Le Dieu de la Bible vient des étoiles - nicoleguihaume.eu · 1. L’Arche d’Alliance 2. Le...

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TabledesmatièresPourCeuxquil’AurontLuetPourCeuxquinel’AurontpasLu...

Unlivred’histoire?L’élaborationdelaBibleImportancedelatraductionlittéraleBrefrésuméexplicatifLaGenèsesembleconfirmerlesoriginesextraterrestresdel’hommeBasesconceptuelles

?"L’"Esprit[ruàch]רוח2[Elohìm]אלהיס3

Significationspossiblesd’Elohìm?...BienouTombés,Descendus,[Nephilìm]נפלים4

LetroisièmeinconvénientEnrésumé...

l’HommedeCréationDoubleLaAdàm)]אךם5Le[tselèm](צלם)Teema-[Tselèm],Tiit-[Afàr]L’ADN,l’argileetlasciencemoderne[Nishmàtchajim],lesouffledeviePourconclure

6Monothéisme,Monolâtrie,ouAutreChose?Lebeau-pèredeMoïseetYahvéMoïserencontreYahvéMoïseparledeYahvéYahvéparledeluiUnepremièreetcourteréflexion...JosuéetlenouveauchoixLepolythéisme,lesElohìmetl’ÉgliseIlsétaientnonseulementnombreux,mais...LenomdeYahvéQuestionsEnguisedesynthèse...Le"sacré"matérialisteetleconceptd’"anarchie"51

PropriétéValantPeupleUn[amsegullàh]עםסגלה7ParallèlesumérienUnchoixàvaleuruniverselle?LesHébreuxétaient-ilslesseulssémites?EtsilesSumériens?

Noé,fils"choisietprogrammé"desgardiens?Lestribusd’IsraëlEnconclusion...

GrilléeChairlaetElohìmLes[olòtetElohìm]עלתetאלהים8"Holocauste",[olà]עלתNoéMoïseCaïnetAbel"brûléParfum",[ketorèt]קטרתUnmélangeerroné?Questionsinévitables......etréponsespossiblesLesquestionsquialimententnotrecuriositéLachairbrûléeLesessencesvégétalesEnconclusion

?AngesDesmalakhìm)]מלאכים9LeCatéchismedel’ÉgliseCatholiqueLesHiérarchiesangéliquesdanslatraditionLes[malakhìm]dansl’AncienTestamentFlaviusJosèphe,sphèrescélesteset...uneincroyablevisionConclusion...

Lucifer–Satan[satàn]שטן10SatanSatan–hommeSatan–angeEnguisedesynthèse...LuciferLeLuciferd’ÉzéchielLeLuciferd’IsaïeEtiln'yapasquel’Église...Pourconclure...

?AngesdesSont-ilsChérubinsLes[kerubìm]כרבים11Sont-ilssimilairesaux[karibu]assyro-babyloniens?LesChérubinsdansl’AncienTestamentListecomplètedeleurscaractéristiquesDesquestionsjustifiées

l’ArchedeChérubinsLes[kerubìmberìt-ha-aròn]כרביםארוןהברית12d’Alliance

1.L’Arched’Alliance2.LePropitiatoire3.LesChérubinsDeuxclefsdelecturepossiblesPremièrehypothèseRespecterlesmodesetlestempsSecondehypothèsePourconclure...

ChimiqueMiraclele:Élie[Eliàh]אליה13LesprêtresdeBaaletlachimieExplicationpossible......ethypothèsealternativePourconclure...delaréalitédurécitàl’élaborationreligieuse

CondamnationlaetPéchéLe[eden]עךן14Genèse28etsuivantsLepéchéoriginel?BienetMalLeserpenttentateurPourconclure

15LeDieudelaBibleVientdesÉtoilesCeDIEUQUIVIENTDESÉTOILESest-ilencoreicioua-t-ilquitté

leslieux?AnnexeGlossairegénéralBibliographie

Notesdebasdepage

Introduction

Ilestpourcommencernécessairededirequecettepublicationreprésenteleprolongementnaturelduprécédenttravail,intitulé:

LaBiblecommevousnel’avezjamaislue-Lesdieuxsont-ilsvenusdesétoiles?-

(Enfrançais:éditionsAtlantes-Interkeltia,www.interkeltia.com)Nousciteronsparconséquentcetouvragedans lespagesoù l’onrencontre

despointsimportants,quineserontévidemmentplustraitésdanslamesureoùilsaurontdéjàfaitl’objetd’undéveloppementspécifique.

Beaucoup d’écrits abordent le thème d’éventuels contacts avec descivilisationsextraterrestres–desouvragesquiont formulé l’hypothèsequedetelles civilisations seraient à l’originedenotrenaissanceetdenotre évolutionphysiologique comme culturelle. Cette richissime production livresque abordece sujet en citant et analysant certains passages de l’Ancien Testament sur labasedetraductionsconnuesdeversionsdelabiblequenouspossédonstous.

Maisilestpossibled’ensavoirplus,defouillerlesujetetdetransformerleshypothèsesencertitudesétabliespourparveniràdesréponsesprécises.

Partantdel’AncienTestament,cespagesapprofondissentlerécitpourcequin’apasétémisenévidenceàcejouroualors,pireencore,volontairementoubliéou interprété autrement afin de nous occulter ce qui pourrait s’y révélerdérangeant.

Sans aucune présomption de détenir la vérité, nous présentons ici lesdécouvertes supplémentaires ayant découlé d’un examen minutieux du récitbiblique,telquenouslelisonsdansdescodexhébraïquesplusanciens,àsavoirlaBibliaHebraicaStut-tgartensiarédigéesurlabaseduCodexmassorétiquedeLeningrad.

Àl’instardecequiaétéfaitdans le travailquiprécède, tous lespassagesdans lesquels figurent clairement des contenus inhabituels, inattendus etextraordinaires, ou faisant carrément référence à des éléments issus d’unéventuelautremonde,sontrestituésdanslalangueoriginaleaveclatraductionlittérale comportant un "mot à mot" très fidèle. Cette traduction utilise untableau où il est directement fait référence au texte original, ce qui offre aulecteurlapossibilitéd’avoirdirectementaccèsautextedelaBible.

Cetravaildécouledelavolontédeconduireuneanalysedutexteenfaisantappelàl’éventuelsensorigineldesracinesconso-nantiquesquifondentlesmots

hébraïques – un sens qui est indiqué dans les dictionnaires d’hébreu etd’araméen bibliques, ainsi que dans les études étymologiques etlexicographiquesdelalanguehébraïquedel’AncienTestament.Cetteétudeesttotalement inhérente à la méthode qui caractérise toute la pensée hébraïque,nourrie de discussions continuellement ouvertes et d’interprétations infinies,selon la conviction, comme dit le Talmud, que "la Tora n’est pas dans lescieux"1, une affirmation qui s’appuie sur l’interprétation indépendante desrabbinsàproposdel’interventiondivine.

La nécessité d’analyser sans relâche et de comparer continuellement lesconvictions de chacun, a mené à la construction d’une tradition qui vit decommentaires et d’interprétations concurrentes, et qui est donc sans cesse enquestion– toujoursmouvante et critique, trouvantdans l’adagepopulaire "UnHébreudeuxidées,deuxHébreuxcinqidées"unereprésentationsynthétiquequil’exprimeparfaitement.

Essayons ainsi, avec respect et humilité, de nous caler dans cette libertéd’analyseàtraversuntravailquecaractérisentdeschoixprécis:textehébraïqueoriginal, littéralité des traductions, importance et typologie des passages cités,maissurtout,volontédes’enteniràlaplusgrandecohérencepossibledansnosdéductions.

Aprèsavoirétudiédenombreuxexamensphilologiquesminutieuxmenésaufil des siècles et débouchant rarement sur des résultats certains etuniversellement acceptés, nous avons été incités à leur préférer une attitudeprivilégiant la possibilité de distinguer un fil conducteur sous-jacent auxdifférentsrécitsbibliques.Unexamenmenéaposteriori sur le travaileffectuénous confirme l’utilité d’un tel choix pourmaintenir une ligne de lecture, quirelève de cohérences logiques susceptibles d’expliquer ce que la philologie –surtout quand elle est conditionnée par différentes formes de la penséethéologique–finitsouventparlaisserirrésolu.

Nousdironsainsià l’intentiondesuniversitairesférusderecherchesqu’onnetrouveradansceslignespasd’examensminutieuxsurl’éventualitéquetelleexpression doive être considérée comme une "proposition se référant àl’onomastique" ou une "proposition à antécédent nominal" ou encore une"propositionàsenscorrélatif"...

Nousnenoussommespasnonpluspréoccupésdesavoirdéfinitivementsilavaleur sémantique était prioritaire ou pas dans les comparaisons decaractéristiques grammatico-syntaxiques dont s’occupe souvent l’exégèsetraditionnelle.

Nousavonssurtoutcherchéàlireletexteaveclaconvictionqueceluiquil’aécritneseposaitpasdequestionsdecegenre,maisavaitl’intentionderaconter

cequ’ilavaitvuetentendudire,avecunétonnementetunestupeurinévitablesquantauxcontenus traités ici.Quelsnefurentpasnonplusnosétonnementetstupeur lors de cette investigation, que nous vous souhaitons égalementpassionnanteet–surtout–enphaseaveclelecteurquiappréhendelesujetpourlapremièrefois.

Il s’agit évidemment d’un choix personnel et par conséquent discutable,maisilestannoncéiciafinqu’ilsoitbienclairpournoslecteursquecetravailapour caractéristique, entre autres, de privilégier une vision synoptique, la"chirurgie"philologiqueseconsacrantaucontraireàl’analysespécialisée.Danscebut,différentspassagesbibliquesfigurententantqu’exempledansunmêmechapitre,afindefaire ressortir lacorrespondancedescontenusetdemettreenévidencequ’ilsseconfirmentmutuellementselonuntableauquivalentementsecomposeraufuretàmesuredenosrecherches.

Nousnousdevonsparailleursd’exprimercetteremarquequineseveutpasnécessairement polémique, mais que nous pensons être incontournable : tousceux–oupresque–qui se sontpenchés sur laBible etont écrit l’histoiredupeuple d’Israël, sont des théologiens et non des historiens qualifiés. Lesprotocoles d’étude traditionnels ont ainsi principalement débouché surl’élaboration de nombreuses "théologies" qui sont, souvent, clairement etinévitablementcontradictoires:lapenséereligieuseetlanécessitéd’enaffirmerla substance surviennent toujours avant la nécessité de déterminer la véritéhistorique.Troisgrandesreligionsaumoinssebasentsurl’AncienTestament;auseindecelles-cisesontdéveloppésdescourantsdepenséequiont,aufildel’Histoire,cherchéàs’annulerlesunslesautresensereprochantmutuellementleurmanquedefondements.Enl’absencedevéritéscertainesetuniversellementacceptées, la clef de lecture fournie ici pourra ainsi largement être considéréecomme l’une des multiples possibles – de nature à stimuler des étudesultérieures.Rappelonsenoutre,pourcequiestdes incertitudesdontseparentnécessairementleslocalisationsgéographiquesetautresdatationsd’événements,que les études officielles et universitaires en sont continuellement émail-lées.Danscesétudes,lesdifférencestellesquelesrelèventlesdiversspécialistesquesont Feuerstein, Kak et Frawley, nous font penser qu’il existe des problèmesconsidérables dans des domaines auxquels la croyance commune attribue desconnaissances précises. Un exemple très clair en est l’un des sujets les plusrépandusque tout lemondeétudie,où ils relèventquedans lesreconstitutionsdeschronologiesdesPharaons..."ThedatesgivenbyEgyptologists forMenes,[...] range from 5867 B.C. [...] to 2224 B.C." ("Les dates que donnent leségyptologuespourMénès[...]vontde5867av.J.-C.[...]à2224av.J.-C.");onnoteainsiqu’ilyaunevariationde2500ans(!!!)entredifférentségyptologues

pourladatationdel’unificationdesHauteetBasseÉgyptequ’aopéréeMénès2.Rappelons-nousaussique ladatedudébutde l’occupationprogressivedu

continent américain était passée des premières "certitudes", qui la plaçaientautour d’il y a 10 à 12.000 ans, aux théories actuelles qui la font remonter àenviron20ou30.000ansenarrière.

Nous pouvons ainsi procéder sereinement : il reste encore beaucoup àdécouvrir,etlarecherchedoitnécessairementavanceraveccetteconvictionquece que nous nous imaginons connaître à ce jour pourrait bien ne pascorrespondreàlavérité.

Indicationsdelecture1)PassagescitésenhébreuavecleurtraductionlittéraleDanslarestitutiondutextehébraïque,nesontindiquéesquelesconsonnes,

pourtenircomptedelasourceinitialetellequ’elleétaitavantl’interventiondevocalisation effectuée par les "massorètes" et les "pointeurs" (On se reporterapour cesdeuxderniers termes à l’entrée "Massorètes"duglossaire à la finduprésentouvrage).

Dans les cas où nous avons voulu rendre la prononciation de la languehébraïque, nous avons choisi de ne pas utiliser les symboles phonétiquesofficiels, car ils resteraient de toute façon incompréhensibles pour les non-initiés.Onadoncreproduitlessonsleplusfidèlepossible,enn’utilisantquelesvoyelles et consonnes courantes de la langue française strictement nécessairespourrendreleson,quiserainséréentredeuxcrochets,parex.:עלת[olôt].

Nous sommes ainsi convaincus que les experts en phonétique ettranslittérationcomprendrontlesraisonsdecechoix.

Le Tableau qui suit donne un exemple de ce qu’on aura voulu fournir aulecteur:

–lapremièrelignecontientletextehébraïquenonvocaliséquiestludeladroiteverslagauche;

–ladeuxièmelignecontientlatraductionlittérale,elleaussiluededroiteàgauche.

2)TermessumériensetakkadiensComme déjà dit pour l’hébreu, nous avons choisi d’utiliser un graphisme

simplifiépourlatranscriptiondestermesappartenantauxlanguessumérienneetakkadienne,etce,sansavoirrecoursauxsymbolesouauxdivisionsdestermesen leurs composants, afin d’en rendre la lecture fluide sans générer deconfusions.

3)Elohìm,singulierouplurielUn chapitre entier est consacré au vocable Elohìm, et nous nous

contenterons préalablement de fournir ici une précision strictementfonctionnelle.

Le terme contient la désinence hébraïque du pluriel sauf que dans diverschapitres,illuiestsouventassociéunarticleet/ouunverbeausingulier.

LaBiblefaitainsietnousavons,iciaussi,faitdemême,entendantdanscescasattribuerl’actionà"celui"desElohìmquiadéfini lepacted’allianceavecMoïseetlepeuplequ’ilarassemblé.

Parconséquent,quandonditque l’Elohìmaaccompliunecertaineaction,oncomprendqu’elleaétéaccomplieparceluidesElohìmquiétaitconnudesHébreuxsouslenomdeYahvéetquiavaitunrapportspécifiqueaveceux.

Nousavonsainsivouluéviterl’utilisationalternéedeIl(singulier)etElohìm(pluriel)susceptibledegénérerdelaconfusion.Nousavonsenfindélibérémentchoisi décrire le terme avec sa majuscule initiale, même si l’exactitudegrammaticale voudrait qu’on utilisât une minuscule, sauf qu’une traditiondésormaisacquiseafaitdecettepratiqueunehabitudeetnousnousysommesdoncadaptés.

4)Pournepasinduiredeconfusionchezlelecteur,nousavons,pourletextefrançais, choisi de conserver les vocalisations les plus récurrentes, ou les pluscommunes dans les versets hébraïques cités, sans distinguer les diversesconstructions grammaticales présentes dans le texte massorétique (formeabsolue, forme construite) : nous avons par exemple toujours utilisé kevôd etYahvé,sanslesalterneraveckavodetYéhva.

Lasignificationdestermesnesouffriraaucunementdecechoix.ConseilànosamislecteursIlarrivesouventqu’unefoisterminéelalecturedeschapitresditsnormaux

d’un ouvrage, on saute les sections additionnelles complémentaires, lesconsidérant comme de simples appendices à valeur secondaire qu’on neconsulteraainsiqu’encasdenécessitéparticulière.

Voilàquiseraitenlacirconstancebienmalavisé.Leglossaireestfondamentalementunepartievéritablementconstitutivedu

livre,cederniery trouvantuncomplémentutiledu faitdes informationsqu’ilajoute,àsavoir:

•qu’ilenrichitlaconnaissancedumondedesSumériens/Sémitesd’oùilsembleraitquetoutprovienne;

•mentionnelesparallèlesaveclesautresculturesetcivilisations(AmériqueCentrale,Chine,Inde,Grèce,etc.);

•approfonditlesconnaissancesconcernantlespersonnagesetauteursanciens;et

• contient quelques curiosités et notices extrabibliques que leschapitres normaux n’abordent pas, celles-ci n’étant pas expressémentcontenuesdansl’AncienTestament.

Pour évaluer ce qui est affirmé ici, et uniquement à titre d’exemple, nousinvitonsnosamislecteursquilesouhaiterontàvérifiercequiestécritdansleglossaireàproposd’"Asarluhi",de"Bad-Tibira",de"Cargo(cultedesdieux)",de "Déluge", d’"Éden", d’"Enki", d’"Enmerkar", d’"Erreurs de la Bible",d’"Immortalitédesdieux",de"Vigne"etainsidesuite.

Le lecteurcurieux,enfin, trouveraégalementungrandnombred’élémentsdignesd’intérêtdanslespagesconsécutivesauchapitre15.

Ilnenousrestemaintenantplusqu’àvoussouhaiterunebonnelecture!

1

POURCEUXQUIL’AURONTLUETPOURCEUXQUINEL’AURONTPASLU...

...L’ouvrageprécédentétantsouventcitéennotedebasdepagedecelivre,ilpeutêtreutiled’avoirunesynthèsedesconcepts,hypothèsesetanalysesquiconstituentlefondementdetoutcequivasuivre.

Ceux qui connaissent le livre en question se remémoreront facilement lesthèmesabordésetpourront toutaussifacilementsuivrelaprogressiondenotrepropos.

Ceuxquineleconnaissentpastrouveronticiunesortederésuméconçudansun double but : permettre d’entrer rapidement dans le "vif du sujet" etcomprendre la pensée de l’auteur, base tacite de toutes les hypothèses etréflexions présentées ici, continuellement dérivée d’un travail de traductionlittéraledel’hébreumassorétiquequecontientleCodexdeLeningrad3.

Unlivred’histoire?

La Bible a fait l’objet des plus diverses clefs de lecture, généralementcompréhensibles, mais parfois aussi excessivement fantaisistes ; elle a ainsidonnénaissanceàdesinterprétationsthéologiques,allégoriques,métaphoriques,théosophiques, anthroposophiques, ésotérico-initiatiques, psychanalytiques etautres.

Chaqueinterprète,personneindividuelleouégliseétablieasouventprocédéde manière à trouver dans les textes des confirmations des doctrines et idéesauxquelles il adhérait, et sur lesquelles on a quelquefois aussi édifié desstructures complètesdepouvoir.Nouspensonsaux luttesmenées tout au longdes siècles, dès les premières décennies de l’ère chrétienne, entre les diversgroupesquisedisputaient,etsedisputentencore,lecontrôledesconsciencesetl’administration de la "vérité" doctrinale. Nous pensons ici aux nombreuses

"théologies", d’ailleurs souvent élaborées sur un mode excessivementconflictuel, présentes dans les trois religions qui ont toutes leurs racines dansl’Ancien Testament. Dans le développement des différentes doctrines, lesinterprètesfontfréquemmentensortequelestextesseplientàleursexigences,et le sens qu’ils leur donnent est ainsi lu à la lumière d’une "vérité" dontl’originesembleparfoisêtreproprementexterneauxtexteseux-mêmes.

La réalité, cependant, semble souvent dépasser toutes les volontésimaginables d’interprétation ; elle finit parfois par s’imposer en dépit de ceuxqui veulent la ramener sur certains sentiers choisis, adaptés aux convictionsqu’ilsentendentvéhiculer.

DéjàRashideTroyes–l’undesplusgrandsexégèteshébreux(Xe-XIes.av.J.-C.)–avaitabordéceproblèmeessentiel,etvéritablementdéterminantànosyeuxau regarddeshypothèsesdéveloppéesdansce travail. Il a affirméqu’onpouvaitattribuerjusqu’à70significationsdifférentesauxmotsdelaToràh,unepour chacune des 70 langues en lesquelles la langue humaine originelle étaitsubdiviséedutempsdelaconstructiondelaTourdeBabel,saufqu’ilya–ditjustementcecommentateur–unesignificationquecesmots"nepeuventpasnepasavoir":cellequiest"littérale".

Ils’agitbiendecela:démontrerquelesauteursdelaBibleontvoulunousdireexactementcequ’ilsnousontdit,sansmaliceaucune,nimystèrequinesedévoileraitqu’àtraversdesvoiesobscuresetpérilleuses.

Il est un acronyme qui renferme immanquablement les quatre méthodesgénéralesqu’onpeutadopterpourétudierlaToràh,c’est[pardès],untermequidésignele"verger".

Cet acronyme est composé des initiales \peshàt\, laquelle contient unesignification littérale élémentaire et son explication, [rèmez], qui désignel’indicequ’ondérived’acronymesoudevaleursnumériques,[derùsh],àsavoirl’interprétationhomilétique,etenfin[sod],l’ensembledeshypothétiquessecretsauxquels mène la Kabbale. On s’en tiendra ici à la première des quatreméthodes,danslaconvictionquetoutcequ’affirmeRashiquantà laprésencecertainedelasignificationlittéraleestvalide.

En faisantcechoix,nous respectonssurtout les intentionsde l’Elohìm lui-même, qui affirmait parler clairement avec Moïse (Nb 12 8) :

Essayonsalorsdefaireunexercicesimple:considéronsl’AncienTestamentcommeun livred’histoire,un textedans lequeldiversauteursd’unpeupleontvoulu raconter leur saga. Ayant en tête les précisions indiquées dans

l’introduction concernant la "chirurgie" des philologues, procédons enappliquant à l’ensemble des livres qui renvoient à l’Ancien Testament lescaractéristiques de toute analyse historiographique : nous devrons ainsiconsidérerqu’ilscontiendrontcertainementdesvérités,maisaussidesfauxsens,des erreurs, des oublis accidentels ou des dissimulations voulues ; certainsévénementsserontexagérésetlamentiondecertainsautresseraomise;lesfaitshistoriques pourront enfin être interprétés en fonction des objectifs et desmessages que l’auteur entendait véhiculer... Un livre d’histoire classique, ensomme, qui ne se distingue en général pas de ceux que nous connaissonsaujourd’hui.

À ce propos, certaines personnes ont demandé après la publication del’ouvrageprécédent : •Maiscommentest-ilpossibled’obtenirde telles thèsesen partant d’un texte aussi incertain, écrit dans une langue dont la polysémieinduitcontinuellementdesproblèmesd’interprétation?

Prenonsfaitetcausepourledoutefondamentalcontenudanscettequestion,et adressons celle-ci aux théologiens qui ont depuis 2000 ans érigé sur ces"doutes" des "certitudes" dont émane un caractère "absolu", susceptibles deconditionner et déterminer les formes qu’adoptera la vie éternelle de quelquesmilliardsd’hommes.

Nous n’avons quant à nous pas cette prétention et nous avanceronsconformément à notre choix méthodologique, conscients que l’existences’assimilesouventàunparcoursd’obstacles.

Pour approfondir ce que nous présentons ici, nous devons nous rappelerqu’unedescaractéristiquesincontournablesdechaquetexteetdechaqueépoqueest la suivante : les auteurs écrivent en utilisant les catégories culturelles,conceptuellesetlinguistiquesdontilsdisposent.

Chaqueauteuresteneffetfilsdesonépoqueetemploielesinstrumentsdecommunicationquecettemêmeépoquemetàsadisposition.Ilseraenmesurede le faire avec plus oumoins d’habileté,mais il ne pourra par exemple pasutiliser des termes encore inconnus pour décrire des réalités nouvelles etextraordinaires.

Nous n’ignorons certes pas que divers courants tendent à considérer unegrandepartiedesrécitsbibliquescommemythiques;certainsspécialistesnientmêmel’existencedupersonnagedeMoïseetlavéracitédetoutcequelaBibleluiattribue.

Maisque laBible soit surtoutun livred’histoireestdésormaisamplementdémontré par des études historiques, et les preuves émaillant des documentsissusd’autrespeuplesetautresfouillesarchéologiques.Denombreusespartiesde l’Ancien Testament autrefois regardées comme mythiques ou légendaires

sont en trainde trouverdes confirmations : l’Exodenotamment, qui s’associeauxfléauxd’Égypteetàlatraversée"miraculeuse"delamer,enestdecepointdevueunbonexemple.

Maisilyad’autresexempleslumineux:combienétaient-ilsdonc,ceuxquiconsidéraient l’existence de Ninive comme une légende que seule la Bibleévoquait,avantquedesfouillesnelarévélassentaugrandjour?

Oucombienyenavait-ilainsiànierl’existencedupeupleappelé"Chittim"dans laBible avant qu’on ne découvrît la première ville hittite deHattusa enTurquie?

Le simple bon sens veut enfin que pour attribuer ou retirer l’attribut"légendaire","mythique","allégorique"etautresàcertainsrécitsdelaBible,ilsoit nécessaire d’user de prudence, car une découverte quelconque pourrait àtout moment révéler que ce que Ton croyait être le fruit de l’imaginationcorrespondeaucontraireàlaréalité.

C’estbiencequ’il est advenudecertainsdes récitsque recèlent les livresbibliques,quiontpostérieurementétécorroborésparladécouvertedestèlesetd’inscriptionsvenantd’autrespeuples:le2eLivredesRois(18:13)faitallusionausiègevictorieuxmenéparSennachéribdevantlesvillesdeJudéeen701av.J.-C., tout comme une stèle excavée à Korsabad, dont les reliefs mettent enévidencel’assautdelavillejudéennedeLakish,d’oùSennachéribenvoyasoncommandantàJérusalemavecunedemandedereddition(2R1819ets.).OuencoreladécouvertedusiteassyrienquelaBibleconnaissaitentantqueResen,la"grandecité"(Gn1012),quis’avéraitêtreuncentred’élevagedechevaux,leterme hébraïque resen (דסן) désignant justement une "bride", ou "mors decheval".

L’interprétationdelaBibleentantquelivred’histoireestentraindesuivrelamême évolution que l’interprétation desVédas.De contenants traditionnelsd’allégoriesetdemythes,lesVédassontdésormaisentraindedevenirpourlesspécialistesd’authentiquesetvéritablestextesdechroniqueshistoriques,pleinsde souvenirs d’événements dont l’archéologie va produire autant detémoignagesquedeconfirmations4.

L’élaborationdelaBible

Lanaissanced’un "livred’histoire" comme laBiblen’apas été leproduit

d’un événement bref et spécifique, résultant d’une inspiration unique, maisplutôtlefruitd’unelongueévolutionquiseprolongesurplusieurssiècles.

Ona,àlabasedescinqpremierslivres–lePentateuquepourleschrétiens,laToràhpour les juifs –, diverses traditions ou sources, à savoir : • jahwiste,compositionqui remonteauXe siècleav. J.-C. ; •élohiste, rédigée autour desIXe etVIIIe siècles av. J.-C. ; •deutéronimiste, composée pendant la secondemoitié du VIIe siècle et révisée à la fin du siècle suivant ; • sacerdotale,composéeentre550et500av.J.-C.

Ilconvientdedireaupassagequelaversionsumériennedel’ÉpopéedelaCréation–traitéeparlaBibleendenombreusesoccasions–aprobablementétéécritevers3000av.J.-C.

Onavaitoriginellementdes récitsquicirculaientsurdessujetsspécifiquescomme les vies des patriarches, les histoires d’esclavage et de libération, denomadismedans ledésertetautres ; lespremiersdocumentsécrits furentsansdouterédigésentrelesXIIeetXIesièclesav.J.-C.

La rédaction biblique primitive utilisait ce qu’on appelle l’"écriturecontinue"quiprévoitden’écrirequelesconsonnes,lesmotsn’étantséparésparaucunespace.

L’insertion des signes vocaliques n’arrive qu’après une longue période degestationetuntravailtoutaussilongeffectuéparlesMassorètes5dedifférentesécoles:unemissionquis’estessentiellementterminéeauXesiècleaprèsJ.-C..

La division en chapitres fût introduite autour du XIIIe siècle ap. J.-C., etc’estseulementàpartirde1528quel’oncommenceànuméroterlesversets.

Ils’agitparconséquentd’uneœuvrequiaévoluésuruntempstrèslongaucours duquel on l’a racontée, transmise oralement en parties séparées, écrite,vue, revue, perdue, retrouvée, écrite à nouveau, relue et ensuite rendue d’unecertainemanière "intouchable", avec l’appositiondes signesvocaliquesqui enontdéfinitivementfixélesens.

Les spécialistes voudront bien nous excuser pour la sécheresse de notresynthèse,maisce livreétantdestinéàêtre largementdiffusé, ilneprévoitpasl’analyseapprofondiede toute l’histoirequiaaboutià laversionduCodexdeLeningrad,laplusancienne,cellequiestuniversellementacceptéeetconstituenotretextederéférence.

Importancedelatraductionlittérale

Nous avons donc deux présupposés méthodologiques : d’une part,l’importance de la signification littérale du texte et d’autre part, l’état desinstruments de communication utilisés par celui qui écrivait dans le contextehistoriqued’alors.

Ceciétantaccepté,nousrespectonsautantRashideTroyesquel’Elohìm.Cesont leurs indications qui vont nous aider à traduire le texte selon son senslittéral.Conscientsdelapolysémiequicaractériselalanguehébraïque,onpeutêtrecertainquedespossibilitésd’erreursonttoujoursenvisageables.

Mais ce risque potentiel ne doit pas nous arrêter dans notre tentative decomprendre. Bien que nous soyons convaincus que chaque hypothèse estévidemmentaussisusceptibled’êtreconfirméequedémentie,elleestquoiqu’ilarrivetoujoursutileparcequ’elletenddanstouslescasàstimulerlarecherchedulibrepenseur.

Nousavonspeuparlédufaitquelesauteurssesontdetouttempsappuyéssurlesréférencesculturelles,conceptuellesetlinguistiquesdontilsdisposaient,et nous savons qu’il en est toujours ainsi, sauf situation rarissime etextraordinaire.

Ilenrésultedecefaitunaspectimportant:pourdécrirecequiéchappaitàl’expérience commune, représenter ce qui était extraordinaire, merveilleux,terrifiant, voire même incompréhensible, les auteurs bibliques devaient faireusaged’expressionsdulangagequotidien.Ilsavaientquelquefoislanécessitéderaconteràleurs"lecteurs"desévénementsquiétaientd’unautreordrequeceluide la réalité, desphénomènesqui "dépassaientde loin" leurs connaissances etcapacité de compréhension. Nous savons par exemple que tout ce qui étaitinhérent au vol ne pouvait être défini qu’à travers la terminologie propre aumonde des "oiseaux" ; tout ce qui émettait une forme quelconque d’énergievisible était défini comme "ardent" ou "enflammé" ; les projectionsimpromptuesdelumièreouautresrefletsétaientnécessairementdes"éclairs";chaque grondement, vacarme ou bruit produit par unmoyen quelconque étaitidentifiécommele"tonnerre"ou lesonproduitpardegrandesmassesd’eau ;chaque instrument d’observation, éventuellement de forme arrondie, était bienévidemmentun"œil".

Pourmieuxcomprendrecequiestaffirméici,ilsuffitdepenseràlamanièredont les indigènes d’Amérique centrale ou les Indiens nord-américainsappelaientlesfusilsqueportaientdansunpremiertempslesEspagnols,puislesAnglais:les"cannestonnerre";ousouvenons-noussimplementdu"chevaldefer", l’expressionparlaquelleilsdéfinissaientletrain,unsystèmedetransport

inconnu qui ne pouvait verbalement être représenté qu’en le comparant aumoyendelocomotionenusage,àsavoirlecheval.

Partant, la lecture de laBible dans la forme plus ancienne définie par lesMassorètes et sa traduction littérale nous amène alors à faire d’importantesdécouvertes.L’extraordinaire(cequisuscitel’étonnement)prendformeetnousdévoile par conséquent aussi une chose à laquelle nous ne nous attendionsassurémentpas,unechosequisembleconfirmercequel’onavaitauparavantpuconsidérercommeunesimpleconjecture.

Brefrésuméexplicatif

Il fautpourtant également soulignerque l’analysedes textes révèle, si elleest faite en profondeur, l’inattendu autant directement qu’indirectement.Celuiquisuitaveccuriosité,sérieuxetmotivationlessujetsdontontraiteici–etalul’ouvrage précédent –, connaît ne serait-ce que les célèbres visions des charscélestesd’Ézéchiel(Ez11ets.),l’épisodedusoi-disant"enlèvement"d’Élie(2R21ets.),etlavisionmoinsconnuedeZacharie(Za51-11),quirenvoie,sionla décrit concrètement, à la représentation d’Objets Volants Non (mieux)Identifiés("OVNI",ou"UFO"sivouspréférez,oubienencore,commel’Égliseles appelle dans le Lexicon recentis latinitatis, "RIV" : Res InexplicataeVolantes). Mais c’est la confirmation indirecte qui est presque toujoursabandonnée dans ces cas, alors qu’elle n’est non seulement pas la moinsimportante, mais peut en outre être définie comme élément de preuvefondamentale.

Lamanièredontlesdisciplesd’Éliesecomportentetcequ’ilsfontaprèssamontée au ciel dans un char volant nous dit que ce comportement n’étaitcohérent "que dans le cas d’un véritable enlèvement" et qu’on ne pourraitabsolumentpasl’expliquerdifféremment.

IlestparexempleimportantdetenircomptedesmotsdeZachariequi,aprèsavoirvulesobjetsvolantsetlesfemmesquilepilotaient,définitunlienprécisentrecesOVNISetlaterredeShin’ar(Sumer)queSitchinnousditêtrelelieuoù tout est né, car c’était la base terrestre d’origine des OVNIS et de leurspilotes.

Lesconséquencesliéesàlamanifestationdela"gloiredeDieu"àMoïse(Ex331ets.)sonttoutaussifondamentales,sachantqueletermehébraïque[kevôd]nerenvoiepasàdesconceptsd’ordreabstrait(commelesGrecsl’interprètentde

façonerronée,auxquelslatraditionaemboîtélepas)maisàun"quelquechose"que nous pourrions assimiler à un avion, un char d’assaut, un transport detroupes,etc.Noussavonsenfaitqu’ils’agissaitprobablementdel’objetvolantsurlequelsedéplaçaitceDieu/Elohìm/YahvéquiparlaitavecMoïse6.

Tousces thèmesontété traitésdans l’ouvrageprécédent ;maisquepenserdescampementsdesElohìmsurlesquelstombeJacobetdecequis’endiraparlasuite?!

Et aussi du comportement des "anges" [malakim], qui vont à la rencontred’AbrahametdeLoth(Gn181ets.)?Celanes’expliquequ’enacceptantl’idéeque ces êtres étaient plutôt des individus de chair et d’os, dotés de toutes lescaractéristiquestypiquesdepersonnesindubitablementsupérieuresauxhommesde par leurs connaissances et technologies, sauf qu’ils partageaient avec cesderniersdesexigencesquotidiennescommemanger,sereposer,selaver,dormir,etc.

Maisnousreviendronssurcespersonnagesdansdeschapitresspécifiques.Touscesélémentsexaminésunparunconstituentjustementun témoignage

indirect : les contenus de ces récits seraient incompréhensibles s’ils étaientsimplement considérés dans le cadre d’expériences oniriques, extatiques,mystiques... et encore moins s’il s’agissait d’un cadre allégorique. Nouscontinuons en réalité à nous conformer à Rashi de Troyes en rappelant qu’ilexiste d’autres contenus constitutifs d’un témoignage indirect, donc valide etpeususpect,carnerenvoyantpasàdesquestionsd’interprétation.

Il n’y a selon nous pas que ces visions pour répondre à la question del’existencedesOVNISàl’époqueoùlepeuplehébreus’estformé.

Ilyad’autresélémentsquidésignentclairementl’évidence.Leconceptde"bénédiction"aaucoursdessièclesfaitl’objetd’unelongue

évolution qui l’a amené à endosser (représenter) un sens spirituel, sauf qu’ils’agissaitinitialementd’unacte.CesensentièrementetexclusivementmatérielrévélaitdesaspectsimportantsdelapersonnalitédesElohìm(Dieu?)etdesbutsdeleursactions.

Delamêmemanière,lesDixCommandementsquinousontétéenseignésnesontpasceuxsurlesquelsl’Elohìm(Dieu?)ditexpressémentvouloirfondersonAlliance.Ceuxqu’onnous a enseignéspossèdent une composante éthiquequipermet la construction d’une pensée religieuse telle qu’on l’entendcommunément.LesCommandementsquel’Elohìmfaitgraverdanslapierreetqu’il inscrit comme étant fondamentaux ne peuvent être utilisés dans cettefinalité:personnen’adhéreraitàunereligionfondéesurcetypederègles(voirl’ouvrageprécédent).

L’El (l’undesElohìm)desHébreuxavaitenréalitéd’autres intentions : la

religionet la théologien’intéressaientpasdu toutcevoyageurde l’espacequin’aimaitguèreparlerdelui,pasplusqu’ilneressentaitl’enviedesedépeindreaux hommes. Ceux-ci savaient bien qui il était, et toutes les vicissitudes quiémaillentleursrapportsmutuelsdémontrentàquelpointlaquestionthéologiquen’avait non seulement aucune influence, mais était de surcroît carrémentinexistante.Cequicomptait,c’étaitlerespectdupactequiétaitproposéetquelesHébreuxavaientégalementleloisirdenepasaccepter:cettepossibilitéde"nepas accepter" estunaspectqu’onne rappelle jamais. Il constituepourtantuneautredenospreuvesindirectes,carenleproposant,ilnesepositionnaitpasentantqueDieuabsoluettranscendantàquil’onnepouvaitpasdirenon,maisplutôt en tant qu’un individu indubitablement très puissant, à qui l’onpouvaitnéanmoins refuser son consentement. Sauf qu’après avoir répondu par oui, lepeuples’estformellementengagéàrespecterlesclausesédictées.Etilnousfautrappelericiquelaconfirmationdece"oui"aétédemandéeparJosuéetdonnéepar lepeuple lorsde laconquêtede laTerrepromise ;Josué leurrappelleunenouvelle fois (Jos2414-25)qu’ilspeuventencore refuseret librementchoisirdesuivred’autresElohìm, tousbien là,actifsetpuissants :autantd’éventuels"dieux" à servir, donc (nous y reviendrons dans le chapitre consacré aumonothéisme).

Autantdedieuxpuissantsjouissantassurément,euxaussi,d’unetrèsgrandelongévité,sanspourtantêtreimmortels!

C’estlàuncontenudangereuxetinacceptable–dontonneparlejamais–,maisc’estlaBiblequinousl’offre,siclairementquec’enestdéconcertant,dansleLivredesPsaumes,lequeldépeintuneassembléeoùcesêtres(dieux?)sontdurement réprimandés par leur chef, totalement insatisfait de leurmanière degouverner.Illeurfaitdesreprochesetlesenjointdenepaslesoublier,sinon"ilsmourrontcommetouslesautreshommes"malgrétout,mêmes’ilsjouissentdeprérogativesparticulièresetdupouvoirdegouvernance.Danscepassage,celuiquidirigel’assembléeutiliseleterme"Adàm”,quin’estjamaisunnompropre,maisunnomgénériqueservantàdésignerl’espècedeceuxquiproviennentdel’Adàmah(laTerrecompriseentantqueplanète).

LaBible affirmepar conséquent clairement– sous réserved’interprétationerronée–quelesElohìmmourraientcommelesTerrestres:nousnesaurionsendouter étant donné qu’il est certain que les extraterrestres ne sont pasimmortels.

Maisnousn’enavonspasencorefini.

La Genèse semble confirmer les originesextraterrestresdel’homme

Celuiquifaitunetraductionlittéraledurécitdela"formation"del’hommedevras’attendreàunesurprisedetaille.

Cen’estpasunhasardsic’estleterme"formation"quiestutilisé:c’estenréalitédecelaqu’ils’agit,etpasde"création".

Certains versets spécifiques confirment les récits que Sitchin attribue auxSumériens et représentent une synthèse admirable de ces récits. Comme nousl’avonsexpliquésurlemodeanalytiquedansnotreprécédentécrit,lespréfixesutilisés,lestermesdésignant"imageetressemblance"induisent,àl’inversedesinterprétations traditionnelles, que nous avons été "formés" en utilisant ce"quelque chose de matériel qui contenait l’image des Elohìm", lequel "a étéprélevé sur les Elohìm eux-mêmes". Nous connaissons aujourd’hui tous trèsbien "ce qui contient notre image" (empreinte) et savons également que celapeutêtre"prélevé"(pourêtreréimplanté):l’ADN.

Les auteurs bibliques nous racontent tout ceci en utilisant demanière trèsclaire les instruments conceptuels et linguistiques dont ils disposaient pourrelaterunévénementdecetype–toutbonnementextraordinaire:telestbiencequenousnarrelatraductionlittérale7!

Lathéologietraditionnelleréinterprètecerécitsurlemodereligieuxetagitde la même façon avec le second récit de la création de l’homme, où ilsembleraitqueDieuutilisedel’argile:cesdeuxpassagesdelaBiblesontlusdefaçonallégoriqueet spiritualiste,maisnousverronsplus loindansunchapitreparticulier que ces deux récits sont potentiellement caractérisés par uneconcrétude et une cohérence propres à annuler des différences qui ne seraientqu’apparentes.

Basesconceptuelles

Le présent travail s’appuie donc sur quelques hypothèses de parcours quenouspouvonssynthétisercommesuit:•lapartieplusanciennedelaBibleestessentiellement un livre d’histoire qui narre les origines de l’humanité et les

péripétiessuccessivesd’unpeuplequiaétabliunerelation/allianceavecl’undesElohìm;•l’hommeestlefruitd’unehybridationgénétique;•cettehybridationgénétiqueaétéeffectuéepardesindividusphysiologiquementsimilairesànous,maisdotésdeconnaissancesetdetechnologiesincomparablementsupérieures;– ces individus étaient connus sous divers noms et regroupés en hiérarchies :selon les rôles occupés, ils sont définis en tant qu’Elohìm, nephilìm, Anakin,Emim,Zamzummim,Malakìm,Rephaim,Baaldans laBible ;Anunnaki, Igigi,DingirparlesSumériens;IluparlesAkkadiens;NeteruparlesÉgyptiens;etViracochasparlesculturesméso-américaines;– loind’êtreconsidéréscommedesdieux,ilssuscitaientenréalité,àl’origine,unrespectetunesoumissionquin’étaientdusqu’à leurgrandpouvoir ;– il est certain que leur longévité étaitsupérieureàcelledesterrestres,maisilsn’étaientabsolumentpasimmortels;–leurbutétaitdeproduireuneracedetravailleurs/serviteursqu’ilsutiliseraient;–ilsnes’occupaientpasdesujetstelsquelareligiondanslesensmoderneduterme, la spiritualité, l’Au-delà et autres, mais avaient comme objectiffondamental de définir des structures de pouvoir réparties sur différentsterritoiresoùsesontensuitedéveloppéesdiversescivilisations;–ilsontveilléàfaireculturellementévoluercettenouvelleracehybride(Homosapiens)àtraversladiffusioncontrôléedeconnaissancesdenaturecivile,juridique,agronomique,astronomique, mathématique, architecturale, littéraire, politico-administrative,artisanaleetglobalementtechnico-scientifique;•lesangesdontparlelareligiontraditionnelleétaient en réalitédesmessagers ordinaires en chair et en osquiavaient pour mission de servir d’intermédiaires et de surveiller la nouvelleespèce;•l’AncienTestamentreprésentesouventlasynthèsederécitssumériensquis’avèrentbeaucoupplusprécisetcirconstanciés;•l’AncienTestamentaétéécritparunpeuplequiétaitselontouteprobabilitédedescendancesumérienne,commenoustenteronsultérieurementdeleprouver.

Nousreviendronssurbeaucoupdecessujetsdanslesprochainschapitresenlesabordantdemanièrespécifique,ouenenfaisantlescorollairesd’uncorpusd’analysesàcaractèreplusgénéral.

Il s’agit ainsi d’hypothèses circonstanciées et documentées qui s’appuientsuruneanalyseprécisedestextesbibliques, toutenrestantdeshypothèsesquiattendent par conséquent d’être confirmées ou démenties, tout en étantnéanmoins susceptiblesde souleverdesquestionsauxquellesonnepeut selonnousplussesoustraire.

Cetyped’évaluationseradeplusenplusrépandudanslesannéesàvenir,cequifaitqueceluiquivoudras’entenirauxinterprétationstraditionnellesenauracertes les opportunité et liberté, sauf qu’il ne pourra plus faire semblantd’ignorerl’existenced’autrespossibilités.

Un exemple qui démontre l’inévitable nécessité de s’ouvrir à desdécouvertes aussi nouvelles que surprenantes est symbolisé par la déclarationqu’a faite le chef du Département d’Archéologie de l’Université du Caire, ledocteurAla Shaheen8. Lors d’une intervention publique, ce dernier a affirméque la théorie selon laquelle les anciens Égyptiens auraient été aidés par desextraterrestrespourconstruirelespyramideslesplusdatées–cellesdeGizeh–pourrait bien êtrevraie.Undéléguépolonais,monsieurMarekNovak, a alorssoulevé d’autres questions, dont celle de savoir si les pyramides pourraientencorecontenirdelatechnologieextraterrestre,voiremêmeunOVNI,ceàquoiledocteurShaheenarépondu:"Jenepeuxpasleconfirmerouledémentir,maisilyaquelquechoseàl’intérieurdelapyramidequin’estpasdecemonde".

DanslaBibleégalement,onparledequelquechosequin’estpasdecemonde!

’’Nicht dieWahrheit, in derenBesitz irgendeinMensch ist oder zu seinvermeinet, sondern die aufrichtige Mühe, die er angewandt hat, hinter dieWahrheitzukommen,machtdenWertdesMenschen.

Denn nicht durch den Besitz, sondern durch die Nachforschung derWahrheit erweitern sich seine Kräfte, worin allein seine immer wachsendeVollkommenheitbestehet.

DerBesitzmachtruhig,träge,stolz.,,"Ce n ’est pas la vérité qu’un individu quelconque possède ou pense

posséder,mais l’effort sincère qu’il a fourni pour l’effleurer, qui détermine lavaleurdel’Homme.

Car ce n’est pas en possédant la vérité, mais en la cherchant quegrandissentdesforcesqui,seules,ferontsacroissanteperfection.

Lapossessionnenousvautainsiquetranquillité,paresseetarrogance."

GottholdEphraimLessing

?"L’"Esprit[ruàch]רוח2Notrevœuestici,danscechapitre,demontrerunexemple.Savaleur

particulière,relativeauparadigmequ’ilévoque,nousaideraàinitierunpremierpasdanscetteaccessionau"vifdusujet"quenousévoquionsplushaut.

Nousavonsprécédemmentditquetoutcequitraversaitrapidementl’airnepouvaitêtredécritquecommeuneformede"vent".Letermehébreuרוח[ruàch]estporteurd’unesignificationtrèsconcrèteetdésignele"vent",le"souffle",la"respiration", l’"air enmouvement", le "ventde tempête" et s’étenddonc à cequivoyage rapidementdans l’espace aérien.Dans l’élaboration théologique etspirituellequiasuivi,ilaendossélesensd’"esprit"dansl’aspectspécifiquequenous connaissons tous, une valeur qui ne lui était probablement pas propre àl’origine. L’utilisation du terme "esprit" s’affirme à partir de la version desSeptante, à savoir la traduction en grec effectuée au IIIe siècle av. J.-C : lesauteurs d’Alexandrie ont donné la signification de pneuma à [ruàch], quisignifie "souffle, vent, respiration et souffle de vie" ainsi que, par extension,"âmeetesprit".

[ruàch] revient souvent dans la Bible, et son abandon dans les languesmodernes dépend toujours de la conception religieuse qui sous-tendl’interprétationdutextebiblique.

Voyons quelques exemples utiles pour comprendre pourquoi cette clef delectureétaitsouventfallacieuse,etenquelquesorteirrespectueuseducaractèreconcretqui aprésidéà la rédactiondes récitsde l’AncienTestamentpar leursauteurs.

Dans1R1811-12,Abdias,lesuperviseurdupalaisduroiAchab,parleavecÉlieetluiditclairementque:

L’évènementcompletde"l’enlèvement"duprophèteparlesElohìmsurleur

charcélesteaétédécritdansl’ouvrageprécédent,etnousn’yreviendronsparconséquentpas;nousnepouvonscependantpasignorerlecaractèreconcretdecetteexpression,quiseréfèreàuntransportréeletauthentique.

Dans2S2211,nousavonsYahvéquichevaucheunchérubinetquiestvuenperspectiveparrapportauxailesdu[ruàch]:

Lascèneestclaire:nousavonsiciunchérubinsurlequelestassisYahvé;ill’utilise pour voler9, et cet ensemble homme-machine est vu par rapport à unautre élément faisant toile de fond, le [ruàch] doté d’ailes, qui sert ainsid’arrière-plan.

Onpeuttrouverd’autresexemplesdansdiverspassagesd’Ézéchiel(Ez83;371;434-6)...

Danscessituations–maisonpourraitencoreenciterbeaucoupd’autressinécessaire–, le terme[ruàch] indiqueclairementunobjetmatériel,égalementcapabledetransporterunindividusurdelonguesdistances:dansEzéchiel83,leprophètevoyagemêmedeBabyloneàJérusalem!

•Maisqu’étaitdonccetobjetinsuffisammentidentifié,quiaétédécritd’unecertainefaçonetinterprétéd’uneautre?

Commençonsnotrerecherchedansunpasséreculé.Dans l’ouvrage The Ancient Hebrew Language and Alphabet10 nous

trouvons la plus ancienne représentationpictographique de toutes les lettresdel’alphabet hébreu. Selon cette forme particulière, le terme רוח [ruàch] seraitreprésentépartroissignesquisesuivent...

Letermeseraitenconséquenceformédetroislettresdontlareprésentationpictographique hébraïque ancienne renvoie à des concepts que nous pouvonsrésumerde la façonsuivante :"Commandement supérieur"– "normes, lois"–"certitude, stabilité" – "domicile" – "observation, révélation" – "souffle de lavie"–"division"–"armesdejet".

Cesimagesappartiennentauxculturessémitiquesanciennesetcananéennes,bien antérieures à la culture hébraïque, il est donc difficile d’en déduire aveccertitude une synthèse des valeurs qui leur étaient à l’origine attribuées ;l’impressionquis’endégageestnéanmoinsunereprésentationduרוח[ruàch]etde ses attributs qui correspond bien à la concrétude des descriptions, dontl’évidencenousapparaîtsanscessedansnotrelecturedel’AncienTestament.

Cevocablenousrenvoiedirectementaux"vents"qu’évoquent leshistoiressumériennes lorsqu’elles nous décrivent la cosmogonie, et en particulier lesévénementsquiontmenéàlaformationdusystèmesolaire:lesplanètes,leursorbitesetles"destins"s’étantentrecroiséslorsdesdifférentesphasesdesluttesgravitationnellesquiontbouleversénotresystèmenaissant...

Ces récits ont attentivement été examinés par divers universitairesspécialistes du sujet et largement décrits dans certains textes cités dans labibliographie(B.Russo,Z.Sitchin,A.Demontis),nousn’allonsparconséquentpas les reprendre, etnouscontenterdece trèsbrefaperçu : le systèmesolaires’est formé à travers toute une série de positionnements, de collisions, dedéfinitions d’orbites, et de transformations parfois spectaculaires des étoiles...

Une longue et violente succession d’événements cosmiques, lesquels sont àl’origine de chaque planète et des satellites qui lui correspondent, dans lespositionsquenousleurconnaissonsaujourd’hui.

Les Sumériens ont décrit ces événements en employant des expressionscolorées et spectaculaires, voire même dramatiques. Ils ont souvent utilisé leterme"vents"pourdésignerlessatellitesquiaccompagnaient,etaccompagnentencore aujourd’hui, les grandes planètes dans leur parcours.Les "vents", dontdécoule selon toute probabilité le concept associé au terme hébreu [ruàch],étaient donc des objets matériels, concrets, précis, identifiables et voyageantdansl’espace!

Mais la cosmologie n’apporte pas toutes les réponses concernant ce sujetprécisetlesparallèlesétablisaveclestexteshébreux.

C’est làunélémentquipermettrad’approfondirultérieurement laquestiondans son entier, et de clarifier de manière encore plus évidente le caractèrepotentiellementconcretdelasignificationde[ruàch].

Ce mot a en réalité des origines beaucoup plus anciennes que lareprésentationhébraïquequenousavonsmentionnée;ilprendsesracinesdansla langue sumérienne, dans laquelle le son "RU-A" était rendu par unpictogrammeparfaitementexplicite11:

Ledessincontientdeuxéléments:unobjetsupérieur(son"RU"),lequelsetrouveau-dessusd’unemassed’eau(son"A").

Nesachantpasaveccertitudeàquoiilestfaitréférence,nousutiliseronsunsigledirectementprisdans leLexiconrecentis latinitatispublié par laLibreriaEditrice Vaticana, et nous l’appellerons "R.I.V”, à savoir "Res InexplicataVolans". Car nous pouvons au moins être sûrs de ce qui suit : cette "choseinsuffisamment identifiée"se trouvemanifestementsuspendueau-dessusd’unemassed’eau,etilnoussemblevéritablementvoirlesailesauxquellesseréfèreleverset2S2211citéplushaut.

Mais quelle n’est pas notre surprise en vérifiant ce que dit la Bible de ce[ruàch],quifaitdéjàsonapparitionautoutdébut.

Leverset2dupremierchapitreduLivredelaGenèseditainsi:

Leverbe[rachàf]-dontletermeמרחפת[merachéfet]constitueleparticipe–signifie "trembler" (Gn 23 9), "vibrer", et cette façon particulière qu’ont lesrapaces de voler dans les airs sans battre des ailes en planant, portés par lescourants(Dt3211);voilàpourquoinouspouvonsfacilementimaginerce"vent"desElohìmquiflottaitau-dessusdelasurfacedel’eau,telqu’ilestprécisémentreprésentédanscepictogrammesumérienplusancien!

Lesdeuxdescriptionscorrespondent!L’imageetlesmotssemblentnousreprésenterlamêmesituation!CommentnepasnousrappelericiceRashideTroyesquenousavonsdéjà

cité.EncommentantcepassagedelaGenèse(Gn12),11fournissaituneimagetrèsréalistedu"TrônedeGloiredeYahvé"lorsqu’ildisaitqu’àl’originedelacréation,ilsetrouvaitsuspendudanslesairsetflottaitau-dessusdelasurfacedeseauxcommeunecolombequifaitdusurplaceau-dessusdesonnid.

Mais il en dit davantage : il affirme que ce RIV répondait à soncommandement12!

Etenfin, lasoi-disantprésencespirituellede"Dieu"quivolaitcommeunecolombe était aussi pour ce commentateur hébreu "quelque chose" de réelexterne à "Dieu", un instrument dont il se servait pour se déplacer "en lecommandant".

Parconséquent,noussommespourlemoinsautorisésàémettrel’hypothèseque le terme [ruàch] a eu une signification bien différente de celle que latraditionreligieuseaparlasuiteutilisée.

Rabbi Matityahu Clark13, l’un des plus illustres experts de la languehébraïque, a dirigé l’édition d’un "Dictionnaire étymologique de l’hébreubiblique"14etilyattribueavanttoutlessignificationssuivantesauxracinesרוח(citationlittérale):•Force("force")open("ouvrir")space ("espace")spread "(étendu","ouvert","déployé").

•Ilindiquedanslaparti"Explanation/Commentary"("Explications/Commentaires"):forcingspace,leavingspaces,winnowing,wind,direction,power.

Lasignificationdeforcingspaceestselonluiattribuéedefaçonspécifiqueàla Genèse 1 2, là où le texte dit que le Ruàch des Elohìm était מרחפת

[merachéfet] "flottant, vibrant" au-dessus de la surface de l’eau. Rappelons-nousencorequelaracine[rachàf],d’oùprovientleparticipequenousvenonsjusted’examiner,indiquedansunautrepassagedelaBiblel’actede"planerensurvolant"propre auxoiseaux : dans leDeutéronome32 11, l’auteur bibliquedécrit l’activitédeYahvéquiprotègesonpeupleetcomparesonactionauvoldel’aiglequiplanesursanichéeenl’encourageant.

•Dans lapartie"GradationalVariant" ("Gradationsdusens"), il indique :forcespace,separate,impact.

Nousavonsdoncàl’origineunesériedevaleurssémantiquesquirenvoientdemanièreclaireetconcrèteauconceptd’unespacedanslequelonsedéplace,àl’actiondeforcercetespace,aufaitdesemouvoirdansunecertainedirection,àl’idéeduvent,àl’impact,etc.

LesSumériensetletextebibliqueconcourentparconséquentàfourniruneimagesuffisammentclairedeceR.I.V.(OVNI)et,commenousleverronsdansleschapitressuivants,notreregardparticulierappliquéàd’autrespassagesnousconduiraunenouvellefoisàlareconstructiond’uneimagedu[ruàch],quinoussembleavoirbienpeudechosesencommunavecl’"esprit"telqu’onl’entendcommunément.

Toutcequenousavonsditicis’avèreêtreextraordinairementcohérentaveclafaçondontYahvéestreprésenté,sonrapportaveclesHébreuxet,plusgénéralement,avecladescriptiondesvicissitudesquenarrelaBible,continuellementconcrètes,matériellesetexemptesdecettetramespirituellequ’onleurapostérieurementcousuesurledos.

[Elohìm]אלהיס3Étantdonnéquenousparlons,toutaulongdulivre,continuellementdes

Elohìm,deleurscaractéristiques,deleurpersonnalité,decequ’ilsdisentetdelamanièredontilsagissentetsedéplacent,ilpourrasemblerétrangedeleurdédiericidespagesspécifiques.

Maisilexisteàcelauneraison–quel’onappellel’incertitude.Celui qui se consacre aux contenus bibliques et utilise ce terme, sait par

conventionquecelui-ciseréfèreà"Dieu",ouconsidèrealorscommeacquisesuncertainnombred’autressoi-disantcertitudes,oubienproposeenfindesclefsdelectured’unautretype.

Beaucoup savent qu’Elohìm est le pluriel d’El ; beaucoup soutiennentqu’Elohìmdérived’Elohà,unmotfémininquiindiqueraitladualitéontologiquede "Dieu" ; les religions disent quant à elles qu’Elohìm indique en réalité le"Dieu"unique,leprincipeuniversel...

Ensommes-nousbiensûr?Existe-t-ilicidesinformationsabsolumentcertainesetindiscutables?

Significationspossiblesd’Elohìm

Considérantquelques-unesdeshypothèsesformuléesparlesuniversitairesetpar les textes que nous pourrons définir comme "académiques", nouscomprendronsalorsquelorsqu’onabordecesthèmes,ledoutedoittoujoursêtreconsidéré comme la référence fondamentale, nous pourrions même dire laréférenceobligatoire.

1.Les dictionnaires d’hébreu biblique attribuent à ce terme quelques-unesdessignificationssuivantes:•"Gouverneurs"

•"Juges"•"Dieux"•"Êtressurhumains"•"Anges"•"FilsdeDieu"•"Hommesforts"•"Dieu"ou"divinité"(s’ilestconsidérécommeunplurield’intensité)•

"ÊtressimilairesàDieu"2.LevocableElohàest traduitpar"Dieu" : ilestseloncertains le féminin

singulier d’où dériverait Elohìm, alors que le terme Elohà représente pourd’autresuneformeprovenantd’Elohìm,élaboréepostérieurement.

Ilestaussiutilisépourindiquerun"dieuétranger".3.Elestnormalementconsidérécommelesingulierd’Elohìm saufque les

deuxtermessontpourcertainsdistinctsettousdeuxprimitifs:Elseréfèredanscecasauconceptde"fort", "puissant",d’"objetdecrainte",de"quelqu’unouquelquechosequel’ondoitrejoindre".

Elsignifieraitégalement"chef,seigneur".4. Nous relèverons enfin que le terme Elohìm est souvent précédé d’un

article:cetélémentgrammaticaldémontrequ’ilnes’agitpasd’unnompropre,maisdeladésignationd’unecatégoried’individus.

Lesdictionnairesd’hébreu/araméenbibliqueetlestravauxd’étymologieetdelexicographiehébraïquescitésdanslabibliographierendentcomptedetoutescesdifférencesd’interprétation.L’inévitabilitédudouteétablie,nousnoustrouvonsnécessairementfaceàunchoix:nepouvantsavoirquoiquecesoitaveccertitude,quefaut-ilalorsfaire?

Celui qui se sent libre dans sa recherche peut appliquer la classificationélaborée par les partisans de la doctrine du σκἐπτομαι [sképtomai],improprement définis comme des "sceptiques", c’est-à-dire des penseurs quimettenttoutendoute.C’étaitaucontrairedeschercheursinfatigablesqui,fortsdeleursagesseconcrète,soutenaientqueledoutequinousguidenepeutpasetne doit pas être un frein. Il est de toute façon fondamental d’avancer et, enl’absencedevéritéscertaines,leguidequiéclairelaroutedeceluiquicherchesansrelâchesetrouveainsidansle"vraisemblable".

Cetteorientationayantnotrepleinassentiment,c’estdonccelle-ciquenoussuivrons.

Lajustecompréhensionquenécessitelarésolutiondeladifficilequestiondusensd’Elohìmprenddoncsasourcedansl’analysedesdifférentscontextes,unregard d’ensemble sur les récits qui contiennent le vocable en question,l’examen global des comportements et attitudes dont on les parait, comme lecontexte temporel lui-même, et dans l’observation des comportements etattitudesquelesgensmanifestentfaceàeux.L’ensembledecesdonnéesdonneune indubitable vraisemblance à l’hypothèse qui considèreElohìm comme unterme désignant une pluralité d’individus. Si Elohìm indiquait en réalité lePrincipeuniqueetuniversel,plusieursdizainesdepassagesbibliques,pournepas dire l’œuvre que forment toutes les chroniques historiques de l’AncienTestament, resteraient incompréhensibles.Cedernier contribuepar ses récits à

régler la question en présentant clairement les Elohìm comme une pluralitéd’individus(nousleverronsmieuxdanslechapitreconsacréaumonothéisme).

Les interprétations religieuses et plus généralement spiritualistes se voientcontraintes,etcen’estpasunhasard,dedéfinirdenombreuxchapitrescomme"métaphoriques,allégoriques,poétiques,pédagogiques,mythiques,ésotériques,etc."Cettedéfinitionseraitacceptableàconditiond’introduiredeuxcatégoriesherméneutiques qui sont en fait souvent utilisées pour désigner ce qu’on necomprendpas:le"mystèredelafoi"etla"dissimulationésotérico-initiatique".

Respectantcesdiverspointsdevue,notreméthodedéclaréeconsisteàtenircomptedu caractère concret de la languehébraïque et à suivre ce qu’exprimel’Elohìmconnusouslenomde"Yahvé",quidéclaredemanièretoutàfaitclaire"nepasparlerparénigmes".

Et c’est encore une fois la vision d’ensemble de ces passages qui facilitenotrecompréhension, toutenoffrantuneéventuellesolutionauxquestionsquelasimpleanalysephilologiquelaisseinévitablementouvertes.

’’AlleWahrheitdurchläuftdreiStufen.Zuerstwirdsielächerlichgemachtoder verzerrt. Dann wird sie bekämpft. Und schließlich wird sie alsselbstverständlichangenommen.,,

"Toute vérité passe par trois étapes.D’abord, on l’écarte ou la tourne enridicule,puisonlacombatet,pourfinir,onl’acceptecommeallanttoutàfaitdesoi."

ArthurSchopenhauer

,Descendus[Nephilìm]נפלים4Tombés,ouBien...?

Nousavonslargementparlédes[nephilìm]dansnotreprécédentouvrage,etnousconsidéreronsparconséquentcommedéjàconnues lesdonnéesbibliquesafférentesàleurprésentationetàleurprésenceparmilespeuplesdel’époque.

Nous allons maintenant introduire un nouvel élément d’interprétation etdemanderons ainsiquelquepatience au lecteur lorsdespremièrespagesde cechapitreconcernantlasynthèsed’unedecesdiatribesphilologiquestortueuses,mais parfois nécessaires pour appréhender la fluidité du sujet. Celui qui, nedétenant pas de vérités certaines et se positionnant comme un curieux enperpétuellerecherche,doitaussiconsidéreràleurjustevaleurlesantagonismesnaissant enmarge des diverses hypothèses que la recherche – académique oualternative – met à notre disposition. Cela n’est guère toujours facile dansl’immense amas d’informations continuellement disponibles,mais on y arriveparfois comme nous lemontre le terme en question.Nous pouvons dire aveccertitudeque levocableנפלים [nephilìm] est entrédans l’usagecommunet estainsiconnudetousceuxquisontuntantsoitpeufamiliersdelaBible,etsurtoutdes clefs de lecture dites "alternatives" de l’Ancien Testament et des textessumériens comme akkadiens. Sa diffusion est sans aucun doute due àl’interprétationqu’enadonnéeZéchariaSitchin,sumérologueaussicélèbrequecontroverséquiaélaborél’hypothèsedelaplanèteNibiru,deseshabitantsetdeleur création de l’homme. Ceux-ci seraient ainsi passés par l’ingénieriegénétique,unethèsequenousavonsrésuméeaudébutdecelivre.

Un chapitre de notre précédent ouvrage était consacré à la façon dont laBibleprésentecesGéants– individusdetailleextraordinaire–danslesdiverspassagesoùilssontexpressémentnommés.Nousn’yreviendronsdoncpasici,mais compléterons ces données en évoquant la potentielle incertitude dontsouffre l’interprétation de ce vocable biblique. Nous utiliserons pour cela lestravauxmenésparAlessandroDemontis16, ungrandconnaisseur et spécialistedeSitchin.

Pour ceux qui ne seraient pas familiers de ses travaux, il a fort biensynthétisélestermesd’unediatribedontlarésolutiondéfinitivesembledifficile,voire impossible. On peut ainsi partir de ses observations pour examiner cequ’affirmentlesenseignantsdelalanguehébraïque,maissurtoutpourintroduire

ici un élément nouveau, susceptible de stimuler des recherches ultérieures.Sitchindéfinitensubstanceles[nephillm]comme"ceuxquisontdescendus"etles identifie enparticulier aux Igigi, ungroupede "divinités" appartenant à lasphèredesAnunnakigouvernantlespeuplessumériensetassyro-babyloniens17.LaBiblenousenfournitunepremièreévocationdansl’introductionaurécitduDélugeuniversel.Elleassocieuncomportementparticulièrementcondamnableàcesmembresdesclassesintermédiaires,quiappartiennentàlahiérarchiedesgouvernants.

LesrédacteursdelaGenèsenousracontent(Gn62)que:

Précisonsdans lemême tempsque le termeטבת[tovôt]esthabituellementtraduit par "belles", mais il signifie aussi "bonnes" au sens de "capables,adaptées" (commedans l’expression"bonneà rien",parexemple,voulantdire"incapable, inadaptée").Ehbien,ces fillesontdûapparaîtrecomme"bonnes",c’est-à-dire propres à constituer des couples et à former des familles, bref,adaptéesàdesrapportssexuelsetdoncàlareproduction.

Le texte continue en expliquant la rage et le sentiment d’amertume et dedéceptiondu"Dieusuprême"qui,voyantceretouràlabarbarie,décidedefairedisparaîtrel’humanitédelasurfacedelaTerreàl’aidedudéluge.

Le rédacteur de la Genèse insère cependant ici une annotation qui nousintéresse :une sorted’incisequidonneuncontexte temporel à cet événementspécifiqueetàunesituationplusgénérale.

Employant une expression plutôt familière il nous dit (v. 4) :

Unepremièredifficultédutexteestlepeudeclartéquiprésideàl’insertionde cette incise. Aucun élément ne permet vraiment de comprendre avec unecertitudeabsoluesiles[nephilìm]ontétéleproduitd’unionsous’ilsexistaientindépendammentdecelles-ci.S’ilsavaientété leproduitdecroisements,nousaurions dû trouver une expression indiquant clairement qu’ils étaient présents"seulementaprès".Nous lisonscependantqu’ilsétaientprésents"ences jours-là" et "aussi après", ce qui nous autorise à penser que leur présence étaitantérieure,oudumoinssimultanée–sansenêtredirectementlaconséquence–auxunionsentrelesdeuxespèces.

Lelecteurdecetteépoquen’avaitévidemmentpascegenrededoutes:pourlui les événements racontés et les références temporelles devaient êtrefactuellement évidents. Cette incise représentait un simple rappel de quelquechose de connu qui ne nécessitait donc pas plus d’explications –malheureusementpournous!

Mais la remarque est d’autant plus stimulante si nous considérons que leproblèmen’estpas seulementd’ordre temporel–étaient-ilsdéjàousont-ils leproduitdecroisements?–,maisconcerneégalement lasignificationmêmeduterme[nephilìm]quinousintéresseici.

Contrairement à ce que nous venons juste de révéler du texte bibliquelittéral,nousremarquonsqueleLivredesJubilés18,quiappartientàlalittérature

hébraïqueextrabiblique,ditexpressément(51)qu’ilsétaientfilsdecesunions.L’écrivainjuifromaniséFlaviusJosèphe19nousparledecetévénementdanssonlivreLesAntiquitésjuives (173),où ilditque les"angesdeDieu"s’unirentàdes femmes et qu’il en naquit des fils impies, orgueilleux, arrogants et ne sefiant qu’à leur puissance : il souligne qu’ils avaient toutes les caractéristiquesquelesGrecsattribuaientaux"géants".Pourd’autres,ilsfurentréellementdesGrecs,lemothébreudontnousparlonsiciétantàtraduireparγιγατες,"géants",dansla"VersiondesSeptante"20.

La racine hébraïque du verbe [nafàl], d’où dérive selon Sitchin le terme[nephilìm],indique"tomber","semouvoird’unlieuplushautversunlieuplusbas","venirenbas";leversetcitépourraitparconséquentmieuxêtretraduitparlaphrase : "Ily avaitàcette époque-là, sur laTerre, ceuxqui étaient tombés,descendus".

Avec ces nouveaux termes, la difficulté d’interprétation serait moinsapparente,car,ennelestraitantpasde"géants",ilneseraitpasnécessaired’enétablir l’origine, de chercher à comprendre s’ils étaient ou non le produit desnouveauxcroisements : laBiblenousditsimplementqu’ilyavaitencoreàcemoment-là,surlaTerre,ceuxqui"étaientdescendus"descieux.

Une autre interprétation probable pourrait indiquer que ces êtres venus duciel avaient consommé des unions inappropriées, initiant ainsi unedégénérescencedelapuretéoriginelle: ils’agiraitenconséquenced’individusdéchus, de dieux "bâtards contaminés" par ces unions inappropriées, d’"êtrescorrompus, pervers, impurs, voués à la fornication, réprouvés, fils de laprostitution",pourutiliserlesexpressionsduLivreéthiopiend’Enoch21.

Maiscen’estpastout.Noussavonsqu’ilexisteunenotabledifférencesémantiqueentre"tomber"

et "descendre, venir en bas" : le verbe "descendre" porte clairement en lui uncaractèreintentionnelquin’estenrevanchepasprésentdansl’actede"tomber",l’actionétantdanscecassubie.MichaelHeiser,del’UniversitéduWisconsin,met opportunément l’accent sur cet aspect22. Il soutient23 – en synthétisant àl’extrême–que[nephilìm]nedérivepasde[nafàl],carsavocalisationdiffèredeshabituellesdérivationsdecetteracine,l’intentioninhérenteà"descendre"nepouvantdoncpasluiêtreattribuée.Ilsoutientqu’unelecturecorrectesupposaitl’insertiond’un"j" longentre"ph"et"1",et ilendéduitainsiquele termenepouvait qu’indiquerunnommasculinpluriel ouunparticipeprésentmasculinpluriel,etqu’ilauraitdetoutefaçondû,danscederniercas,sevocaliseretdoncselire[nophelìm].IlfaitenoutreremarquerquelesHébreuxindiquenttoujoursl’actededescendreavecleverbe[yaràd],maissanstenircomptedufaitquece

verbeaégalementuneforme,(hofàl),quisertàindiquerl’actenonintentionnelde "tomber" ou d’être "amené en bas". Si l’on en croit par conséquent ceprofesseur, la distinction entre les deux verbes ne peut pas être considéréecommeaussiclaire.

Notre spécialistepoursuit, et termine en soutenant que le terme[nephilìm]dérive probablement d’une racine verbale araméenne et non hébraïque ;maisnousajouteronsàceproposl’unedenosréflexionsenfindechapitre,laquelleservira à introduire de nouveaux éléments de recherche, ainsi qu’à émettrel’hypothèsed’unecorrespondanceaveccequenousontlaissélesGrecs.

Ronald S.Hendel, un enseignant de l’Université deBerkeley, nous donnesonpointdevueenexpliquantque l’usageduverbe[nafàl]pour"tomber"estprésent en d’autres points de la Bible, et il nous affirme que [nephilìm]représentelaforme"qatil"duverbe,quipeutparconséquentêtrevuecommelepassifadjectivaldelaracine[nafàl]aveclesensde"tomber"24:ils’agiraitpourrésumerd’unesorted’adjectifconjugué.

Ce spécialiste cite par contre un passage du chapitre 32 à’Ezéchiel, où leverbe [nafàl] indique clairement une descente volontaire qu’effectuent desguerriers.Ilnesembledoncpasexagéréd’étendrelasignificationde[nephilìm]et de lui attribuer, comme pour [yaràd], la valeur d’un "tomber involontaire"d’unepart,etcelled’un"descendreenmodeintentionnel"del’autre.

La diatribe est sans solution : les deux positions restent inconciliables, etnous en terminerons là avec notre analyse philologique détaillée, dont nousimaginonsbienqu’elleapuennuyerplusd’unlecteur...

Letroisièmeinconvénient

Laissant de côté la complexité de ces analyses, nous nous permettronsd’insérer un troisième élément qui trouve sa justificationdans le fait que l’onconnaisse mieux les théories sur les possibles origines extraterrestres de lacivilisation humaine qui sont en train de se répandre. Notre diatribe se verraainsiaugmentéed’uneréflexionsurunfaitétabli:lesGrecsnesesontquantàeuxpasoccupésdesvariantesdesens,àsavoirqu’ilsnesesontguèreinquiétésde savoir s’il s’agissait d’une chute ou d’une descente volontaire, traduisantdirectementleterme[nephilìm]paryiyaxeç,"géants".

Ilsécriventainsi,dansLXX,Gn64:οιδεγιγαντεςησανεπιτηςγηςενταιςηεραιςεκειναιςκαιετ᾽εκεινο

Lesgéantsétaientsurlaterredanslesjoursceux-làetaprèscela...Ils respectent ainsi la traduction littérale du verset entier, préalablement

soulignéeaudébutdenotrechapitre,etlesdéfinissentsimplementcommedes"géants", une affirmation catégorique sans nuances d’interprétation, qui nousamènecependantànousinterroger:pourquoi[nephilìm]signifie-t-il"γιγατες"poureux?

La langue araméenne recèle le terme נפילא [nephilà], un nom propre quidésignelaconstellationd’Orion,etilestvraiquelesétudesquitendentàmettrecette constellation en corrélation avec la naissance de la civilisation humainesontexcessivementnombreuses..

Selonunemultiplicitéd’hypothèsesformuléespardesauteurstelsqueVonDäniken, Hancock, Bauval, Faiia, Collins25, etc., elle est assimilée au lieud’originepossibledes extraterrestresqui sont intervenus surnotreplanète.Sil’onencroitdetellesthéories,lesouvenirdecetteprovenanceseraitenregistrédansdenombreusesréalisationsarchitecturalesdisséminéesdansdessites,quediversespopulationsdedifférentscontinentsconsidèrentcommesacrés.

La plus connue se trouve évidemment dans la plaine de Gizeh, où ladisposition des trois grandes pyramides par rapport au Nil refléteraitl’emplacement des trois étoiles de la ceinture d’Orion par rapport à la Voielactée. Il y a ensuite les pyramides mayas de la Vallée des morts deTeotihuacán, auMexique, auxquelles s’ajoutent encore les constructions desmesas (haut plateau) des Indiens hopis d’Arizona, qui paraissent avoir étépositionnéesavecl’intentionprécisedereproduirecesimagescélestessurleurterritoire. Nous n’affirmerons pas d’emblée au lecteur qu’il s’agit là decertitudes, nous sommes pour l’instant en train de nous occuper de laBible.Nousnesommesparconséquentpas tenusdevalideroupas lacrédibilitédeces thèses. Nous ne pouvons cependant pas ignorer qu’entre des élémentsapparemmentséparés,onrelèvedescoïncidencesquenousnouscontenteronspourlemomentdedéfinircommedesimplescuriosités.

Poursuivantl’argumentationquenoussommesentraindedévelopper,nousdevonsrappelerqu’Orion,dans lamythologiegrecque,étaitnonseulementun"géant"originairedeBéotie,maisaussi lefilsdePoséidon.Grandchasseur, ilsortaittoujoursaccompagnédesonchienSirius,quel’onafaitcorrespondreàαCanisMajoris, l’étoile qui en accompagne le voyage dans la sphère céleste :celle-ciesttrèslumineuseetclairementvisiblesousl’étoileSaiph(ΚOrionis).AmoureuxdesPléiades–lesfillesd’Atlante–,ilcommençaàlesimportuner,etladéesseArtémisquis’étaitàsontouréprisedeluilefittuerparunscorpion.Zeus découvrant ce qui était arrivé, semit en colère et foudroya le scorpion,

puisdécidadefairemontercehérosauciel.Depuis,saconstellationresplenditdanslanuitdansunecontinuelletentativederejoindrelesPléiades–ungrouped’étoiles inscrit dans la constellation duTaureau – qui le précèdent dans leurparcourscéleste.

Hébreu,araméenetmythologiegrecquesecroisent iciennous fournissantune possibilité d’interprétation incluant diverses significations et unehypothétiqueclefdelecture.

Enrésumé...

•PourlesGrecs,Orionétaitungéantauxdimensionscolossales.• Il existe en araméen le terme נפילא [nephilà], qui s’assimile au

personnageetàlaconstellation.•Letermearaméen[nephilà],endossantlaterminaisonhébraïquedu

masculinpluriel,devient[nephilìm].•LesGrecsonttraduit[nephilìm]par"géants"...•Silesingulierנפילא[nephilà]estOrion,leplurielpourrait-ilenêtre

Orioni,Orioniani,Orioniti?S’agissait-ilréellementdeceux-là?Est-ceàcelaquelesauteursbibliquesseréféraient?

•LesGrecsavaient-ils compriscela?En lesdéfinissanten tantqueyiyaxeç,"géants",entendaient-ilsfairelelienaveclegéantOriondontilsauraientpuprovenir?

•LesGrecs en savaient-ils davantageou leur connaissance était-elledifférente ? Cette question est légitime quand on sait que les sagesseptante qui ont produit la version grecque ont utilisé un texte originaldifférent du texte massorétique : la tradition rabbinique a en réalitétendanceànepasreconnaîtrelaversionpropreàlaSeptuaginta,tiréedetextes consonantiques distincts de ceux utilisés par les massorètes deTibériade.Cetélément,quimérited’êtresouligné,génèredenombreusesréflexions, lesquelles sont également liées à des thèmes que le présentouvragenetraitepas.26

Nous n’avons évidemment pas de réponses assurées ; il est facile decomprendrequelerésuméd’hypothèsesrapportéicin’estpourlemomentquelamarqued’unesimplecuriosité,etqu’ilneprétenddoncpasaustatutdevérité.Ces coïncidences sont cependant résolument stimulantes et semblent pour lemoinsnousenjoindreàcultiverceshypothèsesetàlesapprofondirencore.

Nous savons en réalité que dans un ensemble de contenus où la fluiditéreprésente laprincipalecaractéristique, touteconjectureayanteuunminimumdefondementpeutserévélerutile,carellestimuleautantlesdéfenseursquelesdétracteurs,touspareillementengagésdansunevérificationvisantàladémentirou à la confirmer : quoi qu’il en soit, la libre avancée de la connaissance entireratoujoursavantage.

deCréationDoubleLaAdàm)]אךם5l’Homme

LaBiblenousrelatelacréationdel’hommeàdeuxmomentsdifférentsennousexposantlesdeuxmanièresdont"Dieu"estintervenu,cequinousdonneainsiunedoubledescription.

Cesdeuxinterventionssemblenttotalementdistinctesetsontapparemmenttellement incompatibles que l’exégèse classique les attribue à deux traditionsdifférentes, reconnaissant une sorte de contraste irrémédiable entre les diversrédacteursdel’AncienTestament.

Ces deux traditions distinctes sont caractérisées par la façon dont leursauteurs désignent "Dieu" : dans la Genèse 1 26, l’auteur utilise le termegénérique d’Elohìm, alors que dans la Genèse 2 7, l’acte de création estspécifiquementattribuéàYahvé.Danslepremiercas,letexteexpliqueenréalitéquelesElohìmdécidentdecréerl’Adàm"àleurimageetàleurressemblance",alorsquedans lesecond, ilestpréciséqueYahvéautiliséde"l’argile"en luiinsufflant"lesouffledelavie".

Nousparlonsdoncdetraditionsdifférentesetsupposonsquelesauteursquis’en remettaient à l’une ou à l’autre, avaient effectivement agi de manièretotalement autonome en rapportant des récits anciens caractérisés par desoriginesdifférentes,lesquelsétaientdonctoutsimplementincompatibles.

Il était ainsi nécessaire de trouver des concordances sur divers plans,d’introduire des concepts délaissant la concrétude de ces récits, allant mêmejusqu’àlasupprimerarbitrairement,etce,aunomd’unevisionautredontnoussommesd’avisqu’ellenerelevaitpas,pourlecoup,desauteursbibliques.

Nousessayons icideréfuter lapositiondeceuxquiaffirmentque laBibleproposedesrécitsexemplairespourrévélerdesréalitéssupérieuresdifficilementexprimables. Encore une fois, "nous faisons comme si" la Bible relataitfidèlementcequ’ellevoulaitreprésenter.

L’analyse détaillée de deux passages va nous révéler que l’attitude aussicondescendante que suffisante avec laquelle de nombreux commentateursacceptentetexpliquentcesdivergencesn’estabsolumentpasjustifiée.Cesdeuxpassages,eneffet,nousnarrentexactement lemêmeévénement, lemêmeacteconcretaccomplipar lesElohìm,parmi lesquels ilyaévidemmentaussiceluiqu’onconnaîtsouslenomdeYahvé.

Précisonsque le récitde la formationd’Èvequi a suivi est, lui,unique, etnousn’yreviendronspasici,l’ayanttraitédansnotreprécédentouvrage27.

Lanécessitéd’analyserparallèlementlesdeuxpassagesrelatifsàlacréationde l’homme-mâlenouscontraindrapar contreà synthétiser cequenousavonsdéjàamplementdéveloppéconcernantcequiprécède lapartieGenèse1 26 etsuivantes.

Genèse126-28Cesdeuxversetscontiennentlapremièreversiondelacréationdel’homme

etdisentceci:

Lerédacteursembleensuiteavoirbesoindesoulignerunaspectparticulier;il ne doit pas y avoir de doute et il précise ainsi par deux fois dans le verset

suivant(127):L’auteurveutêtresûrquelelecteuraitbiencomprisquelesElohìmontfait

l’hommeenutilisantleur[tselèm](צלם)•Maisqu’est-cequele[tselèm](צלם)?• Et pourquoi semblait-il si important de souligner deux autres fois cette

particularité?Avantd’examinerlasignificationdecetteracinesémitique,mettonsl’accent

surcequenousracontelaBible:commentladécisionfutpriseparlesElohìmet comment ceux-ci se sont dit "faisons", utilisant une forme verbale qu’ondéfinitcommecohortative.

Cette forme grammaticale a la valeur d’une exhortation, une invitation àagir,unesollicitation,unesortede"Allez,mettons-nousautravail,avançons...".

Il est ainsi certainque la questiondupluriel qu’induit le termeElohìm nesauraitêtrerésoluedemanièretropélémentaire.

Se fondant sur divers documents, l’hypothèse de départ de toute notrerecherche est la conviction que "Elohìm" représente effectivement plusieurspersonnes.Noussavonsparailleursque lescommentateursdupassén’avaientpas non plus sous-évalué cette question et qu’ils ont de diverses manièrescherché à fournir une explication à cette réalité inacceptable pour lemonothéisme : les Syriens parleront d’un conseil tenu en présenced’"assembléestrèsélevées";d’autressoutiendrontqu’"ilparleaveclesAnges",etBasiledeCésaréediraquantàlui:"commentpeut-ilparlerainsis’iln’apasquelqu’unquitravailleaveclui?".

Il est certain que les Sumériens permettent une lecture plus facile de cepluriellorsqu’ilsrendenttrèssimplementcomptedesproposd’Enkiaveclequelilsdevaientcollaborerpourdémarrercetteexpérimentation.Ilsnousrelatentparla suite très honnêtement ce qu’on donné les tentatives répétées faites par lesAnunnaki,avecdesrésultatsmanifestementpeuédifiantspourdes"dieux"quelatraditioncontinueàvouloirdécrirecommeomniscientsetomnipotents28...

Le[tselèm](צלם)Rappelons-nous que les Sumériens disaient, selon Sitchin, que l’homme

avait été élaboré en purifiant le sang de jeunes mâles Anunnaki afin d’enextrairecequidevaitensuiteêtreinsérédansl’hominidéchoisi.

Les auteurs bibliques utilisent le terme [tselèm], qui ne désigne pas leconcept abstrait d’"image" tel que l’interprètent la littérature religieuse et lathéologie traditionnelle. Il définit en réalité spécifiquement "quelque chose dematériel qui contient l’image", une "complete form" relate l’EtymologicalDictionary29...

Dans le texte biblique, les deux termes qui indiquent l’image et laressemblancesontenoutreprécédéspardeuxpréfixes,àsavoirב(be)etכ (ki),dont les sens respectifs impliquaient une différence significative : • ב (be)signifie"avec,aumoyende...";•כ(ki)signifie"comme,selon..."

Lepréfixeב (be)estpréposéau terme[tselèm],ce dont il peut être déduitquenousaurionsétécréésnonpas"àl’image"desElohìm,mais"avecquelquechosedematérielquicontientl’image"desElohìm.

Unebelleetsubstantielledifférence!Telestcetélémentconcretetinédit,toujours"oublié"parlesinterprétations

religieusestraditionnelles,parcequ’incompatibleavecladoctrine.ÀnoterenoutrecequedisaitégalementlaGenèse,quetouteslescréatures

"ont été faites selon leur espèce", ce qui n’est pasaffirmépour l’homme : autermedecette intervention"divine"sonespèceestdifférentedecellequiétaitproprementlasienneàl’origine!

Mais il y a davantage (et gardons toujours à l’esprit, en poursuivant plusavant, les récits des Sumériens décrivant comment cet élément à insérer étaitextraitdusangpurifiédesAnunnaki...).Enréalité,levocable[tselèm]n’indiquepas seulement quelque chose de concret et dematériel, mais il inclut aussi –d’aprèslesensoriginaldelaracinesémitique–leconceptde"coupéettenuàl’écart de... ". Le dictionnaire d’hébreu et d’araméen bibliquesBrown-Driver-Briggs Hebrew and English Lexicon30 mentionne pour [tselèm] l’indicationsuivante : "something cut out", c’est-à-dire quelque chose de coupé et tenu àl’écart de.La racineverbaleצלם[tsalàm]est traduite par"cut off’, "couper etenlever".Etqu’est-cedoncquicontientl’imagedequelqu’unetpeutêtre"coupéetenlevé/coupéettenuàl’écart/extrait"?

Uneréponsenousvientimmédiatementàl’esprit:l’ADN!S’ilenvaainsi,nouscomprenonseffectivementpourquoilerédacteurdela

Genèseavaitsentilanécessitéderépéterpardeuxfoisquenousavionsétéfaits"avecle[tselèm]desElohìm"...Ilvoulaitêtrecertainquelelecteurcomprendraitle caractère concret de l’événement, l’extraordinaire d’un acte issu d’unedécision des Elohìm d’introduire quelque chose de "vraiment eux" dans cettecréature, qui a ainsi directement reçu sa vie, son nouveau souffle vital, des"dieux".

Serait-cealorscet"extraordinaire"–sidifficilementacceptable–quiauraitentraîné d’importants commentateurs hébreux de l’antiquité à soutenir que lerécit de la création de l’homme ne devait être lu et expliqué qu’à quelquesindividussusceptiblesdelecomprendre?

Genèse27Comme il l’a déjà été dit, le second récit de la création de l’homme

sembleraitcontenirunemanièredefaireincompatibleavecl’actiondesElohìmquenousvenonsdedécrire.

Selonunevisiontraditionnelle,ils’agiraitd’unesorted’histoireallégoriquedans laquelle Dieu est représenté comme un potier qui modèle l’homme enutilisantdel’argile,saufquenousverronsquelecontenuetlaformedesparolesbibliquesnousrenvoientpeut-êtreàdesactionsbienplusconcrètesetréelles.

Voici ce que dit textuellement ce verset :

Ainsi,l’ElohìmappeléYahvéformel’hommeenutilisantun"quelquechose"qui se trouve sur laplanèteTerre :nousnoteronsd’emblée la correspondanceentre[adàm]"homme"et[adamàh]"Terre",quifaitpenseràlasimilitudeentre"terre"et"terrestre".

Teema-[Tselèm],Tiit-[Afàr]

Latraditionatoujoursvoulurestituerlevocableעפר[afàr]à l’aidedumot"poudre" ou "argile", un sens qu’il a en effet également, sauf que sons sensoriginalrappellepluscelui,pluslarge,d’une"earthysubstance’’,une"substanceterrienne"31,unquelquechoseappartenantàlaTerrequi,provenantd’elle,peutêtreprispouropérerdanslesensvoulu.

L’auteurhébreuauraprobablementreprisunvocablesuméro-akkadiendontlasignificationestdouble...Maisilestnécessairedeprocédericiparordre.

Lestextesquenousconnaissonssouslesintitulésd’Épopéed’Atrahasisoud’ÉpopéedeGilgamesh,nousracontentquelesAnunnakidécidèrentdeformerunêtrequitravailleraitàleurplaceetqu’ilsutiliseraientpourcefaireleTeema,unesubstancequiseraitextraitedusangdeleursreprésentantsmâlesjeunes,etqu’ilslemélangeraientavecleTiitdel’Abzu.

LeTeemadésignel’essencevitale,cequifaitdequelqu’uncequ’ilest.CeTiit,nousallonsenparler.Utilisant le langagebiblique,nousdironsqu’ilsontprélevéle[tselèm]des

Elohìmpour legreffer sur leTiitde la partie bassede laTerre : l’hémisphèresud,justementconnusouslenomd’Abzu.

MaisquesignifieleTiit?Cemotdésignel’argileainsique"cequiestaveclavie","cequicontientla

forme".Lesauteurshébreuxontparconséquentrestituécettepartiedurécitavecle

mot עפר [afàr] qui désigne l’argile, cette formation minérale particulière quipeutconteniretmaintenirlaforme.

Noussommesmaintenantenmesurederésumerlespassagesquiunifientlesdeuxrécitsbibliques:LeTeema-[Tselèm](l’ADN)desAnunnaki-Elohìmestuniavec le Tiit-[afàr] (l’ADN hominidé) disponible sur la Terre (Adamàh) et onobtientainsileLulu(mélangé)–Adàm(terrestre).

L’alternative étant :LeTiitpeut renvoyer au contenant où est accompli leprocessusdumélange.

Nousfaisonsdansl’encadréquisuitunesynthèsedurôledecatalyseurquepeut jouer l’argile, les Sumériens nous expliquant que les Anunnaki avaientmodelé des récipients à l’intérieur desquels s’effectuait l’intervention :l’implantation génétique de l’ADN des "dieux" mâles au sein de l’ovuled’hominidé femellese faisaitvraimentdansunrécipientd’argile spécialementréalisé à cet effet. Dans la Maison de la Vie, la "déesse" Ninmah crée uncontenantenargile,lefaçonneenluiattribuantlafonctiond’unbainpurificateurpropreà recevoir l’élaborationd’unmélange,puis l’opérationest répétéepourdes greffes successives : sont pris quatorzemorceaux d’argile, septmorceauxétant placés à droite, les sept autres à gauche ; c’est dans ces contenantsfaçonnésavecdel’argilequeNinmahintroduisaitlesovulesdefemellesbipèdespourensuitelesassocierausangpurifiédesAnunnakimâles(Atrahasis).

L’argile mentionnée dans la Bible n’est donc pas un simple élémentsymbolique et elle peut donc véritablement avoir deux attributions : "ce quicontientlaforme"ausensdel’ADNterrestreet/ou"cequicontientlaforme"ausensdecerécipientcatalyseurdel’implantationgénétique.

Il nous est évidemment possible d’opérer un choix motivé et documentéquellequesoitl’option,maiscequiestintéressantànoter,c’estencoreunefoisl’éventuel caractère concret de tout ce qui a été transmis concernant laformationdel’adàm/lulu.Cederniertermeestporteurd’unesignificationdontB.Russo a parfaitement fait la synthèse à partir de l’origine du sumérienLusignifiant"quelqu’un,quiconque" :Luludésigneraitparconséquent "celuiquiestmélangé"ainsique"leprimitif".32

Russo fait ainsi valoir que la nouvelle créature n’était pas un individuunique,maisunindividuindéfiniappartenantàuneespèce.Nouspensonsqu’ilenvademêmepour [adàm], souventprécédéd’unarticle, et qu’il indique legénérique terrestre, à savoir l’ensemble des individus produits en utilisantl’essencevitaledéjàprésentesurlaTerre.

L’ADN,l’argileetlasciencemoderne

Le rapprochement fonctionnel entreADNet argilen’est pas aussi étrangequ’ilpeutyparaître.

Nousrapportonsicilasynthèsed’uncertainnombred’études(parmitoutescellesdisponibles)oùnousdécouvronsquel’interactiondel’argileetdel’ADNaconstituéunephaseessentielledelaformationdelaviesurTerre.

Lesargilesfurentnécessairespour:•concentrerlesproduitsprésentsdans la chaude soupe primordiale ou alors protéger l’ADN issu del’espace arrivé sur la planète ; • protéger les structures génétiques desdestructionsopéréesparlesrayonsUVetX;•catalyserlapolymérisationdenouveauxcomposantsjusqu’àobtenirdesmoléculespluscomplexes;•garantir à l’ADN lemaintient de sa capacité à transformer des cellulesbactériennes.

La science moderne a vérifié que les complexes ADN-argile étaientrésistants à l’attaque des nucléases et ne perdaient pas leurs potentialitésgénétiques;l’ADNabsorbépeutainsiêtreenglobépardenouvellescellules.Cetyped’échangegénétiquepeutconcernerunADNextracellulairedemêmesorte,c’est-à-direprovenantdecellulesdelamêmeespècequecellequiestconcernée,ou bien un ADN de type différent provenant d’autres espèces, y comprisd’espècesvégétales.

Lascienceutiliseenoutrelescomplexesargile-ADNentantquemoulepourl’"amplification aléatoire d’ADN polymorphe" (RAPD = Random AmplifiedPolymorphicDNA), demême qu’elle a remarqué ses propriétés de catalyseurdanslesprocessusdecombinaisonetderecombinaisondel’ARN.

Bienquenousnenousoccupionspas icidegénétique, toutcequiprécèdesuffitàcomprendrequelerapportsubstantielqu’établitletermeakkadienTiit–traduitenhébreupar[afàr]–entre l’argileet"cequicontient l’essence",peutavoirsensunprécisettémoignerd’uneconnaissancequel’onpossédaitdanslepassé, qui aurait aujourd’hui été récupérée par les sciences biologiques etgénétiquescontemporaines.

Il suffira à ceuxqui désireraient approfondir cette thématiquede faire unerecherche en ligne avec les termes "ADN argile" ou "DNA clay" sur unquelconque moteur de recherche : il existe à ce sujet une très vastedocumentation33.

[Nishmàtchajim],lesouffledevie

Revenonsauversetquenoussommesentraind’examinerpouryreleverdesélémentsdeconfirmationsupplémentaires.

Après avoir formé l’[adàm] avec l’argile, Yahvé :

C’est ici la comparaison avec les termes suméro-akkadiens, d’où dériventcesrécitsbibliquesdelacréation,quivientdenouveauànotresecours.

Ces interventionsd’ingénieriegénétiquefurentréaliséespar lesAnunnakisdanscequenousdéfinironscommeunlaboratoire,etqu’eux-mêmesappelaient"Bit-Shimti"ousimplement"Shimti",destermesquisignifient"lieudanslequelest soufflé le souffle de vie"34. Cette précision sur le souffle ne saurait êtrefortuite : le lieu dans lequel on créait les nouveaux vivants était associé à larespiration,élémentfondamentaletprimordialdelavie.Lenouveau"mélange",commetoutnouveau-né,acquéraitlestatutde"vivant"àpartirdumomentoùilcommençait à respirer et c’était son "créateur" qui lui fournissait cettepossibilité,enlefaçonnantàtraversleprocédéquenousavonsvu.

Le terme sumérien Shimti était en outre traduit par le mésopotamiennaphishtu, lequel correspond à l’hébreuנפש [nephèsh], l’avant-derniermot duverset cité ci-dessus, qui signifie "gorge, cou, personne, respiration,quelqu’un...". Après l’intervention, l’[adàm] devient par conséquent une"personne"dotéedelanouvellevieintroduiteparle"créateur",quiluiinstillelesouffledecettenouvellevie.

Tel est ce que racontent les Sumériens, et tel est bien ce que confirme laGenèse.

Pourconclure

Nous nous sommes interrogés dans ce chapitre sur l’apparenteincompatibilitéentre lesdeux récitsbibliquesde la créationde l’homme,et ilnous semble à présent possible d’affirmer qu’ils paraissent concorder :l’événement concerné y est décrit avec une terminologie dont les formesdiffèrent,maisquirenvoieessentiellementauxmêmeséléments.

Ilsnesontdoncpasencontradictionetneseréfèrentpasàdeshistoires,desallégoriesoudesmythesdistincts.

Les Elohìm, parmi lesquels nous comptons celui connu sous le nom deYahvé,décidentàlafaveurd’unedécisioncollégialedecréerlanouvelleespècevivanteenpartantdesélémentsmatérielsdontilsdisposent:•Tiit-[Afàr](Gn27):l’ADNdesespècesdéjàprésentesdansl’hémisphèresuddelaTerre(Abzu)et/oulecontenantdanslequelestréaliséel’implantation;•Teema-[Tselèm](Gn1 26-28) : leur ADN, l’élément "divin" qui est implanté dans celui deshominidés.

Point de symbolique, ici, point d’allégories, et point de nécessitéd’introductiondecatégoriesherméneutiquesparticulières:nousserionsfaceaurécit d’une intervention d’ingénierie génétique où sont indiqués les deuxpatrimoineschromosomiques impliqués.L’uniondecesdeuxélémentsproduitlanouvelleespèce:leLulu-[Adàm],l’Homosapiens,quivitdelanouvellevie[nishmàtchajìm]quiluiaétédonnéeparle"créateur".

Par égard pour le libre penseur qui vit autant de doute que d’insatiablecuriosité,nousnesaurionsécartercetteultimeréflexion:•AdametÈvesont-ilsles géniteurs de l’humanité dans son ensemble, ou sont-ils à l’origine d’unelignée d’individus spécifiques que lesElohìmont façonnés pour leurs propresbesoins?

CettequestiontrouvesajustificationsurlabasedetoutcequiestécritdanslaGenèse414-17,oùilnousestditqueCaïn,chasséparlaprésencedeYahvé,manifesta sa crainte d’être tué par "le premier venu qu’il rencontrerait" etqu’ensuite,unefoisarrivéaupaysdeNod,ileutunfilsdunomd’Énoketdevint"constructeurdeville".

Demandons-nousàprésent:•Quipouvaitletuer,s’iln’existaitpasd’autreshommes?

•Pourquia-t-ilconstruituneville,s’iln’existaitpasdegenspourlapeupler?

Notrerecherchenes’arrêtebienévidemmentpasici.

2.Reproductiond’unsceausumérienavecdesdivinitésregardantunefioleetleprobableproduitdeleur"expérimentation".

"Sitouteslesréponsesétaientdéjàdonnées,lefuturseraitscellé.""Lefourd’Akhnai–

UnediscussionduTalmudsurlacatastrophe"parHaKeillàh,annéeXXXV-175

6Monothéisme,Monolâtrie,ouAutreChose?

Cette interrogation n’est pas sans importance, car si le monothéisme desreligions occidentales est un fait indiscutable, nous ne pouvons pas en direautantdel’AncienTestament.

Traditionnellement, la théologie part du principe que Moïse a été lefondateurdumonothéismejuifsurlequeltoutlerestes’estdéveloppé:nousenreparlerons bientôt. Nous voudrions auparavant souligner à quel point lepolythéisme a été le contexte naturel qui a vu naître et évoluer la penséereligieusedespopulationsanciennes:lesculturesquenousdéfinissonscomme"primitives"connaissaientvéritablementunemultitudededivinités.

Pour ces cultures, le concept de "divinité unique" était pratiquementinexistant, et ces nombreux dieux possédaient des particularités qui lesdéfinissaient individuellement : ils étaient essentiellement spécialisés dans lesdifférentesbranchesdusavoiretdesapplicationspratiques.

L’hommedit"primitifsetrouvaitdevantunvéritablepanthéon,structuréenunehiérarchieprécisequecaractérisaientdifférentsniveauxdeconnaissanceetdepouvoir.Ilidentifiaitchacunedes"divinités"decettemultiplicitécomplexeetles différenciait lors de ses prières, choisissant celle à qui il savait devoirs’adresser selon les exigences à satisfaire. Il est dit que ce sont ces mêmes"divinités"quionttransmisàl’hommelerespectdecesniveauxhiérarchiques;ainsi – ces divers peuples l’affirmant explicitement -ce sont toujours les"divinités"qui ont effectué les choix et transmis à l’homme les connaissancesthéoriques et techniques nécessaires à la mise en marche d’un processus decivilisation.

Selonl’approchegéographiqueducontextequinousoccupe,nouspouvonsd’emblée dire que la "Terre entre les deux fleuves" (la Mésopotamie) estconsidéréecommeleberceaudelacivilisation.C’estlàquenousretrouvonslesplus anciens documents concernant ces récits que nous continuons à définircommedes"mythes",maisquel’évolutiondesrecherchesnouscontraintdeplusen plus à considérer comme des histoires vraies et bien réelles, bien qu’ellessoient racontées avec les outils culturels, conceptuels et linguistiques despeuplesdecetteépoque.

Des tablettes cunéiformes retrouvées par milliers dans l’actuel Irak

contiennentlesrécitsdesexploitsdes"divinités"sumériennes,quiremontentàun passé assurément lointain : des "divinités" que nous connaissons sousl’appellationd’"Anunnaki",auxquellescorrespondentlesNeterudesÉgyptiens,les Iludesculturessémitiquesorientaleset lesElohìmouBaalde ces peuplessémitesoccidentaux,parmilesquelsoncomptelesprotagonistesdesévénementsvétérotestamentaires. Il est indiscutable que les "divinités" sont toujoursnombreuses,distinctesetindividuellementidentifiables.

Souvenez-vousquenousnecontinuonsàutiliserleterme"divinité"quepoursacrifieràlacoutumeenusagedanslestextesdits"normaux",toutenétantbienconscientsquedetelsindividusn’avaientrienàvoiravecceconceptde"divin"répandudansnotreculture.

Seloncequel’onpensecommunément,lepremierexempledemonothéismedel’histoiredumondeantiquesembleremonterauXIVesiècleav.J.-C.Ilseraitle fruit d’une soi-disant "révolution amarnienne" accomplie par le pharaonAménophis IV (XVIIIe dynastie) qui aurait introduit le culte du Dieu uniqueAton pour le substituer au polythéisme majoritaire. Ce pharaon aurait mêmeconstruit une ville appelée Tell el Amarna, spécialement dédiée au nouveaucourant de pensée et s’était fait appelerAkhenaton en hommage à la divinitésolairepourlaquelleiltentad’instaurerunculteunique.

C’est là une thèse encore très répandue, même si quelques égyptologuescommencentàremettretotalementenquestioncetteconstructionhistorique.Enattendantdesétudesuniversitairesplusfouillées,nouscontinueronsmalgrétoutà laconsidérercommevalide,carellevanousêtreutilepour lasuitedenotrecheminement,toujourssoumisàlalittéralitédutextebiblique.

Considérant comme acquise cette illustration d’un pharaonmonothéiste, ilfautainsisavoirqu’onestmêmealléjusqu’àassimilerMoïseàcetAkhenaton.

Danslemondedel’histoirenonofficielle,d’autreshypothèsesontégalementaffleuré, comme celle qui ne voit pas en Moïse le pharaon Akhenaton, maisplutôtlegrandprêtreduculted’Aton.

Sigmund Freud lui-même relève dans L’homme Moïse et la religionmonothéisme–Troisessaisunesimilitudeentrelecultedudieu-soleilégyptienetlecultemonothéisteisraélite.

Moïse est considéré comme un Égyptien extrêmement proche du pharaonAkhenaton,dontilpartageaitlesconvictionsreligieuses;ilauraitmêmeétéunesortedegrandprêtredececulte.Aprèslamortdupharaonetlarestaurationdupolythéisme, il aurait décidé de quitter l’Égypte accompagné de ses disciples,toujours fidèles au culte d’Aton, et d’une population sémite présente dans lesprovincesoùilavaitpuexercerunecertaineinfluence.

Pourêtreplusprécisettoujoursseloncettethèse,lachargesacerdotaleétaitdésignée par le terme "Yahùd", d’où serait dérivé le nom "Yahudlm-Yehudim-juif"désignantlesdisciplesdeMoïsequisesontenfuisd’Égypteaveclui35.Acepropos,sontégalementmentionnéesdesanalogiesentrelesoi-disantHymneauSoleilattribuéàAkhenaton,etlescontenusduPsaume104.Maisleprésentouvragen’apaspourtâched’abordercesthéories,etnousnouscontenteronsicid’observerqu’ellesprennent toutes leuroriginedansceprésupposéessentiel–auquel adhère également la religion traditionnelle – qui dit en substance queMoïse était unmonothéiste et qu’il fut le fondateur dumonothéisme judaïquedontaparlasuitedécoulélechristianisme.

•Pouvons-nousenêtrecertains?

Lebeau-pèredeMoïseetYahvé

Lechapitre3dulivredel’ExodedécritlarencontreformelleentreMoïseetl’Elohìm qui deviendra ensuite, sous le nom deYahvé, le seigneur du peupled’Israël.

Moïse est en train de faire paître les troupeaux d’ovins de son beau-pèreJéthro,dontlaBibleditqu’ilestprêtredeMadiân,unterritoirequenoussituonsà l’est du golfe d’Aqaba, entre la partie nord-est de la péninsule du Sinaï etl’actuelle Arabie. Ce toponyme est présent également dans des sourcesextrabibliques comme Ptolémée, Gerolamo, Eusèbe de Césarée et FlaviusJosèphe : les mentions qu’ils en font permettent de donner une bonneapproximationdusiteantiquehabitédeMadiân,prochedel’oasisd’El-DeboudeMogarirShuayb,quiabritaitunesourceoùMoïsepuisaitde l’eaupoursestroupeaux, ainsi qu’une une grotte dont la tradition dit que Jéthro (Shuayb) yrencontraitsonEl(singulierd’Elohìm)36.

Ceprêtreestaussiappelé[Reu-El],"amideEl"(Ex218),etsapersonnalité,ses paroles et comportements nous permettent déjà de commencer à nous enfaireunepremière idéeou,dumoins,àconsidérer lapossibilitéque le"Dieu"d’Israëlestun"Dieu"unique.

Quand Moïse réussit finalement à faire sortir d’Égypte cette populationhétéroclitequideviendraparlasuitelepeupled’Israël,ilsedirigealorsverscesterritoiresqu’ilconnaîttrèsbienpourlesavoirparcouruspendantsesannéesdefuite–lorsqu’ilétaitrecherchépourunassassinatqu’ilavaitcommisenÉgypte–etaucoursdesquellesilavaitrencontréZippora,safuturefemme,etlepèrede

celle-ci,cemêmeJéthro/Reuel(Ex217ets.).C’estsurceterritoirequiluiétaitfamilierqu’ilrencontrasonbeau-père(Ex185ets.)qui,prenantconnaissancede l’aide fournie par Yahvé lors du déroulement de tous ces événements, luioffritunholocausteenremerciementetdéclara(Ex1811):

AinsiReuelditqueYahvéestleplusgranddesElohìmetqu’ilenadonnélapreuveàtraverslesactionsaccompliespourfairesortirlepeupled’Égypte:la comparaison entre lui et les autres "dieux" est ici très claire ; unecomparaison dont Yahvé sort gagnant du fait qu’il ait montré ce qu’il savaitfaire, plutôt que pour la raison qu’il serait unique, chose qui n’estmême pasmentionnéedanslesparolesduprêtre.

Dansnotreprécédentouvrage37, lechapitreconsacréau[kevòd]abordeunmoment semblable où "Dieu" doit montrer qu’il est doté de la puissancenécessaire pour faire ce qu’il promet, et être ainsi enmesure d’aller jusqu’aubout de ses résolutions, même s’il se trouve en lutte ouverte avec sescollègues/rivaux,verslesquelslepeuplesaitpouvoirsetourneràtoutmoment,commeilleferasouventdanssonhistoire.Reuel,unprêtreNousnedevonspasnouslaissertromperpardessièclesde

coutumesreligieusesquinousontprésentélepersonnageduprêtresousunjourquin’apresquerienàvoiravecceàquoiseréfèrentlesculturesmoyen-

orientalesdecetteépoque.ChezlesSumériens,ondéfinissaitleprêtreentantqu’Ensietsesfonctions

étaientcellesd’un"Gouverneur",ou"Gouverneurprovincial".C’étaitensommeunesortedereprésentantlocaldu"Dieu/Anunnaki"quigouvernaitceterritoire.Les fonctions deVEnsi correspondaient à celles du personnage défini par leterme akkadien "ishakku" (Isaac dans la Bible). En langue sémitiqueoccidentale, le prêtre était un כהן [cohèn], un terme qui désignait la tâche de"celui qui assurait un service enqualité de chef"38 ; c’était donc une sorte deprinceexerçantsesfonctionspourlecompteduseigneurduterritoire.

Cen’estenréalitépasparlepluspurdeshasardsqueMoïserencontresonbeau-père après sa sortie d’Égypte, celui-là même qui lui fournira desindicationsprécisessurlafaçond’organisercetensembledetribusqu’ilapourtâchedetransformerennation.

Jéthro/Reuel-[cohèn]"prêtre/substitut"pourlecomptedel’Elohìmlocal,et

donc expert dans l’art de gouverner – transmet à son gendre toutes lesinformations nécessaires (Ex 18 13 et s.) : • Moïse devra jouer le rôled’intermédiaire entre le peuple et l’Elohìm ; • il devra informer l’Elohìm desdiversesquestionsàrésoudre;•ildevratransmettrelesloisetdécretsaupeuple;•ildevrachoisirdeshommesvertueux–quicraignentl’Elohìm–auseindupeupleetdevralesnommerchefsdegroupesdedifférentestailles(dedizaines,de cinquantaines, de centaines et demilliers depersonnes) ;• ceux-ci devrontadministrer la vie quotidienne et la justice en résolvant personnellement lesproblèmesmineursetennedemandantsoninterventionquepourdesquestionsmajeures.

Noussommesicifaceàunevéritableorganisationpyramidalequiavaitpourfonction d’administrer plusieursmilliers de personnes : voilà donc ce dont le"prêtre"Jéthro/Reuels’occupait,unetâchedanslaquelleilétaitspécialisé.

MoïserencontreYahvé

Sachantquepoursonbeau-pèreégalement,lamultiplicitédes"dieux"estunfait absolument normal, voyons quand et comment Moïse rencontrepersonnellementYahvé.

Revenons en arrière à partir du chapitre 18 de l’Exode et reprenons lechapitre 3, où il est relaté que Moïse, berger du troupeau d’ovins deJéthro/Reuel, a conduit les animauxau-delàdudésert jusqu’à arriver aumontsurlequelrésidaitYahvé.

Noussavonspourl’instantquecetElohìmvivaitsurunemontagneprécise:l’Horeb/Horev (Ex 3 1). Nous ne nous attarderons pas ici à analyser salocalisation probable, mais un faisceau d’indices mis à jour à travers l’étudeminutieuseduparcoursqu’asuivicepeupleàtraversledésert,situeprécisémentl’Horeb/Horevauxconfinsdu territoiredeMadiândontnousavonsparléplushaut,c’est-à-direàl’est-nord-estdelapéninsuleduSinaï.

LaBibleditqu’arrivésurplace,un[malàkh]deYahvéseprésentaà lui,àsavoirunporte-paroleouémissaire:l’undesindividusquifaisaientfonctiondemessagersentre lesElohìmet leshommes,et que la tradition identifie commedesanges.

Dans notre ouvrage précédent, nous avons mis en évidence que ces[malakhìm] étaient des individus en chair et en os qui se déplaçaient à pied,

avaient besoin de manger et de dormir, se salissaient, devaient se laver etpouvaient égalementêtrephysiquementagresséspar leshommes : rienàvoir,donc,aveccespersonnagesangéliquesexemplairesquelatraditionaparlasuiteconçus ! (Nous y reviendrons plus exhaustivement dans des chapitresspécifiques).Danslepassageconsidéré(Ex3),noussommesenprésenced’undecesmessagers,etl’épisodequileconcernesembletiréduscénariod’unfilm,tantlesdétailsévoquéssontprécisetvivants.

Il faut dire au passage que lorsque la tradition religieuse narre cetévénement,elleleprésentecommeuneapparitionrelevantdusurnaturel;maisilsuffitdesuivrelesactionsaccompliesparMoïseavecunpeud’attention,pourcomprendrequenoussommesfaceàunévénementréeletconcret.Celui-ciestbienconscientdufaitqu’ilnes’agitpasd’une"apparition":ilsaitqu’ilestenprésence d’une personne physique tout en étant simultanément confronté à unphénomèneindiscutablementétrange.

Ce [malàkh] (Ex 3 2) se trouve :

Lerécitsepoursuivantainsi:

Nousavonsdoncunfourréderoncesquibrûlesansseconsumer!Maisétait-cevraimentunfourréderonces?!Le terme כהן [sené] est traditionnellement traduit par "fourré de ronces,

buisson",maisilpossèdeégalementunautresens,celuide"crêterocheuse",etilyaunpassagedelaBibleoùildésignedefaitunestructurerocheuseprécise(1S 14 4). Dans son sens originel, sa racine renvoie en effet aux qualificatifs"hérissé"et"pointu":ceux-cipeuventjustementêtreattribuésàunarbusteaussibienqu’àuneformationgéologiquetrèsanguleuse.

Nousavonspeud’informationsurlefaitquelemontHoreb/Horevdésignâtle lieuoù résidaitYahvé ;nous savonsenoutrequecetElohìmétait souventassocié à des monts (Sinaï, Horeb, Or/Ar, Séir). Nous aimerions ainsi biensavoirceàquoiMoïsese réfèrequand ilditdans leDeutéronome33 16que

Yahvéest:D’après les versions traditionnelles,Moïse déclarerait que sonElohìmvit

dansunbuisson!Il se souvient du premier lieu où il l’a rencontré, et les versions

traditionnelles restent cohérentes, conservant toujours cette traduction de"fourréderonces"pour[sené].

Nous resteronségalementcohérentsdans la traductiondesdeuxpassages,mais il nous semble plus facile d’imaginer que Yahvé avait une résidencepermanente–àmoinsquecenefûtcellequ’ilpréférait–surlacrêterocheusedu mont qui, et ce n’est pas un hasard, est assimilée à son domicile. Lapossibilitéqu’offreladoubletraduction"fourréderonces/crête-rocheuse"nousapparaîtsanshésitationcommeunelectureplusacceptable:frappéeaucoindubonsens,ellenesupposepasd’envolées fantaisistesparticulières. Ilnes’agitpour autant pas d’une simple interprétation subjective, la confirmation nousvenant dumêmeYahvé, qui s’adresse àMoïse avec un ordre précis où il dittextuellement(Ex312),"quandtuaurasfaitsortirlepeuplehorsd’Égypte"...

Cemont-làestdoncsondomicileetildoityêtreservi:unordreconcret,clairetprécis.Inutiledeleservirdansle"fourréderonces"qui–surlabasedela version que nous remettons en question – serait le domicile que luiattribueraitMoïse.Nouspouvonsparconséquentimaginerquecequibrûlesoitunepartiedelacrêterocheuseet–commenousleverronsultérieurementdansle chapitre consacré aumiracle chimique d’Élie – il n’est pas difficile de sefigurerun terrainrocheuxquibrûlesansseconsumer,celui-ciétant imprégnédesubstanceshuileusesinflammables,susceptiblesdeprendrefeuaumomentoùl’undecesmoyensdetransportqu’utilisentles[malakim]oulesElohìmsepose (atterrit). Et comme nous venons de le voir, c’est bien un [malàkh] quiapparaîtdevantMoïse.

Il est possible d’en faire une petite démonstration : il suffit de répandren’importe quel produit à base de bitume sur une pierre, d’approcher celle-cid’une forte source de chaleur et on assistera à ce que Moïse voit surl’Horeb/Horev:unfeuquibrûlealorsquelapierreresteapparemmentintacte,dumoinspendantuncertainlapsdetemps,plusqu’iln’enfautpourpermettreàlascènequenousavonssouslesyeuxdesedérouler.

Maisilnes’agitpaslàqued’hypothèses,lesmêmesauteursbibliquesnous

enfournissantplusloinlaconfirmation:•"Lematindutroisièmejour,ilyeutdesgrondementsdetonnerre,deséclairsetunnuagedensesurlemont...toutlepeupleeupeur...lemontétaitpleindefuméeparcequeYahvéétaitdescendusurlemontembrasé..."(Ex1916-19);•"...vousvousêtesapprochésetêtesrestésaupieddumontetlemontétaitembrasé..."(Dt411).

Après la première rencontre qui avait évidemment frappé Moïse par sonaspect extraordinaire, la vue de la montagne embrasée devint une expériencehabituelle, étant donné qu’elle se répétait à chaque fois que le "Dieu" seprésentaitàlui.Etc’étaittoujourslemontquibrûlait,lefourréderoncesn’étantplusmentionné.

Poursuivantlerécit,laBiblerapporteque,del’endroitoùilsetrouve,Moïsene voit pas bien les choses ; il se dit alors (Ex 3 3) : "Je veux pouvoir medéplacer(jeveuxpouvoirfaireundétour)etjeverraicegrandspectacle,carlefourréderonces(lacrêterocheuse)neseconsumepas".C’estlemodecohortatifqui est utilisé pour le verbe des phrases prononcées אסרה-נא– [na-asurà], "jeveuxpouvoirmedéplacer"]–uneindicationdelafaçondontMoïses’exhortaitlui-mêmeà"faireundétour"afind’accéderàunemeilleureplace,carcelleoùilse trouvait ne lui permettait pas de bien voir ! Nous dirions familièrement :"Laisse-moimemettreunpeuplusloinpourmieuxvoirça".

•Est-ilpossiblequ’ildûtsemouvoirphysiquementpourvoirfacilementuneapparitiond’ordresurnaturelouspirituel?

•Est-ilpossiblequ’ildûtsedéplacersicequidevaitêtrevusetrouvaitsimplementdansunbuisson?

Cela paraît peu crédible et assez improbable, mais ce n’est pas tout, carYahvéentrelui-mêmeenscèneàcemoment-làetobserveMoïseentraindesedéplacer. Il l’appelle de la crête rocheuse, lui intime l’ordre de s’arrêter ets’identifie(Ex34etsuiv.).Onrelèveenmêmetempsquele fourréderonces(?) était sans doute surchargé étant donné qu’on y constate la présence d’aumoinsdeux individus, le[malàkh]etYahvé,que les traducteursmodernesontmaintes fois identifiés. Il s’agit cependantd’unchoixquin’estpas clairementétabli par le texte, qui peut évoquer deux sujets distincts : le [malàkh] qui seprésenteàMoïseetYahvéquiparle.

S’ilsétaienteffectivementdeux,onpeutsedemanderdansquellepartiedufourréderoncesétaitcachéYahvé,étantdonnéquelavisioninitialeconcernaitseulementle[malàkh]!

Immédiatement après, pourtant, nous apercevons dans cette partie du récitdeuxélémentsquinouspermettentdefairelalumièresurtoutcequiestentraindeseproduire.

L’ordredes’arrêteretdenepasfoulercetendroitestavanttoutmotivépar

lefaitqu’ils’agitd’unpérimètreקדש[kodèsc]"sacré".Nousreviendronssurcepointdansledernierparagraphedecechapitre;onpréciseracependantquelesens original du terme [kodèsc] désignait quelque chose qu’on définissaitcomme "séparé, dédié à..., mis à part pour..., réservé à..." et par conséquentinterditàceuxquin’yétaientd’unefaçonoud’uneautrepasinvités,préposésou expressément autorisés.Cette définition du "sacré" ne préfigurait donc pascesvaleursdesainteté, spiritualitéet transcendancequi luiontpar lasuiteétéattribuées.

YahvéditensubstanceàMoïsequeceterritoire(mont,chaînerocheuse)estle sien et qu’il ne peut donc être violé. Le gouverneur/ seigneur du lieu nevoulaitàl’évidencepasd’intruschezlui!

Lesecondélémentconcerneplusdirectementlethèmeduprésentchapitre:Yahvédoits’identifier.

•Est-ilhonnêtementvraisemblablequele"Dieu"unique,universel,spirituel,transcendant,aitbesoindesefairereconnaître?

C’esteneffetcequiadvient,maiscequifrappeparticulièrementlelecteurattentif, c’est la "carte d’identité" ou, mieux, le "curriculum vitae" qu’il doitprésenter à Moïse, à qui il dit (Ex 3 6) :

Il ne dit pas simplement "je suisDieu" comme on pourrait s’y attendre àl’occasiond’uneentrevueentrele"Dieu"uniqueetl’initiateurdumonothéismedans l’histoire de la pensée religieuse de l’humanité.Yahvé désire – àmoinsqu’ilneledoive–spécifierquec’estbien"lui"quiestcetElohìmquiaparléavec les patriarches ; il est ainsi celui qui a choisi de conclure un pacte aveceux39etilestdoncvraiment–parmitantd’autresElohìmpossibles–celuiquis’intéresseaupeupled’Israël.

L’exégèse que fait à ce propos le bibliste jésuite Alviero Niccacci40 estintéressante:ilymentionnelecaractèreuniquedelastructuregrammaticaledunomYahvédansEx314,uneconstructionquipourraitattribueràl’hébreu[ehièashèrehiè]–quisusciteautantladiscussionchezlesphilologuesquechezlesthéologiens-lesensde"Jeseraicequej’étais".S’étantouvertàcettehypothèseet ayant examiné de nombreuses sources égyptiennes et juives, ce spécialiste

soulignequeletermehébraïquetémoignedecettecontinuitétemporellereliantpasséetfutur.Celle-cisouligneainsidupointdevuelinguistiquetoutcequiaétédécouvert icià traversuneanalyseplusglobaleducontexteoùcetElohìms’exprimeetagit.Ilestpourluinécessairedes’identifierendonnantlagarantiedelacontinuitédesonêtre:cetElohìm,"toujourslemême",quis’estprésentédanslepassé,quiestaujourd’huiprésenticietcontinueraàl’êtredanslefutur,toujoursdésireux–etsurtoutcapable–detenir lespromessesetengagementsscellésdansunpacted’Alliancemaintesfoisproposéetrétabli.

Nous reviendrons sur ce thème pour émettre une autre hypothèsed’interprétation, mais permettez-nous ici une remarque qui pourrait semblerbanale sans vouloir l’être : elle n’est en effet motivée que par la volonté decomprendre lecaractèreconcretdesévénementsnarrésen leurappliquantunevisionplusgénérale.

En lisant et en relisant le passage où Moïse demande à cet Elohìm des’identifierparunnom(Ex313-17), il s’estaufildesans formé l’impressionqu’il répond à la demande de Moïse par une affirmation très simple quiindiqueraitque"luiestceluidetoujours",sonproprenomn’étantenréalitépasvéritablementimportant.Moïseetlepeuplenedoiventparconséquentpass’eninquiéter, ils doivent seulement reconnaître dans tout cela que "lui" est biencelui qui a proposé l’alliance et que c’est "lui" – toujours le même – quicontinuera à tenir ce qu’il a promis, à la condition que le peuple en fasse demême.

Dans le verset 14, il dit expressément "Je suis celui que je suis", notrehypothèseétant,enlisantentreleslignes:"l’important,c’estquechacunfassecequiestprévudanslecadredupactequenoussommesentraindedéfinir".

Quoi qu’il en soit, il n’introduit le nom de YHWH qui le définitpersonnellement que dans le verset suivant :

L’affirmation est claire, son nom est Yahvé et c’est ainsi qu’il doit êtremémorisé.Mais commedéjà dit, nous reviendrons sur cette question pour enfourniruneautrehypothèsedelecture.Notonspourlemomentquece"Dieu"seprésenteenétantobligédesefairereconnaître,puisavancedespropositionsquil’opposeront inévitablement à ses autres collègues/antagonistes qui sont sesconcurrentspourlecontrôledepeuplesetdeterritoiresauMoyen-Orient.

Tout semble être si naturel dans les descriptions de ces événementssuccessifs, qu’onpeut aisément endéduire que lamultiplicité des "dieux" estquelquechosedetoutàfaitnormalpourMoïse.

MoïseparledeYahvé

LelivreduDeutéronomeestconnudanslesmilieuxecclésiastiqueshébreuxsousletitreplusappropriéde[Devarim]"Paroles".Ilcontienteneffetuneséried’homéliesattribuéesàMoïseoùl’oncélèbrel’importancedeslois,lapassionquientoure lechoixde l’allianceavec l’Elohìmet la joiede recevoir laTerrepromise.

Toute la structure du livre reprend lemodèle des traités d’alliance passésentrelesseigneursetleursvassaux:ilsoulignelesprésupposéshistoriquesquijustifientlepacte,puisdresseunelistedesdevoirsquienconstituentlecontenu,et il rappelleenfinlesconséquencespositivesounégativesquiendécoulerontselonquelesnormesqu’ilprévoitserontrespectéesounon.

Moïse évoque l’Elohìm plusieurs fois dans ses discours à travers unereprésentation qui semble ne pas pouvoir être vraiment définie comme"monothéiste".

Envoiciquelquesexemples:Dt614

C’estunevéritableintimidationqueMoïselanceiciaupeuple:

Nousavons iciuneaffirmationexplicite–nulbesoinde l’interpréter–oùl’on parle de l’existence d’autres Elohìm qui gouvernent les populationsavoisinantes; leurprésenceestensuiteconfirméeparl’attitudedeYahvé,dontMoïse dit immédiatement après(verset 15) :

Nousavonsbienlu:Yahvé,Elohìmdupeupled’Israël,estunEl(singulier)jaloux!

•Maiscommentpeut-onêtrejalouxs’iln’yapasderivaux?•Peut-oncraindrelaconcurrencedequelqu’unquin’existepas?Il est affirmé qu’il s’agit d’une jalousie réelle et concrète, profondément

vécue,carleseffetssontdramatiques:latrahisonestpuniedemort.• Si nous pensons que les autres dieux furent de pures inventions

humaines et que lui était le seul et l’unique, aurait-il éventuellement euquelquedifficultéàledémontrerdemanièreévidenteetindiscutable?

Nousnepouvonspasoublierque"lui"avaitdûseprésenteràMoïsemunid’uncurriculumvitaequil’identifiaitavecprécisionparrapportàtantd’autresElohìmpossibles.

Tout est cohérent : les Elohìm sont nombreux, le choix des peuples estpotentiellement libre, et cetEl singulier est donc susceptibled’éprouverde lajalousieenversdesrivaux.

Nousconnaissonsmêmelesnomsdecertainsd’entreeux:KemoshpourlesMoabites,Milcom pour les Ammonites,Hadad pour les Araméens, MelqartpourlesTyriens,Shadrapa(un"dieu"médecin)pourlesPhéniciens...

Dt717L’ordre de servir exclusivement cet Elohìm est réitéré etMoïse rappelle

qu’Israëldevra"exterminer tous lespeuplesqueYahvé lui livrera...etqu’ilnedevrapasservirleurElohìm".

Enadmettantqu’ilfûtl’uniqueetl’universel,nousavonsiciun"Dieu"quiseraitporteurd’undesseinpourlemoinspréoccupantquantàsonrapportavecl’humanité : il choisit un peuple, puis l’oblige à exterminer tous les autres àpartirdumomentoùceux-cifontobstacleàlaréalisationdesesobjectifs.

Maisnoussavonsqu’iln’enestheureusementrien :noussommeseneffetentraindedécouvrirqu’ils’agissaitd’unpetitseigneurlocal.

Sa petitesse et sa faiblesse étaient telles qu’elles le poussaient à imposer,commenousallonslevoir,desordresaussicruelsqu’inhumains:lanécessitédeconserverlepouvoirprévalaitsurtouteautreconsidération.

Dt137ets.Moïsedécritquelquessituationshypothétiques,enindiquantlafaçondese

comporteraucasoùellesseraientavérées:•Danslesversets7-12:Si ton frère, ton fils, ta fille, la femme, l’ami, t’incitent en secret en

disant "Allons servir d’autres dieux parmi les divinités des peuplesenvironnants" [...] tune l’écouteraspas [...] tune l’épargneraspas [...] tudevras le tuer [...] tamain sera la première à se lever contre lui pour lemettre àmort [...] tout Israël l’apprendra, aurapeur etnecommettraplusuneactionmalveillantecommecelle-là;•Danslesversets13-17:

Situentendsquedansuneville[...]sonttuésdeshommesmalveillants

quiontséduit leshabitantsendisant"Allonsservird’autresdieux"[...] tuenquêteras,tuexamineras,tuinterrogerasavecattention[...]etsilachoseestcertaine[...]tudoispasserleshabitantsdecettevilleaufildel’épée[...]ainsiquesonbétail[...]tubrûleraslavilletoutentière...C’estdoncàcepoint-làquecetElohìmavaitpeurd’êtreabandonnéparses

fidèles!Ilfallaitàtoutprixresterfidèle,mêmesidesprochesétaientmassacrés,leshabitantsdevillesentièrespassésaufildel’épée,avecl’épouvantequecelasuscite.Ilestimpossibledenepasreconnaîtrequelefaitdetrahirreprésentaitundangerabsolument réel, etque lecomportementdecetElohìmreflétait leschoixetattitudespropresauxdespotesdetouttemps.

Dt3217Moïsesoulignelespéchésdupeupleetenpointequelques-unsdudoigtqu’il

estimeêtred’unegravitéparticulière.IlaccusedanscepassagelesIsraélitesdeprovoquer la jalousie de Yahvé, car :

Ce verset est particulièrement riche en informations qui n’ont pas étéretenuespourcequ’ellesétaientlogiquement.Noussommesiciconfrontésàlaénièmementionexplicited’une jalousiequeprovoquerait la trahison,saufquecelle-ci s’exercerait cette fois au profit d’entités différentes, voire de rangcarrémentinférieur.Cesonteneffet,commelepréciseleverset,desindividusbiendéfinis[shedim]quinesontpasdesElohìm:leterme,normalementtraduitpar"démons",rappelleles"shedu"assyro-babyloniensmissionnéspourjouerlesintermédiaires entre l’homme et ses supérieurs. Il s’agissait probablement degardiens d’un rang inférieur, le culte qui leur était voué étant ainsiparticulièrementrépréhensible41.

NousapprenonsenoutrequedenouveauxElohìmsontdepuispeuentrésenscène:ilssontpratiquementinconnusetlespatriarchesenignoraientégalementl’existence.

Il est évident que nos Elohìm se déplaçaient, exploraient la région à la

recherche d’individus à soumettre qui les serviraient : rien qui diffère ducomportementdetantdepetitsseigneursmédiévaux–etpasseulementeux–enquêtedenouvellespopulationsetautresterritoiressurlesquelsrégner.

Yahvéparledelui

Nousaborderonsbientôtlaquestiondunometnousnouscontenteronsdoncdefourniriciquelquesindicationsque"Dieu"donnesurl’attitudeàavoirquantàsasupposéeunicité.

Dansleschapitres19à40dulivredel’Exode,YahvéparleàMoïsesur lamontagneetédictéuneséried’ordres,denormesetderèglesquiconstituentunvéritable corpus législatif conçu sur le modèle des alliances militaires. Cecomplexe de lois monumental trouve son fondement dans l’affirmation duchapitre6mentionnéplushaut,oùilditauverset7:"JevousprendraipourmonpeupleetjeseraipourvouscommeunElohìm".

Est en réalité énoncé le concept d’un choix qui unit – à travers un lienspécifiqueetexclusif-unpeupleàunmembredugroupedesElohìm.

Dans le chapitre 20, apparaît une nouvelle fois cette nécessité que nousavons déjà évoquée de s’identifier et de se présenter, sauf qu’elle est iciexprimée selon une formulation qui la rend encore plus claire et pluscompréhensible.

On peut lire dansExode202-3 : "Je (suis)Yahvé ton Elohìm qui t’a faitsortirdelaterred’Égypte"...

La construction hébraïque du verbe être avec la préposition "à" (être-à...)signifie "avoir". Yahvé, après s’être identifié, soumet le peuple à l’obligationimpérativedenepasavoird’autres "dieux"au-dessusde lui ; les Israélitesnedevront pas les représenter ni s’incliner devant eux, car Yahvé confirme à

nouveauque(Ex205):Ilaffirmelui-mêmequed’autresElohìmexistentetqueceux-ciconstituent

undangerpourlui:onpourraencoreunefoisremarquerqu’ilaclairementdesrivaux susceptibles d’éveiller sa jalousie. Un danger concret qu’il tente de

conjurer à travers une terrible menace : il punira cette faute de père en filsjusqu’auxtroisièmeetquatrièmegénérations.

Etquiestdonclacibledetantdesévérité?Cesont,pourlesversionstraditionnelles,"ceuxquilehaïssent",saufquele

verbementionnédansleverset5,שנא[sanà],nevapasjusque-là:iln’aeneffetquelesensd’unactede"rejetetdeprisededistances".Pourêtrepuni,iln’étaitdoncpasnécessaired’allerjusqu’àlehaïr,ilsuffisaitdes’éloignerdeluietdelerejeterensetournantversd’autres"dieux".

La gravité de la peine prévue prouve bien que le risque qu’un tel actesurvienneétaittrèsconcret!

Unepremièreetcourteréflexion...

Ayant établi queMoïse ne se présentait pas commemonothéiste, il nousfaudrait également dire qu’il ne s’agissait pas non plus d’un monolâtre àstrictementparler.Le terme"monolâtrie"désigne l’adorationd’unseul"Dieu"qu’on préfère à d’autres. Cette définition présuppose néanmoins la foi dansl’existencededivinitéstellesqu’onlesentendhabituellement.Maisl’approchelittérale de laBible nousmet face à une situationdifférente.L’Elohìmqui sefaisait appeler Yahvé n’était pas l’un des nombreux "dieux" d’une religionpolythéiste,maisplutôtunmembreappartenantaugroupedesAnunnaki/IgigiNeteruIlanu/Elohìm:desindividusdechairetd’osquisontarrivéssurTerre,ont façonné l’hommeà leur ressemblance enutilisant le[tzelèm],à savoir ce"quelque chosedematériel qui contient leur image", et lui ont enfin transmistoutcequiétaitnécessairepourcréerunecultureetunecivilisation.

Moïsenefutdoncpasplusunmonothéistequ’unmonolâtre,maisplutôtunhabile stratège qui décida de définir un pacte avec l’un des nombreux"seigneurs"locauxpossiblesdesontemps.

Josuéetlenouveauchoix

Si nous admettons queMoïse n’a pas étémonothéiste, que pouvons-nousalors dire de ses successeurs, et en particulier de celui qui a pris le

commandementdesopérationsaprèssamort?Enquoi,ouenquicroyaitJosué?Dans le chapitre 24 du livre qui porte son nom, nous avons un récit

résolumentédifiant.Josuémobilisetouteslestribusd’Israël,lesrassemblesurleterritoiredeSichemetconvoqueenparticulierlesanciens,leschefs,lesjugeset les officiers pour qu’ils se présentent devant l’Elohìm. Face à l’assembléeréunie,ilfaitbrièvementl’historiquedetoutcequiestadvenujusque-làdepuisl’appeld’Abraham:l’arrivéeàCanaan,l’originedeleurdescendanceàtraversIsaac et Jacob, le séjour en Égypte, la libération, les toutes premières luttesvictorieuses contre les peuples qui tentaient de s’opposer au passage desHébreux, la traverséeduJourdain, et laconquêtede lavillede Jérichoetdespremiersterritoiresdeladite"Terrepromise".

Ayantterminéd’énumérerlesexploitsaccomplisavecl’aidedeleurElohìm,Josué s’adresse au peuple en disant (Jos 24 14 et s.) : "Craignez Yahvé etservez-le[...]éloignezlesElohìmqueservirentvospèresau-delàdufleuveetenÉgypte,etservezYahvé".

Josué nous informe ici en même temps que les patriarches servaientinitialementd’autresElohìmsurleurterred’origine(Mésopotamie:"au-delàdufleuve"),maisaussipendantlessièclespassésenÉgypte.

Il poursuit ensuite avec une affirmation qui laisserait assurément perplexeunmonothéiste convaincu (verset15) : "S’il nevousparaît pasbonde servirYahvé,..."

Lespossibilitésdechoixétaientdoncmultiples,nombreuxétantles"dieux"à qui l’on pouvait se fier : les Elohìm que les pères avaient servi enMésopotamie et qui continuaient à gouverner ces peuples, les Elohìm de larégionoùlesHébreuxavaientàl’originecommencéàrésideraprèsledébutdelaconquêtedeCanaanou,enfin,l’optionconstituéeparYahvé.

Aprèsavoirmis lepeuple faceàcette triplepossibilitéetà lanécessitéde

choisir, Josué annonce clairement la décision qu’il a déjà prise :

Le choix est incontestablement réaliste, possible et concret ; Josué et safamillel’ontaccompli–c’estmaintenantautourdupeuple.

Nouscomprenonsqu’ilne s’agitpasd’unpurexpédient rhétoriquequand,danslesversetssuivants,lepeupleaffirmeluiaussivouloirsuivreYahvé.C’està cemoment-là que Josué rappelle les conséquences et les responsabilités quidécoulentdecettedécisionendisant :"Vousêtes témoinscontrevous-mêmes,vousquiavezchoisiYahvépourleservir".Lechoixestfait ; laresponsabiliténaîtaumomentoùlaréponseestformuléeetl’engagementprononcédefaçonexplicite.

Les versets 25 et 26 énumèrent la succession d’actes qui suiventhabituellementlaformalisationd’unealliancenormale:Josuéconclutunpacteaveclepeuple,imposeunstatutetunerègleàSichem,écritletoutdanslelivrede laLoidesElohìmet,enfin, faitérigerunepierresous le térébintheprésentdansl’espaceréservéàYahvé,entantquetémoignageéterneldel’engagementsouscrit.Sontainsiposéstouslesactesquiconstituentlecorollairehabitueldelaformalisationd’unpacteentreunseigneuretsesvassauxousujets.

Lepremierchoixn’étaitplusd’actualitépourlepeupled’Israël :Abrahamavait répondu positivement à la proposition de quitter sa terre pour aller enCanaan.LepeupleavaitchoisidesuivreMoïsequipromettaitdelefairesortird’Égypte avec l’aide de l’Elohìm en question, et il avait une nouvelle foisdécidé,lorsdesespérégrinationsdansledésert,deservircemêmeElohìmaprèsl’avoir abandonné et mis en doute qu’il fût vraiment capable tenir sespromesses...

L’alternance d’adhésions et d’abandons, de périodes de fidélité et detrahison, ainsi que de rétractations et de choix reconfirmés témoignent du faitqueMoïse, Josué et tout le peuple étaient bien conscients depouvoir changerd’avisàn’importequelmoment : lesElohìmauxquels ilspouvaients’adresserpour offrir leurs services en échange d’aide et de protection étaientindiscutablementnombreux.

NousnedevonspasoublierunélémentquiestclairementrapportédanslaBible–àunpointtelquec’enestdésarmant:ceschoixétaientexclusivementmotivésparl’intérêt!

On décidait de rester avec l’Elohìm qui paraissait offrir les meilleuresgarantiesdumoment!

Lemonothéismen’avaitguèresaplacedansuntelcontexte.

Lepolythéisme,lesElohìmetl’Église

Cettepositionresteraconstantedansl’histoiredupeupled’Israëletexigerade continuelles interventions dont la littérature prophétique représente la voixforte et désespérée : un incessant rappel à respecter le pacte signé avec cetElohìmspécifique..

Avant laréformereligieuseduroiJosiah(648-609av.J.-C.),Yahvén’étaitnon seulement pas un "Dieu" unique, mais il était même bien loin d’être neserait-ce qu’un "Dieu" exclusif : les cultes pratiqués étaient voués à Anat,Tammouz,Ashera...(Danslechapitredédiéaumiracled’Élie,nousparleronsduculte renduàBaal, leseigneurdes régionsduNord).Cescultesprétendument"païens"furentabolissous leroiEzéchias(715-687av.J.-C.),maisseverrontprestement réintroduits par son successeur Manassé (687-642 av. J.-C.), qui"vénéra toute l’arméedescieuxet laservit[...] ilconstruisitdesautelsà toutel’arméedescieuxsurdeuxparvisdutempledeYahvé..."(2R213-4)

Le prophète Isaïe, qui connaissait également cette armée des deux, ladifférencieclairementdesroyautésterrestreslorsqu’ilsesouvientque(Is2421):"Etilarriveraencejour-là,queYahvépuniral’armée..."

Ainsiquenouslecomprenons,lapunitionauramêmeunelocalisationprécise,carchacunserafrappédanssondomainedecompétence:ceuxduhautenhautetceuxdelaterresurterre.

Onpeutparconséquentdireque lemonothéismen’étaitpasnonplusuneoptionenvisageable. Il est possiblequ’une telle affirmation soit acceptée avecunecertainesérénitédansl’avenir,carmêmel’Égliseadepuisquelquesannéescommencéàchangerd’orientationparrapportàlathéologietraditionnelle.Mgr.Corrado Balducci – déjà porte-parole du Vatican pour l’étude de la vieextraterrestre–asoutenuquelesextraterrestresexistaientetqu’iln’yavaitpasdedoutequelaBibleenparlât.Ilarésolumentdéclarédansuneinterview42:NepascroireauxUFOetàlaprésenced’autresêtresvivantsseraitpécher[sic !].Leurexistenceestnonseulementprouvéeparprèsd’unmilliondetémoignages,parmi lesquelsceuxdenombreuxscientifiquesathées,maiselleest égalementconfirméeparcertainspassagesdesÉcritures saintesquimettentparendroits

enlumièrelaprésenced’extraterrestres.Etilaajouté:

Le Psaume 23 proclame : "Du Seigneur est la Terre, l’univers et seshabitants". Maintenant, pourquoi l’auteur de ce Psaume aurait-il voulu,aprèsavoircitélaTerre,égalementévoquerl’universavec"seshabitants"?Celaveutdireque laprésenced’autresêtresvivantsestunecertitude.Lathéologieelle-mêmeestenaccordaveccettethèse.

Unexégète,lepèreAristideSerra,professeuràl’UniversitéMarianumdeRome,aquantàluiindiquéque"danslemotunivers",mentionné66foisdans la Bible, "l’existence d’autres mondes habités est donnée pourimpliciteetévidente".

D’autres théologiens rappellent que cette même certitude vautégalementpourlePsaume95,dontleverset3affirme:

Yahvé est par conséquent un El (singulier d’Elohìm) et les Hébreux levoyaienttoutsimplementcommesupérieurauxautres,etnoncommel’unique!

Le cardinal Niccolo Cusano, un philosophe et savant du XVe siècle,soutenaitqu’iln’existaitaucuneétoiledontonauraitpuexclurequ’elleabritâtd’autresêtres,mêmes’ilsétaientdifférentsdenous.

Le pèreAngelo Secchi, un jésuite et astronome disparu en 1876, écrivaitqu’ilétaitaussiabsurdedeconsidérerlesmondesquinousentourentcommedevastesdéserts inhabités,quedechercher lesensdenotreuniversdans lepetitmondequenoushabitons.

LerévérendDessauerdeMonaco,quiparticipaitàuncongrèsdethéologieetdesociologie,affirmaquelaTerresuscitaitl’intérêtd’êtresintelligentsissusd’autresplanètes,enajoutantqueleshommesdevaientseprépareràrencontrerdetelsêtres.

L’astronome jésuite José Gabriel Funes, directeur de l’Observatoire duVatican,déclareexpressémentêtrefermementconvaincudel’existencedelavieextraterrestre et affirmemême que nous rencontrerons un jour les "aliens" entantque"frères".

Pourconclure,nouspensonsquantànousquelarencontreavec,cesfrères"aliens" prédite par l’astronaute Funes et le révérend Dessauer s’est fortprobablement déjà produite, la Bible nous ayant fourni des explications à cepropos.

Ainsi,mêmel’Eglise–bienquemezzo-vocceetsansyinsisterplusquecela-areconnuquelaBibleparletoutàfaitdecettepluralitéd’individus,ceàquoi

nousajouteronsque lesauteursbibliquesne lesconsidéraientpascommedes"dieux"ausensquenousdonnonsgénéralementàceterme.

Ilsétaientnonseulementnombreux,mais...

Nousallonsicibrièvementfaireallusionàunsujetquenousavonsabordédansnotreprécédentouvrage43:lecontenuduPsaume82(83).

Le textedécrituneassembléede"dieux"présidéepar l’und’entreeux.Cedernier est en train de les réprimander pour leur comportement totalementinacceptable quant à leur manière d’administrer leur pouvoir vis-à-vis deshommes. L’Elohìm qui préside l’entrevue rappelle à ses "collègues" qu’ilsdoivent respecter la justice,et les réprimandecar ilsprononcentdes sentencesinjustesetserangentaupartidescruels.Illeurrappelleleursdevoirs–défendrelefaible, lepauvreet l’orphelin,penserauxindigents–et,pour l’essentiel,desuivrelespréceptesinscritsdanslesrèglesétabliesparlesAnunnakis,destinéesauxgestionnairesdupouvoirqu’ilsonteulesoindenommer.

Cesrappelsétantfaits, leprésidentdel’assembléeaffirmesuruntonaussipéremptoire que menaçant (versets 6-7) :

C’estexactementcela!Les Elohìm sont non seulement nombreux et appelés à gouverner divers

peuples,maisilssontenoutretôtoutarddestinésàmourir!Cesonteux-mêmesquiledisent.Celuiquiprésidel’assembléeleditpourleurrappelerquemêmesice sont desElohìm (seigneurs duhaut), ils ne bénéficient pas pour autant dedroitsparticuliersoudeprivilègesextraordinaires.

Ilestcertainquecesonteuxquicommandentetquidétiennentlepouvoir,étant des gardiens (souvenons-nous du terme par lequel les Sumériensappelaientleurterre,"Kiengir",c’est-à-dire"laterredesgardiens"),maiscelane

les rendpas vraiment différents de leurs créatures : ils nedoivent pasoublierqu’ilssonteuxaussimortelsetdepassage,àl’instardetouslespuissantsdelaTerrequ’ilsonteux-mêmesinstituésentantqueleursreprésentants!

Sansqu’ilsoitparconséquentpossibledelelireautrement,toutehypothèsefantaisisteétantexclue,toutcelanepeuttrèssimplementettrèsclairementpasvouloirdireautrechoseque:lesElohìmmeurentcommetouslesAdàm!

Ce ne sera certes pas une surprise pour les tenants de l’hypothèse d’unelongévité probablement considérable des Anunnaki/Elohìm – peut-être mêmetrès importante en termes d’années terrestres –, mais comme il s’agissaitd’individusenchairetenos,ceux-cimourraientégalement.

Etquellen’estpourtantpasnotrestupéfactiondevoirquec’estlaBibleelle-mêmequinousledit!

Le sujet évoqué ici nous conduit à une conclusion qui nous paraîtincontournable.

LesdoctrinesmonothéistessoutiennentquequandlaBibleemploieletermeElohìmaupluriel,elleseréfère–sansl’ombred’undoute–au"Dieu"unique:s’il en était ainsi, les mêmes religions devraient reconnaître qu’il est – sansl’ombred’undoute–ditdanslaBibleque"Dieu"meurt,saufquedanscertainscas le termeElohìm désigne "Dieu", alors que dans d’autres...Mais une telleincertitudenedeviendrait-ellepasviteinsoutenable,mêmepourlespartisanslesplusconvaincusdelavéritédelafoi?

S’ilétaitpourfinirvraiqueletermeElohìmdésigneleDieuunique,toutlerécit de ce Psaume et cet extrait spécifique constitueraient une situation d’uncomiqueassurémentétrange,voireparadoxale, aupointmêmedesusciterunecertaineinquiétudechezlelecteur:onsetrouveraitalorsicifaceàunDieupourle moins bizarre qui se convoquerait lui-même en assemblée, parlerait en nes’adressantqu’àlui-même,etseréprimanderaitsévèrementenserappelantàlui-mêmequ’ilestdestinéàmourir!

LenomdeYahvé

Étantentenduqu’"il"étaitprobablement l’undecesnombreuxdieux,nousnepouvonspasnousdispenserd’examinerlenomdontcetElohìmvoulaitqueMoïse l’affublât. Un nom qu’on a défini comme : "le nom par excellence, legrand nom, le seul nom, le nom glorieux et terrifiant, le nom caché etmystérieux,etc."

Moïseestleporte-paroledeceSeigneurauprèsdupeuple.Maiscommeilne

leconsidèrepascomme"Dieu"ausensreligieuxduterme,ilaenviedesavoirdequiils’agit;ildoitainsiconnaîtresonnomafindepouvoirlecommuniquerlui-mêmeàceuxquidevrontlesuivre.

L’Elohìm répond à sa demande comme suit (Ex 3 14-15) :

Puisilajoute:"Tudirasauxenfantsd’Israël:אהיה[ehié]m’aenvoyéversvous".

Il précise alors mieux la façon dont il se présente en introduisant letétragramme;ilditeneffet:

..."Elohìmd’Abraham,Elohìmd’Isaac,ElohìmdeJacobm’aenvoyéversvous".

Enfin,ilaffirme:זה-שמי[i-shem-ze],ceci(est)monnom".Ilnousfautparconséquent imaginerquesonnomestformépar lesquatre

lettresYHWH,mêmesicelles-cis’avèrentêtreétroitement liéesà ladéfinitionprécédente[ehiéashèrehié]surlaquellenousreviendrons.

Iln’étaitpassûrde luienseprésentantunepremière foisaveccenom. Ildevait nécessairement s’être présenté ainsi auparavant, étant donné que lespatriarchesantédiluviensconnaissaientletétragrammeYHWH:laGenèse426diteneffetquec’est(seulement)dutempsd’Énos(petit-filsd’Adàm)que:

Celanousamèneànousposerunequestion:•Adam,Ève,CaïnetleurautrefilsSeth(pèred’Énos)n’invoquaient-ilspas

YHWH ? Ne s’adressaient-ils pas à lui de quelque façon que se soit ?L’appelaient-ilsdifféremment?N’enconnaissaient-ilspaslenom?

N’ayantpasderéponses,nousnepouvonsdoncpasfaireautrementquedeprendre acte de cette étrangeté née d’une affirmation on ne peut pluspéremptoire:celanecommencequ’àpartirdelà!

Nouspouvonsenoutrenousdemanderdansquellelangueétaitprononcéceson,carilestévidentqu’autempsd’Adametdesesfilsetpetit-fils, lalanguehébraïque n’existait pas. Nous ne pouvons pas non plus imaginer que lasituationavaitchangéautempsdeMoïse.

• Quelle langue parlaient-ils, lui et les gens qui l’ont suivi hors

d’Égypte?• Ces gens appartenaient depuis des siècles à des familles qui

résidaient enÉgypte.Quelle langue pouvaient-ils bien parler si ce n’estuneformed’égyptiendel’époque?

Dans la meilleure des hypothèses, ils parlaient peut-être une formed’amoréen très répandue à cette époque, ou d’araméen qui était lentement entraindes’imposer.

Maisnousendoutons fortement,car toutporteàpenserqu’il s’agissaitdel’égyptien.

Nous sommes donc confrontés à un tétragramme qui a été écrit dans laBible plusieurs siècles après qu’il ait été prononcé, étant rapporté avec lesconsonnesd’unelanguequin’existaitpasencorelorsqu’ilaétéformulé.

•S’agit-ilparconséquentd’uneinventionoriginaledesHébreux?• Est-ce là le produit fantaisiste du monothéisme de la classe

sacerdotaledite"deJérusalem"?Nouspouvonssanshésiterrépondreiciparlanégative.Exception faite de ce qui a été formulé à Moïse, la connaissance du

tétragrammeesteneffetégalementdocumentéepardessourcesextrabibliques.Dansl’antiquerégionquicorrespondaujourd’huiauLibanetàlaSyrie,etavantquelesHébreuxn’apparaissentenPalestine,s’étaitdéveloppéeunecivilisationdecultureougaritique,ainsinomméed’aprèsOugarit,soncentreurbainleplusimportant,l’équivalentdel’actuelleRasShamraquidonnesurlaMéditerranée.Lesarchéologuesyontretrouvédesostraca,despotsencéramiquerecouvertsd’écrits issusdecette civilisation.Sur certainsd’entre eux,on s’adresseàdesvoyageurss’apprêtantàdescendreverslesud,auxquels ilestdit :"Ilvousestpossibled’accompagnerYahvéduTemànetsaAsheràh".

Danscesécritsapparemmentanodins,ontrouveenréalitédeuxindicationssurprenantes. La culture ougaritique connaissait avant tout Yahvé en tant que"seigneur du Temàn", un terme qui désigne le sud en langue sémite : on saitqu’IsraëletleSinaïsetrouventausudparrapportauLibanetàlaSyrie.NousnoustrouvonsparconséquentdanslarégionoùMoïserencontresonElohìm,lesvoyageursquiyvoyageaientétantconfiésà laprotectiondece"Seigneur"quigouvernaitcetterégion.

Maisilestégalementditquel’Elohìmappelé"Yahvé"avaituneAsheràh,àsavoirune "compagne".L’existenced’unecompagneest aussi attestéedans lasphère plus restreinte desHébreux, et pas seulement à travers les nombreusesstatuettesreprésentantune"divinité"féminineprésentedanspresquetoutes leslocalitésdelaPalestineayantfaitl’objetdefouillesarchéologiques.

OnaeneffetdécouvertdesélémentstrèsimportantsàceproposàKuntillet

Ajrud,unsitelocaliséausudentreleNégevetleSinaï.Ils’agitd’unsanctuaireencoreactifentrelesIXeetVIIIesièclesav.J.-C.,occupépardesisraélitesquiyexerçaient la fonctiondeprophète : ony a trouvédes invocations adressées àYahvé et à sa "parèdre", à nouveau connue sous le nom d’Asheràh. Les juifségyptiens résidant à Éléphantine (Égypte) pouvaient encore très facilements’adresser à Yahvé et à sa compagne Anat-Yahu au Ve siècle av. J.-C. Unensemble de circonstances, donc, – dont les traces sont autant géographiquesqu’historiques–parfaitementcohérentesaveccepersonnageetlesagissementsdesAnunnaki :desgouverneurs qui s’étaient chacunattribuédes régions surlesquellesilsrégnaientavecleursconsortsrespectifs.

L’archéologieetlapaléographienousontaussipermisdevérifierl’existencedunomdeYahvéjusqu’auxIIIeetIIemillénairesav.J.-C.danslarégionsiseausuddelaPalestine(leNégevetleSinaï),etce,souslesformesJa/Ya,Jaw/Yaw,Jahu/Yahu, Jah/Yah. Il s’agissait donc d’un gouverneur (Dieu ?) qui y étaitlocalement connu et adoré. Nous avons déjà rappelé que Jethro/Reuel, qui ajustementofficiédanscesrégions,étaitunprêtreauservicedu"Dieu"local.

Toujours dans le cadre de la culture ougaritique, il existe un fragment decéramiqueconcernantlecycledeBaal,oùilestécritque:"LenomdemonfilsestYAW"44.

Sont en outre propres aux millénaires en question des inscriptionscomportantletétragrammedeYahvé(YHWH),ainsiqueletermeécritYawrad,qui signifie "descente"45 (donc fort longtemps avant Moïse et l’exode desHébreux).

L’épigraphie amoréenne de Mari (Mésopotamie), datant des environs duXVIIIesiècleav.J.-C.,estémailléededocumentsincluantdesnomscomposésavecYAHWIouYAWI,oubienaussitoutsimplementYA.

LapersistanceduculteàcegouverneurlocalestenfindocumentéepourlessièclesquisuiventaumomentoùPorfirio(unhistorienphénicienduIIIe sièclea.J.-C.)écriraunenouvellefoisqu’undieudunomd’Ieuœ(Ieuo)étaitvénéréàBerito(Beyrouth).

Nous sommes par conséquent face à un culte présent dans cette régiondepuis le début du IIe millénaire av. J.-C. au bas mot, autant suivi par lespopulations nomades que par les sédentaires : ce gouverneur local était doncbienconnuparquiconquefréquentaitcettezonegéographiqueassujettieàsoncontrôle.

On se pose également depuis longtemps la question de sa prononciation.Sansentrerdansledétailtechniqued’analysesphilologiques,nousrapporteronstoutcequiàtraitàladoublelecturequenousconnaissonstousetsurlaquelle

beaucoups’interrogent,ycomprislescourantsdepenséehabituels:•Faut-illireYahvéouJéhova/Géova?

Jéhova se forme en utilisant les voyelles du mot [adonàj] qui signifie"seigneur".

Étant donné qu’il est totalement prohibé de prononcer le nom de "Dieu",touteslesoccurrencesdutétragramme(YHWH)présentesdansletextebiblique,qu’onprononceavecle"o"etavecle"a",doiventselire[adonàj];quandilesten revanchedéjà précédéd’[adonàj], il adopte les voyelles dumotElohìm etdevientalorsJehwih46.

Lesujetestdonccomplexe.Nousnousappuieronssurcesremarquespourémettre une hypothèse qui prend en compte l’affirmation déjà exprimée selonlaquellel’explicationlaplussimpleestparfoiscellequis’approcheleplusdelavérité.

Depuisdetrèsnombreusesdécennies,voiremêmedepuisdessiècles,onsedispute sur le sens possible du terme Yahvé et de l’affirmation qui lui estassociéedans l’énoncé[ehié ashèr ehié].Des spécialistesdediversesoriginesnous ont donné des interprétations tirées d’une exégèse aussi attentive quemillimétréedecenom–maispeut-êtrefaudrait-ildire...decettephrase(verbaleavecunsenscorrélatif,sil’ons’enréfèreàl’onomastique).

Questiondifficile,carsurleplansyntaxiqueégalement,cetteexpressionn’apasd’équivalentdanstoutl’AncienTestament47.

Questions

L’habitude aidant, nous allons nous poser quelques questionsmarquées aucoindubonsens:•Étantdonnésaprésencesousdes formesvariéesdansdesdonnéesneconcernantpasMoïse,pourrait-on imaginerque le termeYahvénesoitpasinterprétableenhébreu,dufaitqu’ilnesoitqu’unetranspositionduseulsondecenomdanscettelangue?

•Serait-il possiblequeMoïse et les auteursbibliquesn’aient rien faitd’autre que de chercher à reproduire ce son par écrit avec les consonnesdontilsdisposaient?

•Qu’arriverait-il si unOccidental disait simplement son nom à unepopulationpossédantunsystèmed’écrituretotalementdifférentdunôtre,oùl’onn’emploieraitéventuellementquedesconsonnes?

•Commentseraitgraphiquementreprésentéuntelson,onnepeutplus

éloignédeceuxdontlapopulationàl’habitude?• Quel type d’analyses, de déductions, d’hypothèses, etc. produirait

doncununiversitairequitrouveraitenoutrecenomdenombreuxsièclesplustard,sansavoirderéférencesprécises,dedocumentsdel’époqueetdespécificationssursonorigine?

Lafaçondontoninterprètelalanguehébraïquenousmetfaceàunesituationparticulière.Ilsembleraiticiqu’onsesoitfondésurlapenséethéologiquepourdéfinirdesécritsetcequ’ilfaudraitlogiquementencomprendre.

Nous serions donc confrontés à une véritable inversion du processus"écriture > compréhension du contenu > élaboration théologique" qui nousparaîtraitbienpluslogique.

Ce n’est donc pas, dans ce cas, la langue qui aurait été à l’origine del’élaboration théologique, mais la théologie qui aurait conditionné le lexique,particulièrement au moment où celui-ci fut vocalisé et ainsi fixé de manièredéfinitive.

Le professeur Giovanni Garbini (un professeur titulaire en philologiesémitiqueà l’universitéLaSapienzadeRome)souligneque :Les résultats denosrecherchesmontrent[...]lestransformationssubiesparchacundesmotsquiontvuleursignificationsemodifierenfonctiondesexigencesidéologiquesdechacundesauteursbibliques.Danslaphasefinaledelarédactiondestextes,cesexigences n’avaient plus grand-chose à voir avec celles du début du Iermillénaireav.J.-C.48.

Pourrait-on éventuellement imaginer – parmi les multiples hypothèsessouventinconciliablesémisesaufillessiècles–queletermeYahvé,égalementconnudepopulationsnedépendantpasdelapenséemosaïqueetdifféremmenttraduitdansleurslexiquesrespectifs,nesoitpasautrechosequelevrainomdecetElohìm?

LetétragrammeYHWH–dontontdécouléd’interminablesdéveloppementsphilologique, religieux, initiatique et ésotérique, ainsi que moult pratiques etexercices mystiques et kabbalistiques -pourrait n ’être rien de plus que lerésultatdesmodalitésqu’autorisaient les languesde l’époquepourreproduirele son d’une langue certainement très éloignée et très différente des parlerslocaux:celledanslaquellel’Elohìmprononçaitenréalitésonnom.LaCatholicEncyclopedia - publiée dans "The New Advent CD-ROM" –, explique lesinnombrablesdifficultés inhérentesà la tentative, toujoursencours,de fournirune interprétation claire, certaine et univoque du nom complet de "Dieu". "Jesuiscequejesuis","Jesuisceluiquejesuis","Jeseraiceluiquejeserai","Jeserai celui que j’étais..." ne sont que quelques-unes des nombreuses solutions

proposéesaufildutempspourrestituercequecetElohìmauravouluindiqueravecl’[ehièashèrehié]quiprécèdel’annoncedunomYHWHdel’Exode314-15.

UneétudemenéeparC.O’Brien49offreuneautrepossibilitéquifaitvaloirquel’[ashèr]centralpourraitnepasêtreunpronomrelatif,maisuntermedérivédusumérien[ash] signifiant "un, premier", une lecture qui fait supposer à cespécialiste (chargé de cours au Christ’s College de Cambridge) que l’Elohìmaurait affirmé "Je suis le premier (des Elohìm)" : une clef de lecture quiconfirmeraitlathèsequiestlanôtrequantàlamultiplicitédes"dieux".

Mais si l’on considère attentivement l’histoire de l’exégèse, on en estinévitablementamenéàconclurequelesquestionssontnombreuses:neserait-ce déjà que les origines possibles du tétragramme (indo-européennes,chaldéennes, égyptiennes, akkadiennes, protosémitiques, etc. ?), auxquelless’ajoute la complexité du problème de la prononciation, sans oublier, enfin,toutes les possibles constructions grammaticales d’où naissent nécessairementdeshypothèsesdetraductionaussivariéesquedifférentes.

Nous avons déjàmentionné celle qu’a forgée le bibliste Niccacci et nousn’avons nulle intention de l’approfondir, notre cheminement étant peususceptibled’intégreruntyped’approchequin’aguèreproduitdeconsensusaufil des siècles. On retiendra une fois de plus à sa juste valeur ce qu’écrit leprofesseurGarbiniàcepropos,relevantqu’"[...]ilestimpossibledeparveniràlaconnaissancedel’hébreutelqu’ilétaitparléàl’époquepré-éxilique,neserait-cequedupointdevuedelaprononciation"et,plusimportantencore,que"nousconnaissonsl’hébreutelqu’ilaétéreconstruitàlafinduIermillénaireapr.J.-C.[...] (reconstruction qu’on doit aux massorètes) où l’important n’était pas deconnaitrel’articulationlinguistiquedecestextes,maisleurcontenuidéologique[...]."50

Face à autant d’incertitudes et à de tels conditionnements, il n’est pasdifficiled’imaginerquelareconstructiondelasignificationdutétragrammeaitelle-mêmeétégrevéeparlavolontéd’attribuerunevaleurthéologiqueàcequin’enavaitinitialementpeut-êtreaucune.

Lanécessitéoulavolontédelui trouver,oucréercoûtequecoûteunsensprécis ne serait née que par la suite, inspirée de réflexions malavisées et decontenusrelevantdureligieux:ceux-làmêmesquisemblentaujourd’huiencoreconditionnerunegrandepartiedesexégètes.

Partisans du maintien du doute, nous pensons tout de même que nouspourrionsbienêtreprochesdelavéritéensupposantquelesmassorètesetleursépigones avaient cherché – et cherchent encore aujourd’hui – à extraire un

messagequelqu’ilfûtd’untermequinevoulaitlui-mêmeriendired’autrequeleseulsensquiluifûtopposable:celuid’unnompropre!

Essayonsd’oublieruninstantquecethèmes’inscritdansuntexteconsidérécommesacréparunegrandepartiedelacultureoccidentale,etposons-nousdesquestions telquenousenavons l’habitude,dansunesprit libérédesièclesdeconditionnement : • Qu’arriverait-il si une culture quelconque – que nousconsidérerions comme primitive par rapport à la nôtre –, dotée d’un systèmed’écriture,reproduisaitparécritlesondunomFRANCESCO,ouquelqu’autrenompropreappartenantàunoccidental?

•Qu’arriverait-il si, après quelques décennies, leurs "sages", partantdes signes écrits – qui seraient en l’occurrence le fruit d’une simpletranscription de sons de consonnes comme FRNCSC –, voulaient enextraireouyretrouverunsensquelconque?

•Queproduiraientcesexégètess’ilssesoumettaientàlatentationd’ytrouvercoûtequecoûteunsens?

•Et les spécialistesquidans le futur s’occuperaientdecetteculture,comprendraient-ilsquelessonsaveclesquelslenomFRANCESCOaétéretranscrit ("FRNCSC" par exemple) appartenaient à une languetotalementétrangère(disons"alien")àcelledanslaquelleilsontétéécrits?

• Ces spécialistes seraient-ils disposés à accepter l’idée que larecherche d’un sens dans la langue spécifique de cette population seraitvouéeàl’échec,oubiendéboucheraitaumieuxsurlaformulationd’uneinfinitédethéoriesoùilseraitimpossibledediscernerlavérité?

• Combien d’entre eux seraient disposés à accepter l’idée quel’hypothétique Occidental qui s’est présenté à cette population aitsimplement prononcé le nom "Francesco" sans autre but que decommuniqueraveccelle-ci?

•Silarechercheétaiteffectuéeplusieurssièclesaprèsquecenomeûtétécommuniquéetécrit,combienseraientainsienmesured’enexpliquerlavéritableorigine?

Unexempleconcretdetoutcequiauraitpuarriverestillustréparcequ’onappellele"Culteducargo",unphénomènequ’ilaétépossibled’étudierdufaitqu’ilsoitnéetsesoitdéveloppéausiècledernier,dansdescirconstances,donc,quasi inespérées pour les anthropologues. Ceux-ci ont ainsi eu l’opportunitéd’analyser l’origine et le développement d’une forme de pensée magico-religieuse, qui comporte un certain nombre d’analogies avec tout ce quenoussommesprésentemententraind’examiner.

Leglossairefournissantunedescriptiondececulteàl’entrée"Cargo(culte

du)",nousnousborneronsiciàsynthétisercetévénementquipourraitconstituerunparallèleintéressantavecl’objetdenotreétude.

Danslesannées1930-1940,dessoldatsaméricainssesontenvoléspourlesîles Vanuatu (à l’époque les Nouvelles-Hébrides). Ils avaient pour tâche dedéfendre l’archipel contre une éventuelle invasion japonaise. L’un de cesmilitairesétaitdecouleuretleshabitantsdel’archipel,particulièrementfrappésparsapeaufoncée,semirentàleconsidérercommeunêtredivin:attendantsonretour, ils lui ont dédiéun temple et ont gardéquelquesobjets qui lui avaientappartenuentantquereliques;lechefd’alorsdecettetriburacontamêmeavoirrêvé de cet Américain/dieu après son départ et fut considéré à partir de làcommeun"prophètedudieu".

Une fois que ce soldat s’en fût allé, ils ont commencé à adorer cette"divinité" sous le nom de "Jonfram". Il reste malheureusement quelquesincertitudes sur l’origine du nom lui-même, dans la mesure où l’on n’a pasréussi à établir s’il était né de l’image d’un Américain unique qui se seraitappeléJohnFrum,ousicenomdécoulaitdufaitqu’il se fûtprésentécomme"John fromAmerica" : quoi qu’il en soit et une fois parti, les locaux auraientmémoriséetconservélesonJonfrum/Jonfrom/Jonframenenfaisantlenomdece"dieu"singulierarrivéd’enhautavecquantitésdebiensàsadisposition.

Surl’îledeTanna,oncélèbrechaqueannéeaumoisdefévrierle"JohnframDay", lors duquel les participants défilent habillés de chemises portantl’inscription"T-AUSA"(TannaUSAArmy):l’événementsecélèbrele15ejourdumois,carilspensentquece"Dieu"reviendrajustementàcemoment-làsansquel’annéesoitprécisée.

Unculte s’est ainsivuassocierunnompropreetunephrasequi semblentêtredevenuslenomd’un"Dieu"-"Jonfram"-danslabouchedeshabitantsdesîles Vanuatu, un terme créé par les insulaires pour identifier leur nouvelle"divinité",maisquinesignifieabsolumentriendansleurlangue!

•Pourrait-onpenserquec’estlesortquiaéchuauterme"Yahvé"?•Neserions-nouspasprochesdelavéritéenleconsidérantcommela

représentationlexicaledusonqu’aémisl’Elohìmenprononçantsonnomdans une langue on ne peut plus éloignée et différente du parler de cepeupleetdesauteursbibliques?

•Lapremièrefoisquecenomaétéprononcéàl’époqued’Énos(Gn426), l’hébreu n’existait pas non plus, et il faut également savoir quel’hébreu n’était pas encore né quand Moïse l’entendit : quelle languepouvaient donc parler ces gens dont les familles vivaient depuis dessiècles enÉgypte et queMoïse avait fait sortir de cepays ?L’amoréen,l’araméenoul’égyptien?

C’est à nouveau le professeur Garbini qui répond à cette question : "Lestribusisraélites[...]devaientparleruneformedonnéed’araméen"!

• En quoi serait-il important de s’interroger sur ce que pouvaitsignifier ce terme-là en "hébreu", lequel était prononcé alors que cettelanguen’étaitmêmepasparlée?

Enguisedesynthèse...

Leshypothèsesquenousavonsformuléescorrespondentbienaupersonnagedel’Elohìmtelqu’ilémergedenotrerecherche:unindividuenchairetenosnesesouciantpasdethéologieoudespiritualité,etquin’avaitdoncpasnonpluslanécessité ou la volonté d’attribuer à son nom une signification ou une valeurparticulière:ilnefautpasoublierqu’ilaffirmeexpressément"nepasparlerparénigmes"(Nb128).

C’estàlademandedeMoïsequ’ilauraitréponduenemployantdestermessusceptiblesd’êtreinterprétésdelasorte:Moïseetlepeupledoiventreconnaitrequ’"il"estceluiquiaproposél’allianceetqu’"il"continueratoujoursàtenirsespromesses,àlaconditionquelepeupleenfasseautant.Unesortede:"Jesuisceluiquejesuisetvous,n’endemandezpasplusetfaitesseulementcequevousavezàfaire".

On aurait ici, sans en être plus surpris, le comportement typique d’uncontractant en position de force qui passerait un accord avec un partenaireindéniablementsoumis.Ilfautdirequel’attitudedenotreElohìmconstituedansl’histoire de ce peuple un véritable témoignage de cette supériorité écrasante,laquellesedoubleraitmêmed’unesortedecontinuellearrogance,aupointquetoutedésobéissanceétaitsévèrementpunie.

Il n’y a qu’une vision erronée des choses qui attribue le contenu de cetteallianceàunenégociationouàdeuxpartiesquiseseraientlibrementarrangéessur celui-ci : dans la Bible, nous avons la transmission en bloc de directivesauxquelles on ne pouvait qu’obéir – une véritable imposition de règles etd’ordresindiscutables,quin’ad’alliancequelenom.

Si laréalitéestaufondcellequenoussommes icien traindesupposer, letétragrammeYHWHpourraitn’avoiraucunsensdanslalangue,l’hébreu,danslaquelle on l’a écrit, et n’être, comme pour leCulte duCargo, que la simplerestitution lexicale et phonétique des sons caractérisant un nom propre issud’une autre langue. Un nom à propos duquel la tradition qui a suivi a

continuellementtravailléàladécouverteouàladéfinitionexnovodecontenus,significations et autres indications à caractère théologique, ontologique,métaphysique, etc., celles-là mêmes dont nous avons bien vu qu’elles étaienttotalementabsentesdelapensée,deschoix,desobjectifsetdesfaçonsdefairedel’Elohìmquidisaits’appelerYahvé.

Ilyaeuunetellevariétédeclefsdelectureàvoirlejouraufildesannées,qu’il nous semble que celle que nous avons présentée ici est tout aussirespectable que tout ce qu’ont pu nous proposer les philologues, exégètes etautresthéologiens.

L’avenir nous dira peut-être ce qu’il en est réellement ; c’est dumoins cenousvoulonsl’espérer.

Le"sacré"matérialisteetleconceptd’"anarchie"51

La réflexion sur le nom de Yahvé ne doit pas nous faire oublier qu’ils’agissaitd’undesElohìm,l’objetdenotrechapitreétantlemonothéisme.

Nous y revenons ici en en consacrant la dernière partie à un concept quipourraitparaîtrehorssujet.Nousverronsenréalitéquelefaitd’êtreanarchiqueétait en lien étroit avec l’absence d’une élaboration théologique fondée sur leconceptd’un"Dieu"uniqueetspirituel.

Il faut d’abord préciser que nous exposerons ici une clef de lecture trèsparticulière issue de L’anarchia del sacro : une manière d’approcher lesquestionsquiprovientde l’habituded’effectuerdes traductionsde l’hébreuencherchant des possibilités de sens original et en se libérant des interprétationsqu’onysuperpose,lesquellessurchargentengénérallestextesditssacrés.

Ilvaiciêtreindispensabledesouligneruncertainnombredechoses.Lorsque sont abordés des thèmes concernant le sacré, la spiritualité et

l’hypothèsed’unetranscendance,ilestabsolumentnécessairedecomprendrelaposture de celui qui écrit, de façon à ne pas tout comprendre de travers : lescontenusetlevécuqu’ilsdéterminentsonteneffettropsensibles.

Celuiquiécriticilitl’AncienTestamentdelamêmefaçonqu’illitdesécritssimilairesissusd’autresformesdepenséereligieuse–commeleLivredesmortstibétainouégyptien,voirepeut-êtremêmeougaritique–,sansélevercelui-ciouàcelui-làaurangdevéritéabsolue:uneattitudedueaufaitd’êtreconscientque

lavéritésedérobecontinuellement,commeledémontrel’histoiredetouteslesreligionsdumonde.

Celuiquiécriticisedéfinitdonccommeagnostique:ilestimenepassavoir,et n’a par conséquent pas de vérités à protéger, se contentant de toujourschercher en utilisant les instruments dont il dispose, convaincu qu’uneauthentique recherche s’enracine dans le doute et le questionnement. Chaquefois qu’il développe une hypothèse, il empreinte donc les différentes voiespossiblesquirestent,mêmelesplusinattendues.Ainsilapratiqueduσκἐπτομαι[sképtomaï],nonpascompriseen tantqu’exercicedudoutecommefinensoi(scepticismedestructeur),mais commeune attitude constructivequi tend à nepas céder à des illusions qu’on pense acceptables parce qu’elles semblentrépondreàdesquestionsfondamentales.

Celuiquiécritici,enfin,parledu"sacré"ens’entenantausensorigineld’unterme dont il est dit – aussi bien concrètement quemétaphoriquement – qu’ils’agitdequelquechosede"défini",quiétaitphysiquementouintellectuellementcirconscritdanslebutd’être"séparéetdédiéà...".Nousverronsbientôtàquelpointcettesignificationétaitliéeàlapenséehébraïque,etplusparticulièrementàl’AncienTestament.

Cette définition du "sacré" ne présupposait initialement pas des valeurscomme la sainteté, la spiritualité, la transcendance, etc., lesquelles lui ont étéspécifiquementattribuéesàlasuitedesoninsertiondanslasphèrereligieuse.

Pour en donner un exemple banal mais éclairant, nous dirons quel’emplacement qu’un orateur occupe dans la salle où il parle est "sacré" pourautant qu’il soit identifié, séparé du parterre, réservé à celui qui remplit unefonction précise et interdit aux autres personnes présentes. Si un membre dupublicsemontredésireuxd’investircetendroit,ilestgentimentinvitéàoccuperles places qui lui sont destinées : on se souviendra en passant que Romulusmanquaquelquepeudecourtoisievis-à-visdesonjumeau,quiavaitoséfranchirle sillon par lequel il avait défini le terrain choisi comme "sacré", le rendantainsiinviolable.

Ce"sacré"nerelèvepasetnepeutpasreleverd’unprincipeuniqueetabsolu;ils’agitd’un"sacré"quiestcontinuellementdéfinietprécisé,qu’onaccepteraconventionnellement et respectera par la suite, sous peine de subir diversesconséquencesplusoumoinsgraves,de la simple invitationà s’éloigneràunemortirréparable.

Unagneaudevient"sacré"quandilestchoisiauseindutroupeaupourêtredestiné (consacré) à un rite ; une aire devient "sacrée" quandon la choisit, ladélimiteparuneenceinteetladestineàdesfonctionsspécifiques.

Rappelons ici ce que nous avons dit dans les pages précédentes quant au

territoire"sacré"quisetrouvesurlemontOreb/Orev:c’estunezoneréservéeàl’Elohìmetinaccessibleauxétrangers.

Dans la présentation du Lévitique dirigée par monseigneur GianfrancoRavasi,ilestécritque:Leconceptdesaintousacréquesous-tendcettevisionthéologiqueestaussiprécieuxquedangereux[...].Précieux,car[...]ildistinguenettementlasphèredeDieudecelleducréé[...].Dangereux,carilpeutinduireuneséparationexcessiveentrelesacréetleprofane,rendantenpratiqueimpuretinutiletoutcequisetrouveendehorsdel’airesacrée,etuniquementpuretprécieuxcequ’elleenglobe[...]c’estundangerquipointeçaetlàdanslelivreduLévitiquesurtoutquand[...]onenarriveàunesortedematérialismesacré52.

Une citation qui souligne également le danger de l’intégrisme, qui tend àreléguerdansunezonesombreetimpuretoutcequineseraitpasunacterituelaccompliselonlesrègles.

Étantdonnéque l’acte rituelmalaccomplipeutconduireà lamort53,nousn’avonspournotrepartpasdedouteàcepropos:lavisionmatérialistedusacréreprésenteindubitablementundangerpourl’hommedefoi,maisellerelèvedelapluspurenormalitédénuéedetouteproblématiquepourceluiquiadopteunelecturelaïqueetexemptedefascinationdestextesbibliques.

Le "sacré" au sens de valeur spirituelle, transcendante et absolue en vientévidemmentàêtreremisenquestion.Noussommeseneffet faceàun"sacré"relatifetdoncobligatoirementanarchique,à savoirqu’ilnese réfèrepasàunprincipequis’imposedelui-mêmeavecuneévidenceindiscutable.

Lapenséehébraïqueestimprégnéedecettevaleurspécifique;leslivresdel’AncienTestamentquienrelatentlesoriginessontporteursdecette"anarchiedu sacré", au point que Ghershom Scholem pouvait affirmer, bien qu’il fûtprofondémentkabbaliste,queceluiquitrouveunequelconquevisionspirituelledeDieudanslaTorahestvictimed’uneillusion54.

La lecture littérale des textes des origines de ladite "religion hébraïque"permetcarrément–conformémentàcequiaétéditplushautsurlesfaçonsdonton peut éventuellement chercher la vérité -d’en arriver à la conclusion que"Dieu"n’existepas:nombreuxsontlespenseurshébreuxquiontainsifaitleurcetteaffirmationapparemmentinacceptable.

Amenant cette synthèse à un extrême – tout en voyant bien la nécessitéd’approfondir les choses et de les articulerplus largement–nouspouvons icinous remettre en mémoire quelques exemples indicatifs : • Baruch Spinozaaffirme que "Deus sive natura’’ ("Dieu, c’est-à-dire la nature") en définissantuneidentificationdefaitquiexclutl’existenced’un"dieu"séparé55;•unethèsekabbalistique relève la parfaite correspondance gématrique entre les termes

ElohìmetHatevàh(DieuetLaNature),allantjusqu’àlesestimeridentiquesenniant ainsi toute possibilité, ne serait-ce que théorique, de transcendance56 ; •ArturoSchwartz,unexpertenkabbaleetenalchimie,sedéfinitcomme"hébreuetathée"sansmettreaucunecontradictiondanscetapparentparadoxe57.

Nouscroyonspouvoirdirequel’hébreun’estpasunereligionde foi,maisunereligiondefidélité:fidélitéàunpactelibrementsouscritquin’estdevenucontraignantqu’aprèsavoirétélibrementaccepté.

Ilnes’agitdoncpasdecettevéritéfabriquéeparlessystèmesreligieuxeux-mêmesetqu’ilsconsidèrentcommeindiscutable;cen’estpascettevéritéquelesGrecsappelaientépistémiqueparcequecapabledes’imposerparelle-même;c’estunevéritéquigardeunaspect"relatif’encequ’ellepeutconstammentêtreremiseenquestion,commecefutmaintesfois lecasdans l’histoirede laformationdupeupled’IsraëlquenousnarrelaBible.

Ce comportement illustre remarquablement le concept du "sacré" tel quenousl’exposonsici.

La nourriture [kashèr] par exemple, est une nourriture sacrée parcequ’"adaptée à la consommation" – c’est le sens de ce terme – et non parcequ’elleestdotéedequelquevaleur"autre",dontonnesaitenréalitériend’autreque ce que lui attribuent de nombreux interprètes fantaisistes, souvent peurespectueuxdusenslittéral.

Leshabbàthestsacré,car"séparé"desautresjours:lesamedions’abstientd’accomplir quelque activité que ce soit indiquant que l’homme domine lanature ; cette attitude, qui sépare ce jour-là de tous les autres, constitue lefondementdel’identitéhébraïque58.

Delàcetteéventuelleanarchie,sansdouteinévitable.On s’abstiendra cependant de commettre l’erreur d’interpréter ce terme

selon le sens qui l’associe en général presque toujours à une situation quecaractériseledésordre,laviolence,lechaossocial,l’absencederèglesmoralesouneserait-cequeciviles,ledésordreintérieuretautres.Riendetoutcelan’estprésentdansl’AncienTestament,c’estplutôtunesortedepôleinversequenoustrouvons ici : la tradition hébraïque est potentiellement anarchique, parcequ’elle refuse leprinciped’uneautorité irrationnelle, figée,arbitraireet elle-mêmegénératricedechaos59.

Lapenséehébraïquetendversunordrerationnelquiestchaquefoisanalysé,accepté,fondésurlaconnaissanceexpérimentaleetnonsurunefoiaveugleend’"autres"vérités,seraient-ellesdéfiniesentantquedogmes,auxquellesonnepeutseréférerqu’enlesacceptantouenlesrefusant.

ErichFrommavaitdéjàmisenévidencelecaractèreantidogmatiquedelaloi

hébraïque,uneparticularitéquivientdeladéterminationàpenserparsoi-mêmeet du fait de ne pas se soumettre à une autorité supérieure sans motivationsrationnelles précises.De là aussi l’originalité de la religion hébraïque, qui neprévoit pas le personnage de l’intermédiaire entre l’homme et une divinitésupérieure:leRabbinn’estpasunPrêtre,dontl’initiation/consécrationestvuedansleChristianismecommepourvoyeusedepouvoirsparticulierssusceptiblesd’"agir"surlesfidèles(lebaptême,laconfirmation,l’onction,etc.).LeRabbinestceluiquiétudieetchercheàcomprendrelestermesd’uneAllianceafind’engarantir le respect, lequel renvoie de toute façon toujours à la responsabilitésimultanéedelapersonneetdupeuple.

Il n’est pas sans intérêt de souligner ici qu’un [midràsh] très intéressantsembleapprofondircequiestrelatédansleschapitres32et33duDeutéronome,lorsqu’ilrappellequeDieu(l’Elohìm)avaitprésentélaTorahàd’autrespeuples,etquecen’estqu’aprèsleurrefusqu’ilavaitchoisidelaproposeràIsraël!Cepeuplel’acceptaendéclarantqu’ildonnaittoujoursplusd’importanceau"faire":lapraxis,donc,avantlathéorie!

LesmotsdeMartinBuberetdeLudwigWittgenstein trouvent iciunécho,eux qui soutenaient que nous n’avons pas besoin de parler de "Dieu", parcequ’avecLui, nous devons agir.Trouvent pareillement un écho, ici, les parolesd’unamijuif–unpratiquantfidèlerencontrélorsd’unevisitedelasynagogue–quimedisait:"Nousnesavonspasgrand-chosedecequinousattendaprèslamort, car notre dieu ne nous en a jamais vraiment parlé. La récompense pouravoirétéunhommejusteseradoncpournous,àlafindenotrevie...d’avoirétéunhommejuste."

Êtredesjustes:agirdanslerespectd’uneAlliancelibrementconsentie.Cette liberté de choix – qui n’est possible que lorsqu’existe une anarchie

authentique (absence d’un principe absolu propre à s’imposer de par sonévidence) – n’a pas été concédée qu’à l’origine et ainsi vue comme uneopportunité unique et irrévocable, mais s’est constamment représentée dansl’histoire d’Israël : souvenons-nous du libre choix proposé par Josué, quicomportaitunepossibilitéderefus.

D’autrepart,etpar-delàmêmel’existencedecesupposémonothéismequela prêtrise de Jérusalem entend imposer, des témoignages prouvent que descultesàd’autres"divinités"furentabondammentpratiqués–ettolérés–,autantdans le royaume duNord que dans celui du Sud (2 R 10 ; 2 R 23) ; jusqu’àl’époquedeJosiasaumoins(finduVIIesiècleav.J.-C.), lecultedeYahvéneseraabsolumentpasexclusif.

Cecomportementconfirmel’absenced’unevisioninitialementmonothéiste,lequel s’inscrit enmême temps dans ce concept d’"anarchie" attribuable à un

peupleconsidérécomme"sacré"(choisietséparédesautrespeuples,ainsiqu’ill’estexpliquédanslechapitreintitulé"Unpeuplevalantpropriété"),etce,sansêtredessaisideprincipesquinefigurentpasdansunelibreadhésionàunpacte.

Cettemanière de vivre sans se soumettre à un principe absolu représentel’anarchiepropre à l’hébreu : un instrumentquotidiende respectde saproprepensée comme de celle d’autrui dans leur perpétuel et inéluctable devenir,toujourssusceptiblesd’analyses,decritiquesetderéflexions.

LaBiblenousditquelesHébreuxcritiquaientouvertementleurElohìm,etleurscogitationslesamenaientsouventàensuivred’autres,pourensuiterevenirsur leur décision et recommencer à le servir. La Liberté – avec son refusintrinsèquedetoutautoritarisme–etladéterminationà"couperlescheveuxenquatre" étaient clairement désignées comme des conditions nécessaires pourespérer comprendre des textes. Elles constituaient cette méthode d’étude desécrits talmudiquesqui était considérée comme l’unedes 48vertus nécessairespour l’apprentissage de la Torah ; il s’agissait de procéder à l’étude en étanttoujoursaumoinsdeux,afinqu’unexercicedialectiquepûtcontinuellementêtrepossible, où l’on voyait comme une difficulté [kushià] un argument quipromettait de mettre fin à un débat interprétatif, alors qu’un argument quiremettait tout en question était considéré comme une sorte de solution,[terùtz]60.

L’AncienTestamentestparconséquentlerésultatdecetypedementalité,etnoussavonsiciquesionleconsidèrecommeunlivred’histoire,ilnousréservebiendessurprises,etpasdesmoindres.

PeupleUn[amsegullàh]עםסגלה7ValantPropriété

Le concept de "peuple élu" est extrêmement sensible, parce qu’uneinterprétation erronée ou une représentation parcellaire conduisent aisément àsoutenir des thèses qui vont plutôt le dénaturer. Il se prête à des lecturesinstrumentales susceptibles d’être, hélas, parfois utilisées pour justifier despositionsinévitablementracistesdansunsensoudansl’autre–del’intérieurdes"élus"versl’extérieuretviceversa–,avectouteslesconséquencesdramatiquesdonttémoignel’histoireetqu’elleplaceencoresousnosyeux.

Une analyse scrupuleusedesoriginesde ce concept peut déboucher sur ledésamorçage d’une bombe toujours prête à exploser, avec plus ou moins dedégâtsselonlesmomentsdel’histoireoùsurvientladéflagration.

Comme c’est souvent le cas, la vérité, en rendant libre, supprime lesfondements sur lesquels on a échafaudédes thèses conflictuelles, et renvoie àuneréalitéà travers laquelleoncomprendlanécessitéderéviserdespositionstraditionnelles aussi courantes quemal renseignées.Voyons avant toute chosecomment ce concept est perçu du côté des penseurs juifs qui en défendent lavalidité,etquellesensontlesconséquences.Onaparexempleécrit–nonsansraisond’ailleurs–que"depuisdeuxmillénaires,l’Égliseaprétendusesubstituerà Israël en tant que peuple élu, en s’inventant des doctrines humaines et desinterprétationserronées,reniantainsisespropresracineshébraïquesetvidantlemessage apostolique de son caractère hébraïque."61 Pour se prévaloir de cetteappropriation indue, l’Église a dû se confronter à l’impossibilité évidente deconcilier les prophéties bibliques avec la prétendue vérité de la religionchrétienne.Ellea,cefaisant,tentéderésoudrelaquestionenprenantleprétexted’une histoire véritablement inventée, mais dénuée de tout fondement : unethéorie faisant la distinction entre un Israël physique (le peuple effectif) et unIsraëlspirituel,àsavoirl’Égliseelle-même,quiseraitdevenuel’ultimeetuniquerécipiendairedespromessesfaitesàl’Israëlphysique.

LesHébreuxsoulignentàjustetitrequelasolutiondeceproblèmenepeutêtretrouvéequedanslesécritures,quiparlentsanséquivoqued’unseulpeupleélu,constituédedeuxentitésséparéesetbiendistinctes:laMaisondeJudaetlaMaison d’Israël, les seules reconnues comme légitimes pour composerl’Assembléed’Israël.

Cettequestionn’est,commenouspouvonslevoir,guèrefacileàrésoudre.Mais l’hypothèse que nous développons dans ce livre pourra peut-être

contribuer à y apporter quelque éclairage, comme à expliquer que ce "choix/élection"d’unpeupleparmid’autresdonneuneéventuelleclefde lecturebienmoinsvertueusequecequel’onpensecommunément.Nousdironsenoutrequec’estlàunchoixquiaétédictépardesmotivationsquinerelèventpasvraimentd’objectifs religieux et/ou spirituel élevés : notre hypothèse suppose en effetl’existence dedivers Elohìm rivaux qui se disputaient le contrôle de régionssituéesdanscequ’onappellele"croissantfertile".

C’estuniquementdeceux-cidontlaBiblesembletraiter.Quandetcommentsepasseainsice"choix/élection"?Lisons ici un passage dont on ne tient jamais assez compte, et qui n’est

surtout jamais analysé en s’en tenant aux actions attribuées à chacun desprotagonistes concernés. La visionmonothéiste vise en effet à simplifier et àannuler les questions que l’on pourrait éventuellement se poser, en invoquantquelquechosed’uniquequinel’estpeut-êtrepas.

Lechapitre32duDeutéronomeestconnuentantque"CantiquedeMoïse":il célèbre la grandeur de Yahvé et en magnifie les réalisations, en rappelantexhaustivement ce qu’il a accompli dans toute l’histoire de la création, maissurtoutcequ’ilafaitpourIsraël.

Dans toute cette composition, "Dieu" correspond au terme ,יהוה Yahvé,souvent accompagné d’un attribut qui l’identifie comme un représentantspécifiquedugroupedesElohìm : notre"[elohénu]אלהינו seigneur","celui desElohìmqui est nôtre". Il est aussi appelé [el]אל ou ,[elohà]אלוה vocables quidésignentausingulier l’undesmembresdugroupedesElohìm (mais nous enavonsparlédanslechapitreconcerné):Yahvéestdoncl’ElohìmspécifiquequigouvernelepeupledeMoïse.

Dansleverset8,lesujetenactionsemblecependantnepasêtrelemême:iln’estplusappeléYahvé.Cepassagedécritquelqu’unquiestentraind’effectuerunetâchenormalementréservéeauxgouverneursenchef,etMoïseabandonnepour le coup toutes les autres définitions pour utiliser un termedésignant uneclairepositionhiérarchique:עליון[Elion],"haut,supérieur,leplushaut".

Mais passons à la lecture de ce passage (Dt 32 8) :

Lapremièrepartieduversetaffirmeclairementquel’[Elion] ("celuiquisetrouvedessus")considèrelesגוים[goyim],c’est-à-direlesétrangers,commeunhéritageàdistribuer,unensembledebiens/peuples,dontnouspouvonspenserqu’il avait la faculté d’en disposer et pour lesquels il pouvait ainsi librementprendredesdécisions,ycompriscelledelesdiviseretd’endésignerl’héritier.

DanslaBibleleterme[elion]estsouventunadjectifquidésigne"quelqu’unouquelquechosequisetrouvedessus,enhaut,quiestsupérieur".Nousavonsdiversexemplesd’utilisationaveccettequalificationparticulière:•DansDt2619,ladéfinitionde"supérieur"parrapportàd’autresestclaire:dansceversetspécifique,[elion]estutilisépourdéfinir lepeupled’Israëlqui"[...]au-dessusdetouteslesnations[...]enhonneur,ennom,etengloire";•DansEz417, ildésignele"plan[elion]supérieur"d’unemaison;•DansJos165,1Ch724et2Ch85,ildésigneunelocalitédelafrontière,[Bet-Horôn],quiestdiviséeenunepartie[elion]"supérieure"etunepartie"inférieure";•DansIs362,onseréfèreàunepiscinedéfiniecomme[elionà]supérieure.

Nous savons par conséquent qu’[elion] n’est pas le nom d’unindividu,mais un terme qui désigne une position, une fonction ou unequalité : retournons ainsi avec cette information au chapitre 32 duDeutéronomepourpoursuivrelalecturedesversets9-12.

L’attributiondel’héritagefaitepar"celuiquisetrouvedessus",aprovoquéune division des nations que nous découvrons ci-après :

Letermeחםל[chevèl]signifie"corde"etindiqueparextensionune"portiondeterritoiremesuréeavecunecorde",doncunezoneprécisedélimitéepardes

frontières.OnlitdansleversetquelarégionetlepeuplequidescenddeJacobsont devenus l’héritage personnel deYahvé, et ce, à la suite de la répartitionopéréeparle"supérieur".

Immédiatement après, poursuivant son récit,Moïse rapporte queYahvé :

Ainsi, Yahvé trouve Jacob et son territoire, "seulement et exclusivementcelui-là",etils’enoccupeenenprenantleplusgrandsoin:maisseulementetuniquementdecedernier.

Rienàvoir,parconséquent,avecunchoixquiauraituncaractèreuniverseletdontlafinalitéultimeseraitl’accessiondel’humanitéentièreàunmessagemajeurparl’intermédiaired’unenationchoisieparlagrâcedudestin:ils’agitaucontraired’unepetitenationchoisiechezl’undecesnombreuxElohìmqui,commetoussescollègues"dieux",s’occupedelarégionquiluiaétéassignée,oùildoittirerlemeilleurpartidesonexistencesurlaplanèteTerre.

Leverset11quisuitnousrévèlequeYahvésecomportecommeunaiglequiveillesursonnid–ildéploiesesailesetleprend,lesoutientsursonpennage,puis le texte nous précise que (verset 12) :

C’estlàuneaffirmationextrêmementimportante:l’El(lesingulierprobabled’Elohìm)quis’appelaitYahvés’occupait"toutseul"decepeuple-là;iln’avaitpas,etneréclamaitpasl’assistancedeses"collègues".

Mais on se demande alors : • Pourquoi préciser un tel détail, s’il n’existeabsolumentpasd’autresElohìm?

L’affirmation est nécessaire parce que la Bible stipule clairement dans

plusieurs passages qu’il en existe d’"autres", et que ce sont des "dieux"étrangers, autrement dit des Elohìm qui ont de toute évidence reçu d’autresrégionsetd’autrespeuplesenhéritage.

Tel qu’il l’est dit dans le titre,ce peuple est en effet la propriété de cetElohìm particulier : סגלה עם [segullà am], une expression qui désigne "lapropriétépersonnelle",unElayantsonpeuple.

Ceconceptest répétéavec insistancedans leDeutéronome76, etony litune nouvelle fois que ce peuple-là est סגלה [segullà] "propriété" deYahvé etqu’illuiestקדוש,[kadòsc],"consacré"etdoncréservédemanièreexclusive62.

Parallèlesumérien

Synthétisé à l’extrême, ce passage duDeutéronome rappelle un documentcunéiformeconnudessumérologuesofficielssousletitred’"Enkietl’ordredumonde".Lestraductionseffectuéespard’éminentschercheurs63nousrenvoientàl’époqueoùledirigeantAnunnakiconnusouslenomà’Enkidéfinitlesortdumondeterrestreenveillantàl’organiserdemanièreonnepeutplusdétailléeetprécise.

Nousneferonspasiciuneprésentationdecetexte–nousvousrenvoyonspour cela à l’ouvrage de G. Pettinato64 –, mais nous relèverons de quellemanièrece"Dieu"s’estprésentécommesupérieurauxautres,étantainsihabilitéà définir le sort des divers territoires respectivement appelés : "Sumer", "Ur","Meluhha", "Dil-mun", "Elam", "Marhasi", "Martu", "Tigre et Euphrate", "larégionmarécageuse","lamer"etautres.

Cettedéfinitiond’unordremondial s’accompagneenoutrede l’attributionde différentes responsabilités à chacun des Anunnaki qui lui est soumis. Cesderniers se voient respectivement confier le devoir exclusif de développer lesdifférentes activités qui forment la trame des civilisations : l’agriculture,l’élevagedesmoutons,letissage,lesconstructions,etc.

Ce qui est curieux, c’est que les Sumériens ont si bien raconté cesévénements, qu’ils n’ont pas omis de rapporter également certainscomportements peu exemplaires de ces "dieux" : ils relatent en effet qu’ilsétaientmécontentsàproposdecesattributions,qu’ilssequerellaiententreeuxpourdesproblèmesdecompétences,certainsseplaignantmêmedeseretrouverexclus...

Mais cela ne nous surprendra pas, étant donné leur nature

incontestablement..."humanoïde"!Meluhha/MelukhkhaParmilesdifférenteslocalitésmentionnéesdanslestextescunéiformes,impossibledepasserMeluhhasoussilence.Lesexpertslasituenttraditionnellementdanslarégionplacéeentrel’Iranetl’Afghanistan.Certains65s’aventurentencoreplusloinetassimilentMeluhha/Melukhkhaàlapartieplusméridionaledelacivilisationd’Harappa;celle-ciconstitueavecMohenjo-Daro,l’undesplusimportantstémoignagesdel’imposanteculturevédique-indo-aryenneayantfleuriauxIVeetIIIemillénairesav.J.-C.lelongdesrivesdel’Indusjusqu’auxcôtesdelamerd’Arabie.Cetterégioncorrespondàl’actuelPakistan,etlesréférencesprécisesquecontiennentcestextescunéiformestémoignentdel’étendueprobabledel’airegéographiqueoùleszones

d’influenceontétérépartiesentrediversAnunnaki.Notre intérêt s’avive en outre lorsque nous découvrons que l’origine des

populations dravidiennes qui habitaient les régions en question est attribuée àManu, lependanthindouduNoébibliquequi repeupla laTerreaprès legranddéluge.

Celapourraitêtreuneconfirmationsupplémentairedufaitqueceseraitcesindividus venus des cieux qui auraient fait fleurir la civilisation sur toute laplanète.

Unchoixàvaleuruniverselle?

Dans la division des peuples effectuée par "celui qui se trouve au-dessus"[Elion], le territoire de Jacob est donc la partie assignée à celui des Elohìmqu’onappelaitYahvé.Celanousamèneainsiàpenserquelesautresrégionsontconstituél’héritaged’autresElohìm,telquenousl’avonsdéduitdanslechapitreconsacréaumonothéismeetàlamonolâtrie.Rappelonsàcepropos,unefoisdeplus, les noms de ces derniers :Kemosh pour lesMoabites,Milcom pour lesAmmonites,HadadpourlesAraméensetMelquartpourlesTyriens.

Il est maintenant facile de comprendre qu’une assignation de ce type nesauraitnousautoriseràdirequeladéfinitiondupeupleéluentantquetelrelèved’unacteàvaleurabsolue:cepeupleaétéchoisipar–maisilvaudraitmieuxdire"assignéà"–l’undesElohìm,d’autrespeuplesreprésentantainsil’héritaged’autresElohìm ; ces peuples ont donc fait l’objet d’autreschoix, c’est-à-dired’autres "élections", au sein desquelles il devient prétentieux d’établir uneéchelle hiérarchique. Si nous réussissons un court instant à nous libérer des

conditionnements issusde2000ansde théologie et de sièclesd’enseignementreligieux, et que nous considérons cette situation avec le détachementnécessaire, nous comprenons bien que ce "choix" dont dérive la définition de"peupleélu"résulted’uneconvictionmonothéistequiamûriaufildessièclesjusqu’àfairedeYahvéleDieuunique.

Cetteconstructionmonothéistead’abordétélefaitdelasphèrehébraïque,pour sevoirultérieurement transformée, revueet réélaboréepar lesnombreuxcourantsthéologiquesdesmondeschrétienetislamique.Maiscommeonpeutlevoirdans lechapitreconcerné, lemonothéismen’existaitpasà l’époquede laformation du peuple hébreu : Yahvé n’était donc que l’un des divers "dieux"possibles.

Cettepremièreobservationayantétéfaite,uncertainnombredequestionsseposent:•Quipourraitdéfinirunehiérarchiedevaleursdansl’attribution/choixdesdifférentspeuplesconcernantcesdivers"dieux"?

•QuipourraitaufonddirequeceYahvéduTémân(àsavoirduSud:Sinaï et Arava) était supérieur à Baal Zaphon (le Seigneur du Nord, àsavoir le Liban), Ashur ou Marduk (les "dieux" Elohìm/Anunnaki quigouvernaientlesrégionsd’AssyrieetdeBabylonie)?

• Et que dire des "dieux" auxquels on avait attribué les régionsd’Extrême-Orient ou du continent américain et dont nous parlent lespeuplesquis’ytrouvaient?

Chacun d’eux avait un "héritage" (un royaume ou zone d’influence et decommandement) et toutes les chroniques anciennes (Bible comprise) nousracontentavecmoultdétailsqueces"dieux"nesecontentaientpasdel’héritageobtenu, mais luttaient continuellement entre eux pour étendre leur sphère dedomination.

Chacun des peuples gouvernés était donc un peuple "élu" pour un certain"dieu", une divinité (Elohìm/Anunnaki/Neteru/Viracochas/Deva...) qui veillaitsurluietsefaisaitservirparcedernier:ilexistaitparconséquentdenombreux"dieux"avecleurspeuples"élus"respectifs.LesigneduchoixDanslaGenèse179-12,l’Elohìmditquelaמולה[mulàoumilà]"circoncision"seralesignedesonallianceaveclepeuplequidescendra

d’Avrahàm.La traditionexplique lechoixdecirconcire l’organegénitalpar le faitque

"Dieu", concomitamment au précepte de lamulà, avait ordonné à Abrahamd’être"complet"(Gn171),l’ablationduprépuceétantlaseulequineconstituâtpasvéritablementunemutilation.

On ne peut cependant s’empêcher de remarquer un autre aspect que latradition ne souligne pas : il résulte de la circoncision que c’est un signe

physique, clair et caché – mais éventuellement vérifiable. On pouvait ainsimaintenirlesmembresdel’allianceainsiidentifiéssouscontrôle,ainsiqueleurnombre, comme nous l’avons déjà relevé dans le précédent ouvrage enexaminantl’histoiredeSodomeetGomorrhe.Etl’onnesauraitnonplusomettrede remarquer à quel point les paroles de l’émetteur de cette obligation étaientimportantes ; c’est en effet le même Yahvé qui a affirmé, sans erreurd’interprétationpossible(Gn1711):

Commesicelan’étaitpassuffisammentclair,ildonnedansleverset14quisuitunordred’uneextrêmesévérité,proclamant littéralement : "Unmâlenoncirconcis[...]ilseraretranchédesonpeuple:ilarompumonalliance".

Le doute n’est pas permis : le prépuce excisé est le signe fondamental del’appartenance à cet ensembled’alliés, et celui qui ne leportepas estéliminé(occis?).

Nous n’ignorons certes pas que cette intervention sur le prépuce étaitégalement importante du point de vue hygiénique, pour unmode de vie où iln’étaitguère faciledeprocéderà la toilette intime laplusélémentaire.Mais iln’yapasdecontradictionentrecesdeuxaspects.Noussommesicienprésencede deux objectifs atteints à travers un acte unique : un contrôle aisé del’appartenanceetunemesuresanitaire.

Concernantlespréoccupationsd’ordresanitairequecetElohìmavaitvis-à-visdecesindividus,onremarqueunélémentquinousinterroge.Ilstipuledansle verset 12 que l’intervention doit être faite au huitième jour qui suit lanaissance:pourquoidonclehuitièmeenparticulier?

Le texte biblique ne nous fournit guère d’explications précises, mais lesconnaissances médicales ayant progressé, on peut peut-être y voir la réponsesuivante :huit joursexactementaprès lanaissanced’unêtrehumain,sonsangatteste de la présence de phylloquinone – ou vitamine K, une substanceantihémorragique – à des niveaux très élevés, selon une quantité qu’il neretrouvera plus tout au longde son existence.La circoncision engendrant uneperte de sang notable, ce huitième jour représente ainsi le moment le moinsrisqué,oùlacicatrisationserajustementlaplusrapidedufaitdeceniveauélevéd’antihémorragiques dans le sang. Force nous est d’en conclure que cetteprescriptionpréciseauraétédonnéeparquelqu’unquiconnaissaitàl’évidencecertainsmécanismes de la physiologie humaine. Et on peut affirmer qu’il lesconnaissaitd’autantmieuxquel’hommeétaitfait"àsaressemblanceetavecle[tzelèm]",àsavoiravecce"quelquechosedematérielquicontenaitsonimage",

tel que laBible le dit elle-même66. Notre hypothèse suppose en effet que lesdeux espèces avaient des physiologies similaires, comme nous le verronségalementdanslechapitreconsacréauxsubstancesodorantesspécialesquecetElohìm se faisait confectionner.Une telle clef de lecturenous apparaît encoreunefoiscommelogiqueetconcrèteàtraverscequ’onencomprendd’emblée:ellen’exigeainsipasd’interprétationparticulière.

LesHébreuxétaient-ilslesseulssémites?

Nousallonsmaintenantintroduireunnouvelélémentquiéclaireradavantageencorenotreprogression.

Dans la Genèse 10 21, il est précisément écrit que :

Ainsi,deSem[Shem]descendÉber(Evèr)quiaàsontourdeuxfils,IoqtânetPéleg.OnlitàproposdePélegcetteremarqueintéressante:ilestditdeluiqu’onl’appelaitainsi,car(Gn1025):

Cette affirmation trouve son fondement dans le fait que le nomPéleg estdérivéduverbe[palàg],quisignifiejustement"diviser".

Essayonsmaintenant de nous remettre les idées en place en réunissant cequelaTorahnousdit"littéralement"àtraversunesuccessiond’événements:•Shem(Sem)estlepèrefondateurdesHébreux(lesenfantsdeÉber/Evèr)(Gn1021);•Éber(Evèr)estl’arrière-petit-filsdeShem(Sem)(Gn124);•Pélegestlefilsdirectd’Éber/Evèr(Gn1025);

•laTerreestdiviséeàl’époquedePéleg(Gn1025);•lorsdeladivisiondelaTerre,c’estl’ElohìmquisenommeYahvéquihéritedupeupledesHébreuxqu’iltrouvedéjàforméetentraind’errerdansledésert,commenousl’avonsvuplushaut(Dt329-12).

Nousprogressonsicipatiemment,captivésparcequiserévèleànosyeux.

Le chapitre 10 de la Genèse nous est connu sous l’appellation de

"PeuplementdelaTerre";onymentionnelesdescendantsdupatriarcherescapédudéluge,enexpliquantcommentl’humanités’estreforméegrâceàcedernier.Yest incluse lagénéalogiedesdescendantsdeNoérépartisen famillesquisesontdisperséessurlaTerreaprèsledéluge(Gn1032).Ilyaégalement,outrelesHébreux–dontilestquestiondanstoutelanarrationbiblique–,despeuplesquilescombattrontfarouchementsouslaconduitedeleurs"dieux"respectifs:les Béalim, les Elohìm étrangers, les Anunnaki, les Ilu, les Neteru, etc.,conformément aux dénominations que les différentes cultures ont attribuées àleurs"gouvernantsvenusdesdeux".

Mais cet élément nous pousse à suivre une voie dont l’issue, que nousintroduisonspardeuxquestions,pourrasemblertotalementsurprenante: •LesHébreuxétaient-ilslesseulssémites?

•Qu’enest-ildesSumériens?Lisonslestextesettentonsdeformuleruncertainnombrederéponses.Première observation : nous sommes tous habitués à penser que le peuple

hébreuestofficiellementnéavecAbraham,maisnousnoustrouvonsdepuispeudevantuneaffirmationprécise:ilestéponymed’Éber(Evèr).

Pourquoi?Eber est l’ancêtre de nombreux peuples, sa descendance se divisant en au

moinsdeuxlignéesséparées,représentéesparsesdeuxfils:PélegetIoqtân.Lesdescendants d’Ioqtân sont nombreux et se répartissent par la suite entrel’Afrique et l’Orient,mais nous en reparlerons bientôt.De Péleg descend parcontre [Abràm], qui sera changé en [Avrahàm], car il aura une descendanceimportante(Gn175).

Arrivés à ce verset, les Hébreux descendent ainsi d’[Abrahàm], sauf quenousavonsprécédemmentvuqu’Éber(Evèr)estsansaucundoutelepremierdelalignée.

Noussommesparconséquentdevantuneéventuellecontradiction.Pourtant,laBible nous fournit elle-même la réponse quand elle dit dansGenèse14 13qu’une personne se hâte pour porter une nouvelle :

C’est ainsi laGenèse qui nous révèle qu’Abraham était lui-même déjà unhébreu,dufaitdesonappartenanceàlalignéedeעבר[Evèr]quementionne laGenèse1021:l’ethniedesHébreuxexistaitdoncmêmeavantAbraham.

Nousavonseneffetvuquelesdescendantsd’Evèrétaientnombreuxetnousnotons donc ici une donnée essentielle : les descendants d’Abraham n’étaientpaslesseulsàêtrehébreux!

EvèrעברSelon l’EtymologicalDictionaryofBiblicalHebrew67, la racineעבר[avàr]

signifie littéralementenhébreubiblique"passeroutre, faireune traverséeversunautrelieu".

Sonchampsémantiques’étendensuiteàd’autressignificationsquirenvoienttoujoursàsonsensoriginal.

D’aprèsTheAncientHebrewLanguageandAlphabet68, le vocable estעברreprésenté par les trois pictogrammes suivants : (tableau page suivante)

Cespictogrammesmisensemblepourraientparconséquentfairepenseràunsenscomme"attentionportéeàlafamilleparlepèrefondateur".

L’histoiredespeuplesde l’époqued’Abrahamestmalheureusementencoreconfuse, et nous n’avons pour le moment pas de certitudes historiques ni dedocuments démonstratifs. Elles évoquent des ensembles de peuples répartisentrel’Égypteet laMésopotamie,qu’onappelaitHébreux,ouencoreApiru,etqui ne possédaient pas de territoires bien définis : ils vivaient au contact desprincipales villes États duMoyen-Orient et se déplaçaient souvent en Égyptepour des motifs commerciaux, pour y passer les périodes de famine les plusdifficiles,ouencoreafindes’yétablir.

Il semble ensuite qu’il y ait en particulier eu des nomades desmontagnesconnus comme les Shasu, commandés par une élite dont les membress’appelaient Sabei et auxquels aurait appartenu le roi biblique Melchisedeck,pourlecomptedequiAbrahamacombattuetvaincuunecoalitionderoisvenusd’Orient(Gn14).

L’hypothèseesticiderigueur,carilestdecefaitprobablequelesHébreux,ouApiru,n’étaientinitialementpasuniquementdesdescendantsdirectsd’Israël(Jacob),mais représentaient un grand nombre d’individus qui incluaient aussidespeuplesquelaBibledéfinitcommedesennemisimplacablesdesHébreux:nousnousréféronsparexempleiciauxAmonitesetauxMoabites.

Nous prions nos lecteurs de ne pas s’inquiéter de l’éventuelle difficulté àmémorisertoutcequiestdémêléici,carnouscloronsletoutparuneconclusionaussiclairequesynthétique.

AyantétabliqueladéfinitiondesHébreuxvautpourunensembledepeuplesquivabienau-delàdelastrictedescendanced’Abraham,nouspoursuivonsiciavecl’épisodeditde1’"élection",quivaofficiellementduverset1auverset3delaGenèse12:YahvéappelleAvràmpourluidiredes’éloignerdelaterredesespèresetluiprometdeluidonnerunegrandenationenéchange.

LapromesseestparlasuiterépétéedanslaGenèse174-7,oùYahvérevientchoisirAvràmpour réalisersondessein :c’estàcetteoccasionque lenomdupatriarchedevientAvrahàm.

LaBiblenousparledehuitenfants–unconçuaveclaservanteégyptienneAgaretsixavecQeturàh–,maisellemetl’accentsurIsaac,lefilsconçuavecSaraï,quiestdesanghébreuetappartientencelaàlamêmefamilled’origine.Àpartir d’Isaac, le récit des vicissitudes du peuple ne concerne plus tous lesdescendants d’Avrahàm, mais seulement ceux issus de ce fils, né au sein dugroupegénétiquequeconstituecettefamille.

Lechoixdemaintenir lapuretédusangsepoursuitavec lesdescendants :AvrahàminviteIsaacàtrouveruneépouseauseindelafamille(Gn243-4)etdeux fils naissent de ce mariage, Esaù et Jacob. Esaù épouse des femmescananéennes, ce qui lui vaut parallèlement d’être exclu de la descendanceofficielle,alorsqueJacobacceptedechoisiruneépousedanslafamilledesonpère(Gn281-5).

Jacob,quimaintiendraainsilapuretégénétique,prendalorslenomd’Israël,et c’est précisément à partir de ce moment-là que tous ses descendants sedéfinirontcontinuellementcomme"enfantsd’Israël".Iln’yauraparconséquentque lesIsraélitesàconserver lastricte identitéhébraïque– ilestcependantditqu’ilsnesequalifiaientpasmutuellementd’"Ivrì"(Hébreux) :c’était lesautrespeuples qui les appelaient ainsi, les termes Hébreu et Israélite devenantsynonymesavecletemps.

Il faut que les experts sachent ici que nous n’approfondirons délibérémentpaspluslesquestionsépineusesquisurgissentàl’examendeladocumentationextrabiblique, laquellementionne des origines différentes pourAbraham et safamille : nous avons choisi de rester fidèles au texte biblique et nousnous entiendronsdoncàcedernier.

EtsilesSumériens?

Le monde universitaire international est désormais largement convaincud’une chose : les Sumériens étaient un peuple doté de connaissancesextraordinaires69.Detouteslesculturesquisesontrépanduessurlaplanète,ilsont largementété lespremiersdans tous lesdomainesdusavoir : l’écriture, lalittérature, l’agronomie avec des systèmes idoines en matière d’irrigation, lagéométrie,lamétallurgie,l’astronomieetlecalendrier,lesunitésdemesure,lalégislation civile et pénale, le gouvernement et l’administration civils, lafiscalité, la comptabilité, les systèmes de transport, la musique et la danse,l’éducationetl’instructionscolaire,etc.

Ilsavaientdesdizainesdetermespourdésignerlepétroleetsesdérivés.Dans le domaine de la construction, ils ont fait preuve d’une maîtrise

extraordinaire,cedontlaBiblenousdonneégalementconfirmation(Gn111-4).Lasciencemoderneadémontrépardesessaisenlaboratoirequelesbriques

d’argilecuitessontcinqfoisplusrésistantesquecellesséchéesausoleil:leursconstructionstenaientcomptedecesdonnées,lesbriquesséchéesétantutiliséespourconstruirelastructuredebase,alorsquelesbriquescuitesaufourservaientpourlespartiesdesédificessoumisesàdessollicitationsparticulièrescommelesgrands escaliers, les éléments architecturaux proéminents et les structuresparticulièrement exposées aux agents atmosphériques. Le tout était ensuitemaintenupardubitumequiservaitdeciment.

Iln’estpasdifficiledecomprendrequec’étaitunpeuplequinepouvaitpaspasser inaperçu. Les lecteurs les plus attentifs de la Bible, cependant, aurontassurément noté ce que le sumérologue Samuel NoahKramer70 a souligné, àsavoirquel’AncienTestamentmentionneincidemmentlaterredeShinàr(Gn1010;Za511),quiestassimiléeàSumer,maisneparlejamaisexpressémentdesSumériens.

Danscequiestappelé"LepeuplementdelaTerre"(Gn10),sontrépertoriéstous les peuples qui habitaient dans les régions du Moyen-Orient, et passeulementlà-bas(lesÉgyptiens,lesAssyriens,lesBabyloniens,lesCananéens,lesPhilistins,lesUrites,lesHittites,lesMoabites,lesÉthiopiens,lesAmoréens,les Héviens, les Akkadiens, ceux de Chypre, Rhodes, Tarsis, Ofir...), on n’ytrouvecependantpastracedesSumériens.

• Comment a-t-il été possible d’oublier le peuple même auquell’AncienTestamentfaitréférencedansunegrandepartiedesescontenusoriginaux71?!

•S’agirait-illàd’unoubliaussiincompréhensiblequ’impardonnable?Le sumérologue S. N. Kramer nous rapporte les travaux de son maître

Poebel, qu’il avait recueilli dans un article qui affirme en substance que lesHébreuxsontenréalitélesdescendantsdirectsdesSumériens72.LaBiblenelescitepas expressément, carquandelleparledesHébreux, elleparle en réalitéd’unebranchequidescendendroitelignedupeuplequiaapportélacivilisationaumonde.

LesSumériensétaient-ilsdoncdesSémites?!Essayonsderépondreàl’aidedelaBibleelle-même.

Noussavons(Gn1021etsuiv.)queShem(Sem), filsdeNoé,aeudiversenfants qui ont engendré des populations que l’histoire connaît parfaitement :Ashur,Elam,Aram...

Éber(Evèr)premierdelalignéedesHébreux,représenteladescendancedel’undecesenfants.

Les spécialistes cités relèvent un certain nombre d’aspects hautementintéressants, dignes de la plus extrême attention73 : • Le texte exact donttémoignentlesécritscunéiformesoriginauxfaitétatdeShumeretnondeSumer;•laBibleutilisepourlenomSemlaconsonne"j"[scin],etlalectureexacteenest "Shem" ; • Le vocable hébreu [shem], qui veut dire "nom", correspond àl’akkadien[shumu],carle"e"del’hébreuéquivautàlavoyelle"u"del’écriturecunéiforme;•LemotShumerétaitprononcéShumiouShum.

Nousajouteronsauxremarquesfaitesparcesuniversitairesque:•LesShumériensavaientleurterritoired’électionenMésopotamie(àl’estdelaPalestine) ; • La patrie d’origine du patriarche Avràm est située enMésopotamie (Gn157et2410) ; nous savons que c’est un descendantd’Evèr,etquesonfilsIsaacperpétueunedescendancegénétiquementpure; • Les usages matrimoniaux suivis par Abraham, Isaac et Jacob pourgarantir la descendance correspondaient exactement à ceux desgouvernants sumériens et, encore plus tôt, à ceux des Anunnaki, quigarantissaientladescendancedeladynastieàtraverslemariageavecunefemme appartenant à la même famille, de manière à maintenir lepatrimoine génétique ; il s’agissait en général d’une demi-sœur et,respectant pleinement ces usages dynastiques, Avràm dit expressémentdanslaGenèse2012 :"Saraest filledemonpère,maisnonfilledemamère, et elle est devenue ma femme". Est-ce un hasard si les usagesmatrimoniauxsuivisparAbrahametparsafamillecorrespondaientàceuxdesgouvernantssumérienset,plusloinencore,àceuxdesAnunnaki74?

• Le nom d’Isaac est dérivé de l’akkadien (dérivé du sumérien)"Ishakku":untitrequiindiquait laplushauteautoritédelaville75.Cecinous laisse penser que la famille d’Abraham occupait une position de

pouvoirauseindelasociétéd’oùilestensuitepartipourallers’installersurleterritoiredontsonElohìms’étaitvuattribuerpourlui-mêmeetpourAbraham. Est-ce encore un hasard si le nom d’un des patriarchesfondateurs du peuple, Isaac, était dérivé d’un terme akkadien désignantunehautechargeadministrative76?

Aprèstoutescesindications,ilmanqueunélémentpourcompléterletableau:laquestionduterritoireoùvivaientlesSumériens,lesuddelaMésopotamie,situéàl’estdelaPalestine.

C’estencoreune fois laBiblequivientànotre secours,précisément làoùelle répertorie les enfants de Ioqtân, nous disant que (Gn 10 29-30) :

Les enfants de Ioqtân occupèrent par conséquent Mesha, sans doutel’équivalentdel’actuelleArabie,quis’étendaitlelongdelapéninsulearabiquejusqu’àSephar,quiestaujourd’huilachaînedemontagnesduZufârfaisantfaceàlamerd’Arabie.

NousnesavonspasaveccertitudesiladernièrepartieduversetindiquequeSepharestunmontquisetrouveàl’est,ousilesenfantsdeIoqtânontatteintunenouvellechaînedemontagnes–sansplusdeprécision–quisetrouveelleaussiàl’est;quoiqu’ilensoit,laBiblenousditclairementqu’unepartiedeladescendancedeShems’estdéplacéeversl’est.

Souvenons-nous au passage que Ioqtân était le fils d’Evèr, et doncofficiellement "hébreu", exactement comme les enfants d’Abraham quidescendaientdePéleg,lefrèredeIoqtân.

Nousnoussommesjusqu’icioccupésdeladescendancedesenfantsdeNoé,en nous référant en particulier à la descendance de Sem et à la nécessité demaintenirunecertainepuretégénétiqueviadesmariagescélébrésdansuncadrefamilial,etdonccontrôlés.

Decepointdevuecependant,Noé recèle lui-mêmeunaspect curieuxquinous amène plus avant dans notre recherche sur la signification del’hypothétique"élection"d’unpeuple.

Noé,fils"choisietprogrammé"desgardiens

?

Danslelivreapocryphed’Enoch,onnousrelatequelafemmedeLamek,lepetit-fils d’Enoch, accoucha d’un enfant dont l’aspect engendra d’emblée desdouteschezsonpère:lapeaudunouveau-nén’avaitpaslamêmecouleurquecelledesnatifsdulieu,elleétaitblancheetrosée;sescheveuxétaientblancsetses yeux si beaux qu’il semblait en émaner de la lumière. Lamek dit alors àMathusalem,sonpère,qu’ilavaitmisaumondeunfilsquineressemblaitpasauxêtreshumains,maisauxenfantsdes"anges".Lameksuspectaitenfaitquesonfilsavaitétéconçuparl’undes"Gardiens".Mathusalemdemandaalorsdesexplications à son père Enoch, qui le tranquillisa, assurant que le bébé étaitvraimentdeLameketqu’ildevraits’appelerNoé.

Danscequ’onappellele"LivredesGéants",découvertparmilesmanuscritsde Qumram, l’épilogue nous fournit une indication qui mérite réflexion. OnracontedanslechapitreCVIqueLamek,àlavuedecebébésidifférent,futprisdepeurets’enfuitchezsonpèreMathusalem,l’invitantàallervoirÉnochpourluidemanderdesexplications,parceque,auxdiresdeLamek,"sondomicileestaveclesgardiens".

Rappelonsàcepointdurécitque laBiblecanoniquerapporteàproposdupatriarcheÉnoch(Gn522-24)que:Ilmarcha[delongenlarge]troiscentsansaveclesElohìmaprèsavoirengendréMetusclàch[Mathusalem];etilengendradesfilsetdesfilles,ettouslesjours[temps]d’Enochfurenttroiscentsoixante-cinqannées,etÉnochmarcha[de longen large]avec lesElohìmet il ne [futplus]parcequeElohìmlepritprèsdelui.

Onprécisepasmoinsdedeuxfoisdansletextequ’ÉnochmarchaitaveclesElohìm, et le verbe, employé selon une construction particulière, indiquel’intensité et la répétitivité de l’action. On peut ainsi lui donner le sens trèsparlantd’unedéambulation"de longen large" : l’auteurnousditensubstancequ’ils’agissaitd’unaccompagnementconstantetrépété.LeLivredelaGenèseestd’unautrecôtétrèslaconiquedanssadescriptiondel’événement,quiestenrevancherelatéavecforcedétailsdans les livresapocryphesdupatriarche.Ontrouve dans ces derniers les descriptions des voyages qu’il accomplit,accompagné d’anges assimilés à des "Surveillants" (un terme qui rappelle lesGardiensdeSumeretlesNeterudel’Égypte...).

Faisons-en une courte analyse : • Enoch monte au ciel dans une maisonmerveilleuse, où il rencontre la Grande Gloire de Dieu ; • il est amené dansdifférentslieux,parfoismêmesouterrains;•ilvoledansunerégiondésertique

dominéeparlefeu;•ilsedéplaceensuitedansdifférentesdirectionsjusqu’auxconfins de laTerre ; • il reçoit des "Surveillants" un corpus de connaissancesastronomiquesrelativesàl’ordreducosmos,ausoleil,àlaluneetàsesphases,àl’annéelunaire,auxvents(connaissancesdontdisposaientlargementlesElohìm,dufaitdeleurqualitédevoyageursdel’espace).

Nous comprenons maintenant pourquoi Lamek voulait connaître l’avisd’Énoch : celui-ci était particulièrement familier du monde des seigneurs duhaut. Il les accompagnait régulièrement et il partait avec eux tout en restantvivant.C’était là une tradition répandue, aussi connue qu’acceptée, laquelle amêmeétérepriseparL’Ecclésiaste(4416)ainsiqueparleNouveauTestamentdansl’ÉpîtreauxHébreux(115).

ÉnochreçoitparconséquentsonfilsMathusalemetluidemandelaraisondesavisite.CedernierexpliquequeLamekaeuunfilsdontl’aspectestdifférentdeceluideshommes, sacraintequ’ilne soitpas son fils,maisceluid’undes"gardiens"semblantainsiavoirquelquefondement.

Aucoursdurécit,EnochrassureMathusalemetmetl’accentsurlefaitquecefilsparticulierestdestinéàêtresauvétandisquetousleshommesmourrontsurTerre.

Nousapprenons iciàproposdecebébé,quiaffichedeparsonaspectuneincroyable ressemblance avec les "gardiens", qu’il a fait l’objet d’un certainnombredeprojets:l’humanitéetlaviesurTerrevontêtrerétabliesàtraversluietsesdescendants!

Noé représentedoncunchoixprécisquiconcerne la totalitéde l’humanitéfuture!

Revenonsaprèscette excursionextrabibliqueànotre texte,pourmettre enévidence quelques éléments susceptibles de prendre des significationsintéressantesetsurtoutnouvelles,à la lumièredecequenousvenons justedediredupatriarcheEnochqui"marchaitdelongenlarge"aveclesElohìm.

LelivredelaGenèse(chap.6)parledesunionsentrelesfilsdesElohìmetles filles des Adam ; il décrit ce "mélange" sexuel comme ayant desconséquencesnéfastespourlegenrehumain:lecroisemententrelesdeuxracesn’estpasdutoutdugoûtde"Dieu"(versets3-5et13).

Nous disposons pour l’instant des éléments suivants :• Le croisement desraces est un fait totalement répréhensible et néfaste ; • "Dieu" décided’exterminer l’homme à l’aide du déluge ; • Noé est selon Énoch destiné àréengendrerl’humanité.

Poursuivonsavecdeuxaffirmationstrèsimportantes:Voicid’abordcommentNoéestdéfini(Gn69)...

Ceversetesthabituellementinterprétéselonuneconnotationexclusivementmorale, sauf que certains termes permettent ici d’introduire une autre clef delecture. Le terme תמים [tamim] du verset 9 signifie "entier, complet, sansimperfections, sans défauts", et il est plusieurs fois utilisé dans l’AncienTestamentaveccesens(Gn1013,Ex125etautres).

Ilestdérivéduverbe[tamàm],quiveutdire"êtreaccompli,nepasavoirdepartiesmanquantes...".

Étant donné que les "mélanges" sexuels prohibés avaient engendré moultimperfectionsetavaientdetoutefaçonentraînélapertedelapuretéoriginelle,ilsembleraitquenoussoyonsicidevantunindividudontl’intégritégénétiqueestparticulièrementmarquée.

•Sescaractéristiquesphysiquesparticulièresprouvent-elleséventuellementsadifférencesubstantielle("intègreparmisesgénérations"ditleverset)d’avecle reste du genre humain, qui n’était au contraire plus aussi "génétiquementintègre"quelesElohìml’auraientvoulu?

• Était-il vraiment le produit d’une insémination artificielle réalisée surBitenosh,lafemmedeLamek?

LenomdeNoédériveduverbe[nùch]quisignifie"rester":ildésigneparconséquentceluiquidontlesortseraitdesurvivreàladestructiontotale,etce,probablementdèsqu’ilfutconçudecettemanièrepeuordinaire.

On lit ensuite que (Gn 6 11) :

Ce passage dit que la Terre s’était "corrompue", ce verbe ayant le senspremierde"s’êtreabîmédemanièreirréversible"77.

Noussavonsbienque les indignitésmorales sontquoiqu’il arrive toujoursréversibles, pardonnables et rachetables ; même le pire des pécheurs estsusceptibledetrouversoncheminderédemption.

•Qu’était-ildoncarrivédesigravepourquecelasoitvucomme"nonréversible"?

•Ceprocessusde"métissage"avait-iléventuellementatteintunpointde non-retour – par conséquent inacceptable pour l’Elohìm qui voyaitainsi son important travaildeprogrammationgénétiquecompromispourune espèce qu’il avait créée, et qui devait rester distincte de celle des"créateurs"?

•Serait-celàl’originedudésirdetouteffaceretderecommenceravecune"semencepure"?

Difficile d’en être sûrs,mais l’événement de l’arche destinée à sauver lesespècesvivantesvaicinousfournird’autresindices.

Les Elohìm demandent à Noé (Gn 6 14-19) de construire une arche :

Notre hypothèse est que Noé était vu comme génétiquement intègre (ouavait été conçu génétiquement intègre) et avait pour but précis de rétablir lapuretégénétique.

•Vuladifficultélogistiquequereprésenteraientl’embarquementetlacohabitationde centainesd’animauxetde centainesd’espècesvégétalessurcegrandbateau,pourrions-nousenvisagerqu’unepuretégénétiqueait"simplement" été rétablie à travers la conservation de l’ADN desdifférentesespècesconcernées?

•Noéadûintroduireשנים[shnàim],"deux",àsavoiruncouplepourchaque espèce vivante : qu’est-ce que l’ADN sinon un couple d’hélicesabritantlescaractéristiquesd’unêtrevivant?

• Noé aurait-il ainsi amené avec lui les patrimoines génétiques desdifférentesespèces?(Voir"Vigne"dansleglossaire)•Serait-cecequelesauteursanciensontvoulunousdireà l’aidedesconceptset instrumentslinguistiquesdontilsdisposaientàl’époque?

•Est-ilpermisdepenserquel’archedeNoéauraitétéleprécurseurdece qui se passe aujourd’hui avec les projets "Frozen Ark" et "SvalbardGlobalSeedVault",quivisentàpréserverdesgrainesvégétalesetl’ADNd’animaux en prévision d’événements catastrophiques susceptibles demenacerlaviesurTerre78?

Impossiblederépondreicidemanièrecertaineetdocumentée–dumoinsence qui nous concerne. Pourtant, la signification littérale des termes et lesassociations logiques observées ne permettent pas d’éliminer une tellepossibilitésurlafoidevaguessuppositions.

Lestribusd’Israël

Lesauteursbibliquesont raconté l’histoiredupeupled’Israëlsurunmodeclairementidéologique,àl’évidenceempreintdenationalisme.Detelsobjectifsleur imposaient ainsi de décrire une structure ethnique et civile unitaire etcohérente, affichant une continuité temporelle et géographique susceptible dedonner à cepeuple son caractèred’unicité issud’unchoix, d’une électionquin’auraitconcernéquecepeuple.

Maislesdifférentsauteursquisontintervenusdansletextesont-ilsvraimentarrivésàleursfins?

Nous n’allons ici n’en examiner qu’un aspect, en vous renvoyant à destravauxàvenirpouruneanalysepluslargeetpluscomplète.

Laquestionest:existait-ilvraiment12tribus79?Dans le livre desNombres 1, nous avons une liste des représentants de

chaquetribuquidevronts’occuperdurecensementdupeupledansledésert,lestribuscitéesétant :Ruben,Siméon, Juda, Issakar,Zabulon, Joseph,Benjamin,Dane,Asher,Gad,Nephthali.

Lestribusofficiellessontainsiaunombrede11.L’auteurbibliquediviseensuite la tribudeJosephpourenconstituerdeux,

liéesàsesdeuxfils,EphraïmetManassé.Notrenombrepasseà12.La tribu de Lévi n’est cependant pas incluse dans ce recensement, alors

qu’elleestfondamentalepourcequiestdesfonctionsqu’elleassumeauprèsdel’Elohìm.

AvecLévi,onafinalementdestribusquisontaunombrede13.Mais il nous faut imaginer que Lévi reste en dehors du compte, car elles

devaientnécessairementêtreaunombrede12.CetescamotageserépètedansDeutéronome33;Moïsebénitlestribusety

inclut cette fois celle de Lévi en ne tenant cependant pas compte de celle deSiméon : il continue de cette façon de respecter le nombre 12, qui devaitvraiment être important. Les auteurs bibliques devaient à nouveau le faireapparaîtreparunmoyenouparunautre.

Pourquoi?Cequisuitnousparaîtêtrel’hypothèselaplusplausible.Lechoixdu12étaitprobablementliéàlasubdivisiondel’annéeen12mois

ainsiqu’à lanécessitéd’attribuermoisparmois à chaquedistrict territorial latâchedeprocurernourritureetservicesàlacourdeJérusalem:cetterotationsefaisantsur12mois,chaquecirconscriptionauraitdûassumercettecharge.

Dans les différents passages bibliques, il fallait en réalité concilier ladivisionduterritoireopéréelorsdel’établissementdeceroyaumeavecl’époqueoùcepeuples’estconstitué.C’estpourcetteraisonquelestribusdevaientêtre12:cenombredevaitêtreconstantet trouverainsiune justificationhistorique

prenantsasourcedanscetteépoqueinitiale.Pourtant, les nombres ne reviennent pas toujours ; cette nécessité a

fréquemmentéchappéauxauteurseux-mêmesetlesnombressemontrentainsisouventrétifsetdifficilementmanipulables.

DansLelivredesJuges1,lestribussontunenouvellefoisrépertoriéesdansl’ordresuivant:Juda,Siméon,Benjamin,Joseph,Manassé,Ephraïm,Zabulon,Asher,NephthalietDane.

On notera qu’on a aussi bien cité Joseph que ses deux fils, Ephraïm etManassé,saufqu’avecleurprésencesimultanée,etinjustifiée,nousobtenonsuntotalde10tribusqui,sil’onenlèveJosephcommeondevraitlefairepourêtrecohérent,finissentparêtre9.

OùsontdoncpassésRuben,Issakar,GadetLévi?Nostribusseraientaveceux à nouveau au nombre de 13, oumême de 14 si nous voulions conserverJosephavecsesdeuxfils,commel’afaitl’auteurbiblique.

MaiscemêmeLivredesJugesprésenteuneautreétrangeté ; lechapitre5,intitulé"CantiquedeDebora",estsansdoute,dansl’absolu,leplusanciendestextesbibliques. Il fait l’apologiedesentreprisesde l’Elohìmetd’unebataillequi s’est avérée être une victoire pour les enfants d’Israël, une bataille quiimpliquecependant6tribusquisont,dansl’ordre:Ephraïm,Benjamin,Machir,Zabulon,IssakaretNephthali.

Les versets 16-18, qui représentent en réalité un ajout ultérieur,probablementfaitdansl’intentiond’introduireuncorrectif,citentd’autrestribusqueletexteantérieurnesemblaitpasconnaître:Ruben,Galaad,DaneetAsher.

Cettecorrectionfaitquelestribussontaunombrede10,etnousenavonségalementdeuxautresquisontcitéessousdesnomsinconnusdesautreslistes:MachiretGalaad,lesquelsdevraientcorrespondreàManasséetàGad.

OùsontcettefoispassésSiméonetLévi?Ont-elles été victimes de la malédiction prononcée contre elles dans la

Genèse 49 5-7 ? Dans ces versets, l’Elohìm s’élève contre le comportementparticulièrementviolentdesmembresdecesdeuxtribusetpréditleurdispersionàl’intérieurduterritoired’Israël.

S’il en est ainsi, nous restons à 10, c’est-à-dire à celles qui sonteffectivementcitéesdansleCantique.

Nousavonsuneconfirmationsupplémentairedecetteinstabiliténumériqueetduchiffre réeldes tribusàpartirde1R1131-32.Cesversets se réfèrentàJéroboam,filsdeNebath,unhommedevaleurquiétaitauservicedeSalomon,quil’avaitplacéàlatêtedurecrutementdesforcesarmées.

Alorsqu’ilvoyageaitendehorsdeJérusalem,ilrencontraleprophèteAhiasquiluicommuniqualesintentionsdeYahvé:l’Elohìmadécidéd’interromprele

règne de Salomon en lui laissant une seule tribu. Cette indication estaccompagnéed’ungestefortementsymbolique:Ahiasdéchiresonmanteauen12morceauxetditàJéroboamd’enprendre10,cequicorrespondaux10tribusqueYahvéluiattribueraaprèslesavoirenlevéesàSalomon.Lecalculestsimple: 10 tribus à Jéroboamet une seule (Juda) àSalomon, le total est doncde11tribus.

Lecalculestsimple,maisiln’aboutitencoreunefoispasà12tribus.L’explication se trouve probablement dans le fait que les Hébreux ne

représentaient pas uniquement ceux qui avaient suivi Moïse hors d’Égypte,mais, comme l’écritGiovanniGarbini, un professeur de philologie sémitique,également...:...desréfugiésquivivaientenmargedelasociétéavecunstatutambigu, ces Hébreux (les Babyloniens les appelaient khabiru) étantparticulièrementnombreuxdansdeszoneset lorsdepériodesdeperturbationspolitiques et socialesmajeures, précisément du typede celles qui favoriserontl’établissementd’uncertainnombredetribusisraélitesenPalestine.

En plus de cela, "Les Hébreux étaient ceux qui étaient cachés dans lescavernes, lesquelsaidèrentJonathan,filsdeSaül, lorsdesonattaquecontrelecampementphilistin(1S1411)"80.

Maiscen’estpastout:Nephthali,GalaadetZabulonnesontenréalitériend’autre que des termes géographiques désignant des territoires annexes del’empire assyrien. Il n’est pas non plus certain que ceux-ci appartenaienteffectivementà l’étathébreuduNord,etqu’ils furenthabitéspar lesHébreuxcommelesoulignelemêmeGarbini.

L’ElohìmconnusouslenomdeYahvéprofitadurègnedecespériodesdeconfusion et de l’absence de pouvoir qui les caractérisait pour conquérir ceterritoire,pour lequel il avaitdesobjectifsprécisdepuis l’époqued’Abraham.Nousdevonspourlemoinsconsidérerquel’unicitédupeupleélu,sonnombredetribusetleurtype,demêmequesasubdivisionpréciseetfonctionnelleen12ensembles ont peut-être plus été le fait d’un ardent désir du nationalismeisraélitequeceluid’uneréalitéhistoriqueavéréeetdocumentée.

LepeupledesHébreuxcomportaitindiscutablementplusdesubdivisionsetd’aspects hétéroclites que ce que cette idéologie nationaliste avait tenté derestituer.C’est làune constatationquidevrait nous inciter à réfléchir sur touscescourantsdepenséequibasent lavéritéet l’établissementdecertitudessurlesnombres:théologiens,kabbalistes,ésotéristesetautres.

Lenombre12esteneffetvucommeporteurd’unehautevaleursymbolique:lefaitquecestribusaientégalement"réellement"été12constitueraitunesortedeconfirmationsupplémentaire.

Certainesconstructionsinterprétativesontentièrementétéérigéessurle12

parcequec’étaitabsolumentcequ’ellesvoulaientfaire:ilfallaitainsiquele12ressorte!

Mais ce que nous dit la réalité historique, c’est que ces tribus n’étaientprobablement pas 12, ce nombre étant le fruit d’unemodification effectuée aposterioridanslebutd’élaborerunecertaineperspectivequel’histoireprouven’avoir initialement été qu’une division territoriale purement fonctionnelle etainsi exempte de toutes ces significations qu’on a voulu lui trouver et luiattribuer.

C’esttoujourslaprudencequiestderigueurquandonprétendconstruiredesvérités d’un ordre différent à partir de certains textes, qu’elles soientthéologiques,kabbalistiquesouplusgénéralementésotériquesouinitiatiques.

Enconclusion...

Voicimaintenantlasynthèseclarificatricequenousavonspromiseplushaut,avecleshypothèsessuivantesenguisedeconclusions:•Lapremièrehumanitése"mélange"avecl’espècedescréateurs,cequiprovoqueuneréactionviolentedesseigneurssuprêmesquidécidentdel’éliminer.

•Noéestdélibérémentconçu"intègre"dansl’objectifderestaurerlapuretégénétiquesurlaplanèteTerre.

•Sem/ShemnaîtdeNoé.•L’akkadienShumdeShumercorrespond(?)auShemdeGenèse10

21.• Par conséquent, tous les enfants de Shem (Sem), c’est-à-dire les

Sémites, pourraient en réalité être les enfants de Shum, c’est-à-dire lesShumériens/Sumériens.

•ÉberdescenddeShem,demêmequelesHébreux.•D’ÉberdescendentaussibienPéleg(etAbraham)queIoqtân,ainsi

quelespeuplesdéplacésversl’estquecedernieraengendrés.• La division entre les différents "seigneurs d’en haut" est faite du

temps de Péleg. Yahvé devient propriétaire du territoire sur lequels’installeront Abraham et sa descendance. C’est avec eux que Yahvéétablirasonpacted’Allianceexclusif.

Àtitredepurecuriosité,citonsencoreuneaffirmationdeGarbiniquifournitune confirmation indirecte à cet éventuel rapprochement entre Hébreux etSumériens : aprèsavoir analysé le chapitre10du livrede laGenèse, il relève

quecetexte–connuentantque"Lepeuplementdelaterre"–représente"plusun abrégé d’histoire que d’ethnographie linguistique" et qu’à partir de là, "ilapparaîtquoiqu’ilensoitclairementquelesHébreux,quis’identifiaientàÉber[...], se sentaient quelque affinité avec les habitants de la Syrie et de laMésopotamie"81.

Nousnepensonspasquel’intentionduprofesseurGarbiniaitétédefairelerapprochementquenoussommesentraind’opérerici,cequin’empêchequesaréflexiond’ordregénéralresteintéressante.

Nousespéronsqueleshypothèsesformuléesferontplustardl’objetd’autresapprofondissementsdelapartdessumérologues.Encequinousconcerne,nouslesvoyonsprésentementcommesusceptiblesd’expliquerpourquoi laBiblenenommejamaislesSumériens,etutilespourcomprendrelaformationdediverspeuplesdanslesterritoiresquinousintéressent.C’estàdesseinquenousparlonsd’espoir,carnousn’oublionspaslaproblématiquequiaétéconsidéréeaudébutdecechapitre:l’existencedenombreuxetdangereuxélémentsracistesliésauconceptde l’élection et à l’antisémitisme. S’il était en effet démontré que lesSumériensétaientdesSémites,ilconviendraitégalementdefairelepassuivant,un pas qu’il était peut-être trop difficile de faire et d’accepter culturellementdanslesdécenniespassées.

Ilfaudraitainsidéduirel’étatdefaitsuivantdecequiressortdelaBible:lepeuple qui – avec l’intervention des "dieux" Anunnaki/Elohìm/Ilu – a donnénaissanceàlacivilisationhumaineconnuedel’histoireetdocumentée,estceluides Sémites, sans omettre l’aspect hétéroclite qui domine sa complexitéethnique.*

Les Hébreux ne constitueraient par conséquent que la partie des Sémiteschoisieparl’ElohìmquiétaitconnusouslenomdeYahvé.Ce"Dieu"gouvernaitlarégionduSinaïetduMadiân,oùilentraencontactavecMoïse(Ez3),avecquiildéfinitunpacteayantpourobjetlaconquêtedéfinitived’unterritoiresurlequel régnaient d’autres Elohìm, ses collègues et rivaux : la fameuse Terrepromise.

Pour apporter maintenant une conclusion au thème de ce chapitre, nouspouvons ainsi parler de différents choix, ou bien de différentes typologiesd’"élection"dontlesHébreuxauraientrespectivementfaitl’objetdansletemps:•Noéettoutesadescendancequi,pourrépondreàlavolontédereconstruirelaracehumaine,auraientfaitl’objetd’une"élection".

• Le peuple entier des Sémites/Sumériens (descendants deSem/Shem/Shum), qui aurait été choisi/élu par les Anunnaki/Ilu/Elohìmpour démarrer le développement de la civilisation humaine après ledéluge.

•Lepeupledes"Enfantsd’Israël" (descendantsd’Abrahamà traversIsaacetJacob),quiauraitété"choisi/élu"parYahvé–l’undesnombreuxElohìm–entantquesapropriétéexclusive.

”[...]ManyotherBiblicalreferences,previouslydismissedasincredibleorimaginative,havemeantimebeensubstantiated.,,

"[...] De nombreuses références bibliques qui avaient auparavant étérejetées parce qu ’incroyables ou relevant de l’imagination, se sont depuisrévéléesauthentiques."

GeorgFeuerstein82

Les[olòtetElohìm]עלתetאלהים8ElohìmetlaChairGrillée

Nousciteronssouvent le livreduLévitique, l’undes livres lesmoins ludel’Ancien Testament. Nous en indiquons ci-après les caractéristiquesfondamentales:ilaessentiellementétéélaboréàpartirdelapenséesacerdotaleet présente toute la structuregénéralede la législation religieuse et socialedupeupled’Israël,laquelleestcodifiéesurleconceptfondamentaldu"sacré",surlequel nous nous sommes déjà brièvement arrêtés dans le chapitre sur lemonothéisme.

Souvenons-nous de ce que Mgr. Ravasi écrivait pour présenter ce textespécifiquedel’AncienTestament:Leconceptdesaintousacréquesous-tendcettevisionthéologiqueestaussiprécieuxquedangereux[...].Précieux,car[...]ildistinguenettementlasphèredeDieudecelleducréé[...].Dangereux,carilpeut induire une séparation excessive entre le sacré et le profane, rendant enpratique impur et inutile tout ce qui se trouve en dehors de Taire sacrée, etuniquementpuretprécieuxcequ’elleenglobe[...]c’estundangerquipointeçaet là dans le livre duLévitique surtout quand [...] on en arrive à une sorte dematérialismesacré83.

Ceprélatpoursuitenmettantl’accentsurlerisquedeconfineraudomainedel’impuretétoutcequineseraitpasunacterituelaccompliselonlesrègles.

Unritecélébrédemanièreincorrectepeuteneffetentraînerlamort84.Nousn’avons ainsi plus de doute : la visionmatérialiste du sacré, que notre prélatprésentecommeunrisquepourl’hommedefoi,estparfaitementnormalepourceluiquifaitunelecturelaïquedel’AncienTestament.

Lematérialismesacréesteneffetcequicaractériseessentiellementlethèmequenousabordonsici.

Quand nous nous rapprochons du texte ancien, nous rencontronsnécessairement des termes que la tradition religieuse a interprétés selon dessignifications qui ont pendant des siècles été adaptées à une vision globale :celle qui nous présente un "Dieu" spirituel, transcendant, auquel l’hommes’adresse avec déférence. Il accomplirait ce faisant des actes dont la valeursymbolique s’assimilerait à la volonté d’élever l’élément spirituel humain aucontactdesonhomologueetcréateurdivin.

•Maisest-ceexactementcelaquel’AncienTestamentnousrelate?

Nous sommes ici devant une représentation qui paraît cohérente tant quel’analyseresteàunniveausuperficiel,ettantquelesenslittéraldestermesnefaitpasressortirunecontradictionquidevientd’embléedifficileàéliminer.Cegenred’aspect contradictoire est récurrentdans tous les livresqui contiennentl’histoire des origines de la pensée judéo-chrétienne : dans ce chapitre, nousnous référons en particulier àun élément spécifique dont on ne tient jamaiscompte,carilestdonnépouracquisenayantétémétaboliséparlesenscommunpourdevenirlaversionquenousconnaissonstous.

Ilsembleraitpourtantquelesfaitssoientdifférents.Nous faisons allusion aux passages de laBible oùTon souligne avec une

extraordinaire précision – et avec le caractère concret que Ton reconnaît auxauteurs hébreux anciens – que les Elohìm aimaient inhaler des parfumsspécifiques, ou même, comme nous allons bientôt mieux le voir,des odeursparticulièresetpasnécessairementagréables.

"Holocauste",[olà]עלתDans laGenèse818-21, le récit nousdécrit cequi s’est passé à la findu

Déluge universel :Noé s’assure que les eaux se sont retirées, il fait sortir del’Archesafemme,sesfilsavecleursfemmesrespectives,ettouslesanimaux,chacun selon son espèce... En premier lieu, le patriarche biblique éprouve lanécessitéd’érigerunautelsurlequeloffrirdessacrifices:leverset20ditqu’iloffre des holocaustes, ,[olôt]עלת d’animaux et de volatiles. L’hébreu désigneparletermeעלת[olà]lesacrificeconsistantàbrûlertotalementlavictimesansrienenlaisser;ilnerestaitainsipasdepartiesàconsommerouàoffrir:l’objetde l’offrande était exclusivement donné à travers la fumée ou, pour être plusprécis,àtraversl’odeur.Leterme[olà]inclutlesensduverbe[alà] "monter"etdusubstantif[kol]quidésignelatotalité:c’étaitparconséquentunsacrificeparlequellavictimedevait"totalement"setransformerenfumée.Laracinedela consonne hébraïque renvoie au sens concret et physique de "s’élever", de"monter vers le haut", qui définit la caractéristique fondamentale de l’acteaccompli85.

Le vocable français "holocauste" conserve totalement ce sens étant donnéqu’ildérivedutermegrec,ολόκανστος[olókaustos],quiveutdire"cequiaétéentièrementbrûléetdesséché"parlefeu.L’étatphysiquedecequiétaitobtenulors de la phase d’exécution était donc important : savoir ce que signifientlittéralement lespossibles effetsréelsproduits sur lesElohìmpar cette fumée

nousaideensuiteàencomprendrelesraisons.Noussoulignonsl’adjectif"réel",carcequenousditlaBibledivergedece

que nous savons communément.Dans les récits plus anciens, un tel sacrificeétait significatif d’un hommage ou il accompagnait alors une supplication, etc’est seulement avec le passage des siècles qu’il a aussi pris une valeurexpiatoire86:ilservaitainsiinitialementàfaciliterlarelationaveclesElohìm,àleur rendre hommage pour gagner leurs bonnes grâces afin de les rendreamicauxetdelesmettreendebonnesdispositionspouraccepterd’éventuellesdemandesprésentéespar l’offrant.Onadoptait par conséquent à leur égard lecomportement typiqued’un individuquelconquequiviseàgagner les faveursdu puissant de service et lui fait don de quelque chose qu’il apprécieparticulièrement,ouquipeut,commenousallonslevoir,luiêtreutile.

Pour comprendre ce qui est dit, nous allons lire quelques passages de laTorahoù l’onpeutexaminer les indicationsprécisesque"Dieu"a fourniesausujet des holocaustes et d’autres types d’offrandes. Certains passages nouspermettent avant tout de vérifier les effets déclarés des vapeurs aromatiquesprovenantdecesrites,etcequ’ellesproduisaientsurlesElohìm,ceuxquisonttraditionnellementconsidéréscomme"Dieu".

Noé

Commeill’estditci-dessus,nousassistonsdanslechapitre8dulivredelaGenèseausacrificeaccomplitparNoéenl’honneurdel’Elohìm.Nouslisonsau

verset21que:(Nousn’avonsicipastraduitleterme[nichochà],carilferabientôtl’objet

d’une analyse où nous verrons qu’il représente une clef d’interprétation fortutilepourcomprendrelecomportementvéritablementétranged’un"Dieu"quidésiresentirdesodeursbiendéfinies).

L’Elohìm continue en manifestant sa détermination à ne plus frapper les

êtresvivantssurlaplanètedufaitdel’homme,bienqu’ilaffirmedanslemêmeversetavoirprisactedecequel’Adamestmauvaisparnature.

Enattendantd’analyserleseffetsréelsdelafuméedel’holocauste,nousnepouvonsnousempêchericidenoterdeuxélémentscurieux:1.Lerapportdirectdecauseàeffetquisembleêtreclairementindiquédanslesversets:ilinhalelafuméeets’adoucitinstantanémentvis-à-visdecettelignéehumainequ’ilavaitpeudetempsavantdécidéd’exterminer;2.lareprésentationd’unepenséequeYahvéneformulequ’ensonforintérieursanslacommuniqueràNoé:quienaeuconnaissance,etcomment,étantdonnéqu’onlaretrouvedanslerécit?

Nous lisons en outre qu’il prend acte de la méchanceté intrinsèque del’homme,etnousnousdemandonsainsi:•CeDieu"omniscientetspirituel"neconnaissait-ilpasdéjàlesimperfectionsetméchancetédel’homme,étantdonnéqu’ill’avaitlui-mêmefaçonné"àsonimage"?

•Devait-ilexterminer"chaquecréatureexistantsurlafacedelaTerre"(Gn723)avantdes’apercevoirdecetteévidenteréalité?

•SaconnaissancedelaCréationaurait-elleéventuellementétélimitée,àl’instardecellequenous,humains,possédons?

Nous avons examiné, dans notre précédent ouvrage87, de quelle façon lesElohìmontfaçonnél’Adametnousnenousétonneronsparconséquentpasdufaitqu’ilsaientsimalévaluélesconséquencesdeleurinterventiongénétiquesurcetteplanète.Ilestprobablequeleurprioritéaitétéd’observer,d’étudieretdecomprendredeseffetsqu’ilsn’étaientpasenmesuredecontrôlertotalement.

Maisrevenonsàl’analyseduthèmespécifiquedecechapitre.

Moïse

Dans le livre du Lévitique, nous lisons dans le chapitre 1 que l’Elohìmconnu sous le nom deYahvé convoque Moïse et lui parle "de la tente de larencontre" (1 1), à savoir un lieu physique bien précis. Il lui donne quelquesdirectives au sujet des sacrifices: il lui dit que les animaux destinés auxholocaustes doivent être תמים [tamim], "complets, entiers, sans défauts", etqu’ilsdoiventêtrebrûlésמועדאהלאל-פתח[moèdohèlpetàch-el](Lv13),"à laportede la tentede la rencontre" ; il indiqueun lieudéterminéetenexplique

égalementlaraison:Letermeרצון[retzôn],"acceptation",indiquequelquechosequiplaît,qu’on

sous-entend être agréable, une faveur, de la bienveillance, une possibilitéd’accueil, qui correspond au désir de quelqu’un : en lisant le texte, nouscomprenonsquepourêtreaccepté, lesacrificedevaitavoirdescaractéristiquesprécises, aussi bien en termes d’objet consumé que de lieu où il devait êtreexécuté.

Le premier sens étymologique de [retzôn] que nous donne le Rabbin M.Clark88renvoieàlanécessitéde"satisfaire"unevolonté.Nousnesommesparconséquent pas en présence d’un parfum qui procure un plaisir sensoriel telqu’onlecomprendgénéralementlorsqu’onpenseàdessubstancesodorantesetautres essences particulièrement agréables. Nous nous trouvons au contrairedevantunacteprécisquidoitêtreaccomplidansunlieutoutaussiprécis,afinqu’il puisse correspondre au bon vouloir de cet individu particulier connu entantqueYahvé,lequelappartientaugroupedesElohìm.

Il résulte de ces indications que ce sacrifice a lui-même une efficacitéphysique qui ne peut être garantie que par l’accomplissement d’actes biendéfinis.Ilnetransparaîtpasicidesenssymbolique.Pourquecesoitlecas,sansdoute suffirait-il de brûler quelque chose qui produirait la fumée propre àrappelerl’idéed’unesprits’élevantverssondieu.

Les règlesattribuéesà l’opération sont trèsprécises : immoler l’animalenprésencedel’Elohìm,répandrelesangpournepaslebrûler,couperlavictimeenmorceaux, préparer le feu avec le bois,mettre lesmorceauxdans le feu etprocéderàl’holocauste.

Nouscomprenonsbienqu’unesuccessiond’actesaussiprécisenelaissepasd’étonner si l’onconsidèreque toutcelan’avaitqu’unevaleur symboliqueouspirituelle.

Peut-être serions-nous en droit de supposer qu’il y avait un senssupplémentaireàuneopérationaussiméticuleuse?Etnouslisonseneffetquelerespectprécisdecesgestesavaituneffetparticulier(Lv19).Ils’agissaitainsi

de:Nousretrouvonsleterme[nichochà]dansuncontexteoùilnousestditque

l’important,cequece"Dieu"apprécie,estsansaucundoutel’odeurémanantdel’offrandequiseconsumedanslefeu.

Noussoulignonsiciquec’estl’odeurquicompte,etpaslafuméequis’élèvedanslecielensedispersantdanslesairs.Cetélémentestreconfirméauverset13etdansLv821,quireprennentessentiellementlamêmeformulation,etdontnous comprenonsque cequi importe, c’est à chaque fois la productiond’uneodeur[nichochà]pourleSeigneur.

Noussommesparconséquentenprésenced’indicationsprécises,derèglesd’exécution claires et scrupuleuses et d’une succession de gestes à accomplirsansfaillir.

•Dansquelbut?Afin d’obtenir un effet toujours identique : produire une odeur qui est

[nichochà]pourl’Elohìmàtraverslacombustiondelachair.•Maisquesignifie[nichochà]?Si l’onpartduprésupposé théologiquequequand laBibleutilise le terme

Elohìm, elle entend désigner le "Dieu" unique spirituel et transcendant, latradition religieuse a toujours attribué une valeur purement symbolique àl’holocauste, soutenant en synthétisant à l’extrême que la fumée représentel’âmequimontevers"Dieu"afind’établirunlienaveclui,d’obtenirlepardonpourlesfautescommisesoubiendejouirdesfaveursdemandées.

Un "Dieu" qui inhale des odeurs bien concrètes n’est effectivement guèrecompatible avec l’image que véhicule une théologie monothéiste ! Mais lesauteursbibliquesn’avaientpascegenredevisionpréconçueetneconcevaientdoncaucunscrupuleà racontercequinousparaîtrait inacceptable :ce "Dieu"sentaitetvoulaitprécisémentsentircesodeurs-là!

Conditionnéeparlacroyancespiritualiste-monothéiste,latraditionreligieuseaconstammentattribuéautermeניחוח[nichochà] lesensd’"apprécié,plaisant,suave...", alors que ce vocable hébraïque veut en réalité dire que cette odeurprovoquait un résultat bien différent.Le terme signifie littéralement "relaxant,calmant, tranquillisant", et aussi "apaisant". Il provient de la forme verbale[nuch]qui signifie "être tranquille etdétendu, se reposer, êtrepaisible"89.Sonétymologie renvoie en outre à "s’arrêter, cesser de bouger"90. Ce vocable

contient ainsi des significations qui rappellent en premier lieu l’idée detranquillité,derelaxation,derelâchementd’unetension...

Nousavonsvuquelestraductionstraditionnellesmettentl’accentsurlesensgénérique de suavité et de plaisir, qui pourraient certes être associés à larelaxation,mais qui ne luisontpas identiques. Les gens qui aiment les filmsd’horreur comprennent très bien cette différence : un film d’épouvante peut"plaire" à ceux qui aiment ce genre cinématographique, sauf que ceux quiapprécient ces films éprouvent en réalité du plaisir dans le fait de vivre lestensions que cela provoque.Plaisir et relaxation donc, peuvent également nepas coexister (un aspect qui sera particulièrement important plus loin, quandnousformuleronsl’hypothèseconcernantlesraisonspourlesquelleslesElohìmtrouvaientdanscesodeursparticulièresmatièreà se tranquilliserenvuedeserelaxer–l’occasionetlemoyend’apaiserd’éventuellestensions).

Avant de poursuivre, nous nous permettrons ici une réflexion strictementpersonnelle et quelque peu amère : dans l’holocauste, on ne prévoyait pas deconserver certaines pièces pour les consommer ; ces Elohìm faisaient ainsiabattre des animauxdans le seul butde sentir des odeurs. La vie de l’animaln’avait pas d’autre valeur que celle de satisfaire cet étrange besoin dont nouscomprendronsbientôtlapossibleraison.

Sinousvoulionsentoutcasaccorderquelquecréditàl’aspectsymbolique,ilestfranchementdifficiled’imaginerun"Dieu"spirituel,omnipotent,omniscientetpleind’amour,quiordonneraitl’abattagebarbared’animauxpourfigureruneâme qui le rejoindrait. Cet aspect est encore plus difficile à accepter si l’onconsidèrequenoussommesfaceàunensembledelivres,laTorah,quiignorentl’âme et ne l’évoquent jamais ; ils n’en parlent pas plus en termes de vieterriennequ’en termesd’existence supraterrestre avec tout ceque la théologieélaboreraparlasuitequantàdesrécompensesoupunitions...

Lavaleur symboliquede cet actebarbare estdonc résolumentprivéed’unprésupposéindispensable:s’ilsneparlentjamaisd’esprit,commentpourraient-ilsensymboliserl’ascensionsousuneformedonnée?

Il s’agit évidemmentdebienautrechose,d’unbesoinconcret, pressant, sifort qu’il va jusqu’à justifier le meurtre d’animaux figurant le mode desubsistanced’unpeuplequilesvoyaitlittéralement"partirenfumée".

Il est également écrit que d’autres formes de sacrifice supposaient qu’unepartie de la victime fût consommée par le sacrificateur lui-même ou par lesprêtres,quitiraientainsidecesritesunesourcedesubsistance.

Mais en ce qui nous concerne, nous ne nous occuperons que de ce rituelparticulierquiavaitpourfinalitédeproduireune"odeur".

CaïnetAbel

Nousprofitonsicidel’hypothèsed’interprétationquenoussommesentrainde développer pour lire un passage de l’Ancien Testament aussi connu quecontroversé:lapremièrepartiedurécitdeCaïnetAbel(Gn41-4)LaGenèsenousditqu’AbeldevintpasteurdepetitbétailpendantqueCaïncultivaitlesol.Aprèsquelquetemps,CaïnoffritdesfruitsdelaterreàYahvéetAbeloffritdespremiers-nésdesontroupeau,etmêmedeleurgraisse.

Dans les versets 4 et 5, l’auteur biblique écrit :

Or nous savons bien, à présent, que c’était la chair que cet Elohìm-làappréciait, car les fruits, légumes et autres céréales brûlés dans le feu neproduisaientévidemmentpasl’effetdésiré.

• Si ce sont pourtant les intentions qui importent lors d’un sacrificed’offrande,comment"Dieu"aurait-il alorspunepasappréciercellesdeCaïn?

•Commentpouvait-ilrefuserl’offranded’unagriculteurquin’avaitdetouteévidencepasd’autrepossibilitéquededonnerdesfruitsdelaterre?

•Quelleétaitladifférenceessentiellequifaisaitqu’undonétaitappréciableetpasl’autre?

Assurémentpaslavolontédel’offrant,maisplutôtl’efficacitéréelledudonquireprésentaitleseulaspectquiintéressât"Dieu":iln’yavaitquel’odeurdelachairqui fûtgarantedeseffets relaxants, calmantset tranquillisantsquecetElohìmrecherchaitetappréciait.

De nombreuses traductions rapportent que le Seigneur n’a pas appréciél’offrandedeCaïn,saufquelaBibleesticitrèsclairequiutilise,pourexprimerla réaction de Yahvé, le verbe [scià] qui signifie "observer attentivement,considérer".

Le sens de notre verset s’exprimerait donc de la façon suivante : Yahvé"observa attentivement/prit en considération" l’offrande d’Abel et "n’observapasattentivement/nepritpasenconsidération"l’offrandedeCaïn.Cequiveut

dire qu’il se tournait vers ce qui lui procurait du plaisir et a fortiori qu’ilsatisfaisaitpeut-être,commenousallonslevoir,uneexigencephysiqueprécise.

Ilnemontrace faisantaucun respectpour les intentionsdeCaïn, refusantsimplement une offrande qui ne l’intéressait pas... et peut-être va-t-onmaintenantsavoirpourquoi!

"brûléParfum",[ketorèt]קטרת

Ce besoin aussi étrange qu’incompréhensible pouvait également êtresatisfaitpard’autresmoyens.

Nous avons, dans Le Lévitique 16 13 et L’Exode 30 27 et 30 34-38, ladescriptiond’uneautresubstanceodorantedontonremarqueégalementqu’elledevaitobligatoirementêtreproduitepar l’intermédiaired’unecombustion,quireprésentaitunélémentrécurrentetdoncindispensablepourleseffetsqu’onenattendait.

Yahvé transmetàMoïse les indicationsqu’Aarondevra suivrepourentrerdansletemple-tenteetresterenvie:yavait-ildoncaussiunrisquedemourir?

Ilfallaitparconséquentfairetrèsattentiondebiensuivrelesordres(Lv16

13):Leterme[ketorèt]veutdire"offrandebrûlée,parfumbrûlé"etdansL’Exode

3034,l’Elohìmfournitégalementlarecettepourcomposerlemélangecapablede produire la fumée voulue :

Enlisantattentivementlespassagesoùcesrèglesrituellessontdonnées,oncomprendégalementquelemélangeadéquatdevaitêtreplacéaubonendroit.

Le verset 36 continue avec d'autres prescriptions et fournit une indicationprécise sur le lieu où brûler le composé :

Ce mélange comportant une part égale de chaque substance odorante("partie avec partie") était tellement important que l’Elohìm en interdit lafabricationettoutusagequineseraitpasceluiqu’ilprévoyait.

Cetteinterdictionétaitimpérative:celuiquil’auraitenfreintauraitétémisàmort,etnoussavonsqu’ilnes’agissaitpaslàd’unesimplemenace(Ex3037-

38):

Il faut se rappeler que le terme קדש [kodèsc], normalement traduit par"sacré", adans l’hébreudesoriginesune signification totalementdifférentedecellequiluiestgénéralementattribuéedanssonacceptionreligieuse:ilsignifieenfait"séparé,misàpart,destinéà...".Ledictionnaireétymologiquedéjàcitérapporte en tant que sens original de sa racine, l’acte de "préparer pour unetâche" ; ce qui était sacré était ainsi séparé du reste pour être spécifiquementdestinéàunefonctionparticulière.

Pour nous résumer, cette substance odorante spéciale était produite pourremplirunefonctionpréciseetétaitréservéeàl’Elohìm;personnenedevaitenfabriquerpoursoisouspeinedemort.

L’Exode3038estplusquejamaispéremptoire:

Sinoussongeonsàl’interprétationtraditionnelle,nouspouvonssoulignericiunautreaspectquiresteincompréhensible:

•Cettefuméequisymboliseraitl’espritdel’offrantnedevrait-ellepasêtreutiliséeparl’offrantlui-même?!

•N’ya-t-ilque"Dieu"quipuissel’inhaler?!Dans les versets cités ci-dessus, nous avons vu que cette substance devait

êtrecomposéeàpartségalesdequatreélémentsaujourd’huitoujoursconnusdel’herboristeriemédicinale,quileurattribuelesfonctionsspécifiquessuivantes:pournaturellemédecineenutiliséOfficinalis,Styraxdus’agitil:Styraxנטף.1ses propriétés antiseptiques et cicatrisantes ; il était connu dans l’antiquitécommemédicamentpoursoignerlesaffectionsrespiratoires.

odoratusl’Unguismollusque,d’uncascedanss’agitil:Onyxשחלת.2("Ongle odorant"), dont la coquille broyée et brûlée produit une odeurforte et très piquante. Il est dit que le terme hébreu [scechelèt], "onyx",signifie "remédier, rétablir" en araméen, ce qui nous renvoie à unepossiblefonctionréparatriced’unesituationdonnée.

3. Galbanumחלבנה : il s’agit d’une gomme résineuse extraite de laFerula galbanifera ; elle a une odeur assez désagréable, et une saveuramère et brûlante. Elle est utilisée en médecine naturelle comme

coadjuvant pour régulariser la respiration et comme relaxant après desaccèsdecolère;elleaégalementdesvertusrééquilibrantes.

4. לבנה Encens : l’arbre à encens ou Boswellia est utilisé pour lafumigation;iladesvertusantiseptiques,tranquillisantesetanxiolytiques.Lesacidesboswelliquesontdespropriétésanti-inflammatoiresetsesontégalementrévélésutilesdansletraitementdel’asthmebronchique.

Le mélange constitué à parts égales des substances qui viennent d’êtreénuméréesparaîtdoncavoirdesfinalitésprécises:ilagitcommeantiseptique,anxiolytiqueetrégulateurdelarespiration.

Ilenémaneenoutreuneodeurqui,vulaprésencedugalbanumetdel’onyx,s’avèreêtretrèsforte,réellementparticulièreetpasvraimentagréable,dumoinsausenscommundeceterme.

Unmélangeerroné?

Les chapitres 8 et 9 duLévitiquenous relatent un ensemble d’holocaustesqui ont pendant huit jours impliqué de nombreux animaux (béliers, veaux,agneaux...) avec lesquelsuneodeur[nichochà]a continuellement été produitepourcetElohìm(821;828).Lebutdecettepetitehécatombeétaitdepurifierletemple-tentedudésertetdeprocéderàlaconsécrationdelafamilled’AaronpourlaprépareràsarencontreavecYahvé.

Leverbehébreuquiestnormalementtraduitpar"consécration"estdérivéduverbe מלא [malà] qui signifie "être plein ou remplir". L’expression spécifique"remplir la main" (Lv 8 33) désignait l’acte d’installer quelqu’un dans unefonction.

DeschargesprécisesdevaientainsiêtreassignéesàAaronetàsesfils,quenousconnaissonsnous-mêmesentantquechargessacerdotales.

L’acte doit être formalisé le huitième jour, et il se produit alors un faitprodigieux(Lv923-24):Yahvésemontreavecson[kevôd]91à l’ensembledupeuple et immédiatement après, "un feu sortit de devant la face de Yahvé etbrûlal’holocauste".

Voyantcela,lepeupletombefacecontreterre.C’estcettefoisl’Elohìmquiprocèdeprioritairementàl’embrasementdece

qui était préparé, chose qu’il fait par une action qui frappe les centaines depersonnesprésentes.

Danslechapitre10quisuit,lesdeuxfilsd’Aaronprennentuneinitiativequileur sera fatale (Lv 10 1-3). Nadab et Abihu prennent leurs deux récipients

métalliquesdestinésàrecevoirlesoffrandes,ymettentlefeuetlesprésententàl’Elohìm ; le verset 1 nous dit qu’il s’agissait cependant d’un feu זרה [zarà],"étrange",quineleuravaitpasétécommandé.

Le terme[zarà]dérive de la racine [zur]et désigne un élément "étranger,séparé,différent";ilrecèleaussilesensde"répugnant,écœurant"92.

Cegestederespectenversladivinité,cetteoffrandespontanée–susceptible,donc, d’être appréciée – s’avère au contraire être une imprudence auxconséquences dramatiques : l’Elohìm réagit immédiatement et "De devant lafacedeYahvé jaillit alors un feuqui les dévora et ils périrent enprésencedeYahvé"(Lv102)...

Commenousl’avonsdéjàvupourCaïn,nousavonslàun"Dieu"quinetientpas du tout compte des intentions de ses fidèles serviteurs, et se contente dejugerleseffetsconcretsetmatérielsdesgestesaccomplisparleshommes:ilsnepouvaientpasetnedevaientpassetromper!

Cepassagenous révèledesdonnéesprécisesqui nous endisent beaucoupsurla"personnalité"decetElohìm,lafaçondontilconsidéraitsescréaturesetses représentants, et surtout sur les objectifs qui motivaient réellement sesactions: il suffisaiten faitdecommettreuneerreurdans laconduitedurituelprescrit,d’offrirquelquechosedenon-agréable,c’est-à-diredenon[nichochà],etl’onpouvaitalorsmourirbrûlévif.

Nous verrons également une seconde hypothèse possible qui permetd’exonérerYahvé–dumoinsdanslecasconcerné–d’unetellecruauté,aussiintense qu’inexplicable (voir plus loin l’encadré "Respecter les modes et lestemps"danslechapitresurlesChérubinsetl’Arched’Alliance).

Questionsinévitables...

•Pourquoiabattredesanimauxde façonbarbaredans le seulbutdefaire de la fumée qui représenterait une "âme" dont nous ne savonscependantrien,étantdonnéquece"Dieu"n’enparlejamais?

• Pourquoi "égorger" de pauvres bêtes en les faisant mourir d’unehémorragie, dans le seul but d’expier des péchés dont ils n’étaient pascoupables?

•Pourquoi"Dieu"avait-ildu"plaisir(nécessité)"àsentircetteodeurpréciseémiseensigned’adoration,desupplicationouderemerciement?

• Pourquoi faire tout cela "à la face", c’est-à-dire en la présence"physique"deYahvé?

•Pourquoiautantdeprécisiondanssesindications?•Pourquoi autant deprécision en cequi concerne le positionnement

("àlaportedelatente","surlecôténorddel’auteldevantYahvé","danslatentedelaréunionoùjeterencontre")?

•Pourquoice"Dieu"sesouciait-il tantdufaitquetoutait lieuselondesmodalitésspécifiquesd’exécution?

• Pourquoi devaient-ils tous faire en sorte que l’odeur fûtphysiquementperceptibleparcelui-ci?

•L’aspectsymboliqueenaurait-ilétéchangésilafuméeétaitmontéelibrementdansleciel?

• Pourquoi cela ne fonctionnait-il pas si l’opération ne se produisaitpasàl’endroitindiqué?

•"Dieu"perdait-ilquelquechosesi lasubstanceàbrûler(qu’ellefûtanimaleoufaited’unematièrevégétaleodorante)n’étaitpaspréparéeoupositionnéedemanièreadéquate?N’était-iltoutdemêmepasenmesuredereconnaîtrelesintentionsdel’offrant?

•Pourquoituerceluiquisetrompaitdanslespréparatifs?•Qu’arrivait-ildesigravequijustifiâtunassassinat?

• Était-ce bien ces modalités précises, et pas d’autres, quigarantissaientlefaitqueleprocessusfonctionnâtefficacement?

• Et enfin : pourquoi cette efficacité avait-elle une importance tellequ’elle exigeât des instructions nantie de détails de la sorte, auxquellespersonnenepouvaitsesoustraire?

...etréponsespossibles

Les explications traditionnelles ne réussissent pas à donner de réponsescohérentes : un "Dieu" spirituel n’est en effet guère compatible avec de telscomportements.

Nous ne pouvons pas non plus dire qu’il agissait ainsi pour satisfaire lesexigences barbares d’un peuple qui ne connaissait pas encore tous les aspectséthiquesetcivilsd’unecultureévoluée:lesnombreusesrèglesetnormesqu’ilfournit quant à la "formation" du peuple durant ses années de traversée dudésert, nous indiquent que ces gens avaient ainsi moult valeurs morales et

connaissaientl’importancedeleurrespectpourbienvivreencollectivité.Ces indications rituelles n’avaient donc de sens pour lui, "Dieu", pour cet

Elohìm-là,queparcequ’ilvoulaitsentircesodeursprécises.•Maispourquoi?Une première réponse nous est donnée à travers un communiqué93 de la

NASA,l’organismespatialaméricainfamilierdesvolsdansl’espace(neserait-cequepourfaireletourdelaTerre),maisquiensaitégalementassezpournousfournir des informations inattendues. Cet article publié en octobre 2008 nouspermet de forger une hypothèse comparative qui fait suite aux questions quenousnoussommesposées.

Les astronautes de la NASA ayant accompli des voyages spatiaux pourmenerdesexpérimentationsoueffectuerdesréparations,rapportentunedonnéequisembledéconcertante–unevraiesurprise!Tousontainsiclairementperçuune odeur qui renvoie à deux situations précises, et ce, aumoment où ils ontenlevéleurscombinaisonsdesortiedanslevide: l’odeurtypiquedelaviandecuiteaugrillassociéeàl’odeurspécifiqueduferchaufféàlaflamme.

Nous disposons par conséquent d’une donnée à laquelle nous ne nousattendions pas : ceux qui voyagent dans l’espace témoignent de perceptionsolfactivestrèsnettes.

Le 18 septembre 2006, Anousheh Ansari, l’opulente dirigeante d’uneentreprise irano-américaine, a participé – en tant que touriste incluse dansl’équipagedel’Expédition14duSoyouzTMA9–àuneexpéditiondehuitjoursà bord de la Station Spatiale Internationale. Au cours de la mission, elle ainformé les lecteurs de son blog qu’elle avait perçu une odeur rappelant la"puanteurdepetitsgâteauxsecsauxamandesqu’onauraitbrûlés"(unrappeldel’odeurdésagréabledugalbanumetdel’onyx?).

Le voyageur de l’espace expérimente ainsi des perceptions olfactivesprécises,nettes,siintensesqu’ils’ensouvient,aupointmêmequelaNASAlesintroduisedanslesprogrammesd’entraînementdesastronautes.StevenPearce,chimiste et directeur général de l’entreprise de parfumerie anglaise "OmégaIngrédients", avait produit dans le passé l’odeur interne de la navette spatialerusse Mir, et il a déclaré lors d’un congrès scientifique dans une école deManchesterquelaNASAl’avaitcontactépourluidemanderdemettreaupointun parfum particulier qui reproduirait cette sorte d’"odeur de l’espace". Lechimisteracontequ’ilfutassezfaciledereproduirel’odeurdelaviandecuiteaugrill, mais qu’il avait en revanche été plus difficile d’imiter celle du métalincandescent.Quoiqu’ilensoit,cesfragrancesserventàrendrel’entraînementdes personnes qui vont dans l’espace plus réaliste, et elles sont inhalées aumoment où elles mettent leurs combinaisons pour être immergées dans de

grandes piscines qui servent à simuler l’absence de gravité. Les astronautess’habituentainsiàsentirl’odeurqu’ilstrouverontlà-haut.

———Lecommuniquépubliépartelegraph.co.uket...lapuanteurdesastronautes

“Space‘smellslikefriedsteak’”Published:3:28PMBST{BritishSummerTime}16Oct2008

“NasahascommissionedStevenPearce,achemistandmanagingdirectorof fragrancemanufacturingcompanyOmegaIngredients, torecreatethesmellofspaceinalaboratory.

Hisresearchwillbeusedtohelpastronautspreparefortheconditionstheywillencounterinspace.

MrPearcebeganworkingforNasainAugustandhopestohaverecreatedthesmellofspacebytheendoftheyear.

Hesaid: ‘Idid somework foranartexhibition inJuly,whichwasbasedentirelyonsmellandoneof thethingsIcreatedwasthesmellof theinsideoftheMirspacestation.

‘NasaheardaboutitandcontactedmetoseeifIcouldhelpthemrecreatethesmellofspacetohelptheirastronauts.

‘Wehavea fewcluesas towhat spacesmells like.Firstofall, therewereinterviewswithastronautsthatweweregiven,whentheyhadbeenoutsideandthen returned to the space station and were de-suiting and taking off theirhelmets,theyallreportedquiteparticularodours.

‘Forthem,whatcomesacrossisasmelloffriedsteak,hotmetalandevenweldingamotorbike,oneofthemsaid.

‘The suggestion to us has been that it’s about creating realism for theirtraining,sotheytraintheastronautsintheirsuitsbyputtingtheminbigwatertankstostimulatethelossofgravityandsoit’sjustaboutmakingsurethewholethingisarealistictrainingexercise.

‘Wehavealreadyproducedthesmelloffriedsteak,buthotmetalisprovingmoredifficult.We think it’sahighenergyvibration in themoleculeand thatswhatwe’retryingtoaddtoitnow.’

MrPearcevisitedMoorsideHighSchoolinManchestertodaytodiscusstheproject,aspartoftheManchesterScienceFestival.”

{Traduction}="L’espacea‘uneodeurdesteakgrillé’""LaNASAachargéStevenPearce,chimisteetdirecteurgénérald’‘Omega

Ingredients’, une société de conception de parfums, de reproduire l’odeur del’espaceenlaboratoire.

Ses recherchesserontutiliséespouraider lesastronautesàsepréparerauxconditionsqu’ilsrencontrerontdansl’espace.

S. Pearce a commencé à travailler pour laNASA en août et espère avoirreproduitl’odeurdel’espaceàlafindecetteannée.

‘J’ai fait plusieurs réalisations pour une exposition entièrement consacréeauxodeursquis’esttenueenjuillet,etl’unedecescréationsétaitl’odeurqu’onsentaitdanslastationspatiale'Mir'’a-t-ildéclaré.

‘LaNASAenaentenduparleretm’acontactépoursavoirsijepourraislesaideràrecréerl’odeurdel’espacepourbénéficieràleursastronautes.

Nousavonsuncertainnombred’indicesquantàl’odeurdel’espace.Ilyatoutd’abordlesinterviewsd’astronautesqu’onnousatransmisesoù,deretouràlastationspatialeaprèsunesortiedansl’espace,ilsontunanimementtémoignésd’odeurs tout à fait particulières au moment où ils ôtaient casques etcombinaisons.

Cequileurvienttoutdesuiteàl’esprit,c’estuneodeurdesteakgrillé,demétal incandescent, voiremême celle des soudures effectuées pour assemblerunemoto.

Cequinousaétésuggéré,c’estqu’ils’agissaitdecréeruncertainréalismepour leurs entraînements ; ils entraînent par conséquent leurs astronautes entenue en les immergeant dans de grands conteneurs d’eau pour simulerl’absencedegravité, et il s’agit ainside s’assurerque toute l’opérationpuisses’assimileràunexerciced’entraînementréaliste.

Nousavonsdéjàreproduitl’odeurdesteakgrillé,maiscelas’estavéréplusdifficilepourlemétalincandescent.Cettemoléculevibreselonnousàdehautesfréquences,etc’estcequenousallonsmaintenanttâcherdeluiajouter.’

S. Pearce s’est aujourd’hui rendu à la faculté deMoorside àManchesterpourcommenterceprojetdanslecadreduFestivaldesSciencesdelaville."

———L’explicationdecetteodeurnousrenvoieàunphénomènebienconnu.Dans

l’espace, le renouvellementcellulairedescouches superficiellesde l’épidermes’accroîtetlenombredecellulesmortesaugmenteainsidefaçonexponentielle.Quandlesastronautesendossent leurcombinaisonpour travaillerà l’extérieur,ces cellules se détachent sous l’effet normal du frottement et sont ensuitelibéréesaumomentoùlacombinaisonestenlevéeàl’intérieurduvaisseau.Aucontact de l’atmosphère artificielle riche en oxygène, les cellules mortessubissentunprocessusd’oxydationtrèsrapidequiproduitcetteforteodeurdechair brûlée : ce sont par conséquent les astronautes qui "puent", et pasl’espace!

MaisrevenonsmaintenantàlaBible...

Lesquestionsquialimententnotrecuriosité

Ilnousfautrappelerquenoussommesicientraindetraiterlemomentoùlepeuple hébreu va se constituer dans le désert, Moïse ayant défini un pacted’alliance avec l’undes nombreux Elohìm qui se partageaient le contrôle desrégionsmoyen-orientales.

NoussommesainsientraindechercheràcomprendreceplaisirétrangequelesElohìméprouvaienteninhalantl’odeurdechairsbrûléeslorsdessacrifices.

Unexamenattentifdel’évolutionduconceptde"sacrifice"révèlecommentcelui-cis’estaufildessièclestransforméparallèlementauconceptde"Dieu",quiestprogressivementpasséd’unensembleimportantd’individusconcretsetmortelsàun"Dieu"unique,spirituel,transcendantetimmortel.

C’estlàuneétudequisortducadreduprésentouvrage,lequeltraiteplutôtdel’époquedesorigines,àsavoircelleoùleshiérarchiessacerdotalesn’avaientpasencorefaitmainbassesur lesactespar lesquels"Dieu/Elohìm"définissaitsonrapportauxhommes.

Ces hiérarchies sacerdotales ne les avaient pas encore transformées en unensemble de rites servant à garantir la diffusion de vérités qu’elles avaientélaborées.

Nous sommes ainsi en train d’évoluer au sein de ce que les récits desorigines (les livresde laTorah)nousdisent, tâchant de rester continuellementfidèlesàlaméthodologiequenousavionsannoncée:émettrel’hypothèsequelaBible est un livre d’histoire qui se contente de raconter les faits qui se sontproduits,etce,sansvolontéd’endonnerdesinterprétationsthéologiques.

Nousavonsvudans lechapitre5etdansnotreprécédentouvrageque cesElohìmnousontprobablementfaçonnésparlebiaisd’unprocessusd’ingénieriegénétiqueà lasuiteduquel l’espècedesAdàmestdevenue trèssemblableà laleur.Noussavonsquel’ElohìmappeléYahvévoyageaitfortprobablementsurun"kevod", "unobjet lourd"quivolait en ayantdes effetsmortelspour ceuxquis’enapprochaient.CesElohìmpartageaientaveclesAdàmungrandnombrederessentis de diverses sortes (intellectuels, émotionnels, passionnels, physiques,sensoriels et autres), ce qui nous donnemaintenant la possibilité d’essayer defaire le lien entre NASA et Bible à travers un raisonnement élémentaire quenousexprimeronssousformeinterrogative.

Lachairbrûlée

Concernant ce rite particulier, nous nous demanderons : • Si lesElohìm étaient des individus qui venaient de l’espace, combien de foisavaient-ilsinhalécetteodeurparticulière?

•Était-celàquelquechosequileurétaitfamilier?•Était-celàuneodeurquilesrelaxaitparcequ’elleleurrappelaitleur

universappartenantàl’espace,oudumoinsuneexistenceprincipalementpasséedansdesvaisseaux?

• Cette situation peut-elle rappeler l’expression que nous utilisonsnous-mêmes souvent quand, après un long voyage, nous apprécions deretrouverl’odeurdenotredomicile?

• Était-ce là une odeur qu’ils voulaient particulièrement sentir enentrantdansdeslieuxfermés?

• Ou bien voulaient-ils, en faisant brûler cette chair, masquer la"puanteur" émanant de leur propre peau pour éviter que celui qui lesrencontraitphysiquementnelasente?

Ayant formulé ces hypothèses explicatives, nous voudrions compléter cesinformations en rapportant brièvement une étude que nous a personnellementtransmise leDr.MassimoBarbetta–médecin, sumérologue,et spécialistedesreligions anciennes –, qui a par la suite été publiée dans le mensuel UFOMagazine94.

Partantduprésupposélogiquequesinous-mêmes,êtreshumains,avonsétéfaitsavec"cequicontientl’imagedesElohìm",laphysiologiedesdeuxespècesétant néanmoins partiellement différente, ce médecin se demande si lessubstances émisesparde la chair et des corpsgrasbrûlésnepourraient pasavoir un effet proche de celui des endorphines sur la neurophysiologie desElohìm.

Notre médecin explique ainsi que : • Les endorphines sont despeptides qui produisent chez l’homme des effets sur la respiration,analgésiquesetglobalementsédatifs,ainsiqu’unfortaffaiblissementetunengourdissement des capacités neurosensorielles s’accompagnantd’apathieetdeléthargie.Ellesaugmententl’appétit,lasoifetlasécrétiondes hormones de croissance.Elles agissent positivement sur la thyroïde,sur la production d’hormones sexuelles et réduisent les réactionsinflammatoires ; • elles engendrent l’euphorie, améliorent l’humeur et

limitentlesdommagescausésparlestresssurlesterminaisonsnerveuseslibresmyélinisées;•lesvoiesparlesquellesellespeuventêtreabsorbéessont l’appareil gastro-entérique, la muqueuse nasale, les poumons et lavoie parentérale ; • elles entrainent un phénomène d’accoutumance quinécessite une répétition et une augmentation des doses pour un mêmeeffet.

Et il ajoute : "Des états similaires à ceux qu’engendrent les endorphinesapparaissentégalementaveclamorphine,dontlaformulebruteestC17H19NO3,etavecl’héroïne,dontlaformulebruteestC12H23NO5".Cettespécificationdelastructuremoléculaires’avèreparticulièrementintéressante,etleDr.Barbettasouligneainsiunedonnéedontdécoulentdesindicationsutiles:Lacompositiondesacidesgrasgénéralementconnuspartdel’acidebutyrique,dontlaformulebruteestC4H8O2,pourarriveràl’acidearachidonique,dontlaformulebruteestC20H32O2,etàdeschaînesencorepluslonguesetcomplexescommelesciresetlescholestérols,d’originebiologique.

Il apparaît clairement que l’existence d’un atome d’azote (N) et dequelquesatomesd’oxygène (O)supplémentaires, telqu’on levoitdans lacompositionde lamorphineetde l’héroïnepar rapport à celledes acidesgras,pourraitêtrelefaitd’unecombustionmixteetincomplètedumatériellipidique et des chaînesprotéiques– faites dedivers acides aminés reliésentreeux–présentsdanslegrasetlachairdesvictimessacrificielles,quiseconsumaiententièrementsurlabraisedesautelslorsdecesoffrandes.Notre médecin conclut enfin : Il semble par conséquent cohérent et

théoriquementpossible—autantbiochimiquementqueneurophysiologiquement–quecetétrangeplaisirolfactifbienréelqu’éprouvecontinuellementJahvélorsde la combustiondesprotéinesetgraissesanimalesdesvictimes sacrificielles,[...] puisse être dû à la stimulation de systèmes endorphiniques particuliers etd’autres neurotransmetteurs chimiques aux mécanismes synaptiques inconnus,quiinteragiraientaveclaneurophysiologied’unêtrevivantquiseraitsemblableàl’homme,sanspourtantluiressemblercomplètement.

Pour nous résumer, nous avions dit du [nichochà] de la Bible qu’ilreprésentaitclairementunétatderelaxation:cederniertrouveiciunepossibleexplicationneurophysiologiquedocumentée.

Lesessencesvégétales

Les substances végétales et lemollusque concerné soulèvent les questionssuivantes : • Les lieux fermés pouvaient-ils leur occasionner une quelconquedifficultérespiratoire?

• Quand ils se trouvaient dans l’atmosphère terrestre, subissaient-ils desaltérations de leur rythme respiratoire qui leur auraient éventuellementoccasionnéunlégeressoufflement?

• Les substances odorantes précitées ont une action spécifique sur larespiration:pouvaient-ellesleurapporterunequelconqueformedesoulagement?

•Unêtrevenudel’espaceéprouvait-illanécessitédeseprotégerlorsqu’ilseretrouvait au contact d’individus dont l’hygiène n’avait certainement riend’exemplaire?

•Pourrions-nousimaginerquelesfumigationseffectuéesavecdesarômesàaction antiseptique avaient préventivement pour objectif de purifier unenvironnementoùl’Elohìmsetiendraitparlasuite?(Cesméthodess’utilisaientencoreauMoyen-Âge,etonpeutfacilementpenserque,s’agissantdudésert–eten l’absenced’autrespossibilités–, l’espacedu temple-tente fût susceptibled’être"purifié"àtraversceprocessusempirique).

•L’ensembledurituelquiprévoyaitqueceuxquidevaiententrerencontactavec lui lavent et nettoient leur corps, aurait-il servi à se prémunir contred’éventuelsagentsdecontamination?(Onsaitqu’unecontaminationreprésentetoujours un grand danger pour un individu dont le système immunitaire estdifférent).

Enconclusion

Ilnes’agitévidemmentlàquedequestionsetd’hypothèses:iln’existepasencoredepreuvescertaines.Cequestionnementnousaidepourtantàcheminersur une voie qui va au-delà des incohérences que contiennent les explicationstraditionnelles.NousylisonsparexemplequetoutcequelaBibleenseignesurles offrandes et les sacrifices se trouve au cœur même de l’histoire de larédemption,etnousaideàcomprendrequ’ilestnécessairedecontinuellementreconnaîtreleSeigneurcommemiséricordieux95.Oubienque"l’animalvictimeou l’offrandevégétale incarne le fidèlequi s’offre lui-mêmeà ladivinitépourétablirunliendecommunionavecelle."96

Ilfauttoujourssegarderdecultiverquelqueprétentionquecesoitàdétenir

la vérité, et ce, jusqu’à ce qu’on ne puisse plus démontrer le moindre douteraisonnable.

Pourtant, comme nous l’avons vu, le pauvre Hébreu qui entrait dans unprocessus d’identification totale au point d’essayer d’"inhaler" les mêmesodeurs,étaitmisàmort.

Il n’estpar conséquentpas facilede sedébarrasserdes interprétationsdetype"extraterrestre"quiontleméritedecollerautextebiblique,sousleprétextequ’ellesseraient"fantaisistes".Ilfautpourtantbienreleverquelesélaborationsthéologiques semblent souvent incompatibles, voire même en contradictiontotaleaveccequiestconcrètementnarrédanslesrécitsdesorigines.

Cen’estpasunhasardsilescommentateurscatholiqueslesplusattentifssetrouventdansl’obligationd’admettre97quecertainspassagesdelaTorah–etenparticulier du Lévitique, que nous avons souvent cité ici – contiennent desconcepts "dangereux", car ils peuvent "progressivement faire perdre toute savaleuràl’histoiredanslaquelleDieusefaitconnaître".

Remémorons-nous en la faisant nôtre la définition déjà citée du"matérialisme sacré" qu’exprimaitMgr.Ravasi : nous sommes en effet d’avisqu’elle définit précisément le comportement de l’Elohìm qui sacralisait desgestes et des rites en fonction de leur bon accomplissement fonctionnel etsurtoutdel’efficacité"matérielle"deseffetsattendus.

Rappelons-nousaussiqueleterme[kodèsc,kadàsc]signifiait"séparé,misàpart,destinéà...",demêmeque"préparépourunetâche,pourunefonction".

Cetaspectconcretetmatérielque lavisionreligieuse traditionnelledéfinitcomme "dangereux", semble au contraire être l’élément fondamental, sinon leseulquedésirece"Dieu":toutcequiluiétaitextérieur–voireencontradictionavec lui – et autres finalités dumêmegenre étaient effectivement vus commeinutilesoucarrémentnuisibles, à telpointque l’onpouvait êtreoccispourenavoirétéresponsable.

L’ElohìmappeléYahvésefaisaitpréparerdessubstancesqu’il inhalaitpouren concevoir un état de relaxation, une sorte de tranquillité qui devait lui êtreréservéeetdontilavaitbesoin.Lesfuméesainsiproduitesrégulaientégalementsarespirationetavaientuneactionaseptisantesurl’espaceentourantl’habitationqu’il s’était fait construire dans le désert pour les moments où il projetaitd’entrerdirectement encontact avec les représentantsdupeuple.Tout cela estextrêmement concret et facile à comprendre si l’on songe aux conditionsd’hygiènedecetteépoque,quireprésentaient incontestablementunrisquepourlui.

?AngesDesmalakhìm)]מלאכים9Mêmes’iln’estguèreplaisantdeserépéter,nousinformonslelecteurque

cechapitreestlasuitedirectedecequiaétéécritdansnotreprécédentouvrage98–telestledestinnaturelduchercheurquiprogresse,enespérantquecelecteurnenousenvoudrapas.

Dans ce précédent ouvrage, nous avons traité le thèmedes anges ou, plusexactement, des personnages que la Bible identifie en tant que [malakhìm] ;l’analyselittéralemenéesur les textesquecontiennent les livresdelaGenèse,del’Exode,desJuges,deSamuel,desRois,deTobieetdeZacharie,nousavaitamenésàconclureenguisedesynthèsequeces"anges"marchent,peuventêtrecouvertsdepoussièreetapprécierdeselaver,sefatiguentetdoiventsereposer,mangentmême deux fois par jour, décident où passer la nuit et se défendentcontrelesagressionspardesméthodessemblantêtred’ordretechnologique.

Les anges [malakhìm] rappellent pour l’essentiel les descriptions desAnunnaki/Igigi/Igigusumériens:desindividusdontladifférencephysiqueavecl’homme est évidente. Ils sont ainsi dotés de pouvoirs incontestablementsupérieurs, mais ne sont pas omnipotents : ils montrent en effet leurvulnérabilité, peuvent être attaqués, et sont surtout sujets à des exigencesphysiologiquesquotidiennesnormales!

Nousavonségalementvuquelaprésencedes[malakhìm]inspiresouventlapeur et n’est quasiment jamais rassurante : beaucoup de ceux qui les croisentestimentnepaspouvoirsurvivreàleurrencontre.

Nous sommes donc extrêmement loin des figures angéliques éthérées,candides, bonnes, douces, rassurantes et dévouées envers le peuple que latraditionreligieuseprésenteencoreaujourd’hui.

Nous sommes encore plus loin des élaborations théoriques ultérieures quiont abouti à la définition d’une véritable hiérarchie angélique vue commel’élémentintermédiaireentrel’êtrehumainconstituéd’uncorpsetlaspiritualitédivine,hiérarchiedontnous reparleronsplus loindans les chapitres consacrésauxChérubins.

Avant d’aller plus loin, arrêtons-nous un instant pour examiner ce quel’hommeaélaboréaufildessièclesàpartirdu textebiblique :celanousserautilepourunecomparaisonquemotivelevœudeconnaîtrepourcomprendre.

Nous rappellerons par souci de clarté que notre objectif n’est pas dedéterminer"dansl’absolu"sidespersonnagesangéliquesexistentoupas,mais

plutôtd’enévaluerlaprésenceetladescriptiondansl’AncienTestamentafindeles comparer avec ce que nous dit en général la tradition religieuse etspiritualiste.

LeCatéchismedel’ÉgliseCatholiqueNousnepouvonsévidemmentpasnousdispenserde rapporteravant toute

chosecequel’Égliseditdanssesdocumentsofficiels.DansleCatéchismedel’Églisecatholique(sectionII,chapitreI,paragraphe

5),lepersonnagedel’angeestprésentédansdesarticlesquenousrapportonsicitextuellement (les points de suspension font partie du texte original)99 : 328L’existence des êtres spirituels, non corporels, que l’Écriture sainte nommehabituellementanges,estunevéritédefoi.Letémoignagedel’Écritureestaussinetquel’unanimitédelaTradition.

329SaintAugustindità leur sujet : "‘Angelus’officiinomenest, [...]nonnaturae.Quaeris nomenhuiusnaturae, spiritus est, ex eoquodagit,angelus– Le terme ‘Ange’ désigne la fonction, non pas la nature. Tudemandes comment s’appelle cette nature ? – c’est l’esprit. Tu endemandeslafonction?–c’estunange:c’estunespritd’aprèscequ’ilest,c’estun‘ange’d’aprèscequ’il fait."De tout leurêtre, lesangessontdesserviteursetmessagersdeDieu.Parcequ’ils"contemplentconstammentlafacedemonPèrequiestauxdeux"(Mt1810),ilssont"lesouvriersdesaparole,attentifsausondesaparole"(Ps10320).

330 En tant que créatures purement spirituelles, ils possèdentintelligenceetvolonté :cesontdescréaturespersonnelleset immortelles.Ils dépassent en perfection toutes les créatures visibles. L’éclat de leurgloireentémoigne.

331LeChristestlecentredumondeangélique.Cesontsesangesàlui: "Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire avec tous ces anges[...]"(Mt2531).IlssontàLuiparcequecréésparetpourlui:"Carc’estenlui qu’ont été créées toutes choses, dans les cieux et sur la Terre, lesvisiblesetlesinvisibles:trônes,seigneuries,principautés,puissances.Toutaétécréépar luietpour lui"(Col116). IlssontplusàLuiencoreparcequ’illesafaitsmessagersdesondesseindesalut:"Est-cequetousnesontpas des esprits chargés d’unministère, envoyés en service pour ceuxquidoiventhériterdusalut?"(He114).

332 Ils sont là dès la création et tout au long de l’histoire du salut,

annonçant de loin ou de près ce salut et servant le dessein divin de saréalisation:ilsfermentleparadisterrestre,protègentLot,sauventAgaretson enfant, arrêtent lamain d’Abraham, la loi est communiquée par leurministère, ils conduisent le Peuple de Dieu, ils annoncent naissances etvocations,ilsassistentlesprophètes,pourneciterquequelquesexemples.Enfin,c’estl’angeGabrielquiannoncelanaissanceduPrécurseuretcelledeJésuslui-même.

333 De l’incarnation à l’ascension, la vie du Verbe incarné estentourée de l’adoration et du service des anges. Lorsque Dieu"introduitlePremier-nédanslemonde,ildit:‘QuetouslesangesdeDieu l’adorent’" (He 1 6). Leur chant de louange à la naissance duChrist n’a cessé de résonner dans la louange de l’Église : "Gloire àDieu..."(Lc214).Ilsprotègentl’enfancedeJésus,serventJésusdansledésert,leréconfortentdansl’agonie,alorsqu’ilauraitpuêtresauvépareuxdelamaindesennemiscommejadisIsraël.Cesontencorelesanges qui "évangélisent" en annonçant la Bonne Nouvelle del’incarnation,etdelarésurrectionduChrist.IlsserontlàauretourduChristqu’ilsannoncent,auservicedesonjugement.

334D’ici là, toute laviede l’Églisebénéficiede l’aidemystérieuseetpuissantedesanges.

335Danssaliturgie,l’ÉglisesejointauxangespouradorerleDieutrois fois saint, elle invoque leur assistance (ainsi dans In paradisumdeducant te angeli... – au paradis les anges t’accompagnent – dans laliturgie des défunts, ou encore dans l’"Hymne des Chérubins" de laliturgie byzantine), elle fête plus particulièrement la mémoire decertains anges (Saint-Michel, Saint-Gabriel, Saint-Raphaël, les angesgardiens).

336Dudébutdel’existenceautrépas,laviehumaineestsoumiseàleurgardeetàleurintercession."Chaquefidèleaàsescôtésunangeentantqueprotecteur et pasteur pour le conduire dans la vie". Dès ici-bas, la viechrétienneparticipedans la foi à la sociétébienheureusedes anges et deshommesunisenDieu.

LesHiérarchiesangéliquesdanslatradition

Essayonsmaintenant de synthétiser brièvement les textes des traditions les

plus répandues, qui décrivent essentiellement l’existence de différents ordresd’anges. Ils sedifférenciententreeuxà travers leurspositionshiérarchiquesetles fonctions exercées. Chacun des ordres recevait des dons spécifiques del’esprit divin, tels que la lumière, la science, le bien... avec pour tâche de lestransmettreàl’homme.

Ces personnages forment un ensemble, les neuf Chœurs angéliques,regroupés en troisHiérarchies : 1.Le premier Ordre, qui définit la Hiérarchiesuprême,secomposedesSéraphins,desChérubins,etdesTrônes.

2.LesecondOrdre,quireprésentelaHiérarchiemoyenne,estconstituéparlesDominations,lesVertusetlesPuissances.

3.LetroisièmeetdernierOrdreformelaHiérarchie inférieure,quisecomposedesPrincipautés,desArchangesetdesAnges.

Chaquegroupeangéliquepossèdedescaractéristiquesspécifiquesquenousn’énuméreronspasici.Nousrappelleronsuniquementcelles–desAngesetdesChérubins – qui nous intéressent davantage, car elles sont présentes dansl’AncienTestamentetfontdoncl’objetdenotreanalyse.

Toutd’abord,etparmilesmultiplesattributionsquileursontassignées,ilestpar exemple dit qu’ils sont la voie vers le Verbe, le réceptacle parfait de lalumièredivine. Ilsserventdemédiateurspournouscommuniquer lapuissancedeDieupermettantlaconversiondespécheurs.Ilstransmettentlasagesseparlarévélationdessecretsdivins. Ilsmanifestent lamiséricordepar laglorificationdeshommesjustes,etlajusticeparlacondamnationdesimpies.

Ils sont un exemple à suivre pour éviter les punitions, pour combattre lesvices,pourpouvoirallerauciel,etc.

Faceàcesdescriptions,unepremièreréflexionnousvientimmédiatementàl’esprit:lalecturedutextebibliquelesmontreclairementcommedesêtresavecdesaspectsphysiquesetcomportementauxqui sont indéniablement loind’êtreaussiexemplairesetélevés.

Nousallonsmaintenantnousposerlesquestionsquis’imposent:•Toutcequi a été écrit sur eux est-il confirmé par lesmessagers des Elohìm que l’ontrouvedansl’AncienTestament?

• Sommes-nous certains que cette vision correspond au contenu destextesquirelatent lesvicissitudessurvenuesauxAdàmlorsdespériodesdel’histoireoùilssetrouvaientencoreencontactétroitavecles"dieux"etavecleurs"anges"?

Fidèlesànotreengagement,nousallonscontinuernotrelecturelittéraledestextesquinousdécriventleshistoiresdes[malakhìm].

Les[malakhìm]dansl’AncienTestament

Nous présentons ci-après quelques situations où ceux-ci interviennent,laissantainsiaulecteurtoutloisirderéfléchirparlui-mêmeenappréhendantleréalismequiprésideauxparolesdesauteursbibliques.

Genèse,chapitre16Après,etendépitdespromessesd’unedescendanceaussiinnombrableque

desgrainsdesable,lepatriarcheAbrahametsonépouseSaraïn’arriventpasàavoir d’enfant.Déçue de voir passer le temps sans que cette promesse ne seréalise,Saraïdécidedepermettreà sonépouxdeconcevoirunenfantavec laservante égyptienne Agar. Il en fut ainsi, sauf qu’à peine enceinte, Agars’enorgueillit et ne respecta plus son infériorité hiérarchique. Samaîtresse necomptant plus à ses yeux, celle-ci, avec la permission d’Abraham, l’oblige àpartir.

L’esclave part errer dans le désert (Gn 16 7) :

Nous sommes devant une rencontre qui paraît fortuite, le [malakh] paraîtlui-même être pris par surprise, mais semble pourtant la connaîtrepersonnellement ; il lui demande alors :

CemessagerconnaîtainsiAgar,maisnesaitpaspourquoiellesetrouvelà,nioùelleva.Elledevraitêtreaucampementd’Abraham,etilluiordonnealorsderetournerservirsamaîtresse.

Ilnemanquecependantpasdelarassurer:lefilsqu’elleporteensonseinfaitpartiedesprojetsdeYahvé.Ilseralepremierdelignéed’ungrandpeuple,

etilenaétéainsi:d’Ismaëldescendeneffetunensembled’individusquisontgénéralementidentifiéscommeétantlesArabesnomades.

L’épiloguedurécitsesitueauchapitre21,oùYahvéaccomplitunnouveauchoixconcernantsadynastie.QuandSaraïconçoitetmetIsaacaumondeavecl’aidede"dieu",Yahvélechoisitcommel’héritiervéritableetpremierdelignéedelanouvelledescendancequiiraoccuperladite"terrepromise".

Unchoixquiadesconséquencesprécises.Tous deux ne peuvent pas être des héritiers. Antagonismes et divisions

doivent être évités. Le pouvoir sur les biens et leur contrôle ne seront pasdivisés.

Après la naissance de l’héritier légitime, Agar doit bien entendu quitterdéfinitivement le campement ; pourtant, commenous l’avonsdéjàdit, ce serasonfilsquiseraquoiqu’ilarrivelepremierdelignéed’ungrandpeuple.

Nousn’avonspasdedoutessurlefaitquechaquenouveau-nédelalignéed’Abraham devait avoir une valeur précieuse pour la stratégie qu’envisageaitl’ElohìmgouvernantcettepartieduMoyen-Orient!

Nouspouvonscomprendre toutecettehistoirecommeuneconfirmationdecequiseraditdanslechapitresurlechoixdespeuples:Yahvédevaitréuniraufil du temps un ensemble d’individus destinés à occuper et gouverner lesterritoires qui lui avaient été assignés au moment de la division opérée par[Eliòn], Ses messagers, des personnages concrets et matériels, agissaient enfonctiond’objectifsstratégiquesprécis.

Noussommesenl’occurrenceicidevantunesituationconcrète:ilnes’agitni de visions ni de rêves. Quand Agar rencontre le [malakh], nous sommesdevant un événement qui paraît fortuit, et qui est sans aucun doute réel etconcret.Lemessagern’arrivepasenvolantetn’apparaîtpasàlafaveurd’unevision: il rencontrecettefemmedansunendroitprécis, luiparleenpersonne,lui pose des questions à travers lesquelles nous comprenons qu’il n’était lui-même pas totalement informé sur ce qui était en train de se passer... unerencontrenormaleavecundialoguenormalentredeuxpersonnesbienréelles.

Genèse,chapitre19Étant donné l’importance de ce qui est décrit dans le chapitre 19 de La

Genèse, il nous paraît nécessaire d’en faire un rappel élémentaire : cespersonnagesd’anges interviennentaucoursde laguerrequise terminepar ladestruction de Sodome et Gomorrhe -des personnages qui ont largement étéétudiésdansl’ouvrageprécédent,etnousn’yreviendronsdoncpas.

Genèse,chapitre22Onynarrel’histoireconnued’AbrahamàquiYahvédemandeunepreuve

defidélitéparticulièrementcruelle,onpourraitmêmediretotalementatroceet

inhumaine:illuiimposedesacrifiersonfilsIsaac.Abrahamaccepte,préparetoutlenécessaireetsemetenrouteversl’autel

quiluiestindiqué.Ens’approchant,sonfilsremarque,surpris,qu’ilymanqueunélémentessentiel:lavictimesacrificielle.Sonpèrenepeutévidemmentluirévélerquec’estjustementluiquiestlavictimedésignée.Illerassurealorsenluidisantquec’estYahvélui-mêmequilafournira.

Arrivé sur les lieux, Abraham construit l’autel, y dispose le bois, puisattacheIsaacet lemetsur l’autelenlepositionnantsur lebois.Ayantaiguiséson couteau, il est sur le point de tuer son fils quand (Gn 22 11) :

...lepatriarcherépondetl’angeluiordonnealorsdenepaspasseràl’acte:"Il n’est pas nécessaire que tu accomplisses le sacrifice". Abraham a réussil’épreuve,etl’Elohìmsaitqu’ilpeutcomptersurunalliéfidèleaupointd’êtreprêtàoffrirlaviedesonfilssurunesimpledemande.

Le sacrifice se poursuit donc au détriment d’un bouc capturé dans lemoment.

Nous avons ici une distinction précise entre deux personnages : l’Elohìm(l’article apparaissant également en hébreu), qui décide dans le verset 1 demettreAbrahamàl’épreuve,etun[malakh]quidescendducielàsarencontrepourinterromprecetactecruel.

La scène entière du dialogue, avec cette question et cette réponse, estévidentedesimplicité:un"ange"appelledeuxfois"Abraham,Abraham",celui-ci répond alors très naturellement "הנני" [hinnéni], "me voilà... je suis ici", etl’échangesepoursuitens’achevantparlespromessesrenouveléesdel’Elohìmconcernantl’avenird’Abrahametdesadescendance.

Dans ce passage, nous apprenons très clairement que "Dieu" ne connaîtaprioripaslesétatsd’âmedesonalliéetaparconséquentbesoindelemettreàl’épreuve à travers une demande concrète, aux conséquences dramatiques etdonc particulièrement efficaces en termes probatoires. C’est seulement aprèsavoirconstatéqu’Abrahamestdisposéàtout–etaprèsenavoireuconfirmation–que"Dieu"envoieson[malakh],messager,mettrefinàl’épreuve.

Cette séquence – la succession des actions et le nombre de personnages àintervenir–seraitabsolumentinutilesil’Elohìmétaitenmesuredeliredanslespensées d’Abraham et de communiquer avec lui par voie directe. Mais nous

émettons l’hypothèse qu’"il" n’était pas substantiellement différent degouvernantsterrestresnormaux,etilestbienconnuquelespuissantspréfèrentsouventfaireintervenirleursintermédiaires.

CerécitnouscampeainsiunElohìmincapabledesaisir lesétatsd’âmedel’homme,quiutiliseun[malakh]pourinterrompreuneactionencours:iln’yadonciciaucuneconnotationspirituelledanscequiestpromisoudanslafaçondontl’actionsedéroule.

Genèse,chapitre28Noussuggéronsànotreamilecteurdeconsulterdirectementcepassageoù

Jacob raconte avoir vu une échelle qui unissait la terre et le ciel sur laquellemontaientetdescendaientdesanges.

Il faut dire d’embléeque cette scène est souvent interprétéed’unpoint devue ufologique. Bien que nous soyons essentiellement d’accord avec cetteinterprétation,nousrespecteronsletextebiblique,oùilestexpressémentditqueJacobdormaitetqu’ils’agissaitd’unrêve:étantdonnéquenotreobjectifn’estpasd’interpréter les rêves,nousomettronsd’analyser cette scène, àproposdelaquelle le lecteur fera pourtant bien de se faire lui-même une opinionpersonnelleenseprocurantuneversionquelconquedelaBible.

Genèse,chapitre32Dans les passages précédents, nous avons assisté à des actions que nous

pourrions voir comme typiques des "anges" : ils ont fait ce que l’on attendaitd’eux, à savoir qu’ils sont intervenus en tant qu’intermédiaires, porte-paroles,exécuteursd’ordresvenusd’enhautetautres.

Voyonsmaintenantuncasoùilssontaucontraireprésentssansrienfaire!Cette insignifiance réelle est précisément ce qui rend la situation

particulièrementsavoureuse,etsurtoutremarquableàlalumièredecequenoussommesentraind’examinerici.Ils’agitd’unévénementtellementbanalqu’ilest toujours omis par les commentateurs, qui préfèrent interpréterl’extraordinaire. L’expérience nous a cependant appris que c’est souvent lesévénements de la vie ordinaire elle-même qui recèlent des preuves indirectesmajeures.

Jacobs’estrendusurlaterredesespèrespourchoisiruneépouse.Aprèsunesériedehautsetdebasetautresaventuresdéplaisantes,ilenacquiertenréalitéplusd’uneetretourneaudomiciledesonpèreIsaac.Ondécouvreaucoursdecevoyageunemanièredephraseenincisequin’aaucunrapportaveccedernier.Elleneproduitaucuneconséquencemanifeste,etsaprésencedanslerécitn’estdoncpasvraimentjustifiée.

C’estprécisémentencelaquerésidetoutesavaleur!Onlitdansleverset2quependantqueJacobpoursuivaitsonchemin:

Envoyantlesmessagers,Jacobs’exclame:

...et décide ainsi de nommer ce lieu מחנים [mahanayim], terme qui esttoujours traduit ou translitéré comme s’il s’agissait d’un nom propre(Mahanayim)alorsqu’ilrenvoieaucontraireaupluriel/dueldeמחנה[mahané],quisignifie"campement".

La scèneestpar conséquent incroyablement concrète : les "anges"ne fontrien de particulier, et il serait plus approprié de dire qu’ils vaquent à leursaffaires. Jacobarriveavecsesgenset sonbétail.Lespersonnagesenquestion"tombentsurlui"sansparler.Illesreconnaît,comprendqu’ilestarrivétoutprèsd’undeleursquartiersetdécidealorsdenommerlelieuainsi.

Nousavionsplushautrenoncé,parrespectdesrègles,àinterpréterunrêve:ondécouvreàl’inverseicidesélémentsderéalitéqu’onnesauraitnégliger.

La racine du verbe פגע [pagà], "tomber sur", porte en elle le concept de"hasard,sort";lerécitnousapprenddoncavecuneclartéquisepassedetouteinterprétationquecetterencontreestsurvenue"parhasard":aucundesacteursnes’yattendait,pasplusJacobqueles[malakhìm].

Laprésencedecesderniers,laconstatationqu’ils’agitd’uncampementdesElohìmet laconstructionparticulièrequiprésideaunomqueJacobdécidededonner à ce lieu – מחנים [mahanayim], avec la désinence de la forme duellequ’onutilise toujourspourdéfinirquelquechosequi existe endouble–,nousautorise à émettre l’hypothèse que le patriarche biblique soit tombé sur uncampementconstituédedeuxsecteurs,l’unpourlesElohìmetl’autrepourles[malakhìm], qui n’avaient pas lemême grade hiérarchique : on dirait de nosjours"lesofficiersetlatroupe".

Si nous devions en effet traduire מחנים [mahanayim] – sans l’entendrecommelenompropred’unelocalité–ilnousfaudraitécrirequeJacobabaptiséce lieu "deux campements" ou "campement double". Et peut-être n’est-ce pasnonplusunhasardsicesontdesmembresde"latroupe",des[malakhìm],quisont venus à la rencontre de ces étrangers soudainement arrivés. Leur seuleprésenceafaitqueJacobetlessiensnesesontpasapprochésdavantage:ilneva pas plus loin et reprend sa route du fait que ces individus avaient uncampement(voiredeux)àcetendroit.

Ilnesepasserien.Les"anges"n’arriventpasenvolant,ilsnefontpasles

messagers,aucuneactionn’estmenée,aucunordren’estdonné,pasdevisionsouderêves...Onnotesimplementunerencontrefortuite.Quelques[malakhìm]s’approchentsansqu’ilyaitdecontactdirect,puischacunsehâtedecontinueràfairecequ’ilétaitentraindefaire.

Ceux qui auront déjà fait l’expérience de manœuvres militaires n’aurontaucunmal à imaginer la scène où des civils simplement curieux qui se sontapprochés d’un camp provisoire, voient immédiatement intervenir des soldatspour leur en interdire l’accès.La plupart du temps, la seule vue demilitairesmontant lagardenousfaitcomprendredenepasallerplus loin.C’estbiencequi semble avoir eu lieu pour Jacob, et ce, de la façon la plus normale dumonde.

SinoustrouvonscerécitdanslaBible,cen’estdetouteévidencepasparcequeJacobaétéattaqué.Lavisiond’uncampementdesElohìmnedevaitguèreêtreunévénementordinaireetlevieuxpatriarcheappréciaitainsidesesouvenird’uneexpérienceenelle-mêmeplutôtsingulière:les[malakhìm]n’ontrienfait,pasplusqu’ilsn’ontparlé,mais le"campdouble", lui,estrestégravédanssamémoire.

L’Exode,chapitre23Lecontenudesversets20-30estparticulièrementsignificatif.Ilyesttraité

delastratégiequeYahvéentendadopterdanssaconquêtedelaterrepromiseàMoïse et à son peuple. Cette stratégie inclut un [malakh] , "messager", queYahvéenverraau-devantd’euxavecpourtâched’exercerunesurveillanceetdedonner les instructions nécessaires. Ce [malakh] le précédera toujours et luivouera une obéissance absolue ; en effet (Ex 23 21) :

"Dieu"déclareunenouvellefoisquecemessagerl’aideradanssaconquête,quidevrasefaireprogressivement.Lespeuplesqu’ilsrencontrerontnedevrontpas être trop rapidement chassés (verset 29), car la terre abandonnée setransformeraitendésertetseraitoccupéeparlesbêtessauvages.Lapénétrationdu territoire s’opérera donc graduellement, à un rythme qui permettra uneoccupation progressive du terrain et le travail agricole nécessaire pour laproductiondenourriture(verset30).

Nousavonsainsiun"Dieu"quidoitobligatoirements’adapterauxrythmesdelanature,auxbesoinsquotidiensdetouteunemassed’individusquiinvestitde nouvelles terres. Il n’accomplit pas les actes extraordinaires auxquels nouspourrions nous attendre de sa part pour résoudre, avec l’aide de sa puissancedivine,lesproblèmesqueposeunetellesituation.

Dansleverset27,ilpréciseencorequ’ilenverrasonאימה[emà],"terreur",précéderlepeuple,maisiln’estpasditsicetermeestattribuéaumessagerous’ilreprésenteuninstrumentqu’ilauraaveclui;cette"terreur"provoqueraàl’évidenceunteldésordrechezleursadversairesqu’ilsfinirontparêtrecapturés.

Yahvé se comporte par conséquent commeun stratège humain on ne peutplusordinairequienvoieunplénipotentiairecommandersestroupessurlabased’unetactiqueaussiréellequ’avisée,enétantégalementcontraintdeprévoirdesaspectslogistiquesdontilnepeutfaireabstraction.

Tout le récit est donc empreint d’un sain réalisme où la soi-disantomnipotencedivineetlaspiritualitéangéliquenesemblentguèreavoirdeplace!

Le [malakh], "messager", et l’[emà], "terreur", représenteront dans cetteguerreimminentedesinstrumentsfonctionnels.

1erLivredesChroniques,chapitre21Dans le prochain chapitre, nous rapporterons un recensement que le roi

David décide d’effectuer de manière complètement inopportune, en étant entotalecontradictionaveclavolontédeYahvé(7Ch211).

Nous allons ici analyser la partie du récit qui fait état d’un messagerprécisémentenvoyépourexterminerleshabitantsdeJérusalemdufaitdecettedécisiondusouverain.

Davids’adresseàYahvépourluirappelerqu’ilestl’uniqueresponsabledela décision en question. Il lui demande ainsi de ne pas injustement frapper lepeuplequin’estnullementcoupable.Soulignonsd’embléeunfaitpourlemoinscurieux : "Dieu"n’avaitpas toutde suite comprisqu’iln’yavaitqueDavidàvouloir ce recensement ; néanmoins et fort heureusement pour la ville, il seravise et ordonne au messager de ne pas entreprendre la destruction prévue(verset15).

L’actionétantsurlepointdecommencer,David,"levantlesyeux",voit lemessager [malakh] (1 Ch 21 16) :

... et ayant enmain un instrument appelé חרב [kherèv] qui est traduit par"épée",mais dont la racine comporte le sens de "brûler,mener à la ruine".100Nousnesavonspasbiencedontils’agissait,maislaBiblenousditclairementquecettearmeétaitנטויה[netuià]"tournée,pointée"verslavilledeJérusalem,etdoncprêteàfrapperetdétruire.

Ce passage de la Bible précise que lemessager se trouvait près de l’aired’Ornân leJébuséenetnousdonne l’imaged’unquotidien toutà faithabituel

quin’arienàvoiravecdesvisionsoudesexpériencesoniriques.Ornânestentraindebattrelegrainavecsesfils.Ilsetourne,voitle[malakh],etsesfilslevoientaussi:toussontterrifiésetsecachentimmédiatement(versets15à20).

Il n’y a pas de meilleure description pour témoigner de l’aspect et del’attitudedecepersonnage,quidevaientêtre franchementmenaçants.PointéeversJérusalem,l’armequibrûleetdétruitinspirelaterreur!

Le messager interrompt ce qu’il était sur le point de faire et (verset 18)ordonneàuncertainGaddedireàDavidqu’ildoitmontersurl’aired’Ornânpouryérigerunautel.Davids’exécute,prépareletoutpuisappelleYahvé,quinetardepasàseprésenter(7Ch2126):

Les personnes présentes voient que lemessager remet son arme dans sonfourreau(verset27).

Lerécitsetermineensuiteparuneremarquequinousinterrogeencoreplus.Ledangercesse,maislorsdesjoursquisuivent,Davidn’osepasallerconsulterYahvéàsondomicile,situéàcetteépoquesurlehautlieudeGabaôn(1Ch21

30):Ils’agissaitvéritablementunevisionconcrèteetterrifiante!

LivredesJuges,chapitre6Pendant la période qui va de la mort de Josué à l’instauration de la

monarchie, le peuple d’Israël est à plusieurs reprises gouverné par des chefscivilsetmilitaires–communémentappelés"Juges"–quiinterviennentdansdescirconstances déterminées pour libérer telle ou telle tribu des ennemis dumomentoudel’oppressionsubiedelapartdepeuplesvoisins.

L’undeceschefsestGédéon:un[malakh]envoyéparYahvérépondàsonappeletagitdefaçontrèssingulière.

Gédéonestentraindebattrelegrain;le[malakh]deYahvéarrive,s’arrêtesous le térébinthe d’Ophra et le salue, lui annonçant qu’il a été décidé de luiconfierlatâchedelibérerIsraëldesmainsdesMadianites.Gédéonluirépondqu’ilenestindigneetguèrepréparé,maisYahvéletranquilliseenluiassurant

qu’il sera avec lui. Gédéon, encore sous le choc, lui demande de ne pass’éloigner,carilveutretournerprendredelanourriturechezluipourlaluioffrir:le[malakh]luiprometqu’ill’attendra.

Deuxquestions seposent ici simultanément : •Quipourrait bien songer àoffrirdelanourritureàunevisionspirituelle?

•Quipourraitbiensongeràdemanderàunevisionspirituelled’avoirunpeudepatiencependantqu’ils’envapréparerdelanourritureavantderevenir?

Gédéon(verset19)retournechezlui,préparedelaviandedechevreauetdupain,rejointle[malakh]quil’aattenduetluioffrelanourriture.

Ilceproduitàcemoment-làunfait indiscutablementhorsducommun: le[malakh]ordonneàGédéondemettrelaviandeetlepainsurunrocher,puisluidemande en outre de verser le jus de la viande par-dessus et... (Jg 6 21) :

...lefeudévorelaviandeetlesgalettes,aprèsquoilemessagers’enva.La littéralité du texte ne laisse pas de stupéfier, mais nous ne pouvons

prendreactedecequi s’estpassé sansqu’il sembledifficile,pournepasdireimpossible d’interpréter le tout d’unemanière autre que ce que nous dicte laréalitédurécit.

Ce[malakh] utilise sansdouteun "quelque chose"qui émetune flamme :unetroublantesimilaritéaveccequenouslironsdanslechapitresurlemiracled’Élie,oùnousverrons"Dieu"produireuneflammedemanièrespontanée.

Livred’Ézéchiel,chapitre8IlexisteunpassagedelaBibleoùladévotionreligieuseesttellequ’onveut

à tout prix y trouver une présence angélique, ce qui pousse les interprètes àtraduiredeschosesquinesetrouventpasdansletexte.

Danslesversets1-3,leprophètenousdécritunerencontreaveccequenouspouvons au mieux définir comme un "quelque chose" que les traductionshabituellesrendentàpeuprèsdelamanièresuivante:"Voici, ilvituneformed’aspect humain ; à partir de ce qui semblait être ses hanches et en dessous

d’elles, il y avait du feu, et à partir des hanches et au-dessus d’elles, c’étaitscintillantcommelevermeil.Ilmesemblaqu’ilétenditunbras,mesaisitparlescheveuxetunespritmesoulevaentrecieletterre".

Seloncetteversionuniversellementrépandue,nousserionsconfrontésàuneprésence angélique anthropomorphe qui fait le geste pour le moins curieuxd’étendre un bras pour saisirÉzéchiel par les cheveux et le soulever dans lesairs.

Mais tel n’est pas le cas : le textemassorétique dit en effet... (Ez 8 2) :

On peut tout d’abord remarquer qu’il n’y a pas ici la moindre trace desilhouette humaine : quelque chose arrive qui projette une forme d’énergiedonnée(lefeu)quivientdesapartieinférieure,alorsquesapartiehautescintilled’unéclatmétallique.

Continuonsmaintenantaveclesoi-disantgestede"saisirparlescheveux":

Le terme ציצת [tzitzït], qui est traduit par "cheveux", désigne trèsprécisémentuncomposant,une fermeturedevêtementouaussiunebarretteà

cheveux.Pourleterme[ruàch],nousvousrenvoyonsàcequiaétéditdanslechapitreconcerné,toutenrappelanticipourenfaciliterlalecturequecetermedéfinissaitprobablementquelquechosequifendaitrapidementl’airetlescieuxsansévidemmentl’assimileràunvolatile.

Le texte biblique nous dit donc littéralement que : • Un "quelque chose"flamboyantetlumineuxseprésenteàEzéchiel.

• Ce qui est identifié comme "quelque chose" émet parfois un"quelque chose" qui pourrait être un objet ou un dispositif capable desouleverunepersonne,etilestévidentquelemoyenleplussimplepourdésignerunmoduledepréhensiondifficileàdécrireestdelecompareràunemainhumaine:"modèledemain",diteneffetleprophète.

•C’esttoutle[ruàch]quisoulèveleprophèteetl’emmène.Nousnepouvonsicipasendireplus,carilnousfaudraituserd’unecertaine

fantaisie pour élaborer une image qui corresponde à cette description ; nouspouvons néanmoins en conclure qu’ilne s’agissait certainement pas là d’unangeayantuneapparencehumaine.

Lesévénementssesuccédant,EzéchielestalorsconduitàJérusalemoùcequ’ilvoitlefaits’exclamer:"C’estlàleכבוד[kevòd]deYahvé".

MaisnoustraiteronsdanslechapitreconsacréauxChérubinscequ’iladviendraparlasuite.LivredeDanielLelivredeDanielappartientàcequel’onappellela"littératureapocalyptique".IlatrèsprobablementétécomposéversleIIesiècleav.J.-C.etestrédigéenhébreu,enaraméenetengrec.Ilrelatelesévénementssurvenuspendantl’exilbabylonien(597av.J.-C.),mêmesilecontextehistoriquegénéraldanslequels’insèrentlesfaitsestbeaucoupplusétendu:approximativementde

600à160av.J.-C.Letexterecèletantd’anomaliesquantauxlieux,aucontenuetaulangage,

quelecanonbibliquehébraïqueneleplaceplusparmiles livresprophétiques,maissimplementparmiles"écrits".

Lesvariationsconsidérablesauniveaudufondetdelaforme,sansparlerdelacompositionlittéraire,révèlentqu’ils’agitdufruitd’unassemblagedepartiespréexistantesquiontétéremaniées.Ontrouvemême,danssesdiverseséditions,des différences de contenu, tels des chapitres de la Bible grecque qui sontabsentsdelaBiblehébraïqueetautres.

Enpoursuivantnotreanalyse,noussommesenoutreconscientsdufaitquela littérature apocalyptique, à la différence de la littérature spécifiquementhistoriqueoude lachronique littéraire,utilisedescatégoriesetdes langages–commelavisionetlesymbole–qu’onpeutdifficilementutiliserpourdécrirelaréalitédemanièreconcrète.

Tout cela influe lourdement sur l’analyse ; il n’empêche que ce livre estconsidérécomme"révélé"parlecanoncatholique,etutiliséentantque"véritédefoi"pourdéfinirdespersonnagesangéliques.

Bien que rempli d’incertitudes, le livre est reconnu comme une référencepourdéfinir lavéritéabsolue. Ilestabondammentutilisépour l’élaborationdel’angiologie traditionnelle, et il ne faudra donc pas s’étonner que nousl’utilisions ici pour formuler de simples hypothèses qui sont le fait d’unchercheurlibérédetoutdogmatisme.

Nousallonsparconséquentessayerd’enanalysercertainspassagespourysaisirlesaspectstouchantauxpersonnagesangéliquesdontilesticiquestion.

LeprincipalprotagonisteenestlejugeDanielqui,deparlesouvenirdecequiestconnuentantque"visions", insuffleàsonpeuplel’espoirenunaveniroùunMessieferaparvenirleurnationàsalibérationdéfinitive:c’estunesorted’histoirethéologiquedumondeàtraverslaquelleesttransmiselacertitudeque"Dieu"réaliserasesdesseins.

Daniel4Dn 4 10 évoque la vision reçue par Nabuchodonosor, dont ce dernier

demandel’interprétationàDaniel.Onestquelquepeusurprisdedécouvrirdanscette vision un terme qui renvoie à la présence d’individus parfaitementidentifiésdanslesrécitssumériens:lesvigilants.

Le texte nous dit que s’adresse à Nabuchodonosor :

Ils’agitdel’annoncepréalabled’unesériededispositionsoùilestindiquéque(Dn414):

Il existe ainsi un ensemble d’individus appartenant à la catégorie des"vigilants"quidécidedelarépartitiondesrègnessurlaTerre:iln’yalàaucunedonnéequipermetted’enfairedes"anges",etonnepeutlesconsidérercommetels que si nous nous en tenons aux caractéristiques que la tradition leur aattribuées.

Souvenons-nous que les Sumériens définissaient leur terre en tant que"Kiengir", à savoir "terre des gardiens, des vigilants", et que les Égyptiensconnaissaient les "neteru", c’est-à-dire les "gardiens" des temps ducommencement. Nous sommes certains de ne pas évaluer de tellescorrespondances à la légère, car il est impossible de les considérer commede

simplesetvaguescoïncidences.Onremarqueradanslesrécitsdecesdiverspeupleslaprésenced’individus

regroupés en entités décisionnelles, qui se voient confier des tâches précises,dontcellesde répartir lesgouvernances sur laTerreetde s’assurerdu respectdes dispositions prises, comme c’est justement le cas dans ce passage de laBible.

Daniel9Nousnesavonspasaveccertitudesile"vigilant"quenousavonsévoquéest

lemêmequel’individuquiapparaîtauverset21duchapitre9,définiparDanielen tantque גבריאל [ghevriel],"Gabriel", avec qui nous allonsmaintenant faireconnaissance.

Danielracontequependantqu’ilétaitentraindeprierlorsdel’oblationdusoir,Gabriels’estprésentéàlui,ets’estapprochépourluiparler,luidisantêtrevenupourtoutluidévoiler(Dn920-22).

Notre objectif n’est pas d’analyser ici les contenus des nombreusesrévélations qu’il fait à Daniel, mais de nous occuper exclusivement de sonpersonnage,enfaisantétatd’undétailpourlemoinscurieuxdeladescriptiondesaprésentation.

Nous remarquons tout d’abord que le terme [ghevriel] est normalementconsidérécommeunnompropre,maisnousnepouvonspaspassersoussilencelefaitqu’ilindiquesurtoutun"statut",uneposition,quisignifie"hommefortdeEl".Laracine[ghevèr]désigneeneffet lasituationpropreàdeceluiqui jouitd’un pouvoir considérable : on pourrait imaginer un commandant ou undiplomateaugradeélevé.

Sapositionsupposémentsupérieuredansunehiérarchiedonnéepourraitsetrouver justifiée par le fait qu’il s’agit déjà d’un individu "spécial" de par sanaissance.Nousreprendronsàceproposunélémentdecequiaétéditdanslechapitre consacré aux [nephilìm]et souligneronsGn 6 4 qui relate les unionsentre les fils des Elohìm et les filles des terrestres, lesquels :

Onnousditiciquelesfilsdecescroisementsétaientlesגברים[ghibborìm],c’est-à-dire"lesforts,lespuissants".[Ghibborìm\estleplurielde[ghibbòr];nepourrions-nouspas,euégardàגבר,saracineconsonantique,émettrel’hypothèsed’unlienéventuelentre"Ghevriel"etcetteracesemi-divine?S’agissait-ild’un[ghibbòr/ghevèr]del’El?D’unhommedepouvoirdugroupedes[ghibborìm]oudes[ghevarìm],plurielde[ghevèr]?

L’interrogationdemeure,étantdonnéquenousnepossédonspasderéponse

certaine, sauf que ce passage de la Bible nous fournit un nouvel élément decuriosité.

Les versions traditionnelles rapportent que Gabriel (Dm 9 21) arrive "envolant rapidement".Le textebibliquecontient en revancheuneexpressionquine fait pas directement référence à un vol tout en y soulignant un aspectinattendu. Il y est en effet dit qu’il arriva :

Riennenousempêcheraitégalementd’imaginerquelevol,oulevoyageengénéral l’avaient fatigué ; cette remarque plutôt singulière reste en tout casdéfinitivementacquise.Ellesoulignelafatigued’unindividuquiadetouttempsétéprésentécommeétantindubitablementd’essencespirituelle.

Par ailleurs, l’étymologie de 101 יעף nous ramène à son sens initial de"s’efforcer enmontant, s’efforcer jusqu’à l’épuisement", et nous serions ainsidans la situation inversedecelleoù il est engénéralquestiond’unvol rapideempreintdelégèretélorsduquelGabriel"descend".

Et même dans l’hypothèse où il se serait agi d’un [ghevèr], sonfonctionnement physiologique n’était de toute façon pas différent de celui den’importequelcorpsmatérielquiconsommedel’énergiepoursemouvoir.

Ilapparaîtàlalecturedecesversetsquelareprésentationtraditionnellequifaitdecetêtreunpersonnageangéliquearrivantenvolantaveclégèretésoitbienartificielle.

Daniel10Nous avons pourtant d’autres situations où la tradition voit un ange, alors

quelaBiblesembleseréféreràuneprésenced’uneautreespèce.Onnousditdanslechapitre10qu’enl’anIIIdurègnedeCyrus(536av.J.-

C.),uneparolefutrévéléeàDanielalorsqu’ilsetrouvaitavecd’autresauborddugrandfleuve,leTigre.Illevalesyeuxpourregarder.Voici(Dn105-6):

quiavait:•"leshanchesceintesd’ord’Uphaz",•"lecorpscommeunepierredeתרשיש

[Tharsis],‘topaze’",•"lespartiesantérieurescommedesברק[baràk],‘éclairs’",•"lesyeuxcommedesלפידי[lafidé],‘torches(éclairs)defeu’",•"lesbrasetlespieds comme l’œil du נחשת [nechoscèt], ‘bronze poli’", • "la voix (le son)comme le son du המון [hamòn], ‘tumulte (grondement produit par unemultitude)’".

Onnoterad’embléequecetindividun’estpasnonplusidentifiéentantque[malakh],bienqueאיש[ìsc]veuilledire"homme":Danielvoitainsiunindividudont l’aspect suggère qu’il porte une espèce d’habit entièrement brillantrecouvertd’unetuniquefaitedelin.

Cesdonnéesnousincitentàrevenirbrièvementàl’histoired’Ézéchiel,carlepassage deDaniel que nous venons juste de lire recèle un rappel intéressant.Dansleschapitres9et10,Ezéchieldécritlesmouvementsducharde"Dieu";nousciteronscependanticideuxversetsoùlamanifestationducharestassociéeà la présence de divers individus dont l’un correspond à ce que Daniel acontemplé. Ézéchiel voit en effet (Ez 9 2) :

Comme dans le livre de Daniel, cet individu a lui aussi une positionprééminente. Il porte à la ceinture une écritoire de scribe et on lui ordonned’exécuter un certain nombre de tâches dans la ville de Jérusalem. Le textesouligne pas moins de deux fois qu’il est vêtu de lin. Le parallèle entre cetindividu et celui que rencontre Daniel pourrait faire songer à un personnageportantune tenueparticulière,unvêtementdésignantprobablementunofficierdehautrangquiagitdirectementsouslesordresdeYahvé.

• Ezéchiel et Daniel ont-ils vu le même איש [ìsc], "homme" ? Un[ghevèr]del’El?

•Occupait-il par conséquentuneposition spécialedans la hiérarchiedes officiers auxquels on attribuait des fonctions particulièrementimportantesetdélicates?

•Devait-ilentretenirdescontactsettransmettredesinformationsauxhommesdupeuplesélectionnéspourêtreeux-mêmeslesporte-parolesdelavolontédel’Elohìm,autrementditlesprophètes?(Leterme"prophète",נביא [navï] en effet, et contrairement à ce que l’on croit souvent, nedésignepasceluiquipréditlefutur,mais"celuiquiparlepourlecomptede...").

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FlaviusJosèphe,sphèrescélesteset...uneincroyablevision

Pour les articles sur l’historiographie judéo-chrétienne et sur son œuvre,prière de se reporter au glossaire en fin d’ouvrage. Nous voulons cependantrapportericiunextraittirédesonouvrage,Guerredesjuifs102.

Ilytraited’unévénementdontladescriptionrappelleétonnammentcertainsdespassagesquenousavonscroiséslorsdenotreétudeexhaustiveconcernantlamultiplicitédesElohìm.

Del’an66àl’an70apr.J.-C.,RomeintervientpourréprimerlesrebellionsquiontéclatéenJudéeetàJérusalem:leconflits’achèveraaveclaconquêteetladestructiondelavilleparl’arméeromainequecommandeparTitus.

L’œuvre citée narre ces événements et Flavius Josèphe écrit textuellement(LivreVI,chap.5,pp.296-299):(296)Peudejoursaprèslafête,levingt-et-undu mois d’Artemisios, on vit une apparition surhumaine, dépassant toutecréance.

(297)Cequejevaisraconterparaîtraitmêmeunefable,sidestémoinsoculaires ne m’en avaient informé [nous soulignons] : du reste, lesmalheursquisurvinrentensuiten’ontquetropréponduàcesprésages.

(298)Onvitdoncdanstoutlepays,avantlecoucherdusoleil,descharset des bataillons armés répandus dans les airs, s’élançant à travers lesnuagesetentourantlesvilles.

(299)Enoutre,àlafêteditedelaPentecôte,lesprêtresqui,suivantleurcoutume,étaiententrés lanuitdansleTempleintérieurpour leserviceduculte,direntqu’ilsavaientperçuunesecousseetdubruit,etentenduensuitecesmotscommeproférésparplusieursvoix:"Nous,onquitteleslieux."

Nous ne pouvons ici nous empêcher de nous demander : • De quiFlaviusJosèpheparle-t-ilici?

•Pourquoiaffirme-t-illui-mêmequecequiaétévuétaitextraordinaireaupointd’êtreincroyable?"Parchancedestémoignagesexistaient":onapresquel’impressionqu’ilenestsoulagé,lephénomèneestparconséquentindéniable.

•Quicomposecettearméecéleste?•Quisontlesindividusquidisentvouloirquittercelieu?• Sont-ce les troupes des Elohìm et des [malakhìm] qui abandonnent

définitivementleurmandat?Nous ne le savons pas avec certitude, mais il ne s’agirait pas là d’un

événementisolé.Danslesversets289et290,FlaviusJosèpherappellequedansleciels’était"d’abord"présenté...

un astre semblable à une épée, une comète qui persista pendant uneannée. [...] le peuple s’était rassemblé pour la fête des azymes [...] à laneuvièmeheurede lanuit,une lumièreéclaira l’autel et leTemple, assez

brillante pour faire croire que c’était le jour, et ce phénomène dura unedemi-heure.On notera ici une précision temporelle quasi chronométrique dans la

description de ces phénomènes liés aux troupes célestes et à ce que nousidentifions au mieux comme des présences associée à des phénomènesextraordinaires.

Ilfautsupposerqueles"vigilants"dontparleDanielétaientencoreprésentsàl’époquedeFlaviusJosèphe.

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Conclusion...

Reprenonspartiellementledébutduchapitrepourenconfirmerlavaliditéàlalumièredecequenousavonsexposédansnotredéveloppement.

Les anges [malakhìm] sont des individus concrets qui sont à l’évidencephysiquementdifférentsdeshommes. Ils sontdotés de pouvoirs supérieurs etvivent dans des campements dont l’accès ne semble pas autorisé. Ils sontcontraints de poser des questions lorsqu’ils font inopinément face à dessituations imprévues. Ils exercent différentes fonctions d’ordre tout à faitpratique.On trouve en outre parmi celles-ci le rôle de porte-parole de Yahvédont ils transmettent des ordres, des indications et des projets que leursinterlocuteurs(lesprophètes)doiventensuiterapporteraupeuple.

Nousinsisteronssurlefaitquenotreintentionn’estpasdedéfiniroudenier"dans absolu" l’existence des anges en tant qu’entités spirituelles, maisseulementd’enconnaîtrelareprésentationqu’endonnel’AncienTestament.

Nous ne pouvons ainsi que rappeler l’inéluctable question à laquelle noussommesune nouvelle fois confrontés : • Les écrits qu’ils ont suscités dans lalittératurereligieuse,spiritualisteetconfessionnellesont-ilsenadéquationaveccespersonnagesdes[malakhìm]quiinterviennentdansl’AncienTestament?

"Wenn Gott in seiner Rechten alleWahrheit und in seiner Linken deneinzigen,immerregenTriebnachWahrheit,obschonmitdemZusatze,michimmerundewigzuirren,verschlossenhielteundsprächezumir’Wähle!,–ich fiele ihm mit Demut in seine Linke und sagte: ’Vater, gib!, Die reineWahrheitistjadochnurfürDichallein!,,

"SiDieutenaitdanssamaindroitetouteslesvéritésetdanssamaingauche,l’effort infatigable vers la vérité et qu’il me disait : ‘Choisis’, je saisirais samain gauche en disant : ‘Père, donne-moi celle-ci ! La pure vérité n’est quepourtoiseul.’"

GottholdEphraimLessing

Lucifer–Satan[satàn]שטן10Ils’agitprobablementdupluscélèbredes"anges",etlamanièredontilest

enmêmetempsprésentéetlescaractéristiquesquiluisontattribuéesenfontsansdouteaussileplusincroyabled’entreeux.Ilméritedecefaitunchapitreàpart.

Satan

LenomdeSatanestmentionné18foisdansl’AncienTestament,maisnoussommes d’emblée contraints de dire que la majeure partie de ce que nouscroyonsoupensonssavoirsurluineprovientpasdecetouvrage-là.L’imageriehabituellelefigurecommeundémonàlaqueuefourchuepourvudecornes,lapartieinférieuredesoncorpsétantcelled’unbouc.Cedernierdétailprovientdufait que son image ait été assimilée à celle du dieu grec Pan, ce dernier neconstituant néanmoins que l’une de ces innombrables inventions totalementfantaisistesetdénuéesdetoutfondement.

En hébreu, le terme "Satan", ,שטן [satàn], signifie "adversaire" ; c’est unvocableàtraverslequelunefonctionpréciseestdéfinie:celledel’antagoniste,de la même manière que le terme [malakh], "ange", désigne simplement lafonctiondemessager.

Lefaitmêmequ’ilsoitsouventprécédédel’article,prouveau-delàdetoutdoutequ’ilnes’agitpasd’unnompropreattribuéàunepersonne,qu’ellesoitmatérielleouspirituelle,etil indiqueainsiunstatutouunetâchecommeilenvapour"Elohìm"et’’/tna-làkhim/".

Satan–homme

Quelquesexemplesvontclarifiercequenoussommesicientraind’affirmer.Loin d’être une tâche uniquement accomplie par un soi-disant "ange", nousverrons dans les passages cités que le terme ,שטן [satàn], désigne sans aucundoute–etleplussouvent-uneactivitéexercéeparl’homme.

a) Dans le chapitre 29 du premier Livre de Samuel, l’israélite David estenrôléauxcôtésdel’arméedesPhilistinsenqualitéd’allié.Leschefsdecelle-ciestimentcependantnepaspouvoirluifairesuffisammentconfianceetdécidentde renoncer à son appui en l’éloignant. Ils motivent leur décision en faisantremarquer qu’une fois chassé de leur rang (7 S 29 4) :

Leurcomportementestcompréhensible:ilsn’ontpasl’intentiondecourirlerisquedeleretrouverparsurpriseenrôléauxcôtésdelapartieennemieencoursdebataille:ilsneveulentpasl’avoir–luietsonarmée–commeשטן[satàn],"adversaire".

b)Dans1R1114,ilestditqu’undénomméHadad,unEdomite,s’opposeàSalomonaprèslamortdeDavid.

Leversetdittextuellement:

Iciégalement,1adversaireestsansnuldouteunhomme.c)Dans 1 R 11 23, il est à nouveau dit que l’Elohìm suscita un certain

Rezôn,filsd’Elyada,commeשטן[satàn]àSalomon.d)Dans2S1923,Davidchercheàsauver lavied’uncertainShiméïque

d’autresvoudraientaucontrairecondamneràmortet,s’adressantàeuxpourlesinviter à adhérer à sa demande, s’exclame :

Nous sommes donc en présence de passages distincts où le terme enquestionaunsensprécisetseréfèresansnuldouteàdeshommes,aussibienseulsqu’engroupe.

Satan–ange

Ce même concept d’"adversaire" est conservé quand le terme est lié aux[malakhìm],les"anges".

a)DansleLivredeJob,lepersonnagedeשטן[satàn]prenduneimportanceconsidérableetaccomplituncertainnombred’actionscruciales,quipeuventse

résumeraurôled’accusateuretdetentateurvis-à-visdel’hommepieux.IlsecomporteenennemiavecJob,etce,afindedémontrerqueladévotion

deJobestexclusivementmotivéeparlesrichessesmatériellesdontl’Elohìmluipermetdeprofiter.

Le chapitre 1 raconte que les fils de l’Elohìm se sont un jour présentésdevant Yahvé, et que (Jb 1 6) :

Nousnotonsici laprésencedel’articlequirévèlepareillementdanscecasquel’auteurbibliqueneseréfèrepasàunindividudéterminé,maisà l’undesfils de l’Elohìm, justement celui qui s’apprête à exercer un rôle que nouspourrionsassimileràceluiduministèrepublic.

Nousn’allonsévidemmentpasanalysertoutel’histoire,àproposdelaquellenous renvoyons le lecteur au texte biblique. Nous nous permettrons toutefoisd’enconseillerlalecture,carelleestconsidéréedansl’absolucommel’undeschefs-d’œuvredelalittératuremondiale.

Nousnouscontenteronsderemarquerquedanslesversetsun,sixetseptduchapitre2,letermeשטןsetrouvetoujoursprécédéd’unarticle–השטן[satàn-ha]– pour indiquer qu’il ne s’agit pas d’un nom propre, mais de la simpleaffirmation qu’un fils d’Elohìm est à ce moment-là en train d’exercer unefonctionprécise.

Nous notons ici un élément nouveau et important : l’individu en questionexerce une fonction éventuellement déplaisante et assurément dénuée debienveillance à l’égard de Job ; elle est néanmoins autorisée – voire d’unecertainemanière sollicitée – parYahvé. Il n’agit donc pas en tant que princed’ungroupededémonsrebelles,n’étantlui-mêmepasunrebelle,maisunesortede personnage officiellement mandaté qui est là pour mettre un homme àl’épreuve ; il agit de plein accord avec son "chef", Yahvé, qui lui indique deprocéderlibrementenprenanttoutefoisgardedenepasletuer(26).

b)DansZacharie 3 1-2, השטן [satàn-ha],une nouvelle fois avec l’article,accomplit une tâche déplaisante de lamême eau. Il se trouve à la droite d’un[malakh]pourporterplaintecontreleGrandprêtreJosué.Cesversetsévoquenttrès brièvement une sorte de processus à travers lequel l’accusé se retrouveabsoutetréhabilité.Le[malakh],àsavoirl’angedéfenseur,demandeàYahvéderéprimanderlesatanaccusateuretprononcedesparolesd’espoiràl’intentiondeJosué,quiestàl’avenirinvitéàsuivrelesvoiesprescrites.

c)Dans le psaume 109, le protagoniste est unmalheureux qui demande àYahvé de le libérer de ses ennemis et de déférer son persécuteur (verset 6)

devant un juge sévère, en suscitant contre lui un שטן [satàn], c’est-à-dire unaccusateur.Iciaussi,cepersonnagede[satàn]n’estpasvucommeunopposantàl’actiondivine.Ilenestmêmefaitunexécuteurqu’onadirectementdemandéàYahvépourqu’ilrétablisselajustice.

d)Dans1Ch211,le[satàn]secomportevéritablementcommeunennemitentateuretfaitensortedemettreDavidendifficulté,l’incitantàaccompliruneaction qui déplaît clairement à Yahvé. Il incite David à procéder à unrecensement de la population, déchaînant la colère de l’Elohìm et ainsi unepunitionquiseraparlasuiteannuléetelquenousl’avonsdécritdanslechapitreprécédent.

e)Nousavons sinonunautre récitoù le שטן [satàn]opèreencoreune foiscommeenvoyédeYahvé,cequiprouvequelareprésentationtraditionnellequien fait le chef irréductible des anges rebelles et le seigneur des enfers n’estguèrejustifiée:ils’agitdel’histoiredeBalaam,quiestracontéedansNb22.

Il s’agissait d’un augure qui exerçait à l’époque où les Israélites, aprèsquaranteannéesdepérégrinationdansledésert,setrouvaientdanslessteppesdeMoab,àl’estdufleuveJourdain.

Les Israélites ont déjà vaincu les rois des Amorites et de Bashan, c’estpourquoiBalak,roideMoab,envoielesanciensprèsdeBalaam,filsdeBéor,pour l’inciter à maudire Israël. Après un premier refus, Balaam accepte lamission.

OnnousditdansletextequelacolèredeYahvésedéchaînacontreBalaametqu’un [malakh] fut dépêché pour accomplir une tâche précise.Alors qu’ilchemineavecsonânesse,le[malakh]deYahvéluibarrelarouteetfaitpeuràl’animal,l’obligeantàquitterlecheminprincipaletàpartiràtraverschamps.

Le récit, qui est ici très concret (verset21 et suiv.), nous révèleque cettefigure"angélique"aenréalitéuneactiontrèsmatérielle:alorsqueBalaambatl’ânessepour la faire revenir sur la route, le [malakh] se place sur un sentierpassantaumilieudesvignesavecunmuretdechaquecôté.L’ânesserasel’undesmurs pour passer,mais y frotte le pied deBalaam. La scène se poursuitjusqu’à ce que le [malakh] indique à Balaam qu’il devra exécuter les ordresqu’illuidonnera.

Leversetconfirmequelafonctionexercéeparl’émissaireestparfaitementconforme à la volonté de l’Elohìm. Il y est en effet dit que (Nb 22 22) :

Nous avons un peu plus loin une nouvelle confirmation de la valeurpurementfonctionnelleduterme[satàn],aumomentoùl’angeparlelepremier,

disant(Nb2232):

Enguisedesynthèse...

Lesversetsquenousvenonsbrièvementdeprésenternousconfirmentainsiles deux aspects fondamentaux de ce personnage : • Le personnage de Satann’existe pas en tant que simple acteur qui agit en tant qu’individu seul,maisreprésenteuneposition,une fonctionquipeutêtreassuméeaussibienpardeshommesquepardes[malakhìm],ceuxqu’onappelle"anges".

•Iln’agitpasnécessairementencontinueladversairede"Dieu".• Il s’agit souvent d’un exécutant de confiance étant donné qu’il

accomplitfidèlementceque"Dieu"veut.• Il n’est ainsi pas du tout clair qu’il puisse être identifié comme le

chefdegroupesrebelles.

Lucifer

LatraditionreligieuseaenréalitéopéréunefusionentreSatanetunautrepersonnageangéliqueconnusouslenomdeLucifer.Cetermesignifie"Porteurdelumière"etdérivedulatinlucifer(delux,"lumière",etferre,"porter")etdugrec φωσφόρος [phôsphoras] (φως [phôs], "lumière", et φέρειν [pherein],"porter"). On l’utilise souvent pour désigner la planète Vénus qui apparaît àl’aube,anticipantainsilalumièredujour.

Cedernierrapprochementn’estenfaitjustifiéquelorsquecetermes’insèredanssadéfinitioncomplèted’"astredumatin".Danslesautrescas,ilnesuggèreguèreplusqu’uncorpscélestetrèslumineux.

Dans la tradition populaire, ce terme est généralement compris commeévoquant un être hypothétique, incorporel et lumineux, pourvu d’une natureéminemmentmaligne.Onledésignemêmesouventcommelechefdesdémons,leseigneurdesenfersoùs’entassentlesdamnés.C’estainsiparcebiaisquelejudaïsmeetlechristianismel’assimilentpartiellementàlafiguredeSatan.Cetteidentificationtrèspriséedécouleraitdetraditionsjudéo-chrétiennesayantfourniuneinterprétationparticulièred’unpassaged’Isaïequenousverronsbientôt.LenomdeLuciferseraitenréalitéceluiquecetteentitéportaitavantd’êtrechasséedu ciel par "Dieu". L’ange "porteur de lumière" serait ainsi devenu le Satan,c’est-à-dire"l’adversaire"parexcellence.

Les partisans de cette interprétation ont principalement été Jérôme,Tertullien,Origène,SaintGrégoire leGrand,SaintCypriendeCarthage,SaintBernard de Clairvaux, Augustin de Cantorbéry et quelques autres, lesquelss’accordentprincipalementsurl’étatangéliqueinitialdeLucifer/Satanetdesesanges/démons.Unesituationparadisiaquedontilsauraientétédéchusdufaitdeleurorgueiletdeleurespritrebelle.

OnpeutessentiellementdirequecesPèresdel’ÉgliseétablirontuneidentitéentreleLuciferd’IsaïeetleSatandeJobetdesÉvangiles,nouantainsiunlienquiestentrédanslatraditionreligieusepopulaire.

Ongarderapour l’instantenmémoirequecettedéfinitiond’"adversairedeDieu"est,commenousvenonsdelevoir,totalementinadéquate.

LeLuciferd’Ézéchiel

Avant d’examiner le passage d’Isaïe qui est à l’origine de ces diversesélaborations théologiques, il va nous être utile d’isoler un autre extrait del’Ancien Testament qui, à la faveur d’une exagération totalement irrecevable,associesouventLuciferàSatan:Ezéchiel281etsuiv.

Dans le chapitre mentionné, Ezéchiel s’adresse au roi de Tyr pour luitransmettre lesparolesdeYahvé. Il le réprimandesévèrementàproposdesonorgueil qui l’a poussé à se prendre pour un Elohìm. Il prépare ainsi sa chuteinévitabledufaitdepeuplesquecemêmeYahvéenverracontreluipourlefairemourirdemortviolenteetchoirdanslesenfers(?).

Tel est ce qu’on trouve dans les traductions habituelles. Ce concept des"enfers", pourtant, constitue une première exagération injustifiée, car le termehébreu שחת [schakhat] ne renvoie pas au concept commun des enfers, maisdésigneunefossedutypedecellesqu’ilsutilisaientpourcapturerlesanimauxféroces. Il n’est donc ici pas question d’enfers.Dans les versets 7-8, on peutcraindrel’arrivéedespeuplesétrangersquivontlecombattreetlevaincrepourlefaire"descendredanslafosse".

Lafaçondontlerécitsedéroulesuggèreenoutrequecettedescentedanslafossevamêmeseproduireavantsonassassinatet ilnes’agitsansdouteainsiquedesacapture,quiserasuiviedesamortparnoyade[be-leviamim]"danslaprofondeurdeseaux".

Puis la narration continue avec ce que la Bible définit elle-mêmeexplicitement comme "une complainte contre le roi de Tyr" (Ez28 12). Ellerappelleenguisedecomparaisonlagrandeurinitialed’unpersonnagechassédel’Edendufaitdesonorgueil,cemêmesentimentqu’onreprocheauroideTyr,quileconduiraàprofanerdessanctuairesetàcommettredesactesdeviolenceensecouvrantainsidefautessansnombrequinesauraienttrouverdepardon.

Leverset14nousintéresseici toutparticulièrement.Ils’agitdeceluidontl’interprétationseréfèreàLucifer;nousallonscependantcomprendrequerienne permet ce rapprochement :

Méchanceté,cupiditéetorgueilprennentpossessiondecepersonnagequisetrouvedansunepositionprivilégiée–semblableàcelled’unchérubinenEden(verset 13) – et la punition devient ainsi inévitable. Cette punition consistecependant en son anéantissement total et non pas à le chasser dans unhypothétiquemondedesenfers.Onnousdit eneffetdans lesversets18et19qu’il l’a "réduit en cendres" et :

"Tun’existerasjamaisplus!"luidit-ilclairement.Telquenous lecomprenonseffectivement,cepersonnagene saurait être

prispourLucifer/Satanqui,bienaucontraire,existeévidementtoujours,étantdonnéqu’ildoit/devrait exercer l’éternelle fonctiond’adversairede"Dieu"etseigneurdumondedesdamnés!

Lerapprochemententrecepersonnaged’Ezéchieletlasoi-disantfiguredeLuciferestparconséquentinjustifiéeterroné.

LeLuciferd’Isaïe

Levraipassageàl’originedetoutecetteconstructionthéologiqueestlesuivant(Is1412-15):

Cette invective sepoursuit eny faisant remarquerque le roi se croyait sipuissantqu’ils’imaginaitpouvoirégalerleTrès-Haut(verset14),àsavoircettefigureappeléeעליון[elion]quenousavonsévoquéedanslechapitreconsacréàladivisiondespeuples.

Maiscesarrogantesprétentionssontpunies,etilestexpédiédanslesenfers(verset15).

Voici comment les Pères de l’Église ont procédé : ils ont appliqué leurvisiondelachuteduprincedesangesrebellesautexteetontreprislesparolesduChristissuesdeLuc1018("JevoyaisSatantomberduciel...").Ilsontparla suite commencé à affubler le chef des démons du nom de Lucifer, créantainsicetteassociationavecSatan.

Mais il n’existe dans les textes aucun passage susceptible d’autoriser cegenred’approche,bienaucontraire.

Lechapitre14d’Isaïeestunesortedetextesarcastiquequis’adresseàunpuissantdelaTerredontnousparleronssouspeu.Telestainsiceluiquipensaitpouvoir s’élever à la hauteur de l’[elion] ! C’est le verset 4 qui nous leprésente, là où Isaïe s’adresse au peuple d’Israël, l’invitant à prononcer un[maschal],"proverbe,maxime,parabole",contrecesouverain.Employantdesexpressionsironiques,ils’élèvecontreluienindiquantques’ilpensaitluiaussiêtreungrandquiterrorisaitlespeuples,ilétaitmaintenantdevenucommelesautres.Ilfaisaitauparavanttremblerlaterre,maisgîtàprésentsanssépultureaumilieud’autrescadavres...

Maisquiestdoncexactementcepersonnage?

Une tradition faitde luiNabonide, le roideBabylonevaincuparCyrus leGrand,quipermiten539leretourdesHébreuxenPalestine.Maisceversetseréfère beaucoup plus probablement au second successeur de Cyrus, Xerxès(mort en 465 apr. J.-C.), qui met fin à la coexistence pacifique qui s’étaitinstauréeentreladynastieachéménideetlaclassedirigeantejérosolymitaine.Lafin de cette idylle aura également eu des conséquences négatives sur lareconstructionduTemple,quisevoitinterrompue.

DansIsaïe14,lesversets14à23,dontceluiquinousintéresse,constituenteneffetunrécapitulatifdelaparaboledusouverainpersanetdecequiadvientsous son règne : fin de la tolérance religieuse instaurée par Cyr le Grand,destructiondescentreshabités,mêmeceuxquisontimportants(Babyloneétantdu nombre), effondrement du règne persan (souvenons-nous les défaites deSalamine,dePlatéesetdeMycale)etmortviolentedeXerxès.

CepassagedelaBiblesembleenoutreêtreuneréponsedirecteàcequeleroi persan faisait écrire de lui quand il demandait à la divinité d’être grand etheureux lors de ses existences, celle sur la Terre et celle à venir. Lacondamnationbibliquerappelleelleaussi lesdeuxmondesets’élèvecontrecesouverain coupable d’avoir mis fin à la politique universelle de Cyr, sonprédécesseur,queleprophèteavaitlui-mêmedéfinientantqueMessiedeYahvé.

Les rapports ayant changé, le prophète, maniant l’ironie et le sarcasme,invitelepeuplejudaïqueàs’élevercontrelenouveausouverain.Cetteprophétiea évidemment été écrite "après" lamort du roi, à l’instar de toutes les autresprophéties de la Bible, continuellement écrites "après" que les événements sesoientvérifiés,celles-ciétantdonctoujoursdesprophétiesétabliesposteventum.

CeparallèlesanséquivoqueentrecesversetsdelaBible,lesvicissitudesdeXerxès et la période historique à laquelle le texte est rédigé par l’auteur sousl’intitulé deDeutéro-Isaïe - les décennies qui ont vu la restauration d’Israëlaprès l’exilbabylonien–,nousfontdireaveccertitudequelafigureà laquellenotreprophètefaitréférencen’estpasunespritdumal–undiable–,nimêmecelui qui commande les légions infernales. Ne s’agissant pas d’un Luciferartificiellement construit par la tradition religieuse, il se trouve que noussommesenréalitédevantunsouverainachéménide.

Leversetmentionnéplushauts’insèredansuncontextehistoriqueprécisquinepermetaucundoute.Onenamalgrécelafait l’undesfondementsdetoutel’élaborationdoctrinalequis’enestsuivie.LesPèresdel’Églises’ensontainsiservispourconstruire lepersonnage irréeld’unangequiseserait initialementappeléLucifer,et,aprèssachute,Satan.

LatraditionpatristiqueaatteintsonapogéeavecThomasd’Aquin,quianonseulementconfirmél’identitédeLuciferetdeSatan,maisaenoutrecherchéà

prouver que c’était véritablement à partir de cette identité que l’on pouvaitcomprendrel’originecequ’onappellele"mysteriuminiquitatis"103,laquestiontoujoursirrésoluedel’existencedumaletdel’injusticeàtraverslemonde.

Unversetquis’adressaitàXerxèsaétérécupéréaubénéficed’unefigurequi semble n’être que le fruit d’une construction théologique sans réellesubstance!

La question qui se pose alors est : • Tout ceci est-il né d’une équivoquevécue en toute bonne foi ou alors de lavolonté expresse de trouver une basetextuelle pour définir ce personnage du seigneur des enfers où finiraient lespécheurs?

Etiln'yapasquel’Église...

La doctrine chrétienne-catholique n’a pas été la seule à œuvrer à cebouleversement. La gnose, sa contemporaine, a également cédé à la tentationd’utiliser le personnage de Lucifer. Elle l’a effectivement fait, mais en enchangeantlesensetenleréinterprétantsousl’angleduSalut:elleluiaôtésesconnotations négatives et lui a attribué une fonction libératrice vis-à-vis dudémiurge.

Seloncettehypothèse,leserpent/LuciferdécritdansLaGenèse seraitceluiqui a incité l’homme à acquérir la connaissance du Bien et du Mal et às’émanciperaupointdesefairepareilà"Dieu".

Pourcequiestducatholicisme,de lagnoseetdes fragmentsdu judaïsmequi reposent sur le Second Livre d’Énoch et autres, il s’est ainsi développé,concernant le chapitre 14 d’Isaïe, tout un fatras d’interprétations et deconstructions théologiques d’une épaisseur considérable, dont l’influence estégalementénormesur lesconsciencesdespersonnesde foi.Nouspouvonsenrevanchesereinementaffirmerqueceprophèteetlepeupled’Israëldel’époqueavaientalorsbienautrechoseentête!

Lesinsolublescontradictionsissuesdesnégativitéetpositivitédontestparéunmêmepersonnage,soulignentencoreunefoislesrisquesque l’oncourtenabandonnant le sens littéraldu textepourprogresserà la lumièrede finalitésidéologiquesetdoctrinales.

Pourconclure...

Les traductions qui échappent aux conditionnements de la penséethéologique nous font comprendre que la Bible est en elle-même très loin del’iconographie traditionnelle qui veut voir en Satan/Lucifer le prince desdémons, l’adversaire par excellence et le seigneur des enfers où les damnésendurentd’éternellessouffrances.

Nousavonségalementétabliqueleterme[satàn]nedésignepasunindividuspécifique, mais plutôt une fonction ou une charge, une tâche qui peut êtreassurée aussi bien par les hommes que par lesmessagers des Elohìm : il nes’agit pas d’une entité spirituelle qu’on devrait craindre ou à qui l’ons’adresseraitpourévoquercequel’onpourraitappeler,àdéfautd’untermeplusapproprié,desforcesmalignes.

Nousavonsensuitedocumenté le faitque leLuciferd’Isaïen’avait rien àvoiravecle[satàn]biblique.Nousnepouvonscependantconclureicisansdireavec amertume que le satanisme, avec toutes les conséquences néfastes etdramatiquesquiontaccompagnésesmanifestations,quin’enétaientquepluscriminelles,estnédedoctrinesfacticesdontiltireunejustification"spirituelle"aussiinfâmequeprofondémenttragique.

ChérubinsLes[kerubìm]כרבים11Sont-ilsdesAnges?

Nousavonsprécédemmentcitédestextestraditionnelsquifaisaientétatdel’existence de diverses catégories d’anges relevant de fonctions spécifiquesdistinctes.

Parmilesdiversordresrépertoriésparlapenséereligieuseetspiritualiste,ontrouve celui des Chérubins : des êtres angéliques auxquels on attribue uneimportanceparticulièreauseindeshiérarchiesangéliques.

Onditenparticulierdecesêtresqu’ilspercentlesmystèresdivins.C’estde"Dieu" qu’ils recevraient la lumière de la sagesse en ayant la capacité de lacommuniquerauxhommes.Onaffirmeenoutrequeleursailessontlesymboledureposdanslacontemplationetqu’ellestémoignentdelacapacitédel’espritàs’élever au point d’entendre la voix divine qu’ils représentent. Ils seraient enmesure de connaître "Dieu", d’en contempler la beauté et de transmettre àl’homme une lumière surnaturelle. Ils symboliseraient les suprématie etsouverainetédudivinsurlatotalitédelacréation.

Il découle de cette fonction élevée qu’ils ont continuellement fait l’objetd’uneattentionparticulière.Uneattitudeàlaquellenousnousconformeronsenleur consacrant ici deux chapitres, même si nous les y présenterons sous unéclairagemanifestementdifférent:celuiquicorrespondautextebiblique.

Sont-ilssimilairesaux[karibu]assyro-babyloniens?

Selonuneidéelargementrépandue,leterme[keruvìm/kerubìm]dériveraitdel’akkadien[karabu],quialesensde"bénir"etdontleparticipe[karibu]signifieégalement"celuiquiprie".Lesauteursdel’AncienTestamentenauraientcalquél’image sur la représentation assyro-babyloniennede ces[karibu] en animauxailésàfigurehumaine.

D’unpoint de vuegénéral, nous dirons d’emblée que la descriptionqu’enfaitlaBiblesembletotalementdivergerdecequiprécède.

Les [karibu] mésopotamiens étaient un genre de divinités intermédiairesauxquellesonavaitconfiélatâchedeprierpourlecomptedesfidèlesetdontonconnaissaitégalementuneversionféminine,le[karibatu].Ilsavaientensommedes formes et des fonctions similaires à celles des autres divinités mineuresappelées[shedu]et[lamashu],elles-mêmeségalementetgénéralementplacéesaux portes des sanctuaires. Le terme [shedu] nous rappelle ces divinités[shedim]quementionneMoïse(Dt3217)entantquesefaisantvouerunculteparlepeuple,quiavaitsouventtendanceàsedétournerdeceluidesonElohìmcommenousl’avonsvudanslechapitreconsacréaumonothéisme.

LesChérubinsbibliquesaffichentdescaractéristiquesdifférentes.Ilsnesontpas divins, ne font pas l’objet d’une dévotion spécifique, n’ont pas decontrepartieféminineetnesesubstituentpasauxcroyantsdansleursprières.Ilssont généralement évoqués au pluriel et ne sont pas directement liés ausanctuaire. Ils apparaissent en même temps que la gloire de "Dieu", aveclaquelleilssedéplacentcommenousallonslevoir.

Il est à ce propos utile de se souvenir que les Chérubins sont appelésqarubiyyun dans la tradition islamique. L’islamiste Alessandro Bausaniassimilaitlemotmukarrabun–présentdansCorIV172,LVI11etLXXXIII21, 28 – à une sorte d’ensemble angélique qui avait pour tâche d’entourer letrônecéleste.

En persan, ce terme désigne quelque chose de grand et de puissant. Ilindiqueégalementunenuéeorageuseetunventdetempête,àsavoirl’ensembledesphénomènesqui,danslaBible,accompagnentconstammentlemouvementdu[kevôd]deYahvé104.

LesChérubins de la tradition de l’AncienTestament paraissent donc avoirdes spécificités dont découlent une définition, des différences et autrescaractéristiquesquilesrendentpeususceptiblesd’êtreramenésàl’iconographieangéliqueclassique.

LesChérubinsdansl’AncienTestament

Nousavonsjusqu’icirapporté,enlerésumantbrièvement,cequelatraditionditdesAngesengénéraletdesChérubinsenparticulier.

Ilestàprésentnécessairedenousdemandercequeditlittéralementl’AncienTestament des כרבים [keruvim/kerubìm]. Nous suivrons ce faisant un parcoursqui nous conduira pas à pas aux découvertes successives d’éléments qui

s’insèrentdefaçonpresquefortuitedansletextebiblique.Noussouligneronsiciencoreunefois,quenotrebesoindedescriptionssystématiquesnefaisaithélasguèrepartiedespréoccupationsessentiellesdenosauteursanciens.Cesderniersont ainsi réparti les éléments descriptifs qui frappaient graduellementl’observateurdansdiverspassages,etilnousfaudraretrouverceux-ciàtraversuntravailaussipatientquefascinant.

Genèse,chap.3Noussommesdanslejardind’Eden.Le serpent tentateur a mené à son terme l’action de déstabilisation qu’il

projetait. Il a convaincu Èvede manger du fruit défendu, l’interdiction ayantainsi été transgressée (ce dont nous traitons dans le chapitre "Le péché et lacondamnation"105). C’est à ce moment-là qu’Adam et Èvese rendent comptequ’ilssontnus.Yahvél’Elohìmleurprocuredestuniquesdepeau,leshabilleetleschassedecelieuprotégé.

Leschassern’estcependantpassuffisant,ilveutévidemmentêtresûrqu’ilsnepuissentpasrevenir(Gn321-24):

On nous dit avant tout dans ce verset que l’Éden n’avait qu’une entrée,probablementpostéeà l’est, etqu’il suffisaitdoncdecontrôlercetaccèspourbloquer toute intrusion indésirable.On nous révèle ici que "Dieu" doit posterdesgardespourbloquer l’entréedu lieuoù il réside.Nous sommescontraintsd’avouerqu’unetelle"chose"nelaissepasd’étonnersil’onpensequ’ils’agitlàd’uneentitéspirituelle.

Ce passage de la Bible ne nous donne pas de détails qui pourraient nousaideràappréhenderlaformedesChérubins,leursdimensions,leurapparence...Nous apprenons seulement qu’ils étaient accompagnés ou secondés par unelamequitournait,voirereliésàcelle-ci.

Accoléàlatraductiondeחרב[kherev]parleterme"lame",nousavonsmisentreparenthèseslemot"brûlant",carc’estlesensqu’asaracinehébraïque106,en général simplement traduite par "épée" en y perdant ainsi un aspect d’unecertaineimportance,commenousauronsl’occasiondemieuxlevoirplusloin.

Euégardaupeud’élémentsquecomporteletexteetenl’absencedetoutedescription précise, il nous semble néanmoins évident que la représentationtraditionnelleduChérubin(singulier)entantqu’angeailédéfendantcetteentréel’épéeàlamain,necorrespondpasàcequelaBiblenousnarre.Nousavonsiciune lame tournoyante qui brûle, c’est-à-dire une roue de feu physiquementreliée auxChérubinsqui sontplusd’un, cettedernière chosen’étant toutefoispasencoretrèsclaire.

1Rchapitre6On trouve, dans lePremier livre des Rois, le récit de la construction du

TempledeJérusalemquiestl’œuvredeSalomon.Ilestmanifestementditdanslechapitre6quec’estYahvéenpersonnequia

fournidesindicationspourcetédifice,quiserasondomicileauprèsdupeupled’Israël.Surlabasedecesinstructionsprécises,SalomonfaitréaliseretplacerdeuxChérubinsenolivierhautsdedixcoudées (environcinqmètres)dans lachambre intérieure du temple et (1 R 6 24):

Nousapprenonsdansceversetquel’autreaileavaitégalementcinqcoudéesde longueur : ellesmesuraient ainsi à peuprès cinqmètresd’une extrémité àl’autre.

Dans la traductionnous avons inséré le point d’interrogationparce que leterme כנף [kanàf], qui est normalement traduit par "aile", désigne en réalitéavanttoutune"partielatérale",une"extrémité"telquenousledirionsdel’ailed’unédificeoudel’extrémitédubrasd’unegrue.

Ilfautsavoirquesonsensétymologiecorrespondtrèsexactementàquelquechosequi"couvre,protègeetcache".Noussommesparconséquentenprésenced’unélémentdontlafonctionprincipaleouexclusiveestcelledevoler,saufquenous avons également avec כנף [kanàf] une structure qui sert à soustraire auregard des personnes présentes, à couvrir et à protéger –"Coverand concealfromview,covering,protecting"commeleprécisel’EtymologicalDictionary107déjà cité... Le lecteur aura en outre sûrement noté quelque chose qui noussemblepourlemoinsétrange.

Il y a ici le terme[kanàf] sans que nous l’ayons jamais rencontré dans lechapitre précédent consacré aux "anges".Nous devons ainsi constater que cedispositif assimilé au concept d’ailes est étranger aux personnages des[malakhìm] "anges", qui sont pourtant traditionnellement représentés commedesêtresailés.

Ceneseraqu’enapprofondissantnosrecherchessurlescaractéristiquesdes

Chérubins que nous en comprendrons la fonction etdécouvrirons surtout queces deux typologies d’êtres – /malakhìm/ et /kerubìm/ – sont le fait decatégoriesabsolumentdifférentes.

Nousnetrouvonsjusqu’icitoujourspasdedescriptiondesChérubins,maisnous avons saisi que leurs dimensions sont probablement considérables, etcommençons surtout à comprendre à quoi servent ces extrémités qui n’onttoujours été interprétées et représentées que comme des ailes. Nous savonsmaintenantqu’ellesontdiversesfonctionseuégardausensinitialdeleurracinehébraïque.

Enrésumé,lesChérubins...• sont reliés à une lame brûlante et tournoyante ; • peuvent atteindre des

dimensionsconsidérables;•disposentd’élémentsayantdesfonctionsdistinctes:couvriretvoler.1Samuel,44/2Samuel,62/1Chroniques,136/Psaumes,802–991/

Isaïe,3716Dans les passages cités de ce paragraphe, nous apprenons encore une

information qui nous permet d’en savoir plus la nature de ces mystérieux"objets".

Dans tous les versets, on affirme invariablement que :

Leverbeישב[isciav]comporteun faisceaude significationsqui renvoientauxconceptsde"demeurer,êtreassis",maisaussiaufaitde"seposer"commeunoiseauetde"seposter"commeunanimal(Ex2414,1R219,Jr357,Is1320,Ct512,Ps1712...).

Cetteformulenousdécritainsi,surlemodeconcretauquellesauteursdelaBiblenousonthabitués,desChérubinsqui semblentêtre–ouposséder–desstructuressurlesquellesonpeuts’appuyer.

Il est certain que celui qui les voit comme des "anges", à savoir despersonnageséthéréspourvusd’ailes,sedoitégalementd’introduiredesclefsdelecture susceptible de résoudre l’incohérence d’un "Dieu" qui s’assoit ou seposesurses"anges".

Nousverronsbientôtqu’ils’agitdufaitde"seposer"trèsconcrètement.Nous savons déjà que ce qui constitue un problème pour l’interprétation

religieuse ne posait alors aucune difficulté à celui qui était familier despersonnages,desfaits,deslieuxetdesobjets,unexempleenétantle[kevòd]deYahvéetlesstructuresquiluiétaientassociées.

Nous avons vu dans notre précédent ouvrage que la Bible désigne par le

terme[kevòd]ce "quelque chose de lourd" sur lequel l’Elohìmvoyageait.Unquelquechoseengendrantdesnuées,unfortbruitetunventdetempêtequi,enpassantprèsdel’homme,letuaitinexorablementdufaitque"Dieu"n’étaitpasenmesured’encontrôlerleseffets.

Étant donné qu’il ne nous est pas possible de le traduire demanière plusparlante–enusantduterme"OVNI"–,nousutiliseronstoutsimplementlenomparlequellaBibleledéfinitelle-même.

Nous nous contenterons pour l’instant de répertorier chemin faisant cetteinformation supplémentaire concernant les Chérubins : • ils sont reliés à unelame brûlante et tournoyante ; • ils peuvent atteindre des dimensionsconsidérables;•ilsdisposentd’élémentsayantdesfonctionsdistinctes:couvriretvoler;•ilsreprésentent"quelquechose"où l’Elohìmsepose,s’assoitetsetient.

1Chroniques,chapitre28Nouscroisons,dans lechapitre28duPremier livredesChroniques, le roi

David qui convoque tous les chefs d’Israël et les informe de sa volonté deconstruireunédificepouvantabriterl’Arched’Alliance.Maisl’Elohìmaentre-tempslui-mêmechangéd’avis:c’estSalomon,filsdeDavid,quidevraassumercettetâche(1Ch281-10).

Aprèsqu’il se soit officiellement fait attribuer cette charge,David remet àsonfilstouslesplansducomplexe:lehall,lesentrepôts,lespiècessupérieures,leschambresintérieures,lasalledestinéeaupropitiatoire,lescoursetautres.Illui transmetégalement toutes les indicationspour la réalisationdumobilier etdesaccessoiresetustensilesnécessairesauservicedeYahvé.Parmiceux-cioncompte également un (7 Ch 28 18) :

Si la réalisation du char des Chérubins exigeait la rédaction d’un projetavec un modèle, c’est qu’il devait avoir des caractéristiques spécifiques : letexte,pourtant,nenousledécritmalheureusementpas.Nousnepouvonsqu’endéduire qu’il ne s’agissait pas là d’un des nombreux chars utilisés pour les

transports,carilestclairqueceux-cin’étaientpasrares.Nousyrelevonsenoutreuneconfirmationdecequenousvenonsdedire

plushaut : le termeכנף[kanàf] ne désignepas qu’un élément destiné auvol,mais également une "partie latérale", une "extrémité" qui sert à couvrir et àprotéger.C’estàcelaqueseréfèretrèsclairementleversetmentionnéquandilyestditquelesChérubinssont"ouvrantsetcouvrants".

Notreconnaissances’enrichitainsid’uneautredonnée:ilssontdotésd’undispositifmobile qui permet de faire en sorte que leurs extrémités recouvrentl’Arched’Alliance.

Continuons à suivre nos auteurs bibliques, qui nous font progressivementdécouvrirdesélémentstoujoursnouveauxetapparemmentsurprenantspourunlecteur moderne, mais qui ne l’étaient guère pour celui qui avait vécu cesévénementsets’étaitcontentédelesraconter.

Nous éprouvons souvent une légère impatience du fait que nous aurionsaimé avoir des descriptions plus précises, mais c’est là une réalité que nousdevons accepter. Cette exigence n’appartient ainsi qu’à nous, car l’auteurcommelelecteurdel’époqueconnaissaientlesfaits,lesacteursetlesélémentsdont il était question, et ne réclamaientpas cette exactitudequinousmanquetantpouravoirdesréponsesclairesetsatisfaireainsinotrecuriosité.

Les divers récits qui émaillent l’Ancien Testament nous fournissentnéanmoins,mêmesiellessontéparses, lesnombreusespiècesd’unemosaïquequenouspouvonstenterdecomposer.

Insérons maintenant ce nouvel élément découvert dans la liste de noscaractéristiques:lesChérubins...

• sont reliés à une lame brûlante et tournoyante ; • peuvent atteindre desdimensionsconsidérables;•disposentd’élémentsayantdesfonctionsdistinctes:couvriretvoler;•représentent"quelquechose"oùl’Elohìmsepose,s’assoitetsetient;•peuvent(doivent?),lorsqu’ilsnesedéplacentpasdefaçonautonome,êtretransportésavecuncharspécialementconçuàceteffet.

2Samuel,chapitre22LesdeuxlivresdeSamuelsontdestextescomposites:ilsagrègenteneffet

de nombreuses traditions orales. Le chapitre 22 du second livre rapporte desparoles qui constituent un authentique cantique, à travers lequel le roi Davidentendremercierl’Elohìmquil’asauvédesmainsdesesennemis.

Il s’agissaitde l’époqueoù lesPhilistinsmenaientdenombreusesbataillescontre Israël, l’auteurbiblique indiquantdemanière répétitivequ’iln’étaitpasrare que les "descendants deRapha", à savoir lesRephaïm (2S21 15-22), yparticipassent également. Il y avait par conséquent là les membres de cesgroupesquelaBibledéfinitentantque[Nephilìm]ou"filsd’Anàk",[Anakìm],

terme qui rappelle les Anunnakis sumériens. Il s’agissait toujours d’individusauxcaractéristiquesphysiquestrèsparticulières.

Lors de ces affrontements, Goliath (le géant) combat aux côtés de quatreautresRephaïmdelapetitevilledeGathetd’unautreindividudegrandetaille,descendantluiaussideRaphaetdotéd’uneparticularitésurprenante(2S2120)

:Nous avons bien lu, l’auteur a choisi d’être très précis en nous

communiquantlaparticularitéquilecaractérisait:celui-ciavaitsixdoigtspourchaquemembre,24entout!

Laprésencedecetindividuhexadactyleetsonappartenancefamilialesontreconfirmées avec lemême souci du détail dans1Ch20 6 : laBible entendainsi signaler très clairement que celui-ci appartenait bien à ces groupesquelquepeuparticuliers!

Dansl’ouvrageprécédent,nousavonsconsacréunchapitreoùnousparlonsdesfilsdeRapha[Rephaïm],des[Emìm],des[Zamzummìm],des[Anakìm],detoutescespopulationsrépertoriéesentantque"lesgéants"commedeslieuxoùils vivaient : nous n’y reviendrons par conséquent pas. Nous rappelonscependantquelapetitevilledeGathétaitl’unedeleurscitadellesmentionnéesdansJosué1122,oùl’onditqueJosuéavaitexterminétouslesenfantsd’Anàk[Anakìm] qui étaient dans lesmontagnes et n’étaient ainsi pas restés seuls àGaza,àAshdodetnotammentàGath.

Leurprésencedans les troupesdesPhilistins rendait lecombat très risquépourDavid,etlaparticipationdirectedesonElohìmétaitdoncplusquejamaisprovidentielle.

Pour décrire lesmodalités de l’intervention "divine",David souligne touslesaspectsquenousretrouvonsgénéralementàchaquefoisqueYahvéentreenscène (2S22 8 et suiv.). La terre tremble... la fumée sort des narines (!) deYahvé...sabouchecrachedufeu...descharbonss’embrasent...ungrandbruitprovientduciel...desflèchessontlancéesetlafoudreleséparpillesurlechampde bataille... et, lors de sa descente, une nuée brumeuse apparaît sous sespieds...

L’Elohìm constate les difficultés qu’affronte David et intervient pour le

délivrerdesesennemis.Ill’extraitd’unedangereusemêléeetlelibèredansunlieudégagé.

À propos de toutes ces actions qui s’enchaînent, Yahvé en accomplit uned’un intérêt particulier, laquelle clôt une succession d’événements claire etcohérente:•ilseprésenteenfaisanttremblerlaterre;•desapartieantérieure(narinesetbouche)sortentdufeuetdelafumée;•ildescendenémettantuneépaisse nuée, puis... (2 S 22 10-11):

L’actede"semettredessus"quenousavonsprécédemmentrelevéa iciunsensrésolumentplusprécisetdynamique.Ilnes’agitpasseulementde"s’assoiretrester",car leverbeרכב[rakav]désigne trèsexactement le faitdemonteràcheval,l’actiondechevaucherétantsuggéréeparcequefaitensuiteleChérubinquiportesonpassager.

Yahvé, après être descendu du ciel nanti de son habituel corolaire demanifestations bruyantes et lumineuses, semble abandonner son moyen detransportprincipalpourenemprunterunautreetfaireaveccedernierirruptionaumilieudelabataille:ilarrive,observeet"chevauche"ensuiteunChérubin!

La scène s’achève avec cet Elohìm à califourchon sur le Chérubin et lesailesdu[ruàch]visiblesenarrière-plan.

Pourletermeרוח[ruàch],ici traduitpar"vent",nousvousrenvoyonsàcenous en disons dans le chapitre qui lui est consacré. Nous souligneronsseulementcetteétrangedescriptionoùle[ruàch]enquestionconstitue la toiledefonddelascèneoùYahvéchevauchesonChérubin.Unecuriosité,etnondesmoindres, pour ceux qui prétendent que le terme [ruàch] figureindiscutablement1’"espritdivin"!

•Serions-nouséventuellementconfrontésàunmoyendetransportquisedéplaceaveclégèretéetd’oùilpeutempoignerDavid(verset17)pourl’amenerenlieusûr?

Ontrouveégalementcegenred’histoiredansPsaumes18,oùDavidentonneunchantderemerciementqu’iladresseà"Dieu"pourl’avoirsauvédesmainsdesesennemis.

Il décrit son arrivée et, après l’habituelle succession d’événements quiaccompagnetoujourslamanifestationdesoncharcéleste,précise(verset11):

Leverbe[dah] indiqueundéplacementaérien très rapidede type"flèche"ou "oiseau rapace", et nous remarquerons encore une fois qu’il serait pour lemoinscurieuxd’imaginerun"Dieu"monteràcalifourchonsurunangepoursefairetransporter...

L’imagedeYahvéenvol estpour la seconde fois associée au[ruàch] quiparaît servir de point de référence visuel à l’observateur. On se demandecomment les auteurs de laBible pourraient avoir inventé une telle scène, euxqui, si l’onencroit la tradition religieuse,avaientpourobjectifde fairevaloirauprès des fidèles l’image d’un "Dieu" unique, universel, spirituel ettranscendant.

Le rabbin Matityahu Clark, en présentant la racine רכב [karav] dans sonEtymologicalDictionary...l08, cite expressément le Psaume80 2 et attribue aumot [kerubìm], sur lequel Yahvé est encore une fois dépeint "assis", lasignificationsuivante:"VehicleforGod’spresence”,c’est-à-dire"VéhiculepourlaprésencedeDieu".

Cette description répétée de Yahvé à califourchon sur le Chérubin nousdonne une image très semblable à la sculpture qui se trouve dans le Muséearchéologique d’Istanbul et que nous reproduisons ici :

L’objetenquestionaétédécouvertdans lavilledeToprakkale,quiportaitdansl’antiquitélenomdeTuspaetétaitsituéedansl’estdelaTurquie.

Cette sculpture en argile remonte à quelque 3 000 ans et estapproximativement longuede22-23cm, largede9cmethautede8cm.Ellesemblevraimentreprésenterunpetitvéhiculespatial,lepiloteétantassiscomme

s’il était à cheval. Sa partie postérieure comporte ce qui pourrait être undispositifdepropulsiondontnousparleronsplusloin.

Nous ne pouvons certes pas vraiment savoir si l’Elohìm de David sedéplaçait sur un véhicule comme celui-ci ou du même type, mais lacorrespondanceentrecettesculptureetladescriptionquefournissent2S22etPs 18 8-16 nous rend extrêmement curieux : il est plutôt évident que cettenavette monoplace corresponde bien plus aux versets bibliques que lesreprésentations d’un Chérubin vu comme un être spirituel avec de longscheveux éventuellement blonds, vêtu d’une longue tunique blanche et pourvud’ailesauxplumessoyeuses.

Concernant cette narration, nous regrettons quant à nous la disparition(accidentelleouvoulue?)dudocumentLeLivredesGuerresdeYahvé.Celivreest cité dans les versets 14-15 deNombres21, qui en rapportent un très brefextrait:"VahebenSoufaetlestorrentsdel’Arnon,etlespentesdestorrentsquis’inclinentverslesited’Arets’adossentàlafrontière/auterritoiredeMoab".

La précision de cette description territoriale très brève nous laisse penserqu’une grande quantité d’informations concrètes quant aux instruments etmodalités dont usait cet Elohìm pour combattre auraient été pour nous d’uninestimable intérêt.On aurait peut-être puy trouver des correspondances aveclesrécitsdeVi-manaquecomportentdestexteshindouscommeleRāmāyana,leMahābhārata,leVaimānika-Shāstra,lesPurana,leBhagaravata...maisc’estlàunetâcheimpossibleenl’étatactueldeschoses.

Ilnenousresteplusqu’àformulerl’espoirquedansunfuturmoinssoumisà des dogmes limitant la recherche, ce texte émerge à nouveau d’unequelconquebibliothèqueoùonl’auraéventuellementenfoui.

Le passage que nous venons d’examiner nous a fourni un nouvel élémentdescriptif selon lequel le Chérubin serait "quelque chose" susceptible d’êtreutilisépoursedéplacerdanslesairs,etsurlequelonseraitassis(àcalifourchon?).

Prolongeons maintenant notre liste des caractéristiques propres auxChérubins : • il sont reliés à une lame brûlante et tournoyante ; • ils peuventatteindre des dimensions considérables ; • il disposent d’éléments ayant desfonctions distinctes : couvrir et voler ; • ils représentent "quelque chose" oùl’Elohìm se pose, s’assoit et se tient ; • ils sont quelque chose qui peut êtreindépendantdelastructureprincipale/ruàch/,[kevòd],chardeYahvé;•ilssont"quelquechose"surlequell’Elohìmpeutmonteràcalifourchonetdontilsesertpourvoler.ÉzéchielEzéchiel(nomquisignifie"Elestfort")naquitauxenvironsdel’an

620av.J.-C.etbienqu’appartenantàunefamillesacerdotale,ilexerçaenqualité

deprophète[navi],c’est-à-diredeporte-paroledeYahvé...DéportéenBabylonieen597av.J.-C.,ils’établitdanslevillagedeTel-Aviv,surlefleuveKebar/Kevar.Samissionentantqueprophèteavaitpourobjectifderendrel’espoiraupeupleenexil.Aprèsqu’ileûtétépunipouridolâtrie,lemomentseraitrevenuderefonderIsraëlàpartirdesrenaissancesdelavillesaintede

JérusalemetduTemple.Les documents concernant sa vie sont peu nombreux et son activité fut

probablement très contrastée. Nous savons en effet qu’il jouissait d’un grandprestige, car les anciens du peuple s’adressaient souvent à lui pour gérer desaffaires importantes,même s’ils ne comprenaient parfois pas le contenude saprédicationoudécidaientcarrémentdenepassefieràlui.

Pouraiguillonnersesauditeurs,Ezéchielaccomplissaitsouventdesactionsfortementsymboliques.Ilmangeaitdupaincuitavecdesexcréments, ilrestaitcouchédurantdelonguespériodessurunseulcôtéducorps,ils’attachaitavecdescordesetsecoupaitlescheveuxavecuneépée...

Cinqansavantsonexil, ileutlavisiondécritedanslepremierchapitredulivrequiportesonnom.Ilvitlechar[ruàch]del’Elohìmarriverdunorddansungrandventdetempête,environnédefeuetd’unenuée.

Toutaulongdesavision,ildécritégalementdesêtresqu’ildéfinitcomme"dotésdevie"quisontpositionnéssousunepartiecentraleetdontl’aspectestlesuivant(nousrapportonsicicepassaged’Ez15-17sansletextehébraïquepouren alléger la lecture,mais toujours en respectant l’original) : • "leurs faces etleursailesétaientséparéesparlehaut";•"chacunenavaitdeuxjointesl’uneàl’autreetdeuxcouvrantleurcorps";•"chacunavançaitendirectiondesaface(partieantérieure),verslàoùlevent[ruàch]lesfaisaitaller";•"ilsallaientetnese tournaient pas dans leurmarche" ; • "et ressemblance (forme) des vivants,leurapparencecommebrasdefeubrûlantscommeapparencedetorchesallantenavantetenarrièreentre lesvivants" ; •"et le feuavaitsplendeuretdufeusortant(sortait)deséclairs";•"et lesvivantscouriret revenir(zigzaguerdanstouteslesdirections)commelavisiondel’éclair";•"etuneroueàterreprèsde(ducôtéde)desvivantsdevant leursquatre faces (parties antérieures)" ; • "etaspect des roues et leurs structures commeœil deTharsis (brillance de pierreprécieuse, chrysolithe)" ; • "et une ressemble aux quatre autres" ; • "et leurapparenceetleursstructurescomme(si)laroueétaitaumilieudelaroue(uneroue à l’intérieur d’une autre)" ; • "dans leur marche, elles allaient vers lesquatrecôtés(directions)";•"ellesnesetournaientpasdansleurmarche".

Onpréciserapourl’instantqueletextebibliquenouspermetdecomprendrequ’ilnes’agitpasd’unrêve.Ézéchielditexpressémentsetrouversurlarivedufleuve(Ez11):ilfaitjourettoutcommenceavec"quelquechose"d’impétueux

quivientd’unedirectionbiendéfinie,lenord.Nousnotonsenoutrelebesoin,confinantpresqueàl’obsession,derépéter

queces"vivants"sedéplaçaientdanstouteslesdirectionssansavoirlanécessitéde se tourner, c’est-à-direde rouler commedes charsde transport normaux leferaient naturellement. Cela était de toute évidence d’une telle étrangeté queceluiquiassistaitàl’événementenrestaitfrappé.

Maisl’étrangeténes’arrêtepaslà–quelelecteurnes’inquiètenéanmoinspasdesdifficultésqu’ilpourraitrencontreràcomprendrecettedescriptionetcesmouvements:l’ensembleserarésumédefaçonclaireetsynthétiqueautermedecechapitre.

Poursuivons notre lecture (Ez1 18) : • "Et leurs supports et leur grandeur(hauteur)" ; • "et les supports des quatre roues étaient remplis d’yeux toutautour".

Ces supports devaient résolument sembler imposants, tous les quatreétantdotés sur leur pourtour de ce que le prophète appelle des "yeux", que nousdéfinirions comme des "hublots" pour être certains de ne pas abuser de notreimagination.

Onnousdécritensuite,danslesversets19-21,lamanièredontces"vivants"se déplacent : • "Et (quand) les vivants avançaient les roues près d’euxavançaient" ; • "et (quand) les vivants se soulevaient de terre les roues sesoulevaient" ; • "vers là (où) le vent voulait aller ils allaient là (où) le ventallait".

•"etlesrouessesoulevaientàleurscôtés(aveceux)puisqueleventdelavie(vivants)étaitdans(avec)leursroues";•"en(quand)ilsavançaientellesavançaienteten(quand)ilsrestaient(ilss’arrêtaient)ellesrestaient(elless’arrêtaient)";•"et(quand)ilssesoulevaientdeterrelesrouessesoulevaientàcôtéd’eux(aveceux)";•"puisqueleventdelavie(vivants)étaitdans(avec)lesroues".

Il y a donc des roues qui se meuvent avec la totalité de ce que nousidentifions aumieux comme un "objet". Elles sont étroitement associées à cequenousidentifionsaumieuxcommedes"vivants";etnonseulementceux-cisedéplacent-ilsavecelles,maisilss’élèventets’abaissentenvol!Onpeutêtrecertain que s’il ne s’agissait pas de la Bible, personne n’aurait la moindredifficultéàyvoirladescriptiond’unobjetmécanique!

Poursuivant son récit, Ézéchiel nous narre que cet objet volant – un êtreayantl’apparenced’unhommeestassisdanslacoupole–réapparaîtlejouroùYahvélesoulèvepourl’emmenerdanslavilledeJérusalemauseuildelaporteinternequigardeleseptentrion(Ez83).

C’est dans ces circonstances qu’apparaissent des individus opérant sous le

commandementdeYahvé.Ilyalàsixhommesavecaumilieud’euxunhommevêtudelinquiportel’encrierduscribe.Ilsontleposted’inspecteurschargésdeconstater toutes les abominations commises par le peuple et par les prêtres...(Nousne rapporteronspas ici l’ensembledu récit, tout lecteurbiendisposé letrouveradans les chapitres1-9du livred’Ézéchiel).Cequinous intéresse ici,c’est la façon dont Ézéchiel définit ces "vivants" dotés d’extrémités quis’ouvrent, de supportsde roues, de roues insérées lesunesdans lesautres, etsurtoutdecetypedemouvementhorizontaletverticaltrèsparticulierquenousvenonsjustedevoir.

Ezéchielcontinuesonrécit(Ez101):"Jeregardai:voicique...

...commepierredesaphiravecapparencesemblableàuntrône...".Dans la traduction du chapitre 1, on lisait que les "vivants" se trouvaient

souslapartiecentraledel’objetvolantmunid’unecoupole.Nousapprenonsàprésentquecettecoupoleétaittransparenteetqu’onpouvaitainsivoiràtraverselleuntrône/siègefaitd’unmatériaubrillant,maiscequ’onpeutavanttoutlireencoreunefois,c’estquecettecoupoleétaitplacée"sur"lesChérubins!

Arrivéàcepoint,iln’yaselonnousplusdedoutepossible: les"vivants"avec des roues, des supports de roues, des structures pour se poser au sol etautres, représentent les כרבים [keruvìm]. Une situation que nous avons déjàobservée dans les pages précédentes et qui sera confirmée par Ezéchiel lui-même, comme nous allons bientôt le voir. Nous savions déjà que Yahvés’"asseyait" sur les Chérubins, mais Ezéchiel nous révèle ici une autreparticularité : c’était le char des Elohìm lui-même qui se posait sur lesChérubins!Lepersonnageassissurletrônequel’onvoitàtraverslacoupoledonneunordreàl’hommevêtudelinentréenscènedanslechapitre9(Ez102)

:

CetordrenousconfirmequelesChérubinsontdesrouesetqu’ilyaentrecelles-ci un espaceà l’intérieur duquel un individupeut entrerpour ymenerdesactionsquinenousintéressentpourl’instantpasdirectement.

On nous raconte dans le verset suivant que les Chérubins vont ensuiteprendrepositionsurladroiteduTempleetquelanuéeemplitlacourintérieure

(souvenons-nousquelascènesedérouleàJérusalem).•Ques’était-ilpassé?•D’oùprovenaitcettenuée?Ezéchiel nous donne quelques éclaircissements (Ez 10 4) :

"...le Temple se remplit de la nuée et la cour s’était emplie de l’éclat du[kevòd]deYahvé."

Voici donc l’explication du prophète : le [kevòd] est positionné sur lesChérubins, s’élève,dépasse laprotection (le seuil)duTempleet sedéplaceàl’intérieurdelacourpendantqu’unenuéeenveloppeleTemplelui-même.

On peut non seulement voir ce déplacement conséquent, mais ceux quin’ontpaslapossibilitédelevoirpeuventaussil’entendre,eneffet(Ez105):

Iln’yaainsipasqu’Ézéchielàvoircequisepassedanslacourintérieure,étant donné que quelqu’un qui se serait trouvé dans la cour extérieure auraitégalemententendulebruitproduitparlesChérubins.

Lesversets6-8dépeignentcequefaitl’individuvêtudelinentrelesrouesdesChérubins.Lesversets9à12réitèrentcettedescriptionqueleprophètejugeimportantedesouligner,notammentpourcequiestdesparticularitésquisuivent(commenous l’avons fait plus haut, nous nous passerons de l’hébreu pour enfaciliterlalecture):•"et jevisetvoiciquatre rouesàcôtédesChérubins" ; •"uneroueàcôtéd’unChérubin" ;•"etuneroueàcôtéd’unChérubin" ; •"etapparencedesrouescommel’œild’unepierredeTharsis";•"etleurapparenceressemblanced’uneauxquatre(ellesétaientsemblables)";.

•"commeque(si)était(fut)laroueaumilieudelaroue";•"àleursquatreroues(chacunavaitsaroue)".

Concernantcequ’ilavaitentendu,ilnousinformepourfinirque(Ez1013):

Cette précision du prophète paraît étrange, voire éventuellement inutile :désignerlesrouesparletermede"cercle"représenteeneffetunerépétitionquin’apasdesens.

Mais cela n’en est pas une si nous considérons le sens du vocable גלגל[galgal],quidésigneune"rotationrapide":ils’agissaitderouesquitournaientrapidement,commedanslecasd’uneturbine!!!

Si nous voulions adapter ce que désigne lemot [galgal] à la terminologiepropre aux roues, nous pourrions définir celles-ci comme des "turbines" sansqu’il soit nécessaire de faire de grands efforts d’imagination (comme pourl’illustrationprécédente).

• Peut-être s’agit-il ici des lames flamboyantes et tournoyantes quenousavonsvuesdansGenèse3?

•Constituaient-ellesalorslesystèmedepropulsiondesChérubins surlequelétaitposéle[kevòd]deYahvételquenousl’avonsvu?

Ilnes’agitpaslàdedivagations:laquestionestlégitimesionlitlesversets

quisuivent(Ez1015):Ézéchielanticipepourl’instantcequ’ilvabientôtconfirmer.La"chose"vue

sur le fleuve (chapitre1) avec les "vivants"n’était autrequecellequ’il revoitmaintenant avec les Chérubins. Tout de suite après, il relève encore une foisque... (versets 16-18) : • "en (quand) lesChérubins avançaient" ; • "les rouesavançaientàcôtéd’eux";•"eten(quand)lesChérubinsdéployaientleursailespours’éleverdeterre"; •"les rouesnes’écartaientpasellesdemeuraientprèsd’eux (elles ne s’éloignaient pas)" ; • "en (quand) ils s’arrêtaient elless’arrêtaient";•"et(quand)ilss’élevaient,elless’élevaientaveceux".

Jusqu’à cette surprenante description, qui confirme ce que nous avonsinterprété jusqu’ici (versets 18 et 19) :

Cedevaitêtrelàunaspecttrèsimportantpourqu’ÉzéchielsoulignedenouveauquelesrouesfaisaientpartieintégrantedesChérubinsetqu’ellesenétaientsolidaireslorsqu’ilsbougeaient.

L’actionsepoursuit:

Le[kevòd]de l’Elohìm,qui s’était soulevédans leverset4pour seposerdanslacourintérieureduTemple,s’élèveàprésent,passeleseuil,lequitteetrevientseposersurlesChérubinsenattenteàproximitédelaporteorientaleduTemple.

Nousapprenonsdansleverset20qu’Ézéchieln’avaitpasbiencompriscequ’ilavaitvudans lechapitre1deson livre.Aprèsavoirassistéàcette suited’événements,ilesteneffetleseulàpouvoiraffirmerquelesêtresqu’ilavaitvus sur les bords du fleuve Kevar sont là, et :

C’estàcemoment-làqu’ilcomprendqueles"vivants"sontlesChérubins,unedécouvertedontnoussommeségalementsurpris!

Les"vivants"surlesquelslesexégètesontplanchédurantdessièclespour

tenter d’en définir la forme et la substance sous des angles allégorique,métaphorique,mythique,ésotériqueetautres,sontenréalitécesChérubinsquinousoccupentetquenousvoyonsapparaîtreicisousuneformedeplusenplusprécise!

Arrivé à ce point et ayant réalisé ses desseins, Yahvé s’en va avec lastructure volante entièrement recomposée, non sans avoir proférémenaces etpromesses (Ez 11 22-23) :

Un scénario filmique lui-même pourrait difficilement donner des détailspluscirconstanciésquantàladescriptiondecettemanœuvre;l’ElohìmprendainsisonenvolaveclemoyendetransportdesChérubinsaucomplet,quittelavilleetvaseplacersurlahauteursituéeimmédiatementàl’est.Lascènequenousavonssouslesyeuxestonnepeutplusclaireetneréclamepasd’autrescommentaires!

L’histoire, pour être complète, comporte encore un voyage en Chaldée àborddu[ruàch]ettrouveenfinsonultimeépiloguedansleverset24duchapitre11, lequel se passe d’explications :

Listecomplètedeleurscaractéristiques

Les passages bibliques que nous avons examinés peuvent avoir généré

quelqueconfusionchezlelecteur,maisilétaitnécessairedelesprésentersousunaspectconcret.

Reprenant ici les choses en main, nous allons compléter l’ensemble descaractéristiquesquenousavonsdécouvertesàmesurequenousexaminionscesdifférentspassages.

Pourconclure,lesכרבים[keruvìm/kerubìm]...:•sontreliésàdeslamesflamboyantes/cerclesquitournentrapidement(Gn321-24,Ez109-12);•sontreprésentéscommeayantdesdimensionsconsidérables(1R624);•peuvent(ilsdoivent?)êtretransportésavecuncharréaliséspécialementàceteffetquandilsnesemeuventpasdefaçonautonome(1Ch2818);•ontdesrouesquipeuventavancerdanstouteslesdirectionssanstourner,restant toujoursuniespar leur structure au restede l’objet volant (Ez1016-18), et ont aussi une partie centrale circulaire qui a un mouvementrotatif/deturbinerapide(Ez1013);•ontsouseuxsuffisammentd’espacepourunepersonnequandilssontreliésauchardeYahvé(Ez102);•sontdotésdestructuresquicouvrentetprotègentquandellessont repliées,etservent à voler quand elles sont en position ouverte (Ez 10 5-19) ; •émettentensedéplaçantunbruitqu’onentendde loin (Ez105) ;•sont"quelque chose" où l’Elohìm se pose, s’assoit, se tient en se mettant àcalifourchonpourvoler(1Sam44,2Sam62;2Sam2210-11,7Ch136,1Ch2818,etc.);•semeuventreliésau[kevôd,ruàch]del’Elohìmmaiségalement de façon indépendante, comme cela transparaît desdéplacementssuccessifsàJérusalemquiontsuivi(Ez810-11):ilssontlàenmêmetempsquelechardel’Elohìm;ilsseplacentàdroiteduTemplependantquelechars’élèvepourprendreplaceàl’intérieur;ilsproduisentunbruitqu’entendraitquelqu’unquinepeutlesvoirdelacourextérieure;quand le char revient vers eux, ils déploient leurs ailes et s’élèvent ;l’ensembledelastructuresortduTempleetseplaceàsaporteorientale,d’où il s’élève à nouveau pour quitter la ville et atterrir sur la hauteursituéeàl’estdecettehabitation.

Desquestionsjustifiées

Souvenons-nousencoreunefoisquenotreobjectifn’estpasdedéfinir"dansl’absolu"s’ilexisteoupasdespersonnagesangéliques,maisplutôtd’envérifierl’existence dans l’Ancien Testament, ainsi que la description qui en est faite

pour la comparer à ce que contient en général la tradition religieuse etspiritualiste.

Ayant fait cette précision, nous dirons que l’ensemble des données quiémaillent les différents passages bibliques analysés génère des questionsauxquelleschacunpourrarépondrecommeillesouhaitera:•Leursailessont-elleslesymboledureposdanslacontemplationcommedelacapacitédel’espritàs’éleverjusqu’àentendrelavoixdeDieu?

•Transmettent-ilsàl’hommelanotiondesurnaturel?Nos principales questions étant : • Peut-on raisonnablement les inscrire

dans une hiérarchie "angélique" constituée d’entités considérées comme"spirituelles"?

• Sont-ils dotés des caractéristiques que le Catéchisme de l’ ÉgliseCatholiqueleurattribue,celle-ciétablissantcommeVéritédeFoique:"(330)Entantquecréaturespurementspirituelles,ilsontl’intelligenceetlavolonté:ce sontdescréaturespersonnelles et immortelles. Ilsdépassent enperfectiontouteslescréaturesvisibles.Entémoignel’éclatdeleurgloire"...?

"La vérité et l’originalité trouveraient plus facilement leur place dans lemonde,siceuxquinesontpascapablesde lesmanifesterneconspiraientpasd’uncommunaccordpourqu’ellesnevoientpaslejour."

ArthurSchopenhauer

berìt-ha-aròn]כרביםארוןהברית12kerubìm]LesChérubinsdel’Arche

d’AllianceLesChérubinsmentionnésdanslelivredel’Exodeméritentuntraitement

particulier,carleurspositionetfonctionadoptentunmodedifférentdeceluiquenousavonsvudanslechapitrequiprécède.Nousnoustrouvonsicidevantdesélémentsspécifiquesquinécessitentd’êtreétudiésàpart.

Ce sont trois structures qui entrent en effet enjeu. Elles sont étroitementassociées,autantdans l’espacequedepar leursfonctions.Cequiressortde lalecturedutexte,c’estquecedernieraspectdépenddupremier,étantdonnéquelafonctionnalitédel’ensemblesembledéterminéeparlepositionnementcorrectdes:1.Arched’Alliance:הבריתארון[berit-ha-aròn]

2.Propitiatoire:כפרת[kapporèt]3.Chérubins:כרבים[kerubìm]

1.L’Arched’Alliance

DansExode25 10-16,Yahvédonnedes indicationsprécises àMoïsepourfabriqueruncoffredontlebutseradeconteniretdeconserverlaעדות[edùt],le"témoignage", que l’Elohìm donnera lui-même àMoïse et que l’on considèretoujourscommel’ensembledesnormesdictéespar"Dieu".

LeDeutéronome101-5affirmeexpressémentqu’ilabritaitlesTablesdelaLoi.

Lesindicationsconcernantsaréalisationsupposaientqu’elledevaitêtre...:•construite en bois d’acacia ; • longue de 2,5 coudées, large de 1,5 coudée ethaute de 1,5 coudée (approximativement 112,5 x 67,7 x 67,5 cm selon notremesuredécimale);•recouverted’orpurautantàl’intérieurqu’àl’extérieur,etégalement entourée d’une bordure en or au niveau de la partie supérieure ; •dotée au niveau de ses quatre pieds d’autant d’anneaux d’or, deux de chaquecôtédel’ensemble,danslesquelsonintroduisaitdeuxbarresd’acaciaquiétaient

utiliséespourletransportetnedevaientjamaisêtreretiréesdesanneaux.Tellessontlesinstructionsfournies:onnepourras’empêcherderemarquer

l’étrangeattituded’un"Dieu"dontlesdescriptionstrèsdétailléestrahissentsonsouci de la façon dont unmobilier et des accessoires destinés au culte serontconstruits.

• Pourquoi était-il fondamental que cet objet-là, de même que les autres,soientsfaitsselonuneconfigurationparticulière,avecdesmesures,desformesetdesmatériauxparfaitementdéfinis?

YahvérecommandeaumoinstroisfoisàMoïsedesuivrefidèlementleתבנית[tavnit],"projet,dessin,modèle",qu’il luiamontrésur lamontagne(Ex259,2540).

LaBibleesticiéloquenteetneprovoquepaslemoindredoute.Lorsd’unedeleursrencontressurlamontagne,domiciledel’Elohìm,cedernieraproduitàMoïseunereprésentationprécise(dessinetmodèle)decequidevaitêtreréalisé!

Onn’imagineguère,d’aprèsletexte,qu’ilsefûtagid’unevision,d’unrêve,d’une révélation ou autre. L’instantanéité du récit nous donne clairement lesentiment que Moïse a pu/dû consulter et examiner sur la montagne unmodèle/dessinprécis,oùfiguraientégalementdesmesures.

C’estlàunélémentquiréapparaitrabientôtàtraverslatraductiond’untermequi,commenousleverrons,nousrenverraaucaractère typiquement techniquedesindicationsconcernantlemobilieretautresaccessoires.

2.LePropitiatoire

Les instructionsdeYahvé sepoursuiventaveccet autreélémentqu’est ledeserviretl’Archesurplacéêtredevraqui"propitiatoire",le,[kapporèt]כפרתsupportauxChérubins.

Ildevraavoirlesmêmeslongueuretlargeurquel’Archeetdevraégalementêtreentièrementréaliséenorpur.

Ce vocable hébraïque est normalement traduit par le terme français"propitiatoire",maislesenspremierdesaracinerenvoieaufaitde"couvriretprotéger".

Nous pourrions dans un premier temps être autorisés à penser qu’ils’agissaitdelacouverture(couvercle)del’Archeetquecelle-ciaitensuite,parextensiondesens,adoptélafonctionqu’onluiconnaîtgénéralement,cellede

"couvrir les péchés", au sens de "remettre les fautes", ou que cela soitégalement laconséquencedesacrificespropitiateurs,à l’instardeceuxqu’onaccomplit dans le rite solennel de l’expiation, annuellement célébré par leGrandprêtre(Lv1614-15).

Mais si l’onexcepte toutes les interprétationsetattributionsqui s’ensontsuivies,sonbutainitialementétéexpliquéparYahvélui-mêmedemanièretrèsprécise,commenousallonsbientôtlevoir.

3.LesChérubins

L’Elohìm ordonne à Moïse (Ex 25 18-20) :

Dans le verset suivant, Yahvé précise à nouveau que les deux Chérubinsdoivent se trouver aux extrémités – c’était à l’évidence une particularitétechnique importante –, puis il poursuit :

Estderechefclairement indiquée, ici, la fonction fondamentaleassociéeau

vocableכנף[kanàf],toujourstraduitpar"ailes".Ces extrémités "se déploient" pour "couvrir et protéger" : "Cover and

concealfromview,covering,protecting"précisel’EtymologicalDictionary...109déjàcité.

LesdeuxChérubins sont très certainement placés l’un en facede l’autre :noussoulèveronsnéanmoins laquestionde leurpositionnementparrapportaupropitiatoire.Lestraductionsbibliquesetlesreprésentationsiconographiquesdel’ArchemettenttoutesinvariablementlesChérubins"sur"lepropitiatoire,maisle texte n’est pas explicite à ce propos.Onydit en effet que ceux-ci : • sontplacés"auxextrémités"dupropitiatoire;•sonttournés"vers"lepropitiatoire;•etleursailessedéploientpourlerecouvrir.

ChosequiestégalementrépétéedansExode377-9:•ilfitdeuxChérubinsauxextrémitésdupropitiatoire;•ilfitunChérubin"àl’unedesextrémités"etl’autre Chérubin "à l’une des extrémités" du propitiatoire (à savoir un pourchaqueextrémité);•lesChérubinsseprésentaient"déployantleursailesverslehaut";•lesChérubinsseprésentaient"recouvrantlepropitiatoiredeleursailes"; • les Chérubins étaient placés l’un en face de l’autre ; • les faces (partiesfrontales)desChérubinssonttournées"vers"lepropitiatoire.

Nousnepouvonspar conséquent pas être certainsque cesdeux structuresétaientplacéessurlecouvercle.Auvudelafonctionexercéeparle[kevòd]quenousévoquionsdanslechapitreprécédent,nousserionstentésdepenserqu’ilspourraientenréalitéavoirunepositionexterneparrapportaupropitiatoire;cesontavanttoutlesparolesdeYahvé,quenousallonsbientôtexaminer,quivontnousfairepencherdanscesens.

L’ensemble – propitiatoire et Chérubins – a fait l’objet de nombreusesinterprétationssymboliques.Celles-cipeuventserésumeràlafonctionsupposéedemanifestation de la présence spirituelle de "Dieu". Il s’agissait ainsi d’uneespècederésidencevirtuellecenséeperpétuerlesensdeplénitudedivine,lequelperdurera toujours, même quand Moïse ne sera plus là pour servird’intermédiaireetdeporte-parole.

Dansl’undesespassagescependant,l’Exodeendonneunedescriptionquiparaît manifestement plus fonctionnelle. Celle-ci ne justifie guère uneinterprétation symboliquede ce type, pas plus qu’elle nemet l’accent sur sonemploiàdesfinsexpiatoires.

C’est Yahvé qui explique lui-même à Moïse l’utilisation qu’il compte en

faire(Ex2522):

Il lui dit également [dibbarti itchà], c’est-à-dire "je parlerai avec toi" : lepropitiatoireavaitdecefaitpourbutdepermettrelarencontreentrel’ElohìmetMoïse, ainsi que leur échange. Nous sommes donc en présence d’un lieuphysiqueoùuncontact s’établit,commed’unobjetpar l’intermédiaire duquelonparle.

En lisant ce passage, nous constatons que ce "Dieu" a besoin decommuniquer"verbalement"avecMoïse:ils’exprimeaveclavoixetdansunelanguequecederniercomprend,etce,parl’intermédiaired’unappareildontlafabricationdevaitsuivredesrèglesprécises.

Maisonsedemandealors:•Pourquoidonc?Sepeut-ilqu’iln’eûtsinonpasfonctionné?

•Pourquoi"Dieu"aurait-ildûseservird’uninstrumentpourécouterlavoixdesoninterlocuteuretpourdonnersesordres?

•Commentsefait-ilquel’êtresuprêmeaitbesoind’unappareilphysique?

•S’agissait-ild’unauthentiquesystèmepermettantd’émettreetderecevoir?

Impossibledelesavoiraveccertitude,maiscequ’onpeutdiresanshésiter,c’estqu’uncontactde typepsychique/spirituel/médiumniquen’exigeraitninejustifierait une telleprécisionmécanique,voireyverrait trèsprobablementunobstacle.

C’esteneffettrèsprécisémentDieului-mêmequiditparleràMoïse(Nb12

8) :

Ils se parlent donc en personne etMoïse voit son Elohìm de ses propresyeux!

Le rabbin Moshé Levine affirme dans son ouvrage, Le Tabernacle110, sefondantsurlerécitbiblique,quel’Archepeutêtreassimiléeàuncondensateurélectriqueconstituédedeuxarmatures(enorendedansetau-dehors)séparéesparundiélectrique(leboisinterne).

Elleétaiteneffetconstituée,commenousl’avonsvu,detroiséléments111:•unefeuilleintérieureenorpur,quenoussavonsêtreunexcellentconducteur;•une couche intermédiaire en bois d’acacia, qui sert d’isolant et résiste àl’humidité en garantissant ainsi une grande longévité ; • une couche d’orsupplémentaireentantquerevêtementextérieur.

Pourladéplacer,lesLévites–lesseulsautorisésàlefaire–passaientdeuxbarresdoréesdanslesanneaux,etellepouvaitainsisedéchargersansdangerenétantposéeausol,quijouaitlerôled’uneprisedeterrenaturelle.

Uncondensateursemblableauraitégalementétéenmesured’accumulerdesquantitésconsidérablesd’uneénergiestatiqueutilisabledediversesmanières,etmêmesouventdangereusesielleseretrouvaitentrelesmainsdequelqu’unquienignoraitlescaractéristiquesetleseffets.

C’est le malheureux Uzza qui l’expérimenta à ses dépens, lui qui osa latoucher pendant qu’on la transportait, mourant ainsi foudroyé. Cela frappa etterrorisa tellementDavid qu’il refusa de transférer l’Arche chez lui, la faisantamenerchezObed-ÉdomàGat(2S62-11).

Dans Jos 3 4, il est recommandé au peuple de s’en tenir éloigné d’unedistancede2000coudées,unedistancevéritablementconsidérablepuisqu’elleéquivautàpeuprèsàunkilomètre.Dansde tellescirconstances, les ailes desdeuxChérubinspourraient fairepenseràdeuxélectrodesayantpour fonctionde décharger l’électricité statique accumulée par le condensateur, ou alors àdesantennesassociéesaudispositifdetransmission.

Il ne s’agit évidemment pas là de certitudes, sauf que la description quenous avons de toute cette structure nous inciterait encore une fois à penserqu’on ne saurait strictement considérer les Chérubins comme des êtresspirituelsdotésd’unepersonnalitépropreainsiquedetouteslescaractéristiques–décritesprécédemment–qu’aforgéeslatraditionreligieuse.

Deuxclefsdelecturepossibles

Entre les Chérubins décrits dans le chapitre précédent et ceux qui sontassociés à l’Arche, on peut noter que ces derniers affichent deux différencesessentielles:1.lesailesneserventpasàvoler,maisuniquementàcouvrir.

2. les roues ne sont jamais citées, alors qu’elles représentent aucontraire un élément important dans les rencontres d’Ezéchiel avec le[kevòd],associéesàtouteslesmanifestationsquiaccompagnenttoujourssonarrivée.

•Appartiennent-ilsparconséquentàlamêmecatégoried’objetsoud’êtres?

Le manque de certitudes nous contraint par conséquent à formulerdifférentesclefsdelecturepossibles.

Premièrehypothèse

ConcernantlechardeYahvé,nousrelevonsunecorrespondancedontnoustrouvonsdesallusionsdansdesversetsdéjàexaminés,oùl’ElohìmditàMoïsequ’illuiparlerade"dessus"lepropitiatoirequisetrouve:

Examinons dans Exode 40 34-36 le lien entre "se trouver avec lesChérubins" et tout ce qui a été analysé dans le précédent chapitre quant à larelationentrelesChérubinsetle[kevòd]dupointdevuedelastructure:onydécrit l’une des descentes effectuées par Yahvé dans la tente où se trouvel’Archeavectoutessesannexes.

Nousylisonsque:Le [kevôd] arrive précédé de la nuée qui accompagne toujours ses

déplacementsetremplitletabernacle,àsavoirlesaintdusaintdutemple/dela

tente,celleoùsetrouvel’ArcheavecsesChérubins.On précise en outre dans le verset suivant (35) que Moïse n’a en la

circonstancepaspuentrerdansletabernacle,carilétaitoccupéparle[kevod],ce qui n’est pas unmince indice !Nous savons en effet que la proximité du[kevôd]étaitmortelle,etnousavonsprécédemmentvulesprécautionsquedoitprendreYahvépourqueMoïsenemeurepasaumomentoùildécidedeleluimontrerdeprès112.

Ainsi,le[kevòd]n’étaitpasdansletabernaclelorsqu’ilsseparlaient:Yahvéyétaitprésentenpersonneetilsseretrouvaientfaceàfacelorsdurendez-vous.

Nousrelèveronsaupassagequecettemanifestation"divine"sefaisaitsousla formed’unenuéedescendante le jour,et souscelled’un feu trèsbrillant lanuit,cequiserauneconstantetoutaulongdelapérégrinationdansledésert(cf.Ex337-11,Nb128&915etsuiv.:1011-12,125&1414).

———

Respecterlesmodesetlestemps

Danslechapitredédiéauxmodalitésàsuivrepourlaproductiondes"odeursrelaxantes/calmantes" destinées à l’Elohìm, nous avons rapporté dans unencadré l’histoire des deux fils d’Aaron tués pour ne pas avoir respecté lesmodesdepréparationdessubstancesodorantes.

Maisilfautsavoirqu’au-delàdesmodalités,ilétaitégalementfondamentalde respecter les temps : nous venons juste de voir que le livre de l’Exodesouligne qu’ow ne devait pas entrer dans le Temple quand l’Elohìm s’yprésentait,étantdonnéqu’onrisquaitdemourir.

Pourconfirmerunenouvellefoislaréalitétrèsconcrètedecedanger,nousavonsiciunpassagedanslequelYahvérappellelui-mêmeunetellechose.

Lévitique161etsuiv.Le chapitre s’ouvre sur le rappel des deux jeunes morts suite à la

présentationde leuroffrande,etsepoursuitavecunesériededispositionsqueYahvéestentraindetransmettreàMoïse.

Lapremièred’entreellesestvraimentimportante;Moïsedoiteneffetdireà

Aron(Lv162):L’indicationestclaire:siAaronneveutpascourirlerisquedemourir,il

doitéviterd’entrerdanslesaintdusaintduTempleàn’importequelmoment.Ilpeutseulementlefairedansdescirconstancesbienprécises,cars’ilsetrouveparmalheurdansleקדש[,kodèsc],"partieréservée",aumomentoùYahvéyestprésentavecsonhabituelle"nuée",cettedernièreletue!

LaprésencedecetElohìmaveccequel’onpeutdéfinircommesonappareil– improprement appelé "gloire de Dieu" –, produisait à l’évidence des effetsprécis dans l’espace qui l’entourait. Il fallait ainsi qu’Aaron fût suffisammentavisépournepassetrouverdansleTempleàunmomentinopportun.

Etnousintroduisonsiciunesecondeclefdelecturepossiblepourlamortdesdeux fils d’Aaron, dont nous avons parlé dans l’encadré du chapitre consacréauxElohìmetàl’odeurdechairgrillée.

• Sont-ils tous les deux morts parce qu’ils ont été "tués"volontairement par Yahvé, ou parce qu’ils sont entrés pour amenerl’offrandeaumauvaismoment?

Nous ne pouvons pas le savoir avec certitude, mais l’un de ces aspectssemblenepasfairelemoindredoute:deschosesfaitesaumauvaismomentoudelamauvaisemanièrepouvaientvouscoûterlavie.

———Si,commenousl’avonsproposédanslechapitreprécédent,ils’avéraitque

les כרבים [kerubìm] représentaient une sorte de "support mobile" servant àtransporter Yahvé, nous pourrions alors avoir ici une confirmationsupplémentaire quant au reste d’une structure qui, commedéjà dit, vient d’enhautetseconnecteaux[kerubìm]ensemettantaumilieu.

Secondehypothèse

Nous avons précédemment relevé l’existence de différences importantesentre les deux espèces de Chérubins analysées (ceux d’Ezéchiel et ceux del’Arche). Penchons-nous à présent surnotre seconde hypothèse, qui voit dansl’ensembleArche/propitiatoire/Chérubinsundispositifémetteur-récepteur.

Pour comprendre ce que seraient dans ce cas les Chérubins, nous allonsdevoirfaireuneincursionàAksoum,enÉthiopie.

Mais examinons avant cela ce qui se passait quand Moïse et Aarons’entretenaientavecleurElohìm:nousdécouvrironsainsiqu’ilyavaitd’autresinstrumentsàentrerenscène,demêmequ’uneactivitéspécifique.

Àchaqueétapedelatraverséedudésert,Moïseinstallaitletabernacleàunecertainedistanceducampement:c’étaitunepartiedecequ’onappelaitla"tentede rencontre", la structuredans laquelleonse retiraitpourconsulter l’Elohìm.Quand Moïse sortait pour se rendre au tabernacle, tout le peuple se mettaitdebout,chacundevantsatente,etleregardaitpasserjusqu’àcequ’ilsoitsurleseuildelatentedelarencontre.Lorsqu’ilentraitdansletabernacle,lacolonnedenuéedescendait,seposaitàl’entréedelatenteetc’estàpartirdecemoment-làqu’ilscommençaientàparlerfaceàface.

L’ensembledurituelsupposaitquelespréposésàceserviceeussentrevêtudes habits particuliers, chose que nous n’évoquerons pas ici, ce chapitre étantconsacré aux Chérubins. Nous nous contenterons de mentionner deuxaccessoiresquisontenrelationétroiteavecnotrehypothèsed’uneaccumulationd’énergie et d’un mode de communication que nous qualifierons detechnologique:l’אפד[éphod]etleחשן[choscèn],"pectoral".

C’estdansExode28 6 et suiv. que sont décrits ces objets que la traditionreligieuseatoujoursvouluconsidérercommeunélémentpurementornemental,au pointmême demodifier la traduction d’un certain nombre de termes pourappuyercettethèse.Nousenverronsunexempleplusloin.

TraitanticidusujetdesChérubins,lelecteurcurieuxetbiendisposépourraainsi lire de lui-même les passages mentionnés pour avoir une descriptioncomplètedel’[éphod]etdupectoral.Pourcependantfaciliterlacompréhensionde ce que nous allonsmaintenant dire, nous insérons ci-après la reproductiond’une image réalisée d’après les instructions très précises du rabbin MoshéLevine"113.

Ilestintéressantdenotericiuneparticularitéd’uneimportanceconsidérablequiintroduitlafonctiondecetensembled’accessoires.

Dans les versions traditionnelles, les différents éléments de l’[éphod] sonttoujoursdéfiniscommeétant le fruitd’un"travail artistique",cetteexpressiontraduisantl’ensembledesdeuxtermesחשבetמעשה[maaséetchoscèv]utilisésparl’auteurbiblique.Lestermesenquestionsignifientenrevanchelittéralement

"travail d’un assemblant, œuvre d’un pensant". [Choscèv] est en effet leparticipe du verbe [chascàv] dont le sens est "combiner, mettre ensemble,penser, projeter" : concernant ces deux accessoires, nous sommes doncclairementenprésencedutravaild’untechnicienetnondeceluid’unartiste!

•Pourquoiuntravaildeprécisiontechniqueétait-ildoncnécessaire?Parce que l’[éphod] et le pectoral ne devaient pas être des ornements

destinésàvousembellir:ilsdevaientfonctionner!•Etquellefonctionavaient-ilsalors?Aucuneréponseneseraplusparlanteque ladescriptionpratiquequenous

avonsdans1S23et30.Dans 1 S 23 6 et suiv., David combat les Philistins. Après avoir libéré

l’agglomérationdeQéïla,ils’yinstalle,estrejointparÉbyatar,et...

Nousapprenonsainsiqu’Ébyatarétaitl’undesprêtresautorisésàemmeneretàutiliserceque l’ondéfinira, àdéfautdemeilleureappellation, commeuninstrument qui lui est remis en cette occasion et dont il découvrira bientôtl’utilité.

Saül, le rival deDavid pour le trônede Judée, décide d’assiégerQéïla enpensantfacilementcapturerl’arméeadverse(verset8)commandéeparDavidetcomposéed’àpeuprès600soldats.Davidestinformédecequiestentraindese passer et dit au prêtre Ébyatar (versets 9-10) :

...etquandilacetinstrumentàsadispositionilsemetàparleravecYahvé,à

qui il demande des informations sur ce qu’il avait entendu à propos desintentionsdeSaül.

L’Elohìm confirme que Saül est en marche contre lui. Il sort alors del’agglomérationpoursemettreàl’abridanslescampagnesenvironnantes.

Lesversetssontclairs:DavidparleavecYahvé"seulementaprès"qu’onaitapprochédeluil’[éphod],dontlafonctionétaitparconséquentdepermettrelescommunicationsàdistance.

Nous avons lu dans le verset précédent que cet appareil "était descendu"dans lesmainsd’Ébyatar.Onsedemanderaalorssicen’estpas l’Elohìm lui-mêmequileluiauraitremispourqu’ill’amèneàDavid,lequelavaitl’intentionde communiquer avec son Elohìm dans une situation qui était pour lui trèsrisquée:•Luia-t-ilfourniunémetteur-récepteur?!

Lesversetssuivantsrelatentundialoguefaitd’unesériedequestionsetderéponses qui témoignent de la surexcitation du moment et de la nécessitéqu’avaitDavidd’obtenirdesinformationsprécises.

Maisl’instruments’estégalementavéréprécieuxdansuneautresituation.Les Amalécites viennent juste de conquérir la ville de Çiqlag et de la

détruire. Ils ont capturé tous les habitants, parmi lesquels se trouvaientmêmedeuxfemmesdeDavid,AhinoametAbigayil.LeshommesdeDavidl’estimentresponsable du désastre qui a touché leurs femmes et leurs enfants : ils sontamersetenvisagentdelelapider.

Davidsetrouveparconséquentdansunesituationtrèsdélicateetdécidededemanderconseilàson"chef",maisl’Elohìmétantloin, ils’adressealorsunenouvellefoisauprêtreÉbyataretluiordonne(1S307etsuiv.):

"...dois-jepoursuivrecettebande...?"Nousavonsici,etd’unemanièreencoreplusprononcéequedanslepassage

précédent, une expression courante introduite par la particule נא [na] qui alittéralement le sens de ces termes familiers que nous utilisons pour amenerquelqu’unàs’exécuterrapidement:"allez...".

DavidestdetouteévidencepressédeconsultersonElohìmetdemandeau

prêtre Ébyatar de lui amener l’[éphod] dans les plus brefs délais. Il en a unbesoin urgent, ce que nous comprenons bien étant donné que nous savonsdésormaisqu’ilnepeutpass’adresserà son"chef’ sanscetobjet.Eneffet, etcommedanslasituationprécédentedéjà,c’estseulementaprèsl’avoirreçuqu’ilpeutcommenceràs’entreteniravecYahvépoursefaireconseiller.

Celaressemblefortàlalectureducompterendusynthétiqued’uneopérationmilitaire tout à fait normale, et si l’on trouvait cela sur une page écriteaujourd’huiparuncorrespondantdeguerre,nousn’aurionsaucundoutesurcequis’estproduit : le responsabledes troupesengagéescommuniqueviaradioavecsahiérarchiepours’informeretprendreladécisionadéquatequantàcequ’ilconvientdefairedanscecasprécis.

Le problème, c’est que l’épisode en question est relaté dans l’AncienTestament:celaenfaitquelquechosed’inacceptableauxyeuxd’unepersonnedépourvuedessérénitéetdétachementnécessairesàl’appréhensiondel’aspectconcretdesrécitsbibliques.

L’attitude classique conditionnée par la pensée religieuse vous amène eneffetàvousexclamer:"Unetellechosenepeutpasêtrepossible!","Iln’estpasconcevable que la Bible fasse état de dispositifs émetteurs-récepteurs", "C’estridicule!".

Mais ceux qui gardent l’esprit ouvert relieront ces événements auxdéplacements du [kevòd], aux caractéristiques des Chérubins, aux indicationstechniquesconcernantlaréalisationdetelsobjets,ainsiqu’àlafaçond’agirdeYahvé.Nous composons ainsi unemosaïque qui offre une vue d’ensemble enelle-même cohérente, sans qu’il soit nécessaire d’y introduire des conceptsthéologiquespourlacomprendre.

Une telle ouverture d’esprit nous enjoint bien évidemment de cheminerprudemment, c’est pourquoi nous allons tâcher, tout en restant sceptiques, derésumer les données recueillies jusque-là dans notre développement de cetteseconde hypothèse concernant lesChérubins : • l’[éphod] associé au pectoral,servait-ild’émetteur-récepteur?

•Commentserechargeait-il?•L’Archeétait-elleuncondensateursusceptibled’accumulerde

l’énergie?•Yahvéparlait-ildansletemple-tenteenétantsurlecouverclede

l’Arche?• Pouvons-nous supposer que les Chérubins servaient d’électrodes

opposées ayant la fonction de décharger l’électricité statique accumuléeparlecondensateuralimentantl’appareilémetteur-récepteur?

Il est possible qu’il y ait une réponse dans le livre des Nombres, plus

précisément dans le passage où il est clairement dit qu’aumoment oùMoïseentrait dans la tente de la rencontre pour parler avec l’Elohìm (7 89)... :

NousrelèveronsencoreunefoisquesiceversetnesetrouvaitpasdanslaBible,maisdansn’importequelautretextequenousdéfinirionscomme"neutre"du point de vue de nos propres convictions, nous en déduirions sans hésiterqu’ils’agiraitenlacirconstanced’unecommunicationradiotoutàfaitnormale: on entend une voix provenir d’une structure en bois doublée de métal,façonnéeselonuneconfigurationparticulièreetcomportantdesmodulesaériensorientésdansunedirectionprécise.

Il en résulte que le terme כרבים [keruvvìm] indiquait dans ce cas quelquechosedetrèsdifférentdecequiaparlasuiteétédécritparEzéchiel.Iln’yalàriend’étonnant.Lapolysémiepropreàlalanguehébraïquefaitquesesracinesconsonantiques sont porteuses d’un sens initial qui s’étend à toutes lesapplications possibles.Ainsi, le sens de "couvrir" inhérent à la racine [keruv]pouvaittrèsbiendésignerlaformeparticulièred’objetsvolantsnantisd’ailesquirecouvraientlastructure,oualorslafonctionexercéeparlespanneauxprésentssurlecouvercledel’Arche.Rienn’estévidemmentcertain,saufquel’aventurevécue par un architecte italien pourrait bien nous fournir une clef pourcomprendre la façon dont étaient faits les Chérubins placés sur cette arche.FaisonsàprésentcetteincursionàAksoumannoncéeplushaut.

———AksoumAksoumestunevilleduTigray,uneprovinced’Éthiopie.Elleaétélecentreduroyaumeéponymequis’estdéveloppéentrelespremièresannéesde

notreèreetleXIIesiècle,périodeàlaquelleilseraabsorbéparl’empireéthiopiennaissant.

Ildisposaitd’unelangueécriteappeléeleGeezetd’unearchitecturedontilsubsistedesruinesclassées"Patrimoinedel’humanité"parl’UNESCO.

Le royaume aksoumite fut christianisé aux environs du IVe siècle et lapopulationdecetterégioncomporteaujourd’hui75%dechrétiensorthodoxes.

Aksoumabriteuneéglisequiporte lenomdeNotreDamedeSion,où lesempereurséthiopiensontpendantdessièclesétécouronnés.C’estpournousun

édifice crucial, car l’Église orthodoxe locale, qui a l’appui de nombreuxchercheurs contemporains (Graham Hancock in primis), soutient que l’Arched’alliancebibliqueestconservéedansunechapelledececomplexe.Unprêtreestpréposéàsagarde,chargeàlaquelleilresteliétoutesavie,devenantdefaitunesortedeprisonnierdesonprivilège.

Dans chaque église ancienne d’Éthiopie, il en existe des copies qui sontportéesenprocessionàl’occasiondefêtesparticulières.

L’ArcheoriginaleseraitseloncertainsexposéelorsdelafêtedeTimkat.Elleserait enveloppée dans un linge pour la cacher à la vue des fidèles, maiségalementpourprotégerlesprêtresquilaporteraient.Ellecontinueraiteneffetàêtrepotentiellementaussidangereusequ’autempsdesnarrationsbibliques.

•Commentcettearcheserait-ellecependantarrivéeàAksoum?Un récit nous apprend que la reine de Saba (dont le royaume s’étendait

jusqu’enÉthiopie) serait allée à Jérusalempour y faire la connaissancedu roiSalomon. Elle en eut un fils appelé Ménélik, qui prit l’Arche qui avaitjusqu’alorsétégardéedansleTempledeJérusalem.Cettehypothèsen’estguèreconvaincante, car Salomon régna aux environs du Xe siècle av. J.-C., et l’ontrouvedestémoignagesdelaprésencedel’ArcheàJérusalemjusqu’àTan586av.J.-C.aumoins.

Ilexistecependantuneautrehypothèsequinousparaîtpluscrédible.Vers leVIe siècleav. J.-C. sur l’îled’Éléphantine–qui se trouvaitdans la

partieméridionaleduroyaumedesPharaons–,opéraitunegarnisondesoldatshébreuxquiavaientconstruituntemplesemblableàceluideJérusalem.PeudetempsavantlesiègedeBabylone,l’Archeauraitétémiseensécuritédanscetterégionprécisémentdufaitdelaprésencedecettegarnison.Elleyseraitrestéedurantdetrèsnombreusesannéesjusqu’àcequ’onlatransporteàAksoumversle IIIe siècle de notre ère, pour y être ensuite définitivement entreposée dansl’égliseNotreDamedeSion,oùellesetrouveraitencoreaujourd’hui.

Nousn’enavonsévidemmentaucunecertitude,maiscesrécitsfortrépandussur la présence de l’Arche perdurent depuis plus de mille ans : voyageurs,explorateurs,marchands,templiersetfrancs-maçonsenparlent.

———L’architecteetprofesseurGiuseppeClaudioInfrancaserenditsurleslieuxà

la suite d’une mission de restauration menée par le CNR dans le jardin desStèlesd’Aksoum.Par lepluspurdeshasards, il fut invitépar leclergélocalàvisiter le Sanctuaire de Sainte Marie de Sion, qui avait gravement étéendommagée par des bombardements dus à la guerre civile éthiopienne. Ilréussit pendant cette visite à pénétrer dans le Sancta Sanctorum, découvrant

l’Arched’AlliancedontlesÉthiopiensdisentqu’ils’agittoujoursdel’original.Il réussit à en faire une photo tandis qu’il sera pris d’étranges

bourdonnementsd’oreilles.Il ne révélera rien pendant des années jusqu’à ce qu’il découvre une

information selon laquelledeux Israéliens, unhommeetune femmemembresdes forces spéciales de l’armée, avaient pénétré dans ce même lieu pour ycontemplercequ’ilyavaitlui-mêmevu,etavaientainsirévélécetteimportantedécouverte.

Commençantdès lorsà s’intéresserausujet, il réussitaprèsdesannéesderecherche à reconstituer l’histoire et le long voyage de l’Arche de l’anciennePalestineàlalointaineAksoum.Ilacompilélesrésultatsdesesrecherchesdansson livre, L’Arca dell’Alleanza – Il Tabernacolo di Dio – Diario di unaScoperta114.

La totalité de cette histoire a également été rapportée lors d’une émissionspéciale de la chaîne Mediaset. Nous reproduisons ci-après un dessin desChérubins tels qu’ils apparaissent sur la photographie montrée au cours del’émission.

Commeonpeutlevoir,lapositiondesChérubinset laformedeleurssoi-disant "ailes" font davantage penser à des panneaux, des électrodes ou desantennesenvis-à-vis,qu’àdesinstrumentspourvoler.

Sil’authenticitédecettedécouverteétaitdéfinitivementconfirmée,ets’ilsevérifiait que l’Arche deNotreDamedeSion était l’originale, il faudrait alorséventuellement accepter l’idée que les Chérubins placés sur le couverclediffèrentdeceuxqu’avusEzéchiellorsdesonvolsurle[kevòd]deYahvé.

Mais celane serait contradictoirequ’enapparence,car l’on se souviendraque le terme כרבים renvoie au concept de "couvrir" et qu’il pouvait ainsi êtreégalement utilisé pour désigner des objets ayant des configuration et fonctiondifférentes.Ce ne serait ici pas la première fois et il ne faudra donc pas s’enétonner,étantdonnéquecetteutilisationdiversifiéed’unmêmetermesevérifieégalementdansd’autressituations.

L’[éphod]seprésenteselontroismodèlesaumoins:1.celuiréservéauGrandprêtreetutiliséseulementdansdesoccasions

particulières(Ex28);2.celuiqu’utilisentégalementlesLévitescommeMika,SamuelouDavid(Jg18,1S2,1S22,1C15);3.celuiquefaitréaliserGédéonavecl’orrécupéréaprèsavoirmislesMadianitesendéroute(Jg8),etdontlafonctionn’estpasclaire,carlepassagebibliquenousditseulementqu’"àlasuitede–ouaprès–cet[éphod]toutelapopulationdeOfrasevendit/seprostituaetdevintpourGédéoncausederuine"(verset27).

Pourdonnerunautreexempled’objetsdistinctsrelevantdumêmevocable,on se souviendra du terme איפה [ephàh] qui désigne aussi bien une unité demesurepourlescéréalesqu’unobjetvolantàl’intérieurduquelunefemmeestassise(Za5)115.

Sachant par conséquent que des termes identiques étaient utilisés pourdésignerdesélémentsdistincts,leursdescriptionetfonctiondevraientàchaquefoisêtreramenéesaucontexte.

L’unedesplusimportantesétudesbibliquesdelasphèrecatholique116relèveeneffetque...

...ladescriptiondesChérubinsdel’Arched’Alliance[...]provientdelatradition sacerdotale, qui cherche à donner une légitimité aux institutionsreligieuses et nationales, les datant d’une époque antérieure à celle deMoïse.LecasestcertainpourlesChérubins.Enréalité,danslesanctuairedudésert,l’Archen’auraitpaseucetyped’aspect.Maispuisqu’ellel’avaitau temps de Salomon, les prêtres voulaient sans doute justifier que leurreprésentation était légitime en attribuant quelque chose d’analogue àMoïse.Et il conclut : Il paraît évident que les Chérubins ont un rapport avec la

présencedeDieu.IlssetrouventoùIlsemanifesteoudansleslieuxquiluisontdédiés.

Nous savons maintenant peut-être le pourquoi de ce rapprochementomniprésent:Yahvésedéplaçaitavecceux-ciouils’enservaitcommeappareilde transmission en association avec d’autres éléments technologiques commel’[éphod]etle[kapporèt].

Pourconclure...

D’aprèscequiressortdesdeuxchapitresqui leursontconsacrés, lesכרבים[kerubìm] se présentent comme des structures mécaniques avec diversesarticulationset sontpeut-êtreégalementdediversesnatures :1. ceuxqui sontliés au [kevôd] ont l’aspect d’objets volants qui se déplacent avec lui ; ilss’élèvent et s’abaissent,mais ce sont également des avions susceptibles de sedéplacerseulsgrâceàdessystèmesdepropulsionquenoussupposonsêtre lesstructures très lumineuses que la Bible décrit toujours comme des cercles quitournentrapidement(turbines?);2.ceuxquisetrouventsurl’Archepourraientaucontraireavoiruneformeetdesfonctionsstrictementliéesàlanaturedecetobjetquiseprésentecommeuncondensateuretunsystèmeémetteur-récepteur,demêmequ’unearmepotentielle.

Les Chérubins définis comme des "êtres spirituels, incorporels... dont lesailes sont le symbole du repos dans la contemplation et le témoignage de lacapacité de l’esprit à s’élever jusqu’à entendre la voix divine qu’ilsreprésentent..."–etquiappartiennentdoncauxHiérarchiesangéliques–nesontparconséquentpascedonttraiteleprésentouvrage,quiapourobjetdesrécitsdelaBibledontcettetypologied’"êtres"trèsparticulièresembleêtreabsente.

Miraclele:Élie[Eliàh]אליה13Chimique

Letermequiéquivautaulenomdeceprophèteestmentionnéetemployédansdifférentslivresdel’AncienTestament(1Ret2R,1Chet2Ch,Jb,Ml,1Setautres)avecunegraphieetdessignificationsvariables:

."Yah(est)Seigneur":[Elià]אליה•."il(mon)Seigneur":[Eliàhu]אליהוא,אליהו•

La vie et le parcours d’Élie sont essentiellement racontés dans les deuxLivres desRois : il travailla ainsi en tant que prophète deYahvé, qui commenouslesavonsétaitunEl,àsavoirunmembredugroupedesElohìm.OriginairedeTishbéenGalaad,ilaccomplitsamissionautempsduroiAchab(IXesiècleav.J.-C.).

Ilestconsidérécommel’undesplusgrandsprophètesdetoutel’histoiredupeupled’Israël,etl’AncienTestamentluiattribueplusieursfaitsextraordinaires:

• lamultiplicationde l’huile etde la farine, et la résurrectiondu filsd’uneveuveàSarepta,danslesenvironsdeSidon(1R1717-24);

•lefeudeYahvéinvoquéparleprophète,quidescenditducielpourréduireencendresdeuxrégimentsde50soldatsenvoyéscontreluiparleroiOchoziaspouravoircritiquélecomportementdecedernier(2R19-15);

•lepassagedeYahvéauquelilassistesurlemontHoreb(Sinaï),montsurlequel"Dieu"résidaitdutempsdel’exoded’Égypte(7R199-12);

• la mise à feu d’un bûcher, érigé avec du bois et des pierresimprégnésd’eau,parlefeudeYahvédescenduduciel(7R1838).

Nousavonsenoutre,dansnotreouvrageprécédent117,abondamment traitéde l’épisodenarrédans lechapitre2duSecondLivredesRois,connuen tantque l’"enlèvement" d’Élie : un événement qui pourrait être défini en termescontemporains comme une véritable "abduction", c’est-à-dire un enlèvementopérépardesextraterrestresquil’emportentsurleurcharvolant.

Nous nous contenterons ici de répéter que le vocable "enlèvement" qu’onutiliserait normalement ne semble pas approprié, étant donné que l’on savaitd’avance ce qui allait arriver à ce prophète : Élie s’y est rendu en étant aucourantet ilétaitaccompagnédesesdisciples,quiétaientégalementinformés

de ce qui allait se produire.L’enlèvement sur ce char volant avait donc étédûmentprogrammé.

On soulignera en passant que certains se serventà tort de cet événementpour affirmer qu’on trouve la doctrine de la réincarnation dans les Évangileschrétiens.Lesdéfenseursdecettethèseaffirmentengrosqueladoctrinedelaréincarnation apparaît dans les passages des Évangiles où le peuple identifieJeanleBaptistecommeleprophèteÉlierevenudansunnouveaucorps(Mt1112-14,17 10-13).Mais il est clairement dit dans la Bible qu’Élie est monté"vivant"surlechardesElohìm.Ilyavolontairementprisplacepouraccomplirunvoyagedontiln’estensuiteplusjamaisrevenu.Ilestparconséquentévidentque "celui qui n’est pas mort ne peut pas se réincarner", et les Hébreux del’époqueattendaienteneffetsonretouretpassarenaissance.

Revenonsmaintenantàl’AncienTestamentpourconcentrernotreattentionsurl’undesévénementsrépertoriésplushaut:ledit"miracledufeu",dontnousallons découvrir qu’il s’agit très probablement d’un miracle chimique quen’importe qui pourrait reproduire, en prenant naturellement les précautionsnécessaires.

LesprêtresdeBaaletlachimie

Nous sommes comme nous l’avons dit à l’époque du roiAchab, l’un dessouverainsduroyaumed’Israël,quirégnade875à852av.J.-C.SesaventuressontracontéesdanslepremierLivredesRois(chapitres16-22).

D’après ce que raconte la Bible, il fut poussé par sa femme Jézabel,d’originecananéenne,àreniersafoidansle"Dieu"d’IsraëlpourseconvertiraucultedudieuBaalqu’adoraientlesPhéniciens.

Onsesouviendraquenousavonssoulignédansd’autrespartiesduprésentouvrage que le "Dieu" d’Israël était seulement l’un des divers Elohìm qui separtageaientlecontrôledesrégionsduMoyen-Orient:YahvéduTeman(dusud:leSinaï)quis’opposaitàBaalZaphon(leseigneurdunord:leLiban).

Après que la nation d’Israël eût été divisée – suite à la première périodemonarchiquequiavaitvurégnerSaül,DavidetSalomon–,lepaysfutpartagéen deux royaumes : celui de Juda au sud, et celui d’Israël qui comprenait lesrégions du nord. Il était par conséquent facile pour les habitants du Nord derenier le culted’unElohìmpouren suivreunautre,qui se trouvait égalementêtreplusproched’unpointdevuephysiqueetgéographique.

C’estprécisémentlechoixquefitAchab:ils’opposalorsdesonrègneaux

fidèlesdu"Dieu"desespèresetfavorisauncultecananéen.Ilfutsansnuldoutel’un des rois les plus doués du point de vue de l’intelligence tactique etstratégique.Sesaptitudesmilitaires luipermettrontderemporterd’importantesvictoires et de freiner les visées expansionnistes des Araméens en en étantvictorieuxàAphec,alorsmêmequ’ilmenaitbatailleenétantlargementinférieurennombre.

C’était un opportuniste qui n’eut ainsi pas de scrupules à suivre lesindicationsdeYahvélorsqu’ils’étaittrouvédangereusementmenacéaumomentoùBenHadad,leroideSyrie,avaitassiégélavilledeSamarie.Ilpassaitdoncavec une certaine désinvolture d’un gouverneur local à un autre, sans enconcevoirdegêneexcessive.

Il mourut au combat frappé par une flèche, et la Bible rappelle que deschienslapèrentlesangdesesblessures(1R2234-38).

Pour atteindre son but, qui était d’asseoir le nouveau culte, il persécutacruellement les prophètes de Yahvé, le "Dieu" de la tradition hébraïque,cherchant faire taire les voix qui enjoignaient de garder la foi en l’Alliancecontractée avec cedernier.On trouvait égalementparmi cesvoix celle d’Élie.Dans la continuelle discussion qui oppose les représentants des différentesdivinités,ÉlielanceundéfiauxprophètesdeBaal(1R1819etsuiv.).Achabacceptel’épreuveetconvoqueles450prêtres/prophètesdeson"Dieu"pourlesréunir,commeÉliel’ademandé,surlemontCarmel,unechaînedemontagnesquis’étendsurpresque40kmdunord-ouestausud-estdelaHauteGalilée"8.

Alorsqu’ilssonttousréunis,leprophètedeYahvéréprimandeâprementlepeuple qui a abandonné le culte du "Dieu" de ses pères. Il organise ainsi unevéritable épreuve de force ayant pour finalité de démontrer lequel des deux"seigneursd’enhaut"estlepluspuissant,etdoncleseuldigned’êtreobéi.

La multiplicité des "dieux” est un sujet indiscutablement épineux pour lemonothéisme, mais nous savons déjà qu’il ne soulevait pas d’objection de lapartdupeupled’Israël,etlanécessitéd’établiràquelledivinitéilvalaitmieuxse soumettre était une question constamment abordée. Il était en effet trèssouventnécessaired’évaluerattentivementcechoixpournepasse tromper,etêtredecefaitcertaindesemettreauservicedel’Elohìmsusceptibledetoujoursfournirlesmeilleuresgaranties.

Point d’étonnement devant de telles épreuves de force ; elles étaientamplement justifiées, car un choix malavisé pouvait engendrer moultconséquences fort déplaisantes : mesures de rétorsion de la part de l’Elohìminitial, perte de souveraineté sur une région, spoliation de biens, voiremêmel’exterminationoularéductionenesclavagepard’autrespeuples...

Ledéfiétaitparconséquentd’importance.

Éliefaitainsiapprêterdeuxjeunestaureaux,unpourchacunedespartiesquis’opposent, et ordonne de préparer deux piles de bois sur lesquelles sontdisposéslesmorceauxdeviande,toutenprécisantdenepasallumerlefeu:cesera la tâche spécifiquedes deux "divinités" qui devront enflammer le bois etbrûlerlavictime.

C’est précisément cet acte extraordinaire qui décidera de la supériorité del’un ou de l’autre des "dieux" en lice : il est affirmédans le verset 24 que le"véritableElohìm"seraceluiquirépondraparlefeu.

LesprophètesdeBaalcommencent lespremiers : ilspréparent l’ensemble,de même que le jeune taureau, puis commencent à invoquer leur "Dieu" defaçon répétitive,mais celui-cine semontrepas.Plusieursheurespassent sansqu’ilyaitcependantderéponse,etrienneseproduit:lebûcherresteéteint.

Amidi,Éliecommenceàprendreàpartiesesadversairesetleur"Dieu".Illesinviteàcrierd’unevoixforteetseréférantàBaal,ilaffirme(1R1827):

PourÉlieiln’yapasdedoute:BaalappartientaugroupedesElohìmmais,poursuitleprophète,ilsdoiventl’appelerd’unevoixforteparcequ’ilestpeut-être...

Nous soulignerons ici une donnée pour le moins curieuse : l’absencespécifique de Baal n’est pas seulement mentionnée dans la Bible, elle estégalementmise en évidence dans d’autres textes qui parlent de ce "Seigneur"commed’un"Dieu"quiaétrangementétéabsentdurantunelonguepériode.

Ilesteneffetditdansuntextevenantd’OugaritetremontantauXIVesiècleavantJ.-C.,que:

PendantseptansBa’alpeutêtreabsent,PendanthuitansleCavalierdesNuages!CAT*[1.19-1:42-43]Il était évidemment nécessaire de relever l’absence de ce gouverneur qui,

commenous le voyons, était également appelé le "Cavalier desNuages", uneépithète qui le dépeint de la même manière que Yahvé. Dans le Psaume 68,Yahvé est lui aussi vu comme "chevauchant les nuages" : il n’est ainsi guèredifficile de comprendre que ces Elohìm avaient également en commun lesmodesdetransportquileurservaientàsedéplacerdanslescieux!

———

Unhangar?Élie affirme que Baal était assurément un Elohìm, mais qu’il était à ce

moment-làpeut-êtreabsent.Il n’est ici pas seulement question d’être légèrement ironique, ces

affirmations correspondent à ce que racontent les textes de l’époque à sonpropos :Baalétaiteffectivementun"Dieu"voyageuret le templedeBaalbek,situéauLiban,danslavalléedelaBekaa,étaitconnucommeétantl’endroitoùcettedivinitélocalefaisait"reposer"sonmoyendetransport.

Ce"Dieu"régionalétaitégalementconnusouslesnomssuméro-akkadiensdeUtu-Shamash-Hadad : leDieuquivoyageaitsuruncharsolaire (l’ApollonouleJupiterdesGrecs?)etquiétaitàl’originedetempêtes.

Baalbek est l’un des sites archéologiques les plus importants du Proche-Orient.Ilseradéclaré"Patrimoinedel’Humanité"parl’UNESCOen1984etsesitueàl’estdeBeyrouth–àenviron6570kmàvold’oiseau–danslavalléedelaBekaa,àunealtitudede1170mètresau-dessusduniveaudelamer.

On trouvedans cette localité les ruinesmonumentales de certains templesromainsdatantdes IIe et IIIe siècles après J.-C.Ce sanctuaire était dédié à ladivinitésolairebaptiséeJupiterHéliopolitainet la localitéétaitconnuesouslenomd’Héliopolis...Lesbasesdutemplesontcependantlargementantérieuresàlapériodegréco-romaine.Lesétudesarchéologiques les font remonter àdeuxcolonies cananéennes datant de l’Âge duBronze ancien (2900-2300 avant J.-C.).

BaalbekestétymologiquementdérivédusubstantifBaalouBel,quisignifie"seigneur" dans les langues sémitiques occidentales. Le terme Baalbeksignifierait par conséquent "seigneur de la Bekaa" et pourrait être associé àl’oracleetautempledontnoussommesentraindeparler,initialementdédiéaudieuBaaletàAnat,sademi-sœuretcompagne,ladéessedelaviolenceetdelaguerre.

L’observateur reste littéralement stupéfié devant la dimension des pierresquiconstituentlesol :cesont troismonolithesgigantesquespesantchacunde700à900tonnes!

Onsedemandeainsiquelleallurepouvaitavoiruntelchar,quiavaitexigél’emploidetechnologiescapablesdedéplacerdesmassesaussivolumineuses.

•Quellespousséeslesolétait-ilcensésubir?•Quelpoidsdevait-ilsupporter?•Quelsensyaurait-ileuàproduireuneffortaussititanesquedansleseulbut

d’abriterlescharsdel’époque,pourlesquelsunsimplesolenterrebattueauraitsuffi?

•Quiaputailler,polir,déplaceretmettreenœuvredetelsblocsdepierre?

On n’est, aujourd’hui encore, pas plus capable de fournir des explicationsconvaincantessurle"pourquoi"quesurle"comment"delaréalisationdecetteœuvre; lesplusgrossesentreprisesdebâtimentcontemporainesauraientelles-mêmeslesplusgrandesdifficultésàréaliserdetelstravaux.

Même si cela était néanmoins réalisable, une telle chose serait de fait"inutile",ouentoutcas"excessiveendiable"dupointdevuedesonutilisationréelle.

Onpeut de fait supposerquedenombreux temples etmonuments anciensétaientréaliséspourafficherlepouvoirpersonnelainsiquel’opulencedeleursacquéreurs.Saufqu’ilesticiquestiond’unsol,doncd’unélémentquel’onvoitàpeineetdontl’aspectmonumentalnesauraitêtrejustifiéparsonapparence,àmoins qu’elle ne fût alorsmotivée par des exigences pratiques et concrètes :devait-iléventuellementrésisteràdetelspoidsetàdetellesforces?Oupeut-êtreaupoidsetàlapousséed’uncharvolant?Nousl’ignorons,maisserionstrèstentésdelesuggérer.

———Après lesvaines tentativesdesprophètesà la solded’Achab,c’estau tour

d’Élie.Celui-ciaccomplitalorsuncertainnombredechosesvisantapparemmentà

faire croître l’étonnement de l’assistance, fournissant ainsi une preuve de lapuissancedeYahvéquisembledépasserleslimitesdel’imaginable.Ilconstruitunautelenpierre,creuseuncanaltoutautour,metleboissurlespierres,répartitlaviandesurleboisetarroseletoutavecdel’eau.

Nous relèverons ici un premier élément qui s’avérera décisif tout entémoignantdesconnaissancesdontleprophètedeYahvésesertpouraccomplirceprodige.

Pendant que les prêtres de Baal, privés de l’assistance de leur "Dieu",dressent unbûcher uniquement fait de bois,Élie, enhommage à sonElohìm,construitunautelavecunebaseenpierre(7R1831):

...etilérigelabasedel’autelaveccesdouzeblocs(1832):

L’autelestdoncentouréd’unpetitfossécapabledecontenirunequantitéde"grain" équivalant à environ 24 litres. Puis Élie entasse le bois et place par-dessuslejeunetaureaudécoupéenmorceaux.

Ils’ensuitungestequisembleincompréhensibleetqu’oninterprètesouventcomme motivé par la volonté d’étonner les individus présents à travers unprodigerelevantvéritablementdumiracle,maisnousverronsbientôtquec’estbienautrechosequenotreprophètemetenœuvre.

Ilordonneeneffet(1834):

Une fois l’opération réalisée, il ordonne de la répéter deux fois encore, etl’auteurbibliquedepréciserpourfinirquel’eau–aprèsavoirbaignélespierres,leboisetlaviande–s’étaitrépandue(1835)...:

Aprèsavoirfaitverserdel’eaupardizainesdelitres,ÉlieinvoqueYahvéetluidemandedefaireladémonstrationdesapuissance.

Àcemoment-là(1838):

Ainsi,Yahvéintervientetfait"tomber"unfeuquiprovoquel’embrasementdecetamasdepierres,deboisetdeviandetrempéquibrûleenseconsumanttotalement,ycomprisl’eauprésentedanslefossé.

•Unetellechoseest-ellecrédible?Avant de répondre, examinons la situation dans laquelle se trouvent nos

protagonistes:•ÉlieetsonElohìmsontlesauteursetvéritablesorganisateursdece

défi;• les prêtres rivaux d’Élie sont contraints d’agir seuls, privés de

l’assistance de leur Elohìm/Baal qui s’avère être absent (et l’on sedemandera si l’Elohìm d’Élie n’a pas lancé le défi à cemoment précisparcequ’ilsavaitquesoncollègue/rivalétaitoccupéailleurs...);

•ÉliesuitavecscrupulelesindicationsdesonElohìmetc’estluiquiénonce les règles du défi. Dans le verset 18 36, il parle à Yahvé et luirappelle littéralement : "j’ai accompli toutes ces choses ’בדברך‘[badevarécha] selon tes paroles". Les instructions proviennent donc dequelqu’unquisaitcommentprocéder;

•seulÉliefaitcreuserunfosséautourdel’autel;• Élie, à la différence des prophètes de Baal, construit l’autel en

utilisant des pierres. Nous avons ainsi un élément minéral sur lequelreposentlesmorceauxdebois.Labasedel’autel–quelaBibledéfinitparle terme générique de "pierres" – contenait probablement du bitume, dusoufre,voiredelachauxvive;

• lebitumeétait abondammentprésentdans le sol duMoyen-Orient,duquel il affleurait en en imprégnant également souvent la surface. Leterme actuel de "naphta", qu’on emploie également dans les languessémitiques, est dérivé du vocable suméro-akkadien "napatu/nafatu", quisignifiait"pierresquibrûlent";

• seulÉliemouille l’ensemble à grand renfort avec l’eau (un liquidetransparent)nécessairepouramorcerleprocessusthermique;

• nous savons par d’autres passages de la Bible que Yahvé généraitsouvent,etpourdiversmotifs,un"feu"quiémanaitdelapartieavantdesoncharouduciel(2R19-15)119.

Comme on peut clairement le déduire de ce récit de la Bible, les partiesopposées étaient dans des situations différentes et n’accomplissaient pas lesmêmesactions.Onpourraitainsidirequ’ilsnedisposaientpasdesmêmescartespourjoueràcejeu:lesprêtresdeBaalétaientennettepositiond’infériorité.

Explicationpossible...

Nous avons vu qu’Élie fait répandre plusieurs dizaines de litres d’eau(liquidetransparent)quiauraitdûempêchern’importequelfeudeprendre.Onne pourrait y voir que le bon sens le plus élémentaire,àmoins que celui qui

voulait prouver sa puissance n’eût eu connaissance du phénomène physico-chimiqueprécisqu’onobtientavecdelachauxvive.

Ce produit était connu et utilisé par divers peuples de l’Antiquité. Étantdonnésagrandedangerosité,sonélaborationétaitconfiéeàunnombrerestreintdepersonnesspécialementformées,quilamélangeaientavecdusablepourenfairelemortieremployédanslesconstructions.

La matière première utilisée pour la production de la chaux vive était lecalcaire, une roche riche en carbonate de calcium. Le matériau, réduit enfragments allant d’une taille de quelques centimètres à une dizaine decentimètres, était introduit dans des fours spéciaux qui atteignaient les 800 à1000°Cpendantunedizained’heures.Cedélaipermettait leprocessusditde"calcination", une réaction chimique qui libère l’anhydride carbonique enproduisantl’oxydedecalcium,àsavoirlachauxvive:unesubstanceblanche,poreuseettrèshygroscopique.

Cettedernièrecaractéristiquelarenddélicateàmanipuler,toutenlarendantsusceptible d’amorcer un phénomène qui explique l’étrangeté du prodigeaccompliparl’Elohìmd’Élie.Lorsqu’onyajoutedel’eau,lachauxviveinitieuneréactionthermiquequiatteintunetempératurefrôlantles300°C,etsionlametaucontactd’unematièreinflammable,cettedernièreprendrapidementfeu.

L’eau qui aurait dû empêcher un feu de prendre aurait dans ce casprécisémentétél’élémentnécessairepourledéclencher.Latempératureélevéeque génère la chaux vive au contact de l’eau aurait fait naître une flammecomme par magie, qu’auraient ensuite alimentée le bois et les différentscomposantsinflammablesdecespierres(bitume,soufre...).

C’est là une première explication si l’on considère avec exactitude lescirconstances initiales que nous avons décrites ci-dessus, mais il existeégalement...

...ethypothèsealternative

En imaginant maintenant que la présence de chaux vive ne soit passuffisamment avéréedans ce textede laBible, il faut alors savoir qu’il existeparmi les hydrocarbures présents dans la nature des produits qui étaient déjàconnusdansl’antiquitéetrégulièrementutilisésàdiversesfins.Levieux-perselesdésignaitpardes termescomme"nafata, naft, neft",qui signifiaient "huilebouillante" et qui rappellent de toute évidence le terme suméro-akkadien

"napatu”mentionnéplushaut, les"pierresquibrûlent".Ils’agitdesubstancestotalement fluides, diaphanes et si légères qu’elles flottent sur l’eau. Dans lecontexteaussifiévreuxquedramatiquequientouraitcerécit,ilesttrèspossiblequelesobservateursprésentsaientpriscessubstancespourdel’eau.

OndisposedetémoignagesdesourcesnaturellesdenaphtadansdifférenteslocalitésduProche–etdel’Extrême-Orient;c’estunproduitquialeslimpiditéetdensitédel’huiled’olive.AlessandroMagnos’estspécialementrendudanslarégion du fleuveOxus pour y examiner de près ce phénomène générateur decombustionsspontanées,cedernierétantégalementvisibleàEcbatane,enPerse.

Cessubstancesliquidesprennenteneffettrèsfacilementfeuetpeuventfairel’objet d’une combustion spontanée. Il suffit ainsi d’arriver à une températureprochedes280°C(commelefaitlachauxviveaucontactdel’eau)oubiendelesplaceràproximitéd’uneflammegénéréed’unemanièreoud’uneautre.Ilsnelaissentaucunrésiduenbrûlant,précisémentcommeonnousleracontedanslesversetsquenousvenonsd’examiner,où l’onnousditque toutseconsumeentièrement,lespierres,leboisetlaviande,ycomprisleliquideprésentdanslefossé.

Cettesecondehypothèsetientcomptedufaitqu’Élien’auraitenréalitépasfait répandrede l’eau sur l’autel,maisplutôt l’unedeces substances liquides,translucidesettrèsinflammables.

Onsedonneradèslorsdetempsdeméditerunetellehypothèse.Nousavonsvuci-dessusdans1R1831etsuiv.,qu’ilyestquestiond’un

fossépouvantcontenir...

c’est-à-direunequantitéde"grain"correspondantàpeuprèsà24litres.Ce "grain", souvent traduit par "froment", ne fait pas partie des éléments

qu’Éliedemandedepréparer.Le fossén’estpas toutdesuite remplid’eau,ellenes’yécouleraqu’après

avoirétérépanduesurl’autel.Le vocable "grain" désigne aussi le jaillissement d’une forme de vie ou

d’uneautre:ildéfinitl’origined’unévénement.Onsedemanderaalors:•Àquoicefosséservait-il?•Pourquoin’a-t-onpaségalementordonnéauxprêtresdeBaald’enpréparer

un?• Celui d’Élie aurait-il éventuellement contenu ce "grain" compris en tant

qu’"amorce",àsavoirlasubstancenécessaireaudémarrageduprocessus?

•Yahvéyfait-il"tomber"unfeuquiprovoquelacombustiondece"grain"?Il est difficile de se valoir ici d’une quelconque certitude, mais l’acte

qu’accomplitunilatéralementnotreprophètebibliquesuscitel’interrogation.

Pour conclure... de la réalité du récit àl’élaborationreligieuse

Quellequesoitlasolutionadoptée–lachauxviveouleliquidehautementinflammable, voire la combinaison des deux -nous avons quoi qu’il arrive, etuniquementdanslecasÉlie,unmélangedepierres,deboisetdeviandeprêtàs’enflammeràpartirdumomentoùYahvéy fait "tomber"son"feu"conçuentantqu’amorce.

En prenant les précautions adéquates, quiconque posséderait lesconnaissances nécessaires serait susceptible d’en faire autant, et l’on peutsupposerquelesElohìmdisposaientdecelles-ci!

Lerécitsepoursuitavecunépisodequin’estassurémentpasglorieuxpourle prophète de "Dieu", et l’est encoremoins pour "Dieu" lui-même, que l’onvoudrait continuellement nous présenter comme une entité spirituelle pleined’affectionpourl’humanitéetbiendisposéeàsonégard.

OnnousditeneffetdanslaBiblequ’ÉliefaitcapturertouslesprophètesdeBaalpourlesconduireprèsdutorrentduQishôn(1840):

Comme nous l’avons déjà dit, ne pas choisir le "Dieu" adéquat pouvaitcoûter très cher, étant donné que le "Dieu" vainqueur se révélait tout saufconciliant.

Il est précisé dans le chapitre 19 qu’il les passa au fil de l’épée et queJézabel,lafemmed’Achab,ayanteuconnaissancedesfaits,menaçadetuerÉliedelamêmemanière.

Leprophète,prenantconsciencedudangeretcraignantpoursavie,s’enfuit(1R191etsuiv.).Aprèsavoirrejoint lavilledeBersabée, ilcheminedansledésertoùunmessagerdeYahvéluiprocurepardeuxfoisdelanourriturepourlui permettre de parcourir le long chemin qui le mène à la montagne. Il yrencontrera une nouvelle fois son Elohìm qui avait, depuis, manifestementabandonnél’endroitoùlajouteavaiteulieu.

L’interprétation théologique traditionnelle attribue à ces récits une valeurhagiographique,yvoyantunefinexemplaireetunevolontéd’affirmationdelapenséemonothéiste,dontÉlieseraitl’undesdéfenseurs.L’entièresuccessiondecesévénementsauraitainsipourfinalitédeprésenterl’actiondeYahvécommerelevantdumiracleetduprodige:ilmanifesteicidespouvoirsextraordinairesetsurnaturelsàtraversungestetémoignantdesonunicité.

Ces très vieilles narrations sont issues de sources antérieures, certainesd’entre elles étant du reste expressémentmentionnéesdans laBible : leLivredesactesdeSalomon,lesAnnalesdesRoisdeJudaetcellesdesRoisd’Israël.Les exégètes traditionnels affirment que les auteurs les ont respectés au plusprès,reconnaissantenparticulierquelesrécitsconcernantd’Élieontétérédigésà une époque chronologiquement très proche des événements eux-mêmes ; lefait queces épisodes aient étéhistoriquement récents les aura ainsi égalementcontraints à rapporter des passages peu glorieux pour les personnages et ladivinitéelle-même.

Etsil’onencroitlescommentateurs,lesauteursbibliquesauraientenoutreété obligés de narrer des événements en totale contradiction avec les thèsesqu’ilsentendaientvéhiculer120.

•Est-cevraimentlecas?•Cesgensavaient-ilsdesthèsesspiritualistesetmonothéistesàvéhiculer?• Avaient-ils vraiment la volonté de présenter un Dieu transcendant,

affectueuxenverssescréaturesetattentifàelles?Il ne faut pas oublier qu’un récit, à l’instar d’un message, comporte des

élémentsdontlesensserapporteaucontextequileurestpropre,etlecontexten’étaiticipasplusspiritualistequemonothéiste.

L’aspectprodigieuxdecetévénement, soncaractèremiraculeux– supposérelever du surnaturel – et son attribution à un "Dieu" unique et spirituel,sembleraient plutôt être le fruit d’une élaboration sacerdotale et populairepostérieureàl’écrituredeceslivres,raisonpourlaquellecesaspectsnefigurentpasdanslerécit.

Les auteurs bibliques, respectant des sources historiquement proches desfaits, ont fait état d’aspects contradictoires chez lesElohìm. Ilsne se sontparconséquentguèreposéleproblèmeducaractèreuniquedeYahvé,documentantainsilefaitquelechoixdupeuplesefaisaitàtraversdesépreuvesdeforcequipermettaientd’établirlasupérioritédel’unsurl’autre.

Onnetrouvedanscerécitpaslesmoindresvocable,verset,ouaffirmationquiferaientréférenceàl’aspectsoi-disantsurnatureldel’événement.

Pourceuxquiontassistéàcedéfi,ils’estvérifiéquelquechosequin’étaitpasàlaportéed’unsimpleindividu,maisenrevanchetoutàfaitaccessibleàla

catégoriedesElohìm.Cesévénements,s’ilsétaientàl’évidencesusceptiblesdesurprendre,n’enappartenaientpasmoinsàl’ordrenatureldeschoses.

Lepeupleenéprouvelogiquementdel’étonnement(7R1839)alorsqu’Élienesuccombequantà luiguèreàuneadorationbéate.Sachant trèsbiencequis’estproduit, ilprocède sansdélai à l’exterminationde ses rivaux, l’uniqueetvéritableobjectifdetoutecettemiseenscène.

”Inlookingbackintotheremotepastwehavetobepreparedtolivewithacertaindegreeofuncertainty.,,

"Alorsquenousregardonstrèsloinenarrièredansunpasséreculé,ilnousfaudranousprépareràvivreselonuncertaindegréd’incertitude."

GeorgFeuerstein121

laetPéchéLe[eden]עךן14Condamnation

Nouspoursuivronsnotreanalyseenrevenantànosdébuts:l’Éden,quiseraitl’événementetlelieuoùauraitcommencél’aventurequenousvivonsencoreactuellement.

C’estàpartirdel’Édenquel’hommeauraitfaitsonentréeofficielledanslemonde, portant les conséquences d’un choix malheureux qu’il paie toujoursaujourd’hui.

L’origine dramatique de notre présence ici expliquerait ainsi les effortsaccomplis par l’humanité tout au long de son existence – des efforts visantcontinuellementàlareconquêted’unesituationédéniqued’oùellefutexclue,dufait d’un péché datant des origines qui conditionne encore les existencesséculaireetéternelledemilliardsd’êtreshumains.

•Est-cevraimentlecas?•Cequel’onnousaracontés’est-ileffectivementproduit?•Noslointainsancêtressont-ilsresponsablesdelaprésenceduMal

danslemonde?Nous vous renvoyons ici au glossaire de fin d’ouvrage pour le résumé de

quelquesélémentsspécifiquesàcequenousconnaissonsentantque"leParadisterrestre" : la signification de son nom, son éventuelle localisation,l’identificationdesesfleuves,lesparallèlesaveclesrécitsd’autrespeuples,etc.Nous allons quant à nous traiter de deux thèmes qui sont essentiels dans lesthéologies développées au fil des siècles par diverses religions : le fruit del’Arbre de la connaissance duBien et duMal, et ce à quoi pourrait vraimentcorrespondrelacondamnationdes[adàm]parlesElohìm.

Ces thèmesne sont en réalité aunombrededeuxqu’enapparence, car ilspeuventêtrerapportésàunmêmenoyauoriginelissudecequenousdéfinironscommeunevéritable"pagailletextuelle"–dontnousparleronsplusloin–etdel’interprétationqu’enontultérieurementfaitelesexégètes.

Genèse28etsuivants

L’ÉdenfaitsonapparitiondanslelivredelaGenèse, justeaprèslesecondrécitdelacréationdel’homme,analysédanslechapitre5.

On raconte dans Genèse 2 8 que :

Yahvéchoisitetdélimite,enleclôturant,unterritoirequisetrouveenÉdendont on nous dit qu’il est situé à l’orient.Ainsi, l’Éden n’est pas un "Paradisterrestre"mythiqueetindéfini,unesortedephénomèneparticulierouunstatutd’ordrespirituel,maisunerégionsituéeàl’orientparrapportàl’endroitoùsesontdérouléslesfaitsdécritsdanslepremierchapitredelaBible,quiincluentparconséquentlaformationdel’homme.

Une fois délimité et protégé, ce lieu est utilisé comme un véritable jardinexpérimentaloùsontproduitsdesfruitsdetoutesorte.

On y plante également (2 9) :

L’auteurnouspréciseainsiquedansce jardin,parmi lesautresarbres,ontégalement été plantés l’Arbre des vivants (habituellement traduit par "vie") etl’ArbredelaconnaissanceduBienetduMal.Onnenousfournitcependantpasd’indicationspourlesecond,lepremiernousétantdécritcommeayantététrèsprécisémentplanté"aumilieu"dujardin.

Il va maintenant nous falloir suivre attentivement la progression desévénements dans leurs aspects fondamentaux afin d’en extraire une synthèse,pour ensuite progresser en fonction des thèmes qui nous intéressent plusparticulièrement.

•Verset29:l’ArbredeVieestplantéaumilieudujardinalorsquel’Arbredelaconnaissancenesemblepasyavoird’emplacementprécis.

Nousremarquonsque lepremierarbreestseulement"devie"etnon"demort",alorsquelesecondsupposeuneunionindéfectibleentreBienetMal.VieetMortnesontparconséquentpasassociées,carl’unepeutexistersansl’autre, alors que les deux autres éléments, Bien et Mal, s’avèrent êtreinséparables.

•Verset 2 17 : Yahvé interdit expressément la seule consommation des

fruitsdel’ArbredelaconnaissanceduBienetduMal.Étantdonnéquel’interdictionneconcernepasl’ArbredeVie–plantéau

milieu –, peut-on alors en déduire que l’Elohìm considérait qu’il était plusgraveetplusdangereuxpourles[adàm]d’expérimenterlaconnaissanceplutôtqu’uneéternellelongévité?

•Verset31-2:Èveesttentéeparleserpentetluirépondquel’interdictionconcernel’arbrequisetrouveהגןבתוך[gan-hatàch-be],"aumilieudujardin";or,noussavonsparleverset29qu’ils’agitdel’ArbredeVieetnondeceluidelaConnaissance.

•Verset36 :Èvemangeun fruit de l’arbre qui se trouve "aumilieudujardin"etenoffreàsoncompagnon: tousdeuxmangentainsidel’ArbredeVie122!

•Quiaprovoquélaconfusion?L’Elohìm,aumomentdel’interdiction?Leserpent,aumomentoùiltenteÈve?Èveelle-même,quiaconfondulesarbres?Lerédacteurdelapremièreversion?

Nousnelesavonspas.Ilestévidentque le texteestconfus, saufquenousrenonceronsiciàcettequestion,carellepeutavoirdiversesexplications:1.Uneerreurd’écrituredescopistesayantprovoquéunetranspositionauseindutextequi aurait limité la spécificité de l’emplacement à un seul arbre au lieu del’attribuerauxdeux.Lefaitquel’expression"aumilieudujardin"nesoitplacéequ’aprèsl’ArbredelaVien’auraitdanscecasquepeudesens.

2.Peut-êtrelerécitoriginelnecomportait-ilqu’unseularbreexemptde caractéristiques particulières, hormis celle de son emplacement. Iln’auraainsiétédédoubléqueparlasuite,l’introductiond’unnouvelarbresupposantqu’ils fussentdistingués.Le récit initialauraitdanscecasétéceluidufruitinterdit,récitoùl’onauraitensuiteintroduitladistinctionquiaprovoquécetteconfusion.

3. À l’époque de la rédaction du livre de la Genèse, son matérielnarratifétaitdéjàvéhiculésousformeoraledepuislongtemps.Leconceptd’Arbre deVie ou d’ArbreCosmique était commun à d’autres cultures,alorsqu’iln’yaguèredetémoignagesantérieursexplicitesd’unArbredelaconnaissanceduBienetduMal.

Iln’ya iciaucuneallusionànos lointainsancêtres : •Si lesarbresétaientvraimentaunombrededeuxetsil’interdictionneconcernaitpasl’ArbredeVie,pourquoi lesdeux [adàm]n’en ont-ils pas immédiatement profité pour devenirimmortels?

S’ils avaient effet commencé par manger de l’Arbre de Vie, ils seraientdevenuséternels,etlapunitionquis’enestsuivie–"vousmourrez!"–n’aurait

pluseuaucuneefficacité.•S’agissait-ild’ingénus,oudepauvresnaïfs?Noustermineronscettecourteanalysedeladiteconfusionenrelevantqu’on

trouve,dansDeutéronome3015,uneformulationquinousferaitpencherpourl’hypothèse d’un arbre originel unique.Moïse se fait dire par Yahvé : "Je teproposevieetbonheur,mortetmalheur".

Danscepassage,lesdeuxarbresetcedontilsseraientporteurssemblentsecompléter:lesconceptssesuperposentenvertud’unparallèletrèsclair.

Commeon le voit, le sujet est d’une complexité considérable et l’on aurabeaudissertersansdiscontinuer,autantentermesphilologiquesquestrictementsémantiques, qu’on ne saurait parvenir à une conclusion satisfaisante. Maisl’histoiretellequ’ellesedéveloppenousindiqueenrevancheunedirectionqu’ilnoussembleimportantdesuivre.

Après que les deux [adàm] eurent consommé le fruit défendu (Gn 3 7) :

AinsilaBiblenousditqu’aprèsavoirfaitl’expériencedufruitdéfendu,"ilsconnurent"leurnudité.

La signification de la racine verbale [iadà] indique l’acte de connaître àtravers l’expérience directe, le célèbre concept de la connaissance bibliquequ’onassociegénéralementàl’hommeetàlafemme:l’unionsexuelle.

Ils découvrent/expérimentent donc subitement ce dont ils n’avaient jamaiseuconscienceauparavant,leurnudité,etsefontdesceinturespourlarecouvrir:ilscachentspécifiquementleursorganesgénitaux.

Lefaitderecouvrirentièrementlecorpsn’estpasunenécessitéimmédiate,Yahvéypourvoiraquandillesexpulseradujardin(Gn321):cen’estqu’àcemoment-làqu’illeurprocureradestuniquesqu’ilfabriqueralui-même.

C’estuneremarquequ’ontrouvesystématiquementsansjamaisensaisirlaparticularité : cette nudité découverte par le couple ne concerne pas tout lecorps!

Cen’estpaslanuditédudos,duthorax,ducou,desmembresetdesseinsdont ils s’aperçoivent avec crainte et effarement...mais plutôt celle de leursorganessexuels.

Ilsprennentconsciencedeleursexualité!Ilsembleévidentquec’estlàquela"fonction"reproductriceleurapparaît,

étantdonnéquelesimplefaitde"voir"lesorganessexuelsétaitdéjàflagrantauparavant,exactementcommepourlesgenoux,lagorge,lespieds,lesfesses,etc.Ilfautparconséquentimaginerquecequilessurprend,cen’estpasdevoir

que l’homme et la femme sont faits différemment – chose qui allait de soi,commel’admet le texte lui-même (Gn2 25)–,maisdecomprendrequecettedifférencemorphologiquerelèved’unefinalitébienpréciseoffrantunenouvellepossibilitéquidéplaîtmanifestementà"Dieu".

Etcettedécouverteduvraimotifde lacontrariétédivineestsoulignéeparunedonnéequelaGenèseporteànotreattention:lesdeux[adàm]secachentde"Dieu"etpasl’undel’autre!

Cettenécessitéurgentedesecacherconcernelerapportétabliavecl’Elohìmetpasceluiquiexisteentrel’hommeetlafemme.

LesversetsdeGenèse38-10lerévèlent trèsclairement : lesdeux[adàm]entendentlespasdeYahvé–qu’onpeutdoncégalemententendremarcheravantdelevoir–etilscourentimmédiatementsecacher.

Yahvé,quinelesvoitpas(!),appelleàvoixhaute:"Oùes-tu?".L’[adàm]se justifie en répondant qu’il a entendu ses pas et s’est caché parce que :

Adam dit franchement "avoir eu peur" : c’est là la véritable réaction queprovoqueladécouvertedelanuditédeleurssexessurfondd’interditdivin!

AmosLuzzatto,unéminentbiblistede lasphèrehébraïque, fait remarquerqu’Adamneprendpasconsciencedesadésobéissance,maisplutôtdesanudité,etquecen’estpasDieuquiastigmatisélefaitd’êtrenu.

Notre lointain ancêtre présumé n’éprouve par conséquent pas de honte nicette pudeur susceptible de naître à la simple vue de ce qu’il voyait déjàauparavant.

Quel sens y avait-il à cacher cette nudité en présence de "Dieu", dont cedernier avait parfaitement connaissance pour l’avoir lui-même établie, sansjamaislacondamnercommequelquechosed’immoral?!

Cen’estassurémentpasnotreElohìmquienadécrétél’indécence.Adam n’éprouve donc pas de honte vis-à-vis d’une chose évidente que

personnen’avaitjamaisdéfiniecomme"honteuse":iléprouveenrevanchedelapeurfaceàlaprévisibleréactiondivine.

Luzzatto insistesur lefaitque lanuditén’étaitensoipasunpéchéniunefautedans l’espritde l’AncienTestament. Ilne trouveeneffetpas lamoindrecondamnationvéhémentedans le restede laBible,et lapudeurd’Adamn’estelle-mêmejamaisrappeléedanslestextesquisuivront.

Lagravefautedenoslointainsancêtresnerésidaitpasdanslanuditéensoi,maisdanscequelasexualitépouvaitentraînerdanscettesituation:l’hommeetlafemmedelanouvelleespèceontdèslorscompris/expérimentéqu’ilsavaient

lacapacitédesereproduiredemanièreautonome.Lagravitédecettefauteprovientdufaitqu’enayantcenouveaustatut,on

saisisse l’unedesdifférencesessentiellesd’avec lesElohìm: lecontrôlede lareproduction de la nouvelle espèce des [adàm] était avant tout l’apanage desseigneurs d’en haut, alors que les [adàm] découvrent à présent qu’ils sontjustementautosuffisantsdupointdevuedelaprocréation.

Ilspeuventsereproduiresansl’interventiondes"gardiens"!L’arbre du fruit défendu (qu’il y en ait initialement eu un ou deux)

représentel’élémentquitransformelescréaturesetleurgarantit lapossibilitédegénérerlavie:unecapacitéréservéejusque-làaux"dieux"etquiestdèslorségalementàladispositiondeshommes.

Les Elohìm ont immédiatement l’intuition des lourdes conséquencesqu’impliquecettenouvellesituation,etYahvéreconnaîtavecinquiétudedansleverset322:

L’affirmationestclaireetn’exigepasd’interprétation:enmangeantlefruit,l’hommeestdéjàdevenucomme"Dieu",l’[adàm]aacquislepouvoirprocréateurdesElohìm.

Yahvécomprendqu’ils’agitd’unévénementhistoriquequilibèrelanouvelleespèce de son créateur et la rend autonome pour sa future expansiondémographique. Une situation lourde de conséquences imprévisibles, quiconnaîtront des développements dramatiques à travers la succession d’unensembled’événementsdontnousavonsamplementparlésailleurs:lesunionsentre les fils des Elohìm et les femmes des [adàm], la colère du "Dieu", ledéluge,l’éventuellerestaurationd’unepuretégénétiqueàtraversNoé,etc.

Ayant compris la gravité des faits, l’Elohìm du nom de Yahvé prend desmesures pour y remédier. Ne désirant pas les supprimer, il éloigne alors lesreprésentantsdelanouvelleespècedulieuprotégéoùillesavaitplacés.

Pourempêcherqu’ilspénètrentdansl’Eden,ilenfaitgarderl’entréeparlesChérubins:nousnoteronsaupassagequelesChérubinssontplacésseulementnousquicejardin,du"à-orient"ou"de—devant"c’est-à-dire,[kedèm-mi]מקדםautoriseàpenserquecelieuclosn’étaitdotéqued’uneentréeutilisable,troisdesescôtésaumoinsn’ayantpasbesoind’êtreprotégés.

"Dieu"craintà l’évidence lanouvelleespèce–prévoyantdéjàqu’elleserapeut-êtreincontrôlabledanslefutur–etilneveutpasl’avoirdanscelaboratoireexpérimental,sortederésidenceprivilégiée:pournepasprendrelerisquedelesvoirrentrer,ilétablituntourdegardeàl’entrée.

Encoreunedonnéeconcrèteetétrangequ’onnesauraitnégliger...

Lepéchéoriginel?

Se greffe sur l’histoire que nous venons de raconter le concept éthique etthéologiquedupéchéoriginel,avecpourrésultatlacondamnationprésuméedesdescendantsd’Adampar"Dieu".

Nousavonsutilisél’adjectifprésumée,carnousexpliqueronsd’icipeuqu’ilpourraitégalementnepass’agird’unepunition,maisd’unphénomènebeaucoupplusdirectet–souscertainsdesesaspects–indubitablementplustranquillisantpourl’humanitéetsescrainteséventuellesquantàl’éternité:nousyviendronsenfindechapitre.

Comprenons qu’il s’agit ici de faire l’hypothèse de l’absence de péchéoriginel, ou tout au moins de la condamnation qui en dériverait. Mais noustrouvant toujours dans le domaine des hypothèses, c’est en toute sérénité quenous continuerons à raisonner, en nous inspirant en outre des affirmations duprofesseur Luzzatto, l’ex-Président de l’Union des Communautés HébraïquesItaliennes123. Présupposant l’existence initiale des deux arbres, ce derniers’interroge : •Pourquoi "Dieu"n’interdit-il pas la consommationdes fruitsdel’ArbredeVie?

• Dans l’esprit divin, qu’y avait-il de plus grave : que les hommesdeviennentimmortelsouqu’ilscomprennentleBienetleMal?

Ilétaitàl’évidenceplusgravequ’ilsconnussentleBienetleMal.Telétaitvraimentceque"Dieu"craignait,etpeut-êtrepourrions-nousconfirmericil’unedenosprécédenteshypothèses:sansdouteexistait-ilinitialementunseularbre,l’immortalité étant un bien beaucoup plus précieux, car il empêcherait toutepossibilitédepunitionradicaleencasdegravedésobéissance.

Unoublidivinaussiimpardonnableseraitincompréhensible.Unelectureattentivedutextenousrévèleenoutreque"Dieu",aprèsavoir

constaté cette grave désobéissance, ne met de toute façon pas sa menace àexécution,àsavoirqu’ilnefaitpasmourirlecouplecommeill’avaitclairementlaissé présager dans Genèse 2 17 :

LeserpentavaitdoncraisonquandildisaitàÈvequ’"ilsnemourraientpas,

mais,qu’enplus,ilsdeviendraientcommeDieu"(Gn34):onprendraainsiactedufaitquel’adversairetentateuravaitditvrai!

Nousserionscependant tentésdecroirequecettefiguredestylehébraïquevoulaitdirequelquechosecomme"vousfinirezcertainementparmourir (danslefutur)"etqu’ellenesupposaitdoncpasunemortimmédiate:sitelfutlecas,ilfautalorsimaginerquenousétionsantérieurementimmortels.

Maisnoussavonsquecen’estpaspossible,étantdonnéqu’unpeuplusloin,"Dieu"lui-même(Gn322)chasselesdeux[adàm]del’Édenpouréviterqu’ilsnemangentdel’ArbredeVieetdeviennent,ducoup,immortels:ilsnel’étaientdoncpas!

Notresubtileargumentationn’étantguèreétayéepardes faits, ilnousfautainsi reconnaître que l’aspect fondamental de ce passage réside dans laconsidérationdecettemenace,indépendammentdumomentetdelaformedesaconcrétisation. Il convient de dire que la menace de mort – qu’elle fûtimminenteoudifférée–devaitnécessairementêtreinefficace,outoutaumoinsincompréhensible,caronpeutimaginerqu’AdametÈveignoraientcequ’étaitlamort:ilsnel’avaientjamaisvue!

Et quel sens aurait alors la menace d’une punition dont la nature esttotalementinconnuedudestinataire?

Ilsn’étaientpas immortels,maisneconnaissaientpas lephénomènede lamortque supposait lamenace divine : sachant qu’on ne nous en dit en outrerien,nousn’ironspasplusloin,carnoshypothèsess’éloigneraientdanscecastropdutexte.

BienetMal

Ce qui devient en revanche évident, c’est une donnée qui n’est presquejamaisconsidéréeàsa justevaleur : ladifférencesubstantielleentreceque latraditionarestituédesconceptsdefauteetdecondamnation–avectoutcequis’enestsuividanslescontextesreligieux,théologique,éthique,dogmatiqueetnormatif–etletextebiblique.

Nous avons jusqu’ici essentiellement dit que : • il y a eu confusion dansl’identification des arbres sans que nous sachions d’où elle provient ; • cetteconfusionseraitpeut-êtreexplicableparlefaitqu’iln’existaitàl’originequ’unseul arbre ; •Adam et Èvedésobéissent et découvrent la fonction sexuelle ; •aucun des deux n’a honte, mais ils craignent la réaction de l’Elohìm et se

cachentdecelui-ci.Il nous faut à présent analyser, en faisant fi de toute autre considération,

l’élémentquicaractériseàluiseulcettehistoire:ladite"connaissanceduBienetduMal".

C’est en effet là que toutes les traditions situent l’origine du Mal, enconsidérant que la vraie signification de la désobéissance de l’homme envers"Dieu",c’estdedéciderentouteindépendancedecequiestbienetdecequiestmal:telleestlafautequenoustraînonsdepuisnosorigines.

L’arbreauraitdoncfaitcomprendreàl’hommelasignificationduBienetduMal en lui donnant la possibilité de choisir : d’un côté leBien (la volonté de"Dieu")et,del’autre, leMal(l’actionquin’entientpascompte–oupire,quis’yoppose).

C’estàpartirdelàqu’auraientfaitleurentréedanslecœurdel’hommelesconceptsdujusteetdeYinjuste,decequiestbonetdecequiestmauvais,duliciteetdel’illicite,etc.,initiantainsilelongparcoursquiaconduitl’hommeàélaborersoncodeéthique:c’estledébutdelaprisedeconscienced’unemoraleinnée,inscriteunefoispourtoutesdanslecœurdel’humanité.

Il sembleraitcependantquecesoitautrechosequ’onnous racontedans letexteennousoffrantdeuxélémentsderéflexiontrèsimportants.

1.Cette affirmationde la connaissance duBien et duMal rapportéedans les versets – tel que le professeurAmosLuzzatto cité plus haut lerelève également –est exempte du concept de distinction : leBien et leMalsontunisetindissociables.

Quand les auteurs bibliques entendent placer une distinction entredeux éléments, ils utilisent une formulation spécifique qui introduit ceconcept à travers la formule [ben... u-ven...] : l’hébreu biblique précisetoujoursqu’ilestétabliunedistinction[entre...et-entre...],saufquecetteformuleest absentedespassagesconcernant l’arbre, leBienet leMalyétantétroitementassociés.L’introductiondecetteimagedel’Arbredelaconnaissance n’équivaut pas à dire qu’il y a connaissance/distinction"entreBien etMal",mais l’expérimentation inévitable et simultanéedesdeux.

Parconséquent,lesconsidérationssurlefaitquel’hommeacquièrelacapacitédedistinguerentreBienetMalpartenticienfumée:l’auteurdulivredelaGenèsen’ajamaiseul’intentiondeparlerd’unetellechose.

2.PourseréférerauMal,l’auteurbibliqueutiliseletermeרע[ra],dontlesensrenvoieauxdiversesacceptionsdececoncept.Luzzattorelèvedanscecasprécisl’acceptionspécifiquequisuit:[...]cettecomposantephysiologiqueetphysiopathologiqueducomportementetdes

sensationshumainesetdelamanièredevivre,quiestenréalitéinévitablecommel’estladouleurdel’accouchement[...]quiapendantdesmillénairesvulafemmesouffrirpourd’évidentesraisonsphysiologiques.

Le "mal" auquel il se réfère ici relève donc du physiologique, duconcret, du matériel et non de l’éthique. Il ne concerne que l’aspectphysique de la vie humaine. On le retrouve avec cettemême acception"physique"dansDt2835etdansJb2,oùרע[ra]désignedesulcèresetdesaffectionsdelapeau.

Lesdeuxpartiesquenousvenonsdemettreenévidenceoffrentunevisiond’ensemblequinecorrespondpasàcequelatraditionnousenseigne.

NousyapprenonseneffetqueleBienetleMalnesontpasséparés,etquele"mal"estunedonnéeessentiellementphysique,lefaitdesouffrirétantcompriscommeunedonnéeinhérenteàlaviedanssonquotidien"matériel".

OnpourraityvoiruneconfirmationdanslesversetsdeGenèse316-19,oùl’Elohìm appelé Yahvé formule ladite "condamnation" en en soulignantl’essentiel:•Èvesouffriradurantsesgrossessesetaccoucheradansladouleurensubissantl’autoritédel’hommeprévaricateur...

• Il faudraqu’Adampeineet fassedeseffortspourseprocurerde lanourriture,etildevramangerlesherbesdeschampsjusqu’àcequ’ilsoitenmesuredelaproduire!

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LeserpenttentateurÀlalecturedeGenèse31etsuiv.,ons’interroge:•Quiestleserpent?•Quereprésente-t-il?•Quelestlesensdelatentation?Ceprotagonistedel’histoiredel’Édenestsystématiquementinterprétéàla

lumièred’élémentsexternesaucontextebiblique.Souvenons-nous en guise de récapitulation que les mythologies suméro-

akkadiennes évoquent le continuel désaccord entre deux divinités Anunnaki(Enlil et Enki), dont les conceptions diffèrent quant aux rapports à entreteniravec la nouvelle espèce qu’ils ont eux-mêmes créée. Il y avait parmi leursdiversdifférendsunequestionmajeurequiconcernaitprécisémentlapossibilitéde rendre ce nouvel être fertile en lui donnant ainsi la possibilité de sereproduiredemanièreautonome.

Enliltendaitàêtrehostileàl’hommequin’étaitpourluiqu’unesclaveetiln’étaitdoncpasdecet avis.Enki,qui avait expressémentvouluet façonné la

nouvelle espèce, s’était attaché à sa créature et désirait en faciliter ledéveloppementetl’évolution.

Cedernier,quigérait l’exploitationdesminespourlaquellel’hommeavaitspécialement été créé, était considéré comme un connaisseur en termes deprofondeursetonlereprésentaitsouventàl’aidedel’imageduserpent.

La racine hébraïque qui désigne le serpent, נחש [nahàsh], désigneinitialement le fait de connaître à l’avance les intentions124 de quelqu’un, laconnaissance étant donc un élément fondamental de la symbolique quil’accompagne.

Pourlaplupartdesmythologiesanciennes,cetanimalétaitparexcellenceledétenteur d’un savoir réservé à quelques individus – on dirait aujourd’hui"ésotérique".Laconnaissancedelastructureprofondedupatrimoinegénétiqueappartenaitàcetypedesciencequi,pourdesraisonsévidentes,nepouvaitpasetnedevaitpasêtrediffuséeà la légère.Ledouble serpentenrouléautourdel’ArbredeViereprésenteraiteneffetladoublehélicedel’ADNutiliséeparladivinité féminine qui collabora à la création des [adàm] en opérant sur le[tzelèm)etsurl’[afàr]évoquésdansunautrechapitre.

Leserpentet latentationseraientdonclatranspositionenlangagebibliquedu désaccord opposant Enlil et Enki, et l’intervention du serpent/Enkireprésenteraitlemomentoùlanouvelleespècefutrenduefertile125.

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Pourconclure

L’analyse du texte nous révèle la complexité croissante de toute cettehistoire.Lesdifficultésd’interprétationquiontétémisesenévidenceaufildessièclesensontlapreuveetlaclefdelecturethéologiquenouspermetd’yrelevercertainséléments.

Essayonsparconséquentdereprendrelesdonnéesquiontémergéjusqu’icisurlabasedenoshypothèsesdefond,etcherchonsàsavoirs’ilyauraitlàuneéventuellecohérence:•AdametÈvesetrouventdansunlieuclôturéetprotégéoù toutes leurs exigencesmatérielles sont satisfaites par les Elohìm ; •Yahvéécarte/interdit toute possibilité de reproduction autonome aux nouveauxindividus;•cetteinterdictionestmatérialiséeparladéfensedeconsommeruncertainfruitquidonnela"connaissance";•laconfusionémanantdutextequant

à l’identification des arbres pourrait s’expliquer par le fait qu’il n’existait àl’origine qu’un seul arbre ; • Adam et Ève désobéissent et découvrent lafonction sexuelle propre à leur espèce ; • Yahvé prend acte de la nouvellesituation,encomprendledangeretleschassetouslesdeux;•AdametÈvesetrouvent subitement "contraints" de vivre dans une situation d’autosuffisancetotaledanslaquelletouteleurviedépendraexclusivementdeleurdéterminationetdeleurphysiologie.

Cette indépendance étant établie, ceux-ci devront nécessairementconnaître/expérimenterles"aspectspositifsetnégatifs”delanouvelleexistencequ’ils mèneront dans un environnement libre, leur situation comportant desavantageset les inconvénients : tels sont donc le "bien" et le "mal"dans leuraspectleplusconcret.

Onnoteraiciunedonnéefondamentalepourcomprendrelesensgénéraldecequ’ontgénérédetellescirconstances.

Enparlantdu"mal",Yahvérelèveuniquementlesaspectsnégatifsliésauxdeuxaspectsfondamentauxdelavie:l’alimentationetlareproduction.

Illeurditensubstanceque...•s’ilsveulentmanger,ilsdevrontdèslorsetdorénavantpayerdeleur

personnepourseprocurerdelanourriture,carelleneseraplusfourniepar lesElohìm, les gestionnaires de ce territoire privilégié et protégé ; •Èveaccoucheradefaçonautonomeendécouvrantquelagrossesseestunpoids et que fairedes enfants est unacte trèsdouloureux, la productiondes[adàm]ayantprécédemmentétédelacompétencedes"gardiens".

Nousavonsiciégalementlaconfirmationqu’ilfaitencoreunefoisallusionàl’aspect matériel du quotidien : les maux énumérés ne concernent pas lessentimentsoubienlessouffrancesdelapsychéoudel’âme.

"Dieu" dit en substance : "Vous avez voulu l’autonomie ? Vous allez àprésentenvivrelesconséquences!".

Vousnouspardonnerezcetexemplebanal,maisôcombienéclairant:"Dieu"ditainsiquelquechosecomme"Vousavezvoululabicyclette?Ehbien,pédalezmaintenant!".

C’estunexempleapparemmentridicule,maisenréalitétrèsutilepourbiencomprendrel’inexistencedececonceptdela"condamnation":lefaitdepédalern’esteneffetpasunecondamnationpourceluiquiavoulu labicyclette,maisune nécessité impérative ; une fois monté sur la selle, le fait d’actionner lespédalesdevientinévitable.

Bicycletteetpédalagesontinséparables:leplaisirdugrandair,lafatiguedel’effortetlasueurenreprésententtouslesaspectsquis’yassocientsurunmodeaussiintrinsèquequ’inévitable.

Ilnes’agiraitdoncpasd’unecondamnation.Yahvén’apaspuni l’hommepar le travail et les souffrances physiques, il a simplement exprimé ce qu’ondéfinithabituellementcommeune"sentenceposteventum",à savoir la simpleconstatation d’une situation inévitable qui est née de cette acquisition del’autonomie.

Il a communiqué aux deux [adàm] que la nouvelle existence auraitinévitablement des aspects positifs et négatifs, et qu’ilsconnaîtraient/expérimenteraientainsilesdeux.

Onsesouviendraparailleurségalementquel’ArbredeVienecontientpasleconceptdeMort, lesdeuxdéfinitions s’excluantmutuellement, alorsque le"bien" et le "mal", représentés par le deuxième arbre, ne s’excluent nonseulementpas,maiscohabitentenoutrenécessairement.

Rappelons-nous ce que nous avons expliqué plus haut : le bien et lemaln’ontpasnonplusétédifférenciésdupointdevuelinguistique...

Àpartirdumomentoùl’onexpérimentelebien,onexpérimenteégalement–et inévitablement – lemal : il est par conséquent profondément erroné de neconsidérer que cet aspect négatif en l’interprétant comme le fruit de lacondamnation.

Il est également erroné d’imaginer que l’homme aurait été dans le Bienabsolu, et que son comportement malheureux serait à l’origine du Mal quil’auraitconduitdanslemonde.

Arrivé à ce point, beaucoup de chercheurs se demanderaient : • Si lesconceptsdupéchéoriginelcommispar l’hommeetde lapunitionquis’enestsuivie avec son lot de souffrances s’évanouissent,quia alors introduit leMaldanslacréation?

La théologie et l’éthique dissertent depuis des siècles sur l’énorme etdramatiqueproblèmedel’existenceduMaldanslemonde:cequ’onappellele"Mysteriuminiquitatis"– leproblèmede l’existenceduMaldans lemonde–,continuellement et inséparablement associé à la théodicée, à savoir cettenécessitédejustifier"Dieu"enlelibérantdetouteresponsabilité.

Cette tâche que les théologiens de tout temps se sont donnée revientconstammenttoutaulongdel’histoiredelapenséeéthico-religieuse.

La Bible fournit quant à elle une réponse qui ne réclame pas d’analysesparticulièresnidecritères théologiquesouanthropologiquescomplexes : c’estYahvélui-mêmequilaformule(Is457)...

C’est lui,uniquement lui,quiacréé tous lesaspectspositifsetnégatifsdumonde!

Et c’est précisément lui qui le dit, à travers l’une des voix les plusimportanteset lesplus influentesde toute l’histoirede lapenséehébraïque, leprophèteIsaïe.

Cen’estpasunhasard–relèveencoreunefoisAmosLuzzatto–quecetteaffirmation on ne peut plus embarrassante soit parfois expliquée comme uneinsertionpolémiquevis-à-visduZoroastrisme,cederniersupposantl’existencededeuxprincipesséparésduBienetduMal.

Il s’agit cependantd’une tentativede justificationquine convaincpas cesmêmes exégètes, et qui ne réussit de toute façon pas à cacher la portéedévastatrice de cette affirmation. Ce n’est pas une coïncidence si la majeurepartie des commentateurs se tait parce qu’"elle ne sait pas quoi dire", affirmesansambageslecélèbrebibliste.

Oncomprendraeneffet trèsbienqueceversetsoitenpleinecontradictionavec cette volonté de considérer l’homme comme le véritable et uniqueresponsableduMaldansleMonde.

Nous avons de notre côté constaté que les choses pourraient ne pas s’êtredéroulées ainsi, et ces quelques paroles d’Isaïe clarifient bien les choses, carellesconstituentuneéventuelleconfirmationdecequenousavonsrelevédanscechapitre.

• Pourrait-on imaginer, ou du moins espérer que la théologiecatholique, dans un futur pas trop éloigné, prenne par conséquent desmesurespoursupprimerceconceptdupéchéoriginelquipèsesurchaqueêtrevivantnaissantsurlaplanèteTerre?

Vaguementdébattupar l’apôtrePauldansRm512etdans1Co1521-22,celui-ciseraintroduitdanslecanonduConciledeCarthagedel’an418aprèsJ.-C., consacrant ainsi la pensée d’Augustin d’Hippone. Une grande partie desthéologiens contemporains réexamine aujourd’hui l’absurdité d’unecondamnation qui retomberait sur chaque être vivant par le seul fait dedescendreinnocemmentd’uncoupledelointainsancêtres.L’aspectinacceptable

decetteprésomptiondefauteoriginelletrouveuneautreconfirmationdanscettelecture de la Bible, laquelle met en évidence une probable absence defondement, tant d’un point de vue littéral que conceptuel.Nous sommes ainsiconfiantsdanslefaitquel’Églisen’aitàl’avenirpluslavolontédechargersesfidèlesdupoidsd’unefautequ’ilsn’ontd’unepartpascommise,leurssoi-disantlointainsancêtresétantd’autrepartégalementinnocents.

Ceciestd’autantplusvraiqu’AdametÈvepourraient,commenousl’avonsanticipé dans le chapitre 5, ne pas être les ancêtres fondateurs de toutel’humanité,mais d’un groupe unique que les Elohìm avaient programmé etproduit,lequelavaitpourtâchespécifiquederépondreàleursexigencessurleterritoire de l’Éden.Le "dieu" (ENKI/serpent), qui les a génétiquement créés,leur a ensuite également attribué une reproduction autonome, et c’est l’autre"dieu"(ENLIL,frèred’ENKI),opposéaupremier,quilesachassés.LaBiblea,ici également, développé une synthèse concrète des événements qui se sontdéroulés,etce,enparfaiteconformitéaveclecaractèreconcretdespersonnagesetdesactionsdesElohìmtelqu’ilressortdespassagesexaminésdansl’AncienTestament.

Arrivésàcepoint, laquestionqui introduit lapoursuitedenotrerecherchepourrait être que l’Arbre de vie est en réalité défini en tant que החיים עץ[hachajimetz]:"ArbredesVivants".

Sommes-nouscertainsqu’ils’agissedelamêmechose?Noussoupçonnonsdonc,preuvesàl’appui,quel’auteurvoulaiticiseréférer

àunesituationpréciseetcertainementplusconcrètequ’unesimpleallusionàlavie:ilyaparconséquentencorebeaucoupderéponsesàchercher.

15LeDieudelaBibleVientdesÉtoiles

Nousachèveronslapartiedescriptivedecetravailavecunchapitrequirésumeraetsynthétiseralesconceptsfondamentauxquecontiennentlesdeuxouvragesquiontjusqu’iciétéconsacrésàcesujet.

Le terme "dieu" employé au singulier renvoie à la thèse fondamentaledesthéologiesmonothéistesélaboréesàpartirdelaBible,etce,demanièrejolimentpolémique,étantdonnéquenousavonspuvoiràtraverslesévidencesrelevéeslors de nos traductions et analyses,qu’il ne semble pas y avoir de raisons àvouloirréduireàuneunitéontologiquecequiseprésenteconcrètementcommeindubitablementmultiple.

Les caractéristiques de cette présumée divinité et des personnagessecondairesqui l’entourent auquotidiendans ces récitsdiffèrentnettementdecelles que les divers courants de la pensée théologique ont voulu élaborer etmettreenavant.

Nous avons pu constater que le personnage de "dieu" qui ressort deshistoires racontées se présente comme un individu en chair et en os qui netraitaitjamaisdethéologienidespiritualité.

Lecomportementdel’ElohìmconnusouslenomdeYahvé,leschoixquileconcernaient, les règlesqu’il imposaitaupeupleet les finalitésdesesactions,qu’il mentionnait explicitement, témoignent sans conteste d’un être de naturephysique. Cette dernière était indubitablement dotée de caractéristiquesparticulièresquienfaisaientunêtresupérieurdupointdevuedelapuissance,desconnaissancesetdelatechnologie.

Toutcelan’aurapasempêché lesauteursbibliquesderapporterégalementdesaspectspeuglorieuxauxquelsonnese seraitcertespasattendu : ilsnousrelatent ainsi clairement qu’il se relaxait en inhalant des senteurs de graissebrûlée.

Noussommesparconséquentdevantunesupérioritéquin’esttoujoursquematérielleetqu’ilimposaitenplusavecunearroganceetunmanquederespectpresquetotalpourlepeuplequis’ysoumettait.

Lesclausesde l’alliancequ’ilavaitétablieavecsessujets/fidèlesn’étaientguère le résultat d’une négociation ou d’une discussion ouverte entre deuxcontractants : il s’agissait dedirectives auxquellesonnepouvait qu’obéir.En

examinantlesrèglesimposées,nousavonségalementcomprisquenousétionsfaceàunindividuquin’avaitpaslemoindreintérêtpourdesthèmesdenaturethéologiqueoumétaphysique.

AyantanalysélesDixCommandementsdansnotrepremierouvrage,nousyavons relevé l’aspect contradictoire des intentions de l’Elohìm qui les aimposés, avec la représentationqu’enontdonnée les fondateursdes religions.Ceux-cisesontainsiefforcésdeprésentercommefondamentaux(écritssur lapierre)descommandementschoisisparleurssoins,qu’ilsestimaientutilespourarriver à leurs fins. l’Elohìm considérait quant à lui comme fondamentalesd’autres normes beaucoup plus concrètes, sur lesquelles il aurait été pluscompliqué d’ériger un système religieux tel qu’on l’entend habituellement. Ilavaitainsidesobjectifsbiendifférents,àsavoirétablirunpacteavecunpeuplequileserviraitenéchangedesonaide,afindeconquérirunterritoirepours’yinstaller.

Conformémentàcetteabsenced’intentionsspirituelles,nousavonspuvoiràquelpointlabénédictionbibliqueelle-mêmeconsistaitenbiensmatérielsetsevoyaitainsicorrespondreàunequantitébiendéfiniederichesses.Telétaitlecaslorsquel’histoiredupeupled’Israëlacommencé;ceneseraqueparlasuite,lecontact avec les Elohìm ayant été perdu, que sera élaboré un concept de"bénédiction"quiseprévaudradevaleursd’unetoutautrenature:donationdebiensmatérielsàl’origine,onenferaalorsunoctroidebénéficesspirituels.

Ces deux sens de la bénédiction seront en définitive indiscutablementdivergents!C’est toutàfaitdanslalogiquedecettevisiond’ensembleque laBiblenousprésentecetElohìm,l’undeceux,nombreux,quisetrouvaientalorssur le théâtremoyen-oriental, qui s’appropriera personnellement des gens quiserontparlasuiteconnusetidentifiésentantque"peupled’Israël".

En disséquant le soi-disant concept de "monothéisme" et le choix dontdisposaient ces peuples, nous avons en effet pu voir queMoïse, Josué et latotalité du peuple qu’ils conduisaient n’étaient pas monothéistes. Ils étaienttotalementconscientsdel’existenceavéréed’autresElohìm,enoutredecelledeleurYahvé,et ilssavaientpouvoirs’adresseràeuxsur lemêmemodeconcretqu’ilsemployaientavecce"dieu"quilesavaitguidéshorsd’Égypte.

Ilsenétaienttellementcertainsqu’ilsontcontinuellementagidecettefaçon.Mais l’AncienTestamentnousraconteégalement l’histoirequiaprécédé :

lesoriginesmêmesdel’humanité,quisontinévitablementenlienaveccequevoulaittoutcegrouped’Elohìm.

Ayant examiné les deux récits bibliques de la création de l’homme, nousavonspuensaisirl’éventuellecomplémentaritéàpartirdumomentoùnousontéténarréescertainescirconstancesetautresagissements.LesElohìm,aunombre

desquels nous compterons Yahvé, après avoir pris une décision collégiale,commencent en effet à façonner la nouvelle espèce vivante en partant deséléments matériels qu’ils avaient à leur disposition : la poussière, [Afàr], àsavoir l’ADN des espèces déjà présentes dans l’hémisphère sud de la Terre(Abzu),et le [Tselèm], à savoir leur propre ADN, l’élément "divin" qui seragreffésurunhominidé.

L’union de ces deux éléments générera la nouvelle espèce, l’[Adàm],quivivradelavie[nishmàtchajìm]quiluiauraétédonnéeparle"créateur".

Les concepts de "péché" et de "condamnation" auxquels l’humanité seraitsoumise seront pareillement mis en doute. Le récit dudit "péché originel" seprêteeneffet àdesclefsde lecture fortdifférentesetbienmoinsdramatiquespourl’homme:nousavonsiciaussitrouvéconfirmationdufaitqu’ilestencoreune foisquestionde la réalitéconcrèteduquotidien.Lesmauxmentionnésnesontpasdudomainedessentimentsoubiendessouffrancesdelapsychéoudel’âme.Yahvén’apaspuni l’hommepoursafaute, ilasimplementexprimécequ’ondéfinithabituellementcommeune"sententiaposteventum",c’est-à-direlefait de simplement prendre acte d’une situation inévitable résultant du librechoixopéréparlesreprésentantsdelanouvelleespèce.

Ces Elohìm se déplaçaient dans l’espace ; ils avaient besoin de le fairephysiquement, car, n’étant pasdes êtres spirituels, ils devaientmatériellementrejoindre l’endroit où ils avaient l’intention de se rendre, et ce, avec desmachinesvolantes.

Nousavonsvuqueladite"gloiredeYahvé"estunconceptthéologiquequin’estpasréellementfondé,uneélaborationdes théologiens, fruitde lavolontéd’introduiredeforcedesconceptsspirituelsdansunenvironnementnarratifquienétaitquantàluiexempt.

Cette"gloire"représentaitquelquechosed’externeà"dieu",uninstrumentdont il se servait pour se déplacer en le pilotant, et un moyen de transportgénérant des effetsmortels pour celui qui avait lamalchance de se trouver àproximité–deseffetsque"dieu"lui-mêmen’étaitpasenmesuredemaîtriser.

Toute l’histoiredescommentateurs traditionnels–quiréfutentobstinémentcettehypothèse– rendcomptede l’énormedifficulté à comprendre le "kevòd,ruàch"en le décrivant en termes de spiritualité et de transcendance.De notrecôté, ilnousparaîtbeaucoupplus simpledepenserqueceluiqui a rédigécestextes, avait transposé par écrit le récit de phénomènes physiques concretsauxquelsilestcertainquedescentaines,voiredesmilliersdepersonnesavaientrégulièrementassisté.Lesouveniravaitdûenêtretransmisaufildutemps,dumoins dans ses lignes essentielles, même si celles-ci supposaient toutes lesvariantesquegénèreinévitablementlatransmissionorale.

Lesexpériencesdesprophètes–Ézéchiel,Zacharie,Élie,Enoch,Moïselui-mêmeetd’autres–analyséesparnossoins rendentcomptedecettesimplicitéaussiétonnantequedésarmante.

L’onsesouviendraquecespassagesbibliquescorrespondentétonnammentauxrécitsdesSumériensoùl’onnousdécritlesAnunnakisedéplaçantdanslescieuxsurleursmachinesvolantes.Iln’estpaspossibledegommerunsigrandnombred’élémentsconcretsenlesreléguantdansl’universimprécisdesvisionsou des rêves. On ne pourra guère biffer d’un trait de crayon ou à travers unarrogant présupposé dogmatique ce que ces auteurs ont voulu fixer dans lamémoirequesontlesparolesécrites.

Lesauteursbibliquesontensuitementionnéd’autresprésencesétroitementliéesàcelledesElohìm:les[nephilìm]etles[malakhìm].

Despremiers,nousavonsrelevélanaturedegéantsappartenantencoreàlalignéedesenfantsd’Anàk (anakiti-anunnaki?)demémoire sumérienne.Nousenavonsréexaminélescaractéristiquesphysiques,parmilesquelleslaprésencedesixdoigtsparmembre,ainsique les événementsqui lesont lentementvusdisparaîtreensefondantauseindespeuplesquihabitaientlaterredeCanaan.

Les [malakhìm] ont quant à eux exigé une analyse plus attentive, car lesthéologiens en ont inexplicablement fait des êtres spirituels. Les récits où ilsapparaissentaffichentaucontrairetoujourscetextraordinairecaractèreconcretpropre aux auteurs bibliques pour décrire des scènes avec précision et leurdonneruncontextetemporelquipermettedelocalisercesévénements.

Lesanges[malakhìm]sontdesindividusfaitsdematièredontladifférencephysique avec l’homme est évidente. Ils sont dotés de pouvoirs supérieurs etvivent dans des campements auxquels il semblerait qu’on n’ait pas le droitd’accéder. Ils exercentdifférentes fonctionsd’ordre tout à faitpratique,parmilesquellescelledeporte-paroledeYahvé.

Nousavonsvuque lespersonnagesdeSatanetdeLuciferonteux-mêmesété inventés, mais nous avons surtout examiné les Chérubins, qui diffèrenttotalement de ce que les théologiens en ont fait, les deux versions étantinconciliables.

Les[kerubìm]delaBiblesontdesmachines,desdispositifsmécaniquesdedeux sortes : les premiers sont reliés au [kevòd] et se présentent comme desobjets volants ; les seconds, qui se trouvent sur l’Arche d’Alliance, ont desfonctionsétroitement liéesà lanaturedecetobjet,qui seprésentecommeuncondensateur et un système émetteur-récepteur, de même qu’une armepotentielle.

Ilressortainsidetoutcequiaétéditque"LEDIEUDELABIBLEVIENTDESÉTOILES"–avec sacourdepersonnageset lesappareils associésà ses

aventures – et se présente sous des habits bien différents de ceux que lesreligionsleurontcousussurledos.

Nousmentionneronsendernierlieulacaractéristiquelaplus"inacceptable":lefaitquelesElohìm(c’est-à-direce"dieu")meurent.C’estcequenousavonsconstatéenexaminantunpassagedelaBibleoùceciesttrèsclairementaffirmésansqu’ilpuisseyavoird’équivoque.

Écartant toute lecture alternative, hypothèse fantaisiste et autre traductiontendancieuse,onpeuttrèssimplementettrèsclairementl’énoncer:lesElohìmmeurentcommetouslesAdàm!Celaneseracertespasunesurprisesil’onémetl’hypothèsequelesANUNNAKI/ELOHÌMpouvaientavoirunevieprolongée–voireextrêmementlongueentermesterrestres–,saufqu’ilsmeurentégalement,étantdonnéquecesontdesindividusdechairetd’os.

Mais quand c’est précisément la Bible qui le dit, on ne peut qu’en êtreétonné!

Il nous faudrait en réalité reconnaître sans l’ombre d’un doutequ’IL ESTÉCRIT DANS L’ANCIEN TESTAMENT QUE DIEUMEURT comme tous lesautreshommes!

Àmoinsque les théologiensn’omettent denousdireque lorsque laBibleutilise le terme Elohìm cela veut parfois dire Dieu, alors qu’en d’autresoccasions, cela signifieautre chose...mais dans ce cas, il n’y a plus aucunecertitudeetchacunestalorslibredefairedirecequ’ilveutautexte.

Lesreligionssontnéesd’unetentativederenouerlecontactetderetisserunlienavecdesêtresquifurentconsidéréscommesupérieursetdivinsdufaitdel’avance considérable qu’ils avaient sur l’hommeen termes de connaissances,d’aptitudesetdepuissance:

• des individus qui vivaient tellement longtemps qu’ils étaientconsidéréscommeimmortels,mêmes’ilsnel’étaientpas;

•desindividusquiconnaissaientlessecretsdelanatureetducosmos,les transmettant seulement à leurs fidèles disciples en lançant ainsi lescastes des rois/gouverneurs/prêtres (qui étaient justement "initiés" à laConnaissance...);

•des individusquivoyageaientdans lesairs, couvrantàunevitesseextraordinairement rapide des distances impensables pour celui qui sedéplaçaitenmarchant;

•desindividusquiutilisaientdesintermédiairespouradministrerleurpouvoiretcommuniqueravecl’humanitéàtraversdesfiltres(lesanges...)quiévitaientlecontactdirect;

•des individus qui avaient créé l’homme en utilisant les techniquesd’ingénieriegénétiquedontilscontrôlaienttouslesaspects.

Autant de choses constitutives de ce qui semblerait être un DIEU de laBIBLEQUIVIENTDESÉTOILES.

Ce ne sont bien entendu que des hypothèses, les preuves absolues nousfaisant encore défaut. Il ne sera néanmoins pas aisé d’écarter comme tropimaginativesdesinterprétationsquiontleméritedecollerauplusprèsdutextebiblique.

Ce DIEUQUI VIENTDES ÉTOILES est-ilencoreicioua-t-ilquittéleslieux?

C’estlàunequestionlancinanteàlaquellenousn’avonsguèrederéponse.Nousnepouvons,à traverscequenousendit laBible–à savoirpresque

rien–, qu’émettre l’hypothèseque les individus appartenant à cespopulationsparticulières se soient progressivement mêlés aux gens auprès desquels ilsvivaient. Pourtant, conformément à uneméthodologie qui nous lie aux textesanciens, nous avons rapporté les affirmations de l’historien judéo-romainFlavius Josèphe qui, dans le chapitre VI de son ouvrageGuerre des juifs126,nousnarrediversfaitsrésolumentétranges,etce,d’autantplusqu’ilssontselonnousavéréss’êtreproduitsentrel’an60etl’an70aprèsJ.-C.

Dans les versets 289-299, l’auteur nous rapporte des événements qui sontsansnuldoutehorsducommun:au-dessusdeJérusalemapparaissentun"astreenformed’épée"etune"comètequirestaunan".

Le huitième jour dumois des azymes (mois de la Pâque hébraïque), à laneuvièmeheuredelanuit, l’auteletleTemplesontenveloppésparunhalodelumièrequilesilluminecommeenpleinjourpendantenvirontrenteminutes.

Le portail en bronze extrêmement pesant, qui devait normalement êtreactionnéparunevingtained’hommes,s’ouvredelui-mêmeàlasixièmeheuredelanuit.

Mais l’événement le plus extraordinaire a lieu le vingt-et-unième jour dumoisd’Artémisios (celuiqui suit laPâque).L’historien juifnousdit ainsiquecette vision était tellement miraculeuse qu’elle eût semblé incroyable si ellen’avaitpasétéobservéepardenombreuxtémoinsoculaires.

Avantque le soleil ne se couche, "Onvit doncdans tout lepays, avant lecoucher du soleil, des chars et des bataillons armés répandus dans les airs,s’élançantà travers lesnuages..."et, lorsdelafêtede laPentecôte, lesprêtres

qui étaient entrés dans le Temple pour les célébrations rituelles perçoiventdistinctement "une secousse et un coup" et puis "un ensemble de voix quidisaient:‘Nous,onquitteleslieux’".

•S’ilssontparconséquentpartis,àquelleépoqueétait-ce?•S’ilssontpartis,n’yeneut-ilquequelques-unsàlefaire?•Reviendront-ils?•Sont-ilsdéjàrevenus?•Ounesont-ilsjamaispartis?Nousl’ignoronsetlaissonsvolontiersàceuxquisavent,ouaffirmentsavoir,

lesoinderépondre.En ce qui nous concerne cependant, il est bien évident que la recherche

continue.

ANNEXE

Glossairegénéral

Cette sectionapprofondit certains thèmesclassésparordre alphabétiqueetdonne la signification de termes sumériens et akkadiens provenant destraductionset,surtout,desinterprétationsfourniespardesexpertsenlamatière(G.R.Castellino,G.Furlani,S.N.Kramer,G.Pettinato,B.Russo,Z.Sitchin).Leursœuvres–citéesdanslabibliographie–sontessentiellespourcomprendrela logique de leurs interprétations, et nous y renverrons par conséquent noslecteurs.

L’exposéquienesticifaitreprésentedoncunemodestecontributionpropreà fournir un cadre synthétique au contenu de ce livre qui, par choixméthodologique, traite presque exclusivement de ce que narre l’AncienTestament.

La variété des définitions, de même que les éventuelles contradictionsprésentesdanscertainstermes,rendentcomptedesincertitudesetdifficultésquelesspécialistesrencontrentpourdéterminerunéventuelsensexactdontonnepeuttrèssouventpasêtreabsolumentcertain.

Lelecteur intéressépourraparconséquentapprofondir lesujetenaccédantauxtextesdesauteurscités.

NB : l’acronyme (TSA) indique les termes appartenant aux languessumérienneetakkadienne.

A(TSA)"Eau".Abram(TSA)"Préférédupère"Abraham (Abramo) est un terme sémitique qui signifie "père d’une

multitude".Abzu(TSA)"Puits","Mondeinférieur","Sourceprimordiale".Indiquait probablement, à l’origine, les parties inférieures de la planète

Terre,l’hémisphèresud.Letermeaparsuiteprislesensdegrandocéand’eaudoucequis’étendsouslesterresetquiaffleuredanslessourcesetdansleslacs.Le seigneur Enki en fait partie en tant que dirigeant des mines, lesquellesdescendenteffectivementverslesnappessouterrainesetlesrejoignent.

C’estdecetermesumérienquedériveletermemoderned’"abysse".Adamah"Terre".Cetermehébraïquesignifieégalement"terrerouge".

Adamu, Addamu, Admu (TSA) "Terrestre", "Image", "Père-homme","Genrehumain".

L’hébreuAdamsignifieégalement"Terrerouge"(voir"El"et"Enki").AdamuenakkadiendevientAtamu,etsesprérogatives(lepèredesvivants)

lefontseloncertainscorrespondreàl’AtumdesÉgyptiens.PourlesSabéo-Phéniciens,Adamsignifiait"serviteur".PourlesAssyriens,letermeUdmudésignaitlegenrehumain.AmmonitesDescendantsdeBenAmmi, lesecondfilsdeLotet frèredeMoab (Gn19

37-38). Après avoir vaincu les Zamzummims à l’est de la mer Morte, ilss’établiront dans la région située entre les fleuves Arnon et Yabboq, d’où ilsfurentchassésparlesAmorritesquilesfirentmigrerverslesconfinsdudésertàl’est. Ils furent exclus de la communauté israélite, car ils s’étaient adonnés aucultedeBalaam.

AmorritesTermegénéralparlequelonindiquaitlespeuplesquioccupaientlaPalestine

avantl’arrivéedesHébreux.CenomfutparconséquentégalementsynonymedeCananéens.

Le terme "amorite" désigne la langue parlée par les populations sémitesprésentes en Syrie de la secondemoitié du troisièmemillénaire aux premierssièclesdusecondmillénaireavantJ.-C.:unelanguequin’ajamaiseudeformeécrite, car elle était utilisée par des populations semi-nomades qui, une foissédentarisées,utiliserontlalanguebabylonienne.

Anunnaki(TSA)"Ceuxqui,duciel,vinrentsurlaterre".LesnephilìmdelaBible(?),lepeupledesShem-Shumu:c’est-à-direaussi

bienlepeuple"renommé"quelepeupledesmachinesvolantes.Ilsétaientconnusentantque"FilsdeAnsurlaTerre".Pour une autre interprétation, voir les recherches de B. Russo : le terme

signifieseloncetauteur"lagrainelaplusimportante(première)delaTerre".Apkallu(TSA)"Sage".L’êtremoitiéhommeetmoitiépoissonquienseignaitauxhommeslesrègles

delaviecivileàl’époquequiprécédaledéluge.Les Apkallu étaient des conseillers des rois fondateurs de la civilisation

sumérienne.On en connait sept : le premier de ces sages vivait à l’époque d’Aalu,

premierroiantédiluviend’Eridu,et ilsenommaitAdapa(voircetteentrée). Ils’agissait selon d’autres traditions d’Uan (Oannes), à qui l’on attribuel’enseignementdel’écriture.

Après le déluge, ils seront remplacés par les Ummânu, des conseillers et

maîtres"humains".AraméensPopulations sémites occidentales qui atteignirent un développement

considérableentrelafindusecondmillénaireetledébutdupremieravantJ.-C.,arrivantjusqu’auxcôtesduGolfePersiqueausud,larégiondel’Elamàl’est,larégiondesmontsAmanusaunordetlaTransjordanieàl’ouest.

LespremièresinscriptionsàutiliserletermeAramuentantquenompropred’unpeupleremontentaudébutdusecondmillénaire,saufquecepeupleétaitdéjàmentionnéparleroiakkadienNaram-SinauXXIIIesiècleavantJ.-C.Auxenvirons du XIIIe siècle avant J.-C., les Araméens de Syrie pénétreront enMésopotamie et l’araméen finira par se substituer au babylonien en tant quelangueprincipale.

La languearaméenneestcellequi,parmi les languessémitiques, se targued’être la plus ancienne et celle qui a connu le moins d’interruptions : sonexistenceesteffectivementdocumentéedudébutdupremiermillénaireavantJ.-C.àaujourd’hui.

Aratta(TSA)Larégionoùétaitsituél’Edin(Édenbiblique).LesSumériensl’onttoujoursconsidéréecommeunmythe,commeuneterrefabuleuse,richeetluxuriante(leclimatyétaittrèsagréableetlanaturevéritablementflorissanteetgénéreuse). Le voyage du messager d’Enmerkar (voir cette entrée) à Arattadécrit le passage de sept portes (sept cols sur sept chaînes constituées denombreusesmontagnes)qu’ilestaujourd’huiencorenécessairedetraverserpourallerduterritoiredel’ancienneSumeràlazoneoùsetrouvelavilledeTabriz(ancienÉden?).

Le Talmud hébreu parle de sept ciels à traverser pour rejoindre le cielprimordial.

Il correspond peut-être à l’actuelle plaine (Edin en sumérien et edinna enakkadien)deMiyandoab(Caucase),ausuddulacOurmia.

Asarluhi (TSA) Fils d’Enki et Dieu de la fertilité connu sous le nom deMarduk chez les Babyloniens, et d’Ashur chez les Assyriens. Il correspondprobablement à l’Ashur biblique, le fils de Sem et petit-fils de Noé. Cedescendant des patriarches bibliques serait ainsi le fondateur du royaumeassyrien.

IlcorrespondàOsiris,quelesÉgyptiensconnaissaientsouslenomd’Asar(Osirisenestlenomgrécisé).

Sonsymboleétait ledisque solaireailéqui représentait également leDieupersanAhura-Mazda (dont le grandprophète étaitZarathoustra ouZoroastre),Horus et la divinité solaire Râ-Horakhty (Râ-Horus de l’horizon : la terre

orientaled’oùlesdieuxétaientvenus).Selonlamythologieégyptienne,Horus,l’héritierdivin,étaitlefilsd’Osiris,

et par conséquent celui qui "provientd’Asar", à savoir qu’il s’agissait de "M-Asr":leMizraïmdelaBible127.

Les Égyptiens se définissaient comme el-Masri : "celui qui descendd’Osiris".

AstartéDéessevénéréedanslarégionsémitedunord-ouest(l’Ishtarbabylonienne);

ellereprésentaitlaGrandeMèrephénicienneetcananéenne.Sonculteétaitliéàla fertilité,à la féconditéetà laguerre.Lescentresmajeursdans lesquelselleétait vénérée furent Sidon, Tyr et Byblos,mais elle était également connue àMalte,àTharrosenSardaigne,etàEriceenSicile.

Elle entra également au panthéon égyptien, où elle devint Isis.La périodehellénistiquequisuivra laverraassociéeà ladéessegrecqueAphroditeetà laVénusromaine.

Lenomd’Astartéapparaîtsouventdansl’AncienTestament,égalementsoussaformeplurielle(Ashtarot,cf.Jg106):ilindiqueprobablement,danscecas,desdivinitésfémininescorrespondantauxBaalimmasculins.Asuivre,uncourtrappeldecequiestrapportédanslechapitre6:àKuntilledAjrud(entreNéguevetSinaï),YahvéétaitvénéréenmêmetempsquesapartenaireAshérah.

Badtibira(TSA)"Lieubrillantoùleminéralestfaitmétal","lieufortifiédesmétaux","fondementdutravaildesmétaux".

Villesituéeàproximitéducorridoroùdescendaientlesnaviresdesdieux.Ilfut le siège d’un royaume antérieur au déluge qui succédera à Eridu. On ycélébraitleculted’Inanna.

C’estl’unedescinqvillesantédiluviennesquiserontconstruitesaumomentoùEnlildécidede"tirerl’humanitédescavernes"etdeluioffriruneexistenceplus humaine et plus civilisée avec des villes, l’agriculture et l’élevage demoutons.Lesrécitsencunéiformesmentionnentqueleshommesnemangeaientalorspasdepain,nes’habillaientpas,allaient tousnus,mangeaientdel’herbeenl’arrachantaveclabouche,etbuvaientàmêmel’eaudesfossés...

Danscesvilles-là,c’étaientlesdieuxquicommandaient.Son nom, qui veut également dire "installation de celui qui travaille les

métaux",nousrenvoieéventuellement(de"t-b-r"à"t-b-l")autermeTubal-caindelaBible,le"forgeron".

Ils’agiraitainsidelacitédeTubal(T-b-l,t-b-r),lacitéduforgeron.Bérose(Beroso)PrêtredeMarduk,astronomeetastrologuebabylonien,ilvécutentrelesIVe

etIIIesièclesavantJ.-C.L’importance de ce personnage est liée à ses trois livres, qui constituent

l’œuvreconnuesouslenomd’HistoiredeBabylone(Βαβυλωνιαχα),consacréeauroiAntiocheIeretaujourd’huiperdue.Onendétientdesfragmentsplusoumoins importantsgrâceàdesauteurscommeAbidenoetAlessandroPolistore(IersiècleaprèsJ.-C.):ellefaitétatdel’histoiredumonde,desoriginesjusqu’àl’époquedel’auteur.

Pour ce qui concerne en particulier l’histoire humaine, Bérose la diviseessentiellement en deux grandes époques dont le déluge forme la ligne departagedeseaux:danslapremière,dixsouverainsantédiluviensavaientrégnésurdespériodesextrêmementlongues,mesuréesensaroi(lesSardesSumériens?)équivalantà3600ans.

La liste des noms grecs est la suivante : Aloro, Alapro, Malone, Am-menone, Magalaro, Daono, Euerodesco, Amempsino, Parte, Xisutro (leZiusudrasumérien,leNoébiblique?).

Encestemps-là,despoissonsavecunetêteetdespiedshumainssortaientdelamer (le premier étantOannes) et jouaient le rôle de conseillers auprès dessouverains, enseignant à travers cesderniers tous les aspects de la civilisationauxhommes.Aprèsledéluge,laduréedesrègnesdiminueraetseramesuréeenneroi,àsavoirenpériodesde600ans.Ilenarrivepourfiniràdespersonnageshistoriques ; on a en particulier retrouvé des fragments importants de cettehistoirerelatifsauxpériodesdeNabuchodonosorIIetdeNabonedo.

BibleStuttgartensiaLa Biblia Hebraica Stuttgartensia, ou BHS, est une édition de la Bible

hébraïque publiée par la "Deutsche Bibelgesellschaft" (Société bibliqueallemande)deStuttgart.

Letexteestunecopieprécisedesécritsmassorétiquetelqu’ilsfigurentdansleCodexLeningradensis(L)oucodexdeLeningrad,etreprésentelaversionderéférence officielle du texte biblique hébreu-araméen aussi bien pour les juifsquepourleschrétiens.

LetextecorrespondégalementàlaLetterisBible,laBiblepubliéepar"TheBritishandForeignBibleSociety"deLondres.

Cargo(cultedu)Ils’agitd’unphénomèneétudiéparlesanthropologues.Ilse caractérise par le culte que des habitants d’îles du Pacifique rendaient auxavionsetàleurcontenuqu’ilsconsidéraientcommeétantd’origine"magique"et"divine".

Il s’est principalement développé enNouvelle-Guinée, enMélanésie et enMicronésie,sonorigineétantliéeaupassageetàl’arrivéedespremiersnavires

explorateursoccidentauxduXIXesiècle.Dans les années 1920, le naturaliste James Hurley amerrit en Nouvelle-

Guinée avec un hydravion et ne tarde pas à découvrir que les indigènes luioffraientchaquejour,àluietàsonavion,dessacrifices,estimantqu’ilsétaienttousdeuxd’originedivine.

Mais le développementmajeur de ce culte s’est produit après la SecondeGuerre mondiale au cours de laquelle une très grande quantité de matérieldestinéà l’arméeétatsunienneaétéparachutéesur les îles,quiaservipour lacampagneduPacifiquecontreleJapon:vêtements,nourriture,tentes,armesetautresbiensdestinésauxsoldats,maisaussiauxinsulairesquileurservaientdeguides.

Toutseterminaàlafindelaguerre:lesbasesaériennesfurentabandonnéeset les "cargo" ne furent plus parachutés. C’est ainsi que l’acheminement demarchandises de tout type diminua – entre autres, de grandes quantités denourrituredontbénéficiaientabondammentlesautochtones.Leshabitantsdecesîles, se sentant abandonnés par des "divinités" qui s’étaient révélées siprodigues,élaborerontdevéritablespratiquesreligieusesetdesrituelsmagiquesdans le but de les faire revenir. Ils reproduisirent de façon grossière etapproximative des pistes d’atterrissage, des aéroplanes et des appareils radioréalisésenboisquiétaientinstallésàl’intérieurdetoursdecontrôlefictives.Ilstenteront également d’imiter le comportement du personnelmilitaire qui avaitopérésurleslieux,etcommencerontaussiàmimerlessignauxpropresàchaqueaéroport de manière rituelle : ils allumeront ainsi des feux pour éclairer lespistes,etc.

Puis les cultesduCargoont lentementdiminué jusqu’àdisparaître avec laconstatationqueces"dieux"généreuxnerevenaientpas.Maisonarelevéuncasqui fournit en outre des indications sur la façon dont des dénominationsspécifiques peuvent naître. La reconstitution qui en a été faite estmalheureusement aussi pleine de lacunes qu’incertaine, mais on y trouve uncertain nombre d’éléments : des soldats étatsuniens qui avaient la tâche dedéfendrel’archipelcontreuneéventuelleinvasionjaponaiserejoignirentlesîlesVanuatu en avion. L’un de ces militaires était de couleur et les habitants del’archipel, également frappéspar sapeau sombre similaireà la leur, l’auraientprispourunêtredivin:ilsontattendusonretouretluiontdédiéuntempleengardantentantquereliquesquelquesobjetsquiluiavaientappartenus.Lechefdetribud’alorsracontaensuiteavoirrêvédel’Américain/dieuaprèsquecelui-cifûtpartietfutàpartirdelàconsidérécommeun"prophètedudieu”.

Après ledépartdusoldat,onacommencéàadorercette"divinité"sous lenom de "Jonfram". Il subsiste malheureusement des incertitudes quant à

l’originemêmedecenom,danslamesureoùl’onn’apasréussiàétablirsiellecorrespondait à l’image d’un Américain particulier qui se serait appelé JohnFrum, ou si le nom en question venait du fait qu’il se serait présenté comme"John fromAmerica" .Après son départ les locaux auraient quoi qu’il en soitgardélesonJonfrom/Jonframenmémoire,faisantdecenomceluidece"dieu"singulierarrivéd’enhautavecmoultbiensàsadisposition.

Touslesansaumoisdefévrier, le"JohnframDay”estcélébrésur l’îledeTanna,unjourpendantlequellesparticipantsdéfilenthabillésdeTshirtsportantl’inscription"T-AUSA"(TannaUSAArmy):l’événementestcélébréle15ejour,lacroyanceétantquece"dieu"reviendraprécisémentàcemoment-là,saufquel’annéen’estpasprécisée.

Au-delà du cas particulier de Jonfram, nous pouvons plus généralementconstater que l’attitude religieuse qui en est née pour évoluer sur un modespiritualiste/chamanique,arésolumentconduitlespeuplesmélanésiensàcroireque ces cargos, autrement dit des cargaisons demarchandises acheminées parvoie aérienne, furent spécialement créés pour eux par les esprits des ancêtres.Seloncettecroyance,lespeuplesblancsenauraientindûmentprispossession,etil était ainsi nécessaire d’accomplir des rites de purification et de propitiationafindefaciliterlesvoyagespermettantàcesbiensd’arriversurleursîles.

Toutceci s’estpasséausiècledernier sous lesyeuxdesanthropologuesetpourraittrèsprobablementêtrelarépétitiondocumentéedecequis’estproduitlorsdesmillénairesoùl’hommeauraitétéfaçonnéparcesêtressupérieurs : illes aurait vu voler dans les cieux et aurait reconnu l’immense écart qui lesséparait en termes de connaissances, de force et d’aptitudes. Faisantparallèlementl’expériencedeleurtechnologiesouventterriblementdestructrice,il aura néanmoins également bénéficié des extraordinaires avantages qu’elleoffraitensefaisanttransmettrecesconnaissancesetautressavoir-faire.

Le contact direct ayant été perdu – exactement comme cela s’est produitavec ces habitants d’îles du Pacifique –, on peut par conséquent estimer quel’hommeauraaufildessièclestransformécescaractéristiquesmatériellesenysubstituant des convictions d’ordre magique, supérieur, spirituel et divin, aupointdeconstruirelepersonnaged’un"Dieu"n’ayantplusrienàvoiraveclesindividusparlesquelstoutavaitprobablementcommencé128.

Carmel(Mont)Ce mont apparaît dans les textes sacrés du judaïsme et du christianisme,

maiss’avèreêtreégalementprésentdansd’autrestraditions.Onaffirmequecen’est pas une découverte du judaïsme et qu’il serait même habité depuis lapréhistoire, à savoir 150.000 ans avant J.-C. au moins, certaines pièces à

caractèrefunérairesuggérantqu’ilétaitdéjàconsidérécommeunlieusacréàlafindecettelointaineantiquité.

Nousenavonségalementuntémoignaged’origineégyptienne:enl’an1400avant J.-C., le pharaonThoutmôsis III, quimène des campagnesmilitaires enPalestine,mentionneégalementlemontCarmelqu’ildésignecommeun"MontSaint"danssescomptesrendus.

NousavonsdanslaBiblelesréférencessuivantes:•Jos1222 : leCarmelestconquisparJosuéquibatleroiYoqnéam.

•1R18:leCarmelentreenscènedansl’histoired’Élie,quenousavonstraitéedanslechapitreconcerné.

Après cet épisode, lemontCarmel n’apparaît plus dans l’histoire bibliquequesousformed’allusions(Is352,Ct76,Na14).

En l’an 66 après J.-C., Vespasien accomplit des sacrifices sur le montCarmel audieudu lieu, queTacite etSuétonedécrivent commeunDieu sansvisage. Différentes traditions rappellent ensuite que de nombreux ermitescontinueront à se retirer dans les grottes de ce mont dans le sillage d’Élie,d’Elisée et de leurs disciples.Des complexesmonastiques datant de l’époquebyzantineserontparlasuiteétablisprèsdelaGrotted’Élie(qu’abritel’églisedel’actuel couvent), comme en témoignent des inscriptions découvertes àl’occasiondefouilles.

Lorsdelasecondemoitiédel’an1100,uncertainnombrederescapésdescroisades se rassembleront sur le Carmel pour y démarrer une existencecontemplative consacrée à la prière et à l’isolement : ce sera le patriarche deJérusalemquidéfiniralesrèglesdecenouvelOrdrenédel’uniondedifférentescommunautéscénobitiques.

En l’an 1200, ce mouvement monastique gagnera l’Europe sous le nomd’"OrdredeSainteMariedumontCarmel".Celui-ciétaitfondésurlasolitudecontemplative,laprière,lapauvretéetletravail.

L’Ordrepassaensuitede l’ermitageà lamendicité, et lepape Innocent IVpublialaRègleModifiéedesCarméliteslepremieroctobre1247.

Déluge."délugeinondation,céleste,océan":(hébreuenmabùl)מבול

Ondéduiradel’analysedespictogrammesoriginauxdelalanguehébraïquepubliésdansTheAncientHebrewLanguageandAlphabet129,queletermeמבול(mabùl) correspond aux signes suivants :

Le déluge est connu et rapporté par différentes civilisations : laBible faitétatdecetévénementdansleschapitres6,7,8dulivredelaGenèse.

Les religions qui en soutiennent la véracité sont variées : judaïsme,christianisme, hindouisme, bouddhisme, confucianisme, shintoïsme, islam,zoroastrisme...

Le roi assyrien Assurbanipal se vantait de pouvoir lire et comprendre lasignificationdes"inscriptionssurunepierreantérieureaudéluge".

Letextesumérienquis’intituleListeRoyaleSumériennecomporteunelistedesouverainsquiseprolongedurantuncertainnombredemillénaires jusqu’àl’époqued’Ubar-Tutu..."ledélugebalayatoutechose".Ilexistepartoutdanslemondedetrèsnombreuxrécitsdudélugedonttouslescontinentssontporteurs.

Leplusanciens’avèrequoiqu’ilensoitêtreletextesumérienconnusouslenom de La Genèse d’Eridu ouDéluge sumérien (XXXe siècle avant J.-C.),ensuitereprisdansl’ÉpopéedeGilgameshoùl’onparledelarencontreentrecedemi-dieuetUtnapishtim/Utanapishtim(leNoédelacivilisationbabylonienne).

Nous mentionnons ci-après quelques-unes des nombreuses versions quediversescivilisationsontélaborées.

1)Sumériens-Akkadiens130:EnkietEnlil,lesdeuxfilsd’Anu,seigneurdel’empire,entretenaientunecontinuellerivalité,quiavaitaussidesconséquencessur la nouvelle espèce voulue et créée par le premier pour répondre auxexigencesdesessubordonnés,lesAnunnakiquitravaillaientdanslesmines.

Enkiaimait sacréatureetdécidade luioctroyer la "Connaissance"ultime,cellequi l’auraitaffranchiedesescréateursà travers l’aptitudeàsereproduiredemanièreautonome:uneconnaissance/capacitéquil’auraitensommerendue

semblableaux"dieux".Illefitsansdemanderl’approbationdesonfrère,quiluiétaithiérarchiquementsupérieur.

Nous rapportons ici un élément qui nous relie directement aux récitsbibliques:Enkiétaitégalementreprésentéparunserpent,cettecréaturequivitdans des abris creusés dans la terre et en connaît les profonds secrets,précisément cette "divinité/serpent", c’est-à-dire Enki, qui donne à Èvelacapacitédesereproduire.

LaGenèserappelleparfaitementcetévénementdanslerécitduserpentquitentelafemme,l’inciteàaccéderàlaconnaissanceetàprendrececheminquelesdieuxluirefusaient,carilssavaientqu’ilauraitconduitl’homme(l’Adam,le"terrestre")surlavoiedel’émancipationdéfinitiveetdelaliberté.

Enlil, son frère aîné, l’apprit, chassant l’homme et la femme de ce lieuprotégédanslequelilsvivaient(quel’onappelle"paradis",termequidérivedugrec παράδεισος [paradeisos], qui provient lui-même de l’iranien pairidaesa,"lieu clôturé", lequel correspond au [gan eden] de la Bible et au kharshagsuméro-akkadien,"lieuclôturéetprotégé")etlescondamnantàseprocurerdelanourriture par eux-mêmes. Il annonce également à la femme qu’elle devraenfanterdansladouleur,cequiparaîtlogiquesil’onsongequelacréationdeshommesétaitjusque-làl’apanagedesfemmesanunnaki:lesfemmesd’humain,eneffet,n’accouchaientpasetneconnaissaientparconséquentpaslasouffrancephysiqueliéeàceprocessus.

Leshommescommencerontainsiàsemultiplierpareux-mêmesetàpeuplerlarégion.

En1914,lesumérologueArnoPoebelamisàjourunetablettesurlaquellesont racontés les événements qui ont précédé la catastrophe : il s’agit del’époqueoùlesAnunnaki/Elohìmontintroduitla"royauté"surTerre,àsavoirlesiègedupouvoir, érigeant desvillesoù cette lignée était établie : Eridu,Bad-Tibira, Larak, Sippar, Shuruppak et Larsa (des fouilles archéologiques ontaujourd’hui exhumé les ruines de tous ces établissements, à l’exception deLarak,qu’onsituehypothétiquementsansqu’ilyenaitencoredespreuves).

La durée totale des dix règnes desAnunnaki sur ces villes fut de 456.000années131.

La Bible nous parle également de l’existence de dix patriarchesantédiluviens, et on nous y raconte ensuite que les fils des "dieux", à qui lesfemmescommençaientàmanquerpourdesraisonsévidentes,verrontlesfillesdeshommes(lesAdàm, les terrestres)ets’enéprendront ; ilss’unirontalorsàellesetprocréerontàleurtour(Gn61-8), lesdeuxespècesayantévidemmentété compatibles.Cela provoqua la colère d’Enlil, qui n’aimait pas la nouvellecréatureetcondamnaitouvertementcemétissage.

Dansl’intervalle,ilétaitégalementdevenuvéritablementcomplexedegérerlesproblèmesissusd’unemassed’individusquiallaitenaugmentantdemanièreincontrôlée. Face à ces situations problématiques, Enlil décida de mettre unphénomènenaturel imminentàprofitafind’éliminer lesAdàmet lesêtresnésdes rapports qui s’étaient instaurés entre les deux espèces. Les Anunnakisavaienteneffetqu’unegigantesqueet inévitablecatastropheétaitsur lepointde s’abattre sur la Terre du fait de la force d’attraction exercée par la procheNibiru, à savoir un déplacement des calottes polaires dont les désastreusesconséquencesauraientconcernétoutelaplanète.

Toutcelaseraitarrivéilyaenviron13.000ans,àlafindeladernièregrandeglaciation,etcetévénementestconnudetouslesmythesdumondeentantque"Délugeuniversel".

LesAnunnakienavaientdoncconnaissance,etEnlilvoulutenprofiterpourréaliser son objectif au détriment de l’humanité : il décida d’abandonnertemporairement la planète sans en avertir l’homme, le condamnant ainsi àl’extinction,enmêmetempsquelesanimauxquipartageaientsonexistencesurlaplanète.

Les "dieux"partirent ainsi sur leursnavettes et ne réapparurentquequandleschosessecalmèrent.Nousavonscependantindiquéqu’Enki,le"créateur"del’homme,aimaitsacréature:fortdecesentiment,ildécidaalorsd’ensauverneserait-ce qu’un ensemble représentatif. Il prévint par conséquent l’un deshommes (Ziusudra/Uta-Napishtim, le Noé suméro-akkadien) de ce dangerimminent et lui fournit les instructions nécessaires pour semettre en sécuritéavec sa famille, ainsi que quelques animauxqui leur serviraient à survivre enattendantderetrouverdesconditionsnormalesd’existence.Ladivinitétransmitainsi les informations permettant la construction d’une arche susceptible depréserverlesespècesdudésastrequis’annonçait(voirl’entrée"Magur").

On relèvera avec étonnement que les rédacteurs de la Bible, tout à leuraffirmation du caractère unique de dieu, ont revisité ce conflit entre les deuxdivinités, le transformant en une sorte de conflit intérieur vécu par le Dieuunique (cf. Gn 6) : il décide d’effacer l’humanité de la face de la Terre ;pourtant, ayant d’une certaine manière réfléchi, il choisit de laisser vivre unhommejusteetintègrequiavaittrouvégrâceàsesyeuxetaveclequelilétablitunnouveaupacte.

L’autre caractéristique digne d’être relevée, c’est que la notion de "pluie"n’apparaît pas dans le récit sumérien du déluge, étant donné qu’il n’y estquestionqued’unegrandemassed’eauprovenantdusudquisubmergeait toutsursonpassage:unedescriptionquifaitsongeràungigantesqueraz-de-marée.

LaGenèse(711)ditquelecataclysmedébutaparl’ouverturedesחהוםמעינח

[mayianottehom],c’est-à-direles"sourcesdel’abysse",sachantqueletermemayianindique"lelieud’oùsurgitl’eau"etqueletermetehomsignifie"lamerprofonde","l’abysse"ou"l’océanorigineldeseauxsouterraines".

L’auteurbibliquenousditensuitequeles"ouverturesduciel"(שמיםהארבח)seront également activées ; ces dernières étant désignées à part, seraient-ellesdifférentesdessourcesdel’abysse?

Nous avons donc une succession d’événements qui semblerait commenceravec l’écoulement des eaux de l’océan pour se poursuivre avec des pluiesinterminablesquinesurviennentqu’aprèscoup.

On notera de la même manière, à la fin de l’événement, une successioninversée des phénomènes (Gn 8 2) : ce sont d’abord les [mayianot tehom]("sources de l’abysse") qui se ferment, puis c’est au tour des [arubbot ha-shamàim], les"ouverturesduciel",dese fermerenfaisantcesser lapluie.Ontrouve à nouveau, ici, une différenciation qui paraît claire entre "sources del’abysse" et "ouverture du ciel", une distinction qui nous fait penser que cesdeuxélémentsn’étaientprobablementpas lesmêmesetnepartageaientpas lemêmeespace:enbas,les"sources",etenhaut,les"ouvertures".

Ensuivantl'ordredesévénementsrapportésparlaGenèse,onconstateunecorrespondanceaveclerécitmésopotamien:dansuncascommedansl’autre,ledébut de tout ce phénomène aurait été déterminé par le déplacement d’uneimmensemassed’eaudéjàprésentesurTerre.

2)Bérose: selonceprêtrebabylonien, les"dieux"cachèrentà l’hommelanouvelledecedésastreimminent,saufqueledieuCronosenrévélalesecretàSisidro/Xisutro (onnotera l’assonance avec lenomduSumérienZiusudra), ledernierpatriarche/souverainantédiluvien,enluiordonnantd’écrirel’histoiredecequiadviendraàpartirdumomentoùlephénomènedébutera,demettrecettehistoire en sûreté dans la ville de Sippar avec tous les autres écrits dont ildisposera,etdeveillerenfinàsesauverenprenantplacesuruneembarcation.Sisidroexécutel’ordrereçu,construituneembarcationlonguedecinqstadesetlarge de deux, puis lève l’ancre pour l’Arménie (l’arche deNoé s’échoua surl’Ararat,unemontagnesituéeenArménie :Gn8 4).Ledélugeétantpassé, illibéreradesoiseaux–exactementcommeleferaleNoébiblique–pourvérifierlaprésencedelaterrefermeenvued’yaborder.

Onnoteraiciavecintérêtl’existenced’autrescorrespondancesspécifiques:Béroseécritqueledélugeauraitdébutéau"quinzièmejourdumoisdeDaisos",qui était le secondmois de l’année, laBible (Gn7 11) indiquant quant à ellequ’il débuta le "dix-septième jour du second mois". Dans les deux récits,l’homme choisi s’embarque avec femme, enfants, nourriture, eau et animaux,sauf que Bérose mentionne de son côté qu’il est également accompagné de

quelquesamis.Autermeducataclysme,Xisutro,lafemmeetletimoniersont"enlevéspar

lesdieux"(ilseraainsiaccordéauSumérienZiusudradejouirdela"longuevie"normalement réservée aux "dieux") alors que ses enfants et ses amisrepeupleront la terre. Dans le récit de la Bible, cette tâche est le fait de ladescendance deSem,Cham et Japhet, les fils deNoé, qui aura lui-même uneexistencetrèslongue:ilvivraeneffet950ans(Gn919-29).

3)LechapitreCLXXVduLivredesMortségyptien figureunedescriptiondelatrèsforteirritationdudieuThotàl’égarddel’humanité,oùonluiattribuelavolontédedétruirecettedernière:"J’effaceraitoutcequej’aicréé.Laterretombera dans l’abysse des eaux du déluge et redeviendra paisible comme autempsducommencement".Onentrouvelaconfirmationdansuntextefunèbreissu de la tombe de Seti Ier, où il est question d’un déluge qui a détruitl’humanité;troispapyrusrelatentdescatastrophesquipeuventêtrecomparéesàcellequ’ondécritdanslaBible:•onlitdanslepapyrusd’Harris(1300avantJ.-C.)qu’"unecatastrophedefeuetd’eauprovoqualeretournementdelaterre";•pour le papyrus d’Ipuwer (1250 avant J.-C.), "le monde se mit à tourner àl’enverscommes’ilétaitunerouedepotier,etlaterreseretourna";•sil’onencroitlepapyrusd’Hermitage(1700avantJ.-C.),"lemondeseretourna".

4) Lamythologie grecque nous parle de Deucalion et de Pyrrha, les filsrespectifsdeProméthéeetd’Épiméthée,deuxconjointsdépourvusd’enfantsquifurent choisis pour être sauvé du déluge qui se serait abattu sur la Terre ; ceseraitainsiàpartirdecesderniersquel’humanitéauraitpurenaître.

5)LaChineconnaîtungrandnombrederécitsd’inondations,dontcertainesauraienteudesproportionsplanétaires.

•LeLivredel’Histoire(autourde500avantJ.-C.)parledel’empereurYao qui doit faire face à des inondations dont les eaux ont "atteint lescieux".

•LesClassiquesdesMontagnesetdesMers(sansdouteécritàpartirde450avantJ.-C.)nousrenvoientàl’empereurchinoisDaYuquipasseradixansàcontrôlerundéluge"dont leseauxduesà l’inondationavaientatteintleciel".

D’autresrécitscontiennentdesréférencesàunefemmedunomdeNüwaquiréparalescieuxaprèslagrandeinondationetrepeuplalemonde.

6) En Malaisie, le déluge est mentionné dans les mythes de Jakun, deKelantanetdesTemuan.

7)Dans lemanuscritaztèque connu sous le nom de "Codex Borgia", onparle de la Quarta, qui s’était terminée par un déluge universel qu’avaitprovoquéladéesseAcuecucyoticihuati(ouChalciuhtlicue).

Dans la mythologie inca, le "dieu" Viracocha (l’Enki ou l’Enlil desSumériens?)anéantitdesgéantsàl’aided’unegrandeinondation,etcefurentensuitedeuxpersonnesquipermirentderepeuplerlaTerre.

Danslesrécitsdupeuplemaya,onparled’ungranddélugequeprovoquale"dieu"Huracan.

8)LesIndiensHopiparlent du déluge, demême que lesMicmacs et lesCaddosnord-américains,lesaborigènesd’AustralieetdesîlesAndaman, lesPolynésiens, les Maoris de Nouvelle-Zélande, les Mapuches chiliens, lesMuiscas colombiens, ainsi que les Scandinaves et les Irlandais, puis lesIndonésiensetautres.

Nous noterons enfin que le personnage deNoé/Ziusudra/Utnapishtim/Xisutroestconnudesmythesdumondeentiersousdiversnoms:Noé(Noah)danslaBible,Utnapistimdansl’épopéebabyloniennede Gilgamesh, Ziusudra chez les Sumériens, Cox Cox chez les Aztèques,Powaco chez les Indiens Delaware, Manu Yaivasata dans THindoustan,DwytachchezlesCeltes,SzeKhachezlesPatagoniens,Noapour leshabitantsd’Amazonie,Nu-udans les îlesHawaii,Nuwahpour lesChinois,etc.,certainsde ces noms présentant également des assonances avec celui du patriarchebiblique.

C’esttoutel’humanitéquisembleparconséquentserappelercetévénementnarrépourlapremièrefoisparlesSumériens,euxquiavaienteuleprivilègedemarcher avec les "dieux", de vivre avec eux, et d’en recevoir la vie et desinstruments pour progresser de façon autonome, initiant ainsi l’évolution descivilisationetculturehumaines.

Pourapprofondir laquestionetautreshypothèsesalternatives,prièrede seréférerauxrecherchesd’E.Spedicatocitéesdanslabibliographie.

Duranki(TSA)Le"lienciel-terre".Il s’agitd’unecolonneutiliséeparEnlilpour "s’adresserauciel" ; cela se

trouvait dans le centre de Nippur, la capitale du dieu Enlil. Il est égalementappeléEkuretindiquelelieuoùEnlilplantalagrainedel’humanité.

Duulma(TSA)LocalitévisitéeparInannaavecsanavetteduciel.Eanna(TSA)"MaisondeAn".Letempled’Anu(etd’Inanna)enUr–lanavetted’Anu?C’était une ziggourat (?) également appelée Eunir Ankida, "Maison qui

s’élèveenhaut",qui"unitcieletterre".Se soulevait-elle ? Il est en.effet également dit de cette navette qu’"elle

descendduciel",etInannalasoustraitàAnuenaffrontantle"scorpion",quiladéfend.

Ce temple/navette spatiale (?) révèle également le caractère typiquement

"humain"etlocalisédespouvoirsd’InannaquiditàGilgamesh:"dansl’Eanna,jeneteconcèdepasledroitdepromulguerdeslois,jeneteconcèdepasledroitd’émettre des sentences [...]Gilgamesh, tonpouvoir est confiné auxhommes,surmesbienstun’asaucundroit...".

Ebabbar(TSA)"Maisondulumineux".Letempled’UtuàSippar.Edin(TSA),Éden(cf.Gn210)LemotÉdenaététraduitengrecparπαράδεισος[paradeisos],

"paradis",etdérivedupairidaezadelareligionzoroastrienne(dontl’originesetrouveprécisémentdansleterritoiredel’Eden):letermesignifie"lieuclôturé".

Lemothébreugan,quidésignele"jardin",estdérivédelaracineganan,quisignifie"clôturer".

[Ganbe-eden]בעדןגןsignifiedonc"jardinclôturéenÉden",qui,commeleditlaBible,setrouveeffectivementàl’orientparrapportauterritoirepalestinienoùl’AncienTestamentfutrédigé.

Laracinehébraïque[adhan] renvoieégalementà l’idéede "joied’unevieheureuse":elleévoqueparconséquentleconceptdeparadisentantquelieudedélicesoùlespremiersêtresvivaientaucontactdesElohìm;nourrisetsoignés,ilsétaientainsilibérésdesvicissitudesd’uneexistencenormale.

Ilyenaprobablementeudeux: l’unenAfrique(dieuxenkiti)et l’autreàSumer (dieux enliliti), où Adam et Ève ont été emmenés. Les quatre fleuvesbibliquesquipartentdel’EdensontleGihon(l’actuelAras,quiaunmomentétéappelé le Gaihun), le Pison (l’actuel Uhizun), l’Hiddekel (Tigre) et le Perath(Euphrate). Ilsprennent leursourcedansune régionsituéeà l’ouestde lamerCaspienne,auxalentoursdeslacsOurmiaetVan(Arménie-Kurdistan).

Salocalisationprécisesembleenêtrelazonedel’actuelleTabriz(Iran):lavalléedel’AdjiChay,appeléeenpersanMeidan(quiveutdire"lieuclôturédemurs").

La terre de Kush (Azerbaïdjan) et d’Avila (province d’Anguran en Iran),arroséepar leGihonet lePison,se trouvedans l’actuelAzerbaïdjanetsur lesmontsvoisinsdunorddel’Iran.

Lefleuvequi traverse l’Édendisparaîtdans lesoldanslesenvironsdulacOurmiapourensuiterefairesurfaceendonnantsourceauxquatrefleuvescités,deuxd’entreeuxse jetantdans lamerCaspienne (leGihonet lePison)et lesdeuxautresdanslegolfePersique(leTigreetl’Euphrate).

LesarchéologuesestimentquelesSumérienssontarrivésdanslarégionquiconstituera leur territoire (Sumer, dans le sud de la Mésopotamie) à la suited’une migration dont l’origine se situerait précisément dans une zonemontagneuse limitropheà lamerCaspienne.LeurDieu leplus importantétait

assimilé à une "montagne", et leurs temples nantis de surfaces à forte pente(ziggourat)rappellentjustementcetteformationnaturelle.

C’estàpartirdelaterredeSumer(SuddelaMésopotamie)quel’onrejointle ciel (le paradis terrestre) en passant sept chaînes demontagnes (lesmontsZagros, d’abord, puis les autres) avec sept cols (les "sept portes" quementionnentlesrécitsbabyloniensethébraïques?):ceux-cisontprobablementles sept ciels de la mythologie religieuse hébraïque (le Talmud), qu’il fautdépasserpouratteindreleparadisultime.

Caïnestexilédel’EdenverslaterredeNod,quelatoponymiedel’époqueplace précisément à l’orient de la région abritant le siège probable de l’Edenbiblique.

Les Chérubins affectés à la garde du jardin ont donné la localité deKeruhabad,la"résidencedesKheru"–lesKherubi,lesChérubins,lesgardiensduterritoire.

Larégionestdominéeparlemont(volcan)Sahand,lamontagnelumineusesurlaquelleserencontraientlesdieux,laquellepourraitêtrele"montdedieu"delaBible132.

CetÉdencorrespondrait-ilàla"Terredesvivants"originelle,leTilmumdesÉgyptiens?

Lesdieuxprimordiauxprovenaientdel’Éden:•Enki(EA–Ya–Yahvé);•Ninhursag(Mèredesvivants–Hawwah–Ève);•Inanna(Ishtar–Astarté–Ashtaroth);•Dumuzi(Asar–Marduk–Osiris).

Ekur,Ehur,Ehar(TSA)"Maisoncommeunemontagne".Ils’agitdunomdelapyramide-templed’EnlilàNippur.Les inscriptionsdisentquesacimemontaitvers leciel :seréféraient-elles

éventuellementàunepartiesupérieuresusceptiblededécoller?LaBible (Gn11 4) décrit la construction de la tour deBabel en énonçant

littéralement,sansutiliserdeverbes,que"cimed’elledanslescieux"(lesdeuxrécitsseréfèrent-ilsaumêmeévénementévoquantlamêmecaractéristique?).

LesautresdieuxserendaientautempledeNippurpourplaiderlacausedeleursprotégés.Ilabritaitunechambrecentraleoùétaientconservéesles"Tablesdesdestins",despiècesquicontenaientprobablementdes informationssur lesorbites planétaires, celles qu’on lisait dans le ciel pour prévoir l’avenir, lesphénomènes astronomiques étant parfaitement prédictibles. On peut supposerque c’est sans doute là-dessus que se sera bâtie la conviction dont se prévautl’astrologiedepouvoirprédirelefuturenobservantlesétoiles.

ElTermesémitique:dieudesCananéens,laplusimportantedivinitéouga-

ritique(culturepré-hébraïquesituéedanslarégiondeCanaanetdansleSinaï);nomutilisédanslaBibledansElElyonouElShaddai("trèshaut","seigneurdesmontagnes","seigneurpuissant").

CetElestégalementappelé"Ab-adam”,quiveutdire "Pèrede l’homme".Son pluriel, Elohîm, est utilisé dans la Bible pour indiquer l’ensemble desindividusdontla théologieaensuitefait lepersonnagedudieuunique(voir lechapitreconcerné).

Enki, Ea (TSA) "Seigneur de la terre", "Celui qui dévoile les secrets","Seigneurdel’eau"(était-cecemêmedieuquelesÉgyptiensconnaissaientsouslenomdePtah?).

Dieu de l’Abzu ; fils d’Anu ; frère d’Enlil ; divinité de tutelle d’Eri-du ;commandantdesAnunnaki;ledieuquidécidedecréerl’hommesurl’initiativede la mère Nammu qui l’invite à façonner un être semblable aux dieuxsusceptiblede les servir etde travaillerpoureux.Enkicrée l’homme : il créel’humain-homme et l’humain-femme comme le dieu hébreu crée l’homme etensuitelafemmequidoitaidercedernieràprocréerdemanièreautonome.

Ilavaitpouremblèmedeuxserpentsentrelacés,unsymbolequirappellelastructuredel’ADNetleserpent[nahash]delaBiblequitenteÈve.

C’estledieuquireçoitpourtâched’établirl’ordredanslemonde.Ilestégalementdésignéentantque"Seigneurdel’eau",etfaitlelienavec

d’anciennes légendes mésopotamiennes concernant des êtres mi-homme, mi-poisson,oudesindividusrecouvertsd’écailles(unecombinaisonrappelantdesécailles?)parfoisaussidécritsentantqu’"animauxsensibles":lesApkallu.

Cesêtressontévoquéspardiverschroniqueursanciens.Bérose(quiavécuauIIIesiècleavantJ.-C.),unprêtrebabyloniendudieu

Bel-Marduk, avait accès à des écrits cunéiformes et pictographiques (sur descylindres, des tablettes et les murs des temples) qui dataient de milliersd’années. Il trouvadanscertainesd’entreellesdes informationsconcernantunanimaldotéderaisonqu’onappelaitOannes:soncorpsétaitceluid’unpoisson,mais comme il était amphibie, sa tête de poisson dissimulait une autre tête,humainecelle-là,saqueuecachantquantàelledespieds.

Lavoixetlelangagequ’ilutilisaitétaientenoutrearticulésethumains.Lalégende raconte qu’Oannes parlait avec l’homme le jour et l’instruisait enmatièredelettres,desciencesetdetoutesorted’arts.Illuiavaitainsiapprisàconstruiredesmaisons,àbâtirdes temples,àrédiger les loisetàassimiler lesprincipes de la géométrie. Quand le soleil se couchait, l’être en questionplongeaitànouveaudanslameretattendait toute lanuitdanslesprofondeursmarines.

Abidin,undiscipled’Aristote(IIIesiècleavantJ.-C.),mentionneégalementcesêtressortisdelamerlorsqu’ilparledesroissumériens.

Apollodored’Athènes,unéruditathénienduIIesiècleavantJ.-C.,faitquantàluiréférenceauxdiversesmanifestationsdecesêtressortisdeseauxduGolfePersique:souslerègned’AmenonleChaldéen,"apparaît leMusarusOannes,‘Annedotus’, qui signifie ‘l’abominable Oannes’ ou ‘le repoussant’" ; sous lerègned’Euedoreschus,apparaitenrevancheunpersonnagedunomd’Odacon.

Des analogies sont possibles avec d’autres traditions qui décrivent despersonnages aux caractéristiques très similaires à celles des Apkallu : enAmérique, lesMayas adoraientunêtre amphibiequ’ils appelaient"Uaana" etdontlatraductionest"celuiquirésidedansl’eau".

On trouveà côtédecela, àRhodes, lesTelchines,desdivinités amphibiesdotéesdepouvoirsmagiques.LesDogonsduMaliadoraientleNommo,unêtresupérieurdotéd’uncorpsdepoissonquiétaità l’originede toute leurculture.Celui-ciretournaaumilieudesnuagesàl’intérieurd’unœufardent...Ontrouvechez les Sumériens également, parallèlement à une composante "céleste", lestraces d’une mythologie "aquatique". Pour les défenseurs de la paléo-astronautique, ces deux mythes pourraient en fait se rapporter à des êtres"extraterrestres"que le regardculturelde l’époqueauraitdéformés. Ils fontenoutre valoir leur thèse en soulignant que les descriptions des moyens detransport avec lesquels ces êtres sortaient de la mer rappellent fortement dessubmersibles modernes ou des navettes spatiales également susceptibles deservird’enginamphibie.

Enlil(TSA)"Seigneurduciel","Seigneurducommandement","Seigneurduvent".

Fils d’Anu, frère d’Enki et divinité tutélaire de Nippur (voir l’entrée"Nibruki").

C’étaitenfaitleplusimportantdesdieuxaprèsAnu:ilsemblemêmeavoirremplacécedernier–quiétaittoujoursabsent–àpartird’unecertaineépoque,ainsiquelorsdelapériodequisuivra.Ilétaitconsidérécommele"RoiducieletdelaTerre",le"Roidetouslespays"etlesdiverssouverainslocauxaffirmaientque c’était lui qui les avait directement intronisés pour régner sur le pays quileur était confié : c’était en effet Enlil qui "prononçait le nom du roi" et lui"donnaitsonsceptre".

Enmeduranki(TSA)"LeseigneurdontMereliecieletterre".PrêtredesMedeDurankiquiofficiaitprèsdutemplesacrédeNippur.Cepersonnage est accompagnépar un sageApkallu dunomd’Utuaabzu,

lequelrappellel’Énochbibliquequifutemmenédansleciel:ladernièrepartie

dunomsumérienduroidecetapkallu,"anki",estunrappeldirectdel’hébreuHanok...

Enmerkar(TSA)Roid’Uruk(premièredynastie;ilrégnaimmédiatementaprèsledéluge),celuiàquil’onaattribuél’inventiondel’écriture(3100avantJ.-C.).

Ils’agitdufilsdeMeskiagkasher,lepremierroiquirégnasurUrukaprèsledéluge.

Enmerkar ramena le culte de la déesse Inanna d’Aratta (l’Urartu/Araratbiblique)àUruk,larégionoùsetrouvaitl’Éden.

Ilfaitconstruirel’EannaàUruk.Sonnomaégalementlesensd’Enmeru,"chasseur":cepersonnage,avecses

troisconsonnesN-M-R,rappellelestroisconsonnesdugrandchasseurbibliqueNimrod (le fils de Kush et petit fils de Noé), qui fut le premier à exercer lepouvoir sur la terre (après le déluge ?) en régnant sur Érek (Uruk), Babel etAccad(Gn108-10).

Ladynastieseraitlasuivante:Ziusudra (Noé) – Déluge – Meskiagkasher (Kush) – Enmerkar

(Nimrod).Cesdeuxdernierspersonnages (suméro-bibliques) sontdonc les initiateurs

delapremièredynastied’Uruk(l’Érekbiblique)aprèsledéluge.Enmerkar fait construire un grand temple dédié à la déesse Inanna, et le

Nimrod biblique (selon l’historien juif-romainFlavius Josèphe) fait construireune tour gigantesque ; ce sera la période de la confusion des langues (??)provoquéepar leDieu suprême (Enlil ?) : souvenons-nousqu’Utnapishtim (leNoé babylonien) fait construire un temple dédié à la déesse Ishtar, la rivaled’Enlil.

Ennéades (Plotin) Plotin — né à Licopoli (Égypte) en 205 et mort àMinturno (Lazio) en 270 – a été l’un des philosophes les plus importants del’antiquité. Il fut l’héritier de Platon et est considéré comme le père duNéoplatonisme.

SadoctrineestcontenuedanslesEnnéades,uneœuvredirigéeetpubliéeparsonbiographePorfirio.Ellessontcomposéesde6groupesde9traités,classésselon un schéma ascensionnel qui part des réalités du monde et de la vieterrestre, pour passer aux niveaux métaphysiques (providence divine, âme,facultéspsychiqueset intellectuelles...) et toucherpour finir à la réalitédivinesuprême.

Enuma Elish Poème babylonien connu sous le titre d’Épopée de laCréation,même si la signification exacte de ces termes est "Quand enhaut" :c’estunenarrationdumythede lacréationetdesexploitsdudieubabylonien

Marduk.Onne connaît pas avec certitude l’époquede sa composition (XIXe siècle

avantJ.-C.?),maisilcontientassurémentungrandnombred’élémentstypiquesdesrécitssumériensquiluisontantérieurs.Lestablettesd’argilesurlesquellesilest écrit rapportent en tout cas clairement cette légende "copiée d’un textesumérien". Nous en connaissons diverses rédactions : néo-babylonienne, néo-assyrienne,uneassyrienneplusancienne,etunepré-babylonienne.

L’épopée qui nous est racontée peut être scindée en plusieurs partiesdistinctes–généalogiedesdieux,l’histoired’Ea(Enki)etd’Apsu,lemythedudragon,lerécitdelacréation–etsetermineparunesorted’hymneaux50nomsdeMarduk:cetteparticularitéfaitpenserqu’ils’agitd’uneréécrituredupoèmedédiéàEnlil,cedieuayantconsidérélenuméro50commesacré.Lenombredetablettes incluant ce récit de la création, 7, correspond exactement à lasubdivisiondes jours indiquéedans lechapitre1de laGenèse,unespécificitéqui suggère que le texte biblique est directement lié à cet écrit suméro-babylonienbeaucoupplusancien.

Eridu(TSA)Leplusanciensitedes"dieux"deSumer.Letermerappellel’idéed’un"domicileplacéloin"desdomicilesd’origine.Son nom pourrait bien rappeler l’Irad/Iaràd biblique, le fils d’Énoch et

"constructeurdeville".Dans Genèse 4 17, on parle d’une installation dans la plaine et de la

fondation d’une ville qui aurait été construite par Enoch, lequel lui auraitjustementdonnélenomdesonfils,Irad/Iaràd:unnomquisignifie"celuiquidescend"etpourraitainsiévoquerunemigrationsefaisantderégionsélevéesendirectiondelaplaine,ouencore"ceuxquisonttombésd’enhaut".

CefutlecentreducultedudieuEnkiquiavaitpourvuàl’assainissementdelarégiondesmarécages:onl’appelaitégalementHaaki,"Maisondespoissonsd’eau", car elle était construite sur un important réseau de canaux et demarécages.

Elle sera également appeléeEduku, la "Maison du tombeau sacré", où setrouvaitun"templequis’élèvejusqu’auciel".

ElleétaitégalementconnuesouslenomdeNunki:laterredeNun.LetermeNundésignaitpourlesÉgyptiensleseauxprimordialesduchaos,et

c’estprécisément sur celles-ciqu’Eriduérigecettepremièreconstructiondanslesmarécages de la basseMésopotamie (une région par conséquent vierge etchaotique–l’Abzu,l’eauprimordiale).

Elle correspondait à l’actuelle Tell Abu Shahrain (315 km au sud-est deBagdad).

ErreursdelaBibleNotreétude tendàdémontrerendehorsde toutdoute

raisonnablequel’AncienTestamentestunlivred’histoireécritsanslamoindreintervention divine par des hommes, qu’il n’est ainsi, en tant que tel –contrairementàcequiest souventaffirmé–pas infaillibleetcontientdoncdetrèsnombreuseserreurs,contradictions,incohérencesetautres.

Enattendantdeconsacrerun travailspécifiqueàcettequestion,nousnouscontenterons de ne rapporter dans cette rubrique que quelques-unes des"inexactitudes" les plus voyantes parmi toutes celles que contient l’AncienTestamentdanssonentier.Ils’agitd’erreursaussivisiblesqu’indiscutablesquirenvoientàdesfaitshistoriquesbienconnusetquinesontdoncpasattribuablesàdesdifficultésd’interprétation:•DansTobie12,¡1estécritquel’exildontilest question s’estproduit au tempsdeSalmanasar alorsque cela s’est passé àl’époquedeTiglat-PileserIII.

•DansTobie115, il est écrit que lorsque Salmanasarmourut, c’estsonfilsSennachéribquimontasurletrône,alorsquesonsuccesseurfutenréalitéSargonII.

•DansJudith11,ilestfaitétatd’unimprobableNabuchodonosorquirègnesurlesAssyriensàNinive.

•DansDaniel430, onparle de la "folie" deNabuchodonosor alorsque c’est son fils Nabonide (555-539 avant J.-C.) que le déséquilibremental frappa,celui-ciabandonnant le trône,Babyloneetautrespourseretirer dans l’oasis de Tema (l’histoire est également racontée dans undocumentdeQumramconnusouslenomde"PrièredeNabonide").

• Dans Daniel 5 2, on décrit Baltazar comme le fils deNabuchodonosor,alorsquec’étaitenréalitélefilsdeNabonide.

•DansDaniel530,ilestditqueBalthazarfuttuélorsdelaprisedeBabylone, alors que le roi qui fut tué cette nuit-là était Nabonide.Balthazaravaitpériauparavantlorsd’unebataillemenéeàl’extérieurdelaville.

•DansDaniel61,on racontequeDarius leMède reçut le royaume(deBabylone)àlamortdeBalthazar,alorsquec’étaitleroipersanCyrusqui avait conquis la ville, Darius ne la reconquérant qu’en 521 envainquantunrebelledunomdeNabuchodonosorIVquiyavaitreprislepouvoir.

Onnepourras’empêcherderemarquericiqu’onattribuesouventaulivredeDaniel une valeur prophétique, nantie de l’infaillibilité qui l’accompagnenécessairement, alors qu’il est émaillé d’erreurs manifestes du fait deconnaissanceslacunairesquantauxsujetstraités!

FlaviusJosèphe Il naît à Jérusalemd’une famille noble autour de l’an 37après J.-C. Il sera éduqué au seinde la traditionhébraïque en étant cependant

soumisàl’influencedescivilisationsgrecqueetlatine.HébreurespectueuxdelaTorah, proche de la mouvance des pharisiens et hostile aux mouvementsnationalistes, il se renden64àRomequi lui laisseune impressionaussi fortequepositive.

Lorsdelapremièreguerrejudaïque(en66aprèsJ.-C.),iloccupelachargemilitairedegouverneurdeGalilée.Quandlesrebellesserendentcomptequ’ilsnepeuventpluss’opposerauxRomains, ilschoisissentdesesuicider.JosèpheréussitàsurvivreetserendalorsauxRomains.Ilfaitensuitelarencontre,quisera pour lui déterminante, de Titus Flavius Vespasianus (Vespasien), unresponsable militaire, auquel il prédit qu’il deviendra empereur. Suite à cetteheureuse prémonition, le futur empereur des Romains lui laissera la vie etJosèphe se liera à la famille de l’empereur, en adoptant également le nom defamilledeFlavius.

Il vécut par la suite à Rome, écrivant des œuvres qui, si elles étaientempreintesderomanité,n’enoubliaientpasmoinsdediffuserdesélémentsdelaculturehébraïque.

SaGuerredesJuifsreprésentelaprincipalesourcehistoriquepourcequiestde la guerre contre Rome, étant également inclusive de la description desderniersjoursdelaforteressehébraïquedeMassada.

On trouve en outre, dans les Antiquités judaïques, des aperçus sur lepersonnage de Jésus (considérés par les experts comme une suited’interpolations) et des informations importantes concernant des mouvementsreligieuxinternesaujudaïsmedel’époque.

IlmourutàRomeautourdel’an100aprèsJ.-C.Gai(TSA)"Grande".Gai(TSA)"Êtredelait",ausensd’unindividuauteintlaiteux.Description

sumérienne attribuée à ces individus qui sont ensuite devenus les anges (lesάγγελος[âggelos]desGrecs)destraditionspostérieures:ilsavaientlapeau,lescheveux et les yeux très clairs (voir les recherchesdeB.Russo citées dans labibliographie).

Gilgamesh(TSA)(Épopéede...)Flérossumérien,souveraind’Uruk(l’Erekbiblique),filsdeladéesseNin-sunetdescendantdeShamash:ilétaitauxdeuxtiers dieu, le troisième tiers étant humain. On le dit également être le fils deLugalbanda(lui-mêmelefilsdeladéesseNinsun)etlepetit-filsd’Enmerkar.

L’ÉpopéedeGilgameshestunpoèmeécritencaractèrescunéiformessurdestablettesd’argile,laversionqu’onenconnaîtremontantauXIesiècleavantJ.-C.,maissoncontenuaenréalitéétéinspiréparlerécitd’Atrahasisplusanciendesixsiècles.

Queracontedoncsonépopée?

Souverain cruel, Gilgamesh attire sur lui l’attention des divinités, quidécidentdelepunir.

Ils façonnent alors un certainEnkidu avec de l’argile, une sorte d’hommeprimitifetsauvage.

Tousdeuxs’affrontent,maisEnkiduneréussitpasàvaincreGilgamesh.Ilsétablissent alors une alliance qui se transforme en amitié : ils décident ainsid’aller dans la Forêt des Cèdres (Liban ?) pour y prendre le bois des arbres,celle-ciétantprotégéeparunmonstrequ’ilsréussissentàvaincre.

Gilgamesh est courtisée par Ishtar/Astarté, mais il la repousse. La déesseoffenséeenvoiealorscontre lesdeuxamisuntaureaudivindecouleurbleue:Enkidu le stoppe et Gilgamesh le tue. Ishtar met ensuite Enkidu à mort etGilgameshdécouvrecequ’estladouleuràtraverslapertedesonami.Décidantdepartirà larecherchedusecretdel’immortalité, ilapprendainsiqu’ilexisteunhommequiconnaîtcesecret:levieuxsageUtanapishtim(leNoébiblique)qui avait été sauvé du déluge universel avec l’aide d’Enki, et à qui les dieuxavaient donné l’immortalité. Gilgamesh vient à bout des obstacles quil’empêchaientdelerencontreretatteintunlieuoùunefemmeluidemandedefairehalte.IlchoisitcependantdecontinuersarouteetrejointUtanapishtim.Levieuxsagel’informed’abordquelamortestinévitablepourl’hommepuis,prisde pitié, lui révèle alors qu’il existe une possibilité d’acquérir la jeunesseéternelle, à savoiruneplantequ’on trouveau fondde lamer.Gilgameshpartimmédiatement à la recherche de cette plante et, ayant fini par la trouver, ils’arrêtepoursereposeraubordd’unruisseau, laplanteétantdans l’intervallemangéeparunserpent.

La fin du texte original est endommagée et il y manque de nombreusesparties.D’autres tablettesquinefontpaspartiede l’épopée traditionnellefontétatdusuicidedeGilgameshetdesacour.

Igigi, Igigu (TSA) "Ceux qui observent" : c’est ainsi qu’on définissait lesastronautesanunnakiquirestaientenorbite(?).

Igisignifie"œil"etparconséquentlefaitderegarder.Gusignifie"territoire,région".Gi porte en lui les sens de "confidence", "familiarité" et "confiance"(voirletravaildeB.Russocitédanslabibliographie).

Ilu(TSA)"Celuiquiestenhaut","Seigneur".ImmortalitédesdieuxLesujetde l’immortalitédedieu,oudesdieuxest

particulièrementépineuxcarilestdirectementenrapportavecl’éternitédedieu.Cettedernièreestspécifiquementliéeàlafoidescroyants,quisontbienentendudansl’impossibilitéderemettrecetaspectdeleurdieuenquestion.

LaBibleditpourtant clairementque lesElohìm"meurent comme tous leshommes (Adàm)133, les Sumériens racontant que leurs dieux/Anunnaki

jouissaient de vies très longues mais pas éternelles et que cette durée allaitprogressivement en diminuant au fil des siècles, surtout avec la pratique descroisementsentrelesmembresdesdeuxespèces.

Si l’on en croit les traductions de Sitchin, les Anunnaki s’étaient renducomptequeceuxd’entreeuxquiétaientdescendussurTerrevieillissaientplusvite que ceux qui étaient restés dans l’espace, les premiers à vieillir étant enparticulierceuxquiétaientnéssurnotreplanète.

LaBiblerendcomptedecescroisementslorsqu’ellenarreque(Gn61-4)lesfilsdesElohìmvirentqu’ilspouvaientphysiquements’unirauxfillesdesAdametcommencèrentainsiàlesprendrepourfemmes.

Selon toute probabilité, ce seront ces croisements qui déterminerontl’atténuationprogressivedesqualitésd’un"gène"donnédelalongévité,jusqu’àlefairecomplètementdisparaître.

L’existencedeces "gènes"pourrait éventuellement êtreprouvéepar le faitquelesdynastiesdegouvernantsAnunnakisupposaientqueladescendanceenfûtgarantiepardesmariagesentremâlesetdemi-sœursafind’enconserver lapureté : les unions mixtes qui s’en sont suivies ont bien évidemment dûinterrompreleprocessus.

Tellefutpourtantl’attitudedeslointainsancêtresdel’homme.DansleLivredesJubilés(voircetteentrée), ilest rapportéquedans la21e

année du second jubilé, Èvedonne naissance àCaïn, puis à une fille nomméeAwan queCaïn, son frère, prendra pour femme.Naît ensuite Set et une autrefille,Azura,queSet,sonfrère,prendrapourfemme.

De l’unionentreCaïnet sademi-sœurAwannaîtEnoch ;deSetetAzuranaîtEnosh,dontlefils,Qénân,prendpourfemmesasœurMualet,puisleurfilsMahalaléelprendpourépousesacousineDina...C’estensommeunetraditionimportantequiseconservedansletemps.

La liste des descendants de Noé nous rend compte du raccourcissementprogressif et inévitablede laduréede lavie (Gn10-11) : Semvécut 600 ans,Eber,sonarrière-petit-fils,464ansalorsquesonfilsPélegnevivraque239ans,etpuis,petitàpetit...Nacorvécut148ansetSara(femmed’Abraham)127ans.QuelquesannéessupplémentairesfurentaccordéesàAbraham,quinevécutque175ans,endéfinitivebienmoinsquelespatriarchesquil’avaientprécédédanssagénéalogie,lesquelsjouirentd’uneremarquablelongévité.

La famille d’Abraham elle-même suivait encore cette coutume quant auchoixdeleursfemmespoursesdescendants(Gn2012etchap.24-28).

Lasciencemoderneesten trainderetrouvercetteconnaissanceancienne :elle a en effet identifiée des gènes, ou des combinaisons génétiques quiallongent la vie dans le monde animal, et est en train de mener une série

d’expérimentationdanscesens.Le professeur EdoardoBoncinelli, un biologiste, affirme que la prochaine

étapedelagénétiqueestprécisémentreprésentéepardesinterventionsdestinéesàprolongerladuréedelaviehumainedequelquesdécennies.134

LesIslandaissontconnuspouravoirdansleurADNungènequ’onabaptisé"Mathusalem", parce qu’il semble avoir une fonction spécifique en termes delongévité. On a découvert un gène chez la Drosophila melanogaster, lemoucheron du fruit, qui multiplie sa durée de vie par deux. On a égalementrepéréchezlesrats,ungènequiaugmenteleurlongévitéde35%...135

Inanna (TSA) "Bien aimée d’Anu", "Reine du ciel", "Dame du temps duciel" : fille de Nannar/Sin, sœur d’Utu et petite-fille d’Enlil, elle régnait surArattaetUruk,etsevitconfierl’administrationdelacivilisationdelavalléedel’Indusauxenvironsdel’an2800avantJ.-C.

Elleestégalementconnuesouslesnomsd’Irnini("forte,dameparfumée"),d’AshtarothchezlesHébreux,d’IshtarenBabylonie,d’AstartéchezlesSyriensetd’AnahitachezlesPerses.

Ses symboles étaient entre autres le lys (présent sur les plus anciennesconstructionségyptiennes)etletrône,quiétaitégalementreprésentésurlatêtedeladéesseIsis(Asetenégyptien).

Déessede laguerre (la "batailleétait sonplaisir"),elle réussit à s’emparerdes"pouvoirs"(Me)quiétaientconservésàEriduauprofitd’Uruk.

Elle était également considérée comme la patronne de l’amour libertin etsansentrave:descaractéristiquesquel’onretrouvechezlaGrecqueAphrodite,pareillement vénérée en tant que déesse de l’amour et protectrice descombattants.Hiéroduled’Anavaitsa résidenceàUruk,auprèsde laziggouratconnue sous le nomd’Eanna ("Maison d’An", "Maison desmultiples rendez-vous").

C’était une Anunnaki enlilite, qui épousa Dumuzi (Tammuz pour lesAkkadiens,Adonis pour les Grecs), le fils d’Enki : la continuelle rivalité quidivisait les famillesenliliteset enkitespoussaMardukàprovoquer lamortdeDumuzipourconserverlepouvoir.

Kiengir(TSA)Nomavec lequel lesSumériensdéfinissaient le territoireoùilsvivaient,àsavoirSumer."Terredesseigneursnoirs","Terredesseigneursdesnoirs", "Terre des seigneurs des machines volantes", "Terre des gardiens"(Shumerenakkadien),"Terreduseigneurnoble”.

IlestànoterquelesÉgyptiensappelaientleursdieuxducommencementdestemps"taneteru","lesgardiens".

Kish(TSA)LapremièrelocalitédelaTerreàlaquellelesdieuxontconcédé

la royauté après le déluge : c’est à partir de ce moment-là que les hommespeuvent commencer à segouverner eux-mêmeset àgérer leur travailpour lesAnunnaki.

Lenomde cetteville estmentionnédansGenèse10en tant que premièrevilleroyale.

Certains écrits sumériens attribuent ce privilège à Kish ("le déluge effaçatoute chose [...] après que le déluge eut effacé toute chose, quand la royautédescenditduciel,laroyautéfutàKish"),d’autresàLagash,alorsl’archéologiecontemporainesembleleurpréférerUruk.

Kish a été protégée par les dieux : "... eux, les grands dieux, les Igigi,désignerontuneville[...]eux,lesgrandsdieux,lesIgigi,désignerontlavilledeKish [...] les Igigi se tournèrent vers les Têtes Noires (l’appellation que lesSumériens s’attribuaient) et dirent ‘puisse un roi être leur berger [...] puisseEtanaêtreleconstructeurdutemple...’".

Etanaétaitdéfinicomme"leBergerquimontaauciel".Lavillesetrouvaitàproximitédel’actuelleIngarra,à85kmausud-estde

Bagdad.LivredesJubilésÉgalementappeléPetiteGenèse,ce texten’estconsidéré

commecanoniquequeparl’Églisecopte.ProbablementcomposéenhébreuverslafinduIIesiècleavantJ.-C.,iln’aétéconservédanssonintégralitéquedanssatraductionéthiopienneetavaitlestatut,avecleLivred’Énoch,detextesacrédelaBible,dontilfaisaitpartie.

Ilrapportel’histoirequivadumondedelacréationàl’exodehorsd’Égypte,subdivisantlesévénementsenpériodesde49ans–d’oùsonnom–elles-mêmesdiviséesenpériodesdeseptans.

Livre d’Énoch C’est un texte apocryphe d’origine judaïque qui n’estacceptéquepar la traditioncopte.Sa rédactiondéfinitive remonteau Ier siècleavant J.-C. et elle nous est parvenue sous sa forme écrite dans une anciennelanguelittérairedel’Éthiopie(lege’ez).

Ilyad’autresversionsduLivred’Énoch,l’uneappartenantauxRouleauxdeQumranquiestaraméenne,l’autreétantl’extraitquenousenadonnélemoineGiorgioSincellodansuneœuvrequ’ilacomposéeauIXesiècle.

LeLivred’Énochpourrait constituer un regroupementde textes antérieurscarilestcomposédesectionsdistinctes:lelivredesVigilants(cc.1-36),lelivredesParaboles(cc.37-71), le livrede l’Astronomieou livredesAstrescélestes(cc.72-82), le livredesRêves (cc.83-90), la lettred’Énoch (cc. 91-104) et lasectionfinale(cc.105-108)égalementconnueentantqu’ApocalypsedeNoé.

Lugal(TSA)"Grandhomme".

TitreconféréàdespersonnagesparticulièrementméritantscommeKubaba,lareinedeKishetfondatricedelatroisièmedynastie.

Ilsignifieégalement"roi,seigneur".Ilfallaitqu’ilaitmoinsdepouvoirquel’En.

CetermepourraitêtreunrappeldutermesémitiqueMalik,ouMelek, "roi"(commeleMelchisedekbiblique:melek-sadok,leseigneurde justiceet roideJérusalem).

Lugalbanda (TSA) Commandant des troupes d’Enmerkar, qui est définicommeunDingiretcommelepèredeGilgamesh.

Lulu,Lullu (TSA) "Mélangé",mais peut-être également "stupide" (voirB.Russodanslabibliographie).

LenouvelêtrecrééparlesAnunnaki/Elohìm.Magur,Magurgur (TSA)Un "Bateauquipeut se renverser et se tourner",

quidevaitparconséquentêtreceluideZiusudra,leNoésumérien.Il était appelé "Tebitu" en akkadien, dont le sens renverrait à un type

d’embarcationégalementcapablederestersubmergésansêtreendommagéetàl’intérieurduquelonpouvaitvivre.

Ilestappelé"Tevàh"חבהdans laBible (Gn6 14et suiv.), dont le sensest"panier,boite,caisse".

Dans les deux récits moyen-orientaux les plus importants qui parlent del’arche, il subsisteencore ladescriptionde la façondontonutilisait lebitumepour lecollageet l’étanchéisation,mais lesdimensionsde l’archediffèrent : •longueur:300coudéesdanslaBiblecommedansl’ÉpopéedeGilgamesh.

•largeur:50coudéesdanslaBible,et120dansl’ÉpopéedeGilgamesh.

•hauteur:30coudéesdanslaBibleet120dansl’ÉpopéedeGilgamesh.

ManéthonPrêtre égyptien du culte de Sérapis, il est engagé par le roi Ptolémée

Philadelpheen270avantJ.-C.pourécrirel’histoiredel’Égypteantique.Lestroisvolumes,connussousletitred’Aegyptiaca,furentdéposésdansla

Bibliothèqued’Alexandrieetfurentperdusàlasuitedesnombreuxévénementsdramatiques qui provoqueront la destruction de cet important centre mondialantique de la culture : on en connaît le contenu grâce aux citations d’autresauteurs, parmi lesquels le juif Flavius Josèphe, Sextus Julius Africanus etEusèbedeCésarée.

Il affirma dans ses écrits que les listes des dynasties du temps descommencementsétaientconstituéesdedieuxetdedemi-dieuxayantrégnébienavantlesPharaons.

Lesdieuxdesoriginesétaientlessuivants,leursduréesderègnerespectivesétantmentionnées :Ptah(9000ans),Ra(1000ans),Shu(700ans),Geb(500ans), Osiris (450 ans), Seth (350 ans) et Horus (300 ans). Il s’ensuivit unedynastiede30demi-dieux, lesquelsont régnédurantunepériodede3650ansqui fut suivie d’une époque de chaos qui se termina par l’instauration de lapremière dynastie exclusivement "humaine", dont le premier pharaon futMen(Ménès). La liste des Pharaons ayant succédé àMénès fut considérée commefantaisisteetondoitàChampollion, lepèredel’égyptologiemoderne,d’avoirrelevéquelesinformationsdonnéesparManéthonétaientdignesd’intérêt,etce,beaucoupplusqu’onnelepensait : letempsaidant,onaeneffetretrouvédespreuvesconcrètesdel’existencedecertainssouverainsqueManéthonavaitétéleseulàciter.

MassorètesLes massorètes étaient ces gardiens de la "tradition" (masorah) qui sont

intervenus sur les textes bibliques au Ier millénaire après J.-C. afin dedéfinitivementenétablirlecanon.Ilssesontparconséquentoccupésderéaliserdiverses opérations, parmi lesquelles la définition de l’orthographe et de laprononciationavecinsertiondevoyelles,lasubdivisionenmots,livres,sections,paragraphes et versets, et une manière d’arranger le texte qui le préservaitd’interprétationserronées.

Parmilestextesproposésparlesdiversmassorètesquisesontsuccédéaufildes siècles, c’est le codex élaboré par la famille Ben Asher de l’école deTibériade(VIIIe siècleaprès J.-C.)qui s’est imposé, lequel futparconséquentreconnuentantquetextestandarddelaBible,cetteversionétantarrivéejusqu’ànous par l’intermédiaire duCodex Leningradensis (Codex de Leningrad), unmanuscritrédigésurparcheminetdatéde1008aprèsJ.-C.

L’auteur, Semuel benYaaqov, déclare l’avoir recopié auCaire à partir dumanuscritoriginald’unchefdefile,lemassorèteAaronbenMoshebenAsher.

Il est conservé dans la Bibliothèque Nationale russe de Saint-Pétersbourg(Leningradàl’époque,d’oùlenom),etrépertoriésouslaréférence"FirkovichB19A";ilreprésentelaversionderéférenceofficielledutextebibliquehébraïco-araméenquivautautantpourlesjuifsquepourleschrétiens.

"Pointeurs"(naqdanlm)estlenomques’attribuerontceuxquiélaborerontetappliqueront au texte consonantique un système de points et de petites lignespourindiquerlessonsvocaliquesetpermettrelaprononciationcorrectedutextesacré lors de sa lecture. Il en est né un système de vocalisation précis maiscomplexequenousn’avonsdecefaitpasprisenconsidération.

Me (TSA) Objets mal identifiés qu’Inanna soustrait à Enki et qui lui

permirent d’acquérir une série de connaissances cruciales dont la portée étaitmajeure.

UnMes’avèreavoirété"menéàterme"dansleDirgaparEnlil.CesMeontégalementété"compilés"parEnki:était-cedesunitésdestockagedemémoire?

Ils’agissaitd’élémentsquigarantissaientl’ordrecosmiqueetprésidaientaudevenirdel’hommeetdelacivilisation.

En ce qui concerne ce dernier aspect, il existe une liste de 64 Me quiconcernedifférentsaspectsdont,entreautres,lesélémentsconstitutifsd’uneviecivilisée:dupouvoiràlaprêtrise,etdelaloiauxinstrumentsmusicaux.

Cequiestcurieux,c’estqu’àpartirdumomentoùInannas’enempare,Enkis’aperçoitqu’"ilsnesontpasàleurplace"(?)etveutabsolumentlesrécupérer(comme s’ils n’étaient pas duplicables). Il envoie ainsi son assistant à lapoursuited’Inannaenluidemandantderamenerle"Bateaucéleste"(commes’iln’étaitpasséparabledesMe): lorsquecelui-ciarriveàdestination,Inannasort"unparun"lesMequidéfinissentles"loisdivines".

Un autre récit dit : "[...] en ces jours-là [...] les pays montagneux [...] lagrande montagne des sublimes Me [...] les Me luxuriants [...] les Meresplendissants[...]lesgrandsMedivins,tunedoisjamaislesfaireéchapperdetesmains."(?).136

An, Enlil, Enki,Ninhursag, Inanna,Utu et Suen représentent les divinitésquiontlesMe,"puissancesurhumaine","enmain".

QuandInanna"descendauxenfers",elleapprêtesesvêtementshabituelset"elleattachelesseptMeàsoncôté[...]rassemblelesMe,lesprendenmain,lesreliesurleurbase,lesfaitsetenirdroit".Quandellearriveàdestination,privéedetoutpouvoir(elleestdénudée,ayantétédépouilléedes"vêtementshabituels"qu’elleportaitpoursesvoyages),elleest"réduiteàl’étatdecadavre":elleseraensuite ressuscitée par un Dieu qui l’arrose "avec l’eau de la vie" et lui faitmangerla"nourrituredelavie".

Ce mot trouve sa correspondance dans le terme égyptien Maat (qu’onprononçait "Ma" ou "Mua") qui exprime l’idée d’ordre cosmique, de véritédivinequirègleetgarantittout,àsavoirqu’elleempêchelavictoiredesforcesduchaosreprésentéesparSeth(lefrèred’Osiris).

MenorahL’arbreàseptbranchesdesHébreux.Ilcorrespondraitseloncertainsausceausumérienoùsontreprésentéesdeux

divinités avec l’arbre de vie à sept branches qui est soutenu par le serpent(symbole du dieu sumérienEnki qui "tente" les nouveaux êtres humains pourqu’ilssoientendésaccordavecsonfrèreEnlil,lequelestpluspuissantquelui).

ÀencroireB.Russo137,ilseraiterronédefaireuntelparallèle,étantdonnéque le serpent n’avait pas de valeur négative du temps des Sumériens ; lenombre sept symbolisait généralement une grande quantité, l’arbre chargé dedattes désignant la connaissance, et il n’existe dans la littérature suméro-akkadienneaucuneréférenceàcequ’onappellele"péchéoriginel".

MitochondriesLes mitochondries sont des organites présents dans toutes les cellules

animales et végétales dont le métabolisme dépend de l’oxygène. Ce sont depetits organes chargés de la respiration cellulaire. Leur fonction la plusimportante consiste à extraire de l’énergie des substances organiques, et ellessontenoutrepréposéesàlarégulationducyclecellulaireetàlaproductiondechaleur.

MoabOndésignaitsouscetermelarégionsituéeentrelamerMorteàl’ouestetle

désertsyro-arabiqueàl’est.Elles’achevaitausudparletorrentZéred(l’actuelWadielKesa).

Moab était également le fils deLot né du rapport incestueux avec sa filleaînée après la destruction de Sodome et Gomorrhe : il est présenté commel’ancêtredesMoabites(Gn1937).

Moriah(TSA)"Montquiindiqueladirection".La Bible en fait également état (Gn 22 2) dans la narration du sacrifice

d’Isaac,unsacrificequiserainterrompupardieu.Nabar(TSA)"Pierrebrillantequiexplique".Unsystèmedecommunicationàdistance?Nabh en sanscrit signifie "émaner de force".Nabih en sémitique signifie

"prophète",celuiquiparlepourlecomptedeDieu.DanslaBible, lesprophètessontégalementappelés"roehehozeh”, "celui

quivoitDieu".Nibruki(TSA)"CarrefourdelaTerre","PointdecroisementsurlaTerre".Le nom sumérien de Nippur, la ville d’où gouvernait Enlil. Elle était

égalementappeléeDuranki.Ontrouvaitencelieu50Anunnaetseptdieuxqui"établissaientlesdestins".Le terme "Hébreux" pourrait découler de la racine IBR, qui signifie

"traverser".Laville avait été construitepar lesdieuxavantque l’hommene soit créé.

LesprincipauxdieuxdeNippurétaientEnlil,NinliletsamèreNun-barshegunu.LavilledeNibruki/Nippursetrouveà150kmausud-estdeBagdad.Ninhar(hur)sag,Ninkhursag(TSA)"Damedelamontagneprincipale",

"Damedessommetsmontagneux","Damedelacolline",la"Mèredetouslesvivants".

Demi-sœurd’Enkietd’Enlildontelleaunfils,Ninurta.Elle était responsable des services médicaux. Également appelée

Nintu/Nintur("Damedelacabanedelanaissance"),ellerégnaitsurShurappak/Shuruppak(lecentremédical?).

On l’appelait aussi Sud, "Celle qui ressuscite", Ninti, Ninta, Mammi etNinmah,"Damemajestueuse".

En akkadien, on lui attribuait également le nomdeBelitili : "la dame des‘dieux’".

Ilestpossiblequ’ellepersonnifieladéesseHathordesÉgyptiens(cellequirégnasur le lieudes faucons) :devenuevieille,elle futappelée"lavache",cequicorrespondàlareprésentationd’Hathor.Uneépoused’Anu–lamèred’Enlil

–etuneépoused’Enkiportaientégalementcenom(?).Ninti(TSA)"Damedelavie","Damedesmois".FilledeladéesseNinharsag.Ninti soigne ledieuEnkiquivamourir tandisqu’ildit : "Macôteme fait

mal".Tisignifieégalement"côte"ensumérien;elleétaitdoncégalementla"dame

delacôte":Ninti,damedelavie,estainsidamedelacôteparcequ’ellesoigneles os malades du Dieu. Un personnage qui nous rappelle Ève, laquelle naîtd’unecôteetqu’onqualifiededamedetouslesvivants.

Nintu(TSA)"Damedel’accouchement".Déessequi préside auxnaissances (l’autrenomdeNinharsag, la déesse la

plusimportante).Nundun(TSA)La"Terredureposcreusée".Possiblement le lieuappelé"TerredeNod"dans laBible (Gn416),oùse

rendit Caïn. Elle correspond à l’Ashurenduni et à l’Ashur bel Ka’ini desAssyriens, qui considéraient comme unemême entité le peuple de Dun et lepeupledeCaïn(voiraussil’entrée"Edin").

Paradis terrestre (voir l’entrée "Edin") Popol Vuh "Livre de lacommunauté":ils’agitd’unrecueildemythesetdelégendesdesdiversgroupesethniques qui habitèrent la terre du Quiché, l’un des royaumes mayas duGuatemala.

Connu également comme "la Bible des Mayas", il narre notamment lacréationdel’hommequiseraitsurvenuedemanièrefortsemblableàcequiestdécritdanslestextessumériensetakkadiens.

Les dieux créateurs disent : "Faisons un qui soit obéissant et respectueuxainsiilnousnourrira,nousmettrasousterreetnousvénérera".

Pour lesMayascommepour lesSumériens, l’hommeaessentiellementétécréépourservirles"divinités"ettravaillerpourelles.

PrécessiondeséquinoxesExpressionquidésignelephénomènecélesteissude l’oscillation de l’axe terrestre qui accomplit un lent mouvement circulairesemblableàceluid’unetoupie.

Cette oscillation détermine un apparent recul des constellations dans lasphèrecélestequiestdûaufaitquelaligneimaginairequirelieleséquinoxesdeprintempsetd’automnesurleplandel’écliptiquesedéplacetousles71/72ansd’àpeuprèsundegré.

Les douze signes du zodiaque qui forment la totalité des 360° de Tarecéleste,couvrentchacununepériodede2160années,quel’astrologiedéfinitentant qu’"Eres précessionnelles" : l’ère du Bélier, l’ère du Taureau et ainsi desuiteCecyclecompletde360°dureparconséquentunpeumoinsde26.000ans

(2160x12).D’oùladifficultéàl’observeretàlecalculer.Cette longue période, appelée "grande année", était connue de très

nombreuses civilisations de diverses parties du monde – Vallée de l’Indus,Égypte,Amériquecentrale et autres–, eton sedemandeencoreaujourd’hui àquoilefaitd’encalculerladuréepouvaitbienserviràunecivilisationfaitedenomades,debergersoud’éleveurs!Aurait-elleétédequelqueutilitéauxdieuxanunnaki pour calculer les périodes orbitales de leur planète d’origine afin deprogrammerleursvoyagesspatiaux,quidevaientnécessairements’étalersurdetrèslonguesdurées?

Saggi,Sagge(TSA)"Têtesnoires","Peupledestêtesnoires".TermesquelesSumériensutilisaientpoursedésigner.Sar (TSA) "Le gouvernant suprême", le "Grand cercle". Le nombre 3600,

duréedelarévolutiondeNibiruautourduSoleil(selonSitchin).Selon d’autres, il serait plutôt associé aux 2160 années de chaque ère

précessionnelle(voirl’entrée"Précessiondeséquinoxes").Sarai(TSA)"Princesse".Sarah est également un terme sémite : c’est ainsi que s’appelle la femme

d’Abraham.Shiimti(TSA)"Souffle","Vent","Côté","Vie","Argile".Lamaisonoùsetransmettaitle"ventdelavie";Shicorrespondà l’hébreu

[nephesh],"âme".Shuruppak(TSA)"Lieudebien-êtresuprême".CentremédicaldirigéparNinharsag/Sus,sœurd’Enki.C’est là qu’habite le Noé sumérien, qui correspond au prêtre Ziusudra

(Utnapishtimensémitique,Atra-Hasisenakkadien).L’une des cinq villes antédiluviennes qui seront construites aumoment où

Enlildécidede"sortirl’humanitédescavernes"enluioffrantuneexistenceplushumaineetcivilisée,synonymedevilles,d’agricultureetd’élevagedemoutons,desvillesoùlaroyautéétaitexercéeparlesdieux.

Danslesannéestrentedusiècledernier,onydécouvritdenombreuxédificespublics,ycomprisdesécolesavecdesbancsenbriquesd’argile,ainsiquedestablettes portant des indications sur la vie quotidienne, les activités agricoles,l’administrationpublique,demêmequesurlesévénementsquiavaientprécédéledéluge.

Ces récits en cunéiformes relatent qu’à cette époque, les hommes nemangeaientpasdepain,neportaientpasdevêtements,allaientnus,mangeaientl’herbeen l’arrachantavec labouche,buvaient l’eaudirectementdes fosséset

autres.Lieu qui correspond aujourd’hui à Tell al-Fara (180 km au sud-est de

Bagdad).

SigiliiIl s’agit d’une des nombreuses inventions sumériennes qui seront ensuite

adoptéespardenombreuxpeuplesdel’antiquité.Il s’agissaitdecylindresdepierredont la longueurpouvait aller jusqu’à5

cmet sur lesquelsétaitgravéundessinparfoisaccompagnéd’une inscription.L’imageétaitgravéeennégatif:enfaisantroulerlecylindresurl’argilehumide,ledessinapparaissaitdanslebonsens.

Ils étaient utilisés pour "sceller" divers contenants (huile, vin...) ou bienfermeruneenveloppecontenantunemissive.

Sippar(TSA)"Oiseau".Ville du dieu Utu/Shamash d’où partaient des Apin, des objets qui

"avançaientenfendant".Ils’agissaitdupremierportspatialantédiluvien.L’unedes cinqvilles antédiluviennesqui seront construites aumoment où

Enlildécidede"sortirl’humanitédescavernes"enluioffrantuneexistenceplushumaineetcivilisée,synonymedevilles,d’agricultureetd’élevagedemoutons,desvillesoùlaroyautéétaitexercéeparlesdieux.

Sumer(TSA)LenomsembleêtredérivédeShumerquiviendrait lui-mêmedeShem (Sem), le lointain ancêtredeNoé, l’aïeul de ceuxqui, descendant del’Aratta(Eden),occuperontleterritoiredelaShinarbiblique.

Ce nom apparaît dans des inscriptions akkadiennes qui mentionnent leroyaumedeShumeretd’Akkad,constituéàtraversl’accessiondeSargonIeraupouvoir (premières décennies du XXIVe siècle avant J.-C.) : la racineakkadienne de ce nom désigne l’acte de "surveiller", et le terme hébreu"shomèr" désigne encore de nos jours le "gardien". En Égypte, les traditionsanciennesparlentdesNeteru,dontlaracineNTRalemêmesensque"gardiens",dont il est dit qu’ils arrivèrent sur les terres duNil en venant d’Urta, le "lieuancien" (probablement l’ancienne terre des gardiens de Shumer, où tout adébuté).

Lesdécouvertesarchéologiquestémoignenteneffetdutransfertd’unevasteculture des territoiresmontagneux irakiens (Zagros) auxplaines de l’ancienneMésopotamie:àlasuitedudéluge,ilestprobablequelespopulationssesoientétabliesdansdeszonesélevées,exemptesde lavasedesmarécagesetà l’abrid’éventuellesnouvellesinondations,pourensuitedescendreoccuperlaplaineenycreusantdescanauxdestinésàlarendrefertile.

IlestconnudanslaBiblesousletermedeShin’har.TehomTerme hébreu (Gn 1 2, 8 2) auquel semblent correspondreTiamat

(TSA) et le terme assyrien Tiamtu, qui servait à désigner la "mer", l’océanprimordial qui enveloppait la planète Terre au-dessus et en dessous, avant

qu’apparaissentlesterresémergées.Tilmun(TSA)"Laterredesmachinesvolantes","Laterredesvivants".D’aprèslechercheurZechariaSitchin,ils’agiraitprobablementduSinaïou

desîlesBahreïn(golfePersique).LaDuatdesÉgyptiensquisetrouvaitàl’orient,au-delàdelamer(?).Elle

étaitplacéesouslecontrôled’Utuetonpouvaityvoirledieumonterauciel.LieuoùZiusudraestenvoyéaprèsledélugepouryvivreetyrecevoirla"vie

commelesdieux".Ugarit,OugaritVillede lacôtenordde laSyrie, correspondantà l’actuel

site de Ras Shamrah, à quelques kilomètres au nord de la ville moderne deLatakia.

Capitale de l’ancien royaume dumême nom située à la frontière entre leterritoiredesHittitesaunordet leszonescontrôléespar lesÉgyptiensausud.Elle constituait sur la Méditerranée le point d’arrivée d’une importante voiecaravanièrevenantdeMésopotamie.

UrVillementionnéedanslaBiblesouslenomd’"UrdesChaldéens"(Gn1128-31), la patrie d’Abraham qui l’abandonnera avec son père Terah pour serendreenCanaan.CelieufuthabitédefaçonininterrompueduIVemillénaireàLan 300 avant J.-C. Elle devint au début du IIIe millénaire l’une des villessumérienneslesplusimportantes.

Son statut s’éleva particulièrement du fait d’Ur-Nammu, qui fonda latroisièmedynastieetdontlerègnes’étenditsurBabylone,l’Assyrie,ElametlemoyenEuphrate.

DétruiteauXVIIIesiècleavantJ.-C.,ellecorrespondaitàl’actuelleTellal-Mukayyar(à300kmausud-estdeBagdad).

UrukCentredeculted’Anuetd’Inanna;AnuyfaitdescendresontempleEanna

directementduciel.Selon la Liste royale sumérienne, il fut le siège de la seconde dynastie

postdiluvienne(aprèsKish).Lenomdecettevilleproviendraitdel’akkadienUruketdusumérienUnu(g)

et aurait le sens de "ville d’Unuki", à savoir "ville d’Énoch", le patriarchebibliquementionnédansGenèse4quiavaitprobablementdéjàconstruitEridu,laquelle serait à l’origine du nom de son fils Iràd/Iaràd.On la trouve dans laBiblesouslenomd’"Érek"(Gn1010).

Ellecorrespondaitàl’actuelleWarka(à250kmausud-estdeBagdad).Lesarchéologuesyontmisàjourdesfragmentsdel’Eanna,laziggouratdutempleblanc,lepalaisdeSinkasidetuntrèsgrandnombredetablettescunéiformes.

Utu/Shamash(TSA)"Ledieuquiresplenditetmonteverslescieux(Shumu)danslefeu".

FilsdeNannaretdeNingal,etfrèred’Inanna.Divinitétutélaired’UretdeLarsa:ilétaitpréposéaucadastredesbiensdes

dieuxetàlajustice;c’étaitessentiellementleseigneurdudroit.RoiantédiluviendeSippar.

VersiondesSeptanteLaversiondesSeptante–Septuagintaenlatin,qu’ondésigneégalementpar

LXXenvertudelanumérotationlatine,ouparlalettreomicronsuivied’unapexselon la numérotation grecque – constitue la version en langue grecque de laBible.

Elle serait selon la tradition le fruit de la traduction effectuée par 70 (72)sagesquitravaillaientauIIIesiècleavantJ.-C.àAlexandrieenÉgypte,villeoùrésidaituneimportantecommunautéhébraïque.

C’est une demande qui aurait directement été émise par le souverainhellénistePtoléméeIIPhiladelphe(285-246avantJ.-C.).

Cetexteconstituetoujourslaversionliturgiquedel’AncienTestamentpourlesÉglisesorthodoxesorientalesdetraditiongrecque.

Vigne,vinCetteplanteauneimportanceparticulièredanslaBibleetdanslechapitre9

delaGenèse,carelleapparaîtcommelapremièreproductionagricoleaprèsledéluge universel. Cette importance est due à ses propriétés qui agissent aussibiensurleplanphysiquequesurleplanpsychologique:elleaautantuneffetthérapeutique sur l’appareil digestif que dans le domaine cardiovasculaire, etadoucit les souffrances en produisant en outre une certaine euphorie qui peutavoir son utilité dans des contextes et des situations spécifiques. Elle anotamment plusieurs effets physiologiques : antioxydant, anti-inflammatoire,antimicrobien et anticancérigène ; elle régule aussi l’agrégation plaquettaire,réduisantainsilerisquedemaladiescardiovasculaires.

LesAnunnaki/Elohìmontmontréendenombreusesoccasionsqu’ilsétaientfortsavantsdansledomainemédical.Ilnefaudraparconséquentpass’étonnerde ce qu’ils se soient particulièrement intéressés à un produit susceptible deservirdemédicament,afindesoigneretpréveniruncertainnombredecaspourlesquels il n’existait pas de remèdes alternatifs plus efficaces. 11 est en outreéminemmentcurieuxdeconstaterquel’histoiredeladiffusiondecetteplantesedérouleparallèlementauxévénementsquenousavonsanalysés.Lesrechercheslesplusrécentesfontremonterl’apparitiondelavigneà140millionsd’annéesenarrière.Desrestesfossilisésontmontréqu’avantl’apparitiondel’homme,ilexistaitsurlaplanèteunequarantainedevariétésdugenrevitis,dontbeaucoupdisparaîtrontlorsdeglaciations.Quelques-unesd’entreellesserontépargnéesetsurvivrontdanscequis’appelledes"refugesclimatiquesnaturels",l’undeceux-ci,connusouslenomde"RefugePontique",étantprécisémentlocaliséenAsie,entrelamerNoireetlamerCaspienne.

L’histoiredeNoéprendplacesurlemontAraratenArménie,àsavoirdanslarégionmêmeoùilsembleraitquel’hommeaitdébuté la"domestication"de

cetteplanteet,parconséquent,laproductiondevin!Lapaléobotaniqueaeneffetrelevéquelepassagedelavignesauvage(Vitis

silvestris)à lavignedeculture (Vitisviniferasativa)s’estprécisémentproduitdans le périmètre syro-anatolico-mésopotamien. En 2010, des chercheursfrançais ont découvert en Arménie des vestiges de culture de la vigne quidataient de près de 8000 ans ! Si cette découverte était confirmée, nous noustrouverionsdevantuntémoignagesupplémentairedel’historicitédesdonnéesdelaBible.

LesSumériensconnaissaienttrèsbienlavigneetfaisaientladifférenceentrediversesqualitésdevin. Ilsdécouvrirontpar exempleque lesvignescultivéessur les collinesproduisaientunvin supérieur à celuiquiprovenaitde cépagescultivésenplaine.Cefurenteuxqui,àpartirduCaucase,diffusèrentlevindanslesrégionsenvironnantes:ilscommercialisaientdéjàceproduiten3000avantJ.-C.,mêmesicesontensuitelesAssyriensetlesBabyloniensquiintroduisirentuneauthentiqueréglementationdu"marché".

Ziusudra(TSA)"Lesjoursprolongésdesavie","Laviecommecelled’undieu".

LeNoésumérien(voirégalementl’entrée"Déluge").Filsd’Ubartutu,ledernierroideShuruppakavantledéluge.Ilcorrespondà

l’Utnapishtimbabylonien(dontparlel’ÉpopéedeGilgamesh, leroid’Uruk),àl’Atrahasis des Sémites du royaume akkadien, ainsi qu’au Deucalion de laGrèceantique.

Ilestavertidecedésastre imminentpar l’AnunnakiEnki(inscriptionCBS10673) qui lui fournit également des indications concernant la constructiond’uneembarcationpourytrouverrefuge.

Ziusudra fait également s’envoler un corbeau de l’arche, celle-ci étant-parallélépipédique(tebah, "caisse") comme celle deNoé.Après le déluge, onaccorderaàZiusudraune"viecommecelledesdieux",d’oùsonnom.

Ziusudra correspond au Xisutros que mentionne Bérose (voir l’entrée"Bérose")entantquedixièmeetdernierroisumérienavantledéluge.

DansGenèse 5 3-29, il est fait état d’une liste de 10 patriarches qui vad’AdamàNoéetdontlesduréesdevie(règnes)sontparticulièrementlongues.

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Notesdebasdepage1TalmuddeBabylone,IV–Nézikin,"Babametsi’a",59a-b.3Voirl’entrée"Massorètes"dansleglossaireenfind’ouvrage(N.d.A.).4Feuerstein,G.,Kak,S.,etFrawley,D.,InSearchoftheCradleof

Civilization,op.cit.5Seréférerauglossaireenfind’ouvrage(N.d.A.).6Voirlelechapitreconcernantle[ruàch]desElohìm(N.d.A.).7Biglino,M.,IllibrochecambieràpersemprelenostreideesullaBibbia–

Glidèichegiunserodallospazio?UnoEditori,Orbassano,2011.Traductionfrançaise:LaBiblecommevousnel’avezjamaislue–Lesdieuxsont-ilsvenusdesétoiles?,éditionsAtlantes-Interkeltia,Jouy-en-Josas,2014(http://www.interkeltia.com/)(N.d.E.fr.).

8MagazineExpress-Newsdenovembre2010.9VoirplusloinlechapitreconsacréauxChérubins(N.d.A.).10Brenner,J.A.,TheAncientHebrewLanguageandAlphabet,

Virtualbookworm,PublishingInc.,CollegeStation(TX,E.-U.d’A.),2004.11O’Brien.C.etB.J.,TheGeniusoftheFew,DianthusPublishingLtd,

Cirencester(G.-B.),1985,rééd.en1999.12RashideTroyes,CommentoallaGenesi,CasaEditriceMariettiS.p.A.,

Gênes,1999.13QuifutprésidentduCouncilforJewishEducation(N.d.A.).14Clark,M.,rabbin,EtymologicalDictionaryofBiblicatHebrew,

FeldheimPublishers,Jérusalem,1999.16Demontis,A.,Testisumeritradottiecommentati,siteilmiolibro.itdi

L’Espresso,Rome,2010.17Russo,B.,SchiavidegliDèi,DrakonEdizioni,Spoltore,Pescara,2010.18Voirleglossaireenfind’ouvrage.

19Idem20Idem21Idem22Voirlesitewww.sitchiniswrong.com(N.d.A.).23Demontis,A.,Testisumeritradottiecommentati,op.cit.24Hendel,R.S.,"OfdemigodsandtheDeluge:TowardanInterpretationif

Genesis6:1-4",JournalobBiblicalLiterature,106/1,pp.13-26,1987.25Seréféreràlabibliographiepourcesdiversauteursetleursouvrages

respectifs(N.d.A.).26Manher,M.,etSpedicato,E.,seréféreràlabibliographiepourles

ouvragesrespectifsdecesdeuxauteurs.(N.d.A.)27ConcernantÈve,laquestiondela"côte"etautres,cf.Biglino,M.,LaBiblecommevousnel’avezjamaislue–Lesdieuxsont-ilsvenusdesétoiles?,éditionsAtlantes,op.cit.

28Sitchin,Z.,etPettinato,G.,seréféreràlabibliographiepourlesouvragesrespectifsdecesdeuxauteurs(N.d.A.).

29Clark,M.,Rabbin,EtymologicalDictionaryofBiblicalHebrew,op.cit.30Brown,F.,Driver,S.,etBriggs,C.,TheBrown-Driver-BriggsHebrew

andEnglishLexicon,HendriksonPublishers,Peabody(MA,É.-U.d’A.),2005.31Clark,M.,Rabbin,EtymologicalDictionaryofBiblicalHebrew,op.cit.32Russo,B.,SchiavidegliDèi,op.cit.33Sources:http://www.di.unipi.it/-romani/DIDATTICA/CMS/Gallori.pdf;http://spa.casaccia.enea.it/atena/Enea/tesi/127/127.htm;34Sitchin,Z.,se

référeràlabibliographiepourlesouvragesdecetauteur(N.d.A.).35Voiràcepropos,DeAngelis,A.etA.,OllrelamentediDio–Quandol’uomocrebDiosenza

Saperediesserlo,InfinitoEditori,Orbassano,2011.36 Il existe également des hypothèses qui situent tous les événements

bibliquesdansd’autrescontextesgéographiques:voiràceproposlestravauxduprofesseurE.Spedicatocitésenbibliographie(N.d.A.).

37Biglino,M.,LaBiblecommevousnel’avezjamaislue-Lesdieuxsont-ilsvenusdesétoiles?,éditionsAtlantes-Interkeltia,op.cit.(www.interkeltia.com).

38Clark,M.,Rabbin,EtymologicalDictionaryofBiblicalHebrew,op.cit.39Seréférerauchapitre"Unpeuplevalantpropriété"(p.115).40Quemachèreamiethéologienne,IlariaCardelli,atrouvéopportundeme

signaleretdemetransmettre(LA35,pp.7-26,Jérusalem,1985).41VoiràceproposDeAngelis,A.etA.,OltrelamentediDio–Quando

l’uomocreòDiosenzaSaperediesserlo,InfinitoEditori,Orbassano,2011.42InterviewdeMgr.CorradoBalducciparDavidMurgiapourlequotidien

italienIlTempo,paruedanssonéditiondu19janvier2003.

43Biglino,M.,LaBiblecommevousnel’avezjamaislue–Lesdieuxsont-ilsvenusdesétoiles?,éditionsAtlantes-Interkeltia,op.cit.(www.interkeltia.com).

44Garbini,G.,Storiaeideologianell’anticoIsraele,PaideiaEditrice,Brescia,1986.

45Baldacci,M.,seréféreràlabibliographiepourlesouvragesdecetauteur(N.d.A.).

46Deiana,G.,etSpeafico,A.,Guidaallostudiodell’ebraicobiblico,UrbanianaUniversityPresseSocietàBiblicaBritanica&Forestiera,Rome,1997.

47Niccacci,A.,mentionnédanslanotedebasdepagen°40(N.d.A.)48Garbini,G.,Notedilessicografiaebraica,PaideiaEditrice,Brescia,1998.

49O’Brien,C.etB.J.,TheGeniusoftheFew,op.cit.50Garbini,G.,etDurand,O.,Introduzioneallelinguesemitiche,Paideia

Editrice,Brescia,1994.51Extraitdel’étudepubliéeparl’auteurdansL’anarchiadelsacro

(L’anarchiedusacré),BiettiMedia,Brescia2010.52BIBBIAEMMAUS,Ed.SanPaolo,etCiniselloBalsamo,1998.53Voirl’encadrédelapage163surlesenfantsd’Aaron(N.d.A.).54ExtraitdeQuinzio,S.LaSconfittadiDio,Adelphi,Milan,1992.55Spinoza,Baruch,EthicaOrdineGeometricodemonstrata.56VoirSchwarz,A.,Sonoebreo,anche,Garzanti,Milan,2007.57Ibid.58VoirGrunfeld,I.,LoShabbàth,Giuntina,Florence,2000.59VoirSchwartz,A.,Sonoebreo,anche,op.cit.60VoirSchwarz,A.,Sonoebreo,anche,op.cit.61Cf.http://www.imninalu.net/PopoloElettol.htm62Concernantlesensdesacré,voirleparagraphe"Le‘sacré’matérialisteet

leconceptd’‘anarchie’"àlap.107duprésentouvrage.63ÀsavoirS.N.Kramer&I.Bernhardt,J.Bottero&S.N.Kramer,S.N.

Kramer&J.R.Maier,T.Römer,C.E.Benito,A.Falkenstein,etG.Pettinato.64PettinatoG.,Mitologiasumerica,UTET,Turin,2001.65Feuerstein,G.,Kak,S.,etFrawley,D.,InSearchoftheCradleof

Civilization,op.cit.66Biglino,M.,LaBiblecommevousnel’avezjamaislue–Lesdieuxsont-

ilsvenusdesétoiles?,éditionsAtlantes-Interkeltia,op.cit.(www.interkeltia.com).

67Clark,M.,Rabbin,EtymologicalDictionaryofBiblicalHebrew,op.cit.68Benner,J.A.,TheAncientHebrewLanguageandAlphabet.

Virtualbookworm,PublishingInc.,CollegeStation(TX,E.-U.d’A.),2004.69Pourapprofondirlesthèmesabordésdansceparagraphe,sereporteraux

auteursS.N.Kramer,B.Russo,etZ.Sitchincitésdanslabibliographie(N.d.A.).

70Kramer,S.N.,TheSumerian–TheirHistory,CultureandCharacter,UniversityofChicagoPress,Chicago,1963,rééd.en1971.

71Biglino,M.,LaBiblecommevousnel’avezjamaislue–Lesdieuxsont-ilsvenusdesétoiles?,éditionsAtlantes-Interkeltia,op.cit.(www.interkeltia.com).

72Russo,B.,SchiavidegliDèi,op.cit.73Ibid.74SereportericiauxauteursS.N.Kramer,B.Russo,etZ.Sitchincités

danslabibliographie(N.d.A.).75Russo,B.,SchiavidegliDèi,op.cit.76SereportericiauxauteursS.N.Kramer,B.Russo,etZ.Sitchincités

danslabibliographie(N.d.A.).77Clark,M.,Rabbin,EtymologicalDictionaryofBiblicalHebrew,op.cit.78Pourceuxquineseraientpasaucourant,prièredesereporterauxnombreuxsitesInternetqui

illustrentcesujet(N.d.A.).79Garbini,G.,Storiaeideologianell’anticoIsraele,op.cit.80Ibid.81Garbini,G.,etDurand,O.,Introduzioneailelinguesemitiche,op.cit.*Noussavonsqu’ilexistedesthéoriesquiplacentdespeuplesappartenant

aux civilisations d’Extrême-Orient à l’origine de la culture humaine, en seréférant particulièrement aux régions des grands fleuves de l’Inde. C’estcependantsansambagesquenousdéclaronsicinousoccuperdecequelaBiblerelate, tirant ainsinos considérationsde cequi est relevédans ce texteprécis.Pourleshypothèsesalternatives,onseréféreraenparticulierauxtravauxdeG.Feuersteinetd’E.Spedicatocitésdanslabibliographie(N.d.A.).

82Feuerstein,G.,Kak,S.,etFrawley,D,,InSearchoftheCradleofCivilization,op.cit.,p.87.

83BIBBIAEMMAUS,op.cit.84Voirl’encadrédelap.163surlesenfantsd’Aaron(N.d.A.).85Clark,M.,Rabbin,EtymologicalDictionaryofBiblicalHebrew,op.cit.86Diversauteurs,EnciclopediadellaBibbia,(Vol.1-6),ELLEDICI,

Leumann,Turin,1969.87Biglino,M.,LaBiblecommevousnel’avezjamaislue-Lesdieuxsont-

ilsvenusdesétoiles?,éditionsAtlantes-Interkeltia,op.cit.(www.interkeltia.com).

88Clark,M.,Rabbin,EtymologicalDictionaryofBiblicalHebrew,op.cit.89Brown,F.,Driver,S.,etBriggs,C.,TheBrown-Driver-BriggsHebrew

andEnglishLexicon,op.cit.90Clark,M.,Rabbin,EtymologicalDictionaryofBiblicalHebrew,op.cit.91Biglino,M.,LaBiblecommevousnel’avezjamaislue–Lesdieuxsont-

ilsvenusdesétoiles?,éditionsAtlantes-Interkeltia,op.cit.(www.interkeltia.com).

92Brown,F.,Driver,S.,etBriggs,C.,TheBrown-Driver-BriggsHebrewandEnglishLexicon,op.cit.

93PubliéparlequotidienanglaisTheTelegraph(http://www.telegraph.co.uk/news/world-news/northamerica/usa/3210415/Space-smells-like-fried-steak.htmlainsiqueparGordonFrancisFerridansCurrentsAffairs(18octobre2008,source:ANSA)(communicationtransmiseparIvanGrippa)(N.d.A.)

94"GliaromicheinebriavanogliElohìm",UFOMagazine,Ed.Acacia,IIIeannée,n°17,avril2011.

95VanGemeren,W.A.,EvangelicalDictionaryofTheology,BakerBookHouse,GrandRapids(MI,É.-U.d’A.),1984.

96Ravasi,G.,500curiositédeltafede,AldoMondadoriEditore,Milan,2009

97BIBBIAEMMAUS,op.cit.98Biglino,M.,LaBiblecommevousnel’avezjamaislue–Lesdieuxsont-

ilsvenusdesétoiles?,éditionsAtlantes-Interkeltia,op.cit.(www.interkeltia.com).

99Source:http://www.vatican.va/archive/ccc/index_fr.htmou,danslaversionitalienne,http://www.vatican.va/archive/ITA0014/_P19.HTM.

100Clark,M.,Rabbin,EtymologicalDictionaryofBiblicalHebrew,op.cit.101Ibid.102Flavius,J.,Guerragiudaica,ArnoldoMondadoriEditore,Milan,2003.103D’Aquin,Thomas,J.,Sommethéologique,LivreI,quest.63,a.1,

"Sommecontrelesgentils","LivreIII",cc.108-110.104Biglino,M.,LaBiblecommevousnel’avezjamaislue–Lesdieux

sont-ilsvenusdesétoiles?,éditionsAtlantes-Interkeltia,op.cit.(www.interkeltia.com).

105Sereporteraupar."Genèse28etsuivants"àlap.284duprésentouvrage(N.d.A.)106Clark,M.,Rabbin,EtymologicalDictionaryofBiblicalHebrew,op.cit.

107Ibid.108Ibid.

109Clark,M.,Rabbin,EtymologicalDictionaryofBiblicalHebrew,op.cit.110Levine,M.,Rabbin,Letabernacle,éditionsSoncino,tel-Aviv,1968.111"Immaginedell’ArcasecondolaricostruzionedeMosheLevine"112Biglino,M.,LaBiblecommevousnel’avezjamaislue–Lesdieux

sont-ilsvenusdesétoiles?,éditionsAtlantes-lnterkeltia,op.cit.(www.interkeltia.com).

113IllustrationtiréedeLevine,M.,Rabbin,Letabernacle,op.cit.114Infranca,G.,C.,L’arcadell’Alleanza–IlTabernacolodiDio–Diario

duunaScoperta,GangemiEditore,Rome,2008.115Biglino,M.,LaBiblecommevousnel’avezjamaislue–Lesdieux

sont-ilsvenusdesétoiles?,éditionsAtlantes-Interkeltia,op.cit.(www.interkeltia.com).

116Diversauteurs,EnciclopediadéliaBibbia,(Vol.2),op.cit.117Biglino,M.,LaBible comme vous ne l’avez jamais lue – Les dieux

sont-ils venus des étoiles ?, éditions Atlantes-Interkeltia, op. cit.(www.interkeltia.com).

*Dietrich,M.,Loretz,O.,etSanmartín,J.,TheCuneiformAlphabeticTexts(ouaussiKeilschriftTexteausUgarit(KTU)enallemand),Ugarit-Verlag,Münster,1995(N.d.É.fr.)119Voirégalementl’encadrésurlesfilsd’Aaronàlap.163(N.d.A.).

120BIBBIAEMMAUS,op.cit.121Feuerstein,G.,Kak,S.,etFrawley,D.,InSearchoftheCradleof

Civilization,op.cit.,p.59.122Voiràcepropos,DeAngelis,A.etA.,OltrelamentediDio–Quando

l’uomocreòDiosenzaSaperediesserlo,op.cit.123Congrès"BibbiaePsicanalisi",Ateneoveneto,Venise,12septembre

2010(N.d.A.).124Clark,M.,rabbin,EtymologicalDictionaryofBiblicalHebrew,op.cit.125Pourlesapprofondissementsnécessairesàunemeilleurevision

d’ensemble,voirégalementlesouvragesd’A.Demontis,B.Russo,etE.Spedicatocitésenbibliographie(N.d.A.).

126Flavius,J.,Guerragiudaica,op.cit.127N.B.:Mizraïm,lepetit-filsdeNoé,estuneépithètequiestdérivéede

M-Asar,"discipled’Asar"(àsavoird’Osiris) : ils’agissaitd’undirigeantdelatribusumérienneduFaucon,doncunroi-Horus(N.d.A.).

128 Pour approfondir le sujet : Jebens H., Cargo, Cult, and CultureCritique, University of Hawaii Press, Honolulu, 2004 / Lindstrom L.,CargoCult: Stange Stories of Desire from Melanesia and Beyond, University ofHawaii Press, Honolulu 1993 / Kaplan M.,Neither Cargo nor Cult: Ritual

politicsandtheColonialImaginationinFiji,DukeUniversityPress,Durham,1995(N.d.A.)129Benner,J.A.,TheAncientHebrewLanguageandAlphabet,op.cit.

130D’aprèslestraductionsdeG.Furlani,S.N.Kramer,etG.Pettinato,etselonlatraduction/reconstitutiondeZ.Sitchindumythesumériendudéluge(tousauteursetœuvrescitésdanslabibliographie)(N.d.A.).

131SeréférerauxpiècesWB-62etWB-444–ListedesRoisSumériens–publiéesparStephenLangdondansOxfordEditionsofCuneiformTexts,1923(N.d.A.).

132Pourd’autreshypothèsesconcernantcettelocalisation,nousvousconseillonsdeprendreconnaissancedestravauxduprofesseurE.SpedicatoexposésdansÉdenrevisited:Geography,NumericsandotherTales,quiestcitédanslabibliographie(N.d.A.).

133Biglino,M.,LaBiblecommevousnel’avezjamaislue–Lesdieuxsont-ilsvenusdesétoiles?,éditionsAtlantes-Interkeltia,op.cit.(www.interkeltia.com).

134Boncinelli,E.,Letteraadunbambinochevivrà100anni.Rizolli,Milan,2010.

135VoirRusso,B.,SchiavidegliDèi,op.cit.,etSitchin,Z.,QuandoigigantiabitavanolaTerra,MACROEdizioni,Cesena,2009.

136SeréférerauxouvragesdeG.PettinatoetdeZ.Sitehincitésdanslabibliographie(N.d.A.).

137Russo,B.,SchiavidegliDèi,op.cit.