Hymnes à la beauté du monde...Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales...

5,2mm

A N D R É B E A U C H A M P

Hymnesà la beauté du monde

19,9

5 $

Hymnes à la beauté du mondeLa conversion écologique est l’un des défis majeurs del’humanité d’aujourd’hui. Elle suppose un changementintérieur, une transformation du cœur et de l’esprit pourpouvoir préserver l’environnement. Ce regroupement deprières place le croyant au centre de cette démarche etl’incite à apprécier les beautés de la création.

Pour le chatoiement des couleurs au soleil couchant,Seigneur, merci.Pour l’harmonie des rythmes et des sons quand la musiquefait vibrer l’air,Seigneur, merci.Pour l’herbe qui se lève et ondule sous le vent,Seigneur, merci.Pour l’immensité des mondes et le cycle des saisons,Seigneur, merci.

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parolespourprier

La collection Paroles pour prier propose des textespour inspirer, stimuler et nourrir la vie et la prière.

Théologien et spécialistede l’environnement depuisplus de vingt ans, ANDRÉBEAUCHAMP a développéune solide expertise enmatière d’éthique del’environnement etd’intégration des valeurs.

Collaborateur à Prions en Église depuis denombreuses années, il a publié de nombreuxouvrages dont, chezNovalis, L’eau et la terre meparlent d’ailleurs (2009).

ANDRÉ

BEA

UCH

AMP

Hymnes à la beauté du monde

18810_Hymne_Couverture_Mise en page 1 12-03-27 14:56 Page1

Extrait de la publication

18810_HymneBeaute_int_Mise en page 1 12-03-22 16:33 Page68


Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada

Beauchamp, André, 1938-

Hymnes à la beauté du monde (Paroles pour prier)

ISBN 978-2-89646-445-6

1. Écologie – Aspect religieux – Christianisme – Méditations. 2. Environnement – Protection – Aspect religieux – Christianisme –Méditations. 3. Homme – Influence sur la nature. I. Titre. II. Collection : Paroles pour prier (Montréal, Québec).

BT695.5.B422 2012 261.8'8 C2011-942834-2

Dépôt légal – Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2012 Bibliothèque et Archives Canada, 2012

Révision : Sophie GinouxMise en pages et couverture : Mardigrafe inc.Photo de la couverture : © ThinkstockCrédits photographiques : © Shutterstock

© Les Éditions Novalis inc. 2012

Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremisedu Fonds du livre du Canada (FLC) pour des activités de développement de notreentreprise.

Cet ouvrage a été publié avec le soutien de la SODEC. Gouvernement du Québec –Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.

4475, rue Frontenac, Montréal (Québec) H2H 2S2C.P. 990, succursale Delorimier, Montréal (Québec) H2H 2T1Téléphone : 514 278-3025 ou 1 800 [email protected] ou novalis.ca

Imprimé au Canada



La conversion écologique

On utilise de plus en plus l’expression « conversion écolo -gique ». Se convertir, c’est se retourner, changer de route.Attitude extérieure nouvelle qui suppose un changementintérieur, une transformation du cœur et de l’esprit.

Pourquoi une conversion écologique? Parce que notre façonde concevoir notre rapport à la Terre est devenue inadéquate.La crise écologique qui est à nos portes menace ultimementl’avenir de toutes nos sociétés, voire même la survie del’espèce humaine elle-même. Ce n’est pas la Terre qui estmenacée. Elle a tourné sans nous et continuera de le faire sinous disparaissons. Ce n’est pas non plus la Nature qui estmenacée. L’évolution de la vie se poursuivra sous d’autresformes. Nous, les humains, sommes en danger de suicide.En raison des pollutions, de la destruction des habitats, d’une consommation galopante ; à cause de la violence et del’audace de nos techniques au sein même des codesgénétiques et des sources de la vie ; à cause de l’épuisementdes ressources et de la montée des guerres humaines ; nousrisquons la mort.

H Y M N E S À L A B E A U T É D U M O N D E 5



6 P A R O L E S P O U R P R I E R

Combien de temps encore? Cinquante ans ou dix siècles, celan’a aucune importance. Dès l’instant où nous comprenonsque notre développement transgresse les capacités, les limitesde la planète, nous avons le devoir de nous convertir, dechanger nos objectifs de croissance et nos modes de vie,de modifier notre rapport à la Nature.

Il y a environ douze mille ans, des groupes humains sont pas-sés du stade de cueilleurs-chasseurs au stade d’agriculteurs.Alors que dans la situation de cueilleur-chasseur, l’êtrehumain vit en symbiose étroite avec la Nature, le passage àl’agriculture libère en quelque sorte l’être humain de certainescontraintes. Le défi devient alors d’aménager la Nature, deréorganiser le territoire, de faire de la nature sauvage un jar-din, de sélectionner et de faire évoluer des plantes dans unsens donné, d’apprivoiser et de domestiquer des animaux.

Révolution gigantesque qui a permis la croissance démogra-phique, la construction des villages et des villes, l’évolutionde la culture, la diversité des métiers, l’apparition de l’écri-ture et l’accentuation des inégalités au sein des sociétés.

Toute évolution a ses contreparties

C’est à cet âge de l’agriculture qu’il faut rattacher le contextedes récits de création du Livre de la Genèse 1.

Tout d’abord, remarquons cette très belle naïveté tirée dusecond récit de création :

« Au temps où Yahvé Dieu fit la terre et le ciel, il n’yavait encore aucun arbuste des champs sur la terre et

1. Voir : André BEAUCHAMP, Environnement et Église, Montréal, Fides, 2008.




aucune herbe des champs n’avait encore poussé, carYahvé Dieu n’avait pas fait pleuvoir sur la terre et il n’yavait pas d’homme pour cultiver le sol. » (Gn 2, 4-5)

L’auteur ne soupçonne même pas qu’il puisse y avoir desêtres humains vivant hors du contexte agricole. Il n’imaginemême pas qu’il puisse y avoir de la végétation et des forêtsen l’absence d’êtres humains. Pour sa part, le premier récitde la création contenait déjà la fameuse bénédiction quilibère l’humanité du sentiment de culpabilité lié à lamodification de l’ordre « divin » du monde :

« Soyez féconds, multipliez, emplissez la terre etsoumettez-la ; dominez sur les poissons de la mer, lesoiseaux du ciel et tous les animaux qui rampent surla terre. » (Gn 1, 28)

Dans la représentation biblique, la sainteté est d’abord enDieu et descend vers la Nature à travers l’être humain, imagede Dieu. La Terre est confiée aux humains pour parfairel’image de Dieu :

« Le ciel, c’est le ciel de Yahvé,la terre, il l’a donnée aux fils d’Adam. » (Ps 115, 16)

Tant que l’être humain se perçoit dans l’espace divin, il n’ya pas de crise écologique.

Mais à la Renaissance, une rupture profonde s’est produite.La relation à Dieu, si essentielle précédemment, s’est commeperdue, de sorte que la domination de l’être humain surla Nature s’est absolutisée. Alors que la science grecquecherchait simplement à connaître et observer le monde, lascience a désormais été perçue comme un instrument de



domination, comme une maîtrise de l’être humain sur lemonde. Cela est principalement attribuable à Francis Bacon(1561-1626), qui a essayé de formuler une méthode descience expérimentale, et à René Descartes (1596-1650), quia prétendu nous donner comme projet de devenir « maîtreset possesseurs de la Nature ».

Dans l’imagerie ancienne, la Terre était perçue comme lecentre de l’univers, et l’être humain se voyait comme intégréà la sphère de Dieu. Avec la nouvelle physique issue deGalilée, la Terre n’est plus qu’une petite planète dans ununivers gigantesque. Mais Dieu est alors comme évacué, etl’être humain se perçoit comme la seule mesure du monde.Une requête d’autonomie de plus en plus affirmée quimarginalise la question de Dieu. Sans nous en rendre compte,nous sommes entrés dans un athéisme à symboliquechrétienne. Et c’est ainsi que la bénédiction biblique estdevenue une malédiction. Dominer la Terre n’a plus de senssi l’aventure humaine elle-même n’a plus de sens. Nouspouvons certes maîtriser la Nature, mais quelle sera lamesure de cette maîtrise ? Qui peut maîtriser la maîtrise ?

La conversion écologique est une nécessité d’espèce. Ne pasen tenir compte est irresponsable. C’est une course aumalheur pour le plus grand nombre, sinon pour l’espècehumaine entière. Et je ne veux pas faire partie des survivantsdont la survie dépendrait de la désespérance des autres.Platon estimait déjà qu’il valait mieux subir l’injustice quela commettre.




La conversion écologique est le défi de l’humanité d’au -jourd’hui. Défi essentiellement spirituel et éthique. Défi quidoit passer par des démarches politiques, sociales, écono -miques, techniques.

Les croyants et croyantes d’allégeance chrétienne doivent êtreaux avant-postes de cette conversion, d’autant plus qu’unepart de l’accusation leur est adressée.

J’ai pensé le présent livre comme un instrument simple pouramorcer cette conversion, tout en sachant qu’il faudra unlong et constant travail de la part de plus d’une génération.

J’avais tout d’abord cru possible de réaliser un instrumentglobal cernant trois aspects : prier, agir, lutter. Pour desraisons de temps et de pédagogie, je préfère proposer troisouvrages, en commençant par celui-ci, axé sur la prière etla méditation. Les deux autres ouvrages suivront, si j’en aila force et le temps.




Que l’eau circule en moi

Seigneur, à chaque battement de mon cœur,La pompe se presse et se dilate,

Inlassablement, jour et nuit,Que je dorme ou que je veille,Parfois vite, parfois lentement,

Le rouge liquide du sangCircule dans tout mon être

M’apportant l’énergie, la force, la chaleur.L’eau est le sang de la terre,

Elle instaure l’interminable circulation des êtres et de la vie.Permets-moi d’entrer à mon tour

Dans ce cycle inachevé.Que l’eau circule en moi,

Que je circule en elle.Apprends-moi le doux abandon des choses.

Apprends-moi à reconnaître sœur Eau comme une douce amie,

Proche, pure, fragile et tendre.Apprends-moi à respecter l’infini mystère de l’eau,

Que je devienne à mon tour une perle d’eau,Une goutte minuscule dans l’océan des âges,

Une goutte si précieuse, pourtant, qu’elle est déjà inscriteen vie éternelle.

Amen.Parle-moi de l’eau vive !

« Les fleuves déchaînent, ô Yahvé,Les fleuves déchaînent leur voix,

Les fleuves déchaînent leur fracas. (Ps 93, 3) »




Table des matières

La conversion écologique ........................................................... 5

Croire en la création .................................................................... 11

Psaume de création ..................................................................... 12

Qu’il est grand, Ton nom, par tout l’univers ! ........................ 17

Que l’eau circule en moi ............................................................. 18

Je respire ........................................................................................ 21

À bout de souffle.......................................................................... 22

Humus ............................................................................................ 25

Au Dieu potier ............................................................................... 27

Prière végétale .............................................................................. 28

Hymne à la joie ............................................................................. 30

Merci pour les animaux ............................................................. 33

Nous sommes poussière d’étoiles ........................................... 35

Le chant de la Terre ...................................................................... 36



Au carrefour de l’espace ............................................................. 37

Pour la beauté du monde .......................................................... 39

L’Agneau de Dieu ......................................................................... 40

Se recevoir comme un cadeau .................................................. 43

Voici notre enfant ........................................................................ 44

Les outardes .................................................................................. 46

L’eau d’érable ................................................................................ 48

La mer ............................................................................................. 50

Le saumon et l’anguille .............................................................. 52

J’avais faim (méditation) ............................................................ 56

Ton visage ...................................................................................... 60

À propos de la Terre-Mère .......................................................... 65



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Hymnes à la beauté du mondeLa conversion écologique est l’un des défis majeurs del’humanité d’aujourd’hui. Elle suppose un changementintérieur, une transformation du cœur et de l’esprit pourpouvoir préserver l’environnement. Ce regroupement deprières place le croyant au centre de cette démarche etl’incite à apprécier les beautés de la création.

Pour le chatoiement des couleurs au soleil couchant,Seigneur, merci.Pour l’harmonie des rythmes et des sons quand la musiquefait vibrer l’air,Seigneur, merci.Pour l’herbe qui se lève et ondule sous le vent,Seigneur, merci.Pour l’immensité des mondes et le cycle des saisons,Seigneur, merci.

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