Jardi Sans pesticides, c'est possible · • Mélanger les plantes à racines profondes et racines...

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Jardi Sans pesticides, c'est possible Le désherbeur thermique, une solution pour les grandes surfaces. « Zéro phyto », de plus en plus de communes renoncent à utiliser des pesticides. Pour préserver l'environnement et sa santé, mieux vaut s'en passer aussi dans son propre jardin. Éliminer les désherbants Une fois les mauvaises herbes en place, il existe des alternatives aux désherbants chimiques pour s'en débarrasser: eau bouillante quand ce n'est pas encore l'invasion ou si la surface est limitée, couteau à désherber pour ôter les racines en profondeur des pissenlits, scarifica- teur pour la mousse du gazon, désherbeur thermique pour les grandes surfaces. La descente de garage est un lieu particulièrement critique. Elle ne retient pas les pesticides, le désherbant file vers la grille d'évacuation dès la première pluie pour aller polluer le milieu naturel et les rivières. Il faut à tout prix y renoncer. Du préventif pour éviter les mauvaises herbes • Le paillage est la solution idéale pour les massifs, les bordures végétalisées, le potager. Enplus, il maintient l'humidité, limite le dessèchement du sol. Une bonne épaisseur est nécessaire (jusqu'à 10 cm). Tonte de gazon bien sèche sinon elle attire les limaces, feuilles mortes broyées à la tondeuse, paille, écorces de pin (après apport de compost), écorces de feuillus, le choix est vaste. Les plantes couvre-sol sont très esthétiques au pied des arbres, en bordures de haies et dans certains massifs. Elles s'étendent rapidement, inutile de les planter serrées. • Le gazon résiste mieux aux mauvaises herbes s'il n'est pas tondu ras (lire notre test tondeuses, p. 44). Une tonte à 6 ou 8 cm évite bien des soucis une fois que les racines de pissenlits et autres indési- rables sont enlevés. Le paillage protège des mauvaises herbes et maintient l'humidité du sol. Supprimer les insecticides Inutile d'espérer la venue spontanée d'insectes utiles, de prédateurs des pucerons ou autres cochenilles si le jardin est abonné aux insecticides. Il faut d'abord cesser de pulvériser, même si on utilisait des produits bio pour sedonner bonne conscience, puis réintroduire des insectes auxiliaires à la première attaque. On trouve facilement des larves de coccinelles et de chrysopesen jardinerie. L'autre solution, c'est de pulvériser de l'eau savonneuse ou du savon noir. Il faut aussi apprendre à accepter la présence de quelques pucerons, car sans eux pas de coccinelles, ils sont leur nourriture favorite. Pas de plantation uniforme Plus un jardin est équilibré, moins il est sujet aux attaques et aux maladies. Le maître mot, c'est la variété, autrement dit la biodiversité à petite échelle. Il faut associer les plantes et les espèces, renoncer aux massifs en monofleurs. Les insectesse repèrent à l'odorat, mélanger les plantes plutôt qu'avoir une plantation uniforme brouille les pistes et les empêche d'identifier leur cible. De plus, les essences ne sont pas sensibles aux mêmes prédateurs ni aux mêmes maladies. Quand une espèce est touchée, les autres résistent, on sauve l'esthétique du massif. Des associations efficaces Insérer de la lavande dans les rosiers les protège des pucerons, de la ciboulette ou de l'ail dans les fraisiers ou autour des pommiers évite la pourriture grise aux premiers et la tavelure de pomme aux seconds, alterner carottes et oignons ou carottes et poireaux préserve les deux légumes, parsemer des oeillets d'Inde parmi les pieds de tomate évite les vers parasites. Mélanger les plantes à racines profondes et racines superficielles dans un parterre leur permet de se nourrir sans s'affaiblir, associer plantes à tiges molles et à tiges rigides renforce la résistancedu massif. Varier les plantes contribue à la santé du massif Faire des rotations Comme en agriculture, la rotation des cultures ou des plantes du potager constitue une bonne protection contre les maladies. Chaque espèce étant sensible à des germes et à des champignons différents, la nouvelle ne va pas être sensible à ceux qui peuvent être encore présents dans le sol. Diversifier ses haies La monoculture de thuyas n'attirera jamais les insectes utiles ou les oiseaux. Les mésanges ou les hérissons, grands amateurs de limaces, n'y éliront pas domicile. Il faut aller vers le mélange d'arbustes en incluant des essences locales. Des remèdes à connaître Les aromatiques repoussent les pucerons, on peut en planter à côté de leurs espèces favorites. • A (Inverse, la capucine et la camomille attirent les pucerons. On peut en planter pour qu'ils s'y concentrent, en enlevant régulièrement les parties infestées si les insectes auxiliaires ne s'en chargent pas. Le compost est indispensable, mais il faut l'apporter sans excès. Trop d'arrosage, comme un surplus de compost, rend les plantes plus vulnérables. Les limaces sont difficiles à combattre sans chimie. On peut poser des aiguilles de pin autour des plantes à protéger, les attirer avec un piège à bière... mais les ramasser reste l'alternative la plus efficace.

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Jardi

Sans pesticides, c'est possible

Le désherbeur thermique, unesolution pour les grandes surfaces.

« Zéro phyto », de plus en plus de communes renoncent àutiliser des pesticides. Pour préserver l'environnement et sasanté, mieux vaut s'en passer aussi dans son propre jardin.

Éliminer les désherbantsUne fois les mauvaises herbes enplace, il existe des alternatives auxdésherbants chimiques pour s'endébarrasser: eau bouillante quandce n'est pas encore l'invasion ou sila surface est limitée, couteau àdésherber pour ôter les racines enprofondeur des pissenlits, scarifica-teur pour la mousse du gazon, désherbeur thermique pour lesgrandes surfaces. La descente de garage est un lieu particulièrementcritique. Elle ne retient pas les pesticides, le désherbant file vers lagrille d'évacuation dès la première pluie pour aller polluer le milieunaturel et les rivières. Il faut à tout prix y renoncer.

Du préventif pour éviter les mauvaises herbes• Le paillage est la solution idéale pourles massifs, les bordures végétalisées, lepotager. En plus, il maintient l'humidité,limite le dessèchement du sol. Unebonne épaisseur est nécessaire (jusqu'à10 cm). Tonte de gazon bien sèche sinonelle attire les limaces, feuilles mortesbroyées à la tondeuse, paille, écorces depin (après apport de compost), écorcesde feuillus, le choix est vaste.• Les plantes couvre-sol sont trèsesthétiques au pied des arbres, enbordures de haies et dans certainsmassifs. Elles s'étendent rapidement,inutile de les planter serrées.• Le gazon résiste mieux aux mauvaisesherbes s'il n'est pas tondu ras (lire notretest tondeuses, p. 44). Une tonte à 6 ou8 cm évite bien des soucis une fois queles racines de pissenlits et autres indési-rables sont enlevés.

Le paillage protège desmauvaises herbes etmaintient l'humidité du sol.

Supprimer les insecticidesInutile d'espérer la venue spontanée d'insectes utiles, de prédateursdes pucerons ou autres cochenilles si le jardin est abonné auxinsecticides. Il faut d'abord cesser de pulvériser, même si on utilisaitdes produits bio pour se donner bonne conscience, puis réintroduiredes insectes auxiliaires à la première attaque. On trouve facilementdes larves de coccinelles et de chrysopes en jardinerie. L'autresolution, c'est de pulvériser de l'eau savonneuse ou du savon noir.Il faut aussi apprendre à accepter la présence de quelques pucerons,car sans eux pas de coccinelles, ils sont leur nourriture favorite.

Pas de plantation uniformePlus un jardin est équilibré, moins il est sujet aux attaques et auxmaladies. Le maître mot, c'est la variété, autrement dit la biodiversitéà petite échelle. Il faut associer les plantes et les espèces, renonceraux massifs en monofleurs. Les insectes se repèrent à l'odorat,mélanger les plantes plutôt qu'avoir une plantation uniformebrouille les pistes et les empêche d'identifier leur cible. De plus,les essences ne sont pas sensibles aux mêmes prédateurs ni auxmêmes maladies. Quand une espèce est touchée, les autresrésistent, on sauve l'esthétique du massif.

Des associations efficaces• Insérer de la lavande dans les rosiers les protège des pucerons,de la ciboulette ou de l'ail dans les fraisiers ou autour des pommiersévite la pourriture grise aux premiers et latavelure de pomme aux seconds, alternercarottes et oignons ou carottes et poireauxpréserve les deux légumes, parsemer desoeillets d'Inde parmi les pieds de tomateévite les vers parasites.• Mélanger les plantes à racines profondeset racines superficielles dans un parterreleur permet de se nourrir sans s'affaiblir,associer plantes à tiges molles et à tigesrigides renforce la résistance du massif.

Varier les plantes contribueà la santé du massif

Faire des rotationsComme en agriculture, la rotation des cultures ou des plantes dupotager constitue une bonne protection contre les maladies.Chaque espèce étant sensible à des germes et à des champignonsdifférents, la nouvelle ne va pas être sensible à ceux qui peuventêtre encore présents dans le sol.

Diversifier ses haiesLa monoculture de thuyas n'attirera jamais les insectes utiles oules oiseaux. Les mésanges ou les hérissons, grands amateurs delimaces, n'y éliront pas domicile. Il faut aller vers le mélanged'arbustes en incluant des essences locales.

Des remèdes à connaître• Les aromatiques repoussent les pucerons, on peut en planter àcôté de leurs espèces favorites.• A (Inverse, la capucine et la camomille attirent les pucerons.On peut en planter pour qu'ils s'y concentrent, en enlevantrégulièrement les parties infestées si les insectes auxiliaires nes'en chargent pas.• Le compost est indispensable, mais il faut l'apporter sans excès.Trop d'arrosage, comme un surplus de compost, rend les plantesplus vulnérables.• Les limaces sont difficiles à combattre sans chimie. On peut poserdes aiguilles de pin autour des plantes à protéger, les attirer avec unpiège à bière... mais les ramasser reste l'alternative la plus efficace.