Le réseau mondial pour la santé au travail GOHNET · photos d’enfants illustrant cette Lettre....

16
T h e G l o b a l O c c u p a t i o n a l H e a l t h N e t w o r k 1 DANS CE NUMERO : WINTER 2003 Introduction 1 Conception d’un module de formation OMS pour le secteur santé : « Risques professionnels pour les enfants au travail” 3 Promotion de la santé et de la sécurité des élèves et des jeunes au travail par le NIOSH/CDC et d’autres institutions : ressources disponibles aux Etats-Unis 4 La loi sur la santé et la sécurité au travail (OSHA 2003) et l’élimination du travail des enfants en Tanzanie 7 Un exemple de réussite : le programme pilote d’éducation à la santé au travail dans l’enseignement secondaire général en Grèce 8 Effets du travail sur la santé et la sécurité des enfants au travail 9 Projet collaboratif Protection oculaire chez les jeunes au travail – Bangladesh 11 GOHNET infos Réunion du Comité de planification du Réseau mondial des Centres Collaborateurs OMS pour la médecine du travail, consacrée à l’élaboration du Plan de travail 2006-2010 14 Informations destinées aux auteurs d’articles 15 Demande d’adhésion au Réseau GOHNET 16 Le réseau mondial pour la santé au travail ISSUE No. 9 ETE 2005 GOHNET NEWSLETTER GOHNET GOHNET Chaque fois qu’un enfant est blessé ou accidenté, une grave injustice est commise. Nous disposons collectivement des connaissances nécessaires pour prendre les mesures de protection qui s’imposent, et chacun est conscient de la nécessité d’agir. C’est une tâche considérable, mais il est en notre pouvoir de faire changer les choses. Cher lecteur, Ce numéro de GOHNET est consacré à un sujet particulièrement important et complexe ; en effet, l’abolition effective du travail des enfants constitue l’un des enjeux majeurs de notre époque. D’après les estimations de l’OIT, près de 250 millions d’enfants dans le monde – soit un enfant sur six entre 5 et 17 ans – sont assujettis à diverses formes de travail, et 170 millions d’entre eux ont un travail dangereux, présentant des risques pour leur bien-être physique et mental ; plus de 130 nations ont ratifié la convention de l’OIT pour l’élimination des pires formes de travail des enfants (OIT, 2002). Les enfants sont l’avenir de la planète : ne pas leur donner la possibilité de profiter de leur enfance et de se développer physiquement et mentalement dans un environnement sûr et sain, entourés d’affection, c’est se priver de leur contribution potentielle à un avenir plein de promesses, et se préparer à affronter l’exclusion sociale, la pauvreté et les difficultés de développement et de croissance économique. Ces dix dernières années ont été marquées par une sensibilisation accrue à ce problème. On ne nie plus l’existence du travail des enfants, ni la nécessité de le réduire et, à terme, de l’éliminer en assurant une protection adéquate des enfants et des adolescents. La somme d’informations disponibles sur ce thème est impressionnante. Ce numéro de GOHNET vous propose une série d’études et de données récentes sur les enfants et les jeunes au travail, présentées par nos collaborateurs, nos lecteurs et les membres du réseau GOHNET. Nous tenons à remercier tous ceux qui y ont contribué, réalisant un travail remarquable qui permettra de mieux saisir la complexité et la réalité parfois brutale du travail des enfants et des jeunes. Ces remerciements s’adressent tout particulièrement à Gerry Eijkemans, notre collègue spécialiste du travail des enfants, ainsi qu’à David L. Parker (Park Nicollet Institute, Minneapolis, Etats-Unis) pour les photos d’enfants illustrant cette Lettre. On trouvera les références sur notre site Internet. Nous espérons que vous découvrirez avec intérêt la diversité des éclairages apportés dans ce numéro. Evelyn Kortum, Rédactrice en chefKati Bozsoki, Rédactrice en chef adjointe Organisation mondiale de la santé Programme Médecine du travail et hygiène du milieu Département Protection de l’environnement humain 20 avenue Appia ; CH – 1211 Genève 27 Télécopie : +41 22 791 13 83 www.who.int/oeh Introduction Gerry Eijkemans ([email protected]), Programme Médecine du travail et hygiène du milieu, OMS, Genève, Suisse Anaclaudia Gastal Fassa ([email protected]), Département de médecine sociale, Université fédérale de Pelotas, Brésil & Luiz Augusto Facchin Il y a des millions d’enfants au travail dans le monde. Dans bien des cas, l’activité exercée a des effets négatifs sur leur santé et leur développement, et fait obstacle à la constitution du capital social qui leur permettrait d’accéder à des niveaux de revenu plus élevés (2), entretenant ainsi le cercle de la pauvreté. Selon les estimations de l’OIT, 351,7 millions d’enfants dans le monde sont engagés dans une activité économique (210,8 millions entre 5 et 14 ans et 140,9 millions entre 15 et 17 ans), et près de 170 millions d’entre eux ont un travail dangereux (111 millions entre 5 et 14 ans ; 59 millions entre 15 et 17 ans) (7). Les enfants travaillent généralement dans l’économie informelle ; leur activité n’est donc pas reconnue ou protégée par un cadre juridique ou institutionnel, ce qui les rend particulièrement vulnérables. L’économie informelle touche tous les secteurs d’activité ; elle est parfois étroitement liée à l’activité économique formelle, en particulier lorsque celle-ci sous-traite une part de son activité à l’économie informelle (13). Même dans les pays développés, le nombre d’enfants travaillant dans l’économie informelle est élevé. Aux Etats-Unis, par exemple, 25 à 30 % des enfants au travail exercent leur activité dans l’économie informelle (14). Moins de 5 % des enfants au travail sont employés dans les industries manufacturières et extractives à vocation exportatrice, et seulement 1 à 2 % d’entre eux dans l’agriculture orientée vers l’exportation (2). Dans près de 75 % des cas, le travail des enfants a pour cadre de petites entreprises familiales (2). Contrairement à une idée courante selon laquelle le travail dans une structure familiale ne poserait pas de problème, les données dont on dispose montrent que le travail dans une entreprise familiale ou avec des membres de la famille ne protège pas nécessairement de l’exposition aux risques. C’est la nature du travail, et non l’employeur qui détermine le niveau de risque (1). Une ENFANTS ET JEUNES AU TRAVAIL

Transcript of Le réseau mondial pour la santé au travail GOHNET · photos d’enfants illustrant cette Lettre....

T h e G l o b a l O c c u p a t i o n a l H e a l t h N e t w o r k 1

DANS CE NUMERO :

WINTER 2003

Introduction 1Conceptiond’unmoduledeformationOMSpourlesecteursanté:«Risquesprofessionnelspourlesenfantsautravail” 3PromotiondelasantéetdelasécuritédesélèvesetdesjeunesautravailparleNIOSH/CDCetd’autresinstitutions:ressourcesdisponiblesauxEtats-Unis 4Laloisurlasantéetlasécuritéautravail(OSHA2003)etl’éliminationdutravaildesenfantsenTanzanie 7Unexemplederéussite:leprogrammepiloted’éducationàlasantéautravaildansl’enseignementsecondairegénéralenGrèce 8

Effetsdutravailsurlasantéetlasécuritédesenfantsautravail 9

ProjetcollaboratifProtectionoculairechezlesjeunesautravail–Bangladesh 11

GOHNETinfos

RéunionduComitédeplanificationduRéseaumondialdesCentresCollaborateursOMSpourlamédecinedutravail,consacréeàl’élaborationduPlandetravail2006-2010 14

Informationsdestinéesauxauteursd’articles 15

Demanded’adhésionauRéseauGOHNET 16

Le réseaumondial pourla santé au travailISSUE No. 9 ETE 2005 GOHNET NEWSLETTER

GOHNETGOHNETChaque fois qu’un enfant est blessé ou accidenté, une grave injustice est commise. Nous disposons collectivement des connaissances nécessaires pour prendre les mesures de protection qui s’imposent, et chacun est conscient de la nécessité d’agir. C’est une tâche considérable, mais il est en notre pouvoir de faire changer les choses.

Cher lecteur,

Ce numéro de GOHNET est consacré à un sujet particulièrement important et complexe ; en effet, l’abolition effective du travail des enfants constitue l’un des enjeux majeurs de notre époque. D’après les estimations de l’OIT, près de 250 millions d’enfants dans le monde – soit un enfant sur six entre 5 et 17 ans – sont assujettis à diverses formes de travail, et 170 millions d’entre eux ont un travail dangereux, présentant des risques pour leur bien-être physique et mental ; plus de 130 nations ont ratifié la convention de l’OIT pour l’élimination des pires formes de travail des enfants (OIT, 2002).

Les enfants sont l’avenir de la planète : ne pas leur donner la possibilité de profiter de leur enfance et de se développer physiquement et mentalement dans un environnement sûr et sain, entourés d’affection, c’est se priver de leur contribution potentielle à un avenir plein de promesses, et se préparer à affronter l’exclusion sociale, la pauvreté et les difficultés de développement et de croissance économique.

Ces dix dernières années ont été marquées par une sensibilisation accrue à ce problème. On ne nie plus l’existence du travail des enfants, ni la nécessité de le réduire et, à terme, de l’éliminer en assurant une protection adéquate des enfants et des adolescents. La somme d’informations disponibles sur ce thème est impressionnante. Ce numéro de GOHNET vous propose une série d’études et de données récentes sur les enfants et les jeunes au travail, présentées par nos collaborateurs, nos lecteurs et les membres du réseau GOHNET. Nous tenons à remercier tous ceux qui y ont contribué, réalisant un travail remarquable qui permettra de mieux saisir la complexité et la réalité parfois brutale du travail des enfants et des jeunes. Ces remerciements s’adressent tout particulièrement à Gerry Eijkemans, notre collègue spécialiste du travail des enfants, ainsi qu’à David L. Parker (Park Nicollet Institute, Minneapolis, Etats-Unis) pour les photos d’enfants illustrant cette Lettre. On trouvera les références sur notre site Internet.

Nous espérons que vous découvrirez avec intérêt la diversité des éclairages apportés dans ce numéro.

Evelyn Kortum, Rédactrice en chefKati Bozsoki, Rédactrice en chef adjointe Organisation mondiale de la santé Programme Médecine du travail et hygiène du milieu Département Protection de l’environnement humain 20 avenue Appia ; CH – 1211 Genève 27 Télécopie : +41 22 791 13 83 www.who.int/oeh

IntroductionGerry Eijkemans ([email protected]), Programme Médecine du travail et hygiène du milieu, OMS, Genève, SuisseAnaclaudia Gastal Fassa ([email protected]),Département de médecine sociale, Université fédérale de Pelotas,Brésil & Luiz Augusto Facchin

Il y a des millions d’enfants au travail dans le monde. Dans bien des cas, l’activité exercée a des effets négatifs sur leur santé et leur développement, et fait obstacle à la constitution du capital social qui leur permettrait d’accéder à des niveaux de revenu plus élevés (2), entretenant ainsi le cercle de la pauvreté.

Selon les estimations de l’OIT, 351,7 millions d’enfants dans le monde sont engagés dans une activité économique (210,8 millions entre 5 et 14 ans et 140,9 millions entre 15 et 17 ans), et près de 170 millions d’entre eux ont un travail dangereux (111 millions entre 5 et 14 ans ; 59 millions entre 15 et 17 ans) (7).

Les enfants travaillent généralement dans l’économie informelle ; leur activité n’est donc pas reconnue ou protégée par un cadre juridique ou institutionnel, ce qui les rend particulièrement vulnérables. L’économie informelle touche tous les secteurs d’activité ; elle est parfois étroitement liée à l’activité économique formelle, en particulier lorsque celle-ci sous-traite une part de son activité à l’économie informelle (13). Même dans les pays développés, le nombre d’enfants travaillant dans l’économie informelle est élevé. Aux Etats-Unis, par exemple, 25 à 30 % des enfants au travail exercent leur activité dans l’économie informelle (14). Moins de 5 % des enfants au travail sont employés dans les industries manufacturières et extractives à vocation exportatrice, et seulement 1 à 2 % d’entre eux dans l’agriculture orientée vers l’exportation (2).

Dans près de 75 % des cas, le travail des enfants a pour cadre de petites entreprises familiales (2). Contrairement à une idée courante selon laquelle le travail dans une structure familiale ne poserait pas de problème, les données dont on dispose montrent que le travail dans une entreprise familiale ou avec des membres de la famille ne protège pas nécessairement de l’exposition aux risques. C’est la nature du travail, et non l’employeur qui détermine le niveau de risque (1). Une

ENFANTS ET JEUNES AU TRAVAIL

T h e G l o b a l O c c u p a t i o n a l H e a l t h N e t w o r k2

étude réalisée aux Etats-Unis a établi que dans l’agriculture, plus de la moitié des accidents du travail mortels touchant des jeunes survenaient dans le cadre de l’exploitation familiale (18).

Malgré une prise de conscience et une mobilisation croissantes, il importe de sensibiliser encore plus largement le public aux questions touchant au travail et à la santé de l’enfant. L’un des enjeux majeurs est de passer du stade de la connaissance et de l’approche législative à celui de l’action ; des intentions et des idées généreuses à la protection de la santé et de la sécurité des enfants (4). Cet article expose certaines caractéristiques du travail des enfants et donne un aperçu des connaissances sur la relation entre travail et santé chez l’enfant. Il ne prétend nullement fournir une revue exhaustive de la littérature et des données disponibles. L’OMS élabore actuellement un document d’orientation sur le rôle du secteur santé dans la lutte contre les risques liés au travail des enfants.

Un peu d’histoireEn 1987, l’OMS publiait le rapport d’un groupe d’étude (6) retraçant l’historique de l’action menée par les Nations Unies pour combattre le travail des enfants et exprimant l’inquiétude de l’OMS sur la santé des enfants au travail. Ce groupe d’étude concluait à la nécessité d’améliorer les statistiques relatives aux enfants économiquement actifs dans un grand nombre de pays. Les informations recueil-lies sur ce point par le groupe de travail révélaient une difficulté notable liée principalement à des facteurs socio-économiques. Il apparaissait que la plupart des gouvernements n’avaient pas été en mesure de définir les caractéristiques et les contraintes du « travail léger» considéré par l’OIT comme admissible pour des enfants âgés de 13 à 15 ans. Il était donc impossible d’établir dans quelle mesure ce concept était correctement appliqué, notamment pour ce qui est des exigences relatives à la santé et à l’éducation des enfants.

Le groupe d’étude indiquait par ailleurs que les valeurs limites d’exposition recommandées pour les travailleurs adultes n’assuraient pas aux enfants une protection appropriée, et mettait l’accent sur les risques psychosociaux liés au travail des enfants et sur le manque de données adéquates sur ce point. Le rapport identifiait en outre des carences dans la conception et la conduite des études sur le travail et la santé des enfants et proposait une série de pistes pour approfondir les connaissances dans ce domaine (6).

Depuis les recommandations formulées par ce groupe d’étude en 1987, une série de démarches ont été accomplies :

n L’OIT a mis en place le Programme international pour l’élimination du travail des enfants (IPEC)

n La convention 182 de l’OIT sur les pires formes de travail des enfants (en particulier les formes de travail dangereuses) a été adoptée en 1999 et ratifiée par 150 pays (www.ilo.org/ilolex/english/convdisp1.htm)

n Le travail des enfants et ses effets sur la santé ont fait l’objet de nombreuses publications (OIT, OMS, UNICEF, Banque mondiale, ONG, notam-ment)

n De nombreux programmes d’action ont été mis en œuvre par des ONG

n Les statistiques sur les enfants économiquement actifs et les enfants exer-çant un travail dangereux ont été améliorées au niveau mondial et dans de nombreux pays

n Les pays signataires de la Convention 182 ont commencé à faire l’inventaire des formes dangereuses de travail des enfants

n Les Centres Collaborateurs OMS ont créé un Groupe de travail spécial (Taskforce) sur le travail des enfants

n La Commission internationale de la santé au travail (CIST) a créé un Groupe de travail (Working Group) sur le travail des enfants

Cependant, il est préoccupant de constater que la plupart des conclusions et recommandations formulées en 1987 restent valables. Il faut faire encore beau-coup plus pour mettre fin à cette injustice quotidienne.

Les Conventions OIT 138 et 182 précisaient ce qu’il convient de considérer comme un travail inadapté pour les enfants, en fixant des limites par tranches d’âge. L’un des principaux problèmes rencontrés par les pays pour appliquer la Convention 182 est la définition des types de travail dangereux pour les enfants. La classification en travail dangereux et non dangereux est complexe. Les effets du travail des enfants sur la santé dépendent en réalité d’une série de facteurs qui peuvent avoir des effets opposés. Les situations extrêmes font l’objet d’un large consensus. La difficulté tient à toute la zone d’ombre où la limite entre effets nocifs et effets bénéfiques n’est pas claire. Pour définir quels sont les risques acceptables pour les enfants et les jeunes au travail, il faut faire intervenir des considérations d’ordre technique et politique (10).

Les causes du travail des enfantsLa pauvreté est l’une des principales causes du travail des enfants. Cependant, les déficiences en matière d’éducation, de mise en application de la réglementa-tion ou de sensibilisation du public y contribuent également (2). Des facteurs culturels ayant trait à la conception de l’enfant, au rôle de l’enfant dans la société, au travail lui-même, à la notion de travail adapté aux enfants et à l’impact de l’éducation sur les chances d’accession au travail ont une forte incidence sur le niveau de travail des enfants (19).

Dans certaines sociétés où des interdits socioculturels ou religieux maintiennent les femmes dans une réclusion stricte, les enfants doivent aider leur mère lorsque celle-ci travaille à domicile (20).

L’épidémie de VIH joue également un rôle important – particulièrement dans certains pays d’Afrique – en obligeant les enfants à travailler. La maladie fait de nombreux orphelins, et beaucoup d’entre eux sont chefs de famille (20).

Relation entre travail des enfants et santéL’exposition aux risques professionnels peut avoir des effets aigus – accidents ou maladies – mais certains effets ne se manifestent que des années après l’exposition, occasionnant de lourdes charges de santé (10). Ces charges sont supportées par le secteur santé. Dans bien des cas, la relation entre ces effets et le travail n’est pas identifiée, en raison notamment du caractère informel de l’insertion des enfants dans le travail, du manque de préparation des professionnels de santé à identifier les enfants qui travaillent, et des difficultés à établir le réseau causal, particulière-ment lorsque les manifestations cliniques surviennent après une longue période de latence ou sont difficiles à distinguer des maladies n’ayant pas un caractère professionnel (10). La mise en évidence des charges de santé résultant du travail des enfants pourrait inciter à prendre des mesures de prévention, que ce soit en améliorant les conditions de travail ou en éradiquant le travail des enfants. Ces actions auraient pour effet d’améliorer la santé et la sécurité au travail, tant pour les enfants que pour les adultes.

Les données permettant d’établir une relation entre le travail des enfants et la santé sont rares. La plupart des études disponibles proviennent de pays développés, des Etats-Unis en particulier, et portent sur les accidents, mortels ou non, liés au travail des enfants. Les études consacrées aux maladies et, surtout, aux effets à long terme sur la santé, sont rares. Les études des pays développés sont fondées pour une large part sur des sources de données secondaires comme les dossiers d’indemnisation de l’assurance accident ou les registres des services d’urgences, et il existe très peu d’études portant sur la population générale. Cela conduit à une sous-estimation des accidents et des maladies (20), (21).

Les études des pays en développement évaluent généralement l’état général des enfants au travail (voir dans le présent numéro l’article de Shah, Fassa, Eijke-mans). Elles comportent relativement peu d’évaluations de données cliniques (et signalent seulement les pathologies aiguës, souvent sans lien avec le travail, ou les blessures). Très peu d’études mettent l’accent sur la relation entre travail et santé (4), (6) et (20). La plupart des études disponibles présentent d’importantes insuffisances méthodologiques, en particulier des biais liés à la conception de l’étude, à la petite taille de l’échantillon, à l’absence de groupe témoin approprié, à une caractérisation insuffisante de l’exposition et des données cliniques ou à une analyse limitée des données (21). La plupart des études étant transversales et les groupes témoins étant constitués d’inactifs, elles sont presque toujours entachées de l’effet « travailleur en bonne santé ». En effet, les travailleurs font l’objet d’une sélection, formelle ou informelle, et sont donc en meilleure santé que les inactifs, avant même qu’ils ne commencent à travailler. De ce fait, les comparaisons entre travailleurs et inactifs se traduisent par une forte sous-estima-tion de l’impact du travail sur la santé (21).

Des études environnementales faisant état de la vulnérabilité particulière des enfants vis-à-vis de certains risques (12), (22) fournissent quelques éléments utiles. Les enfants se caractérisent par leur inexpérience et leur manque de maturité physique et affective, qui peuvent les rendre plus vulnérables que les adultes (10). Inexpérience et immaturité affective se traduisent par une moins grande aptitude à identifier et à évaluer les risques potentiels et à prendre des décisions à cet égard. Elles peuvent aussi les conduire à entreprendre des tâches dont ils connaissent les risques pour faire la démonstration de leur responsabilité et de leur indépendance et pour préserver leur emploi (10), (22).

Certaines caractéristiques physiologiques de l’enfant, comme un pourcentage d’eau plus élevé que chez l’adulte dans les organes, les tissus et le corps en général, une vitesse de métabolisation supérieure et une consommation d’oxygène plus importante, des besoins supérieurs en énergie et en liquide par unité de poids corporel et une surface corporelle plus grande par rapport au poids, peuvent avoir une incidence sur l’absorption des produits chimiques, des poussières et des vapeurs et sur l’excrétion des produits (22). Il est établi que les enfants sont plus sensibles au plomb, à la silice, au benzène, au bruit, aux contraintes

T h e G l o b a l O c c u p a t i o n a l H e a l t h N e t w o r k 3

le travail des enfants, il faut donc rechercher des solutions de remplacement garantissant à la famille le revenu dont elle a besoin.

Les enfants devraient être protégés des travaux dangereux, quelle que soit la relation qui les unit à leur employeur (un membre de la famille ou un patron), la taille de l’entreprise et le secteur de l’économie (formelle ou informelle ; agriculture, industrie, commerce et artisanat, services, bâtiment ou autres). Les niveaux de protection doivent être plus élevés pour les enfants que pour les adultes, en raison de leur vulnérabilité particulière. L’éducation a une importance primordiale pour le bien-être présent et futur des enfants et ne devrait donc jamais être sacrifiée.

Du fait de la sensibilité des enfants à certaines substances et de la nécessité de leur assurer un degré de protection plus élevé qu’aux adultes, les valeurs limites d’exposition (VLE) basées sur des études chez l’adulte – de sexe masculin, en général – et établies pour des journées de travail de huit heures ne sont pas adaptées au travail des enfants, auxquels elles n’assurent pas une protection suffisante (28). Toutefois, l’existence d’une VLE peut être un indicateur de la toxicité d’un produit, d’une substance ou d’un procédé. Lorsqu’il existe des val-eurs limites d’exposition de la population générale (pour le plomb, par exemple), ces valeurs pourraient être utilisées dans le cadre du travail des enfants. Le fait qu’un travail nécessite le port d’équipements de protection individuelle (EPI) constitue également un indicateur de la présence de risques. Les gants, casques, chaussures de sécurité, ne sont pas conçus pour les enfants et ne leur assurent pas une protection suffisante ; les enfants ne devraient donc pas travailler dans des environnements où ces équipements sont nécessaires.

Remarques finalesIl importe de prendre la mesure du rôle du secteur santé, notamment des services de soins de santé primaires et de santé au travail. Les services de soins de santé primaires sont très proches des structures collectives capables d’identifier les enfants qui travaillent, particulièrement lorsque leur activité relève du secteur informel. Ces services devraient être formés à mener une action de promotion de la santé et d’information sur les effets du travail des enfants, et à prendre les mesures adaptées lorsqu’ils identifient des cas de travail des enfants. Les professionnels de santé devraient également être formés – avec l’assistance des spécialistes de santé et de sécurité au travail – à dépister les signes et symptômes précoces du travail chez l’enfant, à évaluer l’exposition des enfants et à établir le lien de causalité entre le travail et les problèmes de santé.

L’élimination des formes de travail dangereuses pour les enfants nécessite des moyens. Des mesures économiques et sociales de grande ampleur sont néces-saires pour prendre le problème à la racine. Il faut que des politiques du travail adaptées soient en place pour que la santé et la sécurité des enfants au travail ne puissent pas être mises en péril.

Chaque fois qu’un enfant est blessé ou accidenté, une grave injustice est commise. Nous disposons collectivement des connaissances nécessaires pour prendre les mesures de protection qui s’imposent, et chacun est conscient de la nécessité d’agir. C’est une tâche considérable, mais il est en notre pouvoir de faire changer les choses.

Conception d’un module de formation OMS pour le secteur santé : « Risques professionnels pour les enfants au travail »

Présentation : Evelyn Kortum, Programme Médecine du travail, OMS

Ivan Ivanov, du Bureau régional de l’OMS pour l’Europe (et membre, depuis le 1er juillet 2005, de l’Equipe de Médecine du travail de Genève), et Gerry Eijkemans, du Programme Médecine du travail de l’OMS, ont conçu une mallette pédagogique OMS pour le secteur santé, sur la santé des enfants et l’environnement. Le module intitulé « Risques professionnels et santé des enfants » est destiné à être utilisé au niveau national dans la formation des pro-fessionnels de santé. Un stage de formation de formateurs a été organisé par le Centre européen de l’environnement et de la santé de l’OMS, à Rome, en juin 2005, pour plusieurs pays européens.

thermiques et aux rayonnements ionisants (12). Leur croissance rapide peut aussi contribuer à les rendre plus sensibles aux agents toxiques et aux facteurs ergonomiques (22). La plupart des enfants qui travaillent étant pauvres, ils peuvent être prédisposés aux maladies professionnelles par un mauvais état de santé caractérisé par la malnutrition, l’anémie, la fatigue et une débilitation liée aux maladies infectieuses et parasitaires, ces facteurs interagissant avec des conditions de travail dangereuses (22), (23).

Les études disponibles sur les accidents montrent une charge importante liée au travail des enfants. Les données indiquent que les enfants sont plus expo-sés au risque d’accident que les adultes. Un rapport du National Center for Health Statistics (1997) fait état d’un taux d’accidents de 4,9 pour 100 ETP (équivalents temps plein) chez les enfants de 15 à 17 ans, contre 2,8 pour 100 ETP si l’on considère l’ensemble des travailleurs de 16 ans et plus sur le même échantillon (10).

Les données disponibles sur les travailleurs adultes montrent qu’une part importante des risques professionnels a des effets à long terme. Cela signifie que dans le cas du travail des enfants, des affections liées au travail, comme le cancer, l’infertilité, les maux de dos chroniques ou une réduction du QI se manifesteront à l’âge adulte (4).

La croissance rapide au cours de l’enfance et de l’adolescence peut se traduire par une plus grande vulnérabilité vis-à-vis des expositions aux cancérogènes. Cette vulnérabilité accrue, associée à de longues périodes d’exposition dès le plus jeune âge, pourrait avoir pour effet de réduire la période de latence (10), (22). La croissance rapide des enfants et des jeunes, combinée à une inadéquation entre leur taille et les dimensions des machines et équipements, y compris les équipements de protection individuelle et les outils, pourrait aussi exposer les enfants à un risque accru de lésion des ligaments et des lames osseuses. Il existe peu de données sur l’impact des mouvements répétitifs, des charges lourdes et des mauvaises postures de travail, entre autres facteurs ergonomiques, sur la santé des enfants et les contraintes s’exerçant sur leur dos, en particulier. Les conséquences à long terme de ce problème de santé sont très préoccupantes (10). Il en va de même des expositions aux produits chimiques, qui pourraient altérer l’équilibre hormonal et ses mécanismes rétroactifs. Du fait de l’importance du système endocrinien à cette période de la vie, les expositions aux produits chi-miques pourraient avoir des effets dévastateurs, en induisant des altérations de la reproduction, des anomalies de développement, des déficiences immunitaires et des mécanismes de cancérogenèse (10), (25).

Ces dernières décennies, le poids des facteurs de risque psychosociaux en milieu de travail a été reconnu. L’importance de ces facteurs est apparue encore plus clairement après l’état des lieux présenté par la Charge mondiale de morbidité, montrant que la charge de certains problèmes psychologiques augmente dans le monde (24). Le rapport OMS (1987) soulignait combien il est important de tenir compte de cet aspect. Les problèmes de sous-utilisation des compétences, charge de travail excessive, manque de maîtrise de son travail, bas niveau de rémunération, difficultés relationnelles au travail, en particulier, constituent d’importants facteurs de risque psychosociaux en milieu de travail (6). Il existe en outre des facteurs de risque psychosociaux spécifiques ou plus importants pour les enfants, comme l’absence de temps de repos et de récréation, les dif-ficultés à concilier le travail et l’école, le manque de temps passé en famille, parfois l’éloignement de la famille, les brimades physiques, l’intimidation, les contradictions inhérentes au rôle du jeune travailleur dans sa famille, au travail et dans la collectivité, notamment (6). A cela s’ajoutent l’isolement et les abus (sexuels) souvent associés au travail domestique des enfants, avec les risques de perte d’estime de soi, de dépression, de maladie sexuellement transmissible et de grossesse que cela comporte (4), (26).

Conclusions et voie à suivreSans perdre de vue l’objectif à long terme de l’élimination du travail des en-fants, qui est d’améliorer leur bien-être, une action à court terme s’impose pour prévenir les accidents et les risques pour la santé des enfants au travail. Bien qu’il y ait encore beaucoup de recherches à mener, on dispose des connaissances et des moyens nécessaires pour prévenir ces risques. Il importe de considérer l’éradication du travail des enfants comme un processus, et de disposer de solu-tions alternatives garantissant aux enfants une amélioration de leur situation. Lorsque le travail des enfants ne peut pas être purement et simplement éliminé, tous les efforts devraient être mis en oeuvre pour en réduire les effets négatifs sur la santé. Ces efforts pourraient bénéficier du soutien de nouveaux acteurs associés à ce processus, comme la communauté médicale et, particulièrement, les experts en santé au travail.

Il faut bien mesurer l’importance du travail des enfants, du point de vue économique, pour eux-mêmes et leur famille. Certains enfants sont soutien de famille et leur travail conditionne parfois leurs études ou celles de leurs frères et sœurs. La perte du revenu de l’enfant peut alors avoir des répercussions néga-tives sur la santé et l’éducation de la famille. Lorsqu’une action est menée contre

T h e G l o b a l O c c u p a t i o n a l H e a l t h N e t w o r k4

Les objectifs pédagogiques de ce module sont les suivants :

n comprendre de quelles façons les risques professionnels peuvent affecter la santé des enfants,

n concevoir des stratégies de prévention pour gérer les risques professionnels pouvant affecter la santé des enfants et

n conseiller les parents et les futurs parents sur la prévention et la gestion des risques professionnels ayant un impact sur leurs enfants.

La formation porte sur l’exposition aux risques professionnels avant la concep-tion, durant la grossesse et aux différentes phases du développement intra- et extra-utérin. Les risques professionnels auxquels les parents et les futurs parents peuvent être exposés sont présentés et illustrés par des exemples (produits chi-miques, agents physiques et biologiques et travail physique pénible).

Le rôle des prestataires de santé est primordial à cet égard. Ils peuvent aider à identifier les risques, évaluer l’exposition et avoir un rôle de conseil dans la planification de la grossesse. Les prestataires de santé peuvent ainsi contribuer à la prévention des expositions dangereuses et à la réduction des risques profes-sionnels pour leurs patients. Ils peuvent en outre adresser des recommandations aux employeurs et aux travailleurs sur ces questions. Différentes méthodes d’intervention visant à réduire l’exposition sont envisagées dans le cadre de ce module de formation.

Enfin, le module expose les pires formes de travail des enfants, et présente la Convention OIT 182 et les types de travail dangereux pour les enfants (les moins de 18 ans). L’accent est mis sur les risques d’accident, les risques biologiques, chimiques, ergonomiques et physiques, ainsi que sur les conditions de travail et les risques psychosociaux. Les effets sur la santé des formes de travail dangereuses pour les enfants vont de l’intoxication aiguë et des accidents aux effets à long terme comme l’hypoacousie ou le cancer.

« Le travail assure notre subsistance. Il peut aussi être source de satisfaction et de plaisir, pour les adultes comme pour les jeunes. »

Promotion de la santé et de la sécurité des élèves et des jeunes au travail par le NIOSH/CDC et d’autres institutions : res-sources disponibles aux Etats-Unis

John Palassis ([email protected]), Charles Geraci ([email protected]), Carol Merry Stephenson, NIOSH/CDC, Cincinnati, Ohio

Centre collaborateur OMS pour la médecine du travail

adolescents avaient eu une activité rémunérée hors de chez eux au cours de leurs études secondaires (2) et avaient parfois été confrontés à des risques profession-nels. L’U.S. Bureau of Labor Statistics (3) indiquait en 2000 que 2,9 millions d’élèves âgés de 15 à 17 ans travaillaient pendant l’année scolaire et 4 millions pendant l’été. Les élèves américains travaillent dans le secteur des services, comme caissiers, pompistes, esthéticiennes, photographes, dans l’animation et les loisirs, les services de santé, les restaurants ; le commerce et l’artisanat ; l’industrie ; l’agriculture et le bâtiment.

Les accidents chez les jeunes travailleursLes jeunes travailleurs se caractérisent par leur manque de sensibilisation aux risques, d’expérience et de formation, ainsi que par des comportements à risque entraînant des accidents. Selon les estimations du NIOSH (1), 240 000 adolescents sont victimes chaque année d’accidents du travail aux Etats-Unis ; 77 000 nécessitent une prise en charge par les services d’urgence hospitaliers. Malheureusement, 67 élèves/jeunes travailleurs (de moins de 18 ans) meurent chaque année des suites d’accidents du travail. Les accidents mortels sont occa-sionnés principalement par les véhicules à moteur, les machines, l’électrocution, l’exposition à des substances ou à des ambiances nocives, les chutes et les homicides (figure 1).

IntroductionLa pénurie de main-d’œuvre aux Etats-Unis a conduit les employeurs à recruter un grand nombre de salariés et, parmi eux, de nombreux adolescents et jeunes en cours de scolarité. La plupart de ces jeunes travailleurs sont non qualifiés, cherchent un travail temporaire et à temps partiel et sont prêts à travailler pour des salaires modestes. Ils travaillent après l’école, le week-end, pendant les va-cances et durant l’été. De nombreux élèves des établissements d’enseignement technique travaillent pendant les heures de classe dans le cadre de la formation en alternance, des écoles-entreprises (school-to-work) ou des programmes « tech-prep ». Le rapport Alert du NIOSH pour 2003 (1) indiquait que 70 à 80 % des

Figure 1. Décès par accident ou exposition chez les travailleurs de moins de 18 ans (1992-2002), NIOSH Chartbook 2004.

Entre 1980 et 1995, le taux d’accidents mortels chez les travailleurs de 16 à 19 ans a été de 3,4 pour 100 000 travailleurs, représentant 3,7 % de tous les décès liés au travail (1). Selon l’Insurance Institute for Highway Safety, les adolescents ont une probabilité quatre fois plus élevée que la moyenne d’être impliqués et trois fois plus élevée que la moyenne de mourir dans un accident automobile. Les travailleurs dans leur ensemble ont un risque plus élevé d’être victime d’un accident du travail au cours de leur première année d’activité. Parmi ceux qui sont accidentés, beaucoup indiquent n’avoir reçu aucune formation sur la prévention de l’accident dont ils ont été victimes. D’une façon générale, les jeunes travailleurs ont un risque de 2 à 3 fois plus élevé que l’ensemble des travailleurs d’être victimes d’un accident non mortel (4) (figure 2). Au total, les accidents du travail chez les jeunes ont engendré des coûts directs et indirects de 5 milliards de dollars (5).

Figure 2. Taux d’accidents du travail non mortels (1998), NIOSH Chartbook 2000.

Expositionàdesambiances

nocives9,6%

Agressionsetactesdeviolence

17,8%

Transportetcirculation

45,3%

Autres0,3%

2

Chutes6,8%

Incendiesetexplosions

1,6%11

Contactavecdesobjetsouéquipements

18,7%

Horscirculationroutière(exploitationagricole,

siteindustriel)

Autres7

Voieferrée8

Navigation

Heurtparunvéhiculeouunéquipementmobile

Circulationroutière

126

68

48

132

320137

101

5215

8

7

6

5

4

3

2

1

0

Taux

sur

100

trav

aille

urs

tem

psp

lein

HommesFemmes

Tranched’âge(années)16-17 18-19 20-24 25-34 35-44 45-54 55-64 65-74 >75 Tousâges

6.4

3.9 3.9

6.4

7.8

3.2

4.5

2.3

2.9

1.9 2.01.5 1.7

1.4 1.4 1.3 1.2 1.3

3.4

2.0

T h e G l o b a l O c c u p a t i o n a l H e a l t h N e t w o r k 5

Facteurs contribuant aux accidents mortels chez les jeunes travailleurs (6) (extrait de : NIOSH Fatality Assessment and Control Evaluation Program)

l Incapacité à identifier une situation de travail dangereuse

l Absence de programmes de sécurité intégrés

l Absence de programmes de formation adaptés aux jeunes travailleurs

l Infractions des employeurs aux lois (fédérales/des Etats) sur le travail des enfants

l Equipements fournis par les employeurs ne présentant pas les caractéris-tiques de sécurité requises

l Absence d’équipements de protection individuelle ou non-utilisation de ceux fournis

l Absence de surveillance

l Inexpérience des jeunes travailleurs et reproduction des comportements dangereux des collègues

Réglementation applicable dans les établissements d’enseignement technique. Le ministère fédéral de l’éducation n’a édicté aucune réglementation ou directives relatives à la sécurité et la santé au travail dans les établissements scolaires des 50 Etats. Dans aucun Etat, les écoles ne relèvent de la juridiction de l’administration fédérale pour la sécurité et la santé au travail (Federal Occupational Safety and Health Administration, OSHA) ; 26 Etats ont leur propre OSHA, dont la compétence s’étend aux équipements et aux salariés des établissements scolaires, mais pas aux élèves.

Prise en charge du problème des accidentsLa prise en charge du problème nécessite une action multiforme des diverses instances concernées : instances des 50 Etats, districts scolaires au niveau local, enseignement technique, santé, éditeurs de manuels scolaires pour l’enseignement public, NIOSH et autres agences fédérales, institutions diverses (programmes pour la jeunesse mis en place au niveau local, organismes de sécurité et de santé au travail (SST)). L’un des principaux objectifs de ces entités est le transfert et la communication d’informations et d’exigences dans le domaine de la SST en direction des écoles, des jeunes travailleurs et de leurs enseignants, mais aussi des parents et des employeurs. Alors qu’il existe un réseau fédéral d’agences assurant une prise en charge conjointe des problèmes des jeunes travailleurs (www.youngworkers.net), il n’y a pas d’agence fédérale chargée de coordonner et de promouvoir la SST dans l’enseignement secondaire et de former les élèves à la SST en vue de leurs activités de travail après la classe ou pendant les congés scolaires. De nombreux employeurs assurent aux élèves une formation de base en SST, mais certains ignorent quelles sont les activités interdites aux jeunes travailleurs (activités spécifiées par les Hazardous Orders ou les State requirements du ministère du travail – US Department of Labor (DOL)). Dans la plupart des Etats, les ministères de l’éducation ont des exigences sur les compétences en SST des professeurs de l’enseignement technique. Les Principaux/Directeurs d’établissements scolaires sont, en dernier ressort, responsables de la SST dans leur établissement. De nombreux enseignants sont tenus d’enseigner la SST et de contrôler les connaissances de leurs élèves dans ce domaine. De nombreux districts scolaires disposent d’un coordonnateur SST à plein temps, qui assiste les enseignants et les conseillers d’éducation sur les questions de sécurité et de santé.

Actions du NIOSH pour réduire le nombre d’accidents chez les élèves et les jeunes au travailLe NIOSH a conçu un support d’information des jeunes travailleurs (Alerts), des curriculums de formation en SST, un CD-ROM de listes de contrôle de la sécurité pour les écoles ; conduit, au niveau des collectivités, des projets de proximité pour l’éducation des jeunes travailleurs à la SST ; collaboré avec le National Skill Standards Board et d’autres organisations ; assuré la promotion de la compétition nationale SST Enseignants et Elèves et créé des prix de la sécurité (ces actions sont détaillées ci-après). L’un des objectifs des projets du NIOSH est de faire en sorte que les directeurs d’établissements, conseillers d’éducation, enseignants et élèves soient capables d’identifier les risques liés au travail, de les maîtriser et de les éliminer par des pratiques sûres. A leur entrée dans le monde du travail, les jeunes diplômés devraient ainsi être mieux préparés à travailler en sécurité.

Les recommandations du NIOSH : « Alert »Les recommandations suivantes pour les Etats-Unis sont basées sur le document NIOSH « Alert » :

Ce que les élèves devraient savoir pour prévenir les accidents du travail :1. Conna î t re e t app l ique r de s méthode s de t r ava i l sû re s

(www.youthrules.dol.gov)2. Demander des formations3. S’informer des risques professionnels4. Connaître ses droits (www.osha.gov/SLTC/teenworkers/index.html)5. Connaître la réglementation (www.youthrules.dol.gov)

Ce que les parents devraient savoir pour prévenir les accidents du travail :1. Jouer un rôle actif dans l’emploi de ses enfants2. Conna î t re l a r ég l ementa t ion (www.youthru l e s .do l . gov )

(www.osha.gov/SLTC/teenworkers/index.html)3. Etre conscient des droits des jeunes travailleurs4. Partager l’information avec d’autres parents

Ce que les éducateurs devraient savoir pour prévenir les accidents du travail :1. Parler du travail aux élèves2. Assurer la sécurité dans le cadre de la formation professionnelle en milieu

scolaire3. Intégrer la sécurité et la santé au travail dans les curriculums

(www.cdc.gov/niosh/pdfs/99-141.pdf )4. Connaître la réglementation (www.youthrules.dol.gov)

Ce que les employeurs devraient savoir pour prévenir les accidents du travail :1. Identifier les risques (www.dol.gov/dol/topic/youthlabor/hazardousjobs.

htm)2. Surveiller les jeunes travailleurs3. Assurer une formation4. Connaître et appliquer la réglementation* (www.youthrules.dol.gov)5. Elaborer un programme de prévention des accidents et des maladies*Pour les lois des Etats, consulter www.ilsa.net

« Alert » est disponible à l’adresse www.cdc.gov/niosh/docs/2003-128/2003128.htm.

Supports de formation intégrés aux programmes scolaires. Le NIOSH a conçu un manuel de l’élève sur les risques électriques, qu’il a testé en milieu scolaire. Ce manuel• explique les risques de choc électrique• décrit les brûlures qui peuvent être causées par l’électricité• fournit un aperçu du « modèle de sécurité »• explique les méthodes de travail sûres• décrit un environnement de travail sûr• illustre la démarche d’évaluation et de maîtrise des risques• propose de nombreuses études de cas

Le manuel de l’élève sur les risques électriques est fourni gratuitement par le NIOSH (publication n° 2002-123) ou peut être téléchargé sur le site du NIOSH (www.cdc.gov/niosh/docs/2002-123/2002-123a.html)

Contrats et subventions pour la réalisation de supports de formation. Le NIOSH a conclu des contrats et des accords de coopération avec des universités, le ministère de la santé publique du Massachusetts et d’autres institutions qui ont conçu et produit des programmes de formation à la sécurité pour le com-merce et pour l’agriculture. D’autres accords de coopération ont conduit à la production d’un curriculum type en SST pour les élèves de 9e et 10e années d’étude (projet), qui est en cours de test dans 10 Etats. Le NIOSH collabore avec la National Association of State Directors of Career Technical Education consortium (NASDCTEc, association nationale des directeurs de l’enseignement technique professionnalisant des Etats) pour intégrer des compétences en SST à leur 16 filières professionnelles.

CD-ROM de listes de contrôle du NIOSH pour les écoles. Ce CD-ROM sur la sécurité, réalisé par le NIOSH, comprend 82 listes de contrôle destinées à des personnes ayant ou non une expérience et des connaissances de base en SST. Il peut être utilisé par les conseillers d’éducation/directeurs d’établissements, éducateurs, travailleurs/élèves, équipes, spécialistes de sécurité. Il a déjà été diffusé à près de 50 000 exemplaires aux Etats-Unis et dans le monde.

Sommaire du CD-ROM de listes de contrôleChapitre 1 – Comprendre la réglementation en SSTChapitre 2 – Comment mettre en place durablement un programme efficace de sécurité, santé et protection de l’environnementChapitre 3 – Mise en œuvre du programme de listes de contrôleChapitre 4 – Listes de contrôleAnnexe A – Ressources Annexe B – Utiliser le programme de listes de contrôle de la sécurité dans la formation des travailleurs et des élèves à la sécurité – santé au travailAnnexe C – Trucs pour faire de l’inspection une situation de coopération et non d’affrontement

T h e G l o b a l O c c u p a t i o n a l H e a l t h N e t w o r k6

Annexe D – Procédures d’urgence en milieu scolaire en cas de renversement de produits chimiquesAnnexe E – Texte de certains règlements OSHA. Liens vers la réglementation pour l’industrie et le bâtiment (OSHA Industry and Construction Regulations)

Autres sources en SST incluses dans le CD-ROM• Banques de données SST du NIOSH• Construction Risk Control Integration Guide (guide pour l’intégration

de la maîtrise des risques dans le bâtiment)• Fiches de risques par professions du BIT• NIOSH Small Business Resource Guide (guide des ressources pour les

petites entreprises)• Indoor Air (air intérieur, outils EPA pour les écoles)• Règlements OSHA et EPA• OSHA Construction (bâtiment)• OSHA Doctor (médecin)• OSHA Small Business Start-up Kit (kit OSHA pour la création de petites

entreprises)• Fiches de données de sécurité et plusieurs centaines de liens vers d’autres

banques de données

Le CD-ROM des listes de contrôle du NIOSH pour les écoles est fourni gratu-itement par le NIOSH (publication n° 2004-101) ou peut être téléchargé sur le site du NIOSH (www.cdc.gov/niosh/docs/2004-101/default.html).

Programme de proximité mis en place au niveau local pour le travail des adolescents scolarisésCe programme mis en place dans trois villes de deux Etats portait sur la SST des élèves travaillant dans le commerce de détail et les services. Les risques dans ces secteurs sont les coupures, brûlures, contraintes liées au levage de charges, notamment. Les jeunes ne sont pas admis à travailler aux postes les plus dan-gereux. Les trois collectivités ont créé des structures de conseil locales, évalué les besoins, formé des élèves chargés de former leurs pairs, animé des ateliers au niveau de la collectivité et de l’école, conçu des curriculums avec des enseignants du secteur, mené des campagnes d’information du public et des formations en milieu de travail, réalisé des vidéos, animé des programmes de formation au poste de travail, recueilli des données de base et des données de suivi. Cette collaboration a donné lieu à une publication du NIOSH (n° 99-14) intitulée Promoting Safe Work for Young Workers : A Community-Based Approach (Promotion de la sécurité du travail pour les jeunes travailleurs : une démarche au niveau local). Elle peut être fournie gratuitement ou téléchargée (www.cdc.gov/niosh/99-141.html).

Une seconde publication plus récente (n° 2005-134) est intitulée Working To-gether for Safety : A State Team Approach to Preventing Occupational Injuries in Young People (Travailler ensemble pour la sécurité : constitution d’équipes par Etats pour la prévention des accidents du travail chez les jeunes).

National Skill StandardsLe NIOSH a collaboré avec le National Skill Standards Board (NSSB Institute, commission nationale chargée d’élaborer des référentiels de compétences) et par-ticipé aux conseils/partenariats volontaires pour la conception des quatre premiers référentiels nationaux destinés aux secteurs d’activité suivants : industrie, com-merce et services, technologies de l’information et de la communication, éduca-tion et formation. Le NIOSH travaille actuellement avec le secteur de l’hôtellerie et du tourisme, et le secteur des biotechnologies est inscrit au programme. Créé à l’origine par le Congrès des Etats-Unis (PL 103-227), le NSSB était chargé d’élaborer des directives pour la conception de référentiels de compétences na-tionaux à caractère volontaire, destinés à l’enseignement et au milieu de travail. Ces référentiels intègrent la sécurité et la santé. Employeurs et salariés, éducateurs et formateurs, élèves, agences fédérales et des Etats, syndicats/représentants des salariés, spécialistes du développement de la main-d’œuvre, collectivités et parents bénéficieront tous de cette démarche. Le secteur industriel fournit un bon exemple de partenariat réussi pour l’intégration des exigences/compétences en SST. Voir le site Internet www.nacfam.org/mission.htm.

Un document de 2004 expliquant la démarche d’intégration de la SST dans les référentiels nationaux et intitulé « Enhancing Occupational Safety and Health Through Use of the National Skill Standards » (Améliorer la sécurité et la santé au travail par le biais des référentiels de compétences nationaux, de John Palassis, Paul A Schulte, Marie Haring Sweeney, Andrea Okun, Int J Occup Environ Health 2004, 10:90-98) est disponible sur demande adressée au NIOSH/CDC par mail à [email protected].

Le NSSB est aujourd’hui une entité privée qui poursuit son activité sous l’égide de diverses institutions (et non plus du gouvernement fédéral).

Partenariats du NIOSH. Le NIOSH a développé des partenariats fructueux pour la promotion de la sécurité et de la santé au travail auprès des élèves et des enseignants ainsi que des associations pour l’enseignement professionnel.

(A) avec SkillsUSA – la principale organisation d’élèves de l’enseignement technique et professionnel (260 000 membres)

(B) avec l’Association for Career and Technical Education (ACTE) – la principale organisation d’enseignants des établissements techniques (38 000 membres)

Création de prix de la sécuritéLe NIOSH a créé deux prix de la sécurité et de la santé au travail pour les élèves et les enseignants des établissements techniques : en 1997, un concours annuel pour l’attribution de bourses santé-sécurité au travail a été mis en place par le NIOSH pour les membres de SkillsUSA (le SkillsUSA Leadership Program inclut des compétences en SST) ; en 1998, un deuxième concours donnant lieu à l’attribution de prix a été lancé par le canal de l’ACTE pour couronner les contributions exceptionnelles des enseignants d’établissements techniques en matière de formation à la sécurité.

Actions d’autres agences fédérales au profit des jeunes travailleurs• Centers for Disease Control and Prevention (CDC)/ATSDR (www.atsdr.

cdc.gov/child/ochwebpgforstudents.html)• U.S. Department of Agriculture (cyfernet.ces.ncsu.edu/cyfres/browse_

2.php?search=Teens)• Environmental Protection Agency (www.epa.gov/greenkit/student.htm)• Federal Emergency Management Administration (www.fema.gov/kids/

teacher.htm)• U.S. Dept. of Labor (DOL)/Wage and Hour Division (www.youthrules.

dol.gov)• OSHA/DOL (www.osha.gov/SLTC/teenworkers/index.html)• National Institute of Environmental Health Sciences (www.niehs.nih.

gov/science-education)

Conception de curriculums en SSTDes instructions et des projets de curriculums en SST pour les enseignants et les élèves ont également été élaborés par :• des éditeurs de manuels pour l’enseignement technique• le National Safety Council et d’autres organismes de prévention• de nombreuses universités (Ohio, Nebraska, Missouri, Oklahoma)• divers organismes spécialisés dans le domaine du travail comme l’EOSHI

– www.eoshi.rutgers.edu, le CORD – www.cord.org et bien d’autres

Organisations de jeunes travailleurs• California Task Force on Young Worker Health and Safety (www.dir.

ca.gov/CHSWC/Youngworkerdesc.html)• Child Labor Coalition (www.stopchildlabor.org)• Farm Safety 4 Just Kids (www.fs4jk.org)• Massachusetts Dept. of Public Health (www.mass.gov/dhp/bhsre/ohsp/

teens/page1.htm)• Texas Engineering Extension Service (TEEX-OSHA) Texas A&M Univ.

(teexweb.tamu.edu)• U. California-Berkeley/LOHP (socrates.berkeley.edu/~lohp)• U. California-LA/LOSH (www.losh.ucla.edu)• Washington State/Dept. Of Labor and Industries (www.lni.wa.gov/Work-

placeRights/TeenWorkers/default.asp)• Wisconsin COSH (http://www.worksafe.org/resources/cosh.cfm puis

cliquer sur Wisconsin ou essayer my.execpc.com/~wiscoshm/hnslinks.html

• Wichita-Hutchinson Labor Federation of Central Kansas, AFL-CLO (www.ksworkbeat.org/TeensatWork_/teensatwork_html)

ConclusionD’importants efforts sont consacrés par les Etats et les autorités locales, le NIOSH et d’autres institutions à la promotion de la sécurité au travail et à la réduction du nombre d’accidents chez les élèves et les jeunes au travail. La diminution des accidents dans les établissements d’enseignement et en milieu de travail constituera un indicateur de l’efficacité des actions entreprises.

T h e G l o b a l O c c u p a t i o n a l H e a l t h N e t w o r k 7

La loi sur la santé et la sécurité au travail (OSHA 2003) et l’élimination du travail des enfants en Tanzanie

Yahya Khamis Msangi ([email protected]), Syndicat des travailleurs de l’agricul-ture et des plantations de Tanzanie, Santé et sécurité au travail

IntroductionLe travail des enfants est l’un des problèmes sociaux les plus graves en Tanzanie, avec le VIH/SIDA, le chômage, l’illettrisme, la dégradation de l’environnement, la corruption et l’absence de services sociaux de base. Selon le document définis-sant la politique nationale pour l’élimination du travail des enfants (National Policy on the Elimination of Child Labour), le travail des enfants est deux fois plus fréquent en zone rurale qu’en zone urbaine. Il est précisé en outre qu’en zone rurale, un enfant sur dix est engagé dans l’agriculture, qui représente ainsi plus de 70 % du nombre total d’enfants au travail dans le pays (1).

Le rapport national pour 2000/2001 (Child Labour in Tanzania : Country Report 2000/2001, Integrated Labour Force and Child Labour Survey) (2) estimait à 1,2 million le nombre d’enfants assujettis aux pires formes de travail des enfants.

Le texte de politique nationale fait état d’une différence entre sexes, un grand nombre de jeunes filles travaillant comme domestiques, en particulier en zone ur-baine. Cette catégorie d’enfants au travail est généralement invisible, l’essentiel des activités ayant pour cadre le domicile de l’employeur, ce qui limite l’accessibilité et se traduit par l’isolement des intéressées. La négociation collective et l’action syndicale sont difficiles dans un tel contexte.

Ce texte identifie en outre les composantes de « l’offre » et de la « demande » qui alimentent le travail des enfants dans le pays. Les éléments favorisant l’offre sont notamment la pauvreté, les migrations entre la campagne et la ville, les traditions et la culture (la polygamie, notamment), une sous-estimation de la valeur de l’éducation, le VIH/SIDA (qui fait de nombreux orphelins) et des déficiences dans la mise en application de la réglementation. La demande est favorisée principalement par la préférence de certains employeurs pour la main-d’œuvre enfantine, qui tient à une série de raisons : petite taille, crédulité, hon-nêteté et sincérité des enfants, agilité, ignorance de la réglementation nationale et des droits de l’enfant, incapacité de se syndiquer et de s’impliquer dans des négociations collectives.

Travail des enfants et inspection du travail en TanzanieDans tous les pays, les services de l’inspection du travail tirent leur autorité de la réglementation nationale régissant leur activité. Cette réglementation est supposée refléter les dispositions d’instruments internationaux fondamentaux comme la Convention OIT n° 81 de 1947. Cette convention est complétée par le Protocole de 1995, qui réaffirme les principes des normes fondamentales et étend les dispositions de la convention aux services non commerciaux. En ce qui concerne le travail des enfants, l’inspection du travail peut également s’appuyer sur d’autres instruments comme la Convention OIT n° 129 de 1969 sur l’inspection du travail dans l’agriculture. Les normes établies par ces conven-tions et ce protocole fournissent le cadre universel indispensable au statut et au fonctionnement de l’inspection du travail au niveau national.

Les obstacles à l’application effective des normes internationales relatives au travail des enfants peuvent être de diverses natures – politiques, juridiques, économiques, structurels et culturels – et ils peuvent apparaître à tous les niveaux, depuis le niveau national jusqu’au terrain (3). On tentera dans cet article d’analyser les difficultés d’ordre juridique auxquelles se heurte, en Tanzanie, l’inspection du travail des enfants.

La réglementationEntrée en vigueur en 1958, sous le régime colonial, la Factory Inspectorate Or-dinance définissait les règles applicables à l’inspection du travail. Elle avait une portée limitée et ne couvrait pas tous les postes de travail, ni toutes les catégories de travailleurs, car elle s’appuyait sur une définition restrictive de la notion de poste de travail : seules les usines répondaient au critère de qualification des lieux

de travail comme « postes de travail ». En dehors des usines, les lieux de travail n’étaient pas considérés comme des postes de travail et ne relevaient donc pas de l’inspection. Avec le temps, l’ordonnance répondait de moins en moins aux problèmes émergents liés aux évolutions technologiques et à l’intensification du travail des enfants. De plus, elle ne prenait pas en compte le rôle d’acteurs tels que les salariés et leurs syndicats. Fondée sur la notion « d’inspection », elle ignorait complètement la « surveillance », qui constitue un instrument privilégié pour assurer la sécurité et la santé des travailleurs (et particulièrement des enfants au travail). Enfin, l’ordonnance ne mentionnant pas le travail des enfants, il n’existait pas de sanctions contre cette pratique.

Après un long combat des travailleurs et de leurs organisations, le gouvernement a édicté en mars 2003 une nouvelle loi sur la santé et la sécurité au travail (Oc-cupational Health and Safety Act, OSHA), qui a remplacé la Factory Inspectorate Ordinance de 1958. Malheureusement, bien que le gouvernement de Tanzanie ait ratifié les Conventions n° 81 et 182, et en dépit des suggestions des syndicats, ce nouveau texte n’indique pas clairement le rôle des Inspecteurs gouvernementaux dans l’éradication du travail des enfants en Tanzanie.

1er aspect du problème : l’omission du travail des enfants et des attributions en la matièreLa marginalisation du travail des enfants dans le régime de l’inspection du travail apparaît dans la partie I : dispositions préliminaires, section 3, où l’on ne trouve pas la définition des termes « travail des enfants » et « âge minimum ». Il est douteux que des dispositions réglementant l’inspection du travail des enfants soient mises en place par l’autorité compétente (le ministère du travail, de la jeunesse et des sports).

Les attributions des Inspecteurs gouvernementaux sont définies en partie II, sec-tion 6(1) – Pouvoirs des inspecteurs, et section 7(1) – Investigations. Nulle part il n’est indiqué de façon claire et précise que les Inspecteurs gouvernementaux ont un mandat légal pour les questions touchant au travail des enfants. Cela peut créer des obstacles à l’exécution des missions d’inspection du travail et aux poursuites judiciaires.

Bien que l’OSHA 2003 ait reconnu le rôle des travailleurs dans la surveillance des postes de travail, aucune des fonctions des délégués à la santé et à la sécurité, définies en partie II, section 12(1), n’établit clairement le rôle de ces délégués dans l’éradication du travail des enfants.

La loi reconnaît également le rôle des comités de santé et de sécurité, dont les fonctions sont définies en partie II, section 14(1), mais aucun des points mentionnés ne comporte d’indication claire sur un mandat légal éventuel de ces comités en matière de travail des enfants.

La partie X, sous-section 95(1-6) de la loi fixe les obligations générales des em-ployeurs et des personnes occupant des travailleurs indépendants, mais aucune des dispositions de la loi n’exige formellement de l’employeur qu’il s’abstienne de faire travailler des enfants.

2e aspect du problème : la primauté de l’inspection, au détriment de la surveillanceL’un des moyens les plus efficaces pour lutter contre le travail des enfants est de contrôler régulièrement (c’est-à-dire de surveiller) les lieux où des enfants sont susceptibles de travailler. Cette surveillance du travail des enfants (Children Labour Monitoring, CLM) est une démarche active de nature à garantir qu’un suivi soit mis en place et coordonné de façon appropriée (4).

Selon l’Unité Technique de l’OIT sur les types de travail dangereux pour les enfants et la surveillance du travail des enfants, celle-ci doit toujours être liée au système d’inspection du travail et agir à travers ce système ; en effet, les Agences ou Services gouvernementaux d’inspection du travail sont les principales institu-tions habilitées à traiter le problème du travail des enfants sur les lieux de travail (4). Cette surveillance doit associer l’ensemble des partenaires sociaux : syndicats, travailleurs, enseignants et collectivités, notamment. Or à l’instar de l’ancienne Factory Ordinance, l’OSHA 2003 est fondée sur la notion « d’inspection », et non de « surveillance ». Elle confère donc l’essentiel de la responsabilité aux seuls Inspecteurs gouvernementaux, et marginalise le rôle des autres parties prenantes, en particulier des travailleurs et de leurs syndicats. La notion d’inspection confère à l’évaluation des postes de travail un caractère exceptionnel.

Un petit nombre d’inspecteurs suffit donc à assurer cette mission, alors que la surveillance est un processus qui demande du temps et de nombreux acteurs. La notion d’inspection suppose en outre que les inspecteurs disposent d’un pouvoir légal considérable, comme il est précisé en partie II, sous-sections 6(1), 7(1) et 10(1&2) de l’OSHA. Il s’agit d’une démarche de type policier, visant à imposer le changement. La surveillance, en revanche, est basée sur un travail

T h e G l o b a l O c c u p a t i o n a l H e a l t h N e t w o r k8

de persuasion et s’inscrit dans un processus. Dans un tel contexte et bien que l’OSHA 2003 ait pris acte du travail des enfants, il est plus que probable que le régime de l’inspection échouera à éradiquer le travail des enfants, du fait de ces limites conceptuelles.

ConclusionLe régime de l’inspection du travail en Tanzanie tel qu’il est défini par l’OSHA 2003 (5) nécessite une révision permettant de remédier à ses limites conceptuelles et contextuelles. La question du travail des enfants doit figurer en bonne place dans le texte de loi, car elle pose de plus en plus de problèmes dans le pays, où elle a une incidence négative sur la promotion de la santé et de la sécurité au travail et sur la sécurité de l’emploi pour les adultes, et se traduit par une précarisation du travail et un recul de la syndicalisation. De plus, le travail des enfants prive ces derniers de leurs droits fondamentaux, en particulier du droit à l’éducation. Cette révision devrait s’efforcer d’introduire la notion de surveillance dans un dispositif définissant clairement le rôle de toutes les parties prenantes (employeurs, salariés, syndicats, collectivités et gouvernement) et assurant les financements correspondants.

Un exemple de réussite : le programme pilote d’éducation à la santé au travail dans l’enseignement secondaire général en GrècePrésentation d’un programme pilote en plusieurs étapes destiné à sensibiliser à la santé au travail les élèves de l’enseignement secondaire général de la municipalité de Psychico, près d’Athènes

Dr Theodore Bazas ([email protected], [email protected]), Membre du Comité pour la santé et l’aide sociale et Coordonnateur des programmes de médecine du travail de la municipalité de Psychico, Expert conseiller en santé au travail auprès du président du Conseil central de la santé du Ministère grec de la santé et de la solidarité sociale, Psychico, Athènes, Grèce

En Grèce, les adolescents ont quelques informations sur les accidents du travail (par les médias principalement) ou sur les effets de l’environnement sur la santé (à l’école essentiellement), mais ne bénéficient d’aucun enseignement sur la santé au travail (ST) avant leur entrée sur le marché du travail. La formation des jeunes travailleurs à la ST est souvent insuffisante. Ce constat est à l’origine d’un programme pilote sur cinq ans lancé en 2002 sous l’égide du Maire, avec le soutien du Conseil municipal et avec la participation du Comité pour la santé et l’aide sociale de la municipalité de Psychico (Athènes). Sept établissements d’enseignement secondaire général collaborent à ce projet mettant en œuvre les ressources municipales et scolaires existantes.

L’objectif du programme est de contribuer à un projet national d’intégration de l’éducation à la ST dans l’enseignement secondaire général, ainsi qu’à l’élaboration de supports de formation permettant de combler les lacunes liées à l’inadéquation des curriculums actuels, et de sensibiliser les élèves des sept établissements d’enseignement secondaire aux problèmes de santé au travail.

Etapes du programmeLa première étape, menée en 2002, était consacrée à l’étude des attitudes des élèves (âgés de 17-18 ans) vis-à-vis de la ST et de leurs connaissances dans ce domaine, et comportait des exposés par un expert en ST. Une enquête a par ailleurs été menée auprès des professeurs de l’enseignement secondaire général pour connaître leur point de vue sur une éducation à la ST en milieu scolaire.

La seconde étape, concrétisée en 2004, comportait un concours de dissertations, des enseignements par des professeurs formés à cet effet, une publicité appropriée dans les médias et une manifestation publique organisée par la municipalité avec des interventions d’experts et de personnalités.

La troisième étape comprend la publication par la municipalité d’un ouvrage intitulé « La protection de la santé au travail : un sujet pour les élèves de l’enseignement secondaire général », et des cours assurés par un expert en ST.

Première étape : 2002A) Etude des attitudes et des connaissances des élèves en matière de ST

L’apport des manuels scolaires et des autres supports d’éducation à la ST pourrait être considérablement amélioré par une plus grande implication des élèves, la parole des experts et des enseignants n’étant pas toujours suffisante pour répondre aux besoins de formation.

Nous avons étudié l’intérêt, les perceptions, les attitudes et l’étendue des con-naissances des élèves avant qu’ils ne quittent l’enseignement secondaire général, en utilisant un questionnaire à choix multiples et à questions ouvertes, auto-administré en classe sous la surveillance d’un enseignant. L’enquête portait sur (a) la relation entre travail et maladie, (b) les risques professionnels associés à des pathologies et la faisabilité d’une protection efficace contre ces risques, (c) les professions à haut ou faible niveau de risque pour la santé et (d) les services de santé au travail et la réglementation sur la santé au travail en Grèce. L’enquête a été menée dans six établissements (privés et publics) d’enseignement secon-daire général de la municipalité de Psychico, auprès de tous les élèves (855) de onzième et douzième années ; 80 % d’entre eux provenaient d’autres quartiers d’Athènes.

Les deux tiers des élèves n’avaient aucune connaissance ou avaient des idées fausses reflétant probablement les conceptions erronées du grand public sur (a) les effets nocifs du travail sur la santé (68 %) et les possibilités actuelles d’éliminer les risques dans la plupart des métiers, par des principes, règles et méthodes de prévention adaptées, pour la majorité des travailleurs (66 %) et (b) l’existence en Grèce d’organismes et de services de prévention ou de diagnostic en ST (73 %). Bon nombre d’élèves (37 %) ignoraient tout, en outre, de la réglementation actuelle en matière de maladies professionnelles.

Un pourcentage relativement élevé (38 %) de ceux qui reconnaissaient la présence de divers types de risques pour la santé au travail (70 %-90 % du total) igno-raient la possibilité d’une protection contre les facteurs de risques chimiques ou psychologiques au travail. Un faible pourcentage (32 %) citait correctement des exemples de maladies professionnelles, et un fort pourcentage (59 %) donnait des exemples erronés. La plupart de ces derniers avaient seulement entendu parler des faits qu’ils décrivaient (63 %) ou lu des informations sur le sujet (15 %).

La plupart des élèves (85 %) auraient souhaité avoir un enseignement sur les risques pour la santé au travail et les troubles liés à ces risques, ainsi que sur les mesures de protection applicables, afin de (a) protéger leur propre santé au travail (68 %), (b) acquérir des connaissances sur un sujet intéressant (17 %), (c) éviter de choisir un métier dangereux pour leur santé (15 %) et (d) protéger la santé de leurs futurs collègues (4 %). Une minorité d’élèves (11 %) ne souhaitait pas apprendre quoi que ce soit sur le sujet. Parmi ces derniers, 50 % jugeaient le sujet globalement inintéressant et 21 % pensaient que le métier qu’ils envisageaient ne présentait pas de risque.

La majorité des élèves de l’enseignement secondaire général en Grèce apparaissent fortement motivés par un enseignement en ST, en dépit d’une charge de travail scolaire déjà élevée. Les données recueillies sur (a) les raisons pour lesquelles certains ne souhaitent pas une formation à la ST, (b) certaines idées fausses sur les maladies professionnelles et (c) les principales lacunes identifiées par l’enquête, qui correspondent aux lacunes actuelles des programmes scolaires nationaux, pourraient être exploitées pour élaborer des supports de formation à la ST adaptés au milieu scolaire. Enfin, le questionnaire pourrait être un instrument utile (y compris dans d’autres pays) pour évaluer d’éventuels changements d’attitude ou la progression des connaissances en comparant les réponses avant et après la mise en œuvre de programmes d’éducation à la ST dans les établissements scolaires.

B) Enquête auprès des enseignants sur l’éducation à la ST

Dans les six mêmes établissements, 114 enseignants ont répondu à un bref questionnaire confidentiel, avec des questions ouvertes les invitant à exprimer leur point de vue sur l’intérêt et la manière d’intégrer la ST au curriculum de l’enseignement secondaire général en Grèce ; 43 % d’entre eux ont suggéré que les apprentissages en ST soient intégrés principalement au cours de biologie et 54 %, qu’ils soient répartis horizontalement sur une large gamme de disciplines.

Deuxième étape : 2004 – Concours de dissertation sur la STPour sensibiliser les jeunes à la ST, la municipalité de Psychico a annoncé qu’elle décernerait six prix et féliciterait quatre élèves dans le cadre d’un concours de dissertation sur le thème « Protection de la santé au travail : le cas de l’industrie du bâtiment et des travaux publics ». A l’invitation du Maire, E. Neofytos, la compétition a eu lieu pendant la Semaine européenne pour la sécurité et la santé au travail de 2004 (18-22 octobre 2004) dans sept écoles de la ville. Un mois à l’avance, la municipalité avait distribué de nombreux supports sur la ST, destinés

T h e G l o b a l O c c u p a t i o n a l H e a l t h N e t w o r k 9

aux enseignants et aux élèves. Quelques jours avant le concours, les enseignants ont orienté les élèves vers des sources d’information et des références appropriées, et le jour du concours, le sujet leur a été présenté au début de l’épreuve, dans le cadre du cours de grec moderne.

La plupart des élèves ont eu tendance à surestimer les risques pour la santé au travail, tout en sous-estimant la possibilité de protéger les travailleurs contre ces risques. L’influence des idées fausses véhiculées par les médias sur le point de vue des élèves est apparue clairement dans les textes produits. L’étude de leur contenu fournirait des éléments utiles pour l’élaboration de supports d’éducation à la ST dans l’enseignement secondaire général.

Troisième étape : 2005 – Publication d’un livre sur la protection de la santé au travailUn livre réunissant les dix meilleures dissertations, les allocutions de la cérémonie de remise de prix et les résultats de l’étude sur les attitudes et les connaissances des élèves en matière de ST sera publié par la municipalité de Psychico. Ce livre sera distribué gratuitement aux élèves et aux enseignants des sept écoles participant à ce programme. Il sera également adressé gracieusement sur demande à toutes les écoles du pays, aux représentants des ministères de la Santé et de la solidarité sociale, de l’Emploi et de la protection sociale, de l’Education nationale et des religions, aux organisations d’employeurs et de salariés et aux bibliothèques publiques. Les auteurs de ce livre sont avant tout les élèves eux-mêmes, qui auront ainsi un rôle d’éducateur vis-à-vis d’autres adolescents et contribueront à les sensibiliser aux questions de ST.

Effets du travail sur la santé et la sécurité des enfants au travail

Purushottam Shab ([email protected]), AncienFonctionnaire responsable, Santé et développement de l’enfant, OMS, Genève, SuisseAnaclaudia Gastal Fassa ([email protected]), Professeur associé, Département de médecine sociale, Université fédérale de Pelotas, BrésilGerry Eijkemans ([email protected]), Programme de méde-cine du travail et de l’environnement, OMS, Genève, Suisse

IntroductionDans le monde, 352 millions d’enfants âgés de 5 à 17 ans sont économique-ment actifs ; 211 millions d’entre eux sont âgés de 5 à 14 ans. La majorité des enfants au travail dans cette tranche d’âge sont employés dans l’agriculture et les services ; les enfants de 15 à 17 ans travaillent dans les services, l’industrie et le commerce (1).

De tout temps, les enfants ont été associés à la vie socioculturelle et économique de leur famille. On admet généralement que dans le cercle familial, ils acquièrent des compétences sans être maltraités, et se préparent ainsi à la vie adulte. En accomplissant les tâches qui leur sont confiées, les enfants se sentent utiles et importants ; ce type d’activité leur donne un sentiment d’appartenance et de responsabilité vis-à-vis d’autrui.

Toutefois, un grand nombre d’enfants commencent à travailler très jeunes et consacrent de longues heures à des travaux dangereux qui empiètent sur leur temps de repos et de jeu et ont un impact négatif sur leur scolarisation et leur santé (2). On estime que 170 millions d’enfants économiquement actifs sont assujettis à des travaux dangereux (1).

Les conditions de travail des enfants sont souvent très mauvaises, car ils sont fréquemment employés par de petites entreprises artisanales ou effectuent un travail à domicile, dans des situations limites par rapport aux exigences réglemen-taires. Fils électriques à nu, absence de matériel de premiers secours, ventilation et conditions d’hygiène déplorables sont quelques-uns des aspects de ces situations de travail dangereuses. Elles sont généralement dues à la négligence et il serait possible d’y remédier à peu de frais. Les risques liés à la nature du travail varient selon le type d’activité, les conditions de travail et les expositions (3).

En règle générale, les enfants sont confrontés aux mêmes risques que les adultes lorsqu’ils travaillent dans un même lieu. Cependant, les effets du travail sur la santé des enfants sont potentiellement plus graves, du fait des tâches qui leur sont assignées et des différences biologiques entre adultes et enfants. De plus,

les enfants doivent parfois utiliser des outils inadaptés et des équipements de protection individuelle destinés aux adultes, qui ne répondent pas à leurs besoins (4).

Des données épidémiologiques provenant d’études sur de jeunes travailleurs ainsi que des études environnementales et expérimentales indiquent que les enfants seraient plus sensibles que les adultes aux effets du plomb, de la silice, du benzène, du bruit et des rayonnements. En outre, des considérations théoriques donnent à penser que les enfants et les adolescents pourraient présenter un risque accru de cancer et de troubles musculo-squelettiques, du fait de leur croissance rapide (4). La présente étude fait la synthèse des données disponibles sur l’impact du travail des enfants sur la santé.

MéthodologieCette revue couvre quelque 400 publications, monographies/documents, dont 139 études menées dans dix pays développés et trente pays en développement. La plupart de ces études proviennent de pays développés, en particulier des Etats-Unis, et sont consacrées aux accidents mortels et non mortels. Les quelques études de pays en développement présentent de nombreuses carences méthodologiques liées à la caractérisation des expositions et des effets, à l’absence de groupe témoin ou à une analyse statistique déficiente. Rares sont les études consacrées aux maladies liées au travail ou aux effets à long terme du travail des enfants.

Accidents mortels et non mortelsLes accidents mortels et non mortels constituent probablement la partie la plus visible des effets négatifs du travail, et l’un de ceux qui induisent la plus lourde charge. D’après les données provenant des Etats-Unis, c’est le travail des enfants dans les mines qui induit la charge la plus importante d’accidents mortels et non mortels ; viennent ensuite l’agriculture et le bâtiment (5). Les enfants employés illégalement ont un risque d’accident au moins 10 fois plus élevé que ceux qui travaillent dans des conditions conformes à la réglementation (6). Dans deux études des Etats-Unis, l’incidence des cas d’incapacité dus à des accidents du travail chez l’enfant dans divers secteurs d’activité se situe entre 15,0 % (7) et 43,5 % (8).

AgricultureLes études réalisées dans l’agriculture indiquent que beaucoup d’enfants com-mencent à travailler très jeunes, souvent à plein temps. Les accidents et les intoxications par les pesticides ou la nicotine sont fréquents dans ce secteur (5), (9), (10). Les études des pays en développement mettent en évidence une prévalence élevée de fatigue, maux de tête, troubles respiratoires et musculo-squelettiques, notamment, mais il est difficile de prendre la mesure exacte de ces troubles, du fait du petit nombre de sujets étudiés ou du manque de groupe témoin. Dans une plantation de café en Tanzanie, les enfants ont été victimes d’attaques d’animaux sauvages, de morsures de serpents et de piqûres d’insectes (11). Aux Etats-Unis, bien que seulement 8 % environ des jeunes travailleurs soient employés dans l’agriculture, 40 % des décès dus au travail chez les enfants et les adolescents de moins de 18 ans surviennent dans ce secteur (14). Dans les pays développés, les machines agricoles sont la principale cause d’accident mortel. Elles occasionnent 68,6 % des accidents mortels et parmi ceux-ci, 44,0 % sont provoqués par des tracteurs. Les travailleurs adolescents sont plus exposés que les adultes aux risques de noyade, étouffement, intoxication ou électrocution (13). Plus de la moitié des accidents mortels dans l’agriculture surviennent dans le cadre de l’exploitation familiale (12).

IndustrieLes risques et les effets sur la santé varient considérablement selon le type d’industrie ou d’activité. Cependant, parmi les industries étudiées, on retrouve certains risques communs. Les enfants travaillant dans l’industrie du cuir, du verre, l’industrie textile, l’industrie chimique et les ateliers de mécanique sont exposés à des risques chimiques, à la chaleur, à de mauvaises postures de travail et présentent des anomalies au niveau des examens sanguins et urinaires et des troubles respiratoires et musculo-squelettiques (14), (15), (16). Cependant, la plupart des études sont descriptives et ne permettent pas une évaluation des risques.

Travaux domestiquesLes enfants employés à des travaux domestiques, une activité typique dans les pays en développement, travaillent souvent de nombreuses heures, habitent fréquem-ment sur leur lieu de travail et n’ont parfois aucun jour de congé (17). Certaines études font état de violence physique (18), d’abus sexuel (19) et d’enfants ayant été victimes de nombreux accidents (coupures et brûlures, notamment) (18). Les enfants effectuant un travail domestique présentent un risque plus élevé de troubles musculo-squelettiques que les non travailleurs (20).

T h e G l o b a l O c c u p a t i o n a l H e a l t h N e t w o r k10

CommerceDans l’hôtellerie et la restauration, les enfants font de longues heures de travail. Ils présentent un risque élevé d’accident, en particulier de brûlure (5). Dans les pays en développement, ils vivent souvent sur leur lieu de travail. Dans les pays développés, les enfants travaillant dans des restaurants, bars, ateliers automo-biles, commerces de détail sont exposés à divers risques chimiques : produits de nettoyage, peintures, solvants, produits caustiques, hydrocarbures, agents de blanchiment, décapants alcalins, gaz, vapeurs, fumées, détergents industriels, pesticides et métaux lourds, notamment. Ces expositions peuvent provoquer une irritation des yeux et de la gorge, des troubles visuels, nausées et/ou vertiges et brûlures cutanées (21).

Les enfants des rues vendent des articles divers, cirent les chaussures, lavent les voitures et mendient. Des études descriptives soulignent qu’un grand nombre de ces enfants consomment des drogues inhalées, de l’alcool ou d’autres drogues. Ils ont un mauvais état nutritionnel, mais ceux qui restent en contact avec leur famille s’en sortent mieux que les autres (24).

Autres secteursLes quelques études descriptives sur le bâtiment montrent que les accidents du travail, les maux de dos et les troubles respiratoires sont courants dans ce secteur (25). Dans les mines, les enfants sont exposés à de mauvaises conditions de vie et d’hygiène. Des affections comme la dysenterie, la malaria, les diarrhées, le choléra et les maux d’estomac sont fréquentes. Certains enfants vendent de la drogue et sont impliqués dans la prostitution. D’autres sont exposés à des facteurs divers : travail physique pénible, mercure, plomb, poussières de roche, bruit, chaleur, vibrations, travaux souterrains. Les principaux troubles cités sont d’ordre respiratoire, musculo-squelettique ou dermatologique (26), (27).

Des études descriptives sur les balayeurs et les chiffonniers montrent que leurs principaux problèmes sont les accidents (coupures, blessures et brûlures, en par-ticulier) et les infections dermatologiques, respiratoires et gastriques. Les mauvais traitements physiques et abus sexuels, ainsi que la consommation d’alcool et de drogues, occupent également une place importante (22), (23).

Plusieurs études descriptives sur la prostitution montrent que les enfants travail-lent un grand nombre d’heures, souvent sans jour de congé. Près de la moitié d’entre eux n’utilise pas de préservatif. Leurs principaux problèmes sont les maladies sexuellement transmissibles et le sida, la consommation d’alcool et de drogues, les grossesses non désirées, les violences physiques et sexuelles, et certains enfants prostitués sont dans des situations d’asservissement (28), (29).

Travail des enfants et nutritionDiverses études montrent que les enfants employés à des travaux domestiques ou dans des restaurants ont un meilleur état nutritionnel que les non travailleurs. Certains employeurs leur assurent une alimentation qui peut améliorer leur état nutritionnel. Toutefois, cette observation pourrait aussi s’expliquer par le fait que les employeurs recrutent de préférence des enfants en bonne santé. Avant même de commencer à travailler, ceux qui travaillent auraient donc un statut nutritionnel meilleur que les non travailleurs. D’autres études sur les emplois domestiques et les restaurants, ainsi que sur le bâtiment, indiquent que les travailleurs ont un statut nutritionnel plus mauvais que les non travailleurs. Il est donc difficile de faire la part du travail et des différences socio-économiques préexistantes. Il est probable que ces relations varient considérablement d’un pays à l’autre et d’une activité à l’autre, selon le contexte. En tout état de cause, quand bien même le travail de l’enfant aurait un impact positif sur la nutrition, il ne s’agit pas d’un impact direct ; c’est l’accès à la nourriture qui est en cause ; en principe du moins, d’autres formes d’accès à la nourriture, ne passant pas par un travail dangereux, devraient avoir le même effet.

ConclusionCes études, bien qu’elles aient souvent un caractère empirique, révèlent des problèmes de santé majeurs liés au travail des enfants. Dans certains pays comme les Etats-Unis, les accidents mortels et non mortels chez les enfants au travail sont bien étudiés. Dans les pays en développement, les études confirment pour l’essentiel les effets sur la santé observés chez l’adulte en relation avec divers types d’activité dans différents secteurs. Ces études soulèvent par ailleurs la question de l’impact du travail des enfants sur la nutrition.

Il faut de toute évidence approfondir encore nos connaissances et notre com-préhension des effets à long terme du travail des enfants sur la santé, tant dans les pays développés que dans les pays en développement. Des études bien conçues sont nécessaires pour identifier les différents problèmes de santé liés au travail.

Il n’est cependant pas nécessaire d’attendre d’en savoir plus pour passer à l’action. Dans certains secteurs, comme les mines ou la prostitution, ou dans les activités comportant l’utilisation de substances chimiques ou de machines dangereuses,

les données disponibles justifient amplement l’élimination immédiate du travail des enfants.

Principaux enseignementsn L’agriculture et le bâtiment sont des secteurs à haut risque d’accident

mortel dans les pays développés.

n L’agriculture et le commerce sont des secteurs à haut risque d’accident non mortel dans les pays développés.

n Les mines sont le secteur présentant le plus de problèmes et de charges de santé liés aux accidents et aux intoxications dans les pays en dévelop-pement.

n L’exposition aux produits chimiques constitue un problème dans l’agri-culture, l’industrie et le commerce, tant dans les pays développés que dans les pays en développement, et les enfants ne devraient pas être affectés à des travaux comportant ce type d’exposition.

n Les travaux domestiques exposent les enfants à de longues heures de travail et peuvent comporter un risque élevé d’accident, de troubles musculo-squelettiques, de violence physique et d’abus sexuel.

n Les formes les plus intolérables de travail des enfants, la prostitution et le travail dans la rue, se caractérisent par un profil de risque élevé et devraient être éradiquées sans délai.

n Les données sur les relations entre travail et santé chez l’adulte sont très utiles pour identifier les activités à haut risque chez l’enfant.

n Les études devraient comporter :

n un groupe témoin incluant des non travailleurs et des sujets exerçant d’autres activités destinées à éviter le travail des enfants;

n un échantillon de taille adaptée pour permettre une évaluation statistique satisfaisante des effets du travail des enfants sur la santé, et

n outre l’anamnèse des troubles physiques, un questionnaire standardisé et des mesures permettant d’objectiver les expositions et les données cliniques.

Lacunes dans les connaissancesn Les données scientifiques sur les effets à long terme du travail des enfants

dans les pays développés et en développement sont rares.

n On manque de données sur les accidents du travail dans les pays en développement.

n convient d’évaluer : - les niveaux de risques existants par types de tâches et par secteurs, - l’impact du travail des enfants sur la santé pour différents groupes d’âge, et - l’impact du travail des enfants sur la santé selon la durée de l’activité.

n Les enfants travaillant souvent à temps partiel, il faut utiliser comme unité de mesure l’équivalent temps plein (ETP).

n Il importe de mener des études pour comprendre l’impact du travail des enfants sur leur nutrition et leur développement psychologique.

T h e G l o b a l O c c u p a t i o n a l H e a l t h N e t w o r k 11

Projet collaboratif Protection oculaire chez les jeunes au travail – Bangladesh

Steve Parker ([email protected]), Services de santé de Noarlunga, Sud de l’Australie

Le rapport d’enquête de janvier 2005 sur la santé et les accidents chez les enfants au Bangladesh a établi qu’en 2003, plus de 19 000 enfants avaient été vic-times d’accidents occasionnés par des machines ou des installations industrielles. Ce chiffre représentait plus de 50 enfants accidentés par jour, dont trois victimes d’accidents graves entraînant une incapacité perman-ente, et plus d’un enfant tué par jour.

Le présent article a pour objet de décrire un projet original de collaboration dans le domaine de la santé et de la sécurité entre Noarlunga Towards a Safe Community (NTSC), Sud de l’Australie, membre du Réseau OMS des Com-munautés sûres, et Sherpur Safe Community (SSC), Bangladesh, actuellement candidate à l’adhésion à ce réseau.

Sherpur est une communauté rurale du nord-est du Bangladesh. De nombreux habitants de Sherpur survivent grâce à des ateliers de travail et de soudage des métaux et de travail du bois utilisant des techniques rudimentaires. Dans un contexte de grande pauvreté, les accidents du travail liés à l’absence d’équipements de protection individuelle (EPI) et de normes de sécurité peuvent jeter des familles entières dans la famine et le désespoir.

Bon nombre de ces travailleurs comptent parmi les plus pauvres du Bangladesh. Beaucoup n’ont pas accès à des soins médicaux élémentaires et en cas d’accidents du travail, ils peuvent devenir rapidement inemployables. L’absence de protection sociale pour ces travailleurs et leur famille contraint alors les plus jeunes à quitter l’école et à prendre un travail pour subvenir aux besoins de leur famille.

La vie est loin d’être facile pour ces jeunes, en particulier pour ceux des familles les plus pauvres. Ils sont nombreux dans les ateliers de soudage des métaux de Sherpur ; les EPI sont absents ou insuffisants, et les accidents oculaires graves sont monnaie courante.

De multiples facteurs peuvent conduire les jeunes à travailler dans les secteurs les plus divers. Pour qui vit dans un pays développé, l’emploi de jeunes dans des situations de travail dangereuses a de quoi choquer, mais les conditions socio-économiques actuelles au Bangladesh ne laissent guère le choix. Et l’on est surpris de constater que malgré des conditions de travail peu enviables, ces jeunes travailleurs remarquablement endurants gardent l’espoir d’une vie meilleure.

Les ateliers de travail et de soudage des métaux du Bangladesh présentent de nombreux risques liés à l’absence d’équipements de protection individuelle et de mesures de sécurité. L’éducation à la sécurité des employeurs et des salariés et l’accès à des EPI adaptés peut améliorer la sécurité et la santé au travail et réduire considérablement le risque d’accident, en particulier chez les travailleurs inexpérimentés.

Le projet Protection oculaire chez les jeunes au travail n’a pas pour objet de cautionner le travail des enfants, mais de faire face à la situation existante par des mesures de prévention des risques de lésions oculaires et de cécité liés à des méthodes de travail dangereuses.

Noarlunga Towards a Safe Community a son siège dans la banlieue Sud d’Adélaïde, au Sud de l’Australie. Membre du Réseau OMS des Communautés sûres, le NTSC a pour but de combattre tous types d’accidents par une démarche institutionnelle de type coopératif. Le NTSC a accédé au statut de membre of-ficiel du Réseau OMS des Communautés sûres en 1996 et a vu son accréditation renouvelée en 2003.

Noarlunga et Sherpur ont en commun un engagement passionné pour la mise en œuvre au niveau local de programmes de prévention des risques pour la santé et la sécurité, destinés à protéger les communautés pauvres et défavorisées.

En février 2000, dans le cadre de mon activité aux services de santé de Noar-lunga (NHS), j’ai présenté une communication sur la sécurité au travail, dans le cadre de la 9e Conférence internationale de l’OMS sur les Communautés sûres, qui s’est tenue à Dhaka, au Bangladesh. J’ai rencontré à cette occasion le Dr. Harun Or Rashid, coordonnateur de terrain pour le programme Sherpur Safe Community, et le Dr. Fazlur Rahman, Professeur associé au Département d’épidémiologie de l’ICMH.

En 2001, le Dr. Harun a bénéficié d’un financement du NHS pour venir en Australie et prendre connaissance du programme de santé et de sécurité au travail

de Noarlunga. Cette visite a été une étape importante pour le développement de relations d’amitié et de coopération entre nos organisations et nos communautés. Elle a permis d’identifier les besoins en matière de prévention des accidents oculaires à Sherpur et de mener une première réflexion sur les stratégies à adopter pour résoudre ce problème de santé et de sécurité au travail.

Entre 2002 et 2004, les entreprises du Sud de l’Australie appelées à soutenir le projet ont accordé une aide financière généreuse en prenant en charge les frais d’avion et en fournissant pour plusieurs milliers de dollars de lunettes de protection neuves ou déjà utilisées, ainsi qu’en couvrant les frais d’expédition des lunettes au Bangladesh.

Sherpur Safe Community a pris en charge tous les frais de déplacement et d’hébergement sur place, le NHS continuant à assurer mon salaire lors de mes séjours au Bangladesh dans le cadre de la conduite du projet.

Cependant, la mise en œuvre des projets de protection des yeux à Sherpur en 2002 et 2004 a permis de prendre la mesure des besoins réels et du nombre considérable de jeunes employés dans le travail des métaux. Les équipements de protection oculaire fournis dans un premier temps étaient beaucoup trop grands, et les kits de formation que nous avions conçus n’étaient absolument pas adaptés à des adolescents peu ou pas alphabétisés.

Compte tenu de l’ampleur du problème, une demande d’aide a été adressée au Direct Aid Program (DAP) du gouvernement australien. Grâce aux fonds du programme AusAid, la mission australienne (High Commission) de Dhaka a accepté d’assurer une prise en charge financière.

Le projet Protection oculaire chez les jeunes au travail a été défini sur la base d’une coopération entre le SSC et le NTSC pour la poursuite du travail de conception et de mise en œuvre d’un programme innovant de prévention des accidents oculaires chez les jeunes employés dans les petites entreprises de travail des métaux de Sherpur.

Ce projet commun comportait la conception de supports d’éducation à la sécu-rité culturellement adaptés aux travailleurs et à leurs employeurs, la conception d’une signalétique sur la sécurité oculaire pour de jeunes travailleurs peu ou pas alphabétisés, la fourniture d’équipements de protection oculaire de dimen-sions adaptées aux adolescents (répondant à un besoin urgent) et, autre aspect très important, des stages pratiques de formation de formateurs, destinés aux coordonnateurs en santé et sécurité présents sur le terrain et axés sur les besoins spécifiques des jeunes travailleurs.

Avant le lancement du projet, un audit sur les accidents oculaires des jeunes travailleurs et les postes de travail, couvrant l’ensemble des petites entreprises de la région de Sherpur, a été mené par des intervenants du SSC. Après plusieurs mois d’un travail intensif de planification de part et d’autre, les membres australiens de l’équipe d’animation du projet ont pris l’avion pour Dhaka en février 2005.

Plus de 220 paires de lunettes de protection et masques de soudage/oxycoupage financés par le DAP avaient déjà été envoyés au Bangladesh. Uvex, le fournisseur australien de matériel de sécurité, ainsi que plusieurs petites entreprises du Sud de l’Australie, avaient en outre fourni gratuitement près de 200 paires de lunettes de protection pour adultes destinées à être distribuées dans le cadre du projet, qui avaient déjà été expédiées au Bangladesh.

Une série de transparents de formation à la prévention des risques oculaires avaient été conçus pour assister les fonctionnels de santé et les coordonnateurs de terrain locaux dans l’éducation des jeunes travailleurs et de leurs employeurs. La version initiale de ce support avait été réalisée en Australie ; il était essentiel de réaliser une version bengalie pour les ateliers de formation.

Les employeurs ont d’abord hésité à envoyer leurs jeunes travailleurs aux ate-liers de prévention des risques oculaires, car ils craignaient d’être en infraction avec la réglementation du travail. En effet, la réglementation du Bangladesh stipule que les enfants de moins de 14 ans ne doivent pas être affectés à des postes de travail dangereux. Compte tenu de la charge physique liée au travail et au soudage des métaux, les travailleurs les plus jeunes étaient généralement proches de cet âge.

Les premiers jours ont été passés, dans des conditions de chaleur intense, à faire le tour des ateliers de travail des métaux et du bois en incitant les employeurs à envoyer leurs jeunes salariés aux sessions de formation sur la sécurité oculaire organisées avec le concours du Dr. Harun.

T h e G l o b a l O c c u p a t i o n a l H e a l t h N e t w o r k12

Au cours des ateliers, l’équipe chargée du projet montrait aux jeunes travailleurs comment protéger leurs yeux lors des travaux de soudage, oxycoupage, usinage, rectification, meulage et ébarbage, et des lunettes de protection adaptées étaient remises aux participants. Cette formation à la prévention des accidents par le port d’équipements de protection oculaire suscitait l’enthousiasme des jeunes.

Treize ateliers ont été organisés au total pour plus de 320 employeurs et salariés. Un point particulièrement positif a été la participation d’un grand nombre de travailleurs parmi les plus jeunes, d’autant qu’un lot de 220 lunettes de protection de petite taille, financé par le DAP, avait été apporté à Sherpur à leur intention.

Le Projet Protection oculaire chez les jeunes au travail a eu les résultats suiv-ants :

n Un audit sur les accidents du travail chez les jeunes et la sécurité au travail a été réalisé par les intervenants du SSC auprès de l’ensemble des petites entreprises de la région.

n La collectivité, les employeurs et les salariés ont bénéficié de consultations et d’actions de sensibilisation à la nécessité de mettre en œuvre des stratégies de prévention des risques oculaires.

n Un kit de formation à la protection oculaire a été conçu pour assister les professionnels de santé et les coordonnateurs de terrain dans l’éducation des jeunes travailleurs et de leurs employeurs.

n Des visites sur site ont été réalisées auprès des entreprises de travail des métaux, notamment de celles qui employaient de jeunes travailleurs, pour promouvoir les ateliers de prévention des risques oculaires.

n Treize ateliers interactifs de prévention des accidents oculaires ont été organisés au total.

n Des lunettes et des masques de protection individuelle ont été remis à près de 250 jeunes et 70 adultes employés au travail des métaux par des entreprises de la Sherpur Safe Community.

n Une signalétique culturellement adaptée a été mise en place dans une soixantaine d’entreprises employant de jeunes travailleurs.

n Les coordonnateurs de santé de la Sherpur Safe Community ont été for-més à l’évaluation des risques oculaires en milieu de travail et aux règles d’utilisation d’équipements de protection oculaire adaptés pour les jeunes effectuant des travaux de soudage et de travail des métaux. Ce stage de formation de formateurs visait à apporter aux coordonnateurs de terrain les compétences nécessaires pour poursuivre la promotion des mesures de protection oculaire en milieu de travail.

n Deux membres du réseau OMS des Communautés sûres ont ainsi mené une action collaborative pour l’amélioration de la sécurité des jeunes travailleurs.

Le projet Protection oculaire chez les jeunes au travail a donc eu de multiples retombées.

La mise en œuvre d’une démarche collaborative institutionnelle ciblée a permis d’apporter de véritables changements dans les pratiques de santé et de sécurité de nombreuses entreprises de Sherpur. Le succès du projet montre l’efficacité d’une action collaborative et intersectorielle pour des résultats durables en matière de santé et de sécurité au travail.

Il est clair que les programmes visant à améliorer la santé et le bien-être des employeurs et des salariés ont un impact positif sur tous les intéressés. Ils sont bénéfiques pour les entreprises, pour les salariés et pour leurs familles – tout particulièrement les familles des pays en développement.

Ce séjour au Bangladesh a été riche en expériences. Nous n’oublierons jamais notre tournée des entreprises de travail des métaux et du bois, ni l’amitié sincère et le partage d’un même objectif avec les travailleurs, jeunes et adultes, qui ont suivi les ateliers de prévention des risques oculaires.

Le Bangladesh est souvent présenté comme une nation désespérément pauvre et démunie. En réalité, c’est une nation de gens résolus, obligés de travailler très dur au quotidien pour gagner leur vie, nourrir leur famille et améliorer leur existence.

Le plus important pour notre équipe australienne a été la rencontre entre des individus ayant un intérêt commun et poursuivant le même but. Nos homo-logues spécialistes de santé et de sécurité et les membres de la communauté bangladaise avec lesquels nous avons été amenés à travailler nous ont été très reconnaissants d’être venus une troisième fois d’Australie pour participer à ce projet véritablement collaboratif.

Avec le recul, je suis persuadé que notre coopération se traduira par des avancées durables. Evoquant ce que le projet représentait pour eux, l’un de nos collègues bangladais a écrit :

« Nous avons passé de bons moments ensemble. C’était bien pour Sherpur de travailler avec vous – nous espérons en avoir à nouveau l’occasion. Aujourd’hui, il y a encore plus de jeunes travailleurs pau-vres qui se protègent les yeux et travaillent en sécurité. Vous nous avez fourni des équipements de protection et des formations, mais surtout, vous nous avez donné votre amitié et quelque chose de très important : votre soutien et vos encouragements. Nous sommes fiers de ce que nous avons accompli ensemble. »

Par-dessus tout, ces projets conjoints ont marqué une étape importante dans l’instauration de relations de collaboration durables entre nos deux pays. Pour les citoyens du monde que nous sommes, ce type de projets est l’occasion de partager et d’apprendre les uns des autres.

GOHNET infosLe Dr Ivan Ivanov rejoint l’Equipe de Médecine du Travail au siège de l’OMS à Genève

Originaire de Bulgarie, le Dr Ivan Ivanov est médecin. Après une spécialisation en médecine du travail dans son pays natal, il obtient un PhD en sociologie de la santé et de l’environnement à l’Université d’Etat du Michigan, où il est titulaire d’un poste de maître-assistant adjoint. Le Dr Ivanov a été médecin du travail dans différents services régionaux de santé publique et expert en santé au travail auprès du Ministère de la santé de Bulgarie, où il a géré un projet européen de restructuration de la santé au travail en Bulgarie. Fin 2000, il entre au Bureau régional de l’OMS

pour l’Europe comme Fonctionnaire technique dans le cadre du Programme Spécial Environnement et Santé, où il travaille sur les politiques de santé envi-ronnementale et, à partir de 2003, sur la santé au travail. En 2004, le Dr Ivanov est nommé à la direction du programme de santé au travail mis en place par le Bureau régional pour l’Europe. En date du 1er juillet 2005, il a été nommé au poste de Scientifique au sein de l’Equipe de Médecine du Travail.

Mme Suvi Lehtinen remplace le Dr Ivan Ivanov au Bureau régional pour l’Europe de l’OMS

Originaire de Finlande, Mme Suvi Lehtinen est actuelle-ment Chef du service d’information et de relations inter-nationales de l’Institut finlandais de santé au travail, une institution connue dans le monde entier et l’un des Centres Collaborateurs OMS les plus actifs dans le domaine de la santé au travail. Dans le cadre des activités d’information et des relations internationales de l’Institut, elle a notamment eu la charge d’importants programmes de coopération internationale, de la diffusion de l’information au niveau national et de la mise en place de réseaux télématiques.

Mme Lehtinen a réalisé de nombreuses publications dans le domaine de la santé au travail. Elle a participé activement à la conception et à la mise en œuvre du Plan de travail des Centres Collaborateurs OMS pour la médecine du travail en Europe et dans le monde. En outre, Mme Lehtinen a l’expérience du travail avec des pays d’Europe, d’Afrique et d’Asie.

L’Equipe de Médecine du Travail de Genève, Suisse

De gauche à droite :

Coordonnateur : Carlos Corvalan ó Rédactrice en chef : Evelyn Kortum ó Rédactrice en chef adjointe : Kati Bozsoki ó Point focal Médecine du travail : Gerry Eijkemans ó Scientifique : Ivan Ivanov

T h e G l o b a l O c c u p a t i o n a l H e a l t h N e t w o r k

Réunion du Comité de planification du Réseau mondial des Centres Collabora-teurs OMS pour la médecine du travail, consacrée à l’élaboration du Plan de tra-vail 2006-2010, Witwatersrand University Medical School, Johannesburg, Afrique du Sud, 16-17 septembre 2005Cette réunion, consacrée à l’élaboration de la structure et du contenu du nouveau Plan de travail 2006-2010 du Réseau mondial des Centres Collaborateurs (CC) OMS pour la médecine du travail, s’est tenue à l’Institut national de médecine du travail. Y participaient les représentants du Comité consultatif du Réseau (OMS, NIOSH, NIWL, ICPS, FIOH) et du Comité de planification (présidents des 15 Groupes de travail spéciaux – Task Forces – du Plan de travail 2001-2005), de l’IOHA, de la CIST et de l’OIT. Ce compte-rendu rapide donne un aperçu

Domaine d’activité 2 : Critères d’intervention et politiques et programmes d’action nationauxDirecteur à titre provisoire : Andrew Curran (HSL, Royaume-Uni) ; Di-recteur adjoint à titre provisoire : Marco Maroni (ICPS, Italie) ; Conseiller : Kari Kurppa (FIOH, Finlande)

n Profils SST nationaux

n Conception d’indicateurs en santé au travail

n Surveillance

n Recherche

n Politiques et plans nationaux et régionaux, bonnes pratiques

n Des connaissances à l’action

Domaine d’activité 3 : Démarches pratiques d’identification et de réduction des risques professionnelsDirecteur à titre provisoire : Stavroula Leka (U. Nottingham, Royaume-Uni) ; Directeur adjoint à titre provisoire : Hans Thore Smedbold (AIHT) ; Directeur adjoint à titre provisoire pour la Boîte à outils Silice : Rick Nie-meier (NIOSH, Etats-Unis) ; Conseiller : David Zalk (IOHA)

Améliorer les conditions de travail par la conception et la mise en œuvre d’outils et de méthodes simples de réduction des risques.

Projets mondiaux : conception et mise en œuvre de boîtes à outils

n Boîte à outils internationale Maîtrise des risques chimiques

n Autres boîtes à outils produits chimiques (amiante, notamment, et autres produits à définir)

n Boîte à outils Maîtrise des risques liés à la silice

n Facteurs physiques (bruit, vibrations, contrainte thermique chaude/froide)

n Facteurs ergonomiques

n Facteurs psychosociaux

n Sécurité

n Evaluation économique

n Risques biologiques (notamment VIH, SRAS, grippe aviaire, etc.)

n Risques par secteurs (secteur santé, bâtiment, agriculture, mines)

Domaine d’activité 4 : Education et formation, supports techniquesDirecteur à titre provisoire : Leslie Nickels (U. Illinois, Etats-Unis) ; Di-recteur adjoint à titre provisoire : Mohammed Jeebhay (U. du Cap, Afrique du Sud) ; Conseiller : Tom Robins (U. Michigan, Etats-Unis)

n Programmes SST pour l’enseignement supérieur

n Formations SST tous niveaux

n Formations en ligne, supports électroniques ou imprimés, CD-ROM

n Plaquettes, brochures, fiches de données, supports techniques

n Bibliothèque Electronique Mondiale de Supports de Formation

Domaine d’activité 5 : Création et développement de services de santé au travailDirecteur à titre provisoire : Timo Leino (FIOH, Finlande) ; Directeur adjoint à titre provisoire : Mary Ross (NIOH, Afrique du Sud)

n Santé au travail pour les groupes les plus vulnérables (économie informelle, enfants, migrants)

n Santé au travail pour les groupes à haut risque

n Mécanismes de fourniture de prestations pour les petites et moyennes entreprises et l’économie informelle

n Extension et accèsExtension et accès

des décisions adoptées et de la nouvelle structure du Plan de travail. Le rapport complet, établi par Leslie Nickels, University of Illinois at Chicago Great Lakes Centers for Occupational and Environmental Safety and Health, peut être consulté sur notre site (www.who.int/occupational_health/network/en/).

A partir des résultats de la période en cours (Plan de travail 2001-2005) en termes de succès ou d’échecs, les participants ont décidé de modifier la structure actuelle du Plan de travail mondial et de passer de 15 Groupes de travail spéciaux à six Domaines d’activité (Activity Areas, AA) pour la période 2006-2010.

Domaine d’activité 1 : Analyse de la situation mondialeDirecteur à titre provisoire : Kaj Elgstrand (NIWL, Suède) ; Directeurs adjoints à titre provisoire : Marisol Concha (ACHS, Chili), David Rees (NIOH, Afrique du Sud) et Frank Pot (TNO, Pays-Bas) ; Conseiller : P.K. Abeytunga (CCOHS, Canada)

n Effets de la mondialisation et des modèles d’emploi sur la santé au tra-vail

n Conception d’actions destinées à améliorer la santé au travail

13

T h e G l o b a l O c c u p a t i o n a l H e a l t h N e t w o r k

Domaine d’activité 6 : Communication et création de réseauxDirecteur à titre provisoire : Claudina Nogueira (NIOH, Afrique du Sud) ; Directeurs adjoints à titre provisoire : Max Lum (NIOSH, Etats-Unis), PK Abeytunga (CCOHS, Canada) ; Conseiller : Alberto Zucconi (IACP, Italie)

n Mobilisation des ressources (également de la responsabilité de chaque domaine d’activité)

n Marketing

n Création de réseaux

n Evaluation

n Partage d’informations (portail mondial OMS/OIT, médias électroniques et imprimés)

Critères applicables aux projets dans le cadre du Plan de travail 2006-2010Il a été convenu que tous les projets devraient répondre aux cinq critères suiv-ants :

1. S’inscrire dans l’un des six Domaines d’activité

2. Comporter une collaboration avec des CC d’autres pays

3. Porter sur un problème de santé au travail d’importance mondiale (connue ou anticipée)

4. Faire apparaître clairement les bénéfices et les bénéficiaires du projet

5. Préciser l’impact du projet (mondial, régional, multi-pays, national*).* Les projets ne bénéficiant qu’à un seul pays ne seront pas acceptés, sauf circonstances particu-lières, après consultation avec le Secrétariat de l’OMS

Mandats et calendriersUn délai compris entre septembre 2005 et juin 2006 a été jugé nécessaire pour qu’une proposition suffisamment élaborée soit présentée à la Réunion mondiale du Réseau, pour décisions définitives, à Stresa, Italie, en juin 2006. Les mandats et calendriers des Directeurs et Directeurs adjoints à titre provisoire et des Directeurs et Directeurs adjoints permanents ont été établis comme suit.

Dispositions provisoires pour les Domaines d’activité (AA)Directeurs AA : engagement à 25 % du temps entre septembre 2005 et juin 2006

Directeurs adjoints AA : 10-25 % du temps sur la même période

Conseillers AA : pas de pourcentage exigé, activité de conseil

Mandat :

n « Tenir le planning » en vue de la Réunion des CC à Stresa

n Préparer une description du Domaine d’activité pour diffusion en no-vembre 2006 à tous les CC, l’OIT, la CIST, l’IOHA et l’IEA

n Elaborer un document de Description et Résumé du Domaine d’activité (plan stratégique précisant le but, le contenu, les projets multicentriques possibles, les indicateurs de succès et les ressources)

n Examiner les réponses reçues en janvier 2006 et compléter la description et le contenu du domaine d’activité pour la mi-mars 2006

n S’assurer que les projets répondent aux critères d’inclusion

n Contacter les Directeurs de CC, l’OIT, les ONG en cas de besoin

n Favoriser la répartition géographique en projets multicentriques

n Proposer des noms pour le Directeur/Directeur adjoint permanents

Dispositions permanentes pour les Domaines d’activité (AA)Directeurs AA : engagement à 25 % du temps entre juin 2006 et 2010

Directeurs adjoints AA : engagement à 10-25 % du temps pour la même période, pour assister les Directeurs

Conseillers : pas de pourcentage exigé, activité de conseil

Qualités des directeurs

n Expérience internationale ; compétences relatives au Domaine d’activité

n Qualités d’organisation

n Implication dans un (des) projet(s) relevant du Domaine d’activité

Mandat

n Etablir le programme

n Promouvoir les collaborations

n Etre en contact personnellement avec les Chefs de projets et l’OMS

n Inciter les CC à soumettre et à mener des projets

n Examiner les projets

n Assurer le suivi des projets et rendre compte à l’OMS

n Tenir à jour le plan du Domaine d’activité dynamique

n Promouvoir le partage de solutions entre pays

n Assurer la coordination avec d’autres Domaines d’activité

n Mettre en place des équipes

n Evaluer les programmes

Nomination

Elle nécessite l’approbation du Directeur du CC et la confirmation du Secrétariat de l’OMS et du Comité consultatif.

Enjeux

Les enjeux suivants ont notamment été évoqués lors des discussions sur la conception et la mise en œuvre du nouveau Plan de travail : optimiser les res-sources, assurer la cohérence entre le travail du Réseau des CC et le Plan d’action mondial de l’OMS pour 2007, améliorer la visibilité de la santé au travail par un positionnement et des partenariats stratégiques et maintenir l’excellent niveau de coordination, d’enthousiasme et d’engagement de tous pour l’amélioration de la santé au travail.

Congrès de la CIST en juin 2006

Les organisateurs attendent 2000 à 3000 participants. L’OMS tiendra sa Réunion du Réseau mondial des Centres Collaborateurs les 8 et 9 juin 2006 à Stresa, en Italie. Aucun droit d’inscription n’est exigé pour participer à la réunion des CC, mais l’hébergement est à la charge des participants. Marco Maroni, Directeur du Centre international pesticides et sécurité (ICPS), appelle les participants à réserver leur chambre d’hôtel dès que possible. L’ICPS assurera le secrétariat de la réunion des CC. Près de 150 représentants de CC sont attendus. Le congrès de la CIST se tiendra à Milan du 11 au 14 juin 2006. Les CC pourront présenter des informations sur leurs travaux lors du Congrès de la CIST. Les résumés étaient demandés pour le 15 octobre 2005.

Dates à retenirRéunion des Centres Collaborateurs, 8-9 juin 2006 à Stresa, et Congrès de la CIST, 11-14 juin 2006 à Milan, Italie

Résumé du rapport assuré par la Rédaction.

Disponible sur le site : http://www.who.int/entity/occupational_health/publications/toolkit2005/en/index.html

Page 15, colonne de gauche

La Lettre du réseau GOHNET - Informations aux auteurs

Informations générales

14

T h e G l o b a l O c c u p a t i o n a l H e a l t h N e t w o r k 15

La Lettre du réseau GOHNET est un support d’information et de communication destiné à toutes les personnes dont l’activité ou les centres d’intérêt sont liés au domaine de la santé au travail.

n La Rédaction se réserve le droit d’assurer la mise en forme éditoriale de tous les textes publiés.

n Les auteurs de contributions proposées pour publication sont priés d’indiquer précisément leurs nom et qualité, les programmes, départements, instituts auxquels ils appartiennent, ainsi que leur adresse électronique.

Pourquoi rédiger un article pour GOHNET ?

Il est de la responsabilité des experts d’assurer la diffusion de leurs points de vue et de leurs connaissances. Le Réseau des experts en santé au travail ne cesse de s’étendre et la Lettre peut vous aider à nouer de nouvelles relations et à développer les échanges avec les membres de la communauté des experts en santé au travail.

Quels types d’articles publions-nous dans GOHNET ?

Compte tenu de la diversité de notre lectorat, les articles doivent être à la fois informatifs et accessibles aux non-spécialistes. Nous n’acceptons pas les articles basés sur des données qui n’ont pas été acceptées pour publication après examen par un comité de lecture ; ce type d’article est du ressort de la presse spécialisée.

Nous publions des articles offrant un large aperçu d’un domaine particulier, une discus-sion théorique, un commentaire critique sur des contributions publiées récemment dans GOHNET, ou des articles consacrés à des aspects pratiques, appliqués.

Vous pouvez consulter les précédents numéros de la Lettre sur le site http://www.who.int/occupational_health/publications/newsletter.

Comment rédiger mon article ?

Les articles doivent s’adresser à un public éclairé et instruit, mais non spécialisé ; en effet, l’ensemble des lecteurs ne peut pas avoir une connaissance approfondie de tous les sujets traités. Les contributions doivent donc être rédigées dans un langage clair, non technique, de nature à susciter l’intérêt de la majorité des membres du réseau.

Les propos sexistes, racistes, discriminatoires ou méprisants sont à proscrire.

La longueur des articles doit être comprise entre 800 et 2000 mots (références non comprises) ; le manuscrit doit être présenté en double interligne, avec des références

bibliographiques complètes et un décompte précis des mots (références non comprises). Des illustrations pertinentes, sous la forme d’images numérisées haute qualité, sont les bienvenues.

Comment soumettre un article ?

Adresser votre article en pièce jointe à l’adresse électronique suivante : [email protected].

Courriers à la rédaction

Si vous souhaitez faire part de votre avis sur un article que nous avons publié, vous pouvez adresser un courrier électronique ou une lettre à la Rédaction. Si vous avez des données substantielles à présenter à l’appui d’un point de vue significativement différent, nous ac-ceptons les commentaires d’une longueur maximale de 1000 mots, soumis dans les deux mois suivant la publication de l’article original.

Comptes rendus de conférences ou d’ateliers

De brefs comptes rendus de conférences ou d’ateliers intéressant un large public peuvent être adressés à la Rédaction dans le mois suivant la manifestation (700 mots au maximum). On mettra l’accent sur les faits nouveaux intéressant le plus grand nombre, plutôt que sur les informations générales relatives à la conférence.

Références bibliographiquesOn trouvera ci-dessous un exemple du style à utiliser :

1. Herbert R, Gerr F, Dropkin J. Clinical Evaluation and Management of Work-Related Carpal Tunnel Syndrome. Am J Ind Med 2000 37:62.

2. Pelmear PL. Hand-Arm Vibration Syndrome. An Overview. In: Hand Arm Vibration Syndrome. HHSC Handbook No. 24. 1999. P 2.

3. Piligian G, Herbert R, Hearns M, Dropkin J, Lansbergis P, Cherniak M. Evaluation and Management of Chronic Work-Related Musculoskeletal Disorders of the Distal Upper Extremity. Am J Ind Med 2000 37:75.

Rédactrice en Chef : E. Kortum, Rédactrice en Chef adjointe : K. Bozsoki

Conception : J-C. Fattier

© Organisation mondiale de la Santé 2005

Tous droits réservés. Les publications de l’Organisation mondiale de la Santé sont à commander auprès de l’équipe Marketing et diffusion, Organisation mondiale de la Santé, 20 avenue Appia, 1211 Genève 27, Suisse (téléphone : +41 22 791 2476 ; télécopie : +41 22 791 4857 ; adresse électronique : [email protected]). Les demandes d’autorisation de reproduction ou de traduction des publications de l’OMS – que ce soit pour la vente ou une diffusion non commerciale – doivent être adressées à l’unité Publications, à l’adresse ci-dessus (télécopie : +41 22 791 4806 ; adresse électronique : [email protected]).

Les appellations employées dans la présente publication et la présentation des données qui y figurent n’impliquent de la part de l’Organisation mondiale de la Santé aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones, ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières

ou limites. Les lignes en pointillé sur les cartes représentent des frontières approximatives dont le tracé peut ne pas avoir fait l’objet d’un accord définitif.

La mention de firmes ou de produits commerciaux n’implique pas que ces firmes ou ces produits sont agréés ou recommandés par l’Organisation mondiale de la Santé, de préférence à d’autres de nature analogue. Sauf erreur ou omission, une majuscule initiale indique qu’il s’agit d’un nom déposé.

L’Organisation mondiale de la Santé ne garantit pas l’exhaustivité et l’exactitude des informations contenues dans la présente publication et ne saurait être tenue pour responsable.

Imprimé à Genève, Suisse.

Imprimé sur papier fabriqué à partir de résineux cultivés dans des plantations aménagées où un arbre au moins est replanté pour chaque arbre abattu.

CONTACTS

Siège de l’OMS(www.who.int/occupational_health)Département Protection de l’environnement humainProgramme Médecine du travail et hygiène du milieuGenève, SuisseTélécopie : (41) 22 791 1383Courrier électronique : [email protected]

Conseillers régionaux OMS pour la santé au travail :Bureau régional de l’Afrique (AFRO)(www.whoafr.org/)Brazzaville, CongoTélécopie : (242) 81 14 09 ou 81 19 39Courrier électronique : [email protected]

Bureau régional des Amériques (AMRO/PAHO)(www.paho.org/)Washington DC, Etats-UnisTélécopie : (202) 974 36 63Courrier électronique : [email protected]

Bureau régional de la Méditerranée orientale(EMRO) (www.who.sci.eg)Le Caire, EgypteTélécopie : (202) 670 24 92 ou 670 24 94Courrier électronique : [email protected]

Bureau régional de l’Europe (EURO)(www.who.dk)Copenhague, DanemarkTélécopie : (45) 39 17 18 18Courrier électronique : [email protected]

Bureau régional de l’Asie du Sud-Est (SEARO)(www.whosea.org)New Delhi, IndeTélécopie : (91) 11 332 79 72Courrier électronique : [email protected]

Bureau régional du Pacifique occidental (WPRO)(www.wpro.who.int)Manille, PhilippinesTélécopie : (63) 2 521 10 36 ou 2 526 02 79Courrier électronique : [email protected]

T h e G l o b a l O c c u p a t i o n a l H e a l t h N e t w o r k16