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ACPI-CAIT Association canadienne des professeurs d'immersion Canadian Association of Immersion Teachers IMMERSION IMMERSION Journal de l’ Journal La francophonie en immersion Volume 33, Numéro 2, Été 2011 DOSSIER

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ACPI-CAIT

Association canadienne des professeurs d'immersion

Canadian Associationof Immersion Teachers

IMMERSIONIMMERSIONJournal de l’

Journal

La francophonie en immersionVolume 33, Numéro 2, Été 2011 DOSSIER

2 • Journal de l’immersion / immersion Journal / Volume 33, Numéro 2, Été 2011 Journal de l’immersion / immersion Journal / Volume 33, Numéro 2, Été 2011 • 3

Mission de L’ACPinotre mission

Pierre angulaire de l’immersion au Canada, l’Association canadienne des professeurs d’im-mersion soutient et enrichit les éducateurs par la formation, la recherche et le réseautage. L’ACPI participe à la promotion et à l’épanouissement d’un Canada bilingue.

Le Journal de l’immersion/Immersion Journal

Volume 33, Numéro 2, Été 2011

L’Association canadienne des professeurs d’immersion

176, rue Gloucester, pièce 310Ottawa (Ontario) K2P 0A6Téléphone: (613) 230-9111 Télécopieur: (613) 230-5940 Site Web : http://www.acpi.ca

Publications Mail/Registration #/no de publication/distribution postale : 40017579

Prière de retourner le courrier non livrable à l’Association canadienne des professeurs d’immersion.

Mail undeliverable to Canadian addresses should be returned to the Canadian Association of Immersion Teachers.

Les articles publiés reflètent l’opinion des auteurs et non forcément celle du conseil d’administration de l’ACPI.

Opinions expressed by authors are their own and not necessarily those of the Board of Directors of CAIT.

Tirage/Circulation

2 000 exemplaires/copies

Reconnaissance – Le Conseil d’administration de l’ACPI ainsi que l’équipe de rédaction du « Journal de l’immersion/Immersion Journal » tiennent à exprimer toute leur gratitude et leur reconnaissance au ministère du Patrimoine canadien pour sa contribution financière sans laquelle la publication du journal ne serait pas possible.

Acknowledgement – The Board of Directors of CAIT and the Editorial Board of the “ Journal de l’immersion/Immersion Journal” wish to express their gratitude to the department of Canadian Heritage for its financial contribution to support the publication of the journal.

ISSN : 0833-1812Comité de rédaction/Editorial Board Erin DaweMarline Al KouraRédactrice en chef/Chief EditorErin DaweGraphisme et production/Graphic Production Sylvie CôtéRévision linguistique en françaisMonique PaquinRévision linguistique en anglais Susan LiddleDirectrice générale de l’ACPI Chantal BourbonnaisAdjointe administrative Mireille Brownhill

L’usage du masculin n’est pas discriminatoire. Il a pour but d’alléger le texte.

nos PArtenAiresPatrimoine Canadian canadien Heritage

Association canadienne des professeurs de langues secondes

Société éducative de visites et d’échanges au Canada Society for Educational Visits and Exchanges in Canada

Le français pour l’avenir French for the Future

Fédération internationale des professeurs de français

Canadian Parents for French

Center for Advanced Research on Language Acquisition (CARLA)

Rencontres du Canada Encounters with Canada

Francophonie sans frontières

Fédération canadienne des enseignantes et des enseignants

Journal de l’immersion / immersion Journal / Volume 33, Numéro 2, Été 2011 • 3

Membres de l’ACPISi vous changez d’adresse ou de coordonnées, n’oubliez pas d’en informer le bureau de l’ACPI pour continuer à recevoir le Journal de l’immer-sion/Immersion Journal et les autres documents de l’ACPI.Association canadienne des professeurs d’immersion ACPI176 rue Gloucester, pièce 310Ottawa, OntarioK2P 0A6Téléphone : (613) 230-9111Télécopieur : (613) 230-5940Courriel : [email protected]

Conseil d’administration 2010-2011

Région 1 Atlantique

Erin Dawe Chantale Cloutier, Vice-présidente Région 2 Québec

Agnès Laliberté Jessica Saada

Région 3 Ontario

Marline Al Koura, Trésorière Édith Bovey

Région 4 Manitoba, Saskatchewan, T.N.-O.

Hélène Préfontaine, SecrétairePhilippe Le Dorze, Président

Région 5 Alberta, Colombie-Britannique, Yukon

Lesley DoellAlicia Logie, Présidente sortante

soMMAire

4 Mot de LA rédACtriCe en Chef

5 Les ACPituALités

14 dossier : LA frAnCoPhonie en iMMersion14 La francophonie canadienne et l’immersion française

Philippe Le Dorze

15 Le Centre de la francophonie des Amériques Line Gigault

19 Billet : L’apprentissage des uns fait le bonheur des autres Ronald Boudreau

20 La pièce de théâtre Les belles-sœurs dans une classe d’immersion en milieu anglophone Layla Khanji

24 PrAtiques exeMPLAires Vous enseignez le français mais ce n’est pas votre première langue? Alicia Logie

26 LAngue et soCiété Quoi lire? Jessica Saada

29 de nos PArtenAires

30 Mon expérience au FNJA 2011 Derek Eng

31 d’un oCéAn à L’Autre VoilàLearning.com intègre l’action sociale au cœur de l’éducation en français

32 Les défis de l’enseignement en immersion Lesley Doell

39 Présentation de candidatures au Conseil d’administration 2011

40 rubrique AdMinistrAtive et Coin deLf Pourquoi administrer l’examen DELF aux élèves d’élémentaire et d’intermédiaire? Tina McDonald

42 Why Administer DELF Exams in Elementary and Junior High? Tina McDonald

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Mot de la rédactrice en chef

Et voilà… l’année scolaire 2010-2011 s’achève. Pendant que j’écris ce petit mot, la neige disparait, les petites fleurs commencent à se montrer et on pense

aux vacances d’été qui arrivent à grands pas! J’espère que vous avez pu apprendre en même temps que vos élèves cette année et que ces apprentissages vous apportent du bonheur!

Qu’est-ce que la francophonie? C’est un mot qu’on entend souvent en immersion française – probablement aussi souvent que littératie et numératie. On en parle dans ce numéro du Journal de l’immersion Journal, dans le but de créer un sens de la francophonie qui inspirera vos élèves. Le moment est parfait pour faire vivre la francophonie dans nos salles de classe… ce qui n’est pas toujours évident dans un milieu anglophone… mais avec un peu d’enthousiasme, les élèves en immersion peuvent apprécier la francophonie tout comme ils apprécient leur langue maternelle. L’Internet est un outil sans égal pour nous donner accès au monde de la francophonie, mais il ne faut pas oublier les belles œuvres en français qui peuvent être utilisées dans la salle de classe pour faire découvrir aux élèves les expériences francophones.

L’équipe de rédaction a décidé de jumeler deux de nos rubriques pour ce numéro. Le Diplôme d’études de langue française (DELF) prend de l’ampleur au Canada et les administrateurs commencent à voir son utilité. Mettre le coin DELF et la rubrique administrative ensemble nous permet de vous montrer une façon d’intégrer le DELF dans le curriculum pour atteindre les résultats d’apprentissage.

J’espère que les articles de ce numéro du Journal de l’immersion Journal sauront vous éclairer, et vous inspirer aussi!

N’oubliez pas que vous pouvez toujours nous laisser un commentaire sur notre blogue (http://jmlefrancais.wordpress.com/). Vous pouvez vous inscrire au congrès, qui aura lieu du 3 au 5 novembre à Victoria, en visitant le site de l’ACPI (www.acpi.ca).

Bonne lecture!

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l’association canadienne des professeurs d’immersion (aCPi) est venue iCi en saskatchewan!

En partenariat avec l’APFS (Association des pro-fesseurs de français de la Saskatchewan) et la DEF (Direction de l’éducation française) du ministère de l’Éducation de la Saskatchewan, l’ACPI a offert une session de perfectionnement professionnel aux enseignants et enseignantes en immersion de la Saskatchewan, à tous les niveaux.

Afin de s’assurer que tous les enseignants aient accès à l’atelier, la première session a eu lieu à Saskatoon le 7 février, et la deuxième à Régina, le 8 février. Cent-quarante-neuf participants ont pu y assister et profiter d’un perfectionnement professionnel en français! La journée, animée par Alicia Logie, présidente sortante de l’ACPI, a porté sur la compétence à l’oral des élèves à partir de la ressource de l’ACPI intitulée 70 activités motivantes de communication orale.

Mme Logie a aussi présenté aux enseignants le Réfé-rentiel des compétences orales pour les élèves apprenant le français (document de l’ACPI). Elle a invité les participants à réfléchir sur les compétences langa-gières des étudiants et présenté aux enseignants des outils afin d’améliorer les compétences langagières chez leurs élèves.

Voici quelques commentaires de participants qui ont assisté à l’atelier :

• Beaucoup de bonnes idées et j’ai hâte de m’en servir dans ma classe. Merci pour cette bonne expérience.

• J’ai beaucoup apprécié de prendre le temps de discuter avec nos collègues. La ressource est excellente!

• Excellente animation! Livre de référence bien fait. Tout s’est bien déroulé. Atmosphère décontractée.

• J’adore les idées dans le livre. C’est formidable d’avoir le temps de partager des idées avec les profs des autres divisions scolaires.

Nous tenons à remercier l’ACPI ainsi que Patri-moine canadien de leur appui financier!

rapport de la Journée ACPi-ici! en saskatchewan

ACPItualités

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Prix d’excellence André Obadia

Afin de souligner l’excellence en en-seignement immersif, l’Association canadienne des professeurs d’immer-sion (ACPI) décerne chaque année le

Prix d’excellence André Obadia, en hommage à l’un des membres fondateurs et premier président de l’ACPI.

Conditions

Œuvrant dans le domaine des programmes im-mersifs depuis au moins cinq (5) ans, les candidats devront être membres actifs de l’ACPI au moment de leur mise en candidature. On doit pouvoir établir ou vérifier l’authenticité des candidatures à l’aide de documents ou de témoignages. Aucun récipiendaire ne peut recevoir le certificat plus d’une fois.

Les candidatures sont présentées par trois mem-bres en règle de l’association au moment de la mise en candidature; ces trois membres ne doivent avoir aucun lien familial avec les candidats et doivent être prêts à agir comme porte-parole. Les membres du Conseil d’administration de l’ACPI ne peuvent ni participer à ces mises en candidature ni en être les bénéficiaires.

Critères à l’intention des parrains et des marraines

Les parrains et les marraines doivent présenter les candidatures de façon aussi détaillée que possible, en précisant, par exemple : les contributions pro-fessionnelles, académiques ou pédagogiques du candidat ou de la candidate telles que publications, présentations d’ateliers, programmation, innovations pédagogiques, organisation de voyages-échange et autres activités d’enrichissement culturel; les réper-cussions de ces contributions; les activités connexes de sensibilisation et d’information de la population et toute autre information pertinente.

Présentation des candidatures

Après avoir rempli les mises en candidature confor-mément aux conditions et critères ci-dessus, les parrains et les marraines doivent les faire parvenir par la poste au bureau national de l’ACPI avant le 1er octobre 2011 au :

Bureau de l’ACPI

176, rue Gloucester, pièce 310Ottawa (Ontario) K2P 0A6Téléphone : 613 230-9111Télécopieur : 613 230-5940Courriel : [email protected]

remise du prix

L’ACPI s’engage à payer les frais de déplacement et les frais de congrès afin que le ou la récipiendaire puisse recevoir son prix lors du congrès national annuel. De plus, la personne choisie deviendra membre à vie de l’ACPI.

ACPitualités

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ACPitualités

Prix d’excellence andré obadia

Formulaire de mise en candidature

1. Parrains/marraines

Premier parrain/première marraine qui présente la candidature :

Nom : ____________________________________ Prénom : ___________________________Adresse : __________________________________ Ville : _____________________________Province/Territoire : __________________________ Code postal : _______________________ Téléphone (jour) : ___________________________ Courriel : __________________________

Deuxième parrain/deuxième marraine qui présente la candidature :

Nom: ____________________________________ Prénom : ___________________________Adresse : __________________________________ Ville : _____________________________ Province/Territoire : __________________________ Code postal :________________________ Téléphone (jour) : ____________________________ Courriel : __________________________

Troisième parrain/troisième marraine qui présente la candidature :

Nom : ____________________________________ Prénom : ___________________________Adresse : ___________________________________ Ville : _____________________________ Province/Territoire : __________________________ Code postal :________________________ Téléphone (jour) : ____________________________ Courriel : __________________________

2. Coordonnées de la personne dont la candidature est présentée :

Nom : ____________________________________ Prénom : ___________________________ Adresse : __________________________________ Ville : _____________________________Province/Territoire : __________________________ Code postal :________________________ Téléphone (jour) : ____________________________ Courriel : __________________________

3. Nom de l’employeur et adresse :

4. Raisons de la mise en candidature :

5. Veuillez annexer des notes bibliographiques au sujet du candidat ou de la candidate.

Nous certifions que les renseignements contenus dans le présent formulaire sont exacts et conformes aux conditions et critères établis.

_____________________________________________ __________

Signature du premier parrain/de la première marraine date

_____________________________________________ __________

Signature du deuxième parrain/de la deuxième marraine date

_____________________________________________ __________

Signature du troisième parrain/de la troisième marraine date

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ACPitualités

L’ACPi – forum des nouveaux enseignants à hamilton

Le mardi 22 février 2011, environ 40 pro-fesseurs d’immersion des conseils Hamil-ton-Wentworth Catholic District School Board, Hamilton-Wentworth District

School Board et Halton Catholic District School Board ont participé au Forum des nouveaux en-seignants présenté par l’ACPI. Les professeurs de cette région ont beaucoup apprécié cette occasion de se rencontrer et de discuter de l’enseignement en immersion. Mme Alicia Logie a très bien animé la session sur la pédagogie essentielle de l’enseigne-ment en immersion. Mme Louise Gratton a animé un atelier merveilleux à propos de la technologie et de l’accès aux ressources en ligne pour les profes-seurs de langue seconde.

Après un délicieux repas, Mme Justine Gogua a animé un cercle de tambour mouvementé. Fonda-trice du Théâtre CanAfric à Mississauga, Mme Go-gua a encouragé les participants à découvrir leur passion pour la musique et à apprendre un peu l’histoire des instruments traditionnels de son pays d’origine, la Côte d’Ivoire. Tout en travaillant fort pour la promotion de la culture africaine-ca-nadienne, Mme Gogua laisse la voie libre aux liens

« J’ai trouvé les discussions sur la pédagogie essentielle très intéressantes

et il y avait plein d’idées à utiliser en classe. Superbe! »

« J’apprécie beaucoup la générosité du partage des

ressources. Excellente conférence. Merci pour tout! »

« Pendant le cercle de tambour, j’ai ri et j’ai ressenti la passion

et le dévouement des autres profs. Je me sens renouvelé et prêt à partager

cette expérience avec mes élèves. »

d t

solides qui se tissent entre les peuples à travers les arts, malgré leurs différences culturelles. Pour de plus amples renseignements à propos du Théâtre CanAfric, veuillez consulter le lien suivant : http://canafrictheatre.org.

Les professeurs des trois conseils scolaires aime-raient bien remercier le comité d’organisation de ce forum extraordinaire. Un grand merci à Mmes Chantal Bourbonnais, Edith Bovey, Louise Gratton, Alicia Logie, Christine Rees et Sylvianne Kohl ainsi qu’à M. Dann Crandall. Un grand merci aussi à l’ACPI et à Patrimoine canadien pour son soutien financier à cette nouvelle initiative.

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ACPitualités

gagnants

L’Association canadienne des professeurs d’immersion, en collaboration avec l’Université d’Ottawa, est fière d’annon-cer les lauréats du concours Immersion

Clip 2010-2011.

Des élèves d’immersion française de la 9e à la 12e année (secondaire 3 à 5 au Québec) inscrits à temps plein dans une école secondaire publique ou privée au Canada ont participé à ce concours national en créant un vidéoclip en français, d’un minimum de 30 secondes et d’un maximum de 90 secondes, portant sur le rapprochement des cultures.

Ce concours vise à

- valoriser l’apprentissage de la langue française dans le contexte de l’immersion;

- encourager la production orale chez les appre-nants en immersion;

- faire connaitre et promouvoir une vision posi-tive de l’immersion française au Canada;

- encourager la créativité des élèves par l’utilisa-tion des technologies de l’information et de la communication (TIC).

Voici les trois gagnants qui ont remporté une bourse de 20 000 $ de l’Université d’Ottawa :

Jeremy Gooden de Brantford Collegiate Institute and Vocational School de Brantford, en Ontario.

Son clip Bienvenue à une Diverse-cité est un rap en-voutant qui nous rappelle que le rapprochement des cultures nous rend plus forts.

http://www.youtube.com/watch?v=6vVtZbs7AQ0

Anna Bullock de All Saints Catholic High School à Ottawa, en Ontario, a séduit le jury avec son clip Culture du monde, un montage d’un dessin qui démontre que malgré nos différences, nous sommes tous humains.

http://www.youtube.com/watch?v=UqMrv-a8fCo

Jose Rippingale de l’école Carihi à Campbell River, en Colom-bie-Britannique, nous invite à « séparer vos vêtements – pas les personnes » avec son clip Un arc-en-ciel de diversité. http://www.youtube.com/watch?v=o8BPYD6F400

le jury a également attribué deux mentions honorables :

Emily Lukasik de l’école Cathedral à Hamilton, en Ontario, pour son clip

Que la paix soit avec vous. http://www.youtube.com/watch?v=QYujrNIYUS0

Danielle Cherniwchan de Vedder Middle School à Chilliwack, en Colombie-Britannique, pour son clip La nation. http://www.youtube.com/watch?v=zTy9STCE8XI

les élèves suivants ont remporté une bourse de 2 000 $ de l’université d’ottawa :

Emily Lukasik de l’école Cathedral, Hamilton, Ontario

Danielle Cherniwchan de Vedder Middle School à Chilliwack, Co-lombie-Britannique

Michael Lahoda de Brantford Collegiate Institute and Vocatio-nal School, Brantford, Ontario

Cristina Leduc de Colonel By Secondary School, Ottawa, Ontario

Nzeyimana Eden de Riverside Secondary School, Coquitlam, Colombie-Britannique

Ryan Pagliaro de l’école secondaire Cathedral à Hamilton, Ontario

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ACPitualités

individus :

Christina Schilling, OntarioJames Steele, Ontario

Écoles :

Cegep de Jonquière - Centre linguistique, Jonquière, QCSir Winston Churchill Secondary, Vancouver, CB

nouveaux membres

Nous vous invitons à devenir membre en téléchargeant les formulaires sur notre site web.

www.acpi.ca

devenir membre de l’ACPi

Filip Sakic de Brantford Collegiate Institute and Vocatio-nal School, Brantford, Ontario

Gene Lapoint de Sturgeon Heights Collegiate à Winnipeg, Manitoba

Maha Temkit de Hillcrest High School, Ottawa, Ontario

Fiona Li et Stephanie Lam de l’école Dr. Charles Best Secondary School, Coquitlam, Colombie-Britannique

Niyousha Bastani de Handsworth Secondary School à North Vancouver, Colombie-Britannique

Rebecca Lees de South Peace Secondary School, Dawson Creek, Colombie-Britannique

Christina Nonis de Stelly’s Secondary School, Saanichton, Colombie-Britannique

Irene Carrasco de Handsworth Secondary School à North Vancouver, Colombie-Britannique

Amanda Tam de Sir Winston Churchill Secondary, Vancou-ver, Colombie-Britannique

Félicitations à tous!

L’ACPI voudrait témoigner sa grande reconnais-sance à l’Université d’Ottawa pour sa générosité et pour son soutien à l’immersion française. Nous offrons aussi un bouquet de mercis aux membres du jury pour leur dévouement.

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ACPitualités

Dr. Wallace Lambert: The French Immersion Influence on the english Public school network in quebec

For more than 45 years now, Quebec’s nine English-language school boards have been actively promoting and continually developing intensive French immersion

and bilingual programs across the province. I am very proud that the birthplace of French immersion was within my very own school board territory, Riverside, on the South Shore of Montréal, all those years ago.

It all began on October 30, 1963, at the home of John and Murielle Parkes in Saint-Lambert, Que-bec. It was a politically volatile time in Quebec: the Quiet Revolution, a period of intense social change, was gaining momentum, and the politics of language were very much at the forefront. That night, Mr. and Mrs. Parkes and their fellow parents elected a committee chair and secretary, and called themselves the St. Lambert Protestant Parents for a Bilingual Education. As Mrs. Parkes recorded in the minutes of that night, “Can anyone seriously argue against the advantages of our children lear-ning fluent French?”

It took two years for the School Board to buy into the concept of French immersion, but the parents refused to give up, and a pilot program was laun-ched at Margaret Pendlebury Elementary School in St-Lambert in September of 1965. There was room for about 20 students, and it took only five minutes for the class to be full. Mrs. Evelyne Billey-Lichon was the teacher—the very first French immersion teacher, not only in Canada, but also in the world.

Olga Melikoff, one of the founding parents in St. Lambert in 1963, stated the following in her book on the experience, published in June 1971.

“Many problems remain to be solved in the future development of the program, but the basic pattern has been established. This pattern will undoubtedly influence educational thinking for some years to

come as an increasing number of children come in contact with this form of education. It is hoped and believed that these children are not the pawns of an educational experiment but the beneficiaries of an education that will be rewarding to them personally and to the society in which they live.”

The parents’ group also realized that if this pro-gram were going to continue, there needed to be an evaluation of the experimental class, and the group received a favourable response to its research request from Professor Wallace Lambert. He and his colleagues at McGill University agreed to study the development of this French immersion project in what is known today as the Saint-Lambert expe-rimental program. Up until that point, traditional French programs had been largely ineffective, as many Anglophones had difficulty carrying on a conversation in French, let alone coping with the increasing usage of French in Quebec society.

In retrospect, it is easy to see that much has changed since the inception of French immersion, both in the way our schools develop and in how they deliver these programs. We have an obligation to ensure that our students have every opportunity to graduate with fluency in both of Canada’s official languages. This will enable them to work and actively partici-pate in every aspect of Quebec society.

French immersion has been a catalyst for a changing the English-speaking community in Quebec, one that is increasingly comfortable with and integrated into the largest Francophone community in North America. The typical tug and pull imposed on a minority-language community has not made the transitions easy, but for the most part our educators have responded. They understood—and when they forgot, parents inevitably reminded them—that the way forward for English-speaking Quebec is through French fluency. English public schools across Quebec have followed, and continue to follow, different paths towards that goal. We offer

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ACPitualités

a myriad of programs, from basic French as a se-cond language and bilingual programs to intensified French core or some variation of the Saint-Lambert French immersion model. Dr. Wallace Lambert and those researchers who followed have set the standard, and their research disarmed many of the early arguments against French immersion. Inten-sified second-language training does not hamper first-language skills nor will students confuse the French and English language tools they’ve acquired. With care and vigilance, our students will not lose the sense of who they are and to which linguistic community they belong.

That is not to say that it’s time to stop adapting and questioning. In the 1960s and before, French second-language instruction was modest and mi-nimal, but Dr. Lambert’s groundbreaking research helped parents pursue their demand for a better French education for their children.

More than 45 years later, it is important to take stock of where we have been and what new challenges must be explored. In the 60s, the early programs addressed English-speaking young people who had little or no exposure to French, and therefore the model was designed to teach a language. Today’s students require a more flexible approach. They are already exposed to the French language even before entering Kindergarten; as a result, our goal now is that they MASTER it.

In 2011, you will find intensive French immersion and bilingual programs across our nine English-language school boards. Those programs serve as a model to countries across the world as they explore the opportunities and benefits that learning a second language can offer. The reality is that employers see the advantage in potential employees who profi-ciently read and write in multiple languages. Our children will one day assume jobs that don’t even exist today. The kind of creative thinking that will be required of them is best developed, research shows, through acquisition of additional langua-ges. Studying French opens doors in the world of business, higher education, and travel, while at the same time broadening one’s understanding of other nationalities and cultures.

In 1963, implementation of the French immersion pilot project required the school board of the day to take a risk. We need to remember that that kind of open-mindedness is the key to moving forward; it is what was necessary for French immersion to take hold. We must keep in mind that as in the past, we’ve had to prepare for things that we did not even know about yet. The adoption of French immersion was one example in which our system forged ahead.

The face of French immersion has changed, though, and today many educators feel that only the high-performing students should be eligible to enrol in French immersion classes. There is however, a substantial body of research that shows that lower-performing students—even students with special needs—can learn a second language at an accelerated pace as well. This is not to say they will not have difficulties; however, research also fails to suggest they would have any greater challenge than they would experience in a regular French program.

Today, there are over 300,000 students enrolled in French immersion programs across Canada, as compared to 75,000 in the 1980s. Roughly 36 percent of students attending English schools in Quebec are enrolled in French immersion pro-grams. We, as a system, hope that this number will continue to grow. We cannot let these programs become static. We must lead the charge and keep improving—for the sake of our students. French immersion has done more than teach our youth another language: it has changed the way many Canadians think about Quebec and the French culture.

Quebec English School Boards AssociationDebbie Horrocks, President David Birnbaum, Executive Director

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Un jour, ma sœurette un peu bohème me dit : « Chantal, ma grande sœur trop sage, il faut que tu lises La frousse autour du monde de Bruno Blanchet. »

Je regarde le livre, le manipule – un peu trop « flyé » à mon gout à moi, la sœur terre-à–terre.

Il traine quelques semaines sur ma table de chevet. Je le prends, j’en choisis un autre.

Au cours de la soirée des parents à l’école de mon ainé, je prends le premier livre qui me tombe sous la main et me voilà assise sur une chaise droite dans un gymnase d’école parfumé au dernier match de basketball, qui ris à gorge déployée pendant que les autres baillent en attendant patiemment leur tour. Moi, je veux attendre, je suis prête à passer mon tour, même pour le prof de maths qui prend une éternité, car je m’amuse comme une petite folle à lire La frousse autour du monde du Québécois Bruno Blanchet.

La série La frousse autour du monde est une chronique de voyage de Bruno, un journaliste absurde qui pose son regard original sur le monde et les gens qui l’entourent. Quand son fils unique quitte la maison, Bruno vend tout et part faire le tour du monde avec la simplicité volontaire comme carte routière. Il va dans des endroits inusités : le Myanmar, une croi-sière avec un club de l’âge d’or japonais… Ses livres (tomes 1, 2 et 3) sont truffés de textes poétiques et souvent hilarants. Il n’hésite pas à y glisser des commentaires ludiques, des photos et des objets de voyage qui nous imprègnent de sa réalité. Il traverse, transgresse, repousse et joue continuellement avec les frontières. Il se fout des règlements et nous fait voyager dans son sac à dos, témoin de ses petites folies quotidiennes. J’ai adoré son audace, sa perti-nence, son style original et surtout son intérêt sincère à aller à la rencontre des gens.

Je vous invite à visiter l’horizon avec ce clown globe-trotteur pour découvrir le monde autrement…

Chantal Bourbonnais

Le coup de cœur de Chantal

La frousse autour du monde - Tomes 1, 2 et 3

Blanchet, Bruno, Les Éditions La Presse

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La francophonie canadienne et l’immersion française

Philippe Le Dorze

Tout enseignant qui œuvre en immersion contribue à la francophonie canadienne. Comment cela est-il possible dans des régions où les francophones sont moins

nombreux, voire absents? Eh bien d’abord en ensei-gnant la langue, mais aussi en faisant découvrir les francophones du pays par l’emploi des technologies modernes, tels YouTube et Skype. La découverte se fait aussi en partageant la culture des fondateurs du Canada, en incitant les apprenants du français à découvrir le Québec, le Nouveau-Brunswick, le Manitoba et même les pays francophones africains ou européens. La francophonie ne se limite pas à la classe.

Nous savons qu’apprendre une autre langue n’est possible qu’en faisant une grosse part à la culture de cette langue. La Politique curriculaire du programme d’immersion française du Manitoba indique : « Il est très difficile de séparer, dans l’acquisition d’une langue, la dimension langagière de son volet culture. L’élève en immersion est donc sensibilisé à la vie culturelle francophone, d’ici et d’ailleurs, ainsi qu’aux prati-ques culturelles en usage dans la francophonie.1 » Certains apprenants le font remarquer aussi, comme cette ancienne étudiante en immersion : « Le français, c’est plus que la grammaire à l’école... C’est aussi la culture, la littérature et beaucoup de choses. On n’apprend pas assez cette culture à l’école, c’est peut-être pour cela que les élèves ne veulent pas toujours continuer.2 »

Le programme d’études mentionne aussi l’impor-tance de la culture dans le résultat d’apprentissage général de valorisation : « Capacité de manifester une attitude positive envers la langue française et les cultures francophones, et de valoriser l’appren-tissage du français comme outil de développement personnel, intellectuel et social.3 » Cela signifie avoir du plaisir à utiliser la langue française à l’oral et à l’écrit, apprécier les produits culturels tels les films, la musique, les revues, la télévision et les livres. Et même la recherche de contact avec les locuteurs natifs.

« C’est seulement quand j’ai vécu au Québec que j’ai apprécié l’importance d’avoir une deuxième langue. Les jeunes ne comprennent pas le privilège qu’ils ont dans une éducation française – et ça, c’est dommage.4 »

« Ça serait une bonne idée d’intéresser les étudiants à la culture française pour augmenter l’intérêt pour les études.5 »

La question qui tue! Êtes-vous un francophone professionnel? Nous le sommes tous dans une certaine mesure, c’est indéniable. Mais il ne fau-drait pas se limiter à cette appellation mercantile. L’enseignant en immersion est beaucoup plus que cela! Nous faisons rayonner l’amour du français dans nos écoles du matin au soir! Nous engageons nos élèves à réfléchir à la place du français à l’école! Notre identité d’enseignant francophile est reconnue par tous les apprenants. Nous amenons les jeunes à prendre conscience de leur identité émergente de jeunes Canadiens locuteurs des langues officielles du pays. Dans notre classe, nous faisons honneur à l’effort, nous avons du plaisir et nous en sommes fiers! Nous ne ratons jamais une occasion de faire parler le français à nos élèves. En immersion, nous sommes tenants de la philosophie « tout ce qui mé-rite d’être fait mérite d’être fait en français ».

Dans ce journal, nous faisons place à la francopho-nie. Entrez dans ce monde et invitez vos élèves et étudiants à venir y faire un petit tour!

1 http://www.edu.gov.mb.ca/m12/frpub/ped/fl2/cadre_mb/docs/document_complet.pdf, p. 1.

2 Le journal La Liberté, mars 2010.

3 http://www.edu.gov.mb.ca/m12/frpub/ped/fl2/cadre_mb/docs/document_complet.pdf, p. 1.

4 Sondage : les finissantes et finissants de l’immersion française au Manitoba en 1998 et 1999, http://www.edu.gov.mb.ca/m12/frpub/cons/sondage/index.html, p. 61.

5 Idem.

Dossier : La francophonie en immersion

Journal de l’immersion / immersion Journal / Volume 33, Numéro 2, Été 2011 • 15

dossier : La francophonie en immersion

De gauche à droite : Damien Robitaille, Marie-Jo Thério, Samian, Anna Laura Edmiston, Geneviève Toupin, Zachary Richard, Chris

Stafford, Chris Segura, Michel Marchildon, Richard Desjardins, Florent Vollant et Joseph Edgar

De gauche à droite : Damien Robitaille, Marie-Jo Thério, Samian, Anna Laura Edmiston, Geneviève Toupin, Zachary Richard, Chris

Stafford, Chris Segura, Michel Marchildon, Richard Desjardins, Florent Vollant et Joseph Edgar

Le Centre de la francophonie des Amériques

1. Site Internet de Teachers Network : http://teachersnetwork.org/dcs/acadian/heritage/index.htm

1. Site Internet de Teachers Network : http://teachersnetwork.org/dcs/acadian/heritage/index.htm

La présence francophone dans les Amériques est une réalité historique et géographique. Celle-ci comprend des États et communautés francophones,

des départements et territoires d’outre-mer (DOM-TOM) ainsi que de nombreux francophiles sur tout le territoire qui partagent un fort engouement pour la langue française et une ferme volonté de veiller à la vitalité du fait français. Aujourd’hui, selon une étude effectuée à l’Université Laval en 2008, plus de 33 millions de francophones habitent ce vaste espace. Notre plus grand défi est donc d’œuvrer au rapprochement des communautés francophones entre elles et de stimuler les échanges.

Le Centre de la francophonie des Amériques, inauguré officiellement le 17 octobre 2008, s’inscrit dans ce processus et s’est donné comme mission de mettre en mouvement cette francophonie des Amériques. Cette initiative inédite et pour le moins ambitieuse doit contribuer à promouvoir et à mettre en valeur une francophonie porteuse d’avenir pour la langue française dans un contexte de diversité culturelle.

Dans un monde globalisé, la francophonie est une manière de voir autrement le monde, de miser sur la diversité. Promouvoir la francophonie des Amé-riques, c’est donc appuyer une certaine ouverture d’esprit et s’adresser à tous ceux qui ont à cœur le

rayonnement et la promotion de la langue française, qu’ils vivent en milieu minoritaire ou majoritaire, qu’ils soient francophones ou francophiles. En rai-son de son mandat et des actions qu’il entreprend depuis sa création, le Centre de la francophonie des Amériques affirme chaque jour un peu plus sa fidélité aux valeurs d’ouverture, de partage et de diversité. Nous pensons que les enjeux linguistiques ne peu-vent se situer dans un face à face idéologique avec toute autre langue ou culture. C’est pourquoi nous sommes convaincus de la nécessité de mettre en œu-vre des politiques et des actions linguistiques claires et ambitieuses. C’est en cela que les programmes français d’immersion dans les écoles élémentaires de Louisiane constituent un des projets éducatifs les plus innovants de cette décennie1.

Rappelons qu’avant 1969, le français n’était plus en-seigné dans les écoles en Louisiane. Avec la création du Conseil pour le développement du français

en Louisiane (CODOFIL) en 1968, l’enseignement du français comme langue seconde dans les écoles élémentaires publiques réapparait. La francophonie, ce n’est donc pas le français contre une autre langue quelle qu’elle soit, mais le respect du pluralisme.

Dans cette perspective, le Centre se réjouit des nom-breuses actions entreprises par divers organismes qui contribuent à pérenniser le fait français sur tout le territoire. Ainsi, des organismes comme Canadian Parents for French, Le français pour l’avenir, Cana-dian Youth for French et l’Association canadienne des professeurs en immersion (ACPI), qui œuvrent pour la promotion de l’enseignement du français langue seconde, développent-ils des outils adaptés, favorisant ainsi les débats d’idées et la réflexion en éducation francophone.

16 • Journal de l’immersion / immersion Journal / Volume 33, Numéro 2, Été 2011 Journal de l’immersion / immersion Journal / Volume 33, Numéro 2, Été 2011 • 17

Partant du constat que les enfants n’apprennent plus le français comme le faisaient leurs parents et à plus forte raison leurs grands-parents, Le français pour l’avenir, à titre d’exemple, a décidé de miser notamment sur les nouveaux médias et technologies et de stimuler ainsi l’apprentissage du français par le jeu.

Sous la rubrique « Le français branché » du site Le français pour l’avenir, on présente des outils stimu-lants à utiliser en salle de classe. L’application Web Animoto permet, en quelques minutes, aux élèves de présenter un projet sous la forme d’un film. Il suffit de quelques photos ou images et d’un texte.

Nous sommes convaincus que ces outils, loin d’être de simples « gadgets », ne peuvent que renforcer l’attractivité du français auprès des plus jeunes et donner une identité forte et riche à cet immense territoire que sont les Amériques et dont le Centre a pour mission de s’occuper.

Aujourd’hui plus que jamais, il faut bâtir une franco-phonie des citoyens. À cet effet, plusieurs organis-mes tels que l’Association canadienne d’éducation de langue française

(ACELF) et Le français pour l’avenir organisent chaque année des rencontres de jeunes qui per-mettent de souligner les formidables avantages du bilinguisme tout en permettant aux jeunes de découvrir d’autres communautés francophones, favorisant ainsi la création de liens durables et les échanges. Il nous parait vital de donner envie aux jeunes générations d’apprendre ou de réapprendre le français. Damien Robitaille en est la parfaite illustration.

Cet artiste franco-ontarien – qui sera par ailleurs le Président d’honneur de la troisième édition du Forum des jeunes ambassadeurs de la franco-phonie des Amériques (17 au 27 juin à Montréal) – né d’un père francophone et d’une mère anglo-phone a fait le choix d’une carrière en chanson en français.

Son histoire, qui est aussi celle de nombreuses autres personnes, nous montre à quel point la force de la francophonie des Amériques réside dans le fait qu’elle n’impose pas une seule langue, mais privilégie la solidarité et la mixité culturelle.

Citons enfin une initiative intéressante de l’orga-nisme Louisiane-Acadie qui organisera du 7 au 16 octobre 2011 le Grand Réveil Acadien dans quatre régions acadiennes : la Nouvelle-Orléans, Houma, Lac Charles et Lafayette. Ce grand rassemblement entend promouvoir la langue française et la culture en Louisiane et montrer à quel point il est important que le peuple louisianais et par extension tous les francophones des Amériques se mobilisent pour soutenir la langue française.

De jeunes auteurs-compositeurs-interprètes à la 4e édition des Rencontres qui chantent

(Photo : Francine Dion)

dossier : La francophonie en immersion

Journal de l’immersion / immersion Journal / Volume 33, Numéro 2, Été 2011 • 17

À terme, un des enjeux majeurs du Centre de la francophonie des Amériques sera de poursuivre et d’intensifier son travail de mise en réseau com-mencé dès la création du Centre. Nous souhaitons collaborer encore plus étroitement que nous ne l’avons fait par le passé avec les partenaires précités et tout autre organisme œuvrant pour la promotion de la langue française et défendant une francopho-nie plurielle et ouverte dans toutes les Amériques.

S’il est vrai que nous sommes conscients du rôle que nous avons eu et que nous avons encore, tout l’enjeu est et sera à terme de tisser des liens durables avec nos partenaires. Mettre en lien les communautés francophones entre elles aux quatre coins des Amériques et collaborer avec des associa-tions nationales et internationales, des partenaires gouvernementaux ou privés qui œuvrent dans le domaine de l’apprentissage du français, tels sont nos objectifs principaux.

Atelier littéraire et musical avec Bertrand Gosselin (en bas à gauche) avec des élèves de la Guadeloupe

Nous ne croyons pas à l’accumulation ou à l’em-pilement de projets et autres mesures, mais à la pérennisation de projets existants avec des parte-naires partageant notre vision de la francophonie des Amériques. Nous croyons à la collaboration, aux partenariats et à la synergie des uns et des autres pour promouvoir et faire rayonner la francophonie dans les Amériques.

L'ACPIà Victoria Colombie-Britannique

Du 3 au 5 novembre 2011pour le prochain congrès

annuel de l'ACPI

ACPI-CAIT

www.acpi.ca

dossier : La francophonie en immersion

18 • Journal de l’immersion / immersion Journal / Volume 33, Numéro 2, Été 2011 Journal de l’immersion / immersion Journal / Volume 33, Numéro 2, Été 2011 • 19

dossier : La francophonie en immersion

Il y a quelques années, j’ai accompagné un groupe de jeunes à une conférence bilingue qui devait durer une semaine. Si la confé-rence était bilingue, la majorité des élèves

participants et des adultes accompagnateurs, eux, ne l’étaient pas. Bien que j’étais à l’époque assez bon en anglais pour assurer ma survie, c’était la première fois de ma vie que j’étais privé de français pour une période de temps assez longue. En fait, après trois jours, j’étais psychologiquement « en manque », au point d’en être physiquement ma-lade. Je me souviens avoir alors brièvement pensé à un camp d’été immersif où j’avais été moniteur et où on avait fait signer un contrat aux élèves, leur interdisant l’usage de l’anglais pour la durée du séjour... de six semaines! Néanmoins, comme j’étais préoccupé davantage de mon état à ce mo-ment-là, j’ai cru bon de partager ce qui m’arrivait avec les autres adultes du groupe, toujours dans mon anglais approximatif. À ma grande surprise, la plupart étaient bilingues et se sont mis, miracu-leusement, à me parler en français. J’étais guéri! À ce jour, plusieurs sont restés des amis que je revois avec grand plaisir. N’eût été cet « incident », et compte tenu de mon niveau d’anglais d’alors, je me demande encore si nous aurions pu créer ces liens qui nous unissent toujours.

J’ai la chance aujourd’hui de travailler dans un milieu où le bilinguisme est une valeur enracinée dans les pratiques et dans le quotidien. La plupart de mes collègues sont bilingues ou se sont simple-ment habitués à entendre les deux langues dans leur environnement. Il n’est pas rare d’entendre dans le salon du personnel ou dans les corridors les deux langues qui s’entremêlent, des rires à une blague dite dans une langue ou dans l’autre et, inévitable-ment, quelqu’un qui ne l’a pas comprise et à qui on l’explique. Il m’arrive souvent de penser que ce serait nice si mon milieu de travail était le reflet de notre beau pays bilingue. Malheureusement, nous n’en sommes pas encore là.

billet : L’apprentissage des uns fait le bonheur des autres

Par Ronald Boudreau

Qui n’a pas déjà vécu l’expérience, comme anglo-phone ou comme francophone, de se retrouver dans un contexte dominé par des parlants français, mais où on parle anglais. Pourquoi? Un mélange de respect, de crainte d’offenser ou de commodité. Pourquoi s’en faire puisque les francophones sont tous bilingues, n’est-ce pas? Or, il existe un tas de francophones qui, comme moi, peuvent s’exprimer assez bien dans les deux langues, mais qui continuent de penser en français et qui expriment beaucoup plus clairement leurs idées dans leur langue ma-ternelle. (Amis anglos, vous ne savez pas ce que vous manquez!) Il en est de même, bien entendu, pour la majorité des anglophones qui ont appris le français.

Je suis pourtant plus optimiste que jamais. Plus de 80 p. 100 des Canadiens reconnaissent le bilinguisme comme une valeur nationale. Davantage encore sou-haitent que leur enfant apprenne la langue seconde et cette proportion s’accroit chez les plus jeunes générations, signe tangible d’un changement positif au sein de la population.1

On sait cependant que peu de Canadiens sont bilingues : à peine la moitié des francophones; un maigre 10 p. 100 chez les anglophones. La raison invoquée par plus de la moitié est le manque d’oc-casions d’apprendre l’autre langue.2 Or, l’assimilation inquiète à juste titre les francophones qui voient leur nombre décroitre de recensement en recense-ment. Voyez-vous le paradoxe? Les uns veulent des occasions d’apprendre alors que les autres veulent simplement des occasions de parler leur langue maternelle. L’apprentissage des uns ne ferait-il pas le bonheur des autres?

1 Conseil canadien sur l’apprentissage. (2007). L’enseignement en immersion au Canada. Consulté le 20 avril 2011 : http://www.ccl-cca.ca/pdfs/Les-sonsInLearning/2007/25-05_17_07REV-Jan23-F.pdf

2 Idem.

Journal de l’immersion / immersion Journal / Volume 33, Numéro 2, Été 2011 • 19

dossier : La francophonie en immersion

Il y a déjà quelques années, Rodrigue Landry, cher-cheur que j’estime beaucoup, réalisait une étude sur « le potentiel caché de l’exogamie »3. Cette étude jetait un regard neuf sur le couple exogame, se composant jusqu’alors d’un pauvre conjoint francophone et d’un terrible conjoint anglophone assimilateur. Tout à coup, cette étude présentait sous un angle génial le couple exogame comme la panacée au fléau affligeant les francophones. Il fallait y penser mathématiquement : un homme francophone A épouse une femme francophone B et ils ont UN enfant francophone. Mais si ce même homme francophone A épouse une femme anglo-phone C et que cette même femme francophone B épouse un homme anglophone D, le couple du début – en ayant défié l’avis de la grand-mère et du curé –, a un potentiel de mettre au monde DEUX enfants francophones si, bien entendu, nos tourte-reaux sont assez futés pour élever leur marmaille en français. C’est la multiplication des pains français, rien de moins.

Ce n’est évidemment pas aussi simple. Encore faut-il que nos deux tourtereaux francophones qui s’acoquinent à des anglophones soient bien prépa-rés au défi qui les attend. Si élever les enfants en français dans un couple exogame était chose facile, je ne serais pas en train d’écrire ce billet. C’est là que j’ajouterai mon grain de sel pédagogique.

Du côté de l’école de langue française, on se doit d’aborder cette question de l’exogamie d’une façon cohérente et stratégique. Les adolescents et les ado-lescentes de nos écoles sont les parents de demain et nous manquons incroyablement le bateau si nous ne les sensibilisons pas à cette réalité. Si nous ne préparons pas nos jeunes à devenir des parents engagés dans la francophonie, nous serons encore en train de former des comités pour élaborer des stratégies de recrutement de leurs enfants dans mille ans (si nous nous rendons jusque-là).

Je pousse le rêve encore d’un cran : pendant que l’école de langue française prépare bien ses élèves à leur rôle de parent engagé, ne serait-il pas formi-dable que l’école d’immersion, quant à elle, prépare ses élèves à devenir de parfaits petits partenaires anglophones des couples exogames? Imaginez

d’heureux couples qui s’engageraient à procréer en français comme si c’était la chose la plus normale du monde. Imaginez de jeunes adultes anglophones qui ont été sensibilisés aux défis de la communauté francophone et qui comprennent tout à fait l’impor-tance d’élever leurs enfants dans un environnement francophone, sans se sentir menacés. Bref, les élèves bilingues des écoles d’immersion sont des conjoints parfaits pour les francophones, dans la mesure où de part et d’autre on a compris les enjeux.

* * *

Je faisais la file au cinéma dernièrement et je par-lais français avec la personne qui m’accompagnait. Derrière nous, une bande de jeunes bruyants aux cheveux multicolores se bousculaient et riaient de tout et de rien. L’un d’eux, nez, oreilles et sourcils perforés au point qu’on peut se demander si sa tête est encore imperméable à l’eau, s’approche de nous et nous dit dans un fort accent anglais : « Hey! Bonsoir, je parle français aussi. » Je lui dis que j’en suis bien heureux et il m’apprend qu’il a fait l’école d’immersion de son quartier et qu’il est toujours content de s’exercer. Une de ses amies aux cheveux bleus étincelants s’étonne et s’intéresse tout à coup vivement à lui. Leur discussion se poursuit en anglais, et je comprends vite que s’il a voulu nous parler, c’était surtout pour épater la galerie!

Un jour, vous vous retrouverez peut-être dans une réunion où l’un des participants sera perforé de partout. Saluez-le pour moi et, de grâce, ne vous mettez pas à parler anglais pour lui faire plaisir. Non seulement il parle français, mais il est fier de pouvoir le faire!

3 Landry, R. (2003). Libérer le potentiel caché de l’exo-gamie. Commission nationale des parents franco-phones. Consulté le 20 avril 2011 : http://cnpf.ca/index.cfm?Repertoire_No=-1007459830&Voir=publi&Sequence_No=40404&Id=40404&niveau=2

20 • Journal de l’immersion / immersion Journal / Volume 33, Numéro 2, Été 2011 Journal de l’immersion / immersion Journal / Volume 33, Numéro 2, Été 2011 • 21

dossier : La francophonie en immersion

description

Après avoir lu trois romans depuis le début de l’année scolaire, mes élèves de 5e secondaire étaient divisés entre la lecture de la pièce de théâtre Les belles-

sœurs de Michel Tremblay et le roman d’Alexandre Jardin, Fanfan. Ils ont choisi de lire Les belles-sœurs en premier pour le simple plaisir de passer quelques moments inoubliables en compagnie de ces fem-mes des années 60 et pour célébrer le mois de la culture et de la francophonie en rendant hommage aux hommes et aux femmes qui ont marqué la so-ciété québécoise depuis les 50 dernières années.

Compétences disciplinaires visées

Interagir en français et Lire des textes variés

Niveau scolaire : 5e secondaire

Durée de la situation d’apprentissage et d’éva-luation (SAE) : 3 à 4 semaines

Domaine général visé : Les médias

Les élèves feront appel à leur sens critique à l’égard des médias et produiront des présen-tations orales qui s’inspirent de documents médiatiques.

La pièce de théâtre Les belles-sœurs dans une classe d’immersion en milieu anglophone

1re SAE :

Un cours de 30 minutes exposera les faits saillants de l’époque des Belles-sœurs durant la période de la Révolution tranquille. Ce cours a pour objectif de rappeler aux élèves les notions vues en 4e secondaire (au Québec) dans le cadre du cours « Histoire et éducation à la citoyenneté » et de faire un remue-méninge avec la classe de cette période charnière de l’histoire du Québec.

- Enthousiasme et désir de réformes- Réforme de l’enseignement- Création des sociétés d’État telles qu’Hydro-

Québec et la Caisse de dépôt et placement- Administration des hôpitaux- Loi sur le salaire minimum- Syndicalisation des employés de l’État- Création du ministère de l’Éducation- Création des cégeps en 1967

L’enseignant peut rappeler que dans les années 60, un adulte sur deux n’avait pas terminé ses études primaires.

- Nouvelle élite - Création du Parti Québécois en 1968 par René

Lévesque- Influence de la contreculture : jeunes séduits

par la Beat Generation- Libération religieuse et morale - Début de la consommation de masse- De société religieuse à société laïque - Début du mouvement féministe

2e SAE

Les registres de langue versus l’accent

Il est essentiel de faire comprendre aux élèves la dif-férence entre l’accent présent dans toutes les langues parlées et les registres de langue. J’ai utilisé un article de La Presse qui explique d’une part qu’au Québec

Journal de l’immersion / immersion Journal / Volume 33, Numéro 2, Été 2011 • 21

dossier : La francophonie en immersion

comme dans la plupart des pays occidentaux, la langue s’est normalisée : « La télévision et la radio ont rapproché le Québec du français international ». D’autre part, l’article indique que certains accents sont plus prononcés que d’autres. Il en est ainsi de l’accent québécois pour les Français, du chilien pour les Espagnols et ainsi de suite.

Une période de questions aura permis aux élèves de mieux comprendre la notion de registres de langue et une courte activité sur cette question a consolidé leur compréhension de cet aspect.

3e SAE

Écoute de deux épisodes sur Internet des Francs-Ti-reurs : no 333, Entrevue avec Michel Tremblay, et no 332 sur Le Plateau Mont-Royal

Le visionnement des deux épisodes de l’émission Les Francs-Tireurs pourrait se faire en classe ou à la salle d’informatique. Nous avons visionné un épisode en classe et l’autre à la maison. Les élèves de 5e secondaire ont eu un premier contact avec l’auteur Michel Tremblay grâce à ce visionnement et un deuxième sur le Plateau Mont-Royal qui les a sensibilisés à l’évolution du quartier pauvre des années 60 vers ce quartier branché dont la démo-graphie ne cesse de surprendre. Dans cet épisode sur le quartier Mont-Royal, les élèves ont pu voir une petite scène durant laquelle on faisait une lec-ture des Belles-sœurs et des images en noir et blanc de ces années-là.

4e SAE

Les personnalités qui ont marqué le Québec ou Reproduction d’une émission de télévision qué-bécoise

Compétences visées : Interagir en français et Lire des textes variés

Durée : 3 à 4 périodes de français

Niveau scolaire : 5e secondaire, classe d’immer-sion française en milieu anglophone

Dans le cadre du mois de la culture ou de la fran-cophonie, vous pouvez demander aux élèves de faire une présentation orale sur l’un des deux sujets suivants :

1er sujet – Un monologue théâtral en solo ou en grou-pes de 2, 3 ou 4 personnes

Choisir des femmes qui ont marqué le Québec depuis les années 60 jusqu’à aujourd’hui. Faire en sorte que ces 2, 3 ou 4 femmes soient sur scène comme dans la pièce Les belles-sœurs avec des effets sonores, des costumes, des pauses et des séquences pour chacune d’entre elles.

Dans cette présentation, trouver une formule originale qui fera ressortir les moments les plus importants de leur vie et de leur réussite en tant que femmes.

1er sujet Femmes qui ont marqué le Québec :

1. Télévision, radio, cinéma : Janette Bertrand, Fabienne Larouche, Marie-France Bazzo, Lise Payette, Julie Snyder, Véronique Cloutier, etc.

2. Politique : Claire Kirkland-Casgrain, Jeanne Sauvé, Françoise David, Sheila Fraser, Mi-chaëlle Jean, Pauline Marois, etc.

3. Chanson : Diane Dufresne, Pauline Julien, Ginette Reno, Marjo, Céline Dion, Ariane Moffat, Cœur de Pirate, Isabelle Boulay, etc.

4. Art culinaire : Josée di Stasio, Sœur Angèle, etc.

5. Littérature : Marie Laberge, Monique Proulx, Suzane Jacob, Clémence Desrochers, Nicole Brossard, Denise Boucher, etc.

6. Autres : Julie Payette, Denise Bombardier, Lise Bissonnette, etc.

N. B. : Dans une de mes classes de 5e secon-daire, quelques garçons ont demandé que la liste soit étendue aux hommes qui ont marqué le Québec. Leur demande a été acceptée avec plaisir!

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Hommes qui ont marqué le Québec :

1. Paul-Émile Borduas2. Jean-Paul Riopelle3. Félix Leclerc4. René Lévesque5. Gilles Vigneault6. Maurice Richard7. Robert Lepage8. Gaston Miron 9. Mordecai Richler10. Leonard Cohen11. Robert Charlebois12. Hubert Reeves13. Gerry Boulet 14. Michel Tremblay

Autres personnalités :

15. Michel Rivard16. Normand Brathwaite 17. Daniel Bélanger18. Gregory Charles 19. Luc Plamondon20. ________________________________

(à faire trouver par les élèves)

2e sujet Une émission de télévision québécoise popu-laire au Québec

Incarner le rôle de l’animateur ou animatrice de l’émission tout en préparant une série de questions à poser aux invités. La formule doit être identique à celle de l’émission en question, mais il est interdit de prendre une émission déjà présentée à la télévision.

2e sujet Reproduire une émission québécoise à la télévision

a) Tout le monde en parle, animée par Guy A. Le-page

b) Les enfants de la télé, animée par Véronique Cloutier

c) Les Francs-Tireurs, animée par Richard Marti-neau et Patrick Lagacé

d) 3600 secondes d’extase, animée par Marc Labrè-che

e) Taxi 22, animée par Patrick Huardf) Infoman, animée par Jean-René Dufort g) ___________________________________

(à faire trouver par les élèves)

Les deux sujets ont eu un grand succès auprès de mes élèves d’immersion et nous avons eu droit à la visite du journaliste de La Presse et animateur des Francs-Tireurs, Patrick Lagacé, qui est venu en classe répondre aux questions d’un élève qui s’est donné pour défi de se mettre dans la peau de l’animateur lui-même.

5e SAE

Compétence visée : Lire des textes variés et Interagir en français

Distribution des rôles : les élèves de 5e secondaire ont eu le choix des personnages qu’ils aimeraient interpréter dans la pièce de théâtre Les belles-soeurs.

Le travail de réflexion consiste à choisir un aspect de la liste après la lecture de certaines pages et de faire un remue-méninge en équipe dans le but de présenter le compte rendu de ses réflexions au pro-chain cours de français.

Voici un résumé du travail de réflexion et d’analyse que cette activité exige :

Analyse et réflexions sur les pages ____à ____ des Belles-sœurs

En équipe de 2 à 3 personnes, vous devez faire une analyse des pages lues sous l’angle d’un seul aspect parmi les suivants :

Les personnages, les thèmes exploités, le Québec des années 60, le joual.

dossier : La francophonie en immersion

Journal de l’immersion / immersion Journal / Volume 33, Numéro 2, Été 2011 • 23

Les personnages

1. Quel est le ou quels sont les personnages qui ont occupé une place importante dans ces pages?

2. Qu’a-t-on appris sur ces personnages? Qu’est-ce qui semble les préoccuper, les tourmenter, les rendre heureux ou malheureux?

3. Est-ce qu’ils te font penser à des personnages d’autres romans, téléromans, films ou person-nes de ton entourage? Si oui, lesquels?

Les thèmes

1. Quel est le thème prédominant dans ces pages? Ex. : l’argent, la religion ou l’église, la solitude, la sexualité, les autres cultures, la famille, les hommes, la parenté, etc.

2. Y a-t-il un lien entre le thème prédominant et les années 60 au Québec?

3. Les thèmes sont-ils rattachés à un person-nage en particulier? Est-ce que le lien entre le personnage et son thème nous fait mieux comprendre la complexité du personnage?

Le Québec ou le Plateau Mont-Royal des années 60 dans ces pages

1. A-t-on appris quelque chose de nouveau sur le Québec des années 60 ou sur Montréal en particulier après la lecture de ces pages? De quelle façon l’époque des années 60 semble-t-elle transparaitre à travers ces pages?

2. Que peut-on dire sur ce quartier pauvre de Montréal des années 60?

3. Est-ce que ce quartier vous fait penser à un autre quartier de Montréal aujourd’hui et pourquoi?

La langue et le joual

1. Fais une liste des mots amusants ou inusités et dis pourquoi ils t’ont intéressé(e).

2. Fais une liste des mots ou expressions diffici-les à comprendre et explique-les en utilisant un dictionnaire d’expressions québécoises ou d’autres références.

3. Fais une liste de mots qui sont grammaticale-ment ou syntaxiquement incorrects et trouve leur équivalent en langue standard.

Continuons à célébrer le mois de la culture et de la francophonie dans nos classes de français!

Layla Khanji

En terminant, plusieurs autres activités de ce genre sont présentées dans Les passeurs de littérature : guide pratique pour l’enseignement du français, paru aux Pres-ses de l’Université Laval, de l’auteure de cet article, Layla Khanji. Ce guide donne des idées pratiques pour l’exploitation du roman, du théâtre, de la nou-velle littéraire, de la poésie et du slam d’auteurs à travers la francophonie. Il consacre également une section entière à l’enseignement du français langue seconde. Il est accompagné d’un disque compact qui contient des grilles d’évaluation du Cercle lit-téraire et plusieurs autres pistes d’exploitation que l’enseignant de français peut modifier selon les apprentissages visés.

dossier : La francophonie en immersion

24 • Journal de l’immersion / immersion Journal / Volume 33, Numéro 2, Été 2011 Journal de l’immersion / immersion Journal / Volume 33, Numéro 2, Été 2011 • 25

BONUS Vous entendrez parler d’évènements dans la communauté francophone de chez nous et des préoccupations actuelles de cette communauté –- discutez-en avec vos élèves!!

MONDAIN Vous faites votre liste d’épicerie? Faites-la en fran-çais. Écrivez des petits mots pour vous souvenir de faire une tâche à la maison. Appelez votre mère. Faites-le en français!! Rien de plus facile que de mettre un peu de français dans votre vie ordinaire!

TÉLÉPHONIQUE Vous avez un répondeur ou une boite vocale? Composez un message bilingue (d’abord en fran-çais)! Vous serez surpris du nombre de gens dans vos vies qui parlent bien français ou qui tentent de faire revivre leur français d’école secondaire! (Le pharmacien du coin qui a trouvé ma carte oubliée et m’a laissé un gentil message en français cassé – quelle belle attention!) Et les autres sont tout simplement impressionnés de votre effort!

Et lorsque vous avez le choix de langues lors des appels… vous savez : « choisissez le 1 pour l’anglais le 2 pour le français… » Choisissez le français! Non seulement vous pratiquerez votre français, mais vous direz aux entreprises qu’il y a beaucoup de clients qui veulent le service en français! (parfois c’est même plus rapide – moins de gens sur les lignes francophones…)

vous enseignez le français mais ce n’est pas votre première langue?

Alicia Logie

Comment garder ou même améliorer votre français dans la vie quotidienne?

Vous êtes nouvelle enseignante, ou vous enseignez depuis quelques années seu-

lement. Vous voulez améliorer votre français pour vous sentir plus à l’aise en salle de classe MAIS les cours sont chers, ou difficiles d’accès. Une jeune famille et les complexités de la vie vous empêchent de suivre les programmes d’été.

Il y a des trucs pour garder votre français courant, et même l’améliorer et vous faire sentir à l’aise. En voici quelques-uns :

SIMPLE Combien de temps passez-vous dans la voiture chaque jour? Écoutez la radio en français. Non seulement vous habituerez votre oreille à écouter un français soigné et souvent recherché, vous en-tendrez des petites leçons sur le français correct avec « Les capsules linguistiques » (aussi acces-sible sur le site après diffusion) qui corrigent les calques de l’anglais ou suggèrent des emplois variés d’expressions intéressantes. http://www.radio-canada.ca/

OU sur l’ordinateur : Rock Détente (http://www.rockdetente.com/quebec) et CKOI (http://www.ckoi.com/montreal/musique-decompte-franco.php, deux postes en français de musique popu-laire.

Pratiques exemplaires

Journal de l’immersion / immersion Journal / Volume 33, Numéro 2, Été 2011 • 25

Même au guichet automatique, choisissez le français – vous connaissez les boutons de toute façon, mais vous mettez plus de mots français devant vos yeux tous les jours!

CULTUREL Il y a de nombreuses activités culturelles en fran-çais en Colombie-Britannique. Commencez avec le Centre culturel de votre région et allez voir une pièce de théâtre, amenez vos enfants à un festival, etc. Invitez vos collègues d’école qui parlent aussi français! Vous y gagnerez des sorties agréables et souvent des idées pour la salle de classe!

http://www.lecentreculturel.com/html/pageacc.html Centre culturel

http://www.seizieme.ca/ Théâtre la Seizième

Il y a beaucoup de films qui passent en français aussi – consultez les listes!

Vous pouvez même former un groupe d’amis et acheter des billets au prix de groupe! Quelques belles soirées par an qui ne coutent pas cher.

ÉVIDENT Lire est une des façons les plus abordables de garder la pensée française –vous trouverez aussi tout ce que vous voulez sur Internet, et même des copies usagées beaucoup moins chères. Vous pouvez commander facilement en ligne de n’importe où à http://www.archambault.ca/accueil-ACH-fr-ct

ou à http://www.renaud-bray.com/accueil.aspx. Vous pouvez même mettre sur pied un petit club de lec-ture pour lire, discuter avec des amis ou collègues – une parfaite excuse pour prendre un bon verre de vin!

Mais ne vous arrêtez pas aux romans si ce n’est pas votre style : il y a les revues, articles et journaux! Abonnez-vous à votre préféré et vous serez mo-tivé à lire régulièrement. Le tout est accessible sur Internet aussi. FACILE!

AMICAL Vous avez un ami ou une amie qui cherche aussi à pratiquer son français ou un gentil francophone qui parle mieux que vous? Fixez des rencon-tres amicales dans un pub ou un restaurant et faites-les EN FRANÇAIS – le plaisir et la lan-gue en même temps. Encore mieux, allez là où vous pourrez vous faire servir en français! Il y a beaucoup de bons restaurants et bistros où les serveurs parlent aussi français!

MUSICAL iPod, radio, stéréo à la maison? Il est facile d’écouter la musique en français partout – même en travaillant sur l’ordi. Ouvrez CKOI FM (Montréal) et laissez jouer la radio pendant que vous travaillez! Vous ne savez pas ce qui est bon ou populaire en français? Vous ne savez pas ce que vous aimez? Le site de CKOI donne la liste francophone des chansons les plus populaires – écoutez un extrait pour décider si vous aimez la chanson ou suivez le lien vers le site du groupe ou chanteur pour écouter d’autres morceaux – ou même les acheter en ligne!

MACHINAL Vous avez souvent le choix de langue que vous voulez sur des appareils à la maison : téléphone cellulaire, télécopieur ou scanneur, magnétoscope ou micro-ondes. Je vous encourage à oser les faire fonctionner en français : oui, c’est un peu difficile au début, mais de plus en plus naturel après, et quel vocabulaire vous apprendrez!

ULTIME Épargnez de l’argent pour des vacances familia-les en français – Québec, la France, ou une de ces jolies petites iles où vous trouverez un beau mariage de soleil et de français! Quel délice! Et quelle belle récompense pour ce travail ardu qui est d’enseigner et de partager cette langue qui n’est pas la vôtre! Bravo!

Pratiques exemplaires

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Jessica Saada

quoi lire?

Pourquoi vous présenter des livres?

Que vous soyez d’avides lecteurs ou de timides aventuriers de la lecture, il est toujours agréable de se faire proposer de bons livres. Quel grand plaisir que

de découvrir, par l’entremise passionnée d’un autre lecteur, un nouvel album à explorer! Voici quelques titres tirés au hasard parmi mes coups de cœur ré-cents. Je vous les suggère à la fois pour votre propre détente, celle de votre famille et, si cela vous chante, pour partager quelques instants magiques avec vos élèves (peu importe leur taille, leur couleur, leur poids ou… leur âge!).

Lit du haut ou lit du bas?

Par Paula Metcalf

Qui n’a pas connu une petite sœur ou un petit frère qui ne lâchait pas les grands d’une semelle? Peut-être même avez-vous été cet être collant qui tient à tout prix à passer chaque instant avec sa grande sœur ou son grand frère? Ou pire encore, peut-être avez-vous été la grande sœur ou le grand frère? Dans cet album à la portée de tous les lecteurs,

Paula Metcalf met en lumière la patience angélique d’une grande sœur, les efforts surhumains d’une maman et l’entêtement phénoménal d’une petite sœur adhésive.

Maman s’est perdue

Par Pierrette Dubé

Se perdre au magasin, c’est une chose, mais imaginez le souci que peut causer une maman à sa petite fille lorsque c’est elle qui se perd… et que ce n’est pas la première fois! La pauvre fille parcourt tous les rayons à la recherche de sa maman, s’inquiétant de plus en plus au fil du temps. Elle rencontre même un petit garçon dont le papa s’est égaré. Ensemble, ils cherchent aux objets perdus, mais la maman ne s’y trouve pas. Comment fera-t-elle pour retrouver une maman perdue au milieu d’un grand magasin? Pierrette Dubé nous offre ici l’occasion de réfléchir au rôle que nous jouons dans notre famille, et celle de rire sans retenue.

Le crocovoleur de doudous

Par Aude Picault

Rien n’est plus renversant pour un tout petit que de se faire voler son doudou. Mais le crocovoleur, lui, n’a aucun scrupule quand il bouleverse la vie des enfants en les privant de leur doudou adoré. Ce n’est qu’en rencontrant un petit garçon très fâché et très courageux qu’il commence à avoir certains remords. Le garçon lui offre un doudou bien spécial et s’attend à un changement de comportement de la part du crocodile. Aude Picault nous raconte une histoire d’amitié et de partage dans laquelle même le plus féroce des êtres a la possibilité de se racheter.

Langue et société

Journal de l’immersion / immersion Journal / Volume 33, Numéro 2, Été 2011 • 27

Langue et société

Ces choses qui font battre le cœur

Par Catherine Grive

Une main se pose sur votre épaule. Est-ce la sur-prise ou les sentiments cachés que vous éprouvez à l’égard du propriétaire de cette main qui font soudainement battre votre cœur? Dans ce livre où les mots peu nombreux associés à de puissantes photographies évoquent de grands sentiments, Catherine Grive nous fait réfléchir aux petites et grandes choses qui font battre notre cœur. Certai-nes évoquent la joie, d’autres la tristesse, bref, nous passons par toute une gamme d’émotions à l’aide de ce texte très visuel.

La petite grenouille qui avait mal aux oreilles

Par Voutch

Vous trouvez que notre système de santé n’est pas au point? Une pauvre petite grenouille se plaint d’un terrible mal d’oreille et consulte une foule de médecins sans pouvoir trouver une solution à son problème. Spécialiste après spécialiste, tous se renvoient la balle. Ce n’est qu’auprès de son grand-père que la petite grenouille souffrante réussit enfin à trouver une oreille attentive. Dans cet album à la portée des petits et grands, Voutch nous sert une histoire comique qui réussit en toute simplicité à en dire long sur notre société actuelle.

Mais que font-ils?

Collectif

À ne pas manquer! Voici un abécédaire loin de celui que vous connaissez. Bien entendu, vous y trouve-rez des mots placés en ordre alphabétique, de A à Z. Ils y sont au rythme d’un mot par page, tous des verbes à l’infinitif. Mais dans les M, par exemple, le mot « mourir » est illustré par la photographie d’une forêt décimée. Des images marquantes représentant des scènes de divers endroits dans le monde nous obligent à revoir nos définitions. Il s’agit d’un livre que les petits aimeront feuilleter, et avec lequel vous pourrez aborder une variété de verbes pour enrichir leur vocabulaire. Mais c’est aussi un ouvrage que les grands reliront encore et encore pour y puiser réflexion et inspiration.

Dix oiseaux

Par Cybèle Young

Dix oiseaux se retrouvent sur le bord d’un cours d’eau et doivent rejoindre l’autre rive. Comme dans toute société, certains oiseaux ont de meilleures réputations que d’autres quant à leur intelligence et à leur compétence, et cela se reflète dans le petit surnom attribué à chacun. Mais oiseau après oiseau fait de son mieux pour traverser efficacement le cours d’eau. Échasses puissantes, radeaux à hélices, montgolfières à propulsion, tout y passe, mais que fera le dernier oiseau, celui qui éprouve quelques difficultés généralisées, l’élève à risque? Par cet al-bum de Cybèle Young qui raconte une histoire en images plutôt qu’en mots, il est possible de revoir les chiffres de un à dix (en compte à rebours), ainsi que notre attitude face au classement que nous fai-sons parfois, même inconsciemment, de certaines personnes que nous côtoyons, élèves ou autres.

Haïti mon pays

Collectif

Comment décririez-vous votre pays, votre chez-soi, si vous en aviez l’occasion? Des enfants haïtiens le font dans cet ouvrage hors du commun, qui tend parfois vers une grande simplicité, parfois vers une immense profondeur, mais toujours avec une sincérité remarquable. Dans des mots bien à eux, certains enfants décrivent des lieux physiques, d’autres des sentiments chargés. Chaque poésie est accompagnée d’une illustration de Rogé qui, sans avoir été créée dans ce but, met en relief l’inno-cence des enfants dans un pays où le quotidien leur appartient même s’il n’est pas facile. Voici un recueil à lire une page à la fois, pour en apprécier les moindres détails.

avant de terminer

N’oubliez pas que la lecture à voix haute est non seulement agréable à faire, elle est aussi exquise lorsque nous la recevons et fait partie du dévelop-pement de la compétence orale. N’hésitez donc pas à lire, et à vous faire lire! Enfin, sachez que l’explo-ration d’un bon livre peut se faire individuellement

28 • Journal de l’immersion / immersion Journal / Volume 33, Numéro 2, Été 2011 Journal de l’immersion / immersion Journal / Volume 33, Numéro 2, Été 2011 • 29

Langue et société

ou collectivement, mais sans faute à plusieurs reprises. Un bon livre à lecture unique, cela n’existe pas! Et si vous tombez en panne de coups de cœur, ou si vous partez en mission sans avoir trouvé le bon livre pour démarrer, n’hésitez pas à me contacter. J’aurai grand plaisir à chercher avec vous. Sur ce, bonne lecture!

Bibliographie des coups de cœur présentés

AUTEUR ILLUSTRATEUR TITRE MAISON D’ÉDITION ISBNCollectif Agence Magnum Mais... que font-ils? Tourbillon 978-2-848-01185-1Collectif Rogé Haïti mon pays Bagnole 978-2-923-34250-4Dubé, Pierrette Hamel, Caroline Maman s’est perdue Les 400 coups 978-2-895-40144-5Grive, Catherine Bellaïche, Carole Ces choses qui font battre le cœur Albin Michel 978-2-226-18966-0Metcalf, Paula Metcalf, Paula Lit du haut ou lit du bas? Kaléidoscope 978-2-877-67534-5Picault, Aude Picault, Aude Le crocovoleur de doudous Kaléidoscope 978-2-877-67481-2Voutch Voutch La petite grenouille qui avait mal

aux oreillesCirconflexe 978-2-878-33402-9

Young, Cybèle Young, Cybèle Dix oiseaux Scholastic 978-1-4431-0687-0

Journal de l’immersion / immersion Journal / Volume 33, Numéro 2, Été 2011 • 29

nous acceptons maintenant vos demandes de candidatures pour les échanges d’été et d’automne chez la seveC!

Depuis 75 ans, la Société éducative de visites et d’échanges au Canada (SE-VEC) travaille auprès d’écoles et de groupes communautaires pour offrir

des échanges, des voyages éducatifs et des forums à l’intention des jeunes du Canada. Plus de 350 000 jeunes ont déjà participé aux différents programmes de la SEVEC.

ÉCHanGes Jeunesse Canada

Donnez à vos élèves la chance de découvrir le Canada en participant à un échange jeunesse de la SEVEC!

PourQuoi P arTiCiPer À un ÉCHanGe?

Le Canada est une mosaïque culturelle qui offre une riche diversité régionale. En découvrant une nouvelle collectivité, les jeunes approfondissent leur connaissance d’une langue seconde, se sensibilisent à une nouvelle culture, lèvent des barrières sociales et acquièrent une meilleure confiance en soi. Échan-ges Jeunesse Canada est un programme d’échanges éducatifs enrichissant, qui favorise l’apprentissage et donne aux participants l’occasion de vivre des expériences qui durent toute une vie.

Joignez-vous aux 5 000 jeunes qui participent cha-que année à un échange en milieu familial organisé par la SEVEC.

PourQuoi P arTiCiPer À un ÉCHanGe de la seVeC?

Le voyage est gratuit! Les coûts de déplacement sont défrayés par le ministère du Patrimoine ca-nadien.

Les échanges sont conçus pour s’adapter à votre calendrier.

Nous nous occupons de tous les arrangements concernant le transport.

Votre groupe sera jumelé à un autre groupe qui pos-sède les mêmes caractéristiques (taille du groupe, âge des participants, objectifs, etc.).

En cas d’urgence, vous aurez accès à une ligne de téléphone sans frais et à du soutien tous les jours 24 heures sur 24.

On vous remettra un guide de l’organisateur (ver-sion papier et en ligne) qui explique en détail toutes les étapes à suivre.

Un représentant de la SEVEC vous aidera à pla-nifier et à réaliser votre échange et vous apportera tout le soutien logistique nécessaire.

Votre groupe recevra des souvenirs, comme des étiquettes à bagages et des affiches.

Nous offrons une assurance collective contre les accidents couvrant tous les participants.

Pour en savoir plus, consultez www.sevec.ca!

Communiquez avec nous au 1-800-38-SEVEC ou à [email protected].

De nos partenaires

30 • Journal de l’immersion / immersion Journal / Volume 33, Numéro 2, Été 2011 Journal de l’immersion / immersion Journal / Volume 33, Numéro 2, Été 2011 • 31

de nos partenaires

Mon expérience au fnJA 2011Ce texte est publié tel quel

Le Forum national des jeunes ambassadeurs du Français pour l’avenir était une expérience qui m’a vraiment inspiré. Mon séjour au Québec m’a donné la chance de rencontrer d’autres jeunes qui avaient tellement d’enthousiasme et de valeur pour la connaissance d’une autre langue.

Avec ces autres jeunes motivés j’ai vu le vieux Qué-bec, traversé les plaines d’Abraham en raquettes sous la douce noirceur d’une nuit de Février, appris la danse folklorique tout en goutant une superbe tourtière et des parfaites crêpes. Mais, ce n’est pas non seulement le plaisir de ces expériences qui ont rendu mon séjour au Québec tellement spécial,

c’était de me rendre compte que les obstacles que nous rencontrant en tant que jeunes désirant d’ap-prendre une autre langue est semblable partout au Canada : le manque de d’opportunités de nous vrai-ment immerger dans la culture francophone et de pratiquer le français dans la vie de tous les jours.

Malgré ces obstacles, la Forum des jeunes ambassa-deurs de 2011 m’a convaincu que c’est possible de créer nous-mêmes des chances pour pratiquer et de promouvoir le bilinguisme.

Derek EngCalgary, Alb.Ambassadeur du Français pour l’avenir de 2011

Journal de l’immersion / immersion Journal / Volume 33, Numéro 2, Été 2011 • 31

Comme beaucoup d’enseignants de fran-çais, Megan Coleman et Hosni Zaouali, initiateurs du projet Voilà Learning, ont dû donner des cours de soutien scolaire

à plusieurs élèves de leurs écoles. Ce tutorat était parfois gratuit, parfois payant, selon la situation financière de la famille. À la suite des directives des différents conseils scolaires interdisant le tutorat au sein des écoles, ils ont témoigné d’un manque cruel en matière d’aide à domicile en français. Ils ont donc créé Voilà Learning, une organisation réunissant plusieurs enseignants qui donnent des cours à domicile en français.

« L’idée pour nous était de créer un système de soutien scolaire en français accessible à tous, surtout aux plus démunis », nous dit Hosni Zaouali, ancien enseignant à l’école Williamson Road à Toronto. Le projet était ambitieux, mais comment arriver à fournir ce soutien scolaire gratuitement aux élèves dont les parents ne peuvent pas s’offrir un service de tutorat payant?

Megan Coleman précise : « Nous avons décidé de sensibiliser les familles sans difficultés financières afin qu’elles acceptent de payer quelques dollars supplémentaires (pour chaque heure de tutorat achetée) pour financer nos programmes gratuits destinés aux élèves les moins favorisés. La solution était là : faire comprendre aux familles qui peuvent payer pour du tutorat qu’en aidant leur enfant, elles pouvaient également aider d’autres enfants moins chanceux. » Ce système d’économie solidaire a trouvé un écho considérable auprès de plusieurs conseils scolaires. Aujourd’hui, Voilà Learning compte 73 employés à Toronto et Vancouver, et aide plusieurs centaines d’élèves en immersion française.

Selon Hosni Zaouali, « Tout cela n’aurait jamais été possible sans l’aide des enseignants d’immersion française qui nous ont aidés à repérer les élèves en échec scolaire. » En effet, les enseignants qui

constatent un besoin en français dans leur école ou leur communauté peuvent proposer leurs idées sur VoilàLearning.com/Forum. Voilà Learning va ensuite faire en sorte de trouver les solutions humaines et financières pour aider ces élèves. C’est ainsi que plusieurs programmes comme le French Homework Club ont été créés. Sur recommandation de plusieurs enseignants d’immersion et en partenariat avec les bibliothèques municipales de Toronto, Voilà Learning offre différents clubs de devoirs en français dans les quartiers prioritaires. Les tuteurs rencontrent alors les élèves en difficulté dans les bibliothèques municipales et les aident dans leurs devoirs en français. Le tout est financé en grande partie grâce au tutorat payant acheté par les familles sans difficultés financières.

Ce modèle d’action social a pu trouver une réponse à trois défis :

• Fournir un soutien scolaire à domicile de qualité aux familles qui peuvent payer;

• Cerner les besoins dans les écoles;• Utiliser l’argent du tutorat payant pour créer

plusieurs programmes gratuits et aider la com-munauté.

Et tout cela en français, bien sûr...

Voilà Learning1501 Danforth Ave.Toronto, ON M4J 5C3647 456-8638

voilàLearning.com intègre l’action sociale au cœur de l’éducation en français

D’un océan à l’autre

32 • Journal de l’immersion / immersion Journal / Volume 33, Numéro 2, Été 2011 Journal de l’immersion / immersion Journal / Volume 33, Numéro 2, Été 2011 • 33

d’un océan à l’autre

Quels sont les défis actuels des enseignants d’immersion française à travers le Canada?

Je siège au conseil d’administration de l’Associa-tion canadienne des professeurs d’immersion. Je vais présenter une perspective nationale des défis de l’enseignement en immersion. Lors de notre rencontre biannuelle en février, les membres du CA, qui représentent chaque coin du pays et qui œuvrent actuellement en immersion française soit comme conseillère pédagogique ou bien comme enseignants, ont partagé leurs perspectives régio-nales à ce sujet. Lors de mes rencontres au cours des trois derniers mois dans des villes et des villages comme Lethbridge, Medicine Hat, Calgary, Van-couver, Spruce Grove, Peace River et Red Deer, les enseignants n’ont pas hésité à me faire part également de leurs perceptions. Ceci m’a permis de classer tous les défis mentionnés dans deux grandes catégories que je vais brièvement résumer : les défis de leadership et les défis pédagogiques.

En tant qu’ancienne enseignante d’immersion française, ce qui m’a le plus étonné au sujet de cette évidence anecdotisée est la similarité des défis, peu importe la région ou la taille de la communauté. Je voudrais néanmoins préciser que je ne suis pas toujours entièrement d’accord avec chaque défi mentionné. De plus, il m’a fallu me taire lors des interviews informelles et ne pas entrer dans mon rôle de conseillère pédagogique. J’ai compris qu’il est primordial de faire valoir la perception de chaque enseignant et de lui donner une voix, peu importe ses années d’expérience ou sa réalité actuelle. Parler des défis est une étape nécessaire et importante. Après tout, le but est de peaufiner encore plus le programme d’immersion française qui est, sans contredit, le programme de langue seconde le plus réussi au Canada.

Les défis de l’enseignement en immersion

1. Défis de leadership reliés à l’appui institutionnel de l’immersion

A. Ressources

Presque toujours, le premier mot qui sortait de la bouche de chaque enseignant à qui j’ai posé la question « Quels sont les défis de l’enseignement en immersion française? » était relié à la pénurie de ressources. Comme le résume bien notre président de l’ACPI, Philippe Le Dorze, c’est une perception chronique chez nos enseignants d’immersion.

Que disent-ils?

• Selon la majorité des enseignants, les ressources ne sont ni accessibles ni adaptées au contexte immersif, et sont parfois de simples traductions. Il y a un fort besoin de ressources pour et par les enseignants d’immersion.

• Les enseignants relèvent fréquemment trois dé-fis : 1. Le sujet n’est pas intéressant pour l’élève parce qu’il n’est pas dans son centre d’intérêt; 2. Il ne comprend pas le niveau de français; 3. Il est difficile de trouver assez de ressources pour atteindre les objectifs du programme d’études.

• Il faut plus de ressources nivelées selon le Cadre de référence pour les langues.

• Les ressources autorisées pour l’IF sont fréquem-ment les mêmes que celles qui sont autorisées pour les programmes francophones.

• Habituellement, une nouvelle ressource autorisée est d’abord produite en anglais. Il faut attendre un, deux et parfois trois ans la traduction fran-çaise.

• En Alberta, plusieurs enseignants désirent voir une ressource standardisée pour le cours de français tout comme dans les cours de sciences et de maths. Il faut fouiller partout afin de suivre les objectifs pour le cours de français. Donc, comme un enseignant de 30 ans d’expérience me l’expliquait : « Je crée le programme de FLA. »

Journal de l’immersion / immersion Journal / Volume 33, Numéro 2, Été 2011 • 33

• En ce qui concerne la technologie, il est difficile de comparer à tout ce qui existe en anglais, par exemple, l’exploitation du tableau interactif.

• Les jeunes sont tellement branchés aux médias que c’est un défi incessant pour les enseignants de rester eux aussi branchés pour ce qui est des trucs technologiques dans le but d’amener les élèves vers les diffusions en français sur le web.

• Souvent, les bons sites web ne sont pas en fran-çais ou pas adaptés au contexte de l’immersion française.

D’après ces évidences, j’ai pu résumer trois défis dans cette catégorie :

1. Créer et rendre accessibles des ressources appropriées, adaptées aux compétences des apprenants.

2. Offrir aux éducateurs de nombreuses occasions de découvrir les ressources sur Internet et en copie papier. Est-ce que les enseignants sont au courant de la richesse des ressources accessibles grâce à l’Internet et à un monde de plus en plus petit?

3. Créer des lieux de partage où le tri des ressour-ces est déjà fait selon l’âge, les compétences et le programme. Essentiellement, on a besoin de répertorier les ressources.

Qu’est-ce qui existe actuellement?

L’ironie ici est que depuis cinq ans, dans le cadre d’un projet fédéral, je dirige un centre de ressources dont un des projets est justement l’acquisition de plus de 10 000 ressources en français. Toutes ces ressources sont hébergées dans une bibliothèque municipale et sont facilement accessibles à tout éducateur dans le nord-ouest de l’Alberta. Certains enseignants m’assurent que la situation de la pénu-rie de ressources n’existe plus et je suis du même avis. Il y a des ressources, en plus grand nombre et de meilleure qualité qu’il y a 20 ans. Je souligne brièvement deux exemples. Au Manitoba, la Direc-tion des ressources éducatives françaises fournit et développe du matériel didactique et a en circulation une collection de plus de 65 000 ressources fran-

çaises dans la province. LearnAlberta.ca maintient une collection en français de ressources interac-tives sur Internet. Plus ces sites et ces systèmes d’emprunt seront conviviaux, plus les enseignants de l’IF seront prêts à s’en servir et à enrichir leur enseignement à portée d’un clic. Il reste du chemin à faire, mais je pense que nous nous dirigeons dans la bonne direction.

B. ProgrammationQue disent-ils?

• Il n’existe pas de continuité ou d’uniformité dans la programmation ni à travers le pays ou même à l’intérieur d’un conseil scolaire. Pourquoi un programme d’immersion ne ressemble-t-il pas à un autre? À titre d’exemple : 4 cours d’IF dans une école secondaire et 3 cours d’IF dans une autre école, ou, pour ce qui est de l’implantation des programmes d’IF : une école à deux voies ou une école à voie unique.

• Le programme perd les élèves lors des périodes de transition et c’est décourageant pour les élè-ves ainsi que pour les enseignants.

• Le choix de cours aux niveaux 10, 11 et 12 est limité. Ce sont souvent des cours de base. Donc, la perception que la langue n’est qu’une langue académique et non une langue vivante persiste.

• D’après certains enseignants, une maternelle à temps plein serait idéale. De plus, ils préfèrent avoir accès à une recherche au sujet de la mater-nelle. Quelle est la meilleure formule : maternelle de deux jours par semaine ou demi-journées?

• Les enseignants se posent des questions sur l’engagement de leurs conseils scolaires. Les conseils scolaires ont des programmes d’IF, mais la motivation d’avoir un bon programme n’y est pas. Ils le maintiennent parce que c’est politiquement correct.

• Habituellement, la direction ne parle pas français. Donc, le soutien est mitigé. À titre d’exemple, elle ne comprend pas comment gérer un programme d’immersion, même sur le plan budgétaire. Il est essentiel de mettre suffi-samment d’argent de côté afin de bien gérer le programme.

d’un océan à l’autre

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• Dans certains cas, les enseignants sont évalués par quelqu’un qui ne parle pas français.

• Il existe toujours une perception parmi les ensei-gnants anglophones voulant que les enseignants d’IF aient seulement des élèves doués et ils détestent que les élèves faibles de l’immersion aillent dans la voie anglaise.

• Le perfectionnement professionnel dans les écoles à deux voies est presque toujours en anglais.

• Il faut plus de soutien de la part des conseillers dans les écoles secondaires. Sans que l’IF soit bien comprise, les mauvais messages passent.

• Un exemple du manque de soutien de la di-rection est illustré dans une des écoles où une politique veut que les élèves et les enseignants parlent en anglais dans le corridor.

Quels sont les défis?

En ce qui concerne la programmation, les défis mentionnés nous dirigent vers la nécessité primor-diale d’avoir une administration bilingue dans nos écoles d’immersion. Toutes les décisions entourant le perfectionnement professionnel, la gestion des fonds, les horaires, la sélection de cours, l’ambiance de l’école, l’embauche des enseignants et des spé-cialistes, la voix au bureau central et l’appui ressenti chez les enseignants changent positivement et signi-ficativement quand un administrateur est bilingue. Selon moi, un directeur qui a déjà enseigné dans un programme d’IF ou a ses propres enfants dans le programme comprend mieux tous les enjeux.

Qu’est-ce qui existe actuellement?

À titre d’exemple, il y a des guides d’administration des programmes d’immersion française au Mani-toba et en Alberta qui résument très bien la dernière recherche et informent au sujet de la bonne gestion d’un programme d’immersion française.

L’adoption du Cadre et du DELF dans plusieurs conseils et provinces nous permettra de parler un langage commun.

C. Élèves à risque Que disent-ils?

• Le conseil scolaire n’est pas prêt à investir dans le soutien aux élèves à risque en IF.

• De plus en plus, en immersion, les enseignants ont besoin de soutien. Ce n’est plus seulement l’élite qui est dans le programme et ils ne peuvent pas répondre aux besoins.

• Il est grandement temps que le programme de l’IF ait accès à des ressources humaines spé-cialisées (orthopédagogues ou psychologues) en français à tous les niveaux, non seulement au primaire. C’est une injustice qu’il n’y ait pas d’orthopédagogue dans chaque école de l’IF.

• Puisqu’il y a rarement de l’aide pour les élèves en difficulté, on les perd dans le système.

• Il est essentiel d’outiller les enseignants pour qu’ils puissent travailler avec tous les étudiants.

• Malheureusement, il existe très peu de ressources pour les élèves en difficulté d’apprentissage en IF.

Quels sont les défis?

Il faut recruter des orthopédagogues bilingues dans nos écoles d’immersion. L’ampleur de ce défi s’exprime par la voix d’une enseignante chevronnée de 6e année à Terre-Neuve-et-Labrador : « Mon plus grand défi cette année est comment travailler avec les élèves atteints de difficultés d’apprentissage (la dyslexie, la dysgraphie, l’hyperactivité avec déficit de l’attention, etc.). Je ne suis pas orthopédagogue. Donc, je fais de mon mieux pour enseigner mes matières et soutenir ces élèves autant que je peux, mais le système ici, où il y a des enseignants et des orthopédagogues en salle de classe ensemble, ça « fonctionne » pour les classes en anglais. Dans ma classe d’immersion, je n’ai personne qui peut venir soutenir ces élèves en français (il est très difficile d’avoir quelqu’un dans la classe qui ne parle que l’anglais et de garder un environnement unilingue français en même temps)... et je ne peux pas écrire pour plus d’un élève à la fois (et j’en ai plusieurs

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Journal de l’immersion / immersion Journal / Volume 33, Numéro 2, Été 2011 • 35

cette année qui pour des raisons réelles ne peuvent pas écrire eux-mêmes.) C’est sûr que le système va s’adapter au fur et à mesure qu’on apprend com-ment l’inclusion fonctionne dans le programme immersif, mais pour le moment, ce n’est pas idéal. Je ne sais pas si j’ai bien réussi à expliquer ma situation, mais c’est un défi...!!! »

Qu’est-ce qui existe actuellement?

Il y a des orthopédagogues dans les grands centres. Certaines écoles, plus souvent les centres d’immer-sion, sélectionnent et soutiennent les enseignants qui souhaitent se spécialiser en orthopédagogie afin de gérer le programme dans leur école.

D. Pénurie d’enseignants bilinguesQue disent-ils?

• C’est difficile de garder les enseignants en im-mersion. Il y a trop de roulement, ce qui amène à une instabilité par rapport au programme anglais.

• Quelquefois, les écoles embauchent des ensei-gnants qui n’ont pas les compétences langagières suffisantes ou, s’ils les ont, ils n’ont pas néces-sairement la pédagogie de l’enseignement d’une deuxième langue.

• Une école précisait qu’ils ont des enseignants de partout au monde : africains, européens, anglophones, acadiens, québécois, franco-alber-tains. Parfois, c’est un jargon qui est enseigné ou bien des anglicismes que l’enseignant suivant est obligé de déconstruire, sinon, les mauvaises habitudes s’installent.

• À la table ronde du congrès de l’ACPI à Winni-peg en 2009, une professeure universitaire faisait part de son inquiétude au sujet du cercle vicieux de la baisse du niveau de français récemment perçue dans nos programmes d’IF à cause de jeunes enseignants, soit les anglophones, les francophones assimilés ou ceux qui sont issus de l’IF qui parlent un français imprécis et l’en-seignent aux jeunes par la suite.

Quels sont les défis?

Il faut constituer un important groupe d’ensei-gnants bilingues. Plusieurs organismes, dont les établissements postsecondaires, offrent des cours de perfectionnement de langues et d’expériences immersives. De plus, il faudrait faciliter les échanges et les expériences authentiques. Il faut persister à diffuser ces programmes et à les rendre accessibles aux enseignants tout au long de leur carrière.

E. Universitaires et transition postsecondaire

Que disent-ils?

• Il y a un retard des universitaires à reconnaitre qu’il y a des jeunes bilingues parmi eux.

• Puisqu’il n’y a pas d’obligation d’avoir des cours de langue pour l’entrée à l’université, le but de l’enseignement en IF au niveau secondaire demeure un énorme défi. En effet, la situation postsecondaire complique la promotion et la raison d’être au niveau secondaire.

• La Politique curriculaire pour le programme d’immersion française (1996 – révisée en 1999) au Manitoba a établi que l’IF est reconnue comme programme officiel qui semble être un très bon modèle dont les autres ministères pourraient s’inspirer.

• Le défi dépasse nos établissements scolaires, comme l’illustrent les frustrations d’un groupe d’enseignants quand ils rencontrent plus tard en dehors du contexte scolaire un ancien élève qui ne comprend plus ou ne parle plus le français.

Quels sont les défis?

Je me permets de suggérer que la reconnaissance officielle et internationale de nos jeunes bilingues suscite un grand intérêt pour nos programmes d’IF au Canada. Depuis cinq ans, nous constatons l’essor au niveau des ministères et des conseils scolaires dans l’ouverture des centres d’examen DELF (Diplôme d’études en langue française) qui permettent aux élè-ves de l’IF d’être reconnus à l’échelle internationale pour leurs compétences langagières en français. Les retombées de cet intérêt sont immenses pour ce qui

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est de la structure de tout programme de FLS au Canada.

Face à cet intérêt croissant, un sous-comité DELF scolaire de l’ACPI a été formé l’an dernier. Il a ré-digé et fait circuler un document, Les questions souvent posées concernant le DELF au Canada, et il œuvre à une exploration de ce sujet.

2. Défis pédagogiques reliés à l’enseignement en immersion

A. Motivation des apprenants, compétence orale et culture française

Que disent-ils?

• Il faut continuellement trouver des trucs afin d’amener les élèves à une appréciation de la langue et de la culture françaises.

• Aux yeux de plusieurs, le français n’est pas cool.

• Aux niveaux 7, 8 et 9, c’est un défi de garder leur intérêt, de les motiver à parler la langue et de prendre du temps libre pour lire en français.

• C’est aussi un grand défi de trouver comment développer un vocabulaire riche que les élèves utilisent.

• Parfois, c’est difficile pour l’enseignant de rester motivé.

• Selon certains, la motivation manque parce qu’il n’y a pas de renforcement de la langue en dehors de l’école.

• Malgré le fait qu’on leur enseigne davantage d’expressions idiomatiques et de la langue cou-rante afin de les attirer, nos jeunes ados sont souvent découragés de parler français.

• Dans un contexte d’enseignement de contenu, il n’y a jamais assez de temps pour faire parler les élèves. C’est le prof qui parle 90 % du temps.

• Combattre la fossilisation d’erreurs est un défi constant.

• Les élèves ont peur de prendre des risques à l’oral.

• Occasionnellement, on constate le simple refus de parler en français.

• C’est un défi perpétuel de faire en sorte que les cours d’IF aient accès ou soient liés à la vie réelle et à ce qui est authentique pour que les élèves en saisissent l’utilité.

• Non seulement il faut voyager loin afin d’avoir une expérience authentique et culturelle en de-hors de l’école, mais le cout est inaccessible à plusieurs familles.

• C’est difficile d’incorporer la culture française, car c’est aussi très couteux de faire venir les artistes.

Quels sont les défis?

1. Comment susciter la motivation des apprenants à vouloir parler français et à parler un bon fran-çais?

2. Comment soutenir davantage et de manière pratique les écoles de l’IF pour qu’elles puissent facilement se connecter avec la vie culturelle française?

Qu’est-ce qui existe actuellement?

1. L’ACPI a fait beaucoup de travail dans ce do-maine avec son Référentiel de compétences orales et aussi la nouvelle publication 70 activités motivantes de communication orale.

2. Récemment publié par le Ministère au Manitoba, La communication orale au quotidien, qui se base sur la recherche de Roy Lyster, détaille les approches communicatives pour les salles de classe d’IF dans le but de combattre les erreurs fossilisées.

3. De nombreux organismes culturels et commu-nautaires sont prêts à aider à faire de la langue française une langue vivante en dehors de son contexte académique.

B. Le point de vue des enseignants Que disent-ils?

• Le montant de résultats d’apprentissage à enseigner dépasse la mesure. Il y a simplement trop à enseigner. Le programme d’étude est extrêmement chargé et, parce qu’il est enseigné dans la deuxième langue de l’élève, les ensei-

d’un océan à l’autre

Journal de l’immersion / immersion Journal / Volume 33, Numéro 2, Été 2011 • 37

gnants doivent y consacrer plus de temps que leurs collègues anglophones.

• Ce serait idéal d’avoir plus de collaboration entre les districts afin de combattre l’isole-ment ressenti chez les enseignants en IF qui pourraient, par exemple, être la seule personne qui enseigne les sciences en français dans une école.

• Envoyer les devoirs à la maison, c’est compli-qué parce que les parents ne comprennent pas la langue.

• Un groupe d’enseignantes primaires osaient avouer que la politique « L’IF : c’est pour tous » les dérangeait, surtout quand elles croient savoir que certains élèves seraient plus forts dans la voie anglaise. Elles peuvent les distinguer tout de suite en maternelle, mais n’ont pas le droit de faire cette recom-mandation. Une telle révélation affecterait négativement le nombre d’élèves inscrits au programme, par conséquent, le budget.

• La compréhension écrite parait être un défi typique. Les élèves n’ont pas le vocabulaire suffisant pour comprendre le texte de certains manuels autorisés. À titre d’exemple, il est impossible pour les jeunes de 3e année de lire tout seuls le manuel de sciences humaines et de le comprendre.

• L’enseignement en général restera toujours un défi, car l’immersion française est un contexte artificiel.

Quels sont les défis?

1. Il faut comprendre son rôle en tant qu’ensei-gnant en IF.

2. Il faut favoriser la collaboration et le partage entre enseignants (ACPI).

3. Il faut éduquer les enseignants face à certaines croyances : tous ne croient pas que l’immersion est pour tous.

Qu’est-ce qui existe actuellement?

L’ACPI joue un rôle essentiel de partage et de colla-boration en affectant plusieurs composants de son organisme au soutien des enseignants : le blogue,

le forum pour nouveaux enseignants, les congrès annuels, les journées APCI-ici!, etc. Les organismes provinciaux correspondants renforcent cet appui ainsi que les ministères provinciaux.

Les défis sont certes nombreux mais je m’en vou-drais de vous laisser sur une note un peu amère, car malgré tous les défis que je viens d’énumérer, l’immersion est aussi et surtout une histoire à suc-cès, comme l’illustre ce qui suit :

• La croissance des programmes d’immersion malgré une décroissance démographique

• La popularité des programmes d’immersion• L’immersion, un modèle pour la littératie• Les recherches intéressantes au sujet des allo-

phones et des enfants à risque• L’expérience des enseignants qui passent d’une

culture à l’autre. L’immersion ouvrant les portes pour toutes les cultures. Ouverture envers les langues = ouverture sur le monde

• L’accès à la formation continue pour les ensei-gnants avec les congrès, les journées ACPI-ici! ou CASLT chez vous, les symposiums, les col-loques, etc.

• L’explosion des ressources comme Le guide des stratégies à l’oral de l’ACPI, la série Littératie en action, etc.

• Le dynamisme des enseignants, des organisa-tions comme l’ACPI, le CPF, la CASLT, Le français pour l’avenir

• Les succès de l’IF. On n’a qu’à penser aux nom-breux athlètes canadiens qui ont pu pour la première fois dans l’histoire canadienne olym-pique avoir une entrevue à Radio-Canada – les Jennifer Heil, Patrick Chan… Pensons à tous nos politiciens issus de l’immersion : James Moore, Justin Trudeau, Shelley Glover…

Pour chaque défi, il y a une solution. Quelles que soient les difficultés, la plupart des enseignants d’IF dont j’ai fait la connaissance croient au programme, sont fiers, passionnés et débrouillards. Ils inspirent, persistent et adaptent malgré des situations parfois contraignantes. Parce qu’au bout du compte, ils savent qu’ils réussissent à contribuer de façon considérable à former une génération de jeunes bilingues dont nous sommes tous fiers.

d’un océan à l’autre

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d’un océan à l’autre

Présentation de candidatures au Conseil d’administration 2011 Le Conseil d’administration (CA) de l’ACPI est composé de 10 membres nommés et élus lors de l’Assem-blée générale annuelle*. Pour devenir membre du CA vous devez œuvrer dans le domaine immersif. Le CA de l’ACPI fixe les grands principes directeurs de l’Association. Il est de plus responsable de l’organisation stratégique de celle-ci. Chaque conseiller est responsable des relations publiques dans sa région et doit assurer un suivi auprès des membres en faisant la promotion des activités de l’Association.

Région Nom MandatRégion 1 (Atlantique) Chantale Cloutier 1 an à servir dans son mandat

Erin Dawe Poste ouvert pour un mandat de 2 ansRégion 2 (QC) Agnès Laliberté 1 an à servir dans son mandat

Jessica Saada Poste ouvert pour un mandat de 2 ansRégion 3 (ON) Marline Al Koura 1 an à servir dans son mandat

Édith Bovey Poste ouvert pour un mandat de 2 ansRégion 4 (MB, SK et TNO) Philippe LeDorze 1 an à servir dans son mandat

Hélène Préfontaine Poste ouvert pour un mandat de 2 ansRégion 5 (AB, CB et YK) Alicia Logie 1 an à servir dans son mandat

Lesley Doell Poste ouvert pour un mandat de 2 ans Veuillez joindre un bref curriculum vitae pour chaque candidat.e proposé.e. Veuillez transmettre votre proposition au Comité des mises en candidature à l’adresse suivante, avant le 31 octobre 2011 :

association canadienne des professeurs d’immersion :

176 rue Gloucester, pièce 310 Ottawa, Ontario, K2P 0A6 (tél.) 613.230.9111, (téléc.) 613.230.5940

nous soussignés, proposons :

_________________________________________________________________________Nom Adresse Ville

____________________________________________________________________________ Province Code postal Téléphone

comme candidat.e au poste d’administrateur de l’association canadienne des professeurs d’immersion.

Proposé par :

____________________________________________________________________________ Signature Région Date

Appuyé par :

____________________________________________________________________________ Signature Région Date

* Si vous êtes élu(e) lors de l’Assemblée générale annuelle, prévoyez être disponible pour une rencontre le samedi, 5 novembre en après-midi ainsi que le dimanche, 6 novembre en matinée.

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Rubrique administrative et coin DELF

L’éducation de nos jeunes change conti-nuellement et les professeurs sont encouragés à se jeter sur chaque nou-veauté. Parfois, ils passent à côté de

ce qui est important dans l’enseignement d’une deuxième langue… engager les élèves dans leur apprentissage, les faire interagir avec des textes et les guider afin qu’ils puissent s’exprimer confor-tablement à l’écrit et à l’oral. Dans cet article, je montrerai l’importance que le programme DELF accorde aux liens que les élèves établissent au cours de leur apprentissage du français langue seconde à travers la compréhension à l’oral, la compréhension à l’écrit, la production à l’écrit et la production à l’oral. Que signifie DELF? Le DELF est le diplôme d’études en langue française. C’est une reconnaissance internationale d’habileté langagière. L’examen DELF permet aux élèves d’acquérir la confiance de pouvoir s’exprimer à l’oral et à l’écrit dans leur deuxième langue. Nous, à l’école St-Gérard, à Grande Prairie, Alberta, avons décidé de promouvoir ce programme en l’offrant à nos élèves de 5e année (A1) et de 8e année (A2). Le programme DELF suit parfaitement les objec-tifs du curriculum de FLA de l’Alberta. De plus, les ressources accessibles à travers ce programme offrent une variété d’activités qui touchent à tous

Pourquoi administrer l’examen deLf aux élèves d’élémentaire et d’intermédiaire?

Tina McDonald

les éléments de l’enseignement de langue seconde. Avec toutes les nouvelles méthodes d’enseignement introduites, modifiées, réinventées, pourquoi choisir le DELF pour vos élèves d’élémentaire dans un milieu d’immersion?

Voici ce qu’en dit le site web officiel du Centre international d’études pédagogiques : « DELF (Diplôme d’études en langue française) et DALF (Diplôme approfondi de langue française) sont des certifications qui sont internationalement reconnues et fréquemment utilisées par les ministères étrangers en charge de l’éducation. » Ces tests vérifient la com-pétence des candidats hors de la France en langue française. Le DELF et le DALF sont composés de six différents diplômes qui correspondent au niveau du Common European Framework of References for Languages. Les évaluations A1 et A2 concernent les nouveaux apprenants, B1 et B2 les apprenants intermédiaires et C1 et C2 les apprenants plus avan-cés. Tous les élèves qui participent à ces évaluations reçoivent un enseignement et une évaluation basés sur les quatre éléments de l’apprentissage d’une deuxième langue : la compréhension à l’oral, la compréhension à l’écrit, la production à l’oral et la production à l’écrit. Avec une approche multisen-sorielle, ce programme appuie les élèves dans leur apprentissage d’une deuxième langue. Les ressources sont accessibles en texte reproductible, en centre d’écoute, en DVD (pour les présentations à l’oral) et en activités de lecture.

Comment le programme DELF atteint-il les ob-jectifs du curriculum? Les objectifs du curriculum de français de l’Alberta sont les suivants : pour la compréhension orale, « l’élève est un récepteur actif qui a la responsabilité de reconstruire le sens d’un discours »; pour la compréhension écrite, « l’élève est un récepteur actif qui a la responsabilité de reconstruire le sens d’un texte […] guidée par son intention de communication »; pour la production

Journal de l’immersion / immersion Journal / Volume 33, Numéro 2, Été 2011 • 41

rubrique administrative et coin deLf

orale, « l’élève est un agent actif dans la construc-tion du sens de son message »; et pour la production écrite, « l’élève devient un scripteur actif dans la construction du sens d’un texte. » Évidemment, nous voyons une corrélation entre les objectifs du curriculum et l’examen DELF. Le DELF nous offre une ressource alternative déjà préparée pour l’ensei-gnement d’une deuxième langue qui pourrait être facilement adaptée tant en FSL qu’en immersion.

L’examen DELF a d’abord été introduit à l’école St-Gérard en 2006 alors que j’étais professeure. J’étais au courant du programme; mais parce que j’étais seulement professeure d’études sociales et non de français, ce n’était pas nécessaire que je connaisse l’objectif du programme. Quand je suis devenue directrice adjointe en 2008, le DELF est devenu une partie de mon portfolio. Il a fallu que je m’informe rapidement afin d’appuyer les professeurs qui en-seignent en 5e et en 8e année. J’ai eu l’occasion de participer aux sessions de développement profes-sionnel sur la préparation et l’évaluation du DELF offert au collège par Lesley Doell, coordonnatrice du Centre des ressources françaises ici à Grande Prairie. Au cours des premières années, plusieurs professeurs de notre district ont été formés pour administrer et corriger l’examen DELF. Je n’ai réalisé la valeur du programme que quand j’ai eu la charge d’enseigner le français aux élèves de 8e année. J’ai beaucoup apprécié les échanges qui ont eu lieu avec les élèves, les activités interactives et tous les différents accents et expressions retrouvés dans le programme. J’ai réappris à adorer la langue fran-çaise. Ayant plus de 600 élèves, l’école St-Gérard en a plus de 100 qui complètent l’examen du DELF chaque année. En tant qu’administratrice bilingue, j’ai pour objectifs : l’apprentissage d’une deuxième langue, la culture française et la reconnaissance des succès de mes élèves – le programme DELF les atteint tous les trois.

Nos élèves ont remporté de très grands succès avec l’épreuve du DELF depuis l’introduction du programme dans notre école. Avec tout le soutien des parents et l’enthousiasme des élèves, l’examen DELF continue à maintenir son importance dans notre école. L’administration de cet examen dans une école comporte de nombreux aspects positifs.

Le DELF reconnait et certifie l’habileté d’un élève à maintenir une conversation en français. Les élè-ves ont un sentiment de fierté quand ils reçoivent leur certificat, qui valorise leur apprentissage d’une deuxième langue et leur donne le gout de continuer. Ce programme instaure également la participation de tous les élèves. Les différents sujets abordés permettent aux élèves d’élargir leur vocabulaire. De plus, les élèves sont exposés à l’aspect culturel de la langue. Selon la perspective des élèves, la préparation du DELF est un temps de repos des classes régulières. Ils ont aussi mentionné qu’elle était amusante et interactive. Comment mieux en-seigner le français comme langue seconde qu’en le rendant amusant!

Je crois en un programme qui rend l’apprentis-sage agréable, engage la participation des élèves et pousse les élèves à faire confiance à leurs habile-tés. Ceci se réalise à travers les diverses méthodes offertes dans le programme DELF. Un sentiment d’accomplissement est essentiel au succès des élè-ves. Comment mieux le susciter qu’avec un diplôme reconnu internationalement en français! Je vous pose la question : pourquoi réinventer la roue? Adoptez le programme DELF dans votre école. Nous l’avons fait!

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rubrique administrative et coin deLf

With education continuously chan-ging and teachers trying to jump on the bandwagon for the next big thing, often we miss out on

what the focus of second language learning should really be... engaging students in their own learning, having them interact with text and guiding them in expressing themselves comfortably in both writing and speaking. In this article, I will explain the value that the DELF program places on stu-dents making connections in learning French as a second language through oral comprehension, reading comprehension, written composition and oral presentation. What is DELF? DELF stands for Diplôme d’études en langue française. It is an internationally recognized accreditation. The DELF exam allows students to gain confidence in communicating effectively in both writing and speaking in their second language. At École St. Gérard School, in Grande Prairie, Alberta, we have placed value on this program and we have chosen to administer the A1 (to Grade 5 immersion) and the A2 (to Grade 8 immersion) diploma exams to our students. The DELF exam covers many of Al-berta’s French Language Arts key learner outcomes. In addition, the resources available through this program provide an excellent variety of activities that encompass all the key elements of second language learning. With all the educational best practices being introduced, revised or revisited, why choose DELF for elementary and junior high students in a French immersion school?

According to the Centre international d’études pédagogique’s official website, “DELF (Diplôme d’Études en Langue Française) and DALF (Di-plôme Approfondi de Langue Française) are official qualifications awarded by the French Ministry of Education to certify the competency of candidates from outside France in the French language. DELF and DALF are composed of 6 independent diplo-mas that correspond to the levels of the Common European Framework of Reference for Languages” (http://www.ciep.fr/en/delfdalf/presentation.

Why Administer deLf exams in elementary and Junior high?

By Tina McDonald

php). The A1 and A2 assessments are provided to the basic learners, B1 and B2 to the proficient learner and C1 and C2 to the advanced learners. All students participating in these assessments are taught and evaluated on the four components of language learning: oral comprehension, reading comprehension, written composition and oral presentation. This program is designed to assist students in second language learning through its multi-sensory approach. The resources are available in reproducible text, listening centres, DVDs (oral presentations) and reading activities.

How does the DELF program meet the objectives of my curriculum? According to Alberta’s French Language Arts for immersion students curriculum, the objectives are the following: in oral compre-hension, students will learn to attend to the organi-zation of the message (key words, hints) in order to derive meaning from the message and react to what is being said; in oral presentation, students will learn appropriate vocabulary and proper sentence structure which will allow them to express themsel-ves in a variety of different contexts, as well as being able to interact effectively with others; in reading comprehension, students will develop abilities in reading by being exposed to lengthier and more complex texts and will learn different strategies to understand meaning; and in written production, students will learn to organize their ideas clearly by respecting spelling and grammar through the editing process. Clearly, there is a correlation between the key learner outcomes and the DELF exam. DELF provides an alternative and already prepared re-source for second language learning which can easily be used in FSL as in French immersion classes.

The DELF exam was first introduced at St. Gérard School in 2006 when I was a teacher. I knew of the program; however, not being a French teacher at the time, I had no need to know the rationale. Upon becoming vice principal in 2008, I took on the administration of the DELF exam as it was one of the responsibilities in my portfolio. Quickly, I embraced attending professional development

Journal de l’immersion / immersion Journal / Volume 33, Numéro 2, Été 2011 • 43

offered locally by Lesley Doell, coordinator of the French Language Resource Centre, here in Grande Prairie. Many teachers were trained in-house during those first few years, with the DELF considered a priority within our district. It wasn’t until I was asked to teach Grade 8 FLA last year that I really appreciated the program in its entirety. I thorou-ghly enjoyed the exchange that occurred with the students, the interactive activities and the exposure to the different accents and expressions that were not familiar to me. I found myself learning to love the language all over again. With a school of over 600 students, St. Gérard has more than 100 students participating in DELF yearly. As a bilingual admi-nistrator, I place value on second language learning, exposure to French culture and the recognition of my students’ accomplishments; the DELF program covers all three.

Our students have had excellent success in DELF since the beginning. Through parental support and student engagement, the DELF exam continues to have priority in our school. There are many posi-tives to administering DELF in a school. DELF

recognizes and certifies a student’s ability to hold a meaningful conversation in French. Students have a sense of pride upon receiving their accreditation. It validates their second language learning and gives them reassurance to continue. Also, this program initiates participation from all students. The various topics allow students to expand their vocabulary. In addition, they are exposed to the cultural aspect of the language. Students find that the DELF prepa-ration is a break from the regular classroom. They have mentioned that the preparation was fun and interactive. How better to teach French as a second language than by making it fun!

I believe in a program that makes learning fun, engages students’ participation and pushes students to believe in their abilities. Through the diverse methods offered in the DELF program, these things are realized. A feeling of accomplishment is essential in student success. What better way to say that, than with an internationally recognized diploma in French! My question to you... why reinvent the wheel? Consider the DELF program in your school. We did.

L’ACPI offre de la formation et du perfection-nement professionnels sur mesure pour les nouveaux enseignants afin de les soutenir dans leur formation professionnelle, les encourager et motiver à persévérer dans la profession et mettre en valeur l’enseignement de la culture et de la langue française.

Des ateliers offerts par des conférenciers che-vronnés traitent de la pédagogie essentielle en immersion. Choisissez parmi les thèmes suivants :

• Le développement de la langue orale avant tout• L’enseignement de la langue par le biais des ma-

tières (développement du vocabulaire, stratégies de compréhension, stratégies de la littératie)

• L’enseignement de la grammaire en contexte• L’intégration des matières et l’intégration de la

culture en salle de classe

• La différentiation pour les élèves de tous les niveaux• Le transfert des stratégies de la langue seconde – la

langue première et vice versa• La culture de l’école et les activités parascolaires en

français• L’approche expérientielle-communicative, et l’uti-

lisation de la langue comme langue de communi-cation et d’enseignement en tout temps

• Le rôle des parents en immersion• Introduction au Cadre commun de référence pour

les langues• Comment effectuer une bonne recherche Internet

pour trouver des ressources pédagogiques pour l’immersion.

Pour réserver votre Forum pour les nouveaux ensei-gnants, communiquez avec Chantal Bourbonnais au 613-230-9111 ou par courriel [email protected].

idée pour votre prochaine journée pédagogique – forum pour les nouveaux enseignants

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18 contes en bandes dessinées 14 classiques revisités 4 contes issus de la tradition orale, qui reflètent la diversité de la culture canadienne

Un cédérom pour chacun des 18 titres, offrant :une version numérique interactive du livret avec lecture synchronisée une version audio téléchargeable en format MP3une version sans texte du livret qui permet aux élèves de raconter ou réécrire l’histoiredes activités de lecture, d’écriture et de communication orale du matériel pour l’évaluation des compétences en lecture

Des livrets CAPTIVANTS pour les élèves Des ressources PRATIQUES pour l’enseignant

Une collection ComPlèTE et IdéAlE pour l’école du 21e siècle