Marketing Et Musees

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  • 8/16/2019 Marketing Et Musees

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    Publics et Musées

    De l'approche marketing dans les muséesJean-Michel Tobelem

    Abstract

    The aim of this article is to present research undertaken in the field of museum marketing, within the context of the 

    evolution of museums and of marketing today. Are therefore examined the conditions under which marketing made its appearance in the muséum world and the specific 

    problems and risks that an uncontrolled application of these methods could bring about.

    Finally, marketing is analysed as an instrument to serve muséums but which does not, and cannot, answer ail the 

    questions raised by the transformations of these institutions.

    Resumen

    El objetivo de este artículo es el de presentar ciertas investigaciones realizadas en el campo del marketing de los museos,

    y centradas en el contexto de la evolución de los mismos y del marketing en sí.

    Las condiciones de la aparicion del marketing en los museos son examinadas, así como sus especificaciones y los 

    riesgos de una aplicación difïcilmente contrólable de sus métodos.

    Finalmente, el marketing es analizado como un instrumente que debe estar al servicio de los museos pero que no puede 

    responder a todas las interrogantes que surgen debido a las transformaciones de estas instituciones.

    Résumé

    Cet article a pour but de présenter certaines des recherches réalisées dans le domaine du marketing des musées,

    replacées dans le contexte de ces institutions et du marketing lui-même.

    Sont donc examinées les conditions de l'apparition du marketing dans les musées, ses spécificités et les risques d'une 

    application non contrôlée de ses méthodes. Finalement le marketing est analysé comme un outil qui doit rester au service 

    des musées mais qui ne peut répondre à toutes les interrogations soulevées par les transformations de ces institutions.

    Citer ce document Cite this document :

    Tobelem Jean-Michel. De l'approche marketing dans les musées. In: Publics et Musées, n°2, 1992. Regards sur 

    l'évolution des musées (sous la direction de Jean Davallon) pp. 49-70.

    doi : 10.3406/pumus.1992.1015

    http://www.persee.fr/doc/pumus_1164-5385_1992_num_2_1_1015

    Document généré le 17/10/2015

    http://www.persee.fr/collection/pumushttp://www.persee.fr/doc/pumus_1164-5385_1992_num_2_1_1015http://www.persee.fr/author/auteur_pumus_27http://dx.doi.org/10.3406/pumus.1992.1015http://www.persee.fr/doc/pumus_1164-5385_1992_num_2_1_1015http://www.persee.fr/doc/pumus_1164-5385_1992_num_2_1_1015http://dx.doi.org/10.3406/pumus.1992.1015http://www.persee.fr/author/auteur_pumus_27http://www.persee.fr/doc/pumus_1164-5385_1992_num_2_1_1015http://www.persee.fr/collection/pumushttp://www.persee.fr/

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    Jean-Michel

    Tobelem

    DE

    L APPROCHE

    MARKET ING

    DANS

    LES MUSÉES

    L

    es

    musées

    sont

    entres

    dans un

    monde

    qui

    leur

    était le

    plus

    éloigné a

    priori, celui de l'économie.

    Ils

    sont non

    seulement

    justifiables

    d'une

    analyse

    économique

    (Mercillon, 1977

    ;

    Pommerehne

    et

    Frey,

    1980

    Aykaç,

    1989),

    mais peuvent

    également

    faire

    l objet

    d'une

    description

    en

    termes

    financiers :

    budget de

    fonctionnement, personnel,

    résultats commerciaux,

    chiffres

    de

    fréquentation,

    valeur des achats

    d oeuvres...

    De fait, on parle aujourd'hui des musées comme des « entreprises

    culturelles »

    ; on tend à

    assimiler

    les

    conservateurs

    à des

    chefs

    d'entreprise

    ;

    et

    l'on

    observe une

    insertion

    croissante

    des musées

    dans

    des mécanismes de marché, accompagnée de nouvelles modalités de

    gestion

    issues

    des

    changements

    de leur environnement

    et

    de la

    complexité des phénomènes rencontrés (montage d'expositions, recherche

    de

    fonds, programmation architecturale, informatisation, etc.).

    Les musées, de même

    que

    la

    sphère culturelle

    dans

    son

    ensemble,

    sont

    donc

    influencés progressivement par des préoccupations de coût, de

    financement,

    d'évaluation,

    de développement, de rentabilité. L'économie,

    dont

    l'objet

    est théorique,

    et la gestion,

    à visée

    opérationnelle, ont

    ainsi

    acquis progressivement une légitimité dans un domaine

    dont

    ils

    paraissaient

    devoir

    être

    exclus,

    celui de

    la culture.

    Ces disciplines

    y

    ont

    apporté

    leurs outils

    traditionnels d'analyse, et en particulier une utilisation des

    instruments

    statistiques

    et

    des modèles.

    C'est dans ce contexte

    qu'un

    concept jadis inconnu des musées,

    celui de

    marketing,

    tend

    à y

    faire

    son

    apparition, alors

    même qu une

    grande confusion

    règne

    sur

    ses

    objectifs

    et

    sur

    ses

    instruments.

    Il

    s'agira

    donc

    de

    définir plus

    précisément

    le

    marketing, d'établir les raisons de

    son

    apparition, d'observer comment

    il

    peut être

    appliqué

    au monde des

    musées, de

    noter

    ses spécificités dans ce cadre particulier, puis

    d examiner

    les

    risques que peut faire naître

    une

    utilisation

    non

    contrôlée par

    les

    responsables

    des

    musées.

    49

    De

    l'approche marketing

    publics musées n

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    Notre point

    de

    vue,

    qui s'appuie sur une

    présentation

    des

    travaux

    de

    recherche sur le sujet,

    consistera

    à

    présenter

    l'évolution

    de l'approche

    marketing dans

    les

    musées, en cherchant à faire apparaître l'intérêt de

    cette discipline

    à

    côté d'autres méthodes d'analyse, mais

    en

    soulignant

    également

    qu'il n'est

    pas une

    solution à

    toutes les questions que

    se

    posent les

    musées et que

    ses

    conditions d'application requièrent un

    certain nombre

    de précautions.

    QU EST-CE

    QUE LE

    MARKETING ?

    pL our

    beaucoup,

    le marketing est

    traditionnellement assimilé aux

    moyens

    employés par une entreprise pour vendre aux

    consommateurs

    ses

    produits (automobile, détergent)

    ou

    ses services

    (banque, informatique), principalement par le biais de la publicité. Cette

    opinion sommaire

    tient

    en partie

    au fait que le

    marketing lui-même

    a

    connu

    une

    double

    transformation,

    dont

    n'ont

    pas

    toujours

    conscience

    ceux

    qui

    utilisent

    ce vocable

    : le

    consommateur

    a été

    placé

    au

    centre

    du

    dispositif

    marketing,

    d'une part, et le

    concept

    a été étendu au

    monde des

    institutions à but non lucratif, d'autre part.

    L'ÉVOLUTION DU MARKETING

    :

    DU

    PRODUIT VERS

    LE

    CONSOMMATEUR

    À

    l'origine,

    c'est

    le

    produit proposé sur

    le

    marché qui était

    au

    centre

    des

    efforts

    des responsables

    du marketing

    dans les

    entreprises. Il

    s agissait

    avant

    tout

    d'améliorer ce

    produit

    pour

    le

    vendre

    au

    plus

    grand

    nombre de consommateurs. Dans une seconde phase, l'accent

    a été

    mis

    sur

    la rationalisation du processus de production. Grâce à une

    amélioration

    concomitante des circuits de distribution, les

    sociétés développées

    entrèrent

    dans

    l'ère

    de la

    consommation

    de masse,

    marquée

    par la

    diffusion du modèle de production de

    Ford.

    La période suivante, marquée par

    la

    récession

    des années

    trente, plaça au premier rang

    des

    préoccupations

    des

    entreprises l'impératif de vente, en utilisant toute la

    panoplie des

    moyens publicitaires visant

    à influencer

    l'acte

    d'achat

    du consommateur.

    C'est

    l'importance

    accordée

    à

    ce

    dernier, à

    l'analyse de ses besoins, de ses

    caractéristiques,

    de ses perceptions

    et

    de

    ses

    souhaits,

    qui

    caractérise

    la

    situation

    actuelle

    du marketing

    et qui

    fait qu'il diffère assez profondément

    de sa

    conception d'origine

    (Kotler et Andreasen, 1987).

    Il

    s'agit là d'un renversement complet de perspective

    qui

    nécessite

    une

    analyse

    minutieuse

    des

    préférences

    et des

    préoccupations

    de

    consommateurs

    plus avertis

    et

    plus

    sophistiqués

    ce changement fait

    passer

    d'un

    marketing de

    l'offre

    à un marketing centré sur la demande.

    Etudes

    et

    enquêtes

    doivent donc

    conduire

    l'institution

    à

    proposer des

    produits toujours

    mieux

    adaptés aux besoins des

    consommateurs.

    On

    peut

    essayer de

    transposer le schéma d'analyse précédent au monde

    des

    musées.

    50

    De

    l'approche marketing

    publics

    musées n

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    Dans le premier

    cas,

    reflet

    d'une

    situation

    qui tend

    à disparaître,

    l'attention

    des responsables

    porte

    uniquement sur les collections,

    indépendamment des

    souhaits du

    public.

    Globalement satisfait

    de ce qu'il

    présente ou de

    la

    façon dont

    il

    le présente, le conservateur tend à

    rendre

    l'ignorance

    ou l'indifférence

    des

    visiteurs

    responsable d'une faible

    fréquentation.

    Dans

    le

    second

    cas,

    il

    s'efforcera

    d'améliorer

    l'efficacité du musée

    afin

    d'augmenter

    la

    qualité de

    la visite

    ou

    d'accroître

    la

    fréquentation. Le

    musée

    présentera plus d'expositions, créera de nouveaux programmes,

    offrira

    de nouveaux

    services,

    sans nécessairement

    cerner avec

    précision

    la

    demande

    des

    visiteurs (et

    les

    souhaits

    des

    non-visiteurs) et sans

    pouvoir

    évaluer avec précision

    leur

    degré de satisfaction.

    Néanmoins, ces

    dernières années ont

    vu

    une multiplication des études

    portant sur

    les

    visiteurs, signe d'une volonté des

    musées

    de mieux

    connaître

    les attentes des

    différents

    types de public.

    La

    troisième

    phase consistera pour un musée

    à

    utiliser la

    communicat ion et les

    relations

    publiques

    afin d'augmenter

    sa

    notoriété.

    L assimilation

    abusive

    du

    marketing

    à

    la

    publicité

    en

    est

    le

    symbole,

    lorsque

    cette

    politique

    est

    considérée comme une

    fin en soi. Cette

    démarche

    suppose

    en effet qu'il suffirait de

    mieux

    informer le visiteur potentiel pour que

    celui-ci décide de

    fréquenter le musée.

    Là encore, de nombreux musées

    ont

    engagé

    des

    réflexions sur

    la nécessité de mieux

    communiquer avec le

    public et

    ont

    mis en place

    des

    politiques allant dans

    ce

    sens.

    Dans

    le

    dernier

    cas,

    l'institution tout

    entière

    est

    à l'écoute

    du

    visiteur.

    Le degré de consistance de

    cette écoute permet

    de classer les

    organisations selon qu'elles répondent aux réclamations, qu'elles réalisent des

    enquêtes de

    satisfaction,

    qu'elles

    s'informent

    des besoins

    et

    des

    préférences

    des

    visiteurs,

    qu'elles

    choisissent

    et forment

    leur

    personnel

    en

    fonction de ce

    critère,

    et qu'elles

    cherchent

    ou pas

    à

    améliorer le service

    offert.

    L'institution

    doit

    pour cela être

    prête

    à s'adapter,

    dans

    le

    respect

    des

    normes

    professionnelles,

    scientifiques

    ou

    artistiques

    (Kotler

    et

    Andreasen,

    1987).

    Bien

    que

    de façon souvent dispersée, des éléments de

    cette politique se

    retrouvent

    à

    des

    degrés divers

    dans les

    musées qui,

    il

    faut le souligner, ne peuvent tous rentrer dans une

    même

    grille d'analyse

    du

    fait

    de

    leur

    extrême diversité.

    Ce

    schéma

    sommaire semble indiquer que

    de

    nombreux musées,

    ceux qui ignorent

    le

    marketing

    ou

    en

    ont

    une conception

    erronée, se

    situent

    à

    l'un

    des

    trois

    premiers

    stades

    et

    ne

    sont

    donc

    pas

    à

    même

    d utiliser le

    marketing

    pour

    ce

    qu'il est aujourd'hui : un outil d'analyse et un

    moyen

    d'action

    devant

    permettre à

    une organisation, qu'elle

    soit

    marchande

    ou

    non

    marchande,

    d'atteindre

    ses

    objectifs. Dans le

    cas d'une

    entreprise

    privée,

    il

    s'agira de

    parvenir

    au profit le plus élevé,

    alors

    qu'un

    musée

    pourra

    se

    fixer comme but

    l'éducation

    du

    visiteur,

    ou sa

    sensibilisation aux

    domaines

    de l'histoire, de

    la

    science ou de l'art (Kotler et

    Andreasen,

    1987)

    et non pas seulement un

    objectif

    de rentabilité.

    Dans cette

    optique, les

    musées

    s'efforcent de former

    le

    personnel à

    l'idée

    qu'il est au service du

    public et doivent

    améliorer sans cesse

    la

    qualité

    des

    services

    offerts.

    Néanmoins,

    les

    personnes qui

    travaillent

    dans

    un

    51

    De

    l'approche marketing

    publics musées n

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    musée,

    y compris dans les départements de communication, sont parfois

    mal placées pour apprécier la

    manière dont le

    public perçoit leur

    établissement. Ainsi,

    les responsables

    d'un

    musée de

    Virginie aux Etats-Unis

    furent fort étonnés

    d'apprendre

    que les

    non-visiteurs

    imaginaient que le

    musée était payant, alors qu'il est entièrement gratuit ; et percevaient le

    musée

    comme

    un endroit

    froid, renfermé et où il

    ne se passait

    pas

    grand-

    chose,

    alors que chaque

    semaine, sinon chaque

    jour,

    apporte un nouveau

    programme et

    alors

    qu'une

    nouvelle aile

    venait

    d'être

    inaugurée... Cette

    perception

    par le

    public

    est

    fondamentale,

    puisque

    c'est elle

    qui

    détermine les comportements de visite, quelle

    que soit

    la

    réalité

    des

    phénomènes perçus (Fronville,

    1985).

    L'extension du marketing hors

    de

    la sphère marchande

    Par ailleurs, on a

    assisté dans les

    trente

    dernières années

    à

    l élargissement

    du marketing à

    des organisations

    à

    but

    non lucratif:

    les causes

    sociales,

    les

    universités,

    ou

    encore

    les

    institutions

    culturelles

    (Kotler

    et

    Levy,

    1969

    ;

    Lovelock et Weinberg, 1984

    ;

    Mokwa, Dawson et

    Prieve,

    1984

    ;

    Mayaux,

    1987).

    Afin de transposer les

    concepts

    du

    marketing

    hors

    du

    monde des organisations dont

    le but est le profit,

    c'est la notion

    d'échange

    qui

    a été utilisée pour caractériser

    la

    nature

    de la

    relation

    qui

    s'établit entre le consommateur et l'institution.

    Dans

    le processus ainsi

    défini, le

    premier abandonne une chose

    à

    laquelle il tient

    (temps, argent,

    énergie, valeurs, habitudes) en échange d'un élément bénéfique

    (économique, social ou

    psychologique)

    offert par l'institution. Ainsi, les

    visiteurs

    de

    musée acquittent un droit d'entrée

    ou

    font le sacrifice d'une partie

    de

    leur temps

    pour

    bénéficier

    de

    la

    fréquentation

    de ses

    collections,

    assister

    à

    une activité éducative ou

    suivre

    une conférence. En

    dépit

    de certaines

    oppositions

    théoriques

    (Luck, 1969 ;

    Rados, 1981),

    un consensus semble

    s'être

    établi

    pour

    accepter cette extension du concept de

    marketing en

    dehors de la sphère marchande (Bigley, 1987).

    La difficile tâche

    des

    responsables du

    marketing

    consiste à

    conjuguer

    deux

    éléments

    :

    les objectifs

    à

    atteindre,

    d'une

    part, et la satisfaction

    des

    consommateurs, d'autre part, et cela

    en agissant

    sur

    le

    niveau,

    le rythme

    et la

    nature

    de la

    demande

    de la

    population ciblée

    de

    telle sorte

    qu'elle

    permette

    à

    l'institution de remplir sa mission. Kotler

    et Andreasen

    distinguent

    six états

    principaux

    de la

    demande

    :

    l'absence de demande: les consommateurs

    ne sont pas intéressés

    ou

    sont

    indifférents

    à

    l'égard

    du

    produit

    ;

    ainsi, un certain

    nombre

    de

    personnes

    déclarent

    qu'elles

    ne sont

    pas

    intéressées par l'art

    moderne et

    ne

    fréquentent pas les musées de ce type.

    - une demande

    latente-,

    des consommateurs

    ressentent

    un

    besoin

    qui

    n'est

    satisfait

    par aucun

    des

    produits existants ; le rôle du marketing

    est

    de mesurer la taille de ce marché

    potentiel et

    de développer des

    produits et des

    services

    de

    nature à satisfaire

    la

    demande ; ainsi, un

    grand

    nombre de personnes

    s'intéressent

    à

    l'archéologie, mais

    ne sont

    pas

    satisfaites

    par

    la

    manière

    dont

    est

    présentée

    cette

    discipline

    dans

    les

    musées.

    52

    De

    l'approche marketing

    publics musées n

  • 8/16/2019 Marketing Et Musees

    6/22

    À ce

    sujet,

    rappelons que

    le

    record de fréquentation détenu par une

    exposition

    en

    France reste l'exposition

    Toutankhamon

    de 1961...

    - une demande fléchissante l'institution

    est confrontée

    de

    manière

    cyclique

    à

    une baisse de la demande pour l'un ou plusieurs de ses

    produits.

    Il est du

    ressort des responsables

    du

    marketing

    d'analyser les

    causes de ce déclin et de chercher

    à

    y

    remédier

    par une

    modification

    de

    ses

    produits, par

    la

    recherche

    de

    nouveaux

    marchés ou

    par un

    effort de

    communication.

    Pour

    ce qui

    est

    des musées,

    la

    programmation

    d expositions

    temporaires,

    une

    nouvelle aile,

    la présentation de

    nouvelles

    collections ou la

    recherche

    d'un

    nouveau

    public

    peuvent répondre à cette

    préoccupation

    et

    sont

    de nature

    à

    favoriser

    le

    succès d'un établissement

    par

    rapport

    à

    un

    autre

    qui

    resterait figé.

    - une demande

    irrégulière:

    la plupart des

    institutions

    connaissent

    une

    variation

    de la demande selon les saisons, les jours ou les heures

    ;

    ainsi, les

    musées

    sont

    confrontés à

    une augmentation de la

    demande

    pendant

    les fins de

    semaine

    et les

    périodes

    de vacances dans les

    zones

    touristiques

    ; ils

    sont en

    revanche

    moins

    fréquentés

    en

    semaine. Les

    responsables

    du

    musée

    pourront

    proposer des

    interventions visant

    à

    mieux

    répartir

    la fréquentation.

    -

    une

    demande satisfaisante l'institution est satisfaite du niveau de

    la

    demande pour

    ses

    produits.

    Les responsables

    du marketing

    doivent

    s'efforcer de la maintenir, en prévision d'un

    changement

    de la demande

    ou

    bien

    de

    l'apparition

    d'une

    concurrence renforcée ; ils peuvent, par

    ailleurs, contrôler de façon régulière le

    niveau

    de satisfaction du

    consommateur. L'émergence de nombreux nouveaux musées impose ainsi aux

    anciennes institutions

    d'augmenter la

    qualité

    de leurs

    prestations pour

    maintenir leur « part de marché », au-delà d'une nécessaire collaboration.

    -

    une

    demande

    excessive:

    certaines organisations

    sont

    confrontées

    à

    une

    demande supérieure à celle qu elles peuvent satisfaire dans

    des

    conditions acceptables.

    Dans

    les musées, les expositions temporaires

    prestigieuses et populaires créent des phénomènes de

    files d'attente

    qui

    nuisent à

    la qualité de la

    visite. Les services du

    marketing

    doivent

    s efforcer

    de réduire la demande de

    manière

    temporaire ou permanente, de

    façon sélective ou

    non. L'introduction

    de

    réservations

    obligatoires pour

    l'exposition

    Toulouse-Lautrec

    à Paris en 1992

    cherchait

    à devancer ces

    phénomènes

    d'attente

    et

    d'encombrement

    excessifs.

    POURQUOI INTRODUIRE

    LE

    MARKETING

    DANS

    LES

    MUSÉES?

    L

    apparition du

    marketing

    dans les musées peut

    être attribuée à

    quatre facteurs,

    dont

    l'importance respective dépend des

    différents

    pays

    et

    de la

    nature

    de

    chacun

    des établissements

    :

    la

    croissance des musées, la question du

    financement,

    la

    situation

    de

    concurrence

    et la nécessité de mieux

    connaître

    les

    visiteurs.

    53

    De

    l'approche marketing

    publics musées n

  • 8/16/2019 Marketing Et Musees

    7/22

    La

    croissance

    des musées

    Ce sont aujourd'hui des organisations complexes,

    dont l'offre

    est

    diversifiée

    (expositions

    temporaires, recherche, programmes éducatifs,

    collecte de fonds, publications, services

    culturels, activités

    commerciales),

    disposant de budgets importants

    et

    d'un personnel nombreux (Peterson,

    1986 Balle,

    1987b

    ;

    Labouret et de

    Narp,

    1990).

    En France,

    la

    modernisation des musées

    s'accompagne

    généralement d'une

    augmentation

    sensible du nombre de personnes employées

    et

    des

    services offerts. De

    même, aux Etats-Unis,

    les

    musées

    et les sociétés

    historiques

    ont

    vu leurs

    budgets, leurs personnels et leurs programmes augmenter de façon

    considérable dans les dernières décennies,

    sans que

    les

    ressources financières

    traditionnelles soient en mesure de

    suivre

    ces nouveaux besoins (Bryan,

    1989).

    Or,

    il existe dans

    certains

    musées des gisements de ressources qui

    demeurent inexploités,

    qu'il s'agisse

    de la faiblesse des services destinés

    aux visiteurs, de l'insuffisance

    des

    efforts de communication ou

    d'une

    exploitation limitée

    des

    «retombées»

    économiques

    et

    touristiques (Greffe,

    1990).

    À

    l'inverse,

    l'exemple

    de

    certains

    musées indique

    que

    la

    mise

    en

    œuvre d'une politique de développement peut avoir des résultats

    positifs,

    comme

    nous le montrerons par

    la suite.

    La question du financement

    Le

    poids grandissant

    des

    contraintes

    financières, par

    suite

    d'un

    retrait

    de la puissance

    publique

    et/ou

    en raison

    de

    besoins

    de

    financement

    nouveaux destinés à accompagner la croissance

    des musées,

    impose de

    trouver

    des

    moyens

    de

    capter

    des

    ressources

    supplémentaires

    et

    de

    mettre

    en

    place des moyens de mieux

    communiquer en direction

    des différentes

    cibles visées.

    Comme le montrent

    les

    exemples

    étrangers, l'apparition des

    préoccupations

    de

    marketing coïncide

    généralement

    avec

    les

    difficultés

    financières

    rencontrées dans les

    musées :

    récession

    et restrictions

    budgétaires au début des années

    quatre-vingt

    aux Etats-Unis,

    thatchérisme

    en

    Grande-Bretagne,

    nouveaux besoins financiers

    des

    musées

    nés de

    leur

    modernisation au Canada. À

    l'inverse,

    la

    probabilité

    d'une

    préoccupation

    de

    marketing

    diminue généralement

    à

    mesure

    que

    l'on

    s'oriente

    vers un

    système

    de

    financement entièrement pris en

    charge

    par le secteur

    public

    (Pommerehne

    et Frey,

    1980

    ;

    Rosenthal, 1982

    ;

    Balle, 1987a

    ;

    Mercillon,

    1988).

    Ce

    qui n'a

    cependant pas empêché

    les responsables des

    musées

    publics de

    se préoccuper

    de l'analyse des

    visiteurs,

    comme

    en témoigne

    le grand nombre

    d'études

    réalisées

    sur ce sujet.

    En ce qui

    concerne

    les

    Etats-Unis,

    sous

    l'effet

    de la réduction des

    subventions publiques, du ralentissement de

    l'économie,

    de dispositions

    fiscales

    moins

    avantageuses que

    par

    le

    passé et de l'accroissement des

    dépenses,

    les

    responsables

    des

    musées

    ont

    introduit

    de

    nouvelles

    modalités de gestion dans les domaines du marketing, de la

    collecte

    de fonds

    et

    des politiques commerciales.

    De

    ce fait, les forces

    du

    marché ont eu une

    influence

    de

    plus

    en

    plus notable

    sur

    les

    musées

    américains

    dans

    les

    der-

    54

    De

    l'approche marketing

    publics musées n

  • 8/16/2019 Marketing Et Musees

    8/22

    nières années, ce qui s'est traduit

    par l'accroissement

    des

    budgets de

    communication, par un intérêt croissant pour

    les

    études

    de public,

    par le

    souci d'augmenter la

    fréquentation grâce à

    la présentation de

    grandes

    expositions temporaires et par l'extension des pratiques de parrainage

    (Tobelem, 1990).

    Parallèlement,

    ces

    musées

    ont été

    confrontés à la nécessité

    d'accroître leurs

    ressources

    propres telles

    que

    les revenus

    tirés

    des

    dotations

    financières en

    capital

    ou

    les

    droits

    d'entrée

    et

    d'abonnement qui

    alimentent

    une intense activité de programmation (le Metropolitan Muséum

    de New

    York et

    l'Art Institute de Chicago ont

    aujourd'hui

    plus de

    90.000

    adhérents).

    Enfin,

    les

    recettes

    tirées

    du développement

    des

    boutiques

    de

    musées ont connu une forte expansion ces dernières

    années.

    À titre

    d'exemple, les revenus commerciaux

    du

    Metropolitan Muséum sont de

    l'ordre de

    50 millions

    de

    dollars

    par an

    (avec

    un important programme de

    vente par correspondance)

    et

    ceux de la Smithsonian Institution sont

    d'environ 40 millions

    de

    dollars. De

    ce

    fait, un certain nombre

    de

    directeurs de musées ont désormais une double formation, scientifique (art,

    histoire,

    sciences ou

    éducation)

    et

    de

    gestion.

    L'ancien

    directeur

    de

    la

    National Gallery

    de

    Washington a

    pu

    être désigné

    comme

    l'un des

    meilleurs gestionnaires

    d'une

    institution non marchande par le magazine

    Business Week; quant à son successeur,

    ses

    qualités reconnues

    de

    gestionnaire ont

    pesé lourd dans sa

    désignation

    (cf. Newsweek, 11 mai

    1992).

    La situation

    de

    concurrence

    dans laquelle

    la multiplication des

    institutions CULTURELLES

    ET

    L'EXTENSION DES POSSIBILITÉS

    DE

    LOISIRS ONT PLACÉ LES

    MUSÉES

    Ainsi,

    le fait que

    les

    musées ne sont

    pas des

    institutions

    marchandes

    ne signifie

    pas

    qu'ils ne se situent

    pas sur

    un

    marché

    (DiMaggio, 1985 ;

    Birobent,

    1987).

    Toutefois,

    les

    conservateurs

    de musées n'ont

    pas

    toujours pleinement conscience de la

    situation

    de concurrence de

    fait

    dans

    laquelle

    se trouvent leurs

    établissements

    ;

    les «

    produits

    » des

    institutions

    culturelles sont considérés comme totalement

    différents

    les

    uns

    des

    autres.

    « Un

    musée

    des

    sciences

    ne

    voit

    pas un musée d'art ou un

    musée

    pour enfants comme un concurrent direct. La réalité est souvent

    différente, puisque

    le temps dont

    disposent les individus

    est

    par définition

    limité

    et qu'un

    grand

    nombre

    de

    tentations

    diverses

    leur

    sont

    offertes

    :

    aller voir

    un spectacle, visiter une exposition,

    se rendre

    dans un

    restaurant, assister à

    une compétition sportive.

    .

    » (Kotler

    et

    Andreasen, 1987).

    De même, une ville d'une certaine importance offre de nombreuses

    possibilités de visites de musées et chacun d'entre eux

    s'efforce,

    consciemment ou

    non, d'attirer le

    maximum de

    visiteurs. Sans compter

    que

    l'émergence de nombreuses institutions culturelles ou muséales les

    met directement en

    concurrence dans la

    captation

    des ressources

    financières limitées des

    financeurs

    publics

    ou

    des

    donateurs privés. Cette

    vision du phénomène de la concurrence

    est

    enrichie par la

    reconnaissance du fait que, pour un établissement,

    la concurrence

    est celle

    qui

    est

    55

    De

    l'approche marketing

    publics musées n

  • 8/16/2019 Marketing Et Musees

    9/22

    perçue

    comme telle par

    le visiteur,

    et

    ne se limite

    pas

    à

    celle

    des

    inst itut ions similaires. Si le

    consommateur pense qu'une visite

    au musée entre

    en

    concurrence

    avec l'activité de jardinage ou l'organisation

    d'une

    réception pour

    des

    amis,

    alors, selon

    Kotler, ces activités deviennent les

    «

    concurrents

    » du musée.

    La nécessité de mieux

    connaître les

    visiteurs

    II s'agit

    d'aider

    le musée à

    mieux

    remplir sa mission en ajustant

    sa

    communication,

    voire de mieux

    comprendre

    les perceptions et les

    attentes des

    non-visiteurs

    pour pouvoir intéresser une partie

    d'entre

    eux

    (Braverman, 1988 ; Fronville,

    1985).

    De fait, dans beaucoup de

    musées,

    ce qui

    est présenté l'est

    souvent

    en fonction d'un visiteur

    théorique et

    s'adresse

    en définitive

    à

    un public éduqué, sans

    rechercher

    suffisamment

    le

    moyen

    d'adapter le

    message

    aux attentes, aux motivations

    et

    aux

    habitudes respectives des

    divers

    groupes

    (ou

    segments) de visiteurs

    (Beaulac,

    Colbert

    et

    Duhaime, 1991).

    Dans

    la

    panoplie

    des études

    et

    des

    outils

    de

    recherche d'inspiration qualitative ou quantitative,

    qui

    se sont

    développés

    dans le secteur des

    musées, l'analyse

    de marché visera en particulier «

    à

    définir les groupes de

    clientèles

    susceptibles de

    fréquenter le

    musée,

    à

    évaluer l'impact

    de

    cette fréquentation

    sur les

    objectifs qu'il s'est assigné

    et

    les

    ressources

    dont

    il

    dispose

    et

    à déterminer les groupes

    qui

    seront

    privilégiés dans la mise en œuvre des programmes» (Trottier, 1987).

    Dans les institutions où le

    marketing

    tient une place marginale, les

    recherches

    sur les consommateurs

    sont

    délaissées. Selon Kotler, «

    que

    les

    difficultés

    de l'organisation

    ne proviennent

    pas

    toujours

    de l'ignorance

    ou

    du

    manque

    de

    motivation

    des

    consommateurs

    peut

    être

    mis

    en

    évidence

    à partir d'enquêtes ». En

    revanche, dans les

    musées

    qui ont

    adopté

    une

    orientation marketing, les services du marketing s'efforcent non

    seulement de réagir aux changements dans les besoins, les

    désirs

    et les

    perceptions du consommateur,

    mais

    tentent

    également de les

    anticiper

    (voir,

    plus

    loin, des

    exemples allant dans ce sens). La recherche portant

    sur

    le «

    marché » de

    l'institution permet d'avoir

    une

    vue

    complète des

    consommateurs et de pouvoir tester les décisions sur un

    échantillon

    ciblé

    pour

    s'assurer

    de

    leur efficacité

    (Kotler et Andreasen, 1987).

    L APPLICATION DU

    MARKET ING

    DANS

    LES

    MUSÉES

    L introduction du marketing dans

    les

    musées,

    lorsqu'il est uniquement perçu, de

    façon

    restrictive, comme une

    technique de vente

    au

    service des

    entreprises privées, se heurte à

    de

    légitimes

    résistances,

    de la

    part du

    personnel scientifique

    notamment. Le

    frein

    principal provient

    d'une vision

    du marketing

    comme

    étant

    essentiellement

    une technique

    visant à

    augmenter

    les

    recettes

    commerciales

    et

    le

    nombre

    56

    De

    l'approche marketing

    publics musées n

  • 8/16/2019 Marketing Et Musees

    10/22

    des visiteurs, sans

    se préoccuper

    de la mission scientifique

    et

    éducative

    du musée. Introduire

    une

    philosophie

    marketing dans

    le

    musée

    reviendra it à gérer le

    musée

    en fonction

    des souhaits des

    visiteurs et

    à

    abandonner les

    objectifs

    de recherche

    et

    de conservation

    (Curry, 1982 ; Bigley,

    1987

    ; Van

    Kote,

    1989).

    De fait, la

    majorité

    des musées ne disposant

    pas

    d'un département

    ou d'une

    personne chargée

    du

    marketing, il

    s'agit, pour l'essentiel, d'une

    action de

    communication et

    de relations publiques, si

    l'on

    met à part les

    activités commerciales (mais il

    est

    vrai

    que

    les équipes des

    musées

    sont

    parfois très

    réduites) ; par ailleurs, c'est la motivation financière

    qui

    suscite

    principalement l'utilisation du

    marketing, plus

    que

    l'étude

    du

    public

    et

    la

    prise en

    compte de ses souhaits, de ses

    attentes,

    de ses

    motivations

    et de ses besoins.

    Cependant, l'absence

    de

    ressources

    suffisantes est

    souvent

    en elle-même un frein au développement

    d'une

    politique de

    marketing, en particulier dans le domaine de

    la

    segmentation de

    la

    communication et des services, qui demande des

    moyens

    importants

    (Beaulac,

    Colbert

    et

    Duhaime,

    1991).

    Dans

    plusieurs pays

    (France,

    Angleterre,

    Etats-Unis), l'administration

    a

    encouragé les musées

    à

    développer

    leurs

    ressources propres et

    à

    susciter, avec

    des attentes exagérées

    parfois,

    des actions

    de

    mécénat.

    S'il est

    vrai qu en France l'essentiel du

    financement

    provient de ressources

    publiques (il

    est

    partagé de façon sensiblement

    égale entre l'Etat

    et les

    collectivités

    locales), il

    n'en demeure

    pas

    moins que

    la

    tendance est à une

    évolution vers une

    part

    croissante de

    fonds privés. Le

    parrainage

    d expositions y est

    apparu depuis une dizaine d'années,

    sous l'influence de

    sociétés italiennes ou américaines.

    Selon

    PADMICAL, le musée

    « apparaît

    depuis dix

    ans comme

    le lieu

    privilégié

    de l'expression

    culturelle

    du

    monde

    économique

    ».

    C'est

    ainsi

    que près

    de la

    moitié

    des

    conservateurs

    de

    musées auraient connu

    l expérience du

    mécénat.

    Signalons

    les

    exemples

    de la

    Fondation Paribas,

    dans

    le

    domaine

    de l'édition de catalogues, de la Fondation du Crédit

    coopératif

    qui

    a choisi

    d'aider les

    écomusées, ou du groupe Casino,

    associé

    au

    musée d'Art

    contemporain

    de

    Saint-Etienne

    (ADMICAL,

    1990).

    Quant

    à

    l'UAP,

    elle

    a

    établi un partenariat avec la nouvelle

    Galerie du Jeu

    de

    Paume, qui

    permet à cette dernière

    de

    recevoir cinq millions

    de

    francs

    par an, sans compter une aide dans le domaine de la communication ;

    signe de

    l'implication

    de

    cette entreprise,

    qui

    reflète le souci

    des sociétés

    d'ancrer

    davantage

    leurs

    actions

    dans

    la durée

    et

    de concentrer

    leurs

    moyens

    sur

    un

    nombre réduit

    d'opérations,

    son

    PDG

    est le président du

    conseil d'administration du

    Jeu de Paume.

    Mais les

    musées français ne

    pratiquent pas systématiquement une

    politique active

    de

    recherche

    de

    fonds

    privés et

    n'ont que rarement un

    interlocuteur

    pour les actions de

    mécénat.

    En ce

    qui

    concerne les musées

    nationaux, le

    mécénat

    d'une trentaine d'entreprises a néanmoins

    représenté un apport de plusieurs dizaines de millions de francs depuis 1985.

    La participation des entreprises

    à

    l'activité des musées devrait donc

    se

    développer

    à l'avenir. Signalons en outre

    l'existence de la procédure de

    cofinancement

    du

    Conseil Supérieur

    du

    Mécénat,

    inspirée

    des « matching

    57

    De l'approche

    marketing

    publics

    musées

    n

  • 8/16/2019 Marketing Et Musees

    11/22

    grants

    » américains associant

    fonds privés

    et concours publics, le Conseil

    peut

    accorder

    une aide à

    des opérations

    culturelles

    qui

    ont

    obtenu des

    contributions de mécénat.

    La Cité

    des

    Sciences

    et de

    l'Industrie

    de

    La Villette a largement

    développé le

    partenariat

    avec

    les

    entreprises,

    sous

    des

    formes

    qui

    ne peuvent

    être réduites au

    mécénat. Les collaborations sont de

    plusieurs types :

    des

    coproductions, dans

    les

    espaces

    permanents et

    à

    l'occasion

    d'expositions

    temporaires (Philips, UTA, Elf-Aquitaine, Hermès, Matra, Renault, Rhône-

    Poulenc,

    Bull, Hewlett-Packard,

    CGE,

    Gaz de

    France,

    Michelin,

    Institut

    Mérieux...);

    des

    expositions

    réalisées

    par les entreprises elles-mêmes

    pour

    présenter leurs produits et

    leurs recherches (SNECMA, Office

    National d'Etudes

    et

    de

    Recherches

    Aérospatiales)

    des

    actions de

    parrainage pour

    les grands projets de la Cité, tels que celui de la Cité des

    Enfants ;

    la

    participation

    aux

    projets

    « jeunesse

    et formation

    » en

    direction

    des écoles et des enseignants

    (accueil

    dans les

    entreprises

    des

    classes

    Villette,

    conférences lors des

    entretiens Villette) ;

    la collaboration

    au

    plan

    international

    (Rhône-Poulenc

    a ainsi présenté

    une exposition

    à travers

    les

    Etats-Unis)

    ;

    les

    opérations

    spéciales,

    comme

    la

    journée

    portes

    ouvertes

    Gaz de France en 1990, par exemple les locations de la Géode et de

    salles du

    Centre

    de

    Congrès

    pour

    des assemblées générales,

    des

    conventions,

    etc.

    Les musées français

    ont également

    été incités à augmenter leurs

    ressources propres à travers la création de

    boutiques,

    de restaurants, de

    programmes payants ou de locations de salles.

    Encouragés

    par la demande

    du

    public, qui

    suscite

    une

    professionnalisation

    accrue des

    prestations

    et

    des services offerts, ils

    se dotent

    peu

    à peu

    des services qui leur

    faisaient

    défaut

    et

    se

    donnent les moyens

    d'un certain autofinancement. La création

    d'infrastructures

    d'accueil,

    l'organisation

    de

    manifestations

    temporaires

    et

    le développement d'une

    approche marketing sont, en effet, de nature

    à

    diversifier les sources de financement

    des musées,

    qui doivent veiller

    toutefois

    à

    la

    préservation

    de

    leurs

    missions

    traditionnelles

    de conservation

    des

    œuvres,

    d'étude des collections et

    d'éducation du

    public.

    Citons,

    à titre d'exemple, le

    cas

    du

    musée

    de

    l'Impression

    sur

    Etoffes de Mulhouse, qui

    possède

    plusieurs millions

    d'échantillons

    et

    50.000

    tissus.

    Son service d'utilisation

    des

    documents (S.U.D.)

    lui

    permet

    d'assurer

    des prestations de services en faveur des industriels du

    textile,

    aussi bien français

    qu'étrangers, et

    d'en retirer

    des revenus

    pour

    son

    fonctionnement.

    Cent

    cinquante

    entreprises

    peuvent

    être

    considérées comme des

    clients réguliers, dont

    la

    moitié est

    constituée

    d entreprises étrangères, surtout

    anglaises et

    américaines. Le

    suivi

    des

    clients

    est

    assuré

    par des

    moyens

    informatiques. Le musée

    développe

    également

    une

    activité

    commerciale à travers une boutique spécialisée, une

    opération

    de

    vente par correspondance

    et des

    points

    de

    vente situés

    chez des

    revendeurs

    qui

    diffusent l'image

    du musée

    à

    l'extérieur de

    Mulhouse et

    augmentent

    sa

    notoriété ; enfin, le

    musée

    réédite

    des

    produits

    à partir des

    échantillons provenant

    de ses collections. Le

    S.U.D et

    l'activité commerciale assurent

    chacun

    environ un tiers du budget du

    musée.

    58

    De

    l'approche

    marketing

    publics musées n

  • 8/16/2019 Marketing Et Musees

    12/22

    L'exemple

    des musées de société est également là

    pour prouver

    qu'un musée peut couvrir

    50 de ses frais de fonctionnement par

    l autofinancement, voire plus,

    comme c'est

    le

    cas des

    écomusées

    de

    Haute-

    Alsace, de Chazelle-sur-Lyon ou

    du

    Quercy.

    Du

    reste, des

    formules

    de

    gestion

    inédites se mettent en

    place

    pour remplacer

    la

    formule

    de la

    gestion en régie municipale

    directe,

    jugée trop contraignante, sous forme

    d'association, de société d'économie mixte ou même de société anonyme

    (pour

    les

    activités commerciales) afin d'aller vers

    une

    plus grande

    autonomie

    de gestion des

    musées.

    En

    effet,

    les

    contraintes

    d'organisation

    et

    d'administration sont souvent

    un frein au développement

    de

    politiques

    novatrices dans les musées, tandis que la lourdeur

    des

    procédures ne

    favorise

    pas la

    recherche d'une certaine

    souplesse de gestion

    (les

    grands

    musées nationaux français bénéficient toutefois d'une plus grande

    autonomie

    par la déconcentration de

    certains

    crédits).

    Pourtant,

    les

    responsables d'établissements ne

    sont pas

    toujours

    conscients

    de l'intérêt d'une politique

    commerciale

    que leur musée

    pourrait

    développer même

    s'il convient,

    comme dans d'autres domaines, de

    tenir

    compte de

    la

    taille

    du

    musée

    et

    de ses

    effectifs

    ;

    un

    certain

    nombre

    de grands musées

    n'ont

    pas

    encore

    de comptoir de vente attractif et

    donc

    capable

    de créer des

    revenus. Par ailleurs,

    l'inadéquation de la gamme de

    produits proposés

    et l'absence de

    stratégie

    commerciale de

    beaucoup

    de

    musées français incite à penser

    que leur potentiel commercial est

    aujourd'hui

    sous-exploité. À

    l'inverse,

    la Réunion des

    Musées nationaux,

    l'organisme qui

    gère

    les activités commerciales

    des

    musées nationaux,

    a

    connu une

    importante

    croissance de

    son

    chiffre d'affaires, supérieur à

    250

    millions de francs (réalisé

    principalement

    au Louvre,

    à

    Orsay et

    à

    Versailles)

    et

    s'est

    même

    ouvert avec succès

    à

    la vente

    par

    correspondance.

    Quant

    au

    Centre

    Georges

    Pompidou,

    il

    a

    vendu 75.000

    exemplaires du catalogue de l exposition

    sur Vienne

    (1986) et 80.000

    exemplaires

    du catalogue Dali (1979)-..

    La gestion des boutiques devient dans certains musées une

    entreprise efficace et dont

    l'objet est la rentabilité

    financière ;

    par

    ailleurs, leur

    localisation

    à

    l'intérieur

    du

    musée dépend

    désormais

    de la

    prise en

    compte des flux de

    visiteurs.

    D'autre part, les ventes sont aujourd'hui

    davantage dépendantes

    des phénomènes de

    modes

    ou

    d'opinion,

    que

    les

    responsables des musées doivent s'efforcer de

    suivre

    ou

    d'anticiper,

    ainsi

    que du

    phénomène des grandes expositions temporaires qui

    s accompagnent

    de

    plus

    en

    plus

    systématiquement

    d'un

    «

    merchandising

    »

    ciblé

    sur

    le contenu

    de l'exposition

    (Morin, 1987 ; Rudman, 1989 ; Tobelem,

    1990).

    Mais

    pour

    la plupart des musées, les

    recettes

    commerciales

    sont surtout

    un moyen de

    créer

    des

    revenus qui permettront à l'institution de remplir

    sa fonction éducative et de mettre en place des programmes

    à

    destination

    du public. La différence avec les entreprises privées tient dans

    l'utilisation

    des revenus commerciaux, qui

    ne

    sont pas

    attribués

    aux

    dirigeants

    ou

    aux

    actionnaires, mais qui

    sont reversés

    dans

    le budget

    du musée,

    pour

    autant toutefois

    qu'il dispose

    d'une autonomie

    financière.

    Certains musées seront

    conduits de

    plus en plus à se

    placer dans une

    perspective

    de

    développement

    de

    leur

    fréquentation par

    le

    biais

    du

    tou-

    59

    De

    l'approche marketing

    publics

    musées n°2

  • 8/16/2019 Marketing Et Musees

    13/22

    risme culturel, ce

    qui nécessite

    une révolution des mentalités passant par

    une nouvelle politique d'accueil, de

    communication

    et de

    développement

    de programmes.

    Cet

    aspect

    est particulièrement flagrant

    lorsque l'on

    sait

    qu'une

    part

    déterminante de la fréquentation de certains musées est

    le fait

    de

    touristes

    étrangers.

    Les musées

    qui

    sauront capter cette manne

    par une approche professionnelle seront en mesure de développer leurs

    ressources propres

    ; en prouvant

    qu'ils peuvent

    constituer

    un moteur du

    développement local,

    ils seront

    également

    à même d'attirer

    de nouveaux

    partenaires. Ainsi,

    aux

    Pays-Bas,

    les

    organisations

    touristiques

    nationales

    «

    souhaitent

    avoir encore plus

    d'événements touristiques de qualité

    comme

    les expositions Van Gogh

    et

    Rembrandt

    qui

    sont faciles à vendre à un

    public

    international.

    L'exposition

    Van

    Gogh en 1990 avec

    900.000

    visiteurs (dont 55

    étaient

    des visiteurs

    étrangers) et

    un

    revenu pour

    l industrie touristique de

    525 millions

    de

    florins

    (1,6

    milliard de francs) met en

    appétit

    tous

    les professionnels. » (Vels

    Heijn,

    1992).

    Dans

    les musées,

    le marketing peut donc

    être

    utilisé

    pour

    rationaliser

    une logique de

    développement

    de

    ressources

    propres,

    passant par la

    création

    ou

    l'accélération des

    programmes

    commerciaux (boutiques,

    restaurants, locations d'espaces), par l'intensification

    des

    programmes

    de

    collecte

    de fonds

    auprès des

    particuliers

    ou des

    entreprises

    ainsi

    que

    par

    le développement

    des

    programmes

    d'abonnements,

    mais

    également

    pour

    permettre au

    musée d'atteindre

    plus

    efficacement

    ses objectifs culturels.

    Cet outil

    de gestion offre, en effet, aux musées un cadre

    d'analyse et

    d'intervention

    dans

    plusieurs domaines (Fronville,

    1985)

    :

    -pour les

    programmes

    éducatifs:

    l'analyse

    marketing aidera à mettre

    en place l'ensemble

    des

    activités proposées par le musée en direction

    des

    différents publics préalablement identifiés (visites de classes,

    conférences,

    visites

    guidées,

    films,

    livres...)

    ;

    -pour

    les programmes d adhésion

    et

    de collecte de fonds

    :

    l'approche marketing

    sera

    utilisée pour augmenter le nombre des

    adhérents

    du musée

    et

    proposer

    des

    programmes

    de

    partenariat aux

    entreprises

    ;

    -pour augmenter les ressources propres qu'il s'agisse de boutiques

    de musée, de programmes commerciaux

    associés à

    des expositions

    temporaires, de locations de salles, de licences ou de concessions

    - dans

    le

    domaine

    des

    relations publiques: leur objet

    sera

    de mettre

    en

    valeur

    de façon

    cohérente

    chacun

    des

    programmes précédents à

    travers

    les

    différents

    supports

    média,

    la

    publicité

    et

    les

    outils

    de

    communication

    des sponsors.

    Ces

    différents

    aspects de la politique de

    marketing

    peuvent

    être

    présents dans les

    musées mais ils sont

    rarement

    articulés entre eux

    dans une

    démarche cohérente, coordonnée et rigoureuse, celle que permet de

    définir une stratégie de marketing qui découle des objectifs de

    l institution. En général,

    «

    le

    marketing

    n'est

    pas

    intégré

    dans un

    processus mana-

    gérial global

    basé

    sur

    la réalisation de la mission de

    l'institution

    ».

    (Beaulac,

    Colbert

    et

    Duhaime,

    1991).

    De

    fait,

    peu

    d'institutions disposent

    d'un

    véritable plan

    marketing.

    60

    De

    l'approche marketing

    publics musées n

  • 8/16/2019 Marketing Et Musees

    14/22

    LA SPECIFICITE DU

    MARKETING

    DES MUSÉES

    u e étude d'Allen et Schewe

    examinant

    la

    manière dont

    des

    directeurs

    de musées considèrent le marketing montre

    que,

    comparés aux

    praticiens du marketing, les

    professionnels

    des

    musées sont

    moins

    portés à

    chercher

    à obtenir

    des informations sur ce

    que

    les

    visiteurs aimeraient trouver

    dans

    le musée ; ils

    considèrent

    volontiers

    que

    leur

    «

    produit

    est

    destiné

    à

    satisfaire

    chacun

    plutôt

    que

    destiné

    à

    des consommateurs

    particuliers ; ils sont moins intéressés par

    des

    modifications de prix

    ;

    ils sont moins désireux de changer

    leur

    stratégie de

    distribution

    ; enfin, ils sont

    moins

    portés à

    vouloir

    modifier à l'avenir

    la nature

    des

    produits et des services offerts aux

    consommateurs

    (étude

    citée

    par

    Kotler et

    Andreasen, 1987).

    Cela

    signifie-t-il que

    les responsables

    d'institutions culturelles

    doivent se plier aux exigences du public et concevoir leurs programmes

    uniquement

    en

    fonction

    de ses

    désirs

    ? Ce serait mal comprendre

    l'utilité du

    marketing

    :

    il

    s'agit

    en

    réalité

    de partir des préoccupations

    du

    visiteur,

    de

    ses besoins, de ses souhaits

    et

    de les interpréter. Ainsi, dans

    le

    cas où des

    enquêtes viendraient

    souligner que le

    public imagine

    que le

    musée

    est

    réservé à une élite intellectuelle

    et

    sociale, ce dernier pourra s'efforcer de

    mettre en

    place des

    programmes

    destinés

    à un

    public

    peu familiarisé avec

    les

    musées,

    créer

    une

    atmosphère

    détendue

    et

    informelle,

    et

    prévoir

    des

    événements susceptibles d'amener les

    non-visiteurs à

    découvrir ce qu'est

    réellement

    le musée. L'un

    des

    résultats

    de

    cette philosophie est le

    haut

    degré de

    satisfaction dont

    font état les visiteurs, qui deviennent dès lors

    les

    meilleurs

    avocats de

    l'institution et

    accroissent sa réputation

    par

    la

    vertu

    du

    bouche-à-oreille.

    À

    l'inverse, certains responsables

    de musées

    ne se

    soucient pas

    suffisamment d'être intéressants

    pour

    le

    public ou de répondre aux

    préoccupations des visiteurs dans les

    espaces

    d'exposition, même si tout

    porte à

    croire

    que ces derniers ne sont pas satisfaits

    de ce qui leur

    est proposé,

    quand il

    ne s'agit

    pas

    tout simplement d'un

    manque

    de ressources

    humaines ou

    financières

    (Helleu,

    1991).

    Considérant

    que

    certaines organisations pensent sincèrement

    être

    orientées vers le consommateur ou bien souhaiteraient le devenir, Kotler

    et

    Andreasen

    définissent plusieurs critères

    permettant

    de

    déterminer

    si

    elles

    le

    sont

    réellement

    - La nature du produit offert conduit les responsables du musée

    à en

    avoir

    une

    très

    haute

    opinion

    qui s'accommode mal de phénomènes de

    refus

    ou d'indifférence.

    Ainsi

    certains conservateurs sont-ils sincèrement

    perplexes

    devant le manque

    de réussite d'une exposition auprès du

    public,

    en dépit

    de la

    qualité des

    objets présentés.

    - L'ignorance du consommateur

    ou

    son

    absence

    de motivation sont

    rendus responsables du manque

    de

    succès

    de

    l'institution. Un directeur

    de musée peut penser qu'il suffit d'accentuer les efforts de

    communication ou

    de

    trouver

    des

    incitations nouvelles pour attirer

    les

    visiteurs

    dans

    son musée en

    brisant

    leur

    inertie

    «

    naturelle

    ».

    61

    De

    l'approche marketing

    publics

    musées n

  • 8/16/2019 Marketing Et Musees

    15/22

    -

    Le

    marketing

    est assimilé à

    la promotion les

    questions d'image,

    de

    matériel

    de communication, de communiqués de presse, de publicité...

    accapareront l'attention

    des

    responsables au détriment

    des

    autres

    éléments du

    marketing que

    sont la fixation des prix, la définition

    des

    produits

    et leur distribution.

    -

    Plutôt que d'engager un

    spécialiste

    du

    marketing, on

    choisira

    de

    préférence quelqu'un qui connaît

    le

    monde des

    musées

    ou qui

    peut être

    un ancien employé

    de

    l'institution ; ou bien alors

    une personne

    dont

    la

    spécialité

    est la

    communication.

    Ce

    n'est

    pas tant

    la maîtrise

    d'une

    technique,

    le

    marketing,

    que

    la connaissance d'un

    produit particulier

    ou un

    talent

    pour

    la

    communication qui

    seront valorisés dans ce

    cas,

    ce

    qui

    est

    conforme à

    une

    logique

    de

    lutte contre

    l'ignorance et

    le manque

    d'intérêt

    des

    visiteurs potentiels.

    - La méconnaissance du marché amène à une vue simpliste, ce qui

    conduit

    à

    la recherche

    d'une

    ou

    deux stratégies

    destinées aux segments

    les plus

    évidents

    et à la méfiance envers les

    innovations

    et la prise de

    risque.

    Ainsi,

    le

    public

    du musée

    sera assimilé

    à

    un

    bloc

    monolithique,

    ne

    laissant

    pas

    place

    à

    des

    stratégies

    alternatives

    ou

    complémentaires.

    De fait, le

    praticien

    du marketing

    accorde

    une importance

    part icul ière

    à

    la

    segmentation,

    qui découle du

    fait

    que le

    marché

    apparaît

    comme une combinaison de nombreux sous-segments qui relèvent de

    programmes marketing séparés. On

    appelle

    segmentation

    «l'action

    de

    regrouper les

    unités composant un

    marché

    en

    sous-groupes, de

    sorte que

    chaque

    groupe soit caractérisé par

    des

    besoins homogènes

    et

    que

    les

    différents

    groupes s opposent

    entre

    eux par des

    besoins

    hétérogènes

    »

    (Beaulac,

    Colbert et Duhaime,

    1991).

    Ainsi,

    les

    visiteurs de musées sont

    composés

    du

    public local, des professionnels, des groupes scolaires, des

    touristes

    français,

    des

    touristes étrangers,

    etc.

    De

    même,

    les

    programmes

    éducatifs peuvent être destinés au public scolaire ou universitaire, aux

    adultes, aux personnes âgées, aux

    handicapés... Cette

    approche plus

    sophistiquée

    conduira

    à

    la

    mise en place de

    stratégies

    différenciées

    (positionnement),

    utilisant

    des

    voies de communication distinctes

    et

    s'adres-

    sant à

    des

    cibles différentes (ciblage).

    Dans

    le

    cas

    contraire, certaines

    stratégies

    efficaces

    pour un segment de la population

    pourraient fort

    bien

    repousser un autre groupe de consommateurs

    dont

    les

    motivations

    seraient à l opposé

    de

    celles du premier ensemble.

    Supposons

    que

    l'on

    isole

    un segment d'amateurs avertis,

    qui

    souhaitent

    des

    expositions de

    haut

    niveau

    faisant

    appel

    à

    des

    artistes

    nouveaux

    la stratégie de

    communication qui

    consisterait

    à

    mettre en

    avant

    le

    programme

    des expositions et la découverte de nouveaux talents risque de

    rebuter

    une

    clientèle plus intéressée par l'aspect

    de

    sortie familiale

    de la

    visite

    au

    musée

    et

    qui

    peut être

    intimidée par l'absence de

    familiarité avec

    le monde

    de

    l'art. De façon

    schématique, ce

    sont

    bien deux stratégies de

    communication

    distinctes

    qui

    devraient être mises en œuvre en cherchant

    à

    éviter

    le chevauchement

    des

    campagnes

    (Kotler et Andreasen,

    1987).

    En revanche, l'objectif premier

    des

    responsables de musée doit

    être

    de

    définir un

    projet

    global qui découle de la mission de l'institution, qui sera

    exprimé

    par

    un

    concept

    fort

    et

    qui

    tiendra

    compte

    des

    aspirations

    des

    62

    De

    l'approche marketing

    publics musées n

  • 8/16/2019 Marketing Et Musees

    16/22

    visiteurs (voir ci-après les développements

    consacrés à

    la

    notion

    de

    mission

    du musée).

    Il

    reste

    que

    l'application

    du marketing aux musées,

    comme

    aux

    institutions

    à

    but non lucratif

    en

    général,

    se heurte à

    une difficulté, celle de

    mesurer les « performances » de l'institution, ce qui peut conduire

    à

    une

    surestimation des critères quantitatifs

    qui

    se prêtent le plus facilement à

    une

    évaluation. Ainsi,

    note

    Kotler, comment

    mesurer

    que le contenu

    d'une visite de musée est devenu plus éducatif ou que le musée a conduit

    à

    une augmentation de la qualité de la

    vie

    ? Le danger réside dans la

    tentation

    de chercher

    à atteindre en

    priorité ce qu il est

    possible

    de

    quantifier

    :

    la

    taille

    d'un

    budget, le

    nombre de

    visiteurs,

    les

    bénéfices

    commerciaux (Ames, 1989).

    LES

    RISQUES

    D UNE

    APPLICATION NON

    CONTRÔLÉE

    uestion centrale que se posent tous

    les

    directeurs de musées

    inquiets des

    perspectives

    offertes

    par le

    marketing

    est

    la

    suivante

    : leurs

    critères professionnels,

    l'intégrité

    de l'institution, ses

    programmes scientifiques, historiques

    ou

    artistiques ne risquent-ils

    pas

    d'être

    mis

    en

    péril

    par l'introduction de cette technique ? S'agira-t-il désormais

    de chercher

    à plaire au

    plus

    grand

    nombre, d'abaisser la qualité de

    l institution

    ?

    À cela,

    les théoriciens

    du

    marketing

    répondent

    que

    le

    marketing

    n'est

    pas

    un

    but

    en lui-même ;

    il

    ne

    saurait être

    qu'un

    moyen

    au service

    de

    l'organisation, destiné

    à

    lui

    permettre

    d'atteindre efficacement

    ses

    objectifs. Le marketing est donc

    une branche de l'administration

    parmi

    d'autres

    et

    il

    est

    de la

    responsabilité

    des dirigeants de

    l'institution

    de

    déterminer

    son

    champ d'application.

    La

    direction

    peut

    ainsi décider

    d'ignorer

    les

    préoccupations

    de

    marketing

    au profit d'autres critères jugés

    plus importants (Kotler

    et

    Andreasen,

    1987).

    Le programme des expositions d'un

    musée pourra faire

    appel

    complètement,

    en

    partie ou pas du tout aux

    considérations

    de marketing.

    On

    constate que certains musées

    réalisent un équilibre dans l'établissement

    de

    leur calendrier

    d'expositions

    entre

    des expositions « populaires et des

    expositions

    plus

    confidentielles

    mais

    répondant

    à

    des

    motifs

    artistiques

    plus

    élevés. Néanmoins, une

    fois le programme fixé,

    il

    importe au service

    du marketing de contribuer

    à

    sa réussite dans les limites

    déterminées,

    mais en

    partant

    des

    caractéristiques du visiteur. De même,

    il

    appartient

    aux

    responsables

    du

    marketing

    d'établir la description, la

    présentation, le

    prix et

    la distribution des

    programmes du

    musée, sans

    en modifier

    toutefois

    le contenu, en fonction

    de

    ce qu'indiquent

    les

    recherches effectuées

    sur les visiteurs.

    Le seul garde-fou permettant d'assurer que

    la

    politique

    de

    marketing

    du

    musée

    sera

    mise

    en œuvre

    pour

    lui permettre

    d'atteindre

    ses

    objectifs

    consiste

    dans la

    détermination

    et la conscience de la

    mission du musée.

    63

    De

    l'approche marketing

    publics musées n

  • 8/16/2019 Marketing Et Musees

    17/22

    En effet,

    si cette

    mission n'est pas clairement définie et assimilée par

    l'ensemble du

    personnel, une

    direction marketing

    forte

    n'aura

    guère de

    difficultés à

    imposer

    ses propres critères de

    jugement

    et d'appréciation

    (Ames,

    1989)- Les

    risques de

    dérive sont notables

    et

    abondamment

    soulignés par

    les observateurs les

    plus critiques : le programme

    des

    expositions tendra

    à

    suivre les

    goûts

    les

    plus

    traditionnels du

    public

    au

    détriment

    d'expositions

    plus ambitieuses et moins

    assurées

    d'un succès

    populaire

    ;

    les fonctions de recherche et de conservation des collections

    passeront

    au

    second

    plan

    ;

    enfin,

    les

    objectifs

    éducatifs seront

    considérés

    comme

    moins importants que

    les

    résultats financiers du

    musée (Ames,

    1989; Bryan,

    1989

    ; Tobelem,

    1990).

    Parmi ces risques de

    dérive,

    on

    peut souligner ceux

    qui

    se

    rapportent à

    la programmation des

    expositions

    et aux actions de mécénat. Les

    responsables de musées ont été progressivement

    amenés à tirer les

    conséquences

    des

    bienfaits

    des

    grandes

    expositions

    sur leur compte

    d'exploitation

    et à mesurer

    leur

    impact sur le

    mécénat

    et

    les

    autres

    sources de

    financement, qu'il s'agisse

    de la

    croissance

    spectaculaire des

    recettes

    d'entrées,

    de

    l'augmentation

    sensible

    du nombre d'adhérents,

    de

    l'accroissement

    des

    revenus

    commerciaux ou

    de

    l'amélioration

    de la

    notoriété du musée. Le directeur du

    Metropolitan

    Muséum

    de New

    York,

    Philippe de Montebello, s'est déclaré

    inquiet

    de la dépendance

    des

    grands musées à

    l'égard des expositions

    temporaires,

    qui

    a eu,

    selon

    lui,

    une influence indéniable sur le fonctionnement de ces institutions. En

    effet, ces grandes expositions

    blockbusters ») deviennent des

    instruments de développement et un moyen de. combler le déficit du musée ;

    dès

    lors, le

    programme d'expositions

    du

    musée tend

    à être

    considéré par

    les

    gestionnaires du

    musée comme

    étant au

    service du

    budget du

    musée

    et

    non

    l'inverse...

    (Montebello, 1984).

    En

    ce qui concerne

    le mécénat, on sait que certaines expositions

    permettront difficilement d'intéresser une

    entreprise,

    quelle que soit la

    qualité et l'ambition du projet. Les responsables du musée doivent donc

    veiller à ne

    pas

    se laisser entraîner

    vers une

    programmation

    influencée

    par la recherche de partenaires financiers. On peut, du reste, noter une

    multiplication

    de

    ces expositions dont le

    contenu novateur et scientifique

    n'est

    pas

    toujours

    évident,

    mais

    dont

    la

    popularité assurée offre

    toutes

    les

    garanties

    de

    retombées

    médiatiques positives pour le sponsor.

    Il

    est

    également

    nécessaire

    pour

    les

    musées de déterminer le

    type

    de

    relations

    pouvant

    s'établir

    avec

    les

    entreprises

    pour

    éviter

    de céder

    à

    des

    exigences

    jugées

    excessives

    de

    ces dernières.

    Associé hier au monde

    des

    entreprises privées et à

    la

    recherche du

    profit,

    puis

    étendu au

    secteur des organisations

    sans but

    lucratif avant

    d'être appliqué au monde de la culture, le marketing

    élargit donc

    aujourd'hui son champ d'action en

    direction des musées. L'entrée de

    cette technique de gestion peut y trouver

    sa justification

    dans l'orientation

    financière

    actuelle

    des

    musées (revenus commerciaux, mécénat,

    collecte

    de fonds)

    ainsi que

    dans les nécessités de la communication

    contemporaine

    (publicité, relations

    publiques,

    marketing direct,

    création

    d événements).

    64

    De

    l'approche marketing

    publics musées n

  • 8/16/2019 Marketing Et Musees

    18/22

    Mais

    au-delà

    de

    cette approche

    guidée

    par le souci

    d'une

    meilleure

    efficacité de

    gestion, le

    marketing fournit également les

    outils

    théoriques

    et

    pratiques

    d'une

    analyse du

    public

    (et du non-public)

    des musées, qui

    procède

    d'une

    démarche cruciale pour la réalisation des objectifs de cette

    institution et pour l'accomplissement de

    sa

    mission.

    Or, seule

    la

    connaissance des attentes

    et

    des

    perceptions

    des

    visiteurs

    peut permettre aux

    musées d'y

    parvenir efficacement

    (Garfield,

    1992),

    comme

    le

    confirment

    les

    nombreuses

    initiatives

    conduites

    dans

    ce

    domaine

    à

    la

    demande

    des

    conservateurs (débats, recherches, études

    et

    réflexions sur les

    différents

    catégories de

    visiteurs, les

    attentes

    du

    public, l éducation dans

    les

    musées, l'évaluation

    des

    expositions, etc.).

    Pour réconcilier dans la

    pratique ces

    deux

    orientations (gérer

    efficacement et répondre

    aux objectifs

    de

    l'institution),

    il

    est

    de la

    responsabilité de la direction du musée d'établir un projet fort

    et

    de définir une

    stratégie qui découle de la mission éducative, scientifique et culturelle du

    musée, au service duquel la

    politique

    de marketing

    sera

    mise en œuvre.

    Si cette

    mission

    est

    précisément définie et les

    priorités

    clairement

    affichées,

    les

    risques de dérive

    qui

    peuvent

    naître

    d'une

    application

    non

    contrôlée

    des techniques

    de marketing seront probablement maîtrisés

    et

    le marketing

    demeurera

    un outil au

    service

    du musée.

    J-M.

    T.

    Consultant

    (Auteur

    de

    Musées

    et Culture:

    le

    financement

    à

    l'américaine)

    REMERCIEMENTS

    Nous souhaitons remercier

    Jeanne-Michèle

    Cresté pour ses suggestions ainsi

    que

    pour la relecture attentive

    de

    cet article.

    65

    De

    l'approche marketing

    publics

    musées n

  • 8/16/2019 Marketing Et Musees

    19/22

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    l'approche marketing

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    67

    De

    l'approche marketing

    publics musées n

  • 8/16/2019 Marketing Et Musees

    21/22

    RESUMES

    et article

    a

    pour but de présenter certaines des

    recherches réalisées dans le domaine du

    marketing

    des musées,

    replacées

    dans le contexte de

    ces

    institutions et du

    marketing lui-même.

    Sont

    donc

    examinées les

    conditions

    de l'apparition

    du

    marketing

    dans les musées,

    ses

    spécificités

    et

    les risques

    d'une

    application

    non

    contrôlée

    de ses

    méthodes.

    Finalement

    le marketing est analysé

    comme

    un outil

    qui

    doit

    rester

    au service

    des

    musées mais

    qui

    ne peut répondre

    à

    toutes les

    interrogations

    soulevées par les transformations de

    ces

    institutions.

    T

    hie

    aim

    of this article is to présent research

    undertaken

    in

    the

    field

    of

    muséum

    marketing, within

    the

    context

    ofthe

    évolution of

    muséums

    and of marketing today.

    Are

    therefore

    examined the conditions

    under

    which marketing

    made

    its appearance in the muséum world and the spécifie problems

    and

    risks

    that an

    uncontrolled

    application of thèse

    methods

    could bring

    about.

    Finally,

    marketing

    is analysed as an instrument

    to serve

    muséums

    but

    which

    does

    not, and

    cannot,

    answer ail the

    questions raised

    by the

    transformations of thèse institutions.

    l objetivo de este artïculo

    es el

    de presentar

    ciertas

    investigaciones realizadas en el campo del

    marketing de los

    museos,

    y centradas

    en

    el contexto

    de la evoluciôn de los mismos

    y del

    marketing en

    si.

    Las condiciones de la aparicion del marketing en

    los museos

    son

    examinadas,

    asï como sus especificaciones

    y

    los riesgos de

    una

    aplica-

    ciôn

    difïcilmente

    contrôlable de sus métodos.

    Finalmente,

    el

    marketing

    es

    analizado

    como

    un instrumente que

    debe

    estar

    al

    servicio de los

    museos

    pero

    que

    no

    puede

    responder

    a

    todas

    las

    interrogantes que surgen debido a

    las

    transformaciones de estas

    instituciones.

    69

    De

    l'approche

    marketing

    publics musées n