LA VIOLENCE - Paris Descartes

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1 D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 1 LA VIOLENCE Un problème majeur ? D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 2 PLAN du COURS (1) Introduction - La violence, une notion complexe, difficile à cerner - Un problème récurent qui existe depuis l’Antiquité mais dont la perception donne une impression d’augmentation au 21ème siècle - Un sujet qui peut être appréhendé sous des angles divers et variés psychologie, pédagogie institutionnelle, - Un objet pour la sociologie depuis les années 90

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LA VIOLENCE

Un problème majeur ?

D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 2

PLAN du COURS (1)

Introduction

- La violence, une notion complexe, difficile à

cerner

- Un problème récurent qui existe depuis

l’Antiquité mais dont la perception donne une

impression d’augmentation au 21ème siècle

- Un sujet qui peut être appréhendé sous des

angles divers et variés – psychologie, pédagogie

institutionnelle, … –

- Un objet pour la sociologie depuis les années 90

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PLAN du COURS (2)

La notion de violence

- Etymologie du mot « violence »

- Une notion qui se questionne pour être définie

- Tentative de définition

- La violence dans le Code civil et le Code pénal

- La violence gérée par l’institution

- Les dimensions de la violence : violence

importée, violence de l’école

- Synthèse des éléments à prendre en compte

pour cerner cette notion

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PLAN du COURS (3)

Les chiffres de la violence - Les premières études

- Aujourd’hui

Les manifestations de la violence - Formes

- Conséquences

Comprendre la violence et lutter contre - Facteurs de risque

- Lutte contre la violence

- Programmes

Conclusion

Bibliographie

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INTRODUCTION (1)

Un problème majeur, subi et craint

A l’école

- peu présent jusqu’à la fin des années 80

- une dimension nouvelle depuis 1990

croissance des faits délictueux ; augmentation des

signalements ; forte médiatisation des actes ; mutation du

rapport à la violence ; manipulation ; sentiment d’insécurité

programme de recherche « violences à l’école » depuis

1994

- un défi éducatif et social

- un défi scientifique, politique et pragmatique

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INTRODUCTION (2)

- une opinion exacerbée par des faits divers tragiques

- des enseignants et des élèves usés par une succession de petits faits quotidiens

La violence, une notion à multiples significations, à multiples contextes de manifestations, à multiples explications

- une définition variable selon les contextes historique et culturel, le point de vue des acteurs, leurs stratégies, les enjeux d’une situation

- une notion subjective

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INTRODUCTION (3)

- le fait d’individus et de la société

- à distinguer des termes agressivité, conflit

- cause et conséquence des rapports sociaux de

pouvoir

- la violence scolaire en débat

. une définition restreinte aux catégories pénales champ

de la délinquance

. une définition large, plus consensuelle, un large spectre

de faits à partir des « micro-violences »

- violences « scolaires » = violences engendrées par

les contraintes et la fonction éducative de l’école

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INTRODUCTION (4)

- un phénomène statistiquement stable au fil des

années

- un phénomène de moins en moins lisible, de plus

en plus prégnant

porosité entre social et scolaire, tensions entre

adultes sur le sens d’éducation, d’enseignement,

d’apprentissage, de transmission des savoirs

Un problème récurent

- déjà présent dans l’Antiquité

- une impression d’augmentation au 21ème siècle

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INTRODUCTION (5)

- une place pour l’éducation à la violence patriotique

toujours présente dans l’institution scolaire

- 2 principes de base : blessure morale, sanction

proportionnelle au délit

- violence subie par les élèves

- déviance tolérée, chahut traditionnel ritualisé

- changement depuis le dernier quart du 20ème :

opposition entre un « nous » et un « eux »

- sanctions du stade d’outil d’apprentissage et de

socialisation à violence à proscrire

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INTRODUCTION (6)

Un sujet appréhendée sous des angles

divers

- 2 problématiques :

. autour du paradigme des normes et des déviances

. autour du paradigme des risques et des préjudices

- centration sur les facteurs de risques individuels et

familiaux

- 4 modèles d’intelligibilité de la violence à l’école :

failles de l’intégration sociale, violence

institutionnelle, violence sociétale et exclusion,

étiquetage et carrière

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INTRODUCTION (7)

Un objet pour la sociologie - peu d’études jusqu’aux années 90

- un intérêt des pédagogues

- un sujet porteur pour les médias

- C. CARRA et F. SICOT ; E. DEBARBIEUX et C. BLAYA ; M. CHOQUET

- une inflation des travaux et publications

la violence, un problème social dans tous les pays

- des études en sociologie de l’éducation, sociologie criminologique, sociologie de la déviance, sociologie de la délinquance

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INTRODUCTION (8)

- des situations qui favorisent ou atténuent les conflits

- le climat de l’école déterminant

- à divulguer lors de l’entrée dans le métier

d’enseignant

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LA NOTION DE VIOLENCE (1)

Etymologie - latin violentia = force

- sens immédiat = dimension physique

- infliger intentionnellement des souffrances

Dictionnaires - agir sur quelqu’un, faire agir contre volonté par

force ou intimidation

- acte par lequel s’exerce la violence

- disposition naturelle à l’expression brutale des sentiments

- force irrésistible d’une chose

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LA NOTION DE VIOLENCE (2)

- caractère brutal d’une action

2 orientations sémantiques :

. faits, actions

. manière d’être de la force, du sentiment, d’un élément

naturel

Approche juridique

- atteinte à la norme de l’intégrité de la personne

humaine

- 2 aspects :

. élément de force physique identifiable à ses effets

. élément de transgression

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LA NOTION DE VIOLENCE (3)

Définir la violence, c’est identifier des seuils et délimiter des frontières

Une notion qui se questionne pour être définie

- le normal et le pathologique . éducation, violence considérée comme normale ?

. langage de « la rue » injurieux ?

. bousculade = violence ?

- le risque de violence et l’évènement violent . l’indifférence à l’enseignement, une violence pour

l’enseignant ?

. l’absentéisme, un phénomène de violence scolaire ?

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LA NOTION DE VIOLENCE (4)

- la fréquence et la gravité exceptionnelle des

évènements

- la violence dans l’établissement et la violence du

territoire

- la violence « interne » et la violence « externe » à

l’établissement

. bagarres devant les grilles

. intrusions « extérieures »

- la frontière entre agresseur et agressé

. souvent les mêmes personnes selon les moments

- le long terme et le court terme

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LA NOTION DE VIOLENCE (5)

- ce qui est caractérisé comme violence et ce qui est posé comme seuil du non-tolérable : variable selon établissement, statut de celui qui parle, âge, sexe

- un continuum marqué par 2 pôles : faits émouvant l’opinion, ensemble d’incivilités

La violence échappe à une définition unique

- une définition relative à une époque, à un milieu social, à des circonstances

- une définition qui ressort de 2 registres . pénal et délinquant

. structuré autour de la « malmenance » à l’école

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LA NOTION DE VIOLENCE (6)

Quelques définitions d’auteurs

- « Il y a violence quand, dans une situation

d’interaction, un ou plusieurs acteurs agissent de

manière directe ou indirecte, massée ou distribuée,

en portant atteinte à un ou plusieurs autres à des

degrés variables soit dans leur intégrité physique,

soit dans leur intégrité morale, soit dans leur

possessions, soit dans leurs participations

symboliques et culturelles » (Y. Michaud, 1978, p.

20)

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LA NOTION DE VIOLENCE (7)

- « Toute violence est la trace indubitable et

irréfragable d’un mal-être, mal-être social, individuel,

du mal-être collectif, institutionnel » (Y. Joyeux, 1996,

p. 32)

- « La violence est souvent parole non aboutie » (E.

Debarbieux, 1991, p. 128)

- « La violence se construit dans la répétition

oppressive de la « loi du plus fort » » (Rubi, 2005)

- « Toute action pédagogique (AP) est objectivement

une violence symbolique en tant qu’imposition, par

un pouvoir arbitraire, d’un arbitraire culturel »

(Bourdieu et J. C. Passeron, 1970, p. 18-19)

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LA NOTION DE VIOLENCE (8)

- « l’usage intentionnel de la force physique, du pouvoir sous forme de menace ou d’action contre soi-même, autrui ou un groupe ou une communauté dont la conséquence réelle ou probable est une blessure, la mort, un traumatisme psychologique, un mauvais développement ou encore la précarité » (OMS, 1995)

- « l’ensemble de conduites, répétitives et persistantes, dans lesquelles sont bafoués les droits fondamentaux d’autrui ou les règles sociales correspondant à l’âge du sujet » (Association de psychiatrie)

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LA NOTION DE VIOLENCE (9)

Une définition limitée ou extensive

- les catégories du Code pénal

- les formes de comportements antisociaux

(Vettenburg, 1998)

. violence physique ou menace à l’encontre de personnes,

autres formes de comportements délinquants, délits liés au

statut, comportements en dehors de la norme et liés à l’école

- micro-violences, expérience victimaire (E.

Debarbieux et C. Blaya, 2000)

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LA NOTION DE VIOLENCE (10)

Une définition du point de vue de la

victime ou de l’auteur

- aspect subjectif de la violence

- niveau d’appréciation corrélé aux représentations

sociales

Violence physique et/ou verbale

- plusieurs degrés

- violence verbale, symbole d’un mal-être social

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LA NOTION DE VIOLENCE (11)

La notion d’incivilités - une notion popularisée au milieu des années 90

- une notion politiquement et psychologiquement dangereuse en cas d’usage excessif

surqualification des désordres

- théorie de l’incivilité = théorie criminologique

- incivilité . résultat de la petite délinquance

. en augmentation depuis 30 ans

. très mal traitée par les institutions policières et judiciaires

. une impression de désordre pour les victimes

. des faits pas forcément pénalisables

. des faits intolérables sentiment de non-respect

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LA NOTION DE VIOLENCE (12)

La notion de school bullying

- bullying = toutes les formes de brutalités, de

brimades, nuisant à la personne, dans une relation

de pouvoir et de contrainte, physique ou morale

- harcèlement entre pairs

- concept majeur dans la lutte contre la violence en

milieu scolaire en Europe du Nord

- conséquences : décrochage scolaire, perte de

confiance en soi, conduites d’auto-violence

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LA NOTION DE VIOLENCE (13)

La notion de harcèlement

- abus réitéré de titre, de fonction, de genre, de

classe d’âge ou de force

- significations différentes :

. s’affirmer selon des modalités agressives

. contester règles et lois

. satisfaire des besoins masochiques

- dans le cadre scolaire = conduite d’intimidation

répétée portant sur le pouvoir, le sexe, l’argent (D.

Olweus, 1973)

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LA NOTION DE VIOLENCE (14)

La notion de victimisation

- exposition, de manière répétée et à long terme, à

des actions négatives de la part de l’un ou plusieurs

élèves

- action négative = porter préjudice, infliger une

souffrance à autrui avec intention

- actions négatives s’exprimant par des mots, par des

contacts physiques, par des gestes

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LA NOTION DE VIOLENCE (15)

La notion de déviance

- 3 éléments caractérisent une situation de déviance :

. l’existence d’une norme sociale

. un comportement de transgression de cette norme

. un processus de stigmatisation de cette transgression

- déviance primaire = transgression de la norme

- déviance secondaire = reconnaissance de cette

transgression par une instance de contrôle social

théorie de la « stigmatisation » de l’école de

Chicago (E. Goffman, A. Cicurel, H. Becket, H.

Garfinkel)

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LA NOTION DE VIOLENCE (16)

- 3 types d’approche des théories de la transgression

. culturalistes ou « d’écologie urbaine » 3 notions centrales autour du concept de culture

- la désorganisation sociale

- le conflit de cultures

- l’éducation déviante : apprentissage de techniques de commission de l’infraction, adoption de certains types de motifs de mobiles, de rationalisations et d’attitudes

= expliquer la délinquance ordinaire et la délinquance des élites

. inégalitaristes (Merton) . décalage entre les aspirations à la réussite sociale et les

inégalités

. mécanisme de frustration

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LA NOTION DE VIOLENCE (17)

. « rationnelles » ou « stratégiques »

. choix et anticipation des effets des actes et des paroles

. théorie ne permettant pas de répondre à la question des

actes et à celle de l’engagement

- plus les sociétés sont intégrées, plus elles

concèdent un espace de déviance tolérée

- disparition des zones de déviance tolérée = une des

dimensions et des significations de la violence

aujourd’hui

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LA NOTION DE VIOLENCE (18)

La violence dans le Code civil et le Code

pénal

- « il y a violence, lorsqu’elle est de nature à faire

impression sur une personne raisonnable, et qu'elle

peut lui inspirer la crainte d'exposer sa personne ou

sa fortune à un mal considérable et présent » (Code

civil, article 1112)

- partie législative chapitre II – Des atteintes à

l’intégrité physique et psychique de la personne,

section 1, paragraphe 2 : Des violences articles 222-

7 à 222-16-2 (code pénal)

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LA NOTION DE VIOLENCE (19)

- partie réglementaire livre IV – Des contraventions,

titre II : Des contraventions contre les personnes,

chapitre III – Des contraventions de la 3ème classe

contre les personnes, section 1 : Des menaces de

violence article R623-1 ; chapitre IV – Des

contraventions de la 4ème classe contre les

personnes, section 1 : Des violences légères article

R 624-1 ; chapitre V – Des contraventions de la

5ème classe contre les personnes, section 1 : Des

violences article R 625-1 (code pénal)

- des cas de jurisprudence

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LA NOTION DE VIOLENCE (20)

La violence gérée par l’institution - depuis années 90, des plans pour lutter contre la

violence sans effet majeur

- premiers plans : accent sur l’importance de la présence d’adultes dans les établissements et sur les enjeux de « citoyenneté »

- grandes étapes institutionnelles : . plan Lang circulaire 92-166 = partenariat justice-police-

éducation nationale ; circulaire 92-360 = sécurité dans les ZEP

. décret 93-726 = intrusion

. plan Bayrou (1995, lutte contre la violence) 12 mesures autour du renforcement de la sécurité dans les établissements, de la gestion et formation des personnels et du renforcement du partenariat

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LA NOTION DE VIOLENCE (21)

. plan Bayrou (1996, prévention de la violence) 19

mesures ; 3 grands objectifs : renforcer et améliorer

l’encadrement des élèves, aider les élèves et les parents,

protéger les établissements et améliorer leur environnement ;

circulaires 96-117 (prévention), 96-135 (coopération

ministérielle), 96-156 (sanction des délits), 96-249

(absentéisme) conduisant à des conventions départementales

entre procureurs de la république et inspecteurs d’académie

. plan Allègre (1997) et multiples circulaires

. nombreux textes en 1998 ayant pour objectif est de

réaffirmer la loi en insistant sur la citoyenneté dont la circulaire

98-184 accompagnée d’un guide pratique (intrusions,

dégradations, vols, menaces, violences verbales, bizutage, port

d’armes, violences physiques, racket, violences sexuelles,

stupéfiants)

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LA NOTION DE VIOLENCE (22)

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LA NOTION DE VIOLENCE (23)

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LA NOTION DE VIOLENCE (24)

. plan Allègre étendu (1999) programme « Nouvelles chances »

. nouveau plan en 2000 en écho au discours républicain autorisation de la police à intervenir dans les établissements difficiles ; développement des classes relais

. 2001 : création des « cellules de veille éducative », concours « Manifeste contre la violence », logiciel SIGNA,

campagne « Le respect, ça change l’école » . 2002 : introduction des « politiques d’insertion » au sein

de l’institution scolaire (« classes d’alternance »)

. circulaire n° 2006-125 visant 6 objectifs : accompagnement des victimes, sécurité, recueil des informations, responsabilisation, efficacité des partenariats, mise à disposition d’outils

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LA NOTION DE VIOLENCE (25)

. avril 2010 « Les Etats Généraux de la Sécurité à l’Ecole »

définition des Equipes Mobiles de Sécurité, création des

Etablissements de Réinsertion Scolaire, mise en œuvre du

programme Collèges et Lycées pour l’Ambition, l’Innovation et la

Réussite

Les dimensions de la violence

- 2 grands types : imposée de l’extérieur / interne

- plus précisément, 4 grandes formes :

. les violences extérieures à l’école = prolongement de

conduites non scolaires dans les murs de l’école

- des comportements en augmentation

problème posé à l’école : fermeture et protection

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LA NOTION DE VIOLENCE (26)

. les violences dans l’école = bagarres, comportements a-

scolaires parasitant les relations, chahut « anomique »

- comportements perçus comme normaux par les élèves,

considérés comme des formes de violence par les enseignants

- conduites dépendant de la nature des politiques de

l’établissement

. les violences anti-scolaires = violences orientées contre

l’école

- les plus dangereuses, manifestant les difficultés du

système éducatif

élèves en échec qui défendent leur dignité en créant

une hiérarchie de valeurs qui renverse celle de l’école

- un moyen de résister à des identités négatives

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LA NOTION DE VIOLENCE (27)

- loi du silence

- violence comme fonction symbolique de rétablissement

du respect

. les violences générées par l’école

l’acte d’éduquer = domination

le lieu

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LA NOTION DE VIOLENCE (28)

La

violence

dans la

classe (Y.

Joyeux,

1996, p.

76)

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LA NOTION DE VIOLENCE (29)

- des formes de violence qui appellent des réponses

différentes

- existence d’autres typologies

. violence physique directe, indirecte, verbale directe,

indirecte avec précision de l’espèce de violence rencontrée

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LA NOTION DE VIOLENCE (30)

Synthèse - atteinte de l’intégrité physique et/ou morale

- directe ou indirecte, visible ou non visible

- prise de possession matérielle ou symbolique

- caractère subjectif et normatif renvoyant à des valeurs

- la violence dont on parle, une violence criminalisante

- comportements déviants = formes de réponse et de résistance à la violence inhérente à la confrontation de deux univers symboliques ou à la violence institutionnelle liée à la relégation scolaire

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LA NOTION DE VIOLENCE (31)

- opter pour une définition large malgré

. sa vision inflationniste

. la crainte d’un subjectivisme

. la peur de la stigmatisation

- des difficultés épistémologiques avec la définition

restreinte

. éterniser un texte juridique

. cantonner les expériences du terrain dans le fantasme

. refuser aux acteurs le pouvoir de nommer leur expérience

- disciplines différentes divergences de points de

vue pluralité d’éclairages et de représentations

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LES CHIFFRES DE LA VIOLENCE (1)

Des recherches souvent suspectes - sur plan sociopolitique

- sur plan épistémologique

Absence de définition univoque problème de comptabilité complexe

- facile pour les faits les plus durs / difficile pour la violence quotidienne

- médiatisation des faits tragiques tendant à une sur-évaluation

- focalisation sur les faits graves méconnaissance de la violence quotidienne

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LES CHIFFRES DE LA VIOLENCE (2)

2 orientations méthodologiques :

- enquêtes données d’archives, rapports verbaux,

comportements auto-rapportés, évaluation externe

- observation systématique = enregistrement du

comportement de l’individu

Des méthodes variées ayant chacune

avantages et inconvénients

croiser sources et méthodes

Mesure de la violence risque de

stigmatisation

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LES CHIFFRES DE LA VIOLENCE (3)

Des enquêtes quantitatives

- sur la délinquance auto-reportée dès les années 50,

critiquées début 80

- des statistiques officielles sur les faits signalés sans

prise en compte de la victimisation écarts

- une quantification qui pose le problème de la

divulgation, de l’interprétation risque de

stigmatisation

- appréhender la violence « cachée » par enquêtes

auto-reportées ou de victimisation

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LES CHIFFRES DE LA VIOLENCE (4)

Des enquêtes qualitatives - discours influencés par la place de l’enquêté dans

le système

Premières études - IGEN fin années 70 collèges et LP – G. Tallon – . prédominance des atteintes contre les biens

. atteintes contre les personnes = bagarres

. absentéisme sans motif = 4 à 7% du temps scolaire

. la moitié des faits = 7 départements

. type de violences différent selon l’âge

. poids du groupe prégnant

. F suicide, G violence contre autrui

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LES CHIFFRES DE LA VIOLENCE (5)

. inquiétude croissante

. existence de délits

. violence dans les établissements, conséquence de la violence extérieure

. facteur déterminant = nature de l’environnement

. violence grave peu répandue

. réussite des établissements

discipline ferme mais juste

grande implication des enseignants dans les activités socio-éducatives

existence d’une « communauté éducative »

bon climat

corps professoral composé de PEGC

chef d’établissement de qualité

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LES CHIFFRES DE LA VIOLENCE (6)

- début 90, aucune enquête scientifique

- 1992 – M. Rancurel – . rappel des chiffres des années 60 : 80,5% déprédations ;

vols d’effets et de matériels fréquents ; 58,5% racket ; 39% bagarres à l’intérieur ; 44% agressions (verbales) contre adultes

- 1993-94 : rapport de l’IGEN sur 2 exemples (75, 93)

. 200 à 300 incidents par an

. nature des incidents = vols (10,8 %), dégradations (15,3 %), menaces graves (12,9 %), agressions physiques (20 %), agressions entre élèves (12 %), incursion d'éléments extérieurs (5,4 %), incendies (13,7 %), agressions avec armes (8,3%), violences sexuelles (1,6 %)

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LES CHIFFRES DE LA VIOLENCE (7)

- Premier recensement du ministère de l’Intérieur 1993-94 :

. prise de conscience administrative et perplexité

. 1999 faits concernant 14 millions d’élèves (0,014%)

. 80% des faits traités en interne par l’institution scolaire

. 49,2% racket, majoritairement hors établissement

. 12% attentat aux moeurs

. criminalité scolaire = environ 2,5% de la délinquance juvénile

. à plus de 65% par des élèves de l’établissement

. données = affaires connues des chefs d’établissements et signalées

. existence de filtres successifs restreignant l’information

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LES CHIFFRES DE LA VIOLENCE (8)

- 1999 à 2006, enquête SIGNA . violences recensées = délits et infractions du Code pénal

. 4 objectifs : cibler le recensement sur la notion de violence, intégrer le 1er degré, apporter des informations nouvelles, rendre les données plus fiables

. quelques faits saillants en 2002-2003:

- 0,6% élèves victimes (0,3% violence physique, 0,23% insultes graves, 0,11% vols)

- 78% victimes = élèves ; 20% = personnels

- dans à peine 6% des établissements du second degré

- 86% auteurs = élèves ; 12% = personnes extérieures

. augmentation en 2004

. légère baisse en 2005

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LES CHIFFRES DE LA VIOLENCE (9)

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LES CHIFFRES DE LA VIOLENCE (10)

. augmentation des incidents touchant les personnels en

2006 véritable identification collective anti-scolaire de

certains groupes d’adolescents ; collège premier touché (68%)

- statistiques officielles en dessous de la réalité des

victimisations subies

Pourcentage d’élèves se

déclarant victimes

(Debarbieux, 2002-03)

Proportion de victimes Signa

2002-03

Racket 6,3 0,03

Insultes 73,2 0,23

Racisme 16,7 0,01

Coups 24,2 0,3

Vol 46,3 0,11

D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 54

LES CHIFFRES DE LA VIOLENCE (11)

. enquêtes de victimisation montrer l’écart entre la connaissance institutionnelle du phénomène et la réalité des agressions subies, accéder à des aspects importants de la violence : circonstances, réactions des victimes, conséquences de l’acte subi

. écarts traitement en interne ; peur d’une mauvaise réputation ; peur des victimes ; différence de perception des faits violents

- 1994 : appel d’offre lancé par l’Institut des Hautes Etudes de la Sécurité Intérieure et la Direction de l’Evaluation et de la Prospective

. E. DEBARBIEUX

3 indicateurs : délits, niveau d’incivilités, sentiment d’insécurité

Page 28: LA VIOLENCE - Paris Descartes

28

D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 55

LES CHIFFRES DE LA VIOLENCE (12)

5 types de violence comme principaux indicateurs de victimisation : racket, vol, insultes, coups, racisme

mis en relation avec des indicateurs de « climat scolaire » : relations des élèves entre eux et élèves-adultes, relations entre adultes, clarté, fréquence et justice des punitions, lieux fréquentés,

aimés, détestés, suggestions interrogés par des échelles en 5 points

et des indicateurs d’insécurité : relations des élèves entre eux et élèves-adultes, relations entre adultes, clarté, fréquence et justice des punitions, lieux fréquentés, aimés, détestés, suggestions interrogés par des échelles en 5 points

- résultats :

. 58% enseignants = violence verbale ; élèves = violence physique

. une vision plutôt favorable de la vie dans l’établissement par les élèves (17% violence très présente)

D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 56

LES CHIFFRES DE LA VIOLENCE (13)

. 64% élèves : agressivité enseignant-élèves peu ou pas

présente

. bon apprentissage 34%, assez bon 32%

. plus les établissements accueillent des élèves d’origine sociale

défavorisée, et plus leur « indice de climat scolaire » est

mauvais, plus les délits sont nombreux

. toutes choses égales par ailleurs, certains établissements s’en

sortent mieux que d’autres

. R. BALLION

- 3 domaines de transgression pour les élèves : comportement,

assiduité, travail

- rejet par les enseignants de la violence physique envers toute

personne et de la violence verbale envers les adultes

Page 29: LA VIOLENCE - Paris Descartes

29

D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 57

LES CHIFFRES DE LA VIOLENCE (14)

- violence scolaire = violence vernaculaire, violence

réactionnelle, violence délinquante

- la perception des transgressions comme phénomènes

préoccupants au lycée varie selon les catégories d’acteurs et

selon le niveau scolaire de l’établissement

Transgressions Lycées

faibles

Lycées

moyens

Lycées

forts

Ensemble

Absentéisme 79,1 76 35 64,7

Vol 41,7 56 25 42

Insolence à l’égard des

adultes

45,6 12 21,6

D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 58

LES CHIFFRES DE LA VIOLENCE (15)

. C. CARRA et F. SICOT

- victimisations perçues par les élèves : manque de respect

(47,8%), affaires abîmées (27,7%), vols (23,7%), chantage

(15,8%), racisme (9,7%), coups (15,6%), racket (4,3%),

harcèlement ou agressions sexuelles (2,8%)

- 2 pôles : atteinte à l’intégrité physique très médiatisée mais

statistiquement rare ; incivilités nombreuses mais considérées

pendant longtemps sans grande conséquence

- près de 70% des élèves victimes d’un acte

Transgressions Proviseurs CPE Enseignants Elèves

Absentéisme 64,7 60,6 63,3 65,9

Vol 42 45,9 32,5 40,7

Insolence à l’égard des adultes 21,6 16,2 20 24,8

Page 30: LA VIOLENCE - Paris Descartes

30

D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 59

LES CHIFFRES DE LA VIOLENCE (16)

- survictimation des garçons et des 12-13 ans, des élèves de 4ème technologique et d’aide et de soutien, des enfants de parents séparés, des enfants d’étrangers

- près de la moitié des victimisation en récréation ou dans les couloirs

- plus des deux tiers du racket à l’extérieur

- enseignants impliqués dans 6% des affaires de manque de respect et dans 15% des affaires de racisme

- réponse à la violence par conduites d’évitement une fois sur deux

- écarts entre établissements de 11,3 points pour les agressions ou le harcèlement sexuels à 33,9 points pour le manque de respect

- hiérarchie des victimisations, la même dans tous les établissements

D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 60

LES CHIFFRES DE LA VIOLENCE (17)

- violence structure de la population, caractéristiques du

public, violence de l’environnement et proximité du collège à

cette violence extérieure, climat scolaire

. F. FACY et S. HENRY

- augmentation des incidents sérieux depuis 1992 malaise

psychologique, social ou familial grave

- un garçon sur huit et une fille sur dix sont capables de

conduites violentes

. R. RAMOGNINO

- approche relationnelle violence à partir de 4 dimensions de

l’école : l’activité de transmission de savoirs, les relations

asymétriques et celles entre pairs, l’investissement subjectif des

acteurs dans la sphère scolaire, les dires des acteurs sur la

violence

Page 31: LA VIOLENCE - Paris Descartes

31

D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 61

LES CHIFFRES DE LA VIOLENCE (18)

- banalisation des petits vols, injures, bagarres considérées

comme des rites de socialisation

- punitions, exclusion pour arrêter la violence = violence

. J. P. PAYET

- rôle de la ségrégation scolaire = « ethnicisation » du problème

. P. G. GOSLIN

- comportements gênants = conduites interrompant les cours ou

des conduites d’opposition et de violences verbales ou

physiques ; peu gênants = conduites passives

- activités qui n’ont pas leur place en classe, comportements

incivils, conduites réellement délinquantes jugées graves (80%

et plus) par les adolescents

- des infractions unanimement repoussées ; des infractions

perçues à l’opposé par les élèves et les enseignants

D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 62

LES CHIFFRES DE LA VIOLENCE (19)

. J. P. BONAFE-SCHMITT

- plus d’un élève sur deux estime que les élèves parlent avec

souvent avec violence ; ont souvent un comportement agressif ;

ne respectent pas souvent les autres

- plus des trois quarts ont été victimes d’insultes, plus d’un sur

deux de bagarres, plus de 4 sur 10 de vols, plus d’un sur dix de

racket

- 54% des membres de la communauté éducative victimes

d’insultes par les élèves, 12% par les parents d’élèves ; 23,4%

de dégradations de biens personnels, 24,2% de vols, 7,2% de

violence physique

- un malaise scolaire alimenté par la violence institutionnelle et

symbolique

Page 32: LA VIOLENCE - Paris Descartes

32

D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 63

LES CHIFFRES DE LA VIOLENCE (20)

. E. DEBARBIEUX 1999

- les filles ont moins recours à la violence physique, utilisent une violence indirecte (moqueries, …)

. E. DEBARBIEUX 2003 – cycle 3 –

- près de 12% des élèves « survictimes »

- climat de l’école perçu beaucoup plus négativement à mesure qu’augmente la victimisation

- conséquences fortes de la violence répétée sur l’image de soi et l’angoisse ressentie

- rapport aux pairs et sentiment de sécurité en baisse quand augmentent les micro-violences

- perception de la violence : de 17,5% à 54,6% pour les survictimes

- filles plus fréquemment peu victimes (41,5% contre 23,6%)

D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 64

LES CHIFFRES DE LA VIOLENCE (21)

. 2005 : des différences entre enquêtes

racket vol verbal coups racisme

ESPAD 3,4 14,3 45,6 20,2 10,4

Debarbieux 6,3 46,3 73,2 24,2 16,7

choix opérés, protocoles de recherche, mode

d’administration, échantillons

. M. CHOQUET

- comparer les violences auto-reportées

Page 33: LA VIOLENCE - Paris Descartes

33

D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 65

LES CHIFFRES DE LA VIOLENCE (22)

Durant les 12 derniers mois Garçons Filles

1999 2003 1999 2003

Mêlé à une bagarre 37,4 40,6 16,9 18,8

Pris part à une bagarre où un groupe de vos amis était

confronté à un groupe 35 38,2 18 19,1

Pris quelque chose dans une boutique sans le payer 32,2 32 26,9 29,3

Provoqué une bagarre avec un autre individu 22,6 26,3 10,3 11,6

Fait partie d’un groupe commençant une bagarre avec un

autre groupe 21,4 19,4 11,8 8,2

Abimé exprès des biens publics ou privés 20,7 27,9 10,9 16,2

Vendu des objets volés 15,5 17 3,5 2,9

Volé quelque chose d’une valeur de 15 euros ou plus 15,4 17,7 6,6 8,5

Utilisé une arme de quelque sorte pour obtenir quelque

chose de quelqu’un 4,5 6,4 1,2 1,3

Mis exprès le feu aux affaires de quelqu’un d’autre 4,1 4,2 1,4 1

Frappé un de vos professeurs 3,3 3,9 0,7 0,7

D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 66

LES CHIFFRES DE LA VIOLENCE (23)

Synthèse des études début 21ème siècle - école, lieu principal des violences verbales ; vol et

racket à l’extérieur

- 4 profils d’élèves : . les « conformistes », sans conduite déviante 78,7%

. les « portants atteinte aux biens occasionnels » 10,4%

. les « portants atteinte aux personnes occasionnels » 7,3%

. les « cumulatifs des atteintes » 3,5%

- profils déviants = davantage les garçons et les plus jeunes

aînés assagis, effet de génération, plus de déclaration chez les plus jeunes, corrélation entre délinquance auto-reportée et échec scolaire

Page 34: LA VIOLENCE - Paris Descartes

34

D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 67

LES CHIFFRES DE LA VIOLENCE (24)

- Fédération internationale des chercheurs créée en 1998

. mettre en œuvre avec l’appui des observatoires nationaux et des laboratoires scientifiques locaux des conférences internationales sur la violence en milieu scolaire ;

. éditer une revue spécialisée en ligne ;

. réaliser une premier « Etat de la violence à l’école dans le monde » et le réactualiser tous les deux ans ;

. décerner à l’occasion de chaque conférence internationale un « prix de thèse » concernant les meilleurs travaux prenant en compte le problème de la violence à l’école ;

. prendre position sur les déclarations publiques, les politiques et programmes mis en place ;

. réaliser une synthèse sur les actions efficaces, inefficaces ou prometteuses

D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 68

LES CHIFFRES DE LA VIOLENCE (25)

- Observatoire international tendances lourdes : . une relative stabilité

. une forte augmentation des violences anti-scolaires dans les établissements très défavorisés

. peu d’évolution des manifestations de la victimisation

. une forte dégradation du climat des établissements populaires et une volonté d’amélioration par des règles claires appliquées constamment et avec justice ou par la création d’une atmosphère de respect et d’attention pour toute la communauté

. une perception de la violence en hausse : élèves de 21,4% en 1995 à 40,5% en 1999 ; enseignants de 7% à 49%

. une légère diminution du nombre de victimes ; une augmentation du nombre d’agresseurs (supérieur à celui des victimes = délinquance d’exclusion plus fréquemment perpétrée en groupe)

Page 35: LA VIOLENCE - Paris Descartes

35

D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 69

LES CHIFFRES DE LA VIOLENCE (26)

. toute augmentation de l’inégalité et de l’exclusion sociales entraînera un accroissement de la violence dans les écoles et ailleurs

. « noyaux durs » estimés en moyenne de 5 à 10%

- 2,5 fois plus nombreux en ZEP ; 8 fois en zone sensible

- effet de contexte

- élèves ayant des jugements sans nuance : tout est mauvais

- élèves proches des conduites à risque

. une violence d’intrusion d’environ 10%

. une dégradation limitée du climat au collège

. diminution du nombre de victimes mais faits plus durement ressentis

. remise en cause de la capacité relationnelle plus que de la capacité didactique des enseignants

D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 70

LES CHIFFRES DE LA VIOLENCE (27)

. augmentation du sentiment d’insécurité liée à une

augmentation de l’intensité des victimations pour un nombre

plus restreint de victimes plus durement agressées, agressions

plus violentes en raison de l’effet d’entraînement, résultat du fait

qu’elles sont souvent commises en groupe

. des différences ZEP / non ZEP :

- agressivité contre enseignants : 25% ZEP, 12% non ZEP

- perception d’une énorme violence : 37% sensibles, 29% ZEP,

un peu moins de 16% hors ZEP

- victimes d’insultes racistes : 22,8% ZEP, 13,2% hors ZEP

- établissement sensible : le plus de tout mais un effet

établissement labile

Page 36: LA VIOLENCE - Paris Descartes

36

D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 71

LES CHIFFRES DE LA VIOLENCE (28)

Evolutions - stabilité des formes courantes de violence scolaire

- évolution quantitative notable socialement inégalitaire

- augmentation préoccupante des violences contre les personnels dans un nombre limité d’établissements

- caractère plus collectif de la violence

2 traits saillants : . développement d’une « loi du plus fort » en groupe

perpétrée contre ceux qui sont identifiés comme « faibles » développement d’une « loi du plus fort » en groupe perpétrée contre ceux qui sont identifiés comme « faibles »

. aggravation d’une violence anti-institutionnelle

D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 72

LES CHIFFRES DE LA VIOLENCE (29)

Dans l’enseignement primaire au milieu

des années 2000

- victime de violence : 44,2% non ; 41,3% au moins

une fois ; 14,4% ne savent pas

- être violent : 59,3% non ; 17,7% entre une et deux

fois ; 12,4% ne savent pas

- actes les plus représentés : coups, insultes,

bagarres

- protagonistes, quasi-exclusivement les élèves

Page 37: LA VIOLENCE - Paris Descartes

37

D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 73

LES CHIFFRES DE LA VIOLENCE (30)

Aujourd’hui, dans le primaire - SIVIS 2009-2010 . 3,9 incidents graves pour 10000 élèves – 4,3 en

élémentaire ; 3,1 en maternelle

. 78% des incidents dans écoles élémentaires

. pour un trimestre, seuls 1,1 à 1,7% des écoles connaissent au moins un incident grave

. actes : violence verbale 37,5%, agressions physiques 34%, atteintes aux biens 17%, atteintes à la sécurité 6,3%

. auteurs : élèves 51%, famille 35%, non identifiés 12%

. victimes : personnels 63%, élèves 33%

- C. CARRA . une enquête dans les écoles primaire lilloises

. 37% beaucoup de violence ; 41% victimes ; 30% auteurs au moins une fois

. 1/3 enseignants victimes parents ; témoins

D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 74

LES CHIFFRES DE LA VIOLENCE (31)

. baisse du nombre de victimes au fil des ans

. amélioration du climat scolaire

. un peu plus de 5% forte agressivité ; près de 50% pas du

tout d’agressivité

. 21% forte violence

. 8% bagarres fréquentes

. 75% déjà insultés

. 63% respectés par pairs

. évolutions positives perceptibles également en ZEP

. existence d’un effet établissement

. l’école élémentaire reste un lieu protégé, une école pour

tous dans laquelle l’échec scolaire est moins visible qu’au

collège

Page 38: LA VIOLENCE - Paris Descartes

38

D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 75

LES CHIFFRES DE LA VIOLENCE (32)

. un accroissement des violences de type verbal à mesure

que l’on passe des écoles classées en zone violence aux écoles

« ordinaires »

Zone violence ZEP Hors ZEP

Beaucoup de violence dans l’école 21,1% 20,8% 14,2%

Bagarres comme faits de violence 49,3% 32,4%

Insultes 10,7% 15,9%

Racket 19,5% 11%

Vols 58,5% 50%

Survictimes 16% 11%

D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 76

LES CHIFFRES DE LA VIOLENCE (33)

Aujourd’hui, dans le secondaire - SIVIS 2008-2009 . 10,5 incidents graves pour 1000 élèves : 12 collège, 3,1

LEGT, 13,1 LP

. aucun incident grave sur un trimestre : 34% LP, 44%

collèges, 55% LEGT

. plus de 4 incidents graves : 15% LP, 13% collèges, 7%

LEGT

. dans un trimestre, les 10% d’établissements les plus

violents = près de la moitié des incidents graves ; les 5% des

établissements les plus confrontés à la violence = 30% des

incidents

. dans les 10% d’établissements les plus violents, 40%

relèvent de l’éducation prioritaire

Page 39: LA VIOLENCE - Paris Descartes

39

D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 77

LES CHIFFRES DE LA VIOLENCE (34)

. atteintes aux personnes : 8 fois sur 10 – violence

physique 39%, verbale 35%, racket 2,3%

. atteintes aux biens 13% – vol 6%, locaux et matériel 5%

. atteintes à la sécurité de l’établissement 6%

. collège = violence physique 40% ou verbale 37%

. LEGT = atteintes aux biens ou à la sécurité 29%

. LP = violence physique ou verbale, atteintes aux biens et

à la sécurité

. 52% des incidents suivis d’un signalement et/ou d’une

plainte 29% conseil de discipline, 56% exclusions temporaires

. auteurs : élèves 85% ; autres 14,8%

. victimes : élèves 42% ; personnels 44%

. garçons nettement plus impliqués que les filles

D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 78

LES CHIFFRES DE LA VIOLENCE (35)

. développement du « cyber-harcèlement » et du « happy-

slapping »

- SIVIS 2009-2010 . 11,2 incidents graves pour 1000 élèves : LP 17,2 ;

collèges 12,2 ; LPO et LEGT 4,3

. 40% des établissements, aucun incident au cours d’un

trimestre ; un quart, près de 70% des incidents ; 10% des

établissements les plus affectés 45% des actes trimestriels ;

« noyau dur » 5% des établissements, 25 à 31% des incidents

. atteintes aux personnes 76% ; aux biens 14%; à la

sécurité 10%

. violence verbale 38% et violence physique 30%

. collèges et LP : violence verbale ; LEGT : violence

physique, atteintes aux biens et à la sécurité

Page 40: LA VIOLENCE - Paris Descartes

40

D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 79

LES CHIFFRES DE LA VIOLENCE (36)

. auteurs : 85% élèves ; 14,5% personnes extérieures ;

0,5% personnels

. victimes : 37% élèves ; 53% personnels – enseignants

63%, surveillants 19%, personnels de direction 9%, CPE 6%,

autres 3% – ; 2% personnes extérieures ; pas de victimes 17%

. violences contre le personnel : 75% verbales, 15%

physiques

. actions des élèves majoritairement seuls, 15% en groupe

. âge moyen des auteurs : 14,5 ans

. garçons majoritaires

. personnels victimes : 55% G, 62% F ; élèves victimes du

même genre

. violence verbale : 49% F, 40% G ; physique 29% F, 32%

G

D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 80

LES CHIFFRES DE LA VIOLENCE (37)

. victimes d’agressions physiques : 71% G, 52% F ; racket ;

9% G, 4% F ; violence à caractère sexuel : 13% F, 0,5% G ;

verbale : 12% F, 9% G ; vol : 10% F, 5% G

. 6% d’incidents à caractère sexiste ; 5% à caractère

raciste/xénophobe ; surtout dans les collèges

. 8,5% intrusions 5% des violences verbales ou

physiques ; 13% des atteintes aux biens ou à la sécurité

. 11% objets dangereux ou armes blanches 13%

violences physiques

Page 41: LA VIOLENCE - Paris Descartes

41

D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 81

LES CHIFFRES DE LA VIOLENCE (38)

Synthèse des études

- une extrême diversité des perceptions des faits

de violence

- une évolution d’infractions caractérisées à un

climat marqué par de micro-agressions répétées

conduisant à un repli des victimes sur elles-mêmes, à

des pratiques d’évitement, des mesures de protection

active

- un climat d’insécurité se diffusant de proche en

proche, peu propice au travail surtout dans les

établissements relégués

D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 82

LES CHIFFRES DE LA VIOLENCE (39)

- une interprétation en termes d’incivilités

révélatrice d’un conflit de normes

- dans un même espace, les diverses catégories

d’acteurs perçoivent différemment la fréquence, la

nature et la portée de ces faits

- une violence moins forte quand les élèves ont

une place et sont écoutés

- avancée dans la scolarité et en âge

aggravation progressive de la perception de la violence

corrélée au glissement progressif de l’établissement en

tant qu’organisation scolaire à une organisation sociale

- - la sociologie de la violence à l’école

reste une sociologie de l’exclusion sociale

Page 42: LA VIOLENCE - Paris Descartes

42

MANIFESTATIONS DE LA

VIOLENCE (1)

Une augmentation, précocité, sévérité des

comportements violents chez adolescents

Des formes diverses : agression physiques,

racket, conduites d’intimidation, menaces,

vols, conduites auto-mutilatoires

Des formes nouvelles : cyber-violence,

happy-slapping, jeux dangereux, jeux de non-

oxygénation, jeux de défis, jeux d’agression

Une agressivité réactive dépendante d’un

contexte D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 83

MANIFESTATIONS DE LA

VIOLENCE (2)

Des signes de protestation pour se protéger

d’un environnement hostile

Un épiphénomène en milieu scolaire - extension des agressions extérieures

- troubles du comportement

Formes : - dans l’enseignement primaire : . une violence entre pairs gratuite ou pour montrer sa supériorité

= bagarres entre bandes à la maternelle, entre 2 élèves en

élémentaire avec positionnement des autres pour l’un ou l’autre

. sous forme ludique entre amis ou comme technique

d’approche de l’autre sexe

. un apprentissage social des valeurs enfantines

D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 84

Page 43: LA VIOLENCE - Paris Descartes

43

MANIFESTATIONS DE LA

VIOLENCE (3)

- dans l’enseignement secondaire

. des transgressions conventionnelles

. une violence de groupe aujourd’hui

. une échelle pour les élèves de « discuter à voix basse avec

d’autres » à « insulter l’enseignant »

. des comportements fréquents : rires, retards, bavardages, …

. des transgressions liées à l’application des règles et au

respect des statuts pour les enseignants

. un comportement anodin : s’endormir ; gênant : parler sans

rapport avec l’activité

. des transgressions morales et de conventions sociales pour

les parents

. des sanctions humiliantes et disproportionnées

D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 85

MANIFESTATIONS DE LA

VIOLENCE (4)

Un pouvoir institutionnel ressenti comme

arbitraire évaluations et sanctions injustes

résistance ou opposition = violences anti-

scolaires

Des réactions différentes selon les acteurs

- enseignants = fuite, retrait, adaptation des

compétences

- parents = changement d’école

- chefs d’établissement = focalisation sur la

sécurité et la discipline, développement de classes

d’excellence D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 86

Page 44: LA VIOLENCE - Paris Descartes

44

MANIFESTATIONS DE LA

VIOLENCE (5)

Des répercussions

- sur le travail scolaire pouvant conduire au

décrochage scolaire

- sur la santé (estime de soi)

- sur les capacités de socialisation

D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 87

D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 88

COMPRENDRE LA VIOLENCE (1)

Des raisons multiples et variées

- effet des médias ?

- déclin de la famille ?

- perte de crédit des institutions

- rupture des codes ?

- incompréhension des élèves ?

- conséquence de la course scolaire ?

= des causes endogènes et exogènes

Violence à l’école = violence d’une

institution

Page 45: LA VIOLENCE - Paris Descartes

45

D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 89

COMPRENDRE LA VIOLENCE (2)

Prégnance des représentations

amalgame violence / immigration

Conflits expliqués de manière mécanique

par la violence de réciprocité

Un étiquetage ethno-culturaliste des

conflits double défaillance politique

- de la démocratisation des parcours scolaires

- de la « démocratie quotidienne »

Une violence institutionnelle dont les

effets sont banalisés

D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 90

COMPRENDRE LA VIOLENCE (3)

La violence, un acte de transgression

mais aussi une réaction à des

perceptions, des émotions et des

sentiments

Piège de la recherche : ne considérer

qu’un élément du système

- métaphore de l’école assiégée

- illusoire croyance de l’autosuffisance de l’école

- psychologisme naïf

Page 46: LA VIOLENCE - Paris Descartes

46

D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 91

COMPRENDRE LA VIOLENCE (4)

2 discours : - de la décadence, violence résultant d’une crise

de civilisation autorité, valeurs fondatrices . violence naturalisée dans des généralisations philosophiques

. défense de l’école contre les « barbaries » menaçantes, les

dérives laxistes, la démagogie des pédagogies nouvelles

. L. Ferry, SNALC, A. Finkelkraut

- d’analyse macro-sociale, cause de la violence =

le monde économique ultra-libéral . problèmes de sécurité publique et de délinquance = faux

problèmes

. violence des gagneurs = modèle de comportement

. L. Wacquant, F. Poupeau

D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 92

COMPRENDRE LA VIOLENCE (5)

Incidents évaluation et/ou autorité

contestées

Un sentiment d’injustice fort différent

selon les élèves, les classes, les

établissements

Contextualisation = une des voies de

recherche les plus riches

2 séries de facteurs hors école :

- composition sociodémographique

- facteurs communautaires

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COMPRENDRE LA VIOLENCE (6)

Facteurs de risque :

- facteur de risque = évènement, conditions

biologiques ou environnementales qui augmentent la

probabilité pour un enfant ou un adolescent de

développer des troubles émotionnels ou du

comportement

- combinaison des facteurs de risque

probabilité de conduites violentes

- une approche multifactorielle

- une approche commune en psychologie et

épidémiologie

D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 94

COMPRENDRE LA VIOLENCE (7)

- une approche indispensable pour la prévention

- 3 catégories de facteurs de risque : . individuels et personnels (âge, sexe, déficit de l’attention, …)

. familiaux (socialisation, conditions sociales, …)

. environnementaux (milieu environnant, …)

+ pairs

- autres éléments pouvant augmenter le risque : . l'effectif scolaire

. l‘isolement des individus

. l‘instabilité de l’équipe, le manque de clarté des règles

. les pratiques compétitives

. le manque de compétences des enseignants en gestion de

classe et leur méconnaissance de la réalité scolaire

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COMPRENDRE LA VIOLENCE (8)

- recherches auteurs plus âgés que victimes ;

G = bagarres, F = formes indirectes ; conséquence de

la victimisation : perte d’estime, peur, ...

Lutter contre la violence :

- pas de recettes miracles

- des réponses multiples

- maître mot de la politique de prévention : « le

rappel à la loi »

- une abdication des éducateurs au profit des

juristes

D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 96

COMPRENDRE LA VIOLENCE (9)

- sanctions = un éventail restreint favorisant les

punitions « illégales »

- de nouvelles sanctions (TIG)

des élèves confrontés à leur responsabilité

- un appel à la citoyenneté

- les mesures répressives inefficaces

- 3 axes pour réguler la violence : . « tolérance zéro », valeurs républicaines

. régulation par le local

. relations maître-élèves

- stratégies les plus efficaces : basées sur l’école

elle-même

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D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 97

COMPRENDRE LA VIOLENCE (10)

- Réactions des adultes :

. par la violence

. par l’indifférence

. par l’exclusion

- Des pratiques positives : accent sur

apprentissage et progrès climat pacifique ,

leadership prise en charge collective

- 3 objectifs pour réguler :

. différer, surseoir à la réaction immédiate

. symboliser, mettre des mots et des images

. stabiliser

D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 98

COMPRENDRE LA VIOLENCE (11)

- 4 types de stratégies :

. 0 - impulsives

. 1 - autoritaires

. 2 - psychologiques

. 3 - collaboratives

enseignants et parents : 1

éducateurs et médiateurs : 2

formation des enseignants = prévention et regard réflexif

chefs d’établissement = sécurité, lutte contre les intrusions,

silence

- Conseil de l’Europe : un projet pour une

réponse globale ouverture vers l’extérieur et

partenariats

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D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 99

COMPRENDRE LA VIOLENCE (12)

Des programmes

- des établissements comparables mais des

formes et degrés de violence différents

- la manière d’implanter un programme aussi

importante que son contenu : formation du personnel,

supervision extérieure, implication du chef

d’établissement

- 4 types de programmes

. amélioration du self-control

. entraînement aux compétences sociales

. traitements multimodaux

. techniques administratives

D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 100

COMPRENDRE LA VIOLENCE (13)

- Caractéristique essentielle : « cible » réelle

- Efficacité actions visant les risques

individuels et les facteurs environnementaux, basées

sur l’encouragement

- Conditions d’efficacité (E. Royer, 2005) : . définition claire des problèmes de comportements

. identification des facteurs déclenchant les problèmes

. définition de comportements plus appropriés

. enseignement de ces comportements

. mise en place de système de motivation

. soutien de l’intervention à long terme

. formation du personnel et rétroactions régulières

. suivi de l’efficacité

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COMPRENDRE LA VIOLENCE (14)

- Conditions d’efficacité (rapport du Surgeon

General : . focalisation sur un problème bien distinct

. programme approprié à la population cible spécifique

. personnel enseignant inclus dans le programme

. leadership motivé et effectif du projet

. directeur efficace du programme

. équipe bien entraînée et motivée

. ressources suffisantes

. implantation du programme conforme à sa conception

- Programmes en petites unités si « école dans

l’école », fort programme scolaire, méthodes

pédagogiques appropriées

D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 102

COMPRENDRE LA VIOLENCE (15)

- un moyen de prévention = encourager la

diversité lutter contre les logiques de marché, le

redoublement

- une évaluation des programmes dépendante de

l’incitation politique

- bonne pratique identifiée pas toujours mise en

œuvre sur le terrain

- effet pervers de la centration sur de vastes

programmes : gêner le bricolage du terrain

- efficacité vision systémique, implication et

formation volontaires

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COMPRENDRE LA VIOLENCE (16)

- une formation des enseignants efficace

. connaissance et compréhension du développement des

conduites agressives

. partage de la conviction que l’éducation contribue à la

prévention

. intervention de manière proactive

. conviction de la nécessité d’interventions individuelles

. valorisation de la formation

. intégration dans les pratiques des connaissances récentes

. développement de partenariats

. travail en équipe

D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 104

COMPRENDRE LA VIOLENCE (17)

- des facteurs de protection

= collaboration entre adultes, système disciplinaire clair et

cohérent, stabilité des équipes, organisation communautaire,

collaboration des parents, projet bien identifiés de lutte contre la

violence

climat scolaire sûr

+ cohésion de l’équipe éducative, variable majeure

. une réponse : la « re-scolarisation » de la vie scolaire

attitudes positives envers l’école

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D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 105

CONCLUSION (1)

Une opinion publique exacerbée

Une délinquance juvénile réduite

Violence = écart, violence normative =

frustration

Une violence non isolée, construite dans le

ténu et le continu

Une agression exceptionnelle ou une

accumulation

La sociologie de la violence = une sociologie

de l’exclusion

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CONCLUSION (2)

Un risque d’être victime inégalitaire

Des recherches pour justifier la prévention

plus que la répression par pragmatisme

L’école française n’est pas une école de la

violence

La France, un pays mal placé quant à la

victimation et à la dégradation du climat

scolaire

aggravation de l’inégalité sociale

territorialisation de la délinquance de proximité

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CONCLUSION (3)

une exclusion redoublée par le marché

scolaire ; regroupement par niveaux = « bombe »

méfiance des communautés

isolement de l’école = isolement des

personnes

absence de formation au travail en équipe

non incorporation de routines de prévention

dans la pratique ordinaire

des politiques publiques réactives ; partenariat

vu comme une panacée

un centralisme idéologique ; une excessive

bureaucratisation

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CONCLUSION (4)

une logique de plan national plus que d’aide

aux initiatives locales

la police pour faire le « sale boulot »

pas d’évaluation

erratisme des politiques désarçonnant et

démobilisateur scepticisme généralisé

Des risques à traiter de la violence

- de manipulation, de démagogie, de négation,

d’ignorance

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CONCLUSION (5)

La violence comme résultat de l’incapacité

actuelle de l’école à fonder un modèle d’ordre

opérationnel et compatible avec l’ensemble

des changements historiques

Toute partie de l’expérience scolaire, qui ne

peut pas se construire sous la forme d’un

conflit ouvert et motivé, dominée par la peur,

va prendre des formes autodestructrices

La violence n’est pas une tragédie mais un

défi

D. BRET Paris IV - IUFM 2011-2012 110

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