assurer l’efficacité d’uneintervention axée sur les adolescents. Le per-sonnel de PLSC a constaté que ses effortsmenés en vue d’associer les jeunes à laconception et à la mise en œuvre du projetétaient les bienvenus. En puisant dansl’énergie, la créativité et le désir des jeunes defaire partie d’un groupe, les animateurs duprojet ont aidé les adolescents à s’exprimer età entrer dans l’âge adulte.

Mon avenir d’abord, Guinée

De mars 1997 à mars 1998, l’affilié de PSI en Guinée, Options Santé Familiale—OSFAM—a mis en œuvre le projet de santéreproductive visant les adolescents « Monavenir d’abord » qui visait 6.000 jeunes deConakry et de Kankan.

Les activités visant la jeunesse ont étémenées sous l’égide d’un programme demarketing social et decommunications plus vasted’OSFAM en Guinée.OSFAM a associé desjeunes à l’élaboration desplans et à la mise en œuvredes activités en mettant sur pied un comité

consultatif de jeunes chargé de superviser leprojet. A ce comité siégeaient 11 adolescents— cinq jeunes femmes et six jeunes hommesâgés de 12 à 18 ans, qui poursuivaient ouavaient cessé leurs études.

Documents de publicité et de formationEn collaboration avec le personneld’OSFAM, le comité de jeunes a choisi leslogan « Mon avenir d’abord ». Cette deviseet le logo d’un jeune couple enfermé dans uncœur et regardant le soleil (illustration àdroite) a été repris dans tous les documentsde promotion et d’éducation. Des T-shirts,des casquettes de base-ball et des bananesportant le même logo ont servi à promouvoirles activités et les objectifs du projet.

Une vedette locale de musique rap,populaire chez les jeunes, « Bill de Sam », ajoué un rôle clé dans la promotion du projet,sa photo ornant des panneaux d’affichageassortis du slogan du projet. Bill de Sam aégalement interprété et enregistré unechanson primée sur la prévention des MSTintitulée « Le SIDA est là », qui a été sélec-tionnée dans un concours de rap organisé parOSFAM à Conakry.

Les animateurs du projet ont élaborédes supports pédagogiques spécifiquementadaptés aux jeunes, dont affiches, brochuresur différents types de préservatifs et grandtableau à feuilles. Près de 2.000 affiches decouleurs vives assorties de messages encoura-geant l’abstinence, la fidélité et l’usage depréservatifs ont été distribuées dans des lieuxfréquentés par les jeunes et dans les dispen-saires. La brochure intitulée « Passeport pourl’avenir » a été conçue de manière à présenterle préservatif comme un moyen facile deprotéger les aspirations futures de la jeunesse— et répondre aux craintes et fausses idéesque bien des jeunes ont vis-à-vis des préser-vatifs. Plus de 10.000 brochures ont été dis-tribuées, avec un préservatif gratuit includans chacune. Le tableau à feuilles a servi deguide pour les séances pédagogiques de santéreproductive destinées aux jeunes. Les sujetsabordés correspondaient à leurs grandes pré-occupations, telles que changements récentsdans leur corps et sexualité.

Education pairLes animateurs du projet ont recruté etformé des éducateurs pairs (36 à Conakry et12 à Kankan). Bon nombre d’éducateurs

EN GUINEE, LA VEDETTE DE RAP « BILL

DE SAM » CONTRIBUE A PROMOUVOIR

LE PROJET JEUNES ET LA MARQUE DE

PRESERVATIFS DU PROGRAMME DE

MARKETING SOCIAL.

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24 | MARKETING SOCIAL POUR LA SANTE SEXUELLE DES ADOLESCENTS

pairs ont été engagés du fait qu’ils étaientmembres d’associations locales de jeunes.Ces éducateurs ont suivi une formation de11 jours sur les méthodes de planning fami-lial, la prévention des MST et les techniquesde communication.

Les éducateurs pairs ont organiséenviron trois groupes de discussion parsemaine dans leurs clubs, écoles et quar-tiers. Ils ont reçu une petite indemnité(comprise entre un et trois dollars U.S. par session) pour couvrir leurs frais detransport et de repas. Ils ont profité desgroupes de discussions pour recommanderdes services cliniques ouverts aux jeunes etpromouvoir des événements parrainés par le projet (voir description ci-après). Desbrochures, un grand tableau à feuilles etd’autres supports pédagogiques ont permisd’aiguiller les discussions.

Spectacles « d’édu-divertissement » Les éducateurs pairs ont mis à profit desrencontres comme matches de football, foiresscolaires et concours de danse pour entrer encontact avec un plus grand nombre de jeunesdans un cadre de détente et d’enthousiasme.

Ils ont aussimonté et pré-senté des sketchsau cours d’événe-ments spéciauxcomme lajournée mondialeconsacrée auSIDA en 1997.

Ces sketchs portaient sur les obstacles quiempêchent spécifiquement les jeunesd’adopter un comportement de prévention,comme la difficulté de négocier le port d’unpréservatif ou la peur qu’il n’éclate. Commeexemple, les éducateurs pairs ont rempli unpréservatif d’eau pour en prouver la fiabilité.Dans un autre sketch intitulé « Si seulementj’avais su », l’on montre ce qui se produitlorsque le garçon et la fille les plus popu-laires de l’école doivent faire face à une gros-sesse non planifiée.

Accroître l’accès aux produits et services de santéLes animateurs du projet ont identifié quatredispensaires souhaitant servir les jeunes etont travaillé avec eux pour veiller à ce quedes prestations de qualité leur soient offertes.

Educateurs pairs et employés des dispen-saires ont organisé des visites « maisonouverte » (des créneaux horaires où les jeunespouvaient venir sans rendez-vous et se ren-seigner au sujet du personnel et des services)et leur ont donné des consultations gratuites.

Pour que préservatifs et autres contra-ceptifs soient plus accessibles, OSFAM aajouté un volet jeunesse dans son mode dedistribution actuel de produits de marketingsocial dans les dispensaires, les pharmaciesprivées ainsi que les bars, hôtels et marchés.Les agents de vente d’OSFAM ont suivi deprès les lieux de distribution choisis pourêtre sûr que préservatifs et autres produitsétaient en quantité suffisante et correcte-ment présentés. Le personnel affecté auprojet a fait la publicité de ces points devente aux jeunes à l’aide d’auto-collants,d’affiches et de supports de promotionreprenant le slogan du projet, lors de ren-contres dirigées par les éducateurs pairs.

Leçons tirées et étapes suivantesL’expérience acquise par OSFAM dans lecadre de SMASH montre à quel point il estimportant d’écouter les adolescents et derespecter les préoccupations et culture quisont les leurs. En Guinée, le projet estparvenu à communiquer aux jeunes les mes-sages adéquats, avec les moyens appropriés,en s’appuyant sur leurs camarades, desvedettes et d’autres personnes respectées.Comme l’a déclaré un éducateur pair : « Avant, je n’aurais jamais mis de préser-vatif et maintenant, eh bien, maintenant,non seulement j’en mets un, mais mes amisaussi . » Aujourd’hui, OSFAM est en traind’intégrer les enseignements tirés de Monavenir d’abord dans une émission de radiovisant les jeunes.

SMASH, Afrique du Sud

En 1995, l’organisation affiliée à PSI enAfrique du Sud, Society for Family Health(SFH), a lancé un projet de santé reproduc-tive pour les adolescents à Soweto, communede deux millions d’habitants. Les grandsvolets du programme ont été les suivants :campagne de masse dans les médias, éduca-tion par éducateurs pairs, distribution cibléede préservatifs et promotion de services desanté « ouverts aux jeunes ». Ces activitésavaient pour objectif d’améliorer la santé

LES THEMES ET LES LOGOS DU PROJET

SMASH VISENT A EXPRIMER UN SENTI-

MENT D’OPTIMISME FACE A L’AVENIR.

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INTERVENTIONS DANS LE CADRE DU MARKETING SOCIAL | 25

reproductive des adolescents en leur facili-tant l’accès aux produits et services desanté pertinents.

Les jeunes ont apporté une contri-bution d’une importance toute particulièreà la conception et à la mise en œuvre duprojet SMASH en Afrique du Sud. Lesjeunes qui constituaient une partie dupublic ciblé ont directement participé àl’élaboration des supports de communica-tion, dont préparation des annoncespublicitaires à la radio, affiches, T-shirts,macarons et slogans.

Campagne de mass médiasTous les moyens à disposition, dontradio, télévision, vidéo et supports écritsont été utilisés pour mieux sensibiliser lesjeunes sur les questions de santé repro-ductive et amener des changements decomportement. Les stations de radiocommunautaires ont diffusé des annoncespédagogiques et publicitaires et ont orga-nisé des émissions-débat en direct partéléphone axées sur les jeunes. L’émissionen direct avec les auditeurs a fourni lapossibilité de discuter des défis auxquelsfont face les jeunes et de présenter dessolutions. Après l’émission, on a envoyépar courrier à chaque auditeur des docu-ments pédagogiques, dont la publicationde SFH intitulée « Franc-parler entreamoureux ». Cette brochure de 44 pagesprésente les questions types que se posentles adolescents au sujet de leur dévelop-pement physique, de l’amour, des rela-tions sexuelles, de la grossesse, des MST,de la contraception et de la prévention duSIDA et offre des réponses.

SFH a également produit un docu-mentaire en six volets intitulé « RubberRevolution » (« Révolution de la capote »)sur le préservatif et les relations sexuellessans danger, dont un segment consacréaux adolescents. Ce documentaire a étédiffusé à la télévision et par des unitésvidéo mobiles à travers le pays. En partiegrâce à ce documentaire, SFH a gagné leprix Novelli International pour innovationen marketing social.

Education pairDans le cadre de ce projet, 20 jeunes ontété formés aux techniques de développe-ment, d’éducation pair et de distribution

des préservatifs dans une ambiance fondéesur la participation. Les éducateurs pairsont travaillé étroitement avec les écolesdont les administrateurs se sont déclarésprêts à soutenir les objectifs du projet.Plusieurs activités ont été organisées dansces établissements, dont cours d’éducationpair par les jeunes, exposés, séances deconseil pédagogique et rencontres diverses« d’édu-divertissement » aux fins de mieuxsensibiliser sur les questions de santéreproductive. Ces séances d’étude avaientpour but de présenter des informationsaux éducateurs pairs dans un cadredétendu et enthousiaste, en faisant parti-ciper le public le plus possible. A titreindicatif, les éducateurs pairs ont organisédes débats sur le SIDA dans les écoles.Les éducateurs ont discuté des avantageset inconvénients de positions telles que« le préservatif est le meilleur moyend’éviter de contracter le virus du SIDA etles autres MST. » Les éducateurs pairs ontaussi organisé des rencontres spéciales endehors des écoles. Ils se sont souventappuyés sur des volontaires dans l’assis-tance pour démontrer le mode d’emploicorrect du préservatif et répondre auxquestions de santé reproductive courantes.

Les éducateurs pairs ont reçu unepetite indemnité de repas et de transportpour chaque rencontre organisée. Enplus, on leur a remis divers articles depromotion pour le projet, dont T-shirt et chapeaux.

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Meilleur accès aux produits et services de santé Plusieurs éducateurs pairs ont vendu les pré-servatifs Lovers Plus et certains ont permisde localiser d’autres points de distribution oùles jeunes hésiteraient moins à acheter cescontraceptifs. SFH a trouvé des dispensairesdont le personnel souhaitait travailler avec lesjeunes avec enthousiasme et collaborer aveceux pour améliorer la qualité des servicesfournis. Des représentants du personnel deMarie Stopes International (MSI) et dePlanned Parenthood Association of SouthAfrica (PPASA) ont participé aux ateliers deSFH pour mieux connaître les besoins et lespoints de vue particuliers de la jeunesse. A lasuite de ces séminaires, le projet a contribuéà faire connaître les dispensaires de MSI etde PPASA grâce à l’organisation de concourset à des recommandations données par leséducateurs pairs.

Résultats des interventions du projetL’évaluation du projet a permis d’établirque l’intervention avait été particulièrementutile en ce qu’elle avait, d’une part, mieux

sensibilisé les jeunes femmes sur les avan-tages du préservatif et d’autres contracep-tifs et, d’autre part, réduit les obstacles àleur utilisation (comme répugner à proposerun préservatif au partenaire). L’interven-tion n’a toutefois pas entraîné de change-ments mesurables de comportement—enraison, peut-être, de sa courte durée et deson envergure limitée par rapport à la popu-lation visée. Les 20 éducateurs pairs formésau titre du projet n’ont pu toucher qu’unepetite partie des adolescents dans la vastecommune de Soweto.

De plus, étant donné la forte participa-tion des jeunes, ce projet de SFH avait étéaxé sur la question préoccupant le plus lesadolescents, à savoir, la grossesse non désirée.Les messages du projet (diffusés dans lesmass médias et de personne à personne)étaient orientés vers la prévention de la gros-sesse, même si ces activités s’inséraient dansle programme plus vaste de SFH de préven-tion du SIDA par voie de marketing social.

Leçons tirées et étapes suivantesAujourd’hui, SHF cible des jeunes à Khay-litsha, Umlazi et Soweto dans le cadre d’une nouvelle campagne de communica-tion intitulée « abatsha pezulu », qui veutdire « les jeunes en charge ». Abatsha pezulureprend plusieurs des éléments centraux duprojet commencé avec SMASH, dont l’édu-cation pair par les élèves et les campagne demass médias. Le projet SMASH a contribuéà établir les normes suivantes dans lesefforts menés et prévus par SHF pourtoucher les jeunes :■ toujours associer les jeunes à la planifica-

tion des activités de projet ciblées,■ intégrer les résultats des recherches dans

les plans de programme en vue d’enévaluer l’impact,

■ affiner et améliorer les stratégies et lesmessages du projet à la lumière des résul-tats de recherche, et

■ motiver les éducateurs pairs à l’aided’indemnités appropriées et fournir desconseils d’encadrement en permanencepour qu’ils restent actifs et enthousiastesvis-à-vis des objectifs du projet.

« LOVERS STRAIGHT TALK » (FRANC-PARLER

ENTRE AMOUREUX), QUI A ETE LARGEMENT

DISTRIBUE PARMI LES JEUNES D’AFRIQUE DU

SUD, DISCUTE DE SANTE REPRODUCTIVE DE

MANIERE OUVERTE ET HONNETE.

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INTERVENTIONS DANS LE CADRE DU MARKETING SOCIAL | 27

our rédiger le présent rapport, nous avons bénéficié de la contribution de plusieurs per-sonnes. Lori Ashford de Population Reference Bureau (PRB) a préparé ce texte à partir

d’un document plus long rédigé par Karen Bulsara et Josselyn Neukom de Population ServicesInternational. Parmi les autres employés de PSI ayant contribué à la préparation d’autresparties du rapport, citons : Sohail Agha, Jeff Barnes, Sean Cantella, Clayton Davis, DipokoDegranda, John Harris, Dominique Meekers, Michelle Parent, Guy Stallworthy et DanaWard. Nathalie Roberts a contribué à la rédaction française.

Les auteurs expriment leur reconnaissance à l’Agence des Etats-Unis pour le développe-ment international, au ministère britannique pour le développement international et aux gou-vernements du Botswana, du Cameroun, de Guinée et d’Afrique du Sud pour avoir soutenu ce projet.

Agences de recherches et personnes recrutées localement pour collecter des données etaider à analyser les résultats de recherche : Institut de Recherche et des Etudes de Comporte-ments (IRESCO) au Cameroun, Social Impact Assessment and Policy Analysis Corporation(SIAPAC) au Botswana, l’Association Stat-View en Guinée et la Dr Linda Richter du Conseilpour la recherche médicale en Afrique du Sud.

Plusieurs analystes ont offert des commentaires utiles et ont contribué à améliorer leprésent rapport : Caroline Blair, Kate Bond, Shanti Conly, Doug Heisler, Khadijat Mojidi,Mark Sherman et Nancy Yinger. Des remerciements particuliers sont adressés à PhyllisGestrin pour son esprit visionnaire, ses conseils et soutien durant tout le projet SMASH et lapréparation de ce document.

Qu’est-ce que PSIPopulation Services International est une organisation internationale sans but lucratif dont lamission est d’améliorer la santé des populations à faibles revenus à travers le monde. PSI gèredes projets de prévention du SIDA, de planning familial ainsi que des programmes de marke-ting social pour promouvoir la santé des mères et des enfants dans plus de 50 pays en voie dedéveloppement. PSI s’appuie sur des techniques de marketing commercial pour dispenser desproduits et services de santé à un prix abordable dans des points de vente privés ainsi que surtoute une palette de communications techniques en vue d’encourager l’adoption de comporte-ments sains parmi les populations visées. AIDSMark est un programme mondial sur cinq ans,établi en 1997, qui se fonde sur le marketing social en vue de combattre l’expansion de l’infec-tion par le VID, le SIDA et d’autres MST.

Qu’est ce que le PRBFondé en 1929, Population Reference Bureau fournit, aux responsables de politique générale,aux éducateurs, aux médias et aux citoyens intéressés à travers le monde, des informationsobjectives et en temps voulu sur les tendances démographiques aux Etats-Unis et dans lemonde et sur leurs implications. Au nombre des activités du PRB, citons la diffusion de publi-cations, des services d’informations, l’organisation de séminaires et d’ateliers et le soutien tech-nique. PRB est une organisation sans but lucratif et non partisane. Le programmeMEASURE a pour but de produire des informations précises, et en temps opportun, sur lapopulation, la santé et la nutrition dans les pays en développement.

RemerciementsP

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Pour d’autres exemplaires de ce rapport, veuillez adresser votre correspondance directement àl’adresse suivante :

Population Reference Bureau1875 Connecticut Avenue, NW, Suite 520Washington, DC, 20009 USATéléphone : 1-202-483-1100Fax : 1-202-328-3937E-mail : [email protected] ou [email protected] web : www.measurecommunication.org ou www.prb.org

Pour plus d’informations sur les programmes de recherches ou de marketing social évoquésdans ce rapport, veuillez adresser votre correspondance directement à l’une des adresses suivantes :

Ce rapport est aussi disponible en anglais et les deux versions, anglais et français, sont accessi-bles sur le Web au www.measurecommunication.org.

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Pour de plus amples informations

Population Services International1120 Nineteenth Street, NW, Suite 600Washington, DC, 20036 USATéléphone : 1-202-785-0072Fax : 1-202-785-0120E-mail : [email protected] web : www.psi.org

Population Services International/EuropeDouglas House16-18 Douglas StreetLondres SW1P 4PB UKTéléphone : +44 (0)20-7834-3400Fax : +44 (0)20-7834-4433E-mail : [email protected]

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Conception graphique : Theresa Kilcourse, PRBDirectrice-rédactrice en chef : Lisa M. Hisel, PRB

Impression : Sauls LithographTraduction en français : Pascale Ledeur

Mise en page de la traduction en français : Comprehensive Language Center, Inc.Documents photographiques : Equipe du directeur du bureau local de PSI