Les philosophes des lumières et les combats contre...

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Les philosophes des lumières et les combats contre l'injustice Le dîner des philosophes Tableau de Jean Huber (1772 ou 1773)

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Les philosophes des lumières et les combats contre l'injustice

Le dîner des philosophesTableau de Jean Huber (1772 ou 1773)

Référence au Bulletin officiel spécial n° 2 du 19 février 2009Ministère de l'Éducation nationaleLes philosophes des Lumières et le combat contre l’injustice

Une action juste l’est-elle pour tout le monde ?Une action juste l’est-elle pour tout le monde ?Quelles armes littéraires les philosophes des Lumières ont-ilsléguées aux générations suivantes pour dénoncerl’injustice ?En quoi les écrits des philosophes des Lumières permettent- ilsl’élaboration d’un jugement argumenté

Caractéristiques du conteDominante : Lecture analytique

Objectifs :

•Selon quels indices

textuels, peut-on

considérer ce texte

comme un conte ?

Séance 1

comme un conte ?

•Comment l’auteur essaie-

t-il de séduire le lecteur ?

Activités : •Analyse de la structure du conte :

Capacités Connaissances Attitudes

Analyser une prise de position en fonction de son contexte de production et de réception.Exprimer à l’oral ses convictions, son engagement, son désaccord.Prendre en compte le point de vue de l’autre, le reformuler objectivement.Argumenter à l’écrit : énoncer son point de vue, le soutenir par des arguments, conclure.Confronter sur une question de société un débat du XVIIIe siècle et un débat contemporain.

Champ littéraire :

Période : la littérature des Lumières se référant au juste et à l’injuste.L’argumentation directe : explication, plaidoyer, réquisitoire.Période : la littérature des Lumières se référant au juste et à l’injuste.

Champ linguistique :

Période : la littérature des Lumières se référant au juste et à l’injuste.Lexique de la morale, du droit, de l’engagement.Connecteurs d’opposition, de cause et de conséquence.Argumentation indirecte, ironie, antiphrase.Personnification, métaphore.

Histoire des arts :

Thématiques : « Arts, mémoires,

Accepter d’écouter la pensée del’autre pour émettre une penséepersonnelle et prendre position.Être un citoyen conscient de lanécessité de s’impliquer et dedéfendre des valeurs.

Thématiques : « Arts, mémoires, témoignages,». engagements », « Arts, sociétés, cultures »

•Le lecteur en terrain nouveau : la veine exotique

(l’Ailleurs sous la forme de l’Orient ; le système et les fonctions des personnages).

•Le lecteur en terrain connu :

• Plaisir de la nouveauté

• Plaisir de la reconnaissance

Les moyens de séduction :

•Le conte merveilleux

•L’influence des schémas de la comédie classique

�Donc double recherche : dépaysement et familiarité.

�Remarque1 :

personnages = types

�Remarque 2 : le

style bas (le corps)

�Remarque 3 :

la loi des unités

•Le conte merveilleux

Séance 2

Etude de la langue :

•Etude de la subordonnée relative; ou

•Étude du lexique du juste et de l’injuste.

Séance 3

Les enjeux du conte : les moyens de la contestation et de la confusion

Dominante : lecture linéaire et analytique

Objectifs•Restituer au texte sa complexité

•En quoi s’écarte-t-il du conte traditionnel ?

•Par quels moyens Voltaire arrive-t-il à dénoncer à la fois •Par quels moyens Voltaire arrive-t-il à dénoncer à la fois

l’ordre moral, politique et philosophique ?

•Réinvestir les acquis des élèves quant aux principes de la

narration.

Activités•Trouver les quatre temps du texte et donner un titre à chacun.•Analyser les temps verbaux.•Etablir le schéma narratif du texte.•Relever tous les personnages du texte et les mettre en relation avec Memnon(le schéma actanciel) .•Repérer les marques de l’intervention de l’auteur.

1) 4 temps, de 3 § chacun .

Avantage de réduire à un schéma simple ( un système à

l’épreuve de la vie réelle+ un 2nd discours livrant la sagesse

après la folie).

�Sagesse/ humaine =oxymore.

2) analyse du schéma narratif= remise en cause de la 1ère

lecture : absence de la situation initiale et de la situation

finale.

Nous sommes placés d’emblée dans l’écart.Nous sommes placés d’emblée dans l’écart.

-Quel sens accorder au discours de l’ange ?

Conclusions différentes de celles de là haut.

� Sagesse /humaine= constat.

�Donc mise en évidence d’une ambiguïté

( distance et proximité ; double posture du narrateur//fiction).

Le double jeu du narrateur :

Distance : passé simple

Intervention : jugements de valeur ; les commentaires ; le

présent gnomique ; ironie…

Un fonctionnement décalé :

•Relevé et analyse de la négation et de la restriction ;

•Les expériences sont toutes de nature négative ;

•La qualité de « l’intervention de la providence » ;

�Donc les valeurs archétypales du conte sont détournées.

Les interventions du narrateur//réflexions de

l’auteur.(ironie, « on »…)

�Donc Voltaire annonce et dénonce :

•Dénonciation morale ;

•Dénonciation politique ;

•Dénonciation philosophique.

Séance 4 : lecture analytique du premier discours

(celui prononcé par Memnon)

Objectifs :

• Caractériser la structure du discours.

•Relever les antithèses.

•Qualifier la valeur du présent.

•Repérer le rythme.

•Appréhender la circularité du discours.

•Eclairage (en entrée) Pascalien de ce

début du texte.

•Mettre en évidence :

1) les marques de la folie humaine et leur

inscription dans le texte.

2) la dévalorisation de cette folle prétention de la

maîtrise :

« je » ; les erreurs de logique ;

� Quel statut accorder à cette entrée en matière ?

Séance 5 : (Dominante orale)

Objectifs:

Comment Voltaire, philosophe engage t-il le combat pour

la justice ?

•Confronter un débat du XVIIIème et un débat

contemporain.

•Les caractéristiques du plaidoyer.

Activités:Activités:

Travail de recherche : « L’affaire Marie Durand »

Supports :

-une chronologie de l’affaire Calas (Nathan)

Extrait Traité sur la tolérance,

Une affaire comme l’affaire Calas serait-elle encore possible

aujourd’hui ?

le dictionnaire définit l'engagement

"comme le fait de prendre parti et d'intervenir

publiquement sur les problèmes sociaux et politiques de

son époque »

Le Larousse

« Ce qui caractérise le philosophe et le distingue du

vulgaire,c’est qu’il n’admet rien sans preuve,

qu’il n’acquiesce point à des notions trompeuses

et qu’il pose exactement les limites du certain, du probable

et du douteux. Cet ouvrage produira sûrement avec le temps et du douteux. Cet ouvrage produira sûrement avec le temps

une révolution dans les esprits, et j’espère que les tyrans, les

oppresseurs, les fanatiques et les intolérants n’y gagneront

pas. Nous aurons servi l’humanité. »

Lettre de Diderot à Sophie Volland (26 septembre 1762)

Séance 6 :Quelle sagesse pour l’humanité ?

Lecture analytique (suite)

Objectif: affirmer une sagesse complexe

•Affirmation d’une sagesse paradoxale : sagesse et vision

•Affirmation d’une sagesse en opposition aux fausses

vérités révélées.

Séance 7 : Montesquieu, « De l'Esclavage des Nègres »

Lecture analytique

Objectifs:Quels indices Montesquieu sème-t-il dans son texte pour avertir le lecteur de son intention ironique ?

•Aller au CDI: « Dans quels pays l’esclavage est –il encore pratiqué? Sous quelles formes? »

•Ecrire un réquisitoire contre l’esclavage.

• comparaison avec le texte de Montesquieu sur la typologie

des arguments (« L’esclavage des nègres »)

•Récapitulez les différents domaines dans lesquels sont puisés les arguments des esclavagistes.

•Attitude: Etre un citoyen conscient de la nécessité de s’impliquer.

Séance 8 : Poétique du conteDominante : lecture analytique

Objectifs: •Identifier la singularité d’une écriture.

•Mettre en lumière le contenu moral et les procédés satiriques.

•Mettre à jour une dimension ludique de l’écriture.l’écriture.

Activités :•Réinvestir les séances précédentes.

•Tenter de définir les enjeux du

conte.

Hésitation voltairienne(1756).

La réflexion morale est donnée par le biais du

dialogue entre Memnon et « le philosophe de

là- haut ».

La quête de la sagesse parfaite= illusion

La question de l’optimisme.

L’ironie voltairienne.

Référence à Rousseau et à

Candide.

Parabole dans la parabole( mise en

abyme).

Dimension ludique (placere) de l’écriture du

conte .

Autotextualité : parodie du roman sentimental

(§5 /Candide).(§5 /Candide).

Micromégas.

Intertextualité : Manon Lescaut.

Séance 9

ou module

ou travail de consultation et de curiosité

Objectifs:

•Se rendre compte, en autonomie ou en groupe, de

l’ampleur des combats des philosophes et de

l’importance du siècle des Lumières.

•Préparation de la séance suivante (évaluation).

Activité:Activité:

•Promenade à la BnF

•Questionnaire encyclopédie

ques-enc.htm

Séance 10 ou

Evaluation

3types d’évaluation :

1) Invention d’un apologue ;

2) Recherche et rédaction d’un réquisitoire ;

3) Petit commentaire qui reprend les principes de 3) Petit commentaire qui reprend les principes de

l’argumentation indirecte (apologue).

Bilan de la séquence et prolongementsLe sens donné au titre et au sous-titre après l’étude de l’œuvre Le genre du conte philosophique : conte traditionnel avec visée philosophique La question du bonheur L’orientalisme La fonction ludique du conte philosophique La fonction didactique et contestataire du conte philosophique philosophique Le registre ironique, la satire, la parodie La question de la Providence: une bataille de philosophes Les combats des philosophes

Annexe1

L'IRONIEL'ironie est une forme d'expression dans laquelle on se moque de quelqu'un, d'un adversaire ou d'une idée. Elle consiste essentiellement en un écart, un décalage entre ce qui est dit et ce qui est pensé.C'est une forme argumentative, mais aussi narrative et dramatique.Plusieurs procédés rhétoriques sont couramment employés dans un but ironique:l'antiphrase, qui consiste à dire le contraire de ce que l'on pense et que l'on veut faire comprendre.

Ex : « Quel courage ! », peut-on dire pour se moquer d'un lâche. la litote, qui est une figure d'atténuation, peut également être utilisée ironiquement.Ex : « On ne peut pas dire que la France soit une grande nation en ce qui concerne le golf. » la prétérition, qui consiste à dire quelque chose en disant qu'on ne le dira pas.

. » Ex : « Je ne dis pas que tu es stupide. » (Ce qui est une manière de le

dire quand même.) l'hyperboleEx : « Quel tableau magnifique ! Quel chef d'oeuvre ! On dirait du Rembrandt, du van Gogh ! », à propos d'une croûte. l'ajout d'un commentaire absurdeEx : « Pangloss fut pendu, bien que ce ne fût pas la coutume. » (Voltaire, Candide) Mais l'ironie est essentiellement un fait d'énonciation. Elle consiste en une distance entre l'énonciateur (celui qui parle) et l'énoncé (ce qu'il dit).Dans une argumentation, l'ironie consiste à faire semblant de donner la parole à son adversaire, à le citer pour mieux montrer que ses idées sont absurdes, odieuses ou ridicules.Dans un récit, l'ironie tient souvent à une opposition entre le narrateur et le point de vue.Au théâtre, l'ironie dramatique se produit quand un des personnages présents sur scène ignore quelque chose que les autres et les spectateurs savent. Ce peut être un procédé de la comédie (quelqu'un est caché dans un placard et épie ce qui se passe et ce qui se dit), nmais aussi de la tragédie (par exemple quand, dans OEdipe roi de Sophocle, OEdipe mène l'enquête pour retrouver et châtier le meurtrier de son père, sans savoir que c'est lui-même1).

Dans l'argumentation, l'ironie est une arme très efficace, car elle permet de mettre les rieurs de son côté. C'est l'arme favorite des Philosophes du XVIIIe siècle, comme Voltaire ou Montesquieu.Mais à l'inverse elle peut présenter un danger pour celui qui l'emploie, car il est possible que le lecteur ne la perçoive pas et prenne le texte au premier degré, faisant ainsi un contreses et confondant l'ironiste avec ceux qu'il attaque. Afin que l'ironie soit comprise, il importe donc :qu'il existe une connivence entre l'auteur et le lecteur, et donc au minimum que ce dernier connaisse l'écrivain ; que le lecteur connaisse suffisamment la situation dont il est question dans le texte ; que les auteurs disposent dans leurs textes des indices indiquant leur intention réelle. Ce peut être des « signes de ponctuation » (dans le temps un typographe avait créé un point d'ironie, mais il n'eut aucun succès ; dans les messages électroniques envoyés sur l'Internet, on signale les phrases ironiques par le dessin suivant ;-) que l'on comprend si on le regarde en tournant la feuille à 90° et en dessinant un rond autour.) Mais il s'agit le plus souvent d'indices de langage.

1. Enfant abandonné et recueilli par un couple, il a plus tard tué un vieillard sans 1. Enfant abandonné et recueilli par un couple, il a plus tard tué un vieillard sans savoir que c'était son vrai père.

sur l’apologue en général : Définition de l’apologue Les formes et les fonctions de l’apologue

L’apologue comme genre-Apologue =fable, récit visant à illustrer une leçon, à dispenser un enseignement (cf. définition Gradus en fichier dossier Lumières)

•Qui dit fable (fabula), récit dit mise en place d’une poétique spécifique aisée à décrire au moyen d’outils bien connus. La structure du texte et son déroulement linéaire sont porteurs de sens ; le texte construit un chronotope(un espace-temps) spécifique, il met en place un système de personnages.

•Qui dit poétique d’un récit dit également ensemble de choix et de partis pris •Qui dit poétique d’un récit dit également ensemble de choix et de partis pris à situer parmi d’autres possibles (à la même époque, à d’autres époques). Comment situer l’apologue par rapport à la parabole (dispense-t-il par exemple un enseignement aussi limpide ? aussi univoque ?) Comment situer aussi cet apologue par rapport à d’autres genres tels que le théâtre classique ou le discours philosophique- pour ne se référer qu’à Voltaire par exemple.

•Qui dit enseignement dit enfin interrogation sur la nature et la portée de cet enseignement : quelle portée ? Quel contenu (moral, philosophique, politique) ?

Un récit qui véhicule un enseignement : l’apologue joint deux perspectives antagonistes, deux traditions, deux visées a priori contradictoires. Il prétend associer la dimension de plaisir (placere) et celle de l’utilité (docere), il veut à la fois persuader et convaincre, développer une histoire particulière sans renoncer à des visées d’ordre général, réconcilier le muthos et le logos, le plaisir du récit et la rigueur du débat philosophique (bien distincts chez les grecs). La notion même de conte philosophique s’impose dès lors non comme une évidence, mais comme un quasi oxymore, et elle fixe déjà deux orientations capitales : étudier et la « production » du plaisir et l’élaboration d’un contenu d’enseignement précis.

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