L’historien et les mémoires de la Seconde Guerre mondiale en France

Chapitre 1

Introduction Compréhension du sujet

Les mémoires ? Souvenirs individuels ou collectifs. La mémoire est subjective puisqu’elle est de l’ordre de l’affectif et de l’émotionnel. Elle repose sur le souvenir vécu, présuppose la sélection et donc l’oubli. C’est pourquoi il n’y a pas une mémoire mais des mémoires.

Historien ? Savant qui analyse les sources, les confronte et explique une période historique de la manière la plus neutre possible.

Et ? Relation entre l’historien et les mémoires

Mémoires de la SGM en France ? Mémoires, donc après 1945 jusqu’à nos jours, de la France occupée, France de Vichy et France résistante de 1940 à 1944.

D’où la problématique du chapitre ? Quel rôle les historiens ont-ils joué dans l’évolution des mémoires de la SGM ?

Le plan chronologique est le plus adapté à ce sujet

Plan

1/ Comment se construit, dès la Libération, une mémoire sélective de la SGM en France ?

2/ Comment les mémoires de la SGM évoluent-elles depuis les années 1970 ?

Prérequis : connaissances sur la SGM en France. Voir cours sur internet :

http://www.academie-en-ligne.fr/Ressources/4/GH31/AL4GH31TEWB0212-Sequence-07.pdf

I La mémoire résistante (1944 – années 1970)

1/ le mythe du résistancialisme

Épuration sauvage

Une femme est tondue devant la foule le 23 août 1944 dans la région de Marseille

Épuration : Épuration : répression sauvage répression sauvage ou légale contre ou légale contre ceux qui ont ceux qui ont collaboré avec collaboré avec l’occupant l’occupant allemand (p 18)allemand (p 18)

Pierre Laval témoigne au procès Pétain (1945)

Pierre Laval, chef du gvt de Vichy, imposé à Pétain par l’Allemagne, est à son tour jugé pour avoir été un des principaux artisans de la collaboration. Condamné à mort, il est fusillé le 15 octobre 1945

RésistancialismeRésistancialisme : néologisme créé par l’historien Henry Rousso en 1987 : néologisme créé par l’historien Henry Rousso en 1987 pour qualifier l’idée d’une France unanimement résistante (p 18)pour qualifier l’idée d’une France unanimement résistante (p 18)

42 millions de Français

200 000 résistants 55 000 collabos

2/ l’éclatement des mémoires dans les années 50 et 60

Thèse du glaive et du bouclierThèse du glaive et du bouclier : : thèse développée par le thèse développée par le journaliste Robert Aron en 1954 selon journaliste Robert Aron en 1954 selon laquelle Pétain cherchait à protéger les laquelle Pétain cherchait à protéger les Français pour préparer la libération Français pour préparer la libération armée par de Gaullearmée par de Gaulle

Transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon en 1964

Adolf Eichmann, haut fonctionnaire SS chargé de la déportation des Juifs d’Europe. Allemagne, 1943

ShoahShoah : terme emprunté à l’hébreu signifiant « catastrophe ». Il est : terme emprunté à l’hébreu signifiant « catastrophe ». Il est employé depuis les années 1980 pour désigner l’extermination de près de employé depuis les années 1980 pour désigner l’extermination de près de 6 millions de <juifs par les nazis.6 millions de <juifs par les nazis.

II Les mémoires face à l’histoire (depuis 1973)

1/ La fin du résistancialisme et l’émergence de la mémoire juive

Jean-Marie Le Pen « les chambres à gaz sont un point de détail de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale » 1987

NégationnismeNégationnisme : : position niant position niant l’existence du l’existence du génocide des Juifs génocide des Juifs pendant la SGM. pendant la SGM. Depuis la loi Depuis la loi Gayssot en 1990, Gayssot en 1990, exprimer une telle exprimer une telle opinion est un opinion est un délit.délit.

2/ la reconnaissance des mémoires plurielles

JustesJustes : titre : titre décerné par le décerné par le mémorial Yad mémorial Yad Vashem, au nom Vashem, au nom de l’Etat d’Israël, de l’Etat d’Israël, en l’honneur de en l’honneur de ceux qui ont ceux qui ont risqué leur vie risqué leur vie pour sauver des pour sauver des Juifs de la ShoahJuifs de la Shoah