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SOMMAIRE • AVANT PROPOS ................................................................................................................. 3-4 • PRÉFACE .................................................................................................................................... 5 Marc Sindou - Christian Philip • LA SNCLF AUJOURD’HUI .................................................................................................. 7 • LES PRÉSIDENTS, LES SECRÉTAIRES GÉNÉRAUX ET LES TRÉSORIERS .............................................................................................................. 8 • HISTOIRE et SIGNIFICATION D’UN LOGO .................................................................. 9 I NAISSANCE DE LA SNCLF ................................................................................................... 10 II LES STATUTS ET LEUR ÉVOLUTION ................................................................................. 26 III MOYENS DE COMMUNICATION : REVUE « NEUROCHIRURGIE », BULLETIN, ANNUAIRE et SITE INTERNET ..................................................................... 30 IV LES CONGRÈS ANNUELS ...................................................................................................... 35 V LA RÉUNION À PARIS « RAP » ........................................................................................... 39 VI LES RAPPORTS ANNUELS .................................................................................................... 45 VII LES COURS SUPÉRIEURS DE NEUROCHIRURGIE ...................................................... 54 VIII LA SNCLF ET LA NEUROCHIRURGIE FRANCOPHONE DANS LE MONDE .................................................................................................................... 57 IX LA NEUROCHIRURGIE PÉDIATRIQUE ............................................................................ 79 X TÉMOIGNAGES ...................................................................................................................... 84 XI DE LA FRANCOPHONIE EN 2008 ................................................................................. 100 • POST FACE de Jean Pierre HOUTTEVILLE ............................................................................... 102 • POST FACE de Jacques BRUNON .......................................................................................... 103 • REMERCIEMENTS ............................................................................................................. 105

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SOMMAIRE• AVANT PROPOS ................................................................................................................. 3-4• PRÉFACE .................................................................................................................................... 5

Marc Sindou - Christian Philip

• LA SNCLF AUJOURD’HUI .................................................................................................. 7• LES PRÉSIDENTS, LES SECRÉTAIRES GÉNÉRAUX

ET LES TRÉSORIERS .............................................................................................................. 8• HISTOIRE et SIGNIFICATION D’UN LOGO .................................................................. 9

I NAISSANCE DE LA SNCLF ................................................................................................... 10II LES STATUTS ET LEUR ÉVOLUTION ................................................................................. 26III MOYENS DE COMMUNICATION : REVUE « NEUROCHIRURGIE »,

BULLETIN, ANNUAIRE et SITE INTERNET ..................................................................... 30IV LES CONGRÈS ANNUELS ...................................................................................................... 35V LA RÉUNION À PARIS « RAP »........................................................................................... 39VI LES RAPPORTS ANNUELS .................................................................................................... 45VII LES COURS SUPÉRIEURS DE NEUROCHIRURGIE ...................................................... 54VIII LA SNCLF ET LA NEUROCHIRURGIE FRANCOPHONE

DANS LE MONDE .................................................................................................................... 57IX LA NEUROCHIRURGIE PÉDIATRIQUE ............................................................................ 79X TÉMOIGNAGES ...................................................................................................................... 84XI DE LA FRANCOPHONIE EN 2008 ................................................................................. 100

• POST FACE de Jean Pierre HOUTTEVILLE............................................................................... 102• POST FACE de Jacques BRUNON .......................................................................................... 103• REMERCIEMENTS ............................................................................................................. 105

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3Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

AVANT-PROPOSÀ LA PREMIÈRE ÉDITION

Quelques mois après son accessionaux fonctions de Président de laSOCIETE DE NEUROCHIRURGIE DELANGUE FRANCAISE, Marc SINDOUm’a proposé de rédiger ce qu’il estconvenu de nos jours d’appeler un

travail mémoriel, écrire l’histoire de la Neurochirur-gie Francophone. Si mon premier mouvement futde me sentir très honoré de cette marque deconfiance qui allait vers un ancien secrétaire géné-ral, devenu ensuite Président de la SNCLF, versquelqu’un qui dans sa vie professionnelle a autantaimé la Neurochirurgie que la Langue Française, jene devais pas tarder à mesurer l’immensité de latâche qu’aurait été d’envisager d’écrire toute l’his-toire de la Neurochirurgie Francophone. Un telouvrage, qui se devrait d’être exhaustif, nécessite-rait la coopération de plusieurs auteurs et son éla-boration demanderait plusieurs années. Aprèsréflexion, j’ai décidé de poser une première pierre àcet éventuel édifice en me limitant à une Histoire dela Société de Neurochirurgie de Langue Françaisequi constitue en quelque sorte l’ossature de la Neu-rochirurgie Francophone. C’était, ai-je pensé, lameilleure contribution que je pouvais produireavant que mes souvenirs ne deviennent par tropindistincts tandis que mon avenir serait de plus enplus incertain.

Jean-Pierre HOUTTEVILLE

Pr J-P HOUTTEVILLE,Neurochirurgien honoraire des Hôpitaux,ancien chef du Service de Neurochirurgiedu Centre Hospitalo-Universitairede CAEN,Ancien président de la Société deNeurochirurgie de Langue Française

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4Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

AVANT-PROPOSDE LA SECONDE ÉDITION

Après avoir lu et apprécié le travail considé-rable réalisé par Jean Pierre HOUTTE-VILLE, il est apparu nécessaire de le pour-suivre et de le rééditer régulièrement, pourqu’il devienne la mémoire vivante de notreSociété.

Alors que je terminais mon mandat électif de six anscomme membre du CDS, et parce que j’avais souventfréquenté les instances nationales et internationales dela Neurochirurgie et déjà beaucoup de cheveux blancs,il m’a été demandé d’occuper la fonction d’historien, detenir à jour l’annuaire des membres (ce qui n’est pasune fonction très facile…) et de rédiger la seconde édi-tion de l’histoire de notre Société. J’ai accepté volontiers ces missions, tant que mes neu-rones restaient fonctionnels et les dépôts amyloïdes enquantité limitée, avec d’autant plus d’enthousiasmeque c’était le moyen de rester en contact avec le CDS oùl’on se fait les meilleurs amis du monde.J’ai pris beaucoup de plaisir à rédiger cette seconde édi-tion, revue, actualisée et augmentée. J’ai effectué denombreuses recherches (Internet est un bel outil, et j’aiété aidé par ceux qui gardaient la mémoire des pre-miers moments en particulier Guy LAZORTHES etMichel HURTH) pour reconstituer la biographie desmembres fondateurs de la SNCLF tous doués d’uneforte personnalité, souvent source de conflits d’École. Mais j’ai respecté l’essentiel du travail effectué parJean Pierre, laissant à mon successeur, à qui je trans-mettrai toutes mes archives, le soin de préparer la sui-vante et de la publier dans quelques années.

Jacques BRUNON

Jacques BRUNONAncien Président de la SFNC,ancien directeur des affaires syndicales,ancien membre du CDS,ancien président de la sous-sectionNeurochirurgie du CNU, Professeur émérite à la Faculté deMédecine de Saint-Étienne.

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5Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

PRÉFACE

C ’est une grande joie que devoir achevé l’ouvrage confiépar le Comité Directeur etScientifique de la Société de

Neurochirurgie de Langue Françaiseau Professeur Jean-Pierre HOUTTE-VILLE, chirurgien de talent et dont onconnaît les qualités littéraires. CetteHistoire de la Neurochirurgie Franco-phone est centrée sur l’Histoire de laSNCLF, dont 2008 marque le 60e anni-versaire ; elle constitue une suite es-sentielle à la monographie rédigée etpubliée en 1979 sous le titre « Nais-sance et Croissance de la Neurochi-rurgie » - par deux grands maîtres de laNeurochirurgie Francophone : Les Pro-fesseurs Pierre WERTHEIMER et Mar-cel DAVID (Neurochirurgie, Masson,1979, 25, 249-363). Nous nous devons d’être très recon-naissants à Jean-Pierre HOUTTEVILLE- ancien Président de la SNCLF - d’avoiraccepté de conduire à bon port le pro-jet de cet ouvrage, que nous avionsplacé dans les objectifs premiers denotre présidence de la Société, et quele CDS a soutenu. Que cette histoire soit écrite nous te-nait à cœur, pour son importance, etcomme une suite logique à l’ouvragede WERTHEIMER et DAVID auquelnous avions participé, comme (mo-deste) documentaliste. A son originece travail de documentaliste - à coupsûr pénible - nous était apparu fasti-dieux, d’autant que nos préoccupa-tions d’Assistant des Hôpitaux d’alorsétaient dominées par l’acquisition desbases de la spécialité et l’activité ha-rassante de la prise en charge des ur-gences neurochirurgicales. Mais, aufur et à mesure que nos maîtres avan-çaient dans la construction de leur ou-vrage, un éclairage - nouveau pournous - celui de l’Histoire, donnait de la

cohérence aux avancées souvent tâ-tonnantes et disparates de la discipline.Jean-Pierre HOUTTEVILLE a consacréson travail à l’évolution historique de laSNCLF qui constitue le creuset scienti-fique et institutionnel de la Neurochi-rurgie Francophone. Son projet n’a pasété de rapporter l’évolution historiquedes idées qui ont permis d’établir lesconcepts sur lesquels reposent les in-dications et techniques opératoiresmodernes. Cet aspect de l’Histoire dela Neurochirurgie est au demeurantfort intéressant et utile à connaître etdoit être l’objet d’autres ouvrages.Nous voudrions illustrer notre penséeà ce sujet en relatant brièvement, à ti-tre d’exemple, le passage consacré à lasciatique par hernie discale, par WER-THEIMER et DAVID. Ces auteurs ontmontré le lent cheminement des idées,

(près d’un siècle !), pour aboutir à unechirurgie rationnelle de cette patholo-gie fréquente. Si Lasègue avait décriten 1864 les symptômes cliniques de lanévralgie sciatique, quelques anato-mopathologistes et certains chirur-giens s’étaient ensuite égarés en dési-gnant dans leur étiologie des « chron -dromes extraduraux » et en proposantdes radicotomies. Il fallut attendre ALAJOUANINE et PE-TIT-DUTAILLIS en 1930 en France, etMIXTER et BARR en 1934 aux USA,pour que soit reconnu le concept deconflit disco-radiculaire, qui a permisl’essor de cette chirurgie une vingtained’années plus tard. Ce sont ces regards sur l’Histoire quinous apprennent encore combien a étélong et difficile l’établissement des

standards contemporains des traite-ments de la névralgie du trijumeau, deceux des anévrysmes, pour ne citerque deux autres domaines de la pa-thologie. La reconnaissance de ceschemins difficiles fonde le respect dutravail et de ceux qui l’ont accompli. Par contraste, je ne peux me dispenserd’évoquer le souvenir, choquant, d’uneremarque entendue lors d’un congrèsde la Spécialité, remarque faite pourcouper court à une évocation des tra-vaux des pionniers par un conférencier: « Cher Collègue, dit quelqu’un docte-ment dans la salle, sachez que le passén’a pas d’avenir ! ». Cela m’était ap-paru comme une forme de barbarie,celle de l’esprit. L’Histoire, celle bâtie par nos Aînés, enparticulier ceux qui ont travaillé dans laLangue Française, mérite de rester

dans la mémoire et d’être versée aupatrimoine. Le passé n’éclaire-t-il pasle présent et ne prépare-t-il pas l’ave-nir ? Sa connaissance fortifie l’Intelli-gence, ouvre au Sens de la relativitédes choses, incite à la Réserve et à laModestie scientifique. Nul n’était mieux armé que Jean-PierreHOUTTEVILLE pour écrire ces pagesde l’Histoire de la Neurochirurgie Fran-cophone à travers la Société de Neu-rochirurgie de Langue Française. Il re-viendra aux générations montantes dedonner suite à ce récit de cette périodede l’Histoire de notre Société.

Marc SINDOU M.D. , D. Sc.

Président de la SNCLF(2006-2009)

Nul n’était mieux armé que Jean-Pierre HOUTTEVILLE pour

écrire ces pages de l’Histoire de la Neurochirurgie Francophone

à travers la Société de Neurochirurgie de Langue Française.

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6Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

J e suis heureux à plusieurs titresde préfacer cette « histoire de laneurochirurgie francophone ».D’abord petit-fils du Professeur

Pierre Wertheimer, fondateur, avec soncollègue Marcel David, de la Société deneurochirurgie de langue française il ya 60 ans, ce n’est pas sans une émotioncertaine que je réponds à la propositiondu Professeur Marc Sindou. Représentant personnel du Présidentde la République pour la Francophonie,en charge des relations avec les institu-tions francophones mais aussi d’expli-quer le pourquoi de la francophonie etde la promouvoir, je ne peux que me fé-liciter de l’existence de votre société,de son dynamisme 60 ans après sacréation. Les cours dispensés, les rap-ports diffusés, les tables-rondes orga-nisées, l’intérêt de votre Revue… té-moignent d’activités régulières etdiversifiées qui font de la Société deNeurochirurgie de Langue Française,un cadre reconnu. Comment ne pas êtreparticulièrement sensible au fait queplus de la moitié de vos membres nesont pas français et qu’ils n’appartien-nent pas seulement aux pays de l’es-pace francophone ?La Francophonie n'est pas synonymede repli sur soi. Au contraire, elle estune réponse à la mondialisation qui ca-ractérise ce début du XXIe siècle. Cettemondialisation alimente un mani-chéisme absurde. Parée de toutes lesvertus par les uns, elle est source detous les maux pour les autres. En fait, lamondialisation est une réalité que per-sonne ne fera disparaître. Elle n'est nibonne ni mauvaise par nature, mais elledoit être régulée pour être positive. LaFrancophonie est un instrument de maî-trise de la mondialisation. Elle peut per-mettre de l'organiser de manière à ceque mondialisation ne signifie pas uni-formité, démontrer qu'on peut vivre en-semble en acceptant nos différences,que la diversité culturelle est un atout.La Francophonie est une formidable po-tentialité. Forte des 70 pays adhérents à

l'OIF, elle fait coexister et coopérer tousles continents, tous les niveaux de dé-veloppement, toutes les religions,toutes les cultures, la langue françaiseet les langues locales ou nationales.Nous pourrions parler des Francopho-nies plutôt que de la Francophonie.Cette dernière ne se veut pas exclusive.Elle dialogue avec les autres grandesaires linguistiques et culturelles dont lecombat doit être similaire : le Com-monwealth, l'hispanophonie, la luso-phonie, l'arabophonie. La Francophonie, c'est croire que la di-versité culturelle est indispensable àl'équilibre du monde, tant au plan poli-tique qu'économique. Les pays franco-phones ont été en première ligne pourque l'UNESCO élabore et adopte uneconvention dont la portée est forte. Ladiversité culturelle et le plurilinguisme,c'est reconnaître que derrière chaquelangue, chaque culture, il y a une ma-nière originale de concevoir le monde.La communauté internationale doits'enrichir de ces différences. Les renierc'est multiplier les risques de conflits.Les assumer c'est permettre à tous devivre ensemble en restant soi-même.La mondialisation conduira à une ca-tastrophe si elle voulait refuser de re-connaître les identités nationales, im-poser une langue et une cultureuniques. Défendre la Francophonie c'estcroire à l'utilité des aires géoculturellesdans la société internationale pour bâ-tir la paix par le dialogue. L'aire géo-culturelle ayant en partage le françaisprésente l'originalité de vouloir unemondialisation construite autour de lasynthèse des différences et non pas au-tour d'une modèle unique et dominant.C'est faire le choix d'une mondialisationhumaniste et équilibrée. La Francophonie, c'est encore défendredes valeurs, celles qui ont fondé notrenation et que les pays francophonesont fait leurs par la Déclaration de Ba-mako en 2000, c'est-à-dire la primautéde la démocratie et des Droits del'Homme. D'autres valeurs peuvent au-

jourd'hui rassembler les pays franco-phones, les conduire par exemple à despropositions communes et originalesface à certains défis du monde actuel,du développement durable à l'énergie,du co-développement à l'éducation. LaFrancophonie c'est affirmer une solida-rité entre les pays ayant en partage lefrançais. Cette solidarité s'exprime ausein de l'OIF, organisation qui n'a cessédepuis le sommet de Hanoi en 1997avec la désignation d'un Secrétaire Gé-néral d'acquérir une crédibilité crois-sante. Boutros Boutros Ghali d'abord,ancien Secrétaire Général de l'ONU, de1997 à 2002, puis le Président AbdouDiouf depuis Beyrouth en 2002, ontbeaucoup oeuvré pour consolider cettecrédibilité. La Société de neurochirurgie de languefrançaise répond à cette attente. Vousdémontrez que le français peut être unvecteur de communication scientifiqueet que pour échanger l’anglais n’est pasune langue exclusive. Je constate que lemonde médical est celui où le françaisa su le plus et le mieux subsisté, contrai-rement au monde des sciences à pro-prement parler. Ce n’est pas un hasard.Le milieu universitaire médical rassem-ble encore des personnes qui, au-delàde leurs compétences professionnelleset scientifiques, ont une culture plus ou-verte que d’autres, sans doute parceque le contact quotidien avec des ma-lades les conduisent à une approchehumaine de l’exercice de leur profes-sion. Pierre Wertheimer et Marcel Davidétaient de grands humanistes, deshommes d’une grande culture, ouvertsau monde. Ils ne pouvaient que ren-contrer la francophonie dont le sensmême est de promouvoir la diversitéculturelle, le respect de toutes les iden-tités, la solidarité comme la démocratieet les droits de l’homme.

Christian PHILIP

Représentant personnel du Président de la République

pour la Francophonie

PRÉFACE

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7Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

La société de neurochirurgie delangue française (SNCLF), d’em-blée internationale, a vu l’effectifde ses membres rapidement pro-

gresser du fait de l’augmentation dunombre des neurochirurgiens et del’admission de neurochirurgiens fran-cophones de l’Europe et des autrescontinents, devenant ainsi représenta-tive de la culture neurochirurgicalefrancophone à travers le monde entier.Pour cette raison, mais aussi pour desraisons à caractère « politique », (la neu-rochirurgie française n’étant pas spéci-fiquement reconnue et représentée auniveau international et au niveau des tu-telles), la Société Française de Neuro-chirurgie (SFNC), sa filleule a été crééeen 1970. Chacun des neurochirurgiensfrançais peut appartenir à ces deux so-ciétés, très souvent les mêmes ont oc-cupé des responsabilités dans chacuned’entre elles. De la même façon, les au-tres neurochirurgiens francophones ap-partiennent à la SNCLF et à leur sociéténationale.Depuis cette date et à l’occasion de nom-breuses réunions communes des ins-tances dirigeantes de ces deux sociétés(comité directeur et scientifique ou CDSpour le SNCLF et comité scientifique etadministratif ou CSA pour le SFNC) lesobjectifs et le rôle complémentairesde chacune des deux sociétés ont étéclairement définis.La SNCLF rassemble aujourd’hui près de550 membres dont seulement la moitiésont français, les autres provenant dumonde entier et pas seulement despays « naturellement » francophones(USA, Amérique latine, Europe cen-trale, Extrême Orient…). Le CDS est actuellement composé dedouze membres élus, quatre Français,un Belge, un Suisse, un Canadien, deuxreprésentants du Maghreb, un repré-sentant de l’Afrique sub-saharienne,un représentant de l’Amérique latine etun du Moyen-Orient. Les pays non re-présentés par un membre « élu » sontreprésentés par un membre délégué dé-signé par leur société nationale pour unedurée de six ans. Des membres sup-plémentaires peuvent être désignés,en tant que conseiller pour une période

et une mission déterminées. Le prési-dent de la SNCLF et les membres duCDS sont élus par l’assemblée générale.La SNCLF a eu un président et deux se-crétaires belges, le secrétaire actuelest suisse.La SNCLF a un rôle international tel quedéfini dans l’article N°1 de ses nouveauxstatuts avec pour mission de maintenirun niveau élevé de la qualification de sesmembres, et favoriser les relations en-tre les neurochirurgiens francophonesde la communauté internationale.Sur le plan pratique et de façon nonexhaustive, l’action de la SNCLF peut serésumer ainsi :• Organisation de deux réunions inter-

nationales chaque année.L’une à Paris (réunion annuelle à Parisou RAP) au cours de laquelle a lieu sonassemblée générale, qui réunit enmoyenne 400 participants, en majoritéétrangers. L’autre (congrès), dans une ville fran-çaise les années paires, et à l’étrangerles années impaires. Le 58e congrès a eulieu à Tours en 2008, le 59e à Alger en2009, le 60e à Lyon en 2010, le 61e en2011 à Vienne en Autriche, celui de 2012à Toulouse. Au moment de mettre souspresse cette monographie, le CDS a en-trepris une réflexion sur l’organisationdu congrès, qui sera soumise à l’as-semblée générale de 2012.• Organisation, en partenariat avec la

SFNC, d’un cours annuel internationalde neurochirurgie à Paris à l’occasionde la RAP.

• Organisation de cours en françaisdans de nombreux pays par exemple:Roumanie, Extrême-Orient, Amériquelatine, Afrique sub-saharienne, MoyenOrient, Maghreb…

Pour chacun de ces cours, la SNCLF en-voie une délégation constituée desmeilleurs spécialistes francophones dessujets traités.• Édition, en partenariat avec la SFNC,

de la revue NEUROCHIRURGIE ac-cessible sur le net.

• Édition du bulletin de la SNCLF, organede liaison et d’information entre sesmembres et animation du sitewww.SNCLF.com.

• Rédaction chaque année de rapportsen langue française faisant un ex-posé aussi exhaustif que possible desconnaissances actuelles sur une pa-thologie ou une technique neurochi-rurgicale.

• Accueil et formation en France d’étu-diants étrangers.

• Participation à des actions de type« humanitaire » dans certains paysémergents.

• Participation aux réunions et congrèsde pays étrangers, la SNCLF y repré-sentant officiellement la Francophonie.

• Participation au campus universitairefrancophone de l’Université Virtuelle.

• Attribution d’une bourse de formationpour un jeune neurochirurgien africain.

La SNCLF entretient des relations pri-vilégiées avec toutes les sociétés sa-vantes s’intéressant aux « neuros-ciences » mais tout particulièrement :• avec les neurologues sous la forme

d’une participation régulière et activeaux Journées de Neurologie de LangueFrançaise (JNLF) depuis leur créationen 1996,

• la Société Française de Neuroradiolo-gie (SFNR), l’association des Neuro-Anesthésistes Réanimateurs de LangueFrançaise (ANARLF) sous la formed’une table ronde commune organiséeen alternance tous les deux ans avecchacune de ces sociétés,

• la Société Francophone de Neurochi-rurgie du Rachis (SFNCR) sous laforme d’une table ronde chaque année,

• la Société Française de Neurochirurgiepédiatrique,

• le club de Neurochirurgie Fonctionnelleet Stéréotaxique,

• et bien entendu la Société Française deNeurochirurgie (SFNC) à travers denombreuses activités communes.

La SNCLF est membre de la « World Fe-deration of Neurosurgical Societies »(WFNS) depuis sa création en 1955.La cotisation des membres de la SNCLFne peut suffire à assurer ses frais defonctionnement, l’essentiel de ses res-sources provient de nombreux et fidèles« sponsors » qui sont devenus au fil desannées de véritables amis et doivent êtreici remerciés très chaleureusement.

LA SNCLF AUJOURD’HUI

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8Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

HISTOIRE ET SIGNIFICATION D’UN “LOGO”

Lorsqu’en décembre 1995, notreprésident Maurice CHOUX meproposa un emblème pour laSociété de Neurochirurgie de

Langue Française, je mesurais mal lasubtilité de la tâche qu’il me confiait.En effet, il fallait élaborer cette figurequi, pour les années à venir, symboli-serait notre Société dans sa complexitéet sa diversité sans susciter chez l’und’entre nous un sentiment d’oubli.L’obligation était d’asseoir la crédibilitéde la SNCLF au travers d’une imagestable et moderne tout en ne perdantpas de vue la rigueur de notre spécia-lité.

Une démarche conceptuelle a été re-tenue par rapport à une approcheanecdotique. En effet, afin de ne privi-légier aucun secteur de la Neurochi-rurgie, nous avons rapidement aban-donné toute reproduction figurativedes éléments représentatifs de notrespécialité au profit d’une représenta-tion symbolisée. Lors d’une réuniondu Comité Directeur et Scientifique quis’est tenue à Liège durant le moisd’avril 1996, cinq « logos », élaborésavec une agence en communication,furent soumis au jugement. Moyen-nant quelques petites modificationsgraphiques, un choix unanime se des-sina. Quelles ressemblances notre ima-gination peut-elle percevoir au traversde cette représentation abstraite de no-tre société ? A chacun ses réponses.Nos voulons évoquer ici quelques as-sociations d’idées qui nous ont effleurédurant la conception de ce symbole. Lecercle nous évoque la terre et l’ouver-ture de la SNCLF sur le monde.

Sa position parfaitement stable au basd’une courbe procure un sentimentd’équilibre, de continuité et de perma-nence. Une luminescence en son seindonne une impression d’illumination,d’inspiration et de vérité. En regardantcette sphère (Encéphale) qui s’inscritdans cette ligne courbe (Rachis), nepeut-on imaginer un foetus dans leventre de sa mère et retrouver une il-lusion de jeunesse, d’avenir, de péren-nité ? Nous souhaitions découvrir unereprésentation de la francophonie ;malheureusement, nous n’y sommesjamais arrivés.

Nous avons veillé à ce que l’ensembles’intègre dans un visuel compact afind’en faciliter l’installation au sein d’ungraphique et d’en permettre une décli-naison efficace sur des documents di-vers. Par ailleurs, le carré confère à laperception de l’image une force in-contestable.

Puisse cette figure, destinée à repré-senter notre Société, nous permettrede nous identifier et de nous recon-naître.

J. BORN

(Liège)

(Neurochirurgie, 1997, 45, n°1,7)

L’obligation était d’asseoir la crédibilité

de la SNCLF au travers d’une image

stable et moderne

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9Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

A vant 1970, la SNCLF était diri-gée par le bureau, composé dequatre membres, émanationdirecte des membres fonda-

teurs. Elle était administrée dans les faitspar son secrétaire, le président élupour un an, était seulement chargé del’organisation du congrès.

En 1970 le CDS s’est élargi à des mem-bres élus directement par l’assembléegénérale des membres titulaires, leprésident gardant toujours le mêmerôle. C’est seulement à partir de 1976, qu’unprésident a été élu pour trois ans avecde réelles fonctions exécutives.

LES PRÉSIDENTS :Jean LEPOIRE (1976 – 1979) NANCY

Pierre JANNY (1979 – 1982) CLERMONT-FERRAND

Jean PECKER (1982 – 1985) RENNES

Michel HURTH (1985 – 1988) PARIS

François COHADON (1988 – 1991) BORDEAUX

Jacques BROTCHI (1991 – 1994) BRUXELLES

Maurice CHOUX (1994 – 1997) MARSEILLE

Jean-Pierre HOUTTEVILLE (1997 – 2000) CAEN

Yves KERAVEL (2000 – 2003) PARIS, CRÉTEIL

Jean CHAZAL (2003 – 2006) CLERMONT-FERRAND

Marc SINDOU (2006 - 2009) LYON

François Xavier ROUX (2010- 2012) PARIS

LES SECRETAIRES :Marcel DAVID (1950-1976) Paris

Michel HURTH (1976-1979), Paris

Claude LAPRAS (1979-1985), Lyon

Georges FISCHER (1985-1991), Lyon

Jean-Pierre HOUTTEVILLE (1991-1995), Caen

Jacques LAGARRIGUE (1995-2001), Toulouse

Christian RAFTOPOULOS (2001-2007), Bruxelles

Jean D’HAENS (2007-2010), Bruxelles

Daniel MAY (2010- ), Meyrin (Suisse)

LES TRESORIERS dans leur ordre chronologique :

René ROUSSEAUX (Nancy)

Émile LAINE (Lille),

Jean-Pierre CARON (Paris),

Jacques PHILIPPON (Paris),

Maurice CHOUX (Marseille),

François-Xavier ROUX (Paris),

Jean-Claude MARCHAL (Nancy),

Bernard GEORGE (Paris)

LES PRESIDENTS DE LA SNCLF,élus depuis la modification des statuts de 1976 :

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S i l’on fait abstraction des pre-mières trépanations réalisées aunéolithique et à la descriptiondes quelques interventions réa-

lisées dans l’antiquité et au Moyen-Âgeet si il y a eu quelques « tentatives » neu-rochirurgicales, parfois avec succès, dèsla fin du XIXe siècle, en particulier par An-tony CHIPAULT (1866-1920), la neurochi-rurgie ne s’est individualisée en tant quespécialité chirurgicale qu’au début duXXe siècle. Sans méconnaître le rôle joué par Mau-rice ROBINEAU (1870-1950) et René LE-RICHE (1879-1955), Thierry de MARTEL(1876-1940) et Clovis VINCENT (1879-1947), sous l’impulsion de Joseph BA-BINSKI, sont considérés comme les pre-miers neurochirurgiens français.

De MARTEL, chirurgien « généraliste »formé à la neurochirurgie aux USA et enGrande-Bretagne, a rapporté ses pre-miers résultats en 1909 et 1911. Il est leseul français disposant d’une expérienceneurochirurgicale significative au mo-ment de la grande guerre. Aristocrate etgrand patriote, il s’est suicidé lors del’entrée des Allemands dans PARIS (unboulevard porte son nom dans le XVIe ar-rondissement). Il a participé en 1931avec Daniel PETIT-DUTAILLIS et PaulMARTIN au premier congrès internatio-nal de neurochirurgie qui s’est tenu àBerne (Suisse) sous la présidence de Har-vey CUSHING et Charles SHERRINGTON.Clovis VINCENT, initialement neuro-logue, s’est formé à la neurochirurgie aucontact de De MARTEL qu’il assistait ré-

gulièrement lors de ses interventions etauprès de Harvey CUSHING à partir de1927. Il a été le premier neurochirurgienexclusif, a dirigé jusqu’à sa mort, le pre-mier service français de neurochirurgie,installé à l’hôpital de la Pitié en 1933,transformé en chaire de clinique neuro-chirurgicale en 1938. C’est la premièrefois dans l’histoire des hôpitaux de Parisqu’a été promu à la tête d’un service dechirurgie quelqu’un qui n’était pas chi-rurgien… Ses compétences ont été rapi-dement, mondialement reconnues, enparticulier par CUSHING lui-même.Leurs premiers élèves, nommés neuro-chirurgiens des hôpitaux de Paris en1948, ont été parmi les membres fonda-teurs de la SNCLF.

Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

I – NAISSANCE DE LA SNCLF

La création de la SOCIETE DE NEURO-CHIRURGIE DE LANGUE FRANÇAISEcoïncide avec le début de l’essor decette spécialité dans notre pays. C’estpeu de temps après la deuxième guerremondiale, en 1948, que 10 pionniers pri-rent l’initiative de constituer une asso-ciation autonome, distincte de la SociétéFrançaise de Neurologie (ex « Sociétéde Neurologie de Paris ») devant la-quelle les neurochirurgiens présen-taient jusqu’alors leurs travaux qui ontété publiés dans la « REVUE NEURO-LOGIQUE » jusqu’en 1955, date de lacréation de la revue « NEUROCHIRUR-GIE ». Dès sa création, la SNCLF établissait lesbases de ce qui devait faire son origi-nalité : à savoir l’expression orale etécrite en langue française. Le groupe des « Pères Fondateurs » étaitconstitué de cinq parisiens (MarcelDAVID, Jean GUILLAUME, Jacques LEBEAU, Daniel PETIT-DUTAILLIS, PierrePUECH), un lyonnais (Pierre WER-THEIMER), un nancéen (René ROUS-SEAUX), un algérois (Pierre GOINARD)

Photographie officielle du premier congrès de la SNCLF tenu à Lyon en 1950 :Au premier rang de gauche à droite : Barré, Roger, Bériel, Leriche, Wertheimer, David ,Petit-Dutaillis, Au deuxième rang : Martin, Rousseaux, Kissel, Jentzer, derrière Martin : Dechaume, der-rière Rousseaux : Fontaine et Ferrey, derrière Jentzer : Lazorthes.Derniers rangs à gauche Lecuire, devant lui : Laine, au centre Tolosa, Paillas, Goinard, plusà droite Christophe. Tout au fond, en partie dissimulé : Mansuy.

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et de deux francophones non français(Albert JENTZER de Genève et PaulMARTIN de Bruxelles). Le premier bureau de la SNCLF (1949)était constitué de D. PETIT-DUTAILLIS,Président, P. WERTHEIMER, Vice Prési-dent, M. DAVID, Secrétaire Général, R.ROUSSEAUX, Trésorier. Ainsi était néeune Société Scientifique Internationaledestinée à fédérer les neurochirurgiensappartenant à l’aire francophone, so-ciété à laquelle devaient adhérer denombreux neurochirurgiens dont beau-coup avaient été formés partiellement

ou totalement en France et qui dési-raient garder avec elle un lien culturelpuissant, la Francophonie n’étant passeulement « parler en français » maisaussi « penser en français ». La première réunion scientifique de laSNCLF eut lieu à Paris le 3 mai 1949,sous la présidence de D. PETIT-DU-TAILLIS, 50 communications y furentprésentées. Le premier congrès se tint à Lyon l’an-née suivante sous la présidence de P.WERTHEIMER les 5 et 6 mai 1950.

Ci-dessous quelques notes biogra-phiques des fondateurs de la SNCLF, em-pruntées à l’ouvrage de P. Wertheimer etM. David (Neurochirurgie 1979; 25 :253-351, Naissance et croissance de la Neu-rochirurgie), à J. Philippon (Histoire dela neurochirurgie à la Pitié-Salpétrière),confiées par J. Noterman, Michel Hurth,Marc Tadié et Pascal Rousseaux et aussitrouvées sur Internet : G. PELISSIER : « Les professeurs de médecine 1961-1962, hôpital Mustapha, Faculté d’Alger,(18 mars 2011) » et « un modèle du XXe

siècle 1903-1991 (4 août 2011).

11Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

I – NAISSANCE DE LA SNCLF

Daniel PETIT-DUTAILLIS (1889-1968)

Petit-fils et fils de médecin, dès 1923, D. PETIT-DUTAILLIS, brillantchirurgien généraliste, avait commencé à s'intéresser à la Neurochirurgie.Travaillant dans le service prestigieux de chirurgie générale d'A. GOSSETà la Salpêtrière, il fut en même temps attiré par la neurologie et se vitconfier des malades de la clinique neurologique du Pr GUILLAIN.

E n 1928, au congrès de chirur-gie, il présenta un rapportavec ALAJOUANINE sur lessuites éloignées des cranioto-

mies dans les lésions traumatiques. Etce sont les mêmes auteurs qui, dès1929, rapportaient l'observation decompression unilatérale de la queuede cheval par hernie discale, dont le ti-tre résumait en trois mots ce qui allaitdevenir une des pathologies rachi-diennes les plus communes : « Lami-nectomie exploratrice, ablation du fi-brome du disque, guérison ».

Il poursuivit ainsi son activité partagéeentre Neurochirurgie et chirurgie gé-nérale, mais n'étant qu'un des nom-breux assistants d'un service réputéavant tout pour les interventions di-gestives, PETIT-DUTAILLIS ne dispo-sait ni d'une équipe, ni d'une organi-sation personnelle. De plus, les

interventions de Neurochirurgie, sou-vent longues, aux suites difficiles,n'étaient pas toujours appréciées avecintérêt et sympathie.

Il faut donc saluer la ténacité et le cou-rage dont il fit preuve à cette époque.Chirurgien des hôpitaux en 1927, à 38ans, il se rendit en 1929 aux U.S.A. au-près de H. CUSHING et W. DANDYpour se perfectionner dans cette disci-pline qui était sa véritable passion.

D. PETIT-DUTAILLIS, pour des raisonsde carrière hospitalière, quitta la Sal-pêtrière en 1942 pour prendre la direc-tion du service de chirurgie généralede l'Hôpital Bichat où il a pu organiserune unité autonome de neurochirur-gie.

À la mort de Clovis VINCENT en 1947,il lui succède à la tête du service de

neurochirurgie de l’hôpital de la Pitiédont il assura la direction jusqu’à sa re-traite en 1960 et devint ainsi le secondtitulaire de la chaire de clinique neuro-chirurgicale. Il retourna souvent auxUSA et au Canada pour s’imprégnerdes techniques qui y étaient pratiquéeset les développer dans son service.

Il est décédé dans le service qu’il avaitdirigé des suites d’une fracture du fé-mur.

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12Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

I – NAISSANCE DE LA SNCLF

PIERRE WERTHEIMER (1892-1982)

Pierre WERTHEIMER était issu d’une famille juive domiciliée àGenève. Son père, Paul, aîné de sept enfants, fit ses études médicales àParis et s’installa à Lyon sur la rive gauche du Rhône, comme médecingénéraliste.

P ierre WERTHEIMER obtint lebaccalauréat à 16 ans avecmention bien, le PCB à la fa-culté de Sciences à Lyon en

juin 1910. En octobre 1910, il entre à lafaculté de Médecine, réussit l’externatdes hôpitaux en juin 1911. Puis il pré-senta le concours de l’Internat en 1912et le réussit en septembre 1913 où il futsecond, l’épreuve se déroulait alors enhabit et en public.

Pendant la guerre de 14/18, Pierre WER-THEIMER fut nommé médecin de ba-taillon dans une compagnie de génie,« les sapeurs mineurs », il avait gardéun souvenir horrifié de cette guerre detaupe et des blessures terribles des sur-vivants. En janvier 1919, il revint à Lyon,son courage et son dévouement lui va-lurent deux citations à l’ordre de l’ar-mée et à titre militaire le grade de che-valier de la légion d’honneur.

Après la guerre, il retrouva le milieuhospitalier de l’internat et rencontra, àNice, Germaine KAHN qui avait exercépendant la guerre, les fonctions d’in-firmière. Ils se marièrent le 10 avril1919.

Pierre WERTHEIMER s’orienta vers laneurochirurgie de façon préférentiellemais non exclusive. Son véritable maî-

tre et ami fut le Professeur RenéLERICHE. Après leur rencontre pen-dant la guerre, René LERICHE avaitcompris les qualités exceptionnellesde son élève, il le poussa à fonder laspécialité neurochirurgicale à Lyon

Après avoir été Docteur en Médecineen 1922, Pierre WERTHEIMER fut Pro-fesseur Agrégé en 1926 à 34 ans et chi-rurgien des Hôpitaux de Lyon en 1930,à 38 ans. En 1931, il fait un séjour de 18mois en Amérique du Nord, d’abordchez Harvey CUSHING à Boston puischez William DANDY à Baltimore etenfin chez PENFIELD à Montréal au Ca-nada. De ce long voyage à l’étranger, ilrapporta une formation chirurgicale ri-goureuse.

En septembre 1939, à la déclaration dela guerre, Pierre WERTHEIMER est mo-bilisé comme médecin-chef d’une am-bulance chirurgicale lourde. Démobi-lisé en juillet 1940, il retrouve sonservice, le pavillon G à l’HôpitalEdouard Herriot. Le gouvernement deVichy publie le statut des juifs à l’au-tomne 1940 et Pierre WERTHEIMER estexclu de la communauté universitairede juillet 1940 à mai 1945. Il doit en plusse faire inscrire avec son fils au com-missariat de police du VIe arrondisse-ment, en tant que juif. La blessure mo-

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rale est vive. Il se rend ensuite en Suisseen 1942 et rentre en France en juillet1944.

Il retrouva son service au pavillon G àl’hôpital Edouard Herriot et fut nomméProfesseur de Clinique Chirurgicale enjuin 45 à l’âge de 53 ans. Il en restera ti-tulaire jusqu’en septembre 1965 à l’âgede 73 ans, retrouvant les trois ans defrustration universitaire imputables àl’occupation allemande.

Pour faciliter l’envol de la Neurochi-rurgie, il conçoit alors de créer un hô-pital neurologique et neurochirurgicalpourvu de laboratoires de recherche.En 1954, il obtient l’accord du directeurdes Hospices Civils de Lyon, Louis VEY-RET. Et à 70 ans, il a pu inaugurer l’hô-pital neurologique le 24 mai 1962. Avecélégance, il refusa d’y opérer, laissant

à ses élèves Louis MANSUY et JeanLECUIRE le soin de mettre en routecette machine chirurgicale complexe.

Pierre WERTHEIMER et Marcel DAVIDobtinrent de Robert DEBRE la recon-naissance de la neurochirurgie en tantque section du CNU, ce qui permit dèsl’ouverture des concours à tempsplein, de créer des postes de neuro-chirurgiens. Grâce à eux, la neurochi-rurgie était reconnue comme une spé-cialité à part entière.

Pierre WERTHEIMER a réalisé un nom-bre considérable de publications (plusde 500). Il reçut de nombreux titres enFrance et à l’étranger. Il fut comman-deur de la légion d’honneur en 1964.Paradoxalement, à la fin de sa carrière,il refusa par modestie la classe excep-tionnelle comme Professeur.

Pierre WERTHEIMER était un être d’ex-ception. Il savait se pencher sur ceuxqui souffraient avec une merveilleusecompréhension humaine faite de gé-nérosité et de délicatesse du coeur. Ileut beaucoup d’amis artistes. Il connutMATISSE à l’occasion de son passageen 1942 à Lyon pour une tumeur in-testinale. Il connut également LURCAT,KISLING, BONNARD, ATLAN et à Lyon,LINOSSIER et SALENDRE. MadameWERTHEIMER fut pendant 61 ans devie commune, une compagne vive,gaie et gentille qui lui a permis de réa-liser une vie sans faille. Sa disparitionen 1980 fut un véritable déchirement.

Il décéda deux ans après sa femme, le24 mai 1982 à l’âge de 90 ans.

Pr Alain GOUTELLE

I - NAISSANCE DE LA SNCLF

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R. HOUDART, dans son éloge de

M. DAVID (Neurochirurgie 1988, 33,

218-222) estime que sa carrière peut se

diviser en quatre périodes :

La première correspond à l’en-fantement de la neurochirurgiefrançaise. C’est l’époque hé-roïque des interventions sous

anesthésie locale (B. PERTUISET aconfié un jour qu’il n’aurait pas persé-véré en neurochirurgie, si l’anesthésiegénérale n’était pas apparue dans cettediscipline...). Sans électrocoagulation,les interventions étaient interminableset les résultats opératoires très médio-cres. Malgré ces difficultés, l’ambitiondes hommes restait intacte.

En 1933, le service de Médecine de C.VINCENT était transformé en servicede neurochirurgie et son patron deve-nait Neurochirurgien des Hôpitaux,puis en 1938, titulaire de la chaire, nou-

vellement créée, de Neurochirurgie dela Faculté de Paris. Je viens d’évoquerl’ambition des hommes et je mesuremaintenant toute l’ambiguïté de cemot qui change complètement de sensquand, à l’intérêt général, se substituecelui des intérêts individuels.

Il faut rappeler tout d’abord que ClovisVINCENT et Thierry de MARTELavaient rompu leurs relations quandle premier s’était mué en chirurgien.Plus tard, au sein même de l’équipe dela Pitié, les rivalités entre assistants sesoldèrent par l’éviction de PierrePUECH auquel DAVID était très atta-ché.

Quand C. VINCENT notifia à PUECHson éviction du service, M. DAVID neput supporter cet acte d’autoritarismeet donna sa démission. Geste « ro-mantique » a-t-on -écrit. Geste cheva-leresque plutôt que DAVID allait payerchèrement.

Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

Marcel DAVID (1898 – 1986)

M. DAVID est né à Asnières dans une famille originaire de Lyon. En1917, à peine ses études secondaires terminées, il s’engage volontairement.De retour de la guerre, il s’inscrit en Faculté de Médecine. DevenuInterne des Hôpitaux de Paris, il se destine initialement à la Médecine etc’est ainsi qu’en quatrième année d’Internat il choisit le service deNeurologie de Clovis VINCENT à l’hôpital de la Pitié. C’est l’époque oùVINCENT va orienter son activité vers la neurochirurgie. Le 8 juin1928, le Maître assisté de son élève Marcel DAVID, opère lui-même sonpremier patient: un homme porteur d’un kyste hydatique frontal, dontles suites opératoires furent favorables.

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Marcel DAVID connut « une traverséedu désert » qui le força à aller opérerd’un hôpital à un autre avec fixationplus durable à Villejuif (hôpital Paul-Brousse). Malgré cette errance, c’estpendant cette période que DAVID de-vait connaître J. TALAIRACH, leconcepteur de la neurochirurgie sté-réotaxique.

La troisième étape de la carrière deDAVID commence avec la mort pré-maturée de son alter ego, PierrePUECH qui avait créé un service deneurochirurgie à l’hôpital psychia-trique Sainte-Anne. DAVID remplaceraP. PUECH et créera « l’école de Sainte-Anne », dont la multi-disciplinarité té-moignera des capacités d’organisateuret de la hauteur de vue de son promo-teur qui favorisera l’éclosion de la Neu-roradiologie avec FISHGOLD, et del’Anesthésie-Réanimation avec DE-LIGNE. Certes, ces deux disciplines nenaîtront pas exclusivement à Sainte-Anne, mais cette école contribuera

grandement à l’essor de ces tech-niques fondamentales pour le progrèsde la Neurochirurgie. La stéréotaxiedevait, bien entendu, être au premierplan des activités du service de M. DAVID.

La quatrième étape c’est le retour a laPitié « c’est la chaire, c’est l’apo-théose » écrit HOUDART. Une nouvelleéquipe entoure le Professeur de Cli-nique : B. PERTUISET, P. PRADAT, M. SACHS, J. METZGER...

M. DAVID avait été, avec son amiP. WERTHEIMER, à l’origine de la nais-sance de la SNCLF en 1948. Il n’aura decesse que de lui donner un organed’expression, la revue «NEUROCHI-RURGIE », dont il sera le rédacteur enchef pendant de nombreuses années,ayant pour adjoint J.P. CONSTANS quireprendra le flambeau après le départde son patron. DAVID fut aussi le se-crétaire général de la SNCLF. Son« règne » dura 23 années.

M. DAVID nommé neurochirurgien deshôpitaux en 1948, a été secrétaire de laWFNS de 1955 à 1957.

J.P. CONSTANS, dans l’article qu’il aconsacré à DAVID (NEUROCHIRURGIE,1987, 33, 250-251) a décrit avec talentet avec coeur le souvenir qu’il faut gar-der de lui : « dans un climat de grandelibéralité, M. DAVID savait épanouirchez ses collaborateurs leurs meil-leures aptitudes. Il n’imposait pas, ilconseillait, il encourageait car il savaitmieux que quiconque discerner les ca-pacités de chacun et les stimuler »...« dans le microcosme des différencesde ceux qui l’entouraient, il savait créerl’unité, l’intérêt commun et maintenirun équilibre souvent difficile entre lessusceptibilités individuelles ».

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D ès 1931, il s'initie à la Neuro-chirurgie auprès de ClovisVINCENT et Thierry De MAR-TEL, puis de Marcel DAVID

dont il sera toujours très proche. Il créealors une unité de Neurochirurgie àl'intérieur du Service d'ORL du Profes-seur JACQUES.

En 1946 la Faculté de Nancy crée pourlui une chaire de Neurochirurgie quisera la deuxième de France après cellede Clovis VINCENT. En même temps,René ROUSSEAUX crée avec son amiNeurologue le Professeur KISSEL unService médico-chirurgical original quisera dirigé par deux Chefs de Service,l'un étant Neurologue l'autre Neuro-chirurgien.

En 1949 il est Membre fondateur de laSNCLF dont il sera le premier trésorier.

En 1952 il est nommé Professeur deClinique Chirurgicale et Chef du servicede Chirurgie Générale B où il instal-lera l'unité de Neurochirurgie, secondépar son élève Jean LEPOIRE qui auto-nomisera par la suite le Service deNeurochirurgie à Nancy.

Il meurt prématurément à 53 ans en1955 d'un cancer du poumon.

René ROUSSEAUX (1902-1955)

René ROUSSEAUX est né à Futeau (Meuse) en 1902. Après des études secondaires au Lycée Condorcet à Paris, il s'inscrit à laFaculté de Médecine de Nancy. Interne des Hôpitaux en 1925, puisProsecteur d'Anatomie il s'engage dans la carrière hospitalo-universitaireen Chirurgie Générale et sera successivement Chef de Clinique,Chirurgien des Hôpitaux, puis agrégé de Chirurgie Générale.

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P endant la guerre, il se vitconfier de façon imprévuemais hautement flatteuse, ladirection de la section neuro-

chirurgicale du service de chirurgie gé-nérale d'Antonin GOSSET, que venaitde quitter D. PETIT-DUTAILLIS. Il vécuttrès mal le suicide de son Maître lorsde l’entrée des Allemands dans Paris etdût se replier à Clermont-Ferrand ausud de la ligne de démarcation.

Grâce à l'appui de GUILAIN et surtoutde H. MONDOR, qui avaient discernétout l'intérêt de la Neurochirurgie, unevéritable unité de neurochirurgie futcréée à la Salpétrière, de 40, puis de 72lits, avec un bloc opératoire autonome,tout cela prélevé généreusement surles ressources de la clinique chirurgi-cale. Nommé neurochirurgien des hô-pitaux de Paris en 1948, il prit la direc-tion du service en 1949, dirigéjusque-là par PETIT-DUTAILLIS.

Pendant près de dix ans, il allait sedonner totalement à son métier. Pas-sionné par l'acte chirurgical, et douéd'une énergie inépuisable, il allait avoirune activité opératoire très intense.

Il s'intéressa pratiquement à tous lesdomaines de la Neurochirurgie, rédi-geant une œuvre scientifique considé-rable. Une véritable école fut alorscréée, formant de nombreux chirur-giens français et étrangers. La passionde son métier était telle, qu'il n'acceptajamais de réduire son activité.

Sa mort brutale en 1959, à 56 ans, mitfin prématurément à une carrière par-ticulièrement remplie.

Jean GUILLAUME (1903 -1959)

Neurologue, élève de Barré et de Leriche, il était venu faire un stage àParis à la Pitié. Après la rupture entre de MARTEL et VINCENT,GUILLAUME suivit de MARTEL dont il devint le neurologueconsultant. Mais son contact avec la Neurochirurgie fut suffisammentexaltant pour que, à peine rentré à Strasbourg, il délaissât la sécuritéd'une carrière toute tracée d’agrégé de neurologie. Il décida alors derevenir à Paris comme résident de Neurochirurgie chez de MARTEL.Vivant sur place à l'hôpital privé de la rue Vercingétorix, il allait alors,au prix d'un travail acharné, se former à la brillante techniquechirurgicale de son maître, tout en commençant à lui donner uneorientation nouvelle.

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I l a été l’un des deux premiers chi-rurgiens helvétiques, avec HugoKRAYENBÜHL, à pratiquer la neu-rochirurgie (névralgie du trijumeau

en 1921, hypophysectomie et tumeurscérébrales en 1924, anévrysme intra-crânien en 1951…)

Avec Henri COURVOISIER, il fait bre-veter aux USA en 1924, un instrumentpour réaliser les trépanations, très« sophistiqué », adopté par l’arméesuisse. Il a publié en 1937 l’ouvrageintitulé : « Réflexions sur quelques casde neurochirurgie » et en 1949 l’ou-vrage intitulé « Neurochirurgie cli-nique ».

Il a été à l’origine de très nombreusespublications dans tous les domainesscientifiques, d’ouvrages de vulgarisa-tion et s’est beaucoup impliqué dans lavie politique, il a été en particulier l’undes artisans de l’installation du CERN àGenève.

À la suite d’une donation à la Fonda-tion Mary Blair à son initiative, l’Uni-versité de Genève a pu acquérir en1941, un immeuble dont les revenusétaient attribués aux chaires d’ophtal-mologie, neurologie, ORL et neurochi-rurgie. Cet immeuble a été vendu audomaine privé en 2007.

Un hommage lui a été consacré à l’oc-casion de son 70e anniversaire et pu-blié dans Rev. Med. Suisse Romande,1956 ;76,274-280.

Albert JENTZER a été président del’Institut National Genevois de 1957 à1964.

Albert JENTZER (1886-1967)

Après avoir achevé son internat, Albert JENTZER prend part à lacampagne de Serbie comme chirurgien mandaté par la Croix Rouge. En1918 il est nommé chef de service en second du service de chirurgiegénérale de l’hôpital cantonal de Genève, puis chirurgien chef etProfesseur de Clinique Chirurgicale en 1933, s’intéressant à tous lesaspects de la chirurgie de son temps. Ses élèves le décrivent commeautoritaire avec un caractère « solide » nécessaire à l’exercice des lourdesresponsabilités qu’il devait assumer, mais sachant créer une atmosphèreconviviale.

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19Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

P endant la guerre, il dirige uneambulance spécialisée, maisest rapidement fait prisonnieravant d’avoir pu exercer ses

compétences. Libéré un an plus tard, ilgagne l’Angleterre où il entre encontact avec plusieurs neurochirur-giens. En 1943 il dirige une ambulancespécialisée des forces françaises libreset de l’armée de libération. Après ledécès de Clovis VINCENT, il assure l’in-térim à la tête du service jusqu’à la no-mination de PETIT-DUTAILLIS.

Il est l’un des quatre premiers neuro-chirurgiens des hôpitaux de Paris nom-més en 1948 et fonde le service del’Hôpital Lariboisière en 1951, il suc-céda ensuite à GUILLAUME à la tête duservice de la Salpétrière en 1960.

Il publie en 1954 l’ouvrage intitulé« Psychochirurgie et fonctions men-tales » (Masson et Cie édit, Paris 429p)dans lequel il fait part de son impor-tante activité personnelle qu’il com-pare aux données de la littérature, et li-vre ses réflexions sur cette chirurgiequi entraîne d’importantes et défini-tives modifications de la personnalité.Il s’est aussi beaucoup intéressé àl’œdème cérébral et à la pathologie in-fectieuse du cerveau.

Avec son épouse, comédienne, il abeaucoup fréquenté les artistes, c’estlui qui avait pris en charge FrançoiseSagan après son accident de voiture etfournissait, avec la complicité des hô-tesses d’Air France, Jeanne Moreau ensublimes bouteilles qu’elle ne trouvaitpas sur place lors de son séjour auxEtats-Unis.

Jacques LE BEAU

Très brillant élève au lycée, lauréat du concours général en géographie, il devait entreprendre des études supérieures dans cette discipline. Mais son père était un ami de Clovis VINCENT qui lui conseille defaire sa médecine et devenir neurochirurgien. Major de la promotion1932 de l’Internat des hôpitaux de Paris, il effectue deux semestres chez Clovis VINCENT puis devient chef de clinique dans son serviceà la Pitié en 1939.

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Ala lecture de ses publications,on peut appréhender les pro-blèmes techniques et diag-nostiques qui se posaient

alors par rapport à la situation actuelleet mesurer les progrès réalisés aucours des cinquante dernières années.Les examens complémentaires étaientquasi inexistants à ses débuts mis àpart l’examen oculaire, la radiographiesimple du crâne et l’examen du LCR.Sur le plan chirurgical, il n’y avait pasencore de bistouri électrique, l’hyper-tension intracrânienne n’était pascontrôlée et les anesthésies généralesprésentaient encore de hauts risques.

Au cours de sa carrière, il a donc vu ap-paraître plusieurs techniques radiolo-giques de détection des lésions intra-crâniennes et intracanalaires. Il fautciter ici la ventriculographie puis l’en-céphalographie gazeuse, l’électroen-céphalographie et plus tard, les exa-mens avec produits de contraste

comme la myélographie, l’angiogra-phie et l’iodoventriculographie. Sur leplan de la technique chirurgicale, lebistouri électrique fut l’avancée ma-jeure de son temps.

Il devait prendre part de façon active àla vie scientifique de son époque et aété un des membres fondateurs de laSNCLF et membre du comité directeurde la revue « Neurochirurgie » en 1955.

À soixante-cinq ans, en 1956, Paul Mar-tin voit son mandat de chef de serviceprorogé d’un an et renouvelé quatrefois jusqu’en 1961, moment où il partdéfinitivement à la retraite. Pensionnémais toujours actif, il sera présidenthonoraire de la World Federation ofNeurosurgical Societies, président dela Société internationale de chirurgieen 1965 et président de l’Académie demédecine de Belgique l’année sui-vante. D’autres éminentes distinctionsdevaient lui être attribuées tel un titre

de « Magister in chirurgia » au TrinityCollege de Dublin et la croix de cheva-lier de la Légion d’honneur. Dans lesordres nationaux, il était Grand offi-cier de l’ordre de Léopold et de Léo-pold II.

Il devait s’éteindre le 10 mars 1968, lesdernières années de sa vie ayant étéassombries par des deuils successifs.

Paul MARTIN (1891 – 1968)

Paul Martin peut être considéré comme un des fondateurs de laneurochirurgie belge. Il fut, en effet, le premier à diriger un serviceindépendant dans cette spécialité en 1948. Après des études à l’université Libre de Bruxelles, entrecoupées par lapremière guerre mondiale, il part deux ans aux États-Unis où il se formeà cette nouvelle spécialité dans le service d’Harvey Cushing, chez qui ilretournera en 1929 comme chef du laboratoire de chirurgieexpérimentale.

I - NAISSANCE DE LA SNCLF

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21Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

V INCENT, DAVID et PUECH onteffectué ensemble en 1927 levoyage aux USA auprès despionniers de la neurochirur-

gie : Percival BAILEY, Harvey CUSHINGet William PEET.

Après sa rupture avec VINCENT, PierrePUECH se voit confier en 1939quelques lits et une salle d’opération àl’Hôpital Sainte Anne. Il a su rapide-ment développer une importante acti-vité chirurgicale, si bien qu’un servicede près de 100 lits lui fut attribué en1941, devenant ainsi le deuxième ser-vice neurochirurgical de la capitaleavec une activité particulièrementorientée vers la psychochirurgie trèsdéveloppée à une époque où la chi-miothérapie était à peu près inexis-tante.

Ceci n’était pas sans soulever chez luides problèmes d’éthique, cette chirur-gie, quasi limitée aux lobotomies fron-tales, étant parfois réalisée chez despatients non consentants, du fait deleur troubles mentaux et entraînantune modification de leur personnalité.

Nommé neurochirurgien des hôpitauxen 1948, il est décédé en quarante-huitheures des suites d’un infarctus dumyocarde dont il avait fait lui-même lediagnostic.

Pierre PUECH (1897-1950)

C’est sur le champ de bataille de Verdun que Pierre PUECH a rencontré Clovis VINCENT, ce qui a été à l’origine de sa vocationneurochirurgicale, chez qui il a été ensuite, une fois la guerre finie,externe puis interne en même temps que Marcel DAVID.

I – NAISSANCE DE LA SNCLF

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22Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

R eçu à l’internat en 1922, Chi-rurgien des hôpitaux en juin1927, il a réussi, la même an-née, l’Agrégation d’anatomie,

avec le Pr De Ribet. En 1939, il est reçuau concours d’Agrégation de chirur-gie.

Médecin-lieutenant de réserve en 1931,il obtient en 1933 son premier serviceà l’hôpital Parnet. Il consacre ses mati-nées entières à l’hôpital, réservantl’après-midi pour ses consultations etses opérations, à Solal, Lavernhe, lesOrangers, Verdun.

Mobilisé le 1er septembre 1939, rap-pelé en 1943, il est affecté comme com-mandant à l’hôpital auxiliaire BarbierHugo, nommé médecin colonel en1957.

Durant l’été 1942, il se forme à la neu-rochirurgie à Paris, chez Clovis Vin-cent, puis crée le Centre Barbier-Hugo,qui devint le premier service de neu-rochirurgie d’Alger, qui était alors lacapitale de la France libre, prenant encharge les blessés crânio-cérébraux detous les théâtres d’opération enAfrique du Nord. À cette occasion, ilrencontre le Général Eisenhower quilui adjoint un neurochirurgien améri-cain, le professeur J.L.Pool.

La guerre terminée en 1945, il estchargé à l’hôpital Mustapha des pa-villons Bichat et Nélaton. Il aménage,face au Service du Pr Costantini, le ser-vice unique à trois étages, qui devien-dra en 1952 la Clinique Chirurgicale,dont il est titulaire en 1952.

En 1962, il quitte l’Algérie pour finir sacarrière à Lyon où l’accueil qui lui aété réservé n’a pas été à la hauteur deses compétences et ses qualités. Il suc-cède à Pierre Wertheimer en 1966 et ilenseigne la sémiologie chirurgicalejusqu’à sa retraite en 1973.

Pierre GOINARD (1903- 1991)

Descendant de trois générations de médecins Français, il est doué d’uneintelligence hors du commun, d’une facilité d’élocution, d’un styleincomparable, transcrivant sur papier toute pensée lui venant à l’esprit.Sa patience extrême, son accueil souriant, chaleureux et paternel, sasollicitude et sa courtoisie sont jointes à son audience et à son prestige. Il n’a eu qu’un seul maître, son père Ernest Goinard, chirurgienremarquable.

I - NAISSANCE DE LA SNCLF

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23Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

E tre membre de la SNCLF étaità la fois un honneur et une re-connaissance. Il fallait alorsêtre élu à la majorité, d’abord

membre correspondant, puis au boutde deux ans de « purgatoire », membretitulaire. Chaque candidat était proposépar ses parrains, pouvant appartenir àdes écoles concurrentes parfois « en-nemies » et ceci n’était pas sansquelques querelles ou manœuvres po-litiques souterraines. C’était d’autantplus important que la neurochirurgien’était pas encore reconnue commespécialité chirurgicale autonome, êtremembre de la SNCLF était la meilleurefaçon, sinon la seule de se voir recon-naître cette qualification avant la gé-néralisation des concours de neuro-chirurgien des hôpitaux, l’internatqualifiant et la création des diplômesd’études spécialisés (DES).

Les premiers membres étaient soit deschirurgiens qui s’étaient formés à laneurologie puis à la neurochirurgie au-

près des pionniers de la spécialité auxUSA, en Grande Bretagne et en Franceauprès de Clovis VINCENT, soit desneurologues voire des psychiatres quise formaient à la neurochirurgie au-près des mêmes maîtres.

C’est ainsi que la SNCLF a été la pre-mière « société savante » regroupantles neurochirurgiens francophones : laSociété Suisse a été créée en 1954, laSociété Belge en 1978, la Société Ca-nadienne ne s’est autonomisée qu’en1965 de la société des sciences neuro-logiques. Des neurochirurgiens italiens« du Nord » ont été aussi parmi lespremiers membres.

Il n’est pas possible de citer tous cespremiers membres qui, à leur tour, ontfondé des écoles neurochirurgicales.Au risque d’en oublier et en se limitantaux pays naturellement francophones(que l’on soit pardonné), on veut citerici ceux de la seconde génération, quiont marqué l’histoire de la Société par

leurs compétences et leur autorité mo-rale : en France, Emile LAINE à Lille,Jean PECKER à Rennes, Jean PAILLASà Marseille, Jean LECUIRE, GeorgesÉdouard ALLEGRE et Louis MANSUY àLyon, Pierre JANNY et Bernard MON-TRIEUL à Clermont-Ferrand, LouisPOUYANNE à Bordeaux, René FON-TAINE à Strasbourg, Jean LEPOIRE àNancy, Jean DUPLAY à Nice, ErnestWORINGER à Colmar, Claude GROS àMontpellier, Jacques de ROUGEMONTà Grenoble, Pierre DESCUNS à Nantes,Adrien DANY à Limoges, Bernard PER-TUISET, Jean TALAIRACH, Gabriel MA-ZARS, Raymond HOUDART, GérardGUIOT, José ABOULKER, JacquesROUGERIE et Jean Pierre CARON à Pa-ris ; en Belgique : Jean BRIHAYE etJoël BONNAL ; en Suisse : HugoKRAYENBUHL, Eric ZANDER, GaziYASSARGIL et Aloïs WERNER ; au Ca-nada : Claude BERTRAND et JacquesCARTIER-GIROUX …

I – NAISSANCE DE LA SNCLF

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24Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

F ils de dentiste, installé à TOU-LOUSE, skieur de haut niveau,membre de l’équipe de Franceuniversitaire, champion de

France en 1932. Il s’initie à la neurolo-gie lors de deux semestres d’internatauprès de Marcel RISER, et acquiertune formation initiale de chirurgiengénéraliste. Il effectue un séjour àStrasbourg en 1939 auprès de RenéLERICHE, où il apprend la chirurgie dusystème nerveux périphérique et dusystème sympathique, ce qui lui valutd’être affecté un peu par hasardcomme neurochirurgien de la 17e ré-gion militaire en 1941 ;

Guy LAZORTHES effectue en février1942 un bref séjour de deux semaineschez Clovis VINCENT et se voit confierà son retour la responsabilité d’uneunité de 7 lits de « neurochirurgie » ausein du centre anti-cancéreux avecpour externe Henri ANDUZE-ACHER,ce qui sera à l’origine d’une relation

durable, puis de 10 lits à l’hôpital PUR-PAN.

Il s’est intéressé très tôt à la neuro-anatomie, a été chargé des fonctionsd’agrégé d’anatomie en 1942. Il devaitsoutenir sa thèse de science à la Sor-bonne le 6 juin 1944, les évènementssurvenus ce jour-là, ont retardé la sou-tenance de quelques mois… Il a éténommé maître de conférence en 1946et Professeur titulaire en 1948

Il a séjourné un an aux USA et au Ca-nada en 1945-1946 auprès de Max M.PEET, Percival BAILEY, Paul BUCY, Alfred ADSON, William PENFIELD,Walter DANDY, et d’autres élèves deHarvey CUSHING. Ce séjour sera dé-terminant pour son orientation défini-tive en neurochirurgie

À son retour, il se voit confier la direc-tion du service de neurochirurgie deshôpitaux de TOULOUSE à l’hôpital

PURPAN, premier service spécialiséde province comportant initialement25 lits.

En 1948 il effectue un séjour de deuxmois auprès de neurochirurgiens bri-tanniques dont Norman DOTT,

Nommé en 1955, neurochirurgien deshôpitaux de TOULOUSE, par un juryprésidé par D. PETIT-DUTAILLIS quiaprès le déjeuner, probablement detrès grande qualité et un peu arrosé,avait confondu l’un des membres dujury avec le candidat… ce qui n’enlèverien, bien entendu, à la qualité de cedernier.

À partir de là, la carrière de Guy LA-ZORTHES va s’épanouir dans trois di-mensions :

• Anatomiste de renommée mondiale,en particulier pour l’étude de la vas-cularisation de l’encéphale et de la

Bien que n’étant pas membre fondateur, il nous est apparu indispensablede mettre ici un résumé de la biographie de Guy LAZORTHES, né en1910, membre de l’Institut de France, Grand Croix de la Légiond’Honneur, dernier témoin des premiers moments de la SNCLF. Très tôt formé à la neurochirurgie aux États-Unis, il était présent aupremier congrès tenu en 1950 à Lyon. Nous avons eu le plus grandplaisir à recueillir son témoignage au cours des deux entretiens qu’il nousa accordés en février 2012.

I - NAISSANCE DE LA SNCLF

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25Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

moelle épinière, dont les publicationsrestent aujourd’hui les références in-contestées. En 1962 quitte la chaired’anatomie pour celle de Neurochi-rurgie.

• Neurochirurgien reconnu internatio-nalement, élu en 1977 membre dubureau de la fédération mondiale dessociétés de neurochirurgie (WFNS),premier vice-président en 1981, pré-sident d’honneur depuis, invité denombreuses sociétés savantes enparticulier en Amérique du sud. Il aorganisé le congrès de la SNCLF àTOULOUSE en 1958.

• Doyen pendant 12 ans de la Faculté demédecine de TOULOUSE, il a été àl’origine de la conférence des doyensde facultés de médecine, a eu à gérerla crise de mai 1968 et s’est beaucoupimpliqué dans la réforme des carrièreshospitalo-uiversitaires. Il a été admi-nistrateur et président de la commis-sion médicale consultative pendanttrois ans du CHU de TOULOUSE etinitiateur de la construction de l’hôpi-tal de RANGUEIL,

Ses nombreux travaux ont justifié sonélection à l’académie nationale de mé-decine en 1970 et en 1975 à l’académiedes sciences.

Après 1980, date de la fin de ses fonc-tions de professeur des Universités,neurochirurgien des hôpitaux, GuyLAZORTHES a commencé une nou-velle vie, très active, dans de nom-breuses associations et sociétés sa-vantes, a enseigné les scienceshumaines et sociales en première an-née de médecine jusqu’à l’âge de 95ans…, a publié chaque année un ou-vrage ou étaient exposées ses concep-tions de l’homme, de l’humanisme, dela philosophie des sciences et du fonc-tionnement du cerveau.

I – NAISSANCE DE LA SNCLF

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26Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

L‘association appelée SOCIETEDE NEUROCHIRURGIE DELANGUE FRANCAISE a été dé-clarée par Pierre BEHAGUE à la

Préfecture de Police de Paris, le 9septembre 1948. Sa publication auJournal Officiel de la RépubliqueFrançaise date du 30 septembre1948. L’évolution statutaire votée au fil desannées par l’Assemblée Générale desMembres Titulaires est décrite ci-des-sous.

LES STATUTS INITIAUX ont été pu-bliés dans LA REVUE NEUROLO-GIQUE. (1949, 81, 5, 352-365), avec lerèglement intérieur et la liste, déjà im-portante (145 personnes) des premiersmembres français et étrangers.

• Article 1 - L’association dite Sociétéde Neurochirurgie de Langue Fran-çaise a pour but de réunir en assem-blées périodiques les spécialistes dela chirurgie des maladies neurolo-giques pour favoriser par leurs dis-cussions et leurs travaux les progrèsde cette spécialité. Sa durée est illi-mitée. Elle a son siège à Paris, 12 ruede Seine.

• Article 4 - La Société est administréepar un conseil constitué par le Bu-reau, composé de quatre membresélus par l’Assemblée Générale (A.G.).Le Bureau comprend : un Président,un Vice-Président, un Secrétaire Gé-néral, un Trésorier.

• Article 11 - Les sessions de la Sociétése tiendront au moins deux fois paran, dont une fois, de façon solennelleen congrès.

• Article 12 - La SNCLF se réunit enséance publique. L’A.G. se tient

chaque année à Paris, dans les cinqderniers mois de l’année et avant le1er janvier suivant. L’autre séancepourra avoir lieu soit en Province, soitdans un autre pays de langue fran-çaise. Les rapports à présenter auxdifférentes sessions sont choisis parle Comité Directeur. Les Neurochirur-giens chargés des rapports serontproposés par lui et leur désignationsera ratifiée par l’A.G.

Au cours des années suivantes, laSNCLF allait modifier à plusieurs re-prises ses statuts et son règlementintérieur. Nous mentionnons ci-des-sous les principaux ajouts en no-tant les références des publicationsstatutaires.

1970 : COMPOSITION ETMISSIONS DU COMITEDIRECTEUR ET SCIENTIFIQUE(NEUROCHIRURGIE, 16, 7, 559-562)

• Article 1 - La SNCLF a pour missionde maintenir un niveau élevé de qua-lification de ses membres que sontles neurochirurgiens d’expressionfrançaise.

• Article 2 - Précision sur les conditionsde nomination de ses membres, titu-laires, correspondants, associés,d’honneur.

• Article 4 - La Société est administréepar le Comité Directeur et Scienti-fique (C.D.S.) qui est l’émanation di-recte de l’Assemblée Générale desmembres titulaires qui procèdent àson élection.

• Il est composé des membres fonda-teurs, qui y siègent de droit, et deneuf membres titulaires élus pour sixans. Le C.D.S est renouvelable partiers tous les deux ans.

• Il comporte au minimum : 1 repré-sentant belge, 1 représentant suisse,1 représentant canadien français et 3représentants français. Parmi lesmem bres élus sont désignés desmembres chargés du secrétariat, dela trésorerie et des relations exté-rieures.

• Article 5 - Le PRESIDENT : Le Prési-dent, proposé par le C.D.S., est élupar l’Assemblée Générale pour un anet est chargé de l’organisation ducongrès. Il peut ou non être membredu C.D.S. dont il fait partie, de droit,pendant la durée de son mandat. Ilpréside les Assemblées Générales,les sessions de la Société et lesséances du C.D.S., préparées par leSecrétaire.

• Article 8 - LES SESSIONS SCIENTI-FIQUES : Les Sessions de la Sociétése tiendront au moins deux fois paran, dont une sous forme d’unCongrès. Elles sont publiques. À lademande de la moitié au moins desmembres titulaires ou sur la proposi-tion du C.D.S., des Sessions supplé-mentaires peuvent avoir lieu, ainsique des Réunions où sont conviéstous les membres de la Société etdes personnalités scientifiques spé-cialement invitées par la Société.

1976 : UN PRESIDENT ELU POURTROIS ANS (NEUROCHIRURGIE, 1977, 23, 3, 239-245)

• Article 5 - Tout Membre Titulaire de laSociété peut poser sa candidature à lafonction présidentielle qui devientdistincte de la fonction de présidentdu congrès. Après un mandat de troisans, le Président devient inéligible.

• S’il n’appartient pas déjà au C.D.S., lePrésident élu en fait partie de droit en

II - LES STATUTS ETLEUR EVOLUTION

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27Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

qualité de Membre supplémentaire. Ilpréside les sessions scientifiques dela Société ainsi que les AssembléesGénérales dont l’ordre du jour estpréparé par le C.D.S.

Commentaires

L’idée d’élire un Président de laSNCLF pour trois ans revient à EricZANDER comme l’a rapporté P.JANNY dans l’éloge qu’il fit de ce-lui-ci (Neurochirurgie, 1983, 29,5455). «ZANDER fut notre Présidenten 1975 et, à ce titre, organisa leCongrès de Lausanne. C’est lui qui,à la fin de cette même année, sou-ligna dans son discours de clôtureles inconvénients d’une présidenceannuelle, et fut ainsi à l’origine denos nouveaux statuts qui assurentdésormais une continuité de troisans aux fonctions présidentiellesdans notre Société ». Le Problèmede la durée de la présidence agitaitles esprits depuis longtemps si l’onen juge par ce qu’avait écrit J.PECKER en 1967 à propos de la pré-sidence annuelle : « deux brèves al-locutions, rituellement prononcéesdans le cours de l’année, résumentl’activité du Président, et parfoismême sa pensée »...

• Article 5 bis - Le Président duCongrès annuel sera élu par l’As-semblée Générale parmi les Mem-bres Titulaires de la Société, sur pro-position du C.D.S. Pendant l’annéeoù il présidera effectivement leCongrès, il portera le titre de Vice-Président de la Société et, s’il n’enfait pas partie, il appartiendra de droitau C.D.S. en qualité de Membre sup-plémentaire.

• L’article 1 du REGLEMENT INTÉ-RIEUR ajoute au C.D.S. un représen-tant d’un pays non francophone.

• L’article 1 précise également lesconditions de désignation au sein duC.D.S., du secrétaire, du trésorier etd’au moins l’un des deux représen-

tants de la Société chargé des Rela-tions Extérieures (l’autre pouvant êtrerecruté en dehors du C.D.S.). La duréedes fonctions du secrétaire et du tré-sorier est fixée à trois ans, renouve-lable une seule fois. Celle du chargédes Relations Extérieures sera de sixans. La fonction de REDACTEUR ENCHEF de la Revue «NEUROCHIRUR-GIE » doit être occupée par un Mem-bre Titulaire de la SNCLF qui fera par-tie de droit du C.D.S. en qualité deMembre supplémentaire. La durée deses fonctions est fixée à six ans (deuxpériodes de trois ans).

• L’article 2 précise que le C.D.S. peutparticiper sous la forme qu’il choi-sira, à l’organisation financière ducongrès annuel.

• L’article 4 stipule que le C.D.S. a lepouvoir de décerner un diplôme despécialité à des médecins étrangersayant rempli les conditions fixées parle règlement spécifique de ce di-plôme.

1984 : CREATION D’UNESECTION DE MEMBRESHONORAIRES ET D’UNREPRESENTANT STATUTAIREDU MAGHREB (NEUROCHIRURGIE, 1985, 31, 3, 215)

• Article 1 - Il est créé une section deMembres Honoraires.

• Article 2 - Le C.D.S. est composé de10 Membres Titulaires élus pour sixans. Il comporte au minimum unneurochirurgien francophone repré-sentant le Maghreb .

Ces dispositions seront intégréesau texte concernant les statuts et lerèglement intérieur de la SNCLF en1988. (NEUROCHIRURGIE 1988, 34,151-156)

1998 : QUATRE REPRESENTANTSDES « AUTRES PAYS » AU C.D.S.(BULLETIN DE LA SNCLF, 1999, n°4)

Deux modifications aux statuts sont

votées :

• Article 2 - Réduction de 3 à 2 du nom-bre de parrainages de Membres Titu-laires, nécessaire à la candidature autitre de Membre Correspondant.

• Article 4 - Augmentation de 9 à 12 dunombre des membres du C.D.S., éluspour six ans. Ces 12 membres com-prenant : quatre représentants fran-çais, un représentant belge, un re-présentant suisse, un représentantcanadien, un représentant du Ma-ghreb et quatre représentants « desautres pays ».

CommentairesCette nouvelle formule a été propo-sée en raison de la modification,constatée au fil du temps, de l’ori-gine des Membres de la SNCLF, lesfrancophones non français étant de-venus majoritaires. Sous l’impulsiondu Président de la SNCLF, (J.P. HOUT-TEVILLE), il a été décidé d’ouvrir leC.D.S. à des représentants « d’autrespays » sans désigner ceux-ci, de fa-çon à ce que tout neurochirurgienMembre Titulaire de la SNCLF puisseaccéder au C.D.S, quel que soit lepays du Monde dont il est originaire.

2006 : OFFICIALISATION DESRELATIONS INTERNATIONALES –NOUVELLE ORGANISATION DESMANIFESTATIONSSCIENTIFIQUES ENPARTENARIAT AVEC LA S.F.N.C.(BULLETIN DE LA SNCLF, 2006, n°20, 63-65)

STATUTS

• Adjonction à l’article 1 - Favoriser lesrelations entre les neurochirurgiensfrancophones et « la communauténeurochirurgicale internationale ».

II - LES STATUTS ET LEUR EVOLUTION

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28Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

• L’adresse du siège social est modi-fiée et devient : Service de Neurochi-rurgie, Hôpital Sainte-Anne, 1 rue Ca-banis, 75674 PARIS Cédex 14.

• Article 8 - Les sessions de la Sociétése tiennent au moins une fois par an.Des sessions supplémentaires peu-vent avoir lieu (sur demande desMembres Titulaires ou sur la propo-sition du C.D.S.

REGLEMENT INTERIEUR

- BUT :

La SOCIETE DE NEUROCHIRURGIE DELANGUE FRANCAISE (SNCLF) a unevocation internationale à travers : • La participation active aux réunions

des sociétés étrangères, • L’organisation de cours ou confé-

rences d’enseignement à la demandede sociétés étrangères,

• D’une façon plus générale, la SNCLFdoit favoriser tous les échanges in-ternationaux.

Les membres correspondants prévuspar les statuts de 1948 deviennent au-tomatiquement membres titulaires s’ilssont a jour de leur cotisation.

- ADMINISTRATION ET

FONCTIONNEMENT

Le C.D.S. est composé de : quatre re-présentants français, un représentantbelge, un représentant suisse, un re-présentant canadien, un représentantdu Maghreb et quatre représentantsdes autres pays. L’élection des membres du C.D.S. estfaite à bulletin secret, à la majorité desmembres titulaires et honoraires pré-sents ou représentés. Le nombre depouvoirs est limité à deux. En casd’égalité des voix, c’est le plus ancienqui est désigné.L’élection du Président est faite à bul-letin secret, à deux tours : • Au premier tour à la majorité absolue

des membres titulaires et honorairesprésents ou représentés.

• Au deuxième tour à la majorité rela-tive des membres titulaires et hono-raires présents ou représentés.

• En cas d’égalité, des tours supplé-mentaires sont organisés jusqu’à ob-tention d’une majorité.

Pour être élu Président, il faut avoir étémembre du C.D.S., ou en être membredepuis trois ans, afin d’avoir acquisl’expérience de son fonctionnement.Dans ce dernier cas, un nouveau mem-bre est élu au C.D.S. selon les modali-tés ci-dessus. Le président du congrès est désignéjusqu’à la date de celui-ci, Les fonctions de secrétaire et de tré-sorier adjoint peuvent être confiées parle C.D.S. pour un an renouvelable ausecrétaire et au trésorier arrivant à lafin de leur mandat dans le but d’assu-

rer la continuité de l’administration dela société, Tout autre membre peut être nommé àtitre de conseiller, « en tant que de be-soin ». Le calendrier des réunions statutairesest organisé de la façon suivante : • Tous les ans, réunion à Paris, en prin-

cipe fin novembre ou début décem-bre, au cours de laquelle sont convo-quées les assemblées généralesordinaires et sur convocation spécialeles assemblées générales extraordi-naires.

• Une année sur deux, réunion organi-sée à l’étranger, sous la responsabi-lité du président du congrès élu enA.G. Des réunions conjointes avec lessociétés étrangères sont souhaitées.

II - LES STATUTS ET LEUR EVOLUTION

Commentaires (JPH)

Cette dernière mouture des statuts de la SNCLF officialise l’interpénétrationtout à fait logique des actions de cette société avec celles de la SFNC. On doit rappeler ici que la SFNC a été créée une vingtaine d’années après lanaissance de la SNCLF, non pas dans le but d’entrer en concurrence avec celle-ci, mais dans celui de donner à la France, et donc à la neurochirurgie franco-phone, deux voix lors des votes de la WORLD FEDERATION OF NEUROSUR-GICAL SOCIETIES (WFNS). Interpénétration logique et à vrai dire ancienne ; cela fait plus de 10 ans eneffet que le COURS SUPERIEUR DE NEUROCHIRURGIE qui a lieu la veille dela réunion annuelle à Paris, et qui rencontre toujours un grand succès, est or-ganisé conjointement par les deux sociétés. Nombre de collègues ont exercédes responsabilités dans les instances respectives de ces deux sociétés.Parce qu’ils ont tous commencé leur cursus par la SFNC, celle-ci est toujoursapparue « plus jeune » que la SNCLF ; mais n’a-t-on pas dit que « lorsqu’onest jeune c’est pour la vie » ? Amener l’existence de nos deux sociétés sur leterrain d’une querelle entre les Anciens et les Modernes serait à la fois mes-quin et contreproductif. Tout en s’inscrivant dans un continuum, le CDS de la SNCLF qui a proposé lesstatuts de 2006 doit être loué d’avoir fait preuve de réalisme. L’organisationdes réunions est toujours très onéreuse, multiplier leurs nombres sur des sitesdifférents est certes très sympathique, mais ce faisant, les sociétés scienti-fiques se fragilisent. Organiser dorénavant une grande réunion annuellemultithématique permettra au contraire de renforcer SNCLF et SFNC en leurassurant un partenariat efficace avec les sociétés qui les soutiennent, tout enrespectant leur identité et leur originalité respectives. Néanmoins ceci n’est pas sans créer des difficultés, les membres non fran-çais de la SNCLF se sentent peu concernés par les problèmes strictement« hexagonaux » et participent de moins en moins au congrès.

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• Une année sur deux, réunion com-mune en France avec les autres so-ciétés savantes réunissant les neuro-chirurgiens français, en particulier lasociete française de neurochirurgie(SFNC) et ses sociétés partenaires.

Chaque année, le C.D.S. fixe le mon-tant des cotisations des membres titu-laires et associés. Les modifications durèglement intérieur sont proposées parle C.D.S., et votées par l’A.G. à la ma-jorité simple des membres présents.

2010 : MODIFICATION DE LACOMPOSITION DU CDS, ETÉLECTION DE DEUXREPRÉSENTANTS DU MAGHREB.MEMBRES DÉLÉGUÉS.

Les neurochirurgiens du Maghreb re-présentent maintenant le deuxièmecontingent des membres de notre so-ciété. Il est apparu nécessaire de leuraccorder une place plus importante ausein du CDS. Une révision du règle-ment intérieur a été apportée lors del’assemblée générale tenue à Paris endécembre 2010, modifiant la composi-

tion du CDS qui comporte dorénavantdeux membres titulaires issus d’un deces pays, représentatifs de leur sociéténationale, le nombre des représentantsdes autres pays étant ramené à six. Lepays du Maghreb, non représenté parun membre titulaire, bénéficie d’unposte de membre délégué. Les Etats-Unis sont dorénavant représentés parun membre délégué, dont il est sou-haité d’augmenter le nombre, en par-ticulier par nomination de déléguésasiatiques, en privilégiant la Chine, leJapon, l’Inde, le Viêt-Nam, et le Cam-bodge.

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II - LES STATUTS ET LEUR EVOLUTION

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NEUROCHIURGIE(éditions MASSON, puis ELSEVIER)

Créée avec pour objectif de fourniraux neurochirurgiens francophonesun organe d’expression qui leur soitpropre, « NEUROCHIRURGIE »existe depuis 1955, 396 numéros ontété édités en 2012. Ils contiennentles publications des communica-tions, conférences et tables rondesprésentées au cours des réunionsscientifiques par les membres de laSNCLF.Des numéros supplémentaires an-nuels, dédiés aux RAPPORTS, sontpubliés à l’occasion du Congrès et dela réunion d’hiverEn 1997 est apparue sur la premièrepage de couverture la mention «JOURNAL DE LA SNCLF ET DE LASFNC (NEUROCHIRURGIE, 1997,43,1) » officialisant la symbiose entreces deux sociétés. J.P. CASTEL, qui a été longtemps lerédacteur en chef de « NEUROCHI-RURGIE », a su mieux que qui-conque, parler de sa revue. La TRI-BUNE LIBRE qu’il a publiée dans leBULLETIN DE LA SNCLF, (2000, n°6,5-6) est reproduite ci-dessous.

« Depuis son origine, la revue NEURO-CHIRURGIE est l’émanation de laSNCLF et plus récemment celle de laSFNC. Elle reflète la vitalité de nos so-ciétés savantes. Organe officiel de pu-blication, elle est chargée de conserveret de transmettre avec fidélité etconstance à tous les lecteurs assidus,réguliers, intermittents ou occasionnels,les faits scientifiques, les idées, un sa-voir, une culture. En effet, les paroles

s’envolent, car des présentations oralesqui font la richesse scientifique des réu-nions animées de nos sociétés, il restesouvent peu de choses : un maigre ré-sumé, souvent incomplet, imparfait ouobscur, imprimé dans un livre decongrès. La diffusion de l’informationécrite trouve aujourd’hui un écho en-core plus large grâce aux systèmes dediffusion électronique de bibliographiesur Internet. Parfois,même avant la parutiondu numéro, titre, auteurs,résumé et sommaire de larevue sont à notre dispo-sition sur le net. C’est direle rôle encore essentieljoué aujourd’hui par lapresse écrite. Comme par le passé, pu-blier dans la revue est à lafois un honneur et un de-voir. Nous devons en per-suader nos plus jeunes collègues, d’au-tant qu’un jour ou l’autre ils en aurontbesoin pour leur épreuve de titres ettravaux. Mais comment devient-on au-teur ? Il faut le sujet (nous avons tousdes idées), l’envie (nous l’avons sou-vent), et le temps. Accordons que c’estce dernier qui manque le plus, d’autantque l’on estime à 100 heures la sommede travail nécessaire pour la prépara-tion, la mise en forme et la correctiond’un article de 4 à 6 pages imprimées.Aussi, écrire un article demande des ef-forts aux seniors comme aux juniors. Ettous ces efforts à accomplir s’accom-modent souvent mal de notre tourbillonquotidien. Il est vrai qu’il faut du cou-rage et des encouragements lorsqu’onentreprend un tel travail.Mais comment sont choisis les articles

publiés ? Le Comité de Rédaction n’apas choisi un groupe de lecteurs attitrésà l’exemple d’autres revues (Firlik etcoll, J. Neurosurg, 1999 , 90 : 364-370).Deux lecteurs sont choisis parmi vouset désignés par la Rédaction pour leurcompétence sur le sujet. Ils ont pourmission de donner un avis complet surle travail à la Rédaction, de faire descommentaires constructifs aux auteurs,

et d’indiquer si le travaildoit ou non être publié.Leur avis est donc décisifet nous parvient en règleenviron 6 à 8 semainesplus tard. Il est exception-nel que pour un article, au-cune correction ne soit de-mandée. En effet, malgrél’attention extrême des au-teurs et leur bonne vo-lonté, certains points fai-bles ou obscurs, des

contradictions, des redites, une discus-sion désordonnée sont des défauts dé-tectés plus facilement par un lecteur ex-térieur. La Rédaction se contente devérifier ces points faibles et de conseil-ler les auteurs. Il n’est jamais arrivéqu’un article se détériore après une pre-mière correction aidée des remarquespertinentes des lecteurs correcteurs.Une relecture est parfois demandée etretarde d’autant la décision. Le Comitéde Rédaction communique alors auxauteurs la décision finale telle qu’elle estprononcée par les deux ou parfois lestrois lecteurs. Des corrections supplé-mentaires peuvent encore être deman-dées par la Rédaction concernant laforme, mais elles n’interfèrent plus avecla décision de publier. Qu’advient-il d’unarticle refusé par un des deux correc-

III - MOYENS DE COMMUNICATION :REVUE NEUROCHIRURGIE, BULLETINDE LA SNCLF et SITE INTERNET

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teurs ? Une nouvelle chance est offerteaux auteurs : leur manuscrit corrigé seraanalysé par une troisième lecteur, der-nier juge. Et en cas de double refus ini-tial des correcteur ? Leur décision primeavant tout, aucun sauvetage n’est ac-cordé. Cette démarche garantit la qua-lité et l’authenticité de ce qui est publié.C’est ainsi que bon an, mal an, notre re-vue NEUROCHIRURGIE se construitgrâce à vous, chers auteurs, et grâce àvous, chers correcteurs. A vous tousvont nos remerciements pour votre sé-rieux à lire et commenter, pour votre vo-lonté à utiliser positivement les critiquesformulées sur votre travail. Comment va la revue ? Elle se portebien si l’on en juge par l’arrivée régu-lière à la Rédaction de nouveaux ma-nuscrits et le contenu varié de chaquenuméro. Elle pourrait aller mieux en-core si plus d’articles originaux, com-munications brèves ou mises au pointlui étaient proposés. Elle ne peut vivrede la seule publication de cas cliniques,qui sont souvent plus curieux qu’ex-ceptionnels. Oui, mais encore commentse porte-t-elle vis-à-vis des autres re-vues ? « L’impact factor » et le classe-ment des revues publiés par SciencesCitation Index sont depuis 1997 en évo-lution favorable. Cet index mesure l’es-pace de diffusion d’une revue : plus lenombre d’articles publiés est important,plus ils auront de chances d’être citéscar plus grand sera le nombre des lec-teurs intéressés (et donc d’abonnés), etplus l’index sera élevé. Si l’on se fie aunombre des abonnements pour évaluerla vitalité de notre revue, nous dironsque, depuis que cotisation à la Sociétéet abonnement à la revue ont été dés-olidarisés, la situation s’est redressée,sans plus. Mais rappelons que plus il yaura d’abonnements, plus nous pour-rons disposer de pages dans chaquenuméro, et plus nous pourrons amélio-rer la présentation. Cependant, ne rê-vons pas : inutile de se comparer aux re-vues américaines de grande diffusion (1800 pages par an pour «Journal of Neu-

rosurgery », 3 000 pour « Neurosurgery», sans compter la publicité). Votre revue est toujours en langue fran-çaise, sauf quelques rares exceptions.Elle s’est ouverte à l’Europe et donc àl’anglais pour les anglophones (raresexemples) et pour ceux d’entre vousqui écrivent mieux l’anglais que le fran-çais (moins rares exemples), parce quevotre attachement pour le français estbeaucoup plus grand et fort que votrevocabulaire français ou votre connais-sance de notre grammaire. Ainsi, notreespace de diffusion reste modeste. Maisnous restons indéfectiblement attachésà communiquer nos valeurs, notre cul-ture et nos différences à toute la com-munauté neurochirurgicale franco-phone, et bien au-delà si possible. Pour cela, il nous faut encore trouverd’autres formes d’expression, d’autresarmes de séduction pour de nouveauxlecteurs, et encore plus de nouveauxauteurs, sans pour autant faillir au de-voir de qualité du contenu. De nouvellesformes de présentation sont à l’étudepour les prochains numéros. Mais quipeut prédire comment sera votre revuedans cinq ans ? Elle sera ce que vousvoudrez qu’elle soit, c’est-à-dire ce quevous voudrez lui donner à lire. A l’évi-dence, l’expérience montre que ce sontvos manuscrits qui font la revue, la miseen forme n’est qu’accessoire et c’estseulement ce travail qui est confié à laRédaction. Aussi chers auteurs, n’hésitez pas, n’hé-sitez plus ! Envoyez-nous vos travaux,vos idées, vos remarques, le résuméde vos lectures. Et pour ceux dont lefrançais est encore hésitant, ne craignezrien, tout peut s’arranger. A vous touschers lecteurs de ce bulletin, merci devotre confiance, continuez à être noslecteurs, nos auteurs, et pourquoi pasnos abonnés. Votre présence à nos cô-tés soutient la revue, une manière denous soutenir tous ensemble pourmaintenir et diffuser les principes et lesvaleurs de la neurochirurgie franco-phone ».

Jean-Pierre CASTEL, grand serviteur etgrand animateur de la SNCLF est dé-cédé en 2011.

En 2012, le premier numéro Neurochi-rurgie (58 : 1-3) ouvrait sur deux élogesde Jean Pierre CASTEL.François CHADON qui avait été son aînéet son ami a rédigé sa nécrologie entermes riches et sincères résumant leurlongue et fructueuse collaboration, rap-pelant les nombreux engagements deJean-Pierre dans la vie de notre spécia-lité et tout particulièrement dans sonrôle de rédacteur en chef de notre re-vue, période de forte expansion et dereconnaissance internationale. Aprèsavoir fait valoir ses droits à la retraite,Jean Pierre s’était engagé dans la vieassociative pour lutter contre la soli-tude des hommes qui lui paraissait uneblessure difficile à supporter. Françoispouvait écrire : « Il nous manque. Nousn’allons pas enfermer son souvenirdans notre manque. Pour chacun denous, quelle que soit l’intimité deséchanges que nous avons eu avec lui, ila été un homme de vérité et de loyauté,un grand professionnel, un ami sensi-ble. Nous sommes reconnaissants del’avoir connu : il nous a fait ce don ines-timable du respect et de l’attachementque nous avons pour lui. »

François PROUST, secrétaire de la SFNCpouvait écrire : « malheureusement,nous ne croiserons plus ce landais à lalangue précise, matinée de patois etd’humour, bourrée de courtoisie et dediscrétion. Pourtant il n’a pas fini denous inspirer. Nous l’admirons, il a sutisser un fil directeur qui nous guide, etaujourd’hui de manière prégnante ».

F. LAPIERRE, a succédé à J.P. Castel..

La revue « NEUROCHIRURGIE » estl'émanation de la SNCLF et de la So-ciété Française de Neurochirurgie, lesdeux sociétés qui représentent l'en-semble de la Neurochirurgie publiqueet privée francophone. Cette revue est,

III – MOYENS DE COMMUNICATION

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III – MOYENS DE COMMUNICATION

bien entendu, comme toutes les revuesscientifiques de langue française, en si-tuation un peu difficile étant donné la to-tale prééminence de la langue anglaise.Je ne peux que rappeler à tous lesmembres de nos sociétés que cette re-vue est leur organe d'expression,qu'elle est à eux et que la santé de la re-vue est étroitement dépendante d'unepart de leur volonté de s'exprimer enson sein, d'autre part de la volonté éga-lement de s'abonner et de pousser leursjeunes collaborateurs à s'y abonner, defaçon à assurer, point sordide peut êtremais incontournable, la survie maté-rielle de cette revue. Récemment, a étérétabli le couplage de la cotisation à laSociété de Neurochirurgie et de LangueFrançaise avec l'abonnement à NEU-ROCHIRURGIE, le tout à un tarif défianttoute concurrence. II faut absolument que chacun metteun point d'honneur à assurer la tenuede cet organe d'expression de tous noscollègues de langue française. II va sansdire que quelques articles en langue an-glaise sont acceptés à condition quel'anglais soit de bonne qualité pour noscollègues qui s'expriment mieux danscette langue que dans notre langue na-tionale. Un certain nombre de nosjeunes collègues hésitent notammentlorsqu'ils sont de pays autres que laFrance à envoyer des publications depeur que leur français ne soit maladroit.Ils ne peuvent qu'être tranquillisés. Eneffet en tant que Rédacteur en Chef, jesuis à leur disposition pour corriger lestyle à condition que le fond soit inté-ressant. Comme le veut l'habitude, lesarticles à envoyer à NEUROCHIRURGIEsont soumis à la lecture critique de deuxde nos confrères connus pour leur com-pétence concernant le sujet traité. Sices deux lecteurs rejettent l'article quiest envoyé bien sûr de façon anonyme,l'article sera refusé. II n'est pas questiond'accepter tout et n'importe quoi ausein de la revue. Le plus souvent lescorrecteurs vont demander un certainnombre de modifications de la publica-

tion proposée et celle-ci ne peut qu'êtreenrichie par le nouvel effort demandéaux auteurs. Je ne peux qu'encouragernos jeunes collègues à envoyer leurspapiers à NEUROCHIRURGIE sachantque maintenant pour toutes les promo-tions, les publications sont extrême-ment importantes et je peux les assurerque la plus grande diligence est faitepour que les papiers soient publiésdans des délais tout à fait corrects. Jevoudrais souligner ce fait qui est es-sentiel, ce d'autant que beaucoup denos jeunes collègues font des DEA etdes thèses qui peuvent être la sourced'articles intéressants concernant toutou partie du sujet abordé. II ne faut pasque les remarques et les critiques ef-fectuées soient une source de vexation,il est évident que l'on est mauvais jugede ce que l'on a écrit et l'on est parfoiseffaré et je l'ai été moi-même de voirtout ce qui a pu être omis ou émis de fa-çon discordante au sein d'un papier au-quel on avait l'impression d'avoir ap-porté le plus grand soin. Je veuxtranquilliser les gens qui publient dansNEUROCHIRURGIE. En effet, leurs articles sont lus égale-ment par le Rédacteur en Chef et ilsfont l'objet de la plus extrême atten-tion. J'insiste sur le fait que la survie dela NEUROCHIRURGIE n'est pas le fait nide l'éditeur ni du Rédacteur en Chefmais le fait des gens qui la lisent, desgens qui publient et des gens qui s'yabonnent. Tous les sujets sont aborda-bles dans NEUROCHIRURGIE qu'ils'agisse de neurochirurgie clinique, derecherche fondamentale et tous sujetsayant un lien étroit avec la Neurochi-rurgie. Sont également les bienvenusdans ces articles, les critiques de livresque vous êtes amenés à lire ou toutesréflexions pertinentes concernant la for-mation et l'éducation des jeunes neu-rochirurgiens. Je me permets de rappeler égalementque tous les ans depuis le début de larevue ont été édités des rapports trai-tant de façon exhaustive un sujet. Un

certain nombre de rapports font tou-jours date comme celui sur les cranio-pharyngiomes effectués par les neuro-chirurgiens pédiatriques ou commecelui sur la spasticité, comme celui surles schwannomes vestibulaires et éga-lement le prochain sur l'épilepsie. Lesplus grands spécialistes ont alors là l'oc-casion de s'exprimer et de traiter tousles points concernant la pathologieconcernée depuis la théorie et lesconnaissances fondamentales jusqu'àleurs applications cliniques et sur lesperspectives de traitement dans le futur.Dans les années qui viennent, deux rap-ports annuels seront édités, ce qui nepeut que renforcer l'intérêt de la revue.Ces rapports seront plus courts, plusconcis mais devraient être tout aussienrichissants que leurs prédécesseurs.On ne peut donc que compter sur lesoutien des neurochirurgiens franco-phones pour la pérennisation de cetterevue, l'accroissement de l'impact fac-tor était lié, bien entendu à une bonnetenue scientifique. En tant que Rédacteur en Chef, je re-mercie tous ceux qui, par leur lecturepertinente, acceptent de consacrer unepartie de leur temps à la relecture des

À l’occasion du renouvellement ducomité éditorial début 2012, Pierre-Hugues ROCHE, succédant alors àFrançoise LAPIERRE, de nouvellesorientations ont été définies : uneplus large place est accordée auxarticles originaux, aux articles desynthèse, aux notes techniques et àla langue anglaise « qui n’est plusune simple option mais une néces-sité » pour diffuser le plus large-ment possible l’esprit de la neuro-chirurgie des pays francophones.Le rapport présenté lors de « neu-rochirurgie 2012 » à Toulouse parMichel BOJANOWSKI, NancyMcLAUGHLIN, Jean RAYMOND etDaniel ROY est le parfait exempled’une édition bilingue réussie.

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différents articles et tous ceux qui mal-gré un impact factor faible acceptentd'envoyer des papiers de qualité pour leplus grand bénéfice de tous. La revuecompte donc absolument sur le sou-tien de notre communauté et sa péren-nisation me paraît avant tout un signede bonne santé de la neurochirurgiefrancophone dont elle est la voix.

BULLETIN DE LA SNCLF etANNUAIRE (éditions Régimédia)

La nécessité de publier un bulletin quiserait dédié aux informations qui font lavie d’une société et créent des liens en-tre ses membres - en dehors des écritsscientifiques - est apparue aux mem-bres du CDS et a été matérialisée par laparution du premier de ces bulletins en1997.

Pour couper court à tout malentenduqui pourrait survenir au sujet du partagedes compétences entre « Neurochirur-gie» et « Bulletin », la Rédaction du se-cond a tenu à publier le communiquésuivant : « L’équipe de Rédaction du Bulletin dela SNCLF a pour vocation exclusive deconstituer un organe de liaison et d’in-formation ; la publication des travauxscientifiques des membres de la SNCLFdemeure l’apanage exclusif de la Re-vue Neurochirurgie, vecteur privilégiédu message scientifique de notre So-ciété » (Bulletin de la SNCLF, n° 2, mai1998) ».

Ce Bulletin est édité quatre fois par an etcontient les informations utiles aux neu-rochirurgiens membres de la Société:comptes-rendus des réunions du CDS,programmes des cours en France et àl’étranger, modifications statutaires, té-moignages des relations internationales

de la SNCLF, missions confiées au CDS,annonces diverses… il contient aussiles notes biographiques des collèguesqui nous ont quittés.

Le texte de certaines conférences et detables rondes, non publié dans NEU-ROCHIRURGIE a pu trouver leur placedans ce bulletin.

Le quatrième numéro publié quelquesjours avant la RAP, contient le pro-gramme, l’ordre du jour de l’assembléegénérale ordinaire et les résumés descommunications acceptées (orales, af-fichées et lues sur résumé).

Le premier numéro de l’année suivanterapporte le PV de l’assemblée généraleet le second le programme du congrès.Depuis 2004, les bulletins sont disponi-bles sur le site snclf.com.

* L’équipe de Rédaction en 1998 com-prenait quatre membres : J. BORN, M.CHOUX, Cl. MERCIER et J. LAGAR-RIGUE. Le premier rédacteur en chef duBulletin était Ph. BRET à qui ont succédéG. LENA puis B. GEORGE (tous mem-bres du CDS). En 2012, le rédacteur enchef est Jean Claude MARCHAL.

Sous la présidence de Jean CHAZAL,l’idée de disposer d’un annuaire actua-

lisé exhaustif de tous les membres dela SNCLF s’est imposée. Il existait biendepuis les origines de la Société uneliste des membres, augmentée chaqueannée des nouveaux membres, maistrès difficile (voire impossible) à tenir àjour. Seuls les membres dont on était in-formé du décès étaient supprimés. Deplus le CDS n’était pas toujours (en pra-tique presque jamais) informé deschangements d’adresse et les membresqui n’étaient pas à jour de leur cotisa-tion n’étaient pas systématiquementrayés au décours des deux années pré-vues par les statuts.Une autre difficulté était liée au moded’admission des membres étrangers,

33Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

III – MOYENS DE COMMUNICATION

En raison du coût des abonnementset à l’ère d’Internet qui pose le pro-blème de l’avenir de la presse écriteen général et de la presse scienti-fique en particulier, et qui permetl’accès aux bases de données inter-nationales quasi exclusivement enanglais, il convient d’ouvrir une ré-flexion en partenariat avec la SFNCsur l’avenir de notre revue, dontl’espace de diffusion rétrécit de fa-çon dangereuse, ce qui a pour co-rollaire une diminution de son inté-rêt scientifique.Cette réflexion, conduite déjà de-puis de nombreuses années doittrouver une conclusion d’autantplus urgente qu’à travers l’avenir denotre revue se pose le problème del’avenir du français dans la diffusionde la culture neurochirurgicale etplus généralement la culture scien-tifique francophone.

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candidats lors de leur passage enFrance à l’occasion de leur formation, ilsne nous tenaient pas toujours au cou-rant du retour dans leur pays d’origine.Enfin, les nouveaux membres règlentleur cotisation, l’année de leur admis-sion, pendant un ou deux ans supplé-mentaires, puis oublient…

La rédaction du premier annuaire a étéconfiée à Gabriel LÉNA qui a rédigé untravail colossal à partir des listes dispo-nibles auprès du trésorier et du secré-taire. Ce premier annuaire publié en2006, comportait un grand nombre d’er-reurs ou d’inexactitudes liées à l’hété-rogénéité des sources et de l’indisci-pline des membres de la Société.

Depuis 2008, un nouvel annuaire estédité chaque année et distribué lors dela RAP. Lors de chaque réunion (congrèset RAP) les participants sont invités àfaire connaître les erreurs ou omissionsà J. BRUNON ([email protected]) qui pour l’instant assure la ges-tion du fichier.

LE SITE INTERNET :http://www.snclf.com

Très tôt la SNCLF s’est impliquée dansles moyens modernes de communica-tion et a créé un site internet (snclf.fr).Sa gestion a été initialement assuréepar Fady CHARBEL, membre américainde la société et du CDS, « féru » d’in-formatique (on dit geek). Mais assezvite la charge de ce travail est devenuetrop lourde au point que la gestion dusite a été confiée à un prestataire deservice (Régimédia), ce qui a impliqué lechangement de son nom.La première version de ce nouveau sitea été mise en ligne en 2006, le nom dedomaine http://www.snclf.com ayantété réservé le 29 juillet 2006. Simulta-nément, a été développée une plate-forme de soumission des résumés.Une nouvelle version du site, a été réa-lisée et mise en ligne en avril 2008, gra-phiquement plus élaborée et compor-tant des rubriques supplémentaires. Sur la période avril 2008 - octobre 2012,il y a eu 38 011 visites et 94 551 pagesvues ; dans 58% des cas, il s'agit d'unnouveau visiteur. La fréquence desconsultations augmente régulièrement,avec un pic chaque année au moment

de la soumission des projets de com-munication pour la RAP. Le site a étéconsulté directement dans 19 % descas, par l'intermédiaire d'un moteur derecherche dans 67 % des cas et par l'in-termédiaire d'un autre site, via un lien,dans 14 % des cas. Les visiteurs sontoriginaires de 136 pays : France : 45 %,Algérie : 10,8 %, Maroc : 7,8 %, Bel-gique : 6,7 %, USA : 3 %Ce service est accessible par un moteurde recherche en tapant simplementSNCLF, mais une autre société savante(la Société de Neurophysiologie Cli-nique de Langue Française) a le mêmeacronyme, ne vous trompez pas…

Vous trouverez sur ce site : une brèvehistoire de la société, les bulletins misen ligne, la liste des membres du CDS,les annonces de congrès et de réunions,les publications, « comment devenirmembre », les formulaires de soumis-sion de communication à la RAP et denombreux liens en particulier vers leséditions MASSON/ELSEVIER pour la re-vue NEUROCHIRURGIE, la SFNC, le col-lège des enseignants de neurochirur-gie, le campus numérique deneurochirurgie, l’université médicalefrancophone etc…

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Les statuts de 1949 ont prévu aumoins deux réunions annuelles,« dont une fois de façon solen-nelle en congrès ». D’emblée il a

été admis que le congrès se tiendraitdans le courant du second trimestre,alternativement en France et à l’étran-ger. Le programme scientifique a toujourscomporté la présentation d’au moinsun rapport, de communications libresfaisant l’objet de la publication d’un li-vre de résumés, des tables rondes etdes conférences le plus souvent d’in-térêt général et/ou à caractère histo-rique. C’est ainsi que nous avons ap-pris lors du congrès de Genève de1985 que « la Suisse était un pays quijetait l’argent par les fenêtres, maisseulement de dehors en dedans ».Le programme social, qui complètetoujours les réunions scientifiques, estl’occasion d’associer nos compagnesou compagnons, qui ont créé des liensd’amitié et aiment à se retrouver d’uneannée sur l’autre. Il permet de nousplonger dans l’histoire et la culture dela ville invitante : c’est ainsi qu’à SaintÉtienne en 2002, on a assisté à la re-présentation de Paillasse et de Caval-leria Rusticana et découvert l’Opérapopulaire dont Jules MASSENET, il-

lustre stéphanois, est le symbole. Toutrécemment à Vienne des lieder ont étéinterprétés de façon magistrale parPhilippe COUBES qui auparavant avaitporté un regard curieux et critique sur« le crâne de Schubert », leur auteur.Quelques souvenirs : une croisière surl’Erdre lors du congrès de Nantes, undîner de gala, servi par des jeunes fillesen gourgandine (ce n’est pas ce quevous croyez, il s’agit d’un accessoirevestimentaire de la Renaissance) dansle château d’Azay le Rideau lors ducongrès de Tours, un spectacle dansles décors de la guerre des étoiles àTozeur, un autre dîner de gala dans unpalais royal à Marrakech, les mystèresdes mille et une nuits dans le palais deBeit Eddine près de Beyrouth, un spec-tacle de gauchos à Buenos-Aires, unchapitre des chevaliers du Tastevin auClos Vougeot à Dijon, une soirée dansles caves des champagnes Ruinart lorsdu congrès de Reims etc…Avec l’essor de la Société Française deNeurochirurgie (SFNC), la multiplica-tion des sociétés savantes impliquantles neurochirurgiens français (SociétéFrançaise de Neurochirurgie Pédia-trique, Société Francophone de Neu-rochirurgie du Rachis, Club de Neuro-chirurgie Fonctionnelle et Stéréo -

taxique, Club de Neuro-Oncologie…) etla participation aux réunions interna-tionales, s’est posé, à partir des an-nées 2000, le problème de la multipli-cation des réunions auxquelles ildevient difficile sinon impossible d’as-sister, aggravé par la recherche de« sponsors » qui ne peuvent disperserà l’infini leur participation.Il a été proposé d’organiser une annéesur deux en France, le congrès conjoin-tement avec celui de la SFNC. La for-mule a été initiée en 2008 à Tours s’estpoursuivie en 2010 à Lyon et en 2012 àToulouse.Mais ceci convient mal aux membresétrangers de la SNCLF qui ne trouventque peu d’intérêt aux réunions« franco-françaises » et redoutent devenir en France pour une seule journéede congrès. Dès 2011, le CDS a entrepris une ré-flexion afin de contourner au mieux,dans l’intérêt de tous, cette difficulté.Beaucoup de nos collègues étrangersont fait savoir qu’ils étaient prêts à or-ganiser le Congrès annuel, chaque an-née dans leur pays. Une solution de-vrait être proposée lors de l’assembléegénérale de 2012.

IV - LES CONGRÈS ANNUELS

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1950 : 1er congrès - Lyon.

Président : P. WERTHEIMER,1951 : 2e congrès - Bruxelles.

Président : P. MARTIN,1952 : 3e congrès - Strasbourg.

Président : R. FONTAINE,1953 : 4e congrès - Genève (Suisse).

Président : A. JENTZER, 1954 : 5e congrès - Alger (Algérie).

Président : P. GOINARD, 1955 : 6e congrès - Liège (Belgique).

Président : L. CHRISTOPHE,1956 : 7e congrès - Marseille.

Président : J.E. PAILLAS,1957 : 8e congrès - Paris.

Président : J. GUILLAUME,1958 : 9e congrès - Toulouse.

Président : G. LAZORTHES,1959 : pas de congrès spécifique dela SNCLF, du fait de la tenue à Zurichdu 1er congrès européen deNeurochirurgie1960 : 10e congrès - Lille.

Président : E. LAINE, 1961 : 11e congrès - Montpellier.

Président : C. GROS, 1962 : 12e congrès - Groningue

(Pays-Bas). Président : G. GUIOT, 1963 : 13e congrès – Lyon.

Président : L. MANSUY, 1964 : 14e congrès – Montréal et

Québec (Canada).

Présidents : Cl. BERTRAND etJ. SIROIS, 1965 : 15e congrès – Colmar.

Président : E. WORINGER,1966 : 16e congrès – Paris.

Président : M. DAVID, 1967 : 17e congrès – Rennes.

Président : J. PECKER, 1968 : 18e congrès – Liège (Belgique).

Président : J. BONNAL, 1969 : 19e congrès – Nancy.

Président : J. LEPOIRE, 1970 : 20e congrès – Bruxelles

(Belgique).

Président : J. BRIHAYE,1971 : 21e congrès – Genève (Suisse).

Président : A. WERNER, 1972 : 22e congrès – Bordeaux.

Président : H. POUYANNE,

1973 : 23e congrès – Tunis (Tunisie).

Président : A. BETTAIEB, 1974 : 24e congrès – Marseille.

Président : R. SEDAN, 1975 : 25e congrès – Lausanne

(Suisse).

Président : E. ZANDER, 1976 : 26e congrès – Clermont-

Ferrand.

Président : P. JANNY, 1977 : 27e congrès – Nice.

Président : J. DUPLAY, 1978 : 28e congrès – Athènes (Grèce)

D. OECONOMOS, 1979 : 29e congrès – Utrecht (Pays-

Bas) .

Président : H. VERBIEST, 1980 : 30e congrès – Toulouse.

Président : J. ESPAGNO, 1981 : 31e congrès – Montréal

(Canada).

Président : J. CARTIER-GIROUX,1982 : 32e congrès – Strasbourg.

Président : F. BUCHHEIT, 1983 : 33e congrès – Marrakech

(Maroc).

Président : A. EL OUARZAZI, 1984 : 34e congrès – Grenoble.

Président : J. de ROUGEMONT, 1985 : 35e congrès – Genève (Suisse).

Président : J. BERNEY, 1986 : 36e congrès – Tours.

Président : A. GOUAZE, 1987 : 37e congrès – Turin (Italie)

V.A. FASANO, 1988 : 38e congrès – Deauville.

Présidents : J.P. HOUTTEVILLE et P.CREISSARD, 1989 : 39e congrès – Ljubljana

(Slovénie).

Président : V. DOLENC, 1990 : 40e congrès – Dijon.

Président : A. THIERRY, 1991 : 41e congrès – Lisbonne

(Portugal).

Président : J. LOBO ANTUNES, 1992 : 42e congrès – Amiens.

Président : P. GALIBERT, 1993 : 43e congrès – Bruxelles

(Belgique).

Président : J. BROTCHI,

1994 : 44e congrès – Angers.Président : G. GUY, 1995 : 45e congrès – Buenos-Aires.Président : A. BASSO, 1996 : 46e congrès – Limoges.Présidents : R. RAVON et J.J. MOREAU,1997 : 47e congrès – Marrakech(Maroc).Président : A. El KHAMLICHI, 1998 : 48e congrès – Nantes.Président : F. RESCHE, 1999 : 49e congrès – Montréal(Canada).Président : Cl. MERCIER,2000 : 50e congrès – Reims.Président : P. ROUSSEAUX ,2001 : 51e congrès – Beyrouth (Liban).Président : N. OKAIS, 2002 : 52e congrès – Saint-Étienne.Président : J. BRUNON, 2003 : 53e congrès – Tozeur (Tunisie).Président : M. KHALDI, 2004 : 54e congrès – Poitiers.Présidente : F. LAPIERRE, 2005 : 55e congrès – Belo-Horizonte(Brésil).Président : A. ALVES de SOUZA, 2006 : 56e congrès – Lille.Président : P. DHELLEMMES, 2007 : 57e congrès – Punta Cana(République Dominicaine).Président : P. DIAZ-VASQUEZ,2008 : 58e congrès – Tours.Président : M. JAN (au cours des journéesNEUROCHIURURGIE, en partenariat avecla SFNC),2009 : 59e congrès – Alger (Algérie).Président : A. SIDI SAÏD,2010 : 60e congrès - Lyon.Président : M.SINDOU (au cours desjournées NEUROCHIURURGIE,organisées par P. MERTENS, J. GUYOTAT,C. MOTTOLESE, C. BARRET enpartenariat avec la SFNC),2011 : 61e congrès- Vienne (Autriche)F. ALESCH,2012 : 62e congrès – Toulouse, Présidents : E. SCHMIDT et C.SOL.

C’est en 2004 qu’a eu lieu le premiercongrès, en partenariat avec la SFNC pré-sidé par une femme, Françoise LAPIERRE,il n’y en a pas eu d’autre depuis.

IV – CONGRÈS ANNUELS

Villes de Congrès et leurs présidents

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Le 38e congrès de la SNCLF qui s’esttenu à Deauville en 1988 a eu deux

particularités : celle d’avoir deux pré-sidents et celle de se tenir sous un cha-piteau.

Pourquoi deux présidents ?

Deauville, chacun le sait, est la stationbalnéaire la plus « chic » de la CôteNormande. C’est aussi la plus prochede Paris. Elle est célèbre par ses fa-meuses planches qui permettent dedéambuler confortablement sur laplage elle-même, à laquelle les para-sols rouges donnent un charme trèsoriginal. Deauville, ce sont les grandshôtels : le « Royal » et le « Normandy »,

celui-ci inspiré par l’architecture à co-lombage du Pays d’Auge et ordonnéautour d’une charmante cour plantéede pommiers. Deauville est une petite cité d’environ6 000 habitants permanents, les beauxweek-ends de printemps et d’été lavoient accueillir souvent plus de 50 000personnes. Deauville, c’est de nosjours, un grand centre international decongrès, très actif, c’est aussi un casinosplendide qui possède en son sein unpetit théâtre à l’italienne. Dans les an-nées 1970, Pierre CREISSARD, monami et ancien collègue parisien et moi-même, avions choisi de développer laneurochirurgie, lui à Rouen, moi àCaen. Ce faisant, je retrouvais la Nor-

mandie qui m’avait vu naître, ce que laconsonance de mon nom suggère.Pierre, quant à lui, était un Parisien,mais il avait un physique de Viking. Nos relations amicales avaient favo-risé les rencontres entre nos deux ser-vices, au sein d’une grande régiond’enseignement de la neurochirurgiequi allait de Caen à Lille, en passant parRouen et Amiens. Quand nous avonsdécidé de proposer au CDS d’organiserun congrès en Normandie, nous avonsrécusé l’hypothèse de le tenir soit àCaen, soit à Rouen. J’ai donc suggéréque l’on choisisse Deauville qui setrouve à équidistance de ces deuxvilles, site attractif en lui-même et quipermettrait aux accompagnatrices de

37Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

IV – CONGRÈS ANNUELS

Réception des congressistes à la villa Strassburger par Mme Anne d’ORNANO, Maire de Deauville (à sa droite Jean-Pierre HOUTTEVILLE, à sa gauchele Pr. SWEET de Boston), Pierre CREISSARD (†), co-président du congrès est le 9e à partir de la gauche avec son nœud papillon).

SOUVENIRS… UN CONGRES SOUS-TENTORIEL (DEAUVILLE 1988)

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38Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

visiter les abbayes de Jumièges et deSaint-Wandrille ainsi que celles deCaen (Abbaye aux Dames et Abbayeaux Hommes). La préparation du Congrès se fit en bi-nôme. Il était naturel qu’il y eut deuxprésidents ! Réception des congressistes à la villaStrassburger par Mme Anne d’OR-NANO, Maire de Deauville (à sa droiteJean-Pierre HOUTTEVILLE, à sagauche le Pr. SWEET de Boston), PierreCREISSARD (†), co-président ducongrès est le 9e à partir de la gaucheavec son nœud papillon).

Pourquoi ce congrès fut-il sous-tentoriel ?

L’attractivité de Deauville c’est entreautre son casino. Celui-ci, qui était dé-fraîchi, devait être entièrement rénové ;les travaux devaient en principe êtreterminés avant le congrès. Hélas, ilsne l’étaient pas ! Un chapiteau avait étéinstallé sur les lais de mer. Ce chapi-teau était gigantesque ! Ce fut unegrande déception.

Mais nous avons eu une doublechance : celle d’avoir un très beautemps pendant trois jours et celle debénéficier de toute la sollicitude de Ma-dame le Maire de Deauville, AnneD’ORNANO. Le matin de la séance inaugurale, lebruit des marteaux piqueurs et celuides voitures sur le boulevard Cornuchérendaient notre chapiteau tout à faitimpropre à la tenue d’un congrès. Jetéléphonais à Madame D’ORNANO,qui accourut immédiatement ; enquelques instants elle fit taire les mar-teaux piqueurs et prit un arrêté muni-cipal interdisant la circulation automo-bile. Notre congrès put avoir lieu ; le

vent ne se mit à souffler qu’au troi-sième jour pendant lequel les orateursvirent leurs discours quelque peu per-turbés par le bruit des petites struc-tures métalliques des mats des ba-teaux qui tintinabulaient gaiement... Je crois que finalement tout le mondegarde de ce congrès particulier le meil-leur souvenir.

P.S. : un deuxième congrès en situa-tion sous-tentorielle devait se tenir 15années plus tard. C’était à Tozeur, enTunisie. Notre collègue et ami, M.KHALDI, avait eu l’idée originale etheureuse de choisir sa ville natale pourrecevoir le 53e congrès de la SNCLF.Là-bas aussi les séances scientifiquesdevaient se tenir sous une tente, ins-tallée dans les jardins magnifiquesd’un grand hôtel. Mais, à la différencede Deauville, la tente de Tozeur n’étaitpas un banal chapiteau. C’était unetente caïdale, très luxueuse et isoléedu bruit, symbolisant à elle seule lefaste avec lequel nos amis du Ma-ghreb tiennent à accueillir leurs hôtes.

IV – CONGRÈS ANNUELS

Hôtel Sofitel – Tozeur - Tunisie

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39Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

La réunion à Paris (RAP) est l’au-tre temps fort de la vie de notresociété. Les réunions de la So-ciété Française de Neurologie se

tenant régulièrement le premier jeudide chaque mois, les membres fonda-teurs de la SNCLF ont décidé de seréunir les trois jours précédant le pre-mier jeudi de décembre, c’est ainsi queles réunions pouvaient avoir lieu soitfin novembre soit début décembre.Cette date n’ayant pas été choisie parhasard, elle avait l’avantage de per-mettre aux épouses des membresétrangers, de fréquenter les grandsmagasins, quelques jours avant Noëlet de faire chauffer les cartes bleues,même si elles n’étaient pas encore in-ventées…Les premières réunions se sont tenuesdans un petit local du service de neu-rochirurgie de l’hôpital de la Pitié. Ellesrassemblaient 15 à 20 membres sousla direction du président élu et/ou dusecrétaire. Il n’y avait pas de pro-gramme pré-établi, chacun apportantun ou plusieurs cas cliniques quiétaient longuement discutés afin decomparer les expériences acquises :tout était neuf… Un sujet particulierétait sélectionné et confié à l’un desmembres en fonction de ses compé-tences.Les réunions se sont ensuite tenues àl’académie de chirurgie qui était situéeà l’époque dans un hôtel particulier du12 de la rue de Seine (elle a déménagédepuis).Un peu plus tard la réunion a été ac-cueillie dans des locaux mis à disposi-tion par des laboratoires, boulevarddes Invalides puis dans l’île de la Jatte,mais ceux-ci se sont rapidement avé-rés trop exigus et il a fallu accueillir desexposants, la location d’espaces deve-nant l’une des sources de revenus de laSociété et permettant d’assurer le fi-nancement de la réunion.

C’est ainsi que les réunions ont eu lieu,d’abord à la maison de la Chimie, 28rue Saint Dominique, puis au centrede Congrès du 17 boulevard SaintJacques, non loin de l’hôpital SainteAnne où la neurochirurgie françaiseavait beaucoup d’attaches.Au début, grâce aux relations « privi-légiées » de l’un d’entre nous, lesconditions matérielles de cette réunionont été très favorables avec mise à dis-position d’une grande salle pour lesréunions plénières, de petites sallespour les commissions et pour des réu-nions satellites, les participants à laRAP pouvant loger dans l’hôtel. LaSNCLF avait pris ses habitudes dans cebel établissement, et la tradition pa-raissait devoir se pérenniser.Mais cet hôtel a été racheté par ungroupe américain qui chaque année aaugmenté le niveau de ses exigences,nous imposant en particulier d’occuperun nombre important de chambres, cequi a contraint le CDS à déplacer lesdates de nos réunions et de les éloi-gner des fêtes de fin d’année. Ceci de-venait de moins en moins tolérable,nos amis étrangers n’acceptantqu’avec réticence de venir à Paris dé-but novembre, voire fin octobre, lesvitrines de Noël n’étant pas encoredressées…Il a fallu chercher d’autres solutions,mais curieusement il n’existe pas à Pa-ris, beaucoup d’établissements sus-ceptibles de mettre à disposition unesalle de réunion de taille moyenne (en-viron 400 places) et un espace suffisantpour accueillir l’exposition.C’est ainsi qu’en 2010, la réunion a eulieu début décembre, à Marne la Vallée(chez Mickey), dans d’excellentesconditions matérielles. Mais Disney-land est loin de Paris, de plus les condi-tions météorologiques ont été exécra-bles, si bien qu’il n’est pas apparusouhaitable de renouveler cette expé-

rience, même si le trésorier avait ététrès heureux de ce choix…Il fallait donc revenir à Paris : c’est ainsique la RAP 2011 s’est tenue pour lapremière fois au Carrousel du Louvre.Le coût de cette réunion a été forte-ment augmenté, d’autant plus que lemonde occidental (et par conséquentnos « sponsors ») était entré dans unepériode de rigueur. Le trésorier, quiavait changé entre temps, ne s’est pasplaint, c’est lui qui avait choisi ce siteprestigieux chargé d’histoire… Mercide cette initiative en espérant que celapourra durer longtemps.

L’organisation matérielle des pre-mières RAP incombait de façon natu-relle au secrétaire de la SNCLF et res-tait relativement simple quand lenombre de participants était modesteet quand des laboratoires mettaient ànotre disposition leurs salles de réu-nion et leurs moyens techniques. Maiscette époque heureuse a malheureu-sement connu une fin.C’est sous le secrétariat de Jean PierreHOUTTEVILLE qu’il est apparu néces-saire de trouver un mode d’organisa-tion permettant de réunir à la fois lesnombreux participants et des expo-sants, ce qui a été à l’origine du choixde la maison de la Chimie. C’est ensuite François Xavier ROUXpuis Bernard GEORGE aidés de leurs fi-dèles secrétaires Catherine MAZOU-NIE et Aline LEBORGNE qui ont assurél’organisation de cette réunion, qui estdevenue une tâche colossale (trouverle lieu, trouver les éventuels sponsors,assurer l’équilibre financier, s’assurerdu bon fonctionnement des moyenstechniques…).À la faveur du changement de lieu deréunion au Carrousel du LOUVRE etsurtout de l’évolution de la réglemen-tation concernant l’organisation de ma-nifestations publiques il a été néces-

V – LA RÉUNION À PARIS (RAP)

V – LA RÉUNION À PARIS (RAP)

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40Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

saire de confier l’organisation de cetteréunion à partir de 2012 à un presta-taire de service spécialisé (SociétéSPAT).

Le nombre de participants à la RAP necesse d’augmenter (400 participantsest le nombre régulièrement atteint de-puis plusieurs années), les membresviennent de loin, de très loin même, en2011, tous les continents étaient re-présentés.Elle est l’occasion de communicationslibres, de conférences, de tablesrondes et de l’assemblée générale or-dinaire et depuis quelques années laprésentation d’un rapport.Les premières années, il suffisait desoumettre le projet de communicationau secrétaire, un temps de parole de 10minutes était accordé, les communi-cations faisant le plus souvent l’objetd’un article dans la revue NEUROCHI-RURGIE. Puis, devant le nombre decommunications soumises, le tempsde parole a été réduit, imposant ainsiune concision dans l’exposé et la limi-tation du nombre des projections. Ils’agissait alors de diapositives faites «à la main » à partir d’un texte dactylo-graphié ou composées avec des Let-trasets® sur support Ektachrome® àfond bleu… Quel orateur n’a pas classéses diapositives à l’envers, ou renverséses paniers quelques instants avant derejoindre le pupitre ? Ensuite est apparue la vidéo sur sup-

port magnétique, quel progrès…maisaussi quel « standard » VHS, Betamax,Umatic ? autant de soucis pour les or-ganisateurs ce qui a imposé un lourdinvestissement dans le matériel audio-visuel pour satisfaire toutes les exi-gences des orateurs.L’informatique et Powerpoint® ont sin-gulièrement simplifié les procédures,trois PC portables et un vidéo projec-teur sont suffisants pour régler la quasitotalité des problèmes en dehors dequelques soucis de compatibilité pourles séquences vidéo entre Mac et PC.

Les communications libres sont main-tenant soumises sur le site SNCLF.com,avant le 15 août de chaque année etfont l’objet d’une sélection rigoureusepar les membres du CDS à partir d’unrésumé anonyme en fonction de leurintérêt scientifique. Plus de 150 projets sont régulièrementsoumis chaque année (197 en 2011,185 en 2012) :• Environ 60 (67 en 2011) sont acceptés

en communication orale de 5 mi-nutes, une par orateur, avec 2 mi-nutes réservées à la discussion. Si letemps de parole est dépassé, la dis-cussion est supprimée, puis l’exposésuspendu par le modérateur s’il est ri-goureux,

• Les projets non retenus pour une pré-sentation orale peuvent faire l’objetd’une communication affichée (« pos-ters »). Les deux meilleures font l’ob-

jet d’un prix attribué par un jury, leslauréats sont invités à présenter ora-lement leur travail,

• Des communications peuvent êtreprésentées sous forme d’une brèveséquence vidéo de trois minutes,avec une minute de discussion,

• Enfin certaines communications peu-vent être retenues comme « commu-nication lue sur résumé », elles nefont pas l’objet d’une présentation,mais leur résumé est publié dansNEUROCHIRURGIE afin d’être in-dexées dans les bases de donnéesinternationales.

Certains projets de mauvaise qualitéscientifique ou dont la forme est im-propre, sont rejetés.

Les tables rondes sont l’occasion d’in-viter de façon régulière d’autres socié-tés d’expression française en particulierles neuroradiologues, les neuro anes -thésistes-réanimateurs, la Société Fran-çaise de Neurochirurgie Pédiatrique, laSociété Francophone de Neurochirurgiedu Rachis et de façon épisodique unesociété étrangère. L’organisation de latable ronde est le plus souvent confiéeà la société invitée.Elles sont souvent l’occasion de dé-crire de nouvelles techniques ou d’évo-quer des controverses, il est dommagequ’elles ne soient que trop rarementpubliées.

V – LA RÉUNION À PARIS (RAP)

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41Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

Les conférences sur un thème neurochirurgical dites conférences « intrinséques ».Depuis 1992 des personnalités appartenant au monde neurochirurgical, ou à d’autres disciplines scientifiques liées deprès ou de plus loin avec la neurochirurgie, « leaders » incontestés dans une pathologie ou une technique, sont invitéesà faire des conférences dites « intrinsèques ».

1995

M. SAMII, Directeur de la Clinique Neuro-chirurgicale de Hanovre, créateur de l’« IN-TERNATIONAL SOCIETY OF SKULL BASESTUDY GROUP», Président de la SOCIETEALLEMANDE DE NEUROCHIRURGIE.Conférence intitulée « ACOUSTIC NEURI-NOMAS ».

S. KOBAYASHI, successeur de Sugita à Mat-sumoto (Japon), spécialiste de la PATHOLO-GIE VASCULAIRE INTRACRANIENNE. « TECHNICAL AND TECHNOLOGICAL AD-VANCEMENTS IN SURGERY OF INTRACRA-NIAL ANEURYSMS ».

1996

Robert SPETZLER, Professeur de Neurochirurgie au Barrow NEUROLOGICALINSTITUTE, à PHOENIX (ARIZONA). Auteurde nombreux ouvages neurochirurgicaux.Conférence : "MALFORMATIONS ARTERIO-VEINEUSES CEREBRALES"

Albino BRICOLO Professeur de Neurochirurgie à la Faculté de Médecine et dechirurgie de l'université de Vérone (ITALIE).Séjour en France, à l'Hôpital Foch deSuresnes où il apprend les techniques de lachirurgie transphénoïdale de l'hypophyse et

celles de la chirurgie de base du crâne avec G. GUIOT et P.DEROME. Conférence : "L'EXCELLENCE EN RECHERCHE CLINIQUE"

1997

Peter BLACK, Professeur de Neuro chirurgieà Boston, ses principaux sujets de recherchesont la biologie et le traitement des tumeurscérébrales et hypophysaires. Conférence : "DEVELOPPEMENT de l’IRMPEROPERATOIRE pour la chirurgie desTUMEURS CEREBRALES"

Hugh Alan CROCKARD, Neurochirurgienconsultant au QUEEN SQUARE HOSPITALDE LONDRES Spécialiste mondialement re-connu dans le domaine de la pathologie dela charnière cranio-rachidienne, les myelo-pathies cervicales et les tumeurs de la basedu crâne.

Conférence : "MANAGEMENT OF TUMORS OF THE CLI-VUS: IS THE TREATMENT WORSE THAN THE DISEASE ?"

Concezio Di ROCCO, Professeur de Neuro-chirurgie Pédiatrique à l'université catho-lique de Rome. Auteur de nombreux ou-vrages; ancien élève de A. RAIMONDI et deM.CHOUX. Conférence : "TRAITEMENT CHIRURGICALDE L'EPILEPSIE DANS QUELQUES MAL-

FORMATIONS ET LES MEGAENCEPHALIES"

1998

L. STEINER, né en Roumanie, émigré enSuède où il travaille avec LEKSELL au KA-ROLINSKA INSTITUTE. La synthèse de leurstravaux aboutira au concept de RADIO-NEU-ROCHIRURGIE STEREOTAXIQUE et à la créa-tion du GAMMA KNIFE dont STEINER po-pularisera l’usage lorsqu’il quittera la Suède

pour l’université de Virginie (Charlottesville - E-U) en 1987. Conférence (en langue française) : « RADIONEUROCHI-RURGIE : EXPERIENCE ET PERSPECTIVES »

V – LA RÉUNION À PARIS (RAP)

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42Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

1999

F. BRAGA, Professeur et Neurochirurgiendes Hôpitaux à SAO PAULO, ancien PRESI-DENT de la SOCIETE BRESILIENNE DE NEU-ROCHIRURGIE. Conférence : « LES TUMEURS PINEALES ».

2000

P. KELLY, chef du service de Neurochirurgiedu New-York Medical Center. Spécialisé enNEUROCHIRURGIE STEREOTAXIQUE etFONCTIONNELLE, P. KELLY a passé six moisen France dans les services de J. TALAIRACHet de G. GUIOT. Il parle le français.Conférence : « LA CHIRURGIE STEREO-

TAXIQUE A SON ROLE DANS LES TUMEURS GLIALES ».

2001

I. AWAD, d’origine libanaise, élevé dans unmilieu francophone, émigré aux Etats-Unis,il intègre divers services (YALE UNIVERSITY,DENVER...) devenant un des principaux ex-perts mondiaux dans le domaine NEURO-VASCULAIRE. Conférence : “SURGERY OF GIANT ANE-VRYSMS“.

2002

M. APUZZO, Professeur à l’Université deLos Angeles, éditeur de la revue « NEURO-SURGERY » . Conférence : « TRANSMISSION DE L’IN-FORMATION SCIENTIFIQUE EN NEURO-CHIRURGIE ».

2003

R. FAHLBUSCH, Professeur et Chairmandu Département de Neurochirurgie à l’uni-versité d’Erlangen-Nürnberg a apporté uneimportante contribution à LA CHIRURGIEDES ANENOMES HYPOPHYSAIRE, LA BIO-LOGIE DES MENINGIOMES, LE MONITO-RAGE PER-OPERATOIRE DU TRONC CERE-

BRAL, LE DEVELOPPEMENT DE L’IRM PER-OPERATOIRE. Conférence : “FUNCTIONAL NEURONAVIGATION AND IN-TRAOPERATIVE MRI IN BRAIN TUMORS“.

2004

C. DI ROCCO, déjà invité en 1998, mainte-nant directeur du département des neuros-ciences pédiatriques de ROME. Conférencesur les tumeurs thalamiques de l’enfant.

2005

G. TEASDALE, ancien chef du départementde Neurochirurgie à l’université de Glasgowest bien connu pour l’importance de ses tra-vaux en TRAUMATOLOGIE CRANIO-CERE-BRALE (évaluation du coma, « GlasgowComa Scale », ischémie cérébrale post-trau-matique...).

Conférence : “NEUROTRAUMATOLOGY : WORK IN GLAS-GOW OVER THE LAST YEARS“

2006

AC. VERFAILLIE, Directrice, Institut des cellules souches,Université de Louvain (Belgique).Conférence : « LES CELLULES SOUCHES. PRESENT ET FU-TUR ».

2007

Amin B. KASSAM, Professeur de Neuro-chirurgie à l’Université de Pittsburg (USA),spécialiste des ABORDS ENDOSCOPIQUES. Titre : “A DECADE OF PERSONAL EXPE-RIENCE OF ENDOSCOPIC SKULL BASESURGERY WITH SPECIAL EMPHASIS ONMENINGIOMA SURGERY”.

2008

Helmut BERTALANFFY, né en 1954, quali-fié en neurochirurgie en 1990, vice-présidentdu département de neurochirurgie à Aix laChapelle de 1992 à 19997, professeur et chefdu département de neurochirurgie à Mar-bourg (Allemagne de 1997 à 2007), et de-puis professeur et chef du département de

neurochirurgie de Zurich. Conférence sur le thème : « CHIRURGIE DU TRONC CERE-BRAL, EXPERIENCE PERSONNELLE ».

V – LA RÉUNION À PARIS (RAP)

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43Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

2009

Luca RÉGLI, formé à Lausanne dans le ser-vice dirigé par Nicolas de TRIBOLET, spé-cialiste en micro-neurochirurgie tout parti-culièrement dans le cadre de la pathologievasculaire, il est appelé en 2008 par l’uni-versité d’Utrecht au Pays Bas qui lui octroiele titre de professeur et lui confie la direction

du service de neurochirurgie.Sa conférence a eu pour titre : « REVASCULARISATIONCEREBRALE : ETAT ACTUEL ».

2010

Charlie TEO directeur du centre « for miniinvasive Neurosurgery » de l’hôpital privéPrince de Galles à Sydney, est l’auteur desrecommandations pour la prise en chargedes gliomes de bas grade en Australie. Il estaussi l’auteur de nombreuses publications etmembre de comités de lecture de nom-

breuses revues neurochirurgicales. Avec le Rotary interna-tional il est impliqué dans de nombreuses actions à carac-tère humanitaire centrées sur l’éducation des jeunesneurochirurgiens dans les pays en voie de développement.Conférence : « ENDOSCOPIE INTRA-PARENCHYMA-TEUSE ».

2011

Stéphane RICHARD Professeur à l’EcolePratique des Hautes Etudes et dirige le La-boratoire de Génétique Oncologique,installéà la Faculté de Médecine Paris-Sud et à l’Ins-titut Gustave Roussy. Il se consacre à l’On-cogénétique depuis 1990 et ses travaux derecherches concernent notamment les hé-

mangioblastomes et la maladie de vonHippel-Lindau. Il acontribué aux progrès concernant cette affection dont legène joue un rôle majeur dans l’angiogenèse et est aussi im-pliqué dans les cancers du rein. Il coordonne la prise encharge pluridisciplinaire de la majorité des patients français,en relation avec de nombreux neurochirurgiens, et est res-ponsable du Centre Expert National Cancers Rares PREDIR(AP-HP, Hôpital de Bicêtre), labellisé en 2009 par l’Institut Na-tional du Cancer.Conférence : LA MALADIE DE VON HIPPEL-LINDAU

V – LA RÉUNION À PARIS (RAP)

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44Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

Avant 2004 :Alain DECAUX, historien, Ministre de la Francophonie, Axel KAHN, généticien sur le thème « GENETIQUE, DETER-MINISME ET LIBERTE ». Ilya PRIGOGINE, prix Nobel de CHIMIE en 1977,Yves COPPENS, paléontologue,Bernard DORIN, Ambassadeur de France (« SOUVENIRSET ANECDOTES »).

2004 Mgr F. DUTHEL, responsable de la section francophone dela Secrétairerie d’Etat du Vatican : « FONDEMENTS AN-THROPOLOGIQUES DE L’ETRE HUMAIN ET ELEMENTSETHIQUES DE LA DECISION DE SOINS ».

2005 C. GHOSN, Président Directeur Général des usines auto-mobiles Renault et Nissan : « LE MANAGEMENT ».

2006 V. GISCARD D’ESTAING, ancien Président de la RépubliqueFrançaise : « LA CONSTRUCTION DE L’EUROPE ».

2007 Ch VELLUZ, colonel de l’armée de l’air : « ENTRAINEMENTINDIVIDUEL ET COLLECTIF DES PILOTES DE L’ARMÉE DEL’AIR : EXCELLENCE ET HUMILITÉ »

2008 Jean-Pierre ASSELIN de BEAUVILLE, agence universi-taire francophone : « LES ENJEUX DE LA FRANCOPHONIE »

2009 Pierre Louis DESPREZ, directeur général de KAOS (in-novation et création de noms de marques) : « DE LA CREA-TIVITE A L’INNOVATION »

2010Alain PASSARD, chef du restaurant l’Arpège, trois étoilesau guide Michelin a animé une conférence débat sur les« CINQ SENS ».

2011René RICOL, Président de la Compagnie Nationale des Com-missaires aux Comptes (de 1985 à 1989), fondateur et Pré-sident d’honneur de la Compagnie des Conseils et ExpertsFinanciers, Président du Conseil Supérieur de l’Ordre des Ex-perts Comptables de 1994 à 1998, René Ricol est membre éludepuis 1997 au board de la Fédération Internationale des Ex-perts Comptables (IFAC) et présidence de novembre 2002 ànovembre 2004.LE PROGRAMME D'INVESTISSEMENT D'AVENIR.

Certains membres de notre société ont été invités àfaire lors de la « RAP » des conférences soit en rai-son de leur particulière expérience dans un domainede la spécialité, soit d’intérêt général.

Sans pouvoir les citer toutes, voici les plus récentes et/ou decelles qui ont le plus influencé notre culture.

2004Jean CHAZAL, L’évolution du cerveau de l’homme.

2005Gail ROSSEAU, Prise en charge des tumeurs parasellaires.

2007Nicolas de TRIBOLET, Les tumeurs de la région pinéale.

2008Alim Louis BENABID, Les applications des nanotechno-logies en neurochirurgie

2009Alain PIERRE-KAHN, Lipomes lombo-sacrés : règles debonne conduite

V – LA RÉUNION À PARIS (RAP)

Les conférences d’intérêt général dites conférences « extrinsèques ». Elles sont confiées à des personnalités, hors du monde des neurosciences et peuvent porter sur des sujets scientifiquesou d’intérêt général, c’est ainsi qu’ont été accueillis des hommes politiques dont un ancien président de la République,des ministres, des hauts fonctionnaires, des philosophes, des chefs d’entreprise et même un chef étoilé. Chaque fois, cesconférences sont l’occasion d’élargir le champ de nos connaissances et de riches discussions.

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45Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

LES RAPPORTS DE LA SNCLF

Commentaires (JPH)

Depuis 1950, la présentation d’unRapport lors du congrès annuel etdepuis 2008 lors de la réunion d’hi-ver constitue l’évènement le plusoriginal de l’activité de la SNCLF. Initialement, le rapport a été publiésous forme d’un volume édité parMasson puis a fait l’objet d’un nu-méro spécial de la Revue « NEU-ROCHIRURGIE » qui est adressé auxmembres de la SNCLF avant sa pré-sentation par le ou les auteurs.Cette disposition fait que lescongressistes peuvent réfléchir auxquestions qu’ils poseront aux rap-porteurs. Le choix de ces derniers –qu’ils se soient manifestés de façonvolontaire ou qu’ils aient été sollici-tés – se fait par un vote qui a lieutrois ans avant la présentation durapport. L’originalité signalée plushaut est que le rapporteur, connupour sa compétence concernant lesujet choisi, a tout loisir pour faireparticiper qui il veut pour enrichirson travail et faire ainsi de celui-ciun véritable « état des lieux » à ladate de sa publication.

Plus de quatre-vingt-dix rapports ontété présentés et publiés depuis 1950. Ilétait traditionnel de présenter deuxrapports chaque année à l’occasion ducongrès d’été. Cette règle a été globa-lement respectée jusqu’en 1976, saufen 1962, 1963 et 1968 où un seul rap-port a été publié et en 1959 et 1964 oùtrois rapports ont été publiés. Àl’époque la présentation orale du tra-vail durait une journée, en général lamatinée était consacrée à l’exposé par

les auteurs eux-mêmes et l’après midiaux communications sur le mêmethème.À partir de 1976, « l’épuisement » dessujets d’actualité et peut-être aussi lamotivation des auteurs ainsi que lescoûts de publication ont amené à nepublier qu’un rapport par an jusqu’en2008.Depuis 2008, en raison de l’abondancedes sujets, deux rapports sont publiéschaque année, l’un lors du congrès an-nuel, l’autre lors de la RAP. À l’heure dela rédaction de ce document, les sujetsdes rapports ont été acceptés par leCDS, jusqu’en 2016.Le temps imparti à la présentationorale a dû être réduit et ne prendreque quelques heures ce qui a été unerégression, la discussion et les com-munications sur le thème étant trèsenrichissantes. Le CDS réfléchit à uneamélioration qui pourrait entre en vi-gueur en 2014.

Les thèmes des rapports couvrent toutle champ de la neurochirurgie. Il est in-téressant de noter que certains sujetsont été repris pour actualisation du faitde l’apparition de concepts, d’examenscomplémentaires et/ou de techniquesnouveaux. C’est ainsi que l’hydrocéphalie a faitl’objet de quatre rapports (1950 – 1967– 1980 – 1990), la syringomyélie dedeux rapports (1979 – 1999), de mêmeque le crâniopharyngiome (1962 –1991), les tumeurs du IIIe ventricule(1966 – 2000), les cavernomes (tableronde publiée en 1989, rapport publiéen 2007), tandis que la chirurgie del’épilepsie apparaît quatre fois (1953 –1974 – 1992 - 2008) ; la radiochirurgiedes malformations artério-veineuses,technique récente, a été évaluée dansun rapport en 2001.

IV – RAPPORTS ANNUELSTABLES RONDES PUBLIÉES

Il est apparu utile à JP. Houtteville d’éditer ici le texte écrit par « un anonyme» qu’avaient publié J.P. CONSTANS et M. SCHLIENGER (radiothérapie destumeurs du SNC – Lausanne 1975), c’est pour montrer que les neurochi-rurgiens, qui sont des gens sérieux, savent ne pas se prendre au sérieux :

« Il y a ceux qui font quelque chose.Il y a ceux qui ne font rien.Il y a ceux qui croient faire quelque chose.Il y en a trois qui font quelque chose.Il y en a dix qui font des conférencesSur ce que font les trois.Il y en a cent qui font des conférencesSur ce que disent les dix.Il arrive que l’un des cent dix vienneExpliquer la manière de faire à l’un des trois.Celui-ci se tait, car il n’a pas l’habitude de la parole.D’ailleurs, il a quelque chose à faire... »

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46Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

1950 : • Tumeurs sous-durales du trou

occipital. P. MARTIN et F. KLEYNTJENS,REVUE NEUROLOGIQUE 1950, 82 : 313-334

• Hydrocéphalie de l’adulte.P. WERTHEIMER, J. DECHAUME,P.F. GIRARD, B. SCHOTT, L. BOURRAT,G.E.ALLEGRE, A. GARDE, A. LEVY etL. MANSUY, REVUE NEUROLOGIQUE 1950,82 : 335-376

1951 : • Indications thérapeutiques dans les

gliomes sus-tentoriaux.P. PETIT-DUTAILLIS, REVUENEUROLOGIQUE 1951, 84 : 353-398

• Les écoulements de LCR dans lestraumatismes crâniens. A. JENTZER,REVUE NEUROLOGIQUE 1951, 84 : 399-440

1952 :• Les kystes hydatiques du névraxe.

P. GOINARD et P. DESCUNS, REVUENEUROLOGIQUE 1952, 86 : 369-415

• Le traitement des paraplégiestraumatiques. R. FONTAINE, A. DANY,J.N. MULLER et L. HOLDER BACH, REVUENEUROLOGIQUE 1952, 86 : 416-479

1953 • Les opérations frontales sélectives en

psychochirurgie. J. LE BEAU, REVUENEUROLOGIQUE 1953, 88, 6 : 413-460

• Indications chirurgicales dans lesépilepsies dites temporales.J. GUILLAUME, G. MAZARS et Y. MAZARS,REVUE NEUROLOGIQUE 1953, 88 : 461-501

1954 : • L’anesthésie en Neurochirurgie.

E. WORINGER, REVUE NEUROLOGIQUE1954, 90 : 361-433

• Les explorations radiologiques enneurochirurgie cérébrale. M. DAVID,avec la collaboration de H. FISCHGOLD,G. RUGGIERO, J. TALAIRACH ,J. ABOULKER, P. BENDA, J. CONSTANS,REVUE NEUROLOGIQUE 1954, 90, 5 : 434-598

1955 : • Les traumatismes crânio-cérébraux

fermés récents. L. MANSUY etJ. LECUIRE, avec la collaboration deJ. COURJON ET M. BONNET, 1 vol, MassonEd., 1955, 122 p.

• Les thromboses de la carotide interneet de ses branches. J. PAILLAS etL. CHRISTOPHE, avec la collaboration deJ. BONNAL et S. THIRY, 1 vol, Masson Ed.,1955, 108 p.

1956 : • L’hémisphérectomie. E.LAINE et

C. GROS, 1 vol, Masson Ed., 1956, 134 p. • L’hémorragie cérébrale vue par le

neurochirurgien. G. LAZORTHES, 1 vol,Masson Ed., 1956, 122 p.

1957 : • Traitement chirurgical des anévrysmes

du système carotidien (anévrysmessupra-clinoïdiens). GE. ALLEGRE etR. VIGOUROUX, 1 vol, Masson Ed., 1957,122 p.

• Les kystes épidermoïdescrânioencéphaliques. J. LEPOIRE et B.PERTUISET, 1 vol, Masson Ed., 1957, 106 p.

1958 : • Adénomes hypophysaires.

G. GUIOT, 1 vol, Masson Ed., 1958, 276 p. • Métabolisme de l’eau dans les

traumatismes du crâne. D. PETIT-DUTAILLIS et E. BERNARD-WEIL,1 vol, Masson Ed., 1958, 107 p.

1959 : (en raison de la tenue concomitante ducongrès de la SNCLF et du congrès européen,trois rapports ont été présentés) :• L’anévrysme de l’artère communicante

antérieure. H. KRAYENBUHL, 1 vol,Masson Ed., 1959, 190 p.

• Les représentations centrales desréactions affectives dans le cerveauantérieur et le tronc cérébral.M. DAVID, NEUROCHIRURGIE, 1959, T.5, 2,207-233

• Les états douloureux d’originecentrale. T. RIECHERT, ACTANEUROCHIRURGICA, 1960, vol .8, 2-3 113-346

1960 : • Les abcès encéphaliques à l’ère des

antibiotiques. J. BONNAL, P. DESCUNS etJ. DUPLAY, 1 vol, Masson Ed., 1960, 154 p.

• Les compressions de la moëllecervicale (lésions intrinsèques ettraumatismes exclus). L. ECTORS,J. ASCHLOG et M.J. SAINTES, 1 vol,Masson Ed., 1960, 164 p.

1961 : • L’hypothermie en Neurochirurgie.

P.WERTHEIMER, 1 vol, Masson Ed., 1963,92 p.

• L’œdème cérébral. G. LAZORTHES et L.CAMPAN, 1 vol, Masson Ed., 1963, 176 p.

1962 : • Les crâniopharyngiomes. J. ROUGERIEet M. FARDEAU avec la collaboration deG. ARFEL, M. AUROUX, M. BOUREAU,M. BRICAIRE, S. BRION, J. BUISSON, 1 vol,Masson Ed., 1962, 217 p.

1963 :• Les anévrysmes artério-veineux deshémisphères cérébraux. R. HOUDART et Y.LE BESNERAIS avec la collaborationR. DJINDJIAN et H. MAMO, 1 vol, MassonEd., 1963, 198 p.

1964 : • Symposium 1 – Chirurgie des

mouvements involontaires.NEUROCHIRURGIE, 1964, 10, 5, p 389-463

• Symposium 2 – Chirurgie del’épilepsie. NEUROCHIRURGIE, 1964, 10, 5,p 471-554

• Symposium 3 – Insuffisancecirculatoire cérébrale.NEUROCHIRURGIE, 1964, 10, 6, p 567-645

1965 : • Les méningiomes du ventricule latéral.

J.M. DELANDSHEER, NEUROCHIRURGIE,1965, 11, 1 : 3-83

• Les myélopathies cervicales d’originerachidienne. J. ABOULKER, J. METZGER,M. DAVID, Ph. ENGEL et J. BALLIVET,NEUROCHIRURGIE, 1965, 11, 2 : 87-198

1966 : • Tumeurs du troisième ventricule.

J. PECKER, avec la collaboration deB. FERRAND et A. JAVALET,NEUROCHIRURGIE, 1966, 12 : 7-136

• La chirurgie stéréotaxique del’hypophyse non tumorale par lesradioisotopes. J. TALAIRACH etR. SEDAN, avec la collaboration deG. SZIKLA, A. BONIS, C. SCHAUB etM. HARTER, NEUROCHIRURGIE, 1966,12 : 139-302

VI – RAPPORTS ANNUELS . TABLES RONDES PUBLIÉES

LISTE DES RAPPORTS DEPUIS L’ORIGINE DE LA SOCIETE ET LEURS AUTEURS.

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47Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

1967 : • Evolution et valeur des examens

complémentaires dans le diagnosticdes tumeurs intracrâniennes. M. DAVIDet H. FISCHGOLD, NEUROCHIRURGIE, 1967,13, 1 : 7-205

• Traitement de l’hydrocéphalie nontumorale du nourrisson par ladérivation ventriculo-atriale.J. LEPOIRE et C. LAPRAS,NEUROCHIRURGIE, 1967, 13, 2 : 209-342

1968 :• Les exophtalmies neurochirurgicales.

J BRIHAYE, G.R. HOFFMANN,J. FRANCOIS, M. BRYHAIE-GEERTRUYDEN,NEUROCHIRURGIE, 1968, 14, 3 : 187-487

1969 : • Chirurgie des angiomes de la moelle.

R. HOUDART, D. DJINDJIAN et M. HURTH,NEUROCHIRURGIE, 1969, 15, suppl .1, 92 p.

• La circulation cérébrale. Dumorphologique ou fonctionnel normalou pathologique.J. ESPAGNO, NEUROCHIRURGIE, 1969, 15,suppl.2, 178 p.

1970 : • Les neurinomes de l’acoustique

développés dans l’angle ponto-cérébelleux. B. PERTUISET,NEUROCHIRURGIE, 1970, 16, suppl.1, 147 p.

• La chirurgie antérieure et latérale durachis cervical. H. VERBIEST,NEUROCHIRURGIE, 1970, 16, suppl.2, 214 p.

1971 : • Méthodes morphologiques modernes

en neurochirurgie. J.LE BEAU,NEUROCHIRURGIE, 1971, 17, suppl.1, 122 p.

• Les méningiomes de la fosse cérébralepostérieure. J. LECUIRE, JP DECHAUME,P. BUFFARD, M. BOCHU,NEUROCHIRURGIE, 1971, 17, suppl.2, 146 p.

1972 : • Les tumeurs sphéno-éthmoïdales.Possibilités d’exérèse et de réparationschirurgicales. P. DEROME,NEUROCHIRURGIE, 1972, 18, suppl.1, 164 p.

• Etat actuel des aspects séquellairesgraves dans les traumatismes crâniensde l’adulte. . VIGOUROUX, C. BAURAND,M. CHOUX, P. GUILLERMAIN,NEUROCHIRURGIE, 1972, 18, suppl.2, 260 p.

1973 : • Les anévrysmes sacculaires multiples

du système carotidien supra-clinoïdien.H. POUYANNE avec la collaboration de A.BANAYAN, J. GUERIN, V. RIEMENS,NEUROCHIRURGIE, 1973, 19, suppl.1, 96 p.

• Acromégalie – gigantisme. Traitementchirurgical par exérèsetranssphénoïdale de l’adénomehypophysaire. J. HARDY, F. ROBERT,M. SOMMA, J.L. VEZINA,NEUROCHIRURGIE, 1973, 19, suppl.2, 164 p.

1974 :• Approche nouvelle de la

neurochirurgie de l’épilepsie.J.TALAIRACH, J. BANCAUD, G. SZIKLA, A.BONIS, S. GEIER, V. VEDRENNE,NEUROCHIRURGIE, 1974, 20, suppl.1, 240 p.

• Les tumeurs métastatiques du systèmenerveux central. J.E. PAILLAS, J.P. CONSTANS, W. PELLET, B. ALLIEZ,NEUROCHIRURGIE, 1974, 20, suppl.2, 260 p.

1975 : • Les hémangioblastomes intra-rachidiens. M. HURTH avec la collaborationde JM ANDRE, R. DJINDJIAN,R. ESCOUROLLE, R. HOUDART, J. POIRIER,A. REY, NEUROCHIRURGIE, 1975, 21, suppl.1,136 p. • Radiothérapie des tumeurs du système

nerveux central de l’adulte.J.P. CONSTANS et M. SCHLIENGER, avec lacollaboration de S. ASKIENAZY,C. CIOLOCA, R. MOREAU, J.C. PERAGUT, J. ROUJEAU, G. SZIKLA, C. VEDRENNE,NEUROCHIRURGIE, 1975, 21, suppl.2, 255 p.

1976. • Etat actuel de la chirurgie de la

douleur. G. MAZARS avec la collaborationde L. MERIENNE, C. CIOLOCA,NEUROCHIRURGIE, 1976, 22, suppl.1, 164 p.

1977 : • Les épendymomes intra-crâniens et

intra-rachidiens. A. GOUTELLE etG. FISCHER, NEUROCHIRURGIE, 1977, 23,suppl.1, 234 p.

• Les dysmorphies crânio-faciales.J. MONTAUT et M. STRIKER,NEUROCHIRURGIE, 1977, 23, suppl.2, 299 p.

1978 : • La neurostimulation électriquethérapeutique. R. SEDAN etY. LAZORTHES, NEUROCHIRURGIE, 1978, 21,suppl.1, 136 p.

1979 : • La syringomyélie et les liquides

intrarachidiens. J. ABOULKER,NEUROCHIRURGIE, 1979, 25, suppl.1, 144 p.

1980 :• Les sténoses de l’aqueduc de Sylvius.

Cl. LAPRAS et Ph. BRET,NEUROCHIRURGIE, 1980, 26, suppl.1, 152 p.

1981 : • Le prolactinome. J. HARDY,

NEUROCHIRURGIE, 1981, 27, suppl.1, 110 p.

1982 : • Le médulloblastome. M.CHOUX et

G. LENA, NEUROCHIRURGIE, 1982, 28,suppl.1, 229 p.

1983 : • La dysphasie fibreuse crânienne.

P. DEROME et A. VISOT, NEUROCHIRURGIE,1983, 29, suppl.1, 117 p.

1984 : • Les anévrysmes géants intra-crâniens -

Approches thérapeutiques.M. SINDOU et Y. KERAVEL,NEUROCHIRURGIE, 1984, 30, suppl.1, 128 p.

1985 : • La neurochirurgie fonctionnelle de

l’infirmité motrice d’origine cérébrale.J. SIEGFRIED et Y. LAZORTHES,NEUROCHIRURGIE, 1985, 31, suppl.1, 118 p.

1986 : • Les méningiomes récidivants.

J. PHILIPPON, NEUROCHIRURGIE, 1986, 32,suppl.1, 84 p.

1987 : • Traitement chirurgical des anévrysmes

artériels sacculaires supra-clinoïdiensadmis dans les trois semaines suivantla rupture. B. PERTUISET, J.P. SICHEZ et F. ARTHUIS, NEUROCHIRURGIE, 1987, 33,suppl.1, 106 p.

1988 : • Le spina bifida. Cl. LAPRAS,

NEUROCHIRURGIE, 1988, 34,suppl.1, 103 p.

1989 : • Les lésions chirurgicales du tronc

cérébral. G.GUY, M. JAN et Y. GUEGAN,NEUROCHIRURGIE, 1989, 35, suppl.1, 133 p.

VI – RAPPORTS ANNUELS . TABLES RONDES PUBLIÉES

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48Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

1990 :

• L’hydrocéphalie chronique de l’adulte.Ph. BRET et J. CHAZAL, NEUROCHIRURGIE,1990, 36, suppl.1, 159 p.

1991 : • Le crâniopharyngiome de l’enfant.

M. CHOUX, G. LENA et L. GENITORI,NEUROCHIRURGIE, 1991, 37, suppl.1, 174 p.

1992 : • Investigations et traitement chirurgical

des épilepsies. J. ROUGIER, J.M. SAINT-HILAIRE, G. BOUVIER et P. LOISEAU,NEUROCHIRURGIE, 1992, 38, suppl.1, 112 p.

1993 : • Pathologie tumorale du foramen

magnum. B. GEORGE, G. LOT, S. VELUT, F.GELBERT, K.L. MOURIER,NEUROCHIRURGIE, 1993, 39, suppl.1, 89 p.

1994 : • Les tumeurs intra-médullaires.

G. FISCHER et J. BROTCHI,NEUROCHIRURGIE, 1994, 40, suppl.1, 108 p.

1995 : • Lipomes malformatifs intra-rachidiens.

A. PIERRE-KAHN, M. ZERAH et D. RENIER,NEUROCHIRURGIE, 1995, 41, suppl.1, 134 p.

1996 : • Le sacrifice veineux en neurochirurgie.

J. AUQUE, NEUROCHIRURGIE, 1996, 42,suppl.1, 136 p.

1997 : • Le traitement neurochirurgical de la

maladie de Parkinson et autresmouvements anormaux. J.SIEGFRIED etS. BLOND, NEUROCHIRURGIE, 1997, 43,suppl.1, 111 p.

1998 : • Le corps calleux. J.J. SANTINI,

NEUROCHIRURGIE, 1998, 44, suppl.1, 144 p. 1999 : • La syringomyélie. M.TADIE, M. HURTH,

NEUROCHIRURGIE, 1999, 45, suppl.1, 173 p.

2000 : • Tumeurs du troisième ventricule.

D. LE GARS ET J.P. LEJEUNE,NEUROCHIRURGIE, 2000, 46, 3, 129-335

2001 : • Radiochirurgie des malformations

artérioveineuses cérébrales. F. NATAF,L. MERIENNE, F.X. ROUX,NEUROCHIRURGIE, 2000, 47, 2/3, 145-400

2002 : • Maladie de Cushing par adénome

hypophysaire : indications et conduitedu traitement chirurgical. G. PERRIN etA. STEVENAERT, NEUROCHIRURGIE, 2002,48, 2/3, 141-302

2003 : • La neurochirurgie de la spasticité.

Ph. DECQ et P. MERTENS,NEUROCHIRURGIE, 2003, 49, 2/3, 130-416

2004 : • Traitement chirurgical des

schwannomes vestibulaires. J. REGIS etW. PELLET. Rapporteurs associés :J.P. LEJEUNE, P.H. ROCHE, C. DELSANTI,J.M. THOMASSIN, X. MURACCIOLE,NEUROCHIRURGIE, 2004, 50, 2/3, 150-435

2005 : • Les oligodendrogliomes cérébraux de

l’adulte et de l’enfant. F.X. ROUX,F. NATAF, Ph. BRET ( ). Rapporteursassociés : C. DAUMAS-DUPORT, P. VARLET,NEUROCHIRURGIE, 2005, 51, 3/4, 215-416

2006 : • Crâniosténoses. D.RENIER, E. ARNAUD,

D. MARCHAC, NEUROCHIRURGIE, 2006, 52,2/3, 149-312

2007 : • Les cavernomes du système nerveux

central. J. BRUNON et J. CHAZAL,NEUROCHIRURGIE, 2007, 53, 2/3 : 115-263

2008 : • Les traitements chirurgicaux de

l’épilepsie. B. DEVAUX et F. CHASSOUX,NEUROCHIRURGIE, 2008, 54, 3 : 117-502

• La transition de l’enfant à l’adulte enneurochirurgie. M. VINCHON, M. ZERAH,J. GRILL. NEUROCHIRURGIE 2008, 54 :573-653. (rapport présenté à la RAP)

2009 : • Neurochirurgie fonctionnelle dans les

syndromes d’hyperactivité des nerfscrâniens. M. SINDOU, Y. KERAVEL.NEUROCHIRURGIE 2009,55,2 :75-292.

• Pathologies chirurgicales du nerfpériphérique. Ph. RIGOARD, F. LAPIERRE.NEUROCHIRURGIE 2009, 55, 4-5,359-474.(rapport présenté à la RAP)

2010 : • Les tumeurs de l’orbite. Th. CIVIT, JC.

MARCHAL• Les glioblastomes. Ph. PAQUIS, Ph.

MENEI. (rapport présenté à la RAP)

2011 : • La neurochirurgie des douleurs

neuropathiques. Serge BLOND et PatrickMERTENS

• Les tumeurs des Ventricules latéraux.Daniel LE GARS et Jean Paul LEJEUNE.(rapport présenté à la RAP)

2012 :• Anévrysmes intracraniens : clips ou

coils ? Michel BOJANOWSKI, NancyMCLAUGHLIN, Jean RAYMOND, DanielROY (Rapport présenté au congrès)

• Tumeurs intramédullaires. FabricePARKER et Jean-Paul LEJEUNE(Rapport présenté à la RAP)

Commentaires

Les Rapports et Tables Rondes présentent toujours un intérêt en soi, mais il n’estpas possible dans le cadre de ce travail de faire l’analyse de chacun d’eux. Toutefois, J.P. Houtteville a jugé utile de montrer ci-dessous tout l’intérêt d’unRAPPORT DE REACTUALISATION, celui qui a été présenté par M. CHOUX, G.LENA et L. GENITORI, rapport intitulé « LE CRANIOPHARYNGIOME DE L’EN-FANT (1991) » alors que J. ROUGERIE et M. FARDEAU avaient traité le mêmesujet en 1962. Y fera suite la préface écrite par B. GEORGE dans son rapport in-titulé « PATHOLOGIE TUMORALE DU FORAMEN MAGNUM » (1993) qui illus-tre deux autres aspects de l’intérêt majeur des rapports de la SNCLF puisqu’iltraite d’un sujet contemporain et novateur pour lequel l’auteur a fait appel à l’ex-périence collective des membres de la SNCLF (comme M. CHOUX d’ailleursdans son rapport).

VI – RAPPORTS ANNUELS . TABLES RONDES PUBLIÉES

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49Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

CRANIOPHARYNGIOME

Il est parfois difficile, si l’on pose un re-gard critique, de différencier avec cer-titude ce qui, dans un ouvrage scienti-fique, est un progrès réel de ce quin’est qu’apparence de progrès. Cettequestion est cependant particulière-ment cruciale dans le domaine dessciences médicales étant donné les en-jeux qu’elles impliquent. Pour authen-tifier un progrès réel dans le domainemédical, la rigueur scientifique estsouvent obérée du fait de l’absencede données de référence. Le rapportsur les CRANIOPHARYNGIOMES deM. CHOUX et G. LENA, publié en 1991,n’est pas tombé dans ce travers. Pré-senté 29 ans après celui consacré aumême sujet par J. ROUGERIE et M.FARDEAU, il permet de juger objecti-vement, et donc scientifiquement, dece qu’ont apporté sur ce sujet com-plexe, les nouveaux concepts, les nou-velles techniques d’imagerie, ainsi quel’évolution des indications opératoires.

Laissons la parole à M. CHOUX età G. LENA, en citant d’abord leurpréambule et ensuite leur conclu-sion :

Préambule du rapport« LE CRANIOPHARYNGIOMEDEL’ENFANT » (NEUROCHIRURGIE, 1991, 37, 1, 1213)

« En 1962, J. ROUGERIE présentait de-vant la Société de Neurochirurgie deLangue Française un rapport sur lescrâniopharyngiomes. Cette monogra-phie, la première consacrée intégrale-ment à cette tumeur, encore très mys-térieuse pour les embryologistes, lesanatomopathologistes et aussi pourles cliniciens, fut une sorte de révolu-tion dans le monde neurochirurgical.La première phrase de son travailconfirmait ce que l’on pensait du crâ-niopharyngiome à cette époque : «parmi les traitements neurochirurgi-caux des lésions histologiquement bé-nignes, celui des crâniopharyngiomesest sûrement le plus statique ». Pour lapremière fois un neurochirurgien,certes reconnu unanimement commeun spécialiste de cette tumeur, établis-sait de nouvelles bases au traitement,à partir de données anatomiques pré-cises et postulait que l’approche chi-rurgicale représentait la meilleure so-lution thérapeutique initiale.Avec lui le traitement devenait dyna-mique. En effet, les résultats de l’exé-rèse chirurgicale qu’il apportait, étaientextrêmement convaincants et témoi-gnaient de la compétence et de l’habi-leté de J. ROUGERIE dans ce domaine.Il établissait une classification topo-graphique des crâniopharyngiomes,classification qui est restée classique ets’est répandue à travers le monde. Ellereposait sur la situation de la tumeurpar rapport à la selle turcique, lechiasma et le IIIe ventricule. Elle avaitimmédiatement des conséquencespratiques, celles d’une approche chi-rurgicale adaptée à la localisation de la

tumeur et à son extension, avec soncorollaire la possibilité d’une extirpa-tion la plus complète possible. Dans ce rapport de 1962, l’auteur in-sistait déjà sur les conséquences loin-taines de l’exérèse chirurgicale d’uncrâniopharyngiome, en particulier chezl’enfant. Dans les dernières phrases deson rapport se font jour déjà quelquesréticences : « une conception chirurgi-cale plus hardie ne peut être soutenuesans se heurter à un écueil immédiat :estelle justifiée par la qualité de sesrésultats ? ». Un peu plus loin il écrit :« nous avons, sur le plan chirurgical,répondu au souhait d’une audace plusgrande. L’avenir dira si le résultat fonc-tionnel, par sa qualité et sa durée, jus-tifie les risques encourus et l’impor-tance des moyens mis en œuvre ».

L’intelligence et la grande honnêtetéde J. ROUGERIE expliquent le chan-gement de comportement qui se des-sine dans les publications ultérieures. La solution chirurgicale exclusive et larecherche à tout prix d’une exérèsecomplète de la lésion, sont remises encause étant donné les séquelles endo-criniennes et neuropsychologiquesqu’il a observées chez les enfants opé-rés quelques années auparavant. Ilécrit dans la revue « CHILD’S BRAIN »,en 1975 : « We have thought it is im-portant to discuss frankly the errorsand risks involved in our previously ri-gorous approach towards complete tu-mor excision and thus the reasons forcurrent more conservative attitude. »Cette remise en cause personnelled’une attitude qu’il avait défendue avecconviction est un bel exemple d’inté-grité professionnelle et de rigueurscientifique.

J. ROUGERIE, quelques années avantsa disparition prématurée en 1984,m’avait fait part de son souci de réac-tualiser son travail, en fonction de sesnouvelles conceptions, des apports dela neuroradiologie et de la technologie

VI – RAPPORTS ANNUELS . TABLES RONDES PUBLIÉES

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microchirurgicale, et d’une meilleureconnaissance des problèmes endocri-niens. Je me rappelle l’avoir entendudiscuter et critiquer avec passion sonrapport, qui représentait pour nous,jeunes neurochirurgiens intéressés parla neurochirurgie pédiatrique, unesorte de bible pour laquelle rien ne de-vait être modifié. Ce fut une grande le-çon de modestie pour nous, venantd’un maître que nous respections etadmirions tous.

Peu à peu s’est fait jour dans notre es-prit l’idée de poursuivre le travail de J.ROUGERIE, comme il le souhaitaitmais sans savoir s’il l’aurait acceptéde cette manière. C’est donc avec unecertaine appréhension que nous avonssoumis un projet de rapport sur lescrâniopharyngiomes chez l’enfant, pro-jet qui a été accepté et auquel nousnous sommes attaqués non sans ef-froi. L’ombre de J. ROUGERIE et sonesprit critique nous ont accompagnétout le long de ce travail. Nous espé-rons que cet hommage au grand maî-tre et ami qu’il fut pour nous, ne le dé-cevra pas. Qu’il sache qu’une grandeaffection à son égard a accompagné larédaction de ce rapport.

Pour essayer de clarifier nos idées surle C., après les révolutions qu’ont re-présenté les techniques microchirur-gicales, la tomodensitométrie et l’Ima-gerie en Résonance Magnétique, lestechniques d’irradiation interstitielle etla stéréotaxie, la radiochirurgie et lesprogrès dans les traitements endocri-niens, nous avons fait une étude laplus exhaustive possible de la littéra-ture depuis 1962, en comptabilisant579 références.

Nous avons concentré notre travailuniquement sur le crâniopharyngiomede l’enfant et limité le sujet aux obser-vations de patients traités après 1975,c’est-à-dire opérés avec les techniquesmicrochirurgicales et diagnostiqués

avec les examens tomodensitomé-triques puis l’Imagerie en RésonanceMagnétique. Nous avons pris encompte tous les enfants opérés avantl’âge de 16 ans mais aussi quelquespatients dont les premiers symptômesont débuté à l’âge pédiatrique et opé-rés ensuite peu après l’âge de 16 ans.Compte tenu du petit nombre relatifde tumeurs observées dans chaque sé-rie et dans le but de disposer d’unnombre suffisant d’observations, nousavons sollicité la collaboration de noscollègues de la Société de Neurochi-rurgie de Langue Française qui onttous répondu à notre appel, avec uneextrême gentillesse et une grandecompréhension. Un questionnaire in-formatique leur a été envoyé et malgréle nombre d’items répertoriés il ont eula patience d’y répondre. C’est ainsique 474 dossiers ont été traités de ma-nière informatique à partir de 75 itemsen utilisation multi-système ».

Conclusion du rapport « LE CRANIOPHARYNGIOMEDE L’ENFANT » (NEUROCHIRURGIE, 1991, 37, 151)

« Notre philosophie du traitement ducrâniopharyngiome de l’enfant est lasuivante : Le plus souvent, le premiertraitement est et doit rester une exé-rèse chirurgicale à visée radicale.Cependant, nous voyons deux excep-tions à cette règle : 1 -un crâniopha-ryngiome de taille petite ou modéréeentraînant des manifestations exclusi-vement endocriniennes, sans aucuneatteinte ophtalmologique. Dans ce cas,une expectative thérapeutique arméesous surveillance clinique et radiolo-gique, doit être sérieusement envisa-gée. 2 -un crâniopharyngiome essen-tiellement kystique, avec un déficitendocrinien incomplet et sans atteintevisuelle. Dans cette éventualité, uneimplantation intra-kystique (radio-iso-topes ou « Bléomycine ») peut être dis-cutée.

Dans les autres cas, une tumeur volu-mineuse, d’aspect solide ou mixte, en-traînant des signes visuels, d’hyper-tension intracrânienne et/ou endo-criniens, une exérèse chirurgicale esttoujours indiquée. La tactique chirur-gicale doit permettre de combiner dansle même temps plusieurs voiesd’abord. Lorsque les voies hautes etantérieures sont utilisées, l’ouverturede la lame terminale, qui est presquesystématique lorsque le crâniopharyn-giome est rétro-chiasmatique et habi-tuelle lors- que la tumeur a une partieintra-ventriculaire, permet presquetoujours de réaliser une exérèse radi-cale. La section de la tige pituitaire ga-rantit d’avantage une exérèse totale,cependant sa préservation qui est quel-quefois possible permet de diminuer lerisque de diabète insipide post-opéra-toire permanent. Les adhérences ducrâniopharyngiome avec le plancherventriculaire, mis-à-part les rares crâ-niopharyngiomes strictement intra-ventriculaires, sont en fait peu impor-tantes et gênent rarement une exérèsetotale. Au contraire et surtout chez l’en-fant en bas âge, les adhérences avec ladure-mère de la selle turcique et sur-tout les parois internes des sinus ca-verneux peuvent être un obstacle in-surmontable pour une exérèse radicalequi reste cependant possible dans 70% des cas. Si l’exérèse totale n’a puêtre réalisée, nous pensons cependantque la radiothérapie conventionnellene doit plus être indiquée chez l’en-fant.

Une surveillance ophtalmologique,IRM et scanographique doit permettrede patienter. En cas de récidive solideou mixte, une nouvelle interventionchirurgicale sera envisagée car l’expé-rience montre que sa difficulté n’estpas, dans la plupart des cas, plus im-portante que la chirurgie initiale. Encas de récidive essentiellement kys-tique, les techniques stéréotaxiquespeuvent être à nouveau envisagées".

VI – RAPPORTS ANNUELS . TABLES RONDES PUBLIÉES

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Dans son rapport, M. CHOUX a souli-gné le rôle important de J. ROUGERIEqui constitue la grande référence enNEUROCHIRURGIE PEDIATRIQUE. J.ROUGERIE ne voulait pas qu’un élogesoit prononcé après sa mort. La SNCLFa voulu cependant l’honorer en pu-bliant un texte reproduit en tète dechapitre consacré à la neurochirurgiepédiatrique francophone dont il peutêtre considéré comme « le père fon-dateur ».

PATHOLOGIE TUMORALEDUFORAMEN MAGNUM

Dans son Rapport, B. GEORGE té-moigne d’une véritable innovation

dans la Science Neurochirurgicale duXXe siècle. Celle-ci est devenue, dans ledomaine qu’il présente et selon l’au-teur lui-même une « NEUROCHIRUR-GIE DE L’EXTREME ». On pourrait direaussi une « NEUROCHIRURGIE DESFRONTIERES » à la lecture de la pré-face de B. GEORGE reproduite ci-des-sous, dans laquelle il relate aussi avecune grande honnêteté intellectuelle lapart que doit son rapport aux contri-butions de nombreux neurochirur-giens francophones (44) dont leconcours a permis de réunir une sérieunique au monde de 200 cas sur un su-jet d’actualité.

Le trou occipital, qui doit être appelémaintenant le Foramen Magnum (F.M.)est une enclave à la limite de plusieursterritoires dont aucun n’en revendiquevraiment le contrôle. Ni l’ORL, ni l’or-thopédie, ni la chirurgie cervico-facialen’ont à ce jour entrepris de se l’an-nexer ; chacune de ces spécialités restedans ses terres et aucune ne se risqueà en sortir. En définitive, seule la neu-rochirurgie, certes timidement, a osés’extraire à son enveloppe méningéepour traverser les sphères ORL, abor-der et fixer les éléments osseux ou ex-poser les structures cervicales les plushautes. Le trou occipital, région ex-

trême, doit être naturellement reven-diquée par cette chirurgie de l’extrêmequ’est devenue la neurochirurgie. Tousles confins de la neurochirurgie avecl’ORL, l’ophtalmologie, l’orthopédie, lachirurgie vascu- laire et cervico-facialeont ainsi été progressivement pris encharge par la spécialité la plus sophis-tiquée selon le principe de qui peut en-treprendre le plus complexe, peutaussi apprendre à maîtriser ce qui l’estmoins. De nombreuses techniques réa-lisées autrefois avec la collaborationde différents spécialistes, le sont main-tenant par le neurochirurgien seul ;c’est le cas de la voie trans-sphénoï-dale, de la voie trans-orale, des ostéo-synthèses rachidiennes, des pontagesvasculaires, des tumeurs orbitaires,des malformations crânio-faciales, etc.

Le trou occipital est à ce point de vueune région où, dans un espace très ré-duit, peuvent être nécessaires desconnaissances dans de multiples do-maines : neurochirurgicale pour toutela partie intradurale, orthopédiquepour son pourtour osseux, ORL pourses limites antérieures (le pharynx) etlatérales (le foramen jugulaire), vascu-laires pour l’artère vertébrale qui lecontourne et le pénètre, et de chirurgiecervicale pour les structures rétro-pha-ryngées. C’est donc une région dont lesimple abord est déjà un défi et dont lapathologie pouvant intéresser ces dif-férentes structures est d’une grandediversité. Notre intérêt pour les lésionsdu trou occipital remonte à près de dixans, correspondant en fait à l’évolu-tion du travail sur l’abord et le contrôlede l’artère vertébrale qui, lui, a com-mencé il y a plus de quinze ans. Notresérie personnelle de près de 80 casnous a permis d’acquérir une certaineexpérience de ces lésions. Pourtant,les dossiers collectés (plus de 150) au-près des différents services qui ontbien voulu répondre à notre question-naire nous ont fait découvrir des as-pects cliniques, radiologiques et thé-

rapeutiques que nous n’avions pas en-core observés. La série coopérativecomprend plus de 200 dossiers de tu-meurs du trou occipital, c’està-dire etde loin la plus importante jamais ras-semblée et publiée. Elle a, par ailleurs,le grand avantage d’avoir été observéesur une période de temps courte et ré-cente, ce qui lui confère une homogé-néité, tout à fait originale. Il faut en re-mercier la Société de Neurochirurgiede Langue Française qui nous a confiéce rapport et tous les collègues quinous ont, soit envoyé leurs dossiers,soit reçu et ouvert leurs archives, soitencore appelé pour les aider à traiterleurs patients. Ce travail est aussi uneœuvre collective de toute l’équipe duservice de neurochirurgie de l’hôpitalLariboisière, assistée de l’équiped’anesthésie-réanimation et du servicede neuroradiologie. Il est donc le fruitde l’esprit de liberté et d’amitié quemes deux chefs de service, le Profes-seur HOUDART et le Professeur CO-PHIGNON, ont toujours su insuffler àleur équipe.

« G. LOT a tenu une place prépondé-rante dans ce rapport qui lui doit saméthodologie informatique, et sonanalyse statistique ainsi que son travailanatomique partagé avec S. VELUT.

F. GELBERT (étude anatomo-radiolo-gique), L. MOURIER (bibliographie), et M. RANDON, secrétaire médicale, mé-ritent toute ma gratitude ».

B. GEORGE

VI – RAPPORTS ANNUELS . TABLES RONDES PUBLIÉES

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TABLES RONDES PUBLIEES DANS « NEUROCHIRURGIE »

A la suite de la liste des rapports, J.P. Houtteville a fait figurer celle des TABLES RONDES PUBLIEES dans « NEU-ROCHIRURGIE » qui ont valeur de rapport, puisqu’elles utilisent la même méthodologie. Certaines ont été présen-tées sous l’égide de la SNCLF, soit lors du congrès annuel, soit lors de la réunion de Paris en fin d’année ; d’autresont été présentées sous l’égide de la SOCIETE FRANCAISE DE NEUROCHIRURGIE lors de ses propres réunions ouà l’occasion d’une réunion de la SNCLF, toujours avec la même méthodologie et éventuellement par les mêmes au-teurs ! Il est regrettable que de nombreuses Tables Rondes n’aient pas fait l’objet de publication.

1971 : Les critères circulatoires et biologiquesde la mort du cerveau Cl. GROS, NEUROCHIRURGIE, 1972, 18,

1 : 9-56

1971 : La responsabilité du neurochirur-gienJ. PECKER, NEUROCHIRURGIE, 1972, 18, 5, 401-

428

1971 : Les traumatismes crânio-faciaux R.P. VIGOUROUX, NEUROCHIRURGIE, 1971, 17,

4, 1, 245-290

1972 : L’hémostase en neurochirurgie J. COPHIGNON NEUROCHIRURGIE, 1973, 19, 3,

223-269

1973 : La pression intracrânienneP. JANNY, J. de ROUGEMONT, F. COHADON NEU-

ROCHIRURGIE, 1974, 20, 6, 471-553

1973 : Hématome sous-dural aigu etattritioncérébrale post-traumatiquesG. LAZORTHES NEUROCHIRURGIE, 1973, 19, 5,

415-490

1974 : L’hémorragie cérébrale del’hyper-tension artérielle (SNCLF + SFNEUROLOGIE+ SF NEURORADIOLOGIE) R. BILLET, A. RASCOL, G. SALAMON NEURO-

CHIRURGIE, 1974, 20, 4, 283-332

1975 : Les apports de la technicité en sallede soins intensifs et en salle d’opération R.P. VIGOUROUX NEUROCHIRURGIE, 1975, 21,

4, 261-295

1975 : Hydrocéphalie chronique non tumo-rale de l’adulte J.COPHIGNON, G. FOROGLOU, J. PHILIPPON

NEUROCHIRURGIE 1976, 22, 2, 103-216

1976 : Présent et futur de la neurochirurgiestéréotaxique J. SIEGFRIED, NEUROCHIRURGIE, 1976, 22, 6,

531-602

1977 : La spasticité Cl. GROS NEUROCHIRURGIE, 1977, 23, 5, 316-

388

1977 : Indications et possibilités de la voietransbucco-pharyngéeE. LAINE, J.M. DELANDSHEER, M. JOMIN NEU-

ROCHIRURGIE, 1977, 23, 4, 250-313

discussion par H. VERBIEST publiée dans NEU-

ROCHIRURGIE 1977, 23, 6-7, 513-516

1978 : L’hypotension artérielle contrôlée enneurochirurgieG. LAZORTHES NEUROCHIRURGIE, 1978, 24, 3,

143-196

1979 : Les anévrysmes géants P. CREISSARD NEUROCHIRURGIE, 1980, 26, 5,

309-331

1980 : La chirurgie des nerfs périphériquesCl. GROS NEUROCHIRURGIE, 1982, 28, 2, 67-145

1981 : Les gliomes malins F. COHADON NEUROCHIRURGIE, 1981, 27, 5, 241-

329

1983 : Les hémangioblastomes infratento-riels F. RESCHE NEUROCHIRURGIE, 1985, 31, 2, 91-149

1984 : Neurochirurgie expérimentale (tech-niques chirurgicales, traumatismes mé-dullaires, stéréotaxie, épilepsie, biologie destumeurs cérébrales, résonance magné-tique nucléaire) A. BENABID NEUROCHIRURGIE, 1986, 32, 4,

321-380

Le défilé radiculaire lombaire normal et pa-thologique J. de ROUGEMONT et C. CROUZET NEUROCHI-

RURGIE, 1986, 32, 1, 23-61

1984 : Les tumeurs dites du glomus jugulaireB. GEORGE NEUROCHIRURGIE, 1985, 31, 5, 333-

380

1985 : La chemonucléolyse dans le traite-ment des sciatiques chirurgicales J. LAZORTHES, J.P. HOUTTEVILLE NEUROCHI-

RURGIE, 1985, 31, 471-498

1986 : Anévrysmes de l’ampoule de Galien NEUROCHIRURGIE, 1987, 33, 4, 257-360

1986 : L'Echographie en neurochirurgie J. BRUNON et coll, NEUROCHIRURGIE, 1986, 32,

529-571

1988 : Les cavernomes intracrâniens J.P. HOUTTEVILLE NEUROCHIRURGIE, 1989, 35,

2, 73-131

1988 : Les tumeurs primitives du rachisJ. BENEZECH et J.M. FUENTES NEUROCHI-

RURGIE, 1989, 35, 5, 309-356

1988 : Les hémangiomes vertébraux avec-signes radiologiques M. DJINDJIAN et J.P. NGUYEN NEUROCHIRUR-

GIE, 1989, 35, 5, 263-308

1989 : Les collections péricérébrales dunourrisson (en collaboration avec la SociétéBelge de Neurochirurgie) A. PIERRE-KAHN, NEUROCHIRURGIE, 1989, 35,

6, 377-411

VI – RAPPORTS ANNUELS . TABLES RONDES PUBLIÉES

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1990 : Vasospasme et ischémie des hé-morragies méningées par rupture ané-vrysmaleP. CREISSARD et M. TADIE, NEUROCHIRURGIE,

1992, 38, 3, 123-171

1991 : Les lasers en neurochirurgieF.X. ROUX, NEUROCHIRURGIE, 1992, 38, 4,201-251

1995 : Les tumeurs de la loge caverneuse M. SINDOU, NEUROCHIRURGIE, 1995, 41, 3, 139-

263

1996 : Tumeurs de l’éthmoïde F.X. ROUX et D. BRASNU, NEUROCHIRURGIE,

1997, 43, 2, 59-124

1996 : Lymphomes cérébraux primitifs B. BATAILLE, NEUROCHIRURGIE, 1997,43, 6, 347-391

1997 : La spasticité des membres inférieurschez l’adulte : approche diagnostique et thé-rapeutiqueP. DECQ et P. MERTENS, NEUROCHIRURGIE, 1998,

44, 3, 155-218

1997 : Neurochirurgie et grossesseM. JAN, NEUROCHIRURGIE, 2000, 46, 2, 67-121

1998 : La neurochirurgie et la douleur chro-niqueS. BLOND, Y. LAZORTHES NEUROCHIRURGIE,

2000, 46, 5, 420-504

1998 : Adénomes hypophysaires : avancéesthérapeutiques et controverses F.X. ROUX, NEUROCHIRURGIE, 1998, 44, 5, 307-

360

1999 : Les métastases cérébrales E. EMERY, P. KEHRLY, F. NATAF, E. SEIGNEURET,

NEUROCHIRURGIE, 1999, 45, 5, 356-401

1999 : L’hématome sous-dural chronique M. GUENOT, NEUROCHIRURGIE, 2001, 47, 5, 459-

495

2000 : Audition et schwannomes vestibu-laires Ph. DECQ, J. CHAZAL, 1ère partie : NEUROCHI-

RURGIE, 2002, 48, 5, 379-408 2e partie : NEU-

ROCHIRURGIE, 2002, 48, 5, 459488

2003 : Intérêt de la vertébroplastiepercu-tanée acrylique dans lescompressions mé-dullaires tumorales J. PELTIER, P. TOUSSAINT, H. DERAMOND, C.

DESENCLOS, D. LEGARS NEUROCHIRURGIE,

2004, 50, 4, 484-491

2005 : les épendymomes intracrâniens del’adulte • Analyse rétrospective de 121 cas provenant de

l’étude multicentrique française

METELLUS et coll.

• Diagnostic histologique et facteurs histopro-

nostiques

FIGARELLA-BRANGER et coll.

Facteurs pronostiques ; place de la chirur-gie et du traitement complémentaire J. GUYOTAT et P. METELLUS NEUROCHIRURGIE,

2007, 53, 2/3, 66-94

2007 : L’hypertension intracrânienne bé-nigneNEUROCHIRURGIE 2008,54,6 :703-726

2009 : Jonction neuro-musculaire et nerf pé-riphérique : du normal au pathologiquePh. RIGOARD et F. LAPIERRE NEUROCHIRURGIE

2009,55,sup 1 :S51-S168.

2009 : Stratégies potentielles pour pallierles conséquences des coagulations en neu-rochirurgie : des possibilités de correctionspar voie générale aux hémostatiques lo-caux.NEUROCHIRURGIE 2009,55, hors série1, 1-52.

2010 : Chirurgie du rachis minimalement in-vasive.P. FRANSEN et coll. NEUROCHIRURGIE 2010,56,1

: 1-22

AUTRES TABLES RONDES PUBLIEES (SOCIETE FRANCAISE DE NEURORADIOLOGIE - S.F.N.C.)• En 1966, lors du congrès de la SNCLF à Paris, sous la présidence

de M. DAVID, un SYMPOSIUM de NEURORADIOLOGIE avaitété présenté qui comportait deux thèmes :

1 - LE POLYGONE DE WILLIS, sous la direction de E.LAINE et H.FISCHGOLD2 - LES DEVELOPPEMENTS RECENTS DE LA SOUS TRACTIONsous la direction de J.E. PAILLAS et D. DI LENGE. Ce symposium a été publié dans NEUROCHIRURGIE 1966, 12,7, 712-840.

• La première réunion scientifique de la SOCIETE FRANÇAISEDE NEURORADIOLOGIE (SFNR) a eu lieu en 1970, au cours dela réunion de PARIS de la SNCLF. Le thème traité s’intitulait« ETUDE NEURORADIOLOGIQUE DU TROU OCCIPITAL ».

Cette T.R. a été publiée dans NEUROCHIRURGIE, 1971,: 17, 6, 443-534.

• Des travaux de la jeune SFNR, présentés également au coursd’une réunion de la SNCLF ont été publiées dans «NEURO-CHIRURGIE » en 1972 et 1973. Il s’agissait de «L’ETUDE NEU-RORADIOLOGIQUE DU SINUS CAVERNEUX » qui comportaitdeux parties :

1 - Première partie : ANATOMIE (G. SALAMON) et TECHNIQUESD’EXAMEN ET IMAGES NORMALES (J. VIGNAUD). NEURO-CHIRURGIE, 1972, 18, 7, 551-675, 2 - Deuxième partie : PATHOLOGIE (R. DJINDJIAN). NEURO-CHIRURGIE,. 1973, 19, 1, 7-122.

VI – RAPPORTS ANNUELS . TABLES RONDES PUBLIÉES

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De nombreux cours sont organisés àl’étranger par une délégation de membresde la SNCLF. La langue française est pri-vilégiée, mais afin de rassembler le plusrand nombre de participants, il est parfoisnécessaire d’utiliser la langue anglaise, vé-hicule de la pensée scientifique interna-tionale qui permet de transmettre la cultureneurochirurgicale « francophone ». Il est impossible de décrire dans le détailet sans omission tous ces cours interna-tionaux, on trouvera ci-dessous un résuméde ceux qui ont été récemment organisés,souvent à l’occasion des congrès des so-ciétés savantes nationales. À titre d’exemple, en 2004 des cours ont étéorganisés à Saint Domingue, Beyrouth, Ti-

misoara, Santa-Cruz, Panama et Gouiama(Brésil).

RoumanieLe premier cours francophone de Neuro-chirurgie en Roumanie auquel ont participéM. CHOUX, J.P. CHIROSSEL, J. COPHI-GNON, G. FISCHER et J.P. HOUTTEVILLE,s’est déroulé du 21 au 23 octobre 1995 àGALATZI où a délégation française a été re-çue de façon exceptionnelle par notre col-lègue, ION FLORIN VESA, chef de servicede neurochirurgie et directeur du CentreHospitalier de cette ville. Nous avions convenu alors de pérennisercette action et le 2e Cours francophone deNeurochirurgie a eu lieu à MAMAIA SPA,

les 10 et 11 mai 1997, à l’occasion d’uncongrès que les Professeurs CONSTAN-TINOVICI et CIUREA avaient désiré ouvriraux sociétés de neurochirurgie des pays ri-verains de la Mer Noire. J. BRUNON, J.L.CHRISTIAENS, J.P. HOUTTEVILLE et C. LA-PRAS, en ont été les orateurs. 88 partici-pants, attentifs, posant des questions auxconférenciers, ont assuré le succès de cecours et ont souhaité qu’une nouvellemanifestation de ce genre ait lieu l’annéesuivante, dans la région montagneusedes Maramures, au nord du pays.Depuis cette époque a lieu chaque année,à l’occasion du congrès de la SociétéRoumaine de neurochirurgie où la SNCLFest régulièrement invitée, un cours en

VII - LES COURS SUPÉRIEURS DENEUROCHIRURGIE

A/ COURS ORGANISÉS EN PARTENARIAT AVEC LA SFNC LORS DE LA RAP

B/ COURS ORGANISÉS À L’ÉTRANGER

La formation continue des neurochi-rurgiens francophones est l’un des ob-jectifs fondamentaux de la SNCLF.Celle-ci a de multiples aspects, com-munications orales, publications dansdes revues dont NEUROCHIRURGIE,conférences etc…L’un des plus originaux est la réalisationchaque année depuis 1999, en parte-nariat avec la Société Française deNeurochirurgie, d’un cours dit « supé-rieur », à l’occasion de la réunion d’hi-ver (RAP). Le sujet est choisi conjoin-tement par les deux sociétés et estconfié à un représentant de chacune dessociétés.Ce cours est un très grand succèspuisqu’il réunit en général plus de 150participants, venant de tous les paysmembres de la SNCLF. Les plus récentsfont l’objet d’un enregistrement vidéomis en ligne sur le site du collège desneurochirurgiens (collège.neurochi-rurgie.fr) et accessible en particulier par

un lien à partir des sites de la SNCLF(www.snclf.com) et de la SFNC(www2.neurochirurgie.fr). Après chaquecours il est fait une évaluation desconnaissances acquises.

1999 - Tumeurs gliales hémisphériquessus-tentorielles de l’adulte P. ROUSSEAUX et Ph. MENEI.

2000 - Les adénomes hypophysaires M. JAN et F.X. ROUX

2001 - Les traumatismes crâniens. Aspectfondamentaux. F. LAPIERRE et J.P. CASTEL avec la participation

de J. CHAZAL, J. LAGARRIGUE et B. RILLIET

2002 - Prise en charge de la sciatique Ph. PAQUIS et R. ROBERT

2003 - Prise en charge de l’hydrocéphalie paraugmentation des résistances à l’écoule-ment du LCR Ch. RAFTOPOULOS et M. ZERAH

2004 - Les techniques stéréotaxiques as-sistées par ordinateur S. BLOND et J. BORN

2005 - Progrès dans la prise en charge desméningiomes supra-tentoriels J. BRUNON et H. DUFOUR

2006 - Prise en charge des anévrysmes in-tracrâniens J.P. LEJEUNE et F. PROUST

2007 - Rachis traumatique D. SHEDID, R. ROBERT

2008 - Les voies d’abord et techniqueschirurgicales de la base du crâne.P.H. ROCHE et B. GEORGE

2009 - Neurochirurgie de la douleur : indi-cations et techniques chirurgicales.J.P. N’GUYEN et M. SINDOU

2010 - Pathologie de la jonction crânio-vertébrale : prise en charge thérapeutiqueR. ASSAKER, F. PARKER et P. ROUSSEAUX

2011 - Anatomie microchirurgicale et trai-tement des Malformations Artério-vei-neuses M.W. BOJANOWSKI, J .P. LEJEUNE, F. PROUST

2012 - Chirurgie assistée par endoscopie S. FRÖHLICH et E. JOUANNEAU

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55Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

français auquel participent de nombreuxneurochirurgiens roumains en formationet même des neurochirurgiens plus âgés.Un membre du CDS est « le correspondantpermanent » avec la Roumanie, cettefonction a été occupée par J.P. Houtteville,J. Brunon puis J.C. Marchal qui l’occupe en-core à ce jour.L’accueil réservé aux français par nos col-lègues roumains, est chaque fois, d’ex-cellente qualité, témoin de la sincéritéd’une vielle amitié.Des cours ont eu lieu à BUCAREST,CONSTANZA, TIMISOARA, TARGU-MURES SINAIA SPA,CLUJ.En 2008, le 13e cours s’est tenu à IASI, an-cienne cité fondée au XIVe siècle, siège dela première Université roumaine, capitalede la Moldavie, située au nord est de laRoumanie, lieu de transit historique entrela Pologne, la Hongrie, la Russie et Constan-tinople. Marc SINDOU, Patrick MERTENS,Jean-Claude MARCHAL, Michel BOJA-NOWSKI et Jacques BRUNON consti-tuaient la délégation.En octobre 2009, le 14e cours a eu lieu à SI-BIU avec la participation d’Isabelle PELIS-SOU-GUYOTAT, Jacques GUYOTAT, Ber-trand DEVAUX, Stéphanie PUGET, ChristianSAINTE ROSE et Jean Claude MARCHAL.En 2010, le 15e cours a eu lieu à CLUJ-NA-POCA le 29 septembre. La délégation étaitformée par les Professeurs Bertrand DE-VAUX, Jean Claude MARCHAL et François-Xavier ROUX.En 2011, le 16e cours a eu lieu à TARGUMURES où un précédent cours avait été or-

ganisé en 2005 et a été animé par JeanClaude MARCHAL, Olivier KLEIN, Ber-trand DEVAUX et Jean D’HAENS.En 2012, le 17e cours a eu lieu du 26 au 27septembre 2012 (Jean-Claude MARCHAL,Didier MARTIN).

UkraineUn premier cours a été organisé pour lapremière fois du 4 au 9 octobre 2010 à l’ini-tiative de Marc SINDOU et VolodymyrDIAKIV à LVIV. Marc SINDOU, JeanD’HAENS, Michel BOJANOWSKI et Be-naïssa ABDENNEBI ont représenté notreSociété et ont traité les sujets suivants :- Anévrysmes intracrâniens : prise en

charge/management/ soins intensifs - Anévrysmes intracrâniens : Techniques

chirurgicales / Endovasculaires - Méningiomes de la base du crâne : Voies

d’abord chirurgicales - Tumeurs du IVe ventricule : Variétés his-

topathologiques et Traitements - Traitements neurochirurgicaux des

Schwannomes Vestibulaires (Microchi-rurgie / Radiochirurgie)

- Malformations Arterio-Veineuses Intra-crâniennes : Traitement Chirurgical / En-dovasculaire / Radiochirurgical

- Méningiomes de la Convexité - Méningiomes Parasagittaux - Chirurgie de la Névralgie trigéminale - Tumeurs du Cervelet : Variétés histopa-

thologiques et Traitements - Adénomes hypophysaires : Voies d’abord

chirurgicales Une table ronde sur « La Névralgie cervico-brachiale » a été organisée sous la Direc-tion Dr Volodymyr DYAKIV (en ukrainien,avec traduction en français pour la dis-cussion avec les enseignants franco-phones)

SyrieÀ l’initiative du Docteur S. HADDAD, mem-bre de notre société, plusieurs cours ont étéorganisés à HOMS depuis 2007. Les condi-tions matérielles et l’assiduité à ces cours,n’ont pas toujours été à la hauteur de l’ef-fort fourni par la délégation francophone,même si l’accueil du Docteur HADDAD aété toujours d’excellente qualité. Il est apparu essentiel qu’ils soient pour-suivis dans des conditions améliorées en

partenariat avec la Société Syrienne deNeurochirurgie. Le premier cours aveccette nouvelle organisation a eu lieu du 8au 10 juillet 2009 à ALEP.Les évènements politiques survenus dansce pays en 2011 ont interrompu cettecoopération.

Amérique latine Le premier cours francophone s’est dérouléà BELO HORIZONTE en 1989 organisépar Atos Alves de SOUZA. D’autres jour-nées francophones se sont déroulées enBolivie à La Paz en 2001 et 2002, à SantaCruz en 2004 coordonnées par R. VILLA-VICENCIO et à Saint-Domingue organiséespar P.P. DIAZ VASQUEZ la même année. Deux cours de la SNCLF ont eu lieu au Bré-sil en 2004, à GOUIAMA en septembre2004, et à MERIDA en juillet 2005. À l’occasion de la réunion de la FédérationLatino Américaine de Neurochirurgie(FLANC) qui se tient tous les deux ans estorganisé un cours en français, à PANAMAen 2004, en 2006 à BUENOS AIRES, en2008 à SALVADOR, en octobre 2010 àBOGOTA où étaient présents plus de 300participants. En juillet 2007, à l’occasion du Congrès Na-tional de Chirurgie Neurologique, organisépar la Société Mexicaine de Neurochirur-gie, a été organisé à Mexico par FranciscoVELASCO un cours en français suivi parplus de cinquante participants.Du 28 au 29 novembre 2009, un cours a eulieu à CARACAS.

Afrique sub-saharienne(Pr. S.B. BADIANE)

Le Cours de Dakar est né d’une volonté dequelques enseignants d’Afrique sub-sa-harienne, pour faire bénéficier les méde-cins de ces pays d’une spécialisation enneurochirurgie par des cours périodiques,de haut niveau, à la manière dont le fait laFédération Mondiale des Société de Neu-rochirurgie (WFNS), dans différentes ré-gions du Monde.L’histoire a débuté en 2004 à Lomé à l’ini-tiative du Professeur G. DECHAMBENOITet c’est à la suite d’un compte-rendu du Pro-fesseur KALANGU, au sein du CDS, qu’estné un véritable enthousiasme des collègues

VII - LES COURS SUPÉRIEURS DE NEUROCHIRURGIE

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56Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

présents pour engager la Société de Neu-rochirurgie de Langue Française (SNCLF)aux cotés de la Panafrican Association ofNeurological Sciences (PAANS), et del’Association des Sociétés de Neurochi-rurgie d’Afrique (ANSA) plus tard. Celle-cideviendra aussitôt notre principal parte-naire.Le Sénégal, la Mauritanie, le Mali, la Gui-née, le Burkina Fasso, le Cameroun, le Bé-nin, le Togo, le Congo RDC, le CongoBrazza, le Niger, le Tchad, et la Gambie sontles pays régulièrement concernés.

Le 1er Cours (Février 2006), avait pourthème : Hydrocéphalie et Spina Bifida,animé par Jean CHAZAL (PrésidentSNCLF), Patrick DELHEMMES, Kazadi KA-LANGU et Gilbert DECHAMBENOIT.Le 2e Cours (Mars 2007), a traité de laNeuro-traumatologie avec Claude MER-CIER, Gail ROSSEAU, Najia ABADI, KazadiKALANGU, Youssoupha SAKHO, MomarCodé BA, et Seydou Boubakar BADIANE(48 participants de 11 pays).Le 3e Cours (Février 2008), Tumeurs du SNCavec Marc SINDOU (Président SNCLF), Ber-nard IRTHUM, Jean D’HAENS, M. VIN-CHON, Gilbert DECHABENOIT, Kazadi KA-LANGU, et Ndri OKA Dominique (53 par-ticipants de 12 pays). Le 4e Cours (Mars 2009), Pathologie vas-culaire et neurochirurgie fonctionnelle.avec Marc GUENOT, François NATAF,Serge BLOND, Michel BOJANOWSKI (82participants de 11 pays).Le 5e Cours (Mars 2010), Anatomie tech-niques chirurgicales. Gilbert DECHAMBE-NOIT, François Xavier ROUX (PrésidentSNCLF), Kakou MEDARD, Yasser ARKHA,Jacques BAURAIN et Damien BRESSON. (49 participants de 11 pays).Le 6e Cours (Mars 2011), début d’un nou-veau cycle de 5 ans, reprenant le thème surHydrocéphalie et malformation du SNC.Animateurs : François Xavier ROUX, (Pré-sident SNCLF), Christian Sainte ROSE,Gabriel LENA, Patrick TOUSSAINT, KazadiKALANGU, Momar Codé BA et Youssou-pha SAKHO.Le cours a connu un engagement qui estresté intact avec une participation desjeunes Neurochirurgiens d’Afrique sub-sa-harienne, en formation ou diplômés depuis

quelques années.Le 7e cours a eu lieu à Dakar en avril 2012.Il présente aujourd’hui un temps fort annueld’échange entre spécialistes d’expériencesdiverses, animés du même souci du dé-veloppement de la formation neurochi-rurgicale dans cette partie du monde.

Viet-NamA l’initiative de F.X. ROUX et Françoise LA-PIERRE, d’étroites relations ont été tisséesentre la SNCLF et la neurochirurgie du sudVietnam avec plusieurs missions chaqueannée.Les enseignements sur place reposentsur deux volets : • les cours théoriques à la nouvelle faculté

de Médecine de Ho Chi Minh ville (Saï-gon) au CENTRE UNIVERSITAIRE DEFORMATION ou C.U.F. dont le doyen estle Professeur DUONG QUANG TRUNG.

• les démonstrations pratiques en salled’opération. Ces séminaires durent deuxsemaines. Une évaluation des connais-sances est réalisée à la fin de chaque cy-cle d’enseignement, c’est-à-dire tous lesdeux ans et demi.

Dès la période que l’on pourrait considé-rer comme préliminaire ou pionnière,c’est-à-dire 1989, il est apparu indispensableque des spécialistes vietnamiens déjàqualifiés ou en cours de formation viennenten France pour une durée d’au moins unan pour consolider leurs connaissances,voire tout simplement, pour les plus jeunesd’entre eux, y apprendre les bases de no-tre spécialité. Le cours le plus récent s’est tenu du 17 au19 janvier 2011 à Ho Chi Minh ville avec leprogramme suivant : Neurochirurgie de la douleur : Dr PageChirurgie de la spasticité : Pr Lapierre Traitement chirurgical de l'épilepsie :Pr RouxTraitement chirurgical des hydrocéphalies :Pr Delhemmes Endoscopie de la base du crâne : Pr D'haens, Pr GeorgeInfections du système nerveux central :Pr El Abbadi.

Des contacts pris à cette occasion avec ledoyen de l'université, le Professeur Vo TanSon, avec le responsable des affaires cul-

turelles et médicales de l'ambassade leDocteur Jean-Baptiste Dufour et avec lePrésident des associations médicales pourla région d'HCM le Professeur QuangTruong. Un accord est intervenu avec le se-crétaire de la SNCLF le Pr D'Haens et sonprésident le Pr Roux pour, d'une part pro-céder à l'organisation de journées d'en-seignement similaires en 2013, et d'autrepart pour la désignation d'un représentantvietnamien auprès de la SNCLF, qui aprèsaccord du doyen Vo Tan Son et du prési-dent de la société vietnamienne de neu-rochirurgie sera le Dr Nguyen van Tuan ,chef de service adjoint du service de neu-rochirurgie de l'hôpital 115. Avec la direction de l'hôpital pédiatriqueNhi Dong II il a été décidé d’établir un pro-gramme de formation des neurochirur-giens pédiatriques, dont le responsablesera le Pr Zerah de Necker -enfants maladesà Paris

CambodgeDepuis de très nombreuses années, lesneurochirurgiens francophones entre-tiennent d’étroites relations avec les neu-rochirurgiens de Phnom Penh par l’inter-médiaire de la Chaîne de l’Espoir et avecle soutien de notre collègue le ProfesseurSANTINI qui a occupé pendant plusieursannées les fonctions de conseiller tech-nique du doyen de la faculté de Médecine,après les années noires vécues par ce paystrès francophile et encore beaucoup fran-cophone.Un enseignement, dans le cadre l’Univer-sité des Sciences de la Santé de PhnomPenh a débuté en 2006 à l’occasion des mis-sions organisées plusieurs fois par an parla Chaîne de l’Espoir. Depuis 2010, les neurochirurgiens franco-phones participent à l’enseignement de laneurochirurgie dans le cadre du troisièmecycle de formation des chirurgiens cam-bodgiens, la neurochirurgie n’étant pas en-core à ce jour une spécialité autonome.De nombreux neurochirurgiens en for-mation ont été accueillis en France, qui ontconstitué le premier « noyau dur » de laspécialité (cf plus loin).

Des projets sont en cours avec la MOL-DAVIE et le CAMEROUN

VII - LES COURS SUPÉRIEURS DE NEUROCHIRURGIE

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57Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

Dès sa création, les « pères fonda-teurs » de la Société de Neurochi-

rurgie de Langue Française ont ex-primé sa vocation internationale, choisila langue française pour mode d’ex-pression et décidé qu’une année surdeux la société devrait se réunir horsde France.Certains de ses membres ont participéactivement à la création de la Fédéra-tion Mondiale des sociétés de neuro-chirurgie (WFNS) dont le rôle a été re-connu par l’attribution du titre dePrésident d’Honneur, y ont occupé despostes opérationnels (président, se-crétaire, trésorier, responsables de laformation...) et à la fondation de l’As-sociation Européenne des Sociétés deNeurochirurgie (EANS).Cette dimension internationale s’estaffirmée au cours des temps, claire-ment identifiée avec le développementde la Société Française de Neurochi-rurgie et a été inscrite dans ses statutslors de leur dernière modification en2006. Elle a été formalisée par l’ad-mission de membres non français deplus en plus nombreux (les membresfrançais ne sont plus majoritaires au-jourd’hui), représentés par 8 membressur 12 au CDS.Les premières relations internationalesse sont établies à titre personnel entreles membres de la SNCLF et leurs amisdisséminés dans le monde, souvent àl’occasion de voyages, de congrès oude l’accueil de résidents. C’est sous laprésidence de F. COHADON (1989-1992), que les relations internationalesont été formalisées par l’accueil d’unconférencier étranger chaque annéelors de la réunion à Paris et l’invitationfaite aux membres de la SNCLF à allervers les aires francophones économi-quement défavorisées de l’époque(particulièrement l’Afrique sub-saha-

rienne, l’Amérique latine, l’est euro-péen, le sud-est asiatique).Les contacts avec les sociétés étran-gères ont été développés par son suc-cesseur Jacques BROTCHI, dont lemultilinguisme et l’ouverture d’espritont été les catalyseurs, ensuite parMaurice CHOUX, infatigable voyageuret secrétaire général de la WFNS, JeanPierre HOUTTEVILLE secrétaire, puisprésident de la SNCLF, Yves KERAVEL,François Xavier ROUX, Jean CHAZAL,Marc SINDOU et bien d’autres que l’onne peut citer ici.On trouvera ci-dessous quelques-unsdes témoignages de ces relations in-ternationales.

• AVEC LESINSTITUTIONSINTERNATIONALES

Au niveau mondial, la neurochirurgie atardé à se séparer de l’hégémonie de laneurologie, mais dès la fin de ladeuxième guerre mondiale, en parti-culier lors du congrès international deneurologie tenu à Paris en 1949, le neu-rochirurgiens présents, à l’initiatived’Alfonso ASENJO du Chili, ont consti-tué un groupe autonome, ce qui avaitsemble-t-il été relativement « conflic-tuel », les termes de rébellion et de di-vorce avaient été prononcés.Une première réunion où seuls étaientprésents des neurochirurgiens, s’esttenue à Bruxelles les 4 et 5 septembre1955 et a abouti à la conception de lafédération mondiale des Sociétés deNeurochirurgie (WFNS). La SNCLFétait représentée par : L. CHRISTOPHE,M. DAVID, H. KRAYENBUHL, P. MAR-TIN, et D. PETIT-DUTAILLIS.La constitution de la WFNS a été offi-

ciellement ratifiée durant le congrèsinternational des Sciences Neurolo-giques, à Bruxelles le 20 juillet 1957, lepremier président a été Sir GeoffreyJEFFERSON et le premier secrétaireMarcel DAVID, ce qui est le symbolefort de l’implication de la SNCLF au ni-veau mondial.Le premier congrès mondial de Neu-rochirurgie s’est tenu quatre ans plustard à Washington DC, Bronson RAY aremplacé Marcel DAVID.En 1971 a été créée à Prague, l’associa-tion européenne des sociétés de neu-rochirurgie (EANS) où la SNCLF étaitreprésentée par Bernard PERTUISET.

De nombreux membres de la SNCLFont occupé d’importants postes au seinde la WFNS et/ou ont vu leurs méritesreconnus. En se référant à l’histoire decette fédération et au risque d’en ou-blier quelques-uns, voici une liste deceux qui ont été distingués :Présidents :A. BASSO (1993-1997) et J. BROTCHI(2005-2009),Présidents honoraires :M. DAVID, D. PETIT-DUTAILLIS, P.MARTIN, G. LAZORTHES, H. VER-BIEST, H. WALDER, H. KRAYENBUHL,H. VERBIEST, J. BRIHAYE, M. CHOUX,Secrétaires :M. DAVID, H. WALDER, M. CHOUX,Trésoriers :J. BROTCHI, N. de TRIBOLET,Médaillés d’honneur :G. GUIOT, B. PERTUISET, J. HARDY, J.TALAIRACH.Responsables de l’éducation au ni-veau mondial : M. CHOUX, J. BROTCHI

La SNCLF est représentée à chaqueréunion importante de la WFNS pardeux délégués.

VIII - LA SNCLF ET LA NEUROCHIRURGIEFRANCOPHONE DANS LE MONDE

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58Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

• AVEC L’ARGENTINE

A. BASSO,ancien Président de la WFNS

D epuis environ 30 ans, j’ai par-ticipé activement aux activi-tés de la SOCIETE DE NEU-ROCHIRURGIE DE LANGUE

FRANÇAISE en tant que membre cor-respondant puis en tant que membretitulaire. J’ai eu l’honneur de faire par-tie du CDS entre 1989 et 1995. Je ré-side en Argentine et je pratique la Neu-rochirurgie en tant que Directeur del‘Institut de Neurochirurgie de l’Uni-versité de Buenos Aires, mais étantdonné que j’ai été président de la Fé-dération latino-americaine de neuro-chirurgie, je crois avoir une ampleconnaissance de la réalité de notre spé-cialité en Amérique Latine.

C’est sur la base de cette expérienceque j’aimerais partager quelques ré-flexions sur les relations actuelles et fu-tures de la neurochirurgie francophoneavec la neurochirurgie latino-améri-caine. Tout d’abord, il faut noter quel’Amérique Latine est l’Amérique etqu’il existe donc une indéniable rela-tion politique, économique et sous cer-tains aspects, culturelle avec les Etats-Unis, sans oublier que la culturelatino-américaine a de profondes ra-cines européennes surtout d’originelatine, c’est-à-dire l’Espagne, l’Italie, lePortugal et la France. En ce quiconcerne la médecine, le modèle deformation et de développement choisipar ses fondateurs du XIXe siècle estessentiellement français.

C’est ainsi que, durant la GrandeGuerre 1914-1918, un grand nombre

de médecins et de chirurgiens d’Amé-rique latine ont joint leurs efforts àceux des illustres figures de la méde-cine française. La neurochirurgie nepouvait que suivre les traces de cettetendance générale et nos pionniers sesont donc formés sur les modèles deClovis VINCENT et de Thierry de MAR-TEL, et inspirés de leurs techniques. Àla fin de la seconde guerre mondiale,un changement s’est produit dans lestendances des différentes écoles demédecine latino-américaine. C’est ainsiqu’un nombre de médecins de plus enplus important a pris le chemin desEtats-Unis pour se former dans desécoles de renom international, maisavec des systèmes d’organisation etde développement qui se sont avérésd’application difficile dans leurs paysd’origine, c’est pourquoi bon nombred’entre eux se sont vus obligés des’installer définitivement aux Etats-Unis.

En ce qui me concerne, j’ai eu lachance de réaliser les deux expé-riences, c’est-à-dire, une période deformation aux Etats-Unis et une autreen France et je peux affirmer que siles deux expériences possèdent lamême valeur scientifique, l’applicabi-lité de l’expérience française a étébeaucoup plus simple et beaucoupplus directe. Ce qui est arrivé au coursde ces trente dernières années, c’est-à-dire la diminution de l’influence de laneurochirurgie française dans la com-munauté latino-américaine, est à monavis une lamentable erreur de type po-litique car toutes les conditions étaientprésentes pour qu’elle se développe. Je pense que la SNCLF, par son niveauscientifique et d’organisation, est unedes sociétés les plus homogènes et duplus haut niveau dans la neurochirur-gie mondiale. La neurochirurgie fran-cophone, qui réunit les expériencesfrançaise, belge, suisse, canadienne,du Maghreb et de membres franco-phones de la communauté internatio-

nale, a été d’un apport notable au dé-veloppement de notre spécialité. Àmon avis, cette expérience devrait secanaliser vers les communautés où ilexiste du point de vue traditionnel etculturel, une réceptivité spécialecomme c’est le cas en Amérique La-tine.

Je crois donc que la SNCLF peut ap-porter une aide inestimable au déve-loppement de la neurochirurgie, sur-tout dans certaines régions ducontinent latino-américain qui éprou-vent des difficultés de communicationet de développement des connais-sances. Les cours d’actualisation réali-sés à l’occasion des Congrès de laFLANC (Fédération Latino-Américainede Neurochirurgie), l’échange de pro-fesseurs et surtout l’accueil de bour-siers, constituent la ligne fondamentalede l’action qui, selon mon critère, de-vrait être maintenue et intensifiée carchaque boursier se transforme auto-matiquement en ambassadeur scienti-fique lorsqu’il retourne dans son pays. Pour finir, en tant que président de laWFNS, je désire profiter de ce bulletinpour adresser mes amitiés à la com-munauté neurochirurgicale franco-phone en espérant qu’elle poursuivral’oeuvre déjà entreprise de développe-ment de la neurochirurgie mondiale.

Buenos Aires, mars 1996

VIII - LA SNCLF ET LA NEUROCHIRURGIE FRANCOPHONE DANS LE MONDE

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59Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

VIII - LA SNCLF ET LA NEUROCHIRURGIE FRANCOPHONE DANS LE MONDE

• AVEC LA ROUMANIE (J.P. HOUTTEVILLE)

Pr AlexandruCONSTANTINOVICI

E n 1993, les Professeurs A.CONSTANTINOVICI et V. CIU-REA, respectivement Présidentet Secrétaire Général de la So-

ciété Roumaine de Neurochirurgie, ontsouhaité que celle-ci ouvre son Congrèsannuel à une participation internatio-nale. Le Secrétaire Général de la SO-CIETE DE NEUROCHIRURGIE DELANGUE FRANÇAISE à cette époque,en accord avec son Président, J. BROT-CHI, s’est ainsi rendu à Galatzi, près desbouches du Danube, où se tenait ceCongrès. Dès ce premier contact, j’ai été frappépar la chaleur émouvante de l’accueil denos collègues roumains, trop long-temps tenus à l’écart de la scène inter-nationale et si désireux d’établir avecnous des contacts durables. Il faut rap-peler que la Roumanie est un îlot de la-tinité au sein du monde slave ; lalangue roumaine a une origine latine,ce qui rend sa lecture relativement ai-sée pour un Français ; de très nombreuxRoumains parlent un très bon français,sont francophiles et se souviennentavec nostalgie de l’époque où leur ca-pitale, Bucarest, était surnommée « lepetit Paris ». Après ce premier et chaleureux contact,le Professeur CONSTANTINOVICI aparticipé à la réunion de décembre1993 de la SOCIETE DE NEUROCHI-RURGIE DE LANGUE FRANÇAISE, où ila présenté une communication. Il auraitsouhaité qu’un prochain Congrès horsde France de notre société se tienne àBucarest, mais de nombreux candi-dats étaient déjà en lice et je lui pro-posais donc - en attendant cette op-

portunité - d’organiser un cours deneurochirurgie, en langue française,proposition qu’il accepta avec enthou-siasme. Depuis 1993, je me suis rendu en Rou-manie à plusieurs reprises, participantaux Congrès de Timisoara (1994), Bu-carest (1995), ainsi qu’au cours de laWorld Federation qui a eu lieu à Buca-rest en juin 1996. La présence à ce coursdu Président de la WFNS, ArmandoBASSO, attestait de la considération queporte la communauté internationale àla neurochirurgie roumaine. La SNCLFétait bien représentée avec, parmi lesorateurs, son Président M. CHOUX, J.BROTCHI, A. BASSO, J.P. CHIROSSEL,J.P. HOUTTEVILLE et A. de SOUZA. Il faut que les relations neurochirurgi-cales franco-roumaines perdurent ets’intensifient. Quelques jeunes neuro-chirurgiens roumains sont déjà venusen France dans le cadre de leur forma-tion. D’autres ne demandent qu’à venir.Connaissant bien maintenant les res-ponsables des services de Roumanie,je me ferai un plaisir de les mettre encontact avec ceux de nos collègues qui

souhaiteraient accueillir chez eux unjeune neurochirurgien roumain en for-mation. Si j’en juge par mon expérienceen ce domaine, ils ne le regretterontpas ! Je dois signaler aussi que d’éven-tuels articles d’origine française se-raient bien accueillis par les rédac-teurs en chef des deux revues rou-maines de neurochirurgie. Enfin je ne saurai trop vous engager àfréquenter les congrès roumains. Ilssont de qualité, on n’attend que vous :vous serez très bien accueillis et puis laRoumanie, sachez-le, est un très beaupays. A eux seuls, les monastères deBucovine valent le voyage. Ce seramieux encore si vous intégrez leur vi-site à l’occasion d’une réunion neuro-chirurgicale franco-roumaine. Depuis 1997, la coopération avec la So-ciété Roumaine de Neurochirurgie(RSN) s’est poursuivie de façon régu-lière sous la responsabilité de J. BRU-NON puis J.C. MARCHAL.Depuis 2011 la Roumanie dispose d’undélégué au CDS, le premier poste a étéoccupé par Florin GRAMADA.

• AVEC LE VIETNAM (F.X. ROUX, F. LAPIERRE, Ph. BRET)

La neurochirurgie vietnamienneest née après la fin de la guerred’Indochine, en 1956 à Hanoï,puis en 1958 à Saïgon. C’est l’un

des pionniers de cette spécialité, le Pro-fesseur Nguyen Thuong Xuan, ancienchef de service de neurochirurgie del’hôpital Viet Duc de Hanoï, maintenantà la retraite, qui a créé en 1995 la SO-CIETE VIETNAMIENNE DE NEURO-CHIRURGIE dont il est resté le présidentplusieurs annéesJusqu’au début des années 1990, laneurochirurgie est restée très marginaleau Viet-Nam tant en qualité, du fait dumanque de moyens, qu’en importancedans le système de santé du pays. De

fait, en 1990, il existait deux services ins-tallés dans des hôpitaux civils : celui del’hôpital Viet Duc à Hanoï comportantune trentaine de lits, et celui de l’hôpi-tal Cho Ray à Saïgon avec quelques 80lits (et 120 patients !). Il existait par ail-leurs quelques lits neurochirurgicaux dé-volus essentiellement aux urgencestraumatologiques à l’hôpital de Da Nang.Cela représentait donc moins de 120 litspour un pays de 70 millions d’habitants,soit un lit pour 600 000 habitants Avecl’ouverture politique progressive dupays, une coopération internationale apu se mettre en place dans laquelle laFrance a pris une place essentielle en par-ticulier au Sud, c’est-à-dire à Saïgon.

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60Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

Les premières missions médicales fran-çaises ont été organisées par des or-ganismes humanitaires comme ME-DECINS DU MONDE dès 1989. Très ra-pidement, il est apparu que deux typesd’actions médicales étaient néces-saires : d’une part, une aide aux soinsprimaires, d’autre part, un accompa-gnement à la formation et au dévelop-pement des médecines spécialisées. Sila première relevait et relève toujoursdu champ d’action des organisationsnon gouvernementales, la deuxième nepouvait être le fait que d’une coopéra-tion hospitalière et hospitalo-universi-taire. Pour des raisons inhérentes à larigidité du système politique vietna-mien, une véritable coopération à longterme s’est révélée difficile à mettre enplace au Nord, même si certains de noscollègues (comme ceux d’Amiens) ontsu tisser des liens d’amitié et de coo-pération avec les neurochirurgiensd’Hanoï. En pratique, c’est surtout à Saï-gon que la coopération neurochirurgi-cale franco-vietnamienne a pu se dé-velopper de façon significative. Dès la fin de 1989, à la demande du di-recteur de la santé d’Ho Chi Minh Ville(Saïgon), le Professeur Duong QuangTrung, l’équipe neurochirurgicale deSainte-Anne a été impliquée dans deuxhôpitaux : Cho Ray où existait déjà unservice, dirigé par les Docteurs TruongVan Viet et Phung Van Duc, et l’hôpital115 où un service de neurochirurgie de-vait être créé. Ces établissements ontété fédérés avec l’hôpital Sainte-Annepar des accords de coopération inter-hospitaliers et inter-universitaires dès1992. Depuis 1990, des missions d’ensei-gnement biannuelles ont été organiséesen avril mai et novembre-décembre, leprogramme des cours étant calqué surcelui des DES-DIS français. Les deuxpremières années, seuls les neurochi-rurgiens de Sainte-Anne et de Perpi-gnan ont participé à cet enseignement.Peu à peu d’autres équipes se sont mo-bilisées : Poitiers, Tours, Clermont-Fer-

rand, Brest, Strasbourg, Rennes, Lyon,Saint-Étienne. Après chaque session estorganisé un examen.C’est parmi les étudiants reçus aux exa-mens de contrôle et d’évaluation quesont choisis ceux qui pourront venir enFrance. Ainsi, au cours des annéesécoulées, une vingtaine de Vietna-miens sont venus dans nos servicescomme Faisant Fonction d’Interne ouboursiers. A l’Hôpital Sainte-Anne s’estégalement formée toute l’équipe de ra-diologie qui a pris en charge le premierscanner du sud du Vietnam, installé en1993 à l’Hôpital 115. Sont également ve-nus se former des neurologues et desanesthésistes-réanimateurs. Toute cetteactivité de coopération s’est développéeen parfaite concertation entre les au-torités vietnamiennes et françaises et leséquipes médicales et universitairesdes deux pays. Les accords inter-hos-pitaliers ont considérablement facilitéla prise en charge des médecins viet-namiens qui se sont rendus dans notrepays, ainsi que les déplacements desFrançais au Vietnam, surtout en ce quiconcerne les personnels infirmiers et lestechniciens de radiologie qui ont par-ticipé à plusieurs reprises aux mis-sions organisées par Sainte-Anne. Demême, les accords inter-universitairesqui ont été signés avec Paris V et Co-chin-Port Royal permettent chaque an-née à des étudiants de Cochin de fairedes stages validants pendant 3 à 8 mois. Grâce à cette présence française, la neu-rochirurgie francophone a vu son in-fluence se développer de façon indis-cutable dans la moitié sud du Vietnam.Ainsi, à l’hôpital Cho-Ray de Saïgon, lenombre de lits de neurochirurgie estpassé progressivement de 80 à 180.L’activité neurochirurgicale représenteplus de la moitié des urgences et desconsultations de cet établissement deprès de 1 000 lits ; 60 % des quelques50 000 admissions annuelles se font autitre de la neurochirurgie. Ceci expliqueque le directeur de Cho-Ray soit depuisdeux ans un neurochirurgien, le Docteur

Viet. Les pourcentages d’activité sont lesmêmes à l’Hôpital 115 qui est devenuau cours des dernières années un pôlede compétence neurologique avec unservice de neurochirurgie de 70 lits, unservice de neurologie de 60 lits et le pre-mier scanner de la ville, installé en 1993. Parallèlement à ces échanges bilaté-raux, nous avons organisé à Saïgondeux congrès de neurochirurgie qui ontpermis une approche plus scientifiquedes pathologies neurochirurgicales.• Le premier associait en 1994 neuro-

chirurgiens, neurologues et neurora-diologues des deux pays.

• Le second a été organisé en mars 1998sous l’égide de la SNCLF. Ces diffé-rentes actions ont permis à nos col-lègues vietnamiens de nouer des re-lations très étroites avec la neurochi-rurgie française. La volonté des neu-rochirurgiens français de consoliderpendant de longues années encore cesliens ne fera que renforcer l’image dy-namique de l’école neurochirurgicalefrançaise dans un pays historiquementet affectivement très lié à la France.

Enfin des journées franco-vietna-miennes de neurochirurgie ont été or-ganisées :Du 23 au 25 mars 1998, se sont tenuesà Saïgon (Ho Chi Minh Ville) les pre-mières journées franco-vietnamiennesde neurochirurgie, organisées conjoin-tement par la société vietnamienne deneurochirurgie et la SNCLF. Une importante délégation représentaitla SNCLF : G. BORNE, G. BRASSIER, Ph.BRET, P. CAILLAUD, J. CHAZAL, M.CHOUX, R. DERUTY, F. LAPIERRE, F.X.ROUX, Ch. SAINTE-ROSE. D’autresspécialités étaient également repré-sentées, en particulier la neuropatho-logie (Pr F. GRAY). La neurochirurgievietnamienne était notamment repré-sentée par le Pr DUONG QUANGTRUNG et les Drs TRUONG VAN VIET,LE DIEN NHI et PHUNG VAN DUC. De nombreux thèmes ont été abordésau cours de ces trois journées de travail

VIII - LA SNCLF ET LA NEUROCHIRURGIE FRANCOPHONE DANS LE MONDE

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61Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

d’expression entièrement francophone : - Infections du système nerveux : (SIDA,

mycoses, prions, abcès cérébraux). - Hydrocéphalie : (physiopathologie,

dérivations du LCR, alternatives à ladérivation, hydrocéphalie chroniquede l’adulte...).

- Méningiomes intra-crâniens et intra-rachidiens

En particulier un atelier avec présenta-tions vidéo sur les voies d’abord et lesdifférentes techniques d’exérèse. Cettemanifestation a remporté un vif succès.Même les non francophones ont pu sui-

vre sans difficulté les présentations etles discussions grâce à un traduction si-multanée de qualité. Au-delà de leur di-mension purement pédagogique, cespremières journées franco-vietna-miennes ont contribué à renforcer lesliens déjà tissés par certains d’entrenous avec la neurochirurgie vietna-mienne et l’implantation de la neuro-chirurgie francophone au Viet-Nam.Un projet de traitement à grande échellede l’hydrocéphalie chez l’enfant a étéprésenté par F.X. ROUX et proposé à di-verses équipes françaises susceptibles

de l’appliquer dans plusieurs « sites »neurochirurgicaux du Viet-Nam, sousl’égide de la SNCLF. L’accueil réservé àchacun d’entre nous par nos collèguesvietnamiens démontre à quel pointces initiatives sont souhaitées et ap-préciées. Les deuxièmes journées franco-viet-namiennes de neurochirurgie se sont te-nues du 17 au 19 janvier 2011 en as-sociation avec le cours organisé à lamême période.

La vocation internationale et hu-maniste de la Société de Neuro-chirurgie de Langue Françaises’exprime entre autre par l’action

de coopération humanitaire qu’ellemène depuis plusieurs années au Cam-bodge, en partenariat avec l’ONG « laChaîne de l’Espoir » (CDE). En 1998, un groupe de neurochirurgiende la CDE et de la SNCLF s’est rendu àPhnom Penh à l’occasion d’une réunionscientifique. Parmi eux se trouvait no-tre ami Philippe BRET, mais aussi JeanCHAZAL, Maurice CHOUX, Jean-PierreHOUTTEVILLE, Jean GUERIN et moi-même. C’est à l’occasion de ce dépla-cement que nous avons entamé nospremières réunions avec les médecinset chirurgiens responsables de deux desprincipaux hôpitaux de Phnom Penh,l’Hôpital National Pédiatrique (HNP) etCalmette, qu’ils soient khmers ou coo-pérants français.Nous avons décidé avec les représen-tants de la Coopération médicale fran-çaise, et en particulier notre ancien col-lègue Jean-Jacques SANTINI en posteà l’époque à Phnom Penh, de former enFrance un certain nombre de jeunes chi-rurgiens khmers à la neurochirurgie. Parailleurs, et au nom de la CDE nousavons décidé d’organiser deux à trois

missions neurochirurgicales par anafin d’opérer des enfants et, si néces-saire, des adultes porteurs de lésionsneurochirurgicales, et de mettre ainsisur pied une formation pratique surplace. Chaque mission dure 15 jours etcomprend en moyenne 7 personnes (2neurochirurgiens, 2 anesthésistes-réa-nimateurs, 2 infirmiers, 1 kinésithéra-peute), et permet de réaliser une quin-zaine d’interventions chirurgicales, ainsique de très nombreuses consultations. De 1998 à 2008, nous avons mené 15missions conjointes au cours des-quelles nous avons opéré plus de 150enfants et autant d’adultes dans lesdeux hôpitaux en question. Ces mis-sions ont été assurées par un nombrecroissant de collègues neurochirur-giens : le noyau de base constitué deJean CHAZAL, Philippe PAGE et moi-même, s’est progressivement renforcéde la présence et de l’engagement deChristian RAFTOPOULOS, GabrielLENA, Alain de LOTBINIERE (Yale Uni-versity, USA), Nicitha CHAI, et trèsprochainement Najia EL ABADI (Rabat),Jacques BRUNON et j’espère de nom-breux autres chirurgiens francophones.Parallèlement, cinq neurochirurgiens,un neuro-anesthésiste, une équipe dekinésithérapeutes ont été formés en

France, principalement à Clermont-Ferrand et à Sainte-Anne, mais égale-ment à Lyon, Bordeaux et Marseille. Sila plupart des enfants ont été opérés àl’Hôpital National Pédiatrique, lesadultes l’ont été à Calmette qui reste lecentre de référence de la Coopérationmédicale française. Enfin, la CDE avec l’aide de quelqueshôpitaux français envisage de déve-lopper la neurochirurgie avec le projetde construction d’un véritable centre deneurosciences moderne à l’hôpital Cal-mette: le Centre de Neurochirurgie dePhnom Penh (CNPP) dont la construc-tion devait débuter avant la fin de cetteannée 2005, mais n’avait toujours paseu lieu début 2010, même si ce projetrestait toujours d’actualité… L’hôpital Calmette construit à partir de1958, a ouvert ses portes en 1960 sousle nom de «Fondation Calmette », enmémoire du grand médecin et bacté-riologiste français, inventeur avec Ca-mille GUERIN du vaccin anti-tubercu-leux (BCG). Jusqu’en 1975, date de la ré-volution khmère rouge menée par PolPOT, il s'est imposé comme le grandcentre médical du Royaume du Cam-bodge et l’un des hauts lieux, avec l’Ins-titut Pasteur de Phnom Penh, de la pré-sence médicale française dans ce pays.

• AVEC LE CAMBODGE (F.X. ROUX)

VIII - LA SNCLF ET LA NEUROCHIRURGIE FRANCOPHONE DANS LE MONDE

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62Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

Pendant la période « polpotiste », il aservi de crèche et de centre pédia-trique dans une capitale désertifiée ; iln’en restait que des ruines à la chute durégime khmer rouge, en janvier 1979.Il sera toutefois rouvert de nouveau enaoût de la même année sous le nomd’Hôpital de la Révolution. À l’époque,seuls trois médecins survivants de la pé-riode khmer rouge assuraient des soinsaux patients hospitalisés dans les 150lits de médecine, chirurgie et maternité.L’hôpital ne survit alors plus que grâceà l’aide étrangère, tout d’abord du Viet-nam de 1979 à 1985, puis de la Bulga-rie socialiste. Ce n’est qu’à partir de 1988 que l’ou-verture politique progressive du payspermettra à la France de s’impliquer ànouveau dans le système de soinscambodgien. C’est ainsi que début1989, Médecins du Monde (MDM) signeun accord de coopération avec le Mi-nistère de la Santé khmer, et rénove unepartie des bâtiments de l’établisse-ment (blocs opératoires et maternité).En novembre 1990, l’établissementprend le nom qui est le sien actuelle-ment : Hôpital Calmette.C’est d’ailleurs à cette époque, en dé-cembre 1990, que je me suis rendu lapremière fois au Cambodge et y aiopéré les premiers malades neurochi-rurgicaux dans des conditions deconfort et de sécurité pour le moins li-mitées. Il faudra attendre plus de dix anspour que les équipements que nous au-rons apportés (tables d’opération, mi-croscope opératoire, respirateurs, ma-tériels de monitorage etc...) ou que laCoopération française aura aidé à fi-nancer (tel le scanner de Calmette)nous permettent d’opérer dans desconditions acceptables. Nous avons ainsi pu inaugurer, le 23 jan-vier 2004, en présence du premier mi-nistre khmer Monsieur Hun SEN et del’ambassadeur de France MonsieurYvon ROE d’ALBERT, le premier servicede neurochirurgie du pays, ainsi quel’IRM de l’hôpital Calmette. Aujourd’hui,

l’hôpital Calmette est investi d’unemission officielle de service publicdans le cadre de laquelle il bénéficied’une autonomie financière. Il faut no-ter que notre ami KRY, directeur àl’époque, était également, vice-ministrede la Santé de son pays et de ce fait, unedes pierres angulaires de ce projet decoopération. Cet établissement comporte, actuelle-ment, 257 lits (dont 50 de médecine, 40de chirurgie, et 12 de neurochirurgie, 50de maternité et gynécologie et 13 deréanimation). Son bloc opératoire estconstitué de quatre salles d’opérationfaiblement équipées (aucun équipe-ment spécifique à la neurochirurgie hor-mis une table d’opération et un micro-scope, dons de l’hôpital Sainte-Anne,que la CDE a transportés). 375 person-nels médicaux et soignants (dont 98 mé-decins et chirurgiens seniors et 22 as-sistants ou internes) travaillent dans cethôpital. Au cours des dernières années,l’état français a investi quelques 8 mil-lions de dollars pour restaurer les bâ-timents, acheter des équipements et as-surer la formation des personnels mé-dicaux et soignants. L’hôpital NationalPédiatrique, quant à lui, reste maléquipé, mais a vu au cours des toutespremières années son service de chi-rurgie et son bloc opératoire (3 sallesd’opération) être réhabilité. Il est main-tenant possible d’y opérer dans desconditions de sécurité minimales bienqu’il n’existe pas de lits ni de matérielsde réanimation dignes de ce nom. Parcontre, il existe depuis moins de deuxans quelques lits de réveil. Le Cambodge, pays pauvre longtempsravagé par la guerre, compte au-jourd’hui 12 millions d’habitants dontplus de la moitié a moins de 18 ans.Malgré la volonté du gouvernement dedévelopper le système de santé natio-nal, aidé en cela par le CoopérationFrançaise (présente à l’hôpital Cal-mette et à l’Institut Pasteur), les infra-structures de santé y restent encore dé-ficientes. C’est notamment le cas pour

la neurochirurgie et les spécialités com-plémentaires (neuro-anesthésie-réani -mation, neurologie, rééducation kiné-sithérapie) qui ne sont aujourd’hui quetrès faiblement développées : on consi-dère en effet qu’il faudrait au minimum300 lits de neurochirurgie pour le Cam-bodge (soit un lit pour 40 000 habitants)qui à ce jour en compte moins devingt. Pourtant, les pathologies du systèmenerveux sont, nous le savons bien,très fréquentes et leur prise en chargerelève d’un véritable besoin de santé pu-blique. Lorsqu’elles ne sont pas traitées,elles représentent, en effet, un trèslourd handicap pour le malade et sa fa-mille, ainsi que pour la société en gé-néral. Ceci est particulièrement sensi-ble dans un pays économiquementpauvre tel le Royaume du Cambodge.Nous savons, ainsi, que la neuro-trau-matologie représente près de 50 %des urgences qui arrivent à Calmette,seul hôpital du pays où est basé unSAMU. 90 % des 13 lits de réanimationsont en permanence occupés par despatients présentant une pathologie dusystème nerveux : traumatisme crânio-encéphalique, tumeur intra-crânienne,accident vasculaire cérébral hémorra-gique ou ischémique, etc... A titre d’exemple, et par extrapolationdes données épidémiologiques euro-péennes et mondiales (OMS), nouspouvons estimer l’incidence des tu-meurs cérébrales au Cambodge à 850par an, celle des pathologies rachi-diennes dégénératives chirurgicales(hernies discales, canaux rachidiensrétrécis arthrosiques) entre 9 000 et 10000 et celle des AVC à 12 000 cas par an.À ces lésions, il faut rajouter toutes lespathologies malformatives de l’enfant(hydrocéphalies, spina, méningo-en-céphalocèles...). Les autorités médicales et politiqueskhmères ont bien pris conscience de lasituation et des besoins. C’est pourquoielles nous ont demandé de les aider àremédier, dans la mesure du possible,

VIII - LA SNCLF ET LA NEUROCHIRURGIE FRANCOPHONE DANS LE MONDE

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63Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

à cet état de fait. Nous sommes donc entrain de mettre en place le projet d’uncentre de neurochirurgie dont laconstruction imminente devrait per-mettre de faire de l’hôpital Calmette uncentre de référence et de formation pourle pays. Le programme hospitalier comporte : - 52 lits d’hospitalisation d’enfants et

d’adultes (dont 26 lits dans le pa-villon des indigents connecté directe-ment par une passerelle avec l’étaged’hospitalisation du centre),

- 10 lits de réanimation, - 1 salle de réveil de 4 lits, - 2 blocs opératoires, - 5 salles de consultations, - 1 salle de rééducation fonctionnelle, - 1 bibliothèque. Cet ensemble sera réparti sur 3 000 m2

et deux niveaux. L’ensemble des équi-pements sera fourni par la CDE et leshôpitaux français partenaires de ceprojet, en particulier l’hôpital Sainte-

Anne de Paris. Le scanner et l’IRM ré-cemment installés à Calmette rendentpossible un diagnostic lésionnel perti-nent et un suivi post-opératoire des pa-tients. Le budget : En fonction des planningsd’équipement, de missions et de for-mations, le budget d’investissementjusqu’à l’autonomie du Centre de neu-rochirurgie à la fin de l’année 2010 serale suivant (voir tableau ci-dessous).La construction du Centre (600 000 $) estprise en charge par l’hôpital Calmettepour la plus grande partie, la CDE par-ticipant à hauteur de 100 000 dollars...

Le coût total du projet sur 5 ans s’élèvedonc à 810 000 €. Le financement duprojet repose essentiellement sur lespartenaires de la Chaîne de l’Espoir. Lapremière pierre de ce Centre sera poséetrès officiellement par le Roi NorodomSihamoni. Le rôle de la CDE et de laSNCLF sera l’encadrement et l’accom-pagnement des équipes locales pourune durée d’au moins 5 ans, voire plusafin que ce centre devienne autonomesur le plan médical, et atteigne un ni-veau de compétence internationale re-connu dans le pays et dans l’ensemblede cette région d’Asie du Sud Est.

2006 2007 2008 2009 2010

Les missions chirurgicales de formation 35 000 210 000 140 000 105 000 70 000

Equipements (matériel, transport, formation technique) 100 000 150 000 - - -

BUDGET ANNUEL (€) 135 000 360 000 140 000 105 000 70 000

• AVEC LE LIBAN (Nabil OKAIS)

L’histoire de la neurochirurgie, etpar extension de la médecine auLiban, ne peut être abordée sanscomprendre la particularité de ce

pays. Depuis le deuxième millénaire avant no-tre ère, une bande de littoral méditer-ranéen allant de Saint-Jean d’Acre ausud, jusqu’à l’actuelle frontière syroturque au nord s’appelait alors la Phé-nicie. Dans ses principales cités, Byblos,Beyrouth, Sidon et Tyr, transitaient uncommerce florissant et des arméesd’invasions. Passage obligatoire duflux culturel entre Babyloniens et Pha-raoniens, entre Grecs et Perses, la Phé-nicie était aussi faite d’un peuple voya-geur. Elle s’est laissée imprégner par lescoutumes, les cultures et les religionsdes peuples qui transitaient ou s’ins-tallaient chez elle ou qui étaient visitéspar ses marins.

C’est ainsi que sur ce rivage sont nés lepremier alphabet et l’art de la naviga-tion. De même, la médecine phéni-cienne, creuset dans lequel se sontamalgamés une part phénicienne ori-ginale et des apports extérieurs (assy-riens, babyloniens, égyptiens, hé-braïques et grecs) a souvent joué unrôle de pionnier. Du temps où la mé-decine était purement sacerdotale, Ech-moun a été le premier dans la cohortedes dieux guérisseurs, devançant sescontemporains Imhotep, l’Egyptien, etAsclépios (Esculape), le Grec. Le cultede ce dernier n’a été officialisé àAthènes qu’en 420 avant J.C. alorsqu’il est fait mention d’Echmoun, dieuguérisseur en l’an 677 avant J.C. àl’occasion d’un accord entre le roi as-syrien et le roi de Tyr. Au Moyen-âge, ce littoral a vu seconfronter le riche savoir de l’Orient,

alors au faîte de son raffinement cul-turel, et celui de l’Occident venantchercher par les croisades successives,une quelconque vérité. Puis ce fut lelong sommeil imposé par l’occupa-tion ottomane. Pendant ce temps, l’Eu-rope connut sa Renaissance, cet édificeculturel fondé sur le riche héritage del’Antiquité, et fit naître le nouveaumonde. L’Occident s’imposait alorscomme lieu privilégié de développe-ment du savoir humain. Afin de pénétrer le vaste empire otto-man, le monde occidental a choisi unlieu propice, le Liban, terre fertile àl’éclosion de nouvelles idées, où conti-nuaient à coexister de façon harmo-nieuse l’Islam, religion de l’Empire, etun îlot de Chrétienté prêt à accepter toutapport venant de l’Occident. Ce n’estpoint par les armes que se fit cette pé-nétration, mais par des missions reli-

VIII - LA SNCLF ET LA NEUROCHIRURGIE FRANCOPHONE DANS LE MONDE

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64Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

gieuses. La tâche fût aisée étant donnéle penchant naturel de la populationvers la spiritualité. Ces missions n’in-quiétèrent pas les autorités ottomanescar elles venaient dans un seul but édu-catif : fonder des écoles à Beyrouth afinde former des cadres pour toute la ré-gion. A partir de la première moitié du XIXesiècle, l’émulation entre missions pro-testantes et catholiques, qui a rapide-ment pris la forme d’une compétitionentre cultures anglo-saxone et franco-phone, a déclenché une réaction enchaîne faisant de Beyrouth un véritablephare culturel resté incontournablejusqu’à ce jour. Cet esprit de compéti-tion est parfaitement illustré par lemot d’un ministre protestant en routepour Saïda qui, interrogé par un ami surle but de son voyage, répondit : « Jevais ouvrir deux écoles. – Commentdeux ? – Oui, deux. Dès que j’auraifondé la première, les Jésuites vien-dront fonder la seconde. » La popula-tion libanaise a, encore une fois, profitéde cet affrontement culturel sur son solen opérant une osmose entre son hé-ritage oriental et ces deux cultures im-portées.

1. Les écoles de Médecine

Après la théologie et la philosophie, lesécoles de médecine ont été les pre-mières à être fondées par ces mis-sionnaires car elles pouvaient au mieuxservir les objectifs requis. M. de MON-BEL chargé d’affaires de France près leSaint Siège, avait écrit en 1882 « lesjeunes médecins (...) se répandent dansle pays, pénètrent dans les familles, etsont en réalité les agents les plus ac-tifs... » pour la propagation des idées. L’histoire de la médecine libanaisecontemporaine se confond donc aveccelle de deux universités ; l’une anglo-phone, fondée par les missions pro-testantes, l’AUB (American Universityof Beirut) et l’autre francophone, fondéepar les Jésuites, l’USJ (Université St Jo-

seph). Sans vouloir être exhaustif,quelques dates méritent d’être signa-lées. L’activité des missions protes-tantes au Moyen Orient commence en1821. Le patriarche maronite met àleur disposition un ancien séminaire desJésuites, fermé en 1773 à la suite de lasuppression de la compagnie de Jésuspar la lettre pastorale du Pape. Cette ac-tivité protestante dans une chasse gar-dée catholique ne tarde pas à êtreconnue à Rome qui met en gardecontre ces « Bandittori dell’errore e dellcorruzione ». Des Jésuites débarquentà Beyrouth le 14 novembre 1832. Aprèsl’installation de plusieurs écoles à BEY-ROUTH et dans la montagne, l’étapesuivante pour ces missionnaires en-thousiastes fut de dispenser un ensei-gnement supérieur. Le Révérend DanielBliss de la mission protestante entre-prend une tournée aux USA en 1862pour collecter des fonds et se metavec ferveur au travail pour devancer àtout prix les pères Jésuites. En dé-cembre 1866, le « Syrian Protestant Col-lege » ouvre ses portes à Ras Beyrouthen front de mer, sur un terrain enpente dont l’acquisition fut facilitéepar le soutien du gouverneur général duLiban, Rustom Pacha, d’origine ita-lienne et farouchement antifrançais.L’année suivante, il s’enrichit d’unesection pour les études médicales. Ce n’est qu’en 1875 que les Jésuites, quine disposaient que de fort peu d’argent,purent s’installer sur un merveilleux em-placement situé à l’est de Beyrouth, àl’extrême opposé du Syrian Protes-tant College. Dès 1876, le recteur del’Université et supérieur général de lamission se met en tête de créer uneécole de médecine pour « parer au dan-ger évident que ferait courir à une par-tie de la jeunesse catholique de Syrie,la fondation d’une école de médecinepar les protestants de Beyrouth... quiviennent semer l’impiété ou l’indiffé-rence religieuse parmi nos bonnes po-pulations..., la science médicale et lesprofits qu’elle promet étant une véri-

table séduction pour beaucoup de fa-milles... ». Il expose l’affaire au PapeLEON XIII qui l’encourage. Grâce àune participation de Catholiques d’Amé-rique et de l’Etat Français, un budget estalloué en 1882 pour la construction àBeyrouth d’une école française de mé-decine qui ouvre ses portes le 7 mai1883.Jusqu’en 1914, deux diplômes d’Etat,français et ottoman, étaient décernéspar un jury mixte. Après la suppressionde ce dernier, il fut remplacé par le di-plôme libanais de l’Université Saint Jo-seph. Depuis 1983, on ne délivre plusque le seul diplôme libanais.

2. Les hôpitaux universitaires

En 1867, l’hôpital Johannite est fondépar les Chevaliers prussiens de SaintJean, au voisinage du Syrian ProtestantCollege. Quatre ans plus tard, la direc-trice des infirmières allemandes, les Dia-conesses, soutenue par Berlin, arrive àfaire renvoyer le médecin-chef, le Doc-teur Lorange, un Allemand descen-dant de Huguenots français, avec lequelelle ne s’entendait pas. Le collège de médecine du S.P.C. saisitl’occasion et offre gratuitement uncorps médical complet en utilisant l’hô-pital pour l’enseignement clinique. Cefut le point de départ de l’enseignementhospitalier de l’Ecole Américaine de Mé-decine dont la réputation ne cessera degrandir et qui dépassera les frontièresdu pays. Près de cinquante ans plustard, cet hôpital sera occupé par les mi-litaires français et, en 1945, il deviendrale siège de l’Ambassade de France.L’hôpital américain dans son emplace-ment actuel commence à s’organiser età s’agrandir à partir de 1918. Parallèle-ment, en 1885, les Filles de la Charité,avec l’aide du Préfet apostolique des La-zaristes, achèvent la construction del’hôpital du Sacré-Cœur. Elles ouvrentla porte aux professeurs et étudiants dela faculté de médecine de l’USJ. Il fau-dra attendre 1923 pour qu’un hôpital

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65Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

universitaire, créé sur l’initiative de la fa-culté, soit achevé, grâce à un don duHaut Commissaire, le général GOU-RAUD. Il s’appellera l’HOTEL-DIEU. Ces deux hôpitaux universitaires virentnaître et se développer successive-ment les différentes disciplines médi-cales et chirurgicales, avec des spécia-listes formés d’abord totalement, puispartiellement à l’étranger, en particulieraux Etats-Unis, en France et au Canada.

3. La Neurochirurgie

La neurochirurgie, en tant que disciplineà part entière, a débuté en 1954 avec leretour de Montréal du Docteur F. HAD-DAD, fils de S. HADDAD, Professeur dechirurgie à l’AUB. Il obtient son diplômede médecine en 1948, consacre deuxannées à développer la Neurophysio-logie lorsqu’il rencontre à Beyrouth leDocteur WILDER PENFIELD, profes-seur de Neurologie et de Neurochirur-gie à l’université Mc Gill, de retour d’unvoyage en Chine. Lorsque ce dernier apprend qu’il n’yavait pas de neurochirurgien au Li-ban, il propose de former le DocteurHaddad dans son département. Il de-vient ainsi le premier neurochirurgiendu monde arabe entièrement formé àla discipline. En 1960, la Neurochirurgiedébute à l’Hôtel Dieu avec le retour duDocteur G. MOHASSEB formé à la fa-culté de médecine de Montpellier, dansle service du professeur C. GROS. Il in-troduit de nouvelles techniques dont lachirurgie hypophysaire par voie nasale,la microchirurgie et la coagulation bi-polaire.En 1975, le pays comptait 8 neurochi-rurgiens. Durant la période des hostili-tés, le retour au pays de spécialistesétait plutôt rare. Plusieurs collègues sesont installés aux USA, certains d’entreeux occupant actuellement des postesde premier rang. À partir de 1992, on as-siste à un retour massif de praticiens for-més essentiellement en France et dansles pays d’Europe de l’Est, si bien que

le pays compte actuellement près de 90neurochirurgiens pour une populationde quatre millions d’habitants. Des grands centres hospitaliers uni-versitaires aux plus petites cliniques deprovince, une certaine pratique neuro-chirurgicale est assurée par des moyensinégaux mais toujours suffisants pourune activité de traumatologie ou de chi-rurgie rachidienne de base. Le scanner,introduit en 1979, est actuellement trèslargement disponible et, depuis 1988,des machines d’IRM sont installées unpeu partout à la faveur d’une concur-rence anarchique. Au cours de la der-nière décade, on a assisté à un déve-loppement rapide des techniques depointe et des sub-spécialités, surtoutdans les centres universitaires. C’estainsi que l’on a vu se développer suc-cessivement les pratiques de stéréo-taxie, de neuroradiologie intervention-nelle, de chirurgie de l’épilepsie, de ra-diochirurgie et de stimulation profondedans le Parkinson. Les neurochirurgiens libanais adhè-rent en général à plusieurs sociétés sa-vantes : d’abord à la SOCIETE LIBA-NAISE DE NEUROCHIRURGIE (SLNC)FONDEE EN 1955 PAR LE DOCTEURFOUAD SAMI HADDAD. Elle était alorsjumelée à la neurologie et à la psy-chiatrie pour devenir autonome en1992. LA MIDDLE EAST NEUROSUR-GICAL SOCIETY (MENS) A ETE FONDEEEN 1956 par le même Dr Haddad encoopération avec trois autres collèguesde Grèce, du Pakistan et d’Egypte. LA WORLD ASSOCIATION OF LIBA-NESE NEUROSURGEONS (WALN), re-groupe les neurochirurgiens libanais dela diaspora. Elle est essentiellement dy-namisée par les collègues des USA,mais tient sa réunion biannuelle à Bey-routh. La communauté neurochirurgi-cale libanaise du pays et de la diasporaest très largement francophone. Plus de80 % des membres de la SLNC et de laWALN communiquent aisément enfrançais, y compris ceux qui n’ont pasété formés à l’Hôtel-Dieu ou dans les

services français. C’est ainsi que leDocteur F. Haddad, pionnier de la neu-rochirurgie de l’école américaine, estparfaitement francophone et fut l’un despremiers membres de la SNCLF. Il en estde même des Docteurs I. AWAD et F.CHARBEL, ce dernier fondateur et actuelprésident de la WALN et pratiquant auxUSA. L’actuel chef de service de Neu-rochirurgie de l’hôpital américain, leDocteur Y. COMAIR, est un ancien de laFaculté de Médecine de l’USJ. Mon ob-jectif, durant mon mandat de Présidentde la SLNC, a été d’inciter le plus grandnombre de nos collègues de la SLNC etde la WALN à adhérer à la SNCLF.

Références

• Une histoire du Liban à travers les archivesdes Jésuites. R.P. Sami Kuri 1816-1845,édité à Beyrouth en 1985.

• History of Neurosurgery in the Lebanon.Fouad Sami Haddad. Journal Médical li-banais volume 47, n°1, p 84-85.

• Un siècle de coopération franco-libanaiseau service des professions de la santé. R.P.Jean Du-cruet.

• La Médecine au Liban (de la Phénicie à nosjours). Dr Robert Khoury, Edition ABCD.

• Université St Joseph de Beyrouth. Livred’or, 1883-1983.

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66Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

L’enseignement officiel de la neu-rologie au Brésil débute en 1912avec la création de la Disciplinede Neurologie, distincte de la Psy-

chiatrie, à la Faculté de Médecine de Riode Janeiro, sous la coordination de An-tônio Austregésilo Rodrigues Lima(1876-1961) qui dirige le service de

Neurologie de l’Hôpital SANTA CASADE MISERICORDIA de RIO DE JA-NEIRO. Durant les deux premières décennies duXXe siècle, les cas de neurotraumato-logie et d’abcès cérébraux sont opéréspar des chirurgiens généraux dans lesprincipaux centres de soins du pays. Au

cours des années vingt, la neurologie etla chirurgie générale bien établies, par-ticulièrement à Rio de Janeiro, créentles conditions propices à la naissancede la neurochirurgie au Brésil. A. BRANDAO FILHO (1881-1957), Pro-fesseur de Chirurgie de la Faculté Na-tionale de Médecine de l’Université duBrésil, est le premier brésilien à dé-passer le stade des opérations de trau-matismes et se lance dans le traitementchirurgical des tumeurs cérébrales.Sans succès, malheureusement, parcequ’il n’avait pas bénéficié des conditionsde formation basique à la neurochi-rurgie. Il est également le premier auBrésil à réaliser une ventriculographieet une angiographie cérébrale. Pour laréalisation de cette dernière, il bénéfi-cie de la collaboration d’Egas Moniz, in-venteur de la méthode. En 1928, en visite dans les services deCushing et Frazier, le Professeur A.AUSTREGESILO est profondément im-pressionné par la Neurochirurgie Amé-

(Commentaires de JP. HOUTEVILLE)

S’il n’est pas possible d’avoir unevue globale, homogène de ce pays-continent, grand comme 16 fois laFrance et qui compte plus de 2 000neurochirurgiens de formations hé-térogènes, il existe ce que j’appelleraisdes « foyers de francophilie – franco-phonie ». Le plus connu d’entre eux estsitué dans l’Etat du Minas Gerais(près de 20 millions d’habitants...) àBelo-Horizonte ; succédant à ses frères,José GILBERTO et Carlos BAPTISTA,tous deux neurochirurgiens estimés,notre collègue, notre ami, Atos ALVESde SOUZA en est l’âme. J’ai eu l’hon-neur, pour ma part, d’accueillir Atospendant deux ans dans mon service,alors naissant. Je suis très fier main-tenant d’avoir contribué à la formationde celui qui est devenu un très grand

neurochirurgien de réputation mon-diale, actuellement Chairman of theEducational Commitee de la WFNS.Un autre foyer brésilien de «franco-philie-francophonie » m’est particu-lièrement cher. Il est situé dans l’étatdu Ceara (nord-est du Brésil) où Ge-rardo CRISTINO, qui a été mon élève,a créé dans sa ville de Sobral à la foisun service de neurochirurgie et une fa-culté de médecine dans une grande ré-gion qui en était dépourvue. Secondépar J. MARTINS et bientôt par P. LA-CERDA REAL, G. CRISTINO méritevraiment toute l’admiration que l’ondoit à un pionnier... Au début de messéjours au Brésil, je m’étais demandépourquoi nos collègues accordaienttant de prix à la présence des franco-phones. Peu à peu je crois l’avoircompris. Certes il existe, entre les ra-cines linguistiques du Brésil, d’origines

portugaises, et celles de la langue fran-çaise, tout ce qui rapproche leslangues latines, mais il n’y a pas quecela qui a été à l’origine de nos trèsbonnes relations. C’est, je pense,parce que nous avons su ne jamaisnous conduire en conquérants ; nousnous sommes engagés là-bas commeailleurs « sans prépotence » commel’écrit si bien F. COHADON, sans pré-tention d’hégémonie dirais-je pourma part (à l’inverse, je l’ai constatémoi-même, de certains collègues ve-nus d’un grand pays situé dans l’hé-misphère nord et qui est aussi uneAmérique). Le Brésilien authentique aété défini comme « HOMEN COR-DIAL » par Sergio Buarque de Hol-landa dans son livre « Raizes do Bra-sil (Racines du Brésil) ». C’est cettequalité, venue du coeur, que nous par-tageons avec nos amis brésiliens.

• AVEC LE BRESIL (Atos ALVES DE SOUZA)

Congrès Brésilien de Neurochirurgie – Rio de Janeiro – 1998De gauche à droite : J. BROTCHI, A. ALVES de SOUZA, J-P HOUTTEVILLE, X..., C. TELLES(Président du Congrès), F. BRAGA (Invité d’honneur de la SNCLF en 1999).

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67Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

ricaine ainsi que par les méthodes pré-cises de diagnostic où figurent, à cetteépoque, la ventriculographie et lapneumo-encéphalographie, inventéespar Dandy en 1918. Immédiatementaprès son retour des Etats-Unis, il dé-cide de créer un service de Neurochi-rurgie. Il convoque A. A. PEREIRAMONTEIRO (1891-1961), chirurgien gé-néral et Professeur d’Anatomie de la Fa-culté de Médecine de Rio de Janeiro,pour initier la neurochirurgie au Brésil.La même année, avec son assistant J.R. PORTUGAL, il effectue le premier pasdans cette spécialité avec la réalisationde procédés chirurgicaux à l’HôpitalSanta Casa de Rio de Janeiro. Quelquesannées plus tard, Monteiro abandonnela neurochirurgie et retourne à à ses ac-tivités de chirurgien général. J. R. PORTUGAL et E. PAGLIOLI sont lespionniers de la neurochirurgie au Bré-sil et les instigateurs des premièresécoles neurochirurgicales du pays.Lorsque Alfredo Monteiro quitte sonposte, Portugal décide de se consacrerpleinement à la neurochirurgie. C’est unautodidacte dont la pratique est guidéepar la littérature neurochirurgicale et parles correspondances échangées avec lesgrands maîtres de la neurochirurgie del’époque : Cushing, Frazier et Adson.Portugal effectue un immense travail etcréé un grand service de neurochirur-gie à l’Hôpital Santa Casa de Rio de Ja-neiro. Il est le premier Professeur deNeurochirurgie du Brésil et est dotéd’une adroite technique. Maître in-comparable en didactique, il formeune pléiade de disciples qui, devenus degrands maîtres, créent la neurochirur-gie dans plusieurs états du pays. En1929, E. PAGLIOLI (1898-1985) initieles interventions neurochirurgicales àPORTO ALEGRE avec de grandes diffi-cultés à cause de la précarité desmoyens. Il se rend à Paris en 1930 pourêtre l’assistant , durant huit mois, de DeMARTEL (1875-1940), pionnier de laneurochirurgie française. A son retour,PAGLIOLI apporte des équipements

nécessaires et commence la neurochi-rurgie à l’Hôpital Allemand (aujourd’huiMoulins à Vent) à la fin de 1930. En 1938,il passe le concours pour la Chaire duDépartement de Diagnostic Chirurgicalen présentant la thèse «Ventriculogra-phie », l’un des premiers et plus com-plets travail sur le sujet, préfacé par sonMaître De MARTEL. C’est E. PAGLIOLI qui a l’idée de fonderla SOCIETE LATINO-AMERICAINE DENEUROCHIRURGIE. Avec A. SCHROE-DER de Montevideo et R. BABINI de Ro-sario, il organise le premier congrès dela spécialité en Amérique Latine en1945. En 1946, il inaugure l’institut deneurochirurgie de la SANTA CASAd’une capacité de 112 lits, institut danslequel il développe la neurochirurgiedans les meilleures conditions et formedifférents spécialistes. Le 26 juillet 1957, est fondée àBRUXELLES (Belgique), lors du premierCongrès International de ChirurgieNeurologique, à l’initiative de J. RIBEPORTUGAL et J.G. ALBERNAZ, la SO-CIETE BRESILIENNE DE NEUROCHI-RURGIE. Les membres fondateurs fu-rent : J.R. PORTUGAL, J.L. BRITO ECUNHA, R.T. BARBOSA, P. NIEMEYER,H.AUSTREGESILO, A.M. PIMENTA, C.SACRAMENTO, E. PAGLIOLI, Z. CAM-POS, M.C. de BARROS, M. BERNARDESet J.G. ALBERNAZ. PORTUGAL fut éluprésident et ALBERNAZ secrétaire pro-visoire de la nouvelle société et rédac-teur des statuts et règlements. LE PRE-MIER CONGRES DE LA SOCIETE BRE-SILIENNE DE NEUROCHIRURGIE a lieuà PETROPOLIS, à l’Hôtel Quitandinha du18 au 20 juillet 1958. En 1959, la Société Brésilienne de Neu-rochirurgie est affiliée à la World Fe-deration of Neurosurgical Societies.La présidence de la Société Brésiliennede Neurochirurgie a été occupée parJosé Ribe Portugal (1957-1958), Aloysiode Mattos Pimenta (1958-1959), ElyseuPaglioli (1959-1960), Manoel Caetano deBarros (1960-1962), José Geraldo Al-bernaz (1962-1964), Rolando Angelo Te-

nuto (1964-1966), Jayme Martins Vieira(1966-1968), José Ribe Portugal (1968-1970), Renato Tavares Barbosa (1970-1972), Francisco Cotta Pacheco (1972-1974), Elyseu Paglioli (1974-1976), Dja-cir Gurgel de Figueirêdo (1976-1978),Laélio de Almeida Lucas (1978-1980),José Gilberto de Souza (1980-1982),Paulo Mangabeira Albernaz Filho (1982-1984), Virgilio A. Novaes (1984-1986),Paulo Andrade de Melo (1986-1988),Nelson P. Ferreira (1988-1990), GilbertoMachado de Almeida (1990-1992), Car-los Batista Alves de Souza (1992-1994),Léo Fernando da Silva Ditzel (1994-1996), Carlos Telles (1996-1998), RonaldFiuza (1998-2000), Cid Célio JaymeCarvalhaes (2000-2002), Marcos Masini(2002-2004). L’actuel président est JoséAlberto Landeiro. Les spécialistes formés par les deuxpionniers en question inaugurent pro-gressivement la Neurochirurgie dans lesautres états du pays. L’incorporationd’une centaine de membres aux douzefondateurs, les multiples congrès etcours organisés font de la Société Bré-silienne de Neurochirurgie la troisièmeassociation de neurochirurgie mon-diale. Ses congrès sont parmi les meil-leurs du monde, par leur organisationet par la présence effective de sesmembres. En 1991, la Société Brésilienne de Neu-rochirurgie installe son propre siègedans la ville de Sao Paulo (Rua AbilioSoares 233, cj. 143 - Paraiso – 04005001Sao Paulo/SP – Brésil). Elle compte ac-tuellement environ 2 000 membres. LaRevue « ARQUIVOS BRASILEIROS DENEUROCIRURGIA » (Archives Brési-liennes de Neurochirurgie) est l’or-gane officiel de la Société Brésilienne deNeurochirurgie. Son site internet est lesuivant : www.sbn.com.br.La Société Brésilienne de Neurochi-rurgie est dirigée par un présidentdont le mandat est de deux ans. Elle dis-pose de plusieurs départements consti-tués par les sous-spécialités neurochi-rurgicales et les commissions sui-

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68Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

vantes : Perfectionnement, Référence-ment, Enseignement, Ethique, Exer-cice Professionnel et Organisationd’Evènements. Le 18 octobre 1983 a été fondée l’ACA-DEMIE BRESILIENNE DE NEUROCHI-RURGIE (ABN) dont l’objectif était deréunir 40 éminents neurochirurgiensbrésiliens. Chaque membre était titulaireà vie d’un fauteuil numéroté. Ces statutsfurent modifiés le 13 décembre 1983afin de permettre la participation de tousles neurochirurgiens qui en manifes-teraient le désir. C’est ainsi que le Bré-sil dispose de deux Sociétés de Neu-rochirurgie qui organisent chacuneleur propre congrès. En 1987, l’Acadé-mie Brésilienne de Neurochirurgie estadmise en tant que Full Member ofWorld Federation of Neurosurgical So-cieties. La Revue « JORNAL BRASI-LEIRO DE NEUROCIRURGIA » (JournalBrésilien de Neurochirurgie) est l’organeofficiel de cette Académie. Son secré-tariat permanent fonctionne à Rio de Ja-neiro (Avenida das Américas 11889 –sala 221- Barra da Tijuca). L’actuel pré-sident de l’Académie Brésilienne deNeurochirurgie est T.P. OLIVEIRA (Bra-gança Paulista/SP). Les congrès de la Société Brésilienne deNeurochirurgie ont lieu au cours des an-nées paires et ceux de l’Académie lesannées impaires. Ces congrès bénéfi-cient d’une grande participation deneurochirurgiens brésiliens ainsi qued’invités étrangers. La Société Brési-lienne de Neurochirurgie organiseaussi, durant les années impaires, descours d’actualisation pour les jeunesneurochirurgiens. Cette société a ré-cemment débuté la formation continueà distance, ce qui permet à tous sesmembres d’avoir accès à différentscours via Internet. Une telle initiative fa-cilite le développement constant decette spécialité car les dimensionscontinentales du Brésil compliquentles déplacements des neurochirurgienséloignés des grands centres. Le Brésil, pays de 8 512 000 mètres car-

rés de superficie et 170 millions d’ha-bitants, dispose d’une cinquantaine deservices de neurochirurgie référencéspar la Société Brésilienne de Neuro-chirurgie pour la formation des spé-cialistes. Ces services font l’objet d’uncontrôle de la part de la Société qui éva-lue annuellement les entités ainsi queleurs médecins en formation.

Les jeunes neurochirurgiens brésilienscomplètent fréquemment leur forma-tion aux Etats-Unis et en Europe, no-tamment en France avec laquelle leséchanges s’effectuent de façon privilé-giée grâce aux relations amicales en-tretenues entre Atos Alves de Souza etSebastiao Gusmao et les services deneurochirurgie français.

• AVEC L’AMERIQUE LATINE (Gabriel LENA)

S ociété Internationale dont lesmembres sont originaires descinq continents, la SNCLF nes’oppose pas aux sociétés an-

glo-saxonnes dans le domaine du savoirmédical comme en atteste la partici-pation régulière de membres de la So-ciété aux congrès, symposiums etcours internationaux donnés en langueanglaise. D’éminents membres pas-sés (Guy LAZORTHES), mais aussi pré-sents de la SNCLF (A. BASSO et J.BROTCHI), de langue ou de culturefrançaise ont occupé ou occupent en-core la présidence de la FédérationMondiale des Sociétés de Neurochi-rurgie (WFNS) dont la langue véhicu-laire est l’anglais. Le Français, langue culturelle, vecteurlinguistique de la Société, langue latinepar excellence au même titre que l’es-pagnol, le portugais, l’italien ou le rou-main, fait que des liens privilégiés,professionnels et amicaux se sont éta-blis au fil des ans, tout particulièrementavec les pays d’Amérique Latine. Les re-lations se sont renforcées au coursdes années 1960 – 1970 par la créationde véritables « filières » de jeunes neu-rochirurgiens latino-américains venusdans les pays francophones d’Europede l’Ouest et au Canada se former ou seperfectionner dans certains domainesde la Neurochirurgie, mais égalementdans les Neurosciences en général(Neuropathologie, Neurologie, Neuro-pédiatrie, Epileptologie, Imagerie et

plus récemment Neuroradiologie In-terventionnelle). Ces jeunes médecins dont certains ontfondé famille en Europe, viennent d’Ar-gentine, du Brésil, de Colombie et deSaint-Domingue, mais aussi du Chili, duPérou, de Bolivie et du Honduras. Lepremier, très vraisemblablement, lebrésilien E. PAGLIOLI, bien avant la créa-tion de la SNCLF, passa huit mois à Pa-ris, en 1930, comme assistant auprès dupionnier de la neurochirurgie fran-çaise, De MARTEL. Il eut l’idée de créerla FEDERATION LATINO-AMERICAINEDE NEUROCHIRURGIE (FLANC) dont ilorganisa avec deux autres collèguessud-américains le premier congrès en1945. De véritables échanges scienti-fiques et amicaux se développent demanière forte et durable depuis le retourd’ARMANDO BASSO en Argentineaprès un séjour prolongé de 1965 à 1973à Paris. Membre éminent de notre So-ciété depuis 1966, tout d’abord commecorrespondant, puis titulaire et enfincomme membre du CDS dans les an-nées 1980 – 1990, il travaille en Franceauprès de Gérard Guiot à l’HôpitalFoch à Suresnes de 1965 à 1968 pourapprendre et se perfectionner dans lachirurgie hypophysaire et de la base ducrâne. Il y occupe un poste d’Assistantétranger jusqu’en 1968. Il prépare un Di-plôme d’Etudes Approfondies (DEA) deNeurophysiologie à la Faculté desSciences de PARIS ORSAY en 1966 et1967. Il obtient en même temps un

VIII - LA SNCLF ET LA NEUROCHIRURGIE FRANCOPHONE DANS LE MONDE

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69Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

poste d’Attaché de Recherche à l’Insti-tut National des Sciences et de la Re-cherche Médicale (INSERM) à If-sur-Yvette en région parisienne sous l’au-torité de Robert Naquet, éminent Neu-rophysiologiste. Après un bref retour àBuenos-Aires, il revient à Paris de 1971à 1973 et obtient une bourse de Re-cherche au Centre National de la Re-cherche Scientifique (CNRS) et à l’IN-SERM à nouveau à l’Hôpital Foch et àGif-sur-Yvette. Président de la FLANC de1990 à 1991, il initie la participation dela SNCLF dans une journée franco-phone, où des neurochirurgiens, mem-bres de notre Société sont invités à faireune conférence lors du congrès et à par-ticiper à cette journée qui précède ousuit le congrès. Depuis lors, une journée francophoneà lieu à chaque congrès, successive-ment à la PAZ (Bolivie) en 1992, CA-THAGENE (Colombie) en 1994, SAN-TIAGO (Chili) en 1998, FORTALEZA(Brésil) en 2000, LIMA (Pérou) en 2002,PANAMA CITY (Panama) en 2004 etBUENOS-AIRES (Argentine) en 2006.Président de la WFNS de 1993 à 1997,il a permis à plusieurs membres de no-tre société, dont les anciens PrésidentsM. CHOUX et J. BROTCHI, d’intégrercette prestigieuse fédération. En 1995,il organise le 45e Congrès de la SNCLFà Buenos-Aires avec grand succès et laparticipation de 140 congressistes ve-nant d’Europe. En 1997, il est nomméOfficier de la Légion d’Honneur de la Ré-publique Française. Il participe de-puistoujours, de manière très active, auxréunions et congrès de notre Société. Atos ALVES de SOUZA, organisateur du55e et dernier Congrès à Belo Horizonteau Brésil, a été membre du CDS de 1995à 2001. Il est actuellement une des «stars » de la Neurochirurgie vascu-laire mondiale. Responsable de « l’Edu-cational Committee » de la WFNS, il aété chargé d’organiser à travers lemonde les cours de la Fédération. À cescours qui se font en langue anglaise,des membres de notre Société sont ré-

gulièrement invités à participer. Il a ef-fectué une partie de sa formation neu-rochirurgicale aux côtés de J.P. HOUT-TEVILLE à CAEN où il a travaillé d’Oc-tobre 1976 à septembre 1978, aprèsavoir occupé pendant six mois unposte d’Attaché étranger à l’HôpitalLARIBOISIERE à PARIS en compagniede D. MAITROT alors Chef de Cliniquedu Service dirigé par R. HOUDART. De-puis lors, il participe de manière régu-lière à nos réunions et congrès. Sebastiao GUSMAO, une des chevillesouvrières des relations entre le Brésil etla SNCLF était récemment co-organi-sateur du 55ème Congrès de la SNCLFà BELO HORIZONTE (2005). Il est ac-tuellement Professeur titulaire de laChaire de Neurochirurgie et Chef de Ser-vice à l’Université Fédérale du MINAISGERAIS. À la fin de son internat au Bré-sil, il a passé deux années en France, àStrasbourg d’août 1976 à septembre1978 auprès de D. MAITROT dans leService alors dirigé par F. BUCHHEIT. Ilgarde des relations très étroites avecplusieurs neurochirurgiens français eta été fait Docteur Honoris Causa del’Université d’Amiens en décembre2004. Francisco VELASCO, fils d’une grandefamille érudite mexicaine, de culturefrançaise, neurochirurgien fonctionnelde réputation internationale, a intégrénotre Société plus récemment. Forméà Philadelphie aux USA, co-résidentd’Edward Laws, il a poursuivi sa for-mation à l’Institut Mac Gill à Montréal.Il a été membre du CDS représentant leMexique, il a organisé deux journéesfrancophones lors des Congrès de laSOCIETE MEXICAINE DE NEUROCHI-RURGIE à Monterey en juillet 2003 et àMérida en juillet 2004. Il a été respon-sable d’une table ronde sur la «Psy-chochirurgie » qui a lieu lors de la réu-nion annuelle de Paris en novembre2005.Fernando BRAGA était encore Chef duService de Neurochirurgie à l’UniversitâPaulista de Sao Paulo lorsqu’il a été le

conférencier invité d’honneur de laSNCLF à la réunion annuelle de Paris denovembre 1999 où il a donné en fran-çais une conférence sur « LES TU-MEURS PINEALES». En Bolivie, il faut citer R. VILLAVICEN-CIO, membre de l’actuel CDS qui a faitun séjour de trois ans dans les années1985 à l’Hôpital Sainte-Anne à Paris eten février 2004 et à Saint-Domingue P.P.DIAZ VASQUEZ qui a fait toute sa for-mation neurochirurgicale à Marseille de1979 à 1985 auprès de R. VIGOUROUX,F. GRISOLI et M. CHOUX. A cette liste, il faut ajouter d’autresnoms de Neurochirurgiens Latino-Américains formés en France et gardantavec elle des liens grâce à leur appar-tenance à la SNCLF : COLIN (CHILI), JCACEVEDO (COLOMBIE), J. TRIGO (BO-LIVIE). Neurochirurgiens du VENE-ZUELA formés à LYON : Antonio et Sa-lim DAHER ; Sergio SACCHETONI, Er-nesto WYDH, Rafael GUZMAN (listefournie par M. SINDOU). Brésiliensformés à CAEN : Wander FORTUNATO(Pouso Alegre), Antonio LOPEZ SUA-REZ (Governador Valladores), FernandoDANTAS (Belo-Horizonte). Quelques membres de la Société ontparticipé au Congrès de la Société duCône Sud à BARI LOCHE (Argentine) enmars 2005. A noter la participation demembres de la SNCLF lors du congrèsde l’Académie brésilienne de Neuro-chirurgie début novembre 2005 .

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L’ implanta-tion de laneurochirur-gie dans les

états sub-sahariensdu continent afri-cain a connu undéveloppement

très lent. À l’opposé, l’Afrique australeet l’Afrique du Nord constituent à cetégard des régions privilégiées grâce auxefforts remarquables consentis par lespionniers qui ont su implanter et dé-velopper la neurochirurgie dans cesdeux pôles du continent africain. Lespremiers neurochirurgiens du mondearabe ont joué un rôle considérable parl’audience favorable qu’ils ont su créerpour le développement et la recon-naissance de l’autonomie de la spé-cialité dans les pays du Maghreb.

1. Histoire de la Neurochirurgieau Sénégal

L’émergence de la neurochirurgie au Sé-négal remonte timidement aux années1950, presque en même temps quedans les autres pays d’Afrique sub-sa-harienne, par la prise en charge par leschirurgiens généralistes des traumati-sés du crâne qui, jusque là, mouraientinvariablement d’hématomes intra-crâ-niens. Le Médecin Général A. CA-RAYON sera le premier neurochirurgienà exercer son art au Sénégal et à as-sumer les fonctions de chargé d’en-seignement à la Faculté de Médecine deDakar de 1958 à 1961 et de 1964 à 1965.Bernard COURSON sera dans les an-nées soixante le premier neurochirur-gien à entreprendre véritablement dedonner à la discipline ses lettres de no-blesse sous l’impulsion des neuro-logues de Dakar à la tête desquels setrouvait Henri COLLOMB.La neurochirurgie ne trouvera son au-tonomie qu’en 1968 avec la construction

et l’équipement d’un service spécialiséau Centre Hospitalier de Fann qui hé-bergeait déjà les services de psychiatriede H. Collomb et de neurologie de Mi-chel Dumas. C’est grâce à un finance-ment de la Coopération française quece service verra le jour ; son rayonne-ment en Afrique noire francophonejustifiera largement l’initiative. Bernard COURNIL dirigera ce service àla suite de B. COURSON, avant depoursuivre ses activités à Abidjan où ilcontribuera au développement de laneurochirurgie ivoirienne. La recon-naissance académique de la disciplinecoïncidera avec l’arrivée en 1976 de no-tre maître B. ALLIEZ dont le mérite futd’assurer un enseignement de la spé-cialité, de former des élèves et deconstituer une véritable équipe neuro-chirurgicale. Il consolidera cette orga-nisation jusqu’à son départ du Sénégalen 1982. Le second concours d’agrégation duConseil Africain et Malgache pour l’En-seignement Supérieur (CAMES), or-ganisé à Brazzaville en 1984, doteral’Afrique sub-saharienne de son premierMaître de Conférences Agrégé. Si le ser-vice de neurochirurgie de Dakar devaitêtre baptisé, il porterait sans nul doutele nom de Saint Bernard, en hommageaux trois pionniers qui l’ont bâti, dé-veloppé et en ont assuré la reconnais-sance et la promotion.

2. La Neurochirurgie en Afriquesub-saharienne francophoneen 2008

Quatre pays seulement sur les dix-sept appartenant à cette aire géogra-phique disposent d’un service de neu-rochirurgie autonome ayant accès à desexplorations neuro-radiologiques, cesont : LE CAMEROUN, LA COTED’IVOIRE, LE GABON ET LE SENEGAL.Il n’existe actuellement aucun appa-

reillage IRM dans les pays d’Afriquesub-saharienne francophone. Parmiles pays démunis d’infrastructure neu-rochirurgicale, certains sont cependantéquipés d’un scanner et/ou d’un neu-rochirurgien. Dans la moitié des pays decette région géographique, on necompte aucun neurochirurgien qualifié.Des missions d’enseignement et deprestations de soins périodiques issuesdu Sénégal, de Tunisie, de France,d’Allemagne et des Etats-Unis sillonnentla région pour apporter leur contributionà la formation des praticiens et au trai-tement des patients sur place. Il m’est agréable de saluer la contribu-tion généreuse et efficace de notremaître André GOUAZE dans la forma-tion des neurochirurgiens qui ont au-jourd’hui en charge le développementde la spécialité en Afrique noire fran-cophone. Il a participé activement àtoutes les auditions du concours d’agré-gation du CAMES en sa double qualitéde neurochirurgien et de Président dela Conférence Internationale des Doyensdes Facultés de Médecine d’ExpressionFrançaise (CID-MEF).R. HOUDART, B. ALLIEZ et M. JAN onteux aussi participé à cette évaluationdes formateurs. La Société de Neuro-chirurgie de Langue Française et la Fé-dération Mondiale des Sociétés deNeurochirurgie ont également apportéleur concours à cette généreuse colla-boration.Le Président F. COHADON avait initiécette démarche poursuivie par ses suc-cesseurs J. BROTCHI, M. CHOUX et J.P.HOUTTEVILLE. Actuellement, l’espoirrepose sur la formation diplômanteofferte dans le cadre du Certificatd’Etudes Spéciales de Neurochirurgieouvert depuis 1997 à la faculté de mé-decine de l’université.La couverture neurochirurgicale despays francophones sub-sahariens est in-signifiante, comparée à celle relevée

• AVEC L’AFRIQUE FRANCOPHONE SUB-SAHARIENNE (Mamadou GUEYE)

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pour l’Europe, l’Amérique du Nordainsi qu’aux deux pôles extrêmes ducontinent africain. Les initiatives lo-cales prises depuis quelques annéesdans les pays pionniers font naîtrel’espoir de doter chacun de ces pays despécialistes qualifiés. Cette formation lo-cale nécessite actuellement d’être com-plétée dans les pays du Nord, eu égardà l’inexistence de services formateurs(neuroradiologie, neurochirurgie pé-diatrique ou fonctionnelle) et de moyensd’exploration ou de traitement (IRM, ra-diochirurgie). Le développement de la neurochirurgiedans cette région de l’Afrique passe né-cessairement par la coopération inter-nationale dans laquelle la Société deNeurochirurgie de Langue Françaisedoit jouer un rôle primordial. L’inno-vation récente introduite dans la com-position du Comité Directeur et Scien-tifique qui compte actuellement en sonsein un membre originaire d’Afriquenoire contribuera sans nul doute à ren-forcer cette collaboration. La communauté neurochirurgicaled’Afrique noire rêve enfin d’organisersur son sol le Congrès annuel de laSNCLF, afin de démontrer à l’ensembledes pays qui ont le français en partagecombien elle est attachée à la neuro-chirurgie francophone.

1. L’époque de l’antiquité

E n se déplaçant du Liban (mai2001) à la Tunisie (mai 2003), le53e congrès de la Société deNeurochirurgie de Langue

Française n’aura finalement qu’ac-compli la même trajectoire que lesconquérants phéniciens qui, partis desrivages de la ville de Tyr, traversèrentla Méditerranée dans toute sa largeurpour venir accoster sur une plage dunord de l’Ifriquia. C’était en 814 avantJ.-C., la reine Didon y fondit la ville deCarthage qui devint très vite la capitaled’une république maritime très puis-sante. Carthage, par son rayonnement,rivalisa longtemps avec Athènes etRome. Elle fut détruite par le chef ro-main Scipion dit l’Africain en 146 avantJ.-C., après la déroute des troupesd’Hannibal. Les Romains construisi-rent une nouvelle Carthage sur lesruines de l’ancienne, un siècle avant J.-C. Mais rien dans les fouilles des nom-breuses ruines puniques, puis romainesne laisse supposer qu’à l’instar des In-cas de l’ère précolombienne, ces peu-ples savaient réaliser des crânioto-mies.

2. L’époque des conquêtesarabo-musulmanes

Après avoir conquis l’Egypte, conquêtequi mettra les musulmans de la dynastiedes Omeyades au contact de la célèbreécole d’Alexandrie, les arabes arrivèrenten Afrique du Nord et ce fut la fonda-tion de la ville de Kairouan qui s’imposatrès vite comme une grande capitale dusavoir religieux, scientifique et culturel.Sa prestigieuse école médicale (IXe etXe siècle) a ainsi été marquée par troisnoms : • Ishaq Ibn Omrane vient d’Irak en 887.

Il introduisit en Tunisie l’œuvre desmédecins grecs : Galien, Dioscoride et

Hippocrate. Il enseigna à « Beit ElHikma » fondée par les princes agh-labides et qui représente la premièreuniversité laïque kairouanaise.

• Isha Ibn Souleimane El Israili, venud’Egypte lui succéda.

• De cette école naquit le grand maîtreincontesté Ahmed Ibnou Al Jazzar. Cetillustre savant tunisien, fils et neveu demédecins, est considéré comme l'undes plus grands médecins du mondearabo-musulman. On lui doit entre au-tres une description précise de la pa-ralysie faciale périphérique. Son livre« Zad Al Moussafir », littéralement («les provisions du voyageur ») a été tra-duit en plusieurs langues, dont laplus connue est celle de Constantin deCalabres. La bibliothèque de Reims enpossède une copie.

A eux trois, ces savants contribuèrentà la gloire de Beit El Hikman, élevée àKairouan à l’instar de celle qui existaitdéjà à Bagdad. L’influence de l’école mé-dicale de Kairouan se fera puissammentsentir dans tout le Maghreb, en Es-pagne, en Italie, à Palerme et en Francenotamment à Montpellier. Cependant, les faits saillants de cetteépoque en matière neurologique sontà attribuer à l’école d’Andalousie. Ab-del Rahmane Ibnou Al Haithem fit à Kor-doba, du chiasma optique une des-cription magistrale et Abou El Kacem Ez-zahraoui connu en Occident sous lenom d’Abulkassis, dessina plusieurs ins-truments neurochirurgicaux avec les-quels il réalisa des crâniotomies. Au XIIIe siècle, l’école médicale de Tu-nis, fut dominée par la lignée des mé-decins de la famille Escolli, originaire deSicile. Le livre d’Echrif Al Idriss Iscolli,paru au XIIe siècle, constitua une véri-table référence des propriétés théra-peutiques des plantes. A cette période,Tunis fut dotée d’une bibliothèque ren-fermant 300 000 volumes.

• AVEC LA TUNISIE (Moncef KHALDI)

VIII - LA SNCLF ET LA NEUROCHIRURGIE FRANCOPHONE DANS LE MONDE

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Avec le XIVe siècle, commença l’éclipseprogressive et la population se dé-tourna des médecins au profit des de-vins de tout acabit ainsi que des saintshommes auxquels on prêtait des pou-voirs surnaturels. On a dit de l’histoirequ’elle produit de la lumière parcequ’elle projette de l’ombre.Au XVe siècle, alors que la civilisation bâ-tie par les arabes esquissait son déclin,l’Europe au sortir du moyen âge, entrade plain-pied dans la Renaissance. Bonnombre d’ouvrages scientifiques fu-rent alors traduits de l’arabe en latin.L’hégémonie de l’empire ottomans’étendit à la Tunisie et n’apporta rien designificatif. Cette période d’hibernationprit fin vers 1830 lorsque de nombreuxréformateurs avec à leur tête Ahmed Pa-cha Bey et le général Kheireddine s’es-sayèrent à concrétiser leur vision mo-derniste au pays. L’enseignement tra-ditionnel de Jamaà la Zitouna, essen-tiellement théologique, fut rénové etcomplété par un enseignement dessciences et des langues étrangères. Onfonda une école polytechnique au Bardoainsi que le collège Sadiki. Signalonsque la première école pour filles ouvritses portes à la Marsa en 1843.

3. Le protectorat français

Puis ce fut le protectorat français (1881).La Tunisie trait d’union entre l’Orientarabo-musulman où elle puise ses ra-cines et l’Europe dont elle épouse lar-gement un certain nombre de valeurs,vit ainsi éclore une élite d’intellectuelsrelativement nombreuse, ce qui fit direà Estournelles de Cambon, alors rési-dent général de France en Tunisie : « lesTunisiens sont d’aussi piètres guer-riers que férus d’études ». Le premiertunisien musulman à acquérir le titre dedocteur en médecine fut Béchir Den-guizli, diplômé de la faculté de méde-cine de Bordeaux en 1897. Depuis unecentaine d’autres suivirent son exem-ple dans des conditions matériellessouvent difficiles.

4. L’indépendance

En 1956, la Tunisie accède à l’indépen-dance. Le tout jeune gouvernement tu-nisien, confronté à de très nombreuxproblèmes dont la pauvreté, l’anal-phabétisme, la sous-médicalisation etle poids des traditions, choisit de pariersur l’Homme et la priorité fut donnée àl’enseignement qui devint obligatoire età l’instauration d’un système sanitaireperformant. La promulgation du codedu statut personnel en fut une autrepriorité. D’inspiration moderniste etlaïque, il abolit la polygamie, établitl’égalité des droits entre hommes etfemmes et accorda le droit de vote à cesdernières. Le tissu social du pays s’entrouva métamorphosé

5. L’histoire de laneurochirurgie en Tunisie

Quelques gestes neurochirurgicaux in-téressant tant le cerveau que le rachisont bien été réalisés vers les années cin-quante, à l’hôpital Charles Nicolle à Tu-nis par les Docteurs DEMIRLEAU etCHATAIGNIER, deux chirurgiens gé-néralistes français. Mais le véritable pionnier dans ce do-maine fut le Professeur A. BETTAIEB.Formé à l’école de G. GUIOT, R. HOU-DART et J. LEBEAU, il choisit à la fin deson clinicat en 1961 de rentrer au payspour y apporter le message neurochi-rurgical. Il dirigea d’abord un premierservice de trente lits à l’hôpital LARABTA (1963). Le Professeur BETTAIEBfut également l’un des premiers ensei-gnants de la jeune FACULTE DE ME-DECINE DE TUNIS, fondée par le doyenA. CHADLY qui accueillit les premiersétudiants en 1964. Les facultés de mé-decine se multiplièrent à un rythme ra-pide puisqu’en moins de douze ans, lesvilles de Sfax, Sousse et Monastir se vi-rent dotées chacune d’une faculté. Au début de 1974, l’institut national deneurologie ouvrit ses portes. Il com-portait essentiellement un service de

neurologie de cinquante lits avec un la-boratoire de recherche en neurobiolo-gie doté d’un microscope électronique(Professeur M. BEN HAMIDA) et un ser-vice de neurochirurgie de 72 lits avecquatre salles d’opération. Progressive-ment, l’équipe de neurochirurgie duProfesseur BETTAIEB, formée de coo-pérants étrangers, vit éclore un petitnoyau de neurochirurgiens tunisiensavec le retour de Montpellier du DocteurT. BEN RHOUMA, de l’arrivée de A.MEKKI de Suisse et plus tard du DocteurM. KHALDI. Puis les choses s’accélérè-rent, T. BEN RHOUMA alla à SFAXfonder le 2e service de neurochirurgiedu pays. SOUSSE et MONASTIR suivi-rent rapidement. Une dernière unité deneurochirurgie vit le jour à l’hôpital mi-litaire de TUNIS avec, à sa tête, un élèvedu Professeur DESGEORGES, le mé-decin colonel M. YEDEAS. Enfin, dansquelques mois, une clinique privée de90 lits entièrement dédiée à la patho-logie neurologique ouvrira ses portesdans la proche banlieue de Tunis. Laneuroradiologie interventionnelle ytrouvera sa place grâce à un plateautechnique sophistiqué. En 2008, les unités neurochirurgicalesdu pays sont correctement équipées :microscopes, aspirations ultrasoniques,lasers, systèmes de neuronavigation,matériel d’endoscopie, permettent demener à bien des interventions neuro-chirurgicales lourdes. La neurochirurgiefonctionnelle commence à prendreforme. Signalons à ce propos l’ouver-ture récente d’un centre de traitementde la douleur. Une unité de radiochi-rurgie avec un appareil dédié est en voiede réalisation. Cinquante scanners dis-séminés à travers tout le pays et unnombre d’IRM en constante progres-sion, associés à une démographie mé-dicale dense, font que la demandeneurochirurgicale est importante. Poury faire face, on dénombre une quaran-taine de neurochirurgiens diplômés à di-vers niveaux de formation. Cela estcertes insuffisant pour satisfaire une po-

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pulation de 10 millions d’habitants.Un nombre sans cesse croissant de ré-sidents embrassant la spécialité (unevingtaine actuellement) laisse envisagerl’avenir avec un certain optimisme. La SOCIETE TUNISIENNE DE NEURO-CHIRURGIE destinée à promouvoir ladiscipline et à favoriser son enseigne-ment a été fondée en juin 1991 à Mo-nastir et eut pour premier président leDocteur M. KHALDI. Elle tient réguliè-rement deux réunions annuelles aux-quelles sont conviés des conférenciersétrangers. Notre Société a participé à lafondation de la SOCIETE PANARABE DENEUROCHIRURGIE (Ryad 1995) et à laFEDERATION MAGHREBINE DE NEU-ROCHIRURGIE. La Société tunisienne deneurochirurgie est membre de la WFNS.En octobre 1999, la Société tunisiennede neurochirurgie a organisé avec la col-laboration de la Société panarabe deneurochirurgie et la Société européennede neurochirurgie, le Xe COURS EU-ROARABE DE NEUROCHIRURGIE àTUNIS. Les neurochirurgiens tunisiens sontfrancophones pour la plupart. Un cer-tain nombre d’entre eux sont affiliés àla Société de Neurochirurgie de LangueFrançaise. Plusieurs accords de jume-lage lient nos services à des unités neu-rochirurgicales en France. Le 53e congrès de la Société de Neu-rochirurgie de Langue Française qui aeu lieu à TOZEUR du 9 au 12 mai 2003a contribué sans doute à raffermir lesliens des neurochirurgiens tunisiensavec leurs collègues francophones.

Bibliographie

• La faculté de médecine de Tunis hier et au-jourd’hui - 1964-2000

• Mohamed Moncef Zitouna - Slim Haouet -Centre de publication universitaire - 2000

• Histoire de la médecine tunisienne - DrTaieb Ben Miled - 1980 (édition en arabe)

• Dictionnaire Larousse - 1998

En Janvier 2011 : la révolution tunisienne débute. Notre Président F.X.ROUX s’est fait l’interprète du soutien des membres de la SNCLF au-près du président de la Société Tunisienne de Neurochirurgie. Voici lescourriers qu’ils ont échangé à cette occasion.

Chères amies, chers amis,La situation que vit actuellement la Tunisie ne laisse, bien sûr, aucun de nousindifférent.Beaucoup d’entre nous avons tissé, depuis de très nombreuses années, des liensd’amitié étroite avec nos collègues tunisiens et leur pays.C’est, donc, au nom de toute la communauté neurochirurgicale francophoneque j’adresse à tous nos collègues tunisiens ainsi qu’à leurs familles nos pen-sées profondément amicales. Je tiens à ce qu’ils soient convaincus que chacunde nous se tient à leur disposition pour les aider s’ils en ressentent le besoin.Je suis, heure par heure, comme nous tous, le développement de la situationen Tunisie. Je reste plein d’espoir et confiant dans l’issue finale du drame ac-tuel. La sagesse du peuple tunisien me paraît être le garant d’une solution politiqueraisonnable, malgré les difficultés et les embûches.Chers amis tunisiens, je vous adresse au nom de notre communauté et de no-tre Société Francophone l’expression de notre soutien et de notre amitié.

Professeur François-Xavier ROUXPrésident de la SNCLF

Cher Pr. ROUX, cher Ami,Au nom de la STNC et en mon nom propre je tiens à vous remercier de votrelettre de soutien et d’espoir.Nous vivons un rêve. Balayer une dictature et imposer la démocratie c’est unbonheur sans égal et je souhaite à tous les opprimés d’y goûter.Je suis serein car aucun parti politique n’est derrière cette révolte. Nous nesommes donc redevables à personne. Bien au contraire, les jeunes, fer de lancede cette Révolution, ont mis en garde les futurs responsables en leur disant avecla fausse désinvolture qui leur est propre « qu’ils ont appris à mordre ».Autre point essentiel et définitivement rassurant, la charge de Président de laRépublique, finalement assez pénarde chez nous, était sacralisée, et enquelques jours les esprits se sont brutalement libérés.Un mur s’est effondré. Ce n’est pas une tête brûlée qui a dit « NON ! ASSEZ ! »et que l’imaginaire collectif aurait transformé en héros, mais c’est un peuple quil’a crié. Dehors donc les candidats au très prisé titre de « SAUVEUR PROVI-DENTIEL » !Nous étions observateurs érigeant des murs autour de nous pour nous proté-ger nous voila acteurs heureux de pouvoir apporter chacun notre modeste pierreà la construction d’un bel édifice commun malgré les grandes difficultés pro-bables.Cher ami, je vous remercie encore une fois pour vos mots si justes et qui nousnous vont droit au coeur, et vous prie de transmettre à tous les collègues lesfraternelles salutations des neurochirurgiens tunisiens.

Professeur Lassaad AOUIDJPrésident de la STNC

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L’histoire de la Neurochirurgie al-gérienne ne peut être dissociéedes différentes étapes vécues parl’université et la faculté de Mé-

decine d’Alger. Les progrès et les dé-couvertes enregistrés durant le XIXe siè-cle dans les différents domaines de lamédecine par les nombreux chercheursissus ou ayant rejoints Alger constituentune étape importante de la médecinecontemporaine d’expression française.Malgré les conflits, nombreux et répé-tés, l’intérêt et l’engagement portés auxsciences médicales et à la recherchescientifique n’ont pu être altérés. En raison des différentes situationssociales et politiques, nous avonsscindé notre approche historique entrois périodes successives :La période post coloniale immédiate desannées soixante avec la naissance dansdes conditions difficiles de la neuro-chirurgie. La période d’organisation, de structu-ration et de développement de la spé-cialité neurochirurgicale aidée et favo-risée par les progrès technologiques àpartir des années soixante dix.

1. La première période a vu lerayonnement de la faculté demédecine

C’est la période durant laquelle la neu-rochirurgie et les neurosciences sont en-core méconnues. Quelques publications relatives à la pa-thologie neurochirurgicale sont rap-portées par des orthopédistes et chi-rurgiens : Le premier cas de kyste hy-datique rachidien est publié dans la re-vue « Algérie Médicale » par Sherb en1899. La revue « Algérie Médicale », dont lepremier numéro est publié en 1896, as-surait le support scientifique. C’était l’or-gane d’expression de la Société deMédecine des Hôpitaux d’Alger mais

aussi de la Fédération Nord Africainedes Sciences Médicales. Au décours de cette première moitié duXXe siècle, la Neurochirurgie est prati-quée par des chirurgiens généralisteset des orthopédistes. Quelques articles sont publiés sur latraumatologie et les infections (abcès etkystes hydatiques) :- 1927 : Abcès du cerveau. Présentation

pathologique par Porot, Duboucher etBertrand.

- 1928 : Kyste hydatique cérébral par P.Lombard.

- 1929 : Kyste hydatique rachidien parConstanti Et Lombard.

- 1936 : Kyste arachnoïdien, névrite in-flammatoire et stase neurale… detous les nerfs intracrâniens.

Durant cette période, Alger verra, en rai-son de la guerre, un afflux d’étudiantsmétropolitains vers sa faculté dessciences. C’est à partir de cette ville queles troupes alliés et du corps expédi-tionnaire d’Italie, sont approvisionnéesen médicaments après la mise au pointde nouveaux procédés de fabrication encollaboration avec les américains. La généralisation de l’anesthésie en cir-cuit fermé, l’invention de la voie d’in-jection sous-clavière (Aubaniac), le dé-veloppement de la transfusion san-guine (Benhamou), l’invention du scia-lytique par LouisVerain (professeur dephysique) vont permettre à la faculté demédecine d’Alger le développement dela chirurgie en générale et de la neu-rochirurgie en particulier. Le centre decette activité clinique était le grandhôpital Mustapha auquel se surajou-taient l’hôpital neurologique BarbierHugo ainsi que les hôpitaux El Kettar etBirtraria.Le 8 novembre 1942, le peuple algérienassiste au débarquement anglo-amé-ricain à Alger, sous le commandementdu général américain Dwight Eisenho-wer (c’est l'opération « Torch »), minu-

tieusement préparé par 400 volontairesdont José Aboulker, jeune étudiantâgé alors de 22 ans. Après la guerre,José Aboulker reprend, en 1946, sesétudes de médecine. Il passe lesconcours d'interne des Hôpitaux de Pa-ris, puis d'assistant et devient profes-seur en Neurochirurgie et s'engagepour l'indépendance de l'Algérie.Durant les années cinquante de nom-breuses publications sont rapportées :- 1954 : Nouvelles acquisitions dans le

diagnostic des tumeurs cérébrales.- 1955 :Tétraplégie spasmodique. Mal-

formation occipito-atloïdienne opé-rée. Manceaux A, Pelissier Y, DescunsP, Pascalis G.

- 1957 : Craniopharyngiome avec symp-tômes atypiques. Larmande A, Bar-denat Ch, Le Genissel M, Assan R.

Du 19 au 21 avril 1954, se tient à Algerla réunion annuelle de la Société deNeurochirurgie de Langue Française,réunion au cours de laquelle Marcel Da-vid présentera un rapport sur « Les Ex-plorations radiologiques en Neurochi-rurgie cérébrale » et E. Woringer feraun rapport sur « L’anesthésie en Neu-rochirurgie ».De nombreuses personnalités scienti-fiques de la faculté de médecine d’Al-ger vont contribuer aux progrès de laMédecine. Nous citerons en particulier : • Alphonse Henri Bertherand (1783-

1862) chirurgien, fondateur de l'Écolede médecine d'Alger.

• Jean Baptiste Paulin Trolard (1842-1862) Anatomiste qui laissera sonnom à plusieurs structures anato-miques (ligament costo-lamellaire (li-gament de Trolard), l’articulation unco-vertébrale (dite de Trolard), polygoneveineux de Trolard …). Il soutient sathèse de Doctorat en médecine en 1868intitulée « Recherches sur l’anatomiedu système veineux de l’encéphale etdu crâne », dans laquelle il décrit enparticulier une veine qui porte son

• AVEC L’ALGÉRIE (Abderrahmane SIDI SAID, Benaissa ABDENNEBI)

VIII - LA SNCLF ET LA NEUROCHIRURGIE FRANCOPHONE DANS LE MONDE

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75Neurochirurgie FrancophoneHistoire de la

nom. En plus de ses nombreux travauxanatomiques, il publia plusieurs articlessur la pédagogie et l’organisation desétudes en sciences médicales et a étéà l’origine de la création de l’InstitutPasteur d’Algérie en 1894.

• Mohamed Seghir Benlarbey (1850-1939) premier médecin algérien quisoutiendra sa thèse en 1884 intitulée« La médecine arabe en Algérie» avecmention « excellente ». Il le fera, ha-billé de sa tenue traditionnelle (cha-chia, burnous…) et présentant sestravaux dans un français châtié en pré-sence de son ami, le poète Victor Hugoqu’il appelait familièrement « CheikhVictor Hugo ».

• Hyacinthe Vincent (1862-1950) léguason nom à un type particulier d'angine(angine de Vincent).

• René Marcel de Ribet (1894-1967)Anatomiste, auteur d'un traité deneuro-anatomie (quelques planchesoriginales d’anatomie sont à ce jourconservées au niveau du laboratoired’anatomie de l’université d’Alger).

• Mohamed Aouchiche (1919-2011) oph-talmologue, premier agrégé algérienet premier doyen après l'indépen-dance du pays.

• Aldjia Noureddine Benallègue (1919)pédiatre, première algérienne méde-cin.

2. La seconde période à partirde 1962 : c’est l’indépendancede l’Algérie

Tous les secteurs de la vie écono-mique, sociale et culturelle sont affec-tés. Le secteur de la santé ne fait pas ex-ception : médecins, professeurs d’Uni-versités, personnels paramédicaux enmajorité français quittent le pays. Lesstructures hospitalières publiques et pri-vées, la faculté de médecine sont com-plètement désorganisées. De plus, denombreux bâtiments de soins ont étédétruits par l’organisation armée secrète(OAS) qui comptait dans ses rangstoutes les souches de la société.

Le 6 juin 1962, l’OAS mit le feu dans lesbâtiments de la Bibliothèque de l’uni-versité et détruisant la presque totalitédu bâtiment et quelques 300 000 ou-vrages. L'université d'Alger, premièreuniversité algérienne fondée en 1909,fut reconstruite après plus de quatre an-nées de travaux et a rouvert ses portesle 12 avril 1968. D’autres structures connaitront le mêmesort, c’est le cas du service de Neuro-chirurgie, installé à la « Clinique BarbierHugo ». Le neurochirurgien et sonéquipe quittent les lieux après démoli-tion par plastiquage des blocs opéra-toires. Après réfection, cette clinique,prendra le nom d’établissement hos-pitalier spécialisé (EHS) Ali Ait Idir, bap-tisé du nom du premier chirurgien al-gérien tombé au champ d’honneurlors de la guerre de libération.Un petit groupe de neurochirurgiensprend forme, s’organise pour relanceret redémarrer la spécialité. Il y avait desalgériens, les Docteurs Abada et Ab-delmoumen, des français les DocteursDe Rougement et Barge, des italiensles Docteurs Giovine et Galli, ils serontrejoints un peu plus tard par les Doc-teurs Bou Salah et Boutmene. En l’absence de structures le serviced’orthopédie prêtera quelques lits etconfiera les clefs du bloc opératoire, lesoir après la fin du programme d’or-thopédie… la neurochirurgie est alorspratiquée la nuit ce qui permettait auxneurochirurgiens de « se régaler encontemplant les levers de soleil sur labaie d’Alger, c’était leur récompense ! »I. GalliMais la volonté, l’abnégation et la dé-termination des pionniers de la neuro-chirurgie ont permis d’obtenir une pre-mière victoire : un service indépen-dant !... Ce fut l’aile droite du pavillonORL de l’hôpital Mustapha. Que ce futdur ! En absence d’équipements, il fal-lait être à la fois neurochirurgien, réa-nimateur, maçon, peintre… mais laNeurochirurgie est enfin reconnuecomme spécialité et entité chirurgi-

cale autonome, c’était le plus impor-tant !Dés 1964, la demande en Neurochirur-gie augmente, les autorités, sous lapression des pionniers, décident alorsde leur attribuer une autre structure : Cesera l’ancien hôpital de la Croix rougequi devient alors l’hôpital Ali Ait Idir, quidemeure, encore de nos jours, un ser-vice de référence. Il côtoie un service deneurologie mais aussi un service deneuroradiologie très performant di-rigé, jusqu’en 1978 par le Docteur feuDjillali Rahmouni. Ce dernier formé àLund (Suède) introduit durant les an-nées soixante dix l’angiographie céré-brale, notamment l’angiographie ver-tébrale que très peu de radiologues pra-tiquaient à l’époque. Le Dr Abdelmou-men quitte la Neurochirurgie pour laneurophysiologie et deviendra un mem-bre influent au “l’International Asso-ciation on the Study on Pain” et àl’OMS. Le Dr Boutmen abandonne laspécialité. Le Dr Elias Zerhouni, radio-logue (Université d'Alger en 1975) fai-sant partie de l’équipe du Dr D. Rah-mouni, quitte le pays et occupera leposte de directeur du NIH (National Ins-titutes of Health (USA)) de 2002 à 2008. A la fin des années 1960, les neurochi-rurgiens européens partent d’Algérie. Al'indépendance du pays en 1962, il n’yavait qu'un seul agrégé, le Dr Aou-chiche, ophtalmologue, qui avait passéson agrégation en 1958 à Marseille. Ilsera doyen de la nouvelle faculté de mé-decine de1963 à 1971.

3. La période d’organisation etde structuration de laneurochirurgie à partir desannées soixante dix.

Quelques années après l'indépendancede l'Algérie, l'université se développeaidée par la réforme initiée par l’état al-gérien à partir de 1971.C’est en 1973 que le résidanat (et l’en-seignement) de la Neurochirurgie estinstauré. La durée du cursus est d’abord

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de 4 années puis de 5 ans depuis les an-nées 2000. Le premier comité pédago-gique était restreint, présidé par le pro-fesseur Abada, il comprenait les pro-fesseurs Bou Salah et Galli. A la fin des années 1970, sous le dy-namisme des neurologues et neuro-chirurgiens, la Société Algérienne desNeurosciences est créée.En 1972, le Docteur Ahmed Bou Salahentame sa formation neurochirurgi-cale à Rennes. Le Professeur JeanPecker l’accueille durant 5 ans dans sonservice à l’hôpital Pontchaillou où il aappris l’art de la Neurochirurgie. JeanPecker, brillant neurochirurgien français,Président de la SNCLF (1982 – 1985)très exigent envers lui-même et enversles autres apprécia l’homme qui devientson ami. C’est ainsi que le ProfesseurJ. Pecker effectua de nombreuses visitesen Algérie et devient en quelque sortele parrain du service de neurochirurgiede l’hôpital Ali Ait Idir. Il contribuagrandement au développement de no-

tre spécialité en accueillant de nom-breux neurochirurgiens algériens dansson service à Rennes.Le Professeur Ahmed Bou Salah de re-tour de Rennes et le Professeur Moha-med Abada, de quelques années sonainé, œuvreront ensemble au déve-loppement de la neurochirurgie algé-rienne. En 1978, Alger abrite le CongrèsPanafricain des Neurosciences.

La Société Algérienne de Neuro-chirurgie (SANC) voit le Jour en 1983,sous l’impulsion du Professeur Ah-med Bou Salah, principal membre fon-dateur qui, très apprécié au Maghreb eten Afrique s’investit alors dans l’orga-nisation de nombreuses rencontresscientifiques. En 1986, il organise sousl’égide de la SANC, le Cours Euro-Arabe de Neurochirurgie à Alger.Animé du devoir d’aider et de partagerson expérience, il décide durant la findes années quatre vingt de rejoindrel’Afrique Subsaharienne, en l’occur-

rence le Burkina Faso pour assurer unenseignement pratique et théoriqueaux jeunes neurochirurgiens africains.En 1985, à Toronto, le professeur Abadaest élu, pour une durée de 4 ans,deuxième Vice Président de la Fédéra-tion Mondiale de Neurochirurgie. L’acquisition de la première tomoden-sitométrie en 1978 ainsi que l’imageriepar résonance magnétique en 1987seront de nouveaux déclics dans la priseen charge de la pathologie neurochi-rurgicale. En 1987 la chirurgie stéréotaxiqueprend son élan tout comme la Neuro-chirurgie fonctionnelle d’une manièregénérale. L’instrumentation adaptée, le micro-scope opératoire, l’aspiration ultraso-nique, l’endoscopie et la Neuronavi-gation sont disponibles au sein des ser-vices de Neurochirurgie.

VIII - LA SNCLF ET LA NEUROCHIRURGIE FRANCOPHONE DANS LE MONDE

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Faire un état des lieux !

Q uelle est la situation de la neu-rochirurgie au Maroc ? Com-ment son évolution est-elle il-lustrée ? Quelles sont les diffi-

cultés rencontrées par nos neurochi-rurgiens ? Quelques suggestions pourl’amélioration de cette spécialité. On peut schématiquement séparer l’évo-lution de la neurochirurgie marocaine endeux périodes avant et après les années80. En effet, avant cette période, le pay-sage de la neurochirurgie était lié aux tra-vaux scientifiques et activités des suitesde la période coloniale qui était très richeavec quelques noms célèbres qui ontmarqué cette période comme le DocteurACQUAVIVA, le Docteur HERMO et leDocteur TAMIC, de grands neurochi-rurgiens avec une longue et riche acti-vité dans les hôpitaux Avicenne et Aver-roès puis en pratique privée à Casa-blanca et Rabat.L’histoire de la neurochirurgie montreque certaines structures surtout privéesont réalisé des interventions lourdes avecou sans l’aide des confrères français quiprenaient l’avion de Paris ou de Marseillepour venir opérer au Maroc. C’est pen-dant cette période que les premiersneurochirurgiens marocains débutèrent: les Docteurs KERDOUDI, SAMI, BOU-CHAREB qui, après quelques années àl’hôpital Averroès (l’actuel Ibn Rochd oùavait exercé le Docteur Maurice GAUD),se sont installés à Casablanca. Ils s’oc-cupaient de la neurologie et la neuro-chirurgie en même temps. La création des CHU en 1983 à Rabat età Casablanca est une étape crucialedans le développement et la formationd’équipes. La première agrégation (Pr ElOUARZAZI) inaugure cette période desannées 1980. Les CHU contribuent lar-gement au développement de la spé-cialité en formant des spécialistes et lesfuturs enseignants et en encourageantles études et la recherche scientifique serapportant à la neurochirurgie. Durant lamême période ont été nommés agrégésles Professeurs A. ELKHAMLICHI, F.

BELLAKHDAR, M. BOUCETTA, A. OAM-MOU et BELGHMAIDI. En 1984, s’est individualisée la SOCIETEMAROCAINE DE NEUROCHIRURGIE,créée par 18 personnes, avec pour butde promouvoir et de développer la neu-rochirurgie en favorisant le regroupe-ment de tous les neurochirurgiens qui seréunissaient jusque là sous l’égide de laSOCIETE MAROCAINE DES SCIENCESNEUROLOGIQUES. L’équipe de RABAT se composait de septprofesseurs au début des années 1990.Le CHU Ibn Sina a été le pionnier dansl’introduction de la neurochirurgie fonc-tionnelle et la stéréotaxie, actuellementgénéralisées aux CHU et en pratique deville à Casablanca et Rabat. A CASABLANCA, à partir de 1984, avecl’arrivée du Professeur BOUCETTA, il yeut une restructuration de l’équipe et lanomination des premiers agrégés : El AZ-HARI, El KAMAR et OUBOUKHLIK au dé-but des années 1990. Un effort important a été fait en matièrede formation par le Ministère de laSanté ; on compte actuellement 22agrégés, 118 spécialistes et 15 rési-dents en formation. Six spécialistessont des femmes dont deux agrégées,une à Rabat et l’autre à Casablanca.Toutes les grandes villes (au nombre de21) ont vu l’implantation et le dévelop-pement de la spécialité. Deux nouveauxCHU ont été créés en 2001 à FES et àMARRAKECH.

Situation

En 2007, une bonne couverture neuro-chirurgicale a été réalisée sur le territo-rial national. La neurochirurgie s’exercedans 21 hôpitaux parmi les 128 au niveaunational, dans les quatre centres hospi-taliers universitaires, les cliniques privéeset polycliniques du secteur mutualiste. Dans le secteur privé, aucune cliniquen’est dédiée exclusivement à la neuro-chirurgie. Cependant, dans quelquesunes, à côté de la neurochirurgie de base,sont introduites la stéréotaxie et la neu-rochirurgie fonctionnelle.

Parmi les structures de soins de l’Etat ily a les quatre Centres Hospitaliers Uni-versitaires : Ibn Sina à Rabat, Ibn Rochd à Casa-blanca, Hassan II à Fès, Mohammed VIà Marrakech.

Le CHU Ibn Sina (RABAT) D’une capacité globale de 2 887 lits. L’HO-PITAL IBN SINA (AVICENNE) comporteun service de neurochirurgie d’une ca-pacité de 50 lits ; L’HOPITAL DES SPE-CIALITES comprend un service de ca-pacité de 47 lits. L’HOPITAL MILITAIRE deRabat comporte un service de 30 lits.

Le CHU Ibn Rochd (CASABLANCA) D’une capacité globale de 1 600 lits. L’HO-PITAL IBN ROCHD (AVERROES) dis-pose de deux services de Neurochirur-gie : L’AILE 6 d’une capacité de 38 lits etLES URGENCES NEUROCHIRURGI-CALES de 16 lits.

Le CHU Hassan II (FES) D’une capacité globale de 600 lits. LeCHU HASSAN II dispose, au niveau del’HOPITAL EL GHASSANI, d’un servicede 24 lits ; à l’HOPITAL IBN KHATIB de12 lits.

Le CHU Mohammed VI (MARRAKECH) D’une capacité globale de 629 lits, avec33 lits de neurochirurgie.

Les difficultés

Les neurochirurgiens du secteur libéral(1/3 des neurochirurgiens) rencontrentdes difficultés vis-à-vis des organismesmutualistes, des assurances et de l’ad-ministration publique. Se posent lesproblèmes de l’ancienneté ainsi que leproblème des « circuits » de prise encharge des patients. Dans le secteur public, les jeunes col-lègues ont du mal à se positionner parrapport aux autres spécialités et pourfaire face au surcoût engendré par la spé-cialité en consommation du budget deshôpitaux. Ex : à Al Hoceima, Béni-Mel-lal et Laayoune. La cohabitation est dif-ficile, du fait que le service est partagé

• AVEC LE MAROC (Pr. EL KAMAR (Casablanca). Com. personnelle au Pr. M. SINDOU (2008) )

VIII - LA SNCLF ET LA NEUROCHIRURGIE FRANCOPHONE DANS LE MONDE

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entre la neurochirurgie et l’urologiedans une ville, avec l’ORL dans une au-tre. Dans certaines villes, le manque oul’insuffisance de certaines spécialitésdont dépend étroitement notre spécia-lité notamment la réanimation et la ra-diologie, et leur non disponibilité en per-manence, rend notre travail difficile,parfois même impossible. Dans cer-taines villes, l’état des blocs opéra-toires, l’équipement et la surveillancepost-opératoire, insuffisante dans cer-tains hôpitaux, obligent les jeunes neu-rochirurgiens à ne pas prendre le risquede pratiquer des interventions majeures.

Les équipements

La neurochirurgie est une spécialité quiévolue rapidement. Elle a recours auxnouvelles technologies telles la neuro-navigation, l’endoscopie, la stéréotaxie,et la microscopie opératoire. La limite àlaquelle on se heurte est la cherté des ou-tils de travail car les produits, tous im-portés, sont d’un coût excessif (largesmarges bénéficiaires des sociétés devente de matériel). Mais un effort est faitde façon notoire au niveau CHU et dequelques hôpitaux. Prenons l’exemple del’hôpital Hassan II d’Agadir où un in-vestissement important a été réalisépar le Ministère de la Santé avec un mi-croscope, un bistouri à ultrasons et uncadre de stéréotaxie.

Les contraintes financières

Les problèmes de coût sont liés au ni-veau socio-économiques du pays. Voiciquelques exemples donnés à titre com-paratif avec d’autres pays du monde : - Le PIB au Maroc est de 51,6 milliards de

$ (2005) pour 32,7 millions d’habi-tants, la part du PIB réservée à la santéétant de 5,3 % (2005).

- Le PIB au Liban est de 22,3 milliards de$ (2005) pour 3,8 millions d’habitants.

- Le PIB au Portugal est de 135 milliardsd’euros (2005) pour 10,5 millions d’ha-bitants.

- Le PIB en Turquie est de 362 milliardsde $ (2005) pour 69,6 millions d’habi-tants.

Quelques indicateurs : coûts des exa-mens et des actes opératoires

- Le SMIG au Maroc est de 1 826 Dh. Leprix d’un scanner est de 1 200 Dh., ce-lui d’une IRM est de 3 000 Dh., celuid’une angiographie est de 4 000 Dh.

- Le coût moyen d’une cure de hernie dis-cale lombaire est de 16 000 Dh., celui d’une intervention pour tumeur cé-rébrale est de 35 000 Dh., celui d’une os-téosynthèse du rachis est de 25 000 Dh.

Les interventionsneurochirurgicales

Les interventions suivantes sont prati-quées couramment au Maroc : - Hernie discale lombaire et cervicale, dé-

rivations ventriculo-péritonéales etatriales, tumeurs cérébrales, malfor-mations vasculaires cérébrales, trau-matismes crâniens et du rachis, chi-rurgie des nerfs périphériques, chi-rurgie de la douleur, pathologies ra-chimédullaires, chirurgie stéréotaxiqueet hypophysaire.

D’autres techniques et interventionssont en cours de réalisation :- Neuroradiologie interventionnelle, chi-

rurgie de l’épilepsie, chirurgie de la ma-ladie de Parkinson, neuro-endosco-pie.

La promotion de la spécialité

Elle se fait à travers l’organisation des as-sises de neurochirurgie dans les grandesvilles du royaume : un congrès nationalannuel, des réunions avec d’autres so-ciétés savantes (l’endocrinologie, l’oph-talmologie, l’ORL, la neuroradiologieet la réanimation), des séminaires or-ganisés au niveau des centres hospita-liers universitaires et des cliniques pri-vées. Les congrès maghrébins, arabes etafricains, sous l’égide de la SOCIETE MA-ROCAINE DE NEUROCHIRURGIE, et lecongrès de LA SOCIETE DE NEURO-CHIRURGIE DE LANGUE FRANCAISE(SNCLF) ont été organisés deux fois auMaroc (1983 et 2003). Le 13e congrès de la Fédération Mondialedes Sociétés de Neurochirurgie (WFN)a été organisé aussi à Marrakech en juin2005.

Partenariat

Les relations privilégiées qu’ont cer-tains collègues avec les neurochirurgiensétrangers, surtout en France, nous per-mettent de faire des stages à l’étranger,ceci nous aide à introduire de nouvellesméthodes diagnostique et thérapeu-tiques. Certains collègues ont été formésen France ou en Belgique ; un réel par-tenariat existe avec le CHU de BOR-DEAUX, le CHU de GRENOBLE, lesCHU de PARIS, le CHU de NANCY, leCHU de CHICAGO, le CHU de MAR-SEILLE, le CHU de LYON.

Conclusion

Malgré les problèmes matériels et le coûtfinancier important, la neurochirurgiemarocaine connaît un investissement etun engagement important de la part desneurochirurgiens. Des enquêtes ont étémenées dans la population. Elles mon-trent que la Neurochirurgie fait peur auxéventuels patients mais que dans l’en-semble les marocains font confiance auxpraticiens de leur pays vu le nombre re-lativement restreint de transferts versl’étranger. Des propositions pour amé-liorer les conditions de la pratique neu-rochirurgicale au Maroc sont actuelle-ment en cours d’examen au Ministère dela Santé, ce qui est un signe encoura-geant pour les neurochirurgiens de cepays.

VIII - LA SNCLF ET LA NEUROCHIRURGIE FRANCOPHONE DANS LE MONDE

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Commentaires

Pourquoi isoler un chapitre portantcet intitulé alors que nous nel’avons pas fait pour d’autres sec-teurs de la Neurochirurgie tel parexemple que la neurochirurgiefonctionnelle, vasculaire, tumo-rale, rachimédullaire... La raison enest que la Neurochirurgie Pédia-trique, si elle comporte des secteursparticuliers, constitue actuellementun tout centré sur la spécificité del’enfant, faisant appel non seule-ment à des techniques neurochi-rurgicales qui lui sont propres,mais requérant aussi les compé-tences d’une équipe pluridiscipli-naire spécialisée. C’est en consta-tant cette évolution que les pou-voirs publics, en charge de la santé,en France ont réglementé l’orga-nisation de l’exercice de la neuro-chirurgie pédiatrique (Journal Of-ficiel de la République Française du21 mars 2007)En 1999, P. DHELLEMMES a suscitéla contribution de plusieurs neu-rochirurgiens pédiatriques appar-tenant à l’aire francophone, afin deprésenter un bilan de la NEURO-CHIRURGIE PEDIATRIQUE FRAN-COPHONE (Bulletin de la SNCLF,1999, n°4, p. 3-6).

LA NEUROCHIRURGIE PEDIATRIQUE EN FRANCE

Le concept d’une Neurochirurgie Pé-diatrique progressivement émancipéede la Neurochirurgie d’adultes puisérigée en subspécialité reconnue etquasi-autonome apparaît comme rela-tivement récent. Jusqu’aux années 50, la pathologieneurochirurgicale de l’enfant a par-tagé les vicissitudes qui ont marquél’émergence de la Neurochirurgie del’adulte, elle-même progressivementémancipée de la tutelle de la chirurgiegénérale. Les gestes chirurgicaux spé-cifiquement pédiatriques étaient trèsisolés, voire anecdotiques avant cetteépoque, telle la réalisation en 1890 parLANNELONGUE de la première crâ-niectomie linéaire pour crâniosténose,ainsi que diverses tentatives de traite-ment de l’hydrocéphalie, restées in-fructueuses jusqu’à l’introduction descathéters siliconés et de la premièrevalve de dérivation ventriculo-atriale parNULSEN et SPITZ en 1952. L’existence de domaines pathologiquespropres à l’enfant, telles les dysra-phies, l’hydrocéphalie, les crâniosté-noses, certaines tumeurs intra-crâ-niennes (médulloblastomes, épendy-momes, crâniopharyngiomes) ontamené au cours des années 50 un cer-tain nombre de neurochirurgiens fran-çais à prendre conscience de la spéci-ficité de la pathologie neurochirurgicaleinfantile et de la nécessité d’une priseen charge par des équipes spécialisées. Ces préoccupations furent à l’origine desymbioses particulièrement fructueusesentre pédiatres et neurochirurgiens « in-fantiles » (qualificatif ambigu rapide-ment remplacé par celui de « pédia-triques »), axe essentiel et fondateur decette sub-spécialité (et non « sous-

spécialité », terminologie elle aussiambiguë) enrichie par la collaborationultérieure d’autres disciplines ellesaussi dévolues aux diverses facettes decette pathologie (neuroradiologie, ra-diothérapie, oncologie pédiatrique...). En France, la Neurochirurgie Pédia-trique a connu des modalités de déve-loppement variées qui traduisent despersonnalités, des types de recrutementet des moyens très différents selon lescentres. Sa spécificité s’est vue consa-crée par la création en 1996 de la SO-CIETE FRANÇAISE DE NEUROCHI-RURGIE PEDIATRIQUE, héritière del’informel mais actif CLUB DE NEURO-CHIRURGIE PEDIATRIQUE ».

A PARIS, un service autonome de Neu-rochirurgie Pédiatrique a été créé en1970 à l’hôpital Necker-Enfants Ma-lades. Il devait être initialement dirigépar J. ROUGERIE, mais celui-ci re-nonça à accepter cette responsabilité dufait de la révélation d’une maladie quidevait l’éloigner de la Neurochirurgie etfinir par l’emporter plusieurs annéesplus tard. La direction de ce service fut ainsiconfiée à J.F. HIRSCH, rejoint au fil desannées par A. PIERREKAHN, D. RENIER,Ch. SAINTE-ROSE puis M. ZERAH.Cette équipe polyvalente, disposantd’un recrutement très important, (ced’autant que les petites unités de Neu-rochirurgie Pédiatrique parisiennes de-vaient être fermées pour être regrou-pées aux Enfants-Malades) devait s’il-lustrer dans plusieurs champs : tu-meurs intracrâniennes de l’enfant (mé-dulloblastomes, gliomes du tronc cé-rébral, séquelles de la radiothérapie) ;dysraphies (rapport à la SNCLF sur les

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IX - LA NEUROCHIRURGIE PEDIATRIQUE FRANCOPHONE

lipomes malformatifs rachidiens en1995) ; conception d’un nouveau typede valve et actualisation de l’endosco-pie dans le traitement de l’hydrocé-phalie ; crâniosténoses bénéficiant dela collaboration entre D. RENIER et D.MARCHAC (rapport à la SNCLF en2006). Signalons aussi l’organisation par cetteéquipe à Paris, en 1990, du 18e Congrèsde la SOCIETE INTERNATIONALE DENEUROCHIRURGIE PEDIATRIQUE. Dans la France entière, des unités dé-diées à la Neurochirurgie Pédiatrique sesont établies, certaines de façon tota-lement autonome, d’autres restant in-tégrées à des services de neurochirur-gie générale. On peut dire que, si ac-tuellement on se dirige vers une orga-nisation du premier type, c’est la dé-mographie loco-régionale et l’intérêtporté par certains neurochirurgiens deformation généraliste à la pédiatriequi ont façonné le paysage neurochi-rurgical pédiatrique de la France. Il nefaut pas s’étonner, qu’à l’instar de Pa-ris, les trois plus importants services au-tonomes se soient créés à Marseille,Lyon et Lille. A MARSEILLE, le service de Neuro-chirurgie Pédiatrique dirigé par MauriceCHOUX puis par Gabriel LENA a été par-ticulièrement actif dans tous les do-maines. Une activité pédagogique in-cessante a été à l’origine de deux rap-ports annuels de la SNCLF (l’un sur lemédulloblastome en 1982 et l’autresur le crâniopharyngiome en 1991) et àcelle de l’organisation de Symposiums.M. CHOUX a été président DE LASNCLF, président du 16e congrès de laSOCIETE EUROPEENNE DE NEURO-CHIRURGIE PEDIATRIQUE (MARSEILLE1998), secrétaire général de la FEDE-RATION MONDIALE DES SOCIETESDE NEUROCHIRURGIE (WFNS). Ga-briel LENA, en dehors de sa collabora-tion active aux publications de M.CHOUX, a eu le mérite immenselorsqu’il était membre du CDS, deprendre en charge, après Ph. BRET, l’édi-

tion du BULLETIN DE LA SNCLF. A LILLE, P. DHELLEMMES a dirigé leservice autonome depuis 1984, avec lacollaboration de J.P. HLADKY puis cellede M. VINCHON. En association avecPh. PELLERIN, il a développé la chirur-gie des dysmorphies crânio-faciales.L’importance de son recrutement et lefait qu’il ait été une émanation du ser-vice de Neurochirurgie d’E. LAINE for-tement orienté vers la pathologie vas-culaire cérébrale a permis à l’équipe deDHELLEMMES de publier sur les mal-formations artério-veineuses chez l’en-fant. A LYON, la Neurochirurgie Pédia-trique a été marquée par le dynamismeinfatigable de Cl. LAPRAS, élève de P.WERTHEIMER et de L. MANSUY. LA-PRAS, en association avec J. LEPOIRE,a présenté un rapport à la SNCLF sur ladérivation ventriculo-atriale en 1967 ; unsecond, avec Ph. BRET sur les sté-noses de l’aqueduc de Sylvius en 1980,et un troisième, toujours avec Ph. BRET,« spina bifida » en 1988. Pathologie tu-morale (tumeurs du ventricule latéral etde la région pinéale ; crâniopharyn-giome), dérivation lombo-péritonéales,malformation de Chiari, ont marquél’activité nationale et internationale dela Neurochirurgie Pédiatrique lyon-naise, dirigée après LAPRAS par Ph.BRET puis par C. MOTTOLESE. Le 14e

congrès de la SOCIETE EUROPEENNEDE NEUROCHIRURGIE PEDIATRIQUE aeu lieu à Lyon en 1994.

Si tous les neurochirurgiens français quiont pris en charge la pédiatrie assumentune mission d’intérêt régional, beaucoupcultivent un champ d’excellence qui as-sure leur rayonnement au-delà des li-mites de leur territoire. C’est souvent,comme pour DHELLEMMES, l’orienta-tion du service dont ils sont issus qui està l’origine de la compétence particulièredes neurochirurgiens pédiatriques. Sansvouloir -ni pouvoir ! - être exhaustif, ci-tons-en des exemples :P. GALIBERT, un autre élève de LAINE,

créa à AMIENS une unité de Neuro-chirurgie Pédiatrique à laquelle se dé-dia P. ROSAT. À TOURS, J.J. SANTINI a animé, avecF. LAPIERRE à partir de 1977, une struc-ture originale, initialement intégrée à unservice de chirurgie pédiatrique géné-rale. Tours a accueilli en 1984 une réu-nion du Club sur la CHIRURGIE ANTE-NATALE et a organisé en 1986 une ta-ble ronde sur les ANEVRYSMES DEL’AMPOULE DE GALIEN. Ultérieure-ment, F. LAPIERRE, devenue chef du ser-vice de neurochirurgie de POITIERS, aexprimé dans cette ville sa compé-tence en Pédiatrie, tandis qu’à Toursc’est J. MAHEUT-LOURMIERE qui suc-cédait à J.J. SANTINI. Ph. FREREBEAU qui a développé àMONTPELLIER LA CHIRURGIE DE LASPASTICITE, apprise avec Cl. GROS etB. VLAHOVITCH. De nos jours, Ph.COUBES se consacre au traitementdes dystonies par stimulation céré-brale profonde. J.C. MARCHAL, qui prend en charge àNANCY les dysmorphies crânio-fa-ciales et les pathologies orbitaires chezl’enfant, se situe dans le droit fil deMONTAUT et STRICKER, de mêmeque CZORNY à BESANCON. J. CHAZAL à CLERMONT-FERRAND acontinué, chez l’enfant, les travaux surl’hydrocéphalie et la pression intracrâ-nienne entrepris par son maître P.JANNY. J. BRUNON, élève de Cl. LAPRAS, a dé-veloppé une unité pédiatrique dansson service de SAINT-ETIENNE.A STRASBOURG, F. BUCHHEIT, D. MAI-TROT puis P. KHERLI ont eux aussibeaucoup travaillé les problèmes del’hydrocéphalie (hydrodynamique desvalves). DANS L’OUEST, J. FAIVRE a organisé en1982, à RENNES, le 8e CONGRES DE LASOCIETE EUROPEENNE DE NEURO-CHIRURGIE PEDIATRIQUE, tandis qu’àNANTES, R. LEBATARD-SARTRE, qui aprécédé D. MENEGALLI, a participéactivement à la création d’une ASSO-

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Pays comptant une petite dizaine de mil-lions d’habitants, la Belgique n’a jamaispossédé de service de neurochirurgieintégralement dédié aux enfants. Par-tagée en plusieurs commu- nautés lin-guistiques, l’activité médicale belge setrouve de surcroît subdivisée par l’exis-tence de réseaux hospitaliers d’obé-diences différentes. Qui plus est, l’ab-sence de critères légaux nécessaires àl’ouverture des services de Neurochi-rurgie entraîne la multiplication deceux-ci.

Cet important morcellement de la po-pulation neurochirurgicale explique à luiseul l’absence de praticien impliqué àpart entière dans le domaine de laneurochirurgie pédiatrique.Aujourd’hui, les services les plus im-portants possèdent en leur sein des neu-rochirurgiens pour lesquels l’activité pé-diatrique représente le pôle d’intérêt es-sentiel sur les plans clinique et scienti-fique. Cependant, des interventions deneurochirurgie pédiatrique peuventêtre pratiquées dans tous les centres

quelle que soit l’infrastructure hospi-talière. Dès lors, en ce domaine, c’estdont plus d’avenir que d’histoire dontil faut parler en Belgique. L’établisse-ment de critères imposant une structuremini-male pour pratiquer la Neurochi-rurgie Pédiatrique est un souhait pourle plus grand bien de nos jeunes pa-tients.

Au moment où la Neurochirurgie Pé-diatrique est en train d’obtenir une re-connaissance officielle dans le cursusde formation de Neurochirurgie des ins-tances de l’Union Européenne des Mé-decins Spécialistes (UEMS), il nousest apparu opportun de nous penchersur la situation de la Neurochirurgie Pé-diatrique hélvétique. Petit pays et de surcroît non encore in-tégrée dans l’espace économique et po-litique européen, la Suisse est diviséeen trois régions linguistiques, les ré-gions francophone et italophone étant

nettement minoritaires par rapport à larégion alémanique. En effet, la Suisseromande ne recense que 1,7 des 7millions d’habitants que compte ac-tuellement la Confédération Helvé-tique.En Suisse alémanique et probable-ment sous l’influence historique d’unemode de pensée anglo-saxon et ger-manique, la plupart des malformationsdu système nerveux et de ses enve-loppes (hydrocéphalie, affections dys-raphiques, crâniosynostoses simples) etla neurotraumatologie pédiatrique sont

encore prises en charge par les chirur-giens pédiatriques, les neurochirur-giens n’étant vraiment impliqués quedans le traitement des situations pluscomplexes telles que tumeurs intra-crâniennes et spinales et malformationsvasculaires. Par exemple, RICKHAM, dont chacunconnaît le nom en tant qu’inventeurd’un réservoir qui permet par ponctiontranscutanée d’avoir accès au LCR, tra-vaillait à Zurich non pas comme neu-rochirurgien mais comme chirurgien pé-diatre. Il semble cependant que, ces der-

CIATION DE PARENTS D’ENFANTS AT-TEINTS DE SPINA BIFIDA. Pour compléter ce rapide panorama dela neurochirurgie pédiatrique en France,il faut citer encore TOULOUSE où M.TREMOULET et S. BOETTO, avec en1986 une réunion sur « LES HEMOR-RAGIES INTRACRANIENNES DUNOURRISSON »; NICE où le regretté J.L.ROCHE, élève de J. DUPLAY, a animéune réunion du Club sur le thème des« ANEVRYSMES ARTERIELS CHEZL’ENFANT ». A ROCHE a succédé M.LONJON.

À CAEN, après J-P HOUTTEVILLE, J.GUARNIERI, est devenu le responsabled’une structure pédiatrique intégréeau service de Neurochirurgie pour cequi est de l’hospitalisation «banale » etde l’acte opératoire dont les suites, jus-ticiables de la réanimation, sont prisesen charge par une unité de réanimationchirurgicale pédiatrique polyvalente(opérés de cardiochirurgie et de chi-rurgie pédiatrique lourde). En conclusion, il faut noter la part im-portante qu’occupe la NeurochirurgiePédiatrique en France. Nombreux sont

les praticiens qui se sont engagés dansles activités des Sociétés Internatio-nales, SOCIETE EUROPEENNE (ESPN),SOCIETE INTERNATIONALE DE NEU-ROCHIRURGIE PEDIATRIQUE (ISPN).Plusieurs congrès de ces sociétés ontété organisés dans notre pays.

IX - LA NEUROCHIRURGIE PEDIATRIQUE FRANCOPHONE

LA NEUROCHIRURGIE PÉDIATRIQUE EN BELGIQUE (Jacques BORN)

LA NEUROCHIRURGIE PÉDIATRIQUE EN SUISSE FRANCOPHONE (Bénédict RILLIET)

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nières années, un certain intérêt pour laNeurochirurgie Pédiatrique se déve-loppe en Suisse alémanique parmi lesneurochirurgiens en formation. A contrario, le développement de laNEUROCHIRURGIE PEDIATRIQUE ENSUISSE ROMANDE a bénéficié pendantprès de 30 ans de l’influence de J. BER-NEY à Genève et de R. CAMPICHE àLausanne. Le premier, francophile aupoint de reprocher parfois à ses élèvesl’usage immodéré du franglais médical,a été un membre assidu de la Sociétéde Neurochirurgie de Langue Fran-çaise. Après avoir travaillé comme résidentétranger en neurologie à la Salpétrièresous la houlette de R. GARCIN, J. BER-NEY a passé six mois à Londres dansle service de K. TILL à l’Hôpital des En-fants de Great Ormond Street. A son re-tour à Genève en 1964, il sera rapide-ment confronté au difficile problèmeque pose le traitement des enfantssouffrant de myéloméningocèles et entirera des enseignements qui culmine-ront dans sa thèse de Privat-Docent. Acoté d’une pratique adulte compre-nant toutes les facettes de la Neuro-chirurgie, J. BERNEY avait très tôtcompris la singularité de la Neurochi-rurgie Pédiatrique et le signataire de ceslignes lui est infiniment redevable del’avoir progressivement initié depuis1984 à cette sub-spécialité.

Succédant à Lausanne à R. CAMPICHE,O. VERNET, après avoir passé deux ansauprès de J.P. FARMER et de J.MONTES au CHILDREN’S HOSPITAL DEMONTREAL complète le duo pédia-trique depuis 1996. La Neurochirurgie Pédiatrique en terreromande bénéficie actuellement de lafusion entre les deux services de Neu-rochirurgie de Genève et de Lausanne,distants de 70 km, sous forme d’un seuldépartement. Ce concept élaboré par J.BERNEY et N. de TRIBOLET a le prin-cipal avantage d’augmenter la massecritique des patients pris en charge dansune région où le nombre des cas à trai-ter pour chaque service est forcémentlimité par les contingences démogra-phiques.Plutôt que de déplacer les enfants surun seul site, ce sont les chirurgiens quise rendent d’un centre à l’autre seloncertains pôles d’attraction comme le crâ-nio-facial à Genève en synergie avec lachirurgie plastique dirigée par D. Mon-tandon, les affections dysraphiquesétant traitées à Lausanne en raison descompétences neuro-urologiques dé-veloppées dans le service de ChirurgiePédiatrique par B. Meyrat. Le recrutement pédiatrique local estétoffé par l’apport de pathologies rares,essentiellement des encéphalocèlesantérieures et des dysraphies ferméesqui nous sont confiées par des organi-

sations caritatives basées en Suisse ro-mande. Le traitement des tumeurs s’ef-fectue sur chaque site, mais les déci-sions quant aux indications d’un trai-tement radio-oncologique ou chimio-thérapique se prennent à l’occasiond’une vidéoconférence hebdomadaireréunissant les équipes de deux sites. La nomination en 1997 de J.G. VILLE-MURE comme chef de service à Lau-sanne et responsable de la chirurgiefonctionnelle permet d’offrir des pres-tations de chirurgie de l’épilepsie auxenfants, interventions qui auparavantn’étaient possibles qu’à Zurich, ce quiposait toujours un problème de barrièrelinguistique aux patients francophoneset à leurs familles. Enfin, en tant que neurochirurgiend’expression française, nous nous de-vons d’évoquer la collaboration trèsamicale qui, instaurée par J. BERNEY,se perpétue par des contacts fréquentsavec nombre de nos collègues neuro-chirurgiens pédiatres français et fran-cophones, dans le cadre de colloques,de réunions du Club puis de la SociétéFrançaise de Neurochirurgie Pédia-trique et dans le cadre plus vaste desSociétés Européenne et Internationalede Neurochirurgie Pédiatrique.

IX - LA NEUROCHIRURGIE PEDIATRIQUE FRANCOPHONE

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IX - LA NEUROCHIRURGIE PEDIATRIQUE FRANCOPHONE

Jacques ROUGERIE a toujours vécudans une sincérité rigoureuse donttoute son œuvre scientifique portela marque. Nous estimons ne pas letrahir en publiant ces quelqueslignes dictées par l’amitié plus quepar le désir de rappeler que furentsa carrière et son œuvre.Les plus jeunes membres de la so-ciété ne l’ont pas connu puisqu’unelongue maladie l’obligeait depuisplusieurs années, et malgré un cou-rage admirable, à se tenir à l’écartdes réunions. Certains d’entre euxsont allés cependant chercher sesconseils soit à l’Hôpital Foch, soit àson domicile pour faire relire ou cri-tiquer un travail par celui qui, dansbeaucoup de domaines de notre

discipline, représentait la garantiedu bon sens et de l’expérience. Tousétaient accueillis avec une grandegentillesse : en dépit de la fatigue etdes douleurs.J. ROUGERIE n’hésitait jamais àfaire rechercher des dossiers pourcompléter une documentation, à re-lire patiemment et à corriger unepremière rédaction, voire à écouterune répétition de ce que serait l’ex-posé devant la Société. Car l’ex-trême courtoisie n’empêchait pasla rigueur : aucun article signé de J.ROUGERIE ou de ses élèvesn’avance de faits qui ne soient dû-ment vérifiés.Le service de Neurochirurgie del’Hôpital Foch a été et restera, nous

en sommes certains, un des hautslieux de la technique neurochirur-gicale. Nombreux sont les collèguesde toutes générations et de touspays qui y ont assisté à des dé-monstrations opératoires influen-çant fortement leur comportementchirurgical. Dans le cadre de ces dé-monstrations, J. ROUGERIE savaitparfaitement commenter les pointsimportants ou les petits artifices quirendent l’acte plus efficace et moinsdangereux.

PARLER, ECRIRE, OPERER :J. ROUGERIE SAVAIT FAIRE TOUTCELA AVEC UNE DISTINCTIONEXEMPLAIRE ».

Jacques ROUGERIE (1921-1984), installé dès 1955 aux côtés de G. GUIOT à l’hôpitalFoch de Suresnes est indiscutablement le père de la neurochirurgie pédiatriquefrancophone.

J acques ROUGERIE s’estorienté vers la neurochirurgiepédiatrique au travers d’uneétroite collaboration avec

l’équi-pe de neurologie pédiatrique duProfesseur ARTHUIS de l’Hôpital Saint-Vincent de Paul à Paris. En collabora-tion avec le chirurgien maxillo-facialP. TESSIER, ROUGERIE et son élèveP. DEROME se sont attaqués au trai-tement des malformations crânio-fa-ciales complexes. Le traitement des crâniopharyngiomes(chez l’adulte et chez l’enfant) fut éga-lement un de ses pôles d’intérêt ma-jeur, débouchant en 1962 sur un rap-port à la SNCLF. Plusieures autres pu-blications concernant les crâniopha-ryngiomes suivirent, et d’autres sujetsfurent abordés par ROUGERIE : « Trai-tement chirurgical des tumeurs de lafosse postérieure de l’enfant », en col-laboration avec J.P. HOUTTEVILLE, en-

trant dans le rapport de la SociétéFrançaise de Pédiatrie (1967) ; « Com-pressions médullaires non trauma-tiques de l’enfant » avec J.P. HOUT-TEVILLE (1973) ; monographie consa-crée au « Spina Bifida » avec P. CREIS-SARD et J.P. HOUTTEVILLE (1974). Un autre des élèves de ROUGERIE, O. DELALANDE devait développerplus tard la chirurgie de l’épilepsiechez l’enfant. Ardent défenseur de laspécialisation en Neurochirurgie Pé-diatrique, J. ROUGERIE devait parti-ciper à la création de la SOCIERE EU-ROPEENNE DE NEUROCHIRURGIEPEDIATRIQUE dont il a organisé le pre-mier congrès en 1970 à Versailles ; ilfut également un des membres fon-dateurs de la SOCIETE INTERNATIO-NALE DE NEUROCHIRURGIE PEDIA-TRIQUE dont le premier congrès se tîntà Tokyo en 1972 ».

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Commentaires

La vie et le dynamisme d’uneassociation, quels qu’ensoient les objectifs, sont as-surés par la pérennisation de

ses membres actifs qui la nourris-sent en lui apportant les fruits deleur expérience, exprimés dans ledomaine scientifique par des com-munications, des conférences, desrapports, des tables rondes, descours. Pour la SNCLF, l’existenced’un Comité Directeur et Scienti-fique, élu lors de l’assemblée géné-rale annuelle des membres titu-laires, est une dispositionessentielle pour assurer l’organisa-tion des sessions scientifiques, ré-fléchir aux modalités de fonction-nement et aux adaptations qui, aufil du temps, s’avéreront néces-saires afin de maintenir un haut ni-veau intellectuel et aussi tout sim-plement, l’intérêt que suscitel’association auprès de ses mem-bres anciens et nouveaux. Comme on l’a vu précédemment,la SNCLF, a su à la fois rester fidèleà ses fondamentaux – le rapport –tout en s’adaptant (modification desstatuts, création du bulletin com-plémentaire de la revue, ouverturevers le monde). Afin de mieux saisirl’esprit qui a régné tout au long dessoixante années d’existence de laSNCLF, j’ai parcouru et résumé lesdiscours de ceux qui, jusqu’en 1976,en ont été les présidents annuels (ilfaut noter que tous les discoursn’ont pas été publiés). J’ai fait demême en ce qui concerne les troispremiers présidents élus pour troisans, et qui sont aujourd’hui décé-dés. Les huit présidents encore envie ont été sollicités par courrier.

X - TEMOIGNAGES

1. Témoignages de présidents du congrès élus pour un an

1958 Guy LAZORTHES(Neurochirurgie, 1958, 4, 4, 285-288)

Président du 9e CONGRES DE LA SNCLF(TOULOUSE), insiste sur la nécessitépour le neurochirurgien « de posséderune large formation et une exacte in-formation ». Sa formation repose avanttout sur l’anatomie, « science priori-taire », « l’esprit physiologique » qui, dit-il « doit animer toute intervention sur lesystème nerveux », « l’esprit clinique »enfin ; l’ensemble devant faire selon G.LAZORTHES de la neurochirurgie « unevéritable discipline de la connaissance »qui est « métier, art et science »... L’an-née suivante, dans son discours de finde présidence, G. LAZORTHES défendral’idée d’une « entente européenne deneurochirurgie » qui serait « un orga-nisme de coordination » et non pas« une société nouvelle ».

1962 Claude GROS(Neurochirurgie, 1962, 8, 1, 62-63)

Président du 11e CONGRES, fait le bilandu congrès annuel qui s’est tenu àMONTPELLIER en 1961 où étaient réu-nis 150 congressistes. GROS dans sondiscours fait état de sa déceptionconcernant la réforme de la médecineen des termes que ne récuseraient pasles chefs de service hospitalo-univer-sitaires 45 ans plus tard : « quand je me-sure la somme croissante d’efforts quedemandent aux chefs de services lestâches administratives les plus di-verses, je me demande si la voie quenous avons suivie est bonne ou rai-sonnable ». Et d’ajouter « que voyons-nous ? une crise du personnel infirmierrebuté par une spécialité trop exi-geante, une crise de recrutement mé-dical, auquel les projets de la loi actuelsdonnent de graves incertitudes pourl’avenir... ».

1962 M. LENSHOEK(Neurochirurgie, 1962, 8, 3, 292-293)

Président de la SOCIETE NEERLAN-DAISE DE NEUROCHIRURGIE lors du12e CONGRES DE LA SNCLF (GRO-NINGUE) rappelle le rôle de la Francedans la fondation de l’université de Gro-ningue, en 1614, puis il se penche surl’organisation de la neurochirurgiedans son pays où il faut, écrit-il, « pren-dre des mesures pour lutter contrel’accroissement pathologique du nom-bre de Centres dans notre petit pays ».Il insiste sur la nécessité du « travail enéquipes » demandant à ce que le chefde service en neurochirurgie « possèdedes qualités d’organisateur et veille àl’entretien de l’entente et de la colla-boration avec les autres disciplinesconnexes ». LENSHOEK souhaite aussique « dans la future Union Européennede Neurochirurgie les neurochirurgiensfrançais sauront défendre les intérêtsdes petits pays de manière démocra-tique »... G. GUIOT qui avait présidé le congrèsde Groningue, faisait à la fin de 1962 undiscours particulièrement spirituel où ilexprimait à la fois ses chaleureux re-merciements pour l’accueil des col-lègues néerlandais et où il « philoso-phait » sur l’honneur qu’il avait ressentià avoir été élu président (NEUROCHI-RURGIE, 1963, 9, 1, 60) recommandantde « se méfier des compliments qui gâ-tent les enfants comme le savent tousles pères de famille ; cela relâche leurardeur et compromet leurs progrès. Lasatisfaction est un sentiment ignorépendant l’effort. C’est un sentiment derepos et non pas kinétique. Même si elleest justifiée, il vaut mieux la réserverpour le moment où la course seraachevée. Jusque-là il faut travailler, etcela suffit ».

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Moi (J.P. Houtteville) qui ai été l’Internede G. GUIOT, je trouve que ces re-marques sont l’expression exacte de cequ’il était : un très grand travailleur, tou-jours en quête d’idées nouvelles, créa-tif, un peu inquiet ou paraissant l'être,et aimant beaucoup qu’on l’admire !

1966 M. DAVID(Neurochirurgie, 1966, 12, 6, 616)

Président du 16e congrès à PARIS, fai-sait déjà état de la faible aura interna-tionale des travaux publiés en languefrançaise dans la revue « NEUROCHI-RURGIE ». Il propose, pour y remédier,« une politique de présence », en mul-tipliant les contacts de la SNCLF avecdes pays de langue non française, en ytenant le congrès annuels et en invitantles neurochirurgiens francophones àparticiper nombreux aux divers congrèsinternationaux pour mieux se faireconnaître... et apprécier. M. DAVID demanda aussi « de ne pasoublier les nombreuses jeunes nationsfrancophones et tous nos amis lointainschez lesquels le français a toujours étéet demeure encore une deuxièmelangue maternelle ».

1967 J. PECKER(Neurochirurgie, 1968, 14, 5, 42-43)

Président du 17e congrès de la SNCLFà RENNES, demanda à « ses chers col-lègues qu’ils lui pardonnent une chro-nique amère » qui est une réflexion demoraliste sur « l’exigence » qu’il estimeêtre une qualité professionnelle « de-vant être soumise à une progressionconstante, où, si l’on préfère, à une es-calade stratégique » et doit aboutir, écrit-il, à ce que « l’échec se veuille si ce n’estinsolite, du moins insupportable »... Et PECKER de montrer que « parallèle-ment aux progrès de la neurochirurgie,les malades à leur tour, exigent da-vantage » et ce alors que « les centresneurochirurgicaux, surtout en Province,ont de plus en plus de difficultés à as-surer leurs missions avec « un risquequant à la survie de leurs unités de

soins », tandis que « des économistesse disent scandalisés par le coût de laneurochirurgie » ; il leur semble, écritPECKER, « qu’avec nos techniques,avec nos dépenses, nous sommes de laMédecine, les aristocrates surannés...».

1968 J. BONNAL(Neurochirurgie, 1969, 15, 3, 217-219)

Président du 18e congrès, rappellequ’après avoir accepté d’organiser lecongrès de la SNCLF à Liège du faitd’événements politiques qui avaient faitannuler la réunion initialement pré-vue à Athènes, il avait eu « la déceptionde voir que de nombreux françaisn’étaient pas venus à Liège bien qu’à ladate du congrès, les 7, 8 et 9 juin, toutse normalisait ». Ce « tout » concernait les événementsde mai 1968 en France. J. BONNALcontinuait en faisant part de ses ré-flexions personnelles sur ce qu’il consi-dérait comme les meilleurs moyens deréformer l’enseignement dans les uni-versités, faisant preuve des qualitésd’humanisme que ceux qui le connais-sent savent apprécier : « comprenez moibien, je suis pour une évolution desstructures, mais je suis plus encore pourune évolution de l’homme ». BONNALterminait son propos en faisant réfé-rence au philosophe ALAIN qui « lui aappris que la probité et le courageétaient les premières vertus de l’es-prit »...

1970 J. BRIHAYE,(Neurochirurgie, 1971, 17, 1, 55-57)

Président du 20e congrès (BRUXELLES)a insisté, quant à lui, sur l’importancequ’avait été la réforme des statuts de laSNCLF sous sa présidence (cf. chapitre« les statuts et leur évolution »). BRIHAYE insiste sur la référence à « l’ex-pression française », et sur le fait qu’ilest précisé que « les fonctions desmembres du CDS sont bénévoles ». Citant BRIHAYE, je ne voudrais pasomettre de rappeler que c’est avec B.PERTUISET avec lequel il était très

proche, que fut matérialisée la créationde « l’Entente Européenne de Neuro-chirurgie » que G. LAZORTHES appelaitde ses voeux en 1958. « L’EUROPEAN ASSOCIATION OF NEU-ROSURGICAL SOCIETIES » (EANS) eutPERTUISET comme président entre1975 et 1979 puis comme vice-présidententre 1979 et 1983.Pendant ces huit années, BRIHAYE enfut le secrétaire général. Le 6eCONGRES DE l’EANS eut lieu à Paris en1979 et obtînt un succès auquel la per-sonnalité de son président et celle deson secrétaire n’étaient pas étrangères.

1971 A. WERNER(Neurochirurgie, 1972, 13, 3, 277-279)

Président du 21e congrès (GENEVE), re-lève certains points qui lui ont paru im-portants dans le fonctionnement duCDS : l’intérêt pour le président élu del’année suivante de participer auxséances du CDS ; l’inauguration à Ge-nève d’une collaboration étroite avec laSOCIETE FRANCAISE DE NEURORA-DIOLOGIE (sans que cela doive être uneobligation chaque année) ; l’organisa-tion confiée désormais à la SOCIETEFRANCAISE DE NEUROCHIRURGIE dela séance supplémentaire de la SNCLFau début de chaque année. Par ailleurs, WERNER déplore : « un cer-tain absentéisme » aux réunions de laSNCLF en France et une faible présencede ses membres aux congrès étran-gers ; « un certain défaut de participa-tion aux discussions scientifiques deséléments jeunes face aux membresplus âgés de la SNCLF » ; WERNER dé-veloppe encore un long chapitre au pro-blème de l’usage de la langue françaisedans les congrès internationaux...

1975 E. ZANDER(Neurochirurgie, 1975, 21, 7, 601-602)

Président du 25e congrès (LAUSANNE):c’est à lui que l’on doit le passage à troisannées (non renouvelables) du mandatde Président de la SNCLF (cf. chapitre« les statuts et leur évolution »).

X - TÉMOIGNAGES

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1985 J. BERNEYPrésident du 35e congrès (GENÈVE), arédigé ce texte en 2009.Mon premier contact avec la SNCLF, quej’allais aimer pour toute ma vie pro-fessionnelle, fut au congrès de Mont-pellier, organisé en 1961 par l’impres-sionnant Claude GROS. Les séancesavec, comme le relèvera bien plus tardMarc SINDOU, la toute puissante pré-sence des maîtres de l’époque,m’avaient passionné (on y parlait parexemple d’œdème cérébral) et j’avaisété émerveillé par les réjouissances quiparaient le programme de tous, ac-compagnants et participants, d’uncharme particulier, que j’allais retrouveravec mon épouse parisienne danstoutes les réunions où je fus, en Franceou en dehors d’elle.En ces temps, les jeunes assistaient,écoutaient, mais n’osaient faire une re-marque intéressante. Point n’était ques-tion d’intervenir. Seuls les sages par-laient. Ce qui n’empêchait pas les re-marques « in petto » ou à son voisin dumême âge. Je me rappelle fort bienmon copain PRADAT, avec qui je faisaisen son temps, quand il était économeà la salle de garde de la Salpétrière, lestrajets sur la ligne de Sceaux, m’avoirdit à l’oreille une fort judicieuse affir-

mation qu’il ne risquait pas de glisserdans la discussion.Il y avait aussi un groupe de neurochi-rurgiens confirmés mais non encore des« pontes » que rassemblait lors de laréunion de Paris, B. PERTUISET et qu’ilappelait les « jeunes turcs ». Ils se re-trouvaient à la Tour d’Argent ! Mazette !C’était une époque où, pour devenirmembre titulaire de la société, il fallaitêtre élu non sans peine et chaque an-née à Paris, les services se réunis-saient séparément pour mettre au pointleur stratégie et décider qui ils allaientsoutenir ou ne pas soutenir lors desélections du lendemain. C’était «quelque chose » de devenir titulaire !Il avait été décidé que le congrès de1968 se tiendrait à Athènes sous la pré-sidence d’ECONOMOS. Or les fameuxcolonels prennent le pouvoir en Grèceen 1967 et lors de la réunion de Paris,José ABOULKER monte au créneaupour fustiger ce régime dictatorial etfaire voter la suppression de cette des-tination. Le dévoué Joël BONNAL accepte alorsde recevoir le Congrès à Liège. Survientalors mai 68. La peur au ventre, les chefsde service de France n’osent s’absen-ter et la participation au congrès deLiège est faible, ce qui est un euphé-

misme... Il y a heureusement les nonfrançais pour l’étoffer. Au congrès de 69, l’amertume de JeanBONNAL est perceptible et encore àBruxelles en 1970.Les évènements de mai 68 sont direc-tement à l’origine de la plus importantemodification des statuts après unebonne année de discussions par tou-jours amènes. Les anciens « jeunesturcs » avec PERTUISET et BRIHAYE ontété particulièrement actifs sinon agres-sifs et mon Maître WERNER joua un rôleimportant pour calmer les excités etc’est à de nombreuses réunions etbeaucoup à son sens de la diplomatieet à son goût pour le droit, que l’on doitl’apaisement qui amena les nouveauxstatuts sur les fonds baptismaux.Ainsi Jean LEPOIRE a pu assumer latransition entre les anciens et les mo-dernes. Il fut le plus acharné anglo-phobe, question langue bien- entendu.Et les congrès d’été sont restés cequ’ils étaient, des moments inoubliableset merveilleux.Les amitiés sont restées solides.Les jeunes sont devenus vieux.Les vieux sont près des jeunes.Les neurochirurgiens sont vraimenttrès biens.

1983 P. JANNY(Neurochirurgie, 1983, 29, 59-60),

En quittant sa présidence, il développeun long chapitre concernant les aléasdes publications après communica-tions, le rôle du comité de lecture de« NEUROCHIRURGIE » qu’il souhaite-rait voir s’élargir à des étrangers « quiapporteraient le garant de leur noto-riété ». Il continue en souhaitant qu’auxtravaux cliniques s’ajoutent des contri-butions plus « scientifiques » (expéri-mentales, multicentriques, réaliséesselon les méthodes les plus modernes).JANNY propose aussi qu’à côté des rap-

ports soient publiées des revues gé-nérales. JANNY termine par un plai-doyer chaleureux en faveur du maintienet du rayonnement de la langue fran-çaise à travers les travaux de la SNCLFcar, écrit-il, « nombreux sont encoreceux, de par le monde, qui se réclamentde notre culture et ne demandent qu’àparticiper à nos efforts ».

1985 J. PECKER(Neurochirurgie, 1986, 32, 164-165)

Arrivé au terme de son mandat detrois ans de présidence fait part des sesréflexions sur l’évolution du métier de

neurochirurgien à l’heure des pro-fondes transformations et innovationstechniques d’une part et des regardsnouveaux portés par la Société sur lamédecine en général et la neurochi-rurgie en particulier. PECKER rappelle à cette occasion qu’ilavait créé dès sa prise de fonction unCOMITE D’ETHIQUE et une COMMIS-SION D’HISTOIRE qu’il considérait alorscomme « deux enfants encore fra-giles ». On ne pouvait mieux dire carl’avenir montra que l’intérêt contribu-tif des membres de la SNCLF, vis-à-visde ce comité et de cette commission, fut

X - TÉMOIGNAGES

2. Témoignages des présidents de la SNCLF élus pour trois ans

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des plus modestes pendant de nom-breuses années. Toutefois, notons que G . GUY, élève deJ. PECKER, a publié dans «NEURO-CHIRURGIE » deux articles relevant del’éthique en 2004 et 2005 : 1/ « LA LOI DU 4 MARS 2002 ET L’IN-FORMATION DU PATIENT. DES TEXTESA LA PRATIQUE » (J. DUBLIN, J.S.PAUL, G. GUY, Neurochirurgie, 2004, 50,2, 123-126). 2/ « LE CCPPRB. FONCTIONNEMENT ETEVOLUTIONS LEGISLATIVES » (G. GUYet P. PEZARD, Neurochirurgie, 2005, 51,3-4, 205-206). F. LAPIERRE, quant à elle, a publié des« REGLES DE BONNE PRATIQUE : UNGUIDE POUR LES NEUROCHIRUR-GIENS (WFNS, EANS) » (Neurochirur-gie, 2006, 52, 6, 571 – 577).

M. HURTH(Président de 1985 à1988)

« Cofondateur de no-tre société en 1948avec J. LEBEAU et P.WERTHEIMER, Mar-

cel DAVID en assura la direction pendantplus de vingt ans « exerçant avec beau-coup d’adresse, de tact et de diploma-tie, une autorité aussi souriante que dé-bonnaire » (LEPOIRE : in Naissance dela Neurochirurgie. M. DAVID, P. WER-THEIMER. Neurochirurgie, 1979, 25, 5-6, 253-254). À ses côtés un Comité Directeur etScientifique (CDS) qui au fil des annéesregroupa les personnalités qui ontcontribué aux progrès de notre disci-pline. À partir de 1969, date de sa ces-sation d’activité, M. DAVID demeura pré-sent à la société, mais son éloignementprogressif des responsabilités coïn-cida avec une augmentation descharges du Président du congrès annuelen fonction pour une période d’un an.Ma nomination au CDS en 1973 coïn-cida avec la présidence de mon maîtreHOUDART en charge du congrès de Tu-

nis où nous fûmes accueillis par sonélève BETTAIEB. En 1975, Eric ZANDERprésida à Lausanne et Pierre JANNY àClermont-Ferrand en 1976. Lors del’A.G. du 29 novembre 1976, JANNY,dans son allocution (Neurochirurgie,1977, 23, 1, 93-94), apporte toute clartésur l’adoption d’un nouveau mode degouvernance qui est toujours le nôtre.Ce fut ZANDER qui déplora le premierle fait qu’occupé par son congrès le Pré-sident n’avait pas le temps d’imprimerune marque personnelle à la vie de lasociété. De nouveaux statuts furentélaborés et votés lors de l’A.G. de Cler-mont-Ferrand. Le règlement internefut adopté le 30 novembre 1976 (Sociétéde Neurochirurgie de Langue Fran-çaise. Nouveaux Statuts. Règlement In-terne. Neurochirurgie, 1977, 23, 3, 239-245). Le président élu pour trois ans,non renouvelables, déchargé par unvice président annuel des soucis d’or-ganiser le congrès aurait ainsi la duréenécessaire à des fonctions de direction.Le secrétaire, reconnu dans son rôle,perdrait sa prépondérance du fait de lanouvelle durée du mandat présidentiel.L’accession au CDS de membres nonfrancophones est décidée pour accroî-tre l’impact international de notre so-ciété d’expression française. Avec le re-cul, ce nouveau départ de la SNCLF sug-gère quelques remarques. L’extension du mandat présidentiel àtrois ans me semble une durée suffi-sante, permettant une alternance en ac-cord avec la qualité des candidats po-tentiels qui n’ont jamais fait défaut. Lamarque personnelle du Président s’ex-prime essentiellement au plan rela-tionnel, par ses liens avec les sociétéset personnes qui oeuvrent dans notrespécialité dans le monde. Les innova-tions institutionnelles ont été le fait del’action conjointe du Président, du CDStoujours favorisé par sa durée et dessuggestions des membres titulaires denotre communauté. L’importance du se-crétaire, actif pendant deux mandats pré-sidentiels se s’est jamais démentie.

L’admission au CDS d’un membre nonfrancophone a donné lieu en 1976 à devives oppositions qui font sourire, carcette mesure d’ouverture a effective-ment contribué à la reconnaissance dela SNCLF. En 1976 furent élus titulairesArmando BASSO et Jacques BROTCHIdont les carrières à la tête de la WFNSont été à l’origine de retombées très po-sitives pour la SNCLF. Premier Présidentde cette nouvelle ère, Jean LEPOIREexerça son mandat de 1976 à 1979, jedevins son secrétaire, DUPLAY vice-pré-sident et PHILIPPON trésorier. Je fus ab-sent du Congrès de Nice présidé parDUPLAY les 24 et 25 mai 1977 (Rap-ports. Les épendymomes intracrânienset intrarachidiens. A. GOUTELLE, G. FI-SCHER. Neurochirurgie, 1977, 23, suppl.1, 1236. Dysmorphies crânio-faciales,les sténoses prématurées, crâniosté-noses et faciosténoses. J. MONTAUT,M. STRICKER. Neurochirurgie, 1977, 23,suppl. 2, 1-298) pour siéger dans un juryd’agrégation à Tunis. Le 28e congrès se tint à Athènes du 29au 30 mai 1978. Que le regretté RobertSEDAN et Yves LAZORTHES (Les neu-rostimulations électriques thérapeu-tiques. Neurochirurgie, 1978, 24, suppl.1, 1-138) ne m’en veuillent pas si la dé-couverte de la Grèce a supplanté dansma mémoire celle des exposés scien-tifiques. En 1979, le Congrès pris placeà Utrecht sous la direction de VERBIEST.Le rapport d’ABOULKER : « la syrin-gomyélie et les liquides intrarachi-diens » (Neurochirurgie, 1979, 25,suppl. 1, 1-144) intégra notre expériencechirurgicale à propos de 63 cas quiavaient fait l’objet de la thèse de J.P. SI-CHEZ en 1978. Quittant pour la première fois le CDS,j’évoquerai simplement une absence,celle de René DJINDJIAN, disparu enoctobre 1977. Cet « Egaz Moniz de lamoelle épinière » comme l’avait sur-nommé Clément FAURE, nous avait of-fert à HOUDART et moi-même, la ma-tière de deux Rapports présentés àNancy en 1969 « les angiomes de la

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moelle épinière, étude clinique, arté-riographique et thérapeutique », et en1975 à Lausanne : « les hémangio-blastomes intra-rachidiens ».Successivement, Pierre JANNY, de1979 à 1982, puis Jean PECKER de 1982à 1985 accédèrent à la présidence, as-sistés au secrétariat par Claude LAPRASpuis Georges FISCHER. PECKER créa LECOMITE D’ETHIQUE DE NEUROCHI-RURGIE qui se réunit le 5 avril 1984(Neurochirurgie, 1985, 31, 213). Le dé-bat concernait les stimulations thala-miques dans les comas graves pro-longés, proposées par COHADON.L’avis fut favorable permettant à CO-HADON de publier en 1993 : « stimu-lations cérébrales profondes chez despatients en état végétatif post-trau-matique. 25 observations » (Neurochi-rurgie, 1993, 39, 5, 281-292). La Franceavait été le premier pays à créer un Co-mité Consultatif National d’Ethique(CCNE) le 23 février 1983. A la suite d’essais thérapeutiques in-contrôlés sur des patients dans lecoma, le CCNE, dans un premier tempsrejeta tout essai sur ces sujets avantd’admettre dans un avis du 7 novembre1988 la légitimité d’essais éventuelle-ment favorables. PECKER créa égale-ment un Comité d’Histoire de la Neu-rochirurgie dont la seule réunion iden-tifiée s’est tenue le 11 décembre 1985(Neurochirurgie, 1986, 32, 173176). Un rapide survol des vingt dernières an-nées ne retrouve que 5 articles sur cethème dans Neurochirurgie : • LECUIRE en 1985, W.E. DANDY, 1886-

1946 (Neurochirurgie, 1985, 31, 83-89) ; • LAINE en 1986 : Historique de la chi-

rurgie des anévrysmes intra-crâniens(Neurochirurgie, 1986, 32, 459-470) ;

• ROSSITCH en 1990, Harvey CUS-HING, neurochirurgien et artiste (Neu-rochirurgie, 1990, 36, 141-143) ;

• EL KHAMLICHI en 1996, Neurochirur-gie africaine (Neurochirurgie, 1996, 42,312-320),

• et enfin Gilles GUY en 2006 : l’histoirede la Neurochirurgie à Rennes (Neu-

rochirurgie, 2006, 52, 443-446) hom-mage en retour à la carrière de JeanPECKER.

Etre président, c’est s’acquitter dequelques charges mais aussi bénéficierd’une certaine reconnaissance. Lescharges sont pour la plupart assuméespar le CDS dont les membres, dotés defonctions spécifiques, assurent la bonnemarche de la Société. Durant monmandat (1985-1988), l’efficacité deGeorges FISCHER, rodé par un an de se-crétariat auprès de PECKER, m’a li-béré de bien des soucis. Trésorier,Jean-Pierre CARON accueillit les réu-nions parisiennes du CDS à son domi-cile, rue de l’Université et fit face, avecune patiente autorité, aux différends liésaux non-paiements des cotisations.Avec VAN EFFENTERRE, nous fîmes untoilettage des statuts de 1976 (Neuro-chirurgie, 1988, 34, 2, 151-156). Place fut faite aux membres hono-raires ignorés dans la rédaction anté-rieure. Un membre représentant leMaghreb vint rejoindre le CDS et le rè-glement interne officialisa la création decomités spécialisés. Marcel DAVID disparut en 1986 et reçutl’hommage de J.P. CONSTANS (Neu-rochirurgie, 1987, 33, 3, 250-251) et deR. HOUDART (Neurochirurgie, 1988, 33,218-222). Tout nouveau président découvre un ca-lendrier scientifique déjà établi. Or-chestrée avec le CDS, la réunion de Dé-cembre engage moins le président quele congrès de printemps où il est im-pliqué dans des relations plus person-nalisées. Lors du congrès de Tours (17au 19 juin 1986) (Société de Neurochi-rurgie de Langue Française. 36e congrèsde Tours. Allocution du Président Mi-chel HURTH. Neurochirurgie, 1987, 33,87-88), j’étais en pays de connaissance.Vingt ans plus tôt, nous avions avecDJINDJIAN visité le laboratoire d’ana-tomie de GOUAZE pour en savoir plussur ses travaux concernant la vascula-risation de la moëlle épinière. L’ac-cueil du doyen GOUAZE, de JAN, de

SANTINI et de Françoise LAPIERRE futà l’image des traditions de ce «jardin dela France ». Les thèmes du congrès n’in-clinaient pas à l’optimisme, qu’ils’agisse de la récidive des ménin-giomes traitée par PHILIPPON ou desanévrysmes de l’ampoule de Galien,heureusement accessibles au traite-ment endovasculaire, ainsi que le pra-tique LASJAUNIAS à Bicêtre, moinsaléatoire que la chirurgie souvent létalesinon impossible. Lors de la soirée organisée par JANdans un vignoble proche, j’ai eu le plai-sir d’avoir à ma table Paulo NIEMEYER,éminent collègue brésilien rencontrépour la première fois en 1979 à BuenosAires lors du congrès latino-américainqui avait suivi la première rencontrefranco-argentine de neurochirurgie or-ganisée par Armando BASSO. Le 37e congrès se déroula à Turin du 18au 20 juin 1987 sous la présidence deV.A. FASANO (Neurochirurgie, 1988, 34,147). Dans mon allocution (Neurochi-rurgie, 1988, 34, 148-149), je souli-gnais qu’il s’agissait de la quatrièmeréunion en pays non francophone aprèsGröningen en 1962, Athènes en 1978 etUtrecht en 1979. Par latin interposé, lafrontière linguistique entre nos deuxpays était en réalité bien mince. En 1987, 26 neurochirurgiens italiens fai-saient partie de notre Société, dont leProfesseur MASPES, né, formé à Turinet confondateur de la Société italiennede Neurochirurgie en 1948 ! Le rapportde PERTUISET : « Les anévrysmes in-tracrâniens dans les trois premières se-maines » permit à ses plus jeunesélèves dont J.P. SICHEZ de s’exprimer.PELLET, CANNONI et PECH firent partde leur expérience dans un exposé re-marquablement illustré : « Les voiesd’abord oto-neurochirurgicales des tu-meurs pétreuses et péri-pétreuses »,éclairant ainsi ceux d’entre nous peu fa-miliers de cette approche. Du congrès de Deauville, présidé parPierre CREISSARD et Jean-Pierre HOUT-TEVILLE au printemps 1998, j’ai es-

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sentiellement conservé souvenir del’excellent accueil de Madame D’OR-NANO, maire de cette station balnéairecélèbre par ses planches, son casino etson hippodrome. En regardant la pho-tographie du congrès, l’impression estcelle de vacances ! Parmi ces visagesdétendus, celui du Docteur SWEET,venu de Boston donner sa « lecture »sur « les gliomes de la partie antérieuredes voies optiques ». En quittant la présidence en décembre1988, je fus nommé rédacteur en chefde Neurochirurgie (Neurochirurgie,1989, 35, 1-2) avec Bernard GEORGEcomme adjoint. Je pus ainsi continuerà participer aux réunions du CDS, étantresponsable de la publication des tra-vaux scientifiques de la Société et no-tamment des rapports qui devaientimpérativement être édités et parvenirà tous nos abonnés avant le congrès deprintemps. Cette ultime tâche fut la plusdévoreuse de temps mais elle me per-mis de maintenir un contact étroit avecla Société de Neurochirurgie de LangueFrançaise jusqu’à la fin de mes activi-tés ».

F. COHADON(Président de 1988 à1991)

« J’ai été membredu Comité Directeuret Scientifique de no-tre société de 1983 à

1988 et élu Président en décembre1988. Il y a tout juste 20 ans : c’était hier. Pourtant il n’est pas si facile de retrou-ver l’ambiance, le mouvement de cesannées-là. Que dire qui ne soit com-plaisance ou nostalgie, qui ait encorequelques sens aujourd’hui ? La marcheaccélérée du temps nous grise et enlèvevite à toutes les actions l’importance etla pertinence qu’elles ont pu avoirpourtant, dans leur moment. Ce quenous avons voulu faire, ce que nousavons fait ? Je dis nous parce qu’il n’estni juste ni convenable de personnaliser,

même pour un temps, la marche de laSociété. Nous étions un groupe decollègues à l’intérieur et quelquesproches à l’extérieur du CDS. Dans ces années-là, la Société étaitmûre et sereine. Le temps des disso-nances parfois stridentes qui avaient en-chanté nos aînés était révolu. Notrenoyau, me semble-t-il, était fort consen-suel. Quelques incompatibilités d’hu-meur pouvaient surprendre un instantles réunions du CDS, mais nous savionstravailler ensemble et nous avions tousbeaucoup d’attachement pour notreSociété et un vrai souci d’agir avec dé-termination pour sa continuité et son il-lustration. Il me semble que nous n’avons affrontéqu’un seul problème, celui de LangueFrançaise, plutôt qu’un problème, lecœur problématique de notre Société.Comme une société « scientifique » ausens large peut-elle poser, revendi-quer les limites d’une langue particu-lière ? Pour beaucoup il y avait là unexemple « d’exception française », unefidélité historique surannée, qu’il fallaitsans fracas laisser tomber en désué-tude. Pour d’autres, dont j’étais, ils’agissait au contraire d’une aporiefondatrice et nous devions l’assumercomplètement. Pour le temps où notre générationétait aux affaires, disons de 1985 à 1995,cette unique question a suscité et nourriune ligne politique à deux faces : nousvoulions d’un côté faire de la SociétéFrançaise une société nationale, forte,autonome, d’un autre côté faire de laSociété de Langue Française une sociétéinternationale délibérément ouverte ettournée vers l’extérieur. La Société deLangue Française l’aînée, la SociétéFrançaise encore jeune, regroupaientbien sûr les mêmes hommes, pourautant les responsables étaient diffé-rents, les manifestations, leur climat,leur ton étaient sensiblement distinctes. En peu d’années, par une volonté déli-bérée de tous, les contrastes se sont ac-centués, les différences sont devenues

des choix. La Société Française a pris encharge la représentation et le magistèrede la neurochirurgie proprement hexa-gonale, s’associant d’ailleurs les acti-vités pédagogiques du collège et les ac-tivités syndicales des neurochirurgiensfrançais. Sans doute fallait-il que la So-ciété de Langue Française se libérât despréoccupations proprement françaisesjustement, pour entièrement s’ouvriraux larges territoires de la francopho-nie et au-delà. Cette ouverture nous voulions l’inscriredans des perspectives délibérémentnouvelles. Sans doute naguère, nos aî-nés avaient pu trouver naturel que lerayonnement immémorial de notrelangue et le prestige réel de notre So-ciété attirent vers nous les neurochi-rurgiens étrangers éblouis. Nous vou-lions désormais aller vers eux, là où ilsse trouvaient. Participer nombreux àleurs activités, porter à leurs réunionsce que nous cherchions, ce que nous sa-vions, ce que nous savions faire. Nousnous engagions, sans nulle prépo-tence, avec le goût des échanges et uneéthique de partage. Nous nous sommes tournés d’abordvers l’Afrique francophone, puis versl’Amérique Latine, plus tard nous noustournerions vers l’Est de l’Europe. L’his-toire écrite par Jean-Pierre HOUTTE-VILLE relate tout cela. Quelle doit êtrela durée du mandat présidentiel ? Ques-tion récurrente, essentielle à toute as-semblée démocratique. Le choix fort ré-fléchi – je m’en souviens bien – d’unmandat de trois ans non renouvelabledoit-il être remis en discussion ? Sansdoute faut-il plus de trois ans pour dé-ployer une action, engager par exem-ple des relations internationales, maisc’est là le rôle du CDS où s’élabore etse poursuit la continuité des politiques. La présidence n’est pas une position depouvoir, le président n’est ni un chef nimême un guide, il ne gouverne pas ousi peu. Ici ou là, il propose un chemin,marque une inflexion, donne une cou-leur. Surtout il représente : il est pour

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le temps de son mandat le signe visiblede notre Société. Pour tous nos parte-naires, le président porte notre identité,notre héritage, notre ambition. Pournous, ses collègues, il renvoie notreimage et sous quelque rapport nous de-vons être satisfaits de reconnaître,dans ce qu’il est et dans ce qu’il dit, nosvaleurs et nos aspirations. Mais dansune société si riche en personnalités,bien des nôtres sont dignes d’être pourun temps au devant de la scène, denous renvoyer des images diverseségalement possibles et attachantes denous mêmes. Pour le président, son image pourraits’user plus vite encore que l’autorité oule pouvoir qu’il semble détenir. Trois ansest peut être une mesure empiriquejuste. Ainsi notre société dans samarche en avant emprunte à une gé-nération deux ou trois présidents suc-cessifs, les utilise, les renouvelle. C’estbien ainsi. Les présidents, l’un aprèsl’autre, descendent de l’estrade, rentrentdans le rang en saluant la voracité dutemps. Dans quelques cas, pourquelques saisons, l’image que tel ou telnous a laissé passera encore dans nosmémoires ».

J. BROTCHI(Président de 1991 à1994)

« Jacques BREL achanté « le plat paysqui est le mien ». Enréalité, la Belgique

est plate au nord et à l’ouest et acci-dentée au sud et à l’est. Cette divisiongéographique correspond assez bien àce qui nous appelons, en Belgique, lafrontière linguistique séparant languefrançaise et langue flamande, laquelleest parlée par 60 % de la population. Minoritaires, les francophones qui sonttrès attachés à la défense du français,ont, durant de nombreuses années,ignoré l’autre langue. Au fil du temps,la Belgique fut progressivement contrô-

lée et dirigée par les Flamands quiétaient les seuls à parler les deuxlangues. Les francophones n’ont com-pris que très tardivement les avan-tages du bilinguisme. Ils ont alors dé-cidé d’apprendre le flamand afin demieux comprendre leurs idées et leursintérêts. Cet exemple illustre les vertusdu multilinguisme. De même, la SOCIETE DE NEUROCHI-RURGIE DE LANGUE FRANÇAISE(SNCLF) ne peut faire reconnaître laqualité de ses travaux si elle se fermeà la langue anglaise qui reste la pre-mière langue parlée dans le mondescientifique. Un jour viendra peut-êtreoù nous devrons réviser notre jugementen faveur de l’espagnol ou du chinois,mais à l’heure actuelle, l’anglais resteprioritaire. Un premier pas a été franchi par la dé-cision de notre Comité Directeur Scien-tifique (CDS) d’ouvrir nos réunions dedécembre et de juin à des invités an-glophones, lesquels ont unanimementété impressionnés par la qualités de cesmanifestations. Par ailleurs, je ne puisqu’encourager les membres de notresociété à présenter en anglais leurs tra-vaux aux grands congrès américains etinternationaux. Cependant, si le multilinguisme contri-bue à la diffusion de nos idées, la pra-tique de la langue française reste in-dispensable pour la survie de la SNCLF,raison pour laquelle j’ai favorisé lecours en français qu’organise notresociété dans le cadre du CONGRESBIENNAL DE LA FEDERATION LATI-NOAMERICAINE DE NEUROCHIRUR-GIE. Le premier cours a eu lieu à La Paz(Bolivie) en 1992, le deuxième à Carta-gène (Colombie) en 1994, tandis que letroisième s’est tenu au Honduras en oc-tobre 1996. La participation active de la SNCLF estparticulièrement bien accueillie dans lecontinent latino-américain. Cette ex-périence devra être poursuivie. Sousl’impulsion de Jean-Pierre HOUTTE-VILLE, des contacts fructueux ont été

noués avec l’Europe de l’Est et la Rou-manie en particulier, avec un succès quimérite d’être souligné. J’aurais aimé établir des contacts offi-ciels avec le Vietnam, mais le tempsm’en a manqué. Heureusement,quelques collègues français ont main-tenu les liens privilégiés qu’ils avaientavec ce pays. Enfin, un mois avant leterme de mon mandat, j’ai eu le plaisirde parrainer, au nom de la SNCLF, laSOCIETE MAGHREBINE DE NEURO-CHIRURGIE, nouvellement créée. Une présidence passe rapidement, sur-tout si elle est agréable. J’ai eu lachance d’être aidé dans ma tâche par unCDS très efficace où régnaient l’amitiéet l’efficacité. Une société telle que la nô-tre se doit d’être pluraliste et ne devraitêtre dirigée que par un président res-pectueux des opinions des autres etdont les qualités professionnelles etscientifiques sont unanimement re-connues. C’est le cas de MauriceCHOUX. C’est également le cas deJean-Pierre HOUTTEVILLE. Je seraistrès heureux qu’il en soit de même pourles présidents qui leur succéderont. Telest mon voeu le plus sincère pourl’avenir de la SNCLF ».

M. CHOUX(Président de 1994à 1997)

« Lorsqu’en 1994vous m’avez faitl’honneur de m’élirevotre président, je ne

me doutais pas que cette période de troisans à venir serait une des plus excitanteset des plus heureuses de ma vie. Jacques BROTCHI a été un grand pré-sident et j’ai ressenti une certaine ap-préhension à lui succéder. Ses conseilset son amitié m’ont considérablementaidé. Je ne voudrais surtout pas établirle bilan d’une présidence mais vous par-ler des moments de joie que cettecharge m’a apportés et que je voudraisvous faire partager.

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J’ai eu le grand privilège de travailleravec un Bureau particulièrement effi-cace et agréable. Du fait de cette convi-vialité, il ne m’a pas été difficile de nousréunir à intervalles réguliers dans dif-férentes villes de France, mais aussi àTunis et à Liège. Nous avons établi unrythme de réunions amicales et cha-leureuses qui se sont avérées efficaceset fructueuses. Je voudrais remercierl’ensemble des membres du Bureau, lesanciens comme les nouveaux, et leurdire le plaisir que j’ai eu à collaboreravec eux, en toute sérénité, sans l’om-bre d’une défiance ou d’un désagré-ment. J’ai eu l’immense chance de travailleravec un secrétaire et un trésorier tousdeux exceptionnels. Ils savent tousdeux à quel point j’ai estimé leur effi-cacité, leur gentillesse et surtout leuramitié. La confusion qui a pu exister en-tre les deux SOCIETES, FRANÇAISE ETDE LANGUE FRANCAISE, était dom-mageable pour tous et, grâce à la com-préhension de Jean CHAZAL d’abord,puis de Jean-Pierre CASTEL, chaque so-ciété s’est mieux définie et a précisé sesobjectifs. La première est la société des neuro-chirurgiens français, dans laquelle sontdiscutées les questions nationales et enparticulier syndicales. La seconde estune société internationale d’expres-sion française dont font partie les neu-rochirurgiens français qui le désirent, aumême titre que les Belges, les Suisses,les Canadiens, les Africains et tousceux qui s’expriment en français à tra-vers le monde. Cette meilleure défini-tion des rôles a été immédiatement sui-vie d’une grande harmonie entre lesdeux bureaux des sociétés et d’un es-prit de coopération qui s’est matérialisé,par exemple, au niveau du cours or-ganisé par les deux sociétés ou par desparticipations communes aux ensei-gnements nationaux et internationaux. La vocation internationale de notre so-ciété est maintenant bien établie. Faisantsuite aux efforts et aux initiatives de mes

prédécesseurs François COHADON etJacques BROTCHI, nous avons continuédans cette voie. Nous avons déve-loppé des échanges avec nos collèguesd’Europe centrale, en particulier avec laRoumanie, avec l’aide tout à fait pré-cieuse de Jean-Pierre HOUTTEVILLE.L’Afrique a été au centre de nos préoc-cupations et lors du congrès de Mar-rakech, nous avons entamé une re-structuration de la collaboration avec lesneurochirurgiens francophones afri-cains en créant une commission spé-ciale « NEUROCHIRURGIE AFRICAINE». Il s’est avéré utile d’intégrer davantagenos collègues d’Afrique noire en dési-gnant deux de leurs représentants àcette nouvelle commission. La der-nière réunion de la SOCIETE PANA-FRICAINE à Dakar a permis de continuerl’effort entrepris.La coopération avec le Canada avait be-soin d’un sang nouveau. Cela a été réa-lisé lors de la réunion de la SOCIETE DENEUROCHIRURGIE DU QUEBEC, en1997, à Montebello. Notre collègueClaude MERCIER nous a particulière-ment aidé à renforcer une nouvelle col-laboration. Les liens avec l’Amérique du Sud onttoujours été un élément fort dans l’ac-tivité et la vie de la société. Grâce au dy-namisme de Armando BASSO, puis deAtos de SOUZA, la société est entrée deplein pied et de la plus amicale des ma-nières, dans les manifestations scien-tifiques de différents pays sud-améri-cains, en particulier du Brésil, de l’Ar-gentine et du Chili. Rappelons aussi que la société participeactivement, et de manière régulière, auCONGRES LATINO-AMERICAIN qui sedéroule tous les deux ans. C’est ainsiqu’elle a organisé un cours franco-phone lors des CONGRES DE LA FE-DERATION LATINO-AMERICAINE enBolivie, en Colombie, au Honduras ettout récemment à Santiago du Chili. La coopération avec le Vietnam, initiéepar François-Xavier ROUX et FrançoiseLAPIERRE, a connu de nouveaux dé-

veloppements, concrétisés en particu-lier par le cours dispensé par des mem-bres de la société à Ho Chi Minh Ville,en mars dernier. Cet effort doit être ren-forcé car nos collègues vietnamiens at-tendent beaucoup de nous. Il nous a paru important d’améliorer lacommunication entre nous et de mieuxinformer tous les membres de notre so-ciété, spécialement ceux provenant depays lointains. Un bulletin de la sociétéa vu enfin le jour en 1997 et je remer-cie tout particulièrement Jacques BORNd’avoir créé le beau logo de la sociétéet Philippe BRET d’avoir dynamisél’élaboration du bulletin. Notre sociétés’est agrandie au point de réunir plus de400 participants à notre dernière réu-nion de décembre. Il était urgent de remplacer la vénéra-ble institution de la Maison de la Chimiepar un lieu de réunion plus moderne,plus convivial et surtout plus efficace.Le Bureau a porté son choix sur l’HôtelSofitel Saint-Jacques. Nous ne l’avonspas regretté et vos nombreux témoi-gnages nous ont convaincus que cechangement était une initiative heu-reuse et indispensable. Mon dernier mot sera pour vous re-mercier tous de m’avoir permis, pen-dant ces trois courtes années, deconnaître de grandes joies et de mer-veilleuses amitiés. C’est le souhait queje formule à mon successeur Jean-Pierre HOUTTEVILLE ».

J-P HOUTTEVILLE(Président de 1997 à2000)

1. Texte de fin demandat « Le 29 novembreprochain seront élus

les nouveaux Président, Secrétaire Gé-néral et Trésorier de la SNCLF. Arrivantainsi au terme de mon mandat, je vou-drais dans ce dernier éditorial faire unrapide bilan des trois années pendantlesquelles, grâce à la confiance que

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vous m’avez accordée en 1997 et enétroite et exceptionnelle collaborationavec tous les membres du Comité Di-recteur et Scientifique, j’ai eu l’honneurde présider notre société. Sans l’avoir jamais inscrit à quelque «plan de carrière », je m’étais en quelquesorte préparé à la fonction de Président,en devenant d’abord Secrétaire Géné-ral de la Société Française de Neuro-chirurgie, puis de la Société de Neuro-chirurgie de Langue Française. Pendant ces années, j’ai appris non seu-lement à connaître les rouages des So-ciétés Scientifiques, mais aussi les hommes qui les font vi-vre. J’aime à dire que la Neurochirur-gie est un bon milieu, non seulementpar comparaison avec d’autres, médi-caux ou non, mais aussi parce qu’on s’ysent bien, parce que l’on y travaille bien,sans esprit de vaine compétitioncomme on le voit ici ou là. On n’y ren-contre cependant nulle complaisance :l’émulation aiguillonne les talents dechacun. J’ai depuis longtemps le sen-timent que les neurochirurgiens, ayantchoisi leur spécialité pour ce qu’elle re-présente comme défis à relever, gardentleur vie durant la notion d’un intérêt su-périeur de leur mission qui les maintientau dessus des médiocrités. C’est le rôle du Comité Directeur etScientifique et de son président que demaintenir cette flamme, cette fiertéd’être Neurochirurgien. L’expression française dans notre so-ciété doit rester aussi notre fierté. Unesingulière sorte de psycho-pathologiecollective, faite de manque de confianceen soi, de complexe d’infériorité vis-àvisd’un « anglo-saxonisme » souventaussi triomphant que réducteur et de jene sais quelle mauvaise conscience,beaucoup de nos concitoyens doutentde la pérennité de notre langue. Quelleinconséquence ! et je n’hésiterais pasà dire quelle lâcheté ! Une langue n’est pas un simple as-semblage de mots faits pour « com-muniquer » au sens où on l’entend de

nos jours. Elle est le fruit d’une culturequi se nourrit d’elle et qu’elle nourrit.Quand on a la chance d’être déposi-taires d’une langue et d’une culture is-sues elles-mêmes des langues et descultures fondatrices de l’Europe, ceserait à mes yeux une honte de ne pasles préserver. Nos amis Neurochirurgiens de toutesles régions du monde qui font partie denotre société, qui y sont même devenusmajoritaires, seraient terriblement dé-çus si nous ne maintenions pas laflamme de notre culture et de notrelangue, comme nous maintenons cellede la Neurochirurgie. En obtenant à unetrès grande majorité la modification denos statuts qui fait que le CDS s’est ou-vert à des représentants de pays nonstrictement francophones, j’avais pourambition de faire de notre Société unmodèle de ce qui peut être entreprispour la préservation et l’expressionde la langue et de la culture françaises.S’il ne reste que cette trace de mon «triennat », j’en serais pour toujours trèsfier. C’est dans le même esprit et avec lamême ambition que j’ai tenu à ce que

nos hôtes d’honneur, personnalités re-connues, s’expriment en français. En1998, c’était Ladislau STEINER, né enRoumanie, éminent représentant dece qu’était la Mitteleuropa et de cequ’elle demeure malgré les vicissi-tudes du XXe siècle ; en 1999, c’était Fer-nando BRAGA, issu de la diasporaportugaise, représentant un pays, le Bré-sil, très proche de nous (BRAGA m’aconfié qu’il avait préparé sa confé-rence après avoir pris des cours de fran-çais à Sao Paulo pendant un an). De-main, ce sera Patrick KELLY, New-Yor-kais dont la compétence s’est enrichied’un long séjour à Paris. Je voudrais enfin redire toute ma re-connaissance aux membres du CDS qui,au cours de ces trois années, ont forméune équipe véritablement unique. Lesmots qui me viennent à l’esprit sontconfiance, dynamisme, sens de l’inté-rêt général, inventivité. Un seul mot les résume : amitié ! Ceuxqui restent ne m’en voudront pas derendre un hommage particulier àJacques LAGARRIGUE et à Yves KE-RAVEL qui cesseront comme moi leursfonctions cette année. Jacques LA-

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Le CDS reçu dans la cave d’un restaurant canadien par le président du 49e congrès, ClaudeMERCIER. Dr gauche à droite : Jean CHAZAL, Jacques BORN, Yves KERAVEL, Jean PierreHOUTTEVILLE (en arrière plan), Philippe BRET, Claude MERCIER (devant), Bénédict RILLET(arrière plan), Jacques LAGARRIGUE.

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GARRIGUE a assuré pendant six annéesla fonction la plus lourde, celle de Se-crétaire Général avec une compétence,une fermeté, une élégance et une cour-toisie qui n’appartiennent qu’à lui. YvesKERAVEL a tenu avec maestria, gentil-lesse et ce qu’il faut des qualités quel’on prête à la fourmi, les cordons de no-tre bourse. Je les remercie tous les deuxtrès chaleureusement. Chateaubriand disait que, s’il avait uneinclinaison naturelle à l’admiration, ils’était senti dans la vie souvent néces-siteux. Au cours de ces trois années, jene fus, quant à moi, jamais nécessiteux.Merci ! ».

2/ Texte écrit en 2008 « Après avoir été secrétaire de la SFNC,je suis entré au CDS de la SNCLFcomme vice président annuel en 1987(pour le congrès de Deauville). Après ce-lui-ci et à l’initiative de F. COHADON, j’aiété élu membre titulaire du CDS en1988. Pendant deux ans, sans missionparticulière mais avec l’aval du grandprésident que fut F. COHADON puisavec J. BROTCHI, je me suis fixé commeobjectif de faire sortir la SNCLF desconditions « de fortune » dans les-quelles elle se réunissait à Paris chaqueannée (dans les derniers temps, unesalle d’un laboratoire pharmaceutiquedont l’exiguïté ne permettait pas à tousles participants de pouvoir s’asseoir !). A cet inconfort s’ajoutait l’absenced’exposition de matériel. Mes re-cherches d’un lieu de réunion parisienplus adéquat et plus digne de notre so-ciété m’amenèrent à choisir la Maisonde la Chimie qui possède un très belamphithéâtre, située au centre de Paris,derrière l’Assemblée Nationale. Dis-poser d’un espace d’exposition étaitplus problématique et cependant né-cessaire pour amortir le coût de locationpendant trois jours de l’amphithéâtre. Au bout de quelques années, le CDS dé-cida de quitter la Maison de la Chimiepour un grand hôtel parisien qui dis-posait d’un espace d’exposition plus

vaste (mais d’une salle de réunionmoins confortable !). Quoi qu’il ensoit, la SNCLF pouvait enfin jouir deconditions matérielles digne d’unegrande société scientifique à vocationinternationale ! Je voudrais souligner ici l’aide indis-pensable à notre dessein que nousavons reçue de nos partenaires des so-ciétés industrielles en relation avec laneurochirurgie. Je les remercie toutes,avec une mention particulière pourBAYER PHARMA et sa principale col-laboratrice, Madame le Docteur SophieCOLLOMB, spécialiste de Neurologie,qui n’a eu de cesse de soutenir laSNCLF dans toutes ses actions. En 1990, je suis devenu le secrétaire gé-néral de la SNCLF pour quatre annéespendant lesquelles j’ai eu la chance etle bonheur de travailler avec deux au-tres présidents d’exception, J. BROTCHIet M. CHOUX, tous deux familiers descongrès internationaux, qui n’eurent decesse, avec l’intelligence et la distinctionqui les caractérisent, de développer l’in-tégration de la SNCLF parmi les grandessociétés mondiales. C’est en 1993 queje pus inaugurer les cours franco-phones en Roumanie. Après deux an-nées « sabbatiques », j’ai été élu Pré-sident de la SNCLF en 1997, m’estimantconvenablement formé pour prendre laresponsabilité de cette fonction. Le principal objectif de ma présidence,outre la défense « urbi et orbi » de lafrancophonie (mes trois invités d’hon-neur, L. STEINER, F. BRAGA, P. KELLYétaient peu ou prou des francophones...)a été d’obtenir le vote par l’AssembléeGénérale, en 1998, d’une MODIFICA-TION DES STATUTS qui faisait entrerdans la composition du CDS quatrenouveaux membres non français, ori-ginaires de pays non spécifiquement dé-signés (cf. Chapitre « Statuts »)».

Yves KERAVEL(président de 2000 à2003)

« Après avoir étéPrésident de la So-ciété Française deN e u r o c h i r u r g i e

(1989- 1991) j'ai eu la chance de pouvoirapporter ma petite contribution en tantque Trésorier (1995-2000) puis commePrésident de la SNCLF. Au cours de ces 10 ans, j'ai eu le plai-sir de travailler de manière efficace dansune ambiance sereine et détendue,avecles membres du comité directeur de no-tre Société. Ceci a été possible grâce àla qualité humaine et professionnelledes deux Présidents qui m'ont précédé, M. CHOUX et J.P. HOUTTEVILLE, et desdeux Secrétaires qui ont « tenu la mai-son », J. LAGARRIGUE et C. RAFTO-POULOS.Durant cette période, nous avons pu dé-velopper notre Société dans plusieursdomaines : - Le transfert de notre congrès de Dé-cembre de la Maison de la Chimie versl'Hôtel SOFITEL, près de l'hôpital SainteAnne, nous a permis d'augmenter no-tablement l’« impact » de notre Réuniond'Hiver, grâce à l'augmentation crois-sante des participants francophones età la qualité de l'accueil que nous pou-vons offrir aux sociétés commercialesdans cet espace. Le support de ces dernières représen-tant, comme chacun le sait, le « nerf dela guerre » en ce qui concerne le fi-nancement d'une manifestation de cetype. Grâce au dévouement de l'en-semble des membres du CDS (et deleurs secrétaires respectifs) l'organisa-tion de cette manifestation a pu se faireau cours de ces années sans avoir re-cours a une société spécialisée, mais tôtou tard nous serons amenés à revoircette position . - Le développement des rapports avecles neurochirurgiens nord-américains :J'ai eu la chance de participer en tant

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que francophone, au comite directeurdu « Congress » lors de la présidenced'Issam Awad (par ailleurs membre ac-tif de notre Société). Durant cette pé-riode, j'ai pu apprecier l'ouverture de lagénération « montante » des respon-sables nord-américains vers la neuro-chirurgie francophone. Nous avons puainsi nouer des contacts fructueux avecles deux sociétés américaines, ce quinous a permis d'être la première sociéténeurochirurgicale étrangère a être in-vitée officiellement lors du Congrès An-nuel de la « Cushing » qui a eu lieu aChicago en 2002.Il faut souligner le rôle important qu'ajoué à l'époque G. ROSSEAU (actuel-lement membre du CDS) pour obtenirce privilège. Comme chacun le sait, la Sociéte deNeurochirurgie de Langue Française estune institution ayant une longue tradi-tion regroupant les neurochirurgiensfrancophones de nombreux pays à tra-vers le monde. Ayant été formé parl'école de Foch, j'ai été rapidementconfronté au fait que la valeur d'uneéquipe neurochirurgicale dépendaitbien entendu de sa qualité technique,mais aussi de la manière dont elle dif-fusait son expérience vers l'étranger. J'aieu personnellement la chance de bé-néficier de l'exemple de trois neuro-chirurgiens de très grande qualité quise côtoyaient dans une même équipe : - G. GUIOT dont chacun connaît le rôle

prépondérant qu'il a tenu dans le dé-veloppement de la chirurgie hypo-physaire endonasale,

- J. ROUGERIE dont la rigueur et la lo-gique nous ont tous marqués, à la foisdans le domaine de la neurochirurgiepédiatrique et dans la chirurgie des tu-meurs de la fosse postérieure,

- P. DEROME qui à l'époque, avait pro-bablement la plus large expériencemondiale dans le domaine des tu-meurs de la base du crâne

En dehors de ces qualités neurochi-rurgicales reconnues de tous, cetteéquipe m’a appris plusieurs choses :

- qu’il était nécessaire d’avoir descontacts étroits et réguliers avec leséquipes étrangères pour se tenir au cou-rant des avancées technologiques, etpour rester critique par rapport au tra-vail interne. Le nombre de neurochi-rurgiens étrangers présents chaquejour dans les salles d’opération del’hôpital Foch témoignait à l’évidence del’impact qu’avait cette école dans sesdomaines d’excellence. - La collaboration étroite et nécessairequi doit exister avec les disciplines cli-niques et paracliniques nous entourant,afin de développer notre savoir-faire.Ainsi, les rapports de l'équipe neuro-chirurgicale de Foch avec les neuro-physiologistes ont été la base desconnaissances modernes de la soma-totopie des noyaux thalamiques (Pr.ALBE FESSARD). - La nécessité de former des élèves qui,par leur qualités propres vont pour-suivre le développement des tech-niques initialement apprises avec lesneurochirurgiens de l’équipe. Ainsi lachirurgie hypophysaire a grandementbénéficié de l’apport de J. HARDY enAmérique du Nord, et A. BASSO enAmérique du Sud ; tous deux élèves deG. GUIOT.Cette formation initiale m’a rapide-ment fait comprendre l’importance desSociétés nationales et internationalesdans une implication professionnelle. Nous avons renforcé au cours de cesannées, notre collaboration avec les so-ciétés nationales des différents paysd'Amérique du Sud, et d'AmériqueCentrale, grâce notamment aux repré-sentants de ces pays dans notre CDS(successivement Armando BASSO (Ar-gentine) Athos DE SOUZA (Brésil) etFrancisco VELASCO (Mexique).Pour conclure, je voudrais soulignerquelques souhaits personnels concer-nant le fonctionnement de notre so-ciété : - continuer a développer l'impact et l'im-portance de notre réunion de fin d'an-née, en privilégiant les rapports avec les

différentes sociétés neurochirurgicalesdes pays francophones, mais aussiavec les sociétés continentales. - Essayer de traduire en anglais nos« rapports » qui représentent la signa-ture spécifique et originale de notre So-ciété dans la production internatio-nale. - Développer le nombre de cours or-ganises dans les pays francophones,l'impact de ces réunions étant en effetcapital pour le rayonnement d'une So-ciété comme la notre. - Garder la tradition, qui me parait très« saine » pour le fonctionnement de no-tre Société, de ne pas avoir de « past-president » dans notre comité directeur. En tant que marin et Breton, je nepeux que souhaiter « bon vent » à no-tre société pour les années qui viennent.

J. CHAZAL(Président de 2003 à2006)

« Je remercie Jean-Pierre HOUTTEVILLEet le président actuelMarc SINDOU de

m’inciter à un bref bilan, en forme de ré-flexion sur les motivations d’une can-didature, que je considère comme étantni le fruit du hasard, ni le résultat d’uneconjoncture favorable à un momentdonné. En 1976, le congrès de la SNCLF s’esttenu à Clermont-Ferrand. Pierre JANNY,mon patron, en était le président, Gé-rard GUIOT le conférencier invité. Lethème traité était « les scolioses ».J’étais alors jeune interne et il m’étaitdemandé d’être le projectionniste du cé-lèbre conférencier, dont l’exigence étaitd’obtenir la « diapositive suivante » sansavoir à la demander. J’ai donc dû tra-vailler avec Gérard GUIOT, et je com-mençais ainsi à côtoyer le monde fas-cinant de nos glorieux aînés, que nousconsidérions aussi comme les pionniersde la neurochirurgie francophone. Pierre JANNY devenait, plus tard, pré-

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sident de la Société et je l’entendais ré-gulièrement mener d’interminablesdiscussions téléphoniques avec sonsecrétaire général Claude LAPRAS. La différence entre la Société Fran-çaise et la SNCLF ne m’apparaissait pasclairement. Assidu aux réunions d’hiverde la Société Française, j’apprenaisbeaucoup, particulièrement au contactde Claude LAPRAS. Mon élection au bureau de la SociétéFrançaise en 1990, ma fonction de pré-sident en 1995 et 1996 me permettaientde comprendre notre histoire, nos di-visions, nos divergences, mais aussi nospoints communs. En quittant la direc-tion de la Société Française en 1996, jerenouvelais mes vœux de voir un jourse réunir sous l’égide de la Société na-tionale, les clubs, le syndicat, le collège,les autres sociétés nationales en ges-tation, particulièrement la pédiatrie. Dans le même temps, pour l’entretien debonnes relations, je côtoyais les prési-dents en exercice, Jacques BROTCHI etMaurice CHOUX. La dimension de mesaînés et leur enthousiasme pour laneurochirurgie francophone, me pous-sait à me présenter à l’élection desnouveaux membres du CDS en 1997.J’avais alors la chance d’être élu, avecl’ami de toujours, Philippe BRET. Parmiles contributions que j’ai pu apporter auCDS, sous la présidence remarquable etamicale de Maurice CHOUX, puis deJean-Pierre HOUTTEVILLE et d’YvesKERAVEL, il y a eu l’installation du« congrès de décembre » au SofitelSt-Jacques, où nous avons vu pro-gressivement passer le nombre desinscrits de 200 à près de 500. Les so-ciétés exposantes devenaient de plus enplus nombreuses et le niveau desgrands congrès internationaux était at-teint. Notre budget explosait, aussi biendans le domaine des recettes que desdépenses. Dans un de mes éditoriaux du bulletin,j’affirmais le projet de la SNCLF de res-ter une société internationale, située enposition intermédiaire entre les socié-

tés nationales et la fédération mondiale.La SNCLF avait alors plus de 50 ansd’existence et le temps des réformesinstitutionnelles paraissait venu. Je repensais aux idées défendues pen-dant mon mandat à la tête de la SociétéFrançaise, et avec l’aide du CDS et deJacques BRUNON en particulier, denouveaux statuts étaient écrits. La ré-forme la plus marquante était la sup-pression du congrès d’été en France lesannées paires, ou plutôt l’organisationd’un congrès commun avec la SociétéFrançaise, ses différentes composanteset les autres sociétés françaises oufrancophones. C’est ainsi qu’est né le «congrès neurochirurgie 2008 » qui vientde se tenir à Tours, où étaient présentsles neurochirurgiens français, maisaussi des neurochirurgiens franco-phones d’horizons très divers. L’œuvre de la SNCLF doit se poursuivre,pour favoriser la rencontre des neuro-chirurgiens qui, partout dans le monde,aiment ou pratiquent la langue fran-çaise, certains en terre francophone,d’autres dans leur pays où notre langue,étrangère, leur inspire attraction etsympathie. Notre société doit être un lieu de ren-contre scientifique , amicale et huma-niste, un moyen de ne pas oublierl’existence de l’autre, quel que soitson lieu de formation ou d’exercice.Comme se plaisait à me le rappeler ré-gulièrement celui qui fut le secrétairependant ma présidence, Christian RAF-TOPOULOS et avec qui j’ai construit uneamitié sans condition, nous sommes« citoyens du monde », et les membresde la SNCLF de tous horizons sont làpour nous obliger à ne jamais l’oublier. Très cordialement à tous ».

Marc SINDOU(Président de 2006 à2009)

« La Société de Neu-rochirurgie de Lan-gue Française - notre

SNCLF - a été sans nul doute le berceaude ma destinée neurochirurgicale ;c’est dire combien je me sens redeva-ble à l’égard de tous ceux qui en ont étéles piliers et les animateurs. Mes étudesmédicales, à Limoges puis à Bordeaux,m’avaient permis d’être l’élève de deuxpersonnalités remarquables dont l’in-fluence fut déterminante pour monorientation vers la spécialité neurochi-rurgicale. Le professeur Adrien DANY incarnait lesérieux de l’Artisan, appliqué à donnersans compter sa chirurgie et ses soinsaux patients. Le professeur François CO-HADON avait le don de l’acuité del’analyse critique, si importante pour dé-gager le réel, du factice et de l’acces-soire. Mai 68 me trouvait occupé à passer l’in-ternat des Hôpitaux de Lyon, et les moissuivants à accomplir mes obligationsmilitaires au Val de Grâce tout en pour-suivant mes études à la Faculté desSciences de Paris, non loin des rues en-core dépavées du Quartier Latin. Dès 1969, jeune débutant dans la spé-cialité, j’osais assister à Nancy, dansl’obscurité du dernier rang du Palais desCongrès, au XIXe Congrès Annuel de laSNCLF. J’y fus fasciné par le Rapport sur« La Chirurgie des Angiomes de lamoelle » présenté de façon lumineusepar Raymond HOUDART et ses élèves :René DJINDJIAN étoile montante de laNeuroradiologie pour avoir introduitl’Artériographie médullaire sélective, etMichel HURTH dont la maîtrise de laChirurgie de la moelle était désormaisreconnue.La journée suivante était consacrée auRapport sur « La Circulation Céré-brale » par l’Ecole Toulousaine ; cethème fut pour moi un appel à fré-quenter les Laboratoires de RecherchesChirurgicales. Que la Neurochirurgieprendrait une place essentielle dansmon existence était désormais unecertitude. La fréquentation assidue desRéunions et Congrès annuels de laSociété, qui s’en suivit, fut source ca-

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pitale et régulière de formation. Il mesouvient nos Maîtres, ils allaient so-lennellement s’asseoir aux trois pre-miers rangs de l’amphithéâtre, et yconversaient, dans une relation deconnivence… Ils nous impression-naient ; leur enseignement avait dusouffle. Les remarques qui suivaient nos« jeunes » présentations étaient re-doutées… M’avaient tout particulière-ment subjugué : - L’audace chirurgicale pour le traite-

ment des Malformations Vasculairesde l’imposant professeur Emile LAINE,qui rappelons-le fut le premier à avoiropéré avec succès un anévrysme dutronc basilaire,

- La clarté didactique des rappels àl’ordre anatomique du professeurGuy LAZORTHES, dont les travaux surla Vascularisation de l’encéphale et dela moelle spinale faisaient autorité,

- La solidité des données neurophy-siologiques servant aux bases de laChirurgie de la Spasticité et des Mou-vements anormaux, si clairement ex-primées par le professeur ClaudeGROS,

- La finesse des vérifications physiolo-giques des indications opératoirespour Hydrocéphalie, mises au pointpar le professeur Pierre JANNY, qui futle pionnier de l’enregistrement de laPression intracrânienne,

- Les exposés toujours rayonnants deculture et parfois teintés de remarquesacides du professeur Jean LEPOIRE,dont l’on sait le rôle dans le dévelop-pement de la Radiologie interven-tionnelle par la collaboration de sonélève le professeur Luc PICARD,

- La rigueur professionnelle du profes-seur Jacques de ROUGEMONT, siBostonienne, et si bien inculquée à sonEcole,

- Le dynamisme du Chef d’Ecole, et sonmilitantisme pour la défense de la spé-cialité, du professeur Jean PECKER,dont il ne faut pas oublier qu’il fut l’undes pionniers de la Biopsie stéréo-taxique,

- Les idées ô combien novatrices deJean TALAIRACH et son Ecole deSaint-Anne, de Gérard GUIOT et sonéquipe de FOCH, de Gabriel MAZARS,de Henk VERBIEST, de Jules HARDY,…et de beaucoup d’autres de nos Pa-trons, que nous nous excusons de nepouvoir citer tous.

Je ne peux non plus oublier : - Les professeurs Pierre WERTHEIMER

et Marcel DAVID, fondateurs de laSNCLF ; ils faisaient aux Réunions dela Société de courtes, mais majes-tueuses apparitions,

- Les joutes des professeurs BernardPERTUISET (au verbe de feu lorsqu’ilparlait des Malformations Vasculaires)et Jacques ROUGERIE (au cours tran-quille même lorsqu’il abordait lesplus difficiles problèmes de la Patho-logie Pédiatrique),

- Les éclairages Anatomopathologiquesdu professeur Jean PAILLAS, au lan-gage si distingué,

- Les avancées pratiques du profes-seur Jean BONNAL pour la chirurgiedes Méningiomes,

- Les solides principes techniques de Pa-trick DEROME, qui jeta les bases de lachirurgie de la Base du Crâne, avectant de modestie et d’efficacité à la fois,

- Les sages préceptes et les solutions in-génieuses de Robert SEDAN, qui fittant pour l’épanouissement de la Neu-rochirurgie Fonctionnelle et Stéréo-taxique.

Je ne veux évidemment pas oubliermon premier maître lyonnais : le pro-fesseur Louis MANSUY, si patient et àl’humour si Britannique, ni ceux qui luiont succédé à l’Hôpital Neurologique,tous membres solides de la SNCLF. La Société était un Forum animé. JeanBRIHAYE, Robert VIGOUROUX, Ber-nard PERTUISET, Maurice CHOUX,Claude LAPRAS,… nous y parlait d’Eu-rope. Bernard PERTUISET nous y cau-sait anglais. Notre maître YASARGIL,lorsqu’il souhaita en être membre, y estmême venu ; sa présentation com-mencée en français s’y est terminée en

anglais aux intonations Suisse-Alle-mandes. Les accents des langues : ca-nadiennes, latinoaméricaines, arabes,sud-sahariennes, asiatiques… consti-tuaient et constituent toujours une ma-gnifique polyphonie. Les Réunions et Congrès de la Sociétéont vu passer les plus grands, bien en-tendu ceux des Pays Francophones,mais aussi de nombre de pays d’Eu-rope, des pourtours de la Méditerranée,du Proche-Orient, des trois Amériques…à vrai dire du monde entier…, les Pion-niers. La vie de la Société continue ; desécoles éminentes et diverses s’y ex-priment, s’y rencontrent, en un excellentcreuset d’échanges nationaux et inter-nationaux ».

François XavierROUX(2009- 2012)

« Ne parlez jamais devous, ni en bien caron ne vous croiraitpas, ni en mal car

on ne vous croirait que trop »(Confucius).

Etre Président d’une Société savante estun honneur et une responsabilité qu’ilfaut savoir assumer. Il faut être bienconscient que l’on n’est, alors, que le pe-tit maillon d’une longue chaîne, héritierd’une succession de prédécesseursparfois glorieux. Cela est d’autant plusvrai lorsqu’il s’agit d’une Société dite sa-vante ancienne, ce qui est le cas de no-tre Société de Neurochirurgie de LangueFrançaise, créée en 1948, dont lesmembres fondateurs ont été parmi lespionniers de notre spécialité. Le prési-dent a pour mission – avec les mem-bres du Comité Directeur Scientifique- d’assurer le bon fonctionnement de laSociété tant sur le plan scientifique quesur le plan financier, de développer sonimage internationale en maintenant ettissant des liens avec d’autres sociétésnationales et internationales, de parti-

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ciper à la formation des plus jeunes lorsde cours et de conférences réalisés dansles pays francophones et francophilesqui en font la demande. Je pensequ’une des missions de la SNCLF et deson Président est, également, de trans-mettre un message d’ouverture sur lemonde, dans la droite ligne de l’espritd’humanisme porté par notre languefrançaise commune.Dans tous les cas, il est fondamental,me semble-t-il, de garder l’esprit convi-vial et amical qui a toujours été celui denotre Société. D’ailleurs, pour être ef-ficace, il vaut mieux travailler dansune bonne ambiance. J’ai le sentimentque, pendant les trois années qui vien-nent de s’écouler, cela a été le cas ausein du CDS et, globalement, avec l’en-semble des collègues et amis avec les-quels nous avons été, les membres duCDS et moi-même, amenés à travailler.Les années 2010, 2011 et 2012 aurontété marquées, sur le plan international,par des évènements majeurs qui ontbousculé quelque peu – voire énormé-ment – l’histoire du monde : la grandecrise financière et économique de l’Eu-rope et de l’euro d’une part, les révo-lutions arabes d’autre part, qui sontnées en Tunisie et en Egypte puis sesont étendues rapidement au Yémen età la Syrie. Ces convulsions sont surve-nues sur un fond de tensions interna-tionales modulées par la guerre en Af-ghanistan, la réorganisation de l’Irak quitente de panser ses plaies et la guerreen Libye. A ces graves turbulences, sesont rajoutées des catastrophes natu-relles qui ont eu un retentissementhumain, politique et économique mon-dial : le 12 janvier 2010, le tremblementde terre en Haïti a tué près de 250 000personnes et ruiné un pays déjà trèspauvre ; puis, le 11 mars 2011, le Tsu-nami de Fukushima, au Japon, avec sessuites nucléaires, et quelques semainesplus tard les inondations au Queenslanden Australie et la mort de Oussama BenLaden le 02/05/11, au Pakistan. N’ou-blions pas l’affaire DSK, la dégradation

de la note des USA par Standard andPoors en août 2011, la démission deBerlusconi, etc... l’année 2012 seramarquée, entre autres sinon essentiel-lement, par ce qui apparaît être une vé-ritable et dramatique guerre civile en Sy-rie, même si elle n’en porte pas encorele nom ; les graves tensions politiquesavec l’Iran ; mais, également, les élec-tions présidentielles en Russie, enFrance et aux Etats-Unis d’Amérique,ainsi qu’en Egypte, en Côte d’Ivoire, auSénégal et en Tunisie.Quelques évènements plus heureuxnous auront, quand même, permis devoir la vie sous un angle un peu plus gaiet plus harmonieux: la libération de l’op-posante birmane Aung San Suu Kyi,prix Nobel de la paix 1991, après 20 ansde résidence surveillée et de réclusionà Yangon; l’Exposition Universelle deShanghai et le Mondial de football enAfrique du Sud en 2010, le Mondial derugby en Nouvelle Zélande durant l’été2011, par exemple ; les mariages bling-bling du Prince William d’Angleterre etKate Middleton en avril 2011, puis duPrince Albert et de Charlène Wittstockà Monaco, en juillet de la même année.Enfin, les Jeux Olympiques de Londresdurant l’été 2012.Bref, la vie continue et nous devons,médecins que nous sommes, poursui-vre notre métier et notre action hu-maine, humaniste voire humanitaireavec l’esprit de compréhension mu-tuelle et d’ouverture sur les autres té-moignant des engagements auxquelsnous sommes liés par le serment d’Hip-pocrate. Nous devons, malgré lesconvulsions du monde, positiver la vieautant que faire se peut et, dans la me-sure du possible, suivre les sagesconseils d’Omar Khayyam, ce merveil-leux poète et mathématicien persan duXIe siècle : « La vie passe, rapide cara-vane! Arrête ta monture et cherche àêtre heureux ».

Quel aura été mon rôle durant les 3 an-nées de ma présidence ?

J’espère avoir su rester dans la droiteligne de mes prédécesseurs et per-mettre à la SNCLF de rester une dignereprésentante de la francophonie dansnotre monde à tendance anglophone.Il faut, cependant, rester bien conscientque la francophonie n’est pas aussi fai-ble que nous pourrions le craindre.N’oublions pas que l’Organisation In-ternationale de la Francophonie (OIF) re-groupe 70 pays représentant 870 mil-lions d’habitants. Les francophonesproprement dit sont dix fois moinsnombreux que les locuteurs anglo-phones, mais nous sommes quandmême 200 millions sur notre planète etdans moins d’un demi-siècle, en 2050,nous serons 700 millions. Enfin, ac-tuellement, 110 millions de personnesapprennent le français. Un point im-portant est que la moitié des franco-phones habitent sur le continent afri-cain. Ceci explique aisément l’impor-tante représentation des collègues afri-cains et, tout particulièrement, d’Afriquedu Nord au sein de notre Société. C’est pour cette raison qu’il m’a semblélogique, pour ne pas dire indispensable,de modifier la représentativité des dif-férents pays et continents au sein de no-tre CDS. Déjà, en 1998, sous l’impulsionde Jean-Pierre HOUTEVILLE, alors Pré-sident en exercice, un élargissement duCDS avait permis de mieux adapter lareprésentativité des pays actifs au seinde notre Société. Une modification desstatuts avait été votée en augmentantde 9 à 12 le nombre des membres duCDS, de sorte que depuis cette date,d’autres pays que les fondateurs ont euun représentant au CDS : USA, Amé-rique Latine, Moyen Orient, Maghreb,Afrique sub-saharienne. Au cours desdernières années, le nombre de mem-bres de la Société et de participants ànos congrès et réunions annuelles deParis (la RAP) venant du Maghreb n’afait que croître, dépassant largement les30%. Il s’est, donc, créé progressive-ment un déséquilibre en terme de re-présentativité des pays du Maghreb qui

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n’avaient qu’un seul représentant desorte que nos collègues tunisiens, al-gériens et marocains se sentaient, àjuste titre, sous représentés. Depuis l’As-semblée Générale du mardi 7 décem-bre 2010, la composition du CDS a étémodifiée. Il y a toujours 12 représen-tants élus : 4 français, 1 belge, 1 suisse,1 canadien, 1 africain sub-saharien, 1 re-présentant du Moyen-Orient, 1 repré-sentant de l’Amérique Latine et 2 re-présentants du Maghreb (Algérie et Tu-nisie), mais plus de représentant desUSA car les neurochirurgiens des Etats-Unis sont très peu nombreux au sein dela SNCLF. A terme court, c’est-à-dire désjanvier 2013, le poste de représentantd’Amérique latine sera remplacé par untroisième représentant élu du Maghrebde sorte que la Tunisie, l’Algérie et leMaroc auront chacun un représentantélu par l’Assemblée Générale au sein duCDS. Par ailleurs, nous avons créé unnouveau groupe de correspondantsauprès du CDS : ce sont les Délégués.Ceux-ci sont proposés par leur SociétéNationale et ne sont pas élus par l’AG.Ils ont une voix consultative mais im-portante et bien souvent décisionnelleau sein du CDS. Ainsi, depuis 2011, ontété accueillis auprès du CDS : 1 déléguédes USA, 1 de la Société Roumaine deNeurochirurgie, 1 de la Société Maro-caine (bientôt intégré par électioncomme représentant et membre duCDS), 1 délégué chinois et 1 vietnamien.Cette liste n’est ni close ni exhaustiveet nous espérons bien recevoir auprèsdu CDS de nouveaux délégués d’Amé-rique Latine, ou d’Inde, par exemple.

Sur le plan international, outre la re-structuration du CDS, ces trois annéesauront vu se poursuivre dans d’excel-lentes conditions les cours annuels, de-venus maintenant classiques, organisésà Dakar et en Roumanie. Nous avons,également, resserré les liens anciensque j’avais tissés dés la fin des années1980 avec nos collègues du Vietnam enorganisant, en janvier 2011, le 2e cours

franco-vietnamien de neurochirurgie àSaïgon. Un tel cours, assuré conjoin-tement par la SNCLF et la Société Viet-namienne de Neurochirurgie, devraitêtre organisé dorénavant tous les 3 ansà Ho-Chi-Minh-Ville. Dans le même es-prit de renforcement des liens entre laSNCLF et certaines Sociétés amies,nous avons poursuivi le rapproche-ment de la SNCLF avec la Société Ma-ghrébine de Neurochirurgie en partici-pant aux congrès qui se sont tenus à Ca-sablanca en juin 2010 et à Alger en juin2012. Je n’oublierai, bien sûr, pas le 61e

Congrès que notre Société a organiséà Vienne, en Autriche, grâce à notre amiet collègue François Alesch qui en a étél’initiateur, l’organisateur et l’heureuxPrésident. Cela a été pour ceux d’entrenous qui avons fait le déplacement dansl’ancienne capitale des Habsbourg, unvrai plaisir de participer à ce Congrès degrande qualité scientifique.

Parmi les autres actions auxquellesj’aurai contribuées, il faut insister sur lechangement de lieu de notre RéunionAnnuelle de Paris, ce qui a été pour noustous une petite révolution. De 1996 à2009 compris, la RAP s’est dérouléedans d’excellentes conditions maté-rielles Boulevard Saint-Jacques dans cequi était le Sofitel Paris Forum Saint-Jacques, puis le Pullman St-Jacques etenfin le Marriott. L’augmentation dunombre des participants à nos ses-sions scientifiques ainsi que celui des ex-posants nous a poussés à chercher unautre site de congrès, nous offrant deplus grandes surfaces. Après une ex-périence médiocre à Marne-la-Vallée en2009, nous avons, à l’initiative de Ber-nard GEORGE responsable de l’organi-sation de la RAP, opté pour un lieu pres-tigieux : le Carrousel du Louvres, situéau cœur même du Paris historique, aupied des fondations du château de Phi-lippe Auguste, sous le palais du Louvres.L’avenir nous confirmera très proba-blement que ce choix aura été le bon, etce pour les prochaines années.

Malgré le travail réalisé par le ComitéDirecteur Scientifique au cours de cestrois années, tous les sujets problé-matiques n’ont pas été réglés, en par-ticulier, sur le plan scientifique. Despistes ont été lancées que le prochainPrésident et le prochain CDS devront ré-soudre ou finaliser rapidement. Il s’agitde trois sujets qui sont, en fait, relati-vement liés les uns aux autres :- l’avenir de « Neurochirurgie », l’organescientifique de notre Société : il n’est pasimaginable de laisser cette publica-tion poursuivre sa descente en enferavec un impact factor qui se rapprochedangereusement du zéro. Si l’on veutque « Neurochirurgie » survive et re-devienne crédible sur le plan scienti-fique, il faut en repenser la ligne édi-toriale, la moderniser, la tourner vers lenumérique, défendre notre culture neu-rochirurgicale francophone en publianten langue anglaise, restructurer le Co-mité Editorial. Une nouvelle stratégie esten voie de mise au point avec les Edi-tions Masson-Elsevier et les représen-tants de la SFNC dont « Neurochirur-gie » est, également, l’organe scienti-fique. On peut espérer voir « Neuro-chirurgie » renaître de ses cendres dés2013.- l’organisation de nos congrès de prin-temps : devons-nous la modifier ? si oui,sur quelles bases ? serait-il opportunque notre Congrès de printemps soit, ànouveau, indépendant des Journéescommunes organisées avec la SFNC etque ces réunions scientifiques au coursdesquelles les Rapports annuels de laSNCLF sont présentés, soient organi-sées dans les pays représentés au seinde notre Société, donc pas toujours enFrance ? J’ai évoqué ce sujet dans unéditorial du Bulletin de la SNCLF désl’été 2011. Nous en avons discuté lorsde l’Assemblée Générale du 29 no-vembre 2011. Il faudra qu’une décisionsoit prise pour les années à venir désque possible.- les rapports annuels de la SNCLF ontété et sont des travaux, le plus souvent,

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de très grande qualité. Malheureuse-ment, ces rapports n’ont pas le reten-tissement international que la plupartd’entre eux méritent. Essentiellement dufait qu’ils ne sont pas publiés en anglais.Serait-il envisageable de traduire les an-ciens rapports en langue anglaise ? Laprésentation de deux rapports chaqueannée est-elle pertinente ? ne faudrait-il pas revenir au rythme d’un seul rap-port ?

Voilà quelques petits sujets qui restentencore à éclaircir et que je laisse en hé-ritage à la prochaine équipe qui sera auxcommandes de notre Société; avecpeut-être, un dernier point supplé-mentaire à discuter, également, dans unproche avenir : celui de l’éventuellecréation d’1 ou 2 postes de vice-prési-dents lesquels ne devraient pas être dela même nationalité que le président etdont l’action pourrait aider au mana-gement de notre SNCLF en pleinecroissance.

De façon certaine, à l’instar de tous mesprédécesseurs, je quitte mes fonctionsde Président de la SNCLF avec nostal-gie, et tiens à exprimer ma sincère re-connaissance à tous les membres de no-tre Société pour la confiance que vousm’avez accordée au cours de ces annéespassées aux manettes de celle-ci.

Commentaires (JPH)

LLes témoignages des anciens présidents de la SNCLF permettent, dans leurdiversité, de dégager un trait commun qui est une volonté de bien faire auprofit d’une Association émanant d’un métier qu’ils ont aimé par dessus toutet auquel ils ont consacré leur vie et toute leur énergie. Beaucoup d’entre euxs’interrogent : sur les transformations de la Neurochirurgie liées à l’évolu-tion des techniques, sur ses modalités d’exercice présentes et futures, surses rapports avec la société civile ; beaucoup se demandent ce qu’il ad-viendra de l’expression française et de son rayonnement dans le monde. Sichacun exprime son opinion selon son tempérament plus ou moins opti-miste, il faut remarquer que nul ne va vers un renoncement, témoignant ainsid’une lucidité d’analyse et d’un courage qui, pour un neurochirurgien dansl’exercice de son art, sont plus que des qualités, ce sont des devoirs... La Société de Neurochirurgie de Langue Française, comme métaphore del’exercice de cette spécialité qui, a-t-on pu dire outre atlantique, restera « Thequeen of surgical arts » !

Le Comité Directeur et Scientifique de la SNCLF au congrès de TOURS en 2008De gauche à droite : Marc SINDOU Président, Michel Wieslav BOJANOWSKI Représentant du Canada, Najia EL ABBADI Déléguée auxcandidatures, Représentante du Maghreb, Jacques BRUNON Relations avec la SFNC, Jean D’HAENS Secrétaire Général, Représentantde la Belgique, Jean-Claude MARCHAL Trésorier, Olivier VERNET Représentant de la Suisse, Georges NOHRA Représentant du Moyen-Orient. Absents : Gilles PERRIN Trésorier Adjoint, Bernard GEORGE Relations Extérieures, Responsable du Bulletin, Gail ROSSEAU Repré-sentante des USA, Kazadi Kn KALANGU Représentant de l’Afrique Sub-saharienne, Francisco VELASCO Représentant de l’AmériqueLatine.

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L’expression francophone, oraleet écrite, à laquelle les membresde la SNCLF sont attachés, estsouvent malmenée dans le

monde aujourd’hui.

Certains lui reprochent d’être « lalangue du colonisateur », d’autresd’être un témoin du « passéisme »qu’aimeraient cultiver les Français.Langue du colonisateur certes puisquele terme « Francophonie » a été in-venté en 1880 par un géographe, Oné-sime RECLUS, pour désigner « la com-munauté linguistique que formaient laFrance et ses colonies ». Faudrait-ilpour autant ne voir dans la LangueFrançaise que la face sombre de la co-lonisation, alors que le pouvoir quecelle-ci représentait était en fait exercépar l’autorité coloniale et non par laculture française que nombre de « co-lonisés » devaient enrichir au plus hautniveau ainsi qu’en témoignent lesquelques exemples suivants :

Quand en 1970 les Présidents du Sé-négal Léopold Sé0dar SENGHOR, duNiger H. DIORI et de la Tunisie H.BOURGUIBA, fondèrent lors de laCONFERENCE DE NIAMEY une insti-tution dont le but était selon eux de «SORTIR DE LA COLONISATION EN SESERVANT DU FRANÇAIS », n’appor-taient-il pas un cinglant démenti auxcontempteurs de la « langue du colo-nisateur » ?

Faut-il rappeler aussi que SENGHORétait un agrégé de grammaire ? Faut-ilrappeler que CESAIRE, qui avait crééavec SENGHOR le concept de « Négri-tude » a reçu récemment à l’occasionde sa disparition, un hommage que lanation française réserve rarement àses fils ? Faut-il rappeler enfin que leplus important groupe non françaisparmi les 54 nations dont sont issus lessociétaires de la SNCLF est représentépar les neurochirurgiens du MA-GHREB, au prorata de leur nombredans chacun de leurs trois pays, Algé-rie, Maroc, Tunisie ?

L’autre cause du « désamour » de lalangue française serait surtout, sem-ble-t-il, le fait des élites intellectuellesde France qui pensent volontiers que,face à l’expansion universelle de l’an-glo-américain, ce serait une preuve depasséisme, voire de ringardise que devouloir la défendre...

Il me semble en fait que si l’on élève ledébat au-dessus du niveau des idéesreçues, on constate que la Francopho-nie reste de nos jours une entité bienvivante. C’est à la maintenir et à la dé-velopper qu’œuvre l’ORGANISATIONINTERNATIONALE DE LA FRANCO-PHONIE (OIF) dont le Secrétaire Géné-ral est l’ancien Président du Sénégal, lesuccesseur de SENGHOR, AbdouDIOUF. L’OIF compte à ce jour 64 étatset gouvernements, appartenant auxcinq continents. « Elle rassemble ac-tuellement presque autant de pays quiont été des colonies françaises, que depays qui ne l’ont jamais été » (RecteurM. GUILLOU, directeur de l’Institut« Francophonie et Mondialisation » del’université Jean Moulin de Lyon).

L’OIF défend une idée simple, à savoirqu’une langue est un élément fonda-mental de l’expression et de la défensed’une culture qui, de par le monde,unit tous ceux qui continuent de pen-ser que la langue française, qu’elle soitlangue maternelle ou langue apprisepar choix, est, par son origine et sonhistoire, la mieux à même de défendreces idées toujours menacées mais tou-

XI - DE LA FRANCOPHONIEEN 2008

« J’aime la langue française pour sa clarté, sa

cohérence et sa logique ».

L.S. SENGHOR

« La langue française n’appartient pas aux

seuls français, mais à tous ceux qui ont choisi

de l’apprendre, de l’utiliser, de la féconder aux

accents de leurs cultures, de leurs imaginaires,

de leurs talents »...

A. DIOUF

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jours modernes que sont la Démocra-tie et les Droits de l’Homme.

A. DIOUF a rappelé récemment avecélégance qu’il voyait dans la Franco-phonie « un élément fondamental pourconstruire une communauté mondialeoù la recherche de convergences, d’al-liances et d’interactions entre les airesde civilisation l’emportera sur les vel-léités hégémoniques de telle ou tellelangue, qui aboutiraient à une stan-dardisation transformant la vie del’homme en un désert de redondanceset de monotonie » (« Le Monde, 20mars 2007, « La Francophonie, une réa-lité oubliée »).

A l’échelle de notre microcosme neu-rochirurgical nous oeuvrons avec lesmême objectifs que l’OIF et nous ensommes fiers ! (cf. mon témoignage –chapitre VII).

En 2008, à l’ère de la mondialisation, laFrancophonie apparaît comme un fac-teur essentiel de la diversité culturelledans le monde.

Il ne faut pas confondre nous dit en-core A. DIOUF « FRANCO-CENTRISMEET FRANCOPHONIE

C’est dans le même esprit que le grandlinguiste A. REY, dans son livre «L’AMOUR DU FRANCAIS (Denoël, 314p.) se fait un malin plaisir de nous rap-peler que le français est issu histori-quement et s’est enrichi peu à peu parl’effet d’une « grande métisserie »...

L’avenir de la Francophonie ? Il sera ceque les francophones sincères de tousles pays décideront d’en faire ; rienn’est perdu, loin de là.

J’aime beaucoup, pour ma part, la finde l’article publié par A. DIOUF : « J’es-père que bientôt viendra le jour où ilsera évident pour un français de seprésenter en se disant Normand, Fran-çais, Européen et Francophone sanscraindre d’apparaître « reac » ou « rin-gard » !

L’Européen francophone de nationa-lité française et de naissance nor-mande que je suis, celui pour qui « unétranger francophone n’est pas unétranger », se reconnaît dans votrebeau combat, Monsieur le PrésidentDIOUF.

« Les mots sont des symboles qui postulent une mémoire partagée ».

J. LUIS BORGES

« Le Livre de Sable » (Gallimard Ed.)

XI – DE LA FRANCOPHONIE EN 2008

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POSTFACE par Jean Pierre HOUTTEVILLE

En élaborant cette Histoire de la SNCLF à laquellej’ai travaillé pendant plus d’un an, je me suisrendu compte des difficultés qu’il y avait à recons-tituer le passé de cette Société Scientifique. Il nem’a pas été possible de référencer un certain nom-bre d’événements par manque de documents.

Beaucoup de travaux, tables rondes et conférences n’ont pasété publiées. Si, dans l’avenir et à partir de mon travail danslequel je me suis efforcé de rapporter des faits et de dégagerl’esprit dans lequel notre société a fonctionné pendant 60années, des neurochirurgiens souhaitent écrire l’Histoire denotre discipline, il me paraît absolument nécessaire que doré-navant, une mission d’HISTORIEN soit dévolue à un membredurable du CDS qui notera les faits au fur et à mesure de leurdéveloppement ; il me semble souhaitable que le BULLETINDE LA SNCLF soit répertorié dans les bibliothèques univer-sitaires de médecine car c’est dans le Bulletin que s’exprimela vie de la Société ; je tiens à ce sujet à rendre grâce à monami, Gabriel LENA qui m’a confié sa collection de Bulletinscar sans ceux-ci je n’aurais pas pu réaliser ce travail. Je penseaussi qu’il serait bon qu’un lieu de dépôt des archives de laSNCLF soit trouvé.

Enfin, je tiens à rendre hommage au Président en exercice dela SNCLF, mon ami Marc SINDOU, qui m’a sollicité et qui atout fait pour m’aider dans la réalisation de ma tâche, avec lesérieux et l’opiniâtreté qu’il met dans toutes ses activités etqui méritent notre plus grand respect.

Jean-Pierre HOUTTEVILLE

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POSTFACE par Jacques BRUNON

Après avoir cessé mes fonc-tions hospitalo-universitaires,et commencé une autre vie oùles activités professionnelles

devraient être moins contraignantes, j’aiporté un regard rétrospectif sur ma viede neurochirurgien qui a débuté en1968, avec un premier semestre d’in-ternat à l’Hôpital neurologique de Lyon,qui ne s’appelait pas encore PierreWertheimer.À l’initiative de Marc Sindou, je livre iciune partie de mes réflexions. C’estune façon de dire merci à la SNCLF pource qu’elle m’a apporté, à son CDS ettous ses membres, sans oublier ce quim’a été apporté aussi par d’autres so-ciétés dites savantes, en particulier sapetite sœur devenue grande, la SociétéFrançaise de Neurochirurgie (SFNC)et la Société Francophone de Neuro-chirurgie du Rachis.C’est en 1974 que j’en suis devenumembre correspondant et en 1976 quej’ai été promu membre titulaire, l’in-formatique et la microchirurgie étaientbalbutiantes, la tomodensitomérie àl’état de prototype et l’imagerie par ré-sonance magnétique nucléaire pas en-core inventée.La SNCLF a été d’abord le lieu principalde ma formation à une époque où iln’existait pas d’enseignement théo-rique formalisé, l’hôpital étant le lieu dela formation pratique, par compa-gnonnage. C’est en écoutant les plus an-ciens, la deuxième génération des fon-dateurs de la Neurochirurgie Fran-çaise, à forte (très forte !) personnalité,qui rapportaient leur expérience, ac-quise souvent dans des conditions ma-térielles difficiles, que s’est réaliséema formation théorique. La langue employée était de qualité,mais parfois vive, traduisant les que-

relles d’école, et les propos n’avaientpas toujours la rigueur scientifique exi-gée aujourd’hui. Je me souviens dejoutes oratoires interminables, plusproches de la « commedia dell’arte »que d’une réunion scientifique, oppo-sant les grands maîtres du moment (jepense particulièrement à Émile LAINE,Bernard PERTUISET, Jean PECKER,Claude GROS et à bien d’autres...)Le président de séance, impuissantdevant leur autorité, leur fougue etleurs certitudes, ne pouvait maîtriser lasituation. Tous n’étaient cependant pascomme cela, quelques uns faisaientpreuve d’une sagesse plus modeste etfinalement étaient les plus écoutés. Les contraintes de temps, dix puis sixminutes de temps de communication,la soumission préalable des résumés etle pouvoir du modérateur ont fait dis-paraître ces spectacles, que j’ai envied’appeler « mandarinades ». Progres-sivement, les plus jeunes ont été auto-risés à prendre la parole, puis leurplace, mais jamais nous ne trouve-rons à nouveau cette ambiance inou-bliable, parfois folklorique et finale-ment toujours sympathique.Notre société a été aussi le lieu pourcréer des liens : timidement nous allionsvoir ces « personnages difficilement ac-cessibles », discuter avec eux, leurfaire part de nos projets et solliciter desconseils et des aides. Elle était toutefoismoins propice à ce genre de relationsque la réunion d’hiver organisée par laSFNC dans une station de ski, souventau Club Med. où l’ambiance était celled’une « franche camaraderie ».La réunion d’hiver à Paris a réuni deplus en plus de participants français etétrangers d’expression française, cequi a conduit à en changer régulière-ment le lieu. Le congrès annuel, tantôt

dans une ville française de province,tantôt à l’étranger (Europe, Maghreb,Amérique Latine, Canada, MoyenOrient…), a été l’occasion de découvrirde nouveaux horizons et surtout de ren-contrer des collègues francophones. En 2002, après avoir organisé le congrèsde notre Société à Saint Etienne, qui futun immense succès, j’ai eu très enviepour des raisons personnelles de rac-crocher définitivement les gants. Maisdepuis Ajaccio où se tenait une réuniondu CDS, paraît-t-il arrosée de soleil et devin corse, Jean Chazal me demandait derejoindre le CDS que j’avais eu l’occa-sion de fréquenter de 1985 à 1987 à l’oc-casion de mon mandat de président dela SFNC. Après avoir un peu hésité, j’aiaccepté avec enthousiasme, cela a étél’occasion d’un nouveau départ.Être membre titulaire de la SNCLF im-plique d’assister régulièrement auxréunions, mais n’implique pas de s’en-gager dans son fonctionnement. C’estle rôle du CDS, tout particulièrement deson président, du secrétaire et du tré-sorier. Les accompagner dans leurtâche est un bonheur, une source demoments privilégiés, où l’humour et ladégustation de bonnes bouteillesn’étaient pas étrangers, d’autant plusque le CDS, dont seulement un tiers deses membres réside en France, s’est ré-cemment enrichi d’un expert, chevalierdu taste-vin, mais que l’on se rassure cen’est pas à ce titre qu’il a été élu. Par-ticiper aux réunions du CDS, c’est or-ganiser au mieux le fonctionnement denotre société, mieux connaître sesmembres, mais c’est aussi se faired’authentiques et indéfectibles amisdans le monde entier.Lors de ma présidence de la SFNC quin’avait pas encore atteint l’âge de samaturité, sa coexistence avec la SNCLF

MERCI à LA SNCLF et à son CDS.

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et sa survie ont été sérieusement dis-cutées et même mises en cause parquelques détracteurs. Il m’était apparualors nécessaire de me prononcer clai-rement sur le rôle de chacune : à laSNCLF le rôle international, à la SFNCle rôle national incluant la formation desneurochirurgiens en France et les tâchessyndicales. J’avais exprimé ces ré-flexions dans un éditorial de notre re-vue NEUROCHIRURGIE, je suis assezfier qu’il en soit ainsi aujourd’hui.La SNCLF est maintenant une Sociétéinternationale, où les Français ne sontplus en majorité, dont l’objectif princi-pal est la diffusion de la culture neuro-chirurgicale francophone dans le mondeentier, rôle qu’elle remplit lors de sesdeux réunions annuelles, la publicationde rapports scientifiques, l’édition deNEUROCHIRURGIE en partenariat avecla SFNC et par l’organisation régulièrede cours à l’étranger. Elle a donnédeux présidents à la WFNS (fédérationmondiale des sociétés de neurochi-rurgie). Il y a malheureusement trop peude volontaires pour accomplir les mis-sions à l’étranger, et c’est la raison pourlaquelle ce sont le plus souvent lesmembres du CDS qui donnent de leurtemps et s’y engagent. Mais curieuse-ment on entend parfois des remarqueset des reproches du genre « ce sont tou-jours les mêmes qui partent » totale-

ment injustifiés. Chacune de ces mis-sions a été pour moi un très grand mo-ment d’échanges et de découverte,ainsi que l’occasion de création deliens solides.Si plus de quarante ans de neurochi-rurgie est l’occasion de quelques ré-flexions, j’en oserais trois :• La première concerne l’usage duFrançais dans nos réunions scienti-fiques et nos publications. Tout lemonde sait que je suis très attaché à no-tre langue et que de plus je parle trèsmal « l’anglo-américain », mais il fau-dra un jour se poser la question de sa-voir s’il faut privilégier la langue ou laculture françaises, ce qui peut imposerd’utiliser parfois l’anglais. Ne sommes-nous pas les premiers à proposer nos« bons papiers » dans les revues amé-ricaines, avant NEUROCHIRURGIE ?Les auteurs d’articles, pourtant fran-cophones et à la recherche « d’impactfactor » fort , ne citent que trop rarementcette revue et quand ils le font, c’est par-fois avec l’outrecuidance de le faire enanglais, car il n’ont pas lu l’article ori-ginal mais seulement son résumé puisédans une banque de données biblio-graphiques américaine.• La deuxième concerne la présence desplus jeunes aux réunions et congrès dela SNCLF. Je sais bien que les tempssont durs, les revenus modestes, mais

ils se privent d’une source inégalée deformation continue de haut niveau.Les plus anciens et les « mandarins nou-veaux » ne les connaîtront pas. Je saisqu’ils sont plus assidus à toutes lesformes d’enseignement organisé tantau niveau régional que national y com-pris par la SNCLF, mais il y a unegrande différence entre le « cours », lacommunication orale, et la présentationorale des rapports qui sont tous com-plémentaires.• La troisième concerne notre engage-ment vis-à-vis de l’Afrique qui est uneterre très francophile et encore beau-coup francophone qui se développe àtoute allure, et qui a besoin d’aide etd’encouragements. Nos confrères afri-cains francophones devraient être nom-breux dans notre société qui est aussila leur. À mon avis, il faut y multiplierles cours, si possible en Français et ap-porter nos encouragements et toutel’aide matérielle nécessaire.Encore une fois, ces quelques motsn’ont que pour seul objectif de remer-cier la SNCLF, tous ses membres, sesCDS successifs, ses présidents pour toutce qu’ils m’ont apporté et pour inciterles plus jeunes à y adhérer, y participeret le temps venu y prendre des res-ponsabilités.

POSTFACE

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En dehors de G. LENA et de M. SINDOU dont j’ai soulignéle rôle éminent qu’ils ont tenu dans l’élaboration de cet ou-vrage, je tiens à remercier mes amis neurochirurgiens quim’ont proposé leurs contributions. Je n’ai pu retenir quecelles qui entraient dans le cadre que je m’étais fixé (cfmon avant-propos). J’ai expliqué à ceux dont je n’ai pas re-tenu le concours les raisons pour lesquelles je ne pouvaispas modifier ce cadre. Tous l’ont très aimablement compris.

C’est pourquoi, dans la liste suivante je leur exprime à tousma gratitude.

B. ALLIEZ - A. BASSO - J. BROTCHI - J. CHAZAL - M. CHOUX- C. CIOLOCA - F. COHADON - J.P. CONSTANS - P. DEROME- J.M. FUENTES - A. GOUTELLE - Y. KERAVEL, M. KHALDI -F. LAPIERRE - R. LEBATARD – SARTRE - R. STEIMLÉ.

Je veux aussi exprimer ma très sincère reconnaissance àtous ceux qui, dans les « Bulletins de la SNCLF », ont bienvoulu apporter le témoignage de leur engagement pourque vive notre société aux quatre coins du monde franco-phone et/ou francophile. Ce sont eux qui m’ont permis debâtir le chapitre intitulé « La SNCLF dans le Monde ». Pourleurs communications écrites à l’occasion de cette publica-tion elle-même, je tiens à adresser un merci particulier aux

Professeurs B. ABDENNEBI et A. SIDI SAID (« Histoire de leneurochirurgie algérienne ») et au Professeur EL KAMAR (« Histoire de la neurochirurgie au Maroc »).

Monsieur M. GUILLON et Madame J. GERAULT, de la Bi-bliothèque Universitaire de Médecine du C.H.U. de CAEN,ont tout fait pour faciliter mon accès à la documentation quim’a été nécessaire. Qu’ils en soient chaleureusement re-merciés, ainsi qur M. A. BISSOR de la Bibliothèque Inter-universitaire de Médecine de Paris.

Sans le courageux et toujours souriant concours de MmeSylvie RAULT, secrétaire Médicale, je n’aurais pas pu rédi-ger ce travail dans des délais convenables. Qu’elle soit as-surée de ma reconnaissance !

Je tiens aussi à remercier le docteur Jacques ELKESLASSY,directeur des Editions REGIMEDIA et tout spécialementMme Nina MANIMA, ainsi que Philippe DEVOS (Atelier Al-fortville).

J.P.H.4, rue Leverrier – F. 14000 CAEN e-mail : [email protected]

REMERCIEMENTSPOUR LA PREMIÈRE ÉDITION

EIle ne m’a pas été possible de rédiger cette deuxième édi-tion sans l’aide de collègues qui ont vécu avec moi plusieursannées au sein de notre Société et dont j’ai sollicité l’aide.Au risque d’en oublier quelques uns, je veux citer tout par-ticulièrement Guy LAZORTHES, dernier témoin des originesde la création de la SNCLF, dont il m’est apparu indispen-sable de résumer la biographie, et aussi FX. ROUX, J.D’HAENS, J. CHAZAL, M. HURTH, M. TADIE, M. SINDOU, F.LAPIERRE, B. GEORGE, P. ROUSSEAUX, J. PHILIPPON, D.MAY, A. LEBORNE et bien entendu notre Éditeur la SociétéREGIMEDIA et les annonceurs qui en ont permis la réalisa-tion.

Enfin je remercie très chaleureusement JP. HOUTEVILLEqui a réalisé le travail le plus important et auquel j’ai em-prunté la quasi totalité du texte initial, même si j’ai souventfait les « copier-coller », permis par les outils modernes decommunication.

Jacques Brunon31 chemin de la Colache - 42800 RIVE DE GIER

[email protected]

REMERCIEMENTSPOUR LA SECONDE ÉDITION